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L’ambiance est oppressante, au sein du Temple. Tous s’attendent à voir surgir des pièges, des ennemis au moindre recoin de ce mystérieux édifice. Et comment leur en vouloir puisque ce sanctuaire n’a jamais révélé son secret ? Pour autant, certains sont contents de leur sort en étant affilié à la protection de certaines personnalité de la troupe. Ce n’est pas Shawn qui râlera de protéger Qwellaana, tout comme Nazg-Sash ne voudrait être nulle part ailleurs qu’aux côtés de Tensai – et son air arrogant montre ô combien elle est satisfaite de cette place. D’autres, au contraire, prennent leur rôle simplement bien à cœur – Brak, au cœur si innocent, est l’un d’eux – là où d’autres, plus pragmatiques, reconnaissent simplement leur faiblesse et leur force. Usalka n'est certes pas la plus forte en matière de puissance brute mais son esprit affûté pourra peut-être faire une différence. Enira, pour sa part, n’est pas habituée de visiter des donjons comme ceux-ci mais elle est suffisamment fière pour ne pas reculer et mettre ses compétences à contribution. Tous, en tout cas, veulent vaincre, briller, soit pour servir, soit pour protéger, soit pour être reconnus par un tiers.
Les torches illuminent la première salle du temple, découvrant deux fresques aux allures apocalyptiques et guerrières. D’une part, une armée qui part en marche. D’autre part, une ville qui semble détruite. Dans un premier temps, comme Lyra, Tensai préfère ne pas s’en occuper. Il sonde plutôt le reste de la salle, à l’affût d’ennemis ou de pièges qui pourraient tomber sur eux pendant que les gravures attirent l’attention du groupe. Il n’est pas le seul, bien sûr à sonder les lieux, et c’est en voyant qu’Enira, Herendil et sa tovyr restent en observateur qu’il prête davantage attention à certains propos de ses sujets.
- Il est en effet surprenant que des elfes soient illustrés ici, commente Tensai aux propos de Qwellaana. Signe que ce n’est pas parce que les médecins sont en arrière-plan qu’il ne prête pas attention à ces forces de sa troupe. Mais sachant que le vieil Eldinren a requis une audience royale pour me parler du Temple en personne, je ne suis guère étonné qu’ils soient liés à cette affaire. Cela dit… Il est possible qu’il ait caché des choses à la Couronne. Mais, même si c’est le cas, les elfes n’ont jamais eu d’armées dignes de ce nom depuis des siècles, voire des millénaires. Je serais donc davantage de l’avis de sire Fraldarius. Cela doit faire référence à un épisode de l’Empire d’Azshary, quand ils avaient une grande hégémonie sur le Sekai. Vu la fresque en vis-à-vis, cela est peut-être lié à leur chute. On se rapprocherait alors d’un épisode ayant lieu il y a six millénaires, et pas cinq, observe Tensa en corrigeant par ailleurs une petite erreur chronologique de Nazg-Sash. Un silence. Il est possible que cette salle ait une portée plus symbolique qu’historique et en disant qu’aucun Empire n’est éternel. Ou bien cela peut être un avertissement pour dire que se qui s’y cache peut provoquer la chute, a minima, d’un royaume. Une pointe d’arrogance naît alors dans sa voix. Dans ce cas, nous allons les décevoir. Mais que vous aviez identifié ces deux personnages, c’est déjà une belle avancée, fait le souverain à l’elfe aux cheveux blonds. Votre nom doit être Nirlys. Faites-moi savoir si vous décelez n’importe quel indice des prochaines fresques.
Quant à la supposition d’Usalka, peut-être tientt-elle la route. Mais il faut voir si le Temple était effectivement le résultat de ces deux scènes. Quant aux paroles de Brak…
- S’il s’était agi d’un simple artéfact, le premier roi aurait eu intérêt à le remettre au Trésor du royaume, pour renforcer l’hégémonie de sa faction, à une époque où chaque territoire était bien fragile, même après la guerre contre les Titans. Le Reike, la République, la Fédération du Shoumei, n’en étaient après tout qu’à leurs balbutiements à l’époque. Mais peut-être y a-t-il quelque lié au Titans qui a dû être caché au commun des mortels. Nous le verrons vite. Reprenons-la route, commande-t-il.
C’est ce qu’il dit.
Et en temps normal, tous auraient obéi… S’il n’y avait pas eu l’intervention du Dragon.
Chacun se retrouve en effet brusquement seul, en perdant de vue ses partenaires pourtant si proches d’eux. Et devant eux, se tient un somptueux dragon qui les domine de toute sa hauteur. S’il est vrai que les sens augmentés de quelques aventuriers leurs permettront de comprendre qu’il n’y a pas de bête draconique en chair et en os, cette « illusion » (en est-ce vraiment une ?) est pour ainsi dire empreinte d’un réalisme terrifiant alors qu’elle pose une question à chaque Reikois.
- Shawn:
- Bouché-bée, le seigneur de Voilecieux peut l’être. Comme tous ses camarades, c’est la première fois qu’il voit une telle créature. Mais le porteur de la Faux de Sariel n’a pas peur de lui répondre et met en avant sa volonté de protéger sa sœur. « Jamais plus il ne la laissera seule », dit-il. Un noble sentiment sauf que…
Tu parles sans connaître les ténèbres qui t’habitent, misérable.
La voix est déjà plus calme, mais elle semble presque lire dans l’esprit de Shawn, alors qu’elle se redresse de toute sa hauteur.
Il existe différentes forces en ce monde, et toutes sont nécessaires pour faire face à la menace qui vous attend. Mais avant de protéger son peuple, il faut savoir protéger les siens. Toi, sauras-tu protéger ta soeur si tu connais un une situation extrême ? Regarde.
Et quand le seigneur de Voilecieux suivra le regard du Dragon, en se détournant ainsi de la créature immense, il verra se dresser devant lui Qwellaana ainsi que son fils. Le problème, c’est que les deux protagonistes ne sont pas proches, non, tout au contraire. Ici, une puissante illusion est à l’œuvre, ce qui lui fait voir d’une part des vampires qui cherchent à s’emparer de la Valkyrie pour l’emmener sur le Brumembrun, alors qu’ils sont sur le quai d’un port. Et son enfant, d’autre part, est lui aussi embarqué par d’autres sbires vampiriques, pour être emmené sur un autre navire. Quelque part au loin, Shawn croit même discerner la silhouette de son père.
Qui chercheras-tu à sauver, seigneur de Voilecieux ? Tous sont de ton sang. Choisirais-tu ta sœur à peine retrouvée, ou sauverais-tu ton descendant ?
Et comme si cela ne suffisait pas, d’un côté comme de l’autre, s’élèvent des cris déchirants.
- Nazg-Sash:
- Ce n’était pas parce que Nazg-Sash ne sentait rien que la scène ne semblait pas moins réelle. L’entité se tenait là, devant elle, et menaçait de l’annihiler si elle ne répondait rien. Mais on n’enlevait pas ainsi de sa vue l’idole qu’elle s’était construite, le roi qu’elle avait décidé de suivre. La vampire avait eu peur oui – comme tous, elle avait connu un vide terrifiant alors que sa raison cherchait la moindre trace de ses compagnons. Cependant, plus que tout, c’était l’arrogance qui définissait l’assassin royale. Orgueilleuse, elle l’avait été quand elle s’était autrefois infiltrée dans le palais. Toujours aussi imbue d’elle-même, elle avait même cru pouvoir utiliser sa lame contre le Conquérant lui-même. Et si l’être de nuit savait (parfois) reconnaître ses erreurs, c’était cette même morgue et assurance qui lui permettait de se montrer aussi ingénue devant la créature draconique, faisant fi de toute prudence et de tout respect.
Cette fois, le Dragon ne se contente pas d’écouter simplement sa réponse.
Non, à la place, ses yeux s’illuminent d’une rage manifestement contrôlée et la belle vampire croit même une seconde qu’elle va finir carbonisée.
C’est sur un ton si impertinent que tu parles à un Dragon ?
La voix tonne, menaçante, mais étrangement, la créature se calme quand Nazg-Sash pose sa dernière question. Même, son ton devient quelque peu ironique.
Où est l'Empereur ?
Tu parles de celui-là même que tu as cherché à tuer ?
Et d’un coup, le décor change. La vampire se retrouve subitement dans une suite qu’elle connaît bien, puisqu’elle l’a fréquenté. Puis, l’assassin royale pourrait reconnaître en un seul coup d’œil la suite impériale. Mais ce n’est pas cela qui capte son regard dans un premier temps, non.
Elle voit Tensai.
Mort.
Etendu à ses pieds.
Voilà que son attentat, elle l’a brillamment réussi. Voilà que le Conquérant, elle l’a vaincu. Et une subtile tentation lui est proposée : celle de célébrer sa puissance ou bien celle de la refuser.
Ce qui est sûr, c’est qu’elle a une dague à la main.
Et que, brusquement, des portes s’ouvrent, dévoilant Ayshara dans une robe immaculée.
Elle aussi, elle peut la tuer.
Mais le fera-t-elle réellement ?
Dans la pénombre, le Gardien observe.
Qui gagnera entre la puissance et la loyauté ?
- Kilaea:
Percer le mystère et braver le danger. Voilà une noble résolution, d’autant plus que la jeune femme ne fléchissait pas, ne ployait pas le genou, et ne perdait visiblement pas son calme. L’élémentaire de lave, de surcroît, affirmait être en paix avec son passé, et il n’y eut ni ricanement moqueur, ni approbation véritablement visible de la part du Dragon. Juste une contemplation silencieuse, comme pour juger la sincérité de ses mots.
En ce cas, prouve-moi que ton feu ne tremble plus.
Et sous ses yeux, le Dragon disparaît. A la place, c’est une femme bien connue qui apparaîtra à quelques mètres de la jeune femme. En première ligne, Enira, apparemment, est elle aussi face à la Bête, mais contre toute-attente, ses mots, son attitude, ont bien trop provoqué le Dragon millénaire. Déjà des flammes s’échappent de sa gueule et s’apprêtent à s’abattre sur la lycanthrope.
Il est toujours temps d’intervenir, mais à quel prix ?
Contrer est possible, l’intensité des flammes risquent néanmoins de laisser des séquelles à celui qui encaissera l’intensité de ce feu divin.
Et un FMR se doit toujours d’être le dernier à survivre.
Il est peut-être bon de rester à l’arrière. De suivre les ordres. Une autre désobéissance – après cet énorme mensonge où la demoiselle s’est fait passé pour un homme – pourrait être mal prise par l’Empereur en personne. Montrer qu’on n’a peu de contrôle de soi, ou qu’on a peu de confiance en ses partenaires, est toujours à double-tranchant.
Alors que fera Kilaea ?
Protéger quitte à s’exposer ?
Ou bien faire confiance en celle qui fait apparemment battre son cœur, alors que déjà Nirlys semble entrer en scène, pour se positionner entre le Dragon et la louve maudite ?
- Usalka:
- Un nom.
Elle lui demande un nom.
En fait, le seigneur du Harpon est même peinée pour la Bête qui lui fait face et elle est sans doute, de tous les participants, une de ceux qui parlent le plus à l’entité qui lui fait face. D’aucuns pourrait croire que c’est pour gagner du temps, qu’elle agit ainsi, d’autres pourrait croire qu’elle est sincèrement touchée.
Il n’en reste pas moins que sa question demeure.
[color:6366=red)]Je n’ai pas de nom et il est inutile de me m’enfermer dans un vocable comme le font tous les mortels. Je suis le Gardien, je suis le Dragon. Tel est ce que je suis, tel est ce que je resterai jusqu’à la fin. Si ton véritable but est le pouvoir…
De son museau, un souffle particulièrement incandescent s’échappe et vient envelopper la noble.
- Montre-moi ce que tu en ferais.
La créature gronde.
Et dans l’esprit d’Usalka passe tout ce que son esprit peut rêver.
Elle ne devient pas reine du Reike, non, mais elle a une vision où elle a la reconnaissance politique de ses pairs. Non seulement elle est une noble respectée, mais elle est écoutée, et elle a une influence incontestable. Ses richesses, pour sa part, se sont fructifiés en abondance suite à diverses entreprises de la jeune femme, et elle ne peut souffrir ni de la disette, ni de la ruine. L’élémentaire se voit encore rivaliser avec la Main, avec Cyradil, par exemple, qu’elle a déjà jalousé lorsqu’elles ont toutes les deux travailler ensemble pour soigner certains de ses vassaux. Et enfin, dernier détail qui n’est pas des moindres, la jeune femme a enfin su développer avec réussite ses pouvoirs. Devevant un maître dans le contrôle de l’eau, ses soins et ses prouesses télékinétiques ne sont pas en reste.
En un battement de cil, la Reikoise se voit forte, puissante, et confiante en soi.
Mais la question reste en suspens :
Que ferait-elle de ce pouvoir ?
- Enira:
Il y a ceux qui sont arrogants, il y a ceux qui sont humbles.
Enira n’est pas du genre à rechercher les honneurs. Si Kilaea n’avait pas été ici d’ailleurs, aurait-elle mis les pieds dans le sanctuaire ? Non. La demoiselle aspire plus à une vie tranquille qu’à être à l’avant-plan de la scène politique. Certes, elle accompagne l’Empereur, mais elle ne l’a pas choisi. Et si tôt cette épreuve passée, comme elle le dit, elle retournera dans les ombres…
Plus intéressant encore, elle est la première à parler de la réalité de cette apparition. Et la gueule de la créature s’ouvre.
- Je ne suis ni de chair, de sang. Je suis le Juge. Vous dévorer maintenant n’aurait pas d’intérêt tant que je n’ai pas sondé la force de votre esprit. Mais ta hargne me plaît, jeune louve.
La tête du seigneur des cieux s’abaisse pour dévisager la lycanthrope et il revient sur la fameuse protection de ses « compagnons » :
- Tu veux protéger. Pourtant, tu t’avances en ne connaissant qu’une poignée d’individus de ta troupe. Les autres ne sont rien pour toi, et inversément. Même ton Empereur ne doit pas connaître ton nom.
Une réalité cruelle, mais qui souligne que certains individus ne viennent pas du même monde.
- Si je te proposais de t’ôter de ta malédiction et de partir avec un trésor de ce temple, à condition d’abandonner tes compagnons, que me dirais-tu ?
Cette malédiction qui l’empêchait parfois, comme lors de sa rencontre avec Nirlys, d’être parfaitement normale.
Cette malédiction qui, comme une plaie béante, pouvait la pousser à agir en bête, et pas en homme.
Cette malédiction qui, aussi, pouvait être vue comme une chance – car quoi qu’on en dise, sous cette forme, la jeune femme était agile, gracieuse et rapide.
Et puis, d’autre part, Enira le savait bien, elle avait toujours eu les mains baladeuses. Repartir avec un artéfact du sanctuaire était loin – bien loin – d’être impossible, mais parfois, il devait y avoir un sacrifice.
- Au maximum, une seule personne pourrait t’accompagner et tous les autres seraient condamnés. Qui choisirais-tu ?
- Brak:
- Le Dragon dévisage Brak.
Cette créature, mi-Oni mi-Drakyn, est des plus enfantines alors que c’est un colosse sur patte.
Le contraste n’en est que saisissant, et bien que son cœur semble des plus simples, l’Entité ne peut s’empêcher de gronder son mécontentement face à tant de cupidité et naïveté. Il pourrait le réprimander, l’anéantir, le réduire en cendres. Devenir un dragon ? Chercher une île chimérique ? Mais pour qui se prend-il ?
Pourtant, son sourire naïf montre paradoxalement qu’il se moque pas du Gardien. Alors celui-ci décide de le mettre à l’épreuve d’une bien cruelle façon. On verra si son désir de devenir une créature mythique persistera ou non…
- Un temps a couru une légende pour obtenir des attributs draconiques. On disait que pour devenir un Dragon, il fallait tuer soi-même un être de cette espèce et manger le cœur de sa victime.
Les prunelles du Juge sont toujours fixées sur Brak qui entend les paroles de ce terrible myrthe.
- Une fois adulte, il est presqu’impossible de les abattre. Valeryon est hors d’atteinte pour toi, jeune hybride. Comme moi, il te mettrait à terre d’un coup de patte avant de faire de toi son dîner pour te faire payer cet affront. Mais il existe un autre membre de cette espèce dans ce monde.
Un nom qui ferait frémir le fameux garde royal.
- Un dragonneau du nom de Draknys.
Le nom flotte un instant dans l’air alors qu’un clignement des yeux plus tard, Brak se retrouve dans la chambre du prince-héritier, avec le fameux dragonnet qui est à deux doigts de se jeter sur lui. Il a toujours été fougueux, l’enfant d’Ayshara, et surtout, il fait confiance en cet être vert qui supporte ses caprices et ses jeux au sein du palais.
- Il est tendre, il est naïf, il est tellement vulnérable. Pour atteindre ton rêve de de devenir dragon…
La question claque.
- Serais-tu prêt à commettre cette ignominie et s’en prendre à son cœur qui bat ?…
- Nirlys:
- Peu avaient la sagesse de se taire.
Répondre était un fait naturel au Dragon. Après tout, sa question était plus un ordre péremptoire qu’il aurait été mal avisé d’ignorer.
Mais rester humble, s’incliner, ne rien dire d’autres et attendre son sort, c’était faire preuve d’une maîtrise de soi admirable, alors qu’à tout instant, la créature pouvait mettre fin à son existence.
- Puisque tu veux le savoir, viens, contemple, et vois.
Et le Dragon s’effacera aux yeux de l’elfe. Comme Brak, tout le décor changera autour d’elle, mais contrairement à son compagnon vert, elle ne sera pas soumise à une cruelle épreuve. Au contraire, son humilité et son silence semblent la récompenser, puisqu’elles se retrouvent dans une forme de palais au marbre blanc resplendissant. L’architecture raffinée, le climat tendre et printanier, les espaces larges et aérés, lui donneront aussitôt l’impression d’être retournée à Melorn, sauf que la ville, qu’elle voit de l’extérieur, est manifestement bien trop grande pour être la cité-état du Nord.
Pas loin d'elle, deux congénères vont à sa rencontre. Sauf que, contre toute-attente, ils ne semblent pas la voir et sont en pleine conversation.
- C’est de la folie, Redhael. Arrêtons-nous-en là tant qu’il en est encore temps.
- Tu t’es toujours trop inquiétée mon amie. Nous avons rassemblé nos meilleurs soldats. Nous avons réunis nos meilleurs mages. En nous y prenant maintenant, nous avons l’avantage. Aucune action n’a encore été prise de l’autre côté. Ils ne s’attendent sans doute pas à ce que nous ayons l’audace de maîtriser un tel pouvoir.
- Un pouvoir à double tranchant, siffle soudainement la jeune femme, dont la beauté aurait pu faire pâlir d’envie la spectatrice fantôme. Qui te dit que nos pouvoirs seront efficaces ? Qui te dit que nos armes sauront réellement faire des dégâts ? Nous allons trop vite, nous avançons trop vers l’inconnu. L’échec pourrait signifier notre mort.
- Et la victoire pourrait marquer le début d’une nouvelle ère. Nous nous réduisons de plus en plus, Asmidé. Il nous agir, pour garantir notre avenir. Au moins celui des elfes. Les autres races ne sont pas capables d’avoir une société organisée face à l’hégémonie des Titans, quand bien même la résistance se met en place de plus en plus. Du reste, nous, qui sommes quatre grands Archimages du l'Empire d'Azshary, nous avons reçu nos ordres. Vas-tu te retirer et ne pas participer au rituel ?
La belle pince les lèvres, un « oui », semble flotter sur ses lèvres, puis, fière comme son compatriote, elle répond :
- Sans moi, vous ne pourrez rien faire. Et les ordres viennent de tout en haut, admet-elle avec difficulté. L’Impératrice a donné ses ordres. Je ne peux désobéir… Un regret passe dans sa voix. Mais comprends que nous manipulerons de la magie pure, de la magie spatiale bien pire que celle de la téléportation individuelle. Elle peut nous échapper et se retourner contre nous si nous ne sommes pas sûrs de notre coup…
Les deux protagonistes continuent à progresser alors que subitement, Nirlys n’arrive plus à les suivre. Au contraire, la vision se dissout pour en laisser place à une autre. La même ville totalement détruite. Les cris d’épouvante venant des survivants. L’odeur de mort, l’odeur du brûlé, l’odeur de la destruction et de la vengeance.
Puis tout s’arrête et le Dragon, pendant un dernier instant, réapparaît.
- Transmets ce que tu as vu et comprends la menace qui rôde en ce temple si vous commettez la même erreur que tes ancêtres. L’histoire peut se répéter si vous faites preuves d’arrogance comme le peuple des elfes.
- Herendil:
La Lune.
Il était ici à cause de la Lune.
Le renard ne s’en rend pas compte, mais ses paroles laissent pensives la créature qui le domine de toute sa hauteur. C’est que l’hybride ne ment pas, bien qu’il soit terrifié comme un lapin. Il croit réellement en ses paroles, et pourtant.
- Ne t’es-tu pas caché quand ses parents ont été tués ?
Il n’y aura point de dénégation du Gardien vis-à-vis d’Ayshara. Mais les prunelles sévères continuent à fixer l’hybride devant lui.
- Ce jour-là, tu ne t’es pas dressé contre l’envahisseur.
C’est un constat. Et comme pour confirmer ses paroles, le décor change. Le palais impérial se dresse, la salle du trône remplie de sang et de cadavres se dresse. A côté de lui, il y a les défuntes têtes couronnées. Vestige de la dynastie Draknys, seule leur deux enfants sont encore vivants, mais Vaenys n’est point en vue, non. Il y a juste Ayshara, jeune princesse fragile qui voit son monde s’écrouler. Elle fixe un point d’un air terriblé, que le renard finira bien par suivre du regard… et sans doute que son cœur loupera un battement pour un court moment.
C’est que devant lui se dresse le barbare qu’il a toujours craint et fui. Si le Tensai qu’il suit actuellement dans le Temple est un roi, le Tensai qui existait alors est un barbare. Une brute qui n’a d’ambition que le pouvoir. Dotée d’une armure endommagée et d’une épée de laquelle coule le sang de ses victimes, l’homme sanguinaire ne semble avoir en vue qu’une seule personne : la Lune qui se trouve derrière le renard.
Et lentement, le guerrier se met en marche alors qu’une voix semble mettre le renard à l’épreuve :
- Auras-tu assez de courage pour te dresser face à lui et calmer sa fureur ? Ou préféreras-tu plutôt prendre la fuite ?
C’est que la porte vers le hall est entrouverte. Pour un hybride de son acabit, ce sera facile d’esquiver le futur souverain et de fuir. Ce serait facile… Mais est-ce la meilleure chose à faire ?
- Jusqu’où ira, désormais, ton dévouement envers elle ?
- Qwellaana:
- Tu veux protéger.
La créature dévisage la valkyrie qui lui fait face.
- Moi aussi, je protège, et moi aussi, je garde. Mais je ne tolère le doute qui dévore et qui ronge l’âme. Souviens-toi de ton histoire. Et de toutes les âmes que tu n’as pu protéger.
Sous les yeux de la valkyrie, une silhouette pâle, qu’elle reconnaîtra entre mille, semble émerger de l’ombre du temple.
Corvus Sanariel semble, pour un temps seulement, revenir des morts. Il la regarde, il la sourit, il la contemple : la seule chose, c’est qu’il est mortellement blessé, comme lors de leur dernière bataille près de la falaise. A dire vrai, Qwellana se retrouve brusquement sur la plage même où s’est tenu son affrontement avec le Cœur. Elle revoit le fameux assaillant qui l’appelait « ma colombe » alors qu’il était un sale psychopathe. Elle revoit le Cœur la défendre de toute son âme, alors que, pour parvenir à la sauver, il sacrifie son immortalité, et se donne corps entier au combat.
- Ne te sens-tu pas coupable de l’avoir perdu ? Ne crains-tu que, dans les malheurs que tu entraines inexorablement – ainsi qu’Usalka l’avait pensé au campement – - tu n’entraines dans ta chute tous ceux à qui tu tiens réellement ?
Shawn, Kilaea, Thyra, Cyradil. Ce sont toutes des silhouettes qui l’entoureront un instant fugace, après que la plage ait disparu, et Corvus avec lui.
Désormais, elle se retrouve de nouveau face au Dragon.
Et il est temps de lui montrer sa résolution.
- Ben:
- Des dieux.
La voix du Dragon résonne presque de façon tranquille alors que Ben est toujours à genoux, le poitrail baissé, les mains sur les genoux.
- Les dragons sont en effet les seigneurs de ce monde. Mais tous n’ont pas la même puissance. Tu le sais toi-même.
Derrière Ben, un cri plus attendrissant retentit. C’est ce même cri qu’il a entendu un jour, lors de l’audience impériale. Celui de Draknys, qu’il verra d’ailleurs voler même si cela ne devrait pas être possible. Tensai n’aurait jamais permis la venue de son fils dans le sanctuaire.
- Montre-moi la résolution de ta foi.
Et la vision, qui montrait le vol gracieux de l’enfant d’Ayshara, change drastiquement. Il faut dire qu’une flèche transperce l’aile de l’héritier du trône, de sorte qu’il tombe à terre dans un cri de douleur (et avec peu de grâces qui plus est). C’est ensuite une boule de glace qui enveloppe le prince, peut-être pour le tuer de manière à préserver toutes ses membres et organes intacts. A tous les coups, c'est un membre de la pègre.
Si on ne fait rien, le bébé va mourir.
D’ailleurs, en face de lui, une silhouette encapuchonnée se dresse : a priori, il s’agit d’un mage élémentaliste de glace, qui semble prêt à récupérer le prince-héritier.
Est-ce que cela laissera indifférent le stellaire ?
Osera-t-il se dresser contre ce blasphémateur ou cherchera-t-il plutôt à quémander l’aide du Dragon qui semble l’avoir laissé seul alors qu'il l'observe ?
Car malheureusement, le contrôleur royal se rend compte que sa magie n'est plus disponible.
Le seul moyen d'intervenir, c'est de s'interposer.
Serait-il même prêt à donner sa vie ?
- Lyra:
Victoire, honneur, et puissance.
Ainsi parle la tovyr. A cet égard, elle n’est pas mieux que Naz-Sash. Les deux femmes sont toutes les deux arrogantes au point de ne pas craindre la créature draconique, mais le ton froid de la Sénéchale est davantage marqué par une résolution ferme et par la connaissance de soi-même. Elle voit son objectif et veut simplement tout faire pour y arriver.
Mieux, elle ne perd pas son temps à poser une question au Dragon.
Et alors que ce dernier s’apprête à répondre, une douleur inopinée traverse subitement son avant-bras. Puis, avant même que la guerrière ne comprenne ce qu’il se passe, voilà qu’elle se retrouve au sol, une clé de bras l’immobilisant malgré les éclairs qui la parcourent de part en part.
Il n’y a alors plus de Dragon, plus de créature, plus de questions de la part de l'Entité draconique.
Juste l’Empereur qui la domine, et qui la jauge du regard.
- As-tu repris tes esprits ?
La lâchant de manière aussi vive qu’il ne l’a saisie, la femme comprendra que ses éclairs n’ont pas atteint le Conquérant à cause de son renforcement physique.
- Mes paroles ne t’atteignaient pas, mais je t’ai vue canaliser ta magie alors qu’il n’y avait personne. J’ai donc préféré opter pour la manière forte en te clouant un instant au sol.
La guerrière saura naturellement se relever pendant que l’ordre de Tensai fuse.
- Maintenant, dis-moi ce qu’il se passe.
Le doute qui germera dans l’esprit de Lyra sera bien vite confirmé par la nouvelle apparition du Dragon, qui semble pensivement considérer Tensai.
- Je n’ai pas besoin de tester cet homme.
Un dernier silence.
- Tout comme je n’ai pas besoin de lui manifester ma présence.
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- Luteni !
Bien gêné est celui qui s'interpose devant le banneret de la Griffe alors que ce dernier s'apprête à entrer dans le Temple avec les siens. A dire vrai, le Sajenti fait le salut reikois d’un geste discipliné, mais rapide, signe qu’il ose l’aborder dans un but bien précis. Respectueux de la hiérarchie, il attend néanmoins que son supérieur donne sa permission pour reprendre la parole.
- Une lettre vient d'arriver au campement et semble être destinée à une de vos éclaireuses. Vir Zetravy est son nom. Le messager a dit qu'elle devait lire la lettre le plus tôt possible. Pouvez-vous retarder de quelques instants votre départ ?
Son intervention ne tombe pas au meilleur moment, mais quelques instants plus tard, la jeune femme aurait été hors d’atteinte : il fallait donc faire vite. Vir Zetravy est ainsi sommée de décliner son identité, et cette dernière prend rapidement connaissance de la lettre qui est adressée. Une lettre dont elle ne révèlera pas la teneur, mais qui l'oblige malheureusement à quitter l'expédition avant que le groupe n'entre dans le temple.
Qu'importe, cela ne changera pas grand chose aux ordres de l’intendant de Maël. La jeune femme aux cheveux écarlates s'esquive donc et les voilà qui entrent donc dans le temple, non sans que le bras-droit de Deydreus s’adresse aux siens.
Et rapidement, c’est bien des étranges gravures qui attirent leurs attention. Tulkas a en cela le nez fin quand il y voit un symbole d’union entre les deux femmes qui s’échangent comme un mystérieux présent. Mais pour ce qui est de savoir si un sacrifice est réellement nécessaire, rien ne vient confirmer son hypothèse. Rachelle non plus n’est pas en reste en supposant que le fameux paquet a pu être conduit au sein du temple et, comme le souligne Alaric, la fresque semble en effet dépeindre une salle commune, un noyau qui semble lier toutes les autres parties de l’édifice. A tous les coups, c’est là qu’il faut avancer. Chacun y va en tout cas de sa théorie – même l’évocation d’un nourrisson est évoquée. Seulement, ce temple transcende le temps et il est très peu probable que cela concerne une créature mortelle. Oh, bien sûr, il y a le Dragon qui vous fait face mais… Son esprit est éthéré et nul ne sait d’où il vient, par qui il a été conçu ou comment il a été créé. En revanche, il vous semble réel, bien trop réel, et vous devez faire face à ses tentations ou son jugement.
- Tulkas:
Certains ont été menaçants face au Dragon.
D’autres ont été humbles.
Certains encore l’ont défié.
Et d’autres ont simplement décidé de chanter.
Dans cette bulle hors du temps et de l’espace, voilà que le Luteni s’exprime dans une langue qui n’est pas la sienne, mais que son vis-à-vis reconnaît aussitôt. Pour n’importe qui, hormis quelques rares privilégiés du palais royal, ces arabesques ne voudront rien dire. Mais les propos anciens de Tulkas prennent tout un sens quand celui-ci se présente avec respect à l’entité qui lui fait face.
D’abord, il montre sa vie un gladiateur. Alors, il vit pour la gloire et même, pour l’argent et le confort.
Ensuite, voilà qu’il se change en homme. La rencontre de la Griffe, l’intégration aux Serres Pourpres, et ses hauts faits d’armes le changent. Il n’y a plus que la victoire qui l’intéresse. Le devoir l’appelle, et parallèlement, ses pouvoirs grandissent et se développent. Surtout, les valeurs implantées par Deydreus et ses camarades s’enracinent toujours plus profondément dans son âme.
Et enfin, voilà ce qu’il est aujourd’hui.
Un commandant prêt à défendre les siens pour les mener à la victoire.
Un combattant qui sait faire rugir la force de sa flamme pour anéantir les ténèbres de ses ennemis.
Le chant se poursuit et pas un instant le Dragon ne l’interrompt. Quand enfin, le guerrier se tait et présente sa flamme au seigneur des trois règnes, il aura la surprise de voir sa flamme devenir plus ardente, plus puissante encore, au point de le dépasser d’une demi-tête au moins. Pourtant, ce n'est pas de son fait, il le sait bien. Mais il perçoit aussi que ce feu ne lui est pas hostile, que du contraire. Elle a quelque chose de réconfortant, de chaleureux, d'éclatante, même. Si le banneret de la Griffe voyait d'ailleurs la salle du temple, il se rendrait compte qu'il illuminerait la salle sans aucune difficulté. D'ailleurs, se rendra-t-il compte, la lumière qu'il a dans les mains a changé de couleur. Désormais argentée, l’intendant de Maël comprendra qu’il a dans ses mains une petite part du pouvoir du Gardien.
Ton anima est noble, enfant du désert. Ton feu est pur. Tu portes en toi la noblesse des dragons et les valeurs de ton peuple.
Subrepticement la tête du Dragon vient se mettre à hauteur du Luteni.
Ta flamme saura te défendre face à la corruption qui voudra t’étouffer en dehors de ces murs. Mais pour l’heure, il te faut affronter les autres salles avec tes camarades, et aider ceux que j’ai mis à l’épreuve.
Un silence.
L’éclaireur à la cicatrice aura des choses à te dire. La fille que tu as connue à l’expédition du Nord aura besoin d’être épaulée. Tes autres compagnons seront eux aussi malmenés. Sois pour eux un guide en même temps qu’un chef, pendant que durera cette mission dans ce sanctuaire.
Une dernière parole, un dernier adieu, dans une langue draconique qu'il reconnaîtra.
Va, avec ma bénédiction.
Et contrairement à tous les autres, Tulkas retrouve pied avec le Temple. Autour de toi, tes camarades sont encore pris dans l’illusion. Mais si tu les touches, tu pourras étonnamment les rejoindre et atteindre leur psyché soumise à l’épreuve du Dragon.
- Draven:
- On est d’accord : la première réaction de Draven n’est peut-être pas celle qu’on aurait pu escompter face à une créature mythique. Mais à sa décharge, tout le monde ici a été pris de court, et la bête ne semble pas se morigéner de cette petite bavure. De toute façon, un raclement de gorge suffit pour que l’assassin se reprenne. Oh, certes, sa voix est un peu tremblante, mais il est honnête, et de surcroît, il va à l’essentiel. En s’ancrant sur un seul concept, un seul mot : la liberté.
Je n’ai pas la même notion de liberté que vous autres, mortels. Je vis pour ma mission, non pour vivre dans les cieux du Sekai, comme le font les autres dragons.
Ce sera la seule réponse que la Bête apportera à Draven. En revanche – et ça, l’homme s’en rendra compte, la créature prend davantage le temps de s’intéresser à ce que l’Exécuteur vient de lui révéler.
En un mot, tu recherches l’approbation des puissants. Ceux qui pourront t’élever et te rendre libre. Ceux qui pourront considérer tes faits et gestes et potentiellement t’accorder de l’importance.
Et y avait-il moyen que le secret de ce temple attire l’attention de personnes bien placées ? Bien sûr que oui. Dans l’autre groupe, il y avait certes l’Empereur, mais briller auprès du Luteni ne serait pas mauvais pour ses affaires. Par ailleurs, l’homme aux yeux dorés, que Draven avait vu un peu plus tôt au campement, se renseignerait certainement sur les actions des uns et des autres.
Puisque l’attention est ce que tu désires, ainsi que l’interprétait le Dragon, je vais te donner l’occasion de te mettre en avant.
Et d’un coup, tout se voile. Ce n’est plus le temple que tu sens sous tes pieds, Draven, c’est le sable. Au-dessus de toi brillent les étoiles, signe manifeste qu’il fait nuit. Dans un coin du ciel, la lune illumine la plaine désertique, qui, manifestement, ne voit pas âme qui vive. Enfin presque. Une silhouette encapuchonnée, certainement pour se protéger du froid qui t’enveloppe toi aussi, marche d’un pas vif. Elle semble guetter quelque chose, mais ton instinct te souffle qu’elle cherche plutôt quelqu’un. Et finalement, tu la vois venir. Une seconde silhouette apparaît encapuchonnée, elle aussi, et pendant que la première dame joint patiemment les mains devant elle en l’attendant, la seconde, de son côté, semble accélérer le pas avant de s’incliner vivement et de poser une seule question.
- Au nom de mon peuple et de ma souveraine, je viens ici pour confirmer notre accord.
C’est une vieille. Sa voix chevrotante percute les oreilles de l’assassin, et pourtant, ce n’est pas une personne totalement sénile que l’Exécuteur a sous les yeux. Certes, son ton est fatigué, mais, il est aussi animé par un espoir préoccupé, comme si elle ne craignait que son accompagnatrice lui fasse faux bond. D’ailleurs, quand après avoir vérifié les environs, elle confirme qu’elle est seule, la doyenne retirera sa capuche et Draven ne pourra pas sauter sur cette évidence : c’est une elfe.
- Nous nous épuisons depuis des siècles à garder à l’abri ce trésor et cette malédiction. Mais nos forces déclinent de plus en plus. Nous avons besoin d’aide, ma dame. Qu’ont dit vos souverains ?
La femme masquée semble comprendre les sentiments angoissés de l’elfe, mais c’est pourtant d’une voix calme qu’elle reprend la parole:
- En tant qu’Esprit, j’ai cherché diverses solutions. Ma reine est d’accord avec moi. Pour assurer la sécurité des mortels, il faut briser le sortilège.
On aurait giflé l’elfe que cela serait revenu au même.
- Rompre le sortilège ? Mais vous rendez-vous compte du prix de cette décou…
- Vous rendez-vous surtout compte du prix que cela a coûté aux vôtres et que cela pourrait encore infliger au reste de ce monde ?
Difficile d’avaler cette remarque sans grimacer, d’autant que la fierté de la vieille elfe en prend pour son grade. Mais elle ne trouve rien à répliquer, et la jeune femme en face d’elle lui demande :
- Au nom des Draknys, remettez-moi ce que vous nous avez promis. Nous assurerons sa sécurité, et il ne reviendra à l’air libre que quand les mortels seront prêts.
La vision se trouble, petit à petit, Draven retrouve subitement l’obscurité du Temple.
Un souffle chaud semble témoigner de la présence fugace de la Bête qui a disparu.
Sans doute juge-t-elle qu'il sera assez sage pour partager ce qu'il a vu.
- Rachelle:
Ainsi, une souris serait prête à combattre un dragon ?
La question semble ridicule et pourtant. C’est bien le visage levé, le dos droit, la posture fière qu’elle se dresse face au gardien du sanctuaire. Il n’y a point d’esbrouffe dans ses propos : elle croit dur comme du fer à ses paroles. Non seulement elle croit en ses souverains, mais elle croit aussi en ses compatriotes, à ceux qui sont les siens.
Ta dévotion semble véritable. Et pourtant, tous peuvent devenir l’ombre de soi-même.
La vieille Rachelle, celle qui semblait avoir renoncé à tout avenir véritable, semblait définitivement morte et enterrée. Cela ne voulait pas dire que les autres ne pouvaient pas tomber dans cet écueil également.
Un jour, on t’a dit comment te comporter si les souverains déviaient du droit chemin.
Naturellement, l’hybride se souviendrait de sa rencontre avec Zéphyr, lors d’un spectacle qui illustrait Sable d’Or et ses illustres combattants. Et le Juge n’était pas dupe : après qu’Ayshara lui ait rendu ses yeux, la guerrière n’allait pas douter le moins du monde de la Vosdraak et de son époux.
As-tu cependant déjà imaginé que celui que tu admires soit celui qui trahisse ? Serais-tu prêt à lever les armes contre lui – en ayant toutes les preuves de sa félonie – même si tu devais détruire pour cela ton cœur et ton âme ?
La question est posée. Rachelle ne pourra nier savoir qu'il parle de l'Oreille.
Saura-t-elle cependant lever l'épée vers celui qu'elle aime ?
- Kassandra:
Bien sûr, Kassandra hurle.
Comment pourrait-on faire autrement quand une voit un Dragon qui fait toute la hauteur de ce temple ?
Mais plus que tout c’est sa faiblesse qu’elle constate avant tout.
D’abord, la réalité la frappe de plein fouet : elle est seule. Elle ne perçoit aucun de ses compagnons.
Ensuite, les paroles retentissent et sont autant de promesses funèbres pour celui qui es entré dans ce lieu sans s’être préparé aux conséquences de ses actes.
Mais surtout, ce qui la marque, c’est cette voix, cette silhouette, qui semble revenir d’entre les morts. Voilà, en effet, qu’elle fait une crise de démence. Voilà qu’elle voit sa Mère. Voilà qu’elle voit celle dont elle a arraché le cœur.
Tu vois des ombres, humaine. Celle que tu crains est morte. Et tu t’es abandonnée à une ange qui ne saura pas étouffer tout à fait les voix de ta conscience.
C’est cette dernière partie qui semble davantage assombrir l’humeur du dragon. D’ailleurs, il ricane quand l’élémentaliste affirme vouloir trouver ici plus de force.
Tu ne trouveras ici que des épreuves, enfant. Celle-ci étant la première. Mais si tu veux acquérir plus de force… Affronte donc ta plus grande crainte. Celle de perdre ta nouvelle protectrice une fois encore.
Et le Temple disparaîtra pour faire apparaître Bénédictus la Belle, Bénédictus la Ville Sainte, Bénédictus… qui est désormais occupée par l’ennemi reikois. Les étendards avec le symbole du dragon n’inspirent en tout cas aucun doute : l’Empire a su mâter la corruption et la Volonté des Titans. Kassandra, pourtant, est vivante. En tant que soldat ? En tant que rescapée ? Elle seule pourra le dire. En tout cas, quand elle regarde aux alentours…
Elle voit le cadavre de l’ange.
La Prophétesse a le regard figé, comme si elle ne voulait pas se soumettre à la mort. Sa bouche est entrouverte, comme si elle voulait prononcer quelques mots qu’elle ne dira jamais. Ses cheveux autrefois si soyeux sont comme emmêlés, signe de la lutte qu’elle a le menée. Mais, le plus effrayant, ce n’est pas les traces de combat. Le plus effrayant n’est pas que son cadavre va nourrir les vers et devenir poussière. Le plus inquiétant, c’est qu’elle a la poitrine ouverte.
Et en baissant les mains, Kassandra verra qu’elle porte son cœur dans les mains.
Est-ce elle qui l’a tué ?
Ou est-elle simplement venue trop tard pour sauver la Haute-Cardinale ?
La jeune femme peut fuir, lâcher ce organe qui ne bat même plus, qui est désormais bel et bien mort. Après tout, ce cœur n’est peut-être que qu’une réminiscence de sa mémoire, que le Dragon réapplique ici, non pas à Ambrosia, mais à Siame.
L’élémentaliste peut encore hurler, prononcer sa rage, s’effondrer et pleurer sa nouvelle mère adoptive.
A moins qu’elle ne trouve la force de repousser cette vision d’horreur ?
Sans plus dire un mot, le Dragon observe.
Et il guette son premier mot, son prochain geste.
- Bélial:
Il est cocasse que Bélial voit dans le Dragon la forme de Valeryon. Car bien que les deux Bêtes se ressemblent, le Tueur de Titans ne s’est pas montré auprès de l’édifice mystérieux. Au contraire, si la créature a senti son apparition, il n’en a rien dit, et n’a rien manifesté à ses maîtres. Surtout, Valeryon est à l’extérieur du sanctuaire. En théorie, c’est donc impossible de le voir ici.
Sauf que les règles de ce temple échappent parfois à toute logique.
D’ailleurs, cette apparition ne semble pas perturber le Démon. Tout à l’inverse, ce dernier ne tremble pas, ce dernier ne cille pas, et il se tient impunément face au gardien du temple. Face à lui, en réalité, même Nazg-Sash a la figure d’un ange.
Et Balthaazar crache toute sa rage. Il révèle sa nature la plus profonde : le chaos, la destruction. C’est ça qu’il vient chercher, et peut-être s’attend-il à une réponse tout aussi sérieuse, peut-être croit-il qu’il va affronter la colère de la céleste apparition. Après tout, ne vient-il pas dire qu’il cherche à abattre les murs de ce temple sacré ?
Je devrais te réduire en poussière ici et maintenant.
C’est ce que siffle la bête.
D’autant que tu me parles de violence, mais qui a pris cher lors du dernier combat sur les terres de l’ouest ? Il est inutile de me parler de violence…
Devant Bélial, le Rassasié apparaît.
... Si la tienne ne sait même pas mettre à terre un produit de la corruption de l’Arbre-Monde.
Un renifement méprisant.
Montre-moi que tu sais réduire cette abomination en cendres et peut-être te considérais-je vraiment comme l'incarnation de la destruction.
- Mirage:
Les Reikois n’ont effectivement pas l’habitude de faire des métaphores. Mais qui pouvait imaginer qu’une bestiole mythique accueillerait les combats qui entreraient dans le Temple ? Peu de monde. Et les mots se bloquent pendant que la tentation de mentir se fait bien douce. Oui, inventer une quelconque faribole serait facile. Mais ce serait faire fi de la ténacité de l’élémentaire, qui sait quand même reconnaître une menace quand il en a une sous les yeux. Et le Dragon peut très bien mettre lui ôter la vie, alors qu’il dévisage l’ambassadeur de haut en bas.
Pour survivre.
Un silence.
Un instant tendu.
Et puis une parole.
Pourtant, tu n’es pas sans savoir que tous ceux qui sont entrés dans ce temple ont péri. Et toi… tu espères réussir là où ils ont échoué ?
Un regard inquisiteur, presque désapprobateur comme si le Dragon essaie d’établir l’arrogance du diplomate.
Jusqu’où oserais-tu aller pour survivre ?
Qu’importe si la créature sait déjà ce que l’élémentaire est capable de faire. Il peut être infiniment plus cruel d’oser dire certaines vérités qu’on n’ose pas afficher publiquement. Mais ici, semble-t-il, personne ne peut l’entendre.
Regarde ce que ton garde du corps affronte à cause de son impudence.
La créature ne semble pas incapable de lier deux combattants qui sont sous sont emprise, et bien que Mirage voie le Rassasié sans en être la cible, il constatera apparemment que son bras-droit doit prendre sa revanche sur cet ennemi de Courage pour s’en sortir.
Serais-tu capable de l’abandonner pour avancer, ou bien, serais-tu capable de tordre tes principes, juste pour survivre ?
Entre l’entraide et l’égoïsme, il fallait choisir.
- Noctalys:
Foudroyé, c’est ainsi qu’apparaît Noctalys aux yeux du gardien du Temple. Car au départ, l’hibou n’arrive même pas à parler. Il bégaie, il appelle sa maîtresse, et… il finit par se lancer. Devenir le prédateur, tel que l’est sa part animale, qui, d’habitude, chasse de nuit des rongeurs sans leur laisser la moindre chance de fuite. C’est cela son objectif, et il a même l’audace de parler de celle qui lui a tout donné, qui lui a tout offert. Assimiler Ayshara à une créature draconique est même bien vu – puisqu’elle est une descendante de la lignée des Draknys.
Impossible pour le Dragon de ne pas sentir sa peur, mais il semble apprécier le fait qu’il vienne enfin soutenir son regard. L’angoisse serre son ventre – et tout être un tant soit peu normal ne pourrait lui en vouloir – mais voilà que enfin, il ose le regarder alors qu'il est l'un des plus fragiles parmi tous ses compatriotes reikois.
Tu es plus vaillant que tu ne le crois.
C’est un constat, et peut-être… un compliment ? L’hybride n’aura pas tellement le temps de célébrer ce fait car le dragon reprend.
Mais bien que tu aies pris de l’assurance grâce ta maîtresse, tous tes vieux démons ne sont pas derrière toi. Tu as vu en moi quelqu’un que tu redoutes et qui même peut chercher à tout te reprendre, à tout te voler, à détruire toute ton existence. Dis-moi donc, que ferais-tu si tu te retrouvais face à Gramah ?
Celui qui l’a élevé, et celui qui l’a torturé, pour en faire un sacrifice lors du Culte des Ombres. Autrefois, l’homme-hibou a eu le courage de se dresser face à lui en lui imposant une attaque mentale, et en sept ans, l’hybride a bien grandi. Il a été aimé, il a découvert des camarades, il s’est découvert des compétences qui lui sont propres.
- Crois-tu que ton supérieur et ta maîtresse pourraient même le laisser te récupérer ?
Cette fois, c’est presque une insulte. Mais la vision d’une audience royale, avec Gramah qui sait habilement déployer tout son fiel pour obtenir l’ambassadeur du royaume, se dévoile sous les yeux de Noctalys, et bien que celle-ci puisse être fictive – ou réellement avoir lieu, qui sait ? –, cela doit être un véritable crève-cœur pour l’hybride.
Patiemment, la créature attend la réponse.
Est-ce que le volatile s’effondrera ou ira-t-il de l’avant malgré ce sombre présage ?
- Alaric:
Les mots d’Alaric se suivent les uns les autres. L’hésitation laisse place à l’instrospection, l’introspection à la sincérité : il n’est pas venu ici simplement pour plaire à l’Oreille. Il est venu ici pour répondre à un mystère, comme Enira, et comme d’autres membres de son groupe. Mais l’ancien FMR insiste particulièrement sur son envie d’aller jusqu’au bout de ce mystère. Pourquoi tant d’aventuriers y sont morts ? Pourquoi l’échec n’est pas permis ? Pourquoi ce sanctuaire est-il lié à la Lune et au Soleil ?
C’est peut-être la sincérité du Reikois qui décide la créature à parler, alors même que son vis-à-vis n’ose lui poser ouvertement aucune question. Il lui a juste ouvert son cœur, et en retour, la Bête semble faire de même.
Tu as beaucoup de questions intérieures et je ne répondrai qu’à l’une d’entre elles. Mais en contrepartie, tu me montreras que les âmes qui t’ont aidée ne l’ont pas fait en vain.
Le dragon indigo, aussi noir que la nuit et aussi sombre que l’obsidienne la plus précieuse plonge ses prunelles si grandes dans ceux du mage d’Etat.
Ce temple contient un héritage. Un héritage dangereux, que les mortels peuvent pervertir ou au contraire bien utiliser. Je suis là pour m’être à l’épreuve ceux qui veulent s’en emparer, pour éviter que l’histoire ne se répète. Je suis là pour que partiez en vainqueurs et pas en vaincus, comme le montre une des femmes sur cette fresque. Or, jusqu’ici, les âmes que j’ai testées étaient bien trop faibles pour résister à la dernière épreuve du sanctuaire, et certains n’ont même pas passé réussi la deuxième. Ici, je teste votre esprit. Après, je testerai votre force et votre esprit d'équipe. Non pas une mais à deux reprises. Et la dernière épreuve sera bien pire que la deuxième.
La créature se tait. Il semble même qu'elle n'ira pas plus loin. Mais de toute façon, la Bête a peut-être fait plus de confessions à l’ami de Qwellana qu’au reste de son groupe.
J’ai parlé et j’ai entendu tes motivations. A présent, montre-moi que tu es digne d’avancer comme tes autres compagnons.
Et comme pour d’autres camarades, le Dragon s’évanouira pour laisser place à un environnement qui mortifiera Alaric. En cet instant, il n’est plus dans le Temple, non. Il se retrouve dans le Chant des Ronces, face à une créature qui l’a tourmentée comme jamais : Lamentation. Mais paradoxalement, le bougre n’est pas seul. S’il se retourne, il verra tout ceux qui l’ont passé, de près ou de loin, à passer cette épreuve.
Il a le choix : se tordre de peur et retrouver ses vieux démons.
Ou montrer que cette page de sa vie est terminée, et que son traumatisme appartient réellement à son passé.
- Stadzank:
Quelle redoutable force que le doute.
Se faire prendre par la Pègre était une chose. Ne pas accompagner son Empereur en était une autre.
Tensai n’avait pas lésiné ses efforts durant les trois dernières semaines qui avaient suivi l’apparition du Temple. D’abord, il avait fait quelques allers-retours auprès du sanctuaire, afin d’entendre lui-même les rapports des forces de l’Oreille. Ensuite, le roi avait dû également calmer les nobles, se préoccuper de l’avis de la populace – et de la propagande qui s’y afférait – tout en déléguant ce qui avait été prévu pour la tournée royale.
S’occuper de Stadzank, qui déprimait dans son manoir ? Il n’en avait pas eu le temps.
Pour autant, c’était lui qui l’avait convoqué. S’il l’avait réellement méprisé, non seulement le gobelin aurait été licencié lors d’une audience royale, mais en plus il n’aurait même pas été invité à joindre cette expédition.
Tu n’as pas ta place ici, petit homme vert ?
Cet être est si minuscule qu’il pourrait l’avaler et en faire une bouchée. Pourtant, il semble s’amuser dela confession en vert que lui fait Stadzank. C’est audacieux, de révéler son âme de cette façon, mais peut-être lui faut-il lui ouvrir d’autres horizons.
N’as-tu pas pensé que ton maître t’a envoyé ici pour une raison précise ? Ce qu’il ne peut voir et entendre, tu peux le faire pour lui.
Oui, il y avait l’Oreille, mais qui disait que se reposer sur une seule personne était la meilleure des idées ?
Voyons si cette vision te redonnera du poil de la bête.
Et le Dragon disparaît.
Pour que Stadzank retrouve cette cellule que Carl lui a si gentiment fait découvrir.
Le problème, comprendra-t-il aisément, c’est que les rôles sont inversés. Ce n’est pas l’espion qui est attaché à sa chaise de torture, c’est le Vicomte du Sud qui est solidement immobilisé.
Et Stadzank est, ironiquement, à la place même que Carl a eue des mois plus tôt.
A sa gauche, des instruments de torture, ceux-là même que le Serpent a utilisé contre lui.
Et d’autre part… D’autre part, comprend l’ami de Zéphyr, il est seul et la voie est libre. D’ailleurs, il lui semble même que ses Arlequins l’appellent et l’invitent à venir au plus vite.
Entre retrouver sa liberté ou assouvir son sentiment de vengeance, quel sera le sentiment le plus fort ?
- Kasha:
L’ouïe et l’odorat de Kasha ne trompe pas la vieille Oni. D’odeur, il n’y a rien : en tout cas, rien qui indique celle d’un dragon, bien que l’illusion soit empreinte de réalisme. Mais la femme n’a pas tort de se mettre à genoux. Car la présence du Dragon reste suffocante, et lorsqu’elle prend pour la première fois la parole, il réagit presque aussitôt à ses propos.
Tes fautes ?
La voix du Dagon résonne. Ses yeux l’accusent. Son feu la menace.
Cherches-tu réellement à expier tes erreurs ?
Non, non, ce n’est pas ça qu’elle est venue chercher. D’ailleurs, l’espionne envoyée par l’Oreille se reprend. Ce n’est pas pour le Soleil et la Lune qu’elle est venue. Ce n’est pour simplement obéir à un ordre qu’elle s’est présentée à l’expédition. La vérité, c’est que l’ancienne ambassadrice veut être reconnue. Elle veut avoir de la reconnaissance… Après qu’on lui ait tout pris.
Dans ce cas, dis-moi comment tu vas aller chercher cette estime de tes pairs.
A gauche, l’empoisonneuse voit pendant un instant Varsati Loramenor, celle-là même qu’il l’a pris sous son aile il y a plus de deux siècles. Elle la voit lui sourire, et la garde du corps voit aussi le cadavre de Grassius, qu’elle vient de tuer après une ardente lutte.
Dis-moi comment tu comptes t’élever après avoir tout sacrifié.
A sa droite, elle voit maintenant ses anciens collègues – morts de ses propres mains – sous le regard presque nonchalant de Lucifer.
Et puis, il y a enfin ce Luteni, celui-là même qui est devenu l’intendant de la Cité Blanche alors même qu’elle aurait pu (peut-être ?) recevoir ton poste.
Dis-moi comment tu considères tes camarades qui sont à tes côtés. Sauras-tu lutter contre la rivière qui à chaque fois a voulu t’emporter ?
Que ce soit les Ryssen, que ce soit tous ceux qu’elle a tués – en étant à deux doigts de mourir avec eux.
Aujourd’hui, Kasha doit montrer son ambition et sa force d’âme.
Si tu veux être reconnue, cesse de vivre dans l'ombre. Le Luteni est là. Il a besoin d'aide. Pour être reconnue, il faut parfois s'avancer vers la Lumière. Mais seras-tu prête à le faire ?
crédits : 460
Info personnage
Race: Élémentaire d'eau
Vocation: Mage soutien
Alignement: Loyale mauvaise
Rang: B
Jumeaux scindés La réponse de la créature ne fut pas très encourageante, ni même véritablement intéressante. En entendant cette réplique, la belle se rendit compte à quel point ce dragon, s’il en était véritablement un, était enfoncé dans son poste comme un soldat n’existe parfois plus qu’à travers son armure. Usalka s’en voulait de l’avoir pris en pitié vu qu'apparemment elle ne méritait que son mépris qu’il lui jetait au visage peut-être même sans s’en rendre compte. Elle se sentait trahie, abusée par ses propres supposition et l'absence de coeur du monstre en face d'elle. Dragon, voilà tout ce qu’il y avait à regarder devant. Pas celestial tyran, pas terreur du temple, juste Gardien, juste Dragon. Le dédain des yeux de l’élémentaire percuta de plein fouet les flammes qui l’enveloppaient. -Quelle sotte.. souffla-t-elle envers elle-même alors qu’elle était léchée par le brasier. “Juste un test, comme annoncé.” avait elle pensé juste avant d’être atteinte. “Il suit sa fonction comme un musicien sa partition, et il s'attend à ce que je chante. ” comprit elle en entendant la colossale créature annoncer l’épreuve. “Quel gâchis de pouvoir.”. Tel un kaléidoscope, le grondement de la puissante créature plongea l’esprit d’Usalka dans une fresque aux proportions cosmiques, détaillant chacun des plans qu’elle avait pu concevoir et qui s’avéraient fonctionner plus rapidement que prévu, la propulsant vers le sommet du pouvoir tel qu’elle concevait la limite qu’elle imaginait être la sienne. Le visage de l’élémentaire perdit ses émotions à mesure qu’elle en reprenait le contrôle. Elle avait cette sensation de puissance, de force, de reconnaissance, mais si le test était de savoir ce qu’elle en ferait, la belle avait déjà sa réponse. -Si vous pouvez voir en moi comme dans un livre, vous connaissez déjà la réponse à votre question car je me la suis déjà posée. Mais soit, je peux comprendre que me faire concrétiser dans mon esprit la vacuité de ce que je recherche est en quelque sorte un jeu d’esprit qui pourrait m'influencer.. souffla-t-elle. "Peut être que je me trompe et que son but n'est pas là, mais quelle importance ? Ce n'est pas comme s'il voulait parler avec une mortelle.". Elle s’imaginait simplement chercher plus de pouvoir qu’elle en avait déjà, devenant immortelle, finissant par maîtriser tous les aspects de la magie sans jamais perdre contact avec qui que ce soit à cause de l’aspect utopique de la vision. -Je fais cette illusion mienne, si vous me permettez d’avoir le pouvoir que je convoite juste parce que je le convoite, alors je vais continuer jusqu’à ne plus pouvoir avancer plus loin, cela va de soi. Quand elle jouait à ce genre de jeu, elle s’imposait des obstacles, elle concrétisait les limites qu’elle connaissait. Le jeu du dragon ressemblait plus à un buffet. Son avidité continuait, et elle développait également toutes les compétences martiales disponibles aux mortels, puis se tournait vers les essences divines ou quasi divines avec le même appétit. Elle allait utiliser un artefact de sa conception pour emprisonner l’essence des titans piégés dans le monde connu, puis la faisait sienne, d’une manière qui n’importait pas. Elle devenait elle-même divine, créant son propre plan avec ses propres règles, mais gardant le contact avec ses origines, de sorte qu’elle puisse y revenir, contempler, user de sa puissance comme il lui chantait. La force que deviendrait Usalka ne serait plus tout à fait elle, bien entendu, mais elle resterait fidèle à ses principes, car le contrôle de sa force avait été le maître mot de sa vie bien avant d’obtenir la puissance. Ainsi donc, le Sekai pourrait compter une nouvelle déesse, égoïste, froide, sadique mais juste selon les lois en vigueur ou elle se rendait. De sa place, elle pourrait contempler le monde de tout son saoul autrement qu’en lisant des livres, prendre le temps de savourer chaque expérience autant de fois qu’elle le voudrait, d’explorer les secrets de l’univers, voire au-delà. Tout cela s’étant déroulé dans son intellect, il n’avait pas fallu longtemps pour que le tout passe aussi vite qu’un faisceau de lumière. Le mental de la femme se tourna vers le dragon, et elle ouvrit la bouche puis la referma. “Quel intérêt ? Il se moque de ce que je peux bien lui dire, il n’est là que pour juger. Au final, nous ne serions pas si différents si j’obtenais ce que je désire. Deux observateurs, deux joueurs, lui enchaîné à sa fonction, moi à mon code personnel.” s'imaginait elle. L’épreuve s’était terminée aussi vite qu’elle avait commencé pour elle, et si elle avait débuté son entretiens avec le dragon sur une note nostalgique et dramatique; il avait l’air de se terminer sur une frustration et un désintérêt vis à vis de l'exercice proposé, ainsi qu’une peine s’emparant de l’élémentaire. Miroiter un pouvoir inatteignable, simplifiant son accessibilité n’était pas quelque chose de sain à envisager. Au final, elle avait juste eu l’impression de ressentir pour la première fois la sensation qui devait pénétrer le cœur d’un jeune cadet quand son frère aîné lui promet qu’un jour il lui donnera son jouet préféré et qu'il se rendait compte que ce ne serait jamais le cas. Elle était sortie de l’illusion, de l'envoûtement, et regardait tout de même le dragon avec ses yeux rouges comme la braise mais froids comme de la glace. La télékinésie fit léviter son arme qui alla se reposer sur ses hanches, puis elle croisa les bras, pas désireuse d’aider qui que ce soit, juste attendant la suite ou une éventuelle phrase du puissant gardien. Chacun avait son test, ce n’était pas à elle d'interférer avec ceux des autres, le dragon le savait, de même que ce lieu. |
- Résumé::
- Usalka se rend compte que son empathie est mal placée, et prenant la chose comme s'il elle avait pris un coup en traitre. Elle passe par conséquent par une colère manifestée sous la forme de dédain vis à vis du dragon qu'elle considère désormais comme n'étant plus que sa fonction, puisque c'est ce par quoi s'est désigné la créature.
Elle se soumet au test, non sans remarque vis à vis de l'épreuve. Dédaigneuse jusqu'au bout, la belle se permet de demander plus de pouvoir que ce que le dragon capte à travers sa mémoire. Le seigneur au harpon se retrouve déifié, au delà des limites mortelles, et utilise toujours son pouvoir avec parcimonie, sa vie n'a été que de la prise de contrôle avant même de gagner du pouvoir, et la meilleure version d'elle garde tout de même ce trait, car c'est ce qui la caractérise le plus.
Sortant de l'illusion, elle se permet de récupérer son arme au sol avec de la télékinésie, et fixe le dragon des yeux tout en croisant les bras, jugeant que chacun peux et doit se sortir seul de l'épreuve, car telle est la fonction de cet endroit et du dragon.
Action:
-Se soumet au test
-Se libère du test
-TK son arme qu'elle avait laissé tombé, croise les bras et fixe le dragon (J'imagine que vous pouvez vous brosser pour avoir son aide, le dragon l'a pas mise dans les meilleures dispositions ¯\_(ツ)_/¯)
Pouvoirs:
P1 : 1/infini
P2 : 0/10
P3 : 0/5
P4 : 0/3
Un excellent cru
crédits : 1307
Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Les voix s'élevaient dans son dos, magister, têtes couronnées et autres personnes instruites des deux groupes qui avaient pénétré dans ce temple étaient en train de converser par rapport aux gravures qui se trouvaient sur les murs et racontaient donc le passé et la guerre menait par les elfes des anciens temps contre les titans ? Six millénaires ? Ça faisait combien de temps ça ? La louve regarda rapidement ses doigts...Et...abandonna bien vite d'essayer de compter...elle...n'avait pas la moindre idée de notion et du nombre d'années que cela pouvait désigner, tout...comme elle ne comprenait guère plus que, ce qui était représentait sur ces murs...parlait d'un passé lointain parlant du peuple et des ancêtres de la FMR de Kyouji et originaire de Melorn.
Enira n'était pas le genre de personne à perdre son temps à essayer de comprendre quelque chose, alors qu'elle n'avait pas les premières bases pour la compréhension de ce qui l'entourait, peut-être...qu'elle lirait à un moment l'histoire du monde...quand elle aurait appris à lire...afin d'avoir un peu plus de culture et de conversation, et de pouvoir donner son avis sur ce genre de fresque murale...mais pour le moment...elle se contentait simplement de faire attention à ce qui l'entourait aux bruits, aux odeurs et aux mouvements pouvaient se tapir dans l'ombre...mais tout semblait plonger dans le plus grand des calmes et des silences.
Les voix, les conversations et les présences que la louve était en train de guider s'était tut d'un coup pour laisser place à une profonde solitude à la jeune femme qui se retrouver face à une créature gargantuesque. Un écailleux majestueux et à la noirceur d'ébène. Tout d'abord profondément paniqué par la présence du Dragon, rapidement, sa crainte, se transforma en une certaine incompréhension...à qui...ou plutôt à quoi...avait-elle à faire ? La créature n'existait pas, n'avait pas de présence physique, de corps, de chair...mais pourtant...Sa présence était bien réelle, du moins, c'était la sensation qu'elle ressentait...ce gardien là pour juger de sa valeur semblait pouvoir ancrer son esprit dans un monde qui lui était propre. Qu'était donc cet être qui arrivait à passer outre à l'esprit fermé propre à la race d'Enira ?
La pauvre créature maudite qu'elle était, intéressée un dragon ? Qu'avait-elle donc de si intéressant ? Qui était-elle pour les autres membres du groupe ? Une créature inconnue que l'on envoyait en première ligne car personne ne la pleurerait trop longtemps si elle disparaissait ? Un être dont seulement une poignée de personne connaissait le nom ? Dont une autre poignée avait peut-être craint à un moment donner l'existence ? Dont certaines personnes préféraient taire le passer, alors que d'autres aimeraient bien le creuser en profondeur pour en connaître le moindre détail.
Enira ne pouvait le nier, elle se trouver aujourd'hui, en présence de personnes dont elle ignorait pratiquement tout, dont la plupart ne connaissaient même par la couleur des yeux là pour détecter les yeux et leurs ouvrir le chemin, dont la plupart étaient bien ignorant de la confiance que l'on pouvait faire peser sur les épaules de la louve afin de les faire avancer dans ce dédale d'inconnus. Allait-on la suivre sans discuter sa décision et son discernement quant à la route à suivre ? Allait-on lui prêter main forte si elle se retrouvait en danger lors de son avancé pour mener les troupes à qui elle devait ouvrir la voie ?
Il suffit ! Pourquoi se posait-elle ce genre de question ?! Cela était la même chose partout ! Aujourd'hui elle ouvrait le chemin à des personnes qu'elle connaissait, qu'elle ne connaissait pas, mais elle vivait le cas tous les jours ! Tous les jours à chaque fois qu'elle se retrouvait dans la rue, elle croisait des gens qu'elle ne connaissait pas...elle leur ouvrait la voie en leur montrant un chemin afin d'éviter les stands, les obstacles...elle guidait des enfants dans la ville et parfois même...leur permettait de se nourrir en détournant l'attention sur elle et en leurs offrant l'opportunité de mettre main sur quelconque trésor qu'ils pouvaient trouver en un simple bout de pain et pourtant, elle ne connaissait pas les visages de ces crapules et...ils ne se reverraient probablement jamais.
Ôter sa malédiction ? Partir avec un trésor du temple en abandonnant les autres derrière elle ? Abandonner Nirlys ? Kila ? Qwell ? Shawn ? Pour repartir avec UN seul trésor ? UN SEUL ?! Est-ce que cela valait le coup de se mettre la famille de Kila à dos, l'esprit qu'elle avait escorté, la compagne de Shawn ? Sans parler de tous les proches plus ou moins important que pouvaient représenter les familles des personnes qu'on lui proposait d'abandonner derrière elle pour UN SEUL TRESOR ?!
- Pourquoi...les abandonner pour un seul trésor...alors qu'en leurs présences nous les récupéreront tous ?!
-Oui...je suis une créature maudite, mais, cela fait partie de moi ! De ce que je suis...vous me demander d'abandonner une partie de mon être...d'abandonner ces personnes que je précédent car je n'en connais qu'une poignée...tout ça...pour...UNE SEUL TRESOR ?!
-Je n'ai pas besoin que l'on connaisse mon nom, un simple regard, que l'on sache que j'existe, m'a toujours suffit. Abandonner les gens ici...m'effacerait de nouveau...et...la seule chose ici qu'il y a à effacer...c'est vous...de mon esprit.
La voix et les propositions résonnait dans sa tête, elle savait que tout cela n'existait pas, et pourtant elle n'arrivait pas à se débarrasser complétement de la présence de se dragon dont la voix résonnait toujours et dont les questions résonnaient dans son esprit. Et c'était aussi seulement maintenant que la louve se rendait compte...qu'elle se rendait compte que cette transformation toujours aussi douloureuse qu'elle subissait, que ce hurlement qu'elle avait poussé pour montrer sa présence, pour dire qu'elle était là et qu'elle était bien présente...n'était encore une fois que le fruit de son esprit et de son imagination.
S'asseyant au sol, du moins...c'était la sensation qu'elle avait. Elle ferma les yeux...sans voir ce dragon, la présence était beaucoup moins pesante, le tout, était maintenant de réussir à faire taire cette voix qu'elle entendait résonner aussi bien dans son crâne, que dans l'intégralité de son esprit.
Si elle ne devait ramener avec elle qu'une seule personne...qui elle ramènerait ? Nirlys ? Qwell ? L'empereur ? La flammèche qui l'avait ramené ici, mise en première ligne après l'avoir introduite au conseiller impérial en personne ? Shawn ? En soi...le choix était simple...elle connaissait déjà la réponse...et la réponse était un "Pourquoi moi et pas lui ?!" Quel que soit le choix qu'elle fasse...elle savait pertinemment, que ce n'était pas le bon...qu'on le lui ferait regretter, qu'on lui en voudrait d'avoir fait un tel choix de n'en sauvait qu'un seul pour fuir. Fuir avec un artefact entre les mains ?Avec un des trésors du temple ?
Fuir avec Nirlys ? L'elfe ne lui pardonnerait jamais d'être sortie du temple uniquement avec elle...déjà...pourquoi elle et pas un autre ?! Et Pourquoi faire preuve d'une telle lâcheté pour la faire sortir uniquement elle de ce temple...alors qu'elle essayait par tous les moyens de sauver tout le monde de la rue et qu'elle acceptait tout à fait de se sacrifier elle-même...pour le bien de quelqu'un d'autre.
Fuir avec Qwellaana ? Et abandonner son frère tout fraichement retrouvé, Kilaea ? Et qui sait quelle relation elle pouvait entretenir avec les autres membres du groupe ?
Et le scénario était le même, quel que soit la personne qui occupait son esprit et le pour et le contre qui pesait dans la balance du choix que la louve devait faire pour répondre à cette question...
Si...il y avait bien un point commun entre tout le monde c'était l'esprit borné et la loyauté qui pouvait habiter dans l'esprit de chacun...un...point commun ?
Enira passa doucement la main sur son cou, la réalité voulait...que la louve ne porte guère vraiment d'importance à l'origine de la marque qu'on lui avait encré dans la chair...mais...si il y avait une chose de certain…c'est chaque personnes présente derrière elle devait l'avoir.
Dégageant alors les cheveux qui cachaient la marque Reikoise, ce tatouage qu'elle s'était fait faire dans le cou, elle rouvrit les yeux en répondant haut et fort.
-De mes compagnons, j'emmène avec moi celui qui porte aussi ce symbole sur lui !
Pointant de son pouce, le dragon Reikois qu'elle avait dans le cou...celui qu'elle avait sur les yeux était en train de disparaitre...clignant des yeux...est-ce que cela était finit ? Tournant lentement la tête pour regarder où elle se trouvait, et ce qu'il était en train de se passer...son regard ambre...se posa sur un spectacle des plus étonnant...nombres de personnes immobiles, semblant dans une sorte de transe, ou une peur panique, un apaisement profond...il était difficile de définir les visages de ces personnes qu'elle précédait...mais...à en voir les quelques personnes en train de se déplacer...elle n'était pas la seul apparemment à être revenu...ou plutôt à avoir repris contrôle de son esprit.
- Résumé:
- Malgré le fait qu'elle ait bien compris que la présence du dragon était fausse, et que tout se jouait dans son esprit, Enira n'a pas réussis à se défaire de l'illusion.
- Les choix cornéliens que lui a proposé le Dragon, l'a mis vraiment à mal dans sa manière de voir les choses. Malgré le fait qu'elle savait qu'il n'existait pas, elle essaya tout de même de répondre à ses interrogations
- Une fois après avoir répondu, Enira se retourna lentement...pour constater le spectacle qui se déroulait dans son dos et constater le réveil de tout à chacun avec plus ou moins de facilité ou difficulté.
- Malgré le fait qu'elle ait bien compris que la présence du dragon était fausse, et que tout se jouait dans son esprit, Enira n'a pas réussis à se défaire de l'illusion.
crédits : 3934
Info personnage
Race: Hybride - Souris
Vocation: Guerrier Assassin
Alignement: Loyal bon
Rang: C
Une souris face à un dragon. Quiconque entendrait une telle fable se mettrait à rire devant l’improbabilité d’une telle rencontre. La ligne séparant la confiance de la folie avait toujours été particulièrement floue à discerner, et pourtant, aujourd’hui, la souris pouvait se targuer d’être dépourvue de toute folie. Elle savait qu’un tel affrontement, s’il venait à se produire, serait loin de la laisser indemne. Elle n’était pas vaniteuse au point de penser pouvoir mâter un dragon en l’état, d’autant plus qu’elle était encore d’avoir les capacités de combat de la fine fleur du Reike. Par chance, elle était persuadée que son escouade, menée par le Luténi Tulkas, était en capacité de surpasser toutes embûches. Elle avait confiance en les siens. S’il ne s’agissait que de tenir jusqu’à l’arrivée des véritables héros, c’était une mission qui tombait dans ses cordes.
Ainsi, elle pouvait s’exprimer sans peur face au colosse écailleux. Ici, en l’absence d’un plus haut gradé, elle représentait la fierté de l’Empire. Et il était hors de question de supplier pour sa vie.
Néanmoins, Rachelle était loin de chercher querelle par envie de bataille glorieuse. Terminer cette rencontre amicalement serait effectivement plus souhaitable, toutefois, il était hors de question de paraître faible devant la créature du temple. Elle n’avait fait que répondre en toute honnêteté au dragon.
—Oui, répondit elle plus sereinement. Une simple souris serait prête à faire face à un dragon. Non pas par orgueil. Personne ne peut tirer toute sa force de sa fierté seule. La souris en question ne peut pas baisser les bras, peu importe la menace qui lui ferait face. Non pas parce qu’elle est terriblement puissante, en réalité, elle est peut-être même la plus faible de cette expédition. Elle n’a jamais été une soldate d’exception, elle n’a jamais détenu des pouvoirs dépassant l’entendement. Elle est faible et ne vivra pas longtemps. (Elle se tût quelques instants, abaissant sa lance. Le dragon ne semblait pas vouloir se jeter sur elle alors il lui était inutile de continuer de le mettre en garde.) Toutefois, la souris, aussi faible soit elle, porte sur ses épaules la gloire et l’honneur de sa nation. Le bon fonctionnement de sa patrie est une notion qui la dépasse totalement. Et bien qu’elle ne soit rien individuellement, elle reste primordiale pour le Reike. Alors oui. Pour des idéaux qui la dépassent totalement, une souris serait prête à croiser le fer avec un dragon. Sans doute ne sortirait elle pas victorieuse, mais elle aurait accompli sa mission en protégeant l’honneur de sa patrie. Et quiconque s’en prend à un enfant du Reike, doit s’attendre à subir la fureur des envoyés de l’Empereur. Pour chaque ennemi se dressant face au reike, deux fois plus de reikois sortiront les armes. C’est cette cause commune qui nous donne la force d’avancer. Nous autres, piètres créatures mortelles et insignifiantes. Nous nous réunissons sous l’étendard reikois afin de le faire flotter haut et fort au-dessus de nos têtes pour ne pas rester vulnérables et pathétiques. Le Reike m’a donné une nouvelle vie. Par deux fois. Et même si des proches espèrent me revoir, je suis prête à rencontrer ma fin pour la gloire de ma nation. Mon existence n’est qu’un simple galet à côté de la colline qu’est le Reike. J’ai longtemps eu peur de ce qui m’attendait à la fin du voyage. J’étais terrifiée à l’idée de disparaître. Non, plus que de disparaître, c’était l’idée d’être effacée sans avoir laissé ma trace dans l’histoire qui hantait mes nuits les plus sombres. J’utilisais le Reike comme un outil pour ma propre gloire personnelle plus que pour aider ce dernier à s’élever. Je souhaitais devenir l’héroïne du Reike. Une figure inspirante vers laquelle chacun pourrait se tourner dans les moments les plus sombres. Je souhaitais que les générations futures se souviennent du nom de la souris qui avait su s'élever au-delà des simples gens du peuples. Je justifiais cela en disant que je le faisais pour la gloire du Reike, pour le peuple. Mais la réalité, c’était que mon égoïsme me poussait à me mentir à moi-même sur le sujet. La quête d’une gloire personnelle ne pourra jamais mener à la véritable force. Aujourd’hui, je travaille vraiment pour le Reike. Je me suis débarrassée de mes dernières chaînes. Je n’ai plus peur de ma propre fin. Car même si individuellement je tomberais dans l’oubli le plus total, j’aurai œuvré à faire du Reike une puissance qui surpassera le passage du temps et les cataclysmes. Je laisse la gloire et les livres d’histoire à des gens plus nobles tel que le Luténi Tulkas. Puisse-t-il inspirer les générations futures de sa sagesse et de sa force. Il est un véritable héros reikois. Mais tout héros a besoin de gens de l’ombre pour braquer sur lui la lumière. Tel est mon but désormais. Tel est mon dévouement. (Un sourire commença à naître sous son museau.) Et c’est pour ça, qu’une simple souris œuvrant pour quelque chose d’immensément plus grand que sa simple existence, est prête à faire face au plus terrifiant des dragons. Elle sait qu’elle n’est pas seule. La bannière qui flotte fièrement au-dessus d’elle en atteste. Pour les siens, pour son peuple, pour le Reike. La souris peut agir sans peur. Et lorsqu’elle sera trop usée pour continuer, un autre reikois prendra sa place. Continuant le combat qu’elle avait elle-même repris. La défaite individuelle est loin d’être une finalité.
Soutenant le regard du dragon, elle sentit quelques palpitations venant de son amulette. Elle n’eut pas le temps de s’en occuper, mais elle sentit l’être caché à l’intérieur semblant être d’accord avec ses dires.
Le vénérable monstre qui lui faisait face continua ses questions. Admettant la véracité de sa dévotion. Contester cette dernière était assez compliqué de toute manière. La dévotion envers le Reike de Rachelle était si ardente qu’un aveugle aurait pu la sentir. Néanmoins, les phrases suivantes du dragon firent grimacer la souris. Elle se souvenait bien de sa rencontre avec Zephyr. Comment oublier une telle rencontre ? Comment oublier les mots de celui qui l’avait fait renaître ? De qui était devenu la raison des palpitations de son cœur ?
Non, espéra-t-elle en voyant où ce dernier allait en venir. Ne continuez pas votre phrase. Ne me posez pas cette question.
Rien n’y fût. Le dragon posa la seule question capable d’ébranler les convictions de la souris. Si l’homme qu’elle aimait, celui qui était tout pour elle, venait à trahir le Reike. Continuerait-elle de se dresser sous l’étendard de sa nation, quitte à condamner celui qui l’avait sorti de la fange ?
Elle aimait sincèrement Zéphyr. Et bien qu’elle s’était promis d’en cacher chaque sentiment, pensant qu’une telle union était impossible, après tout, il était noble et l’oreille de surcroît. Il avait certainement tout un tas de prétendantes qui feraient des épouses plus agréables qu’une hybride sans titre, de plus une telle relation pourrait mettre en péril sa place d’Oreille. Rachelle devait rester une ressource sacrifiable et non pas une personne pour qui Zéphyr se mettrait en danger. Elle ne pouvait cependant pas rester sourde quant à ce que lui soufflait son cœur. Oui, elle l’aimait. D’un amour impossible. Et si par malheur il se mettait à trahir le Reike ? Si elle devait alors choisir entre ses sentiments ou sa dévotion ? Que ferait elle ?
La souris posa le pied de sa lance au sol pour poser son front contre le plat de sa lame. Le métal froid au contact de son crâne lui faisait le plus grand bien. Le dragon exigeait une réponse et bien que produire cette dernière serait loin d’être agréable, l’espionne s’était décidé à ne pas fuir devant cette interrogation. Par respect envers le temple et le dragon, mais également envers Zéphyr. Elle devait être prête à agir en conséquence si un funeste jour, ce choix s’imposait à elle Les secondes devinrent rapidement des minutes tandis que la souris ne bougea pas d’un pouce. Elle souhaitait être certaine de la réponse qu’elle produirait afin de ne jamais éprouver de regret vis-à-vis de cette dernière.
Et enfin, après un moment qui lui parut une éternité, la souris s’exprima. Le timbre de sa voix n’émettait nul tremblement. Elle était désormais certaine de sa réponse.
—Si l’homme pour qui j’éprouve des sentiments se retrouvait coupable de parjure. Je l’abattrai de mes propres mains. Pas par colère et pas forcément seulement pour l’honneur de ma nation. Mais surtout par respect envers l’homme qu’il était. Jamais il n’aurait accepté de trahir le Reike. Et je pense que c’est ce qu’il souhaiterait. Du moins, c’est ce que j’aimerai si je venais à trahir mes valeurs. Je souhaiterai être abattue tel un chien afin de ne pas salir plus la personne que j’étais ou l’étendard glorieux du Reike. Sans grande cérémonie, je prendrai sa vie. Et alors, j’aimerai que le Reike souligne la personne qu’il a été. Nous pleurerons l’homme dévoué qu’il était sans nous attarder sur le lâche qu’il est devenu avant de rencontrer sa fin. (Une larme coula le long de sa joue, mais elle ne s’arrêta pas.) En son absence pour me guider, je redoublerai d’efforts. Jusqu’à prendre la place qu’il occupait. Afin de faire perdurer la vision juste et équitable qu’il avait de notre nation. Je deviendrai la prochaine Oreille après avoir abattu l’ancienne. Par respect pour sa mémoire. Afin que son travail ne soit jamais oublié. Je prie pour que ce jour n’arrive jamais. Mais… un espion doit être prêt à chaque éventualité. Mon cœur saignera, mes mains trembleront, mes larmes inonderont des océans. Mais je m’acquitterai moi même de son meurtre. Pour le Reike. Et pour la mémoire de l’homme que j’aurai aimé.
Elle baissa quelques instants la tête. Elle qui était gonflée à bloc quelques secondes auparavant se retrouvait désormais à broyer légèrement du noir. Toutefois, elle savait désormais ce qu’elle aurait à faire si un tel cas se produisait.
Zéphyr, pensa-t-elle fermement dans une supplique silencieuse. N’oubliez jamais votre honneur, je vous en conjure. Je ne veux pas avoir à faire ça. Mais je m'acquitterai tout de même de cette tâche si elle se présentait à moi. Pour le Reike. Et pour l’homme qui m’a tendu cette main alors que j’étais plongée dans les ténèbres.
Elle inspira fermement avant de lever la tête de nouveau pour fixer le dragon. Une certaine fureur naissante dans le regard.
—J’ai répondu à vos questions. A présent, mes compatriotes ont besoin de moi. Ramenez moi auprès d’eux. Je ne me répéterai pas.
La mission était encore loin d’être terminée. Et la souris devait encore agir pour le futur du Reike. Il lui était impensable de rester ici à se morfondre devant un dragon.
Zéphyr lui avait confié une mission.
- Résumé:
- Rachelle réaffirme sa volonté de se tenir face aux ennemis du Reike et après une longue reflexion, affirme que si Zéphyr venait à perdre son honneur en trahissant le reike, elle le tuerait de ses propres mains en l'honneur de l'homme intègre qu'il était avant sa trahison pour ensuite reprendre son flambeau et continuer ses travaux pour le bien du Reike.
Elle ordonne ensuite au dragon de la renvoyer auprès des siens.
CENDRES
crédits : 531
L’empereur énonça des faits tristes, mais factuels. De ce qu’elle avait appris, Melorn n’est presque rien comparé à ce qu’était le royaume elfique autrefois. Leurs forces militaires sont bien minces, c’est d’ailleurs pour cette raison que des accords ont été conclus avec les autres territoires.
L’elfe ne sourcilla pas lorsque l’Empereur rectifia la femme qui se tenait près de lui et qui avait insulté son peuple. Nirlys tourna la tête vers Tensaï et l’inclina humblement, un peu surprise tout de même qu’il connaisse son nom même si ça n’avait rien d’étonnant. Il avait dû y avoir des recherches sur les membres de leur convoi.
-Bien, votre Majesté.
Des allégations quant au trésor et au secret du temple furent données et comme l’Empereur venait de le dire, ils le sauront tous vite, s’ils ne mouraient pas avant.
Et alors que tous allaient reprendre la route pour s’enfoncer un peu plus dans le monument, tout s’effaça autour de la blonde et le bruit de ses camarades s’évanouit. La laissant profondément seule, au-delà du plan matériel.
Ce sentiment ne dura qu’un instant, une fraction de seconde, avant qu’un gigantesque dragon blanc, dont les extrémités des écailles et des cornes étaient dorés, se dressa devant elle. La pièce fut éclairée par des flammes qui en délimitaient les contours et donner un air encore plus imposant à la créature qui étaient déjà plus de mille fois plus grand que Nirlys.
Avant même que le dragon n’exige quoi que ça soit de la jeune médecin, celle-ci, c'était inclinée avec humilité, consciente que, face à tant de savoir et de puissance, elle ne représentait rien d’autre qu’un grain de poussière dans l’univers.
Elle répondit à sa question : les connaissances par le savoir et l’expérience. D’elle, de ses compagnons et des merveilles de ce monde auquel elle appartient. Elle ne pouvait mentir à une créature de cette ampleur pour ce qu’elle représentait et qu’elle dégageait.
L’elfe ne demanda rien en retour, si sa réponse était satisfaisante et que le monstre semblait enclin à la laisser vivre alors, elle continuerait à avancer, si ce n’était pas le cas et qu’il décidait de la réduire à l’état de cendre alors c’était qu’elle n’était pas digne d’exister. Elle accepterait son sort, car elle n’était personne pour contredire un dragon.
La réponse que celui-ci lui apporta dépassa ses attentes et elle n’eut même pas le temps de cligner des yeux que la pièce fut remplacée par un endroit qui lui semblait familier, mais qu’elle n’avait pourtant jamais vu, elle en était certaine.
D’abord au-dessus de la ville, puis à l’intérieur, Nirlys, sembla reconnaître les deux personnages qu’elle avait montrés à son groupe. La blonde avait l’impression de vraiment être là, comme téléportée, mais elle comprit que ça n’était qu’une illusion lorsque Redhael et Asmidé l’ignorèrent, comme si elle n’était pas là, ce qui était le cas.
La FMR entreprit de les suivre, ne perdant pas une miette de la conversation qui s’offrait à elle. Gravant chacune des paroles prononcées dans son être. Elle comprit rapidement que leurs symboliques ne leur avaient pas été attribuées au hasard. Asmidé était mesurée, avait conscience d’un danger que Redhael semblait balayer par un débordement de confiance.
La jeune elfe pouvait voir la dualité en Asmidé, en connaissance des évènements et de ce qu’il adviendrait des elfes, elle espéra voir l’elfe aux cheveux argentés se dresser contre « les ordres » mais il n’en fut jamais le cas, évidemment.
Tout s’accéléra par la suite très vite et la ville dans laquelle Nirlys avait été projetée changea, mais elle était sûre que c’était la même. L’endroit venait d’être détruit, le chaos régnait. Les odeurs emplissaient ses narines et collaient à son palais. Et les cris.. Elle dût se couvrir les oreilles, cependant ils résonnaient en elle si bien que des larmes se mirent à couler. C’était si douloureux à entendre et à ressentir.
Elle en voulu à Redhael et aux autres qui avaient dû avoir les réticences d’Asmidé, aux souverains de cette époque d’avoir été si fiers, mais aussi à Asmidé elle-même de ne pas avoir su se dresser contre quelque chose qu’elle trouvait insensé.
Puis la blonde se remit en question, est-ce qu’elle aurait su le faire si elle avait été à sa place ? Probablement pas.
Les cris et les odeurs disparurent en même temps que la vision dans laquelle elle avait été plongée. Elle pouvait cependant encore les sentir, comme un écho lointain. Elle sécha ses joues d’un révère de la main alors que le dragon, lui demanda de transmettre ce nouveau savoir à ses compagnons et de les mettre en garde. Puis il disparût, les flammes également et elle se retrouva à l’endroit qu’elle n’avait en fait pas quitté.
L’elfe se posait des questions. Est-ce que c’était ce qu’il se trouvait ici, dans ce temple, ce terrible pouvoir dont parlait Redhael et Asmidé ? Si c’était le cas, elle espérait de tout cœur que personne ne puisse jamais mettre la main dessus et ça, concernant n’importe quelle race ou territoire.
Elle regarda autour d’elle, certains et certaines semblaient encore coincés. Ainsi, ils avaient tous subi le même sort, mais elle conclut que si le dragon lui avait demandé de parler de ce qu’elle avait vu, alors c’était qu’ils n’étaient pas tous confrontés à la même chose.
Celle qui la marqua le plus, était Kilaea, à ses côtés, qui était recouverte de flammes alors même qu’elle ne semblait pas être sortie de sa transe. L’instinct de Nirlys fut de projeter deux jets d’eau de ses paumes pour éteindre les flammes tel un pompier face à un incendie.
La jeune femme qu’elle arrosait, se mit à subitement secouer les mains devant elle pour se protéger ou lui faire signe d’arrêter ? en essayant de lui faire comprendre quelque chose que l’elfe ne comprit pas immédiatement, trop inquiète. Nirlys coupa alors les robinets de sa magie élémentaire et s’approcha d’elle, prête à la soigner si besoin.
-Tout va bien ?
De la vapeur s’élevait de la blonde aux cheveux courts alors qu’elle rigolait puis la FMR comprit : « Stop, je suis une élémentaire, les flammes font partie de moi ». Nirlys fut un peu gênée.
-Oh. Je suis désolée. Ça ne te pas blessée au moins ?
Après tout, leur élément était opposé et elle s’en serait voulue de lui avoir fait mal alors qu’elle avait voulu bien faire. Un câlin et un remerciement répondirent à sa question. Nirlys lui rendit son étreinte et lui sourit.
-Tout le monde n’est pas encore sorti de transe. Dit-elle pour faire le point de la situation à Kilaea.
L’elfe s’avança vers d’autre, guettant le moindre signe qui pourrait faire croire qu’on aurait besoin d’un rafraichissement et s’assurant que les autres, déjà revenu, allait bien. Elle adressa un signe de tête à Enira, un peu plus sensible à son bien-être du fait qu’elle la connaissait. Celle-ci semblait aller bien alors, elle continua pour finir par rejoindre, en gardant une certaine distance, l’Empereur et ses gens.
-Sire, vous allez bien ?
Elle attendit sa réponse puis continua sur un ton un peu plus grave, tout en restant à sa place : celle d’une citoyenne lambda qui, d’ordinaire, ne se serrait pas permise de venir d’adresser directement à lui.
-J’ai.. des informations à vous communiquer et des avertissements à vous transmettre, si vous me le permettez.
- Résumé:
Elle fut surprise que l'empereur connaisse son identité sans vraiment l'être trop non plus.
Elle voit, apprend, prend conscience et se désole des décisions et des actes manqués par ses congénères.
Revenant dans la réalité, elle arrose Kilaea pour l'éteindre la torche qu'elle est devenue puis va voir les autres pour voir s'ils ont besoin de son aide (arrosage ou autre) puis va voir Tensaï pour voir s'il va bien et tenter une approche pour lui parler de ce qu'elle a vu.
Pouvoirs :
P1 : 1/infini
P2 : 0/10
P3 : 0/5
crédits : 887
Info personnage
Race: Elementaire de lave
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Tour 3
La vision de Noctalys m'avait souri. Cette fois, je ne traînais plus mes fardeaux, enfin pas les mêmes. J'avais incliné la tête me souvenant de ce que m'avait dit Zéphyr.
- Espérons qu'il n'y en a pas besoin. Mais ils grondent toujours. Que les astres te protège
Et au vu de la décoration, je n'aurais pu mieux choisir mes mots.
*****
J'avais légèrement souri à l'elfe.
- J'ai fait partie des FMR pendant les attaques de Melorn, les deux fois, peut être ai je soigné un membre de votre famille.
Et tout de suite, j'essayais de ne pas penser à l'autre possibilité. "Où blesser"
*****
À peine étions nous rentrer dans ce temple que la première épreuve commencé. Écoutant l'échange sur les fresques, c'était l'avantage d'un groupe aussi hétéroclite, c'était que les connaissances de chacun comblaient celles des autres.
Avant que tout ne disparaissent. Avant que mon esprit n'ait le temps de s'inquiéter, de se rapprocher de ne pas être venu seule que l'immense dragon s'imposa. Complétement hypnotiser par cette présence. Je n'avais pas réfléchi à mes réponses, répondant parce que je pensais le plus en accord avec moi-même.
La découverte des mystères.
La protection de ceux qui m'entourait.
J'avais presque eu envie de rire, c'était naturel pour moi, mais j'avais l'interdiction morale de le faire. Pas de défense, seulement des conséquences. Un seul mensonge était réel. Que je ne regrettais rien. Je restais là, droite face à ce jugement.
Son silence m'avait paru une éternité, avant sa réponse. À peine sa phrase terminée, la chaleur de mon corps augmenta. Mais il disparut et j'aurais préféré ne pas passer cette épreuve.
Mon regard se posa sur la scène qui se passait devant moi. Enira face au dragon. Et il semblerait que le dragon n'eût pas été aussi sensible que moi au charme de la blonde. L'impression n'était plus au jugement, mais à la sentence.
Mon cœur se serra, pourquoi lui avais je parlais de cette expédition ? Pourquoi l'avoir proposé en tant qu'éclaireuse ? Tous les reproches me traversais et repousser l'ombre de mes pensées.
Des flammes sortirent de la gueule de la bête, comme si l'heure était venue de cette fin que je refusais de voir.
Mon sang ne fit qu'un tour, je n'aurais pas le temps de canaliser une magie suffisante pour la protéger. Mon rôle m'imposait l'inaction. Zéphyr me l'avait rappelé, l'empereur me surveillait.
Et puis ?
Les conséquences de mes choix. Il fallait les assumer. Pour ne plus regretter mon passé, il fallait assumer ses choix.
Le choix d'être FMR m'imposait de regarder et d'espérer pouvoir la sauver après.
De faire un seul.
De ne jamais avouer ce que j'avais sur le cœur, mon seul regret.
Le deuil fut facile à faire, celui que je n'étais tout simplement pas à ma place. Que c'est moi qui l'avait emmené ici et qu'elle ne méritait pas cela.
Au diable ce code.
Au diable ses chaînes.
Ma place n'était pas la bonne.
Je préférais avoir à subir à nouveau le courroux de mes supérieurs que celui que je m'infligerais continuellement pendant les vingt siècles à venir. Et puis sans le savoir, j'avais déjà avoué à l'empereur être le cerbère des FMR.
Et mon instinct me pousser à ne pas regarder. Mon corps s'était mis en marche seul, alors que ma main attrapa l'épaule de l'elfe pour la tirer en arrière, elle ne pouvait rien faire. J'avais une chance.
Chaque pas me rapprochait de la louve, laissant un peu de temps à mon corps pour se préparer à encaisser. Elle ne bougeait pas, sûrement prête à subir les conséquences, mais pas moi.
- Bouge putain.
La gueule s'ouvrit, les flammes jaillirent. Et j'eus le temps de pousser la louve loin de cette chaleur. Mon corps s'enflamma sous l'effet de ma magie, devenant lave. Feu contre feu. Dragon contre Volcan.
Et quand les flammes m'enveloppèrent, j'eus... Froid.
J'avais secoué la tête, tremblant de froid, trempée par l'action, de Nirlys. Elle avait brisé l'illusion avant le final. Avant la vitrification de la fabricante de verre. Mes levures bleuirent, alors que mes yeux se mirent à rougir, un peu de vapeurs s'échappa alors que je commençais à sécher. Je levais les mains pour lui dire d'arrêter.
- Stop. Je suis une élémentaire, les flammes font partie de moi.
Avant d'éclater de rire. J'avais saisi l'elfe dans mes bras, comme si elle m'avait réellement sauvé du dragon. Repensant à cette vision. En vrai, aurait-elle aussi été prête à se sacrifier pour la louve ? Mon esprit refusait d'imaginer la suite, mes yeux se brouillèrent légèrement.
- Merci, pour tout. Même si j'aurais préféré de l'eau chaude.
Je l'avais relâché, portant mon regard sur le groupe. Mes couleurs revenaient alors que je me réchauffais et que j'essayais mes yeux.
- Allons voir si tout le monde va bien.
Même si la vision m'avait retournée, avait brisé les derniers doutes que j'avais sur mon choix de carrière. Mais cela avait renforcé le reste de mon esprit. J'avais d'abord rejoint la valkyrie, posant ma main sur son épaule.
- Qwell, ça va ? Quand le moment sera venu, il faudra que l'on continue notre discussion. Je n'ai encore pas tenu notre place. Et je ne le ferais jamais, je pense.
Mon regard montré mon mal-être autant par rapport à cette vision, qu'a cette place qui n'avait jamais réellement été la mienne. J'écoutais sa réponse, essayant d'être à la hauteur de notre amitié avant de devoir continuer à faire le tour des personnes qui semblait avoir su mal à se sortir de la transe.
Et finalement finir près de celle qui fut mon épreuve. Revoyant la scène qui s'était déroulée devant mes yeux. Toujours un peu honteuse de l'avoir traînée ici. J'avais fermé les yeux, pris une inspiration pour enfouir ce qui tournait en boucle dans ma tête.
- Tu vas bien ?
Résumé,
Kila affronte le jugement du Dragon emplit de doute sur sa capacités a faire le bon choix. Et encore une fois, elle décide de ne pas tenir sa place de FMR pour faire ce que son instinct lui dicte. Poussant Nirlys pour la proteger puis Enira, essayant de combattre le feu du dragon par son état élémentaires. Et Elle a froid, parce qu'une petite Elfe pompiere lui as balancé un sceau d'eau FROIDE au visage. La sortant de la transe avant de sentir les flammes.
Suite a cela, elle prend Nirlys dans ses bras pour la remercier avant d'aller dire deux mots a Qwell, passer dans le groupe voir si tout va bien et finir par allez voir Enira, renfermant ses pensées tourmenté pour lui demander comment elle va.
Pouvoirs :
Utilisation de pouvoir sur ce tour : aucun
P1 : 0/infini
P2 : 0/10
P3 : 0/5
P4: 0/3
crédits : 1727
Info personnage
Race: Oni/Drakyn
Vocation: Guerrier - Combattant
Alignement: Chaotique Bon
Rang: B - Garde royal
et résonant dna sla caboche de Brak la question du dragon de savoir si Brka était prêt a commetre l'iréparable et l'impensable pour ateindre son rêve. à savoir attenter à la vie du petit draknys lui arracher le coeur et le manger par la suite.Brak connaissait cette légende bien sur, Mais Jamais au grand JAMAIS il n'avait envisager d ela mettre en pratique quand bien même Brak aurait l'invulnérabilité et l'impunité totale de meêm que les moyen d'anentir Valryon, alors s'ne prendre à Draknys .... c'était tout bonement impenssable.
san rélféchir une seule seconde et pour bien montrer a "ce gardien" ce que Brak pensait de la question il mit un genou a terre et laissa le vrai faux petit Draknys venir à lui et lui caressa la tête de l'une de ses paluche ey penché vers lui il dit affectueusement et de manière bien audible.
" ooh Draknys Jamais je ne vous ferait le moindre bobo pas même en pensé et bien au contraire je veillerait a ce vous puissiez grandir et vous épanouir dna sles meilleur condition et devenir un empereur dragon digne du reike lorsque ce temps sera venu . "
Puis se relevant apres ce petit calin et sincère et loyales pensées des plus affectueuse et gentille envers le petit Draknys (qui dans la réalité était fort loin de Brak a ce moment précis ), Brak se releva laissant Draknys s'amuser dan ssa chambre avant de prendr el chemin d ela porte de la chambre et la main sur la poigné avant de sortir de la pièce laissant le jeune prince bien en sécurité dan sson couchage, Brak murmura a l'adresse du gardien d'une voix de grand nenfant résolut mais totalement gentil.
" J'y arriverait à mon rêve de devenir un dragon je toruverait un autre moyen digne et gentil, et jamais je ne ferait du mal à un inocent ou à un Dragon même si j'avais les moyen de venir a bout d'un draogn adulte pour y parvenir, ni même torturer ou malmener un couplable au dela de sa simple maitrise ou de la légitime défense ou protection d'autruit face a ses assauts . "
une fois sa phrase pronocé et après un dernier regard atendri vers "Draknys" se demandant si Brak aurait seulement la chance de le revoir, il franchit la porte de la chambre pour sortir et la ausi le décor s'effaca et en une fraction de seconde Brak se retoruva dans une salle pavé d'une mosaique soleil ou tout ses camarade de gorupe était présent mais semblait absent chacun dna sun coin de la piece comme si il n'avait pas ou ne pouvait avoir concience de la présense des autres.
à l'exeption de Tesnai avec a coté de lui la tovyr Lyraa qui lui avait répondu assez méchament au camp, et une autre dame dont Brak ignorait le nom.
étant de " retour " dans la salle et au vu de son rôle c'est tout naturellement que Brak se dirigea marteaux en mains et ses super sens de dragons activés vers le souverain reikois et la tovyr et que à un pas de distance d'eux a travers son heaume Brak s'adressa à Tensai avec tout le respect du à l'empereur Reikois.
" Tout va t'il pour le mieux Majesté ? la salle ne semble pas contenir autre chose que l'ilusion a laquelle nous avont tous été confronté. "
dit Brka en se mettant en possition de défense auprès de l'emperuer prêt a intervenir pour neutraliser toute menace qui le menacerait lui ou les autres membres de leur groupe, tout en usant de ses super sens pour regarder et sonder de nouveaux la salle ou il se toruvait pour etre absolument sur qu'il n'ayaurait pas de menace pesant sur le groupe en attendant que tous soit revenu de leurs ilusions respectives.
résumé :
_ Brak REFUSE categoriquement de s'en prendre à Draknys et le fait savoir, de même qu'il fait savoir qu'il ne renonce pas a son reve de devenir un dragon mais que JAMAIS il ne fera le mal pour cela.
_ une fois revenu de son épreuve dan sla salle ou est le groupe, Brak va vers tensai et lui demande si tout va bien de son coté tout en se mettant e position de défense de Tensai et du groupe et se servant de ses super sens pour detecter les menaces eventuelle dans la salle qui pourait peser sur le groupe avant de passer à la zone suivante.
pouvoir utilisé ce tour :
- super sens de dragon palier 1 (ouie / odorat / vue surhumain palier 1 )
paliers de Brak :
paliers 1 : 3 /infini
paliers 2 : /20
paliers 3 : /12
paliers 4 : /2
- voix et thème de Brak'Trarg:
la voix
le thème
- Bric à Brak (inventaire de Brak'Trarg:
ses armes
brise crane
marteau lourd de combat que Brak'Trag utilise tout les jours avec crackpum
crackpum
marteau lourd de combat que Brak'Trarg utilise tout les jours avec brisecrane
marteau titan
marteau lourd que brak porte toujours avec son armure nlourde en justice solide mais utilise moins souvent que ses deux autres fidèles marteaux
titan's slayler
lame en phontacier, épée géante que brak utilise pour les grandes bastons ou face aux groupe d'ennemi a bastoner en corps à corps
Drakny
épée géante Dragon masculine et très virile en bronze divin que Brak aime bien utiliser sur ses ennemis
Brak l'a recu en récompense de la batailel contre les vilains zombis et monstre ayant attaquer sable d'or.
ses armures
armure lourde de créature d'élite
armure en justice solide que Brak'Trarg porte habituellement
armure de créature gladiateur
armure de gladiateur de Brak'Trarg quan dil était dan sl'arène et qu'il remet quand il y va en spectateur ou a certaines autre ocasion
armure de guerrier élite Reikois
armure que Brak'Trrag a reçu pour son diplome de guerrier d'élite
crédits : 117
-Qui ronge l'âme?...
Répétais-je, ne voyant pas là ou il voulait en venir sur le coup. Le pourvu d'écailles reprit certains de mes mots, comprenant que nos rôle étaient en quelque sorte similaires. Seulement il ne s'arrêta pas là, car il n'avait pas trouvé satisfaction dans ma réponse.Les lueur rougeoyante dans sa gueule me parurent plus incandescentes quand dit tout haut ce que d'autres pensaient tout bas sur mon compte. Il ne se contenta pas de me rappeler que j'avais de nombreuses fois échoué dans mon rôle non. Pire encore,il fit surgir une personne que je n'avais pu sauver.
Une ombre se détacha,se modela lentement pour prendre l'apparence de celui aux prunelles écarlates. Celui que j'avais rencontré pour vaincre ma peur des vampires et qui avait fini par mourir dans les bras de ma bien-aimée. Je sentis mon coeur se serrer en voyant celui du Reike venir vers moi, lui qui n'avait pas hésité une seconde à me protéger, à combattre mon tortionnaire du passé. Qui avait tenu des paroles que je n'aurais cru pouvoir entendre un jour. Celles qui étaient plus précieuses que toutes ces richesses qu'ils m'avaient légué .
-Jeritza....
Oui,j'avais conscience que cela ne pouvait pas être lui, sans que cela ne m'empêche de ressentir cette culpabilité de le voir là,blessé mortellement, dans un face à face déchirant qui étrangla ma voix. On fut ensuite soudainement projeté sur cette plage qui avait scellé le destin de celui que tout le monde connaissait sous le nom de Corvus.
Tout ceci semblait si réel et pourtant,je restais là,immobile,à regarder l'affrontement qui se déroulait sous mes yeux, à entendre cet ignoble individu prononcer de sa voix criarde ce surnom qui me répugnait. Comme de savoir qu'il n'était peut-être pas mort,contrairement à celui à la chevelure de jais qui l'avait combattu de toutes ses forces. Jusqu'à laisser l'opportunité à son opposant de lui porter un coup fatal en voulant s'assurer que j'allais bien.
J'avais incliné ma tête vers le bas quand la scène prit fin, me murant dans un silence aussi lourd que la peine que m'avait fait ce dragon en étant parvenu à entrer d'une façon ou d'une autre dans ma tête. En osant faire apparaître à mes côtés ceux qui comptaient le plus à mes dioptases, tout en insinuant que je les conduirais inéluctablement à leurs pertes comme beaucoup d'autres. Je regardais le creux de ma main,sans que la créature ne parvienne à insinuer le doute.
S'il avait pu lire en moi, il devait savoir que l'échec,l'humiliation,la mort qui m'accompagnait ne m'avaient jamais empêché de continuer à avancer. Qu'au contraire, j'acceptais ce qui ne pouvait être changé. Comme le fait qui ne me serait plus jamais possible de partager ne serait-ce un sourire avec Jeritza alors que je m'étais profondément attaché lui. J'étais prête à endurer cela,à porter la faute sur mes épaules.En revanche, il était inconcevable que je baisse les bras.
Au contraire, je devais constamment m'améliorer pour éviter que d'autres ne perdent la vie ou qu'ils se sacrifient pour la mienne. Que l'on cesse de me prendre pour une petite chose fragile et vulnérable. Pour cela, je me donnais corps et âme à ma vocation, avec une volonté inébranlable.Mes congénères n'étaient pas parvenus à la plier, les épreuves du passé non plus. Elle s'était même renforcée depuis que j'avais des amies, une famille, les bras de Cyradil. J'ancrais finalement mes dioptases sur l'écailleux, lui disant sans aucune once d'hésitation:
-Pointez- moi du doigt comme tous les autres si ça vous chante, traitez- moi de fléau ou que sais-je.Mais ..... ne prétendez pas...
Ma vue se brouilla puis soudain,je fus de nouveau dans cette pièce avec les autres. Je regardais les membres de notre groupe, rassurée de voir que Kila ait pris une douche grâce à l'elfe avant de brûler quelqu'un ou ses vétements . L'élémentaire vint à moi en faisant un geste amical,tout en s'enquérant de mon état,devinant qu'elle aussi avait dû faire face à une illusion:
-Oui ça va bien. Je lui adressais un sourire rassurant,préférant m'abstenir de lui raconter ce que j'ai vu car il y avait d'autres priorités:-Tu peux compter sur moi mais étrangement ce que tu me dis ne m'étonne pas. Devinant ce quoi elle faisait référence :-Je vais vérifier que tout se passe bien de ce côté.
Je pointais du bout de mon nez une direction avant de la prendre,passant devant les membres du groupe en les fixants attentivement,prête à intervenir si l'on m'interpellait ou si j'observais la moindre réaction dangereuse. Ne voyant rien d'anormal pour le moment,je tentais de communiquer avec Alaric par télépathie,afin de m'assurer qui ne lui soit rien arrivé :
*Alaric c'est Qwell. Tout se passe bien de ton côté? J'ai été victime d'une sorte d'illusion et ceux m'accompagnant aussi visiblement.*
*Qwell ??? Qu'est ce que... mais, je t'ai en face de moi, ce n'est pas.....*
*Ce n'est pas réel Alaric. Je ne suis pas à côté de toi*
*Je crois que j'ai passé, cette... illusion. Bordel de ... oh pardon... Continue à être vigilante. Le Dragon ou le gardien, nous teste. Il a testé l'esprit... il y aura la force et le travail d'équipe pour les prochaines épreuves ; la dernière épreuve sera bien pire que la deuxième.... pour mériter d'atteindre le coeur du sanctuaire, pour l'héritage dangereux qui se trouve au coeur de ce Temple...*
Il marqua une pause:
*Voilà les mots du dragon...avant l'illusion. Fais attention à toi Qwell. Que les étoiles te protègent.*
*Merci,je suis sûre que cela nous aidera à réussir la prochaine étape. Je compte sur toi pour y parvenir. Si jamais j'apprends quelque chose de mon côté,je te le transmettrais. Fais attention à toi également et si tu as le moindre doute,n'hésite pas à communiquer avec moi d'accord ? Courage petite marmotte*
Rassurée, je relevais mes orbes vers l'élémentaire d'eau. En voyant Usalka immobile,les bras croisés,je me rapprochais d'elle,demandant doucement au cas ou elle soit encore plongée dans la torpeur dont la plupart avaient été victimes:
-Usalka,vous ...allez bien ?
- Résumé:
- Résumé:
-Qwell fait face à son épreuve en revivant l'affrontement entre Corvus et le sculpteur.
-Montre sa volonté d'aller de l'avant
-Revient à la réalité.
-Kila vient à elle pour demander si elle va bien.
-Kila s'éloigne et Qwell tente de communiquer avec Alaric par télépathie.
-Alaric croit la voir de son côté puis parvient de se sortir de l'illusion.
-Qwell et Alaric demande tour à tour à l'autre de faire attention.
-La valkyrie va voir Usalka pour savoir si elle va bien.
Actions:
-Revit la scène avec Corvus ,donne sa réponse et sort de l'illusion.
-Communique par télépathie avec Alaric après qu'elle échange des mots avec Kila.
-Va voir Usalka.
Pouvoirs:
P1 : 4/infini
P2 : 0/10
P3 : 0/5
P4 : 0/2
crédits : 124
Info personnage
Race: Hybride
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Le dragon majestueux et immense me contemplait, tel un roi fouillant dans l'âme de son sujet, scrutant mon être, et chaque battement de mon cœur. En moi, la crainte était un feu ardent, et le respect un frisson d’admiration. Mes poils se hérissèrent, et mes griffes, bien que menacées de s’émousser se plantaient dans le sol. Je me tenais là prêt à défendre ma vie.
Pourquoi me parlait-il des parents de ma Maîtresse ? À cette instance, ses mots s’abattirent sur moi comme les coups de la foudre, portant en eux la douleur d’un cruel passé. Ils résonnèrent, traversant mon cœur. Mes pupilles en proie à la peur, se dilatèrent.
Les souvenirs affluèrent, tels des vagues déchaînées dans ma mémoire. Je revoyais ce jour maudit, où l’ombre du violente bataille rougissait les jardins verdoyants du palais. Les parents de ma Maîtresse, de nobles figures majestueuses, succombaient devant un être, que jadis je considérais comme ignoble. Tensai, déchira la paix établie de ce monde. La terreur transperçait l'air, et la salle du trône résonnait encore des cris étouffés des âmes en peine. Chaque cri, chaque lamentation, chaque visage blême, tout cela hantait mes pensées. Je me revoyais, petit hybride, caché, incapable d’agir, incapable de défendre celle que je vénérais.
L’horreur de ce jour se tenait là, et entre chaque battement de mon cœur, je pouvais sentir le poids de ma lâcheté. À cet instant, les griffes raclaient le sol, traçant une ligne douloureuse comme pour libérer cette colère froide qui m’assaillait. Le palais impérial, si vibrant autrefois, se présenta à mes yeux comme un tableau macabre : des corps sans vie, un flot de sang, une constellation de malheur. Mes yeux se heurtèrent à la vision des têtes tranchées, cette scène d'horreur gravée dans mon âme. Je frémis.
Le regard du dragon devenait une lame acérée et tranchante.
La salle s’estompa encore, et, comme un brouillard s’élevant, je me retrouvai à nouveau dans la salle du trône lors de cette triste journée. Pour moi, c'était un retour dans les bras de ce passé que je voulais oublier. Je voyais, une fois encore, ma Maîtresse Ayshara, les larmes aux yeux, sa silhouette fléchissant sous le poids d’une douleur incommensurable, regardant au loin.
Guidé par mon instinct animal cherchant à protéger sa Maîtresse, je m’approchai d’elle, désireux d’apporter un brin de réconfort. Mais alors que j’allais murmurer des mots, mon regard tomba sur Tensai, le seigneur barbare. Sa main ensanglantée tenait toujours l’arme meurtrière, et son armure, constellée des cicatrices du combat, semblait prêt à rejouer la scène d'antan. Mon cœur, implorait le courage auprès de l'astre lunaire, et de celle qui l'incarner ici-bas. Que faire ? Qui suis-je pour me dresser contre un tel monstre qui sera par la suite mon seigneur, et l'époux de celle qui là, enlacé par la douleur ?
Je déversai un appel silencieux vers notre sublime Lune, la divinité sous laquelle j'avais juré fidélité. Que faire, ô douce lumière ? Mon âme était tiraillée ! Ce que je n'avais pu accomplir par le passé, suis-je capable de l'accomplir désormais ? J'éveillais mes sens, et cela fit naître en moi des doutes concernant ce que je voyais.
Clairement, le dilemme se révèlerait, car aujourd’hui, devant moi se tenait non seulement la princesse que j’idolâtrais, mais aussi l’ombre de ma honte. Jamais plus, pensais-je, jamais je ne pourrai laisser faire du mal à celle qui donne sens à mon existence. Je me devais d’agir, qu'importe si cela était vrai ou faux. Sacrilège que causer tel chagrin à la Divine Lune.
Je soufflai pour apaiser mon cœur agité. Je fis alors un pas en arrière. L'image de ma Maîtresse, tremblante au seuil du désespoir, ancrée dans mes émotions, m’assaillait.
- Maîtresse Ayshara… Je… Je suis désolé. J'étais faible... Mes mots, tremblants, libéraient la lâcheté en moi, un fardeau lourd d'angoisse, je parlais à celle qui était là, mais aussi à celle qui régnait aujourd'hui comme Impératrice, des mots comme pour lui demander pardon.
Dame Cyradil, dans sa sagesse, m'avait déjà interrogé sur ma capacité à défendre ceux qui en avaient besoin. Une réponse persista dans ma mémoire. Elle révélait une certaine lâcheté, excepté s'il s'agissait de la protéger elle, de mourir pour elle, pour la préserver.
Les larmes menaçaient de couler, mais ma nature m'en empêchait. Le moment m'invitait à me battre pour elle, à m'affranchir de la vergogne d’hier. Oh, Astre Lunaire, sois témoin et veille sur mes intentions. Je me concentrai.
Mes pattes avant se serrèrent, me préparant à l’impossible. Je devins invisible, et me mit à courir vite, bondissant derrière ce barbare. La Princesse, en cet instant, pouvait-elle aimait Tensai ? Si je réussissais, me l'aurait-elle reprochée ?
Je plantai mes griffes dans l’armure usée où l’acier en me faufilant dans son dos. Mon cœur ne laissait plus place à l’hésitation, la rage en moi ne faisait que croître, écrasant mon âme entre l’effroi et le désir de vengeance.
Mais alors que j’attaquais, m'agrippant à la tête de Tensai, je griffai son visage sans relâche. Mon ennemi, pour ce jour, d’une force dévastatrice, attrapa ma patte et me jeta au sol tel un fétu de paille. Le monde se mit à tourner, sombrant dans un vertige d’échec. Je m’effondrais. Il était bien trop fort pour moi. Jamais, je ne pourrais le vaincre.
La silhouette de la princesse était derrière moi. Son visage, baigné dans une lumière tragique, semblait chercher une lueur d’espoir. J'espérais avoir atteint les yeux du barbare, en tout cas, il saignait, il hurlait, il attaquait dans le vide.
- Maîtresse Ayshara, courons ! Profitons de ce répit ! murmurai-je avec une hâte désespérée alors que je tendais ma patte vers elle, l’invitant à fuir. La porte était proche, un rayon de lumière. A travers la scène où régnait des cadavres et le sang nous prîmes la direction de la porte ouverte.
Mais un hurlement déchirant éclata derrière nous ; Tensai, fureur incarnée, se mit à charger dans notre direction, le visage déformé par la rage. La mort s’imposait, affamée, elle était à nos trousses.
Je me tournai vers ma Maîtresse, me laissant submerger par le besoin urgent de la protéger, d’être son bouclier. Je ne flancherais pas.
- Maîtresse ! Ne vous retournez pas ! murmurai-je luttant pour que le temps s’écoule à cette heure cruciale. Je ne pouvais pas abandonner, il le fallait.
La porte, si proche, mais la colère de Tensai se fit sentir, son arme sifflante s'élevant dans les airs. Jе levai la tête, et dans un dernier élan de courage, je me mis en travers de son chemin, serrant mes crocs, conscient que la mort pourrait bien m'emporter. Chaque seconde comptait, chaque geste était un sacrifice, une offrande à la lumière divine de la Lune qui brillait dans mon existence. La lame effleura ma queue, coupant quelques poils... La Lame s'éleva encore, cette fois, c'était la fin. La porte... Maîtresse Ayshara l'avait traversé, et moi, je sentis le vent, un grondement puis, plus rien. La mort ?
Mon regard balaya la salle, là se tenait le cortège des volontaires. Je compris qu'il s'agissait vraiment d'une illusion, que le doute de mes sens fut justifié.
Je secouais ma queue de renard, quelques poils me faisaient défaut. Cela souleva mon cœur m'obligeant à me poser une intrigante question. En scrutant les visages, je discernai d'autres âmes, piégées elles aussi dans le piège du dragon.
Je me rapprochai de l'imposant Brak, de Tensai, l'empereur, de Nyrlis, et d'autres compagnons qui étaient sortis de l'épreuve. La figure du seigneur se profilait devant moi, une étrange sensation me frappa tel un éclair. Si, en ce jour fatidique, j'avais agi comme en cet instant aurais-je pris la bonne voie ?
La terreur délicate s'emparait de moi. Heureusement, ma morphologie canine dissimulait le tumulte de mes pensées. Mes prunelles se posèrent sur le tatouage de la Lune, symbole de mon être. Mon autre patte avant, comme pour se rassurer, s'agrippait à ma sacoche, un refuge fragile. Ah ! Quelle scène, riche en émotions ! Je ne dis rien. Il fallait que je me remette de mes émotions. Je restais plongé dans mes questions. Avais-je réussi ? Ma mort aurait-elle permis à l'Impératrice de connaître une meilleure existence ? Suis-je fier d'avoir fait preuve de courage ?
- Résumé:
- Pour lui l'épreuve est d'une rare intensité. Revivre ce cauchemar est un choc
- Il est prit à des doutes alors qu'il éveil ses sens.
- Fait le choix d'agir comme il avait rêvé de le faire lors de ce jour où il était encore trop jeune. Cependant sachant l'avenir, il connait des doutes, mais sa loyauté envers sa Maîtresse le pousse à agir tout de même.
- Se pose des questions sur le bien fondé de son action.
- Sort de l'illusion avec surprise, comprenant par la suite que son flair l'avait peut-être averti.
- Retrouve le groupe avec à la fois satisfaction et aussi un tumulte intérieur vis à vis de Tensai.
Usage de Odorat, vu, et ouïe augmentés P1
Usage d'invisibilité et super vitesse P1
P1 : 9/infini
P2 : 0/10
CENDRES
crédits : -259
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
Pour certains, c’est la première magie à s’être un jour manifestée sur le Sekaï, une force primordiale intrinsèquement liée à l’âme même du peuple draconique et l’expression la plus sincère de la puissance de ce peuple qui, jadis, pouvait recouvrir le ciel de ses ailes et plonger le monde dans une pénombre éternelle.
Pour d’autres, ceux qui un jour ont vu la fureur de Valeryon, c’est une manifestation de colère et de haine. Une diatribe de flammes et de destruction vomies à la figure de ceux qui s’opposeraient à la domination des tyrans du ciel. Capable de vaporiser l’acier et faire fondre du basalte comme de la glace dans le désert. Qui brûle aussi bien la chair que l’âme.
Les pyromanciens, eux, voient dans le feu des dragons la pureté de leurs arts, un idéal à atteindre. Une puissance convoitée, une force désirée. Libre de toute émotion, de toute conviction ou de toute ambition : une flamme primordiale. Libre de la corruption d’un monde bigarré et lacéré par les hommes comme par les dieux.
Mais quand ce feu se répandait dans ses veines, Tulkas eut un simple aperçu d’une vérité cachée au regard des mortels. Le feu, c’est tout ça, et rien à la fois. C’est une force primordiale de ce monde, une énergie élémentaire si ancienne qu’il lui est impossible de déterminer quand la première flamme c’est manifesté dans l’éther voir même, si elle n’a pas toujours été là. C’est la destruction et la création, c’est la fureur d’un guerrier et la chaleur du foyer. C’est l’expression de l’âme, l’incarnation même de la volonté et de l’individualité. C’est la nature même des dragons, qui ne sont en fin de compte ni plus, ni moins, que le feu incarné.
Et c’est ce feu qui se niche dans sa poitrine et glisse le long de ses veines et de ses artères. Qui, à chaque battement de cœurs, inonde sa chair d’une sensation nouvelle et transforme la flamme en une étoile capable d’illuminer jusqu’à la cime du sacré. Un sentiment de puissance, presque infini le grise un instant. Il serre la mâchoire alors que son corps accueille la bénédiction du gardien du temple, ses muscles se tendent, ses dents grincent les unes contre les autres. C’est presque une jouissance honteuse qui menace de le prendre d’un moment à l’autre et, s’interdisant toute jubilation, la tension de son corps n’est, un instant plus tard, simplement plus là.
Son cœur ne bat plus dans ses tempes, ses mains – calcinées par l’expression la plus sincère de son âme – ne lui font plus mal, sa respiration est claire, limpide. Il inspire un moment, pour rouvrir les yeux sur le dragon qui l’observe, le juge et le considère. Et plongeant ses pupilles couronnées d’une lueur argentée dans celles du dragon, il y voit un reflet, le sien. Bien avant même que le Gardien Divin ne reconnaisse en l’âme de Tulkas celle d’un dragon et à sa grande surprise… Son cœur ne se gonfle pas de fierté, ou d’arrogance, sa flamme d’argent ne vacille pas et ne se teinte pas de cette émotion dangereuse que la fierté, non, seulement une paix intérieure oubliée depuis bien trop longtemps et avec elle, un sentiment de devoir, un serment fait sans prononcer le moindre mot. Avec l’aval du dragon, l’étoile d’argent dans sa paume, il se redresse et ferme les yeux en recevant la bénédiction du dragon. Puis, l’instant d’après, quand il les rouvres, il se retrouve dans l’obscurité du temple. Avec pour seule preuve de son expérience cette flamme brillante comme une étoile qu’il tiens dans sa paume.
- Le feu du dragon.
Qu’il souffle doucement en glissant son regard le long de son bras, voyant des flammes d’argent danser à la surface de son armure et de sa chair exposée.
Il se tourne, alors, vers ses camarades, qui semblent… Immobiles, figés eux aussi dans une transe et il s’étonne d’être le seul à s’en être extirpé. Tulkas s’avance alors, lentement, au son de ses pas pour observer les figures de ses camarades qui sont prisonniers de leurs propres épreuves.
D’abord, il tourne la tête vers ses camarades de têtes et chef parmi ceux-là, le chevalier sans nom dont le corps tendu semble paré à l’affrontement. Tulkas s’approche de lui, de ce combattant aguerri dont l’essence violente lui saute soudainement à la gueule et fait naître en lui un sentiment de mépris et de colère presque assourdissant. Il s’arrête, encaissant l’émotion primaire qui suinte des pores de la peau de Bélial pour s’en défaire dans un simple souffle qui condense des flammes au coin de ses lèvres. Puis, il lève une main et se retrouve dans une ville qui lui est inconnu.
Une grande ville portuaire, en état de siège et de bataille, des bâtiments flottant dans le chaos d’un monde où l’ordre n’a plus de sens et face à lui, à travers des yeux qui ne sont pas les siens, il voit une créature enfantée par l’arbre-monde lui faire face. Puis, l’espace d’après, il se retrouve dos à la figure de Bélial. Le temps semble figé et il observe librement le chevalier se préparer à faire face à la créature. Doit-il combattre à ses côtés ? Affronter l’épreuve du dragon pour lui ? Tulkas réfléchit un instant en observant la bête, ignorant tout d’elle. Puis, il regarde Bélial et… S’étonne d’avoir un picotement à la base de la nuque, une sensation étrange d’être observé, il se tourne et plus loin, derrière lui, se trouve une autre paire d’yeux. Celle d’un autre des membres de l’expédition, celui qu’on appelait « Mirage ». Lui aussi, le voit.
- L’épreuve du reître. Qu’il comprend alors. L’écho d’une bataille, l’affrontement d’un enfant de la corruption. Qu’il observe et souligne, avançant lentement, sans se rendre compte qu’il n’est qu’une voix aux yeux du diplomate, un sylphe de lumière, une étoile blanche qui illumine la scène. Un combat qu’il mène seul, un combat qu’il ne peut pas gagner, mais toi et moi pouvons l’aider.
Une flamme naît de l’étoile, une éruption solaire minuscule qui viens s’enrouler autour de la lame de l’épée du chevalier, un don de force temporaire, une puissance empruntée, un allié inattendu. L’intervention fortuite d’un camarade.
- Je ne peux pas faire plus, le gardien du temple vous mets à l’épreuve et ne m’autorisera pas plus. Qu’il souffle, sa voix est douce, teintée du craquement de flammes éthérées. Mais toi, diplomate, tu peux agir. Toi, diplomate, tu as un choix à faire entre la survie et la camaraderie. Mais n’oublie pas, aucun empire n’a été conquis et bâti que d’une paire de bras, pas même le nôtre.
Puis, il a l’impression d’être saisi par le col et d’être arraché à la transe. Il se retrouve propulsé en arrière, à une vitesse phénoménale mais ne fait qu’un pas en arrière une fois de retours dans l’enceinte sacrée du temple du dragon. Il ouvre sa main et la ferme, douloureuse. Puis tourne son regard vers l’autre membre de sa troupe qui se trouve à sa portée. Un homme-hibou, portant une canne, dont le corps lacéré par la peur se dévoilait à lui. Il ne fit qu’un pas, tendit la main vers son épaule pour se retrouver à nouveau projeté dans une autre épreuve. Là où se trouvait le dragon se trouvait une personne que le Luteni ne connaissait pas, non, et face à cette personne, la figure de l’homme-hibou.
D’un pas, c’est une forme éthérée, une silhouette de flammes argentées qui vint se poser à côté de lui. Qui l’observa, avant de regarder la figure qui le terrifiait ainsi. Il ignore tout de leurs histoires, mais les derniers mots du dragon résonnent dans sa tête, et Tulkas se tourne vers l’homme-hibou.
- Te souviens-tu des puissant Vezkang que chevauchent les enfants du désert, Noctalys ? Qu’il demande d’abord, sa voix est rocailleuse, similaire au chant d’une dune lointaine. Pour les dompter, les tenir en chaîne, les hommes du désert les enchaînent à des rocher alors qu’ils n’ont même pas un an. Qu’il continue, lentement. Ils profitent de leur faiblesses pour leurs inculquer qu’ils ne sont rien de plus que des propriétés, et au fil des années d’un pareil traitement, ils sont brisés. Incapables de se rendre compte que leurs corps sont devenus assez puissants pour renverser des maisons et faire trembler les murailles de Taïsen elle-même.
Il tourne ensuite son regard vers l’audience.
- Ta longue vie est un testament à ta force, Noctalys. Qu’il souffle, sentant sa présence dans ce monde s’étioler lentement. Et les liens que tu as tissés sont plus solides que toutes les chaînes que tu as pu briser.
Et dans un soupir, l’apparition de Tulkas s’efface et l’homme se sent à nouveau projeté en arrière, un pas le fait reculer, puis il lève à nouveau sa flamme au-dessus de lui. Illuminant ses camarades d’une lumière argentée qu’il porte dans l’étoile de sa flamme.
Il s’approche, ensuite, du mage disgracié dont il observe les traits, dont la chair elle-même semble se mouvoir au rythme des mouvements de racines qui glissent juste sous la surface de sa peau. Quand Tulkas pose sa main là, sur son épaule, il se retrouve comme un intrus dans un monde qui lui est hostile de nature. Sans savoir s’il s’agit là d’une punition du dragon ou de la tourmente manifeste de l’esprit du mage. La forme éthérée du luteni est secouée, fracassée dans un tourbillon de ronces qui déchirent sa peau comme elle déchirent son âme, une tourmente infinie, née non pas des dragons et des titans mais bien des machinations, volontaires ou non, d’un Rêve devenu Cauchemar. Puis, inspirant pour se focaliser sur sa paix intérieure, il s’arrête, se fige dans l’espace et le temps et tourne son œil vers la lumière qui émane d’Alaric.
C’est comme si le tourment s’était rappelé, en un instant, que l’intrus n’était pas la raison de son existence. Rendant au Luteni sa qualité d’observateur, de guide et de protecteur. Il s’approche, silencieusement, se rendant compte que désormais, il flotte en reprenant cette forme de sylphe étoilé qui viens se poser non loin d’Alaric, et à sa surprise, sa voix n’est plus qu’un murmure parmi tant d’autres :
- La vie… Est un chemin, Alaric. Qu’il ne trouve que la force de lui souffler. Parsemé d’embûches et de ronces qu’il nous faut surpasser… Sa voix n’est plus qu’un murmure, sa présence dans ce monde lui échappant bien plus vite qu’à l’accoutumée. Ce chemin tu l’as déjà traversé… Même si tu en portes les cicatrices… Tu ne dois plus te retourner dessus et… Avancer…
Cette fois, il a l’impression de prendre une grande bouffée d’air et de tituber alors qu’il recule à nouveau dans l’enceinte du temple et bien que la flamme dans sa paume ne se soit pas atténuée, il inspire un grand coup, tousse et manque de vomir quelque chose. Une toux rauque et douloureuse, comme si ses poumons brûlants venaient de vomir des litres d’eau. Se redressant, toujours nimbé de ces flammes d’argent, Tulkas observe Alaric, se rendant compte qu’il ne venait, peut-être, de ressentir qu’une infime partie des horreurs que lui-même avait traversées.
Il lui faut un instant pour reprendre pieds, inspirant longuement, toussant et crachant. Tulkas tourne la tête vers ceux avec qui il n’a pas encore interagi. Le plus proche est le gobelin, le barde insupportable et pourtant inoubliable de l’expédition du vent d’acier vers qui il se dirige. Dont il touche l’épaule pour avoir soudainement l’impression que des chaines et des sangles de cuir ne viennent l’immobiliser. Son cœur se mets à battre à un rythme effréné, le rugissement de la cascade de sang qui inonde ses temps jaillit là, encore et encore, dans ses oreilles, l’assourdissant et il a cette affreuse sensation à la main. Une douleur vive le tire alors de cette sensation et c’est Tulkas qui se retrouve observateur de cette scène. Il tourne le regard vers la porte, des hommes et des femmes dont il ne connait ni le visage, ni le nom, mais qui semblent l’appeler. Puis, le gobelin, qui se fait soudainement tortionnaire d’une personne dont le Luteni ignore jusqu’au nom, mais dont le haut de forme et le sourire lui font froid dans le dos. Il observe silencieusement la scène, agressé par l’amertume et la soif de vengeance du gobelin, et enfin, il prends la parole :
- Cet homme est ton ennemi. Qu’il observe silencieusement, n’étant ni plus ni moins qu’une silhouette auréolée d'argent. Il a marqué ton corps, mais aussi ton esprit. Si la chair guéris en quelques semaines, quelques mois, l’esprit lui peut mettre des années. Aussi, je te demande ; qui est-tu ? Un criminel mu par la vengeance, ou le Serviteur de l’Empereur ? Que choisis-tu, le devoir, ou la vengeance ?
Et cette fois, sa présence se dissipe lentement, et Tulkas se retrouve à nouveau dans l’enceinte du temple. Il observe la figure de la zélote qui s’était jointe à eux. Un Oni, ou plutôt une Oni, qui le dépassait de loin en taille et en stature. S’approchant d’elle, posant sa main sur son épaule, Tulkas se retrouve précipité en tant qu’observateur de son propre corps qui semble l’attendre. Lui est nimbé de lumière et elle, drapée de ténèbres. Il entend les paroles du dragon résonner dans cet espace hors de la réalité et glisse son regard sur Kasha, sur les cadavres qui l’entourent et sur le devoir qui l’attends.
Il s’approche d’elle, apparaissant non plus sous sa forme d’aujourd’hui, mais sous celle du gladiateur qu’il avais été, puissant et auréolé de lauriers d’ors par-dessus un heaume d’hoplomaque, l’épaulière décorée du visage d’un père en larmes. Il s’étonne de retrouver sa force et la sensation du bois de sa lance dans le creux de sa paume. C’est si réel, qu’il a l’impression d’être à nouveau dans l’arène du Lion, pour ensuite tourner son visage vers Kasha, et se retrouver lui aussi nimbé d’obscurité.
- Nos vies sont des combats. Qu’il dit alors, avec cette voix tonitruante et remplie d’ambition qu’il avait un jour eue. Si c’est la gloire que tu cherches, Oni, il ne te suffira pas de la saisir. Qu’il dit en pointant un trident vers la figure de l’homme qu’il était aujourd’hui. Je suis là, aujourd’hui, devant toi en portant les couleurs du banneret de la griffe et décoré du blason de Maël. D’esclave, je suis devenu seigneur ! Qu’il rugit. J’ai quitté l’ombre de l’arène qui m’a vu naître et grandir pour affronter un monde nouveau dont j’ignorais tout ! J’ai saigné et j’ai tué, j’ai vaincu et j’ai été défait mais j’ai toujours continué à avancer dans ce nouveau monde de lumière en affirmant ma volonté. Qu’il clame dans un rire qui l’étonne, comme si ce n’était pas vraiment Tulkas qui parlait, mais l’hoplomaque légendaire de Taisen dont tous avaient oublié jusqu’au nom. J’ai suivi l’exemple d’hommes bien plus glorieux et puissant que moi pour devenir qui je suis aujourd’hui, alors si l’esclave enchaîné aux traditions que j’ai été à pu s’élever, pourquoi toi ne le pourrais-tu pas ? Tu dois choisir la voie que tu veux prendre, Kasha ! Celle de l’ombre, ou celle de la lumière !
Et à ces mots, il frappe le sol de la hampe de son trident pour être à nouveau éjecté de l’illusion et tituber dans l’atrium du temple. Son cœur bats la chamade, comme si la créature qu’il avait enterrée dans les tréfonds de son âme s’était réveillée et tentait à nouveau de prendre l’ascendant sur sa propre conscience. Il inspira un instant, pour ensuite joindre les mains sur son cœur et souffler. Pour se calmer et s’apaiser, puis alors, seulement, il tourna son attention vers celle qui, encore maintenant, était nimbée de terreur. Dont la chair transpirait à grosses gouttes, dont la mâchoire tremblait et la respiration était saccadée.
S’approchant, Tulkas senti une inquiétude le prendre, une étreinte autour de son cœur et non pas celle de pinces, mais de plumes, comme si quelque chose au loin s’inquiétait de ce qu’il allait voir. Il s’arrêta un instant, observant Kassandra et la flamme sphérique qu’il tenait dans sa paume, une sphère d’argent, une étoile du firmament, un feu de dragon. Il inspira, puis tendit la main pour toucher l’épaule du cavalier d’acier.
Il sent le regret, le deuil et la peur le frapper en plein visage avec la force d’une montagne. Un tourbillon de folie et de détresse dont il est l’épicentre, des mains qui grimpent le long de ses jambes comme pour l’emporter dans un monde où il pourra enfin connaître le sort qu’il mérite. Matricide, qu’il entend, traître, lâche, faible. Des milliers de voix tournent autour de lui et l’accusent de mille et un crimes qu’il a commis et qu’il n’a pas commis. Il voit ensuite les flammes, celles d’une ville sainte réduite à l’état de catacombes à ciel ouvert par la fureur d’un dragon chevauché par l’Empereur, les traces d’une guerre qu’il n’a pas connu et dont l’écho de destruction s’étends à l’infini sur le Sekaï, plongeant le monde dans l’ère de chaos dont il est désormais prisonnier.
Et dans ce capharnaüm incessant, dans l’œil de la tempête il voit Kassandra et à ses pieds, une forme sans vie et son cœur se tords.
Contrairement aux autres apparitions, ici, le dragon est toujours présent et observe la scène avec un mutisme attentif, cependant quand il voit Tulkas arriver, nimbé des flammes d’argent dont il l’avait béni, le gardien tourne un œil vers lui, comme pour voir comment son élu, qui lui avait su résister à la fille d’Aurya allait réagir en la voyant morte ainsi. Et peut-être que sa bénédiction cachait elle aussi, une nouvelle épreuve. Comment lui réagirait-il face à la mort de celle dont l’âme avait résonné avec la sienne ?
C’est un sourire triste, qui se dessina sur les lèvres de Tulkas qui descendit des marches invisibles, auréolé de flammes d’argent. Traversant le maëlstrom de destruction qui s’écartais de son passage pour lui permettre de rejoindre Kassandra, qui tenait dans ses mains le cœur de Siame.
- Toi aussi, tu l’as rencontrée. Qu’il s’étonna à dire d’une voix douce et compréhensive, ici, il s’autorisa à lui toucher l’épaule dans son épreuve. Je l’ai appelée Hrakinna, la lionne blanche, bien avant d’apprendre qu’elle était la fille d’Aurya, qui bien qu’épargnée de la main du temps, a souffert de la main des hommes.
Il l’observa un instant, avant d’ajouter.
- C’est moi, Kassandra, c’est Tulkas, je suis là. Qu’il ne trouva qu’à dire en ce moment, luttant lui aussi avec cette vision qu’il savait inévitable. Et je sais ce que tu ressens, le monde entier dans lequel tu te trouve n’est que le reflet du tourment de ton âme, une tempête de culpabilité, de crainte et de honte. Qu’il commenta, silencieusement. Matricide, c’est ce dont les voix m’ont accusées. Peut-être est-ce vrai, peut-être n’est-ce qu’une expression de la culpabilité que tu ressens, mais j’ignore tous des secrets de ton histoire, mon amie. Qu’il lui avoue, avec une douceur qu’on ne lui soupçonnerais pas.
Il regarda le cœur qu’elle tenait dans les mains.
- Les titans ont été bien plus cruels avec leurs enfants qu’avec leurs créations. Qu’il dit en observant Siame. Elle est née outil et non être, faite de toute pièce pour être l’instrument parfait de la volonté d’Aurya. Elle n’a jamais eue d’enfance, d’adolescence, n’a traversé aucune des épreuves que nous, mortels, affrontons au jour le jour pour construire qui nous sommes. Et elle a été abandonnée ici, par sa mère, esclave d’une volonté non pas par choix, ni par serment, mais hélas par nature. Et c'est notre nature de mortels qui fait de nous ses ennemis et cette nature nous a été imposée par le destin, et nous aurons beau lutter, Kassandra, un jour le devoir nous forcera à prendre les armes contre elle. Que ce soit toi, ou moi. Tu tueras la mère que tu t’es choisie, et moi la femme que j’aime.
Qu’il confia, silencieusement en observant Siame, perdu dans la limérence résignée à laquelle il avait été condamné dès le premier regard.
- Elle ne sera jamais libre, Kassandra. Qu’il souffla, presque avec regret. Car les titans sont cruels avec leurs enfants.
Et alors qu’il allait se tourner pour prendre Kassandra dans ses bras et pour lui donner le courage d’accepter un destin potentiel et de dissiper la vision, il n’eut le temps que de se tourner vers elle, de passe son bras le long de ses omoplates, et de s’éteindre dans une brume argentée. Il avait fait ce que le dragon attendait de lui, sans s’en rendre compte, et quand il rouvrit les yeux, il était de nouveau là, dans le temple, toujours nimbé de flammes d’argents et tenant une étoile miniature dans sa paume. Puis, il entendit un bruit, quelqu’un venait de se tirer de son illusion.
- Draven… Je vois que le dragon t’as libéré, qu’as-tu vu ?
- Résumé:
- Tulkas accepte la mission du dragon et reprenant ses états, il se rends compte qu'il est le premier à avoir surmonté l'épreuve de la volonté. Il se tourne alors vers ses camarades et, suivant la bénédiction du dragon, décide d'intervenir dans les épreuves de chacuns de ses camarades, exceptés la petite souris qui a déjà surmonté son épreuve !
- Lors de l'intervention dans l'épreuve de Bélial et de Mirage, il insuffle la force de son feu à l'épée du démon en la nimbant de ses flammes (Feu P3)
- Il interviens ensuite dans les épreuves de ses camarades pour les conseillers, jusqu'à tomber sur l'épreuve de Kassandra où, confronté au corps de Siame, il tente d'apporter son aide à sa soeur d'armes.
Pouvoirs utilisés :
P1 : infini
P2 : 0/18
P3 : 2/9
P4 : 0/3
- Tulkas accepte la mission du dragon et reprenant ses états, il se rends compte qu'il est le premier à avoir surmonté l'épreuve de la volonté. Il se tourne alors vers ses camarades et, suivant la bénédiction du dragon, décide d'intervenir dans les épreuves de chacuns de ses camarades, exceptés la petite souris qui a déjà surmonté son épreuve !
- Ud rea, ud sura rea -
crédits : 200
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Le décor changea d’un coup, brutalement. Nazg sentit un vertige fugace, comme si l’air autour d’elle avait changé de densité. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, son regard rencontra immédiatement les ornements familiers d’une suite qu’elle connaissait bien. Chaque rideau lourdement brodé, chaque meuble opulent, chaque éclat du lustre imposant au plafond résonnait dans sa mémoire.
- La suite impériale, murmura-t-elle, son ton neutre dissimulant une tension qui enflait en elle comme une vague.
Elle plissa les yeux, attentive aux moindres détails. Tout semblait étrangement réel : l’éclat des dorures, la douceur des tapis, jusqu’à l’odeur subtile d’encens qui flottait dans l’air. Pourtant, elle savait reconnaitre le factice lorsqu'il s'imposait à elle. Ce n’était pas la première fois qu’on tentait de l’emprisonner dans une illusion.
D'un ton imprégné d’un mépris glacé, elle ne fit que déclarer mollement : Prévisible.
"Ridicule", aurait-elle voulut ajouter. Mais à quoi bon appuyer l'ineptie de cette tentative ? Le simple fait de croire qu'une vulgaire illusion suffirait était déjà suffisamment révélateur de la médiocrité de ce lézard qui se prétendait dragon. Elle se retourna brusquement, prête à confronter ce dernier, avec la même diplomatie et le même respect que plus tôt, lorsque son regard se posa sur le sol devant elle. Là, à ses pieds, reposait un corps.
Et le temps sembla s’arrêter.
Tensaï.
Elle recula d’un pas, puis d’un autre, jusqu’à heurter un meuble et en faire basculer les quelques ornements. Sa respiration s’accéléra, ses mains tremblant de manière incontrôlable.
- Non …
La tétanie s’empara d’elle avec une violence qu’elle n’avait pas anticipée, avec une violence qu'elle n'aurait jamais put anticipé, comme si une main invisible et glacée avait resserré son emprise sur ses membres. Ses jambes refusèrent obstinément de bouger, se transformant en un poids mort qu’elle traînait dans une immobilité désespérée. Son corps entier semblait figé dans une camisole invisible, la réduisant à un simple témoin impuissant de l’horreur devant elle.
Son esprit, un champ de bataille où raison et panique se disputaient la suprématie, tournait en rond, cherchant désespérément une logique. Cela ne pouvait pas être vrai. Cela ne devait pas être vrai. Était-ce encore une illusion, une perfidie supplémentaire du dragon qui jouait avec elle comme un chat tourmente une souris ? Mais chaque détail qu’elle percevait, la texture du tapis brodé sous ses pieds, l’odeur entêtante du jasmin qui embaumait la pièce, les jeux d’ombres et de lumière dans l’air chargé d’une mélancolie oppressante et surtout ... Cette horrible odeur de fer ... Tout semblait si tangible, si diaboliquement réel.
Ses mains se levèrent inconsciemment, tremblantes, comme pour conjurer cette vision. Mais elles restèrent suspendues en l’air, incapables de se refermer sur une quelconque certitude. Chaque seconde qui s’étirait lui semblait une éternité où la logique s’effondrait un peu plus, laissant place à un gouffre d’incompréhension.
Son regard refusa d’abandonner la scène devant elle, malgré l’horreur qu’elle inspirait. Tensaï gisait là, inerte, son corps imposant réduit à une froide carcasse, dépossédée de l’autorité et de la puissance qui avaient jadis rempli chaque recoin de son être. Une mare de sang, dense, sombre, presque irréelle dans sa viscosité, s’élargissait sous lui, imprégnant le sol d’un carmin profond qui semblait absorber toute la lumière.
La pièce tout entière se rétractait, comme si l’univers conspirait pour concentrer son essence sur ce seul instant. Nazg suffoquait sous l’effet de cette réalité. Ses propres battements de cœur, rapides et désordonnés, résonnaient comme des tambours de guerre dans ses oreilles, une musique macabre accompagnant la chute de son monde.
Et pourtant, malgré la panique qui brouillait ses pensées, une part d’elle cherchait encore un échappatoire. Ce n’est pas réel, ce n’est pas réel …
Elle sentit ses doigts trembler tandis qu’elle levait un pied, prête à avancer … et s’arrêta net. La peur s’était infiltrée jusque dans ses os, comme un poison paralysant. Si elle bougeait, si elle approchait, si elle touchait ce corps et que la sensation était réelle, elle serait forcée d’admettre l’impensable. Et l’impensable n’avait pas sa place dans son univers rigoureusement structuré.
L'Immortelle n’avait jamais eu peur de la mort, que ce soit de la sienne ou de celle des autres. Mais cette vision, ce qu’elle impliquait, portait une signification bien plus grande que la simple mortalité. Tensaï, cet homme qu’elle avait méprisé, combattu, puis respecté et adulé, représentait une constante immuable dans l’équation de son existence.
Et maintenant, il n’était plus.
La panique atteignit son apogée, un cri silencieux résonnant dans son esprit. Elle sentit ses genoux ployer légèrement, comme si son corps voulait se jeter à terre mais que son esprit refusait de lui accorder ce relâchement. Puis, à cet instant précis, une idée pernicieuse perça à travers le voile de son désespoir :
Et si c’était vraiment vrai ?
Ce fut cette pensée, celle de trop, celle qui est froide et impitoyable tant elle est simple, qui brisa enfin sa paralysie. Une larme solitaire glissa le long de sa joue, mais elle n’en sentit pas la chaleur. Une rage sourde commença à bouillonner sous sa peau, cherchant une cible, un exutoire. Mais avant que cette colère ne trouve un débouché, elle réalisa qu’elle était là, immobile, et que tout ce qu’elle pouvait faire pour l’instant était de regarder et d’attendre que le reste de son univers s’effondre autour d’elle.
Et c'est ce qu'il fit.
Un hurlement primal, un mélange indistinct de désespoir et de rage, une clameur qui semblait vouloir déchirer le monde pour en expulser son inconcevable douleur, s'échappa de sa gorge. Ce cri ne se contentait pas de traverser ses lèvres : il semblait venir de son âme elle-même, un éclat désespéré d’une femme au bord de l’abîme.
Elle s’effondra à genoux, son corps secoué par des spasmes incontrôlables, ses jambes incapable de supporter le poids de cette tragédie. Le choc contre le sol résonna sourdement, mais elle n’y prêta pas attention. Sa tête s’inclina vers l’avant, ses mains jaillissant pour agripper ses cheveux comme si elle cherchait à arracher sa propre conscience. Elle tirait, brutalisait ses mèches dans une tentative vaine d’exorciser la vision insoutenable qui s’imposait à elle.
Puis ses mains descendirent, erratiques, tremblantes, pour se refermer sur son propre visage. Ses ongles, des armes de prédateur affûtées à l’excès, s’enfoncèrent dans sa peau pâle avec une brutalité aveugle. De fines traînées rougeâtres apparurent sur ses joues, se mêlant aux larmes chaudes et incessantes qui ruisselaient comme des torrents sur son visage déformé par l’angoisse.
Elle haletait, chaque souffle un mélange douloureux de gémissements et de sanglots, comme si respirer elle-même devenait une tâche insurmontable.
Avec une force désespérée, elle agrippa le col du souverain, tirant sur le tissu avec une violence qui aurait pu être absurde en toute autre circonstance. Elle secoua son corps inerte, dans une fureur croissante, telle une supplication.
- TU NE PEUX PAS MOURIR ! Hurla-t-elle, la voix brisée par l’émotion, chaque syllabe résonnant comme un coup frappé sur la porte de l’inéluctable. TU N'EN A PAS LE DROIT !
Elle secouait encore, le corps sans vie se balançant sous l’effet de ses gestes, mais rien ne venait. Ses mains glissaient sur la peau froide, cherchant à sentir un signe, une pulsation, un souffle. Mais il n’y avait rien, rien d’autre que le silence impitoyable qui s’étendait autour d’elle. Sa poitrine se souleva en un spasme convulsif alors qu’elle relâchait lentement sa prise, ses doigts retombant comme deux poids morts le long de ses cuisses. L’idée même qu’il ne répondrait pas, qu’il ne pouvait plus répondre, commença à s’insinuer dans son esprit.
Ses cris, d’abord puissants et rageurs, moururent peu à peu, se transformant en une série de sanglots désordonnés. Ils semblaient se briser à chaque hoquet, sa gorge peinant à émettre autre chose qu’un maigre souffle éraillé. Elle demeura là, à genoux, le front frolant le sol, secouée par les spasmes violents d’une douleur que même le temps aurait du mal à effacer. Ses épaules tressautaient sous le poids d’un chagrin abyssal, chaque soubresaut accentuant sa fragilité.
Puis, comme un éclair dans la tempête, un son étrange émergea de ses lèvres. Faible, presque imperceptible, il vibra dans l’air avec une tonalité dissonante : un rire. D’abord étouffé, discret, il jaillit de sa gorge comme une source au creux d’une terre aride.
Le rire grandit, éparpillant les lambeaux de son chagrin dans un éclat démentiel. Il résonnait avec une intensité qui ne semblait pas lui appartenir, un mélange effrayant de folie et de jubilation. Nazg releva la tête, ses mains tremblantes et ensanglantées encadrant son visage marqué. Ses yeux écarlates, brillants d’une lueur frénétique, scrutèrent le vide devant elle. Une étincelle de triomphe y dansait, éclipsant tout autre sentiment.
- Je l’ai fait, souffla-t-elle, ses mots portés par un mélange d’incrédulité et d’émerveillement morbide.
Sa voix tremblait, mais pas d’émotion cette fois. Non, ce n’était plus la peine ou le chagrin qui l’habitaient : c’était une exultation grotesque, dévorante. Son rire reprit de plus belle, éclatant comme un coup de tonnerre dans la pièce silencieuse. Il éclipsa tout, les échos se mêlant à une allégresse malsaine.
Nazg se redressa lentement, son rire vibrant encore dans l’air. D'un air nonchalant, elle se saisit de ses dagues, celles-là même qui avaient ôtés la vie de l'empereur, les laissant choir au sol. Elle recula, ses pas hésitants au début, puis plus assurés, jusqu’à ce qu’elle soit debout, dominant la scène comme une marionnette dont les fils avaient été tranchés. Sa posture changea, passant d’un déséquilibre vacillant à une stature imposante et régalienne. Une main, maculée de sang, glissa sur son visage, traçant une large traînée rouge qui contrastait avec sa peau pâle.
Ses yeux se posèrent sur le cadavre à ses pieds. Une vague de satisfaction pure, presque divine, déforma ses traits. Sa bouche s’ouvrit, et les mots qui en sortirent semblèrent vibrer dans la pièce comme une prophétie.
- Je l’ai tué.
Le ton n’était plus un murmure. C’était une proclamation. Sa voix, forte et résonnante, sembla graver ces mots dans l’air. Elle éclata de rire à nouveau, une explosion incontrôlable de triomphe. Tensaï, le dragon, l’Empereur du Reike, était mort. Et par sa main !
Elle tendit les bras, comme pour embrasser cette vérité absurde, comme si le poids de cette réalité la transcendait. Son regard, toujours rivé sur le corps sans vie, brillait d’une lumière presque sacrée. Elle était au sommet du monde. Elle, Nazg-Sash, avait surpassé le prédateur ultime.
Les larmes de rires hystériques de Nazg s’étaient à peine taries qu’un éclat doré attira son regard vers les hauteurs de la pièce. Elle releva lentement la tête, et son souffle s’arrêta un instant.
Elle était là.
Ayshara.
L’impératrice du Reike se tenait sur le seuil, baignée dans une lumière douce et irréelle qui amplifiait encore sa beauté inhumaine. Ses traits délicats étaient empreints d’une mélancolie profonde, comme si elle portait le poids du monde sur ses épaules. Ses yeux, étincelants et perçants, se posèrent sur la vampire avec une douceur presque maternelle.
Si belle. Si grande. Si douce.
Et surtout si vulnérable.
Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. Un sourire démentiel étira ses lèvres. Elle pouvait le faire. Elle pouvait achever ici et maintenant non seulement l’empereur, mais aussi l’impératrice. Elle serait gravée dans les annales comme la tueuse des souverains divins du Reike.
Ayshara émit un cri aigu, une sonorité fragile qui fendit l’air, mélange terrifiant de peur et de surprise. Son regard doré, empli de panique, chercha désespérément un échappatoire, une issue à cette situation qui la dépassait. Mais il n’y avait rien, personne, hormis le sourire carnassier de Nazg-Sash, sinistre et triomphant, comme gravé dans le marbre d’un cauchemar.
Les mains gantées de cuir de la vampire se refermèrent lentement, inexorablement, autour du cou délicat de l’impératrice. Les doigts, durs et implacables, pressaient avec une force presque surnaturelle. Ayshara suffoqua, une quinte de toux étranglée s’échappant de ses lèvres rosées. Ses prunelles, autrefois éclatantes de vie, se remplirent de larmes qui glissèrent le long de ses joues dans un spectacle de vulnérabilité absolue.
Elle lutta, pitoyablement, ses mains tentant de repousser les poignets de son assaillante. Mais sa force, bien que désespérée, semblait ridicule face à l’implacabilité glaciale de l'Immortelle. Son cou gracile fléchit sous la pression, ses mouvements devinrent erratiques, désordonnés. Ses lèvres tremblantes s’ouvrirent, formant des mots sans son, des supplications muettes noyées dans l’air.
Celle qui avait pourtant jurée allégeance pencha légèrement la tête, l’ombre d’une moquerie dans ses prunelles écarlates.
- Implore, murmura-t-elle, sa voix douce comme le venin, traînante, étirée par un plaisir sadique. Puis son sourire s’élargit, se tordant en un rictus grotesque qui suintait une cruauté insatiable.
Son rire éclata soudain, cruel et résonnant comme un orage sur une plaine désertique. Elle savourait chaque instant, chaque tremblement, chaque larme de son adversaire.
- CREVE, SALOPE ! Rugit-elle, son cri empli d’une haine triomphante, de la fureur d’un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire.
Mais Ayshara, dans un ultime sursaut de survie, ne s’abandonna pas à l’inévitable. Ses doigts tâtonnèrent fébrilement, cherchant quelque chose, n’importe quoi. Le métal froid d’une des dagues de Nazg effleura ses doigts tremblants, et elle s’en saisit maladroitement. Avec un effort désespéré, elle leva l’arme, la lame oscillant dangereusement vers la gorge de la vampire.
L’éclair d’un mouvement trahit Nazg, qui vit le geste. Sa main, rapide comme un serpent, s’abattit sur le poignet tremblant de la Vosdraak, le saisissant avec une force implacable. La lame s’arrêta net, à quelques centimètres de sa peau d’albâtre.
Le regard de l'assaillante, incandescent, descendit lentement, contemplant la lame comme si elle venait de découvrir un artefact ancien. Un éclat dans ses yeux laissa transparaître une pensée qui vacillait à la frontière entre l’arrogance et le doute.
C’est alors que la voix résonna.
Puissante, grave, empreinte d’une autorité divine, elle éclata dans l’esprit de la vampire comme un glas.
"Relève la tête, Nazg-Sash. [...] C’est la main qui la manie à qui reviennent les éloges, et celle-ci doit agir sans trembler."
La voix de Tensaï, lourde de gravité, perça ses pensées comme un coup de tonnerre, ébranlant les fondations mêmes de sa folie. Une douleur lancinante se propagea dans son esprit, chaque mot résonnant comme une vérité insupportable qu’elle ne pouvait plus nier. La vampire chancela, ses doigts desserrant légèrement leur prise, tandis que le rire triomphant mourait sur ses lèvres.
Autour d’elle, l’illusion se fissura.
Le visage d’Ayshara commença à se déformer. Ses contours gracieux se brouillèrent, comme si le monde se contractait sous le poids de cette révélation. La douceur dorée de ses prunelles disparut, remplacée par un regard bien plus familier. Sous les mains de Nazg, ce n’était plus Ayshara.
C’était Nyrlis.
Un hurlement déchirant jaillit de sa gorge, un cri brut, viscéral, empli de désespoir et d’horreur. Ses mains se retirèrent brusquement comme si elles avaient été brûlées, laissant l’elfe au le sol, haletante. L'assassin recula, ses mouvements désordonnés trahissant un mélange d’effroi et de culpabilité écrasante. Ses yeux rouges s’écarquillèrent, fixant l’elfe avec une incrédulité glacée, et ses mains tremblantes s’élevèrent devant son visage, tâchées de sang imaginaire.
Ses genoux fléchirent, et elle tomba au sol, ses doigts s’agrippant à ses cheveux en un geste désespéré.
Encore.
Mais plus insupportable encore était la vérité qui s’abattait : elle avait failli. Elle s’était abandonnée à son ambition insatiable, oubliant ses serments, trahissant tout ce qu’elle avait juré de défendre.
Un flot de pensées assaillit son esprit, chacune plus accablante que la précédente. Sa fierté, son arrogance, sa quête aveugle de pouvoir… tout cela l’avait menée à ce moment. Elle avait failli. Pas seulement à elle-même, mais à ceux qu’elle avait juré de protéger, à cette loyauté qu’elle prétendait vénérer.
La rage monta alors en elle, brûlante, non pas contre une autre personne, mais contre elle-même. Elle leva la tête, ses prunelles écarlates brillant d’une colère renouvelée. D’une voix tremblante mais résolue, elle hurla dans le vide :
- Assez ! Le son résonna dans l’espace, comme un coup porté aux murs fragiles de l’illusion. Je ne serais plus esclave de mon arrogance ! Si tu pensais me briser, dragon, sache que tu as échoué. Je suis Nazg-Sash, et ma loyauté est mon arme. Mon destin n’est pas de régner, mais de servir le seul et unique dragon du Reike !
Une onde de lumière parcourut la pièce, iridescente et aveuglante. Les murs dorés de la suite impériale se fissurèrent, se dissolvant en un tourbillon d’ombres et de lumière. L’espace vacilla, se brisa, puis disparut.
Nazg ouvrit les yeux, retrouvant soudain la réalité. Les murs familiers du temple revinrent autour d’elle, accompagnés des visages de ses compagnons. Et là, étendue non loin d’elle, se trouvait Nyrlis, vivante mais visiblement affaiblie.
Sans réfléchir, Nazg se précipita à ses côtés, tombant à genoux, ses mains se tendant comme pour offrir une consolation maladroite. Elle attrapa un soigneur au hasard par le bras, ses mots autoritaires jaillissant d’une voix fébrile :
- Vite, soignez-la. Maintenant !
Le soigneur s’exécuta, tandis que Nazg restait là, figée, ses doigts tremblants effleurant l’épaule de l’elfe. Elle baissa la tête, sa voix rauque et brisée murmurant des mots que seule Nyrlis pouvait entendre :
- Je suis désolée.
CENDRES
- Résumé:
- Nazg découvre le corps de Tensaï. Elle hurle de rage et de douleur avant de s’effondrer, agrippant le cadavre en espérant un miracle. Après une période de sanglots, elle sombre dans une folie jubilatoire, se réjouissant d’avoir tué l’Empereur et atteint ce qu’elle considère comme le sommet du monde.
- Ayshara arrive alors. Nazg l'attaque, cherchant à la tuer pour s’élever au sommet de l’Histoire. L'Impératrice tente de se défendre et de plaider pour sa vie, mais Nazg reste insensible.
- Alors qu’Ayshara tente de poignarder Nazg, celle-ci arrête le mouvement et rit avant de contempler la dague bénie par Tensaï. Les paroles de l’Empereur résonnent dans son esprit, provoquant un moment de doute. L’illusion se déforme, et le visage d’Ayshara se transforme en celui de Nyrlis. Nazg hurle en réalisant qu’elle a presque étranglé Nyrlis. Elle recule, choquée par sa propre violence.
- Elle commence à comprendre qu’elle est piégée par son arrogance et son ambition démesurée, réalisant qu’elle a trahi ses propres valeurs et ses serments.
- Elle hurle contre l’illusion du dragon, affirmant qu’elle refuse de se laisser briser. Nazg proclame que sa loyauté, et non son arrogance, guidera désormais ses actions.
- L’illusion se dissipe, ramenant Nazg auprès de ses compagnons dans le temple. Nazg appelle un soigneur pour aider l’elfe et exprime des remords sincères.
Utilisation pouvoir :
P1 : 0/∞
crédits : 1357
Info personnage
Race: Gobelin
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: D
Toujours dans ses habits de barde et le luth à la main, le petit être vert s’approcha de sa proie avec un sourire qui en disait long sur ses intentions.
Patron ? Qu’est-ce que vous faîtes ? L’Empereur vous demande...
C’était un de ses Arlequins qui le rappelait à son serment. Malheureusement, le gobelin était bien trop ivre de colère pour entendre la voix de la raison.
Tensaï devra un peu attendre, va me chercher le chevalet... Et un FMR.
Puis le maître barde brassa son luth pour entamer une petite chansonnette à l’intention de son prisonnier.
- Air de la chanson:
Quand tu sens que le sol est froid
Et que les liens te serrent
Et que tu es dans un lieu inconnu de tous
Quand ton espoir s’éteint
De voir un jour la lumière
Que le seul goût que tu as, c’est ton sang vicié
La vérité tu la connais
Nul ne pourrait te pardonner
Et avec la vengeance qui t’entoure
Il n'y a nulle part où tu peux te cacher
Peu importe tes suppliques
Je ne suis que haine et violence
Ce sont tes dents qui claquent
Ce sont tes dents qui claquent
Quand tu sens ma lame, regarde-moi dans les yeux
C'est là où se cache le démon
C'est là où se cache le démon
N'hésite pas à venir, il fait sombre à l'intérieur
C'est là où se cache le démon
C'est là où se cache le démon
Et comme l’illusion était impeccable, un homme entra avec deux de ses Arlequins dans les habits classiques du FMR. Après avoir constaté que ses demandes avaient été exhaussées, le regard fou de Stadzank bascula sur le malheureux qui lui faisait face et un sourire sadique apparu sur son visage. Il invoqua une mini trompette puis commença à jouer un air simple mais rythmé, puis après une trentaine de seconde, il la balança à de ses hommes de main et lui fit signe de continuer à jouer.
- Air de la chanson:
Alors on danse !
L’assassin se mit alors à gesticuler et à taper dans ses mains jusqu’à laisser apparaître deux poignards dans ses mains. Ensuite d’une pirouette il se jeta sur Carl, s’assit sur ses genoux –comme un petit enfant- et le lacéra de coups de couteaux. Quand il s’arrêta, le médecin se rapprocha pour le soigner l’éminent membre de la pègre tandis que le barde essuya le sang de sa victime de son visage puis reprit la chanson en tapant des mains en l’air.
Et là tu te dis que c'est fini
Car pire que ça ce serait la mort
Quand tu crois enfin que tu t'en sors
Quand y en a plus et ben y en a encore
Le petit être vert se remit alors à charcuter frénétiquement les poignées d’amour de l’humain saucissonné sur sa chaise. Le sang giclait à foison, c’était un vrai feu d’artifice aux notes "rouge pourpre". Pour ensuite reprendre de plus belle sa chanson et taper des mains en l’air tout en perçant les yeux de l’opprimé avec son regard fou.
Est-ce la zik ou ma lame ?
Ma lame ou bien la musique
Ça te prend les tripes, ça te prend la tête
Et puis tu pries pour que ça s'arrête
Mais c'est ton corps, c'est pas ta cervelle
Alors tu te bouches plus les oreilles
Et là tu cries encore plus fort
Et ça persiste
Alors on chante
La-la-la-la-la-la
La-la-la-la-la-la
Alors on chante
La-la-la-la-la-la
La-la-la-la-la-la
Alors on chante
Alors vas-y chante !
Et ben y en a encore
Sur ce dernier vers, l’Epée-lige évacua toute sa haine en lacérant les cuisses du mafieux, qui malgré les soins, pissait le sang de partout.
Et ben y en a encore
Et une nouvelle rasade de coups de couteaux...
Et ben y en a encore
A ce moment-là une voix inconnue se fit entendre, du coin de l’œil le gobelin vit une silhouette auréolée d’argent qui ressemblait vaguement à l’Intendant de Maël. Ce dernier lui parlait calmement, dénotant complètement avec la frénésie qui s’était emparée du petit être vert. Il n’avait pas vraiment tout entendu mais ça lui permis de comprendre qu’il n’était pas dans le monde réel, que son corps se trouvait toujours dans le Temple du Dragon.
...ou le Serviteur de l’Empereur ? Que choisis-tu, le devoir, ou la vengeance ?
La vengeance ne le mènerait à rien, il le savait même si elle pouvait être un moteur de motivation extrême pour les tâches les plus pénibles. Mais qu’est-ce que c’était jouissif putain ! En tout cas ici, il mourrait de déshydratation pour accomplir une illusion de vendetta, maintenant il en était certain. Le devoir, il n’avait que ça à se raccrocher de toute façon...Plantant une dernière fois assez profondément son prisonnier, Stadzank se rapprocha de l’oreille de sa victime et lui chuchota.
Ça ne fait que commencer, je n’en ai pas fini avec toi... Car un jour, je te trouverai.
Sur ces mots, l’illusion se brisa. Revenu dans le monde réel, le ménestrel était encore perturbé par ce qu’il venait de vivre et constata que toute la petite compagnie racontait déjà ce qu’il avait vécu... S'essuyant mécaniquement le front pensant qu'il avait encore du sang plein le visage, il fit l'amer constat qu'il faisait partie des derniers revenus de cette première épreuve et il ne devait son retour qu’à l’intervention du chef de groupe. Le maître barde fit une petite courbette ridicule en guise de remerciement pour Tulkas puis tenta de se re-concentrer sur la mission et chasser une bonne fois pour toute cette illusion de sa caboche... Même si dans un coin de sa tête, persisterait toujours l’idée de mettre la main sur ce bon vieux Carl.
- Résumé:
-Stadzank voit Carl et la vengeance prend le dessus
-Il chante, il le plante, il chante et il le replante.
-Tulkas siffle la fin de la récrée et le gobelin s'aperçoit que ce n'est qu'une illusion : c'est bien DOMMAGE !
Pouvoirs utilisé ce tour : Invocation d'objet P1
P2 : 0/14 P3 : 0/7
crédits : 114
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: B - Tovyr
Si Lyra Leezen était parvenue à se hisser là où elle en est actuellement, c'était principalement grâce à sa hargne. Elle ne se laissait pas faire et savait manœuvrer tous ceux qui l'entourent pour servir ses intérêts et donc ceux de l'Empire, servant elle-même Tensai. Elle n'avait plus rien à prouver, étant l'une des seules femmes à être reconnues par l'Empereur, le simple fait que le regard de ce dernier se pose sur sa petite personne était un honneur trop grand pour être mesuré. La Sénéchale, comme ce surnom l'indiquait, était entrée dans l'âge d'or de son existence, apercevant encore tout ce dont elle avait rêvé : la reconnaissance, le pouvoir et son nom dans le grand livre de l'Histoire. Elle y était presque, caressant ce rêve - qui n'en serait plus longtemps un - du bout des doigts. Rien ne pouvait plus la faire reculer.
Et lorsque ce qu'elle soupçonnait d'être une vision fut brisé par l'intervention de Tensai en personne, la Tovyr agrippa plus fermement encore son bâton anti-magie de sa main libre. Il était devenu manifeste que ce lieu était empreint de magie et jouait à présent avec les esprits de tout le monde. Il n'y avait pas de dragon, ou tout du moins pas en chair et en os, sinon l'Empereur aurait agis. Les quelques paroles de ce dernier finirent de la convaincre de se prémunir au mieux de cette apparition, peut-être même que la barre noire du roi de son bâton de combat empêcher l'illusion de faire plus que de simplement lui parler... Il fallait tenter le tout pour le tout.
Au vu de l'intervention de Tensai et de la réaction de leur hôte invisible, Tensai pouvait tout voir, sauf le dragon, il n'entendait pas non plus, mais il fallait lui faire passer un message.
Elle se redressa alors, campant bien le sol de ses pieds et, sachant être observée par l'Empereur qu'elle ne voyait pas, elle pointa le bout de son bâton en direction du dragon. De la sorte, elle désignait la présence du dragon.
Elle renifla avant de plonger son regard plus sombre que le firmament dans les yeux dorés de la créature. Un regard aiguisé qui aurait transpercé de part en part n'importe quel mortel. On pouvait presque y apercevoir les flammes du néant.
Si elle n'était pas à présent certaine que le dragon n'était pas réellement là, elle n'aurait jamais osé entrer en confrontation verbale avec lui, elle ne savait que trop bien de quoi ces créatures étaient capables. Et si Lyra se savait puissante, elle n'était point suicidaire, un dragon l'étant d'avantage qu'elle.
- Résumé :
- Lyra dissipe sa magie de foudre à l'intervention de Tensai, tenant toujours son bâton en barre noire du roi par sécurité. Se concentrant sur le dragon, elle pointe son arme dans sa direction pour le signaler à l'Empereur avant de rétorquer au dragon qu'il craignait Tensai et à raison.
CENDRES
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Dynasties & Dystopies
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Thème musical de la Sénéchale
crédits : 286
Info personnage
Race: Humain x Ange
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Bon
Rang: B
Cette pensée résonna en son esprit, tambourinant contre les parois de son crâne sans qu’il ne sache pourquoi le dragon avait dit cela. Le Demi-Ange aux ailes sombres savait que, comme tout être vivant, une part d’ombre le rongeait perpétuellement, mais… de là à parler de Ténèbres. Que voulait dire la créature mythique et écailleuse ? Peut-être existerait-il une chose que le fils d’Aetheriel ignorait, peut-être était-elle capable de voir son avenir, de voir les horribles actes qu’il était susceptible de commettre à l’avenir. Ou, peut-être le dragon était-il capable de lire au-delà de l’esprit de Shawn… Dans son subconscient ? Dans son âme ? Dans son cœur ? Il était meurtri de l’intérieur, c’était une évidence. Toutes ces épreuves traversées ne laissant de place que pour des plaies qui jamais ne se refermeraient totalement, qui jamais ne cicatriseront. Ses erreurs, ses choix… Aimer une personne qui n’était pas sa femme, qui n’était pas la mère de ses enfants. Démontrer de valeurs chevaleresque alors qu’au fond, il n’y avait qu’une bête sans cœur, assoiffé de sang et de vengeance, vide de tout sentiment.
Au fond, il le savait, il n’y avait qu’une seule personne qui comptait réellement à ses yeux et, ce n’était pas lui-même.
Écoutant l’ordre du Dragon sans plus attendre, la prunelle d’azur de Shawn suivit le regard écarlate de la créature draconique, cherchant à comprendre ce que ce vénérable être attendait de lui. Il pivota, tournant le dos à l’être supérieur et, ce fut en cet instant précis que son visage balafré, marqué par les nombreux combats et par la guerre, se décomposa.
Un mirage… ou alors, une illusion ? Oui. Le Dragon semblait lui projeter une image bien précise, une épreuve que le Demi-Ange devait passer haut la main s’il voulait sortir d’ici sans la moindre blessure. Son unique œil disponible se porta d’abord sur la gauche, où il vit une scène qui hanta à plusieurs reprises ses rêves… l’enlèvement de Qwellaana, les plans de son père. Il ne comprit pas, sur le coup, ce qu’il se passa. Pourquoi lui faire revivre ce cauchemar ? Peut-être trouvait-il cela marrant de torturer les âmes des mortels ?
« Qwellaana… je… non… je dois la sauver. »
Mais, le Demi-Ange n’était pas au bout de ses surprises, puisqu’en balayant son regard sur la droite, il vit la même scène, sauf que… au lieu de voir sa Demi-Sœur se faire enlever par ces maudites créatures, il vit son fils : Kieran Fraldarius. Ce dernier était en larmes, appelant son père à l’aide, criant de toutes ses forces. Mais, ce dernier était malheureusement bien incapable de l’entendre en l’instant, tant cette créature se montrait cruelle avec lui.
« Kieran… non… pas toi… »
Ce qui le brisa le plus, c’était qu’il devait faire un choix, d’après la voix grave du dragon. Il devait choisir entre sauver sa sœur, celle pour qui il s’était battu il y a tant d’années, celle pour qui il était prêt à sacrifier tant et… son fils, sa progéniture, son sang, la chair de sa chair. Celui à qui il avait promis de tout faire pour revenir. Celui qui prendrait la relève si jamais le pire devait arriver dans ce temps.
Qui ?
Qui sauve.
Le choix était impossible à faire, pourtant, son cœur et sa raison penchèrent sur sa descendance.
Seulement, en se mettant en marche vers son fils, Shawn se stoppa net en voyant Aetheriel descendre du ciel. Il était là, celui qui lui avait, depuis toujours, causé du tort. C’était de sa faute, si sa mère avait perdu la vie. C’était de sa faute, s’il avait grandi sans parents. C’était de sa faute, s’il avait été enlevé à sa mère adoptive. C’était de sa faute, s’il avait perdu ses amis. C’était de sa faute, s’il avait perdu sa sœur. Et enfin, il avait, il y a quelques temps, attenté à la vie de l’un de ses enfants.
« Les morts doivent être vengés… »
Ces mots flottèrent au sein de cette pièce illusionnelle, tandis qu’il dévia sa trajectoire pour aller sur Aetheriel. Il n’avait pas la moindre intention de le laisser fuir. Les hurlements de Qwellaana… ceux de Kieran… ils disparurent aux moments où il vit Aetheriel. Ils laissèrent place à un bruit sourd, comme des acouphènes venant parasiter son ouïe. Il n’avait qu’une seule chose en tête : la vengeance. Son père, il était un monstre, il ne pouvait le laisser subsister dans ce monde. Il devait perdre la vie.
« C’est là le tribu à payer pour satisfaire les morts. »
La vengeance… elle était une obsession pour le Demi-Ange à la chevelure d’or. Il n’avait, en l’instant, que cela en tête. Elle prenait le dessus. Si bien qu’il fit apparaître sa lance en courant sur son adversaire. Ce dernier, à quelques pas de lui, brandit son épée mythique, faite de matériaux étranges et dans laquelle semblait s’écouler des flux magiques. L’une de ses ailes était dorée, tandis que l’autre était noire. Un mélange parfait entre Qwellaana et Shawn. Mais, son aile… que lui était-il arrivé ? Peu importe. Il devait mourir, ici et maintenant. Il devait payer pour le mal qu’il avait fait.
Le combat commença, les anges s’affrontèrent d’abord au sol, puis ils montèrent dans les cieux. Plus rien n’avait d’importance pour Shawn que de voir son père s’effondrer, tomber de son piédestal. Seulement, Aetheriel était beaucoup plus puissant que son fils et, ce dernier, à lui tout seul, ne pouvait rien faire. Il se fit lamentablement vaincre, chutant de plusieurs mètres, blessé. Il était moins fort, moins rapide, moins agile, moins résistant. Il n’était rien, face à la puissance de son paternel. Pour autant, même à terre, il n’abandonnait pas, il ne se laissa pas vaincre. Il se releva et, continua, encore et encore, jusqu’à ce que son père le mette à genoux de force.
« Faible… »
C’est là que cette voix démoniaque résonna dans l’esprit de Shawn. La même sensation que sur le Brumembrun l’envahit, comme s’il était de nouveau en train de toucher le fond. C’est là qu’il releva les yeux, acceptant d’affronter son destin, faisant face à Aetheriel… Non. Ce n’était pas lui qui était en face. Un être en armure les séparait. Un casque macabre recouvrait son visage. Qui était-il ? Ses prunelles écarlates… elles ressemblaient étrangement au second œil de Shawn.
« Lève-toi, Shawn. »
Il ne fit rien.
« Tu es pathétique. Tu es incapable de réussir la mission la plus évidente. »
Il rit.
« Sauver ta stupide sœur ? Sauver ton idiot de fils ? Non. Te venger ? Faire payer à Aetheriel pour les vies qu’il a ôtées sans le moindre regret ? C’était le bon choix. Seulement, tu es trop faible pour y parvenir. »
Là, il lui tendit la main, l’acier de son armure crissant, résonnant dans cette illusion semblant bien trop réelle.
« Vends ton âme au démon… il saura t’aider. »
Il n’avait pas le choix. Le Demi-Ange à la chevelure d’or plaça sa main sur la sienne et, se laissa envahir par les ténèbres. L’armure de l’homme qui était face à lui glissa sur son corps, comme s’il était en train de le posséder. Sa puissance… elle semblait décuplée. Shawn se releva, sa lance s’étant changée en Faux et, se prépara à affronter son père, à l’éliminer une bonne fois pour toutes. Mais, ce fut en cet instant que l’illusion s’estompa, qu’Aetheriel disparut.
Il se retrouva dans une nouvelle pièce, face à ceux ayant réussi l’épreuve. Son regard se porta sur ses amis, sur ses partenaires d’aventure, sur sa sœur, qu’il était heureux de revoir. Seulement, il y avait un problème. Non, il ne portait pas l’armure du Chevalier Macabre. Seulement, il avait perdu son bandeau, celui recouvrant sa prunelle maudite. Il ne dit pas un mot, il garda simplement son regard dans celui de sa sœur.
- Résumé et Pouvoirs:
- Résumé :
- Shawn ne fait aucun des choix donnés par le dragon.
- Il fonce sur son père.
- Il combat son père.
- Il perd contre son père.
- Il vend son âme au Chevalier Macabre.
- Il fort de l'illusion.
- Il se retrouve face à ceux présents, regarde Qwell, alors qu'il n'a plus son bandeau.
Pouvoirs :
Utilisation de pouvoir sur ce tour : Vol / Invocation d'objet / Super vitesse.
P1 : 4/infini
P2 : 0/10
P3 : 0/5
P4: aucun
Actions :
1) Soif de sang
2) Soif de vengeance
3) Vendre son âme
CENDRES
Le Chevalier Macabre parle en 990000
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