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    Citoyen du monde
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    Cendre
    Cendre
    Messages : 139
    crédits : 100

    Info personnage
    Race: Humaine et ???
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique Neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4431-cendre-enfant-de-brumerive#41931
  • Sam 16 Nov - 10:07
    Cendre
    Race : Humaine & ???
    Sexe : féminin
    Âge : 19 ans
    Métier : Gabier à bord du Cétus
    Taille & poids : 1m73, 48kgs
    Alignement : Chaotique Neutre
    Faction : Citoyen du Monde
    Rang : D
    Religion : La piraterie
    Avatar : OC

    Pouvoirs et objets


    Immunité: Lumière
    Faiblesse: Ombre

    Vocation: Assassin
    Total création : 7950 (reste 88)

    Super Vitesse : P4 (7500 crédits)
    Vue augmentée: P1 (150 crédits)
    Ombre: P1 (300 crédits)

    Possessions
    - Bric à brac de monte en l’air
    - Trousseau de crochetage (hameçon, double-croche, griffe, aiguille, cuillère, index…)
    - Un manteau de cuir usagé, trop grand pour elle mais avec d'innombrables poches visibles ou pas.
    - Epée courte et une dague
    - Des vêtements usagés
    - Une boîte à musique ancienne
    - Toujours de la nourriture dans les poches

    Description physique et mentale



    Si vous demandez à l’équipage à quoi ressemble Cendre, ils seront bien en mal de vous répondre. Elle a beau être à bord depuis trois ans déjà, il semblerait qu’elle ait un don inné pour être discrète malgré ses éclats de voix et la vie en communauté dans la batterie ou siégeait son hamac . Disons qu’elle sait se faire entendre et rester dissimulée au yeux de tous par bien des manières. Plutôt grande pour une humaine diront certains marins, fluette voire maigrichonne ajouterons d’autres. Mais pour le reste… Des longs cheveux sales mais qui doivent être blonds ou cendrés, dur de le dire, ils sont toujours emmêlés, en bataille ou sous un foulard bien serré pour éviter de la déranger. Son visage? Normal quoi, deux yeux, un nez, une bouche et même deux oreilles. Par contre, même pas une boucle d’oreille, de nez, un anneau, rien, la gamine a juré qu'on ne lui foutrait jamais rien dans le corps et ça fait toujours rire.

    Par contre tous seront d'accord pour dire qu’elle est toujours recouverte de poussière, de cendres, mais bizarrement elle pue pas tant que ça, un vrai mystère non? Dans tous les cas, elle a toujours les sourcils froncés, on dirait qu’elle fait la gueule en permanence, qu’elle rouspète, que ça ne va pas comme elle veut, une éternelle insatisfaite en somme. Et si autre point de détail, elle vous jette de ses regards noirs !!! Sauf qu’elle a les yeux aussi clairs que l’eau de roche, presque gris au final.

    Quant à sa psyché, c’est plutôt simple, elle a tout d’une adolescente qui refuse de grandir. Elle fait la gueule quand on lui demande de faire quelque chose, elle grommelle quand elle réalise les tâches qu’elle doit faire. Si elle pouvait dormir et manger tout au long de ses journées peut-être qu’on verrait un sourire ou ses dents? Mais pas de bol, elle n'est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche ou dans le derche comme elle aime à dire. Elle est grossière pour tout avouer, son langage n’est pas châtié et elle n’a pas la langue dans sa poche non plus. Elle est têtue, menteuse, tricheuse, elle a de bien nombreux défauts en somme mais elle est aussi loyale envers son Capitaine, et ça vous pourrez pas le lui enlever. Elle est rancunière aussi et n’aime pas perdre. On aurait dû passer aux qualités je sais mais c’est dur d’en trouver. On lui accordera d’être débrouillarde pour le coup peut-être qu’un jour elle grandira et aura du plomb dans la tête, peut-être.

    Histoire brumerivienne



    Me voilà assise sur un rocher en bord de plage, près du ponton sud. La nuit est belle, elle est claire, il fait doux et chaud même en cette saison. Une bouteille de rhum en main, mon acolyte du moment tend la sienne pour en boire.

    - Hey c’est la mienne dis donc, j’l’ai gagnée toute seule.
    - Tu l’as volée
    - C’pareil, c’est mon butin.
    - Bon bah j’me casse alors.
    - Sérieux? Tu restes que pour ma bouteille toi?
    - Vu que t'es encore moins ouverte qu’la moule sur le rocher j’vois pas bien pourquoi je resterai oui.
    - Fais chier connard.
    - Moi aussi j’t’aime bien Cendre.

    Il tend de nouveau la main et je lui tends la bouteille non sans avoir bu une belle et bonne rasade au préalable. J’aime sentir l’alcool descendre dans mon gosier, ça réchauffe toujours. J’m’allonge sur le dos dans le sable et mon regard se perd dans le ciel étoilé de Brumerive, ma maison.

    Silencieuse je me retrouve plongée dans mes pensées, elles m’emportent loin en arrière, enfin loin tout est relatif je ne suis pas bien vieille mais quand même, parfois j’ai l’impression d’avoir eu plusieurs vies.

    *************************
    Rien de bien extraordinaire en fin de compte, une vie de merde comme on en compte trop dans le coin. Des parents bons à rien ou à pas grand chose. Elle, Melie, c’était une catin, enfin jusqu’à ce qu’elle tombe malade, elle m'a donné mon nom mais personne ne le connait à part moi . Elle avait choppé une maladie de merde bien contagieuse et que personne ne voulait la soigner, elle pouvait pas payer. Bref on l’oubliera, je l’oublierai aussi un jour prochain. Elle n'était pas méchante, juste pas présente. Et lui? Barney, son maquereau, son dealer aussi, son profiteur, il la culbutait parce qu’elle savait gémir comme personne il disait, elle faisait croire à tous ses clients qu’ils étaient les meilleurs amants du monde. C’était ça ma soi-disant famille. Tout le monde savait que j’étais pas sa fille à lui forcément, je lui ressemblais pas du tout, c’était un homme courtaud et obèse, un gars libidineux et puant mais il possédait le bordel de la “La raie si dive”. Le nom n’était pas de lui, il ne savait même pas ce que ça voulait dire mais pour le coup c’était lui qui m’avait… élevé? Non, il me cognait pour que je lui obéisse au doigt et à l'œil comme un bon toutou mais ça m’avait rendu revêche au contraire. Il avait fait de ma jeunesse un jeu de cache cache dans lequel je perdais trop souvent et la punition c’était de voir ma peau devenir bleue sous ses coups répétés, souvent mes lèvres éclataient, ma paupière doublait, pas belle à voir, d’ailleurs j’ai toujours refusé de me regarder dans un miroir ou une vitre.

    Je n’étais nourrie que si je rapportais de l’argent mais quand on a six ans, que voulez-vous qu’on fasse? Je me souviens que déjà à l’époque y avait pas trop d’empathie pour les plus faibles à Brumerive. Unis contre le reste du monde et surtout la République mais pour le reste c’était du chacun pour soi.

    Les années passaient et j’apprenais à éviter les coups, à me soustraire à tout ça et cela l’agaçait au gros con qui prenait bien cinquante kilos à chaque année qui passait. Il peinait à bouger et je disais que ça venait de lui alors il a trouvé une solution, quand je répondais trop, que je me foutais de sa gueule, c’était un de ces hommes qui me cognait. Et ma putain de mère qui rigolait, perdue dans les délires de l’alcool ou de la drogue.

    *************************
    Bientôt douze ans et les prémices de … Enfin je voyais que le regard de ce vieux porc changeait, il me lorgnait et j’avais envie de vomir chaque fois que je sentais ses yeux qui glissaient sur moi. Je l’avais entendu aussi parler avec de Brulian, un armateur à la noix de Courage qui faisait affaire ici et qui était dans l’esclavage sexuel. Lui aussi il me reluquait et je n’aimais pas ça. Mais j’étais pas stupide et je savais qu’une vierge ça se payait cher ici, surtout qu’il avait la certitude que j’étais intacte, personne oserait toucher à sa “fille”. Je me suis demandée à cette époque si j’allais pas me faire sauter volontairement dans un coin pour pas être ennuyée. Mais j’étais lâche et j’avais pris l’habitude de me cacher de tout et de tous ou presque.

    Un statu quo qui a duré une année. J’avais treize ans après tout et je venais de devenir une femme alors j’allais sauter le pas car les propositions pour mon dépucelage je les entendais, ces pourceaux ne se cachaient même pas et les faisaient quand je passais près d’eux. Je travaillais comme femme de ménage, ou serveuse, enfin, je faisais tout et n’importe quoi dans la taverne de la “Chienne Hurlante”.

    Et je suis allée trouver celui que je considérais comme un grand frère, il était plutôt gentil avec moi, il était né sur le rafiot de ses parents mais il n'était pas trop comme moi, comme nous. Son paternel était Reikois et il avait une cuillère dans le cul, enfin non dans la bouche à la naissance ou un balai… Je sais pas trop comment on dit mais en somme, Hiraeth, il avait tout d’un petit prince, pas méchant, sympa même. Il me regardait comme… un petit frère, avec du recul je le comprends bien. Après j’étais grande pour mes treize printemps, je faisais déjà ma taille d’adulte et pis j’étais enflée comme un galipe, plate comme une limande, un bon pote bien plus jeune en somme. Pour lui j’étais une fille de pêcheur, une fille simple qui bossait à la taverne pour avoir quelques pièces et on passait du temps ensemble quand il était à Brumerive.

    Un soir qu’il était à la taverne, à boire avec ses amis je suis allée le trouver et je lui ai demandé de venir m’aider, que j’avais un problème à résoudre. Le bon bougre a laissé ses amis le temps de venir me secourir. J’l’ai entrainé dehors, sur la plage, au calme. Il semblait inquiet, j’étais bizarre et pas joueuse comme à mon habitude. Alors je lui ai demandé un truc du genre “on le fait?” Il m’a regardé sans comprendre et avant qu’il ait eu le temps de réaliser du haut de ses vingt ans, j’étais nue devant lui, oui je suis très rapide quand je veux.

    Il a décuvé d’un coup, juré! Il m’a regardé des pieds à la tête avec des yeux de merlans frits et il a explosé de rire. Oui ça fait mal à l’amour propre j’vous le dis! Il s’est baissé et a ramassé ma chemise pour la remettre sur mes épaules.

    - Arrête tes bêtises, tu mérites mieux que ça, t’es trop jeune aussi.
    - J’préfère que ce soit toi plutôt qu’un des porcs de Barney.

    Hiraeth semblait surpris, il était sincère je pense. Il a réfléchi et a fini par dire parce qu’il ne savait pas qui était Barney ni ce que je racontais mais il voyait que cela n’allait pas.

    - Ecoute , je repars dans deux jours, tu viendras avec nous et tu seras tranquille. Rejoins-nous à l’aube et tu auras une vie nouvelle sur le navire de mes parents.

    Je lui en ai juste voulu d’avoir ri, de s’être moqué de moi. Je l’aimais bien, c’était comme mon grand frère mais j’étais vexée comme un pou et j’ai répondu un ..

    - Va te faire foutre, pas b’soin de ta pitié. J’avais juste besoin de ta queue de mâle mais tu le comprends pas alors oublie moi, j’me démerderai seule.
    - Mais arrêt…

    Il s’est stoppé en cours de route, j’avais disparu et mes habits avec, en un clignement de cils. Je n’ai jamais su qu’il m’avait cherché en vain cette nuit-là.

    *************************
    Je suis rentrée dans le bordel, en colère après moi, j’avais enfilé mes fringues à l’arrache et je suis tombée sur Barney et Phil. Je suis passée entre les deux, sans même dire bonjour pour tenter de gagner ma piaule et c’est là que Phil m’a chopé par le col et m’a surprise. Avant que je réalise que ma tête rejoignait le mur et s’y cognait dans un bruit sinistre. J’ai cru que ma tête avait éclaté, presque. Mais la douleur m’a sciée et j’ai perdu connaissance direct.

    Quand j’ai rouvert les yeux j’avais les mains liées dans le dos et les yeux bandés mais je pouvais sentir des effluves nauséabondes, ça puait le porc. J’entendais des respirations haletantes mais allez savoir pourquoi j’ai pas bougé, instinct de survie probablement. J’ai continué de faire la morte. Une grosse paluche s’est posée sur moi et j’ai réalisé que je n’avais plus ma chemise, je sentais la peau rugueuse et calleuse qui venait de s’emparer de mon sein. Bon il n’avait pas grand chose à saisir mais j’ai eu envie de hurler mais j’ai fermé ma gueule pour une fois. Et ça ne lui a pas plu. Il a commencé à grommeler que sauter un corps mort c’était pas son truc alors il a enlevé mon bandeau et m’a secoué pour que je me réveille. J’ai rouvert les yeux et posé mon regard empli de haine sur cet homme… Ce salaud de Brulian.

    - Enfin réveillée? J’ai cru faire ça tout seul sans spectatrice
    - Va crever
    - Allons allons reste polie, ces mots dans la bouche d’une fille sont d’une infinie laideur

    Je crois que je lui ai craché à la gueule dans la foulée. La suite je m’en souviens pas super bien, tout s’est passé très vite, trop vite pour moi et surtout pour lui. Comme si le temps autour de moi venait de stopper sa course, je me suis tortillée sous son corps flasque et j’ai réussi à reculer, l’effet de la vitesse je l’ai compris plus tard. Il n’avait pas eu le temps de réagir que je n’étais plus à sa portée. J’ai vu ses armes sur une chaise avec ses affaires et je me suis jetée dessus, mes mains agiles brisèrent les cordes sur la lame affûtée de son coutelas. Je me suis saisi de l’arme et j’ai fondu sur lui, je n’étais qu’habitée par ma haine.

    Il avait tourné la tête et me regardait, ahuri, perdu. J’ai fondu sur lui, sur son vier fièrement dressé, prêt à m’empaler pour s’emparer de ma précieuse virginité. D’un coup sec j’ai coupé son membre turgescent et je l’ai jeté d’un geste rageur dans l’âtre qui crépitait doucement. Une odeur de chair brûlée a de suite empli l’atmosphère et la pièce. Non satisfaite, voyant le sang s’écouler de la plaie je me suis saisie des bourses bien inutiles pour lui maintenant et je les ai découpées aussi. Il hurla de douleur à ce moment, ses yeux se révulsèrent et il tomba en arrière, à moitié écroulé sur le lit et le sol, un pantin presque désarticulé. Ses poches vidées de leur substance en main je les ai fourrées dans sa bouche ouverte pour le faire taire. Son regard emplie d’une terreur sans nom me fit frissonner, c’était de ma faute…

    Je me suis reculée, interdite alors que la porte s’ouvrait, fracassée presque contre le mur. Phil débarquait et son regard sur ce spectacle fut analytique. Efficace, habitué des bagarres et autres affaires sordides, il fondit sur moi mais… un seul coup, un coup sec, bref et sa carotide était tranchée. Ses mains s’agrippèrent à sa gorge et il émit des gargouillis horribles, sa vie s’écoulait par sa gorge et il s’effondra comme une chiffe molle au sol, lourdement vu son poids mais sans retenue, sans dignité.

    L'adrénaline, me faisait me sentir forte, puissante en cet instant, le monde m’appartenait. Et dans mon esprit un visage me hantait, c' était la cause de mes maux après tout… Barney. Je suis descendue, à moitié nue, couverte de sang, des filles me virent et hurlèrent, se cachèrent dans leur chambre. Personne ne s’interposa et j’arrivais dans le bureau de Barney, ma mère y gisait sur une sofa, perdue dans un songe narcotique. J’avançais sans rien dire vers lui, juge implacable. Il hurla pour que son fidèle chien de garde le rejoigne sans succès, je me suis avancée vers lui, dague en main, il allait mourir et je voulais voir sa peur le rendre faible.

    J’ai levé mon arme et j’ai fondu sur lui. Un coup de couteau dans le ventre, ses entrailles se répandraient à l’extérieur de son ventre, il tenterait en vain de les retenir et moi je pourrai enfin souffler. Sauf que mon coup de couteau ne l'atteint pas, il se planta dans le ventre de ma mère, de Mélie. Pourquoi, comment? Je… Je ne voulais pas…

    Elle s’écroula, interdite, je regardais mon œuvre, mes yeux s’emplirent de larmes sans que je ne pus les retenir, je ne voulais pas ça… J’ai senti à cet instant la morsure froide de l’acier, j’ai compris… Par chance, il était à moitié saoul et mauvais bretteur… Il m’avait entaillé le bras et le torse mais pas trop profondément. J’ai plongé sur lui pour enfoncer la lame dans sa gorge. Vive, rapide, il ne put réagir et s’écroula à son tour.

    Je lachais la lame et me jetais sur le corps de ma mère. Cette catin que je disais détester, je l’aimais, elle était MA famille. Et je l’avais tuée. Affalée sur son corps, je pleurais. J’ai senti des mains m’attraper les bras et j’ai failli réagir violemment mais j’ai compris que c’étaient les “filles”. Elles m’ont relevé et Suzie m’a prise dans ses bras en me disant doucement “ta mère a mal réagi quand il t’a vendu, elle a tué le client et phil et dans sa folie elle a tué barney aussi, tu as tenté de l’arrêter… sans succès”.

    Mon esprit comprenait ce qu’elle disait mais à moitié. Elles m’ont soigné je crois que c’était l’une d’entre elles, je ne sais pas. Je me souviens aussi avoir vomi tripes et boyaux ensuite, et pleuré aussi. Ma mère a été enterrée et les autres jetés aux poissons. Les filles cependant m’ont fait comprendre que je ne pouvais pas rester, je leur faisais peur. Elles m’ont aidé à faire mes affaires, m’ont donné un peu d’argent et m’ont mise dehors. La seule chose de ma mère que j’ai récupéré c’était une boîte à musique ancienne, en bois ouvragé, elle y tenait pour je ne savais quelle raison.

    Ma vie avait basculé, je n'avais nul remords d'avoir tué ces hommes par contre ma mère c'était plus dur mais ça passerait vite.

    *************************
    Je n’avais pas eu conscience du temps écoulé car une fois virée, avec mes affaires je voyais une vie nouvelle se profiler, j’allais suivre Hiraeth, partir sur le navire de ses parents, devenir marin. J’ai rejoint le port de Brumerive mais ils n’étaient plus là… Trois jours s’étaient écoulés…

    Alors je me suis cachée. J’ai trouvé un taudis aux abords de Brumerive, un lieu puant dont personne ne voulait et je m’y suis installée, j’avais treize ans et la nuit je faisais des cauchemars, j’étais un monstre et je devais m’éloigner des gens. Et quand je sortais, je m’arrangeais toujours pour me dissimuler, cendres sur la figure, terre séchée… un tas de crottin indésirable !

    *************************
    Le temps ensuite s’est écoulé sans que je ne fasse parler de moi. Je passais la majeure partie de mon temps cachée dans les ombres, discrète, invisible même, et je subsistais en volant ma pitance.

    Je n’étais plus que l’ombre de moi-même, j’avais peur de mes propres réactions et je ne pouvais aller de l’avant, je végétais totalement. Bien entendu je me suis améliorée dans mes techniques de chapardage, ma vitesse ne faisait pas tout, il me fallait me montrer intelligente et rusée pour réussir à obtenir une meilleure situation. Mais Brumerive n’était pas le meilleur des endroits pour exceller.

    J’allais souvent à la taverne, l’argent que je chapardais me servait à boire. J’avais la peau sur les os et une haine de mon prochain sans pareille, parfois j’avais envie d’aller provoquer un de ses pirates, de ses marins qui venaient ici dépenser le fruit de leur rapine. Et quand certains équipages venaient à terre je les observais. Discrètement, sans bruit, sans mouvement. Je me croyais vraiment douée et je pensais qu’on ne pouvait pas me prendre sur le fait. La Renégate venait d’accoster, les marins ivres pour la plupart étaient en train de cuver dans la taverne et j’ai eu l’idée géniale d’aller sur le navire.

    Ce fut d’une facilité déconcertante en réalité d’aller là dedans et de me glisser sans éveiller les soupçons des rares présents. Mon objectif? La cabine du capitaine, le meilleur butin devait s’y trouver! Vive comme l’éclair, comme à mon habitude, dans un voile tissé d’ombre je me faufile et après quelques essais la serrure cède et me voila dans la cabine.

    Pour le coup je suis surprise par ce que je vois, je m’attendais à bien des choses mais trouver une sorte de quoi? Ah oui une bibliothèque bien remplie? C’est bien ma déveine. Alors voilà que je commence à chercher, fouiller, agacée de ne pas trouver de l’or, des bijoux, ce genre de choses importantes. Et je commets une erreur, je suis inattentive.

    Alors que je repose un nouveau livre dépité, je me sens soulevée par une force invisible. Une lame d’air me soulève et m’envoie voler de l’autre côté de la cabine contre la lourde table de chêne qui trône dans la pièce. Endolorie, sonnée, je tente de me relever mais une poigne de fer le fit pour moi, me soulevant de terre et je me retrouvaisvà hauteur d’un regard meurtrier et surtout d’un sourire carnassier.

    - Tu fais quoi gamine? Tu pensais vraiment me voler?

    Je crois que je n'avais pas bien conscience de qui me faisait face, têtue, revêche et pas consciente que j’étais mortelle je répondis.

    - T’enfonces des portes ouvertes toi.

    La poigne se resserra sur ma gorge, je peinais à respirer. Je sentais que je risquais de vite manquer d’air.

    - Tu fais quoi gamine?

    Dans son regard, je voyais ma mort prématurée, celle qui allait venir si je répondais mal. Alors excès de connerie d’une gamine de 16 printemps, j’ai levé mon bras pour montrer une dague, celle que je venais de prendre sous son manteau sans qu’il s’en rende compte.

    - J’vous rends votre dague?

    Audacieux voire stupide surtout cela a eu le mérite de le surprendre et sur son visage carnassier un sourire à faire trembler les morts est apparu. C’était malsain quand il souriait lui, j’ai cru que j’allais finir en déjeuner sur le coup. Il a pris sa dague et m’a lâchée, enfin jetée au sol. Pas de rattrapage digne de ce nom, je me suis retrouvée à moitié sur le dos, les quatre fers en l’air mais je me suis relevée aussi vive que l’éclair, et mon regard se porta vers la porte qui claqua et se referma… Maudite magie d’air !

    - Tu bouges pas d’un pouce ou la mort sera la seule délivrance que tu souhaites crois moi.

    Pour le coup il m’avait cloué le bec, muette comme une tombe, j’attendais. Il jouait avec sa propre dague et réfléchissait trop vite pour moi.

    - Tu vas aller récupérer un objet pour moi, ça sera le paiement contre ta vie pour avoir tenté de me voler.

    Excès d’intelligence, j’ai compris que négocier ne servirait à rien, alors j’ai hoché la tête pour dire oui. J’vous passe les détails, je vous raconterai cette histoire plus tard car elle est longue et pleine de rebondissements. Mais j’ai quitté Brumerive pour la première fois grâce à cette histoire, j’ai mis les pieds à Liberty. Autant dire qu’il a fallu se montrer discrète mais c’est mon truc. Je suis entrée dans la demeure d’un noble, ça puait le fric, une horreur, une hallucination cette bicoque de dingue mais j’avais interdiction de voler quoi que ce soit d’autre que ce pourquoi j’y étais, Saumâtre testait ma fiabilité sûrement. J’ai trouvé la chambre forte, je l’ai forcée, y a eu des embrouilles mais je suis sortie avec ce que voulait le Capitaine. Sérieusement, j’avais failli y passer pour un putain de bouquin ! Je l’ai pas ouvert, il ne m'inspirait pas, le livre sentait le mal, l’avoir sur moi me mettait mal à l’aise.

    Le cap’tain était content de moi et depuis cette époque parfois il fait appel à mes services mais même si je voulais devenir marin déjà à cette époque, jamais j’aurais osé foutre les pieds sur la Renégate, ils sont trop effrayants même pour moi, il s’est entouré de gens aussi flippants que lui.

    *************************
    Le temps a continué à filer, des rencontres, bonnes ou mauvaises j’en ai fait. Je crois que j’attirais les emmerdes aussi, ou que je plongeais dedans, dur de savoir. Bref j’avais 17ans, soir de beuverie à la taverne, soir idéal pour renflouer mes finances inexistantes. Pourquoi je restais là dans ce bouge alors que j’aurais pu dépouiller les riches de Liberty? Parce que c’était chez moi Brumerive et que j’étais en admiration totale devant la flotte Sans Nom. Chaque équipage avait un truc en plus, un truc à lui.

    J’étais donc affairée à faire le tour des tables pour me remplir les poches. Je prenais jamais tout, c’était stupide et cela m’aurait direct grillée. Non je prenais quelques pièces, un bijou, une dague, de toutes façons ici tout se revendait, même sa mère mais j’en avais plus à refourguer.

    Y avait un gars, l’Bigarré qu’était là, un mec qui aimait à trainer ses guêtres au bordel, et qui faisait dans l’esclavage, un de ceux que j’aimais pas du coup. Ce con, un peu énivré avait décidé d’emmerder la jeune Cléa, ok elle devait avoir mon âge ou plus, j’en savais foutre rien dans le fond mais bref elle bossait là depuis peu et elle était timide la pauvrette. La voila qui se retrouvait coincée sur les genoux du gros con, à chercher du regard de l’aide autour qui ne viendrait pas, elle était une marchandise, mais ça elle l’avait pas encore compris.

    La veuve et l’orphelin en général je m’en foutais, ma religion c’était mon nombril, pour survivre ici, pas d’autre choix mais … par moment j’avais des réactions épidermiques, incontrôlées et je pouvais sentir sur mon propre corps les mains rugueuses du Bigarré… Et je ne supportais pas ça. Alors j’ai pris une chaise et je me suis assise en face de lui.

    - Jalouse la suie?
    - Cendre…
    - Pareil t’es crade
    - Toi tu pues le bouc
    - Et j’ai sa grosse queue aussi
    - Paroles ça
    - Tu veux goûter?
    - J’ai peur de perdre l’odorat si j’m’en approche
    - Y a toujours des solutions.

    Cet échange semblait l’enhardir, sa main s’était glissée sous la chemise de Cléa et maltraitait son sein, la pauvre pleurnichait et ça me saoulait. J’ai posé mon bras sur la table.

    - Bras de fer, si je gagne tu lui fous la paix, si je perds…
    - J’vous baise toutes les deux!
    - Allez…

    Sûr de lui, il a posé son bras. J’ai saisi sa main, il fanfaronnait, sur de sa force et il avait raison, il était fort, moi pas. Sauf que… Quand son compagnon a dit partez… Il n’avait même pas pu raffermir sa prise sur ma main que je pliais son bras… rapidité… Le bruit sourd de son poing sur la table l’a fait ouvrir grand ses yeux.

    - Hey putain…
    - T’as perdu!
    - T’as triché salope!
    - Non t’es lent c’tout.
    - T’as triché pétasse !
    - C’est bon on a compris!

    Je me suis relevée et j’ai pris la main de Cléa qui se cacha derrière moi pour ensuite fuir, rapide pour le coup.

    - T’as triché.
    - Non j’ai attendu que ton pote donne le départ.
    - J’aime pas la triche.

    Il était en colère et avait sorti son arme, un cimeterre. Il me saoulait alors j’ai fondu sur lui sans préavis et avant qu’il ne puisse en placer une, ma propre lame était glissée contre son entrejambe, métal froid et rouillé, ça serait pas bon. Il était plus grand, plus massif mais j’en avais rien à cirer.

    - Bouge d’un centimètre et je fais de toi une castra.
    - T'oserais pas pétasse, t’as pas les couilles de le faire.
    - Toi non plus…

    J’ai pas haute estime de moi même mais j’aime pas trop qu’on m’insulte à répétition alors je l’ai coupée et il a hurlé, comme si je l’avais égorgé, j’aurais dû dans le fond ça aurait évité ces cris de porcelet. Ses hommes se sont levés d’un coup, effet de masse, tout ça, j’étais mal barrée mais une voix a retentit.

    - Il suffit. Il a joué, il a perdu.

    Assis plus loin avec des hommes de son propre équipage, le Capitaine Aeron venait de se lever. Son port presque altier m’impressionnait, pirate mais avec un je ne sais quoi qui ne collait pas avec Brumerive, il paraissait trop bien pour nous, pour moi en tout cas.

    Le Bigarré se tenait l’entrejambe et gémissait alors que son medic l’avait rejoint, il était mage guérisseur mais pas doué disait-on et je doutais qu’il puisse recoudre ce qu’il venait de perdre. Néanmoins j’étais sur mes gardes, lame en main, prête à bondir sur ceux qui voudraient m’en coller une. Mais la présence du Capitaine, son calme apparent et la menace sous jacente à son regard froid dissuada les hommes d’attaquer.

    - Bah alors les filles on a peur?
    - Tu te tais, tu en as assez fait.

    Pour le coup je me suis raidie, cette fois c’était pour moi la remontrance. J’ai tourné mon regard vers le Capitaine.

    - Euh… oui pardon Capitaine.
    - Je pense que tu vas quitter le port quelques temps.
    - Mais je b…
    - C’est un fait jeune fille.
    - Ah?
    - On a besoin d’un mousse, et tu es vive, tu nettoieras vite le pont j’en suis certain.

    Pour le coup ses hommes se sont mis à rire, entrevoyant déjà la scène. J’avais pas envie de partir comme ça, j’avais l’impression de perdre dans cette histoire, j’avais rien fait de mal moi, j’avais sauvé Cléa des mains de ce porc. Mais j’arrivais pas à contredire le Capitaine, pourquoi ils étaient presque tous impressionnants? J’ai baissé la tête, essuyé ma lame sur mon pantalon sale et répondu.

    - Oui Capitaine Aeron.
    - Bien… Ton nom déjà?

    J’ai pas pu répondre que fusaient dans la salle mille sobriquets peu reluisants concernant ma crasse et autre mais bon après tout… Façon personne ne connaissait le nom que ma mère m’avait donné, elle était la seule à l’utiliser de tout temps.

    - Cendre.
    - Alors Cendre va chercher tes affaires et tu rejoins le Cétus, quand nous partirons demain à l’aube, les cuisines seront propres !

    Et le lendemain j’étais sur le Cétus. Et j’en suis plus descendue, ça fait presque trois ans que je suis avec l’équipage du Capitaine Aeron. On revient régulièrement à Brumerive, chez moi et rien n’y change c’est bien ça.

    Par contre je ne suis plus mousse, je ne lui pas restée longtemps, j’ai trop râlé je pense pour leurs oreilles. Je les avais eu à l’usure en fait, j’étais un diamant brut voyez vous, mes talents étaient inexploités dans ces tâches basiques. Non, moi maintenant je suis devenue gabière, je passe le plus clair de mon temps en haut des gréements, dans les voiles, et j’excelle à ces tâches, enfin, grâce au Capitaine je me sens libre et c’est grâce à lui. Il m’a sorti de mon trou, de ma cahute pourrie pour m’offrir une chance et il est la seule personne pour qui je donnerai ma vie sans hésiter, il est de ceux qu’on suit aveuglément, un grand homme.

    *************************
    Un coup de coude dans mes côtés me fait rouvrir les yeux.

    - Tu dors?
    - Plus maintenant pfff
    - C’était pour être sûr.
    - T’es trop con.
    - Te couche pas trop tard, le Capitaine t'as interdit d'être en retard demain matin, t'as raté ton tour de vigie deux fois cette semaine.
    - Pas ma faute je dormais.
    - T'es un loir
    - Les belles dames ont besoin de sommeil pour avoir une belle peau.
    - T'es pas une dame.
    - J'sais mais t'as qu'à cassé mon rêve là.
    - Les pieds en mer c'est plus sûr Cendre.
    - J'sais bien

    Il le savait et m’a tendu la bouteille de rhum. Je me suis relevée et j’en ai bu une bonne rasade. Ma vie était devant moi, le passé c’est juste une suite d’événements qui nous poussent dans une direction. Soit on lutte pour aller contre ça, soit on se laisse porter et moi, je suis le vent du haut des mâts.


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    qui suis-je ?:
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  • Sam 16 Nov - 10:12
    Petit double post pour dire que ma fiche est terminée.
    Bonne lecture <3
    Divinité primordiale
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    L'Âme des Cendres
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  • Aujourd'hui à 4:13
    Rebienvenue sur Cendres... Cendre ! Razz

    Voici le digne successeur de ce défunt Leif !

    La Flotte sans nom accueille désormais une nouvelle membre. Finalement ça l'a été payant pour eux de tuer ta précédente incarnation, nyahaha !

    Tout est en ordre dans cette fiche, je te valide donc sans plus tarder. Bon jeu avec ce nouveau personnage !


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