Citoyen du Reike
Herendil
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crédits : 124
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Info personnage
Race: Hybride
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Ô Déesse de la Lune... Etait-ce vous ?
La journée était belle et ensoleillé d'un soleil qui commençait à se coucher. Une petite brise balayait le palais d'Ikusa. Au sein de l'un des immenses jardins fleuri, et riches avançait avec une certaine langueur le palanquin luxueux de l'Impératrice.
Le palanquin était une œuvre d'art. La base est de marbre noir, poli à la perfection, reflet d'un ciel nocturnes, les contours, délicatement sculptés se parent de motifs floraux en relief. Les colonnes qui soutiennent le dais sont en obsidienne, d'une étonnante profondeur. Elles s'érigent avec grâce, leurs surfaces lisses brillent tendis que des entrelacs de filigrane argenté soulignent chaque courbe. En haut de ces colonnes, des embellissements en forme de dragon et de lune scintillent comme des bijoux accrochés à une parure.
Le dais lui-même est drapé de tissus luxuriants. Un velours d'un bleu profond tombe en cascade orné de dentelles délicates. De fines broderies représentent des dragons, serpentant le long des tissus.
De fines chaînes d'argent scintillantes descendent le long des côtés, se balançant doucement à chaque mouvement, offrant une délicate touche de musicalité.
L'intérieur est un sanctuaire de beauté et de raffinement, où chaque détail a été pensé pour envelopper l'incarnation de l'astre lunaire dans un cocon de luxe !
Ainsi, enveloppée, l’Impératrice Ayshara, incarnation lumineuse de la lune, se reposait prenant soin d'une grossesse qui arrivait bientôt à son terme. Les chaînes d’argent scintillantes, légères, apportaient une mélodie douce à chaque mouvement, alors que moi, simple serviteur, l'accompagnais de ma dévotion.
Moi, jeune renard à la fourrure rousse, je me trouvais là, en proie à une tempête intérieure. La mort de Webbex, ce demi-nain aux convictions extrêmes, pesait lourdement sur mon âme.
Avais-je bien agi ? La voix, douce et envoûtante de ma Déesse, avait résonné au plus profond de moi, m’ordonnant d’agir. Mon acte de protection était empreint de violence, et je connaissais la répulsion qu’éprouvait ma Maîtresse pour de telles actions.
Je me sentais perdu dans l’immensité du jardin. L’Impératrice s'enveloppait d’un éclat céleste, une lumière qui était rassurante. Je désirais sa paix, mais je craignais de troubler son cœur par mon aveu.
Je me plaçai à l’ombre du palanquin, agenouillé dans une position qui pour moi, un renard était simple, humble devant sa grandeur. Dans ma patte, reposait la lyre, ce don mélodieux de ma Maîtresse, que j’avais souvent pris pour apaiser son âme ou celle de son fils. En sa présence, je savais que chaque note jouée était une prière, un hommage sincère à la beauté irréelle de celle qui régissait mon existence.
Le doux son de l'instrument s’élevait, des vagues mélodiques qui caressaient l’air. Mes pattes touchaient les cordes avec la légèreté d’un papillon, et le temps semblait se figer alors que mes yeux se perdaient dans le clair-obscur des tissus du palanquin. Les notes dansaient autour de moi, créant une atmosphère suspendue, un moment de pure magie.
Tout en jouant, le cœur en émoi, mille questions se bousculaient en moi. Qu’en serait-il de moi, de ma foi, de ce lien sacré qui nous unissait suite à ma confession ? Elle, l’éclat de la lune, serait-elle en colère contre moi ? Je plongeai dans cette mélodie simple, encore et encore, espérant qu’elle apaiserait ma tourmente intérieure. Ma foi était incassable...
Alors que la dernière note se perdait dans l’air léger, je pris mon courage à deux pattes, conscient que l’heure de me confesser était arrivée.
- Maîtresse Ayshara… dis-je avec une voix humble, laissant le silence s'étendre. Je n’avais pas besoin d'autre son que celui du vent agitant le voile de son dais. Elle était là, parée d’un parfum enivrant, attendant de m’écouter.
- J’ai besoin de me confesser… d'obtenir votre pardon.murmurai-je, m'asseyant sur le sol frais, à proximité du palanquin, le cœur battant la chamade. Ses yeux, bienveillants, m’encourageaient à continuer.
Une pause s’installa, le vent caressant ma fourrure avec tendresse. Il y avait quelque chose de sacré dans ce moment, une intimité partagée, un passage vers quelque chose de plus grand que moi. Je savais qu’elle était patiente et prête à accueillir mes mots, même les plus lourds.
- Lors de notre dernière mission avec Noctalys, j’ai tué… J’ai fait couler le sang en votre nom… Moi, dont la foi envers vous est telle que je sais que vous avez en horreur la violence… Cette phrase pendait dans l’air, lourd d’accusation et de regret. Mon esprit accrochait les souvenirs, se souvint de ma pression sur la gorge de Webbex, cet instant fugace où s’était mêlé instinct et mission. Je l'avais entendu alors que mes yeux implorait son aide, l'aide de la Lune.
- Je vous ai entendu… J’avais peur, j’ai prié en levant les yeux vers le ciel… Et dans cette prière, une voix m’a chuchoté de le faire. La voix de ma Déesse, votre voix Maîtresse ! Je l’ai écoutée, persuadé qu’elle me montrait le chemin, je l'ai fait pour nous protéger, pour venger votre honneur du blasphème qu'ils ont commis en doutant de votre sainte écriture et de votre sceau. Mais… Et là je m’arrêtai, une boule se formant dans ma gorge, la honte s’installant.
- Je suis désolé… le mot m'était venu avec difficulté. Est-ce que c’était vous, cette voix… dans ma tête, alors que je cherchais la bonne décision ? Etait-ce votre divine volonté ?
La lyre, en silence, semblait encore vibrer des accords de ma confession. Je scrutais le voile, espérant capturer un indice sur sa réaction, découvrir si ma foi avait été vraiment justifiée, si mes actes avaient eu raison. J'attendais sa sentence. La sentence sacrée.
En elle, j'espérais trouver une réponse, un apaisement. Le vent continuait de souffler.
Maîtresse Ayshara, représentante de l’astre lunaire, pouvait-elle comprendre la complexité de mon cœur, l’écrasante pression d’un choix qu’il semblait inéluctable ? La question ne méritait pas d'être posée, bien évidemment qu'elle le pouvait.
Tandis que je restais là, dans l'attente d’une réponse, mes pattes tremblaient, à la fois de frayeur et de désir ardent d’être pardonné. Oui c'était elle, c'était sa volonté qui m'avait frappé ce jour là. Qu'elle me pardonne. Qu'elle approuve. Je respecterai ses mots.
Le calme envahissait l’espace. Je fermai les yeux, essayant de ressentir la sagesse de la lune, lorsque soudain, un bruit de quelque chose qui se déplace au sein du palanquin attira mon attention. Je la devinais piocher un fruit.
Et dans ce silence, où mon cœur battait à tout rompre, je savais que cette confession, si lourde, pourrait bien être le début d’une libération. Le temps, dans ce jardin, semblait suspendu ; il ne restait plus qu’à laisser la voix de ma Maîtresse s’élever, à l’unisson des battements de mon cœur, prêt à écouter chacun de ses mots religieusement… Que sa volonté soit faite !
Ainsi, au cœur de ce jardin enchanteur, enveloppé par la magie de ce moment, je comprenais que chaque souffrance, chaque acte, chaque choix, porte en lui la graine d’un apprentissage. Si seulement ma Maîtresse pouvait me guider, m’aider à dénouer les fils de mes erreurs.
CENDRES
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