La voleuse de flammes

ft La nouvelle Prométhée

Encore une fois, j'adorais l'opportunisme de mon père. Déjà qu'il avait décidé de m'envoyer à Melon pendant une de mes permissions. Qui s'était transformée en mission d'escorte d'ailleurs. Pour me poser un arrêt de dernière minute à Taisen. Faire une inspection surprise de nos ateliers.

Quelle surprise.

Se faire recevoir par le nouveau second du contremaître de mon père. Un jeune élémentaire de bonne famille, mielleux à souhait. Au final, l'inspection fut vite écourtée, car la surprise n'était pas l'inspection, mais le rendez-vous avec ce possible prétendant. Et le pire, c'est que je devrais le supporter. Pour cette soirée et cette nuit, je devais rester dans les appartements de l'atelier, pour couronner le tout, lui aussi, dans un des appartements des contremaîtres. Rapidement, j'en eu assez que chaque passage devant une fenêtre soit la source d'un questionnement.

(- Est-il encore là ?).

Pour allier l'utile à l'agréable, j'avais pris un bain, lavant la saleté de mon voyage, me prélassant dans l'eau que je maintenais température. Séduite par l'idée de me détendre encore, j'avais décidé de rejoindre une taverne où l'ambiance serrait peut-être plus agréable que cet appartement vide. Et comme un éclair, je sortais du bain pour me préparer, m'habiller de la façon que je referais. Une chemise rouge dont je ne fermais jamais les deux derniers boutons, un pantalon noir. Un long manteau marine. Le pendentif de verre à l'effigie d'une radiance, symbolisant parfaitement ce que j'étais une radiance sur le cœur d'un volcan. Une touche de parfum à base de lys de feu. Cette fleur qui me symbolisait bien. La renaissance après les flammes la résilience.

Enfin, je pus m'éclipser après avoir prévenu Samael, l'intendant qui gêne l'atelier et les appartements que je m'enfuyais en laissant le bain plein. Les rues de la ville étaient calmes aux alentours de l'atelier. En même temps, il était assez excentré, près d'une porte pour faciliter le transport. Bref, ce n'était plus le moment de penser à ce verre seulement celui que j'allais lever. Plus mes pas me rapprochaient des quartiers animés, plus je croisais de personnes. Parfois, j'étais heureuse de ne connaître personne, parfois, je regrettais de ne pas tomber sur une valkyrie au coin d'une rue, je me dis que tomber sur elle aiderait à briser ce secret. Mais ce n'était sûrement pas ce soir que cela serrait fait.

Je passais devant une première taverne, une musique rythmée, des cris qui ne me donnèrent pas envie de m'arrêter, ma route continua jusqu'à la deuxième taverne. Une musique qui transportait une ambiance qui me donnait envie d'entrer. La porte glissa sur ses gonds sans indiquer ma présence. Mon regard noisette passa sur l'assemblée espérant reconnaître quelqu'un, espérant ne pas le croiser.

Personne.

Après un soupir, j'avais rejoint une table vide dans un coin, près de la scène ou jouer le barde. Une serveuse passa à la table pour d'abord prendre la commande, puis une deuxième fois pour apporter mon verre. Mon esprit divaguait sur ceux qui m'attendaient dans mon voyage à Melon. De ce que m'offrirait mon avenir en fait. J'avais posé un livre sur la table. Un traité sur les recherches magiques et la magie de feu.

Mon regard se posa sur cette chope au reflet doré sans y toucher dans un premier temps.

Mais qu'est-ce qu'elle avait encore fait pour courir de la sorte dans la nuit ? Pour le coup, il n'était pas difficile de le deviner en entendant les cries qui rythmaient le martellement de ses pas sur les pavés de la rue.

-Rattrapez là !

Bah oui mes cocos ! Vous pouvez toujours essayer de la rattraper, mais la belle blonde connaissait les rues de Taisen comme-ci c'était elle qui les avait agencés. Tantôt une petite rue étroite où seul son corps svelte arrivait à se glisser en se tenant de profile et en glissant entre deux et devant une fenêtre où une famille entrain de diner la voyait passer avec un certain étonnement, tantôt il s'agissait d'un slalom au milieu d'une rue piétonne alors qu'un troupeau de buffle essayait quant à lui, de se frayer un passage de manière largement moins gracieuse et discrète.

Comment, un pantalon à hauteur des chevilles, avait-il réussit à réunir autant de monde aussi vite ?! Enfin en même temps, en t'attaquant à un tripot, il n'était pas étonnant qu'une petite troupe soit rapidement formé pour courir après une petite louve aux doigts agiles...et puis...le blanc...ce n'était pas ce qu'il y avait de plus discret dans la nuit, on avait tendance à la repérer d'assez loin du moment qu'elle restait dans la rue...et avec ces manches bien trop longue pour elle, il n'était pas facile d'attraper un coin de mur ou un rebord de caisse pour effectuer un virage un peu plus serrer...ce qui faisait et bien que c'était une histoire d'endurance. Certe la coureuse des toits et des dots avait une endurance hors normes pour le commun des mortels...mais c'est qu'ils étaient nombreux ces couillons, et quand elle arrivait à semer un groupe, ça en été un autre qui prenait le relai, l'obligeant à chaque fois à changer d'objectif et de destinations.

Ses pas avaient fini par la précipiter dans une rue assez bondée, mais surtout de bonne ambiance, diverses tavernes, plus ou moins, bien fréquentés remplissaient les bords de la rues de tables et de passant un poil trop amoché pour remarquer que quand cette femme qui venait les bousculer, les délaissait d'un anneau, d'un bracelet, ou d'une dague avec quelques gravures avant de continuer son chemin en tendant un bras en excuse dans son dos, dont le poignet était souvent équipé de sa nouvelle acquisition.

Soufflant un peu en trottinant, elle avait l'impression d'avoir enfin semé ses poursuivants, que ses prunelles dorées se posèrent sur un groupe qui se démarquait au coin d'une rune...Non mais quelle bande de sangsue ! Emettant un grognement guttural, la demoiselle se glissa dans la première taverne qu'elle vue, elle n'avait guère vraiment le temps de faire la fine bouche, non, elle devait d'abord penser à changer d'apparence, et ce n'était pas avec cette chemise qu'elle allait y arriver. Entamant de la déboutonner dès qu'elle se glissa dans le bâtiment, son regard scanna rapidement la zone. Il y avait du monde, c'était parfait, maintenant, il fallait créer une diversion, et trouver un vêtement à enfiler...ET ...celui-ci se trouvait juste un peu plus loin, soigneusement posé sur une table et replier.

Ouvrant sa chemise, elle s'avança à pas de loup vers sa nouvelle cible, un gilet posé sur une table, il fallait juste...détourner l'attention du propriétaire. Bon, la cible n'était pas loin ! Profitant du passage d'une serveuse, elle la bouscula "sans faire exprès" renversant le contenue du plateau sur un groupe de personnes bien imbibés qui n'apprécia guère vraiment cette douche forcée, même si c'était avec leur nectar favori ! Et profitant du tumulte qui était en train de se préparer avec l'élévation de la voix, la voleuse tourna sur elle-même pour attraper un verre se trouvant sur la table vidée de ses occupants, afin de l'envoyer voler à l'autre bout de la pièce et ...provoquer un second tumulte. D'accord, les deux sources venaient de s'envenimer, il ne manquait plus qu'à attendre un peu...et

Cela ne manqua pas, les deux groupes qui venaient de prendre une douche, étaient en train d'en venir aux mains...renversant des tables et des chaises, cela avait au moins le mérite...de mettre de l'animation...Et surtout ...d'attirer l'attention...et de faire perdre celle que la belle blonde avait sur elle...laissant tomber la chemise de ses épaules dénudant le haut de son corps, juste le temps, que son bras glisse dans la manche de cette veste qui atterrit sur son dos aussi rapidement, qu'elle n'eut quitté le précédent vêtement....alors que armé de ce nouveau tissu, elle s'éloigna de la porte d'entrée pour essayer de trouver une sortie dérobé.

Message 2

Au départ, j'avais fait le bon choix en entrant dans cette taverne. Et comme dans la majorité de ma vie, cela était devenu un chaos. Je n'avais pas encore touché à ma bière que le moment de détente toucha à sa fin.

Dans une première injonction qui me fit tourner la tête. Des hommes, c'était mis à hurler sur la pauvre serveuse qui avait renversé son plateau. J'avais aperçu cette nouvelle tête, cette blonde en chemise blanche, mais assurément, je n'y avais pas prêté assez d'attention, un deuxième écho de voix se créa dans un autre coin de la pièce.

Rapidement, une bagarre générale éclata faisant voler coups, mobilier et boisson. Un mouvement près de moi attira mon attention, découvrant une chemise trempée à la place de ma veste. Je m'étais lancé à sa poursuite attrapant mon livre et la chemise, les jetant dans ma besace. Passant aux abords de la salle pour éviter les coups

J'avais dû éviter deux, trois groupes qui s'étaient mis sur mon chemin, faisant tout pour ne pas me retrouver dans ce chaos. Un homme avait saisi mon col. Son teint donné son taux d'alcoolémie et encore une fois, je m'étais placé du côté de la violence. Pressé par le temps, voulant rattraper cette voleuse et ma veste. Dans un geste dont la fluidité, s'était acquise par l'entraînement. Mon poing percuta violemment sa mâchoire, il me lâche avant de s'affaler dans la chaise derrière lui.

Ma course reprit, esquivant les autres altercations, une bouteille vint s'écraser juste devant moi. Et enfin, je pus l'attraper. Mes doigts saisissants un pan de la veste longue.

- Je crois que vous avez quelque... Chose... Qui... M'appartiens

La veste s'ouvrit pour me laisser apercevoir bien plus que ce que je m'étais imaginé, me faisant ralentir mon élocution, ralentissant la fin de ma phrase en perdant presque mes mots. Découvrant sa peau bronzée, ses formes bien plus généreuses que les miennes. Je m'étais figée un instant. Sentant mon visage rougir complètement.

Mon regard remontait sur son visage, légèrement perdu par un tour de mon esprit. La voir seins nus, les cris de colère, les bruits de coups. Tout cela me ramena des années en arrière, quand le fouet marqua ma peau sur cette place. Dans l'ambiance, personne n'avait dû nous remarquer. Cela n'avait duré qu'un instant. Mais, la porte qui s'ouvrit brusquement, me fit refermer la veste.

Découvrant ce nouveau groupe qui avait l'air tout sauf amicale. Le regard commença à inspecter la salle à la recherche de quelque chose. Ou de quelqu'un. Mon esprit fit le lien entre le chaos de la taverne, cette chemise, ma veste et ce groupe.

Je ne devrais pas, par mon rang.

Je la plaquais au mur, plaçant ma tête à côté de la sienne pour la dissimuler du groupe.

Pourquoi devrais, je me mêlais de ça. Moi qui étais en train de redevenir quelqu'un de respectable.

Mais plus cela se faisait plus une excitation grandissait dans mon esprit. Et si c'était un de ses signes que nous envoient les astres pour vivre quelque aventure.

Pendant que mon éducation, mon rachat et la discussion avec Cyradil me demandaient de rester à ma place, dans le droit chemin.

J'avais pris ma décision.

- Quelque chose me dit qu'ils ne chercheront pas deux femmes qui s'éclipsent.

Être toujours raisonnable ça craint.

- Je peux attendre un peu pour récupérer ma veste. Mais qu'est-ce que cela m'apporte ?

Être raisonnable, c'était faire plaisir à celui qui se préoccupe plus de notre nom que de sa fille. Ne pas l'être, parfois, cela offrait quelque aventure inattendue. Mon visage toujours près du sien, m'offrant la vue de son cou, l'odeur qui se dégageait d'elle. Comme si nous étions proches, alors que ce n'était que la voleuse de mon manteau.

Pourquoi l'aider ?

- Suis moi.

Je lui avais juste soufflé ses mots à l'oreille, lui saisissant la main pour l'entraîner dans mon sillage, passant la porte qui menait à l'extérieur sans vraiment prêter attention au groupe qui s'était avancée.

Une fois, dehors, je nous avais éloignées de l'endroit, espérant ne pas avoir été suivi avant de lui lâcher la main. Je marchais doucement, sans vérifier si elle ne s'était pas enfuie. Étrangement, j'espérais que non.

- À qui dois-je cet instant d'aventure ?

Et si parfois, la réponse a pourquoi je fais ceci, ne pouvait être que. Parce que ...

Il n'y avait pas, sa présence avait tendance à relever les foules où qu'elle se rende. On était en train de la pourchasser dans la rue, et à peine était-elle entrée dans cette taverne qu'une bagarre, particulièrement bien animée, venait de se déclencher. Certe, il n'y était pas pour rien, mais parfois, elle aurait préféré qu'on laisse couler et de pouvoir poser ses fesses sur une chaise pour profiter d'une pause bien méritée et de profiter de ses bien mal acquis.

Enira avait réussis son coup, ajustant cette veste qu'elle avait réussis à subtiliser pour échanger cette chemise qui était bien trop grande pour elle, la louve se dirigeait vers le fond de la salle pour trouver une porte dérobée afin de pouvoir s'échapper par l'entrée de service. Alors qu'elle marchait, elle ne s'attendit pas vraiment à ressentir une main s'accrocher à un pan de la veste qu'elle avait sur les épaules et qu'on l'interpelle aussi vite. Se retournant son poing déjà armée, ses prunelles dorées se posèrent assez rapidement sur un minois qu'elle ne connaissait pas. Mais qu'est ce qu'elle lui voulait celle-là ? Et pourquoi est-ce qu'elle était en train de rougir alors que c'était elle qui était venue l'aborder et lui parler ? Il ne lui fallut guère vraiment longtemps pour comprendre, suivant le regard de cette blonde qui était fixé au niveau des pendentif qui trônaient autour de son cou, il fait assez facile à comprendre, que ce n'était pas cela qu'elle était en train de regarder. Quoi ? sa poitrine ne lui revenait pas ?!

-Si ca te gène de la voir, arrête de la reluquer comme un moine dans une maison close !

Non mais vraiment, elle venait vraiment de l'arrêter simplement pour se rincer l'oeil ?! Ok Enira n'était pas vraiment pudique, elle n'avait pas souvent le luxe de se permettre de l'être, son anatomie était après tout l'une des armes les plus efficaces qu'elle avait pour détourner l'attention de ce que faisait ses mains et aussi l'une de celle lui permettant de ne pas terminer la nuit dans un gite insalubre. Son regard posé sur la blonde à la coupe bien atypique, elle releva assez rapidement le regard vers la porte qui venait de s'ouvrir, non mais c'était quoi que ces sangsues ?! Ils étaient encore plus collants que des morpions ma parole !

Se retournant sans demander son reste, elle écarquilla un peu les yeux alors qu'elle était entrainé et plaqué contre un mur. Sa main attrapant la garde de la lame qu'elle avait subtilisé plus tôt, elle plaqua celle-ci sur la hanche et les côtes de cette femme qui venait de la plaquer, alors qu'elle posa un regard presque assassin dans celui de l'élémentaire. Qu'est ce qu'elle lui voulait encore ?! Elle faisait partie du groupe ? Elle était là pour la retenir pendant que le reste de la bande arrivait ?

-- Quelque chose me dit qu'ils ne chercheront pas deux femmes qui s'éclipsent.

Deux femmes qui s'éclipsent ? Elle arqua un sourcil tout en regardant la jeune femme, avant de reposer son regard dans son dos pour regarder ce groupe qui était en train de s'approcher tout en évitant d'être mélé au tumulte qui était en train de régner dans la salle. Puis reposant son regard sur la femme en chemise rouge, elle vint reprendre alors.

-J'aurais déjà été loin si tu ne m'avais pas arrêté...la seule chose que ca va changer, c'est qu'il va falloir que tu coures avec moi, beauté

- Je peux attendre un peu pour récupérer ma veste. Mais qu'est-ce que cela m'apporte ?

Oh c'était donc ça le problème ? C'était de sa veste à elle qu'il s'agissait ?! Si ce n'était que cela, elle se pencha à l'oreille de la demoiselle pour y murmurer de sa voix la plus suave.

-Si ce n'est que ça, je peux te la rendre maintenant Tu sais comment t'y prendre pour ça Mais dépêche-toi, je n'ai plus beaucoup de temps à t'accorder

Son regard faisait rapidement le chemin entre le groupe en train de s'approcher et cette femme qui lui faisait barrage de son corps pour le moment. Son poignard toujours dans ses cottes, elle attendait de voir et de connaître la réaction de cette jeune femme pour savoir si elle allait avoir besoin d'user de la force, ou si elle allait la laisser partir. Mais elle allait devoir se décider rapidement, car certes il y avait quelques individus à l'intérieur qui s'approchaient, mais, sans aucun doute possible, il allait y en avoir d'autre à l'extérieur à attendre qu'elle pointe le bout de son nez.

-- Suis moi.

Elle venait de se faire saisir par le poignet pour se faire trainer dehors un peu comme une enfant pas sage. La suivant plus surpris par la situation qu'autre chose, elle emboita son pas à celui de cette partenaire incongrue qui la trainait dehors sous le nez et la barbe de ces individus qui étaient sur ses talons depuis déjà une bonne demi-heure maintenant. Se laissant trainer à l'écart, elle savait que d'autres malandrins devaient trainer dans le secteur, son regard ce posa donc plus sur les rues et les ruelles, que sur cette personne qui était maintenant entrain de lui demander son nom.

-Désolée chérie, mais je n'ai pas vraiment le temps aux présentation Si tu ne veux pas terminer au fond d'un puit ou d'une fosse avec plus de poids aux chevilles que sous la gorge, on ne va pas devoir trainer longtemps dans le coin. J'ai beaucoup trop d'admirateurs à ma poursuite

Se penchant à son tour à l'oreille de la jeune femme, elle y murmura...

-Mais tu peux me suivre si tu y arrives

Se reculant pour s'engager dans une autre ruelle sombre, elle s'arrêta pratiquement aussi rapidement qu'elle avait commencé à repartir, se retrouvant nez à nez avec quelqu'un...qu'elle n'espérait pas revoir de si tôt et....qui avait apparemment eu le temps de remonter ce pantalon.

Au son du claquement qui venait de résonner dans la rue, ce gros balourd allait manger de la purée et de la soupe pendant un petit moment à moins qu'une FMR s'occupe de remettre en état sa mâchoire. Enira avait frappé du plat de la main sous le menton de l'individu, faisant claquer plus qu'il ne fallait ses dents, le repoussant sur le cul en arrière, alors que deux autres personnes, armés de matraques, semblaient quant à eux, bien décidés à attendrir de la donzelles comme ou pouvait attendrir un steak un peu trop raide.

Message 3

Même si la jeune femme était en tord, que je n'avais pas été agressive. Ma réaction n'eut pas le mérite d'attirer sa sympathie. J'avais dû me gifler intérieurement, pour me reprendre. Ma pudeur m'avait joué un tour, alors que cela faisait partie de mon métier. Voir une femme, même jolie, ne m'avait jamais bloqué, mais à ce moment, je n'étais pas en service et je n'étais pas dans mon rôle de médecin. Et quelque chose de sauvage se dégageait d'elle.

Je ne pus retenir mon frisson à ses réponses et à sa voix suave. L'invitation à lui retirer ma veste, à en découvrir plus. Je savais que c'était un jeu, que ce n'était que pour me déstabiliser. Je le savais.

Mais cela marchait.

Assez bien pour que je ne prête pas attention à cette lame sous mon sein, j'imaginais que ce n'était pas une tueuse. Sinon sa lame aurait parler bien avant ses mots. C'est vrai que tout aurait pu s'arrêter là. Mais je n'avais pas envie d'y croire. J'avais envie de pousser un peu plus ma chance. La tirant hors de l'établissement. Et maintenant, face à ma tentative d'en savoir un peu plus, elle joua encore un peu, aimant les belles phrases. Annonçant son besoin de fuir rapidement. À nouveau, je me demandais dans quoi je m'étais embarquée en entendant cette fin peu envieuse.

Et à nouveau, une promesse d'aventure qui fut transportée par ce murmure. Mon esprit fit son chaise très rapidement, comme si au fond de moi-même, je cherchais une réelle part de liberté, de ne pas faire ce que l'on attendait de moi. Juste pour ce soir.

À peine ses mots disparurent, elle tourna les talons pour emprunter une ruelle. J'avais hésité un instant, le dernier doute que me soufflait mon éducation. Et je crus que ce fut un instant de trop. Le bruit du coup que l'on reçoit, je rejoignis la ruelle.

Je découvris l'homme qui avait reçu le coup de ma voleuse, découvrit ceux qui étaient armés pour se venger d'un affront autre qu'une veste. Deux autres hommes arrivèrent derrière nous.

- C'est celle qui l'a aidé à sortir.

La tension m'aidait pour reprendre de l'assurance. Un esprit toujours conditionné par l'armée. Je m'étais placé près d'elle, couvrant ses arrière et dressant mes poings face aux matraques, ne put retenir un sourire.

- C'est pas de ma faute. Elle est plus jolie que vous.

Ceux qui me faisaient face s'avancèrent, je m'étais décalé d'un pas et frappé le poignet de l'homme pour qu'il lâche son arme. Et sans ce mauvais timing, la matraque du deuxième tomba sur mon épaule. J'avais grogné en reculant. Et dire qu'il y a quelques mois, j'avais accusé un mage d'état de ne plus s'entraîner. C'était une erreur que je n'aurais jamais dû faire.

Je m'étais reculé en grognant, la douleur qui explosa et se propagea rapidement dans mon bras. Je repris ma garde, faisant une feinte de mon bras sain et frappa de l'autre. Mon poing frappa son estomac. Mon pied se décala et un pavé se décrocha du sol pour le cueillir à la mâchoire. Il s'effondra sans plus de résistance.

Le deuxième s'était abaissé pour récupérer sa matraque et ne récupéra que mon genou dans la tempe. Je m'etais préparé à lancer des pavés si la voleuse avait besoin de soutien. Mes yeux devenu rouge par l'utilisation de la magie.

- Tu as de drôle d'admirateur. Vaut mieux s'enfuir avant que les autres n'arrivent.

Ma main rejoignit mon épaule douloureuse me préparant à suivre cette inconnue. Espérant que j'arrive à suivre, j'étais peut-être plus rouillé que je ne le pensais. Et ce n'était pas que le fait que je ne voulais pas révéler ma vraie nature qui aurait pus trahir mon identité.

Mais qui était cette personne qui l'avait suivie dans la rue et semblait maintenant s'être jeté dans les embrouilles avec elle ?! Cette petite blonde ne savait absolument pas ce qui l'attendait à se retrouver ainsi dans la rue en sa présence. Courant alors un peu sur les pavés jusqu'à s'arrêter de nouveau pour parler avec cette étrangère qu'elle invita à continuer de la suivre, sans réellement attendre sa réponse, elle se retrouva rapidement en prise avec ce groupe de malandrin qui était en train de la poursuivre.

Enira avait rapidement allongé le principal responsable de tout ce mouvement, mais il n'en restait pas moins encore du monde, ressentant le dos de la demoiselle se presser au siens, elle tourna lentement la tête pour jeter un coup d'oeil furtif avant de lui confier ses arrières. La voleuse n'avait jamais suivie d'entrainement militaire, elle avait apprise à se battre dans la rue, à se défendre des traquenards habituels de la pégre et d'autre agresseur des bas-fonds, et avait aussi appris à se battre de leurs manières, c'est à dire, qu'elle était fourbe et surtout, qu'elle n'hésitait pas le moins du monde, à frapper là où ça faisait mal.

Sa botte quittant assez rapidement le sol pour venir se loger dans une paire de bourse qui ne l'avait jamais vraiment intéressé chez ce genre d'individus, lorsque son propriétaire se plia sous l'impact, la blonde posa ses deux mains derrière la nuque de l'homme, pour l'empêcher de reculer la tête alors que son genou s'écrasa sur son visage dans un craquement assez sinistre, avant, de le laisser tomber lamentablement la tête la première vers le sol, le dégageant juste du pied de son passage afin de pouvoir faire face au second homme en face d'elle.

Voir ses deux compagnons se faire allonger d'une telle manière refroidit relativement vite l'agresseur malgré sa matraque renforcé avec ce qui ressemblait à des tessons de bouteilles. Si Enira savait une chose de ce genre d'arme, c'est qu'elle était particulièrement dangereuse à cause des coupures profonde qu'elle pouvait faire, mais aussi du haut risque qu'il y avait qu'un tesson se brise lors de l'attaque ouvrant que d'avantage la blessure mais surtout s'y glissant complexifiant que d'avantage le soin et la guérison de celle-ci.

Enira était loin d'être aussi douce que ce que l'on pourrait croire...elle n'agressée pas de manière gratuite, n'était pas violente par plaisir de l'être. Mais, quand on l'attaqué, elle n'avait absolument aucune pitié pour son agresseur, sa main se glissant à la garde du poignard qu'elle avait glissé sur les cottes de sa partenaire du moment, elle releva la lame devant elle tout en se mettant en garde.

Son regard doré ne quittant pas les mouvements de son adversaire, elle attendit un de ses mouvements pour attaquer. Plantant sa lame dans le dos de la main qui tenait son arme, de son agresseur, elle l'entraina vers le sol unissant littéralement la main à son arme, la transperçant largement et plantant la lame dans la matraque avant de tourner la lame, dans un craquement et un hurlement assez sinistre. Son pied frappant dans les cottes de l'homme pour le dégager sur le côtés, avant qu'elle ne remonte le garde pour voir si quelqu'un d'autre été entrain d'approcher ou si ça s'était calmé, puis tournant la tête sur la femme dans son dos, elle reposa le regard sur son épaule.

-Ouais, tout ça pour une vulgaire histoire de ceinture...

Accroche toi.

Venant passer un bras dans le dos et sous les cuisses de la blonde, elle la souleva dans ses bras comme on pourrait soulever une femme mariée pour la porter à la chambre nuptial, mais surtout, comme-ci l'élémentaire peser le poids d'une enfant. La pressant un peu à elle, la louve releva la tête et chercha un toit ou un balcon qui n'était pas trop haut. C'était le genre de bond qu'elle aurait largement et aisément pu faire comme-ca les bras vides, mais, elle ne l'avait encore jamais essayée avec les bras chargés d'un certain poids supplémentaire. Bondissant pour atteindre les hauteurs, sa réception se fit un peu plus lourde que prévue, manquant de peu d'être entrainer en avant par le poids de la femme, venant se rattraper contre un mur, avant de relever la tête de nouveau. C'est ainsi qu'en trois ou quatre bonds, les deux demoiselles terminèrent sur les toits de Taisen, juste au couvert des étoiles et qu'Enira reposa sa "comparse" avant de poser son regard doré sur elle.

-Ca va ? pas trop de bobo ?

Message 4

Je m'étais débarrassé des deux hommes, non sans souffrance. Cela aurait été plus facile avec la magie, mais plus visible, trop. Je suis sûr que ma famille se renseignait si une élémentaire ne faisait pas trop parler d'elle. Où peut être était je devenu parano avec tout cela.

Je n'avais eu le temps que de jeter un œil pour apercevoir le premier homme allongé recroquevillé par le coup qu'il avait vécu et qu'elle ressortait la lame qui s'avait su servir à me menacer. J'avais eu peur que tout ceci se termine en bain de sang. Je m'étais pressé de me débarrasser de celui qui restait en face de moi.

Le cri de douleur me fit me retourner, mais elle n'avait fait que le blessé, l'éloignant d'un coup de botte. Cela confirmait que ce n'était pas une tueuse, mais est ce que cela aurait su me rassurer, je ne pense pas. Le combat n'avait duré que quelques instants. Nous ne savions pas si d'autre aller arrivé.

Je lui avais confié mon envie de m'éclipser. Et sa réponse me surprit, mais pas autant que la suite.

Elle m'attrapa me soulevant comme ce que je n'aurais jamais crue. Moi dans le rôle de la femme en détresse. J'avais voulu protester, mais la voleuse me pressa légèrement contre son corps et un détail me revint à l'esprit. Deux pour être plus précis. Cette position les mettait en valeur et je sentais mon visage se réchauffer très vite.

- Je... Peut...

J'avais senti son impulsion et j'avais mes bras autour de sa nuque, cachant mon visage dedans pour éviter de voir le reste de son corps. Technique de diversion inefficace. Au lieu que ma vision me joue des tours, ce fut mon odorat, avoir sa peau à quelques centimètres de mon visage, de mes lèvres. Tout cela était inconnu pour moi, mais presque enivrant. J'avais l'impression de me retrouver dans un livre de jeune fille sauvé par le prince charmant, sauf que là, c'était une charmante voleuse.

Cela me rapprochait de mon rêve de liberté, de ne pas avoir de barrière.

J'avais senti la main de l'autre femme quitter son dos pour se rattraper avant de continuer notre fuite. Et c'est une fois un peu plus loin qu'elle me déposa sur les toits. Je découvrais la ville sous un autre angle, avec une autre compagnie. Mon visage ne décolorait pas à chaque fois qu'elle entrait dans mon champ de vision, même si j'essayais de la maintenir éloignée. Pendant un instant, j'avais admiré tout ce qui se trouvait autour de moi en laissant échappé quelques mots.

- Tout... Est si magnifique.

À ce moment, même moi, je ne savais pas ce qu'englobait ce tout. Je me plaçais face à elle, soutenant un instant son regard avec un sourire timide, me maudissant de cette faiblesse. Où était donc passé ce caractère explosif que je me targuais d'avoir ? J'étais peut-être devenue une de ses guimauves de FMR.

- Ça va. J'ai connu pire. Et toi ? Ça va ?

Mon regard s'échappa sur le côté. Et je repris d'une voix un peu plus timide.

- Est-ce que tu peux, juste fermer cette veste s'il te plaît ? J'aimerais pouvoir... Te regarder... Dans les yeux

J'avais voulu lever le bras pour lui designer la ville, mais la douleur m'en empêcha en me faisant grimacer.

- J'étais sortie pour me changer les idées, boire, rigoler. Et je me retrouve sur les toits de la ville, à deux à contempler les étoiles. C'est dépaysant enfin pour moi. J'ai l'impression que toi, c'est plus régulier, non ?

Pour occuper mon esprit sur autre chose qu'elle, mes mains avaient rejoint ma chemise l'ouvrant un peu plus, je m'étais figée, rougissant encore plus en me rendant compte de ce que cela pouvait représenter. Je m'étais alors retourné pour m'asseoir sur le toit. Ouvrant un autre bouton de ma chemise pour sortir complètement mon épaule, laissant découvrir ma peau bronzée. Mes doigts effleurèrent la zone et furent vite tachés de sang sans que je ne puisse en voir plus à cause du manque de lumière. Dans un claquement de doigts, une petite flamme naquit et éclaira juste cette zone. Sous couvert de ma concentration, je reprenais un visage plus sérieux, bien qu'encore teinté d'un peu de timidité.

- ça ne se voit pas, mais je sais me défendre normalement.

Mes doigts tâtonné le tour de la zone sans vraiment appuyer, de peur que quelque chose, s'y soit insinuait.

- Heureusement, ils ont moins de force que toi, il n'y a rien de casser.

Je n'avais pas osé me retourner pour voir sa réaction, un sourire charmeur peut-être.

- Tu peux m'appeler Kila si tu veux. Et tu peux me dise pourquoi ça a commencé par une ceinture ?

J'avais une petite idée qui me fit sourire, n'arrivant pas à savoir s'il y avait quelque chose, je dus demander de l'aide à la voleuse.

- Est-ce que tu peux vérifier qu'il n'y a rien dans la blessure ? Je pourrais la refermer, mais je veux être sûr.

J'avais fermé les yeux après lui avoir demandé ce service, retenant l'envie de me mordre la lèvre pour ne pas qu'elle en rajoute. Mais je savais que je n'arriverais pas a retenir le frisson qui aller parcourir ma peau.

-Je... peux...

La louve n'avait guère vraiment laissé le temps à l'élémentaire de terminer ce qu'elle allait dire et de se plaindre. L'ayant soulevé comme une mariée, une princesse ou qu'importe comment on pouvait appeler cela, elle porta dans ses bras la petite blonde pour bondir de toit en toit. Heureusement que sa poitrine faisait distraction et que Kila ne semblait pas vraiment à l'aise par le fait de prendre de la hauteur de la sorte, si bien qu'elle n'avait pas vraiment vue les yeux de la demoiselle se contracter et ses muscles grossir légèrement afin de lui donner la force nécessaire pour ses bonds avec une charge d'une soixantaine de kilo supplémentaire.

Enira n'aimait pas vraiment puiser comme ça dans sa lycanthropie, cela étirait ses muscles, sa chair, ses tendons avaient tendance à craquer un peu, mais le plus compliqué, était surtout de faire marche arrière avant qu'il ne soit trop tard. Laisser le côté bestial l'emporter était bien moins accablant que de la laisser partiellement se déclencher l'espace d'une vingtaine ou trentaine de secondes afin d'atteindre les hauteurs. Mais bon, elle ne pouvait pas non plus laisser cette tête brûlé dans la rue alors qu'elle lui avait donné un coup de main...même si elle n'avait rien demandé...mais bon...le principe était là.

Reposant la demoiselle une fois le sommet de Taisen, ou du moins le sommet de la rue, atteint, elle reposa Kila avant de venir s'accroupir pour observer en contre-bas ce qu'il était en train de se passer, mais surtout pour écouter ce qui se disait. Venant tendre un doigt en direction de la FMR pour lui demander de garder le silence un instant, elle se concentra sur ce qui était en train d'être dis en bas, et apparemment, ils avaient perdu leurs traces…mais pourquoi est-ce qu'elle n'était pas monté en hauteur avant ? Simplement car la plupart du temps elle était toujours en vue de quelqu'un...mais bon, elle aurait très bien pu se rendre pratiquement invisible pour ensuite monter et finir de disparaitre....mais...en réalité...C'était beaucoup, mais vraiment beaucoup moins fun que de disparaitre de la sorte.

Soufflant un peu, la jeune femme se redressa avant de tourner son regard sur la soigneuse et arqua un sourcil en la voyant détourner de nouveau le regard. Quoi ?! Elle n'avait jamais vue de poitrine ? Pourtant elle n'avait pas sortie un peu plus tôt qu'elle était bien plus séduisante que les bougres que l'on avait pu croiser dans la rue ? Elle n'arrivait vraiment pas à comprendre la demoiselle, mais ça réaction avant tendance à la faire sourire en coin, s'approchant alors en roulant des hanches, elle se pencha pour venir murmurer à l'oreille de la blonde qui lui avait demandé de se "rhabiller"

-Eh bien, eh bien, on est bien moins farouche que dans la taverne...Tu n'as plus envie de m'arracher cette veste qui est à toi ? Je ne suis plus aussi séduisante que ce que tu le disais ?

Si Kila ne regardait pas sa poitrine, elle avait cependant dû voir son ventre, les nombreuses cicatrices qui y trônait, mais la plus impressionnante devait être cette brûlure qui venait brunir sa hanche, si on la regardait plus précisément, on pouvait largement comprendre ce qu'elle signifiait, une ou un FMR avait utilisé une magie que le corps de la Lycan n'avait pas supporté, ce qui avait certe, fermer la blessure, mais en la cautérisant et en brûlant assez profondément et gravement la chair autour de celle-ci.

Enira se redressa et ajusta la veste pour recouvrir ces chairs qui semblaient tellement géner sa comparse, avant de venir juste boutonner un bouton sur son estomac, avant de reposer son regard sur la jeune femme. Ses yeux semblaient briller comme deux billes dans le noir, comme deux yeux d'un loup ou d'un canidé observant sa proie tapis dans l'ombre et qu'une lumière viendrait éclairer. Puis regardant autour d'elle, elle observa les toits et le ciel, seul toit qu'il lui restait au-dessus de la tête...c'était une vision qu'elle connaissait bien et qu'elle avait depuis toute petite.

-On peut dire ça, d'une certaine manière ce ciel est mon toit et ces tuiles est mon plancher. Je suis un fille de ces rues...et toi...je n'ai pas l'impression que tu viennes souvent fréquenter ces lieux...ce tissu est bien trop précieux pour les pauvres bougres que l'on est.

Ses mains glissèrent le long de cette veste, avant de glisser dans les poches pour voir ce qu'elles pouvaient bien contenir.

-Effectivement, ca ne s'est pas trop vue...après, il est vrai qu'ils sont assez imprévisibles, sans entrainement on a tendance à porter des coups moins ....réglementaire ?

Elle se doutait bien que ce n'était pas régulier sur un champ de bataille, de latter les bijoux de famille à grand coup de pied, ou d'attaquer la main qui portait l'arme pour la planter directement dans le manche de l'ustensile qu'il utilisait. Enira avait appris à se battre dans la rue et à porte les coups qui lui semblait le plus efficace, se fichant bien que cela soit chevaleresque ou pas, du moment qu'elle arrivait à se débarrasser de son adversaire, tout les moyens étaient bon.

Kila ? L'élémentaire c'était présenté, hochant la tête à la présentation, elle pencha la tête sur le côté avant de faire une légère grimace...expliquer comment cela avait commencé par une ceinture...ce n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable.

-Eni...et disons, qu'il ne s'attendait pas à perdre sa ceinture pour cette raison. Mais ils courent tout de suite beaucoup moins vite quand le pantalon est au niveau des chevilles et des mollets. Et dirons nous, qu'ils ont assez souvent quelque chose qui leur empêches de le remonter aussi rapidement qu'ils le souhaiteraient...mais d'habitude j'en ai qu'un ou deux qui me courent après...je ne pensais pas qu'il aurait autant de monde à m'envoyer aux miches.

Est-ce que c'était l'image de ce qu'elle venait de dire qui venait de la faire sourire ? Ou est-ce qu'elle avait une autre idée en tête ? Penchant la tête sur le côté en la voyant dégager son épaule de sa chemise, elle reposa son regard sur la soigneuse, avant d'acquiescer d'un signe de tête à sa demande.

La Nyctalope n'avait pas besoin de lumière, y voyant comme en plein jour, elle s'approcha de l'épaule de la jeune femme, la dégageant comme il faut pour voir au mieux sa chair, comme un réflexe, elle y approcha sa langue pour "laper" le sang qui couvrait la blessure afin de mieux la visualiser, avant de regarder la jeune femme.

-Ouais, elle est pas vraiment belle, j'ai l'impression que tu as une belle écharde, ou un pic de planter...tu veux que j'essaie de la retirer ?

Enira n'avait pas vraiment de moyen de soulager la douleur de la FMR, mais, elle avait un moyen plus ou moins efficace de retirer le corps étranger de l'épaule de la jeune femme. Se concentrant dessus, celui-ci bougea lentement, avant de se retirer d'un coup sec, en ligne droite, sans fioriture, la jeune femme avait extrait la pointe en suivant parfaitement l'angle de pénétration, grace à la télékinésie, elle n'avait pas eu besoin de trifouiller dans la chair ou d'appuyer là où ca faisait mal...non, la pointe s'était simplement retiré d'elle même pour fuser un peu plus loin et tomber sur les tuiles derrières elles.

-Je pense que ça devrait aller maintenant, tu peux refermer

Message 5

J'avais pris sur moi, pour passer au-dessus de cette timidité que je ne me connaissais pas pour lui demander de fermer cette veste, pour ne pas ressembler à un moine dans une maison close pour reprendre ses mots. Et comme je m'en doutais, la jeune femme jouait de cette timidité. Le spectacle qu'elle m'offrit avait terminé de faire passer mon teint au rouge. Peut-être assez pour que l'on me voit dans le noir. Je n'avais pu empêcher mon regard de fureter sur la danse gracieuse de ses courbes.

J'avais remarqué ses cicatrices quand elle fut assez proche pour que la lueur de la rue l'éclaire. J'avais dégluti en essayant d'attraper son regard doré qui brillait légèrement trop.

- Hé ! Je ne pensais pas que tu serais nue en dessous.

J'avais volontairement esquivé les autres questions. En sachant qu'elle ne me lâcherait pas. Heureusement pour moi, elle la referma quand même, ayant sûrement pitié de moi. Elle me confirma qu'elle avait l'habitude, même un peu trop. Étant du monde opposé au mien. Elle glissa les mains le long de la veste.

- Je ne viens que rarement à Taisen, je venais plus souvent quand j'étais militaire.

Cette période où je n'étais que Kil, le petit soldat qui ne désobéissait pas aux ordres pour ne pas se faire remarquer. Ma plus grande trace d'humanité était s'aider les gens dans le besoin, ne pouvant accepter cette séparation sociale. Mais ce n'était pas le moment de penser à tout cela. Surtout quand elle me conforma que je m'étais fait avoir par des amateurs.

- Je suis rouillé. Ou mon esprit était ailleurs.

Je ne rajouterais rien, même si je savais qu'elle le ferait. Elle se présenta sous le diminutif d'Eni, avant de m'expliquer l'histoire de la ceinture, et confirma mon idée première. Cette femme avait recours à des stratagèmes que je n'oserais jamais, bien trop coinçait avec mon corps pour ne serait ce qu'espérer une partie de son assurance.

Je lui avais demandé de vérifier la plaie, et elle eu une façon surprenante de nettoyer la plaie, ce qui mit en place une autre pièce du puzzle. Cette force, la vision nocturne, ce geste, ce charme sauvage. Il y avait de grandes chances que celle qui examinait ma blessure soit une lycan. De souvenir, je n'en avais jamais croisé, ou alors je ne le savais pas.

Des frissons parcoururent mon corps à ce contact, aux divagations de mon esprit. Mais il se calma bien vite quand elle reprit la parole, m'avouant que la blessure n'était pas belle et que quelque chose s'était logée dedans.

- Vas-y si tu peux.

Eni n'utilisa pas ses mains où un autre outil pour retirer le corps étranger, juste sa télékinésie. Je serrais les dents à chaque mouvement de l'écharde. Jusqu'à ce qu'elle arrivât à la retirer.

Ma main vint tâtonner la blessure, essayant de la visualiser à nouveau. Je me concentrais.

- Attention à tes yeux.

Mes doigts se posèrent autour de la blessure, une lueur chaude apparut, rouge sombre comme un bison brûlant. La peau de mon bras noircie, parcourt de longue craquelure rougeoyante. Rappelant la surface d'une boule de lave. Au bout de quelques instants, la lueur de ma main s'éteignit, ne laissant que la lumière des craquelures, de la cicatrice et de mes yeux rouge. Le tout s'éteignit progressivement, la cicatrice, les craquelures pendant que ma peau reprenait sa forme normale. Seuls mes yeux restèrent allumés un moment, telles deux braises.

Je lui fis signe de s'asseoir à côté de moi, essayant de maîtriser ma respiration. Mon cœur s'emballait comme à chaque fois qu'elle jouait avec moi. Mes yeux de braise se posaient sur les étoiles pour essayer de rester neutre.

- Merci Eni. Je... Je pense que tu le sais. Que tu en joues. Mais je n'ai pas menti. Tu es séduisante, aussi belle que cette vue.

J'avais souri à ces paroles sans quitter le ciel. J'imaginais que les étoiles se reflétaient sur les braises en train de s'éteindre. D'avoir libres ses mots m'aider à reprendre un peu de confiance en moi.

- Et je sais que tu vas en jouer.

Je quittais enfin ma vision pour me concentrer sur elle.

- à moins que tu m'aies déjà assez vu ?

Mon sourire s'agrandit.

- Je n'ai toujours pas bu mon verre. Tu veux m'accompagner ? On va se changer pour éviter d'attirer l'attention d'autre gens. Peut-être...

Ma voix dérailla, ma confiance n'avait pas suffi pour lui dire que pour ce soir, je pourrais peut-être être sa seule admiratrice.

-Tu ne pensais pas que je serais nue dessous, alors que tu as ramassée ma chemise avant d'essayer de me rattraper…Tu pensais quoi ? Que j'utilisais ta chemise pour couvrir une cuirasse en plaque ? Désolée m'dame, mais je n'ai pas les moyens d'un tel luxe, les culottes et les sous-vêtements...Ce n'est pas mon truc...

Regardant l'élémentaire, elle baissa légèrement le cuir de son pantalon sur son aine, lui montrant ainsi, qu'à part une chair brune, elle ne semblait rien vêtir de plus que ce qu'elle pouvait déjà apercevoir sous ses yeux. Puis se penchant vers la demoiselle, avec un sourire espiègle qui lui allait si bien, elle murmura très prêt de son oreille.

-Eh oui, pas de petite surprise cacher sous ce que tu vois...tu vas directement au vif du sujet

Il y avait de ces gens qui voyageaient simplement pour le plaisir ou pour le travail, elle-même avait tendance à le faire simplement le temps de se faire oublier un peu dans une ville puis une autre, cela pouvait prendre plus ou moins de temps en fonction de ce qu'elle avait pu voler, mais ça, la pégre arrivé le plus souvent à l'informé de quand l'armée oublié son existence et de quand elle pouvait revenir pour faire jouer ses doigts sur des cadenas plus où moins bien fermé.

-Je vois le genre...pour le coup, je vais encore rester un peu ici avant de devoir me déplacer vers Kyouji. Je pense que le coup de ce soir va réveiller un peu les gens...mais je ne devrais pas tout de suite avoir l'armée au cul...par contre les bandes du coin c'est une autre histoire...il faudrait que j'arrive à les faire se fritter entre eux, ca calmera un peu la donne.

Enfin elle n'y était pas encore, elle avait encore quelques coups à faire avant de pouvoir aller vendre les fruits de sa rapide à Kyouji un endroit où on ne chercherait pas vraiment à connaitre la provenance de ce qu'elle été venue vendre, même auprès d'un refourgueur.

Ah ouais ? Elle avait été déconcentrée ? Pourtant la louve n'avait rien fait de spécial durant le combat. Si il suffisait simplement qu'elle soit dans son dos pour être déconcentrer, autant qu'elle lui bande les yeux et lui mette des bouchons de cires dans les oreilles afin qu'elle ne remarque plus sa présence.

-Il n'en faut pas beaucoup pour une militaire pour être déconcentré...qu'est ce que ca aurait été si ils avaient été les bourses à l'air en plus du reste. Enfin, désolée m'dame d'être une telle source de déconcentration pour vos p'tit yeux.

Voir ou lécher du sang semblait faire ni chaud et ni froid à la Lycante, en même temps, elle en avait vue toute sa vie, et pendant un long moment avant qu'elle ne sache maitriser sa transformation, se réveiller avec le goût du sang en bouche avait été assez coutumier, cela ne lui faisait maintenant plus rien, c'était juste dans ses habitudes, tout comme boire de l'eau ou manger une viande un peu cru.

Aider Kila à se soigner n'était pas vraiment ce qu'il y avait de plus difficile, elle n'avait pas utiliser d'outil pour retirer le pique qu'elle avait dans la chair ce qui n'avait pas aggravé la blessure, puis elle s'était reculé comme demandé quand elle vint l'avertir de faire attention à ses yeux. La louve se souvenait encore de la sensation de brûlure qu'elle avait ressentie quand un FMR avait essayé de la soigner avec une magie de lumière qu'elle n'avait vraiment, mais vraiment pas appréciée...elle se recula donc à l'avertissement, en venant plisser un peu les yeux, s'attendant à la sensation désagréable d'une lumière trop forte...Et fût plutôt surpris de voir que la militaire blonde était une élémentaire

-Eh beh, tu es tout feu tout flammes, qu'est ce qu'il se passe, mes seins ne sont pas à la hauteur pour te garder à fond ? Tu aurais du en faire qu'une bouché des cons d'en bas...par contre je te préviens j'aime bien ma viande pas trop cuite.

Elle arqua un sourcil en la voyant s'asseoir...qu'est ce qu'elle était entrain de lui faire là ? Mon dieu, mais c'était tellement cliché ! Elle avait vue un spectacle de Don-Juan ou de Cyrano avait de venir poser ses miches dans cette taverne ? Ou vraiment elle venait tellement de la haute qu'elle ne savait pas parler normalement avec quelqu'un ?! S'approchant de la demoiselle de braise, elle vint se caser devant elle, posant les mains sur ses hanches, avant de poser ses deux billes dorées sur la demoiselle.

-Alors mademoiselle Kilasanova, il va falloir se décoincer ce manche à balais que tu as de coincer dans le fondement si tu veux me draguer, car les paroles fleurs bleues, je m'en tape les miches mais d'une force ! Je sais que je suis belle, pas besoin de me le dire, c'est un peu mon outil de travaille je te le rappel, et ton regard m'a tout dis la première fois que tu l'a vue...Donc...plus de naturelle ou je vais devoir te trainer par la peau du cul dans une taverne et te faire vider un ou deux fût histoire de te décoincer un peu.

Enira et son franc parler, elle n'avait pas l'habitude de tourner autour du pot, elle n'y voyait pas intérêt, c'était juste de la perte de temps et...elle n'avait pas un vocabulaire assez soutenue pour suivre ce genre de conversation qu'elle trouvait particulièrement barbante...C'était comme d'écouter quelqu'un qui racontait sa vie, si il le souhaitait vraiment, il n'avait qu'a tenir un journal intime et le montrer à tout le monde...elle...n'avait que très peu affaire de ce genre de cas...elle avait surtout besoin de liberté et si l'on voulait avoir son attention, il ne fallait pas y aller par quatre chemins sinon c'était peine perdue.

-Un seul verre ? Alors ma petite, si tu veux m'accompagner dans une taverne, il va te falloir un peu plus d'ambition que ça ! On s'arrête quand ils n'ont plus de stock et que l'on n'arrive plus à déplacer nos carcasses jusqu'à la prochaine table ! ...Il te faut au moins ça...et de quoi manger ! ...Sinon ca vaut pas le coup de se déplacer !

Et désolée princesse, mais je n'ai rien d'autre à me mettre...si tu penses que j'ai mis ma carcasse dans ta vareuse juste pour le plaisir d'attirer ton attention, eh bien ce n'était pas tout à fait le cas ! Je t'aurais plutôt vidé ton verre.

Se penchant alors face à l'élémentaire, lui offrant une vue plongeante sur son décolleté et la chair que pouvait cacher cette veste, elle posa ses deux prunelles sur Kila tout en venant simplement lui demander.

-Alors ma jolie, maintenant on recommence sa demande ou sinon je vais voir ailleurs si j'y suis et je te laisse te refroidir avec de l'eau froide...fait gaffe la vapeur ca fait fripper la peau comme un pruneaux.

Message 6

Il était vrai que j'avais récupéré sa chemise sur le sol, j'aurais pu m'attendre à ce qu'elle ne soit pas habillée en dessous. Et le reste de la phrase, me fit rougir encore plus, ce geste si naturel pour elle. Comme à chaque fois qu'elle jouait mon regard suivait ce qu'elle dévoilait.

Je ne savais pas comment réagir à tout ça. La lycan expliqua son plan aussi naturellement que si l'on se connaissait. Même si j'avais pris des risques pour elle. Comme si elle savait que je n'allais pas la dénoncer. Où elle était sur de ses capacités. Mais cela n'avait pas d'importance, temps que cela n'allait pas plus loin, cela me passait au-dessus.

Elle continua son franc-parler, me tournant en ridicule. Et en même temps, je l'avais été.

- Ils auraient été nus, cela n'aurait pas changé grand-chose. Enfin bref, le problème n'est pas là...

Je l'avais aperçu se reculer après que je l'aie prévenue de faire attention et en même temps, c'était logique. Elle avait su croire que j'utiliserais de la lumière. Rapidement, nous avions pu passer à autre chose. J'avais essayé de me libérer de ses chaînes de timidité qui me paraissait si lourde. Et ne reçut qu'une moquerie de plus.

- Je sais, mais ma magie est reconnaissable de très loin. Et je ne pensais pas me faire avoir comme ça.

C'était vrai, j'avais surestimé mes capacités, et cela, c'était retourné contre moi. Eni reprit la parole pour m'accabler de mon comportement. Qu'elle n'avait que faire d'une petite-bourgeoise. Même le bout de compliment que j'avais tenté me fut balancé. J'avais ouvert la bouche pour répondre, mais rien n'était sorti, bloquée à nouveau. Mon regard resta fixé sur les étoiles. Sa vision était sa réalité, mon comportement, la mienne.

Tout pouvait s'arrêter là, alors que rien n'avait commencé. Mais la fin de sa phrase me laissa espérer qu'elle ne le souhaitait pas vraiment. Il fallait que je me bouge, si je voulais apprécier un peu plus que la vision de son bassin qui s'éloignait. Elle voulait boire, manger, ce que j'avais prévu. Mon esprit cherchait une solution pour me faire sortir de mon trou, et un bout d'idée commençait à germer.

J'avais fermé les yeux écoutant son flot de paroles, un instant l'idée que nous étions trop différentes me vint, que ce serait trop compliqué. Mais en même temps, je n'appartenais pas totalement à mon monde, peut-être n'étais pas si loin de celui-ci. Et surtout, peut être était le soir pour le découvrir. Le doute nourrissait une autre émotion, la colère. Celle de ne pas savoir gérer une simple situation, de vouloir plaire à une inconnue à ne plus être moi-même, mais ne pas arriver à se sortir de là.

Et cette blague que j'avais à Cyradil qui s'imposa. Et si "il" était encore là, celui qui m'avait servi d'armures pendant dix ans. Est-ce qu'il pourrait le faire pour ce moment si différent de ce qu'il avait fait à l'époque ? Je sentais le tumulte grandir en moi, faire grimper ma chaleur corporelle, faisant apparaître les craquelures sur mes mains, mon épaule et mon cou.

Elle se pencha, proche, trop proche, remplissant mon champ de vision de ses yeux d'or et de ses formes, me laissons une autre chance d'être moi-même. L'idée de la faire taire en scellant nos lèvres m'avait traversé l'esprit, mais je n'avais pas eu le courage, encore. J'avais ouvert la bouche pour répondre, mais sentant que j'allais encore bégayer. Je m'étais tue. Fermant les yeux, inspirant et expirant lentement, une fois.

- Si c'est ce que tu veux

Le calme se sentait dans cette autre voix, celle au timbre neutre, presque masculine causé par la chaleur de mon corps. La chaleur diminua, les craquelures se résorbèrent pour ne laisser que ma peau. Ma voix reprit son timbre habituel. Mais c'est comme si j'avais rendossé ce rôle. Celui de Kil.

- L'avantage, c'est qu'un volcan ne fripe pas.

Je rouvrais les yeux qui brillaient d'une nouvelle motivation, celle de ne pas la décevoir une deuxième fois.

- Je disais un verre, c'est pour celui que tu m'as empêché de boire. Peut-être que ma compagnie sera ennuyeuse et te fera fuir à nouveau, qui sait.

Je me relevais sur ce toit. Cherchant du regard si l'atelier était visible de notre position. Le sourire caractéristique de l'ancien officier, fier, tordit le coin de ma bouche. L'envie de remonter mes manches grandissait, mais je la retins encore un instant.

- Mais disons que ma compagnie te va. Allons jusqu'à l'atelier là-bas. J'ai des affaires qui devraient t'aller aussi. Et je pourrais finir de nettoyer ce sang.

J'avais laissé mes mots planés.

- Si ce programme te va, allons-y.

Si elle acceptait, je sentais que la partie pour se changer allait être une autre épreuve pour cette volonté nouvelle.

Nous pourrions rejoindre l'atelier par les toits sur une partie du trajet avant de rejoindre les rues.

Surtout, j'espérais qu'elle ne m'abandonne pas là-haut.

-Oh ? Cela n'aurait pas changé grand chose ? Eh bien, il en faut vraiment peu pour vous déconcentrer, peut-être qu'il faudrait que je vous emmène aux bains publics afin que tu puisses voir un peu plus d'anatomie humaine, autre que sur des mannequins d'entrainement.

Enira pareille a elle même continuait de fixer la FMR ne semblant nullement impressionnée par ces yeux rouges et cet aspect de flamme. Oh elle l'avait été, mais la fille des rues avait bien trop de fierté pour réellement l'avouer, et bien trop de maitrise sur ses émotions et le fait de cacher ce qu'elle pensait ou ressentait réellement pour laisser paraitre sa réelle appréhension. Enira n'était pas à l'aise avec la magie, elle même n'avait qu'une très légère maitrise et réserve de mana, la lycante était bien plus physique qu'autre chose et encore, bien plus...sournoise, que réellement une combattante ou une guerrière pure.

-Effectivement flammèche, ta magie est visible de loin...je te souhaite que tu la maitrise correctement et que l'on ne va pas se retrouver avec un incendie de quartier, car je te préviens toute de suite, je me dédouane de toute responsabilité sur le fait que tu sois toute feu, toute flammes !

Oh ? Son petit monologue sur comment s'adresser à elle avait vexé notre petite aristocrate ? Comme cétipa meugnonnnn, elle est toute bougonne maintenant et veut faire les femmes plus rebelles que ce qu'elle n'est réellement, une femme ayant grandi avec une petite cuillère en argent dans la bouche afin de la sustenter de mets gouttu et fruités.

Restant debout face à la jeune femme, les bras croisés sous sa poitrine, elle gardant le regard posé sur la demoiselle, la transperçant de la luminescence naturelle de ses yeux dorées, tout en attendant le second complet de cette invitation qu'elle essayait de lui faire. Et pour le coup, elle pencha la tête sur le côté, avant de sourire en coin à sa remarque, un volcan ne fripe pas ?

-Nonnn...il se fissure et dégouline de partout, ou s'éteint pendant des siècles….à quoi j'ai affaire un mont endormi ? ou est-ce que flammèche cache un poils plus de répondant qu'il n'y parait ?

Enira n'avait pas l'habitude d'avoir sa langue dans sa poche, peser ses mots n'avaient que très peu d'importance dans les rues et les soirées mondaines et toutes les modalités, la jeune louve avait qu'une seule occasion d'y participer et on pouvait aisément dire...qu'elle savait se faire remarquer dans ce genre de situation. Gardant le regard posé sur la jeune femme pour la laisser continuer de parler, elle alla se poser, dos contre un mur, son regard perçant la tenue de la jeune femme et sa posture, oh on voyait assez aisément qu'elle n'était pas à l'aise.

-Tout dépendras de la conversation, ou du débit de consommations que tu offriras...hummm disons que pour l'instant tu m'intrigues, donc tu as peut-être une toute petite chance de me garder pour un verre ou deux....à toi de voir si ce seront des shots ou des pintes

La louve pencha la tête, encore une fois elle lui proposait d'aller changer de tenue. Quoi, son pantalon de cuir ne la mettait pas assez en valeurs ? ou c'était cette veste sous laquelle elle ne portait rien de plus que la mettait aussi mal à l'aise ?

-Tu es étranges...D'habitude on a plus l'habitude à vouloir me déshabiller, que m'habiller…quoi que pour le coup, les deux vont de paires. Qu'est ce qu'il y a ? Mon pantalon ne convient pas à madame ? Ou est-ce que j'aurais loupée un compartiment secret dans cette veste pour que tu veuilles la récupérer à ce point ? C'est ton fiancé qui te l'a offert ? Ou peut-être un cadeau de monsieur votre Papounet chérie ?

Ouvrant un pan de la veste, laissant voir la moitié de son buste, elle vint regarder d'un oeil expert si il n'y avait pas une poche intérieure, une couture étrange cachant peut être un document, ou quoi que ce soit qui puisse sortir de l'ordinaire. Mais tout semblait on ne peut plus banal et normal

-Enfin bref...L'atelier....l'atelier...mais de quel atelier tu parles ? Je te vois mal forgeronne...quoi que avec ta lave pour garder le fer au rouge ça doit être bien...par contre en menuiserie ca m'étonnerait que tu fasses un tabac...à moins que tu ne confectionne ce petit spiritueux que l'on trouve dans les boites de la haute ? Noooooonnnn je te vois mal dans un verger....alors m'dame Kali euhhh non Kila....dans quoi est-ce que tu travailles pour avoir ton atelier ? Promis...si tu as eu un vol ces derniers jours et bien j'ai eu un très bon prix de ce que j'ai pu te prendre , maiiissss je ne me souvient pas avoir visitée un "atelier" ces derniers temps.

Enfin, dis moi tout...Et aussi...Dis moi donc ce que tu as prévue de me mettre sur le dos, toi qui a tellement envie de me voir changer de tenues pour aller boire un verre.

Message 7

Je n'avais pu réprimer un soupir.

- Le problème n'est pas là. Je ne sais pas où il est. Laisse tomber.

J'espérais qu'elle pourrait le faire, même si j'en doutais sérieusement. J'avais essayé de changer de sujet, parlant de cette magie reconnaissable. À son commentaire, j'avais laissé un rire léger s'échapper.

- Tu peux, c'est l'histoire de ma vie d'être tout feu, tout flammes. Mais ne t'inquiète pas. Je maîtrise mon feu.

Sauf celui qui montait à mes joues. La lycan changeait de position, même si elle débordée de confiance, et d'un charme que je ne comprenais pas. À chaque fois que j'essayais de me reprendre, la jeune femme arrivait à trouver sur quoi rebondir, un volcan n'était pas forcément explosif. Mais, moi, je l'étais. Normalement. À ce moment, je n'arrivais pas à être naturelle. Comme si le regard de cette inconnue m'importait plus que celui des autres. Ou alors, une partie de moi, espérait lui ressembler.

Quelque chose du genre.

- Normalement, je suis un peu plus explosif.

Cette armure que je mettais en place, fonctionnait partiellement. Arrivant à au moins formuler des phrases courtes sans bagages. Arrivant à entrer dans le jeu petit à petit. Alors qu'habituellement, je sautais la tête la première. Même si ce serait mon premier jeu de charme.

- Nous verrons bien. Peut-être que la boisson me débridera. Nous verrons...

Je pris un visage légèrement songeur, j'espérais surtout ne rien regrettais. Enfin, je pourrais aussi regretter de ne pas saisir cette occasion de m'amuser. Découvrir autre chose que l'univers qu'on m'imposait. La louve continua de se moquer de mon tempérament réservé.

- Peut être...

Ma parole se coupa un instant, mon regard suivant les courbes qu'elle m'exposait à nouveau.

- peut-être que je préfère être sûr d'être seules, non ?

Mon sourire s'afficha.

- Je veux aussi ne pas sortir avec une chemise ensanglantée, changé aussi pour ne pas être reconnaissable par tes admirateurs. Puis cette veste n'a pas d'importance. Pas de fiancée ou d'autre chose. Si cela venait de mon père, je l'aurais brûlé.

Mon regard se tourna.

- Et je n'ai jamais dit que je ne voulais pas te voir.

Je soupirais le temps qu'elle finisse d'inspecter cette veste qui n'avait rien de spécial. À part qu'elle lui allait certainement mieux qu'à moi. Je me relevais pour commencer à marcher le long des toits. Profitant du decors et de ma partenaire.

- Tu verras, mais il n'y a pas grand-chose à voler, je le crains. Et puis pour ta tenue, peu de chose qui te changera. Sauf si tu tiens à ce que l'on te trouve une robe. Mais elle ne sera pas à moi.

Même si j'avançais rapidement, mes pas n'étaient pas aussi sûrs ou gracieux que celle de la louve. La descente fut moins acrobatique que la montée, profitant d'un échafaudage laissé par des ouvriers pour rejoindre la rue.

- Ce n'est pas que je n'aime pas être blotti contre toi, mais cela permettra de ne pas trop puiser dans tes ressources. D'ailleurs, tu contrôles ta transformation ? Ou tu évites de puiser dedans ?

Nous n'étions plus très loin de notre destination et les rues étaient complètement désertées. En même temps, c'était le quartier des artisans. Celui qui ne vivait qu'au son du marteau. J'avais récupéré la clé qui était dans une petite sacoche sur ma ceinture, avant de laisser entrer Enira et se fermer la porte derrière nous.

La Lycan pourrait découvrir un atelier de fabrication de verre, trois fours de terre, des piles de lingots de verre de multiples couleurs. Je m'étais retourné, écartant les bras.

- Un simple atelier pour fabriquer du verre. Rien de bien excitant. Suis moi.

Nous avions traversé l'atelier pour rejoindre l'appartement à l'étage au-dessus de l'entrepôt. Celui du contremaître à l'opposé. Rapidement, nous étions arrivées dans le petit salon où trônait juste un canapé et une petite table, à l'opposé d'où nous étions entrées se trouvait une chambre simple, un lit double, un fauteuil où traînait mon sac d'affaire et une armoire où était rangé celle de mes cousines, enfin, je crois. Une ambiance minimaliste, sans décoration. Rendant le lieux plus utilitaire qu'autre chose

Je l'avais guidée jusque dans la chambre rougissant un peu plus à chaque pas. Mes pensées se dispersaient, entendant déjà ses moqueries.

- Je te laisse choisir, dans le sac, tu trouveras mes affaires, pantalon, tunique, chemise, si tu veux plus féminin. Y 'à peut être des trucs dans l'armoire. Je vais rincer ce sang.

J'avais emprunté l'autre porte qui menait à la salle de bain en commençant à déboutonner ma chemise. Une fois dans l'autre pièce, je l'avais laissé glisser au sol, exposant ma peau taché par ce sang, mon dos zébré par les cicatrices du fouet. Même ce tatouage, la branche fleurit qui s'enroulait autour de mon bras droit. En appelant la magie, j'avais récupéré un peu d'eau de la baignoire, qui avait été rempli à nouveau au cas où, pour la poser devant le miroir. Je commençais à nettoyer ce sang avec un linge humide.

- Si tu veux profiter pour prendre un bain chaud, c'est le moment, ou en revenant si tu préfères.

Je savais qu'elle allait répondre par une de ses phrases à elle. Mais je me disais qu'elle n'avait pas souvent le droit à ce genre de confort. Sans me rendre compte qu'elle pourrait venir me rejoindre.

Et que sans le réflexe, je ne tenterais de cacher que mes cicatrices.

Laisser tomber ? Elle ne savait pas vraiment le faire, la louve avait assez souvent du mal à lâcher le morceau, mais bon, elle allait faire une exception, du moins, pour le moment, elle trouverait bien le meilleur moment pour relancer le sujet. Après tout, le visage de cette Reikoise semblant gêner par un sujet, ou exaspéré par un autre, était un régal pour les yeux.

-Maitriser son feu...Ce sont les paroles de pyromane ça normalement...enfin, je te laisse le bénéfice du doute. Puis ici...il n'y a probablement pas grand-chose à bruler dans le désert...de la terre, un peu de paille et encore...

Normalement elle était un peu plus explosif ? Réellement ? Elle avait vraiment l'impression d'avoir un chaton devant un bol de thon en face d'elle. Enfin, cela faisait seulement une vingtaine de minute qu'elle connaissait la jeune femme...mais il était vrai, que pour le moment, elle était aussi dangereuse que le coup d'une bouilloire...et encore.

-Moui...je demande à voir...je ne crois que ce que je vois.

Elle écouta la demoiselle, avant de reposer les yeux sur sa chemise et son épaule, effectivement la chemise était déchirée et le tissu rouge avait pris une teinte encore un peu plus foncé, du coup, elle pouvait comprendre que la jeune femme voulait changer ce vêtement qui devait lui coller à la peau. La louve était quelque peu habituée à cela, ce n'est pas comme-ci elle n'avait pas l'habitude de se blesser et surtout, elle n'avait que très peu de stock de vêtements de rechange, c'était un peu pour cela que le plus souvent elle prenait ce qu'elle trouvait dans les rues ou entrain de sécher.

Suivant la jeune femme en marchant sur les toits, la louve se laisser tomber de certaine hauteur pour tomber dans un silence de cathédrale alors qu'elle attendait que la jeune femme fasse ses descentes par ses propres moyen, vue qu'elle semblait ne pas vouloir de son aide pour se déplacer plus rapidement sur les toitures. Enfin...heureusement, les toits de Taisen étaient plat la plupart du temps, en terre cuite, ou occasionnellement avec quelques tuiles pour chasser l'eau. Il n'était donc pas vraiment difficile de marcher dans la direction que les deux femmes devaient prendre pour se rendre à ce fameux "Atelier"

-Oh tu sais, quoi que tu en dises, des gens comme moi trouveront toujours quelque chose d'intéressant, même si toi tu n'en doutais pas...jusqu'à que cela disparaisse. Et je pense, que tu peux encore attendre deux ou trois siècles avant de me voir dans une robe, même dans ma mort je n'en mettrais pas à moins que l'on s'amuse de ma dépouille pour en faire un épouvantail.

Laissant Kila descendre de par ses propres moyens en utilisant un échafaudage, elle arqua un sourcil à sa demande. Est-ce qu'elle maitrisait sa transformation, ou est-ce qu'elle évitait de trop l'utiliser. En soit, oui elle savait se maitriser, la plupart du temps en tout cas.

-Je ne dirais pas que je la maitrise complétement, quand c'est une transformation volontaire, je la maitrise parfaitement, mais quand elle est provoquée pour une raison comme ou une autre...c'est une autre histoire, il n'est pas certain qu'il soit complétement serein de rester à proximité de moi dans ces moments-là. Quoi ? Tu as peur que je prenne une forme de louloup et que je te croque les miches ? Tu sais, je n'ai pas forcément besoin d'être un gros méchant loup baveux pour cela.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus perdue le contrôle, qu'elle ne s'était plus réveillé avec un fort goût de sang dans la bouche et un cadavre écharpé quelque part avec des scènes de la boucherie qui lui revenait en mémoire dans des flashs assez sanglant.

-Mais...je ne dirais pas que ça fait longtemps que je le contrôle...je pense...que tu as surement entendue parler de moi dans le passé...Ce fantôme au pelage clair que l'on pouvait voir dans les rues de Taisen...et qui a obligé la garde à mettre des couvres feux.

C'était un passé qui était le siens, oui, elle a été recherché pendant un moment en tant que tueuse, maintenant, on la coursait comme une voleuse, oui la demoiselle avait bien évolué dans ces rues.

Marchant en suivant la demoiselle, elle observa le quartier, ce n'était pas un endroit où elle venait souvent, ou du moins, elle venait pour y faire du repérage afin de voler quelque chose de bien précis.

-Un atelier de verrerie ? tu fais quoi ? des flacons, des verres, des fenêtres, des poteries, des vitraux ? Un peu de tout ça en même temps ?

La jeune femme entra non sans une certaine anxiété dans l'atelier. Elle n'aimait guère passer par la porte quand elle se rendait quelque part et surtout, pénétrer dans un bâtiment qu' connaissait pas du tout et donc, dont elle ne connaissait pas les sorties de secours en cas de problème. Après tout, Kila lui avait bien dis qu'elle avait fait partie de la garde, qu'elle avait été une militaire, elle n'avait donc aucune idée de ce qu'elle allait trouver en face d'elle et sur qui elle allait tomber, est-ce qu'elle était entrain de lui tendre un traquenard ? Non, elle n'en avait pas l'impression, certes plusieurs odeurs flottaient dans l'air, plusieurs odeurs différentes, mais l'atelier semblait vide ou presque, peut être qu'un gardien, ou un contre-maître veillait sur les lieux en plaine nuit.

Son regard naviguant de droite à gauche pour regarder ce qui l'entourait, elle regardait aussi bien le matériel, ou ce qui avait été fabriquer, que les accès disponibles dans l'atelier comme les fenêtres, les cheminées, ou peut être une porte de livraison. Elle restant derrière la soigneuse, venant la regarder monter les escaliers avant de la suivre son regard se reposant sur un déhanché naturel qui était entrain d'onduler sous ses yeux, avant de pénétrer dans une chambre qui paraissait on ne peut plus simple.

-Eh beh princesse, je m'attendais à des tapis, une grande cheminée, une servante et des petits fours. Tu m'as emmenée dans ta garçonnière ?

La louve regarda ce salon, cette chambre, avant de regarder la blonde en train de se rendre dans une salle de bain pour aller rincer le sang qu'elle avait sur elle. Venant alors regarder le sac qu'elle lui avait montrer, puis les armoires, les haussa les épaules, avant de venir enlever sa veste venant la jeter sur une chaise avant d'attraper le sac venant le vider sur le lit pour voir ce qui était disponible au choix.

-Un bain...des vêtements propres...je fais pitié à ce point ? Tu sais, l'odeur de chien mouillée est tenace, même avec de l'essence de rose je pense que tu n'arriveras pas à m'en débarrasser.

Son pantalon quittant ses jambes, la louve se retrouva assez rapidement dans le plus simple appareille. Dévoilant un corps aux formes harmonieuse, aux muscles tout justes présents alors qu'elle faisait montres d'une force assez impressionnante, mais surtout...d'une multitude assez impressionnante de cicatrices en tout genre, que ce soit des coupures, des perforations, des brûlures, même des griffures, aucune partie de son corps ne semblait épargné. Ainsi qu'une jambe, noircie par l'encre, couvrant et enroulant autour de sa cheville, de son mollet et de sa cuisse, un serpent qui remonté et dont la tête trônait sur le bas de son bassin.

Restant dans le plus simple appareille pour le moment, la jeune femme vint sortir un des pantalons noirs de son hôte, avant de sélectionner une chemise bleu nuit qu'elle enfila, avant...De se détourner, oui, la curiosité l'avait pousser à farfouiller un peu dans ce qu'il pouvait y avoir dans la pièce.

Message 8

J'avais ri à sa remarque sur les pyromanes ou élémentaire de feu. Brûler la terre était une idée qui m'était déjà venu, dans l'hypothèse de recréer du Verre Dragon. Mais pour le moment, je ne m'étais pas concentra sur cette hypothèse. Il fallait déjà que je développe ma maitrise de la lave pour ça.

À ma réponse sur mon caractère, elle n'eut pas l'air de me croire et je la comprenais. Depuis notre rencontre, elle n'avait vu qu'une partie de moi que je ne reconnaissais pas. Je n'avais pas relevé, ce qui n'aurait servit à rien, j'admirais son adresse, la grâce de ses mouvements.

Une vie à travailler son agilité pour que cela devienne naturel, alors que des années d'entrainement ne m'avaient rendu que plus rigide.

Peut-être devrais-je travailler cette partie.

En attendant, j'avais continué de discuter avec elle.

- Je ne pense pas me tromper. Tu me diras.

J'avais ri à son commentaire, mon esprit essayé de l'imaginer en robe, avant de se rappeler les courbes qu'elle m'avait offertes. J'essayais de garder mon calme et un visage impassible. Mais j'imaginais sans grand succès.

- Pourtant, je suis sûr que tu serrais mignonne en robe.

Pendant la descente, je l'écoutais attentivement, notant ses paroles. Il était rare de pouvoir discuter aussi naturellement de cela. Autant en profitait, même si la curiosité n'était pas que professionnelle. Elle m'en livrait un peu plus sur elle. Je m'étais figée un instant à sa petite blague. Est-ce qu'elle me trouvait quelque chose d'attirant ?

- Je devrais avoir peur que tu me croques ? Je ne crois que ce que je vois.

Je n'avais pas pu tenir son regard à ce commentaire. Laissant parler une audace qui n'était pas dans mon éducation, mais dans mon tempérament. Elle changea la teneur du discours, partant sur quelque chose de moins joyeuse.

- Cela me dit quelque chose, mais je n'ai toujours été que de passage sur Taisen. Je n'y ai jamais vécu.

J'avais hésité un instant, même si je pensais qu'elle allait refuser, cela ne me coutait rien de lui proposer.

- Si parfois, c'est trop dur, tu peux aller voir les FMR. Ils pourront peut-être t'aider.

Je n'allais pas lui dire que je faisais partie des FMR, ce serait lui donné une autre occasion de se moquer. Elle le découvrirait peut-être plus tard.

Sa réaction au moment d'entrée me fit sourire. On aurait presque pu décrire un petit loup qui se méfiait de ce qu'on lui tendait. Sa vie n'avait pas dû être simple. Et cela me rendait un peu mal à l'aise, exposer les différences de nos mondes, même si c'était aussi pour lui faire profiter.

- C'est ça, nous travaillons le verre selon ce que demandent les gens. Du simple flacon, aux vitraux des temples. J'aimerais aussi pouvoir faire des outils spéciaux pour les FMR.

Je l'avais laissé se repérer dans l'atelier si cela pouvait aider à se détendre, lui jetant un regard discret pendant que je montais les escaliers. Encore une fois, mes joues se tintèrent de rouges.

- Mais... Non. C'est juste pour avoir de quoi fermer ici. Tu es la première personne qui m'accompagne ici.

J'avais fait dans la salle de bain pour dissimuler mon changement de couleur. Je sentais que j'allais passer une partie de la soirée à arborer cette couleur. Le miroir m'envoyait un reflet timide, un sourire un peu bête sur le visage.

- Pitié ne serrait pas le mot qui me vient à l'esprit, d'autre peut-être. Je propose, c'est tout. Et tu ne sens pas le chien mouillé, je te rassure, c'était plus agréable.

Mon corps s'était raidi un instant à cette vérité, mon esprit concentré sur la tache laissant tomber la nouvelle retenue de la soirée. Rapidement, j'avais nettoyé le sang, découvrant cette nouvelle cicatrice sur mon épaule, j'aurais aussi dû retirer mon pantalon, qui avait récupéré l'eau qui avait dévalé mon dos. Une fois terminé, mon regard passa sur le meuble, le savon, le linge humide, le parfum qui me suivait. Rien pour me couvrir ou sécher ma peau.

J'avais hésité à retourner dans la chambre, j'espérait au moins évité de me faire trop remarqué. J'étais revenue dans la chambre entendant qu'Eni se déplaçait, croisant mes bras sur ma poitrine, le visage bas pour essayer vainement de dissimuler mes rougeurs. Mon regard brun se leva pour redécouvrir Eni dans une nouvelle tenue. Et cette découverte m'avait captivé un instant. Ce corps sculpté, ses cicatrices qui parsemaient sa peau. Amplifiant son charme sauvage et me laissant imaginer toutes les fois où ses courses n'avaient pas aussi bien terminé. Je m'étais mordu la lèvre, retenant l'idée de l'attirer à moi. Sentir à nouveau sa peau contre la mienne et son odeur.

- Il n'y a rien, que des vêtements. Je surveille la plus belle chose de la pièce, ne t'inquiète pas.

Tout cela contraste avec mon corps, cette contemplations qui occupait mon esprits pendant que les mots sortaient d'entre mes lèvres. Son serpent qui s'enroulait autour de sa jambe qui invitait mon regard à le suivre, contre la branche de cerisier décorant mon bras. Ses nombreuses cicatrices contre les quelques-unes que je trônais. Si on omettait celle de mon dos. Celle de mon épaule qu'elle avait vu se faire, une sur mon bras qui parcourait mon biceps. Et la dernière visible pour elle. Celle d'un coup de poignard de glace, qui avait brulé ma peau sur une vingtaine de centimètres au niveau de l'aine.

J'avais attrapé une chemise sombre que j'enfilais plus pour camoufler mon dos que ma poitrine. Attraper un pantalon brun pour me changer. Mon regard n'osait plus se poser sur la louve, mes mains jouait avec le tissu et mes yeux s'illuminèrent.

- Ah si, il y a une chose qui peut être sympa.

Mes mains quitteront les pans de ma chemise à demi fermée. Me retournant pour ouvrir l'armoire où se trouvaient les affaires de mes sœurs pour sortir une bouteille et de verres dissimulés dans une étagère. Vite posé sur la table pour remplir les deux verres. Mon esprit passait d'une idée à l'autre pour éviter de se poser sur cette femme qui le retournait. Au moins, le spiritueux pourrait tuer cette timidité qui m'enchainait.