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Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
La Danse-Mort
Isolde Malkyn
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Rosae rubrae Melancholiae
Feat Deydreus
Sortie des souterrains gelés, après avoir bravé les morts et les abominations de l’archonte, Isolde sentit les premiers rayons d’un astre naissant à l’horizon. L’air frais sur son visage et cette soudaine lumière lui fit plisser les yeux. La douleur de sa tête s’était calmée grâce à la potion que lui avait fournie la Griffe. Pour autant, la nécromancienne se sentait éreintée. Le voyage jusqu’à Melorn allait être éprouvant. Mais après les évènements subis ces dernières semaines, elle n’allait pas se plaindre. La victoire appartenait à l’expédition du vent d’acier et les apitoiements n’étaient pas les bienvenus. Bien d’autres pensées hantaient son esprit, aussi elle se concentra sur les étapes dressées devant elle.
Arrivée dans la cité elfique, Isolde profita du climat tempéré offert par la bulle magique, d’un repas servi par la générosité des elfes, ainsi que de quelques heures de repos. Pour autant, le voyage n’était pas terminé. Elle avait accepté de partir en direction de la forteresse des Serres Pourpres, invitée par leur chef. Celui-ci vint la voir pour sonner le départ et ensemble, ils quittèrent Melorn et sa douceur.
Le retour des conditions climatiques inhospitalières et du chemin à parcourir. Même si celui-ci ne semblait pas bien long, intérieurement, elle ne pensait qu’à un lit chaud, du confort et du repos. Elle se fit étonnamment silencieuse sur la route, ne répondant qu’aux questions qui lui étaient posées. Par exemple, le vampire lui demandait son avis sur la cité elfique. Visiblement, leur vision ne semblait pas identique. Elle comprenait l’état d’esprit des elfes et leur volonté de vivre en autarcie. Même si paradoxalement, ils se sentaient protégés par leur alliance avec le Reike. Ainsi, ils échangèrent, chacun mettant en lumière des arguments pertinents. Puis, le silence revint.
Le voyage avait fini de puiser dans les ressources de la jeune femme, elle se sentait épuisée. Un soulagement apparut sur ses traits fatigués lorsque les contours de la forteresse se dessinaient. Une haie d’honneur constituée de Serres Pourpres s’était formée et Isolde sourit en la traversant, saluant poliment les soldats au passage.
- « Un tel accueil… Cela donne déjà envie de revenir. » dit-elle d’une voix basse et taquine, à l’intention du Chef des Armées.
De la même teinte que la roche dans laquelle elle se nichait, Cœur-Ébène se dressait fièrement dans ce paysage austère. En pénétrant à l’intérieur, Isolde ne fut pas surprise de constater une décoration des plus sobres, essentiellement militariste. Le contraire l’aurait de toute façon étonnée et cette ambiance collait parfaitement à la Griffe.
Lorsqu’il évoqua le soleil qui déclinait et la fatigue qui devait sévèrement apparaître sur les traits de la jeune femme, cette dernière ne se fit pas prier afin d’être conduite à la chambre qui serait sienne durant quelques jours. Il mentionna également les bains et les loges privatives, voilà tout ce dont elle rêvait. Un bain et du repos, cela sonnait totalement juste aux oreilles de la femme au teint pâle.
- « J’en suis ravie également, je vous remercie Deydreus. » Déclara-t-elle, ponctué d’un léger sourire.
Le maître des lieux lui avait fourni beaucoup d’informations et elle ne savait pas si son esprit était dans la capacité de tout retenir sur l’instant. Ses forces durement amenuisées et son mental troublé par l’utilisation de toute cette force magique semblaient avoir raison d’elle. Lorsque son hôte prit congé, Isolde ouvrit la chambre et découvrit la pièce, décorée avec simplicité. Mais par rapport aux dernières nuits passées, elle se présentait comme terriblement luxueuse et accueillante. La mage posa ses affaires, puis elle ne tarda pas à rejoindre les bains. Il lui avait recommandé de se mettre à son aise et elle ne s’en privait pas. Elle allait au contraire accueillir pleinement ce bain qui s’offrait à elle.
Entrant dans l’une des salles d’eau privées, l’étudiante se dévêtit hâtivement avant de pénétrer dans l’eau. Elle s’immergea entièrement, savourant la douceur du liquide sur sa peau. Elle se lava entièrement, frottant également ses cheveux noirs qui n’avaient pu être soigneusement nettoyés depuis longtemps. Un passage obligatoire et ô combien mérité.
Propre et détendue, la brune sortit du bain et s’enroula dans un linge mis à disposition et se hâta de rejoindre sa chambre. Dans l’intimité de celle-ci, elle put achever de se sécher, d’essorer ses longs cheveux, avant de déposer le linge sur une chaise devant la cheminée afin qu’il pût sécher à son tour. Puis elle sortit un peigne d’une petite sacoche en toile et débuta la tâche fastidieuse de démêler sa longue chevelure d’ébène, mise à mal ces derniers temps. Cela effectué, elle s’enveloppa confortablement dans les draps. Apaisée par le bain et sereine grâce à la sécurité qu’offrait l’endroit, amplifiée par la présence de la Griffe dans la forteresse, la jeune femme ne tarda pas à s’endormir.
À son réveil, elle semblait un peu confuse, ne sachant pas combien de temps exactement elle avait dormi. La brune se leva afin de remplir un verre à l’aide de la carafe d’eau déposée sur la commode en bois, près de la porte. En constatant sa nudité, elle se dit qu’elle ferait mieux de se vêtir, si jamais quelqu’un venait la chercher. Ignorant combien d’heures s’étaient écoulées depuis qu’elle s’était mise au lit, Isolde enfila rapidement une simple robe noire, ainsi que sa cape sombre. Elle quitta la chambre ensuite, afin de rejoindre le maître des lieux. Il lui avait indiqué qu’il serait dans son bureau, elle espérait que ce fût toujours le cas.
Devant le bureau de son hôte, elle frappa et attendit. La voix du vampire s’éleva et elle fut soulagée de constater qu’il était encore dans la pièce. Elle entra alors après y avoir été invitée.
- « Navrée pour le retard, je ne sais pas combien de temps j’ai dormi… Je crains que l’expédition ne m’ait plus épuisée que ce que j’avais imaginé. » avoua-t-elle. « Et de votre côté ? Enfin, je sais que vous n’avez pas besoin de sommeil comme moi, du fait de votre nature. Mais… Comment vous sentez-vous ? Nous n’avons pas eu l’occasion de reparler de tout cela et de votre duel. Cela a dû être éprouvant. » Elle parlait peut-être un peu trop. Elle se sentait un peu gênée d’avoir autant dormi et profité de l’hospitalité de son hôte alors qu’elle était attendue. « Je peux revenir plus tard, si vous êtes occupé. » ajouta-t-elle.
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Le maître des lieux sourit lorsque la jeune femme s’excusa de son retard. Elle avait terriblement besoin de repos après les épreuves passées et son hôte le savait. Il comprenait pleinement ce besoin et ne lui en tenait pas rigueur. Tandis qu’il lui parlait, la brune ne put s’empêcher de détailler la tenue de son vis-à-vis. Il avait délaissé son armure au profit de vêtements sombres en lin. Il s’agissait de la toute première fois qu’elle le voyait sans son équipement guerrier. Son regard glissait donc sans qu’elle ne pût le retenir. Ainsi elle observa, manquant d’une certaine pudeur, les lignes masculines et les formes angulaires du chevalier. Elles suggéraient une force remarquable et une aisance athlétique. Sa musculature finement sculptée, par les entraînements intensifs et la discipline qu’il s’imposait, devaient refléter les vestiges de ses combats passés et elle tenta de les visualiser dans son esprit. Malgré sa tenue des plus sobres, la puissance et le respect émanaient de cet homme au charme incontesté.
Elle eut un sourire en coin, aussi bien pour la plaisanterie qu’il formula au sujet de sa solitude, que pour ce qu’elle se plut à imaginer. Invitée par son hôte, la mage prit ensuite place sur l’un des confortables fauteuils qui lui faisaient face.
- « De l’hydromel, s’il-vous-plaît. » répondit-elle, avec un léger sourire.
Elle le remercia tandis qu’il lui apportait le verre rempli du certainement délicieux liquide doré. Elle attendit qu’il retournât s’asseoir, afin de lever son verre et d’en déguster la première gorgée. Lorsqu’elle le porta à ses lèvres, elle fut d’abord séduite par cette odeur sucrée, reflétant le miel et les épices. Puis la douceur caractéristique de cette boisson savoureuse caressa sa gorge, lui offrant une agréable sensation chaleureuse.
Le vampire lui confirma ensuite ce qu’elle avait évoqué précédemment quant au sommeil. Il n’avait pas encore pris le temps de se reposer. Avec les lettres de rapport à envoyer vers la capitale et ses diverses tâches liées à son absence durant la durée de l’expédition, elle comprenant qu’il fût occupé durant les dernières heures. Elle sentit le regard hétérochrome de la Griffe se perdre un instant dans l’émeraude du sien et elle détourna brièvement les yeux. Il ne pouvait toutefois savoir s’il l’intimidait ou s’il s’agissait d’une tactique de séduction, se faisant passer pour plus frêle et innocente qu’elle ne l’était véritablement.
Puis elle écouta la brève description de son duel remporté face à l’ancienne Griffe du Reike et ses railleries à propos des aléas de la marche. Il était évident que cela avait dû être contraignant et pénible de devoir gérer les civils, au milieu de batailles dont l’atrocité n’était plus à démontrer.
- « Ne soyez pas modeste quant à votre victoire, Deydreus. Elle fut grandiose. De plus, vous offrez à chaque fois un tableau exquis. Je revois ces pétales de sang retomber dans un sublime ballet romanesque . » affirma-t-elle en un sourire taquin.
Elle se montrait certes malicieuse, toutefois elle pensait sincèrement ce qu’elle disait. La magie de sang du vampire délivrait toujours un spectacle qu’elle jugeait enchanteur et elle était ravie de pouvoir s’en délecter.
- « Mon corps se sent mieux après le repos, bien qu’il lui faudra encore récupérer. Hélas, comme vous l’avez remarqué, les retombées psychiques ont elles aussi été intenses. Les violents maux de tête ont été apaisés grâce à votre potion. Cela dit, je n’ai toujours pas récupéré l’usage de mes pouvoirs. » Cet aveu changea ses traits en une expression quelque peu angoissée. Sa magie se révélait être un atout de taille et elle se sentait vulnérable sans elle. « J’espère que mes ressources ne tarderont pas à se régénérer. Je n’ai jamais vécu une situation similaire. »
Elle était inquiète et elle pouvait difficilement le cacher. Une certaine forme de confiance était née depuis les évènements d’Apresol, aussi elle ne se sentait pas gênée de lui confier ses craintes à ce sujet. Puis, peut-être aurait-il des conseils à lui fournir.
À propos des personnes hostiles à la nécromancie, Isolde restait partagée. Même si les critiques pouvaient s’avérer pénibles, elle avait su s’en accommoder au fil du temps. Tout le monde n’était pas prêt à accepter son usage controversé et au final, cela n’était sans doute pas plus mal ainsi. Elle savait que les arcanes les plus sombres étaient réservées à une élite, dont le savoir dépassait grandement celui de tous ces sots et ces incapables. Elle se sentait à bien des égards supérieure et qu’elle fût pointée du doigt ne la dérangeait pas plus que cela. D’autant plus que ses projets futurs renforcerait cette idée. Elle n’était pas destinée à se fonder dans la masse insignifiante du commun des mortels. Elle ne répondit donc pas spécialement à cet état de fait, même si elle perçût l’agacement dans l’attitude de son interlocuteur. La reikoise reprit une gorgée du délicieux nectar, avant de le reposer devant elle, lorsque le chef des Armées reprit la parole. Elle réfléchit un instant à sa réponse, ses yeux se perdaient vaguement dans les détails du bureau de son hôte.
- « Il s’agissait pour moi d’une épreuve personnelle. Je ne savais pas réellement à quoi m’attendre. Les explications des historiens couplées à mon propre regard sur la situation m’ont laissé penser que j’avais un pouvoir sur l’archonte. Il se servait de la forge et des piliers pour constituer son armée. Tandis que moi je peux relever les morts par ma seule volonté. Vous m’avez vue à l’œuvre, vous savez de quelle manière je procède. Mais je n’ai pas besoin spécifiquement de cadavres à disposition pour mes créations et cela m’a offert la possibilité d’évoluer. Dès que j’aurais récupéré l’entièreté de ma magie, je compte bien décupler mes pouvoirs. » déclara-t-elle, en marquant une légère pause. « Donc non, ne culpabilisez pas Deydreus. Je ne regrette en rien cette expédition. »
Elle étira son sourire et offrit un regard plus doux à l’attention du guerrier, il comprendrait ainsi ses insinuations. Cela lui plaisait ce rapprochement naissant entre eux, bien qu’elle se doutât que cette histoire n’irait sans doute pas plus loin. Elle ignorait ce qu’il se tramait de manière précise dans l’esprit du ministre.
Il lui offrait la vision de ses canines dans ce sourire sincère. Aussi, elle appréciait ce qu’elle croyait deviner dans l’intensité de son regard bicolore. Cette envie sournoise qui devait peupler les pensées du vampire, son besoin de sang propre à sa race. Aussi, il connaissait le goût de celui de la nécromancienne, depuis qu’il avait porté ses crocs en elle durant leur enquête. Cela lui effleurait sans doute l’esprit de réitérer l’expérience. Elle usait d’un regard qui se voulait légèrement charmeur et provocateur, ne détournant pas son regard cette fois-ci. Elle le contemplait, sans que le silence ne fût considéré comme laissant un froid. Au contraire, la tension demeurait palpable et enivrante tant leurs sens paraissaient exacerbés. Elle s’amusait de l’éventuel trouble causé chez l’être maudit, outrepassant ses fonctions hiérarchiques. Son envie, troublante et intense restait au cœur des pensées de la brune. Ce besoin de sang, enraciné dans l’être de la créature de la nuit, du fait de sa malédiction. Isolde ne pouvait nier l’attirance qu’elle avait pour lui, peut-être exacerbé justement par cette nature inhumaine. Ce besoin de prédation qu’elle lisait en lui, parce qu’elle le ressentait terriblement aussi.
Aussi, l’envie de s’approcher lui vint et elle ne se gêna donc pas pour le faire. Elle emporta son verre avec elle, avant de venir s’appuyer contre le bureau, tout près du chevalier sombre. Elle porta le contenant à ses lèvres et le vida complètement, en gardant le verre dans ses mains. Elle le fixa un instant, avant de tourner la tête vers le vampire.
- « Comment envisagez-vous la suite Deydreus ? »
Parlait-elle de la suite de leur relation de manière générale, de ce qu’il pouvait se passer entre eux dans l’immédiat ou encore de la poursuite de la traque aux archontes, cela n’appartenait qu’à elle sur l’instant. La mage noire posait délibérément une question large et énigmatique, laissant libre choix à l’épéiste de l’interpréter comme bon lui semblait.
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Alors que le guerrier finissait son verre avant de se lever, Isolde ne le quittait pas des yeux. Elle observait ses mouvements précis et calculés. Ils étaient proches et même si ce fut le cas à plusieurs reprises lors de l’expédition, jamais de cette manière. Ils étaient seuls et elle semblait le voir réellement pour la première fois, découvrir une autre facette de sa personnalité qui lui plaisait beaucoup.
Il réagissait comme elle l’avait espéré quant à sa question énigmatique. Évidemment, elle s’interrogeait sur les suites après Vent d’acier, la poursuite de la chasse aux archontes et tout ce que cela impliquait. Pour autant, ce n’était pas tant cela qui intéressait la jeune femme à la chevelure ébène dans l’immédiat. Et le vampire le comprenait parfaitement. Le regard de l’être de la nuit changea quelque peu, une étrange lueur apparut. Elle éveillait ses instincts charnels et elle en était pleinement consciente. La mage appréciait cette tension palpable, jouer avec un danger évident et tester les limites de son vis-à-vis. Il paraissait très bien s’en accommoder, vu qu’il poursuivait non sans malice ce jeu dangereux. Il s’adonnait au plaisir de cette séduction et cette attirance mutuelle.
- « Percevez-vous donc comment les battements de mon cœur s’accélèrent tandis que vous êtes près de moi. Sentez-vous comment mon corps tout entier réagit à cette proximité ? »
Les paroles de la brune étaient presque soufflées, elle sentait en effet son cœur battre plus intensément alors que le chevalier sombre effleurait maintenant sa gorge. La mage ferma les yeux, elle entrouvrit légèrement les lèvres involontairement. La caresse des doigts de l’épéiste agissait comme une brûlure qui la laissa immobile, pourtant elle aurait aimé qu’il s’éternisât sur sa peau. Son souffle semblait plus saccadé.
Toutefois, elle ouvrit les paupières et laissa ses émeraudes s’ancrer dans le regard du chef des Armées. Elle ne lui offrit pas de réponse à sa question, il devinait de toute façon très bien l’effet que l’idée qu’il vînt planter ses crocs de nouveau en elle lui procurait. Le ressenti exprimé par ses actes et son corps valait bien mille mots.
Il reprit la parole et elle l’écouta, troublée cela dit par leur contact d’où les sensations électrisaient encore son corps. Elle reprit toutefois une certaine contenance tandis qu’il lui avouait de manière directe l’attirance qu’il portait à son égard. Son discours la laissa pensive. Elle ne s’était pas imaginée qu’il pût ressentir ce genre de choses pour elle. Certes, leur jeu de séduction paraissait bien attrayant pour la nécromancienne et elle s’y plongeait avec délice. Toutefois, les intentions du ministre semblaient être plus complexes. Il se projetait dans l’avenir et surtout, lui demandait de quelle manière elle percevait le sien.
Isolde se ferma immédiatement, nul doute que son interlocuteur pût le remarquer. Ses réflexions l’entraînèrent irrémédiablement vers la condition dans laquelle elle allait se retrouver prochainement. Elle comptait quitter l’université, elle allait partir en Shoumei accompagnée de l’ennemi numéro un de l’Empire, en mettant de côté les Titans. Aussi, elle faisait partie de la Pègre et si Deydreus venait à l’apprendre, elle était consciente des dangers que cela représentait… Non, une éventuelle relation entre eux était tout simplement inenvisageable.
Elle se délogea alors du meuble sur lequel elle s’était appuyée. Elle détourna son regard de la Griffe et elle s’éloigna de quelques pas. Une manière évidente de montrer que son esprit fuyait également. Elle ne souhaitait pas s’étendre sur ses projets. Ils étaient secrets et cela impliquait trop de facteurs extérieurs qui pouvaient la mettre en fâcheuse posture. Même si leur lien semblait se tisser de manière agréable, il restait un élément crucial de l’Empire et elle ne pouvait lui révéler ses futurs projets macabres. Et avec ceux-ci, elle ne voyait pas comment une relation intime était capable de perdurer.
Songeuse, Isolde s’approcha de la fenêtre d’où elle contempla les extérieurs plongés dans les ténèbres. Seules quelques torches éclairaient faiblement les environs et leur lueur vacillante offrait un spectacle étrange et inquiétant, dont les ombres dansaient silencieusement.
Elle devait formuler quelque chose, son hôte ne devait pas comprendre ce changement soudain et s’interroger sur la situation. Aussi, elle tourna la tête vers lui et lui offrit un faible sourire.
- « Pardonnez-moi, mon avenir me paraît si incertain. J’ai beaucoup de mal à me projeter dans le futur, même proche. J’ai évidemment divers projets, mais rien qui ne soit concret dans l’immédiat. » Elle lui mentait, elle créait une nouvelle distance entre eux. Une manière de se protéger, de garder ses secrets intacts et de préserver les sombres desseins qui l’animaient. « Vous ne devriez pas vous préoccuper de cela. Vos obligations sont grandes et je retiens déjà bien assez votre temps. De plus, j’ai manqué le dîner auquel vous m’aviez conviée je crois, j’en suis navrée. » dit-elle, reprenant son ton habituel et le sourire de façade qu’elle arborait souvent pour se sortir de quelconque situation. Elle reconnaissait toutefois changer de sujet avec une absence évidente de subtilité.
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Isolde Malkyn
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Rosae rubrae Melancholiae
Feat Deydreus
Isolde perçut le soupir du vampire et elle imagina la déception qu’il devait ressentir, lorsque la situation changea drastiquement et qu’elle se referma. Évidemment, elle n’y voyait pas les raisons plus complexes et les liens qui se faisaient dans l’esprit de Deydreus. Ce dernier prit la parole et elle ressentit l’impact de ses mots. Elle ne le savait pas posséder une si grande sagesse et un détachement philosophique sur les évènements qui lui faisaient face. Outre ses capacités martiales exceptionnelles, il apparaissait comme un homme instruit et réfléchi. Non pas seulement en tactique et stratégie militaire, mais cela se reflétait dans ses réflexions. Le visage de la nécromancienne se décrispa et elle accueillit le sourire qui lui fit avec clémence. Elle se laissait volontairement bercer par les douces paroles de l’être de la nuit. Elle gardait évidemment une certaine méfiance, elle n’était pas capable d’accorder une confiance absolue à quiconque. Toutefois, elle reconnut tout à fait la justesse des mots employés. Il savait les manier afin d’instaurer un certain sentiment de sécurité, propice aux secrets murmurés dans l’intimité.
Une nouvelle fois, le contact des doigts du vampire sur sa peau de porcelaine vint enflammer les zones de son épiderme qu’il touchait. Elle se laissa guider par ses gestes, tandis qu’il restait près d’elle.
Elle comprenait le sens de ses mots et là où il souhait en venir. Il voulait qu’elle pût se sentir à l’aise en sa compagnie, qu’il fût la personne fiable sur laquelle elle pouvait se reposer. Mais en était-elle seulement capable… Elle n’avait jamais ressenti cette liberté totale de parole, où elle pouvait se montrer entièrement à quelqu’un, lui confier sa plus majestueuse lumière comme ses sombres abysses. L’âme d’Isolde était tourmentée, changeante, faite d’une dualité sous-jacente qui ne lui laissait pas de répit.
Elle restait silencieuse. Elle écoutait les paroles du chef des Armées et elle y trouvait cette justesse. Il parlait avec tact, tout en laissant s’épanouir un léger brin de malice. Il n’était évidemment pas dupe ni homme à se laisser berner aisément par de douces illusions. Elle sourit légèrement à cette idée. Le fait qu’elle pût se sentir libre de s’ouvrir à lui semblait lui tenir à cœur. Lorsqu’il s’éloigna finalement d’elle, la jeune femme se trouva stupide de penser qu’elle aurait aimé savourer un nouveau contact entre eux. Ses iris émeraudes le fixèrent alors un instant, comme pour exiger ce contact tant désiré. Toutefois, elle détourna le regard afin de se concentrer une nouvelle fois sur les paroles qui lui étaient destinées.
- « Votre nature n’est en rien monstrueuse. Elle vous offre d’autres opportunités et vous donne accès à une immunité face à la mort. Vous rendez-vous compte de ce cadeau si précieux que celui de l’immortalité ? » dit-elle de manière spontanée.
L’immortalité, ce rêve qu’elle touchait presque des doigts. Elle lui offrait ainsi un indice important face à ses aspirations. Puis, elle inclina la tête, de manière à accepter de le considérer autrement que par son rôle de Griffe du Reike. Elle consentait à laisser le chef des Armées de côté, afin de se concentrer uniquement sur la personne qu’il était.
Elle accepta également sa proposition quant au repas, elle commençait à avoir faim. Un repas léger, pour ne pas charger son estomac face aux rations qu’elle avait connu durant plusieurs semaines d’expédition. Elle attendit alors que l’être au teint pâle demandât de faire monter un repas et que celui-ci n’arrivât. Une soupe se présenta alors devant la jeune femme, cette dernière s’attabla et reporta son regard vers son vis-à-vis.
- « C’est un peu gênant cela dit de dîner devant vous, tandis que vous ne vous nourrissez pas. » dit-elle, en un sourire amusé.
Cependant, si dans l’esprit du vampire, son sang constituait le repas, elle préférait évidemment qu’il s’en abstînt. Elle secoua doucement la tête à cette idée. Puis elle prit la cuillère afin de débuter sa dégustation. La soupe prenait comme base un bouillon de divers légumes racines, qui offraient leur couleur terreuse et orangée au liquide. Le goût et l’odeur étaient relevés par le laurier et les épices. Et de l’orge avait été ajouté pour rendre la soupe plus épaisse et consistante. Pour l’accompagner, une tranche de pain à la croûte croustillante et dont l’odeur légèrement acide du levain offrait la perspective d’un délicieux repas. Elle termina assez rapidement, en ponctuant le souper d’un verre d’eau, avant de se lever.
- « Merci pour le repas. » dit elle en un sourire. Son corps semblait rassasié et son esprit apaisé. Aussi, elle se décida à apporter au chevalier les réponses qu’il souhaitait entendre. Mais, pas tout de suite. « Et si nous commencions la visite de votre forteresse ? Emmenez-moi dans la pièce qui vous inspire, celle que vous jugez la plus favorable à recevoir mes révélations. » dit-elle, enveloppée d’un fin voile de mystère.
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Deydreus Fictilem
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Il y avait certes un prix à payer pour accéder à l’immortalité. Elle allait découvrir dans peu de temps lequel serait le sien. Et en ce qui concernait Deydreus, il ne semblait pas vouloir poursuivre sur le sujet pour le moment. Mais peut-être aurait-il l’occasion de lui en apprendre davantage sur sa nature plus tard. Après tout, ils possédaient le temps de parler. Et comme le formulait le vampire, le temps ne lui manquait pas.
Le repas était délicieux et cela avait réchauffé la brune et comblé son estomac, elle n’avait rien à en redire. Elle attendit à présent que son hôte accédât à sa demande. Elle sourit aux manières exagérées qu’il adoptait volontairement et se laissa guider par ce jeu amusant. Elle saisit sa main et elle quitta le bureau en compagnie du maître des lieux.
Isolde observait les tableaux qui ornaient les murs de ce couloir. Les peintures le rendaient moins austère et l’une d’entre elles sut captiver l’attention de la nécromancienne. Une œuvre simple qui représentait une scène de bataille. Les guerriers étaient équipés d’épées ou de lances, certains jonchaient le sol, tombés sur le champ de bataille. Les chevaux, peints de manière très réaliste, semblaient galoper à vive allure en remuant la boue et la poussière sous leurs sabots. Mais ce qui attira la jeune femme fut l’expression de terreur qui se lisait sur les visages. Le regard des hommes semblait attiré par une forme qui était masquée dans le tableau. Elle voulut savoir qui était représentée ici et pourquoi cette silhouette procurait tant d’effroi autour d’elle. Toutefois, ils avancèrent et Isolde se laissa toujours guider par le vampire. Lorsqu’il mentionna sa chambre, elle sourit et se sentit malgré elle un peu gênée. L’idée évidemment lui avait traversé l’esprit et elle se demandait si elle était prête pour cette étape. Enfin, la question ne se posait pas pour le moment et elle balaya rapidement cette pensée.
- « Un passage secret ? Astucieux. » dit-elle d’un ton taquin.
À vrai dire, elle appréciait ce mécanisme et le passage dissimulé qu’il offrait. Cela représentait aussi une marque de confiance de plus. Elle savourait le fait qu’il pût partager avec elle ce genre de secret. Elle découvrait avec délice les mystères de la forteresse de Cœur-Ébène.
Avant de monter l’escalier en colimaçon, ils échangèrent un regard qui eut le mérite de trahir les pensées du chevalier sombre. Elle sentait le désir qu’il avait pour elle et la tension connue plus tôt s’installa de nouveau. Et seule la prise de parole de son vis-à-vis sut remettre un peu d’ordre dans les pensées égarées de la brune. Elle s’avança alors et ils gravirent ensemble les marches qui menaient à ce lieu inconnu. Elle avait hâte de découvrir ce qu’il se trouvait là-haut et comment se dessinait l’endroit choisi par le chef des Serres Pourpres.
La jeune femme à la chevelure d’ébène laissa son regard balayer la pièce. Ses yeux se posèrent instantanément sur le magnifique vitrail qui sublimait l’endroit.
- « Que représente le vitrail ? Il est absolument magnifique. » demanda-t-elle, ses yeux ne semblaient pas vouloir s’en détacher.
Son hôte lui présenta ensuite le reste du lieu, les étagères qui comportaient les livres qu’il appréciait, puis sa collection d’armures. Isolde laissa ses doigts courir sur la couverture des premiers, détaillant leur titre. Puis, ses iris émeraudes passèrent sur les différentes armures, témoins des différentes périodes de l’homme d’armes.
Une nouvelle fois, leur regard se croisèrent et la scène n’avait pas besoin de mots pour refléter une passion naissante entre les deux êtres. Leur silence ne semblait en rien pesant, seulement les battements de cœur de la brune s’intensifiaient.
- « Les cicatrices sont donc importantes à vos yeux ? Celles des murs, témoins silencieux de l’histoire d’un lieu. Ou celles du corps, vestiges des combats. » dit-elle, en détaillant les traits du chef des Armées, laissant courir ses prunelles sur les cicatrices que portait son visage. Puis elle passa délicatement ses doigts sur l’une d’entre elles, et elle prit sa main recouverte de sang cristallisé, avant de plonger son regard dans le sien.
- « C’est une jolie crypte, un lieu dissimulé et qui vous représente bien. Je suis ravie de connaître cet endroit, que vous ayez fait le choix de m’amener ici. »
L’endroit était certes favorable à ses mots, pourtant, elle n’avait aucune envie de parler. Ainsi, elle sourit légèrement avant de s’approcher du vampire. Elle gardait sa main dans la sienne et de son autre main, elle caressa doucement son torse à travers le fin vêtement de lin. Elle voulait ressentir ses reliefs, deviner ses cicatrices cachées et imaginer le ressenti de sa peau contre la sienne. Puis, elle vint porter la main sanguine du chevalier à ses lèvres et en embrasser les doigts, avant de la guider pour toucher son visage de porcelaine, son cou puis la naissance de sa poitrine. Enfin, elle vint encore plus près de lui, serrant son corps frêle contre celui du guerrier, ressentant sa chaleur et son envie. Elle leva ses yeux vers lui, l’implorant presque de lui offrir ce qu’elle réclamait.
Toutefois, elle relâcha son étreinte et se dirigea vers le canapé. D’un pas lent et calculé, elle s’assit et ne perdait pas l’être de la nuit des yeux.
- « Je ne peux pas poursuivre sur cette voie avec vous. L’envie est présente, je ne peux le nier. Mais… je m’apprête à changer de vie, de manière radicale. Je vais revenir à Ikusa à vos côtés, je vais retourner à l’Université. Mais seulement pour prendre mes affaires. N’essayez pas de m’en empêcher car ma décision est déjà prise. Je vais mourir Deydreus. C’est ainsi. » Elle reconnaissait le caractère dramatique de ses propos, elle les laissa volontairement flotter quelque peu dans la pièce. Elle regardait ailleurs et vint à cet instant replonger son regard dans celui de son interlocuteur, cherchant à percevoir sa réaction avant de reprendre. « Je vais accéder à l’immortalité ainsi, je souhaite être ramenée par la voie des arcanes que je pratique. Comprenez-vous en quoi mon avenir est incertain ? Je ne serais plus la même, je n’aurais plus rien d’humain. Je ne serais pas celle qu’il vous faut, Deydreus. »
CENDRES
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
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Isolde Malkyn
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Feat Deydreus
Les explications du vampire quant au vitrail surprirent la mage, de manière agréable. Elle restait étonnée des mots qu’elle entendait mais aussi fascinée. Elle aurait apprécié lui poser davantage de questions sur le sujet et creuser. Mais peut-être cela faisait partie d’une thématique sur laquelle il ne souhaitait pas s’étendre, du moins par pour le moment. Mais la mage restait curieuse et il était certain qu’elle voulait en savoir davantage sur cette personnification de la Mort.
Leur moment de désir partagé et de sensualité fut coupé par les propos de la nécromancienne. Elle lui avait avoué son plus gros secret, la mort qui la guettait afin de se transcender. De quitter sa nature humaine afin d’accéder à la non-mort, un état entre deux mondes. Tout allait changer, drastiquement et il n’y avait pas de retour en arrière possible. Lorsque sa transformation serait achevée, elle deviendrait éternelle.
Elle se laissa faire lorsque le chef des Armées lui prit les mains. Elle releva son regard émeraude pour l’observer, tandis qu’il brisait le silence pour reprendre la parole. Il lui fallait une femme vivante, une femme entière, une femme qui n’était pas elle, tout simplement. Il semblait avoir beaucoup de questions qui lui brûlaient les lèvres. Il en posa certaines, d’autres qu’il retint certainement. Tandis qu’il venait s’asseoir à ses côtés, elle lui souriait. Elle ne paraissait pas triste, ni déçue ou contrariée. Au contraire, Isolde était paisible. Elle restait confiante et croyait en sa destinée. Peu importait si celle-ci ne croisait pas celle de Deydreus. Ses pensées pouvaient paraître abruptes. Mais c’était ainsi. Son ambition et la réalisation de son objectif passaient avant tout le reste. Et rien ni personne ne pouvait pas empêcher son destin de s’accomplir. Elle y avait tant réfléchi, elle en avait tant rêvé. Cela allait arriver, enfin. Elle se sentait prête et excitée à cette idée. Rien n’importait plus pour elle en cet instant.
Elle gardait la main de la Griffe dans la sienne, qu’elle caressait doucement. Même si elle éprouvait une certaine tendresse pour lui. Elle ne renoncerait pas à son rêve.
- « Une vie de simple humaine ne m’attire pas. Je ne souhaite pas obtenir une place importante, me marier et faire des enfants. Les rêves des jeunes femmes de mon âge ne sont pas les miens. Vous savez à quel point la nécromancie me fascine. Je consacrerai mon existence à sa pratique, à mes expériences occultes. J’ai cette appétence pour la mort, pour autant je ne souhaite pas y demeurer. Je naviguerai entre deux mondes, entre deux états. Je goûterai seulement un peu à la mort, mais je ne l’embrasserai pas entièrement. » Son regard se perdait dans le vide et sa voix se faisait plus basse au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche. Elle revint à elle et sourit à nouveau doucement à son vis-à-vis. « Je comprends vos paroles et sincèrement, j’aimerais vous dire que j’y crois et que je vois notre avenir commun. Toutefois, personne ne sait comment je reviendrai, Deydreus. Peut-être mon corps et mon esprit se révéleront bien différents de mon état actuel. »
Elle restait lucide sur la situation. Elle ne pouvait pas lui promettre de s’offrir à lui, alors qu’elle ignorait comment ses pensées s’articuleraient et comment son corps réagirait au choc.
- « Profitons de ce moment, juste vous et moi. Sans se préoccuper de la suite. » Elle vint se mettre contre lui, posant sa tête sur son épaule. Peut-être avait-elle besoin d’un peu de réconfort et de protection, même si elle se refusait de l’admettre. Ses gestes ne trompaient pas et sa manière de se blottir contre lui non plus. Elle voulait sentir la chaleur de ses bras qui l’entouraient, les caresses de ses doigts sur sa peau. Même si cela devait être la dernière fois. Un bref instant, qui n’appartenait qu’à eux.
Bercée par cette douceur inhabituelle, elle s’endormit peu à peu. Encore épuisée par l’expédition, elle trouvait le repos dans ce cocon aménagé par le vampire. Un lieu dans lequel elle se sentait apaisée et en sécurité.
Elle se réveilla, légèrement confuse. Elle chercha le maître des lieux du regard et lui offrit un léger sourire. « Bonjour. » dit-elle, simplement. Les rayons de l’astre de jour brillaient à travers le vitrail, offrant une myriade de couleurs qui dansaient sur les murs et chaque surface qui l’entourait. Les nuances vibrantes se répandaient dans toute la pièce et offraient un cadre unique et envoûtant.
- « Quel est le programme du jour, Monsieur Fictilem ? » s’amusa-t-elle à demander, en se relevant et époussetant sa robe.
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Deydreus Fictilem
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Les paroles du vampire furent réconfortantes. Isolde s’endormit avec ses mots en tête et l’effet de ses caresses. Il ne la jugeait pas pour ses choix particuliers, au contraire il les respectait. Elle sentit qu’elle pouvait lui confier une part de son être et elle trouvait cela reposant. Pour une fois, elle avait pu parler de cela librement et elle se sentait comprise. Suffisamment pour l’apaiser et lui permettre de s’endormir un moment.
Lorsqu’elle s’éveilla, elle sourit naturellement à la remarque du chevalier. Il avait été plus qu’un oreiller, même si elle ne lui en disait pas davantage pour le moment. La confiance qu’elle lui portait s’était révélée cette nuit, alors qu’elle s’était endormie dans ses bras. Depuis Apresol et encore plus après Vent d’Acier, elle savait ce qu’il était prêt à faire pour elle. La mage appréciait la protection qu’il lui offrait, sa présence lui faisait du bien et elle ne le cachait pas. Elle ne ressentait que rarement ce genre de choses alors évidemment, elle se laissait aller. Tout en gardant à l’esprit son discours de la veille. Sa transformation pouvait l’affecter, elle n’ignorait pas cette éventualité et à cause de cela, elle bridait pour le moment ses sentiments.
Isolde prit la main du vampire et se laissa entraîner vers le vitrail. Elle observait silencieusement ce qu’il lui montrait, happée par ce décor captivant.
- « Je suis certaine que nos points communs sont nombreux. D’ailleurs, je me plais à les découvrir au fil du temps. »
La brune au regard émeraude appréciait réellement leurs similitudes. Cette fascination morbide qui l’accompagnait depuis toujours. Deydreus pouvait la comprendre et avait même orienté ses croyances en ce sens.
Aussi loin qu’elle s’en souvînt, Isolde avait toujours possédé cette curiosité pour tout ce qui gravitait autour de la mort. Les crânes et ossements d’animaux, les objets destinés à certains rites funéraires, les livres anciens sur le sujet, toutes les légendes et croyances autour de la mort, l’ambiance sinistre des cimetières l’apaisait. Et évidemment, son goût prononcé et son intérêt pour la nécromancie et les sciences occultes. Elle appréciait alors d’autant plus cette représentation de la Mort sur le vitrail. Une véritable ôde pour célébrer son esthétique sombre et pleine de mystères. Un récit aussi captivant que lugubre, source intarissable d’inspiration. Pour la poésie, la peinture et autres formes d’expression artistiques. Ou juste explorer le fond de son âme, laisser parler l’intérieur et divaguer sur son interprétation de la vie et de la mort, de l’entre deux. Du passage d’un monde à l’autre, tout cela la transportait au-delà des limites de la conscience humaine.
Ce ne fut que lorsque son hôte reprit la parole que la nécromancienne revint à elle-même, perdue dans ses pensées funestes.
- « Vous savez après des semaines d’expédition et de lutte dans le Grand Nord, j’ai une vision différente de l’hygiène. » répondit-elle, taquine. Cela dit, elle avait fortement apprécié son bain de la veille, elle comprenait tout à fait la volonté de la Griffe de s’y détendre à son tour.
Ils quittèrent alors le nid aménagé et Isolde laissa le chef des Serres devant la porte des bains. Non sans lui adresser un dernier regard, elle rejoint finalement sa chambre. Elle allait effectuer un brin de toilette de son côté, avant d’aller récupérer quelques petites choses à grignoter. Elle salua les hommes qu’elle croisa en chemin, puis elle se dirigea vers les cuisines. Elle prit seulement une tranche de pain, accompagnée d’une pomme. Cela serait suffisant pour débuter cette journée, elle ponctua le tout d’un grand verre d’eau.
La mage noire déambula quelque peu aux alentours du mess, échangeant quelques mots avec les hommes de la Griffe. Elle laissait le temps à ce dernier de profiter de son bain. Lorsqu’elle estima que ce fut le temps, elle se dirigea vers la chambre. Elle poussa doucement la porte de celle-ci et elle fut stoppée par quelques bruits provenant de l’intérieur. Elle n’osa pas se présenter au maître des lieux et repoussa aussi discrètement que possible la lourde porte. La brune au teint pâle ignorait s’il avait entendu ou aperçu son arrivée, mais elle ne le dérangea pas. Et il poursuivit son activité. Elle resta quelques instants, silencieuse et pensive. Elle entendit ses murmures et se mordit la lèvre inférieure. Elle dut presque se faire violence afin de résister à l’envie de le rejoindre.
Enfin, elle frappa brièvement contre le bois, avant d’être invitée à entrer. Elle lui sourit doucement, en fuyant quelque peu son regard. Ce n’était pas de la gêne qu’elle ressentait, seulement du désir. Et peut-être n’avait-elle pas envie qu’il lût dans son regard à quel point elle avait envie de lui à cet instant.
- « J’espère que le moment fut agréable. » dit-elle toutefois, malicieuse. Parlait-elle de ce qu’elle avait entendu derrière la porte, ou seulement du bain, difficile à dire… « Nous pouvons poursuivre avec la visite de la cour extérieure si cela vous convient. »
Elle attendit l’éventuelle réponse de son hôte puis elle se laissa une nouvelle fois entraînée à la découverte de la forteresse. Les anciennes pierres grises servant de remparts à l’immense bâtisse entouraient solidement celle-ci. Preuve du caractère défensif, elles démontraient une certaine sécurité et il y régnait une atmosphère sereine et tranquille. La brume matinale caressait délicatement les cimes des montagnes et les hauts de la forteresse. Isolde inspira pleinement l’air frais et cette bouffée d’oxygène fut plaisante et revigorante. Elle avait bien envie de se promener un peu en extérieur. Les premières lueurs de l’astre perçaient à travers les nuages, signe d’une journée agréable.
- « La vie que vous menez vous convient-elle ? Je veux dire, avez-vous toujours eu l’envie de devenir Chef des Armées et pensez-vous avoir fait le bon choix ? Rien n'est immuable, mais j’imagine qu’un tel poste offre également beaucoup de contraintes. Et si vous aviez le choix, que feriez-vous d’autre ? Cela peut-être n’importe quoi… Je suis curieuse de connaître vos rêves ou vos fantasmes. » Bien que sa question restât sérieuse, encore une petite note taquine pour ponctuer sa prise de parole. Ce petit jeu l’amusait beaucoup, elle n’allait pas s’en priver.
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