crédits : 871
Le gosse reprit ses gribouillages, sur une nouvelle feuille vierge. Ses gestes étaient comme hystériques, gravant son support de noir, comme pour chercher à l'emplir intégralement d'obscurité. Le fusain crisse sur le papier dans un son strident, désagréable à entendre pour les oreilles d'Alaric, qui avait serré les dents, comme reculé d'un pas, se préparant à dégager de là... pour aller se perdre dans les ténèbres ? Où pourrait-il se rendre d'autres ? Ce qui devenait effrayant était que le gamin ne l'avait pas quitté du regard. D'un coup, sa main stoppa ses mouvements frénétiques. Son sourire devient… Alaric frémit devant sa grimace glaciale qu'on ne pouvait pas considérer comme un sourire sur le visage de cette chose.
"Je préfère que tu me laisses faire. Tu sais bien que les choses tournent toujours au drame, quand tu essaies d'aider."
Ce marmonnement léger fut comme un pieu qu'on lui enfonçait dans les tripes, lui rappelant que trop ses actes récents qui avaient manqué de le mener à sa perte. Ses états d'âme furent coupés par le geste du prétendu enfant qui braqua son dessin dans sa direction.
*Qu'est-ce…*
Il écarquilla des yeux de stupeur. Des gribouillis grossiers sortaient des trains qu'il reconnut comme les siens. C'était son visage qui ressortait des traits de fusain, qui se tordait horriblement dans un cri d'effroi total. Alaric recula d'un pas, frémissant de crainte. Tout ce qu'il vivait là n'avait plus de sens. Ce gosse n'était pas ce qu'il paraissait être... cet environnement... où était-il bordel ? Où fuir ? Comment se barrer de ce cauchemar… À moins que tout était vrai, et qu'il avait viré à la folie, que ce qu'il vivait là était juste l'ultime étincelle de sa conscience qui luttait pour ne pas basculer définitivement.
Le gosse se mit à rire, d'un rire fort et monstrueux, aussi raclante qu'un couteau épais qu'on passe sur une autre lame. Alaric crut sentir cette impression jusqu'aux tréfonds de son âme. D'un coup la main infantile qui tenait le papier devint serres ténébreuses. Son autre main lâcha le fusain pour venir caresser du bout de ses doigts l'effroyable représentation du visage de l'humain. Alaric déglutit en sentant une horrible sensation lui passer sur la peau, à hauteur de ses joues et de son menton. Il commença à suer, ne se sentait guère bien, tellement la peur le prenait de plus en plus dans ses filets. Il ne put s'empêcher de porter sa main à son cou, comme pour essayer de repousser cette sensation de contact glaciale qui était... abominable à ressentir.
* Tu es à moi, maintenant."*
*Non ! *
Pensant pouvoir se défendre avec un dernier sursaut de volonté, il ne put rien faire quand une souffrance sans nom envahit tout son être, pendant que les griffes de l'enfant s'enfoncèrent dans ce qui était ses yeux dessinés sur le papier. Alaric hurla, ses mains portées à ses yeux. Il recula de quelques pas, dévoré par cette douleur immonde qui emplissait tout son être. Il tituba, avant de se sentir tomber... pour encore tomber, avec cette impression de chute inexorable et infinie, à vous en donner la nausée. Bien plus encore tant qu'elle parut durer une éternité.
La souffrance finit par s'étioler. Des sensations plus normales lui reviennent. Il sent qu'on le retrouve, ses paumes effleurent l'herbe d'un sol ferme et légèrement humide. Une voix retentit comme dans un brouillard. Il connaissait cette voix. Ses paupières s'ouvrirent, pour voir un visage familier, sentant une main passer dans ses cheveux. Sortait-il de son cauchemar ? ou était-ce encore un mauvais tour de ce qu'il subissait ?
"Ersa ? "
Était-elle réelle ou était-ce sa folie qui l'imaginait ? Il se retint de faire le moindre commentaire, comprenant qu'elle avait placé sa tête sur ses genoux. Il sut au moins ne point rougir par cette proximité inattendue. Elle l'aida à se redresser. Il refusa poliment sa gourde, passa une main sur son visage pour s'assurer qu'il avait tout en place et essaya de comprendre dans quel lieu il se trouvait. Avec Ersa, il se trouvait donc dans une forêt qui se parait pour l'automne. Mais quelque chose n'était pas naturel en ces lieux... outre le ciel entièrement noir et les alentours baignant dans une étrange brume... il y avait toutes ces ronces, anormalement nombreuses et envahissantes. Il n'était pas sorti de son cauchemar… Ce n'était pas un cauchemar même… C'était autre chose. Alaric se sentit étrangement mal, comme quelque chose pulsait en lui...
Il pivota vers Ersa, qui avait abordé le sujet de sa malédiction...
"Je... Votre malédiction ? ah oui… Pardonnez-moi ma confusion, Ersa. Je ne sais pas ce qui se trame et... "
Une inconnue s'approcha d'eux en hurlant sur eux sa folie furieuse, son épée levée comme pour frapper la chasseuse aux côtés d'Alaric. Le mage s'interposa, attrapant fermement le poignet du bras armé, prêt à employer sa magie pour la repousser.
"Calmez-vous ! Nous ne sommes pas ce que vous pensez être"balança-t-il alors en réponse aux mots fous de la jeune femme, qui s'étant reculée après avoir été coupée dans son élan, se mit des gifles, hurlant de se réveiller...Bordel, mais dans quoi se trouvait-il ? Était-il avec d'autres âmes tourmentées ? Il avait cédé la place à Ersa, qui essaya de calmer sa connaissance, pendant qu'il essayait de ne pas se perdre dans des réflexions inutiles.
"On dirait qu'on a tous croisé un môme et son dessin... et..."
Et cela n'avait pas de sens, pas de logique. En repensant à sa propre vision, il trembla et passa ses deux mains sur le visage, une fois encore. Bon sang, mais où il était bordel ? Tour à tour, il regarda Ersa puis Ellana.
"et si vous n'étiez qu'un jeu de l'esprit toutes les deux ? J'ai vraiment dû porter la dose d'alcool... et que je suis en plein délire...."
Et si au contraire, ce qu'il vivait était bien réel ?
"Bon sang... ou alors c'était un truc inimaginable ce que nous vivons ! de quoi devenir dingue ! "
Et l'Elfe qui continuait à parler dans son coin, balança un nom qui résonna dans son esprit.
"Le Chant des Ronces ? "marmonna-t-il, ne se sentant bizarrement pas rassuré ? Pourquoi avait-il l'impression d'être mal dans sa peau après avoir entendu les paroles d'Ellana ? Il ne put s'empêcher de porter sa main à sa poitrine, percevant les battements apeurés de son coeur, avec cette impression que quelque chose s'installait en lui… Cette impression d'avoir quelque chose en lui était désagréable.
Quelque chose attira son attention, dans le coin de son champ de vision. Il crut apercevoir deux silhouettes, toutes proches.
"On dirait que nous ne sommes pas tout seul...."
crédits : 5293
Etrange moment s'il en est celui ou on se découvre, effet miroir nous renvoyant à notre jeunesse. Mes rêves parfois sont étranges, oniriques, peu avouables pour une prude diviniste mais jamais je n'avais affronté mon propre regard. Je réponds naturellement et avec plaisir à sa question, replongeant dans mon passé et revivant en esprit des moments joyeux que j'avais jusqu'alors oubliés.
Je suis à mes propres côtés et je me demande un instant si ce n'est pas le signe que le destin me dit de compter sur moi avant toute chose avant de compter sur les autres? Ai-je réellement besoin de chercher l'approbation des autres ou leurs conseils? Ne serai-je pas plus libre en étant la seule maitresse de ma destinée? Rien que cette pensée fait monter des echos railleurs dans les méandres de mon esprit déchiré et malade depuis Benedictus. Je secoue la tête voulant me concentrer sur moi, sur l'instant présent et c'est à ce moment que retentit ma voix, sa voix. Elle ne me parle plus, elle hurle et sa pensée résonne dans ma tête, vrille cette dernière et les mots me glacent le sang, me privant de la chaleur dont elle parle.
Je veux lui dire, me dire qu'elle a tord, parce que je suis optimiste et que je regrette mon geste des heures passées, me laisser aller, abandonner, c'est indigne pour de nombreuses raisons.
- La chaleur réside dans nos coeurs !
Je tente de le lui dire mais... tout s'emballe, elle prend son crayon et se lance dans une frénésie qui me dépasse. Les feuillets s'accumulent c'est l'impression que cela me donne, elle griffonne, s'agite, s'emballe. Curiosité, anxiété je ne sais pas dire ce qui m'a poussé à regarder ce qu'elle dessinait. J'espérais y voir apparaître un des animaux que je venais de lui offrir. Mais c'est une contrefaçon effrayante de moi que je perçois, défigurée par un cri d'horreur que je peux presque entendre rien qu'en visualisant les traits crayonnés.
Je recule alors que ses doigts griffus courent sur le parchemin et que je crois les sentir sur mon propre corps. Quel est ce maléfice? Je sens la nausée monter en moi alors qu'elle se transforme sous mes yeux. Je secoue la tête, je veux hurler que non je ne lui appartiens pas, je n'appartiens à personne, je suis juste moi.
Et ce nouveau je ressens une douleur que j'ai déjà vécu il y a trop peu de temps. Etrange de sentir qu'on me déchire un oeil que je n'ai déjà plus. Ses ongles me transpercent, mes orbites me font affreusement souffrir, plus que de raison. En un réflexe parfaitement humain je porte mes mains sur mes orbites, me recroquevillant, écrasée par le poids de la douleur. Et de nouveau j'expérimente le néant, je sombre, j'oublie le quotidien et la réalité.
Quand j'ouvre de nouveau les paupières sur le monde qui m'entoure je réalise que j'ai changé d'endroit, ai-je fait un mauvais rêve? Non pas seulement... Je ne me réveille toujours pas dans le confort douillet de mon lit. Ma vue est toujours... morcellée... Je pourrais au moindre rêver que j'ai encore mes deux yeux non?
Mes doigts glissent sur le sol, s'enfoncent dans la terre , en un sens elle est rassurante, elle me renvoie à une sorte de normalité non? Appuyée contre un arbre, je prends le temps d'observer alentours, sans bouger pour le moment. Pas de lune dans le ciel, pas d'étoiles, non rien, c'est vide. Autour de moi, une forêt s'étend, sombre, mortellement silencieuse enfin... pas totalement... j'entends cette mélopée.
Un épais brouillard emplit l'air et rend l'ambiance encore plus froide et effrayante. Je tremble de froid ou de peur dur de le savoir. Et c'est alors qu'un détail m'interpelle, m'appelle, s'impose à moi... Je ne suis pas seule, plus seule... C'est réconfortant non? Savoir qu'on n'est pas seul? Cela devrait l'être mais cela ne l'est pas le moins du monde.
Mon cœur a raté un battement, j'ai peur. Et cette musique, cette mélopée entêtante qui persiste, je la connais, je l'ai déjà entendu, elle sert a effrayer les enfants non? N'est-elle pas le fruit d'un vilain conte? Celui d'un conte d'horreur? Celui du chant des ronces.
Je me relève péniblement, titubant dans un premier, dans ce silence assourdissant j'entends une voix. Je ne suis pas seule? Je m'avance, avec prudence, ma main se pose par réflexe sur la garde de ma dague qui ne me quitte jamais, j'ai renoncé à l'épée cela m'encombre plus que de raison. J'avais et je l'aperçois plus loin, frêle et chétive petite créature qui crie sa peur et sa douleur, sa détresse aussi. Ses émotions sont intenses et en un sens vivantes en ce lieu de désolation.
Je m'avance doucement vers elle, tentant d'attirer son attention. Elle se recroqueville alors encore plus craintive.
Je ne veux pas lui faire peur, d'elle n'émanent que des sentiments que je comprends et connais et partage. D'une voix douce et apaisante je murmure.
- N'aie crainte tu n'es pas seule.
Je continue mon approche, je reste à deux mètres d'elle, ne voulant pas entrer dans sa zone de proximité. Je laisse naturellement mes dons agir, et je lui envoie ma bienveillance, je ne manipule pas ses émotions je ne souhaite pas le faire ou même essayer, je lui montre juste ce que je ressens à son encontre : l'envie de la protéger, elle semble tellement perdue et désemparée, cela me rend triste, en un sens je me dis que je ne suis pas à plaindre même si la mélopée et cette chose en moi me souffle le contraire.
J'attends sa réaction et voyant qu'elle ne hurle pas, ne recule pas mais semble surprise de ma présence ou de mes actions. Je me rapproche et tend une main secourable.
- Moi c'est Myriem.
Que dire de plus? Que j'entends des voix? Que je ne suis plus seule depuis longtemps dans mon esprit mais que maintenant je sens une présence? Je déploie au demeurant mes dons de senseur sur moi, ai-je changé? Mes dons libérés je m'ausculte rapidement et sans grande surprise je réalise que j'ai maintenant une double signature, je suis double? Je sens toujours ma propre essence et une seconde qui s'entremêle, s'est glissée, faible mais présente. Et en regardant la jeune fille je perçois la même chose en elle...
La forêt m'oppresse et dans le silence anormal des lieux il me semble entendre d'autres voix, étouffées, amoindries... Nous ne sommes pas seules, d'autres peut-être font la même douloureuse expérience?
- Allons voir ce qu'il se passe, ici il n'y a rien pour nous. Nous devons comprendre pourquoi nous sommes ici et ce que c'est cet... endroit.
Je parlerai de nos dualités ensuite, plus tard.
CENDRES
crédits : 2720
A ffalée au sol, Lune pleurs de tout son saoul les larmes accablantes de sa tristesse folle, la petite fae ne perçoit même pas l’étrangeté de l’enfant qu’elle n’ose plus dévisager, la honte et la culpabilité lui font détourner le regard de cette apparence perdue que ses yeux embués ne peuvent même plus discerner. C’est la voix de cette petite mignonne qui force la fae à enfin relever sa tête, ou plus exactement ce sont les propos cinglants et âpres qui frappent juste et la laissent muette. Interloquée, Lune regarde de ses deux yeux noirs les perles olives grisonnantes de son alter-égo, elle ne parvient même pas à répondre à cette ogive explosive de mots trop durs et dénués d’empathie, la fae ne comprend pas comment enfant elle pouvait être aussi rude et elle en patie. Comme frappée en plein coeur par ces remontrances cruelles son malheur l’assaille de plus belle, sa poitrine se comprime et tarit ses pleurs, elle ne parvient plus à inspirer et n’arrive qu’à produire un hoquet de surprise, comme un début de rire de folie, comme le premier son de la fin de sa vie.
La Lune enfant lui tend ensuite son dessin et bien rapidement l’expression de la fae transfigurée suit le cri apeuré dépeint au fusain, quelle est cette horreur? Elle tente de fuir, mais ses jambes sont paralysées par sa terreur. Elle tente de gémir, mais sa voix est étreinte par la peur. Lune rampe au sol dans un espoir vain d’échapper à son semblable, et ce n’est que lorsque ses yeux aussi noirs que ses pensées se portent enfin sur la main de l’enfant qu’elle ne remarque son apparence ineffable. Sa propre expression se fige, pareille à celle trop immobile du visage enfantin qui copiait il y a un instant son apparence juvénile, transformé désormais en un monstre grotesque, cette manifestation dresse le parallèle entre ce qu’elle fantasme à l’instant et ce qu’elle a réellement vécu. Elle est devenue un monstre, cette pensée la hante, elle n’en peut plus, elle devient démente. Morte de peur elle ne bouge pas quand les doigts de la créature s’approche de son minois, mais le contact avec sa joue provoque un déclic soudain et elle hurle d’épouvante qui devient lorsqu’on l’aveugle une plainte déchirante:
AAAAAAAA
La froideur humide dans son dos est la première chose qu’elle ressent.
Quelques petits picotements dans son dos, une sensation pénétrante de mouillé qui infuse contre sa peau, elle est allongée dans l’herbe, elle repose là les yeux clos. Ses yeux s’ouvrent et regardent les cimes des arbres où au travers, elle n'aperçoit qu’une réflection uniforme de ses prunelles sans sclères. Le néant absolu. Tant dans la voûte céleste que dans ses pensées encore nébuleuses elle ne sait ni ce qu’elle fait là ni d’où lui vient cette rémanente humeur peureuse. Soudain le voile se lève, Lune se redresse, son coeur se soulève, déjà à califourchon elle rend ce qu’il reste de ses entrailles, sa respiration s’emballe, elle tente de se calmer en vain et ses émotions déraillent. Une poigne constrictrice étouffe douloureusement sa poitrine, son estomac la brûle, la souffrance est horrifique, elle ne peut se défaire de cette étrange malaise thoracique. Après bien des minutes à subir ce martyr, Lune affaiblie n’a même plus la force de languir, la fae albus demeure seule avec l’envie d’en finir, mais son instinct de survie ou la lâcheté qui l’habite réveille en elle cette pulsion de vie et elle retrouve un semblant de volonté subite. Elle se hisse péniblement sur ses petites jambes, la jeune femme tient à peine debout, inspectant tout d’abord cette forêt étrange avec ses yeux de hibou elle commence à marcher entre les épineux en prenant garde de ne pas s’écorcher contre les ronces afûtées qui s’étalent partout en bouquets pernicieux.
Alors qu’elle commence justement à faire quelques pas vers l’avant, elle se reprend à deux fois quand son regard hésitant relève subconsciemment un détail marquant: un tronc d’arbre à ses côtés est enchevêtré dans les halliers, et ceux ci font preuve d’une macabre bizarrerie en escaladant jusqu’à sa cime le bois auquel ils se sont liés. Lune s’approche tout doucement, intriguée par cette singularité de la nature qu’elle n’avait jamais remarqué ailleurs dans ses années d’aventure, les ronces sont en fait partout, des racines jusqu’aux branches de bout en bout et soulevant même l’écorce pour passer en dessous. Inconsciente, naïve ou complètement fêlée , la fae tend un doigt frêle en direction d’un des barbelés, comme se rendant soudainement compte de l’entreprise qu’elle risque elle sursaute et rétracte son bras avant même d’avoir touché la pique. Lune se sent idiote d’avoir si peur d’elle-même, mais quand un éclat du monstre de tantôt file brièvement devant ses pensées, elle sent sa crainte tout de même un peu justifiée. Elle rassemble malgré tout son courage, et du bout de son derme pétalé elle éprouve le pointu du roncier, lorsqu’elle repousse simplement de sa peau pâle la veine boisée elle n’a soudain plus rien de singulier. Pour une certaine raison, il ne s’agit que d’une banale forêt dans laquelle les rampants ont particulièrement proliféré, et elle se retrouve au milieu de ce bourbier complètement esseulée.
Seule et pitoyable.
”CROW?!?”
Lune appelle une fois de plus son Gardien, mais nul ne l’entend, nul ne vient.
Les paroles de l’enfant qu’elle était retentissent dans son esprit.
Sa voix chevrotante s’affaiblit.
”Crow?”
Elle s’étrangle, refusant la réalité crue que son compagnon ailé n’est pas et ne sera plus.
”-oo-”
Sa détresse n’est plus qu’un appel indistinct absorbé par la forêt, un murmure inachevé qui se perd dans l’immensité des arbres clairsemés. La panique l’envahit avec une force déchaînée, Lune est recroquevillée, agenouillée au sol alors que ses doigts écaillés griffent la terre mouillée, elle saisit une poignée du sous-bois dans sa petite main, comme pour s’agripper désespérément à quelque chose mais en vain. Elle ne parvient plus à respirer, elle a beau gonfler ses poumons ce n’est jamais assez, elle inspire frénétiquement, sans parvenir à se calmer.
Un bruit attire alors son attention, étouffant toujours de sa trop forte respiration Lune se retourne soudainement et sursaute en l’apercevant: une femme aux cheveux noirs comme les charbons d’un lendemain, une peau hâlée par le soleil insistant ou par son oeil unique bleu persan à l’éclat irradiant. La petite fae littéralement atterrée devant cette femme et son étrange beauté est incapable de se relever, elle se replie instinctivement sur elle-même, ses deux yeux noirs d’encre ressortent de sa peau blême et épient inquiète la main à la dague de l’inconnue muette. Lune tente désespérément de reculer, mais s’empêtre maladroitement et tombe sur son fessier, elle se sent exposée et vulnérable, elle regarde continuer de s’approcher cette étrangère aux traits affables mais quelque chose en elle endigue sa panique, une sensation bienveillante qui se répand dans son propre coeur meurtri, transmis par un effet magique. La dame aux cheveux de jais s’arrête à quelques pas de Lune, la couleur sombre aux reflets presque bleus lui rappelle de bien familières plumes, et quand celle-ci prend enfin la parole, sa voix est apaisante aux oreilles de la fae frivole.
Lune ne comprend pas toutes les subtilités qui font marcher son coeur mais elle croit en son instinct et surtout à ce que lui dicte ses peurs, si la présence d’une inconnue en l’absence de son ami perdu la met mal à l’aise, c’est de loin préférable à la solitude et à son profond malaise. Une main salvatrice se présente à elle, la fae y voit la fin de son supplice, son souffle se calme légèrement, assistée par ces sensations qui ne sont pas siennes elle reprend un peu de sa composition, les intentions protectrices de la magicienne lui font forte impression. Toujours habitée par la crainte, elle observe cette main calleuse qui contraste avec le visage ciselé, il lui suffirait de la saisir, pour cesser de se sentir aussi isolée, c’est facile, elle n’a qu’à en faire de même. Elle tend sa main vers la dénommée Myriem, et comme avec tantôt cette frousse idiote envers les buissons de ronce, elle sursaute en croyant déceler un geste brusque, mais ce n’est qu’un sourire sur ces douces lèvres griottes, alors la fae dépose enfin sa main blanche comme la neige dans celle au couleur du soleil et elle semble fondre de cette gentillesse irréelle. Sa propre voix cassée par les pleurs et enrouée par son coeur sonne timidement, elle chevrotte par accoups mais conserve son timbre doux en disant délicatement:
”Je… je m’ap-pelle Lune.”
Aidée à se redresser, elle se tient debout devant Myriem, intimidée une fois de plus par la différence de taille entre elle et les humains, la fae s’emmure dans ce silence qu’elle aime et observe la jeune femme la dévisager de son iris couleur du vin. Elle est fascinée par cet oeil caché, pourquoi est-il dissimulé? Que ce cache-t’il derrière cette sangle noire et ce morceau de cuir, Lune n’a jamais vu rien de pareil et ne sait pas quoi en déduire, elle ne préfère pas poser de questions, de peur de courroucer la nouvelle venue et de provoquer son ire.
D’autres voix commencent également à se faire entendre, Lune prend peur et comme une proie de cette forêt elle se cache derrière Myriem, la volonté protectrice qu’elle a elle-même pu ressentir et la couleur de ces cheveux de cendre sont des détails infimes qui rappellent à la petite son gardien tandem. Ensemble, elles avancent en direction des éclats, l’une par curiosité, Lune par nécessité. Ils aperçoivent bientôt émerger de la brume une sorte d’éclectique trio dansant composé d’une elfe et deux humains, et alors qu’ils arrivent à portée d’eux la fae se dissimule derrière la grande brune et lui prend nerveusement la main.
crédits : 382
- Le Chant des Ronces -
Lune - Myriem - Ellana - Ersa - Alaric
TOUR 4 - EMPIRE
Froides tensions et chaleureuses trouvailles se mêlent dans un océan d'émotions lorsque votre groupuscule se forme. La confiance que les uns accordent aux autres est, en ces temps cruels, une ressource précieuse que chérissent les vaillants. Vous vous remettez lentement de vos émotions, vous échangez vos expériences ainsi que vos maigres connaissances concernant ce lieu maudit dans lequel rien ne semble avoir de sens. Myriem a vu juste, vous n'êtes pas cinq, mais dix. Onze, même ?
Un grognement s'élève depuis les bois assombris.
Se dressant devant vous dans l'obscurité, la silhouette malingre mais néanmoins effroyable d'un loup fait son apparition. Côtes apparentes et pattes tremblantes, la bête malade s'approche de vous à pas feutrés et dévoile crocs et gencives tandis que s'écoule de ses lèvres grises un mince filet de salive. Deux yeux dissimulés dans la noirceur s'illuminent en adoptant une teinte jaunâtre et vous entendez finalement par dessus les maugréements du canidé les innombrables mouches qui vrombissent près de son corps faiblard et malodorant.
- Révélation:
Ajoutant à la bizarrerie de ce sordide tableau, vous découvrez que l'animal porte sur son visage ce qui semble être un masque tribal fait de bois que surmontent des bois de cerf. C'est un objet qu'Ersa réalise qu'elle ne connaît que trop bien pour l'avoir vu en rêve. Le loup ouvre sa gueule et lorsqu'il aboie en crachant salive et sang noirâtre, vous entendez derrière le grondement de la bête l'écho étouffé d'une voix aigue et féminine :
"Maman !"
Second aboiement, plus glaçant encore que le premier :
"Maman ! J'ai peur !"
Le fauve affaibli mais doué de parole se jette sur vous. Malgré ses propos dans lesquels se lisent de l'effroi, ses intentions paraissent clairement hostiles et c'est droit sur Lune qu'il se rue en faisant fi de la présence de Myriem à ses côtés, la gueule ouverte et les crocs bien visibles. Petit, mourant et isolé, il ne représente pour les valeureux combattants que vous êtes qu'un obstacle mineur. Ce n'est pourtant pas de votre main qu'il vient s'éteindre car, dans un froissement visqueux, le flanc de son crâne s'enfonce bruyamment au passage d'une immense hache et le loup s'écroule sur le côté, l'arme plantée solidement dans sa gueule démolie.
Ellana et Ersa, vous reconnaissez cette hache rouge et noire entre mille. Taillée dans le bronze d'origine semi-divine, elle possède la silhouette barbare d'un instrument unique en son genre que porte usuellement un Tovyr rendu célèbre par sa légendaire sauvagerie. Vos yeux suivent la trajectoire décrite par l'objet et vous remontez, non sans stupeur, jusqu'à son immense propriétaire.
Coiffé de son heaume à cornes et vêtu de son armure pourpre, Alasker Crudelis, chef de meute des Dévoreurs, se révèle à vous sans dire un mot. Cette apparition suscite sans doute chez ceux qui l'aperçoivent et le reconnaissent un sursaut de sentiments partagés. Est-ce une aubaine, ou n'est-ce au contraire qu'un énième jeu de l'esprit réalisé par cette ignoble entité que vous supposez à l'origine de vos maux ?
Longeant la silhouette du lycanthrope massif, une seconde figure fait son apparition en tranchant des ronces à l'aide d'une épée somptueusement ornée. Deux iris bicolores apparaissent sous une crinière brune et lorsque le nouveau venu adresse à l'elfe reikoise un sourire empli de soulagement, vous réalisez que vous êtes en présence de la Griffe en personne. Prenant la parole posément, il dit :
"Enfin nous vous retrouvons, Ellana."
- Révélation:
Le bretteur rengaine la lame nommée Silence, enchainant :
"Vous avez subitement disparu de Coeur-Ebène. Si nous avions d'abord cru à un simple départ non notifié, Oyun a rapidement détecté des traces de magie dans vos quartiers. Nous avons donc fait appel à des mages pour vous traquer, jusqu'à cette forêt maudite, au sud-ouest de la cité elfique. Toute cette zone semble corrompue, le dôme de ronces entourant ces bois semble se régénérer et se renforcer chaque jour. "
Les ronces que vient tout juste de découper la Griffe se mettent à craqueler tout en se reformant à vue d'oeil, attestant ainsi ses propos. Le guerrier en armure d'ébène s'approche un peu de votre groupe, fixant l'elfe.
"Nos mages combattent actuellement les ronces afin de maintenir un accès et une sortie de ces bois mais d'après eux, ce dernier risque fort de devenir impénétrable si rien n'est fait. Il faut absolument partir d'ici. Le temps presse. Peut être quelques jours, au mieux. Suivez-nous, nous tâcherons de vous escorter jusqu'à la sortie."
Derrière lui se manifestent deux autres personnages notables, suivis de près par une escorte composée de Serres et de Dévoreurs impériaux. Habillé d'une armure rougeoyante que décorent des centaines de breloques dorées, Kahl l'Ogre fait son apparition en agitant sa paluche gantée de sa main libre :
"Salut mon p'tit oiseau ! Bordel, vous nous avez bien emmerdés ! Vous trouvez ça drôle de jouer à cache-cache à votre âge ? Oh, y'a des têtes que j'connais pas, par ici..."
Le géant du Nord oriente ses yeux jaunes en direction de Myriem et de Lune, qu'il inspecte brièvement en arborant son habituel sourire carnassier, puis son faciès affreux vient se faire illuminer par la lueur orangée d'une torche que porte Tulkas le Banneret qui, quant à lui, se contente d'une silencieuse salutation.
"..."
Deydreus Fictilem intervient à nouveau, faisant sobrement à Ellana un signe de tête avant de tourner les talons.
"Hâtons nous."
Kahl ajoute, non sans dévorer des yeux la petite Fae :
"Par chance, notre campement est proche."
Les soldats imitent leur chef et commencent à s'enfoncer dans les ténèbres.
OBJECTIFS ET REGLES
Objectifs :
-Suivre la Griffe et ses hommes ?
-Fiez vous à votre instinct.
Règles générales :
-3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
-Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.
Modificateurs :
-Lune : Incapacité à établir le moindre lien avec Crow.
-Ersa : Quelque chose s'agite en toi. Incapacité à établir le moindre lien avec Nora, Incapacité à user de tes facultés de lycanthrope.
-Alaric : Quelque chose s'agite en toi.
Vous avez jusqu'au 28/01 pour ce tour.
- Explications :
- Je remercie vivement Alasker, Deydreus et Tulkas qui ont pris le temps de participer à l'écriture de cette partie de la PA. Comme vous vous en doutez, les personnages concernés sont actuellement en plein event et leur présence sera donc anecdotique et éphémère. Je précise pour nos éventuels lecteurs que nous disposons d'une autorisation spéciale du staff pour les faire venir dans cette aventure en tant qu'invités et qu'ils ne gagneront aucun crédit malgré leur présence.
Merci à tous, amusez vous bien !
crédits : 5293
L'air, l'ambiance, rien n'allait, rien n'était réellement normal et pourtant dans cette multitude de détails dérangeants j'avais l'impression d'avoir trouvé un objectif, je devais protéger cette pauvre enfant. J'avais la certitude qu'elle n'en était pas une du tout, brûlée, abîmée elle aussi par la vie, son regard était empli d'une telle détresse que je ne pouvais imaginer qu'elle
simule. Au demeurant même si je n'étais pas à l'abris que cela n'arrive un jour, jusqu'à présent je n'avais croisé personne de simuler des émotions, elles sont en nous, profondes et... Si les paroles, les gestes, la voix, si tout peut être contrôlé , maitrisé, en général les émotions sont des flux vifs et intense qui peuvent trahir notre vérité.
Je m'étais saisie de la main de Lune et j'avais souri, je faisais une bonne trentaine de centimètres de plus qu'elle, j'étais grande et elle petite.
- Allons y Lune nous devons avancer pour comprendre. Ensemble.
En réalité j'étais pétrie de peur moi aussi, mais je tentais d'avancer, un sursaut provoqué par l'adrenaline tout simplement de ce réveil en un lieu inconnu. Et surtout cette sensation et certitude que j'avais un réel souci, j'étais duale, et la petite Lune l'était aussi. Nous avons donc marché vers les groupe composé de deux humains et d'une elfe.
Hélas nous n'avons guère le temps de discuter, tout au plus j'ai pu entendre l'histoire contée par l'elfe du chant des ronces, vieille légende qui fait écho à mes connaissances sommaires et rejoignent mes craintes. Un doute m'assaille, suis-je aux proies du chant des ronces depuis Benedictus du coup? Serait-ce cela la folie qui grandissait en moi, s'amplifiait et m'inondait de voix.
A ce moment là une silhouette famélique et effroyable fait son entrée en scène, car j'ai l'impression qu'on me livre des instants, des moments, est-ce une idée folle de mon esprit? J'y reviendrai peut-être plus tard pour l'heure je reste concentrée et par réflexe j'attire Lune derrière moi et je me prépare à me défendre. Je tremble des pieds à la tête car la créature maladive hurle son cri de détresse. Je recule un pied, me préparant à cueillir le loup décharné par un invocation magique car il fonce sur Lune. Je me prépare à le renvoyer plus loin en créant un bouclier mais je n'ai pas le temps de concentrer ma mana qu'une immense hache s'abat sur le loup qui s'effrondre. Je n'ai rien vu venir pour tout avouer.
Par réflexe je regarde les trois autres mais ils n'ont pas bougé, ce n'est qu'à ce moment là que je réalise que c'est un mastodonte en armure coiffé d'un homme à cornes qui vient de détruire le Loup, le renvoyer aux morts. Je ne le connais pas et ce qui m'effraie c'est qu'il n'est pas seul, derrière lui d'autres personnes s'avancent. L'un d'entre eux s'adresse à l'elfe visiblement, il la connait. Je ne perçois pas d'hostilité de leur part à notre encontre mais je reste sur mes gardes, en retrait.
Je prends note de tout ce qu'il dit, cela m'apprend des choses, vraies ou pas sur l'elfe.
Alors qu'il explique que la forêt de ronce est magique et vivace, et qu'elle progresse très vite nous en avons la preuve sous les yeux. Néanmoins je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est Coeur ébène et de qui sont ces gens, des Reikois probablement vu leurs tenues mais hormis cela... L'homme aux yeux hétérochromes est particulièrement charismatique, son aura imposante mais ses compagnons ne sont pas en reste à leurs manières, aucun n'est anodin, aucun n'est un homme d'arme ordinaire.
Néanmoins je fronce les sourcils, pourquoi je suivrai ce gens que je ne connais pas le moins du monde?
- Qui êtes vous? Quand sommes nous exactement?
Des questions qui peuvent paraître pleine d'impudence face à ces soldats aguerris habitués à être obéi, suivi, sans l'ombre d'une hésitation mais je trouve légitime de demander. J'avais entendu que nous étions au sud de Melorn, étrange... Dans tous les cas une certitude je n'avais pas fait de téléportation non contrôlée cette fois-ci, j'avais ma mana pleine et entière.
Leurs réponses fournies, cela ne m'avançait pas forcément plus et surtout cela m'interrogeait énormément. Je pris cependant la peine de me présenter.
- Myriem.. Je suis la Baronnne Myriem de Boktor de l'ancien protectorat de Mael. Et... je ne sais pas comment je suis arrivée en ce lieu. Visiblement cela fait donc une vingtaine de jours que... je me suis endormie dans mon Manoir.
Par un réflexe étrange pour tous probablement j'ai arrêté de parler et j'ai lâché la garde de ma dague pour soulever à peine mon cache-oeil, pas assez pour que quiconque voit quoi que ce soit non pour autre chose. Je laissais courir mes doigts sur les cicatrices et je fronçais les sourcils, cela ne collait pas. Je secouais la tête après avoir remis l'objet de cuir à sa place et je repris finalement la parole.
- Mes... blessures n'ont pas évolué en terme de cicatrisation c'est perturbant.
Que devais-je croire, ces gens étaient-ils des illusions ou autre? Je devais m'assurer de la situation.
- Je vais analyser les lieux, je n'attaque rien ni personne.
Je fermais mon regard pour laisser ma magie couler, si d'autres personnes usent de capacités de senseurs elles verront ma magie qui s'active. Des myriades de gouttelettes invisibles à l'œil nu sortent de mon corps, elles sont l'extension de mes perceptions magiques. J'envois ces gouttes tout autour de moi, j'étudie ainsi tous les humanoïdes présents, les uns après les autres, m'attardant sur ceux présents dès le début sur l'étrange dualité qui les animent aussi. C'est parfaitement illogique mais pourtant cela me semble bien réel.
Je laisse ma magie en suspens, flottante autour de nous, me permettant de garder en mémoire les empreintes de tous ici présents pour le cas où cela pourrait me servir plus tard. Je regard les trois "maudits" et je reprends la parole.
- Je ne sais comment ou pourquoi nous en sommes arrivés là mais comme le dit... Dame Ellana * ils l'ont appelé ainsi* par la faute du chant des ronces nous sommes liés par cette malédiction ancienne. Chacun d'entre nous porte en son sein sa propre empreinte magique, sa signature, elles sont uniques, infalsifiables, et ne peuvent disparaitre hormis lorsque nous nous mourrons. Mais il y a un mais, nous avons tous en nous une deuxième signature, une présence, faible, mais qui semble cohabiter avec nos êtres. C'est parfaitement impossible et anormal, nous sommes des êtres avec une seule signature, mais quelque chose s'est immiscé en nous, nous ne sommes plus seuls... je le savais pour moi avant même de regarder, je l'ai... senti...
Je me tus, attendant ainsi leur avis, leur ressenti aussi, vivions réellement tous la même chose. Par contre il y avait encore des détails d'importance que m'avait livré cette analyse.
- Les euh... les serres pourpres n'ont tous qu'une seule signature de leur côté.
Après je ne pouvais savoir si ils étaient bien eux-mêmes vu que je ne les connaissais pas. Je grimaçais et ajoutais.
- Par contre... Vous *Ersa* et vous *Alaric* les secondes empreintes en vous viennent de gagner en intensité, c'est faible mais visible pour qui sait analyser.
En soit ce n'était pas du tout réjouissant non? Je reste malgré tout sur ma faim. Je me tourne vers le Loup, bien que mort, il peut encore me livrer des informations avant que sa propre magie se dissipe totalement et retourne au Sekaï. De nouveau je ferme les yeux et étends ma perception magique sur lui, pour l'étudier. Je suis stupéfaite, je crains que les prochaines heures ou journées ne soient placées sous le signe des découvertes, écueils et autres désillusions. Je glisse sur lui mais aussi et surtout sur le masque étrange aux cornes de cerf qu'il portait.
Quand je rouvre les yeux, je cherche à remettre de l'ordre dans mes pensées pour ne pas noyer inutilement mes "compagnons" du moment.
- Le loup était... magique mais le plus étrange c'est que le masque l'est tout autant et ce masque est celui qui a une signature comme si le masque donnait vie à la créature... enfin c'est une simple théorie. Mais ce masque était une source de magie très très noir et sombre, un peu comme *ça me coute forcément de dire ça mais après Benedictus...* une magie ancienne, une magie digne d'un divin enfin un titan. Mais la magie disparait, s'étiole, le masque est mort?
Cela suscitait beaucoup de questions mais cela pourrait aider les autres à fonder leurs propres théories. Quand à suivre ces soldats, ne les connaissant pas je ne savais pas trop quoi en penser. Je pris la décision que je suivrai les autres maudits, nous devions nous guérir ensemble, c'est ainsi que je fonctionnais pour ma part.
- Résumé:
Myriem utilise un premier senseur P2 pour analyser les humanoïdes présents puis elle recanalise pour analyser précisément le loup et son masque (P2 de nouveau)
Pouvoirs utilisés :
P1 : 0 / inf
P2 : 2 / 12
P3 : 0 / 5
P4 : 0/ 2
CENDRES
crédits : 871
*Comment on se sauve de cet enfer ? *
Chercher à comprendre comment il avait pu débarquer ici n'était pas la priorité. En fuir était le plus vital, si l'on se fiait à ce qu'on racontait sur le Chant des Ronces. Les deux silhouettes qu'il avait aperçues, après s'être rapprochées assez, demeuraient prudentes, plus encore quand les dires d'Ellana eurent atteint leurs oreilles. Deux jeunes femmes à ce que l'humain put visualiser sans détours. La seconde lui parut très frêle et très blanche, ce qui lui arracha un haussement de sourcil. Bon ! Ce n'était pas le moment de jouer les Shekhikh ! Elle se planquait derrière la dame à la longue crinière obsidienne, c'est qu'elle n'était pas si maladive que cela... par contre, il doutait qu'elle ait de quoi dissimuler… euh... et sinon, qui étaient-elles ces deux damoiselles-là ?
Un sourd grondement coupa court à ses questionnements. Cela provenait des entrailles des bois. Une grande ombre se dévoilait petit à petit au fur et à mesure que cela quittait le couvert ténébreux sylvestre. L'humain n'eut qu'à faire quelques pas pour se mettre devant Ersa et Ellana, plus par réflexe que par bonté d'âme. Dans un tel environnement sordide et mystérieux comme cet endroit envahi de ronces, c'est là qu'on découvre sa véritable valeur. Cela n'empêcha pas Alaric de frémir devant la monstruosité qui hurla devant eux. Ce loup efflanqué était une horreur visuelle. Et elle causait ? Bordel, mais qu'est-ce qu'était encore que cette abomination ! cela n'en finira-t-il donc jamais ? Soudainement, la créature fonça dans leur direction. Alaric s'accrocha aux fibres de sa magie, prêt à dresser un mur de roc pour la stopper, qu'une lourde hache s'abat brutalement sur le monstre et le pourfend sur le coup. Alaric était estomaqué, en découvrant qui était à l'origine du coup... Mais d'où il débarquait celui-là ? Comment ne l'avait-il pas vu arriver ? Rien qu'à l'observation des détails de son armure, il sut à qui il avait affaire : Alasker Crudelis, le bras droit de la Griffe. Quand ? Comment ? D'où ? L'esprit du mage tournoyait d'incompréhension comme d'interrogation.
Une seconde personne contourna l'armuré incarnate, en tranchant des ronces toutes proches de sa personne. Alaric, là, recula d'un pas ou deux, devant la venue de la Griffe en personne. Il ne se sentit pas bien sur le coup. Silencieusement, il l'écouta s'adresser à Ellana... comme si tout le reste n'existait pas... S'en contrefichait-il ou bien… Après avoir narré quelques explications, la Griffe leur demande de les suivre, sans détourner son regard d'Ellana. Quoi ? Juste cela ? Mais... Non, quelque chose clochait.
Se manifesta un autre éminent membre des Serres Pourpres, qu'Alaric connaissait mieux. Et là aussi, le géant bleuté ne parut pas... dans son état normal. Kahl n'aurait pas manqué de le brancher en ricanant, en le voyant entouré que de jeunes femmes. Et là... juste une réplique posée ?
Le troisième comparse, Tulkas, lui était connu de nom, mais il ne pouvait déterminer s'il était, lui aussi… bizarre.
Le groupe salvateur les encourageait à les suivre. Alaric trouvait que… Non, cela ne sonnait pas clair. Il usa de son senseur magique et sursauta en percevant auprès de ses compagnons d'infortune deux signatures magiques en chacun d'eux. C'était quoi ce bordel ? Le loup monstrueux... lui, ça s'effaçait et les hommes des Serres Pourpres... une signature par personne. Bon sang... Qu'est-ce que ses compagnes étaient en fait ?
*Allez, pas de panique...*
Il manqua d'oublier qu'il n'était pas tout seul et que ses "alliées" n'étaient pas restées sans réagir dans leur coin. Celle qui se présenta sous le nom de Myriem de Boktor, après avoir demandé l'identité des Serres Pourpres, employa sa propre magie qui corrobora la petite analyse magique du mage reikois. Mais quand il apprit que lui aussi avait une double signature, il saisit mieux pourquoi il avait cette impression étrange d'avoir quelque chose en lui... Il ne manqua pas d'être perturbé quand Myriem annonça que son "autre empreinte" avait pris de l'ampleur. Il n'avait pu s'empêcher de porter une main à son torse. Bordel ! C'était quoi qui s'agitait en lui alors ? Cela le perturbait à un point qu'il sursauta quand Ellana rouspéta dans son coin, demandant comment elle pouvait avoir l'assurance que l'armée des Serres Pourpres était bien réelle. Réussissant à sortir de ses troubles intérieurs, il vit qu'Ellana se prenait la tête avec Kahl, remettant en question la réalité de la présence de toutes les Serres Pourpres. Face à eux, elle perdait visiblement pied. Et si elle avait raison ? Ou si elle avait tort ? Allez bon sang ! Qu'il ne reste pas là à ne rien faire ! Il n'était pas le seul à constater qu'un truc clochait chez eux !
"Ecoutez-moi tous ! Ces Serres Pourpres ne sont pas ce qu'elles prétendent être. Kahl ! Je me rappelle tout ton laïus sur ce qu'être un héros voulait dire. Je cite tes propres mots : " N'aspires-tu pas à être couvert d'or, de jouvencelles et de médailles ? " Et là, tu ne réagis pas ? "
Il y avait quatre femmes avec lui quand même et l'Orin n'avait même pas réagi. Par contre, il devint livide pour ce qu'il s'ensuivit.
"La Griffe... Jamais elle n'aurait pu m'ignorer... pas après ce que j'ai pu commettre envers l'Empire. On n'ignore pas totalement les traîtres"
Il pesta intérieurement, en détournant le regard. Bordel, ça remuait le couteau dans la plaie cette histoire ! Il essaya de reprendre contenance.
"Je confirme les dires de Dame Myriem... Vous..."Il regarde tour à tour Ellana, Ersa, Lune et Myriem.''... avez toutes une double signature... Si cela n'est pas conforté, nous sommes dans la même galère depuis le début, avec cette histoire de dessins, de gosses et d'animaux préférés... "
Il tourna sa tête vers Ersa, Myriem, Lune et Ellana.
"Alaric est mon nom et pour moi, cette armée prétendue venue nous sauver n'est pas ce qu'elle parait être. De plus, on a tous un truc en nous. Partirait-on comme cela en ramenant l'inconnu dans le monde réel ? Jamais les Serres Pourpres ne permettraient de mettre le Reike en danger ! Sortir de ce merdier d'accord, mais par un autre moyen ! "
- Résumé:
Alaric ne se montre pas contre l'approche de Myriem et de Lune, ne se montrant pas trop méfiant à leurs égards, mais le sera bien plus après l'apparition des Serres Pourpres, une fois le loup famélique abattu. Devant l'incertitude d'Ellana et des autres membres du groupe, il usera de quelques arguments pour démontrer que ces militaires reikois ne sont pas ce qu'ils paraissent être.
Pouvoir employé :
Senseur p1 x1 : pour percevoir ce qui se trame dans les parages, les alliées, les serres pourpres.
crédits : 342
"Ehm... Oui, oui j'y ai participé. Il me semble que c'est là bas qu'on s'est croisé pour la première fois."
Elle croisa les bras, envahit par un sentiment partagé entre la culpabilité d'avoir manqué d'agresser des personnes probablement innocentes, et en même temps de doutes. Comment pouvait-elle savoir s'ils n'étaient pas des monstres comme l'enfant de tout à l'heure ? Et en même temps, l'univers dans lequel ils se rencontraient n'était pas tout à fait le même. Ce n'était pas une obscurité totale ou le néant qui les embrassaient, mais bien une forêt où l'on sentait le vent froid mordre la peau, où l'herbe humide était bien plus réelle que ce sol lisse et tiède de tantôt... Ses réflexions qui s'étalèrent sur une fraction de seconde ne trouvèrent une solution, interrompue de nouveau par une question. Une interrogation qui la surprit d'ailleurs, ainsi elle n'était pas la seule à avoir vécue l'expérience artistiquement cauchemardesque.
"En effet, il m'a transpercé les yeux." Elle regarda l'homme qui s'était interposé plus tôt, constatant par son regard que, lui aussi, semblait avoir vécu la même expérience. "Donc apparemment, nous avons tous eu le même cauchemar. Ce n'est vraiment pas normal... Je ne sais pas pourquoi, je persiste à penser à cette légende toute bête..."
Elle se mit à réfléchir, ne sachant pas vraiment s'il était si pertinent d'échanger avec de potentiels leurres, et en même temps, peut être qu'ils étaient eux aussi, des piégés comme elle ? Ce fut la réaction de l'inconnu qui l'interpella. Si elle pensait qu'ils étaient des hallucinations, lui aussi pensait qu'elles étaient un jeu d'esprit. Était-ce peut être un petit indice sur la réalité de leur présence ? Et puis, pourquoi diable, un étranger viendrait dans son rêve ! Et en même temps... Était-il toujours question de songes ? BAH ! Qu'importe les questionnements, si l'oraliser pouvait au moins lui permettre d'avoir les idées clairs, elle expliquerait donc sa théorie. Elle commença par citer la comptine qui lui trottait en tête, une prière naïve qu'elle pensait encore capable de la protéger du Chant des Ronces, s'expliquant ensuite.
"Je ne sais pas si vous avez connaissance de cette légende, mais notre situation actuelle y ressemble terriblement. Le Chant des Ronces. Par chez moi, on racontait que lorsque l'on se laissait dévorer par le chagrin trop longtemps et trop profondément, on finissait par entendre ce fameux chant, une sorte de murmure horrible et indescriptible qui, un jour ou l'autre nous condamne à errer dans une forêt de ronces magique, jusqu'à nous faire disparaître à tout jamais." Elle s'arrêta un instant, faisant jongler son regard en direction du sol, comme à la recherche d'éléments qui lui échappait. "Enfin, ce sont les grandes lignes, je ne me souviens pas de tout, c'était une histoire pour enfant." Elle se mit à ronger l'ongle de son pouce, nerveusement. "C'était... oui."
Ellana s'arrêta soudainement dans ses explications lorsqu'elle entendit, comme les deux autres, de nouveaux arrivants approcher. Une femme aux cheveux de jais et, une... Créature ? Toute blanche, cachée derrière la silhouette féminine. Si pour l'elfe tendue, chaque arrivant était un potentiel imposteur, source d'angoisse, sa main glissa doucement à son manche sans oser dégainer. Elle laissa d'abord les deux autres interagir, autant pour être témoin de leur réaction que pour éviter de faire preuve d'une violence déplacée. Ils échangèrent quelques phrases, présentations ou informations qu'elle prit en considération tout en restant sur ses gardes.
Enfin, la nouvelle rencontre ne put se dérouler correctement, l'apparition d'une énième entité troubla les inquiétudes pour plonger le groupe en véritable danger. Un loup monstrueux, aux os découverts, trahissant une putréfaction avancée, également par les insectes qui lui tournaient autour. L'animal hostile ou bien affamé n'avait pas besoin de s'annoncer pour directement se jeter sur les premières proies faibles. Si la plupart étaient prêt à prendre les armes pour défendre les uns et les autres, leur élan fut pourtant inutile, le monstre ayant été abattu par un tierce.
Si l'abattage de la bête aurait pu être un grand soulagement, ce fut pourtant la terreur qui s'installa dans le cœur d'Ellana à la vue de la hache pourpre. Elle ne l'avait pas vu souvent mais bon sang, elle en connaissait le propriétaire et, toujours déchirée par le doute concernant la réalité, il n'y avait rien de plus cauchemardesque que d'avoir en potentiel ennemi le Tovyr. Elle n'osa tourner sa tête en direction de la provenance de l'arme, de peur de croiser le regard du Dévoreur en chef, ce qui, d'après ses craintes, pourrait lui être fatal. Pourtant, au son d'une voix plus rassurante, elle fut bien forcée de se retourner, reconnaissant la voix de la Griffe qui était apparemment là pour la chercher.
Elle s'avança à lui, oubliant presque la sordidité de la situation, rassurée de retrouver les siens. Elle l'écouta avec attention. Oui, tout ce qu'il racontait semblait logique, les traces de magies, sa présence ici, comment ils l'avaient retrouvé... Le seul soupçon qu'elle avait était par rapport à la précipitation du dirigeant et le manque de remise en question concernant la disparition et surtout de cet endroit. Elle ne put vraiment lui en parler qu'une énorme masse bleue fit son entrée avec son air de con habituel.
"Arrête de m'appeler comme ça ! Est-ce que tu me crois aussi débile que toi pour jouer à ça, et surtout, à des kilomètres de la forteresse ?! Il... Il y a quelque chose qui cloche."
Elle se tourna vers Deydreus, guettant sa réaction mais, il ne semblait pas plus préoccupé des lieux si ce n'était de les quitter. Avant de replonger dans ses réflexions, l'elfette ne manqua pas de rappeler à Kahl qu'il serait un Oni mort s'il touchait à un cheveu ou... une écaille ? De la petite chose blanche qu'il dévisageait avec gourmandise.
"Je crois pas que t'en sois capable Ellana, j'le sais. T'es conne comme une brique. Évidemment que quelque chose cloche, t'as disparu du jour au lendemain et ça fait pas loin d'un mois qu'on court après ton p'tit cul en crapahutant dans une forêt peuplée d'horreurs. Arrête de faire ta mijaurée et suis nous abrutie, t'as vu comme t'es pale ? Ramène toi au camp et viens boire un peu d'bouillon, sinon tu vas nous faire un malaise et te ramasser au premier coup de vent."
L'oreille pointue répondit par un grognement de par ses réflexions toujours aussi irritantes, mais sa répartie la quitta lorsqu'elle apprit la durée de son absence. Un mois ? Comment autant de temps avait pu filé sans qu'elle ne s'en rende compte ? Alors que le vampire se détournait autant pour s'éloigner de leur chamaille que pour repartir, prêt à montrer la voie à travers la forêt, l'entêtée aux sourcils froncés, hésitait toujours. Comment la présence des autres, comme Ersa, aurait put être expliquées ? Pourquoi il n'y avait pas de prise de renseignement concernant leur présence, leur identité. Le couplet sur les fantômes lui trottait en tête, et pourtant, comment pouvait-elle douter de l'armée dont elle était si loyale ? La lame sombre glissait timidement du fourreau, d'une main tremblante, Ellana envisageait de retourner l'épée contre... Les Serres Pourpres ? C'était effrayant à imaginer, mais surtout à faire, et en même temps, elle n'avait pas vraiment le choix, ne pouvant se fier à sa réalité.
"Comment est-ce qu'on... est-ce que je peux être sûre de vous faire confiance ? On a dû faire face à des illusions, des monstres prenant l'apparence de certains visages. Qui me dit que vous n'en n'êtes pas ?"
Elle aiguisa ses sens, imitant les autres magiciens, voulant comprendre à quoi faisaient-ils référence quand ils parlaient de double présence magique, peut être pour déceler en eux une signature qu'elle leur reconnaîtrais, ou alors repérer cette fameuse anomalie. Lorsqu'elle parla, elle ne fit que jongler entre Tulkas et le bretteur, n'osant attribuer aux véritables monstres, l'adjectif en question. Les regardant directement ou non, elle les analysa tous. Pour finalement être témoin de l'étrange phénomène alors que l'on répondait à ses craintes. Deydreus ne fit qu'un soupir, perdant patience face à l'entêtement d'Ellana. Tandis qu'Alasker pesta en s'éloignant.
"- Si elle tient tant à crever ici, qu'elle reste. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour entendre les caprices d'une gamine."
La colérique jeta un regard noir sur Alasker qui - heureusement pour elle - s'était déjà détourné. Elle manquait cruellement de soutien et de compréhension dans cette situation. Au point même de douter de sa position. Si même l'armée, sa seconde famille, ne croyait pas en elle ou même en ses avertissements, alors comment pouvait-elle se fier à ce qu'elle pensait réellement savoir ? La déception dans le regard du vampire l'aurait fait changer d'avis, mais c'était sans compter sur l'intervention d'Alaric qui, même si elle ne comprenait pas tout ce qu'il débitait par rapport à Kahl ou à la Griffe, avait au moins l'audace d'accuser les Serres de ne pas être ce qu'ils prétendaient être.
C'était peut être fou de faire confiance aux mots d'un inconnu, mais le soutien sur ses soupçons l'encouragea à brandir son épée face aux potentiels imposteurs. C'était peut être fou mais c'était mieux que de fermer les yeux sur les étranges détails qui trahissait leur véracité. Elle éleva la voix pour se faire entendre de tous.
"Je préfère crever ici oui."
- Résumé:
Elle résume la légende à ses compagnons, et reste sur ses gardes à l'arrivée des dernières personnes.
Elle n'a pas le temps de réagir pour abattre la bête qu'elle est déjà tuée par LE TERRIBLE ALASKER CRUDELICIEUX, N'est-ce pas.
Elle retrouve l'armée, prête à donner sa confiance, mais leurs réactions la laisse perplexe, elle se permet de douter et d'en faire part, mais les siens se ferment à elle. Elle manque de laisser tomber son entêtement pour peut être s'abandonner à leur faire confiance. Mais le soutien et les mots d'Alaric lui font comprendre qu'elle n'est pas totalement folle, et prends le parti de ses nouveaux compagnons pour brandir son épée face aux imposteurs !
Pouvoirs utilisés: Senseur Magique P1,Audace P2
P1 : 1/∞
P2 : 0/14
crédits : 2720
E lle se rattache à cette main bien plus grande que la sienne nichée au creux de ses dextres opalines, il y a quelque chose de rassurant à tenir la main à Myriem qui n’incombe pas qu’à sa présence caline. Lune reste dissimulée derrière la grande femme brune et la laisse entamer les présentations avec le groupe intimidant, la petite fae l’écoute parler et elle ne se sent pas le moins du monde sereine, entre le silence des uns et l’animosité de l’une elle se blotit contre sa protectrice à la longue chevelure d’ébène. Ils n’ont même pas le temps de crever l’abcès pesant de cette insonorité latente qu’un geignement animal s’élève depuis les brumes et emplit les poumons de Lune d’une oppression terrifiante, son souffle lui manque alors qu’elle s’immobilise devant la silhouette décharnée d’un loup anémique. Son petit coeur de fae rate un battement vite retrouvé quand sa poigne modique se renforce autour de la main de Myriem et qu’elle sent le palpitant de celle-ci au travers de sa peau couleur crème. La bête terrifique ouvre lentement sa gueule et de sa gorge cacochyme s’élève un cri stupéfiant tout droit sorti des plus noires abymes, une plainte qui résonne chez Lune de par son affinité avec les enfants, un appel à l’aide qui lui fait froid dans le dos et lui glace le sang, un cri que Lune a elle-même gémit, hurlé, pleuré pendant des ans, elle qui a toujours cherché à savoir ce qu’était devenue sa maman.
L’engeance bestiale infâme se rue sans crier gare sur les deux jeunes femmes, tout s’enchaîne alors dans un élan de vitesse, Myriem saisit la fae par le bras pour la protéger, Lune sursaute en vocalisant sa détresse, le loup transfiguré lache un aboiement enragé. Le bruit mat du métal qui fend son crâne rapporte le calme sur cette petite clairière mais la présence d’une telle arme implique indubitablement celle de son manieur dont la fae ressent déjà l’aura meurtrière, émerge de la forêt une colossale armure sur laquelle la petite ne parvient pas à distinguer où s’arrête la peinture et où commence l’humeur, tout compte fait elle n’est pas vraiment sure de savoir qui d’entre ce loup et ce titan lugubre lui inspire plus de terreur. L’absence de regard perceptible à l’ombre du heaume démoniaque couplé à l’étrange stoïcisme du géant ne fait que renforcer cette impression horrifiante qu’il ne s’agit que d’une armure hantée sans personne dedans. Sous chaque pas de ce géant d'airain, le sous-bois meuble du sol forestier s’enfonce, la peur saisit Lune jusqu’au creux de ses reins et elle considère un instant de s’enfuir en courant à travers ronces. Seulement l’étreinte de Myriem l’empêche de réaliser ses voeux de fuite en s’échappant loin d’ici, si elle tente de lutter contre la douce femme qui lui tient le poignet elle risque fortement de s’écorcher, la douce à l’oeil unique lui susurre alors dans un chuchotement de rester derrière elle, et bien obligée pour le moment de lui faire confiance, Lune décide de rester auprès d’elle.
Un autre soldat s’extirpe des ombres, puis un monstre et enfin un autre. Ce que Lune reconnait comme un Oni déploit des caractéristiques immondes, un visage déformé par une quelconque influence, pareil à la magie du vivant qu’elle maîtrisait dans son adolescence. Cet aberration bleutée dévisage Myriem et Lune avec une expression carnassière, et la fae ne saurait vraiment signifier son sens si ce n’est celui de l’infortune pour de futures victimes d’une exaction meurtrière. La jeune femme se cache un peu plus derrière la Baronne et de sa voix mélopée elle murmure sur un ton alarmé:
”Myriem je t’en supplie, partons d’ici.”
À son grand désarroi non sans surprise de surcroit, Myriem qui reste tout de même sur la défensive semble profiter d’un instant pour se concentrer et procède à une savante analyse. Pendant qu’elle ouvre le dialogue avec les autres inconnus et les soldats en armure, la fae reporte son regard sur le loup abattu un peu plus loin, il y a quelque chose qui l’intrigue fortement avec le cadavre de cette créature, c’est dans ces déformations corporelles et cette ossature aux membres disjoints. Elle reporte son regard une fois de plus sur le grand monstre à la peau azurée et au sourire charnier mais après une inspection poussée qui se traduit par un contact visuel courageusement soutenu, elle se rend compte que les anomalies présentes sur les deux entités ne paraissent pas être liées et qu’elle s’imagine sans doute n’importe quoi à force de se sentir perdue. Lune s’inquiète un peu en entendant parler de cette histoire de double signature, elle porte instinctivement sa main libre à sa poitrine, nichée contre son coeur ses doigts parcourent nerveusement son échancrure, cette présence qu’elle ressent en son fort intérieur n’est donc pas celle de Crow mais d’une entité maligne?
Elle est interrompue dans le courant de ses inquiétudes par les voix implacables et déterminées qui retentissent, en redressant la tête elle découvre avec horreur que les trois autres étrangers ont leur armes à la main, prêts à en utiliser les services. La fae attrape alors les doigts de Myriem qui entourent son poignet et tente précautionneusement de s’en défaire, la carrure menaçante de ces militaires lui fait facilement passer l’envie d’être en leur présence s’ils vont jusqu’à croiser le fer.
”Je… Je ne veux pas rester ici, ils me font peur et… et je dois retrouver mon ami Crow, si nous sommes juste dans une forêt il ne tardera pas à venir me chercher.”
En prononçant ces mots la petite chose esseulée sent monter à ses yeux les pleurs qu’elle avait réussi à sécher, une voix moqueuse chuchote à l’arrière de sa tête que si son Gardien ne s’est toujours pas montré c’est parce que la bête l’a abandonné à force de subir pour devoir la protéger. La fae tourne nerveusement son visage teinté de larmes pour regarder le cadavre du loup famélique, toujours décoré de l’immense hache d’arme dans le flanc du crâne il semble colporter la même critique, la même rengaine face à l’utilisation de cette altération villaine.
- Résumé:
- Lune reste cloîtrée derrière Myriem et recommence à pleurer.
P1 Chochotte
crédits : 402
Le chant des ronces
Ersa était légèrement soulagé de n’être pas seule, d’avoir au moins le mage à ses côtés pour affronter cette situation inédite, à nouveau. Encore une fois, cela réveillait quelque chose en elle, un souvenir, mais lequel ? Elle ne le savait plus. Elle écouta les dires d’Ellana sur le chant des ronces, mais elle était trop prise dans cette nouvelle chasse pour changer l’idée de son cauchemar. Elle regarda les dernières personnes de se groupe de damnés les rejoindre silencieusement, une femme et une enfant ? Sans avoir le temps de se poser plus de question, un grognement la tira de son observation. Sa main attrapa son arc, mais stoppa son geste en apercevant la créature.
C’était impossible, impossible qu’un des loups de la meute du chasseur soit devenu ainsi. Sans être gracieux ils incarnaient la chasse, lui n’était qu’un solitaire abandonné de son maître et de ses pairs. Son cœur se serra face à cette déchéance. Et ce masque, une des marques du chasseur, pourquoi ? Le loup ouvrit la gueule et ce fut encore pire, était-ce la seule à entendre sa voix ? Cette voix, la peur qu’elle lui transmettait, c’était comme si elle avait pris un coup dans l’estomac, elle le sentit se contracter prête à rendre le peu qu’elle avait mangé avant de s’endormir.
Elle voulut s’avancer, la rejoindre, lui prouver qu’elle n’était pas seule, pour la rassurer, comme ils l’avaient fait quand elle l’avait été, mais Alaric se positionna devant elle. Ersa passa légèrement sur le côté quand il se jeta sur la fae, ne pouvant se permettre qu’il lui fasse du mal. C’était entre elles, enfin c’est ce qu’elle pensait. Avant qu’elle ne temps de sortir complètement son arc, de se rapprocher qu’une hache grande qu’elle passa dans son champ de vision. Le loup s’effondra sous le coup de l’arme lancée. Ses yeux émeraudes restèrent fixés sur le corps. Elle dut réprimer encore cette envie de vomir, la tristesse tiraillé son esprit. Mais cette hache, elle la connaissait, elle l’avait vu en action à un moment important de sa vie. Même si cela annonçait la venue d’Alasker et sûrement d’autres serres, Ersa eut du mal à détourner son regard jusqu’à ce qu’une autre pensée lui traverse l’esprit. Si les serres étaient là, elle serait peut-être là, la naine pourrait lui parler de la disparition de Nora. Mais au premier regard, elle fut presque déçue, ce n’était que les deux hommes les plus gradés de l’empire accompagnés d’autres serres.
Cela ne calmait pas l’émotion qu’avait déclenché la louve en elle, ni celle de la perte de Nora. Elle écouta distraitement le discours de la griffe, ni celle de la Baronne. Que lui importait le temps qu’elle avait passé ici, la chasse demandait de la patience, et ne s’occupait pas du temps, cela pouvait faire six mois dans cet endroit pour un battement de cœur près de ce feu ou les deux « sœurs » avaient partagé leurs bouteilles. Ersa ne savait pas quoi faire, pas quoi penser, passant son regard des Reikois à ce cadavre qui représentait autant pour elle. C’est Myriem qui la sortit de sa torpeur en reprenant la parole, cette malédiction les avait emmenés ici. Un frisson remonta le long de son échine quand la baronne annonça la présence de cette chose étrange, qui les avait parasités. La naine grommela certains mots de manière inintelligible, prise dans sa tristesse et sa colère face à cette sensation.
- Merci, pour l’info.
Alaric lui avait confirmé les mots de cette inconnue, et cela n’avait pas plus de poids tellement son esprit s'était focalisé sur ce que faisait Myriem face au loup. La naine essayer de détailler ce masque, et quelque chose revenait la hanter progressivement. Ses jambes se mirent en mouvement toute seule, la rapprochant lentement de la bête maudite. Le loup n’était animé que par ce masque, par une magie ancienne. Elle ne put s’empêcher de renifler quand la noble se reprit sur le mot divin. Même si elle n’avait plus tous ses souvenirs du Berceau, elle se rappelait qu’elle avait passé deux ans sur cette île à traquer les fanatiques, le destin était parfois joueur, de les réunir dans un tourment commun. Arrivée près de la tête de celle qu’elle estimait comme une ancienne de sœur de meutes, elle se pencha pour regarder le masque de plus près, avant de tomber à genoux. Elle pourrait le reconnaître à travers le Sekai. Pas le masque en lui-même, ça tout le monde pouvait le faire, mais la matière qui le composait. Ce bois particulier qui poussait sur quelques versant du Mont Kazan, ce bois qui avait tracé sa vie à plusieurs reprises. Celui qui avait meurtri son arrière train pendant les innombrables heures d’écoles, celui qui avait meurtrie ses genoux pendant ses trop nombres punitions, celui qui avait recueilli ses pleurs vespéral quand elle était seule, ou celui qui avait accueilli sa joue quand elle s’endormait pendant ses leçons sur le bureau de sa mère et accueilli sa colère quand elle apprit l’expérience qu’elle avait été. Jusqu’à ce jour ou elle l’avait découvert sous une autre forme, encore en vie, formant une forêt autour de la grotte qu’elle n’avait jamais quitté auparavant, le recouvrant de sang, celui de ses compatriotes, celui des goules qu’elle avait décimé, le siens, enfin celui de sa louve. Sa main vint effleurer le bois, cherchant le grain qui avait rythmé son enfance, qui composait encore son arc en souvenir de cet endroit, pendant qu’elle marmonnait ces mots.
- C’est impossible qu’il m'ait suivi jusque là.
Ses yeux s’embuèrent légèrement, perdu dans ses souvenirs, pourquoi il la tourmentait à ce point. Elle se tourna vers Myriem, qui avait essayé de la prévenir de quelque chose, mais elle n’avait pas écouté.
- Elle avait peur, elle était seule. Vous ne l’avez pas entendu, pas entendu ses tourments ?
Myriem a regardé la jeune femme avec étonnement, elle semblait touchée par la pauvre bête.
- J'ai entendu et perçu sa détresse oui.. Mais qui qu'elle fut elle n'est plus. Et la magie du masque se dissipe aussi, prenez garde elle est ... Malsaine, ancienne.
La naine serrait les poings en essuyant ses yeux, elle entendait Ellana montait en tension face au géant bleu et Alaric renchérit. Encore une fois, elle s’en remettait à lui pour ce qu’elle ne comprenait pas. Elle se releva, ramassant son arc pour le poser sur son épaule. Deux des personnes connaissant les serres se méfiaient d’eux, quelque chose n’allait pas c’était sûr. Elle tourna son regard vers Lune qui bredouillait quelque mots, qu’elle devait retrouver quelqu’un, cette peine qui produisait un écho chez la chasseuse. Ersa essaya de lui sourire avant de parler sur un ton qui ne trahissait pas sa colère, enfin elle l’espérait.
Ne t’inquiète pas, nous le retrouverons, j’ai aussi quelqu’un a retrouver dans ce cauchemars.
Elle prit une inspiration se concentrant à nouveau sur les serres. Elle qui n’avait jamais voulu se faire remarquer, allait faire tout ce que sa sœur avait rêvé qu’elle fasse. Pendant que le géant commençait à s'en aller, elle se lança.
- Dis-moi Alasker, j’aimerais que tu me rappelles le détail qui t’as étonné chez moi lors de notre mission commune de la peste ? Et la pire insulte que nous avons vécue là-bas ?
Le géant s’arrêta, laissant peser le silence sur l’esprit de la naine qui se déplaçait autour du corps de la louve, posant ses yeux sur l’arme du géant. Elle retenait sa respiration jusqu’à la réponse du Tovyr, ne sachant pas s’il allait lui répondre, ou non, ou lui jeter une de ses haches pour se manque de respect.
- Ta robe exotique, sœur de meute, voila ce qui m’a surpris.
Il soupire et grogne, puis reprend :
- Les insultes m’ont échappé, elles sont très largement éclipsées par celle que tu me fais aujourd’hui en me faisant perdre mon temps de la sorte.
Ersa ne sut quoi répondre dans un premier temps, la première réponse était exacte, mais la deuxième ne lui allait pas. Elle serra les poings en revoyant le regard de Nora rendu folle de rage face à ce lycan albinos qui avait essayé de les manipuler. Comment pouvait-il dire que c’était oublié, que sa question était une insulte pire.
- Je note, que tu trouve plus insultant que je te pose une question, que je trouve votre arrivé étrange dans ce monde de merde ou rien ne va que le fait que ce titan nous envoie un Albinos pour faire de nous ses nouveaux chiens de garde, essayant de nous pousser à tuer nos frères d’armes. Je retiens aussi qu’à bientôt chaque pas Usha contrôler l'avancée de la maladie pour éviter que nous succombions et surtout que nous la transmettions au monde. Et je ne pense pas qu’elle le faisait juste pour mes beaux yeux.
Le cuir de ses gants crissa sous la force qu’elle y mettait, la colère explosait en elle en se rappelant les détails.
- Aujourd’hui vous vous pointez comme des fleurs dans nos cauchemars, vous apprenez qu’il y à un mal qui nous ronge, et vous voulez nous emmener hors d’ici sans même un contrôle. Deydreus, avez-vous autant confiance en vos forces pour vous passer de vérification?
Elle posa ses mains sur la hache du géant, essayant de la soulever, y arrivant difficilement. Sans la force que lui confiait Nora, tout était si lourd. Elle tourna sur elle-même pour l’envoyer en direction du Tovyr.
- Je crois que ceci t'appartient, Tovyr.
La hache ne l’atteindrait pas, elle n’en avait pas la force, mais le jeu était quitte ou double. Cela pouvait le faire sortir de ses gongs, ou lui prouver qu’Ellana et Alaric avait raison. C’était aussi le geste d’une désespéré pour par le tourment du chasseur et la colère fantôme de Nora qui avait laissé un trop grand vide parasité.
crédits : 382
- Le Chant des Ronces -
Lune - Myriem - Ellana - Ersa - Alaric
TOUR 5 - PARJURE
Lorsque les contradictions et les oppositions se multiplient, la Griffe se tourne à nouveau en direction du groupe et jette à l'assemblée un long regard dans lequel transparait lassitude et fatigue. N'accordant aux sortilèges de Myriem qu'un vague intérêt, Deydreus garde son attention portée sur celle qu'il est venu sauver.
Lorsque le dénommé Kahl est interpelé par Alaric, le géant bleu se fige et accorde au mage une œillade indéchiffrable. Tous s'immobilisent à leur tour et fixent l'intervenant, Le silence se fait à nouveau très long et pesant. Les yeux bestiaux de l'Ogre s'assombrissent et sa gueule s'ouvre comme pour parler, mais il y a un court moment durant lequel il se tait avant de grommeler :
"...Alaric... Tu viens avec nous et tu la fermes."
L'Ogre a t-il eu vent des récents déboires de son supposé "ami", est-ce de là que lui vient cette froideur atypique ? Le mystère reste entier car Ersa pose alors une question fatidique au sujet de sa collaboration avec le Tovyr et comme lors de la précédente intervention, Deydreus la dévisage intensément pendant de trop longues secondes. La tension plane puis, avec une apparente lassitude, le chef des Serres Pourpres jette un coup d'œil au concerné qui, toujours de dos, consent finalement à faire le cadeau d'une réponse malgré une évidente montée de frustration née de ce qu'il considère être une perte de temps. La vérité éclate, d'autres doutes s'installent pour remplacer les précédents.
S'étant déjà donné le mal de répondre aux inquiétudes de Myriem concernant la date, Deydreus soupire une nouvelle fois et les quelques Serres ayant déjà entrepris de partir s'immobilisent pour lui laisser le temps de redonner l'ordre de marche. La réflexion lancée à Alasker concernant sa hache le fait jurer sous son heaume et il se retourne mollement pour se diriger vers la Salvatrice qu'il semble avoir oublié. Elle est projetée par Ersa non loin de lui et dans un silence mortuaire, les deux loups s'observent un moment. Fronçant les sourcils, la Griffe coupe court à ce petit jeu et apporte une réponse qui semble valoir pour l'ensemble des indécis :
"Le temps est compté. Je comprends vos soupçons, mais vos questions devront attendre."
Rompant ces conversations qui ne mènent nulle part, Deydreus Fictilem s'avance vers Ellana malgré la menace que représente son épée puis, avec une vivacité étonnante, il vient attraper son bras pour le dévier lorsqu'elle brandit son arme, ce en plongeant son regard dans celui de la jeune militaire. Il lui lance alors avec une autorité à laquelle semble toutefois se mêler un peu d'affection :
'Ellana ! Où voulez-vous aller? Je ne sais pas qui sont ces gens, à part Miss de Boktor dont j'ai déjà entendu parler au Palais. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps ou de demeurer trop longtemps dans cette maudite forêt. Vos frères d'armes sont là pour vous Ellana. Souvenez vous de votre serment... de ce que vous avez juré dans la boue et le sang. C'est ce lien qui nous a fait remuer ciel et terre pour vous retrouver. Vous et ces gens. Au camp, vous pourrez vous restaurer et récupérer un peu de force, puis nous partirons vers la sortie. Je ne veux pas vous forcer, mais nous ne pouvons nous permettre de vous perdre."
L'hésitation grandit et l'incompréhension vient croître, les propos et les accusations d'Alaric semblant rejetés et ignorés par la Griffe et ses suivants. Le sort du mage étant une affaire d'Etat, cela peut se comprendre; mais l'effroi et l'incertitude persistent. Ellana jette à ses nouveaux compagnons d'infortune un regard indécis puis réalise alors non sans un soupçon d'angoisse que la Griffe vient d'ajuster sa prise, glissant de son avant-bras jusqu'à son poignet pour l'enserrer avec une force insoupçonnée. Elle tente par réflexe de lutter lorsque la pression se fait douloureuse mais malgré son apparente tranquillité, Deydreus l'écrase un peu plus sans donner l'impression pourtant de faire le moindre effort. Sa poigne déjà solide se change alors en celle d'un véritable étau.
"Nous ne pouvous vous perdre, car vous êtes une Serres Pourpres. La membre d'un bataillon d'élite du Reike. Un ensemble. Un tout. Qu'Alasker et moi dirigeons. Que je dirige. Et où chaque membre appartient à ce groupe. M'appartient. Vous n'êtes rien sans les Serres, Ellana. Vous n'êtes pas une grande vétérinaire du RSAF, ni une grande guerrière... mais nous vous avons accueillie malgré tout..."
Le discours semble imprégné d'une cruauté naissante. Les traits de la Griffe se font plus acérés et lorsque sa mine sévère mais attentionnée s'altère subitement, c'est pour devenir un sourire carnassier qu'Ellana ne reconnaît plus. Du fait de son vampirisme, les crocs de la Griffe impériale sont certes immenses mais pas à ce point, du moins pas selon les souvenirs de l'elfe.
En réhaussant légèrement son regard vers les yeux de son supérieur, elle réalise alors avec stupeur et effroi que ses inquiétudes sont fondées : le bleu de l'un des yeux de Deydreus déborde sur l'iris rouge, les couleurs opposées dansent pour fusionner l'une avec l'autre et le visage dont elle connaît pourtant bien les teintes se nappe de gris. Cette chose n'est pas Deydreus, mais elle est déjà prise au piège. Les Serres, comme un seul et unique homme, retournent sur leurs pas et se placent sur les flancs de leur supérieur alors que leurs faciès partiellement dissimulés dans l'ombre se décorent simultanément de sourires déments.
Le poignet d'Ellana est écrasé à nouveau et son arme tombe à terre tandis que la métamorphose ignoble suit son cours et que la voix de la Griffe devient celle de l'enfant de votre songe cauchemardesque.
"...malgré vos échecs. Malgré vos précipitations... Le Voile Rouge.. les morts.. Votre fardeau. Un monstre... Des morts.. Votre faute, et pourtant on vous a accueillie. On vous laisse parmi nous. Vous nous appartenez Ellana. Vous êtes une Serres Pourpre. Rien d'autre. Rien. Rien. Rien. Mis à part une énième âme en ma possession. Possession. Possession. PossessionPossessionPossessionPossessionPossession."
*Le rythme auquel ce grotesque simulacre d'homme profère à la chaîne son dernier mot se fait toujours plus rapide au point d'en devenir incompréhensible. Les yeux du bretteur se font circulaires et gigantesques alors que sa gueule désormais difforme s'ouvre telle la mâchoire trop élastique d'un serpent chimérique. Les dents de l'entité se séparent, craquent et s'allongent dans une série d'immondes bruissements et même si ses lèvres boursouflées cessent de se mouvoir, le mot de la fin continue à être psalmodié en un son atroce tiré des tréfonds de sa gorge.
- Révélation:
Loin d'être sous-entraînée et ayant été particulièrement forgée par les combats qu'elle a mené, Ellana s'apprête inévitablement à ravaler sa terreur pour laisser libre court à un regain soudain d'adrénaline qui la replonge dans l'instant présent. C'est malheureusement à ce moment qu'au fond de la gueule bestiale de la Griffe mensongère, deux points oranges et lumineux apparaissent pour l'aveugler. Lorsque la guerrière les aperçoit, son corps se fige et son esprit s'éteint, une horreur plus sourde que tout ce qu'elle a vécu s'insinuant en elle.
*Kahl oriente ses vilains yeux jaunes en direction d'Alaric; qui lui a fait l'affront de révéler la supercherie en évoquant les incohérences de son discours. Offrant au soldat un sourire diabolique, l'Ogre azuré se met à trembler et un épais filet de bave curieusement fumante et verte s'écoule de sa gueule de cauchemar. A la manière de la bête prétendant être Deydreus, il se métamorphose en laissant éclater un rire sinistre fait d'à-coups monstrueusement rapides et alors que sa silhouette fond et se déforme pour devenir plus infame encore que ne l'est l'originale, il articule quelques mots à peine compréhensibles pendant que sa langue épaisse commence à se liquéfier dans sa propre bouche aux crocs démultipliés :
"La même imbécile que tu étais lorsque je t'ai sauvée encore et encore dans le domaine de Puantrus, Ellana. Ton incompétence me dégoute, j'abhorre ta faiblesse. Tu me méprises car tu n'as pas mon courage, tu me hais car tu n'auras jamais ma force. Fais la seule chose à laquelle tu peux encore servir, Ellana."
Ses deux globes oculaires gonflent puis explosent l'un après l'autre, mais cela n'interrompt nullement son discours :
"Penche ta petite tête de lâche en arrière et tend moi ton cou afin que je t'arrache cette gorge tendre qui ne t'a jamais servi à rien d'autre que déblatérer des inepties, Ellana. Laisse-moi t'engloutir, petit oiseau. Laisse-moi te bouffer toute crue, Ellana. Qu'on en finisse, Ellana. Qu'on en. Finisse. Finisse.Finisse.Finisse.Finisse.Finisse.Finisse. FinisseFinisseFinisseFinisseFinisseFinisseFinisse."
Alasker grogne, il semble quant à lui batailler contre son heaume dont dégouline désormais un mince filet d'où émanent des vapeurs nauséabondes et lorsqu'il est pris des mêmes soubresauts qui ont assailli l'Oni dégénéré, c'est dans une cacophonie de plaques d'armures se heurtant les unes contre les autres. Ses épaulières se tordent, le métal rugit et des épines pourpres apparaissent sur son dos et sa nuque. Donnant l'impression de faire un effort conséquent, il parvient d'un coup à arracher son casque pour le jeter à terre et vous découvrez que le faciès bouffi et rougeaud qui apparaît n'est plus celui du Tovyr que vous avez connu. Brûlée et fondue, la masse pustuleuse et empourprée goute sur son plastron. Il tend la main vers la hache abandonnée à terre et aussitôt, l'arme légendaire se volatilise pour réapparaître dans sa main gantée. A chaque mot qu'il vous crache, ses traits gonflés se déforment de plus en plus :
"Il ne suffit pas de marcher parmi les champions et les héros pour en devenir un. Qui est-ce que tu penses leurrer, petite chose fragile, en portant la livrée des nôtres? Je sens ta peur. Son odeur est infâme. J'en suis à me demander si c'est de la pisse ou du sang, qui coule dans tes veines."
Le Golem de chair marqua une pause, alors qu'une langue démesurée s'extirpait de ses lèvres ensanglantées pour venir lécher son oeil droit.
"Laisse-moi vérifier. Approche. Approche. Approche..."
Tulkas se manifeste, dévoré par la ruine. Titubant un peu, il prélève une gourde sanglée à sa ceinture et en boit une grande gorgée. Sa trogne décrépie s'effrite au contact du liquide dont émane une puissante odeur d'alcool, ses cheveux et les poils de sa barbe tombent pour devenir ce qui semble être des cendres qui s'éparpillent dans le vent et alors que des flammes corrompues s'extrayant de son crâne vieilli font exploser les globes oculaires pourris qui ornent ses orbites creux, il tire une épée rendue noire par la rouille et vient brutalement se mutiler le bas-ventre à plusieurs reprises en ricanant tel un forcené. Il s'ouvre ensuite l'abdomen latéralement et des flammes en jaillissent, dévoilant alors des tripailles fumantes qui grouillent comme le feraient des serpents piégés au fond d'une fosse, puis il affiche enfin un sépulcral rictus tout en s'exprimant à son tour d'une voix caverneuse :
"Tu ne sers à rien, inutile, comme moi, juste bonne à mourir, juste bonne à mourir, mourir, mourir, nourrir, nourrir, nourrir..."
La cinquantaine de soldats devenus tout aussi méconnaissables que leurs supérieurs s'avancent pour encercler le groupuscule de survivants. Tels des poupées désarticulées, ils se déplacent de manière erratique et lorsqu'ils portent leurs mains décharnées à leurs armes, ces dernières semblent fusionner avec leurs corps impensables. L'un vient s'enfoncer sa propre lance dans le ventre, un autre balance son glaive à l'arrière de son crâne et se l'enfonce dans la tête pour se sculpter un bec d'acier. Dans cette parodie de préparatif martial où les rires spectraux se mêlent aux chuintement de la chair froissée et des armures qui s'entrechoquent, ils deviennent tous une touche de noirceur qui s'ajoute à un tableau déjà abject.
- Révélation:
L'être ayant usé des traits de Deydreus pousse un sifflement reptilien et de sa gueule affreusement grande dont sortent toujours ces maudites lumières, la voix du monstre émane et résonne en un écho sordide et guttural :
"Vous ne souhaitez pas venir vous réfugier au sein de notre camp ? Il viendra jusqu'à vous."
Un grondement puissant se fait entendre dans la forêt et alors que vous apercevez les silhouettes d'arbres abattus au passage d'une forme gigantesque, vous réalisez avec surprise que ce n'est pas une autre abomination de chair ramollie qui arrive, mais bel et bien un rempart fait de bois et d'acier qui serpente en filant à travers les bois. Projetant tout sur son passage en creusant dans la terre de profonds sillons, il démolit encore quelques arbres et glisse derrière vous dans un son strident et assourdissant. Les barrières possédées vous encerclent, formant derrière vous un arc de cercle immense qui vous pousse à faire face aux diaboliques apparitions.
Les entités s'avancent et dépassent Ellana avec une évidente hostilité pour s'en prendre aux autres combattants alors que le Deydreus métamorphosé, en profitant à la fois de la panique suscitée par les grotesques transformations de ses pairs et de l'hypnose que subit encore la vétérinaire, vient brusquement plonger sur l'épaule de la jeune femme dans laquelle il enfonce ses crocs avec une déconcertante aisance. Ses bras puissants se referment sur elle, lui coupant le souffle et un râle profond lui échappe tandis qu'il savoure le goût de sa proie. La guillotine est tombée, l'horreur se dévoile et la souffrance se fait bien trop réelle et poignante pour n'être qu'onirique.
Ellana, tu te réveilles lorsque cette douleur te ramène à la réalité et que les lumières qui te paralysent s'éteignent. Tu peux sentir qu'à chaque instant passé à rester prisonnière de l'étreinte mortelle de cette immonde créature, tu te fais drainer de ton essence. Il se nourrit, il te vide. Ton cœur bat la chamade, la panique s'installe, tu perds le contact avec les extrémités de tes membres. Tu as l'impression que tout se meurt autour de toi. Débarrasse toi de cette bête immonde avant de connaître un destin funeste.
Un cor de guerre aux sonorités spectrales résonne dans la forêt et le flot infernal se déverse alors sur vous tous. Kahl se rue sur Myriem et Lune en vomissant sur sa route une bile corrosive. Alasker se penche en avant puis commence à courir vers Ersa à une vitesse alarmante en vue de sa taille et de son poids. Tulkas, bouche ouverte, s'avance comme un possédé puis déverse une gerbe de flammes verdâtres en direction d'Alaric. Les grotesques caricatures des Serres suivent dans cette charge les parodies horrifiques des héros impériaux rendus méconnaissables par la corruption de la forêt.
Courage.
OBJECTIFS ET REGLES
Objectifs :
-Libérer Ellana.
-Survivre face aux "Serres". Combattez ou fuyez, le choix vous appartient.
Règles générales :
-3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
-Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.
Modificateurs :
-Lune : Incapacité à établir le moindre lien avec Crow.
-Ersa : Quelque chose s'agite en toi. Incapacité à établir le moindre lien avec Nora, Incapacité à user de tes facultés de lycanthrope.
-Alaric : Quelque chose s'agite en toi.
-Ellana : L'entité en toi s'éveille.
Vous avez jusqu'au 31/01 pour ce tour.
- Précisions:
Compétences particulières de vos adversaires :
-Les 50 "Serres" : Lents, désordonnés et patauds. Tombent à la moindre attaque.
-Deydreus : Super-Vitesse Palier 1 permanente. Extrêmement agile, capable de déformer tous ses membres, se déplace comme un reptile et attaque sans arme. Si vous apercevez les lumières à l'intérieur de sa gueule, vous serez entièrement paralysés. Leur portée n'excède pas deux mètres.
-Kahl : Lourdaud mais plus résistant que les autres. Il vomit constamment de l'acide et en projette en même temps qu'il frappe avec sa massue.
-Alasker : Super-Vitesse Palier 1 permanente. Il semble devenir sensiblement plus rapide à chaque coup porté.
-Tulkas : Crache des flammes vertes de façon chaotique. Se déplace de manière désordonnée, imprévisible mais rapide.
-Barrières : Se comportant comme un immense serpent, elles s'animent pour vous empêcher de quitter la zone. Plus résistantes que l'acier, elles restent tout de même destructibles mais les morceaux continueront à agir de la même façon.
Amusez vous bien !
crédits : 5293
L’ambiance était tendue c’était un doux euphémisme pour tout avouer. La jeune elfe, Ellana visiblement semblait ne pas vouloir faire confiance au chef des dévoreur, la célèbre et renommée griffe, tout comme l'homme, Alaric avec un géant bleu. C'était perturbant, j'avais la sensation d'assister au conflit intérieur d'étrangers que je ne connaissais de nulle part, la seule chose nous reliant étant cette dualité en nos seins. Leurs dires me semblaient totalement abstraits et en réalité je m'accrochais à cette enfant perdue qui restait dans mon giron, apeurée. Ses émotions faisaient echo aux miennes et je ne pouvais que comprendre ce qu'elle ressentait, jetée ainsi parmi des inconnus.
Sur mes gardes, je n'avais sorti une arme pour la simple et bonne raison que si je savais un peu m'en servir je n'étais pas du tout une bretteuse de talents, j'y travaillais, j'essayais, je prenais des leçons, mais pour l'heure je manquais cruellement de pratique, d'entrainement et de conseils d'un véritable maitre d'armes. Ma magie à fleur de peau, autour de moi l'odeur marine était maintenant omniprésente et des gouttes d'eau brillaient et courraient sur ma peau, ma mana prête à réagir à mes ordres. Je concentrais mon énergie pour pouvoir réagir au moment opportun.
Les deux Reikois tenant têtes aux Serres finirent par obtenir une réaction. Pas forcément le genre que j'espérais en mon fort intérieur, j'avoue, j'aurais aimé pouvoir me dire, allons nous reposer dans un camp, sous la surveillance d'une cinquantaine de soldats d'élite du Reike... Oui même des Reikois étaient un réconfort après ce que ce mini moi m'avait fait ressentir. Mais je vis celui qui incarnait la Griffe se métamorphoser sous mes yeux ébahis, mon oeil pour être plus précise... Il devint une entité de cauchemar, pas d'autre moyen de le décrire et ce fut le début de la fin. Le début d'une réaction en chaine effrayante. Nous allions déjà de Charybde en Scylla, quels écueils encore à venir, en mon fort intérieur je craignais que cela ne soit que le début d'une longue nuit sans repos, sans répit, sans apaisement pour mon esprit malade.
La chose se rua sur Ellana pour la... manger? dévorer? gouter? peu importait, elle souffrait et cela me permit de réagir, il fallait ne pas rester inerte. Les autres aussi avaient changé et dans ce laps de temps, le géant bleu s'était mis à cracher de l'acide et se jetait sur l'enfant albinos et moi. Je vis aussi les autres serres fondre sur mes compagnons d'infortune. La forêt aussi se mit à répondre aux mots du faux Deydreus et bientôt des remparts nous enfermèrent avec ces monstres avides de sang. Nous n'avions guère le choix c'était eux ou nous et finalement j'avais envie de vivre et de revoir Amael, de le voir grandir, alors pour lui je devais faire face.
C'était probablement plus simple à dire qu'à faire mais je libérais dans un premier temps une salve d'énergie liée à la glace pour réaliser autour de l'enfant et moi même une zone de défense, des pics de glace nous entouraient (P1 glace), le seul hic c'est que le géant bleu était déjà trop près pour que cela ne puisse l'arrêter.
Malgré moi je réfléchis, rapidement certes mais je ne voulais pas agir mécaniquement sous le seul effet de la peur. J'aurais pu envoyer valser cet ennemi avec une attaque puissante d'eau mais cela n'aurait fait que retarder l'inéluctable, nous étions dans un lieu étrange et la compréhension de l'instant, de notre environnement, de ces monstres me paraissait primordiale. Alors je fis ce qui me sembla le plus judicieux. Je bougeais les mains pour tisser autour du monstre une gangue d'eau, un bouclier qui allait le bloquer et l'empêcher d'avancer et de nous attaquer mais surtout une protection qui allait me permettre de réagir comme mon instinct me disait de le faire. (Bouclier d'eau P2).
Une fois le monstre enragé enfermé, je le vis frapper, cogner, fulminer, baver au sol sans nous atteindre je sus que je devais agir cela ne le retiendrait peut-être pas des heures durant. Alors cette fois ma mana me servit pour la magie qui était celle qui me caractérisait, la magie de soin. Elle me permettait aussi d'analyser les choses maudites, magiques, et de comprendre ce qui composait les gens, les choses. Pour soigner il fallait pouvoir toucher à la nature des choses. Alors la bête enfermée dans la gangue d'eau put sentir des myriades de gouttelettes d'eau glisser sur sa peau d'abord et s'y infiltrer, en soit cela n'était pas une attaque, ni une blessure, c'était de la mana inoffensive, elle touchait, palpait, analysait.
Pourquoi faire? Parce que pour moi tout cela était lié à une malédiction, ou une magie noire et sombre antique, et il y avait forcément un marionnettiste derrière tout cela, détruire les pantins n'était qu'une perte de temps, il fallait couper les fils et détruire la source pour moi. Alors j'observais les réactions, cherchais les ramifications éventuelles. A ma grande surprise cela fut plus que rapide, à peine ma magie curative fut-elle entrée en lui qu'il fut propulsé avec mon propre bouclier plus loin, attiré assurément. Et je vis et sentis que le Deydreus factice avait bougé aussi, pour se rapprocher de l'être bleu. Certes il n'avait pas fait un bond, mais mon action avait fait laché la jeune elfe, elle était libre de bouger et réagir. Mais cela m'avait permis de comprendre.
- Les serres, les quatre, ce sont des parties d'un tout dont le cerveau est la fausse griffe. C'est lui le coeur de tout cela, si on le détruit, on a des chances que le reste meure avec lui.
Des chances, pas une certitude mais j'y croyais. Dans tous les cas, mon bouclier était toujours actif, je ne relachais pas Kahl, il ne fallait pas qu'il aille rejoindre son créateur et lui rende une partie de sa force. Dans mon esprit cela correspondait à ce que je savais du clonage, différent certes mais cela s'en rapprochait. Il avait coupé des parties de son être pour attaquer sur plusieurs fronts mais chaque bout était ainsi plus faible que l'original. J'espérais que ces indications suffiraient aux autres pour pouvoir réagir.
- Résumé:
Mymy canalise de la glace, des pics qui tournent autour d'elle et Lune pour empêcher les gus d'approcher d'elles (P1 glace)
Ensuite elle enferme dans une gangue d'eau Kahl qui fonce dessus (P2 eau)
Elle tente de "soigner Kahl" ce qui provoque une réaction en chaine (P3 soins)
Pouvoirs utilisés :
P1 : 1 / inf
P2 : 3 / 12
P3 : 1 / 5
P4 : 0/ 2
CENDRES
crédits : 342
Ce sont plus que des lames qui transpercèrent le cœur de l'elfe, voilà que ses plus grandes incertitudes, dont elle n'en soupçonnait pas la fatalité, lui furent révélés à voix haute par l'une des personnes dont elle avait le plus confiance. Ellana n'arriva pas à décrocher son regard, réprimant une grande peine, bouche-bée, elle cherchait à comprendre pourquoi en arrivait-il à de tels propos. Pourtant, dans ses traits sévères ce ne fut pas une réponse qu'elle trouva mais bien une révélation, ses lèvres se fendirent pour devenir un rictus qu'elle avait déjà aperçu plus tôt. L'inquiétude la força à de nouveau tenter de s'échapper des griffes de ce parfait inconnu, mais ce fut une prise plus poignante qui répondit à sa tentative, la forçant à perdre son arme. Elle était démunie et obligée de faire face à cette nouvelle monstruosité. La voix était modifiée, ses traits n'étaient plus du tout ce qu'ils étaient et pourtant il continuait de dire des horreurs, des horreurs qui faisaient sens et écho dans l'âme d'Ellana qui ne trouva rien à y répondre.
Ses échecs, ses précipitations, les morts, ses fautes, et pourtant l'armée continuait de faire l'effort de l'accepter. Quoi de pire qu'une vérité reniée, révélée de la sorte. Si ce n'était pas les remords qui la rongeait, c'était bien la terreur d'être prise au piège qui l'empêchait d'agir directement. Cette monstruosité qui prenait forme... Elle était comme absorbée par cette étrange transformation, et pourtant, lorsque celle-ci s'acheva, elle fut comme libérée, apte à pouvoir se mouvoir. Ce fut une fenêtre de trop courte durée, à peine avait-elle commencé à pivoter son bras pour renverser son adversaire, que la chose ouvrit sa gueule rapidement pour l'aveugler de deux soleils hypnotisant, la plongeant dans un état second, incapable de bouger, de réagir, de s'enfuir.
Le temps s'était arrêté, le néant n'était pas loin et les monstres rôdaient. Les voix résonnèrent dans tous les sens, des rires terribles se murmuraient au creux de son oreille tandis que les mots étaient portés par ce qui semblait être des songes. La voix de l'Oni semblait se rapprocher de plus en plus, la blondinette avait beau l'entendre, elle n'était pas capable de ressentir sa colère ou de hurler. Elle était juste à la merci de sa menace, appréhendant le moment où il lui arracherait la gorge. Ses derniers mots se répétèrent indéfiniment avec la voix monstrueuse de Deydreus, créant une cacophonie qui ne saurait se taire. Alasker et Tulkas ne tardèrent à se faire entendre. Les voix dansèrent dans l'esprit embrumé d'Ellana jusqu'à devenir un brouhaha migraineux qui ne faisait qu'augmenter encore et encore, ne se terminant que lorsque une douleur terriblement aiguë se fit ressentir sur son épaule droite, se répétant dans tout son corps.
Le monstre à la gueule béante semblait lui avoir dévoré tout une partie de son épaule mais sa morsure ne laissa aucune blessure béante. Alors que la silhouette s'éloignait de l'elfette, apparemment interpellé par autre chose, laissant lâchement sa proie alors qu'elle était encore en vie. Ellana encore tremblante, n'arrivait même pas à hurler. Encore paralysée non pas par magie mais par effroi, elle passa machinalement sa main sur son épaule pour y sentir l'étrange et douce sensation d'un plumage. Avant d'amener sa dextre à son visage qui la tirailler, remarquant ainsi l'apparition de nouvelles plumes sur son faciès. Comme si son apparence était à l'image de ce qu'elle venait de vivre, elle s'éveilla finalement de cette bulle qui la rendait si absente et au lieu de crier son désarroi, elle ne put que vomir.
Les Serres, les menaces, la peur l'attrapant au tripes, la douleur, les regrets, les monstres, le cauchemar. A peine avait-elle finit de dégobiller qu'elle perdit le contrôle de sa respiration, s'accélérant tout comme le rythme de ses battements, elle étouffait malgré l'air qui essayait de pénétrer ses poumons. L'incompréhension de sa situation ainsi que de la tournure des choses la mettait dans une détresse impossible à calmer. Elle avait la tête qui tournait au rythme d'une migraine battante, et pourtant on avait besoin d'elle. L'on entendait au loin, des râles, des cris, des armes qui s'entrechoquaient déjà ou bien de la magie s'explosant contre des armures.
C'était toujours quand on avait besoin d'elle qu'elle s'avérait finalement inutile.
Non. Elle n'allait pas leur prouver une fois de plus qu'elle n'était qu'une lâche. La mâchoire engourdit, et le fond des joues fourmillantes, elle se retenait de vomir de nouveau de toutes ces sensations, révélations, ce mal être qui la rongeait au point d'en devenir physique. Elle cracha la bile qui s'était tapis sous sa langue avant de ramasser son épée, profitant des sensations de sa détresse pour la faire passer en adrénaline et ainsi agir, non sans une maladresse précipitée. Ses jambes tremblaient et étaient faibles comme celles d'un faon mais elle courait, ses bras engourdit soulevait pourtant son arme, elle était faible et pourtant affrontait plus fort que soi.
Elle pleurerait plus tard. Pour l'heure, elle n'avait pas d'autres choix que de déchaîner sa peine et sa rage sur ces usurpateurs. En commençant par celui qui l'avait transformé. Elle profita que son attention était détourné pour l'attaquer de plein fouet, dans sa course, elle insuffla de sa magie sombre sur sa lame pour la rendre plus fatale. Lorsque celle-ci fulminait, elle était prête à s'abattre sur sa cible. Hors, la chose serpentine était bien plus maligne ou alors bien plus aux aguets que ce que la soldate ne pouvait imaginer car celle-ci se mouva bien rapidement, évitant l'épée qui s'abattait sur elle.
Ne perdant pas la main sur ses attaques, l'entêtée était prête à lui courir après et à répéter ses tentatives pour venir à bout du monstre. Elle usa de ses ombres, liens et tentacules ténébreux qui s'essaieraient à plusieurs reprises de maintenir l'ennemi tandis qu'elle jouerait de sa lame, cherchant à arracher des membres à cet humanoïde serpentant. Connaissant maintenant son attaque secrète que sont les astres cachés dans sa gueule, Ellana ferait attention à ne pas regarder en direction de son visage et resterait concentrée sur ses propres mouvements. En revanche, si elle a l'occasion de planter sa lame dans ces lumières, ce serait le premier point qu'elle attaquerait.
- Résumé:
Ellana se fait avoir, autant par la prise que par l'hypnose. Terrifiée, blessée, détruite. Elle a de la difficulté à ressortir de cette emprise, mais lorsqu'elle y arrive, elle se met à dégobiller ses tripes. Toute chamboulée.
Mais elle ne perds pas sa détermination et, encore tremblante, ramasse son épée et est prête à défoncer la gueule de la fausse Griffe. Elle accourt en sa direction en chargeant sa lame de sa magie, et s'apprête à le découper en petits morceaux ! Malheureusement, il se fait bien trop rapide. Alors elle essaie de le maintenir en faisant apparaître une multitude de liens ombreux. Succès ou non, en tout cas, elle persévère.
Elle fait attention aux lumières cachés dans la gueule du monstre.
Pouvoirs utilisés: Prouesse d'armes+Ombre P2, Ombre P1 (liens)
P1 : 3/∞
P2 : 1/14
crédits : 2720
H orreur incarnée dans ces visages irrationnels, terreur nichée dans ses tripes de façon viscérale, toute la scène qui se déroule devant elle ne fait qu’entretenir chez Lune une frayeur fatale. Les déformations vulgaires des corps et de la chair chez les soldats qui les entourent lui révulse l’estomac, et dans un réflexe fort elle se serre contre Myriem comme un marin à la présence rassurante d’un mât. Les quatres figures plus imposantes qui se profilent devant eux s’articulent de façon archaïque, elles gesticulent par accoup, brandissent leurs membres horrifiques, elles passent à l’attaque en se ruant vers eux. Lune ne peut qu’exprimer son effroi, elle lache la robe améthyste de Myriem et tente de s'enfuir en courant vers les bois, mais après seulement quelques pas elle s’arrête dans son escapade. Un grondement sourd émane de la forêt et le sol tremble sous ses pieds, la fae fixe l’étendue de brume en baignant dans l’anticipation, hésitante, elle rejette un coup d’oeil aux soldats émaciés, sa jambe fait un pas de plus vers l’incertain, ses grand yeux noirs font de leur mieux pour scruter les buissons, et d’un seul coup les arbres s’écartent sous l’arrivée d’une maudite palissade. Pivotant sur ses talons plus vite que Crow quand il cherche les vents ascendants, la petite fae hurle en se rapprochant de Myriem, espérant l’atteindre avant que ne le fasse les guerriers n’en fasse de même, la peur lui étreint le ventre, lui mouille ses yeux et lui serre les dents.
”MYRIEM!”
À peine son cri de détresse se fait-il entendre qu’une couronne glaciale d’échardes de givre s’extirpe du sol derrière ses pas et empêche aux soldats dénaturés de la suivre. La petite se retrouve de nouveau cachée derrière la femme aux cheveux noirs, la puissance magique qu’elle déploie provoque en elle un sentiment qu’elle sait ô combien pernicieux: elle se permet de nourrir une once d’espoir. Lune essaie de garder son calme, sans grand succès mais elle fait de son mieux, en regardant tout autour d’elles les monstres s'agglutiner et la jeune humaine se battre elle se rend compte d’à quel point sans l’aide de Crow elle n’est qu’une inutil poids mort à la peau albâtre. Ses jérémiades de terreur s’accentuent au rythme des corps difformes et infâmes qui se jettent contre les piques, la fae regarde avec effroi les corps continuer de brandir leurs armes blasphèmes dans des mouvements cryptiques. Elle ne peut se permettre de trop bouger et préfère rester à sa place, elle avait déjà fait les frais des rudes hivers de Shoumeï et appris à la dure qu’un simple contact de son derme sur la glace suffisait à l’arracher et à faire couler son vermeil. La magie élémentaire de celle qu’elle a élu comme sa nouvelle protectrice est autant dangereuse pour la fae qu’elle n’est bienfaitrice, alors Lune ne bouge pas, elle reste là, impuissante, inutile, incompétente comme une imbécile.
Ses petites mains se resserrent de frustration et ses doigts sans ongles s’enfoncent dans sa paume sans magie. Dépossédée de ses dons par les mutations qu’elle a subie elle ressent encore plus l’amertume de la situation de savoir qu’elle aurait pu aider jadis mais qu’elle n’apporte aujourd’hui aucune solution. La voix de l’enfant monstrueux résonne encore dans son esprit:
Un des soldats s’empale sur un stalagmite, son humeur noirâtre se répand sur le givre de plus en plus vite alors qu’il continue d’avancer sur la pique en élargissant la plaie qui le transperce. Lune geigne en enfouissant son visage dans les plis du vêtement de Myriem, effarée par la culpabilité accablante de son inaptitude qui la traverse.
La puissance dévastatrice de l’évidence est insurmontable, une fois de plus, la maigre lueur d’espoir qu’elle avait ressentie en voyant de quoi Myriem était capable se retrouve écrasée par le poids impitoyable de ce ses pensées les plus cruelles et ineffables. Elle n’aurait pas dû survivre à Bénédictus, à quoi servait-il qu’elle ne vive un peu plus? Lune est paralysée, déchirée entre la peur qui l’empêche de se mouvoir et l’envie de s’abandonner aux monstres pour mettre un terme à sa vie noire.
L’enfant avait raison. Elle l’est.
crédits : 871
Estomaqué, tiraillé par plusieurs indécisions, il demeurait figé, à fixer Kahl, ne sachant que faire. Que décider ? Les Serres Pourpres étaient-elles réellement venues les sauver ? Ou n'était-ce qu'une hallucination. Même la Griffe commençait à donner des signes de lassitude. Et que... L'humain eut comme l'impression que son cerveau se gela dans ses réflexions, qu'il n'arrivait plus à raisonner. Comme si un mur venait d'écraser ce qui restait de ses capacités cognitives. Il porta ses deux mains à ses tempes, le regard perdu. Bordel, il n'arrivait plus à réfléchir, à... Des termes lui revenaient : le Chant des Ronces. N'était-ce pas ce qu'Ellana avait évoqué tantôt ? Ou alors était-ce son imagination qui prenait le pas en s'alliant à son affliction actuelle ? Il crut s'avachir, s'engluant dans ses tourments, avant que ses oreilles ne captent d'atroces sons, comme si de la chair vivante se prit de spasmes et… Il releva la tête. Son estomac se révulsa quand il contempla les horreurs qui prenaient forme devant lui.
La Griffe était devenue un simulacre immonde de goule aux dents longues et acérées, ses yeux globuleux sans paupières figés sur Ellana. Il ouvrait déjà son énorme gueule dans sa direction.
Kahl s'était mis à sourire démoniaquement, sa gueule émettant un miasme dégoulinant et verdâtre. L'herbe se contorsionna au contact des gouttes qui s'en échappaient, se ratatinant en sifflant d'agonie. Et comme Fictilem, les mâchoires du monstre bleuâtre se déformèrent pour ressembler à une sorte de lamproie, avant de s'adresser à son tour vers Ellana.
Alaric détourna sa tête, pivotant de moitié pour ne pas voir les transformations des autres Serres. Son corps ne voulait qu'une chose : vomir. Son esprit, lui, voulait fuir. Ses muscles de ses jambes étaient tendus, tremblants.
Se sauver... se barrer ! Voilà ce qu'il aspirait uniquement. La peur lui tordait les tripes, plus encore quand les chuintements des chairs métamorphosées, le craquement des os, du métal crissant sous les corps prenaient des constitutions maudites. Tout ce qui était audible était épouvantable.
Ses yeux bruns se posèrent sur Tulkas, qui chancelait en se dirigeant vers lui. Quand il but une gourde qu'il eut saisie à sa ceinture, son faciès parcheminé, comme s'il devenait à chaque seconde une momie vivante, parut fondre au contact de la boisson qui empestait fortement l'alcool... de l'alcool ou de l'acide ? Alaric ferma les paupières pour s'épargner le reste du spectacle d'une morbidité sans nom. Des horreurs, il en avait déjà vu, mais jamais à ce stade-là.
C'était de trop, la panique le prit au cœur. Il se retourna et écarquilla les yeux en voyant les hommes des Serres Pourpres qui les entouraient, dans des aspects tout aussi répugnants que dégueulasses à appréhender. Des remparts boisés étaient là pour leur barrer la route, en complément. L'effroi enfla dans ses veines et son cœur tambourina jusqu'à ses oreilles, couvrant les voix de ces êtres qui n'avaient plus rien de commun avec l'élite reikoise. Des monstres ! Ils n'étaient que des créatures avides de se repaître des vivants qu'ils étaient. Ou de leurs âmes ?
Un cor de guerre retentit. Alaric sursauta, se rappelant la présence de l'innommable desséché, donc les tripes poussiéreuses pendaient des entailles qu'il s'était infligées. Il était en train de le charger. Figé, Alaric ne sut que faire, paralysé par cette peur instinctive qui vous broie les intestins, vous paralyse les jambes. Le temps parut s'étirer, devenir long pour en devenir écœurant.
Autour de lui, certaines de ses compagnes n'étaient pas en reste. Ses yeux les voyaient dans l'angle de son champ de vision, mais il n'avait d'yeux que pour l'horreur qui arrivait sur lui. Il était foutu ! Voilà le prix qu'il avait finalement à payer pour... Une voix retentit : celle de Myriem. Il l'aperçut, occupée avec sa magie de la caricature monstrueuse de Kahl, Ellana terminant de dégobiller dans son coin, Ersa en prise avec son propre démon des Serres Pourpres...
*Je vais crever… et provoquer leur mort… à quoi je sers ! Je ne provoque que désastre ! *
Et s'il abandonnait ? Mais en abandonnant, c'était joué de lâcher, se rendre sans se battre, courber l'échine.
Lune cria le nom de Myriem, en pleine détresse. Le cri d'une innocente, d'une infante qui n'avait pas demandé à subir toutes ces tortures visuelles. Alaric déglutit. Il avait peur, il voulait fuir. Pour prendre la tangente, il fallait franchir ces engeances corrompues. Et la seule solution ? Les affronter. Myriem, Ellana, Ersa... Elles étaient bien déterminées à ne pas se laisser. La jeune brune avait en plus Lune à ses côtés, morte de peur face à ce qu'ils affrontaient tous. Et lui, limite à défaillir... parce qu'il avait trop peur, que son cœur battait à tout rompre, de son désir profond de se sauver.
*Il est normal d'avoir peur... Oui, normal...*
Il cherchait à se convaincre. Il s'affaissa, posant ses deux mains sur le sol, appelant la magie, qu'il sentit immédiatement au contact de sa volonté pourtant ébranlée. D'un coup, de grands pics de terre se joignirent à ceux de glace de Myriem, s'étendant au-delà de ces derniers, empalant ce qui avait été des Serres Pourpres, transperçant ce qui avait été leurs hommes de troupes. Le nombre permettrait de s'assurer une sorte de rempart hérissant pour ceux qui auraient réchappé à son sortilège.
Un pic sortit de terre devant Alaric, s'enfonçant dans les viscères desséchés de Tulkas, le plantant sur place. Sourcillant, le mage leva sa tête vers son adversaire, ne pouvant s'empêcher de blêmir devant l'effroyable spectacle. Il manqua de vomir, la salive envahissant sa bouche en prévision d'un rejet de son estomac. Pour continuer à pousser son esprit à demeurer vif et alerte, il tendit son bras en direction de la Griffe, appelant la terre une nouvelle fois à réagir à ses ordres. Un grand et large pic frappa la poitrine de la Griffe. Après quoi, il se mit à courir, non pour fuir, mais pour se rapprocher d'Ellana. Sans plus réfléchir, il posa sa main sur son épaule et invoqua son autre facette de magie pour la soigner. Il n'avait pas évalué si elle avait été réellement blessée, mais peu lui importait. Il s'estimait être dans son "devoir" de le faire. Même si cela ne dura que quelques secondes
- Résumé:
Alaric se fait dévorer par les doutes et par la peur, là où, juste tantôt, il avait la certitude que les Serres n'étaient pas ce qu'elles paraissaient être. Manquant de se faire emporter par la panique devant la scène macabre qui se dévoilait à eux tous, il réussit à se ressaisir pour frapper à son tour avec sa magie, pour compléter l'acte offensive de Myriem. (terre P3)
Il fait appel à la magie de la terre pour faire sortir des pics tout autour de lui et de ses alliées, pour que les ennemis soient empalés et espérer s'en protéger. Dans son élan magique, il envoie un pic se planter dans le coeur de la griffe. (terre p2)
Il se précipite vers Ellana pour la soigner. (soin p2)
Pouvoirs utilisés :
P1 : 0/*
P2 : 2/10
P3 : 1/5
crédits : 402
Le chant des ronces
L’idée de ce qui était en train de se passer ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Sa colère et sa peur empêchaient son cerveau de fonctionner correctement. Elle avait manqué de respect à un homme qu’elle respectait, en tant que guerrier, que gradé et frère de meute. Elle l’avait presque insulté en lui renvoyant son arme comme un vulgaire morceau de ferraille. Il s’était retourné, dardant la naine d’un regard qu’elle ne pouvait pas voir. De son niveau, il n’était qu’un géant en armure rouge, son instinct lui intimait qu’il n’était pas le tovyr. Mais si elle avait tort, elle venait sûrement de signer son arrêt de mort. Ce duel qui pourrait rompre une illusion ou sa vie semblait durer une éternité, une éternité ou son esprit était divisé, comme un homme basculant son poids d’un pied sur l’autre, un coup la peur, un coup la colère. L’idée que le vrai Alasker ne considère pas l’albinos comme une insulte à leur race enflammait sa colère, mais même ainsi, elle lui semblait incomplète. Comme un coup de tonnerre solitaire par rapport aux tempêtes qu’avait déclenché Nora dans son esprit. En fait, ce qui aidait son esprit à ne pas succomber aux émotions, c’était elle, l’inquiétude de ce qui avait fait taire sa sœur.
(où es-tu ?)
C’est la griffe qui fit stopper l’escalade de la tension entre la semi-louve et le lycan complet. Se lançant dans un monologue où chaque mot devenait plus lourd, plus blessant pour l’elfe. Et cette réaction amena la naine à se concentrer encore un peu plus sur le géant qui lui faisait face, et à raison. Elle l’entendit grogner, trembler dans cette mélodie horrible d’armures qui se heurtaient. Elle dégagea son arc de son épaule quand les pics sortirent de son armure. Les choses virent encore une fois au cauchemar. Les serres se transformaient en monstre innommable, et les remparts d’une forteresse qui se rapprochaient d’eux. Cette vision terrifia la louve, ce n’était pas le chasseur qui la tourmentait, cela ne ressemblait pas à ses méthodes et n’utilisait ni son passé ni ses peurs. Elle dégagea deux flèches de son carquois, se préparant au pire. Le cor sonna, et la tension explosa.
Chacuns des maudits dû faire face à une des fausse serres, la naine devait s’occuper du géant qui se déplaçait beaucoup trop vite pour ce que sa carrure laissait penser. Ersa encocha sa première flèche, tira sur la corde, elle essaya de faire le vide dans sa tête et quand la plume effleura le coin de ses lèvres, elle lâcha la corde dans un claquement. Elle eut le temps de répéter ce cycle une fois, le résultat fut à peu près le même. La première flèche se ficha dans le torse du chevalier sans le ralentir d’un iota. La deuxième, quant à elle, passa au-dessus de son épaule, tirée dans la précipitation. Le géant était maintenant trop proche pour essayer un autre tir, Ersa lâcha son arc pour attraper sa lance. Il leva sa hache si facilement comparée à ce qu’elle avait pu faire. Elle resta là un instant, se sentait si faible, si lente face à ce monstre. Cette hésitation faillit être celle de trop. Elle se jeta sur le côté, avant de profiter de sa position qui mettait un des points faibles de son armure.
La chasseuse arma son bras pour planter sa lance sous le bras du chevalier, elle n’eut pas le temps de savoir si l’arme s’était plantée assez profondément qu’il essaya de la balayer. La lance vola pour atterrir près du corps du loup. Elle recula désarmée, maudissant sa faiblesse encore une fois. Elle signa pour invoquer l’arme favorite de son autre partie, son marteau de guerre. Il était lourd, enfin plus que dans ses souvenirs. Elle souffla en se concentrant, quelque chose lui soufflait de survivre encore, pour retrouver sa sœur, que quelqu’un d’autre l’attendait quelque part. Des pics de terre sortirent près d’elle, elle prit le risque de balayer rapidement la scène du regard, apercevant la magie de Myriem et d’Alaric. La douleur n’avait pas d’impact sur eux, mais les soldats étaient ralentis par cette action. Ils restaient des corps en mouvement. Cela valait la peine d’essayer. Comme à son habitude, l'adrénaline du combat chassait ses peurs, ses doutes, c’était à peu près là qu’était sa place. Dans un sourire forcé, celui qu’arborait la louve, pourquoi elle ne pouvait pas se transformer. Elle se cachait derrière une fureur qui n’était qu’à moitié la sienne.
Dans quelques positions de doigt rapide, elle gela les genoux du colosse, espérant suffisamment fragilisée son armure pour frapper l’articulation. Ersa s’élança, il n’y avait que quelques pas qui le séparaient de cet imposteur, elle éleva le marteau, profitant de sa vitesse, elle commença à initier un tour sur elle-même a chacun de ses nouveaux appuis pour que le marteau prennent encore plus de vitesse, plus de force à abattre à la fin de cette rotation. Le premier coup frappa le genou de plein fouet dans la plainte de l’acier qui se déformait et la glace qui se brisait. Avant qu’il ne réagisse, inversa la rotation pour frapper l’autre genou avec la pointe qui ornait l’autre face de son marteau,, mais au moment où l'acier heurta la deuxième articulation, le géant leva sa hache, la frappant du bout du manche. La naine recula sous l’impact, grognant et serrant les dents. Elle espérait que sa manœuvre serait payante, qu’il perdrait en vitesse. Son esprit restait focaliser sur lui, ne s’attardant pas encore sur ce qui l’entourait ou sur ce qu’elle ressentait, la colère et l’adrénaline prenant le pas sur le reste.
- Résumé:
- Ersa essaye de rentrer dans le combat dès les débuts en tirant deux flèches inutilement sur Alasker (une dans, le torse, l’autre ratant sa cible). Elle arrive à planter sa lance dans une des épaules du monstre suis à sa première attaque, mais la laisse planter sans savoir si cela est bien utile. S’en suit une deuxième attaque du monstre qu’elle esquive de justesse.
Ersa invoque son marteau de Guerre (invocation d’Objet,) et grâce à l’idée D’Alaric et Myriem, elle décide d’essayer de le ralentir. Elle gèle (glace P1) les articulations du colosse pour espérer affaiblir son armure avant de frapper les deux articulations(vitesse P1) de toutes ses forces, avant de prendre un coup du manche de salvatrice, la repoussant)
P1 -3/*
P2 -0/14
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum