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  • Lun 10 Juin - 17:26

    AAAAAAAAAH
    MYRIEM MYYRIEEM
    J’AI MAL
    J’AI MAAAAAAL
    AAAAAAAAAAAA

    L  orsque la poigne aqueuse s’abat sur la demi-louve qui malmène Résiliente, cette dernière n’est déjà plus reconnaissable comme la pauvre fae qu’elle est tant sa peau si sélénite s’est éclipsée au profit de la fourrure lupine. Emprise au désespoir le plus total, ne désirant même plus survivre mais simplement d’échapper à cette mort promise mais atrocement lente, la jeune fille est si lasse et son coeur si morne qu’elle ne peut plus pleurer, c’est à ce moment là malheureusement qu’intervient la magie saline. L’eau écrase la lycanthrope déformée et la douleur de la hyaenidae se fait ressentir sur la pression de ses mâchoires, Résiliente hurle à nouveau sous la reprise du supplice quand les crocs émoussés de son bourreau reviennent à l’assaut en déchirant sa chair avec aisance et en broyant ses os comme le feraient des hachoirs. Recouverte un peu plus du manteau de Sauvage tandis qu’il ne reste désormais presque plus rien de sa peau, les cris de son hôte sous la torture continuelle résonnent dans les airs du Chant des Ronces, emplissant l’atmosphère de son désespoir, de sa fatigue, de sa douleur, de sa tristesse, toutes ces émotions qui quittent ce si petit corps pour le laisser vide au bord de l’abyme. Vient seulement une délivrance passagère qu’elle n’attendait plus, lorsque fuse dans les airs un trait salvateur qui se fiche dans le masque et le défonce. Nora ouvre alors grand sa gueule et laisse retomber au sol son jouet qui s’affale par terre, Résiliente paraît morte quand elle touche le sol, n’affichant qu’une réaction infime.

    Incomplète, meurtrie, épuisée, brisée jusque dans son âme et son corps, l’ombre littérale qu’elle est d’elle même git au sol vaincue. Elle ne bouge plus, atterrée, perdue, défaite et oubliée, la jeune fille attend simplement qu’on vienne la cueillir, que se fane enfin la fleur de sa vie, elle ne comprend pas pourquoi on la laisse encore en vie alors qu’elle ne peut même plus se souvenir du passé qu’elle aurait soit-disant vécu. Pourquoi ne l’achève-t’on pas? Par quelle cruauté la force-t’on à demeurer ici, si ce n’est pour continuer d’expérimenter le supplice qu’elle subit? Résiliente ferme les yeux et abandonne. Sa tête se pose doucement contre le sol, ses doigts oscillent et se détendent. Son âme est presque morte, mais une autre dans son être ne l’est pas encore.

    ”Si tu fais une sieste petite, m’en veux pas de prendre le relai!”

    La voix aboyante de Sauvage explose de sa gorge alors que Résiliente se relève, une étrange expression combattive sur le visage alors qu’elle adopte une position guerrière que la fae ne se connait pas. Un sourire passe sur ses lèvres et la lupine regarde Nora avec les intenses perles noires qui ne sont pas siennes, hors de question qu’elle crève. Alors qu’elle se prépare à contre-attaquer la hyène en profitant de ses talents martiaux, Sauvage doit faire face à une autre menace de trépas, la silhouette intangible du Chasseur se dresse au dessus de la demi-louve jumelle en forgeant dans sa main un masque sordide en magie noire, qu’il tend ensuite vers le visage de Résiliente.

    ”Certainement pas! Dégage de là, TRÉSOR! BOUGE TOI LE CUL ET FILE NOUS UNE PATTE!”

    La mana de la louve se canalise en ombres effervescentes pour forger une extension des doigts de la fae, et Sauvage envoie une première salve de griffes en direction de leur adversaire flottant mais les serres ténébreux passent droit au travers de la silhouette éthérée et la guerrière ne se laisse pas abattre, commençant déjà à canaliser une deuxième volée pour défendre le petit corps noir et blanc.

    ”N’APPROCHE PAS!”

    Esquivant une première fois le masque que le Chasseur tente de lui enfiler, Résiliente fait croître les griffes ombrales sur son autre main, mais alors qu’elle entame son geste, le Chasseur se contorsionne dans un angle impossible grâce à sa lévitation et le bois maléfique recouvre son visage. Résiliente parvient tout juste à achever son geste avec une conviction ébranlée, dispersant près de la moitié de sa mana sur le chemin, seule une fraction du sort finit par atteindre la créature pourtant intangible et contre toute attente, les ombres déchirent le tissus volage. La petite silhouette titube, portant ses doigts sur l’ornement magique qui la possède mais sans force ni volonté.

    Sauvage est muette, il ne reste de nouveau plus que la fae sans nom, baignant dans une quiétude attrayante et quasi-parfaite. Il fait chaud, doux, son coeur est léger, elle ne ressent plus aucune douleur et surtout, son âme se sent complétée. Résiliente laisse s’échapper un soupire de soulagement en comprenant bizarrement qu’elle est débarassée du fardeau des pensées dans sa tête, elle n’a plus à se soucier de quoi que ce soit, elle n’est plus seule maintenant. Elle fait partie de la meute désormais, d’un tout plus grand. La fae qui avait il y a un instant le coeur déchiré se sent remplie d’une plénitude sans précédent, d’un amour puissant qu’elle a toujours cherché. Le masque l’a sauvée, il lui a ouvert les yeux. Il lui a ôté les œillères qui lui cachaient l’évidence comme un écran. Le seul véritable échappatoire de ces lieux réside dans ce qu’elle et son groupe essayent à tort d’éviter. Elle doit le dire aux autres. Elle doit le faire comprendre aux autres.

    Résiliente se relève, debout, elle observe un instant le sol sans dire un mot, appréciant le contact rassurant du masque contre sa peau. Elle a l’air… tranquille. Calme… Bien. Mais quand elle se tourne enfin pour regarder Myriem, des deux trous pour les yeux dans ce masque dont elle se fait l’apôtre sortent des lueurs orangées qui trahissent évidemment qu’il n’en est rien. La petite protégée de la mage de Shoumeï commence alors à s’avancer, les commissures de ses lèvres dépassant d’un sourire sur les côtés du masque duquel s’élève sa voix mielleuse:

    ”Myriem, tu n’as pas voulu m’apporter la délivrance que je te demandais.” La fae lupine à la peau complètement noire joint ses mains à son coeur obscur. ”Ce n’est pas de ta faute, tu n’y es pour rien, ce n’est pas grave parce que j’ai trouvé la paix. Regarde, je vais te la montrer.”

    D’un geste aussi amoureusement tendre qu’effroyable, Résiliente tend son bras marqué vers l’avant, les lettres de fourrure à peine perceptible sur la peau ombrale de la jeune fille. Un ongle de son autre main vient ensuite lentement, méticuleusement rayer le nom en laissant dans son sillon des ombres volatiles, et alors que les volutes de fumées ténébreuses s’accroissent dans les airs aux côtés de la gamine, elles se densifient jusqu’à former un nuage opaque et dense qui flotille. Cette brume mystérieuse approche de Myriem pour l’envelopper, sourdant des menaces qui se cachent dans ses vapes pulsatiles.

    ”Ensemble Myriem. Plus jamais seules.”

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  • Mer 12 Juin - 0:20
    image rp

    Tour 21

    La naine avait tenté de retirer le masque par la force et évitement cela n'était pas la bonne solution. Sa sœur n'arrivait pas à lutter contre la domination qu'exercer le chasseur. Elle fut la témoin impuissante du spectacle macabre, le chasseur qui choisissait sa prochaine cible. Sa sœur qui avait déjà succombé, Sauvage n'avait pas réussi à résister à l'appel de la meute. Et pour finir, le chasseur se tourna vers la rousse aux cheveux courts, lâchant un ricanement qui colla un frisson qui parcourut le corps de la naine. 

    Il l'invita à porter ce masque à son tour, créant un autre masque pour elle, la tête de hyène qui arborait l'ornement du chasseur. Elle n'eut pas besoin de le détailler pour comprendre. Ce ne fut que le début, Nora lâcha complètement, son esprit se perdit dans la soumission du chasseur. Elle se jeta sur sa sœur, qui resta figée, comme un lapin sur le chemin d'un loup. Toutes les protections étaient dressées entre elles furent balayés par la puissance de la hyène Sage essaya de dynamiser ce corps, mais n'y arriva pas. 

    L'air fut expulsé de ses poumons sous la percussion, ayant l'impression d'avoir été frappé par l'empereur lui-même, mais ce ne fut que le départ de l'enfer. La hyène torturait sa sœur, déchirée la peau, brisée les os dans une tempête de violence et de douleur. Chaque parcelle de son corps qui fut arrachée, est remplacée par le plumage de Sage. 

    Fini la petite chasseuse rousse, fini ce qui faisait d'elle une naine. Sa mémoire subissait le même sort. Plus rien ne l'attachait à ce monde. 

    - N... N... Résiste. 

    Même elle n'arrivait pas à se souvenir du nom de sa sœur. Elle qui avait hésité à mettre un terme à sa vie pour se libérer de tout cela. Et là, tout ce qu'elle espérait, c'était que la hyène arrête ce jeu macabre et lui ôte la vie. Mais au lieu de cela, quand elle crut que cela ne pouvait pas être pire, le chasseur se dressa au-dessus d'elle, plaçant le masque au-dessus de son visage. Son premier réflexe fut de tourner la tête comme un enfant qui refusait sa cuillère. 

    Finalement, pourquoi résister, quel espoir lui restait-elle ? Quelle action pouvait-elle faire ? La chasseuse devenue harpie, la chasseuse devenue proie. Toute sa vie, elle avait lutté, pour sa vie, pour le contrôle, pour une place. Et si, pour une fois, elle se laissait aller. Se laisser porter par le chasseur. Toute sa vie, il l'avait gardé, pourquoi pas à ce moment. De toute façon, est-ce que quelqu'un l’attendait ? À part lui. Elle ferma les yeux et offrit son visage au chasseur. 

    - J'abandonne. Reprends-moi dans la meute. 

    Le bois entra en contact avec ses plumes, avec le peu de peau qui lui restait le peu de volonté qui lui restait était aspiré par l'artefact, sa force diminuait à chaque seconde. Elle ne faisait plus le lien avec ce qui l'entourait. L'explosion qu'elle redoutait depuis tant d'années grondait au fond de son esprit. Et au lieu de se laisser faire, une voix résonna d'un souvenir lointain.

    - Fais ta propre lumière, petite lumière. 

    C'était la voix d'un Drakyn à qui sa sœur avait promis de sortir des ombres. Elle pensait avoir réussi. C'­était comme si elle le sentait passer ses mains sur son cou pour lui passer son collier. Mais pas celui de la plage, ce petit triangle de verre contenant une larme qui brillait. 

    Ce souvenir tenait l'explosion au loin, mais elle sentait que cela ne serait pas suffisant pour résister à l'appel. 

    La larme du collier s'enflamma, appelant sa moitié, ravivant des choses enfouies dans une partie de sa tête qu'elle avait oubliée. 

      - Je te... Tiens... Enfin.  

    Une voix qu'elle ne reconnaissait pas, mais pourtant qui lui semblait importante. La bête enflait, fortifiant son emprise sur elle. Elle se concentra sur cette voix. 

      - Mon colibri, on devrait se lever... Sinon on risque de prendre du retard pour la mission.  

    Même si elle ne s'en souvenait plus, elle arrivait à s'accrocher à ses paroles. Pendant, longtemps, elle s'est demandé si cela valait le coup de lutter contre sa part bestiale, est ce que devenir une bête était si terrible ? 

    Peut-être pas ? 

    Peut-être ? 

    D'autres images se formaient dans son esprit, tout ce qu'elle n'avait jamais osé espérer, tout ce que la chasse ne pourrait lui apporter. Une plage de sable blanc, la voix d'un enfant qui s'amusait, la silhouette d'un géant connu. L'enfant aux cheveux blanc cornu, mais quand il se retourna, elle découvrit qu'il avait les mêmes yeux qu'elle. 

    C'était ça ! Que la chasse ne lui apporterait pas. Que lui retirerait le fait de devenir une bête. 

    Le fait de ne pas définir sa place par soumission où domination, mais par choix. Choisir sa voie et non se la faire imposer. Se faire aimer et non utiliser. Créer une famille parce qu'on le voulait et non parce que c'était naturel. Choisir son partenaire par sentiment et non par position sociale. 

    Pouvoir vivre sa vie et non la subir. 

    C'était ça être humaine. 

    Et aujourd'hui, c'était d'une importance capitale. 

    Comme vouloir découvrir qui était cette voix. Son lien avec son pendentif, était il AI ou EI ? 

    Elle espérait que cela suffise à tenir éloigné la bestialité de son être. Elle le devait pour elle, pour sa sœur et pour eux. 

    Et puis le calme, leurs esprits trouva un équilibre qui plu au chasseur. La hyène renifla, se recula pour libérer sa sœur revenue dans l'étreinte de la meute. La bête tourna son corps vers l'elfe qui les avait tous agacés, insultés. Et à ce moment, c'est celle qui semblait la plus appétissante la chasseuse ailée se releva, porta elle aussi son attention sur l'elfe.

     Ses plumes se mirent à frémir, d'abord imperceptiblement pas de plus en plus fort. Les pointes se mirent à briller dans cette concentration de magie, d'une puissance qu'elle n'avait jamais connue auparavant. 

     Était ce un cadeau du chasseur pour traquer ses proies ?

    Où de Sage pour l'aider à se défendre. En vain.

    Elle sentait presque l'amour du chasseur à travers le bois, sa fierté. Un sourire fendit son visage de harpie.

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 9 9f46

     Ses ailes s'écartèrent, prêtent à lâcher son attaque, son corps pivota, faisant face au chasseur et frappa. Deux lames d'air traversèrent la distance entre eux. Le frappant de plein fouet. Son corps fut tranché sur le passage des lames de magie. Le cri de douleur qui s'échappa du cauchemar en fit trembler les entrailles de la naine.

    Les loups se figèrent, la hyène les imita. 

    Le chasseur ne bougeait plus, figé de s'être fait avoir par la petite chasseuse. Ses plumes se remirent à frémir, canalisant sa magie encore puisant sans sa réserve de mana. Elle se rapprocha de lui, voulant lui prouver qu'elle n'avait pas peur de lui. Elle en trop confiance en elle, et les bras du chasseur la saisirent. Emprisonnant ses ailes et ses bras.

    La chasseuse se débattit, puis s'immobilisa. Son sourire s'agrandit encore sous son masque de hyène. 

     - Comment tu dis déjà ? La bête n'attend pas pour frapper.

     Les plumes produisirent un vrombissement sonore, puis le silence. La magie de sage se déplaça jusqu'aux jambes de la naine. Elle repoussa le chasseur d'un coup de boule puis frappa en déchaînant la magie d'air. La détonation qui se produisit fut assourdissante. Propulsant le cri et les ombres composants le chasseur. Ce cri qui venait de partout et nulle part à la fois. Ce corps, qui disparut en une fraction de seconde.

     Le cri se dissipait, en même temps que les loups d'ombres restants. La chasseuse tomba au sol, à genoux. Son regard passa aux alentours pour voir résiliente s'immobiliser, son masque disparut, avant qu'elle ne s'effondre, inconsciente. Puis sur Nora, qui s'effondra, son corps se mit à convulser, diminuant en taille et en formes. 

     La harpie masquée se releva se dirigea vers sa sœur, se jetant devant cette gueule immense. Le regard emplit de colère se leva sur l'elfe, avant que cette colère gronde à travers le masque qui disparut avec ses mots, laissant seulement son faciès d'animal en traque. 

    - Je te préviens, janissaire. Une insulte, un commentaire. Et c'est ma lance qui recueillera tes derniers mots. J'en ai assez de supporter ta suffisance. 

    Sans même attendre de réponse. Elle se concentra sur sa sœur quasiment devenue harpie aussi. Elle passa une main dans son plumage. 

    - Même sans nom, même sans personne pour nous attendre, nous serons toujours toutes les deux. Crée ta propre lumière.

    À l'instar de la fée lupine, la louve ne s'était pas réveillée. À ce moment, elle remarqua qu'il n'y avait plus rien. Plus de trous dans le sol, plus de menace. Juste le calme depuis la mort du chasseur. 

    Et comme à la fin de chaque cauchemar, le ciel se déchira, la lance dorée s'abattit sur le corps du Wendigo. La chasseuse posa son regard dessus. Mais préféra resté concentré sur sa sœur. Elle ramena son corps contre elle posant sa tête sur ses cuisses en attendant qu'elle se réveille. Qu'elles fassent le deuils de leurs identité perdue.


    Résumé:

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  • Dim 16 Juin - 17:37


    Le chant des ronces
    Feat. des fous - Tour 21 : LIBERATION !!!


    Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible
    Dont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi !
    Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
    Se planteront bientôt comme dans une cible,


    Le temps est notre ennemi, implacable, inéluctable, adversaire contre lequel nous ne pouvons rien faire si ce n'est nous débattre pour qu'il ne nous emporte pas contre notre gré. Rien ne va plus, le monde s'écroule et nous nous perdons dans ce combat. Je sens dans ma chair et mes sens la perte subie par la petite fae qui déjà n'a plus son nom mais dans ce maelström de souffrance et de perdition un autre s'ajoute maintenant celui des jumelles.

    Incapable d'aider tout le monde, je devrai peut-être faire comme Alaric, accepter un instant la situation, et faire face aux problèmes les uns après les autres. Je me disperse et je perds mon efficacité. Depuis le début je peine, je tente de me ménager de crainte qu'il n'y ait encore autre chose qui surgisse ensuite mais à quoi bon si nos compagnons sont morts ou perdus pour la réalité? C'est stupide et cela ne me convient pas. Je dois donc accepter de lutter dans l'instant présent.

    Quand Espiègle m'ordonne de sauver Résiliente, j'ai envie de hurler que je fais ce que je peux mais cela ne suffit il faut faire mieux et réussir. J'ai montré le chemin, les masques nous pouvons les vaincre mais il faut tout donner, prendre le risque... Oser! Cela n'est pas dans mon tempérament mais la vivacité de ma compagne mentale me pousse et me transcende.

    Sous mon regard je vois le chasseur qui prend possession de la petite fae que j'ai promis de protéger. Son corps disparait sous le pelage de Sauvage, je la perds... J'inspire profondément, je cesse de lutter vainement, de me perdre en futilité. Je ressens l'incompréhension de Espiègle face à mon apparent abandon mais en réalité alors que les ombres s'avancent sur moi, sur nous, je me prépare à riposter. Mon oeil valide rivé sur mon objectif.

    - Espiègle on va la sauver, je vais détruire ce masque et la ramener !

    Nul doute en moi, je ne vais plus tenter, je vais réussir. Autour de moi l'air se raréfie alors que la mana que je canalise m'entoure, m'enlace, elle est mienne, elle est pure, elle brille comme des diamants au soleil. L'eau que j'appelle, que j'invoque et produit, fruit de ma volonté et de mon pouvoir latent m'entoure. Les goutellettes se mettent à danser autour de moi, un tourbillon s'élève, j'en suis l'épicentre. Les odeurs de putréfaction sont couvertes par celles de l'air frais et marin, un courant frais, une bouffée de liberté pour un instant, permettant à chacun de respirer pleinement, de s'emplir les poumons d'air purifié, de sentir sa peau chatouillée par d'infimes particules d'eau qui semblent vouloir rassurer tout le monde même ceux en apparence perdus dans les malefices du chasseur et de ses maudits masques. Je n'ai plus les moyens de détruire les malédictions mais mon eau est une source de vie et d'espoir c'est ainsi que je l'ai toujours vu et voulue.

    Mon oeil valide s'illumine aussi, luisant par la magie qui m'anime et me donnerait des ailes. L'ombre de Résiliente s'approche, m'entoure, sûre d'elle, pensant pouvoir m'engloutir, m'anéantir et me faire oublier aussi qui je suis et ce que je suis : une mère protectrice.  C'est stupide pour certains, je doute que la janissaire puisse seulement comprendre ce genre de sentiment puissant qui me donne la force d'aller de l'avant mais les sentiments, ceux qui font battre nos coeurs, ceux qui déchirent nos âmes, ceux qui nous font rire et pleurer, tous sont le sel de nos existence, sans eux nous ne sommes que des coquilles vides pour qui la vie n'a pas de raison d'être vécue.

    Un quoiqu'maman dise
    Deux elle m'oubliera
    Trois les yeux mouillés
    Quatre j'ai mal
    Cinq je dis c'que j'veux
    Six j'suis malheureuse
    Sept j'pense pas souvent
    Huit et vous ?



    Le tourbillon que je créé est plus puissant que celui de l'ombre qui glisse. Aux paroles assassines de l'entité sur mon refus de délivrer la fae je réponds avec hargne et haine, deux puissantes émotions.

    - Je vais te ramener Résiliente et nous ne serons pas des pantins !

    Le tourbillon s'élève, gigantesque, colossal, je pourrais avec une telle mana, détruire le port de Mael ou d'Ikusa, la mer sous mon contrôle pourrait noyer les navires à quai, les faires sombrer sans l'ombre d'un souci mais cette puissance est dédiée à la sauvegarde de celle que je vais ramener à moi.

    Suivant les gestes que je fais l'eau qui s'élevait retombe d'un coup et écrase sans même que l'ombre ne lutte les langues qui tentaient de m'approcher mais ce n'est que le début. L'air se purifie, l'eau est partout, paysage surréaliste s'il en est, comment respire-t-on dans l'eau? On ne le peut sauf que là c'est une manifestation de ma volonté, l'air est toujours présent mais la mana cristallisée à un autre but, détruire chaque parcelle d'ombre et remonter à la source, à Résiliente. Et en quelques brèves secondes c'est fait, l'eau l'entoure, et l'enserre, bloquant ses bras, ses jambes, elle a une force titanesque mais ma volonté est plus forte en cet instant et j'ai un impératif, je sais que si je la blesse plus je vais la perdre totalement et je ne peux me le permettre, elle DOIT vivre  LIBRE !

    Si la mort est un mystère
    La vie n'a rien de tendre
    Si le ciel a un enfer
    Le ciel peut bien m'attendre
    Dis moi,
    Dans ces vents contraires comment s'y prendre
    Plus rien n'a de sens, plus rien ne va.

    Je réfléchis plus vite que d'ordinaire mais j'ai un souci, j'ai tenté de me téléporter derrière elle sans succès.

    - Espiègle... je ne peux plus me téléporter... On doit faire quelque chose tant qu'elle est prisonnière et sous mon contrôle... On a une chance de la sauver.
    - Je suis à ta disposition, tout ce que tu veux !
    - J'ai une potion, le fruit de prières emplies d'une foi pure... un elixir qui peut la sauver mais...
    - Elle doit le boire...

    Le temps s'écoule et semble s'étirer étrangement... Espiègle bondit dans mon esprit, vive, énergique, pleine d'espoir d'un coup.

    - Je sais Myriem ! On va agir à deux !
    - On le fait déjà.
    - Non vraiment !
    - Co...
    - Oui tu vas te cloner !


    Bien sûr je ne sais pas le faire mais elle oui alors si mon esprit continue d'imprimer sa volonté sur l'eau qui nous englobe, Espiègle invoque sa capacité à se cloner et un double de moi-même apparait, ce double prend alors dans sa bourse la potion, sachant ce qui doit être fait.

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 9 OIG2

    Et alors que j'empêche Résiliente d'agir, de réagir, dans son regard orangé je vois sa haine, sa colère à ne pouvoir réagir. Les mains du clone ouvrent la potion et en un geste rapide et précis ils font boire par la bouche du masque l'elixir de Shoumeï, prière divine, capable dit-on de sauver de tout, de protéger l'esprit, de soigner, un baume miraculeux que seuls des êtres d'exceptions étaient capables de créer et si Seagan peut servir à quelque chose dans mon existence c'est aujourd'hui, fassent les divins que sa foi fut pure et forte et concentrée pour libérée la jeune fae de cette prison cauchemardesque.

    L'elixir est bu... Je reste concentrée, Espiègle contrôlant le clone qui a vidé la dernière goutte de l'elixir dans la bouche de Résiliente nous attendons... Plus loin les jumelles se perdent aussi... Et j'entends l'elfe qui continue de nous insulter, j'aurais du temps et de l'énergie que je l'aurais envoyé ad patres et fait bouffer un masque pour qu'elle ferme sa grande bouche emplie de suffisance, saleté d'elfe, toujours à donner des leçons à tous et toutes alors que ce n'est ni le lieu ni le moment.


    Résumé:

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  • Dim 16 Juin - 21:20
    Il me fallait jute tenir ma position quoi qu’il en coûte. Je n’avais pas le choix, du moins si j’espérais survivre. Hélas ! Défendre ce qui nous tenait lieu de forteresse était une idée bien plus simple à énoncer qu’à réaliser tant les ennemis que je devais repousser étaient nombreux et surtout déterminés…quand bien même j’étais seule face à cette meute. J’étais pour ainsi dire, au pied du mur. Aussi, seconde après seconde, je tâchais d’user de mon bouclier et de ma lance de manière judicieuse et ce, afin de préserver mon existence. Je tentais de résister face à cette marée lupine le temps que mon stratagème pût être mis en place. De fait, mon esprit était entièrement focalisé sur la réalisation de mon objectif. Il n’y avait plus de questions. Plus de doutes. En cet instant, je faisais corps avec mon arme. Si je voyais un ennemi, je le transperçais aussitôt. Si, en revanche, je notais qu’un de ces loups tentaient d’user de ses mâchoires ou de ses griffes alors que j’étais occupée avec un autre de leurs homologues, j’usais de mon bouclier pour me prémunir de leurs attaques. Bien que ma tâche fut ardue et demandait une concentration de tous les instants, tant la moindre erreur pourrait m’être fatale, elle se caractérisait également par sa simplicité.

    Bien évidemment, cette situation n’était en aucun cas agréable. En effet, au-delà même de la menace de mort imminente que constituaient les effectifs ennemis, leurs attaques incessantes me rappelaient à quel point je n’étais pas à ma place ici. Même si je savais comment utiliser les armes à ma disposition, il n’en demeurait pas moins que qu’une telle mêlée poussait mon corps dans ses retranchements. J’étais, après tout, spécialisée dans le combat à distance, non dans le corps à corps. Aussi, chaque coup de mâchoire ou de griffe sur le bouclier résonnait en moi. J’avais, pour être honnête, la désagréable impression que les os de mon bras gauche tremblaient à chaque impact au point que l’on aurait crû qu’ils menaçaient de céder. De fait, cette sensation était quelque peu douloureuse mais elle n’était rien en comparaison des fourmillements que je ressentais dans ma main droite. A chaque coup d’estoc, j’étais pour ainsi dire obligée d’assurer à nouveau ma prise sur ma lance tant l’engourdissement de mon bras menaçait de me faire lâcher mon arme de fortune. Je doutais pouvoir tenir longtemps ainsi même si j’essayais du mieux possible d’occulter cette pensée. Empaler le cuir de ses animaux me demandait bien trop de force. Une force, que malheureusement, je ne possédais et qui m’obligeait à insister d’autant plus sur mes cibles pour parvenir à mes fins ce qui, en d’autres termes, m’obligeait à mettre à contribution mon endurance qui n’était pas illimitée, hélas ! Preuve en était au même moment où je me faisais cette réflexion : un énième adversaire bondit sur moi et m’obligea, d’un mouvement fluide, à planter ma lance dans son flanc avant de la retirer aussitôt pour mieux la replonger dans son corps alors que la bête était à terre. Je devais faire bien trop d’effort pour les tuer et tôt ou tard, cela se retournerait contre moi.

    Un craquement pour le moins sinistre se fait soudainement entendre, alors que des gravats mêlant roche et glace tombent sur moi, et m’oblige par réflexe à lever les yeux. Ces derniers se posèrent aussitôt sur un loup encore plus gigantesque que les autres, exception fait de la hyène. Devant cette menace imminente, j’ai à peine le temps de prononcer ces quelques mots :


    « Fais chier… »

    Hélas ! A peine pris-je le temps dénoncer ces paroles que trois loups profitèrent de la brèche générée par ce que je soupçonnais être l’alpha de la meute, pour, en un éclair, se jeter sur moi, me délester d’une partie de mon armure et plonger leurs dents ô combien effilées dans ma chair. Cette dernière sensation était pour ainsi dire, indescriptible. J’avais l’impression que des pieux chauffés à blanc s’enfonçaient dans chacune de mes épaules et dans une partie de mon dos. C’était une sorte de curieux mélange entre un sentiment de brûlure intense mais aussi de pression écrasante. Quoi qu’il en soit, mes nerfs retranscrivirent cela par une douleur vive et lancinante qui manqua me faire tourner de l’œil. Indépendamment de ce que j’avais vécu par le passé, jamais je n’avais encore ressentie une telle affliction, du moins infligée en une seule action sauf peut-être lorsque… La vision d’une salle sombre éclairée par des braseros et dans laquelle était disposée plusieurs outils à l’apparence sinistre s’imposa quelques secondes à moi et manqua de me faire vomir avant de disparaitre aussitôt. Quel était cet endroit ? Il me paraissait familier. Non pire. Il m’effraya…

    Un mouvement inopiné de la mâchoire de l’un de mes adversaires me ramena à la réalité et me fît pousser un hurlement de souffrance qui manqua me casser les cordes vocales. Mon environnement tout entier était occulté par ce supplice dont j’étais la victime. Cette douleur était pour ainsi dire, similaire à une marée montante. A chaque seconde qui s’écoulait, à chacune des pulsations de mon cœur, je sentais une vague de feu embraser chacun de mes sens. Plus rien n’existait si ce n’est ce tourment. Par instinct et par désespoir, je commençais à me débattre. Je tentais d’user de mon bouclier que j’avais gardé en main pour assommer l’un des loups. Il était hors de question que je meurs ici. Ces trois saloperies devaient dégager de mon corps. Elles devaient CREVER. Persistant m’agiter, je manquais une fois de plus défaillir tant chacun de mes mouvements poussaient ces animaux à vouloir réaffirmer leur prises sur ma chair qui, pour ainsi dire, « criait » grâce.

    Bien trop obnubilée par cette torture et par l’urgence de la situation, je manquais être désarçonnée lorsque cette pression qui s’exerçait sur mon corps cessa et que cette affliction disparût soudainement. Que s’était-il passé ? C’est alors que j’aperçus les trois cadavres des canidés qui avaient osé s’en prendre moi, transpercé par des pieux givrés. Le sanglier m’avait sauvé la vie ! Etait-ce aussi lui qui avait prodigué des soins sur mes blessures ? Jetant brièvement un coup d’œil sur mon épaule droite, je manquais d’être à nouveau désarçonnée :


    « Non… non… non… NON »

    A la place de mon épiderme, il y avait, désormais, un pelage de couleur fauve. Tous comme mes alliés précédemment, cette malédiction avait progressé alors que j’avais tout fait pour m’en prémunir. La simple idée de partager le sort des êtres qui m’accompagnaient me donnait la nausée et me terrifiât. Je refusais que mon corps soit le jouet d’un pseudo-démiurge. Je n’acceptais pas que l’on puisse faire de moi une aberration qui tiendrait plus de l’animal que de l’elfe. Il en était hors de question. Je m’y opposais. Pendant un instant, je fus tentée d’user de ma pyromancie pour brûler ce pelage qui ne m’appartenait pas. Je n’étais pas une putain de tigresse ou de fauve. Je préférais mille fois mieux supporter des scarifications que ces poils. Malheureusement la situation ne s’y prêta pas. En effet, le sanglier eut tôt fait de me ramener à la réalité en me rappelant qu’il en restait d’autres. Aussi, sans prononcer une seule parole, je me saisissais de la lance que j’avais lâché quelques instants auparavant pour dans un premier temps porter un coup en direction de l’alpha qui était resté campé au dessus de nous, avant de reprendre ma position initiale après m’être assuré de son départ. La différence étant que cette fois-ci, chacune de mes actions étaient mues par ma colère…par ma haine à l’égard de cet endroit, de l’entité mais aussi de la rousse qui aurait du être en mesure de me couvrir si elle avait fait ce qu’on attendait d’elle !

    Cette merdeuse avait préféré subir les évènements que de réagir. Elle avait préféré laisser le désespoir la paralyser que porter assistance à ses compagnons. En somme, elle avait préféré nous emmener avec elle dans la tombe que combattre le destin que cherchait à nous imposer cette sentinelle et son maître. Au lieu d’avoir une sœur d’armes, j’avais hérité d’un être apathique et versatile dont l’inaction avait failli me coûter la vie. Clairement, elle n’était pas digne de confiance. Elle ne méritait pas qu’on l’aide. Elle ne méritait pas de survivre. Mieux encore, par ses actes, elle avait pour ainsi dire signé son arrêt de mort. Le peu de scrupules que j’éprouvais à l’idée de la tuer afin d’abattre sa sœur, s’étaient envolés. Elle n’était plus qu’un pion que l’on pouvait sacrifier ou un bouclier dont on pouvait se servir pour parer les attaques de l’ennemi. Rien de plus. Elle avait fait son choix en nous abandonnant. Peu m’importait que ses camarades n’apprécieraient pas le fait que je la tue, je m’en moquais. Elle était devenue un fardeau. Un handicap dont il valait mieux se prémunir.

    Malheureusement, pour l’heure, je ne pouvais profiter de son atonie pour mettre un terme à son existence. En effet, j’étais bien trop occupée à faire face à ces loups qui redoublaient d’ardeur face à nos défenses. Jetant un bref coup d’œil par-dessus notre rempart givré, je notais qu’il y avait suffisamment d’ennemis dans la brèche générée par le sanglier pour déclencher notre piège. Hélas ! Un bonheur n’arrivant jamais seul, j’entendis un autre craquement sinistre derrière nous. Jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule, désormais recouverte de pelage, je notais que la sœur de la rouquine métamorphosée en hyène avait décidé de changer de proie. Elle s’attaquait désormais à sa propre jumelle ! En clair, une fois cette dernière neutralisée, il y avait de fortes chances pour que je sois sa prochaine cible. Il fallait absolument que je me débarrasse de ses loups rapidement ! Si jamais la frangine apathique se métamorphosait à son tour, je ne donnais pas cher de ma peau. Il me fallait la tuer tant que j’en avais l’opportunité, tant que je pouvais les abattre toutes les deux en un seul coup.

    Murmurant une insulte en elfique, je me reconcentrais brièvement sur la muraille et donnais un énième coup de lance à un loup avant de prononcer ce simple ordre à l’intention de Ronchon.


    « MAINTENANT.»

    En un éclair, des pieux de glaces jaillirent du sol et empalèrent les membres de la meute qui avaient décidé d’emprunter le défilé dont j’avais ordonné la construction. La plupart périrent sous les coups de ces pals de glace mais quelques uns tentèrent de bondirent pour mieux m’assaillir. Hélas ! N’étant guère disposée à transiger avec cette menace, je leurs portais un coup de lance qui eut tôt fait de mettre fin à leurs ambitions. Je profitais également de mon allonge pour exécuter les quelques ennemis qui demeuraient en vie mais coincés sur certains de ces pieux, non sans faire preuve de hargne. Observant les environs, je notais qu’une partie de la meute était encore en vie et nous encerclait toujours. Nous n’avions pas encore gagnés ! Malheureusement, même si je ne pouvais pas ignorer la menace qu’ils représentaient, il me fallait rediriger mes efforts vers une autre partie du front : celle où les deux jumelles combattaient. Si tant est que le mot combat fut adaptée au regard de ce que j’avais vu précédemment.

    M’apprêtant à faire face à mon nouvel ennemi, mon attention fut brutalement happée par l’apparition soudaine d’un tourbillon d’eau probablement générée par Myriem qui semblait cibler l’abomination de notre groupe. S’était-elle également retournée contre nous ? Au regard de ce qu’elle avait subi quelques instants auparavant, il y avait de fortes chances pour que ce soit le cas. Cependant, ce n’était pas mon problème. Il s’agissait du fardeau de la baronne pour l’heure. Elle avait décidé de recueillir et de protéger cet enfant ? Elle n’avait qu’à en assumer la responsabilité. Après tout, elle avait failli en tant que « mère ». Elle n’avait su prémunir cette monstruosité d’un quelconque péril. Cette chose avait été le jouet de l’entité tout du long. Et ce n’était pas prêt de changer visiblement. Non que sa mort m’émeuve. A vrai dire, s’il s’agissait bel et bien d’une ennemie, sa mort me soulagerait. Quoi qu’il en soit pour le moment, j’avais d’autres chats à fouetter ou plutôt une hyène à abattre. Ou du moins, c’était le plan car lorsque je me retournais, je fus surprise de constater que la rouquine, si tant est que ce qualificatif fut adaptée pour ce qui cet être qui tenait plus de la harpie, s’était relevée et était parvenue à porter un coup mortel à notre ennemi qui s’évapora en même temps que les loups qui nous entouraient.

    Avions-nous gagné ? Je n’aurais su le dire. Agrippant fermement ma lance, je me rapprochais prudemment des deux sœurs afin de jauger pleinement la situation. Après tout, même si notre adversaire avait été abattu, il n’en demeurait pas moins que l’une des deux naines avait été subjuguée par l’ennemi. Elle constituait, par conséquent, une menace potentielle qu’il me faudrait probablement éradiquer. Aussi, je toisais du regard les deux formes qui me faisaient face et ne manquais pas d’hausser un sourcil en voyant que la harpie que je qualifierais d’apathique avait pris dans ses bras sa sœur dont la stature diminuait à vue d’œil et qui, progressivement, semblait adopter une forme similaire à celle de sa jumelle. Etait-ce bon signe ? Impossible à dire. Etait-ce encourageant ? Probablement. Ce changement anatomique laissait présager la fin du charme dont la naine avait été la cible. Cependant, rien ne disait qu’elle n’était pas devenue complètement folle. Rien n’affirmait qu’en dépit de la disparition de notre adversaire, elle ne soit pas devenue une séide de la Sentinelle ou de son maître. Mon instinct m’intimait de l’abattre pour ces raisons. Ma colère me susurrait à mon oreille de commettre cet acte mais pour des motifs totalement différents qui se résumaient en un seul mot : la vengeance. J’eusse été prête à agir, si du moins j’en avais eu l’opportunité. En effet, abattre cette monstruosité qui nous avait trahis et sa sœur qui nous avait abandonné était terriblement tentant. Cependant, je ne disposais pas plus d’un atout ô combien vital : l’effet de surprise. De même, pour l’heure, mes actions n’auraient, auprès du groupe, plus aucune légitimité. Dès lors que j’attenterais à la vie de cette pleutre, tous ses alliés chercheraient à l’assister et à me tuer. Il me fallait donc ronger mon frein pour le moment aussi détestable cela fut-il.

    C’est, d’ailleurs, le moment que choisi la « personne » que j’avais en face moi, pour m’invectiver. Ses paroles eurent tôt fait de raviver ma colère. Par réflexe, je raffermissais ma prise sur ma lance au point que mes phalanges en devinrent blanches. Désirait-elle à ce point mourir ? N’avait-elle pas conscience de ses propres erreurs ? Ignorait-elle qu’à cause d’elle, certains de ses alliés et moi-même avions bien failli mourir ? Cherchait-elle vraiment à occulter ses responsabilités ? A les nier ? Peu m’importait sa menace, je comptais bien lui répondre sur un ton acerbe et froid, qui plus est !


    « Quant à moi, je suis lasse de votre incompétence… En revanche, votre menace est assez ironique lorsque l'on sait que je caressais l'idée quelques instants plus tôt d'empaler ce qui vous tient lieu de corps au bout de cette lance étant donné que votre sœur a été suffisamment capable pour trouver le moyen de devenir le pion de cette entité et de se retourner contre nous. Car oui, je n’ai pas manqué de noter que les coups portés à son encontre vous affectaient tout autant. L’inverse était-il possible ? Probablement. Estimez-vous donc heureuse et chanceuse que je n’ai pris le temps, au moment opportun, de vérifier mon postulat car après tout c’était là la seule utilité que vous revêtiez en cet instant. » Je la fusillais du regard. « Je ne suis peut-être plus capitaine de l’armée reikoise. Je ne suis peut-être plus qu’une simple janissaire. Pour ainsi dire, je suis peut-être qu’un simple meuble au sein de l’Empire mais même en tant que mobilier, j’ai conscience qu’au combat, indépendamment de leurs vices et de leurs vertus, il me faut protéger mes sœurs et mes frères d’armes. Tout comme eux ont conscience de ce fait. En somme, nous combattons ensemble. Or, ce n’est visiblement pas votre cas. A cause de vous…à cause de votre apathie…à cause de votre couardise, cet hybride et moi-même avons bien mourir ! Pendant que vous étiez en train de vous noyer dans votre misère et dans votre désespoir…pendant que vous refusiez de faire ce qui devait être fait, nous étions vulnérables. Nous étions SEULS ! Alors que votre tâche était de nous protéger, vous avez préféré vous abandonner au désespoir et à la fatalité, trahissant non seulement ce sanglier et moi mais aussi tous ceux qui comptaient sur vous dont notamment votre…sœur. Pendant qu’elle était le jouet de ce spectre, que faisiez-vous ? Ah oui, vous étiez en train de vous apitoyez sur votre sort telle la mécréante que vous êtes. Car, oui. Vous n’avez rien d’une combattante. Vous n’avez rien d’un soldat. Vous n’avez rien d’un janissaire ! Vous n’avez rien d’une manti…» Je m’arrêtais brutalement, un peu perdue par la nature de mon dernier propos, avant de reprendre mon invective. «[color:d305=royalblue Un combattant ne se laisse pas abattre par le désespoir. Un combattant se bat jusqu'au bout, sans jamais faillir, sans jamais laisser la peur la dominer, quand bien même il chierait dans ses braies. Un combattant protégerait ses compagnons. Vous n’êtes pas un combattant. Vous n’êtes même pas un prédateur. Vous n’êtes rien si ce n’est une gamine qui ne vaut pas plus que l’autre monstruosité qui accompagne la baronne. Aussi à votre place, avant de me menacer…avant de me rendre responsable de cette situation, exception faite de la blessure infligée par l’humain précédemment, je balaierais devant ma porte et endosserais mes responsabilités même si visiblement c’est trop vous demander. »

    Je me détournais finalement, avant de lancer un dernier regard dédaigneux par-dessus mon épaule.

    « Dès à présent, je préconise que nous gardions nos distances l’une de l’autre. Je n’ai que faire de la vie d’une saloperie aussi lâche, aussi peu digne de confiance et aussi peu fiable. Libre à vous de m’ignorer maintenant, j’en ferais de même à moins, bien évidemment, que vous ne trouviez finalement le « courage » de vous relever et d’attaquer, à l’instar de votre sœur, un membre de cette compagnie auquel cas je prendrais les mesures qui s’imposent sans l'ombre d'un regret...bien au contraire

    N’ayant rien de plus à ajouter, je jetais un coup d’œil aux alentours afin de vérifier la présence d’ennemis potentiels. Ne remarquant rien d’étrange si ce n’est la métamorphose de notre environnement et ne détectant aucune menace, je décidais de m’éloigner d’elle en tâchant de conserver la lance en mains au cas où cette engeance chercherait à démontrer sa lâcheté et à prouver qu’elle tenait plus désormais de l’animal que de la naine. Me moquant éperdument de l’état dans lequel se trouvait la gamine, je décidais de rejoindre le cadavre du Wendigo sur lequel était planté désormais une lance melornienne ce qui m’interloqua quelque peu. Cette lance, le masque de l’hybride à fourrure… tous ces indices indiquaient un rapport avec les guerres menées par le Reike contre l’invasion des Titans. Cela signifiait-il que l’entité gouvernant ces lieux était un rescapé de cet évènement ? Ou bien avait-il vu le jour à ce moment précis ? Impossible à dire. Du moins pas tant que nous ne l’avions pas rencontré. Quoi qu’il en soit, qu’il fût née ou non durant ce conflit, je comptais bien le tuer. D’une manière ou d’une autre. Ne sachant que faire, n’ayant après tout, aucunement conscience du plan de cette compagnie et ne désirant guère m’appesantir sur ma transformation, je décidais d’inspecter en chemin mon yumi qui, par je ne savais quel miracle, avait survécu à l’attaque des loups sur ma personne. Au moins, y’avait-il une bonne nouvelle dans cette putain de journée.
    Résumé:


    "La mémoire est une forme d’immortalité. La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent. Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi..."
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    Alaric Nordan
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  • Mar 18 Juin - 22:01
    L'humain lutta pour garder l'équilibre sur l'onde qui soulevait la terre, lui imposant de faire le gros pendant qu'il se tenait debout à sa surface. Les bras tendus pour essayer de ne pas choir de sa posture précaire, Alaric essayait de ne pas regarder en arrière, là où s'était trouvé tantôt Nimureh. Il ne restait plus que le Wendigo agonisant. Il avait cru entendre dans son mugissement annonçant sa  mort proche un genre de remerciement... Avait-il réussi à sauver cette âme-là au moins ? Rien n'était moins sûr. Il ne pouvait pas s'y attarder... Toutes les personnes ne pourront pas être sauvées dans ce monde dénaturant leur esprit et leur être intérieur. Devait-il au moins essayer ! Il ne devait pas se laisser abattre en cas d'échec.

    Les songes de Valeureux l'envahirent à nouveau, comme si sa mémoire récente tenait à ce qu'il s'accroche dessus, avant qu'à nouveau, cet être qui partageait son corps en vint à se faire entendre à nouveau, scandant ses mots avec un enthousiasme que le mage pourrait définir comme chevaleresque. Avait-il saisi la profondeur de la peine qui l'avait habitué tantôt, face à Nimureh ? Oui, il n'en doutait point un seul instant. À la différence que Valeureux s'accrochait à ce qu'il était réellement, au plus profond de "lui". La perte de son identité ne retirait pas sa véritable valeur...

    Bon sang, pourquoi n'y avait-il pas songé plutôt ? Cette foutue entité cherchait à les briser, pour accaparer de chacun d'entre eux, un par un. Et si...

    *Oh bon sang de me... ! *

    Il manqua de tomber en avant, son pied glissant de quelques centimètres. En même temps, c'était un peu la première fois qu'il jouait à l'équilibriste en mouvement sur une onde tellurique. En réfléchissant trop, il manquait de perdre le contrôle de sa magie et...Euh, il n'arrivait pas un peu trop vite là ? Il avait su se défaire de quelques ennemis lupins, mais il ne voulait pas fracasser les autres en débarquant trop vite.

    Il foira donc totalement son souhait d'arriver en douceur en lâchant un peu trop vite son sortilège. Résultat, il partit en avant, roulant boulant. Heureusement, il eut le réflexe de se mettre en boule, le menton contre sa poitrine et les mains se plaquant contre l'arrière de son crâne et de sa nuque. Quand le monde extérieur cessa de tournoyer autour de lui, le tournis lui était encore présent. Il réussit à se redresser un peu, portant son regard sur ses amis et alliés, le vertige passant. L'abattement marquait chacun de leurs visages. Ne sachant pas ce qui s'était réellement passé, en contemplant avec effroi ce qu'il restait des deux rouquines. L'une ne bougeait plus et n'était plus reconnaissable. Et la jeune Fae ? C'était elle ? Myriem était avec elle, la soutenant, alors que la fillette, qui n'en était plus une, était à la limite de sombrer dans l'inconscience. Et pour Ronchon et Trésor... eux aussi étaient marqués par une grande fatigue. À son tour, il ne put sentir l'accablement l'envahir à nouveau.  Pourquoi cela n'avait pas marché ? Il avait réussi à surmonter ce que l'Entité lui avait imposé, non ? Comme aux autres ? Pourquoi en était-on arrivé là ? Il manqua d'abaisser sa tête pour fixer le sol. La petite décharge d'adrénaline s'était déjà estompée, le laissant plus harassé qu'encouragé. Tout cela pour en arriver là ?

    Et la janissaire qui s'y mettait maintenant. Était-ce réellement le moment ? Il serra les poings et se releva. Il voulut prononcer quelques mots, sentant des dents pointues sous la langue. Bon sang ! Sa transformation avait progressé d'un poil... ou d'une écaille. Mais ce n'était encore rien en comparaison de ce que les autres avaient subi, au point d'être méconnaissables.

    "Il suffit veux-tu ? "balança-t-il soudain à Vaesidia. Au moins arrivait-il à articuler correctement.

    Il se retint de la toiser froidement. Dans un sens, elle lui avait botté le train mental, se rajoutant à ce que les autres avaient pu dire pour "l'aider".

    "C'est facile de jouer le petit soldat au mental d'acier, mais tout le monde n'est pas comme toi, à savoir une guerrière. Tout le monde n'appréhende pas la vie comme tu le fais. Tu te complais à rester dans ton recoin en solitaire, jouant de cohésion dans un combat avec des frères et sœurs de combat, soit. Mais ici, ce n'est pas une guerre au nom de l'Empire. C'est une guerre contre nous-mêmes ici ! Ou peu importe ce qu'est ce maudit endroit ! "

    Il tendit son bras en direction des autres, ne détournant pas le regard de la janissaire.

    "À quel moment ont-ils été des soldats à tes yeux ? "

    Il n'était pas certain de la suite, mais tant pis ! Il était lancé.

    "Tu es forte, tu tiens tête à ce que nous subissons tous, mais derrière ton dédain et tes insultes, il y a une peur que tu fuis. Tu vois en chacun de nous une faiblesse que tu ne peux accepter, parce que tu redoutes d'être faible toi aussi. Alors, tu nous écrases de cette force de caractère, qui n'est qu'une façade.  Tu vois la faiblesse chez nous autres, parce que tu as peur de l'être à ton tour.  Survivre, c'est ton désir le plus fort, ta priorité. Mais ici, personne ne peut être seul dans cette putain de zone onirique, ou de cauchemar, ou je ne sais quoi ! On est tous dans le même merdier. On a su unir nos forces, envers et contre tout, même avec certaines tensions. Mais on a pu dépasser cela. Ce n'est pas maintenant qu'il faut baisser les bras ! Pas après tout ce qu'on a réussi à supporter, et à surmonter ! "

    Il porta son regard sur Myriem, la petite Fae, qui n'était plus vraiment, les deux chasseuses, qui étaient au bord du gouffre. Il y avait aussi Ronchon et Trésor qui étaient là depuis plus longtemps qu'eux.


    "On a tous des raisons d'abandonner, de se rendre à l'évidence que l'Entité aura raison de nous, tout en nous laissant envahir par ses illusions ou ses fausses promesses... ou encore de subir le reflet de nos propres angoisses ou de nos peurs. Un à un, elle cherche à nous abattre, à nous miner la cervelle définitivement. Ce n'est donc pas le moment de nous battre entre nous. Tu le dis toi-même, l'Entité veut notre peau. Diviser pour mieux nous anéantir est son maître mot. En te braquant comme tu le fais, et je m'en fous de tes véritables raisons, tu sers sa cause ! Alors prends sur toi comme tu me l'as balancé tout à l'heure. C'est peut-être dur, mais bouffe sur ta chique si tu veux t'en sortir. Et pas toute seule ! "

    Lui aussi s'était cru seul, incapable de tenir bon et de perdre ce qui faisait ce qu'il était, à savoir lui, Alaric, cet humain qui s'était effondré à la mort de Nimureh et qui avait fui par lâcheté, par peur de ne pas supporter sa perte. Arriverait-il à le faire comprendre aux autres ça ?

    "Valeureux, arriverais-tu à parler par ma bouche ? Je sais que, comme toi,  comme Ronchon, Sauvage ou Trésor... toutes celles et ceux qui ont été tes amis ne sont plus ce qu'ils étaient par le passé, mais pour autant, ils ne lâchent rien. Qu'il y ait encore cette part d'eux-mêmes que l'Entité n'a pas su arracher.  Ils espèrent sortir toujours de cet enfer, envers et contre tout, unis sur le même front. J'ai besoin de ta profonde conviction de ne rien lâcher, de tenir bon"
    "Sieur Alaric, mes convictions sont plus inébranlables encore que vous ne pouvez l'imaginer. Je suis mort une fois et mon âme, pourtant, n'a pas perdu une once de son éclat d'antan. Je serai votre obligé ainsi que votre plus fidèle compagnon jusqu'au terme de ce calvaire. Pour autant, je n'ai pas la moindre idée de la méthode me permettant de parler à travers votre bouche, je suis navré..."
    "Ce n'est pas grave. Me permets-tu alors de transmettre tes mots ?"
    "Bien entendu, cher ami. "

    "Je vais parler au nom de celui qui m'habite. Il se nomme Valeureux. Comme les autres qui sont en vous, il est mort une fois, mais son âme est là. Elle n'a pas perdu de son éclat d'antan. Il croit lui aussi à la victoire sur cette chose qui nous retient tous. Ce que je veux dire par là, c'est que même si nous perdons un peu de ce qui fait ce que nous sommes, l'âme est notre socle inébranlable. C'est elle qui est notre base. Si je viens à perdre ce qui fait que je suis moi, Alaric, je veux croire que mon âme demeurera. Un nom ne fait pas tout. Un nom n'est que pour définir ce que nous sommes à la surface de notre être, pas notre essence même. "

    Il n'était pas toutà fait convaincu de la portée de ses mots. Mais chose certaine était qu'il en avait assez d'être ici et assez de voir ses amis se déliter petit à petit.
    Il se tourna vers le cadavre du Wendigo, et de la lance, qui attendait sinistrement d'être "nourri".

    "Moi aussi je veux sortir d'ici...Aux démons cette Entité !"

    Alaric attrapa les trames de sa magie, pliant la terre à lui obéir. Le sol se hérissa de pics, entourant entièrement le mage déchu. Le sol parait ensuite se contracter pour ensuite se bomber, projetant la myriade de projectiles en direction de la lance melornienne. Un pic frôla de trop près l'humain, lui entaillant toute la joue gauche.

    Ses pics de terre atteignirent la lance de Melorn et disparurent à son contact...il ne restait rien des pics, la lance les avait mangés

    "Bordel... quel débile je fais... bon ! En attendant, on essaie de rester unis jusqu'au bout, hein ! "

    Plus facile à dire qu'à faire dans les faits





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  • Ven 21 Juin - 18:22


    - Le Chant des Ronces -
    Résiliente - Myriem - Vaesidia - Ersa - Alaric

    TOUR 21 - L.BÉ....ON

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 9 BANNIERETOUR22






    Pour la première fois depuis de longues heures de lutte acharnée contre les horreurs grouillantes de la forêt, l'ennemi a changé de forme.

    Nulle apparition de cauchemar, nulle allégorie d'une crainte ou d'un profond traumatisme prenant atrocement vie sous l'apparence d'un terrible adversaire. Le tunnel morcelé d'Alaric se fissure, s'effrite et vient redevenir poussière. Aucun arbre ne jaillit du sol perforé, pas l'ombre d'une bête fantasmagorique. La Forêt des Murmures demeure une plaine, presque parfaitement lisse et ô combien terrifiante de par le vide absolu d'aspérités ou d'obstacles.

    Myriem, après avoir fait boire à Résiliente sa potion rarissime, voit sa petite protégée figée dans le temps et l'espace. Elle la relâche doucement et constate que même en l'absence de soutien physique, la demoiselle se maintient sur place comme si elle avait été faite statue. Les yeux rivés dans le néant, la petite Fae semble perdue dans une faille intemporelle, loin du conflit qui éclate soudainement entre tous les autres survivants.

    Vaesidia et les Louves sont prises dans le tumulte de leurs émotions, prisonnières de rancœurs enflammées auxquelles Alaric prend part sans pouvoir caresser l'espoir d'une saine résolution. Dagues et lances sont tirées, les arcs sont prêts à être bandés. Les simples palabres deviennent des menaces léthales et les mots, loin de dépasser les pensées, témoignent d'une furie que les pauvrets ne savent diriger autrement qu'envers les leurs.

    Trésor se relève difficilement après ses mésaventures et étrangement, il ne ramène pas son arme à son dos, conservant l'arc solidement ancré dans sa main au cas où les choses dégénèreraient. Prenant lui aussi part à l'affrontement pour l'heure verbal, il n'hésite pas à prendre le parti des sœurs lupines que l'elfe paraît avoir excédé. Ses yeux luisants dardent l'elfe et tout en montrant les crocs, l'hermine lance d'un ton venimeux :

    "Et on devrait croire que vous, vous êtes une vraie guerrière c'est ça ?

    Ne me faites pas rire. Les jumelles viennent de faire face à un tourment dont vous ne pouvez à peine présager l'étendue et malgré l'effroi, elles sont parvenues à surmonter le défi de cette créature malfaisante. Vous n'avez jamais été personnellement ciblée par la Sentinelle et pourtant, votre panique et votre incapacité à jauger la situation a déjà causé deux accidents qui auraient pu avoir de dramatiques conséquences. Non contente d'avoir voulu me tirer dans le dos, vous avez également blessé Alaric dans votre confusion et vous avez encore l'audace de fièrement révéler que vous avez envisagé de trahir les nôtres une troisième fois pour faire le jeu de la Bête. Nous avons toléré votre idiotie suffisamment longtemps, il serait temps que vous vous remettiez en question plutôt que de donner des leçons.

    Vous nous traitez de sauvage et de monstre mais, jusqu'à présent, notre petite Résiliente n'a contrairement à vous jamais cherché à nous nuire. Le monstre effrayé qui dévoile crocs et babines et mord les mains qui lui sont tendues, c'est vous. Taisez vous, une bonne fois pour toute."


    Le Sanglier pousse un grognement grave et entame :

    "Trésor..."

    Le mustélidé se tourne vers son compagnon et avec hargne, il le coupe :

    "Y'a pas de Trésor qui tienne, Ronchon. Cette femme a manqué de causer notre perte à de multiples reprises et se permet encore et toujours de jaqueter alors que nul ne veut l'entendre !"

    Avec une fermeté renouvelée, le Sanglier tape un sabot contre le sol, donnant naissance instantanément à un cercle de givre maculé de fines épines sous ses pattes. Surpris par cette brusque utilisation de magie, Trésor mire son allié d'un air incrédule mais n'a pas l'occasion de parler :

    "Nous avons tous bien assez souffert, Vaesidia n'y fait pas exception. Je suis las de vous entendre vous battre comme des marmots turbulents. Que chacun se calme, avant que je n'en vienne à sévir."

    La truffe du sorcier porcin s'oriente vers le corps meurtri du Wendigo et il s'active, dépassant les survivants combattifs pour se diriger vers l'objet de leur mission qui semble avoir englouti une part de la magie d'Alaric.

    "Je doute que cette lance soit piégée, mon ami, mais je salue votre prudence. Agissons vite, avant qu'elle ne retourne aux cieux sans que nous ayons eu l'occasion de mener à bien notre plan. Que quelqu'un s'en charge, au lieu de perdre du temps en chamailleries inutiles."

    Trésor le suit, machinalement, mais sans quitter des yeux ses camarades. Résiliente paraît revenir à elle, avec en elle un secret mystique.



    OBJECTIFS ET REGLES

    Objectifs :
    -La Lance.

    Règles générales :
    -3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
    -Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.

    Modificateurs :
    -Résiliente : Toi et Sauvage êtes devenues presque indissociables. Ta transformation bestiale est quasiment complète. Tes crocs sont démesurées, tes oreilles se sont allongées, une queue de loup a poussé, tes muscles sont hypertrophiés et il ne reste que quelques infimes traces de ta peau blanche. Le retrait du masque a légèrement éclairci ta peau.
    -Les Louves : Sage et E..a sont à deux doigts de fusionner. E..a est désormais dotée d'une apparence proche de celle d'une harpie et seule la partie inférieure de son visage subsiste. N.ra est sous une forme bestiale transfigurée par le Chasseur.
    -Alaric : Valeureux est conscient. Pied gauche, dos et torse recouvert d'écailles. Naissance de crocs dans la bouche.
    -Vaesidia : Audacieuse s'est rendormie. Crocs de tigre et pelage au niveau du menton. Epaules recouvertes de pelage.
    -Myriem : Espiègle est consciente. Ta gorge et ton dos se recouvrent légèrement de fourrure brune. A l'intérieur de ton corps, des blessures ont accru la corruption. Jambe gauche entièrement remplacée, bassin et hanche recouverts de pelage.

    Corruption :
    -Résiliente : 75 % : 61 % par dégât - 4% par remords - 10% par don de soi
    -E..a et N.ra : 84 %  : 77 % par dégât - 7% par remords
    -Alaric : 35% : 17  % par dégât - 8% par remords - 10% par don de soi
    -Vaesidia : 15 % : 15 % par dégât - 0% par remords
    -Myriem : 40% : 30 % par dégât - 0% par remords - 10% par don de soi.

    Vous avez jusqu'au 29/06 pour ce tour.

    Précisions:
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  • Dim 23 Juin - 23:54

    Espérant en avoir fini avec les griefs des membres de ce groupe, je tâchais de m’éloigner de celui-ci. Du moins était-ce l’idée jusqu’à ce que l’Humaine éprouvât le besoin, à son tour, de s’adresser à moi ce qui m’arracha un énième soupir de lassitude. Pourquoi cherchaient-ils tous à discuter ? Nous ne partagions pas les mêmes valeurs ni le même vécu. Nous n’avions, pour ainsi dire, rien en commun ou presque rien. Soliloquer plus longuement ne servirait à rien. Au regard de leur comportement et de leurs propos, j’avais conscience qu’il me serait impossible de leur faire entendre raison ou de réussir à instiller en eux un seul gramme de bon sens. Même si cette réalité nous obligeait à nous confronter à bon nombre d’horreurs, tous préféraient continuer à se bercer d’illusions. C’était tout bonnement pathétique. J’en venais presque à maudire l’entité régissant ces lieux pour avoir cru bon de m’invoquer en compagnie des membres de cette compagnie. Quelle folie ! Hélas ! Je ne pouvais rien y changer.

    Quoi qu’il en soit leur conduite m’échappait. Non pas au combat car leur nature de civils faisait qu’ils leurs étaient quasiment impossible d’accepter la réalité de la guerre voire même du combat. Non. Je ne parvenais pas à appréhender l’entêtement dont ils faisaient preuve à mon égard. Pourquoi vouloir à ce point me faire changer d’avis ? Pourquoi essayer de remettre en question mes conceptions sur un sujet qui, de toute évidence, je maîtrisais bien mieux qu’eux ? Je l’ignorais mais cela m’exaspérait tant il s’agissait d’une perte de temps. J’avais fait mon choix. Ils avaient fait le leur. Point. Nul besoin d’élaborer plus longtemps. Certes, j’avais conscience que ce comportement était motivé par les circonstances. Ceci dit, cette pertinacité demeurait, également, à mon sens quelque peu candide.  Quand bien même, j’acceptais de continuer de combattre à leurs côté, jamais je n’adopterais une attitude similaire à la leur. Cela m’était tout bonnement impossible pour diverses raisons que je ne comptais pas expliciter.

    Quoi qu’il en soit les propos d’Alaric firent naître en moi de l’amertume au point que j’en vins à m’arrêter, à serrer davantage mon emprise sur la lance et à me mordre la lèvre. Croyait-il vraiment que cela était facile d’agir comme je le faisais ? Pensait-il véritablement qu’aborder la vie à ma manière était aisé ?  Balivernes. Il n’y avait rien d’accommodant à me comporter comme je le faisais. Contrairement à ce qu’il pouvait affirmer, il ne s’agissait pas d’un jeu. Il s’agissait d’une nécessité. Ni plus, ni moins. Au regard de la réalité de la guerre et surtout de ma situation, je n’avais pas d’autre choix.  En tant que janissaire, quand bien même le décret promulgué au sein de l’Empire avait amélioré mes conditions de vie, il était de mon devoir d’être sur le front lors d’une bataille soit un monde où la mort, la merde, le sang, le courage, la peur et la folie ne faisaient plus qu’un et au sein duquel, à la moindre erreur, je pouvais trépasser. Aussi, afin d’éviter un destin aussi peu favorable et d’accomplir mon devoir, il me fallait agir de la sorte. Il me fallait ignorer certains de mes sentiments et remiser certains de mes doutes pour ne pas être distraite et ainsi mourir. En somme, je n’avais pas le choix sans ça je mourrais ou pire encore je condamnais mes frères et sœurs d’armes au trépas.

    Il n’y avait rien d’enviable dans un tel comportement, ni rien de louable. Je devais faire fi de ma peur pour continuer à avancer. Je devais ignorer l’horreur que m’inspirait mon être ou la situation pour affronter mes ennemis et continuer à progresser dans ce qui s’apparentait à un océan de sang et d’os. J’avais l’obligation d’ignorer toute forme d’empathie à l’égard de mes alliés mais aussi à l’égard de mes adversaires. Pourquoi me dirait-on ? A quelles fins me permettais-je de me détacher ainsi de mon humanité et d’affirmer que les hommes et les hommes que j’affrontais étaient pour ainsi dire monstrueux ? A cette question, je n’avais qu’une seule réponse : la victoire, la victoire à n’importe quel prix, la victoire en dépit de toutes les terreurs, la victoire quelque longue, amorale et difficile que soit la route pour y parvenir, car sans victoire, il n’y avait pas de survie. C’était aussi simple que cela mais je doutais que mes alliés pussent appréhender un tel raisonnement.  Comment le pouvaient-ils après tout ?

    Vraisemblablement, ils n’avaient jamais connu le véritable désespoir. Même cet homme, qui, pourtant, avait, semble-t-il, perdu un être cher au combat, pensait différemment. Ils étaient tous pétris de bons sentiments. Pire encore, ils avaient l’espoir chevillé au corps. Croyaient-ils vraiment qu’un tel sentiment parviendrait à leur octroyer la victoire ? Si tel était le cas, ils étaient encore plus idiots que je ne le pensais.  L’optimisme ne garantirait pas leur survie. L’espérance ne saurait contrebalancer les menaces que nous affrontions ici. Au mieux, cette émotion les briserait le jour où ils ne pourraient inverser le cours de leur destin. Faire preuve « d’humanité » au combat n’avait jamais permis de remporter une quelconque victoire. J’en savais quelque chose malheureusement. J’avais appris chèrement cette leçon que mes interlocuteurs se refusaient à entendre. J’avais conscience d’avoir offusqué leurs sensibilités en révélant que, durant un bref instant, j’avais caressé l’idée de tuer l’une des jumelles afin, potentiellement, d’être en mesure d’éliminer la hyène gigantesque. Mettre un terme à son existence, en dépit du mépris qu’elle suscitait en moi, n’aurait guère été un acte motivé par une once de malveillance. Non. Ce geste était influencé par des considérations tactiques quelque peu pragmatiques. Mais comment le leur révéler ? Comment parvenir à leur faire comprendre le bienfondé de ma pensé ?

    Leur raconter mon Histoire ? Leur expliquer comment j’en étais venu à considérer la vie, la mort et la guerre sous un angle aussi froid ? Non. Rien qu’à l’idée d’explorer ce pan de mon âme, à nouveau, j’en frissonnais d’horreur. Je ne désirais pas me confier à ce sujet. Il en était hors de question. Cette mémoire, qui me hantait à chaque respiration, m’obligerait à me confronter à moi-même mais aussi à révéler l’existence de personnes qui, aujourd’hui encore, me manquaient terriblement et qui méritaient bien mieux que d’être le faire valoir d’une elfe dont l’essence s’apparentait désormais à celle d’une esclave si ce n’est celle d’un meuble. Quand bien même ces souvenirs rongeaient les tréfonds de mon âme, je les chérissais également car ils étaient tout ce qu’il me restait de mes compagnons. Seule cette remembrance attestait qu’ils aient un jour évolué dans ce monde. Seule cette souvenance me rappelait le lien qui, jadis, nous unissait. Sans que je ne m’en aperçusse, une larme solitaire vint rouler le long de ma joue et je lâchais le bouclier pour porter nerveusement ma main gauche vers ma poitrine…vers une cicatrice qui jamais ne guérirait, alors que je posais mon regard sur l’humain avec mélancolie.


    « Il arrive parfois que l’on doive laisser quelques personnes derrière nous si l’on veut continuer à avancer. C’est, hélas, la seule façon de continuer le combat… même si je ne sais que trop bien, au vu de votre réaction épidermique, que vous ne saurez guère d’accord avec la nature de mes propos. » Je soupirais « Contrairement à ce que vous prétendez, je ne suis pas forte et je dispose encore moins d’une volonté de fer. Ce que vous voyez n’est rien d’autre que la conséquence d’une vie brisée conditionnée par la guerre. Celle-ci m’a enseigné une dure leçon qui a marqué au fer rouge le peu d’âme qu’il me reste aujourd’hui. En effet…j’ai compris que sur un champ de bataille, il arrive parfois que nous soyons forcer de faire des choses que nous n’aurions jamais cru être capable de commettre. Quelques fois, c’est seulement pour montrer à l’ennemi notre détermination ou pour protéger nos camarades…»

    Je ricanais nerveusement.

    « Ici, vous avez été le témoin des fruits de cet enseignement que j’ai reçu alors qu’Ikusa disparaissait dans les flammes. Ici, je vous ai montré que j’étais capable de mettre de côté ma peur, mes hésitations et ma répulsion et ce, car chacune de ces inhibitions naturelles peut, au combat, faire la différence entre la vie et la mort. Quand vous arrivez à vous comporter ainsi…à trancher, et ça aussi longtemps que vous devez le faire, alors vous devez une lame…soit une arme. Que ce soit la guerre ou même cette situation… toutes ces circonstances exceptionnelles nous force tous à devenir des armes parce que si nous n’en sommes pas, nous ne survivrons pas et n’aurons, pour ainsi dire, aucune chance de redevenir de simples êtres conscients qui devront affronter les conséquences de leurs actes.»

    Je fixais Alaric droit dans les yeux désormais et enchainais mon propos sur un ton plus assuré.

    « Oui, je désire avant tout survivre, quitte à devoir employer tous les moyens à ma disposition, quand bien même fussent-ils détestables, pour y parvenir. Oui, j’ai peur. Peur de mourir. Peur de faillir à mon devoir. Peur de faillir à la mémoire de mes cama… » Je m’arrêtais soudainement, puis repris après une courte pause. « La peur est un sentiment qui accompagne chacun de mes pas comme chaque soldat ici bas à ceci prêt qu’à l’inverse de certains de mes homologues ou de votre camarade, elle ne me paralyse pas. Elle n’est pas un impératif qui gouverne ma vie. La guerre est mon impératif désormais, contrairement à vous. Oui. Je ne le vois que trop bien même si je ne vous connais pas.  Je remarque bien que vous vous battez pour retrouver ce que vous aviez avant d’atterrir ici. Vous avez un but, c’est indéniable. Moi, excepté assurer ma propre survie, je me bas car au final, je ne sais rien faire d’autre et car c’est la seule alternative que l’on a daigné me laisser dans cette chienne de vie car j’ai osé commettre l’irréparable.»


    Mon regard ainsi que mon ton se montrèrent soudainement plus froid alors que je me raidissais.

    « Vous affirmez que je crains d’être faible à mon tour…Cela aurait pu être vrai si je ne savais pas d’ores et déjà que je suis bel et bien faible. La Chute d’Ikusa m’a démontré toute l’étendue de cette faiblesse…de ma  faillibilité. Malgré tous mes bons sentiments ou ceux de mes camarades, malgré tout l’optimisme dont je pouvais faire preuve jadis, malgré l’union de nos forces entre mes frères d’armes et moi,  nous n’avons pas pu surmonter l’océan de chair et d’acier qui, fatalement, nous a submergé et qui a pour ainsi dire tout balayer sur son passage au point qu’il me laissât toute seule une fois retiré. Ai-je abandonné pour autant ? Non. Ai-je baissé les bras durant cette période qui fût la personnification même d’une apocalypse ? Non. Cependant, ce n’est pas parce que je continuerais le combat que j’accepterais de me laisser bercer par des chimères. Ce beau rêve de lendemains qui chantent, que vous caressez, ce n’est qu’une illusion… qu’il m’est impossible de partager et qui est dangereux. Vous prétendez que je les écrase avec ma force de caractère ? C’est peut-être vrai… Mais posez-vous la question, qu’arrivera-t-il à vos compagnons lorsque l’inévitable se produira un beau jour ? Qu’arrivera-t-il lorsque l’espoir leur fera défaut ? Hm ?  Lorsque seuls demeureront la folie et l’inéluctabilité de la mort ? Continueront-ils de combattre ou bien préfèreront-ils mourir à genoux ? J’espère sincèrement pour vous que vous n’aurez jamais à connaître la réponse…ni que vous aurez à affronter une telle situation… Je l’espère vraiment auquel cas vous risquez fortement de découvrir un aspect de votre personne qui vous hantera jusqu’à la fin de vos jours… »

    Sur ces révélations, je ramassais mon bouclier et me remît en marche, le cœur morose. Malgré toute ma volonté, je n’avais eu de cesse de revoir, alors que je soliloquais, des pans de cette mémoire que j’essayais tant bien que mal de mettre sous clé. Cet humain était parvenu, je ne savais trop comment, à faire une brèche dans le rempart qui enserrait cette partie de mon âme au point que j’en avais peut-être trop dit par moment. Pourquoi avais daigné me confesser de la sorte ? Je l’ignorais mais le fait est que j’avais conscience que les propos que j’avais tenus, me laissaient un goût amer. Non parce qu’ils ne reflétaient pas mes croyances mais car je savais qu’à une certaine époque, l’elfe que j’étais autrefois mais aussi l’ancien général sous lequel j’avais servi et qui était devenu un ami, auraient condamnés la teneur de mon discours ô combien nihiliste. Ils auraient réprouvé ma vision de l’existence et se seraient élevés contre  ce sermon des plus décourageants. Peut-être même que l’un d’entre eux m’aurait affirmé qu’il était du devoir du soldat de défendre la dignité et le devenir des plus faibles…. Je ne savais pas. Je ne savais plus. Etait-ce seulement important ?

    Non. Plus maintenant. Pas après toutes ces années. Le monde avait changé. J’avais changé. La chute d’Ikusa m’avait ouvert les yeux, aussi douloureux cela fut-il. Alors, pourquoi le plaidoyer de cet humain me faisait-il aussi mal ? Pourquoi suscitait-il en moi une seule réaction à savoir l’isolement ? Je ne le savais pas. Ou plutôt, je préférais ne pas le savoir.  Hélas ! Il était bien trop tard pour ne serait-ce que réussir à échapper aux affres d’une partie de mon âme qui m’exhortaient à affronter ce que je ne savais que trop bien et que l’hybride à fourrure me jeta au visage alors qu’il s’adressait à moi, m’obligeant donc, à lui faire face alors qu’il éructait bon nombres de propos dont l’importance me paraissait toute relative… à l’exception d’un seul. Cet unique élément, au sein de sa tirade, suffirent à me faire faire un pas en arrière et secouer la tête tant je ne désirais pas entendre ce qualificatif. Sans grand succès hélas !

    « Monstre ». Ce mot résonna dans ma tête, mais cette fois il était mêlé à ma propre voix intérieure. Je lâchais, instinctivement, mon bouclier ainsi que ma lance avant de poser mes mains sur mes oreilles. Sous le poids de cette accusation, de cette culpabilité qui rongeait une partie de mon être, mes genoux vacillèrent. J’étais pour ainsi dire comme paralysée alors qu’un véritable maelstrom d’émotions pour le moins contradictoires m’assaillaient. Ma respiration se faisait de plus en plus haletante alors que j’en venais à accentuer l’emprise que j’exerçais sur ma tête et que je fermais les yeux. Non. Je ne devais pas faillir. Pas ici. Pas maintenant. Pas face à eux. Je ne pouvais pas l’accepter. Pourtant malgré toutes mes suppliques, une parcelle de mon esprit menait la charge contre la gangue de glace qui enserrait mon corps et le reste de mon âme jusqu’à parvenir à effectuer une percée qui laissa place non pas à de l’amertume ou de la colère mais à une indicible affliction. Un véritable spleen m’envahit alors que j’ouvrais à nouveau les yeux pour contempler cette fois-ci mes mains qui, durant un bref instant, étaient recouvertes du sang, non pas de mes ennemis, mais de celui de mes camarades que j’avais envoyé se faire massacrer pour mener à bien la résistance contre l’usur… que j’avais envoyé à la boucherie. J’entrevoyais, pendant un bref moment, chaque visage dans la foule de mes souvenirs… j’entendais chaque cri qui attestait des erreurs que j’avais pu commettre et que rien ne saurait effacer.

    Je fermais les yeux à nouveau, tentant de repousser l’assaut de ces souvenirs ô combien détestables. Malheureusement, ils parvinrent à me submerger. Je revis mes mains couvertes du sang de mes camarades, les décisions que j’avais prise sous l’impulsion de la peur mais aussi de la folie et de la rage. Tout se mêlait dans ma tête. Des éclats de batailles. Des cris de douleur. Des larmes qui jamais ne sécheront du fait de ma culpabilité et de mes regrets quant aux crimes que j’avais commis. Chaque image, chaque éclat de cette mémoire était pour ainsi dire un coup de poignard dans mon âme. J’en vins même à me souvenir des regards de cette adolescente innocente dont j’avais assuré qu’elle survivrait et que j’avais envoyé à la mort sans éprouver ne serait-ce qu’une once de doute et ce, afin de profiter du doute de l’ennemi étant donné que celui-ci, pétri d’honneur, n’aurait su frapper le premier une enfant. Chaque souvenir me plongeait plus profondément dans les abysses de mon chagrin et des remords.

    J’ouvrais à nouveau les yeux. Des larmes perlaient désormais sur mes joues pâles alors que mes mains tremblaient.


    « Monstre » murmurais-je.

    C’était malheureusement le cas. Je n’étais pas un janissaire. Encore moins un soldat ou une elfe. J’étais un être hideux.  Autrefois, j’avais beau avoir été insouciante, j’avais accepté de commettre l’irréparable en cédant à la folie, en cédant à la partie de mon âme qui s’apparentait à  un démon… en cédant à la partie de mon esprit qui me terrifiait. Ce regret ou cette douleur, je n’aurais su dire, brûlait encore dans mon cœur et me rongeait telle une plaie ouverte. J’aurais voulu exprimer cette souffrance dans un cri, mais j’en étais tout bonnement incapable. J’étais bien trop accablée par le poids de mes actions passées. J’étais bien trop paralysée par ma honte mais aussi par mon épouvante.

    Un puissant sentiment de solitude m’envahit alors que mes souvenirs continuaient à se bousculer dans ma tête. J’étais seule. Seule avec mes démons. Seule face à une armée de fantômes qui, du fait de mes errements, avaient été condamnée à disparaitre dans les affres de la mort. Seule face aux ténèbres de mon âme qui à elles seules me terrifiaient et qui ironiquement avaient plus en commun avec le pseudo-démiurge régissant ces lieux qu’avec les personnes qui m’accompagnaient. Si mon postulat était le bon, tout comme elle, la guerre avait forgé mon existence au point de donner naissance à un être perfide et pragmatique ayant succombé à la folie. J’étais le fruit d’un acte générée par les diverses sociétés de ce monde, qui se caractérisait par sa sauvagerie et qui, par essence, incarnait le fossoyeur de toute civilisation. Ma nouvelle existence était le produit de cette dichotomie au point que mon âme s’en trouvait fragmenter. Une partie acceptait d’accomplir son devoir, une partie susurrait des idées pernicieuses à la première et dénaturait tout ce qu’elle touchait alors que la dernière était rongée par les actions de la première et était terrifiée par la seconde.

    Au fond, je savais plus ce qu’il fallait faire. Ou plutôt je savais qu’à terme, je fuirais encore ce combat. Je ne souhaitais pas affronter cette mémoire. J’en avais assez de souffrir. Je désirais simplement qu’on me laissât me plonger dans la plus profonde des apathies. Je ne souhaitais pas me souvenir de tout ce que j’avais commis et encore moins avoir conscience de ce que je m’apprêtais à commettre. Quelle joie y avait-il à connaître une telle malédiction ? Il eut été tellement préférable que l’on condamnât mon existence à la nuit. Hélas ! Un autre choix avait été fait pour moi sans que je ne pusse rien y changer. Un choix qui avait fait de moi un être méprisant pouvant, à tout moment, tomber à nouveau dans les affres de la folie…pouvant à tout moment laisser ce démon belliqueux devenir le capitaine de son âme….


    « Monstre… » J’ouvrais les yeux, désormais rougis, pour les poser sur l’hybride puis sur Alaric avant de déclamer d’une voix brisée chargée de regrets et d’amertume. « Oui. Je suis un monstre. Un être hideux qui a peur de sa propre existence. Qui, une fois de plus, succombera à l’apathie pour laisser sa place à un être froid dépourvu de toute volonté et qui obéira aveuglément aux ordres qui lui sont donnés en faisant preuve d’initiative. Une aberration de la civilisation qui est terrorisée par ses actes et par une partie de son âme qui si elle venait à se manifester, accepterait de capituler purement et simplement. Cette fameuse guerre contre nous-mêmes. Je l’ai déjà perdu, il y a fort longtemps en commettant l’irréparable. Aujourd’hui, du fait de ma condition, seul un statu quo fragile demeure…mais je sais qu’à terme…si cette bataille venait à nouveau à avoir lieu, je serais vaincue. Je serais balayée purement et simplement  par ce spectre belliqueux et colérique motivée par la vengeance…  Je suis effectivement un monstre lassée par son existence et qui aurait mérité mille fois qu’on l’abatte tel le chien de guerre qu’il est et avec lequel l'on ne peut converser... Oui... ne cherchez pas à me faire entendre raison à cette coquille vide...à cet ersatz d'elfe qui se tient en face de vous, il est trop tard pour cela..»

    J’essuyais de mes mains les quelques larmes qui continuaient de rouler le long de mes joues et tentaient de maîtriser les tremblements qui continuaient d’assaillir mon corps.

    Résumé:


    "La mémoire est une forme d’immortalité. La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent. Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi..."
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  • Lun 24 Juin - 1:20



    Il fait noir.

    Il fait tout noir. Où est elle? Qu’est-ce qu’il se passe? Résiliente ne saurait pas le dire. Elle sait qu’un liquide est descendu dans sa gorge, qu’ensuite tout s’est brouillé, les terres désolées du champs de bataille, les cieux grisonnants et brumeux, tout est devenu lointain jusqu’à s’évanouir. Il ne reste plus qu’elle, le noir, les bruits qu’émettent ses compagnons d’infortune et…

    lui.

    À sa vue elle se serait presque souillée, il est là, debout, dans le noir, il la regarde mais ne bouge pas. Les grands yeux d’encre de Résiliente sont écarquillés tandis qu’elle le fixe mais pour une raison étrange elle n’arrive pas à ressentir la peur qu’elle devrait sans doute. L’espace d’un instant elle se demande même si cette entité gigantesque n’est pas un Gardien qui vient la cueillir parce qu’elle viendrait de passer de vie à trépas, mais la clarté de ses propres pensées est trop réelle, trop précise pour qu’elle soit morte et ajoute encore à sa déroute. Résiliente observe impuissante et tétanisée ces deux cornes massives qui trônent au sommet de la tête du colosse, il est si grand, si énorme, seule une partie de son corps massif dépasse dans son champs de vision, il mesure peut-être deux fois la taille de Crow.

    Crow?

    CROW!

    Résiliente a envie de hurler malgré sa bouche figée, comment a t’elle pu oublier? Comment a t’elle pu oublier jusqu’à l’existence même de son Gardien féroce? Comment a t’elle pu oublier la raison de ce vide qu’elle ressent dans son âme, ces plumes de jais, son regard noireau? Et surtout pourquoi peut-elle s’en souvenir maintenant? À la confusion s’ajoute une bien étrange sensation dans le coeur de Résiliente, quand elle ressent un effroi, mais pas le sien. C’est cette créature titanesque, elle est terrifiée. Pourtant sous ces cornes incurvées se tient un gouffre béant en guise de visage qui ne saurait exprimer nulle émotion, mais Résiliente ressent comme une sorte de lien profond avec l’entité, comme si elle savait, elle ne sait pas comment, mais elle peut s’y fier. Cette créature est consciente que la fae la voit, et ça la terrorise. De son torse bestial et simiesque, le colosse lui porte son attention, c’est là que la jeune fille aperçoit le corps lamial qui s’étend sous la taille de ce monstre, mais ses yeux remontent quand elle entend une voix. Presque un rugissement grave, si profond qu’il semble faire trembler l’air dans les poumons de la petite en résonnant dans l’espace.

    NON! À MOI!

    Chaque syllabe dure si longtemps que la jeune fille en perd la perception du temps, mais plus important encore chaque mot de cette entité trahit son effroi. Le noir absolu qui l’entoure commence à reprendre forme tandis que Résiliente voit se matérialiser autour d’elle le champs de bataille qui revient à sa place. L’entité disparaît derrière une nappe de puissants arcanes illusoires et la jeune fille se sent tomber sur les genoux de Myriem juste en dessous d’elle.

    ”AAAAH! OH. Oh, wooo, qu’est-ce que…” Sonnée par ce qu’elle vient de témoigner, Résiliente ne semble pas tout de suite consciente de ce qu’il y a autour d’elle. ”Qu’est-ce que c’était que ça??? Qu’est-ce que, qu’est-ce qu’il vient de se passer là…” Ses grands yeux absents se refocalise abruptement sur le visage inquiet au dessus du sien, et sur l’oeil améthyste qui la dévisage. ”My… Myriem?”

    Soudain elle se souvient, le masque, la possession, le… nirvana. Mais surtout elle se souvient de ce qu’elle a fait et est prise de panique.

    ”Myriem? Myriem! Oh par les huit Myriem je… je suis désolée, je voulais pas… J-je je ne sais pas ce qui m’a pris, je pensais pas… Ça me semblait… oh seigneur…”

    Prise de graves remords d’avoir pu s’en prendre à celle qui s’était pourtant donnée tant de mal à la protéger, Résiliente est profondément angoissée par la réaction de la shoumeïenne, elle aurait tout les droits de la haïr, mais c’est une main bienveillante qui passe dans les cheveux de la fae tandis que la jeune femme ne paraît nullement fâchée. La fae accablée a du mal à comprendre pourquoi mérite-t’elle autant de compassion après tout ce qu’elle a échoué et tout ce qu’elle lui a fait subir.

    ”Ce n’est rien.” Son sourire aimant ne fait qu’aggraver la culpabilité de la petite. ”Ce qui compte, c’est que tu es revenue à toi, c’est la seule chose qui importe.”

    L’était-ce vraiment? Résiliente n’arrive pas à aligner deux pensées consécutives tant elle est aux prises avec un tourbillon d’émotions, d’une part sa perplexité face à l’aperçu de la créature mystique qu’elle vient d’apercevoir l’obnubile, d’autre part… l’atroce réalisation qu’elle regrette la possession du Chasseur, parce que sous son joug, elle avait goûté à la perfection. C’est se rendre compte du contraste entre la vérité cruelle et l’amour absolu qu’elle avait touché du bout des doigts qui la bile, derrière ce masque de magie noire, elle s’est sentie si… heureuse. Et elle avait attaqué Myriem. Pinçant une de ses lèvres d’amertume, Résiliente se redresse dans les bras de la belle et sa poitrine se soulève avec difficulté, elle se déteste tellement de vouloir y retourner, d’avoir envie de redevenir un pantin, mais c’est plus fort qu’elle même si ça implique pourtant d’attaquer la seule personne qui l’aime. La fae laisse s’échapper les mots comme des soupirs exténués entre ses lèvres, tandis que son regard perdu dans le vague rend ambigu ses pensées occultées:

    ”Ça faisait sens, tout faisait sens, je… Je ne sais plus quoi penser. Je n’arrive plus à penser, j’ai l’impression que…” Son coeur sombre quand elle donne réalité à ses émotions à travers les mots. ”Je… Je veux y retourner. Je me sens horrible de dire ça après ce que j’ai fait…”

    Les petites mains de la fille viennent choyer ses flancs pour se réconforter toute seule, mais la belle brune les écarte délicatement pour venir l’étreindre. Résiliente trésaille au contact de la peau de la jeune femme sur la sienne, la culpabilité lui fait dire qu’elle n’a aucun droit à ce câlin, qu’elle ne mérite que la haine et le dégoût jusqu’à s’éteindre. Elle se laisse pourtant faire, elle se sentirait plus ignoble encore d’essayer de repousser la magicienne.

    ”Qu’est-ce qu’il s’est passé? Que ressens-tu? Je… connais la culpabilité crois moi bien, c’est une compagne envahissante.”

    La fae tremble en guise de réponse, très légèrement, trop légèrement, quand elle remarque que les remords s’estompent.

    ”C’était… c’était parfait. Je me sentais si bien, si… Délivrée. J’avais l’impression que j’avais trouvé ma place, que j’amais je n’avais été autant aimée et acceptée, et là je me sens si…” La boule grignotant le creux de ses reins. La névrose dans sa gorge. Le poids incommensurable dans sa poitrine. L’absence. ”...vide. Je comprends pas Myriem. Je comprends pas ce qu’il se passe.”

    L’embrassade de la jeune femme se fait plus intense, et elle lui répond:

    ”Je le ressens ici, tout n’est que magie sombre et malédiction, il est le mal et il est enchanteur. Il nous montre ce dont nous rêvons sans pouvoir l’avoir, la libération, ce que c’est qu’avoir l’esprit léger mais ce n’est pas la vie. Elle est faite de lutte, et de choix conscients… Et de ces derniers naît le destin que l’on se forge… C’est douloureux d’aimer.” Les mots tombent dans l’abîme du coeur de Résiliente, sombrant à travers les ombres qui l’ont envahie, et pourtant ils parviennent à toucher un fond. Elle a raison. ”J’ai en moi les mots d’un poète dont le sens aujourd’hui m’apparait limpide…”

    Myriem se tait un instant pour s’écarter de la fae. Soudainement privée du contact de sa peau, Résiliente se rend compte d’à quel point sa présence était rassurante, et surtout d’à quel point le vide que son absence laisse est grand. La jeune fille va pour lui saisir la main alors que la voix douce de la shoumeïenne déclame harmonieusement une poésie aimante, envoûtant la petite d’une mélancolie propre à ces vers francs:

    ”Quiconque aima jamais porte une cicatrice; Chacun l’a dans le sein, toujours prête à s’ouvrir; Chacun la garde en soi, cher et secret supplice; Et mieux il est frappé, moins il en veut guérir.” Tandis que son regard unique se détourne vers le monilophyte insensible un peu plus loin, elle ajoute, ”Aimer fait mal mais nous fait vivre.”

    ”Aimer fait mal mais nous fa-” Alors qu’elle répète absentément la phrase, une pensée intrusive surgit dans son esprit et l’accable subitement, prenant forme accidentellement quand elle la prononce d’une voix fluette et ténue.

    ”Est-ce que c’est pour ça que ma mère est morte?”

    Déglutissant péniblement sous le poids de cette interrogation qui elle le sait, ne trouvera malheureusement jamais de réponse, Résiliente relève sa tête et regarde l’oeil unique de la shoumeïenne au teint halé, elle tente de calmer un peu le maelström de son coeur, réfléchissant aux propos de Myriem douloureux comme des ronces. Tandis qu’elle repasse en tête les dires de la jeune brune, un mot attrape cependant son attention et éclairci les méandres de ses réflexions voilées. Malédiction. Elle écarquille subitement les yeux en se repenchant sur la question de cette créature entraperçue au détour d’un voyage cosmique.

    ”Attend. Malédiction? Non… non non non non.” La fae se redresse soudainement sur ses petites jambes, toute mélancolie évaporée alors que son esprit s’accroche avec gratitude à une distraction. ”Ce n’est pas une malédiction. C’est… ce sont des illusions. Tout cet endroit n’est qu’illusion.”

    Préoccupée par la soudaine irruption d’éléments clés qui s’entrechoquent dans ses raisonnements, Résiliente ne paye que peu d’attention à l’hubris déchirante qui prend place un peu plus loin. Le prolégomène d’Alaric et la réaction émotive qu’il suscite chez l’elfe, aussi surprenamment dotée d’un coeur soit-elle, passent inaperçu chez la fille sélénite qui remarque également la régression du pelage de Sauvage sur sa peau.

    ”C’est pour ça que je me souviens de Crow…”

    Résiliente réfléchit à toute vitesse, mobilisant le savoir accumulé à travers une existence passée à lire ses livres dans sa bibliothèque, les recueils de magies noires, de rituels ésotériques, d’innovations arcaniques et d’artéfacts mystérieux qui peuplaient la Tour de ses parents. Elle écarte les possibilités, trie les éléments de preuve, elle ressasse leurs aventures jusqu’ici et leur accorde un nouveau regard critique.

    ”Myriem, qu’est-ce que tu m’as fait boire?”

    La jeune femme surprise par ce revirement d’humeur lui réponds maladroitement:

    ”Un… un remède qu’on m’a dit soigner tout les maux quand ma magie n’y parvient pas.”

    ”Non, qu’est-ce que c’était exactement? Tu sais ce qu’il y avait dedans?” fait-elle avec insistance.

    ”Les prières aux divins d’un homme de foi, de l’ancien régent de Shoumeï.”

    Un élixir de foi. Si Myriem dit vrai et à en juger par les effets qu’a eu le breuvage ça en a tout l’air, c’était bien un élixir de foi. Résiliente se souvient des notes de son père concernant ce qui s’avère être une simple eau bénite, elle permet de fortifier l’âme en la rendant impénétrable à la mana, mais est sans effet sur les corps.

    ”Quand je l’ai bu, j’ai vu la réalité de cet endroit, tout ça là…” elle désigne l’ensemble du monde qui les entoure. ”Ce ne sont que des illusions, en réalité il n’y a rien d’autre qu’un monde tout noir. J’ai aussi vu une créature, énorme, super grande, je ne sais pas comment je le sais mais je sais que c’était le maître des lieux, et il avait peur parce que je l’ai vu. Il était terrifié par le fait qu’on puisse le voir et qu’on ait percé le voile de sa cachette.” Il y a quelque chose de confortant et de rassurant à savoir que leur tortionnaire est aussi craintif et vulnérable. Alors qu’elle reprend confiance en cette idée, la teinte de sa peau redevient un peu plus opaline. ”Mais c’est trop gros pour être une vraie illusion. C’est de nature psychique, c’est indéniable, sinon l’eau bénite n’aurait pas eu d’effet, mais ça ne peut pas être une illusion, c’est trop gros, les douleurs sont trop réelles, les magies se comportent trop…”

    Stoppée net dans son effervescence montante, Résiliente se noie dans le regard intrigué de Myriem alors qu’elle réalise une possibilité. Un mot griffonné en bas de page sur un ancien livre en elfique, un de ceux qui ornaient la table de chevet de son père et qu’elle avait dû lire en douce.

    ”Et si… et si la magie ne se comportait pas normalement. Et si les âmes de Sauvage ou de Sage pouvaient nous doter de nouvelles capacités, et si une illusion aussi énorme peut nous affecter sur une telle durée avec une telle intensité… Myriem, tu as déjà lu ‘Étude méta-magique de la Réalité’? c’est un super livre d’un chercheur qui avait théorisé la possibilité que Sekaï tout entier n’était qu’une illusion, il expliquait dedans que si c’était le cas il n’y aurait aucun moyen de le savoir parce qu’on ne peut croire une quelconque perception, si l’hypothèse que notre âme même et notre capacité à penser est une illusion alors il est impossible de la percer. Dans ses réflexions il expliquait aussi qu’une telle hypothèse impliquait aussi l’existence d’un autre endroit méta-physique, il disait que c’était concevable vu que le Royaume Divin existe…”

    Elle porte mécaniquement une main à sa tête, se croyant à moitié folle comme l’auteur de ce livre.

    ”Tout à l’heure j’ai ressenti mon lien avec Crow à travers une sorte de faille, mais c’est impossible de savoir si c’était réel ou pas. Si ça se trouve le maître des lieux peut émuler cette sensation là aussi non? Mais dans ce cas pourquoi il l’aurait fait comme ça? Je veux dire, il s’est donné beaucoup de mal à camoufler un faux Crow, s’il pouvait usurper le lien que j’ai avec lui, pourquoi il ne l’aurait pas fait directement?” Résiliente prononce enfin le fond de sa pensée, énonçant la note hypothétique de son père sur le fameux livre. ”Une autre dimension. Un autre plan de l’existence, peut être que la magie ne se comporte pas comme d’habitude parce qu’on est pas au même endroit, parce qu’on est même plus sur Sekaï. Parce que… si l’élixir a dissipé l’illusion de cet environnement, ça veut dire que le reste, le monde tout noir et le maître des lieux, que tout ça c’était bien réel non? Normalement ça doit l’être, je sais pas s’il est possible de faire des illusions dans des illusions, mais l’élixir imperméabilise l’âme à la mana, donc elle devrait toutes les percer d’un coup n’est-ce pas?”

    La fae paraît prise d'un instant d'inconfort alors qu'elle énonce sa dernière théorie en regardant Myriem d'un regard inquiet:

    ”Ou alors, l'autre option c'est... que tout n'est qu'illusion, y compris toi et les autres..."

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  • Lun 24 Juin - 10:41
    image rp

    Tour 21

    Chaque seconde qui passait aux côtés de la janissaires faisait grandir la colère de la naine, chaque instant ne faisait que renforcer son envie de lui enfoncer son arme dans la gorge. Mais elle n’était pas la seule à être excédé de ce comportement. Chacun avait ajouté sa pierre sans aucun effet. La jumelle s’était réveillée, elle aussi emportait par le lien et la colère de sa sœur. Sauf qu’elle n’était pas sa sœur, elle, rien ne l'empêchait de faire ce qu’elle savait faire. Mettre fin à ce qui les menaçait. 

    Trésor se releva, entrant dans la “discussion”. La louve avança d’un pas, et la naine lui attrapa le bras en entendant la dispute des deux anciens compagnons.

    *(Ça ne sert à rien.

    - À ce qu’elle ferme sa gueule.

    - Il y a autre chose à faire, tu sais ?

    - Ouais, gentiment raconter une partie de nous pour qu’ELLE puisse revoir le soleil.

    - Non, pour que les autres puissent revoir le soleil. Que Ronchon et Trésor, soit en paix. Et nous…

    - Et cela pourrait être notre dernier choix.)*

    La chasseuse n'eut pas besoin de finir sa phrase pour qu’elles se comprennent. S’ il fallait en arriver là, autant faire que cela serve à quelque chose. La chasseuse sourit un instant, tristement.

    - J’ai l’impression d’adopter un animal, Fearg ? Ça te va ?

    - Ça ou autre chose. Tant que tu ne me siffles pas. Éirí As pour toi ?

    Un simple échange court, terminé sur un hochement de tête. Cela ne voulait déjà plus dire grand-chose pour elles. Juste une façon comme une autre d’appeler deux ombres autrement que par ce qu’elles étaient, qui finiraient chassées par le soleil. La chasseuse se déplaça, silencieusement, pendant que les autres parlaient, s’expliquaient. Le duo se rapprocha des deux Hybrides en retirant les pièces d'armures trop abimer. Elles ne servaient plus à grand chose, le plastron ouvert de toutes parts, cette épaulière croquer par un loup, les jambières par le renard. Au final, seule la belette ne s'était pas invité au repas.

    - J’espère que Sage saura vous venir en aide. 

    Sans vraiment attendre de réponse, elles accélèrent le pas, rejoignant le corps du Wendigo transpercer. Éiri As s’avança, c’était à son tour de répondre à cet appel. Le masque qu’elle portait depuis son enfance, fissuré par sa dépression, devait être retiré au moins ces quelques instants. Elle jeta un regard sur Résiliente, encore une fois elle avait échoué et n’avait pas réellement montré ce qui l’avait touché. Ce n’était pas la petite fée en elle-même qui l’attristait le plus, mais le fait qu’encore une fois, elle s’estimait garante de la protection de ce groupe et avait échoué. Son regard devenu orange passa sur Fearg, défigurée par son incapacité à tenir la distance, alors que sa jumelle avait toujours fait face.

    Elle s’asseya près de la bête, posant son dos contre la fourrure, elle tira un des cigares de sa poche, l’allumant en prenant une grande inspiration. Son regard suivait la fumée qui s'élevait lentement. Elle pouffa en repensant à ce qu’elle s'apprêtait à dire. La jumelle l’imita, et leurs ailes se refermèrent autour d’elles, les isolants de ce monde.

    - Comme tout le monde, j’ai évidemment perdu des gens, c’est la vie de soldat qui veut ça. Mais ce qui a rythmé ma vie, c’est une quête d’amélioration pour me protéger, pour protéger ce qui m’entoure, ce que je n’ai jamais vraiment réussi. Depuis l’enfance, j’ai été mise à l’écart. Pas vraiment une naine, pas vraiment autre chose. Raillé, moqué et persécuté par les autres enfants et parfois les adultes.

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 9 1r22

    - Depuis qu’ils m’ont retiré le seul ami que j’avais, je m’étais promis d’être assez forte pour protéger les autres, de ne pas montrer mes faiblesses. Et cela à guider ma vie, je me suis démené pour qu’ils m’acceptent en vain, jusqu’à cette nuit où j'ai découvert mon véritable pouvoir. 

    Eiri As tourna la tête pour regarder sa jumelle, la tristesse se reflétait dans son regard de harpie.

    - Et pendant des années, j’avais cru réussir, être assez forte pour protéger les gens, mais ce n’était qu’une illusion. Ma véritable force, c’était elle, c’est elle qui a toujours réussi à tout affronter, pendant que je me reposais sur elle sans savoir qu’elle existait. Jusqu’au jour où je pensais avoir trouvé ma place. Dans cette équipe de chasse, à faire plus que mon rôle de chasseuse. Et la guerre est arrivée. Je pensais vraiment que l’on pouvait faire plus que chasser des bêtes et je les ai abandonnées pour rejoindre le front. 

     

    La louve s’était rapprochée d’elle, son visage n’exprimait pas d’émotions, mais la naine arrivait à lire ce qui traversait ses yeux.

    - Au final, j’ai survécu, mais pas eux, car je les ai abandonnés à une fin funeste. Et je n’ai pas été là pour les protégés de ce nécromancien, encore une fois, je n’ai pas su faire les bons choix. Jamais je ne suis tombé aussi bas, m’abrutissant à chaque fois que je le pouvais, pour être sûr de ne pas penser à eux. Cherchant ma vengeance, dans une destruction de mon âme, entraînant toujours cette autre âme qui n’avait rien d’autre que de vivre dans le silence. J’ai essayé de la faire taire, de lui en vouloir. 

    La louve s’était rapprochée de la naine, collant son bras contre le sien dans un soutien silencieux. 

    -Encore aujourd’hui, dans ce monde de cauchemars, je ne suis pas bonne pour protéger les autres. C’est toujours elle qui arrive à le faire. Malgré toutes ces années passées à s'entraîner, je n’ai jamais vraiment trouvé ma place. Trouvé où je suis bien. Il n’y a qu’au berceau où je suis persuadé que cela avait changé, sur la fin quelque chose m’avait fait me sentir vivante.

    Elle grimaça de douleur, posa sa main sur sa tempe pour essayer de lutter contre cette sensation qui l'obsédait depuis un an, de lutter contre cette douleur qui lui perçait le crâne à chaque fois qu’elle essayait de se rappeler de ce moment.

    - Mais cette chose, je ne m’en souviens plus. Il n’y à pas qu’ici que l’on joue avec notre mémoire. On m'a retiré ce qui me réchauffait sans que je ne sache pourquoi. Et c’est une chose que j’essaie de combler. 

    Sa vision était couverte de plume et de fumée, juste elle et sa sœur. Elles ne faisaient plus réellement attention à ce qui se trouvait autour d’eux.

    - Sage, j’espère que t’as de bonnes idées pour sortir de là, je vais pas tarder à te laisser la place.

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  • Mer 26 Juin - 16:52


    Le chant des ronces
    Feat. des fous - Tour 21


    Rien ne semble vouloir changer autour de nous c'est perturbant, cela altère un instant nos perceptions finalement.  Pas de nouveau décor, pas de nouvelle scène qui apparait, le vide, l'absence de tout... Rien n'est plus désespérant que le vide finalement car nous n'avons plus rien à nous raccrocher.
    J'entends ce qu'il se passe autour de nous mais je dois avouer que toute mon attention est centrée sur la petite Résiliente que j'ai repris dans mes bras, les miens, pas celui du clone. Me voir en double, même brièvement m'a profondément perturbé même si je loue l'efficacité de la technique. Redevenue entière, compagne d'Espiègle j'attends une réaction de Lune.

    Les jumelles sont emplies de doute, de colère et nul apaisement ne vient après leur histoire livrée, je l'ai écoutée, je ne peux m'empêcher de compatir à leur douleur et si cela ne suffit pas voila Vaesidia qui en remet une couche, j'ai peur réellement que cela ne finisse mal, cette tension est usante et même moi cela m'irrite et me porte sur les nerfs et j'aimerais que leurs débats stériles cessent... Puis-je leur forcer la main pour les stopper?

    Etrangement alors que l'elfe déverse sa colère il semblerait que le masque dur qui l'anime finisse par s'effriter car son ton et sa posture changent, elle s'ouvre enfin, c'est dur pour elle c'est visible et perceptible mais enfin elle parle avec son cœur plutôt que son analyse militaire des faits. Enfin nous entrapercevons sa nature, celle d'une femme brisée par la vie, par ses choix et les conséquences de ces derniers... Comme nous tous, ni plus ni moins, elle est le fruit d'erreurs qui l'ont poussé dans des abimes de solitude et de dépression. Elle est froide par peur de s'ouvrir et de ressentir tout simplement, de peur que le masque ne se brise sauf qu'il n'a pas été placé par le Chasseur sur son visage.

    J'ai voulu lui dire que non elle n'était pas vraiment un monstre mais j'ai enfin senti la jeune fae revenir à elle. Allait-elle bien?
    Elle me reconnait, c'est déjà ça et elle pose des questions pour comprendre je pense ce qu'elle a vécu.
    Puis de nos échanges tombe une question qui n'en est pas une, pourquoi sa mère est morte?

    Je ne sais pas lui répondre, la mienne est morte de maladie quand j'étais enfant aussi et mon père a disparu en mer sur un de ses navires, parfois je caresse l'espoir d'un jour le voir revenir franchir les portes du Manoir et raconter une histoire fantastique pour expliquer son absence mais ce sont là des rêves tissées par l'enfant que j'étais quand je suis devenue orpheline... Je comprends sa douleur, nul besoin de l'assimiler, elle est déjà en moi celle-ci.

    Puis elle s'agite et ses nouvelles questions pleuvent.... J'ouvre de grands yeux, surprise et je tente de mémoriser tout cela, dans un coin de mon esprit pour tenter d'y répondre. Mais bien malgré moi un détail m'obnubile, elle va mieux, elle a vu la bête, elle sait... Si je l'écoute je perçois aussi une imminence, il faut agir vite pour les jumelles, pour les aider avant qu'elles ne se perdent totalement. D'ailleurs se perdre totalement c'est devenir entièrement autre chose comme Trésor et Ronchon, ont-ils un moyen de revenir en arrière?

    Dans mon esprit malade et fatigué tout se chamboule, les idées, les faits, les suppositions et toute cette introspection ce n'est pas moi, cela ne me convient pas.

    - Attend un instant... Je dois essayer quelque chose... encore... Je répondrais comme je peux à tes questions ensuite je te le promets même si je dois avouer n'être pas une théoricienne du tout, je fonctionne à l'instinct, au coeur surtout.

    J'accompagne mes mots d'un sourire doux pour l'apaiser alors que sans bouger je vais tenter quelque chose pour tous. Je me concentre sur elle, elle cristallise l'espoir en cet instant qu'il est possible de changer la donne, de lutter réellement. La réponse est en elle, et l'elixir de Shoumei est le catalyseur de tout cela.

    - J'ai aussi une idée pour vérifier si nous sommes plongés dans une vaste illusion, confirmer ou infirmer ce sera toujours bon à prendre dans notre situation, plus nous trions les faits mieux nous pourrons comprendre, mettre la main sur la solution pour nous sortir tous et toutes d'ici.

    Oui tous, on ne laisse personne derrière.

    - J'ai lu l'ouvrage dont tu parles c'était obligatoire durant mes études mais je trouvais cela totalement absurde comme raisonnement ou postulat de base à l'époque, bien sûr ce n'est pas contestable vu qu'on ne peut prouver sa théorie ni la réfuter totalement. Mais maintenant que nous vivons l'impossible tout me parait plausible.

    Cependant cela avait des failles, comme tout depuis le début.

    - La magie fonctionne presque normalement à l'exception de tout ce qui a trait aux soins je trouve c'est ça qui est étrange tout comme les blessures que nous subissons qui nous transforment au lieu de nous affaiblir. Je ne me sens pas plus faible alors que j'ai perdu ma jambe il y a peu c'est... Comme si on nous réécrivait en fait, que les blessures subies ici, la corruption, la bête s'en sert pour nous dépouiller de notre essence pour ne garder que... le coeur de notre âme pour s'en nourrir, elle nous épluche comme un ...vulgaire artichaut pour manger le coeur après avoir aspiré le suc de nos feuilles.

    Le récit des jumelles touche alors à sa fin, elles sont proches l'une de l'autre maintenant et leur partage est total... Et... c'est ce que je dois faire ! Suis-je sotte !

    - Je dois partager ton savoir enfin ton ressenti !

    C'est étrange dit ainsi, mais je me concentre et plonge dans le maelstrom d'émotions qui anime la petite fée pour chercher ce que je veux, la certitude, la clé, le monstre est la, il a peur, elle sait et je perçois cette émotion vive qui l'anime et lui a rendu son lien avec Crow, c'est brillant, intense et je la fais mienne, je m'en imprègne pour pouvoir le diffuser à tous.

    - Si vous avez le moindre bouclier psychique abaissez le, tous !

    De nouveau, je concentre ma mana et dans une explosion je la libère, je diffuse à tous ceux autour de moi la certitude qui emplit Lune et m'emplit maintenant. Je dirige mon don sur les vivants sans exception, d'abord les jumelles parce qu'elles en ont besoin, Alaric aussi, l'elfe taciturne parce qu'elle est dans la même galère que nous et que je n'écarterai personne et enfin Ronchon et Trésor. Je leur transmets  l'étincelle qui brillait en Lune, le monstre existe réellement, il est seul, dans le noir, il a peur de nous. (Partage des émotions P3)



    - Voilà le cadeau de Résiliente qui se souvient de Crow maintenant.

    Cela étant fait je respire doucement, je me sens mieux, je me sens forte, nous pouvons réussir mais il faut tester encore d'autres choses.

    - Maintenant, est-ce une illusion que tout cela...

    J'ouvre à nouveau ma besace et j'en sors une nouvelle fiole que j'absorbe, je n'avais jamais testé ces potions, il faut un début à tout dit-on. Le liquide coule dans ma gorge et je ne ressens rien de spécial. Bon... Maintenant il faut agir, je me concentre, inspire profondément, et je tente de rentrer dans une sorte de méditation, un état de calme total, un état qui me permet je le sais de rendre mon corps et mon esprit imperméable à de nombreuses choses.

    Je sens que la vague en moi est puissante, un déferlement inhabituel, effrayant en un sens mais rassurant d'un autre côté, par contre il ne se passe rien de plus... Si illusion il y a, elle est d'une force titanesque et nous ne pourrons rien faire mais je n'y crois pas, cela ne peut être ça.

    - Pas une illusion non... Par contre... Si nous avions subi tous une projection astrale forcée. Si cette entité agissait comme une sorte de .. psychopompe, qu'il ait absorbé nos âmes, les extrayant de nos corps pour les envoyer dans un autre monde, une autre réalité ou plan peu importe le nom qu'on peut donner à ce lieu...

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  • Jeu 27 Juin - 14:33
    Après avoir vu les effets de sa magie se faire avaler sans aucun effet sur la lance, Alaric était amer. Il commençait à être las de cette lutte, qui apportait un lot de calme avant qu'une nouvelle tempête émotionnelle ne vienne frapper le groupe. Il n'était d'ailleurs pas le seul. Chaque membre du groupe exprimait à sa façon cette fatigue, comme si le désespoir cherchait à trouver la bonne faille pour resurgir en eux. En prime, les liens de leur cohésion actuelle pourraient se briser. Elle était bien fragile et d'un rien, elle pourrait imploser. Cela ne devait pas se produire. Qui sait ce qui les attendait encore. Leur environnement était devenu une plaine lisse, vide... comme s'ils se retrouvaient dans un univers proche du néant. Alaric ne put s'empêcher d'avoir un frisson. Il crut perdre son regard dans ce lointain plat et presque artificiel quand Trésor vint à exprimer son blasement à l'égard de l'archère elfique. Sa patience était à bout avec elle. Et ce fut Ronchon qui mit un terme à ses répliques, en y mettant à son tour du sien quand son ami tenta encore d'en rajouter une couche.

    "Nous sommes tous à bout...Soupira-t-il finalement."Mais Ronchon a raison. On doit taire nos différends et nos a-priori. L'Entité est encore là, et pour l'instant, même si c'est le calme plat, qui sait ce qu'elle nous réserve. Ce calme est étrange comme effrayant pour l'instant, alors ne baissons pas notre garde. "

    Il fixa Trésor quelques instants, affichant un air qu'il espérait serein.

    "Son tir sur ma personne n'était qu'accidentel. Je ne lui tiens pas rigueur pour cela. "

    Il tenait à apporter ce point vu qu'il avait été servi d'éléments dans la réplique hargneuse de l'archer du mustélidé. Tout ce qu'il pourrait avoir à reprocher à l'Elfe par contre était son côté borné. Mais rajouter cela à la conversation n'irait pas dans le sens désiré de Ronchon de rester sur le plan initial pour lutter contre leur ennemi commun et de trouver enfin une sortie.

    Puis le Sanglier avait commencé à se diriger vers la lance, pour bien rappeler dans son geste qu'il y avait toujours leur mission à suivre et à accomplir. Il souligna l'intervention du mage vis-à-vis de la lance melornoise.

    "Prudence qui a fait que j'ai agi plus par stupidité que par intelligence. Au moins, comme vous le dites, elle n'est pas piégée et on voit ce qu'elle a fait de ma magie..."

    Et si l'Entité optait pour une nouvelle forme d'attaque silencieuse ? Non, cela ne tiendrait pas debout. Elle avait frappé plus ou moins de la même manière. Chose certaine était qu'elle avait ébranlé les âmes de chacun des membres présents dans cet endroit sordide, qui dévorait la raison et le cœur. Au point que les mots devenaient des poignards qui tranchaient dans le vif de la conscience et des souvenirs qu'on aurait préféré laisser dans un recours obscur et loin de sa mémoire.

    C'est cette impression qu'eut Alaric quand Vaesidia réagit à ses propres de l'instant. À voir la tête qu'elle affichait pendant qu'elle narrait sa part de désarroi, il comprit qu'il avait réagi avec maladresse. Il se pinça les lèvres, essayant de ne pas se laisser totalement prendre par la culpabilité. Enfin, si, il était responsable de ce qu'il avait dû, pas qu'il devait se laisser complètement plonger en son sein. Rha, il se comprenait. Silencieusement, il écouta l'elfe, ne détournant pas le regard, pendant qu'elle partageait une petite partie d'elle-même qu'on n'aurait cru guère possible. Avouer sa peur, d'avoir cette crainte d'avoir peur... oui, elle l'avoua, mais tout en s'accrochant à des principes qu'elle s'était fixées. De vivre pour survivre et continuer envers et contre tout.

    Silencieusement, il la regarda s'éloigner, pour reprendre son bouclier avant de suivre le mouvement vers la lance, imitant déjà Ronchon et Trésor. Il pouvait difficilement se mettre à la place de Vaesidia. Chacun affrontant ses propres démons, pendant qu'autrui luttait contre d'autres. Chaque vie, chaque existence était marquée par des blessures, des peines, des pertes. Il se retint de baisser la tête quant à ses propres angoisses, à ce qu'il avait eu à affronter contre les titans, lors de la guerre pour la prise du trône du Reike... Il ne pouvait pas comparer son passé à celui de la janissaire. Il ne le pourra jamais d'ailleurs. Il se retint même de lui rappeler qu'il y avait toujours de l'espoir dans l'existence, que c'était cela qui faisait qu'on avançait. À l'évoquer, ce serait renforcer l'épée de la souffrance.

    Au moment où il tourna sa tête vers la lance, qui attendait d'être rassasiée d'une nouvelle histoire, Vaesidia avait repris la parole. Ses yeux luisaient des larmes qui s'en étaient écoulées. Elle avait pleuré. Quelques larmes s'attardaient encore sur le bas de ses joues, suivant  la courbure fine de sa mâchoire.

    "Non, tu n'es pas un monstre. Un monstre ne serait pas ébranlé par ses propres émotions..."

    Même celles qu'elle refusait d'accepter.

    "Un monstre serait parti sans demander son reste depuis longtemps. "

    Il redouta encore de glisser en usant de mauvais terme.

    "L'Entité nous ébranle tous. Il ne faut pas lâcher. Et pardonne-moi pour ma dureté. On est tous dans la même galère et même moi, à n'importe quel moment, je pourrai flancher. Le soutien que nous nous offrons mutuellement est ce qui a permis qu'on s'en sorte jusqu'ici. Et comme nous, tu n'as pas envie de rester coincée ici."

    À ce moment-là, La petite Fae reprit totalement conscience dans les bras de Myriem. C'était comme si elle sortait d'un très long mauvais rêve. Sans mot dire,  le mage déchu écoute l'échange qui s'ensuit, avant que la jeune femme en vienne à parler de ce qu'elle avait "contemplé" après avoir bu la potion apportée par la magicienne à ses lèvres. Il manque de tiquer en entendant que c'était de conception shoumeienne. Il avait cru que tout avait été perdu ou détruit depuis la chute de ce royaume. Un reliquat puissant et rare donc, qui à entendre la protégée de la noble avait pu retrouver un semblant d'intégrité mental ? Donc une solution possible pour s'échapper d'ici ? Non, pas pour fuir.. Mais pour comprendre où ils pourraient tous. Un frisson glacial parcourut l'entièreté de sa colonne pendant Résiliente raconta ce qu'elle avait pu voir.

    Certains points de ce qu'il entendit échappaient un peu à sa compréhension. La magie, il en maîtrisait la partie tellurique, mais pour ce qui était de toucher à celle de nature psychique. Illusion donc ? Non, c'était autre chose encore. La petite Fae parlait d'une autre dimension. Un autre plan d'existence. Bon sang, il avait un peu survolé le sujet durant ses études. Et ici, dans cette plaine vide, il n'avait rien pour mener des recherches. Là, il se mordit ses lèvres. Il n'était plus Mage d'État. Mais cela ne lui interdisait pas de raisonner comme tel, non ?

    Il coupa net à ses songes quand il songea aux jumelles. Où étaient-elles donc ? Oh ! Elles étaient déjà proches du Wendigo empalé. Il s'en voulut de pas avoir remarqué leur approche vers cette arme qui était le lien avec l'Entité. Quand la chasseuse narra son histoire, il eut de la peine pour toutes les deux. Il avait l'impression de revoir la détresse qui avait la sienne lors de leur première rencontre à la bibliothèque, en un hasard d'un lancer de carnet. De voir la louve se coller à son bras pour marquer qu'elle n'était pas seule à partager leur fardeau. Quand elle eut fini, il s'adressa à toutes les deux.

    "Vous avez une place dans le cœur des gens que vous croisez et qui vous apprécient toutes les deux. Cela compte beaucoup et on l'oublie. Moi le premier... On va réussir à sortir de là et on résoudra cette nouvelle épreuve. Comme la précédente ! Bon, comptant la murge en moins qui en avait découlé"termina-t-il avec un sourire un peu contrit, espérant raviver quelque chose d'encore présent dans leurs souvenirs.

    Mais pour réussir à sortir de là, fallait-il réussir à trouver la sortie. Déjà La Fae avait réussi à "voir" leur geôlier... Mais d'où ils se trouvaient.

    Pendant que Myriem procédait à une autre approche, pour compléter la découverte de Résiliente, il essaya de comprendre toutes les informations qu'ils avaient et il grimaça. Il s'y noyait totalement. Bordel, il avait acquis des connaissances, mais il était comme un enfant, qui découvrait le monde. Ici, il ne savait rien, ou peu. À quoi pourrait-il être utile franchement ! À jouer les moralisateurs, les soutiens en apportant son épaule pour permettre à autrui de pleurer ? Quand la jeune noble demanda d'ouvrir leur esprit. Il ferma les yeux pour ne plus penser à rien, afin de s'ouvrir complètement. De ce qu'il reçut fut saisissant comme étrange. Il crut retrouver un semblant de force intérieur et l'Entité qui avait peur d'eux ? Peur de savoir qu'ils touchaient à la vérité de ce qu'elle pourrait être ? En tout cas, il y avait un début. Elle avait peur... mais comment pourrait-elle exprimer ce ressenti ? C'est qu'elle avait une conscience ou quelque chose d'assez ressemblant ? Bordel, son cerveau se nouait en des trames sans queue ni tête encore. En tout cas, elle était là et cherchait à se nourrir, les dévorant couche après couche. Comme un artichaut, pour reprendre l'image de Myriem... pour atteindre leur cœur, le centre même de leur âme. Elle se nourrissait d'eux, retirant une par une leur part d'eux-mêmes, leur faisant oublier qui ils avaient été... le néant, se faisant corrompre un peu plus à chaque fragment de leur individualité. Le néant, la corruption... tout était avalé ici... La fae avait parlé de l'obscurité. Il trembla. Myriem avait parlé des âmes extraites de leur corps, pour rejoindre un autre monde...

    "Pas une illusion... ni une projection astrale… Quand le corps meurt, quand la vie le quitte définitivement, l'âme s'envolerait vers le monde des âmes. Mais nous ne sommes pas morts... Non, je ne veux pas croire que j'ai péri"dit-il en blêmissant. "Je ne suis pas une illusion" dit-il en fixant d'abord Résiliente, puis les autres, un à un. "On n'est pas en train de rêver et pourtant, c'est tout comme. Nos corps et nos esprits s'altèrent à cause de l'Entité et de ce qu'elle nous contraint à subir... Nous cédons des parts de nous-mêmes pour oublier qui nous sommes, pour n'avoir plus qu'un pas à franchir pour rejoindre ce monde des âmes, pour n'être que dans le néant et l'obscurité. Cette chose ou cette entité, elle se nourrit de nos êtres. Elle cherche à nous faire passer de l'autre côté en s'abreuvant de nous... "

    Bordel, tout devenait si confus dans ses hypothèses. Il se pinça le nez, en fermant les yeux, pour chercher un nom qu'il avait lu. Voilà, il se rappela du terme. Enfin, si c'était cela. Cela restait qu'une possibilité.

    "Et si l'Entité était un gardien ? Qui nous coince dans un plan entre la vie et le monde des âmes ? "

    Bordel. Quelle énormité à songer comme cela.

    "Il faut profiter que cette chose, ce gardien ou cette entité, ait senti la peur quand la petite Fae a réussi à le voir, pour qu'on réussisse toute à se barrer d'ici. "

    Mais comment ? Là était le nœud du problème.

    "Ronchon, Trésor, Valeureux, vous tous qui êtes en nous et qui nous accompagniez depuis le début de tout ce bordel, pourriez-vous avoir une idée maintenant que vous avez tous ces éléments ? Il y a peut-être quelque chose que vous savez et qui n'avez pas eu l'occasion d'être mis en avant pour qu'on trouve l'issue ? Enfin... si mon délirant discours n'est pas trop tiré par les cheveux. Je peux me tromper dans cette hypothèse... "

    Même s'il se trompait, il ne voulait plus céder à ses tourments. La vie était faite d'épreuves, mais pas que. En revoyant Nimureh, cela lui avait déchiré le cœur et l'âme, mais il se rappelait à nouveau son sourire, l'une des plus belles choses au monde, qui l'avait poussé à l'aimer. La vie n'était pas faite de souffrances et de tristesse, on oubliait cela. Que trop.

    "Je n'ai pas envie de mourir dans cet immonde endroit. Alors oui, mon âme voguait dans la détresse, dans l'incertitude quant à l'avenir de ma vie après ma totale déchéance. Mais je n'ai pas envie qu'elle s'arrête. Je veux la poursuivre. Envers et contre tout. Elle est où cette chose que je la lui dise en face ? La petite Fae l'a vue. Il y a forcément d'autres moyens de la voir et de la contraindre à nous libérer de son carcan psychopompé ou je ne sais quoi ! Je n'accepte pas de me trouver ici ! "




    Résumé:

    Citoyen du monde
    Citoyen du monde
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  • Sam 29 Juin - 15:12


    - Le Chant des Ronces -
    Résiliente - Myriem - Vaesidia - Ersa - Alaric

    TOUR 22 - LIBÉRATION ?

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 9 BANNIERETOUR23





    Partie 1

    Effroi et horreur ont cédé place à une alarmante tranquillité depuis bien trop longtemps déjà pour que les aventuriers s'y sentent confortables. Il y a, curieusement, une forme d'accoutumance au mal. Emportés par une terrifiante tempête depuis des heures de cauchemar infernal, les survivants paraissent avoir oublié le sens d'un instant paisible. Ils ont revécu la Guerre, ils ont connu désespoir, oubli et néant. Les jumelles privées de noms content leur histoire à la bête mourante dont l'œil fatigué vogue le long de la voute céleste striée d'orange et lorsque s'achève le récit d'une douloureuse enfance gorgé d'un profond sentiment d'abandon, c'est Trésor qui vient en premier se rapprocher d'elles, apposant d'abord une main sur l'épaule d'Éirí As avant de la prendre dans ses bras. La louve devenue harpie sent les soubresauts du corps de son compagnon velu et réalise, après quelques instants, que ce dernier sanglote.

    "J'ai vraiment cru qu'on allait vous perdre."

    Réalisant après quelques secondes que cet instant de faiblesse ne lui sied guère, il s'écarte et sèche du doigt les larmes qui embaument ses paupières, renifle et secoue la tête comme pour chasser ses déplaisantes pensées. L'archer s'éloigne un peu, sans lâcher l'une des mains de la naine pour autant, avant de reprendre en souriant tristement :

    "Excusez moi, mesdames. Je me suis laissé emporter."

    Il pivote vers Vaesidia, elle qui vient contre toute attente de lever son bouclier de rancoeur pour se livrer à ses compagnons librement. Avec un certain soulagement, Trésor reprend en contenance et lui rétorque :

    "Vous me rassurez. Je vois enfin une vraie personne derrière la lance et l'égide."

    Sage, aux confins de l'esprit des sœurs, chuchote quant à lui :

    "Ne perdons pas espoir."

    Ronchon se fait quant à lui témoin de l'envolée de la lance, observant silencieusement son retrait du corps de sa victime qui, dans un râle profond et guttural, rend son dernier soupir après avoir murmuré :

    "Ce n'était pas... votre vrai Chasseur."

    L'artefact quitte le sol et regagne les cieux corrompus dont il a été vomi, s'engouffrant dans les nuages gloutons qui l'avalent. Comme à chaque fois, un craquement sinistre se fait entendre et la terre toute entière se met à trembler furieusement tandis qu'au dessus d'eux, les craquèlements du ciel se font plus violents que jamais. Les fissures enflammées se font si profondes qu'elles gagnent même le sol, conférant au paysage dénué de vie l'aspect étrange d'une peinture déchirée hargneusement par un artiste mécontent. Des arbres morts apparaissent, eux aussi blessés et tordus par la lumière brûlante témoignant de la douleur du monstre. La perspective des lieux est faussée par ces déchirures, elle perd en volume ainsi qu'en substance, ce sous l'œil interrogateur du Sanglier borgne qui se joint à l'échange de la Dame de Maël ainsi que de la Fae qu'elle protège. D'un ton absent, il marmonne :

    "Une illusion, dites vous ?"

    Il y a un autre silence, un moment de profonde réflexion de la part de Ronchon. Malgré la perte de la majeure part de ses propres souvenirs, il dispose encore lui aussi de quelques notions héritées de son passage dans le monde des vivants. S'approchant de la sorcière et de la petite femme de lettres, il les regarde tour à tour puis se joint à elles ainsi qu'à leurs théories :

    "Je penche pour l'une de ces hypothèses. Nos corps doivent être maintenus en stase, quelque part. Il dévore nos esprits ainsi que l'image que nous avons de nous, d'où nos abjectes transformations. Il nous défait de notre identité, peu à peu, ce dans un processus s'apparentant à une lente digestion spirituelle. Où se situent nos enveloppes physiques ? Je ne sais pas. Peut être aux côtés des nôtres, peut être ailleurs..."

    Il pivote vers Alaric, puis ajoute :

    "Une forme de purgatoire, alors ? La magie de ce supposé Gardien est puissante et à en juger par ce que je sais de vous, nous venons de terres fort éloignées les unes des autres. Son influence semble donc s'étendre au monde entier, une prouesse à laquelle une créature mortelle ne pourrait prétendre. Votre idée se tient, j'en conviens. Je n'ai malheureusement rien à apporter pour le moment, rien qui puisse nous aiguiller en tout cas..."

    Et si les idées fusent et que l'espoir renaît, le temps quant à lui commence à se faire long. Pas de nouvelle bête masquée, pas l'ombre d'un son indiquant l'amorce d'un nouveau piège sadique. Il n'y a rien, rien ni personne. Les minutes s'écoulent, aucune silhouette d'adversaire ne se profile à l'horizon. La Sentinelle serait morte ? Chassée et terrée dans son antre, à défaut ?

    Les fissures du ciel commencent à se refermer, comme autant de blessures qui cicatrisent.

    "Nous avons un problème."


    Partie 2

    Aucune bourrasque, pas de rire sardonique issu des tréfonds de la terre. Il n'y a ni menace immédiate, si sensation accompagnant l'usuelle approche de la Bête. Il n'y a rien, rien d'autre qu'une horizon brumeuse s'étendant sur des plaines mortes que tranchent des lacérations crépusculaires. C'est Résiliente qui prend la parole la première :

    "Ça pourrait bien être un Gardien oui, mais... Il se passe plus rien. Pourquoi il ne se passe plus rien?"

    Ecarquillant les yeux, elle sent la panique s'emparer d'elle :

    "Est-ce que... Est-ce qu'elle est en train de digérer?"

    S'adressant à toute l'assemblée des survivants, elle ajoute :

    "Le plan c'était de la faire saturer en lui donnant un excès d'histoire et de souvenirs à ingérer, mais si elle se met à temporiser, on fait quoi?"

    Les mots de la Fae sont durs à entendre et le lourd mutisme de ses camarades n'a rien de rassurant. C'est Eiri As, l'une des jumelles renommées, qui reprend la suite des échanges tout en dévoilant un sourire attristé :

    "Je pensais que ces mots seraient mes derniers."

    Ce avant de répondre mentalement à celui dont elle est l'hôte :

    *Sage, je ne perds pas espoir. J'ai juste accepté mon sort. Pas celui des autres. Je ferai ce qu'il faut pour qu'ils s'en sortent et j'accepterai de rester ici si il le faut. C'est un fait.*

    Alaric, jusqu'à présent songeur, se manifeste à son tour :

    "Si elle digère, alors elle est vulnérable."

    Puis, en accordant un regard appuyé à Ronchon :

    " Un purgatoire...parce que nous partagions tous quelque chose qui a permis d'être amené ici, qui a permis à cette saloperie de nous enfermer ici et de se repaître de nos peines ? "

    Et à son tour, il questionne celui qui habite ses pensées :

    *Valeureux, faut trouver une sortie pour y foncer, n'est ce pas ? Maintenant que je suis déterminé à accepter mes peines et à aller de l'avant. Foncer et aller de l'avant, c'est tout cela, n'est ce pas ? Faut trouver cette sortie, avant que cette salope d'entité nous coince définitivement. *

    La réponse mentale ne tarde pas à venir :

    *Nous trouverons, cher ami. Il n'est pas dans nos habitudes de nous rendre, n'est-il pas ?*

    Vaesidia, rendue nauséeuse par l'horreur et tétanisée par ses propres démons, se joint à la conversation :

    "Votre sollicitude est touchante mais elle ne saurait effacé les horreurs que j'ai commises, dont vous ignorez la teneur, et que je n'aurais aucune peine à commettre une nouvelle fois si ces circonstances venaient à se reproduire. Rien ne saurait nier la réalité des faits. Que ce soit vous ou votre compagnon à fourure..."

    Un sourire triste est offert.

    "Rester ici n'est certes pas souhaitable pour vous au vu des horreurs peuplant cette réalite mais me concernant je m'interroge... n'est ce pas là le lieu rêvé pour expier mes fautes ? N'est-ce pas là, un lieu bien plus enviable que mon existence miséreuse au service d'un Tyra..?"

    Elle s'interrompt un instant, déstabilisée par ses propres mots.

    "Enfin...je ne sais pas... Je ne sais plus...ce que mon âme ou ce qu'il en reste, désire."

    Se redressant, elle conclut :

    "En revanche, je peux peut-être vous aider... Je ne suis certainement pas une experte dans le domaine des arcanes comme mes compatriotes mais j'ai bien une théorie sur la nature de cet endroit. Mais pour  la vérifier, il me faut vous poser la question suivante: avez vous tenté d'utiliser vos prédispositions pour frapper ces fissures dans les cieux ou même pour cibler la partie du ciel  où cette lance finit par disparaître ?"

    Ronchon, visiblement épuisé, répond à l'elfe :

    "Nous avons essayé, par le passé."

    Son ton laisse sous-entendre que cela n'a rien donné. Se tournant vers Myriem avec un semblant de sourire, il reprend :

    "Très chère ? Je ne sais pas exactement ce que vous nous avez fait, mais des bribes de souvenirs d'antan me reviennent. C'est assez confus, mais je crois me remémorer une... Académie ?  Est-ce là que j'ai appris à maîtriser la magie ? ''

    Il paraît savourer ce retour à la réalité, les maigres miettes de son passé brisé. Sa reconnaissance est entière et sincère.

    ''Je vous remercie, en tout cas. Vous êtes vraiment exceptionnelle. Trésor, quelque chose te revient ?"

    L'intéressé, toujours relativement proche des harpies, lève la tête et rétorque avec confusion :

    ''Je ne... sais pas trop. J'éprouve un nouveau sentiment vis à vis de Vaesidia. Ma colère passagère cède place à autre chose. De la...  Compassion ? Non. De la fratrie, plutôt."

    Fixant intensément la guerrière reikoise, il ajoute :

    "Je crois que nous... partageons quelque chose. Je ne sais pas quoi. "

    Alaric s'approche de Vaesidia et tente, du mieux qu'il peut, de la réconforter :

    "Ressasser le passé ne vous aidera en rien et ne le changera pas. Ce sont vos propres mots... Rien n'est facile. La vie n'est et ne sera jamais facile. Elle cause des blessures, des cicatrices qui ne se refermeront jamais. Je sais, vous êtes plus placée que pour le savoir. Mais là, ici, maintenant, vous n'êtes pas seule."

    Avec l'approbation silencieuse de Valeureux, il enchaîne :

    "Hormis mon lancer de sort qui a fait qu'être englouté sur la lance, je ne crois qu'on ait tenté de viser l'endroit où la lance arrive et remonte... Votre interrogation est pertinente... nous mâitrisons différentes formes élémentaires de la magie. Si on les combine.... Et pour cela, faut s'unir. "

    Dit-il tout en tendant une main ouverte vers l'elfe :

    "Vous n'êtes pas toute seule à vous remettre en question, à penser que vous sombrez dans les ténèbres. "

    Affichant une bien fébrile risette, la Dame de Maël prend la suite :

    "Je vous ai partagé mes émotions je... Enfin je réagis aux émotions des autres et j'ai appris à les contrôler , et partager les miennes et la vous avez senti ce que Rési..."

    Elle s'interrompt, ouvre grand les yeux et reprend :

    "Tout est en nous, la chose nous prive de l'accès à nos histoires mais... Vous vous souvenez... Ce n'est pas perdu !"

    De l'espoir, c'est bien tout ce qu'il reste.

    Résiliente, dévoilant encore un peu de cette formidable instruction qu'est la sienne; répond alors :

    "Tout ici est faux ce ne sont que des Illusions, c'est à l'intérieur de nous, si on peut récupérer nos souvenirs ça veut dire qu'on a bien une sorte d'affliction et non que nos souvenirs sont physiquement ou magiquement perdus... En fait j'ai dit que le monde et la magie n'obéissaient plus aux lois naturelles, mais même nos corps. Même en partant sur une régénération arcanique je suis persuadée qu'on a subit des blessures létales à plusieurs reprises..."

    Observant Trésor, elle conclut d'un ton interrogateur :

    "Trésor, si vous vous souvenez de certaines choses, y a t'il quelque chose qui vous revient à propos de votre masque? Non parce que... Chaque repas de la Sentinelle s'est fait sur une bête liée à la chasse de N- de... La soeur d'E... La louve. Enfin la hyène, la hyène-chouette. Maintenant qu'elle a vaincu la Sentinelle à son tour, il reste plus que ce masque."

    Immédiatement suivie par Myriem :

    "Il est précieux vous l'avez dit, un vrai Trésor mais pourquoi ?"

    Trésor, désarçonné mais coopératif, retire les sangles qui soutiennent le masque géant lui servant d'épaulière, puis répond après avoir longuement fixé l'artefact :

    "Ca... lui appartient."

    Hésitant et perdu dans la brume de pensées obscurcies, il lance tout de même :

    "Le monstre, le maître des lieux. Je lui ai volé."

    Il marque une pause, puis achève sa brève explication :

    "Dans quelles circonstances et comment ? Je ne sais plus. Je suis désolé."

    Myriem, toujours pleine de ressources, rétorque :

    "Il le cherche. C'est notre porte de sortie"

    Pourquoi n'était-il pas venu le chercher, alors ?

    Avec mélancolie, Vaesidia répond enfin à Alaric :

    "Ressasser le passé ne m'aidera en rien, il est vrai mais l'oublier m'est interdit. Ces souvenirs, aussi douloureux soient-ils, constituent mon seul et unique bien. J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Renoncer à eux est tout simplement inacceptable. Cette mémoire est tout ce qui reste de mes défunts  compagnons d'armes... Seule cette remembrance atteste qu'ils aient un jour exister...qu'ils aient un jour combattu pour un idéal qui ne verra jamais le jour. Éclipser ce passé signifierait qu'il me faudrait assister à leur mort une nouvelle fois..."

    Le poing serré, elle continue :

    "Je m'y refuse catégoriquement. Leur mort n'aurait dès lors plus aucun sens. Ma survie n'en aurait plus également.... Quoi qu'il en soit, ils ne méritent pas un tel sort...ils ne méritaient pas de mourir... Ces souvenirs sont l'ultime preuve d'un lien qui jadis nous unissait..."

    Désormais en proie aux larmes, elle achève son discours d'une voix presque éteinte :

    "Quand bien même, je partage votre avis sur le fait que la vie n'est que peine et que ceux prétendant l'inverse essaient tout simplement de vous vendre quelque chose, je ne puis être d'accord avec vous."

    Un fin sourire illumine son visage, habituellement si dur :

    "Je reste et je demeure seule. Je suis l'unique survivante de la Légio VII Manticoara, qui périt au combat lors de la chute d'Ikusa. Je suis l'une des dernière si ce n'est l'ultime janissaire ayant été "recruté" avant la précédente guerre des Titans. Je n'ai plus rien ni personne. C'est un fait. Tout comme c'est un fait que j'ai déjà sombré dans les ténèbres. Voyez-vous parmi les miens, nous avons ce dicton: celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi.... Or le fait est que je me suis perdue durant la chute d'Ikusa. Pourquoi ? Car je désirais survivre. Car ma nature profonde est de dénaturer tout ce que je touche au nom de l'impératif militaire. Preuve en est: afin de nous de débarrasser d'un ennemi, j'ai songé à abattre l'une des jumelles dans l'espoir que ce lien que ce chasseur utilisait puisse se retourner contre lui. Je suis ainsi faite et rien n'y changera, pas même vos paroles aussi bien intentionnées soient-elles.  Je suis un monstre, un monstre dont le sommeil, pour l'instant, n'a fort heureusement pas été troublé par l'entité régissant ces lieux."

    Puis, c'est à Trésor qu'elle accorde son attention :

    "De la fratrie, dites vous ?» Elle marque une pause en s'attardant sur ces mots quelques instants. « Ce sentiment qui vous anime, ne correspondrait-il pas plutôt à celui que l'on ressent entre frères et sœur d'armes, lorsque l'on a côtoyé le même champ de bataille ? Lorsque l'on a du faire face aux même dangers ? Lorsque l'on a du combattre dans le même merdier ?"

    Trésor répond d'abord à Myriem :

    "C'est possible. Je l'espère en tout cas. Je l'ai trouvé... ici. Je pense que j'y ai vu une clé."

    Se tournant vers Vaesidia à nouveau, il répond :

    "Un sentiment dans ce goût là, oui."

    Vaesidia, un sourcil haussé par la curiosité, reprend :

    "Je vois...Sans de plus amples détails et au regard de votre apparence, il m'est impossible de vous resituer dans ma mémoire."

    Résiliente, désemparée mais surtout effarée par l'étrangeté de la situation, questionne :

    "Vous l'avez trouvé ici? C'est à dire ici? Il était juste... là? Par terre?"

    Gêné, l'hermine baisse les yeux :

    "Je ne sais plus, Résiliente. J'en suis venu à me surnommer ainsi pour ne pas oublier mais..."

    Après quelques minutes de conversation, tous constatent que les failles du ciel commencent lentement mais sûrement à se refermer. La bête se soigne. Ronchon soupire, coupant un long moment de silence pour dire d'un air grave :

    "Elle a enfin compris notre stratagème, alors elle s'affame sciemment pour s'accorder le temps de panser ses plaies. Nous avons son attention, pour la toute première fois. Elle nous voit, elle comprend que nous ne sommes plus des proies, mais des ennemis."

    Une coupure marquée, suivie par un coup atroce :

    "Il nous faut un dernier sacrifice."

    Eiri As lève la tête et rétorque :

    "Qu'entendez vous par dernier sacrifice?"

    Myriem, soucieuse, pose à son tour une question :

    "Devons nous sacrifier une part de nous encore ? De manière concertée pour forcer la Bête à nous vomir? Ou pouvons nous utiliser ce masque comme moyen de pression ? Menaçons la haut et fort de la destruction de son masque sauf si elle nous libère !"

    Son engouement est palpable, de même que sa volonté de ne pas abandonner.

    Ronchon, avec lassitude, reprend :

    ''Vous savez très bien ce que je veux dire. L'un d'entre nous doit s'abandonner à la corruption pour devenir à son tour la cible de la lance dorée."

    Puis il répond à l'ensorceleuse :

    ''Nous avons tenté énormément de choses avec ce masque. Nous n'avons, de mémoire, obtenu aucune forme de résultat.''

    Trésor, anxieux au point d'en devenir colérique, s'interpose :

    ''C'est hors de question. On ne sacrifie personne. On s'en sort, tous ensemble."

    Il fait volte-face vers les autres, non sans un soupçon de panique :

    ''D'autres idées ?"

    Myriem se rapproche de l'ex-mage d'Etat, soumettant ensuite une proposition :

    "Alaric? Un senseur sur le masque pour voir si maintenant qu'on en sait plus, est ce qu'il y a un fil même infime le reliant à la bête ? Si jamais... Je l'abreuverai de cette sensation qui a fait peur a la bête et qui nous a sauvé de sa corruption ?"

    Le concerné y consent et s'approche à son tour de Trésor qui lui tend avec conviction le mystérieux objet. Tandis que ce trio s'affaire à user de magie pour tenter de découvrir la clé de leur geôle, Vaesidia jette un œil aux cieux zébrés avant de suggérer :

    "Aussi idiot et vain cela soit-il, je peux toujours de tirer une flèche enflammée sur l'une de ces failles et voir si celle-ci parvient à la traverser... Non que cela ait une quelconque utilité mais le peu de mana usité pourrait potentiellement contribuer à déstabiliser les tissus de ce voile qui interfère avec notre perception de l'entité."

    Et c'est ultimement Eiri As, qui contourne ses compagnons pour s'installer face à Ronchon. Pensivement, le sanglier observe son vis-à-vis, l'air absent et le regard éteint. D'une voix douce, la traqueuse métamorphosée fait une offre impensable :

    "S'il y faut un sacrifice. Il vaut mieux que ce soit moi. Je suis la plus proche de la corruption. "


    Partie 3




    Ronchon reste là, médusé par les propos de la louve transformée. Son unique oeil s'agrandit de stupeur tandis que la prothèse runique s'anime furieusement, le vortex qui la compose gagnant en vitesse tandis que de puissants sentiments s'empare du vieux sanglier. Ses défenses se tordent lorsqu'un sourire empli d'une profonde tristesse apparaît sur son faciès bestial. Les conversations alentours éclipsent les mots qu'il prononce, à deux doigts de sangloter, et seul les oreilles les plus fines perçoivent ce qu'il murmure :

    "Vous êtes... une véritable héroïne. Vous avez combattu fièrement, jusqu'au bout; et vous êtes prête à livrer jusqu'à votre vie pour offrir à ces âmes que vous ne connaissez qu'à peine le salut qu'elles méritent. Je ne vous oublierai... jamais, Eiri As."

    L'un de ses sabots se dresse brusquement, puis vient frapper le sol dans une impulsion arcanique surpuissante. Le craquèlement du givre se fait aussitôt entendre lorsqu'apparaît sous son corps un cercle cristallin puis, enfin, un sordide crissement de chair perforée se fait entendre, attirant alors l'attention de l'entièreté des survivants. Trésor pivote comme tous les autres en direction de son compagnon et de la louve, puis sa mine confuse cède place à une expression dépeignant un effroi ainsi qu'une tristesse démentiels.

    "Ronchon, non..."

    Des pieux de glace, aussi massifs que denses, percent l'enveloppe porcine de l'honorable sorcier.

    Son corps est pris de tremblements, puis s'effondre tout doucement pour s'empaler plus profondément contre les pics acérés qu'a fait jaillir sa magie élémentaire. Bien que la majeure partie de sa gorge ait été détruite, le vieil ami de l'hermine parvient tout de même à articuler difficilement :

    "Promettez-moi... en échange... de ne pas m'oublier. Ce que nous avons accompli ici... tous ensemble... doit pour toujours conserver son sens."

    Sa tête, mollement, commence à pencher sur le côté tandis que sa mine endolorie se fait plus adoucie. Trésor pousse alors un cri déchirant, abandonne sur place le masque de la Bête et se rue à toute vitesse vers son camarade avant de se jeter devant lui, à genoux, pour tenter bien maladroitement de relever son corps trop lourd afin de l'extraire de ce piège mortel. Trop faible pour s'en sortir seul, il tourne furieusement la tête et hurle à la Fae :

    "Résiliente ! Sauvage ! Faites quelque chose ! Sortez le de là, par pitié ! Aidez le, je vous en supplie !"

    "Trésor..."

    "Myriem ! Refaites... refaites ce que vous nous avez fait ! Soignez le, par tous les saints, faites quelque chose ! Alaric, Vaesidia, restez pas plantés là, merde !"

    "Trésor..."

    "On peut encore s'en sortir. Si on trouve un moyen de... de..."

    "Trésor, c'est fini."

    La crise de larme se change en sanglots étouffés et l'hermine enserre le corps de son ami mourant tandis que son poing cogne fébrilement les pics de givre aussi solides que du roc. Les paupières presque entièrement closes, Ronchon marmonne ses ultimes paroles :

    "Mes... amis. Combattre à vos côtés a été pour moi un honneur absolu. Je ne sais ni qui j'étais, ni ce que je serais devenu, mais je pars avec le réconfort d'avoir côtoyé les guerriers les plus exceptionnels, les plus justes et les plus intrépides du Sekaï tout entier. Vivez, mes frères d'arme. Je vous..."

    Et ce fut tout.

    Les pleurs étranglés de Trésor constituent le chant funéraire de Ronchon et les cieux, une dernière fois, s'ouvrent pour dévoiler la lance dorée.

    Un dernier sacrifice, une vie contre toutes les autres.





    OBJECTIFS ET REGLES

    Objectifs :
    -???

    Règles générales :
    -3 actions majeures ou utilisation de pouvoir par tour.
    -Résumé des actions et utilisations de pouvoirs demandés en fin de post.

    Modificateurs :
    -Résiliente : Toi et Sauvage êtes devenues presque indissociables. Ta transformation bestiale est quasiment complète. Tes crocs sont démesurées, tes oreilles se sont allongées, une queue de loup a poussé, tes muscles sont hypertrophiés et il ne reste que quelques infimes traces de ta peau blanche. Le retrait du masque a légèrement éclairci ta peau.
    -Les Louves : Sage et E..a sont à deux doigts de fusionner. E..a est désormais dotée d'une apparence proche de celle d'une harpie et seule la partie inférieure de son visage subsiste. N.ra est sous une forme bestiale transfigurée par le Chasseur.
    -Alaric : Valeureux est conscient. Pied gauche, dos et torse recouvert d'écailles. Naissance de crocs dans la bouche.
    -Vaesidia : Audacieuse s'est rendormie. Crocs de tigre et pelage au niveau du menton. Epaules recouvertes de pelage.
    -Myriem : Espiègle est consciente. Ta gorge et ton dos se recouvrent légèrement de fourrure brune. A l'intérieur de ton corps, des blessures ont accru la corruption. Jambe gauche entièrement remplacée, bassin et hanche recouverts de pelage.

    Corruption :
    -Résiliente : 75 % : 61 % par dégât - 4% par remords - 10% par don de soi +15% par soins de Myriem
    -E..a et N.ra : 79 %  : 77 % par dégât - 7% par remords +15% par soins de Myriem - 10% par don de soi
    -Alaric : 35% : 17  % par dégât - 8% par remords - 10% par don de soi +15% par soins de Myriem
    -Vaesidia : 0 % : 15 % par dégât - 0% par remords +15% par soins de Myriem
    -Myriem : 25 % : 30 % par dégât - 0% par remords - 10% par don de soi. +15% par soins de Myriem

    Vous avez jusqu'au 07/07 pour ce tour.

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  • Mar 2 Juil - 9:10
    image rp

    Tour 22

    Le calme régnait sur la plaine, un calme qui pesait sur le mental des sœurs. Rien n'était venu perturber l'accalmie, enfin rien ne venant de la sentinelle. C'est la petite fée qui brisa le silence en première. 

     C'en suivit une discussion où la louve ne voulait pas prendre part. Elle était restée assise à fumer son cigare. Préférant regarder la fumée s'élevait lentement. Elle pensait aux sentiments qu'Éiri As avait avoués à la bête. Tous ces sentiments qui l'avaient conduit ici. À hériter de ce nom Eiri As, Résignation. Pendant que Fearg était rongée par d'autres sentiments. 

     Finalement, elle releva la tête pour s'intéresser à cette discussion à la prise de parole de Ronchon. 

     (Un sacrifice...) 

     Une idée qui la fit frissonner, offrir sa vie pour la créature, pour qu'un autre la nourrisse. Et sans vraiment la surprendre, sa sœur se leva pour répondre, prête à se sacrifier encore une fois. La louve serra les poings, refrénant la colère qui embrasait son esprit. Ronchon répliqua, louant le courage de la chasseuse, préparant un sort. Fearg bondit sur ses pieds, se préparant à protéger sa sœur. Mais la glace brisa la tension, ôtant la vie du mage porcin. 

     Eiri As se jeta sur lui. 

     - Ronchon, je ne t'oublierais pas. 

     Les derniers instants du mage furent rythmés par le refus de son compagnon hermine et la lance revint faire sa sinistre récolte. Le duo se jeta un regard cherchant une solution pour que cela se termine. Fearg se rapprocha de sa sœur. 

     (* On dirait que c'est à mon tour. 

    - Tu n'es pas obligée, l'elfe peut le faire aussi.

    - Tu penses vraiment qu'elle le fera. Qu'elle nourrirait la bête. J'en ai marre de cet endroit. Autant faire les choses pour que cela avance. Et Ronchon, mérite qu'on aille dérouiller la sentinelle.*)

     La naine qui ne ressemblait plus vraiment à celle de son arrivé s'avança pour se poser contre le corps encore chaud du sanglier. Elle s'esclaffa. 

     - Justes, intrépides, exceptionnels. Tomber aussi loin du compte. 

     Elle tira sur son cigare, expulsant la fumée lentement en ramenant ses jambes en tailleur. 

    - Tu as eu la version du soleil, voici celle de la lune. Même si Eiri n'a pas eu la vie aussi simple que je le pensais, elle a vécu au jour, pendant que moi, ma personnalité, était enfermées dans une prison dans un coin de sa tête. Je ne vivais que par quelques brides que son esprit me laissait apercevoir, juste bercer par cette voix, par cette promesse de chasse qui me libérerait. Et effectivement, notre première nuit dehors, fut... Libératrice. 

     Eiri As vint s'installer aux côtés de sa sœur pour la soutenir à nouveau. Les deux sœurs reprirent leur tourbillon de fumée. 

    - A partir de ce moment, ma vie à était rythmée par cette soif de liberté par cette colère. À chaque combat, j'intervenais. Non pas pour aider Eiri. Mais pour tuer, pour laisser exploser cette colère sur ce qui m'entourait. Réduisant en pièce chaque menace parce que je ne pouvais le faire à ma geôlière.

    Fearg jeta un œil sur la réaction de sa sœur à ses mots. Rien. Elle avait accepté cette partie de leur vie en sachant qu'elles avaient dépassé ce stade. 

     - J'ai poussé ma sœur à la faute, lui ai rendu la vie impossible pour qu'elle me laisse plus de place. Trop aveuglée par cette colère pour me rendre compte qu'elle ne savait réellement pas comment m'aider. J'ai essayé d'éloigner les gens d'elle, il n'y en a qu'un qui ne l'as pas fait, même, j'ai eu l'impression qu'il m'avait accepté, me poussant encore plus à chercher cette liberté. Même si aujourd'hui, je ne me souviens plus de son visage, je sais qu'il était là. Et puis les combats ont cessé, l'état critique à céder et nos corps se sont divisé. Ce qui lui a couté un nez et trois côtes. J'ai passé peut-être six mois à être perpétuellement en colère. La détournant pour me rendre utile aux yeux des autres. Et un Drakyn m'a remis sur la route. 

     La louve soupira. 

     - Je suis une lycan qui rêvait de liberté, qui a brisé ses chaînes pour aller en remettre chez le Voisin. 

    C'était un résumé d'une vie de colère. D'une vie qui en voulait à Eiri As, pour se rendre que finalement, c'était peut-être ce qui se rapprochait le plus d'une sœur. Et il avait fallu tomber sur un Drakyn pour ça. 

    Eiri As avait écouté, saisissant l'occasion d'en apprendre un peu plus sur ce que ressentait sa jumelle, sur ce sujet qui les touchait toutes les deux. Mais avant d'entendre la fin, la chasseuse se dirigea vers Trésor. Son regard passa sur Vaesidia et la colère s'invita, la sienne où celle de Fearg. Elle ne savait pas. 

     - Je... Non, laissez tomber. Ça n'en vaut pas la peine. 

    Ça ne valait pas la peine de rejeter de l'huile sur le feu. De répondre à ce que l'elfe lui avait lancé plus tôt. Mais elle ne put s'empêcher de souffler tout bas quelques mots. 

    - Pas une combattante, mais encore une fois, j'apporte de l'air. 

    La naine s'arrêta à proximité de Trésor. 

     - Je suis désolé que l'on ait du en arrivé là. Mais faisons en sorte que son sacrifice ne soit pas vain. Il nous rapproche de la fin du cauchemar. Est ce... 

     Elle sembla hésiter un instant. 

    - Est ce que tu m'autorises à essayer quelque chose sur le masque ? 

    Et une fois, le morceau entre les doigts, la naine se concentra pour lancer une attaque mentale dessus. 

    Fearg profita de ce moment de silence pour se concentrer, de rendre hommage à Ronchon en continuant la lutte. Essayant de voir à travers les failles de cette fausse réalité. La magie de disperser dans ses sens. Puis les détails se précisèrent. Les étoiles des nuits de Shoumei, l'herbe qui dansait dans le vent. Ce vent qui sifflait, en s'engouffrant dans les fissures de ce dôme de cauchemars. Une odeur qu'elle connaissait pour s'y être battue, les conifères, celle de l'eau d'un ruisseau, d'une rivière peut-être. Elle reconnaissait cette région.

     - Dehors, ce sont les pins argentés. 

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  • Mar 2 Juil - 23:33


    - Le Chant des Ronces -
    Résiliente - Myriem - Vaesidia - Ersa - Alaric

    TOUR 22 - LIBÉRATION²

    [PA] Le Chant des Ronces - Page 9 BANNIERETOUR23-2






    Les yeux mi-clos, Ronchon s'abandonne à l'étreinte de la louve ainsi qu'à la froideur inqualifiable d'une cruelle embrassade mortelle. Son corps, comme ceux de tant d'autres avant lui, commence à s'effriter doucement tandis que s'élève l'artefact récolteur. L'objet mythique regagne lentement les cieux dont il s'est extirpé puis les nuages orageux se referment comme une gueule. Il y a quelques instants de calme, un silence funéraire accordé à Trésor qui, bientôt, aura peut être tout oublié de cet ami si cher qu'il vient de perdre à jamais.

    Certains survivants s'essaient à des expériences, tâchant du mieux qu'ils peuvent d'innover pour contrer les machinations de la Bête. Le masque est passé de main en main, ce à la recherche d'une solution raisonnable pour échapper à cette geôle cauchemardesque. Le visage impassible du mystérieux objet ne cille pas le moins du monde, laissant supposer qu'il ne sert, pour l'heure, aucun rôle dans la quête de survie des pauvres hères.

    C'est là que, dans un fracas tonitruant, tous se font témoins du cri d'effroi que Résiliente a eu l'occasion d'entendre quelques temps auparavant. Le ciel se fissure et se déchire, le sol se craquèle tandis que se fait sentir un puissant tremblement de terre. Les rares arbres encore visibles se tordent sur eux-mêmes, décrivant des spirales impossibles pour se ratatiner sur eux-mêmes, ne devenant au fur et à mesure que des points noirs absorbant toute lueur. Une foule d'éclairs parcourent la voute céleste, frappant certaines déchirures pour les agrandir encore.

    La plupart des ouvertures révèlent bel et bien les silhouettes aisément reconnaissables des fameux pins argentés mais, par d'autres fissures apparaissent des images bien surprenantes. Une caserne reikoise noire de monde, un berceau dans lequel sommeille un enfant, une forêt immense dans laquelle on aperçoit une paire de cerfs poursuivis par une meute de loups, les ruines d'une tour jadis splendide et les contours lointains d'une ville elfique, brillante de mille feux. Ces scènes se multiplient, croisant présent, passé et futur. Elles sont ce que la Bête a déjà pris et que, fort heureusement, elle se voit contrainte de rendre. Elles sont des idées, des rêves, des fantaisies volées à tant d'êtres.

    Une fissure plus massive encore que toutes les autres se trace dans la toile morcelée du Chant des Ronces. Sa naissance se fait dans un rugissement apocalyptique semblant venir de partout à la fois. Le sol fragile s'écroule, s'ouvrant pour dévoiler en dessous une insondable noirceur. Le portail, aussi haut et large qu'un arbre, permet aux survivants de sentir avec délice la brise fraîche et parfumée qui émane de la forêt des pins argentés. On y voit des arbres, un ruisseau, la liberté. Sage, se permettant de prendre la parole à travers le corps d'Eiri As, lance à l'assemblée d'une voix douce et noble que seules les jumelles, jusqu'à présent, ont eu le loisir d'entendre :

    "L'estomac du monstre s'effondre sur lui-même. Il vous faut partir, compagnons.

    Certains s'activent, d'autres observent les lieux cauchemardesques avec attention. Sauvage a pris possession du corps de Résiliente, ce pour ramener Trésor contre elle et le forcer à quitter les lieux malgré son chagrin. Noyés au milieu de cet océan de hurlements bestiaux et de grondements embrasés, tous s'inspectent et constatent à quel point cet endroit a laissé sur eux des marques sordides. Il y a une courte pause, un silence que Sage vient briser en offrant une triste révélation :

    "Chers amis... c'est ici que nous nous quittons."

    Ses mains sont posées l'une contre l'autre et son expression paisible, curieusement, laisse sans mal entrevoir qu'Eiri As n'est pas aux commandes de cette enveloppe. Sage balaye du regard l'ensemble de ses nouveaux et anciens camarades, puis conclut son explication :

    "Nos corps ont été anéantis lors de notre démise passée. Si nos esprits sont parvenu à survive miraculeusement dans cet univers, je doute qu'ils subsistent sur le Sekaï. Nous nous éteindrons, ici et maintenant, ce en même temps que la créature que nous venons de vaincre. Je tiens personnellement à vous... remercier. Malgré l'horreur, les dissensions et le chagrin, vous êtes parvenus à surmonter cette épreuve infernale que nul mortel ne devrait avoir à vivre.

    Vous êtes, pour moi, des héros."


    Levant les yeux au ciel, il vient clore ses paupières et ajouta, un fin sourire aux lèvres :

    "Je vous rends les rênes, Eiri As."

    L'influence de Sage s'estompe et l'expression de la naine change du tout au tout. Trésor, tout en séchant ses larmes, tâche de reprendre sa contenance du mieux qu'il peut malgré la tristesse. Passant en tête, il file jusqu'au portail et sans la moindre hésitation, il en traverse la surface. Des étincelles orangées apparaissent lorsqu'il passe de l'autre côté de l'étrange surface et son corps velu est immédiatement épousé par ces dernières. Un court instant plus tard, la lumière qui borde Trésor se volatilise et tous constatent que sa silhouette a changé. En lieu et place de l'hermine se trouve un jeune elfe à la longue chevelure blanche. Il détaille sans mot dire ses mains, puis les passe sur son visage pour en redécouvrir la forme et la texture. Doucement, il pivote et tous aperçoivent alors son visage ainsi que le bleu éclatant de ses yeux perçants.

    Sauvage, visiblement secouée, prend à nouveau le contrôle du corps de Résiliente sans vraiment le vouloir. Sa voix rauque se fait entendre en un murmure discret :

    "Lu... Luven."

    Un sourire béat apparaît sur le visage de la Fae et celle qui parle à travers elle reprend :

    "Son nom est Luven ! Il est un elfe... melornois, un militaire ! Je me souviens de lui, désormais ! Nous avons réussi, petite ! TU as réussi !"

    Le contrôle de son corps lui est rendu. De façon plus discrète, Sauvage s'exprime alors en secret, communiquant spirituellement avec Résiliente :

    *Tu es une battante, jeune guerrière. Je sais que tu ne le crois pas encore, mais cela viendra en temps voulu. Nombre de combattants sont morts ici. Nombreux sont ceux qui se sont sacrifiés pour que d'autres revoient le jour. Nombreux sont ceux qui ont abandonné, et qui ont livré leurs âmes à la Bête. Toi, tu n'es pas de ceux là. Tu te croyais incapable de combattre et pourtant... tu as lutté. Tu t'es battue, et tu as vaincue. Je suis infiniment fière de toi.

    Au... revoir, mon amie. Ne m'oublie pas.*


    C'est au tour de Valeureux et d'Espiègle de s'esclaffer intérieurement, aux confins de l'esprit de leurs hôtes respectifs :

    *Eh bien, Sieur Alaric... Inutile de le dire à haute voix pour ne pas faire verdir de jalousie nos compagnons mais... il va sans dire que rien de tout cela n'aurait été possible sans nous deux, n'est-ce pas ?

    Trêve de plaisanterie. Vous avez combattu férocement et avec courage, messire. J'aurais aimé vous connaître, de mon vivant. Je ne doute pas en tout cas que votre légende soit contée par delà les âges ! Diantre, je ne peux même pas vous serrer la main convenablement ! Nos adieux manquent vraiment de panache.*


    Son rire bruyant résonne dans l'esprit d'Alaric. La voix plus fluette d'Espiègle, quant à elle, se fait entendre dans l'esprit de Myriem :

    *Bon, ma grande, c'est ici qu'on se quitte. J'aurais aimé rester avec toi, je t'avoue... On fait une bonne équipe, pas vrai ? Fais moi plaisir, occupe toi bien de ton petit et fais une place dans ta vie pour la gamine. Elle a besoin d'une mère comme toi. D'ailleurs, j'aurais aimé en avoir une comme toi... 'fin j'en ai peut être eu une, du coup ? Je sais pas, je saurai jamais. ...ou peut être que si ? Tu penses que je vais m'en souvenir, dans... l'au delà ? Hmmm... Tu pourras raconter ce qu'on a vécu, une fois à l'extérieur ? A ta famille, à tes proches... tout ça. C'est que j'ai accepté mon sort mais j'aimerais bien que quelqu'un, quelque part, se souvienne de moi. Tu peux faire ça ? T'es un amour.

    Ah merde, c'est vrai que t'es pressée toi ! Je vais pas te retenir cinquante plombes avec mes questions existentielles. File, pépète ! File !*


    Vaesidia, qui n'a encore jamais eu l'occasion d'entendre la voix intérieure de celle qui habitait autrefois l'esprit d'Ellana, se voit emplie inexplicablement d'un sentiment profond d'approbation. Une voix féminine, très discrète et noyée dans un flot d'autres pensées, se fait entendre dans la psyché de l'elfe :

    *Merci. Merci d'avoir été là pour eux.*

    Il est temps, désormais, de laisser l'horreur derrière soi.





    OBJECTIFS ET REGLES

    Objectifs :
    -Quitter la Forêt des Murmures.

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    -Résiliente : Toi et Sauvage êtes devenues presque indissociables. Ta transformation bestiale est quasiment complète. Tes crocs sont démesurées, tes oreilles se sont allongées, une queue de loup a poussé, tes muscles sont hypertrophiés et il ne reste que quelques infimes traces de ta peau blanche. Le retrait du masque a légèrement éclairci ta peau.
    -Les Louves : Sage et E..a sont à deux doigts de fusionner. E..a est désormais dotée d'une apparence proche de celle d'une harpie et seule la partie inférieure de son visage subsiste. N.ra est sous une forme bestiale transfigurée par le Chasseur.
    -Alaric : Valeureux est conscient. Pied gauche, dos et torse recouvert d'écailles. Naissance de crocs dans la bouche.
    -Vaesidia : Audacieuse s'est rendormie. Crocs de tigre et pelage au niveau du menton. Epaules recouvertes de pelage.
    -Myriem : Espiègle est consciente. Ta gorge et ton dos se recouvrent légèrement de fourrure brune. A l'intérieur de ton corps, des blessures ont accru la corruption. Jambe gauche entièrement remplacée, bassin et hanche recouverts de pelage.

    Corruption :
    -Résiliente : 75 % : 61 % par dégât - 4% par remords - 10% par don de soi +15% par soins de Myriem
    -E..a et N.ra : 79 %  : 77 % par dégât - 7% par remords +15% par soins de Myriem - 10% par don de soi
    -Alaric : 35% : 17  % par dégât - 8% par remords - 10% par don de soi +15% par soins de Myriem
    -Vaesidia : 0 % : 15 % par dégât - 0% par remords +15% par soins de Myriem
    -Myriem : 25 % : 30 % par dégât - 0% par remords - 10% par don de soi. +15% par soins de Myriem

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  • Mer 3 Juil - 16:45



    Pourtant galvanisée par le soulagement de pouvoir enfin être utile, Résiliente est contente de pouvoir mobiliser ses connaissances en magie, mais comme toujours ce lieu maudit lui rappelle que tout bonheur est futile, puisque l’instant d’après, un crissement effroyable glace à la fois son coeur et celui du sanglier qui git. La fae lupine, Myriem, Alaric et Vaesidia se retournent pour découvrir des Eiri As et Fearg prises au dépourvu, constatant le sacrifice de Ronchon transpercé par les effets de ses propres arcanes. Le Chant des Ronces leur rappelle sa cruelle ignominie une fois de plus, pendant qu’un voile déchirant s’abat sur les yeux jadis radieux de Trésor et que ceux du sanglier s’éteignent parce qu’il se condamne. Résiliente est horrifiée, sa poitrine est tétanisée par la terreur imminente de la mort, par la peur de subir ce même sort, par l’horreur de perdre leur ami porc. Ronchon l’avait protégé sans hésité, il était celui qui l’avait sauvé des griffes de la première Sentinelle contre les Serres, il les avait aidé à mieux comprendre ces lieux et à naviguer entre les épines du Chant des Ronces, et là, alors qu’il reposait mourant sur sa propre magie, leur salvation se teinte d’un goût amer. Résiliente est déboussolée, ses lèvres s’ouvrent mais nul mot n’en sortent, elle ne sent qu’un vide croissant dans lequel son coeur s’enfonce, la jeune fille opaline se sent dépossédée de son corps tandis que son expression change drastiquement, et qu’une voix qui n’est pas la sienne sort de sa gorge frêle:

    ”Trésor. Il a raison. C’est fini.”

    Et Sauvage reste là, debout, son visage si sombre qu’il éclipse le teint de son hôte à la peau albâtre, une larme coule une fois de plus sur la joue de la jeune fille mais cette fois ce n’est pas celle de Résiliente. La bouche crispée en une grimace dure, l’expression fermée, elle honore silencieusement le sacrifice de son ami qui n’a jamais cessé de se battre, il aura tout donné, jusqu’au bout, jusqu’à sa vie, pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Si seulement Sauvage avait été un peu plus puissante… si seulement elle avait agi différemment, si seulement… la louve intérieure détourne le regard quand la lance melornoise s’abat sur le cadavre porcin, elle ne veut pas avoir de lui cette image comme dernier souvenir, celui d’un repas pour leur bourreau cognophage. Elle tend cependant une oreille attentive à l’histoire de la lycanthrope et rassemble ses mains au creux de ses seins, caressant tendrement la fourrure sur sa propre poitrine, au moins elle est encore en vie, la petite gamine couleur nuage. Résiliente est toujours là, reléguée au rang de spectatrice dans sa tête, digérant sa tristesse pendant que les Ronces digèrent leurs souvenirs. Sauvage est toujours là, à officier comme protectrice et bête, dirigeant le corps de la fae vers Trésor comme elle aimerait diriger son regard vers l’avenir.

    La lance maudite commence à remonter lentement vers les cieux mornes de ce paysage factice encore déchiré de parts en parts, Sauvage y trouve les échos des déchirures qui meurtrissent son coeur à la perte de leur ami, ça n’aurait pas dû finir comme ça. Il auraient pu trouver un autre moyen. Elle n’arrive pas jusqu’à Trésor que l’espace tout entier devient apocalyptique, envoyant la louve à terre par les secousses qui surviennent sans crier gard, Résiliente perd pied et s’affale à terre, égratignant une dernière fois son corps au teint ivoirien. La surprise est totale quand ils voient les différents lieux se deviner à travers les failles du ciel, des endroits inconnus mais dénués de liens entre eux, des contours d’une ville et…

    ”La maison!”

    Résiliente regarde les ruines de sa demeure d’enfance, pareilles au dernier jour où elle l’a vue, l’image l’inonde de nostalgie, de regret, d’une triste mélancolie qui la pince amèrement au coeur. La voix de Sage résonne dans les airs à la surprise de Sauvage et fidèle au remplacement de son nom perdu, il explique au reste du groupe ce qu’il pense se passer pour l’heure.

    Tous ici.
    Ils ont tous tellement lutté pour en arriver là.
    Ils ont souffert.
    Ils ont pleuré.
    Ils ont donné.
    Ils ont aimé.
    Et maintenant, il doivent se quitter là.
    Mourir. Ici.

    S’écartant de Trésor qu’elle laisse repartir à contre-coeur de l’autre côté de la sortie de cet enfer, Résiliente observe sa partenaire s’exclamer en reconnaissant enfin l’elfe qui se tient devant eux. C’est presque étrange, pour eux qui ne l’ont connu que sous ses traits mustélidés et son nom factice, d’apprendre qui est ce militaire, et Sauvage retourne le contrôle de son corps à la fae avant de lui délivrer un déchirant discours d’adieu. Au début elle n’y croit pas, la jeune fille neige plaque une main contre sa bouche, niant la cruelle évidence.

    ”Nan, nan nan nanananan, ça peut pas être vrai. Sauvage c’est pas vrai.”

    ”Tu as entendu Trésor tantôt ma petite, c’est fini.”

    Elle panique, les jambes de la jeune fille cèdent et elle s’agenouille sur le sol noir terrorisée par ce qu’on attend d’elle. Résiliente refuse de commettre un acte aussi terrible, si traverser le portail signe la fin de Sauvage, c’est comme si elle l’aurait tuée de ses propres mains. Elle avait déjà eu du sang sur ces mains. Elle refuse de les voir teintes d’un autre carmin. Des sanglots commencent à tordre son visage. Jamais. Jamais elle ne tuera celle qui l’a autant encouragé, celle qui lui a prêté sa force et un soutient éternellement fidèle.

    ”Nan on va trouver autre chose, il y a sûrement autre chose.”

    ”Résiliente, il est temps de se dire adieu mon amie, ce ne sont que quelques pas de plus, courage, je sais que tu peux le faire.”

    ”NAN! NAN JE VEUX PAS!”

    ”M’oblige pas à faire ça petite.”

    ”NAAAN SAUVAA-”

    Résiliente se tait subitement, elle pose une délicate main poivre et sel sur le sol et y prend appui pour se relever difficilement. Quand elle se retourne vers ses autres compagnons, le visage dur trahit le contrôle de la lupine, sa mâchoire parle avec saccade, luttant pour la première fois contre le gré de son hôte, elle prononce péniblement:

    ”Merci à tous, du plus profond de ce coeur qui n’est pas le mien, merci… et au revoir. J’espère que vous vous reverrez là bas. Ne nous oubliez pas.” La louve rebelle se tourne ensuite vers Myriem, elle titube, chancelle sous les spasmes de la petite qui se débat à l’intérieur. ”J’aurai aimé te dire plus, mais je n’ai plus beaucoup de temps, merci d’avoir veillé sur la gamine…”

    La voix tremblante de la louve révèle derrière cette façade de force, l’appréhension de la mort, une fin des plus honorables, un dernier geste noble qu’elle s’apprête à mener pour conclure sa vie, quelque part, elle est heureuse de pouvoir sauver quelqu’un par le scellement de son sort, une autre larme de la louve s’écoule alors qu’elle se conforte dans l’idée de se sacrifier à son tour.

    ”J’arrive Ronchon.”

    Trahissant à contre-coeur la jeune fille opaline, Sauvage précipite le corps de Résiliente dans le portail salvateur, prononçant un adieu silencieux pour la gamine, elle accueille la tête haute la venue de sa dernière heure.
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