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  • Jeu 21 Nov - 12:52
    Le dragon me toisait, il jubilait face à la futilité de mes résolutions. Ses mots étaient toujours aussi autoritaires que les précédents, toujours aussi pesants, toujours aussi… absolus. Il n’y avait pas de lutte possible face à lui et cela, il me le fit vite comprendre. En un battement de cil, le décor nappé de brume s’estompa et je me retrouvais plongée de nouveau dans le chaos.


    En fond de toile brûle une cité, que je crois reconnaître comme étant Benedictus, le domaine de… Son domaine. La ville est assiégée, vaincue, écrasée et effacée. Partout, des symboles de l’Empire dominent, rayonnant comme un millier de soleils. Je suis prise à la gorge par une odeur de brûlé. Celui du bois et de la pierre, évidemment, mais aussi ce puissant relent de chair carbonisée, aussi étouffante que enivrante. La corruption a été repoussée, mais à quel prix. Mon regard se perd sur d’innombrables charniers jusqu’à ce qu’une silhouette familière ne se détache du reste.

    C’est ainsi que je découvre Son corps.

    “ Oh non… ”

    Mon visage blêmit, devient livide. Toute cette assurance vainement regagnée s’évapore en un instant.

    “ Non. Non non non non non… NON ! NOOOOON ! ”

    Elle ne bouge plus. Elle est morte. Ses traits sont encore vifs, saisissants, marqués par la lutte. Ses beaux cheveux argentés sont en bataille, sa peau douce est salie par la terre et ses lèvres… entrouvertes dans un souffle ultime et muet. La mort lui va mal, si mal. Elle ne devrait pas être là. Je devrais…

    “ Je devrais être à sa place… ”

    C’est là que je le remarque enfin, ce trou béant dans la poitrine de ma mère.

    C’est une scène que j’ai déjà vécue, je ne la connais que trop bien. Seulement cette fois-ci je suis seule. Celle qui devait m’accompagner et me consoler gît devant moi. Alors que mes mains se crispent de terreur, je sens une chose rouler entre mes doigts. Je baisse les yeux et je découvre avec effroi un cœur. Son coeur. C’est vrai, je l’ai tuée… Je m’en souviens maintenant. J’ai arraché la chair de ses entrailles et je m’en suis nourrie et abreuvée.

    “ P-P-Pardon… Je… Je ne voulais pas… pas comme ça… ”

    Je m’approche, chancelante, aveuglée par la peine, la douleur, les larmes. Je gémis plus que je ne parle. Je finis par m’effondrer à genoux, mes jambes ne trouvant plus la force de me porter plus loin. Il ne me reste plus qu’à ramper pour parcourir les derniers mètres qui me séparent de Sa dépouille.

    Je me tiens à son chevet, aussi vulnérable et chancelante que la flamme d’une bougie. Je la touche, lui palpe les joues, les bras, les jambes. À la manière d’une enfant, je lui insuffle une vie artificielle, feinte et vaine, comme s’il s'agissait d’une poupée. Je veux rendre ce cœur qui n’est pas à moi. Je le caresse, l’embrasse, puis le replace innocemment dans la cage thoracique ouverte. D’une main hasardeuse et tremblante, je rassemble les lambeaux de peau et de muscle éparpillés sur sa robe. Je les empile à la manière d’un château de sable et je m’imagine que tout est réparé, comme si rien ne s’était jamais passé.

    “ Tu v-vois… Tout…T-Tout va bien… Alors… Réponds moi… Réponds moi… RÉPONDS MOI !!

    La femme reste terriblement muette à mes suppliques et mes sanglots.  

    Mes paupières sont gonflées de larmes, mes lèvres moites de mucus. Je veux m’essuyer le visage, me libérer de cette crasse culpabilisante mais mes mains sont couvertes de sang. Son sang. Comme une teinture indélébile, elle s’étale et s’imprègne. Plus je frotte, plus la marque s’étend. Bientôt tout devient rouge. Je suis aveugle.

    Je m’agace, je m’acharne.

    J’enrage.

    “ TU AVAIS PROMIS ! TU AVAIS PROMIS QUE TU SERAIS TOUJOURS AVEC MOI !

    La colère s’ajoute à la tristesse. Elles se mêlent, se confondent. tant est si bien que je ne sais plus faire la différence.

    RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!

    Je lève un poing, prête à réduire en bouillie tout semblant d’humanité sur cette face figée et froide. Ce ne serait pas la première fois. Pourtant, j’en suis incapable. Mon bras se bloque au milieu de sa chute et ma main retombe mollement contre sa joue, à la manière d’une feuille morte. Comment pourrais-je lui faire plus de mal… Comment pourrais-je profaner davantage sa mémoire, son temple…

    Je tends les doigts pour refermer ses paupières au-dessus de ses orbites livides. Je dois sans doute fantasmer car je vois un millier de mains, de différentes tailles, couleurs et horizons se superposer aux miennes. Tantôt assassines, tantôt aimantes. Un millier de vies poursuivant le même but.

    “ Tu as dû tellement souffrir, toute seule… ”

    Mes lèvres se tordent, défigurent mon visage. Seul un souffle strident parvient encore à sortir de ma gorge en une complainte déchirante. Je me recroqueville et m’enroule autour de mes genoux car mon monde rétrécit et la place vient à manquer terriblement. Je n’ai plus ni avenir ni désir. J’étouffe…

    Le théâtre autour de nous s’efface, se contracte et bientôt, il ne reste plus que nous. Nos deux corps baignent dans une piscine de lumière, entourée de ténèbres. Dans l’ombre, deux yeux perçants me guettent et attendent. C’est à peine si je bouge, c’est à peine si je respire. J’ai échoué. Il ne me reste plus qu’à me laisser dépérir et accomplir mon serment dans la mort.

    Puis soudain, une troisième entité fait irruption. Elle terrasse la nuit, la repousse de ses flammes et se fraie un chemin jusqu’à moi. Du moins, c’est ce que je devine, car un voile brouille mes sens. Pourtant elle m’éblouit, à mesure que la silhouette se précise. Je perçois le son de sa voix sans pour autant en saisir l'essence. L’ombre radieuse s’avance, toujours plus près. Je m’agite, grogne et siffle comme un chaton apeuré.

    Je crains que le brasier ne me consume, je crains qu’il n’emporte le souvenir du seul être à m’avoir jamais aimé loin de moi. Je devine que des bras se tendent vers moi. Je veux reculer mais je suis acculée. J’ai déjà atteint les limites de ma réalité. Des flammes argentées glissent inéluctablement sur ma peau, mes bras, mes épaules. Ça…

    “ …Ça ne fait pas mal… “

    Leur chaleur s’étend à mon dos, et je devine que l’on m’enlace, que l’on m’embrasse. Du moins c’est ce que j’imagine car à peine nos cœur se frôlent-ils que déjà l’illusion disparaît et avec elle, sa lumière. Pourtant, en ce court instant, cette infime seconde, une étincelle vibre en moi. Je l’ai sentie, je l’ai vue… Sa présence. Légère, délicate. Son affliction.

    La sensation est infime, à peine perceptible, mais largement suffisante pour que j’y accroche tous mes espoirs, toute la force qui me reste. Elle n’est pas morte. Elle est envie ! Pour la première fois, depuis ce qui me semble être des heures, je prends une profonde inspiration.

    Je me souviens à présent.

    Le temple, le dragon, les épreuves… Tout cela ne fait partie que de mon imagination. Tout cela n’est qu’une illusion. On joue avec mon esprit. On se moque de mes convictions.
    Instantanément, toute tristesse disparaît, toute peine s’envole. La pression autour de moi se fait plus forte. L’air frémit, vibre. L’acier de mon armure grince. Il rugit.

    Mon regard est mauvais. Il brille d’une haine sans nom à l’égard de ceux qui se jouent de mes sentiments. Mes armes me reviennent en main, elles sont animées de la même colère, de la même soif de sang. Du sang de dragon. Il faudrait au moins ça pour étancher la pulsion meurtrière qui nous agite comme un seul être.

    Je ne l’ai même pas remarqué, mais la lumière est revenue et le corps a disparu. Un intense duel de regards se joue entre la créature et moi.

    “ Toi. ”

    La machination s’active, elle bat avec une vigueur retrouvée derrière ma poitrine.

    “ Bouge pas de là, parce que je vais te botter le cul. ”

    L’espace d’un instant, je crois lire de la satisfaction dans le regard du dragon,  tandis que je m’élance. Je me jette à l’assaut de la bête qui me domine de toute sa hauteur. Evidemment, il ne bronche pas. Un cri d’exultation retentit dans la pièce. Lorsqu’enfin ma lance vient à frapper sa peau écailleuse, il s’évapore. Et avec lui, je suis jetée hors de cette réalité.


    Le bruit d’une inspiration aussi soudaine que paniquée se fit entendre, alors que je m’extrayais enfin de ce cauchemar. Si je me tenais droite comme un piquet jusqu’à présent, prisonnière de mes songes, tous les muscles de mon corps semblèrent se relâcher d’un coup et je crus chuter. Heureusement, mes deux pieds étaient toujours fermement ancrés dans le sol.

    Je haletais, le front transpirant et les joues humides de larmes. Mes paupières papillonnèrent de longues secondes le temps que je m’habitue à la lumière des torches. Autour de moi, le reste de mes compagnons m’apparût peu à peu. Certains semblent encore en transe, tandis que d’autres se remettaient comme moi, plus ou moins bien de leurs émotions.

    Enfin, mon regard croisa le sien. Celui de Tulkas. Sans pouvoir en être certaine, je reconnaissais en lui une chaleur familière, réconfortante. J’eus été bien incapable de dire à quel point il avait joué un rôle dans ma rémission, mais j’étais certaine d’une chose en revanche. Il la connaissait.

    Je parcourais les quelques mètres nous séparant et je lui tapais sur l’épaule, attendant qu’il se retourne. Je n’avais pas fière allure, mais au moins je retrouvais un peu de contenance.

    “ Luteni. ”

    J’essuyais mes yeux rougis d’un revers de la manche.

    “ Tu te trompes, Tulkas. Tu te trompes. ”

    Je voulais lui dire. Lui avouer ce que j’avais sur la conscience. Lui assurer que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour La libérer de son fardeau, pour qu’il ne lui arrive rien. J’étais prête à lui jurer sur ma vie comme je l’avais fait auparavant face à Elle. Hélas, je n’en eus pas le temps.

    “ Je vais… ”

    Une soudaine vague d’humeurs me prit à la gorge. Un haut le cœur si puissant que je retrouvais complètement désarmée face à ce torrent de bile acide. J’eus tout juste le temps de faire un pas de côté que déjà, le contenu de mon estomac se vidait sur le sol visqueux et détrempé du temple.

    Et je restais là de longues minutes, appuyée contre la présidentialité d’un mur à vomir mes tripes face à l’homme qui m’avait sans doute sauvée de la folie.


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  • Jeu 21 Nov - 16:41
    Après que les derniers mots eurent franchi ses lèvres, Alaric, le cœur tambourinant dans sa poitrine, guettait le verdict du Dragon. La créature se dressait toujours devant lui, le dominant de toute sa puissance féline et majestueuse. D'un seul éclat de sa volonté, le sort de l'humain pouvait être scellé. Le géomancien était parfaitement conscient de ce qui pourrait arriver. D'autres expéditions avaient eu l'audace de pénétrer dans le temple pour tenter de percer ses secrets. Aucune n'était revenue.

    Le cou musqué de la Bête se tendit vers Alaric. De nouvelles étoiles scintillaient sur les écailles qui glissaient les unes sur les autres dans une grâce silencieuse. Ses paroles découlaient à nouveau de tout son être. Il ne pouvait y avoir qu'une seule réponse à toutes les interrogations qui tourbillonnaient dans l'esprit du mortel qu'il fixait de ses prunelles. L'obscurité de ces dernières était profonde, sombre... Mais il n'y avait rien de malveillant. Un instant, le FMR déchu crut voir une lueur dans le tréfonds de ces obsidiennes. Il resta concentré sur les mots que lui révélait le saurien, manquant d'avoir la bouche ouverte devant les révélations des épreuves qui les guettaient déjà. Voilà pourquoi d'autres des précédents "explorateurs" n'étaient pas revenus témoigner de ce qu'ils avaient pu contempler dans ce Temple. Ce qu'ils avaient supposé et étudié avant leur propre départ se concrétisait.

    Maintenant, c'était son tour. Maintenant, c'était à lui de prouver qu'il pouvait passer cette première épreuve. Ses mâchoires se crispèrent à s'en faire mal. Il ne pouvait nier qu'il avait peur. Qu'allait-il devoir affronter ? Quelque chose qui concernait l'esprit. L'inconnu était une force effrayante.

    Le dragon se redressa avant de doucement disparaître du regard du mage. Quelques derniers scintillements stellaires moururent avec lui quand l'espace où se trouvait l'humain changea. L'humain recula d'un pas, une profonde crainte qu'il croyait vaincue ressurgit en lui, tel un geyser arrachant tout sur son passage. Tous ses muscles tremblèrent d'un coup. Il était comme tétanisé.

    Non ! Ce n'était pas possible ! Il avait réussi à sortir de là. Il était toujours dans la réalité.

    Autour de lui, il n'y avait qu'une plaine de désolation au sol poussiéreux et craquelé, couvert d'arbres rachitiques, secs et tordus. Les ronces envahissaient tout autour de lui. Leurs tiges sinueuses et piquantes interdisaient toute fuite.

    Non ! C'était impossible.

    Il se tourna encore et encore, ne pouvant que constater qu'il se retrouvait à nouveau dans ce cauchemar.

    Lamentation, cette engeance bâtarde de Zeï et de X'O-Rath... elle avait été tuée !

    Quand il se retourna, elle était là, immonde, infâme... Cette chose odieuse qui était pire qu'une insulte à la vie même, qui violait toutes les règles de l'existence. Des chairs putrides s'écoulaient lentement, comme de la boue gluante qui s'échapperait sur une pente. Des boyaux et des restes de ses victimes s'en échappaient. Des mains squelettiques tressautaient, se tendant vers le mage comme un ultime appel à l'aide. Les yeux écarquillés de terreur, Alaric recula d'un pas. Lamentation tendait son faciès dénudé et momifié de tout visage vers sa proie.

    Non ! Non ! Non !

    Il avait réchappé à Lamentation ! Avec Myriem, Ersa, Nora, Lune, Ronchon, Trésor, Vaesidia... Ils avaient lutté ensemble pour l'anéantir, la renvoyer au Néant !

    Il n'avait jamais quitté le Chant des Ronces... il y était encore. Lamentation avait réussi à le duper ! Toute cette souffrance, tous ses doutes, toute cette lutte pour revenir à la réalité... cela n'avait servi à rien ? Il avait échoué ! Il n'y avait pas d'échappatoire, il n'y en avait jamais eu ! Et les autres ? Où sont les autres ? Il se retourna. Ils étaient tous là, la mine attristée ou anéantie. Lune sanglotait, roulée en boule dans les bras d'une Myriem au visage résigné... Nora et Ersa, reculant dans l'ombre, comme pour se faire avaler par les ténèbres... Ils s'avouaient vaincus... Quelques-uns le regardaient, lui lançant un air accusateur.

    Le mage déchu tomba à genoux, les deux mains serrant ses tempes, le regard hagard... Jamais il n'était parti de ce cauchemar. Fuir... dans ses propres méandres... c'était tout ce qui était possible. Après que tous ses compagnons avaient agi pour s'entraider, s'encourageant les uns les autres à ne pas lâcher prise. Et cette entité, comment pouvait-elle s'octroyer un nom ? Maîtresse des mensonges, du silence et de l'oubli... qu'avait dit Luven, alias Trésor... De ce qu'il avait vécu après avoir cru réussir... La dévoreuse de souvenirs avait un nom. Cela ne tenait pas debout, ce qu'il était en train de vivre.

    Secoué par les tremblements, luttant pour ne pas s'effondrer, bravant son propre esprit pour qu'il n'implose pas, il peinait à réfléchir. Il le devait pourtant ! Ce n'était pas vrai ce qu'il subissait là. Ce n'était pas Lamentation. Cette chose puante était crevée ! Dans sa panique et sa rechute, frôlant la folie, il y eut les paroles du Dragon... Et il y avait une faille... Il redressa son regard écarquillé vers ses compagnons d'infortune. Qwellaana ? Que faisait-elle là ? Les bras croisés, elle fixait le FMR déchu avec un regard empli de reproches. Comment... pouvait-elle se retrouver là ? Elle n'avait jamais été dans le Chant des Ronces. Elle l'avait aidé et... comme les autres. Qwell, comme les autres, l'avait été à s'extirper des restes fangeux de Lamentation. Il n'était pas dans le Chant des Ronces ! Ce n'était qu'une illusion !

    Il eut pourtant un doute. Ses tripes se serrèrent. Ce fut à ce moment-là qu'il sentit une présence familière dans son esprit.

    C'était une nouvelle ancre qui s'accrocha au fond de sa volonté, pour le contraindre à stopper sa descente d'incertitude. La première s'était déjà agrippée quand il avait saisi que ce n'était qu'un artifice imposé à son esprit.

    *Alaric, c'est Qwell. Tout se passe bien de ton côté ? J'ai été victime d'une sorte d'illusion et ceux m'accompagnant aussi visiblement.*
    *Qwell ??? Qu'est-ce que... mais, je t'ai en face de moi, ce n'est pas...*

    C'était une nouvelle ancre qui s'accrocha au fond de sa volonté pour le contraindre à stopper sa descente d'incertitude. La première s'était déjà agrippée quand il avait saisi que ce n'était qu'un artifice imposé à son esprit. Qwell n'avait jamais été présente dans ce monde néfaste. Et qui était cette silhouette qui n'était pas loin d'elle ? Non, ce n'était pas possible ! Mais comment le géomancien pouvait-il considérer que cet individu, présent parmi ses autres âmes charitables, avait contribué à l'aider ? Parce qu'il lui avait laissé la possibilité de se racheter... Voilà pourquoi... Il avait déjà la réponse et il venait de la saisir maintenant....

    *Ce n'est pas réel, Alaric. Je ne suis pas à côté de toi.*

    En même temps, une étrange émanation lumineuse attira son attention. Les sourcils froncés, il la fixa. Cela avait tout d'une sorte de sylphe étoilée. Il ne se rappelait pas en avoir vu dans le Chant des Ronces.

    "La vie… est un chemin, Alaric... Parsemé d’embûches et de ronces qu’il nous faut surpasser..."

    D'où venait cette voix, qui s'éloignait déjà ? Elle réveillait bien des souvenirs... et des paroles censées de ses compagnons d'infortune du Chant des Ronces.

    Il se redressa, encore tremblant de cette peur viscérale qui l'avait envahi. Il regarda les illusions qui mimaient les autres prisonniers de Lamentation. Leur affliction s'envola en même temps que leur présence. Il se retourna, dardant un regard glacial vers l'entité qui s'était approchée, se mouvant comme elle pouvait, à l'agonie, avec son apparence monstrueuse. Elle finit par se ratatiner, s'étaler comme de la vase, avant de totalement disparaître... Et il se retrouva dans la salle de tantôt.

    Alaric cligna plusieurs fois des yeux. Oui ! Ce n'était qu'une illusion ! Il se surprit à inspirer d'un coup. Bordel, il avait été en apnée ou quoi ? À croire que oui. Il ressentit toujours la présence de Qwellaana et s'empressa de lui répondre télépathiquement.

    *Je crois que j'ai passé cette... illusion. Bordel de... oh pardon... Continue à être vigilante. Le Dragon ou le Gardien nous teste. Il a testé l'esprit... Il y aura la force et le travail d'équipe pour les prochaines épreuves ; la dernière épreuve sera bien pire que la deuxième... pour mériter d'atteindre le cœur du sanctuaire, pour l'héritage dangereux qui s'y trouve...*

    Il y eut quelques secondes de silence.

    *Voilà les mots du Dragon... avant l'illusion. Fais attention à toi, Qwell. Que les étoiles te protègent.*

    *Merci, je suis sûre que cela nous aidera à réussir la prochaine étape. Je compte sur toi pour y parvenir. Si jamais j'apprends quelque chose de mon côté, je te le transmettrai. Fais attention à toi également et si tu as le moindre doute, n'hésite pas à communiquer avec moi, d'accord ? Courage, petite marmotte.*

    Il manqua de ricaner. Elle avait définitivement opté pour celui-là. Prenant le temps d'inspirer plus profondément, il ferma les yeux pour chasser les derniers reliquats de la frayeur subie durant cette épreuve. Lamentation était morte ! Plus rien ne le ramènerait dans cette existence. Ni demain, ni plus tard. Plus jamais ! Des âmes l'avaient aidé à supporter cette épreuve, à la surmonter. À lui de faire pareil, pour les êtres qu'il connaissait, pour les autres. Ses pensées se portèrent encore vers la jeune Valkyrie. Elle avait bien "grandi" depuis ce jour où il s'était jeté à l'eau pour la sauver. D'un acte de bienveillance, elle avait pu devenir celle qu'elle était aujourd'hui.

    Tour à tour, il regarda les autres membres de la cohorte, cherchant déjà à voir qui avait besoin d'aide ou de soins. Les visages marqués par bien des émotions, une fois réveillés, laissaient entrevoir que chacun d'entre eux avait eu leur part difficile dans cette première épreuve.

    En quelques pas, il s'approcha du Luteni, portant un poing serré au niveau de son cœur.

    "Merci..."

    De qui d'autre pouvait venir la voix de tantôt ?

    "Luteni... Je me permets de venir à vous pour ce que j'ai pu... apprendre. Je ne sais ce que le Dragon vous a révélé, mais pour ma part, il m'a fait savoir que nous serons tous testés. Nous avons eu à affronter la première épreuve : celle de l'esprit. Nous serons jugés dans les prochaines, qui seront celles de la force et du travail d'équipe, pas une mais par deux fois. Et la dernière épreuve sera bien pire que la deuxième... Ainsi étaient ses mots, pour mériter d'atteindre le cœur du sanctuaire, pour l'héritage dangereux qui s'y trouve, et pour savoir si nous saurons l'utiliser avec sagesse ou malveillance."

    Il inclina légèrement la tête.

    "Pardonnez-moi si vous saviez déjà avant que je ne reprenne conscience en dehors de mon illusion..."

    Un râle se fit entendre. Une membre de l'expédition se retenait contre le mur, penchée en avant, terminant de cracher un fond d'estomac. Elle avait déjà dégobillé. Ses bottes devaient avoir pris cher... mais ce n'était pas cela la préoccupation première du mage.

    Alaric se rapprocha d'elle. Il reconnut Kassandra. Ne voulant pas la brusquer, il se contenta d'user de sa magie pour soulager ses hauts-le-cœur et même un peu plus, s'il venait à percevoir autre chose.


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  • Jeu 21 Nov - 21:25
    Le Temple du Dragon


    Et sa réponse vint... Il semblait... Satisfait ? Peut être... A peine avais je pensé cela qu'il ajouta des éléments plus sombres... Gramah... Une peur lancinante croisée avec une haine profonde se mit à danser dans mon esprit, comme autour d'une feu de joie. Assez rapidement, une serre se mis à gratter toute seule à la base d'une de mes bois. Un battement de paupière, et je voyais presque la cabane... je sentais presque le froid me dévorer...  Tout me reprendre ? Tout me voler ? C'est voler l'Empire lui même... On... on ne laisserait pas faire, pas vrai ? Dans le fond, une mort dans un endroit de ce genre, une obscurité calme, la chaleur de ma Maitresse, la protection des Gardiens... c'est pas si désagréable. Je pouvais même me faire assez facilement à l'idée d'une fin de cette teneur. Mais lui... Lui... C'était pire que la mort en fait. Je ne serais jamais "assez bien" pour son petit sacrifice égoïste ! Ca durerais... encore et encore... Certains ne sont juste jamais satisfaits des choses... Et que celui là aille se faire mettre.
    Alors que je tachais de rester le plus calme possible, acceptant la crainte tout en la maitrisant, le dragon sonna son dernier glas, allant jusqu'à... l'absurde ! Pas vrai ? C'est... stupide de penser cela possible non ? Un léger doute me ferma les yeux une seconde...
    "Non !"
    Mais trop tard. La scène se jouait déjà devant moi. Un test, juste un test. Ca ne pouvait être autre chose non ? C'était... pas possible... Laissant même tomber ma canne, je crispais mes griffes sur le petit poignard en obsidienne, symbole qu'elle m'avait donné pour... me défendre. Et elle était là, devant moi... en train de me vendre ? Amers, je grattais toujours plus fort, j'allais approcher du sang... Je regrettais même un instant d'apporter autant d'importance à un symbole offert en de telle circonstances, au vu du triste spectacle devant moi... Ce dragon... ne faisait que de l'illusion... C'était impossible de me montrer un fait réel... ayant bien lieu, si ? Elle n'allait pas me vendre, alors même que je risquais ma vie... juste pour elle ? Ca devait être être possible !
    "Peut être que la confiance, c'est pas ton truc..."
    "Silence..."
    "Après tout, quel prédateur se repose sur autrui pour survivre ?"
    "Silence..."
    "Je te l'avais dit. Tu ne devrais avoir confiance qu'en tes serres... tes armes... Nous en gros !"
    "Silence !"
    Tout c'était passé si vite... Tout avait fusé à une vitesse telle que je n'avais fait que répéter ces mots. Cette discussion m'étais exclusive... et m'avait tellement captivé que je remarquais à peine la silhouette dorée à coté de moi. Les mots de notre dirigeant pour l'expédition, éthérés, diffus et harmonieux me parvinrent tout de même. Le parallèle était... saisissant. Et si une infime part de moi ne pouvait se retenir de ressentir une once de pudeur, soucieux de ne pas faire étalage de mes malheurs passés à une personne à peine rencontrée, je reste était rassuré par ses propos. Juste pour cette fois, sa voix à lui était bien plus salvatrice que celle des ombres... Alors autant la suivre ! Sortant de ma tétanie, je tournais vers lui un regard encore emprunt de larmes naissantes, mais brulant de volonté à présent. Un hochement de tête alors qu'il disparaissait. Cet homme pouvait il réellement contrer les maléfices de ce temple pour nous porter secours ? C'était un sain ! J'avais.. autre chose à penser. On verrait cela plus tard...

    J'aurais bien détruit toute cette illusion -puisqu'il ne pouvait s'agir que de cela- dans une déferlante de plumes corvidés. Mais il ne méritait même pas une once de ma magie. C'était lui porter trop de considération. Puis... cette histoire ne méritais pas que je blesse ma Maitresse, même si ce n'est qu'une image d'elle. Cessant de me gratter, je repris ma canne d'une serre, tenant toujours ma dague de l'autre. Avançant à pas comptés et tout de même difficiles, j'hésitais un instant... Devais je d'abord m'occuper du gêneur, ou pas ? Non... Ma Maitresse était plus importante. Je bifurquais alors vers elle, et sans un seul mot, je lui fis un câlin. Peut importait que cette vulgaire illusion continue son échange, ou qu'elle stoppe, je m'en moquais. Je la serrais dans mes ailles de toutes mes forces, ignorant toute nuisance sonore néfaste.
    "Maitresse, je suis désolé. J'ai douté, une légère seconde, de la véracité de cette stupide farce. Avoir douté de vous, c'est déjà trop. Vous ne ferriez jamais ça, pas vous. De toute manière, je saurais me défendre, avec ou sans vous. C'est vous qui m'en avez convaincu. Et le seigneur nous dirigeant pour tout dire ! M'enfin... ça ne peut être que vrai, du coup."
    La relâchant, je me tournais vers cet odieuse créature difforme et déformé par la vilénie. Lui ne méritait rien de plus qu'un geste. Dans le mouvement, je sortis ma dague pour la lui planter en plein cœur. Dans la même dynamique un filin de mana avait même levé une ombre pour le bloquer, assez pour qu'il ne puisse pas réagir, reculer, et qu'il subisse le coup.
    "Toi dégages. Tu n'est rien d'autre qu'un indésirable : un nuisible. Si les titans ne t'ont pas déjà piétinés à Sancta, je m'en chargerais moi même. Alors vient pour voir."
    La colère grondais en moi, comme cette nuit à Melorn. Une fureur sourde, profonde, intense. Celle qui me convainquais d'une chose : je peux être la terreur même et ce quand je le souhaite. La peur est une maitrise à ma portée... une arme infinie. La nuit, tous les chat sont gris, et les oiseaux nocturnes sont seuls rois de leurs arbres.

    résumé:
    Codage par Libella sur Graphiorum


    [Event] Le Temple du Dragon - Page 5 Sailor12
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    Ben le Bouc
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    qui suis-je ?:
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  • Hier à 9:54
     
    Le Temple du Dragon
    Feat. Les payeurs d'impôts

    En entendant le cri divin du Prince héritier, Ben se retourna, son visage affichant un air stupéfiant mais également une profonde révérence pour le futur souverain. Une illusion ? Probablement, car l’Empereur n’avait pas emmené sa progéniture avec lui, et pourtant le Stellaire ne pouvait s’empêcher de se comporter avec toute la déférence qui était due à son dieu en le voyant. Déjà que l’officier impérial se considérait comme extrêmement chanceux d’avoir pu l’apercevoir pendant son audience avec la Couronne, poser les yeux une nouvelle fois sur le Prince héritier en si peu de temps était un signe divin ! Les Stellaires étaient véritablement bénis, et rien de pourrait ….

    « NON ! »

    Le sang de l’officier impérial se glaça dans ses veines, alors que son saint patron chutait, l’aile transpercée par une flèche assassine. Mais que faisait la garde royale ? Où étaient les guerriers d’élites ayant juré de défendre les dirigeants du Reike ? Incapables ! Traitres ! Le Contrôleur royal se chargerait personnellement de leur faire regretter leur inattention !

    La glace enveloppait le corps divin du Dieu, tel un linceul mortel, aussi le logothète au bouc grisonnant leva ses mains, bras tendus droit devant lui, commandant à l’air environnant de combattre l’étau glacial et libérer le Prince héritier, avec une ferveur telle que le mana rugit avec une violence inouïe autour de lui. Ou du moins, c’est la sensation que Ben le Bouc aurait dû ressentir, car les flux magiques ne répondirent pas à son appel.

    L’air environnant, ayant refusé l’appel du stellaire, se contentait de regarder avec un désintérêt moqueur, alors qu’une silhouette encapuchonnée apparaissait dans le champ de vision de l’officier impérial. Un hérétique, indigne de poser ses mains impies sur la progéniture divine de la Couronne, et pourtant il s’approchait encore et encore, au plus grand désarroi du Contrôleur incapable de le réduire en charpie en déchainant des vents meurtriers.
    La mort dans l’âme, le logothète au bouc grisonnant fit la seule chose qu’il lui était possible de faire : se ruer sur sa cible en courant le plus vite possible, tout en cherchant à attirer son attention :

    « HERETIQUE ! PARJURE ! TU MOURRAS DE LA MAIN DES STELLAIRES ! LA PRIMA STELLA OFFRIRA TON CŒUR COMME PITANCE AU PRINCE HERITIER ! TES TOURMENTS NE CONNAITRONT PAS DE FIN ! »

    Ben le Bouc hurlait à tue-tête, au risque d’érailler sa voix, mais il n’en avait cure, car son dieu était en danger à mesure que l’étranger se rapprochait, sur le point d’enlever le futur de l’Empire, sur le point de le priver de sa destinée !

    Malheureusement, le destin pouvait parfois se montrer ô combien cruel ! Un craquement sec se fit entendre, alors que le pied droit de Ben le Bouc, ratant sa réception sur le sol, se tordait dans un angle bizarre, faisant basculer le stellaire vers l’avant jusqu’à ce qu’il s’écrase sur le sol, emporté par son propre élan. Une entorse, une fichue entorse à un moment pareil ! Hurlant de rage, l’officier impérial eut à peine le temps de relever la tête pour voir le pire des scénarios se produire : L’étranger encapuchonné tenant le Prince héritier sans ses mains, en train de se retirer dans les ténèbres.

    Les hurlements du Contrôleur se murent en une plainte emplie de désespoir, à mesure que la vision se troublait. Il était de retour dans la pièce, en compagnie de tous les autres membres du groupe. Le logothète au bouc grisonnant, son visage encore défiguré par l’horreur de ce qu’il venait de voir, se releva avec difficulté, poussa un sifflement rageur en tentant de s’appuyer sur son pied droit, qui commençait à enfler, tout en tentant de retrouver son calme.

    Seulement, une lueur désespérée se tapissait au fond de son regard : Ben le Bouc, sans doute le contrôleur royal le plus zélé de tout l’Empire, celui qui ne tolérait pas la moindre erreur, venait lui-même de connaitre l’échec ! Un véritable calvaire, une vérité qui le déchirait de l’intérieur, un point de non-retour pour le stellaire !

    Si tôt dans l’expédition, qui était loin d’être terminée !
    Résumé:


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    Kasha Bataivah
    Kasha Bataivah
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  • Hier à 20:52

    Kasha Bataivah

    @"Le Groupe de la Lune"

    -Dans ce cas, dis-moi comment tu vas aller chercher cette estime de tes pairs.

    Je redresse le visage. Les larmes sèchent, mais la rage est toujours là. Tu plaisante, Dragon ? Allez la chercher ? J'ai passé quatre siècles à aller la chercher. Avec mes dents, avec mes griffes, avec mes cornes, avec mes tripes. J'ai vidé, égorgé, écorché mes ennemis et ceux du Reike, j'ai tourné le dos à toute les personnes dont j'aurai pu espérer de l'affection, j'ai empoisonné des enfants et poursuivi des vieillards.

    Mes genou tremblent de colère en me relevant, mon visage tourné vers la créature, les dents serrées. Une voix en moi s'indigne, s'offusque, se choque de mon attitude car on ne peut défier les dieux. Mais depuis que j'ai fait tomber le masque, je ne peux plus arrêter ce qui se trouve derrière.

    C'est une présence sur ma gauche qui y parvient.

    Un instant, je retrouve Varsati, belle comme au temps de ma jeunesse. Un instant ma colère fond comme neige au soleil, mes yeux s'écarquillent et ma bouche bée. Un instant seulement, car je perçois enfin son sourire. Son sourire éternel, juste un coin de lèvre à peine haussé. Et aujourd'hui je sais qu'elle se moque de moi, sur le cadavre du plus grand guerrier que j'ai jamais vaincu.

    Ça non plus ça n'a pas suffit ? Que fallait-il que je fasse, Varsati-Loramenor-très-haute-et-belle-putain-du-Reike ? Qu'est-ce que j'aurai dû sacrifier de plus pour que tu ne m'abandonne pas, que tu ne me laisse pas seule devant les remparts de Melorn ? Qu'aurais-je dû faire de plus pour que tu daigne au moins me dire où tu allais ?

    Un grondement sourd sort de ma bouche, les babines retroussées, quand le Dragon reprend la parole et qu'une autre vision se fait jour.

    -Dis-moi comment tu comptes t’élever après avoir tout sacrifié.

    Les cadavres jonchent le sol. Mais il ne s'agit pas d'un champ de bataille. Il s'agit d'une pièce de bois lustré, dont le luxe insulte la face bleuie des morts. Ils sont tous là, plus d'une dizaine, je sais encore leur prénom. La tristesse n'a pas le temps de s'installer car je revois la face de celui qui m'a infligé ça. Celui pour qui je me suis infligée ça.

    Cette fois la voix me cueille épée en main, les épaules contractées, les doigts serrés sur le manche.

    -Dis-moi comment tu considères tes camarades qui sont à tes côtés. Sauras-tu lutter contre la rivière qui à chaque fois a voulu t’emporter ?

    Mes camarades ? Je n'en ai jamais eu. Ou plus depuis si longtemps. Et lutter je n'ai jamais fait que cela, pour quel résultat ? Entre le désespoir et la colère la plus noire, je choisis la deuxième, car c'est celle qui m'autorise à survivre. Encore. Je fiche mes yeux dans ceux du dragon, pour la toute première fois, ses prunelles sombres reflètent mon visage et pendant moins d'une seconde je me fais peur à moi-même.

    -Si tu veux être reconnue, cesse de vivre dans l'ombre. Le Luteni est là. Il a besoin d'aide. Pour être reconnue, il faut parfois s'avancer vers la Lumière. Mais seras-tu prête à le faire ?

    -ALORS LAISSE-MOI PARTIR DRAGON ! IL N'Y A AUCUNE LUMIÈRE ICI !

    Les mots m'arrachent la gorge. J'y mets beaucoup de ce que je n'ai jamais dit. Mon épée tremble dans ma main et pourtant, quelque part au fond de moi, il y a un nœud qui se relâche. C'est alors que le guerrier est arrivé.

    -Nos vies sont des combats.

    Je tressaille, incapable de comprendre comment l'homme si imposant et lumineux a pu s'approcher si prêt sans que je l'aperçoive.

    -Si c’est la gloire que tu cherches, Oni, il ne te suffira pas de la saisir.

    Ce n'est qu'en suivant son mouvement des yeux que je découvre l'Intendant de Maël. Et que je reconnais le gladiateur.

    -Je suis là, aujourd’hui, devant toi en portant les couleurs du banneret de la griffe et décoré du blason de Maël. D’esclave, je suis devenu seigneur !

    Ma raison peine à accepter la situation, alors que mon regard passe sans cesse des deux Tulkas au colosse.

    -J’ai quitté l’ombre de l’arène qui m’a vu naître et grandir pour affronter un monde nouveau dont j’ignorais tout ! J’ai saigné et j’ai tué, j’ai vaincu et j’ai été défait mais j’ai toujours continué à avancer dans ce nouveau monde de lumière en affirmant ma volonté.

    Je finis par m'intéresser à ce qu'il dit, à entendre les échos de ma propre vie, le sang me bat les tempes et souffle est haletant, j'ai l'impression de sortir d'un combat à mort.

    -J’ai suivi l’exemple d’hommes bien plus glorieux et puissant que moi pour devenir qui je suis aujourd’hui, alors si l’esclave enchaîné aux traditions que j’ai été à pu s’élever, pourquoi toi ne le pourrais-tu pas ? Tu dois choisir la voie que tu veux prendre, Kasha ! Celle de l’ombre, ou celle de la lumière !

    C'est donc ça ? Il n'est venu que pour exprimer sa réussite ? Souligner mon échec ? Dans un hurlement j'abats ma lame des deux mains sur lui, mais il n'est déjà plus là. Privée de cible, je me retourne à nouveau vers le Dieu vivant.

    -Est-ce là tout ce que tu as à me dire ? Tu n'as que des illusions à m'offrir ? Dis ce que tu attends de moi, Dragon, ou écarte toi de ma route.

    Un froid glacé tombe sur moi. J'ai choisis l'affrontement. J'abaisse mon centre de gravité, lève l'épée en garde haute. Ma main gauche passe sur mon baudrier, sélectionne deux couteaux.

    J'imagine que le cadavre d'un dragon serait un bon ticket pour entrer dans la lumière ?



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    Mirage
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    qui suis-je ?:
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  • Aujourd'hui à 20:29
    Le Temple du Dragon
    A l’entrée du Temple…


    Le dragon l’observait. Questionnant son choix et son raisonnement, son logos. Après tout c’était vrai. Personne n’était ressorti d’ici vivant auparavant. Qui pensait-il être pour prétendre être capable d’en réchapper en un seul morceau ? Ou même vivant. L'Élémentaire restait silencieux. Le regard de la créature légendaire se faisait pesante, il ne parvenait pas à le maintenir. L’espace d’un instant, il déviera le regard. Il n’avait prononcé que quelques mots et pourtant ressentait une sécheresse dans la gorge, comme un enfant s’étant époumoné pour la première fois. Lentement, il apporte sa seule main au niveau de sa pomme d’Adam. Sa respiration, d'abord trouble, se stabilisait davantage inspiration après expiration, les mots du dragon ayant presque réussi à lui faire perdre le peu de confiance qu’il avait en cette expédition mais…

    “Avez-vous déjà connu la peur de la mort ?” La respiration encore pénible, quelques mots parviendront à quitter ses lèvres tandis que son regard restait perdu dans la distance, loin de l’être mythique à qui il venait de retourner cette interrogation. “Peut-être l’avez vous connue, auparavant, peut-être la connaissez vous encore, j’en doute. Mais pour répondre à votre question, non, même cette escouade de puissants guerriers ne suffit pas à apaiser mon esprit, je ne pense pas survivre là où tant ont échoués.”

    Là où les premiers mots de l'ambassadeur se trouvaient fébriles, son intonation semblait se stabiliser vers la fin de ses dires. Comme si, étrangement, l’assurance qu’il portait envers sa mort prochaine le… Rassurait ? Pourquoi craindre l’inévitable après tout. “Me pensez-vous orgueilleux de me présenter devant vous sans l’honneur que vous me réclamez ? Je n’ai pas le cœur d’un brave. Mais ceux de tant de braves nourrissent les vautours qui arpentent les champs de batailles. En attendant, le mien bat toujours. Tant de braves voient leurs noms oubliés par l’histoire, éclipsés par ceux de héros aux circonstances plus favorables. Je suis plus puissant que tant de ces braves et pourtant, vous me jugez ici, à raison probablement. Peut-être méritaient-ils ma force plus que moi-même.”

    Le regard de l’ambassadeur se perdra sur la prothèse qui ornait son avant bras droit, la teinte surnaturelle du phantacier le captivant alors qu’il s’échappait de ses pensées, de ses propres mots l’espace d’un instant. Combien de courage? Combien d’honorables ? Combien de forts lui servaient d’arme à ce moment même ? Le métal vivant recouvrant son corps à l’instant même, quel genre d’homme avait-il été ? Lui-même l’ignorait. Les mots du dragon reprendront. Puis une apparition. Celle d’une silhouette plus que familière : Bélial. Le démon, source de tant de ses ennuis, tout comme le garde du corps supposé assurer sa sûreté. Un atout aussi imprévisible qu’appréciable selon la situation. Aux prises avec… La créature de Courage ?

    “...” L’Ambassadeur restera silencieux, s’il s’agissait bien de Bélial et non pas d’une illusion, il était facile de deviner que les intentions et propos du démon face au dragon auraient pu le mettre face à une telle situation. L’expression précédemment perturbée de l’ambassadeur semblera.. Se stabiliser. L’angoisse s’effaçant avant de peu à peu redevenir neutre, presque lasse. Pourrait-il abandonner cet homme pour avancer ? Ou bien tordrait-il ses principes pour le sauver ? Principe.. Mais quels principes ce dragon pensait-il qu’il possédait ?

    “Je ne vois pas de dilemme, Dragon.” Déclarera simplement l’ambassadeur, tandis qu’un cliquetis métallique se fera entendre depuis sa prothèse. La lame s’évanouissant dans l’avant-bras artificiel de l’élémentaire, une arbalète de poing la remplaçant bien assez tôt, un carreau prêt à être tiré que… L’ambassadeur extirpera paisiblement du mécanisme, le glissant entre son auriculaire et son annuaire. Le regard rivé vers le combat. “Mes hommes, mes richesses, mes armes, mes magies. Toutes sont des ressources. Certaines sont plus simples à remplacer que d'autres. Chacune de mes ressources, ma capacité à les sacrifier, à les utiliser correctement… Cela contribue à ma survie. Pensez vous qu’un stratège manque de force, de courage et d’honneur, Dragon ?”

    Alors, une flamme apparût, comme un intru. Comme une chose étrangère à ce défi. A cette réalité qui leur avait été imposée. Le Feu du Dragon. Un visage et une silhouette se tenaient derrière cette présence incandescente, mais l’élémentaire y était aveugle. L'arbalète de poing se recharge par automatiste. Mirage glisse le second carreaux entre son annuaire et son majeure, un regard prudent dirigé vers la flamme qui approche Bélial et… Embrase sa lame. La flamme s’adresse à lui. Lui parle d’aide. Comme la seconde voix du Dragon, comme s’il savait quoi que ce soit de ce combat qui était en train d’être combattu. Comme s’il n’avait pas saboté le démon par son seul geste d'altruisme.

    “Vous ne l’avez en rien aidé.” Répondra simplement l’élémentaire, la lassitude et l’irritation parasitant son regard doré tandis qu’il dirigeait les yeux vers la lueur qu’il ignorait être le luteni. L'arbalète se recharge automatiquement. Mirage place le troisième et dernier carreau entre son majeur et son index. “Cette créature absorbe toute magie, l’amplifie, et la réutilise de maniére plus létale contre leurs manieurs. Vous venez de priver mon garde de son épée dans ce combat à cause de votre ignorance et vos beaux sentiments.”

    Un brin de mépris se ressentira dans la voix du diplomate, peut-être de l’exaspération. Enfin, peu importait. Lentement, il viendra tendre la main en direction de la créature, ajustant la pointe de ses carreaux vers cette dernière d’un mouvement de phalanges presque nonchalant. De la mana s’accumulant dans la paume de sa main.

    “Ce n’est pas un choix. Cet homme est un de mes pions. Face à une menace que nous avons déjà connu et combattu. Pourquoi sacrifierais-je un pion qui peut être préservé sans efforts ? Pourquoi un stratége menerait-il ses hommes dans une charge suicide sans rien gagner en échange ?” La mana devient vapeur. Se condensant et se condensant. Perdant de sa nature caustique pour gagner en puissance. L’ambassadeur ajustait sa visée.

    “Ne vous méprenez pas. Cet homme mourra pour moi. Quand je le jugerais nécessaire. Avant qu’il n’échappe de mon contrôle.” Alors, il relâchera la pression. L’énergie de la vapeur condensée dans sa paume projetant ses trois carreaux à haute vélocité en direction du Rassasié. La magie donnait sa puissance à son attaque; Mais jamais ne rentrerais en contact avec sa cible. Alors, le phantacier mordra l'œil de la créature. Le premier projectile. Puis ira se loger dans sa gorge. Le second projectile. Tandis que le troisième ira percer son cœur. Résonnait à travers l’âme de cette créature qui n’était pourtant qu’une pâle copie de l’originale.

    “Mais ce jour n’est pas aujourd’hui; Dragon.”

    Résumé:

    CENDRES
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    "La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort."
    [Event] Le Temple du Dragon - Page 5 QZRStAd
    Aphorismes du temps présent - Gustave Le Bon
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