Encore une fois, j'adorais l'opportunisme de mon père. Déjà qu'il avait décidé de m'envoyer à Melon pendant une de mes permissions. Qui s'était transformée en mission d'escorte d'ailleurs. Pour me poser un arrêt de dernière minute à Taisen. Faire une inspection surprise de nos ateliers. 

Quelle surprise. 

Se faire recevoir par le nouveau second du contremaître de mon père. Un jeune élémentaire de bonne famille, mielleux à souhait. Au final, l'inspection fut vite écourtée, car la surprise n'était pas l'inspection, mais le rendez-vous avec ce possible prétendant. Et le pire, c'est que je devrais le supporter. Pour cette soirée et cette nuit, je devais rester dans les appartements de l'atelier, pour couronner le tout, lui aussi, dans un des appartements des contremaîtres. Rapidement, j'en eu assez que chaque passage devant une fenêtre soit la source d'un questionnement. 

(- Est-il encore là ?). 

Pour allier l'utile à l'agréable, j'avais pris un bain, lavant la saleté de mon voyage, me prélassant dans l'eau que je maintenais température. Séduite par l'idée de me détendre encore, j'avais décidé de rejoindre une taverne où l'ambiance serrait peut-être plus agréable que cet appartement vide. Et comme un éclair, je sortais du bain pour me préparer, m'habiller de la façon que je referais. Une chemise rouge dont je ne fermais jamais les deux derniers boutons, un pantalon noir. Un long manteau marine. Le pendentif de verre à l'effigie d'une radiance, symbolisant parfaitement ce que j'étais une radiance sur le cœur d'un volcan. Une touche de parfum à base de lys de feu. Cette fleur qui me symbolisait bien. La renaissance après les flammes la résilience. 

Enfin, je pus m'éclipser après avoir prévenu Samael, l'intendant qui gêne l'atelier et les appartements que je m'enfuyais en laissant le bain plein. Les rues de la ville étaient calmes aux alentours de l'atelier. En même temps, il était assez excentré, près d'une porte pour faciliter le transport. Bref, ce n'était plus le moment de penser à ce verre seulement celui que j'allais lever. Plus mes pas me rapprochaient des quartiers animés, plus je croisais de personnes. Parfois, j'étais heureuse de ne connaître personne, parfois, je regrettais de ne pas tomber sur une valkyrie au coin d'une rue, je me dis que tomber sur elle aiderait à briser ce secret. Mais ce n'était sûrement pas ce soir que cela serrait fait. 

Je passais devant une première taverne, une musique rythmée, des cris qui ne me donnèrent pas envie de m'arrêter, ma route continua jusqu'à la deuxième taverne. Une musique qui transportait une ambiance qui me donnait envie d'entrer. La porte glissa sur ses gonds sans indiquer ma présence. Mon regard noisette passa sur l'assemblée espérant reconnaître quelqu'un, espérant ne pas le croiser. 

Personne. 

Après un soupir, j'avais rejoint une table vide dans un coin, près de la scène ou jouer le barde. Une serveuse passa à la table pour d'abord prendre la commande, puis une deuxième fois pour apporter mon verre. Mon esprit divaguait sur ceux qui m'attendaient dans mon voyage à Melon. De ce que m'offrirait mon avenir en fait. J'avais posé un livre sur la table. Un traité sur les recherches magiques et la magie de feu.

Mon regard se posa sur cette chope au reflet doré sans y toucher dans un premier temps.

 

Au départ, j'avais fait le bon choix en entrant dans cette taverne. Et comme dans la majorité de ma vie, cela était devenu un chaos. Je n'avais pas encore touché à ma bière que le moment de détente toucha à sa fin. 

Dans une première injonction qui me fit tourner la tête. Des hommes, c'était mis à hurler sur la pauvre serveuse qui avait renversé son plateau. J'avais aperçu cette nouvelle tête, cette blonde en chemise blanche, mais assurément, je n'y avais pas prêté assez d'attention, un deuxième écho de voix se créa dans un autre coin de la pièce. 

Rapidement, une bagarre générale éclata faisant voler coups, mobilier et boisson. Un mouvement près de moi attira mon attention, découvrant une chemise trempée à la place de ma veste. Je m'étais lancé à sa poursuite attrapant mon livre et la chemise, les jetant dans ma besace. Passant aux abords de la salle pour éviter les coups 

J'avais dû éviter deux, trois groupes qui s'étaient mis sur mon chemin, faisant tout pour ne pas me retrouver dans ce chaos. Un homme avait saisi mon col. Son teint donné son taux d'alcoolémie et encore une fois, je m'étais placé du côté de la violence. Pressé par le temps, voulant rattraper cette voleuse et ma veste. Dans un geste dont la fluidité, s'était acquise par l'entraînement. Mon poing percuta violemment sa mâchoire, il me lâche avant de s'affaler dans la chaise derrière lui. 

 Ma course reprit, esquivant les autres altercations, une bouteille vint s'écraser juste devant moi. Et enfin, je pus l'attraper. Mes doigts saisissants un pan de la veste longue. 

- Je crois que vous avez quelque... Chose... Qui... M'appartiens 

 La veste s'ouvrit pour me laisser apercevoir bien plus que ce que je m'étais imaginé, me faisant ralentir mon élocution, ralentissant la fin de ma phrase en perdant presque mes mots. Découvrant sa peau bronzée, ses formes bien plus généreuses que les miennes. Je m'étais figée un instant. Sentant mon visage rougir complètement. 

Mon regard remontait sur son visage, légèrement perdu par un tour de mon esprit. La voir seins nus, les cris de colère, les bruits de coups. Tout cela me ramena des années en arrière, quand le fouet marqua ma peau sur cette place. Dans l'ambiance, personne n'avait dû nous remarquer. Cela n'avait duré qu'un instant. Mais, la porte qui s'ouvrit brusquement, me fit refermer la veste. 

 Découvrant ce nouveau groupe qui avait l'air tout sauf amicale. Le regard commença à inspecter la salle à la recherche de quelque chose. Ou de quelqu'un. Mon esprit fit le lien entre le chaos de la taverne, cette chemise, ma veste et ce groupe. 

Je ne devrais pas, par mon rang.

 Je la plaquais au mur, plaçant ma tête à côté de la sienne pour la dissimuler du groupe. 

 Pourquoi devrais, je me mêlais de ça. Moi qui étais en train de redevenir quelqu'un de respectable. 

Mais plus cela se faisait plus une excitation grandissait dans mon esprit. Et si c'était un de ses signes que nous envoient les astres pour vivre quelque aventure. 

Pendant que mon éducation, mon rachat et la discussion avec Cyradil me demandaient de rester à ma place, dans le droit chemin. 

J'avais pris ma décision. 

- Quelque chose me dit qu'ils ne chercheront pas deux femmes qui s'éclipsent. 

Être toujours raisonnable ça craint. 

- Je peux attendre un peu pour récupérer ma veste. Mais qu'est-ce que cela m'apporte ?

Être raisonnable, c'était faire plaisir à celui qui se préoccupe plus de notre nom que de sa fille. Ne pas l'être, parfois, cela offrait quelque aventure inattendue. Mon visage toujours près du sien, m'offrant la vue de son cou, l'odeur qui se dégageait d'elle. Comme si nous étions proches, alors que ce n'était que la voleuse de mon manteau. 

Pourquoi l'aider ? 

- Suis moi. 

 Je lui avais juste soufflé ses mots à l'oreille, lui saisissant la main pour l'entraîner dans mon sillage, passant la porte qui menait à l'extérieur sans vraiment prêter attention au groupe qui s'était avancée. 

 Une fois, dehors, je nous avais éloignées de l'endroit, espérant ne pas avoir été suivi avant de lui lâcher la main. Je marchais doucement, sans vérifier si elle ne s'était pas enfuie. Étrangement, j'espérais que non. 

 - À qui dois-je cet instant d'aventure ? 

 Et si parfois, la réponse a pourquoi je fais ceci, ne pouvait être que. Parce que ...

Même si la jeune femme était en tord, que je n'avais pas été agressive. Ma réaction n'eut pas le mérite d'attirer sa sympathie. J'avais dû me gifler intérieurement, pour me reprendre. Ma pudeur m'avait joué un tour, alors que cela faisait partie de mon métier. Voir une femme, même jolie, ne m'avait jamais bloqué, mais à ce moment, je n'étais pas en service et je n'étais pas dans mon rôle de médecin. Et quelque chose de sauvage se dégageait d'elle. 

 Je ne pus retenir mon frisson à ses réponses et à sa voix suave. L'invitation à lui retirer ma veste, à en découvrir plus. Je savais que c'était un jeu, que ce n'était que pour me déstabiliser. Je le savais. 

Mais cela marchait. 

 Assez bien pour que je ne prête pas attention à cette lame sous mon sein, j'imaginais que ce n'était pas une tueuse. Sinon sa lame aurait parler bien avant ses mots. C'est vrai que tout aurait pu s'arrêter là. Mais je n'avais pas envie d'y croire. J'avais envie de pousser un peu plus ma chance. La tirant hors de l'établissement. Et maintenant, face à ma tentative d'en savoir un peu plus, elle joua encore un peu, aimant les belles phrases. Annonçant son besoin de fuir rapidement. À nouveau, je me demandais dans quoi je m'étais embarquée en entendant cette fin peu envieuse. 

Et à nouveau, une promesse d'aventure qui fut transportée par ce murmure. Mon esprit fit son chaise très rapidement, comme si au fond de moi-même, je cherchais une réelle part de liberté, de ne pas faire ce que l'on attendait de moi. Juste pour ce soir. 

 À peine ses mots disparurent, elle tourna les talons pour emprunter une ruelle. J'avais hésité un instant, le dernier doute que me soufflait mon éducation. Et je crus que ce fut un instant de trop. Le bruit du coup que l'on reçoit, je rejoignis la ruelle. 

 Je découvris l'homme qui avait reçu le coup de ma voleuse, découvrit ceux qui étaient armés pour se venger d'un affront autre qu'une veste. Deux autres hommes arrivèrent derrière nous. 

 - C'est celle qui l'a aidé à sortir. 

 La tension m'aidait pour reprendre de l'assurance. Un esprit toujours conditionné par l'armée. Je m'étais placé près d'elle, couvrant ses arrière et dressant mes poings face aux matraques, ne put retenir un sourire. 

 - C'est pas de ma faute. Elle est plus jolie que vous. 

Ceux qui me faisaient face s'avancèrent, je m'étais décalé d'un pas et frappé le poignet de l'homme pour qu'il lâche son arme. Et sans ce mauvais timing, la matraque du deuxième tomba sur mon épaule. J'avais grogné en reculant. Et dire qu'il y a quelques mois, j'avais accusé un mage d'état de ne plus s'entraîner. C'était une erreur que je n'aurais jamais dû faire.

 Je m'étais reculé en grognant, la douleur qui explosa et se propagea rapidement dans mon bras. Je repris ma garde, faisant une feinte de mon bras sain et frappa de l'autre. Mon poing frappa son estomac. Mon pied se décala et un pavé se décrocha du sol pour le cueillir à la mâchoire. Il s'effondra sans plus de résistance.

 Le deuxième s'était abaissé pour récupérer sa matraque et ne récupéra que mon genou dans la tempe. Je m'etais préparé à lancer des pavés si la voleuse avait besoin de soutien. Mes yeux devenu rouge par l'utilisation de la magie.



- Tu as de drôle d'admirateur. Vaut mieux s'enfuir avant que les autres n'arrivent. 

Ma main rejoignit mon épaule douloureuse me préparant à suivre cette inconnue. Espérant que j'arrive à suivre, j'étais peut-être plus rouillé que je ne le pensais. Et ce n'était pas que le fait que je ne voulais pas révéler ma vraie nature qui aurait pus trahir mon identité. 

Je m'étais débarrassé des deux hommes, non sans souffrance. Cela aurait été plus facile avec la magie, mais plus visible, trop. Je suis sûr que ma famille se renseignait si une élémentaire ne faisait pas trop parler d'elle. Où peut être était je devenu parano avec tout cela. 

Je n'avais eu le temps que de jeter un œil pour apercevoir le premier homme allongé recroquevillé par le coup qu'il avait vécu et qu'elle ressortait la lame qui s'avait su servir à me menacer. J'avais eu peur que tout ceci se termine en bain de sang. Je m'étais pressé de me débarrasser de celui qui restait en face de moi. 

Le cri de douleur me fit me retourner, mais elle n'avait fait que le blessé, l'éloignant d'un coup de botte. Cela confirmait que ce n'était pas une tueuse, mais est ce que cela aurait su me rassurer, je ne pense pas. Le combat n'avait duré que quelques instants. Nous ne savions pas si d'autre aller arrivé. 

Je lui avais confié mon envie de m'éclipser. Et sa réponse me surprit, mais pas autant que la suite. 

 Elle m'attrapa me soulevant comme ce que je n'aurais jamais crue. Moi dans le rôle de la femme en détresse. J'avais voulu protester, mais la voleuse me pressa légèrement contre son corps et un détail me revint à l'esprit. Deux pour être plus précis. Cette position les mettait en valeur et je sentais mon visage se réchauffer très vite. 

 - Je... Peut... 

J'avais senti son impulsion et j'avais mes bras autour de sa nuque, cachant mon visage dedans pour éviter de voir le reste de son corps. Technique de diversion inefficace. Au lieu que ma vision me joue des tours, ce fut mon odorat, avoir sa peau à quelques centimètres de mon visage, de mes lèvres. Tout cela était inconnu pour moi, mais presque enivrant. J'avais l'impression de me retrouver dans un livre de jeune fille sauvé par le prince charmant, sauf que là, c'était une charmante voleuse. 

Cela me rapprochait de mon rêve de liberté, de ne pas avoir de barrière. 

J'avais senti la main de l'autre femme quitter son dos pour se rattraper avant de continuer notre fuite. Et c'est une fois un peu plus loin qu'elle me déposa sur les toits. Je découvrais la ville sous un autre angle, avec une autre compagnie. Mon visage ne décolorait pas à chaque fois qu'elle entrait dans mon champ de vision, même si j'essayais de la maintenir éloignée. Pendant un instant, j'avais admiré tout ce qui se trouvait autour de moi en laissant échappé quelques mots.

 - Tout... Est si magnifique. 

À ce moment, même moi, je ne savais pas ce qu'englobait ce tout. Je me plaçais face à elle, soutenant un instant son regard avec un sourire timide, me maudissant de cette faiblesse. Où était donc passé ce caractère explosif que je me targuais d'avoir ? J'étais peut-être devenue une de ses guimauves de FMR. 

- Ça va. J'ai connu pire. Et toi ? Ça va ? 

 Mon regard s'échappa sur le côté. Et je repris d'une voix un peu plus timide.

- Est-ce que tu peux, juste fermer cette veste s'il te plaît ? J'aimerais pouvoir... Te regarder... Dans les yeux 

J'avais voulu lever le bras pour lui designer la ville, mais la douleur m'en empêcha en me faisant grimacer. 

 - J'étais sortie pour me changer les idées, boire, rigoler. Et je me retrouve sur les toits de la ville, à deux à contempler les étoiles. C'est dépaysant enfin pour moi. J'ai l'impression que toi, c'est plus régulier, non ? 

Pour occuper mon esprit sur autre chose qu'elle, mes mains avaient rejoint ma chemise l'ouvrant un peu plus, je m'étais figée, rougissant encore plus en me rendant compte de ce que cela pouvait représenter. Je m'étais alors retourné pour m'asseoir sur le toit. Ouvrant un autre bouton de ma chemise pour sortir complètement mon épaule, laissant découvrir ma peau bronzée. Mes doigts effleurèrent la zone et furent vite tachés de sang sans que je ne puisse en voir plus à cause du manque de lumière. Dans un claquement de doigts, une petite flamme naquit et éclaira juste cette zone. Sous couvert de ma concentration, je reprenais un visage plus sérieux, bien qu'encore teinté d'un peu de timidité. 

- ça ne se voit pas, mais je sais me défendre normalement. 

Mes doigts tâtonné le tour de la zone sans vraiment appuyer, de peur que quelque chose, s'y soit insinuait.

 - Heureusement, ils ont moins de force que toi, il n'y a rien de casser. 

Je n'avais pas osé me retourner pour voir sa réaction, un sourire charmeur peut-être.

 - Tu peux m'appeler Kila si tu veux. Et tu peux me dise pourquoi ça a commencé par une ceinture ? 

J'avais une petite idée qui me fit sourire, n'arrivant pas à savoir s'il y avait quelque chose, je dus demander de l'aide à la voleuse.

- Est-ce que tu peux vérifier qu'il n'y a rien dans la blessure ? Je pourrais la refermer, mais je veux être sûr.

J'avais fermé les yeux après lui avoir demandé ce service, retenant l'envie de me mordre la lèvre pour ne pas qu'elle en rajoute. Mais je savais que je n'arriverais pas a retenir le frisson qui aller parcourir ma peau.  

J'avais pris sur moi, pour passer au-dessus de cette timidité que je ne me connaissais pas pour lui demander de fermer cette veste, pour ne pas ressembler à un moine dans une maison close pour reprendre ses mots. Et comme je m'en doutais, la jeune femme jouait de cette timidité. Le spectacle qu'elle m'offrit avait terminé de faire passer mon teint au rouge. Peut-être assez pour que l'on me voit dans le noir. Je n'avais pu empêcher mon regard de fureter sur la danse gracieuse de ses courbes. 

J'avais remarqué ses cicatrices quand elle fut assez proche pour que la lueur de la rue l'éclaire. J'avais dégluti en essayant d'attraper son regard doré qui brillait légèrement trop. 

- Hé ! Je ne pensais pas que tu serais nue en dessous. 

 J'avais volontairement esquivé les autres questions. En sachant qu'elle ne me lâcherait pas. Heureusement pour moi, elle la referma quand même, ayant sûrement pitié de moi. Elle me confirma qu'elle avait l'habitude, même un peu trop. Étant du monde opposé au mien. Elle glissa les mains le long de la veste. 

 - Je ne viens que rarement à Taisen, je venais plus souvent quand j'étais militaire. 

 Cette période où je n'étais que Kil, le petit soldat qui ne désobéissait pas aux ordres pour ne pas se faire remarquer. Ma plus grande trace d'humanité était s'aider les gens dans le besoin, ne pouvant accepter cette séparation sociale. Mais ce n'était pas le moment de penser à tout cela. Surtout quand elle me conforma que je m'étais fait avoir par des amateurs. 

- Je suis rouillé. Ou mon esprit était ailleurs. 

Je ne rajouterais rien, même si je savais qu'elle le ferait. Elle se présenta sous le diminutif d'Eni, avant de m'expliquer l'histoire de la ceinture, et confirma mon idée première. Cette femme avait recours à des stratagèmes que je n'oserais jamais, bien trop coinçait avec mon corps pour ne serait ce qu'espérer une partie de son assurance.

 Je lui avais demandé de vérifier la plaie, et elle eu une façon surprenante de nettoyer la plaie, ce qui mit en place une autre pièce du puzzle. Cette force, la vision nocturne, ce geste, ce charme sauvage. Il y avait de grandes chances que celle qui examinait ma blessure soit une lycan. De souvenir, je n'en avais jamais croisé, ou alors je ne le savais pas. 

Des frissons parcoururent mon corps à ce contact, aux divagations de mon esprit. Mais il se calma bien vite quand elle reprit la parole, m'avouant que la blessure n'était pas belle et que quelque chose s'était logée dedans. 

- Vas-y si tu peux. 

Eni n'utilisa pas ses mains où un autre outil pour retirer le corps étranger, juste sa télékinésie. Je serrais les dents à chaque mouvement de l'écharde. Jusqu'à ce qu'elle arrivât à la retirer. 

 Ma main vint tâtonner la blessure, essayant de la visualiser à nouveau. Je me concentrais. 

- Attention à tes yeux. 

Mes doigts se posèrent autour de la blessure, une lueur chaude apparut, rouge sombre comme un bison brûlant. La peau de mon bras noircie, parcourt de longue craquelure rougeoyante. Rappelant la surface d'une boule de lave. Au bout de quelques instants, la lueur de ma main s'éteignit, ne laissant que la lumière des craquelures, de la cicatrice et de mes yeux rouge. Le tout s'éteignit progressivement, la cicatrice, les craquelures pendant que ma peau reprenait sa forme normale. Seuls mes yeux restèrent allumés un moment, telles deux braises. 

Je lui fis signe de s'asseoir à côté de moi, essayant de maîtriser ma respiration. Mon cœur s'emballait comme à chaque fois qu'elle jouait avec moi. Mes yeux de braise se posaient sur les étoiles pour essayer de rester neutre. 

- Merci Eni. Je... Je pense que tu le sais. Que tu en joues. Mais je n'ai pas menti. Tu es séduisante, aussi belle que cette vue. 

J'avais souri à ces paroles sans quitter le ciel. J'imaginais que les étoiles se reflétaient sur les braises en train de s'éteindre. D'avoir libres ses mots m'aider à reprendre un peu de confiance en moi. 

- Et je sais que tu vas en jouer. 

 Je quittais enfin ma vision pour me concentrer sur elle. 

- à moins que tu m'aies déjà assez vu ? 

Mon sourire s'agrandit. 

- Je n'ai toujours pas bu mon verre. Tu veux m'accompagner ? On va se changer pour éviter d'attirer l'attention d'autre gens. Peut-être... 

Ma voix dérailla, ma confiance n'avait pas suffi pour lui dire que pour ce soir, je pourrais peut-être être sa seule admiratrice.

Il était vrai que j'avais récupéré sa chemise sur le sol, j'aurais pu m'attendre à ce qu'elle ne soit pas habillée en dessous. Et le reste de la phrase, me fit rougir encore plus, ce geste si naturel pour elle. Comme à chaque fois qu'elle jouait mon regard suivait ce qu'elle dévoilait. 

 Je ne savais pas comment réagir à tout ça. La lycan expliqua son plan aussi naturellement que si l'on se connaissait. Même si j'avais pris des risques pour elle. Comme si elle savait que je n'allais pas la dénoncer. Où elle était sur de ses capacités. Mais cela n'avait pas d'importance, temps que cela n'allait pas plus loin, cela me passait au-dessus. 

Elle continua son franc-parler, me tournant en ridicule. Et en même temps, je l'avais été. 

- Ils auraient été nus, cela n'aurait pas changé grand-chose. Enfin bref, le problème n'est pas là...

Je l'avais aperçu se reculer après que je l'aie prévenue de faire attention et en même temps, c'était logique. Elle avait su croire que j'utiliserais de la lumière. Rapidement, nous avions pu passer à autre chose. J'avais essayé de me libérer de ses chaînes de timidité qui me paraissait si lourde. Et ne reçut qu'une moquerie de plus.

 - Je sais, mais ma magie est reconnaissable de très loin. Et je ne pensais pas me faire avoir comme ça. 

 C'était vrai, j'avais surestimé mes capacités, et cela, c'était retourné contre moi. Eni reprit la parole pour m'accabler de mon comportement. Qu'elle n'avait que faire d'une petite-bourgeoise. Même le bout de compliment que j'avais tenté me fut balancé. J'avais ouvert la bouche pour répondre, mais rien n'était sorti, bloquée à nouveau. Mon regard resta fixé sur les étoiles. Sa vision était sa réalité, mon comportement, la mienne. 

Tout pouvait s'arrêter là, alors que rien n'avait commencé. Mais la fin de sa phrase me laissa espérer qu'elle ne le souhaitait pas vraiment. Il fallait que je me bouge, si je voulais apprécier un peu plus que la vision de son bassin qui s'éloignait. Elle voulait boire, manger, ce que j'avais prévu. Mon esprit cherchait une solution pour me faire sortir de mon trou, et un bout d'idée commençait à germer. 

J'avais fermé les yeux écoutant son flot de paroles, un instant l'idée que nous étions trop différentes me vint, que ce serait trop compliqué. Mais en même temps, je n'appartenais pas totalement à mon monde, peut-être n'étais pas si loin de celui-ci. Et surtout, peut être était le soir pour le découvrir. Le doute nourrissait une autre émotion, la colère. Celle de ne pas savoir gérer une simple situation, de vouloir plaire à une inconnue à ne plus être moi-même, mais ne pas arriver à se sortir de là. 

Et cette blague que j'avais à Cyradil qui s'imposa. Et si "il" était encore là, celui qui m'avait servi d'armures pendant dix ans. Est-ce qu'il pourrait le faire pour ce moment si différent de ce qu'il avait fait à l'époque ? Je sentais le tumulte grandir en moi, faire grimper ma chaleur corporelle, faisant apparaître les craquelures sur mes mains, mon épaule et mon cou. 

 Elle se pencha, proche, trop proche, remplissant mon champ de vision de ses yeux d'or et de ses formes, me laissons une autre chance d'être moi-même. L'idée de la faire taire en scellant nos lèvres m'avait traversé l'esprit, mais je n'avais pas eu le courage, encore. J'avais ouvert la bouche pour répondre, mais sentant que j'allais encore bégayer. Je m'étais tue. Fermant les yeux, inspirant et expirant lentement, une fois. 

- Si c'est ce que tu veux

 Le calme se sentait dans cette autre voix, celle au timbre neutre, presque masculine causé par la chaleur de mon corps. La chaleur diminua, les craquelures se résorbèrent pour ne laisser que ma peau. Ma voix reprit son timbre habituel. Mais c'est comme si j'avais rendossé ce rôle. Celui de Kil. 

- L'avantage, c'est qu'un volcan ne fripe pas. 

Je rouvrais les yeux qui brillaient d'une nouvelle motivation, celle de ne pas la décevoir une deuxième fois. 

- Je disais un verre, c'est pour celui que tu m'as empêché de boire. Peut-être que ma compagnie sera ennuyeuse et te fera fuir à nouveau, qui sait. 

 Je me relevais sur ce toit. Cherchant du regard si l'atelier était visible de notre position. Le sourire caractéristique de l'ancien officier, fier, tordit le coin de ma bouche. L'envie de remonter mes manches grandissait, mais je la retins encore un instant.

- Mais disons que ma compagnie te va. Allons jusqu'à l'atelier là-bas. J'ai des affaires qui devraient t'aller aussi. Et je pourrais finir de nettoyer ce sang. 

J'avais laissé mes mots planés. 

- Si ce programme te va, allons-y. 

Si elle acceptait, je sentais que la partie pour se changer allait être une autre épreuve pour cette volonté nouvelle. 

Nous pourrions rejoindre l'atelier par les toits sur une partie du trajet avant de rejoindre les rues. 

Surtout, j'espérais qu'elle ne m'abandonne pas là-haut. 

Je n'avais pu réprimer un soupir. 

- Le problème n'est pas là. Je ne sais pas où il est. Laisse tomber. 

 J'espérais qu'elle pourrait le faire, même si j'en doutais sérieusement. J'avais essayé de changer de sujet, parlant de cette magie reconnaissable. À son commentaire, j'avais laissé un rire léger s'échapper. 

- Tu peux, c'est l'histoire de ma vie d'être tout feu, tout flammes. Mais ne t'inquiète pas. Je maîtrise mon feu. 

 Sauf celui qui montait à mes joues. La lycan changeait de position, même si elle débordée de confiance, et d'un charme que je ne comprenais pas. À chaque fois que j'essayais de me reprendre, la jeune femme arrivait à trouver sur quoi rebondir, un volcan n'était pas forcément explosif. Mais, moi, je l'étais. Normalement. À ce moment, je n'arrivais pas à être naturelle. Comme si le regard de cette inconnue m'importait plus que celui des autres. Ou alors, une partie de moi, espérait lui ressembler. 

 Quelque chose du genre. 

- Normalement, je suis un peu plus explosif. 

Cette armure que je mettais en place, fonctionnait partiellement. Arrivant à au moins formuler des phrases courtes sans bagages. Arrivant à entrer dans le jeu petit à petit. Alors qu'habituellement, je sautais la tête la première. Même si ce serait mon premier jeu de charme. 

- Nous verrons bien. Peut-être que la boisson me débridera. Nous verrons... 

Je pris un visage légèrement songeur, j'espérais surtout ne rien regrettais. Enfin, je pourrais aussi regretter de ne pas saisir cette occasion de m'amuser. Découvrir autre chose que l'univers qu'on m'imposait. La louve continua de se moquer de mon tempérament réservé. 

- Peut être... 

Ma parole se coupa un instant, mon regard suivant les courbes qu'elle m'exposait à nouveau. 

- peut-être que je préfère être sûr d'être seules, non ? 

Mon sourire s'afficha. 

- Je veux aussi ne pas sortir avec une chemise ensanglantée, changé aussi pour ne pas être reconnaissable par tes admirateurs. Puis cette veste n'a pas d'importance. Pas de fiancée ou d'autre chose. Si cela venait de mon père, je l'aurais brûlé. 

Mon regard se tourna. 

- Et je n'ai jamais dit que je ne voulais pas te voir.

Je soupirais le temps qu'elle finisse d'inspecter cette veste qui n'avait rien de spécial. À part qu'elle lui allait certainement mieux qu'à moi. Je me relevais pour commencer à marcher le long des toits. Profitant du decors et de ma partenaire. 

- Tu verras, mais il n'y a pas grand-chose à voler, je le crains. Et puis pour ta tenue, peu de chose qui te changera. Sauf si tu tiens à ce que l'on te trouve une robe. Mais elle ne sera pas à moi. 

Même si j'avançais rapidement, mes pas n'étaient pas aussi sûrs ou gracieux que celle de la louve. La descente fut moins acrobatique que la montée, profitant d'un échafaudage laissé par des ouvriers pour rejoindre la rue. 

- Ce n'est pas que je n'aime pas être blotti contre toi, mais cela permettra de ne pas trop puiser dans tes ressources. D'ailleurs, tu contrôles ta transformation ? Ou tu évites de puiser dedans ? 

Nous n'étions plus très loin de notre destination et les rues étaient complètement désertées. En même temps, c'était le quartier des artisans. Celui qui ne vivait qu'au son du marteau. J'avais récupéré la clé qui était dans une petite sacoche sur ma ceinture, avant de laisser entrer Enira et se fermer la porte derrière nous. 

 La Lycan pourrait découvrir un atelier de fabrication de verre, trois fours de terre, des piles de lingots de verre de multiples couleurs. Je m'étais retourné, écartant les bras. 

- Un simple atelier pour fabriquer du verre. Rien de bien excitant. Suis moi. 

Nous avions traversé l'atelier pour rejoindre l'appartement à l'étage au-dessus de l'entrepôt. Celui du contremaître à l'opposé. Rapidement, nous étions arrivées dans le petit salon où trônait juste un canapé et une petite table, à l'opposé d'où nous étions entrées se trouvait une chambre simple, un lit double, un fauteuil où traînait mon sac d'affaire et une armoire où était rangé celle de mes cousines, enfin, je crois. Une ambiance minimaliste, sans décoration. Rendant le lieux plus utilitaire qu'autre chose 

Je l'avais guidée jusque dans la chambre rougissant un peu plus à chaque pas. Mes pensées se dispersaient, entendant déjà ses moqueries. 

- Je te laisse choisir, dans le sac, tu trouveras mes affaires, pantalon, tunique, chemise, si tu veux plus féminin. Y 'à peut être des trucs dans l'armoire. Je vais rincer ce sang. 

J'avais emprunté l'autre porte qui menait à la salle de bain en commençant à déboutonner ma chemise. Une fois dans l'autre pièce, je l'avais laissé glisser au sol, exposant ma peau taché par ce sang, mon dos zébré par les cicatrices du fouet. Même ce tatouage, la branche fleurit qui s'enroulait autour de mon bras droit. En appelant la magie, j'avais récupéré un peu d'eau de la baignoire, qui avait été rempli à nouveau au cas où, pour la poser devant le miroir. Je commençais à nettoyer ce sang avec un linge humide. 

 - Si tu veux profiter pour prendre un bain chaud, c'est le moment, ou en revenant si tu préfères. 

Je savais qu'elle allait répondre par une de ses phrases à elle. Mais je me disais qu'elle n'avait pas souvent le droit à ce genre de confort. Sans me rendre compte qu'elle pourrait venir me rejoindre. 

Et que sans le réflexe, je ne tenterais de cacher que mes cicatrices.

J'avais ri à sa remarque sur les pyromanes ou élémentaire de feu. Brûler la terre était une idée qui m'était déjà venu, dans l'hypothèse de recréer du Verre Dragon. Mais pour le moment, je ne m'étais pas concentra sur cette hypothèse. Il fallait déjà que je développe ma maitrise de la lave pour ça. 

À ma réponse sur mon caractère, elle n'eut pas l'air de me croire et je la comprenais. Depuis notre rencontre, elle n'avait vu qu'une partie de moi que je ne reconnaissais pas. Je n'avais pas relevé, ce qui n'aurait servit à rien, j'admirais son adresse, la grâce de ses mouvements. 

 Une vie à travailler son agilité pour que cela devienne naturel, alors que des années d'entrainement ne m'avaient rendu que plus rigide. 

 Peut-être devrais-je travailler cette partie. 

En attendant, j'avais continué de discuter avec elle. 

 - Je ne pense pas me tromper. Tu me diras. 

J'avais ri à son commentaire, mon esprit essayé de l'imaginer en robe, avant de se rappeler les courbes qu'elle m'avait offertes. J'essayais de garder mon calme et un visage impassible. Mais j'imaginais sans grand succès. 

 - Pourtant, je suis sûr que tu serrais mignonne en robe. 

Pendant la descente, je l'écoutais attentivement, notant ses paroles. Il était rare de pouvoir discuter aussi naturellement de cela. Autant en profitait, même si la curiosité n'était pas que professionnelle. Elle m'en livrait un peu plus sur elle. Je m'étais figée un instant à sa petite blague. Est-ce qu'elle me trouvait quelque chose d'attirant ? 

 - Je devrais avoir peur que tu me croques ? Je ne crois que ce que je vois. 

 Je n'avais pas pu tenir son regard à ce commentaire. Laissant parler une audace qui n'était pas dans mon éducation, mais dans mon tempérament. Elle changea la teneur du discours, partant sur quelque chose de moins joyeuse. 

- Cela me dit quelque chose, mais je n'ai toujours été que de passage sur Taisen. Je n'y ai jamais vécu. 

 J'avais hésité un instant, même si je pensais qu'elle allait refuser, cela ne me coutait rien de lui proposer.

 - Si parfois, c'est trop dur, tu peux aller voir les FMR. Ils pourront peut-être t'aider. 

Je n'allais pas lui dire que je faisais partie des FMR, ce serait lui donné une autre occasion de se moquer. Elle le découvrirait peut-être plus tard.

 Sa réaction au moment d'entrée me fit sourire. On aurait presque pu décrire un petit loup qui se méfiait de ce qu'on lui tendait. Sa vie n'avait pas dû être simple. Et cela me rendait un peu mal à l'aise, exposer les différences de nos mondes, même si c'était aussi pour lui faire profiter. 

 - C'est ça, nous travaillons le verre selon ce que demandent les gens. Du simple flacon, aux vitraux des temples. J'aimerais aussi pouvoir faire des outils spéciaux pour les FMR. 

Je l'avais laissé se repérer dans l'atelier si cela pouvait aider à se détendre, lui jetant un regard discret pendant que je montais les escaliers. Encore une fois, mes joues se tintèrent de rouges. 

 - Mais... Non. C'est juste pour avoir de quoi fermer ici. Tu es la première personne qui m'accompagne ici. 

 J'avais fait dans la salle de bain pour dissimuler mon changement de couleur. Je sentais que j'allais passer une partie de la soirée à arborer cette couleur. Le miroir m'envoyait un reflet timide, un sourire un peu bête sur le visage. 

- Pitié ne serrait pas le mot qui me vient à l'esprit, d'autre peut-être. Je propose, c'est tout. Et tu ne sens pas le chien mouillé, je te rassure, c'était plus agréable. 

 Mon corps s'était raidi un instant à cette vérité, mon esprit concentré sur la tache laissant tomber la nouvelle retenue de la soirée. Rapidement, j'avais nettoyé le sang, découvrant cette nouvelle cicatrice sur mon épaule, j'aurais aussi dû retirer mon pantalon, qui avait récupéré l'eau qui avait dévalé mon dos. Une fois terminé, mon regard passa sur le meuble, le savon, le linge humide, le parfum qui me suivait. Rien pour me couvrir ou sécher ma peau. 

 J'avais hésité à retourner dans la chambre, j'espérait au moins évité de me faire trop remarqué. J'étais revenue dans la chambre entendant qu'Eni se déplaçait, croisant mes bras sur ma poitrine, le visage bas pour essayer vainement de dissimuler mes rougeurs. Mon regard brun se leva pour redécouvrir Eni dans une nouvelle tenue. Et cette découverte m'avait captivé un instant. Ce corps sculpté, ses cicatrices qui parsemaient sa peau. Amplifiant son charme sauvage et me laissant imaginer toutes les fois où ses courses n'avaient pas aussi bien terminé. Je m'étais mordu la lèvre, retenant l'idée de l'attirer à moi. Sentir à nouveau sa peau contre la mienne et son odeur. 

 - Il n'y a rien, que des vêtements. Je surveille la plus belle chose de la pièce, ne t'inquiète pas. 

Tout cela contraste avec mon corps, cette contemplations qui occupait mon esprits pendant que les mots sortaient d'entre mes lèvres. Son serpent qui s'enroulait autour de sa jambe qui invitait mon regard à le suivre, contre la branche de cerisier décorant mon bras. Ses nombreuses cicatrices contre les quelques-unes que je trônais. Si on omettait celle de mon dos. Celle de mon épaule qu'elle avait vu se faire, une sur mon bras qui parcourait mon biceps. Et la dernière visible pour elle. Celle d'un coup de poignard de glace, qui avait brulé ma peau sur une vingtaine de centimètres au niveau de l'aine.

 J'avais attrapé une chemise sombre que j'enfilais plus pour camoufler mon dos que ma poitrine. Attraper un pantalon brun pour me changer. Mon regard n'osait plus se poser sur la louve, mes mains jouait avec le tissu et mes yeux s'illuminèrent. 

 - Ah si, il y a une chose qui peut être sympa. 

 Mes mains quitteront les pans de ma chemise à demi fermée. Me retournant pour ouvrir l'armoire où se trouvaient les affaires de mes sœurs pour sortir une bouteille et de verres dissimulés dans une étagère. Vite posé sur la table pour remplir les deux verres. Mon esprit passait d'une idée à l'autre pour éviter de se poser sur cette femme qui le retournait. Au moins, le spiritueux pourrait tuer cette timidité qui m'enchainait.