crédits : 891
Info personnage
Race: Elementaire de lave
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Tour 4
La baronne m'avait rejointe près du blessé. Zéphyr lui avait demandé de m'aider. Et je ne pense pas que cela soit sans raison. Mon sourire s'afficha, se faire envoyer ballades, mais avec un Dame, le genre d'ordre de mission merdique affublé d'un joli ruban de soie. Je n'allais pas commencé a me battre pour soigner le blessé, sachant que la douleur qu'il ressentait avait l'air plus forte que le moyenne, comme si quelque chose jouait dessus, quelque chose que je ne pourrais pas combattre.
- Je vous laisse en bonne compagnie alors.
Je m'étais éloignée de la baronne et du blessé, laissé sous la surveillance du nain grossier. Mon regard passa sur notre groupe, sur son nouveau membre. Un poulet blanc incarnant l'esprit protecteur de Melon, qui avait choisi un drôle de maître. Ce démon qui me faisait frissonner rien qu'à le voir. Je ne l'aurais pas classé dans les alliés au premier visuel. Les civils continuaient leur faites, j'avais envie de me joindre à eux pour les guider, les protéger. Mais ma place n'est pas là-bas. Aujourd'hui, je dois voir grand, sauver la ville pour en sauver un maximum.
Au final, je rendossais presque la carapace que je m'étais forgée dans le désert. Un sacrifice pour le bien du plus grand nombre. Ce que le Dunark aurait fait. Bien plus que la FMR que j'étais devenue. Je secouais la tête me concentrant sur le porteur du Poulet, me rappelant une histoire de sept poulets à réunir. Même si mon sourire s'afficha, je n'avais pas le temps de me perdre dans ses pensées.
L'œil disproportionné de ce démon se rapprocha de moi. Déclenchant un nouveau frisson, mélange de dégoût et de peur face à cette créature qui n'avait rien d'humain. Mais le groupe l'avait accepté, Zéphyr lui faisait confiance. Et elle avait l'impression qu'elle pouvait y faire confiance. Son bras se tendit et j'eus un début de geste de recul. Resserrant la prise sur mon bâton. Hésitante à repousser cette main horrifique du bois de mon arme. Les mots du démon sonnèrent sans vraiment d'émotions.
- Quoi ? Quelle canalisation ?
Sans avoir la moindre réponse, le démon avait attrapé moACn chèche et sans avoir le temps de réagir, le monde se tordit pour changer. Le marché céda la place au bois enchantés. Aussitôt arrivé, il me lâcha et mon corps se couvre de marque rouge, ma magie se canalisant en même temps que ma colère.
- La prochaine fois, préviens.
Sans perdre plus de temps sur le démon, mon regard passa sur ce qui nous entouraient. Un des saboteurs fusait son office, surpris par notre arrivé. Je coupes court à mon diffèrent avec le démon pour rejoindre le trouble faite. Il dégaina son épée et l'acier heurta le bois de mon arme. Le sourire s'afficha sur mon visage. D'une petite passe, je repoussais sa lame et fis pivoter mon bâton. L'extrémité vint cueillir son flanc. Il se recroquevilla un peu et je balayai ses appuis, il tomba lourdement au sol. L'air se vida de ses poumons. Je l'immobilisai en posant mon pied sur son torse le temps de canaliser la magie de l'œuf pour capturer le saboteur.
crédits : -255
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
Il pliait le bras contre l’œuf, comme s’il était sur le point de l’écraser tandis que sous son plastron et son gambison, sa peau se mettait à luire de cette couleur avide de pouvoir. L’apparition de cet oiseau réveillait cette chose abominable qu’il emprisonnait dans son ventre et qui ne comprenait toujours pas les plumes qui étouffaient son cœur. Sa haine, manifestée sous la forme d’un homoncule de flammes qui s’infiltrait partout, sous sa peau, dans ses veines et dans son âme. Plus le temps avançait, plus sa magie, chaotique et instinctive, se révoltait de sa servitude. Il inspira un instant, le gosier luisant comme celui d’un dragon avant que finalement, il ne souffle. Le bras et l’épée, tout deux couverts de sang, pendait à son flanc tandis qu’il observait avec cet air étrange le coq qui s’était manifesté à la suite du sacrifice de l’inconnu notoire.
L’elfe l’observait avec un air étrange, mélange de gratitude et soudainement, de peur. Les Reikois n’avaient pas la réputation d’être des gens raisonnables et calmes, surtout ceux du désert. Derrière leurs airs placides et leurs traditions raffinées se cachaient des derviches à la passion aussi brûlante que le sable avec lequel ils lavaient le sang qui tâchaient leurs mains.
Mais non, Tulkas tourna la tête simplement vers le soldat, l’observa de haut en bas et lui répondit, avec cette conviction qui lui allait si bien.
- Fio scutum. Qu’il répondit avec un certain laconisme. Vade ad centuriam tuam.
Il désigna d’une main les accès principaux menant à la place de la ville. Pointant l’allée menant à l’ambassade Reikoise, celle menant à la citadelle et celle au quartier des érudits.
- Aditus ad quadratum medium muniendum. Qu’il expliqua. Civitatem et togatos defendat.
Fortifier la place comme ils le pouvaient, retournez les charrues, établissez un secteur défensif, protégez la ville et les habitants. La victoire allait s’obtenir à la pointe de l’épée et de la lance, les ennemis de Melorn allaient s’écraser contre la muraille de leurs boucliers. Tulkas n’avait fait que leurs remémorer cette force qu’ils avaient oubliés. Il était certain qu’avec le moral revigoré par l’apparition d’un esprit protecteur allait leurs donner le courage nécessaire pour qu’ils tiennent la ville, qu’importe les horreurs pouvant surgir des ruelles de la ville en perdition.
Au loin, il pouvait voir les flammes d’autres parties de la ville qui n’avaient pas la chance d’être sous la custodie de cette troupe disparate et bien que certains auraient pu s’en émouvoir, ce n’était pas le cas de Tulkas. La guerre est aussi laide qu’elle est cruelle. Pour la gagner, il faut faire des sacrifices et qu’importe le prix. Qu’il soit payé en sang elfique ou reikois, Melorn n’avais plus le choix.
Il s’approcha d’une fontaine décorée d’une statue au centre de la place et admira le travail. Un homme, portant une armure depuis longtemps tombée dans la désuétude, une longue cape couvrant son épaule et sa main droite levée, comme portant un discours. Qu’avait-il été ? Un général ? Un orateur ? Un empereur ? Quoi qu’il en soit, cette figure importante trônait au cœur de la ville. Tulkas put sentir la magie de l’œuf se réveiller, faire picoter ses doigts en entrant en résonnance avec la statue. Levant l’œuf devant lui, il vint le presser contre le marbre usé par les millénaires et, dans un choc qui manqua d’engourdir son bras, une décharge de mana vint colorer les veinures noires du marbre avec cette lueur bleue à laquelle il ne s’était toujours pas habitué, à laquelle la bête en lui réagissait avec violence.
Et le regard éteint du conquérant s’illumina à nouveau, dans son regard, deux runes de protections se mirent à luire, comme si même à travers les âges, ce fondateur… Cette figure mythologique oublié de tous, sauf des plus anciens historiens elfes, s’était réveillée pour venir protéger sa ville dans son heure de péril. Comme si un roi, enterré sous la montagne, s’était réveillé.
Tulkas tourna la tête vers les miliciens qui observaient la statue prendre ce semblant de vie, et bien que tempérée par la gravité de la situation, l’espoir retrouva sa place dans leurs cœurs. Était-il possible qu’ils gagnent en fin de compte ?
Ils en avaient besoin, car après tout, la mort est plus douce quand on pense qu’elle a un sens.
Refermant son bras autour de l’œuf, rengainant son épée, il les salua avant de rejoindre le groupe. Interpellé par Zéphyr, il l’observa un instant et finit par se fendre d’un sourire étrange qui s’effaça aussi rapidement qu’il était apparu.
- C’est ce que nous a recommandé Keerius. Ne traînons pas, la milice est motivée mais je crains que ces bâtards païens n’aient pas encore engagés leur véritable force de frappe. Il grimaça, toujours cette sensation déroutante dans sa poitrine. Foutus mages. Qu’il commente un instant.
Il avance alors, à travers la ville en veillant sur son compagnon et en tenant toujours l’œuf dans les bras, l’enroulant dans la bannière des Serres Pourpres qu’il tient presque comme une cape dans ces heures d’épreuves. Claudiquant quand il trébuche sur une pierre sans s’en rendre compte, avant de secouer la tête. Une ville assiégée, paniquée, transportant un terrible butin.
- Ces imbéciles n’auraient pas dû se téléporter. Qu’il ajoute. Nous ne sommes que deux, si l’ennemi nous tends une embuscade…
Tulkas gronda, heureusement pour eux, le chemin menant aux bois était sécurisé. Et pressant le pas, le duo arriva avec un peu de retard.
- Ud rea, ud sura rea -
crédits : 7058
Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Ce protecteur plumé profita donc volontiers de l’hospitalité de son nouveau perchoir, installant tranquillement son p’tit cul contre le torse démoniaque. Honnêtement, il avait déjà connu plus confortable, mais ça le contenterait. Considérant l’état de la ville, il n’osa pas exiger le luxe d’un poulailler.
Évidemment, l’animal emblématique d’Azshary se souvenait de Savoir, création du Compendium. Et en même temps, comment oublier une pareille engeance ? En tant que représentant en chef de la maternité et de la protection, il gardait en mémoire chaque poulain important que l’ancien empire du nord avait couvé.
Histoire de ne pas laisser son sympathique seigneur sans réponse, le légendaire poulet s’exprima. Sa voix rauque, profonde et masculine pouvait en étonner plus d’un… Mais qui a dit que la maternité devait obligatoirement être féminine ? En s’en donnant la peine, un mâle maîtrisait aussi bien le rôle de mère qu’une femelle.
Il picota doucement le buste de l’azsharien, un geste qui, chez son espèce, traduisait une forme de respect mutuel.
- Kot kot kot… Haha, non, j'déconne. T'inquiète, j'ai pas perdu ma langue ! (Mais, est-ce que ça l'a seulement une langue, un poulet ?) Ben dis donc, on s'retrouve dans un sacré pétrin, pas vrai Monsieur l'Démon de la Connaissance ?! Ça me rappelle l'temps où les Titans ont mis Azshary en charpie, y'a des millénaires ! Tu sais, l'Empire n'a pas survécu à la colère du Royaume Divin. Cependant, Melorn… Oh oui, Melorn a tenu bon. Et c'était pas grâce à des gros muscles et à des sourires verts, non m'sieur ! C'était grâce à des gars comme nous, toujours à l'affût. Un certain volatile de ma connaissance, par exemple. Et tant que nous serons là, ces vieilles pattes ne laisseront rien ni personne menacer notre cher Melorn sans passer sur mon si désirable body !
Après tout, il avait délicieux goût d’volaille.
Simultanément, le dragon au membre sacrifié se remettait de ses douleurs extrêmes, bénéficiant des généreux soins de la Baronne de Boktor. Sans cette intervention, il aurait sûrement été un pesant fardeau aux yeux du reste du groupe, voire complètement inutile pour la suite de cette aventure rocambolesque. Il pouvait se considérer chanceux, en effet, que son action d’altruisme ne provoque pas une conséquence inespérée. Nonobstant, il s’agissait d’une chose plutôt cocasse que de le laisser marcher, alors que la maelienne aurait pu aisément le téléporter vers leur prochaine destination. Aider son prochain, mais pas trop.
Peut-être qu’ils ne le savaient pas encore, mais le temps commençait tristement à manquer. Le Luteni eut donc l’excellente idée d’assigner des hommes à l’ancienne ambassade reikoise ainsi qu’à la Citadelle. Comme ça, si nos gardiens ne pouvaient s’y rendre à court terme, une protection sommaire y serait présente. De quoi limiter les dommages si jamais une catastrophe y pointait le bout du nez.
Sans crier gare, le démon se téléporta et disparut en un claquement d'énergie. Quelque peu surpris par ce départ précipité, le Poulet blanc ne put s'empêcher de cloquer son mécontentement. Il décida en revanche d'employer ses propres moyens afin de suivre les traces de son audacieux compagnon. Gonflant son petit torse de plumes, il se concentra, puis se propulsa dans les cieux avec un puissant coup d’pattes, créant une série de boom boom et d’ondes de choc qui firent vibrer les fenêtres des bâtiments en dessous. À la fois effrayés et intrigués par ce phénomène, des melornois regardèrent la scène, la gueule grande ouverte, ne sachant pas trop quoi en penser exactement.
- Qui a besoin de téléportation quand on a de telles cuisses ? S’exclama-t-il alors qu’il filait droit, déclenchant des mini-explosions de poussière et de feuilles derrière lui. Arrivé à destination, l’oiseau immaculé atterrit gracieusement à côté de son invocateur, soulevant une dernière bourrasque de vent.
Normalement, notre poulet favori aurait lancé une remarque désobligeante à celui l’ayant abandonné. Toutefois, ce n’était clairement pas le moment, surtout en voyant le paysage désolé qui se dressait face à eux. Autrefois sanctuaire verdoyant, la forêt, désormais méconnaissable, s’était transformée en un véritable théâtre de dévastation. Les branches tordues des arbres dégoulinaient d’une sève noirâtre, tandis que l'herbe se tapissait des corps inanimés de soldats vaincus et de bêtes sauvages. Cette terre souffrait, malade, pourrie, exhalant une odeur de putréfaction qui rappelait cruellement les horreurs de l’Arbre-Monde. Une nature qui vivait encore cependant, mais plongée au sein d’un état autre, possédée par un mal croissant. Étaient-ils arrivés trop tard ? Il n'y avait plus rien à sauver ici; tous les mécanismes avaient été viciés et il ne semblait pas y avoir de saboteur sur place dans l'immédiat. La seule chose qu’il leur restait à faire, c’était… De purger. Oui, purger les ténèbres avant qu’elles ne se propagent davantage. Avant que le cauchemar éprouvé en Shoumei ne se répète.
Pendant que Tulkas, Myriem, Zéphyr, Kilaea, Vaenys, Savoir, Jamby et le Poulet Blanc analysaient les ravages de la corruption sur l’environnement, une étrange animation commença à se manifester chez les espèces végétales. Et ce fut à ce moment-là que des lianes épaisses et épineuses jaillirent soudainement du sol humide pour se lancer de manière violente vers le groupe, dans le seul et unique but de tuer toute créature vivante sur le territoire. En même temps, des formes plus sinistres émergèrent des ombres de la forêt. Lions et loups dotés de fourrures d’un noir d'encre chargèrent avec des yeux rougeoyants d'une aura malveillante, crocs brillants d'une malice venimeuse. Ils foncèrent sur les défenseurs qui n’avaient maintenant plus le choix d’agir s’ils souhaitaient sortir indemnes d’ici…
- Regardez. Voyez ce que vos efforts ont engendré. Des âmes maudites, des terres corrompues. Abandonnez cette lutte futile. Embrassez le futur que nous vous offrons. Un monde où les vrais Maîtres règnent. N'est-ce pas là un destin plus grand que de s'acharner à sauver ce qui s’avère déjà perdu ?
Myriem put avec aisance reconnaître cette voix qui se glissait sournoisement entre les oreilles de nos héros. Il s’agissait de celle de l’Entité Sombre, l’investigateur de cette lugubre machination contre le Cœur de Melorn. Intangible, sa présence en ces lieux se faisait toutefois ressentir, telle une caresse de chaos, observant, se délectant de la misère de ces mortels.
> Directives du tour
* Il n’y a pas d’activation ou d’arrestation à faire dans cette zone
* Purger la nature avec l’énergie des Anciens vous apportera cependant 50 points de réussite
* Tuer une bête d’ombre ou une liane possédée vous apportera 1 point de réussite (chaque)
* Ces objectifs sont valables ce tour-ci et le suivant
¤ Chaque membre du groupe (incluant le Poulet) est visé par trois attaques équivalente au palier 2 (élémentaire d’ombre ou physique). Vous pouvez :
- Encaisser totalement ou partiellement, ce qui vous causera des dégâts considérables (sauf si vous avez une immunité… ou une faiblesse)
OU
- Vous défendre en échange d’utilisation de pouvoirs et d’actions.
> Une action de palier 1 = Diminue de moitié les dégâts d’une attaque de palier 2
> Une action de palier 2 = Protège entièrement d’une attaque de palier 2
> Une action de palier 3 (cela vous coûtera 2 actions) = Protège entièrement de trois attaques de palier 2
> Une action de palier 4 (cela vous coûtera 2 actions) = Protège entièrement de quatre attaques de palier 2
¤ Ces adversaires sont très vulnérables et donc tuables par un P2 magique ou un P1 physique ou d’arme (exemple : un coup d’épée ou une flèche bien placée). À vous de jouer le truc en automodération pour rendre le combat crédible. Par exemple, une flèche dans une patte ne tue pas, mais dans l’œil, c’est fatal, etc.
¤ Vous pouvez également les tuer en groupe en utilisant des pouvoirs plus puissants :
> P3 = tue 5 ennemis
> P4 = tue 10 ennemis
NB : Les pouvoirs ne fonctionne pas pour purger la zone.
> Purger la forêt du mal
* Pour purger la forêt de son mal et détruire sa magie malsaine, il suffit d’y utiliser l’énergiecontenue dans l’œuf des Anciens, la même qui active les mécanismes de sécurité.
* Pour être purgée, elle a besoin de 10 actions de purge (1 action = 1 purge)
* Le poulet ne peut pas faire cette action
Difficulté : Difficile
FIN DU TOUR : Samedi le 13 juillet, soirée
crédits : 2895
Alors que le Protecteur de Melorn revient aux côtés de Savoir et de Kilaea, le Démon Azsharien constate les dégâts qui ont déjà eu lieu au sein des bois enchantés, il ne reste plus rien à sauver, ruine et désolation ont déjà récupéré leur tribu sur ce quartier de la cité. L’oeil du Désintégrateur pondère dans toute sa froideur apathique la meilleure décision pour continuer à assurer la protection de la cité elfique, et il tire finalement sa conclusion en décidant que la concentration des menaces présentes sur les lieux est trop importante pour être laissée comme tel. Il aurait pu choisir de partir et de laisser les autres lutter contre les monstres, mais il valait déjà mieux ne pas se séparer pour augmenter ses chances de succès, et les civils qu’il pouvait probablement sauver en se déplaçant ailleurs allaient certainement être compensés par les vies perdues en laissant la corruption proliférer en ces lieux. À la place, l’invocateur du Poulet Blanc ordonna à la créature de protéger le maximum des alliés qui rejoignaient la mêlée contre les loups.
”Analyse conclusive…”
La mana se met à lourdement saturer l’atmosphère au dessus du bois, l’oeil carmin d’Alys regarde sans la moindre expression, sans un tressaillement de sa pupille, le paysage saccagé qui s’étale devant lui, il parcours frénétiquement l’environnement à la recherche d’une âme civile mais ne parvient à identifier que des cadavres, des loups d’ombre et des lianes possédées par une étrange magie. Le ciel s’assombrit momentanément et prend une profonde teinte rouge alors qu’un crépitement électrique vient accompagner la fermeture de l’iris sanguine, la voix d’Alys se fait pourtant toujours entendre tandis que dans les airs, une faille rougeoyante se dessine avant de s’élargir dans un fracas terrible. Une mimique du Désintégrateur se forme lentement en s’ouvrant dans le ciel, transformant les pans de la réalité en une parodie de paupière alors qu’autour de l’iris ronde s’assemblent divers cercles concentriques d’un diamètre gargantuesque.
”...action recommandée:”
Des salves d’énergie lumineuse rejoignent le centre de la pupille céleste, quelque part au centre du bois enchanté, un fin laser file depuis l’optique factice jusqu’à la terre meuble, marquant l’épicentre de ce qui se prépare ainsi dans les cieux. Lorsque la fausse Alys est complètement ouverte, les cercles ornementaux qui orbitent autour d’elle sont animés d’une rotation croissante et un vrombissement sourd remplit l’espace. Savoir, concentré sur son attaque, peut tout de même sentir son enveloppe charnelle subir des dégâts de la part d’entités immédiatement proches, mais occupé par sa canalisation il ne peut tout simplement pas se défendre. Quand la voix d’Alys prononce le dernier mot de sa phrase grave et monotone, le son semble venir de l’objet cosmique et non de Savoir lui-même:
”Annihilation.”
La colonne de lumière qui s’abat sur le bois enchanté brûle d’une intensité surréelle, éradiquant tout les faibles adversaires qui avaient le malheur de se trouver sous la frappe du corps céleste dans un sifflement de combustion macabre. Puisant par le même coup dans la magie de l’Oeuf des Anciens, Savoir insuffle à la dernière impulsion arcanique du tir d’Alys la puissance de l’artéfact pour purger l’endroit. Quand la lumière éblouissante s’atténue enfin, les arbres, les loups, les lianes et les cadavres, tous ne sont réduits qu’à la poussière et l’oeil dans le ciel dissipe d’abord ses colliers concentriques puis se referme, rendant aux cieux de Melorn son habituelle teinte azurée parfaite. Alys n’est pas la Première des Sept ni le Démon de la Connaissance. Elle est la Geôlière du Compendium, elle est l’Arme des Veilleurs, elle est le Désintégrateur d’Azshary.
Le même crépitement électrique vient dissiper la membrane protectrice qui avait voilé la véritable Alys, tandis que Savoir prend conscience de son environnement proche et de l’évolution du champs de bataille autour de lui. Un peu plus loin devant eux entre les troncs des arbres, on distingue que les bois laissent soudainement la place à une grande étendue clairsemée et fumante sur laquelle s’étend un tapis de cendres encore incandescentes.
crédits : 5297
Le Coeur de Melorn - Tour 5
Pas une parole n'avait accueilli mes soins auprès du mystérieux homme aux cheveux d'argents, étrange mais je ne pourrai pas en apprendre plus pour le moment. J'avais ressenti une haine violente et fulgurante à mes premiers mots avant qu'il ne s'apaise pour finalement esquissé l'ombre d'un sourire. Comme quoi tout peut arriver non?
Bien sûr j'avais emporté Jamby comme on me l'avait demandé et non seulement j'avais senti le regard désapprobateur du Luteni à son retour auprès de nous mais je ne parle même pas des simagrées et grimaces faites par le nain. De quoi se plaignait-il d'ailleurs? J'étais à la limite de ma mana pour le téléporter, il dépassait largement ma capacité de déplacement pas en terme de simple masse non mais en masse volumique, comment pouvait-on peser si lourd en étant si petit ?
Nous venions d'arriver dans la zone des bois enchantés et ce fut un véritable choc, le lieu était oppressant, terriblement dérangeant aussi, cela empestait l'Entité Sombre. Je sentais dans tous les pores de ma peau sa présence, son influence et j'en avais limite la nausée, c'était aux limites du supportable pour moi.
En face de nous apparurent des matérialisation de sa corruption, des créatures d'ombre, la nature qui voulait s'en prendre à nous mais ce que je percevais émergèrent des ombres de la forêt. Et je l'entendis, elle nous adressa la parole à tous, sa voix insidieuse, putride qui voulait nous engluer dans son mal.
- Rien n'est perdu, tu n'es même pas un titan, uniquement un bâtard fruit d'un rituel foireux. Je regrette d'avoir cru au retour d'un être créateur, tu n'es rien d'autre qu'un destructeur qui corromps tout sur son passage. Nous allons nettoyer le Sekaï de ta malagnité !
J'avais parlé entre les dents, pas forcément très fort mais j'avais besoin de verbaliser ce que je ressentais depuis le début.
Je regardais autour de nous et je pris une décision simple.
- Je vais purifier tout ce qui est possible de faire. Je vous laisse affronter le mal et nous protéger.
Je me foutais de leurs ordres, ces bois autrefois magnifiques, magiques, qui respiraient la santé en toute saison dans la ville du printemps éternel. Je laissais mon regard glisser sur mon environnement, nulle glyphe à réveiller ou protéger en ce lieu mais des arbres qui se distordaient, souffraient, rongés par la corruption.
J'inspirais profondément et appelais la sagesse des Melornois à moi, demandant à l'Oeuf Antique de m'accorder son énergie une nouvelle fois. Puisant dans sa force, sa raison d'être, j'attirais des liens vers moi, je n'étais pas partie loin encore du luteni de fait la magie réagissait avec promptitude. Des tresses de manas rejoignirent mes mains et je m'en servis comme des lassos et j'entourais un arbre pour le nourrir de la saine magie des ancêtres. En une fraction de seconde, le mal qui était en lui se mit à suinter, de son écorce, un liquide sombre, gluant, nauséabond comme le nain s'écoula et s'évapora une fois dans l'air, cela fonctionnait, l'arbre retrouvait ses couleurs, ses odeurs, purifié du mal qui s'était glissé en son sein.
Satisfaite du résultat je renouvelais l'opération pour soigner deux autres lieux de plus et rendre l'air plus respirable.
CENDRES
crédits : 891
Info personnage
Race: Elementaire de lave
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Tour 5
Je m'étais tellement concentré sur l'arrestation du saboteur que je n'avais pas pris le temps d'analyser l'environnement. Et une fois, l'homme disparut, mon regard noisette détailla la forêt. Tout ce qui faisait de ce lieu quelque chose de beau avait été vicié par la corruption. Et même si notre poulet avait rejoint son maître à l'allure morbide.
Tout jurait avec ce que j'avais entendu sur cet endroit. Un lieu sinistre, où rien n'était plus naturelle. La corruption avait pris possession des arbres et des animaux. Je resserrais la prise sur mon arme. Essayant surtout de savoir d'où venait la menace la plus immédiate.
Une voix résonna dans nos esprits, déposant ses mots teintés de l'horreur, essayant d'insuffler le désespoir pour affaiblir notre volonté. Le groupe se mit rapidement à agir. Le démon se concentra et le spectacle qu'il offrit était hypnotisant, à la fois la superbe et terrifiant. Le déferlement de puissance qui balaya la zone d'une lumière pure.
La baronne annonça ce qu'elle allait faire, faisant fi de ce que l'on pourrait lui dire. Après tout, c'était une civile, tant que ses actions allaient dans notre sens, nous n'aurions pas grand-chose à lui dire. Et puis ce n'était pas de ma responsabilité, je n'étais que Shekhikh et cette situation ne dépendait pas de moi.
Je concentrais ma magie, alimentant mon brasier intérieur. Ma peau s'assombrit se couvrant de fissures rougeoyante. Je sentis mes cheveux se mettre à danser telles les flammes d'un brasero. Même mes yeux s'embrasèrent. Cette accumulation de magie qui me donnait une apparence infernale. Je sentais le cuir de mon armure craquelé, résultat flagrant d'un manque d'entretien. Il faudrait que je la refasse ignifugée rapidement.
Une fois ma concentration au maximum, ma condition d'élémentaire dévoilée, je m'avançai pour me placer entre la baronne et les ennemis. Je plantais mes appuis, regardant les animaux corrompus se jetait sur nous. Mon talon frappa le sol et mon poing se dressa vers le ciel.
Des pieux de lave se dressèrent, transperçant les animaux. Éloignant ainsi la menace, leur cri de surprise et de douleurs s'élevèrent, brièvement, avant de se dissiper aussi rapidement. Seule l'odeur de chair brulée s'éleva, conséquence de ces pieux de lave. Un des loups s'embrasa sous la chaleur du magma.
J'avais préféré me détacher de ce spectacle macabre, nécessaire, mais dont je ne tirai aucun plaisir. Je préférais me concentrer, mais sur un endroit d'où la corruption semblait s'échapper. Je tendis ma main toujours rougeoyante pour appeler la magie des anciens. Combattant la corruption par cette magie étrange. Jusqu'à avoir complétement purgé cette zone. Je m'étonnais moi-même de mon sérieux, aucune blague ou trait de légèreté ne me venait à ce moment. Ce qui devait bien être une première. Peut-être qu'après tout, je commençais à murir, ou pas.
crédits : -255
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
- Abomination.
Qu’il souffla en l’observant, cette… Créature.
Cette chose, fait d’iris et de malice faisait vrombir la terre et le ciel avec sa magie impie, à l’opposé de l’ordre naturel des choses, frappant de sa fronde de lumière la terre, balayant les arbres centenaires et repoussant les créatures dans les ténèbres. Une telle démonstration de puissance faisait pourtant partie intégrale de la panoplie guerrière du Reike, alors, pourquoi est-ce qu’il la haïssait tant à l’instant ? Le démon Azsharien était un allié, de circonstances, certes, mais un allié. Alors quelle était cette colère froide et cruelle qui cristallisait son sang bouillonnant ? Tulkas claqua de la langue, comme pour se rappeler à l’ordre, clignant des yeux à plusieurs reprises comme pour ce foutu phosphène qu’il percevait les yeux clos.
- Tâchez de ne pas détruire ces foutus bois avec votre… Grah !
Il gronda, la magie puisée dans l’œuf des anciens se faisant si puissante par la canalisation du démon que le porteur de l’œuf dut poser un genou au sol, une douleur vive dans sa poitrine, un froid intense naissant dans son cœur et se répandant jusqu’au bout de ses doigts, sapant ses forces un instant.
Comme si, dans le chaos ambiant du champ de bataille de son âme, son être tout entier se révoltait un instant d’être ainsi exploité par ceux qui puisaient encore et encore dans la magie, semble-il infinie, de l’œuf des anciens. Comme si une partie de lui, enchainée dans l’abîme de sa poitrine, refusait d’être ramené à sa condition d’esclave, utilisé comme vulgaire relais par l’œuf. La magie canalisée, traçant des arcs incandescents entre les arrêtes de son armure, saisissait sa chair à travers l’acier et le lin, avant d’être redirigée vers les nobles desseins de ceux qu’il accompagnait. Son souffle, incandescent, enflammait sa trachée et lui donnait ce timbre rauque. Il toussa, cracha quelques escarbilles avant de se redresser pour observer ses camarades. Levant sa main libre à sa tempe comme si ça suffisait à calmer le tambour de guerre qui battait dans sa poitrine. Les yeux plissés, il ne les rouvrit que lorsque son visage fut frappé par une vague de chaleur qui lui donna l’impression que sa moustache allait s’enflammer.
Une femme, toute faite de pierre en fusion et dont le sang était un magma bouillonnant, dont la manifestation des flammes ressemblait tellement à la sienne, sans pour autant faire cloquer sa chair et noircir sa peau. C’était comme si elle était toute faite de lave et de roche, il ne s’en rendit pas compte tout de suite, mais la nature même de la Shekhikh le frappa au visage en même temps qu’une nouvelle vague de chaleur quand elle invoqua sa magie.
Des pics de lave surgissaient de sous la croute même du continent, se solidifiant en pieux, faisant des loups corrompus un avertissement macabre pour le reste de la meute.
Sans parler de la fameuse « baronne », qui parasitait un instant la magie de l’œuf pour qu’elle purge l’influence néfaste et corruptrice qui hantait ces bois, si semblable à celle qu’il avait pu voir dans le Shoumeï et qui hantait encore ses cauchemars. Tulkas inspira, fermant les yeux un instant, la paume posée contre sa poitrine. Le trop plein de mana qui le hantait, nourrit par l’œuf, entra en résonnance avec le sien un instant. D’une façon plus harmonieuse, plus calme, car ici, c’était lui qui décidait de s’armer de l’énergie des anciens. Qui coula en harmonie avec le feu dans ses veines pour surgir du bout de ses doigts. Il observa un instant les flammes qui dansèrent au creux de sa paume, passer du rouge sang à l’orange, s’éclaircir jusqu’à devenir blanches et s’apaiser en prenant une couleur bleue. Il se tourna, dirigeant son attention vers le sol et vint poser sa main contre. Et comme un feu de pollen, les flammes bleutées, teintes par l’énergie des anciens, se répandit jusqu’à se mourir un peu plus loin, brûlant paisiblement la corruption sans consumer l’herbe et l’écorce.
Son oreille se tendit, était-ce le fruit du hasard, de l’instinct ou d’autre chose ? Qu’importe, il entendit des plumes passer dans son dos et une étrange lueur dans sa vision périphérique. Il ne se tourna que pour voir les plumes du coq Azsharien se dissoudre dans l’air. L’esprit venait de le protéger de l’attaque d’une partie de la meute. Aussi, le Luteni se redressa en sentant quelque chose bouillir en lui.
Il attendit, que les loups soient sur lui, pour limiter les dégâts et surtout, pour savourer pleinement le fruit de ses flammes. Une fois à portée, il attrapa un loup par la gorge en libérant, enfin, la créature atroce en lui. Engouffrant dans les flammes le loup et ses quatre comparses qui avaient eu la brillante idée de s’attaquer au Luteni. Dans le brasier, il se mit à rire.
La liberté, aussi fugace soit-elle, est toujours grisante.
- Ud rea, ud sura rea -
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Un chaos sans nom s’était déchainé dans les bois après l’arrivée des défenseurs. La corruption bien ancrée dans les arbres, dégageant une odeur de pourriture très désagréable, réagissait violemment à leur présence, si bien que la majorité des membres du groupe répondaient de la seule manière qu’ils semblaient connaitre : en combattant le feu par le feu ! Une énorme colonne de lumière, à la senteur de vieux fromage, venait de vaporiser une bonne partie de leurs adversaires, tandis des pics de lave venaient de surgir du sol pour en empaler d’autres. Plus loin, l’un des défenseurs riait à gorge déployée, couvrant les hurlements de douleurs des créatures en train d’être immolées.
L’air était devenu tellement chaud que la barbe de Jamby était carbonisée par endroits, la faute aux perles de vomi restées dedans qui avaient pris feu. Le Nain s’était rapproché de la reikoise, la supposée médecin du groupe s’étant fait damer le pion par la femme au cache-œil, affichant un air surpris. C’était la première fois qu’il rencontrait quelqu’un dont l’odeur avait subitement changée ! De la saleté de la poussière, l’on était passé à … de la suie ! Un vieux tas de suie, trainant dans une cheminée reikoise n’ayant jamais été ramonée. Un peu comme ce qui allait rester de ses adversaires une fois le magma refroidi !
Le petit être cracha au loin, son glaviot verdâtre atterrissant sur une amalgamation de corruption en train de remonter le long de l’écorce d’un arbre vénérable. Jamby se rapprocha, les traits assombris, afin de constater à quel point les jeux des Titans et des mortels étaient allé trop loin, et quel prix le Sekai était en train de payer ! Saisissant son jambon à deux mains, le Nain frappa de toute ses forces sur la corruption, encore et encore, remarquant à peine les filaments de mana qui purgeaient l’amalgamation nauséabonde, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Croquant rageusement dans l’énorme bout de charcuterie, du côté qui avait été en contact avec la corruption, le petit être revint aux côtés de la femme aux cheveux, elle aussi affairée à purger le terrain environnant. Des volutes de mana tournoyaient autour de Jamby, dont les trains se déformaient progressivement à cause de sa colère montante.
« Et ron, et ron … »
Le Nain psalmodiait à voix basse, son regard tourné vers quelques créatures qui semblaient réticentes à s’approcher au vu du destin funeste de leurs congénères. Ce ne fut cependant pas elles qui donnèrent l’assaut, mais d’énormes lianes épineuses émergeant du sol et se précipitant vers lui et la reikoise à l’odeur de suie.
« Petit patapon ! »
D’innombrables craquements se firent entendre, suivis de mouvements provenant des arbres de la zone : D’imposantes branches, arrachées à même le tronc, fusaient à toute vitesse vers les lianes, transperçant leurs tiges et s’enfonçant dans le sol pour les y clouer dans un fracas assourdissant. L’un des lianes, plus rapide que les autres, eu le temps d’atteindre le Nain au niveau de la panse, avant d’être traversée par plusieurs branches, mais Jamby ne sembla pas le remarquer. D’abord, parce que le rembourrage de sa bedaine était tel qu’une armure n’aurait pas pu mieux le protéger, et car la colère était plus forte que la douleur, qui passa inaperçu sur le moment.
Le petit être venait de réveiller son propre mana.
Un pouvoir né d'un appel à l'aide.
La volonté du monde lui-même de retrouver l'équilibre.
La réponse de la terre nourricière face aux pouvoirs voulant lui faire courber l'échine :
Le courroux du Sekai
CENDRES
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C’est directement ce que l’Oreille se dit quand son regard se pose sur les bois enchantés de Melorn. Dans cet endroit, tout déborde d’une énergie sombre, obscure, néfaste. Les arbres semblent sur le point de mourir ; l’herbe, autrefois verdoyante, a une couleur étrangement jaunâtre, l’air lui-même semble porteur de quelques maladies voués à se répandre dans le Sekai. Vraiment, tout dans cet endroit leur qu’on les a précédés et que les partisans de leurs ennemis ont déjà fait leur travail. C’est peine perdue de s’arrêter là, pourrait-on croire. D’ailleurs, c’est ce que leur dit très aimablement une créature qui les contacte par magie, mais c’est à peine si le ministre du Reike lui accorde son attention. Si l’entité croit qu’ils se sont lancés dans cette entreprise pour renoncer au premier instant venu, c’est mal connaître les protagonistes qui composent leur groupe. Non, autant avancer. Et Myriem, comme Savoir, lancent le début des opérations. La première – il n’en est guère étonné – proclame qu’elle va purger les lieux le plus possible. Le deuxième ne fait pas honte à son titre d’Arme des Veilleurs et commence à saturer l’air de mana, ce qui leur laisse préfigurer une attaque de grande envergure. Et de fait, c’est la première fois que Zéphyr peut constater la puissance du Démon de la Connaissance, sans même devoir s’inquiéter de sa survie immédiate. Le maître-espion entend bien Tulkas déclare que c’est une abomination, mais pour l’heure, celle-ci est diablement efficace pour repousser les créatures ennemies. C’est une bonne chose qu’elle soit contre les Titans et même qu’elle ait pu s’engager dans leur éradication définitive… Bien qu’il y ait de larges progrès à faire, évidemment.
La sensation de chaleur fait baisser les yeux du Reikois vers Kilaea, qui a cette fois une forme bien plus sauvage. Être de magma, elle se permet d’exprimer toute la puissance de son élément fétiche, et le résultat est aussi impressionnant qu’expéditif. Mais en même temps, qui peut résister à de la lave… ? Promenant son regard sur les lieux, l’homme aux yeux dorés avise une petite étendue d’eau à l’orée du bois et il prend rapidement sa décision. « Je vais purifier la zone là-bas, » déclare le bellâtre à Vaenys. Il ne lui demande pas s’il sait tenir sur ses deux jambes. Il perçoit à son regard que le prince déchu veut récupérer un peu d’indépendance, peut-être pour déployer sa magie, d’ailleurs, et c’est donc une bonne chose que Zéphyr s’écarte pour lui laisser le champ libre.
Désormais seul, Zéphyr se penche vers cet étang qui doit habituellement scintiller d’une eau pure et limpide. Ici, rien de tout cela. Impossible d’en voir le fond, impossible même de deviner s’il y a la moindre créature ce bassin. Mais qu’importe, il n’est pas là pour s’attarder. Profitant du lien avec l’œuf, le guerrier concentre le mana de ce dernier dans la paume de sa main. Une lumière qui crée un contraste frappant avec les ténèbres ambiantes apparaît presqu’aussitôt, et l’assassub vient poser son doigt à la surface de l’eau. L’effet est immédiat : le mal semble brusquement repoussé, et le chef des forces spéciales se concentre tellement sur sa tâche que la purification déborde du petit lac. C’est d’abord l’herbe environnante qui est touchée, puis les premiers arbres alentours. L’air devient plus respirable, le vent semble de nouveau plus paisible et non grinçant. Ce n’est que quand la lumière se dissipe que Zéphyr entend comme Tulkas un bruissement d’ailes. Apparemment, le Poulet blanc l’a protégé pendant qu’il purifiait les lieux. Une bonne chose, parce que n’ayant généré aucun clone, personne ne surveillait ses arrières pendant un moment.
Mais bien sûr, il y a trop d’ennemis pour être tranquilles. Quand l'ami d'Ayshara se retourne, il entend un grognement sourd : un loup d’ombre lui fait face et l’homme lui jette un regard impassible, presqu’ennuyé, en réalité. Les deux créatures semblent se dévisager une poignée de secondes, alors que le conseiller royal a déjà posé la main sur la poignée de son katana. Puis, le carnivore décide à franchir l’espace qui le sépare de sa cible. Il court d’un mouvement leste, saute, souhaite le dévorer, mais il a à peine le temps de voir la lame qui sort de son fourreau et qui lui transperce le flanc de part en part. La créature retombe au sol dans un soubresaut, alors que de son côté, le maître-espion reprend sa route en direction de Myriem, pour voir comment elle progresse dans la purification des lieux.
Face à une lame en bronze céleste, la bête corrompue avait peu de chances de résister à un duel avec l’Oreille.
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Hormis cela, l’horreur qui sévissait dans cette forêt ne le touchait pas particulièrement, non. Le seul problème, si jamais la ville venait à être totalement corrompue et donc fatalement, détruite, c’était qu’il perdait un réseau extrêmement important pour la Pègre Reikoise, mais pas seulement. Melorn était bien l’un des rares lieux où il pouvait se promener tranquillement sans risquer de se faire égorger à tous les coins de rue, par un impérialiste un peu trop fanatique.
Quoi qu’il en soit, il était grand temps d’agir et, au plus vite. Il balaya du regard chacun de ses camarades, essayant de savoir lequel d’entre eux aurait le plus besoin d’aide, avant de reporter ses améthystes face à lui, sur les assaillants. Un long frisson parcourut l’entièreté du corps du Vosdraak lorsque le rayon lumineux de ce bon vieux démon de la connaissance s’échappa de son œil, pour pulvériser quelques adversaires. Un nouveau traumatisme peut-être ? Certainement. En même temps, il lui manque un bras, maintenant. Bref. Il n’y avait pas vraiment de temps pour rêvasser tranquillement.
Certains de ses alliés attaquaient la meute, tandis que d’autres s’appropriaient la magie des Anciens, provenant tout droit de l’œuf, pour purger les arbres du mal qui les habitait et d’autres, notamment le poulet et le petit gassouillet, protégeaient le groupe. Seulement, à eux deux, ce n’était encore pas suffisant, il fallait donc un petit coup de pouce que Vaenys donnerait avec joie.
Le Baron se concentra alors durant quelques courts, très courts instants, pour canaliser sa magie des ténèbres. Ses yeux, habituellement d’un violet intense, se remplirent d’une lueur mauve, ressemblant à une brume magique. Les bouts de ses doigts restants, noircirent d’une manière inquiétante, tandis qu’il leva le bras encore intact devant lui. Du bout de ses extrémités jaillirent des faisceaux dansants et noirs, qui formèrent dans la foulée, une barrière magique et impénétrable. Les lianes s’échappant du sol d’une danse funèbre, s’abattirent contre la protection du prince déchu, ne pouvant atteindre leur cible.
La barrière protégeant le nain et la médecin céda au bout d’une seule et unique attaque, tandis que celle protégeant le démon de la connaissance parvint à en encaisser deux, avant de disparaître dans une brume sombre, contrastant parfaitement avec la magie lumineuse de ce dernier.
Désormais, le prince déchu marcha en direction du Luteni, boitant quelque peu, la majeure partie de son énergie étant concentrée sur cette plaie dont la douleur, bien que calmée par Myriem, était encore présente. Il porta sa main, dont les extrémités étaient encore noires et emplies de sa propre magie, en direction de l’œuf des Anciens, puis laissa la magie de ce dernier venir à lui, dans des liserés de lumière étincelante. Cette énergie, cette puissance qui parvenait à le dépasser lui, le plus puissant arcaniste du Sekai selon la petite Lune, vint emplir ses veines de ce mana puissant.
Subitement, le Baron se retourna, puis laissa ce même mana tisser un lien magique, imitant cette lumière étincelante, entre un arbre et lui, rendant de la superbe à cet habitant de la forêt, le délivrant de ce mal qui semblait le ronger, de l’horrible emprise de l’entité sombre.
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Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Cette mésaventure lui coûterait cher, très cher. Quoi de mieux qu’une bonne piqure de rappel pour se souvenir de cette époque reculée où les Titans terrifiaient les azshariens ? Ces millénaires de paix les avaient rendus faibles, pantouflards, convaincus que ce joli dôme les protègerait jusqu’à la toute fin. Terrible erreur. Car la vérité, c’était que les ténèbres ne sommeillaient jamais bien loin, attendant le meilleur moment afin de surgir des oubliettes et perpétuer ce cycle indomptable dont était témoin le Sekai depuis le commencement. Qu’importe les triomphes, les Ombres insidieuses perdureraient, quelque part, tant que la Lumière serait.
Ne plus connaître l’odeur du sang possédait ses inconvénients.
Lors de ce Conseil des Érudits, peut-être que ces « sages » elfes avaient cru, espéré revivre la gloire de leur empire déchu en jouant au bras de fer contre la nation du dragon. Récolter plus de puissance, de prestige. Mais ce qu’ils ignoraient, c’est que rien de tout cela ne s’obtenait sans payer le lourd tribut de la guerre. Tribut qu’ils payaient dès à présent.
Heureusement, la Cité-État du nord avait quelques armes intéressantes pour se protéger, en plus de pouvoir compter sur une collaboration avec des alliés précieux. Voyons voir si ceci suffirait à stopper la progression de toute cette corruption.
Dangereusement, les lianes mouvantes ainsi que les bestioles d’ombre attaquèrent le groupe de courageux. Un genre de plan d’action se mit rapidement en branle chez les défenseurs et chacun d’eux trouva son utilité - à leur manière, évidemment -…
Myriem
Le combat faisait rage. Cependant, l’équipe improvisée réussit enfin à purifier les bois. Les créatures ténébreuses chutèrent une à une, puis la corruption qui imprégnait la terre se dissipa finalement. Pendant que la paix reprenait ses marques, la brune se laissa tomber à genoux, épuisée. Mais malheureusement, une certaine Entité Sombre n’en avait pas encore terminé avec elle…
- Pathétique. Crois-tu vraiment avoir changé le cours des choses ? Tu n'es qu'une pauvre fille perdue. N'oublie jamais que c'est toi qui m'as invoquée au sein du Sekai. Plus de morts reposent sur ta conscience que sur les épées de ces reikois que tu méprises tant. Ton âme est souillée, Myriem, pourrie jusqu'à la moelle par tes propres choix. La seule issue pour toi est d'embrasser ce chaos que tu as aidé à libérer. Viens.
Forte de caractère, la Baronne s’opposa naturellement aux mots du nouveau Maître de Bénédictus et rejeta sa soi-disant offre de le rejoindre… Malheureusement, son ennemi ne comptait pas s’arrêter bêtement sur ce refus et se manifesta devant elle en prenant une forme tangible, une silhouette noire et menaçante se dressa. Cruel, la progéniture des Titans libéra d’un coup une vague d'ombre surpuissante qui frappa la maelienne de plein fouet. Elle n'eut guère le temps de réagir et tomba raide morte sur le sol, tête première. La dernière chose que la magicienne entendit fut le rire malsain de l'Entité, résonnant dans la forêt tel le glas de sa malheureuse fin.
Plusieurs jours après cette tragédie, la communauté de Mael se rassembla pour les funérailles de Myriem. Son fils Amael et sa fille de cœur, la petite Lune, se tenaient près de son corps, les visages marqués par le deuil. Orphelins. Seuls. Leurs larmes coulaient silencieusement alors qu'ils faisaient leurs adieux à l’héroïne qui avait lutté ardemment pour les protéger…
Une mère qui était partie trop tôt.
Zéphyr
Et ils parvinrent à purifier cette satanée forêt de la corruption de l’Entité Sombre.
De retour à Melorn, la situation se stabilisa peu à peu et le reste des fanatiques se fit repousser par les efforts conjoints des forces melornoises et reikoises en place. Une catastrophe monumentale venait tout juste d’être évitée grâce au travail formidable de nos héros.
Ensuite, le Maître-Espion alla bien sûr faire son rapport au couple impérial, à Ikusa. La rencontre se passa à merveille et le beau brun put retourner vaquer à ses occupations habituelles.
Ce ne fut qu’une semaine plus tard qu’on le convoqua de nouveau, cette fois-ci par l’Impératrice Ayshara en personne.
Le visage maussade, la mère de Draknys lui confia donc des tâches d'une lourdeur exceptionnelle pour l’Oreille : éliminer Phèdre, Orion, Rachelle, des amis désormais jugés comme une menace pour le Reike. Également, il devait mettre fin aux jours de Deydreus, le chef des armées, qui avait trahi son serment en embrassant la corruption plutôt que la purification.
D’une voix douce, mais légèrement tremblante qui témoignait d’un certain mal-être, la vosdraak continua sa prise de parole :
- Zéphyr, mon ami. Je comprends que ce que je vous demande est extrêmement difficile… Chacun de nous doit réaliser des sacrifices pour le bien du Reike. Moi-même, j'ai dû accepter de grandes souffrances en épousant l'homme qui a ravagé mon royaume et tué froidement mes parents. Je porte encore ce tourment quotidiennement, malgré mes sentiments pour lui. Aujourd'hui, c’est vous qui revêtirez le fardeau d'un sacrifice nécessaire. Vous êtes l'un de nos plus fidèles protecteurs, et je sais que vous exécuterez cette tâche avec l'honneur et la discipline qui vous caractérise. Elle baissa douloureusement les yeux. Je comprends que rien ne sera simple.
L’espion en chef ne refusa pas cette lourde mission et partit effectuer son devoir sur-le-champ. Le lendemain, il revint au palais, présentant les têtes de ses amis devant le couple impérial comme preuve de son accomplissement, visage marqué par la fatigue et la tristesse. Une fois de plus, l’efficacité de Zéphyr avait été à toute épreuve… Mais à quel prix ?
Savoir
Victoire ! Suite à cet ultime assaut, la corruption au sein de la forêt fut neutralisée et les forces titanesques n’eurent guère autre choix que de battre en retraite. Aujourd'hui, le Cœur de Melorn avait été sauvé de griffes malsaines. Alors que les derniers échos des combats mouraient, Savoir, le Poulet Blanc ainsi que le reste du groupe reçurent tous les louanges nécessaires de la part du Conseil des Érudits.
Souhaitant remercier le démon de la connaissance pour ses bons et loyaux services, les mages de la cité décidèrent d’offrir aux Veilleurs un prototype mobile de dôme magique, une sorte de version miniaturisée de celui actuellement en place au sein de la ville elfique. Ce fut donc en bénéficiant de cette technologie arcanique que la faction menée par Louise put établir une base d’opérations durable en Shoumei afin de poursuivre leur quête dans de meilleures conditions.
Au fil des années, le projet porta ses fruits. L'Arbre-Monde était sauvé, florissant à nouveau, et la nation de Shoumei renaissait enfin de ses cendres. Rescapées, les artères de Bénédictus, de Sancta et de Mael profitaient d’une paix qui ne tarda pas à se propager parmi tout le Sekai. Les enfants jouaient dans les rues, les marchés bourdonnaient d’activité et les shoumeiens regagnaient simplement leurs petites vies d’avant le conflit.
Cependant, alors que les terres de Satochi atteignaient une certaine apogée, une ombre se mit à croître dans l'esprit de Savoir. Ignorance émergea, prenant peu à peu le contrôle. L’éternelle némésis de l’azsharien commença à détruire avec ses rayons de lumière tout ce que Savoir avait contribué à édifier… Et Shoumei sombra à nouveau dans la terreur et l’anéantissement. Des bâtiments s’écrasèrent, des écoles brûlèrent et les sanglots des habitants retentirent au loin.
À la fin de ce cauchemar, tandis que Savoir errait seul au cœur des ruines d’une ville de la nation de l’ouest, une ombre à l’aura plus que familière flotta à ses côtés :
- Ton existence perpétue un cycle infatigable qui perdure au sein du Sekai depuis la nuit des temps. Tu es destiné à détruire autant que tu es destiné à créer. Ne l’oublie jamais.
Kilaea
Les créatures d'ombre attaquaient de tous côtés, et malgré leurs efforts acharnés, les troupes ne réussirent pas à repousser les forces ténébreuses qui envahissaient Melorn. La ville était perdue, son Cœur sombrant dans la corruption et le chaos. Kilaea sentit sa poitrine se serrer douloureusement tandis qu'ils se repliaient, la queue entre les jambes, forcés de rentrer au Reike en tant que perdants.
Une fois de retour sur les terres de l’Empire, la nouvelle de cet échec se répandit rapidement. Et sans surprise, les autorités reikoises perçurent cette défaite comme un grand déshonneur. Pour Kilaea, la chute fut encore plus brutale. Déchue de son rang de Shekhikh au sein des FMR, elle devint la risée et la honte de sa famille. Ses proches le désavouèrent froidement.
- Tout ce pour quoi tu as travaillé, tout ce en quoi tu croyais… Réduit en Cendres. Tu es seule, rejetée, une paria.
C’était la voix de l’Entité Sombre.
- Ils te tourneront le dos, Kilaea. Ils te délaisseront. Pourquoi continuer à te battre pour des personnes qui te renieront à la première occasion ? Abandonne cette quête vaine de reconnaissance et de respect.
Jamby
Après avoir réussi à purifier Melorn, Jamby ressentit une profonde fatigue l'envahir. Ainsi donc, il décida de faire une interminable sieste pour récupérer de l'énergie dépensée durant les combats acharnés. Il s'allongea sous un arbre majestueux, ses paupières se fermèrent doucement, puis le p’tit gros sombra dans un sommeil fort réparateur. À son réveil, il apprit de la part de passants que le Reike et Melorn étaient devenus des provinces de la République. Cette nouvelle le frappa comme un coup de massue. Des élections étaient prévues pour désigner des gouverneurs pour ces régions… Tout s’était tellement passé vite… Des étendards républicains flottaient là où les drapeaux des autres nations avaient naguère trôné fièrement. Des affiches électorales couvraient les murs. On entendait des candidats promettre réformes, changements, baisses de taxes… Tandis que le peuple, confus, se préparait à voter. Mais… Mais… Quoi ? Comment un seul pouvoir avait-il pu prendre le contrôle du Sekai entier en un rien de temps ?
- Une uniformité écrasante, une perte de soi. Tu le vois, n’est-ce pas ? Le vrai visage de la domination. Ne te laisse pas berner par leurs promesses. Les grandes puissances effaceront l'identité des petites gens, et bientôt, ils élimineront toute résistance. C'est à toi de te lever, Jamby.
Tulkas
Alors que Tulkas et ses compagnons combattaient les lianes et les créatures d'ombre, un nuage verdâtre se forma soudainement dans les airs. Il descendit rapidement, enveloppant le groupe dans une brume épaisse et nauséabonde. Respirer devint laborieux, l'oxygène chargé d'une pestilence oppressante pénétrait leurs poumons. Quelques minutes plus tard, les premiers symptômes apparurent. Le luteni sentit une sensation de brûlure intense sur sa peau, suivie de l’irruption de taches noires qui se propageaient à une vitesse folle. Il regarda autour de lui et vit hélas ses frères d’armes affectés. Les marques se multiplièrent, couvrant bientôt la majeure partie de son corps. Ses membres et son cou se gonflèrent de manière grotesque, le laissant dans un état insoutenable. La Peste Obscure les avait frappés. L’impitoyable création du titan Puantrus. Le Serre Pourpre se tordait de douleur, sa chair tendue et boursouflée devenait de plus en plus lancinante, alors que ses os craquaient lourdement sous la pression de la maladie.
La souffrance atteignit un seuil atroce. Il devait mettre fin à cette torture. Dans un état de semi-conscience, l’ancien gladiateur se leva pour une toute dernière fois et rassembla ses forces. Les flammes montèrent, une torche vivante éclairant désormais la sombre forêt. Sa douleur fut étouffé par le rugissement du feu. Et en quelques instants, Tulkas disparut dans une conflagration de lumière et de chaleur, son corps consumé par ce Feu. Son tourment cessa enfin. Les restes carbonisés de l’homme se mêlèrent à la terre corrompue…
Vaenys
Malgré moult efforts acharnés, ils ne purent empêcher l'Entité Sombre de prendre le contrôle du Cœur de Melorn. La cité tomba rapidement entre les mains des divinistes, qui se virent dotés d'une nouvelle puissance de frappe terrifiante. Les forces reikoises et melornoises furent décimées. Mais ce cher Vaenys trouva un moyen de fuir le carnage, évitant ainsi le pire… Pour lui-même. Oui, parce qu’une bien sinistre intuition lui disait que le Sekai était condamné et que cette fois-ci, les mortels ne triompheraient pas face aux Titans. La défaite demeurait inéluctable.
Suivant son instinct, le prince déchu se rendit à Ikusa, désirant mettre en sécurité sa petite sœur Ayshara et son neveu Draknys avant qu’il ne soit trop tard. Lorsqu’il arriva sur place, une vision horrifiante l’attendait : la ville était assiégée par des centaines de créatures sombres. Toutefois, cela n’impressionna pas le vosdraak qui décida de combattre ces monstruosités et de ne pas fuir. Il se fraya un chemin jusqu’au palais impérial, lieu où il espérait trouver sa famille. Mais le destin fut cruel, car ce qu'il découvrit le brisa : les corps sans vie de l’impératrice et de l’héritier gisaient, entourés de bêtes noires dévorant ce qu'il restait d'eux.
Les cris des monstres, le bruit de leurs mâchoires déchirant la chair… Tout cela parut provenir d'un autre monde…
Au milieu de cette scène, la voix de l’Entité Sombre s’infiltra :
- Tu as fui, mais pour quelle fin ? Ceux que tu souhaites protéger tomberont. Tout ce que tu aimes se perdra. Tu seras seul, sans espoir, sans futur…
Un frisson. Une brise caressant la peau.
Un sursaut. Combien de temps ces visions avaient-elles duré dans la réalité ? Deux secondes, peut-être cinq ? En tout cas, cette transe particulière venait de frapper par son réalisme spécifique. Les images de mort, de dévastation et de désespoir resteraient gravées irrémédiablement. Toutes ces histoires auraient pu se produire pour de vrai.
Notre groupe de héros comprit qu'ils étaient toujours présents au sein de cette forêt. Le combat contre les lianes et les créatures d'ombre se poursuivait, mais il semblait que quelque chose d'encore plus sinistre se préparait.
Puis, un tourbillon noir se composa. Il absorba la lumière, l’énergie contenue dans l’Oeuf des Anciens. Également, une partie de la mana des gardiens ne put y échapper. C’était une force obscure alimentée des peurs et douleurs révélées lors de ces visions. Une créature faramineuse en surgit, éclipsant les arbres de sa stature imposante. Mesurant une vingtaine de mètres, la bête tentaculaire se voulait être un amalgame de ténèbres condensées.
La monstruosité avançait, serpentant à l’aide de ses membres disproportionnés. Sa carcasse colossale se mit à pirouetter sur elle-même, d'abord lente, puis s'accélérant en une tornade déchaînée. Maints arbres séculaires n’endurèrent point le courroux de l’engeance. Ils furent déracinés, emportés telles de vulgaires brindilles dans l'ouragan furibond suscité par les rotations. Et lorsque ce calvaire cessa finalement, un silence éphémère retomba sur la zone ravagée. Le monstre de chaos se redressa, plus imposant que jamais. Sa gueule cauchemardesque s’ouvrit au même moment où un rugissement strident et aigu en surgit, un cri qui serait probablement entendu jusqu’aux frontières éloignées du nord.
Des dards ténébreux se matérialisèrent autour de ses tentacules, projectiles obscurs et acérés. Avec une célérité terrifiante, elle les propulsa en direction du groupe.
Cette chose était la dernière étape avant la purification définitive de l’endroit. Un nouveau défi qui ne serait pas une mince affaire…
> Changement de zone et objectifs
¤ Pas besoin de changer de zone pour ce tour, ni d’accomplir les captures !
¤ Une partie de la forêt a été suffisamment purgée pour désactiver les lianes vivantes et les bêtes.
> L’état de Transe/Vision
¤ La magie de l’Entité Sombre vous fait vivre l’espace de quelques secondes un état particulier où vous assistez à une version de votre pire cauchemar. Ceci a pour but de vous déstabiliser psychologiquement. Toutefois, vous pouvez gérer cette partie en automodération et ça n’implique pas d’utilisation d’actions; c’est juste pour jouer avec le bg de votre perso !
> L’Amalgame
¤ Grosse créature sombre tentaculaire née de vos énergies négatives et de la magie corruptrice. Elle vous attaque !
- Tourbillon
Inflige des dégâts physiques de zone équivalent à un p4 force surhumaine. Tous les personnages du groupe incluant le Poulet sont à portée.
- Projectiles sombres
Inflige des dégâts magiques d’ombre de zone équivalent à un p3. Tous les personnages du groupe incluant le Poulet sont à portée.
¤ Vaincre l’Amalgame vous apportera 35 points de réussite.
- L’Amalgame dispose de 100 points de vie
~ Un p4 lui fait perdre 20 pv
~ Un p3 lui fait perdre 13 pv
~ Un p2 lui fait perdre 5 pv
~ L’Amalgame est immunisée face aux p1
Également, vous pouvez continuer de Purger la forêt comme au tour précédent, sauf que cette fois-ci ça vous donnera 1 point de réussite pour une action.
Difficulté : Difficile
FIN DU TOUR : Mercredi le 24 juillet, soirée
crédits : 5297
Je me suis vue morte après avoir été jugée par l'entité et en un sens c'était une liberatsur le moment mais ce n'était que l'effet pervers de sa corruption... C'était pour mieux me montrer ce qui m'effrayait réellement maintenant, laisser des orphelins comme j'avais pu l'être. Je ne le voulais pas, je ne le pouvais pas, j'avais un devoir envers eux.
Et j'ai repris conscience... Mon souffle coupé, ma respiration bloquée, un poids sur ma poitrine. J'ai trouvé la force d'inspirer et de reprendre pied dans ce maelstrom corrupteur.
Avisant mes "compagnons" du moment je vis combien nous avions tous été pris d'assaut par ses visions sans nul doute. Je serrai les poings de colère en avisant la situation et l'apparition cauchemardesque.
Je n'étais pas stratège mais j'imaginais que le Luteni Tulkas avait des dons physiques, sa carrure, sa posture, son rang... Il était à même de nous aider tous.
Je glissais mes doigts dans la ceinture porte fiole enserrant ma taille, j'ouvris une des protections de cuir et attrapait un fiole aux reflets changeants, lumineux et qui semblaient presque vivants. Je rejoignis Tulkas sans hésiter et je lui tendis la fiole.
- L'on dit qu'un être doté d'une force hors du commun parvient même détourner la mana de ce monde de lui. Buvez cette potion, c'est précieux mais je vous fais confiance pour nous protéger tous. Buvez vous goutterez ainsi à la puissance de votre Empereur.
Je n'allais pas dire la force d'un titan mais les récits des combats de l'Empereur faisaient de lui un homme capable de terrasser aux côtés de l'impératrice un titan... Dur pour moi d'apprecier l'idée même encore aujourd'hui mais je n'étais pas stupide et j'espérais qu'il boirait la potion de surpuissance.
- Je vais continuer de purifier les lieux autant que faire se peut être puiser dans l'Oeuf des Anciens.
Cela étant dit je croisais le regard de ce pauvre Savoir. Comment était-il possible que je suis pleine de compassion pour un être démoniaque ? J'avais changé assurément, façonnée par les échecs et réussites j'acceptais que mon monde était révolu mais que je voulais participer à la construction un nouveau monde... Et Savoir en faisait parti, avec Louise et les Veilleurs.
Alors je me rapprochais de lui, et ensemble nous avons oeuvré, tissant la mana provenant de l'oeuf des anciens pour purifier les boirs.
crédits : -255
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
- La puissance de l’Empereur ?
Il ne quittait pas des yeux la créature abominable qui s’était dressée devant eux. Nourrie par leurs cauchemars et leurs craintes respectives, une abomination, née tout droit de l’esprit dément des Titans et de leurs influences corruptrices qui rongeaient jusqu’aux racines éternelles de cette cité, empoisonnant le cœur et la terre, détournant les esprits et pourrissant la chair. Galvanisée, ivre du sang du peuple elfique et avide de plus de destruction.
Avide de pouvoir, d’un pouvoir qui devait ressembler à celui que libérerait la potion qu’il tenait dans la main. Qui, si les dires de la baronne étaient vrais, lui donnerait la force de déplacer des montagnes, de détruire des cités… D’être enfin libre. Car oui, dans ce bas monde né du chaos primordial, seule la force comptait. Et on venait de lui donner quelque chose qui allait lui permettre d’égaliser le terrain de jeu. D’à nouveau faire comprendre aux titans et leurs engeances pourquoi ils craignent la bannière du dragon et la furie des hommes, pourquoi ils ont condamné son peuple à l’oubli et à la destruction, pourquoi leurs vies, pourtant si insignifiantes face à l’éternité et à l’immortalité de leurs créateurs, étaient à craindre, à endiguer.
Aujourd’hui, l’Engeance allait comprendre pourquoi ses parents avaient fuis le Sekaï.
- Non.
Avait-il déclaré avant d’arracher le bouchon de la fiole de ses dents, fendant le liège entre ses incisives pour ensuite le cracher au sol sans jamais perdre du regard la bête qui se dressait devant eux. Il était hors de question de s’approprier le pouvoir de l’Empereur, de Deydreus ou de quiconque. Non, il en avait assez d’émuler la grandeur de ceux qui l’avaient précédé, assez de n’être que la pâle copie de ceux qu’il considérait comme ses maîtres sans jamais les nommer ainsi. De n’être que ce que l’on attendait d’être lui sans jamais s’autoriser à accepter cette partie de sa nature profonde qui grondait dans sa poitrine, enchaînée par sa raison et ses ambitions… Violente et belliqueuse, oui, mais qui n’aspirait qu’à enfin être libre et de voler de ses propres ailes.
- L’empereur n’est pas là, mais moi, oui.
Et bu, jusqu’à la lie, cette potion que lui avait donné la baronne qui avait placé en lui tout ses espoirs de victoire. Son cœur s’emballa dans sa poitrine, un flot d’énergie pure s’écoula dans tout son corps en partant de son estomac, entrant en résonnance avec son mana brut et sauvage, indomptable et incontrôlable.
Dans un rugissement primal, aussi douloureux que libérateur, Tulkas se recroquevilla sur lui-même tant l’expérience était douloureuse, ses muscles se tendirent, gonflés de tant de mana qu’il avait l’impression qu’ils broyaient ses os. Puis, la douleur disparut, car même ses capacités de régénérations s’en retrouvaient démultipliées, puis, c’est le feu dans sa poitrine qui s’éveilla, goutant lui aussi à l’Ambroise et au Nectar. Et dans une explosion de lumière, un souffle incandescent s’échappa de toutes les pores de sa peau, le trop plein de mana s’échappant de sa chair en prenant la forme de flammes jaunes et orangées qui léchaient sa peau à grands lambeaux, sa propre armure rougissant sous l’effet de la chaleur qui émanait de lui.
- Regarde-moi ! Qu’il-hurla en dégainant une épée nimbée de flammes. Je suis ta mort !
L’engeance pouvait-elle seulement ressentir de la peur ? Comprenait-elle seulement ce de quoi elle avait été tissée et ce dont elle s’était nourrie en les parasitant ? Qu’importe, car la bête se dressa en poussant un rugissement sépulcral qui fit trembler la terre et le ciel, empestant l’air de sa magie ténébreuse qui se cristallisait sous la forme d’innombrables pieux d’ombres et, dans un claquement de l’une de ses tentacules innombrables, les envoya sur eux.
Tulkas leva son bras devant lui, contractant les muscles de son bras avec une force telle que l’acier chauffé à blanc de son armure se fissura et d’un grand revers de l’avant-bras balaya l’air de toute ses forces, le mouvement étant si rapide et explosif qu’on aurait pu croire à la détonation d’une bordée pleine d’un grand navire de guerre républicain, créant une bourrasque si puissante qu’elle déracina des arbres par bosquets entiers et arrêta en plein air les innombrables projectiles de l’Engeance, qui s’évanouirent dans l’éther. Puis, faisant face à la créature des ténèbres, Tulkas était là, seul maître de ses forces et de sa haine. Pour la première fois depuis bien longtemps, en parfaite harmonie.
Toi et les tiens avez oublié pourquoi vous nous craignez !
Est-ce qu’une pareille créature peut connaître la peur ? Tulkas l’ignorait, grisé qu’il était par cette puissance sans fin à laquelle il goûtait enfin, cette force qu’il devait… Non, qu’il allait faire sienne, qui ferait sa gloire et sa légende qui s’écrivait enfin d’un héroïsme réel. Aujourd’hui, il en était certain, il tuerait l’enfant d’un titan. Et le monde serait enfin le sien, tout ce qu’il avait toujours désiré ne serait plus qu’à portée de main, car avec un tel pouvoir, qui pouvait espérer se dresser contre lui ? En tout cas, l’Amalgame de toutes leurs peurs avait dressé ses tentacules en l’air. Comme pour balayer l’humain insignifiant qui lui faisait face.
Ses tentacules, levés en l’air, vinrent frapper l’air avec force. Tulkas aurait pu sauter, ignorer bêtement l’attaque violente de la créature et laisser les faibles à ses côtés à leurs propres sorts. Pourtant… Quelque chose l’en empêchait, quelque chose l’empêchait de simplement abandonner ses frères et sœur d’armes à leurs sorts. Qu’importe qu’ils n’étaient pas des Serres Pourpres, ils avaient saigné et combattu à ses côtés, suivi les ordres et combattus avec lui. Quelque chose dans son cœur l’empêcha de simplement s’abandonner à sa soif de gloire. Il n’avait même pas eu le temps de leurs glisser un regard que l’instant de passer à l’acte manqua de lui échapper. Aussi, il lâcha son épée, s’appuyant sur ses jambes pour frapper de ses deux mains le tentacule qui manqua de les écraser. Le choc de ses paumes contre la chair abyssale fut assourdissant, balayant ses camarades d’une bourrasque de vent mais les protégeant de la colère de l’Engeance.
- Ud rea, ud sura rea -
crédits : 2895
- Vision
La colonne de lumière s’efface pour laisser place à un déferlement de magie des Champions, que ce soient les flammes incandescentes du Luteni qui embrasent les engeances de l’Entité Sombre, les piliers de lave en fusion visqueuse qui empalent leurs adversaires et les dégorgements de la mana de l’Oeuf des Anciens qui purge les environs, ils font battre en retraite les forces titanides qui assaillent Melorn. Le calme revient sur les bois, la corruption s’efface et les puissances néfastes s’estompent lentement pour laisser la paix revenir sur la rémanence de chaos qui possède encore les habitants. Savoir se tourne vers Myriem, lui accordant un regard approbateur devant cette apparente victoire, elle n’était pas là que pour se battre, cette bataille avait été son baptême, un moyen de prouver une valeur déjà connue du Démon mais cette fois à elle même. En vainquant ensemble, elle venait de réclamer à ses doutes la souveraineté de son âme. L’iris du Désintégrateur d’Azshary ne change pas de forme, son oeil ne prend pas la peine de manifester sa paupière pour ‘cligner’, et c’est la couleur d’un rouge riche et profond d’Alys qui déteint progressivement en semblant se désaturer vers le brun qui annonce plutôt le changement d’occupant. Comp dont la texture est en tout point similaire à celle de l’oeil analytique, se manifeste avec son usuelle voix calme et posée pour marquer la fin du combat.
”L’Entité est en déroute et elle a perdu une partie significative de sa mana dans l’assaut, il est temps de retourner auprès d’Espoir et de veiller à la suite des actions. Félicitations Myriem de Boktor, vous êtes désormais une Veilleuse de l’Aurore et une Championne des Mortels.”
Quelques jours plus tard, de retour au campement des Veilleurs, l’agitation est grande. Grâce au Vezkang que le couple impérial avait généreusement prêté aux survivants pour les remercier de leurs différentes implications contre les Archontes et les Titans à Reverentia et Melorn, la Lieutenant des Veilleurs Dactyle Venari était parvenue à acheminer des chargements de Xirang. La lycan paraissait épuisée du voyage et des différents combats qu’elle avait dû mené pour protéger le convoi, mais le précieux minerai en lequel reposait la clé de leur agriculture était enfin entre leurs mains. Savoir regarde avec une méticuleuse attention les hommes se rassembler autour de leur meneuse tandis que Louise déclame un discours d’espérance et de renouveau sauf que cette fois, une lueur nouvelle brille dans les yeux des Veilleurs. Cette fois ils n’ont pas besoin de se nourrir uniquement des mots de leur leader, ils ont la preuve tangible sous forme de ces cristaux minéraux dont la croissance perpétuelle leur assurera un abris contre la corruption ambiante. Des semaines de plus, et leur vétustes tentes encerclant de piètres feux de camps sont maintenant entourées de multiples serres de culture, des étendues de Xirang recouvertes de terres fertiles et protégées de l’atmosphère néfaste du Shoumeï par des dômes protecteurs melornois, cadeaux de Lissandre au Démon azsharien pour sa contribution aux défenses de la cité, trônent fièrement au milieu du paysage de Shoumeï. Ces petites installations, mettant bout à bout à peine deux hectares, suffiront déjà amplement à non seulement subvenir aux besoin des Veilleurs déjà présents mais aussi à garantir aux nouveaux arrivant qu’on saura les prendre en charge.
En l’espace de moins d’un mois, les serres boréales sont déjà fleurissantes et prospère, surprenamment plus que n’importe où ailleurs. Si Ra est fasciné par le développement surnaturel de la nourriture, il impute ce phénomène aux soins attentionnés que lui et Myriem ont accordé aux plantes. Le mélange de magies élémentaires de lumière pour garantir un ensoleillement continu via les soleils artificiels du Démon, et l’irrigation parfaitement contrôlée de la baronne ont permi une croissance fulgurante des cultures. Placés sous la protection d’Espoir, de Dactyle et des deux mages, le campement est devenu un petit miracle au milieu des terres dévastées du Shoumeï. Une anomalie, un havre de paix et de prospérité au sein de la désolation stérile du reste des terres, et les autres Veilleurs commencent à reprendre un état de santé convenable. Les carences s’atténuent lentement, les anémies se recouvrent, les os deviennent de moins en moins apparents chez les femmes et les hommes s’essoufflent moins vite au travail.
Après de multiples sessions de récupération et de pillage, une petite armée de Veilleurs tous équipés d’armes et armures de seconde main au mieux, d’improvisation au pire, se tenaient en rang sous les ordres de Dactyle. Espoir en tête de parade, lévitant au dessus du sol dans sa forme véritable, domine les troupes du renouveau de ses ailes déroutantes en décrivant de grands mouvements serpentins avec sa queue spinale. Savoir et Myriem sont en retrait, prêt à épauler l’assaut sur le village d’enfance de Louise infesté de monstres. Un premier barrage de magie purgatrice s’abat sur le gros des infestations et écume les entités les plus volumineuses, et immédiatement la bataille s’enclenche, les abominations déformées par la corruption s’acharnant férocement sur les vivants maintenant qu’elles ont remarqué leur présence. Le combat est facile, mais les Veilleurs procèdent lentement, méthodiquement, ils ne sont pas des soldats, ils sont des hommes et des femmes, forcés de devoir prendre les armes pour défendre leur simple droit d’exister, ils sont des réfugiés, des rescapés d’une catastrophe qui ont été formés en un temps trop court pour pouvoir reprendre un lopin de terre qu’ils pourraient appeler un chez soi. Alors il est hors de question de prendre des risques inutiles, et lentement, méticuleusement, les mages assistent les guerriers à progresser dans les terres infectées. Même après la victoire il restera un travail colossal pour déplacer toutes leurs cultures, défendre à la fois l’ancien campement des Veilleurs et le nouveau, acheminer leurs biens jusqu’ici et enfin reconstruire. Pour la première fois, ils ne changeront pas simplement des piquets de tente ou ne boucheront pas des trous dans des toiles, ils travailleront du vrai bois, de la vrai pierre, des vraies tuiles sur de vraies maisons.
Un an de plus, et le village de Renascentiae s’est doté de remparts solides pour contrer les assauts inhospitaliers des monstres rôdeurs qui parsèment Shoumeï. Les expéditions menées par Savoir reviennent régulièrement sans blessés maintenant, les Veilleurs ont acquis suffisamment d’expérience et rallié des membres de plus en plus puissants dans leurs rangs pour éviter les drames. Dactyle dirige la communauté d’une main assurée, sous sa clairvoyance, la logistique de leur survie est devenue une routine contrôlée plutôt qu’une source d’anxiété constamment chaotique. La Baronne de Boktor devenue Intendante de Mael est parvenue à obtenir une quantité inespérées d’aides du couple impérial reikois pour les Veilleurs qui servent maintenant de base de relai pour les opérations de l’armée du dragon sur les terres dévastées. Grâce à cette collaboration, Sancta a déjà été libérée même si à Bénédictus la corruption se révèle encore trop tenace, les forges sacrées sont de nouveau opérationnelles mais manquent encore de matière à travailler, ça devrait sans doute changer grâce aux participations des républicains au sud du pays qui viennent de plus en plus montrer leur intérêt pour la purification de l’Arbre-Monde. Louise s’absente de plus en plus régulièrement du campement pour participer aux réunions diplomatiques à travers le monde, pour l’instant les fruits foncièrement positifs de ses efforts font continuer l’afflux de ressources vers les cendres de Shoumeï qui commencent doucement à fertiliser le terreau d’une nouvelle civilisation.
Six siècles plus tard, Savoir marche dans les rues de Bénédictus, il quitte le temple des Gardiens pour rejoindre l’Agora à cause d’un appel soudain d’Espoir. La Doyenne de Shoumeï a de nouveau décidé de convoquer le Conseil de la Table Ronde et la dizaine des Chevaliers convergent vers l’imposant bâtiment central de la ville. Le Démon passe dans la cour sans s’attarder sur les jardins florissants, les rigoles d’eaux zirconites, les statues à l’effigie des premiers fondateurs du Nouveau Shoumeï, il y a de longues années que Myriem et Dactyle ont trouvé le repos éternel, et si la magicienne n’a pas eu la chance de voir de son vivant le Shoumeï se reconstruire comme il l’a fait, la lycan a pu mourir l’âme en paix en témoignant de la grandeur d’une Bénédictus purgée, d’une Sancta reconstruite, d’un Mael libéré de la tutelle du Dragon et enfin d’une Renescentiae forte et rayonnante. La quatrième ville du pays s’est naturellement imposée comme la capitale culturelle du Nouveau Shoumeï malgré les voeux modeste de Louise de préserver Bénédictus comme centre administratif et régent du pays. Savoir s’arrête sur les marches de l’Agora, regardant les autres Chevaliers qui l’attendent en haut, tous curieux de connaître la raison de leur convocation. Le Démon se doute déjà de la teneur de leur réunion, les travaux de reprise des recherches azshariennes ont considérablement avancé dernièrement, et depuis que les érudits du Shoumeï se sont penchés sur la question des voyages interdimensionnels grâce aux documentations rapatriées par l’Arme des Veilleurs et son groupe expéditionnaire des Ruines du Nord, l’entité poly-oculaire se doute que le jour ne tardera pas à venir où ils porteront enfin l’affrontement contre les Titans à leur domicile, là où ils se sont enfermés dans leur Royaume Divin depuis cinq cent quatre vingt longues années.
Cinquante mille ans se sont écoulés depuis que les Titans ont été vaincus. La prospérité a apporté une quantité phénoménale de développement culturel, scientifique, magique et social sur Sekaï. Si la balance des trois Nations a perduré de façon plus ou moins stable à travers les âges, l’équilibre a demeuré continuellement présent sur le monde, le Nouveau Shoumeï, l’Emporium Ryssen et la SSG sont les gardiens qui protègent non seulement la pérennité des trois Nations mais aussi la paix mondiale. Le Chaos n’a pourtant pas disparu, il habite toujours le Grand Nord, les ruines d’Aquaria et de Justice, et domine toujours puissamment l’île de Lumina’Ombra. Même selon les standards des érudits de l’ancien temps durant l’apogée de l’empire elfique, le Sekaï actuel est trois fois plus hégémonique que ne l’était l’ancienne Azshary.
Un jour cependant, alors que le peuple organise une fête traditionnelle pour célébrer la libération du joug des Titans, la source d’énergie qui alimentait Bénédictus s’éteint subitement, coupant également les mécanismes de défense de la cité et désactivant ses protections. La peur et la commotion s’emparent des habitants de la ville alors qu’on peut voir vers le centre une épaisse fumée commencer à s’élever… en provenance d’un Arbre-Monde en proie à des flammes surnaturelles. Alors que la réponse des bénédictins s’organise dans la confusion la plus totale et la panique générale, les gardes de la cité se précipitent vers le Compendium Daemonum où trônent l’Espoir et le Savoir, les anciens fondateurs du pays, pour requérir leur aide face à cette crise ineffable. Le Conseil dont quelques Chevaliers accompagnent les miliciens sont tétanisés en découvrant les portes du Compendium ouvertes mais la pénombre qui occulte l’intérieur est si épaisse à cause de la défaillance des éclairages qu’il leur est impossible d’y voir quoi que ce soit. Les mortels se regardent, inquiets, s’il s’avère que leurs protecteurs ancestraux sont tombés, alors non seulement il ne s’agit pas d’un simple accident, mais en plus le niveau de la menace qui plane au dessus d’eux est d’une gravité sans précédent dans l’histoire du Nouveau Shoumeï depuis la chute des Titans. Un raclement glaçant se fait entendre depuis la pénombre, et les gardes se préparent à utiliser leurs armes magiques, hésitants, les Chevaliers présents ne savent pas à quoi s’attendre, mais en voyant les ramifications chitineuses sortir des ombres en écorchant les dalles, le Doyen du Conseil se détend.
”Ah! Chevalier Sacré Savoir, nous vous implorons de nous porter votre aide, le système d’alimentation de la ville a subitement défailli, l’Arbre-Monde a…” le Doyen s’arrête, mal à l’aise. Il reconnait le corps de Savoir comme décrit dans les légendes, les fresques et les murales, mais le Démon s’est étrangement arrêté à mi-chemin de la sortie, le haut de son corps encore plongé dans les ténèbres. Sa voix continue, mal assurée par la peur viscérale que quelque chose ne tourne vraiment, vraiment pas rond. ”...et… et la Doyenne Fondatrice Aubép… Savoir?”
Alors que les gardes braquent leurs lampes magiques vers le Démon, tous ont un mouvement de recul en voyant derrière lui ce qui repose sur l’un des deux trônes en bois massif à l’intérieur de la salle du Compendium. Le cadavre morcelé de Louise Aubépine, entaillé de plusieurs découpes et parsemé de marques de brûlures en forme de maillons de chaînes, repose contre le dossier de son siège. Savoir se tient debout devant eux, impassible, impossiblement calme alors que la Fondatrice immortelle du Nouveau Shoumeï vient de se faire assassiner.
”Oh par Boktor, c’est terrible! Savoir! Que ce passe-t’il? Qui a pu commettre un tel aff-”
Il n’a pas le temps de terminer sa phrase. Interrompu par un grésillement derrière lui. Tous se retournent pour constater avec effroi que derrière eux, la réalité semble se fissurer dans un crépitement plasmatique tandis que s’ouvre une faille dans le monde, comme un portail vers un autre endroit, un endroit irréel, à la géométrie irrationnelle, un endroit à la beauté cosmique incomparable où se peignent harmonieusement une composition de nuages nébuleux aux particules chatoyantes, océans scintillants d’eaux aux couleurs bariolées et astres célestes divins de perfection. Le Doyen réalise un peu trop tard la terreur de cette objet parfait quand il se rend compte que les mêmes formes, les mêmes couleurs, étaient présents dans l’iris de Savoir. Il se retourne pour regarder avec incompréhension l’oeil du Démon, celui-ci ne dit rien, son regard intense et profond paraît inspecter le fond de son âme, et alors que le Doyen comprend enfin ce qu’il se passe, ce sont les cris de ses hommes qui lui font saisir qu’il est trop tard. Derrière lui, ils se font déjà massacrés alors que le sentiment de trahison le prend à la gorge, avant que la griffe d’un Récolteur ne le fasse plus littéralement.
Savoir descend les marches de l’Agora entouré d’une véritable armada de Récolteurs qui s’élancent vers les bâtiments de la cité pour accomplir leur sombre dessein. Ces invocations de lumière continuent de sortir par dizaines du portail qui lévite derrière Savoir, petites bestioles hexapodes aux formes ésotériques variables de l’une à l’autre, elles ne semblent pas posséder de traits faciaux ou d’organes, simples formes géométriques abstraites sur pattes, elles sévissent en semant la mort sur toute forme de vie sapienne et s’attaquent ensuite aux écrits. Ici un Récolteur désintègre une pierre de souvenir, là un autre blanchit méticuleusement chaque page de chaque livre d’une bibliothèque, usant de sa lumière pour effacer l’encre du papier et lui rendre sa virginité. Ailleurs un autre Récolteur s’attarde sur une inscription gravée dans un marbre sur une façade, gravant un rectangle entier sur la pierre là où le mot s’étalait pour le rendre illisible. Un autre réduit lentement une statue en miettes pour faire sombrer la mémoire d’un héro dans l’oubli. Savoir continue d’avancer, Bénédictus continue de brûler, les Récolteurs continuent d’effacer, la civilisation continue de sombrer.
Le cycle continue de tourner.
Les flammes s’élèvent de plus en plus haut dans le ciel. Savoir a apporté la Lumière de la Connaissance aux mortels pendant des milliers et des milliers d’années, il aurait dû continuer à le faire, il aurait dû. Il a perdu le contrôle. Création s’est emparé de la conscience et Savoir est incapable de la récupérer.
Après la Lumière de la Connaissance vient le Néant de…
Une voix familière que le Démon hypermnésique n’a pas oublié retentit à ses côtés pour appuyer la sentence à laquelle sa nature le condamne. Il est voué à détruire. À l’inverse de ses autres Soeurs, libres d’assouvir perpétuellement leur mission sur Sekaï, Savoir est voué à s’auto-détruire pour la satisfaire elle. Il s’avance d’un pas supplémentaire, et au milieu des ruines de Bénédictus dévorées par les flammes tandis que les Récolteurs font sombrer des milliers d’années d’évolution dans les abîmes de l’oubli, Ignorance pose son oeil malfaisant sur la Reikoise qui se tient debout devant lui.
Alys est debout derrière Kilaea, l’attention de la jeune femme avec laquelle il s’est téléporté tantôt est hâpée par la créature titanesque que l’Entité Sombre vient de jeter à leur encontre, et alors que la voix du Désintégrateur ne se fait plus du tout entendre depuis quelques instants, Savoir, incapable de résister, sent sa conscience dérailler sous la stimulation insoutenable qui écrase la conscience d’Alys.
Quand l’oeil carmin se fixe sur l’arrière de son crâne blond et que le corps du Démon pluri-millénaire s’arrête à quelques pas d’elle, un grésillement monstrueux émane soudainement de l’engeance ignoble alors que Savoir semble étrangement souffrir. Le combat interne entre le Désintégrateur et Création provoque une instabilité de sa matérialisation dans la réalité, et le corps de Savoir se dissout par endroit en une brûme noirâtre d’essence démoniaque, tandis que les filaments de chair organique qui soutiennent les yeux du Démon commencent à se rétracter sur eux même comme un arthropode sur la défensive. L’oeil vermeil cède pourtant finalement sa place à l’iris cosmique de Création, et l’Azsharien se redresse, silencieux, impassible.
À quelques mètres au dessus de Savoir et de Kilaea, une faille incandescente commence à s’ouvrir dans la réalité, un trait de lumière prismatique déchire la dimension et s’élargit pour révéler un paysage irréel alors qu’un crépitement électrique accompagne la ionisation de l’air. Pourtant, l’espace d’un instant, l’iris de Savoir vire soudainement au rouge, comme un clignotement rémanent de la conscience d’Alys, avant que Création ne reprenne le dessus. Quelque chose commence à sortir du portail au dessus d’eux, tendant une patte griffue vers Kilaea alors qu’un cube parfait s’approche du liseré de la réalité.
Un instant plus tard, une gerbe de sang éclabousse le visage de la médecin.
Savoir tombe à terre comme s’il avait tout simplement cessé de vivre subitement, un sang rouge vif s’écoule de du trou béant où trônait il y a quelques secondes encore le noyau optique de Création et d’Alys, et le Démon rassemble sa main et les serres chitineuses de son bras osseux éclaté pour relever sa carcasse défaillante. Sur un autre globe oculaire, la membrane protectrice se désintègre pour révéler un oeil que Myriem n’a eu l’occasion de voir qu’une seule fois, Éva. La Juge. Le saignement ininterrompu du globe oculaire parait absurde et surnaturel, il se semble pas diminuer ni se coaguler, pourtant ça ne paraît pas déranger le Démon qui se redresse péniblement.
L’iris d’Éva, un fond noir constellé de particules dorées et de fins fils radiaux azurés, imite légèrement l’apparence d’une voûte céleste, trônant autour d’une pupille d’un noir abyssal. Cette perle d’obscurité se fige sur le visage maculé de sang de Kilaea et constate le déferlement de puissance phénoménal auquel le Luteni reikois se livre. C’est… est-ce la réalité? Est-elle entrain de vivre une illusion du passé?
Ra?
Nous nous souvenons de ce qu’il s’est passé. Nous combattions l’Entité Sombre à Melorn en l’An 5. Observation: nos souvenirs entre l’An 5 et l’An 51 428 sont imprécis. Hypothèse: ces cinquantes derniers millénaires ne sont pas réels. Conclusion:
Le fils des Titans nous a plongé dans un songe, de la même manière que la foi de ses pères berce d’illusion les mortels.
La Juge décide de réagir, voyant le Luteni achever les hostilités alors que Myriem continue ses efforts de purge, Savoir va rejoindre son alliée avant de…
Ra? Tu l’as senti aussi?
Oui. C’était faible.
Mais c’était là.
Oui.
Savoir n’a plus le temps de traîner, l’oeil de l’arbitre prend une décision drastique, une mise à l’épreuve inattendue pour décider de leur sort à tous. Attrapant la reikoise à la gorge, Savoir se penche au dessus d’elle, dominant de sa hauteur la femme blonde par dessus laquelle il fait planer le filament atrophié qui porte l’organe optique éventré. Le sang coule abondamment sur le visage de la médecin et tandis que certaines des serres du bras droit de Savoir agrippent sa gorge, un autre embranchement d’os griffus viennent s’introduire dans sa bouche pour écarter ses mâchoires.
”Voici un don des Gardiens pour préserver l’équilibre de Sekaï. Le tribunal de ton âme s’apprête à juger ton destin, failli et sois consumée par le cycle des âmes, ou lève toi et bat toi au nom de la Mortalité.”
Appuyant sur la gorge de la jeune femme, Savoir la force à déglutir avec sa bouche pleine de sang démoniaque, il constate la sensation de puissance qui commence à se manifester chez elle et la Juge s’assure de témoigner de son héroïsme avant de s’en retourner pour aider Myriem.
Zéphyr les rejoint, et rapidement le trio se met à l’oeuvre. Alors que la baronne commence à éparpiller des gouttelettes d’eau en suspension dans l’air, le Démon commence à concentrer de la mana en quantité. Le Maître Espion du Reike redouble d’efforts en joignant également sa magie, avant de puiser dans l’oeuf des Anciens. L’entité poly-oculaire -1 regarde Myriem finaliser sa préparation en fabriquant un prisme de glace qu’elle fait voler à quelques mètres au dessus du sol, et la Juge admire non seulement les talents d’arcaniste mais aussi les connaissances de la potentielle Veilleur, elle comprend tout l’intérêt que porte Espoir dans son recrutement.
Utilisant sa propre interprétation du mana en lumière pour donner à celle de Zéphyr une forme ondulatoire, Savoir diffuse leurs énergies combinées à travers la glace de Myriem et la magie se disperse en s’éparpillant dans le prisme de glace avant de se diffracter dans les gouttes d’eau en suspension, couvrant une partie immense de la zone des bois qui n’ont plus rien d’enchantés. Savoir sent son propre corps vibrer dans la réalité alors que la mana de l’Oeuf des Anciens passe au travers de son essence démoniaque déjà bien fragilisée par les évènements précédents pour se répandre dans l’espace.
crédits : 891
Info personnage
Race: Elementaire de lave
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Tour 6
- Vision:
- La corruption de ses bois avait tenté de se défendre, en envoyant lianes et monstres. Le groupe avait tenu sa défense. J'avais cru que nos efforts serraient payant, que nos actes de purifications. Mais c'était sous-estimé la créature qui s'était manifestée. La vision d'horreur continuait de remplacer ce qui aurait dû être un endroit calme et presque idyllique.
Puis en un instant, tout bascula. Les assauts s'intensifièrent. Chaque nouvelle vague emportée un membre de ce groupe sans que je ne puisse rien faire. Juste être témoins de leur cri d'horreur. Et le début de mon cauchemar arriva. Celui de devoir prendre le rôle de message funèbre. Celui que les FMR portaient en cas d'échec. Celui de devoir survivre pour continuer le combat. J'avais dû fuir les bois magiques, au final fuis Melorn la queue entre les jambes. Le cœur rempli de désespoir, je rejoignais l'Empire avec la pire des nouvelles.
La défaite
Et ce n'était que le début. Mon retour à Ikusa fut aussi marqué de désillusion. Ma famille me tourna le dos, ayant apporté le déshonneur une deuxième fois. Mon père alla jusqu'à demander que je sois effacé des papier de la famille. Devenant juste une homonyme dont on avait honte. Je leur avais tout donné, mes choix n'étaient dictés que pour faire leur fierté. Pour au final n'être bonne qu'à ça. Mon nom portait les dorrures, plus celle du Dunark, mais celle d'être Shekhikh.
Mais la défaite de l'empire était une ligne de trop sur mes états de service. Mise à la porte avec juste ce que je portais. Sans autre endroit où aller que dans les locaux des FMR pour apporter mon aide. Enfin, c'est ce que j'avais cru. Arrivée au centre et à peine identifiée que l'on me pointais la porte. Radiée de l'ordre, sûrement par la longueur du bras de mon père.
Au final, il avait fallu moins d'une journée pour être renié de tout. De la fille prodige à la bâtarde que l'on effacer d'un revers de main. Et je me retrouvais à traîner des pieds sur les pavés. Me demandant ce que je pourrais faire. Repartir de zéro ? Encore une fois ? Avec quel soutien ? Retourné la voir après tout ce temps.
- Bonjour, c'est Kila . Enfin Kil. Je sais que la dernière fois qu'on s'est vu. Bah. Tu pensais que j'étais un homme.
Je m'étais assisse contre un mur, repliant mes jambes contre ma poitrine.
- Pfff. Si avec ça, elle me jette pas à nouveau un oreiller.
J'étais resté là immobile. Le cœur pris dans un étau de tristesse et de culpabilité. Essayant de trouver une direction et surtout une raison d'avancer dans ce monde ou tout ce que j'avais fait n'avait servit à rien.
Une voix se mit à résonner, plus que dans ma tête. Dans cet univers. Une voix que m'entraînait dans les tréfonds de mes peurs. Appuyant cette situation, cette solitude. Une larme roula sur ma joue. Aurais-je gaspillé ma vie ? Je savais qu'il m'abandonnerais si jamais cela se produisait, que certains n'aurait pas de pitié pour moi.
Je reniflais la tête sur les genoux, me demandant réellement si cela valait la peine. Une quête de reconnaissance et de respect. Mais au final, c'est cette quête qui avait créé ma solitude, qui m'avait éloigné de certains objectifs.
Un sourire tordit mes lèvres très legérement la vision avait disparut. J'étais debout au milieu des bois. Les poings serraient, les traces humides des quelques larmes qui avait coulé sur mes joues. Tout cela n'était qu'un rêve ? Ma peur de décevoir matérialisé par une entité horrible.
Et si justement, le secret pour la vaincre était de chercher des gens hors de cette quête. En brisant le secret que je maintenais depuis trop longtemps. Quand enfin, ma vision revint à la normale, la foret n'avait pas bouger. Si on oubliait le monstre de vingt mètres qui nous menaçait désormais. Un monstre de pur tenêbre qui ne voulait que notre destruction et se nourrissait de nos craintes. J'avais du mal à retrouver mon calme. Sentant ce feu vacillé au grès du vent.
Je n'avais pas senti ce démon se rapprocher de moi. Cet allié aussi étrange qu'efficace. Quand des bruits étrange en émanèrent, mon attention quitta le monstre géant pour se concentrer sur lui. L'ouverture de cet œil n'augurait rien de bon, ce monde, ce cube. Était ce une autre attaque de sa part, me considéré t'il comme un ennemi à la suite de nos cauchemars. Mais mes pensées n'eurent pas le temps de voler plus loin. Mon esprit se figea au contact de ce liquide chaud. Le sillon des larmes que j'avais versé fut emprunté par le sang.
Il me fallut un instant pour me reprendre, pour comprendre ce qui venait de se passer, de voir ce sang qui s'écoulait encore de l'ouverture. Le monde tremble autour de moi, sentant la puissance presque irréel d'un autre de nos coéquipiers. Le genre de puissance dont nous avons besoin pour terrasser l'ennemi. Je ne pouvais détacher mon regard du démon. Toujours aussi terrifiant, mais le spectacle qu'offrait son nouvel œil était hypnotisant. Peut-être, un peu trop, j'aurais dû m'éloigner avant que celui que je pensais un de mes alliés ne m'attrape pas la gorge.
Quelque chose m'empêche de bouger, d'appeler ma magie pour me défendre.
Était-ce la peur ? Celle du genre qui nous prend devant l'invincible sur un champ de bataille. Celle que j'avais côtoyée ce jour-là en affrontant les forces de celui que je nommais empereur aujourd'hui
Un instinct de survie qui se rappelait de la puissance du démon que s'il aurait voulu me tuer, cela aurait déjà été fait
Qu'il avait été un allié jusque-là et que mon esprit refusait de voir sa trahison.
Un mélange de tout.
- Pour qu...
Le sang qui se déversa sur mon visage interrompit mon interrogation. Un frisson parcourut mon échine quand ses doigts dignes d'une goule s'insinuèrent dans ma gorge, me forçant à boire ce sang. Ses mots résonnaient dans mon esprit sans que je n'en saisisse le sens pour le moment. Balayé par cette sensation écœurante du sang que j'avalais de force.
Puis il me lâcha, et je m'effondrais au sol en toussant. Mes mains sur ma gorge pour reprendre une respiration correcte, les larmes brouillaient ma vision. Je lui hurlais dessus, ma voix étant passé sur celle de Kil, sur la version masculine de moi à cause de la chaleur.
- Pourquoi ? Espèce de taré !
Puis les mots du démon se firent plus clairs. Ce don, je sentais ce volcan se réveillait à l'intérieur de moi. Le magma qui remplissait rapidement tout mon être. La chaleur qui s'échappait de mon corps. Une puissance qui se répandait en moi, emportait tout. Je sentais les changements sur mon corps. Dans un élan de lucidité, j'otais les boucle de mon ceinturon et celle de mon plastron, révélant ma tunique sombre. Je jetais ma protection sur mon sac que j'avais gardé en bandoulière jusque-là et mon ceinturon au sol. Je voyais ma peau se noircir à chaque nouvelle seconde, à chaque millimètre que parcourait le magma dans mes veines.
Les crevasses qui parcouraient mon corps s'ouvrir un peu plus, laissant échapper des flammes plus forte que jamais auparavant. Plus cette puissance inarrêtable augmentait plus mon corps se transformer pour l'accueillir. M'éloignant du physique de la jeune femme pour m'approcher de celle d'un démon.
Je me relevais lentement, laissant une partie de mes protections au sol rongé par cette chaleur qui émanait de mon corps. Le tissu s'embrassa au contact de ce que j'étais devenue, l'incarnation d'un volcan qui entrait en éruption. Mes cheveux rendu plus long, n'étaient que coulée de lave, pendant que chacun de mes mouvements s'accompagnait de chute de perle de lave. Elles chuintaient au contact du sol et de sa différence de température. Je m'étais placé face à ce démon, mon regard devenu incandescent se posa sur lui. Ma main se leva pour le designer.
- Tu mériterais de gouter à ce don pour voir si j'en suis digne.
Les flammes s'élevèrent de ma main, prêtent à sevir sur mon tortionnaire.
- Mais il y 'à plus urgent.
La lumière qui émanait des fissures s'intensifia, me transformant en phare dans les ténèbres. J'avais préféré m'éloigner du groupe pour éviter de blesser quelqu'un dans ce nouvel élan. Courant dans l'herbe, brûlant chaque plante à chaque nouveau pas. Puis je planté mes appuis, prête à libérer cette puissance. Mes pieds transformèrent la terre qui m'entourait en cratère, faisant une réserve de lave pour ce qui allait arriver. Mes mains se levaient pour lever une colonne de lave. Puis le geste s'inversa, la lave redescendit brutalement, dans une explosion de flamme. Teintant encore un peu plus le tableau d'horreur magmatique
Puis la lave ressortit dans un grondement digne du plus violent des orages, perçant la créature comme elle avait épinglé le loup auparavant. Cette colonne qui se faisait aussi haute que le monstre.
J'avais espéré que cela suffise, que cette nouvelle magie balayerais tout. Mais même entraver comme cela, il essayait de se dégager de cette entrave. Je ne pouvais pas le laisser faire. Je m'étais écarté de ce bassin de lave pour le manipuler. Appelant à nouveau cette magie qui m'avait été "offerte". D'un geste, la lave fut projetée sur le monstre, goutte géante qui traversa les ténèbres sans mal pour rejoindre ce pilier. Mes mains se rejoignirent, entrelaçant les doigts. Je me concentrais pour visualiser ce que je voulais faire, yeux clos, puis les ouvrant en écartant les bras. La boule éclata des dizaines de pique émergèrent, transpercèrent la bête en de multiples parts.
Puis c'était la fin, la fin de cette puissance qui me quittait. .
Sans vraiment, regarder le résultat de cette éruption, j'avais tourné les talons, titubant légèrement pour rejoindre le couvert du groupe. Sentant ce vide emportait une partie de mon énergie. Mon corps s'éteignait, ressemblant presque à une statue de lave qu'à ce volcan d'il y a quelques instants.
Puis c'est près du groupe que je levais la main, comme pour passer le relais. Mais en levant le regard pour détailler, celui qui me faisait face. Je tombais sur le nouvellement Manchot, du mauvais côté. Je lui tapai gentiment l'épaule de ma main redevenue froide, laissant un peu de cendre sur sa cape.
- Pardon, mais je vous laisse la suite.
Le dépassant, je devais rejoindre les affaires que j'avais laissées pour voir si j'avais au moins de quoi me couvrir si la magie se dissiper complétement.
Espérant sincèrement que nous puissions arriver à bout du monstre sans que je n'aille besoin de faire à nouveau appel à toute ma puissance qui ne vaudrait pas celle que je venais de déployer.
Elle me manquait déjà.
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