Une fois arrivée à la taverne, Verndrick rejoignit Orifa dans le salon qu’elle avait réservé pour la rencontre. La pièce était enchantée pour ne laisser filtrer aucun son vers l’extérieur. C’était l’endroit idéal pour une réunion discrète, ou pour un assassinat. Personne n’entendrait une victime crier d’ici. Par réflexe, il identifia dans la salle tout ce qui pouvait servir d’arme ou être utilisé comme avantage dans un combat. C’était sa façon à lui de garder ses instincts aiguisés. Il savait qu’ils étaient censés se retrouver entre futurs alliés, ils n’avaient aucune raison d’en venir aux mains.

Il balaya la remarque de la valkyrie d’un geste de la main avant de venir s’asseoir sur un siège à ses côtés. D’habitude, il se serait placé debout derrière elle, tel un garde du corps. Mais c’était sa première rencontre avec le commissaire. Il ne voulait pas lui donner une mauvaise impression. Ils devaient tous se sentir dans une relative sécurité dans le salon. Et contrairement à sa première fois avec la Sorcière, il avait été informé à l’avance que la réunion devait rester cordiale.

“Aucune raison de t’excuser. Nous avons bien droit chacun à nos petits secrets.”

Il souriait derrière son masque. Il aurait été trop facile de l’identifier sans. Bien que quelques hauts gradés fiables étaient au courant de son secret, il ne comptait pas révéler à tous les officiers qu’il croisait qu’il était un espion. De plus, le commissaire devrait être plus habitué à ce déguisement. C’était caché derrière lui qu’il s’était fait une réputation dans la pègre. Il tenait à dissocier complètement Verndrick l’aventurier, de Valskoed, l’agent de la Reine.

“Mais tu ne m’as pas non plus informé de ta rencontre avec la Sorcière. Ça en fait deux déjà. Combien de personnes tu vois dans mon dos, Sefi ?”

La plaisanterie lui était venue naturellement, c’était plus fort que lui. Il ne tarda pas à retrouver un ton plus sérieux quand ils se mirent à discuter de l’entrevue. Remarquant au bout de plusieurs minutes que leurs invités prenaient leur temps, il commanda du vin pour patienter.

Konrad finit par faire son entrée, et refusa toute boisson avant même que la proposition ne lui soit faite. Peut-être voulait-il rester lucide pour leur entretien ? Ou alors il ne leur faisait pas confiance. Il ne pouvait pas franchement lui en vouloir. Lui-même avait par le passé fini drogué puis enlevé et torturé, après avoir bu de la bière dans une taverne qu’il avait jugée jusque-là fiable. Il sourit à ce souvenir. Se servant d’une paille qu’il avait demandée pour l’occasion, il la glissa habilement derrière le masque et s’en servit pour siroter son verre de vin.

Il hocha la tête en direction du commissaire pour le saluer. Orifa avait les mêmes informations que lui et c’était elle le point commun de tous ceux qui étaient conviés à la rencontre. Elle ferait l’essentiel de la parlote. La Sorcière ne tarda pas à les rejoindre. Elle non plus ne voulait rien à boire. Quand elle tendit la main, il sourit en se levant et joua le jeu. Il laissa la noblesse en lui prendre le dessus. Il s’inclina légèrement en lui prenant la main avant de l’effleurer du bout de son masque. Cela changeait de leur première rencontre où il l’avait saluée en la menaçant d’une lame.

Continuant de jouer son rôle de partenaire silencieux, il n’ajouta aucun mot et se rassit. Quand la Sorcière eut fini les introductions, il se tourna vers sa directrice pour la laisser prendre la parole.

Faisons affaire

Regardant son partenaire par-dessus son épaule avec un sourire remplie d'amusement a l’énonciation du surnom qu’il continuait d’utiliser depuis le temps.

- Pour la sorcière je ne m’y attendais pas c’est arrivé juste après que je me sois réveillé par contre pour le maire et le commissaire, ce sont des hommes, tu comprends, il fallait que je prenne le temps de le tester.

Faisant un petit clin d'œil ne laissant pas le temps à l’elfe de répondre alors que Konrad arriva au même moment, c’était la deuxième fois qu’ils se croisaient physiquement, la première était avec la présence d’Arès. Un homme qui semblait être beaucoup trop sur ces gardes mais est ce qu’elle était réellement en capacité de le lui reprocher ? Au moins il était venu, c'était déjà un point positif important, il avait assez confiance pour accepter une demande formulée aussi tard de la part d’un membre de la pègre. Quand il verrait qu’ils étaient dans le même camp et que tant qu’il ne ferait rien contre la république, Orifa serait une alliée fidèle peut-être qu’il changerait d’avis ? Relevant les épaules en soupirant elle l’invita à prendre place avant de le saluer de la tête.

- Je dois bien avouer être déjà bien assez heureuse que tu puisses nous rejoindre aussi tard, la prochaine fois ramène de quoi boire avec toi ça nous permettra au moins de trinquer. Nous avons choisi de concert cette taverne pour endroit neutre c’est dommage que tu n’en profites pas pour goûter ce qu’ils ont en réserve.

Son regard de braise se posait sur lui alors que dans sa voix il n’y avait aucun mépris, aucune haine ou remontrance, au contraire c’était simplement son avis.

- Je vais déjà commencer les présentations avant que la dernière participante n’arrive, Valskoed Tarvolan, c’est mon épée, la personne en qui j’ai le plus confiance. Il parle en mon nom, si un jour tu as besoin de me contacter et que je ne suis pas présenté tu pourras le faire avec lui comme si c’était moi. Valskoed voilà Konrad Lightborn, il est l’homme qu’ont que le maire m’a indiqué comme de confiance.

Alors même qu’elle venait de finir de parler voilà que Koraki arriva juste à temps.

- Et voilà la dernière participante, la Sorcière. La sorcière voilà Konrad Lightborn le commissaire désigné par le maire.

Écoutant Koraki expliquer rapidement l’objectif de cette réunion restant en retrait pour pouvoir vérifier les réactions de ses deux partenaires. Koraki était bien dans son rôle, ça convenait parfaitement à la Reine tant qu’elle continuait à se plier aux conditions, la pègre ne pouvait que finir entre leurs mains.

- Comme l'a dit la Sorcière, nous faisons avancer notre plan pour la pacification de la pègre. Le maire nous a mis en relation pour que je puisse plus facilement transmettre les informations dont-il a besoin sur ses adversaires politiques ainsi que sur les corrompus de son gouvernement. Mais actuellement nos moyens sont limités du fait que la pègre de Courage est divisée, notre objectif est de mettre un terme à cela. Il était prévu que cela arrive bien plus tard et avec l’intervention des forces de la république de manière plus importante. Ce plan a changé, avec l’aide de la sorcière nous allons nous occuper des Phonoï.

Laissant une petite pause pour que Konrad puisse comprendre ce que cela pouvait impliquer, la Sorcière et la Reine étaient en train de lui parler de guerre de clan dans la pègre. Comme pour essayer de couper court à une réflexion qui pourrait nuire à la suite de la discussion.

- L’objectif principal est qu’il n’y ait aucune perte civile du moins aucun membre de mon clan et nous ferons en sorte que les Phonoï en fassent le moins possible. Maintenant je vais rentrer dans le vif du sujet, il faut que nos ennemis perdent la confiance de la population de la ville, du moins de ceux qui les connaissent pour que les autres clans s’écartent d’eux. Une fois que nous aurons fini de nous préparer, des mercenaires vont être payé pour pouvoir faire de la casse, des perturbations, des attaques, …  Au nom des Phonoï. Avant chaque attaque je te ferais parvenir le lieu et ce que nous allons prévoir, dans certains cas il pourrait être intéressant que la police intervienne rapidement pour avoir l’approbation de la population dans d’autres cas mes Hommes interviendrons. Dans le second cas, il faudra que tu puisses faire un avis de recherche rapidement en montrant la dangerosité de chaque personne impliquée. Nous te fournirons toutes les informations à faire passer et  dans les 24 à 48 heures tu pourras le trouver et récupérer pour le juger. Notre objectif est de faire en sorte de nous faire bien voir par la population et de montrer l’efficacité des forces de police du maire. En même temps, il serait important que certains de tes Hommes puissent transmettre des informations sur les Phonoï pour attirer un peu plus l'opinion publique de notre côté. Peut-être également parler d’un clan sans indiquer le nom qui aurait aidé comme ça, ça pourrait apporter de la collaboration, nous ferons de même évidemment.

Elle prit un des documents qu’elle avait préparé un peu plus tôt avant de le faire glisser jusqu’à Konrad, on pouvait y lire plusieurs idées de lieux à attaquer. C’étaient des zones qui étaient pour la plupart mal fréquentées d’autres plus visibles publiquement, c’était de quoi permettre au commissaire de donner un avis dessus. Orifa n’avait aucun doute sur le fait qu’il allait apporter son soutien, dans les faits a part récupérer les lauriers il n’avait pas grand-chose à fournir à part son travail et à faire glisser quelques rumeurs bien placées.

- Nous allons continuer à faire ce genre de petites attaques le temps que la population fasse son choix, tout autant que pour les clans. Quoi qu’il arrive, nous allons réaliser des attaques dans la ville mais également dans la pègre pour toucher un maximum de monde. Ha j’ai presque oublié d’indiquer que nous allons faire appel également aux journalistes, il pourrait être important que vous puissiez faire de même cela ne pourrait que vous être bénéfique car vous êtes sûr de capturer vos cibles.

Maintenant c’était la partie la plus importante de tout le plan, bien que la préparation était quelque chose qui pouvait renverser le cours d’une guerre, ça ne pouvait tout de même pas éviter que cette dernière n’arrive.

- La deuxième phase et un enchaînement de guérilla tout en continuant la première phase. Cette fois nous allons commencer à réaliser des attaques sur le territoire des Phonoï pour réduire leur ravitaillement qui aura déjà pris un bon coup. Il nous faut vérifier qu’ils sont sous pression et qu’ils sont en mort prématuré, assasina, vol, destruction, sabotage, … En faisant en sorte de toujours rester dans les ombres pour éviter de se faire repérer, si tu ressens le besoin d’intégrer les forces de police de la république, nous pouvons te fournir des informations sur des lieux à attaquer, cela ne pourrait qu’être bénéfique. Pourtant cela apportera des risques tout dépend de si tu veux en prendre pour améliorer l’image de la police.

Il faut éviter que l’on puisse imaginer que la Reine était rentrée en contact avec les forces de police, ça pourrait détruire tout le narratif qu’elle était en train de créer contre les Phonoï.

- La troisième phase est la guerre totale, avec la deuxième et la première phase nous allons chercher à récupérer l’approbation des autres clans pour augmenter notre force tout en demandant leur allégeance.  En faisant cela le combat sera d’autant plus facile, il faut que ce soit nous qui attaquions pour récupérer officiellement le territoire par contre une fois que nous aurons terminé il faudra que les forces de police fassent le nettoyage. Pour éviter de devoir cacher les cadavres il faut que tes Hommes puissent attaquer par la suite et s'occuper de récupérer les cadavres pour montrer officiellement votre efficacité. Nous allons réaliser le blanchiment de cette attaque grâce à votre intervention pour la population de la pègre qui aura vu le combat, il n’y aura aucun doute sûr qui a réalisé le travail. Mais pour la grande majorité de la population de Courage, ça sera vous la police qui allaient devenir des héros après qu’il y ait eu tant d'informations sur les Phonoï. Il faut que nos ennemis soient plus forts et plus féroces que la réalité pour que notre exploit soit d’autant plus éclatant.

Donnant un deuxième document avec la liste de certains journalistes qu’elle avait en tête qui pourraient aider à couvrir le combat, l’avantage d’avoir les informations du SCAR. Le troisième document listait les zones où les Phonoï  étaient en place et qu’elle devait récupérer via cette mission.

- Je sais que la maire ne verrait aucune objection à la réalisation de ce plan, mais je voudrais avoir ton avis ainsi que potentiellement des modifications qu’il faudrait réaliser.

Assise à sa place, le dos droit, les mains posées jointes devant elle avec une élégance mesurée et un sourire discret peint sur les lèvres, la Sorcière écouta attentivement. Son apparence, impeccable malgré les récents événements, contrastait avec l’atmosphère rustique de la taverne. Le bois vieilli, les rires des ivrognes et l'odeur de la bière qui flottait dans l'air ne l'atteignaient pas. Elle était dans une bulle de contrôle absolu. C'était ainsi qu'elle se présentait toujours : une figure impassible, presque inébranlable. Pourtant, sous cette façade se cachait une tempête de réflexions, une furieuse stratégie se dessinant dans son esprit.

Lorsque Konrad prononça les mots fatidiques, ceux déclarant que le maire souhaitait non seulement être informé de tout, mais voulait également imposer son véto sur certaines décisions une fois la pègre sous contrôle, un silence pesant s'installa autour de la table.

Et Koraki ne le brisa pas, consciente que l'expectation d'une réponse avait ce merveilleux pouvoir de renforcer les mots qu'elle allait prononcer. Mais derrière son regard serein et neutre, la réflexion battait son plein. Les implications de l'exigence du Maire étaient inacceptables. Permettre au batard Wessex de jouer de son pouvoir sur ses opérations équivalait à abandonner son contrôle total sur la pègre. Une telle concession n’était pas envisageable. Le maire souhaitait se positionner en maître absolu, tandis qu’elle n’était qu’une actrice parmi d’autres, prête à servir de marionnette à ses ordres. Cette idée la répugnait.

Koraki ne se pliait pas.

Koraki ne se pliait jamais.

Elle inspira profondément, ses doigts effleurant légèrement le bord de la table, un geste qui trahissait une légère tension, mais qui passa presque inaperçu. Ses yeux, deux rubis étincelants dans la lumière tamisée de la taverne, se posèrent sur Konrad avec une intensité qui aurait fait frémir un homme moins sûr de lui. L’envoyé du maire n’était pas un débutant dans ce genre de négociations, mais il sentit immédiatement que quelque chose de plus profond se préparait derrière le calme apparent de la Sorcière.

D’une voix douce, presque apaisante, elle finit par rompre le silence.

- Vous nous demandez donc d’accepter un marché où nous devenons non seulement le bras exécutif du maire, mais aussi sa marionnette... Elle sourit, un sourire si subtil qu’il en devenait presque menaçant. Arès semble oublier que la pègre n'est pas un simple outil que l’on manipule à volonté. C’est une entité vivante, mouvante, en perpétuelle mutation. Et si l'on ne s'en méfie pas, elle finit par dévorer ceux qui tentent de la contrôler.

Ses mots étaient soigneusement choisis, sa diction précise, comme une arme tranchante prête à s’abattre au bon moment. Elle fit une légère pause, comme pour jauger la réaction du représentant du pouvoir municipal.

- Laisser M. le maire intervenir à sa guise… Elle secoua légèrement la tête, l’ombre d’un rire méprisant dans son regard. Ce serait lui offrir un levier qui, tôt ou tard, servirait à nous évincer. Et soyons honnêtes, personne ici n'est suffisamment naïf pour croire que Wessex se contenterait d’un simple véto. Il en voudra davantage. Non seulement car c'est dans la nature des hommes de pouvoir, mais également car c'est dans sa nature propre.

- Si nous prenons ce risque, c’est parce que j'ai une vision, une vision que je partage avec mes deux compagnons, ici présents. Une vision d'une pègre unifiée, au service de ce pays, fermement dirigée par des mains républicaines. Un tel contrôle, sur une entité telle que je l'ai présenté plus tôt, ne peut se faire si les décisionnaires se multiplient à chaque négociation. Nous ne ferrions que nourrir les ambitions de tous, créant un désordre qui ne mènera à terme qu'au chaos. Et de ce chaos, je peux vous garantir qu'il n'en ressortira qu'un seul vainqueur : le Baron du Reike. Il a déjà la main mise sur la pègre de Justice et n'attends qu'une seule occasion pour s'emparer des autres. Nous ne pouvons prendre ce risque.

Elle s’enfonça légèrement dans sa chaise, son attitude redevenant plus détendue, bien qu’une certaine tension persistât.

- Mais je comprends les craintes d' Arès, concéda-t-elle, adoucissant son ton. Soyez cependant assuré que la Reine Ecarlate est probablement la seule à cette table capable de canaliser la pègre sans la laisser lui échapper. Alors voici ce que je propose : le maire pourra être informé des grandes lignes, des succès, des échecs et des détails à sa convenance. Il pourra donner des recommandations, afin de s'assurer que l'un comme l'autre, nous travaillions main dans la main à l'accomplissement de nos objectifs respectifs. Il pourrait même récolter une partie des bénéfices afin de soutenir sa politique, pourquoi pas ? Cependant, nous ne lui permettons aucun droit de regard sur nos actions. Nous restons libre d'agir à notre convenance, tant que cela ne nuit pas à ses intérêts. Si cela lui convient, nous aurons un partenariat équitable. Si ce n’est pas le cas… Elle se pencha légèrement en avant, son regard transperçant celui de son vis-à-vis. Alors je craints fort que son prochain bilan sécuritaire ne soit quelques peu décevant pour son électorat.

Il était très drôle, ce commissaire, complètement hilarant. Il avait une approche très particulière de la négociation : ne pas négocier du tout et tout s’accaparer. L’OR aurait le boulot le plus facile si l’alliance portait ses fruits. Elle n’aurait à investir aucun fonds et très peu d'officiers seraient en danger. Le plus gros des risques reviendrait à Orifa et à ses hommes. C’était elle, et de facto lui aussi, qui avaient le plus à perdre dans cette histoire. Si un clan devait avoir la prétention de siéger à la Haute Table, comme le disait Konrad, c’était le leur. Son offre était donc une insulte envers la Reine Écarlate. S’il ne fut pas surpris du calme de cette dernière face à l’affront, lui, il jouait un rôle. Il était sur le point de montrer au commissaire ce qu’il pensait de son offre lorsqu’il remarqua un mouvement du côté de la Sorcière. Il se resservit un peu de vin et s’enfonça un peu plus dans son siège pour l’écouter parler.

Ainsi, elle avait une vision beaucoup plus globale de l’entreprise. L’idée d’une pègre unifiée servant les intérêts de la République lui semblait impossible. Les alliances entre criminels étaient rarement durables, et l’un des buts des institutions républicaines était justement de combattre la criminalité. Mais peut-être ne pensait-elle pas aux institutions quand elle parlait de la République. Le concept avait une signification différente selon la personne qui l'employait. Si le crime profitait à des républicains, cela voulait-il dire qu’il profitait à la République ? Il ne partageait pas vraiment cette logique. Cependant, l’heure n’était pas aux débats philosophiques ou éthiques. Orifa et lui avaient des intérêts bien définis dans cette affaire, et il fallait qu’ils trouvent ensemble une façon de collaborer avec les autres parties.

La Sorcière faisait preuve de diplomatie, elle se voulait la voix de la raison et de la sagesse. Mais toute carotte avait besoin de son pendant maléfique : le bâton. Valskoed était un excellent bâton. Ce n’était pas tous les jours qu'il avait l'occasion de jouer le mauvais rôle. En général, c’était lui l’option douce et la Reine l’option violente.

Il attira l’attention vers la fin du discours de la Sorcière en aspirant bruyamment les dernières gouttes de vin de son verre à l’aide d’une paille. Quand elle eut fini, il dégaina brusquement son khépesh et arma un coup en direction de la table. Il s’arrêta à quelques millimètres avant que la lame ne morde le bois. Le mouvement avait été aussi soudain que bref. Il jeta un regard en direction d’Orifa. Il fit le tour de la table, penchant la tête sur le côté comme s’il sortait d’un rêve ou d’une vision. Comme s’il n’avait pas vraiment réfléchi avant d’agir et se rendait maintenant compte de la portée de son geste. S’excusant d’un mouvement de la main, il déposa son arme sur le bureau.

Fouillant dans son sac, il en sortit un utilitaire de nettoyage ainsi qu’une pierre à aiguiser. Il imbiba un tissu propre d’une solution blanchâtre et se mit à nettoyer soigneusement la lame dorée. Ses mouvements étaient lents et délicats, ajoutant un côté rituel, voire sacré, à la scène. Après plusieurs secondes, il inspecta le khépesh et hocha la tête, satisfait. Il se leva et tendit l’arme en direction du cou du commissaire. Cela pouvait passer pour une menace, mais il se retira en secouant la tête. Du bout des doigts, il tâta le tranchant de la lame en regardant Konrad. Il voulait faire passer son attaque de tout à l’heure pour une invitation du commissaire à apprécier son arme. Il haussa les épaules et se rassit en prenant la pierre à aiguiser.

Il fit lentement glisser la lame du khépesh le long de la pierre, se délectant du crissement métallique que cela produisait. Ses yeux, sombres et perçants derrière le masque, restaient fixés sur le commissaire. Chaque mouvement de sa main était précis, volontaire, cérémonial. Il se servait de l’éclairage du salon pour faire briller le fil de l'acier.

Faisons affaire

Après avoir tout donné tout ce qu’elle avait, Orifa s’était posée lentement dans son siège pour pouvoir regarder son interlocuteur. Ne voyant aucune raison pour lui de refuser une offre comme la sienne surtout qu’une bonne partie des relations avaient déjà été définies entre le maire est elle. Mais l’agent de la république semblait avoir montré autre chose. Actuellement il n’y avait que trois choix possibles dans la tête de la valkyrie, soit Konrad n’avait pas bien compris les demandes d’Arès. Soit il avait eu des ordres contradictoires et dans ce cas il était en train de dévoiler la réflexion profonde de son maître. Pour finir il était en train de jouer solo pour pouvoir récupérer plus de pouvoir pour lui-même.

Ils étaient en pleine négociation, alors il valait mieux lui laisser le doute ainsi que la possibilité de s’exprimer, bien sûr elle aurait pu taper du poing sur la table d’énervement, lui couper la langue et le tuer. Grâce à ses connaissances dans le SCAR son corps allait pouvoir disparaître rapidement et son dossier falsifié. Ca avait du bon parfois de faire partie de la police de la vérité, pourtant c’était attirer tout de même le doute dans la tête d'Arès et c’était loin d’être une bonne chose très clairement.Tout de même il avait un sacré toupet de faire autant de demandes alors que dans l’histoire il n’avait absolument rien à faire et il ne courait aucun risque. Dans le pire des cas, en s'il refusait alors le SCAR avait le pouvoir de mettre son nez dans cette histoire pour pouvoir avoir tous les lauriers, c'était une fleur finalement qu’elle était en train de faire à lui et au maire.

Alors qu’elle allait commencer à réagir à chaud, l’intervention de la sorcière avait le mérite d’éviter une cracha de merde contre le fonctionnaire. Elle exprimait une bonne partie de ce à quoi pensait la Reine de manière bien plus diplomate même si elle n’était clairement pas d’accord avec tout ce qui venait d’être proposé. Il était peut-être temps de rappeler à notre cher commissaire.

- Voyez-vous, je crois qu’il y a un malentendu, l’accord avec la maire est déjà entendu et convient aux deux parties, commissaire je crois que vous êtes dans la confidence de celui-ci non ? Si ce n’est pas le cas alors  c’est que vous n’avez pas à l’être, ni plus, ni moins. Ce que vous demandez est inacceptable, votre clan devra se soumettre au mien, qu’il le veuille ou non, car quand la pègre sera entre mes mains, ceux qui résistent seront broyés. Je vous laisse deux choix, soit vous me rejoignez et dans ce cas vous serez considéré comme les autres clans, ni plus ni moins. Si vous faites vos preuves, alors vous pourrez monter et peut-être venir à ma table. Il n’y a pas de passe-droit, comment je peux gérer un clan par la force si j’accepte d’avoir à mes côtés un clan sans mérite. Vous avez du mérite ? Alors prouvez-le et gagnez votre place, c’est ça la pègre. Le deuxième choix c’est la destruction, en accord avec le maire, soit ton clan est avec moi, soit il est contre nous.

Déposant ses coudes sur la table en croisant ses doigts tout en déposant son menton sur la jointure.

- Je rejoins les propos de la sorcière, la pègre ne sera pas une marionnette mais un partenaire, le maire doit apprendre qu’il ne peut pas assouvir son désir de contrôle dessus. Il m’a déjà indiqué ce qu’il voulait et j’ai accepté, nous allons rester dans ces limites-là, ce qui veut dire.

Regardant la sorcière lorsqu'elle avait énoncé un point important, l’argent.

- Les bénéfices resteront à la pègre uniquement, il n’a jamais été évoqué la possibilité de faire une transaction monétaire entre nous, il a ses propres rentrées d’argent, nous aurons les nôtres rien de plus. J’ai évoqué avec lui la possibilité de donner un petit coup de pouce à l’économie de la ville mais cela ne sera pas au détriment de la pègre. En jouant sur les tarifs du marché noir pour augmenter celui des commerces de la ville entre autres.

Tournant cette fois la tête vers le commissaire.

- Comme je l’ai indiqué, le maire devra me faire confiance sur la gestion de la pègre tout comme je lui fais confiance sur la gestion des gardes de la ville. Dans notre accord il n’y a pas de personne inférieure à l'autre, nous sommes sur un pied d’égalité, donc il n’y a aucune raison que nous écrivions des rapports sur ce que nous allons faire. Échec ou réussite, si nous décidons de ne pas vous en parler et que sans le savoir vous mettez en échec ce que nous faisons alors on acceptera les conséquences. Par contre comme par exemple aujourd’hui si nous avons besoin d’avoir une neutralité de votre part ou alors d’avoir une participation alors nous vous en parlerons. Si dans l’avenir le maire désire avoir des informations sur ce que nous faisons alors il aura deux choix, le premier est de faire de l’espionnage sur nos actions, en cas de capture de l’espion il sera traité comme n’importe quel autre espion. L’autre choix est de simplement faire la demande sur certaines choses et nous lui répondrons.

Retournant sur le dossier de sa chaise tout en récupérant sous sa jupe un couteau de lancé qu’elle commença à faire tourner entre ses doigts au-dessus de la table sans forcément le faire de manière menaçante.

- Nous sommes partenaires et le but commun est de pouvoir nous élever ensemble et de rendre cette ville prospère, nous mettrions des bâtons dans les roues n’apporterait que des problèmes en plus de nous ralentir. Pour finir, revenons aux journalistes, j’aimerais bien que vous m’expliquiez comment le maire accepte le fait de laisser des civiles avoir dû pouvoir sur sa ville sans avoir déjà réagi ? Je le pensais tout de même plus réactif sur ce genre de chose, à moins que vous ne disiez cela pour pouvoir m’extorquer de l’argent ?


Valskoed était derrière elle prêt à réagir à la moindre animosité du commissaire alors elle n’avait pas peur de pouvoir bousculer le gratte-papier un peu trop gourmand à son goût. Il fallait avoir qu’entre la valkyrie avec son couteau et son bourreau avec son arme sortie, il y avait de quoi avoir des doutes sur le nombre d’années qu’il restait à vivre.

La tension dans la petite pièce semblait grimper à chaque mot échangé. Orifa et Verndrick, dans une rare démonstration d'impatience, avaient commencé à montrer les crocs face aux exigences de Konrad. Ils n’étaient clairement pas prêts à faire des concessions et, aux dires de la directrice du SCAR, certainement pas au Maire Wessex. L’attention de tous commença à s’éloigner d’une silhouette restée plus silencieuse, presque effacée depuis un moment : Koraki.

Assise à sa place, son visage jusque-là jovial, quoiqu’un peu distant, commença à se fermer. Son sourire poli et maîtrisé, qu’elle affichait avec une finesse inébranlable, s’effaçait lentement. D’un simple rictus, ce sourire s'était peu à peu transformé en une ligne froide, droite, qui ne laissait transparaître que l'ombre d'une émotion. Mais plus ce sourire s’estompait, plus l’atmosphère changeait imperceptiblement autour d’eux.

L’air se fit plus dense, plus pesant. L’atmosphère semblait chargée d’une aura de désespoir palpable, mais mystérieuse. Aucun des trois autres protagonistes ne semblait en avoir pleinement conscience. Seule la Sorcière pouvait percevoir ce changement subtil. Dans un silence inquiétant, ses doigts fins vinrent se poser sur le bois de la table, et lentement, ses ongles s’enfoncèrent dans la surface, marquant le bois avec une force insoupçonnée.

Pendant ce temps, les ombres dans la pièce commencèrent à s’agiter, imperceptiblement au début. Celles des meubles, des murs, du feu faible crépitant dans l’âtre, semblaient danser et bouger sans raison apparente. Elles se tordaient, s’étiraient, comme des créatures tirées de quelque cauchemar, prenant des formes vaguement humanoïdes, mais distordues, anormales. Ces ombres s’alignèrent, s’érigèrent derrière les trois autres participants, presque menaçantes dans leur stature. Elles se rapprochèrent d'Orifa, de Verndrick et surtout de Konrad, planant à la lisière de leur champ de vision, prêtes à frapper, à s'emparer de leurs souffles si Koraki le décidait.

Si Koraki sentait que les négociations lui échappaient.

Mais dans ce chaos imminent, quelque chose retint la nécromancienne d'un seul geste.

Konrad leva lentement les bras en signe d’apaisement, répétant inlassablement que la seule exigence de son maitre était d'être tenu informé. Aussitôt, l’aura oppressante sembla se dissiper, les ombres refluèrent discrètement vers leurs positions naturelles, comme si rien d’étrange ne s’était passé. Le sourire de la Sorcière réapparut, cette fois plus maîtrisé, teinté d’une satisfaction calculée. Elle posa délicatement son menton sur ses mains jointes, son regard ardent, brûlant d’une lueur carnassière, se fixant sur Konrad avec une intensité presque prédatrice.

- Informé, dites-vous ? Murmura-t-elle avec une voix douce, mais dangereusement tranchante. C'est d'accord. Je me ferai une joie, un véritable plaisir même, de venir moi-même … très régulièrement … m’entretenir avec Monsieur le Maire.

Ses mots étaient enveloppés dans une fausse promesse d’obéissance, mais leur sous-texte était évident pour quiconque prêtait attention. Elle ne viendrait pas simplement informer, elle viendrait s'immiscer dans les affaires du Maire, s’installer dans son environnement, comme un serpent patient et perfide.

Son sourire s’étira légèrement tandis qu’elle jetait un coup d'œil complice à Orifa et Verndrick. Elle leur offrit un regard qui en disait long : malgré l’apparente victoire de Konrad et de son maître, elle et ses comparses venaient de s’accorder une avance stratégique précieuse. S’inviter régulièrement au sein de la Mairie, au cœur même de la ville, c’était un peu comme introduire un loup dans la bergerie. Sous couvert d’informer le Maire, celle qui allait unifier la pègre comptait bien s’assurer une influence directe sur lui, voire sur ses décisions.

La cupidité était une caractéristique commune à toutes les régions du Sekai. Mais il était difficile d’argumenter contre ceux qui la collaient à la République quand on assistait à ce genre de réunion. Chaque partie savait ce qu’elle avait à gagner de cette alliance et ses responsabilités pour qu’elle soit fructueuse. Il fallait toujours que ça se chamaille. Que ça cherche à avoir les yeux plus gros que le ventre. Cela faisait partie des effets secondaires de la démocratie. Quand on scandait partout que tout le monde avait le même droit à la parole dans le futur de la Nation, cela se répercutait aussi sur les interactions du quotidien.

Donnez une pièce de cuivre à un mendiant et il essaiera d’obtenir plus, argumentant qu’au vu de votre fortune, vous devriez redonner plus à la société. Essayez de détrousser un républicain véreux – pléonasme pour certains – et vous avez de grandes chances qu’il négocie le pourcentage de sa marchandise à voler sans le ruiner, de sorte à pouvoir le détrousser à nouveau. Un commerçant mort le restait, alors qu’un commerçant toujours en activité était une cible récurrente.

Verndrick était habitué aux négociations qui traînaient en longueur, où chaque partie pressait des avantages qu’elle n’avait pas tout en exagérant les risques qu’elle prenait pour accaparer la plus grosse part du butin. Non seulement il y était habitué, mais en tant que noble et aventurier, il avait appris à y prendre goût. C’était un subtil jeu où il fallait chercher à gagner plus tout en donnant l’impression à l’autre qu’elle s’en sortait avec le meilleur deal. Malheureusement, quand deux joueurs talentueux s’affrontaient, ça se soldait le plus clair du temps par un accord avec lequel tout le monde finissait insatisfait.

Cette alliance était pourtant tout l’opposé de ce genre de scénario, malgré la férocité des joueurs. Ici, tout le monde finissait gagnant si chacun jouait bien sa partition. La Reine aurait le contrôle de la pègre, ce qui amènerait une stabilité favorable à l’économie de la ville ; les guerres de gang étaient rarement bénéfiques. L’Office boosterait sa réputation avec une criminalité contenue. Il aurait des contacts haut placés dans la pègre pour les informer et soutenir leur travail si la situation le demandait. La Sorcière solidifierait son assise sur la pègre de Courage en sachant qu’elles étaient entre des mains connues et "amies" avant d’entreprendre son gargantuesque projet d’allier aussi les autres villes pour une pègre unifiée. Tant qu’il existait un respect mutuel, l’équilibre serait préservé.

Verndrick était habitué aux longues négociations, mais Valskoed les abhorrait. Sous le masque, il devenait un homme d’action et de peu de paroles. Et cette situation commençait sérieusement à l’agacer. La pression dans l’air n’était pas due qu’à la tension des négociations. Il y avait aussi de la magie à l’œuvre. L’aventurier avait appris avec l’armée qu’après quelques bleus et du sang versé, on travaillait plus facilement ensemble. Ce n’était pas qu’une particularité reikoise, le combat avait tendance à renforcer les liens quand il était pratiqué avec le minimum d’animosité. La belle preuve était qu’il s’était senti très proche de la tovyr Leezen depuis leur échange, même s’il doutait que le sentiment fût réciproque.

Tout ceci pour dire que Verndrick serait ravi de faire une petite démonstration avec son arme afin que tout le monde expulse son surplus d’énergie pour revenir à la table des négociations avec un esprit plus frais et moins distrait. Malheureusement, ou heureusement, le commissaire apaisa la situation. Et la Sorcière acceptait de tenir informée la Mairie, même si, à son ton, on avait l’impression que c’était moins une concession qu’une victoire personnelle. L’essentiel avait été dit et Valskoed prit la parole pour la première fois pour le faire remarquer.

"La Reine veut la pègre de Courage."

Il pointa le khépesh en direction de Konrad.

"Tes deux gangs y joueront un rôle important du moment qu’ils prouvent qu’ils ont les compétences de leur ambition."

Il parlait du clan du commissaire dans la pègre et de l’OR qu’il considérait aussi comme un gang au vu de leurs méthodes.

"Pas besoin de rapports. Si le Maire ou n’importe qui veut une info, il demande. La Sorcière est aussi volontaire pour échanger régulièrement avec lui. Tout le monde est content. Arrêtons de perdre du temps et actons cette alliance pour enfin discuter des détails du plan pour atteindre nos objectifs."

Trop de mots, beaucoup trop de mots étaient sortis de sa bouche à son goût.

Faisons affaire

Konrad Lightborn … Il était du genre à sous-estimer son importance on dirait bien ? Pourtant c’était étrange comme il arrivait à surestimer celle de la mairie, mais pauvre on ne pouvait que l’en plaindre il ne savait pas que le SCAR était également impliqué dans toute cette affaire. Donc quand il parlait de main faible, c’était uniquement par rapport à ce qu’il avait actuellement sous les yeux rien de plus. Par aller jusqu’à le tuer, même si ça pouvait faire penser à quelque chose comme ça, c’était très loin d’être dans son idée et Valskoed  était du genre à montrer les crocs et les muscles. Bien que chacun avait des mots différents il fallait tout de même avouer qu’un accord semblait se profiler petit à petit, sentant la lame de son garde du corps se pointer, Orifa le laissa parler.  Ce qu’il pouvait dire était comme si elle le disait elle-même, la confiance qu’elle lui portait était bien au-delà du raisonnable. Une fois qu’il eut fini, elle se releva pour lui faire face, déposant sa main contre la sienne pour qu’il range son arme.

- Allons allons Valskoed, notre invité parlait de perdre la vie mais pas au sens littéral, même s’il ne semble pas le montrer je suis sur qu’il veut éviter de faire pleurer sa famille. De plus je suis aussi sûr qu’il ne nous menace pas directement car il sait que nous ne sommes pas aussi attachés à ne pas intégrer les civiles dans ce conflit.

L’homme rangeant son arme alors qu’Orifa le regardait droit dans les yeux sentant son cœur battre d’autant plus qu’il lève une nouvelle fois son épée pour elle. Tapotant sa main contre son torse avec un petit sourire avant de retourner s'asseoir plantant son regard dans l'officer de la république.

- “Enfin, là ne sont pas des menaces, loin de là, c'est une simple remarque”. La pègre n’est pas comme la république, ici c’est la force et le mérite qui prône, l’argent ne peut pas tout acheter. Donc faites en sorte que votre clan prenne une place importante dans ce qui va suivre et dans ce cas il aura sa place autour de la table des négociations.

Il n’était pas question de revenir là dessus, déjà accepter d’avoir un clan dominé par un membre des forces de l’ordre de la ville était un danger alors lui donner une place sur un plateau d’argent il fallait pas trop lui en demander non plus.

- Pour le maire … Il sait que s’il a des questions a me poser il peut le faire à tout moment, si je ne suis pas présente alors la Sorcière pourra répondre je n’en ai aucun doute. Pour l’instant il semble accepter l’idée que je suis son contact au niveau de la pègre, en même temps il me fournit des informations qui m’intéressent ce qui est un échange de bon procédés.

Maintenant il était peut être temps d’en finir et de résumer la situation actuelle.

- La pègre que je représente fera son possible pour pouvoir éviter les pertes civiles tout en faisant en sorte de fournir à l’office de la république des cibles à désigner ainsi que de leur fournir sur un plateau d’argent. Le gros du combat sera fait par la pègre pour que les civiles et autres clans présents puissent reconnaître qui est réellement légitime à commander.

Présentant sa main en direction de Konrad.

- L’office de la république accepte de viser en priorité les cibles désignées par nous en plus de grossir les trait pour rendre chacune des cibles d’autant plus méprisable.Pendant le guerre qui en découlera, les morts seront couvert par l’office pour faire l’éloge de leur efficacité lors ce qu’ils s’occuperont de nettoyer ce qu’il restera du clan adverse. Une fois terminée ils s'attribuent le mérite pour éviter que cela ne passe comme une guerre de clan.

Pointant maintenant du doigt Konrad.

- Votre clan participera activement à la guerre qui aura lieu en plus de ce qui se passera avant pour gagner sa place dans les échanges qui auront lieu plus tard.

Retournant au niveau du dossier de sa chaise, elle visa du regard la sorcière puis à nouveau Konrad qui était celui qui allait devoir répondre le plus précisément car c’était certainement la dernière partie des négociations. Il n’y avait pas besoin de retourner son regard vers Valskoed, il n’y avait aucun doute sur le fait qu’elle avait entièrement son accord.