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  • Sam 10 Aoû - 12:39
    Somebody that I used to know

    Feat Leonora - Message 1


    Nous venions de vivre une étrange aventure aux côtés du Vent et de mon ancienne amie. Nous n'avions guère eu le temps de parler de ce qui nous était arrivé, les événements ne nous en avaient pas donné l'occasion. Chacune nous étions là pour des raisons précises et nous avions à coeur de réussir nos missions respectives. Mais c'était terminé et si nous étions épuisées physiquement il restait tellement de choses non dites et non connues.

    Nous avons souhaité bonne route au Vent, il avait à faire, des rapports surement auprès de la renommée Oreille du Reike. Mais parfois je me demandais comment ces gens gardaient leur statut secret alors que je n'avais jusqu'alors jamais rencontré la moindre personne capable de dissimuler sa signature magique. Si demain je recroise le Vent sans son masque je saurais qui il est mais ce n'est pas le sujet du jour.

    Seules devant les mines, la nuit n'allait pas tarder à tomber sur la montagne même s'il était encore tôt dans la journée nous avions un choix à faire l'une comme l'autre, reprendre nos routes chacune de notre côté ou... prendre du temps pour nous retrouver.

    - Etrange de s'être retrouvées ici, au milieu de nulle part pour aller explorer une mine abandonnée tu ne trouves pas?

    J'avais souri en disant cela car le destin était parfois joueur je trouvais. J'observais le ciel qui s'assombrissait, nuages en plus de la nuit qui viendrait nous prendre dans quelques heures tout au plus. Rester ici n'était pas l'option la plus agréable cependant.

    - Mon ami Ruyven est à quelques lieues d'ici dans une auberge, le dernier village viable du coin, tu te souviens peut-être de lui, il était venu quelques fois à l'Académie me porter des nouvelles de mes terres discrètement pour que mon tuteur n'en sache rien. Bref... On peut y passer la soirée et la nuit au chaud, et partager un bon repas pour rattraper... Non cette expression est parfaitement stupide, on ne rattrape pas le temps perdu mais on pourra parler et partager nos expériences depuis que ce foutu destin nous a éloignées l'une de l'autre?

    Par chance, elle a accepté, je la sens un peu sur la retenue et je la comprends, avons nous encore des choses en commun après toutes ces années passées loin de l'autre? La vie nous a mis des mandales dans la tête et nous a obligé à changer qu'on le veuille ou non. Mais nous sommes donc parties vers le village, nous avons mangé deux bonnes heures en silence, profitant aussi de ce moment pour reprendre nos forces. Enfin alors que la nuit tombait et que la luminosité s'éloignait nous avons aperçu les quelques lumières de ce hameau de survivants. Et l'auberge était un peu comme un phare lumineux et bien gardé et surveillé, ici on craignait les bêtes, les trolls, les morts vivants, tout ce que le sekai avait créé de pourri.

    Nous voila donc entrées dans l'auberge et je le vois qui saute de sa chaise comme un zébulon, Ruyven tournait en rond et attendait la nuit tombée pour bouger, il est prêt, il l'avait dit et il serait venu me chercher mais je sens son soulagement à ma vue. Cependant une fois debout il n'avance pas et semble hésiter, dans son regard, le doute, il se souvient de cette jeune femme, il l'a vu plusieurs fois quand il venait me voir à l'Académie de Mael, nous partagions la même chambre, elle était toujours là.

    Il s'avance, un peu surpris et s'incline une fois sûr de lui, respectueux, reprenant sa posture d'inférieur, de non noble, que je déteste depuis toujours mais qu'il refuse de quitter lorsque nous ne sommes pas seuls, il est mon plus vieil ami, un grand frère pour moi mais il est ce qu'il est.

    - Dame Leonora. C'est... une surprise et un plaisir de vous voir en bonne forme.

    Voyant que nous sommes couvertes de neige cependant il ajoute.

    - Je... Je vais demander à ce qu'une autre chambre soit préparée et... voir si ils peuvent vous faire couler un bain ?

    CENDRES
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    Leonora de Hengebach
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  • Mer 14 Aoû - 0:35
    Nous étions toutes les deux devant la sortie de la mine, l’air encore chargé de poussière et de souvenirs. Je souriais doucement à Myriem, un sourire empreint de complicité. Elle avait raison, comme souvent. Qui aurait cru que la vie nous mènerait ici, à ce moment précis ? Oui, en effet, la vie nous réservait parfois des surprises, et celle-ci, c’était sans aucun doute la meilleure de toute ma vie.

    Je suis heureuse qu'elle ait pu nous permettre de nous retrouver.  Mes mots étaient simples, mais ils portaient tout le poids de l’émotion que je ressentais à cet instant.

    Mon regard suivit celui de Myriem, levé vers le ciel qui bientôt sera teinté des premières lueurs du crépuscule. Le temps nous pressait, et il ne nous restait que quelques heures pour rejoindre le village. L’urgence de la situation contrastait avec le calme que je ressentais en cet instant, comme si, malgré tout, nous étions exactement là où nous devions être.
    La proposition qu'elle me fit était difficile à refuser. Je venais à peine de la retrouver, et il était hors de question que nous nous séparions aussi vite. Le monde pouvait bien s'écrouler autour de nous, je ne la quitterais pas. Rien n'aurait pu m'arracher à ses côtés en cet instant, tant notre lien venait de se renforcer après tout ce temps.
    Du moins, je l’espérais au plus profond de moi.

    Ruyven est toujours à tes côtés ? C'est incroyable. C'est un homme bon et précieux, tu as beaucoup de chance, et j'en suis heureuse pour toi. J'ai hâte de le revoir. Mon cœur se serra à l’évocation de son nom, un mélange de nostalgie et de soulagement m’envahissait. Savoir qu'il n'avait jamais abandonné mon amie me remplissait de joie pour elle.

    Je suis d'accord, passons du temps ensemble. Je crois que nous avons énormément à partager.  L'idée de passer ces moments précieux avec elle me remplissait de joie après tout ce que nous avions vécu, de renouer les fils de notre histoire. Je m'efforçais de garder une façade impassible, mais le tumulte intérieur était indéniable. Chaque souvenir commun remontait à la surface, tissant un filet invisible entre nous, comme pour rappeler l'empreinte indélébile de notre passé. Mais aujourd'hui, face à cette nouvelle réalité, une question me hantait : notre histoire partagée serait-elle une force ou un fardeau pour le présent ? Allions-nous pouvoir réécrire notre lien, ou ce dernier était-il irrémédiablement ancré dans ce qui n'était plus ?

    Nous étions arrivées dans ce petit village après une longue route, fatiguées mais soulagées de trouver enfin un endroit où nous reposer. L'auberge était modeste, mais accueillante, avec une odeur de pain frais qui flottait dans l'air. Nous nous sommes installées à une table près de la fenêtre, le silence entre nous aussi épais que l'air avant un orage. Habituellement, c'était moi qui brisais le silence. Mais ce soir-là, quelque chose m'en empêchait.
    Je fixais le bol de potage au lard fumant devant moi, appréciant la chaleur qui s'en dégageait. Chaque cuillerée semblait apaiser quelque chose en moi, quelque chose que je ne savais même pas avoir besoin de calmer. À cet instant, le silence était une compagne bienvenue, un baume sur les nerfs tendus par ce que nous venions de vivre. Ce silence était une trêve silencieuse, une pause dans nos pensées et nos paroles. Nous avons mangé lentement, en silence, chaque bouchée savoureuse dans son simple réconfort. Il n'y avait pas besoin de mots. Ce moment de calme, cette communion silencieuse, était exactement ce dont nous avions besoin.

    Nous avons repris la route sous un ciel qui se teintait de lueurs crépusculaires. Le chemin était familier, en arrivant, l'homme de main de Myriem était là, il tournait comme un loup en cage.
    Cet homme, je l'avais rencontré à plusieurs reprises, toujours à l'ombre de Myriem, silencieux mais présent, fidèle. Sa loyauté était inébranlable, une qualité rare dans notre monde où les alliances se faisaient et se défaisaient rapidement. Il me salua avec un respect protocolaire, presque mécanique. Je répondis à son salut.

    Le plaisir est partagé, Ruyven.

    Pour nous réchauffer après la route, Ruyven avait fait préparer un bain chaud dans une grande cuve en bois. La chaleur qui s'en dégageait était un réconfort immédiat, une détente après la fatigue du voyage. Myriem et moi nous sommes glissées dans l'eau, laissant la chaleur apaiser nos muscles tendus. L'eau enveloppait mon corps, me redonnant peu à peu une sensation de bien-être que j'avais presque oubliée. Chaque minute passée dans ce bain était une bénédiction, une pause dans le tumulte de notre quotidien. Je savourais la chaleur qui pénétrait mes os, effaçant la fatigue accumulée. Myriem était silencieuse à mes côtés et dans cette intimité partagée, les mots étaient inutiles. Le bain était un refuge, un moment suspendu dans le temps où nous pouvions simplement être, sans avoir à penser à ce qui nous attendait ensuite. Le silence devenait presque oppressant, et je sentais qu'il était temps de le rompre. Mon regard se posa sur une brosse en bois, placée à côté des huiles parfumées et du savon qui nous avaient été fournis. Je la pris en main, puis me tournai vers Myriem avec un sourire doux.

    Veux-tu que je m'occupe de tes cheveux ? lui proposai-je, ma voix perçant doucement le calme de la pièce. Elle me regarda un instant, et un éclat de nostalgie passa dans son oeil. Ce simple geste rappelait une époque où le rituel du bain était une habitude régulière entre nous, un moment de complicité tranquille. Elle se laissa tenter, je lui brossais les cheveux puis j’allongeais les longueurs à l’huile de jojoba.

    Te souviens-tu de la dernière fois où nous avons partagé un moment comme celui-ci ? J’ai l’impression que cela fait une éternité…
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  • Mer 21 Aoû - 10:56
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    Feat Leonora - Message 2


    La pensée de Ruyven était un réconfort depuis toujours, arrivé au Manoir quand je n’étais qu’une enfant il était devenu le grand frère que je n’avais pas eu. Le mien était plus jeune que moi et il était mort d’une maladie infantile avant d’avoir cinq ans. Ruyven est toujours présent oui. Il est marié et une fille, un vrai tourbillon et son épouse attend leur second enfant pour le début d’année.

    Mais oui j’étais chanceuse de l’avoir lui et Wan avec moi. Il y avait un autre homme dans ma vie mais j’en parlerai plus tard. J’appréhendais ces moments d’échanges à venir et acceptés mais serions nous capables de nous livrer l’une à l’autre en oubliant les années écoulées loin l’une de l’autre?

    Ruyven avait fait préparer un bain et s' il avait probablement songé que nous en prendrions un à tour de rôle, il fut surpris de notre choix, nous baignions en même temps mais la cuve était largement assez grande pour nous accueillir toutes les deux. Libérées de nos vêtements humides et sales, couverts de terre et de neige nous nous étions glissées dans l’eau chaude avec un soupir de soulagement. J’étais pudique mais ce n’était pas le premier bain que nous partagions et nous étions déjà des jeunes adultes.

    Je n’avais juste pas eu le courage d’enlever mon cache oeil pour aller dans l’eau bienfaitrice. Des volutes de fumées s’échappaient de l’eau et la pièce était chauffée par une vaste cheminée, destinée aux riches voyageurs. Silencieuses nous laissions l’eau nous aider à nous détendre, yeux mi clos et perdues dans nos propres pensées. Ce fut Leo qui brisa le silence avec une brosse en main. J’avais rouvert les yeux au son de sa vie et j’avais esquissé un sourire.

    - Il faut que je les lave alors.

    Cela nous amusa toutes les deux, je fus cependant rapide à le faire, les frottant vigoureusement avant de lui tourner le dos pour me laisser coiffer dans la chaleur du bain. Assise, genoux repliés, mes bras les enserrait alors que la brosse glissait dans mes cheveux. Nous le faisions toutes les semaines, alors que nous étions encore jeunes et insouciantes à l’Académie. Je me laissais aller alors que Leo les traitait avec de l’huile de jojoba, de celle dont rêvent des OR pour lisser leurs moustaches.

    - La dernière fois… C’était dans un autre monde. Nous avancions dans nos études, sereines, confiantes dans la vie, traçant nos futures destinées. Moi qui devais épouser ce crétin de Benedictus choisi par mon tuteur et qui pourrait donc venir te voir, toi qui tenterait d’accéder à la carrière militaire dont tu rêvais… Et puis tu n’es juste jamais revenue après les fêtes de fin d’année, tu n’as pas répondu, je t’ai cru morte mais ta famille n’a jamais daigné répondre non plus à mes courriers. Et le monde a finalement entamé sa descente au monde des gardiens. Mes études finies, diplômée de médecine, je pensais venir à Benedictus et chercher à comprendre pourquoi ce silence, que mon mariage ait une utilité autre que de servir d'utérus.

    Je poussais un long soupir à ce souvenir, par chance ou pas je n’avais pas épousé ce crétin pour une simple et bonne raison.

    - Mais je ne suis jamais allée dans ta ville. Mon fiancé était au Manoir quand c’est arrivé, quand la régente Gunnhildr a annoncé qu’à Mael et Sancta il y avait des traitres et qu’elle allait assainir la noblesse. Tous sans exception, tous les nobles même de petite extraction comme moi, nous avons été arrêtés et envoyés dans les geôles des Commanderie de l’Ordre de la Main pour y être interrogés.

    Pas que j’eus subi des séances de tortures, non, ce n’était pas ainsi que cela s’était passé. Les chevaliers de l’Ordre n’étaient pas des bourreaux ou des tortionnaires, c’est pour cela que cela a duré une éternité avant que ne craquent les traîtres. Des longues semaines qui se sont transformées en mois, enfermées dans une pièce de quelques mètres carrés avec un simple lit. Ce n’était pas crasseux, je mangeais, peu mais ce n’était pas moisi ou mauvais en soit. Mais je n’avais pas de fenêtre pour voir dehors, les cellules étaient éclairées par des torchères, nous avions le droit de sortir deux fois par jour pour aller dans une salle d’eau pour nos besoins ou nous débarbouiller, laver nos vêtements. Les jours passant, nos gens avaient pu déposer quelques affaires, une petite malle avec des sous vêtements, jupes, chemises, brosse, quelques accessoires basiques, ils ne voulaient pas que la moindre épidémie ne se déclenche dans une commanderie a cause d’un manque d’hygiène. Ce que nous ne savions pas c’est qu’ils mettaient parfois du serum de vérité dans la nourriture et au gré des interrogatoires ils avaient pu prendre la mesure du complot contre la régence, contre la liche qui dirigeait le Shoumei. Et petit à petit, ils furent pendus, les uns après les autres. Nous savions que les exécutions augmentaient et pour le coup… Avec les semaines qui passaient, ceux qui étaient pendus n’étaient pas forcément de vrais traitres, des frondeurs, mais parfois des nobles malhonnêtes qui abusaient de leurs prérogatives et eux aussi furent pendus… C’est ainsi que je me retrouvais finalement libre après quatre mois en prison mais sans fiancé ni tuteur, ils avaient été déclarés traitres à Shoumei.. Et ce n’était que le début de la débandade, ensuite ce fut la disparition du Monarque, parti pour sauver sa fille de coeur, l’impératrice du Reike Ayshara… Et pour cet acte il fut emprisonné, nulle compassion pour celui qui la sauva, il avait brisé la règle lui interdisant de quitter sa Nation… Rien que cette partie de mon récit me sembla durer une éternité et je n’étais qu’au début de mon épopée, ma fuite vers l’avant, vers je ne savais pas trop quoi au demeurant.

    Mes cheveux étaient bien lisses et l’eau commençait à refroidir, alors j’ai demandé à ce qu’on nous en apporte de la chaude… Puis j'ai pris la place de mon amie, c’était son tour de livrer les raisons de son départ, de son absence de nouvelles, son silence, celui des siens.

    - A mon tour de démêler cette épaisse crinière.

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  • Ven 23 Aoû - 17:40
    Je brossais alors les cheveux de mon amie, avec une lenteur méditative, presque rituelle. Chaque mouvement de brosse glissait à travers ses mèches sombres et réveillait en moi un flot de souvenirs. Je me rappelais les jours passés, où tout semblait plus simple, plus lumineux. Myriem avait raison, cette époque d'insouciance et de rire partagé paraissait maintenant si lointaine, comme un rêve dont on redoute le réveil.
    Pourtant, pour moi, ces moments passés ensemble étaient les seuls instants où la vie semblait véritable, tangible. Dans le confort de ma maison, je n'étais jamais malheureuse, bien au contraire, j'avais toujours été choyée, la plus chanceuse parmi les femmes de notre maison. Mais ce bonheur tranquille s'était évanoui, le jour où le poids de l'avenir de ma famille s'était posé sur mes épaules, me forçant à porter une responsabilité qui me semblait trop grande, trop lourde. La simplicité des jours d'antan s'était alors éclipsée, ne laissant que cette nostalgie lancinante et l'impression que quelque chose d'essentiel m'avait été arraché.

    Myriem avait traversé bien des épreuves, marquée par une vie qui semblait avoir conspiré contre elle à chaque tournant. Ses fiançailles, d'abord, avaient été le début de ses tourments. Promesse d'une union arrangée, sans amour ni désir, ces fiançailles avaient été imposées par son tuteur, comme souvent pour les jeunes femmes de bonnes familles. Ce mariage non désiré représentait pour elle un avenir tracé sans qu'elle ait son mot à dire. Mais ce n'était que le début de ses malheurs. Peu de temps après l'annonce de ses fiançailles, les choses avaient pris un tournant bien plus sombre. Accusée à tort, Myriem avait été arrêtée sans ménagement, arrachée à sa vie. Emprisonnée durant de longs mois dans une geôle. L'injustice de sa situation...Les souvenirs de ces mois d'emprisonnement étaient gravés dans sa mémoire. Ils avaient laissé des traces profondes, visibles dans son regard, qui avait perdu une partie de l’éclat insouciant qu’elle avait autrefois.

    Cependant, je ne pouvais m'empêcher de penser que les épreuves qu’elle avait traversées ne se limitaient pas à celles que je connaissais. Il était évident, rien qu'à la regarder, qu'elle portait en elle les traces d'autres tourments, plus profonds. Son regard, autrefois vif et rieur, était maintenant empreint d'une gravité, comme si elle portait un fardeau invisible mais écrasant. Ses gestes, aussi, avaient changé. Ils étaient plus mesurés, comme si chaque mouvement trahissait une douleur ancienne. Le sourire qui étirait parfois ses lèvres ne parvenait plus à cacher l'ombre qui planait sur elle, un voile de tristesse qui ne se dissipait. Il en fallait plus qu’un mariage non désiré et quelques mois d’emprisonnement pour qu'une femme soit marquée à ce point par la vie. Je me doutais que Myriem avait des souffrances dont elle ne parlait pas, mais qui avaient laissé des cicatrices visibles à quiconque savait les déceler. Les années avaient érodé quelque chose en elle, une part de sa douceur et de son insouciance, remplacées par une force, forgée dans la douleur et la résilience.

    On nous apporta de l'eau chaude et j'en profitai pour laver mes cheveux. Je savourais ce moment de calme. Tandis que l'eau coulait sur mes cheveux, Myriem s'approcha doucement et se mit derrière moi pour prendre le relais, pour les brosser avec soin. Le geste, à la fois tendre et apaisant, me ramena à nos souvenirs. Je restai silencieuse, les yeux clos, le menton reposant sur mes avant-bras, me laissant aller à cette sensation familière. Après un moment, je brisai le silence.

    Mon départ, comme tu le sais, était en lien avec mon mariage avec le vieux Baron de Hengebach, de Benedictus. Si tu te souviens de lui, avait l'âge de mon grand-père. Un sourire amer effleura mes lèvres à ce souvenir, tandis que je continuais. Je t'ai écrit également, plusieurs fois, désespérée de te retrouver, mais je n'ai jamais reçu de réponse. À mon avis, les lettres ont été interceptées et cela ne m’étonnerait guère. Ils m'ont coupée de tout, de ma vie d'avant. Petit à petit, j'étais isolée. Je ne voyais presque plus mes frères, ni mes sœurs.
    Ces mots résonnaient dans l'air, que même le temps n'avait pas adouci. Je réalisais alors à quel point ce mariage m’avait éloignée non seulement de mon passé, mais aussi de moi-même.
    Je n'étais pas heureuse, mais dans ce malheur, j'ai eu beaucoup de chance. Lorenzo, mon époux, était un homme bon. Il me traitait avec respect et veillait à ce que je ne manque de rien, du moins en apparence. Il souhaitait sincèrement m'offrir son amour, et je crois qu'il était véritablement attaché à moi. Pourtant, malgré ses efforts, le temps n'a jamais réussi à apaiser la mélancolie qui pesait sur moi.
    Puis, il y a eu l'attaque des Titans qui a tout bouleversé comme tu t’en doutes. Nous avons essayé de fuir, de nous sauver du chaos, mais le destin en a décidé autrement. Lorenzo a fait une chute dans les escaliers, un accident tragique dont il n'a pas réchappé. Sa mort a marqué un tournant pour moi, brisant les dernières chaînes qui me retenaient à cette vie.
    Après cela, je n'avais plus aucune raison de rester. J'ai alors décidé de partir, de tout laisser derrière moi. Avec Ronan, nous avons pris la route vers la République, espérant y trouver une nouvelle vie.


    Je me retournai lentement pour faire enfin face à Myriem. Nos regards se croisèrent, et je lui tendis un savon et un linge avec un léger sourire, un geste simple mais empli de complicité. Ensuite, j'entrepris de faire la même chose pour moi, faisant mousser le savon avant de l'appliquer doucement sur ma peau. Tout en le frottant contre ma peau, je repris la parole, ma voix adoucie par le souvenir de ce que j'avais accompli depuis ma fuite.

    Après tout ce qui s'est passé, j'ai décidé de prendre ma vie en main. Je me suis offert une maison à Liberty, un endroit où je pouvais enfin me sentir chez moi. Et puis, j'ai pu intégrer la GAR. Je ne suis qu'un simple soldat, mais c'est déjà beaucoup pour moi. Je marquai une pause, repensant à ce que cela avait signifié de tout recommencer.
    J'ai aussi réussi à être naturalisée. Pourtant, être Shouméienne en République n'a pas toujours été facile. Les regards, les jugements... Mais je ne me plains pas, je suis une privilégiée, j’en ai bien conscience. C’est beaucoup plus compliqué pour les autres. Mais je veux prouver que je mérite ma place, que mon passé, mes origines ne me définissent pas. Je compte bien faire mes preuves. Et que mon nom serait dans toutes les bouches.
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  • Ven 1 Nov - 17:10
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    Feat Leonora - Message 3


    Nous avions échangé nos rôles alors que l'eau venait d'être renouvelée. Il était tellement simple en cet instant et ce lieu de prolonger notre moment que nous n'avions nullement envie d'abréger cela. Leonora se lava les cheveux et ensuite je commençais à démêler son opulente chevelure aussi.

    Les mots venaient mais ils étaient accompagnés de silence, pour l'une comme pour l'autre. Nous avions tellement à dire en un sens et si peu de temps d'un autre côté alors tout était pesé. Chaque phrase était importante à nos yeux, nous livrions nos vies à l'autre comme nous le faisions, faisant fi de ce que la vie nous avait fait, nous avait fait faire aussi.

    J'avais acquiescé, son départ pour son mariage nous était connu mais nous avions espéré qu'elle partirait après ses études, tout comme je devais me marier avec ce crétin après les études. Dans nos longues soirées de connivences nous avions déjà planifié notre vie à Bénédictus, toutes deux mariées là-bas, c'était idéal non? Je soupirais à ses mots et confirmais ses craintes.

    - Je n'ai jamais rien reçu pas plus que tu n'as eu mes missives. Mon tuteur et ton.. époux ont du les détourner pour que nous regardions l'avenir sans songer que peut-être nous méritions mieux.

    Elle me parla de son vieil époux, aussi gentil qu'il fut, je ne pouvais m'ôter de la tête son âge, et j'en frissonnais. Mes expériences avec les hommes étaient limitées, très, trop probablement mais un vieillard? J'écoutais le récit de sa fuite, son départ et si je compatissais, en un sens je me sentais soulagée pour elle, elle était bien trop jeune pour être enchaînée ainsi à un impotent.

    Je me replongeais dans le passé moi aussi, ses cheveux étaient démêlés et j'avais déposé la brosse sur un guéridon à côté de la baignoire. Et par réflexe j'avais commencé à tresser ses cheveux en des nattes plates partants du haut de sa tête pour en faire le tour, m'amusant, sans même y réfléchir.

    - Je suis navrée pour ton époux, tu y tenais malgré tout cela se sent.

    Je ne percevais pas de sentiment d'amour dans ses mots, mais une sorte de respect, c'était déjà bien non?

    - Je comprends ton départ vers la République. Visiblement cela t'a réussi, une nouvelle vie militaire comme tu le souhaitais mais que jamais tu n'aurais pu avoir ici à Shoumeï, nos familles étant trop ancrées dans le passé pour accepter ce changement. Et j'ai confiance en toi, tu as toujours été animée par un fort caractère et une détermination à toute épreuve. Tu seras officier et ton nom, le tien, restera dans les mémoires, sans avoir besoin d'un mari.

    Nous étions propres comme des sous neufs mais je poursuivais mes tresses avec application. J'avais tant à dire, mais je ne voulais pas la noyer, l'inonder, je me sentais tellement faible en réalité, toujours manipulée par mes propres émotions et celles des autres, enfermées dans un cercle que je peinais à briser et qui m'enfonçais plus profondément chaque jour dans un abîme de désespoir en dépit de tous ceux qui m'entouraient. Mais je ne voulais pas l'ennuyer avec tout cela, alors je choisis et pesais mes mots.

    - Après la Purge, je suis sortie des geôles majeure, sans tuteur ni fiancé.

    Nul besoin d'expliquer pourquoi, des traitres il y en avait , qui avaient fomenté contre la Régente. Je poursuivis cependant.

    - La guerre est arrivée à ce moment là, alors que je venais juste de récupérer mon titre en mon nom, la gestion de mes terres et du port de Mael. Et... tout a basculé, j'ai tenté un temps de rester à Mael, je travaillais au dispensaire, j'ai participé à des missions en tant que médecin mais je ne pouvais me résoudre à choisir un camp dans cette guerre. Lutter contre des morts vivants c'est une chose, prendre parti entre deux camps de shoumeiens je ne pouvais pas. J'ai fini par fuir Mael avec mes bateaux espérant trouver un refuge en République. Je... j'ai croisé la route d'un pirate... Aujourd'hui j'ai mis sa tête à prix, je veux le voir mort mais il restera le géniteur de mon fils, Amael.

    Je terminais les tresses et me glissais de nouveau dans l'eau, glissant mes épaules et ne laissant que ma tête sortir. Qu'il était douloureux de parler de Kirig sans perdre mes moyens. Je souris cependant, faisant face à mon amie, pour parler ce serait plus simple.

    - J'ai rencontré du monde en République, mais je n'y suis pas restée plus de quelques mois, j'étais trop... diviniste et attachée à Shoumei pour cela. Ma culture, mon éducation, cela n'allait pas. Même si déjà j'étais torturée entre mes croyances, ma vie passée, les divins, et ce que les titans nous faisaient, dans mon esprit rien n'était clair ni logique. Alors je suis rentrée à Mael et j'ai travaillé d'arrache pied sur mes terres et avec l'aide d'amis j'ai pu réaliser un objectif, j'ai lancé des chantiers navals tu sais dans la crique à l'est du port de Mael, sur mes terres. Il est fonctionnel, de nombreuses familles y vivent et travaillent et j'espère que cela continuera de ses développer.

    Songer ainsi à l'avenir était important mais la partie la plus complexe de mon récit arrivait. Et par réflexe, mon doigt effleura mon cache oeil. Je déglutis avec peine mais j'avais besoin de me livrer sans mensonge ou retenue à mon amie de toujours.

    - Je me suis retrouvée à l'automne à Benedictus. J'ai... j'ai commis la plus grosse erreur de ma vie. J'ai cru pouvoir ... j'ai cru pouvoir changer les choses mais j'ai causé le malheur de tous. Nous étions cinq, nous avions été choisi pour réveiller Kazgoth par des fanatiques. En nous servant des autels autour de l'Arbre Monde. Il était corrompu totalement, son essence modifié, il souffre et le Sekai en souffre. Et... avec ses ossements je me suis dit... réveiller, ramener un titan à la vie... ca demande de l'énergie, beaucoup... alors... il se nourrira peut-être de la corruption ambiante. J'y ai cru... j'y ai littérallement sacrifié une partie de moi... mon oeil et pour quoi? Libérer une entité terrible sur le Sékai, je mérite d'être jugée pour ça. J'ai failli y perdre l'esprit, on m'a soigné et je suis revenue, j'ai senti un appel de nouveau et cette fois ci je suis allée sous terre, près des racines, j'y suis allée pour être jugée pour mes actes. Il y avait des gens de tous horizons vraiment mais surtout... Il y avait une femme, Louise, un chevalier inspirant. C'est une porteuse d'espoir qui a vu en moi plus que je ne verrai jamais, elle m'a pardonné et a accepté mon aide, nous allons tout faire pour soigner l'Arbre Monde. C'est devenu ma quête, ma priorité, ma rédemption.


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  • Sam 2 Nov - 17:59
    Ses paroles avaient ce pouvoir unique de dissiper mes doutes, de réchauffer mon cœur, et de me rappeler que j'avais quelqu'un pour veiller sur moi. Myriem savait trouver les mots justes, toujours. C'était une qualité rare qui la définissait, une marque de sa douceur infinie et de cette attention précieuse qu'elle portait aux autres. Elle savait instinctivement comment apaiser les âmes, les réparer d'un simple sourire ou d'un murmure compatissant.

    Moi, je n'avais jamais su faire cela. Mes mots étaient sans doute maladroits, souvent lourds et dénués de cette légèreté qui rendait les siens si réconfortants. Elle possédait cette capacité que je n'arrivais pas à lui rendre, un don pour lequel je ne pouvais offrir en échange que mon amitié sincère, pourtant insuffisante pour combler ce qu'elle me donnait. Face à elle, je n'étais qu'une élève maladroite, démunie qui cherchait à offrir quelque chose en retour, mais toujours à court de moyens, à court de mots. Et en dépit de sa façade tranquille, je sentais le tourment dans son regard, cette détresse sourde qui la rongeait de l'intérieur. Myriem souffrait en silence, et cela m'était difficilement supportable. Elle semblait perdue à la fois dans sa peau et au plus profond de son âme, comme si elle portait un fardeau invisible. Pourtant, je reste impuissante. J'aurais pu tuer pour elle, j'aurais pu la prendre dans mes bras jusqu'à la faire disparaître sous mon étreinte même si mes bras étaient trop petits pour elle, mais lui offrir le réconfort des mots qui sauraient atteindre son cœur, c'était au-delà de moi.

    Parfois, malgré ma maladresse, je m'aventurais à essayer, à prendre le risque de trouver les mots. Ce soir, l'urgence de son regard me poussait à tenter encore une fois, à me lancer dans ce terrain glissant de la consolation, prendre le risque où chaque mot pouvait être un faux pas. Je cherchais, en tâtonnant, des phrases qui pourraient lui apporter un peu de cette chaleur. Mais à chaque tentative, une hésitation surgissait. Était-ce qu'elle voulait entendre ? Parvenais-je seulement à l'atteindre ? Malgré mes efforts, je ne savais jamais vraiment si mes paroles effleuraient son chagrin ou si elles se perdaient dans de son silence.

    Ce soir-là, elle m'a révélée ce que je n'aurais jamais imaginé. Avec une pudeur presque douloureuse, elle m'a confié l'existence de son fils, une part d'elle-même trop précieuse ou trop fragile pour être exposée. Elle évoquait cela, presque comme un secret arraché. À travers ses paroles, j'ai compris que la présence du père, ou plutôt du géniteur, comme elle disait, était une ombre lourde dans sa vie. Elle laissait entendre, presque sans le dire, qu'il n'était pas seulement suggéré, mais que sa mort serait un soulagement, une délivrance.

    Ces mots, chargés de douleur et de résignation, me touchèrent profondément. Un frisson me parcourut en entendant cette vérité sombre, une vérité qu'elle portait seule, dissimulée sous ses sourires d'apparence. Sans réfléchir, poussé par une impulsion que je ne pouvais réprimer, je pris sa main, l'entourai doucement de mes doigts, et l'approchai de mes lèvres. Ce geste, presque instinctif, voulait lui transmettre le peu de réconfort que je pouvais lui offrir, sans mots cette fois, juste la chaleur d'un geste.
    Dans ce silence, je sentais le poids de tout ce qu'elle avait enduré et tout ce que je voulais lui donner, même si cela restait encore si dérisoire.

    Oui, dérisoire. Ce poids invisible, ces règles et croyances qui semblaient l'entraver depuis toujours, comme des chaînes invisibles l'empêchant d'avancer. Le Divinisme, pour moi, n'était pas une source de réconfort ou de guidance, mais une entrave silencieuse, un carcan qui m'éloignait de ma propre liberté. Et ces coutumes, ces traditions qui dictaient nos vies, elles pesaient si lourdes sur nos épaules.
    Contrairement à elle, j'avais su trouver ma place en République, ou du moins, je m'efforçais de la créer, là où je voulais être, là où je pouvais respirer et m'épanouir. Je m'étais affranchi de ces murs invisibles, de ces valeurs imposées, pour ma propre voie, pour vivre selon mes choix et suivre mes envies. J'avais trouvé ma liberté, une liberté que j'embrassais chaque jour, même si elle restait imparfaite, tâtonnante.

    Elle, en revanche, semblait toujours à la recherche de quelque chose que je ne pouvais saisir. Était-ce la paix ? La rédemption ? Une vie qui lui appartiendrait enfin ? Je ne savais pas ce qu'elle cherche au fond d'elle-même, mais elle semblait si loin du sentiment de liberté qui m'habitait. Et pourtant, à mes yeux, elle la méritait, cette liberté, plus que quiconque. Peut-être, oui, qu'elle avait trouvé une forme de liberté là-bas, sur ces chantiers poussiéreux où elle se jetait corps et âme, jour après jour. Elle se donnait sans compter, se trouvant dans l'aide aux autres une échappatoire, un sens, peut-être même une raison d'être.

    Mais je me demandais, combien de temps pourrait-elle continuer ainsi, à se consacrer aux autres sans jamais se tourner vers elle-même ? Quand arriverait-elle à comprendre qu'elle avait aussi le droit de vivre pour elle, de rêver pour elle, de penser à ce qui pourrait enfin l'épanouir ? Son dévouement était admirable, oui, mais j'avais peur qu'il ne soit qu'un masque, une façon d'oublier ses propres douleurs. Puis il y a eu ce moment si singulier, celui de l'Arbre Monde, cette révélation qui, d'un coup, cristallisa toute mon attention.
    Elle m'avoua la véritable raison de la perte de son œil, une histoire mêlée d'erreurs et de décisions qui semblaient presque irréelles. Elle m'expliqua comment, un jour, elle avait osé rappeler un Titan. J’ai pensé : Mais quelle idée... À vrai dire, tout cela me dépassait. Comment peut on avoir envie de réveiller un Titan quand ceux là ne sont que destruction. Et puis, il y avait ce jugement dont elle parlait et cette mission, celle qui était chargée de soigner l'Arbre Monde, de veiller sur lui et sur tout ce qu'il symbolisait. Cela, en revanche, me parlait plus. Cette idée d'une force qui veille sur l'équilibre des choses... C'était une image puissante, un rôle qui avait du sens dans ce chaos.

    Face à ces révélations, je l'observe, les yeux fixés dans les siens, tout en cherchant les mots qui pourraient apaiser l'angoisse palpable de mon amie. Finalement, d'une voix douce, presque hésitante.

    Myriem… tout ce que tu m'as confié, c'est à la fois si grand et si troublant. Je peine à tout saisir, mais je ressens ta douleur, ce poids que tu portes depuis si longtemps… et j'admire le courage qu'il t'a fallu pour m'en parler.
    Je marque une pause, le regard toujours plongé dans celui de Myriem.
    Je ne sais pas vraiment quoi te dire. Je ne suis pas vraiment douée pour tout cela, tu le sais. Mais je comprends que pour toi, tout cela avait un sens, même si cela t'a conduite sur des chemins dangereux, même si cela t'a coûté… autant.
    Je serrai un peu plus la main de Myriem, une étreinte discrète mais pleine de tendresse, baissa la tête un instant, avant de murmurer d'une voix douce et sincère :
    Tu sais, quelle que soit la raison de ta quête, je suis là. Je ne pourrais pas te suivre partout, mais je peux t'écouter, te soutenir. Et… si l’Arbre Monde te donne une raison de continuer, alors prends-le comme une chance, un espoir. Mais promets-moi de penser à toi aussi, juste un peu, dans tout ça.
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  • Sam 9 Nov - 10:31
    Somebody that I … (Leonora)
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    Feat Leonora - Message 4


    Elle m'avait laissé parler, elle n'avait rien dit, elle avait toujours cherché ses mots, hésité à les prononcer de peur de ne pas se montrer juste dans ses intentions avec moi. Et pourtant, elle n'avait jamais pu comprendre que pour moi ses mots n'étaient pas le plus important, sa présence l'était. Je percevais ses émotions, ce qu'elle ressentait et c'était ce qui avait de l'importance, c'était sincère, on ne ment pas avec ce qu'on ressent. Je n'étais pas la plus grande des oratrices, je n'avais pas toujours les mots qu'il faut mais je savais apaiser les peurs, les craintes, accentuer les joies pour que les choses semblent plus lumineuses aussi.

    J'avais mes propres doutes, et j'étais littéralement rongée par la culpabilité, de l'intérieur, elle était ancrée en moi, tel un poison qui s'immisce et s'infiltre partout dans l'organisme sauf que je ne connaissais pas le moindre remède contre cette "maladie" insidieuse, je ne savais pas guérir ma conscience.
    Elle avait glissé ses doigts dans les miens, connivence du passé retrouvée alors je l'ai attirée vers moi. Appuyée contre le bord de la baignoire, je l'ai prise dans mes bras, son dos contre mon torse. Elle était plus petite que moi alors j'ai baissé la tête, la posant contre elle, contre son opulente chevelure coiffée et qui sentait si bon maintenant. Mes bras enserraient son corps, sa main toujours glissée dans la mienne. J'étais soulagée, nous avions créé une petite bulle protectrice, un cocon de souvenir nous liant en cet instant. Je me sentais mieux pour le moment, nulle voix intérieure ne venait troubler mon esprit.

    - Je ne me sens pas courageuse, je suis désolée de te partager mes échecs et mes peurs. Tu pourrais... tu pourrais aller me dénoncer pour ce que j'ai fait. Les bonnes intentions ne sont pas tout et j'ai participé à faire naitre un monstre sur le Sekaï. Je ne pourrai jamais effacer cet acte, j'en porte le stigmate. Parfois...

    Je ferme mes paupières, je n'y vois que d'un oeil mais mes paupières sont fonctionnelles cela va de soit.

    - Parfois... je me dis que je pourrais acheter une de ces très rares potion qui aident à régénérer, pour effacer toute trace de mes actes sur mon propre corps et d'un autre côté cela me permet de ne pas oublier, de me dire que je dois faire quelque chose pour corriger mes erreurs, pour tenter de les réparer.

    Je réfléchissais un instant à ses paroles et je repris.

    - Tu sais quand je suis retournée auprès de l'Arbre Monde avec la ferme intention de corriger mes erreurs, j'ai eu l'impression d'être appelée par lui, c'est stupide et c'est le fruit de mon esprit fragmenté je le sais mais d'un autre côté cela me rassure. Louise, cette chevalière, elle dégage une aura sans nulle autre pareille. Elle est forte, apaisante et... elle incarne littéralement l'Espoir. Chaque parcelle de son être irradie de cette incarnation, elle est celle qu'il nous faut suivre pour que le Shoumeï puisse renaître de ses cendres. L'Arbre Monde est le coeur de notre monde, c'est un fait, il est corrompu actuellement par des énergies néfastes et le monde va mal. Ses racines abîmées profondément ancrées dans la genèse de notre terre sont gangrénées et les rejets de ses racines sont emplies de ce mal. L'expression, soigner le mal à sa racine n'a jamais été aussi vrai qu'actuellement. Et... Quand j'étais là-bas, l'Arbre Monde a offert aux présents des visions, je ne sais pas ce que les autres ont pu voir mais moi quand j'ai posé ma main sur son écorce meurtrie j'ai vu un avenir possible, il m'a montré que ce n'était pas perdu ni vain. Il m'a montré un grand rituel autour de son tronc, une myriade de personnes croyant en lui, des mots étranges menés par un guide, une énergie collective et une pensée unique : le sauver.


    J'étais plongée dans le souvenir de ma vision et sans m'en rendre compte, je transmettais mes propres émotions à Leo, cela devait être perturbant pour elle mais je n'avais pas réalisé. Mon emphase, ma croyance, mon espoir de ce demain différent, je lui faisais ressentir, elle avait pleinement conscience que c'étaient mes propres émotions forcément mais c'était pur et sincère comme toujours, je ne saurais jamais mentir ni par les mots ni par mes sentiments et c'était mon malheur.

    - J'ai vu la corruption refluer, et j'ai vu les bourgeons renaître sur ses branches vides. Et à chaque fleur qui éclosait, un bout de terre du Sekai retrouvait sa nature d'antan. La corruption refluait et l'arbre retrouvait sa grandeur d'autefrois. sa santé est à l'image de celle du monde, il souffre, il a mal et le monde décrépit aussi. Les monstres pululent, les récoltes pourrissent sur pied, les terres deviennent invivables... Il faut l'aider et je crois sincèrement que rejoindre Louise et ses Veilleurs de l'Aurore c'est la solution. J'ai revu son plus fidèle compagnon, il est effrayant. C'est un démon immense, au corps... rien que d'y penser j'en ai des frissons, c'est un cadavre incarné je n'ai pas réussi à le guérir quand je l'ai revu. Savoir il se nomme, un être étrange et qui a trop d'yeux pour être normal et il n'en ouvre qu'un seul à la fois et chaque oeil a une personnalité. On dirait un conte pour effrayer les enfants présenté ainsi mais il est aux côtés de Louise et il est le juge en un sens, c'est lui qui décide si on est digne de les rejoindre vraiment. J'attends mon jugement enfin je l'ai repoussé, je ne me sentais pas prête, pas encore. Mais te retrouver, me donne du baume au coeur et ravive en moi l'espoir d'un demain meilleur.


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  • Lun 11 Nov - 21:40
    Dans le silence de cette étreinte, tout semblait plus clair et plus lourd à la fois. Je laissais Myriem me tenir contre elle, sentant la chaleur de son corps, la douceur de son souffle apaisant au-dessus de ma tête. Ce simple geste, sa tête posée contre la mienne, me faisait comprendre combien elle avait besoin de moi, même sans le dire, même si ses mots avaient été empreints de mystères et de révélations troublantes. Je savais qu'elle ne cherchait pas de réponse immédiate, seulement une présence, une acceptation.
    Mes doigts glissaient doucement le long de son avant-bras dans un geste de réconfort presque instinctif, mon regard se perdant dans l’eau laiteuse qui s’étendait devant nous. Mais malgré tout, je savais que je ne pourrais jamais la dénoncer, jamais trahir sa confiance, même si ce qu’elle portait en elle dépassait l’entendement. Quelle idée, vraiment, que d’y songer.

    Je soupirai doucement, secouant la tête, un geste imperceptible, mais qui en disait long. Ce n'était pas la peine de parler. Elle comprendrait. Elle comprendrait que j’étais là pour elle, sans jugement, sans attentes. Que peu importe l'ampleur de ses erreurs passées, ses quêtes ou même ses fardeaux, elle trouverait en moi une amie prête à marcher à ses côtés, dans le silence ou dans les mots, selon ce dont elle aurait besoin.
    Dans cette étreinte muette, il y avait la promesse de tout ce que je ne pourrais peut-être jamais exprimer, mais qui résonnait dans le creux de son bras, dans la chaleur de cette complicité, comme un lien indéfectible qui, malgré tout, ne demandait rien en retour.

    Captivée par l’intensité de ses mots, par la profondeur de cette vision qui semblait venir d’un autre monde, je sentis l’espoir brûlant qui irradiait de mon amie et même si certaines images pourraient m'effrayer ou m’échappaient, je comprenais que tout cela avait une importance sacrée pour Myriem. Cette vision de l’Arbre Monde, la corruption, les Veilleurs de l’Aurore… J’étais à la fois fascinée et peut être même terrifiée par l’ampleur de la mission que Myriem se donnait, cette quête d’une vie.

    Je pris un moment pour rassembler mes pensées, puis levai les yeux vers elle.

    Myriem… ce que tu portes en toi est immense et je crois mieux comprendre pourquoi tu te sens appelée à le faire. Ces visions, ces symboles, ce lien que tu ressens avec l’Arbre Monde et même… ce rituel que tu as entrevu, tout ça me paraît si grand et si éloigné... Pourtant, en t’écoutant, je ressens cette force, cette conviction en toi. Et même si je ne comprends sans doute pas tout, je vois à quel point cela te donne une raison de te battre, de continuer.

    Je me retournai et posai une main sur sa joue, un sourire tendre étirant mes lèvres.

    Tu sais, ce n’est pas stupide, cette impression d’être appelée par l’Arbre. Au contraire, cela veut dire que ce lien est réel pour toi, qu’il t’appartient, même si c’est difficile à expliquer. Et Louise… cette femme semble incarner ce que tu espères réaliser. Peut-être est-elle cette guide dont tu as besoin pour trouver ta place dans cette quête.
    Je soupirai, pensive, puis repris, ma voix plus douce mais empreinte d’une certaine crainte.
    Mais j’ai aussi peur pour toi. Ce que tu me décris, ces énergies corrompues, ces terres mourantes… et puis ce Savoir, ce démon qui te jugera. J’ai peur que tu te perdes en chemin, que cette quête prenne tellement de toi qu’il n’en reste plus rien pour toi-même.
    Je passai mes bras tendus sur ses épaules, mes mains jointes derrière elle.
    Tu veux sauver le monde, tu veux soigner cet Arbre et je sais que rien ne pourrait t’arrêter. Mais promets-moi une chose, Myriem. Promets-moi de ne pas te perdre dans tout ça, pour que tu puisses en ressortir entière, même si la route est longue et difficile. Si tu penses que rejoindre Louise et les Veilleurs de l’Aurore est la solution, alors je te soutiendrai. Et si Savoir est ce gardien qui veille à ce que seuls les dignes passent, alors sois convaincue que tu l’es. Car qui pourrait être plus digne que toi, avec tout ce que tu portes en toi ?

    Dans mon regard, je laissai transparaître toute la confiance que j’ai en elle, prête à la soutenir.
    Cepedant, une hésitation monta en moi, presque comme un pressentiment. Je ne pouvais ignorer cette question qui me taraudait. L’histoire avait trop souvent montré les ravages causés par les fanatiques, même animés par de nobles intentions. L’idée que Myriem puisse être entraînée dans un groupe aux croyances aveuglées par une foi dangereuse me remplissait d’inquiétude.
    Je déglutis légèrement, cherchant comment poser la question sans éteindre l’espoir brûlant qui illuminait l’oeil de mon amie.

    Je dois te demander quelque chose. Ces Veilleurs de l’Aurore, ceux que Louise dirige… Je marquai une pause, le regard baissé vers sa gorge fine.  Sont-ils des Divinistes ? Dis-moi qu’ils ne sont pas comme ces fanatiques… Je veux dire… si ce sont des gens vraiment guidés par l’espoir et la guérison, comme tu le dis, alors peut-être que c’est différent. Mais si c’est le contraire, si cette mission est liée à une foi aveugle qui pourrait te dévorer toi aussi, alors… je ferais tout pour t’en dissuader.
    Je soutins son regard, la mâchoire légèrement serrée, consciente de l’ombre que je venai de projeter sur ce moment partagé, mais incapable d’ignorer cette crainte.
    Dis-moi, qui sont vraiment ces Veilleurs ? Et Louise… as-tu vraiment la certitude qu’ils te mèneront sur un chemin juste ?
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  • Ven 15 Nov - 21:54
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    Feat Leonora - Message 5


    Dans ce moment hors du temps, je me sentais comme dans une bulle protectrice. Auprès des gens qu'on a toujours aimé, on se sent bien, on se sent mieux, complet. Avoir retrouvé cette amie, cette moitié de moi que j'avais perdu et que je pensais morte avait ravivé une petite flamme en moi, celle de l'espoir que Louise avait allumé à Benedictus. Je me sentais en confiance, écoutée et entendue en un même temps. Et si j'entendais encore cette voix susurrer des choses au fond de mon âme, en cet instant je pouvais la repousser et la faire taire.

    - Tu as grandi à Benedictus, tu as connu l'Arbre et sa grandeur. Il irradiait de bienfait, quand on était dans la grande cathédrale, au pied de son immense tronc, on se sentit petit mais aussi baigné de félicité. Les rares séjours que j'avais fait à Benedictus m'avaient fait ressentir ça. Et quand de ses racines noircies et pourries, j'ai senti et vu des choses parce qu'il les offrait je me suis sentie investie d'une mission nouvelle.

    Je croisais alors le regard trop souvent sévère de Leo.

    - Ca veut surtout dire que l'Arbre peut être sauvé et que plus nous serons nombreux à l'aider à se purifier, mieux le Sekaï se portera. Quand à Louise, je ne sais pas réellement qui elle est, elle n'est pas humaine, j'en doute, elle est plus que cela, mais elle est humble et elle... m'a inspiré confiance, je n'ai pas senti en elle de mauvaises intentions et d'émotions simulées, elle est entière.

    La suite m'arracha un doux sourire, la voila qui s'inquiétait pour moi, il n'y avait pas de raison en réalité.

    - Ta ville doit être nettoyée de ce mal qui la ronge et qui ronge les terres où nous nous trouvons, il ne faut pas que telle la gangrène cela se répande plus au travers des terres. Quand à avoir peur pour moi, dis moi... Ne m'as-tu pas dit que tu étais devenu soldat de l'armée républicaine ? Ne crois-tu pas que ce sera surtout à toi de faire attention à toi? Tu seras au devant des éventuels conflits. Quand on voit ce qu'il s'est passé à Kaizoku, je n'ai eu que des echos de ce conflit mais j'ai cru comprendre que l'île n'était plus habitable depuis le réveil du volcan.

    En réalité je trouvais qu'il y avait bien plus à craindre du côté de l'armée que de celui d'une quête d'un rituel pour sauver et purifier l'Arbre Monde : naïve que j'étais de croire que l'entité sombre n'allait pas réussir à rassembler autour d'elle des serviteurs efficaces et sans le moindre état d'âmes pour les familles qu'ils détruisaient ainsi que les terres qu'ils allaient corrompre.

    Repensant à Savoir, je secouais la tête.

    - Savoir est effrayant. Il n'éprouve pas d'émotions humaines, je suis incapable de le comprendre, il agit sans... sans notre mode de fonctionnement, il est... un livre. Il analyse des faits, et réagit en fonction de comment ce doit être fait ou pas, je... je suis perdue de ne rien ressentir. Quand à être digne de son jugement, je dirai que seul le temps nous le dira. Pour l'heure je ne suis pas prête, les cicatrices de Bénédictus sont encore trop fraîches dans mon esprit et la chair, je n'ai pas la force de lui faire face avec droiture. Un jour prochain j'espère en être digne mais c'est effrayant tu sais. Etre seule dans ce genre de... de quête. Souviens toi des romans que nous lisions toujours, nous amusant à jouer des scènes épiques. Jamais le personnage principal n'est seul, il a toujours quelqu'un sur qui compter, quelqu'un d'aussi important que lui car il est avec lui, à ses côté. A deux rien n'est impossible.

    Ma voix s'est tue à ce moment, je n'étais pas triste face à ce constat sur ma vie, c'était juste un fait, j'étais seule et j'étais persuadée que j'étais trop exigeante ou pénible pour pouvoir nouer des liens avec quiconque sur la durée. Puis vint une question qui la travaillait mais qui la dérangeait et l'effrayait aussi, c'était étrange.

    - Diviniste? Mais...

    Je la regarder avec incompréhension.

    - Mais je ... En dépit de tout de ce qu'il se passe, je reste diviniste au fond de moi, il m'est impossible de renier l'aspect créateur des titans c'est juste qu'aujourd'hui je ne peux plus les vénérer pour ce simple fait, ils sont trop...destructeurs. Mais Shoumeï est le berceau du divinisme et du culte des ombres, c'est notre éducation, notre culture, notre passé, nous le sommes tous sans pour autant être des fanatiques mais... j'entends ce que tu crains. Alors non, Savoir ne peut être diviniste, notre religion passée a toujours haï les démons pour des raisons qui m'échappaient mais qui semblent liées à leur création qui est autre mais je n'en sais pas plus. Quand à ce que ce chemin me réserve? Je n'en sais rien Leo, pas plus que toi quand tu as rejoins la République je le crains. Avec Ronan qu'aviez vous prévu et êtes vous là où vous pensiez l'être? Dis moi comment sont les républicains à tes yeux, pourquoi tu restes là-bas au lieu de revenir en Shoumeï là ou nous manquons de bras vaillants et d'âmes volontaires pour reconstruire. Qu'as-tu trouvé là bas bredilla?

    J'utilisais un mot ancien que nous avions découvert dans une histoire lue ensemble, qui parlait d'amitié mais aussi forte que des liens de sang.
    L'eau était de nouveau froide et nous risquions d'attraper froid maintenant. Je suis sortie attraper une des serviettes, j'ai déposé la seconde sur le rebord pour Leo. La soirée serait longue mais nous serions mieux une fois changée et à discuter dans la salle commune ou dans la chambre avec de quoi nous sustenter.


    CENDRES


    Somebody that I used to know [Leonora] 5x3v
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