crédits : 852
Mordant à pleine dent dans l’imposant jambon, Jamby se mit en quête des cuisines. Après tout, chercher des glyphes, ça donnait soif ! L’alcool des Longues-Oreilles était équivalent à de la pisse d’âne, et celle des Reikois était à peine meilleure. Quitte à choisir, autant piller les réserves impériales. Il lui fallu plusieurs minutes pour trouver l’endroit, et notamment les énormes fûts de bière se trouvant au fond. Arrivé devant le tonneau, un coup de poing suffit à briser le couvercle en bois, suite à quoi Jamby commença à enchainer les chopes de bière, son jambon posé au sol pour supporter son corps vacillant de plus en plus. Le Nain ne se rendit pas compte qu’il avait posé le bout de charcuterie sur un glyphe reposant au sol, ni que celui s’était activé après être entré en résonnance avec le mana du Nain.
Le Nain en question était occupé à insulter la Nation du Désert de tous les noms pour son incapacité à produire une bière digne de ce nom, et à vanter les mérites des vraies bières naines. La Bleuette Grisepierre revenait d’ailleurs assez souvent dans son monologue.
Le groupe de défenseurs se dirigeait vers la place du marché. Soldats, miliciens et autres individus particuliers avaient décidés de laisser le campus derrière, sur ordre du Luteni aux discours pompeux. Un pur produit de l’Empire, celui-là ! Prompt à la violence, ne réfléchissant qu’avec son épée plutôt que son cerveau. Aveugle à la souffrance du Sekai, aveugle aux véritables maux rongeant la terre que lui et tous ces peuples ingrats foulaient ! Jamby avait du mal à garder son équilibre, la faute d’une consommation d’alcool excessive et à la gravité de sa bedaine, mais ses cordes vocales, elles, étaient tout à fait fonctionnelles en cet instant :
« […] Vraiment typique des Reikois, régler tous leurs problèmes à coup d’épée ! Un ramassis d’conquérants à la noix pas foutus d’utiliser leurs cerveaux ! Quel espoir y’a pour que le Sekai trouve la paix, avec toutes vos conneries ? »
Concluant son discours par un rôt retentissant, le Nain obèse croqua une fois de plus dans son jambon, sa bouche et les poils de barbe environnant remplis de graisse et de miettes. Plus que jamais, le petit être ressemblait à un ermite fou, en particulier pour avoir proféré de telles paroles devant les principaux concernés.
CENDRES
crédits : 7054
Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Avec succès, Myriem venait de déchiffrer l'énigme posée par la mystérieuse voix qui hantait leurs esprits.
Pourquoi l'Espoir ? Pourquoi cette réponse insaisissable représentait-elle une telle puissance, capable de changer l’entièreté de la destinée du Sekai ?
Il s’agissait d’une force cosmique. Un flux d'énergie qui transcendait les barrières physiques et spirituelles. À Melorn, lieu de traditions imprégnées de magie et de choses anciennes, l'Espoir avait façonné l'histoire même des érudits. Il avait été le catalyseur de l'innovation. Un phare guidant les melornois. Il rappelait que l’avenir n'était jamais fixe, que chaque action, chaque pensée pouvait engendrer une réalité nouvelle, un futur différent. Le bouclier et l’épée de ce qu’il restait des grandeurs illustres d’Azshary.
- L'Espoir nous enseigne que le potentiel pour un lendemain meilleur n'est jamais perdu. Il nourrit la résilience, il soutient le courage et alimente la détermination à repousser ceux qui voudraient vous voir fléchir. Valida la mystérieuse voix télépathique avant de se taire.
Au sein du campus de l’Université reikoise, les troupes écoutèrent le discours du luteni, dont la stature imposante et le charisme naturel commandaient respect. Alors qu'il parlât, une énergie envoutante émana de l'Œuf des Anciens qu'il portait, une puissance ancestrale et bienveillante. Elle s'infiltra en lui, se mêlant à son être, augmentant sa vélocité. Désormais, le Serre Pourpre se sentait plus léger, plus rapide, comme si les mots qu'il prononçait étaient soutenus par une force invisible. L’Espoir.
Les hommes et femmes s’activèrent encore plus; et l’endroit fut assez vite sécurisé. La zone autour de Drakstrang, autrefois menacée par l'influence corruptrice des forces obscures, était maintenant solidement protégée, transformée en bastion de résistance. De quoi rendre fier l’Empereur et l’Impératrice de la nation du dragon ! Toutefois, Il était temps d'aller ailleurs; les troupes régulières sauraient comment s'occuper des quelques saboteurs restants.
Pendant ce temps, le soi-disant marché était devenu… chaotique. Mené par Tulkas, le groupe composé de sept compagnons de circonstance s’y dirigea (à pied, en monture ou via téléportation pour certains p’tits neunoeils). À leur arrivée, le spectacle qui s'offrit à leurs (nombreux) yeux était digne d'un cauchemar éveillé. D'ordinaire si calmes et organisés, les melornois paniquaient frénétiquement. Hommes, femmes et enfants aux oreilles pointues couraient dans tous les sens, criant, cherchant désespérément un refuge face à l'assaut brutal de fanatiques et de saboteurs. Ces derniers se démenaient pour répandre la pagaille, armés de torches, de poignards ou de sortilèges noirs, tentant par tous les moyens de corrompre davantage le Cœur. Vraisemblablement, les guerriers et magiciens en place peinaient à contrôler le chaos et à mettre en sécurité les habitants.
Puis, l’œuf des Anciens commença à s’illuminer d’un éclat fuchsia. Et cette même voix apaisante qui les avait guidés auparavant résonna de nouveau dans leur tête, parlant d’une légende oubliée de beaucoup.
- Braves gardiens. La situation requiert une intervention spécifique afin de sauver le plus d’innocents possible. Vous avez l’occasion d'invoquer Le Poulet Blanc, un protecteur ancien des elfes. Ce fier esprit peut rapidement ramener la paix et la sécurité parmi vos gens. Pour éveiller l’entité de son sommeil millénaire, vous devez lui fournir des âmes ennemies, treize précisément. Celles des fauteurs de trouble que vous vaincrez serviront à cet appel. Alternativement, un cœur noble parmi vous peut choisir de sacrifier une partie de son corps afin d’accélérer son apparition… Cette offrande de soi se veut un puissant catalyseur de sa manifestation… Et n’oubliez pas d’exhorter le Poulet Blanc lorsque vous aurez tout le nécessaire en main.
> Rituel d’invocation du Poulet Blanc
* Le rituel peut durer sur un tour OU sur deux tours (par exemple, vous pouvez sacrifier 10 âmes le tour 1 et 3 le second tour).
* Pour sacrifier une âme, il faut tuer un pnj hostile à Melorn. Ils sont tuables avec une action (utiliser une arme, un P1 ou un P2). Pour tuer 13 pnj, il faudra par exemple utiliser 13 actions simples.
* L’utilisation d’un P3 ou d’un P4 de zone peut tuer jusqu’à 4 pnj pour 2 actions.
* Les corps doivent être existants (et non pas désintégrés ou réduits en squelettes )
* Pour une action, vous pouvez sacrifier une partie considérable de votre corps comme un bras ou une jambe, ce qui vous infligera de gros dégâts. Cependant, cela comptera pour 10 âmes. Lorsque la bête est invoquée, la partie du corps est détruite et ne peut pas être recousue. N’oubliez pas de penser aux soins nécessaires pour survivre x)
* Réussir le rituel d’invocation vous donnera 50 points de réussite pour le tour où il est terminé + une belle grosse bête sympathique.
* Le rituel est facultatif. Vous pouvez faire les AR normales durant ce tour, ou combiner AR + un bout de rituel. Au choix.
* Appeler le Poulet Blanc nécessite une action.
Difficulté : Moyenne
FIN DU TOUR : Dimanche le 23 juin, soirée
crédits : 1215
Un endroit qui est animé, en temps de paix, et qui respire la joie de vivre, de jour comme de nuit.
Pourtant, aujourd’hui, les Reikois n'ont rien de tout de cela. Tout au contraire : c'est le chaos, la panique. Les elfes se bousculent dans tous les sens. Des cris s’élevent de toute part. Certains s’apostrophent, d’autres appellent leurs familles, certains encore s’injurient et font des reproches à leurs compatriotes. Un excellent contexte pour se faufiler en toute discrétion et causer la zizanie en ville, se dit Zéphyr. S’il avait dû envoyer ses agents, il n’aurait pu rêver mieux pour faciliter leur infiltration. Là n'est pas son objectif, cependant. Cela va même être plutôt l’inverse : il faut rétablir l’ordre, comme ils l’ont fait au campus de Drakstrang. Peu importe le tumulte, le brouhaha, l’effervescence du lieu, peu importe les plans de leurs adversaires, peu importe le danger, la paix doit revenir, et s’il faut pour cela imposer la discipline et la fermeté de l’Empire, ainsi soit-il.
Les yeux ambrés de l’Oreille se posent sur les saboteurs qui tentent de menacer les citoyens et il claque légèrement de la langue alors que, ralentissant le pas, il se met à hauteur de Tulkas.
- Il faut ramener l’ordre. Et il faut pour cela attirer l’attention de tous. Un silence, pendant que le maître-espion analyse encore leur environnement. Arrêter les saboteurs est nécessaire, mais avant cela, pensez-vous pouvoir arrêter ce tumulte en leur ordonnant de se mettre en rang et de suivre les directives de la garde ? Celle-ci est débordée, parce qu’ils n’ont aucun leader. Vous pouvez avoir ce rôle. Il doit avoir ce rôle, songe l’Oreille, de manière presqu’impitoyable. Dès qu’un calme relatif reviendra, vous pourrez vous mettre en chasse d’un agent des ténèbres. Qu’en pensez-vous ? Bien sûr, son ton laisse entendre que le luteni peut refuser sa proposition, toutefois, l’ami de Deydreus a un dernier argument à faire valoir et il pointe du doigt l’objet que Tulkas a en main. Puisque vous êtes le porteur de l’œuf, il est très probable que les elfes vous donneront une certaine considération, d’autant que vous avez déjà agi au campus de Drakstrang. Vous pouvez devenir un symbole de résistance, le temps que nous repoussions l’envahisseur. Toutefois, il faudra faire vite, nous avons beaucoup à faire.
Le guerrier n’a pas le temps de rajouter autre chose que l’artefact elfique commence à leur parler à nouveau. Leur groupe peut donc lancer un rituel pour invoquer un protecteur ancien de la cité, un Poulet blanc. Le bretteur hausse bien un sourcil, mais il assimile très rapidement l’information, et, sans s’en rendre compte, il prend la main sur leur prochaine stratégie. Profitant d’être au centre de leur groupe, ainsi que d'une potentielle absence de Tulkas, s'il est parti attirer l'attention de la populace, le ministre déclare :
- Il nous faut procéder au rituel, et en même temps, réduire le plus possible le nombre de saboteurs. Ses yeux se posent sur la baronne de Boktor. Impossible de lui demander de tuer des hommes, même si c’est des malfrats et des criminiels infâmes. Savoir et lui le savent bien. Myriem, Jamby, répandez-vous parmi la populace, encouragez les elfes à retrouver plus de calme, et dès que vous voyez un saboteur, utilisez la magie de l’œuf. Kilaea, j’aurais besoin que vous restiez près de moi. Toi… Ses yeux se posent sur Vaenys. Il n’a pas donné son nom, et il serait malvenu de le prononcer tout haut, aussi Zéphyr finit par hausser les épaules. Fais ce que tu veux. Il ne s’attend pas à ce que le Baron le prenne au mot. Savoir, mes Sentinelles vont rabattre nos ennemis vers toi pour que tu les élimines en un seul coup. Ne restreins pas ta force, mais trouve un point de vue et un angle de tir qui ne blesse aucun civil. Nous avons une parole à tenir, et il ne faut pas que les citoyens elfiques soient blessés. Dès que tu as trouvé une place qui te semble adéquate, communique-la-moi, mes hommes feront le nécessaire. Une pause. Compte-tenu de tes connaissances, je te serais reconnaissant si tu pouvais activer le rituel. Tu t’en sens capable ?
Enfin, il reste Kilaea et sans s’inquiéter plus que cela de ce que fait Vaenys, l’homme marche à ses côtés, alors qu’il attend des nouvelles de Savoir. Ses hommes de main sont efficaces : ils devraient rapidement lui donner quatre victimes. Mais il n’oublie pas la FMR à ses côtés et une fois qu'ils sont seuls, il entre dans le vif du sujet après avoir marché un instant.
- Nous avons peu de temps. Il nous faut, de mon point de vue, activer le plus vite possible le rituel. Etant donné que j’ai des capacités de regénération, je vais couper mon bras. Une perspective qui ne l’enchante pas du tout, mais il sait que c’est un mal pour un bien. Surgissant de l’ombre, Sayena, sa Sentinelle, indique qu’ils ont trouvé leurs victimes, et que Savoir va bientôt pouvoir lancer son laser. Zéphyr acquiesce d’un bref mouvement de tête, puis il continue : J’aurais besoin que vous fassiez sur moi les premiers soins dès que j’aurai coupé mon membre. La douleur sera tellement intense que j’en perdrais sans doute mes moyens. Attentif à ce qu’il se passe autour d’eux, ses yeux dévient vers Savoir, qui semble se préparer. Il s’apprête à reprendre la parole pour avoir l’avis de sa partenaire, mais sa voix s’étrangle, il écarquille les yeux devant ce étrange spectacle, et phénomène assez rare chez le maître-espion, il perd un instant la parole. L’instant d’après, un flot de jurons et de noms d’oiseaux naissent dans son esprit, puis un long, très long soupir s’échappe de ses lèvres. Si Kilaea a suivi son regard, elle comprendra pourquoi.
- Oubliez ça, grogne-t-il. Allons plutôt neutraliser des saboteurs. Une hésitation. Et allez peut-être le voir, si vous en avez envie.
Ce qui est sûr, c’est que l’assassin n’est pas d’humeur, et que lorsqu’il mettra la main sur un des leurs ennemis, il ne lui laissera aucune chance. La magie de l’œuf pourra se nourrir de son sacrifice et de sa mort, pour activer le rituel du poulet blanc.
crédits : 2891
L’économie de Melorn est tout comme le reste de la cité, inscrite dans son idée d’autosuffisance quasi-fonctionnelle et d’unité culturelle: une économie de troc. Tor’findel avait passé un bon début de matinée au marché à accumuler les dettes de service, les promesses d’échange et les denrées alimentaires variées en “vendant” le sel de montagne qu’il était allé durement récupérer à l’extérieur de la ville globe. Derrière son étale figurait une collection de morceaux divers de viandes et de légumes qu’il avait pu récupérer mais aussi quelques outils de base pour remplacer les siens devenus défaillants, ainsi qu’une paire d’équipements un peu plus spécifiques. Il avait cru que ce serait une bonne journée. Il avait cru qu’il rentrerait heureux de son butin. Il avait cru qu’il rentrerait. Il ne s’était jamais attendu à mourir piétiné par les ruades de ses congénères dans le mouvement de panique qui avait pris en tempête la place du marché, les gens qu’il considérait comme des voisins, des clients, des collègues ou des amis avaient signé son trépas lorsqu’ils s’étaient tous rués chaotiquement dans des directions divergentes pour tenter d’échapper à l’attaque que subissait la ville. Chacun pour sa vie, adieu les philosophies fleurissantes et les états d’âme existentiels, le glorieux reliquat elfique était mis à genou devant la dure réalité de la survie contre l’adversité et de la loi du plus fort.
Quand d’un seul coup des serres chitineuses se manifestent sur le torse désarticulé de Tor’findel, les civils fuyards redoublent de panique et un nouvel épicentre des mouvements de foule se créer en la personne de Savoir qui vient d’achever sa téléportation. Le Démon de la Connaissance contemple en silence les visages apeurés et les fuites désespérées des citoyens melornois qui le prennent pour une des menaces qui s’abattent sur leur cité, et Ica se contente comme à l’accoutumée d’une indifférence totale de ces détails sociologiques, priorisant l’objectif auquel il voue sa présence actuelle.
La voix de l’Oeuf des Anciens se remet alors à raisonner dans son esprit pour non seulement informer l’azsharien que la réponse à l’énigme a été trouvée, mais qu’il s’agit en plus de l’Espoir.
Dubitatif. L’Espoir n’est pas la bonne réponse.
L’Espoir non, mais l’espoir oui, l’énigme se présentait donc sous forme métaphorique en utilisant de l’imagerie perceptive, nous étions désavantagés depuis le début.
Attentif. Et maintenant?
Maintenant regarde les mouvements des civils autour de nous, fi = 1 / Ti [vi* (ti - ri) / (|ti - ri|) - vi] où T est le temps de réaction de l'individu, t est la position ciblée par l'individu, r est la position actuelle d...
...
Fascinant de constater l’application de cette formule en conditions réelles, les facteurs de temps son-
Savoir coupe cours aux observations impertinentes de Ra tandis qu’Ica se reconcentre sur l’arrivée du reste du groupe, écoutant avec une attention toute particulière les indications de Zéphyr qui en qualité de haut placé du Reike commence à prendre naturellement les devants. L’azsharien ne le connait du Maître Espion draconique que les informations qu’il avait soutiré dans l’esprit d’Orion Yamveil ainsi que le peu d’étude de son comportement durant leur déplacement d’Ikusa à Melorn. Ces maigres informations étaient cependant suffisantes pour reconnaître l’homme comme quelqu’un de confiant en ses propres capacités et de passablement vif d’esprit, une qualité qu’il démontre une fois de plus en ce moment même. Suivant donc les ordres qui sont donnés à l’Arme des Veilleurs, le Démon poly-oculaire referme son oeil bleuté en matérialisant une paupière violette identique à celles qui protègent les autres globes inactifs. Une fois complètement scellé, la voix d’Ica retentit une dernière fois alors que le ton de sa voix se morphe abruptement en plein milieu.
”Réceptif. Déploiement de puissance de feu supérieure.”
Un crépitement électrique accompagne la désintégration d’une autre paupière perchée un peu plus bas sur les filaments de chairs de l’entité antédiluvienne, révélant un oeil d’apparence presque humaine si ce n’est sa taille démesurée et la richesse de son rouge trop profond pour être tout à fait naturel. Forcé au réveil grâce au lien très spécial qui l’unit à Ica, il est enfin là. Celui qui a valu à Savoir le titre macabre que les rescapés de la première guerre titanide lui connaissent, celui dont les rares témoins encore vivants de la chute de la capitale elfique cauchemardent encore parfois la nuit. Le véritable Désintégrateur d’Azshary, Alys.
”Recherche de points stratégiques achevée. Position de tir favorable établie.”
Entrant en mouvement pour la première fois depuis son arrivée à la Place du Marché, Savoir commence à se mouvoir en direction des doubles escaliers qui mènent vers une esplanade supérieure et qui débouche un peu plus loin vers des rues de quartiers résidentiels. Le Démon est accompagné de celui qu’il avait confondu tantôt avec un saboteur mais qui d’après Zéphyr se révélait être un allié, et ensemble ils se campent par dessus les rambardes incurvées des escaliers. Les jambes racinaires du Désintégrateur commencent à s’enrouler autour des colonnes de soutènement de la construction tandis que le reste du corps de Savoir se recroqueville pour rassembler sa masse autour de son centre de gravité et gagner en stabilité. Il voit plus loin les acolytes du Maître Espion parvenir à encercler un groupe de saboteurs et les réunir de façon plus ou moins proche.
”Analyse conclusive: présence ennemie détectée. Distance estimée, quarante cinq mètres. Calibrage… ”
L’oeil d’Alys subit alors une transformation singulière tandis que sa pupille paraît se scinder en deux dans le corps irien, une sorte de schisme commence à diviser la parodie cellulaire qu’est la pupille de l’oeil carmin et l’organe visuel effectue sa cytocinèse avec succès. Alors que l’une des deux optiques ainsi crée se défragmente pour faire voler son cristallin dans les airs à quelques centimètres de l’épithélium antérieur et ajuste sa focale, l’autre pupille commence à être habitée d’une lueur blanche croissante tandis qu’une série de cercles vermeils imbriqués se dessinent par magie devant sa visée afin d’affiner la précision de son tir.
”...finalisé. Annihilation.”
Une raie de lumière rouge fuse tout droit de la pupille d’Alys, traversant les cercles concentriques pour filer en direction du premier saboteur avec une puissance et une concentration inouïe. L’intensité du laser est telle qu’il baigne les alentours dans une teinte rouge alarmante et fait trembler l’air sur son passage par la chaleur irradiante qu’il dégage, au contact de la chair du premier servant de l’Entité Sombre, le rayon transperce cuir vêtement et peau comme s’il s’agissait d’un vulgaire morceau de beurre pour aller se ficher ensuite dans la pierre d’un mur derrière lui, fondant la roche qui prend une teinte rouge incandescente. Sa victime n’a le temps que de pousser un cri mêlant surprise et douleur avant que l’oeil carmin ne commence à dévier son regard et ainsi découper le malheureux dont le cadavre retombe net sur le sol, glissant à terre le long de l’axe d’une découpe plus nette encore qu’un coup de hache et dégageant une odeur de chair carbonisée révulsante. Nulle effusion de sang tant les veines liquéfiées par la chaleur sont rebouchées sur le passage du faisceau létal quand elles se solidifient en refroidissant, et lentement mais sûrement Alys amène le rayon continu jusqu’au deuxième infortuné, n’ayant besoin que de le regarder pour apporter une fin effroyable à cette âme perdue. Le troisième saboteur ne tarde pas à suivre et Savoir reporte son attention sur le quatrième et dernier, avant qu’un mouvement inattendu de la part de l’homme à ses côtés n’interrompe le cheminement porteur de mort de son regard.
L’individu qui avait accompagné l’aberration de la nature venait dans un geste vif et surprenant, de passer son bras devant la mire du Désintégrateur d’un seul coup, comme un enfant essaie de couper un cours d’eau pour admirer les flux et reflux qu’il provoque, mais si Savoir est plus proche de n’être qu’un objet de par sa nature démoniaque, il est loin d’être un jouet. Le bras se désolidarise aussi vite que l’homme à la chevelure d’argent l’a jeté devant le rayon laser d’Alys, allant voler à quelques mètres de là en tournoyant ridiculement dans les airs. Les hurlements de douleur qui s’ensuivent immédiatement sèment dans l’esprit de l’oeil carmin une confusion passagère alors qu’il ne comprend qu’au bout de longues secondes qu’il s’agit là du sacrifice mentionné par l’Oeuf des Anciens.
”Analyse en cours, étape liminaire du rituel d’invocation… terminée.”
Mobilisant alors sa magie en y mêlant celle de l’artéfact protecteur, l’Azsharien commence à manifester ses arcanes, effectuant pour la toute première fois une manipulation ésotérique qu’il n’avait eu jusqu’alors la chance que de lire dans les livres de magie fournis par les Fondateurs il y a trois cent mille ans. Le Poulet Blanc, bien que rarissime, c’était une puissante invocation qui avait forgé nombre de légendes elfiques de l’époque mais qui était aussi l’équivalent d’un symbole d’espoir pour ceux aux portes de leur perte. Reproduisant les dessins et les schémas des arcanes aperçues par l’oeil hypermnésique du Démon il y a des centaines de milliers d’années, Savoir trace au sol des formes géométriques dont les segments et les courbes sont composés en trompe-l’oeil d’une myriade de minuscules lettres en Divina, Cinq piliers de lumière s’extirpe ensuite du sol pour circonscrire le terrain d’invocation pentagone devant lequel se tiennent le Démon de la Connaissance et le courageux hurlant toujours la perte de son moignon sacrificiel.
”Étape préparative terminée. Début du rituel.”
Puisant alors dans l’Oeuf des Anciens à la recherche des énergies surnaturelles mentionnées dans les livres de recherche des Fondateurs, Savoir sent une connexion particulière teinter ses arcanes et sa mana.
”Ouverture du Domaine des Âmes imminente…”
crédits : 290
Mais, même sauver des civils, il n’y arrivait pas. Il préférait les regarder courir et simplement exécuter la volonté de l’entité communiquant avec son groupe et lui-même. Il préférait apporter son aide en actionnant des mécanismes de sécurité ou, comme plus tôt, en capturant un saboteur. Indirectement, il sauvait des vies, oui. Mais, cela serait-il reconnu de la même manière que s’il avait sauvé des vies au sens littéral ? Certainement pas.
Quoi qu’il en soit, sans même réellement écouter le discours de l’Oreille, seulement la partie qui le concernait, le prince déchu porta ses améthystes sur l’entité démoniaque aux multiples regards. Elle était puissante, chacune de ses attaques étaient nettes et précises. Ainsi, il fit quelques pas en sa direction, son visage toujours caché par cette capuche d’ébène, puis s’arrêta juste derrière Savoir. Il comptait la suivre dans cette nouvelle chasse à l’homme. Ainsi, suivant le rythme de son nouveau compagnon du moment, Vaenys se mit en marche en direction des doubles escaliers menant sur une esplanade supérieure qui… enfin bref, il suivait le démon. Une détermination certaine pouvait se lire aussi bien dans la démarche du prince déchu que dans ses améthystes si particulières.
Cependant, personne ne savait réellement ce que le Vosdraak avait derrière la tête en décidant subitement de ne plus faire cavalier seul. Enfin, ce n’était pas non plus comme si l’entité en avait quoi que ce soit à foutre de lui.
Passant devant quelques bâtiments et, voyant Savoir s’arrêter devant quelques saboteurs, tandis que les espions de Zéphyr réunissaient ces derniers, Vaenys décida de profiter de ce peu de temps de pause pour aller en direction des mécanismes de défense. Il y en avait un de part et d’autre de la rue dans laquelle il se trouvait. Ainsi, il commença par aller à droite, laissant la magie des anciens entourer son bras principal, son bras droit, d’une lueur douce et lumineuse mais, altérée par les ténèbres qui coulaient dans ses veines, force de son mana.
Il déposa sa main sur un premier glyphe, lui insufflant ainsi cette magie salvatrice qui permettrait de le réactiver. Cette lumière bleue qui se dégageait du symbole vint illuminer le visage de Vaenys, fier de lui. Faisant demi-tour et, laissant de nouveau la magie des anciens s’emparer de son bras droit, le Vosdraak répéta cette même action sur le glyphe se situant à l’extrémité, tandis que les racines de Savoir commençaient à s’enrouler au tour d’il ne savait quoi, certainement pour prendre appui et, pour lancer une attaque dévastatrice. Une attaque que le Baron avait déjà eu la chance de voir de ses propres yeux. Ce pouvoir, comment était-ce possible ?
Quoi qu’il en soit, le glyphe était réactivé à son tour et, un son aigu siffla dans les airs, puis le faisceau dévastateur s’échappa de l’iris du démon. Ce même faisceau se reflétait parfaitement dans les améthystes de Vaenys qui, machinalement, s’approchait de son compagnon de route. C’était dangereux, il en était conscient mais… depuis que cette voix eût raisonné dans sa tête, il savait que c’était le meilleur moyen pour à la fois invoquer le Poulet Blanc et, à la fois faire un premier pas vers cette Rédemption qui, malgré tout, lui tint à Cœur.
Il s’approchait, tandis que son regard était porté sur les cibles de Savoir, qui se faisait découper net. Cela avait l’air douloureux, oui et, ça le serait encore plus pour lui, dont la faiblesse raciale était cette douleur physique. Mais, alors qu’il réfléchissait au sens véritable de ce qu’il s’apprêtait à faire, le Baron se retrouva à quelques pas seulement du laser, il parvenait même à en ressentir cette chaleur surnaturelle, qui s’abattait de plein fouet sur son visage. Et, après quelques secondes de réflexion, il le fit, il se jeta sur l’attaque dévastatrice de Savoir, bras tendu. Lorsque la magie lumineuse arriva, son bras se détacha.
De longs hurlements de douleur s’échappèrent d’entre les lèvres du Vosdraak, qui tomba instantanément à terre dans un son sourd. La douleur était bien réelle, bien plus puissante que ce qu’il eût déjà vécu. Chacun des pigments de sa peau se mirent à le brûler, les picotements qui parcouraient son être était de plus en plus intenses. Et, ce bon vieux Zéphyr, en disant droit dans les yeux à Vaenys qu’il pouvait faire ce qu’il voulait, était bien loin de s’imaginer qu’il ferait ce genre de choses.
Vaenys Draknys, autrefois Prince du Reike, un noble titre, venait d’effectuer le sacrifice nécessaire au bon déroulement de la situation du côté du Reike et de Melorn. Ainsi, payant ce lourd tribut de son bras droit, il fit le premier pas vers la Rédemption.
crédits : -259
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
La sécurité relative du bastion de Drakstrang était désormais bien derrière eux. Ici, pas de futurs conquérants du Reike, pas de miliciens organisés et disciplinés. Non, seulement une ville et son peuple, en proie au chaos. Le vent leurs portait les cris de créatures lointaines et avec eux, les cris de terreurs d’une population abandonnée à son sort.
Profitant d’une accalmie dans l’œil de la tempête, Tulkas s’arrêta à côté d’un bâtiment tandis qu’il pouvait sentir le cœur de Melorn battre en rythme avec le sien, comme un parasite s’étant accroché à sa poitrine et ayant planté ses crocs dans le sien. C’était une sensation étrange, presque surréelle, qui naissait dans sa poitrine en écrasant presque l’inferno qu’il peinait constamment à contenir. Un doux vent, calme, chassant la suie et l’ombre, calmant ses flammes qui prenaient une légère teinte bleue. Une sérénité qu’il ne parvenait à comprendre, qu’il percevait comme hostile et qui, pourtant, avais été faite sienne.
Lui ? Le réceptacle de l’Espoir ?
Un rire lointain résonna dans sa tête, une main glissant le long de ses épaules pour venir caresser sa gorge, traçant une ligne noire de sa carotide à sa jugulaire, soulignant délicatement sa pomme d’Adam.
Le poing se ferma, les narines s’ouvrirent et les flammes, d’habitudes ambrées, prirent la couleur de l’or dans son regard. Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres, lui qui avait tant rêvé le pouvoir, se sentait gorgé de cette énergie étrange que lui procurait l’œuf. Il était plus fort, plus vif, plus alerte. Il leva l’œuf à hauteur de ses yeux, pondérant un instant les paroles de l’esprit qui nichait au creux de ce dernier.
- C’est donc ça, ton véritable pouvoir ?
Et qu’un rire ne lui échappe. Jusqu’à ce que le bruit de pas de ses camarades ne l’alertent et que la figure d’un jeune homme à peine plus petit, mais bien plus malingre, ne vienne lui parler avec une autorité qui jurait terriblement avec son jeune âge. Tulkas le considéra un instant, l’écoutant avant de se fendre d’un sourire étrange dont il n’était pas vraiment sûr d’être le père. Tournant la tête vers le forum central, cette grande place marchande qui rythmait la vie des Melornois au son des lyres et des bois, du chant des choristes et des marchands et autrefois, au cri du rire des enfants et des remontrances de mères excédées. D’où désormais ne leurs parvenaient que des cris terrorisés.
- Soit. Dit-il, laconique. S’il le faut. Je vais rallier la population et la milice, occupez-vous du rituel.
Il referma son heaume, roulant des épaules dans un cliquètement métallique avant de se lancer dans le bain de foule.
C’était le chaos, des étals renversés dont les biens étaient réduits en purée ou éclatés en un millier de morceaux. Des corps gisaient ici et là. Certains pourfendus de lames, bien plus simplement victimes d’un mouvement de foule paniqué. Des créatures sans noms, des cultistes et autres malades mentaux dévoués aux Destructeurs inondaient le pavement de la ville éternelle. Perdus dans une orgie de violence, n’importe quelle unité un tantinet organisée et disciplinée aurait du prendre l’ascendant et les renvoyer dans les abîmes dont ils n’auraient jamais dû sortir. C’était donc ça, qu’il restait de la gloire de l’empire Elfique ? Tulkas ne le permettrais pas.
- Filii Melorni ! Audite me !
Qu’il cria attirant l’attention des soldats.
- Ego sum Tulkas ! Luteni et vexilleferum falcula vigila ! Qu’il clama en levant ensuite l’œuf des anciens. Porto Ovum Vestalius ! Melorn hodie non cadet, congrega sub vexillo meo !
A la surprise des soldats, Tulkas parlait elfique et s’adressait à eux dans leur langue natale. Celle de l’antique Melorn, de l’empire déchu dont les vestiges s’apprêtaient à plonger dans l’oubli. Face à eux se dressait non plus un homme, un vulgaire mortel né à Taisen il y a moins d’une quarantaine d’années. Mais bel et bien l’Espoir, portant avec lui l’œuf des Anciens. L’espoir, vêtu de rouge et de noir.
- Scuta levate ! Qu’il se mit à rugir. Aciem constituo ! Qu’il ordonna en dirigeant sa troupe de fortune d’une main autoritaire qui n’était pas sans rappeler celle de Deydreus. Impetus ! Qu’il cria en tirant son épée pour prendre les devants avec eux. Cives defende ! Redeant ad arcem Drakstrang !
Menant la charge avec ses hommes, au cœur de cette formation afin d’opposer une véritable résistance aux envahisseurs. Tulkas attrape celui qui semble être le chef de ce petit cercle de démons qui a décidé de s’en prendre aux faibles. A ceux pour qui il verse son sang, ceux à qui il donne le privilège de la liberté. Il a prêté serment, de suivre les enseignements de la Griffe, de racheter ses erreurs passées dans le sang de ses ennemis, de protéger ces parasites qui couraient entre eux. De sauver des vies, lui qui n’avait appris qu’à les prendre.
Attrapant par le visage celui qui semblait être le chef de la troupe des saboteurs. Tulkas ferma ses doigts dessus en sentant une énergie venir gonfler ses artères et élargissant ses veines et c’est un mana pur qui s’échappa de sa paume. Inondant son adversaire dans la lumière bleue-et-fuchsia de la magie des anciens. Le condamnant à un sort bien pire que la mort dans les geôles de la ville, accusant un choc contre son épaulière, le luteni recula, pointant ses ennemis de sa lame en hurlant.
- Exsurge, Melorn !
- Ud rea, ud sura rea -
crédits : 852
« Et ron, et ron … »
Puis, d’un coup, le mana s’estompa, telle une accalmie après la tempête. Pourquoi un tel revirement ? Car Jamby venait de réaliser quelque chose : Pourquoi intervenir, là, maintenant, alors que ces cafards étaient si prompts à s’entre-déchirer ? Pourquoi gâcher ses efforts, alors que ces barbares prenaient un malin plaisir à s’affaiblir mutuellement ? De plus, Jamby avait « rallié » le côté des défenseurs de la cité elfique, un moindre mal comparé aux Titans, mais sauver le Sekai du Chaos restait la priorité. Les Longues Oreilles se targuaient d’être intelligents, alors peut-être que Melorn rescellait des secrets, des savoirs capables d’aiguiller le Nain …
Un sujet qui devrait attendre, car les ordres fusaient de toutes part. Le Luteni débitait des conneries dans la langue des Longues-Oreilles, et des rayons meurtriers de lumière illuminaient les combats. Un barrage de magie ancienne, dont la senteur rappelait celle d’un vieux fromage ayant trop fermenté, qui fut ponctué par des hurlements, comme si quelqu’un s’était retrouvé par mégarde dans leur rayon d’action et avait survécu, après avoir payé un lourd tribut.
Surement un idiot de première !
Le Nain ventripotent, quant à lui, venait de recevoir un ordre de la part de l’un des membres de leurs groupe, un jeune homme exsudant l’odeur âcre du Reike, mais quelque peu différente du Luteni. Le mana autour de lui sentait … le renfermé, un peu comme une pièce que personne n’avait ouverte depuis longtemps, privé de la lumière du jour … Un homme de l’ombre, peut-être ? Dans tous les cas, celui-ci faisait preuve d’une autorité toute aussi répugnante que son homologue guerrier, et Jamby le gratifia d’un doigt d’honneur levé bien haut une fois que le Reikois eut le dos tourné.
Ne restait plus que le petit être et la grande perche au cache-œil, chargés de se mêler à la populace pour ramener l’ordre, ou essayer tout du moins. Saisissant son énorme bedaine à une main, son jambon dans l’autre, Jamby s’élança vers un groupe esseulé de civils, aux prises avec un suppôt des Titans, un saboteur, au vu de son attirail. Arrivé dans son dos, le nain ventripotent asséna un coup violent sur le coccyx de l’agresseur à l’aide de son imposant bout de charcuterie. Un craquement se fit entendre, et le cri de surprise du fidèle des Titans fut atténué par le mana qui s’emparait déjà de lui, de nombreux filaments striant son corps de toute part avant de le faire disparaitre. Jamby regarda les civils, voyant la peur dans leur regard. Levant son jambon, le Nain tendit le bras vers l’université sécurisée suite au passage du groupe, tout en beuglant :
« SUIVEZ LE JAMBON, BANDE DE CONS »
Le petit être n’était pas là pour materner des civils. En vérité, il ne se préoccupait pas de leur sécurité. Jamby jouait tout simplement le jeu, car c’était dans son intérêt de le faire. La réponse qu’il cherchait se trouvait peut-être à Melorn, alors autant en protéger le Cœur !
CENDRES
crédits : 887
Info personnage
Race: Elementaire de lave
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Tour 3
Rapidement, nous avions repris le contrôle du campus, repoussant les assaillants. Une fois, la prochaine étape choisit, j'avais suivi le groupe. Nous avions rejoint le marché, nouvelle zone de chaos. Les civils fuyaient dans tous les sens. Mon regard se posait sur les différents groupes essayant de trouver les blessés et leurs priorités, mais en même temps, j'étais tiraillé pas essayé de trouver la source de tout cela, le point qu'il fallait abattre pour purger tout cela.
Mes doigts se serraient sur mon bâton, maudissant le fait de me sentir inutile. Un sentiment constant depuis que j'avais rejoint les FMR. Mon esprit bien trop habitué à régler ce que je pouvais par les armes. Dans l'armée, je m'étais habituée à ne pouvoir faire que ce que je pouvais. En tant que médecin, j'avais souvent l'impression de ne pas en faire assez. Peut-être, parce que mes affectations se trouvaient non loin des causes perdues, comme un rappel de mon ancienne vie.
Je fus tirée de mes pensées par la voix de l'œuf, une invocation d'un protecteur, des sacrifices d'âme ou de soi. Mon regard passa sur chaque membre de ce groupe La plupart d'entre eux étaient des combattants, auraient besoin de toute leur capacité. Le démon ne devait pas comprendre ce genre de sacrifice et la femme qui l'accompagnait avait déjà perdu un œil. Et enfin, ce nain ne devait déjà pas savoir ce qu'il foutait ici. Mais moi, je ne devais pas aller au combat, je m'étais...
Un des hommes distribua ses ordres et je fus incluse dedans à ma grande surprise. Sans un mot, j'emboîtais son pas, essayant d'imaginer son plan. Même si une idée effleurait mon esprit. Qu'est-ce qu'il me faudrait pour soigner cet homme, pour faire cette "opération" à ciel ouvert. Et une fois seuls, sans détour, il aborda le sujet que j'avais imaginé. Sa façon de penser était louable. Mais était ce vraiment un sacrifice si ce n'était pas une perte sans "conséquence"
- Si vous y tenez, mais j'espère que ce sacrifice temporaire sera au goût du poulet.
Mon regard fut attiré par l'éclat de lumière que produisait le rayon lumineux. Mais rapidement, ce sont les hurlements d'un autre homme qui attira mon attention. Il s'était délibérément jeté sur l'attaque du Démon. Nous prenant de court et balayant mes protestations. Zéphyr changea d'idée aussitôt, me laissant le choix d'aller voir le nouveau blessé, comme s'ils se connaissaient, et ne pouvaient pas se voir. Je n'en connaissais aucun des deux au final.
Je m'étais mis à courir pour rejoindre l'homme qui se tardait de douleur. Avant que je ne puisse le rejoindre, ma course fut interrompue par un saboteur qui s'était jeté sur moi. Nous avions roulé sur les parés de la cité. Mon genou le frappa au niveau du ventre, mais il avait quand même fini au-dessus de moi. Tentant de m'immobiliser par la force. Je me débattis un instant, suffisamment pour dégager ma main de son emprise. Je sentis la magie de l'œuf se canaliser à travers mon corps. Ma paume se posa sur l'homme qui fut entravé par un lien de pure lumière, avant qu'il ne disparaisse.
Sans perdre plus de temps, j'avais repris mon chemin jusqu'à l'homme. Je m'étais posté près de lui, hésitante face à ses traits qui m'était étrangement familière, ses yeux que j'avais déjà aperçus quelque part. Puis j'avais attrapé son bras pour regarder l'état.
- Vous avez de la chance, la lumière à cautériser la plaie. Au moins, vous ne vous viderez pas de votre plate sang.
J'avais ouvert ma sacoche médicale. Saisissant une boite de fer-blanc, et une petite fiole de liquide brun, je lui tendis après avoir ouvert le pot.
- Tenez, buvez ça. Cela devrait calmer la douleur. Je vous appliquais ça aussi. Ça agira sur la douleur et cela empêchera la plaie de s'infecter.
J'appliquais consciencieusement le baume, essayant de ne pas le faire souffrir plus. Mon regard noisette se posa dans le sien un instant, hésitante.
- Merci, pour ce sacrifice.
crédits : 5293
Le Coeur de Melorn - Tour 3
Quand la voix s'est de nouveau manifestée pour nous répondre, j'ai senti mon coeur battre plus fort, plus vite. J'appréhendais l'idée de m'être fourvoyée, c'eut été une déconvenue que je n'étais pas certaine de pouvoir digérer en réalité. J'ai senti mon corps se contracter, dans l'attente d'un coup en un sens, celui qui enfoncerait mes idéaux encore une fois mais alors que j'attendais cette nouvelle blessure je fus surprise d'entendre que j'avais eu raison. La pression se relâcha en moi et ce fut comme une sorte de libération, l'espoir existait, et je devais m'y raccrocher, Louise et Savoir comptait sur moi et je ne devais pas faillir, je ne devais pas être un poids mort pour eux.
J'inspirais un peu fort peut-être après cette révélation mystique, j'avais l'impression de respirer plus librement enfin.
Nous avions suivi les groupe jusqu'à la place du marché et les Reikois présents que nous suivions donnaient des ordres, savaient-ils communiquer autrement au demeurant? J'en doutais, l'ordre, les ordres, l'obéissance, les soldats...
L'oeuf des anciens choisit ce moment pour nous confier une nouvelle tâche à réaliser, je n'aimais pas vraiment ce que j'entendais, arrêter les saboteurs, les envoyer dans les geôles était une chose mais les tuer de sang froid? Cela n'était pas pour moi, je n'étais plus une oie blanche depuis trop longtemps mais jamais je n'aurais la capacité de frapper et tuer quelqu'un qui ne met pas ma vie en danger ou celle des autres et tout saboteurs qu'ils fussent, ils bloquaient des mécanismes, ils ne massacraient pas les civils, du moins je n'avais rien vu de tel encore.
Le premier à s'exprimer c'est Zéphyr, étrange personne en réalité, charismatique, implacable, il m'avait impressionné par son efficacité lors de notre précédente rencontre et j'avais eu l'impression fugace qu'il ne montrait pas tout ce dont il était capable, qu'il était en retenue et ce jour alors que le Luteni Tulkas dirigeait officiellement ce groupe c'était lui qui parlait toujours en premier et donnait l'impression que le soldat n'était qu'un répétiteur...
Il donne des conseils qui n'en sont pas, ce sont des ordres déguisés, je le pressens ainsi et le Luteni acquiesce.
Il annonce que nous devons réaliser le rituel, mon "affectation" me convient, je ne serai pas allée faire autre chose quoi qu'il dise en réalité, je n'aurais pas tué le moindre saboteur de mon côté, j'aurais continué à les arrêter. Il donne des ordres aux autres et c'est Savoir qui aura le rôle du bourreau, bien entendu je sais que ce genre d'acte ne créera rien en lui comme réaction, ce sera un acte simple à ses "yeux". Mais malgré moi, même si je suis mutique depuis mon arrivée, pesant et soupesant chacun de mes rares mots contrairement à mon habitude, je sens une sourde colère monter en moi à certaines paroles de Zéphyr.
Mon oeil valide s'illumine un instant d'un éclat vif, lui faisant perdre son aspect terne.
- Vous avez une parole à tenir et aucun civil elfique ne doit être blessé?
J'ai répété les mots avec une colère que je peine à réfréner, contenue en moi elle jaillit avec force et un bref instant je perds le contrôle de ma mana qui semble vouloir se concentrer autour de moi. Mais je serre les poings et je lui somme de se taire, ce n'est pas l'heure, pas le lieu, ni le moment.
- Les habitants de Célestia n'avaient visiblement pas la chance d'être assez importants eux...
Cela étant dit je m'apprête à tourner les talons quand je vois l'étrange nain faire des simagrées et que le Luteni donne ses ordres aux Melorniens. Il parle dans leur langue, je l'ai apprise durant mes études, cela va de soit mais encore une fois cela me fait bouillir, ce peuple, les Reikois ont du respect pour eux alors que Shoumei n'est qu'un paillasson pour leurs bottes crottées...
J'ai envie de hurler de rage mais un geste stupide et parfaitement puéril me bloque... Jamby fait un simple doigt d'honneur quand Zéphyr et Tulkas ont le dos tourné et cela me déconcerte, qui est-il? En tout cas, il me plait sur l'instant.
Je me mets donc à le suivre pour voir ce qu'il va faire, laissant les deux officiels Reikois seuls, Savoir est parti sacrifier des âmes et le mutique présent à l'Arbre Monde est parti aussi, la guérisseuse suit Zéphyr qui va sacrifier son bras... Je lui souhaite bien du courage pour vivre sans une partie de lui, s'il pense avoir l'esprit clair pour agir ensuite il se met le doigt dans l'oeil ....
Armé de son jambon le nain invective les gens à le suivre, surprenant, dépaysant, je n'ai jamais croisé quelqu'un de ce genre !
De mon côté je cherche du regard dans la foule et je ressens de l'anxiété, pas de la peur comme les melornois peuvent le percevoir non, quelqu'un cherche à se déplacer discrètement, avancer sans se faire voir mais cela le rend perceptible. Il est voûté, regarde de tous les côtés et s'avancer vers un mécanisme du marché qui est actif... Hors de question qu'il y touche.
Je m'avance à peine dans sa direction, j'étais encore derrière le nain à ce moment là et je fais appel à la magie de l'Oeuf des Anciens. Je la sens parcourir mon corps et se matérialiser sous ma pensée. Une gerbe d'eau sort de mes mains et s'élance comme un serpent agile vers ma proie, surpris, il ne peut réagir alors que le lasso s'enroule autour de sa cheville. Et tel un serpent il remonte le long de son corps, s'enroulant jusqu'à le faire choir, mais avant qu'il ne touche le sol, l'Oeuf agit et termine de le téléporter dans les geôles.
Cela étant fait je me tourne vers le nain.
- Je crois que je vais vous accompagner.
Un fin sourire se pose enfin sur mon visage à ses mots, la curiosité m'attire.
CENDRES
crédits : 7054
Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Quoi qu’il en soit, les efforts de Tulkas commencèrent doucement à porter leurs fruits au sein du grand marché public. Loin de l’influence des favoris de l’Entité Sombre, reprendre le contrôle de cette zone ne semblait pas être une tâche impossible si on s’y mettait dès maintenant. En revanche, rien n’allait être facile avec tout ce chaos déjà installé. Habitués à leur train de vie noble et luxueux, la plupart des habitants de Melorn ne connaissaient plus le parfum du danger, contrairement à leurs voisins du sud, les reikois, qui eux baignaient chaque jour au coeur d’une culture martiale. Se faire envahir et se battre sérieusement pour leurs vies, ils n’attendaient quasiment que ça. Deux nations, deux mondes différents.
Les mots galvanisant en elfique du luteni se frayèrent habilement un chemin parmi le tumulte. Cela donna le courage nécessaire à certains cœurs encore hésitants ou effrayés, celui indispensable pour veiller ce qui devait être. Les plus vulnérables et les aînés furent conduits vers des endroits sécurisés, comme le Campus de Drakstrang, tandis que les capables se motivaient à prendre des armes afin de se joindre à la défense. Toutefois, malgré tous ces efforts collectifs, le trouble persistait. Ivres de violence, les fanatiques n’avaient visiblement aucune intention de s’arrêter aussi facilement. Ce n’était pas une bande d’épées dressées en l’air qui les limiterait ! Et ils savaient que chaque minute gagnée importait.
En tout cas, beaucoup de leurs confrères - et leaders - se trouvaient maintenant à l’intérieur d’une cellule melornoise, attendant quelconque jugement. S’ils voulaient se sortir indemnes de la cité des elfes, ils avaient fort intérêt à assurer…
Par chance, les protecteurs de la ville purent compter sur les vaillants conseils de l’Oeuf. Exhorter le légendaire Poulet Blanc… Eh bah, ceux qui pensaient que cet œuf possédait un lien avec les dragons, ils s’étaient bien fourvoyés. Et en plus de ça, il s’agissait d’une appellation plutôt comique pour un grand sauveur, n’est-ce pas ?
Pour la réalisation du rituel, Zéphyr, ses Sentinelles, la FMR Kilaea et, bien sûr, Savoir s’illustraient - supposément - comme les principaux acteurs de cette réalisation, le Maître-Espion du Reike étant d’ailleurs prêt à offrir son membre en sacrifice. Jusqu’à tant que… que le prince déchu de la dynastie Draknys se jette sur le rayon pénétrant du démon, lui coupant net le bras. Le genre d’impulsion désespérée qui bouleversa le plan initial, sembla-t-il.
Le choc de l'attaque cautérisa instantanément la plaie, empêchant une hémorragie importante. Pourtant, un mal extrêmement vif envahit chaque fibre du frère d’Ayshara. La race des vosdraak était notoirement vulnérable à la douleur physique. Et cette grosse blessure menaçait évidemment d’handicaper Vaenys pendant de longues heures s'il ne recevait pas des soins magiques appropriés. Certes, les petits traitements apportés par la médecin l’aideraient à ne pas s’évanouir, mais il lui faudrait beaucoup plus s'il désirait récupérer toute sa vigueur.
Vraisemblablement, les hurlements du Baron de la Pègre ne perturbèrent point le démon de la connaissance, qui continua normalement le rituel. D’ailleurs, ce fut même lui invoqua le noble Poulet Blanc avec ses mots. Sa concentration ne faiblissait pas.
Entre les piliers, l’entité fit son apparition. Une fumée rose bébé embauma l’espace du pentagone, et lorsque cette dernière se dissipa, ils purent enfin contempler le fameux oiseau : un petit poulet immaculé, pas plus grand que l’animal du même nom. Au premier regard, cette bestiole pouvait paraitre comique, voire décevante aux yeux de ceux qui s'attendaient à un féroce guerrier ou une bête imposante. Cependant, une aura indéniable de puissance magique entourait l’être. Ses plumes irradiaient de lumière, scintillant de milliers de particules arcaniques dansantes.
Avec une agilité surprenante pour sa petite taille, le Poulet Blanc prit son élan et sauta sur le toit d'un bâtiment adjacent. Là, dans cette posture qui suggérait une préparation au combat, il émit un chant de coq sonore qui se propagea telle une onde à travers toute la place. Un cri de ralliement. D’inspiration à la force.
Cependant, tout le monde n'accueillit pas positivement ce nouveau personnage. Un groupe de serviteurs de l'Entité Sombre qui voyait dans chaque acte de résistance une menace à leur mission destructrice ne tarda pas à répliquer. Ils se précipitèrent vers le bâtiment où l’animal se positionnait, prêts à abattre ce symbole. Quand ils s'approchèrent suffisamment, le poulet battit gracieusement ses ailes, puis déchaîna un vent froid. Une ombre rose jaillit de ses plumes, formant rapidement autour des assaillants une prison de glace rougie. Piégés au sein cette structure composée de deux éléments, les malfrats se débattaient, en vain.
Alors que le marché de Melorn retrouvait peu à peu son calme, une paix très fragile s’installa grâce à la bravoure des troupes et à l'intervention spectaculaire de l’oiseau. Flottant doucement, le Poulet Blanc descendit et se posa sur Savoir, son nouveau perchoir. Il attendait.
Ce fut durant cet instant de quiétude relative que la voix de l'Œuf des Anciens se fit entendre dans l'esprit de l’Azsharien :
* Le Poulet Blanc obéira à celui qui l'a appelé, jusqu'à ce que sa mission sur cette terre soit achevée. Dirige-le avec sagesse, car sa loyauté est à la mesure de la grandeur de son pouvoir. *
Nonobstant, il ne fallait plus trop s’attarder ici et partir sécuriser d’autres zones. En levant les yeux vers le ciel, ils aperçurent un panache de fumée verdâtre qui s'élevait. La couleur distinctive et l'odeur âcre qui atteignait leurs narines indiquaient clairement que ce n'était pas un feu ordinaire — il s'agissait sans aucun doute d'un foyer de chaos supplémentaire provoqué par les serviteurs des Titans. Cela provenait du nord, les quartiers résidentiels, très certainement. Hélas, ces derniers étaient situés trop loin d’eux; y aller dès maintenant mettrait sûrement à mal leur objectif immédiat de protéger le Cœur de la corruption.
Laisser quelques vies pour en sauver un plus grand nombre.
> Poulet Blanc
* Contrôlé par Savoir.
* Le Poulet Blanc dispose de 6 actions par tour. Ces dernières sont décidées par le joueur de Savoir et doivent être indiquées dans son résumé.
* Les pouvoirs du Poulet sont les suivants : Renfo physique (jusqu’au p4), Force surhumaine (jusqu’au p3), il a aussi une version cosmétique d’ombre givre (jusqu’au p3).
* La Poulet Blanc ne peut pas accomplir d’action d’arrestation ou d’activation
* Au prix d’une action de la part de Savoir, le Poulet peut se sacrifier et « bénir » un membre du groupe, ce qui lui donnera 3 actions de plus dès le prochain tour, mais le Poulet disparaitra.
> Vaenys
* Immense douleur physique ressentie jusqu’à la fin de l’event. Vaenys a une action de moins par tour.
* Ce malus peut être retiré si Vaenys reçoit un soin de pallier 3 ou plus.
Difficulté : Moyenne
FIN DU TOUR : Vendredi le 5 juillet, soirée
crédits : 1215
Le reste, il lui en parlera plus tard. Quand il viendra dans sa baronnie, probablement. Les deux protagonistes se quittent donc là : Kilaea suivant Zéphyr et Myriem suivant davantage Jamby. Hormis le discours efficace de Tulkas, les choses ne se passent pas comme prévu, puisque Vaenys sacrifie son bras à sa place, mais au moins le rituel est efficace. Voilà que le poulet blanc surgit, attirant sur le champ une série de saboteurs qui cherchent à l’anéantir. Mais le volatile sait bien se défendre, il va même se poser sur l’épaule de Savoir. Cela leur donne un répit – très léger mais réel – qui permet à l’assassin de faire le point rapidement. Kilalea est près du Baron, Myriem est près du nain râleur, Savoir n’a pas encore bougé, mais un calme relatif est revenu. Ils ne sont pas sortis de l’auberge, mais au moins, ils ont fait ce qu’ils ont pu.
Considérant la silhouette prostrée de Vaenys, Zéphyr cherche des yeux leur seconde guérisseuse. Ils sont peut-être en froid, mais l’homme sait pouvoir compter sur son professionnalisme. Jamais Myriem ne pourra repousser une âme qui a besoin de soins, et c’est dans cet état d’esprit qu'il s’approche d’elle.
- Je pense qu’il nous faut nous retirer, nous ne pourrons plus rien faire d’autres ici, fait-il d’emblée à ses deux compagnons, avant de désigner le frère d’Ayshara du regard. « Les soins de Kilaea et les tiens ne sont pas de trop pour le faire tenir jusqu’à la fin de l’attaque. » Même si Zéphyr n’avait eu que du mépris à son égard jusqu’à maintenant, il ne se voyait pour autant pas abandonner un de ses compatriotes derrière eux, dans un tel état, qui plus est. Il serait une cible de choix pour les saboteurs. Alors, le maître-espion plante ses yeux dans ceux de la baronne et il poursuit : « Va l’aider, s’il te plait. » Ses yeux se posent sur Jamby, qui n’est pas loin et il ajoute : « Ces types voudront sans doute s’en prendre à Myriem quand elle effectuera ses soins. Protège-la si l’un d’eux s’avance. »
Naturellement, l’homme attend leurs réactions, puis il reprend la marche. Des yeux, ils cherchent Savoir et Kilaea, qui ont l’air d’être assez proches, mais il ne va pas dans leur direction pour autant, car deux mécanismes non loin attirent son regard. Le ministre n’hésite pas un instant et appelle l’énergie de l’œuf dans sa main, pour réveiller la protection ancestrale de Melorn. Quand la magie lumineuse de l’œuf a fait son œuvre, le conseiller royal reprend sa route et en vient à croiser le luteni, à qui il adresse un simple commentaire.
- Beau discours, déclare-t-il. Simple, véridique, efficace : il n’y a pas autre chose à dire. Cela étant dit, l’Oreille est intéressée à avoir son avis et il lui demande : « Où allons-nous ? Aux bois enchantés ? » Deux avis valent toujours mieux qu’un, et puisque l’un et l’autre ont pris dans une certaine mesure le commandement, Zéphyr préfère être sûr qu’ils marchent dans la même direction. Il attend en tout cas sa réponse, puis, sa discussion avec Tulkas terminée, il rejoint finalement Myriem et Vaenys.
- Je vais l’aider à marcher jusque-là. Son offre est avant tout pragmatique : ils doivent tous les deux aller à pied jusqu’à leur nouvel emplacement, et mine de rien, le seul qui sait sa véritable identité, c’est Zéphyr. « Précédez-nous et ne nous attendez pas », propose simplement le guerrier. Même si le duo doit arriver sur place en dernier, il a suffisamment confiance en ses compagnons pour prendre les meilleures décisions dès leur arrivée.
crédits : 5293
Le Coeur de Melorn - Tour 4
J’étais parti avec l’étrange personnage un peu grossier mais qui avait eu le mérite de m’arracher un sourire. Autour de nous cela ne s’améliorait pas vraiment. Mais si j’avais vu et perçu l’acte de Savoir, sa redoutable efficacité j’avais ressenti jusqu’aux tréfonds de mon être une douleur à laquelle je n’étais pas prête. Zéphyr enfin sire Zoldyck en ce lieu m’avait paru plus résistant que cela, ce n’était pas normal.
Quelques mois auparavant j’aurais peut-être réussi à ignorer tout cela mais je ne le pouvais plus en réalité et accompagnée de mon nouveau compagnon du jour armé de son jambon nous avons pris la direction des effluves de douleur. En réalité c’était une sorte de nouveau lieu de rassemblement ou Savoir avait invoqué la créature protectrice de Melorn le poulet blanc.
De nouveau ma route croise celle de Zéphyr et je l’écoute, je sais que j’ai changé mais j’ai l’impression de ne pas être la seule à l’avoir fait.
- Je suis ici pour les vivants tu t’en doutes bien.
J’avais abandonné le vouvoiement parce que cet homme j’avais combattu à ses côtés, et en y réfléchissant, je trouvais des choses intrigantes. Comment un simple conseiller savait pour Benedictus et voulait qu’on en parle, pourquoi s’intéressait-il à cela. Il était sensé être un parmi tant d’autres conseillers auprès de la griffe, un homme un peu désoeuvré pouvant se permettre de quitter Ikusa comme ça sur un presque coup de tête pour aider un ami… Non cela ne collait pas, ou plus, j’avais du rater quelque chose et cette autorité que personne ici ne remettait en cause?
L’homme aux cheveux blancs et au regard d’améthyste n’était pas loin et sa douleur irradiait littéralement.
Puis de nouveau Zéphyr donna des ordres.
- Oui nous allons bouger.
Que de mots finalement. Comme quoi avait laissé parler ma colère me permettait de me sentir mieux, plus livre en un sens. Par contre, quand il s’agissait de soins, je ne me laissais pas guider par qui que ce soit. Je regardais la dénommée Kilaea, FMR, et je secouais la tête pour refuser les ordres.
- Perte d’efficacité et de temps. Dame Kilaea restez dans la foule pour aider les Melornois dans le besoin et si vous voyez des glyphes réactivez les puis déplacez vous. Je vais me charger du blessé, être à deux ne l’aidera en rien, nous perdrons du temps et des ressources inutilement.
Cela n’appelait pas à négociation, c’était du simple bon sens et Zéphyr savait que si je pensais que pour les soins je m’en sortirai c’était que c’était le cas. Je n’avais pas besoin d’en dire plus et quand il demanda au nain de me suivre et de me protéger j’esquissais un sourire.
- Tant que vous ne m’assommez pas avec votre arme tout ira bien.
Cela étant dit je me hâtais de rejoindre l’homme aux cheveux de neige et au regard similaire au mien, une couleur rare en ce monde. Je le rejoignis et même s’il tentait de garder contenance, je sentais sa douleur irradiant dans tous les coins de son corps et de son esprit.
- Je vais vous soulager.
Sans en dire plus je m’approchais de lui et retirai sa manche pour accéder à son bras cautérisé mais qui devait être parfaitement douloureux. La blessure était nette, franche mais la douleur…
- Je vais vous couper de la douleur pour quelques heures au moins je pourrais en faire plus ultérieurement mais nous devons nous hâter.
Mes doigts se posèrent sur ses chairs brûlées, cautérisées en un affleurement à peine perceptible. La chair à vif était sensible, rouge, elle pulsait littéralement, chaque battement de son coeur qui s’était emballé avec la douleur devait le lancer encore plus. Une odeur marine s’éleva et remplaça celle de la chair grillée. Des gouttes d’eau apparurent sur mes doigts et mains et des filaments d’eau effleurèrent sa peau avant de s’immiscer dans ses chairs. D’abord j’éteignis le feu qui était présent, faisant taire la douleur en inhibant les hormones produites par l'hypothalamus et qui amplifiaient tout. Puis mes doigts se mirent à tisser un réseau, un maillage d’eau à l’intérieur de ses chairs pour couper les afflux nerveux qui tentaient de communiquer avec le membre disparu.
- C’était parfaitement stupide comme acte vu votre souci à supporter la douleur sire.
Je ne savais pas qui il était mais je savais que sa douleur dépassait la normalité, il avait un souci avec elle. Puis j’ajoutais en souriant.
- Stupide mais parfaitement courageux et totalement altruiste. Votre geste est beau mais inconsidéré. Nous sommes un tout et agissons ensemble, vous devez songer ainsi pour que nous arrivions à venir à bout de ces maudits saboteurs et sauver Melorn de l’entité… Mais vous le savez tout comme vous savez ce qui doit être fait, vous étiez à Benedictus et vous parliez aussi peu.
Je terminais mes soins, le coupant de sa douleur, soignant les chairs meurtries, coupant le feu et les influx nerveux mais je ne pouvais faire repousser son bras. Pour l’heure c’était ce que je pouvais faire de mieux.
J’attendis que Jamby en ait terminé avec un saboteur et je m’approchais de lui.
- J’vous emmène !
Le choix de notre prochaine destination avait été donnée et comme j’avais déjà séjourné à Melorn aux côtés de Rowena et Shanael, je savais où étaient les bois. Je concentrais de nouveau ma mana et je posais ma main sur l’avant bras de Jamby en libérant mon sort pour nous téléporter plus loin.
CENDRES
crédits : 852
Malheureusement pour le petit être, le groupe de défenseurs venait de se rassembler, et avec eux un mélange de senteurs mettant au supplice son nez, et son estomac. Certaines déjà connues, comme les mélanges âcres des deux Reikois, ou encore le parfum de vieux fromage de l’être ancien, mais également de nouvelles odeurs ! La femme aux cheveux courts, par exemple, faisait penser à l’odeur de la saleté à cause d’un trop plein de poussière. Le grand blessé, quant à lui, arborait la puanteur des dragons, ces ignobles bêtes tous droits issus du Chaos, aussi destructeurs que les Titans ! Les effluves désagréables de tant de sources de mana, rassemblées en un seul et même endroit, étaient un véritable calvaire pour Jamby, ce qui n’allait pas améliorer son humeur, surtout quand l’un des Reikois recommença à balancer des ordres, ce que le petit être n’apprécia pas du tout :
« Va t’faire enc… »
La réponse cinglante du Nain fut coupée court par un haut-le-cœur, le forçant à porter sa main libre à la bouche pour ne pas vomir sur les chausses de l’homme. En effet, la femme au cache-œil venait de libérer son mana pour soigner le descendant des dragons, une démonstration de pouvoir qui rendait l’air irrespirable ! On se serait cru dans les docks d’un port reikois recouvert de fientes d’oiseau de mer et dont l’eau environnante était complètement polluée par les activités des mortels. S’éloignant de quelques pas vers un amoncèlement de corps, la main libre toujours plaquée sur sa bouche remplies de miettes, Jamby appuya son jambon sur l’un des corps inertes, prenant appui sur le bout de charcuterie.
Du moins à première vue, car le corps fut agité de soubresauts alors que des filins de mana s’emparaient de lui, le faisant disparaitre, et avec lui l’appui du Nain, qui s’étala face contre terre, incrédule. Sans le savoir, Jamby avait appuyé son jambon sur un saboteur inconscient, ou peut-être faisait-il le mort, guettant l’opportunité d’attaquer. Peinant à se relever, couvert de crasse, le petit être croqua une nouvelle fois dans son énorme bout de charcuterie, avant de sentir une main se poser sur lui. Celle de la femme aux cheveux noirs, qui concentrait à nouveau son mana nauséabond pour … se téléporter ? Le Nain pâlit instantanément, et tout ceux assez proches purent entendre sa réaction avant que les deux défenseurs disparaissent :
« HHUUUUUUUAAAAAAARRRRRRRRGHHHHH »
CENDRES
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La mana se concentre dans les airs en arrivant à saturation, la fabrique de la réalité commence à se distordre et Savoir peut sentir sa connexion avec le plan astral défaillir tandis que son incarnation physique perd temporairement en stabilité. La matière composant ses yeux se met à trembler légèrement comme une huile trop chaude tandis que la magie environnante se focalise en un point minime du terrain d’incantation et qu’enfin, la mana se cristallise en une forme matérielle, donnant naissance au protecteur d’Azshary, le Poulet Blanc.
Le Démon poly-oculaire cesse le rituel d’invocation en accueillant l’arrivée de l’entité irradiante, et tandis qu’à ses pieds Myriem s’occupe du sacrifié qui se tordait encore de douleur, la conscience de Ra vient titiller celle d’Alys à l’écoute des cris de souffrance du supplicié.
Nous avons déjà entendu ce grain et cette voix quelque part.
Je sais.
12 Novembre de l’An 4, à Bénédictus devant l’Arbre-Monde.
Je sais.
Il est donc bien un allié sur lequel on peut compter.
Identification d’un allié supplémentaire, invocation du Protecteur d’Azshary, probabilité de succès de la défense de Melorn en hausse.
Tandis que la jeune femme de Shoumeï étend ses propres capacités magiques à la blessure de l’homme masqué pour apaiser son tourment, l’iris carmine d’Alys, toujours la seule à être déployée, reporte son attention sur l’invocation perchée qui neutralise d’autres saboteurs supplémentaires. Le Démon ne s’étonne nullement du contraste existant entre la présence de cette entité ancestrale qui le prédate lui-même malgré son incarnation physique aussi vieille, et la jeunesse du monde qui l’entoure. Voir le Poulet Blanc au combat, ce reliquat de l’ancienne puissance des Fondateurs, ravive des souvenirs de la chute de la capitale chez le Désintégrateur d’Azshary. Les combats féroces contre les Titans et leurs engeances, la défense du Compendium, les hordes de civils, d’elfes, de Démons, d’Anges et de Valkyries qui déferlaient dans les rues pour abreuver ses Soeurs Chaos et Mort, aujourd’hui le Gardien de la Connaissance voit un tableau très similaire se peindre sous son oeil attentif, mais le regard mal avisé qui croirait là que l’histoire se répète ferait fi des nuances ô combien importantes que le cycle de la guerre semble dissimuler trompeusement. Melorn n’est pas Azshary. Melorn n’est pas seul. Melorn n’est pas assaillie par les Titans eux-mêmes, et surtout, Melorn n’est pas sans Espoir.
Savoir rappelle à lui l’Esprit Protecteur et le Poulet Blanc descend de son promontoire en voletant de ses ailes débiles pour diminuer sa vitesse de chute, incapables de planer ou de voler, en bas de la chaîne alimentaire, dépourvus de traits de noblesse en tant que proie impuissante, le poulet a pourtant toujours été le symbole de la défense melornoise pour une raison très particulière. Le poulet est maternel. Melorn, la cité sur laquelle la nuit ne tombe jamais, cachée sous son dôme qui le protège des horreurs de Sekaï, est un oeuf dont la coquille craquelée pourrait faire éclore quelque chose de tout à fait néfaste en ce jour fatidique, c’est au Poulet Blanc qu’il revient de couver et de protéger son joyau. Roulant du cloaque pour venir jusqu’aux pieds de Savoir, l’invocation azsharienne tourne sa tête par petits accoups pour dévisager l’aberration de la nature qui culmine devant lui.
”Te souviens-tu de nous Protecteur d’Azshary? Nous étions là, il y a six mille ans.”
L’oeil carmin tend son bras droit défragmenté en posant un genou à terre pour accueillir le petit être bondissant, et quand il le relève pour le porter plus à hauteur d’Alys, le Poulet décide d’élir domicile sur le haut du torse de Savoir. Là où les côtes thoraciques apparentes du Démon encadrent ses poumons, une masse informe d’organes ésotériques violets et protubérants ressortent d’entre les clavicules explosées du squelette elfique, les chairs sont tuméfiées et laissent s’entrevoir de multiples orbes bleutées ressemblant à des proto-globes oculaires du monstre et c’est de cette bouillie infâme de tissus que croissent les filaments tentaculaires porteurs des yeux de Savoir, le Poulet sautille, écarte les appendices de soutènement des optiques et pose son séant au milieu de ce buisson organique macabre, gloussant avec satisfaction.
Au même moment, Zéphyr prononce ses ordres et Myriem commence déjà à lever le camp avec un étrange personnage, l’oeil analytique du Désintégrateur ne gaspille ni le temps ni l’énergie à se poser des questions sur les agissements de son alliée et décide de lui emboîter le pas, tournant donc son iris vermeille vers l’autre femme à côté de lui, Alys s’approche d’elle sans un mot, dressé ainsi de toute sa hauteur et avec le regard aussi indéchiffrable que peut l’être la créature morbide, Savoir a un air menaçant tandis qu’il brandit son membre atrophié à la chitine proliférante pour attraper le torse de Kilaea de ses serres innombrables.
”Canalisation achevée.”
Faisant un pas de plus en avant, Savoir et Kilaea disparaissent subitement du paysage quand les griffes osseuses et difformes de son bras agrippent les vêtements de la reikoise, sans un son, sans une particule ni une quelconque cérémonie. Le Poulet Blanc laissé derrière tombe lamentablement par terre à la disparition de son perchoire et se retourne pour commencer à rejoindre son invocateur. Celui-ci se matérialise à l’orée des bois. Les griffes du Démon relâchent leur prise sur la soldate et ils constatent être relativement éloignés de Myriem et du petit gros anosmique. À côté d’eux cependant, ayant la malchance de s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, un saboteur était justement entrain de corrompre une paire de glyphes du mécanisme de défense externe des bois, et alors que la FMR s’occupe de l’ennemi, Savoir reporte son attention sur les deux glyphes, puisant dans la magie de l'Oeuf des Anciens pour activer les artéfacts. Au loin, l'oeil carmin d'Alys peut voir la minuscule silhouette du Poulet Blanc commencer à les rejoindre en sautant dans les airs via sa force surnaturelle.
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Après un court instant, et, les prunelles de Vaenys rivées en direction de ce bon vieux Zéphyr, le prince déchu vit les personnes désignées pour venir en aide à ce dernier. Il observa donc le petit grassouillet, accompagné d’une séduisante femme semblant être un canon que tous les pirates rêveraient de s’arracher. Les yeux perçants, dirigés droit sur la femme, le frère d’Ayshara ne prononça pas le moindre mot, tant les grognements provoqués par la douleur continuant de le ronger continuaient de s’émaner d’entre ses fines lèvres désormais légèrement ensanglantées.
Malgré la faible distance séparant Vaenys du petit gros et de la femme à l’unique œil étrangement beau, le temps parut intensément long pour le prince déchu reikois. Une éternité, voilà ce qu’étaient ces quelques secondes d’attente. Une éternité dans laquelle le Baron était plongé dans une douleur infinie qui manquait à chaque instant de le consumer de l’intérieur. Les regrets, seulement quelques minutes après cet acte héroïque, le rongeait d’une manière incommensurable.
Enfin, ils arrivèrent et, Vaenys, assis, eut la chance de voir l’inconnue se baissa pour observer cette plaie, si on pouvait appeler cela comme ça. Comme toujours, il ne lui adressa pas le moindre mot, cependant, il eut la décence d’adresser un maigre regard à cette femme qui semblait véritablement vouloir le soigner. Il ne comprenait guère ce genre de comportement et, surtout à son égard, lui qui n’était certainement pas l’homme le plus apprécié de la Nation du Dragon. Qu’importait à vrai dire, si elle ne pouvait couper cette douleur éternellement, qu’elle le fît tout de suite tout simplement, même un court instant, qu’il pût se reposer de cette sentence durant quelques secondes. Ce sacrifice qui venait de faire apparaître un poulet magique.
Les soins réalisés, Vaenys détourna son regard d’améthyste en direction de celui de la borgne. Un regard légèrement haineux, malgré l’aide qu’elle vînt de lui apporter. Stupide, voici un mot bien fâcheux que le prince déchu n’aimait pas qu’on lui associât. Le dernier à l’avoir traité de stupide eut fini en taule. Enfin, les paroles suivantes l’apaisaient légèrement. Puis elle parla de Bénédictus et le prince déchu arqua un sourcil, tandis qu’il ne se souvînt pas de l’avoir vu. En réalité, il ne se souvenait pas de grand monde. De ce groupe, seul Savoir lui évoquait un souvenir de Bénédictus mais, en même temps, comment l’oublier. Un bref sourire, pour la première fois depuis longtemps et, un hochement de la tête, pour la remercier.
Une énième personne arriva à la rencontre de Vaenys, ce bon vieux Zéphyr. Un bref regard, quelques secondes où les améthystes de Vaenys croisaient le regard de son vis-à-vis, puis plus rien. Il n’avait pas envie de lui adresser le moindre mot. Même plus, il ne voulait pas avoir à travailler avec lui aujourd’hui, même pour le bien de Melorn qui, de toute façon, était une cité qui ne tenait que peu à cœur au prince déchu du Reike. Enfin, il accepta volontiers cette main tendue, tant la douleur continuait de faiblement le ronger, grâce à Myriem. Ainsi, il se releva, aidé par Zéphyr, puis le duo se mit en marche sur la place du marché.
Avant de délibérément partir d’ici, le frère d’Ayshara emmena son vis-à-vis en direction d’un glyphe et, de sa main gauche, il laissa la magie de l’œuf des Anciens influer dans ce dernier. La magie s’écoulait dans le symbole, tandis que ce dernier reprit ses couleurs bleutés d’origine, symbolisant la réactivation de ce mécanisme de défense. Le frère de l’Impératrice se laissa ensuite guider par son accompagnateur, en direction des Bois Enchantés.
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