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  • Sam 20 Juil - 9:01
    Un cauchemar ? Vaenys Draknys n’en avait point. Il n’avait aucune peur, si ce n’était être défiguré. Du moins, c’était ce qu’il pensait jusqu’à aujourd’hui car, la vision qu’il eût eue, certainement envoyée par l’entité sombre, avait eu le mérite de le laisser bouche bée sur place pendant plusieurs minutes, ignorant tout de ce qu’il se passait autour de lui. Il n’y avait plus rien, seulement ce qu’il avait vu, au palais impérial d’Ikusa…
    Cette vision… elle semblait si réelle aux yeux du prince déchu. Alors, comment ? Comment l’entité sombre, si c’était bien son œuvre, pouvait connaître le pire cauchemar de Vaenys, alors que lui-même n’en avait pas la moindre connaissance ? C’était insensé. Se nourrissait-elle du désespoir d’autrui, pour devenir de plus en plus puissante ? Certainement. Elle semblait bien plus coriace qu’à l’arbre-monde, en tout cas et, elle avait vu juste en ce qui concernait le Vosdraak.

    Une situation désespérée. Ikusa, la ville de son enfance, non, de toute sa ville, assiégée par de sombres créatures. Il avait déjà vécu un épisode similaire, cinq ans en arrière. Une véritable tragédie qui lui avait coûté tant… Son père, sa mère, son titre de Roi du Reike… Mais pire que tout, ce siège lui avait coûté sa petite sœur, Ayshara. Même si cette dernière en était ressortie indemne et, fort heureusement d’ailleurs, le prince déchu l’avait encore en travers de la gorge. Par miracle, il était parvenu à traverser ces créatures, certainement en passant par ses propres tunnels, puis s’était rendu en direction du palais.
    Il semblait blessé de sa récente bataille alors, il s’aida de son seul bras pour avancer, dans les couloirs du palais impérial. Il marchait, ses pas pesants s’écrasant sur le sol plein de sang. Il avait du mal mais, il se rapprochait des quartiers de l’impératrice. La porte grinça et, l’horreur apparut. En voyant le spectacle macabre, Vaenys tomba à genoux et hurla, de toutes ses forces, avant que la voix de l’entité sombre ne résonne dans sa tête.
    Il regretta instantanément bon nombre de choses. Le regret… un sentiment qui lui était encore presque inconnu. Il n’aurait jamais dû fuir ce jour-là. Mais, telle était sa nature, n’est-ce pas ? À la moindre menace, il s’enfuyait. Pourtant, il était là, dans le palais impérial, vers les cadavres de sa sœur et de son neveu, Draknys. Il avait bravé le danger pour les retrouver, preuve qu’il pouvait parfaitement contrer cette nature de fuyard pour venir en aide aux seules personnes qui comptaient un minimum pour lui. Il n’aurait jamais dû fuir, pas même il y a cinq ans. Il aurait dû rester et, avoir le courage d’accepter son destin. Mais, ce qui est passé est passé, il ne peut plus reculer.

    Une tape sur l’épaule et une voix féminine le tira de ses songes, alors que le prince déchu avait encore la bouche grande ouverte. Il ne s’agissait plus de rêvasser, mais bien de se battre pour que cette vision que lui avait généreusement offerte l’entité sombre, n’arrive jamais. Lorsqu’il reprit ses esprits, Vaenys eut la grande surprise de voir un horrible monstre, déjà bien amoché par ses comparses, se dresser devant lui. Encore sous le choc de ce qu’il venait de voir, il savait qu’il fallait agir, maintenant, pour que jamais Ikusa ne soit assiégée d’une telle manière. Il avait pris conscience de la véritable importance de protéger Melorn.
    Son poing se serra, ses améthystes devinrent plus sombres, puis sa magie se déchaîna. De multiples lames tranchantes faites des ombres du Baron foncèrent droit sur le monstre tentaculaire. Chacune d’elles vint déchirer ce qui faisait d’elle son enveloppe corporelle. La puissance du prince des ténèbres se déchaîna sur l’engeance, jusqu’à parvenir à l’immobiliser davantage sous la puissance de ses attaques. Il ne manquait plus grand-chose pour qu’enfin, elle disparut. Du moins, c’est ce qu’imaginait le prince déchu. Mais, il n’avait plus la force de lancer une nouvelle attaque, il ne pouvait que compter sur ses camarades pour achever la bête.

    D’un air totalement condescendant, le prince déchu souffla bruyamment du nez, puis se retourna. Il alla vers le porteur de l’œuf, pour tendre son bras vers ce dernier et se laissa envahir de cette magie si pure et puissante. Il quitta ensuite son groupe, de quelques mètres seulement, pour s’enfoncer un peu plus dans la forêt et, usa de la magie des Anciens pour purger l’un des arbres corrompus. Ce n’était pas parce qu’il n’avait plus la force de lancer une attaque, qu’il ne devait pas au moins aider à la purge.
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  • Mar 23 Juil - 13:10
     
    Le Coeur de Melorn
    Feat. les sauveurs

    Tout s’enchainait très vite, les échanges magiques fusant à une échelle titanesque, un spectacle qu’un individu lambda ne pourrait que regarder, comme tétanisé face des explosions de pouvoirs si puissants que c’en devenait incompréhensible, avant d’être soufflé tel une vulgaire bougie. Voilà ce qu’il advenait lorsque l’on laissait le mana entre les mains de nations et groupes aussi belliqueux ! Neutre à la base, mais employé à des fins destructrices pour asseoir sa domination sur les autres !

    Pris d’une quinte de toux à cause de la chaleur insoutenable émanant des deux reikois, Jamby regardait l’immense créature se débattre face aux assauts magiques, mis à mal par la violence de leur riposte collective. Le feu et la lave rugissaient, les ombres sifflaient, et les prouesses physiques faisaient trembler le sol, et pourtant les rugissements du monstre parvenaient à couvrir tout ce vacarme, tel un défi lancé à ses adversaires. L’heure était venue de renvoyer cette chose dans le néant.

    « Et ron, et ron … »

    Le mana se mettait à tournoyer autour du Nain occupé à scander, ses genoux fléchis comme pour supporter une charge invisible. Sans doute était-ce à cause de toute la puissance qu’il allait déchainer pour achever l’abomination titanesque, ou peut-être était-ce une crampe d’estomac ? Après tout, son jambon avait trainé un peu partout depuis le début des évènements …

    Quoi qu’il en soit, des nuages noirs commençaient à se rassembler au-dessus de la créature cauchemardesque, tourbillonnant légèrement autour d’un petit épicentre. D’énormes cumulonimbus, éclairés de l’intérieur par les crépitements de l’électricité contenu en leur sein. Des géants de la nature, enfants du Sekai, n’attendant que de pouvoir délivrer leur châtiment. L’air rempli d’électricité statique crépitait de plus en plus au fur et à mesure que l’on se rapprochait de Jamby, qui leva d’un coup son jambon droit vers le ciel, tel une épée, tout en rugissant :  

    « PETIT PATAPON ! »

    La déflagration sonore fut telle que le tonnerre s’entendit à des lieux à la ronde. D’énormes éclairs meurtriers s’échappèrent de l’épicentre tournoyant, percutant de plein fouet la créature tentaculaire. La foudre se propagea avec violence dans son corps, détruisant tout sur son passage, ne laissant rien que de la chair morte derrière elle. De loin, on aurait dit que les cieux venaient de punir l’abomination pour avoir osé saccager la Cité-Etat, et par extension, le Sekai lui-même. Un jugement quasi-divin, illuminant le champ de bataille l'espace d'un court instant qui semblait avoir duré une éternité, avant que le silence ne revienne.  

    Retombant lourdement au sol après cette démonstration de pouvoir, le petit être regarda aux alentours, constatant avec découragement la dévastation que cet affrontement avait causé. Combien d’années avant que le Sekai ne soigne cette plaie ? Combien d’autres blessures allait-il devoir endurer avant que les choses changent ? Et combien de temps lui restait-il avant d’être entièrement contaminé par la domination d’une seule puissance, comme l’avait montré la vision ? Une tentative de l’Entité Sombre de jouer sur les peurs du Nain, à en juger par la senteur de pourriture accompagnant le message, mais le risque, bien que faible, n’en était pas moins réel !

    Jamby croqua distraitement dans son jambon, avant de faire la moue. Ce bout-là n’était pas à son goût, apparemment. Le Nain recracha le morceau de charcuterie sans cérémonie, lui faisant faire une belle cloche au-dessus des décombres, avant que celui-ci ne s’écrase sur un amalgame de corruption. La pourriture se mit à grésiller, reculant devant le mana purificateur qui enveloppait le bout de jambon, ou peut-être était-ce la salive de Jamby ? Le principal intéressé n’en avait que faire, se dirigeant déjà vers le reste du groupe tout en rouspétant contre les dieux et leurs jeux cruels.

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    Zéphyr Zoldyck
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  • Mar 23 Juil - 23:18
    Tout se passait bien.
    Tout se passait même merveilleusement bien.
    Au point que l’attaque fut repoussée, que la tentative de l’Entité Sombre fut déjouée, et qu’il ne restait donc plus qu’à la frapper au cœur, pour en finir avec ses terribles machinations. Melorn avait été touchée, certes, elle parlerait de cette sombre journée dans ses livres d’histoire, mais comme toute société humaine, avec le temps, elle guérirait. Zéphyr avait naturellement rendu des comptes au couple royal, non sans avoir fait un bout de chemin avec Myriem et Savoir, puis il avait pris congé avec un objectif en tête : continuer la lutte contre cette créature du chaos. Naturellement, il aurait Orion, Vraden, Shanana à ses côtés, mais pour un combat d’une telle ampleur, l’Oreille ne dédaignait pas de travailler avec la Griffe, Alasker et Lyra. Quoi de plus naturel que lancer une offensive avec les forces militaires du Reike ? Les Serres Pourpres, les Dévoreurs, les Sentinelles mis ensemble seraient un ennemi terrible pour les divinistes, et dans un second temps, les troupes régulières ainsi que les espions pouvaient faire des ravages, ils le savaient bien.

    Alors oui, la semaine qui avaient suivi, les généraux impériaux ainsi que les deux membres de la Main en avaient profité pour se voir et établir plusieurs stratégies, plusieurs scénarios, plusieurs possibilités. Autant frapper vite et fort, tant qu’ils en avaient les moyens et tant que le fer était encore chaud. Orion, Rachelle, et les autres avaient également pour ordre de se préparer et de le tenir au courant de l’état de leurs espions.

    C’est aussi pourquoi la convocation d’Ayshara le prit de court. Enfin non, ce serait mentir. L’audience ne l’avait pas inquiété en tant que tel : l’Impératrice voulait certainement avoir un compte-rendu de leurs réunions, tout simplement, et leur donner des directives concernant l’arbre-monde. Une nécessité quand on avait des chiens fous comme les guerriers dans la troupe d’Alasker. Aussi, quand elle prend la parole, quand elle lui annonce que Zéphyr doit supprimer non seulement Deydreus, mais aussi Orion, Rachelle, et ses plus proches amis, il en est tellement interdit qu’il reste un instant sans voix. Car cela doit être un mauvais rêve, n’est-ce pas ? Pour quelle raison est-ce seulement nécessaire ? Pour protéger la Couronne ? Mais ces êtres-là, ces Reikois-là, ne sont pas une menace pour le trône, ni pour le pouvoir en place. Au contraire, à bien des égards, ils en sont les protecteurs, alors l’homme aux yeux ambrés ne comprend pas, ne veut pas comprendre l’ordre qui lui est donné. Pourtant, les propos d’Ayshara sont très clairs, elle semble même compatir aux sentiments de Zéphyr, qui est aussi livide qu’un mort. Et puis… Et puis, il se relève. Comme un automate, il se redresse, la salue, s’en va loin du palais. Il se voit se procurer un poison létal, presqu’immédiat, qu’il verse plus tard dans les boissons qu’il offre à la Griffe, à Alasker, à Lyra. Les tovyrs n’ont naturellement pas été mentionnés par la Lune, mais il n’en reste pas moins qu’ils ne comprendront pas une telle décision de la Vosdraak, et qu’ils constitueront une menace immédiate pour la Couronne. L’un comme l’autre, du reste, en comprenant la machination, le tuerait sur le champ. Au moins le subterfuge de trinquer ensemble marche, et dès lors le plus dur est accompli. Zéphyr en a la nausée, il s’est même gardé une part de poison pour lui et n’arrive déjà plus à se regarder en face, mais malheureusement, sa mission n’est pas terminée. Il reste Rachelle, qu’il retrouve chez ses hommes de main le plus proche. Il voit le visage de la souris s’éclairer à son approche, comme si elle apercevait son plus grand admirateur ; et son regard se fige quand elle contemple son regard terriblement triste. Elle veut ouvrir la bouche pour l’interroger, sauf que le bretteur ne lui en laisse pas le temps. Elle ne voit même pas la lame se planter dans son cœur, mais au moins meurt-elle sans douleur. D’un geste, Zéphyr la retient de s’écrouler, mais est-ce que cela sert seulement à quelque chose ? C’est bien sa tête qu’il doit ramener à Ayshara. Pas tout son cadavre… Pourtant, dans ses yeux, il lit une question qu’elle lui a déjà posée par le passé. Que faire « si jamais nos seigneurs se détournaient du droit chemin ? » La question résonne, résonne dans son esprit, alors qu’il n’a pas tenu parole, qu’il n’a pas cherché à dissuader l’épouse de Tensai, et plus les paroles de l’hybride se répètent dans son esprit, plus l’assassin se détruit lui-même.

    Il n’est presque plus qu’une ombre tandis qu’il arrive chez Orion. Son ami de toujours est présent et tiens… ? Le conseiller royal marque un arrêt quand il aperçoit Phèdre à ses côtés. Celle-ci, qu’il associe toujours à Eris, se porte comme un charme ; elle semble lui avoir apporté des livres à sa demande, et rayonne, plein de vie. Mais c’est aussi la première à comprendre qu’il y a un problème dans le regard, la posture, l’attitude de Zéphyr. Le Vent aussi, naturellement, n’est pas en reste, ils sont amis d’enfance après tout. Mais justement. Entendre son prénom de leur bouche lui est insupportable. Eris a même l’impudence de faire un pas vers lui, il croit même voir une pointe d’inquiétude sincère sur son visage. Non. Assez. C’est abominable. S’il continue ainsi, il ne saura rien lui faire. Et Orion… Orion doit être pris de court, comme Deydreus et les autres. Son subordonné et lui connaissent les techniques, les forces et les faiblesses de leur duo : un duel entre eux deux serait aussi terrible que mortel. Et Phèdre serait entre eux deux. Mais non, il doit la tuer aussi, Ayshara le lui a dit. Pour quelle raison encore ? Le maître-espion ne le sait plus, tout est flou dans son esprit. Il sait juste qu’il doit tuer. Et c’est ce qu’il va faire. Sachant qu’à chaque vie qu’il prend, c’est une partie de lui-même qu’il tue un peu plus. Mais d’abord Orion. L’homme aux yeux dorés a toujours eu l’ascendant sur son bras-droit, faute à des compétences un peu plus avancées que le beau blond. Alors il s’avance et il lui tranche la gorge, purement et simplement. Sa carotide sectionnée, le Vent s’écroule, sous les yeux incrédules d’Eris, qui par un réflexe tout naturel, se jette près de l’espion à terre. Il la voit être interloquée par son trépas aussi rapide que soudain ; au début, il croit d’ailleurs qu’elle va fuir, mais non, elle relève la tête, finit par essayer de lui parler, de le faire revenir à lui-même. Pourquoi est-ce qu’elle ne tente pas de s’enfuir ? Ce serait vain, vu sa vitesse hors norme, mais ne serait-ce pas mieux que de parler à une pourriture comme lui ? Zéphyr est là, mais autant dire que son regard est absent, qu’il n’arrive même pas à faire passer l’ombre d’un sentiment sur son visage. Ces dernières heures l’ont vieilli de cent ans, et il ne ressent plus que du dégoût : pour Ayshara, pour les ordres qu’on lui a transmis, pour lui-même aussi. Eris doit bien sentir que ses paroles sont vaines, car elle finit par se redresser, à se mettre sur ses jambes, à faire le détour du cadavre d’Orion pour se rapprocher de du maître-espion. Et là, comble de l’absurde, elle vient le prendre dans ses bras, le caresser dans le dos et à lui dire des mots tout bas, au creux de son oreille. Imperceptiblement, le bretteur se tend, il croit entendre un sanglot remonter dans sa gorge – d’ailleurs, est-ce que son visage n’est pas étrangement mouillé par une rivière de larmes qu’il n’arrive plus à contenir ? Il sait tout du moins que s’il s’écroule maintenant, il lâchera son arme définitivement, pour ne plus jamais la reprendre, et qu’il se laissera bercer par sa dulcinée. Alors il fait un ultime effort pour obéir aux ordres qui lui ont été confiés – tandis qu’une part en lui se rebelle, hurle de ne rien faire, de ne pas la toucher, jamais, en aucune circonstances. Dans un geste qui lui semble surhumain, il invoque une dague qui vient également percer la peau fragile de Phèdre. La vie lui échappe alors qu’elle se noie dans son sang, et bientôt, Zéphyr se retrouve avec deux nouveaux cadavres à ses pieds.

    Comment il arrive à aller au palais avec ses trophées, il l’ignore. Ce qui est sûr, c’est qu’Ayshara a tout le loisir de constater ses méfaits et que lui, de son côté, voit les différentes têtes accusatrices à ses pieds. Trahison, lui susurre les uns, meurtrier lui murmurent les autres. Et le concerné continue à se replier sur lui-même, il n’oublie pas la part de poison qu’il a gardée pour lui, en réserve.

    Car à quoi bon vivre si tous ses amis sont partis et qu’il les a éliminés lui-même… ?

    La suggestion flotte dans son esprit, avant qu’elle n’éclate comme une bulle de savon. Et brusquement, Zéphyr respire à nouveau l’air frais et tiède de Melorn. Il reprend conscience de son environnement avec autant d’acuité qu’il n’a vécu ce rêve, ou plutôt ce cauchemar. Légitiment atteint, l’assassin se soutient au tronc d’un arbre alors qu’il pose la main à sa pointrine. Mais les voilà de nouveau de retour dans la cité elfique. Il croit discerner la silhouette de Tulkas qui se précipite pour annihiler les attaques d’Amalgame, il croit voir aussi la silhouette de Savoir saisir la tête de Kilalea, mais il est impossible pour l’assassin de bien intégrer ces informations. Un instant hors course, une seule information a pour le moment de l’importance.

    Ils sont vivants.

    Deydreus, Alasker, Lyra, Orion, Phèdre, Rachelle, tout cela n’était qu’une illusion. Il a beau le comprendre, il a beau se le dire, il lui faut quand même un moment avant que son cœur ne reprenne un rythme normal et qu’il puisse enfin être utile au groupe. Ce n’est d’ailleurs que quand il effectue un pas hésitant qu’il se rend compte qu’il a transpiré comme s’il avait été sous le soleil du désert, sans aucune protection. Signe, s’il en est, de la pression à laquelle a été soumis son esprit. Mais le soulagement passé, c’est une autre émotion qui habite subitement le guerrier. La rage, la haine envers le responsable de cette vision.

    - Espèce d’enfoiré… souffle-t-il dans un murmure inaudible pour ses camarades. Zéphyr inspire encore pour reprendre un rythme de respiration convenable, mais une colère sourde flamboie dans ses yeux. Je vais te traquer, te couper en morceaux, réduire à néant tes projets, mener tout le Reike contre toi pour t’anéantir, promet-il d’une voix glaciale, même si l’Entité ne peut pas l’entendre. Je vais te faire payer de m’avoir montré cette vision un jour ou l’autre, et même, c’est avec eux que je te réduirais en cendres.

    Car, s’il est vrai qu’un ordre royal destiné à supprimer ses amis serait un enfer pour Zéphyr, tiraillé entre sa loyauté à la Couronne et sa fidélité à ses amis, il est tout aussi vrai qu’il serait largement capable de refuser d’accomplir un tel ordre encore plus de détermination que le jour où il a dit non à Vaenys. Non seulement Tensai et Ayshara devraient lui présenter des arguments irréfutables concernant leurs éliminations, mais en plus, l’Oreille serait suffisamment opiniâtre pour vouloir d’abord parler avec ses « prétendus » traîtres afin de savoir le pourquoi de leur félonie. Alors non, jamais leur assassinat ne sera à l’ordre du jour. Et s’il fallait lui-même se faire passer pour un traître, parce qu’il était prêt à suivre sa propre justice plutôt qu’obéir aveuglément aux ordres royaux, alors le bellâtre était prêt à prendre ce pari.

    Mais ce futur qu’il avait vu ne s’était pas produit. Au contraire, il était de retour vers le présent, et c’était sur ça qu’il devait se concentrer. Les yeux las du maître-espion se pose sur Kilaea, qui leur montre toute sa puissance élémentaire. Avec la magie de Tulkas, celle de Vaenys et de Jamby, il ne leur sera d’aucune utilité. Autant continuer à purger les lieux. Alors le Reikois rejoint Myriem et Savoir. Sa vigueur retrouvée, il invoque avec toute la puissance qu’il peut la magie de l’œuf, qui vient aussitôt se joindre à celle de Savoir. Mais c’est Myriem qui ajoute le point final à leur purification, en la matérialisant par des gouttelettes qui se propage sur un terrain immense du bois enchanté.

    Avec cela, ce lieu, au moins, devrait être sauvegardé.
    Impératrice-dragon du Reike
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    Ayshara Ryssen
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  • Lun 12 Aoû - 11:19
    Haut et terrifiant, l’Amalgame possédait tout d’une créature digne de servir les sombres desseins titanesques. Sa puissance était tel qu’il aurait pu balayer un régiment entier d’un simple mouvement de tentacules.

    Cependant, en ce jour, elle ne détruirait rien de plus que de vieux arbres trop faibles, puisque les protecteurs de Melorn ne lui laisseraient pas le loisir d’en faire davantage.

    Et, de son côté, l’Entité Sombre, sous sa forme ombreuse, demeurait assez proche de l’action, observant minutieusement le déroulement de l’affrontement. Visiblement, sa précédente tentative de perturber le mental des combattants avait plus ou moins fonctionné, intensifiant la volonté de certains comme Zéphyr à se battre… Ou menant à une mutilation plus concrète, comme fut le cas de ce démon de la connaissance. Mhn… Intéressant.

    Ce groupe détenait une force de frappe importante. Et en toute honnêteté, le Maître de Bénédictus ne s’y attendait pas. Enfin, peut-être pas à ce point. Rapidement, il en vint à la conclusion que la puissance seule ne suffirait pas à les briser et qu’une stratégie un peu plus vicieuse serait nécessaire.
    La lutte s’intensifiait, le sol se recouvrait de la substance noire qui s’écoulait des plaies de la monstruosité. Elle se convulsait sous les attaques combinées, son corps grotesque se déformant suite à l’impact des coups. Des rugissements inhumains s’échappèrent de sa grande gueule alors qu’elle encaissait les techniques dévastatrices des défenseurs. Désorientée, la créature commença à s’agiter dans tous les sens et à secouer frénétiquement ses tentacules qui s’étaient enflammés, heurtant aveuglément tout ce qui se trouvait à sa portée. Si le groupe manquait de vigilance, il risquerait fort bien de se faire écraser par l’une d’entre elles.

    Finalement, leur détermination à vaincre ne fléchit pas face à la rage de la Chose. Ils poursuivirent l’offensive. Aussi grandioses les uns que les autres, les coups s’abattirent mortellement sur leur cible commune. Désormais acculée, la manifestation poussa un dernier hurlement, un râle d’agonie guttural, une plainte désespérée. Puis, comme si le cri avait ouvert une porte vers les ténèbres, une onde de choc jaillit de son corps. Ce fut une explosion opaque, une déflagration de pure corruption qui engloutit tout sur son passage. Le monde parut se stopper net. La forêt disparut, avalée par cette marée d’encre. Le ciel s’assombrit. Les arbres ployèrent. Et tout devint subitement noir. Une obscurité totale. Il ne restait rien. Juste le vide.

    Un rire sinistre s’entendit.


    Myriem
    Aveuglée, la Baronne tenta de se déplacer, de comprendre son environnement. Lorsque soudain, elle sentit une douleur vive lui transpercer le flanc. En portant sa main à l’endroit de la blessure, Myriem pouvait y rencontrer une plaie béante, d'où s'écoulait un liquide chaud et poisseux. Du sang. C’était réel.

    Peut-être chercherait-elle un point de repère ? Ses collègues ? Son ennemi ?
    Mais tout ce qu’elle trouverait n’était qu’un visage, d'abord flou, puis de plus en plus clair. Deux visages, en fait. Des visages qu’elle connaissait bien, trop bien, même. Lune et Amael, son fils. Quelque chose n'allait pas. Les figures s’approchèrent, d’un pas mécanique et grotesque. Leurs corps étaient couverts de plaies ouvertes, la chair pendait par endroits, révélant des os dénudés.

    - Si tu veux survivre, si tu veux te réveiller de cet enfer, il n’y a qu’une action à réaliser. Tue-les, Myriem. Tue-les avant qu’ils ne te dévorent. Tu n’as pas le luxe de la pitié, pas ici. Prends ta décision, ou rejoins-les dans le néant.


    Zéphyr
    Seul. Le silence était entier, assourdissant, comme s’il n’existait plus rien dans l’univers sauf lui. Le rire de l’Entité Sombre résonnait encore à l’intérieur de son esprit, le tourmentant sans qu’il ne puisse réellement le contrer, impuissant.

    C’est alors que des ombres commencèrent à se former autour du Maître Espion. Derrière lui, il entendit une voix qu’il reconnut d’entre mille, celle de son compagnon de guerre, le tovyr Alasker.

    - J'ai menti quand je t'ai dit que je ne savais pas lequel de nous deux était le plus froid, Zeph'. Nous deux, on sait très bien que je n'suis qu'un clébard enragé. Tu pensais, je tuais. Ca a toujours été comme ça. Mais quand l'Empire en aura eu marre des bains de sang qui suivent la livrée rouge...Qui sera là pour se salir les mains à ta place ?

    Zéphyr n’eut guère le temps de lui répondre qu’une autre voix, encore plus familière que la précédente, s’éleva, accusatrice.

    - Menteur… Souffla Rachelle à demi-mots avant de relever la tête et de s’emporter dans un cri plus sévère. Menteur ! (Elle prit quelques secondes afin de reprendre une certaine contenance avant de continuer.) La logique et le cœur ont plus de poids que les ordres. C’est un enseignement que j’ai tiré lors de notre première rencontre. Te souviens-tu de ma question ? Es-tu prêt à lever ta lame contre tes plus proches amis s’ils mettaient en danger notre nation. Toute ta tirade sur les gardes fous en œuvre pour éviter d’en arriver à cet ultimatum, l’importance d’être entouré afin de pouvoir prendre les justes décisions. Tu m’as fait comprendre que tu n’agirais contre tes proches qu’en dernier recours, une fois toutes les cartes épuisées. Pourtant, tu n’as pas hésité une seule seconde à massacrer ceux qui, soi-disant, comptaient pour toi. Toutes tes promesses n’étaient donc que des fables ? Elle attrapa son couvre-chef avant de le lancer, le laissant s’envoler au gré du vent pour découvrir ses yeux tandis qu’elle écartait les bras. - Alors fais ce que tu as à faire, chien de la couronne. Mais fais-le en me regardant dans les yeux. Tue-moi ! Comme tu as tué les autres ! Sans la moindre once d’hésitation ! Allez ! Se taisant enfin, elle fixa le maître espion avec une intensité rare, s’offrant à sa lame.

    À sa droite, le dirigeant des Serres Pourpres le dévisagea.

    - Pourquoi Zephyr ? Pourquoi abattre tes amis ? Loyauté n'est pas égale au devoir. Nous avons combattu tellement de fois ensemble. Pourquoi agir ainsi ? Pourquoi mettre fin à ma vie ? A nos vies ? T'es-tu toi-même perdu dans la folie du sang que tu as ressenti le besoin de te baigner dans le mien ? Pourquoi Zephyr... Pourquoi tuer tes amis et tes être chers ? Cela ne te rendra pas meilleur, et tu ne seras plus l'Oreille que des cendres et de l'écho des morts...

    Et à sa gauche, il y avait son bon ami, Orion, qui s’indigna à son tour.

    - Moi qui te pensais pragmatique, Zéphyr. Moi qui t’admirais pour cela, pour cette voie que tu suivais. Tu m’as trahi, tu nous as tous trahis, en suivant aveuglément les ordres de l’impératrice, sans te poser la moindre question, comme un chien. Tu m’as planté un couteau dans le dos au moment où j’étais au plus bas. Tu n’as même pas eu le courage de me confronter en face. C’est ça, que tu appelles : être un ami ? À cause de ce que tu viens d’accomplir, tu mourras dans la solitude éternelle, Zéphyr. Tu n’auras plus personne et, tu seras trahi à ton tour.

    La vision s’éclaircit. Et peu à peu, le brun put apercevoir les cadavres des personnes qu’il avait assassinées par le passé. Au milieu de ceux-ci se tenait l’Empereur, droit debout, de sa stature imposante le surplombant.

    - Zéphyr. Vois donc ton oeuvre. Avec un rictus cruel sur le visage, Tensai désigna de la main les victimes que le maître-espion avait lui-même ramenées au couple royal. Deydreus, Alasker, Lyra, Phèdre, Orion, Rachelle. Regarde ces hommes, ces femmes, que tu considérais autrefois comme tes amis et que tu as toi-même mis à mort. Le tout par obéissance.  Une lueur malfaisante apparut dans les yeux de l'Empereur. Elle est belle, n'est-ce pas, l'obéissance aveugle, servile, celle qui nous évite de réfléchir, celle qui fait de nous simplement des armes ? Tuer pour renforcer le pouvoir en place. Tuer même s'il ne doit pas rester une once d'humanité en nous-mêmes. Tuer même si, en agissant ainsi., on se tue soi-même. Un ricanement s'échappa de ses lèvres. Sois encore notre arme, Zéphyr. Renonce à cette humanité faiblarde, à ces sentiments si mièvres que sont l'amitié, la complicité, et l'esprit d'équipe. Agis seul désormais. Sois notre ombre. Sois une simple machine à tuer. Renonce au temps du Conseil de la Main. Oeuvre pour le chaos et l'hégémonie reikoise, qui se lèvera avec Ayshara et moi. Tu verras alors qu'agir en tant qu'assassin, sans morale, sans éthique, sera bien plus agréable à vivre. Ne pense plus. Nous le ferons pour toi. Et élimine tous les traîtres que nous t'indiquerons, sans chercher à savoir si cela est juste ou non.

    Près du colosse, la silhouette d’Ayshara apparue, tremblante, le visage ravagé par la douleur. Elle s’accrochait désespérément au bras de son époux, cherchant probablement une sorte de refuge dans sa force. Son ventre, autrefois rond de vie, était désormais à moitié ouvert. Un liquide écarlate coulait entre ses cuisses, formant une flaque sombre qui s’étendit jusqu’aux pieds de l’Oreille.

    - Je voulais les protéger, Zéphyr... Mes enfants, ma famille... Nous comptions sur toi… Mais maintenant, il est trop tard.

    Finalement, lorsque Zéphyr baissa la tête, il vit le corps chétif de Phèdre qui pendait mollement contre lui, telle une vulgaire poupée désarticulée. Ses yeux étaient clos, son visage blême, dénué de toute vie. Mais avant qu'il puisse réagir, avant qu'il puisse même comprendre, les paupières de la présumée morte s’ouvrirent brusquement, révélant des mirettes d'un noir abyssal. Elle se redressa d'un coup. Puis plongea ses crocs aiguisés dans son cou, prenant l’assassin par surprise. La douleur fut fulgurante, atroce. Les dents de la femme s'enfoncèrent profondément dans sa chair, déchirant muscles et veines. Le sang coulait le long de son encolure. Une chaleur visqueuse qui se mariait à la froideur de la peur.

    - Tu pensais pouvoir te libérer de moi, de cette souffrance ? La seule libération qui t’attend, c’est celle que tu peux offrir toi-même. Tue-la, Zéphyr. Libère-toi par le sang, par le meurtre. C’est la seule voie. La seule issue.


    Savoir
    Le démon ne pouvait plus discerner ni le sol sous ses pieds ni les limites de l'espace qui l'entourait. Il flottait, là, parmi le vide de cet espace infini et noir.

    Soudain, un bruit. Léger d'abord, presque imperceptible, puis de plus en plus distinct. Des sons de pas. Quelqu'un s'approchait.

    Il la vit, cette forme qui émergea des ombres. C’était… C’était lui-même.

    Un double ? Un clone ?

    Une aura ténébreuse se dégagea de l’entité qui s’arrêta à quelques mètres de Savoir. Puis, un rayon lumineux transperça l’épaule du Veilleur, laissant derrière lui une sensation douloureuse bien réelle. Cette chose, cette manifestation de son être n'était pas là pour discuter ou pour rappeler des souvenirs.

    S’agissait-il d’Ignorance ?

    Quoi qu’il en soit, si l’azsharien désirait survivre et retrouver son monde, il devrait vaincre cette engeance qui le menaçait de l’intérieur…


    Kilaea
    L’obscurité ambiante aspira l’enveloppe charnelle de la FMR. Elle se sentit tomber… Dans une eau froide. Un océan inconnu l’engloutit. Impossible de remonter à la surface, chaque tentative de nage se solva par un échec cuisant. L'air manquait et ses poumons brûlaient d'une rage sourde, l'obligeant à se débattre encore plus fort contre l'étreinte glacée. Mais c'était inutile. Une force l'attirait vers le fond. Quelque chose qui volait la chaleur de son volcan intérieur.

    Alors qu’elle s’enfonçait, les visions commencèrent. Des visages familiers apparurent dans les ténèbres de l'océan. Ceux de sa famille, de ses amis, de ses proches. Elle ne vit que le rejet, le dégoût. Ils la regardaient, les yeux remplis de reproches.

    L’air manquait. L’élémentaire ne pourrait rester ici éternellement. Le seul moyen pour elle de s’en sortir, s’avérait de vaincre sa plus grande peur et de laisser exploser sa véritable nature.


    Jamby
    Un silence oppressant régnait, brisé uniquement par le son étouffé de sa propre respiration. Il tâtonnait, cherchant un repère, mais il n'y avait que ces ténèbres insondables, ce néant suffocant.

    Vive, une lumière jaillit ensuite, crue et acérée comme une lame. Froide, elle déchirait l'obscurité. Jamby avança avec précaution et découvrit un champ de bataille dévasté, parsemé d'étendards en morceaux et de corps mutilés. Au cœur de ce chaos se dressait une figure imposante, un géant de chair meurtrie par la guerre. Son visage, étrangement familier, était ravagé d’une corruption qui suintait de sa peau en lambeaux. En un éclair, Jamby comprit ce qui se tramait : il s’agissait de lui-même… Ou plutôt d’une version torturée de ce qu'il pourrait devenir. Sans crier gare, l'ombre lança son attaque, un poing massif fendant l'air. Pris de court par la vitesse du coup, le petit homme tenta de s’en protéger, en vain. Une douleur fulgurante explosa dans son estomac. L'impact le projeta en arrière, lui coupant le souffle. Sa peau se déchira en tombant. À cet instant, Jamby sut qu'il devrait vaincre cet adversaire pour se retrouver, pour redevenir lui-même…


    Tulkas
    Encore brulant de son feu, le luteni se retrouva seul parmi l’obscurité. Aucune échappatoire. Juste ce vide oppressant qui s'insinuait, engendrant une sensation de malaise grandissante. Soudain, un mouvement au-dessus attira son attention. Un nuage de pestilence se mit à descendre du « ciel », épais et lourd, imprégnant l'atmosphère d'un parfum nauséabond et putride. Graduellement, la forme se condensa, adoptant une silhouette humanoïde, mais d'une turpitude abominable. L’horreur. Un être né de la laideur la plus atroce du Sekai. Ses membres difformes s'étiraient, ses muscles étaient couverts de pustules suintantes, et son visage… Il valait mieux ne pas le décrire.

    L’instinct de Tulkas lui souffla un nom : Puantrus. Le titan de la maladie, ou du moins, une manifestation assez réaliste de son essence pervertie.

    Au même moment, la voix de l’Entité Sombre se fit entendre, tandis que le colosse demeurait muet.

    - Tu pensais pouvoir nous arracher le cœur, mais c’est ton propre cœur qui te trahit, qui bat avec difficulté alors que le poison s’insinue dans tes veines. Tu croyais que nous vous craignions ? Tu n’es rien, Tulkas. Rien de plus qu’un grain de poussière dans l’immensité de notre pouvoir.

    Le créateur de la Peste Obscure étendit lentement sa paume vers lui. L’oxygène devint alors insupportable, saturé de ce que le serre pourpre savait être la maladie. Chaque respiration lui brûlait férocement la gorge. Et de premiers symptômes apparurent rapidement : des lésions suintantes éclataient çà et là, des plaies qui ne cessaient de s’ouvrir sous la puissance de cette infection soi-disant divine.

    Mais cette fois-ci, la douleur semblait être bien réelle. Beaucoup plus qu’une simple illusion.

    - C’est toi qui seras dévoré, toi qui seras consumé par cette terreur qui te ronge de l’intérieur. Ressens-la, cette pourriture qui s’installe en toi. Ressens-la, et comprends enfin ta place. Un jouet dans les mains de ceux que tu voulais abattre.

    La pression se resserra sur le porteur de l’œuf des anciens. S’il espérait se sortir vivant d’ici, puiser dans toutes ses ressources restantes serait une nécessité…


    Vaenys
    Perdu dans ce vide, le vosdraak marchait, solitaire, à la recherche d’une échappatoire quelconque… Jusqu’à ce qu’un son à la fois doux et désespéré fasse battre la chamade à son cœur.

    Au fond de lui-même, Vaenys savait : il s’agissait du cri de Draknys, son seul neveu. Un appel à l’aide.

    Finalement, il découvrit une lueur modeste au loin, vacillante comme une bougie prête à s’éteindre. Il se précipita vers cette source de lumière, ses poumons brûlants d’effort.

    Quand le Baron atteignit enfin le point, il vit le petit héritier enchaîné à un autel de pierre noire, des runes sombres gravées sur quelques-unes de ses écailles. Un cercle de magie corrompu entourait le jeune dragonnet qui se débattait faiblement, gémissant de douleur.

    À côté de la genre de table, Vaenys aperçut sa très chère sœur cadette, Ayshara, son faciès défiguré par une expression de folie. Elle tenait une dague d’obsidienne dans sa main tremblotante. L’impératrice tourna lentement la tête vers lui, un sourire dément étirant ses lèvres ensanglantées.

    - Tu aurais dû me protéger… protéger Draknys… Tu étais trop faible, trop hésitant… La jeune femme leva la lame, prête à abattre son propre fils. REGARDE CE QUE TU AS LAISSÉ ARRIVER. REGARDE !  Elle hurla, et le hurlement se transforma en un rugissement déchirant.

    Alors que l’arme descendit, ce ne fut pas l’enfant qui subit le coup, mais bien le prince déchu ! Il baissa ses améthystes et remarqua aussitôt une plaie ouverte à son ventre, d’où s’écoulait le sang précieux du vosdraak. Une douleur réelle, tangible, palpable.

    Le rire cruel de l’Entité Sombre résonna tandis qu’une magie ténébreuse pénétra le corps du dragonnet qui commença ensuite à grossir à une vitesse folle. Ses muscles se gonflèrent sous sa peau écailleuse, ses os craquèrent et s'allongèrent. En quelques instants, la créature plutôt mignonne laissa place à un monstre colossal. Toutefois, le changement le plus frappant se produisit dans son regard : ses yeux jadis espiègles de vie et d'innocence se voilèrent d'une lueur pourpre et glaciale, dénuée de toute trace de candeur. L'âme de l'enfant s'était éteinte, remplacée par une chose ancienne, sauvage et diablement dangereuse. Une incarnation des ténèbres.

    - C’est ainsi que tout finit. Nous devenons ce que nous redoutions le plus...

    Les prunelles rubis de Draknys s’ancrèrent dans celles du roi de la pègre, puis sans une once d’hésitation, le dragon lança un rugissement bestial avant de charger, ses griffes géantes fendant l’air avec une force destructrice qui tuerait Vaenys s’il ne se défendait pas face à cet assaut.

    S’il voulait survivre, s’il voulait sortir de ce cauchemar, il devrait se battre en utilisant toutes ses forces.



    > Généralités du tour

    ¤ Petit tour spécial pour finaliser l’event : il n’y a pas de nombre d’actions à respecter ni d’AR à faire. Vous pouvez vous abandonner au fluff et au beau jeu pour ce dernier tour. Je souhaite toutefois que vous fassiez votre résumé, quand même. Very Happy

    ¤ Les objectifs sont :
    - Vous libérer de l'étreinte de l'Entité Sombre.

    Après ce tour, il y aura une réso de conclusion ! Il y aura entre autres un update général de l’état de Melorn ainsi que des objectifs secondaires à accomplir pour plus tard.


    TOUR 7

    FIN DU TOUR :  dimanche le 18 août, soirée
    Baron du Crime
    Baron du Crime
    Vaenys Draknys
    Vaenys Draknys
    Messages : 260
    crédits : 152

    Info personnage
    Race: Vosdraak
    Vocation: Mage noir
    Alignement: Neutre mauvais
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2942-vaenys-draknys-le-prince-dechu-le-baron-roi-de-la-pegre-termineehttps://www.rp-cendres.com/t2986-entretien-avec-un-vosdraak#25931https://www.rp-cendres.com/t2980-l-histoire-du-prince-dechu#25918
  • Lun 12 Aoû - 19:01
    Une explosion puis, une déflagration semblant être de la corruption et, tout disparut. De nouveau, le son des cauchemars de Vaenys réapparut, comme si ce dernier ne voulait le laisser en paix. Cette fois-ci, était-ce réel, ou non ? Le Baron ne le savait pas car, cela semblait si réel, si tangible. Il se mit alors à marcher dans l’éternel vide, sans but précis. Ses pensées étaient alors occupées par la dernière chose dont il se souvint. Il avait combattu les pions de l’Entité Sombre, au côté de valeureux guerriers, dont les visages -pour ceux qui en avaient- resteraient gravés dans sa mémoire. Ça et aussi, le fait qu’il lui manquait un bras droit mais, pour cela, il ferait tout pour le récupérer. Il était même prêt à pactiser avec Zeï en personne.

    Une lueur, s’essoufflant au fur et à mesure que le temps s’écoulait. Elle vacillait, comme si elle s’apprêtait à s’éteindre, à mourir, comme ceux qu’ils avaient à la fois chéri et détestés par le passé. Était-ce encore un tour de la part de l’Entité Sombre ? Il ne le savait pas. Des cris, des cris qu’ils n’avaient à la fois jamais réellement entendus et, pourtant, il les reconnaissait. C’était ceux de son neveu, du fruit de l’union entre celle qu’il aimait et celui qu’il détestait. Son cœur vacillait alors, comme cette lueur, comme cette flamme. Il voulait le détester, car il était l’enfant de Tensai, mais, d’un autre côté, il voulait l’aimer, car il était celui de sa sœur, il possédait en partie le même sang que lui et, surtout, il voulait qu’il ait une meilleure vie que lui. Non pas qu’il se plaigne de la sienne, bien au contraire.
    Mais, la vie d’un Baron de la Pègre était dangereuse. Mais non, ce n’était pas cela qu’il redoutait le plus pour son neveu. Que ses parents ne lui donnent pas l’amour qu’il méritait, qu’il perde son père ou sa mère de la façon la plus brutale possible. C’était une situation contradictoire car, d’un côté, il voulait que Tensai meurt pour ce qu’il avait fait et, de l’autre, il voulait que Draknys grandisse avec un père et, il le savait lui-même, il n’était pas à la hauteur pour être père.

    Il était essoufflé, sa course contre la montre pour atteindre la lueur avant qu’elle ne s’épuise l’avait essoufflé. Ses pupilles se dilataient alors en voyant la scène d’effroi qui se déroulait face à lui. Draknys, enchaîné sur un autel de pierre noire, des runes anciennes gravées sur ses jeunes écailles. Il avait beau avoir étudié parmi les meilleures à Melorn, être un mage noir à la puissance inégalable par ceux n’en ayant pas les moyens, il ne connaissait pas ces runes. Ni leur provenance, ni leur signification. Elles ne lui évoquaient rien, oui. Enfin, presque. En les voyant, les observant de ses améthystes scintillantes, il pouvait, sans le moindre doute, ressentir les pires sentiments. Sa main se mit à trembler, des tremblements incontrôlables comme si un nouveau sentiment commençait à naître en lui.
    La peur ? Le désespoir ? Le sentiment de ne rien pouvoir faire face au démon qui semblait envahir l’enfant de sa sœur ? Lui-même ne le savait pas. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il n’avait pas la moindre idée de quoi faire face à cela. Il ne savait pas comment aider son neveu qui l’appelait à l’aide et cela, c’était certainement la pire des sensations possibles. Une larme perla sous son œil droit, une larme sans vie, sans âme, qui s’écoula le long de sa joue presque translucide, pour finir par tomber de son visage, pour terminer sa course contre le sol, éclatant en une onde presque macabre. Le Requiem.

    Il était presque en pleur, oui, pour l’une des premières fois de sa vie mais… ce n’était pas encore fini. Car, après avoir détaché peu à peu son attention de son neveu, il balaya son regard vers la droite et vit Ayshara, sa sœur, la chair de sa chair, celle dont le sang coulant dans ses veines était le même que le sien. C’était, la première fois qu’il la voyait, depuis plus de cinq longues années. Cinq années paraissant interminables et pourtant, il ne la reconnaissait pas. Son visage n'affichait que de la folie. Elle était, aux yeux du prince déchu, méconnaissable. Pourtant, c’était bien elle, sa voix la trahissait. Le regard de Vaenys ne s’attarda même pas sur la dague en obsidienne qu’elle tenait, tant l’inquiétude se lisait sur son propre visage. C’était, un véritable spectacle d’émotion pour Vaenys, qui semblait voir son cœur battre pour la première fois de sa vie. Il battait, oui, mais à quel prix ?

    Sa voix terrifiante résonnant dans son esprit, telle les trompettes de la mort hurlant au-dessus des feux qui avaient ravagé Ikusa, cinq ans plus tôt. Ses mots étaient tous aussi aiguisés et tranchants d’une lame de rasoir. Ils blessaient véritablement le prince déchu, qui ne pouvait que les approuver. Il avait été faible. Il aurait dû rester au palais ce jour-là et pourtant, il tenait plus à sa vie qu’à celle de sa sœur.
    « … » Il n’eut pas le temps de répondre, que les hurlements de sa sœur guidèrent le regard de Vaenys et, lorsque la lame d’obsidienne d’Ayshara tomba, ce n’était pas Draknys Ryssen qui hurla, non, c’était bien Vaenys Draknys, qui fut pris d’une vive douleur, en voyant l’entaille dans son ventre. Son sang, le sang royal du dernier survivant mâle de la famille Draknys, qui perlait tout autour de cette brèche laissée aussi bien sur son corps que dans son âme. Il avait beau y diriger sa main pour calmer l’écoulement du sang, cela ne servait à rien et bientôt, une flaque de sang commençait à apparaître à ses pieds. Son propre sang.

    Pourtant, il n’était pas mort. Non, les Dieux trouvaient certainement cela marrant de faire perdurer cette souffrance qui envahissait le Roi du Vice. Et alors que son regard se reporta devant lui, son visage abordant une expression horrifique, le rire de l’Entité Sombre résonna et, cette magie obscure envahit le corps souffrant de Draknys. Soudain, son précieux neveu était passé de petit dragonnet gémissant de douleur, à un horrible monstre assoiffé de sang, semblant en vouloir à la vie de son oncle, celui qui n’avait jamais été là pour lui. Les larmes de Vaenys commencèrent à s’intensifier, tandis que des sanglots se firent entendre. Il avait, face à lui, son destin, sa faiblesse, son némésis, la mort. Il ne savait pas quoi faire.

    « Nous devenons ce que l’on redoute le plus… »

    Ayshara était devenu la marionnette de l’Entité Sombre.
    Draknys était devenu un monstre.
    Vaenys était devenu la proie, incapable de se défendre face à son destin. Il était devenu… humain. Il avait des sentiments qui l’empêchaient de survivre. La faiblesse.

    Cependant, il ne pouvait pas mourir, pas maintenant, pas sans se venger de celui qui lui avait tout pris. Non, de ceux qui lui avaient tout prix. Il ferma ses yeux, laissant ses améthystes disparaître derrière ses paupières et, se concentra.
    « Je suis désolé… Draknys. » Murmura-t-il, tandis que le monstre se rua à toute vitesse sur lui. Il ne pouvait pas mourir, non. Son heure n’était pas encore venue.

    Un mur d’ombre opaque, impénétrable, se dressa alors entre lui et son assaillant. Non, il n’était pas impénétrable, du moins, il ne pouvait pas stopper la course du Vosdraak qui était en train de lui foncer dessus, les griffes dressées. Cependant, en traversant le mur, Draknys s’effondra devant son oncle, gémissant de douleur, tandis que ses rubis tentaient de capter le regard de ce dernier mais, ses prunelles étaient encore dissimulées. Après quelques instants, le précieux sang du Vosdraak, du fils d’Ayshara, commença à s’écouler de son corps, à divers endroits. De la tête aux pieds, il saignait. Une multitude d’entailles se dessinaient petit à petit sur son corps, tandis qu’une lame toute droit provenue des ténèbres, apparut dans la dernière main de Vaenys.
    Toujours les yeux fermés, Vaenys laissa cette lame pourfendre le crâne de son neveu et ainsi, mettre fin à sa souffrance, mettre fin à la douleur provoquée par l’Entité Sombre, tandis que le propre sang du Baron continuait de s’écouler de son être, pour venir cette fois-ci sur la carcasse de son neveu. Cela semblait trop simple mais, pour le prince déchu, c’était une véritable épreuve que de mettre à mort cet être. Il ne réouvrit pas les yeux, préférant attendre, encore et encore, d’être libéré de son tourment.
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  • Mer 14 Aoû - 20:00




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    Le Coeur de Melorn -  Tour 6

    Des combats depuis des mois j’en avais vécu, et tous avaient eu une caractéristique en commun, ils avaient eu lieu dans ma propre tête. L’entité sombre née de mes erreurs à Bénédictus fut la première émanation de mes troubles psychiques. Un profond trauma avait fait naître en moi des voix, omniprésentes et omnipotentes et depuis lors je peinais à trouver même un semblant d’équilibre.

    Des combats depuis des mois j’en avais vécu et mon esprit avait été morcelé de la pire des manière. Friable,  prêt à s'émietter sous une simple pression et l'entité s'en donnait à coeur joie visiblement, je ressentais même la douleur de la blessure mais était-ce la réalité ou pas? Je n'étais pas capable de vraiment faire la part des choses.

    Des combats depuis des mois j'en avais vécu et si chaque coup reçu avait failli par me détruire je m'étais toujours relevée, la première fois fut la plus difficile mais une fois qu'on accepte l'idée que la douleur est signe qu'on est bien vivant alors c'est plus simple à accepter... par contre ce n'est pas plus simple à supporter....

    Des combats depuis des mois j'en avais vécu et si chaque coup avait été plus fort, plus vicieux, plus insidieux, j'avais grandi aussi en même temps que mon esprit s'était abimé et que les démons s'étaient immiscés en moi, discrètement, sans bruit, sans violence pour le coup... Juste ils avaient pris la place laissée vide par les blessures subies.

    Des combats depuis des mois j'en avais vécu et j'avais senti ce que c'était de partagé un esprit morcellé avec une autre âme dans le chant des ronces. Un partage de corps et d'esprit et cela m'avait profondément secoué physiquement et mentalement, encore. Mais je crois que je suis sortie plus forte de cette malédiction non?

    Des combats depuis des mois j'en avais vécu et pourtant rien n'avait changé, cela avait même empiré avec le temps, cette boule que j'avais en moi, cette noirceur, ce doute, cette culpabilité, elle ne faisait que grandir et m'emplir un peu plus chaque jour et avec ça cette douleur qui ne me quittait plus dorénavant et ironie du sort? Cette douleur irradiait littéralement depuis mon orbite vide.

    Des combats depuis des mois j'en avais vécu et j'avais de plus en plus mal et ce n'était pas le fruit de cette blessure que venait de faire l'entité sombre, non cela venait de moi. J'en avais assez de tout cela, j'avais participé à la naissance de cette chose et j'étais responsable et coupable, je le savais et j'avais l'impression que rien de ce que je faisais ne pourrait effacer cette culpabilité qui m'étouffait.

    Des combats... j'en avais plein le .... j'étais épuisée et cette douleur sourde qui me lançait dans mon esprit, tapie derrière la cavité vide de mon orbite. J'arrachais en un geste de colère mon cache oeil et j'en vins à me taper le visage. Je voulais que ça cesse, j'avais mal, et pas que sur mon flanc. Je n'avais que faire des représentations falsifiées de Amael et de Lune, ce n'était pas eux, cela ne pouvait pas être eux... Je le savais, mes dons de senseurs étaient capables de reconnaître les signatures magiques de ceux que je connaissais et là je ne sentais que le mal... que Benedictus.

    "Coupable"... Oui je l'étais mais pourquoi le répéter, je le savais.
    "Coupable"... Oui c'était un fait avéré mais je voulais avancer !
    "Coupable"... Je lâchais alors ma magie sur les illusions devant moi...
    "Coupable" ... oui de ne pas avoir agi avant...
    "Coupable"... allais-je encore échouer?

    Je laissais ma magie curative se répandre autour de moi, une vague curative, contre les malédictions et le mal... libérée pour envelopper les silhouettes des deux êtres qui m'étaient le plus cher en ce monde. J'aimais Ruyven comme un frère, sa famille était mienne, j'aimais Wan comme un père mais il n'est nul amour plus fort et intense que ceux que l'on ressent pour ses enfants... Et Lune et Amael étaient miens, mes trésors, ce pour quoi que je me battais... Alors ma guérison de malédiction a enveloppé ses silhouettes pour que soit détruite l'emprise de l'entité sur moi... Et j'étais certaine que cela fonctionnait mais alors...

    Pourquoi est-ce que de nouveau en moi je sentais une présence, une signature étrangère, et que je la sentais dégoulinante et grossissait comme une tumeur... Elle se gorgeait, elle jubilait, elle se régalait... "coupable"... c'était sa bienheureuse nourriture... et moi je la faisais grandir en moi avec mes actes... "coupable"... de trop de choses pour avancer sereinement... qu'avais-je fait? qu'avais-je fait naitre en ce monde en plus de cette maudite entité?


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    Kilaea Sliabh
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  • Ven 16 Aoû - 1:38
    image rp

    Tour 7

    Rapidement, avec la puissance d'une éruption, le groupe abattit sa rage sur l'amalgame. 

     Je n'aurais pas à regretter cette puissance qui n'était pas la mienne. Pour le moment seule la fatigue commençait à prendre sa place, par la sur-utilisation de ses capacités. Mes pas me guidaient jusqu'aux affaires abandonnées. La magie se retirait de mon apparence, chaque nouveau mouvement faisait tomber de la cendre de mon corps. Laissant à jour mon teint halé. Sans hésiter, d'une main tremblante, j'attrapais ma cape que j'avais gardée dans mon sac. L'enroulant autour de mon corps avant de boucler mon ceinturon dessus. 

    Je m'étais laissé tomber à genoux, sentant un instant de faiblesse. Puis mes forces m'abandonnèrent, me laissant tomber. Et au lieu de venir percuter le sol dur, ce fut bien pire. 

     Le froid, un froid tel que mon corps entier, c'était tétanisé un instant. Même ma respiration s'était bloquée. Premier réflexe dû à l'immersion soudaine. Quand mon instinct de survie repris le relais. D'abord par de petites convulsions puis par des mouvements erratique. Tellement qu'aucun n'eut d'effet. Je continuais de m'enfoncer dans cette eau sombre. 

     Quelque chose me disait que ce n'était pas logique, mais cet air, qui me manquait, me prouvait l'inverse. Mes poumons me brûlaient d'une sensation que je ne connaissais pas. Et chacun de mes mouvements qui n'avaient aucun autre résultat que consommer l'oxygène déjà trop rare. Une vague de désespoir enflamma la rage, je sentis mon corps s'illuminer, parcourus par ses veines incandescentes. Mais cela n'eut l'effet que d'une allumette dans un verre d'eau. Ce feu qui me caractérisait, qui représenté ma vie, s'éteignait. 

     Mon regard qui cherchait une lueur d'espoir à travers cet océan de détresse. Mais ma vision, déjà troublée par l'eau, s'assombrissait à chaque nouvel instant. Dans ses ténèbres grandissant, apparaissait d'autre choses. Au lieu de croiser poissons et sirènes, c'est d'autres prédateurs qui s'accaparaient mon champ de vision. Tout commence toujours par mon père, celui qui s'était accaparé mes exploits, rejeté lors de ma chute, pour simplement tolérer mon existence aujourd'hui. Ma mère, oncles et tantes, cousins et cousines qui défilaient. Rajoutant un peu de poids sur mes chevilles. Me condamnant un peu plus, assurant ainsi ma descente. 

    J'avais envie de hurler, ce que fit mon corps malgré moi, expulsant une partie de l'air que j'avais gardé. Essayant ensuite de trouver de l'air, mais je ne fis qu'avaler un peu plus d'eau. J'essayais de me débattre dans un dernier élan d'espoir, en vain, mon corps ne répondait plus. Cette eau glacial qui s'appropriait ma chaleur, je ne sentais plus mes membres, ils refusaient de bouger. J'étais arrivé à ce que mon bras passe dans mon champ de vision, il ressemblait à un bloc de pierre, comme s'il avait été atteint par le malheur des cimes. Est-ce que cette rumeur était bien plus ? Que je n'étais pas celle que je croyais ?

    Puis d'autres visages apparurent, moins proches, mais tout aussi douloureux. Cyradil, celle qui m'avait aidé à mieux me comprendre et à avancer. Qwellaana que j'hésitais à revoir, lui avouer ses mensonges que je maintenais en place depuis trop longtemps. Tous ces visages, toutes ces personnes que j'avais déçues. 

     Chaque seconde me rapprochait du froid éternel, de l'extinction de ma flamme. Une explosion se produisit dans le creux de mon ventre, se propageant dans le reste de mon corps. 

    Dans un dernier baroud d'honneur, ma magie lutta contre le froid. Mon corps fut parcouru de veine luisant, réchauffons les alentours. Un instant, j'étais presque redevenue le volcan qui avait affronté la créature. Canalisant la puissance qui me restait pour lutter contre le froid. Un instant, l'eau se mit à bouillonner autour de moi. 

     Un instant, c'était la lutte finale. L'embrasement ou l'extinction. La victoire ou l'oubli. 

    Tout ce que je pouvais espérer. C'était que cela suffise. Le début d'un volcan sous-marin. Plus qu'une mort digne de ma chute. 

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  • Ven 16 Aoû - 11:32
     
    Le Coeur de Melorn
    Feat. les sauveurs

    Jamby peinait à reprendre son souffle après le coup de poing prodigieux qu’il avait reçu. A quatre pattes sur le sol jonchés de cadavres, toussant et crachant du sang à profusion, le seul fait que le Nain ait survécu tenait du miracle ! Sa graisse abondante avait certainement amorti en partie le choc, et affichait déjà une teinte entre le violacé et le noirâtre sur la zone qui avait pris le coup. Se relever demanda un effort conséquent, tant le corps du petit être était engourdi sous la puissance du choc. Sa condition de Nain le rendait sourd à la douleur physique, mais celle-ci était bien présente, occasionnant des haut-le-cœur qui menaçaient de forcer Jamby à vomir tout le contenu de son estomac.

    Le géant de chair le regardait fixement, un air de défi peint dans ses yeux couverts de corruption. Parmi toutes les odeurs nauséabondes exsudant du colosse, une senteur familière : la sienne. Devant le petit être ne se trouvait pas un ennemi, non. Il s’agissait d’une possibilité, ce qui allait se passer … s’il échouait, s’il s’écartait du chemin qu’il empruntait depuis toujours. Qu’il puisse être corrompu par une nation mortelle, par des dieux cruels, ou tout simplement par son propre échec, cette scène macabre ne donnait aucun indice sur la cause. La conséquence, en revanche, n’avait nullement besoin d’être expliquée : le chaos qui menaçait de s'emparer du Sekai, de s'emparer de lui ...

    Le géant de chair chargea subitement, son énorme poing fusant avec la même rapidité qu’à l’instant, faisant trembler le sol à l’impact. Cette-fois, cependant, seuls les cadavres déjà mutilés furent pulvérisés par la violence du coup. Jamby, quant à lui, s’était élevé dans les airs, hors de portée de l’abomination, les bras tendus, formant un T, l’air de ruminer dans sa barbe.

    « Et ron … »

    L’air crépitait autour du Nain en suspension, au fur et à mesure que le mana se modelait. Des crépitements qui s’étendaient de plus en plus loin, ratissant chaque interstice du champ de bataille.

    « Et ron … »

    Une immense pression se faisait sentir, écrasante, insupportable. Le géant de chair hurlait à plein poumons, un rugissement de défi face au petit être flottant haut dans le ciel, entouré de flux de mana d’une envergure terrifiante. Soudain, Jamby frappa dans ses mains, produisant un écho assourdissant :

    « Petit patapon »

    La scène devint floue, en proie à un chaos indescriptible. A un moment, on pouvait littéralement sentir la pression du vent, déchirant la chair jusqu’à la plus petite particule. Pendant un autre instant, c’était la terre qui se soulevait, frappant l’abomination tels des marteaux formés par la terre et les racines entrelacées. Durant un autre laps de temps plus ou moins long, tous les cadavres du champ de bataille s’étaient regroupés, comme manipulés par un marionnettiste fou, formant eux-mêmes un géant de mort. Ce deuxième géant était engagé dans un féroce combat contre l’abomination, arrachant d’énormes bouts de chair, frappant, agrippant, étranglant …

    Une scène de pure folie, impossible à comprendre, à une échelle trop grandiose pour être relatée avec justesse. Une manifestation extrêmement violente de la volonté de Jamby de venir au secours du Sekai, de répondre à la détresse du monde. Quelqu’un se devait de s’élever, de combattre ces maux, de se rebeller ! Et Jamby était ce rebelle ultime, opposant sa volonté à celle de tous pour préserver le Sekai.

    Remporter cette épreuve serait une première victoire, mais encore fallait-il que sa volonté soit la plus forte face à l’emprise de cette Entité Sombre …

    CENDRES
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  • Dim 18 Aoû - 0:28
    L’oeil de la Juge regarde avec une certaine considération l’impact lumineux qui irradie son enveloppe charnelle au niveau de l’épaule, si Savoir lui-même manipule justement la lumière, c’est parce que sa propre race y est faible et c’est ce qui lui permet d’aussi bien réguler les actions de ses Soeurs. Il est étrange pour le Geôlier du Compendium de soudainement goûter à son propre remède et de se retrouver de l’autre côté d’un laser, pour une fois. L’épithélium noir constellé de taches azurées observe attentivement l’étendue des dégâts et regarde les cellules artificielles de son corps se désagréger alors que la magie lumineuse se répand en radiation à travers les tissus endommagés, d’une façon similaire à une brûlure sur des êtres bien organiques. Un deuxième faisceau lumineux est tiré sur l’azsharien mais cette fois nulle surprise, et une barrière diffractante se manifeste devant le Démon pour dévier l’attaque qui lui est destinée. La Juge réhausse son regard en direction de la parodie d’Ignorance qui se tient devant lui, un corps humanoïde en tout point similaire au sien, mais sur la prolifération de chair organique qui trône sur la poitrine, les filaments suspendus qui portent les globes oculaires de l’imposteur soutiennent la présence d’un Création flambant neuf, l’oeil est reconnaissable d’entre tous avec son iris d’apparence cosmique qui semble défier l’espace qu’elle représente. Pourtant un détail attire l’attention d’Éva, un détail de masse:

    ”Tu n’es pas Ignorance. Tu n’es pas… nous.”

    S’il s’agissait là d’une quelconque manifestation d’Ignorance qui soit devenue indépendante, ou de la résultante des actions d’une soeur comme la présence de cette créature semblait le suggérer, alors Savoir aurait dû ressentir la présence d’une signature démoniaque, ce fin signal, comme un vrillement migraineux, comme un sixième sens de leurs essences qui s’attirent par polarités magiques, est sensé trahir l’existence de quoi que ce soit de semblable à Savoir, et pourtant il ne ressent rien en provenance de cette chose. L’apparition est totalement vide de toute trace démoniaque que ce soit, alors que même Louise lorsqu’il l’avait rencontré pour la première fois devant l’Arbre-Monde, possédait un semblant de signature extrêmement discrète qui était camouflé par son apparence foncièrement humaine. Ici rien, niet, nada. La Juge fixe la chose illusoire avec un regard circonspect, parfaitement consciente de la nature factice de ce prétendu adversaire.

    Il se passe quelques secondes pendant lesquelles les deux aberrations de la nature se tiennent debout, face à face et séparées par quelques mètres seulement l’une de l’autre. Ils ne bougent pas, l’oeil bleuté rend son mutisme sacro-saint à la parodie de Création qui est donc forcément dépossédé de voix. Seuls les deux pupilles surnaturellement stable dans leur position spatiale sont plongées l’une dans l’autre, à se dévisager dans l’attente du premier coup, du premier mouvement de l’un des deux adversaires. Ce n’est pourtant pas un geste qui viendra briser cet immobilisme parfait, mais une voix, celle de la Juge:

    ”Il est triste que Katrina Valkirian soit morte de Ligma.”

    Un instant de plus, et son adversaire, fidèle au véritable Création qu’il incarne, ne semble pas éprouver la moindre réaction. Un silence pèse encore et toujours à la place de la question qu’Éva espérait susciter chez son ennemi, l’oeil de la pesée des âmes finit donc par reprendre la parole.

    ”Ligma balls.”

    Et d’un simple geste du bras, Savoir désintègre l’entité illusoire qui se trouve en face de lui, la faisant rayonner d’une puissance phénoménale tandis que le sortilège de l’Entité Sombre se rompt et que le Démon de la Connaissance reprend conscience de son environnement, cherchant de son unique regard ses alliés immédiats.
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  • Dim 18 Aoû - 14:39

    Le mortel, s’opposant à la tyrannie des dieux. Une histoire vieille comme le monde, aussi vieille que le Sekaï. Car les mortels sont des choses imparfaites, corrompues, laides et puantes. Des insectes qui grouillent sur la carcasse nourricière qu’est le monde, creusant des tunnels à même sa peau, arrachant ses cheveux pour bâtir des maisons, labourant sa chair pour se nourrir, inondant son corps de sang et perturbant son chant par le cri d’une infinité d’âmes condamnées à vivre, vieillir et périr.

    Car tel est le destin des hommes, et ça, il le sait dans son cœur, une intuition, une conviction profonde portée par les ailes abandonnées là par une voleuse de feu. Il voit la laideur du monde et la justesse de la cause de la créature qui se matérialise devant lui, ne réveillant non plus une peur mais une forme… D’acceptation ? Peut-être est-ce là en vérité que sa vie prendrait enfin toute son importance ? Peut-être était-ce là le seul moment qui allait réellement compter dans son existence ? Fermer les yeux et laisser la vie le quitter, pour que son âme ne disparaisse dans un torrent fait d’un milliard comme lui, pour que les dieux le reforment et ne lui rendent sa vie dans un monde où l’ordre serait rétabli, où chacun aurait sa place ?

    Peut-être… Peut-être que oui. Peut-être qu’en fin de compte, ces pustules qui déforment sa peau, grisonnent sa peau et font gonfler sa langue dans sa bouche ne sont en fin compte non pas la morsure douloureuse de la pestilence incarnée, mais le don d’un parent aimant, tentant d’abréger les souffrances de son enfant.

    - Conneries.

    Qu’il parvient à dire, malgré sa gueule bouffie et sa langue qui l’étouffe. Les yeux clos en entendant le murmure assourdissant de l’entité composée d’ombre.

    - Cette pourriture, je l’ai déjà affrontée et je l’ai vaincue, Puantrus.

    Son poing se ferme, pressant ses ongles dans sa chair avec assez de force pour percer le derme et l’épiderme, s’enfonçant presque les doigts jusqu’à sentir ses os sous la pulpe de ses doigts. Poing qu’il lève, défiant le dieu en tête à tête.

    - Je t’ai déjà vaincu, Puantrus. Qu’il gronde, comme le tonnerre lointain, sa peau dégonflant lentement, ses chairs retrouvant cette fermeté, les tendons se rattachant à sa mâchoire et les pustules s’estompant. La grande pestilence, ton chef d’œuvre, le fruit le plus précieux de ton jardin de pourritures et de maladies, je l’ai avalé, je l’ai digéré et je l’ai dompté. Ta peste ne peut plus rien contre moi.

    Une goutte de sang tombe, dans l’obscurité, puis une autre et comme un feu grégeois nourri de son arrogance, de sa haine et de son ambition, la goute ne devienne une mare de flammes qui chasse l’obscurité.

    - Alors envoie moi tes champions, père des rhumes, donne moi tes maladies et ta pestilence. Qu’il vocifère, comme le serpent crachant son venin pour aveugler son ennemi. J’ai violé le sanctuaire de tes temples, tué tes disciples et survécu à ton plus grand champion parmi les mortels. J’ai respiré le miasme de la peste obscure et je suis toujours vivant, portant les vestiges de ta corruption non pas comme une marque de honte, mais comme un trophée qui fait de moi une légende et qui te couvres de honte à chaque instant où mon souffle, plein de vie, continue de se répandre sur ce monde qui n’est plus le vôtre.

    Le poing s’écrase contre le plastron, son propre mana surchargé réagissant à la haine et la volonté brute, imparfaite et invincible du Luteni.

    - Vous n’êtes que des parasites, dépassés par vos créations depuis plusieurs millénaires. J’irais jusque dans votre royaume pour vous arracher le cœur moi-même et enfin libérer toute la création des chaînes de servitudes que vous nous avez greffé à l’âme même. Les dieux des âges à venir seront les guerriers légendaires qui vous auront tués jusqu’aux dernier, vous n’êtes rien, rien de plus que des cadavres en devenir. Dieux de pacotille.

    Et la flamme grandis, encore et encore, au rythme d’un cœur qui bats comme le tambour de guerre que l’on frappe, qui porte avec lui les millénaires d’histoires d’un empire martial, les millénaires d’histoire d’un empire qui a dompté les dragons, bu le sang des monstres et tué un titan. Sa voix devient le tonnerre d’une légion qui pousse son cri de guerre et ses mots sont portés par la centaine de millier d’hommes et de femmes au service de celui dont il tient la bannière, celle du dragon noir sur un champ de sang et celle de la Griffe, qui s’enfoncera profondément dans le cœur de Puantrus.

    - Je vais me nourrir de votre souffrance, faire de vos âmes le feu qui alimentera nos forges ! Qu’il hurle tandis que les flammes réagissent à la colère de leurs pères. Vos os blanchis deviendront nos murailles ! Vos crânes seront nos trônes ! Je ferais de grandes voiles de vos tendons pour éradiquer jusqu’au dernier de vos fidèles par-delà les océans ! Et je le jure devant votre enfant maudit, j’irriguerais la terre de votre sang !

    Et comme une nova, portée par le feu qui jaillit de ses pores meurtris par le combat, il ne chasse les ténèbres dans une sphère de flammes.

    Car rien de tel que la lumière, pour chasser les ténèbres.



    [Groupe 2] Le Cœur de Melorn - Page 4 5CwAax9
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  • Dim 18 Aoû - 17:10
    La créature est terrifiante, mais Tulkas l’est tout autant. Avec ses deux attaques, l’Amalgame n’a clairement aucune chance contre le guerrier de l’Empire et les plaies de l’affreuse Bête montre bien qu’elle n’a pas l’ascendant sur ce duel. Néanmoins, elle est désorientée, agitée, en proie à la panique face à l’adversaire qui lui fait face, peut-être, et en cela, ses tentacules peuvent leur porter préjudice. Attentif, Zéphyr prend soin de ne pas en prendre une en pleine tronche, et il a un bref sourire satisfait quand il voit la créature s’écrouler. Celle-ci pousse un dernier râle, a un ultime soubresaut, et puis… L’onde de choc arrive et l’obscurité complète les recouvre.

    Impossible de l’éviter, tout comme il est impossible d’ignorer le rire sombre qui résonne tout autour d’eux. A moins qu’il ne soit présent que dans son esprit ? Qu’importe. Ce qui est sûr, c’est que le bretteur perd de vue ses camarades et qu’il n’a pas le temps de s’occuper d’eux. Plongé dans les ténèbres, l’assassin est un instant seul, et sur le qui-vive, il tente de ne pas se laisser distraire par l’éclat sonore de leur ennemi. Rapidement, il découvre que sa nyctalopie ne fait rien, et il la désactive aussitôt. Mais l’homme aux yeux dorés n’a pas le temps d’utiliser ses sens augmentés pour tenter de localiser Myriem et les autres. Il perçoit une ombre derrière lui, et la réaction du Reikois est immédiate : son sabre quitte son fourreau pour venir la transpercer de part en part. Ca n’empêche pas le voile sombre de se reformer comme si de rien n’était et Zéphyr a le temps de se morigéner intérieurement. S’il est pris dans l’obscurité, il n’en reste pas moins qu’il est proche de la baronne de Boktor et du Démon de la Connaissance. Les blesser à cause de leur proximité éventuelle est faible, mais pas nulle. Il doit faire attention à cet état de…

    Une expression un peu surprise interrompt ses pensées quand la voix d’Alasker s’élève. Le timbre du tovyr est rerproduit à la perfection et on pourrait réellement croire qu’il s’agit du lycanthrope, s’il n’était pas aussi évident que le guerrier était devant une machination de l’Entité Sombre. Pour autant, l’ami de Deydreus n'est pas pour autant insensible, et face aux propos que son « frère d’arme » tient, le visage de l’Oreille se durcit involontairement. Le ministre comprend rapidement qu’il va passer un mauvais quart d’heure compte-tenu de ses actions dans la précédente illusion. Et il ne se trompe pas. Les propos de la fausse Rachelle sont particulièrement virulents, et particulièrement justes aussi. Le maître-espion ne peut s’empêcher de remarquer que cette raclure a accès à ses souvenirs, mais il a aussi une expression un peu vacillante quand la souris s’offre à son sabre. Tout, dans l’hybride qu’il voit, est une copie-conforme de sa protégée, et rien ne semble trahir que c’est une illusion. La force dans ses prunelles, sa tenue digne et droite, il pourrait croire que c’est la vraie espionne qu’il a devant lui.  

    Mais le calvaire continue. Et n’en finit pas. La lame dégainée, le combattant refuse bien sûr d’en finir avec son amie, et c’est d’un regard sombre qu’il tourne la tête vers Deydreus. Ce qui est pernicieux, dans ce cas de figure, c’est que tous leurs propos coulent de source : ils ont raison, sur bien des aspects, et l’homme est pour ainsi dire obligés de subir leur courroux. Quand la Griffe a fini, c’est Orion qui continue, et le regard de son chef devient de plus en plus sombre.

    - Assez.

    Un mot incisif, qui reflète très bien son état d’esprit, mais en réponse, c’est Tensai qu’il aperçoit, Tensai et tous les cadavres qu’il a tués dans le petit jeu de l’Entité Sombre. L’Oreille frémit en entendant le nouveau discours du roi, la main qui tient son katana tremble, alors que la proposition qui lui est faite est tentante : devenir un pantin, ne plus réfléchir, juste servir le chaos et la corruption, selon le bon vouloir de l’Empire.

    D’ailleurs, Ayshara elle aussi est présente, mais cette fois, c’est plus la vision en elle-même que ses propos qui sont terrifiants. La belle Vosdraak a le ventre ouvert, sa vie s’échappe en une immense flaque de sang qui arrive même jusqu’aux pieds de l’Oreille. Elle est mourante, sa peau pâle, ses lèvres bleues, ses yeux éteints en sont des preuves irréfutables. Elle est mourante… Et l’espion ne peut rien faire. Pire, il semble même qu’il ait eu tort en obéissant aveuglément à ses ordres et que ce soit la fin, le début d’un monde apocalyptique, sous les ordres d’un barbare cruel qui n'aura plus son épouse pour le contenir. Apparemment affecté, Zéphyr effectue un pas vers son amie, mais c’est le corps d’Eris qui l’arrête, un corps dénué de vie, et qu’il n’a même pas le temps de prendre. Au contraire, la belle ouvre les yeux, des yeux aussi noir que l’onyx le plus profond, et elle se jette sur le membre de la Main avec une vivacité qui dépasse la sienne. Il sent ses dents le mordre, déchirer sa peau, sa gorge, et ses veines. Le sang coule le long de sa tunique et un instant, le guerrier titube, alors que l’être de nuit s’accroche à lui pour le vider de sa substance vitale. Les propos de l’Entité Sombre résonne, mais c’est tout juste si le ministre y prête attention. Pour le coup, il a réellement été pris de court par cette attaque sournoise, et un court moment, le bretteur semble être pris par une terrible indécision. Transpercer sa dulcinée ou se laisser tuer par cette dernière… ?

    L’homme hésite, les secondes passent, le dilemme continue jusqu’à ce qu’il finisse par déclarer :

    - Je ne peux pas...

    Sa voix tremble, hoquette, son katana se baisse vers le sol.

    - Je ne peux pas la tuer une nouvelle fois...

    Un ange passe, le silence se fait, le maître-espion semble résigné et vaincu…
    Jusqu’à ce qu’un sourire hargneux n’apparaisse sur ses lèvres.

    - C’est ce que j’aurais dit si j’avais eu la véritable Phèdre en face de moi.

    Zéphyr ne se rend même pas compte qu’il a prononcé le vrai nom de la réincarnée. Sa psyché étant malgré tout affaiblie par ces deux visions successives, il est plus à même de faire des lapsus étranges issus de sa vie antérieure, qui le tarauderont plus tard. C’est dans ce sens qu’il continue :

    - Mais un ange ne peut être confondue avec une vampire. Prétendre le contraire, c’est l’insulter elle et c’est impardonnable.

    D’un geste, Zéphyr attrape les cheveux de la belle sauvage, et d’une traction, il tire sa tête vers l’arrière pour arrêter son horrible succion. De son autre main, il plonge une de ses dagues dans son flanc. A un endroit qui ne touche aucun organe néanmoins, on n’est jamais trop prudent. Le coup est tel que la créature s’affaisse et déjà Zéphyr active ses capacités régénératives, juste par précaution. Sondant l’obscurité autour de lui, il reprend d’une voix glaciale alors qu’il fait quelques pas, sa lame à la main :

    - Sais-tu que les sens augmentés permettent de déceler les failles d’une illusion ? Et sais-tu…

    L’Oreille se tourne vers un endroit en particulier alors qu’il sonde toujours les ténèbres.

    - … Que me plonger dans une seconde illusion, après avoir découvert la fausseté de la première, c’était particulièrement vain et puéril ? A quoi bon laisser leurs paroles m’affecter puisque je sais que tout ça n’était que du flan et que je sais qu’ils sont en vie ? Un rictus s’échappe des lèvres du maître-espion. J’espère que tu as apprécié mon petit jeu d’acteur. Pendant que je faisais mine d’être affecté – et il l’a été en vérité, il est juste trop orgueilleux pour le reconnaître là, tout de suite – j’ai déployé mes sens pour tenter de reprendre pied avec la réalité. Ca, c’était vrai. Il avait certes été surpris par Alasker, il avait blêmi face aux paroles de Rachelle, mais à partir de Deydreus, sa raison avait repris le dessus et ses pouvoirs s’étaient de nouveau activés. Maintenant, souffle-t-il, et sa voix semble faire une promesse, maintenant, sombre pourriture, c’est à toi d’être pris en chasse et de ressentir la peur d'être traqué.

    En un sens, Zéphyr pouvait remercier cette créature. Elle lui avait montré tout ce qu’il ne voulait jamais devenir et il graverait cette leçon au fer rouge dans son esprit. Mais d’autre part, le conseiller royal est trop amer, trop rancunier pour le laisser partir en toute impunité. Alors, bien que le danger présent soit réel, l’homme invoque toutes ses forces pour tenter soit de sortir de cette illusion, soit de localiser l’Entité Sombre elle-même et de lui donner un coup via son sabre en bronze céleste.

    Se laissant guider par les indices qu'il a relevés précédemment grâce à ses sens augmentés, l’assassin active autant qu'il son agilité et sa vitesse surnaturelles. Soit il sortira de ces ténèbres, soit, qui sait, il arrivera à atteindre l’enfant des Titans, et si c’est le cas, il n’hésitera pas un instant à le trancher de part en part, pour lui faire sentir la colère des Veilleurs et des Reikois.
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  • Lun 26 Aoû - 21:05
    Myriem
    Les deux enfants - ou ce qu'il en restait - la scrutaient avec des yeux vides. Réduits à des masques grotesques de mort-vivant, ils se jetèrent férocement sur la baronne qui, heureusement, ne tarda pas à répliquer.

    Les paroles de l’Entité Sombre se propageaient comme du poison, suggérant la façon la plus insidieuse pour venir à bout de l’ennemi.

    Tuer ou être tuée. L’unique solution lui étant proposée, la seule voie que cette manifestation malveillante voulait lui faire croire possible.

    Et si… Et s’il existait autre chose que le meurtre ?

    Parce qu’au final, Myriem n’avait pas survécu à autant d’épreuves pour devenir ce qu’elle haïssait le plus.

    Elle n’était pas une tueuse. Elle était une protectrice. Et si l’Entité Sombre désirait qu’elle choisisse la mort, alors elle embrasserait la vie.

    La magie bienfaisante de la shoumeienne se répandit dans l’espace. Peu à peu, les ténèbres reculèrent, tandis que les formes cauchemardesques des enfants commencèrent à se dissoudre lentement.

    Et lorsque le dernier vestige de ce plan obscur s’évapora, la brune put enfin retrouver son vrai monde…


    Zéphyr
    Une illusion ?

    Probablement. Toutefois, il serait idiot de la confondre avec ces sorcelleries employées par ces petits mortels. Car quand une telle magie provenait d’une créature issue d’une essence purement divine, la frontière entre l’illusoire et la réalité se fragilisait grandement…

    La Maître-Espion ne faiblit pas face à l’adversité, se sachant perdu au sein d’un second subterfuge. Cette fois-ci, il ne se laisserait pas berner ! Enfin… C’était ce qu’il croyait.

    Dès que l’humain eut terminé sa tirade, un silence s’installa, pénible, accablant. Puis, un ricanement s’éleva. Pas un éclat de rire, mais un son guttural, viscéral, bourré de condescendance et de malignité.

    Soudain, de nouvelles images émergèrent dans l’esprit de Zéphyr, des fragments de réalité qui le percutèrent de plein fouet. Il voyait cette chère Phèdre… À Melorn. Entourée de silhouettes floues et méconnaissables. En un éclair, les visions se succédèrent, montrant la concernée propager la corruption, détruire des mécanismes de sécurité du Coeur, participer au massacre d’innocents elfes… Elle ne souriait pas, elle ne pleurait pas. Elle se contentait de semer le chaos.

    - Qui est l’illusion maintenant ? Elle ou toi ? Pauvre, pauvre Zéphyr. Le seul qui se fait insulter ici, c’est toi. Toi, Zéphyr, qui mets autant d’estime dans une femme qui se délecte de la corruption, qui piétine tout ce que tu as tenté de protéger. Naïf… Et tu oses croire que tu peux déceler l’illusion de la réalité ? Alors que tu ne veux tout simplement pas voir l’évidence qui se trouve sous tes yeux ? Tu as peur. Peur de la vérité. Peur de ce qu’elle est vraiment. La corruption ne cessera jamais si tu persistes dans les demi-mesures. Traque-moi, tue-moi. Mais sache que cela ne changera rien. Rien du tout. Pour chaque ombre que tu éteindras, une nouvelle se lèvera. Et celle-ci sera encore plus sombre... Parce que tant que la volonté de personnes comme Phèdre existera, un autre prendra ma place. Toujours.

    Un dernier rire, moqueur, cruel, vibra avant qu’un silence de mort ne retombe. Peu de temps après, les ténèbres se dissipèrent, et l’Oreille put enfin retrouver cette forêt à moitié saccagée par le précédent combat les opposant à l’Amalgame. Aucune trace de l’Entité Sombre à l'horizon. Néanmoins, avant que le membre de la Main ne puisse totalement reprendre pied parmi le vrai monde, une douleur lancinante transperça son cou, brusque, telle une lame acérée tranchant sa chair. Zéphyr porta sa paume à l'endroit douloureux et y sentit une chaleur désagréable s’étendre sous ses doigts. Du sang. La morsure de Phèdre l’avait suivi jusqu’à la réalité, lui faisant ainsi comprendre que toute cette mésaventure n’avait pas été qu’illusoire…


    Savoir
    Pas trop de bavardage inutile du côté de Savoir. Le rayon traversa la copie illusoire d'un coup, la désintégrant en une myriade de particules évanescentes. Il n'y eut pas de cri, pas de résistance, seulement une disparition foudroyante. Ensuite, le démon fut transporté de nouveau dans la forêt corrompue, là où la bataille avait fait rage quelques instants plus tôt. Mais quelque chose n'allait pas. Cette douleur à l’épaule… Elle était bien réelle…


    Kilaea
    Une flamme brûlait toujours au sein du for intérieur de la reikoise. Le genre d’étincelle de détermination que même l'océan ne pouvait éteindre avec aisance. Par le passé, elle avait affronté moult épreuves encore plus terrifiantes que celle-ci. Et ce n’était pas maintenant que la membre des FMR allait abandonner. Cette illusion, si puissante soit-elle, ne briserait pas sa volonté.

    Rassemblant ses dernières forces, elle invoqua toute la magie qui lui restait, la concentrant dans son corps épuisé. Une explosion de feu et de vapeur déchira les eaux sombres. La lave jaillit, l'eau se gazéifia instantanément sous la chaleur intense. L’obscurité fut subitement éclipsée par cette lumière ardente. Haletante, Kilaea se réveilla dans la forêt, n’ayant pourtant pas bougé d’un cheveu depuis le début de cette machination de l’Entité Sombre. Cependant, une étrange sensation d'humidité persistait. Lorsqu'elle baissa les yeux, la jeune femme réalisa qu'elle était encore toute trempée d'eau, dégoulinante…


    Jamby
    Grâce à son immunité face à la douleur physique, le nain encaissa plutôt bien le poing de la ténébreuse copie de lui-même. Déchaînant ses forces, il usa de ses dons en télékinésie afin de rassembler les débris et les fragments de son environnement en un golem gigantesque qui ne tarda pas à se dresser contre l’ennemi. Pendant de longues minutes qui parurent durer une éternité, les deux titans se mesurèrent dans un duel acharné. Jusqu’à ce que l’engeance de Jamby balaye finalement l’ombre malfaisante d’un coup si puissant qu’elle se désintégra en une explosion de ténèbres dissipées.

    - Sache que l'ombre en toi ne s'éteindra jamais complètement. Elle est une partie de toi et tu devras l’affronter encore et encore. Aujourd'hui, tu as vaincu, mais combien de fois pourras-tu te battre contre ta propre nature avant qu’elle ne te consume ?

    Le souffle court, le nain réalisa qu’il était enfin de retour au sein de la matérialité, alors que les précédents mots de l’Entité Sombre retentissaient sans cesse à l’intérieur de sa boîte crânienne…


    Tulkas
    Se nourrissant de la colère du Serre Pourpre, l’Entité Sombre se délectait du spectacle s’offrant gracieusement à lui. Un rire sourd et glaçant émana des ténèbres, tandis que le guerrier faisait exploser sa rage contre le Seigneur des maladies.

    - Continue de te débattre, Tulkas. Consume-toi dans ton feu, si cela te plaît. Cependant, n’oublie jamais que même les plus grands incendies finissent par s’étouffer, ne laissant derrière eux que des cendres et des souvenirs enterrés. Et quand tes flammes mourront, quand ton souffle s’éteindra, nous serons là, à attendre…

    La forme monstrueuse du pseudo Punatrus se tordait, abjecte, exsudant des nuées de miasmes délétères qui envahissaient l'air. N’importe qui aurait pu fléchir face à une pareille pestilence… Mais pas Tulkas qui n’eut pas vraiment de difficulté à s’en défaire grâce à ses capacités acquises lors de ses précédentes aventures. L’incandescence de l’ancien gladiateur repoussa la copie du titan et commença à fragiliser le petit monde illusoire.

    - Brûle donc, Mortel, brûle comme tu l’as toujours fait. Ton destin est de brûler jusqu’à ce qu’il ne reste que des cendres… De toi et de tous ceux que tu prétends protéger.

    Les ombres s’éclipsèrent et le luteni se retrouva à nouveau dans la réalité, les muscles tendus, encore bien vivant.


    Vaenys
    En réponse à l’assaut du dragon ombreux, le vosdraak leva un mur élémentaire. Hélas aveuglée par cette sinistre envie de meurtre, la créature se heurta de plein fouet contre la barrière magique. L'impact fut si violent que l'ombre se dissipa. Le colosse s’effondra lourdement, son souffle saccadé devenant un murmure pour ensuite s'éteindre complètement. Quand la poussière redescendit, Vaenys vit avec horreur que le corps massif de la bête ailée avait rétréci, se rétractant pour redevenir celui d'un dragonnet. Draknys demeura inerte, plongé au cœur d’un sommeil éternel. Tout ce qui restait du monstre n’était plus qu’un bébé dragon, vulnérable, innocent – étendu là, sans vie.

    En larmes, Ayshara accourut auprès de son fils, tombant à genoux à ses côtés. Ses mains tremblantes caressèrent le faciès endormi de sa progéniture défunte.

    - Aaaahhh ! Non ! Mon bébé… Comment as-tu pu ? Tu n'as jamais pensé qu'à toi, Vaenys. À ce que tu crois être juste. À ce que tu désires. Toujours toi, toi, toi… Scanda-t-elle.

    La scène devant le prince déchu se figea, avant de commencer à se briser, marquant un début vers la réalité.

    - Le chemin que tu as choisi se veut paver d'intentions nobles, n'est-ce pas ? Seulement, chaque pas que tu effectues ne te rapproche que de ta désolation. Un jour, tu te réveilleras et comprendras que tout ce que tu as construit n’est que cendres dans le vent. Et qui sera là pour te pleurer ?



    ÉPILOGUE

    Bien que décisif, le triomphe des défenseurs n’avait pas été sans coût.

    En ville, ce fut le choc. Un retour brutal à la réalité suite aux efforts de protection. La cité était blessée, meurtrie, et pourtant, quelque chose d’étrange venait tout juste de se produire. Ce fléau noir qui avait auparavant menacé d’engloutir le Coeur s'était mystérieusement retiré. L'air semblait... différent. Plus pur. Comme si Melorn avait pris une grande bouffée d'oxygène frais après avoir longtemps retenu son souffle. Les autorités se grattaient la tête, cherchant à comprendre les événements récents. Peut-être s’agissait-il du résultat de l'activation des mécanismes de sécurité. Peut-être était-ce la conséquence d’une volonté plus dangereuse. Quoi qu’il en soit, le plus beau vestige de l’Empire d’Azshary pouvait poursuivre son histoire parmi le Sekai, au moins pour l’instant.

    Cette épreuve, aussi douloureuse fût-elle, avait eu un effet positif sur les relations entre le parti de Lysandre et le Reike. Appréciant l’aide précieuse apportée par les soldats reikois, Melorn avait ouvert la porte à un dialogue renouvelé ainsi qu’à une coopération plus étroite. Et les Veilleurs de l’Aube, quant à eux, se virent reconnus et récompensés par le Conseil des Érudits pour leurs efforts.

    Malheureusement, cette victoire possédait une sorte de goût amer. Des milliers de vies avaient été perdues et les dommages matériels demeuraient considérables. Autrefois joyau de l’éternel printemps, la cité-État se voyait désormais partiellement réduite en ruines. Les travaux de reconstruction devraient être entrepris rapidement, en particulier à l’ancienne ambassade reikoise, dans les quartiers résidentiels ravagés, ainsi que dans les bâtiments administratifs du nord diminués à la condition de carcasses fumantes…

    Mais Melorn vivait encore. L’Espoir brillait toujours, à l’unisson avec les battements de son Cœur préservé.

    Et demain serait un jour nouveau.



    ¤ Le Groupe 1 a réussi les objectifs de l’event, il s’agit donc d’un SUCCÈS.

    ¤ Une annexe concernant la nouvelle situation au sein de Melorn sortira d’ici quelques temps. D’ici là, vous pouvez considérer les points suivants :
    - Les agents des Titans ont été repoussés hors de la cité.
    - La corruption s’est mystérieusement retirée de la ville. Les autorités ne comprennent pas encore exactement ce qui explique ce phénomène. Le Cœur de Melorn semble s’être « purifié ».
    - Les relations diplomatiques entre le parti de Lysandre et le Reike ce sont améliorés, Melorn reconnaissant l’aide précieuse apportée par les soldats reikois.
    - Reconnaissance des Veilleurs de l’Aube par Melorn (à développer).
    - Des travaux de reconstruction sont à entreprendre au sein de la cité, particulièrement à l’ancienne ambassade reikoise, aux quartiers résidentiels ainsi qu’aux bâtiments administratifs.
    - Des milliers de morts et des pertes matérielles conséquentes pour Melorn.
    - Le Cœur est toujours saint et son mécanisme de sécurité a été activé à temps.


    RÉCOMPENSES

    @Myriem de Boktor @Savoir
    (À développer lors de rp futurs) Melorn accepte de collaborer avec vous pour la mise en place de mini dômes magiques au sein de Shoumei, afin que les Veilleurs puissent avoir une base d’opération exit de corruption.

    @REIKE
    Les relations diplomatiques entre Melorn et les Reike sont améliorées, notamment auprès de Lysandre et ses suivants. La cité sera davantage encline à partager sa techno-magie avec le Reike et à collaborer face aux titans. (À développer lors de rp futurs) Des enquêtes seront faites concernant le parti de Lormion, la mort de l’Ambassadrice et la mouvance anti-reike chez certains melornois.

    TOUS LES PARTICIPANTS DU GROUPE 2
    +1 utilisation de P4
    + 490 crédits

    Fragment du Cœur
    Mesurant une dizaine de centimètres, ce tout petit fragment ressemble à un cristal violet. Malgré sa taille minuscule, il possède une magie particulière :
    - Détection des Corrompus : En présence d’un individu ou d’une chose ayant été en contact avec la corruption de l’Entité Sombre ou de la magie de la Boule des ténèbres lors de la précédente année, le fragment vire au rouge sang et se met à vibrer doucement, ne supportant pas cette énergie chaotique dont il a été imbibé lors de l’attaque de Melorn.
    - Amplification magique : Une fois par rp, selon la volonté de son porteur, le fragment peut augmenter la puissance d’un pouvoir de palier 2, il aura ainsi la force d’un P3 pour une seule utilisation. (L’activation de ce bonus ne nécessite pas d’action supplémentaire à l’utilisation normale d’un pouvoir, mais le mana consommé sera celle d’un P3).
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