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    Ayshara Ryssen
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  • Jeu 11 Avr - 6:49

    Dans l'étreinte tendre mais impérieuse de ses illusions, une forme d'euphorie inondait son être. Et alors qu'elle parlait à la silhouette de Vaenys qu'elle percevait comme le Grand Dragon, la jeune femme s'enivrait de plus en plus de cet émerveillement enfantin. Chaque question lancée lors de ce dialogue surréaliste se voulait empreinte d'une sincérité brute, comme si, pour la première fois depuis longtemps, Ayshara s'autorisait à exprimer sans filtre les désirs les plus profonds qui sommeillaient en son cœur. La sensation d'être entendue, même par un interlocuteur fantasmé, lui était tel un baume de réconfort. Alimentée des années de lectures et de rêveries, la fantaisie de la princesse animait cette conversation avec une clarté ahurissante... Bien que tout cela ne se déroulât qu'à l'intérieur de sa tête, malheureusement.

    Provenait-ce réellement de la puissance de cette soi-disant drogue qui avait déclenché un pareil déluge sensoriel, ou de l'intensité tumultueuse de son imagination sans bornes ? Peut-être, au final, ces substances n'étaient-elles que des clés ouvrant la porte à un potentiel qui dormait déjà en elle, un potentiel aussi vaste que les cieux parcourus par ces magnifiques bestiaux fantasmagoriques.

    En tout cas, cette histoire de lune = un gros fromage blanc lui plaisait beaucoup trop. La princesse songea même fortement à demander au Grand Dragon de l'emmener tout en haut afin qu'elle puisse croquer dedans à pleines dents, mais elle n'en eut hélas pas le temps. Vraisemblablement, l'expérience gustative de l'astre nocturne fondant délicieusement dans sa fine bouche devait attendre à une autre fois. Dommage.

    Et quand l'héritier mâle des Draknys la questionna plus directement concernant son fournisseur, l'adolescente ne put décemment pas lui répondre de façon sérieuse, considérant son état actuel qui affectait de manière importante sa propre perception de la réalité. Ainsi donc, elle répliqua avec une exubérance qui aurait fait sourire même les statues des ancêtres royaux, les fameux tueurs de Titans :

    - Tu veux vraiment pendre le vent, ô toi le Grand Dragon ? Je me demande comment tu pourrais faire ça, car moi personnellement, je n'ai jamais réussi à le saisir. Elle rit légèrement. Et puis, comment juger le vent ? Devrons-nous convoquer un tribunal de nuages ? Imagine, juste un instant ! Ensuite, la dragonne prit une voix davantage grasse et faussement masculine. "Monsieur le Vent, vous êtes accusé de souffler de façon imprudente et de distribuer de la drogue à une princesse." Retour à son timbre normal. Et là, le vent, avec toute sa grandiloquence, répondrait en faisant voler les perruques des juges nuageux ! S'exclama-t-elle en mimant maladroitement la scène à l'aide de mouvements de bras quelque peu chaotiques. Reprenant rapidement son calme, elle poursuivit : Mais parlons de toi, cher Dragon. N'as-tu jamais rêvé de danser avec le Vent ? De te laisser porter par ses courants et de découvrir des terres inexplorées au-delà des mers connues ?

    Loin de se douter que cette situation "cocasse" commençait à agacer son interlocuteur, la belle vosdraak se voyait bien continuer cette petite discussion pendant des heures et des heures, jusqu'à tant que son esprit égaré redescende sur le Sekai, évidemment. À son réveil, elle souffrirait sans doute encore plus qu'auparavant, mais peut-être que ce mini voyage spirituel en valait la peine.

    Son état psychique l'empêchant de réagir adroitement face au pouvoir de contrôle mental exercé par Vaenys, Ayshara récupéra - ironiquement - un minuscule fragment de clarté d'esprit lorsque son frère apposa sa paume tiède sur son front, où une chaleur presque fiévreuse se faisait ressentir. Malgré la brume qui enveloppait doucement sa conscience, la future reine du Reike réussit enfin à discerner vaguement la présence du Roi de la Pègre, tout en percevant l'ombre imposante du Grand Dragon qui dominait toujours ses rêveries. Cette expérience s'avérait étrangement perturbante, naviguant entre le réel, l'imaginaire et l'influence d'une force externe à elle.

    Ses prunelles s'écarquillèrent de surprise, tandis que sa langue lourde et pâteuse peina un instant avant de pouvoir articuler correctement.

    - Non, Vaenys... Ce n'est pas... Afosios. Murmura-t-elle, comme si chaque mot lui coûtait une force considérable à exprimer. Certes, le Smaragdi participait très régulièrement à ses charmantes conneries, mais cette fois-ci, il n'était étonnamment pas impliqué. En même temps, il l'aurait sûrement dissuadé de consommer ces produits aussi dangereux qu'addictifs. Farah, une domestique du palais. Elle m'a vu... triste. À de nombreuses reprises. Et elle a décidé de m'aider à me procurer ces choses... Ce n'est pas de sa faute; c'est moi qui ai voulu ça. Avoua-t-elle, machinalement.

    Bien sûr, la princesse ignorait si sa servante avait agi par pure compassion envers elle, ou simplement pour chercher à la manipuler en essayant de la plonger au sein d'une dépendance difficile à surmonter. Après tout, les gens du petit peuple avaient tendance à envier sa royauté. Et avec cette "menace" qui parcourait actuellement les sables du royaume, aucune hypothèse n'était à écarter totalement...

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    Vaenys Draknys
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  • Mer 17 Avr - 20:41
    Vaenys ne put s’empêcher de rire aux paroles de sa petite sœur, malgré la situation qui, il fallait l’avouer, était pour le moins… intéressante. Le vent… Non, le Vent, la personne. Qui avait choisi ces noms là pour les cellules d’espionnage, d’ailleurs ? Bref. Le Vosdraak ne voyait pas vraiment pourquoi le chef de la Cellule du Vent perdrait son temps à vendre de la drogue à la princesse du Reike, sauf si celui-ci entretenait une liaison avec la jeune femme à la chevelure d’argent. Non, impossible. Il serait mort à l’instant où il poserait ses mains sur elle. Et, le Grand Dragon ? Même avec la voix de son frère, elle n’avait pas compris que c’était une illusion ?

    C’était quand même assez surprenant pour Vaenys, de voir l’innocence dans les paroles d’Ayshara. Le tribunal des nuages ? Où allait-elle chercher tout ça ? Certainement chez les sauvages de républicains, dans cette maudite Académie. Il n’était pas très fier de lui, lorsqu’il l’eût laissé là-bas, en compagnie d’Afosios. Il se demandait bien ce qu’il eût pu se passer d’ailleurs. Enfin, après le discours étrange de sa petite sœur, l’être à la magnifique chevelure argentée, reflétant les lueurs de la Lune, dégagea d’entre ses lèvres si parfaites, un long soupir. « Non, je n’ai jamais rêvé de danser avec le vent. Et c’est impossible, en plus. Par contre, je sais ce qu’il se trouve au-delà des mers. J’espère qu’un jour, toi Ayshara, princesse du Reike et, future Reine de cette prestigieuse nation, aura la possibilité de voyager par-delà les frontières connues, de découvrir l’inexploré. » Fit-il, un léger sourire dessiné sur son doux visage.

    Enfin, visiblement, le contrôle mental de Vaenys faisait effet instantanément, au vu des prunelles d’améthyste de la jeune Ayshara, s’écarquillant à peine la main du Vosdraak déposée sur son front. Le prince du Reike usa de ses pouvoirs sur sa propre sœur pour obtenir des réponses. Que c’est affligeant. Toutefois, vu l’état de cette dernière, il n’eut même pas besoin de se concentrer plus que cela, son esprit étant affaibli par les produits qu’elle eût ingérés plus tôt. Et leurs parents dans tout ça ? Ils les attendaient à l’entrée du palais. Bref, peu importe.

    Ayshara avoua que ce n’était pas son stupide ami, Afosios, qui lui avait fourni ces petits bonbons rigolos, mais bien une servante, portant le doux nom de Farah. En plus, elle disait être triste. « Pourquoi ? Pourquoi es-tu si triste, Ayshara ? Tu ne te rends donc pas compte de la chance que tu as, d’être la princesse de notre magnifique Nation, la future Reine et, ma future épouse ? » Demanda-t-il, sincèrement, montrant pour une fois, un peu de souci pour sa petite sœur. C’était d’ailleurs bien rare pour le prince du Reike, d’avoir ce genre de sentiments. À croire qu’il aimât réellement sa petite sœur.

    « Enfin, même si c’est toi qui l’as voulu, elle sera sévèrement punie. » Cracha-t-il, détachant sa main du front de sa petite sœur. Il se leva du lit de cette dernière, se tenant droit, puis laissa sa voix résonner dans la chambre. « Elle trouvera la mort aujourd’hui, par mes mains, sois-en certaine. » Annonça-t-il, marchant en direction de la porte. Mais, avant de débloquer la serrure, il porta ses améthystes sur la jeune Vosdraak. « Viens, Ayshara. Lève-toi. » Demanda-t-il, ne sachant pas si la jeune femme allait être en état de se lever.

    Déverrouillant le loquet de la porte, il ouvrit cette dernière, sortit un seul pied de la chambre, puis s’adressa à l’un des gardes postés devant celle-ci. « Vous. Allez chercher une servante dénommée Farah. Faites vite. » Ordonna-t-il, promptement. Attendant la venue de cette servante malintentionnée, Vaenys se retourna en direction de sa petite sœur qui, comme il le pensait, peinait à se lever. D’un pas aussi léger que la brise du vent, le Vosdraak à la chevelure argentée s’avança vers la princesse, puis, il se tint debout devant elle. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

    Instantanément, le prince du Reike disparut, usant de son pouvoir d’invisibilité, juste avant que la fameuse Farah ne pointât le bout de son nez. Doucement, il alla se poster dans un coin de la pièce, et s’apprêtât à regarder toute la scène se déroulant devant lui, voulant voir ce que ferait cette servante. Il était prêt à intervenir, dès qu'il eût les informations nécessaires.
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    Ayshara Ryssen
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  • Jeu 16 Mai - 8:44

    Sous l'influence pesante du contrôle mental de Vaenys, les sens de la future dirigeante du Reike demeuraient toutefois brouillés. À la frontière entre la réalité et les restes de ses hallucinations. À l'écoute des paroles de son frère, une partie d'elle, bien que restreinte, s'illuminait à l'idée des voyages et des découvertes promises. De tels concepts se mariaient aisément avec ses aspirations de liberté, oui. Elle luttait pour maintenir une quelconque clarté, désirant croire en cette vision, en cette possibilité de voir le Sekai plus loin que les limites de son palais doré. Et malgré la manipulation qu'exerçait son aîné, Ayshara ne pouvait réprimer entièrement ses doutes. Hélas...

    - Je... J'espère vraiment que ce jour viendra. Mais pour l'instant, tout ceci me parait si distant, si... irréel. Comment puis-je imaginer un avenir si incertain quand le présent se révèle autant... oppressant ? Avoua-t-elle. Ses poings se serrèrent, ses petits doigts s'enfonçant dans le tissu luxueux de sa robe. Danser avec le Vent. Ha ha ha. Voilà un rêve que son cher frère venait de balayer d'un simple revers de la main. Une lueur de déception traversa ses prunelles. Je veux comprendre ce qu'il y a de l'autre côté, ressentir cette liberté que vous décrivez... Pourquoi tout semble-t-il si difficile à atteindre ? Dites-moi !

    Alors, pourquoi était-elle triste ? Elle qui vivait dans ce luxe extrême, princesse héritière d'un vaste et puissant royaume guerrier, destinée à épouser un superbe prince se "souciant" de sa personne. Une vosdraak ne manquant de rien, dotée d'une magie incroyable et bénéficiant des enseignements des meilleurs professeurs. Ne s'agissait-il pas de la vie parfaite, d'un idéal souhaité par de nombreux individus en ce monde ? Non. Parce que derrière les faux sourires et les révérences pompeuses se cachait un emprisonnement constant. On la réduisait en un symbole. Un outil visant à pérenniser le mythe d'une dynastie vieille de 5000 ans. Chaque jour, la dragonne jouait un rôle dicté par son rang, mais au fond, elle prétendait à quelque chose de plus profond et de personnel. Elle rêvait d'une existence tout simplement différente. Le genre de fantasme qui ne se réaliserait sûrement jamais, à bien y penser.

    Les mots du bellâtre à la crinière d'argent eurent l'effet d'un coup de poignard, remuant des émotions enfouies qu'elle avait tenté de réprimer. Ses améthystes le fixaient d'une intensité mêlée de douleur et de confusion.

    - Car, malgré tout ce que vous dites, malgré cette couronne que je suis destinée à porter, je me sens incroyablement seule. Je sais que je suis chanceuse, que je suis née dans une position de pouvoir et de privilège. Cependant, cela est aussi une cage dorée. Un poids qui m'écrase toujours un peu plus. J'ai des rêves, des désirs et des aspirations qui dépassent les murs de ce château. Bref, elle n'était qu'une adolescente ne réalisant pas encore l'ampleur ainsi que la noblesse de sa future gouvernance. Beaucoup lui échappait. Ils... Ils surveillent le moindre de mes faits et gestes ! Scrutée, jugée. On attend de moi que je sois parfaite, sans faille, que je suive un chemin tracé par d'autres sans jamais dévier. Des larmes menacèrent de déborder. Comment puis-je être heureuse, hein ? Même notre futur mariage, Vaenys, est une obligation, un devoir, et non un choix de cœur. Les pensées de la jeune femme tournaient en boucle, la ramenant constamment à cette conclusion qu'elle détestait tant. Je suis la princesse, oui, mais qui voit Ayshara ? Dans son caprice, elle oubliait parfois que des gens de son entourage l’affectionnaient sincèrement, comme son meilleur ami Afosios, Zéphyr... Il y avait aussi eu ce Kieran, une amourette rencontrée en cachette. Lorsqu'elle maturerait, elle comprendrait probablement mieux tout cela.

    Dès que l'héritier du trône détacha sa main du front de la demoiselle, le sort psychique se brisa, puis elle retrouva un semblant de contrôle sur sa personne. Malheureusement, les effets de la drogue persisteraient pour plusieurs heures, et sans la magie de Vaenys pour stabiliser son esprit, elle retomba aussitôt dans un état plus ou moins lucide. Vraiment, elle ne comprenait pas la gravité de la situation. Sévèrement punie ? Trouver la mort aujourd'hui ? Parlait-il de leur chat plutôt espiègle, Bouboule ? Il possédait cette mauvaise habitude d'aller pisser aux mauvais endroits au mauvais moment, mais méritait-il une pareille haine ? Surtout que son obésité ne l'aidait pas à se déplacer jusqu'à sa litière royale quand il avait une envie pressante...

    Sans trop réfléchir, elle exécuta machinalement l'ordre de son frère en tentant de se lever du matelas. La pauvre se redressa avec difficulté, son corps semblant lutter contre elle-même, ses jambes tremblantes sous le poids de la fatigue et de l'influence des substances pas très recommandables.

    - Ce n'est pas... pas de sa faute... C'est moi... Moi qui l'ai voulu... Ses paroles faibles et décousues n'avaient pas l'impact souhaité. Elle essayait désespérément de comprendre ce qui se passait. En vain.

    Celui qui lui servait d'aîné s'approcha d'elle. Il lui sembla presque réel, puis il disparut. Pouf ! Déjà en proie à une confusion extrême, Ayshara était maintenant complètement perdue. Troublée, elle soupira profondément. Un grognement de frustration s'échappa de ses lèvres. Vivement que cette foutue journée se finisse ! Elle s'effondra de nouveau sur sa couche. Ce lit si confortable se voulait le seul vrai réconfort dans cette tempête intérieure. La belle ferma les yeux, espérant que le sommeil l'emporterait loin de cette folie temporaire. Au moins pour quelques heures.

    Ça ne prit que deux minutes pour que la fameuse domestique ne débarque dans la chambre. Surprise d'apercevoir la princesse ainsi allongée, elle s'avança silencieusement vers elle. Ses pas étaient légers sur le tapis épais qui recouvrait le sol. Le regard de Farah examinait la silhouette frêle de la blonde, vulnérable et "sans défense". L'étrange servante se pencha sur la vosdraak, ses mains hésitant un instant avant de caresser doucement la chevelure immaculée de la future reine.

    - Ma chère princesse... Tu sembles si épuisée, si perdue... Laisse-moi t'aider. Murmura-t-elle.

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    Vaenys Draknys
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  • Jeu 16 Mai - 18:30
    Ayshara attendait des réponses aux mensonges que lui comptait Vaenys. Malheureusement, ce dernier n’en avait aucune à lui apporter. Aucune pouvant refléter un semblant de vérité et, c’était en l’instant ce que la princesse attendait. Du coup, il se contenta simplement de ne rien dire, de ne pas donner davantage de faux espoirs à sa sœur. Comment pouvait-il dire ce qui se trouvait par-delà les mers et océans, si lui-même ne le savait pas ?
    Raconter un mensonge et lui faire croire en un monde parfait, où les multiples races piétinant le Sekai vécurent en harmonie, sans la moindre guerre. Lui faire croire que les Dragons dont les Vosdraak avaient hérité du sang, pour certains, venaient de ce monde si parfait ?
    Vaenys était un menteur, certes, un bon menteur sûrement. Mais il savait que sa sœur était intelligente et, même sous l’influence de l’arcane de son grand frère, elle ne croirait pas ce genre de mensonge. Peut-être.

    Un être sensible pouvait être profondément touché par les paroles de la future impératrice du Reike. Un être empathique pourrait partager la tristesse d’Ayshara. Mais Vaenys n’était aucun des deux. Ses prunelles améthystes rivées dans le regard de sa petite sœur, qui était au bord des larmes, il restait impassible. C’était plus fort que lui. Même envers le seul être ayant un minimum d’importance pour lui, il n’arrivait pas à lui accorder la moindre pitié.
    Cependant, ce manque d’empathie et de sensibilité ne l’empêcha point d’essayer de trouver une réponse destinée à la princesse. Une réponse qui, certainement, ne serait que tranchante et directe.
    « Raconte-moi Ayshara. Partage-moi donc tes rêves et des convictions. Bien que je doute que quoi que ce soit que tu imagines soit à ta portée. Tu restes une femme, tu n’auras jamais un plus grand pouvoir de décision que moi, à l’avenir. Même si, je doute qu’en l’instant, tu puisses me partager quoi que ce soit qui ne soit pas hors de portée. » Répondit le Vosdraak, sans sourire ni intonation particulière dans sa voix.

    Être surveillé, en permanence, c’était là le prix à payer pour être le dirigeant d’un pays. Que ce soit un Roi, une Reine, un Prince ou, une Princesse, tous devaient être suivis pour que leur sécurité leur soit assurés. Si Ayshara savait que c’était en réalité Vaenys qui la faisait suivre, qui mettait tous les moyens en œuvre pour s’assurer que rien de dramatique ne lui arrivât. Finalement, le Prince du Reike avait sa part de responsabilité dans la tristesse de sa petite sœur. Une grande part, sûrement. Mais cela, il ne s’en rendait pas compte. C’était… pour son bien.
    « Malheureusement, les personnes comme toi et moi, Ayshara, ne seront jamais heureux et comblés. C’est là le lourd tribut à payer pour accéder à la gloire, au titre le plus prestigieux du Sekai. C’est une nécessité pour être vu comme des dieux. » Continua-t-il, toujours dans ses paroles pouvant sembler très spécial. De par son égo incroyablement gros, Vaenys Draknys était persuadé d’être un dieu vivant, étant le descendant d’une race draconique au sang pur.

    « Moi je te vois, Ayshara. J’espère qu’un jour, tu le comprendras. » Murmura le Vosdraak, dans des paroles presque imperceptibles. Ses prunelles d’améthystes restèrent quelques temps sur le visage de la princesse, tandis que sa main se décollait lentement de son front, détaillant le moindre des traits de son visage. Il ne pouvait se le cacher, en la regardant, le cœur de Vaenys avait tendance à s’emballer, sans qu’il ne comprît réellement la raison de cela. Qu’était-ce, au juste ? Il ne le savait pas et, peinait à essayer de le savoir.
    Vaenys n’eut pas de mal à le remarquer, du moment où l’emprise de son sort psychique n’était plus active sur la princesse, alors cette dernière retomba dans un état second, recommençant à délirer. Mais, il n’allait pas y passer toute la nuit, autant se débarrasser de la dealeuse une bonne fois pour toutes.

    Même si l’acquisition de drogue était voulue par Ayshara, ce n’était pas une raison valable pour pardonner celle qui l’avait fournie. Encore moins lorsque ces drogues pouvaient être dangereuses. Pourtant, chacun des domestiques et, surtout ceux proches de la princesse, savait qu’il fallait faire attention. Alors, pourquoi cette « Farah » lui avait-elle apporté ce genre de stupéfiants ? Pauvre folle. Si ça ne tenait qu’à Vaenys, elle serait pendue le soir-même. Mais, malheureusement, le Prince n’était pas le décisionnaire sur ce genre de sujet.

    Vaenys n’attendait que deux petites minutes avant qu’enfin, la folle fît son apparition dans la chambre de la princesse Reikoise. Le regard noir que lui lançait le Vosdraak pouvait sans peine faire comprendre à Farah qu’elle était dans une sale situation. Enfin, ça, c’était seulement si la fouine qu’était Vaenys n’était pas planqué dans le fond de la pièce, à épier le moindre des mouvements que faisait la servante.
    Heureusement pour lui, il était suffisamment proche d’elle et Ayshara pour écouter les moindres paroles qu’elles s’échangèrent. Enfin, pour le moment, la princesse semblait être trop à l’ouest pour dire le moindre mot.

    Discrètement, Farah sortit deux seringues d’une petite sacoche. L’une d’elle était vide et, l’autre, était remplie d’un liquide incolore. Fort heureusement, la servante s’empara de la seringue vide, permettant à Vaenys de ne pas avoir à intervenir tout de suite. Ainsi, il pouvait trouver une bonne raison pour convaincre ses parents de la faire exécuter. Puis, doucement, elle planta la seringue dans le bras de la princesse, puis commença à lui voler son sang de Vosdraak pur.
    « Grâce à vous et à votre sang, princesse, je vais devenir riche. Je n’aurai plus besoin de servir votre famille de Tyran et de persécuteur pour pouvoir subvenir au beso… » Murmura-t-elle, tout doucement, avant de sentir une lame d’ombre lui entailler le bras.
    Par réflexe, elle lâcha la seringue à moitié remplie du sang de la princesse, puis porta ses prunelles en direction de la provenance de la lame.

    Devant ses yeux grands ouverts apparut le Prince Reikois, Vaenys, qui était tapi dans l’ombre depuis le début. Un regard aussi noir que la nuit transperçait la servante, une expression froide, emplie de colère et de mépris, décorait le visage à la beauté surnaturelle du Vosdraak.
    « Farah. Puis-je savoir ce que vous étiez en train de faire à l’instant ? Il ne me semble pas que vous soyez autorisé à prélever le sang des membres de la famille tyrannique, et encore moins les empoisonner. » Déclara le Prince, mirant son interlocutrice d’un regard intense.

    « Non, messire Draknys, ce n’est pas du pois… » Fit-elle, avant d’être de nouveau coupée. Une attaque mentale modérée fut lancée par Vaenys, lui permettant de faire taire une bonne fois pour toutes la servante.

    « Silence, Vermine ! Déjà, je ne comprends pas comment vous avez réussi à faire rentrer de la drogue dans le palais. Soit, vous êtes extrêmement douée, soit les gardes sont tous, sans exception, des incapables, soit vous n’agissez pas seule. Enfin, quoi qu’il en soit, vous n’agirez plus tout court, lorsque le couple royal sera mis au courant de vos agissements. Comment avez-vous pu une seule seconde envisager qu’un tel acte fonctionnerait ? Pauvre sotte. » Cracha le Vosdraak, maintenant son attaque mentale.
    « Garde ! » Hurla-t-il.

    Rapidement, les gardes arrivèrent, s’inclinant devant le prince du Reike.
    « Mettez cette folle dans la geôle la plus sécurisée de toute la capitale. Je ne veux pas qu’elle m’échappe. Et enfin, faites venir le médecin le plus discret présent ici. Dépêchez-vous. » Ordonna-t-il, d’un ton sec. Il ne comptait pas attendre une seule seconde de plus.
    Une fois seul avec la princesse, le prince s’empara de la seringue emplie de sang, puis la garda pour lui. Nul doute que Farah était prête à, soit vendre le sang pur à un vampire ou autre fou buveur de sang, soit maudire la princesse. Ou les deux, peut-être ?

    Cinq minutes plus tard, un médecin arriva. Vaenys le regarda d’un regard lui faisant comprendre qu’il avait plutôt intérêt à trouver une solution.
    « La princesse a été droguée. Faites le nécessaire pour la soigner, dépêchez-vous. » Ordonna le Vosdraak, toujours en parlant froidement.
    « Et pouvez-vous analysé le contenu de cette seringue ? Sauriez-vous me dire s’il s’agit d’un poison puissant, ou d’autre chose ? » Questionna-t-il, attendant une réponse rapidement. Bien évidemment, il avait tendu la seringue qui était déjà remplie avant, pas celle contenant du sang.
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