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  • Lun 4 Sep - 18:51
    Arrivant au terme de mon long périple à travers les territoires désertiques du Reike, je passais enfin les portes de la glorieuse capitale du royaume, Ikusa. Mes récentes mésaventures, notamment ma chasse à l’homme qui se révélait aussi sanglante que stérile, me confirmaient une chose : Je n’arriverai à rien en me contentant de courir le continent à la poursuite des fantômes de mon passé. J’étais fatiguée de traverser les déserts de dune en long et en large pour massacrer quelques idiots dans un jeu de piste qui n’en finissait pas. Ici au moins, j’étais presque certaine d’obtenir des réponses. En secouant un peu la ruche, je parviendrai sûrement à faire éclater la vérité sur les agissements du FMR et à exposer les dirigeants qui seraient alors contraints de faire face aux conséquences de leurs actes.

    Même si ce n’était techniquement pas la première fois que je mettais les pieds dans l’immense cité, je me laissais impressionner par la taille des rues, des bâtiments et des remparts mais surtout par la densité de population qui évoluait dans les larges artères de la ville telle une rivière dans son lit. La moindre ruelle fourmillait de vie et d’activité entre marchands, amuseurs de rue et autre héraut, dont les voix unies formaient un bourdonnement incessant et assourdissant. Alors que je venais de passer les dernières années à errer dans les campagnes reikoises, ce soudain bain de foule eut tôt fait de remplacer l’émerveillement par un mal être nauséeux qui me força à battre en retraite dans des allées plus sombres et moins fréquentées.

    Même si l’air y était autant vicié qu’ailleurs, je pouvais au moins déambuler plus librement. La foule y était plus réduite et moins intimidante et surtout, j’attirais beaucoup moins l’attention, avec mon armure en mauvais état et surtout l’énorme lance de cavalerie de quasiment deux mètres que maintenais dans mon dos à l’aide de lanières de cuir. J’avais d’ailleurs eu le plus grand mal à entrer avec dans la cité, les gardes aux portes jugeant l’arme trop dangereuse. Heureusement, un voleur à la tire en fuite m’offrit une diversion suffisante pour me permettre de me glisser de l’autre côté des remparts sans plus d’encombres. Autre avantage, se repérer dans le dédale de ruelles annexe se montrait relativement aisé puisque je n’avais qu’à lever les yeux pour apercevoir l’immense palais royal qui trônait au centre de la capitale et qui agissait comme une colossale boussole.

    Face à une telle exubérance de richesse et d’opulence, je sentais poindre en moi un soupçon de colère. C’est comme si tout le pouvoir central vivait au-dessus des injustices qu’ils avaient eux-même provoquées, se complaisant dans une ignorance sans aucun doute factice. Je pensais bien évidemment à ma propre expérience avec le FML mais de nombreuses autres victimes étaient à déplorer et leur nombre ne faisait qu'augmenter au fur et à mesure que l'on s'éloignait du pouvoir central. Les zones frontalières étaient laissées sans surveillance, à la merci des esclavagistes, pilleurs et autres malfaisants engendrés par l'aveuglement de la couronne.

    Comme j'étais à présent bien remontée, je me dirigeais d'un pas déterminé en direction du tout nouvel objectif que je venais de me fixer : le palais royal. Mon but n'était évidemment pas d'enclencher une rébellion à moi toute seule, ni même de prendre d'assaut les murs immenses du château, mais j'étais persuadée d'obtenir un tant soit peu des résultats en allant frapper directement au centre même de l'administration reikoise, la demeure princière.
    Même avec toute la détermination du monde, il me fallut bien une heure complète pour parvenir à me frayer un chemin à travers la cité jusqu'aux portes de la résidence souveraine.

    Je faisais désormais face à l'immense mur d'enceinte de palais dont les pierres étaient, dit-on, capables d'annuler toute forme de magie. La seule entrée accessible étaient solidement gardées par un groupe de soldats particulièrement costauds, bien armés et probablement tout aussi bien entraînés. Ils contrôlaient systématiquement les très rares personnages autorisés à entrer, vérifiant leur autorisation ou leur invitation. Évidemment, je me doutais bien qu'on entrait pas ici comme on entre dans une taverne. Puisque je n'avais pas d'autorisation et que tenter de passer en force ne ferait qu'avancer l'heure de mon trépas, je devais trouver une autre solution.

    Heureusement, je n'eus pas à attendre trop longtemps pour voir se profiler une opportunité. En effet, ce qui ressemblait à un riche noble étranger venait de se présenter aux portes avec derrière lui tout un attelage de bagages et de meubles. Même si son invitation était bonne, il fut tout de même contraint de s'offrir à la fouille systématique du moindre paquet ou colis, dont le nombre contraint l'ensemble des gardes présents à mettre la main à la pâte, laissant l'entrée apparemment sans surveillance. L'air de rien, je décidais alors de m'approcher petit à petit, glissant entre les passants jusqu'à arriver tout au pied des énormes battants gravés et décorés. Je n'avais plus qu'à pousser dessus pour les ouvrir et me glisser à l'intérieur. Beaucoup trop simple.

    Mes doigts allaient effleurer la surface de la porte quand soudain, une poigne aussi sévère qu'assurée me saisit l'épaule avant de me tirer en arrière. La force fut telle que je perdais l'équilibre avant de retomber au sol, sur les fesses.

    " Hé ! Ça fait mal ! "

    Je me relevais prestement en me passant une main sur le derrière, massant mes fesses endolories. Après quelques instants je ne relevais le regard que pour constater qu'un cercle de lance hérissées s'était formé autour de moi, me tenant en respect.

    " Qui êtes-vous, qu'est-ce que vous faisiez prêt de la porte ?! "

    Le garde qui m'avait interceptée aboyait plus qu'il ne parlait, si bien qu'une petite foule de curieux s'était assemblée, attirés par les éclats de voix du capitaine comme des mouches par du miel.

    " C'est évident, non ? Je voulais rentrer. "

    L'homme grogna, de toute évidence insatisfait de ma réponse.

    " Ne faites pas la maline ! Pourquoi cherchez-vous à vous introduire dans le palais ?! "

    Je haussais les épaules. Dans ma situation, autant montrer patte blanche.

    " Je veux rencontrer les dirigeants, j'ai à leur parler. "

    Un lourd silence s'installa quelques secondes avant que le chef de la garde ne se mette à éclater de rire, très vite rejoint par ses hommes.

    " Mais oui c'est ça ! Et moi je dois prendre un bain avec la reine ! "

    Après un nouvel éclat d'hilarité, il reprit son sérieux aussi vite qu'il ne l'avait perdu.

    " Allez, assez joué, j'ai autre chose à faire. Gardes, mettez moi ça au cachot, j'aviserai de son sort plus tard. "

    Le capitaine tourna les talons, laissant ses hommes prendre en main la situation. Et par prendre en main la situation, j'entends "tenter de m'immobiliser pour me passer les menottes". Très mauvaise idée. Gardant de terribles souvenirs de la dernière fois où l'on m'avait enchaînée, je réagissais presque par automatisme en sentant que l'on cherchait à me retenir pour me glisser aux poignets les carcans métalliques. Un violent coup de coude repoussa le garde, me libérant assez d'espace pour me saisir de mon arme. Dans le même mouvement, j'effectuais un large fauchage autour de moi, contraignant mes assaillants à reculer tandis que la pointe de ma lance venait arracher des mains de leur propriétaire la paire de menottes qui fut projetée à grande vitesse en direction du palais.

    Au même moment, le portail s'entrouvrit, laissant s'échapper une silhouette élégante et gracile qui fut aussitôt accueillie par le bruit sourd du métal s'écrasant contre la porte, à quelques dizaines de centimètres seulement de son visage. Tous les regards se tournèrent dans sa direction alors que le calme retomba soudainement dans l'assistance. Le visage du capitaine semblait s'être décomposé et avoir perdu toutes ses couleurs. Il se jeta à genoux, rapidement imité par ses hommes et le reste de la foule aux alentours tandis que sa voix puissante brisait le pesant silence.

    " La reine Ayshara, souveraine du Reike ! "

    Rapidement, les gardes se relevèrent et, sur un signe de tête de leur chef, ils me saisirent par les épaules pour me rapprocher à leur niveau, non sans m'avoir au préalable débarrassée de tout équipement dangereux.

    " Ma reine. Nous venons d’intercepter cette fauteuse de trouble alors qu'elle cherchait à s'introduire dans le palais au nez et à la barbe des gardes… en plus de mettre en danger votre précieuse vie. "

    L'imposant capitaine me jeta un regard lourd de sens. Il s'apprêtait à reprendre la parole quand je le bousculais de l'épaule pour me placer en face de la souveraine.

    " Reine Ayshara ! Je viens ici pour vous demander d'assumer vos responsabilités pour les agissements de- "

    Un douloureux coup de poing vint mettre fin prématurément à mon plaidoyer avant de m'étaler sur le sol. Le choc fut si fort que l'on pouvait discerner la forme des doigts resserrés entre eux sur ma joue sanguinolente.

    " Comment oses-tu t'adresser à l'impératrice de cette manière ? Impudente ! "

    Il se retourna vers la princesse, adoptant un ton immédiatement plus mielleux.

    " Pardonnez-moi votre majesté. Que voulez-vous que l'on fasse d'elle ? Dois-je la faire jeter dans les oubliettes ou désirez-vous qu'elle soit exécutée sur le champ ? "

    En attendant que l’on décide de mon sort, encore étourdie par le coup, je préférais rester assise sur le sol pour éviter d'avoir à tendre l'autre joue.

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    Ayshara Ryssen
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  • Ven 15 Sep - 7:47


    Baigné au cœur de la lumière mystique propre aux aurores, le palais impérial d'Ikusa se tenait comme le décor d'un monde en plein renouveau. La rosée matinale caressait les pétales de roses en un doux baiser, tandis que les hymnes aviaires inauguraient un jour neuf. Au sein d'une salle somptueuse, où les fresques des murs racontaient d'anciennes légendes reikoises, Ayshara, vêtue d'un voile éthéré, posait sur son lapin, Flocon de Neige, un regard empreint d'une tendresse maternelle. La petite créature affichait une déchirure à la patte, relique d'une aventure trop audacieuse la veille, au jardin royal. Devenus deux astres de compassion, les yeux de l'Impératrice fixaient l'animal immaculé. Chacun de ses gestes ressemblait à un ballet de délicatesse absolue. Portant le blessé contre sa poitrine, elle ressentait son pouls fragile se fondre en harmonie avec le sien. D'une voix douce telle une brise nocturne, elle prononça des paroles ancestrales à peine audibles, éveillant la magie latente en elle. Cela ne prit que quelques secondes pour que la lésion se mette à scintiller d'une lueur argentée, avant de se refermer lentement sous l'effet bienveillant du pouvoir de la sympathique guérisseuse. Durant cet instant, le temps lui-même paraissait avoir suspendu son envol, donnant à la petite créature un air de paisible sérénité. Évoquant la douceur d'un duvet céleste, son pelage baignait désormais dans la lumière apaisante qui inondait la chambre.

    Quand l'infirmité du lapin blanc fut reléguée au rang de vague souvenir, la vosdraak se leva. Ses pieds touchèrent à peine le marbre froid, chacun d'eux dansant une valse muette. Souhaitant témoigner de la pleine vitalité retrouvée de son petit compagnon, elle se dirigea vers la cour intérieure, ce magnifique sanctuaire orné de fontaines qui entonnaient leurs chants d'éclaboussures et de fleurs qui chuchotaient les énigmes du vent. Une fois libéré dans cet espace ensoleillé, Flocon s'élança en une série de sauts enjoués, dessinant des arabesques sur les pavés polis. Ce spectacle d'innocence et de joie constituait pour la souveraine la plus exquise des récompenses. Ayshara, d'une beauté apaisée,  affichait un sourire radieux, ses prunelles débordant d'affection pour la boule de poils exubérante qui jouait devant elle.

    Heureuse de son accomplissement matinal, sa gaieté fut malheureusement interrompue dès qu'elle songea aux lourdes responsabilités de la journée qui l'attendait à l'intérieur de la résidence impériale. Des audiences interminables, des montagnes de lettres à lire et répondre, gérer son fils parfois trop turbulent... Elle échappa un léger soupir de découragement en pensant à tout ça. Aujourd'hui, elle aurait voulu juste s'étendre au soleil, manger des gâteaux et chanter. Bref, profiter de la vie avant qu'il ne soit trop tard.
    Et donc, elle s'apprêta à retourner les talons lorsqu'un bruit sourd en provenance du portail de l'entrée attira son attention. Pendant un moment, elle prit le temps de réfléchir. Que devait-elle faire ? Ignorer et aller en parler à son mari ? Ou bien intervenir via ses propres moyens ? La première option serait sans doute la plus sécuritaire et sage... Néanmoins, le mini démon imaginaire qui siégeait sur son épaule lui murmurait tout le contraire. Et puis bon... Que risquait-elle réellement ? Les gardes royaux la protégeraient en cas de pépin.

    - Par le Soleil, qu'est-ce qui se passe ici ?

    D'abord aperçue comme une silhouette dans l'encadrement du grand portail, elle marqua son entrée. Un silence écrasant tomba sur l'assistance. "La reine Ayshara, souveraine du Reike !", annonça le capitaine des gardiens, le teint aussi pâle qu'une serviette de table. Ses hommes, ayant saisi une demoiselle blonde en armes, s'écartèrent précipitamment histoire de laisser place à la monarque. Malgré cette impression d'énervement dans sa voix cristalline, le visage de la dragonne demeura calme et serein, ne dégageant pas une once d'agressivité. Toutefois, son expression changea drastiquement quand elle vit le commandant maltraiter l'inconnue. Oui, elle était au courant des manières parfois peu éthiques de certains gardes. Ayshara savait qu'elle ne pouvait pas modifier cinq-mille ans de mentalité en seulement quelques années de règne, surtout en tant que femme au sein d'une nation d'hommes... Rah, bon sang ! Il fallait vraiment qu'ils apprennent à se retenir en sa présence, ne serait-ce que par respect envers ses convictions.

    - Suffit ! Dit-elle, sa voix emplie d'une autorité qui ne tolérait aucune rébellion.
    - Pardonnez-moi, votre majesté. Que voulez-vous que l'on fasse d'elle ? Le capitaine baissa le regard.
    - Relâchez-la. Que personne n'ose la toucher davantage. Elle est mon invitée jusqu'à tant que j'en décide le contraire.

    Les protecteurs, bien que réticents, s'exécutèrent. En sondant les traits tuméfiés de la femme, la belle sentit une onde de compassion la submerger. Cette inconnue, brusquée et insultée, avait également une histoire, des raisons pour sa présence en ces lieux. Elle ne comprenait pas pourquoi elle tentait de s'infiltrer à l'intérieur des enceintes du château en utilisant la force, alors qu'elle pourrait juste prendre rendez-vous et voir les suzerains plus tard lors d'une rencontre planifiée. Mais bon, il fallait croire que cela ne figurait pas dans les habitudes de tous.

    - Parlez. Qu'est-ce qui vous amène au palais impérial, auprès de moi, en transgressant les lois et en compromettant votre vie ? Si vous avez risqué tant pour vous introduire entre ces murs, c'est que vos raisons doivent être sûrement impérieuses.

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  • Lun 18 Sep - 10:02
    Pendant un moment, profitant que le garde se confondait en excuses auprès de l’impératrice, je faisais le point en me massant la joue qui me lançait douloureusement. À présent que je me retrouvais au sol, le visage tuméfié et entourée de gardes, je me rendais compte à quel point ma décision de venir jusqu’ici était stupide. Personne n’allait m’accueillir les bras ouverts pendant que je vociférais des insultes et des menaces dans tout le palais à propos de l’incapacité de la couronne à gérer son propre territoire. Quoi que je fasse, ou que je dise, cela ne mènerait à rien. Tout ce que j’allais gagner, c’est un aller simple pour les oubliettes, sans passer par la case jugement. Et ça, c’est si j’avais de la chance.

    Soudain un éclat de voix retentit, aussi ferme qu’autoritaire, qui me tira hors de mes pensées. De tout évidence, la reine n’aimait pas être discutée. Dans un sens, je trouvais cela amusant de voir des gaillards tout en muscle et en armure plier l’échine et claquer des genoux devant un petit bout de femme aussi frêle. Qu’une dame puisse obtenir un tel pouvoir et une telle influence inspire le respect.

    À ma grande surprise, elle ordonna que l’on me relâche. Interloquée, je laissais les gardes me relever sans broncher. Était-ce un genre de jeu sournois ou l’on laisse croire à la proie qu’elle peut s’enfuir ou bien étais-je en train d’halluciner suite au coup que j’avais reçu ? Il semblât que non puisque les soldats me libérèrent avant de s’écarter de moi, de toute évidence à contrecœur. Le capitaine surtout ne me quittait pas des yeux et je devinais à son poing serré qu’il n’hésiterai pas à frapper à nouveau si je lui en donnais l’occasion et ce serait sans doute avec un immense plaisir. Malheureusement pour lui, je n’étais pas stupide au point de le provoquer encore.

    Cette fois-ci, c’est directement à moi que l’impératrice Ayshara s’adressa de sa voix douce et fluette, me questionnant sur les raisons de mon entrée en scène si peu cavalière. Étonnement, elle ne ressemblait pas du tout à l’image que je m’étais faite d’elle et du reste de la noblesse : Pédante et hautaine. Au contraire, une douce aura semblait irradier d’elle, rassurante et chaleureuse, semblable à celle d’une mère. Son ton non plus n’était pas sévère et son expression montrait qu’elle était clairement prête à entendre tout ce que je pouvais avoir à lui dire.

    À ce simple contact, toute la colère et la rancune qui s’étaient accumulées en chemin semblaient s'apaiser, ne serait-ce que pour un temps. Après une grande inspiration, je reprenais là où j’avais été interrompue, de manière plus posée et respectueuse.

    “ Votre majesté, je vais être honnête… Ma présence ici n’est motivée que par un seul et unique but : la vengeance. ”

    En entendant mes paroles, les soldats autour de nous s’étaient raidis, prêts à me sauter dessus.

    “ Mon nom est Kassandre Whype. Je doute que ce nom vous dise quelque chose. Je suis originaire des frontières les plus à l’est de l’Empire. ”

    Je prenais une grande inspiration comme si cela m’aidait à contenir ma colère qui grandissait de nouveau à mesure que je m’exprimais.

    “ Cela fait des années que je poursuis des membres du FMR à l’origine d’atrocités dont j’ai moi-même fais les frais. ”

    D’un geste brusque, j’arrachais une partie de plaques recouvrant mon torse pour révéler des symboles et sigils ésotériques, gravés profondément dans la peau et la chair.

    “ Dans les confins les plus reculés de votre royaume, là où l’autorité royale faiblit, vos généraux et vos institutions se livrent à des expérimentations terribles sur les populations, abusant des pouvoirs qui leur ont été conférés par la couronne. Seule rescapée, mon existence entière est vouée à leur éradication sans compromission possible. ”

    Je jetais un regard lourd de sens vers le capitaine.

    “ Le comportement de vos hommes en est une preuve, ce sont les racines mêmes de ce pays qui sont rongées par la violence et la corruption. Si je suis ici aujourd’hui, c’est dans le but d’obtenir des réponses et pour dénoncer les agissements des organismes que vous avez créés. ”

    Je plongeais mes pupilles d’ambre dans celles de la monarque.

    “ Sachez ma reine que je vous tiens en grande partie responsable des souffrances que j’ai subies. Même si vous ne les avez pas directement ordonnées. ”

    S’en était trop pour le capitaine de la garde qui semblait bouillonner sur place depuis le début de notre conversation.

    “ Assez ! Cet outrage envers la reine doit être puni ! ”

    Cependant, avant même qu’il n’ait pu me saisir ou m’arrêter, je tombais à genoux aux pieds de l’Impératrice.

    “ Mon corps et mon cœur brûlent d’une rage qui finiront par me consumer toute entière. Je vous supplie, votre majesté, d’agir en conséquence pour le bien du royaume… et le mien. ”
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  • Mer 27 Sep - 0:57

    L'histoire n'était qu'à ses débuts, mais déjà, le destin d'Ayshara semblait inextricablement lié à celui de cette mystérieuse inconnue...

    Les premiers mots de l'étrangère résonnèrent dans l'atmosphère tendue qui pesait sur ses épaules. Tous les regards convergeaient vers cette femme à l'apparence fragile dont la voix trahissait une détermination implacable. La reine, droite et digne, écoutait avec une attention soutenue, son visage ne laissant transparaître ni émotion négative, ni jugement. Le silence qui précéda fut d'une lourdeur presque tangible. Toutefois, la souveraine, guidée par son sens inné de la justice et son respect des histoires individuelles, restait figée. Elle savait l'importance de chaque témoignage et comprenait que derrière tous ces faciès peuplant son royaume, il se cachait une vie, souvent pleine de douleur et de drame.
    Tout en maintenant son masque d'impassibilité, l'impératrice sentit son cœur se serrer. Certes, elle était consciente des zones d'ombre au sein du - trop - vaste territoire reikois, des injustices qui, parfois, échappaient à sa surveillance ou à celle de la Couronne. Mais entendre un récit aussi direct, aussi cru, restait une épreuve difficile à encaisser.

    La mère de Draknys réfléchissait. Au courant de la nécessité d'intervenir dès que possible, elle ne pouvait demeurer indifférente face à de pareilles confessions. Parce que oui, c'était grave, tout ça, et cela allait complètement contre ses convictions personnelles. Les Forces Médicales Reikoises se devaient de représenter le soutien aux populations reikoises. Il ne fallait pas qu'ils agissent comme des scientifiques fous sous couvert de la protection impériale. Cependant, Aysha conservait une forme de sérénité de surface, s'interdisant de succomber à la fureur ou au chagrin. S'énerver ici devant cette pauvre demoiselle n'aiderait en rien à la situation. Elle incarnait le socle, le fanal de sa nation. Même dans les périodes les plus ténébreuses, elle était résolue à être cette étoile scintillante qui oriente et apaise, quitte à en subir les conséquences pour les autres.

    Brusquement, un changement se produisit. Un éclat sombre et acéré traversa l'air alors que Kassandra, d'un geste vif et déterminé, arrachait une partie des plaques de son armure, dévoilant devant la garde stupéfaite les signes indélébiles d’une souffrance atroce, gravés dans sa chair meurtrie. Inévitablement, cette peau mutilée racontait une histoire terrifiante de dépravation et de cruauté. Cette dernière peignait un tableau malsain des régions lointaines de l'Empire, là où les astres paraissaient perdre de leur clarté protectrice, là où la loi semblait bannie, noyée par les ténèbres de l'oubli.

    Pourtant, aucun mot ne sortit de la bouche de la belle aux cheveux d'argent. Ses améthystes fixées sur son interlocutrice, elle ne manifesta pas de réaction significative visible, conservant ce genre de voile divin qui lui collait si bien à la peau, cette sensation d'inaccessibilité. Ses prunelles se plongèrent dans celles de l'étrangère, cherchant à y lire la profondeur de sa douleur ainsi que la sincérité de ses accusations. Elle espérait, par ce simple geste, montrer son sens de l'écoute, sa prise au sérieux de toutes ces révélations accablantes. Elle inspirait et expirait lentement, se rappelant les enseignements de ses précepteurs sur la maîtrise de soi et la dignité. Le moindre signe de faiblesse ne ferait qu'envenimer le portait qui se dressait.

    Visiblement, le capitaine avait l'air de ne plus pouvoir tenir sur lui-même. Heureusement pour Kassandra, un simple coup d'œil de la dragonne suffit à le calmer. Du moins... Pour le moment. Sa stature royale imposa le silence sans prononcer quoi que ce soit. Elle contempla la pauvre humaine, dont les genoux venaient de trouver le repos sur la tiédeur du marbre, la suppliant, les yeux emplis d'une détresse brûlante. Et parmi ce véritable petit tourbillon d'émotions, Ayshara sut conserver un certain sang-froid. Elle discerna derrière les traits tirés de l'inconnue, la fragile humanité d'une âme tourmentée. Avec une délicatesse maternelle, elle s'approcha de Kassandra et lui tendit la main afin de l'aider à se relever, sous le regard méfiant et colérique du chef des gardes.

    - Quand avez-vous mangé pour la dernière fois, ma chère ? Et vous souvenez-vous de la douce sensation d'un bain apaisant après de longs jours de voyage ? Interrogea-t-elle d'une voix empreinte de bienveillance. De cette majesté qui la caractérisait, l'épouse de Tensai invita la rescapée des FMR à la suivre au cœur du château, loin des murmures du vent et des parfums des jardins. Venez ! Entrez dans mon palais. Ne restons pas ici, sous ce soleil agressif. Il est temps de mettre de côté nos différends et de discuter comme deux personnes civilisées. Je vous en prie, suivez-moi. Un sourire tendre orna ses lèvres. Notre monde est si complexe, si débordant de passions, d'injustices et de quêtes de pouvoir. Je ne peux pas prétendre comprendre tout ce que vous avez vécu, ni même affirmer que je connaissais chaque acte posé en mon nom. En tant que souveraine, je porte le poids d'une nation sur mes épaules, mais mon cœur... mon cœur est celui d'une mère, d'une femme qui a aussi expérimenté la douleur et l'abandon. Les corridors du palais résonnent à l’occasion d'échos lointains, de chuchotements et de secrets. Mais je crois fermement que la guérison commence par le dialogue et la compréhension mutuelle. Parfois, il faut tendre la main à celui qui nous blesse, non pas par faiblesse, mais par force... Et c'est cette force qui m'anime aujourd'hui. Je veux vous tendre la main, vous donner une chance de vous reposer, de vous restaurer, et peut-être, ensemble, de trouver un début de solution aux maux qui rongent le Reike.

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  • Ven 29 Sep - 17:16
    En vérité, je ne saurais dire ce que j’attendais en me mettant dans une telle position de faiblesse, une mise à nue de mes émotions qui ne me ressemblait pas. Désirais-je un jugement, une exécution ou de la compassion ? Je l’ignorais moi-même. Quel péché, ou plutôt le quel d’entre eux, cherchais-je à expier en pliant le genoux face à la figure lumineuse qui se dressait devant moi ? J’étais venu en accusatrice zélée et c’est finalement moi qui me retrouvais en position de coupable.

    Cette scène irréelle dura un long moment. L’impératrice ne parlait pas, se contentant d’écouter patiemment mon plaidoyer. Malgré l’apparence impassible de son visage, dans les prunelles violacées qui se mêlaient aux miennes semblaient s’agiter un millier d’émotions comme autant d'alevins à la surface de l’eau. Malgré le jeu des apparences, la jeune femme peinait à réfréner ses instincts les plus profonds et le même sentiment que j’avais eu lors de notre rencontre persistait : L’impératrice écoute mais la mère observe.

    Au bout d’un moment, et puisque le capitaine paraissait ne plus pouvoir tenir en place, La reine s’anima de nouveau, brisant le lien intangible qui nous liait jusqu'à présent pour le fusiller du regard, ce qui eut au moins pour effet de le faire taire. Les améthystes dans son regard semblèrent s’embraser et, dans toute sa frêle silhouette, se refléta la volonté des dragons dont on la disait héritière.

    Sous le regard interloqué de la garde et de la populace qui s’était amassée, l’Impératrice me proposa une main miséricordieuse. Véritable geste désintéressé ou publicité intelligente, aux yeux des pauvres gueux entassés là, cette main innocemment tendue représentait plus qu’une aide, c’était tout un symbole.

    Fébrilement, mes doigts calleux caressèrent pour la première fois la pulpe délicate et douce de sa paume et un frisson intense parcourut tout mon corps. Les teintes de nos deux peaux se mêlaient élégamment et témoignaient de deux histoires diamétralement opposées. Je ne pus empêcher mes pommettes de s’empourprer l’espace d’un instant avant qu’un hochement de tête vigoureux ne remette de l’ordre dans mes pensées.

    Même une fois debout, sa main enserrait toujours la mienne tandis qu’elle m’invitait à la suivre à l’intérieur du palais pour me restaurer, me laver et discuter. Je jetais un regard discret au capitaine mais ce dernier n’osait plus lever le petit doigt. D’une voix un tantinet hésitante, j’acceptais la proposition. Après tout, je ne pouvais pas rêver de meilleure occasion.

    “ J-Je… Très bien, j’accepte. ”


    La reine insouciante m'entraîna donc à sa suite, tandis que les lourdes et immenses portes dorées se refermaient lentement derrière nous. J’eus juste le temps de me retourner pour fixer le chef des gardes droit dans les yeux avant de lui adresser mon plus beau doigt d’honneur, un sourire narquois sur les lèvres. Le simple fait de l’imaginer fulminer et enrager suffirait à illuminer le reste de la journée. Je tâchais toutefois de reporter mon attention sur ma majestueuse guide, la suivant dans ses déambulations volatiles et buvant ses paroles comme un nectar sucré.

    Je ne savais pas encore si je devais entièrement me fier à ses douces promesses d’échange et de compréhension mutuelle, mais je ne pouvais qu’accepter le fait qu’en tant que reine, un poids énorme reposait sur ses fines épaules et que bien des atrocité pouvaient être commises en son nom sans qu’elle en soit l’instigatrice. Évidemment je le savais déjà plus ou moins et cela ne suffirait pas à éteindre ma colère, car j’attendais avant tout des actes concrets.

    Cependant, la chaleur et l’amour émanant de son discours apaisaient mes rancœurs et rendait ma frustration un peu moins acerbe. En fin de compte, je ne me sentais plus capable de hausser le ton en sa présence.

    “ Reine Ayshara. J’ai peut-être été un peu rude tout à l’heure, je m’en excuse…”


    Désormais ma voix semblait empreinte d’un ton et d’une hésitation enfantine qui reflétait une timidité et un malaise grandissants à mesure que nous parcourions l'immensité des jardins impériaux.

    “ Je… Je vous remercie de v-votre générosité… mais il faut que je vous d… ”

    Le grognement mécontent et tonitruant de mon estomac acheva de me ridiculiser.

    “ Je… hem… Vous parliez d’un repas... ? ”
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  • Ven 6 Oct - 10:05

    Reflets d'un empire ancien et majestueux, les dorures et les ornements du palais d'Ikusa brillaient doucement sous l'éclat des flambeaux. Ayshara, dans son habituelle magnanimité, avait tendu sa main à Kassandra, une invitation pleine de promesses. Et, sans démontrer davantage d'animosité envers la souveraine à la chevelure d'argent, l'étrangère accepta finalement l'offre proposée. Leurs doigts s'enlacèrent brièvement, à l'image de deux mondes que tout opposait mais qui, l'espace d'un instant, cherchaient à se comprendre et à s'entraider. Le nouveau "duo" abandonna donc le capitaine colérique derrière et se dirigea vers une destination beaucoup plus invitante. En franchissant la lourde porte en chêne sculpté et en or de la demeure impériale, la vosdraak ressentit la familiarité rassurante de sa maison. Elle perçut, du coin de l'œil, les gardes qui, fidèles et dévoués, veillaient sur sa royale personne, suivant discrètement les deux demoiselles. Évidemment, la mère de Drakyns comprenait parfaitement leur méfiance envers Kassandra, bien qu'elle voyait en son invitée plus qu'une simple menace. Elle discernait une âme perdue, en quête de justice et de vérité.

    Marchant à travers les longs corridors, l'épouse de Tensai tenta d'alléger l'atmosphère. En bonne diplomate, elle se souvint assez vite de certaines anecdotes qui avaient égayé les murs de cette résidence, des histoires frugales qui, elle l'espérait, pourraient apporter un peu de douceur à cette rencontre inattendue. Pourquoi ne pas partager à son "amie" quelques petits faits cocasses ? Après tout, la vie n'était pas constituée que de drames. Il fallait introduire une note plus légère et veiller à fragiliser cette épaisse atmosphère d'appréhension.

    - Saviez-vous, très chère, que cet endroit n'est pas tout le temps le théâtre de discussions sérieuses ou d'événements grandioses ? Il y a quelques mois de cela, un paon a réussi à s'échapper du jardin royal et a semé la pagaille au sein d'une réception relativement importante. Imaginez un peu la scène : dignitaires et nobles, tous en grande tenue, courant après cette créature tout en essayant de préserver ce qui leur sert de fierté ! Un sourire malicieux poignit sur son visage amusé, espérant que son sympathique plan porte ses fruits. Et puis il y eut aussi cet incident avec la tapisserie du salon d'été. Un chat du palais, pris d'une soudaine envie de chasse, s'était lancé à la poursuite d'une souris s'étant réfugiée derrière une précieuse œuvre d'art. Résultat : la tapisserie, la souris, et le chat se retrouvèrent tous trois emmêlés dans un joyeux désordre. Ce fut une scène mémorable !

    Attentive malgré tout, la jeune femme observait du coin de l'oeil la rescapée des FMR, guettant une quelconque réaction de sa part, un sourire ou autres. Elle voulait véritablement apaiser cette âme en peine. Elles continuèrent leur chemin, passant devant des statues, des tableaux, et des vases ornés, échangeant des regards de complicité... Du moins, c'était ce que la monarque croyait en entendant les excuses et les remerciements de son interlocutrice.
    Lorsque le moment s'y prêterait mieux, elles finiraient sans doute par discuter du fameux sujet fatidique, mais pour l'heure, Ayshara souhaitait cuisiner Kassandra. D'ailleurs, les demoiselles arrivèrent enfin face à une mini salle à manger, le genre d'endroit plutôt intime où la dirigeante du Reike recevait des connaissances, le temps d'une petite bouffe.

    Puis, un court rire cristallin s'échappa des lèvres de la blonde. Ses oreilles venaient d'entendre le ventre de son accompagnatrice lui rappeler de manière insistante qu'il avait été négligé.

    - Je crois que votre estomac a parlé pour vous ! Laissez-moi vous décrire ce qui vous attend. Nous avons ici un délicat potage de cresson, agrémenté de fines herbes cueillies au lever du jour dans les jardins du palais. Ensuite, un savoureux ragoût d'agneau mijoté pendant des heures avec des légumes de saison. Le tout accompagné de notre vin de l'année, un nectar que je suis certaine vous apprécierez. Percevant l'envie de sa partenaire, la belle continua sa description, prenant un malin plaisir à évoquer chaque mets. Et pour le dessert, un délice de notre région : un gâteau à la vanille, surmonté d'une mousse légère au citron et d'une touche de miel de nos ruches. Alors, cela vous tente-t-il ?

    Invitant Kassandra d'un geste élégant de la main, Ayshara s'installa autour de la table, prévoyant que le serveur apporte le repas d'ici peu. Plusieurs audiences l'attendaient aujourd'hui. Toutefois, ces dernières patienteraient.

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  • Jeu 12 Oct - 16:09
    Pendant un bon moment nous nous sommes contentées de flâner dans les jardins et les couloirs du palais au gré des divagations de l’Impératrice, voletant deci delà comme deux papillons portés par les caprices du vent. Je l’écoutais d’une oreille distraite tandis qu’elle m’énumérait d’un ton guilleret les “aventures” survenues récemment au palais. Si les scènes décrites étaient certes amusantes, je me contentais d’y réagir en hochant la tête, un sourire timide au coin des lèvres. À mesure que nous progressions à l’intérieur des immenses murs de la demeure royale, des richesses comme je n’en avais jamais vu.

    Face à une telle splendeur, mes peines autant que mes douleurs me parurent soudainement tellement vaines et futiles qu’elles perdirent tout le sens que je leur avais donné. Devinant que la délicate attention que me portait ma majestueuse compagne avait d’abord pour but de m’aider à me sentir la bienvenue, je me rendais soudainement compte du gouffre immense qui séparait nos deux univers. Ignorant presque tout l’une de l’autre, je peinais à entrevoir un horizon qui permettrait de nous comprendre mutuellement, même avec toute la bonne volonté du monde.

    Ce fut toutefois le cri désespéré de mon estomac qui me tira de mes songes et qui nous rappela à l’ordre. Plus amusée que outrée, Ayshara fendit l’air de son rire innocent avant de me guider vers le lieu du dîner. Voilà enfin un sujet capable de rallier tout un chacun sous la bannière universelle de la BONNE BOUFFE. D’ailleurs, comme le préconisait un fameux dicton, je m’assurais de ne jamais faire de mal à une personne m’offrant un bon repas.

    “ Je ne refuse pas un vrai repas ! Ça fait un moment que je n'ai rien mangé d’autre que des rations de voyage ! ”

    Tandis que nous nous dirigions vers la salle à manger, ou du moins l’une d'entre-elles, mon hôtesse se mit en tête de me lire le menu. Après qu’elle eut terminé ses explications, quelques secondes me furent nécessaires pour digérer tout ce que je venais d’entendre. À vrai dire, j’ignorais que l’on pouvait utiliser tant de mots compliqués pour décrire un repas. Enfin non, je l’eu su en vérité, mais ce savoir se perdait dans les méandres de mon passé. Aujourd’hui tout ce qui parvint de manière compréhensible à mes oreilles furent les mots ragoût, légumes, vin et… gâteau, évidemment. Malgré tout, avec la faim et les odeurs, la perspective de déguster un repas préparé par les meilleurs cuisiniers du royaume suffit à me faire saliver.

    Entre-temps, et puisque nous étions arrivées, la reine prit place à table en m’invitant à faire de même. Je m’exécutais penaudement, prenant un siège face à elle. Une fois encore, je sentis son regard me transpercer et le silence qui s’ensuivit sembla pour moi plus pesant que jamais. Malgré toute ma détermination, je peinais à amener sur la table les tristes accusations qui pesaient sur mon cœur.

    “ Écoutez majesté… ”

    C’est à ce moment-là que les serviteurs firent irruption dans la pièce, apportant avec eux le fameux repas tant attendu. Rien qu’au regard tout semblait absolument délicieux et les effluves enivrantes qui parvinrent jusqu’à mes narines ne firent que renforcer ce sentiment. Mes ressentiments pouvaient bien attendre la fin du repas après tout ! À peine les différentes denrées fussent-elles posées sur la table que je me jetais déjà dessus, saisissant à pleines mains un quignon de pain et un morceau de viande que j’enfournais entiers dans ma bouche. Impossible de me retenir plus longtemps, mon estomac avait pris le contrôle de mon corps. Des bruits de mastication emplissaient déjà la pièce quand un raclement de gorge sec et sévère vint interrompre le festin. Relevant la tête, je constatais que l’un des valets présents pour le repas me fixait d’un regard accusateur qui me fit reprendre mes esprits. Comme une enfant que l’on venait de surprendre en pleine bêtise, les lèvres toutes barbouillée de nourriture, je me redressais sur ma chaise, fixant honteusement le sol. Je n’osais même plus lever les yeux pour regarder la reine, craignant sans plus oser les yeux pour regarder la reine. Bien qu’elle ne semblât pas particulièrement choquée, je préférais attendre son feu vert pour reprendre le repas, cette fois-ci en respectant un peu plus l’étiquette de la cour.

    “ Dé… Désolée… ”
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  • Mer 6 Déc - 9:14

    - Alors, vous allez être choyée ce midi. Rien ne vaut un bon festin pour réconforter le corps et l'esprit ! Elle observa Kassandra d'une tendresse pratiquement palpable, désirant qu'elle ne se sente pas intimidée ou quoi que ce soit d'autre face à tout cela. Savoir que vous avez voyagé si longtemps sans un repas décent me peine. Ici, au palais, nous avons la chance d'avoir des cuisiniers exceptionnels. Ils mettent tout leur cœur dans l'élaboration de spécialités qui, je le souhaite, raviront vos papilles.

    Sans s'éterniser davantage, les deux demoiselles s'installèrent confortablement autour de la table richement décorée. Les chaises ouvragées de mains d'artistes grincèrent légèrement sous leur poids tandis qu'elles prenaient place. À peine quelques minutes plus tard, des serveurs, silencieux comme des ombres, entrèrent et commencèrent à servir les premiers plats, interrompant la prise de parole de Kassandra. Cette fameuse soupe de cresson, d'un vert éclatant, dégageait un parfum outrageusement frais et invitant. Hochant la tête en signe de remerciement, Ayshara attrapa une petite cuillère entre ses doigts fins, puis la plongea délicatement dans son assiette et la porta ensuite à ses lèvres, savourant chaque goutte. Décidément, elle avait plus faim que prévu !

    - J'espère que cela vous plaira ! Dit-elle en incitant son invitée inopinée à goûter, ne se doutant point de toute l'appréciation de cette dernière vis-à-vis de cette bonne bouffe qualitative.

    M'enfin, ce qui suivit fut un spectacle à la fois touchant et triste. Comme emportée par une fringale visiblement longtemps réprimée, la rescapée des FMR se jeta littéralement sur la nourriture. Ses mains agiles et rapides s'emparèrent de quelques morceaux d’aliments qu'elle porta à sa bouche avec une ardeur qui ne laissait place à aucun scepticisme concernant son appétit. Ses mastications bruyantes résonnaient dans la salle, voire même à l'extérieur, propageant une sorte de symphonie rustique, mais sincère de satisfaction.
    Intriguée, l'impératrice s'arrêta de manger afin d'assister plus clairement à cette curieuse scène. Ayant vécu au sein du luxe et de l'opulence durant toute sa vie, elle n'avait rarement eu l'occasion de voir directement la faim d'aussi près, bien qu'elle tienne à cœur la charité et le soutien aux plus démunis. Disons qu'on la préservait souvent des cas les plus extrêmes.

    Soudain, un serviteur se racla fermement la gorge, faisant preuve d'une sévérité qui tranchait avec l'atmosphère chaleureuse de la pièce. La jeune humaine, consciente de son comportement, stoppa net sa folie gustative. Les joues rougies, le contour de la bouche tâché, elle se rassit, ployant sous le poids d'une honte injustifiée, son regard fuyant vers le plancher. Ayshara, cependant, ne montra aucun signe de désapprobation ni d'hostilité. Son visage restait empreint de cette sérénité royale, ses améthystes reflétant plutôt de la compréhension et - surtout - une pointe d'amusement. Elle attendit que l'Affamée lève enfin les yeux, et, affichant un sourire bienveillant, lui adressa des mots rassurants :

    - Je vous en prie, Kassandra, ne vous excusez pas. Il est naturel de répondre aux besoins de son corps. Et de toute évidence, le vôtre réclamait ce délicieux repas. Nous avons tous nos moments de faiblesse, et parfois, ils se manifestent de façon insoupçonnée. Je préfère de loin une honnêteté brute à des manières forcées. Elle rit doucement, avant de se pencher légèrement en avant, offrant un petit clin d'œil à son interlocutrice. Puis, il faut admettre que ce ragoût est irrésistible ! Pas vrai ?

    Après avoir terminé de savourer son potage, l'épouse de Tensai prit lentement son couteau et sa fourchette. Elle appuya la lame contre la viande, la faisant glisser à travers les fibres avec une facilité déconcertante. La chair se séparait, comme si elle se soumettait volontiers à la volonté de la souveraine. D'un raffinement lui étant singulier, elle découpa un morceau, le déposant délicatement sur son autre ustensile qu'elle faufila jusqu'à ses belles lèvres. Ses paupières se fermèrent brièvement, histoire de mieux apprécier la saveur exquise cette viande parfumée d'herbes et d'épices parfaitement sélectionnées. Pour elle, goûter adéquatement les mets était presque comparable à un art.

    - Très chère, vous m'aviez parlé de vouloir discuter de votre expérience... Pourriez-vous m'en dire plus ? Je suis tout ouïe. Exprimez-vous librement, sans crainte ni réserve.

    La reine attendit patiemment, prête à écouter et à répondre à tout ce que Kassandra pourrait révéler, déterminée à comprendre et, si possible, à apporter son aide et son soutien.

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  • Jeu 14 Déc - 16:51
    J’avais entamé le repas sur les chapeaux de roues et je m’étais comportée comme un véritable sanglier dans un champ de maïs. La nourriture ici était si bonne et délicate en comparaison de mes rations habituelles que j’avais l’impression de pouvoir continuer à ce rythme sans discontinuer. Si l’impératrice n’avait rien dit au début, c’est l’un de ses serviteur qui, d’un raclement de gorge sévère, m'avait ramenée à la raison. En proie à la honte, je m’étais résolue à subir un châtiment approprié.

    Il semblât toutefois qu’Ayshara se voulait moins sévère que son vilain valet. Elle se contentait de m’observer d’un air bienveillant et amusé, ne disant mot, jusqu’à ce que nos regards se croisent enfin. Très loin de la remontrance, ses paroles semblaient presque vouloir excuser et justifier le comportement pourtant indécent dont je venais de faire l’exemple. Je m’essuyais le pourtour de la bouche à l’aide d’une serviette avant d'acquiescer d’un hochement de la tête

    “ Ou-oui, il est très bon… ”

    C’était désormais à mon tour d’observer la reine à présent que cette dernière entamait son assiette. Je redécouvrais alors l’étiquette de la noblesse, ce bagage exagérément compliqué de manières et de gestes qui dictaient la manière d'interagir socialement entre membres de la très haute société. Ayshara se saisit de ses couverts et entama ce qui aurait pu être comparé à une danse. Ses gestes étaient délicats et précis, sans bavure ni rature. Les portions qu’elle menait à sa bouche semblaient toujours faire la même taille et pas la moindre goutte de sauce ou de sang ne semblait pouvoir perler de sa fourchette.

    Tenter de l’imiter serait sans doute vain, tant ce langage corporel semblait être inscrit en elle, mais je pouvais au moins m’en inspirer afin de ne plus m’attirer les foudres de ses valets. Je reprenais alors mes couverts avant de reprendre mon plat où je l’avais laissé, mais cette fois-ci de manière plus posée et surtout, moins chaotique et barbare. Finalement, après encore un moment de silence, et puisqu’elle arrivait bientôt à la fin de son assiette, la reine reprit le fil de la conversation.

    Quelques secondes me furent encore nécessaires afin de recouvrer mes esprits et rassembler mes mots, reprenant cette fois-ci mon discourt d’un ton assuré et ferme.

    “ Impératrice Ayshara, je tenais encore une fois encore à vous remercier de votre hospitalité et de l’attention toute particulière que vous m’accordez. Toutefois, je ne suis en effet pas venue jusqu’ici pour profiter d’un bon repas. ”

    Je prenais une longue inspiration.

    “ Un mal insidieux ronge le pays, ma reine. Aux frontières, des bandes d’esclavagistes parcourent les campagnes et les villages, pillent, violent et marchandent des vies humaines, protégés par les seigneurs locaux qui se fournissent chez eux. ”

    Les mots se bousculaient dans mon esprit plus vite que ma langue n’était capable de les formuler.

    “ Même les organismes créés par la couronne, chargés de protéger le peuple, tombent dans les travers du pouvoir et profitent de l’influence que vous leur conférez. Le FMR est un exemple mais tant d’autres sont tombés dans la corruption que les énumérer serait vain… ”

    Mon poing se serrait contre ma poitrine.

    “ Les cicatrices que je vous avez pu apercevoir tout à l’heure ne sont rien en comparaison de celles que je cache ailleurs. Avec moi, ce sont des dizaines de jeunes gens qui ont subi des sévices pires que la mort durant des années et des années. ”

    Je m’étais relevée et ma main s’était abattue sur la table avec une telle violence que j’en avais renversé le verre et la carafe posés au centre de celle-ci, éclaboussant la nappe et les assiettes.

    “ Aujourd’hui, je suis sans doute la seule preuve vivante des ces expériences qui soit en capacité de parler… ”

    Je reprenais mon souffle pour la première fois depuis que j’avais commencé à parler. Seulement alors je me rendais compte du bazar que j’avais encore causé mais il était encore trop tôt pour les excuses. J’avais encore tant de choses à dire et relâcher toute cette colère me faisait tant de bien que je peinais à me contrôler moi-même. Cette fois-ci pleinement consciente de ce que je faisais, j’entreprenais de faire le tour de la table, me retrouvant à nouveau face à l’impératrice. Ainsi, je me sentais véritablement à son niveau, là où toutes les manières et les richesses ne comptaient plus.

    “ Je vais être honnête. Lorsque nous nous sommes rencontrées, devant le palais, l’idée de vous ôter la vie m’a… effleuré l’esprit. Je me disais alors que ça aurait pu envoyer un message fort à tous ceux qui se pensent intouchables… "

    Mon regard glissait le long de la tablée, le reflet des ustensiles coupants et tranchants s’y trouvant se reflétant dans les iris ambrés de mes yeux.

    “ J’ai toutefois compris qu’un tel acte serait vain et que verser votre sang ne ferait qu’apporter encore plus de malheur et de peine. ”

    Mes pupilles trouvèrent finalement la silhouette de la reine dont l’aspect si ténu lui conférait une impression de fragilité délicate.

    “ C’est à vous, autant qu’à moi, qu’il incombe de faire s’abattre la justice sur ceux qui emploient votre nom pour faire le mal ! ”

    C’était à mon tour de me trouver debout face à elle, lui tendant une main ouverte et bienveillante d’un geste lent et doux.

    “ M’aiderez-vous ? ”
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  • Mar 2 Jan - 0:27

    - Rassoyez-vous, Kassandra.

    Son ton ne laissait aucune place au doute. Il s'agissait d'un ordre. Sa voix ne leva toutefois pas d'un décibel, bien que sa fermeté et la posture droite du corps de l'impératrice confirmaient qu'elle n'était pas une invitée dans cette salle, mais bel et bien la maîtresse de ces lieux. Malgré qu'elle fasse preuve d'une grande gentillesse et d'une hospitalité certaine à son égard, cela n'autorisait pas Kassandra à intervenir de n'importe quelle façon en sa présence. La table auparavant soigneusement dressée se trouvait désormais en désordre, la nappe souillée par le vin renversé... La demoiselle à la chevelure de lune soupira doucement en pensant aux domestiques du palais qui devraient tout nettoyer ce malheureux gâchis.

    - J'entends la rage que vous ressentez à l'heure actuelle. Votre récit est lourd de souffrances et de tragédies, et les horreurs que vous décrivez sont une tache indéniable sur l'honneur de cet empire. Toutefois, sachez que je ne peux accepter la responsabilité de ces actes sans en avoir été pleinement informée au préalable. Mon rôle en tant que souveraine n'est pas seulement de régner, mais aussi d'écouter, d'apprendre et d'agir en conséquence. Lorsque la jeune femme fit le tour de la table pour se retrouver face à elle, Ayshara ne broncha pas d'un iota, maintenant son regard fixe et serein. Une tranquillité imperturbable émanait de sa personne. La justice ne peut être rendue via la colère ou le désir de vengeance. Les interventions impétueuses, même nées d'une bonne intention, ne font qu'engendrer davantage de mal. Comprendre les maux du Reike s'avère certes une nécessité que je suis prête à assumer pleinement, cependant il me parait illégitime et erroné de me tenir pour seule responsable des actions de ceux qui ont trahi les principes de notre nation. Le pouvoir que je confère est destiné à protéger et à servir notre peuple... Non pas à semer la terreur et l'oppression.

    La dragonne se leva à son tour et se tint maintenant face à la rescapée des forces médicales reikoises. L'enveloppe corporelle de l'épouse de Tensai renvoyait une image de délicatesse ainsi que de douceur. Néanmoins, cela n'empêchait pas ses améthystes de briller d'une lueur de royauté et de détermination. Elle ne se tenait pas ici pour endurer en silence l'avalanche d'accusations du monde entier, sans offrir la moindre réplique en retour. Ce n'était clairement pas de sa faute si tous ces gens aux frontières du pays se jouaient de son autorité de monarque. Elle ne pouvait décemment pas tout contrôler à elle seule.

    - Les actes dont vous parlez ne resteront pas impunis. Ceci dit, notre démarche doit être réfléchie et mesurée. Nous devons chercher la vérité, rassembler des preuves, comprendre les causes profondes de ces atrocités afin de les éradiquer à la racine. La vosdraak s'arrêta durant quelques secondes, repensant à ce que son interlocutrice lui avait dit plus tôt concernant son idée de la tuer. Le pouvoir représente un fardeau pesant, et fréquemment, ceux éloignés du trône le manœuvrent de façon erronée. Cependant, ce n'est pas en accusant ou en menaçant de violence que nous rectifierons ces torts. Je comprends que le concept de m'infliger du mal ait pu vous traverser l'esprit. C'est une réaction humaine face à l'injustice. Mais ce n'est pas par le sang que l'on apporte la paix. Si nous voulons améliorer ce monde, si nous voulons le cicatriser, c'est par la compassion, la bienveillance, et surtout, la justice équitable.  Le changement véritable, celui qui dure, qui guérit et qui construit, ne provient pas d'actes haineux.

    Les prunelles de la belle s'abaissèrent vers la main tendue de Kassandra. Contre toute attente, Ayshara décida de ne pas la prendre. Du moins, pas immédiatement. Avant cela, il fallait s'assurer que ses termes soient acceptés. Il y avait des conditions, des principes à établir, un terrain d'entente à définir avant d'accepter ce geste de réconciliation et de partenariat. Parce que oui, elle ne tolérerait pas qu'ils procèdent comme des barbares. Ils valaient plus que ça.

    - Si nous unissons nos efforts, ce sera dans le respect de la loi et de l'ordre.

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  • Lun 8 Jan - 16:17
    L’ordre cinglant de l’impératrice résonna dans la pièce, mettant sèchement fin au silence qui s’était installé après mon intense plaidoyer. Compréhensible. En y repensant, je venais de gâcher le repas, et la nappe au passage, de désavouer ma fidélité envers l’empire mais surtout, de littéralement menacer la reine et ses administrés. Aussi, je ne savais dire si ses prochaines paroles seraient consacrées à prolonger le dialogue ou bien pour interpeller la garde royale et mettre fin à notre petite entrevue. Hélas, sur le visage fermé de l'impératrice, il m’était impossible de lire la moindre trace d’acceptation ou de rejet.

    Sa voix en revanche ne laissait pas de place au doute. Inflexible, impérieuse, elle me rappelait que ma place n’était pas ici, contrairement à elle, et que j’outrepassais les privilèges qui m’avaient gracieusement été accordés. Quelque soit l’issue de ce dialogue, la reine ne se laisserait pas marcher sur les pieds.

    Toutefois, je comptais bien, moi aussi, lui prouver que je savais me montrer têtue et qu’un délicieux repas ne serait pas suffisant à m’amadouer. Si elle était la dragonne, alors je serais la lionne. Abandonner la joute verbale sans me battre reviendrait à abandonner mes revendications, mes idéaux et mes espoirs. Je ne pouvais pas me le permettre. Je resterais campée sur mes positions tant que la reine n’aurait pas entendu tout ce que j’avais à lui dire… ou ne m’aurait pas faite chasser du palais.

    “ Ma colère est tout ce qui me reste, votre majesté. Ma vie, mes amis, mon avenir, tout ça m’a été volé par des hommes et des femmes à qui VOUS avez donné du pouvoir. Ce même pouvoir que vous dites vouloir utiliser pour protéger le peuple et qui sert en réalité à l'opprimer et le terroriser davantage. Je ne prétends pas vouloir vous faire porter le fardeau de tous les maux du Reike, mais reconnaissez qu’il se meut au sein de ce pays un mal que les mots seuls ne suffiront pas à faire disparaître ! ”

    La monarque s’était levée à son tour et se tenait fièrement face à moi, dans toute sa stature. D’un point de vue purement physique, sa frêle silhouette semblait bien fragile en comparaison de mes larges épaules et de la musculature entraînée pour se battre et tuer. On pourrait jurer avoir affaire à une poupée de porcelaine, aussi belle que friable. Pourtant, il brillait dans son regard toute la détermination de l’impératrice légitime du Reike et elle irradiait d’une aura fière et écrasante que rien ne semblait pouvoir faire plier.

    Face à une telle impartialité, une telle fidélité, la frustration montait à nouveau, affectant ma voix et mon ton.

    “ J’ai été rude dans mes propos, je l’admets, mais comprenez que j’ai autant à coeur que vous de rendre la justice à ceux qui le méritent ! C’est à dire les jeunes femmes et les jeunes hommes qui, comme moi, ont vu leur corps et leur âme profanés, torturés et bafoués et qui aujourd’hui sont morts ! Comment… Comment voulez-vous que je regarde leurs bourreaux, ces… ces… ces monstres, se tenir devant un tribunal alors que eux… que nous, nous n’avons jamais eu d’autre choix que de nous soumettre, que d’accepter que nous n’aurions jamais rien d’autre ? ”

    Une peine immense et profonde comme un océan affluait en moi tandis que des larmes pointaient à la commissure de mes paupières.

    “ Que deviendrais-je s’ils venaient à être acquittés et libérés ? ”

    Ma question était aussi légitime que la volonté de la maîtresse des lieux. Je n’avais dores et déjà plus confiance envers un système que je considérais corrompu, désuet et violent. Comment s’assurer que la justice serait bel et bien rendue et que les accusés n’allaient pas simplement être acquittés après avoir graissé quelques pattes. Une telle idée me rendait malade et folle de rage. Comment pouvais-je accepter de jouer le jeu d’une justice qui me paraissait déjà si injuste et partiale ? Combien de sacrifices allais-je devoir encore faire pour être libérée de mon fardeau ? Je ne pouvais me résoudre à céder et pourtant, un rapide coup d'œil vers Ayshara suffit à me faire comprendre qu’elle non plus ne voudrait rien lâcher. Pourtant, il nous faudrait bien parvenir à un accord sinon toute cette entreprise n’aurait servi à rien. Elle avait posé ses conditions, je devais trouver les miennes.

    La main que je gardais tendue tremblait mais restait ouverte, preuve que je n’avais pas encore fait mon choix et que je n’avais pas étudié toutes les possibilités s’offrant à moi. Pour le moment, je réfléchissais, je me creusais les méninges à la recherche d’une solution qui saurait satisfaire ma soif de vengeance sans avoir à faire couler le sang… dans un premier temps. Un sourire satisfait illumina soudainement mon visage, tandis que j’essuyais mes larmes d’un revers de la manche..

    “ Très bien, j’accepte. ”

    Je prenais quelques instants afin de bien réfléchir au choix de mes mots, cette fois-ci.

    “ Cependant, en contrepartie, je veux que ce soit vous qui présidiez les procès et je dois pouvoir y assister également afin de m’assurer que justice soit bel et bien rendue. Telles sont mes demandes. En échange je vous promets, sur ce qui me reste d’honneur, de cesser les exécutions arbitraires et de traîner jusqu’au tribunal toute personne estimée suspecte ou coupable afin qu’elle y soit jugée par vos bons soins. ”

    Une fois encore, la balle était dans le camp royal.

    “ Qu’en dites vous ? ”
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  • Mer 24 Jan - 8:47

    Désireuse de trouver des solutions justes et durables aux problèmes de la nation reikoise, Ayshara choisit de ne pas saisir immédiatement la main qu'on lui tendait. Voulant s'assurer que ses conditions soient acceptées avant de procéder à cet acte symbolique de réconciliation, elle réaffirmait que toute action entreprise se devait de respecter la loi et l'ordre, en plus de souligner que la paix ainsi que le changement ne pouvaient être atteints via la violence. Car c'était en propageant les gestes de haine que l'on donnait du carburant à ce cercle interminable. La frustration de Kassandra était comprise, mais en tant que souveraine, elle se devait maintenir l'équilibre entre émotion et raison, entre empathie et justice.

    À mesure que la blonde exprimait sa rage, une lueur de douleur traversait discrètement les améthystes de la belle reine. Chaque reproche faisait écho en elle, titillant ainsi une profonde conscience des responsabilités qui pesaient sur ses épaules. Son cœur, bien que blindé par des années de règne, ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité, un doute fugace : avait-elle failli à son peuple ?
    Son silence se voulait éloquent. Elle n'interrompait pas, ne se défendait pas. Du moins, pas pour le moment. Elle acceptait les déclarations revendicatrices de son interlocutrice comme un fardeau nécessaire, une pierre ajoutée à l'édifice déjà très lourd de sa charge royale. Oui, parfois, le pouvoir conféré dans l'espoir de protéger et de servir les petites gens se détournait vers des fins obscures. Cette pensée lui pesait, encombrant son âme d'un sentiment de trahison envers ceux qu'elle s'était juré de veiller. Toutefois, il y avait aussi au sein de sa non-paroles une force tranquille. Un refus de céder à la facilité de la réaction impulsive. La colère de la rescapée des FMR était justifiée. Ses propos tranchants reflétaient une réalité sombre que trop souvent les échos du trône ne parvenaient pas à capter efficacement. Néanmoins, selon la vosdraak, la solution ne résidait pas dans l'accusation ou la confrontation violente, mais dans la recherche de vérités ainsi que la compréhension des failles du système qu'elle dirigeait.

    Ayshara réfléchissait. Comment, en tant que souveraine de l'Empire, était-il possible de rectifier les torts commis en son nom ? Comment garantir que la justice, et non la terreur, devienne le pilier de son autorité ?

    Hélas, les paroles suivantes de Kassandra sortirent la jeune femme à la chevelure de lune de son état de songe. Le choix... Haha, quelle jolie blague ! À ces mots, elle sentit une indignation certaine s'éveiller.

    - Rude ? Vous parlez de rudesse, alors que vous évoquez une réalité bien plus cruelle et amère. En revanche, permettez-moi de vous dire que je comprends mieux que quiconque ce que signifie de ne pas avoir le choix. Avec une intensité brulante, ses prunelles capturèrent celles de son invitée. Sa voix d'ordinaire calme et posée se teinta d'une force nouvelle, d'une véhémence rare chez elle. Je n'ai jamais choisi cette existence. Je n'ai jamais choisi d'être vendue par mon frère, d'être forcée à épouser l'homme qui a tué mes parents. Je n'ai jamais choisi de me prendre une flèche dans le cœur ou de voir mes proches mourir à la guerre. Vous parlez de choix, mais malheureusement la vie ne nous en offre pas toujours. J'ai été jetée dans un monde où mes actions pouvaient avoir des conséquences dépassant ma compréhension et ma volonté. Je me suis retrouvée à porter une couronne lourde de devoirs, de responsabilités, de sacrifices. Et chaque jour, je dois faire face à des décisions qui affectent non pas un, mais des millions de citoyens. Son ton montait, non pas en colère, mais en passion, une flamme de dragon qui brûlait en elle, révélant une femme qui avait dû affronter de pénibles mésaventures. Pensez-vous que j'ai accepté tout cela de gaieté de cœur ? Que j'ai accueilli ces épreuves comme des cadeaux ? Non, Kassandra. Comme vous, j'ai été plongée au sein de circonstances que je n'avais pas choisies.

    Elle soupira doucement lorsque la blonde lui parla de sa crainte vis-à-vis du futur si jamais ces criminels devaient être acquittés.

    - Mais comprenez ceci : malgré le peu d’options qui m'a été donné, j'ai décidé de me tenir debout et de transformer mon fardeau en une force pour protéger ceux que je peux encore sauver. Je ne me dérobe pas devant la souffrance de mon peuple. Je l'affronte. Et je fais tout ce qui est en mon pouvoir afin d'apporter la guérison et la justice. C'est ce que je ferai pour les victimes que vous représentez, Kassandra. Ses yeux fixèrent la main toujours tendue qui avait tendance à trembloter légèrement. L'impératrice esquissa un sourire discret. Puis, elle hocha la tête en signe d'accord. J'accepte vos conditions. Il est de mon devoir de veiller à ce que la justice soit rendue équitablement à l'intérieur du territoire reikois. En présidant ces procès, je m'engage à assurer l'écoute de toutes les voix et un jugement impartial de tous les actes, conformément aux lois de notre nation. Cependant, votre obligation envers le tribunal ne s'arrête pas à votre présence lors de ces jugements. Vous devrez me jurer loyauté et documenter autant d'informations que possible concernant les comportements immoraux commis au sein de l'Empire du Reike. Nous ne pouvons agir efficacement sans une connaissance complète et précise des faits.

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  • Lun 5 Fév - 14:36
    La joute verbale se poursuivait sans qu’aucun des deux partis ne semble vouloir céder du terrain à l’autre. Les idées et idéaux s’affrontaient et s’entrechoquaient avec autant de détermination que de rudesse. J’entendais les propos de la reine, ils étaient pertinents, justes, et pourtant… À mon sens, il ne s’agissait que des râleries d’une enfant gâtée dès la naissance et dont la vie était pavée d’or. Comment pourrions nous jamais nous entendre ? Cela paraissait impensable. Saisissant malgré tout que je n’obtiendrai rien sans faire de sacrifice, j’avais concédé un compromis qui, je l’espérais nous conviendrait à toutes les deux

    C’est à ce moment que les paroles de l’impératrice me heurtèrent le plus. Dans un sens auquel je ne m’attendais pas. Je comprenais en effet que nous avions finalement toutes deux plus en commun que je n’aurais jamais voulu le croire ou l’admettre. Loin d’avoir grandi dans l’aisance, Ayshara aussi avait été promise à un destin plus grand qu’elle et dont elle ne voulait. Un destin dont les tenants et les aboutissants lui échappaient, malgré toute la bonne volonté qu’elle pourrait y mettre et que, ce faisant, des choix devaient être fait.

    Elle aussi avait donc fait le choix de faire de ce destin imposé sa force, son arme, et de se retourner contre ceux qui pensaient pouvoir l’utiliser. Simplement, nos moyens et nos actes n’avaient pas la même échelle, le même impact. Même si cela me faisait mal de l’admettre, je réalisais que de nous deux, c’était moi la plus libre de mes mouvements. Une différence majeure dans la motivation de nos actes, nous empêchait pour le moment de nous entendre. Lorsque je m’étais décidée à m’opposer à la vie que l’on avait décidé pour moi, j’avais fait le choix de la vengeance personnelle, de la mort, là où Ayshara chérissait plutôt l’amour, le pardon et la vie. Nos deux visions de la justice me paraissaient alors tellement éloignées que je craignais qu’elle ne refuse purement et simplement mon offre, auquel cas, rien ne pourrait changer, rendant cette rencontre absolument futile.

    Mon regard s’illumina toutefois lorsqu’elle lorgna à nouveau sur ma main tendue avant de hocher la tête. Elle acceptait. Submergée par un nouveau torrent d’émotions, je faillis lui sauter dans les bras. Heureusement, je parvenais à me contenir car elle restait malgré tout l’Impératrice, la plus haute instance de l’état Reikois (avec sa brute de mari, on ne l'oublie pas celui-là).

    “ Oh, m-merci votre majesté ! ”

    J’allais enserrer sa main dans la mienne quand une ombre assombrit mon visage. De nouvelles conditions furent ajoutées aux miennes et ce fut alors à mon tour de peser le pour et le contre. Je voyais en ce serment de nouvelles chaînes à enserrer autour de mon cou et de mes poignets. Accepter ces termes signifiait me mettre au service d’une couronne et d’un pouvoir que je conspuais en bien des aspects. Pas tant au niveau des individus que de toute la symbolique aberrante qu’ils représentaient. Je serais surveillée et je devrais rendre des comptes directement à l’impératrice et non plus seulement à mon propre sens de la justice.

    “Bordel.” Murmurais je à moi-même.

    L’hésitation et la frustration se lisaient sur mon visage tandis que les muscles de ma main flanchaient à nouveau. Encore une fois, j’avais plus à y gagner qu’à y perdre en acceptant cette proposition mais un vent de rébellion soufflait encore en moi et il n’était pas encore prêt à s’éteindre.

    “ J’admets que vous me mettez un peu au pied du mur, ma reine, mais je suppose que c’est de bonne guerre. ”

    Je fermais les yeux, prenant une grande inspiration.

    “ Très bien, j’accepte. ”

    Tandis que je lui serrais la main, un court moment de silence s’instaura avant que je ne le brise de nouveau.

    “ Est-ce que… Il faut une cérémonie ou… un truc du genre ? Pour… officialiser tout ça ? ”
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  • Ven 9 Fév - 9:33

    Kassandra, l'incarnation de la douleur et de la rébellion. Elle avait exposé férocement ses revendications devant la dirigeante du Reike, sans moindrement ménager ses mots. Une prouesse que très peu de reikois aurait été capable d'accomplir en si peu de temps. L'espoir désespéré qui animait cette demoiselle brisée par les iniquités possédait quelque chose d'intéressant, certes. Toutes les deux ressentaient ce besoin criant de rétablir l’égalité, mais elles ne pouvaient malheureusement pas l'exprimer de la même manière. La sagesse et la prudence façonnaient les idéaux d'Ayshara, tandis que son interlocutrice semblait désirer des actions plus... brutales ? Directes ? Selon la vosdraak, la justice pure se distinguait d'une vengeance aveugle, se manifestant plutôt comme une recherche équilibrée de vérité et de réparation. Le pouvoir qu'elle avait octroyé avait été détourné et corrompu, cependant, elle restait déterminée à redresser ces torts. Qu'importe leur provenance.

    Ses prunelles ne lâchèrent pas la blonde qui avait l'air d'hésiter à accepter son offre. C'était parfaitement compréhensible, car oui, toute cette histoire ne signifiait pas rien. Documenter les actions de ces criminelles, assister aux procès, jurer loyauté à la reine... Tout cela n'avait vraiment rien d'anodin. L'épouse de Tensai se doutait bien que Kassandra, après avoir vécu des épreuves indicibles, se méfiait naturellement de l'autorité, même de la sienne. Il fallait reconnaître que la confiance, une fois brisée, prenait du temps à se reconstruire... Et que le moindre faux pas ruinerait tous les efforts. De plus, les paroles seules ne suffiraient sûrement pas à dissiper les appréhensions restantes de l'humaine; les actions ainsi que les gestes concrets seraient essentiels pour prouver sa bonne foi.

    Elle attendit la réponse finale de son invitée. Et lorsque cette dernière acquiesça enfin aux conditions de la mère des dragons, un léger sourire illumina le visage de la belle. Discret mais sincère, ce sourire reflétait un mélange de soulagement, d’espérance et de reconnaissance. Cette décision n'avait pas été facile.
    La poignée de main entre elles, l'une souveraine et l'autre survivante, marquait le début d'une collaboration qui - aspirait-elle - mènerait à un avenir meilleur pour leur magnifique pays. Le genre d'avenir où les voix des opprimés seraient entendues, où les injustices seraient confrontées et où la paix pourrait certainement se frayer un terrain fertile afin de s'y épanouir.

    - Il n'est pas nécessaire d'organiser une cérémonie formelle pour officialiser notre accord, ma chère. Nos paroles ici scellent notre engagement mutuel. La force de cette promesse réside dans la sincérité de nos intentions et la solidité de nos actes. Néanmoins, si vous y tenez vraiment, nous pouvons rédiger une sorte de document certifié... Elle ricana doucement. En y pensant bien, Kassandra n'était probablement pas le type de personne à se balader avec des papiers de l'État, à les présenter aux gardes pour leur dire "Hé, regardez, je travaille pour l'Impératrice". Par ailleurs, l'absence de preuve tangible de son alliance avec la monarque de l'Empire lui apportait un avantage non négligeable : celui de bénéficier d'une couverture parfaite et de ne pas être reconnue par les malfrats comme étant une collaboratrice de la Couronne. Évidemment, leur association finirait par se découvrir tôt ou tard, mais pour le moment, il valait mieux en profiter, non ? Je suis pleinement consciente de l'importance de ce que nous entreprenons. Et je vous garantis que je prends cet engagement très au sérieux.

    D'une démarche assurée et élégante, la jeune femme marcha lentement vers la sortie de la mini salle à manger. Puis, avant de franchir le seuil, ses améthystes se plongèrent une toute dernière fois sur sa nouvelle alliée.

    - Prenez le temps de finir votre repas. Je vous invite aussi à profiter d'un bain relaxant, si vous le souhaitez. Et dans le cas où vous aimeriez passer la nuit au palais, soyez assurée de votre bienvenue. Vous trouverez sous mon toit repos et sécurité. Dit-elle avec une douceur maternelle lui étant singulière. Si vous avez besoin de quoi que ce soit pour accomplir votre mission, n'hésitez pas à me le demander. Mon aide, mes ressources, mon soutien, sont à votre disposition. Elle la gratifia d'un sourire empli de réconfort et d'encouragement. N'oubliez jamais que vous n'êtes pas seule dans ce combat.

    Après avoir prononcé ces mots, la dragonne d'argent s'éloigna. Sa silhouette majestueuse et apaisante se fondit peu à peu dans l'ombre, laissant Kassandra avec ses pensées et le confort d'une hospitalité sincèrement offerte...

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  • Ven 1 Mar - 10:25
    L’accord avait été scellé, avec pour seule trace de cette alliance une poignée de main. Alors que nos doigts étaient encore enserrés les uns dans les autres, je ne pouvais m’empêcher de me questionner, me demandant encore si j’avais fait le bon choix. Me lier avec la reine était sans doute la solution la plus judicieuse mais probablement pas la plus satisfaisante, du moins d’un point de vue purement égoïste. De plus, je ne parvenais pas à saisir pleinement les raisons qui pouvaient pousser l’impératrice elle-même à vouloir prendre sous son aile une arriviste dérangée et instable. Je peinais encore à croire que ses choix furent motivés purement par une gentillesse désintéressée. Il était de toute façon trop tard pour faire machine arrière. Il serait bien mal venu de briser une promesse faite en présence et avec la reine de l’empire reikois en personne. Cette dernière semblait d’ailleurs assez satisfaite de son coup, sans toutefois trop le laisser montrer.

    “ J’espère que nous n’aurons toutes deux pas à le regretter ” soufflais-je sur un ton à demi sarcastique.

    La forme toutefois informelle de notre alliance souleva chez moi quelques interrogations qui ne manquèrent pas d’amuser cette dernière. Ce qu’elle dit ensuite confirma ce que je pensais. Il s’agissait d’un accord tacite et “secret” et mieux valait que ce dernier reste entre nous. De plus, je me voyais mal me trimballer d’un bout à l’autre du royaume en brandissant un document officiel signé de la main de la reine. Ayshara me rassura encore une fois de la sincérité de son engagement et cela me parut satisfaisant. Si je me retrouvais en difficulté d’une quelconque manière, je ne doutais pas de pouvoir trouver du soutien auprès de sa majesté si le besoin s’en faisait sentir, bien que j’espérais n’avoir jamais à en arriver là.

    “ Non, vous avez raison, mieux vaut que je ne m’encombre pas d’une paperasse inutile. Je serais capable de la perdre ou de m’en servir comme… ”


    Je réfléchissais au bien fondé de ce genre de plaisanterie en présence de la reine.

    “ … Comme d’un éventail… hehe… ”

    Le temps que je relève le regard, la reine s’était déjà éclipsée et se trouvait désormais à l’entrée du salon. Avant de quitter définitivement la pièce, elle se retourna une dernière fois, plongeant son regard dans le mien. Je fus une nouvelle fois frappée par l’assurance et la fierté brillant dans ses pupilles violacées et je m’en trouvais réconfortée. Elle me confirma encore une fois que je pourrais user de tout ce dont j’avais besoin pour cette mission et que je pouvais profiter de mon séjour au palais comme je l’entendais.

    Elle se retira enfin, s’éloignant de sa démarche hypnotisante, gardant mon regard captif encore quelques instants jusqu’à ce que sa silhouette chaloupée ne se confonde avec les ombres. Je me retrouvais à nouveau seule dans cet immense palais et je me rendais alors compte pour la première fois à quel point le calme régnait et pesait en ces lieux. Seuls les échos lointains de quelques activités humaines résonnaient au loin, portés par le vent chaud s’engouffrant à travers les fenêtres. Je m’accoudais à une balconnière, posant mon regard sur les rues en contrebas. D’ici l’on pouvait admirer la cité dans toute son immensité et les hommes et les femmes s’activant en son sein paraissaient à peine plus gros que des fourmis et je me surprenais à penser que je pourrais aisément m’habituer à ce genre de vie.

    Je réfléchissais encore à l’accord que je venais de passer, observant lascivement les lignes de la main qui avait eu “l’honneur” de caresser celle de l’impératrice. Avais-je fait le bon choix ? Cette alliance serait-elle suffisante pour ébranler l’énorme fourmilière s’étendant sous mon regard ou finirais-je noyée et oubliée dans cette masse grouillante et indifférente ? Un long soupir s’échappa d’entre mes lèvres, comme pour tenter de me débarrasser de la saveur douce-amère que j’avais en bouche et de la sensation d’avoir perdu un petit bout de moi-même au cours de cette rencontre. Je savais au fond de moi que la Kassandre qui ressortirait du palais ne serait plus tout à fait la même que celle qui était entrée et cela me rendait profondément mélancolique.

    Toutefois, je n’étais pas encore assez déprimée pour gâcher le délicieux  repas encore en place sur la table et puisque  j’avais été invitée, je ne me faisais pas prier pour achever ce que j’avais commencé. Ce serait déjà une bonne chose de faite. Après m’être empiffrée à satiété, je décidais de flâner encore quelque temps, profitant de la sérénité du lieu pour digérer tranquillement. Une fois que j’estimais avoir assez trainé, je me mettais en quête de retrouver la sortie en mobilisant mes derniers neurones afin de refaire le parcours en sens inverse. Je parvenais finalement à m’extirper du dédale de couloirs et à rejoindre l’entrée des jardins du palais. Je récupérais au poste de garde mes effets et ma lance, non sans lancer un dernier regard provocateur en direction de mon “nouvel ami”, puis je franchissais pour une seconde fois les lourdes portes qui se refermaient juste derrière moi.

    Je prenais une grande inspiration, tandis que la chaleur et la poussière m'agressaient déjà la peau et le visage.

    “ Bien ! Je crois que j’ai du boulot qui m’attend ! Mais d’abord… Me faut de l’alcool pour digérer tout ça. ”

    Et je ne parlais pas uniquement du repas.
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