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Dahlia déposa un baiser sur la joue de la serpente, caressant son bras avec une tendresse au goût amer. Elle se détestait de l'abandonner ainsi, néanmoins il aurait été mentir de dire que la Fae était assez stable psychologiquement pour s'occuper de qui que ce soit d'autre qu'elle. Les mains tremblantes, la jeune femme à la chevelure dorée s'éloigna à contre cœur de sa sœur, refusant de se retourner pour éviter de croiser son regard larmoyant. Elle aurait aimé apaiser sa peine, rester pour la réconforter après cette terrible épreuve, mais à ses yeux, après tout, elle n'était qu'une lâche. Elle reviendrait, quand elle serait capable de prendre ce poids sur ses épaules fragiles. Quand, cela était encore à définir... Pour l'heure, son esprit ne se concentrait que sur son objectif : se rendre à Melorn, auprès de celui qu'elle aimait, persuadée qu'il serait capable de faire disparaître sa douleur.
La directrice passa le portail de son établissement en trottinant, se précipitant dans son bureau pour y attraper son immense cape brune qu'elle enfila, faisant passer ses cheveux dans sa capuche. Elle saisit un bout de parchemin et y écrivit quelques mots à l'attention de son assistante, laissant l'encre baver sur le papier dans la précipitation de son départ. Durant quelque temps, l'orphelinat fonctionnerait sans sa présence réconfortante. Les enfants ne verraient plus sa silhouette gracile défiler dans les couloirs, courir d'une pièce à l'autre les bras chargés de jouets et de couvertures. Ils devraient se contenter du personnel sur place. Fort heureusement, la jeune femme avait prévu ce genre d'événements et avait mis en place un protocole à suivre à la lettre lors de ses absences. Une fois sa lettre terminée, la Fae laissa un long soupir s'échapper de l'entre ouverture de ses lèvres, puis quitta les lieux sans même prendre le temps de se changer, essuyant ses yeux larmoyants d'un revers de manche ensanglanté.
Elle s'engouffra dans la première charrette de voyage venue, s'installant au fond de la carriole en rabattant sa capuche sur son visage, les bras autour de ses genoux. Complètement recroquevillée, la Fae s'enferma dans un mutisme profond pendant plusieurs jours. Les derniers événements défilaient dans son esprit : la lettre de rançon, la rencontre avec l'hybride, la découverte de ses différents membres découpés et éparpillés dans les bas fonds de la capitale... puis la désillusion à l'idée de ne jamais retrouver le corps de son orphelin. La sensation de tomber indéfiniment dans le vide, le cœur plus lourd qu'une pierre et les larmes qui ne cessaient de couler sur ses joues gonflées par le deuil. Le regard perdu dans le paysage qui défilait devant elle, Dahlia appuyait sa tête contre les rebords tremblants de la charrette qui la secouait régulièrement en passant sur les pavés. Ses yeux finirent par se fermer, néanmoins elle ne trouva point le sommeil. Sa peine était trop grande, omniprésente, empiétant sur ses fonctions vitales.
Dahlia arriva à Melorn un soir d'orage, le tonnerre faisant trembler les murs et les éclairs traversant le ciel. Elle sauta du chariot et sembla chercher son chemin durant une dizaine de secondes avant que ses pieds ne prennent la route par eux-mêmes. La jeune femme connaissait la route qui menait au domicile de l'Elfe par cœur, aussi, elle ne prit pas même la peine de relever les yeux encore une fois pour s'assurer qu'elle partait dans la bonne direction. Lentement, les pieds s'enfonçant un peu plus dans la boue à chaque pas, la Fae finit par apercevoir la demeure d'Eliëndir dépasser d'entre les nuages. Le bâtiment était comme dans ses souvenirs, gigantesque, majestueux. Une véritable perle dans le paysage de Melorn, brillant au milieu de l'obscurité. Une demeure à la hauteur de son propriétaire.
Elle traversa les jardins, s'appuyant sur l'écorce trempée des arbres tandis que ses jambes commençaient progressivement à lâcher. Cela faisait maintenant plusieurs jours que Dahlia n'avait pas pris la peine de se sustenter correctement et la force lui manquait cruellement pour poursuivre sa route. Elle puisa dans ses réserves ainsi que dans l'adrénaline qui faisait bouillir ses veines, autant par la haine qu'elle ressentait pour Le Masque qui venait d'anéantir son monde que par l'amour qui la poussait à avancer vers la demeure de celui qui vagabondait habituellement dans ses rêves. Elle devait le retrouver. Il était son refuge, son havre de paix dans un univers profondément malsain, son petit coin de paradis au beau milieu des enfers.
Une fois devant la porte de l'aile appartenant au jeune homme, Dahlia posa une main contre la porte puis elle se laissa glisser sur le seuil trempé. Une fois au sol, elle donna un faible coup sur le bois pour signaler sa présence, ignorant si cela serait suffisant pour attirer l'attention de l'Elfe, puis sa vision devint floue. Elle s'efforça de lutter contre le sommeil qui tentait de l'attirer dans ses filets, secouant la tête de gauche à droite, frottant ses yeux avec ses doigts recouverts de sang et de boue. Les cheveux emmêlés, le corps tâché et couvert de bleus, Dahlia inspirait pitié. Quand la porte s'ouvrit enfin, le tonnerre frappa le vignoble non loin et sa voix fluette s'éleva doucement alors que ses yeux orangés entourés de cernes croisaient enfin ses améthystes qui lui manquaient cruellement. « Je... Je ne savais pas où aller… ».
La directrice passa le portail de son établissement en trottinant, se précipitant dans son bureau pour y attraper son immense cape brune qu'elle enfila, faisant passer ses cheveux dans sa capuche. Elle saisit un bout de parchemin et y écrivit quelques mots à l'attention de son assistante, laissant l'encre baver sur le papier dans la précipitation de son départ. Durant quelque temps, l'orphelinat fonctionnerait sans sa présence réconfortante. Les enfants ne verraient plus sa silhouette gracile défiler dans les couloirs, courir d'une pièce à l'autre les bras chargés de jouets et de couvertures. Ils devraient se contenter du personnel sur place. Fort heureusement, la jeune femme avait prévu ce genre d'événements et avait mis en place un protocole à suivre à la lettre lors de ses absences. Une fois sa lettre terminée, la Fae laissa un long soupir s'échapper de l'entre ouverture de ses lèvres, puis quitta les lieux sans même prendre le temps de se changer, essuyant ses yeux larmoyants d'un revers de manche ensanglanté.
Elle s'engouffra dans la première charrette de voyage venue, s'installant au fond de la carriole en rabattant sa capuche sur son visage, les bras autour de ses genoux. Complètement recroquevillée, la Fae s'enferma dans un mutisme profond pendant plusieurs jours. Les derniers événements défilaient dans son esprit : la lettre de rançon, la rencontre avec l'hybride, la découverte de ses différents membres découpés et éparpillés dans les bas fonds de la capitale... puis la désillusion à l'idée de ne jamais retrouver le corps de son orphelin. La sensation de tomber indéfiniment dans le vide, le cœur plus lourd qu'une pierre et les larmes qui ne cessaient de couler sur ses joues gonflées par le deuil. Le regard perdu dans le paysage qui défilait devant elle, Dahlia appuyait sa tête contre les rebords tremblants de la charrette qui la secouait régulièrement en passant sur les pavés. Ses yeux finirent par se fermer, néanmoins elle ne trouva point le sommeil. Sa peine était trop grande, omniprésente, empiétant sur ses fonctions vitales.
Dahlia arriva à Melorn un soir d'orage, le tonnerre faisant trembler les murs et les éclairs traversant le ciel. Elle sauta du chariot et sembla chercher son chemin durant une dizaine de secondes avant que ses pieds ne prennent la route par eux-mêmes. La jeune femme connaissait la route qui menait au domicile de l'Elfe par cœur, aussi, elle ne prit pas même la peine de relever les yeux encore une fois pour s'assurer qu'elle partait dans la bonne direction. Lentement, les pieds s'enfonçant un peu plus dans la boue à chaque pas, la Fae finit par apercevoir la demeure d'Eliëndir dépasser d'entre les nuages. Le bâtiment était comme dans ses souvenirs, gigantesque, majestueux. Une véritable perle dans le paysage de Melorn, brillant au milieu de l'obscurité. Une demeure à la hauteur de son propriétaire.
Elle traversa les jardins, s'appuyant sur l'écorce trempée des arbres tandis que ses jambes commençaient progressivement à lâcher. Cela faisait maintenant plusieurs jours que Dahlia n'avait pas pris la peine de se sustenter correctement et la force lui manquait cruellement pour poursuivre sa route. Elle puisa dans ses réserves ainsi que dans l'adrénaline qui faisait bouillir ses veines, autant par la haine qu'elle ressentait pour Le Masque qui venait d'anéantir son monde que par l'amour qui la poussait à avancer vers la demeure de celui qui vagabondait habituellement dans ses rêves. Elle devait le retrouver. Il était son refuge, son havre de paix dans un univers profondément malsain, son petit coin de paradis au beau milieu des enfers.
Une fois devant la porte de l'aile appartenant au jeune homme, Dahlia posa une main contre la porte puis elle se laissa glisser sur le seuil trempé. Une fois au sol, elle donna un faible coup sur le bois pour signaler sa présence, ignorant si cela serait suffisant pour attirer l'attention de l'Elfe, puis sa vision devint floue. Elle s'efforça de lutter contre le sommeil qui tentait de l'attirer dans ses filets, secouant la tête de gauche à droite, frottant ses yeux avec ses doigts recouverts de sang et de boue. Les cheveux emmêlés, le corps tâché et couvert de bleus, Dahlia inspirait pitié. Quand la porte s'ouvrit enfin, le tonnerre frappa le vignoble non loin et sa voix fluette s'éleva doucement alors que ses yeux orangés entourés de cernes croisaient enfin ses améthystes qui lui manquaient cruellement. « Je... Je ne savais pas où aller… ».
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Un arc-en-ciel sous la tempête
Feat Dahlia
Une pluie diluvienne s'abat sur la cité elfique, le ciel s'est soudainement assombri plus tôt dans la journée et il n'a pas fallu plus de quelques minutes pour qu'un gigantesque orage vienne menacer le nord du Sekai. Rien d'insurmontable en soit, la météo est très capricieuse dans cette région du monde et Melorn s'est évidemment adaptée à celle-ci. Eliëndir se trouvait près des écuries lorsque les premières gouttes sont tombées. En levant les yeux vers le ciel, il remarqua immédiatement les sombres nuages qui approchaient rapidement. Alors il a dû s'empresser de faire rentrer ses chevaux dans leurs abris respectifs avant que le déluge commence.
En général, les gens n'aiment pas la pluie. Il n'a jamais vraiment compris pourquoi, l'eau est une bénédiction vitale pour tous les êtres vivants. Il y trouve une certaine beauté, une poésie mélodieuse quand il entend les gouttes s'abattre sur le toit dans un rythme effréné. Une partition relaxante, cela l'aide à réfléchir dans une certaine mesure. Cela l'aide à s'endormir parfois quand il est seul et que le sommeil ne vient pas. Et puis, au moins il n'a pas besoin d'arroser ses jardins luxuriants.
Eliëndir congédia son personnel tôt dans la journée. Il n'y avait pas grand-chose à faire en attendant que l'orage ne passe. Cela permet à ses employés de retrouver leurs familles et lui, de profiter du calme et de la quiétude d'une énième soirée en solitaire. Ce n'est pas quelque chose qu'il exècre bien au contraire, c'est son petit côté introverti sans aucun doute et il aime particulièrement ces moments où il se retrouve avec lui-même. Au fil des heures, la pluie est de plus en plus forte jusqu'à devenir incessante. Le tonnerre se met à gronder bruyamment, lui donnant l'impression que les murs tremblent. Une symphonie terrifiante et pourtant si douce à ses oreilles.
Pourtant, ce soir, impossible de trouver le sommeil. Cela lui arrive plus régulièrement qu'il ne veut bien l'admettre d'ailleurs. Vider son esprit est une épreuve au quotidien, il a bien trop de choses auxquelles il doit penser. Le stress et l'angoisse tapent à sa porte et pour le moment il peine à cohabiter avec ses démons. Malheureusement, cela n'ira pas en s'arrangeant. Se retournant régulièrement dans son lit, les paupières fermées et victime d'une insomnie évidente, il tire brusquement sa couette en soupirant. Quitte à rester éveiller encore un moment, autant aller faire un tour au rez-de-chaussée. Il ne prend pas le temps de se mettre quelque chose sur le dos, il est seul de toute façon. Les couloirs sombres de sa demeure sont subitement illuminés par les éclairs qui tonnent en dehors de la bâtisse, dévoilant partiellement le chemin qu'il emprunte.
Descendant calmement ses escaliers grinçants légèrement sous son poids, l'elfe traverse une partie de la résidence jusqu'à sa cuisine. Il ouvre une petite armoire suspendue et se saisit d'un verre propre. En s'approchant du lavabo, il ouvre le robinet pour faire couler de l'eau et remplir son verre. Fermant le robinet, il vient avaler le contenu de son verre d'une traite. Visiblement, il en avait bien besoin. Quelle sensation désagréable que celle de la fatigue qui s'accumule chaque jour un peu plus. Il reste quelques secondes presque immobile, le regard tourné vers la vitre de la fenêtre menant à l'extérieur. Il se perd un moment, à observer la pluie tombée de la manière la plus innocente possible. Dans un bref moment de lucidité, il entend un coup. Faible et à peine audible, tant qu'il n'attire pas tout de suite son attention. Avec un léger retard, il fronce légèrement les sourcils en laissant traîner son verre quelque part dans la cuisine et en quittant la pièce. Traversant un énième couloir, il arrive près d'un petit salon qui relie aussi la porte d'entrée de l'aile lui appartenant.
Il tend l'oreille mais n'entend rien de plus que la tempête qui règne en dehors. Curieux, ce n'était peut-être que son imagination. Alors qu'il pivote sur ses talons, il s'arrête subitement en tournant le regard vers la porte d'entrée. Pour aucune raison apparente, il s'y dirige instinctivement, comme par acquit de conscience. Simplement pour vérifier quelque chose. Il saisit la poignée de la porte, tourne la clé qu'il a laissée dans la serrure et l'ouvre machinalement en regardant à l'extérieur. Stupeur, il y avait véritablement une jeune femme effondrée sur le pas de sa porte. De toute évidence, ce n'était pas son imagination. Un éclair assourdissant frappe non loin dans un flash lumineux qui illumine le visage de la Fae à ses pieds, c'est à ce moment-là qu'il croise ses yeux ambrés. Son cœur se serre dans sa poitrine et manque un battement, le choc est total. Il n'y a pas de doute, il pourrait reconnaître ce regard entre mille tant il est unique pour lui.
« Dahlia ! Co..comment... »
Précipitation soudaine et maladroite, l'Elfe se laisse tomber sur le sol pour enlacer Dahlia dans ses bras. Ses vêtements sont trempés. Il entrouvre la bouche mais peine un moment à trouver ses mots. Eliëndir ne peut que constater son état déplorable avec une certaine impuissance, empoignant la main de la Fae pour voir qu'elle était recouverte de sang ayant déjà séché sur sa peau. Il note la présence de bleus et de marques évidentes de coups. Son sang ne fait qu'un tour, son regard bouleversé n'exprime maintenant plus qu'une colère grandissante. Alors naturellement, il se met à chercher un responsable. Les yeux rivés vers la cour noyée sous la pluie, cherchant du regard la personne qui a bien pu lui faire ça. En vain. Il n'y a personne d'autre qu'eux ici.
Il ne comprend pas comment cela a pu arriver, il ne sait pas non plus pourquoi. Mais il sait que s'il avait été là, ça ne serait jamais arrivé. Son regard revient s'ancrer dans les deux iris oranges de la Fae, posant sa main sur sa joue alors que ses paupières se referment sur elles-mêmes sous la fatigue.
« Dis-moi, qui t'a fait ça ? »
Une affaire bien compliquée dont il n'aura certainement pas tous les détails ce soir. Dans l'immédiat, il y a bien plus important alors sa soif de justice, ou de vengeance, attendra encore un peu. Serrant la jeune femme dans ses bras, il glisse une main dans son dos et l'autre sous ses jambes pour la porter près de lui en rentrant se mettre au chaud à l'intérieur. D'un coup du talon, il referme grossièrement la porte derrière eux.
« Ça va aller maintenant, je te le promets. »
Faisant le chemin retour avec Dahlia dans ses bras, il se met à maudire le fait d'avoir fait construire une aile aussi grande rien que pour sa petite personne. Les couloirs n'ont jamais été aussi longs et il va aussi vite que possible pour monter les escaliers. Au bout de l'effort, il finit par rejoindre la chambre à coucher et surtout la salle de bain qui y est directement reliée où il a le nécessaire pour s'occuper de ses blessures.
« Tu es trempée, tu vas tomber malade. Je vais te donner des vêtements secs, d'accord ? »
Il installe soigneusement la Fae sur le lit, la main sur sa nuque quand il dépose sa tête sur l'oreiller. Posant à nouveau sa main sur sa joue puis sur son front pour vérifier sa température. Elle ne semble pas porter de blessures graves malgré les traces de sang sur ses mains, sa vie n'est pas en danger et cela le rassure énormément. Glissant délicatement sa main dans ses cheveux blonds, il l'aidera à se débarrasser de ses vêtements mouillés si elle en a la force. Pendant ce temps-là, il ouvrira une grande armoire posée dans un coin de la chambre pour récupérer quelques vêtements propres lui appartenant mais cela fera parfaitement l'affaire pour le moment.
CENDRES
En général, les gens n'aiment pas la pluie. Il n'a jamais vraiment compris pourquoi, l'eau est une bénédiction vitale pour tous les êtres vivants. Il y trouve une certaine beauté, une poésie mélodieuse quand il entend les gouttes s'abattre sur le toit dans un rythme effréné. Une partition relaxante, cela l'aide à réfléchir dans une certaine mesure. Cela l'aide à s'endormir parfois quand il est seul et que le sommeil ne vient pas. Et puis, au moins il n'a pas besoin d'arroser ses jardins luxuriants.
Eliëndir congédia son personnel tôt dans la journée. Il n'y avait pas grand-chose à faire en attendant que l'orage ne passe. Cela permet à ses employés de retrouver leurs familles et lui, de profiter du calme et de la quiétude d'une énième soirée en solitaire. Ce n'est pas quelque chose qu'il exècre bien au contraire, c'est son petit côté introverti sans aucun doute et il aime particulièrement ces moments où il se retrouve avec lui-même. Au fil des heures, la pluie est de plus en plus forte jusqu'à devenir incessante. Le tonnerre se met à gronder bruyamment, lui donnant l'impression que les murs tremblent. Une symphonie terrifiante et pourtant si douce à ses oreilles.
Pourtant, ce soir, impossible de trouver le sommeil. Cela lui arrive plus régulièrement qu'il ne veut bien l'admettre d'ailleurs. Vider son esprit est une épreuve au quotidien, il a bien trop de choses auxquelles il doit penser. Le stress et l'angoisse tapent à sa porte et pour le moment il peine à cohabiter avec ses démons. Malheureusement, cela n'ira pas en s'arrangeant. Se retournant régulièrement dans son lit, les paupières fermées et victime d'une insomnie évidente, il tire brusquement sa couette en soupirant. Quitte à rester éveiller encore un moment, autant aller faire un tour au rez-de-chaussée. Il ne prend pas le temps de se mettre quelque chose sur le dos, il est seul de toute façon. Les couloirs sombres de sa demeure sont subitement illuminés par les éclairs qui tonnent en dehors de la bâtisse, dévoilant partiellement le chemin qu'il emprunte.
Descendant calmement ses escaliers grinçants légèrement sous son poids, l'elfe traverse une partie de la résidence jusqu'à sa cuisine. Il ouvre une petite armoire suspendue et se saisit d'un verre propre. En s'approchant du lavabo, il ouvre le robinet pour faire couler de l'eau et remplir son verre. Fermant le robinet, il vient avaler le contenu de son verre d'une traite. Visiblement, il en avait bien besoin. Quelle sensation désagréable que celle de la fatigue qui s'accumule chaque jour un peu plus. Il reste quelques secondes presque immobile, le regard tourné vers la vitre de la fenêtre menant à l'extérieur. Il se perd un moment, à observer la pluie tombée de la manière la plus innocente possible. Dans un bref moment de lucidité, il entend un coup. Faible et à peine audible, tant qu'il n'attire pas tout de suite son attention. Avec un léger retard, il fronce légèrement les sourcils en laissant traîner son verre quelque part dans la cuisine et en quittant la pièce. Traversant un énième couloir, il arrive près d'un petit salon qui relie aussi la porte d'entrée de l'aile lui appartenant.
Il tend l'oreille mais n'entend rien de plus que la tempête qui règne en dehors. Curieux, ce n'était peut-être que son imagination. Alors qu'il pivote sur ses talons, il s'arrête subitement en tournant le regard vers la porte d'entrée. Pour aucune raison apparente, il s'y dirige instinctivement, comme par acquit de conscience. Simplement pour vérifier quelque chose. Il saisit la poignée de la porte, tourne la clé qu'il a laissée dans la serrure et l'ouvre machinalement en regardant à l'extérieur. Stupeur, il y avait véritablement une jeune femme effondrée sur le pas de sa porte. De toute évidence, ce n'était pas son imagination. Un éclair assourdissant frappe non loin dans un flash lumineux qui illumine le visage de la Fae à ses pieds, c'est à ce moment-là qu'il croise ses yeux ambrés. Son cœur se serre dans sa poitrine et manque un battement, le choc est total. Il n'y a pas de doute, il pourrait reconnaître ce regard entre mille tant il est unique pour lui.
« Dahlia ! Co..comment... »
Précipitation soudaine et maladroite, l'Elfe se laisse tomber sur le sol pour enlacer Dahlia dans ses bras. Ses vêtements sont trempés. Il entrouvre la bouche mais peine un moment à trouver ses mots. Eliëndir ne peut que constater son état déplorable avec une certaine impuissance, empoignant la main de la Fae pour voir qu'elle était recouverte de sang ayant déjà séché sur sa peau. Il note la présence de bleus et de marques évidentes de coups. Son sang ne fait qu'un tour, son regard bouleversé n'exprime maintenant plus qu'une colère grandissante. Alors naturellement, il se met à chercher un responsable. Les yeux rivés vers la cour noyée sous la pluie, cherchant du regard la personne qui a bien pu lui faire ça. En vain. Il n'y a personne d'autre qu'eux ici.
Il ne comprend pas comment cela a pu arriver, il ne sait pas non plus pourquoi. Mais il sait que s'il avait été là, ça ne serait jamais arrivé. Son regard revient s'ancrer dans les deux iris oranges de la Fae, posant sa main sur sa joue alors que ses paupières se referment sur elles-mêmes sous la fatigue.
« Dis-moi, qui t'a fait ça ? »
Une affaire bien compliquée dont il n'aura certainement pas tous les détails ce soir. Dans l'immédiat, il y a bien plus important alors sa soif de justice, ou de vengeance, attendra encore un peu. Serrant la jeune femme dans ses bras, il glisse une main dans son dos et l'autre sous ses jambes pour la porter près de lui en rentrant se mettre au chaud à l'intérieur. D'un coup du talon, il referme grossièrement la porte derrière eux.
« Ça va aller maintenant, je te le promets. »
Faisant le chemin retour avec Dahlia dans ses bras, il se met à maudire le fait d'avoir fait construire une aile aussi grande rien que pour sa petite personne. Les couloirs n'ont jamais été aussi longs et il va aussi vite que possible pour monter les escaliers. Au bout de l'effort, il finit par rejoindre la chambre à coucher et surtout la salle de bain qui y est directement reliée où il a le nécessaire pour s'occuper de ses blessures.
« Tu es trempée, tu vas tomber malade. Je vais te donner des vêtements secs, d'accord ? »
Il installe soigneusement la Fae sur le lit, la main sur sa nuque quand il dépose sa tête sur l'oreiller. Posant à nouveau sa main sur sa joue puis sur son front pour vérifier sa température. Elle ne semble pas porter de blessures graves malgré les traces de sang sur ses mains, sa vie n'est pas en danger et cela le rassure énormément. Glissant délicatement sa main dans ses cheveux blonds, il l'aidera à se débarrasser de ses vêtements mouillés si elle en a la force. Pendant ce temps-là, il ouvrira une grande armoire posée dans un coin de la chambre pour récupérer quelques vêtements propres lui appartenant mais cela fera parfaitement l'affaire pour le moment.
CENDRES
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Circle · Florian Christl
Leurs regards ne se croisèrent qu’une demi-seconde, pourtant le monde sembla s’arrêter de tourner. Oubliant la fatigue et la faim qui lui creuse l’estomac, la Fae se perdit à nouveau dans ses améthystes, se rappelant la raison pour laquelle elle avait fait tout ce chemin. À l’instant où son univers s’était effondré, où la moindre possibilité de retrouver son orphelin en vie s’était éclipsée, Eliëndir avait pris place dans son esprit. Il apparaissait comme la seule solution, le seul remède à ce chagrin qui l’envahissait progressivement, détruisant la moindre once de volonté qui lui restait. Sans lui, elle se sentait profondément seule, démunie face au destin qui la haïssait profondément, la couvrant de malheurs, comme s’il cherchait à compenser le bonheur donné quelques centaines d’années plus tôt lors de leur rencontre. C’était toutefois peine perdue.
La chaleur de son corps contre le sien lui fit échapper quelques larmes, tandis qu’elle peinait à le serrer contre elle, faisant appel à toute la maigre force qui lui restait. Elle ouvrit la bouche, néanmoins les mots ne vinrent point. Elle restait silencieuse, incapable de s’exprimer, submergée par le torrent d’émotions qui faisait un ravage dans son esprit. La peur la quitta aisément, remplacée par cette sensation de chaleur qui la parcourait quand elle se trouvait à ses côtés. Un léger soupir s’échappa de l’entre ouverture de ses lèvres trempées par la pluie. Elle se sentait en sécurité. À ses côtés, personne ne pouvait l’atteindre, lui faire de mal. Elle s’en remettait entièrement à l’Elfe, lui confiant sa vie sans sourciller, et quand il vint la porter dans ses bras, son cœur s’envola sur un petit nuage à son tour.
La Fae ferma les yeux, se collant amoureusement contre Eliëndir, tentant de se réchauffer contre son corps brûlant qu’elle devinait à peine sorti des draps. Elle se lova contre son torse, respirant son doux parfum qu’elle connaissait par cœur, apaisant ses maux. La marche parut longue, pourtant quand il la déposa délicatement sur le lit, elle n’eut qu’une seule envie : le retrouver, oublier ses blessures et le serrer contre elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme paisiblement. Dahlia grimaça en se redressant doucement, saisissant ses vêtements un par un avec lenteur pour les retirer, se cachant sous les draps une fois dévêtue. Son visage vint se teinter d’un rouge léger, attrapant les vêtements secs et s’emmitouflant dans une chemise trop grande pour elle. Une fois habillée, elle réajusta quelques oreillers derrière sa tête et se décala douloureusement pour faire une place à l’Elfe, l’implorant du regard de rester à ses côtés.
Elle vint poser sa tête contre son épaule, restant encore une fois silencieuse durant de longues minutes. Sa main alla se glisser contre la sienne et sa respiration s’apaisa petit à petit. Peu de temps après, elle se mit enfin à parler. « Je... Je suis désolée de te déranger… ». Son visage se tordit en une grimace, entre la honte et la douleur. « Je ne pouvais pas rester… Je ne pouvais pas rester à Liberty. Pas… Pas seule… ». Dahlia alla enfouir sa tête dans son cou, réprimant l’envie de pleurer qui bloquait sa gorge. « Je… ».
Elle avala sa salive, laissant finalement quelques sanglots s’échapper d’entre ses lèvres. « Je n’ai pas réussi… ». Ses mains vinrent agripper l’épaule de l’Elfe, la serrant péniblement, comme si elle désirait s’assurer qu’elle ne rêvait point, qu’il se trouvait bel et bien à ses côtés. « Un de mes orphelins est mort, Eliëndir… Et… Et je n’ai pas réussi à le sauver… ». Les pleurs s’intensifièrent. « J’ai été … inutile. J’ai été stupide… ». Elle donna un léger coup sur son torse, à peine assez fort pour être remarqué. « Je ne sais pas… Je ne sais pas pour qui je me suis pris… J’ai couru dans les bas-fonds, comme une sotte, comme… une abrutie… C’était un piège et j’étais trop idiote pour m’en rendre compte… ». Son poing se détendit, glissant sur son avant-bras. « Il… il l’a découpé, je n’ai pas… je n’ai pas réussi à tout retrouver, je… je ne pourrais jamais lui donner une sépulture décente… Je l’ai... abandonné… ».
De sa main libre, elle vint fouiller sa poche, en sortant le parchemin où l’on pouvait lire distinctement la demande de rançon concernant un de ses enfants, ainsi qu’un rendez-vous dans les bas-fonds de Liberty, seule, signée « Le Masque ». « J’ai désobéi à ses demandes, je n’ai pas osé y aller sans être accompagnée et… et je me suis crue plus intelligente que je ne l’étais… ». La culpabilité la rongeait lentement, s’infiltrant dans ses veines comme un poison atroce. « C’est ma faute… Tout est ma faute… Je suis une mauvaise directrice… Une mauvaise femme… Je ne suis même pas capable de protéger ceux que j’aime… ». Elle releva la tête, plongeant son regard larmoyant dans le sien. « Je ne savais pas où aller… Je… ». Elle serra un peu plus sa main contre la sienne, se retenant d’éclater à nouveau en sanglots. « J’ai besoin de toi… Ne me fais pas retourner à Liberty… ». Dahlia s’enfonça dans ses bras, grimaçant encore, envahie par les paroles odieuses que sa propre conscience proférait à son égard. Il était son seul espoir, sa lumière dans l’obscurité. « Je t’en supplie… Ne me laisse pas… ».
Invité
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Un arc-en-ciel sous la tempête
Feat Dahlia
La voir ainsi, dans un tel état, lui est véritablement insoutenable. Sa poitrine se comprime, comme s'il partageait sa peine et sa douleur à ce moment précis. Deux âmes liées par le destin il y a des centaines d'années, indissociables l'une de l'autre. Ses angoisses personnelles ont disparu sans même qu'il n'y fasse attention. Il n'y a plus que Dahlia devant ses yeux, la Fae s'est accaparée ses pensées dès que leurs regards se sont croisés sur le pas de sa porte. Après l'avoir déposé sur le lit, il s'empresse donc de lui donner de quoi se changer. La pauvre a l'air frigorifiée, la tempête ne l'a pas épargnée. Récupérant et déposant ses vêtements de voyages trempés sur une chaise non loin, il s'en occupera plus tard. Alors qu'il comptait passer dans la pièce d'à côté, Eliëndir croise à nouveau le regard explicite de la Fae lui demandant de rester. Sans un mot, il acquiesce simplement de la tête. Le reste peut bien attendre jusqu'à demain.
Il se glisse calmement à ses côtés, sous la couverture, tirant la couette pour la déposer soigneusement sur les épaules de la Fae. Enlaçant la femme qu'il aime et lui prêtant son épaule, il ne dit rien pour le moment. Il ne veut pas briser le réconfort de ces retrouvailles inattendues. Cela fait si longtemps qu'il n'a pas profité de sa présence, il avait presque oublié à quel point ces moments sont chers à son cœur. Sentant sa main sur la sienne, il se joint à l'effort en entremêlant ses doigts entre les siens. La sensation d'un toucher passionné, la chaleur de son corps et l'odeur de sa peau. Sentant son souffle chaud sur son cou et écoutant le rythme de ses respirations qui s'apaisent avec le temps. Tout lui revient comme une évidence maintenant qu'elle est près de lui, il ne veut plus la quitter.
Il ressent toute l'amertume dans sa voix quand elle s'excuse, une bien mauvaise habitude qui a la vie dure chez Dahlia même après toutes ces années. Pourtant, elle devrait savoir qu'elle ne le dérange pas, jamais sous aucun prétexte. Elle est ici chez elle et aussi longtemps qu'elle le souhaitera. Silencieusement et pour ne pas l'interrompre, il l'écoute d'abord sans dire un mot. Déposant un baiser délicat sur le front de la jeune femme et réaffirmant un peu plus son étreinte autour d'elle. S'il ne comprend pas encore tout à fait ce qui a pu la mettre dans cet état, il obtient des bribes de la dernière mésaventure de Dahlia dans les bas-fonds de Liberty. Un environnement dont Eliëndir est très coutumier en l'occurrence.
Un de ses orphelins est mort, dans des conditions particulièrement horribles qui plus est. Si ni cet état de fait ni la façon dont ça s'est produit n'attriste vraiment l'Elfe, il sait à quel point ils sont importants pour Dahlia qui les considère comme ses propres enfants. Elle a elle-même été à leur place des années auparavant alors elle comprend mieux que personne leur situation. Caressant affectueusement le bras de la Fae de l'extrémité de ses longs doigts pâles, imposant une présence se voulant rassurante pour la jeune femme, il n'a aucune intention de partir et il lui fait savoir. Il observe Dahlia fouiller dans ses affaires et récupère la lettre du fameux antagoniste responsable de tous ses maux. Il prend connaissance du contenu du parchemin et fronce naturellement les sourcils un peu plus au fur et à mesure de sa lecture.
Un règlement de compte de la pègre, un grand classique. Il ne connaît ni cette "Ssisska" ni l'auteur de cette lettre au pseudonyme très kitsch mais de toute évidence, Dahlia n'est qu'un dommage collatéral dans cette histoire. Et bien sûr, c'est Dahlia qui souffre le plus de cette situation, comme si la vie ne s'acharnait pas déjà assez sur elle. Malgré tout, cela n'explique pas comment la Fae s'est retrouvée mêlée à tout ça. Eliëndir est parfaitement au courant de certaines de ses pratiques assez discutables qu'elles mènent avec ses orphelins notamment. Il ne lui en a jamais tenu rigueur et soyons honnête, lui aussi est très loin d'être irréprochable. Par contre, s'acoquiner avec la pègre ? Il est bien placé pour savoir à quel point c'est une très mauvaise idée et il ne comprend pas ce qui a pu la pousser à saisir une main tendue qu'elle aurait simplement dû ignorer. Quand bien même l'orphelinat est dépendant des donations, il y a une limite à ne pas franchir.
« Non. Ce n'est pas ta faute, Dahlia. Il l'aurait certainement tué dans tous les cas et tu ne pouvais rien y faire. Ces gens sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Les responsables sont ces deux criminels, qui t'ont impliqué toi et cet orphelin dans ce conflit. C'est entièrement de leur faute, tu n'es coupable de rien. Je suis sincèrement désolé pour Oliver. »
Il tend le bras pour laisser la lettre sur la table de chevet sur le côté du lit. Il pose délicatement sa main sur la joue de la Fae, juste avant que leurs regards se croisent à nouveau. Il vient essuyer ses larmes d'un geste du pouce et profitant d'un moment pour contempler son visage comme s'il le découvrait pour la première fois.
« Je suis là. Je n'irai nulle part. Reste avec moi, aussi longtemps que tu le voudras. Tu es ici chez toi et tu le sais. Nous avons l'éternité devant nous. »
Il approche un peu plus son visage, jusqu'à déposer ses lèvres sur les siennes. La douceur et la tendresse d'un baiser langoureux, désir égoïste de se remémorer le goût de ses lippes enchanteresses qu'il convoîte avec tant d'ardeur, même après toutes ces années.
« Tu es en sécurité ici. Tu es fatigué, tu viens de loin. Repose-toi. Je serai là à ton réveil. »
Appuyant son front contre le sien, il veillera jusqu'à ce qu'elle s'endorme dans ses bras et daigne enfin prendre un peu de repos dont elle a cruellement besoin. Il la regardera s'endormir et s'en ira la rejoindre un peu plus tard jusqu'au petit matin.
CENDRES
Il se glisse calmement à ses côtés, sous la couverture, tirant la couette pour la déposer soigneusement sur les épaules de la Fae. Enlaçant la femme qu'il aime et lui prêtant son épaule, il ne dit rien pour le moment. Il ne veut pas briser le réconfort de ces retrouvailles inattendues. Cela fait si longtemps qu'il n'a pas profité de sa présence, il avait presque oublié à quel point ces moments sont chers à son cœur. Sentant sa main sur la sienne, il se joint à l'effort en entremêlant ses doigts entre les siens. La sensation d'un toucher passionné, la chaleur de son corps et l'odeur de sa peau. Sentant son souffle chaud sur son cou et écoutant le rythme de ses respirations qui s'apaisent avec le temps. Tout lui revient comme une évidence maintenant qu'elle est près de lui, il ne veut plus la quitter.
Il ressent toute l'amertume dans sa voix quand elle s'excuse, une bien mauvaise habitude qui a la vie dure chez Dahlia même après toutes ces années. Pourtant, elle devrait savoir qu'elle ne le dérange pas, jamais sous aucun prétexte. Elle est ici chez elle et aussi longtemps qu'elle le souhaitera. Silencieusement et pour ne pas l'interrompre, il l'écoute d'abord sans dire un mot. Déposant un baiser délicat sur le front de la jeune femme et réaffirmant un peu plus son étreinte autour d'elle. S'il ne comprend pas encore tout à fait ce qui a pu la mettre dans cet état, il obtient des bribes de la dernière mésaventure de Dahlia dans les bas-fonds de Liberty. Un environnement dont Eliëndir est très coutumier en l'occurrence.
Un de ses orphelins est mort, dans des conditions particulièrement horribles qui plus est. Si ni cet état de fait ni la façon dont ça s'est produit n'attriste vraiment l'Elfe, il sait à quel point ils sont importants pour Dahlia qui les considère comme ses propres enfants. Elle a elle-même été à leur place des années auparavant alors elle comprend mieux que personne leur situation. Caressant affectueusement le bras de la Fae de l'extrémité de ses longs doigts pâles, imposant une présence se voulant rassurante pour la jeune femme, il n'a aucune intention de partir et il lui fait savoir. Il observe Dahlia fouiller dans ses affaires et récupère la lettre du fameux antagoniste responsable de tous ses maux. Il prend connaissance du contenu du parchemin et fronce naturellement les sourcils un peu plus au fur et à mesure de sa lecture.
Un règlement de compte de la pègre, un grand classique. Il ne connaît ni cette "Ssisska" ni l'auteur de cette lettre au pseudonyme très kitsch mais de toute évidence, Dahlia n'est qu'un dommage collatéral dans cette histoire. Et bien sûr, c'est Dahlia qui souffre le plus de cette situation, comme si la vie ne s'acharnait pas déjà assez sur elle. Malgré tout, cela n'explique pas comment la Fae s'est retrouvée mêlée à tout ça. Eliëndir est parfaitement au courant de certaines de ses pratiques assez discutables qu'elles mènent avec ses orphelins notamment. Il ne lui en a jamais tenu rigueur et soyons honnête, lui aussi est très loin d'être irréprochable. Par contre, s'acoquiner avec la pègre ? Il est bien placé pour savoir à quel point c'est une très mauvaise idée et il ne comprend pas ce qui a pu la pousser à saisir une main tendue qu'elle aurait simplement dû ignorer. Quand bien même l'orphelinat est dépendant des donations, il y a une limite à ne pas franchir.
« Non. Ce n'est pas ta faute, Dahlia. Il l'aurait certainement tué dans tous les cas et tu ne pouvais rien y faire. Ces gens sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Les responsables sont ces deux criminels, qui t'ont impliqué toi et cet orphelin dans ce conflit. C'est entièrement de leur faute, tu n'es coupable de rien. Je suis sincèrement désolé pour Oliver. »
Il tend le bras pour laisser la lettre sur la table de chevet sur le côté du lit. Il pose délicatement sa main sur la joue de la Fae, juste avant que leurs regards se croisent à nouveau. Il vient essuyer ses larmes d'un geste du pouce et profitant d'un moment pour contempler son visage comme s'il le découvrait pour la première fois.
« Je suis là. Je n'irai nulle part. Reste avec moi, aussi longtemps que tu le voudras. Tu es ici chez toi et tu le sais. Nous avons l'éternité devant nous. »
Il approche un peu plus son visage, jusqu'à déposer ses lèvres sur les siennes. La douceur et la tendresse d'un baiser langoureux, désir égoïste de se remémorer le goût de ses lippes enchanteresses qu'il convoîte avec tant d'ardeur, même après toutes ces années.
« Tu es en sécurité ici. Tu es fatigué, tu viens de loin. Repose-toi. Je serai là à ton réveil. »
Appuyant son front contre le sien, il veillera jusqu'à ce qu'elle s'endorme dans ses bras et daigne enfin prendre un peu de repos dont elle a cruellement besoin. Il la regardera s'endormir et s'en ira la rejoindre un peu plus tard jusqu'au petit matin.
CENDRES
Invité
Invité
Blottie dans le creux de ses bras, au plus proche de son cœur dont elle entend perceptiblement les battements, Dahlia connut enfin la sérénité. Des centaines d'années s'étaient écoulées durant lesquelles ses pieds avaient foulé de nombreuses fois le sol de la cité elfique dans un seul but, le retrouver, l'enlacer, l'embrasser, se noyer dans ses yeux qui ne voyaient qu'elle. Eliëndir avait sa manière bien à lui de la faire exister, de lui faire oublier le monde qui les entourait et qui la malmenait. Il n'avait qu'à plonger son regard dans le sien et le plus violent des orages laissait place à un magnifique arc-en-ciel. Loin de Melorn, la Fae dévorait ses missives, attendant le passage du facteur en trépignant d'impatience sur ses pieds dans les ruelles de la capitale. La distance qui les séparait les rendait plus forts, mais également plus vulnérables : les retrouvailles ne sauraient être interrompues, entre l'heureuse innocence de leur adolescence et le désir brûlant qui s'emparait de leurs corps, tel un cheval lâché au galop dans une cavalcade déchaînée.
Le son de sa voix s'immisça dans ses oreilles, trouvant un chemin tout tracé jusqu'à son cœur meurtri qu'il reparait intensivement à chacune de ses intonations, à chaque syllabe qu'il prononçait. L'Elfe n'avait aucun effort à faire, être lui-même suffisait amplement à combler la jeune femme qui s'enivrait de sa présence telle une drogue puissante et incontrôlable. Luttant pour ne pas sombrer face au sommeil qui la guettait, Dahlia l'écoutait sagement. Elle n'était pas d'accord avec ses affirmations, se pensant responsable du drame qui venait de bouleverser sa vie, néanmoins la force de le contredire lui manquait cruellement.
Malgré la douceur qu'il dégageait, le corps d'Eliendir n'aurait su mentir à la Fae. Elle le connaissait sur le bout des doigts, pouvait deviner à ses changements de tons que la haine tentait progressivement de prendre le pas sur l'amour. Une larme vint rouler et s'arrêter contre la jointure de sa main, posée amoureusement sur sa joue rougie par le froid et par leur interaction. Malgré son malheur, malgré la tristesse et la culpabilité, Dahlia l'aimait éperdument, inconditionnellement, d'une force et d'une folie telle que cela en devenait dangereux. À cette distance, dans ce lit doux et chaud, elle se sentait à sa place, aimée et choyée dans les bras de son âme sœur.
Au contact de ses lèvres, tout son corps se détendit petit à petit. Son poing se desserra, se transformant en une tendre caresse qui parcourait son torse, cherchant à s'emparer de sa chaleur. Dans ses vêtements secs et bien trop grands, Dahlia tremblait encore. De peur, de froid, de maladie sans doute, mais encore plus de la flamme incandescente qui dansait dans sa poitrine, attisée par son baiser. La Fae se souvenait encore du premier qu'ils avaient partagé, sur un banc au beau milieu de Liberty. Chaque fois qu'elle passait devant, elle s'y arrêtait, serrant sa sacoche dans ses bras discrètement. Elle le revoyait adolescent, sa main dans ses cheveux blonds, ses lèvres contre les siennes. Depuis ce jour, nombreux furent les baisers échangés, pourtant elle ne s'y habituait guère. Chacun d'entre eux l'envoyait voler plus haut que les nuages, touchant le soleil brûlant du bout des doigts. Sentir son corps contre le sien était complètement grisant, addictif.
Ses yeux se fermèrent une dernière fois dans un long et douloureux soupir, sa tête posée contre son épaule. Elle vint déposer un doux baiser dans son cou, murmurant au plus proche de son oreille un simple « Merci... » avant de sombrer dans les bras de Morphée. Dans un silence presque religieux, Dahlia trouva enfin le sommeil après des jours de voyages sans y parvenir. Auprès de son tendre amour, elle se laissa vagabonder au pays des rêves, priant pour ne pas y rencontrer un énième cauchemar. La nuit fut longue, trop longue. Une dizaine d'heures s'écoula, témoignant de l'éreintement profond dont elle souffrait. Puis doucement, alors qu'un rayon de soleil venait traverser la vitre de la chambre à coucher, elle se mit à remuer, signe d'un réveil agité et imminent.
Ses yeux s’ouvrèrent péniblement, s’habituant à la lumière petit à petit, dessinant les contours du visage de l’Elfe qui lui faisait face, allongé à ses côtés. Comme pour lui signaler son retour, la Fae vint s’accrocher à son bras et glisser ses doigts dans les interstices des siens. D’un regard furtif elle chercha une horloge dans la pièce, désirant s’assurer qu’elle n’avait pas dormi trop longtemps. Son souhait fut loin d’être exaucé, et en se rendant compte du temps passé à somnoler, elle ne put exprimer qu’une gêne profonde. « Oh… Il est déjà tard. Tu aurais pu me réveiller, tu sais. ». Elle se redressa en appuyant ses épaules endolories sur les coussins, observant ses alentours. Elle connaissait cette chambre pour y avoir séjourné des dizaines de fois, cependant elle ne s’habituait jamais à cette vue. Autant celle des jardins fleuris qu’elle apercevait par la fenêtre que le joli minois d’Eliëndir, si proche du sien.
Pendant un bref instant, les traumatismes passés semblèrent avoir disparu. Enfermée dans son cocon, dans sa bulle de bonheur, Dahlia oubliait la détresse qui l’avait menée jusqu’ici. Tout du moins, jusqu’à ce que ses yeux se posent sur la lettre encore dépliée sur la table de nuit. Elle grimaça légèrement puis poussa un long soupir, caressant le dos de la main de l’Elfe avec son pouce. « J’espère que je n’ai pas trop sali tes draps. ». Son regard vint errer sur le sang séché qui la recouvrait encore. « J’aurais dû prendre le temps de me laver d’abord… Et… de t’expliquer un peu plus ce qui s’était passé… ».
Puis, elle croisa son regard, le monde et ses commodités disparaissant encore une fois de son champ de vision. Il brillait, il l’illuminait de sa présence. Elle fondait d’amour à ses côtés, complètement incapable de penser à autre chose que son visage, son corps, sa voix. Tout chez lui l’immergeait dans une béatitude impossible à briser. « Je… J’ai failli oublier… ». La Fae se rapprocha et déposa un doux baiser sur sa joue, tel un remerciement silencieux d’avoir veillé sur son sommeil et pris soin d’elle. « Bonjour, Eliëndir. ». La mort d’Oliver lui apparaissait presque comme un lointain souvenir en parallèle de l’allégresse qui la poussait dans les bras de l’Elfe. Toutefois, ignorer la blessure ne suffirait pas à la guérir.
Le son de sa voix s'immisça dans ses oreilles, trouvant un chemin tout tracé jusqu'à son cœur meurtri qu'il reparait intensivement à chacune de ses intonations, à chaque syllabe qu'il prononçait. L'Elfe n'avait aucun effort à faire, être lui-même suffisait amplement à combler la jeune femme qui s'enivrait de sa présence telle une drogue puissante et incontrôlable. Luttant pour ne pas sombrer face au sommeil qui la guettait, Dahlia l'écoutait sagement. Elle n'était pas d'accord avec ses affirmations, se pensant responsable du drame qui venait de bouleverser sa vie, néanmoins la force de le contredire lui manquait cruellement.
Malgré la douceur qu'il dégageait, le corps d'Eliendir n'aurait su mentir à la Fae. Elle le connaissait sur le bout des doigts, pouvait deviner à ses changements de tons que la haine tentait progressivement de prendre le pas sur l'amour. Une larme vint rouler et s'arrêter contre la jointure de sa main, posée amoureusement sur sa joue rougie par le froid et par leur interaction. Malgré son malheur, malgré la tristesse et la culpabilité, Dahlia l'aimait éperdument, inconditionnellement, d'une force et d'une folie telle que cela en devenait dangereux. À cette distance, dans ce lit doux et chaud, elle se sentait à sa place, aimée et choyée dans les bras de son âme sœur.
Au contact de ses lèvres, tout son corps se détendit petit à petit. Son poing se desserra, se transformant en une tendre caresse qui parcourait son torse, cherchant à s'emparer de sa chaleur. Dans ses vêtements secs et bien trop grands, Dahlia tremblait encore. De peur, de froid, de maladie sans doute, mais encore plus de la flamme incandescente qui dansait dans sa poitrine, attisée par son baiser. La Fae se souvenait encore du premier qu'ils avaient partagé, sur un banc au beau milieu de Liberty. Chaque fois qu'elle passait devant, elle s'y arrêtait, serrant sa sacoche dans ses bras discrètement. Elle le revoyait adolescent, sa main dans ses cheveux blonds, ses lèvres contre les siennes. Depuis ce jour, nombreux furent les baisers échangés, pourtant elle ne s'y habituait guère. Chacun d'entre eux l'envoyait voler plus haut que les nuages, touchant le soleil brûlant du bout des doigts. Sentir son corps contre le sien était complètement grisant, addictif.
Ses yeux se fermèrent une dernière fois dans un long et douloureux soupir, sa tête posée contre son épaule. Elle vint déposer un doux baiser dans son cou, murmurant au plus proche de son oreille un simple « Merci... » avant de sombrer dans les bras de Morphée. Dans un silence presque religieux, Dahlia trouva enfin le sommeil après des jours de voyages sans y parvenir. Auprès de son tendre amour, elle se laissa vagabonder au pays des rêves, priant pour ne pas y rencontrer un énième cauchemar. La nuit fut longue, trop longue. Une dizaine d'heures s'écoula, témoignant de l'éreintement profond dont elle souffrait. Puis doucement, alors qu'un rayon de soleil venait traverser la vitre de la chambre à coucher, elle se mit à remuer, signe d'un réveil agité et imminent.
Ses yeux s’ouvrèrent péniblement, s’habituant à la lumière petit à petit, dessinant les contours du visage de l’Elfe qui lui faisait face, allongé à ses côtés. Comme pour lui signaler son retour, la Fae vint s’accrocher à son bras et glisser ses doigts dans les interstices des siens. D’un regard furtif elle chercha une horloge dans la pièce, désirant s’assurer qu’elle n’avait pas dormi trop longtemps. Son souhait fut loin d’être exaucé, et en se rendant compte du temps passé à somnoler, elle ne put exprimer qu’une gêne profonde. « Oh… Il est déjà tard. Tu aurais pu me réveiller, tu sais. ». Elle se redressa en appuyant ses épaules endolories sur les coussins, observant ses alentours. Elle connaissait cette chambre pour y avoir séjourné des dizaines de fois, cependant elle ne s’habituait jamais à cette vue. Autant celle des jardins fleuris qu’elle apercevait par la fenêtre que le joli minois d’Eliëndir, si proche du sien.
Pendant un bref instant, les traumatismes passés semblèrent avoir disparu. Enfermée dans son cocon, dans sa bulle de bonheur, Dahlia oubliait la détresse qui l’avait menée jusqu’ici. Tout du moins, jusqu’à ce que ses yeux se posent sur la lettre encore dépliée sur la table de nuit. Elle grimaça légèrement puis poussa un long soupir, caressant le dos de la main de l’Elfe avec son pouce. « J’espère que je n’ai pas trop sali tes draps. ». Son regard vint errer sur le sang séché qui la recouvrait encore. « J’aurais dû prendre le temps de me laver d’abord… Et… de t’expliquer un peu plus ce qui s’était passé… ».
Puis, elle croisa son regard, le monde et ses commodités disparaissant encore une fois de son champ de vision. Il brillait, il l’illuminait de sa présence. Elle fondait d’amour à ses côtés, complètement incapable de penser à autre chose que son visage, son corps, sa voix. Tout chez lui l’immergeait dans une béatitude impossible à briser. « Je… J’ai failli oublier… ». La Fae se rapprocha et déposa un doux baiser sur sa joue, tel un remerciement silencieux d’avoir veillé sur son sommeil et pris soin d’elle. « Bonjour, Eliëndir. ». La mort d’Oliver lui apparaissait presque comme un lointain souvenir en parallèle de l’allégresse qui la poussait dans les bras de l’Elfe. Toutefois, ignorer la blessure ne suffirait pas à la guérir.
Invité
Invité
Un arc-en-ciel sous la tempête
Feat Dahlia
La présence de Dahlia est une bouffée d'air frais inespérée dans son quotidien malsain. Il ne saurait même pas dire avec exactitude quand était-ce la dernière fois qu'ils ont profité d'un moment calme et intime juste tous les deux. Dahlia a sa vie et ses responsabilités à Liberty et il ne lui en a jamais tenu rigueur bien qu'ils ne se voient pas autant qu'il le voudrait. Eliëndir de son côté, ne peut s'empêcher de bouger constamment aux quatre coins du monde et même lorsqu'il revient à Melorn c'est souvent temporaire. Le temps libre lui manque cruellement et pourtant, pas une seule fois dans sa longue existence, il n'a manqué l'occasion de lui écrire. Pour prendre des nouvelles, d'elle principalement mais aussi de l'orphelinat. De sa vie, en général. Prenant un grand plaisir à lui narrer ses différentes aventures. Pas toutes, elle s'inquiéterait sûrement plus que nécessaire. Il a fait le choix de ne pas l'impliquer dans les parties les plus sombres de son existence, pour la préserver du mal qui pourrait en découler. Pour la protéger de la personne qu'il est vraiment.
Prendre des nouvelles mais aussi lui rappeler que même s'ils sont loin l'un de l'autre, elle aura toujours une place spéciale et exclusive dans son cœur. Lui dire à quel point il l'aime car il ne lui dit pas assez de vive voix. Peu importe les années qui passent ou la distance qui les séparent, leurs sentiments l'un envers l'autre n'ont jamais faibli. Au contraire, ils n'ont fait que se renforcer avec le temps jusqu'à en devenir dangereusement brûlant de passion. Leur amour est pur et sincère, une union secrète aux yeux du grand public, deux âmes qui dansent dans l'anonymat le plus total. Elle seule le comprend réellement, elle seule est capable de faire battre sa poitrine avec tant d'intensité. Ils n'ont pas besoin de parler, un regard suffit amplement pour exprimer tout ce qu'ils ressentent. Son monde n'est plus le même quand elle est là, sa simple présence illumine le sombre chemin qu'il emprunte au quotidien. Elle est son rayon de soleil, sa lueur d'espoir pour une vie meilleure. Elle est son tout.
Son corps devenu brûlant par le simple contact de leurs lèvres, si longtemps qu'il n'avait pas ressenti cette délicieuse sensation. Comment a-t-il pu s'en passer si longtemps ? Sentir son parfum et son corps près du sien, il n'a besoin de rien d'autre à cet instant et le reste est bien superflu. Se baiser qu'il reçoit dans son cou ne fait que renforcer de la plus belle des manières le frisson qui parcourt tout son être. Passant délicatement sa main dans ses cheveux, il enroule amoureusement ses doigts avec ses mèches pendant qu'il l'observe s'endormir sans interrompre le silence qui s'installe dans la chambre. Il veille pendant un moment. Puis, sans s'en rendre compte, il ferme à son tour ses yeux et tombe de fatigue aux côtés de son amour de toujours. Un sommeil qui n'aura pas été aussi long et réparateur que celui de Dahlia mais il s'en contentera.
Il se réveille le premier, constatant qu'elle dort toujours et n'osant pas l'interrompre pendant ce moment sacré. Il reste simplement là, en la regardant dormir et écoutant le rythme de sa respiration comme la plus douce des mélodies apaisant ses angoisses. Eliëndir la regarde complètement fasciné, en train d'émerger de ses songes. Il sent ses doigts se saisir de son bras, un sourire étirant les traits de son visage pendant que le regard de la Fae se porte sur le reste de la pièce.
« Tu avais l'air si paisible dans ton sommeil, je n'ai pas osé. Tu as bien dormi ? »
Il passe brièvement sa main devant sa bouche pour cacher un petit bâillement, déviant à son tour son regard vers l'horloge mais revenant aussitôt poser ses yeux sur Dahlia. Peu importe qu'il soit si tard, rien, pas même le temps n'a d'importance. Il se redresse légèrement, se tournant de face et posant son coude contre l'oreiller en venant soutenir sa tête avec sa main de façon à contempler plus clairement le visage de la Fae.
« Ne t'en fais pas pour les draps. En fait, ne t'inquiète de rien. Je m'occupe de tout. Je vais te faire couler un bain et te prêter des vêtements propres. Pendant ce temps, je vais aller préparer le petit déjeuner. Ensuite... on discutera. »
Eliëndir pourtant si impassible, souriait de la manière la plus innocente possible en croisant ce regard envoûtant qui lui fait toujours autant d'effet après toutes ces années. Il ne s'y habitue toujours pas et il est incapable de s'en lasser. Suite à ce baiser sur sa joue, il feint l'impassibilité de la plus piètre des manières. Impossible de rester de marbre, il sourit davantage en déposant un baiser affectueux sur le dos de la main de Dahlia.
« Bonjour, Dahlia. Tu m'as énormément manqué. Reste allongée encore un peu, j'en ai pour une minute. »
Sur ces mots, il relâche sa main à contrecœur en tirant la couette pour pouvoir s'extirper de son côté du lit. Sa salle de bain relit directement à sa chambre par une porte qu'il emprunte pour passer dans la pièce d'à côté. Il commence par faire couler l'eau et préparer tout ce dont elle aura besoin pour se sentir à l'aise et prendre son temps. Pendant que le bain se remplit, il fouille dans ses affaires pour chercher une crème ou une pommade pour les contusions et contre la douleur. Haussant un peu plus le ton pour qu'elle puisse l'entendre de l'autre côté du mur.
« Est-ce que tu as encore mal ? J'ai quelque chose pour soulager la douleur et effacer les marques après ton bain. Ça sent un peu fort mais c'est pas mal. Un vrai remède elfique, tu verras. Je te le mets à côté de l'évier. »
Honnêtement, il n'est pas sûr de savoir ce qu'il y a dans cette pommade révolutionnaire mais le principal c'est que c'est véritablement efficace. Il lui laisse donc bien en évidence. Il lui prépare un peignoir propre et vient couper l'eau avant que la baignoire ne déborde de trop. Il trempe sa main pour s'assurer que l'eau est à la bonne température.
« Ton bain est prêt, je t'apporte quelques vêtements. »
Il repasse dans la chambre pour retourner près de l'armoire qu'il a ouverte hier pour récupérer une chemise. Celle-ci s'avère être un gigantesque dressing rempli de vêtements en tout genre. Des vêtements d'hommes principalement, mais son sens de la mode hors pair fera le reste pour assembler une tenue simple et confortable.
CENDRES
Prendre des nouvelles mais aussi lui rappeler que même s'ils sont loin l'un de l'autre, elle aura toujours une place spéciale et exclusive dans son cœur. Lui dire à quel point il l'aime car il ne lui dit pas assez de vive voix. Peu importe les années qui passent ou la distance qui les séparent, leurs sentiments l'un envers l'autre n'ont jamais faibli. Au contraire, ils n'ont fait que se renforcer avec le temps jusqu'à en devenir dangereusement brûlant de passion. Leur amour est pur et sincère, une union secrète aux yeux du grand public, deux âmes qui dansent dans l'anonymat le plus total. Elle seule le comprend réellement, elle seule est capable de faire battre sa poitrine avec tant d'intensité. Ils n'ont pas besoin de parler, un regard suffit amplement pour exprimer tout ce qu'ils ressentent. Son monde n'est plus le même quand elle est là, sa simple présence illumine le sombre chemin qu'il emprunte au quotidien. Elle est son rayon de soleil, sa lueur d'espoir pour une vie meilleure. Elle est son tout.
Son corps devenu brûlant par le simple contact de leurs lèvres, si longtemps qu'il n'avait pas ressenti cette délicieuse sensation. Comment a-t-il pu s'en passer si longtemps ? Sentir son parfum et son corps près du sien, il n'a besoin de rien d'autre à cet instant et le reste est bien superflu. Se baiser qu'il reçoit dans son cou ne fait que renforcer de la plus belle des manières le frisson qui parcourt tout son être. Passant délicatement sa main dans ses cheveux, il enroule amoureusement ses doigts avec ses mèches pendant qu'il l'observe s'endormir sans interrompre le silence qui s'installe dans la chambre. Il veille pendant un moment. Puis, sans s'en rendre compte, il ferme à son tour ses yeux et tombe de fatigue aux côtés de son amour de toujours. Un sommeil qui n'aura pas été aussi long et réparateur que celui de Dahlia mais il s'en contentera.
Il se réveille le premier, constatant qu'elle dort toujours et n'osant pas l'interrompre pendant ce moment sacré. Il reste simplement là, en la regardant dormir et écoutant le rythme de sa respiration comme la plus douce des mélodies apaisant ses angoisses. Eliëndir la regarde complètement fasciné, en train d'émerger de ses songes. Il sent ses doigts se saisir de son bras, un sourire étirant les traits de son visage pendant que le regard de la Fae se porte sur le reste de la pièce.
« Tu avais l'air si paisible dans ton sommeil, je n'ai pas osé. Tu as bien dormi ? »
Il passe brièvement sa main devant sa bouche pour cacher un petit bâillement, déviant à son tour son regard vers l'horloge mais revenant aussitôt poser ses yeux sur Dahlia. Peu importe qu'il soit si tard, rien, pas même le temps n'a d'importance. Il se redresse légèrement, se tournant de face et posant son coude contre l'oreiller en venant soutenir sa tête avec sa main de façon à contempler plus clairement le visage de la Fae.
« Ne t'en fais pas pour les draps. En fait, ne t'inquiète de rien. Je m'occupe de tout. Je vais te faire couler un bain et te prêter des vêtements propres. Pendant ce temps, je vais aller préparer le petit déjeuner. Ensuite... on discutera. »
Eliëndir pourtant si impassible, souriait de la manière la plus innocente possible en croisant ce regard envoûtant qui lui fait toujours autant d'effet après toutes ces années. Il ne s'y habitue toujours pas et il est incapable de s'en lasser. Suite à ce baiser sur sa joue, il feint l'impassibilité de la plus piètre des manières. Impossible de rester de marbre, il sourit davantage en déposant un baiser affectueux sur le dos de la main de Dahlia.
« Bonjour, Dahlia. Tu m'as énormément manqué. Reste allongée encore un peu, j'en ai pour une minute. »
Sur ces mots, il relâche sa main à contrecœur en tirant la couette pour pouvoir s'extirper de son côté du lit. Sa salle de bain relit directement à sa chambre par une porte qu'il emprunte pour passer dans la pièce d'à côté. Il commence par faire couler l'eau et préparer tout ce dont elle aura besoin pour se sentir à l'aise et prendre son temps. Pendant que le bain se remplit, il fouille dans ses affaires pour chercher une crème ou une pommade pour les contusions et contre la douleur. Haussant un peu plus le ton pour qu'elle puisse l'entendre de l'autre côté du mur.
« Est-ce que tu as encore mal ? J'ai quelque chose pour soulager la douleur et effacer les marques après ton bain. Ça sent un peu fort mais c'est pas mal. Un vrai remède elfique, tu verras. Je te le mets à côté de l'évier. »
Honnêtement, il n'est pas sûr de savoir ce qu'il y a dans cette pommade révolutionnaire mais le principal c'est que c'est véritablement efficace. Il lui laisse donc bien en évidence. Il lui prépare un peignoir propre et vient couper l'eau avant que la baignoire ne déborde de trop. Il trempe sa main pour s'assurer que l'eau est à la bonne température.
« Ton bain est prêt, je t'apporte quelques vêtements. »
Il repasse dans la chambre pour retourner près de l'armoire qu'il a ouverte hier pour récupérer une chemise. Celle-ci s'avère être un gigantesque dressing rempli de vêtements en tout genre. Des vêtements d'hommes principalement, mais son sens de la mode hors pair fera le reste pour assembler une tenue simple et confortable.
CENDRES
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Son arrivée brutale, sa chute à ses pieds, ses larmes qui coulaient sans cesse sur ses joues, gonflées par le deuil qui la transperçait de part en part, à cet instant précis, ces événements n’avaient plus aucune importance. Dahlia connaissait le pouvoir de l’Elfe sur elle, son influence si puissante, sa façon de transformer n’importe quel cauchemar en rêve, de changer la pluie en chatoyants rayons de soleils qui réchauffaient sa peau si pâle. C’est dans la précipitation la plus totale qu’elle s’était empressée d’attraper sa cape, de l’enfiler et de fuir jusqu’à Melorn, là où elle pourrait le retrouver. Leurs retrouvailles, bien que provoquées par la Fae, s’avéraient être un concours de circonstances fort complexe. Elle devait quitter Liberty un jour précis, survivre aux jours de voyage dans cet état misérable, parvenir jusqu’à sa demeure, mais surtout… Eliëndir devait être présent. Lui qui ne tenait pas en place pouvait parfois être une plaie à retrouver et même si les missives de la jeune femme lui arrivaient toujours, elle regrettait de ne pouvoir le côtoyer physiquement plus souvent. À aucun moment l’idée qu’il puisse ne pas être à son domicile ne lui avait traversé l’esprit. Elle croyait au destin qui s’acharnait à les mettre ensemble, elle croyait en lui et en cet instinct presque animal qui la protégeait de tous les maux.
Bien qu’elle n’aurait échangé leurs petites habitudes et son rituel de se promener dans la capitale pour récupérer ses lettres pour rien au monde, Dahlia ne pouvait nier que rien ne valait une rencontre en bonne et due forme. Nul ne pouvait rivaliser avec le plaisir coupable de venir se noyer dans son cou, s’endormir entre ses bras, contempler son visage en entendant les oiseaux chanter à la fenêtre. Elle l’admira silencieusement, le cœur en fête d’avoir enfin à nouveau l’opportunité de ne l’avoir que pour elle seule. Parfois, elle rêvait de hurler au monde entier qu’il lui appartenait, non pas par possessivité, mais par fierté. Être celle qui profitait de ses mots doux à la tombée de la nuit la galvanisait, ignorant ne serait-ce que la possibilité qu’il puisse y en avoir une autre dans sa vie. La distance aurait pu en faire douter plus d’une concernant sa fidélité, l’idée d’être oubliée où mise de côté face aux aléas de la vie. Étrangement, alors que la Fae était en proie à de nombreuses interrogations quotidiennes, alors que son existence se résumait presque en une suite improbable de remises en questions, d’Eliëndir, elle n’avait jamais douté une seule seconde. Même si une autre venait à le courtiser, sa place était intemporelle, gravée dans le marbre de son cœur. Personne n’effaçait une idylle centenaire d’un claquement de doigts.
« J’ai bien dormi. En grande partie grâce à toi. ». Quand son coude vint se loger dans l’oreiller afin de lui faire face, le cœur de la Fae loupa un battement. Était-ce seulement autorisé d’être si séduisant ? Son charme insolent la frappait à chacune de leurs interactions, chaque regard, chaque fois qu’il l’effleurait, un frisson la parcourait de la tête aux pieds. Dahlia le dévisageait, s’attardant sur la courbure de ses yeux quand un sourire venait orner ses traits fins, sur ses lèvres rosées qu’elle brûlait d’impatience de rejoindre, sur ses longs doigts fins perdus dans sa chevelure immaculée. Il était parfait, une véritable merveille du monde. Elle l’écouta lister les objectifs de la matinée sans oser l’interrompre. Lutter était peine perdue, une fois que l’Elfe avait une idée en tête, il était difficile de l’en défaire. La directrice appréciait ce côté déterminé, qu’elle qualifiait parfois de têtu. Elle se demandait si dans leurs vieux jours, cela viendrait à l’agacer, ou si elle continuerait à en rire.
Entendre qu’elle lui avait manqué fut si agréable qu’elle eut l’impression qu’on venait d’étreindre son âme dans un cocon de chaleur. S’il savait à quel point il occupait chacune de ses pensées, s’il imaginait seulement la portée de l’amour qu’elle ressentait à son égard. Il lui manquait terriblement chaque seconde de chaque minute de chaque jour. Elle s’obligeait à remplir son agenda pour ne pas se donner le temps de remarquer son absence, mais elle était bien là, un trou béant dans son quotidien, un manque impossible à combler. Sans un mot, Dahlia commença à se lever, avançant à tâtons sur le plancher, vérifiant qu’elle pouvait prendre appui sur ses jambes sans frôler la chute. Depuis ses dernières mésaventures, elle ne leur faisait plus réellement confiance pour accomplir leur devoir. Elle s’avança doucement vers la salle de bain, quelque peu intimidée par la richesse débordante de l’Elfe, un confort auquel elle ne s’habituait guère.
La chambre était somptueuse, à l’image de son propriétaire. Alors que ses pieds s’apprêtaient à frôler le carrelage froid de la salle de bain, Dahlia se retourna et fit quelques pas dans le dos d’Eliëndir. Une fois à sa hauteur, elle l’enlaça de dos, croisant ses bras au-dessus de son bassin dans une tendre étreinte. « Merci de prendre soin de moi. ». Et sans un mot de plus, elle s’en éloigna à contrecœur, se dirigeant vers le bain préparé par ses soins, retirant ses vêtements secs, la porte entre ouverte avant de se glisser dans l’eau chaude. Elle entreprit alors de se laver dans le silence, retirant le sang séché qui tâchait sa peau ainsi que la boue à ses pieds. La relaxation ne dura qu’une dizaine, peut-être une vingtaine de minutes avant que la Fae ne s’éclipse du bain, s’enveloppant dans le peignoir prêté par l’Elfe. Elle fouilla dans sa sacoche pour en sortir l’essentiel de ses soins qui ne la quittaient jamais : son nécessaire de maquillage, une fiole de parfum de Maison d’Oreithye aux notes fleuries, semblable aux roses fraîchement coupées ainsi qu’une brosse pour dompter ses boucles dorées. Elle s’affaira ainsi à créer une apparence qu’elle considérait comme présentable avant de se diriger vers les habits soigneusement déposés sur le lit.
Elle s’interrogea quelques instants devant les vêtements majoritairement masculins alignés devant ses yeux, puis tourna la tête vers sa robe encore trempée qui siégeait sur une chaise au fond de la pièce. Elle était bien plus à l’aise dans ses propres habits, néanmoins elle devrait faire sans. La Fae fit rapidement le tour de ses options, considérant à nouveau une chemise et un pantalon, cette fois plus près du corps afin qu’elle n’ait pas constamment l’impression de nager dedans. Elle descendit ensuite lentement les escaliers, se tenant à la rampe par précaution, suivant la douce odeur de nourriture jusqu’à la cuisine. Une fois en bas, apercevant la silhouette de l’Elfe de dos, elle croisa sagement les bras sous sa poitrine sans oser s’asseoir. Son regard s’orienta vers les jardins qu’elle pouvait observer depuis la fenêtre et elle resta silencieuse durant quelques secondes, contemplant la beauté de la vue qu’Eliëndir pouvait admirer chaque jour. « Je risquerais de m’habituer à la vie ici si je ne fais pas attention. ». Un petit sourire espiègle naquit sur son visage. « Je sais que je te l’ai déjà dit, mais ta demeure m’impressionne toujours autant. C’est… ». Ses yeux se plantèrent dans les siens. « Magnifique. ».
Bien qu’elle n’aurait échangé leurs petites habitudes et son rituel de se promener dans la capitale pour récupérer ses lettres pour rien au monde, Dahlia ne pouvait nier que rien ne valait une rencontre en bonne et due forme. Nul ne pouvait rivaliser avec le plaisir coupable de venir se noyer dans son cou, s’endormir entre ses bras, contempler son visage en entendant les oiseaux chanter à la fenêtre. Elle l’admira silencieusement, le cœur en fête d’avoir enfin à nouveau l’opportunité de ne l’avoir que pour elle seule. Parfois, elle rêvait de hurler au monde entier qu’il lui appartenait, non pas par possessivité, mais par fierté. Être celle qui profitait de ses mots doux à la tombée de la nuit la galvanisait, ignorant ne serait-ce que la possibilité qu’il puisse y en avoir une autre dans sa vie. La distance aurait pu en faire douter plus d’une concernant sa fidélité, l’idée d’être oubliée où mise de côté face aux aléas de la vie. Étrangement, alors que la Fae était en proie à de nombreuses interrogations quotidiennes, alors que son existence se résumait presque en une suite improbable de remises en questions, d’Eliëndir, elle n’avait jamais douté une seule seconde. Même si une autre venait à le courtiser, sa place était intemporelle, gravée dans le marbre de son cœur. Personne n’effaçait une idylle centenaire d’un claquement de doigts.
« J’ai bien dormi. En grande partie grâce à toi. ». Quand son coude vint se loger dans l’oreiller afin de lui faire face, le cœur de la Fae loupa un battement. Était-ce seulement autorisé d’être si séduisant ? Son charme insolent la frappait à chacune de leurs interactions, chaque regard, chaque fois qu’il l’effleurait, un frisson la parcourait de la tête aux pieds. Dahlia le dévisageait, s’attardant sur la courbure de ses yeux quand un sourire venait orner ses traits fins, sur ses lèvres rosées qu’elle brûlait d’impatience de rejoindre, sur ses longs doigts fins perdus dans sa chevelure immaculée. Il était parfait, une véritable merveille du monde. Elle l’écouta lister les objectifs de la matinée sans oser l’interrompre. Lutter était peine perdue, une fois que l’Elfe avait une idée en tête, il était difficile de l’en défaire. La directrice appréciait ce côté déterminé, qu’elle qualifiait parfois de têtu. Elle se demandait si dans leurs vieux jours, cela viendrait à l’agacer, ou si elle continuerait à en rire.
Entendre qu’elle lui avait manqué fut si agréable qu’elle eut l’impression qu’on venait d’étreindre son âme dans un cocon de chaleur. S’il savait à quel point il occupait chacune de ses pensées, s’il imaginait seulement la portée de l’amour qu’elle ressentait à son égard. Il lui manquait terriblement chaque seconde de chaque minute de chaque jour. Elle s’obligeait à remplir son agenda pour ne pas se donner le temps de remarquer son absence, mais elle était bien là, un trou béant dans son quotidien, un manque impossible à combler. Sans un mot, Dahlia commença à se lever, avançant à tâtons sur le plancher, vérifiant qu’elle pouvait prendre appui sur ses jambes sans frôler la chute. Depuis ses dernières mésaventures, elle ne leur faisait plus réellement confiance pour accomplir leur devoir. Elle s’avança doucement vers la salle de bain, quelque peu intimidée par la richesse débordante de l’Elfe, un confort auquel elle ne s’habituait guère.
La chambre était somptueuse, à l’image de son propriétaire. Alors que ses pieds s’apprêtaient à frôler le carrelage froid de la salle de bain, Dahlia se retourna et fit quelques pas dans le dos d’Eliëndir. Une fois à sa hauteur, elle l’enlaça de dos, croisant ses bras au-dessus de son bassin dans une tendre étreinte. « Merci de prendre soin de moi. ». Et sans un mot de plus, elle s’en éloigna à contrecœur, se dirigeant vers le bain préparé par ses soins, retirant ses vêtements secs, la porte entre ouverte avant de se glisser dans l’eau chaude. Elle entreprit alors de se laver dans le silence, retirant le sang séché qui tâchait sa peau ainsi que la boue à ses pieds. La relaxation ne dura qu’une dizaine, peut-être une vingtaine de minutes avant que la Fae ne s’éclipse du bain, s’enveloppant dans le peignoir prêté par l’Elfe. Elle fouilla dans sa sacoche pour en sortir l’essentiel de ses soins qui ne la quittaient jamais : son nécessaire de maquillage, une fiole de parfum de Maison d’Oreithye aux notes fleuries, semblable aux roses fraîchement coupées ainsi qu’une brosse pour dompter ses boucles dorées. Elle s’affaira ainsi à créer une apparence qu’elle considérait comme présentable avant de se diriger vers les habits soigneusement déposés sur le lit.
Elle s’interrogea quelques instants devant les vêtements majoritairement masculins alignés devant ses yeux, puis tourna la tête vers sa robe encore trempée qui siégeait sur une chaise au fond de la pièce. Elle était bien plus à l’aise dans ses propres habits, néanmoins elle devrait faire sans. La Fae fit rapidement le tour de ses options, considérant à nouveau une chemise et un pantalon, cette fois plus près du corps afin qu’elle n’ait pas constamment l’impression de nager dedans. Elle descendit ensuite lentement les escaliers, se tenant à la rampe par précaution, suivant la douce odeur de nourriture jusqu’à la cuisine. Une fois en bas, apercevant la silhouette de l’Elfe de dos, elle croisa sagement les bras sous sa poitrine sans oser s’asseoir. Son regard s’orienta vers les jardins qu’elle pouvait observer depuis la fenêtre et elle resta silencieuse durant quelques secondes, contemplant la beauté de la vue qu’Eliëndir pouvait admirer chaque jour. « Je risquerais de m’habituer à la vie ici si je ne fais pas attention. ». Un petit sourire espiègle naquit sur son visage. « Je sais que je te l’ai déjà dit, mais ta demeure m’impressionne toujours autant. C’est… ». Ses yeux se plantèrent dans les siens. « Magnifique. ».
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Un arc-en-ciel sous la tempête
Feat Dahlia
Une mine songeuse devant son dressing beaucoup trop grand pour une seule personne et trahissant un goût très prononcé pour les beaux vêtements. Ce n'est un secret pour personne, Eliëndir est un homme coquet qui aime prendre soin de lui et d'entretenir l'image qu'il renvoie aux autres. C'est tout un art en réalité, un art dont il est passé maître au fil du temps. De la séduction à la manipulation, le premier regard est souvent le plus important. Il est le premier avis qu'on se fait d'une personne, qu'on le veuille ou non. S'il a évidemment beaucoup de vêtements hommes qu'on retrouve plus communément dans les grandes villes du Sekai, il apprécie tout autant les vêtements unisexes plus extravagants comme des tuniques typiques de Melorn entre autres. Une part de sa culture bien ancrée depuis sa jeunesse et maintenant indissociable de lui. En sentant les bras de la Fae s'enrouler autour de sa taille, il s'interrompt dans ses recherches des plus belles pièces de son armoire. Il tourne le regard sur le côté, sans dire un mot, un sourire étirant le coin de ses lèvres. Cette petite attention le plonge dans une profonde et innocente béatitude. La regardant calmement rejoindre la salle de bain, il se surprend à s'être littéralement figé sur place pendant une seconde ou deux.
Reprenant finalement là où il s'était arrêté, il sélectionne quelques vêtements qu'il juge adéquats pour son invitée surprise. Des vêtements plus près du corps, d'une taille en dessous de préférence pour qu'elle ne flotte pas à l'intérieur toute la journée. Quelques pièces simples, d'autres plus colorées. Elle choisira elle-même ce qui lui plaira le plus en faisant le tri dans sa sélection. Prenant le petit tas de vêtements, il se dirige naturellement vers la porte de la salle de bain entrouverte pour lui déposer ses vêtements pendant son bain. Il s'arrête brusquement dans sa démarche en faisant un petit demi-tour juste avant de faire irruption dans la pièce. Trop tôt ? Peut-être. Cela fait longtemps depuis la dernière fois et il en a conscience. Il décide finalement de laisser les vêtements sur le lit, bien en évidence.
« Tout va bien ? Je suis au rez-de-chaussée si tu me cherches. »
L'elfe s'affaire rapidement à toutes les petites actions du quotidien qu'il a l'habitude de faire en temps normal. Il ouvre une porte fenêtre de sa chambre reliant à un petit balcon en pierre qui donne sur les jardins fleuris et offre une vue imprenable jusqu'aux vignobles, un peu plus loin. Faisant entrer un peu d'air frais dans son intérieur. Il enfile rapidement quelque chose de léger sur son dos avant de quitter la chambre et de prendre les escaliers pour descendre. La demeure d'Eliëndir respire la tranquillité et la sérénité comme une petite maison de campagne. Avec beaucoup plus d'espace et de luxe, cela va sans dire. En s'y attardant d'un peu plus près, on peut aussi ressentir toute la solitude que dégage ses couloirs silencieux qu'Eliëndir est souvent le seul à arpenter avec son petit personnel. Il est bien incapable de s'occuper d'une aussi grande maison tout seul d'autant plus qu'il y a aussi le manoir de son père juste à côtés. Les deux bâtiments étant eux-aussi reliés.
La matinée est bien avancée et comme d'habitude, son personnel est là depuis tôt ce matin. Il profite que la Fae soit encore occupée là-haut pour congédier tout le monde, donnant la journée à tous ses employés sans donner la moindre explication. Il ne veut personne pour le déranger lui ou Dahlia pendant leurs retrouvailles. Le bâtiment survivra certainement à une journée sans un entretien minutieux. Une journée, un week-end, une semaine. Un mois. Il ne sait pas encore combien de temps Dahlia va rester mais elle restera aussi longtemps qu'elle le souhaite, c'est une certitude. D'ailleurs, il en profite pour remettre ses rendez-vous de la journée à une autre fois. Rien de très important en soit mais il veut être sûr de pouvoir profiter à chaque instant de ce cadeau que lui fait la vie en la présence de Dahlia. Le monde peut bien attendre un jour de plus.
Enfin seul, ou presque, dans cette maison où le silence serait capable de résonner à travers les murs, il rejoint la cuisine en récupérant de quoi attacher ses longs cheveux en arrière pour qu'ils arrêtent enfin de traîner sur ses épaules. Il jette un bref regard à une horloge suspendue juste au-dessus de la porte. Il a dit qu'il préparerait le petit-déjeuner, mais il est peut-être un peu tard pour ça. Le temps de faire à manger, il sera l'heure du déjeuner alors autant partir là-dessus. Heureusement, ses domestiques ont eu le temps de passer en ville pour faire quelques courses afin de préparer le repas. Il se retrouve avec des produits frais qu'il va devoir décortiquer avec ses quelques connaissances en la matière. Loin de prétendre être un chef reconnu à Melorn, il sait tout de même utiliser ses deux mains pour concocter un repas décent bien qu'il n'ait pas souvent le temps ni l'occasion de cuisiner lui-même. Ce n'est pas quelque chose qu'il abhorre, encore moins quand il s'agit de faire un effort pour une personne spéciale.
Alors, il met les mains à la pâte pendant que la Fae finit de se préparer. Commençant par se laver les mains, très important, il récupère les poissons frais tout juste acheter en ville, qu'il fait mariner dans de l'huile et du citron pendant une quinzaine de minutes. Rajoutant quelques herbes dont la cuisine Melornoise a le secret. Il sourit bêtement alors que les souvenirs de leur première rencontre refont surface, il se souvient qu'ils avaient mangé dans un restaurant tenu par un couple originaie d'Aquaria. Qu'est-ce que c'était déjà ? Ah, oui. Du calamar. Il a l'impression d'encore se souvenir du goût après toutes ces années. C'était véritablement excellent, à moins que ce soit la présence de Dahlia qui ait rendu ce moment aussi magique. Cela remonte si loin maintenant, ils étaient si jeunes. Pendant qu'il se perd dans ses souvenirs, il s'occupe d'éplucher quelques légumes puis de les couper soigneusement en morceaux. Il a un plan de cuisine très précis en tête et il se doute déjà que le résultat final sera bien différent mais au moins, il met du coeur à l'ouvrage.
Et il faut profiter de ce moment puisqu'on ne verra pas souvent le mage noir dans de telles situations du quotidien. Qui suspecterait le mal dont est capable Eliëndir en le regardant ainsi faire à manger pour sa bien aimée. Il est bien loin de cette image d'elfe ambitieux et prêt à tout pour arriver à ses fins. Il n'y a qu'une personne au monde qui ait autant d'influence sur lui, la seule qui puisse le mener à sa guise par le bout du nez. Dahlia est une excuse pour absolument tout, elle est l'exception à toutes ses règles.
Récupérant un plat dans un petit rangement suspendu, il profite d'être à côté pour préchauffer son four pendant qu'il termine de préparer le reste du déjeuner. Il est au four et au moulin quand il entend la douce voix de la Fae dans son dos. Il ne l'a même pas entendu descendre les escaliers ni marcher dans le couloir, c'est dire à quel point il est concentré dans sa cuisine. Les moments où il daigne enfin baisser sa garde se font de plus en plus rares, il ne peut tout simplement plus se le permettre et pourtant cela fait un bien fou de ne pas avoir à se méfier constamment de tout ce qui l'entoure. Il fait le tour de son plan de travail, juste pour avoir Dahlia dans son champ de vision. Répondant à son sourire par un autre, il dévie brièvement le regard vers les jardins fleuris de l'autre côté de la baie vitrée. C'est stupide, mais il se rend compte à l'instant qu'il ne profite pas tant que ça de la beauté de son propre foyer. Pas autant qu'il le devrait en tout cas.
« Je suis content que ça te plaise. Je veux que tu saches que tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites. Sincèrement, c'est important pour moi. »
Finissant de couper quelques carottes qu'il ajoute à son plat juste en dessous les poissons qu'il a fini de décortiquer avec soin. Quel calvaire d'ailleurs, pourquoi le poisson est aussi chiant à préparer ? Si seulement on pouvait juste mettre les pieds sous la table et déguster. Note à lui-même, la prochaine fois, il passera plutôt à la boucherie. Il a vu assez d'arêtes pour toute la semaine.
« Ma maison est la tienne. Tu es ici chez toi. »
Soulevant le plan avec un gant de cuisine, il vient le glisser dans le four déjà bien chaud pour commencer la cuisson de son oeuvre d'art dont il est très fier, soit dit en passant. On dit qu'il y a de la beauté dans la simplicité, en tout cas on verra ce que ça donne dans l'assiette. Il se repasse les mains sous l'eau avec un peu de savon puis il s'essuie avec le même petit chiffon. Il fait quelques pas vers la baie vitrée et fait coulisser la porte menant à son très grand jardin. Un gigantesque terrain où poussent des dizaines de fleurs et plantes différentes originaires de toutes les régions du Sekai. Importer par son père pour la plupart, rapporter par Eliëndir de ses voyages pour certaines. Des sections entières de fleurs aux couleurs de l'arc-en-ciel. Un peu plus loin sur la gauche, se trouve une petite forêt à l'aspect luxuriante où poussent des lianes et certaines plantes rares dans de grandes serres. Et plus loin encore, dans le fond, se trouve son vignoble et ses installations bien sûr.
« Et si on allait faire un tour ? Après vous, Princesse. »
CENDRES
Reprenant finalement là où il s'était arrêté, il sélectionne quelques vêtements qu'il juge adéquats pour son invitée surprise. Des vêtements plus près du corps, d'une taille en dessous de préférence pour qu'elle ne flotte pas à l'intérieur toute la journée. Quelques pièces simples, d'autres plus colorées. Elle choisira elle-même ce qui lui plaira le plus en faisant le tri dans sa sélection. Prenant le petit tas de vêtements, il se dirige naturellement vers la porte de la salle de bain entrouverte pour lui déposer ses vêtements pendant son bain. Il s'arrête brusquement dans sa démarche en faisant un petit demi-tour juste avant de faire irruption dans la pièce. Trop tôt ? Peut-être. Cela fait longtemps depuis la dernière fois et il en a conscience. Il décide finalement de laisser les vêtements sur le lit, bien en évidence.
« Tout va bien ? Je suis au rez-de-chaussée si tu me cherches. »
L'elfe s'affaire rapidement à toutes les petites actions du quotidien qu'il a l'habitude de faire en temps normal. Il ouvre une porte fenêtre de sa chambre reliant à un petit balcon en pierre qui donne sur les jardins fleuris et offre une vue imprenable jusqu'aux vignobles, un peu plus loin. Faisant entrer un peu d'air frais dans son intérieur. Il enfile rapidement quelque chose de léger sur son dos avant de quitter la chambre et de prendre les escaliers pour descendre. La demeure d'Eliëndir respire la tranquillité et la sérénité comme une petite maison de campagne. Avec beaucoup plus d'espace et de luxe, cela va sans dire. En s'y attardant d'un peu plus près, on peut aussi ressentir toute la solitude que dégage ses couloirs silencieux qu'Eliëndir est souvent le seul à arpenter avec son petit personnel. Il est bien incapable de s'occuper d'une aussi grande maison tout seul d'autant plus qu'il y a aussi le manoir de son père juste à côtés. Les deux bâtiments étant eux-aussi reliés.
La matinée est bien avancée et comme d'habitude, son personnel est là depuis tôt ce matin. Il profite que la Fae soit encore occupée là-haut pour congédier tout le monde, donnant la journée à tous ses employés sans donner la moindre explication. Il ne veut personne pour le déranger lui ou Dahlia pendant leurs retrouvailles. Le bâtiment survivra certainement à une journée sans un entretien minutieux. Une journée, un week-end, une semaine. Un mois. Il ne sait pas encore combien de temps Dahlia va rester mais elle restera aussi longtemps qu'elle le souhaite, c'est une certitude. D'ailleurs, il en profite pour remettre ses rendez-vous de la journée à une autre fois. Rien de très important en soit mais il veut être sûr de pouvoir profiter à chaque instant de ce cadeau que lui fait la vie en la présence de Dahlia. Le monde peut bien attendre un jour de plus.
Enfin seul, ou presque, dans cette maison où le silence serait capable de résonner à travers les murs, il rejoint la cuisine en récupérant de quoi attacher ses longs cheveux en arrière pour qu'ils arrêtent enfin de traîner sur ses épaules. Il jette un bref regard à une horloge suspendue juste au-dessus de la porte. Il a dit qu'il préparerait le petit-déjeuner, mais il est peut-être un peu tard pour ça. Le temps de faire à manger, il sera l'heure du déjeuner alors autant partir là-dessus. Heureusement, ses domestiques ont eu le temps de passer en ville pour faire quelques courses afin de préparer le repas. Il se retrouve avec des produits frais qu'il va devoir décortiquer avec ses quelques connaissances en la matière. Loin de prétendre être un chef reconnu à Melorn, il sait tout de même utiliser ses deux mains pour concocter un repas décent bien qu'il n'ait pas souvent le temps ni l'occasion de cuisiner lui-même. Ce n'est pas quelque chose qu'il abhorre, encore moins quand il s'agit de faire un effort pour une personne spéciale.
Alors, il met les mains à la pâte pendant que la Fae finit de se préparer. Commençant par se laver les mains, très important, il récupère les poissons frais tout juste acheter en ville, qu'il fait mariner dans de l'huile et du citron pendant une quinzaine de minutes. Rajoutant quelques herbes dont la cuisine Melornoise a le secret. Il sourit bêtement alors que les souvenirs de leur première rencontre refont surface, il se souvient qu'ils avaient mangé dans un restaurant tenu par un couple originaie d'Aquaria. Qu'est-ce que c'était déjà ? Ah, oui. Du calamar. Il a l'impression d'encore se souvenir du goût après toutes ces années. C'était véritablement excellent, à moins que ce soit la présence de Dahlia qui ait rendu ce moment aussi magique. Cela remonte si loin maintenant, ils étaient si jeunes. Pendant qu'il se perd dans ses souvenirs, il s'occupe d'éplucher quelques légumes puis de les couper soigneusement en morceaux. Il a un plan de cuisine très précis en tête et il se doute déjà que le résultat final sera bien différent mais au moins, il met du coeur à l'ouvrage.
Et il faut profiter de ce moment puisqu'on ne verra pas souvent le mage noir dans de telles situations du quotidien. Qui suspecterait le mal dont est capable Eliëndir en le regardant ainsi faire à manger pour sa bien aimée. Il est bien loin de cette image d'elfe ambitieux et prêt à tout pour arriver à ses fins. Il n'y a qu'une personne au monde qui ait autant d'influence sur lui, la seule qui puisse le mener à sa guise par le bout du nez. Dahlia est une excuse pour absolument tout, elle est l'exception à toutes ses règles.
Récupérant un plat dans un petit rangement suspendu, il profite d'être à côté pour préchauffer son four pendant qu'il termine de préparer le reste du déjeuner. Il est au four et au moulin quand il entend la douce voix de la Fae dans son dos. Il ne l'a même pas entendu descendre les escaliers ni marcher dans le couloir, c'est dire à quel point il est concentré dans sa cuisine. Les moments où il daigne enfin baisser sa garde se font de plus en plus rares, il ne peut tout simplement plus se le permettre et pourtant cela fait un bien fou de ne pas avoir à se méfier constamment de tout ce qui l'entoure. Il fait le tour de son plan de travail, juste pour avoir Dahlia dans son champ de vision. Répondant à son sourire par un autre, il dévie brièvement le regard vers les jardins fleuris de l'autre côté de la baie vitrée. C'est stupide, mais il se rend compte à l'instant qu'il ne profite pas tant que ça de la beauté de son propre foyer. Pas autant qu'il le devrait en tout cas.
« Je suis content que ça te plaise. Je veux que tu saches que tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites. Sincèrement, c'est important pour moi. »
Finissant de couper quelques carottes qu'il ajoute à son plat juste en dessous les poissons qu'il a fini de décortiquer avec soin. Quel calvaire d'ailleurs, pourquoi le poisson est aussi chiant à préparer ? Si seulement on pouvait juste mettre les pieds sous la table et déguster. Note à lui-même, la prochaine fois, il passera plutôt à la boucherie. Il a vu assez d'arêtes pour toute la semaine.
« Ma maison est la tienne. Tu es ici chez toi. »
Soulevant le plan avec un gant de cuisine, il vient le glisser dans le four déjà bien chaud pour commencer la cuisson de son oeuvre d'art dont il est très fier, soit dit en passant. On dit qu'il y a de la beauté dans la simplicité, en tout cas on verra ce que ça donne dans l'assiette. Il se repasse les mains sous l'eau avec un peu de savon puis il s'essuie avec le même petit chiffon. Il fait quelques pas vers la baie vitrée et fait coulisser la porte menant à son très grand jardin. Un gigantesque terrain où poussent des dizaines de fleurs et plantes différentes originaires de toutes les régions du Sekai. Importer par son père pour la plupart, rapporter par Eliëndir de ses voyages pour certaines. Des sections entières de fleurs aux couleurs de l'arc-en-ciel. Un peu plus loin sur la gauche, se trouve une petite forêt à l'aspect luxuriante où poussent des lianes et certaines plantes rares dans de grandes serres. Et plus loin encore, dans le fond, se trouve son vignoble et ses installations bien sûr.
« Et si on allait faire un tour ? Après vous, Princesse. »
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Dire que la demeure d’Eliëndir plaisait à la Fae serait un euphémisme. L’étendue de fleurs qui se présente à elle l’exaltait, faisant monter une excitation certaine dans son corps encore fragilisé par les derniers événements. Ces couleurs chatoyantes et tape à l’œil l’enchantaient complètement. Si le paradis existait, alors elle l’aurait probablement trouvé en ces lieux merveilleux. La seule remarque qui lui traversait l’esprit concernant l’aile qu’il possédait aurait sans doute été le manque de chaleur humaine. L’Elfe était profondément solitaire de nature, malgré son personnel qui rôdait dans les parages pour se plier à ses exigences. Dahlia imaginait qu’il se liait parfois d’amitié avec certains, cependant elle connaissait la distance que le jeune homme mettait entre les autres et sa propre personne. Il pouvait lui cacher beaucoup de choses, son penchant pour la solitude n’était néanmoins pas un secret pour qui que ce soit. Il lui suffisait de plonger son regard dans le sien pour y saisir ses plus grandes faiblesses, elle qui n’aurait su en abuser si elle l’avait voulu.
Ses narines s’agitèrent, tentant de déterminer ce qui cuisait dans le four. Elle ne put reconnaître que l’odeur caractéristique du poisson, ce qui l’accompagnait restait un mystère. Dahlia suivait l’Elfe du regard, le voyant s’affairer d’un coin à l’autre de la cuisine. D’ordinaire, le couple ne s’enquiquinait guère de préparer eux-mêmes leurs repas. La directrice s’enfuyait dans un coin de la cantine de son orphelinat, Eliëndir se délectait des mets préparés par ses domestiques ou mangeait sans doute sur le pouce dans le coin du monde où il se trouvait à l’instant T. Un repas préparé par l’amour de sa vie, cela n’avait pas de prix.
À ses douces paroles, la jeune femme baissa les yeux vers le parquet, sans prononcer un mot. Eliëndir faisait des efforts considérables pour que la Fae se sente à l’aise, mais ses paroles entrèrent par une oreille avant de s’éclipser par une autre. Dahlia aurait aimé le croire, la vérité étant que peu importe l’endroit où ils se trouvaient, elle se sentait chez elle dès lors qu’il était à ses côtés. Elle n’avait guère besoin d’une demeure de cette taille, d’un confort quelconque. Ils auraient pu vivre sous un pont, au fin fond d’une grotte, dans une des chambres miteuses d’une auberge des bas-fonds de Liberty, son bonheur n’aurait point vacillé. « J’ai l’impression qu’à chaque fois que je viens, il y a quelque chose de nouveau dans ton jardin. ». Un léger rire s’échappa de ses lèvres. « Peut-être est-ce mon imagination. Je n’ai jamais été très observatrice, ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre. ».
Un sourire sincère naquit sur ses traits en l’entendant la nommer ainsi. Elle qui vivait presque en rebu de la société depuis sa naissance, vagabondant de famille en famille tel un jouet que l’on jetait après s’en être servi, digne de la royauté ? Elle vint tendrement l’attraper par le bras avant de faire le premier pas sur la petite terrasse encore trempée de l’orage, l’odeur de l’humidité venant quasiment remplacer la douce fragrance des fleurs qui lui chatouillait le nez. « Dans cette tenue, je ne ressemble pas vraiment à une princesse. ». Dahlia n’avait pas osé se servir dans les tuniques typiques de la cité elfique, considérant qu’elles étaient réservées à son peuple. De plus, elle ne possédait pour ainsi dire aucun bas semblable à ce qu’elle portait actuellement. La sensation du coton chaud qui lui frottait les mollets était on ne peut plus singulière et agréable. « Toi par contre... ». La Fae diminua la distance qui les séparait, venant à nouveau déposer un baiser sur sa joue qu’elle affectionnait tant, y laissant une légère trace de rouge à lèvres encore humide. Elle dut retenir un autre rire en le voyant ainsi, décidant de ne pas lui en faire part jusqu’à ce qu’il tourne la tête vers son reflet dans la vitre adjacente.
« Un vrai prince charmant, en toutes circonstances. ». Passant ses bras autour de son cou, Dahlia se lova contre son torse, le serrant contre sa poitrine. Au début de leur relation, il lui arrivait régulièrement de se demander si elle méritait réellement toute l’attention qu’il lui accordait. Eliëndir aurait aisément pu trouver une demoiselle plus riche, plus belle, plus proche, néanmoins il s’acharnait à venir lui rendre visite à Liberty aussi souvent que possible. Ces efforts constants avaient réussi progressivement à faire tomber les murs que la Fae érigeait autour de son cœur, à faire céder les barrières qui confinait la confiance qu’elle refusait d’accorder à autrui. « Mon prince charmant. » décida-t-elle de répéter, appuyant volontairement plus sur le « mon ».
Dahlia emboîta le pas de l’Elfe dans la visite des jardins, s’arrêtant presque sur chacune des fleurs, s’agenouillant pour les sentir et en caresser les pétales. Elle se revoyait, adolescente, courir dans les parterres fleuris de l’Université Magic. Depuis ce jour, la Fae s’était promis de passer plus de temps à l’extérieur des murs de l’orphelinat, de s’affairer à rendre le nom de ce dernier plus cohérent. « Les Jardins du Destin » sans jardins digne de ce nom, cela ne faisait aucun sens. Néanmoins, elle ne pouvait lutter contre la réalité de la vie, son établissement manquant cruellement de moyens pour se permettre d’en investir dans le jardinage. Alors, elle profita de leur promenade, le cœur léger, sautillant d’une plante à l’autre, en oubliant les bleus qui ornaient sa peau pâle.
Elle se retourna vers l’Elfe, frottant une des plaies superficielles, comme si elle désirait la cacher avant que son regard ne se perde à nouveau dans les buissons. Tôt ou tard, elle lui devrait des explications. « Je… Je veux juste te rassurer sur le fait que... ». Elle avala sa salive. Craignait-elle qu’il apprenne son impossibilité à contrôler ses pulsions, ses accès de colère ? « On ne m’a pas vraiment fait du mal, je… ». La pilule était encore plus difficile à faire passer qu’elle ne l’aurait imaginé. « Certains de ces bleus sont de mon propre fait… Je… ». Elle tritura nerveusement ses doigts, passablement embarrassée par sa propre déclaration. « Je ne sais pas me battre et… Ça se voit. Ça s’est vu. ». Sa main vint caresser son avant-bras distraitement. « J’ai engagé les hostilités quand il a dit qu’Oliver était mort et… Ssisska n’a pas su m’arrêter. ». Dahlia se cacha le visage, visiblement honteuse, autant par sa défaite flagrante que par son incapacité à se maîtriser. Face au danger, elle avait foncé tête baissée sans réfléchir, un acte grave qui aurait pu lui coûter la vie.
« Je n’aurais jamais dû y aller. ». La Fae se mordit les lèvres, réalisant que les conséquences de ses actions allaient la poursuivre toute sa vie. Puis, elle croisa à nouveau son regard, ses deux améthystes envoûtantes, les yeux bordés de larmes prêtes à rouler sur ses joues. « Je… je sais que je te cause de la peine, et que je t’inquiète… ». Sa gorge se serra encore un peu plus. « J’aurais pu rentrer à l’orphelinat mais... ». D’un geste brusque, Dahlia se jeta dans les bras de l’Elfe, tentant vainement de contrôler la crise d’angoisse qui lui pendait au nez. « J’avais besoin de te voir. ». De l’entendre, de le sentir, de se cacher dans ses bras protecteurs qu’elle connaissait par cœur. Elle avait besoin d’Eliëndir comme elle avait besoin de respirer. Dans un murmure, presque inaudible, elle laissa échapper quelques mots. « J’espère que tu pourras me pardonner... ».
Ses narines s’agitèrent, tentant de déterminer ce qui cuisait dans le four. Elle ne put reconnaître que l’odeur caractéristique du poisson, ce qui l’accompagnait restait un mystère. Dahlia suivait l’Elfe du regard, le voyant s’affairer d’un coin à l’autre de la cuisine. D’ordinaire, le couple ne s’enquiquinait guère de préparer eux-mêmes leurs repas. La directrice s’enfuyait dans un coin de la cantine de son orphelinat, Eliëndir se délectait des mets préparés par ses domestiques ou mangeait sans doute sur le pouce dans le coin du monde où il se trouvait à l’instant T. Un repas préparé par l’amour de sa vie, cela n’avait pas de prix.
À ses douces paroles, la jeune femme baissa les yeux vers le parquet, sans prononcer un mot. Eliëndir faisait des efforts considérables pour que la Fae se sente à l’aise, mais ses paroles entrèrent par une oreille avant de s’éclipser par une autre. Dahlia aurait aimé le croire, la vérité étant que peu importe l’endroit où ils se trouvaient, elle se sentait chez elle dès lors qu’il était à ses côtés. Elle n’avait guère besoin d’une demeure de cette taille, d’un confort quelconque. Ils auraient pu vivre sous un pont, au fin fond d’une grotte, dans une des chambres miteuses d’une auberge des bas-fonds de Liberty, son bonheur n’aurait point vacillé. « J’ai l’impression qu’à chaque fois que je viens, il y a quelque chose de nouveau dans ton jardin. ». Un léger rire s’échappa de ses lèvres. « Peut-être est-ce mon imagination. Je n’ai jamais été très observatrice, ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre. ».
Un sourire sincère naquit sur ses traits en l’entendant la nommer ainsi. Elle qui vivait presque en rebu de la société depuis sa naissance, vagabondant de famille en famille tel un jouet que l’on jetait après s’en être servi, digne de la royauté ? Elle vint tendrement l’attraper par le bras avant de faire le premier pas sur la petite terrasse encore trempée de l’orage, l’odeur de l’humidité venant quasiment remplacer la douce fragrance des fleurs qui lui chatouillait le nez. « Dans cette tenue, je ne ressemble pas vraiment à une princesse. ». Dahlia n’avait pas osé se servir dans les tuniques typiques de la cité elfique, considérant qu’elles étaient réservées à son peuple. De plus, elle ne possédait pour ainsi dire aucun bas semblable à ce qu’elle portait actuellement. La sensation du coton chaud qui lui frottait les mollets était on ne peut plus singulière et agréable. « Toi par contre... ». La Fae diminua la distance qui les séparait, venant à nouveau déposer un baiser sur sa joue qu’elle affectionnait tant, y laissant une légère trace de rouge à lèvres encore humide. Elle dut retenir un autre rire en le voyant ainsi, décidant de ne pas lui en faire part jusqu’à ce qu’il tourne la tête vers son reflet dans la vitre adjacente.
« Un vrai prince charmant, en toutes circonstances. ». Passant ses bras autour de son cou, Dahlia se lova contre son torse, le serrant contre sa poitrine. Au début de leur relation, il lui arrivait régulièrement de se demander si elle méritait réellement toute l’attention qu’il lui accordait. Eliëndir aurait aisément pu trouver une demoiselle plus riche, plus belle, plus proche, néanmoins il s’acharnait à venir lui rendre visite à Liberty aussi souvent que possible. Ces efforts constants avaient réussi progressivement à faire tomber les murs que la Fae érigeait autour de son cœur, à faire céder les barrières qui confinait la confiance qu’elle refusait d’accorder à autrui. « Mon prince charmant. » décida-t-elle de répéter, appuyant volontairement plus sur le « mon ».
Dahlia emboîta le pas de l’Elfe dans la visite des jardins, s’arrêtant presque sur chacune des fleurs, s’agenouillant pour les sentir et en caresser les pétales. Elle se revoyait, adolescente, courir dans les parterres fleuris de l’Université Magic. Depuis ce jour, la Fae s’était promis de passer plus de temps à l’extérieur des murs de l’orphelinat, de s’affairer à rendre le nom de ce dernier plus cohérent. « Les Jardins du Destin » sans jardins digne de ce nom, cela ne faisait aucun sens. Néanmoins, elle ne pouvait lutter contre la réalité de la vie, son établissement manquant cruellement de moyens pour se permettre d’en investir dans le jardinage. Alors, elle profita de leur promenade, le cœur léger, sautillant d’une plante à l’autre, en oubliant les bleus qui ornaient sa peau pâle.
Elle se retourna vers l’Elfe, frottant une des plaies superficielles, comme si elle désirait la cacher avant que son regard ne se perde à nouveau dans les buissons. Tôt ou tard, elle lui devrait des explications. « Je… Je veux juste te rassurer sur le fait que... ». Elle avala sa salive. Craignait-elle qu’il apprenne son impossibilité à contrôler ses pulsions, ses accès de colère ? « On ne m’a pas vraiment fait du mal, je… ». La pilule était encore plus difficile à faire passer qu’elle ne l’aurait imaginé. « Certains de ces bleus sont de mon propre fait… Je… ». Elle tritura nerveusement ses doigts, passablement embarrassée par sa propre déclaration. « Je ne sais pas me battre et… Ça se voit. Ça s’est vu. ». Sa main vint caresser son avant-bras distraitement. « J’ai engagé les hostilités quand il a dit qu’Oliver était mort et… Ssisska n’a pas su m’arrêter. ». Dahlia se cacha le visage, visiblement honteuse, autant par sa défaite flagrante que par son incapacité à se maîtriser. Face au danger, elle avait foncé tête baissée sans réfléchir, un acte grave qui aurait pu lui coûter la vie.
« Je n’aurais jamais dû y aller. ». La Fae se mordit les lèvres, réalisant que les conséquences de ses actions allaient la poursuivre toute sa vie. Puis, elle croisa à nouveau son regard, ses deux améthystes envoûtantes, les yeux bordés de larmes prêtes à rouler sur ses joues. « Je… je sais que je te cause de la peine, et que je t’inquiète… ». Sa gorge se serra encore un peu plus. « J’aurais pu rentrer à l’orphelinat mais... ». D’un geste brusque, Dahlia se jeta dans les bras de l’Elfe, tentant vainement de contrôler la crise d’angoisse qui lui pendait au nez. « J’avais besoin de te voir. ». De l’entendre, de le sentir, de se cacher dans ses bras protecteurs qu’elle connaissait par cœur. Elle avait besoin d’Eliëndir comme elle avait besoin de respirer. Dans un murmure, presque inaudible, elle laissa échapper quelques mots. « J’espère que tu pourras me pardonner... ».
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Un arc-en-ciel sous la tempête
Feat Dahlia
Contrairement à la remarque qu'elle se fait d'elle-même, c'est finement observé de la part de la Fae. Non, effectivement il ne s'agit pas de son imagination. Si le bâtiment reste globalement le même, il y a quelques changements de décorations et de mobiliers bien sûr mais les jardins sont régulièrement soumis au changement. Outre les plantes et souvenirs qu'il ramène de ses différents voyages, il n'est pas impossible qu'il fasse construire quelques dépendances sur son terrain. Des lieux de vie pour certains de ses employés qui sont nourris, logés gratuitement en échange de leurs services pour entretenir le domaine. Les employés évidemment mais aussi toutes leurs familles bien qu'ils ne travaillent pas tous pour Eliëndir. Cela peut paraître particulier mais à Melorn où l'or n'est pas une monnaie couramment utilisée, le "service contre service" est une norme en place depuis des générations. Être dans les petits papiers d'un politicien influent comme Eliëndir est aussi une position importante. C'est une façon de s'assurer un avenir stable dans une ville très isolationniste dont une partie de la population n'apprécie pas forcément la présence d'étrangers. Eliëndir n'est pas de ceux-là.
« Non, tu as parfaitement raison. Il m'arrive de rentrer de mes voyages avec quelques souvenirs qui viennent s'ajouter à ma petite collection. Tu sais, il y a certaines espèces d'animaux et de plantes qu'on ne trouve que dans des régions exclusives du monde. À la manière des Roses des Vents qu'on ne trouve que dans les régions désertiques. Heureusement, Melorn dispose d'un climat tempéré toute l'année ce qui rend plus simple l'entretien d'un vaste écosystème. Pour les plantes un peu plus... capricieuses, j'ai des serres spéciales pour pouvoir leur offrir un environnement adapté. Pardon, je t'embête avec mes histoires. »
Sa fascination pour les êtres vivants hors du commun ne se résume pas qu'aux espèces intelligentes. Il trouve une beauté presque artistique autant chez la faune que chez la flore du monde. Une passion qu'il a largement développée en arpentant les routes du Sekai. Il emboîte le pas juste derrière Dahlia, la laissant sortir la première en poussant légèrement la porte derrière eux sans la fermer complètement. Posant son regard sur le magnifique paysage qui s'offrent à eux, il se rend compte du nombre de fois où il a été à cette même place sans pour autant voir la chance qu'il a d'avoir une telle vue au quotidien. Il regardait sans vraiment le faire, les yeux dans le vague et l'esprit ailleurs comme à son habitude.
Ce baiser sur sa joue fit immédiatement apparaître un sourire sur le visage de l'Elfe qui ne semble pas saisir tout de suite la supercherie. Tournant le regard sur le visage de la Fae essayant de camoufler un amusement certain, il se demande même naïvement l'espace d'une seconde ce qui peut bien la mettre dans cet état. Plissant légèrement les yeux, il tourne encore un peu plus la tête pour voir son reflet dans la vitre et cette marque déposée sur sa joue. Amusé, il souffle du nez en roulant discrètement des yeux. Il ne dit rien, c'est que ça ne le dérange pas tant que ça en réalité. En fait, il trouve même que ça lui va plutôt bien.
« Je fais un bien piètre prince dans ma tenue du soir. C'est peut-être qu'on est fait pour être assorti ensemble. Peu importe si tu n'as pas les habits d'une princesse, pour moi tu es la plus belle d'entre toutes. »
Enlaçant amoureusement la jeune femme dans ses bras, passant ses mains dans son dos qu'il caresse du bout de ses doigts en la tenant près de lui comme s'il avait peur qu'elle s'envole soudainement. Il dépose un baiser dans ses cheveux blonds encore humides qui scintillent au contact des rayons du Soleil. Un sourire narquois, plus discret, étire le coin de ses lèvres quand elle insiste sur le « mon ». Posant sa tête contre la sienne, il n'ajoute rien pour simplement profiter de ce petit moment plein de sincérité qu'ils ont ensemble juste avant de poursuivre la visite des jardins. Qu'il a lui-même l'impression de redécouvrir sous un autre jour, prenant le temps de vivre chaque seconde de ses retrouvailles avec Dahlia. Il ne se serait plus pensé capable depuis longtemps de se déconnecter de la réalité pour simplement repartir sur son petit nuage. C'est exactement ce qu'il ressent quand il est avec elle, il a l'impression de nager en plein rêve comme si l'euphorie du premier regard, du premier baiser ne s'était jamais estompé après toutes ces années.
C'est dans ces moments-là que la réalité frappe le plus fort et vous remet les pieds sur terre. De toute évidence, ce n'est pas à lui d'aborder le sujet et il n'avait aucune intention de la presser à lui parler de ses traumatismes les plus récents. Elle l'aurait fait, quoi qu'il arrive, lorsqu'elle aurait été prête. Il faut bien y passer et ni l'un ni l'autre n'auraient pu ignorer plus longtemps la raison qui amène Dahlia jusqu'à sa porte. Il croise calmement ses mains dans le bas de son dos, écoutant les explications que la Fae lui donne sans l'interrompre et émettre le moindre jugement. Qu'elle se soit infligée elle-même certaines de ses blessures dans la précipitation ne change rien à ce qu'il pense de toute cette affaire. Ni le fait qu'elle n'ait pas su contrôler sa colère, il comprend parfaitement pourquoi elle a agi de cette façon quand bien même c'était idiot.
« Ces gens-là sont prêts à tout. Je n'en connais pas la raison mais tu n'aurais jamais dû côtoyer des criminels, même si c'était pour l'orphelinat. Si ce n'était qu'une question d'or, je t'aurais aidé. Si tu recevais des menaces, je m'en serais occupé. Oliver n'était qu'un outil pour eux et c'est toi qui souffre le plus de sa mort. Lequel de tes orphelins sera le prochain ? Et s'il t'arrive quelque chose ? Tu dois mettre fin à tout ça. »
Ce qui le chagrine, c'est plutôt la raison qui a poussé la Fae à s'impliquer dans cette affaire et les conséquences qui vont maintenant en découler. Il souffle discrètement du nez, prenant un timbre de voix passablement agacé. Elle n'aurait jamais du y aller, c'est une évidence mais c'est un peu tard pour faire ce constat. Ce qui est fait est fait et ils ne peuvent pas revenir en arrière. Dahlia devra avancer avec le poids de ses erreurs mais Eliëndir ne la laissera pas affronter ses démons toute seule. Il lui a suffi de croiser ses deux yeux ambrés au bord des larmes pour se retrouver complètement démuni face à elle. Cette facilité déconcertante qu'elle a de l'attendrir sans faire le moindre effort. Quand elle vient à nouveau se blottir contre lui, il enroule naturellement ses bras dans son dos pour réaffirmer son étreinte.
« Tu n'as rien à te faire pardonner. Mais ce qui me fait le plus de mal, c'est de me rendre compte que j'aurais pu te perdre pour toujours. Je ne saurais le supporter. »
Prenant une longue inspiration en fermant les paupières, il est simplement soulagé de la voir en bonne santé et qu'elle soit là, avec lui. Il n'a besoin de rien d'autre pour être heureux.
« Je suis content que tu ailles bien, tu m'as tellement manqué. Je vais rester à Melorn pendant un moment et j'aimerais que tu restes avec moi. J'aimerais que l'on se voit plus souvent à partir de maintenant. Qu'est-ce que tu en penses ? »
CENDRES
« Non, tu as parfaitement raison. Il m'arrive de rentrer de mes voyages avec quelques souvenirs qui viennent s'ajouter à ma petite collection. Tu sais, il y a certaines espèces d'animaux et de plantes qu'on ne trouve que dans des régions exclusives du monde. À la manière des Roses des Vents qu'on ne trouve que dans les régions désertiques. Heureusement, Melorn dispose d'un climat tempéré toute l'année ce qui rend plus simple l'entretien d'un vaste écosystème. Pour les plantes un peu plus... capricieuses, j'ai des serres spéciales pour pouvoir leur offrir un environnement adapté. Pardon, je t'embête avec mes histoires. »
Sa fascination pour les êtres vivants hors du commun ne se résume pas qu'aux espèces intelligentes. Il trouve une beauté presque artistique autant chez la faune que chez la flore du monde. Une passion qu'il a largement développée en arpentant les routes du Sekai. Il emboîte le pas juste derrière Dahlia, la laissant sortir la première en poussant légèrement la porte derrière eux sans la fermer complètement. Posant son regard sur le magnifique paysage qui s'offrent à eux, il se rend compte du nombre de fois où il a été à cette même place sans pour autant voir la chance qu'il a d'avoir une telle vue au quotidien. Il regardait sans vraiment le faire, les yeux dans le vague et l'esprit ailleurs comme à son habitude.
Ce baiser sur sa joue fit immédiatement apparaître un sourire sur le visage de l'Elfe qui ne semble pas saisir tout de suite la supercherie. Tournant le regard sur le visage de la Fae essayant de camoufler un amusement certain, il se demande même naïvement l'espace d'une seconde ce qui peut bien la mettre dans cet état. Plissant légèrement les yeux, il tourne encore un peu plus la tête pour voir son reflet dans la vitre et cette marque déposée sur sa joue. Amusé, il souffle du nez en roulant discrètement des yeux. Il ne dit rien, c'est que ça ne le dérange pas tant que ça en réalité. En fait, il trouve même que ça lui va plutôt bien.
« Je fais un bien piètre prince dans ma tenue du soir. C'est peut-être qu'on est fait pour être assorti ensemble. Peu importe si tu n'as pas les habits d'une princesse, pour moi tu es la plus belle d'entre toutes. »
Enlaçant amoureusement la jeune femme dans ses bras, passant ses mains dans son dos qu'il caresse du bout de ses doigts en la tenant près de lui comme s'il avait peur qu'elle s'envole soudainement. Il dépose un baiser dans ses cheveux blonds encore humides qui scintillent au contact des rayons du Soleil. Un sourire narquois, plus discret, étire le coin de ses lèvres quand elle insiste sur le « mon ». Posant sa tête contre la sienne, il n'ajoute rien pour simplement profiter de ce petit moment plein de sincérité qu'ils ont ensemble juste avant de poursuivre la visite des jardins. Qu'il a lui-même l'impression de redécouvrir sous un autre jour, prenant le temps de vivre chaque seconde de ses retrouvailles avec Dahlia. Il ne se serait plus pensé capable depuis longtemps de se déconnecter de la réalité pour simplement repartir sur son petit nuage. C'est exactement ce qu'il ressent quand il est avec elle, il a l'impression de nager en plein rêve comme si l'euphorie du premier regard, du premier baiser ne s'était jamais estompé après toutes ces années.
C'est dans ces moments-là que la réalité frappe le plus fort et vous remet les pieds sur terre. De toute évidence, ce n'est pas à lui d'aborder le sujet et il n'avait aucune intention de la presser à lui parler de ses traumatismes les plus récents. Elle l'aurait fait, quoi qu'il arrive, lorsqu'elle aurait été prête. Il faut bien y passer et ni l'un ni l'autre n'auraient pu ignorer plus longtemps la raison qui amène Dahlia jusqu'à sa porte. Il croise calmement ses mains dans le bas de son dos, écoutant les explications que la Fae lui donne sans l'interrompre et émettre le moindre jugement. Qu'elle se soit infligée elle-même certaines de ses blessures dans la précipitation ne change rien à ce qu'il pense de toute cette affaire. Ni le fait qu'elle n'ait pas su contrôler sa colère, il comprend parfaitement pourquoi elle a agi de cette façon quand bien même c'était idiot.
« Ces gens-là sont prêts à tout. Je n'en connais pas la raison mais tu n'aurais jamais dû côtoyer des criminels, même si c'était pour l'orphelinat. Si ce n'était qu'une question d'or, je t'aurais aidé. Si tu recevais des menaces, je m'en serais occupé. Oliver n'était qu'un outil pour eux et c'est toi qui souffre le plus de sa mort. Lequel de tes orphelins sera le prochain ? Et s'il t'arrive quelque chose ? Tu dois mettre fin à tout ça. »
Ce qui le chagrine, c'est plutôt la raison qui a poussé la Fae à s'impliquer dans cette affaire et les conséquences qui vont maintenant en découler. Il souffle discrètement du nez, prenant un timbre de voix passablement agacé. Elle n'aurait jamais du y aller, c'est une évidence mais c'est un peu tard pour faire ce constat. Ce qui est fait est fait et ils ne peuvent pas revenir en arrière. Dahlia devra avancer avec le poids de ses erreurs mais Eliëndir ne la laissera pas affronter ses démons toute seule. Il lui a suffi de croiser ses deux yeux ambrés au bord des larmes pour se retrouver complètement démuni face à elle. Cette facilité déconcertante qu'elle a de l'attendrir sans faire le moindre effort. Quand elle vient à nouveau se blottir contre lui, il enroule naturellement ses bras dans son dos pour réaffirmer son étreinte.
« Tu n'as rien à te faire pardonner. Mais ce qui me fait le plus de mal, c'est de me rendre compte que j'aurais pu te perdre pour toujours. Je ne saurais le supporter. »
Prenant une longue inspiration en fermant les paupières, il est simplement soulagé de la voir en bonne santé et qu'elle soit là, avec lui. Il n'a besoin de rien d'autre pour être heureux.
« Je suis content que tu ailles bien, tu m'as tellement manqué. Je vais rester à Melorn pendant un moment et j'aimerais que tu restes avec moi. J'aimerais que l'on se voit plus souvent à partir de maintenant. Qu'est-ce que tu en penses ? »
CENDRES
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Le cœur serré, Dahlia écouta les remontrances de l’Elfe, se sentant presque à nouveau petite fille en pleine séance de réprimandes. À ses mots, c’est une évidence telle qu’elle ne peut la nier : traiter avec la pègre est un jeu dangereux, et même si la Fae s’affaire avec eux depuis de nombreuses années, c’est bien la première fois qu’elle se fait avoir de la sorte. Face au monde, elle s’assurait de ne jamais montrer sa peine, de rester impassible face aux événements censés la bouleverser, quitte à passer pour un monstre auprès de son personnel et de ses proches. Nombreux étaient les orphelins morts sous ses yeux, de ses mains, contaminés par une de ses maladies qu’elle n’avait su contrôler.
Ce n’était pas tant la mort d’Oliver qui la dérangeait que les circonstances dans lesquelles elle était arrivée. Le Masque connaissait ses pires secrets et se jouait de son malheur, jusqu’à venir titiller la mort de ses parents du bout des doigts. Au-delà de la culpabilité qui la rongeait de toutes parts, un doux gout de vengeance s’était installé dans son esprit, un poison s’infiltrant dans ses veines bouillonnantes de rage. Aux côtés de Ssisska, la directrice s’oubliait, elle et ses principes. Après tout, Dahlia était probablement une des âmes les plus faciles à manipuler du Sekai une fois que l’on savait où appuyer et ironie du sort, elle se retrouvait entichée d’Eliëndir, un maître du Mal qui aurait pu l’anéantir en un claquement de doigts.
Son premier réflexe fut de vouloir se défendre, couvrir la serpente qui arpentait les bas-fonds de Liberty comme si ces derniers lui appartenaient. De vouloir justifier la nécessité de faire appel à des moyens peu éthiques pour se protéger elle, pour protéger son établissement. De lui faire entendre qu’elle savait ce qu’elle faisait, quand bien même son arrivée ici prouvait le contraire. Pourtant, de toutes ces envies, elle n’en fit rien, restant interdite, blottie dans le creux de ses bras. Dahlia pouvait argumenter, s’étendre sur des excuses, contourner le sujet autant qu’elle le voudrait, elle lui devait bien la vérité.
Ses doigts tremblants vinrent se glisser sous le haut d’Eliëndir, dans son dos, cherchant à se réchauffer, caressant doucement sa peau. « Tu… Tu ne peux pas toujours être là... Je dois trouver un moyen de protéger mon orphelinat, mes enfants… Les officiers sont corrompus… Je n’ai pas réellement le choix… ». Elle se sentit s’affaisser un peu plus contre son torse, le souffle court. « Tu es… si loin… ». Elle ferma les yeux, laissant couler les quelques larmes qui perlaient au bord de ses yeux orangés. Du plus profond de son cœur, Dahlia espérait qu’il ne prenne pas ses mots comme des reproches, le blesser étant la dernière chose qu’elle désirait faire. Ses poings se serraient si fort de frustration que ses phalanges en blanchissaient, tremblants de la pression qu’elle leur imposait.
Elle voulait hurler. Qu’elle détestait l’orphelinat et la distance qui les séparait. Qu’elle voulait s’enfuir de Liberty et ne plus jamais revenir. Que ses enfants pouvaient bien se débrouiller sans elle. Qu’elle avait bien assez donné, que son cœur ne supporterait plus de perdre encore un être cher. Qu’elle voulait rester ici, à ses côtés, profiter de leur éternité ensemble. Qu’elle serait prête à engloutir une potion d’immortalité pour ne jamais avoir à se séparer de l’Elfe, à affronter vents et marées ne serait-ce que pour voir un sourire sur son visage. La vie aurait pu être si douce, si parfaite à ses côtés. Pourtant, en son absence, Dahlia vacillait entre déception et amertume, dansant avec les fantômes du passé qui venaient la cueillir au moindre doute qui traversait son esprit. Elle laissa échapper quelques sanglots, secouant la tête pour se reprendre, essuyant ses yeux avec la manche de la chemise empruntée plus tôt. « … Je veux rester ici, avec toi. ». Avalant sa salive, elle redirigea son regard vers la grande demeure qui la surplombait. Cette décision lui coûtait bien plus qu’elle n’aurait voulu l’admettre, néanmoins elle devait être prise. « Je dois… juste prévenir mon personnel de mon absence prolongée. J’enverrai une lettre dans quelques jours. ».
Cherchant à chasser la mélancolie qui reprenait lentement ses marques dans sa tête, elle releva les yeux vers Eliëndir, se noyant dans son regard. L’envie de s’excuser lui brûlait les lèvres, tant qu’elle dût les mordiller à nouveau pour se restreindre physiquement face à cette pulsion. « Je ne veux pas que tu mettes ta vie en pause... ». Elle était tombée amoureuse d’un homme occupé, adepte de voyages en tous genres, un ambassadeur de Melorn, un académicien dont la reconnaissance dépassait seulement son imagination. Le vagabond s’était emparé de son cœur au détour d’un chemin, l’emmenant avec lui dans la cité elfique, loin de la capitale de la République.
« Je veux rester auprès de toi mais… Si tu as des rendez-vous à honorer, des voyages à entreprendre, je t’en prie, ne les annule pas pour moi. ». Montant sur la pointe de ses pieds, Dahlia vint déposer un doux baiser sur ses lèvres. « Je t’attendrais ici. Je ne bouge pas. ». Ses ailes multicolores se déployèrent dans son dos et elle s’envola de quelques centimètres pour se retrouver à sa hauteur, le gratifiant d’un petit sourire. « Est-ce que tu accepterais de me montrer tes serres ? ». Elle se rapprocha un peu plus, ne laissant que quelques millimètres entre le visage de l’Elfe et le sien, sa main caressant sa joue tendrement avant de lui murmurer quelques mots à l'oreille. « Tu ne m’embêtes pas… Te voir passionné, c’est ce que je préfère. ». La façon qu’il avait de s’emballer à ce sujet, sa voix qui s’accélérait, les étoiles qu’elle découvrait au fond de ses pupilles noir de jais, sa soif de connaissance insatiable, sa curiosité folle… Eliëndir la faisait chavirer.
Ce n’était pas tant la mort d’Oliver qui la dérangeait que les circonstances dans lesquelles elle était arrivée. Le Masque connaissait ses pires secrets et se jouait de son malheur, jusqu’à venir titiller la mort de ses parents du bout des doigts. Au-delà de la culpabilité qui la rongeait de toutes parts, un doux gout de vengeance s’était installé dans son esprit, un poison s’infiltrant dans ses veines bouillonnantes de rage. Aux côtés de Ssisska, la directrice s’oubliait, elle et ses principes. Après tout, Dahlia était probablement une des âmes les plus faciles à manipuler du Sekai une fois que l’on savait où appuyer et ironie du sort, elle se retrouvait entichée d’Eliëndir, un maître du Mal qui aurait pu l’anéantir en un claquement de doigts.
Son premier réflexe fut de vouloir se défendre, couvrir la serpente qui arpentait les bas-fonds de Liberty comme si ces derniers lui appartenaient. De vouloir justifier la nécessité de faire appel à des moyens peu éthiques pour se protéger elle, pour protéger son établissement. De lui faire entendre qu’elle savait ce qu’elle faisait, quand bien même son arrivée ici prouvait le contraire. Pourtant, de toutes ces envies, elle n’en fit rien, restant interdite, blottie dans le creux de ses bras. Dahlia pouvait argumenter, s’étendre sur des excuses, contourner le sujet autant qu’elle le voudrait, elle lui devait bien la vérité.
Ses doigts tremblants vinrent se glisser sous le haut d’Eliëndir, dans son dos, cherchant à se réchauffer, caressant doucement sa peau. « Tu… Tu ne peux pas toujours être là... Je dois trouver un moyen de protéger mon orphelinat, mes enfants… Les officiers sont corrompus… Je n’ai pas réellement le choix… ». Elle se sentit s’affaisser un peu plus contre son torse, le souffle court. « Tu es… si loin… ». Elle ferma les yeux, laissant couler les quelques larmes qui perlaient au bord de ses yeux orangés. Du plus profond de son cœur, Dahlia espérait qu’il ne prenne pas ses mots comme des reproches, le blesser étant la dernière chose qu’elle désirait faire. Ses poings se serraient si fort de frustration que ses phalanges en blanchissaient, tremblants de la pression qu’elle leur imposait.
Elle voulait hurler. Qu’elle détestait l’orphelinat et la distance qui les séparait. Qu’elle voulait s’enfuir de Liberty et ne plus jamais revenir. Que ses enfants pouvaient bien se débrouiller sans elle. Qu’elle avait bien assez donné, que son cœur ne supporterait plus de perdre encore un être cher. Qu’elle voulait rester ici, à ses côtés, profiter de leur éternité ensemble. Qu’elle serait prête à engloutir une potion d’immortalité pour ne jamais avoir à se séparer de l’Elfe, à affronter vents et marées ne serait-ce que pour voir un sourire sur son visage. La vie aurait pu être si douce, si parfaite à ses côtés. Pourtant, en son absence, Dahlia vacillait entre déception et amertume, dansant avec les fantômes du passé qui venaient la cueillir au moindre doute qui traversait son esprit. Elle laissa échapper quelques sanglots, secouant la tête pour se reprendre, essuyant ses yeux avec la manche de la chemise empruntée plus tôt. « … Je veux rester ici, avec toi. ». Avalant sa salive, elle redirigea son regard vers la grande demeure qui la surplombait. Cette décision lui coûtait bien plus qu’elle n’aurait voulu l’admettre, néanmoins elle devait être prise. « Je dois… juste prévenir mon personnel de mon absence prolongée. J’enverrai une lettre dans quelques jours. ».
Cherchant à chasser la mélancolie qui reprenait lentement ses marques dans sa tête, elle releva les yeux vers Eliëndir, se noyant dans son regard. L’envie de s’excuser lui brûlait les lèvres, tant qu’elle dût les mordiller à nouveau pour se restreindre physiquement face à cette pulsion. « Je ne veux pas que tu mettes ta vie en pause... ». Elle était tombée amoureuse d’un homme occupé, adepte de voyages en tous genres, un ambassadeur de Melorn, un académicien dont la reconnaissance dépassait seulement son imagination. Le vagabond s’était emparé de son cœur au détour d’un chemin, l’emmenant avec lui dans la cité elfique, loin de la capitale de la République.
« Je veux rester auprès de toi mais… Si tu as des rendez-vous à honorer, des voyages à entreprendre, je t’en prie, ne les annule pas pour moi. ». Montant sur la pointe de ses pieds, Dahlia vint déposer un doux baiser sur ses lèvres. « Je t’attendrais ici. Je ne bouge pas. ». Ses ailes multicolores se déployèrent dans son dos et elle s’envola de quelques centimètres pour se retrouver à sa hauteur, le gratifiant d’un petit sourire. « Est-ce que tu accepterais de me montrer tes serres ? ». Elle se rapprocha un peu plus, ne laissant que quelques millimètres entre le visage de l’Elfe et le sien, sa main caressant sa joue tendrement avant de lui murmurer quelques mots à l'oreille. « Tu ne m’embêtes pas… Te voir passionné, c’est ce que je préfère. ». La façon qu’il avait de s’emballer à ce sujet, sa voix qui s’accélérait, les étoiles qu’elle découvrait au fond de ses pupilles noir de jais, sa soif de connaissance insatiable, sa curiosité folle… Eliëndir la faisait chavirer.
Invité
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Un arc-en-ciel sous la tempête
Feat Dahlia
S'il est doué pour les remontrances, il le fait surtout à contrecœur dans le cas présent. Il n'y prend aucun plaisir, néanmoins il se doit d'être le plus honnête possible envers elle. Pour son bien. Et ce, même si la vérité est difficile à entendre. Eliëndir ne cache pas sa désapprobation évidente vis-à-vis de ses affaires avec la pègre. Il ne connaît que trop bien ce monde où le chaos et la loi du plus fort règne en maître. Tuer ou être tué est une philosophie qui lui sied à merveille, un environnement malsain dont il a appris à connaître les rouages sur le bout des doigts pour pouvoir survivre parmi les requins. Survivre et écraser les autres est un domaine dans lequel il excelle mais malgré tout, il fait tout ça uniquement par nécessité. Le Syndicat est un moyen non négligeable dans sa quête vers le sommet, l'Elfe a eu une opportunité en or et il l'a simplement saisi. Mais un jour viendra, où il n'aura plus besoin de se salir les mains.
Le contact de ses doigts sur sa peau est d'une douceur incomparable. À l'inverse, ses mots sont lourds de sens et les quatre derniers résonnent sans arrêt dans son esprit. Sa poitrine se resserre tellement qu'il en a le souffle coupé. Rouvrant les yeux, il a soudainement un déclic qui le frappe en pleine face. Il n'est jamais là quand elle a besoin de lui, il est loin et constamment sur les routes. Cette simple vérité qu'il occultait indirectement jusqu’à maintenant lui fait la sensation d'un choc. Comment n'a-t-il pas pu s'en rendre compte plus tôt ? Tellement accaparé par ses projets et ses propres ambitions, il a involontairement délaissé les sentiments de Dahlia et il s'en veut terriblement. Il se sent comme un parfait idiot d'avoir fermé les yeux si longtemps sur cette situation qui doit beaucoup peser sur les épaules de la Fae. Ça ne lui a même jamais traversé l'esprit, avant aujourd'hui, qu'elle puisse lui mentir ou simplement prendre son mal en patience pour le laisser vagabonder à sa guise à travers le Sekai.
Un constat violent qu'il a ignoré pendant trop longtemps. La mâchoire serrée par cette frustration grandissante. Accablé par la culpabilité et l'incapacité de trouver les mots justes, il se renferme encore dans un interminable silence. En mettant sa main devant ses yeux pour cacher une partie de son visage, il tente naïvement de fuir ce sentiment de honte qui le submerge. Le fait est que ses absences ont des conséquences et il ne peut plus se permettre de feindre l'ignorance. Il ne veut plus qu'elle souffre de ses choix, il s'y refuse catégoriquement.
Reprenant enfin sa respiration, il en profite pour mettre de côté cette fierté mal placée qui lui mène la vie dure depuis tant d'années.
« Tu as raison. Pardonne-moi, Dahlia. Pour tout. Pour avoir été aussi égoïste. Je... Ça n'arrivera plus. Les choses vont changer à partir de maintenant, je te le promets. »
Eliëndir n'est pas, ou plutôt n'est plus, ce qu'on peut qualifier d'un grand sensible. Il a fermé son cœur à ce genre d'émotions il y a bien longtemps. Et pourtant, en cet instant précis, sa douleur est palpable dans sa voix et dans ses gestes. Ses doigts dans le dos de la Fae tremblotent de manière à peine perceptible et quand il s'en rend compte, il ferme aussitôt le poing si fort qu'il s'en fait craquer les os de sa main.
Prenant une grande bouffée d'air, il se reprend à son tour. Déposant délicatement ses deux mains sur les joues de la Fae, il est soulagé de la voir rester un peu plus longtemps avec lui. Il n'aurait certainement pas pu se contenter de ces trop courtes retrouvailles. Alors il acquiesce simplement de la tête quand elle lui annonce devoir écrire à l'orphelinat. C'est parfaitement normal et quand bien même c'est un choix difficile pour la Fae, Eliëndir lui ne peut que s'en réjouir.
« Bien sûr, tout ce que tu voudras. »
Il souffle discrètement du nez, mettre sa vie en pause est plus difficile qu'il veut bien l'admettre. Il ne peut pas se permettre de tout arrêter du jour au lendemain, après des siècles à se préparer pour ce moment fatidique qui approche à grand pas. Non, même s'il le voulait, il ne pourrait pas. C'est impossible. Néanmoins, il est hors de question qu'il retourne dans ses travers en délaissant encore l'élu de son cœur. Elle est sa priorité, elle l'a toujours été.
Ses angoisses se mettent toutes à disparaître au contact de ses lèvres contre les siennes. Elle l'attendrait, comme elle l'a toujours fait. Mais la vérité c'est qu'il ne veut plus la faire attendre. Il ne compte plus disparaître en ne laissant que des lettres dans son sillage, cette vie-là est révolue. La vie qu'il a toujours voulu est juste sous ses yeux, il était simplement trop aveugle pour le voir avant. Un franc sourire apparaît sur le visage de l'Elfe en posant ses yeux sur les ailes de Dahlia. Si longtemps qu'ils ne les avaient pas vues, elles sont encore plus majestueuses que dans ses souvenirs. Et... elle vole ? L'air ébahi et faisant les gros yeux, il baisse même ses deux améthystes vers le sol pour vérifier qu'effectivement elles n'avaient plus les pieds sur celui-ci.
« Tu... tu voles ?! Tu ne m'as pas dit que tu savais le faire. Quand est-ce que tu as appris ? »
Leur dernière rencontre commence à remonter. Visiblement, il n'est pas le seul à avoir appris quelques petits tours entre-temps. Voir Dahlia voler littéralement de ses propres ailes le rend particulièrement fier et heureux pour elle. Découvrant une toute nouvelle facette de la Fae, elle a l'air... parfaitement à sa place. Il lui sourit à nouveau puis à son tour, il joint ses lèvres aux siennes dans le plus tendre des baisers faisant encore un peu plus durer ce moment intime coupé du temps. Il se saisit délicatement de la main de Dahlia en mettant fin à cet échange amoureux, déposant une dernière fois ses lèvres sur le dos de sa main qu'il ne daigne plus relâcher.
« D'accord. Allons voir les serres mais ne tardons pas trop. J'aimerais éviter de faire brûler le déjeuner dans le four. »
Il prend les devants en invitant la Fae à le suivre à travers les champs fleuris. Empruntant un petit chemin en terre vers quelques arbres qui bordent son vaste terrain. Au bout du chemin se trouve un bout de forêt luxuriant qui semble dénoter complètement du reste du paysage. Comme si on mettait soudainement les pieds dans la jungle qui borde le Lac Rebirth. Le sol est recouvert de grandes plantes et de hautes herbes, les lianes qui relient les arbres entre eux et les épaisses branches des arbres recouvertes de feuilles laissent passer tout juste ce qu'il faut de lumière pour éclairer l'endroit. Bien que cette partie du domaine n'ait pas poussé de manière naturelle, c'est la magie qui permet de maintenir de ce petit écosystème en place ce qui n'enlève rien à la beauté et la sérénité que dégage le lieu. Si le reste des jardins est relativement calme, ici il n'est pas rare d'entendre le chant des quelques espèces d'oiseaux qui ont fait leurs nids dans les arbres les plus imposants.
Quelques pas plus loin, complètement caché ou presque par l'écosystème de cette jungle à l'apparence luxuriante, se trouve trois serres circulaires de tailles moyennes alignées l'une à côté de l'autre et toutes reliées entre elles par des coursives. Une architecture métallique et recouverte de larges vitres filtrant la lumière du jour pour la diffuser de la meilleure façon possible à l'intérieur. Une grande double porte faisant office d'entrée. Chaque serre a son domaine bien particulier et s'adapte à la flore qu'elle renferme, découpé en différentes sections en fonction de l'origine et surtout des besoins des végétaux.
« Bienvenue dans mon petit jardin secret. Si vous voulez bien me faire l'honneur, votre majesté. »
Entrant dans la première serre, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y en a absolument partout. Dans le sol, près des murs et certaines plantes s'élèvent même jusqu'au plafond en verre. Des plantes issues des quatre coins du monde, on y trouve même quelques plantes plus ou moins rares aux spécificités différentes. Sa pièce la plus importante étant bien sûr un Manaella d'une dizaine de mètres au sein de la serre centrale dont les feuilles roses illuminent le reste de l'écosystème. Des trouvailles qui en feraient rougir plus d'un mais Eliëndir prend grand soin d'éviter d'attirer les curieux près de sa collection personnelle. Un petit coin de paradis qu'il protège jalousement et farouchement.
CENDRES
Le contact de ses doigts sur sa peau est d'une douceur incomparable. À l'inverse, ses mots sont lourds de sens et les quatre derniers résonnent sans arrêt dans son esprit. Sa poitrine se resserre tellement qu'il en a le souffle coupé. Rouvrant les yeux, il a soudainement un déclic qui le frappe en pleine face. Il n'est jamais là quand elle a besoin de lui, il est loin et constamment sur les routes. Cette simple vérité qu'il occultait indirectement jusqu’à maintenant lui fait la sensation d'un choc. Comment n'a-t-il pas pu s'en rendre compte plus tôt ? Tellement accaparé par ses projets et ses propres ambitions, il a involontairement délaissé les sentiments de Dahlia et il s'en veut terriblement. Il se sent comme un parfait idiot d'avoir fermé les yeux si longtemps sur cette situation qui doit beaucoup peser sur les épaules de la Fae. Ça ne lui a même jamais traversé l'esprit, avant aujourd'hui, qu'elle puisse lui mentir ou simplement prendre son mal en patience pour le laisser vagabonder à sa guise à travers le Sekai.
Un constat violent qu'il a ignoré pendant trop longtemps. La mâchoire serrée par cette frustration grandissante. Accablé par la culpabilité et l'incapacité de trouver les mots justes, il se renferme encore dans un interminable silence. En mettant sa main devant ses yeux pour cacher une partie de son visage, il tente naïvement de fuir ce sentiment de honte qui le submerge. Le fait est que ses absences ont des conséquences et il ne peut plus se permettre de feindre l'ignorance. Il ne veut plus qu'elle souffre de ses choix, il s'y refuse catégoriquement.
Reprenant enfin sa respiration, il en profite pour mettre de côté cette fierté mal placée qui lui mène la vie dure depuis tant d'années.
« Tu as raison. Pardonne-moi, Dahlia. Pour tout. Pour avoir été aussi égoïste. Je... Ça n'arrivera plus. Les choses vont changer à partir de maintenant, je te le promets. »
Eliëndir n'est pas, ou plutôt n'est plus, ce qu'on peut qualifier d'un grand sensible. Il a fermé son cœur à ce genre d'émotions il y a bien longtemps. Et pourtant, en cet instant précis, sa douleur est palpable dans sa voix et dans ses gestes. Ses doigts dans le dos de la Fae tremblotent de manière à peine perceptible et quand il s'en rend compte, il ferme aussitôt le poing si fort qu'il s'en fait craquer les os de sa main.
Prenant une grande bouffée d'air, il se reprend à son tour. Déposant délicatement ses deux mains sur les joues de la Fae, il est soulagé de la voir rester un peu plus longtemps avec lui. Il n'aurait certainement pas pu se contenter de ces trop courtes retrouvailles. Alors il acquiesce simplement de la tête quand elle lui annonce devoir écrire à l'orphelinat. C'est parfaitement normal et quand bien même c'est un choix difficile pour la Fae, Eliëndir lui ne peut que s'en réjouir.
« Bien sûr, tout ce que tu voudras. »
Il souffle discrètement du nez, mettre sa vie en pause est plus difficile qu'il veut bien l'admettre. Il ne peut pas se permettre de tout arrêter du jour au lendemain, après des siècles à se préparer pour ce moment fatidique qui approche à grand pas. Non, même s'il le voulait, il ne pourrait pas. C'est impossible. Néanmoins, il est hors de question qu'il retourne dans ses travers en délaissant encore l'élu de son cœur. Elle est sa priorité, elle l'a toujours été.
Ses angoisses se mettent toutes à disparaître au contact de ses lèvres contre les siennes. Elle l'attendrait, comme elle l'a toujours fait. Mais la vérité c'est qu'il ne veut plus la faire attendre. Il ne compte plus disparaître en ne laissant que des lettres dans son sillage, cette vie-là est révolue. La vie qu'il a toujours voulu est juste sous ses yeux, il était simplement trop aveugle pour le voir avant. Un franc sourire apparaît sur le visage de l'Elfe en posant ses yeux sur les ailes de Dahlia. Si longtemps qu'ils ne les avaient pas vues, elles sont encore plus majestueuses que dans ses souvenirs. Et... elle vole ? L'air ébahi et faisant les gros yeux, il baisse même ses deux améthystes vers le sol pour vérifier qu'effectivement elles n'avaient plus les pieds sur celui-ci.
« Tu... tu voles ?! Tu ne m'as pas dit que tu savais le faire. Quand est-ce que tu as appris ? »
Leur dernière rencontre commence à remonter. Visiblement, il n'est pas le seul à avoir appris quelques petits tours entre-temps. Voir Dahlia voler littéralement de ses propres ailes le rend particulièrement fier et heureux pour elle. Découvrant une toute nouvelle facette de la Fae, elle a l'air... parfaitement à sa place. Il lui sourit à nouveau puis à son tour, il joint ses lèvres aux siennes dans le plus tendre des baisers faisant encore un peu plus durer ce moment intime coupé du temps. Il se saisit délicatement de la main de Dahlia en mettant fin à cet échange amoureux, déposant une dernière fois ses lèvres sur le dos de sa main qu'il ne daigne plus relâcher.
« D'accord. Allons voir les serres mais ne tardons pas trop. J'aimerais éviter de faire brûler le déjeuner dans le four. »
Il prend les devants en invitant la Fae à le suivre à travers les champs fleuris. Empruntant un petit chemin en terre vers quelques arbres qui bordent son vaste terrain. Au bout du chemin se trouve un bout de forêt luxuriant qui semble dénoter complètement du reste du paysage. Comme si on mettait soudainement les pieds dans la jungle qui borde le Lac Rebirth. Le sol est recouvert de grandes plantes et de hautes herbes, les lianes qui relient les arbres entre eux et les épaisses branches des arbres recouvertes de feuilles laissent passer tout juste ce qu'il faut de lumière pour éclairer l'endroit. Bien que cette partie du domaine n'ait pas poussé de manière naturelle, c'est la magie qui permet de maintenir de ce petit écosystème en place ce qui n'enlève rien à la beauté et la sérénité que dégage le lieu. Si le reste des jardins est relativement calme, ici il n'est pas rare d'entendre le chant des quelques espèces d'oiseaux qui ont fait leurs nids dans les arbres les plus imposants.
Quelques pas plus loin, complètement caché ou presque par l'écosystème de cette jungle à l'apparence luxuriante, se trouve trois serres circulaires de tailles moyennes alignées l'une à côté de l'autre et toutes reliées entre elles par des coursives. Une architecture métallique et recouverte de larges vitres filtrant la lumière du jour pour la diffuser de la meilleure façon possible à l'intérieur. Une grande double porte faisant office d'entrée. Chaque serre a son domaine bien particulier et s'adapte à la flore qu'elle renferme, découpé en différentes sections en fonction de l'origine et surtout des besoins des végétaux.
« Bienvenue dans mon petit jardin secret. Si vous voulez bien me faire l'honneur, votre majesté. »
Entrant dans la première serre, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y en a absolument partout. Dans le sol, près des murs et certaines plantes s'élèvent même jusqu'au plafond en verre. Des plantes issues des quatre coins du monde, on y trouve même quelques plantes plus ou moins rares aux spécificités différentes. Sa pièce la plus importante étant bien sûr un Manaella d'une dizaine de mètres au sein de la serre centrale dont les feuilles roses illuminent le reste de l'écosystème. Des trouvailles qui en feraient rougir plus d'un mais Eliëndir prend grand soin d'éviter d'attirer les curieux près de sa collection personnelle. Un petit coin de paradis qu'il protège jalousement et farouchement.
CENDRES
Invité
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Face aux excuses d’Eliëndir, la surprise est plus que considérable. Elle est colossale et quelques secondes suffisent pour que la Fae ne comprenne qu’elle est allée trop loin dans ses mots, dans ses insinuations. Le sourire de l’Elfe se ternit, plaçant sa main devant son visage qu’elle n’arrive désormais plus à admirer et son cœur se tord de douleur. D’ordinaire silencieuse face aux injustices qui jonchent son existence, d’autant plus si ces dernières concernent celui qui occupe toutes ses pensées, Dahlia se mit à reconsidérer l’intelligence d’avoir formulé ses sentiments de cette manière. Terriblement empotée et maladroite, elle s’était reposée sur l’espoir que la sagesse du jeune homme fasse son travail à sa place, la part des choses entre l’expression de sa peur de l’abandon et la réalité de la vie qui les séparait malgré eux. Elle s’était lourdement trompée.
L’envie de le réconforter et de revenir sur ses mots était palpable, toutefois elle se tut, réprimant les émotions qui prenaient le pas sur la raison. Eliëndir s’en voulait, et elle se détestait de le mettre en porte-à-faux de cette manière, cependant elle ne disait que la vérité. Cette dernière le blessait considérablement. Un long soupir s’échappa de l’entre ouverture de ses lèvres, entre le regret et l’exaspération d’avoir une fois de plus perdu le contrôle. Si elle adorait sa vie auprès de l’Elfe, elle notait une différence remarquable dans sa capacité à se tenir en place. Elle passait d’une vie morose, d’un quotidien bien ficelé dans une ribambelle de rendez-vous à une improvisation qui la déstabilisait fortement, l’empêchant de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de déblatérer des inepties.
Le fait est que l’absence de l’élu de son cœur ne justifiait guère son recours à la pègre locale. Dahlia se mêlait encore une fois de ce qui ne la regardait pas, néanmoins elle n’accordait plus sa confiance à la République. Tant de fois son établissement s’était retrouvé à feu et à sang, tant de fois, elle avait été ignorée, larmoyante aux pieds de la mairie de Liberty. Elle qui avait toujours vécu dans les rangs, sans jamais faire de vagues, se comportait comme une adolescente rebelle, seulement cette époque était révolue depuis plus de trois cents ans. « Tu n’as pas à t’excuser… Je suis égoïste aussi. Je voudrais te garder rien que pour moi et... je dois accepter que... ce n'est pas pour tout de suite. ». Un constat qui lui coûtait énormément. Dahlia la bienfaitrice, la bonne samaritaine, l’altruisme en personne, tout ceci n’était qu’une belle façade. Un pas de travers et un noble se retrouvait souffrant entre quatre murs, hurlant pour qu’un soigneur lui vienne en aide. Au fond, les tourtereaux n’étaient pas si différents. S’ils parviendraient à se l’admettre un jour, c’était une tout autre question.
Voletant à sa hauteur, la Fae réalisa qu’en effet, elle n’avait jamais montré ses nouvelles capacités à l’Elfe. Affichant un sourire narquois, presque fier d’être encore capable de lui cacher certaines facettes de sa personne, elle vint poser ses mains sur ses hanches et tourna sur elle-même maladroitement, se rattrapant sur ses épaules dans un « wo..oho… oups… ». Sa fierté s’envola dans un nuage de fumées, l’euphorie n’aura duré que quelques secondes. « Il n’y a pas très longtemps, comme tu peux le constater, je ne suis pas encore très à l’aise avec le vol. ». Doucement, mais sûrement, ses pieds touchèrent à nouveau la terre ferme dans un soupir de soulagement alors qu’Eliëndir s’emparait à nouveau de ses lèvres dans un baiser langoureux qui la fit fondre de bonheur. Le revoir ainsi aurait quasiment réussi à effacer la culpabilité qu’elle ressentait un peu plus tôt. Elle s’oubliait, profitant de son contact chaud et tendre, de la caresse de ses lèvres contre les siennes, d’une idylle qui n’appartenaient qu’à eux au milieu de ce jardin luxurieux. Un cadre parfait, pour une histoire parfaite.
Une fois le baiser terminé, le souvenir de son escapade à Liberty avec son amie de longue date la frappa de plein fouet, avec son lot de questions embarrassantes. « Tu… enfin… Comment dire… Neera Storm, j’imagine que ça doit te dire quelque chose ? ». Son regard devint fuyant, le rouge lui montant jusqu’aux oreilles ne serait-ce qu’à repenser à la conversation qu’elles avaient eu quelques mois plus tôt dans ce restaurant. « Elle… Elle m’a beaucoup aidée à ce sujet. Force est de constater que je ne suis pas une très bonne élève. ». Dahlia vint replacer une mèche de sa chevelure dorée derrière son oreille, visiblement embarrassée. « Elle… Elle te passe le bonjour… Nous avons un peu… un peu parlé de toi, j’espère que ça ne te dérange pas… ». La Fae ne disposait que d’un cercle très restreint de personnes auxquelles elle pouvait se confier sur sa vie personnelle. Au-delà de l’Elfe, de l’élémentaliste et de rares chanceux l’ayant cueillie dans un moment de faiblesse, c’était une jeune femme discrète et secrète aux yeux du monde. « En… En bien évidemment ! ». Elle laissa volontairement de côté la partie de la conversation sur la nature de leur relation. Ils avaient bien assez de temps pour qu’elle trouve le courage d’aborder le sujet lors de son séjour.
Main dans la main, le couple s’aventura dans les serres privées d’Eliëndir, la Fae trottinant sur ses jambes d’excitation. Sortir de son orphelinat miteux – bien que cela lui coûtait de l’admettre qu’il n’était pas aussi beau qu’elle l’aurait voulu – la rendait parfois plus excitée qu’elle n’aurait voulu le reconnaître. Encore plus s’il s’agissait de se noyer dans un écrin verdoyant en compagnie de l’amour de sa vie. L’espace d’un instant, sa dépression disparut en un claquement de doigts. Les yeux de la jeune femme brillaient, autant par la beauté des lieux qui la subjuguait que par l’honneur de pouvoir y mettre les pieds. Sans lâcher la main de l’Elfe, Dahlia se mit à vagabonder de fleurs en fleurs comme l’aurait fait une abeille, incapable de tenir en place. D’une Belle de Jour à la douce lumière rassurante aux Roses des vents à la couleur violacée qui lui rappelaient les yeux d’Eliëndir, la jeune femme s’arrêtait attentivement sur chaque plante, approchant occasionnellement un peu trop son nez de certaines qui auraient pu se défendre, dont les Voraces sur son chemin.
Sans s’en rendre compte, Dahlia courait d’un bout à l’autre de la serre, faisant parfois de légers sauts au-dessus des lianes qui ornaient le sol, entraînant l’Elfe de force avec elle en refusant formellement de lâcher sa main. Une fois arrivée devant le Manaella, la Fae resta bouche bée, paralysée devant le spectacle qui s’offrait à elle. L’arbre était immense, sa cime chatouillant de près les vitres au plafond de la serre. Elle n’osa point s’approcher pour toucher son écorce rosée, intimidée par un être de la nature plus que millénaire, dont la beauté dépassait l’entendement. Elle avala sa salive, se retournant de trois quarts vers le propriétaire des lieux. « Comment… Comment tu as fait pour déplacer un… un arbre de cette taille ici ?... Et... Et où est-ce que tu l'as trouvé ?! ». Elle vint passer ses bras au-dessus de ses côtes, sans lâcher le Manaella des yeux. « Je croyais qu’il n’y en avait plus. Je me souviens avoir lu à ce sujet quand j’étais encore adolescente, quand… ». Son regard quitta enfin l’arbre pour se concentrer sur le visage de son bien-aimé. « Quand nous nous sommes rencontrés, finalement. ».
Comme la jeune fille aurait aimé avoir croisé son chemin en tenant un ouvrage sur la botanique, plutôt qu’un traitant des maladies et de leurs terribles conséquences sur l’organisme humain. Elle avait songé à cette journée à maintes reprises, se disant que l’Elfe aurait pu la fuir comme la peste qu’elle était, considérant qu’une telle lecture n’était absolument pas appropriée. Pourtant, il se tenait encore devant elle, des centaines d’années après. Elle secoua la tête, pointant ensuite du doigt quelques fleurs des fées croisées sur leur route. « Si tu voulais me voir, il y a plus utile que la superstition. Une petite lettre pour me convier à Melorn, par exemple. Remarque, je n’en ai pas besoin, j’ai trouvé mon chemin jusqu’ici toute seule. À moins qu'une seule Fae ne te suffise pas ? ». Un trait d’humour que la Fae ne se permettait que rarement, mal à l’aise avec les usages en société, craignant d’offenser son prochain.
Elle s’approcha ensuite lentement d’une plante grimpante qu’elle ne connaissait que trop bien, passant sa main libre sur ses pétales multicolores qui l’hypnotisaient. Trouver des fleurs de la passion à cet endroit n’aurait dû être qu’une coïncidence tout à fait fortuite, la plante étant rare dans le Sekai, sa place dans la serre privée avait du sens. Dahlia dut résister férocement à l’envie d’en prendre une dans ses mains pour la donner à Eliëndir en témoignage de l’amour qu’elle lui portait. Elle se refusait de couper une tige d’un végétal aussi précieux pour son petit plaisir personnel. En compensation, elle se contenta d’attraper délicatement le col de l’Elfe et de monter sur la pointe de ses pieds pour l’embrasser tendrement à nouveau, fermant les yeux pour n’entendre que le chant des oiseaux autour d’eux. Elle interrompit leur baiser quelques secondes pour lui chuchoter quelques mots avant de s’emparer à nouveau de ses lèvres qu’elle affectionnait tant.
« Je t’aime. J’espère que tu ne l’oublies pas… ».
L’envie de le réconforter et de revenir sur ses mots était palpable, toutefois elle se tut, réprimant les émotions qui prenaient le pas sur la raison. Eliëndir s’en voulait, et elle se détestait de le mettre en porte-à-faux de cette manière, cependant elle ne disait que la vérité. Cette dernière le blessait considérablement. Un long soupir s’échappa de l’entre ouverture de ses lèvres, entre le regret et l’exaspération d’avoir une fois de plus perdu le contrôle. Si elle adorait sa vie auprès de l’Elfe, elle notait une différence remarquable dans sa capacité à se tenir en place. Elle passait d’une vie morose, d’un quotidien bien ficelé dans une ribambelle de rendez-vous à une improvisation qui la déstabilisait fortement, l’empêchant de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de déblatérer des inepties.
Le fait est que l’absence de l’élu de son cœur ne justifiait guère son recours à la pègre locale. Dahlia se mêlait encore une fois de ce qui ne la regardait pas, néanmoins elle n’accordait plus sa confiance à la République. Tant de fois son établissement s’était retrouvé à feu et à sang, tant de fois, elle avait été ignorée, larmoyante aux pieds de la mairie de Liberty. Elle qui avait toujours vécu dans les rangs, sans jamais faire de vagues, se comportait comme une adolescente rebelle, seulement cette époque était révolue depuis plus de trois cents ans. « Tu n’as pas à t’excuser… Je suis égoïste aussi. Je voudrais te garder rien que pour moi et... je dois accepter que... ce n'est pas pour tout de suite. ». Un constat qui lui coûtait énormément. Dahlia la bienfaitrice, la bonne samaritaine, l’altruisme en personne, tout ceci n’était qu’une belle façade. Un pas de travers et un noble se retrouvait souffrant entre quatre murs, hurlant pour qu’un soigneur lui vienne en aide. Au fond, les tourtereaux n’étaient pas si différents. S’ils parviendraient à se l’admettre un jour, c’était une tout autre question.
Voletant à sa hauteur, la Fae réalisa qu’en effet, elle n’avait jamais montré ses nouvelles capacités à l’Elfe. Affichant un sourire narquois, presque fier d’être encore capable de lui cacher certaines facettes de sa personne, elle vint poser ses mains sur ses hanches et tourna sur elle-même maladroitement, se rattrapant sur ses épaules dans un « wo..oho… oups… ». Sa fierté s’envola dans un nuage de fumées, l’euphorie n’aura duré que quelques secondes. « Il n’y a pas très longtemps, comme tu peux le constater, je ne suis pas encore très à l’aise avec le vol. ». Doucement, mais sûrement, ses pieds touchèrent à nouveau la terre ferme dans un soupir de soulagement alors qu’Eliëndir s’emparait à nouveau de ses lèvres dans un baiser langoureux qui la fit fondre de bonheur. Le revoir ainsi aurait quasiment réussi à effacer la culpabilité qu’elle ressentait un peu plus tôt. Elle s’oubliait, profitant de son contact chaud et tendre, de la caresse de ses lèvres contre les siennes, d’une idylle qui n’appartenaient qu’à eux au milieu de ce jardin luxurieux. Un cadre parfait, pour une histoire parfaite.
Une fois le baiser terminé, le souvenir de son escapade à Liberty avec son amie de longue date la frappa de plein fouet, avec son lot de questions embarrassantes. « Tu… enfin… Comment dire… Neera Storm, j’imagine que ça doit te dire quelque chose ? ». Son regard devint fuyant, le rouge lui montant jusqu’aux oreilles ne serait-ce qu’à repenser à la conversation qu’elles avaient eu quelques mois plus tôt dans ce restaurant. « Elle… Elle m’a beaucoup aidée à ce sujet. Force est de constater que je ne suis pas une très bonne élève. ». Dahlia vint replacer une mèche de sa chevelure dorée derrière son oreille, visiblement embarrassée. « Elle… Elle te passe le bonjour… Nous avons un peu… un peu parlé de toi, j’espère que ça ne te dérange pas… ». La Fae ne disposait que d’un cercle très restreint de personnes auxquelles elle pouvait se confier sur sa vie personnelle. Au-delà de l’Elfe, de l’élémentaliste et de rares chanceux l’ayant cueillie dans un moment de faiblesse, c’était une jeune femme discrète et secrète aux yeux du monde. « En… En bien évidemment ! ». Elle laissa volontairement de côté la partie de la conversation sur la nature de leur relation. Ils avaient bien assez de temps pour qu’elle trouve le courage d’aborder le sujet lors de son séjour.
Main dans la main, le couple s’aventura dans les serres privées d’Eliëndir, la Fae trottinant sur ses jambes d’excitation. Sortir de son orphelinat miteux – bien que cela lui coûtait de l’admettre qu’il n’était pas aussi beau qu’elle l’aurait voulu – la rendait parfois plus excitée qu’elle n’aurait voulu le reconnaître. Encore plus s’il s’agissait de se noyer dans un écrin verdoyant en compagnie de l’amour de sa vie. L’espace d’un instant, sa dépression disparut en un claquement de doigts. Les yeux de la jeune femme brillaient, autant par la beauté des lieux qui la subjuguait que par l’honneur de pouvoir y mettre les pieds. Sans lâcher la main de l’Elfe, Dahlia se mit à vagabonder de fleurs en fleurs comme l’aurait fait une abeille, incapable de tenir en place. D’une Belle de Jour à la douce lumière rassurante aux Roses des vents à la couleur violacée qui lui rappelaient les yeux d’Eliëndir, la jeune femme s’arrêtait attentivement sur chaque plante, approchant occasionnellement un peu trop son nez de certaines qui auraient pu se défendre, dont les Voraces sur son chemin.
Sans s’en rendre compte, Dahlia courait d’un bout à l’autre de la serre, faisant parfois de légers sauts au-dessus des lianes qui ornaient le sol, entraînant l’Elfe de force avec elle en refusant formellement de lâcher sa main. Une fois arrivée devant le Manaella, la Fae resta bouche bée, paralysée devant le spectacle qui s’offrait à elle. L’arbre était immense, sa cime chatouillant de près les vitres au plafond de la serre. Elle n’osa point s’approcher pour toucher son écorce rosée, intimidée par un être de la nature plus que millénaire, dont la beauté dépassait l’entendement. Elle avala sa salive, se retournant de trois quarts vers le propriétaire des lieux. « Comment… Comment tu as fait pour déplacer un… un arbre de cette taille ici ?... Et... Et où est-ce que tu l'as trouvé ?! ». Elle vint passer ses bras au-dessus de ses côtes, sans lâcher le Manaella des yeux. « Je croyais qu’il n’y en avait plus. Je me souviens avoir lu à ce sujet quand j’étais encore adolescente, quand… ». Son regard quitta enfin l’arbre pour se concentrer sur le visage de son bien-aimé. « Quand nous nous sommes rencontrés, finalement. ».
Comme la jeune fille aurait aimé avoir croisé son chemin en tenant un ouvrage sur la botanique, plutôt qu’un traitant des maladies et de leurs terribles conséquences sur l’organisme humain. Elle avait songé à cette journée à maintes reprises, se disant que l’Elfe aurait pu la fuir comme la peste qu’elle était, considérant qu’une telle lecture n’était absolument pas appropriée. Pourtant, il se tenait encore devant elle, des centaines d’années après. Elle secoua la tête, pointant ensuite du doigt quelques fleurs des fées croisées sur leur route. « Si tu voulais me voir, il y a plus utile que la superstition. Une petite lettre pour me convier à Melorn, par exemple. Remarque, je n’en ai pas besoin, j’ai trouvé mon chemin jusqu’ici toute seule. À moins qu'une seule Fae ne te suffise pas ? ». Un trait d’humour que la Fae ne se permettait que rarement, mal à l’aise avec les usages en société, craignant d’offenser son prochain.
Elle s’approcha ensuite lentement d’une plante grimpante qu’elle ne connaissait que trop bien, passant sa main libre sur ses pétales multicolores qui l’hypnotisaient. Trouver des fleurs de la passion à cet endroit n’aurait dû être qu’une coïncidence tout à fait fortuite, la plante étant rare dans le Sekai, sa place dans la serre privée avait du sens. Dahlia dut résister férocement à l’envie d’en prendre une dans ses mains pour la donner à Eliëndir en témoignage de l’amour qu’elle lui portait. Elle se refusait de couper une tige d’un végétal aussi précieux pour son petit plaisir personnel. En compensation, elle se contenta d’attraper délicatement le col de l’Elfe et de monter sur la pointe de ses pieds pour l’embrasser tendrement à nouveau, fermant les yeux pour n’entendre que le chant des oiseaux autour d’eux. Elle interrompit leur baiser quelques secondes pour lui chuchoter quelques mots avant de s’emparer à nouveau de ses lèvres qu’elle affectionnait tant.
« Je t’aime. J’espère que tu ne l’oublies pas… ».
Invité
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Un arc-en-ciel sous la tempête
Feat Dahlia
Il a un large haussement de sourcil en entendant un nom célèbre qu'il reconnaît très facilement. Il est surtout surpris de l'entendre de la bouche de Dahlia. Neera est une personnalité dans le milieu de la magie et en République de manière générale, tout le monde à déjà entendu parler de la Tornade au moins une fois dans sa vie. Faut dire que quand elle s'y met sérieusement, elle passe difficilement inaperçue.
« Neera ? Oui, c'est une mage célèbre. Et accessoirement, une vieille amie à moi. Ne lui dis surtout pas, elle a du mal à accepter les rides avec l'âge. »
Il finit par apprendre que sa bien-aimée et son amie de longue date se connaissent déjà, une occasion de plus de constater à quel point le monde est petit. Si c'est bien Neera qui a donné quelques leçons de vols à Dahlia, alors tout s'explique. Cette femme a un don pour pousser les autres à apprendre et à s'améliorer. Il lui doit en partie, ses efforts personnels dans la magie élémentaire même s'il n'est clairement pas à sa hauteur dans ce domaine. Tiens donc, Eliëndir a été un des sujets de conversations des deux femmes ? Il plisse légèrement les yeux à cette annonce, l'air faussement méfiant.
« Ah... oui ? En bien, oui. J'en suis sûr. Je suis curieux de savoir ce que vous avez dit à mon sujet alors. Mais je suis content si elle a pu t'aider à apprendre à voler. C'est une excellente professeure, peut-être la meilleure de Magic. Les gens s'arrachent ses services. Tu as eu de la chance de l'avoir, si tu continues de pratiquer tu feras bientôt ça les yeux fermés. D’ailleurs, depuis quand tu connais Neera ? »
Il s'agit là sûrement des deux femmes qui le connaissent le mieux et pour sûr que l'une comme l'autre doivent bien avoir quelques anecdotes plus ou moins compromettantes à son sujet. Voilà qui ressemblerait bien à Neera d'ailleurs. Maintenant qu'il y pense, Eliëndir ne lui a jamais parlé de sa relation avec Dahlia. Il n'a jamais trouvé ça très pertinent de parler de sa vie intime et il appréciait pouvoir garder cette relation secrète. Vivons heureux, vivons cachés. Pas que ça le dérange si Dahlia en a parlé à sa place mais si c'est le cas, il va en entendre parler la prochaine fois qu'il croise l'élémentaliste. Elle ne manquera pas l'occasion de le taquiner à ce sujet. C'est peut-être pour ça qu'il n'en a jamais parlé avant à Neera d'ailleurs.
Quoi qu'il en soit, le couple se retrouve à vagabonder dans les serres, main dans la main. L'Elfe étant un peu obligé de suivre le rythme que lui impose la Fae sous l'excitation qu'elle éprouve en découvrant son petit jardin secret. Se laissant gentiment guider sans opposer la moindre résistance, il ne peut que sourire d'amusement en voyant Dahlia aussi heureuse de parcourir les lieux et de découvrir les dernières trouvailles de sa collection. Il fera tout de même attention quand la Fae s'approche un peu trop près de quelques voraces, elles sont capables d'en surprendre plus d'un. Cette sortie en amoureux est plus sportif qu'il l'aurait pensé, à courir d'un coin à l'autre de la serre mais finalement, ils arrivent à s'arrêter près du Manaella. Grand, il l'est pour sûr et pourtant sa croissance n'est pas tout à fait terminée. Ces arbres sont millénaires et ils mettent parfois des siècles à atteindre leurs tailles maximales. À la différence des autres végétaux de ses serres, le Manaella ne doit pas sa croissance au soleil ou à la quantité d'eau qu'il peut boire. Il se nourrit littéralement du mana dans l'air, ces arbres dépérissent dans un endroit où la magie est faible et au contraire ils s'épanouissent là où la magie est importante. Comme à Melorn, où la magie et le mana sont omniprésents sous la bulle qui recouvre la ville.
Enlaçant tendrement la Fae avec ses bras, il lève le regard vers l'arbre aux reflets roses.
« Je vois que tu as été une très bonne élève. C'est vrai, c'est une espèce presque éteinte mais il reste encore quelques rares spécimens vivants dispersés à travers le monde. Concernant celui-là, j'aimerais pouvoir te donner une histoire complètement folle mais la vérité c'est que ce n'est pas moi qui l'ai ramené ici. C'est mon père. D'aussi loin que je m'en souvienne, il était déjà là quand j'étais petit. Mon père m'a raconté qu'il l'a trouvé par hasard lors d'une expédition périlleuse dans le Grand Nord, avant ma naissance. Entre nous, je pense qu'il a surtout déboursé une somme colossale pour en faire l'acquisition. »
Il sourit à ses propres mots, c'est que Aradhel est d'une nature très secrète lui aussi. C'est de famille visiblement. À son tour, il quitte le Manaella du regard pour poser ses deux améthystes sur le visage de la Fae. Approchant son visage pour venir l'embrasser tout à fait spontanément.
« Mais j'ai toujours aimé ses histoires. Alors je préfère la version du Grand Nord. »
Il glisse ses doigts dans la longue chevelure blonde de la Fae, appréciant tout particulièrement enrouler ses mèches autour de son index. Puis, il dévie le regard vers les fleurs des fées que Dahlia lui désigne un peu plus loin. L'Elfe se met même à rire en faisant le lien.
« Hm Hm. Et qu'est-ce qui te fait croire que ce ne sont pas ces fleurs qui t'ont attirée vers moi justement ? La preuve, tu es là. Elles ont peut-être plus de pouvoir que tu le penses. Mais si un jour elles attirent une autre Fae... j'imagine que je ferais avec. »
Affichant une petite grimace très explicite pour appuyer sa petite blague avant de briser le silence, n'arrivant plus à se retenir de rire.
Il suit la Fae jusqu'à quelques plantes grimpantes où on trouve quelques rares fleurs de la passion. Rare et particulièrement prisé par les amoureux souhaitant faire un beau cadeau à leur moitié ou encore par des gens très mal intentionnés pour en faire des philtres d'amour. Quelle idée que celle de jouer et manipuler les émotions d'autrui ou comment transformer le plus beau et aussi le plus puissant des sentiments en une effroyable magie noire que même Eliëndir ne se tenterait pas à manipuler. Quoi qu'il n'en a jamais eu besoin.
Lorsque la Fae se dresse sur la pointe de ses pieds, il vient lentement dessiner ses courbes enchanteresses en glissant ses mains de ses joues jusqu'à ses hanches qu'il enroule soigneusement en croisant ses bras dans le bas de son dos. Il joint amoureusement ses lèvres aux siennes, profitant pleinement de la quiétude du lieu et de ce moment intime qu'ils partagent à l'abri des regards. Ces mots ont tellement de sens et pourtant qu'ils n'entendent pas assez à défaut de trouver le temps de ce voir plus régulièrement. Cette déclaration dont il ne saurait se lasser un jour et qui ranime encore un peu plus les battements de son cœur. Oublier ce sentiment grisant ?
« Jamais. »
Réaffirmant son étreinte et cette passion qui les unissent, sans que ses lèvres quittent les siennes, il se met à faire un pas en avant. Puis un autre jusqu'à ce que le dos de la Fae se pose contre le mur derrière elle. Ses mains se mettent à faire le chemin inverse, remontant le long de sa taille en passant par les formes de sa poitrine jusqu'à atteindre ses deux joues naturellement très roses. De ses deux mains, il n'y en a qu'une qui s'arrête sur le visage de la Fae. L'autre continue calmement son chemin un peu plus haut sur le mur derrière elle jusqu'à enfin trouver ce qu'il cherchait. Délicatement, il vient couper une tige assez grande d'une des fleurs de la passion qui ornent en réalité le mur tout autour de Dahlia. Il glisse la fleur dans les cheveux blonds de Dahlia, juste derrière son oreille pour qu'elle puisse tenir en place.
« Je n'ai besoin que de toi. »
Déposant un énième baiser sur ses lèvres, puis un autre sur sa joue, il se fraye pour venir lui susurrer quelques mots dans le creux de l'oreille. Pas en langue commune, mais bien en elfique. Des mots qu'elle a déjà dû entendre de sa part, à de trop rares occasions.
« Je t'aime »
CENDRES
« Neera ? Oui, c'est une mage célèbre. Et accessoirement, une vieille amie à moi. Ne lui dis surtout pas, elle a du mal à accepter les rides avec l'âge. »
Il finit par apprendre que sa bien-aimée et son amie de longue date se connaissent déjà, une occasion de plus de constater à quel point le monde est petit. Si c'est bien Neera qui a donné quelques leçons de vols à Dahlia, alors tout s'explique. Cette femme a un don pour pousser les autres à apprendre et à s'améliorer. Il lui doit en partie, ses efforts personnels dans la magie élémentaire même s'il n'est clairement pas à sa hauteur dans ce domaine. Tiens donc, Eliëndir a été un des sujets de conversations des deux femmes ? Il plisse légèrement les yeux à cette annonce, l'air faussement méfiant.
« Ah... oui ? En bien, oui. J'en suis sûr. Je suis curieux de savoir ce que vous avez dit à mon sujet alors. Mais je suis content si elle a pu t'aider à apprendre à voler. C'est une excellente professeure, peut-être la meilleure de Magic. Les gens s'arrachent ses services. Tu as eu de la chance de l'avoir, si tu continues de pratiquer tu feras bientôt ça les yeux fermés. D’ailleurs, depuis quand tu connais Neera ? »
Il s'agit là sûrement des deux femmes qui le connaissent le mieux et pour sûr que l'une comme l'autre doivent bien avoir quelques anecdotes plus ou moins compromettantes à son sujet. Voilà qui ressemblerait bien à Neera d'ailleurs. Maintenant qu'il y pense, Eliëndir ne lui a jamais parlé de sa relation avec Dahlia. Il n'a jamais trouvé ça très pertinent de parler de sa vie intime et il appréciait pouvoir garder cette relation secrète. Vivons heureux, vivons cachés. Pas que ça le dérange si Dahlia en a parlé à sa place mais si c'est le cas, il va en entendre parler la prochaine fois qu'il croise l'élémentaliste. Elle ne manquera pas l'occasion de le taquiner à ce sujet. C'est peut-être pour ça qu'il n'en a jamais parlé avant à Neera d'ailleurs.
Quoi qu'il en soit, le couple se retrouve à vagabonder dans les serres, main dans la main. L'Elfe étant un peu obligé de suivre le rythme que lui impose la Fae sous l'excitation qu'elle éprouve en découvrant son petit jardin secret. Se laissant gentiment guider sans opposer la moindre résistance, il ne peut que sourire d'amusement en voyant Dahlia aussi heureuse de parcourir les lieux et de découvrir les dernières trouvailles de sa collection. Il fera tout de même attention quand la Fae s'approche un peu trop près de quelques voraces, elles sont capables d'en surprendre plus d'un. Cette sortie en amoureux est plus sportif qu'il l'aurait pensé, à courir d'un coin à l'autre de la serre mais finalement, ils arrivent à s'arrêter près du Manaella. Grand, il l'est pour sûr et pourtant sa croissance n'est pas tout à fait terminée. Ces arbres sont millénaires et ils mettent parfois des siècles à atteindre leurs tailles maximales. À la différence des autres végétaux de ses serres, le Manaella ne doit pas sa croissance au soleil ou à la quantité d'eau qu'il peut boire. Il se nourrit littéralement du mana dans l'air, ces arbres dépérissent dans un endroit où la magie est faible et au contraire ils s'épanouissent là où la magie est importante. Comme à Melorn, où la magie et le mana sont omniprésents sous la bulle qui recouvre la ville.
Enlaçant tendrement la Fae avec ses bras, il lève le regard vers l'arbre aux reflets roses.
« Je vois que tu as été une très bonne élève. C'est vrai, c'est une espèce presque éteinte mais il reste encore quelques rares spécimens vivants dispersés à travers le monde. Concernant celui-là, j'aimerais pouvoir te donner une histoire complètement folle mais la vérité c'est que ce n'est pas moi qui l'ai ramené ici. C'est mon père. D'aussi loin que je m'en souvienne, il était déjà là quand j'étais petit. Mon père m'a raconté qu'il l'a trouvé par hasard lors d'une expédition périlleuse dans le Grand Nord, avant ma naissance. Entre nous, je pense qu'il a surtout déboursé une somme colossale pour en faire l'acquisition. »
Il sourit à ses propres mots, c'est que Aradhel est d'une nature très secrète lui aussi. C'est de famille visiblement. À son tour, il quitte le Manaella du regard pour poser ses deux améthystes sur le visage de la Fae. Approchant son visage pour venir l'embrasser tout à fait spontanément.
« Mais j'ai toujours aimé ses histoires. Alors je préfère la version du Grand Nord. »
Il glisse ses doigts dans la longue chevelure blonde de la Fae, appréciant tout particulièrement enrouler ses mèches autour de son index. Puis, il dévie le regard vers les fleurs des fées que Dahlia lui désigne un peu plus loin. L'Elfe se met même à rire en faisant le lien.
« Hm Hm. Et qu'est-ce qui te fait croire que ce ne sont pas ces fleurs qui t'ont attirée vers moi justement ? La preuve, tu es là. Elles ont peut-être plus de pouvoir que tu le penses. Mais si un jour elles attirent une autre Fae... j'imagine que je ferais avec. »
Affichant une petite grimace très explicite pour appuyer sa petite blague avant de briser le silence, n'arrivant plus à se retenir de rire.
Il suit la Fae jusqu'à quelques plantes grimpantes où on trouve quelques rares fleurs de la passion. Rare et particulièrement prisé par les amoureux souhaitant faire un beau cadeau à leur moitié ou encore par des gens très mal intentionnés pour en faire des philtres d'amour. Quelle idée que celle de jouer et manipuler les émotions d'autrui ou comment transformer le plus beau et aussi le plus puissant des sentiments en une effroyable magie noire que même Eliëndir ne se tenterait pas à manipuler. Quoi qu'il n'en a jamais eu besoin.
Lorsque la Fae se dresse sur la pointe de ses pieds, il vient lentement dessiner ses courbes enchanteresses en glissant ses mains de ses joues jusqu'à ses hanches qu'il enroule soigneusement en croisant ses bras dans le bas de son dos. Il joint amoureusement ses lèvres aux siennes, profitant pleinement de la quiétude du lieu et de ce moment intime qu'ils partagent à l'abri des regards. Ces mots ont tellement de sens et pourtant qu'ils n'entendent pas assez à défaut de trouver le temps de ce voir plus régulièrement. Cette déclaration dont il ne saurait se lasser un jour et qui ranime encore un peu plus les battements de son cœur. Oublier ce sentiment grisant ?
« Jamais. »
Réaffirmant son étreinte et cette passion qui les unissent, sans que ses lèvres quittent les siennes, il se met à faire un pas en avant. Puis un autre jusqu'à ce que le dos de la Fae se pose contre le mur derrière elle. Ses mains se mettent à faire le chemin inverse, remontant le long de sa taille en passant par les formes de sa poitrine jusqu'à atteindre ses deux joues naturellement très roses. De ses deux mains, il n'y en a qu'une qui s'arrête sur le visage de la Fae. L'autre continue calmement son chemin un peu plus haut sur le mur derrière elle jusqu'à enfin trouver ce qu'il cherchait. Délicatement, il vient couper une tige assez grande d'une des fleurs de la passion qui ornent en réalité le mur tout autour de Dahlia. Il glisse la fleur dans les cheveux blonds de Dahlia, juste derrière son oreille pour qu'elle puisse tenir en place.
« Je n'ai besoin que de toi. »
Déposant un énième baiser sur ses lèvres, puis un autre sur sa joue, il se fraye pour venir lui susurrer quelques mots dans le creux de l'oreille. Pas en langue commune, mais bien en elfique. Des mots qu'elle a déjà dû entendre de sa part, à de trop rares occasions.
« Je t'aime »
CENDRES
Invité
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Quand bien même, il tentait de le cacher, Dahlia sentit une légère réticence quand elle aborda le sujet de sa conversation avec l’elementaliste. Durant une fraction de secondes, elle s’en voulut de s’être confiée, triturant ses doigts entre ses mains, tentant d’évacuer le stress qui s’emparait d’elle. « Rien... rien de spécial... Je lui ai parlé de Melorn et un sujet en amenant un autre… ». Le mensonge se lisait sur son visage, incapable de tromper l’élu de son cœur. L’origine de la conversation était bel et bien celle-ci, néanmoins elle omettait un nombre de détails juste faramineux, bien trop embarrassée pour les aborder tout de suite. La question fit office de porte de sortie. « Je dirais… cinquante ans, cent ans ? J’ai tendance à perdre la notion du temps. Mon orphelinat était sous le joug d’un incendie, si elle n’était pas arrivée, j’aurais tout perdu. Sans mauvais jeux de mots, je lui dois une fière chandelle. »
Elle écouta sagement ses explications sur l’origine du Manaella, sans oser l’interrompre. Ainsi Eliëndir avait eu la chance de grandir avec un esprit de la nature aussi sacré et puissant que celui-ci… Une raison de plus pour ne pas tenter le diable et s’en approcher, Dahlia n’aurait su se pardonner s’il venait à arriver quoi que ce soit à l’arbre millénaire par sa faute. « Je ne le blâme pas. Je n’accorde pas réellement d’importance à l’argent, mais si je pouvais avoir une serre aussi belle que celle-ci, je ne m’en priverais pas. ». Ayant grandi dans la pauvreté, Dahlia commettait l’exploit de ne ressentir aucune rancœur face à ceux ayant eu une vie plus aisée que la sienne. L’Elfe avait probablement une grande part de responsabilité dans la façon qu’elle avait de voir le monde. Une orpheline tombée amoureuse d’un noble, il n’y avait que dans les ouvrages de romance que cela se terminait bien. Et pourtant…
Face à sa plaisanterie de mauvais goût, la Fae afficha une moue faussement outrée. Elle leva un doigt, le posant sur le bout du nez de l’Elfe, gonflant légèrement ses joues comme une enfant pour exprimer son mécontentement. « Tu n’oserais pas. ». Restant ainsi quelques secondes pour faire durer la comédie, Dahlia finit par lâcher l’affaire, détendant son visage en un rire franc à son tour, plaçant ses mains sur sa taille marquée. « Je te souhaite bonne chance pour trouver une Fae aussi persévérante que moi, pour te courir après dans tout le Sekai. » Le voir rire suffisait à effacer toutes ses blessures. À cet instant précis, Dahlia réalisa que le bonheur de l'Elfe emplissait son cœur d'une joie incomparable à tout ce qu'elle avait connu auparavant. Consciente de la façade qu'il arborait aux yeux du monde, elle se sentait terriblement chanceuse de pouvoir le contempler dans une sincérité si pure. « Cependant, je me dois de rétablir la vérité, Eliëndir… ». Son visage s’approcha du sien dans un tendre baiser, tandis qu’il avançait pour la coller aux plantes grimpantes multicolores dans son dos. Sa voix se fit plus basse, plus suave.
« Je n'ai pas besoin de fleurs pour venir à toi… ». Plaqué contre le mur, tout son corps vibrait sous les caresses d'Eliëndir, ronronnant sous ses doigts qui parcouraient ses courbes. Seule a l'orphelinat, Dahlia en venait à oublier la sensation d'être aimée, d'être désirée comme elle l'était en sa précieuse compagnie. Son regard qui la parcourait, ses lèvres contre les siennes, ses doigts qui se glissaient dans ses boucles blondes… Chaque fois qu'ils se voyaient, Dahlia ne se reconnaissait plus. Plus que l'amour, plus que l'ardeur qui l'animait, elle se sentait exister. Ses mains glissèrent de sa nuque jusque dans son dos, passant sous ses vêtements, effleurant délicatement sa peau chaude du bout des doigts. Entre tendresse et fougue, elle s'abandonnait complètement dans ses bras, plongeant sa tête dans le creux de son cou qu'elle couvrait de baisers à son tour, s'enivrant de son parfum. Dans un soupir de contentement, elle laissa échapper une seconde vérité qu'il connaissait déjà, qu'elle ne pouvait cacher, qu'elle ne voulait cacher. « C'est toi qui m’attires… ».
Elle sentit la fleur glisser dans sa chevelure dorée, un sourire naissant sur son visage peu habitué à exprimer autant de béatitude. Dans un élan de passion, Dahlia décolla lentement son dos du mur et donna une légère pression sur ses pieds ainsi que ses ailes qui se mirent à la porter à la hauteur de l’Elfe, passant ses bras autour de son cou, enserrant ses jambes autour de sa taille avant de s’emparer à nouveau de ses lèvres dont elle ne parvenait plus à se défaire. Sa déclaration lui fit l’effet d’un électrochoc qui la parcourut tout entière. Entendre la voix d’Eliendir en elfique avait toujours été un de ses points faibles, charmée par son exotisme et sa maîtrise parfaite de la langue. En réponse à ses doux mots, elle empoigna tendrement sa chevelure Immaculée entre ses doigts, défaisant l’élastique qui les tenait en arrière et plongea son regard dans le sien, restant silencieuse durant de longues secondes. Elle approcha son visage du sien, déposant ses lèvres sur les siennes sans l’embrasser, tout juste assez proche pour sentir sa respiration chaude qui descendait jusqu’à sa poitrine. La voix fluette de la Fae vint alors résonner dans l’esprit de l’Elfe, se frayant un passage entre toutes ses pensées, n’y laissant que ces doux mots : « Si tu savais à quel point… Si tu pouvais ne serait-ce que l’imaginer… ».
Ils auraient dû s’arrêter. Elle aurait dû s’arrêter. Autant par décence dans ces lieux sacrés que par nécessité de rentrer pour contenter sa faim qui lui creusait l’estomac. Pourtant, Dahlia se laissa consumer par l’envie et le besoin de sentir son corps collé contre le sien, d’être sienne, encore et toujours. D’entendre sa voix au creux de son oreille et leurs cœurs battre à l’unisson. Emportée par le torrent de passion qui l’habitait, elle vint enfin joindre à nouveau leurs lèvres, enserrant sa prise entre ses jambes, le dépassant à peine de quelques centimètres. Elle l’aimait d’une force si grande et si puissante qu’on aurait aisément pu l’associer à de la folie. Pour Eliëndir, Dahlia aurait renié ses principes, brûlé son orphelinat, mis à feu et à sang tout ce qu’elle possédait, ne serait-ce que pour apercevoir un sourire sur son visage. La Fae vint dans le même temps saisir une des mains de l’Elfe, la faisant glisser de sa joue à ses épaules avant de terminer sa course juste au-dessus de son sein gauche, là où il pouvait entendre son cœur battre distinctement la chamade entre ses doigts fins. Sa voix dans sa tête se fit murmure : « Je t’aimerais jusqu’à ce qu’il cesse de battre... ».
Elle écouta sagement ses explications sur l’origine du Manaella, sans oser l’interrompre. Ainsi Eliëndir avait eu la chance de grandir avec un esprit de la nature aussi sacré et puissant que celui-ci… Une raison de plus pour ne pas tenter le diable et s’en approcher, Dahlia n’aurait su se pardonner s’il venait à arriver quoi que ce soit à l’arbre millénaire par sa faute. « Je ne le blâme pas. Je n’accorde pas réellement d’importance à l’argent, mais si je pouvais avoir une serre aussi belle que celle-ci, je ne m’en priverais pas. ». Ayant grandi dans la pauvreté, Dahlia commettait l’exploit de ne ressentir aucune rancœur face à ceux ayant eu une vie plus aisée que la sienne. L’Elfe avait probablement une grande part de responsabilité dans la façon qu’elle avait de voir le monde. Une orpheline tombée amoureuse d’un noble, il n’y avait que dans les ouvrages de romance que cela se terminait bien. Et pourtant…
Face à sa plaisanterie de mauvais goût, la Fae afficha une moue faussement outrée. Elle leva un doigt, le posant sur le bout du nez de l’Elfe, gonflant légèrement ses joues comme une enfant pour exprimer son mécontentement. « Tu n’oserais pas. ». Restant ainsi quelques secondes pour faire durer la comédie, Dahlia finit par lâcher l’affaire, détendant son visage en un rire franc à son tour, plaçant ses mains sur sa taille marquée. « Je te souhaite bonne chance pour trouver une Fae aussi persévérante que moi, pour te courir après dans tout le Sekai. » Le voir rire suffisait à effacer toutes ses blessures. À cet instant précis, Dahlia réalisa que le bonheur de l'Elfe emplissait son cœur d'une joie incomparable à tout ce qu'elle avait connu auparavant. Consciente de la façade qu'il arborait aux yeux du monde, elle se sentait terriblement chanceuse de pouvoir le contempler dans une sincérité si pure. « Cependant, je me dois de rétablir la vérité, Eliëndir… ». Son visage s’approcha du sien dans un tendre baiser, tandis qu’il avançait pour la coller aux plantes grimpantes multicolores dans son dos. Sa voix se fit plus basse, plus suave.
« Je n'ai pas besoin de fleurs pour venir à toi… ». Plaqué contre le mur, tout son corps vibrait sous les caresses d'Eliëndir, ronronnant sous ses doigts qui parcouraient ses courbes. Seule a l'orphelinat, Dahlia en venait à oublier la sensation d'être aimée, d'être désirée comme elle l'était en sa précieuse compagnie. Son regard qui la parcourait, ses lèvres contre les siennes, ses doigts qui se glissaient dans ses boucles blondes… Chaque fois qu'ils se voyaient, Dahlia ne se reconnaissait plus. Plus que l'amour, plus que l'ardeur qui l'animait, elle se sentait exister. Ses mains glissèrent de sa nuque jusque dans son dos, passant sous ses vêtements, effleurant délicatement sa peau chaude du bout des doigts. Entre tendresse et fougue, elle s'abandonnait complètement dans ses bras, plongeant sa tête dans le creux de son cou qu'elle couvrait de baisers à son tour, s'enivrant de son parfum. Dans un soupir de contentement, elle laissa échapper une seconde vérité qu'il connaissait déjà, qu'elle ne pouvait cacher, qu'elle ne voulait cacher. « C'est toi qui m’attires… ».
Elle sentit la fleur glisser dans sa chevelure dorée, un sourire naissant sur son visage peu habitué à exprimer autant de béatitude. Dans un élan de passion, Dahlia décolla lentement son dos du mur et donna une légère pression sur ses pieds ainsi que ses ailes qui se mirent à la porter à la hauteur de l’Elfe, passant ses bras autour de son cou, enserrant ses jambes autour de sa taille avant de s’emparer à nouveau de ses lèvres dont elle ne parvenait plus à se défaire. Sa déclaration lui fit l’effet d’un électrochoc qui la parcourut tout entière. Entendre la voix d’Eliendir en elfique avait toujours été un de ses points faibles, charmée par son exotisme et sa maîtrise parfaite de la langue. En réponse à ses doux mots, elle empoigna tendrement sa chevelure Immaculée entre ses doigts, défaisant l’élastique qui les tenait en arrière et plongea son regard dans le sien, restant silencieuse durant de longues secondes. Elle approcha son visage du sien, déposant ses lèvres sur les siennes sans l’embrasser, tout juste assez proche pour sentir sa respiration chaude qui descendait jusqu’à sa poitrine. La voix fluette de la Fae vint alors résonner dans l’esprit de l’Elfe, se frayant un passage entre toutes ses pensées, n’y laissant que ces doux mots : « Si tu savais à quel point… Si tu pouvais ne serait-ce que l’imaginer… ».
Ils auraient dû s’arrêter. Elle aurait dû s’arrêter. Autant par décence dans ces lieux sacrés que par nécessité de rentrer pour contenter sa faim qui lui creusait l’estomac. Pourtant, Dahlia se laissa consumer par l’envie et le besoin de sentir son corps collé contre le sien, d’être sienne, encore et toujours. D’entendre sa voix au creux de son oreille et leurs cœurs battre à l’unisson. Emportée par le torrent de passion qui l’habitait, elle vint enfin joindre à nouveau leurs lèvres, enserrant sa prise entre ses jambes, le dépassant à peine de quelques centimètres. Elle l’aimait d’une force si grande et si puissante qu’on aurait aisément pu l’associer à de la folie. Pour Eliëndir, Dahlia aurait renié ses principes, brûlé son orphelinat, mis à feu et à sang tout ce qu’elle possédait, ne serait-ce que pour apercevoir un sourire sur son visage. La Fae vint dans le même temps saisir une des mains de l’Elfe, la faisant glisser de sa joue à ses épaules avant de terminer sa course juste au-dessus de son sein gauche, là où il pouvait entendre son cœur battre distinctement la chamade entre ses doigts fins. Sa voix dans sa tête se fit murmure : « Je t’aimerais jusqu’à ce qu’il cesse de battre... ».
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