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    Un arc-en-ciel sous la tempête [PV Eliëndir] - Page 6 QIZeEX7
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  • Mer 31 Mai - 12:52
    Un arc-en-ciel sous la tempête
    Feat Dahlia
    Hochant silencieusement de la tête, Eliëndir ne peut s'empêcher de se demander si quelqu'un serait capable d'aider Dahlia au sujet de certaines de ses capacités les plus incontrôlables. L'Elfe se proposerait bien, les magies tabous et interdites dans certaines régions du Sekai font partie de son domaine mais avoir étudier les maladies magiques ne fait pas de lui un expert pour autant. Il pourrait demander assistance à d'anciens collègues de l'académie, il se renseignerait mais peut-être qu'il vaudrait mieux ne pas trop ébruiter les capacités de Dahlia au sein de la cité elfique au moins tant qu'elle n'est pas capable de se contrôler parfaitement. Pour ce qui est des magies élémentaires, là aussi Eliëndir pourrait aider sa bien-aimée à se découvrir un talent caché car tout le monde ou presque a une affinité avec un élément. Enfin, c'est un domaine où il est bien loin d'égaler Neera et pour sûr qu'elle serait une meilleure enseignante que lui. Du moins, si elle était un peu moins insaisissable comme le dit si bien Dahlia. Un commentaire qui fait sourire le mage noir même s'il est parfaitement conscient que la distance qui les séparait les années précédentes n'a pas toujours été simple à vivre. En particulier pour Dahlia.

    « Neera a toujours été comme ça. Mais je trouve que tu t'en sors déjà très bien avec tes ailes. Il te manque juste un peu de pratique mais ça viendra. »

    Affichant une petite moue en balayant un courant d'air imaginaire d'un geste de la main. Aradhel ne dira rien si Dahlia installe ses affaires et prend possession d'une partie du jardin. Il n'en faisait déjà pas grand-chose avant qu'Eliëndir s'en occupe ou embauche du personnel pour le faire à sa place. Son père est le cliché du mage enfermé dans son bureau ou son laboratoire et il y passerait littéralement ses journées ainsi que ses nuits s'il n'avait pas des obligations vis-à-vis du Conseil. À croire qu'il est allergique au soleil et ses rares sorties dans le jardin le mènent inévitablement à la serre familiale dont une partie de la collection lui appartient évidemment. Il n'y a que là-bas que la Fae risque de la croiser et encore ses horaires risquent de ne pas correspondre avec celles de Dahlia. Aradhel est plutôt du genre à souffrir de ses insomnies et à aller faire une balade nocturne pour se changer les idées.

    « En effet, c'est la serre familiale et dorénavant tu en fais partie intégrante. C'est toi ma famille, à présent. »

    Rien ne changera ça, pas même l'avis de son père sur la question. Eliëndir n'est pas tout à fait certain de savoir comment son père prendra la nouvelle mais peu importe, son choix est fait depuis longtemps et Aradhel n'aura pas d'autre choix que de l'accepter. Il n'y en a qu'une à ses yeux et c'est très important pour lui que Dahlia puisse se sentir chez elle ici à Melorn, à ses côtés.

    Il écoute donc le déroulement de l'histoire au sujet de l'incendie dont il n'avait jamais entendu parler avant leurs retrouvailles. C'est un peu de sa faute, il a été très occupé le siècle dernier et leur dernière conversation de vive voix remonte à un moment. Néanmoins, ils n'ont jamais manqué de se donner des nouvelles en échangeant par courrier comme deux adolescents amoureux. Pourtant, Dahlia a quand même décidé de ne pas le tenir au courant. L'Elfe ne va pas lui reprocher d'avoir des secrets, ce serait sacrément culotté de sa part au passage mais il mentirait en disant que ça ne le chiffonne pas un tout petit peu. Cette Fae a le chic pour courir tête baissée vers le danger, bien que la raison de cette décision inconsidérée est parfaitement louable. Ça aurait pu être grave en particulier dans un orphelinat rempli d'enfants. C'est une chance que les dégâts n'aient été que matériels et il s'en serait beaucoup voulu de ne pas avoir été là si Dahlia avait été blessé ou pire encore. Il aurait été inconsolable.

    Dahlia doit donc la vie à la Tornade et par extension Eliëndir se retrouve encore un peu plus redevable envers Neera car sans elle, la vie lui aurait tout simplement privé du bonheur qu'ils peuvent enfin toucher des doigts. Toute cette histoire est bien mystérieuse entre la piste criminelle ou la possibilité qu'un enfant ait littéralement joué avec le feu. Qui aurait un intérêt à déclencher volontairement un incendie dans un orphelinat ? À moins que ce soit l'œuvre d'un déséquilibré, la piste criminelle ne devrait même pas être une possibilité et pourtant, en connaissant le passif de la Fae avec la pègre, la piste est tout de suite bien plus sérieuse. Malheureusement, personne ne saura sûrement jamais la vérité derrière cet incendie et tant que Dahlia n'a pas été victime de cet incident, le reste n'est pas très important pour Eliëndir.

    « C'est horrible, l'issue aurait pu être vraiment tragique. Je suis désolé de ne pas avoir été là pour toi. Tu dois vraiment faire plus attention à toi, Dahlia. Je comprends que tu te sois précipité pour aider les enfants mais tu aurais pu perdre la vie ce jour-là et ... »

    Il s'arrête une seconde dans sa réflexion, reposant son dos contre le dossier de sa chaise en soufflant un bon coup du nez. C'est facile pour lui de faire la morale alors qu'il n'y était même pas. Il n'arrive même pas à imaginer ce qu'il aurait fait s'il avait perdu Dahlia dans l'incendie.

    « ... Heureusement que Neera était là. »

    La Tornade lui a aussi sauvé la vie une fois, lorsqu'il était bien plus jeune et pourtant, il ne sera jamais aussi reconnaissant envers Neera que pour le sauvetage de sa bien-aimée. Une femme qui cherche les problèmes et sa plus vieille amie qui les trouvent même sans le vouloir. Sacré entourage en tout cas et Eliëndir n'est pas en reste non plus. Pas un pour rattraper l'autre de toute évidence. Heureusement, tout ceci n'est que de l'histoire ancienne et ils ont évité le pire scénario, pas la peine d'en remettre une couche. Eliëndir se met à réfléchir quelques instants quand Dahlia lui retourne la question. Sa rencontre avec Neera est bien plus ancienne et ça ne le rajeunit pas de se remémorer cette fameuse journée très mouvementée. Un petit sourire vient illuminer discrètement son visage, il était une toute autre personne à l'époque.

    « Ça lui ressemblerait bien, effectivement. J'ai rencontré Neera à Liberty, à l'occasion du Festival Annuel de Magie entre Magic et l'académie de Melorn. C'était quelques années avant que je te rencontre toi. C'était sur le campus de l'université, il y a eu une dispute entre des élèves de Melorn et de Magic. Rien de très surprenant en réalité, c'est un jour de fête mais les rivalités sont toujours bien présentes. Je ne sais plus vraiment quelle était la raison de l'altercation mais je suis intervenu parce que je connaissais les Elfes qui étaient impliqués. Neera était déjà et finalement en bons médiateurs, on a réussi à séparer les deux groupes avant que ça ne s'envenime. »

    Dans ses souvenirs, ce n'était vraiment pas loin d'en arriver aux poings. Enfin, d'en venir à la magie plutôt. Une stupide histoire qui a commencé avec un regard déplacé et des messes basses, un grand classique. Tous les prétextes sont bons pour déclencher une rixe afin d'animer un peu la soirée et pour le coup, ce sont bien ses congénères elfiques qui cherchaient les problèmes. L'arrogance a toujours été une tare chez les Mélornois.

    « Enfin, le calme est rapidement revenu et c'est là que j'ai fait la connaissance de Neera. J'étais toujours élève et elle était déjà professeure à cette époque. On a pas mal discuté et beaucoup marché. De tout et de rien, de Magic et de Melorn. De la magie en général. Je me sentais très honoré de pouvoir m'entretenir avec elle, Neera a toujours eu une certaine réputation même au sein de l'académie de Melorn alors pouvoir échanger avec la célèbre Tornade de Magic était une chance inouïe. Ne lui répète jamais ce que je t'ai dit, elle me harcelera jusqu'à la fin de mes jours. »

    Il se souvient du pauvre marchand qu'ils ont... comment le dire sans utiliser le mot "escroquer" ? Rien de très méchant, juste un petit jeu pour savoir si Eliëndir était aussi beau parleur qu'il le prétendait. C'est le cas. Enfin, il passe sur ce détail du récit pas très important.

    « Je ne connaissais pas très bien Liberty à l'époque. J'étais déjà venu à Magic et le quartier environnant mais la ville est immense, au moins autant si ce n'est plus que Melorn. Je n'avais jamais pris le temps de simplement me balader pour visiter, quand je venais c'était avec mon père et le tourisme ce n'est pas trop son rayon. Bref, Neera m'a fait visiter une partie de la ville et j'ai même pu voir la Maison Bleue pour la première fois. Ensuite, on s'est rendu dans un petit parc dans les hauteurs de la ville. Complètement vide puisque tout le monde fêtait le Festival aux abords de Magic et du centre-ville. Disons que c'est à ce moment-là que j'ai compris pourquoi on l'appelait la Tornade. »

    Ça par contre, c'est un souvenir qu'il ne risque pas d'oublier de si tôt. Une telle démonstration de puissance magique, c'est gravé à tout jamais dans son esprit et ça lui a aussi permis de prendre conscience du gouffre qui le séparait encore des plus grands mages du Sekai. Voir une telle prouesse de ses propres yeux aurait pu en démotiver plus d'un mais heureusement, Eliëndir n'est pas de ceux-là. Au contraire même, sa rencontre avec Neera lui a mis un coup de pied au cul mémorable pour la suite de son cursus.

    « Crois-moi, son surnom n'est pas volé. En repartant, on a croisé une petite fille toute seule dans la rue. Elle semblait avoir perdu ses parents dans la foule autour de l'université et était au bord des larmes alors on s'est mit en tête de retrouver ses parents. On a pas mis longtemps à ramener la petite à sa famille et la conclusion étant que notre acte de gentillesse nous a fait gagner deux places aux premières loges d'un restaurant à ciel ouvert pour admirer le feu d'artifice organisé par des élèves de Magic. Une chance alors qu'on comptait profiter presque illégalement du spectacle en utilisant le toit d'un bâtiment de l'université. »

    Il passe sur sa piètre transformation en loup et sa course folle dans les rues de Liberty avec une petite fille sur le dos qui hurlait de joie en se tenant à lui. En réalité, par rapport à ses compétences de l'époque, sa métamorphose était plus que convaincante. Assez pour effrayer les passants en tout cas, un loup blanc qui cavale en plein centre-ville. Il y avait de quoi s'écarter de peur.

    « On s'est donc rendu sur place avec nos places généreuses offertes par des parents très généreux et on est arrivé quelques minutes avant le feu d'artifice, un peu plus et on ratait le début ! Tout se passait bien, le spectacle était vraiment magnifique mais de toute évidence ce n'est jamais simple quand Neera est dans les parages. Il y avait quelque chose de bizarre avec l'une des dernières fusées qui a explosé dans les airs. Un dragon de lumière est apparu dans le ciel, bien sûr tout le monde pensait qu'il s'agissait du clou du spectacle et d'une simple animation magique un peu plus détaillée que le reste. Sauf que le dragon s'est approché de nous, encore et encore sans jamais s'arrêter et honnêtement, on a frôlé la catastrophe ce soir-là. Heureusement que Neera a réagit à temps pour former un bouclier autour du toit pour protéger les civils. »

    Il se souvient encore de la réaction des gens autour de lui, personne n'arrivait à y croire et certaines personnes se mettaient même à applaudir en pensant que cela faisait encore partie du spectacle. Les gens sont simplement trop idiots pour se rendre compte du danger même lorsqu'il apparaît sous leurs yeux.

    « Pendant que Neera protégeait tout le monde, je me suis occupé de faire évacuer le toit. Ce n'était pas simple, il y avait pas mal de monde mais une fois qu'il ne restait plus que nous, on a pu mettre en place un plan pour détruire l'invocation de lumière. Je n'étais clairement pas aussi doué à l'époque avec les magies élémentaires mais j'ai fais de mon mieux pour entraver le dragon pendant que Neera lui a réglé son compte avec un puissant rayon d'énergie. »

    Une autre démonstration de force de la part de la Républicaine. En une seule soirée, Eliëndir a beaucoup appris à son contact même s'il est encore loin de pouvoir l'égaler au niveau des magies élémentaires. C'était une expérience intense et de la même façon que l'incendie de l'orphelinat, cette attaque de dragon aurait pu très mal finir.

    « Il s'avère que ce n'était pas un dysfonctionnement du feu d'artifice mais bien une puissante invocation. Peu de mages ont le niveau pour créer une forme semi-intelligente avec du mana, ce n'est pas à la portée de tous le monde. Neera s'en doutait et a immédiatement balayé la zone avec des éclairs. Il y avait quelqu'un d'autre sur le toit, avec nous pendant tout ce temps. Il attendait le bon moment pour s'en prendre à nous. L'assassin a réussi à s'enfuir, il avait bu une potion Laminato qui lui permet de revenir à l'emplacement où il a consommé la potion une heure plus tôt. On a jamais retrouvé sa trace et comme tu dis, la milice de Liberty étant ce qu'elle est, on a jamais eu le fin mot de cette histoire. »

    Eliëndir se rend compte qu'il a parlé plus que nécessaire, l'histoire étant plus longue que prévue alors même qu'il a volontairement mis quelques éléments de l'intrigue de côté.

    « Neera m'a sauvé la vie ce soir-là. Tu vois, tu n'es pas la seule à lui être redevable. »

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 2 Juin - 18:39
    Si Dahlia ne s’était volontairement pas attardée sur les détails entourant l’incendie qui avait provoqué sa rencontre avec Neera, ce n’était pas tant par amnésie temporaire que par volonté de protéger son bien-aimé qui la regardait dans le blanc des yeux, une panique passagère s’emparant de ses traits. Elle savait pertinemment que son inconscience la poussait dans ses retranchements, la jetait parfois directement dans la gueule du loup. Et si le danger semblait suivre certaines personnes comme les ennuis poursuivaient l’élémentaliste, la Fae semblait elle courir après les risques, accro à l’adrénaline qui lui donnait le sentiment d’être… vivante ? Était-ce la conclusion de ces siècles d’insécurités, de menaces en tous genres, d’accrochages avec la pègre locale ? Est-ce qu’encore une fois, tout était… sa faute ? Resserrant sa prise sur sa fourchette, la jeune femme prit une longue inspiration, faisant le tri dans ses pensées intrusives qui recommençaient à prendre le dessus sur ce bonheur indécent qui la galvanisait depuis son arrivée à Melorn. Les yeux rivés dans les siens, Dahlia se demanda un instant si Eliëndir se rendait compte de son effet sur sa personne, de son cœur qui tambourinait contre sa poitrine un peu plus fort à chacun de ses mouvements, de son âme qui dansait d’allégresse quand sa voix résonnait contre les murs. Sans doute n’en avait-il aucune idée, et elle n’aurait jamais le moyen de lui montrer. Elle espérait simplement réussir à lui rendre la pareille dans les années à venir.


    « Je sais, mon amour. ». Même si cela lui coûtait de l’admettre, l’Elfe avait raison. Elle allait devenir sa femme, bientôt une mère de famille. Elle ne pourrait plus se permettre de se mettre en danger de la sorte sans réfléchir aux conséquences. La vérité étant que la distance entre elle et l’élu de son cœur l’avait rendue insensible à la peur, la dépression qui la hantait l’empêchant de prendre en considération les sentiments des autres, encore plus de ceux qui n’étaient pas à ses côtés. Dahlia aurait dû en vouloir à Eliëndir pour son absence et ses secrets mais elle en était tout juste incapable. Comment le pourrait-elle, alors qu’elle lui cachait tant d’aspects de sa vie ? S’il avait seulement appris que son association avec Ssisska allait plus loin qu’une simple collaboration, qu’elle s’était liée d’amitié avec une baronne du crime et qu’à son retour, elle risquerait la mort pour trahison ? Et que dire de Perséis qui s’éloignait petit à petit de cette image de riche commerçante pour tanguer dans les abysses les plus sombres de Liberty, entre manipulation et drogues dures ? La Fae tentait de se persuader qu’elle n’appartenait pas à ce monde, qu’elle s’y était retrouvée piégée, mais elle ne pourrait pas éternellement voiler la vérité. Il n’y avait qu’une seule bonne réponse aux injonctions d’Eliëndir et elle ne pouvait plus y échapper. « Je ferais plus attention à moi, pour toi, pour nous. C’est promis. ».


    Dahlia prit le temps de caler ses ailes confortablement dans son siège avant de s’y affaisser, sentant que les douleurs dans son dos s’accentuaient malgré sa sieste. Le sommeil ne pouvait point effacer plus d’une semaine d’errance et de sous-nutrition, une douleur qu’elle s’était infligée telle une punition pour avoir laissé son adversaire s’échapper. Un véritable cercle vicieux dont la jeune femme peinait à se défaire. Elle secoua la tête, croisant ses bras sous sa poitrine alors qu’elle écoutait avec attention et curiosité le récit de la rencontre entre sa meilleure amie et son bien-aimé qui ne manquait point de rebondissements. En bonne spectatrice, la jeune femme acquiesça, laissa échapper quelques « oh » de surprise sans jamais l’interrompre dans son monologue, enregistrant chaque information avec minutie. Elle approcha sa main de la sienne, venant entrelacer leurs doigts amoureusement, comprenant que sa dette auprès de l’élémentaliste ne venait que d’augmenter. Au-delà de sa propre vie qu’elle ne considérait pas comme une grande perte si elle venait à s’éteindre, ne serait-ce qu’imaginer perdre Eliëndir lui tordait le cœur. « Je ne t’aurais jamais rencontré… ». Sa gorge se serra, son poignet se mit à trembler légèrement. Leur histoire remontait à plusieurs siècles en arrière, mais si Neera ne s’était pas trouvée sur leurs chemins, ni l’un ni l’autre ne se trouverait dans ce restaurant aujourd’hui. « Il va vraiment falloir que je trouve un moyen de la remercier. La peindre ne suffira pas et la connaissant, elle va vouloir glisser une bourse dans ma sacoche quand j’aurai le dos tourné. On devrait lui organiser quelque chose, peut-être une surprise quand elle viendra nous voir. Même si je n'ai aucune idée à l'instant de ce qui lui ferait plaisir, en s'y mettant à deux, on devrait pouvoir trouver.».


    Après avoir pris le temps d’apprivoiser la crise d’angoisse qui la guettait, Dahlia se mit étrangement à sourire. Une petite esquisse narquoise, une pointe d’espièglerie qui faisait presque tache sur son visage d’ordinaire si mélancolique. « C’est une belle histoire mon amour, une histoire… ». Elle laissa le silence planer entre eux durant quelques secondes, faisant remonter sa main doucement le long de son avant-bras avec tendresse. « Que je connaissais déjà. ». Un léger rire cristallin s’échappa de l’entre ouverture de ses lèvres alors que le rideau du spectacle dont elle était la metteuse en scène tombait. « Tu as omis de mentionner certaines parties qui ne te mettent pas tout à fait en valeur, je crois... Qu’est-ce que c’était déjà ? Ah oui, Neera m’a dit que tu lui avais montré comment tromper un marchand. Etrange que tu aies oublié ce petit détail, tu ne trouves pas ? ». La Fae prenait un malin plaisir à le taquiner, riant de plus belle quand l’Elfe s’aperçut enfin de la supercherie. « Je suis désolée de t’avoir menti, c’était trop tentant. Mais je suis curieuse de savoir pourquoi tu n’as pas mentionné ce passage de votre histoire. Est-ce que je dois avoir peur que tu montres ce genre de petites manipulations à nos futurs enfants ? ». Elle le gratifia d’un clin d’œil, tournant momentanément la tête vers la serveuse qui lui fit un petit signe de politesse tandis qu’elle vagabondait, les mains pleines d’assiettes, à se demander comment elle faisait pour ne pas tomber à la renverse. « Une menteuse et un charlatan. Nous avons encore des progrès à faire. ». Elle s’empara ensuite de sa main, qu’elle vint envelopper amoureusement entre les siennes, les yeux brillants. « J’ai hâte de ne plus être spectatrice de ta vie, de ne plus la lire sur les parchemins qu’on s’échangeait d’une ville à l’autre. Je serais aux premières loges à présent. ». Pour le meilleur et pour le pire. Un sourire timide s’empara de ses traits, son affection débordante pour l'Elfe se lisant aisément dans son regard amoureux. « J’espère que tu ne comptais pas changer d’avis, c’est un peu tard pour faire machine arrière. Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je n’abandonne jamais et tu es parti pour de longues années à mes côtés. Je t’aime. Même si tu dupes des marchands. ». Même s’il baignait dans des affaires bien plus sordides et illicites que les siennes, son amour était pur, sincère, inconditionnel. Un véritable conte de Faes dont l'écriture ne se terminerait jamais…
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Dim 4 Juin - 21:35
    Un arc-en-ciel sous la tempête
    Feat Dahlia
    En bon orateur, les monologues n'ont plus aucun secret pour lui. Sa carrière en politique l'a forgé en ce sens et c'est sans parler des cours qu'il donnait à ses élèves de l'académie. Il a donc plus ou moins l'habitude de raconter sa vie à qui veut bien l'écouter, Dahlia étant une bien meilleure auditrice que la bonne majorité de ses anciens élèves. C'est en tout cas ce qu'elle lui fait croire pendant un moment car cette Fae est particulièrement douée pour les faux-semblants et c'est un point commun que les deux amants partagent depuis toujours. Il n'y voit donc que du feu, incapable de voir à travers son exceptionnel jeu d'actrice alors que leurs doigts s'enlacent à nouveau sur un coin de la table nappée. Eliëndir se contente de sourire à ce simple constat que fait Dahlia. Il n'a jamais été croyant et il ne le sera jamais mais il ne peut qu'être redevable envers Lothab d'avoir participé à la venue au monde de son amie la plus proche. Il le serait sûrement s'il connaissait le lien entre le Titan et sa fille car ses origines sont encore un grand mystère mais là n'est pas le sujet. La tête légèrement penchée, il se met à réfléchir à la suggestion de sa future femme.

    « C'est une bonne idée. Neera n'est pas vraiment quelqu'un dans le besoin et elle n'a jamais manqué de rien. Elle a de l'argent, du talent, des amis charmants et attentionnés qu'elle délaisse un peu trop à mon goût d'ailleurs. »

    Grand prétentieux, il parle évidemment de lui-même en particulier à la mention de "Charmant". Un juste retour des choses pour cet imbécile qui a laissé l'amour de sa vie trop longtemps sur le côté, il n'a que ce qu'il mérite mais c'est vrai que sa dernière rencontre avec La Tornade remonte à quelques années. La différence étant que les deux amis ne se tiennent pas au courant aussi souvent que les deux amoureux à travers leurs lettres. Il pose l'index de sa main libre sur ses propres lèvres, l'air de réfléchir un moment. Pris d'une soudaine tristesse, il se rend compte qu'il ne connaît pas si bien que ça les goûts de son amie la plus fidèle.

    « J'ai un peu honte mais j'avoue que je ne sais pas trop ce qui lui ferait plaisir. Peut-être... Un homme dans sa vie ? »

    Ou une femme, qu'importe. Cela parait stupide dit comme ça mais il peut se vanter de connaître Neera depuis plusieurs siècles et pourtant, il ne sait pas grand-chose de sa vie sentimentale. En fait, il ne l'a jamais vu avec quelqu'un tout simplement. Il s'en serait souvenu, ça l'aurait marqué tant Neera derrière ses airs de professeure et d'experte en la magie est en réalité quelqu'un de très introvertie. Au moins aussi secrète que lui. Certes, leurs sujets de conversation tournent principalement autour de la magie et très peu autour de leurs relations respectives mais tout de même. Elle lui aurait dit si elle avait rencontré quelqu'un, n'est-ce pas ? Au moins à lui, au minimum. Une simple mention dans une lettre aurait suffi, il n'en demande pas plus. Égoïste comme il est, il oublie bien vite qu'il n'a rien dit à Neera sur sa relation avec Dahlia alors la vérité c'est que la Républicaine ne lui doit rien et ce serait osé de sa part de lui demander des comptes.

    « Tu sais si elle voit quelqu'un en ce moment ? Hm. J'imagine que non, le contraire serait surprenant. Je peux peut-être la présenter à quelques unes de mes connaissances mais sincèrement, je ne sais pas. On pourrait l'inviter à la maison ? Loin de ses obligations à Liberty. Ce serait déjà un bon début. »

    Honnêtement, il n'est pas très confiant pour l'opération "Il faut caser le soldat Neera". Ce n'est certainement pas les prétendants qui manquent pour une femme aussi séduisante qui s'avère aussi être l'une des plus grande mage de la République. Pourtant, il ne connaît pas de célibataire plus endurcie. Derrière un tempérament calme et altruiste se cacherait donc une véritable tempête complètement imbuvable au quotidien ? Peut-être est-elle tout simplement trop exigeante. Elle peut se le permettre en vérité et cela expliquerait pourquoi elle ne trouve pas chaussure à son pied. Enfin, beaucoup de théorie pour pas grand-chose et heureusement qu'il est interrompu par la serveuse qui apporte la suite des repas. Un pavé de saumon avec son accompagnement pour madame, du rôti de bœuf en lamelle sur son lit de légumes pour monsieur. Cuisson saignante, cela va de soi.

    Il n'attaque pas tout de suite son assiette, les yeux rivés sur Dahlia quand elle lui annonce qu'elle connaissait déjà sa petite histoire. Il cligne une fois des yeux, l'air de ne pas comprendre. Puis, il fronce légèrement les sourcils en faisant le lien, toujours avec la même personne. Décidément, Neera ne sait pas tenir sa langue et peut-être qu'il devrait craindre qu'à l'avenir, elle n'en dise trop à Dahlia car le dragon de lumière n'est qu'une histoire parmi tant d'autres. Une histoire qu'il était particulièrement fier de raconter d'ailleurs, ça n'arrive pas à tout le monde de déjouer un attentat. L'esquisse d'un sourire apparaît sur le visage de l'Elfe alors qu'il met sa main devant sa bouche, se rendant compte qu'il a volontairement ignoré certains passages de son histoire. Il a l'air fin maintenant.

    « Ah oui ? J'ai fais ça moi ? Je ne m'en souviens pas. Ma mémoire n'est plus ce qu'elle était, tu sais. »

    Il faut toujours mentir aux femmes, même quand elles savent la vérité. Messieurs, c'est une règle d'or : il faut toujours tenter de retourner la situation à son avantage. Pas sûr que ça fonctionne ici mais au moins, Eliëndir aura essayé.

    « Si c'est le cas... Alors pour ma défense, j'étais jeune, innocent et déjà très beau à cette époque. J'ai clairement été influencé par l'emprise néfaste de Neera, je ne suis qu'une victime dans cette histoire, votre honneur. »

    Il se met à rire à son tour, incapable de garder son sérieux plus de quelques secondes.

    « Hm Hm. Peut-être que tu devrais avoir peur, en effet. J'ai bien des choses à apprendre à nos futurs enfants. J'ai déjà hâte. »

    La main entre les siennes, il ne peut que lui adresser un de ses regards complices qu'elle est la seule à recevoir. Ces deux-là se sont bien trouvés. Charlatan, ce n'est pas vraiment comme ça qu'il se serait qualifié. Il se considère plutôt comme un négociateur de grand talent. Après réflexion, c'est exactement ce que dirait un escroc. Finalement, elle n'a peut-être pas tort. Ils ont bien des progrès à faire mais ils feront de leur mieux. Pour eux. Pour leur famille. Plus rien ne viendra se mettre en travers de leur chemin pour les empêcher de profiter de ce bonheur enfin accessible après toutes ces années. Un sourire sur les lèvres, Dahlia ne sera plus jamais qu'une simple spectatrice de ses futures aventures et Eliëndir n'aura plus à s'inquiéter pour sa sécurité, ici à Melorn près de lui pour le reste de l'éternité.

    Il souffle du nez à sa dernière remarque, d'amusement évidemment et il sait déjà qu'il va en entendre parler pendant longtemps. Très longtemps. Satané Neera.

    « Aucune chance que je change d'avis, ma décision est prise depuis longtemps. Moi aussi je t'aime. Même si tu fonces tête baissée dans un incendie. »

    Dit-il avec un regard espiègle, se penchant enfin sur son assiette avant qu'elle ne refroidisse. Il empoigne ses couverts et s'offre la première bouchée comme s'il redécouvrait la texture exquise de la viande, parfaitement cuite comme d'habitude. Profitant de son repas, Il vient poser ses yeux sur l'assiette de Dahlia, un petit sourire sur les lèvres.

    « Mon entrée était si bonne que ça ? Pour que tu optes finalement pour du saumon, toi aussi. J'espère que le repas te plaît, mon amour. Je me répète mais je suis vraiment heureux que tu sois là. Oh, j'y pense. On pourrait aller voir le prochain Festival de Magie ensemble. Je ne sais pas si ce sera à Liberty ou ici à Melorn mais ça serait un bon prétexte pour inviter Neera. Qu'est-ce que tu en penses ? »

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 7 Juin - 17:49
    La tête posée dans sa main droite, légèrement penchée sur le côté, Dahlia se mit, elle aussi, à réfléchir à ce qui pourrait bien faire plaisir à leur amie en commun. Les possibilités sont innombrables, les sujets vastes, pourtant aucun ne semble sortir du lot. Une moue déçue sur le visage, la Fae se rend compte à son tour que malgré leur amitié, le lien indéniable qui les unissait, elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de passer du temps qualitatif avec l’élémentaliste. Du temps consacré à la connaître, à en savoir plus ce qui régissait sa vie, sur ce qui faisait battre son cœur. Leur dernière rencontre était probablement ce qui se rapprochait le plus de ce genre d’interactions, néanmoins la jeune femme ne pouvait plus se voiler la face : elle était une mauvaise amie, de but en blanc. Si elle s’évertuait à donner des nouvelles régulièrement à l’élu de son cœur, pour les autres qui gravitaient dans sa vie, c’était une autre histoire. Fantôme insaisissable, le nez fourré dans la paperasse de son orphelinat et le corps aussi éreinté que l’esprit, elle n’accordait que peu d’instants à la relaxation, encore moins avec autrui. Sa peur de l’abandon l’avait rendue terriblement solitaire, elle préférait perdre plutôt que prendre le risque de gagner, un cercle vicieux qui la faisait terriblement souffrir mais dont elle ne pouvait se défaire.


    Elle grimaça légèrement à la remarque d’Eliëndir qui se voulait pourtant humoristique qui toutefois eut l’effet contraire sur la Fae. Elle se sentait coupable. Mais après tout, si la situation était inversée, Neera saurait-elle quoi lui offrir pour la ravir ? Sans doute la présence de son bien-aimé, qu’elle venait d’acquérir. Mais après ça, que restait-il de sa vie, de ses passions ? Un don à l’orphelinat passait comme une lettre à la poste, mais n’avait rien de bien personnel. Les fleurs restaient un classique dans son cas, à condition de connaître leur langage et de ne pas se tromper. Ce constat la rassura lentement, tandis qu’elle reprenait la parole à voix basse. « Non, Neera n’a personne dans sa vie. Nous en avons parlé brièvement lors de notre dernière rencontre, un sujet en amenant un autre… ». Elle roula des yeux, passablement agacée pour son propre don pour tourner autour du pot. « Pour être honnête avec toi, je lui ai demandé des conseils à propos de… Nous. Et par la même occasion j’ai supposé qu’elle devait avoir bien plus d’expérience que moi en la matière, par sa longévité d’abord, ensuite, car elle est plus sociable que je ne le serais jamais et son travail provoque naturellement une multitude de rencontres. ». Puis, elle haussa les épaules, s’affaissant en arrière dans son siège, replaçant une aile par la même occasion. « Elle s’est faite courtisée, je ne t’apprendrais rien, mais personne n’a trouvé grâce à ses yeux. Pour ce qui est de lui faire rencontrer quelqu’un, tant que ce n’est pas évident qu’on cherche à provoquer le hasard, ce n’est pas foncièrement une mauvaise idée. ». Dahlia ne connaissait pas les contacts de son futur mari, pour autant elle se doutait qu’il ne se permettrait pas de présenter n’importe qui a la diviniste. « Un peu de vacances ne lui ferait pas de mal, tu as raison. » Après tous, les étudiants à Magic n’étaient pas plus sages que ses orphelins, voire pire.


    Elle se délecta ensuite de voir ses traits changer du tout au tout alors qu’il s’apercevait de la supercherie magistralement orchestrée par la Fae qui le toisait, un sourire narquois sur le visage. Un rire s’échappa d’entre ses lèvres en le voyant se contorsionner pour se sortir du pétrin dans lequel il s’était mis tout seul. Sa défense volontairement bancale ne faisait qu’accentuer le ridicule de la situation et Dahlia en vint à oublier l’angoisse qui l’avait gagnée quelques minutes auparavant. « C’est vrai que tu étais déjà très beau à l’époque, bien que je ne vois pas le rapport. À moins que tu aies charmé le marchand, auquel cas, elle aurait elle-aussi laissé de côté volontairement quelques informations compromettantes. ». Son pouce caressa tendrement sa paume, traçant ses lignes distraitement. « J’ai eu de la chance, Neera t’a rencontré avant moi et tu n’es pas tombé sous son charme ? Je me sens flattée tout à coup. ». Si la rationalité aurait voulu que l’Elfe choisisse tout le monde sauf elle, heureusement ce n’était pas cet élément qui guidait leurs vies.


    L’amour avait son propre fonctionnement et combattre le coup de foudre qui s’était abattu sur les adolescents ce jour-là aurait été peine perdue. Pourquoi lutter contre le destin, après tout ? « Tu riras moins quand je leur aurai appris à peindre et que tu te retrouveras avec la maison peinturlurée de toutes les couleurs. Si tu voulais des portraits, tu vas être servi s’ils héritent de ce côté-là… ». Si Dahlia s’en amusait, elle souhaitait de tout cœur pouvoir être capable de transmettre cette passion à autrui. Les orphelins s’amusaient déjà à lui voler ses pinceaux et ses pots de peinture, alors pourquoi pas ses propres enfants… Reportant son attention sur son assiette, son pavé de saumon et son savant mélange de légumes verts, elle en eut l’eau à la bouche. Elle en approcha ses couverts pour commencer à le découper et la faim ne put que grandir en voyant le poisson s’effilocher parfaitement avant de fondre dans sa bouche. Si Eliëndir n’avait pas manqué de compliments à l’égard du restaurant, elle savait maintenant pourquoi. « Eh bien oui, écoute. Tu m’as donné envie, et ce n’est pas souvent que j’ai l’occasion d’aussi bien manger. D’abord ton repas préparé avec amour, ensuite ici… C’est à se demander comment je fais pour avoir encore de la place. ». Et dans les prochains mois, sa faim ne ferait que grandir…  


    Quant à aller voir le prochain festival de magie, l’euphorie s’empara si rapidement de son corps qu’elle dût se retenir de sauter au plafond. Les yeux brillants, laissant tomber sa fourchette dans l’assiette dans un petit bruit caractéristique avant de resserrer ses doigts sur ceux de l’Elfe. Sa voix se fit plus forte, plus joyeuse si tant est que c’était encore possible. « C’est vrai ?! ». Elle secoua la tête, prenant conscience de l’excitation qui la gagnait et qu’elle devait à tout prix calmer, autant pour elle que pour les autres convives. Elle replaça une mèche de sa chevelure blonde derrière son oreille, le visage rougi par l’embarras, le regard fuyant. « Dé.. Désolée je me suis un peu emportée. Je n’ai jamais pu y aller quand j’étais plus jeune et dès que j’ai eu l’âge de m’émanciper, j’ai pris mon rôle très à cœur et je me suis mise à travailler. ». En dehors de ses escapades avec son bien-aimé quand il venait lui rendre visite, Dahlia ne voyait pas grand monde et se serait encore moins permis de s’offrir une journée ou une soirée de détente aux frais de l’orphelinat. Un argent qu’elle ne pensait pas mériter, alors qu’elle le gagnait sans doute bien plus durement que le reste de la population, tout du moins les aristocrates de Liberty. « Et je te laisse imaginer si les enfants apprenaient que j’étais partie au Festival sans eux. Les emmener n’étant pas non plus une option, j’ai juste dû faire une croix sur l’événement. ».


    Elle avala une autre bouchée de son repas qui s’amenuisait à vue d’œil, à croire qu’elle ne prenait pas réellement le temps de le savourer. Un énième réflexe, une habitude à la vie dure, manger vite pour retourner le plus rapidement possible à ses obligations. « Je l’ai toujours vu de l’extérieur, tout Liberty était en fête, c’était difficile à manquer, mais y mettre les pieds ça doit encore être autre chose. ». Dahlia rêvait à voix haute, dodelinant de la tête joyeusement en continuant de manger. « Qu’est-ce qu’il y a là-bas ? Qu’est-ce que vous y faites ? … Est-ce que j’ai vraiment envie de savoir, est-ce que ce ne serait pas mieux d’avoir la surprise ? ». Prenant son menton entre son pouce et son index, elle sembla hésiter quelques secondes avant qu’une illumination ne la frappe. Après le plat, il y avait le dessert et lui pour le coup ne serait sans doute pas aussi bon que ce qu’ils venaient d’engloutir, même si elle espérait qu’il en vaille la peine. « En parlant de surprise, il y en a une qui t’attend à la maison. Tu veux des indices ? Peut-être que tu sais déjà ? En tout cas, tu n’as rien remarqué en rentrant. ». Et la curiosité redevint son plus vilain défaut. « Qu’est-ce que tu étais parti faire d’ailleurs ? Tu ne m’en as pas parlé, c’est vrai que je n’ai pas non plus posé la question, j’étais bien trop préoccupée par ton retour. ». Également aussi par le stress de le voir se précipiter dans la cuisine et tomber sur le fraisier. Si d’ordinaire Dahlia aurait usé de ses pouvoirs pour se défaire du doute, elle n’en fit rien. La confiance prévalait dans leur relation, et il ne lui aurait jamais menti… Si ?
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  • Sam 10 Juin - 18:12
    Un arc-en-ciel sous la tempête
    Feat Dahlia
    L'esquisse d'un sourire apparaît sur le visage de l'Elfe. Demander des conseils en amour à Neera a ce quelque chose d'amusant tant il la connaît bien. C'est original mais pourquoi pas ? D'ailleurs, il est curieux de savoir de quoi elles ont parlé exactement. De quel genre de conseils Dahlia avait-elle besoin ? Il se retient pour le moment de jouer l'indiscret et il n'est pas surpris de savoir que personne n'a encore réussi à s'attacher les faveurs de l'illustre professeure de Magic. Il se met donc à réfléchir un moment. Eliëndir a certainement quelques connaissances qu'il pourrait présenter à son amie mais pas sûr qu'elle recherche véritablement un bon parti. En fait, il ne sait même pas si ça l'intéresse vraiment de faire ce genre de rencontre. Elle a l'air de très bien s'en sortir toute seule et ce n'est pas plus mal. Néanmoins, lui proposer quelques vacances reste une très bonne idée.

    Il s'est fait avoir en beauté alors quitte à se retrouver face à son petit mensonge, autant le prendre avec humour. Il est possible effectivement qu'il ait dupé le pauvre marchand à cette époque en étant tout de même bien encouragé par celle qui est devenue son amie la plus proche depuis ce jour-là. Eliëndir ne regrette rien, c'était plus amusant que véritablement mesquin. Il a été mis au défi alors son honneur était en jeu, il se devait de faire bonne figure. Un sourire plus prononcé sur le visage, il se penche pour déposer un baiser sur le dos de la main de sa bien-aimée. Il n'y en a jamais eu une autre à ses yeux, Dahlia est son âme sœur depuis le jour de leur rencontre. La seule qui fait battre son cœur avec autant d'intensité, la seule pour qui ses sentiments sont réciproques. Les autres femmes font pâles figures en comparaison et il n'a jamais remis ses sentiments en question. On ne lutte pas contre le destin, il s'est fait une raison il y a bien longtemps.

    Élever des petits artistes en devenir est une perspective qui lui plairait beaucoup. Quitte à fonder une famille, il préfèrerait largement que ses enfants prennent plus de leur mère que de lui mais tout de même, il espère secrètement que l'un de ses enfants marchera dans ses pas à lui. Pouvoir transmettre ses connaissances aux générations futures, à défaut de ne plus être professeur à l'académie, il aimerait beaucoup voir l'héritage de sa famille perdurer pour quelques siècles encore. La magie est un domaine tellement vaste et bien qu'il n'ait jamais été très proche de son propre père, la magie a toujours été un lien très fort qui les unissait. Peut-être le seul d'ailleurs. Il espère retrouver ça avec ses enfants.

    « Visiblement, c'est plutôt moi qui devrait craindre que tu leur apprennes à faire des bêtises dans mon dos. Tu as raison. J'espère qu'ils hériteront du talent et de la beauté de leur mère. »

    Pour le moment il s'en amuse mais il risque d'en voir de toutes les couleurs si ses petits diablotins foutent le bordel à la maison. Quoi de plus dangereux qu'un enfant avec un pinceau et de la peinture ? Il se voit courir partout derrière les petits malfaiteurs et frotter les murs pour essayer de faire partir les tâches. Quel cauchemar. Il est déjà fatigué rien que d'y penser. Une vision imaginaire pour le moment qui risque de devenir réalité beaucoup plus tôt qu'il ne le pense, à son grand désarroi. Il se concentre sur son assiette pour tenter d'oublier ce qui l'attend d'ici quelques années. Il est heureux de voir que Dahlia apprécie la cuisine de ce restaurant autant que lui, le contraire aurait quand même été étonnant. Eliëndir est tout de même assez dubitatif quand elle mentionne le repas qu'il a cuisiné ce midi, il apprécie le compliment mais il n'aurait sûrement pas osé comparer sa piètre cuisine à son repas de ce soir. C'est le jour et la nuit en comparaison avec son poisson trop cuit et ses légumes noircis.

    « Je suis heureux d'entendre que ma très mauvaise cuisine te plait mais je ne sais pas si c'est un compliment pour l'établissement de Marianne. Je ferai mieux la prochaine fois. »

    Il pourrait se tenter à renouveler l'expérience, cuisiner pour l'amour de sa vie. Pas tous les jours mais de temps à autre, quand son emploi du temps le permet. En essayant de ne plus oublier le plat dans le four, de préférence. Alors qu'il est occupé à couper un morceau de viande, il est surpris d'entendre la fourchette de Dahlia tomber dans son assiette ce qui lui fait relever le regard vers sa bien-aimée qui semble très enjouée à l'idée d'aller au prochain festival de magie. C'était une simple proposition et il était bien loin de se douter que ça lui ferait autant plaisir. Honnêtement, il ne pensait pas que c'était si spécial pour elle. Dahlia a toujours vécu à Liberty alors il est très surpris d'apprendre qu'elle n'a jamais pu profiter du festival, même pas une seule fois. Ce n'est pas les occasions qui ont manqué, l'événement se déroule au moins tous les deux ans dans la capitale de la République. Elle aurait très bien pu s'y rendre seule... Ou avec un autre que lui.

    « Jamais ? Oh. Je ne savais pas. »

    L'orphelinat lui prend beaucoup de temps au quotidien alors cela reste compréhensible qu'elle n'a jamais pu s'éclipser pour profiter de la fête dans le dos des enfants. Si seulement il avait su plus tôt, il aurait pu s'arranger et lui faire la surprise pour qu'ils puissent profiter de l'événement ensemble. Il s'en veut un peu mais voyons le bon côté des choses, mieux vaut tard que jamais. Son regard se pose sur le repas de la Fae qui disparaît à vue d'œil, bien plus vite que son repas à lui. Eliëndir de son côté, a l'habitude de prendre son temps quand il mange et l'Elfe n'a pas un grand appétit à satisfaire contrairement à sa future femme. Tant mieux si elle mange à sa faim, le voyage a été éprouvant après sa dernière mésaventure à Liberty. Ceci dit, ça ne va pas l'empêcher de lui subtiliser un morceau de saumon pendant qu'elle le harcèle de questions au sujet du festival, profitant d'un moment d'inattention pour commettre son délit. Il amène sa fourchette à sa bouche en s'arrêtant un moment face à ce délice. Il prend toujours la même chose quand il vient ici mais peut-être que cela va changer à partir d'aujourd'hui, il y pense sérieusement en tout cas. Un peu de changement, ça ne peut pas faire de mal.

    « Hm ? Qu'est-ce qu'on y fait ? »

    Répète-t-il avec un peu de retard, tant il était concentré pendant sa courte dégustation. Alors, il doit lui expliquer le fonctionnement du festival sans trop lui en dire pour lui laisser la surprise. C'est simple et complexe à la fois.

    « Le Festival est l'occasion de réunir les deux plus grandes écoles de magie du continent. Les élèves font le déplacement mais les professeurs aussi, évidemment. C'est l'opportunité d'échanger des connaissances, parler des dernières découvertes et partager des recherches. On célèbre l'amitié des deux écoles mais aussi la magie de manière générale. Ça, c'est sur le papier. Dans les faits, tout le monde vient faire la fête et pas seulement les élèves. »

    Il marque une pause pour réfléchir un moment, le but n'étant pas de la priver de la découverte de l'événement. Le premier festival est toujours spécial.

    « Il y a énormément d'animations. Des conférences, des démonstrations, des cours communs entre les deux écoles. De la musique bien sûr. Les gens chantent et dansent, c'est l'occasion parfaite pour décompresser un peu des études parfois très prenantes durant toute l'année. Il y a aussi des marchands et des artisans qui viennent vendre leurs articles. Il y a des jeux... Enfin, je pense que tu as compris l'idée. Il y en a pour tous les goûts. »

    Il cligne des yeux en reprenant la dégustation de son propre repas. Espérant qu'il n'en a pas trop dit... Il en a déjà dit pas mal. De toute façon, le festival arrive à se renouveler régulièrement alors même un habitué y trouvera certainement son compte. Perplexe, il apprend qu'il y a une surprise qui l'attend chez lui. Quelque chose qu'il aurait pu remarquer en rentrant tout à l'heure... Était-ce si évident que ça ? Il n'a pas le temps de se pencher très longtemps sur la question puisque Dahlia change aussitôt de sujet. Il se coince un morceau de viande entre les dents pour s'offrir quelques secondes de réflexion avant de lui répondre. Une manœuvre discrète bien ancrée dans ses habitudes. Simple réflexe car la vérité c'est qu'il n'a pas tant besoin de réfléchir. Il n'a rien à se reprocher alors il n'a pas besoin de mentir, n'est-ce pas ?

    « Pourtant, je suis quasiment sûr de te l'avoir dit. Je suis allé poster ta lettre pour l'orphelinat et je suis allé chercher ta magnifique robe chez Elmondo. »

    Un doigt devant la bouche pendant qu'il finit de mâcher et d'avaler correctement. Il hésite mais ajoute aussitôt.

    « J'en ai profité pour aller voir Yéléna, je ne sais pas si je t'en ai déjà parlé. C'est une associée qui travaille avec moi pour m'aider à étendre certaines de mes entreprises en dehors de Melorn. Je devais la voir ce matin mais comme tu le sais, j'ai reçu une visite inattendue dans la nuit et ça a changé l'ordre de mes priorités. »

    C'est une réponse... étonnamment honnête de sa part. Outre le fait qu'il est absolument certain de n'avoir jamais parlé de Yéléna à sa bien-aimée. Il n'a pas non plus parlé de la véritable nature de ses activités mais c'est un détail. Il n'a jamais aimé mentir à Dahlia et avoir des secrets pour elle. S'il l'a fait pas le passé c'était uniquement à contrecœur. Quand c'était nécessaire.

    « Alors laisse moi deviner... »

    Volonté à peine dissimulée de changer de sujet, préférant revenir sur le sujet de la surprise qui l'attend. Il tord légèrement sa bouche sur la gauche puis sur la droite, l'air de réfléchir.

    « Tu as... changé l'horloge du salon ? Moi non plus je ne l'aime pas. Hm. Les rideaux peut-être ? Les motifs font un peu vieillots, c'est vrai. »

    Non évidemment, ce n'est rien d'aussi simple. D'ailleurs, il n'aurait sûrement pas fait attention si elle avait touché à l'horloge. Il aurait sûrement remarqué les rideaux, quand même. Vraiment pas sûr. Ils sont allés dans le salon puis dans la chambre... Qu'est-ce qu'il a bien pu rater ?

    « Des... fleurs ? Tu as rajouté des fleurs ? Non, je les aurais vues. Je crois que tu vas devoir m'aider un peu, mon amour. »

    Il se creuse la tête mais rien ne lui vient clairement à l'esprit. Il n'a pas le souvenir d'être retourné dans la cuisine en rentrant chez lui alors ce n'est pas étonnant qu'il n'ait pas remarqué la supercherie. Légèrement frustré par ses piètres qualités d'enquêteurs, il finit tout de même son assiette avant de reposer ses couverts à l'intérieur. Il croise les bras devant son buste comme un enfant qui n'arrive pas à trouver la solution.

    « Est-ce que tu veux rentrer tout de suite pour la surprise ? On peut aller faire un tour avant, si tu veux. Il fait bon dehors, autant en profiter. Mais j'ai quand même très envie de savoir ! »

    CENDRES
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  • Mer 14 Juin - 19:57
    La main accrochée à la fourchette plantée dans son assiette presque terminée, Dahlia rayonnait. Les yeux brillants, un sourire doux élargissant ses traits fatigués, elle dodelinait de la tête joyeusement en écoutant l’Elfe décrire le festival qui unissait les deux nations qu’elle fréquentait, l’une évoquant son passé, l’autre son futur. Un comble pour une habitante de Liberty de n’avoir jamais mis les pieds à cet événement, sans doute la raison pour laquelle Eliëndir semblait si surpris face à son enthousiasme débordant. Malgré leurs efforts pour se tenir au courant de leurs vies respectives, de nombreuses zones d’ombres subsistaient. S’il s’agissait d’une bénédiction afin qu’ils puissent encore et toujours se découvrir, cela n’en était pas moins un fait qui les éloignait considérablement, poussant parfois la Fae à penser qu’elle ne connaissait pas le jeune homme autant qu’elle le pensait. Une idée qui lui trottait dans la tête, dansant entre son angoisse et ses appréhensions, une des seules peurs qu’elle pouvait amenuir en pratiquant l’activité qu’elle appréciait le plus au monde : passer du temps aux côtés de son futur mari. Peu lui importait ce qu’ils faisaient, où ils allaient, tant que sa main restait verrouillée dans la sienne, que son parfum glissait de ses cheveux pour s’immiscer dans ses narines et que son cœur battait contre le sien, le monde pouvait bien s’effondrer.


    « J’aurais… ». Elle s’arrêta, hésitante, reprenant une bouchée pour combler le silence et se donner le temps de réfléchir à une formulation correcte. « J’aurais beaucoup aimé être dans une école de magie. Peu importe laquelle, forcément, je suis un peu biaisée par ma proximité avec Magic mais… ». Elle était après tout également un peu biaisée par sa proximité avec un Elfe, ce qui l’aurait poussée à s’inscrire à Melorn rapidement. Le meilleur des deux mondes au creux de ses mains, incapables de faire un choix. « Je sais que je pourrais toujours reprendre aujourd’hui, après tout à notre échelle le passage du temps est tout relatif, mais l’expérience ne sera pas la même que si j’avais pris la peine d’essayer quand j’étais plus jeune. ». Plus encore qu’un concours de circonstances qui l’avait empêchée de se concentrer sur ses études, Dahlia considérait encore ne pas avoir le niveau requis pour se présenter à une université. Sa timidité maladive la faisait repousser l’échéance jusqu’à l’extrême et à ce stade un professeur particulier semblait être la seule option viable, chose qu’elle n’oserait jamais réclamer. Son esprit se mit à divaguer, les souvenirs de son enfance à l’orphelinat refaisant surface doucement. Regrettait-elle de s’être investie à ce point ? D’avoir mis à mal ses relations, y compris celle qui lui importait le plus, pour le bonheur d’enfants qui l’oublieraient bien un jour où l’autre ? Elle l’ignorait, le mal était fait, le retour en arrière impossible. Une moue dubitative sur le visage, elle se contenta de hocher la tête, son pouce caressant distraitement la main de l’Elfe. Sa voix se fit plus basse, légèrement tremblante, tandis qu’elle cherchait au fin fond de son esprit sa confiance en elle qui venait de prendre la poudre d’escampette. « Tu… enfin… Tu es sûr que ça ne posera pas un problème que je vienne ? Je ne suis ni ancienne étudiante ni professeure et… ». Elle avala sa salive, visiblement stressée. « Je… je me pose trop de questions, je crois. Après tout, je serais entourée de professeurs, je ne risque pas grand-chose, pas vrai ? ».


    Si son jeu d’acteur était une ode à la perfection, la Fae n’en menait pourtant pas large. Elle restait d’une prudence extrême, d’une paranoïa telle qu’Eliëndir finirait bien par s’en rendre compte après des années à vivre dans la peur et l’anticipation de la prochaine catastrophe qui allait lui tomber dessus. Complètement névrosée, elle essayait de croire qu’un changement l’attendait, que tendre la main vers cette nouvelle vie lui permettrait d’oublier les tracas de l’ancienne. La vie n’était guère si simple et les bras de l’Elfe ne seraient pas toujours là pour l’accueillir et apaiser la tempête qui se déchaînait dans sa tête. Elle prit une grande inspiration, détendant les phalanges de sa main libre, ses yeux suivant un bout de pavé de saumon s’échapper entre les lèvres d’Eliëndir sans la moindre réaction de sa part. « Dé… Désolée, je suis encore un peu fatiguée, je m’en souviens… J’imagine que j’ai juste trouvé ton absence très longue, ce qui est paradoxal quand on pense aux années que nous avons passé éloignés l’un de l’autre. ». Quant à Yéléna… Elle prit un moment pour réfléchir, penchant doucement la tête sur la droite, sa longue chevelure blonde et bouclée suivant le mouvement en retombant gracieusement sur une de ses ailes. « Non… Ce nom ne me dit rien. Je m’en serais souvenue, après tout, j'ai réussi à mémoriser tous les prénoms des enfants durant plusieurs centaines d’années. Au final je ne serais peut-être pas une si mauvaise étudiante… ». Puis, elle le gratifia d’un petit sourire taquin et d’un clin d’œil. « Oh, excuse-moi, je ne voulais pas déranger l’organisation de ton emploi du temps de ministre, mon amour. Je ne le ferai plus, je serai sage comme une image. ». Un bien vilain mensonge qu’ils garderaient entre eux, Dahlia ne sachant résister à l’envie de s’immiscer dans ses affaires dès qu’il avait le dos tourné. Elle se voyait déjà se faufiler dans son dos dans son bureau pour l’enlacer tendrement ou encore mieux, le surprendre en voyage en partant exactement dans la même direction. Des actes spontanés qu’elle pensait encore pouvoir se permettre de faire, l’ignorance étant parfois une bénédiction.


    La Fae balança lentement ses jambes dans le vide, sa petite devinette faisant son bout de chemin dans l’esprit de l’Elfe, ce qui lui provoqua une euphorie passagère. Le voir se dandiner sur sa chaise en évoquant des options toutes aussi farfelues les unes que les autres la faisait doucement rire. « Si tu n’aimes pas l’horloge du salon, alors pourquoi tu la gardes ? Elle appartenait à ton père et tu ne t’es jamais penché sur un potentiel remplacement ? Je vais noter tout ce que tu n'aimes pas, cela m'occupera lors de ton prochain voyage. ». Si Dahlia avait vécu dans un orphelinat, ce dernier restait le sien, adapté à ses goûts dans la mesure du possible et surtout quand ses moyens financiers lui permettaient de le faire. « Je vais vraiment devoir me pencher sur la décoration, à force de gambader partout tu en as oublié l’essentiel, pouvoir rentrer chez soi. Non, je n’ai pas touché aux rideaux, mais je te ferais remarquer que moi, je les apprécie à leur juste valeur. ». Elle se pointa du doigt fièrement, soulignant sa capacité à apprécier la beauté de l’ancien même si elle allait de toute façon les remplacer. « Quant aux fleurs, à ta place, je ne me souhaiterais pas de malheur. Si tu pensais en avoir énormément dans la serre, tu n’imagines pas ce qui t’attend une fois que je serai à mon aise. ». Elle croisa le regard de la serveuse qui observait discrètement leurs assiettes se vider et lui adressa un hochement de tête pour lui confirmer qu’ils avaient bel et bien terminé, cette dernière s’éclipsant comme un fantôme une fois les ustensiles récupérés. « C’est une bonne question… Mais attends…  Tu entends?... ». Elle se stoppa en pleine phrase, une douce mélopée venant de l’extérieur attirant son attention. Puis son sourire s’élargit un peu plus tandis qu’elle se levait, saisissant la main d’Eliëndir sans lui laisser le temps de réagir pour l’emmener à l’extérieur en saluant chaleureusement Marianne sur le passage. « Nous… Nous n’en avons que pour quelques minutes ! ». Comme si la patronne craignait encore que le jeune couple parte sans payer… Encore une autre mauvaise habitude qui aurait du mal à la quitter.




    Une fois sous le ciel étoilé, la Fae se précipita dans la ruelle en face en suivant le doux son du violon qui l’attirait inexplicablement. Ses pas la menèrent vers une Elfe assise en tailleur sur un tabouret, un chapeau massif couvrant sa tête et ses cheveux blonds, concentrée sur une partition que Dahlia ne parvenait pas même à déchiffrer tant les notes s’enchaînaient. La barde ne remarqua pas même le couple, bien trop obnubilée par sa lutte contre ses propres doigts qui semblaient lui faire la misère, bien que la Fae aurait bien été incapable de comprendre que la mélodie qui s’échappait de son instrument n’était pas celle désirée. D’autres instruments se mirent à flotter dans les airs, manipulés avec une télékinésie parfaite. Après lui avoir adressé un tonitruant « bonsoir » qui fut ignoré, Dahlia refusa de s'en formaliser et se retourna vers Eliëndir, un sourire narquois sur le visage, mettant de côté la honte qui tentait de la paralyser face à ce qu’elle s’apprêtait à faire. « J’ai cru t’entendre dire qu’au Festival, il y avait de la danse. Vu que tu y as participé un nombre incalculable de fois, j’ose imaginer que tu maîtrises ce domaine… Danserais-tu avec moi, mon amour ? ». Une pointe d’espièglerie dans la voix, la jeune femme se rapprocha de son bien-aimé pour placer sa main sur son épaule, se mettant en position de valse, la douce lueur de la lune comme seul éclairage. Un pas après l’autre, lentement, blottie contre son cœur qu’elle entendait battre, elle entama lentement le mouvement, résistant à l’envie bouillonnante de montrer l’étendue de ses talents à l’élu de son cœur, autant par pudeur que par timidité. Des années de pratique lors de sa tendre enfance, des souvenirs inoubliables qui lui permettaient aujourd’hui de ne pas sombrer dans le ridicule malgré sa maladresse légendaire. Son regard se perdit dans ses améthystes qui la faisaient rêver, le paysage autour d’eux ainsi que la présence de la barde disparaissant de son champ de vision. « Nous irons voir ta surprise juste après. C’est promis… ».
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  • Dim 18 Juin - 21:52
    Un arc-en-ciel sous la tempête
    Feat Dahlia
    Le destin est parfois cruel, en particulier avec ceux qui n'ont rien fait pour mériter un tel acharnement. Parfois, il s'agit simplement de quelques petits détails qui changent complètement la tournure des événements. L'histoire aurait sûrement été bien différente si les parents de la Fae étaient toujours de ce monde, peut-être que Dahlia aurait reçu l'aide dont elle avait tant besoin pour comprendre et assimiler son don. Une simple main tendue aurait pu éviter tout le drame qui accable la jeune femme. Malheureusement, tout le monde n'a pas la chance de rencontrer la bonne personne au bon moment. Dahlia aurait été une mage d'exception si on lui en avait donné l'opportunité, cela ne fait aucun doute pour Eliëndir. D'ailleurs, elle peut encore l'être si elle le souhaite vraiment. Cette perspective innocente et quelque peu naïve arrive à faire sourire l'Elfe qui écoute sa bien-aimée lui parler de cette occasion manquée. Certes, l'expérience ne sera pas la même que si elle avait commencé plus tôt mais ça ne doit pas être une excuse ni même une honte. Dahlia possède un don exceptionnel et son potentiel magique n'est plus à prouver, même si la principale concernée en doute. Eliëndir lui, n'a jamais douté d'elle.

    « Ce n'est pas trop tard. Si c'est ce que tu veux vraiment faire, alors je ne peux que te conseiller de sauter le pas. C'est une expérience unique que l'on ne vit qu'une seule fois dans notre vie. Melorn dispose de l'une des meilleures écoles du continent, profites-en. Je ne vais pas te mentir, les études vont accaparer une bonne partie de ton temps et cela sera difficile. L'Académie de Melorn prône l'excellence mais je suis sûr que tu t'en sortiras très bien et peut-être que tu pourrais avoir un emploi du temps aménagé pour pouvoir lancer ton commerce à côté ? Tu pourrais apprendre avec des professeurs particuliers, durant ton temps libre. »

    Un traitement de faveur que l'Académie pourrait envisager grâce à l'influence d'un de ses anciens professeurs, par exemple. Honnêtement, il lui suffirait de glisser un mot aux bonnes personnes pour s'assurer que Dahlia trouve sa place au sein de l'une des plus prestigieuses écoles du continent. Évidemment, elle ne se lancera pas complètement à l'aveugle puisqu'Eliëndir sera là pour l'épauler quoi qu'elle décide de faire. Cela vaut aussi concernant le prochain Festival de magie dont ils ont bien l'intention de profiter dès qu'il aura lieu.

    « Tu ne risques absolument rien, fais-moi confiance. Je serai là et j'espère que notre amie commune aussi. Ça ne posera aucun problème, tu n'auras qu'à profiter de l'événement. »

    Il dépose un baiser sur le dos de sa main, se voulant rassurant au possible. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir, ces deux-là en oublieraient presque que ce soir ils fêtent leurs retrouvailles et cette nouvelle vie ensemble. Ce bonheur qui leur tend enfin les bras, il ne saurait dire depuis combien de temps il attend ce moment. Ce qui lui manquait le plus dans sa vie était en fait juste sous ses yeux depuis le début. Il a mis du temps à s'en rendre compte mais voilà enfin qu'il touche au but ou presque.

    « Excuse-moi de m'être éclipsé sans prévenir pendant ton sommeil. J'aurais dû te laisser un mot, je n'y ai pas pensé. »

    Caressant le dos de sa main du bout de son pouce, un sourire narquois apparaît par la suite sur son visage.

    « Je te pardonne, mon amour. Mais c'est bien parce que c'est toi. »

    De toute façon, il serait bien incapable de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Certainement pas pour si peu. Au contraire, Il n'est pas mécontent d'avoir changé son emploi du temps pour profiter de leurs retrouvailles. Dahlia sera toujours sa priorité et elle n'a sûrement aucune idée d'à quel point elle embellit sa journée rien que par sa présence. Il est tout simplement heureux de pouvoir passer la soirée avec la femme dont il est éperdument amoureux et il n'aurait pas pu espérer mieux. Profiter d'un moment aussi anodin que celui-ci est loin d'être désagréable. Cela a du bon de pouvoir simplement se focaliser sur des choses simples, ne plus penser au travail ou à toutes les charges qui pèsent au quotidien sur ses épaules. Eliëndir se rend compte que ces instants sont beaucoup trop rares et qu'il ne prend jamais le temps de souffler et de simplement profiter. Prendre du temps pour lui. Pour eux. Même si c'est difficile, il devra le faire un peu plus à partir de maintenant. Il le fera.

    « C'est une très vieille horloge. Quand j'étais petit, elle était accrochée au-dessus de la porte de ma chambre. J'ai le souvenir que je la regardais souvent quand je devais étudier, comme si le temps allait passer plus vite comme ça. Je la détestais tellement de voir les aiguilles avancer si lentement. C'est absurde quand j'y repense. Elle me rappelle une époque révolue depuis bien longtemps et j'imagine que c'est pour ça que je l'ai gardé. »

    Il hausse légèrement les épaules. Eliëndir n'est pas plus attaché à cette horloge qu'à son passé, ce n'est plus qu'un objet dénué d'intérêt qu'il n'a même pas pris la peine de remplacer.  Il n'est pas contre un peu de changement dans sa maison et Dahlia aura assurément de meilleurs goûts que lui en matière de décoration. Son foyer manque cruellement de vie pour le moment mais cela risque de changer durant les prochains mois et c'est tant mieux.

    « D'accord, d'accord. On garde les rideaux alors. »

    Il n'est pas difficile à convaincre à ce niveau, tout comme Dahlia n'aura aucun mal à avoir son approbation pour envahir la maison de fleurs et de plantes en tout genre. En réalité, elle l'a déjà et le mage noir commence à se faire à l'idée que sa maison va changer du tout au tout dans très peu de temps. Ensuite, la serveuse vient débarrasser la table dont ils n'auront plus beaucoup d'utilité à partir de maintenant. Il penche légèrement la tête quand Dahlia vient les interrompre, cherchant à son tour ce qui a bien pu éveiller soudainement son intérêt. Les yeux tournés vers la salle du restaurant, Eliëndir ne regarde pas au bon endroit et ne comprend pas tout de suite ce qu'il se passe alors que sa bien-aimée ne lui laisse pas plus de temps pour réfléchir. Il se fait donc embarquer par une Fae très euphorique, déambulant dans les escaliers et entre les clients jusqu'à l'extérieur du bâtiment. Sans dire un mot, il se contente de la suivre à travers une ruelle d'où il entend plus clairement le son du violon qui se rapproche. Eliëndir finit par poser ses améhtystes sur la femme à l'origine de cette mélodie, douce mais légèrement maladroite. Une apprentie barde, peut-être. Quelques instruments s'élèvent dans les airs pour participer à la mélodie, visiblement c'est une coutume locale à Melorn.

    Il reporte son attention sur Dahlia, lui souriant en retour alors qu'elle fait un pas vers lui. L'Elfe ne cache pas son étonnement face à cette proposition assez inattendue mais ce n'est pas pour lui déplaire. Il apprécie l'initiative et il y répond avec beaucoup d'enthousiasme.

    « Bien sûr. Avec plaisir. »

    Glissant les doigts d'une main entre les siens, déposant sa dextre dans dos là où elle ne dérangera pas ses ailes. Au plus proche de son âme sœur, l'Elfe s'adapte à son rythme aisément à son rythme. La vérité c'est qu'Eliëndir est un partenaire de choix dans bien des domaines et la danse ne fait pas exception. Il a aussi quelques années de pratique derrière  lui. Noble de son statut social, les soirées et les bals dansants ont marqué une grande partie de son enfance et de son adolescence alors c'est tout naturellement que son père l'a obligé très tôt à prendre quelques cours et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est doué. De sa posture à la grâce de ses gestes, Eliëndir est un bon cavalier sans pour autant être dans l'extrême. Il se surprend plutôt à constater que Dahlia s'en sort au moins aussi bien que lui dans cet exercice. Les yeux rivés dans ses iris ambrés, il acquiesce de la tête. Ils ne sont pas pressés, la surprise peut bien attendre encore un peu et même si Eliëndir est très curieux de voir de quoi il s'agit, il ne mettrait fin à ce moment magique pour rien au monde.

    « Je t'aime. Ne l'oublie jamais. »

    L'instant d'après où leurs lèvres s'entrelacent amoureusement dans une tendre étreinte. Faisant complètement abstraction de la barde, du paysage et de tout ce qui les entoure pour simplement profiter du moment présent tant qu'il en a l'occasion. Quand il est avec Dahlia, le reste n'a plus d'importance à ses yeux. Il se déteste d'avoir attendu si longtemps pour pouvoir profiter de tout ce bonheur qu'il ne mérite certainement pas mais dont il profitera allégrement de chaque instant en compagnie de la femme de sa vie. Blottis l'un contre l'autre dans ce moment presque solennel sous la surveillance assidue de la lune et de son éclat, la musique finit lentement par ralentir puis à s'arrêter complètement au bout de quelques trop courtes minutes. Eliëndir vient lui aussi à s'arrêter tranquillement en déliant momentanément leurs doigts, ses mains viennent se poser sur les joues de la Fae qu'il embrasse à nouveau en la remerciant pour cette danse. Il n'oubliera pas de remercier la barde d'un hochement de tête et d'un discret « merci ». Ce à quoi la musicienne incline humblement le buste avant de se mettre à ranger tous ses instruments. Par volonté de ne pas trop la déranger et à moins que Dahlia souhaite entamer la conversation, l'Elfe reprendra la main de sa bien-aimée avant de retourner au restaurant de Marianne.

    Ils n'ont toujours pas réglé l'addition et même s'il sait que Marianne n'a aucun doute sur le fait que le couple va revenir, il préfère tout de même ne pas trop la faire attendre. Au moins par respect. De retour à l'intérieur, ils se dirigent immédiatement vers la caisse où la propriétaire est déjà en train d'encaisser quelques clients avant de venir encaisser le repas des deux protagonistes.

    « J'espère que le repas était à votre goût. Passez nous voir plus souvent ! »

    Dit-elle en appuyant son regard en direction d'Eliëndir qui effectivement n'est pas souvent passé voir Marianne récemment. Faute à des activités très prenantes, entre autres.

    « C'était délicieux, comme d'habitude. Merci Marianne. »

    Il enlace une dernière fois la restauratrice qu'il apprécie sincèrement à bien des égards avant de se diriger vers la sortie avec Dahlia. De retour devant la diligence qui n'a pas bougé, le cocher du véhicule s'étant assoupi en attendant les amoureux. Allongé sur son siège, son petit chapeau cachant son visage. Eliëndir vient gentiment taper le bois pour réveiller son vieil ami qui sursaute légèrement en manquant de faire tomber son chapeau qu'il utilise d'ailleurs pour saluer le couple comme si de rien n'était. Il se lève en remettant soigneusement son costume en place en se dépêchant de venir ouvrir la porte de la diligence pour qu'ils puissent s'y installer. Eliëndir tourne le regard en direction de Dahlia, un franc sourire sur les lèvres.

    « On rentre chez nous ? »

    CENDRES
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  • Lun 19 Juin - 17:19
    Devant cette artiste inconnue, cette barde dont la mélopée avait atteint ses oreilles fines par une des fenêtres ouvertes du restaurant, Dahlia semblait oublier les tourments d'une vie bien trop complexe pour un esprit pourtant si simple. Le karma choisissait bien mal ses victimes et le sort s'acharnait sur son être fragile, la faisant douter de chaque décision qu'elle s'apprêtait à prendre, reculer de trois pas alors qu'elle en faisait un en avant. Cette petite voix restait tapie dans un coin de sa tête, prête à bondir à la moindre étincelle de bonheur qui s'immisçait dans la vie de sa prisonnière. Si elle l'ignorait encore, elle était en proie à un mal bien plus profond qu'une simple déprime, qu'une mélancolie passagère. La dépression s'était frayée un chemin jusqu'aux tréfonds de son âme, modifiant intégralement sa façon d'être pour la moduler en fonction de ceux qui la croisaient. Un jour, elle était directrice d'orphelinat à l'âme fendue, le lendemain, elle valsait entre les pièges empoisonnés de la pègre républicaine. Quant à Eliëndir… Il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Loin de la méfiance qui occultait sa vision du monde, Dahlia se laissait aller à quelques songes, rêvant les yeux ouverts face à l'Elfe qui faisait bondir son cœur dans sa poitrine à une vitesse phénoménale.


    Blottie au plus près de lui, elle se perdait dans son regard, dans ses améthystes qui savaient tout d'elle, qui pouvaient obtenir de sa personne tout ce qu'il désirait. Face à Eliëndir, la Fae se sentait autant vulnérable qu'invincible, un sentiment paradoxal qui la galvanisait de plus belle. Les yeux brillants, la Fae rayonnait sous l'œil attentif de son bien-aimé qui la guidait lentement dans leur danse improvisée, un rire s'échappant de l'entre ouverture de ses lèvres de temps en temps, soulignant l'absurdité de la situation dans laquelle elle les avait mis en se précipitant en dehors du restaurant. Dahlia aimait avoir une vie bien rangée, un quotidien organisé, agir sous la spontanéité ne lui ressemblait guère. Ou peut-être était-ce l'inverse ? Peut-être que la jeune femme avait toujours été ainsi et que ses traumatismes avaient enfoui cette partie d'elle de peur d'être blessée à nouveau ? Le fait est qu'elle se sentait libérée de ses chaînes en sa présence, un renouveau s'offrant à elle sous la forme de cette vie qu'ils partageaient maintenant, après tant d'années à patienter.


    « Je t'aime aussi, plus que tu ne pourras jamais l'imaginer. Je ne sais pas comment j'ai fait pour vivre sans toi si longtemps… ». Les yeux fermés dans sa douce étreinte, le contact chaud de ses lèvres contre les siennes, la Fae souhaitait que cet instant ne s'arrête jamais. Peu habituée à profiter du présent, constamment la tête dans les nuages à la recherche du malheur qui viendrait mettre un terme à son euphorie, Dahlia peinait à réaliser que cette époque était révolue. Que si elle le désirait, chaque matin, elle pourrait se cacher dans ses bras après un cauchemar. Que s'il devait partir en voyage, elle le suivrait jusqu'au bout du monde tant qu'il voulait d'elle à ses côtés. Qu'Eliëndir était sien, aujourd'hui et à jamais, qu'elle n'aurait plus à craindre qu'une autre ne se l'accapare. Qu'elle ne devrait plus combler le vide béant qu'il laissait dans son cœur quand il s'éloignait pour accomplir ses multiples devoirs. Un large sourire sincère sur son visage de poupée, la Fae s'accrochait à la nuque de l'Elfe lorsque la musique se termina, refusant de mettre un terme à leurs embrassades qui lui avaient tant manqué. Sa main glissa sur son bras, remontant jusqu'à son épaule puis sa nuque qu'elle caressa avec tendresse, profitant de leur proximité une dernière fois avant qu'elle ne doive s'éloigner, non sans le gratifier d'un dernier baiser volé.


    Une fois de retour au restaurant, la Fae reposa les yeux sur les différents portraits de famille qui ornaient les murs, les mains croisées devant son bassin et la tête légèrement penchée sur le côté, laissant pendre sa longue chevelure blonde dans le vide. Elle reconnaissait Marianne au premier coup d'œil et celui qui se tenait à ses côtés devait sans doute être son défunt mari. Dahlia avala sa salive, réalisant qu'elle s'était attardée bien plus que de raison sur des vestiges d'une autre époque qui ne la concernaient guère et se précipita aux côtés d'Eliëndir alors qu'il réglait la note. Légèrement nerveuse, elle baragouina quelques remerciements envers la restauratrice. « C'était vraiment excellent. Je repasserai vous voir avec plaisir. ». Si la Fae n'était jamais contre une dégustation aussi délicieuse que celle-ci, elle voulait également en savoir plus sur elle, sur son mari, sur ses enfants, sur… Melorn. Toutes les informations étaient bonnes à prendre pour faciliter son intégration, et si elle espérait de tout cœur que Marianne ne la traitait pas ainsi uniquement grâce à son lien avec l'Elfe, elle savait déjà qu'elle ne pourrait en dire autant de tout le monde. Un avantage autant qu'un inconvénient, sa proximité avec Eliëndir lui assurerait sécurité, mais également hypocrisie, car après tout, elle ne la quittait jamais réellement. « Merci beaucoup, encore une fois. ». S'inclinant poliment devant la tenancière qui les saluait chaleureusement, Dahlia en faisait encore une fois beaucoup trop, avant de saisir à nouveau la main de son bien-aimé pour quitter les lieux.


    Arrivée devant la diligence, la Fae s'arrêta pour flatter les chevaux le temps que le cocher reprenne ses esprits, passant ses doigts fins dans leurs crinières, caressant le haut de la tête en redescendant lentement sur leur museau. Les siens lui manquaient toujours autant depuis l'incendie, elle n'avait jamais eu le courage de leur trouver des remplacements. Elle attendit sagement que la porte s'ouvre avant de s'engager dans la diligence en donnant une impulsion sur ses pieds, ses ailes la portant délicatement dans son petit saut, avant de les rabattre dans son dos pour pouvoir s'installer correctement sur la banquette. « J'en connais un qui est impatient. J'espère que tu ne seras pas déçu, ne t'attends pas à quelque chose d'incroyable. ». Car si dans les faits, son dessert restait mangeable, il n'égalait en rien la qualité des mets qu'ils avaient consommé ce soir-là. Elle vint se loger contre le bras d'Eliëndir en posant sa tête sur son épaule, les yeux fermés, respirant les notes si particulières de son parfum qu'elle aurait reconnu entre mille. Le trajet fut des plus calmes, le silence n'étant dérangé que par le frottement de la diligence sur les pavés, les sabots des chevaux ainsi que par les petits gargouillements de digestion de la Fae qui venait enfin de venir à bout de la faim qui lui tiraillait le ventre.


    Au bout de quelques minutes, la diligence se mit à ralentir, la façade de leur demeure devenant visible à travers les vitres, éclairée par la douce lueur de la lune. La jeune femme laissa l'Elfe passer en premier, lui emboîtant le pas avec précaution, tenant les pans de sa robe d'une main, l'autre toujours entrelacée avec celle d'Eliëndir. Elle attendit quelques secondes pour que le cocher ne s'éloigne d'eux, le saluant chaleureusement, sans doute plus ses chevaux que lui pour être honnête, puis elle se retourna vers son bien-aimé qui commençait à monter les escaliers qui les séparaient de la porte. Devant celle-ci, son cœur loupa un battement, le souvenir de son arrivée lui revenant à l'esprit avec amertume. Elle releva la tête vers son bien-aimé avant de se jeter dans ses bras, le serrant avec toute la maigre force dont elle disposait, quitte à s'en faire mal aux articulations. Le souffle coupé, Dahlia vint enfouir sa tête dans son cou, prenant une longue inspiration avant de se reculer lentement, plongeant son regard dans ses iris violacés. « Je… Je suis si heureuse d'être avec toi. J'en ai tellement rêvé que ça me parait irréel… ». Elle approcha son visage du sien, ses lèvres se posant avec délicatesse sur les siennes dans un baiser langoureux qu'elle fit durer aussi longtemps qu'elle le pouvait, l'oxygène venant malheureusement leur manquer. Son front collé contre le sien, la Fae posa sa main sur la poignée pour l'enclencher avant de se faufiler dans l'entrée sans quitter son futur mari des yeux. Elle avança à tâtons dans le salon, laissant le temps à Eliëndir de chercher sa surprise par lui-même, un sourire narquois étirant ses traits. En le voyant se dépêtrer avec difficulté dans sa propre maison, elle se mit à rire avant de céder et de le guider jusqu'à la cuisine dans laquelle elle ouvrit un des cabinets réfrigérés par des poches de froid, se mettant sur la pointe des pieds pour en sortir le fraisier. Les joues rougies par la timidité qui s'emparait lentement d'elle, Dahlia vint saisir une cuillère avant de la plonger dans la crème pâtissière en emportant un des fruits au passage. Elle la tendit à l'Elfe, le regard fuyant. « Je… Je sais que ce n'est pas du grand art, mais j'espère au moins que ce sera à ton goût. ».
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  • Mer 21 Juin - 1:29
    Un arc-en-ciel sous la tempête
    Feat Dahlia
    En homme galant, il s'écarte suffisamment pour laisser la Fae passer juste devant lui, sans jamais lui lâcher la main même si visiblement, elle n'avait pas besoin de son aide. Ses ailes la transportent avec élégance en lui permettant d'éviter la marche. Eliëndir n'a pas cette chance et il doit lever péniblement le pied pour se hisser à l'intérieur. L'Elfe ne tarde pas à la rejoindre, trouvant sa place au plus près d'elle et s'installant à ses côtés, là où il aurait toujours dû être. La porte se referme juste derrière lui et la diligence finit par se mettre en route sans faire de détour. Dans un énième geste plein d'affection, il dépose un premier un baiser sur le dos de sa main puis un deuxième sur son front quand Dahlia vient poser sa tête sur son épaule.

    « Je l'avoue, je suis curieux. J'ai très envie de savoir mais quoi que ce soit, je sais que ça me plaira pour la simple et bonne raison que cela vient de toi. »

    Et ça, il le pense sincèrement. La diligence s'imprègne d'un petit moment de flottement et de calme, particulièrement agréable. Profitant simplement du paysage qui défile par la petite fenêtre et se laissant bercer au rythme de la douce respiration de celle qui se blottie contre son bras. Le trajet se passe sans encombre pendant les quelques minutes qui les séparent du domicile conjugal qui, hier encore, lui appartenait exclusivement. Tout s'est enchaîné si vite que ça en est presque renversant quand on sait à quel point cette relation à distance à traînée en longueur jusqu'à très récemment. Eliëndir lui-même a encore un peu de mal à se rendre compte que tout ceci est bien réel, il n'aura plus jamais à s'éloigner de la seule qui trouve grâce à ses yeux. Ces retrouvailles ne se termineront pas comme les précédentes, par un éloignement inévitable et toujours aussi déchirant. Désormais, ils vivront leur amour comme ils l'entendent et peu importe les épreuves et les obstacles de la vie, ils y feront face ensemble.

    La diligence ralentît progressivement jusqu'à s'arrêter juste devant chez eux. Quand la porte s'ouvre, Eliëndir descend le premier en tenant la main de la Fae pour qu'elle puisse le rejoindre sans marcher sur sa robe. Ensuite, il prend le temps de remercier le cocher pour son temps et ses services. Il a même fait l'effort de se mettre sur son trente-et-un pour faire bonne figure auprès de la nouvelle maîtresse de maison, même si la Fae n'a sûrement pas relevé ce moindre détail au grand désarroi du cocher qui reprend les rênes avant de s'éloigner. Il tire une dernière fois son chapeau comme le ferait un magicien, pour saluer la Fae même si celle-ci a bien plus d'intérêt pour les chevaux que pour celui qui s'en occupe. Il finit par disparaître complètement du paysage, le couple se retrouvant seul sur les marches en marbre de leur maison et entre les jardinets fleuris qui ornent harmonieusement la devanture du bâtiment. Eliëndir se retrouve pris au dépourvu quand les bras de la Fae se serrent soudainement autour de lui. Entre ce simple geste débordant d'affection et son initiative de tout à l'heure avec la barde dans la ruelle, Dahlia arrive encore à le surprendre après toutes ses années. Il lui découvre une certaine spontanéité presque inhabituelle chez elle, qui n'apparaît que lors de rares moments comme celui-ci, pourtant anodin en apparence. Et il se surprend à beaucoup aimer cette facette timide de sa personnalité.

    Un sentiment de bonheur indescriptible traverse tout son être. L'esquisse d'un sourire apparaissant sur son visage, elle ne lui laisse même pas le temps de répondre à cette déclaration qui lui fait l'effet d'un électrochoc tant ça lui tient à cœur que Dahlia soit heureuse à ses côtés. L'entendre le dire de vive voix, le ravit au plus haut point. Leurs lèvres qui s'attirent inévitablement, il serait vain de lutter contre l'attraction naturelle des sentiments qui les unissent. De ce baiser passionné, Eliëndir en a presque le souffle coupé et ce n'est qu'un élan de lucidité qui vient leur rappeler qu'ils ont cruellement besoin de reprendre leur souffle.

    « Tu ne sais pas à quel point ça me fait plaisir de l'entendre. »

    Profitant d'un instant de plus à se perdre avec plaisir dans ses iris ambrés, ils finissent par se décider à rentrer chez eux. Dahlia presse la poignée pour ouvrir la porte et Eliëndir s'y engouffre juste derrière elle avant de soigneusement fermer la porte derrière lui. Sans dire un mot, il se laisse guider jusqu'au milieu du salon dans un petit moment d'incompréhension. Honnêtement ? Après ce petit passage devant la porte d'entrée, il a complètement oublié qu'une surprise l'attendait à la maison. En voyant un sourire sur le visage de Dahlia, il comprend qu'elle ne l'a pas guidé au salon pour rien. C'est en tout cas ce qu'il suppose, à tort.

    « D'accord. J'ai compris. »

    Alors il relâche à contrecœur la main de sa bien-aimée pour se mettre à déambuler dans la pièce. Faisant étonnamment preuve de retenue et étant tout à fait modéré pendant ses recherches. Si ça ne tenait qu'à lui et s'il ne redoutait pas le jugement de sa moitié, il retournerait la moitié des meubles de la pièce juste pour trouver la fameuse surprise. Il en vient même à faire des choses complètement stupides, comme soulever la table-basse transparente pour vérifier qu'il n'y a rien de caché en dessous alors qu'il voit très bien ce n'est pas le cas. Il s'approche du canapé, tournant la tête en direction de la Fae avec un sourire innocent sur les lèvres qui en réalité, à plus d'une signification dans cette situation. Il déplace légèrement le sofa comme s'il était persuadé d'avoir trouvé. Une mine désappointée, le mage noir continue ses recherches encore un petit moment. Tournant régulièrement le regard en direction de Dahlia pour savoir s'il est plutôt chaud ou plutôt froid. La vérité c'est qu'il est même glacial et c'est sa future femme, son phare dans la nuit, qui vient le remettre dans la bonne direction. Ils changent de pièce et se retrouvent maintenant dans la cuisine. Une petite moue sur le visage, il a l'impression de s'être fait flouer depuis le début alors qu'il cherchait pour rien dans le salon.

    Au moins, le jeu en vaut la chandelle et il ne reste pas grincheux très longtemps. Les yeux plissés, il regarde la Fae mettre les mains dans le froid en se demandant ce qu'elle peut bien chercher à faire. Lorsqu'elle vient enfin lui dévoiler sa surprise, l'Elfe a un nouveau moment d'égarement. Il cligne des yeux une fois, puis une seconde avant d'ouvrir les lèvres l'air béat en réalisant enfin de quoi il s'agit depuis le début. Une simple pâtisserie, oui mais pas n'importe laquelle en ce qui les concerne tous les deux car ce fraisier a une signification bien plus importante pour eux. Plus qu'un gâteau, c'est un symbole. Une promesse vieille de plus de trois siècles et qui, comme leur amour, a perduré à travers toutes ces années. Il serait bien incapable d'expliquer pourquoi ce geste le touche autant et pourtant, il met un moment à se remettre de cette surprise qui a largement eu l'effet escompté. Il s'approche sans dire un mot, entrouvrant la bouche pour se saisir de cette cuillière. D'abord entre ses lèvres puis ensuite avec ses doigts. En étant parfaitement honnête,  ce fraisier est bon sans être exceptionnel et pourtant, à cet instant précis, Eliëndir est complètement subjugué par ce qu'il vient de manger. Tant qu'il reste médusé pendant quelques longues secondes à simplement savourer la crème qui fond sur sa langue et l'arôme de la fraise qui s'échappe entre ses dents.

    « Je crois que... »

    Il hésite même un instant à jouer d'un peu d'humour, comme il le fait assez régulièrement, en repartant dans une expertise exagérément approfondie. Aussi surprenant que ça puisse paraître, il n'en fait rien.

    « Je crois que je n'ai jamais rien goûté d'aussi bon de toute ma vie. »

    Mari aimant et bon public, la vérité c'est que Dahlia n'a pas besoin de faire grand-chose pour s'attacher ses compléments. Un simple fraisier a suffit à le mettre dans tous ses états. Un soupir de contentement s'échappe discrètement de ses lèvres puis il plonge à son tour la cuillère dans le gâteau que sa bien-aimée a fait avec amour rien que pour lui, pour sa petite personne. Néanmoins, il n'a aucune intention d'en profiter tout seul alors qu'en retour, il tend la cuillère à Dahlia pour partager ce moment de quiétude avec la seule et unique. Plongeant son regard dans le sien, la pièce étant uniquement éclairée par l'éclat lunaire qui traverse la fenêtre et la baie vitrée. Un dernier sourire à l'attention de Dahlia, illuminant le visage d'ivoire de l'ambassadeur de Melorn.

    « Merci, mon amour. Pour tout. »

    Quelque chose me dit que ce gâteau ne passera pas la nuit et autant dire que maintenant, ils ont toute la vie devant eux pour profiter ensemble de ces instants de simplicité et d'insouciance.

    CENDRES
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