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    Deydreus Fictilem
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  • Mar 14 Fév 2023 - 13:03
    Un brasier entourait la position du sombre guerrier. Des flammes venant lécher les corps déchiquetés qui se trouvaient étalés dans la boue sanglante d'un énième champ de bataille. Les cieux eux même semblaient en proie à une incandescence infinie, teintés de rouge. Au milieu du charnier, le reikois observait silencieusement la scène qui se déroulait tout autour de lui. Ses deux lames, ancrées dans ses mains, dégoulinaient d'un sang poisseux qui n'était pas le sien. Les orbites vides des crânes formant la garde des épées semblaient briller d'une étrange lueur, comme si elles étaient rassasiées du liquide carmin qui s'écoulaient sur leur phantacier. Sur les traits couturés du sombre bretteur, aucune émotion n'était visible. Il n'y avait ni joie, ni peine. Seulement un terrible silence, brisé par les râles d'agonie et le crépitement des flammes dévorantes. Avançant doucement, les bottes d'acier du chevalier vinrent écraser les restes calcinés de victimes anonymes tandis qu'il se rapprochait du brasier. La chaleur ne lui faisait pas grand chose. A vrai dire, l'incendie n'évoquait chez lui qu'une simple caresse, similaire à une brise légère. Alors, il traversa le mur incandescent. Et, dans son esprit, une voix résonnait doucement, rappelant au sombre guerrier que ses jours étaient comptés.

    Rouvrant les yeux, Deydreus grogna légèrement. La nuit n'avait pas particulièrement été bonne et le reikois aurait aimé avoir un repos plus réparateur. Malheureusement, son esprit en avait décidé autrement. Sortant de son lit, le guerrier s'étira puis traversa sa chambre pour venir boire dans un long soupir. Se retournant par la suite pour faire face au grand miroir qui siégeait à côté d'un râtelier et de son porte-armure, l'être aux yeux vairons s'observa quelques instants. Les nombreuses cicatrices le parcourant le rappelait doucement à chaque faiblesse qu'il s'était efforcé de combler peu à peu. Mais une spécificité de son être lui laissait un gout bien plus amer que les autres. Son bras. Cristallin. Sanguin. Comme une terrible farce que le destin lui adressait. Passant sa main gauche contre sa dextre, le chevalier sentait du bout des doigts la fraicheur de sa peau cristalline tout comme la chaleur de sa peau "normale". C'était étrange. Comme si son bras était là, et absent en même temps. Fermant les yeux, Deydreus revit Det'Akiris, les corps déchirés des Aspirants, le sang qui s'écoulait du corps sans vie de son amie. La statue de cristal qui les dominait. La pluie. Est-ce que c'était là aussi le destin qui l'attendait? Une mort inévitable résultant d'une soif de sang incontrôlée? Une malediction qui le changerait peu à peu en bête, et réduirait son espérance de vie? Un rire léger s'échappa de la gorge du guerrier à cette idée. Lui qui n'était qu'humain, allait en plus devoir composer avec un destin tragique. Alors même qu'il avait atteint des objectifs qu'il n'aurait jamais pensé toucher du doigt. Quelle ironie.

    Se détournant légèrement pour aller réaliser ses ablutions matinales, le sombre chevalier enfila ensuite doucement ses vêtements puis ses multiples protections. Attachant finalement sa grande cape rouge et noire et enfilant ses gantelets, l'armure sombre quitta enfin sa chambre pour s'engouffrer dans un grand couloir au parquet décoré. Devant lui, Léonard attendait silencieusement. Il salua son patron d'un signe de tête avant de commencer à marcher à ses côtés. Le blondinet affichait de manière constante une grande fierté chaque fois qu'il posait les yeux sur l'être aux yeux vairons. S'il était sans doute fier de la force et combativité de son dirigeant, il était également évident qu'il était heureux d'avoir été un jour choisi pour intégrer la troupe de celui qui parvint à faire couler le sang d'une légende. A vrai dire, c'était quelque chose que Deydreus observait dans les yeux de tous ses hommes. Et cela éveillait chez lui aussi de la fierté, comme un écho instinctif au bonheur de ses fantassins. Cette ascension, il ne l'avait pas réalisée seul. Quittant finalement le bâtiment où il se trouvait, le reikois observa quelques instants les nombreux flocons qui tombaient et venaient s'échouer sur l'acier rigide de son armure. Les Serres se trouvaient bien loin de la capitale, appelées pour une mission diplomatique que Deydreus avait réalisé avec brio. A présent, la troupe d'élite au service de la Griffe séjournait à Pleurs-la-Cendres, ville frontière des terres du nord. Plus riche que des villes comme Bourg-argent et surtout plus vivante, le bourg servait de point relais pour toutes les troupes armées qui désiraient s'aventurer dans l'enfer hivernal qui se trouvait au nord du Sekai. Pour l'occasion, le bourgmestre avait mis à disposition au général d'armée et à ses hommes la résidence administrative afin qu'ils puissent se reposer dans de bonnes conditions avant de préparer leur retour vers la capitale. A vrai dire, le guerrier avait parfois encore du mal à accepter les nombreuses faveurs que son nouveau rang lui offrait. Il ne voulait pas s'encroûter. Se perdre dans le luxe et le confort. Alors, il s'imposait un entraînement encore plus ardu, et souhaitait se déplacer, en plus de ses nombreuses visites aux officiers, autant que possible.

    Fermant doucement les yeux alors qu'il savourait l'air frais qui venait toucher son visage au travers de son heaume, Deydreus laissa un léger soupire quitter ses lèvres. Avec le temps, l'homme aux yeux vairons s'était habitué à la terrible chaleur du désert et ses nombreux caprices mais... En vérité, rien ne lui était plus agréable que la fraîcheur de ses terres natales. Du nord. A côté de lui, Léonard salua le reste des Serres qui venaient rejoindre leur commandant dans une ambiance relativement bruyante. Une fois en formation autour de la Griffe, les fantassins reprirent cependant le silence caractéristique de leur professionnalisme. Aujourd'hui, Deydreus ne comptait pas se perdre dans de nouvelles discussions diplomatiques ou dans des tâches administratives rébarbatives. Non, en ce jour, il partirait marcher un peu dans la cité. Il observerait la population vivre sa vie et profiterait du brouhaha caractéristiques d'une ville grouillante d'activité. Il analyserait aussi la garde et leur manière de se déplacer, d'agir sur les quelques voyous qui pouvaient œuvrer ici. Il n'y avait rien d'officiel dans cette marche souhaitée. C'était là un caprice pur de l'ancien officier qui voyait dans cette dernière un moyen de se changer les idées, de profiter un peu du tumulte citadin pour échapper aux craintes qui venaient tirailler son esprit et son corps. Non pas vis à vis de son poste, mais à propos de son étrange bras carmin. Le groupe se dirigea donc vers les quartiers ouest, passant au passage devant la maison du bourgmestre que la Griffe prit tout de même soin de saluer afin d'éviter tout impair diplomatique. La grand-place qui faisait face à la demeure du seigneur de la ville était d'ailleurs incroyablement bien fourni en plantes et autres flores de la région. Tranchant avec le blanc qui tombait depuis les cieux, la verdure donnait à la place un air particulièrement exotique et, pour certains des Serres qui s'étaient rarement aventurés aussi loin du désert, offrait un spectacle de toute beauté. Les yeux vairons du général se posèrent quant à eux sur différentes fleurs qui séjournaient près de la fontaine centrale. Des hellébores, accompagnées de daphnés venaient former une petite couronne florale particulièrement agréable à observer. Des touches de couleurs se mêlant à l'immaculé des autres fleurs qui évoquaient au reikois son village natal. Oui, décidemment, il appréciait bien plus le nord qui le reste de l'Empire. Ou bien était-ce là sa nostalgie qui parlait et le fait qu'il s'y rendait de moins en moins? Il n'aurait sut le dire.

    Dans un léger sourire, l'armure noire se détourna finalement de son observation silencieuse et se remit en marche, savourant le craquement délicat de la neige que ses bottes écrasaient.


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  • Jeu 16 Fév 2023 - 1:34
    Le reste de la journée se passa doucement, les Serres et la Griffe marchant dans la cité sans que de troubles majeures ne viennent gêner leur progression. Arrivant au niveau des quartiers plus populaires, Deydreus s'attendit presque à ce qu'un coureur d'égout ou un bandit quelconque ne vienne tenter sa chance auprès d'eux. Mais, visiblement, aucun trouble fête n'eut le cran de faire quoi que ce soit. Et étonnement, l'homme aux yeux vairons ne fut pas spécialement agacé par cette quiétude. En ce jour, il n'avait souhaité que profiter du froid ambiant et du son agréable des vents du nord glissant dans les rues enneigés de Pleurs-la-Cendres. Quand il revint finalement auprès de sa demeure, le reikois s'arrêta sur le palier de la villa pour regarder au loin le soleil qui entamait sa course vers l'horizon. Quittant ses hommes qui se mettaient en position pour monter la garde, le sombre chevalier regagna sa chambre alors qu'une étrange angoisse venait saisir son cœur. Cette dernière était aussi vicieuse qu'un serpent se faufilant lentement dans un campement pour venir mordre un homme assoupi. Observant son propre reflet, le guerrier fit bouger son bras cristallin afin de mieux regarder ses doigts griffus.

    - Le rouge te sied bien, Ô Griffe impériale.

    Se retournant subitement, le reikois analysa la forme qui dansait un peu plus loin dans la pièce. L'Ombre se trouvait la, fluctuante de sa fumée obscure dans la lumière rougeâtre des bougies. Autour d'elle, des wyrmelins venaient comme à chaque fois danser autour de sa lueur magique. Croisant les bras, le général d'armée soupira doucement tandis qu'il posa son regard sur le nouvel arrivant.

    - Cela faisait longtemps que tu ne m'avais pas rendu visite.
    - Je voulais te laisser un peu de temps pour toi. Et puis... Tu étais occupé à réaliser tes propres ambitions. A gérer ta nouvelle vie. Même si tout cela semble avoir été... Couteux.      
    - C'est un prix que j'ai accepté de payer. Serrant sa main sanglante, le reikois soupira. Que désires-tu ce soir, Ombre?

    La forme dansa légèrement, se relevant de la table contre laquelle elle semblait "s'appuyer" pour venir marcher dans la chambre, comme si elle contournait Deydreus et l'observait silencieusement.

    - Parler. Comme d'habitude.
    - Et de quoi allons-nous discuter cette fois? De l'Empire? De mon rôle? Des amis disparus qui refont surface pour mourir dans mes bras?
    - Je sens une rancœur injuste en toi Deydreus. Ne pense pas que je suis responsable de ce qui est arrivé dans le désert. Car tout cela n'est pas le fruit de mes actions. Je ne fais qu'observer. Je n'ai aucun intérêt à agir directement.
    - Et pourtant, tu viens me parler. N'est-ce pas déjà agir?
    - Certains peuvent le voir ainsi, oui. Mais mes mots ont-ils véritablement eu une influence quelconque à ton égard?
    - Je n'ai pas envie de jouer à ces jeux d'esprits ce soir.
    - Je ne compte pas jouer. En vérité, j'aimerais simplement discuter de ton bras.

    Deydreus resta silencieux face à son interlocuteur tandis que dans son esprit les images de la statue de cristal de son amie et sa terrible destinée défilèrent devant ses yeux.

    - Ce dernier s'est retrouvé ainsi après mon duel. Les mages royaux ont tout tenté pour me remettre dans mon état "normal" mais le derme semble s'être cristallisé ainsi. Je... j'ignore exactement de quoi il s'agit mais pour être honnête, je crains qu'il ne s'agisse...
    - De la même malédiction qui a frappé celle que tu recherchais dans le désert? Hum...

    L'ombre glissa de nouveau lentement sur le parquet, s'approchant du reikois jusqu'à quasiment effleurer le bras sanguin de ce dernier. A vrai dire, c'était la première fois que la forme étrange se rapprochait aussi près de lui.. Ou se déplaçait. Et Deydreus ne savait pas encore s'il devait reculer et sortir ses armes, ou se laisser faire. Curieux, l'homme aux yeux vairons laissa l'anomalie faire silencieusement.

    - Cela se pourrait. Bien que mes connaissances en malédiction du sang ne soient très développées... Les "yeux" de la créature semblèrent briller d'une étrange lueur. Si tel est le cas, tes jours sont également comptés, à l'instar de feu ton amie. Cependant, l'estimation du temps qu'il te reste ne peut être établie correctement car contrairement à elle, cet éveil ne s'est pas fait de la même manière.
    - Mon sort semble t'affecter plus que de raison.
    - Je pensais déjà te l'avoir dit... L'Ombre s'éloigna doucement, sa fumée vacillant lentement sous la lueur des flammes dansantes. J'ai placé de grands espoirs en toit Deydreus. Je trouverais cela dommage de te voir disparaître à cause d'une pitoyable malédiction alors que tu viens d'accéder au poste que tu désirais tant. Que tu peux enfin faire bouger les choses...
    - Je ne suis pas encore mort.
    - Pas encore, non. Mais pour combien de temps?
    - Peu m'importe.
    - Je sais que tu acceptes la mort et sa fatalité. Mais je sais aussi l'ambition qui ronge ton âme et ta combativité. J'entends ta rage comme un écho vibrant au travers de tout ton être. Tu ne veux pas tomber ainsi. Tu ne veux pas sombrer avant même d'avoir eu la chance de la revoir. Ou de réaliser les projets que tu prépares depuis tant d'années.
    - Assez.

    L'interlocuteur du reikois sembla ricaner doucement tandis que l'étrange magie la composant vibrait de nouveau dans une lueur sombre. Puis, comme à chaque fois qu'elle disparaissait, ses formes se déchirèrent dans un souffle lugubre, laissant des wyrmelins affolés chercher la magie qui les avait attirés. Puis sa voix résonna dans la pièce.

    - Tu ne souhaites pas encore mon aide, sombre chevalier. Mais cela viendra.

    Grognant doucement tandis qu'il regardait les vers magique quitter la pièce, le sombre chevalier soupira longuement. Il se détourna de l'ancienne position où l'Ombre se trouvait pour aller verser dans une coupe un peu d'hydromel. Frappant à la porte, la voix d'un des Serres Pourpres vibra au travers de cette dernière.

    - Tout va bien chef?
    - Ce n'est rien Ixchel. Il marqua une courte pause, buvant une gorgée du breuvage alcoolisé. Seulement les murmures de mes propres pensées.

    Deydreus se retourna alors vers la porte, comme s'il s'adressait directement à son fantassin alors qu'il demeurait seul dans sa chambre.

    - Reprends ta garde, je vais lire un peu avant de me coucher.


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  • Ven 17 Fév 2023 - 12:40
    Le lendemain matin, Deydreus se leva silencieusement. La nuit avait été, comme à chaque fois, pleine de rêves violents et introspectifs. Contrairement à bien d'autres vétérans, la Griffe ne percevait pas ces songes comme quelque chose de néfaste ou d'angoissant. Au contraire, il s'agissait selon lui d'un souvenir important. D'une preuve restante de son humanité et son ambition. Le jour où il n'y aurait que quiétude et beauté, alors ce serait que sa flamme s'est éteinte. Que tout ce qui le caractérisait se serait envolé. Pourtant, ces dernières nuits, son imaginaire prenait une forme bien différente qu'à l'accoutumée. Il n'était pas simplement question de massacres et de scènes violentes. Il y avait dans ces rêves une atmosphère étrange. Ramenant sans cesse cette notion de triste fatalité. Cette extinction inéluctable, inhérente aux mortels et à ses propres inquiétudes vis à vis de sa potentielle malédiction. L'Ombre avait raison, même s'il ne voulait pas l'admettre. Ce n'était pas la mort à proprement parler qui l'angoissait, mais le fait que cette dernière serait issue d'un mal dont il ignorait la présence. Et qui pouvait le transformer sans mettre fin à sa vie. Le changer en une bête assoiffée de sang, ignare de ses propres faiblesses et se lançant aveuglément sur ses alliés comme ses ennemis. Il lui fallait combattre cette malédiction. Lutter de toutes ses forces contre un poison se diffusant dans ses veines. Prêt à dévorer son corps et son âme. Et il se refusait de finir comme Talia. De disparaître, vaincu par les personnes qu'il pouvait chérir.

    S'habillant lentement, le reikois n'était pas particulièrement de bonne humeur. Ses pensées venaient assombrir son quotidien, quand bien même il savourait pourtant une vie qu'il avait toujours souhaité. Il sortit finalement de sa chambre puis de sa demeure, appréciant comme la veille la fraîcheur matinale. Cette fois pourtant, l'homme aux yeux vairons ne souhaitait pas simplement se balader dans les rues de la ville. Quelque chose semblait... L'appeler. Loin, au nord. Grimaçant, le sombre chevalier eut la désagréable impression que l'on cherchait à l'influencer. Les mots de l'Ombre résonnèrent de nouveau dans son esprit, comme si malgré tout la forme étrange cherchait bel et bien à le guider. Chassant ses idées, le reikois se dirigea vers les portes nord de la ville, accompagné par ses hommes. Au préalable, la Griffe prit cependant le temps d'aller notifier au bourgmestre sa sortie. Il ne voulait pas donner l'impression au seigneur local qu'il partait en secret. Car après tout, il comptait bien rentrer plus tard. Il avait encore un peu de temps avant de rentrer à la capitale et souhaitait en profiter. Une fois les murs passés, les Serres Pourpres se mirent en formation et commencèrent leur avancée calmement. Aux côtés de Deydreus, Ikaryon s'approcha doucement de son dirigeant tandis que derrière lui Léonard organisait les déplacements de la troupe. Comme la veille, de légers flocons tombaient du ciel pour venir blanchir un peu plus les routes des terres du nord.

    - Chef, vous avez une destination précise?
    - Pas vraiment. Il soupira doucement. Je pense nous mener un peu plus au nord, près du pied des monts enneigés. Profiter du mordant de la neige. Et peut être chasser quelque chose en chemin.
    - Entendu. Par contre, je préviens. Il y a pas beaucoup de perdrix grises dans le grand nord.
    - Dans ce cas, on se contentera de petits lapins que veux tu C'est toujours plus agréable que les rations militaires.

    Un petit rire s'échappa de la gorge du fantassin qui secoua la tête lentement. A vrai dire, Deydreus aurait préféré partir seul. Il aurait souhaité avancer dans la neige et le froid de manière solitaire. Non pas uniquement car il se livrait à une introspection quasi constante et n'était pas de très bonne compagnie, mais aussi pour ne pas imposer à ses hommes ses caprices. Mais il ne connaissait que trop bien la fidélité des Serres et à quel point ses gars n'appréciaient pas de rester en retrait. C'était déjà le cas lorsqu'il n'était qu'officier, ça l'était encore plus à présent. Ils l'auraient accompagné jusqu'en enfer, jusqu'à la tombe, pour en revenir avec lui s'il le fallait. Alors, une simple balade dans le givre... Ce n'était pas grand chose.

    Le début de journée passa ainsi, le groupe avançant jusqu'à ce que Pleurs-la-Cendres ne soit plus visible et que seuls les arbres recouverts de neige ne leur tiennent compagnie. Observant la vapeur qui s'échappait de son heaume à chaque expiration, le reikois laissa son regard glisser sur la route de terre qu'ils empruntaient avant de finalement venir s'ancrer sur une scène étrange. Un peu plus loin, une caravane était renversée. Son contenu avait été balayé sur la route et plusieurs caisses se trouvaient éventrées. Ce qu'elles contenaient avait été analysé, pillé, ou simplement jeté sur le côté par manque d'intérêt. Autour d'elles, plusieurs corps déchirés étaient étendus sur le sol, baignant dans un sang déjà presque gelé. Comme un seul homme, le groupe de guerriers s'élança pour se rapprocher, sortant leurs armes afin de se défendre de toutes menaces potentielles. Sur place, Deydreus se pencha légèrement afin de mieux observer les cadavres. Leurs dos comportaient de nombreuses traces de griffes et autres coupures caractéristiques de serres enfoncées dans la chair. Se redressant, le sombre chevalier leva instinctivement la tête vers les montagnes environnantes et le ciel qui vomissait ses flocons.

    - Des Harpies. Préparez-vous. Elles sont nombreuses.            


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  • Dim 19 Fév 2023 - 13:11
    Flutrina était une harpie pragmatique. Elle n'aspirait pas spécialement à de grandes choses au sein du nid. Elle se contentait d'observer et d'agir selon son propre intérêt et celui de ses progénitures. Aussi, lorsqu'Imrak avait souhaité déplacer le nid pour le faire plus bas, elle avait marqué son désaccord de différentes manières. Elle ne vérifiait plus ses plumes quotidiennement comme auparavant et passait plus de temps avec ses petits. Egalement, elle piaillait et griffait la matriarche dès qu'elle le pouvait et ce malgré les risques encourus. Pour elle, aucun risque n'était plus grand que celui de s'approcher des autres races du Seikai. Dans les montagnes, là haut à voler, elles ne risquaient pas grand chose. La nourriture était certes plus rare mais au moins, ils avaient moins de prédateurs. Mais non, ce n'était pas assez pour l'ensemble du nid. Les autres harpies voulaient plus. Toujours. Et Imrak savait leur parler, claquant de ses ailes majestueuses tout en hurlant "plus de nourriture!". Ils avaient alors refait le nid en contrebas. Toujours légèrement en hauteur mais à portée des routes qu'empruntaient les sans-ailes. Et Flutrina devait bien l'admettre, la nourriture était effectivement bien plus abondante. Les nombreux chariots qui circulaient sur les routes étaient bien souvent remplis de viandes, de poissons, ou de fruits et autres céréales particulièrement agréables à dévorer. Et les gardes sans-ailes étaient souvent trop confiants, ou trop stupides pour se préparer à repousser les attaques de la harde. Au final, Imrak avait sans doute eu raison et peut-être qu'elle avait porté un jugement un peu hâtif. Enfin. C'est ce qu'elle commençait à penser, avant la dernière attaque.

    Recroquevillée derrière un arbre, Flutrina piaillait de terreur. Un peu plus loin, Imrak et les premières chasseuses gisaient sur le sol, le corps lacéré et déchiré par des lames de sans-ailes. Le premier chariot avait été neutralisé avec succès, mais elles n'avaient pas eu le temps de récupérer toutes les provisions que d'autres voyageurs étaient arrivés. Imrak avait alors voulu faire un nouvel assaut, assurant qu'ils obtiendraient encore plus de biens. Pourtant, les nouveaux arrivants s'étaient montrés particulièrement féroces. Slatia était la première à être tombée, tranchée en deux par un être au bras rougeoyant qui avait agit sans même que Flutrina ne puisse apercevoir quoique ce soit. Puis, les autres l'avait rejointe très vite. Ces sans-ailes n'étaient pas de simples convoyeurs. Ils étaient l'incarnation de la mort. Alors, la harpie s'était désolidarisée de son groupe. Elle avait voleté de manière désordonnée vers un arbre plus lointain afin de se cacher. Elle était là, hagarde, sonnée, à espérer qu'on ne l'ait pas remarquée. Presque tout le nid avait été décimé par ces guerriers aux protections noir et rouge. Des quarante chasseuses, elle avait l'impression d'être la dernière. Quoique, elle avait bien vu Borak et Viralia tenter de fuir. Peut-être que ses consœurs étaient parvenues à regagner les hauteurs. Un nouveau hurlement de douleur parvint alors aux oreilles de Flutrina qui se recroquevilla de nouveau, plaquant ses cuisses contre sa poitrine. Non, elles n'y étaient pas parvenues. Pourquoi? Pourquoi avait-elle écouté Imrak et ses idées folles? Elle aurait dû rester là haut, près des nuages, à se contenter de petits lapins et autres animaux inoffensifs. Et ses œufs alors? Qui allait s'en occuper? Terrifiée, Flutrina commença à sangloter doucement, tentant toujours de se contenir afin de ne pas attirer l'attention sur elle. Et puis la neige craqua devant elle.

    Rouvrant les yeux, la harpie observa les personnes qui lui faisaient face. Le groupe de guerriers sans-ailes était là, leurs armes teintées du sang de ses congénères. Mais ce n'était pas spécialement les fantassins qui la terrifiait le plus, mais l'homme au bras griffu. Il se tenait là, juste devant elle, ses deux lames funestes dégoulinant d'un liquide carmin. Ses yeux vairons se posaient sur ses plumes comme une serre s'accrochant inlassablement à sa proie. Elle était fichue, elle le savait. Levant ses doigts effilés pour montrer sa soumission, Flutrina couina doucement lorsque la pointe d'une des lames du sombre guerrier vint se placer sous son menton, relevant sa tête pour la forcer à le regarder. Ses yeux étaient rougis par les larmes, mais la harpie savait qu'elle ne devait pas détourner le regard. Qu'elle devait se plier aux exigences potentielles de ce sans-ailes. Alors, elle gloussa doucement, la voix entrecoupée par différents sanglots.

    - Pitié! Flutrina. Gentille. Pas tuer!

    L'acier semblait la brûler, tant l'arme était glaciale. Elle avait la terrible sensation que si elle reculait sa tête brusquement, le métal arracherait la peau de son menton qui serait resté collé dessus. Alors, elle ne fit aucun mouvement, et se contenta d'attendre la réponse du sans-ailes qui la dévisageait.

    - Debout.

    Elle s'exécuta doucement, malgré ses jambes tremblantes et ses ailes vibrant de terreur. Elle aurait voulu s'envoler. Partir le plus loin possible et ne jamais revenir vers ce sol maudit. Mais. Elle le savait. Le moindre faux pas lui coûterait la vie. Et sans sa harde, elle n'était rien.

    - Ton nid. Tu vas m'y mener. Et ne tente pas de fuir.

    Son.. Nid? Pourquoi le sans-ailes voulait-il s'y rendre? Il y avait bien d'autres sœurs qui s'y trouvaient encore, blessées ou fatiguées des derniers assauts mais.... Elles n'étaient pas un danger, et l'humain le savait sans doute vu la facilité avec laquelle il avait mené ses hommes contre la harde... Alors, pourquoi? Était-ce pour toutes les tuer? Elle ne l'espérait pas. Mais elle n'avait de toutes façons pas trop le choix. Et puis, si elle se pliait à ses exigences, peut-être qu'il la laisserait partir? Il devait bien y avoir un mâle encore dans les montagnes. Quelqu'un capable de lui permettre de reformer un nid. De devenir la nouvelle matriarche. Au final, l'idée n'était pas si déplaisante... Toujours les mains levées, Flutrina hocha donc rapidement de la tête, sentant toujours le terrible acier contre sa peau, prêt à la mordre si elle faisait n'importe quoi.

    - Nid! Oui! Flutrina y aller! Vous! Suivre! Pas besoin voler!

    La lame quitta sa peau, provoquant chez la harpie un étrange sentiment de soulagement et de... Remerciement à l'égard de l'être aux yeux vairons? Curieux. Flutrina n'avait jamais été du genre à remercier qui que ce soit. Enfin, elle n'avait jusqu'à présent jamais été si proche de la mort non plus. Grattant sa tête et replaçant ses cheveux roux, la harpie piailla doucement tandis qu'elle se retournait pour observer une dernière fois le carnage qui avait eu lieu. Aucune des autres harpies n'en étaient sorties vivantes. Toutes étaient là, étendues dans leur sang ou en plusieurs morceaux dans la boue enneigée. Elle avait eu raison de se cacher. Car elle était toujours vivante. Et pas les autres. Tant pis pour toi, Imrak. Sautillant doucement, la créature ailée sentit en elle un étrange picotement d'excitation. Elle allait survivre à tout ça. Même si elle ne connaissait pas les intentions des sans-ailes, ils n'allaient pas simplement la tuer. Oui. Forcément. Il y avait toujours quelque chose qui motivait les sans-ailes. C'est ce que répétait toujours Ouryssia. Elle qui avait, d'après elle, déjà même copuler avec l'un d'eux! L'idée était étrange. Mais pas totalement folle, vu leurs similarités.

    Prise dans ses pensées et réflexions, la harpie commença donc à avancer doucement dans la neige, prenant soin de ne pas user ses ailes pour provoquer l'ire de ses bourreaux potentiels. Ses piaillements, bien que réguliers, témoignaient d'un mélange de peur et d'excitation pour l'entité fantastique qui dirigeait à présent les Serres Pourpres au travers de la forêt pour les mener jusqu'à son nid.      


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    Le Chevalier Noir
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  • Mer 22 Fév 2023 - 13:44
    Marcher depuis le convoi était... Spécial. Habituée à voir la terre depuis les hauteurs, Flutrina se retrouvait à présent confrontée aux difficultés du terrain qu'arpentaient habituellement les sans-ailes. A plusieurs reprises, la harpie manqua de trébucher sur différentes branches, trous boueux et autres irrégularités. Et puis, il y avait cette aura derrière elle. Cette menace grondante drapée de noir et de rouge. Et cet homme. Son regard était empli d'une sombre promesse. Quelque chose qui l'attendait si elle osait se détourner de son chemin. Alors, elle restait concentrée. Faisant marcher la boussole qui se trouvait dans son crâne d'oiseau, Flutrina piailla de surprise en apercevant l'un des nombreux arbustes qu'elle utilisait habituellement pour détecter son nid. Et, soudainement, une vague d'angoisse s'empara de son cœur. Comment allaient réagir les harpies qui n'avaient pas accompagné le groupe de chasse? Et les petits? Et si les sans-ailes voulaient les abattre? Et... Avaient-ils au moins une chance? Sûrement pas, vu comment le groupe de chasse s'était fait détruire. S'arrêtant alors subitement, la harpie se retourna pour faire face à l'homme aux yeux vairons. Ses yeux jaunes glissèrent le long de son corps, observant son armure d'ébène et se figeant sur son visage bourru. Droite, Flutrina aurait sans doute dépassé l'humain d'une demi tête mais, face à lui, elle n'osait pas quitter sa posture courbée, soumise. Elle le terrifiait, non pas par ses mots ou ses gestes mais... Juste par son aura. Il y avait également chez lui quelque chose qui la forçait à coopérer. Et un étrange sentiment d'admiration. Confuse, la harpie frotta ses cheveux plumeux avec l'une de ses serres.

    - Flutrina sait qu'elle a promis. Sans-ailes pas tuer nid. D'accord?

    Un moment de silence, aussi inquiétant qu'éternel aux yeux de la créature ailée. Croisant les bras, le sombre chevalier la fixa dans un sourire qu'elle ne comprit pas. Est-ce qu'il se moquait d'elle? Ou bien... Trouvait-il dans son angoisse quelque chose qui éveillait de la compassion? Elle n'aurait sut le dire mais elle attendrait tout de même sa réponse, quitte à y laisser ses plumes. Après tout, les petits ne méritaient pas de mourir lamentablement.

    - Je ne ferai rien à vos progénitures. Je n'agirais que si l'on nous attaque. Je veux juste voir où vous nichez. Et où la créature qui vous menait cachait ses biens.

    Ses biens? Oh... Alors c'était ça. Imrak. Idiote créature! Forcément que cela avait un lien avec les gemmes! Rassurée, Flutrina piailla doucement et se retourna, dodelinant maladroitement alors qu'elle se remettait en route. Peut-être, au final, que ce n'était pas si grave qu'ils aient tué les autres. Maintenant qu'elle était devenue la Chasseuse rescapée. La nouvelle matriarche, elle pouvait choisir comment les choses allaient se passer. Qui serait son partenaire de vie. Et comment répartir leurs gains et le partage de la nourriture. Une chose était déjà certaine. Ils regagneraient les hauteurs et reprendraient leur territoire. Loin des sans-ailes. En parlant de ces derniers, ils discutaient un peu derrière elle. Leurs mots défilaient à une vitesse trop grande pour que Flutrina ne puisse en saisir toutes les subtilités mais cela la concernait, elle en était sûre. Faisant mine de les ignorer, la harpie continua donc son chemin, contournant l'arbuste et les menant droit vers le nid.

    Lorsqu'ils arrivèrent enfin sur le territoire des harpies, le groupe fut accueilli par une série presque continue de piaillements désagréables et de harpies virevoltant au dessus d'eux. Quelques Serres Pourpres grognèrent en réponse à cet accueil désagréable tandis qu'ils se retenaient de sortir leur lame. A l'avant du groupe, Deydreus demeurait silencieux et, dans un calme absolu, retira son gantelet droit pour venir poser sa main rougeoyante sur l'épaule de la harpie qui se tenait devant lui. Cette dernière sursauta presque, surprise, avant de faire un signe de tête approbateur et de piailler à son tour. Le cri fut plus strident, plus fort que les autres harpies. Flutrina y veillait. Elle s'époumonait à imposer sa volonté à ses consœurs. Et cela finissait par enfin payer. Dans un balais aérien étrange, les autres créatures ailées acceptèrent leur soumission dans des petits crissements lamentables, avant de venir se poser autour du groupe de nouveaux arrivants. Tournant la tête dans différents angles, les créations des titans analysèrent quelques instants les sans-ailes et leurs étranges armures. Quelques une tentèrent même de s'approcher doucement, avant de reculer en bondissant quand les humains bougeaient, comme l'aurait fait une petite corneille trop curieuse. Flutrina, elle, se tenait droite et fière tandis qu'une de ses consœurs venait lui poser un collier osseux autour de la gorge. Une nouvelle matriarche qui avait sut vivre un combat de plus et dompter des sans-ailes et en faire ses alliés! Après tout, les autres n'avaient pas forcément besoin de connaître la vérité...

    La cérémonie terminée, la plupart des volatiles repartirent pour retourner à leurs diverses occupations. Certaines allèrent couver des œufs, d'autres cueillir quelques plantes. La nouvelle matriarche quant à elle se retourna doucement vers ses "invités" dans un grand sourire, qui effaçait l'air inquiet qu'elle avait eu tout le long du voyage. Comme si à présent, ils ne représentaient plus le moindre danger.

    - Vous êtes bienvenus ici! Flutrina diriger nid maintenant. Yeux-changeants pouvoir aller voir ce qu'il veut. Autres pouvoir se déplacer aussi! Si besoin, Flutrina peut vous guider.

    D'un signe de tête, le sombre chevalier laissa ses hommes se disperser doucement. Dans un silence quasi religieux, chacun des Serres quitta sa position pour aller effectuer les recherches que leur supérieur leur demandait. Deydreus, quant à lui, resta devant la nouvelle dirigeante et désigna du doigt plusieurs nids qui se trouvaient autour d'eux.

    - Où se trouve son nid?

    Flutrina haussa un sourcil. C'est vrai que pour les sans-ailes, chaque couche ressemblait à l'autre. Encore plus lorsque cela était disposé comme ici, dans le creux de différentes collines enneigées. Piaillant doucement, la harpie invita l'armure sombre à la suivre alors qu'elle se remettait en route, toujours les serres contre le sol froid. Elle avait hâte de voler de nouveau, mais il fallait d'abord guider ces sans-ailes et si elle se mettait à voler soudainement, il risquait de le prendre mal alors... Autant continuer de marcher devant lui. Agitant ses plumes donc, la harpie mena Deydreus jusqu'à l'ancien lieu de repos d'Imrak. Observant le reikois tandis que ce dernier fouillait les débris qui servaient de lit douillet à l'ancienne harpie, Flutrina se questionnait sur les motivations de l'humain. Lui qui était si féroce, si menaçant... Que pouvait-il vouloir dans les babioles de l'ancien chef de sa tribu? Quels intérêts les gemmes avaient elle? Et pourquoi les autres sans-ailes étaient allés se balader?

    D'un coup d'œil, Flutrina se détourna du sombre chevalier pour observer l'ensemble du nid et les autres humains. Ses consœurs analysaient chacun des mouvements des "invités" avec curiosité et méfiance, tandis que ces derniers installaient leur campement ou bien allaient voir les différentes couches des chasseuses. Comme si cela allait leur apporter un quelconque bénéfice autre que... Flutrina s'arrêta alors dans son observation, attirée par le vrombissement régulier de ce que le sombre chevalier tenait dans sa main sanglante. Entre ses griffes, une gemme à la couleur étrange semblait briller de manière irrégulière. Comme un battement de cœur. A mesure qu'elle posait les yeux sur la petite pierre, les vrombissements que Flutrina percevait semblaient se changer peu à peu en de légers murmures. Des ordres, lointains, qui lui intimaient de verser le sang des mortels et de se repaître de leur chair. Clignant des yeux doucement et secouant la tête alors qu'elle reprenait le contrôle de ses propres émotions, la harpie remarqua alors les autres sans-ailes qui revenaient auprès de leur supérieur. Lorsqu'il prit la parole, la créature ailée manqua de sautiller de surprise et retint un piaillement.

    - Alors?
    - Rien dans les autres couches chef.
    - Je vois. L'autre harpie était donc la seule à posséder un tel collier...
    - Collier? Imrak avoir quelque chose mauvais dans lieu repos?
    - Et bien... Il se retourna vers Flutrina, qui fut étrangement honorée d'être considérée par le sombre guerrier. Avez-vous une idée ce que c'est?
    - Pierre brillante? Murmures étranges.. Pas intéressée non.
    - Cette pierre, voyez-vous, est un fragment de rathonite. Et votre "Imrak" possédait un collier forgé dans ce minerai. Et d'autres fragments se cachent, plus loin.


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  • Jeu 23 Fév 2023 - 13:59
    Installé face au feu, Deydreus faisait tournoyer doucement la pierre maudite entre ses doigts. Son regard vairon, ancré sur les flammes qui dansaient devant lui, ne laissait transparaître rien d'autre qu'une profonde réflexion. Autour de lui, ses hommes s'étaient installés plus ou moins confortablement, certains d'entre eux s'amusant à discuter avec les harpies curieuses qui étaient venues à leur rencontre. Il était rare de pouvoir communiquer avec ces créatures, tant leur côté territorial rendait habituellement la discussion difficile. Mais la présence de celle qui se faisait appeler Flutrina, et son apparente ascension au rang de matriarche permettait aux humains de rester là, de se reposer avant de reprendre leur voyage. Sortant de ses pensées alors qu'un bruissement d'ailes attirait son attention, le sombre chevalier fixa la créature ailée qui venait de rejoindre le feu de camp.

    - Alors?
    - Flutrina a volé loin. Et a tenté de voir dans nuit. Imrak avoir laissé traces vers lieu trésor. Moi pouvoir guider sans-ailes. Demain.
    - Fort bien. Nous partirons à l'aube.

    Piaillant en guise d'acquiescement, la harpie s'installa aux côtés du guerrier reikois, presque silencieuse. Si elle ne disait rien, le volatile laissait tout de même de petits piaillements similaires à des sifflements d'oiseaux s'échapper de sa gorge et son acharnement sur les restes d'un lapin pas assez cuit faisait résonner dans l'air des bruits humides et de légers grognements. N'y prêtant pas attention, Deydreus se replongea dans ses pensées, l'éclat de rathonite toujours dans sa main. Dans son esprit, le sombre guerrier crut entendre les armes dans son dos vrombir, en écho à la pierre et dans ce qu'il perçut comme un rire amusé. Chassant ces murmures autant qu'il le put, le reikois ne put s'empêcher de repenser à la crypte de Shoumei et les armes étranges que les champions de Raguiel avaient manié. Et si leurs armes avaient été imprégnées d'une magie sombre, issues du matériel avec lequel elles avaient été forgées? Et si ce mal c'était insinué dans ses propres lames? Dans son esprit? Depuis le début, Deydreus associait son nouvel état et son bras à Talia et sa malédiction sanguine mais... peut-être était-ce en réalité le fruit d'un mal plus ancien, plus "divin"? Rangeant la pierre instinctivement dans l'une de ses sacoches, le sombre chevalier se releva soudainement, sous le regard surpris de Flutrina qui finissait de croquer un énième morceau de chair. Tournant la tête sur le côté, la harpie sembla hésitante dans ses mots comme dans ses actions.

    - Yeux-changeants pas manger? Pas vouloir rester?
    - Je n'ai pas faim, je préfère me reposer. A demain.

    Quittant donc le feu après un léger signe de main à ses hommes, Deydreus balaya le revers de la toile marquant l'entrée de sa tente avant de refermer cette dernière une fois à l'intérieur. Si les harpies semblaient les avoir accueilli, il était tout de même hors de question pour le chevalier de retirer son armure ou de baisser sa garde. Ces créatures, même si affaiblies et visiblement pleutres, demeuraient des êtres violents et belliqueux alors, mieux valait-il rester aux aguets. C'est pourquoi les Serres allaient organiser des tours de garde. Cinq hommes, toujours debout et devant chaque tente, prêt à combattre et donner l'alerte à la moindre intrusion. D'ailleurs, il avait été convenu que les harpies devaient demeurer sur leurs lits de pailles et ne pas s'approcher des tentes. Se posant finalement sur son lit de camp, Deydreus soupira doucement tandis qu'il retirait son heaume et venait frotter ses tempes. La simple balade qu'il avait souhaité de prime abord semblait s'être changée en une enquête sérieuse et, bien qu'il avait envoyé un messager à Pleurs-la-cendres pour prévenir le bourgmestre, le reikois n'était pas très heureux vis à vis du fait de partir comme cela sur un coup de tête. A présent, les responsabilités qui l'incombaient le liait un peu plus à l'administratif, même si cela l'énervait. Peut-être était-ce aussi pour cela, qu'il éprouvait une curiosité aussi forte concernant les éclats et le collier retrouvés?

    Sortant de son introspection, le sombre chevalier remarqua les quelques wyrmelins qui venaient danser dans sa tente, ignorant complètement comment ces derniers avaient put passer sans qu'il ne les aperçoit. A vrai dire, il n'eut pas vraiment le temps de se poser la question que déjà, une forme ombreuse commençait à se dessiner devant lui. La fumée adopta tout d'abord une apparence étrange, semblable à une lourde pierre déposée contre la table où reposaient les lames du reikois avant de se mouvoir légèrement, reprenant la forme caractéristique de l'Ombre. Ses deux yeux lumineux, toujours emplis de magie, semblèrent ancrés sur le sombre chevalier qui, déjà, soupirait face au nouvel arrivant.

    - Bien le bonsoir, Deydreus.
    - Bonsoir, Ombre.
    - Il est curieux de voir des harpies agir comme des êtres "civilisés". Dois-je ajouter à tes talents une capacité de domptage insoupçonnée?
    - Ce n'est pas par bonté de cœur qu'elles nous guident. Mais par peur. J'ai massacré leurs camarades et castes dirigeantes. Et la survivante en a profité pour prendre du grade et nous remercier ainsi. Rien de spécifiquement talentueux là dedans.
    - Cela reste étonnant. Dis moi, Deydreus. Que comptes-tu faire de ce que tu viens de trouver?
    - Connaître l'origine de ce minerai, voir où il a été extrait. Et détruire sa source. Cet acier est maudit.
    - Je vois... Et s'il n'y a aucune source à détruire? Si ce qui a été retrouvé n'est issu que d'un simple hasard?
    - Alors je retournerais à la ville pour préparer mon retour à la capitale. Mais, ta question cache quelque chose n'est-ce pas? Que mijotes-tu, Ombre?

    La forme éthérée vibra intensément, comme excitée par les mots du sombre chevalier. Tendant un bras vers le guerrier, l'anomalie sembla pointer du doigt le bras sanguin de l'homme aux yeux vairons.

    - J'ai déjà dit que je me débrouillerai vis à vis de ce problème.
    - Oh, je le sais. Mais peut-être que ton mal et le minerai sont liés? Elle marqua une pause, retenant un rire moqueur. Tu y as déjà pensé, n'est-ce pas? Alors, je suis curieux... Que comptes-tu réellement trouver, par delà ce col montagneux?
    - Des réponses.

    Le reikois se releva doucement, s'approchant légèrement de l'Ombre qui se détourna pour le laisser atteindre ses sombres lames.

    - Depuis quelques temps, j'ai l'impression d'entendre mes lames chanter. De ressentir leur faim. Leur soif de sang. Cela ne m'est jamais arrivé auparavant. Mais, j'ai vu des choses...De la magie impie s'étant mise à lécher le phantacier de mes armes... Je veux savoir si cela a vraiment un lien avec la rathonite. Ou si je deviens simplement fou à cause de ce qui ronge ma chair. Et puis, encore une fois, je ne peux laisser un acier maudit comme cela trainer au sein de ces terres. Cela a déjà transformer des harpies en bêtes assoiffées de sang, je n'imagine pas ce que cela ferait sur des êtres malintentionnés.
    - Et sur toi?

    Il s'arrêta net, sa main sanguine posée contre le crâne de Silence. L'homme aux yeux vairons se retourna alors vers l'Ombre, aucune émotion visible sur son visage.

    - On ne peut maudire ce qui est déjà condamné.
    - Voila de bien sombres paroles.
    - C'est factuel. Je suis voué à mourir. Que cela soit de vieillesse, ou bien de cette malédiction. Je ne reste qu'un mortel.
    - En ce cas, il suffira simplement de changer cela.

    Le regard vairon de Deydreus changea alors légèrement, une curiosité étrange s'installant dans ses yeux. L'idée lui était surement déjà venue mais... Le fait que l'Ombre en parle avait peut-être fait revenir l'option et l'envie chez celui qui n'avait jusqu'à présent pas vraiment pris le temps d'y réfléchir. Et puis... Il ne pouvait réellement accepter le fait que ce soit l'Ombre qui le propose. Qu'il cède à la proposition de cet être étrange qui s'était lié à lui sans son accord et semblait vouloir suivre ses pas. Fluctuante, la forme ombreuse sembla se douter de quelque chose et leva doucement les bras, tandis qu'elle disparaissait peu à peu.

    - Tu trouveras un moyen de vaincre ce mal qui te ronge Deydreus... Mais je ne te conseillerai rien tant que tu ne le voudras pas. Repose toi à présent, j'ai hâte de voir ce que ton expédition de demain te réserve.

    Puis, de nouveau, Deydreus se retrouva seul. Sa main glissa alors de nouveau sur sa lame et, alors qu'il allait s'allonger de nouveau sur son lit, les yeux du reikois se fermèrent tandis que dans son esprit, de nouveaux murmures venaient envahir ses pensées.


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  • Sam 25 Fév 2023 - 0:47


    - Que fais-tu là?

    La voix était vibrante. Déformée. Ethérée. A peine perceptible. Elle résonnait dans l'air dans un étrange écho, deux voix se mêlant l'une à l'autre. Debout et seul, Deydreus ne répondit pas de suite à l'étrange question qui lui avait été posée. Situé dans un large temple, le reikois cherchait à comprendre où il se trouvait. La structure, d'une grandeur impressionnante, était soutenue par diverses colonnes dont la forme avait été travaillée de telle sorte qu'on ne pouvait voir si ces dernières étaient issues de la pierre ou du marbre. Loin devant le guerrier, un grand autel dominait le reste de la pièce. Fait dans un matériau riche, ce dernier prenait la forme de marches s'élevant jusqu'à une grande statue à l'apparence féminine. Derrière la statue, la roche rejoignait le plafond, abritant en son sein une grande pierre sombre aux reflets violacés. L'autel laissait également deux lumières écarlates danser dans un balai curieux, tournoyant autour de l'étrange statue sans visage. Pour le reste, le temple était baigné d'une lumière froide et violette, seulement brisée par quelques chandeliers qui pendaient autour de l'autel. De nouveau, le mélange de voix vibra dans l'air, sortant Deydreus de ses pensées.

    - Que fais-tu là?
    - Je n'en sais rien.

    Le vétéran avait répondu par instinct, comme s'il avait été obligé de dire quelque chose. Fronçant les sourcils, il se décida finalement à avancer vers l'autel, constatant en même temps qu'il ne revêtait ni son armure ni ne possédait d'arme. Il était là, en "civil", à marcher dans un lieu inconnu et inquiétant. Les lumières brillèrent alors plus intensément, avant de quitter l'autel pour venir tournoyer autour du sombre guerrier. Les petites orbes, sifflantes, dégageaient une étrange chaleur réconfortante. De nouveau, les voix résonnèrent, partant directement des petites étrangetés magiques.

    - Il est trop tôt. Oui trop tôt pour que tu viennes ici! Tu n'es pas prêt! Mais la Mère t'appelle, alors tu dois la voir!
    - Prêt à?
    - A nous assimiler!

    Les orbes s'en allèrent alors, dans un rire étrange et toujours éthéré. Haussant un sourcil, Deydreus continua tout de même son avancée, progressant dans le table jusqu'à parvenir finalement sur les premières marches. Son regard vairon glissa ensuite sur la forme féminine qui le dominait. Si la robe qu'elle portait ne laissait présager aucune ethnie ou nationalité particulière, elle ne ressemblait pas non plus à une quelconque divinité vénérée au sein du Sekaï. Tout du moins, aucune que le reikois ne connaissait. Une aura envoutante s'échappait de l'étrange statue. Quelque chose attirait Deydreus inlassablement, jouant sur son esprit, sur ses sens. Il voulait gravir un peu plus les marches, tandis qu'il avait l'impression qu'un long filament doré quittait sa poitrine pour rejoindre le corps rigide de l'étrange statue. Levant une main, le vétéran se risqua à toucher le lien brillant, créant par ce geste une multitude de vibrations magiques qui explosèrent dans toute la pièce. L'air sembla gagner en densité et le sentiment d'envoutement que ressentait le sombre chevalier gagna également en intensité. Clignant des yeux tandis qu'il tentait de reprendre le contrôle de ses propres sens, Deydreus s'aperçut alors que la figure immobile... Bougeait.

    Penchée en avant, cette dernière fixait de ses orbes vides l'homme aux yeux vairons en silence. Bougeant les bras, elle vint à son tour faire vibrer l'étrange corde dorée, créant à son tour de grandes explosions de magie tout autour d'eux. Sa main glissa ensuite doucement en direction du reikois qui, étrangement, ne fit rien pour empêcher sa progression. Lorsque les doigts étirés de la créature vinrent toucher la peau de sa joue, Deydreus eut à la fois l'impression de sentir sa peau fondre et une froideur exceptionnel. Comme s'il venait de déposer du phantacier directement sur sa peau. Comme si la fraicheur de la mort venait l'embrasser. L'espace d'un instant, le guerrier hésita à faire un mouvement de recul, stoppé uniquement par la voix résonnante de la statue face à lui.

    - Noble champion... Ne me crains pas. Toi qui fut choisi. Toi qui portes en lui le sang béni. Toi qui sert la Mort.

    Deydreus ne comprenait pas. Les mots qu'ils entendaient lui paraissaient à la fois étrangers, tout en ayant la même profondeur que des psaumes qu'il aurait prononcé toute sa vie. La langue employée était également étrange, dans un elfique parfait. Le sang béni... Sa main droite se resserra instinctivement, faisant s'enfoncer ses griffes sanguines dans sa propre paume.

    - Ton heure n'est pas venue... Ce pouvoir... ne sera pas ta fin.
    - Qu'en savez-vous?

    Une explosion magique résonna alors dans l'air, projetant Deydreus en arrière tandis que la statue se redressait subitement. Du temple sous-terrain, il fut transporté dans un énorme charnier où des milliers de corps baignaient dans des rivières de sang. L'air vibrait aux sons répétés de nombreux tambours de guerre et cris d'agonie.  Dominant les cadavres, la forme féminine déployait de grandes ailes noires alors qu'elle pointait un doigt vers le reikois qui se relevait difficilement.

    - Je suis la Mère des Corbeaux! Celle qui règne sur l'au delà. Je suis celle qui murmure depuis les ombres. Celle qui t'accompagne dans chaque bataille. Tu es la guerre, mon champion. Et je suis la Mort.

    La scène changea alors de nouveau, une énorme fumée noire venant fondre sur Deydreus qui ferma les yeux par réflexe. Lorsqu'il les rouvrit, il se trouvait de nouveau dans le temple. Le calme était revenu, plongeant de nouveau le temple dans un étrange silence. La statue, quant à elle, demeurait figée dans la roche et posait son regard vide sur celui qu'elle avait auparavant nommé son champion. Perplexe, ce dernier recula doucement, s'apprêtant à se retourner lorsque de nouveau la voix de l'étrange forme résonna directement dans son esprit.

    - Nous sommes liés, héraut du sang béni. Pars sans crainte dans les mines au nord, et trouve les réponses que tu cherches sur ce que tu appelles "malédiction".

    Dans un soubresaut, Deydreus rouvrit finalement les yeux. Assis contre son lit, le guerrier aux yeux vairons mit quelques secondes à reprendre son souffle, comme angoissé par son propre réveil. Un rêve? Tout cela n'avait été... Qu'un rêve? Passant sa main sanguine devant son visage, le sombre chevalier tentait de calmer son esprit étrangement affolé. Ce n'était pas un cauchemar, ni même un rêve. Cela avait été trop... Intense. Parvenant finalement à se calmer, le bretteur quitta son lit pour venir observer ses deux lames vicieuses dans un silence quasi religieux. Comme avant de se coucher, il laissa ses doigts glisser sur l'acier des morts, sentant la même fraîcheur que lors de son songe passé.

    - Mère des Corbeaux...

    Secouant la tête, Deydreus soupira doucement alors qu'il tentait d'effacer ce gout amer qu'il avait en bouche. Cette histoire de sang béni. Ce pouvoir qui serait le sien. Cette prétendue déesse de la mort... Sa prétendue stature de champion... Etait-ce là la folie qui commençait à poindre? Talia avait-elle aussi eut ce genre d'images nocturnes avant de sombrer et devenir l'ombre de ce qu'elle était? Pestant contre ses propres inquiétudes, Deydreus quitta sa tente rapidement, souhaitant profiter du peu de fraicheur qu'offrait l'aube naissante. Les quelques Serres debout le saluèrent rapidement, se préparant déjà pour leur future expédition. Pour le reste, le nid des harpies était plus ou moins silencieux. La plupart des volatiles dormaient, ou piaillaient doucement quelques phrases sans intérêt. Frottant sa barbe tout en inspirant l'air ambiant, le guerrier fut satisfait de sentir le froid venir mordre sa gorge. Il ne devait pas se laisser aller. Il ne devait pas céder à une quelconque panique, ou même encore s'étonner de ce qu'il pouvait voir. Après tout, une forme ombreuse semblait prendre un malin plaisir à venir lui rendre visite, et son bras s'était recouvert d'un derme cristallin lorsque des mages royaux avaient tentés de restaurer ce qui avait été tranché... Alors... Quelques hallucinations nocturnes ne pouvaient véritablement être une source d'inquiétudes. Et il y avait aussi la rathonite. Peut-être était-elle la cause de tout cela. De ces rêves étranges? La nouvelle matriarche harpie avait bien parlé d'étranges murmures, après tout.

    Laissant ces questions en suspend, l'homme aux yeux vairons quitta sa position pour retourner dans sa tente afin de s'équiper. Comme d'habitude, il enfila les quelques rares protections qu'il avait retiré pour ensuite replacer ses épées jumelles dans son dos. Se faisant, le bretteur eut l'étrange impression d'entendre les lames chuchoter. Sifflant dans la même voix étrange que les deux orbes de lumière de son rêve. Ce n'était sans doute rien. Sans doute son imagination qui lui faisait encore des tours. Les quelques heures qui suivirent furent quant à elles moins énigmatiques. Les Serres achevèrent leur préparation et levèrent le camp, accompagnés par Flutrina et quelques nouvelles chasseuses afin de se rendre vers la position où "Imrak" avait trouvé les éclats de métal maudit. A plusieurs reprises, la harpie piailla pour attirer l'attention des sans-ailes, prévenant l'activation de pièges de chasseurs et autres "instabilités" géologiques qui auraient ralenti leur progression. C'est en milieu de journée qu'ils arrivèrent enfin à la fameuse cache d'Imrak. Fière d'elle, Flutrina voleta jusqu'à la position de Deydreus, piaillant doucement et se dodelinant face au guerrier qui la remercia d'un ton presque glacial, avant de soupirer et de lui faire un signe de tête approbateur. Ce qui ne manqua pas de provoquer encore plus d'enthousiasme chez la créature ailée. Et, pour une fois, le reikois devait admettre que le travail de la harpie avait été remarquable compte tenu que rien ne l'obligeait réellement à les aider. La cache n'était pas simplement un trou béant où l'ancienne harpie était venue dissimuler un butin quelconque. Non, il s'agissait d'une grande entrée décorée, dissimulée par la neige et une structure rocheuse naturelle. Une grande porte de pierre, brisée, qui marquait l'entrée vers des ruines abandonnées et probablement inexplorées.

    D'un signe de la main, Deydreus ordonna au groupe de se mettre en marche, entrant le premier dans ce lieu étrange.    


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  • Sam 25 Fév 2023 - 14:10
    Les premiers pas dans le couloirs des ruines furent... Ennuyeux. Il n'y eut aucune surprise qui attendait le groupe d'explorateurs, ni aucune curiosité éveillant l'intérêt de l'homme aux yeux vairons. Il ne s'agissait que d'un épais couloir poussiéreux qui s'étirait vers les profondeurs. Les murs, austères et sans décoration, provoquaient un léger sentiment de claustrophobie tandis que le plafond ne se composait que d'une pierre vaguement taillée. Aux côtés de Deydreus, Flutrina grattait plus ou moins régulièrement ses cheveux plumeux, probablement mal à l'aise dans un espace aussi restreint. Dans un sens, le guerrier comprenait cela. Elle était issue d'une espèce faite pour voler. Le ciel et l'espace étaient pour elles essentiel et pas seulement une marque de confort. Et pourtant, la créature sauvage acceptait de continuer d'avancer aux côtés du reikois et de son groupe de fantassins. En fait, ce dernier soupçonnait la harpie d'être tout aussi curieuse que lui vis à vis des ruines et de leurs trésors potentiels. Même si elle ne l'avouait pas.

    C'est ainsi qu'ils avancèrent un peu plus dans cet environnement, jusqu'à parvenir finalement dans une espèce de grande salle. A contrario du couloir précédent, la salle se trouvait finement décorée et démontrait un véritable effort afin de la rendre "luxueuse", malgré le manque de mobilier. Le sol se composait à présent de nombreuses dalles de marbres à peine fissuré et les murs s'ornaient de fresques gravées et autres peintures légèrement effacées par le temps. Les supports de torches, auparavant rustique, se définissaient maintenant par un réceptacle de fer forgé s'enroulant autour du bois de manière serpentine. Le plafond n'était plus taillé abruptement mais renforcé par diverses poutres et autres éléments architecturaux que Deydreus ne releva pas particulièrement. En fait, l'attention du chevalier était accaparée par la double porte en pierre qui bloquait leur passage. Cette dernière était fermée, et encore en parfait état. De plus, aucune poignée et aucun mécanisme ne semblait être présent pour l'ouvrir. Passant ses doigts sur la pierre qui la composait, l'homme aux yeux vairons demanda à quelques uns des fantassins de tenter de forcer le passage, sans succès. Les harpies, quant à elles, avaient déjà commencé à piailler d'agacement tandis qu'elles cherchaient sur le sol un levier caché ou quoi que ce soit qui pouvait permettre d'aller plus en avant. Amusé par leur attitude, Deydreus se mit à faire de même au niveau des murs, sans les piaillements.

    Une bonne vingtaine de minutes passa ainsi, les explorateurs tentant en vain de parvenir à résoudre l'étrange blocus que la porte leur imposait. Pourtant, il y avait un moyen de franchir ce point, car l'ancienne harpie qui s'était procurée la rhatonite était venue ici. S'apprêtant à ordonner le repli face à cet échec cuisant, le reikois remarqua alors des inscriptions situées loin au dessus des portes. De l'elfique ancien, gravé dans une roche effritée et nichée dans l'obscurité. En fait, le chevalier serait sans doute passé à côté des écrits s'il n'avait eu le don de pouvoir voir dans le noir. Ses yeux balayèrent donc l'étrange inscription, faisant s'installer sur son visage un air aussi grave qu'agacé. Puis, dans un murmure, il prononça les mots.

    - Mater corvorum.

    La porte gronda, tandis qu'une étrange lueur violette venait courir le long de ses gonds rocheux. Divers symboles arcaniques glissèrent alors le long des battants, comme un lierre magique grimpant sur la pierre. Puis, dans un crissement, la porte commença à s'ouvrir doucement. Haussant un sourcil, Esyleij approcha de son supérieur tandis que la double porte achevait son ouverture. Le demi-elfe laissa son regard glisser sur l'inscription plus haut puis fixa la Griffe l'air sombre.

    - Il semblerait que certains de mes ancêtres aient participé à la construction de cet endroit... Si c'est le cas, on va devoir faire gaffe.
    - Ou alors ce n'est qu'un mage voulant se donner du style. L'Elfique est "la langue des nobles" après tout. On a peut-être affaire à un frustré, méfiez-vous.

    Un rire léger s'échappa de la gorge du demi elfe tandis qu'il retournait auprès de ses frères d'armes. Deydreus était heureux de l'avoir à ses côtés. Ses connaissances en elfique serait en plus pour avancer plus rapidement dans les galeries, surtout si ces dernières leur réservait de nouvelles énigmes à résoudre. Quittant sa position pour passer l'ouverture, le chevalier mesurait chacun de ses pas, conscient que le danger pouvait apparaître au moindre recoin, à la moindre dalle trop en relief. Mais, finalement, il n'y eut rien. De nouveau, le groupe se retrouvait dans un couloir. Certes, bien mieux entretenu et décoré que précédemment, mais un couloir quand même. Flutrina piailla de nouveau, frustrée qu'ils ne soient pas déjà tombés sur l'objet de leur recherche. Mais... Que recherchaient-ils exactement? Des éclats de rhatonite? Des trésors cachés? Deydreus ne savait pas vraiment, mais cet endroit détenait quelques secrets, il en était certain. Quelques minutes passèrent alors doucement. Le groupe avançait prudemment, mais commençait peu à peu à sentir la lassitude les gagner tandis qu'ils ne trouvaient rien de particulier. Puis, ils tombèrent sur un étrange propylée. Le vestibule, composé d'une multitude de colonnes gravées, s'élevait dans une hauteur vertigineuse. Pour peu, il était difficile de voir la hauteur de plafond et les nombreuses torches allumées le long des colonnes baignaient cette dernière d'une lueur violacée qui éveilla chez Deydreus un étrange malaise. Flutrina piailla quant à elle d'excitation tandis que les Serres échangeaient quelques mots. Partageant curiosité et méfiance. Dans un geste rapide de la main, le chevalier ordonna tout de même de continuer la progression. Ses inquiétudes attendraient.

    Une fois le vestibule passé, le groupe d'explorateurs eut le souffle coupé par ce qui les attendait. S'étendant sur toute la largeur, une gigantesque falaise formait deux routes distinctes qui s'étiraient le long de la paroi rocheuse des ruines jusqu'à venir rejoindre deux grands bâtiments à l'architecture ancienne. Au centre, dans le "vide" laissé par la falaise, une gigantesque statue féminine dominait les nouveaux arrivants et les deux bâtiments, illuminée par des rayons de lumières provenant de la surface. Cette dernière se retrouvait effritée et usée par les affres du temps mais gardait tout de même de sa grandeur. Pour peu, on aurait dit qu'elle accueillait à la fois les nouveaux arrivants tout en les menaçant. S'il plissa les yeux pour mieux apercevoir les parures gravées sur l'étrange statue, Deydreus ne parvint pas à identifier réellement les différents mots et runes inscrits. S'agissait-il d'une représentation de la Lune? Ou bien... Chassant cette hypothèse de son esprit, le regard vairon du chevalier glissa de la statue pour venir s'ancrer sur le bâtiment à sa gauche. Illuminé par de nombreuses torches et autres braséros, la bâtisse ressemblait vaguement à une sorte de forge ou fonderie, baignant cette partie des ruines d'une lueur orangée. De l'autre côté, le bâtiment était bien différent. Semblable à un petit "manoir", un grand chandelier cristallin beignait les environs de l'entrée de "l'habitation" d'une lumière bleue aux reflets verdâtres. Pour le reste, les ruines s'illuminaient ici et là de quelques cristaux violets.

    - Bon. On va par où du coup?

    La question sortit Deydreus de sa silencieuse observation. Plus que la curiosité qui le frappait, le reikois s'étonnait de constater que les deux "zones" des ruines débordaient de lumière et de "vie". Ils ne savaient pas sur quoi ils allaient tomber, et devait se préparer à tout. Frottant sa barbe doucement, le sombre chevalier analysa ses différentes options avant de finalement pointer les "forges" de sa main griffue.

    - Par là. Si de la rhatonite est présente ici, c'est là bas que nous en trouverons. Et dans le pire des cas, nous verrons bien pourquoi des ruines anciennes semblent toujours habitées.

    Puis, sans en rajouter d'avantage, le guerrier se mit en marche. A l'instar du dernier couloir, les flancs de la falaise étaient finement ouvragés et le sol ne présentait aucune irrégularité. Une telle perfection, en vérité, ne pouvait que refléter le travail d'un mage élémentaliste de haut niveau, s'étant servi de son pouvoir pour donner à la terre un aspect aussi lisse. Parvenant donc finalement au niveau du premier bâtiment, la Griffe s'approcha doucement de ce qui ressemblait à un ancien poste de garde abandonné et qui marquait l'entrée des "fonderies" ou "forges". Aucune présence n'était là pour les accueillir ou les empêcher de passer. Seules diverses inscriptions se retrouvaient gravées contre le marbre du poste de garde. A nouveau, Esyleij vint se placer aux côtés du dirigeant des Serres pour l'aider à déchiffrer ce qui était inscrit. Seulement, aucun des deux ne put comprendre ce qui était écrit.

    - Je comprends pas. C'est pas de l'elfique ça. C'est quoi, du Shierak Qiya?
    - Non... C'est du Divina. Avançons. Nous verrons bien ce que cet endroit nous réserve.      


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  • Mar 28 Fév 2023 - 13:21
    Flutrina n'aimait pas les profondeurs. A vrai dire, elle n'aimait pas tout ce qui plaçait un toit au dessus de sa tête. Pourtant, la créature ailée avait continué d'assister les sans-ailes et avait progressé avec eux. Était-ce là uniquement à cause de sa curiosité à l'égard d'Imrak et de l'origine de ses trésors? Ou bien souhaitait-elle réellement assister ceux qui l'avaient épargnée? Elle ne savait plus trop. En revanche, ce qu'elle savait, c'est qu'elle avait bien fait. Les ruines étaient sublimes. Assez grande pour qu'elle puisse y voler sans souci, au besoin. A vrai dire, il y faisait chaud, et aucun prédateur ne pouvait vraiment venir ici car il n'y avait visuellement qu'une ou deux entrées, si on comptait le tunnel de lumière. Alors pourquoi Imrak n'avait pas fait s'établir le nid ici? Pourquoi les faire encore et toujours descendre plus près des sans-ailes et leur violence? De nouveau, elle n'aurait sut le dire. L'homme aux yeux vairons les mena alors jusqu'à un bâtiment mystérieux. Dessiné dans une architecture impressionnante, la bâtisse dominait aisément le groupe d'aventuriers tout en révélant une lumière orangée particulièrement douce. Battant légèrement des ailes, la harpie se sentait comme attirée vers ce lieu étrange. Comme si sa place s'y trouvait. Piaillant légèrement, elle s'avança alors doucement vers l'entrée, seulement stoppée par la lame vicieuse du sans-ailes.

    - Ne vous précipitez pas. On ne sait pas ce qui se trouve derrière ce hall.

    Le guerrier soupira doucement. En vérité, il comprenait la hâte de la créature ailée, car lui même souhaitait percer cet étrange mystère. Découvrir ce lieu qui, scellé par une magie ancienne, semblait tout de même... Vivant? Cependant, il fallait rester sur ses gardes, car l'écriture en Divina et les inscriptions précédentes laissaient un mauvais gout au chevalier qui s'attendait au pire. Se mettant finalement en route avec ses compagnons, l'homme aux yeux vairons s'engouffra au travers du hall d'entrée.

    C'est une grande bourrasque de chaleur qui vint d'abord accueillir le groupe. Comme un four à chaux qu'on ouvrirait soudainement alors que le feu y brule encore. Dans son armure, Deydreus eut l'espace d'un instant l'impression de bouillir. Clignant des yeux alors qu'il continuait d'avancer, le vétéran analysa son nouvel environnement. S'élevant comme une gigantesque cheminée, la structure du bâtiment ressemblait vaguement à une tour creuse, où le sol s'étendait dans un énorme bassin de lave. Autour de ce lac anormal, de la roche volcanique solidifiée, taillée et ornementée, formait les contours de ce dernier et l'espace "praticable", menant à diverses structures rappelant vaguement des ateliers ou habitations. De ces bâtisses, s'étendait un grand pont qui reliait un bord de la tour à l'autre, et dont le centre abritait une espèce de gigantesque cathédrale sur laquelle différents coulis de laves glissaient telles une cascade brûlante. En dessous du pont, enfin, se trouvait une gigantesque lame façonnée d'un acier sombre, à peine visible et chauffé perpétuellement par le liquide orangé.  

    Outre ces structures étranges, le regard de la Griffe fut attiré par la multitude de créatures qui semblaient grouiller ici et là. A plusieurs reprises, les battements d'ailes vifs et désordonnés d'une cinquantaine de diablotins attiraient son attention. Les petites créatures, jusqu'à présent, ignoraient totalement les nouveaux arrivants, s'amusant plutôt à fondre et harceler d'autres créatures qui se trouvaient là. Parmi ces dites créatures, un groupe de traque mana avançait doucement le long du lac de lave, laissant leurs mains griffus "siphonner" la magie semblant sortir de la réserve liquide lorsqu'ils ne repoussaient pas les nuisances volantes. Ici et là, quelques wyrmelins voletaient également vers l'épée géante et la cascade de lave. Toute la zone transpirait la magie. Pas quelque chose de contrôlé, mais d'ancré dans l'air. Vibrant et touchant toutes les créatures qui se trouvaient là. Deydreus lui même sentait cette étrange aura. Pour peu, le sombre chevalier avait l'impression que son mana bouillonnait, que l'énergie magique le parcourant le nourrissait. Ce n'était pas un sentiment désagréable juste... Mystérieux. Et anormal. Une bizarrerie de plus à ajouter aux nombreuses choses que le reikois avait pu voir jusqu'à lors.

    Se mettant alors en route doucement, le guerrier avançait doucement vers les bâtiments situés sur sa droite, jetant des coups d'œil réguliers vers le lac et les créatures qui s'y trouvaient. Quelque chose mettait le guerrier mal à l'aise. Peut-être était-ce cette aura magique? Peut-être était-ce cette étrange lame géante. Quoiqu'il en était en réalité, le reikois s'en moquait. Il souhaitait continuer sa route, perce le mystère de ce lieu inconnu et savoir s'il y avait autre chose que des bêtes assoiffées de magie. Et si de la rhatonite se trouvait bel et bien là. Au bout de quelques mètres, la situation changea drastiquement. Affolés, les traque mana semblèrent hurler de concert alors qu'ils venaient écraser avec force les quelques diablotins ayant eu le malheur de s'approcher trop près d'eux. Les wyrmelins, quant à eux, vrillèrent dans l'air et s'engouffrèrent dans des interstices étranges, se dissimulant tandis que le lac de lave semblait bouillir un peu plus. Puis, une bête émergea. Composée exclusivement de lave, l'anomalie laissa un long rugissement vibrer dans l'air tandis que son corps brûlant s'extirpait peu à peu du lac. Son corps, vaguement humanoïde, brillait de la même lueur que le liquide volcanique et ses traits déformés ne laissaient entrevoir qu'une profonde colère... Ou douleur? Instinctivement, Deydreus ordonna à son groupe de se mettre en branle, et de courir aussi vite que possible vers les bâtiments à proximité. Dans un long gargarisme, le "golem" hurla dans la tour, projetant en avant ses membres en direction des explorateurs. Ces derniers s'écrasèrent sur l'ancienne position du groupe, laissant pleuvoir autour d'eux des gouttelettes de laves. Accélérant, le sombre guerrier pesta, comprenant qu'il ne pouvait, actuellement, pas affronter pareille créature sans prendre des risques inconsidérés. Alors, le groupe continua de courir. Flutrina et les quelques harpies l'accompagnant voletèrent au dessus d'eux à une vitesse folle, commençant à ouvrir les lourdes portes du bâtiment le plus proche pour permettre aux Serres de se jeter dedans. Intérieurement, Deydreus fut heureux d'avoir ces dernières avec lui car elles venaient, très probablement, de leur faire gagner du temps voir de sauver la vie de quelques hommes. Refermant les portes une fois tout le groupe entré, le groupe put enfin souffler. A l'extérieur, le golem hurlait toujours. S'approchant d'une "fenêtre" du bâtiment, Deydreus observa silencieusement la bête. Cette dernière, frustrée, retourna simplement au lac de lave, se mêlant avec elle dans un énième grognement, faisant finalement retomber le calme à l'extérieur.

    - Patron?

    Deydreus se retourna instinctivement, attrapant ses lames dans un réflexe presque naturel. Puis, il se ravisa, remarquant l'objet de l'interpellation de ses hommes. La salle dans laquelle il se trouvait était grande, très grande en vérité. De son plafond, pendaient de nombreux chandeliers allumés et ornementés. Sur les murs, de nombreuses peintures et autres broderies venaient décorer la pierre tandis que, plus bas, de nombreuses tables étaient disposées autour d'un ancien braséro. Ce n'était pourtant pas le principe de la salle qui avait marqué les soldats, mais plutôt la forme qui se trouvait assise, silencieuse, près d'un grand miroir. Une naine se trouvait là, à observer les nouveaux arrivants. S'approchant doucement, Deydreus analysa plus en détail celle qui n'avait pas encore parlé. Sa peau était foncée, presque grise. Ses cheveux, roux, s'achevait en un blond incandescent, rappelant le métal chauffée à blanc. Ses yeux, joueurs, irradiait d'une étrange magie, donnant l'impression qu'une flamme éternelle s'y trouvait. De mystérieux tatouages venaient également habiller ses traits, tandis que de nombreux anneaux venaient s'insérer dans sa peau, faisant pendre une chaine de son nez à l'une de ses oreilles. Ses vêtements quant à eux étaient de très bonne facture, presque nobles, et donnait un air religieux à la femme de petite taille. Presque "saint", malgré l'environnement dans lequel elle se trouvait. S'avançant un peu plus, Deydreus fixa cette dernière de ses yeux vairons, tandis qu'elle prenait la parole.

    - D'abord il y a quelques temps, une harpie capricieuse et voleuse. Et maintenant un groupe entiers qui vient entrer dans ma demeure et troubler le repos du Forgeron... Vous aussi, vous êtes venu me prendre quelque chose?

    Sa voix était, étrange. Douce, triste, mais marqué d'un accent qui roulait les r et donnait l'impression que le tonnerre grondait à chacun de ses mots. Rengainant ses armes, le reikois ordonna à ses hommes de faire de même, tandis que Flutrina et ses consœurs se mettaient instinctivement derrière les Serres. Comme des enfants timides.

    - Je ne suis rien venu voler. Je suis ici simplement pour des réponses. Et savoir si c'est d'ici que vient cette pierre.

    Il sortit d'une de ses sacoches l'éclat de rhatonite. Les yeux de la naine semblèrent luire d'une lueur nouvelle, tandis qu'elle se redressait de son siège pour venir marcher vers le sombre chevalier, prenant l'éclat dans ses mains. Elle releva finalement la tête vers l'homme aux yeux vairons, ses lèvres étendues dans un large sourire.

    - Vous, vous pouvez venir avec moi. Les autres resteront ici. Elle marqua une pause, serrant un peu plus l'éclat dans sa main. J'ai quelque chose à vous montrer.


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  • Jeu 2 Mar 2023 - 16:02
    Suivant la naine en silence, Deydreus se contentait d'observer les nombreux ornements qui se trouvaient sur les murs autour de lui. Pourtant, le guerrier aux yeux vairons bouillonnait d'envie de poser de multiples questions à celle qui le guidait. Cette dernière, visiblement enjouée, avançait d'un pas rapide tandis qu'elle serrait toujours dans sa main grisâtre l'éclat de rhatonite. Ils arrivèrent finalement jusqu'à une grande pièce, bien plus spacieuse que celle où la naine avait accueillie les Serres Pourpres et les harpies les accompagnant. Globalement la nouvelle salle se décomposait en deux grandes parties. Sur la gauche, de grands tableaux se retrouvaient recouverts d'un rideau les protégeant et les dissimulant. Sur la droite, un grand miroir pendait du plafond, reflétant la lumière d'un braséro aux flammes orangées dans lequel baignait une grande barre d'acier noir. S'arrêtant devant le braséro, la naine se retourna et dévisagea l'homme aux yeux vairons, un sourire léger toujours sur ses lèvres.

    - Bien. Avant toute chose. Laissez moi me présenter. Glorinda Fersang. Protectrice de la forge. Dernière membre de ce clan oublié. Je suppose que vous vous demandez pourquoi je vous ai fait venir ici? Seul?
    - En effet.
    - Et bien, c'est par rapport à cet éclat.

    Elle marqua une pause, jetant le petit éclat d'acier maudit dans le braséro. Les flammes crépitèrent alors plus intensément, s'élevant dans l'air dans une colonne étrange. Dans l'incandescence, le reikois crut apercevoir une forme se dessiner, une forme qu'il avait déjà vu en songe.

    - Le sang noir de X'O-rath est un métal rare. Précieux. Mais dangereux. Ce n'est pas commun de voir quelqu'un en brandir un bout sans en subir de potentiels contrecoups. Même si ses effets semblent varier d'un individu à l'autre. Entendez-vous l'acier chanter?
    - Je ne vois toujours pas pourquoi je...
    - Vous êtes maudit, n'est-ce pas?

    La question frappa Deydreus de plein fouet. S'il avait déjà accepté la chose, le reikois avait encore du mal à accepter cet état de fait. Que son sang portait en lui une étrange magie qui était vouée à le consumer entièrement. A ronger son esprit jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une soif de sang insatiable.

    - Je le crois. Oui.
    - Cela explique les murmures. Mon clan pensait autrefois que seuls ceux dont l'âme était déjà "marquée" pouvaient ressentir pleinement la fourberie de cet acier maudit. Pour ma part, je pense simplement que cela vous protège de son influence. Tout comme j'en suis protégée.
    - Qui êtes-vous exactement?

    Elle soupira longuement, quittant le braséro pour guider Deydreus jusqu'aux tableaux masqués. Derrière eux, la colonne de flamme qui entourait la rathonite cessa, laissant le feu reprendre sa forme habituelle.

    - Voyez.

    Tirant les "draps", la naine révéla les peintures dissimulées. Glissant son regard hétérochrome dessus, le reikois comprit rapidement que les œuvres détaillaient un récit. Une prophétie. C'est alors que le sombre guerrier fut transporté, comme absorbé par les tableaux, revivant l'histoire.

    *
    * *


    Debout devant la forge, le guerrier se tenait droit parmi ses camarades. Il demeurait silencieux, tandis que le capitaine scrutait leurs armures et leurs armes. Deydreus était fier. Heureux de servir le clan. Au loin, la lame baignant dans la lave semblait briller de son plus bel éclat. Le chef parla alors, narrant de grands projets de conquête. De grands espoirs. Le sang béni les protégerait. Sa divine protection également. Comme un seul homme, Deydreus et les autres soldats hurlèrent, puis ils quittèrent la forge. Les pas de la troupe étaient réguliers. Claquant sur le sol rocheux avec force et droiture, ils passèrent devant les nombreuses familles venus leur souhaiter un au revoir émotif. Deydreus y aperçut sa femme, souriante et larmoyante, partageant les traits de Glorinda. Il n'y prêta pas plus attention, focalisé sur sa marche. Sur sa fierté. Pourtant, son cœur se serra lorsqu'il ne la vit plus. La ville était sublime, baignée dans la lumière nocturne. La statue de la Mère les dominait tous, les gratifiant d'une bénédiction silencieuse. Oui. Ils allaient vaincre. Pour le clan.  

    ***


    La bataille faisait rage. Tranchant encore et toujours ses ennemis, le sombre guerrier sentait son corps s'alourdir à mesure que le temps passait. La plupart de ses camarades étaient déjà tombés. Ils n'étaient plus très nombreux. Leur ennemi, lui, semblait toujours aussi puissant. Mené par un général impitoyable, qui ne daignait même pas descendre de la wyverne qu'il chevauchait. Cette dernière était d'ailleurs une des causes de leur défaite. Elle avait emporté la moitié du bataillon à elle toute seule, les réduisant à une simple flaque sanguine de son souffle maudit. Deydreus soupira doucement, se redressant une énième fois après avoir achevé l'un de ses adversaires. Sa vision était trouble, son marteau de guerre lui semblait lourd. Son heaume le brulait tout comme l'air qui pénétrait ses poumons. Son regard glissa alors autour de lui, et il s'aperçut qu'il était le dernier debout. L'unique survivant. Ses doigts s'écartèrent, laissant l'arme frapper le sol avec fracas. Ses jambes lâchèrent, tandis que ses genoux venaient s'enfoncer dans une boue tâchée de sang. C'était la fin. Pourtant, nulle mort ne vint le cueillir. Seulement une voix rauque, l'invitant à se relever. Le général ennemi était descendu de sa monture, et l'observait silencieusement de ses yeux étranges.

    ***


    Frappant l'acier noir de son marteau, Deydreus chantait. A l'aide de sa voix et de la balade qu'il narrait, le guerrier imposait un rythme à ses mouvements, facilitant son travail. L'armure sur laquelle il travaillait était somptueuse, même si le métal qui la composait n'évoquait que le dégout chez lui. Le clan avait changé. Ils vénéraient le titan à présent. Ils s'oubliaient. Il l'oubliait. Et la Mère pleurait. Le marteau vint à nouveau frapper le sang noir, créant un tintement qui résonna au travers de la cathédrale. Saint lieu pour les maîtres forgerons du clan. Un lieu de plus que le culte des titans venait souiller. Pourtant, Deydreus ne pouvait rien faire. Il n'y avait plus de soldats, à part lui. Plus depuis qu'ils avaient lamentablement été défaits. Une présence le sorti alors de ses pensées. Le général était là. Il venait inspecter leur travail, encore. Ses yeux traversèrent le corps et l'esprit de Deydreus qui se sentit mal à l'aise. Cet être anormal, au comportement vicieux. Ses mains vinrent tapoter son épaule, le félicitant tandis qu'il reprenait sa route. Un jour, Deydreus se vengerait. Le clan se vengerait.

    ***


    La ville était à feu et à sang. La statue de la Mère semblait pleurer des larmes de sang tandis que ses enfants s'entre-déchiraient. La rébellion avait pris. Ils luttaient tous pour leur liberté. Pour leurs croyances. Utilisant l'acier maudit contre ceux qui le vénéraient. Sans savoir qu'ils se condamnaient tous. La bataille s'acheva enfin. Ils étaient victorieux. L'adorateur de X'O-rath avait été vaincu. Mais ils avaient tous perdus. De leur ville glorieuse, seule la forge et le manoir semblaient encore en bon état. Les civils, réfugiés, commençaient déjà à préparer leur départ. Au final, le clan avait eu sa vengeance, mais le clan n'en était plus un.

    ***  


    Le grand Hall était vide. A vrai dire, la plupart de ce qu'il restait de la ville l'était. Debout devant le grand braséro, Deydreus ouvrait sa paume pour la énième fois, mêlant son sang à des pigments de couleurs qui bouillonnaient doucement dans un pot chauffé à blanc. Artiryon voulait dresser un dernier tableau. De son étrange magie. Il voulait qu'on se souvienne du clan. Qu'on se souvienne de ce qui leur était arrivé. De l'acier noir. De la malediction qui les frappait. Car ce n'était pas la guerre qui les avait condamnés. Mais bien ce maudit acier. Certains avaient perdu la raison. D'autres s'étaient mis à développer d'étranges pouvoirs, déchirant leurs corps à force de les utiliser. Tous, disparurent les uns après les autres. Deydreus lui même avait l'impression que son âme partait peu à peu. Qu'il s'oubliait. Qu'il oubliait la raison pour laquelle ils avaient quitté la montagne au départ. Alors, il acceptait de verser son sang, de nouveau. Pour le clan. Artiryon lui fit signe d'arrêter et de s'approcher. Glorinda, elle, savait ce qui allait se passer une fois que la peinture allait être utilisée. Alors, elle l'embrassa une dernière fois, avant que ses yeux enflammés ne retournent à la surveillance de la forge. Elle allait lui manquer, quand il passerait dans l'autre monde. Lorsqu'il rejoindrait la Mère. Le pinceau de l'artiste se posa alors dans la peinture. Puis, alors qu'il commençait à toucher la toile, Deydreus ferma les yeux, une dernière fois.

    *
    *  *


    Se redressant subitement, le sombre chevalier se sentit légèrement perdu. A ses côtés, Glorinda le fixait silencieusement, un air triste sur le visage. S'approchant doucement, la naine l'aida à se relever tandis que le reikois tentait de reprendre ses esprits.

    - Qu'est-ce que c'était?
    - Des souvenirs. De mon mari. De l'ancien chef de notre clan.
    - Comment?
    - Celui qui a peint ses toiles possédait un don unique. Capable de coucher les mémoires des volontaires dans ces œuvres, les rendant presque... Vivante. Comme une transe avec laquelle n'importe qui pouvait interagir. Seulement, le cout était élevé. Des souvenirs gravés à jamais, contre la vie de celui qui souhaitait s'immortaliser. Elle marqua une pause, la douleur du trépas de son âme sœur l'affectant encore. Navrée de ne pas vous avoir prévenu.
    - Parlez-moi de votre clan. Expliquez-moi.
    - Nous étions des nains vivants sous la montagne. La vénérant. Elle pointa du doigt la silhouette féminine siégeant sur les peintures qu'elle commençait à recouvrir. Puis il y eu la guerre. Puis il y eut les adorateurs de X'O-rath. Ils utilisèrent notre talent pour forger leurs armes, leurs armures. Délocalisant certains d'entre nous loin à l'est. Dans d'autres forges. Je crois. Travailler leur acier maudit nous affecta, tous. Puis, lorsque le clan décida enfin de briser ses chaînes, la malédiction était déjà ancrée en nous. Vous l'avez vu. Notre ancienne cité s'est détruite lentement, à mesure que son peuple s'oubliait. De tous, je suis la dernière. Veillant inlassablement sur l'ancienne demeure de ceux que j'appelais mes frères.
    - La créature dans le lac, c'est de vous? La magie dans l'air?
    - Cette... Créature... Est un ancien élémentaire de lave devenu fou à cause de la rathonite. Je ne sais même plus depuis combien de temps il est là. Mais il laisse la forge tranquille, alors je m'en soucie peu. Pour le reste, la magie flottant dans l'air n'est qu'un résidu minable des arcanes que nous utilisions autrefois. Un triste souvenir.
    - Quel âge avez-vous?
    - Je ne sais plus. C'est là ma malédiction. Condamnée à errer ici. Incapable de sortir de ces ruines. Incapable de mourir. L'immortalité n'est pas un cadeau quand on voit chacun de ses proches partir et qu'on se retrouve prisonnier d'un lieu spécifique. Des fois, je ne sais même plus si je ne suis pas déjà morte, et que ce n'est que mon âme qui reste ici.
    - Et la rathonite?
    - Il n'en reste presque plus. Tout ce qu'il reste se trouve dans ce que nous appelions la cathédrale. L'immense fonderie que vous pouvez voir sur le pont dehors.
    - Je vois.

    Il commença à se détourner de la naine, souhaitant retourner auprès de ses hommes. Arrivant à la limite de la salle, Glorinda l'arrêta, faisant tinter le métal du braséro.

    - Je ne vous ai pas montré l'histoire de mon clan par mélancolie. C'était aussi un avertissement. L'acier est dangereux, même pour vous. Quand bien même vous souhaiteriez le détruire.
    - Nous verrons bien.


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    Apparence des épées de Deydreus:


    Le Chevalier Noir
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    Deydreus Fictilem
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  • Ven 3 Mar 2023 - 3:26
    Lorsqu'il retourna dans le grand hall, Deydreus observa ses hommes et la façon dont ils s'étaient placés. Chacun d'eux avait adopté une formation spécifique, s'assurant qu'aucune ouverture, aucune fenêtre ou interstice ne puisse être laissé sans surveillance. Même l'endroit d'où il venait. C'est d'ailleurs Alberic qui le remarqua le premier, engoncé derrière son pavois et son armure rivetée. Les harpies quant à elles prenaient des positions plus... Discutables. Mais le reikois reconnu tout de même l'effort avec lequel elles tentaient de se rendre utile au groupe de soldat. Quand il fut enfin au milieu de la salle, quelques Serres quittèrent leur observation pour venir écouter leur dirigeant, accompagnés par Flutrina qui se posa sur une table près de l'homme aux yeux vairons, le fixant de son regard particulier.

    - Alors, c'est quoi le plan maintenant? La créature du lac semble calme pour le moment. Aucun mouvement depuis que vous avez suivi la naine.
    - Parfait. Les Serres vont rester ici. Veillez sur la zone et sur la naine, que rien d'étrange ne se passe. Flutrina et les autres harpies vont m'accompagner. Je vais me rendre sur le pont, afin de visiter la cathédrale. Je vous rejoins dès que j'en ai fini là bas.
    - Entendu.

    Ses hommes n'appréciaient pas d'être "laissés" à de simples tâches comme la surveillance, mais Deydreus appliquait simplement une logique froide. Le "golem" de lave était toujours là, dehors, et s'il sortait de nouveau, il causerait de nombreux dégâts. Le reikois était rapide, plus vif qu'un cheval lancé à pleine vitesse et pouvait aisément outrepasser la lourdeur de la créature magmatique. Pas ses fantassins. Flutrina et les harpies, quant à elles, avaient l'avantage de pouvoir voler, et d'ainsi éviter les projections diverses ou les coups directs. Les créatures ailées faisaient de piètres combattantes comparées aux Serres, mais elles offraient une diversion utilisable. De plus, il aurait été compliqué d'affronter directement un être composé de lave avec des épées et des lances. Deydreus n'était même pas certain de pouvoir trancher au travers de l'amas de magma sans provoquer la fonte de ses propres armes. Le but était donc simple. Courir. Vite. Et espérer que rien ne vienne réellement entraver la progression du sombre chevalier.

    Le groupe se mit donc en marche. Ou plutôt, le guerrier se mit en marche tandis que les harpies volaient. Ouvrant la lourde porte du hall qui menait au pont, Deydreus sentit une vague de chaleur venir embrasser ses joues, glissant vicieusement sous les formes de son heaume. Plissant les yeux par réflexe, l'armure sombre commença à courir doucement, sentant l'air aride qui venait brûler ses poumons. Il faisait déjà chaud, plus bas, mais cela n'était rien en comparaison de la température infernale qui régnait à présent. Les coulées de lave, aussi belles que dangereuses, augmentaient drastiquement la chaleur ambiante et le peu d'humidité présente jusqu'à lors s'était à présent changé en une aridité insupportable. Pourtant, le guerrier continuait d'avancer. L'air devant lui semblait danser, déformé par la chaleur en de petites ondulations illusoires. Plus loin, quelques diablotins voletaient toujours ici et là, poursuivant des wyrmelins assoiffés de magie. Mais rien qui venait pour s'en prendre au chevalier ou à son service d'accompagnement. Ils arrivèrent donc, étrangement sans encombre, jusqu'à la double porte de la "cathédrale". Appuyant ses mains sur le centre de cette dernière, Deydreus prit une inspiration et poussa, faisant grincer le métal orné qui la composait. Quelques secondes plus tard, ils étaient enfin entrés.

    Plongée dans une lumière blanche et orangée, la cathédrale se déversait en un gigantesque "couloir", habillé par d'énormes colonnes venant soutenir la structure globale. Son sol, lisse et brillant, reflétait la lumière dégagée par l'énorme chambre qui se situait au fond du hall principal. Cette dernière, ouverte après quelques marches, révélait un espèce de grand fourneau sur lequel une coulée de lave presque continue venait lécher plusieurs blocs d'acier noir. Pour le reste, le plafond s'élevait au niveau du chœur afin de baigner l'édifice de lumière via une série de diverses fenêtres hautes. Il était assez curieux, en vérité, de voir une lumière blanche filtrer au travers de ces dernières compte tenu de ce qui se trouvait à l'extérieur mais, peut-être, était-ce dut aux étranges motifs présents sur les vitraux, ou bien à une matière inconnue du guerrier qui formait les dites fenêtres.

    S'avançant légèrement, Deydreus prit tout de même soin de refermer derrière lui la double porte, ne serait-ce que pour se prévenir de toute attaque surprise. Bien sûr, cela voulait dire qu'il était bloqué à l'intérieur en cas de combat mais... Il préférait affronter la potentielle menace présente plutôt que de se retrouver avec un élémentaire de lave dans son angle mort. Flutrina quant à elle semblait fascinée par l'infrastructure globale, et les nombreuses gemmes qui venaient s'ancrer dans les différents piliers du bâtiment. Le chevalier ne chercha pas spécialement à la sortir de son observation admirative. Pour le moment, aucun danger n'était encore présent et, lui, demeurait attentif. Ici et là, le sol avait été fracassé, comme si un poids lourd était venu s'écraser contre le marbre. Il y avait déjà eu des combats ici. Deydreus en était certain. Par réflexe, l'armure sombre dégaina ses lames alors que ses pas le faisait un peu plus progresser dans la cathédrale. Les harpies cessèrent alors leurs petits piaillements, reprenant leur vol tandis que Flutrina laissait un hoquet de surprise s'échapper de sa gorge.

    Se détachant du toit et quittant un coin sombre, une forme venait de s'écraser sur le sol dans un fracas retentissant. Se redressant peu à peu, la masse laissa semblait bouillir tandis qu'elle commençait à prendre forme peu à peu. De flaque, elle devint rapidement un blob de sang noir qui continuait de grandir, de se muer en quelque chose de concret. Dans l'air, une magie nauséabonde commença à se répandre doucement, forçant les créatures ailées à battre en retraite, se plaquant le plus près possible de la double porte tandis que Flutrina piaillait frénétiquement, comme si la sombre présence liquide provoquait chez elle une frénésie qu'elle peinait à contrôler. Deydreus, lui, comprit rapidement que l'amas d'acier liquide était animé par une force étrange, corruptrice, qui la forçait à se mouvoir et se forger peu à peu en une figure humanoïde. Une fois sa "transformation" achevée, l'acier sembla se solidifier peu à peu, terminant de créer au niveau de l'un de ses "bras" une lourde lame aux bords aussi acérés que vicieux. Globalement, la forme était semblable à un grand chevalier en armure lourde. Dominant Deydreus de plusieurs pieds, l'armure vivante possédait un grand casque au motif vicieux, presque souriant. De ses deux fentes oculaires, des lueurs rouges s'échappaient en de petites volutes de fumée. Une grande crinière de feu se dessinait également depuis l'arrière du heaume, donnant presque un air noble à l'étrange création. Pour le reste, la composition de son armure était parfaite. Aucune faille n'était véritablement visible de prime abord et sa taille imposante ne semblait pas réelle être un handicap étant donné qu'elle commençait déjà à foncer vers le sombre chevalier à une vitesse remarquable.

    C'est donc dans une roulade précipitée que Deydreus commença l'affrontement contre cette entité inconnue. Il n'y eut aucune mise en garde, aucun questionnement. Seulement une attaque pure et simple. Une envie de tuer que le reikois n'avait aucun mal à ressentir via les mouvements de la chose qui s'était jetée sur lui. Alors, il en serait ainsi. L'acier maudit souhaitait le combattre. L'affronter dans un étrange duel alors qu'il était venu pour s'assurer que rien ne tomberait entre de mauvaises mains. Définitivement, Flutrina et les autres volatiles ne serviraient pas à grand chose. Pestant, Deydreus s'élança alors contre l'armure vide pour frapper ses membres inférieurs. Cette dernière para l'attaque en interposant sa lame, avant de venir asséner un coup horizontal que le sombre chevalier dévia au dernier moment en l'envoyant en l'air. Profitant de l'ouverture, l'homme aux yeux vairons tenta de frapper le torse de son adversaire qui laissa un grognement strident s'échapper de ses entrailles, repoussant l'assaut du bretteur d'un violent coup de pied qui le propulsa au travers de la pièce. S'écroulant contre l'un des pilliers, le choc fut brutal. La roche, malmenée par les années, s'écroula dans un vacarme assourdissant tandis que le reikois laissait un filet de bave quitter ses lèvres dans un hoquet de douleur provoqué par le choc. Sa vision se troubla, alors qu'il se dégageait des gravas. Un gout ferreux s'installa dans sa bouche, et une vive douleur le touchait à présent au niveau du dos. Le combat s'annonçait mal. Pire encore, ce dernier adoptait le même schéma que le duel que le dirigeant des Serres Pourpres avait mené quelques semaines plus tôt. Et cela n'annonçait rien de bon. Car il n'y avait ici aucun mage. Aucune tape sur l'épaule et reconnaissance de valeur. Il affrontait un acier maudit, et moqueur. Et il était hors de question de perdre la face. Renforçant sa constitution physique alors qu'il terminait de se relever, Deydreus laissa un long soupir s'échapper de sa gorge. Puis, il reçut un nouveau coup.

    La frappe avait été directe et violente. A tel point que le bretteur à l'armure sombre n'avait pas eu le temps de voir le coup venir. Projeté de nouveau en arrière, Deydreus assistait impuissant au vol plané qu'effectuait son propre corps. Les plaques d'armures qui recouvraient son torse avaient encaissé le coup, lui sauvant la vie. Cependant, ces dernières avaient volé en éclat lors de l'impact, laissant quelques morceaux d'acier venir creuser au travers de la cotte de maille et le gambison du guerrier. Comme une morsure, la douleur provoqué par ces dits éclats le tirailla tout le long de cette séquence de vol improvisé, jusqu'à ce que la rencontre avec le sol brillant de la cathédrale n'éveille de nouvelles douleurs. Toussotant, Deydreus peinait à rester conscient, sa vision autrefois trouble s'assombrissant à présent. Il n'avait pas pu placer un coup. Il subissait les assauts sans même les voir venir.

    Était-ce là la fin?
     


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  • Ven 3 Mar 2023 - 12:32
    Sueur. Douleur. Sang. Douleur. Bourdonnement. Battements de cœur. Douleur. Sang. Douleur. SANG.

    Deydreus se redressa. Silencieux tandis que l'armure vivante se replaçait et préparait son prochain assaut. Flutrina et ses chasseuses avaient tenté de dévier l'attention du mastodonte d'acier, sans réel succès. Une des harpies avait été abattu d'un violent coup d'épée, projetant sur le sol brillant une myriade de gouttelettes sanguines tandis que la créature s'effondrait dans un triste gargouillis. A présent, les deux créatures volantes se trouvaient de l'autre côté de la pièce, piaillant alors qu'elles tentaient de préparer un nouveau coup. Pourtant, l'armure les ignorait. Focalisée sur le reikois, l'amas d'acier noir empoigna sa lame, changeant de position. L'odeur ferreuse du sang se répandit jusqu'à atteindre les narines du sombre bretteur qui peinait à rester de bout. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'il sentait sa poigne se resserrer. Les filets de sang, coulant le long de son torse blessé, semblèrent danser dans des entrelacs étranges avant de se solidifier doucement. La vue du guerrier, auparavant trouble, sembla s'emplir de teintes de rouge, mettant un peu plus en relief la salle dans laquelle tout ce beau monde se trouvait. Son souffle s'accéléra, ouvrant sa bouche dans un rythme irrégulier et chaotique. Il semblait suffoquer. Non pas à cause de ses propres blessures, mais du poids qui pesait sur son cœur. Il ressentait ce besoin, cette envie, de lâcher prise. Et pour la première fois de sa vie. Il ne lutta pas.

    Propulsé sur son adversaire à une vitesse folle, Deydreus empêcha son adversaire d'agir. Dans un balai de frappes enchainées, il tentait de déchirer les protections de rathonite avec une violence inouïe. De sa gorge, un rire sadique s'échappait, à l'instar d'une bête assoiffée de sang qui prenait le contrôle. Pourtant, nul sang autre que le sien ne pouvait couler. Mais il s'en moquait. Il ne réfléchissait plus. Il n'était même plus de tuer ou être tué. Juste de violence. L'acier contre l'acier. La corruption face à la mort. Dans ses tempes, Deydreus sentait son cœur battre à tout rompre. Ses oreilles bourdonnaient à tel point qu'il ne percevait même plus ses propres grognements, son propre rire malade. L'armure, pourtant, tenait bon. Chaque coup était paré, dévié, et même si elle ne parvenait pas à contre-attaquer, la créature ne subissait pas non plus de coups véritables. Jusqu'à ce que les gouttelettes de sang appartenant à la harpie décédée et jonchant le sol ne se solidifie en des pieux sanguins, venant traverser le métal des jambes de l'armure. Cela avait été naturel pour le reikois. Une simple pensée. Une simple commande. Comme lorsqu'on bouge un muscle, comme lorsqu'on respire. Il avait, tout simplement, commandé au sang, et le sang avait agit. Dans un mouvement de défense, l'armure enchantée balaya sa lame devant elle, propulsant de nouveau le sombre bretteur en arrière tout en faisant voler Silence et Hurlement au travers de la cathédrale. Désarmé, Deydreus se replaça tout en observant le monstre d'acier devant lui. Comment allait-il se battre, à présent?

    De nouveau, le sang fut pris de volonté. Les entrelacs sanguins, jusqu'à lors coulant le long des restes de son plastron, vinrent se figer sur sa main gauche, lui donnant le même aspect griffus que le bras qui avait autrefois été tranché. A la différence que les griffes poussèrent bien plus, venant former de véritables lames acérées. Un nouveau rire, incontrôlé, s'échappa de la gorge de l'homme aux yeux vairons. Qui se propulsa à vive allure sur l'amas de rathonite qui s'élançait contre lui. Le choc fut brutal. Griffes contre lame. Les doigts pointus de Deydreus raclèrent le sombre acier avec tellement de force que des étincelles semblèrent jaillirent de la friction. Puis, les griffes pénétrèrent enfin, amenant le guerrier encore plus près de son ennemi. Ce n'était pas de la taille. Ce n'était pas de l'estocade. Seulement de la barbarie. Aucune technique véritable. Seulement de la sauvagerie. Arrachant les différentes couches de métal, la créature qu'était devenue Deydreus faisait voler tout autour d'elle tout l'acier que ses mains sanguines lui permettait d'extraire. Assez vite, l'amas métallique s'écroula sur lui même, incapable d'agir alors que ses entrailles se faisaient répandre un peu partout. Il n'y avait pas de sang. Pas d'organes. Seulement de l'acier liquide et noirci. Seulement cette abject acier maudit. Liquide, presque vivant. Flutrina et sa consœur, silencieuses, observèrent le spectacle à bonne distance, incertaines vis à vis de celui qui les accompagnait. Au final, n'était-ce pas lui, le véritable danger? Et s'il se retournait? Puis, Deydreus attrapa enfin la "tête" de l'armure, l'arrachant à son torse d'un mouvement sec, avant de la projeter sur le côté. Ses yeux vairons, écarquillés, fixaient le corps inerte de l'anomalie qui venait de l'affronter. La rage n'avait pas été totalement calmée, elle n'avait pu se repaître de cris d'agonie, de sang et d'ossements brisés. Quittant la carcasse métallique, Deydreus observa ses mains dans un silence tranchant avec le rire sadique qu'il laissait résonner quelques instants plus tôt. Son coeur battait toujours dans ses tempes. L'odeur ferreuse régnant autour de son corps lui donnait toujours le tourni, comme s'il se trouvait dans un tourbillon de violence inarrêtable. Il releva la tête, et observa les créatures ailées. Il fit un pas.

    Revenant à lui, le sombre chevalier pesta. Sa main aux doigts acérés s'était arrêtée à quelques centimètres de la gorge de Flutrina, qui le fixait avec des yeux larmoyants. La rage n'était plus là. Son sang ne bouillonnait plus. Et la douleur refit son apparition. Grognant, Deydreus s'éloigna de la harpie tout en s'excusant. Comme s'il lui devait quelque chose. Il avait lâcher prise. Avait laissé parler sa rage et, plongé dans cette dernière, il avait failli se noyer. Son esprit était confus, recousant les différents fils de ce qui venait de se passer. Outre cette "perte de contrôle", le reikois tentait de comprendre comment le sang présent avait pu se solidifier ainsi. Comment il avait su le manipuler. Sa main gauche était redevenue normal et, l'espace d'un instant, le guerrier espéra qu'il en soit également ainsi pour sa dextre qui, malheureusement, demeurait toujours enveloppée par la couche de cristal carmin. Marchant doucement, le dirigeant des Serres Pourpres alla récupérer ses deux épées, les rengainant dans un silence de mort. Sentant le poids de ces dernières dans son dos, le guerrier fut presque rassuré, apaisé. Avec elles, il savait comment agir, se déplacer, et ne se laissait pas aller à des instincts primordiaux et bestiaux. Même si c'était ce qui lui avait offert la victoire contre l'armure maudite. Observant de nouveau les harpies, Deydreus sentit en lui un étrange malaise. Non pas de se trouver en leur présence ou par crainte de les avoir terrifiées. Mais par honte d'avoir perdu la face. D'avoir céder à ses pulsions de violence et d'avoir offert un spectacle sordide et désordonné. Était-ce cette rage, qu'avait vécu constamment Talia? Était-ce similaire, pour Alasker? Peu importait, en vérité. Il fallait agir, bouger, avancer. Et s'assurer qu'aucune autre créature abjecte ne rôdait dans les ombres.

    - Venez, mettons fin à cette malédiction.

    Flutrina sursauta presque, surprise d'entendre de nouveau la voix de l'homme aux yeux vairons. Dans un petit piaillement, la harpie voleta jusqu'à lui, arrachant au passage une des nombreuses gemmes encastrées. Le geste fit sourire le reikois, qui sembla ainsi rassurer la créature ailée qui venait de le rejoindre. De l'armure animée, il ne restait à présent qu'une flaque étendue le long du sol brillant de la capitale, glissant doucement dans les interstices et autres fissures que le combat avait provoqué. Cependant, ce n'était pas là l'objet réel de l'attention du sombre bretteur. Le four, présent devant eux, continuait de fondre continuellement des blocs d'acier noir laissant peu de doutes sur leur origine. Une fois au niveau de la fonderie, le chevalier analysa rapidement le fonctionnement de cette dernière. La lave coulait via des "chemins" préalablement tracés, et s'engouffrait dans la fonderie via des sortes de clapets en fonte. Laissant son regard glisser, Deydreus cherchait des yeux les leviers qui commandaient l'ouverture de ces dits clapets. Il était impossible que ces derniers ne soient pas réglables, car il fallait bien pouvoir stopper la coulée infinie, ne serait-ce que pour entretenir le matériel ou introduire de nouvelles pièces à fondre. C'est alors qu'il remarqua un levier, discret, situé sur la droite d'une petite table. Cette dernière, ornée et resplendissante, était habillée d'une grande carte étendue? L'analysant rapidement, le reikois comprit qu'il s'agissait de repères. D'indications concernant la position d'autres forges, d'autres temples. Dans son esprit, les souvenirs encore vivaces que le tableau lui avait offert vinrent gratter aux portes de sa psyché. Les adorateurs. Leur prise de pouvoir sur le clan des Fiersang. L'exode forcé du peuple nain lors de sa soumission. Enroulant la carte, Deydreus plaça cette dernière dans une de ses sacoches avant de venir actionner le levier. Un long crissement métallique résonna alors dans toute la cathédrale, faisant presque vibrer les murs. Puis, les clapets bougèrent enfin, se refermant peu à peu et stoppant l'écoulement de magma. Les blocs d'acier, autrefois arrosés par la lave, perdirent rapidement de leur éclat orangé pour retrouver un noir profond. Hypnotisant. Quittant la fonderie après avoir ordonné à Flutrina et sa sœur de s'éloigner, Deydreus fouilla rapidement la cathédrale avant de revenir vers les blocs de pierre, une grande masse dans les mains. Curieuse, la harpie le dévisagea de ses yeux mystérieux.

    - Vous faire quoi?

    Deydreus s'arrêta, observant la créature ailée tandis que ses doigts se resserraient sur la prise de l'outil.

    - Je vais briser ces blocs. Puis nous rapporterons les éclats à la naine. Reculez, je ne sais pas si cela ne va pas faire de nouveau apparaître une créature maudite.


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  • Dim 5 Mar 2023 - 16:38
    C'était dans un fracas retentissant que les deux blocs s'étaient brisés. Eparpillés sur le sol, les morceaux d'acier maudit vibraient encore doucement du choc qui les avait désagrégés. Pourtant, même ainsi, le reikois pouvait ressentir leur funeste influence. Derrière lui, les deux harpies observaient la scène silencieusement, glapissant parfois de surprise en voyant l'un des morceaux vrombir un peu plus intensément. Jetant l'énorme masse qu'il avait utilisé, Deydreus soupira longuement tandis qu'il observait les alentours, à la recherche d'un tissu ou quelque chose de similaire lui permettant de récupérer le sang noir. C'est dans les nombreuses fresques qu'il trouva satisfaction. Sans plus de cérémonie, le sombre chevalier déchira la toile pour en faire des petits sachets d'acier maudit.

    - Prenez ces quelques sacs dans vos serres, nous allons retourner auprès de la naine pour qu'elle s'occupe de l'acier. Je prends le reste. Nous en avons fini ici.

    Sans un mot, les deux volatiles s'exécutèrent. Puis, une fois les sacs en leurs possessions, le groupe se mit en marche. Ouvrant la double porte, Deydreus sentit de nouveau l'éreintante chaleur de la forge venir embrasser sa peau et assécher ses poumons. Grognant d'inconfort, le reikois aux yeux vairons commença doucement à courir, accompagné par les deux créatures ailées qui voletaient légèrement au dessus de lui. Dans sa course, le vétéran jetait des coups d'œil inquiets au lac de magma qui se trouvait en dessous de lui. Si le golem avait été "sage" à l'aller, rien ne garantissait qu'il ne le soit au retour. Alors, mieux valait-il ne pas s'attarder dans des observations trop longues. Quelques minutes plus tard, ils rentraient de nouveau dans le mess. Sans encombre. Accueilli par ses hommes, Deydreus tendit le sac d'acier à Ikaryon alors qu'il allait s'asseoir sur une des nombreuses chaises de la salle. Flutrina et sa consœur, quant à elles, déposèrent les petits contenant près d'Esyleij et Gorrek, qui haussèrent un sourcil en constatant le mimétisme des volatiles.

    - Ca s'est passé comment là bas? Léonard vint se poser près de Deydreus, lui tendant une gourde d'eau que le reikois s'empressa de boire. Vous semblez avoir encaissé un sale coup patron.
    - La cathédrale était gardée par une énième créature maudite... Cette dernière était féroce. L'une des harpies est morte dans le combat, mais la bête a été vaincue.
    - Et je vous en remercie.

    Quittant son frère d'armes ses yeux, Deydreus observa quelques instant la naine qui venait de revenir dans le hall. Cette dernière, l'air grave, observait les sacs contenant les restes d'acier noir de X'O-rath.

    - Est-ce tout ce qu'il y avait?
    - Si on exclut ce qui composait l'armure vivante que nous avons combattu et qui a fondu à travers le sol? Oui. Vous pouvez faire disparaitre ce métal?
    - Je peux essayer. Ou, au pire des cas, l'enterrer suffisamment profondément pour que plus personne ne puisse le retrouver. Les ruines sont profondes et difficilement praticables. Vous n'imaginez pas ce que vous avez fait.
    - J'ai fait ce qui était nécessaire. Cet acier ne devrait pas tomber dans de mauvaises mains.
    - Vous devriez vous reposer à présent. Rendez-vous à l'est des ruines, au niveau de l'ancien manoir. Vous y trouverez la bibliothèque et pourrez tous monter un camp sécurisé, aucune créature ne traine là bas. En attendant, donnez moi votre plastron, je pense pouvoir vous le réparer. Elle ricana doucement en observant le sourcil du reikois se lever. Je ne vais pas utiliser cet acier maudit, rassurez-vous.

    C'est ainsi qu'ils laissèrent Glorinda. Seule dans le mess, la naine commença doucement à chantonner tandis qu'elle trainait derrière elle les sacs de métal. D'après elle, il lui faudrait la nuit pour s'occuper de tout. Une fois dehors, le groupe prit soin de "longer les murs" afin de ne pas réveiller de nouveau l'élémentaire endormi dans le lac. A nouveau, un affrontement avec la créature aurait été trop problématique et, sentant encore ses côtes lui faire mal, Deydreus préférait éviter.
    Lorsqu'ils revinrent enfin au niveau des ruines principales, l'homme aux yeux vairons lâcha - comme ses hommes - un long soupir de soulagement. La terrible chaleur du magma n'était plus perceptible et de nouveau, la fraicheur de la caverne venait cueillir leurs corps. Deydreus força tout de même la marche, ne souhaitant pas trop s'attarder dans les environs. Si la naine affirmait qu'il n'y avait aucun danger, le reikois estimait qu'il valait mieux demeurer prudent pour éviter toute surprise. Quand ils arrivèrent par la suite aux pieds de la gigantesque statue, le sombre chevalier l'observa d'un œil étrangement mélancolique. Toujours marqué par les souvenirs qu'il avait vécu, la Griffe avait l'impression d'avoir réellement assisté à la chute de la ville et cela l'affectait étrangement. Ce lieu était nimbé de mystères et d'histoire. En temps normal, le reikois aurait adoré faire venir des historiens de la capitale afin d'étudier avec eux ces ruines. Et même de les voir discuter avec la dernière des Fiersang. Quand les Serres achevèrent leur progression, le manoir les attendait silencieusement. Sous son gigantesque chandelier cristallin, le groupe put observer l'entrée somptueuse du manoir. Bien que marquée par les années, cette dernière se décomposait en un long couloir habillé de colonnes ornées. Son sol, suffisamment brillant pour refléter la lumière des nombreuses chandelles présentes donnait encore plus de profondeur au vestibule. Dans le fond, l'entrée à proprement parler se marquait par une gigantesque double porte de pierre gravée, nichée sous une arche dont le centre abritait une gigantesque pierre bleutée qui illuminait l'ensemble de la pièce de sa lueur. Deydreus n'était pas un expert en minéraux et autres pierres précieuses. Mais, pour peu, il aurait pu estimer qu'il s'agissait là d'hématite, ou de topaze. Bien qu'il n'ait jamais vu de pierre aussi grande.

    Quittant leur observation, le groupe d'explorateurs avança doucement, tâtonnant la zone avec prudence afin d'éviter un quelconque piège qui aurait pu échapper à leur vigilance. Au final, rien ne sembla se dresser sur leur route et ils purent rapidement entrer dans le bâtiment. A l'intérieur, la décoration était à la hauteur de ce que l'on aurait pu espérer pour un manoir de cette taille. S'il ne présentait que peu d'éléments en bois, la pierre qui façonnait les environs était finement gravée et ornée, à tel point que l'ensemble donnait un sentiment de richesses démesurée. Il n'était pas vraiment question de richesse rare ou exportable, mais d'un tout. On se sentait ici dans un lieu luxueux. Ayant autrefois accueilli des personnalités plus ou moins importantes. La salle se découpait en trois parties distinctes. Un escalier fait dans un marbre foncé somptueux et qui menait au second étage, un porte brisée qui révélait un couloir de service manant sans doute aux anciennes cuisines et enfin une ouverture menant à la salle de réception. Pointant cette dernière du doigt, Deydreus attira l'attention de ses hommes.

    - Je veux dix hommes pour sécuriser la salle et s'assurer que rien ne peut nous tomber dessus. Une fois la pièce sécurisée, rejoignez le reste du groupe à l'étage. Je veux que l'entièreté du manoir soit passé au peigne fin. Une fois que nous serons certains qu'aucun danger ne rôde, nous nous installerons pour passer la nuit. Flutrina. Vous et votre camarade accompagneront le groupe d'Ikaryon en bas. Nous nous retrouverons plus tard.

    Ses ordres donnés, le reikois observa les différents groupes se mettre en branle. Lui même, accompagné de quelques hommes, observa les escaliers avant de commencer à les monter. En haut, et d'après ce que Glorinda lui avait dit, se trouvait la bilbiothèque du manoir. Dans cette dernière, le chevalier espérait trouver quelque chose concernant le mal qui le rongeait. N'importe quoi. A vrai dire, rien ne lui indiquait qu'il trouverait spécifiquement une réponse ou une information quelconque ici... Mis à part son étrange songe avec la Mère des corbeaux, et les murmures insidieux de l'Ombre. Pourtant, et malgré le fait qu'il n'avait pour lui que des rumeurs, le guerrier était persuadé qu'il trouverait ce qu'il cherchait. Après tout, depuis le début, il avait l'impression d'être un pion avançant sur l'échiquier de forces qui le dépassait. Il détestait cela. Mais c'était pour le moment ses seules options, et même lui le savait.

    Dans un profond soupir, Deydreus poussa alors une énième porte, tombant finalement sur le lieu abritant le savoir qu'il désirait tant obtenir.


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  • Lun 6 Mar 2023 - 1:35
    Entrant à l'intérieur de la bibliothèque, Deydreus prit le temps de bien observer toute l'étendue de la pièce dans laquelle il pénétrait. Tout comme le reste du manoir, la structure globale se retrouvait composée d'une pierre parfaitement taillée et bien que l'érosion naturelle inhérente au temps passé venait grignoter certaines colonnes et autres parties du sol de l'environnement, on devinait aisément toute la richesse de la pièce. Outre les multiples colonnes qui soutenaient un toit vouté, de grandes rangées de grimoires et autres ouvrages oubliées s'étendaient dans différentes alcôves prévues pour les livres. Une grande fenêtre venait également illuminer la pièce intensément, projetant une lumière bleutée dans toute l'étendue de la bibliothèque. Enfin, sur le fond de la salle, un gigantesque miroir venait offrir plus de profondeur en reflétant la salle dans son ensemble et ajoutant une pointe de mystère à cette dernière. Car, à vrai dire, le bon état global de l'endroit était impressionnant, presque irréel. Même les plantes qui avaient profités de l'abandon du lieu pour venir s'incruster dans différentes fissures et éboulis ne parvenait pas à donner à la bibliothèque une apparence de ruines délabrées. A présent, il fallait voir si les ouvrages eux aussi avaient été épargnés.

    Une fois la salle parfaitement sécurisée, Deydreus ordonna au reste des Serres de continuer leur patrouille. Il ne restait plus que quelques pièces à visiter et, à vrai dire, il était peu probable qu'une créature n'attende spécifiquement ce moment pour frapper. De ce que le reikois avait vu, le bâtiment était exactement ce que Glorinda avait mentionné. Un lieu de repos idéal. Alors, autant laisser les Serres patrouiller et commencer à se reposer, que ce soit dans les anciennes chambres de services ou les chambres à l'étage. Il y en avait suffisamment pour que les fantassins puissent s'établir par petits groupes. Ils ne profiteraient pas du confort que ce manoir offrait probablement autrefois, mais au moins ils ne dormiraient pas dehors. Ce qui était, de manière honnête, un plus.

    Recentrant son attention sur le lieu où il se trouvait, l'homme aux yeux vairons navigua doucement parmi les différentes rangées d'ouvrages, passant sa dextre doucement sur les couvertures des grimoires. A plusieurs reprises, le reikois attrapa un livre pour le feuilleter rapidement afin de s'assurer que le temps - ou l'humidité - n'était pas venu ronger les pages de ce dernier. Et globalement, ils étaient tous en bon état. S'arrêtant sur un grimoire plus imposant que les autres, Deydreus laissa ses yeux glisser sur le dos de l'ouvrage. Le livre, ornementé et aux reliures dorées, portait un nom en elfique qui frappa instantanément le chef des armées du Reike. "Benedictus sanguis". Le sang béni. Fronçant les sourcils, le sombre chevalier tira vers lui le grimoire qui s'avéra bien plus lourd que ce que son apparence laissait penser. Grognant sous l'effort, Deydreus porta l'ouvrage jusqu'à une sorte de pupitre prévu à cet effet. La poussière soulevée lorsque le livre s'écrasa contre ce dernier manqua de faire toussoter l'homme aux yeux vairons qui frotta doucement la couverture du grimoire, s'apprêtant à l'ouvrir pour l'étudier. A nouveau, le guerrier avait l'impression que le destin se jouait de lui. Que différentes pièces se mettaient en place, et qu'il n'était pas celui à l'origine de la manœuvre. Dans un soupir, le guerrier à l'armure noire se décida, enfin, d'ouvrir le livre pour commencer sa lecture.

    Cette dernière fut relativement complexe. L'ouvrage, bien que complet, était un étrange agglomérat d'analyses "scientifiques" et de récits narrant les exploits de celles et ceux qui avaient hérité du "sang béni". Des fois, l'ouvrage expliquait les théories fumeuses d'arcanistes spécialisés dans les malédictions sanguines là ou d'autre fois il ne s'agissait que de fables et de prophéties plus ou moins inquiétantes sur les porteurs de l'affliction. A plusieurs reprises, Deydreus manqua d'ailleurs de fermer le livre et d'abandonner sa recherche, tant les termes utilisés étaient parfois pompeux ou compliqués sans aucune raison. Le fait que l'ouvrage soit, de surcroit, dans un vieil elfique rendait la compréhension également plus compliquée. Malgré cela, le reikois trouva tout de même des informations intéressantes le concernant. Toutes les sources de l'ouvrage semblaient se concorder sur le fait que le "sang béni" soit à la base apparu à la suite d'une expédition d'un groupe de guerriers. Des êtres puissants, partis chasser une quelconque créature unique qu'aucune source ne parvenait à définir. Ce groupe, dans sa quête, reçu une terrible malédiction qui changea leur sang de manière aléatoire. Certains ne portèrent tout d'abord aucun symptômes, là où d'autres perdirent la raison rapidement. Citant un témoin "d'époque", le dirigeant de ce groupe pouvait cristalliser et manier le sang qui l'entourer avec une aisance unique. Comme s'il ne s'agissait que d'une banalité. Seulement, ce dernier semblait pris de sautes d'humeur et de rage qui devinrent au fil du temps incontrôlables, forçant ses propres hommes à l'abattre malgré son statut légendaire.
    Outre cette prétendue origine, l'ouvrage retraçait également les différents symptômes et bénéfices de celles et ceux qui portaient en eux ce "mal". Soif de sang. Manipulation sanguine. Résistance accrue à certains traumatismes. Folie. Férocité au combat. Perte de contrôle. Mort. Chaque fois que le grimoire évoquait une amélioration de la condition du suspect ou un "atout", des notes mentionnaient les retombées néfastes qui accompagnaient ces "stades" de la progression. Outre ces descriptions, le recueil faisait également mention du lien entre la mort et la vitesse de propagation de la malédiction dans le corps de la victime. Plus le sujet "s'approchait" de sa fin, plus le pouvoir s'éveillait rapidement. Certains êtres étudiés dans les récits semblaient vivre des années entières sans que le mal ne se manifeste, pour finalement passer au stade "final" lorsque la mort approchait. Chaque "phase" de ce mal semblait également amplifier le pouvoir de celui qui en était victime et le poussait toujours un peu plus à se plonger dans divers massacres. Certaines annotations parlaient également du fait que certains "marqués" étaient attirés par d'autres semblables. Comme si le sang béni appelait le sang béni et cherchait à faire se rencontrer différents porteurs de la malédiction.  

    Soupirant doucement, le reikois aux yeux vairons referma le grimoire lorsqu'il comprit qu'il ne trouverait rien d'autres d'intéressant. Fermant les yeux, Deydreus repensa aux événements de sa vie et comprit que, si le mal avait dormi jusqu'à présent, c'était probablement car il n'avait jamais subi de combat aussi violent que contre Tensai. Oui, il avait déjà frôlé la mort à plusieurs reprises, mais jamais lors d'une passe d'armes. Jamais en perdant un membre. Et peut-être était-ce là ce qui avait marqué l'éveil de son affliction. Ce bras sanguin qui remplaçait la peau pale qu'il arborait autrefois. Ce qui expliquait son étrange crise de rage contre l'armure vivante plus tôt. Pendant toutes ces années, la malédiction avait dormi en lui, n'attendant qu'une occasion pour s'éveiller. Un nouveau soupir quitta les lèvres serrées du chevalier. Lui qui avait jugé à la hâte Talia lorsque son mal s'était éveillé, comprenait à présent comme il avait été injuste envers son ancienne amie et amante. Peut-être n'avait-elle pas été celle qui lui avait "offert" cette malédiction. Peut-être qu'ils avaient été, tous les deux, maudits depuis le départ? Le reikois sentit étrangement son cœur se serrer doucement. Il espérait ne pas avoir frappé l'ange de ce mal qui le rongeait à présent. Si tel était le cas, il avait alors une raison de ne pas se laisser consumer par cette magie insidieuse qui parcourait son corps.

    Un vent sinistre sembla alors glisser dans le dos du guerrier à l'armure sombre. Une brise, légère mais intense, passa sur sa tenue et sur la peau de son visage, avant de finir siffler près du miroir qui se trouvait derrière lui. Un léger bourdonnement, caractéristique d'une forme fumante qui se formait peu à peu attira l'attention de Deydreus qui laissa un long soupir s'échapper, encore, de sa gorge. Même ici, même au plus profond de ruines oubliées, elle venait à lui. Et comme d'habitude, la synchronisation avec les événements de sa vie était parfaite. Tapotant de sa main griffue la couverture en cuir du grimoire qu'il venait de consulter, le sombre chevalier rouvrit les yeux doucement tandis qu'il se retournait vers l'intrus qui attendait silencieusement qu'il ne lui accorde son attention.

    - Bien évidemment que tu es ici ce soir... Que me veux-tu? Ombre.  


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  • Lun 6 Mar 2023 - 13:25
    Fluctuante, l'Ombre semblait danser devant le miroir de la bibliothèque. Bien qu'interpellée par le chevalier, la forme ombreuse sembla prendre beaucoup de plaisir à faire attendre son interlocuteur. Finalement, elle se dégagea de son reflet pour venir s'approcher de Deydreus, ses pas éthérés semblant presque flotter sur le marbre de la salle.

    - Je vois que tes aventures t'apportent un savoir ancien, Deydreus. Et concernant ce que je désire... Comme d'habitude. Parler.
    - Je sais depuis longtemps que tu ne fais pas que parler, Ombre. Tu cherches à m'influencer. A dicter mes pas comme un marionnettiste. Comme si j'étais une enveloppe vide que tu pouvais manipuler à souhaits.

    Marquant une pause, Deydreus se détourna du grimoire, marchant doucement dans la salle. Son regard vairon glissait doucement de son interlocuteur aux motifs ornées des nombreuses arches voutées qui formaient le plafond de la pièce.

    - Tu savais ce que je trouverais ici. Tu avais connaissance de ce recueil. N'est-ce pas?
    - J'avais bon espoir. L'Ombre avança à son tour, glissant vers le reikois jusqu'à se retrouver suffisamment proche pour qu'il puisse se voir dans l'éclat de ses yeux étranges. Je souhaitais que tu découvres la nature de ta malédiction, que tu prennes conscience de ton mal. Mais je ne savais pas si tu allais trouver quelque chose, ou si le temps avait été suffisamment clément pour que l'ouvrage soit toujours intact.
    - Ce fut le cas. Mais je ne comprends toujours pas ce que tu y gagnes.
    - Je t'ai proposé mon aide, Deydreus. Mais tu m'as rejeté comme si je cherchais à te nuire. Je ne veux que t'aider. Je te l'ai déjà dit, j'ai placé de grands espoirs en toi.
    - Peu m'importe. Si tu désires ma tolérance, ne cherche plus à guider mes pas par des moyens détournés. J'ai refusé d'être le pantin des titans, ce n'est pas pour devenir l'esclave d'un démon.

    Le guerrier ponctua sa phrase par un regard mauvais. Il détestait avoir cette impression désagréable de ne pas maîtriser ses gestes, son destin. Et entre les songes qu'il faisait et les mots de la créature éthérée, le reikois avait un gout amer en bouche.

    - Je suis donc condamné. Ca, je le savais. Mais le livre fait au moins mention de l'avancée de la malédiction. Je suppose qu'il ne me reste plus beaucoup de temps.
    - Dans l'état? Non, en effet. Mais j'ai peut-être une solution.
    - Dis moi.

    L'Ombre fluctua de nouveau, gagnant en intensité tandis qu'elle semblait se délecter de la demande de l'homme aux yeux vairons.

    - Le sang béni est une malédiction, malgré son nom. Et seule une autre malédiction pourra défaire véritablement ce qui te détruit de l'intérieur. Dis moi Deydreus, que sais-tu des vampires?
    - Pas grand chose. Je sais qu'ils existent, qu'ils sont immortels et qu'une simple morsure peut vous transformer. Le soleil peut leur être fatal et le sang représente leur source de nourriture.
    - C'est, assez exact. A vrai dire, il s'agit d'une malédiction. Un mal qui se répand effectivement par morsure, et ce depuis des milliers d'années. Certains y voient une punition, alors que tout est issu d'une manipulation magique ayant mal tourné. Tout du moins, c'est ce qu'on dit. Quoiqu'il en soit, les vampires sont animés de quelque chose que tu ressens actuellement. Une soif de sang. La différence étant que, pour eux, cette dernière est littérale.
    - Très bien, et?
    - Et je pense que cela pourrait régler ton... problème. Peut-être que te transformer pourrait outrepasser le stade actuel de ta malédiction. Permettre l'usage de ses points positifs tout en limitant les effets néfastes. En neutralisant, en quelque sorte, la létalité inhérente au sang béni.
    - Je n'ai donc qu'à renier ma nature mortelle et chercher un être qu'on ne croise presque jamais dans le Sekaï. Impeccable.
    - Est-ce donc un véritable mal que de renoncer à ta mortalité? Toi qui te désigne comme un avatar de la guerre. Comme un mortel cherchant à élever ses semblables? Ne vois-tu pas la possibilité qui s'offre à toi? Veiller sur eux, éternellement. Permettre de manipuler la politique afin de générer des conflits, ou de les empêcher. Tu es à une place de pouvoir à présent. Tu es capable d'agir. Ne sacrifie pas cette opportunité par égo envers une mortalité dérisoire. Tes hommes ne te regarderont pas moins bien si tu changes cet aspect de ta personne. Et pour le reste des mortels? La plupart te craignent déjà. Des rumeurs te font déjà passer comme une légende depuis ton duel.

    Deydreus laissa quelques secondes de silence flotter dans l'air. S'il ne comprenait pas réellement tout ce que le rejet de sa mortalité envisageait, le reikois devait admettre qu'il ne souhaitait pas disparaitre aussi vite. Surtout face à un mal le rendant aussi sanguinaire qu'une bête sauvage. Aussi stupide qu'un chien enragé. Un long soupir quitta la gorge du chevalier tandis qu'il replaçait ses yeux sur la créature ombreuse.

    - Je suppose que tu sais où je pourrais trouver quelqu'un pour me transformer?
    - De nouveau, plus ou moins. Non loin d'ici se trouve un lieu à demi caché. Le refuge de Plumenoire. Par le passé, un être à la peau pale et aux yeux étranges y demeurait. Les rumeurs allaient bon train le concernant. Le sang glissant entre ses lèvres, la lumière le forçant à se cacher. La pâleur de sa peau. Je ne sais pas s'il y demeure toujours aujourd'hui mais... C'est là une piste à exploiter.
    - Et s'il est présent, qui me dit qu'il ne tentera pas simplement de s'en prendre à moi?
    - Rien. Il pourrait tout aussi bien discuter que tenter d'ouvrir ta gorge pour y plonger ses crocs mais... As-tu vraiment le choix?
    - On a toujours le choix. Il marqua une pause, enchainant. Ne crois pas m'avoir à ta merci Ombre. Je peux tout aussi bien décider de me laisser porter par cette malédiction et d'accepter le sort qui est le mien. Tu n'es qu'un conseiller, au mieux. Pas mon maître.
    - Je n'ai jamais souhaité l'être.
    - A d'autres. Je connais ces tournures de phrases. Cette capacité à lire dans mes émotions pour les utiliser. Je fais cela avec les autres alors, ne tente pas de le faire avec moi. Tu peux désirer exploiter mon influence, mon pouvoir. Mais ne tente jamais de te faire passer pour ce que tu n'es pas, où je ferais en sorte de retrouver ton corps et de le répandre sur tout le territoire de l'empire.

    La forme ombreuse vibra alors intensément, comme si la menace du reikois avait résonné au travers de son être. Les yeux brillants de la créature tremblèrent, se focalisant de nouveau sur le chevalier tandis qu'elle se décalait légèrement sur le côté.

    - Tu ne peux m'en vouloir d'avoir tenté.
    - Je peux t'en vouloir de m'avoir crut suffisamment stupide pour ne pas me rendre compte de tes tentatives. Je vais réfléchir à ta proposition concernant le refuge. La nuit me portera conseil. Et peut-être que demain, je me mettrais en route afin de renoncer à ce qui jusque là me composait.
    - Je sais que tu prendras la bonne décision. Au revoir Deydreus. Nous nous reverrons.
    - Je n'en doute pas.

    La forme ombreuse se dispersa alors, laissant de nouveau seul le chevalier avec ses idées. Et seul, Deydreus ne l'avait jamais autant été.


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