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Euphorie
10 Octobre an 3 La nuit arrive tandis que d’épais nuages noirs sont en train de parsemer le ciel. Les derniers rayons de lumière s’effacent, ne laissant qu’une trace de lumière rougeâtre disparaître au fur et à mesure que le soleil nous quitte. Après ma rencontre avec Aryan et Cornue, me voici repartie vers d’autres horizons et bercée par ma propre solitude. Je me tiens au sommet d’une colline qui surplombe les environs, remplis de roches et de sable avec un coin de forêt presque sans vie, un peu plus loin. Est-ce qu’un divin est passé par là ? Les arbres sont secs et sans feuillage, la végétation environnante est quasi inexistante et seul un épais brouillard s’avance lentement au-dessus du sol. L’endroit est parfait pour s’entraîner, la pénombre sera mon alliée. J’ose affronter mes peurs et me dire que je ne peux compter que sur moi-même.
Il est temps que je cesse de croire que Seagan sera toujours là pour me protéger, il est temps de devenir une ange forte et une véritable dévote. Je dois croire en mes propres capacités et être fière d’être qui je suis. Aryan a raison, quels sont mes projets autres que la mission divine qui m’incombe ? Cette question mérite mûre réflexion et je suis tourmentée par les propos de mon confrère qui, lui, a délaissé nos Pères sans se rappeler qui il est vraiment. Ne se souciant que de l’instant présent. Je dois faire un exercice sur moi-même et comprendre que mes mots ne sont pas assez forts pour pouvoir déstabiliser, que je n’ai pas encore assez de hargne ou de charisme pour pouvoir ramener les gens sur le droit chemin. Souvent, je fais face à un mur si grand, si haut, que ma confiance s’effrite.
Quel est mon rôle parmi ces mortels ? Que puis-je leur apporter si ce n’est ma bienveillance et leur respect. Je regarde le paysage qui s’assombrit davantage et commence à m’envoler, laissant la colline derrière moi et entame mon voyage dans le brouillard. Je ralentis la cadence et écoute les sons qui m’entourent. Il y a des bruits de grillons et puis des cris stridents d’animaux sauvages ainsi que le vent qui siffle à mes oreilles. La zone est aride, mon regard se dirige vers des décombres un peu plus loin et décide de m’y aventurer.
Posant un pied à terre et repliant mes longues ailes blanches, je crée des petites boules de lumières qui virevoltent, ce qui me permet d’apercevoir un peu plus avec la lumière diffuse dans l’épais brouillard. Je parcours une grande allée et malheureusement, il n’y a que des rochers et des bouts de bois disséminés partout. J’aurai aimé connaître l’histoire de ces lieux. Je crois qu’il s’agit d’un village déserté. J’entends comme une espèce de chant dans les ténèbres, mon cœur palpite et mon sang se fige. Mes yeux tentent d’observer chaque recoin mais il n’y a que des débris ou des pans de murs tenant à peine debout. Je heurte une boîte qui s’ouvre et une petite poupée d’une longueur d’un doigt en sort. Je m’approche et récupère la poupée entre mes doigts. La robe est rouge et le visage arbore un sourire, la laine en blanc représente certainement les cheveux de la poupée. Son état est presque impeccable, ce qui est surprenant vu l’état de la ville.
Soudain, j’entends un rire d’une femme, doux, cristallin. Je me retourne vivement mais il n’y a rien, je ne vois que l’épais brouillard et mes petites lumières suspendues dans les airs. Je n’ai pas envie d’utiliser ma magie pour dissiper le brouillard sur une vingtaine de mètres, cela me prendrait trop de force pour pas grand chose. Je continue d’avancer dans les gravats en maintenant fermement la poupée de chiffon dans mes mains. J’ai la sensation de sentir une main dans mon dos, un frisson me parcourt et jetant un regard en arrière, seule une sensation de malaise me prend aux tripes. De nouveau le rire d’une petite fille, cette fois.
— Qui que tu sois, ce n’est pas gentil de faire des farces.
Aucune réponse. Le silence est pesant et mes bras sont engourdis, mon corps est lourd. Très lourd. Une sensation de torpeur et un mal de tête assourdissant, comme si des milliers de bruissements d’ailes étaient collées à mes oreilles. Une sensation désagréable. Je titube et je tombe. Je rampe sur le sol, j’entends le son d’une enfant qui me chuchote :
— Je t’ai eu.
Puis plus rien.
***
Je me réveille dans une chambre, la pièce est petite et sobre avec quelques mobiliers de bois. Je regarde mes mains et je vois que je porte une robe d’une couleur rouge, j’essaie de tâter mes ailes dans mon dos seulement, elles ne sont pas là. Je tremble, j’ai l’impression de ne plus avoir de pouvoir. J’entends un éclair et la pluie qui tambourine à la fenêtre de la pièce, je suis à un étage et alors que je distingue en contrebas, la brume se dissipe et j’aperçois la ville. D’étranges lumières verdâtres et une atmosphère palpable. Un sentiment de peur m’habite, ne comprenant pas ce qu’il se passe. Je vais devant un miroir et suis soulagée lorsque je distingue mes traits. Je suis bien là. Vivante. J’ouvre la porte de la chambre et m’engouffre dans un couloir. En face il n’y a rien, seulement un escalier en colimaçon qui descend et m’amène à un rez-de-chaussée cosy. C’était comme si la ville s’était reconstituée. Je commence à pousser un peu la voix :
— Il y a quelqu’un ?
Ma voix résonne dans la pièce mais aucune réponse ne me parvient. Je me sens réellement seule et perdue, je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à contrôler mes pouvoirs. Mes sens sont en éveils et j’ai l’impression d’être dans un stress permanent. Quelque chose ne va pas avec cet endroit, c’est beaucoup trop pesant. Je sors dans la rue, pieds nus et me retrouve vite mouillée par la pluie diluvienne. L’orage gronde et les éclairs illuminent les environs. Je tente de me diriger en courant pour sortir de la ville mais lorsque je m’approche, je suis repoussée par un espèce de champ et tombe en arrière dans la boue.
— Mais … Qu’est-ce qu’il se passe ?
Une petite fille sort de nul part, apparaissant devant moi et me sourit d’une étrange manière, sa mâchoire légèrement défaite et ses yeux exorbités. Ce n’est pas naturel. Lorsqu’elle pointe son doigt vers moi, j’ai une terrible sensation.
— Toiiiiiii….Dit-elle d’une voix grave et sonore. Tuuuuu ne devraiiiiis paaaaas être iciiiiii.
— Qu’est-ce que vous racontez ?
— Fiiiille des titans, ta viiiiie s’achèèèèèveraaaaaa iciiiiii.
Puis elle disparaît comme elle était venue. Dans ma robe rouge et mes cheveux emmêlés, je me retrouve assise pleine de boue au milieu de la rue, sans comprendre ce qu'il se passe. La pluie ne s'arrête pas et j'entends des bruits gutturaux. Quelqu'un ou quelque chose me veut du mal.
CACHE TOI !
Luvïel ne savait pas qu’elle s’était faite avoir par d’innombrables spectres et entités fantomatiques ayant la haine contre les titans, qui ont ôté la vie de tous ceux qui résidaient ici. L’ange au service des titans était bercée dans une illusion, devenue une poupée de chiffon.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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crédits : 1549
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Trottant à l'avant de la troupe des Serres Rouges, le cheval de guerre noir avançait en hennissant de manière régulière. A mesure que le groupe avançait le long des longs sentiers de terres, la monture remuait la tête pour exprimer sa désapprobation quant à la destination choisie. Puis, lorsque le destrier sentait les rênes claquer et les éperons de son maître frapper ses côtés, il redevenait silencieux. Ce dernier, engoncé dans son armure d'ébène, fixait l'horizon de ses yeux vairons. Cinq jours de marches. Cinq longues journées à naviguer dans des terres désolées. Le pire avait probablement été la première journée et la traversée en bateau. Ixchel avait été malade et avait passé l'entièreté de la traversée à vomir par dessus bord. Le temps avait également été abject. Il avait plut, tout le long, et l'odeur du bois trempé s'était mêlé aux désagréables parfums d'hommes en sueur. L'orage avait frappé le bateau de plein fouet et il avait été difficile de naviguer convenablement. Il avait également fallut calmer "Helhestr" qui frappait des sabots le fond de la cale où il avait été attaché. Puis, par la suite, ils avaient enfin mis pied à terre et après un déchargement particulièrement long, le groupe s'était remis en route dans une lassitude certaine. Le temps sur les anciennes terres de Shoumei avait été, au mieux, gris. L'atmosphère automnale était venue s'installer dans des terres que la guerre n'avait pas épargné et l'on devinait facilement aux différents carrefours toute la tragédie que les habitants de l'ancienne hégémonie avaient connu.
Alors, aujourd'hui, tandis que l'horizon n'affichait qu'un brouillard accusateur et que des ruines se profilaient peu à peu, Deydreus n'était pas d'une humeur particulièrement joyeuse. L'ennui l'avait rendu acerbe et le fait que son bras droit ne soit pas à ses côtés n'arrangeait en rien son humeur fracassante. Ses hommes le sentaient, même s'il s'efforçait de ne rien dire, l'aura qu'il dégageait les forçait à sortir des blagues risquées alors qu'ils tentaient de retenir une tempête en préparation. Pourtant, sur le papier, la mission qui affectait la troupe était intéressante. Il y a plusieurs lunes, des habitants de Mael avaient signalé aux patrouilles Reikoises une sombre présence rôdant au nord ouest de la ville protégée. Près de vieilles collines où se trouvaient auparavant Alfregium. Petite ville qui vivait paisiblement du commerce de faïence et de mosaïque. Puis, les titans avaient envoyé leurs anges destructeurs et avaient massacré toute la population. Deydreus avait alors reçut la missive lui demandant de se rendre su place avec ses troupes. D'après les huiles, la menace était trop sérieuse pour que de simples soldats ne s'en occupent. Surtout compte tenu de rapports d'éclaireurs parlant de créatures fantomatiques. Pourtant, comme dans de nombreux cas, les choses étaient surement exagérées. Dans environ quatre-vingt-dix pourcents des cas, les menaces étaient moindres que ce que les plébéiens rapportaient. Ils gonflaient volontairement cette dernière pour que les forces armées viennent régler leurs petits soucis. Et cela valait également dans des terres désolées comme ici.
Observant les arbres morts et la sécheresse du sol, Deydreus laissa un long soupir quitter son corps tandis qu'il remarquait les épais nuages noirs qui recouvraient les dernières lueurs du soleil. En temps normal, la troupe aurait monté le camp et attendu le lendemain pour continuer sa progression dans une luminosité plus agréable. Mais en ces terres désolées, il n'y avait jamais de bons moments pour avancer. Instinctivement, Vivien et Aki allumèrent plusieurs torches qu'ils répartirent parmi le groupe. A l'avant, l'officier continuait sa progression, profitant de sa vision nocturne pour analyser l'environnement. Tout ici portait la marque de la colère des titans et le résultat de leur pouvoir. Plus ils approchaient du bourg, plus Deydreus remarquait à quel point les ruines étaient en piteux état. Des murs branlants, fragilisés par la violence des combats. Des restes calcinés de ce qui étaient probablement un charnier d'habitants. Un rictus s'installa sur le visage du vétéran. Les titans n'étaient bon qu'à ça. Terrasser ceux qui les vénéraient. C'est pour ça, aussi, qu'il avait choisi de les haïr.
Dans un énième hennissement, Helhestr ramena Deydreus a la réalité. Un peu plus loin dans le village, une forme semblait flotter dans les airs. Pour peu, l'officier crut même entendre un chant parvenir jusqu'à ses oreilles. Derrière lui, Godrek et Esyleij pestèrent presque en même temps lorsque de fines gouttes commencèrent à tomber du ciel. Très vite, ces quelques gouttes se changèrent en une pluie torrentielle qui vint tremper tous les membres de la troupe. Par sécurité, les torches allumèrent quelques lanternes à rabats, permettant au groupe de continuer une progression éclairée. Continuant son avancée donc, les soldats parvinrent jusqu'aux "restes" de la place centrale du village. De nouveau, il régnait cette désagréable impression d'être espionné, et ce sentiment agaçant de perturber une force qui préférait rester endormie. De ses yeux vairons, Deydreus balaya les différentes structures encore "debout" afin de chercher le moindre ennemi. Puis, il remarqua la forme féminine un peu plus loin. Et ses deux grandes ailes blanches.
L'espace d'un instant, Deydreus dut retenir ses propres pulsions. Au plus profond de lui, l'envie de sortir ses deux armes et de se jeter sur la créature ailée manifesta sa présence. Puis, en une fraction de seconde, l'esprit analytique du vétéran remarqua que quelque chose clochait. Autour de l'être ailé, de longues toiles pendaient des arbres asséchés et des maisons délabrées. Sur elles, une multitude de geomis se dirigeaient tranquillement vers leur proie qui demeurait inerte, assise dans la boue. Ordonnant à ses hommes de s'élancer avec lui, le cavalier dégaina Silence et lança sa monture à pleine vitesse vers les araignées géantes. Arrivé à leur niveau, le chevalier trancha d'un mouvement sec la tête de l'arachnide la plus proche avant de continuer sur sa lancée. Derrière lui, les cris de ses hommes et les bruits caractéristiques de l'acier frappant la chitine résonna parmi le tumulte pluvieux qui tombait sur la ville. Esquivant de peu une toile projetée par l'un des insectes, Deydreus réaligna sa lame pour venir l'enfoncer dans l'abdomen de la créature qui lâcha un crissement guttural tandis qu'elle se recroquevillait sur elle même. Rapprochant sa monture de la forme ailée qui demeurait par terre, le cavalier noir cabra cette dernière pour venir se placer en protection devant elle. Il n'aimait pas les êtres divins. A vrai dire, Deydreus les détestait profondément car ils n'étaient que les agents programmés d'êtres perfides qui cherchaient à piéger le monde dans leurs propres machinations. Mais tout être pouvait avoir son utilité. Et la présence de cette personne intriguait le vétéran. Au bout de quelques longues minutes, plus aucun geomi ne bougeait. Un liquide poisseux recouvrait à présent la lame du chevalier ainsi que les sabots avants de Helhestr qui avait écrasé une ou deux créatures. Derrière, aucune perte n'était à déplorer, et les soldats commençaient déjà à nettoyer leurs lames. Mettant finalement pied à terre, l'armure d'ébène confia sa monture à Aki, qui tira l'animal vers lui en flattant ses flancs. Dominant l'ange, l'homme aux yeux vairons analysa chaque trait de la figure lui faisant face. Tout en elle révélait une habileté guerrière. Pourtant, elle demeurait là, assise dans la boue comme une enfant perdue. Ses yeux semblaient voilés, presque vide mais son teint demeurait chaud. Elle était là, mais également absente. Rangeant son arme et se penchant légèrement pour se retrouver au niveau du visage de la jeune femme angélique, Deydreus fixa son regard hétérochrome sur l'expression confuse de l'être immortel.
- Qu'est-ce que tu es exactement, petite créature apeurée?
Se redressant, Deydreus toisa la demoiselle de toute sa hauteur alors qu'elle demeurait dans la boue. Ses deux ailes blanches, tachées par la crasse du sol humide, donnait à la scène un air apocalyptique où le mortel se dressait face à la déchéance des êtres divins. Mais, alors même qu'il attendait une réaction de la part de la femme aux cheveux clairs, une voix éthérée résonna dans la ruelle.
- Pourquoi? Pourquoi aider une sbire de ces êtres maudits? Elle n'est pas la bienvenue ici! Passez votre chemin, fils de la guerre, car cela ne vous concerne pas!
Dans un réflexe froid, toute la troupe de soldats se mit en formation autour de l'officier et de l'ange, armes au clair. Dans un soupir long, Deydreus dégaina Silence et Hurlement et un rictus froid barra ses lèvres serrées tandis qu'en face de la troupe, plusieurs formes désarticulées se relevaient de la boue et avançait vers eux d'un pas menaçant.
- J'irais où bon me semblera. Et j'aiderais qui je souhaite. Car telle est la liberté des vivants. Maintenant, viens à nous si tu souhaites enfin connaître le repos.
Alors, aujourd'hui, tandis que l'horizon n'affichait qu'un brouillard accusateur et que des ruines se profilaient peu à peu, Deydreus n'était pas d'une humeur particulièrement joyeuse. L'ennui l'avait rendu acerbe et le fait que son bras droit ne soit pas à ses côtés n'arrangeait en rien son humeur fracassante. Ses hommes le sentaient, même s'il s'efforçait de ne rien dire, l'aura qu'il dégageait les forçait à sortir des blagues risquées alors qu'ils tentaient de retenir une tempête en préparation. Pourtant, sur le papier, la mission qui affectait la troupe était intéressante. Il y a plusieurs lunes, des habitants de Mael avaient signalé aux patrouilles Reikoises une sombre présence rôdant au nord ouest de la ville protégée. Près de vieilles collines où se trouvaient auparavant Alfregium. Petite ville qui vivait paisiblement du commerce de faïence et de mosaïque. Puis, les titans avaient envoyé leurs anges destructeurs et avaient massacré toute la population. Deydreus avait alors reçut la missive lui demandant de se rendre su place avec ses troupes. D'après les huiles, la menace était trop sérieuse pour que de simples soldats ne s'en occupent. Surtout compte tenu de rapports d'éclaireurs parlant de créatures fantomatiques. Pourtant, comme dans de nombreux cas, les choses étaient surement exagérées. Dans environ quatre-vingt-dix pourcents des cas, les menaces étaient moindres que ce que les plébéiens rapportaient. Ils gonflaient volontairement cette dernière pour que les forces armées viennent régler leurs petits soucis. Et cela valait également dans des terres désolées comme ici.
Observant les arbres morts et la sécheresse du sol, Deydreus laissa un long soupir quitter son corps tandis qu'il remarquait les épais nuages noirs qui recouvraient les dernières lueurs du soleil. En temps normal, la troupe aurait monté le camp et attendu le lendemain pour continuer sa progression dans une luminosité plus agréable. Mais en ces terres désolées, il n'y avait jamais de bons moments pour avancer. Instinctivement, Vivien et Aki allumèrent plusieurs torches qu'ils répartirent parmi le groupe. A l'avant, l'officier continuait sa progression, profitant de sa vision nocturne pour analyser l'environnement. Tout ici portait la marque de la colère des titans et le résultat de leur pouvoir. Plus ils approchaient du bourg, plus Deydreus remarquait à quel point les ruines étaient en piteux état. Des murs branlants, fragilisés par la violence des combats. Des restes calcinés de ce qui étaient probablement un charnier d'habitants. Un rictus s'installa sur le visage du vétéran. Les titans n'étaient bon qu'à ça. Terrasser ceux qui les vénéraient. C'est pour ça, aussi, qu'il avait choisi de les haïr.
Dans un énième hennissement, Helhestr ramena Deydreus a la réalité. Un peu plus loin dans le village, une forme semblait flotter dans les airs. Pour peu, l'officier crut même entendre un chant parvenir jusqu'à ses oreilles. Derrière lui, Godrek et Esyleij pestèrent presque en même temps lorsque de fines gouttes commencèrent à tomber du ciel. Très vite, ces quelques gouttes se changèrent en une pluie torrentielle qui vint tremper tous les membres de la troupe. Par sécurité, les torches allumèrent quelques lanternes à rabats, permettant au groupe de continuer une progression éclairée. Continuant son avancée donc, les soldats parvinrent jusqu'aux "restes" de la place centrale du village. De nouveau, il régnait cette désagréable impression d'être espionné, et ce sentiment agaçant de perturber une force qui préférait rester endormie. De ses yeux vairons, Deydreus balaya les différentes structures encore "debout" afin de chercher le moindre ennemi. Puis, il remarqua la forme féminine un peu plus loin. Et ses deux grandes ailes blanches.
L'espace d'un instant, Deydreus dut retenir ses propres pulsions. Au plus profond de lui, l'envie de sortir ses deux armes et de se jeter sur la créature ailée manifesta sa présence. Puis, en une fraction de seconde, l'esprit analytique du vétéran remarqua que quelque chose clochait. Autour de l'être ailé, de longues toiles pendaient des arbres asséchés et des maisons délabrées. Sur elles, une multitude de geomis se dirigeaient tranquillement vers leur proie qui demeurait inerte, assise dans la boue. Ordonnant à ses hommes de s'élancer avec lui, le cavalier dégaina Silence et lança sa monture à pleine vitesse vers les araignées géantes. Arrivé à leur niveau, le chevalier trancha d'un mouvement sec la tête de l'arachnide la plus proche avant de continuer sur sa lancée. Derrière lui, les cris de ses hommes et les bruits caractéristiques de l'acier frappant la chitine résonna parmi le tumulte pluvieux qui tombait sur la ville. Esquivant de peu une toile projetée par l'un des insectes, Deydreus réaligna sa lame pour venir l'enfoncer dans l'abdomen de la créature qui lâcha un crissement guttural tandis qu'elle se recroquevillait sur elle même. Rapprochant sa monture de la forme ailée qui demeurait par terre, le cavalier noir cabra cette dernière pour venir se placer en protection devant elle. Il n'aimait pas les êtres divins. A vrai dire, Deydreus les détestait profondément car ils n'étaient que les agents programmés d'êtres perfides qui cherchaient à piéger le monde dans leurs propres machinations. Mais tout être pouvait avoir son utilité. Et la présence de cette personne intriguait le vétéran. Au bout de quelques longues minutes, plus aucun geomi ne bougeait. Un liquide poisseux recouvrait à présent la lame du chevalier ainsi que les sabots avants de Helhestr qui avait écrasé une ou deux créatures. Derrière, aucune perte n'était à déplorer, et les soldats commençaient déjà à nettoyer leurs lames. Mettant finalement pied à terre, l'armure d'ébène confia sa monture à Aki, qui tira l'animal vers lui en flattant ses flancs. Dominant l'ange, l'homme aux yeux vairons analysa chaque trait de la figure lui faisant face. Tout en elle révélait une habileté guerrière. Pourtant, elle demeurait là, assise dans la boue comme une enfant perdue. Ses yeux semblaient voilés, presque vide mais son teint demeurait chaud. Elle était là, mais également absente. Rangeant son arme et se penchant légèrement pour se retrouver au niveau du visage de la jeune femme angélique, Deydreus fixa son regard hétérochrome sur l'expression confuse de l'être immortel.
- Qu'est-ce que tu es exactement, petite créature apeurée?
Se redressant, Deydreus toisa la demoiselle de toute sa hauteur alors qu'elle demeurait dans la boue. Ses deux ailes blanches, tachées par la crasse du sol humide, donnait à la scène un air apocalyptique où le mortel se dressait face à la déchéance des êtres divins. Mais, alors même qu'il attendait une réaction de la part de la femme aux cheveux clairs, une voix éthérée résonna dans la ruelle.
- Pourquoi? Pourquoi aider une sbire de ces êtres maudits? Elle n'est pas la bienvenue ici! Passez votre chemin, fils de la guerre, car cela ne vous concerne pas!
Dans un réflexe froid, toute la troupe de soldats se mit en formation autour de l'officier et de l'ange, armes au clair. Dans un soupir long, Deydreus dégaina Silence et Hurlement et un rictus froid barra ses lèvres serrées tandis qu'en face de la troupe, plusieurs formes désarticulées se relevaient de la boue et avançait vers eux d'un pas menaçant.
- J'irais où bon me semblera. Et j'aiderais qui je souhaite. Car telle est la liberté des vivants. Maintenant, viens à nous si tu souhaites enfin connaître le repos.
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J’entends des bruits sourds, quelque chose se rapproche dangereusement et mes sens sont en alerte. Je suis tétanisée, mon corps refusant de bouger, pourtant mon esprit est éveillé et je sais qu’il faut que je déguerpisse. Je me relève avec peine tandis qu’un hurlement bestial résonne au sein même du village maudit. Mes aiguillettes tombent en arrière, la peur tiraillant mon estomac, je sens mon cœur palpiter de manière anormale. Rien ne va. Une ombre s’avance, plus noir que la nuit, plus sombre que les abysses, je n’ai pas le temps de décrire l’immondice qui se rapproche, prenant les jambes à mon cou. Préférant partir au loin dans la ruelle, je m’engouffre entre deux maisons pour ressortir dans un jardin et y découvrir un abri en bois. Je décide d’ouvrir la porte, jetant un regard en arrière, la Bête rôde et me cherche. Déglutissant péniblement, je m’installe contre les planches de bois et referme le loquet, assise dans le noir et attendant patiemment de pouvoir sortir de là. Espérant que l’ennemi se fraie un chemin par-delà les maisons de pierre pour me laisser tranquille. Qu’il est bien beau de rêver. Je respire péniblement, je tente d’utiliser mes pouvoirs mais rien ne se passe, ma magie semble inexistante, inefficace. Je porte mes mains devant ma bouche lorsque j’entends des rires cristallins non loin, puis le grondement de l’Ombre. Les yeux grands ouverts, seule et sans défense, j’imagine et comprends ce que ressentent les humains lorsqu’ils font face à des ennemis aux grands pouvoirs. Et pourtant, les Hommes savent se battre et affronter leur peur, pourquoi n’en ferai-je pas tout autant ? Je n’ai aucune stratégie et si je venais à mourir ici, je ne pourrais pas accomplir de grandes choses pour le Nouvel Ordre, ni pour les mortels que je souhaite protéger. Je découvre à l’intérieur du cabanon une pelle, une fourche et d’autres outils de jardinage, ce qui pourrait très certainement m’être utile.
Soudain, des griffes se plantent dans le toit du cabanon et font voler en éclats des morceaux de bois. Dans un cri de peur, tout en recouvrant ma tête de mes bras, les débris me tombent dessus et une autre attaque explose les murs, me propulsant un peu plus loin. Je suis heurtée à la tête, tandis que la Bête est devant moi, dressée de tout son long. Je n’arrive pas à discerner sa forme qui ne cesse de s’agiter, comme un voile d’ombre. Regardant avec hâte autour de moi, je distingue la fourche de tout à l’heure et m’en empare d’une main agile. Je me relève et tient fermement l’arme en direction de cette entité. Je me sens nue sans mes pouvoirs, sans mon mana, je ne peux pas rester devant cette chose avec une simple fourche. Celle-ci s’avance dangereusement et je repars dans une course poursuite effrénée. Que se passe-t-il donc ? Je ne comprends pas pourquoi je suis vêtue ainsi, ni comment la ville est de nouveau sur pied. Je repars en direction de la maison et aperçois une ombre humaine non loin. Le cri de la Bête résonne encore, je lui crie :
— Pars ! Ne reste pas là !
Et me faufile à l’intérieur de la maison où je me suis réveillée. Je me cache, complètement abasourdie, gardant précieusement l’arme précaire contre moi. Pas de Claymore. Pas de magie de lumière. Au fond de moi, j’ai le sentiment que rien de tout ceci n’est vrai, pourtant le filet de sang séché sur mon front est vrai. Que puis-je faire ? La voix cristalline résonne dans ses oreilles et lui murmure des mots capables de la briser, de la tourmenter des jours, des nuits et peut-être même toute une vie.
— Sors de là !
— Tu ne peux échapper à ta fatalité. Tes pères t’ont abandonnés, laissés pour compte car tu n’as rien accompli.
— Ce n’est pas vrai ! Sors de ma tête ! commençai-je à hurler.
— Tu n’es rien. Sans talent ! Ta vie n’est qu’un mirage, tu ne mérites pas de vivre !
— Je vais te détruire, scélérat ! criais-je
Le rire cristallin s’atténue pour devenir un râle d’agonie, un silence s’abat soudain, tandis que des formes se relèvent du sol boueux. Des corps humanoïdes se tiennent debout, l’homme aux yeux vairons ainsi que son escouade étant encerclé par une vingtaine de monstruosités. Ses hommes attendent le moment propice pour pouvoir pourfendre leurs ennemis. Personne ne se serait douté que de telles entitées erraient dans ce village perdu au milieu des brumes, ce hameau détruit au milieu de ces terres désolées par l’arrivée des titans. Les zombies émettent des bruits gutturaux semblables à des gargouillements, la cavité de leurs yeux ne laissant apparaître qu’un trou béant. Attrapant divers objets tels que bout de bois, pierre ou encore des objets contondants, les êtres sans âmes courent en direction de la troupe proche de l’ange, en proie aux illusions d’un spectre.
Les Serres Rouges se mettent en position de combat et entament des coups d’épées déchiquetant leurs ennemis. Sans pitié, le corps des zombies gisent à même le sol dans une marre de sang noir mêlé à la boue. Ils savent pertinemment que leur point faible réside dans le crâne et ne lésinent pas à briser l’os frontal. Les lames s’acharnent, dansant presque dans un glas sinistre tandis que la troupe fait voltiger des têtes. Une véritable danse macabre contre des êtres dépourvus d’âmes et d’empathie. Les zombies sont faibles et ne sont qu’une distraction tandis qu’un être plus puissant erre au-dessus du sol, à quelques mètres, possédant l’esprit de Luvïel.
Le spectre draine l’énergie de l’ange, récupérant tout sentiment de bien-être et de bonheur. Il entame un long processus de déstabilisation, profanant la foi de la belle créature ailée qui, sans s’en rendre compte, pourrait être brisée. Cet endroit est maudit.
— Vous n’auriez pas dû vous trouver ici. Tout ce qui vous attend est une mort certaine ! Votre corps viendra nourrir les terres arides de Shoumeï.
Tandis que le spectre se faufile dans la brume, d’autres bruits gutturaux se rapprochent dangereusement de la troupe. Les corps des défunts ressuscitent pour venir troubler les mortels. Le hameau comportait un bon nombre d’habitants, rester dans les parages peut s’avérer mortel. Luvïel, bien que prise dans sa torpeur, émet dans un murmure :
— Pars, ne reste pas là ...
Soudain, des griffes se plantent dans le toit du cabanon et font voler en éclats des morceaux de bois. Dans un cri de peur, tout en recouvrant ma tête de mes bras, les débris me tombent dessus et une autre attaque explose les murs, me propulsant un peu plus loin. Je suis heurtée à la tête, tandis que la Bête est devant moi, dressée de tout son long. Je n’arrive pas à discerner sa forme qui ne cesse de s’agiter, comme un voile d’ombre. Regardant avec hâte autour de moi, je distingue la fourche de tout à l’heure et m’en empare d’une main agile. Je me relève et tient fermement l’arme en direction de cette entité. Je me sens nue sans mes pouvoirs, sans mon mana, je ne peux pas rester devant cette chose avec une simple fourche. Celle-ci s’avance dangereusement et je repars dans une course poursuite effrénée. Que se passe-t-il donc ? Je ne comprends pas pourquoi je suis vêtue ainsi, ni comment la ville est de nouveau sur pied. Je repars en direction de la maison et aperçois une ombre humaine non loin. Le cri de la Bête résonne encore, je lui crie :
— Pars ! Ne reste pas là !
Et me faufile à l’intérieur de la maison où je me suis réveillée. Je me cache, complètement abasourdie, gardant précieusement l’arme précaire contre moi. Pas de Claymore. Pas de magie de lumière. Au fond de moi, j’ai le sentiment que rien de tout ceci n’est vrai, pourtant le filet de sang séché sur mon front est vrai. Que puis-je faire ? La voix cristalline résonne dans ses oreilles et lui murmure des mots capables de la briser, de la tourmenter des jours, des nuits et peut-être même toute une vie.
— Sors de là !
— Tu ne peux échapper à ta fatalité. Tes pères t’ont abandonnés, laissés pour compte car tu n’as rien accompli.
— Ce n’est pas vrai ! Sors de ma tête ! commençai-je à hurler.
— Tu n’es rien. Sans talent ! Ta vie n’est qu’un mirage, tu ne mérites pas de vivre !
— Je vais te détruire, scélérat ! criais-je
***
Le rire cristallin s’atténue pour devenir un râle d’agonie, un silence s’abat soudain, tandis que des formes se relèvent du sol boueux. Des corps humanoïdes se tiennent debout, l’homme aux yeux vairons ainsi que son escouade étant encerclé par une vingtaine de monstruosités. Ses hommes attendent le moment propice pour pouvoir pourfendre leurs ennemis. Personne ne se serait douté que de telles entitées erraient dans ce village perdu au milieu des brumes, ce hameau détruit au milieu de ces terres désolées par l’arrivée des titans. Les zombies émettent des bruits gutturaux semblables à des gargouillements, la cavité de leurs yeux ne laissant apparaître qu’un trou béant. Attrapant divers objets tels que bout de bois, pierre ou encore des objets contondants, les êtres sans âmes courent en direction de la troupe proche de l’ange, en proie aux illusions d’un spectre.
Les Serres Rouges se mettent en position de combat et entament des coups d’épées déchiquetant leurs ennemis. Sans pitié, le corps des zombies gisent à même le sol dans une marre de sang noir mêlé à la boue. Ils savent pertinemment que leur point faible réside dans le crâne et ne lésinent pas à briser l’os frontal. Les lames s’acharnent, dansant presque dans un glas sinistre tandis que la troupe fait voltiger des têtes. Une véritable danse macabre contre des êtres dépourvus d’âmes et d’empathie. Les zombies sont faibles et ne sont qu’une distraction tandis qu’un être plus puissant erre au-dessus du sol, à quelques mètres, possédant l’esprit de Luvïel.
Le spectre draine l’énergie de l’ange, récupérant tout sentiment de bien-être et de bonheur. Il entame un long processus de déstabilisation, profanant la foi de la belle créature ailée qui, sans s’en rendre compte, pourrait être brisée. Cet endroit est maudit.
— Vous n’auriez pas dû vous trouver ici. Tout ce qui vous attend est une mort certaine ! Votre corps viendra nourrir les terres arides de Shoumeï.
Tandis que le spectre se faufile dans la brume, d’autres bruits gutturaux se rapprochent dangereusement de la troupe. Les corps des défunts ressuscitent pour venir troubler les mortels. Le hameau comportait un bon nombre d’habitants, rester dans les parages peut s’avérer mortel. Luvïel, bien que prise dans sa torpeur, émet dans un murmure :
— Pars, ne reste pas là ...
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1549
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Tranchant une énième créature maudite, Deydreus releva la tête pour observer les nouvelles monstruosités qui rampaient jusqu'à son groupe. Depuis quelques minutes, les assauts devenaient incessants et le vétéran avait l'impression de revivre les heures les plus sombres de la guerre. Pourtant, il n'y avait en face de lui que des êtres décérébrés dont la force ne résidait que dans la nombre mais qui, contrairement à une population révoltée, ne pouvait jamais prendre d'initiative. Les Serres s'étaient positionnées en étoile autour de l'ange, permettant une défense efficace sur divers fronts. Les boucliers tenaient et bloquaient les morts-vivants tandis que les piquiers neutralisaient les crânes de leurs adversaires d'un violent coup. L'officier, lui, trônait à l'avant de sa troupe et faisait danser ses lames de telle sorte qu'il fauchait plusieurs ennemis à chaque mouvement. Au milieu de la position défensive, près d'Helhestr, se trouvait toujours l'être divin qui, après une énième provocation de la voix éthérée, murmura quelques mots que Deydreus faillit ne pas entendre.
- Un sbire des titans qui se préoccupe du sort des mortels. Voila une ironie bien triste.
Revenant au coeur de la formation, Deydreus attrapa l'ange d'une main et la souleva sans cérémonie, la plaçant avec plus ou moins de délicatesse sur sa monture. Sifflant pour attirer l'attention de ses hommes, le vétéran grimpa à son tour sur le destrier de guerre qui laissa un long hennissement résonner dans l'air.
- Retraite messieurs! Trouvons une position plus défendable!
Cabrant sa monture tout en prenant soin de ne pas laisser l'ange glisser de cette dernière, le cavalier se mit en route, escorté par ses troupes. Dans un fracas de lames contre la chaire, la troupe se fraya un chemin pénible dans ce qui était devenu, littéralement, un dédale sanglant. Les morts s'étaient relevés pour les chasser et, plus ils semblaient vouloir s'acharner à vivre, plus les créatures maudites semblaient agressives. La voix au dessus d'eux résonnait souvent, irritant de plus en plus l'humeur déjà désastreuse de Deydreus qui rêvait intérieurement de mettre la main sur l'origine de ces suppliques. Finalement, le groupe parvint à une ancienne église. Si cette dernière était, comme le reste du village, en ruines, elle avait le mérite d'avoir encore la totalité de ses murs. S'engouffrant à l'intérieur, l'armure d'ébène ordonna à ses hommes de barricader la vieille porte autant que faire se peut tandis qu'il déposait l'ange contre l'ancien autel dont le blanc marbré portait encore la trace sanglante des personnes massacrées. Si ce lieu était autrefois un lieu de culte et de vénération, il représentait aujourd'hui la triste scène d'un massacre perpétré sans distinction mais servait, paradoxalement, de nouveau de refuge pour des êtres vivants.
Faisant rapidement le tour de la bâtisse, Deydreus passa dans son esprits les différentes options qui se présentaient à eux. Pour le moment, la fatigue n'était pas encore venue mordre la chaire de ses hommes ni la sienne. C'était une bonne chose mais il fallait prendre en compte que leur adversaire, lui, ne possédait plus la moindre fatigue. Un ennemi lent, stupide, mais à l'endurance sans limite et que la douleur ne freinait pas. Un moral inexistant qui le privait de la volonté de fuir. Un adversaire qui avançait, encore et encore, jusqu'à remporter la victoire ou être détruit entièrement. Les Serres n'avaient subit aucune perte, pas même une blessure. Mais si l'un d'eux tombait, les autres continueraient de se battre tout en ayant, au fond de leur esprit, la vue de leur camarade déchiqueté par des créatures abjectes. Il en était hors de question. Ordonnant à ses hommes des roulements sur les différentes entrées à sécuriser, l'officier s'approcha de sa monture qui se tenait au centre de la pièce, immobile. Flattant ses flancs, l'homme aux yeux vairons observa quelques instants la créature angélique qui siégeait à présent sur son cheval. Ses cheveux blancs qui évoquaient la neige, un visage fin et bien fait qui aurait fait fondre bien des hommes. Pourtant, une présence guerrière, enfouie quelque part là dedans. Mais, ce qui marquait le vétéran, c'était cette confusion visible sur son visage. L'impression désagréable de voir une enfant perdue. Rien qui pouvait se lire sur un véritable combattant. Bien qu'elle en avait, visuellement, tout l'attirail. Soupirant longuement, le cavalier noir attrapa le menton de l'être divin pour tourner son regard vide vers lui.
- Quelque chose de néfaste te poursuit, ange. Je ne sais pas ce qu'il se passe ni la raison exacte de cette affliction mais, si tu n'es pas capable de briser toi même le maléfice qui te ronge, je devrais peut-être t'arracher le cœur pour permettre à mes troupes de s'en sortir et abréger ta catatonie. Il soupira de nouveau, avant d'enchainer. Mais cela donnerait beaucoup trop de plaisir à l'être qui te tourmente et qui se moque de nous. Alors, si tu entends ma voix. Accroche toi à elle pour remonter à la surface de ton propre esprit. Et aide nous à terrasser ces monstres.
Se détournant par la suite, Deydreus haussa un sourcil. Autour de lui, il n'y avait plus d'église. Plus d'hommes. Plus rien. Dans un profond vide noir, le guerrier avançait silencieusement. Ses grèves frappaient un sol invisible, dont les vagues secousses rappelaient celles d'une eau sans fond. Un froid, profond et meurtrier, se glissa entre les jointures de son armure pour venir dévorer sa chaire pale. Pourtant, le chevalier n'eut aucun frisson, et aucune peur ne tiraillait son esprit. Continuant sa marche, il se demandait intérieurement dans quelle illusion il avait été transporté.
- Pas une illusion, le centre de ton âme.
La voix était éthérée, distordue. Un mélange étrange de voix masculines et féminines entremêlées dans une parodie synthétique d'expression orale. Le noir entourant Deydreus vibra alors violemment, avant de se briser pour révéler des montagnes de cadavres empilés. Des hommes et des femmes aux corps meurtris, dont l'expression terrifiée ne faisait que mettre en relief le regard vide d'enfants se trouvant parmi eux. Evoluant au milieu de ces différents charniers, l'armure d'ébène demeurait silencieuse et, plus qu'autre chose, n'affichait aucune émotion particulière.
- Tous ces morts... Toutes ces vies brisées... Par ta main.
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Deydreus. De toutes les stratégies que la créature qui hantait Alfregium avait choisi, elle avait opté pour la culpabilisation. Elle tentait, vraiment, de faire regretter à l'officier ses gestes passés? Dans un long rire froid, Deydreus écarta les bras pour amplifier sa moquerie.
- Et penses-tu sincèrement que tout cela me dérange? Qu'ôter la vie à des personnes si faibles m'importe ne serait-ce qu'un peu? Si je garde chacun des visages présents ici en mémoire, ce n'est pas par regret. Pas par pitié. Se projetant en avant, l'armure noire assista amusé à la déformation d'un des charniers qui se mua en un trône macabre, formés d'os, de viscères et de tendons reliés. Tous ces visages, je m'en souviens comme l'on se souvient de sa première épée. De ses premiers outils. Ils ne sont que ça.
Arrivant au niveau du trône de sang, Deydreus s'y installa en fixant l'horizon comme s'il perçait de ses propres yeux vairons le spectre qui tentait de s'en prendre à lui.
- Les corps des morts ne servent qu'à permettre aux survivants de s'élever. Si tu cherches à plonger dans mon esprit pour y tirer des émotions quelconques. Sache que tu ne trouveras en moi que trois choses. De la détermination. Une ambition qui m'est propre. Et le froid mortel des plus grands glaciers.
Comme pour conclure cette phrase, une violente bourrasque osseuse s'éleva tout autour du trône où siégeait à présent Deydreus. De ses lèvres, un rire s'échappa de nouveau tandis que la scène s'estompait peu à peu. Rouvrant soudainement les yeux, le cavalier était de retour dans l'église. Léonard et Vivien repoussait de leurs lances quelques zombies qui tentaient de passer leur main au travers de la barricade et l'officier remarqua qu'il n'avait pas bougé. Tout n'avait duré, au mieux, que quelques secondes. Un grondement sourd se fit alors entendre en dehors de la bâtisse. Quelque chose de guttural, bestial, inhumain. Au dessus d'eux, la voix éthérée résonna de nouveau.
- Tu es bien pire qu'elle. Tu es un monstre. Et les monstres, n'ont pas le droit de vivre ici... Ils doivent mourir.
Malgré le compliment, Deydreus reporta son attention sur la porte et, suivant son instinct, ordonna à ses hommes de se reculer de quelques mètres. A peine furent-ils hors de la zone désignée, que la barricade explosa violemment. Derrière elle, un amas de chaire, haut de plusieurs mètres, grouillait à l'entrée. Visuellement, la créature ressemblait à une cinquantaine de corps qui avaient été collés entre eux et assemblés grossièrement. Une abomination, bien plus affreuse que les morts-vivants habituel. Un charnier de cadavres à moitié brulé qui s'était réanimé, et dont la seule volonté actuelle était de dévorer les visiteurs reikois. Des grognements sourds, ainsi que des complaintes aigues sortaient constamment des différents visages étirés qui formaient sa structure, glaçant le sang des hommes présents. Même s'ils tenaient leur position et figeaient la créature des yeux, les Serres ne pouvaient masquer leur dégout et leur terreur face à cette chose contre-nature. Seul Deydreus demeurait stoïque, fixant le monstre de ses yeux hétérochromes. Autour de l'abomination, plusieurs squelettes et autres zombies faisaient leur apparition. Tirant ses deux longues lames crantées, l'armure noire avança de quelques pas, comme pour défier l'amoncellement de chair difforme.
- Aki, Vivien, Léonard, Ikaryon. Protégez l'ange à tout prix. N'hésitez pas à fuir pour vous mettre à l'abri s'il faut, nous vous retrouverons. Les autres, avec moi. Occupez-vous des zombies et petites bêtes maudites. Je me charge de cette chose.
Sans attendre la moindre confirmation, Deydreus s'élança.
- Un sbire des titans qui se préoccupe du sort des mortels. Voila une ironie bien triste.
Revenant au coeur de la formation, Deydreus attrapa l'ange d'une main et la souleva sans cérémonie, la plaçant avec plus ou moins de délicatesse sur sa monture. Sifflant pour attirer l'attention de ses hommes, le vétéran grimpa à son tour sur le destrier de guerre qui laissa un long hennissement résonner dans l'air.
- Retraite messieurs! Trouvons une position plus défendable!
Cabrant sa monture tout en prenant soin de ne pas laisser l'ange glisser de cette dernière, le cavalier se mit en route, escorté par ses troupes. Dans un fracas de lames contre la chaire, la troupe se fraya un chemin pénible dans ce qui était devenu, littéralement, un dédale sanglant. Les morts s'étaient relevés pour les chasser et, plus ils semblaient vouloir s'acharner à vivre, plus les créatures maudites semblaient agressives. La voix au dessus d'eux résonnait souvent, irritant de plus en plus l'humeur déjà désastreuse de Deydreus qui rêvait intérieurement de mettre la main sur l'origine de ces suppliques. Finalement, le groupe parvint à une ancienne église. Si cette dernière était, comme le reste du village, en ruines, elle avait le mérite d'avoir encore la totalité de ses murs. S'engouffrant à l'intérieur, l'armure d'ébène ordonna à ses hommes de barricader la vieille porte autant que faire se peut tandis qu'il déposait l'ange contre l'ancien autel dont le blanc marbré portait encore la trace sanglante des personnes massacrées. Si ce lieu était autrefois un lieu de culte et de vénération, il représentait aujourd'hui la triste scène d'un massacre perpétré sans distinction mais servait, paradoxalement, de nouveau de refuge pour des êtres vivants.
Faisant rapidement le tour de la bâtisse, Deydreus passa dans son esprits les différentes options qui se présentaient à eux. Pour le moment, la fatigue n'était pas encore venue mordre la chaire de ses hommes ni la sienne. C'était une bonne chose mais il fallait prendre en compte que leur adversaire, lui, ne possédait plus la moindre fatigue. Un ennemi lent, stupide, mais à l'endurance sans limite et que la douleur ne freinait pas. Un moral inexistant qui le privait de la volonté de fuir. Un adversaire qui avançait, encore et encore, jusqu'à remporter la victoire ou être détruit entièrement. Les Serres n'avaient subit aucune perte, pas même une blessure. Mais si l'un d'eux tombait, les autres continueraient de se battre tout en ayant, au fond de leur esprit, la vue de leur camarade déchiqueté par des créatures abjectes. Il en était hors de question. Ordonnant à ses hommes des roulements sur les différentes entrées à sécuriser, l'officier s'approcha de sa monture qui se tenait au centre de la pièce, immobile. Flattant ses flancs, l'homme aux yeux vairons observa quelques instants la créature angélique qui siégeait à présent sur son cheval. Ses cheveux blancs qui évoquaient la neige, un visage fin et bien fait qui aurait fait fondre bien des hommes. Pourtant, une présence guerrière, enfouie quelque part là dedans. Mais, ce qui marquait le vétéran, c'était cette confusion visible sur son visage. L'impression désagréable de voir une enfant perdue. Rien qui pouvait se lire sur un véritable combattant. Bien qu'elle en avait, visuellement, tout l'attirail. Soupirant longuement, le cavalier noir attrapa le menton de l'être divin pour tourner son regard vide vers lui.
- Quelque chose de néfaste te poursuit, ange. Je ne sais pas ce qu'il se passe ni la raison exacte de cette affliction mais, si tu n'es pas capable de briser toi même le maléfice qui te ronge, je devrais peut-être t'arracher le cœur pour permettre à mes troupes de s'en sortir et abréger ta catatonie. Il soupira de nouveau, avant d'enchainer. Mais cela donnerait beaucoup trop de plaisir à l'être qui te tourmente et qui se moque de nous. Alors, si tu entends ma voix. Accroche toi à elle pour remonter à la surface de ton propre esprit. Et aide nous à terrasser ces monstres.
Se détournant par la suite, Deydreus haussa un sourcil. Autour de lui, il n'y avait plus d'église. Plus d'hommes. Plus rien. Dans un profond vide noir, le guerrier avançait silencieusement. Ses grèves frappaient un sol invisible, dont les vagues secousses rappelaient celles d'une eau sans fond. Un froid, profond et meurtrier, se glissa entre les jointures de son armure pour venir dévorer sa chaire pale. Pourtant, le chevalier n'eut aucun frisson, et aucune peur ne tiraillait son esprit. Continuant sa marche, il se demandait intérieurement dans quelle illusion il avait été transporté.
- Pas une illusion, le centre de ton âme.
La voix était éthérée, distordue. Un mélange étrange de voix masculines et féminines entremêlées dans une parodie synthétique d'expression orale. Le noir entourant Deydreus vibra alors violemment, avant de se briser pour révéler des montagnes de cadavres empilés. Des hommes et des femmes aux corps meurtris, dont l'expression terrifiée ne faisait que mettre en relief le regard vide d'enfants se trouvant parmi eux. Evoluant au milieu de ces différents charniers, l'armure d'ébène demeurait silencieuse et, plus qu'autre chose, n'affichait aucune émotion particulière.
- Tous ces morts... Toutes ces vies brisées... Par ta main.
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Deydreus. De toutes les stratégies que la créature qui hantait Alfregium avait choisi, elle avait opté pour la culpabilisation. Elle tentait, vraiment, de faire regretter à l'officier ses gestes passés? Dans un long rire froid, Deydreus écarta les bras pour amplifier sa moquerie.
- Et penses-tu sincèrement que tout cela me dérange? Qu'ôter la vie à des personnes si faibles m'importe ne serait-ce qu'un peu? Si je garde chacun des visages présents ici en mémoire, ce n'est pas par regret. Pas par pitié. Se projetant en avant, l'armure noire assista amusé à la déformation d'un des charniers qui se mua en un trône macabre, formés d'os, de viscères et de tendons reliés. Tous ces visages, je m'en souviens comme l'on se souvient de sa première épée. De ses premiers outils. Ils ne sont que ça.
Arrivant au niveau du trône de sang, Deydreus s'y installa en fixant l'horizon comme s'il perçait de ses propres yeux vairons le spectre qui tentait de s'en prendre à lui.
- Les corps des morts ne servent qu'à permettre aux survivants de s'élever. Si tu cherches à plonger dans mon esprit pour y tirer des émotions quelconques. Sache que tu ne trouveras en moi que trois choses. De la détermination. Une ambition qui m'est propre. Et le froid mortel des plus grands glaciers.
Comme pour conclure cette phrase, une violente bourrasque osseuse s'éleva tout autour du trône où siégeait à présent Deydreus. De ses lèvres, un rire s'échappa de nouveau tandis que la scène s'estompait peu à peu. Rouvrant soudainement les yeux, le cavalier était de retour dans l'église. Léonard et Vivien repoussait de leurs lances quelques zombies qui tentaient de passer leur main au travers de la barricade et l'officier remarqua qu'il n'avait pas bougé. Tout n'avait duré, au mieux, que quelques secondes. Un grondement sourd se fit alors entendre en dehors de la bâtisse. Quelque chose de guttural, bestial, inhumain. Au dessus d'eux, la voix éthérée résonna de nouveau.
- Tu es bien pire qu'elle. Tu es un monstre. Et les monstres, n'ont pas le droit de vivre ici... Ils doivent mourir.
Malgré le compliment, Deydreus reporta son attention sur la porte et, suivant son instinct, ordonna à ses hommes de se reculer de quelques mètres. A peine furent-ils hors de la zone désignée, que la barricade explosa violemment. Derrière elle, un amas de chaire, haut de plusieurs mètres, grouillait à l'entrée. Visuellement, la créature ressemblait à une cinquantaine de corps qui avaient été collés entre eux et assemblés grossièrement. Une abomination, bien plus affreuse que les morts-vivants habituel. Un charnier de cadavres à moitié brulé qui s'était réanimé, et dont la seule volonté actuelle était de dévorer les visiteurs reikois. Des grognements sourds, ainsi que des complaintes aigues sortaient constamment des différents visages étirés qui formaient sa structure, glaçant le sang des hommes présents. Même s'ils tenaient leur position et figeaient la créature des yeux, les Serres ne pouvaient masquer leur dégout et leur terreur face à cette chose contre-nature. Seul Deydreus demeurait stoïque, fixant le monstre de ses yeux hétérochromes. Autour de l'abomination, plusieurs squelettes et autres zombies faisaient leur apparition. Tirant ses deux longues lames crantées, l'armure noire avança de quelques pas, comme pour défier l'amoncellement de chair difforme.
- Aki, Vivien, Léonard, Ikaryon. Protégez l'ange à tout prix. N'hésitez pas à fuir pour vous mettre à l'abri s'il faut, nous vous retrouverons. Les autres, avec moi. Occupez-vous des zombies et petites bêtes maudites. Je me charge de cette chose.
Sans attendre la moindre confirmation, Deydreus s'élança.
Invité
Invité
Un écho résonne dans ma tête, comme un appel au loin, une voix masculine et grave qui me murmure de m’accrocher. Je me demande si ce que j’entends n’est que le fruit de mon imagination. Recroquevillée sous le lit avec la fourche en main, je me dis que tout ceci me parait bien étrange et qu’il n’y a aucune issue possible, hormis celle d’affronter la bête. Cette monstruosité noirâtre et informe remplie de rage, détruisant d’un revers de patte tout obstacle qui me sépare de lui. Le silence, je n’entends que mon léger souffle contre le bois de la chambre tandis que je serre l’arme contre moi. Je ne veux pas être faible, je ne dois pas paraître faible. Je vais affronter ma peur et faire en sorte de sortir d’ici en annihilant cette chose. Rien n’est insurmontable. A plat ventre contre le bois, je rampe jusqu’à ce que mon corps soit sorti de dessous le lit. La pluie battante n’est plus, mon cœur s’accélère, ce silence est oppressant et j’ai comme un mauvais pressentiment. Je pose un pied devant l’autre jusqu’à la fenêtre, le bois de la chambre grince et tandis que je regarde en direction de l’embrasure, je m’élance en arrière dans une roulade, faisant basculer le lit. Une énorme patte noirâtre s’abat contre la façade de la maison et détruit l’entiéreté du mur, brisant les miroirs, des poutres en bois s’envolent au-dessus de ma tête et des copeaux se dispersent tout autour. La chambre est à moitié pulvérisée, le mobilier est broyé, les murs déchiquetés, plus rien ne me protège. Cette chose m’en veut pour je ne sais quelle raison, seulement, je ne serai plus la petite souris piégée. Je me lève et avance d’un pas décisif contre cette espèce inconnue. M’emparant de mon arme de fortune sur le sol, la maniant comme la claymore, les sourcils froncés et prête à en découdre, je prends de l’élan et cours vers le vide qui nous sépare. Là où tout a commencé, je souhaite terminer une bonne fois pour toute cette course poursuite et affronter le monstre qui me sépare de la réalité. Dans un cri de rage, la fourche s’abat sur le monstre, ses pattes noirâtres tentent de me lapider seulement, plus rien. Je me retrouve happée à l’intérieur de la bête, je ne vois rien et n’entends qu’un rire de petite fille. Quelque chose apparaît devant moi, une forme spectrale, poings fermés et un visage indescriptible. Je compris que tout ceci n’est qu’une illusion et que je suis prisonnière de mon propre esprit.
— Que cherches-tu, spectre ?
— A me venger., dit-il dans un râle.
— De quoi veux-tu te venger ?
— De toutes les créatures issus des titans.
— Pourquoi ?
— Ils ont détruit ma famille, détruit ma maison, détruit mon village. Ils ont pris tout ce que nous avions, personne n’a survécu. Dorénavant, je ne suis que haine.
— Je n’ai rien à voir là dedans. Si les titans sont venus, c’est pour une bonne raison. Le monde est corrompu par le mal, ils sont venus faire table rase.
— Les titans ne sont rien de plus que des monstres, pestifère-t-il.
— Les titans apportent bien plus que tu ne peux le croire, spectre ! Les mortels les ont reniés et oubliés ! Les titans n’ont pas eu d’autres choix que de fouler le sol pour faire passer un message. Mais vous ne voyez que le mal et le chaos !
— Si c’est le cas, pourquoi vous, créatures des titans, ne vous ont-ils pas demandé de les rejoindre dans ce terrible glas ? Le spectre rit, presque comme un chant qui résonne. Il apparaît ensuite derrière moi avant de continuer. Vous, créatures des titans, ne voyez même pas que vous n’êtes plus rien pour eux. Des pions à jeter.
— Spectre, il suffit !
— Tu vois, tu n’as rien à contredire. Où étaient les titans lorsque Shoumei est tombé ? Où étaient les titans lorsque tes ennemis t’ont encerclée ?
Le rire du spectre résonne comme un glas sinistre, je suis en colère et prise d’une rage intérieure. Ils ne comprendront donc jamais. J’ai longtemps cru en la parole, à l’importance du choix des mots lorsqu’un adversaire est face à nous. J’ai cru que j’avais le pouvoir de changer le cœur des Hommes. Encore aujourd’hui, j’y crois et ne me laisserai pas abattre. Toutefois, comme Seagan l’a évoqué, certains êtres impurs doivent être éradiquer. Dans cette obscurité malsaine, je tente de concentrer mon énergie tout en concentrant ce sentiment de colère qui me submerge.
— Je n’ai que faire de tout ceci. Je n’ai que faire de tes petites manigances, spectre. Tu vas mourir.
Une lueur émane de mes mains puis parcourt tout mon corps, de plus en plus vive. Le spectre ne peut pas s’approcher d’une telle lumière, cela lui brûle les yeux. Je reprends confiance en moi et ressens mon mana disparu. Mes ailes apparaissent de nouveau dans mon dos, une chaleur réconfortante m'inonde de part et d’autre. Dans un cri de rage, je laisse exploser cette énergie de lumière et j’expulse de mon esprit la bête qui me hante.
J’ouvre les yeux et me retrouve assise contre un socle en pierre dans une espèce de grande église. J’entends des bruits gutturaux, des coups de métal et des voix d’hommes. Sortant de cette torpeur, j’aperçois la poupée de chiffon qui brûle dans mes mains et finit réduite en cendres. Devant moi se dressent des guerriers aux armoiries que je ne reconnais pas, aux couleurs de rouge et noir, encerclant ma position. Je me relève en titubant, posant une main contre mon front, le temps de retrouver mes esprits. Je suis enragée. Le spectre rôde et sans l’aide de ces chevaliers, je serai certainement prise aux mains de ces monstres.
— Je m’excuse par avance de mon… absence.
Mes yeux s’illuminent, je déploie mes ailes et m’envole au-dessus du groupe. Concentrant mon mana, une dizaine d’épées de lumière apparaissent en cercle autour de moi. D’un revers de main, je les agite et les élance en direction des squelettes et des zombies qui nous barrent la route. Dans un sifflement strident, les armes de lumières s’abattent sur quelques ennemis qui s’enflamment à leur contact. Ils ne pourront pas ressusciter. Cela n’est qu’un avant goût, en tout cas, je compte bien aider et remercier ces hommes qui me sont venus en aide. J’aperçois l’un d’eux se précipiter vers un amas de chair aux multiples visages déformés. Je décide d’aveugler l’amas de chair avec un rayon de lumière, tandis que l’homme aux cheveux sombres s’élancent armes en main vers la créature. La lumière baigne tout son corps et ne permet pas aux autres entités de s’approcher sous peine d’être cramé. Seuls les mortels ne souffriront pas de ce halo bienfaiteur.
— Que cherches-tu, spectre ?
— A me venger., dit-il dans un râle.
— De quoi veux-tu te venger ?
— De toutes les créatures issus des titans.
— Pourquoi ?
— Ils ont détruit ma famille, détruit ma maison, détruit mon village. Ils ont pris tout ce que nous avions, personne n’a survécu. Dorénavant, je ne suis que haine.
— Je n’ai rien à voir là dedans. Si les titans sont venus, c’est pour une bonne raison. Le monde est corrompu par le mal, ils sont venus faire table rase.
— Les titans ne sont rien de plus que des monstres, pestifère-t-il.
— Les titans apportent bien plus que tu ne peux le croire, spectre ! Les mortels les ont reniés et oubliés ! Les titans n’ont pas eu d’autres choix que de fouler le sol pour faire passer un message. Mais vous ne voyez que le mal et le chaos !
— Si c’est le cas, pourquoi vous, créatures des titans, ne vous ont-ils pas demandé de les rejoindre dans ce terrible glas ? Le spectre rit, presque comme un chant qui résonne. Il apparaît ensuite derrière moi avant de continuer. Vous, créatures des titans, ne voyez même pas que vous n’êtes plus rien pour eux. Des pions à jeter.
— Spectre, il suffit !
— Tu vois, tu n’as rien à contredire. Où étaient les titans lorsque Shoumei est tombé ? Où étaient les titans lorsque tes ennemis t’ont encerclée ?
Le rire du spectre résonne comme un glas sinistre, je suis en colère et prise d’une rage intérieure. Ils ne comprendront donc jamais. J’ai longtemps cru en la parole, à l’importance du choix des mots lorsqu’un adversaire est face à nous. J’ai cru que j’avais le pouvoir de changer le cœur des Hommes. Encore aujourd’hui, j’y crois et ne me laisserai pas abattre. Toutefois, comme Seagan l’a évoqué, certains êtres impurs doivent être éradiquer. Dans cette obscurité malsaine, je tente de concentrer mon énergie tout en concentrant ce sentiment de colère qui me submerge.
— Je n’ai que faire de tout ceci. Je n’ai que faire de tes petites manigances, spectre. Tu vas mourir.
Une lueur émane de mes mains puis parcourt tout mon corps, de plus en plus vive. Le spectre ne peut pas s’approcher d’une telle lumière, cela lui brûle les yeux. Je reprends confiance en moi et ressens mon mana disparu. Mes ailes apparaissent de nouveau dans mon dos, une chaleur réconfortante m'inonde de part et d’autre. Dans un cri de rage, je laisse exploser cette énergie de lumière et j’expulse de mon esprit la bête qui me hante.
J’ouvre les yeux et me retrouve assise contre un socle en pierre dans une espèce de grande église. J’entends des bruits gutturaux, des coups de métal et des voix d’hommes. Sortant de cette torpeur, j’aperçois la poupée de chiffon qui brûle dans mes mains et finit réduite en cendres. Devant moi se dressent des guerriers aux armoiries que je ne reconnais pas, aux couleurs de rouge et noir, encerclant ma position. Je me relève en titubant, posant une main contre mon front, le temps de retrouver mes esprits. Je suis enragée. Le spectre rôde et sans l’aide de ces chevaliers, je serai certainement prise aux mains de ces monstres.
— Je m’excuse par avance de mon… absence.
Mes yeux s’illuminent, je déploie mes ailes et m’envole au-dessus du groupe. Concentrant mon mana, une dizaine d’épées de lumière apparaissent en cercle autour de moi. D’un revers de main, je les agite et les élance en direction des squelettes et des zombies qui nous barrent la route. Dans un sifflement strident, les armes de lumières s’abattent sur quelques ennemis qui s’enflamment à leur contact. Ils ne pourront pas ressusciter. Cela n’est qu’un avant goût, en tout cas, je compte bien aider et remercier ces hommes qui me sont venus en aide. J’aperçois l’un d’eux se précipiter vers un amas de chair aux multiples visages déformés. Je décide d’aveugler l’amas de chair avec un rayon de lumière, tandis que l’homme aux cheveux sombres s’élancent armes en main vers la créature. La lumière baigne tout son corps et ne permet pas aux autres entités de s’approcher sous peine d’être cramé. Seuls les mortels ne souffriront pas de ce halo bienfaiteur.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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crédits : 1549
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
De nouveau, une scène digne des plus beaux tableaux shoumeiens se produisait dans cette église en ruines. Dans le fond de l'image, une troupe de soldats d'élites, armes au clair, prêts à se battre jusqu'au dernier. Au dessus d'eux, ailes déployées, une figure angélique qui baigne de sa lumière salvatrice un chevalier fonçant vers les pires horreurs. Quelle scène sublime, si elle n'avait été que ça, un tableau. En réalité, il ne s'agissait que d'une tentative de survie. Un combat acharné pour vivre un jour de plus et ne pas succomber à des horreurs issues de l'égo démesuré d'êtres divins. Comment décrire les émotions qui parcouraient le corps de Deydreus? Cette lumière vibrant dans tout son être, jusqu'au plus profond de son âme? L'homme n'était pas pieux, il détestait tout ce qui touchait au divin et, pourtant, baigné dans la lumière d'un être immortel, il ressentait en lui un profond apaisement. Dans une autre situation, il aurait put s'arrêter et simplement profiter de cette bénédiction. Malheureusement, les ténèbres qui siégeaient au plus profond de l'officier n'étaient pas de nature magique. Mais bien ancrées dans une réalité qu'il vivait quotidiennement. Dans un grognement sourd, le vétéran traversa un banc de morts-vivants impuissants face à la lumière irradiante qui l'entourait. L'abomination lança par la suite une violente frappe sur le sol qu'il esquiva en bondissant sur le côté. Le choc fit voleter quelques morceaux de marbres, fendant un peu plus le sol abimé de l'abri. Se servant du Momentum, Deydreus s'élança sur sa proie, tranchant violemment le bras qui avait tenté de l'écraser. Un long hurlement guttural s'échappa de la créature qui se redressa dans un geste désespéré. Malheureusement pour elle, l'officier continua son assaut, appuyé par l'ange derrière lui. A multiples reprises, le vétéran frappa la créature. Encore et encore, il creusa en son corps à l'aide de ses deux lames, jusqu'à pénétrer presque entièrement cette dernière. Parmi les boyaux, la chaire nécrosée et l'odeur des tripes, l'armure noire ressemblait plus à une colère sombre s'abattant sur l'horreur plutôt qu'à un champion de la lumière. Dans un ultime râle d'agonie, l'amas de chaire s'effondra sur lui même alors que sa structure interne se faisait trancher continuellement. Ecrasée contre le sol, elle fut découpée une dernière fois, laissant un Deydreus couvert de sang vicié s'élever du charnier vivant. Haletant, le guerrier secoua ses deux lames de phantacier avant de se retourner vers le reste des morts vivants présents. Plus rien. Pour le moment, l'assaut avait été repoussé.
L'armure d'ébène quitta alors finalement l'entrée de l'église des yeux, tandis qu'instinctivement quelques membres des Serres venaient se placer pour former un mur de bouclier, au cas où une nouvelle attaque serait lancée. Rengainant ses deux lames crantées, le reikois observa pendant de longues secondes l'être volant un peu au dessus d'eux. Jonchée de sa lumière purificatrice et à ailes déployées, elle faisait bien plus guerrière que petite fille. Bien plus déesse que petite chose fragile. Pourtant, elle n'évoquait chez le vétéran aucune admiration. Elle n'était que l'outil d'êtres immortels qui venait de se réveiller et qui, pour la première fois, se montrait utile pour les mortels et non pas contre eux. S'approchant d'elle, l'officier la jaugea du regard une nouvelle fois tandis qu'il attrapait un reste de bannière sacrée pour essuyer le sang des impies ressuscités. Quelle ironie. Plongeant ses yeux vairons dans le regard maintenant éveillé de l'ange, Deydreus jeta finalement le tissu sur le côté sans plus de cérémonie.
- Ravi de voir que vous vous décidez enfin à nous rejoindre. Bon retour dans le monde des mortels. Ou la mort et l'horreur sont la douce berceuse qui nous accompagne chaque nuit. Je me nomme Deydreus Fictilem et voici mes hommes, les Serres Pourpres. Qui es-tu, créature ailée? Et que viens-tu faire dans ces terres désolées?
S'approchant un peu plus, l'officier jeta un rapide coup d'œil vers ses guerriers. Ces derniers s'affairaient à barricader autant que faire se peut l'entrée tandis qu'ils observaient aux travers des fentes de la bâtisse pour prévoir le moindre mouvement ennemi. Si les morts vivants avaient cessé leur assaut, on entendait au loin les hurlements gutturaux d'abominations qui se préparaient à revenir sous peu. De plus, maintenant que l'ange pouvait bouger, certains des Serres commençaient déjà à prévoir leurs futurs mouvements. Reportant son attention sur l'Ange après qu'elle ne se soit présentée, Deydreus invita cette dernière à le rejoindre près de l'autel. Sur ce dernier, le vétéran déploya une carte de la région ainsi que de la ville. Même s'il avait au préalable pensé que les avertissements des badauds de Mael avait été exagérés, l'armure noire avait tout de même emporté avec lui des plans qui, au final, pourraient s'avérer utile. Pointant du doigt l'église, l'officier traça à l'aide de sa main gantelée le chemin qu'ils avaient effectués depuis leur arrivée dans l'ancienne ville artisanale.
- Même si j'aimerais vous poser quelques questions, l'heure ne s'y prête pas. Il nous faut d'abord éliminer la menace qui pèse sur nous. Les morts-vivants ont été repoussés, mais qui sait ce qui rôde au dehors. De plus, ce maudit spectre semble aussi intéressé par votre trépas que par le mien. Alors, associons nous. Terrassons cette infamie, ensemble. Glissant ensuite son doigt sur plusieurs infrastructures de la ville, l'homme aux yeux vairons fixa la créature angélique. Il existe plusieurs bâtiments qui pourront soit nous servir d'abri, soit représenter le cœur du mal rongeant cette ville en ruines. De ce que nous avons observé et ce que nous savons, les bâtiments suivants sont encore dans un état suffisamment intacts pour être exploitables. Il y a l'ancienne scierie, le manoir du faïencier et, bien que peu originale, la crypte. De ce que les survivants nous ont raconté, cette dernière servait de... "Lieu de dépôt" lorsque vos parents commencèrent le massacre. Tout du moins, jusqu'à ce qu'elle ne suffise plus et qu'ils se décident à tous les tuer, évidemment. Il nous faut choisir judicieusement notre prochain mouvement, car une fois dehors nous ne savons pas réellement ce qui nous attend.
- Patron!
Se détournant de l'ange pour observer Léonard qui l'interpelait, Deydreus aperçu par delà les barricades une nouvelle vague de morts vivants. Cette fois, les squelettes décharnés s'étaient armés d'épées rouillés et d'autres outils dangereux. Devant eux, une meute de chiens squelettiques grognaient et raclaient la boue humide tandis que la pluie ne cessait de tomber sur la zone.
- Plus nous attendons, plus notre ennemi enverra des adversaires puissants. Je vais préparer notre sortie. Il récupéra les plans qu'il plaça rapidement dans l'une de ses sacoches, avant de monter sur sa monture et de tirer l'une de ses grandes épées. Bien, allons-y. Nous avons un village à purifier.
L'armure d'ébène quitta alors finalement l'entrée de l'église des yeux, tandis qu'instinctivement quelques membres des Serres venaient se placer pour former un mur de bouclier, au cas où une nouvelle attaque serait lancée. Rengainant ses deux lames crantées, le reikois observa pendant de longues secondes l'être volant un peu au dessus d'eux. Jonchée de sa lumière purificatrice et à ailes déployées, elle faisait bien plus guerrière que petite fille. Bien plus déesse que petite chose fragile. Pourtant, elle n'évoquait chez le vétéran aucune admiration. Elle n'était que l'outil d'êtres immortels qui venait de se réveiller et qui, pour la première fois, se montrait utile pour les mortels et non pas contre eux. S'approchant d'elle, l'officier la jaugea du regard une nouvelle fois tandis qu'il attrapait un reste de bannière sacrée pour essuyer le sang des impies ressuscités. Quelle ironie. Plongeant ses yeux vairons dans le regard maintenant éveillé de l'ange, Deydreus jeta finalement le tissu sur le côté sans plus de cérémonie.
- Ravi de voir que vous vous décidez enfin à nous rejoindre. Bon retour dans le monde des mortels. Ou la mort et l'horreur sont la douce berceuse qui nous accompagne chaque nuit. Je me nomme Deydreus Fictilem et voici mes hommes, les Serres Pourpres. Qui es-tu, créature ailée? Et que viens-tu faire dans ces terres désolées?
S'approchant un peu plus, l'officier jeta un rapide coup d'œil vers ses guerriers. Ces derniers s'affairaient à barricader autant que faire se peut l'entrée tandis qu'ils observaient aux travers des fentes de la bâtisse pour prévoir le moindre mouvement ennemi. Si les morts vivants avaient cessé leur assaut, on entendait au loin les hurlements gutturaux d'abominations qui se préparaient à revenir sous peu. De plus, maintenant que l'ange pouvait bouger, certains des Serres commençaient déjà à prévoir leurs futurs mouvements. Reportant son attention sur l'Ange après qu'elle ne se soit présentée, Deydreus invita cette dernière à le rejoindre près de l'autel. Sur ce dernier, le vétéran déploya une carte de la région ainsi que de la ville. Même s'il avait au préalable pensé que les avertissements des badauds de Mael avait été exagérés, l'armure noire avait tout de même emporté avec lui des plans qui, au final, pourraient s'avérer utile. Pointant du doigt l'église, l'officier traça à l'aide de sa main gantelée le chemin qu'ils avaient effectués depuis leur arrivée dans l'ancienne ville artisanale.
- Même si j'aimerais vous poser quelques questions, l'heure ne s'y prête pas. Il nous faut d'abord éliminer la menace qui pèse sur nous. Les morts-vivants ont été repoussés, mais qui sait ce qui rôde au dehors. De plus, ce maudit spectre semble aussi intéressé par votre trépas que par le mien. Alors, associons nous. Terrassons cette infamie, ensemble. Glissant ensuite son doigt sur plusieurs infrastructures de la ville, l'homme aux yeux vairons fixa la créature angélique. Il existe plusieurs bâtiments qui pourront soit nous servir d'abri, soit représenter le cœur du mal rongeant cette ville en ruines. De ce que nous avons observé et ce que nous savons, les bâtiments suivants sont encore dans un état suffisamment intacts pour être exploitables. Il y a l'ancienne scierie, le manoir du faïencier et, bien que peu originale, la crypte. De ce que les survivants nous ont raconté, cette dernière servait de... "Lieu de dépôt" lorsque vos parents commencèrent le massacre. Tout du moins, jusqu'à ce qu'elle ne suffise plus et qu'ils se décident à tous les tuer, évidemment. Il nous faut choisir judicieusement notre prochain mouvement, car une fois dehors nous ne savons pas réellement ce qui nous attend.
- Patron!
Se détournant de l'ange pour observer Léonard qui l'interpelait, Deydreus aperçu par delà les barricades une nouvelle vague de morts vivants. Cette fois, les squelettes décharnés s'étaient armés d'épées rouillés et d'autres outils dangereux. Devant eux, une meute de chiens squelettiques grognaient et raclaient la boue humide tandis que la pluie ne cessait de tomber sur la zone.
- Plus nous attendons, plus notre ennemi enverra des adversaires puissants. Je vais préparer notre sortie. Il récupéra les plans qu'il plaça rapidement dans l'une de ses sacoches, avant de monter sur sa monture et de tirer l'une de ses grandes épées. Bien, allons-y. Nous avons un village à purifier.
Invité
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Le combat est digne d’une scène de livre. Tandis que le héros parvient à éviter un coup violent, il brandit ses épées. Du sang jaillit des plaies de la monstruosité, aussi noir que l’encre de sèche. Dans un cri d’effroi, la bête gesticule et tente de braver l’adversité du mortel, prise d’une rage certaine. Les gestes du guerrier sont comparables à une danse endiablée, ses épées pourfendant la chair du golem aux multiples facettes. Il découpe sans broncher, défend ses alliés et occit une dernière fois la bête faite de boue, de viscères et de cervelles. La lumière s’affaiblit jusqu’à disparaître de mes mains, laissant la nuit happer l’intérieur de l’église. Le temps que les yeux reprennent connaissance des lieux, je descends avec légèreté dans sa direction, tandis que la troupe s’affaire à rejoindre également le guerrier à l’entrée du bâtiment, maintenant leur bouclier. L’homme s’approche, son regard est différent, dur et glacial. Ses cheveux ainsi que son armure sont noyés dans le sang. Il dégage quelque chose de mauvais. Son regard et les cicatrices sur son visage ne lui donnent point un air amical. Il semble être le meneur de ce groupe d’hommes impitoyables. Ce guerrier a certainement une expérience accrue du combat, d’autant qu’il possède des lames dont je n’avais encore jamais connu l’existence. Il jette un bout de tissu pour essuyer le sang sur son visage, sa voix forte et grave résonne dans la pièce sainte. Son nom ne m’évoque rien néanmoins, je le garde précieusement dans mon esprit. Après tout, il fait partie de ceux qui m’ont sauvés. Je replie mes ailes et déclare avec un ton neutre :
— Luvïel est mon nom. Je viens des terres lointaines, par delà les monts et les rivières. Je volais au-dessus des collines rocheuses avant de me retrouver piégée dans cette épaisse brume. Je pensais pouvoir m’entraîner au milieu des terres hostiles.
Il est vrai que je cherche avant tout à devenir une femme plus forte, mentalement et physiquement. Seagan a fait de moi une membre de la Main en représentant le peuple. Je souhaite contribuer au Nouvel Ordre en transformant les maux en bonheur, permettre un équilibre au sein de ce groupe d'individus prêt à redorer la religion. De plus, les titans m’ont donné la mission de rassembler le cœur des mortels, de trouver le droit chemin en écoutant et prônant la voie des Divins. Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu. Je reste sceptique quant à ce groupe, leur tenue n’est pas très sophistiquée mais reste imposante, leur technicité ainsi que leur coordination montre une certaine sagesse dans leurs agissements. Ce ne sont pas de simples barbares parcourant les terres shoumeïennes. Les Serres Pourpres. Ont-ils été mandés ou bien servent-ils quelqu’un sur les terres désolées ? Voyant que le champ est libre, quelques hommes de Deydreus s’affairent à bloquer tous les accès. M’invitant à le rejoindre près de l’autel, il dépose une carte et montre du doigt plusieurs points stratégiques. Cet homme était préparé en venant jusqu’ici, est-ce qu’il savait pour les entités ? Le spectre ne nous souhaite point sur ces lieux et il ne tardera pas à revenir. Sa voix rauque me surprend, il est clair, concis et conçoit une tactique. Toutefois, mon regard se durcit lorsqu’il évoque mes Pères. Je ne relève pas, ce n’est pas le bon moment. Sans dire un mot, je le suis simplement du regard et suit le mouvement tandis qu’un de ses compagnons d’armes l’interpelle. Ainsi, nous ne connaîtrons pas le repos tant que ces squelettes ne seront pas réduits à néant. L’église semble encerclée d’autres immondices, cet endroit maudit est bien pire que tout ce que j’ai pu affronter jusque là.
— J’opte pour la scierie, peut-être y trouverons-nous quelque chose d’intéressant. Dans tous les cas, vous êtes le guide de ces lieux. Je vous suis à distance.
Leur bouclier en position, ils sont prêts à suivre l’ordre de leur meneur, qui s’élance en brandissant son arme sur son destrier. Il n’a pas peur d’affronter des morts-vivants, ce qui montre une grande détermination et du courage. Ou peut-être un peu de folie. Menant l’assaut, il se précipite accompagné de ses soldats, dégageant ainsi la voie pour les laisser passer. Restant au-dessus de leur tête de quelques mètres, je propulse quelques rayons de lumière provenant de mon regard contre des chiens squelettiques. Ceux qui s’élancent en montrant les crocs près du peloton de soldats expérimentés. Les quelques morts-vivants ne font pas long feu et nous parcourent ainsi plusieurs mètres au sein de la ville maudite, cherchant la scierie. Un silence s’installe tandis que l’atmosphère est palpable, je ne sens que mon poul et une légère brise sur mon visage. La brume n’est plus aussi dense, il reste difficile de voir à plus de cinquante mètres devant nous. J’utilise ma senseur magique pour pouvoir éviter des pièges ou bien ressentir la présence d’ennemis. Nous évitons quelques rues et contournons en gardant des forces pour la suite à venir.
Le terrain se dégage et nous nous retrouvons à l’extérieur de la ville en ruines, quelques arbres tiennent encore debout, mais semblent aussi morts que toutes les âmes ayant vécues ici. D’innombrables planches sont parsemées, le sol recouvert d’une fine couche de cendre et un énorme bâtiment à moitié explosé. La toiture est fendue à certains endroits, le lieu n’est pas accueillant. Des os sont disséminés aux quatres coins, on retrouve même un squelette contre une paroi en bois, comme s’il avait tenté de s’échapper, sans succès visiblement. Je me demande ce que Deydreus pense trouver dans ce dédale. Je reste aux aguets, toujours dans les airs et me sens observée. Peut-être est-ce encore dû à ma confrontation dans mon esprit avec le spectre. Devant nous se dresse un autre bâtiment, plus grand, avec une entrée délabrée et une poutre maintenant la porte. L’intérieur est sale, rempli de poussière et de cendres, des amas de bois et de lanières sans dessus dessous. Je suis oppressée.
— Cet endroit ne me dit rien qui vaille. Qu’êtes-vous venus faire ici ? Est-ce que, vous aussi, vous avez cette désagréable sensation d’être observé ?
- Spoiler:
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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La sortie de l'église s'était bien passée. Enfin, aussi bien que l'on pouvait l'espérer lorsqu'on devait traverser une ville remplie d'abominations mortes--vivantes pour espérer pouvoir s'en sortir. Le petit groupe avança donc, taillant sa route à travers les multiples monstruosités jusqu'à finalement s'éloigner du centre ville. Sur les bordures extérieures, la présence des impies se faisait moindre, et seul un épais brouillard venait entourer la troupe. Pourtant, Deydreus ne se sentait pas pour autant plus en sécurité, même avec une ange-lanterne au dessus de lui. A vrai dire, les trois bâtiments qu'ils avaient repérés étaient, probablement, des lieux importants où la population s'était rassemblée lors du massacre. Donc, par extension, les lieux les plus dangereux à explorer. Il n'y avait aucune crainte cependant dans le cœur de l'armure noire. S'il devait périr, cela ne saurait être à cause de créatures trépassées incapables d'accepter leur propre sort. Et puis, il avait une mission, un but à accomplir qu'il ne pouvait laisser mourir avec lui. Alors, il comptait bien explorer l'entièreté d'Alfegium, quitte à tout réduire en cendres une nouvelle fois s'il le fallait.
Arrivés au niveau de la scierie, les soldats se mirent en formation afin d'avancer minutieusement. Au centre, Deydreus observait les alentours en silence. Chaque relief, chaque reste carbonisé était analysé comme s'il s'agissait d'une menace potentielle. Même le destrier du cavalier semblait se prêté au jeu et renâclait l'air de manière régulière, comme pour s'assurer que ce dernier n'était pas aussi vicié et corrompu que le sol qu'ils foulaient. le premier bâtiment, en ruines et explosé, était le témoin d'un énième massacre perpétré par les titans. Une nouvelle boucherie inutile à laquelle une population trop faible n'avait sut réagir. Alors, il ne restait plus que cela, des os, presque entièrement réduits en centres. Et ici et là, quelques restes humains qui montraient à quel point les mortels avaient tenté de fuir, plutôt que de combattre. Si Deydreus devait ressentir un quelconque dégout, à ce moment, il aurait été dirigé vers cette plèbe stupide et contre l'ancienne théocratie shoumeienne. Comment pouvait-on s'être autant immergé dans un culte et une religion au point d'être aveuglé sur la nature de ceux que l'on vénère? C'était probablement aussi pour cela que Deydreus était non croyant, qu'il ne vénérait ni l'impératrice ni l'empereur. Car ce n'étaient, pour lui, que des êtres comme les autres, juste infiniment plus puissants. Il les respectait, pour sûr, tout comme il respectait la force des titans mais, de manière honnête, il ne les considérait pas plus que cela. Au moins, se disait-il, le couple impérial possédait une vision qui n'impliquait pas l'annihilation de tout ce qui ne pensait pas comme eux. Et ça aussi, c'était respectable.
Une fois le premier bâtiment exploré, le petit groupe tomba finalement sur la scierie principale. Une grande bâtisse, qui malgré tout ce qu'elle avait subit semblait toujours tenir bon. Pourtant, un profond malaise se dégageait de cette dernière. Et, pour peu, on pouvait sentir dans l'aura néfaste qu'elle représentait un avertissement adressé aux mortels. Mettant pied à terres, Deydreus confia sa monture à Aki et Vivien avant de s'avancer un peu plus dans le bâtiment. L'intérieur était, comme le reste des demeures de la ville, en piteux état et particulièrement sale. Pourtant, ce n'était pas ce qui choquait réellement le chevalier. Ce qui l'interpellait le plus, c'était la manière dont les planches avaient été mises sans dessus dessous, cette désagréable impression d'observer des traces de griffes sur le bois. Des griffes qui n'avaient rien d'humaines. Sortant par réflexe ses deux épées, le cavalier entendit derrière lui l'ange s'adresser à sa personne. Continuant d'observer les alentours, il se permit de lui répondre, toujours aux aguets.
- Dans cette ville, ou bien à la scierie? Pour la première option, nous sommes venus ici car l'on nous a signalé les pires horreurs. Pour une fois, les racontars semblent véridiques. Pour ce qui est de cet endroit spécifique... Le bois était très important pour le transport et l'approvisionnement de la ville, ce fut l'un des premiers endroits à sombrer lorsque la ville fut massacrée. Plus de bois. Plus de chariot. Plus de chariot, plus de fuite possible pour les personnes vulnérables. Pour ce qu'il en est de votre sensation d'être observée....
Cessant de parler, l'armure noire se contenta de montrer du doigt divers formes qui s'agitaient dans l'ombre, un peu plus loin. En réflexe, une ligne de défense fut rapidement établie afin de prévenir un quelconque assaut. Ces, choses, qui naviguaient dans la brume ambiante semblaient presque rire tandis qu'elles se tordaient et dansaient à distance raisonnable. Utilisant les avantages que lui procuraient sa nyctalopie, l'officier balaya les quelques recoins qu'il n'avait put analyser plus tôt, presque instantanément, il ordonna à ses troupes de reculer et de former une protection en étoile autour de sa monture. Une grande griffe manqua alors de trancher Gorrek. Ce dernier, surprit, lâcha un juron tandis qu'il revenait se mettre en place parmi le reste des Serres. Dans un long crissement, l'appendice pointu glissa contre le bois avant de retourner dans l'obscurité. Quelques secondes à peine plus tard, plusieurs planches volèrent en l'air, tandis que la créature se révélait au petit groupe. Comme les autres, l'être humanoïde adoptait une posture étrange. Alternant entre une position sur ses deux membres inférieurs ou bien à quatre pattes, l'abominable création se tordait dans un rictus improbable. Ses yeux, plus ou moins visibles, rappelaient vaguement le regard de bouques et autres bovins, tout en laissant clairement transparaître ses intentions meurtrières. Au bout de ses membres, de longs doigts griffus râclaient le sol frénétiquement. Ce qui était le plus étrange, pourtant, c'était cette sorte de "carapace" qui recouvrait le corps des abominations. Une sorte d'écorce, similaire aux arbres, qui couvrait la presque entièreté de la chaire nécrosée qui se déplaçait en couinant. Ouvrant la gueule, la créature dévoila finalement au groupe une dentition irrégulière mais acérée, tandis qu'un long filet de bave coulait de cette dernière pour venir humidifier un parquet asséché. L'être de bois et de chaire, laissa alors un nouveau cri inhumain et guttural sortir de sa gorge, forçant ses semblables dans la brume à s'élancer contre le groupe. Et, de nouveau, le fracas des armes résonna dans Alfegium.
Le combat était terrible. Contrairement aux zombies décérébrés, ces abominations semblaient plus malines. Elles n'hésitaient pas à reculer pour éviter les coups, et si leurs griffes ne parvenaient pas à outrepasser la défense des Serres, elles manquèrent de peu d'estropier un ou deux membres de la troupe. L'ange, ainsi que Deydreus, se démarquaient encore un peu plus vis à vis du reste, menant chacun à sa façon le combat contre ces êtres abjects. Tranchant une énième créature, l'officier remarqua comme elles continuaient à bouger quelques instants avant de "fondre", ne laissant derrière elles que des restes décharnés d'humains mêlés à un bois pourri. Peu importe le mal qui régnait ici, il avait atteint jusque la structure même de la nature et de ces environs. Plusieurs minutes plus tard, tandis que le groupe repoussait un énième assaut de ces abominations, Deydreus remarqua un peu plus en arrière, de nouvelles formes apparaitre. Et ces dernières, étaient bien trop petites pour appartenir à des adultes ressuscités.
Le premier groupe "d'enfants" se composaient de petite formes qui se tenaient droites. Dans leur "mains", plusieurs clous et autres petites lames étaient visibles. Des loques déchirés recouvraient leur corps qui, lui même, semblait recouvert de pailles ou d'autres éléments trouvables dans la scierie. Leurs yeux n'étaient plus que de petits globes luminescents et, lorsqu'ils ouvrirent leur gueule, cette dernière comportait trop de rangées de dents pour pouvoir appartenir à quelque chose d'humanoïde. Venait ensuite leurs petits camarades, qui eux se tenaient dans une position plus désarticulée. Leurs petits restos osseux se dandinaient de manière régulière tandis que le peu de peau qui restait sur leur visage se balançait au rythme de leurs mouvements. On pouvait également voir sur leurs petits corps de nombreuses toiles d'araignées, et sur quelques uns de leurs membres des traces de morsures ne laissant aucun doute sur le sort qui frappa ces bambins. Dans un cri strident, profondément glaçant, les mioches se jetèrent, littéralement, sur le groupe de survivant pour tenter de les abattre. Sans la moindre émotion, Deydreus trancha en deux la première ligne d'enfants. L'officier savait pertinemment à quel point les images comme celles-ci pouvaient perturber le moral de ses hommes. Comme la part d'humanité en eux pouvaient se trouver choquer de voir que même les enfants n'avaient sut trouver le repos. Alors il tranchait, encore et encore ces abominations sorties tout droit de l'imaginaire de titans fous. Car, c'était ce qu'il pouvait faire de mieux pour ses hommes. Leur montrer l'exemple, leur montrer ce qui devait être fait. Car s'ils ne combattaient pas, ici, dans la scierie, alors ils ne survivraient pas. Pourtant, et malgré la ferveur avec laquelle les Serres combattaient, quelques uns des guerriers reçurent tout de même des blessures, certes mineures, aux bras et aux jambes. Sur les vingt soldats accompagnant l'officier, cinq furent touchés et aussitôt remplacés par leur comparses indemnes. En réflexe, ces derniers appliquèrent rapidement des bandages sur leurs blessures, ainsi que divers onguent, avant de reprendre leur place au sein de la formation. Cela faisait maintenant dix bonnes minutes que tout le monde se battait sans relâche. Et, s'ils continuaient ainsi, les soldats finiraient par s'épuiser, surtout compte tenu qu'ils n'avaient pu véritablement se reposer dans l'église. Levant alors la tête après un énième coup, Deydreus remarqua une figure adulte qui se tenait un peu en arrière, moqueuse. Ses traits étranges la faisaient flotter à quelques centimètres du sol et son bras droit semblait éthéré, presque entièrement composé de magie nécrotique. Son visage, si l'on pouvait le décrire ainsi, comportait une mâchoire partiellement décrochée et un seul orbite rempli duquel se dégageait une lueur verdâtre. Le reste du corps, quant à lui, semblait relativement similaire à celui des premières créatures, qui revenaient d'ailleurs pour certaines d'entre elles danser autour de nouvel arrivant depuis la brume. Interpelant Luvïel, le vétéran esquiva entre deux mots une attaque d'un nouveau enfant décharné.
- Quelque chose me dit que cette, chose, doit être éliminé si nous voulons progresser. D'un geste, il cessa de parler pour venir décapiter trois enfants qui s'approchaient de l'ange. Je vous laisse vous élancer sur lui, je vous suis de près. Les autres, en formation derrière nous! Nous avons encore d'autres lieux à nettoyer!
Arrivés au niveau de la scierie, les soldats se mirent en formation afin d'avancer minutieusement. Au centre, Deydreus observait les alentours en silence. Chaque relief, chaque reste carbonisé était analysé comme s'il s'agissait d'une menace potentielle. Même le destrier du cavalier semblait se prêté au jeu et renâclait l'air de manière régulière, comme pour s'assurer que ce dernier n'était pas aussi vicié et corrompu que le sol qu'ils foulaient. le premier bâtiment, en ruines et explosé, était le témoin d'un énième massacre perpétré par les titans. Une nouvelle boucherie inutile à laquelle une population trop faible n'avait sut réagir. Alors, il ne restait plus que cela, des os, presque entièrement réduits en centres. Et ici et là, quelques restes humains qui montraient à quel point les mortels avaient tenté de fuir, plutôt que de combattre. Si Deydreus devait ressentir un quelconque dégout, à ce moment, il aurait été dirigé vers cette plèbe stupide et contre l'ancienne théocratie shoumeienne. Comment pouvait-on s'être autant immergé dans un culte et une religion au point d'être aveuglé sur la nature de ceux que l'on vénère? C'était probablement aussi pour cela que Deydreus était non croyant, qu'il ne vénérait ni l'impératrice ni l'empereur. Car ce n'étaient, pour lui, que des êtres comme les autres, juste infiniment plus puissants. Il les respectait, pour sûr, tout comme il respectait la force des titans mais, de manière honnête, il ne les considérait pas plus que cela. Au moins, se disait-il, le couple impérial possédait une vision qui n'impliquait pas l'annihilation de tout ce qui ne pensait pas comme eux. Et ça aussi, c'était respectable.
Une fois le premier bâtiment exploré, le petit groupe tomba finalement sur la scierie principale. Une grande bâtisse, qui malgré tout ce qu'elle avait subit semblait toujours tenir bon. Pourtant, un profond malaise se dégageait de cette dernière. Et, pour peu, on pouvait sentir dans l'aura néfaste qu'elle représentait un avertissement adressé aux mortels. Mettant pied à terres, Deydreus confia sa monture à Aki et Vivien avant de s'avancer un peu plus dans le bâtiment. L'intérieur était, comme le reste des demeures de la ville, en piteux état et particulièrement sale. Pourtant, ce n'était pas ce qui choquait réellement le chevalier. Ce qui l'interpellait le plus, c'était la manière dont les planches avaient été mises sans dessus dessous, cette désagréable impression d'observer des traces de griffes sur le bois. Des griffes qui n'avaient rien d'humaines. Sortant par réflexe ses deux épées, le cavalier entendit derrière lui l'ange s'adresser à sa personne. Continuant d'observer les alentours, il se permit de lui répondre, toujours aux aguets.
- Dans cette ville, ou bien à la scierie? Pour la première option, nous sommes venus ici car l'on nous a signalé les pires horreurs. Pour une fois, les racontars semblent véridiques. Pour ce qui est de cet endroit spécifique... Le bois était très important pour le transport et l'approvisionnement de la ville, ce fut l'un des premiers endroits à sombrer lorsque la ville fut massacrée. Plus de bois. Plus de chariot. Plus de chariot, plus de fuite possible pour les personnes vulnérables. Pour ce qu'il en est de votre sensation d'être observée....
Cessant de parler, l'armure noire se contenta de montrer du doigt divers formes qui s'agitaient dans l'ombre, un peu plus loin. En réflexe, une ligne de défense fut rapidement établie afin de prévenir un quelconque assaut. Ces, choses, qui naviguaient dans la brume ambiante semblaient presque rire tandis qu'elles se tordaient et dansaient à distance raisonnable. Utilisant les avantages que lui procuraient sa nyctalopie, l'officier balaya les quelques recoins qu'il n'avait put analyser plus tôt, presque instantanément, il ordonna à ses troupes de reculer et de former une protection en étoile autour de sa monture. Une grande griffe manqua alors de trancher Gorrek. Ce dernier, surprit, lâcha un juron tandis qu'il revenait se mettre en place parmi le reste des Serres. Dans un long crissement, l'appendice pointu glissa contre le bois avant de retourner dans l'obscurité. Quelques secondes à peine plus tard, plusieurs planches volèrent en l'air, tandis que la créature se révélait au petit groupe. Comme les autres, l'être humanoïde adoptait une posture étrange. Alternant entre une position sur ses deux membres inférieurs ou bien à quatre pattes, l'abominable création se tordait dans un rictus improbable. Ses yeux, plus ou moins visibles, rappelaient vaguement le regard de bouques et autres bovins, tout en laissant clairement transparaître ses intentions meurtrières. Au bout de ses membres, de longs doigts griffus râclaient le sol frénétiquement. Ce qui était le plus étrange, pourtant, c'était cette sorte de "carapace" qui recouvrait le corps des abominations. Une sorte d'écorce, similaire aux arbres, qui couvrait la presque entièreté de la chaire nécrosée qui se déplaçait en couinant. Ouvrant la gueule, la créature dévoila finalement au groupe une dentition irrégulière mais acérée, tandis qu'un long filet de bave coulait de cette dernière pour venir humidifier un parquet asséché. L'être de bois et de chaire, laissa alors un nouveau cri inhumain et guttural sortir de sa gorge, forçant ses semblables dans la brume à s'élancer contre le groupe. Et, de nouveau, le fracas des armes résonna dans Alfegium.
Le combat était terrible. Contrairement aux zombies décérébrés, ces abominations semblaient plus malines. Elles n'hésitaient pas à reculer pour éviter les coups, et si leurs griffes ne parvenaient pas à outrepasser la défense des Serres, elles manquèrent de peu d'estropier un ou deux membres de la troupe. L'ange, ainsi que Deydreus, se démarquaient encore un peu plus vis à vis du reste, menant chacun à sa façon le combat contre ces êtres abjects. Tranchant une énième créature, l'officier remarqua comme elles continuaient à bouger quelques instants avant de "fondre", ne laissant derrière elles que des restes décharnés d'humains mêlés à un bois pourri. Peu importe le mal qui régnait ici, il avait atteint jusque la structure même de la nature et de ces environs. Plusieurs minutes plus tard, tandis que le groupe repoussait un énième assaut de ces abominations, Deydreus remarqua un peu plus en arrière, de nouvelles formes apparaitre. Et ces dernières, étaient bien trop petites pour appartenir à des adultes ressuscités.
Le premier groupe "d'enfants" se composaient de petite formes qui se tenaient droites. Dans leur "mains", plusieurs clous et autres petites lames étaient visibles. Des loques déchirés recouvraient leur corps qui, lui même, semblait recouvert de pailles ou d'autres éléments trouvables dans la scierie. Leurs yeux n'étaient plus que de petits globes luminescents et, lorsqu'ils ouvrirent leur gueule, cette dernière comportait trop de rangées de dents pour pouvoir appartenir à quelque chose d'humanoïde. Venait ensuite leurs petits camarades, qui eux se tenaient dans une position plus désarticulée. Leurs petits restos osseux se dandinaient de manière régulière tandis que le peu de peau qui restait sur leur visage se balançait au rythme de leurs mouvements. On pouvait également voir sur leurs petits corps de nombreuses toiles d'araignées, et sur quelques uns de leurs membres des traces de morsures ne laissant aucun doute sur le sort qui frappa ces bambins. Dans un cri strident, profondément glaçant, les mioches se jetèrent, littéralement, sur le groupe de survivant pour tenter de les abattre. Sans la moindre émotion, Deydreus trancha en deux la première ligne d'enfants. L'officier savait pertinemment à quel point les images comme celles-ci pouvaient perturber le moral de ses hommes. Comme la part d'humanité en eux pouvaient se trouver choquer de voir que même les enfants n'avaient sut trouver le repos. Alors il tranchait, encore et encore ces abominations sorties tout droit de l'imaginaire de titans fous. Car, c'était ce qu'il pouvait faire de mieux pour ses hommes. Leur montrer l'exemple, leur montrer ce qui devait être fait. Car s'ils ne combattaient pas, ici, dans la scierie, alors ils ne survivraient pas. Pourtant, et malgré la ferveur avec laquelle les Serres combattaient, quelques uns des guerriers reçurent tout de même des blessures, certes mineures, aux bras et aux jambes. Sur les vingt soldats accompagnant l'officier, cinq furent touchés et aussitôt remplacés par leur comparses indemnes. En réflexe, ces derniers appliquèrent rapidement des bandages sur leurs blessures, ainsi que divers onguent, avant de reprendre leur place au sein de la formation. Cela faisait maintenant dix bonnes minutes que tout le monde se battait sans relâche. Et, s'ils continuaient ainsi, les soldats finiraient par s'épuiser, surtout compte tenu qu'ils n'avaient pu véritablement se reposer dans l'église. Levant alors la tête après un énième coup, Deydreus remarqua une figure adulte qui se tenait un peu en arrière, moqueuse. Ses traits étranges la faisaient flotter à quelques centimètres du sol et son bras droit semblait éthéré, presque entièrement composé de magie nécrotique. Son visage, si l'on pouvait le décrire ainsi, comportait une mâchoire partiellement décrochée et un seul orbite rempli duquel se dégageait une lueur verdâtre. Le reste du corps, quant à lui, semblait relativement similaire à celui des premières créatures, qui revenaient d'ailleurs pour certaines d'entre elles danser autour de nouvel arrivant depuis la brume. Interpelant Luvïel, le vétéran esquiva entre deux mots une attaque d'un nouveau enfant décharné.
- Quelque chose me dit que cette, chose, doit être éliminé si nous voulons progresser. D'un geste, il cessa de parler pour venir décapiter trois enfants qui s'approchaient de l'ange. Je vous laisse vous élancer sur lui, je vous suis de près. Les autres, en formation derrière nous! Nous avons encore d'autres lieux à nettoyer!
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angelos Dei ascendentes et descendentes supra Filium hominis
Intense. Froid. Violent. Mon corps tressaille d’excitation et de peur, j’ai la nette impression qu’une sombre aura nous enveloppe d’un voile. Quelque chose ou quelqu’un se mue parmi les ténèbres, une chose qui n’a pas lieu d’être. Ma gorge est sèche, le stress me gagne tandis que Deydreus, le guerrier aux sombres armoiries, guette tout en me répondant d’une voix naturelle, bien qu’un peu basse. L’oppression que l’on ressent nous jette un froid. Cette chose veille sur nos moindres mouvements, nos moindres paroles, comme si nous n’étions point les bienvenus. Je me promets qu’à l’avenir, pour errer au cœur des terres de Shoumei, j’aviserai de recruter un groupe de guerriers. Seule, il est rarement impossible de survivre. Soudain, un des équipiers du chevalier manque de se faire déchiqueter, il change de position en vociférant. Je suis subjuguée par les mouvements et la stratégie adoptée du placement de ces mortels, leur manière de prendre les armes et de rester impassible face à l’inconnu. Une énorme griffe se retira dans l’ombre dans un crissement sinistre puis, lorsque des planches volèrent en éclat, une créature s'approcha devant nous. Le son de cette entité est anormal, guttural et indescriptible : un étrange mélange d’os broyé, de crépitement de bois et d’un cri aigu de bambin. Il serait cocasse de croire que cette étrange atrocité soit seule. Une fois son cri achevé, des bruits de pas lourds et secs font trembler le sol, des êtres similaires à l’étrangeté se manifestent en se confrontant aux guerriers sombres. Je remarque le presque visage de ces êtres difformes et sales, voire quasiment des traits humains pour certains. Le pire survient lorsque d’autres entités, plus petites, ressemblant fortement à des enfants, vinrent affronter les guerriers. Mon esprit se fige, je n’avais jamais vu ça auparavant. Tandis que le leader du groupe abat sans sourciller certaines de ces créatures au son étrange, toute son équipe fait de même. Leurs épées font un vacarme ahurissant lorsqu’ils s’abattent sur les vermines. Comme ci le bois était pulvérisé violemment. Alors que je me retrouve au milieu d’eux, je concentre ma magie pour créer un espèce de cône lumineux qui en fait fondre trois en tas de cendres. Comme Seagan, je tente de créer des glaives de lumière qui nous entourent, les guerriers et moi-même, avant de fendre les airs pour s’abattre sur les ennemis et les broyer. Ma claymore en main, je déploie une aura d’une lumière salvatrice qui rayonne parmi la brume. Il me faut garder de la magie. La voix de l’homme aux cheveux hirsutes et à la figure de sang s’élève parmi ce raffut, proclamant qu’il faudrait s’élancer vers un monstre bien plus coriace. L’entité au bras éthéré doit être notre cible principale. Bien entendu, nous avancerons ensemble à travers ces sauvages sans nom.
Mon regard se dirige dans la direction indiquée par Deydreus, la créature émet comme un rictus, dévoilant un sourire carnassier. L’aspect verdâtre lui servant de bras diffuse un étrange rayonnement parmi la brume. Les glaives de lumière disparaissent après qu’elles aient toutes atteint une créature, sauvant par moment un des membres du groupe. Mes ailes sont repliées dans mon dos et j’attends le bon moment pour m’élancer, arme en main, afin d’affronter la bête de ces lieux maudits. Je ne dois pas penser à la peur, je dois surtout ressentir la rage et la hargne de l’affrontement. Mon corps est en émoi, tout mon être palpite d’une envie irrépressible de détruire celui qui a causé du tort à ce village, perdu parmi les terres de Shoumei. Ce village a été éradiqué par l’atrocité de ces monstres. Jamais, les titans n’auraient causé de telles ignominies. Jamais les mortels n'auraient subi de plein fouet une violence si extrême de la part de mes Pères. Ou bien, n’est-ce là que le résultat des mortels ayant oublié leur foi envers nos Divins, ayant préféré prêché le Malin et se laissant berner par les vices du chaos. Dans ce cas, mon devoir en tant que créature des Titans, n’est autre que d’éradiquer ceux qui ont été corrompus. Comme me l’a dit Seagan, l’Ordalie doit s’abattre sur les Hommes. Et si le Mal s’est réincarné en ces sordides êtres informes, alors ils seront galvanisés par la lumière purificatrice. Les petites créatures sont agiles et sautent dans ma direction, lames en main. Leur corps menu s’effritent au contact de la lame bénie, un gémissement criard, avant de s’éclater sur le sol en plusieurs morceaux de bois, de terre et de chair. L’étrangeté verdâtre, au fond du bâtiment, attend.
Dans mon esprit, seul compte mon but qui n’est autre que l’abomination qui nous fait face. De pouvoir la baigner de cette douce lumière qui le consumera puisqu’il est impur. Je comprends ma voie, je sais dorénavant que je ne peux pas sauver tous les mortels. Ma foi et mon cœur sont grands, pourtant, les mortels ayant failli dans leur tâche d’aimer et d’adorer les Dieux finiront par mourir du jugement divin. Il y a quelques mois, je n’osais prendre les armes de peur de détruire pour le bien des mortels et des Divins. Maintenant, je comprends au fur et à mesure, que les âmes altérées ne pourront pas être sauvées et qu’il est de mon devoir de les éradiquer. L’abomination qui me fait face est un de ces exemples. Les sourcils froncés, le regard plus lumineux que jamais, dans un cri de rage et d’espoir, je brandis mon arme et m’élance sur l’être au bras éthéré qui me propulse avec violence contre un mur de bois. La propulsion fut si virulente qu’elle fit voler en éclat quelques-unes des étranges créatures, laissant échapper une onde de choc qui éjecta tout le monde. Mes yeux sont clos, je n’arrive pas à me relever car une de mes ailes est bloquée entre le mur et une poutre en bois. Je tente de me relever mais le poids des débris sur mon corps ne me permettent pas de m’échapper.
Non. Ne cède pas à la panique.
L’entité au sourire carnassier se met à rire, une hilarité si intense qu’elle résonne aux alentours. Ébranlée, je vois d’un œil rouge tandis que j’essuie le visage d’un revers de manche. Mon gant blanc est salit par la crasse des cendres, de la terre et du sang. Voir mon propre sang me met mal, j’ai l’étrange sentiment de revivre des événements passés. Relève toi, fille des titans. Ce n’est pas l’heure de faillir. L’étrange monstre éthéré craque ses membres et avec une rapidité hors du commun, il s’élance en me frappant au visage. Ce qui brise le mur et la poutre qui me retenaient prisonnière pour me propulser encore plus loin. Le bâtiment n’est plus très stable, la poutre devait être un poids de stabilité pour la structure. Jeter dehors, la brume est intense et je n’ai plus mon arme. Elle a très certainement dû être projetée en même temps que mon corps lors de l’assaut de la bête. Je me relève péniblement, mes jambes sont écorchées et j’entends encore ce rire quelque part. Il s’amuse. Prise d’adrénaline et d’une grande frénésie, je déploie entre mes mains une boule de lumière avant de la diriger dans la direction du rire. Je projette la boule qui émet un son strident et crée une explosion de lumière, là où se tenait le bâtiment.
— J’ai quelque chose à te montrer, j’espère que tu vas apprécier.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Tranchant une énième créature, Deydreus pesta. Le rythme avec lequel ces saletés revenaient était un désavantage certain pour le groupe de survivants. Quand l'ange s'élança contre la créature indiquée, le chevalier sombre la suivit pour l'assister du mieux qu'il le pouvait. Malheureusement, l'abjecte création ne sembla pas réellement en difficulté et projeta Luvïel avec une force terrifiante. Dans son sillage, une puissante onde de choc propulsa tout autour d'elle. Alliés, comme ennemis. Dans un fracas assourdissant, les Serres se relevèrent et se remirent en formation, ignorant les petites plaies et autres états de choc pour se concentrer sur l'instant présent. Car, s'ils manquaient de rigueur, alors leur vie s'arrêterait là. L'officier fut quant à lui projeté un peu plus loin. Toussotant, le chevalier sombre se redressa dans un balayage de ses deux épées, décapitant deux des "enfants" qui venaient pour le poignarder. Sentant ses plaies se refermer, le vétéran s'élança en direction de ses troupes.
- Sortez du bâtiment, maintenant!
Ecoutant leur dirigeant, les Serres marchèrent en direction de la sortie, tranchant et tuant de nouveau tout ce qui osait se relever. Fermant la marche, Deydreus fut le dernier humain à quitter la scierie, assurant l'arrière de ses hommes. C'est alors qu'une puissante boule de lumière vint s'éclater contre le bâtiment. Dans cette explosion lumineuse, l'officier entendit les hurlements gutturaux d'une multitude de créatures, réduites à jamais au silence. Un sourire sadique se dessina sur les lèvres de l'officier. L'ange s'avérait utile, mais, surtout, il savourait particulièrement la lente agonie de ces abominations. Peu lui importait leur légitimité et leur rage. Ces êtes étaient morts, et devaient le rester. Et surtout, elles devaient disparaitre pour avoir osé s'en prendre aux reikois. Cherchant de ses yeux vairons l'être ailé, Deydreus pesta en ne l'apercevant pas. Ordonnant à ses troupes de le suivre, l'officier tenta de retrouver la trace de la figure angélique. C'est alors qu'il tomba sur la claymore de la jeune femme. Relevant la tête, l'armure d'ébène chercha des yeux celle qui les accompagnait il y avait encore quelques minutes. Plaçant Silence et Hurlement dans leurs fourreaux, l'officier s'élança, l'arme divine en main. Il remarqua alors dans la pénombre de la brume des vagues de lumières, et toujours plus de rires gutturaux. Pressant le pas, ils arrivèrent finalement à l'endroit où se tenait Luvïel. Dans son dos, le reikois pu admirer l'ange qui naviguait parmi les ombres avec grâce et férocité. Ses mouvements rapides, couplés à sa magie de lumière, donnait à la scène une beauté particulière. Sifflant alors qu'elle terminait une énième parade lumineuse, l'officier lui lança son arme tandis que les serres arrivaient dans son dos, tranchant les pauvres âmes damnées qui se relevaient pour les entraver. Dans des gerbes de sang, de bois, et de crasse, les horreurs furent réduites au silence et, enfin, la créature au bras éthérée, vaincue.
Reprenant son souffle, Deydreus observa quelques instants la figure angélique qui était de nouveau à ses côtés.
- Êtes vous blessée? Nous pouvons faire une courte pause, je refuse de nous faire repartir dans cet état plus en avant. La scierie était, d'après ce que nous avions récolté, l'endroit le plus "propre" de cette damnée ville...
Il essuya d'un revers de la main la sueur qui perlait sur son front, soulevant quelques instants son casque cornu tandis qu'il dévisageait l'ange à ses côtés.
- J'admire votre férocité. J'espère qu'elle tiendra lorsque nous continuerons. Ces abominations doivent être réduites au silence. Elles méritent de trouver le repos.
Ils prirent alors cinq minutes. Cinq minutes pour régénérer leur énergie. Certains Serres burent un coup, d'autres pansèrent leurs petites blessures, tous pestaient contre leur situation. Deydreus les comprenait. Chacune des abominations qu'ils abattaient alimentaient sa haine des titans et de leurs vices, tout en alimentant paradoxalement le respect qu'il avait pour ces êtres divins. Même après leur défaite, leur influence continuait de se faire ressentir sur le monde des mortels. C'était une force respectable. De plus, le chevalier sombre devait bien reconnaitre sa fascination pour le morbide et la nécromancie. Un art qu'il, contrairement à de nombreuses personnes, trouvait particulièrement intéressant. Cependant, l'armure noire n'avait pour l'heure pas vraiment le temps de réfléchir à la beauté relative des arts sombres ni à leur utilité. Seule comptait leur survie.
Aki, accompagné de trois autres Serres, prirent la route du Sud afin de s'éloigner du village maudit avec la monture de leur chef. S'ils voulaient rester et combattre auprès de leurs camarades, les soldats acquiescèrent en silence et se mirent en route. Ils comprenaient également toute l'importance de leur tâche. Si Deydreus et les autres ne revenaient pas, alors il serait de leur devoir de retourner jusqu'à Mael et d'informer l'Empire du danger qui se trouvait ici.
Le reste du groupe se mit alors en marche, quittant la scierie maintenant beaucoup plus en ruines et purifiée pour se diriger vers l'ancienne maison de régent. Un manoir de faïencier. Là bas, Deydreus en était certain, ils trouveraient encore de nouvelles horreurs prêtes à les abattre.
- Connaissez vous l'histoire de ce manoir? Il tourna la tête vers l'ange qui voletait un peu au dessus d'eux. Comme vous le savez, la ville fut détruite par les titans lors de la dernière guerre. Les habitants? Massacrés. Femmes, enfants. Même les nourrissons subirent la colère de vos parents. Mais, le plus intéressant, ne fut pas le massacre en soit. Dans ce manoir, où vivait l'homme le plus influent de ce bourg, se trouvait la femme de ce dernier. La "baronne".
Ils passèrent alors à côté d'un arbre aux pendus, duquel gigotaient de nombreux morts vivants réanimés mais incapable de quitter la corde qui retenait leur corps décomposés.
- Cette dernière était une fervente croyante. Probablement bien plus extrême que tous les plus croyants que l'on peut croiser. Elle passait le plus clair de son temps à l'église, agenouillée devant les statues de vos pères comme si ces derniers allaient lui offrir grâce et protection. Lorsqu'elle ne séjournait pas là bas, elle restait chez elle... Et châtiait les hérétiques. Une main de fer, dans un gant de velours. Voila ce qu'elle était. Enfin, ça et une sadique névrosée, par dessus le reste. Elle torturait, écartelait, et brulait vifs tout ceux qui osaient remettre en cause la volonté des titans. Et, bien que les rapports soient limités, tous s'accordaient sur ce qu'elle fit lorsque la purge commença. Il marqua une nouvelle pause, fixant l'ange droit dans les yeux. Elle riait. Savourant le fait de voir que son peuple se faisait massacrer. Jusqu'à ce, qu'enfin, vos semblables ne viennent la massacrer à son tour. Et vous savez quoi? A présent, on peut de nouveau entendre son rire.
Il n'avait même pas dit cela comme un père racontant des histoires effrayantes à son enfant. Non, il n'avait qu'énoncer des faits. La Baronne était probablement toujours là, quelque part dans les entrailles du manoir, à se gausser du sort des habitants, et remerciant les titans de l'avoir ramenée. Une créature abjecte et viciée de son vivant, taillée comme le plus pur des diamants dans la mort.
Ils arrivèrent enfin à l'entrée du manoir, ayant dut auparavant terrasser les vagues de morts vivants qui venaient se jeter contre leur petit groupe. Bien qu'une fatigue morale et physique commençait à poindre, les reikois et leur accompagnatrice tenaient bon. Ils enfoncèrent la porte violemment, entrant dans le bâtiment à la recherche de ce mal profond pour, ils l'espéraient, purifier la ville et permettre au calme de revenir sur ces terres mortes. A l'intérieur, un grand hall accueillait le groupe armé. Du marbre, encore en bon état malgré le sang séché qui tâchait ses dalles, donnait au vestibule un semblant de richesse décadente. Sur les côtés, de nombreuses statues dominaient les nouveaux arrivant. Leur figure squelettique et humanoïde, couplée aux deux ailes membranées qui s'étendaient dans leur dos, rappelaient vaguement certaines images utilisées pour définir les titans et leurs enfants divins. A présent couverts de sang et de poussière, ils représentaient bien plus toute la perversion et malveillance de ces derniers. Un peu plus loin, deux portes brisées donnaient sur des pièces trop sombres pour pouvoir être analysées immédiatement. Au centre, un grand escalier, lui aussi en marbre, grimpait et se divisait en deux, amenant à l'étage supérieur et aux balcons.
Avançant en silence, les grèves de l'armure noire résonnaient conte le sol, donnant à la progression du groupe un air particulièrement macabre. Comme l'écho de la vie s'aventurant dans le domaine de la mort.
Un long crissement résonna alors depuis les protes éclatées. Raclant le marbre pourtant parfait, des créatures à quatre pattes progressaient, lâchant des aboiements déformés, rappelant des gémissements humains. Plissant les yeux et se servant de sa nyctalopie, l'homme aux yeux vairons remarqua alors les contours de ces créatures... Des corps de chiens, à la queue coupée et à la peau plus ou moins arrachée, gesticulaient pitoyablement tandis que l'une de leur patte avant, sectionnée, avait été remplacée par une faucille. Pire encore, de leur dos sortaient des épines dorsales forgées dans un sang cristallisé qui venait de leur propre corps. Et enfin, comble de l'horreur, un crâne humain semblait avoir été greffé au corps du canidé. Se tordant et avançant avec peine sur le sol, les créatures progressaient maladroitement vers le groupe. Sortant ses deux armes, Deydreus jaugea un peu le reste de la salle, et remarqua d'autres formes qui s'avançaient, cette fois humanoïdes.
Hautes d'environ deux bons mètres, les figures féminines semblaient glisser sur le sol, et pour cause. De multiples bras et mains venaient remplacer leurs jambes, les faisant avancer sur le sol à ma manière d'un centipède abominables. L'endroit où cette "greffe" se situait, était partiellement masqué par la longue robe qui recouvrait le corps des abominations masquées. Une coiffe religieuse, ornée d'un masque dorée, venait donner à ces créatures une apparence particulièrement religieuse, renforcée également par le grimoire qu'elles tenaient en main et l'encensoir, donc les bords étaient tachetés d'un sang indiquant d'une manière assez angoissante le fonctionnement de ces derniers. Dans de longs gémissements et pleurs, ces formes s'avançaient vers le groupe, l'accueillant agressivement. Portant son regard sur l'ange qui voletait près d'eux, Deydreus agrippa les manches de ses épées. Le combat allait être de nouveau rude, horrible. Ils allaient devoir affronter ce qu'aucun homme normalement constitué ne devait rencontrer. Mais tel était leur devoir, telle était leur mission. Dans un cri rauque, les guerriers sable et gueule s'élancèrent l'arme au clair.
Il était temps de purifier cet endroit.
- Sortez du bâtiment, maintenant!
Ecoutant leur dirigeant, les Serres marchèrent en direction de la sortie, tranchant et tuant de nouveau tout ce qui osait se relever. Fermant la marche, Deydreus fut le dernier humain à quitter la scierie, assurant l'arrière de ses hommes. C'est alors qu'une puissante boule de lumière vint s'éclater contre le bâtiment. Dans cette explosion lumineuse, l'officier entendit les hurlements gutturaux d'une multitude de créatures, réduites à jamais au silence. Un sourire sadique se dessina sur les lèvres de l'officier. L'ange s'avérait utile, mais, surtout, il savourait particulièrement la lente agonie de ces abominations. Peu lui importait leur légitimité et leur rage. Ces êtes étaient morts, et devaient le rester. Et surtout, elles devaient disparaitre pour avoir osé s'en prendre aux reikois. Cherchant de ses yeux vairons l'être ailé, Deydreus pesta en ne l'apercevant pas. Ordonnant à ses troupes de le suivre, l'officier tenta de retrouver la trace de la figure angélique. C'est alors qu'il tomba sur la claymore de la jeune femme. Relevant la tête, l'armure d'ébène chercha des yeux celle qui les accompagnait il y avait encore quelques minutes. Plaçant Silence et Hurlement dans leurs fourreaux, l'officier s'élança, l'arme divine en main. Il remarqua alors dans la pénombre de la brume des vagues de lumières, et toujours plus de rires gutturaux. Pressant le pas, ils arrivèrent finalement à l'endroit où se tenait Luvïel. Dans son dos, le reikois pu admirer l'ange qui naviguait parmi les ombres avec grâce et férocité. Ses mouvements rapides, couplés à sa magie de lumière, donnait à la scène une beauté particulière. Sifflant alors qu'elle terminait une énième parade lumineuse, l'officier lui lança son arme tandis que les serres arrivaient dans son dos, tranchant les pauvres âmes damnées qui se relevaient pour les entraver. Dans des gerbes de sang, de bois, et de crasse, les horreurs furent réduites au silence et, enfin, la créature au bras éthérée, vaincue.
Reprenant son souffle, Deydreus observa quelques instants la figure angélique qui était de nouveau à ses côtés.
- Êtes vous blessée? Nous pouvons faire une courte pause, je refuse de nous faire repartir dans cet état plus en avant. La scierie était, d'après ce que nous avions récolté, l'endroit le plus "propre" de cette damnée ville...
Il essuya d'un revers de la main la sueur qui perlait sur son front, soulevant quelques instants son casque cornu tandis qu'il dévisageait l'ange à ses côtés.
- J'admire votre férocité. J'espère qu'elle tiendra lorsque nous continuerons. Ces abominations doivent être réduites au silence. Elles méritent de trouver le repos.
Ils prirent alors cinq minutes. Cinq minutes pour régénérer leur énergie. Certains Serres burent un coup, d'autres pansèrent leurs petites blessures, tous pestaient contre leur situation. Deydreus les comprenait. Chacune des abominations qu'ils abattaient alimentaient sa haine des titans et de leurs vices, tout en alimentant paradoxalement le respect qu'il avait pour ces êtres divins. Même après leur défaite, leur influence continuait de se faire ressentir sur le monde des mortels. C'était une force respectable. De plus, le chevalier sombre devait bien reconnaitre sa fascination pour le morbide et la nécromancie. Un art qu'il, contrairement à de nombreuses personnes, trouvait particulièrement intéressant. Cependant, l'armure noire n'avait pour l'heure pas vraiment le temps de réfléchir à la beauté relative des arts sombres ni à leur utilité. Seule comptait leur survie.
Aki, accompagné de trois autres Serres, prirent la route du Sud afin de s'éloigner du village maudit avec la monture de leur chef. S'ils voulaient rester et combattre auprès de leurs camarades, les soldats acquiescèrent en silence et se mirent en route. Ils comprenaient également toute l'importance de leur tâche. Si Deydreus et les autres ne revenaient pas, alors il serait de leur devoir de retourner jusqu'à Mael et d'informer l'Empire du danger qui se trouvait ici.
Le reste du groupe se mit alors en marche, quittant la scierie maintenant beaucoup plus en ruines et purifiée pour se diriger vers l'ancienne maison de régent. Un manoir de faïencier. Là bas, Deydreus en était certain, ils trouveraient encore de nouvelles horreurs prêtes à les abattre.
- Connaissez vous l'histoire de ce manoir? Il tourna la tête vers l'ange qui voletait un peu au dessus d'eux. Comme vous le savez, la ville fut détruite par les titans lors de la dernière guerre. Les habitants? Massacrés. Femmes, enfants. Même les nourrissons subirent la colère de vos parents. Mais, le plus intéressant, ne fut pas le massacre en soit. Dans ce manoir, où vivait l'homme le plus influent de ce bourg, se trouvait la femme de ce dernier. La "baronne".
Ils passèrent alors à côté d'un arbre aux pendus, duquel gigotaient de nombreux morts vivants réanimés mais incapable de quitter la corde qui retenait leur corps décomposés.
- Cette dernière était une fervente croyante. Probablement bien plus extrême que tous les plus croyants que l'on peut croiser. Elle passait le plus clair de son temps à l'église, agenouillée devant les statues de vos pères comme si ces derniers allaient lui offrir grâce et protection. Lorsqu'elle ne séjournait pas là bas, elle restait chez elle... Et châtiait les hérétiques. Une main de fer, dans un gant de velours. Voila ce qu'elle était. Enfin, ça et une sadique névrosée, par dessus le reste. Elle torturait, écartelait, et brulait vifs tout ceux qui osaient remettre en cause la volonté des titans. Et, bien que les rapports soient limités, tous s'accordaient sur ce qu'elle fit lorsque la purge commença. Il marqua une nouvelle pause, fixant l'ange droit dans les yeux. Elle riait. Savourant le fait de voir que son peuple se faisait massacrer. Jusqu'à ce, qu'enfin, vos semblables ne viennent la massacrer à son tour. Et vous savez quoi? A présent, on peut de nouveau entendre son rire.
Il n'avait même pas dit cela comme un père racontant des histoires effrayantes à son enfant. Non, il n'avait qu'énoncer des faits. La Baronne était probablement toujours là, quelque part dans les entrailles du manoir, à se gausser du sort des habitants, et remerciant les titans de l'avoir ramenée. Une créature abjecte et viciée de son vivant, taillée comme le plus pur des diamants dans la mort.
Ils arrivèrent enfin à l'entrée du manoir, ayant dut auparavant terrasser les vagues de morts vivants qui venaient se jeter contre leur petit groupe. Bien qu'une fatigue morale et physique commençait à poindre, les reikois et leur accompagnatrice tenaient bon. Ils enfoncèrent la porte violemment, entrant dans le bâtiment à la recherche de ce mal profond pour, ils l'espéraient, purifier la ville et permettre au calme de revenir sur ces terres mortes. A l'intérieur, un grand hall accueillait le groupe armé. Du marbre, encore en bon état malgré le sang séché qui tâchait ses dalles, donnait au vestibule un semblant de richesse décadente. Sur les côtés, de nombreuses statues dominaient les nouveaux arrivant. Leur figure squelettique et humanoïde, couplée aux deux ailes membranées qui s'étendaient dans leur dos, rappelaient vaguement certaines images utilisées pour définir les titans et leurs enfants divins. A présent couverts de sang et de poussière, ils représentaient bien plus toute la perversion et malveillance de ces derniers. Un peu plus loin, deux portes brisées donnaient sur des pièces trop sombres pour pouvoir être analysées immédiatement. Au centre, un grand escalier, lui aussi en marbre, grimpait et se divisait en deux, amenant à l'étage supérieur et aux balcons.
Avançant en silence, les grèves de l'armure noire résonnaient conte le sol, donnant à la progression du groupe un air particulièrement macabre. Comme l'écho de la vie s'aventurant dans le domaine de la mort.
Un long crissement résonna alors depuis les protes éclatées. Raclant le marbre pourtant parfait, des créatures à quatre pattes progressaient, lâchant des aboiements déformés, rappelant des gémissements humains. Plissant les yeux et se servant de sa nyctalopie, l'homme aux yeux vairons remarqua alors les contours de ces créatures... Des corps de chiens, à la queue coupée et à la peau plus ou moins arrachée, gesticulaient pitoyablement tandis que l'une de leur patte avant, sectionnée, avait été remplacée par une faucille. Pire encore, de leur dos sortaient des épines dorsales forgées dans un sang cristallisé qui venait de leur propre corps. Et enfin, comble de l'horreur, un crâne humain semblait avoir été greffé au corps du canidé. Se tordant et avançant avec peine sur le sol, les créatures progressaient maladroitement vers le groupe. Sortant ses deux armes, Deydreus jaugea un peu le reste de la salle, et remarqua d'autres formes qui s'avançaient, cette fois humanoïdes.
Hautes d'environ deux bons mètres, les figures féminines semblaient glisser sur le sol, et pour cause. De multiples bras et mains venaient remplacer leurs jambes, les faisant avancer sur le sol à ma manière d'un centipède abominables. L'endroit où cette "greffe" se situait, était partiellement masqué par la longue robe qui recouvrait le corps des abominations masquées. Une coiffe religieuse, ornée d'un masque dorée, venait donner à ces créatures une apparence particulièrement religieuse, renforcée également par le grimoire qu'elles tenaient en main et l'encensoir, donc les bords étaient tachetés d'un sang indiquant d'une manière assez angoissante le fonctionnement de ces derniers. Dans de longs gémissements et pleurs, ces formes s'avançaient vers le groupe, l'accueillant agressivement. Portant son regard sur l'ange qui voletait près d'eux, Deydreus agrippa les manches de ses épées. Le combat allait être de nouveau rude, horrible. Ils allaient devoir affronter ce qu'aucun homme normalement constitué ne devait rencontrer. Mais tel était leur devoir, telle était leur mission. Dans un cri rauque, les guerriers sable et gueule s'élancèrent l'arme au clair.
Il était temps de purifier cet endroit.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Tandis qu'il m'élançe ma claymore, les Serres s'emmagasinent autour de nous, s'ensuivit une multitude de coups tranchant et décapitant nos ennemis, sans aucune once de regret. Les hurlements sinistres des entités résonnent dans toute la scierie, ce mélange de bois et de chaire qui éparpille le sol, les monticules de cadavres non-humains s'agglutinent, donnant à la scène un aspect horrifique. Nous vainquîmes l'étrange bestiole au bras éthéré, sans pour autant comprendre davantage la nature de cet être infâme. Je reste sceptique sur ce lieu et sur ce qui a pu se produire depuis l'arrivée des titans. J'ose croire que les corps de ces monstres soient ceux des vivants ayant été des impies, leur foi ne les as point aidés et ils se sont retrouvés piégés entre les griffes de mes pères. Alors qu'il me demande comment je me sens, j'apprends que cet endroit est celui qui serait le moins "exposé" par rapport au reste de la ville. Alors comme ça, cette bourgade a encore bien des choses à dévoiler. Je me sens un peu nauséeuse quant aux évènements depuis mon arrivée en ville. Spectres, morts-vivants, des êtres de bois et de chair ... Que peut bien être la suite ? Tandis qu'il retire son heaume, son regard vairon me transperce et ses mots sont encourageants, bien que sous cet aspect de guerrier chevronné se cache un homme terrifiant. Je ne souhaiterais point l'avoir comme ennemi. Nous nous arrêtons quelques instants pour reprendre notre souffle, panser les blessures et pour certains, s'hydrater. La nuit est loin d'être terminée et de ce que je comprends, nous risquons de rester là encore un temps. Je pourrais très bien les laisser là, continuer leur besogne, ce pour quoi ils doivent être grassement payés. Je reste sur mes gardes, qui me dit que je ne suis pas au bout de mes peines ? Seulement, je ne suis pas ainsi. Ces hommes en armure d'ébène sont venus me prêter main-forte là où j'aurai pu y laisser la vie. Nous avons eu le luxe de nous frayer un chemin parmi les damnés jusqu'à arpenter ce chemin menant par-delà le village, puis affrontant maintes étrangetés animées par une force démoniaque. Je m'approche d'un des membres du groupe, utilise ma magie de soin pour panser une blessure un peu plus profonde. Ce n'est pas le temps à la rigolade seulement, rien ne m'empêche de décocher un sourire bienveillant envers ce mortel. Il est temps de reprendre la route et bien que j'eus une pensée pour m'enfuir de ce lieu maudit, je compte en savoir plus sur ce qu'il s'est passé ici en compagnie de cette troupe guerrière. J'ancre leur visage dans mon esprit, chacun d'eux ayant un rôle spécifique, une force qui leur est propre. Sans oublier leur chef : Deydreus Fictilem. Il est intelligent, robuste et surtout, il sait commander une équipe. Ce que je trouve remarquable, c'est cette force de frappe et ce ton qu'il emploi, d'autant que les Serres Pourpres sont réellement en symbiose. J'aimerais apprendre leur parcours, d'où viennent-ils et qui sont-ils réellement.
Quatre hommes s'en vont, prenant le cheval de l'homme au regard sévère, je les aperçois s'éloigner. Le cliquetis de leurs armures accompagnés des pas lourds et des bruits de sabots, ils disparaissent dans la brume. En équipe réduite, nous nous dirigeons dans une autre direction. Je survole de quelques mètres leur tête, préférant avoir un œil sur les hauteurs. L'endroit est silencieusement mortel, nous restons sans arrêt sur nos arrières. Qui sait ce qui peut se trouver dans l'ombre des ruines d'une vieille maison ou tout simplement dans la terre, ou peut-être même le ciel avec des rapaces et autres spectres. Je n'avais jamais connu un tel déferlement de violence, de terreur et de sauvagerie. Là-haut, dans les montagnes de Célestia, nous ne sommes pas pour autant plus en sécurité. Néanmoins, nous ne connaissons aucunement de telles entités capables de nous faire vivre les pires atrocités. La voix de Deydreus s'élève alors, me faisant légèrement sursauter tandis que j'étais plongée dans mes pensées. Il me raconte l'histoire de cette ville et surtout de ce manoir qui nous fait face. Je redescends légèrement, m'approchant un peu plus de lui pour qu'il n'ai pas à hausser le ton. Le chef de groupe continua son récit sur les intentions de cette baronne, son fanatisme extrémiste et sa manière de juger ceux qui doutaient de la véracité des titans. Digne d'une histoire d'horreur, j'écoute les mots de l'homme à l'armure d'ébène et au casque cornu, je tressaille. Qui me dit que ce qu'il raconte est véridique ? J'ai beaucoup de mal à interagir avec lui, peut-être par peur de vouloir défendre mes pères. Je ne souhaite aucune violence. Toutefois, cela me rappelle Seagan et sa manière de juger les hérétiques, sans les mises à morts, préférant leur retirer un sens plutôt que de les emmener directement auprès du royaume des Gardiens. Je suis encore bien trop naïve dans cette civilisation perdue et détruite, ayant préféré me voiler la face loin du regard des mortels et du monde entier. Cependant, je compte clarifier quelque chose entre nous :
— Je ne tolère pas l'injustice et je ne tolère pas la manière forte. Je ne suis pas non plus en accord avec les mortels ayant perdu la raison et se prenant pour des êtres aux pouvoirs démesurés, quand bien même leur force et leur esprit soient grands. J'ai découvert un homme ayant une similitude avec ce que vous dîtes. Néanmoins, j'aspire à le faire changer et qu'il retrouve l'Humanité dont les Hommes ont hérités. Les titans sont mes créateurs, mes pères, mais au-delà de ça, ils sont aussi ceux qui ont puisés dans leur être pour façonner ce monde et créer toute chose. Je ne suis pas en accord avec ces principes, Deydreus. Tout ce que je veux, tout ce que j'espère, c'est permettre au monde d'ouvrir les yeux. Beaucoup de mortels se sont adonnés à trop de vices, se perdant dans la bestialité et le mensonge. Alors, peut-être que les titans ont décidés de détruire ce qu'ils avaient construits.
En réalité, mes Pères me font peur. Ils sont grands, puissants et créateurs de toutes choses, je les respecte et les aime car ils sont avant tout ceux m'ayant mis au monde. Je reste dévouée à leur cause, bien que j'eus compris que la quête que l'on m'avait attribuée est désormais caduque. Les mortels ne sauront point m'écouter, ils ne pourront pas forcément laisser l'amour et le pardon naître dans leur cœur, ne désirant nullement aimer les titans pour toutes les douleurs qu'ils auraient causés. Suis-je déçue des mortels ? Sans doute. Pourtant, je crois encore aujourd'hui qu'il est possible de ramener à la raison les mortels, de les mettre sur la bonne voie et qu'ils renient le Chaos, le Vice et le Mensonge. Que tout ce qui a fait naître l'homme impur s'éclipsent pour devenir que le bon. Mon regard ambré se porte de nouveau sur les Serres Pourpres et mon esprit me hurle que jamais, ces gens ne pourront changer. Quelle dommage. Je ne suis pas comme Seagan, chacun est libre de vivre ou de croire qui il veut. Il faut accepter son Prochain comme il est. Cependant, celui qui commettra le pire des actes méritent l'ordalie, au nom des Divins. Car celui qui commet seulement le Mal n'est que Chaos et Destruction et ne peut régir sur le monde. Je serre les poings. C'est si compliqué, le cœur des Hommes. Heureusement, ma foi est grande. Une foi intangible envers mes créateurs mais aussi envers l'Humanité, bien qu'elle soit corrompue. Car tous ne sont pas des êtres abjects.
Quant à cette baronne, si l'histoire s'avère véridique, je souhaite voir cela de mes propres yeux. Nous pénétrons à l'intérieur du manoir après avoir enfoncer la porte d'entrée. L'endroit est sombre, on y sent la poussière et une odeur de mort. A l'intérieur de la bâtisse, des statues arboraient comme d'étranges rictus, sculptées dans une espèce de roche ressemblant à du marbre. Mon cœur se serre à la vue des entités, comme si j'étais effrayée par leur jugement. L'endroit est immense et beau malgré l'obscurité environnante. Le repos fut de courte durée puisque nous entendons des bruits sourds provenant d'un coin de la pièce. Sortant de l'ombre, de nouvelles entités jusqu'alors inconnues vinrent nous accueillir. Ces horreurs me font dresser les aiguillettes sur ma tête, leur cri est étonnamment singulier et mon corps refuse de bouger lorsque j'aperçois des formes religieuses s'approcher.
— Qu'est-ce donc ? Par Aurya, je n'ai jamais vu de telles abominations !
Les poings et les dents serrés, je ne dois pas me laisser vaincre par la peur et dois aider l'équipe des Serres Pourpres à dégager le champ. Ceux-ci se mettent en position de combat tandis que je survole l'immense pièce bordée de statues. Au-dessus des airs, je concentre toute ma magie et repère les étranges entités qui avancent vers les guerriers. Dans un geste de concentration, des liens de lumières, semblables à des chaînes, s'emparent d'un membre de chacune des créatures. Pour l'une des religieuses, le lasso sacré la retient au niveau de l'abdomen, pour la deuxième, celle-ci est retenue par le cou, laissant leurs innombrables bras gesticuler dans tous les sens. Telle une toile, les chaînes qui entourent les créatures peuvent se briser. Je préfère les retenir pour laisser le loisir aux hommes de Deydreus de les découper.
— Je ne vais pas pouvoir les retenir très longtemps ! dis-je en fronçant les sourcils et concentrant mon énergie dans ses chaînes de lumières sortant de mes mains.
Le tintement est comme celui du cristal, ressemblant en tout point à cette magie tangible comme pour le dôme de lumière. Il est l'heure de commencer la prière.
Quatre hommes s'en vont, prenant le cheval de l'homme au regard sévère, je les aperçois s'éloigner. Le cliquetis de leurs armures accompagnés des pas lourds et des bruits de sabots, ils disparaissent dans la brume. En équipe réduite, nous nous dirigeons dans une autre direction. Je survole de quelques mètres leur tête, préférant avoir un œil sur les hauteurs. L'endroit est silencieusement mortel, nous restons sans arrêt sur nos arrières. Qui sait ce qui peut se trouver dans l'ombre des ruines d'une vieille maison ou tout simplement dans la terre, ou peut-être même le ciel avec des rapaces et autres spectres. Je n'avais jamais connu un tel déferlement de violence, de terreur et de sauvagerie. Là-haut, dans les montagnes de Célestia, nous ne sommes pas pour autant plus en sécurité. Néanmoins, nous ne connaissons aucunement de telles entités capables de nous faire vivre les pires atrocités. La voix de Deydreus s'élève alors, me faisant légèrement sursauter tandis que j'étais plongée dans mes pensées. Il me raconte l'histoire de cette ville et surtout de ce manoir qui nous fait face. Je redescends légèrement, m'approchant un peu plus de lui pour qu'il n'ai pas à hausser le ton. Le chef de groupe continua son récit sur les intentions de cette baronne, son fanatisme extrémiste et sa manière de juger ceux qui doutaient de la véracité des titans. Digne d'une histoire d'horreur, j'écoute les mots de l'homme à l'armure d'ébène et au casque cornu, je tressaille. Qui me dit que ce qu'il raconte est véridique ? J'ai beaucoup de mal à interagir avec lui, peut-être par peur de vouloir défendre mes pères. Je ne souhaite aucune violence. Toutefois, cela me rappelle Seagan et sa manière de juger les hérétiques, sans les mises à morts, préférant leur retirer un sens plutôt que de les emmener directement auprès du royaume des Gardiens. Je suis encore bien trop naïve dans cette civilisation perdue et détruite, ayant préféré me voiler la face loin du regard des mortels et du monde entier. Cependant, je compte clarifier quelque chose entre nous :
— Je ne tolère pas l'injustice et je ne tolère pas la manière forte. Je ne suis pas non plus en accord avec les mortels ayant perdu la raison et se prenant pour des êtres aux pouvoirs démesurés, quand bien même leur force et leur esprit soient grands. J'ai découvert un homme ayant une similitude avec ce que vous dîtes. Néanmoins, j'aspire à le faire changer et qu'il retrouve l'Humanité dont les Hommes ont hérités. Les titans sont mes créateurs, mes pères, mais au-delà de ça, ils sont aussi ceux qui ont puisés dans leur être pour façonner ce monde et créer toute chose. Je ne suis pas en accord avec ces principes, Deydreus. Tout ce que je veux, tout ce que j'espère, c'est permettre au monde d'ouvrir les yeux. Beaucoup de mortels se sont adonnés à trop de vices, se perdant dans la bestialité et le mensonge. Alors, peut-être que les titans ont décidés de détruire ce qu'ils avaient construits.
En réalité, mes Pères me font peur. Ils sont grands, puissants et créateurs de toutes choses, je les respecte et les aime car ils sont avant tout ceux m'ayant mis au monde. Je reste dévouée à leur cause, bien que j'eus compris que la quête que l'on m'avait attribuée est désormais caduque. Les mortels ne sauront point m'écouter, ils ne pourront pas forcément laisser l'amour et le pardon naître dans leur cœur, ne désirant nullement aimer les titans pour toutes les douleurs qu'ils auraient causés. Suis-je déçue des mortels ? Sans doute. Pourtant, je crois encore aujourd'hui qu'il est possible de ramener à la raison les mortels, de les mettre sur la bonne voie et qu'ils renient le Chaos, le Vice et le Mensonge. Que tout ce qui a fait naître l'homme impur s'éclipsent pour devenir que le bon. Mon regard ambré se porte de nouveau sur les Serres Pourpres et mon esprit me hurle que jamais, ces gens ne pourront changer. Quelle dommage. Je ne suis pas comme Seagan, chacun est libre de vivre ou de croire qui il veut. Il faut accepter son Prochain comme il est. Cependant, celui qui commettra le pire des actes méritent l'ordalie, au nom des Divins. Car celui qui commet seulement le Mal n'est que Chaos et Destruction et ne peut régir sur le monde. Je serre les poings. C'est si compliqué, le cœur des Hommes. Heureusement, ma foi est grande. Une foi intangible envers mes créateurs mais aussi envers l'Humanité, bien qu'elle soit corrompue. Car tous ne sont pas des êtres abjects.
Quant à cette baronne, si l'histoire s'avère véridique, je souhaite voir cela de mes propres yeux. Nous pénétrons à l'intérieur du manoir après avoir enfoncer la porte d'entrée. L'endroit est sombre, on y sent la poussière et une odeur de mort. A l'intérieur de la bâtisse, des statues arboraient comme d'étranges rictus, sculptées dans une espèce de roche ressemblant à du marbre. Mon cœur se serre à la vue des entités, comme si j'étais effrayée par leur jugement. L'endroit est immense et beau malgré l'obscurité environnante. Le repos fut de courte durée puisque nous entendons des bruits sourds provenant d'un coin de la pièce. Sortant de l'ombre, de nouvelles entités jusqu'alors inconnues vinrent nous accueillir. Ces horreurs me font dresser les aiguillettes sur ma tête, leur cri est étonnamment singulier et mon corps refuse de bouger lorsque j'aperçois des formes religieuses s'approcher.
— Qu'est-ce donc ? Par Aurya, je n'ai jamais vu de telles abominations !
Les poings et les dents serrés, je ne dois pas me laisser vaincre par la peur et dois aider l'équipe des Serres Pourpres à dégager le champ. Ceux-ci se mettent en position de combat tandis que je survole l'immense pièce bordée de statues. Au-dessus des airs, je concentre toute ma magie et repère les étranges entités qui avancent vers les guerriers. Dans un geste de concentration, des liens de lumières, semblables à des chaînes, s'emparent d'un membre de chacune des créatures. Pour l'une des religieuses, le lasso sacré la retient au niveau de l'abdomen, pour la deuxième, celle-ci est retenue par le cou, laissant leurs innombrables bras gesticuler dans tous les sens. Telle une toile, les chaînes qui entourent les créatures peuvent se briser. Je préfère les retenir pour laisser le loisir aux hommes de Deydreus de les découper.
— Je ne vais pas pouvoir les retenir très longtemps ! dis-je en fronçant les sourcils et concentrant mon énergie dans ses chaînes de lumières sortant de mes mains.
Le tintement est comme celui du cristal, ressemblant en tout point à cette magie tangible comme pour le dôme de lumière. Il est l'heure de commencer la prière.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
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crédits : 1549
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Trancher. Découper. Arracher. Survivre. Encore et encore, les gestes des Serres se répétaient inlassablement. Pour chacun des mortels, les gestes s'enchainaient mécaniquement, sans aucune pensée superflue. Car c'était bien de ces gestes que leur vie dépendait. Parmi eux, Deydreus s'efforçait de veiller à ce qu'aucune créature canine ne vienne déborder la formation, tout en tranchant lui aussi les formes abjectes qui osaient se lancer contre leurs boucliers. Un peu plus en retrait, Luvïel paralysait temporairement les étranges prêcheuses qui gesticulaient et hurlaient de leur voix déformée un mécontentement palpable. Le temps était compté et il valait mieux trouver une solution rapidement. Car, si les canidés déformés s'avéraient gérables, les silhouettes religieuses viendraient gêner leur avancée et l'armure noire n'était pas friand quant à l'idée d'observer leur attaque en personne. Après une énième passe d'armes qui venaient mettre au repos une des créatures, l'officier se mit à courir, brisant la formation pour s'élancer contre les prêcheuses. Lames au clair et l'armure tâchée d'un sang maudit, le guerrier entendit derrière lui ses hommes hurler alors qu'il se déplaçaient à leur tour. Bondissant de marches en marches, l'homme aux yeux vairons parvint finalement sur la première abomination, tranchant son corps en deux verticalement. Dans un gargouillis sanglant et abject, elle s'effondra sur le sol, révélant aux spectateurs mortels une assemblement méticuleux de cadavres et de viscères fondus ensemble. La scène était, probablement, tout aussi horrible à regarder que lorsqu'on posait les yeux sur l'autre prêcheuse qui continuait de gesticuler. Au fond de lui, Deydreus n'éprouvait aucune peur, car cela n'était pas dans ses habitudes et l'horreur de la guerre avait forgé son mental pour qu'aucune situation trop affreuse ne vienne l'entraver. De plus, il avait déjà pu voir de ses yeux vairons toute la perfidie des titans et de leurs créations lors de la dernière guerre. Alors, face à pareil spectacle, ce n'était pas de la peur qui grondait dans les entrailles de l'homme. C'était de la haine.
Dans un hurlement rauque, l'armure d'ébène canalisa son énergie et bondit de nouveau vers la seconde créature et la myriade de canidés qui se trouvaient devant elle. Dans des gestes aussi rapides qu'imprévisibles, il trancha et découpa tout ce qui n'était ni humain, ni ange. Derrière lui, un long sillage de boyaux et de sang giclait et se répandait sur les murs et le sol, transformant le manoir pourtant toujours en bon état en une boucherie sans nom. Dans ce carnage, le guerrier semblait évoluer telle une bête régnant sur son domaine. La guerre, le sang, la mort. Trois secteurs où l'armure noire naviguait tel un poisson dans les eaux. Aucun mouvement n'était superflu, aucun déplacement approximatif. Lorsqu'il s'arrêta enfin, le guerrier releva la tête et secoua Silence et Hurlement, projetant de nouveau des gerbes de sang sur les murs. Derrière lui, droits et fiers, se tenaient les Serres pourpres qui continuaient de progresser vers lui. Au dessus, Luvïel pouvait observer les résultats du carnage. Des tas de corps découpés, de la chaire putride encore fumante. Des organes éparpillés et écrasés, des fluides de toute origine et dont l'odeur pouvait donner la nausée. Rien n'était propre dans ce qui avait eu lieu, rien n'était normal. La seconde prêcheuse, quant à elle, se trouvait parmi tous ces tas sanguinolents. Son corps avait été traversé de part en part par les lames de l'officier, et ses membres arrachés par leurs dents. Le masque doré qui trônait auparavant sur le "visage" de la créature s'était décroché pour révéler au groupe des traits anormaux, déformés. Les yeux, situés à des endroits improbables, se fondaient avec le reste de la chaire boursoufflée tandis que des rangées de dents brisées siégeaient sur les joues de la créature. Même dans sa mort véritable, elle évoquait un profond malaise pour ceux déposant les yeux dessus, et rappelaient toute l'horreur de son existence. Observant alors ses hommes, Deydreus remarqua les traits épuisés de ces derniers et la fatigue psychologique qui les tiraillaient. Si leurs corps tenaient bon, les multiples abominations qu'ils rencontraient émaillaient peu à peu leur volonté d'acier. C'était, à proprement parler, l'une des pires expériences que les soldats reikois avaient subi jusqu'à lors. Se rapprochant d'eux, le vétéran savait qu'il se devait de rester droit, sûr de lui. Car s'il montrait le moindre signe d'épuisement, alors ils tomberaient tous. Car, lorsque le chef s'agenouille, le reste se couche.
- Nous devons continuer. C'est notre devoir. Notre seule chance de survie dans tout ce chaos. Ne faiblissez pas, mes frères. L'une des causes de cette malédiction se trouve encore un peu plus haut. Il nous faut l'occire, pour le salut de ces âmes. Alors, nous allons nous frayer un chemin parmi cette vermine... Détruire ces abominations et brûler toute la pourriture qui se trouvera sur notre chemin! Êtes-vous avec moi, mes frères??
Dans un hurlement, les Serres levèrent leurs armes comme un seul homme. Un union sacré, plus fort que les liens du sang les unissait. Aucune horreur, aucune dissension, ne pouvait altérer le moral de ces mortels. Pas tant que leur chef se tenait debout. Pas tant qu'il leur restait un espoir. Relevant la tête vers Luvïel, Deydreus plongea son regard vairon dans ses yeux ambrés.
- J'espère que votre lumière ne faiblira pas, Ange. Car nous allons nous enfoncer encore un peu plus dans l'horreur, je le sens au plus profond de mon âme.
Ils se remirent alors à marcher, grimpant les longues marches de marbre pour rejoindre les chambres et l'étage supérieur. Une fois arrivés, de nouvelles créatures attendaient les fantassins. Cette fois humanoides, il s'agissait de morts-vivants habituels. La seule différence, à vrai dire, résidait dans les multiples pierres et autres formes cristallines qui s'échappaient de leurs membres et de leurs dos. Comme, fusionnés avec ces pierres, les zombies hurlaient et gémissaient. Au niveau de leurs visages, de multiples rangées de dents plus ou moins pointues étaient venues remplacer leur ancienne dentition, et leur nez avait été arraché pour laisser place à un vide abject. Quant à leurs yeux, révulsés ou tout simplement absents, ils évoquaient toute la douleur de la condition de ces créatures. Se tournant vers les nouveaux arrivants, ces derniers commençaient à marcher vers les mortels, répétant sans cesse les mêmes mots. Pitié. Sauvez-nous. Pourquoi. Ces gémissements, torturés et distordus, s'accompagnaient de grognements et raclements de gorge sanglant. C'est alors que la plus proche des saletés réanimées démontra tout l'étendu de leur capacité martial. Dans un cri strident, les nombreuses formes cristallines sortant de son corps s'allongèrent d'un coup, tendues en divers piques de cristal, tentant d'embrocher les mortels les plus proches. Dressant un mur de bouclier, les Serres subissant l'assaut grognèrent sous l'impact. En effet, les piques avaient traversés les pavois et autres écus pour venir finir leur course dans les brassards des hommes d'armes, leur faisant lâcher divers jurons de douleur. Resserrant la prise qu'il avait sur ses armes, Deydreus attaqua les abominations, accompagné par l'ange et le reste de ses hommes. De nouveau, un balai sanglant et mortel avait lieu dans le second étage, tandis que, plus bas, des canidés hurlaient de nouveau. Le cauchemar semblait éternel.
Au bout de quelques minutes, le groupe put cependant continuer sa progression. Les quelques Serres blessés laissèrent l'avant de la formation à leurs frères d'armes plus en forme, et Deydreus marchait toujours au devant de ses troupes, comme pour attirer volontairement l'attention des potentielles embuscades sur lui. De plus, cette position avancée permettait à ses hommes de voir leur chef serein et prêt à les protéger. Tout était fait pour maintenir le moral des troupes au plus haut, malgré ce qu'ils affrontaient. Le reste de l'étage, toujours empli de cristallins et autres prêcheuses, ne stoppa pas la progression du groupe de survivant qui arriva, finalement, aux abords de la "chambre". Devant elle, six êtres abjects attendaient. Droits et silencieux, ils semblaient attendre que les mortels n'arrivent à leur niveau. Mesurant chacun dans les deux mètres et quelques, ils possédaient des corps élancés et décharnés. Une multitude de petites ailes blanches, rappelant vaguement le plumage de Luvïel, parcouraient leur structure. Leurs longs bras se terminaient par des mains aux longues griffes acérées, et ils semblaient léviter légèrement au dessus du sol. Leurs visages, quant à eux, n'avaient plus rien d'humains. Une grande gueule ouverte, découvrant des crocs et dont la salive n'était qu'un long filet de sang qui s'écoulait sans cesse, apparaissait comme un avertissement et une promesse pour les aventuriers. Leurs yeux n'étaient plus présents, remplacés par deux orbites vides aux ténèbres les plus absolues. Leur peau semblait également asséchées, comme un cuir resté trop longtemps au soleil, et se plaquait sur leur ossature de manière horrible. Au dessus de leurs crânes fissurés, siégeaient deux auréoles rougeâtres, rappelant le liquide carmin qui circulait dans le corps des mortels et de la figure angélique. Toujours silencieux, ces aberrations levèrent un doigt accusateur vers le groupe de purificateurs. Et alors, dans une multitude de voix, ils lancèrent leur menace.
- Vous qui venez perturber l'éveil des morts et vous qui assistez des mortels dans leur sombre besogne... Nous vous accusons d'hérésie. Nous, apôtres réanimés... Réclamons votre sang et vos âmes...
Resserrant ses mains sur le manche de ses deux armes, Deydreus sentait ses mains pâlirent peu à peu. Ces horreurs éveillaient chez lui encore plus de colère qu'à l'accoutumée. Et il ressentait aux travers d'elles, toute l'étendue de leur dangerosité. C'est alors que, tandis que leurs doigts griffus demeuraient dressés, l'homme aux yeux vairons remarqua les gouttes de sang qui lévitaient. Dans un claquement sourds, ces dernières se figèrent en pieux sanguins qui s'élancèrent vers le groupe de survivant. La première attaque était lancée.
Dans un hurlement rauque, l'armure d'ébène canalisa son énergie et bondit de nouveau vers la seconde créature et la myriade de canidés qui se trouvaient devant elle. Dans des gestes aussi rapides qu'imprévisibles, il trancha et découpa tout ce qui n'était ni humain, ni ange. Derrière lui, un long sillage de boyaux et de sang giclait et se répandait sur les murs et le sol, transformant le manoir pourtant toujours en bon état en une boucherie sans nom. Dans ce carnage, le guerrier semblait évoluer telle une bête régnant sur son domaine. La guerre, le sang, la mort. Trois secteurs où l'armure noire naviguait tel un poisson dans les eaux. Aucun mouvement n'était superflu, aucun déplacement approximatif. Lorsqu'il s'arrêta enfin, le guerrier releva la tête et secoua Silence et Hurlement, projetant de nouveau des gerbes de sang sur les murs. Derrière lui, droits et fiers, se tenaient les Serres pourpres qui continuaient de progresser vers lui. Au dessus, Luvïel pouvait observer les résultats du carnage. Des tas de corps découpés, de la chaire putride encore fumante. Des organes éparpillés et écrasés, des fluides de toute origine et dont l'odeur pouvait donner la nausée. Rien n'était propre dans ce qui avait eu lieu, rien n'était normal. La seconde prêcheuse, quant à elle, se trouvait parmi tous ces tas sanguinolents. Son corps avait été traversé de part en part par les lames de l'officier, et ses membres arrachés par leurs dents. Le masque doré qui trônait auparavant sur le "visage" de la créature s'était décroché pour révéler au groupe des traits anormaux, déformés. Les yeux, situés à des endroits improbables, se fondaient avec le reste de la chaire boursoufflée tandis que des rangées de dents brisées siégeaient sur les joues de la créature. Même dans sa mort véritable, elle évoquait un profond malaise pour ceux déposant les yeux dessus, et rappelaient toute l'horreur de son existence. Observant alors ses hommes, Deydreus remarqua les traits épuisés de ces derniers et la fatigue psychologique qui les tiraillaient. Si leurs corps tenaient bon, les multiples abominations qu'ils rencontraient émaillaient peu à peu leur volonté d'acier. C'était, à proprement parler, l'une des pires expériences que les soldats reikois avaient subi jusqu'à lors. Se rapprochant d'eux, le vétéran savait qu'il se devait de rester droit, sûr de lui. Car s'il montrait le moindre signe d'épuisement, alors ils tomberaient tous. Car, lorsque le chef s'agenouille, le reste se couche.
- Nous devons continuer. C'est notre devoir. Notre seule chance de survie dans tout ce chaos. Ne faiblissez pas, mes frères. L'une des causes de cette malédiction se trouve encore un peu plus haut. Il nous faut l'occire, pour le salut de ces âmes. Alors, nous allons nous frayer un chemin parmi cette vermine... Détruire ces abominations et brûler toute la pourriture qui se trouvera sur notre chemin! Êtes-vous avec moi, mes frères??
Dans un hurlement, les Serres levèrent leurs armes comme un seul homme. Un union sacré, plus fort que les liens du sang les unissait. Aucune horreur, aucune dissension, ne pouvait altérer le moral de ces mortels. Pas tant que leur chef se tenait debout. Pas tant qu'il leur restait un espoir. Relevant la tête vers Luvïel, Deydreus plongea son regard vairon dans ses yeux ambrés.
- J'espère que votre lumière ne faiblira pas, Ange. Car nous allons nous enfoncer encore un peu plus dans l'horreur, je le sens au plus profond de mon âme.
Ils se remirent alors à marcher, grimpant les longues marches de marbre pour rejoindre les chambres et l'étage supérieur. Une fois arrivés, de nouvelles créatures attendaient les fantassins. Cette fois humanoides, il s'agissait de morts-vivants habituels. La seule différence, à vrai dire, résidait dans les multiples pierres et autres formes cristallines qui s'échappaient de leurs membres et de leurs dos. Comme, fusionnés avec ces pierres, les zombies hurlaient et gémissaient. Au niveau de leurs visages, de multiples rangées de dents plus ou moins pointues étaient venues remplacer leur ancienne dentition, et leur nez avait été arraché pour laisser place à un vide abject. Quant à leurs yeux, révulsés ou tout simplement absents, ils évoquaient toute la douleur de la condition de ces créatures. Se tournant vers les nouveaux arrivants, ces derniers commençaient à marcher vers les mortels, répétant sans cesse les mêmes mots. Pitié. Sauvez-nous. Pourquoi. Ces gémissements, torturés et distordus, s'accompagnaient de grognements et raclements de gorge sanglant. C'est alors que la plus proche des saletés réanimées démontra tout l'étendu de leur capacité martial. Dans un cri strident, les nombreuses formes cristallines sortant de son corps s'allongèrent d'un coup, tendues en divers piques de cristal, tentant d'embrocher les mortels les plus proches. Dressant un mur de bouclier, les Serres subissant l'assaut grognèrent sous l'impact. En effet, les piques avaient traversés les pavois et autres écus pour venir finir leur course dans les brassards des hommes d'armes, leur faisant lâcher divers jurons de douleur. Resserrant la prise qu'il avait sur ses armes, Deydreus attaqua les abominations, accompagné par l'ange et le reste de ses hommes. De nouveau, un balai sanglant et mortel avait lieu dans le second étage, tandis que, plus bas, des canidés hurlaient de nouveau. Le cauchemar semblait éternel.
Au bout de quelques minutes, le groupe put cependant continuer sa progression. Les quelques Serres blessés laissèrent l'avant de la formation à leurs frères d'armes plus en forme, et Deydreus marchait toujours au devant de ses troupes, comme pour attirer volontairement l'attention des potentielles embuscades sur lui. De plus, cette position avancée permettait à ses hommes de voir leur chef serein et prêt à les protéger. Tout était fait pour maintenir le moral des troupes au plus haut, malgré ce qu'ils affrontaient. Le reste de l'étage, toujours empli de cristallins et autres prêcheuses, ne stoppa pas la progression du groupe de survivant qui arriva, finalement, aux abords de la "chambre". Devant elle, six êtres abjects attendaient. Droits et silencieux, ils semblaient attendre que les mortels n'arrivent à leur niveau. Mesurant chacun dans les deux mètres et quelques, ils possédaient des corps élancés et décharnés. Une multitude de petites ailes blanches, rappelant vaguement le plumage de Luvïel, parcouraient leur structure. Leurs longs bras se terminaient par des mains aux longues griffes acérées, et ils semblaient léviter légèrement au dessus du sol. Leurs visages, quant à eux, n'avaient plus rien d'humains. Une grande gueule ouverte, découvrant des crocs et dont la salive n'était qu'un long filet de sang qui s'écoulait sans cesse, apparaissait comme un avertissement et une promesse pour les aventuriers. Leurs yeux n'étaient plus présents, remplacés par deux orbites vides aux ténèbres les plus absolues. Leur peau semblait également asséchées, comme un cuir resté trop longtemps au soleil, et se plaquait sur leur ossature de manière horrible. Au dessus de leurs crânes fissurés, siégeaient deux auréoles rougeâtres, rappelant le liquide carmin qui circulait dans le corps des mortels et de la figure angélique. Toujours silencieux, ces aberrations levèrent un doigt accusateur vers le groupe de purificateurs. Et alors, dans une multitude de voix, ils lancèrent leur menace.
- Vous qui venez perturber l'éveil des morts et vous qui assistez des mortels dans leur sombre besogne... Nous vous accusons d'hérésie. Nous, apôtres réanimés... Réclamons votre sang et vos âmes...
Resserrant ses mains sur le manche de ses deux armes, Deydreus sentait ses mains pâlirent peu à peu. Ces horreurs éveillaient chez lui encore plus de colère qu'à l'accoutumée. Et il ressentait aux travers d'elles, toute l'étendue de leur dangerosité. C'est alors que, tandis que leurs doigts griffus demeuraient dressés, l'homme aux yeux vairons remarqua les gouttes de sang qui lévitaient. Dans un claquement sourds, ces dernières se figèrent en pieux sanguins qui s'élancèrent vers le groupe de survivant. La première attaque était lancée.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Uni, le groupe d'hommes s'abat sur les ennemis dans une rage sanguinolente, déployant leur puissance destructrice dans des gerbes de sang. Deydreus est la voix qui guide son groupe, il représente la grandeur et la force, ses paroles sonnent comme un glas dans nos oreilles. Son ton diffère lorsqu'il s'adresse à moi, du moins, je le ressens ainsi. Puisse la Lumière continuer à briller, puisse l'Horreur se dissiper pour nous laisser quelques instants de répit. Les macchabées déchiquetés, nous continuons à monter les escaliers, rencontrant d'autres créatures encore plus stupéfiantes. Nous n'en finirons jamais et les monstres dans un mélange de chair et de roche ne cessent de nous répéter les mêmes mots, encore et encore. Je regarde avec appréhension ces bêtes sans cœur, ont-elles même une âme en leur sein ? Plus nous arpentons les sommets et plus mon être se fige, ne sachant quoi penser de toutes ces ignominies. Seagan n'est plus là pour me protéger, sa Lumière protectrice ne peut venir à bout de ces animosités, sait-il même que ces entités existent ? Les Serres Pourpres ne fléchissent pas, je ressens pourtant leur corps fatigué, la sueur qui perle sur leur front et cette envie irrépressible d'en terminer avec ces troubles. Alors que sous les effluves de sang, de coup d'épée et de sortilèges de lumière nous parvenons à nous frayer un chemin, quelques hommes se placent en arrière pour fermer la marche. Nous ne pouvons pas reculer, il est trop tard, désormais. Pour la première fois de ma vie, j'ai la nette sensation d'avoir semé le chaos, la désolation et la mort, même s'il ne s'agit pas d'êtres mortels. Je suis si fébrile.
Nous n'avons pas peur d'affronter de nouveaux cristallins et de femmes religieuses aux multiples bras, laissant derrière notre passage une odeur de mort. Le carnage ne se termine pas, les assauts sont multiples et ma magie diminue, je ressens également une certaine fatigue spirituelle. Alors que nous nous trouvons face dans ce long couloir, non loin de deux grandes portes, menant très certainement à la pièce la plus importante de ce manoir, nous voyons apparaître six nouvelles entités. Sans avancer d'un pas, nous discernons les traits anormaux de ces étrangetés, un mélange de morts et de vivants, un plumage aussi blanc que la neige sur tout le corps hormis la tête qui laisse apparaître un visage squelettique. Ils n'ont pas de nez et leur mâchoire est aussi large que la gueule d'un ours, parsemé d'innombrables crocs acérés. Je n'avais jamais rien vu de tel, mon âme me hurle de ne pas rester ici, pourtant mon regard se perd dans les orbites de ces étranges formes. Sur chacun d'eux, des auréoles d'un rouge sanguin sont érigés, virevoltant presque au-dessus des crânes à la peau asséchée. Soudain, les six entités se mirent à parler à l'unisson, dans un chant macabre et dissonant, daignant pointer du doigt chacun de nous. Sans crier gare, sans même pouvoir dire quoi que ce soit, nous sommes acculés par des piques sanglantes. Telles des aiguilles, elles s'abattent sur nous et filent tel le vent, nous n'avons même pas le temps de parler stratégie que mon instinct fit réagir mon être tout entier.
J'englobe le groupe d'aventuriers dans une bulle protectrice, les aiguillons de sang n'arrivent pas à percer le dôme de lumière. Malheureusement, ce ne sera pas suffisant pour arrêter ces six entités. Elles parlent littéralement comme si chacune d'elles fait partie d'un tout, les entités ailées ne laissent paraître aucune émotion et nous voilà persécutés. Les apôtres semblent être des êtres protégeant ce lieu, qui n'a rien de sacré à mes yeux. Je regarde Deydreus avant de me téléporter à l'extérieur, au niveau de l'entrée du manoir. Déployant mes ailes, je cherche d'où proviennent les bruits des guerriers et des entités au combat. Le dôme de lumière les protégera le temps que je concentre mon mana pour libérer une tout autre force. Je ne suis pas une faible, je suis certaine de pouvoir montrer un tout autre potentiel et d'aider ces hommes en difficulté. Je veux me prouver que je suis capable de sauver les mortels, quitte à mettre ma vie en danger.
Je dois arrêter de fuir.
Je repère l'endroit où se trouve le groupe, me place au-dessus du toit et commence à concentrer mon mana. Les poings serrés, fermant les yeux, je commence à énumérer un psaume en langue latine, afin de me donner la force et le courage nécessaire dans un temps imparti. Les bras tendus vers le ciel bien gris, mon corps entier est suspendu dans les airs juste au-dessus de là où se trouvent les entités. Pourvu que le dôme de lumière ne faiblisse pas le temps que l'énergie de la lumière se canalise. Soudain, un faisceau lumineux transperce le ciel et mon être, laissant la lumière m'inonder de son aura bienveillante. Le faisceau se heurte au toit du manoir qui réfléchit la lumière de plus en plus vive et dans un cri de rage, je disparais dans un halo de lumière si fort que cela en aveuglerait les morts. Le toit se met à fondre jusqu'à s'abattre sur l'étage en dessous. La lumière ne fait pas de bruit, elle consume tous les matériaux présents dans son champ de projection, liquéfiant la charpente, la pierre, brûlant le bois et s'abat sur deux entités qui hurlent de douleur dans un vacarme ahurissant. Plongée dans mon propre sortilège, baignée dans une lumière si douce, si réconforte, si chaude, je me recroqueville sur moi-même. J'ai l'impression d'être dans un véritable cocon, vivant quelques instants dans un havre de paix, complètement déconnectée de cette temporalité. Je n'ai qu'une envie, retrouver la Lumière qui m'a vu naître, celle qui fut à l'origine de mon existence dans un royaume bien loin de Sekaï, là où les mortels ne régissent pas le monde.
La lumière disparaît progressivement, pour ne laisser qu'un filet blanc s'évaporer comme par magie. J'ouvre doucement les yeux et me sens engourdie, mon corps tremble comme jamais et mes ailes n'arrivent pas à suivre la cadence. Je veux retourner dans cette douceur, dans cette Lumière qui me baignait de toute part, cachée au milieu de ce halo. Je jette un regard vers le ciel, tends ma main comme si je souhaitais retrouver mon monde et puis, mon corps est lourd. Si lourd. Je tombe, mes ailes n'arrivent plus à se coordonner et je me sens dans un état second. Je voulais tellement retrouver mon royaume. Seulement, la dure réalité est que je ne le retrouverai jamais, que je fais partie intégrante d'un monde de noirceur, où terreurs et cauchemars ne font plus qu'un, où la violence et douleur sont maître mot. Je me laisse porter vers le bas, le paysage défile tandis que je plonge dans le trou béant causé par le faisceau de lumière. J'aperçois vaguement les aventuriers qui ont brisé le dôme, lui aussi disparu.
Et je plonge dans la noirceur du rez-de-chaussée, m'abattant avec fracas contre un monticule de poussière et de terre battue. Mon corps ne me répond plus et j'ai la nette impression qu'il va me falloir du temps pour retrouver mes esprits. Je ne peux pas abandonner ces hommes, je suis une femme forte et tenace ! Je n'ai pas pour habitude d'utiliser de tels sorts, je ne suis pas une femme qui cherche le combat. Je suis Luvïel, protectrice des Hommes, membre de la main du Nouvel Ordre, femme ailée du peuple.
Argh...
J'ai si mal.
Pourquoi... Je souffre ?
J'ouvre un oeil, et puis l'autre et j'inspecte la salle plongée dans le noir total. Mon regard n'est plus habitué à l'obscurité. Je n'arrive pas à bouger. Je tousse et prends une grande inspiration avec beaucoup de difficulté. J'entends l'écho des entités, il en reste encore. Ai-je échoué ? Est-ce que j'ai fait tout cela, pour rien ? C'est à cet instant où je me rends compte que je suis seule. Terriblement seule. Là où j'espère apporter réconfort et amour, paix et piété, personne ne m'écoute, ni même le maître, ni même mes pères. A quoi bon ?
Uh ...
Nous n'avons pas peur d'affronter de nouveaux cristallins et de femmes religieuses aux multiples bras, laissant derrière notre passage une odeur de mort. Le carnage ne se termine pas, les assauts sont multiples et ma magie diminue, je ressens également une certaine fatigue spirituelle. Alors que nous nous trouvons face dans ce long couloir, non loin de deux grandes portes, menant très certainement à la pièce la plus importante de ce manoir, nous voyons apparaître six nouvelles entités. Sans avancer d'un pas, nous discernons les traits anormaux de ces étrangetés, un mélange de morts et de vivants, un plumage aussi blanc que la neige sur tout le corps hormis la tête qui laisse apparaître un visage squelettique. Ils n'ont pas de nez et leur mâchoire est aussi large que la gueule d'un ours, parsemé d'innombrables crocs acérés. Je n'avais jamais rien vu de tel, mon âme me hurle de ne pas rester ici, pourtant mon regard se perd dans les orbites de ces étranges formes. Sur chacun d'eux, des auréoles d'un rouge sanguin sont érigés, virevoltant presque au-dessus des crânes à la peau asséchée. Soudain, les six entités se mirent à parler à l'unisson, dans un chant macabre et dissonant, daignant pointer du doigt chacun de nous. Sans crier gare, sans même pouvoir dire quoi que ce soit, nous sommes acculés par des piques sanglantes. Telles des aiguilles, elles s'abattent sur nous et filent tel le vent, nous n'avons même pas le temps de parler stratégie que mon instinct fit réagir mon être tout entier.
J'englobe le groupe d'aventuriers dans une bulle protectrice, les aiguillons de sang n'arrivent pas à percer le dôme de lumière. Malheureusement, ce ne sera pas suffisant pour arrêter ces six entités. Elles parlent littéralement comme si chacune d'elles fait partie d'un tout, les entités ailées ne laissent paraître aucune émotion et nous voilà persécutés. Les apôtres semblent être des êtres protégeant ce lieu, qui n'a rien de sacré à mes yeux. Je regarde Deydreus avant de me téléporter à l'extérieur, au niveau de l'entrée du manoir. Déployant mes ailes, je cherche d'où proviennent les bruits des guerriers et des entités au combat. Le dôme de lumière les protégera le temps que je concentre mon mana pour libérer une tout autre force. Je ne suis pas une faible, je suis certaine de pouvoir montrer un tout autre potentiel et d'aider ces hommes en difficulté. Je veux me prouver que je suis capable de sauver les mortels, quitte à mettre ma vie en danger.
Je dois arrêter de fuir.
Je repère l'endroit où se trouve le groupe, me place au-dessus du toit et commence à concentrer mon mana. Les poings serrés, fermant les yeux, je commence à énumérer un psaume en langue latine, afin de me donner la force et le courage nécessaire dans un temps imparti. Les bras tendus vers le ciel bien gris, mon corps entier est suspendu dans les airs juste au-dessus de là où se trouvent les entités. Pourvu que le dôme de lumière ne faiblisse pas le temps que l'énergie de la lumière se canalise. Soudain, un faisceau lumineux transperce le ciel et mon être, laissant la lumière m'inonder de son aura bienveillante. Le faisceau se heurte au toit du manoir qui réfléchit la lumière de plus en plus vive et dans un cri de rage, je disparais dans un halo de lumière si fort que cela en aveuglerait les morts. Le toit se met à fondre jusqu'à s'abattre sur l'étage en dessous. La lumière ne fait pas de bruit, elle consume tous les matériaux présents dans son champ de projection, liquéfiant la charpente, la pierre, brûlant le bois et s'abat sur deux entités qui hurlent de douleur dans un vacarme ahurissant. Plongée dans mon propre sortilège, baignée dans une lumière si douce, si réconforte, si chaude, je me recroqueville sur moi-même. J'ai l'impression d'être dans un véritable cocon, vivant quelques instants dans un havre de paix, complètement déconnectée de cette temporalité. Je n'ai qu'une envie, retrouver la Lumière qui m'a vu naître, celle qui fut à l'origine de mon existence dans un royaume bien loin de Sekaï, là où les mortels ne régissent pas le monde.
La lumière disparaît progressivement, pour ne laisser qu'un filet blanc s'évaporer comme par magie. J'ouvre doucement les yeux et me sens engourdie, mon corps tremble comme jamais et mes ailes n'arrivent pas à suivre la cadence. Je veux retourner dans cette douceur, dans cette Lumière qui me baignait de toute part, cachée au milieu de ce halo. Je jette un regard vers le ciel, tends ma main comme si je souhaitais retrouver mon monde et puis, mon corps est lourd. Si lourd. Je tombe, mes ailes n'arrivent plus à se coordonner et je me sens dans un état second. Je voulais tellement retrouver mon royaume. Seulement, la dure réalité est que je ne le retrouverai jamais, que je fais partie intégrante d'un monde de noirceur, où terreurs et cauchemars ne font plus qu'un, où la violence et douleur sont maître mot. Je me laisse porter vers le bas, le paysage défile tandis que je plonge dans le trou béant causé par le faisceau de lumière. J'aperçois vaguement les aventuriers qui ont brisé le dôme, lui aussi disparu.
Et je plonge dans la noirceur du rez-de-chaussée, m'abattant avec fracas contre un monticule de poussière et de terre battue. Mon corps ne me répond plus et j'ai la nette impression qu'il va me falloir du temps pour retrouver mes esprits. Je ne peux pas abandonner ces hommes, je suis une femme forte et tenace ! Je n'ai pas pour habitude d'utiliser de tels sorts, je ne suis pas une femme qui cherche le combat. Je suis Luvïel, protectrice des Hommes, membre de la main du Nouvel Ordre, femme ailée du peuple.
Fais-toi violence, Luvïel.
Argh...
J'ai si mal.
Pourquoi... Je souffre ?
J'ouvre un oeil, et puis l'autre et j'inspecte la salle plongée dans le noir total. Mon regard n'est plus habitué à l'obscurité. Je n'arrive pas à bouger. Je tousse et prends une grande inspiration avec beaucoup de difficulté. J'entends l'écho des entités, il en reste encore. Ai-je échoué ? Est-ce que j'ai fait tout cela, pour rien ? C'est à cet instant où je me rends compte que je suis seule. Terriblement seule. Là où j'espère apporter réconfort et amour, paix et piété, personne ne m'écoute, ni même le maître, ni même mes pères. A quoi bon ?
Uh ...
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1549
crédits : 1549
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Dans une énième roulade, Deydreus venait d'esquiver une nouvelle attaque des prophètes réanimés. Dans un grognement sourd, l'officier tentait de frapper l'abjecte création sans succès. Cette dernière, après chaque attaque, bondissait en arrière trop vite pour permettre au guerrier de la toucher avec ses lames. Autour de lui, les Serres tentaient également de combattre du mieux qu'elles ne le pouvaient, malgré l'énorme différence de force qui existait entre les entités et le groupe de mortels. L'ange, quant à elle, lévitait et tentait d'aider du mieux qu'elle le pouvait. Revenant en arrière près de ses hommes, l'armure sombre analysait les abominations, tentant de trouver un moyen de contrer leur pouvoir maudit et surtout, de les terrasser. C'est alors qu'après les avoir entouré d'une aura protectrice, Luvïel disparut. Levant la tête, le vétéran observa de ses yeux vairons le plafond comme si c'était là que se trouvait l'ange. L'espace d'un instant, il se demanda si elle ne venait pas tout simplement de les abandonner à leur triste sort. Elle semblait prompt à la panique et l'anxiété et, dans un contexte aussi difficile, cela n'aurait pas été des plus étonnants. Le bouclier magique qui semblait pour le moment repousser les assauts des prophètes ne durerait qu'un temps et même s'il aurait put signifier un "cadeau de départ" de l'être ailé, Deydreus ne doutait pas de l'ange. Elle reviendrait. Ou alors, il irait jusqu'aux cieux pour arracher chacune de ses plumes et lui faire regretter de les avoir laisser là.
Se redressant et observant les créatures, Deydreus attendait donc silencieusement. Derrière lui, les Serres profitaient de ce léger répit pour boire, rire, décompresser. Lorsque la bulle se briserait, ils allaient potentiellement aller à leur mort. Non, à un sort pire que cela. Alors, ils partageaient ensemble peut-être l'un de leurs derniers moments. Car, pour eux, mourir aux côtés de leur chef était un honneur sans nom. Une fatalité qu'ils acceptaient avec joie et félicité. Il était toujours curieux de se pencher sur la psyché des hommes. Comment quelqu'un pouvait-il accepter au fond de lui d'aller au combat? Se sacrifier pour une idée, un concept, semblait quelque chose auquel les hommes ne résistaient pas. Pourtant, dans ce charnier, il n'y avait aucun concept à défendre, si ce n'est sa propre survie. Et la miséricorde que l'on pouvait offrir aux non-morts. Soupirant longuement, le chevalier sombre leva de nouveau les yeux au plafond. C'est là, que l'ange décida de prouver au vétéran qu'il avait eu raison de lui faire confiance. Une colonne de lumière, brûlant tout sur son passage, déchira les infrastructures pour venir s'écraser contre deux des prophètes réanimés. Dans un hurlement, les créatures semblèrent fondre à vu d'œil. Un large sourire était venu s'installer sur les lèvres serrées de l'armure noire. Entendre ces aberrations souffrir résonnait dans ses oreilles comme une mélodie des plus exquises. Un miel délicat et savoureux. De plus, outre la mort-mort des deux monstres, cela sembla perturber les quatre autres bêtes. Visiblement, leurs paroles à l'unisson démontraient également un lien profond qui les unissait. Elles semblaient figer, partiellement choquées de voir leurs deux camarades disparaitre dans un rayon blanchâtre. Se positionnant pour quitter la bulle qui se fissurait et se craquer, prête à céder, le chevalier sombre remarqua alors Luvïel qui chutait peu à peu. Suivant la courbe du précédent rayon, l'ange traversa les étages pour disparaitre dans l'obscurité. Pestant intérieurement, Deydreus se retourna vers les Serres.
- Allez la chercher et protégez la au péril de votre vie s'il le faut. Je vous rejoindrais.
Dans un claquement de bottes, les Serres quittèrent alors la formation pour dévaler les escaliers. Profitant de cette retraite, deux des prophètes lancèrent une nouvelle attaque. Seulement, cette fois, elles semblaient bien plus lentes. Groggys. Deydreus en profita. S'élançant à vive allure, le chevalier sombre vint trancher en diagonal le prophète le plus près, envoyant dans l'air ambiant une multitude de gerbes de sang et de plumes. Tentant de répondre à cet contre-attaque, la seconde créature bifurqua pour venir assaillir le flanc droit de l'armure sombre. Les griffes acérées de la bête vinrent frapper le phantacier d'une des épées du vétéran qui se courba afin de mieux se replacer. Dans une feinte, ce dernier arracha la partie inférieure du mort-vivant qui laissa un énième cris sortir de sa mâchoire déformée. Quelques passes d'armes plus tard, le prophète rendait définitivement l'âme dans une flaque de sang. Secouant ses armes, le chevalier sombre avançait silencieusement vers les derniers monstres. Derrière lui, il n'y avait plus aucun membre des Serres. Plus d'ange. Il était seul. Seul face à des anomalies réanimées. Seul face à l'horreur. Les deux derniers monstres se replacèrent, vibrant d'une rage bien visible. Autour d'eux, de multiples zombies refaisaient leur apparition. Deydreus, quant à lui, laissait un long rire s'échapper de sa gorge. Puis, dans un claquement sourd, il se projeta vers la masse grouillante de morts-vivants.
Se redressant et observant les créatures, Deydreus attendait donc silencieusement. Derrière lui, les Serres profitaient de ce léger répit pour boire, rire, décompresser. Lorsque la bulle se briserait, ils allaient potentiellement aller à leur mort. Non, à un sort pire que cela. Alors, ils partageaient ensemble peut-être l'un de leurs derniers moments. Car, pour eux, mourir aux côtés de leur chef était un honneur sans nom. Une fatalité qu'ils acceptaient avec joie et félicité. Il était toujours curieux de se pencher sur la psyché des hommes. Comment quelqu'un pouvait-il accepter au fond de lui d'aller au combat? Se sacrifier pour une idée, un concept, semblait quelque chose auquel les hommes ne résistaient pas. Pourtant, dans ce charnier, il n'y avait aucun concept à défendre, si ce n'est sa propre survie. Et la miséricorde que l'on pouvait offrir aux non-morts. Soupirant longuement, le chevalier sombre leva de nouveau les yeux au plafond. C'est là, que l'ange décida de prouver au vétéran qu'il avait eu raison de lui faire confiance. Une colonne de lumière, brûlant tout sur son passage, déchira les infrastructures pour venir s'écraser contre deux des prophètes réanimés. Dans un hurlement, les créatures semblèrent fondre à vu d'œil. Un large sourire était venu s'installer sur les lèvres serrées de l'armure noire. Entendre ces aberrations souffrir résonnait dans ses oreilles comme une mélodie des plus exquises. Un miel délicat et savoureux. De plus, outre la mort-mort des deux monstres, cela sembla perturber les quatre autres bêtes. Visiblement, leurs paroles à l'unisson démontraient également un lien profond qui les unissait. Elles semblaient figer, partiellement choquées de voir leurs deux camarades disparaitre dans un rayon blanchâtre. Se positionnant pour quitter la bulle qui se fissurait et se craquer, prête à céder, le chevalier sombre remarqua alors Luvïel qui chutait peu à peu. Suivant la courbe du précédent rayon, l'ange traversa les étages pour disparaitre dans l'obscurité. Pestant intérieurement, Deydreus se retourna vers les Serres.
- Allez la chercher et protégez la au péril de votre vie s'il le faut. Je vous rejoindrais.
Dans un claquement de bottes, les Serres quittèrent alors la formation pour dévaler les escaliers. Profitant de cette retraite, deux des prophètes lancèrent une nouvelle attaque. Seulement, cette fois, elles semblaient bien plus lentes. Groggys. Deydreus en profita. S'élançant à vive allure, le chevalier sombre vint trancher en diagonal le prophète le plus près, envoyant dans l'air ambiant une multitude de gerbes de sang et de plumes. Tentant de répondre à cet contre-attaque, la seconde créature bifurqua pour venir assaillir le flanc droit de l'armure sombre. Les griffes acérées de la bête vinrent frapper le phantacier d'une des épées du vétéran qui se courba afin de mieux se replacer. Dans une feinte, ce dernier arracha la partie inférieure du mort-vivant qui laissa un énième cris sortir de sa mâchoire déformée. Quelques passes d'armes plus tard, le prophète rendait définitivement l'âme dans une flaque de sang. Secouant ses armes, le chevalier sombre avançait silencieusement vers les derniers monstres. Derrière lui, il n'y avait plus aucun membre des Serres. Plus d'ange. Il était seul. Seul face à des anomalies réanimées. Seul face à l'horreur. Les deux derniers monstres se replacèrent, vibrant d'une rage bien visible. Autour d'eux, de multiples zombies refaisaient leur apparition. Deydreus, quant à lui, laissait un long rire s'échapper de sa gorge. Puis, dans un claquement sourd, il se projeta vers la masse grouillante de morts-vivants.
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Retrouver l'ange n'avait pas été une chose facile pour Léonard et les autres. S'ils avaient, plus ou moins, une idée d'où elle se trouvait, les hommes aux armoiries noir et rouge avaient dut se frayer un chemin dans l'horreur. Outre les zombies, le groupe avait dut combattre de nouveau les étranges canidés, et même l'une de ces monstruosités qu'était les sombre prêcheuses. Dans un fracas d'armes et de cris, les mortels s'en étaient sortis et avaient continuer leur rapide progression. Laisser Deydreus seul avec les aberrations de l'étage, en revanche, avait profondément miné le moral des soldats d'élite. Ils avaient respecté la volonté de leur supérieur, naturellement, mais tous auraient préféré demeurer à ses côtés. Jusqu'à la toute fin.
Epuisés et moralement blasés, les Serres Pourpres arrivèrent enfin dans l'énorme salle vide où s'était "écrasée" Luvïel. L'absence totale de luminosité avait forcé certains des fantassins à sortir une lanterne qu'ils accrochèrent à leur ceinture, afin de pouvoir ne serait-ce que voir quelque chose. Et là, au centre d'un tas de bois brisé et de pierres fondues, était étendue la figure angélique. Son corps menu, ses ailes déployées et déposées contre le sol ruiné, donnait à la scène un air poétique. Presque religieux. Elle qui semblait avoir offert aux mortels une grande partie de ses forces, se retrouvait à présent à la merci du mal. Allongée telle un gibier de chasse blessé, elle demeurait dans un profond silence. A vrai dire, seule sa respiration saccadée résonnait dans la pièce, couplée aux légers gémissements que quelques douleurs semblaient lui causer. Toujours en formation, le groupe de mortels avança doucement. Mesurant chaque centimètre qu'ils parcouraient comme si d'autres créatures pouvaient leur tomber dessus, les fantassins arrivèrent finalement au niveau de l'ange blessé. Au dessus d'eux, brisant le lourd silence de la pièce sombre, des hurlements gutturaux résonnaient. Le combat était terrible, d'une violence sans doute brutale. Mais ils ne pouvaient y participer. Reportant leur attention sur la créature angélique, l'un des Serres s'approcha d'elle et déposa sur sa joue sa main gantée, comme pour la faire sortir d'une quelconque torpeur.
- Ma Dame.... Comment allez-vous?
De ses yeux verts, Ikaryon fixait le visage de l'être aux cheveux blancs. Visiblement inquiet, l'humain rengaina son arme et passa ses mains autour du corps de l'ange, la redressant légèrement pour l'asseoir. Observant les traits et les blessures potentielles de l'être ailé, le fantassin leva ensuite les yeux vers le trou béant qui les dominait.
- Nous avons besoin de vous. Soyez forte.
Sortant de sa poche une gourde d'eau, l'humain la tendit à la figure angélique. Et puis, au dessus d'eux, un craquement sourd résonna dans la pièce. Dans un mouvement de réflexes, les Serres déployèrent leur bouclier autour du duo pour les protéger. Contre les pavois, de nombreux bruits de projectiles se firent entendre. Suivis par un grognement sourd. Une fois la pluie de projectiles calmée, les fantassins se repositionnèrent pour observer l'origine du bruit. Une nouvelle créature, composée de roches et de chairs, se déplaçait à deux pattes devant le groupe. Ses ailes membranées frappaient l'air de manière plus ou moins agressive tandis qu'elle fixait de ses deux orbites bleutées l'ange et les mortels. Sa figure décharnée, couplée à sa gueule entrouverte et aux lambeaux de chairs tombant, donnait à la bête un air démoniaque. Rien en elle ne laissait penser à autre chose qu'une mort imminente. Dans un nouveau grognement, la monstruosité se déplaça de nouveau, comme si elle cherchait à tourner doucement autour du groupe. Au dessus d'elle, divers cadavres semblaient avoir été accrochés contre les murs de la pièce. A vrai dire, plus qu'accrochés, les corps avaient été savamment dépecés et écartelés. Les os, s'ils servaient de structures grotesque, étaient maintenus en place grâce aux multiples tendons et autres muscles qui les reliaient. Réanimés, les corps des pauvrets étaient plongés dans une souffrance silencieuse. La créature était apparue soudainement, brisant l'un des murs de la pièce adjacente pour venir à la rencontre du groupe de survivants. Sans doute avait elle espérer tomber sur l'ange directement afin d'en faire son repas, ou pire encore. Se positionnant autour de la figure angélique, les Serres se tenaient prêtes à combattre jusqu'à ce que chacun d'eux tombe, car c'était là l'ordre que leur chef leur avait donné. Lui qui combattait encore, bien plus haut. Tendant la main à l'ange, Ikaryon offrit un sourire à Luvïel alors qu'il voulait l'aider à se relever.
- Battons-nous jusqu'à la mort. Repoussons ces abominations. Ensemble. Pour notre survie. Economisez vos forces magiques, usez de votre lame. Nous vous épaulerons du mieux que nous le pourrons.
Et puis, dans un nouveau hurlement, l'étrange gargouille de chair s'élança sur eux.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Un écho lointain, une voix qui murmure quelques mots tandis que mon esprit sombre dans la noirceur de mon inconscience. Je sens qu'on m'agrippe, qu'on m'enveloppe sans aucune once de violence. Depuis que je suis en dehors des murs de Célestia, j'ai ressenti tellement d'angoisse et de peur, j'ai compris qu'un véritable abîme m'a trop longtemps séparé de cette dure et triste réalité. Je croyais à un monde nouveau, différent de ce que j'ai vécu, il y a 5 000 ans. Seagan m'a tendu la main, me menant jusqu'à ce regroupement de personnes au-delà des monts enneigés, pour bâtir une nouvelle maison à chacun : le Nouvel Ordre. Ces étrangers, qui y vivent aujourd'hui, ont vécu le pire et ont été accueillis à bras ouvert, chacun priant les titans par respect ou par crainte. Difficile de juger le cœur d'un homme lorsqu'il est pris dans la panique. Comment reconnaître un fervent croyant, d'un simple sentiment de peur ? Est-ce que leur foi est un geste de survie ? Les Hommes sont si imprévisibles. Comment leur faire confiance ? Je repense à Seagan ,déplorant vouloir détruire les hérétiques du feu purificateur : l'Ordalie. Je ne conçois pas la violence, mais le pardon. À l'heure actuelle, tout ce que je souhaite, c'est pouvoir sauver les mortels d'une mort certaine et inhumaine. Purifier ces terres, empoisonnées par la magie de mes pères créant des abominations sans âme. J'aimerais libérer les Hommes du joug du mal qui règne en ce monde, apportant une lumière purificatrice et bienveillante. Est-ce que j'ai été congédié de mes pères, car ma foi n'est pas assez grande ? Me voient-ils comme une enfant rebelle ou bien peut-être ne suis-je tout simplement plus vu comme leur propre fille ? Des questions me taraudent de plus en plus.
Tandis que nous sommes au fin fond d'un manoir, entourés de créatures sanguinaires et difformes, un groupe d'hommes parvient à surmonter ces ignominies. Ils ne se laissent pas envahir par des idées noires, suivant à l'aveugle un seul homme qui les mène sur ce champ de bataille : Deydreus Fictilem. Le regard encore dans le vague, je constate qu'une figure masculine me scrute tout en m'apportant des braves paroles. Buvant l'eau que l'on me donne, je me sens revenir à moi bien que mes ailes ne répondent toujours pas. Je sens mon corps qui se contracte et bouge mes doigts un par un. Les Serres Pourpres sont tous là, ou du moins, presque tous. Je ne vois pas leur chef. Un bruit sourd survient et les Serres se regroupent avec leur bouclier pour nous protéger, des projectiles se dispersent dans la pièce et contre les pavois, mon sang se fige, car nous n'en avons littéralement pas terminé avec ces monstres. Tandis que la créature s'approche, le groupe se met en position pour affronter cette bête sorti tout droit des abîmes. Une main m'est tendue, tout comme Seagan, il me regarde avec bienveillance et clame des paroles bien graves, mais non dénuées de sens. Nous survivrons. Je plonge ma main de porcelaine dans la sienne et me relève doucement. Mon corps est endolori, mes ailes ne me serviront pas pour l'instant. Je décide de les camoufler pour éviter d'obstruer la vue de mes nouveaux camarades, et rétorque aux Serres ;
— Nous survivrons.
Je n'ai clairement pas la prestance d'un commandant de guerre, ni même les connaissances et les termes techniques des positions de combat et de défense. Ikaryon est en position, prenant les devants de la scène face à la créature. Je me sens confuse et sidérée de savoir qu'ils ont fait tout ce chemin pour redescendre me chercher. Depuis le départ, ils ont tout fait pour mener à bien leur mission tout en me protégeant, alors que je ne suis qu'une équation de plus dans leur périple. Je jette un rapide coup d'œil aux murs et mon estomac fait un tour sur lui-même. La vue de ces corps déchiquetés et raccordés par des tendons rend la scène sordide. Je ravale le contenu de l'estomac qui reflue dans l'œsophage, je ne dois pas montrer mon dégoût devant un tel massacre d'êtres vivant un tel supplice. Je dois rester concentrée et récupérant ma claymore que je soulève de mes deux mains, je reste en arrière comparé aux hommes de Deydreus. La bête n'attend pas, elle charge comme une dératée, deux espèces de crocs mandibulaires éjectant une espèce de venin vers deux membres de la garnison. Ils s'écartent d'un bond, lâchant un juron avant de se remettre en position. Ikaryon lâche un mot et les Serres déploient à tour de rôle leur épée, heurtant l'espèce de carapace dans son dos. Celle-ci est robuste et les lames ont du mal à percer l'entité qui hurle de manière stridente. La bête frappe du poing et du pied, acculée de toute part et, alors qu'elle se retrouve piégée entre les quelques hommes, émet un râle accompagné d'un vomi de venin qui dissout le sol. Les Serres reculent, ne souhaitant pas se faire toucher par le poison acide.
La bête saute avec une grande aisance un peu plus loin et plante ses griffes contre le mur, dévalant à la verticale l'espace qui nous sépare elle et moi. Les Serres remarquent que la proie sur laquelle elle jette désormais son dévolu n'est autre que moi, l'être chétif qui reprend ses esprits. Ses crocs mandibulaires en avant, son regard bleutée effervescent, ses griffes en avant, celle-ci se jette dans les airs avec la grâce d'un animal imposant et lourd. Ikaryon et les Serres accourent, ce n'est qu'une fraction de seconde qui défile lorsque la lame de ma claymore émet une lumière vivre. Imbibée d'une aura lumineuse, la claymore émet un flash tellement puissant que cela déstabilise la bête qui déviât de sa trajectoire et se plante dans le mur derrière moi. J'avance vers elle d'un pas décisif, tandis que son dos est contre la paroi et son poitrail à ma merci. Je plante la lame dans son corps, un cri sinistre et assourdissant remplie la salle. Je sors lentement la lame qui est rongée par le poison de la bête. Totalement émoussée et quasiment hors d'usage, comme si la lame se briserait d'un moment à un autre. Le venin de cette bestiole serait intéressant à étudier, malheureusement ce n'est pas le moment et nous n'avons pas le temps.
Nous entendons des bruits par le trou d'où je suis tombée et Ikaryon proclame que nous ne devons pas faire attendre leur chef plus longtemps. Sortant de la pièce sordide, laissant les corps des macchabées et de la bête, nous remontons jusqu'à l'étage où nous nous trouvions. Je reste pied à terre, n'ayant pas recouvert la capacité de voler. Alors que nous avancions parmi le couloir, une masse grouillante de morts-vivants nous barrent la route. Les Serres Pourpres n'attendent pas, ils attaquent sans sourciller, lâchant des coups d'estocs, démembrant d'un coup d'épée, arrachant les entrailles des monstruosités. Parmi ces monstres, se trouve l'homme à l'armure d'ébène, son armure est maculée de sang. Usant de ma senseur, je perçois encore la magie des deux espèces de rapaces aux crânes déplumées. Je ne vais pas faillir et il est de mon devoir d'aller sauver mes compères qui ne m'ont pas abandonné, même dans la pire des situations. Bravant le danger, alors que mon corps est encore engourdi, je demande à deux des Serres s'ils peuvent m'aider à me frayer un chemin jusqu'aux abominations ailées. À trois, nous nous engageons dans une confrontation sans merci, mes vêtements noirs sont peints en rouge, mon visage blanc et doux est terni par le sang des victimes qui salissent mon être tout entier. J'aperçois les monstres aux auréoles rougeâtres, j'utilise un peu de mon mana avec une brève téléportation, me plaçant derrière l'une des entités et pénètre la lame encore pleine de poison dans les entrailles du monstre. La lame se brise et la bête commence à fondre de l'intérieur, des gerbes de sang sortant de la blessure. Je regarde son acolyte qui déploie sa magie de sang, créant de petites aiguilles et me vise. C'était sans compter sur l'aide d'un des compagnons de Deydreus qui, après s'être frayé un chemin, a parcouru la distance suffisante pour abattre de plusieurs coups de lame la bête ailée. Un cri agonisant et puis plus rien. Les tas de monstres fumants, nous venions de détruire ces abominations.
Dans un mouvement de joie, je remercie le guerrier en criant victoire. Je regarde mon arme brisée, inutilisable. Les Serres Pourpres se relèvent, certains sont blessés et j'accours vers leur leader. Le cherchant du regard, je demande aux Serres où il se trouve. Je finis par le repérer et bien que nous soyons tous dans un sale état, je souhaite lui rendre la pareille avec ma magie de soin. Je pose mes mains au-dessus de la poitrine du chef, une lueur blanche apparaît et je résorbe les blessures qu'il a pu recevoir.
— Je suis désolée. Je ne suis pas une créature taillée pour la guerre, dis-je en restant concentrée sur mon action. Je peux idéalement vous aider en ce qui concerne les soins. Les blessés les plus graves peuvent venir me voir. Deydreus, je n'ai plus d'arme. Ma Claymore s'est brisée. Bien qu'il me reste un peu de magie, je ne sais pas si je pourrais utiliser un autre sort comme tout à l'heure...
Tandis que nous sommes au fin fond d'un manoir, entourés de créatures sanguinaires et difformes, un groupe d'hommes parvient à surmonter ces ignominies. Ils ne se laissent pas envahir par des idées noires, suivant à l'aveugle un seul homme qui les mène sur ce champ de bataille : Deydreus Fictilem. Le regard encore dans le vague, je constate qu'une figure masculine me scrute tout en m'apportant des braves paroles. Buvant l'eau que l'on me donne, je me sens revenir à moi bien que mes ailes ne répondent toujours pas. Je sens mon corps qui se contracte et bouge mes doigts un par un. Les Serres Pourpres sont tous là, ou du moins, presque tous. Je ne vois pas leur chef. Un bruit sourd survient et les Serres se regroupent avec leur bouclier pour nous protéger, des projectiles se dispersent dans la pièce et contre les pavois, mon sang se fige, car nous n'en avons littéralement pas terminé avec ces monstres. Tandis que la créature s'approche, le groupe se met en position pour affronter cette bête sorti tout droit des abîmes. Une main m'est tendue, tout comme Seagan, il me regarde avec bienveillance et clame des paroles bien graves, mais non dénuées de sens. Nous survivrons. Je plonge ma main de porcelaine dans la sienne et me relève doucement. Mon corps est endolori, mes ailes ne me serviront pas pour l'instant. Je décide de les camoufler pour éviter d'obstruer la vue de mes nouveaux camarades, et rétorque aux Serres ;
— Nous survivrons.
Je n'ai clairement pas la prestance d'un commandant de guerre, ni même les connaissances et les termes techniques des positions de combat et de défense. Ikaryon est en position, prenant les devants de la scène face à la créature. Je me sens confuse et sidérée de savoir qu'ils ont fait tout ce chemin pour redescendre me chercher. Depuis le départ, ils ont tout fait pour mener à bien leur mission tout en me protégeant, alors que je ne suis qu'une équation de plus dans leur périple. Je jette un rapide coup d'œil aux murs et mon estomac fait un tour sur lui-même. La vue de ces corps déchiquetés et raccordés par des tendons rend la scène sordide. Je ravale le contenu de l'estomac qui reflue dans l'œsophage, je ne dois pas montrer mon dégoût devant un tel massacre d'êtres vivant un tel supplice. Je dois rester concentrée et récupérant ma claymore que je soulève de mes deux mains, je reste en arrière comparé aux hommes de Deydreus. La bête n'attend pas, elle charge comme une dératée, deux espèces de crocs mandibulaires éjectant une espèce de venin vers deux membres de la garnison. Ils s'écartent d'un bond, lâchant un juron avant de se remettre en position. Ikaryon lâche un mot et les Serres déploient à tour de rôle leur épée, heurtant l'espèce de carapace dans son dos. Celle-ci est robuste et les lames ont du mal à percer l'entité qui hurle de manière stridente. La bête frappe du poing et du pied, acculée de toute part et, alors qu'elle se retrouve piégée entre les quelques hommes, émet un râle accompagné d'un vomi de venin qui dissout le sol. Les Serres reculent, ne souhaitant pas se faire toucher par le poison acide.
La bête saute avec une grande aisance un peu plus loin et plante ses griffes contre le mur, dévalant à la verticale l'espace qui nous sépare elle et moi. Les Serres remarquent que la proie sur laquelle elle jette désormais son dévolu n'est autre que moi, l'être chétif qui reprend ses esprits. Ses crocs mandibulaires en avant, son regard bleutée effervescent, ses griffes en avant, celle-ci se jette dans les airs avec la grâce d'un animal imposant et lourd. Ikaryon et les Serres accourent, ce n'est qu'une fraction de seconde qui défile lorsque la lame de ma claymore émet une lumière vivre. Imbibée d'une aura lumineuse, la claymore émet un flash tellement puissant que cela déstabilise la bête qui déviât de sa trajectoire et se plante dans le mur derrière moi. J'avance vers elle d'un pas décisif, tandis que son dos est contre la paroi et son poitrail à ma merci. Je plante la lame dans son corps, un cri sinistre et assourdissant remplie la salle. Je sors lentement la lame qui est rongée par le poison de la bête. Totalement émoussée et quasiment hors d'usage, comme si la lame se briserait d'un moment à un autre. Le venin de cette bestiole serait intéressant à étudier, malheureusement ce n'est pas le moment et nous n'avons pas le temps.
Nous entendons des bruits par le trou d'où je suis tombée et Ikaryon proclame que nous ne devons pas faire attendre leur chef plus longtemps. Sortant de la pièce sordide, laissant les corps des macchabées et de la bête, nous remontons jusqu'à l'étage où nous nous trouvions. Je reste pied à terre, n'ayant pas recouvert la capacité de voler. Alors que nous avancions parmi le couloir, une masse grouillante de morts-vivants nous barrent la route. Les Serres Pourpres n'attendent pas, ils attaquent sans sourciller, lâchant des coups d'estocs, démembrant d'un coup d'épée, arrachant les entrailles des monstruosités. Parmi ces monstres, se trouve l'homme à l'armure d'ébène, son armure est maculée de sang. Usant de ma senseur, je perçois encore la magie des deux espèces de rapaces aux crânes déplumées. Je ne vais pas faillir et il est de mon devoir d'aller sauver mes compères qui ne m'ont pas abandonné, même dans la pire des situations. Bravant le danger, alors que mon corps est encore engourdi, je demande à deux des Serres s'ils peuvent m'aider à me frayer un chemin jusqu'aux abominations ailées. À trois, nous nous engageons dans une confrontation sans merci, mes vêtements noirs sont peints en rouge, mon visage blanc et doux est terni par le sang des victimes qui salissent mon être tout entier. J'aperçois les monstres aux auréoles rougeâtres, j'utilise un peu de mon mana avec une brève téléportation, me plaçant derrière l'une des entités et pénètre la lame encore pleine de poison dans les entrailles du monstre. La lame se brise et la bête commence à fondre de l'intérieur, des gerbes de sang sortant de la blessure. Je regarde son acolyte qui déploie sa magie de sang, créant de petites aiguilles et me vise. C'était sans compter sur l'aide d'un des compagnons de Deydreus qui, après s'être frayé un chemin, a parcouru la distance suffisante pour abattre de plusieurs coups de lame la bête ailée. Un cri agonisant et puis plus rien. Les tas de monstres fumants, nous venions de détruire ces abominations.
Dans un mouvement de joie, je remercie le guerrier en criant victoire. Je regarde mon arme brisée, inutilisable. Les Serres Pourpres se relèvent, certains sont blessés et j'accours vers leur leader. Le cherchant du regard, je demande aux Serres où il se trouve. Je finis par le repérer et bien que nous soyons tous dans un sale état, je souhaite lui rendre la pareille avec ma magie de soin. Je pose mes mains au-dessus de la poitrine du chef, une lueur blanche apparaît et je résorbe les blessures qu'il a pu recevoir.
— Je suis désolée. Je ne suis pas une créature taillée pour la guerre, dis-je en restant concentrée sur mon action. Je peux idéalement vous aider en ce qui concerne les soins. Les blessés les plus graves peuvent venir me voir. Deydreus, je n'ai plus d'arme. Ma Claymore s'est brisée. Bien qu'il me reste un peu de magie, je ne sais pas si je pourrais utiliser un autre sort comme tout à l'heure...
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