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Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1555
crédits : 1555
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Quand Luvïel reprit la parole, Deydreus l'écouta silencieusement. Il ne la coupa pas et attendit simplement qu'elle n'achève son propos avant de se redresser en souriant. Se déplaçant légèrement pour attraper deux gourdes d'hydromel, il en lança une à l'ange qui l'attrapa sans difficulté.
- Je vois qu'au moins, nous vous aurons fait découvrir l'une des meilleures boissons alcoolisées qui existe.
Les hommes laissèrent s'échapper des petits rires amusés tandis que leur dirigeant revenait s'asseoir près de Luvïel. Dans les yeux de Deydreus, on pouvait lire toute la gravité des propos qu'il s'apprêtait à dire.
- Le but de mes paroles n'est pas de vous perdre, ou de vous séduire. Je ne dis que ce que je pense. Tout comme j'estime que vous êtes trop intelligente pour vous laisser berner par une foi aveugle. Vous pouvez croire en tout ce que vous voulez mais... Ne laissez jamais cette foi vous faire perdre de vue votre but, votre morale. Et ne laissez personne vous dicter sans condition ce que vous devez ou non faire. Même mes mots... Rejetez les si cela vous sied, mais faites le de vous même, n'attendez pas que quelqu'un vous ordonne d'oublier ces derniers car ils seraient impies ou je ne sais quoi. Il marqua une pause, buvant à son tour une gorgée du nectar alcoolisé. Il est effectivement impossible d'aider tout le monde. Tout comme il est impossible d'obtenir tout le savoir que ces terres renferme. Ou encore d'être aimé de tous. Chaque âme est différente. Chaque valeur, fluctuante. Nos expériences façonnent nos vies et nos croyances. Tout comme nos peurs alimentent notre haine. Ce n'est pas une condition propre aux mortels. Dès qu'une personne est capable de ressentir, alors elle pourra tout autant haïr qu'aimer. Vous ne pourrez aider tout le monde, c'est évident. Mais vous pourrez toujours toucher le cœur de certains. Et c'est là d'une grande noblesse de votre part.
Une nouvelle gorgée fut savourée par le reikois, qui soupira de satisfaction en sentant la douce chaleur de la boisson glisser le long de sa gorge. Rouvrant les yeux, il quitta l'observation de l'ange pour revenir ancrer son regard dans les flammes. Autour d'eux, les autres Serres travaillaient ou venaient s'installer pour écouter le duo improbable parler.
- Mon "maître"... Vous n'êtes l'esclave de personne. Ce mot n'est peut-être pas utilisé dans ce sens mais.. Même s'il est votre mentor, je ne conçois pas le principe de vous faire subir cela. Les Serres ici présentes et moi-même nous entrainons tous les jours. Dès lors que nous ne sommes pas en mission, nous tentons de parfaire notre cohésion de groupe, nos techniques, nos capacités de combat. Nous transpirons, souffrons, saignons pour atteindre un niveau que nous nous imposons. Mais en aucun cas, nous venons briser l'esprit de nos camarades. Je comprends sa démarche, sa volonté de vous pousser dans vos retranchements pour développer vos talents. Seulement, rien ne dit que vous n'auriez pas éveillé ces pouvoirs autrement. Alors, pourquoi? Pourquoi vous forcer à subir autant de violence? Pourquoi lacérer votre chair, pénétrer votre esprit? Regardez votre combat contre Raguiel, une force s'est éveillée alors même que vos entrainements précédents n'ont jamais sut vous faire utiliser ces pouvoirs. Savez-vous pourquoi? Tout simplement car contre ce monstre, vous ne luttiez pas que pour les autres. Vous luttiez pour votre survie. Pour ne pas étreindre la mort qui vous tendait les bras. Et cette force, ce potentiel, aucun entraînement, aussi brutal et cruel qu'il soit, ne saurait le développer. Il stoppa ses mots quelques instants, avant d'enchainer doucement. Il existe moults moyens de développer sa force. De ne plus être faible. Certains décident d'entretenir leurs muscles, leur savoir martial. D'autres, préfèrent les arcanes et ses secrets. Parfois, c'est dans le savoir propre et l'art du parler que les gens se découvrent de grands talents. Votre... Maître... Aurait put tenter de vous laisser le choix sur cette force. Mais il a préféré vous faire emprunter un chemin sanglant, tout simplement car cela pouvait l'arranger, ou qu'il s'agissait d'une solution de facilité.
Une bûcha craqua alors au milieu du brasier, projetant dans l'air quelques braises illuminées qui semblèrent danser dans l'air frais des abords de la ville. Fixant ces dernières, Deydreus soupira longuement, reprenant une gorgée d'hydromel avant de poursuivre son monologue.
- S'il est effectivement entré dans votre tête, qui vous dit qu'il n'a pas également altéré votre perception de la justice et de ce qui est bon? Comment être sûr qu'il n'a pas laissé une marque indélébile dans votre esprit afin de s'assurer que jamais vous ne puissiez le trahir? Il est facile de montrer à une personne l'horreur du monde tout comme sa beauté. Il est facile de faire haïr quelque chose à quelqu'un, surtout quand cette personne ignore tout de ce qui compose la réalité et sa cruauté. Vous avez été brisée dans votre corps et votre esprit pour être refaçonnée soit disant plus forte. Pour votre bien. Mais était-ce vraiment le cas, ou bien tout cela ne servait-il un motif plus sombre telle qu'une haine enracinée à l'égard de personnes ou une ambition brisée pour la domination d'un royaume? Je ne peux accuser formellement ce prêtre, car je ne le connais pas. En revanche, j'ai côtoyé des janissaires de notre ancien royaume dont la personnalité avait été écrasée, refaçonnée, pour être conforme aux intérêts d'un souverain. J'ai vu les âmes les plus braves devenir simples servantes. Et souvent le procédé était similaire au votre. On brisait ce qui ne plaisait pas, pour reconstruire dans un moule plus "solide". J'espère simplement que ce n'est pas ce qui vous est arrivé. Que vous êtes bien vous. Entièrement. Intact de la moindre violation psychique qui vous aurait tenté de vous faire croire stupidement que ce monde n'était composé que d'une binarité étrange. Il n'y a pas que croyants et non croyants. Il n'y a pas qu'avec nous ou contre nous. Et je suis certain qu'aussi pieux qu'il soit, votre "maître" se plonge lui aussi dans des pactes douteux et forme des alliances improbables. Tout simplement car il n'est lui même pas divin, et que c'est ainsi que ce monde fonctionne.
Nouvelle gorgée. La brûlure légère n'était plus ressentie, seulement le sucré du miel et la douceur qui l'accompagnait. La fatigue disparaissait à chaque goutte savourée. Les yeux vairons de l'officier retournèrent alors s'ancrer sur le visage aux traits fin de l'ange aux cheveux blancs.
- Est-ce qu'il faut penser à tuer son prochain pour devenir plus fort? Absolument pas. Mais il faut travailler. Encore, et encore. Et savoir pourquoi on se bat. J'ai côtoyé la mort et la violence tellement de fois que j'ai l'impression qu'elles sont devenues mes maitresses les plus fidèles. J'ai vu des villages brûler, des corps ensanglantés joncher les sols boueux des campagnes et des vies gâchées à cause de l'égo d'un roi décadent ou de la folie d'être prétendument divins. Mais ce n'est pas cela qui m'a rendu fort. Ce n'est même pas la haine que j'ai pu ressentir à l'encontre de mes ennemis. Ni la peur de ma propre fin. C'est ma volonté. Ma volonté de m'élever de la fange dans laquelle on me jetait constamment. Dans laquelle tous les mortels étaient voués à baigner s'ils ne s'éveillaient pas. Je ne pense pas que le conflit soit nécessairement mauvais, car c'est face à l'adversité que les mortels ont été habitués à grandir. C'est grâce à ces affrontements répétés que des champions se sont élevés pour défendre les plus faibles. Paradoxalement, c'est la violence qui a permis d'amener la paix. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il ne faut se reposer que sur ça. Il ricana légèrement, avant de reprendre. J'ai l'impression de tourner en rond et je m'excuse si tel est le cas. Seulement, j'ai l'impression désagréable que vos questions ne sont que le résultat d'une injustice à votre égard. Que vous n'avez jamais eu le droit à des discutions honnêtes, modérées, sur ce qu'est le bienfondé ou non des croyances qui vous entourent.
Autour du feu, certains membres des Serres sortir quelques instruments. La mélodie qui s'en échappa n'était pas particulièrement belle, mais elle était emplie d'émotions. Tristesse, colère, nostalgie. On sentait dans les notes une myriade de sentiments que les guerriers tentaient de transmettre. C'était souvent ainsi dans les camps de fantassins. Ils étaient de piètre musiciens mais ce qui les animait était vrai, sans artifice. Et pour d'autres guerriers, cela donnait des mélodies aussi belles que la plus parfaite des poésies.
- Si la musique vous dérange, n'hésitez pas à leur jeter de l'eau à la figure. Après tout, il a déjà bien assez plut aujourd'hui.
- Je vois qu'au moins, nous vous aurons fait découvrir l'une des meilleures boissons alcoolisées qui existe.
Les hommes laissèrent s'échapper des petits rires amusés tandis que leur dirigeant revenait s'asseoir près de Luvïel. Dans les yeux de Deydreus, on pouvait lire toute la gravité des propos qu'il s'apprêtait à dire.
- Le but de mes paroles n'est pas de vous perdre, ou de vous séduire. Je ne dis que ce que je pense. Tout comme j'estime que vous êtes trop intelligente pour vous laisser berner par une foi aveugle. Vous pouvez croire en tout ce que vous voulez mais... Ne laissez jamais cette foi vous faire perdre de vue votre but, votre morale. Et ne laissez personne vous dicter sans condition ce que vous devez ou non faire. Même mes mots... Rejetez les si cela vous sied, mais faites le de vous même, n'attendez pas que quelqu'un vous ordonne d'oublier ces derniers car ils seraient impies ou je ne sais quoi. Il marqua une pause, buvant à son tour une gorgée du nectar alcoolisé. Il est effectivement impossible d'aider tout le monde. Tout comme il est impossible d'obtenir tout le savoir que ces terres renferme. Ou encore d'être aimé de tous. Chaque âme est différente. Chaque valeur, fluctuante. Nos expériences façonnent nos vies et nos croyances. Tout comme nos peurs alimentent notre haine. Ce n'est pas une condition propre aux mortels. Dès qu'une personne est capable de ressentir, alors elle pourra tout autant haïr qu'aimer. Vous ne pourrez aider tout le monde, c'est évident. Mais vous pourrez toujours toucher le cœur de certains. Et c'est là d'une grande noblesse de votre part.
Une nouvelle gorgée fut savourée par le reikois, qui soupira de satisfaction en sentant la douce chaleur de la boisson glisser le long de sa gorge. Rouvrant les yeux, il quitta l'observation de l'ange pour revenir ancrer son regard dans les flammes. Autour d'eux, les autres Serres travaillaient ou venaient s'installer pour écouter le duo improbable parler.
- Mon "maître"... Vous n'êtes l'esclave de personne. Ce mot n'est peut-être pas utilisé dans ce sens mais.. Même s'il est votre mentor, je ne conçois pas le principe de vous faire subir cela. Les Serres ici présentes et moi-même nous entrainons tous les jours. Dès lors que nous ne sommes pas en mission, nous tentons de parfaire notre cohésion de groupe, nos techniques, nos capacités de combat. Nous transpirons, souffrons, saignons pour atteindre un niveau que nous nous imposons. Mais en aucun cas, nous venons briser l'esprit de nos camarades. Je comprends sa démarche, sa volonté de vous pousser dans vos retranchements pour développer vos talents. Seulement, rien ne dit que vous n'auriez pas éveillé ces pouvoirs autrement. Alors, pourquoi? Pourquoi vous forcer à subir autant de violence? Pourquoi lacérer votre chair, pénétrer votre esprit? Regardez votre combat contre Raguiel, une force s'est éveillée alors même que vos entrainements précédents n'ont jamais sut vous faire utiliser ces pouvoirs. Savez-vous pourquoi? Tout simplement car contre ce monstre, vous ne luttiez pas que pour les autres. Vous luttiez pour votre survie. Pour ne pas étreindre la mort qui vous tendait les bras. Et cette force, ce potentiel, aucun entraînement, aussi brutal et cruel qu'il soit, ne saurait le développer. Il stoppa ses mots quelques instants, avant d'enchainer doucement. Il existe moults moyens de développer sa force. De ne plus être faible. Certains décident d'entretenir leurs muscles, leur savoir martial. D'autres, préfèrent les arcanes et ses secrets. Parfois, c'est dans le savoir propre et l'art du parler que les gens se découvrent de grands talents. Votre... Maître... Aurait put tenter de vous laisser le choix sur cette force. Mais il a préféré vous faire emprunter un chemin sanglant, tout simplement car cela pouvait l'arranger, ou qu'il s'agissait d'une solution de facilité.
Une bûcha craqua alors au milieu du brasier, projetant dans l'air quelques braises illuminées qui semblèrent danser dans l'air frais des abords de la ville. Fixant ces dernières, Deydreus soupira longuement, reprenant une gorgée d'hydromel avant de poursuivre son monologue.
- S'il est effectivement entré dans votre tête, qui vous dit qu'il n'a pas également altéré votre perception de la justice et de ce qui est bon? Comment être sûr qu'il n'a pas laissé une marque indélébile dans votre esprit afin de s'assurer que jamais vous ne puissiez le trahir? Il est facile de montrer à une personne l'horreur du monde tout comme sa beauté. Il est facile de faire haïr quelque chose à quelqu'un, surtout quand cette personne ignore tout de ce qui compose la réalité et sa cruauté. Vous avez été brisée dans votre corps et votre esprit pour être refaçonnée soit disant plus forte. Pour votre bien. Mais était-ce vraiment le cas, ou bien tout cela ne servait-il un motif plus sombre telle qu'une haine enracinée à l'égard de personnes ou une ambition brisée pour la domination d'un royaume? Je ne peux accuser formellement ce prêtre, car je ne le connais pas. En revanche, j'ai côtoyé des janissaires de notre ancien royaume dont la personnalité avait été écrasée, refaçonnée, pour être conforme aux intérêts d'un souverain. J'ai vu les âmes les plus braves devenir simples servantes. Et souvent le procédé était similaire au votre. On brisait ce qui ne plaisait pas, pour reconstruire dans un moule plus "solide". J'espère simplement que ce n'est pas ce qui vous est arrivé. Que vous êtes bien vous. Entièrement. Intact de la moindre violation psychique qui vous aurait tenté de vous faire croire stupidement que ce monde n'était composé que d'une binarité étrange. Il n'y a pas que croyants et non croyants. Il n'y a pas qu'avec nous ou contre nous. Et je suis certain qu'aussi pieux qu'il soit, votre "maître" se plonge lui aussi dans des pactes douteux et forme des alliances improbables. Tout simplement car il n'est lui même pas divin, et que c'est ainsi que ce monde fonctionne.
Nouvelle gorgée. La brûlure légère n'était plus ressentie, seulement le sucré du miel et la douceur qui l'accompagnait. La fatigue disparaissait à chaque goutte savourée. Les yeux vairons de l'officier retournèrent alors s'ancrer sur le visage aux traits fin de l'ange aux cheveux blancs.
- Est-ce qu'il faut penser à tuer son prochain pour devenir plus fort? Absolument pas. Mais il faut travailler. Encore, et encore. Et savoir pourquoi on se bat. J'ai côtoyé la mort et la violence tellement de fois que j'ai l'impression qu'elles sont devenues mes maitresses les plus fidèles. J'ai vu des villages brûler, des corps ensanglantés joncher les sols boueux des campagnes et des vies gâchées à cause de l'égo d'un roi décadent ou de la folie d'être prétendument divins. Mais ce n'est pas cela qui m'a rendu fort. Ce n'est même pas la haine que j'ai pu ressentir à l'encontre de mes ennemis. Ni la peur de ma propre fin. C'est ma volonté. Ma volonté de m'élever de la fange dans laquelle on me jetait constamment. Dans laquelle tous les mortels étaient voués à baigner s'ils ne s'éveillaient pas. Je ne pense pas que le conflit soit nécessairement mauvais, car c'est face à l'adversité que les mortels ont été habitués à grandir. C'est grâce à ces affrontements répétés que des champions se sont élevés pour défendre les plus faibles. Paradoxalement, c'est la violence qui a permis d'amener la paix. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il ne faut se reposer que sur ça. Il ricana légèrement, avant de reprendre. J'ai l'impression de tourner en rond et je m'excuse si tel est le cas. Seulement, j'ai l'impression désagréable que vos questions ne sont que le résultat d'une injustice à votre égard. Que vous n'avez jamais eu le droit à des discutions honnêtes, modérées, sur ce qu'est le bienfondé ou non des croyances qui vous entourent.
Autour du feu, certains membres des Serres sortir quelques instruments. La mélodie qui s'en échappa n'était pas particulièrement belle, mais elle était emplie d'émotions. Tristesse, colère, nostalgie. On sentait dans les notes une myriade de sentiments que les guerriers tentaient de transmettre. C'était souvent ainsi dans les camps de fantassins. Ils étaient de piètre musiciens mais ce qui les animait était vrai, sans artifice. Et pour d'autres guerriers, cela donnait des mélodies aussi belles que la plus parfaite des poésies.
- Si la musique vous dérange, n'hésitez pas à leur jeter de l'eau à la figure. Après tout, il a déjà bien assez plut aujourd'hui.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Je bois quelques gorgées tandis que les serres s'amusent à la réplique lancée par Deydreus. Écoutant avec attention le guerrier, son ton et sa justesse dans la voix me perturbent. Les reikois m'étaient décrits réellement comme des bêtes, or, ceux qui me font face sont aussi des militaires qui n'ont pas que le goût du sang dans la bouche, et savent réfléchir par eux-mêmes. Une désagréable sensation me submerge, trahissant un profond mal-être lorsqu'il reprend des termes que j'ai employés précédemment. Me donnant une nouvelle perspective, m'ouvrant les yeux sur des points qui me paraissaient limpides. Le craquement du feu de bois et les flammes qui s'en échappent me rassurent, comme si j'avais cet étrange besoin de réconfort après tant de remises en question. Le pire, c'est quand le reikois se demande si mon mentor n'a pas envahi mon esprit pour me modeler comme il le désire. Non. Je ne crois pas, Seagan n'oserait jamais me faire ça. Peut-être que, pour le haut-prêtre, la seule manière de développer sa force réside dans la violence. Rien de tout cela n'est juste. D'autant qu'il sait que je suis un être prônant l'amour et la foi, adoptant la maîtrise des mots sans à avoir recours à la force. Je ne suis pas une arme. Je suis avant tout un être vivant. Le cœur serré, j'ai la nette impression de m'être trompée et la peur d'avoir fauté. J'aime ma nouvelle famille, le Nouvel Ordre m'a accueilli sans rechigner, bien qu'ils aiment tout ce que les titans ont construit, même jusqu'à accepter le fait qu'ils aient tués pour libérer Sekaï du Mal. Cependant, si le Mal est présent et est en chacun de nous, il est possible qu'il y ai encore des hommes et des femmes malhonnêtes même chez les pieux. Ma tête est en ébullition, tant de questions se mélangent et je bois une grande gorgée. J'essaie de rester impassible, mais tout porte à croire que mon visage est trop expressif. Allez. Je me détends. Tout ira bien. Il se met à ricaner et s'excuse, je suis surprise et dans tous les cas, il n'est pas un homme bon ou mauvais. Il est juste là, assit à mes côtés, à partager son ressenti sur les situations qui m'ont amenée à suivre le Nouvel Ordre. J'aime le fait qu'il soit honnête.
— J'apprécie votre franchise. C'est ce qu'il manque dans ce monde. Vous avez également le tact de les prononcer sans once de violence, bien que cela me blesse. Vous avez raison, certaines choses, lorsque vous les dîtes, ne me paraissent pas cohérentes.
Les serres se mettent à fredonner un petit air, d'autres tentent de jouer d'un instrument. Je trouve cela fascinant, là où nous autres, croyants, chantons au sein des bâtiments en marbre blanc, laissant l'écho de nos voix résonner pour créer une atmosphère religieuse. Dans la foulée, l'homme à mes côtés lâche une boutade à l'encontre de ses alliés, ce qui eut le don de me lâcher un petit rire. La nuit nous englobe de son obscurité, quelques nuages se pressent devant les étoiles, nous cachant sa sublime robe. Tous ces événements nous auront affectés, mon aile pourra de nouveau voler avec un peu de difficulté, seul le temps pourra résorber la blessure causée par la faucille de l'engeance squelettique. Ces fumées verdâtres, ces ombres spectrales, ces morts qui renaissent à la vie ...
— Quand je repense à tout ce que nous avons entrepris au sein de cette ville. Une de mes amies aurait été ravie de venir ici. Elle aime particulièrement les morts. Une pause. Tout le contraire de moi. Ils m'effraient.
Je bois de nouveau dans la gourde et remarque que je n'ai plus la dague à mon ceinturon.
— Vous avez récupéré la dague ? Ou bien, l'ai-je perdu ? Dans tous les cas, elle ne m'appartient pas. Seulement, je n'ai plus ma claymore et il faut bien que je me protège jusqu'à retourner dans mon doux foyer. Serait-il possible de me la laisser ? Je vous promets de vous la rendre la prochaine fois que nous nous voyons ! M'exclamais-je avec un grand sourire.
Je me lève et ai envie de passer une excellente soirée en compagnie des Serres avant le lever du soleil, car cette nuit sera la dernière avant de pouvoir revoir les phénixiens. Le Nouvel Ordre reste un endroit mystérieux, rempli d'espoir et de valeurs. Cependant, en étant prêt des militaires reikois et ayant partagé avec eux les combats, l'acharnement, l'approche de la mort et les angoisses, je me sens déterminée. Je pose la gourde aux côtés de Deydreus et m'en vais fouler le sol, proche des flammes, en tournoyant sur moi-même et créant quelques boules de lumière. Comme une myriade de lucioles, nous sommes illuminés de toute part, chantant et dansant en cœur. L'ambiance est totalement différente de notre ordre, là où nous ne chantons pas en latin au nom des Divins, nous chantons à la gloire de nos combats passés. Ikaryon vient à mes côtés et gesticule, faisant mine de connaître quelques pas. Cela me fait rire, un rire franc, puis un véritable sourire qui illumine ma peau de porcelaine. Ici, ce soir, je me sens vivante. Je n'avais jamais connu un tel engouement, une telle fraternité après des combats aussi acharnés. Ces moments qui berceront mon être tout entier.
— Lorsque nous nous retrouverons, sachez que vous pourrez compter sur mon aide si vous en avez le besoin. Je vais tout faire pour expliquer à ... Mon mentor ... Que la voie qu'il emprunte n'est pas la plus juste. J'aimerais qu'il m'écoute. Si jamais, il s'avère que je ne serai rien de plus qu'une arme entre ses mains, je partirais. Ce n'est pas ce que je souhaite, car là-bas y vit des gens que j'aime. Toutefois, je serai prête à faire le sacrifice de tout abandonner si les choses venaient à être différentes. Je ne m'étais jamais rendu compte que je vivais au travers de l'autre, et non pour moi-même. Parce qu'après tout, j'ai envie de tendre la main à chacun et je m'oublie.
Je m'approche de Deydreus et lui tend ma main.
— Ce n'est pas tous les jours que l'on croise un ange. Souhaitez-vous une dernière balade ou bien... Est-ce là notre au revoir de fin, avant que le soleil ne se lève ?
— J'apprécie votre franchise. C'est ce qu'il manque dans ce monde. Vous avez également le tact de les prononcer sans once de violence, bien que cela me blesse. Vous avez raison, certaines choses, lorsque vous les dîtes, ne me paraissent pas cohérentes.
Les serres se mettent à fredonner un petit air, d'autres tentent de jouer d'un instrument. Je trouve cela fascinant, là où nous autres, croyants, chantons au sein des bâtiments en marbre blanc, laissant l'écho de nos voix résonner pour créer une atmosphère religieuse. Dans la foulée, l'homme à mes côtés lâche une boutade à l'encontre de ses alliés, ce qui eut le don de me lâcher un petit rire. La nuit nous englobe de son obscurité, quelques nuages se pressent devant les étoiles, nous cachant sa sublime robe. Tous ces événements nous auront affectés, mon aile pourra de nouveau voler avec un peu de difficulté, seul le temps pourra résorber la blessure causée par la faucille de l'engeance squelettique. Ces fumées verdâtres, ces ombres spectrales, ces morts qui renaissent à la vie ...
— Quand je repense à tout ce que nous avons entrepris au sein de cette ville. Une de mes amies aurait été ravie de venir ici. Elle aime particulièrement les morts. Une pause. Tout le contraire de moi. Ils m'effraient.
Je bois de nouveau dans la gourde et remarque que je n'ai plus la dague à mon ceinturon.
— Vous avez récupéré la dague ? Ou bien, l'ai-je perdu ? Dans tous les cas, elle ne m'appartient pas. Seulement, je n'ai plus ma claymore et il faut bien que je me protège jusqu'à retourner dans mon doux foyer. Serait-il possible de me la laisser ? Je vous promets de vous la rendre la prochaine fois que nous nous voyons ! M'exclamais-je avec un grand sourire.
Je me lève et ai envie de passer une excellente soirée en compagnie des Serres avant le lever du soleil, car cette nuit sera la dernière avant de pouvoir revoir les phénixiens. Le Nouvel Ordre reste un endroit mystérieux, rempli d'espoir et de valeurs. Cependant, en étant prêt des militaires reikois et ayant partagé avec eux les combats, l'acharnement, l'approche de la mort et les angoisses, je me sens déterminée. Je pose la gourde aux côtés de Deydreus et m'en vais fouler le sol, proche des flammes, en tournoyant sur moi-même et créant quelques boules de lumière. Comme une myriade de lucioles, nous sommes illuminés de toute part, chantant et dansant en cœur. L'ambiance est totalement différente de notre ordre, là où nous ne chantons pas en latin au nom des Divins, nous chantons à la gloire de nos combats passés. Ikaryon vient à mes côtés et gesticule, faisant mine de connaître quelques pas. Cela me fait rire, un rire franc, puis un véritable sourire qui illumine ma peau de porcelaine. Ici, ce soir, je me sens vivante. Je n'avais jamais connu un tel engouement, une telle fraternité après des combats aussi acharnés. Ces moments qui berceront mon être tout entier.
— Lorsque nous nous retrouverons, sachez que vous pourrez compter sur mon aide si vous en avez le besoin. Je vais tout faire pour expliquer à ... Mon mentor ... Que la voie qu'il emprunte n'est pas la plus juste. J'aimerais qu'il m'écoute. Si jamais, il s'avère que je ne serai rien de plus qu'une arme entre ses mains, je partirais. Ce n'est pas ce que je souhaite, car là-bas y vit des gens que j'aime. Toutefois, je serai prête à faire le sacrifice de tout abandonner si les choses venaient à être différentes. Je ne m'étais jamais rendu compte que je vivais au travers de l'autre, et non pour moi-même. Parce qu'après tout, j'ai envie de tendre la main à chacun et je m'oublie.
Je m'approche de Deydreus et lui tend ma main.
— Ce n'est pas tous les jours que l'on croise un ange. Souhaitez-vous une dernière balade ou bien... Est-ce là notre au revoir de fin, avant que le soleil ne se lève ?
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1555
crédits : 1555
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Le petit air musical résonnait doucement dans l'air, seulement parasité par le craquement répété du bois qui se consumait dans les flammes. L'ambiance au camp était étrange, à la fois emplie d'une profonde mélancolie et d'une joie palpable. Le chant était une ode à la fraternité, à l'union face à l'adversité. Un témoin de la volonté qui habitait les mortels, de leur joie. La joie d'être en vie, de pouvoir de nouveau voir le jour se lever. Ils avaient traversé l'enfer, et en étaient ressortis plus forts. Que cela soit physiquement, ou mentalement. Les yeux du guerrier passèrent alors sur le visage de la femme à ses côtés, observant ses émotions silencieusement. Ses traits se durcirent cependant lorsqu'elle évoqua une connaissance particulière.
- J'ose espérer qu'elle apprécie les morts tels qu'ils sont, et non pas dans l'état dans lequel nous les avons trouvé. Il marqua une légère pause. Je n'ai pas de haine particulière envers la nécromancie, ni les décédés. Je pense simplement que les morts ont le droit au repos. Qu'ils méritent qu'on les laisse tranquille. J'apprécie la force sous toutes ses facettes mais... User du corps d'êtres trépassés pour son propre intérêt est d'une lâcheté sans pareille à mes yeux. Encore plus quand cela se fait dans la fascination morbide. Où se situe alors la limite? Nul part. Et en ce cas, les horreurs de la crypte sont vouées à se répéter. Il posa sa main doucement sur l'épaule de Luvïel pour lui témoigner sa sympathie avant de l'enlever quelques secondes plus tard. Il est normal de craindre ces êtres décharnés. Ils sont contre-nature et dérèglent l'ordre naturel des choses. La plupart sont privés de tout ce qui fait leur humanité. Ils ne pensent plus, ne sont que des outils macabres qu'on envoi sur un ennemi. Des coquilles vides, hurlant dans leur grognement sinistre à la délivrance. Ne rejetez pas cette peur, car elle animera à l'avenir votre rage lorsque vous les combattrez de nouveau.
"Car croyez-moi, vous devrez en combattre d'autres"... Ces mots n'étaient pas sortis. Pourquoi? Car le reikois ne voulait pas alourdir un peu plus l'ambiance et le moral de la figure angélique. Il avait été franc tout le long de leur discussion, mais il ne souhaitait pas non plus lui montrer un avenir trop sombre. Elle avait été visiblement terriblement affectée par ce qu'ils venaient de vivre. Plus encore par les mots du chevalier sombre et le fait qu'elle se retrouvait devant des vérités qui ne lui plaisaient pas. Lorsqu'elle fit mention de la dague, le guerrier aux sombres armoiries déposa la lame au manche corbin près d'elle, un léger sourire aux lèvres.
- Tenez. Gardez là. Je vous en fais don. Chaque fois que vous serez en proie au doute, observez là. Et puis... Cela sera aussi un moyen supplémentaire de ne pas nous oublier. Il s'amusa de la mention de leur prochaine rencontre. Vous pouvez aussi m'offrir quelque chose de chez vous la prochaine fois. Comme je l'ai dit, la dague est votre.
L'ambiance s'égailla alors un peu. La lourdeur de la discussion prenait fin en même temps que la nuit tombait. Il était inutile de trop pousser la chose. Si Luvïel avait effectivement été confrontée par ces mots à des questionnements, il fallait lui laisser le temps d'y répondre, de trouver sa voie. Même si, au fond de lui, Deydreus espérait qu'elle ne se trompe pas de chemin. Non pas pour lui ou l'appréciation qu'il avait pour l'être ailé, mais pour elle même. Il ne savait que trop bien comme cela pouvait être destructeur de suivre un chemin qui n'était pas sien.
Ikaryon se leva alors pour se placer aux côtés de la belle aux cheveux immaculés. Ses pas, désordonnés et patauds, donnèrent un air comique à sa pitoyable tentative de danse. Le fantassin était doué pour le combat, il l'était beaucoup moins dans la danse. On voyait dans ses mouvements une raideur malaisante, comme s'il était incapable de synchroniser ses bras et ses jambes. Ce qui était ironique, quand on savait qu'il figurait parmi les meilleurs bretteurs au sein des Serres Pourpres. Son geste provoqua tout de même quelques rires amusés de l'être ailé, ce qui renforça la bonne ambiance auprès du feu. Très vite, plusieurs Serres rejoignirent les champs folkloriques et la musique prit un air de ballade féérique. Les flammes, toujours crépitantes, vinrent habiller la mélodie dans des petites sonorités régulières. L'espace de quelques instants, le reikois se perdit dans ses propres pensées. Il revit en songes toutes les batailles qu'il avait mené jusqu'à présent. Toutes les atrocités qu'il avait put commettre. Seulement.. Il n'y avait dans ses pensées aucun remord. Aucun regret. Tout avait été fait dans le but de sauver les mortels de leur propre ignorance, leur propre faiblesse. Il repensa également à la religion et ce qu'elle avait provoqué sur le monde. Aux titans, à leur malice et leur orgueil. Incapables d'accepter qu'on ne puisse les accepter. Leur volonté de destruction. Pour, au final, être défaits par ceux qu'ils considéraient comme inférieurs. Laissant au passage leurs enfants dans la tourmente. Revenant à lui, le chevalier sombre observa Luvïel. L'ange était perdue, incertaine de la voie qu'elle devait suivre. Malgré toute sa bonté d'âme, elle avait été trahie, manipulée, pourchassée. Mais voulait tout de même persévérer. Aider le plus de monde possible. Elle était trop pure pour ce monde. Pour sa cruauté. Fixant la scène et écoutant Luvïel, Deydreus restait assis et ne releva la tête qu'à l'approche de l'ange.
- Vivez votre vie pleinement Luvïel. Cette dernières n'est peut-être pas limitée par les vagues des années, mais ne la gâchez pas en vivant simplement à travers les autres. Vous âme est trop précieuse pour cela. Il laissa un sourire venir habiter ses lèvres tandis qu'elle venait lui tendre la main. Cela est effectivement peu commun. mais je suis heureux que nous vous ayons rencontré vous. J'accepte cette balade en votre compagnie avec joie. Laissons à demain la peine des "au revoir" et savourons pleinement la douceur de la nuit.
Il s'empara alors de sa main, se relevant pour s'approcher d'elle. Ses yeux vairons ne la quittaient plus. Oui. Il était à présent temps de savourer le répit qu'ils avaient tous mérité. Le feu crépita de nouveau, comme s'il gagnait en intensité. Les hommes reprirent de l'hydromel, les blessés se joignirent quand ils le purent aux festivités. La violence était passée, il était temps d'accueillir la joie. Demain, Luvïel repartirait pour sa propre quête tandis que les Serres reprendront la route vers Mael. Cependant, le reikois se fit une promesse tandis qu'il suivait les pas de l'ange face à lui. Jamais il ne l'oublierait. Non, ce n'était pas une promesse, mais une vérité, ancrée dans la réalité. De la même façon que le soleil ne se levait le matin, ou que les étoiles brillaient la nuit.
La mélodie au sein du camp changea de nouveau, prenant plus d'entrain. Et aux âmes survivantes, la nuit promettait une douceur certaine.
- J'ose espérer qu'elle apprécie les morts tels qu'ils sont, et non pas dans l'état dans lequel nous les avons trouvé. Il marqua une légère pause. Je n'ai pas de haine particulière envers la nécromancie, ni les décédés. Je pense simplement que les morts ont le droit au repos. Qu'ils méritent qu'on les laisse tranquille. J'apprécie la force sous toutes ses facettes mais... User du corps d'êtres trépassés pour son propre intérêt est d'une lâcheté sans pareille à mes yeux. Encore plus quand cela se fait dans la fascination morbide. Où se situe alors la limite? Nul part. Et en ce cas, les horreurs de la crypte sont vouées à se répéter. Il posa sa main doucement sur l'épaule de Luvïel pour lui témoigner sa sympathie avant de l'enlever quelques secondes plus tard. Il est normal de craindre ces êtres décharnés. Ils sont contre-nature et dérèglent l'ordre naturel des choses. La plupart sont privés de tout ce qui fait leur humanité. Ils ne pensent plus, ne sont que des outils macabres qu'on envoi sur un ennemi. Des coquilles vides, hurlant dans leur grognement sinistre à la délivrance. Ne rejetez pas cette peur, car elle animera à l'avenir votre rage lorsque vous les combattrez de nouveau.
"Car croyez-moi, vous devrez en combattre d'autres"... Ces mots n'étaient pas sortis. Pourquoi? Car le reikois ne voulait pas alourdir un peu plus l'ambiance et le moral de la figure angélique. Il avait été franc tout le long de leur discussion, mais il ne souhaitait pas non plus lui montrer un avenir trop sombre. Elle avait été visiblement terriblement affectée par ce qu'ils venaient de vivre. Plus encore par les mots du chevalier sombre et le fait qu'elle se retrouvait devant des vérités qui ne lui plaisaient pas. Lorsqu'elle fit mention de la dague, le guerrier aux sombres armoiries déposa la lame au manche corbin près d'elle, un léger sourire aux lèvres.
- Tenez. Gardez là. Je vous en fais don. Chaque fois que vous serez en proie au doute, observez là. Et puis... Cela sera aussi un moyen supplémentaire de ne pas nous oublier. Il s'amusa de la mention de leur prochaine rencontre. Vous pouvez aussi m'offrir quelque chose de chez vous la prochaine fois. Comme je l'ai dit, la dague est votre.
L'ambiance s'égailla alors un peu. La lourdeur de la discussion prenait fin en même temps que la nuit tombait. Il était inutile de trop pousser la chose. Si Luvïel avait effectivement été confrontée par ces mots à des questionnements, il fallait lui laisser le temps d'y répondre, de trouver sa voie. Même si, au fond de lui, Deydreus espérait qu'elle ne se trompe pas de chemin. Non pas pour lui ou l'appréciation qu'il avait pour l'être ailé, mais pour elle même. Il ne savait que trop bien comme cela pouvait être destructeur de suivre un chemin qui n'était pas sien.
Ikaryon se leva alors pour se placer aux côtés de la belle aux cheveux immaculés. Ses pas, désordonnés et patauds, donnèrent un air comique à sa pitoyable tentative de danse. Le fantassin était doué pour le combat, il l'était beaucoup moins dans la danse. On voyait dans ses mouvements une raideur malaisante, comme s'il était incapable de synchroniser ses bras et ses jambes. Ce qui était ironique, quand on savait qu'il figurait parmi les meilleurs bretteurs au sein des Serres Pourpres. Son geste provoqua tout de même quelques rires amusés de l'être ailé, ce qui renforça la bonne ambiance auprès du feu. Très vite, plusieurs Serres rejoignirent les champs folkloriques et la musique prit un air de ballade féérique. Les flammes, toujours crépitantes, vinrent habiller la mélodie dans des petites sonorités régulières. L'espace de quelques instants, le reikois se perdit dans ses propres pensées. Il revit en songes toutes les batailles qu'il avait mené jusqu'à présent. Toutes les atrocités qu'il avait put commettre. Seulement.. Il n'y avait dans ses pensées aucun remord. Aucun regret. Tout avait été fait dans le but de sauver les mortels de leur propre ignorance, leur propre faiblesse. Il repensa également à la religion et ce qu'elle avait provoqué sur le monde. Aux titans, à leur malice et leur orgueil. Incapables d'accepter qu'on ne puisse les accepter. Leur volonté de destruction. Pour, au final, être défaits par ceux qu'ils considéraient comme inférieurs. Laissant au passage leurs enfants dans la tourmente. Revenant à lui, le chevalier sombre observa Luvïel. L'ange était perdue, incertaine de la voie qu'elle devait suivre. Malgré toute sa bonté d'âme, elle avait été trahie, manipulée, pourchassée. Mais voulait tout de même persévérer. Aider le plus de monde possible. Elle était trop pure pour ce monde. Pour sa cruauté. Fixant la scène et écoutant Luvïel, Deydreus restait assis et ne releva la tête qu'à l'approche de l'ange.
- Vivez votre vie pleinement Luvïel. Cette dernières n'est peut-être pas limitée par les vagues des années, mais ne la gâchez pas en vivant simplement à travers les autres. Vous âme est trop précieuse pour cela. Il laissa un sourire venir habiter ses lèvres tandis qu'elle venait lui tendre la main. Cela est effectivement peu commun. mais je suis heureux que nous vous ayons rencontré vous. J'accepte cette balade en votre compagnie avec joie. Laissons à demain la peine des "au revoir" et savourons pleinement la douceur de la nuit.
Il s'empara alors de sa main, se relevant pour s'approcher d'elle. Ses yeux vairons ne la quittaient plus. Oui. Il était à présent temps de savourer le répit qu'ils avaient tous mérité. Le feu crépita de nouveau, comme s'il gagnait en intensité. Les hommes reprirent de l'hydromel, les blessés se joignirent quand ils le purent aux festivités. La violence était passée, il était temps d'accueillir la joie. Demain, Luvïel repartirait pour sa propre quête tandis que les Serres reprendront la route vers Mael. Cependant, le reikois se fit une promesse tandis qu'il suivait les pas de l'ange face à lui. Jamais il ne l'oublierait. Non, ce n'était pas une promesse, mais une vérité, ancrée dans la réalité. De la même façon que le soleil ne se levait le matin, ou que les étoiles brillaient la nuit.
La mélodie au sein du camp changea de nouveau, prenant plus d'entrain. Et aux âmes survivantes, la nuit promettait une douceur certaine.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Les mots du commandant aux cheveux d'ébène sont sincères, lui-même préférerait laisser les morts en paix. Je pense à Morndrizel et à ses compétences de Nécromancie, une amie qui est une grande liche ayant été aux côtés de X'O-rath en personne. Puis-je réellement l'assigner comme une amie si elle est capable d'ignominie comme nous avons pu observer dans la crypte ? Cependant, si je venais à parler d'elle alors que nous venons d'affronter des fidèles prônant le dieu de la mort, quelle serait sa réaction ? Je ne pense pas que cela soit le moment. Il a des mots justes sur ce que sont les morts-vivants et j'ai exactement le même ressenti. Étant une femme représentant la vie en personne, tandis qu'elle représente la mort, nous vivons une confrontation tout en vivant au même endroit. Morndrizel est une alliée puissante et ô combien charismatique. Gardant l'arme à mon ceinturon, j'écoute les chants des Serres, admire leurs accolades chaleureuses et m'amuse du son des instruments mal accordés, une atmosphère qui nous remplit d'euphorie. Je vivrai pour moi, comme je le souhaite désormais. Ses mots me touchent lorsqu'il évoque mon âme. Je suis heureuse de savoir qu'on ne me juge plus seulement par mon apparence d'engeance des titans, mais bien par mes actions et ma manière de penser. Nous nous écartons un peu plus loin du camp, laissant les Serres s'amuser, rire aux éclats et boire pour fêter cette sublime victoire.
Le sol est ravagé, la boue se mélange à la roche, nous nous frayons un petit chemin entre quelques ruines et apercevons une brume au loin. Avançant vers une petite colline, nous pouvons remarquer le manoir un peu plus loin qui ne paye pas de mine. Cet endroit me fait tressaillir et je dois dire que la ville elle-même, bien qu'éteinte, n'attirera pas davantage les voyageurs perdus au sein des terres de Shoumeï. Je regarde mon aile droite et la déploie, une cicatrice au niveau de l'entaille de la faucille est apparue, laissant un espace sans plumes. J'ai rarement désiré retirer mes ailes par magie, car ce serait renier ce que je suis. Quand bien même, les créatures des titans sont encore mal vues, j'ai encore pu constater que les anges intriguent de par leur rareté.
— J'ai toujours voulu en apprendre davantage sur le monde des mortels. Quand je regarde l'immensité des terres, lorsque je vole là-haut, vous n'imaginez pas tout ce que je vois. Un monde magnifique et coloré, des paysages à en couper le souffle notamment lorsque je suis dans les monts enneigés. Je trouve que, parmi tout ce qu'a à offrir Sekaï, ce qui est le plus beau n'est autre que la nuit. Cette immensité au-dessus de nos têtes, parsemées d'étoiles qui brillent, si lointaines. Mon regard se perd lorsque je hausse la tête, laissant mes aiguillettes penchées en avant comme si elles allaient toucher le ciel. Lorsque nous étions dans la crypte, lorsque l'apôtre Raguiel a tenté de me tuer, j'ai pensé "J'aurai aimé voir le ciel nocturne une dernière fois avant de mourir". Et puis vous connaissez la suite. Je suis apaisée d'être là, de sentir l'air sur mon visage, d'observer les étoiles encore une nuit de plus.
Je sens l'odeur de la terre mouillée, j'entends le hululement d'une chouette et le chant au loin des Serres. Les terres désolées de Shoumeï sont baignées de ce flux de magie perpétuel, imprégnée dans tout ce que l'on touche, tout ce que l'on sent, même l'air. J'aimerais que cet instant s'arrête, me sentant dans une véritable sérénité.
— Même si je suis immortelle, il suffirait d'un coup de poignard bien placé et je n'existerai plus. Alors, on m'apprend à me protéger et à savoir quand il faut attaquer. Avant de venir ici, je m'étais promis de m'entraîner. Ce fut un entraînement bien plus rude que je ne l'aurai imaginé.
Je pose mon regard lumineux vers lui, amusée. Son visage taciturne est presque impassible, il me rappelle quelqu'un. Un homme qui ne sait pas montrer ses émotions, à croire que tous les chefs d'un groupe doivent sacrifier leurs émotions pour arriver à ce qu'on les suive. Pourquoi les mortels se compliquent-ils la vie ? À croire qu'il est interdit de se dévoiler à autrui, de peur, peut-être. Ce soir, j'ai envie de comprendre qui est Deydreus. Qui est cet homme qui m'a sauvé des geomis, du spectre et de toutes les abominations qui les ont suivi.
— Racontez-moi un peu qui vous êtes, Deydreus. Tout comme un ange et un démon que j'ai rencontré il y a quelques jours plus tôt, permettez-moi d'en apprendre plus sur vous. Vous m'intriguez. Par votre force, votre courage, votre détermination. Et comment toute cette rage qui sommeille en vous est-elle apparue ? Je vous ai observé pendant nos combats. Chacun de vous. Seulement, quelque chose émane de votre personne. Votre aura est ... Différente. De même, vos armes, c'est bien la première fois que je vois ça.
Tandis qu'il m'explique, nous continuons notre marche en faisant un tour des lieux. Je reste captivée par son discours, tout en évitant les quelques embûches sur le chemin. Nous n'entendons plus les Serres, prenant un peu plus d'espace pour nous. Le terrain que nous foulons est vide d'ennemis. Hormis quelques débris ici et là et ces quelques bois morts, nous sommes seuls. J'ai cette sensation que le monde pourrait nous appartenir. Dans cette grande clairière, la noirceur est totale, mais ô combien satisfaisante.
— Je m'y sens bien, dans cette obscurité. Souvent, quand j'ai besoin de calme, je m'en vais vers les plus hauts sommets et j'admire ! Surtout la nuit. Je vous avoue que j'ai peur de l'avenir du Nouvel Ordre. Vous l'aviez compris, n'est-ce pas ? Toutefois... Je suis prise dans un véritable tourment. Et si ... Si réellement, il est sur la mauvaise voie, j'essaierai de l'en dissuader. Il ne saura jamais que je vous ai rencontré. Si vous me promettez de garder le secret sur mon appartenance au Nouvel Ordre quand vous rentrerez. Je n'aimerais pas me battre contre vous.
Je m'approche et lui sourit.
— Le temps est un concept que je n'aime guère. Le temps n'a jamais été mon allié. Parfois, je vais attendre des milliers d'années pour sortir d'une forêt. Et parfois, j'ai l'impression qu'une soirée n'est qu'un millième de seconde dans mon existence. Ainsi va la vie. Je veux vous revoir avant que vous n'ayez des cheveux blancs, commandant Deydreus.
Le sol est ravagé, la boue se mélange à la roche, nous nous frayons un petit chemin entre quelques ruines et apercevons une brume au loin. Avançant vers une petite colline, nous pouvons remarquer le manoir un peu plus loin qui ne paye pas de mine. Cet endroit me fait tressaillir et je dois dire que la ville elle-même, bien qu'éteinte, n'attirera pas davantage les voyageurs perdus au sein des terres de Shoumeï. Je regarde mon aile droite et la déploie, une cicatrice au niveau de l'entaille de la faucille est apparue, laissant un espace sans plumes. J'ai rarement désiré retirer mes ailes par magie, car ce serait renier ce que je suis. Quand bien même, les créatures des titans sont encore mal vues, j'ai encore pu constater que les anges intriguent de par leur rareté.
— J'ai toujours voulu en apprendre davantage sur le monde des mortels. Quand je regarde l'immensité des terres, lorsque je vole là-haut, vous n'imaginez pas tout ce que je vois. Un monde magnifique et coloré, des paysages à en couper le souffle notamment lorsque je suis dans les monts enneigés. Je trouve que, parmi tout ce qu'a à offrir Sekaï, ce qui est le plus beau n'est autre que la nuit. Cette immensité au-dessus de nos têtes, parsemées d'étoiles qui brillent, si lointaines. Mon regard se perd lorsque je hausse la tête, laissant mes aiguillettes penchées en avant comme si elles allaient toucher le ciel. Lorsque nous étions dans la crypte, lorsque l'apôtre Raguiel a tenté de me tuer, j'ai pensé "J'aurai aimé voir le ciel nocturne une dernière fois avant de mourir". Et puis vous connaissez la suite. Je suis apaisée d'être là, de sentir l'air sur mon visage, d'observer les étoiles encore une nuit de plus.
Je sens l'odeur de la terre mouillée, j'entends le hululement d'une chouette et le chant au loin des Serres. Les terres désolées de Shoumeï sont baignées de ce flux de magie perpétuel, imprégnée dans tout ce que l'on touche, tout ce que l'on sent, même l'air. J'aimerais que cet instant s'arrête, me sentant dans une véritable sérénité.
— Même si je suis immortelle, il suffirait d'un coup de poignard bien placé et je n'existerai plus. Alors, on m'apprend à me protéger et à savoir quand il faut attaquer. Avant de venir ici, je m'étais promis de m'entraîner. Ce fut un entraînement bien plus rude que je ne l'aurai imaginé.
Je pose mon regard lumineux vers lui, amusée. Son visage taciturne est presque impassible, il me rappelle quelqu'un. Un homme qui ne sait pas montrer ses émotions, à croire que tous les chefs d'un groupe doivent sacrifier leurs émotions pour arriver à ce qu'on les suive. Pourquoi les mortels se compliquent-ils la vie ? À croire qu'il est interdit de se dévoiler à autrui, de peur, peut-être. Ce soir, j'ai envie de comprendre qui est Deydreus. Qui est cet homme qui m'a sauvé des geomis, du spectre et de toutes les abominations qui les ont suivi.
— Racontez-moi un peu qui vous êtes, Deydreus. Tout comme un ange et un démon que j'ai rencontré il y a quelques jours plus tôt, permettez-moi d'en apprendre plus sur vous. Vous m'intriguez. Par votre force, votre courage, votre détermination. Et comment toute cette rage qui sommeille en vous est-elle apparue ? Je vous ai observé pendant nos combats. Chacun de vous. Seulement, quelque chose émane de votre personne. Votre aura est ... Différente. De même, vos armes, c'est bien la première fois que je vois ça.
Tandis qu'il m'explique, nous continuons notre marche en faisant un tour des lieux. Je reste captivée par son discours, tout en évitant les quelques embûches sur le chemin. Nous n'entendons plus les Serres, prenant un peu plus d'espace pour nous. Le terrain que nous foulons est vide d'ennemis. Hormis quelques débris ici et là et ces quelques bois morts, nous sommes seuls. J'ai cette sensation que le monde pourrait nous appartenir. Dans cette grande clairière, la noirceur est totale, mais ô combien satisfaisante.
— Je m'y sens bien, dans cette obscurité. Souvent, quand j'ai besoin de calme, je m'en vais vers les plus hauts sommets et j'admire ! Surtout la nuit. Je vous avoue que j'ai peur de l'avenir du Nouvel Ordre. Vous l'aviez compris, n'est-ce pas ? Toutefois... Je suis prise dans un véritable tourment. Et si ... Si réellement, il est sur la mauvaise voie, j'essaierai de l'en dissuader. Il ne saura jamais que je vous ai rencontré. Si vous me promettez de garder le secret sur mon appartenance au Nouvel Ordre quand vous rentrerez. Je n'aimerais pas me battre contre vous.
Je m'approche et lui sourit.
— Le temps est un concept que je n'aime guère. Le temps n'a jamais été mon allié. Parfois, je vais attendre des milliers d'années pour sortir d'une forêt. Et parfois, j'ai l'impression qu'une soirée n'est qu'un millième de seconde dans mon existence. Ainsi va la vie. Je veux vous revoir avant que vous n'ayez des cheveux blancs, commandant Deydreus.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
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crédits : 1555
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Ils s'éloignèrent doucement du campement. Derrière eux, les fantassins fêtaient entre eux leur victoire, modestement. Entre frères. Naturellement, ils auraient accueilli l'ange sans broncher, comme elle avait traverser l'horreur avec eux mais... Cela n'aurait pas été pareil. Et Deydreus le savait. De plus, le reikois était intrigué et suivait Luvïel silencieusement, savourant l'odeur de l'humidité et de la terre. En vérité, depuis qu'ils avaient quitté la crypte, le guerrier aux sombres armoiries avait l'impression que tous les autres parfums étaient décuplés, plus doux, plus agréables. Il n'imaginait même pas ce qu'aurait subi Alasker dans le bain d'odeurs nauséabondes où ils avaient évolué. Fixant silencieusement les bâtiments en ruines de la ville, le chevalier sombre repensa au bruit incessant des morts qui arpentaient ces lieux jusqu'à il y a peu. Son regard se redirigea ensuite naturellement vers l'être ailé qui avait pris la parole.
- Notre monde recèle effectivement des paysages d'une beauté sans pareille. Il existe les grandes neiges, comme de grands océans et des déserts aux dunes sableuses infinies. Des oasis sortant de l'aridité du sol et beignant ses visiteurs d'une végétation luxuriante. Des jungles à la beauté sauvage et aux lianes entrelacées dans les épais feuillages... Mais rien n'égalera la beauté nocturne et la lumière des étoiles brillant dans le ciel. Il marqua une pause, observant les astres. Face à la mort, nous avons tous une dernière pensée. Une dernière image qui nous hante et nous force à nous élever. A lutter. Il est vrai que vous avez choisi ici un entraînement compliqué. Violent. Mais... Au moins, vous en êtes ressorties plus forte. Vous avez pu tirer profit d'une situation désastreuse.
Ils reprirent leur marche, doucement, dans la nuit et la fraicheur. A plusieurs reprises, le reikois laissa son regard courir sur l'horizon et l'obscurité. Lorsqu'elle lui demanda de se décrire, le chevalier sombre se posa de multiples questions. Car après tout, est-ce que l'on pouvait véritablement bien se connaître? Soupirant longuement, le guerrier aux sombres armoiries se confia finalement.
- Me décrire? Voila une tâche compliquée. Il m'est difficile d'établir le schéma complet de ma propre existence mais... Je vais essayer. Je suis né dans les terres du nord de ce qui est aujourd'hui l'Empire. Le froid m'a embrassé en même temps que les bras de ma génitrice. On a commencé à m'enseigner la voie des armes très vite, et j'ai aimé ça. On m'a découvert de nombreux talents et apprit à les exploiter. Vous voulez savoir depuis quand la rage qui m'habite est apparue? Elle a toujours été là. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours eu cette flamme qui bouillait au fond de mon cœur. J'ai juste réussit à la dominer, à la façonner comme je l'entendais. De cette rage est né une ambition, qui ne fut qu'alimentée par la guerre et la souffrance. Encore plus pendant la guerre civile qui frappa notre Empire ou bien l'affrontement avec les titans. Je rêve de grandeur, non pas dans mon intérêt propre, mais pour pouvoir agir plus efficacement auprès des peuples mortels. J'essaierai d'influer sur ce monde, d'y laisser ma marque. Je ne saurais dire comment, mais je parviens à lire le potentiel des personnes m'entourant. En un regard, je sais généralement si une personne est faible par manque d'entrainement ou bien à cause de son âme. Je ne sais pas vraiment si mon aura diffère des autres. Peut-être est-ce à cause de ma détermination, de mes objectifs... Je ne saurais le dire. Pour ce qui est de mes lames... Il marqua une courte pause, enchainant. Elles sont faites en phantacier. Forgées au cœur des montagnes par un ancien forgeron, l'acier qui a façonné leur tranchant provient d'une réaction étrange issue de la cristallisation d'ossements oubliés. Certains parlent de lames "ténébreuses" de par leur lien avec la mort. En réalité, cet acier vorace blesse plus férocement mes victimes. La guérison des plaies qu'elles infligent s'avère compliquée, voir impossible. Mais jamais je n'ai senti chez elles les moindres ténèbres, le moindre mal.
Il repensa alors à l'étrange fumée noire qui était venue s'engouffrer dans ses armes, et à cette sensation étrange d'avoir observer les épées se nourrir de cette dernière.
- Pourtant, j'ai vu des choses étranges dans la crypte. Les volutes noires s'enfonçant dans mes armes. Je ne sais pas si j'ai halluciné ou non, car rien n'a changé depuis. Aucun murmure, aucune sensation particulière. Je me dis que, peut-être, les âmes piégées dans les armes maudites ont souhaité m'accompagner dans un nouveau périple? Quoiqu'il en soit, je les ferais étudier par l'un de nos mages une fois rentré chez nous. Et puis, vous êtes parvenue à bénir mes lames lors de notre combat, je ne pense pas que cela aurait été possible si les lames s'étaient véritablement avérées ténébreuses ou maudites.
Il ricana légèrement, s'imaginant déjà piégé par ses propres lames dans une rage sanguinaire malgré ses propos. Puis, le sombre chevalier se rappela qu'il était difficile de corrompre un cœur déjà noirci. C'était ce qu'il était. Une personne mauvaise, œuvrant pour ses valeurs qui lui étaient propre et dans l'espoir d'élever les mortels au dessus de leur condition actuelle. Et tant pis s'il n'était pas compris pour cela. Deydreus enchaina alors sur divers éléments de sa vie, insistant sur la violence des combats et la facilité avec laquelle il avait pu évoluer dans ce milieu particulier. Il évoqua sa rencontre avec son plus fidèle ami, l'ambition qu'ils partageaient. La férocité de l'adversité qu'ils avaient affronté. Sa nature de lyctanthrope. Il développa également quelques anecdotes sur des blessures reçues et de l'adversaire qui les avaient infligés, comme chaque fois, il avait fini par l'emporter.
- Je garde autant que possible le nom de ceux que j'ai combattu et tué en mémoire. Leur mort ne m'a jamais procuré le moindre plaisir, la moindre joie lié à un sadisme quelconque. J'ai tué pour survivre, pour mes objectifs. Je vois la chose avec fatalisme car c'est leur mort qui m'a permit de vivre un jour de plus, d'atteindre un peu plus l'objectif que je me suis fixé. Cela est peut-être cruel, violent, mais c'est ainsi que je fonctionne. Et malgré toute cette violence qui m'accompagne, malgré ma potentielle brutalité ou cette soif de sang bouillant en moi, je ne rejette jamais la diplomatie, le dialogue. Car la force véritable se trouve parfois aussi dans les mots et les pensées. Agiter bêtement sa lame sans réfléchir aux conséquences revient selon moi à agir comme une bête stupide. Et les bêtes méritent d'être abattues lorsqu'elles ont la rage.
Ses derniers mots avaient été prononcés durement. Non pas car il rejetait la brutalité, au contraire. Mais parce qu'il détestait le barbare lambda qui manquait de vision, d'esprit. La violence n'était embellie que lorsqu'elle servait un but, quel qu'il soit. Ils continuèrent encore de marcher, doucement. Bientôt, l'obscurité les entourait totalement. Il n'y avait plus de chants, plus de feu lointain qui venait réchauffer leur peau ni de distraction potentielle. Seulement eux, seuls, dans la nuit et sa fraîcheur. Posant ses yeux sur Luvïel, le reikois l'observa silencieusement tandis qu'elle prenait la parole. Dans cette obscurité, lui, voyait parfaitement. Il s'amusa de ses mots. Bien sûr qu'il avait deviné ses inquiétude, tout comme le groupe auquel elle appartenait, même si ce dernier n'était pour lui que quelques lignes dans divers rapports de patrouilles.
- Ne vous inquiétez pas Luvïel, je ne parlerais pas de votre affiliation au Nouvel ordre. Cela ne m'apporterait rien. De plus, je ne souhaite pas vous combattre non plus. Cela... Ne me plairait pas. Pour le reste... Il frotta quelques instants sa barbe, enchainant. Tentez ce que vous devez tenter. Essayer de convaincre celui qui vous met dans la tourmente. Voyez si vos pas vous mènent là où vous le souhaitez. Si ce n'est pas le cas, considérez vos options, mais une nouvelle fois, ne vous enfermez pas dans une cage dorée. Vous savez que vous serez acceptée, au moins chez les Serres. Si tout tourne mal. Et d'ici là, mon propre nom résonnera dans l'Empire du Reike comme un écho pouvant vous guider.
Il s'approcha doucement d'elle, enserrant doucement la femme aux ailes blanches dans ses bras. Le geste lui était parut naturel. Bien qu'il réalisé par la suite que dans l'obscurité, elle ne l'avait peut-être pas perçut aussi facilement que lui ne la voyait.
- J'espère aussi que vous n'attendrez pas que le temps ne vienne me priver du meilleur de ma personne pour venir me revoir. De plus... Le blanc ne m'irait pas au teint. Il ricana doucement, avant de poursuivre. Nous ne savons pas encore de quoi l'avenir sera fait. Alors, en attendant de découvrir si le temps défilera vite ou non avant notre prochaine rencontre... Profitez simplement de l'instant présent. Peu importe qu'il ne s'agisse que d'un grain de sable dans le sablier sans fond de votre existence. Ce qui importe, c'est l'importance que vous donnez à ce grain spécifiquement.
Au fond... N'était-ce pas là aussi la beauté de moments comme ceux-ci? Une parenthèse.. Plus ou moins grande, dans l'infini du temps qui vient marquer aussi sûrement les esprits mortels comme immortels.
- Notre monde recèle effectivement des paysages d'une beauté sans pareille. Il existe les grandes neiges, comme de grands océans et des déserts aux dunes sableuses infinies. Des oasis sortant de l'aridité du sol et beignant ses visiteurs d'une végétation luxuriante. Des jungles à la beauté sauvage et aux lianes entrelacées dans les épais feuillages... Mais rien n'égalera la beauté nocturne et la lumière des étoiles brillant dans le ciel. Il marqua une pause, observant les astres. Face à la mort, nous avons tous une dernière pensée. Une dernière image qui nous hante et nous force à nous élever. A lutter. Il est vrai que vous avez choisi ici un entraînement compliqué. Violent. Mais... Au moins, vous en êtes ressorties plus forte. Vous avez pu tirer profit d'une situation désastreuse.
Ils reprirent leur marche, doucement, dans la nuit et la fraicheur. A plusieurs reprises, le reikois laissa son regard courir sur l'horizon et l'obscurité. Lorsqu'elle lui demanda de se décrire, le chevalier sombre se posa de multiples questions. Car après tout, est-ce que l'on pouvait véritablement bien se connaître? Soupirant longuement, le guerrier aux sombres armoiries se confia finalement.
- Me décrire? Voila une tâche compliquée. Il m'est difficile d'établir le schéma complet de ma propre existence mais... Je vais essayer. Je suis né dans les terres du nord de ce qui est aujourd'hui l'Empire. Le froid m'a embrassé en même temps que les bras de ma génitrice. On a commencé à m'enseigner la voie des armes très vite, et j'ai aimé ça. On m'a découvert de nombreux talents et apprit à les exploiter. Vous voulez savoir depuis quand la rage qui m'habite est apparue? Elle a toujours été là. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours eu cette flamme qui bouillait au fond de mon cœur. J'ai juste réussit à la dominer, à la façonner comme je l'entendais. De cette rage est né une ambition, qui ne fut qu'alimentée par la guerre et la souffrance. Encore plus pendant la guerre civile qui frappa notre Empire ou bien l'affrontement avec les titans. Je rêve de grandeur, non pas dans mon intérêt propre, mais pour pouvoir agir plus efficacement auprès des peuples mortels. J'essaierai d'influer sur ce monde, d'y laisser ma marque. Je ne saurais dire comment, mais je parviens à lire le potentiel des personnes m'entourant. En un regard, je sais généralement si une personne est faible par manque d'entrainement ou bien à cause de son âme. Je ne sais pas vraiment si mon aura diffère des autres. Peut-être est-ce à cause de ma détermination, de mes objectifs... Je ne saurais le dire. Pour ce qui est de mes lames... Il marqua une courte pause, enchainant. Elles sont faites en phantacier. Forgées au cœur des montagnes par un ancien forgeron, l'acier qui a façonné leur tranchant provient d'une réaction étrange issue de la cristallisation d'ossements oubliés. Certains parlent de lames "ténébreuses" de par leur lien avec la mort. En réalité, cet acier vorace blesse plus férocement mes victimes. La guérison des plaies qu'elles infligent s'avère compliquée, voir impossible. Mais jamais je n'ai senti chez elles les moindres ténèbres, le moindre mal.
Il repensa alors à l'étrange fumée noire qui était venue s'engouffrer dans ses armes, et à cette sensation étrange d'avoir observer les épées se nourrir de cette dernière.
- Pourtant, j'ai vu des choses étranges dans la crypte. Les volutes noires s'enfonçant dans mes armes. Je ne sais pas si j'ai halluciné ou non, car rien n'a changé depuis. Aucun murmure, aucune sensation particulière. Je me dis que, peut-être, les âmes piégées dans les armes maudites ont souhaité m'accompagner dans un nouveau périple? Quoiqu'il en soit, je les ferais étudier par l'un de nos mages une fois rentré chez nous. Et puis, vous êtes parvenue à bénir mes lames lors de notre combat, je ne pense pas que cela aurait été possible si les lames s'étaient véritablement avérées ténébreuses ou maudites.
Il ricana légèrement, s'imaginant déjà piégé par ses propres lames dans une rage sanguinaire malgré ses propos. Puis, le sombre chevalier se rappela qu'il était difficile de corrompre un cœur déjà noirci. C'était ce qu'il était. Une personne mauvaise, œuvrant pour ses valeurs qui lui étaient propre et dans l'espoir d'élever les mortels au dessus de leur condition actuelle. Et tant pis s'il n'était pas compris pour cela. Deydreus enchaina alors sur divers éléments de sa vie, insistant sur la violence des combats et la facilité avec laquelle il avait pu évoluer dans ce milieu particulier. Il évoqua sa rencontre avec son plus fidèle ami, l'ambition qu'ils partageaient. La férocité de l'adversité qu'ils avaient affronté. Sa nature de lyctanthrope. Il développa également quelques anecdotes sur des blessures reçues et de l'adversaire qui les avaient infligés, comme chaque fois, il avait fini par l'emporter.
- Je garde autant que possible le nom de ceux que j'ai combattu et tué en mémoire. Leur mort ne m'a jamais procuré le moindre plaisir, la moindre joie lié à un sadisme quelconque. J'ai tué pour survivre, pour mes objectifs. Je vois la chose avec fatalisme car c'est leur mort qui m'a permit de vivre un jour de plus, d'atteindre un peu plus l'objectif que je me suis fixé. Cela est peut-être cruel, violent, mais c'est ainsi que je fonctionne. Et malgré toute cette violence qui m'accompagne, malgré ma potentielle brutalité ou cette soif de sang bouillant en moi, je ne rejette jamais la diplomatie, le dialogue. Car la force véritable se trouve parfois aussi dans les mots et les pensées. Agiter bêtement sa lame sans réfléchir aux conséquences revient selon moi à agir comme une bête stupide. Et les bêtes méritent d'être abattues lorsqu'elles ont la rage.
Ses derniers mots avaient été prononcés durement. Non pas car il rejetait la brutalité, au contraire. Mais parce qu'il détestait le barbare lambda qui manquait de vision, d'esprit. La violence n'était embellie que lorsqu'elle servait un but, quel qu'il soit. Ils continuèrent encore de marcher, doucement. Bientôt, l'obscurité les entourait totalement. Il n'y avait plus de chants, plus de feu lointain qui venait réchauffer leur peau ni de distraction potentielle. Seulement eux, seuls, dans la nuit et sa fraîcheur. Posant ses yeux sur Luvïel, le reikois l'observa silencieusement tandis qu'elle prenait la parole. Dans cette obscurité, lui, voyait parfaitement. Il s'amusa de ses mots. Bien sûr qu'il avait deviné ses inquiétude, tout comme le groupe auquel elle appartenait, même si ce dernier n'était pour lui que quelques lignes dans divers rapports de patrouilles.
- Ne vous inquiétez pas Luvïel, je ne parlerais pas de votre affiliation au Nouvel ordre. Cela ne m'apporterait rien. De plus, je ne souhaite pas vous combattre non plus. Cela... Ne me plairait pas. Pour le reste... Il frotta quelques instants sa barbe, enchainant. Tentez ce que vous devez tenter. Essayer de convaincre celui qui vous met dans la tourmente. Voyez si vos pas vous mènent là où vous le souhaitez. Si ce n'est pas le cas, considérez vos options, mais une nouvelle fois, ne vous enfermez pas dans une cage dorée. Vous savez que vous serez acceptée, au moins chez les Serres. Si tout tourne mal. Et d'ici là, mon propre nom résonnera dans l'Empire du Reike comme un écho pouvant vous guider.
Il s'approcha doucement d'elle, enserrant doucement la femme aux ailes blanches dans ses bras. Le geste lui était parut naturel. Bien qu'il réalisé par la suite que dans l'obscurité, elle ne l'avait peut-être pas perçut aussi facilement que lui ne la voyait.
- J'espère aussi que vous n'attendrez pas que le temps ne vienne me priver du meilleur de ma personne pour venir me revoir. De plus... Le blanc ne m'irait pas au teint. Il ricana doucement, avant de poursuivre. Nous ne savons pas encore de quoi l'avenir sera fait. Alors, en attendant de découvrir si le temps défilera vite ou non avant notre prochaine rencontre... Profitez simplement de l'instant présent. Peu importe qu'il ne s'agisse que d'un grain de sable dans le sablier sans fond de votre existence. Ce qui importe, c'est l'importance que vous donnez à ce grain spécifiquement.
Au fond... N'était-ce pas là aussi la beauté de moments comme ceux-ci? Une parenthèse.. Plus ou moins grande, dans l'infini du temps qui vient marquer aussi sûrement les esprits mortels comme immortels.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Il se livre à moi sans aucune appréhension, m'apportant de multiples informations sur son être, sur cette rage, sur ses armes. Ses ambitions de grandeur et les multiples sacrifices au nom de la survie. Je ne suis pas répugnée face à sa vérité, car après tout, il m'a sauvé d'une mort certaine. Si lui et ses hommes n'étaient pas intervenus, jamais je n'aurais pu vivre ces moments. Je me sens redevable et en même temps, j'admire cette détermination qui l'anime. Il détient une certaine noblesse bien qu'il soit un homme ayant tué et décimé sur son passage. Ses lames sont effrayantes et belles, ornées d'un crâne, les lames crantées et noires dévorent la chair, maniée par un bretteur hors pair. Le reikois continue son récit, je reste sans voix lorsqu'il annonce garder en mémoire tout ceux qui se sont dressés sur sa route et qui sont morts au combat. Comme lorsque je me souviendrai de cet ange nécrotique ou encore de l'apôtre Raguiel, qui a réussi à me faire sortir de mes gonds. Néanmoins, Deydreus n'est pas un homme hâtif, il privilégiera le dialogue lorsque cela est possible. Je suis entièrement d'accord sur la force des mots, selon la situation, tout peut changer avec quelques paroles. Il me rassure quant à mon appartenance au Nouvel Ordre, ce sera entre lui et moi, et je l'en remercie. Il est si sûr de lui, si convaincu d'aller au bout de ses idées, l'entendre dire que son nom résonnera dans le Reike me fait sourire. Un homme rempli d'ambition, ce mortel me plaît. Ses bras m'enlacent une nouvelle fois, ses propos me mettent en émoi. Profitez de l'instant présent, ne pas appréhender l'avenir et se laisser porter. Un sentiment me gagne, je ne le comprends pas et pourtant, je bouillonne. Je prends son visage dans mes mains, touchant sa barbe au passage, plonge mon regard dans le sien alors que l'obscurité nous entoure.
— Parfois, j'aimerais être une simple mortelle.
Mes ailes disparaissent au fur et à mesure, laissant mon dos parfaitement lisse et seul mon regard ambré contraste avec le reste. Je ne souhaite pas illuminer les alentours par la magie de lumière, préférant rester sous l'infiniment grand en compagnie de Deydreus. Nous sommes différents et pourtant, j'ai l'étrange sentiment que ce que nous venons de traverser ensemble nous a peut-être lié. Seagan ne tolérerai nullement ce que j'ai fait au sein d'Alfregium et s'il l'apprenait, je n'ose imaginer ses remontrances. D'autant que le massacre sur les abominations de X'O-rath pourrait mettre en colère Morndrizel. La liche millénaire n'apprécierait pas. Et si un jour tout cela serait découvert, je ne serai pas affolée, car il y a quelques années, le mentor lui-même est allée sauver sa protégée loin des terres de Shoumeï. Délaissant son peuple pour sauver celle qu'il considère comme sa fille. À mon sens, les mortels sont capables de grandes choses lorsqu'ils sont touchés émotionnellement. Bien que le reikois est un homme taciturne et sombre, il y a dans ses paroles une véritable conviction. Je ressens sa sincérité et son dévouement. Peut-être est-il la force brute qu'il me manque, la part sombre qui me permet d'être entière. Tandis que le bruissement du vent nous berce, mes mains toujours contre son visage, je lui dis avec une voix douce :
— Vous avez une telle assurance, attention à ne pas être trop présomptueux, je souris. Toutefois, je crois en vous et en vos capacités. Vous serez certainement un homme capable de grandes choses. Votre avenir est entre vos mains, vous serez une voix capable de rallier les hommes sous une même bannière, là où moi, j'ai échoué. Seulement, ne vous laissez pas avaler par les ombres et par le vice. Je pourrais lire en vous, si je le voulais, mais je n'en ai pas envie. Je préfère vous sonder petit à petit.
Je glisse de nouveau mes mains au niveau de sa taille et reste un instant dans ce silence. Je suis en paix, comme lorsque je vivais dans la forêt des Pins Argentés. Je retrouve ce sentiment intérieur où je me sens libérée d'un poids et surtout, je ne suis pas seule. Je peux enfin être comprise sans avoir la crainte de me faire lapider ou arracher les ailes, je ne le considère nullement comme un ennemi, au contraire. Il m'a permis d'ouvrir les yeux et plus que tout, il m'a permis de douter. Le Nouvel Ordre n'est peut-être pas ce qu'il prétend être, néanmoins, je dois rester vigilante. Je me suis laissée porter par la lueur d'un Lumina , qui a des intentions bien trop sombres pour pouvoir prôner la renaissance des cendres de Shoumeï. Peut-être n'avais-je pas compris le message depuis le début du Conclave. Si Seagan se met en guerre contre les impies, il faudra le confronter à ses propres idées bien trop extrémistes et violentes. Il faudrait que j'arrête de réfléchir à tout cela pourtant, depuis notre discussion près du camp, tout se mélange, tout se bouscule. Alors je serre plus fort Deydreus, comme pour vérifier qu'il est bien présent et non pas qu'un rêve. Puis je lui avoue quelque chose qui me perturbe depuis plusieurs semaines.
— Je suis fatiguée. Las. Chaque nuit, je fais les mêmes cauchemars. Des cauchemars où Célestia s'enflamme, je suis là, debout, regardant les tours d'or et d'ivoire s'effondrer, le peuple fondre comme de la cire et je regarde du haut des montagnes et admire la fumée s'échapper de la ville. Et si... Quelque chose arrivait ? J'ai un mauvais pressentiment. Plus les mois avancent et plus les cauchemars sont violents. Après, ce ne sont que des rêves, bien que j'ai vraiment la sensation qu'il y a plus que ça.
Mon corps bouillonne de l'intérieur tandis que ma peau se rafraîchit par le froid de la nuit.
— Je tiens à dire ... Bien que vous ne soyez pas de blanc vêtu, sachez qu'il y a une lumière qui émane au fond de votre être. Elle m'attire.
Je me mets sur la pointe des pieds, attire sa tête vers moi et pose un baiser sur son front.
— J'embrasse votre âme, Deydreus. Comme une bénédiction. Ne vous laissez pas happer par les ténèbres. Grandissez-vous. Accomplissez votre destinée. Vous êtes merveilleux, mortel.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Elle était là. Lovée contre lui. Plus petite. Paraissant si fragile, mais si forte. Elle vint attraper son visage de ses fines mains, ses doigts passant dans sa barbe tandis que leurs yeux s'ancraient ensemble. Autour d'eux, il n'y avait que l'obscurité, légèrement brisée par la faible lueur lunaire qui baignait leur position de sa bénédiction silencieuse. La scène se fondait dans un rêve étrange. Une douceur onirique faisant suite à un cauchemar qui semblait pourtant sans fin. Ils étaient là, seuls, à nus de leurs secrets et sereins. Les deux êtres, que le destin aurait pu opposer, s'enlaçaient et s'échangeaient leur histoire. Comme une bulle de sincérité dans un monde emplit de chaos et de tromperie. Il n'était plus question du Nouvel Ordre. De l'Empire. Seul ce moment comptait. A l'instar d'un papillon de nuit volant vers la lumière, ils savaient que bientôt cet interlude prendrait fin, et que l'orchestre de leur vie reprendrait son cours. Le reikois soupira doucement lorsqu'elle évoqua son désir de mortalité.
- Et parfois... J'aimerais ne pas l'être. Ne pas imaginer ma fin et ce qui se trouve après. Pouvoir observer mes efforts sur le long terme. Les voir fructifier.
Lorsqu'elle fit disparaitre ses ailes, le chevalier sombre enserra un peu plus son étreinte, comme pour s'assurer qu'elle demeurait bien là, que tout ceci n'était pas un simple jeu d'esprit. Ses pensées flottèrent quelques instants, imaginant ce qu'il serait advenu s'il avait décidé de la capturer, ce que l'Empire aurait fait s'il l'avait considérée comme une ennemi. L'ascendant qu'ils auraient pu prendre sur les fanatiques restant. Seulement, elle n'était pas cela. Une ennemie. Ses croyances étaient placées envers les mauvaises personnes. Envers des êtres qui ne méritaient pas tant de pureté d'âme. Tant de conviction et de volonté. Mais elle était une bonne personne. Elle possédait une force certaine et une grande morale. Peut-être était elle cette part de lumière qui venait murmurer au coin de son esprit? Ce compas moral qui lui permettrait de mieux jauger les différentes situations auxquelles il faisait face. Lui qui demeurait cruel et pragmatique, violent. Elle représentait une complémentarité, cela était certain.
Les mots de l'ange étirèrent alors un sourire sur les lèvres du sombre guerrier. Elle croyait en lui, et il appréciait cela. Lorsqu'elle évoqua le fait de sonder son esprit, le reikois haussa un sourcil. Il ne craignait pas véritablement cet acte, car il avait toujours agit selon ses convictions mais... Si elle faisait cela... Supporterait-elle toute la violence qui régnait dans ses pensées? La présence perpétuelle de la mort qui venait gratter aux portes de sa santé mentale pour y murmurer les plus belles promesses? Et tout ce sang, qui l'appelait. Sortant de son introspection, le bretteur sentit l'ange resserrer ses bras autour de lui. Comme s'il avait tenté de fuir et qu'elle venait l'en empêcher. De nouveau, un léger sourire balaya ses lèvres quelques instants avant de disparaitre lorsqu'elle lui confia les cauchemars qui la tourmentaient. Il comprenait cette crainte. Cette obsession. Combien de fois avait-il rêvé d'Ikusa en flammes? Réduite en cendres par la folie des mortels ou des titans? Lui qui ne voyait plus qu'en songes chaos et flammes. Mort et destruction. Comment pouvait-il trouver les mots pour véritablement la réconforter? Il n'était pas vraiment sûr...
- Vos inquiétudes sont réelles. Je les comprends. J'ai moi même déjà vu mon foyer en flammes. Que ce soit en songe ou en réalité, maintenant que j'y repense. Celestia représente la première demeure où vous avez été accueillie. Vous y êtes liée de par ce fait. Votre ordre est cependant radical. Vous le saviez, n'est-ce pas? Plusieurs patrouilles de l'Empire ont déjà été attaquées. Plusieurs vies détruites. Je vais être honnête avec vous, si le Nouvel Ordre s'en prend trop à l'Empire, que le couple impérial range sa tolérance... Je crains que toute la rage du Reike ne s'abatte sur Celestia et vos guerriers... Et... Je doute sincèrement que cela se passe bien. Si la radicalité continue d'habiter le cœur de votre dirigeant, de ses plus fidèles suivants... Il n'en ressortira rien de bon. Et cela est une vérité. Aussi cruelle soit-elle. Il marqua une pause, enchainant. Cependant, vos rêves cachent peut être autre chose. Cette contemplation morbide. Cette fascination pour les flammes dévorant votre foyer... Peut-être est-ce là un sombre appel. Une part de votre âme qui prend le concept d'ordalie au pied de la lettre. Ou bien... C'est une vision du futur, où votre jugement aura établi que les flammes ne sont que le fruit de leur propre volonté... N'y prêtez pas trop attention, les rêves sont souvent trompeurs, et personne ici ne possède le don de préscience. Il ricana légèrement. Vous cauchemardez d'un futur potentiel, là où je ne rêve que d'événements passés. Peut-être est-ce là aussi une différence entre mortels et immortels? L'un plongeant son regard dans le futur, craintif, tandis que l'autre regarde derrière lui, espérant ne pas regretter l'image qui lui est renvoyé...
Elle enchaina ensuite, parlant de la lumière qui se trouve en lui. Cette idée perturba légèrement le sombre chevalier. S'il pouvait se décrire de nombreuses façons, jamais le reikois n'aurait eu la prétention de décrire la moindre lumière qui brillait en lui. Autre que son ambition dévorante. Si cette dernière existait bel et bien et que l'ange la ressentait, alors peut-être qu'elle se trouvait là, quelque part. Entourée de ronces sanguines et d'un brasier infernal. Au cœur d'un charnier infini où les morts s'associaient pour ouvrir la voie au sombre guerrier. Peut-être que cette lumière, c'était son désir d'élever les mortels? De les protéger de ce qu'ils pouvaient être? Il n'en savait rien mais... La phrase de l'ange l'affecta plus qu'il n'aurait souhaité l'admettre.
Posant de nouveau ses mains sur son visage et attirant ce dernier vers elle, l'être ailé vint déposer un baiser sur le front du bretteur aux lames cruelles. Ses lèvres étaient douces, et leur contact contre la peau de Deydreus éveilla chez lui un étrange sentiment de quiétude. Les bras de ce dernier glissèrent alors dans le dos de la belle aux cheveux immaculés, son regard venant observer le doux visage de cette dernière tandis qu'elle prononçait ses mots. Dans l'obscurité, les yeux ambrés de Luvïel brillaient telles des perles luminescentes. Sa chevelure blanche brillait à l'instar de la nacre de certains coquillages, et renforçait cette atmosphère étrange dans laquelle ils baignaient tous les deux.
- Je ne saurais dire si je mérite votre bénédiction Luvïel. Mais je l'accepte. Je ne sais pas encore si ma destinée sera bonne ou non. Si mes pas me mèneront là où j'espère aller. Mais je ferai tout pour y parvenir. Peu m'importe l'adversité, l'horreur, la violence. J'y parviendrai. Ou je tomberai en essayant.
Il ne sut véritablement quoi répondre sur ses derniers mots. Il aurait sûrement souhaité la complimenter en retour mais... L'homme n'était pas prompt à ce genre de chose. Ce n'était pas tant qu'il ne ressentait rien ou ne voulait rien dire... Juste qu'il manquait de mot décrivant véritablement ce qu'il aurait souhaité lui dire. Qu'il ne voulait pas trop en faire, donner la mauvaise impression à l'ange qui se trouvait dans ses bras. Alors, il se contenta de demeurer silencieux, l'une de ses mains venant glisser dans la chevelure neigeuse du petit bout de femme. Il savoura cet instant, conscient de sa fin approchante.
- Demeurez auprès de moi encore un peu Luvïel. Car bientôt, nous devrons reprendre nos routes respectives, avant de potentiellement nous retrouver. Laissons en attendant la lune nous baigner dans sa douce lumière.
C'était cela. Une bulle de douceur. Dans un monde brutal.
- Et parfois... J'aimerais ne pas l'être. Ne pas imaginer ma fin et ce qui se trouve après. Pouvoir observer mes efforts sur le long terme. Les voir fructifier.
Lorsqu'elle fit disparaitre ses ailes, le chevalier sombre enserra un peu plus son étreinte, comme pour s'assurer qu'elle demeurait bien là, que tout ceci n'était pas un simple jeu d'esprit. Ses pensées flottèrent quelques instants, imaginant ce qu'il serait advenu s'il avait décidé de la capturer, ce que l'Empire aurait fait s'il l'avait considérée comme une ennemi. L'ascendant qu'ils auraient pu prendre sur les fanatiques restant. Seulement, elle n'était pas cela. Une ennemie. Ses croyances étaient placées envers les mauvaises personnes. Envers des êtres qui ne méritaient pas tant de pureté d'âme. Tant de conviction et de volonté. Mais elle était une bonne personne. Elle possédait une force certaine et une grande morale. Peut-être était elle cette part de lumière qui venait murmurer au coin de son esprit? Ce compas moral qui lui permettrait de mieux jauger les différentes situations auxquelles il faisait face. Lui qui demeurait cruel et pragmatique, violent. Elle représentait une complémentarité, cela était certain.
Les mots de l'ange étirèrent alors un sourire sur les lèvres du sombre guerrier. Elle croyait en lui, et il appréciait cela. Lorsqu'elle évoqua le fait de sonder son esprit, le reikois haussa un sourcil. Il ne craignait pas véritablement cet acte, car il avait toujours agit selon ses convictions mais... Si elle faisait cela... Supporterait-elle toute la violence qui régnait dans ses pensées? La présence perpétuelle de la mort qui venait gratter aux portes de sa santé mentale pour y murmurer les plus belles promesses? Et tout ce sang, qui l'appelait. Sortant de son introspection, le bretteur sentit l'ange resserrer ses bras autour de lui. Comme s'il avait tenté de fuir et qu'elle venait l'en empêcher. De nouveau, un léger sourire balaya ses lèvres quelques instants avant de disparaitre lorsqu'elle lui confia les cauchemars qui la tourmentaient. Il comprenait cette crainte. Cette obsession. Combien de fois avait-il rêvé d'Ikusa en flammes? Réduite en cendres par la folie des mortels ou des titans? Lui qui ne voyait plus qu'en songes chaos et flammes. Mort et destruction. Comment pouvait-il trouver les mots pour véritablement la réconforter? Il n'était pas vraiment sûr...
- Vos inquiétudes sont réelles. Je les comprends. J'ai moi même déjà vu mon foyer en flammes. Que ce soit en songe ou en réalité, maintenant que j'y repense. Celestia représente la première demeure où vous avez été accueillie. Vous y êtes liée de par ce fait. Votre ordre est cependant radical. Vous le saviez, n'est-ce pas? Plusieurs patrouilles de l'Empire ont déjà été attaquées. Plusieurs vies détruites. Je vais être honnête avec vous, si le Nouvel Ordre s'en prend trop à l'Empire, que le couple impérial range sa tolérance... Je crains que toute la rage du Reike ne s'abatte sur Celestia et vos guerriers... Et... Je doute sincèrement que cela se passe bien. Si la radicalité continue d'habiter le cœur de votre dirigeant, de ses plus fidèles suivants... Il n'en ressortira rien de bon. Et cela est une vérité. Aussi cruelle soit-elle. Il marqua une pause, enchainant. Cependant, vos rêves cachent peut être autre chose. Cette contemplation morbide. Cette fascination pour les flammes dévorant votre foyer... Peut-être est-ce là un sombre appel. Une part de votre âme qui prend le concept d'ordalie au pied de la lettre. Ou bien... C'est une vision du futur, où votre jugement aura établi que les flammes ne sont que le fruit de leur propre volonté... N'y prêtez pas trop attention, les rêves sont souvent trompeurs, et personne ici ne possède le don de préscience. Il ricana légèrement. Vous cauchemardez d'un futur potentiel, là où je ne rêve que d'événements passés. Peut-être est-ce là aussi une différence entre mortels et immortels? L'un plongeant son regard dans le futur, craintif, tandis que l'autre regarde derrière lui, espérant ne pas regretter l'image qui lui est renvoyé...
Elle enchaina ensuite, parlant de la lumière qui se trouve en lui. Cette idée perturba légèrement le sombre chevalier. S'il pouvait se décrire de nombreuses façons, jamais le reikois n'aurait eu la prétention de décrire la moindre lumière qui brillait en lui. Autre que son ambition dévorante. Si cette dernière existait bel et bien et que l'ange la ressentait, alors peut-être qu'elle se trouvait là, quelque part. Entourée de ronces sanguines et d'un brasier infernal. Au cœur d'un charnier infini où les morts s'associaient pour ouvrir la voie au sombre guerrier. Peut-être que cette lumière, c'était son désir d'élever les mortels? De les protéger de ce qu'ils pouvaient être? Il n'en savait rien mais... La phrase de l'ange l'affecta plus qu'il n'aurait souhaité l'admettre.
Posant de nouveau ses mains sur son visage et attirant ce dernier vers elle, l'être ailé vint déposer un baiser sur le front du bretteur aux lames cruelles. Ses lèvres étaient douces, et leur contact contre la peau de Deydreus éveilla chez lui un étrange sentiment de quiétude. Les bras de ce dernier glissèrent alors dans le dos de la belle aux cheveux immaculés, son regard venant observer le doux visage de cette dernière tandis qu'elle prononçait ses mots. Dans l'obscurité, les yeux ambrés de Luvïel brillaient telles des perles luminescentes. Sa chevelure blanche brillait à l'instar de la nacre de certains coquillages, et renforçait cette atmosphère étrange dans laquelle ils baignaient tous les deux.
- Je ne saurais dire si je mérite votre bénédiction Luvïel. Mais je l'accepte. Je ne sais pas encore si ma destinée sera bonne ou non. Si mes pas me mèneront là où j'espère aller. Mais je ferai tout pour y parvenir. Peu m'importe l'adversité, l'horreur, la violence. J'y parviendrai. Ou je tomberai en essayant.
Il ne sut véritablement quoi répondre sur ses derniers mots. Il aurait sûrement souhaité la complimenter en retour mais... L'homme n'était pas prompt à ce genre de chose. Ce n'était pas tant qu'il ne ressentait rien ou ne voulait rien dire... Juste qu'il manquait de mot décrivant véritablement ce qu'il aurait souhaité lui dire. Qu'il ne voulait pas trop en faire, donner la mauvaise impression à l'ange qui se trouvait dans ses bras. Alors, il se contenta de demeurer silencieux, l'une de ses mains venant glisser dans la chevelure neigeuse du petit bout de femme. Il savoura cet instant, conscient de sa fin approchante.
- Demeurez auprès de moi encore un peu Luvïel. Car bientôt, nous devrons reprendre nos routes respectives, avant de potentiellement nous retrouver. Laissons en attendant la lune nous baigner dans sa douce lumière.
C'était cela. Une bulle de douceur. Dans un monde brutal.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Comment un homme capable des pires violences peut-il être si calme ? J'ai la sensation d'être totalement déconnectée de cette dure et effroyable réalité. Un simple mortel, mû par une rage invisible et foudroyante, capable de décimer une population entière de morts-vivants et d'abominations, se met soudain à retrouver un calme imperturbable et démontre même une certaine douceur. Je ne comprends pas comment fonctionne les Hommes, il va me falloir apprendre en les côtoyant davantage. D'autant qu'un lien invisible se resserre, nous enveloppant dans un cocon de sérénité et d'affection. Sa main se baigne dans mes cheveux, c'est bien la première fois que je reçois un tel geste de la part d'un mortel. Bien différent d'une embrassade ou d'une prière, ce simple geste me rassure et je penche ma tête légèrement, laissant le poids de celle-ci contre la paume du reikois. Je n'aurai jamais cru savourer une telle attention, bien que je n'aimerais pas que n'importe qui le fasse. Ceci dit, avec lui, c'est un sentiment étrange et incompréhensible qui me submerge. Quelque chose que je n'avais jamais connu jusqu'à aujourd'hui. Une petite chose si fragile. En tant que créature des titans, je reste une engeance qui fut créée pour venir en aide aux Divins afin de détruire les mortels. Cependant, j'étais venue au monde pour les appeler à se réunir et à se battre auprès des maîtres, sans y parvenir. Il est temps de balayer mes angoisses et mes regrets, il est l'heure d'apprécier ce que la vie a à m'apporter. Avec un peu de recul, grâce aux questionnements avisés des personnes rencontrées, je conçois que je suis libérée des chaînes d'un passé m'ayant trop longtemps tourmenté. Désormais, je peux choisir de devenir qui je veux, aller où je le désire et accomplir mes propres envies.
Je l'invite à me suivre, glissant ma main de porcelaine dans la sienne, le froid de la nuit hivernale nous embrasse avec un vent sec. La terre gèle par endroit et je suis certaine que la nuit a déjà bien avancé. Je compte profiter encore un peu plus du guerrier tout en lui laissant le repos nécessaire. Nous repartons vers le camp, je lui parle d'Anna et Elsa, les deux jumelles pour qui je suis prise d'affection au Nouvel Ordre. Des jeunes filles d'une vingtaine d'années ayant affronté les terres détruites de Shoumeï accompagnées de leur père athée, leur mère fut tuée par le passage des Divins. Puis, elles ont affronté le froid des montagnes, laissant leur père en arrière. Elles sont arrivées les lèvres gercées et leur corps en hypothermie avant de pouvoir se rétablir auprès des prêtres de la ville. À l'heure actuelle, elles ont décidé de vouer leur existence à celles des Titans. Je déclare à Deydreus "Peut-être devrai-je leur parler de toutes ces remises en question ?". Ou bien cela serait une mauvaise idée. Étant également au service de Seagan, elles ont des yeux et des oreilles partout, capables de transmettre les messages à n'importe qui vivant dans les hautes montagnes. Je crois qu'il est délicat de remettre en doute la foi d'un Homme, sachant que certains passent leur vie à suivre les dictats d'une spiritualité aveugle. Je sais qu'il faudra, à l'avenir, que je me méfie de certaines personnes du Nouvel Ordre. Je prends la parole envers le reikois et lui pose une question qui, à mes yeux, est importante.
— Deydreus. A Célestia, j'ai rencontré un homme qui me dit avoir trahi la Chuchoteuse, Zeï. Est-ce que le nom de Vaenys Draknys vous dit quelque chose ? Avez-vous déjà entendu parler de cet homme, si tant est qu'il en soit un. Je l'ai rencontré quelques jours après mon arrivée et, je ne saurai dire s'il me mentait ou non. Dans tous les cas, je pense qu'un jour, j'irai le retrouver et ...
Je ne termine pas ma phrase, fronçant les sourcils comme si le dégoût et la colère revenait des suites de ce souvenir. Le crépitement des flammes me sort de mes pensées, Léonard guette tandis que deux autres serres se racontent des blagues vaseuses. Quelques hommes se sont endormis, certainement alcoolisés ou par la fatigue. Je me rapproche du feu afin de me réchauffer et récupère la gourde que j'avais laissée. Je me demande si l'un d'eux s'en est servi. Haussant les épaules, je récupère l'objet et m'en vais dans la tente du chef après avoir salué mes nouveaux alliés. Jetant un rapide coup d'œil en arrière, les yeux pétillants de malice, j'ose espérer que le guerrier aux sombres armoiries me suive. Je m'installe contre le couchage et m'étire de tout mon long. En réalité, je pense que nous avons tous besoin de repos. Je vois un des fruits déposés un peu plus tôt, toujours sur le plateau. L'officier s'oublie, du moins, j'en ai l'impression. Il se dévoue tellement à sa cause, aux faits d'armes et à ses tâches qu'il semble oublier de n'être qu'un homme. Je ne trouve pas de bougie et éclaire la tente avec une petite lueur provenant dans mes mains.
— Je veux apporter l'amour et le pardon. Quand bien même pour mes frères et sœurs, ce que je fais est immoral, je trouve que le Reike et les Shouméïens ont bien plus à partager. Est-ce que ce sont réellement les Titans le problème ?
Je me perds dans la lumière, me posant de multiples réflexions sur mon foyer et les croyants qui y résident. Quel est mon but, aujourd'hui ?
— Je ne suis personne. Pas plus qu'hier. Pas plus que demain. Finalement, que vais-je pouvoir apporter de bon dans ce monde ? Ma foi est là, mais je sais aussi qui sont mes pères. C'est si ... cruel.
Une pause.
— Enveloppez-moi encore une fois, avant que tout s'éteigne. Je veux sentir votre souffle et m'endormir contre vous, murmurais-je à l'attention du reikois.
Et la lumière dans mes mains se volatilisa, laissant la place à un homme au destin hors du commun.
Je l'invite à me suivre, glissant ma main de porcelaine dans la sienne, le froid de la nuit hivernale nous embrasse avec un vent sec. La terre gèle par endroit et je suis certaine que la nuit a déjà bien avancé. Je compte profiter encore un peu plus du guerrier tout en lui laissant le repos nécessaire. Nous repartons vers le camp, je lui parle d'Anna et Elsa, les deux jumelles pour qui je suis prise d'affection au Nouvel Ordre. Des jeunes filles d'une vingtaine d'années ayant affronté les terres détruites de Shoumeï accompagnées de leur père athée, leur mère fut tuée par le passage des Divins. Puis, elles ont affronté le froid des montagnes, laissant leur père en arrière. Elles sont arrivées les lèvres gercées et leur corps en hypothermie avant de pouvoir se rétablir auprès des prêtres de la ville. À l'heure actuelle, elles ont décidé de vouer leur existence à celles des Titans. Je déclare à Deydreus "Peut-être devrai-je leur parler de toutes ces remises en question ?". Ou bien cela serait une mauvaise idée. Étant également au service de Seagan, elles ont des yeux et des oreilles partout, capables de transmettre les messages à n'importe qui vivant dans les hautes montagnes. Je crois qu'il est délicat de remettre en doute la foi d'un Homme, sachant que certains passent leur vie à suivre les dictats d'une spiritualité aveugle. Je sais qu'il faudra, à l'avenir, que je me méfie de certaines personnes du Nouvel Ordre. Je prends la parole envers le reikois et lui pose une question qui, à mes yeux, est importante.
— Deydreus. A Célestia, j'ai rencontré un homme qui me dit avoir trahi la Chuchoteuse, Zeï. Est-ce que le nom de Vaenys Draknys vous dit quelque chose ? Avez-vous déjà entendu parler de cet homme, si tant est qu'il en soit un. Je l'ai rencontré quelques jours après mon arrivée et, je ne saurai dire s'il me mentait ou non. Dans tous les cas, je pense qu'un jour, j'irai le retrouver et ...
Je ne termine pas ma phrase, fronçant les sourcils comme si le dégoût et la colère revenait des suites de ce souvenir. Le crépitement des flammes me sort de mes pensées, Léonard guette tandis que deux autres serres se racontent des blagues vaseuses. Quelques hommes se sont endormis, certainement alcoolisés ou par la fatigue. Je me rapproche du feu afin de me réchauffer et récupère la gourde que j'avais laissée. Je me demande si l'un d'eux s'en est servi. Haussant les épaules, je récupère l'objet et m'en vais dans la tente du chef après avoir salué mes nouveaux alliés. Jetant un rapide coup d'œil en arrière, les yeux pétillants de malice, j'ose espérer que le guerrier aux sombres armoiries me suive. Je m'installe contre le couchage et m'étire de tout mon long. En réalité, je pense que nous avons tous besoin de repos. Je vois un des fruits déposés un peu plus tôt, toujours sur le plateau. L'officier s'oublie, du moins, j'en ai l'impression. Il se dévoue tellement à sa cause, aux faits d'armes et à ses tâches qu'il semble oublier de n'être qu'un homme. Je ne trouve pas de bougie et éclaire la tente avec une petite lueur provenant dans mes mains.
— Je veux apporter l'amour et le pardon. Quand bien même pour mes frères et sœurs, ce que je fais est immoral, je trouve que le Reike et les Shouméïens ont bien plus à partager. Est-ce que ce sont réellement les Titans le problème ?
Je me perds dans la lumière, me posant de multiples réflexions sur mon foyer et les croyants qui y résident. Quel est mon but, aujourd'hui ?
— Je ne suis personne. Pas plus qu'hier. Pas plus que demain. Finalement, que vais-je pouvoir apporter de bon dans ce monde ? Ma foi est là, mais je sais aussi qui sont mes pères. C'est si ... cruel.
Une pause.
— Enveloppez-moi encore une fois, avant que tout s'éteigne. Je veux sentir votre souffle et m'endormir contre vous, murmurais-je à l'attention du reikois.
Et la lumière dans mes mains se volatilisa, laissant la place à un homme au destin hors du commun.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1555
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Ils restèrent quelques instants ainsi, seuls dans l'obscurité nocturne et la lumière naturelle d'un astre éternel. Puis, finalement, ils quittèrent leur étreinte mutuelle, l'ange déposant sa main dans celle du guerrier et l'invitant à la suivre. Combien de temps s'était-il écoulé depuis le début de leur balade? Deydreus n'aurait sut le dire, mais il s'en moquait. A vrai dire, le guerrier estimait qu'ils n'étaient plus qu'à quelques heures à peine de l'aube. La fatigue vint le mordre quelques instants, avant que ses yeux ne glissent de l'horizon étoilé pour revenir s'ancrer sur l'ange qui l'accompagnait. Cette femme, curieusement, lui rappelait quelqu'un qu'il avait connu. Une autre âme forte, bien que drastiquement différente. Revenant à leur situation actuelle, le reikois observa silencieusement la terre devant eux tandis que Luvïel lui parlait de deux jumelles qu'elle semblait apprécier. Leur histoire était unique, intéressante.
- Je ne pense pas qu'il faille leur en parler de suite. Si vos doutes s'évanouissent et que vous désirez poursuivre votre route à leurs côtés, l'expression de ces questionnements ne provoqueraient que des suspicions à votre égard et des mauvais chuchotements. Et...Face au fanatisme, ces derniers se changent souvent en cris de douleur.. Pour l'accusée. Attendez donc un peu. Observez. Analysez les réponses qu'on vous fournit. Et, une fois certaine de vous, expliquez la situation à ces jumelles. Mais... Ne vous étonnez pas si leur foi prend le pas sur leur raison ou votre parole. Les mortels peuvent souvent être... Têtus. Spécifiquement s'ils ont parcouru un enfer enneigé pour atteindre un refuge religieux loin de leur dernier parent.
L'être ailé tourna alors la tête vers le reikois et lui posa une autre question. Ses mots, glissant dans l'esprit du bretteur, attisèrent une rage insoupçonnée. Une colère profonde. Vive. Piquante. Le visage du chevalier sombre prit alors un air plus grave. Le monde était définitivement petit et le destin joueur. Calmant le feu qui brûlait au fond de son coeur, le vétéran reprit une teinte plus douce et mesurée.
- Je connais effectivement ce nom. Il s'agit de l'ancien souverain de mon royaume. Défait lors d'une guerre civile sanglante. Victime de sa propre faiblesse et son amour du vice. Un être au cœur faible, qui n'a pas hésité à fomenter avec la rébellion pour tenter de reprendre un empire qu'il avait pourtant lui même cédé par couardise. Entrainant d'autres morts inutiles lors d'attaques sanglantes et vaines. Si sa route croise un jour la mienne, je ne sais pas si je devrais le tuer ou le capturer et l'emmener devant mon Empereur pour qu'il puisse le juger dignement.
Il observa alors silencieusement le feu qui continuait de brûler devant eux. Les Serres avaient fini de célébrer leur victoire et avaient repris leur rythme habituel. Certains faisaient le guet. D'autres se reposaient ou cuvaient doucement. A vrai dire, l'ivresse était quelque chose que les fantassins s'accordaient rarement, surtout en territoire "hostile". Il fallait être prêt à se battre. Toujours. Même lorsque la victoire avait été confirmée. Seulement... Les blessés n'auraient, de toutes façons, pas été d'une grande aide alors, autant leur laisser le plaisir de s'alcooliser comme bon leur semblait. Deydreus ne comptait pas les sermonner. Pas ce soir. Léonard était de ceux qui veillaient. Malgré ses blessures, le jeune blondinet avait probablement tellement insisté auprès de ses camarades qu'ils l'avaient laissé faire. C'était toujours comme ça avec ce dernier. Il débordait de bonnes intentions et ne cessait jamais de continuer ses efforts. D'une certaine manière, il donnait un peu l'impression au chevalier de se voir dans un miroir déformé. Quittant le reste du camp des yeux, le regard vairon du guerrier se posa sur l'ange qui s'éloignait et entrait dans sa tente. Un léger sourire glissa sur ses lèvres alors qu'il saluait à son tours les quelques Serres encore debout.
Lorsqu'il entra dans la tente, le sombre chevalier haussa un sourcil en voyant l'être ailé qui s'était étalé de tout son long tandis qu'elle vient illuminer la tente d'une douce lumière. Fourbu, Deydreus défit les sangles de sa sombre armure qu'il déposa contre la table qui lui servait de "bureau". Peu après, il enleva ses jambières et ses gants. Ses deux épées, menaçantes même dans leurs fourreaux, furent déposées contre le tabouret de bois. Puis ce fut au tour du gambison d'être enlevé, pour laisser le reikois avec une nouvelle chemise de lin, propre. Pendant qu'il se changeait, le guerrier avait changé de haut sans réelle pudeur, dévoilant à l'immortelle les nombreuses cicatrices parsemant son corps. Les yeux vairons de l'officier glissèrent ensuite sur le plateau de fruit une fois habillé et il sentit en lui la fatigue le saisir de nouveau. Combien de temps avait-il dormi ces derniers jours? Il n'en savait rien. Il avait eu plus important à faire. La phrase de Luvïel le tira alors de ses pensées. Se tournant vers la belle aux cheveux immaculés, il prit quelques secondes pour réfléchir à ses propos.
- Je ne saurais dire si les Titans sont la cause profonde de ces divergences, mais ils y sont probablement liés. A vrai dire, ce n'est pas la religion qui oppose le Reike et Shoumeï, c'est le fanatisme. J'ai croisé la route de nombreux réfugiés shoumeïens à Mael et ces derniers ne m'ont que très rarement été désagréables. Les mortels sont également capables de se détester sans motif religieux. Il existe une république, tout à l'est de ce monde. Leur politique est... Avilissante. Ils placent l'or et le profit au dessus des valeurs morales et n'hésitent pas à jouer avec les mots pour obtenir ce qu'ils veulent. Ils réussissent l'exploit de réduire en esclave leur propre population non pas par la force mais par la ruse. L'Empire ne les porte pas particulièrement dans leur coeur et si les Titans n'étaient pas venus raser Shoumeï... Peut-être que les choses auraient dégénérées entre la République et le Reike. Enfin... Ce n'est que des suppositions. Il arrêta de parler quelques secondes, observant la lumière près de l'ange. Ce que je veux dire, c'est qu'il existe de multiples raisons qui peuvent amener deux peuples à se haïr, à s'ignorer. Des fois il s'agit de religion. Souvent, de politique. L'amour est possible entre chaque nation, chaque peuple. Pour peu que l'un des camps ne se terre pas dans le fanatisme quel qu'il soit ou qu'il se refuse éternellement à l'autre.
Il s'approcha alors de l'ange, passant sa main doucement dans sa barbe alors qu'il marchait doucement. Ses yeux ne quittaient plus la belle aux cheveux immaculés. Ses formes, la pureté de ses traits. Son regard si doux, si différent des yeux froids et létaux du bretteur.
- Vous apporterez à ce monde ce que vous désirez lui apporter. Vous n'êtes pas "rien", Luvïel. Ne laissez pas vos doutes venir détruire votre "vous". Prenez mes Serres en exemple. Beaucoup verront les anges différemment à présent. Maintenant qu'ils vous ont rencontré. Vous avez réussi à altérer leur façon de penser, leur cœur. Donc si, vous êtes quelqu'un. Peut-être pas pour le monde. Peut-être pas pour une nation ou une ville. Mais pour nous, pour moi, vous êtes quelqu'un d'unique. Quelqu'un d'important. Il étira un léger sourire, avant de reprendre son sérieux. Vous savez ce que je pense de ce monde, de sa cruauté. Mais ne vous laissez pas submerger par cette dernière, apprenez juste à la diriger. A vous adapter à elle. Et peu importe que vos pas vous maintiennent au sein du Nouvel ordre ou ailleurs. Vous pourrez toujours changer la vie de quelqu'un. Et rester fidèle à vous même. Et c'est là la chose la plus importante.
Ses derniers mots vinrent alors glisser dans son esprit. Dans un murmure, la lumière de la tente disparut. Plongé dans l'obscurité, Deydreus continua de regarder l'ange avant de venir s'installer contre elle. Ses yeux vairons, habitués et à l'aise dans les ténèbres, ne quittaient pas les traits fins de l'être ailé. Il passa son bras contre elle, la rapprochant légèrement pour qu'elle puisse se blottir si elle le souhaité.
- Que le reste de la nuit nous berce doucement. Profitons de ce dernier instant, ensemble. Et laissons les questions de l'avenir à un jour qui n'est pas encore là. Il soupira doucement, le regard toujours ancré sur elle. Je suis heureux de vous connaître, Luvïel.
Et la nuit les enveloppa une dernière fois.
- Je ne pense pas qu'il faille leur en parler de suite. Si vos doutes s'évanouissent et que vous désirez poursuivre votre route à leurs côtés, l'expression de ces questionnements ne provoqueraient que des suspicions à votre égard et des mauvais chuchotements. Et...Face au fanatisme, ces derniers se changent souvent en cris de douleur.. Pour l'accusée. Attendez donc un peu. Observez. Analysez les réponses qu'on vous fournit. Et, une fois certaine de vous, expliquez la situation à ces jumelles. Mais... Ne vous étonnez pas si leur foi prend le pas sur leur raison ou votre parole. Les mortels peuvent souvent être... Têtus. Spécifiquement s'ils ont parcouru un enfer enneigé pour atteindre un refuge religieux loin de leur dernier parent.
L'être ailé tourna alors la tête vers le reikois et lui posa une autre question. Ses mots, glissant dans l'esprit du bretteur, attisèrent une rage insoupçonnée. Une colère profonde. Vive. Piquante. Le visage du chevalier sombre prit alors un air plus grave. Le monde était définitivement petit et le destin joueur. Calmant le feu qui brûlait au fond de son coeur, le vétéran reprit une teinte plus douce et mesurée.
- Je connais effectivement ce nom. Il s'agit de l'ancien souverain de mon royaume. Défait lors d'une guerre civile sanglante. Victime de sa propre faiblesse et son amour du vice. Un être au cœur faible, qui n'a pas hésité à fomenter avec la rébellion pour tenter de reprendre un empire qu'il avait pourtant lui même cédé par couardise. Entrainant d'autres morts inutiles lors d'attaques sanglantes et vaines. Si sa route croise un jour la mienne, je ne sais pas si je devrais le tuer ou le capturer et l'emmener devant mon Empereur pour qu'il puisse le juger dignement.
Il observa alors silencieusement le feu qui continuait de brûler devant eux. Les Serres avaient fini de célébrer leur victoire et avaient repris leur rythme habituel. Certains faisaient le guet. D'autres se reposaient ou cuvaient doucement. A vrai dire, l'ivresse était quelque chose que les fantassins s'accordaient rarement, surtout en territoire "hostile". Il fallait être prêt à se battre. Toujours. Même lorsque la victoire avait été confirmée. Seulement... Les blessés n'auraient, de toutes façons, pas été d'une grande aide alors, autant leur laisser le plaisir de s'alcooliser comme bon leur semblait. Deydreus ne comptait pas les sermonner. Pas ce soir. Léonard était de ceux qui veillaient. Malgré ses blessures, le jeune blondinet avait probablement tellement insisté auprès de ses camarades qu'ils l'avaient laissé faire. C'était toujours comme ça avec ce dernier. Il débordait de bonnes intentions et ne cessait jamais de continuer ses efforts. D'une certaine manière, il donnait un peu l'impression au chevalier de se voir dans un miroir déformé. Quittant le reste du camp des yeux, le regard vairon du guerrier se posa sur l'ange qui s'éloignait et entrait dans sa tente. Un léger sourire glissa sur ses lèvres alors qu'il saluait à son tours les quelques Serres encore debout.
Lorsqu'il entra dans la tente, le sombre chevalier haussa un sourcil en voyant l'être ailé qui s'était étalé de tout son long tandis qu'elle vient illuminer la tente d'une douce lumière. Fourbu, Deydreus défit les sangles de sa sombre armure qu'il déposa contre la table qui lui servait de "bureau". Peu après, il enleva ses jambières et ses gants. Ses deux épées, menaçantes même dans leurs fourreaux, furent déposées contre le tabouret de bois. Puis ce fut au tour du gambison d'être enlevé, pour laisser le reikois avec une nouvelle chemise de lin, propre. Pendant qu'il se changeait, le guerrier avait changé de haut sans réelle pudeur, dévoilant à l'immortelle les nombreuses cicatrices parsemant son corps. Les yeux vairons de l'officier glissèrent ensuite sur le plateau de fruit une fois habillé et il sentit en lui la fatigue le saisir de nouveau. Combien de temps avait-il dormi ces derniers jours? Il n'en savait rien. Il avait eu plus important à faire. La phrase de Luvïel le tira alors de ses pensées. Se tournant vers la belle aux cheveux immaculés, il prit quelques secondes pour réfléchir à ses propos.
- Je ne saurais dire si les Titans sont la cause profonde de ces divergences, mais ils y sont probablement liés. A vrai dire, ce n'est pas la religion qui oppose le Reike et Shoumeï, c'est le fanatisme. J'ai croisé la route de nombreux réfugiés shoumeïens à Mael et ces derniers ne m'ont que très rarement été désagréables. Les mortels sont également capables de se détester sans motif religieux. Il existe une république, tout à l'est de ce monde. Leur politique est... Avilissante. Ils placent l'or et le profit au dessus des valeurs morales et n'hésitent pas à jouer avec les mots pour obtenir ce qu'ils veulent. Ils réussissent l'exploit de réduire en esclave leur propre population non pas par la force mais par la ruse. L'Empire ne les porte pas particulièrement dans leur coeur et si les Titans n'étaient pas venus raser Shoumeï... Peut-être que les choses auraient dégénérées entre la République et le Reike. Enfin... Ce n'est que des suppositions. Il arrêta de parler quelques secondes, observant la lumière près de l'ange. Ce que je veux dire, c'est qu'il existe de multiples raisons qui peuvent amener deux peuples à se haïr, à s'ignorer. Des fois il s'agit de religion. Souvent, de politique. L'amour est possible entre chaque nation, chaque peuple. Pour peu que l'un des camps ne se terre pas dans le fanatisme quel qu'il soit ou qu'il se refuse éternellement à l'autre.
Il s'approcha alors de l'ange, passant sa main doucement dans sa barbe alors qu'il marchait doucement. Ses yeux ne quittaient plus la belle aux cheveux immaculés. Ses formes, la pureté de ses traits. Son regard si doux, si différent des yeux froids et létaux du bretteur.
- Vous apporterez à ce monde ce que vous désirez lui apporter. Vous n'êtes pas "rien", Luvïel. Ne laissez pas vos doutes venir détruire votre "vous". Prenez mes Serres en exemple. Beaucoup verront les anges différemment à présent. Maintenant qu'ils vous ont rencontré. Vous avez réussi à altérer leur façon de penser, leur cœur. Donc si, vous êtes quelqu'un. Peut-être pas pour le monde. Peut-être pas pour une nation ou une ville. Mais pour nous, pour moi, vous êtes quelqu'un d'unique. Quelqu'un d'important. Il étira un léger sourire, avant de reprendre son sérieux. Vous savez ce que je pense de ce monde, de sa cruauté. Mais ne vous laissez pas submerger par cette dernière, apprenez juste à la diriger. A vous adapter à elle. Et peu importe que vos pas vous maintiennent au sein du Nouvel ordre ou ailleurs. Vous pourrez toujours changer la vie de quelqu'un. Et rester fidèle à vous même. Et c'est là la chose la plus importante.
Ses derniers mots vinrent alors glisser dans son esprit. Dans un murmure, la lumière de la tente disparut. Plongé dans l'obscurité, Deydreus continua de regarder l'ange avant de venir s'installer contre elle. Ses yeux vairons, habitués et à l'aise dans les ténèbres, ne quittaient pas les traits fins de l'être ailé. Il passa son bras contre elle, la rapprochant légèrement pour qu'elle puisse se blottir si elle le souhaité.
- Que le reste de la nuit nous berce doucement. Profitons de ce dernier instant, ensemble. Et laissons les questions de l'avenir à un jour qui n'est pas encore là. Il soupira doucement, le regard toujours ancré sur elle. Je suis heureux de vous connaître, Luvïel.
Et la nuit les enveloppa une dernière fois.
- Apparence des épées de Deydreus:
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Je passe ma main derrière son dos rempli de cicatrices, une sensation de tristesse m'envahit. Jamais je n'avais vu un corps si meurtri. Voilà donc ce que c'est de souffrir physiquement, voilà donc les sévices d'un passé virulent. Je le touche du bout des doigts, traçant avec mon index ses lignes dorsales tandis que je me blottis davantage, comme si je lui disais "Je suis là". Je ne comprends pas ce que je vis, ni ce que je ressens. C'est si différent de Seagan, qui agit comme un mentor ou un père, si différent d'Aryan qui est mon ami voir un frère, si différent avec Deydreus. Je pose ma tête contre son front et écoute le souffle de l'homme, qui a utilisé ses forces armées et sa curiosité pour venir me sauver. Je repense à mon foyer et commence à comprendre que Célestia n'est qu'une façade sur le monde qui nous entoure, elle ne nous apporte qu'une illusion au milieu des flocons. Ce n'est qu'un miroir de glace réfléchissant la lumière du soleil, une utopie qui nous consumera tous. J'ai réellement découvert ce qu'il se cachait derrière les murs de la cité enneigée. Un monde rempli de crainte, d'horreur et de noirceur. Je croyais pouvoir apporter une véritable lumière au sein de ces terres désertées, une lueur bienfaitrice dans chaque cœur que je rencontrerai. Pourtant, lorsque je suis face à l'officier, je vois pertinemment qu'il est enveloppé de ténèbres. Des ombres si grandes, si intenses qu'elle le dévore bien qu'il existe cette petite larme de lumière. Je me sens à la fois terrifiée et curieuse, j'aimerais tellement comprendre cette connexion qui nous réunit ce soir.
Je remonte ma main dans son dos, jusqu'à suivre les courbes de son torse avant de caresser sa belle crinière noire. Je ferme les yeux et laisse alors mon être réagir, approchant mon visage de son cou. Je dégage quelques mèches et y pose mes lèvres, comme un baiser bienfaiteur. Une sensation de brûlure m'envahit, mon être tout entier se consume d'une énergie nouvelle. Totalement chamboulée, par ce qu'il m'arrive, je tente de garder le contrôler et de ne pas me laisser dévorer par cette sensation qui me ronge. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive et je tente de résister à cette étrange frénésie. Il ne s'agit pas de cette même ardeur qu'au combat, où je déploie les armes avec rage. Ici, il s'agit d'une énergie brûlante, fiévreuse et passionnel. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ? J'ai peur et en même temps, je saute le pas. J'attrape son visage entre mes mains et, avec douceur, dépose mes lèvres sur les siennes. Est-ce que l'énergie que je ressens se transmet ? Je ne veux pas utiliser ma lecture de l'esprit. Tout ce que je veux, c'est lui. Le contact est doux, mon corps boue de cette chaleur ardente, comme si les flammes de mon rêve prenaient vie. Est-ce donc cela, le feu qui nous détruit ? Différent du feu divin, celui-ci se développe telle un grand brasier, et Deydreus en est l'étincelle. Je recule légèrement la tête et lui fait un sourire des plus sincères.
— C'est tout nouveau pour moi, Deydreus. Ce que je vis, ce que je ressens. Je ne comprends pas...
Et même sans comprendre, je meurs d'envie de contempler chaque parcelle de son être. Je ne suis qu'une petite créature à qui l'on a confié une mission, qui aujourd'hui est réduite à néant. À l'heure actuelle, tout ce que j'envisage, c'est de m'épanouir et d'arpenter le monde, de pouvoir grandir et surtout, d'être auprès de lui. Je touche ses épaules qui sont parfaitement dessinées, on y sent le dur labeur et le poids des épées à porter. Mes yeux brillent d'une lueur joueuse et je contemple avidement le mortel aux sombres desseins. Une question résonne dans mon esprit "Pourquoi ?". Je n'en ai pas la réponse. Nous sommes si différents et si proches. Un peu comme Aryan et Sans-Nom. Sauf qu'au lieu de voir deux immortels ensembles, j'ai choisi de m'aventurer dans les bras d'un homme, tout simplement. Ses yeux vairons m'observent et je commence à m'habituer à l'obscurité. Retirant les collants qui sied à mes jambes, laissant le tissu voler sur le sol, je me place de nouveau contre lui. Je touche son plexus solaire du bout des doigts, suis quelques entailles et pose ma main contre sa hanche. J'embrasse son buste lentement, avec douceur tandis qu'un feu ardent m'inonde de toute part. Je redécouvre son regard et l'enlace encore une fois.
— Je me sens fiévreuse. Est-ce que je suis malade ?
Je devrai peut-être arrêter là, de peur de lui transmettre ce que j'ai. Mon corps est réellement en train de subir une étrange transformation, comme si je me sentais mourir de l'intérieur, mais d'un feu salvateur. D'autant que j'ai une envie irrépressible de continuer, mon esprit est confus, mon cœur bat à un rythme effréné et j'ai l'impression de sombrer. Est-ce le mal qui m'envahit ? Ai-je déçu les Divins ? Dans tous les cas, j'ai succombé.
Je remonte ma main dans son dos, jusqu'à suivre les courbes de son torse avant de caresser sa belle crinière noire. Je ferme les yeux et laisse alors mon être réagir, approchant mon visage de son cou. Je dégage quelques mèches et y pose mes lèvres, comme un baiser bienfaiteur. Une sensation de brûlure m'envahit, mon être tout entier se consume d'une énergie nouvelle. Totalement chamboulée, par ce qu'il m'arrive, je tente de garder le contrôler et de ne pas me laisser dévorer par cette sensation qui me ronge. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive et je tente de résister à cette étrange frénésie. Il ne s'agit pas de cette même ardeur qu'au combat, où je déploie les armes avec rage. Ici, il s'agit d'une énergie brûlante, fiévreuse et passionnel. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ? J'ai peur et en même temps, je saute le pas. J'attrape son visage entre mes mains et, avec douceur, dépose mes lèvres sur les siennes. Est-ce que l'énergie que je ressens se transmet ? Je ne veux pas utiliser ma lecture de l'esprit. Tout ce que je veux, c'est lui. Le contact est doux, mon corps boue de cette chaleur ardente, comme si les flammes de mon rêve prenaient vie. Est-ce donc cela, le feu qui nous détruit ? Différent du feu divin, celui-ci se développe telle un grand brasier, et Deydreus en est l'étincelle. Je recule légèrement la tête et lui fait un sourire des plus sincères.
— C'est tout nouveau pour moi, Deydreus. Ce que je vis, ce que je ressens. Je ne comprends pas...
Et même sans comprendre, je meurs d'envie de contempler chaque parcelle de son être. Je ne suis qu'une petite créature à qui l'on a confié une mission, qui aujourd'hui est réduite à néant. À l'heure actuelle, tout ce que j'envisage, c'est de m'épanouir et d'arpenter le monde, de pouvoir grandir et surtout, d'être auprès de lui. Je touche ses épaules qui sont parfaitement dessinées, on y sent le dur labeur et le poids des épées à porter. Mes yeux brillent d'une lueur joueuse et je contemple avidement le mortel aux sombres desseins. Une question résonne dans mon esprit "Pourquoi ?". Je n'en ai pas la réponse. Nous sommes si différents et si proches. Un peu comme Aryan et Sans-Nom. Sauf qu'au lieu de voir deux immortels ensembles, j'ai choisi de m'aventurer dans les bras d'un homme, tout simplement. Ses yeux vairons m'observent et je commence à m'habituer à l'obscurité. Retirant les collants qui sied à mes jambes, laissant le tissu voler sur le sol, je me place de nouveau contre lui. Je touche son plexus solaire du bout des doigts, suis quelques entailles et pose ma main contre sa hanche. J'embrasse son buste lentement, avec douceur tandis qu'un feu ardent m'inonde de toute part. Je redécouvre son regard et l'enlace encore une fois.
— Je me sens fiévreuse. Est-ce que je suis malade ?
Je devrai peut-être arrêter là, de peur de lui transmettre ce que j'ai. Mon corps est réellement en train de subir une étrange transformation, comme si je me sentais mourir de l'intérieur, mais d'un feu salvateur. D'autant que j'ai une envie irrépressible de continuer, mon esprit est confus, mon cœur bat à un rythme effréné et j'ai l'impression de sombrer. Est-ce le mal qui m'envahit ? Ai-je déçu les Divins ? Dans tous les cas, j'ai succombé.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1555
crédits : 1555
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Deydreus n'était pas un homme sentimental. De manière général, le guerrier se souciait très peu de l'affection qu'on pouvait lui apporter, et il se moquait encore plus des plaisirs charnels ou de l'encombrement que pouvait engendrer une relation. Pour le chevalier sombre, toutes ces choses n'étaient que des pertes de temps. Et peu de gens parvenaient, de toutes façons, à éveiller ce genre de pulsions chez lui. Dans son passé, il n'y avait qu'une âme suffisamment coriace et têtue pour avoir pu percevoir cette facette de sa personnalité. Depuis, comme il n'avait jamais retrouvé ce genre d'envie, le reikois s'était contenté de poursuivre la voie qui était sienne. Encore une fois, il aurait considéré la poursuite de sentiments ou d'affection comme une trivialité et une perte de temps qu'il ne pouvait se permettre.
Pourtant, ce soir, plaqué contre l'ange, le guerrier balayait mentalement toute volonté de repousser l'être ailé. Il s'agissait là d'une parenthèse, une bulle étrange qu'il n'aurait pas imaginé. Dans sa tête, tandis qu'il se noyait dans les yeux de biches de l'engeance des titans, des milliers d'idées et pulsions se bousculaient. Il sentait ses doigts bouger sur sa peau, frôlant les traces de nombreux combats qui avaient été les siens. Elle qui possédait un corps si menu, si pur. Elle se plaqua entre deux touches un peu plus contre lui, éveillant de nouveau une chaleur dans la poitrine du sombre chevalier. Ce soir, il n'était plus membre de l'armée reikoise. Il n'était qu'un homme, qui se mettait à nu face à une créature pour qui il ressentait une attirance surnaturelle. Il se retrouvait presque envouté. Perturbé, il frissonna presque lorsqu'elle vint frôler son cou de ses lèvres. Ses propres mains agirent alors, caressant le dos nu de l'être ailé, caressant à son tour la peau douce de l'immortelle. L'air était frais dans la tente. A vrai dire, Deydreus avait tout d'abord pensé à aller chercher quelques couvertures mais... A présent, la chaleur lui montait aux joues, et le bretteur taciturne sentait le souffle de l'ange contre sa peau, ce qui lui donnait envie de ne plus quitter son étreinte. C'est alors que Luvïel quitte son cou pour venir l'embrasser. Dans un réflexe, le reikois la plaqua un peu plus contre lui, savourant ses lèvres doucement. Deydreus laissait planer ce moment qu'il ne souhaitait pas rompre. Pas encore. Dans son esprit, l'ironie de la situation vint frapper aux portes de ses pensées avant d'être chassé par ce qu'il vivait actuellement. Lui qui s'était aventuré dans l'horreur pour sa mission, pour affronter le chaos, avait fait la rencontre d'un être si mystérieux, si intriguant... Jamais il ne se serait douté que les choses prendraient une telle tournure. Mais en aucun cas, le guerrier regrettait ce qu'il se passait. Une voix résonna alors dans sa tête, le ramenant à la réalité.
Ses mots firent apparaître un sourire doux sur ses lèvres. Il déplaça alors une de ses mains pour venir caresser l'arrière de sa tête, comme pour la rassurer, l'accompagner. Lui montrer que tout allait bien, qu'elle ne faisait rien de mal. Et qu'il était là pour elle. Les mains de l'ange continuèrent alors leur route doucement, venant se placer au niveau de ses épaules, découvrant sa stature peu à peu. Toujours en train de l'observer silencieusement, Deydreus se questionnait intérieurement. Comment cela faisait-il qu'il se sente aussi proche d'elle, aussi... Passionné. Ils semblaient tout deux si éloignés, et pourtant si proches. Comme les facettes opposées d'une même pièce. A vrai dire, une légère pensée désagréable siffla dans son esprit comme un serpent venu l'avertir. Peut-être que, dans l'avenir, ils seraient forcés de combattre l'un contre l'autre. Peut-être que tout cela ne ferait que les emmener tout deux sur une voie tragique. Peut-être. Mais cela serait un problème futur. Et actuellement, ils n'étaient que tous les deux. Intimes. Liés par la nuit et leur étreinte.
De nouveau, ses mains changèrent de position, quittant ses épaules pour qu'une d'entre elle ne vienne se déposer contre sa hanche. L'ange semble tâtonner doucement, s'aventurer timidement dans un domaine qu'elle ne semblait pas réellement connaître. Amusé, le guerrier la laissa faire, observant avec un sourire ses faits et gestes. Au fond de lui, l'envie de prendre la main se manifestait peu à peu mais, pour l'heure, il préférait la laisser faire, qu'elle agisse selon sa propre conscience. Elle qui était immortelle, semblait pourtant en ce moment si démunie. Quand elle avait retiré ses collants, l'homme aux yeux vairons l'avait observée doucement. Son regard hétérochrome avait glissé le long de sa silhouette, la dévorant doucement avant de revenir s'ancrer au niveau de son visage une fois qu'elle fut de nouveau contre lui. Un léger ricanement s'échappa de sa gorge lorsqu'elle lui témoigna son inquiétude. Cette innocence éveilla chez lui des émotions étranges. Il passa alors ses doigts dans sa chevelure, avant de venir caresser sa joue doucement.
- Si vous êtes malade... Alors je pense que vous m'avez déjà infecté... Il lui sourit de nouveau. Tout va bien. Je pense que cela est.. Normal.
Il ponctua ses mots en se redressant légèrement, l'aidant à se replacer un peu plus contre lui. Le feu qui brûlait en lui avait redoublé d'intensité et, dans l'obscurité dominante, il ne voyait qu'elle. Elle était la seule chose qui venait à présent occuper son esprit. Même si, il le savait, son ambition et sa rage n'étaient pas loin, lui laissant simplement le répit qu'il désirait en cette soirée. Une bulle. Voila de nouveau la conclusion qu'il tira. Oui mais... Etait-ce vraiment cela? Ou bien était-ce une émotion plus forte? Ils avaient traversé tellement de choses en si peu de temps... Peut-être qu'il mélangeait un peu tout? Peut-être qu'au final, ce n'était qu'une réponse de leurs corps respectifs, encore marqués par la dureté des combats et souhaitant obtenir un réconfort salvateur. Une chaleur physique. Peut-être. Mais il se moquait des potentielles raisons. Encore une fois. Oui, définitivement, l'ange l'avait bien marqué, elle était bien parvenue à l'atteindre, à le toucher. L'allongeant sur le dos, il vint se placer contre elle tandis que ses mains calleuse glissaient le long de la silhouette de l'être ailé, frottant rapidement ses hanches puis ses cuisses dénudées. Son regard vairon s'ancra de nouveau dans l'ambre des yeux de Luvïel tandis qu'il posait son front contre le sien. Son souffle était rapide, hâletant. Il ne désirait plus qu'elle, ce soir. Ses ambitions, pouvaient bien attendre demain pour refaire surface.
- Luvïel...
Il ne savait pas réellement quoi dire. Il voulait la rassurer, lui dire ce qu'il voulait faire. Ce qu'il ressentait. Mais il n'était pas comme ça. Il n'était pas adepte du verbiage et des longs discours, aussi poignants pouvaient-ils être. Alors, il fit ce qu'il estima juste et alla poser ses lèvres contre les siennes dans un baiser passionnel tandis que ses mains revenaient caresser son corps.
S'ils peinaient à décrire ou comprendre ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre... Alors, leurs corps s'exprimeraient à leur place.
Pourtant, ce soir, plaqué contre l'ange, le guerrier balayait mentalement toute volonté de repousser l'être ailé. Il s'agissait là d'une parenthèse, une bulle étrange qu'il n'aurait pas imaginé. Dans sa tête, tandis qu'il se noyait dans les yeux de biches de l'engeance des titans, des milliers d'idées et pulsions se bousculaient. Il sentait ses doigts bouger sur sa peau, frôlant les traces de nombreux combats qui avaient été les siens. Elle qui possédait un corps si menu, si pur. Elle se plaqua entre deux touches un peu plus contre lui, éveillant de nouveau une chaleur dans la poitrine du sombre chevalier. Ce soir, il n'était plus membre de l'armée reikoise. Il n'était qu'un homme, qui se mettait à nu face à une créature pour qui il ressentait une attirance surnaturelle. Il se retrouvait presque envouté. Perturbé, il frissonna presque lorsqu'elle vint frôler son cou de ses lèvres. Ses propres mains agirent alors, caressant le dos nu de l'être ailé, caressant à son tour la peau douce de l'immortelle. L'air était frais dans la tente. A vrai dire, Deydreus avait tout d'abord pensé à aller chercher quelques couvertures mais... A présent, la chaleur lui montait aux joues, et le bretteur taciturne sentait le souffle de l'ange contre sa peau, ce qui lui donnait envie de ne plus quitter son étreinte. C'est alors que Luvïel quitte son cou pour venir l'embrasser. Dans un réflexe, le reikois la plaqua un peu plus contre lui, savourant ses lèvres doucement. Deydreus laissait planer ce moment qu'il ne souhaitait pas rompre. Pas encore. Dans son esprit, l'ironie de la situation vint frapper aux portes de ses pensées avant d'être chassé par ce qu'il vivait actuellement. Lui qui s'était aventuré dans l'horreur pour sa mission, pour affronter le chaos, avait fait la rencontre d'un être si mystérieux, si intriguant... Jamais il ne se serait douté que les choses prendraient une telle tournure. Mais en aucun cas, le guerrier regrettait ce qu'il se passait. Une voix résonna alors dans sa tête, le ramenant à la réalité.
Ses mots firent apparaître un sourire doux sur ses lèvres. Il déplaça alors une de ses mains pour venir caresser l'arrière de sa tête, comme pour la rassurer, l'accompagner. Lui montrer que tout allait bien, qu'elle ne faisait rien de mal. Et qu'il était là pour elle. Les mains de l'ange continuèrent alors leur route doucement, venant se placer au niveau de ses épaules, découvrant sa stature peu à peu. Toujours en train de l'observer silencieusement, Deydreus se questionnait intérieurement. Comment cela faisait-il qu'il se sente aussi proche d'elle, aussi... Passionné. Ils semblaient tout deux si éloignés, et pourtant si proches. Comme les facettes opposées d'une même pièce. A vrai dire, une légère pensée désagréable siffla dans son esprit comme un serpent venu l'avertir. Peut-être que, dans l'avenir, ils seraient forcés de combattre l'un contre l'autre. Peut-être que tout cela ne ferait que les emmener tout deux sur une voie tragique. Peut-être. Mais cela serait un problème futur. Et actuellement, ils n'étaient que tous les deux. Intimes. Liés par la nuit et leur étreinte.
De nouveau, ses mains changèrent de position, quittant ses épaules pour qu'une d'entre elle ne vienne se déposer contre sa hanche. L'ange semble tâtonner doucement, s'aventurer timidement dans un domaine qu'elle ne semblait pas réellement connaître. Amusé, le guerrier la laissa faire, observant avec un sourire ses faits et gestes. Au fond de lui, l'envie de prendre la main se manifestait peu à peu mais, pour l'heure, il préférait la laisser faire, qu'elle agisse selon sa propre conscience. Elle qui était immortelle, semblait pourtant en ce moment si démunie. Quand elle avait retiré ses collants, l'homme aux yeux vairons l'avait observée doucement. Son regard hétérochrome avait glissé le long de sa silhouette, la dévorant doucement avant de revenir s'ancrer au niveau de son visage une fois qu'elle fut de nouveau contre lui. Un léger ricanement s'échappa de sa gorge lorsqu'elle lui témoigna son inquiétude. Cette innocence éveilla chez lui des émotions étranges. Il passa alors ses doigts dans sa chevelure, avant de venir caresser sa joue doucement.
- Si vous êtes malade... Alors je pense que vous m'avez déjà infecté... Il lui sourit de nouveau. Tout va bien. Je pense que cela est.. Normal.
Il ponctua ses mots en se redressant légèrement, l'aidant à se replacer un peu plus contre lui. Le feu qui brûlait en lui avait redoublé d'intensité et, dans l'obscurité dominante, il ne voyait qu'elle. Elle était la seule chose qui venait à présent occuper son esprit. Même si, il le savait, son ambition et sa rage n'étaient pas loin, lui laissant simplement le répit qu'il désirait en cette soirée. Une bulle. Voila de nouveau la conclusion qu'il tira. Oui mais... Etait-ce vraiment cela? Ou bien était-ce une émotion plus forte? Ils avaient traversé tellement de choses en si peu de temps... Peut-être qu'il mélangeait un peu tout? Peut-être qu'au final, ce n'était qu'une réponse de leurs corps respectifs, encore marqués par la dureté des combats et souhaitant obtenir un réconfort salvateur. Une chaleur physique. Peut-être. Mais il se moquait des potentielles raisons. Encore une fois. Oui, définitivement, l'ange l'avait bien marqué, elle était bien parvenue à l'atteindre, à le toucher. L'allongeant sur le dos, il vint se placer contre elle tandis que ses mains calleuse glissaient le long de la silhouette de l'être ailé, frottant rapidement ses hanches puis ses cuisses dénudées. Son regard vairon s'ancra de nouveau dans l'ambre des yeux de Luvïel tandis qu'il posait son front contre le sien. Son souffle était rapide, hâletant. Il ne désirait plus qu'elle, ce soir. Ses ambitions, pouvaient bien attendre demain pour refaire surface.
- Luvïel...
Il ne savait pas réellement quoi dire. Il voulait la rassurer, lui dire ce qu'il voulait faire. Ce qu'il ressentait. Mais il n'était pas comme ça. Il n'était pas adepte du verbiage et des longs discours, aussi poignants pouvaient-ils être. Alors, il fit ce qu'il estima juste et alla poser ses lèvres contre les siennes dans un baiser passionnel tandis que ses mains revenaient caresser son corps.
S'ils peinaient à décrire ou comprendre ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre... Alors, leurs corps s'exprimeraient à leur place.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Sa voix grave vibre en moi, comme un écho lorsqu'il m'appelle. Ce n'est pas la même sollicitation que lors de nos combats, ou pour donner un ordre. Non, cette fois-ci, c'est un appel rempli de tendresse où la flamme de cette passion grandit. Je pose mes mains contre sa barbe et le laisse venir à moi avec cette tentation. Cet homme a l'aspect si taciturne se dévoile sous un jour nouveau. Je lâche les brides de mes pensées et me laisse aller vers lui, souhaitant ancrer cet instant dans le chapitre de mon immortalité. Prise dans une véritable exaltation, nos lèvres se touchent une nouvelle fois, bien plus émotionnel. Je sens son souffle sur ma peau, un frisson me gagne et je me libère de ses griffes, le poussant doucement dos au lit. Mon corps se place au-dessus du sien, les jambes contre ses hanches. La chaleur me gagne et dans un geste naturel, je retire la robe qui me sied pour laisser apparent un corps de porcelaine. Je pose mes mains sur son thorax et dessine chaque forme avec une envie plus irrésistible encore. Le dévorant du regard, j'approche mon visage près de sa nuque et continue à le faire languir, tandis que mes bras remontent jusqu'à ses épaules. Lovée dans cette position, je découvre pour la première fois le contact peau contre peau. Mes aiguillettes en arrière, je rougis par tant d'émotions qui me submergent. J'ai si chaud. Je me consume. Je n'arrive pas à sortir un mot, prise dans un tourbillon euphorique.
Je n'ai jamais été pudique, ou du moins, je n'avais jamais pris réellement conscience de ce que pouvait ressentir mon corps. Lorsque je vivais dans la forêt des Pins Argentés, j'étais telle une enfant sauvage au milieu des bois. Entourée d'une flore aux multiples couleurs et d'animaux aux poils hirsutes, je ne prenais pas la peine de me cacher. Seulement, ce soir, c'est différent. Je me rends vraiment compte que cet échange, ce contact, est bien plus intense que de simplement se livrer à la nature. Je ne regrette pas pour autant mon geste. Je sens son thorax qui se soulève a chaque respiration, j'entends les battements de son cœur qui, tout comme moi, bat à un rythme accéléré. Pour la première fois de mon existence, je découvre un sentiment affectif bien plus fort que mon amour pour les mortels, cela va au-delà. Ce n'est pas le même ressenti, j'aime les mortels pour leurs idées, leurs ambitions, leur bravoure, mais cet homme-là, c'est si particulier. Et puis, je laisse mes jambes glisser contre les siennes, relevant légèrement la tête avec une de mes mains sous le menton, l'autre main caressant les cheveux d'ébène du reikois.
Nous n'avons pas besoin de lumière pour nous voir, mes yeux se sont habitués à l'obscurité. Nous n'avons pas besoin d'un duvet pour le froid, nos corps entrelacés nous réchauffent et je suis prise d'une pulsion ardente. Le guerrier représente ma part d'ombre que je n'ai jamais voulu côtoyé, alors qu'en fin de compte, sans cela, je suis incomplète. Ce n'est donc point une maladie que l'on vit, c'est un sentiment naturel et sincère. En tant qu'immortelle et n'ayant jamais connu de telles attentions, une telle réciprocité, je ne pensais pas découvrir une nouvelle carte émotionnelle régit au fond de mon être. Deydreus n'est pas qu'un simple mortel à mes yeux, plus depuis ce jour. Il y a cette part de lui qui m'attire, il représente un symbole fort et de délivrance. S'il savait réellement tout ce qu'il venait de me démontrer en quelques jours, m'ouvrant un peu plus sur le monde et sur moi-même, il n'en reviendrait certainement pas. Peut-être même que cela l'effraierait. Avec un sourire charmeur, le regard doux, je ne peux m'empêcher de regarder les cicatrices sur son œil gauche et sur son nez.
Ce corps est si mutilé, je n'ose imaginer toutes les batailles qu'il a menées. Je retire une mèche qui s'est fichée devant son œil rouge. Son regard hétérochrome est si profond, cette fois-ci, le guerrier n'a pas les sourcils froncés par la rage de vaincre. Au contraire, je remarque un être plus calme, plus tempéré et ce soir, peut-être plus apaisé. Je me place de nouveau à ses côtés et l'invite à me couvrir de son corps bouillant. Tandis qu'il s'approche, je l'inspecte de plus près et m'abandonne à lui. Je glisse mes mains dans les siennes tandis que nous laissons nos corps transmettre un message. Je veux connaître son corps, encore. Je fais glisser une de mes mains de nouveau dans son dos et caresse cette surface abîmée.
Je n'ai pas les mots pour décrire ce qu'il se passe. En fait, je ne veux pas rompre cette osmose qui nous unit alors, nous nous comprenons par nos gestes, nos regards, nos envies. J'aime lorsqu'il me prend dans ses bras, j'aime lorsqu'il glisse ses mains sur mon corps, j'aime quand ses lèvres me découvrent. C'est une symbiose formidable et mes pensées vont uniquement vers lui. Je veux profiter encore un peu plus, qu'on se laisse entraîner dans cette aventure. Je prierai pour le revoir, car je m'en fais la promesse, ce n'est pas qu'une ligne écrite dans mon chapitre de vie. Deydreus venait de marquer mon existence sans s'en rendre compte. Dans mon regard ambré, je lui daigne un remerciement avec cette pointe d'affection. Je le serre contre moi, comme si je lui disais "Je suis tienne".
Et si un jour, les titans venaient à me faire chanter ou vouloir me briser pour ce que j'ai fait avec un mortel, qu'ils le fassent. Je ne suis plus une servante dévouée, je ne serai plus leur créature chétive abandonnée. Je suis délivrée du mal qu'ils ont causés, de ces tourments sans cesse répéter. Dorénavant, je comprends que l'avenir des mortels ne doit pas leur appartenir. Ils sont mes pères, je les comprends mais il faudra qu'un jour ils arrêtent. Ils ont crée un monde, peut-être difficile et morbide, mais ô combien magnifique avec des êtres uniques. Ce soir, il y en a un parmi des milliers qui a su me faire chavirer.
Sous le ciel de la voie lactée, je me laisse bercer par mon amour pour le guerrier.
Je n'ai jamais été pudique, ou du moins, je n'avais jamais pris réellement conscience de ce que pouvait ressentir mon corps. Lorsque je vivais dans la forêt des Pins Argentés, j'étais telle une enfant sauvage au milieu des bois. Entourée d'une flore aux multiples couleurs et d'animaux aux poils hirsutes, je ne prenais pas la peine de me cacher. Seulement, ce soir, c'est différent. Je me rends vraiment compte que cet échange, ce contact, est bien plus intense que de simplement se livrer à la nature. Je ne regrette pas pour autant mon geste. Je sens son thorax qui se soulève a chaque respiration, j'entends les battements de son cœur qui, tout comme moi, bat à un rythme accéléré. Pour la première fois de mon existence, je découvre un sentiment affectif bien plus fort que mon amour pour les mortels, cela va au-delà. Ce n'est pas le même ressenti, j'aime les mortels pour leurs idées, leurs ambitions, leur bravoure, mais cet homme-là, c'est si particulier. Et puis, je laisse mes jambes glisser contre les siennes, relevant légèrement la tête avec une de mes mains sous le menton, l'autre main caressant les cheveux d'ébène du reikois.
Nous n'avons pas besoin de lumière pour nous voir, mes yeux se sont habitués à l'obscurité. Nous n'avons pas besoin d'un duvet pour le froid, nos corps entrelacés nous réchauffent et je suis prise d'une pulsion ardente. Le guerrier représente ma part d'ombre que je n'ai jamais voulu côtoyé, alors qu'en fin de compte, sans cela, je suis incomplète. Ce n'est donc point une maladie que l'on vit, c'est un sentiment naturel et sincère. En tant qu'immortelle et n'ayant jamais connu de telles attentions, une telle réciprocité, je ne pensais pas découvrir une nouvelle carte émotionnelle régit au fond de mon être. Deydreus n'est pas qu'un simple mortel à mes yeux, plus depuis ce jour. Il y a cette part de lui qui m'attire, il représente un symbole fort et de délivrance. S'il savait réellement tout ce qu'il venait de me démontrer en quelques jours, m'ouvrant un peu plus sur le monde et sur moi-même, il n'en reviendrait certainement pas. Peut-être même que cela l'effraierait. Avec un sourire charmeur, le regard doux, je ne peux m'empêcher de regarder les cicatrices sur son œil gauche et sur son nez.
Ce corps est si mutilé, je n'ose imaginer toutes les batailles qu'il a menées. Je retire une mèche qui s'est fichée devant son œil rouge. Son regard hétérochrome est si profond, cette fois-ci, le guerrier n'a pas les sourcils froncés par la rage de vaincre. Au contraire, je remarque un être plus calme, plus tempéré et ce soir, peut-être plus apaisé. Je me place de nouveau à ses côtés et l'invite à me couvrir de son corps bouillant. Tandis qu'il s'approche, je l'inspecte de plus près et m'abandonne à lui. Je glisse mes mains dans les siennes tandis que nous laissons nos corps transmettre un message. Je veux connaître son corps, encore. Je fais glisser une de mes mains de nouveau dans son dos et caresse cette surface abîmée.
Je n'ai pas les mots pour décrire ce qu'il se passe. En fait, je ne veux pas rompre cette osmose qui nous unit alors, nous nous comprenons par nos gestes, nos regards, nos envies. J'aime lorsqu'il me prend dans ses bras, j'aime lorsqu'il glisse ses mains sur mon corps, j'aime quand ses lèvres me découvrent. C'est une symbiose formidable et mes pensées vont uniquement vers lui. Je veux profiter encore un peu plus, qu'on se laisse entraîner dans cette aventure. Je prierai pour le revoir, car je m'en fais la promesse, ce n'est pas qu'une ligne écrite dans mon chapitre de vie. Deydreus venait de marquer mon existence sans s'en rendre compte. Dans mon regard ambré, je lui daigne un remerciement avec cette pointe d'affection. Je le serre contre moi, comme si je lui disais "Je suis tienne".
Et si un jour, les titans venaient à me faire chanter ou vouloir me briser pour ce que j'ai fait avec un mortel, qu'ils le fassent. Je ne suis plus une servante dévouée, je ne serai plus leur créature chétive abandonnée. Je suis délivrée du mal qu'ils ont causés, de ces tourments sans cesse répéter. Dorénavant, je comprends que l'avenir des mortels ne doit pas leur appartenir. Ils sont mes pères, je les comprends mais il faudra qu'un jour ils arrêtent. Ils ont crée un monde, peut-être difficile et morbide, mais ô combien magnifique avec des êtres uniques. Ce soir, il y en a un parmi des milliers qui a su me faire chavirer.
Sous le ciel de la voie lactée, je me laisse bercer par mon amour pour le guerrier.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1555
crédits : 1555
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Leurs corps étaient entremêlés. Dansant dans les ombres de la nuit et se réchauffant l'un l'autre. Le regard de l'un venait danser doucement sur les formes de l'autre, tandis que leurs mains s'exploraient. Deydreus ne pensait plus véritablement. Son être tout entier était dirigé vers l'ange qui se trouvait au dessus de lui, blottie contre son corps. Il n'y avait plus de bataille à mener, plus d'ombres murmurant au coin de son esprit. Seulement la douceur de leur étreinte. Seulement l'odeur de sa peau. Une parenthèse sublime, presque onirique, dans la vie tumultueuse du reikois aux sombres armoiries. Leur souffle était court, haletant. Leur cœur se mettait à battre frénétiquement, entrainé par leur désir et leur attente. Qui aurait pu prédire que les choses finiraient ainsi? Qu'ils s'attireraient comme cela? Qu'ils se désireraient? Certainement pas eux. Mais pour l'heure, ils n'avaient pas à se poser ce genre de questions, car ils profitaient de la chaleur de l'autre, et s'oubliaient dans la fraicheur nocturne.
Le corps de Luvïel était doux, parfait, sans marque véritable. Comparativement, le bretteur était similaire à un tableau lacéré, déchiré, déformé, là où elle représentait un objet parfait, exposé, entretenu et protégé. Pourtant, l'ange n'avait pas été frileuse vis à vis des combats. Elle s'était abandonnée dans la violence qui les entourait et avait lutté avec férocité et rage. Elle y avait, littéralement, perdu quelques plumes et l'une de ses ailes se retrouvait à présent marqué d'un blessure impie. Pour le reste... Sa beauté était sans pareille. Ses traits fins et son regard ambré semblaient luire dans la nuit et pour le chevalier, il s'agissait là d'un spectacle qu'il était ravi de pouvoir suivre et observer. Sur son visage, ses joues pales s'étaient empourprées d'une pudeur amusante, tandis que les aiguillettes se trouvant sur sa tête s'étaient plaquées en arrière. A l'instar d'une biche apeurée, qui continuait pourtant d'avancer vers l'inconnu. Deydreus eut, l'espace d'un instant, l'impression d'être un prédateur. Cela l'attira encore plus vers elle. Lorsqu'elle se glissa sur le côté et l'invita, il n'hésita pas et vint s'installer contre elle. Leur union était étrange, perdu dans le temps comme une goutte d'eau se figeant dans une cascade. Il était difficile de décrire ce qui traversait l'esprit du reikois, ce que son cœur ressentait véritablement. Car à vrai dire, chacune de ses caresses, chacun de ses mouvements venaient faire basculer un peu plus le chevalier dans une ambiance plus douce, plus aimante. Son esprit de vidait peu à peu pour ne se focaliser que sur elle, et elle seule.
En dehors de la tente, on entendait encore le crépitement des flammes et les bruits des quelques soldats qui montaient la garde. Au loin, quelques animaux montraient également leur présence par de petits cris et autres mouvements qui attiraient l'attention des fantassins. A l'intérieur, cependant, le silence de la nuit n'était rompu que par leurs souffles. Par leurs corps. Deydreus soupira de nouveau, enveloppé dans une étreinte charnelle avec l'engeance des titans. Elle qu'il aurait pu combattre, détester, se trouvait à présent contre lui et l'embrassait de toute sa douceur et de son être. Le chevalier sombre le répétait souvent. La nature ne façonnait pas une personne. Seulement les actes. Et à l'instant présent, l'ange était la chose la plus précieuse qu'il avait l'impression de posséder. Il s'offrit donc à elle, comme elle s'offrit à lui. Leurs corps plaqués semblaient vouloir fusionner tandis qu'ils se perdaient dans leurs regards mutuels, leurs embrassades.
Que leur réservait l'avenir? Nul n'aurait sut le dire. Le reikois pouvait tomber à chaque bataille, chaque affrontement. Tout comme elle pouvait disparaitre dans les montagnes ou retourner dans le royaume de ses parents pour toujours. Il y avait là aussi quelque chose de magnifique les concernant, cette potentialité de ne jamais pouvoir se revoir. Alors que, tout deux, ne désiraient que se retrouver de nouveau. Un mortel, victime des affres du temps et de sa propre fatalité, à l'ambition dévorante et cruelle, et une immortelle à l'amour débordant, au cœur léger et dont les années pouvaient potentiellement ternir ses propres émotions. Quelle étrange dualité, décidément. Dans un nouveau murmure, le guerrier aux sombres armoiries vint se replacer contre elle, l'embrassant alors que leurs corps se mêlaient encore. Il ne la quittait plus des yeux et, jusqu'au plus sombre de cette nuit particulière, jusqu'à ce qu'il ne sombre dans les songes, il n'aurait plus qu'elle en tête. La suite de leurs actions... Se perdit dans l'obscurité et ses secrets.
Ils furent encore lovés l'un contre l'autre lorsque Deydreus sombra finalement dans le sommeil, tandis qu'il écoutait le souffle régulier de l'être ailé qui séjournait dans ses bras. Transporté dans un monde onirique, le reikois ne vit aucune bataille. Aucun chemin sanglant ou autre souvenir de sa propre vie. Il n'y avait que quiétude. Assis contre un banc de marbre, l'homme aux yeux vairons se voyait seul dans un gigantesque jardin. A ses côtés, une rivière à l'eau claire s'écoulait doucement dans un chemin sinueux pour finalement se déverser dans un petit étang. La petite cascade provoquée par ce déversement venait fournir une ambiance sonore particulièrement agréable. Plus haut, le ciel était d'un bleu azuré. Aucun nuage ne venait assombrir ce dernier. Se relevant doucement, Deydreus marchait en silence le long de cet étrange jardin, observant ses pas qui changeaient le sol derrière lui. Il n'aurait sut dire si ce changement était bénéfique ou non, puisque son regard se portait vers l'horizon. Vers des terres partiellement enneigées. Des terres qui l'avaient vu naitre, et où plusieurs formes ombreuses l'attendaient. Certaines étaient masculines, d'autres féminines. Elles étaient plus ou moins grandes. Mais toutes, lui semblaient amicales. Son visage n'affichait aucun sourire, aucune joie malgré le fait qu'il se sentait serein. Était-ce là sa vision du paradis? Sa perception de ce qui pouvait l'entourer idéalement? Il n'aurait vraiment sut le dire, mais il continuait d'avancer, poussé par sa propre curiosité. A vrai dire, tout était même trop calme, étrange. Il ne ressentait aucune angoisse particulière mais... Etrangement, il ne se sentait pas véritablement à sa place. Comme s'il n'était pas digne de voir tant de beauté. Alors, son esprit altéra le paysage qui se trouvait tout autour de lui. L'herbe taillé se mua en une boue tâchée de sang, et les formes ombreuses s'agitèrent. La rivière se teinta d'une lueur écarlate poisseuse tandis que des lames venaient habiller les mains calleuses du sombre bretteur. Le ciel, quant à lui, avait perdu son azur pour reprendre des teintes plus sombres. Mais, toujours, persistait cette quiétude. Malgré le chaos qui commençait à l'entourer, malgré l'odeur du sang qui revenait assaillir son odorat. Puis, une lumière brilla devant lui, douce. Chaleureuse. Contrairement aux ombres, cette forme prenait une forme plus distincte et s'approchait de lui doucement, avant de venir l'enlacer. Et Deydreus se réveilla.
Le soleil n'était pas levé depuis très longtemps et, à vrai dire, le reikois n'avait de nouveau pas beaucoup dormi. Clignant doucement des yeux, le bretteur sentit immédiatement le corps qui se trouvait toujours blottit contre lui et, dans un réflexe doux, vint poser sa main contre son dos pour le caresser doucement. La nuit passée n'avait pas été qu'un rêve, malgré toute sa poésie et sa beauté. Un léger sourire glissa sur les lèvres serrées du chevalier.
Le monde au dehors pouvait bien attendre quelques minutes de plus.
Le corps de Luvïel était doux, parfait, sans marque véritable. Comparativement, le bretteur était similaire à un tableau lacéré, déchiré, déformé, là où elle représentait un objet parfait, exposé, entretenu et protégé. Pourtant, l'ange n'avait pas été frileuse vis à vis des combats. Elle s'était abandonnée dans la violence qui les entourait et avait lutté avec férocité et rage. Elle y avait, littéralement, perdu quelques plumes et l'une de ses ailes se retrouvait à présent marqué d'un blessure impie. Pour le reste... Sa beauté était sans pareille. Ses traits fins et son regard ambré semblaient luire dans la nuit et pour le chevalier, il s'agissait là d'un spectacle qu'il était ravi de pouvoir suivre et observer. Sur son visage, ses joues pales s'étaient empourprées d'une pudeur amusante, tandis que les aiguillettes se trouvant sur sa tête s'étaient plaquées en arrière. A l'instar d'une biche apeurée, qui continuait pourtant d'avancer vers l'inconnu. Deydreus eut, l'espace d'un instant, l'impression d'être un prédateur. Cela l'attira encore plus vers elle. Lorsqu'elle se glissa sur le côté et l'invita, il n'hésita pas et vint s'installer contre elle. Leur union était étrange, perdu dans le temps comme une goutte d'eau se figeant dans une cascade. Il était difficile de décrire ce qui traversait l'esprit du reikois, ce que son cœur ressentait véritablement. Car à vrai dire, chacune de ses caresses, chacun de ses mouvements venaient faire basculer un peu plus le chevalier dans une ambiance plus douce, plus aimante. Son esprit de vidait peu à peu pour ne se focaliser que sur elle, et elle seule.
En dehors de la tente, on entendait encore le crépitement des flammes et les bruits des quelques soldats qui montaient la garde. Au loin, quelques animaux montraient également leur présence par de petits cris et autres mouvements qui attiraient l'attention des fantassins. A l'intérieur, cependant, le silence de la nuit n'était rompu que par leurs souffles. Par leurs corps. Deydreus soupira de nouveau, enveloppé dans une étreinte charnelle avec l'engeance des titans. Elle qu'il aurait pu combattre, détester, se trouvait à présent contre lui et l'embrassait de toute sa douceur et de son être. Le chevalier sombre le répétait souvent. La nature ne façonnait pas une personne. Seulement les actes. Et à l'instant présent, l'ange était la chose la plus précieuse qu'il avait l'impression de posséder. Il s'offrit donc à elle, comme elle s'offrit à lui. Leurs corps plaqués semblaient vouloir fusionner tandis qu'ils se perdaient dans leurs regards mutuels, leurs embrassades.
Que leur réservait l'avenir? Nul n'aurait sut le dire. Le reikois pouvait tomber à chaque bataille, chaque affrontement. Tout comme elle pouvait disparaitre dans les montagnes ou retourner dans le royaume de ses parents pour toujours. Il y avait là aussi quelque chose de magnifique les concernant, cette potentialité de ne jamais pouvoir se revoir. Alors que, tout deux, ne désiraient que se retrouver de nouveau. Un mortel, victime des affres du temps et de sa propre fatalité, à l'ambition dévorante et cruelle, et une immortelle à l'amour débordant, au cœur léger et dont les années pouvaient potentiellement ternir ses propres émotions. Quelle étrange dualité, décidément. Dans un nouveau murmure, le guerrier aux sombres armoiries vint se replacer contre elle, l'embrassant alors que leurs corps se mêlaient encore. Il ne la quittait plus des yeux et, jusqu'au plus sombre de cette nuit particulière, jusqu'à ce qu'il ne sombre dans les songes, il n'aurait plus qu'elle en tête. La suite de leurs actions... Se perdit dans l'obscurité et ses secrets.
Ils furent encore lovés l'un contre l'autre lorsque Deydreus sombra finalement dans le sommeil, tandis qu'il écoutait le souffle régulier de l'être ailé qui séjournait dans ses bras. Transporté dans un monde onirique, le reikois ne vit aucune bataille. Aucun chemin sanglant ou autre souvenir de sa propre vie. Il n'y avait que quiétude. Assis contre un banc de marbre, l'homme aux yeux vairons se voyait seul dans un gigantesque jardin. A ses côtés, une rivière à l'eau claire s'écoulait doucement dans un chemin sinueux pour finalement se déverser dans un petit étang. La petite cascade provoquée par ce déversement venait fournir une ambiance sonore particulièrement agréable. Plus haut, le ciel était d'un bleu azuré. Aucun nuage ne venait assombrir ce dernier. Se relevant doucement, Deydreus marchait en silence le long de cet étrange jardin, observant ses pas qui changeaient le sol derrière lui. Il n'aurait sut dire si ce changement était bénéfique ou non, puisque son regard se portait vers l'horizon. Vers des terres partiellement enneigées. Des terres qui l'avaient vu naitre, et où plusieurs formes ombreuses l'attendaient. Certaines étaient masculines, d'autres féminines. Elles étaient plus ou moins grandes. Mais toutes, lui semblaient amicales. Son visage n'affichait aucun sourire, aucune joie malgré le fait qu'il se sentait serein. Était-ce là sa vision du paradis? Sa perception de ce qui pouvait l'entourer idéalement? Il n'aurait vraiment sut le dire, mais il continuait d'avancer, poussé par sa propre curiosité. A vrai dire, tout était même trop calme, étrange. Il ne ressentait aucune angoisse particulière mais... Etrangement, il ne se sentait pas véritablement à sa place. Comme s'il n'était pas digne de voir tant de beauté. Alors, son esprit altéra le paysage qui se trouvait tout autour de lui. L'herbe taillé se mua en une boue tâchée de sang, et les formes ombreuses s'agitèrent. La rivière se teinta d'une lueur écarlate poisseuse tandis que des lames venaient habiller les mains calleuses du sombre bretteur. Le ciel, quant à lui, avait perdu son azur pour reprendre des teintes plus sombres. Mais, toujours, persistait cette quiétude. Malgré le chaos qui commençait à l'entourer, malgré l'odeur du sang qui revenait assaillir son odorat. Puis, une lumière brilla devant lui, douce. Chaleureuse. Contrairement aux ombres, cette forme prenait une forme plus distincte et s'approchait de lui doucement, avant de venir l'enlacer. Et Deydreus se réveilla.
Le soleil n'était pas levé depuis très longtemps et, à vrai dire, le reikois n'avait de nouveau pas beaucoup dormi. Clignant doucement des yeux, le bretteur sentit immédiatement le corps qui se trouvait toujours blottit contre lui et, dans un réflexe doux, vint poser sa main contre son dos pour le caresser doucement. La nuit passée n'avait pas été qu'un rêve, malgré toute sa poésie et sa beauté. Un léger sourire glissa sur les lèvres serrées du chevalier.
Le monde au dehors pouvait bien attendre quelques minutes de plus.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Le sommeil m'aura rattrapé après une nuit si belle en compagnie de l'homme qui m'a grandi. J'ai pu dormir sans appréhender mes cauchemars, ceux qui viennent m'anéantir l'esprit et broyer du noir. Exténuée, je me suis laissé happer par la fatigue, blottit contre une âme valeureuse et bestiale. Je m'élève dans le ciel, bien plus loin que le sommet des montagnes, bien plus proche des étoiles. Les astres lumineux m'offrent un chemin jusqu'aux cieux, m'ouvrant les portes d'un royaume que j'ai longtemps connu. Tendant la main, touchant presque du bout des doigts les grandes portes de mon destin, je suis violemment repoussée par une force invisible. Mes ailes s'affaissent et s'enflamment, puis je tombe, retournant vers la terre des mortels alors que tout se bouscule autour de moi, comme une tempête. Les astres s'éteignent, le vent m'emporte dans un tourbillon tandis que je heurte avec fracas le sol de Sekaï. Je contemple le monde qui prend feu, les montagnes et les villages, les forêts et les bêtes sauvages. Me recroquevillant, l'air perdu, une main se pose sur mon épaule et je vois d'innombrables hommes et femmes qui me sourient, armes en main et prêt à se défendre. Ce n'est pas après moi qu'ils en ont, mais contre les tout-puissants, ceux que l'on appelle titans. Puis la main relève mon menton et c'est alors que je vis la lueur d'une détermination grandissante. Un être étrange se place devant moi, de toute sa prestance avant de me baigner d'une lumière salvatrice et de recouvrir mes forces. Je me sens bien, apaisée et plus motivée que jamais. Je sens alors une main qui glisse doucement dans mon dos, j'ouvre les yeux avec difficulté. Sortir de ce songe est pénible, comme je ne voulais pas être rattrapée par la réalité. Je croise alors son regard et pose ma tête contre son front. Je me redresse ensuite et m'étire avant de déposer un baiser doux et sincère sur ses lèvres.
— Je n'ai pas envie.
Non. Je n'ai pas envie de partir, de devoir tout laisser derrière moi et de dire au revoir. Je n'aime pas cette frustration. Toutefois, nous avons tous deux nos obligations et quand bien même je sais voler, traverser monts et vallées, il ne sera pas aisé de le retrouver. Il est bientôt l'heure. Je pense pouvoir retourner à Célestia sans trop d'encombre. Je suis attristée, en vérité. Je laisse ma tête dans le creux de son cou et essaie encore de me sortir de cette torpeur matinale. Nous entendons le chant des oiseaux au loin, les premières lueurs du soleil rentrent dans quelques interstices de la tente. On entend quelques Serres se lever, prendre leur armure et marcher dans le camp. Pour nous aussi, cela ne devrait tarder, alors avant d'y aller, je contemple une dernière fois le corps du guerrier avec avidité.
Je ne dois pas oublier mes objectifs, parcourir le monde, découvrir les mortels, apporter un souffle de vie et une lumière salvatrice à ceux qui en ont besoin. Je me rends compte que même après toutes ces années, je n'ai pas tout apprit et même, j'avais abandonné l'idée de vivre auprès des Hommes de ce monde. L'heure n'est pas à la tristesse, mais à la joie, une joie immense d'avoir conquis un cœur et d'avoir découvert de nouvelles émotions. Je vais pouvoir apprendre à me développer, devenir une femme encore plus déterminée, tendre les bras à la vie, sans me soucier du lendemain. Le temps fera son office et dans tous les cas, un jour ou l'autre, je reviendrais vers le guerrier aux sombres armoiries. Je l'enlace si tendrement, prenant conscience que plus personne ne pourra me dicter ma conduite, plus personne ne pourra tirer les ficelles de ma destinée, je suis une femme libre. Et quand bien même, les monts et les vallées nous séparent, tant qu'il sera en vie, je pourrais le revoir. Tant que je respire, mes pas fouleront la terre de Sekaï. Dans une dernière embrassade avant de me relever, prenant mes affaires pour me rhabiller, je prends un des fruits sur le plateau d'argent et sors de la tente, un sourire en coin et avec un regard amusé. Je déploie mes ailes par magie et me sens totalement délivrée.
Les serres sont en train de défaire les tentes, les quelques blessés se sont reposés. J'aperçois certains hommes avec des bandages, comme Leonard, autour de leurs blessures. Ce sont des hommes endurci, endurants et sachant parcourir des milles et des cents. Je m'avance vers le feu de camp, saluant chacun des Serres au passage et croque dans le fruit à pleine dent. Aki vient me voir et je constate qu'il a quelque chose à me dire. Je tends l'oreille et il me susurre quelques mots qui m'empourprent légèrement les joues. "Promis, je ne dirais rien" dit-il en riant. En attendant, il me tend une gourde d'eau, car lui aussi sait que je rentre vers les terres enneigées qui bordent les terres de Shoumeï. Il est amusant de constater que je suis la bienvenue parmi eux, comme une alliée, comme une sœur.
Le soleil se lève doucement, ses lueurs baignent le paysage d'une teinte orangée, l'air frais du matin nous engaillardit. Les hommes s'affairent, replaçant cuissardes et jambières, gantelets et spallières. Dans leur protection de métal, armé et paré, les Serres Pourpres dévorent une miche de pain avant de décamper. Le monde continue de tourner, les minutes continuent de défiler, j'ai le cœur serré de devoir partir. Je regarde la blessure sur mon aile droite et récupère une des plumes blanches. Aki me regarde, incrédule et me voit tendre la plume à son officier.
— En attendant que je trouve quelque chose de mieux, garder ceci comme porte-bonheur, lui dis-je avec un grand sourire.
— Je n'ai pas envie.
Non. Je n'ai pas envie de partir, de devoir tout laisser derrière moi et de dire au revoir. Je n'aime pas cette frustration. Toutefois, nous avons tous deux nos obligations et quand bien même je sais voler, traverser monts et vallées, il ne sera pas aisé de le retrouver. Il est bientôt l'heure. Je pense pouvoir retourner à Célestia sans trop d'encombre. Je suis attristée, en vérité. Je laisse ma tête dans le creux de son cou et essaie encore de me sortir de cette torpeur matinale. Nous entendons le chant des oiseaux au loin, les premières lueurs du soleil rentrent dans quelques interstices de la tente. On entend quelques Serres se lever, prendre leur armure et marcher dans le camp. Pour nous aussi, cela ne devrait tarder, alors avant d'y aller, je contemple une dernière fois le corps du guerrier avec avidité.
Je ne dois pas oublier mes objectifs, parcourir le monde, découvrir les mortels, apporter un souffle de vie et une lumière salvatrice à ceux qui en ont besoin. Je me rends compte que même après toutes ces années, je n'ai pas tout apprit et même, j'avais abandonné l'idée de vivre auprès des Hommes de ce monde. L'heure n'est pas à la tristesse, mais à la joie, une joie immense d'avoir conquis un cœur et d'avoir découvert de nouvelles émotions. Je vais pouvoir apprendre à me développer, devenir une femme encore plus déterminée, tendre les bras à la vie, sans me soucier du lendemain. Le temps fera son office et dans tous les cas, un jour ou l'autre, je reviendrais vers le guerrier aux sombres armoiries. Je l'enlace si tendrement, prenant conscience que plus personne ne pourra me dicter ma conduite, plus personne ne pourra tirer les ficelles de ma destinée, je suis une femme libre. Et quand bien même, les monts et les vallées nous séparent, tant qu'il sera en vie, je pourrais le revoir. Tant que je respire, mes pas fouleront la terre de Sekaï. Dans une dernière embrassade avant de me relever, prenant mes affaires pour me rhabiller, je prends un des fruits sur le plateau d'argent et sors de la tente, un sourire en coin et avec un regard amusé. Je déploie mes ailes par magie et me sens totalement délivrée.
Les serres sont en train de défaire les tentes, les quelques blessés se sont reposés. J'aperçois certains hommes avec des bandages, comme Leonard, autour de leurs blessures. Ce sont des hommes endurci, endurants et sachant parcourir des milles et des cents. Je m'avance vers le feu de camp, saluant chacun des Serres au passage et croque dans le fruit à pleine dent. Aki vient me voir et je constate qu'il a quelque chose à me dire. Je tends l'oreille et il me susurre quelques mots qui m'empourprent légèrement les joues. "Promis, je ne dirais rien" dit-il en riant. En attendant, il me tend une gourde d'eau, car lui aussi sait que je rentre vers les terres enneigées qui bordent les terres de Shoumeï. Il est amusant de constater que je suis la bienvenue parmi eux, comme une alliée, comme une sœur.
Le soleil se lève doucement, ses lueurs baignent le paysage d'une teinte orangée, l'air frais du matin nous engaillardit. Les hommes s'affairent, replaçant cuissardes et jambières, gantelets et spallières. Dans leur protection de métal, armé et paré, les Serres Pourpres dévorent une miche de pain avant de décamper. Le monde continue de tourner, les minutes continuent de défiler, j'ai le cœur serré de devoir partir. Je regarde la blessure sur mon aile droite et récupère une des plumes blanches. Aki me regarde, incrédule et me voit tendre la plume à son officier.
— En attendant que je trouve quelque chose de mieux, garder ceci comme porte-bonheur, lui dis-je avec un grand sourire.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Un sourire se dessina sur les lèvres du guerrier avant qu'elle ne vienne l'embrasser. Leur cocon allait prendre fin et se briser, les replongeant fatalement dans un monde cruel qui évoluait sans leur demander quoi que ce soit. Ils allaient reprendre leur vie, leur combat. Chacun de son côté. Incertains de savoir quand exactement ils pourraient se revoir. Ou s'ils se reverraient un jour. La beauté de la nuit était passée. Avec son départ, la réalité les rattrapait et la triste révélation que leurs chemins pouvaient ne jamais se recroiser venait tambouriner aux portes de leur esprit. Pourtant, Deydreus n'était pas triste. Il ne sentait en lui aucune anxiété particulière liée à ce futur départ de l'ange. Non pas car il était inquiet quant à leur possible retrouvaille future, mais car il était simplement satisfait de cette rencontre. Heureux de l'avoir connue. Il l'observa en silence lorsqu'elle se redressa et s'habilla, quittant la tête tandis qu'un air jovial habitait son visage fin. S'étirant à son tour, le chevalier quitta la couche pour venir à son tour enfiler sa tenue et ses multiples protections. Revoyant la nuit dans son esprit, un léger sourire apparut sur son visage.
Attrapant ses épées, le reikois observa ces dernières pendant de longues secondes, admirant avec fascination leurs détails et leur beauté macabre. Bientôt, ces armes referaient couler le sang des ennemis du guerrier. Bientôt, il replongerait entièrement dans la violence et la furie des combats. Et il avait hâte, car cela signifiait qu'il pourrait alors s'approcher un peu plus de sa destinée. Il plaça alors ses armes dans son dos à leur place habituelle, avant de saisir à son tour l'un des fruits qu'il restait sur le plateau. Croquant dans ce dernier, le chevalier sombre se prépara mentalement aux futurs commentaires grivois que ses hommes allaient lâcher lors de leur retour. C'était ça aussi, la vie dans l'armée. Encore plus parmi des hommes.
Sortant finalement de sa propre tente après avoir empaqueté son nécessaire, le dirigeant des Serres Pourpres analysa l'avancée de la levée du camp. Comme d'habitude, ses hommes oeuvraient dans un professionnalisme remarquable. Même les blessés aidaient à replier les tentes ou attacher les divers sacs ensembles. Il était fier d'eux. Fier de leur savoir martial et de leur humanité. Ses guerriers ne se battaient pas juste pour leur survie, mais par conviction. Chacun d'entre eux possédait une histoire, un objectif. Et tous luttaient pour parvenir jusqu'à ce dernier, et aller plus loin encore. Il avait recruté chacun d'eux, il les avait vu parfois s'élever de la fange et du vice. Pour devenir meilleurs. Plus forts. Plus vertueux. Leur vie pouvait s'arrêter au moindre combat, à la moindre faute. Et pourtant, ils se donnaient corps et âme pour leurs frères d'armes, pour l'Empire. Pour lui. Alors, il se jura intérieurement de faire pareil. Si le sort des soldats, globalement, lui importait peu, cela était différent pour les Serres Pourpres et les Dévoreurs. Ils étaient sa meute, sa famille. Et, d'une certaine façon, Luvïel avait sut se frayer un chemin dans cette meute. Il l'observa quelques instants tandis qu'elle évoluait dans le campement. Les fantassins la saluaient, venaient lui proposer à boire ou encore échangeaient quelques mots, ou quelques blagues, comme si elle avait toujours été là. Cela était la preuve qu'elle avait vaillamment combattu, qu'elle avait mérité leur estime. Peut-être, qu'un jour, elle combattrait de nouveau à leurs côtés? Seul le temps pouvait répondre à cette question.
Quittant sa position pour aller aider Esyleij qui tentait d'harnacher convenablement Hellhestr, Deydreus sentit alors poindre en lui cette amertume caractéristique des départs non souhaités. Cette dernière était légère, mais tout de même intrusive. A vrai dire, elle l'était suffisamment pour que le sourire qui s'était ancré sur ses traits dans la tente ne disparaisse pour laisser place à son air taciturne habituel. Une fois son destrier préparé, le reikois remercia son frère d'armes puis retourna un peu plus au cœur du campement, s'approchant du feu. Luvïel s'y trouvait, accompagné par Aki qui terminait de lui murmurer quelque chose à l'oreille, sourire sur les lèvres. A l'air rougit de l'être ailé, ce dernier avait sans doute fait une allusion à la nuit passée et à la relation qui avait uni l'humain et l'immortelle. Se râclant la gorge pour indiquer sa présence, le sombre bretteur s'approcha doucement, sentant le feu mourant qui léchait sa peau d'une douce chaleur. Il était encore tôt et, à vrai dire, l'air était d'une fraîcheur certaine. Fort heureusement pour le guerrier, il venait des terres du nord et ces températures ne le dérangeaient point. En fait, il les préférait même à l'éreintante chaleur du désert et de la capitale. Plongeant son regard dans les yeux ambrés de la belle aux cheveux immaculés, Deydreus l'observa tandis qu'elle s'arrachait une plume et venait la lui tendre. Il l'écouta silencieusement, récupérant cette dernière pour la placer précieusement dans l'une de ses sacoches. Une fois rentré, il se fit la promesse d'en faire un collier ou un bracelet, histoire de garder ce porte-bonheur avec lui autant que possible.
- Merci Luvïel. Je l'aurais toujours avec moi lorsque nous nous retrouverons. Il marqua une légère pause, quittant ses yeux pour observer ses hommes qui terminaient les préparations. Je pense que le départ approche. Si tout se passe bien, nous serons à Mael assez rapidement. Et à la capitale impériale d'ici cinq jours tout au plus. Je sens déjà l'enfer de la paperasse et des rapports que je devrais présenter à mon commandement... Je crois que l'administration m'effraie en réalité bien plus que tout ce que nous avons combattu.
Il ricana doucement, s'approchant de l'ange pour venir saisir ses mains doucement. Dans ses propres membres, elles paraissaient si petites, si fragiles. Il fixa l'engeance des titans et lui adressa un léger sourire, avant de durcir de nouveau ses traits.
- J'espère que votre retour se fera sans encombre, et que vous trouverez les réponses à vos questions. Il observa ses traits, marquant une nouvelle pause. Nous nous reverrons Luvïel, et avant que mes cheveux ne prennent une teinte blanchâtre. J'en fais la promesse.
Il ponctua sa phrase par une douce étreinte. Il n'avait pas vraiment les mots, ou l'envie de les exprimer. Alors, il se contenta de cela. Ce n'était ni trop, ni pas assez. Il quitta finalement ses bras, invitant l'ange à le suivre tandis qu'il se dirigeait doucement vers le reste des hommes et sa monture qui l'attendait. Le soleil continuait, un peu plus loin, sa lente course vers le haut du ciel, plongeant le reste du camp dans une lumière douce et chaleureuse. La rosée perlait doucement sur les quelques fleurs en vie qui se trouvait dans l'herbe, tandis que les arbres morts prenaient une teinte moins menaçante. Car, en vérité et malgré leur exploit, la terre demeurait meurtrie par les actes des titans. Et, à nouveau, la réalité venait se rappeler à eux malgré leurs tristes au revoir. Grimpant doucement sur sa monture, le sombre chevalier flatta l'encolure de cette dernière qui lâcha un long hennissement, déjà agacée par la longue route qu'ils s'apprêtaient à emprunter. Alfregium se trouvait plutôt loin de Mael et, si la route était aussi joviale qu'à l'aller, cela promettait d'être ennuyeux. Quoique, cette fois, la troupe aurait de nombreuses choses à dire. Qu'il s'agisse de se remémorer les combats qui venaient de s'achever, ou de blagues à se raconter. Quittant alors l'horizon des yeux, Deydreus plongea son regard une dernière fois sur l'ange qui se trouvait à ses côtés.
De toutes les horreurs qu'ils avaient traverser, il ne garderait en mémoire que sa personne.
Attrapant ses épées, le reikois observa ces dernières pendant de longues secondes, admirant avec fascination leurs détails et leur beauté macabre. Bientôt, ces armes referaient couler le sang des ennemis du guerrier. Bientôt, il replongerait entièrement dans la violence et la furie des combats. Et il avait hâte, car cela signifiait qu'il pourrait alors s'approcher un peu plus de sa destinée. Il plaça alors ses armes dans son dos à leur place habituelle, avant de saisir à son tour l'un des fruits qu'il restait sur le plateau. Croquant dans ce dernier, le chevalier sombre se prépara mentalement aux futurs commentaires grivois que ses hommes allaient lâcher lors de leur retour. C'était ça aussi, la vie dans l'armée. Encore plus parmi des hommes.
Sortant finalement de sa propre tente après avoir empaqueté son nécessaire, le dirigeant des Serres Pourpres analysa l'avancée de la levée du camp. Comme d'habitude, ses hommes oeuvraient dans un professionnalisme remarquable. Même les blessés aidaient à replier les tentes ou attacher les divers sacs ensembles. Il était fier d'eux. Fier de leur savoir martial et de leur humanité. Ses guerriers ne se battaient pas juste pour leur survie, mais par conviction. Chacun d'entre eux possédait une histoire, un objectif. Et tous luttaient pour parvenir jusqu'à ce dernier, et aller plus loin encore. Il avait recruté chacun d'eux, il les avait vu parfois s'élever de la fange et du vice. Pour devenir meilleurs. Plus forts. Plus vertueux. Leur vie pouvait s'arrêter au moindre combat, à la moindre faute. Et pourtant, ils se donnaient corps et âme pour leurs frères d'armes, pour l'Empire. Pour lui. Alors, il se jura intérieurement de faire pareil. Si le sort des soldats, globalement, lui importait peu, cela était différent pour les Serres Pourpres et les Dévoreurs. Ils étaient sa meute, sa famille. Et, d'une certaine façon, Luvïel avait sut se frayer un chemin dans cette meute. Il l'observa quelques instants tandis qu'elle évoluait dans le campement. Les fantassins la saluaient, venaient lui proposer à boire ou encore échangeaient quelques mots, ou quelques blagues, comme si elle avait toujours été là. Cela était la preuve qu'elle avait vaillamment combattu, qu'elle avait mérité leur estime. Peut-être, qu'un jour, elle combattrait de nouveau à leurs côtés? Seul le temps pouvait répondre à cette question.
Quittant sa position pour aller aider Esyleij qui tentait d'harnacher convenablement Hellhestr, Deydreus sentit alors poindre en lui cette amertume caractéristique des départs non souhaités. Cette dernière était légère, mais tout de même intrusive. A vrai dire, elle l'était suffisamment pour que le sourire qui s'était ancré sur ses traits dans la tente ne disparaisse pour laisser place à son air taciturne habituel. Une fois son destrier préparé, le reikois remercia son frère d'armes puis retourna un peu plus au cœur du campement, s'approchant du feu. Luvïel s'y trouvait, accompagné par Aki qui terminait de lui murmurer quelque chose à l'oreille, sourire sur les lèvres. A l'air rougit de l'être ailé, ce dernier avait sans doute fait une allusion à la nuit passée et à la relation qui avait uni l'humain et l'immortelle. Se râclant la gorge pour indiquer sa présence, le sombre bretteur s'approcha doucement, sentant le feu mourant qui léchait sa peau d'une douce chaleur. Il était encore tôt et, à vrai dire, l'air était d'une fraîcheur certaine. Fort heureusement pour le guerrier, il venait des terres du nord et ces températures ne le dérangeaient point. En fait, il les préférait même à l'éreintante chaleur du désert et de la capitale. Plongeant son regard dans les yeux ambrés de la belle aux cheveux immaculés, Deydreus l'observa tandis qu'elle s'arrachait une plume et venait la lui tendre. Il l'écouta silencieusement, récupérant cette dernière pour la placer précieusement dans l'une de ses sacoches. Une fois rentré, il se fit la promesse d'en faire un collier ou un bracelet, histoire de garder ce porte-bonheur avec lui autant que possible.
- Merci Luvïel. Je l'aurais toujours avec moi lorsque nous nous retrouverons. Il marqua une légère pause, quittant ses yeux pour observer ses hommes qui terminaient les préparations. Je pense que le départ approche. Si tout se passe bien, nous serons à Mael assez rapidement. Et à la capitale impériale d'ici cinq jours tout au plus. Je sens déjà l'enfer de la paperasse et des rapports que je devrais présenter à mon commandement... Je crois que l'administration m'effraie en réalité bien plus que tout ce que nous avons combattu.
Il ricana doucement, s'approchant de l'ange pour venir saisir ses mains doucement. Dans ses propres membres, elles paraissaient si petites, si fragiles. Il fixa l'engeance des titans et lui adressa un léger sourire, avant de durcir de nouveau ses traits.
- J'espère que votre retour se fera sans encombre, et que vous trouverez les réponses à vos questions. Il observa ses traits, marquant une nouvelle pause. Nous nous reverrons Luvïel, et avant que mes cheveux ne prennent une teinte blanchâtre. J'en fais la promesse.
Il ponctua sa phrase par une douce étreinte. Il n'avait pas vraiment les mots, ou l'envie de les exprimer. Alors, il se contenta de cela. Ce n'était ni trop, ni pas assez. Il quitta finalement ses bras, invitant l'ange à le suivre tandis qu'il se dirigeait doucement vers le reste des hommes et sa monture qui l'attendait. Le soleil continuait, un peu plus loin, sa lente course vers le haut du ciel, plongeant le reste du camp dans une lumière douce et chaleureuse. La rosée perlait doucement sur les quelques fleurs en vie qui se trouvait dans l'herbe, tandis que les arbres morts prenaient une teinte moins menaçante. Car, en vérité et malgré leur exploit, la terre demeurait meurtrie par les actes des titans. Et, à nouveau, la réalité venait se rappeler à eux malgré leurs tristes au revoir. Grimpant doucement sur sa monture, le sombre chevalier flatta l'encolure de cette dernière qui lâcha un long hennissement, déjà agacée par la longue route qu'ils s'apprêtaient à emprunter. Alfregium se trouvait plutôt loin de Mael et, si la route était aussi joviale qu'à l'aller, cela promettait d'être ennuyeux. Quoique, cette fois, la troupe aurait de nombreuses choses à dire. Qu'il s'agisse de se remémorer les combats qui venaient de s'achever, ou de blagues à se raconter. Quittant alors l'horizon des yeux, Deydreus plongea son regard une dernière fois sur l'ange qui se trouvait à ses côtés.
De toutes les horreurs qu'ils avaient traverser, il ne garderait en mémoire que sa personne.
- Apparence des épées de Deydreus:
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