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Vivien et Aki s'acharnent sur le squelette épéiste, prenant une posture offensive, violente et tactique. Accompagnés des autres serres, ils restent concentrés sur leur propre combat, sans pouvoir jeter un coup d'œil sur ce qu'ils se passent autour d'eux. La mission est claire : tuer l'entité. Vivien prend les directives, sommant les autres serres de cerner le monstre avec une voix forte et tonitruante. La posture du monstre est droite et fière, bien qu'il soit une engeance sans chair, on imagine ce qu'aurait pu être autrefois l'apparence du mort-vivant. Son épée altérée émet une lueur malfaisante, l'aura qui l'entoure rajoute une certaine angoisse. Bien qu'il ne soit plus qu'un tas d'os très peu vêtu, il n'en demeure pas moins un guerrier émérite, sa façon de se mouvoir et de contre-carrer les coups relève d'une grande habileté. Les Serres l'ont tout de suite remarqué et ne se sont pas laissé avoir par cette apparence, ô combien sommaire. Le squelette lâche un râle avant d'enflammer son épée et de planter sa lame dans le sol, créant des petites fissures d'où s'échappent une lueur verdâtre. Aki hurle de ne pas s'en approcher quand des flammes commencèrent à en jaillir. Des flammes d'une couleur anormal, presque spectrales, dévorant tout sur leur passage. Le squelette retira l'épée d'un geste presque théâtral et invita les belliqueux à s'avancer. Vivien ne se laisse pas consumer par la rage de vaincre, il préfère prendre la tête tout en réfléchissant à un moyen d'en finir avec cet énergumène. Il entend les cris de l'ange qui plonge vers le sol, jette un coup d'œil à son chef qui prend un coup de pied, se relève et repart. Rempli de détermination, il fait un tour de main pour sommer ses frères d'armes de continuer les mouvements. Le monstre ne ressent pas la fatigue, jouant de son épée qu'il fait tournoyer, repoussant l'assaut des guerriers avec une grande ténacité. Un autre hurlement retentit, celui de la danseuse qui se met à brûler un peu plus loin.
Le groupe de Luvïel a réussi et ils sont en train de leur venir en aide. Deydreus continue sa ruée sur le boucher, ses imposantes haches prêtent à le tailler en pièces, mais il fait face à un bretteur hors pair. Vivien accourt contre le squelette épéiste, prend garde à ne pas laisser de faille dans sa posture et s'acharne avec une telle violence, que son regard est presque injectée de sang. La soif de vaincre. La soif de tuer. La soif d'en terminer. Soudain, Aki reçoit un coup porté à l'épaule, non pas de l'épée elle-même, mais des os décharnés du bras nu du squelette. Il pousse un cri, du sang s'écoule de la main du squelette qui la retire avec hâte, levant son épée pour asséner le coup fatal. Un jet de lumière blanche heurta l'épéiste d'outre-tombe qui s'arrête dans son geste, je retourne et affronte cette lueur qui le consume. Ikaryon ainsi que Vivien se pressent pour extirper Aki, l'extirpant à quelques mètres plus loin tandis que l'engeance fond sous cette lumière purificatrice. Son épée tombe avec un bruit sourd, les flammes disparaissent des fissures et de l'épée aux étranges symboles et s'éteint avec son porteur. Il ne reste sur le sol qu'une partie du casque, tout le reste est devenue une sorte de flaque, un mélange d'os et de métal. J'accours vers Aki alors qu'Ikaryon le garde dans ses bras, place mes mains de porcelaine au-dessus du trou béant au niveau de son épaule et exerce un soin. Ses muscles se reforment, les tissus de sa chair réapparaissent et une cicatrice apparaît, comme s'il s'agissait d'une brûlure cautérisée. Deydreus revient vers nous, le corps du boucher gisant dans un sang noirâtre à même le sol. Nous venions de détruire les trois champions du maître des lieux qui ne s'égosille plus de rire. La salle est redevenue calme, les piliers de flammes ont disparu et nous voici de nouveau dans l'obscurité. Aki me remercie et se relève, empoignant sa lame avec sa main droite. Il fait quelques moulinets et semble satisfait, sa motricité n'a pas été touchée. Je garde l'épée divine entre mes mains, jetant divers regards autour de nous par prévention. Mon aile droite pendante, heurtant le sol tandis que la blessure s'infecte davantage, me laisse une grimace sur le visage. Le maître des lieux ne réapparaît point, comme s'il s'était amusé l'espace d'un instant avant de disparaître. Où et quand reviendra-t-il ? Est-il même déjà parti ? Ou bien nous surveille t-il du coin des yeux de ces murs organiques ? Ici, il n'y a rien. Pas de trésors. Pas d'êtres humains. Hormis des bêtes infâmes, immondes et immortelles vivant à travers les âges. Nous n'avons pas encore parcouru tout le labyrinthe, il nous faut trouver un chemin pour retourner à la surface. Seulement, avant cela, il nous faut terrasser ces engeances maudites souterraines. J'utilise ma senseur magique et en effet, je ressens des flux de mana de toute part, partout entre ces murs et ces roches. Ces catacombes sont un flux constant, résonnant en chœur et des choses que je ne comprends pas, ou que je n'ai jamais perçu auparavant. Inondée par tant d'informations, mon corps bascule et Ikaryon vient me prêter son épaule, me demandant ce qu'il se passe.
— J'ai utilisé un sortilège permettant de détecter les flux de mana. Cette pièce en est remplie. En fait, la crypte entière est sous le flux d'un mana immense ! Chaque entité, chaque être que nous avons vaincu en possède et une seule garnison de quelques hommes ne parviendra jamais à détruire l'entièreté de ce lieu. Et je crois que ... l'homme que nous avons vu plus tôt est quelqu'un de très puissant.
Un rire sinistre résonne dans la salle baignée d'obscurité, il est toujours présent et nous écoute. Quelque chose me dit que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Le groupe de Luvïel a réussi et ils sont en train de leur venir en aide. Deydreus continue sa ruée sur le boucher, ses imposantes haches prêtent à le tailler en pièces, mais il fait face à un bretteur hors pair. Vivien accourt contre le squelette épéiste, prend garde à ne pas laisser de faille dans sa posture et s'acharne avec une telle violence, que son regard est presque injectée de sang. La soif de vaincre. La soif de tuer. La soif d'en terminer. Soudain, Aki reçoit un coup porté à l'épaule, non pas de l'épée elle-même, mais des os décharnés du bras nu du squelette. Il pousse un cri, du sang s'écoule de la main du squelette qui la retire avec hâte, levant son épée pour asséner le coup fatal. Un jet de lumière blanche heurta l'épéiste d'outre-tombe qui s'arrête dans son geste, je retourne et affronte cette lueur qui le consume. Ikaryon ainsi que Vivien se pressent pour extirper Aki, l'extirpant à quelques mètres plus loin tandis que l'engeance fond sous cette lumière purificatrice. Son épée tombe avec un bruit sourd, les flammes disparaissent des fissures et de l'épée aux étranges symboles et s'éteint avec son porteur. Il ne reste sur le sol qu'une partie du casque, tout le reste est devenue une sorte de flaque, un mélange d'os et de métal. J'accours vers Aki alors qu'Ikaryon le garde dans ses bras, place mes mains de porcelaine au-dessus du trou béant au niveau de son épaule et exerce un soin. Ses muscles se reforment, les tissus de sa chair réapparaissent et une cicatrice apparaît, comme s'il s'agissait d'une brûlure cautérisée. Deydreus revient vers nous, le corps du boucher gisant dans un sang noirâtre à même le sol. Nous venions de détruire les trois champions du maître des lieux qui ne s'égosille plus de rire. La salle est redevenue calme, les piliers de flammes ont disparu et nous voici de nouveau dans l'obscurité. Aki me remercie et se relève, empoignant sa lame avec sa main droite. Il fait quelques moulinets et semble satisfait, sa motricité n'a pas été touchée. Je garde l'épée divine entre mes mains, jetant divers regards autour de nous par prévention. Mon aile droite pendante, heurtant le sol tandis que la blessure s'infecte davantage, me laisse une grimace sur le visage. Le maître des lieux ne réapparaît point, comme s'il s'était amusé l'espace d'un instant avant de disparaître. Où et quand reviendra-t-il ? Est-il même déjà parti ? Ou bien nous surveille t-il du coin des yeux de ces murs organiques ? Ici, il n'y a rien. Pas de trésors. Pas d'êtres humains. Hormis des bêtes infâmes, immondes et immortelles vivant à travers les âges. Nous n'avons pas encore parcouru tout le labyrinthe, il nous faut trouver un chemin pour retourner à la surface. Seulement, avant cela, il nous faut terrasser ces engeances maudites souterraines. J'utilise ma senseur magique et en effet, je ressens des flux de mana de toute part, partout entre ces murs et ces roches. Ces catacombes sont un flux constant, résonnant en chœur et des choses que je ne comprends pas, ou que je n'ai jamais perçu auparavant. Inondée par tant d'informations, mon corps bascule et Ikaryon vient me prêter son épaule, me demandant ce qu'il se passe.
— J'ai utilisé un sortilège permettant de détecter les flux de mana. Cette pièce en est remplie. En fait, la crypte entière est sous le flux d'un mana immense ! Chaque entité, chaque être que nous avons vaincu en possède et une seule garnison de quelques hommes ne parviendra jamais à détruire l'entièreté de ce lieu. Et je crois que ... l'homme que nous avons vu plus tôt est quelqu'un de très puissant.
Un rire sinistre résonne dans la salle baignée d'obscurité, il est toujours présent et nous écoute. Quelque chose me dit que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Ils avaient triomphé. De nouveau, le groupe de survivant s'était extirpé d'un énième combat. D'une nouvelle épreuve. Ce n'était pas tant que la vertu et la justice venait de l'emporter sur le vice et le mal. Mais plutôt que le groupe refusait une mort pitoyable et la honte de donner plus de plaisir à l'être abject qui se moquait d'eux. Avançant doucement vers ses hommes et Luvïel, Deydreus savourait sincèrement le silence qui régnait en cet instant. Une pause, certes brève, qui était bienvenue face au chaos qu'ils côtoyaient depuis quelques heures. Observant l'ange, le chevalier sombre remarqua la plaie qui se trouvait sur ses ailes plumeuses. S'apprêtant à dire quelque chose, il fut néanmoins stoppé par les mots de l'être ailé, puis du rire sadique de l'entité qui dirigeait les lieux. Dans un grognement, le reikois traversa les quelques mètres qui le séparaient du reste du groupe. Sortant de sa sacoche une pâte préparée à partir d'achillée millefeuille, il tendit cette dernière à Ikaryon qui s'en empara en silence.
- Laissez-nous poser cela sur votre plaie. C'est un cicatrisant. Appliqué et maintenu grâce à un tissu, cela vous soulagera. Ce n'est pas aussi efficace que votre magie mais, au moins, la douleur ne vous gênera plus. Un nouveau rire résonna, comme la promesse de nouveaux tours perfides. Venez, ne restons pas là.
Ils se remirent donc en route, une fois les soins appliqués aux nécessiteux. Avant de quitter le hall, Deydreus sentit derrière lui de nouveau l'appel des lames noires, ignorant leur sombre attraction tandis que ses propres lames cliquetaient dans son dos. Derrière la pièce qu'ils venaient de quitter, un nouveau dédale de couloirs semblait s'étirer jusque dans les entrailles obscures de la terre. Jusqu'où cette crypte s'étendait-elle? La mention de la magie circulant dans toute la crypte par Luvïel n'étonnait pas le reikois. Via les murs organiques, et pour s'assurer une vision presque omnisciente, le nécromancien se devait de maintenir sa magie dans tous les étages. Seulement, là, il s'agissait d'autre chose. La ville n'était peut-être au final pas qu'une simple richesse de faïence, mais probablement l'un des sombres laboratoires des adorateurs de X'O-rath. Ou pire, la demeure d'un demi-titan. Cette dernière pensée fut néanmoins rapidement balayée par le vétéran. La Baronne avait fait mention d'un être aimé, ainsi que de l'Apôtre. Un être divin aurait, sans aucun doute, été désigné autrement par l'ancienne ange nécrotique.
Passant le coude d'un énième tournant, le groupe tomba finalement sur une nouvelle pièce. Bien que plus petite que le hall traversé plus tôt, cette dernière demeurait tout de même impressionnante. A vrai dire, le petit groupe se sentait aussi imposant que ne l'était une fourmi naviguant dans un grenier. La hauteur de plafond, bien plus haute que les couloirs précédents, s'étendaient dans une obscurité vive, ne permettant pas de réellement déterminer la distance réelle entre le sol et le plafond. Sur les murs, plus aucune masse organique n'était identifiable. A la place, de nombreuses runes et autres symboles impies avaient été inscrits dans une langue étrange. Ce n'était ni de l'elfique, ni du commun. Aucun patois régional que le reikois aurait également put comprendre. Pour peu, il s'agissait peut-être même d'un langage oublié. Le soldat n'en savait rien. Un peu plus loin dans la pièce, on pouvait observer une multitude de tables d'opérations et autres incubateurs, reliés entre eux par de grandes gouttières qui permettait l'écoulement d'un liquide nauséabond. Dans les tubes de verres, des corps décharnés, semblables à des humanoïdes dont la peau avait été arrachée, baignaient silencieusement dans un liquide verdâtre. De là où ils étaient, les survivants pouvaient voir la difformité de ces carcasses tout comme sentir le parfum abjecte des corps déchirées qui siégeaient sur les tables d'opérations. Des expériences interdites avaient lieu en cet endroit. Des sacrifices pratiqués au nom du savoir divin, qui hantait à présent les lieux. Autour des tables, plusieurs figures élancées et masquées œuvraient à couper, arracher, replacer différentes parties de corps réanimés. Assemblant les horreurs pour de sombres desseins, elles ne semblaient pas avoir remarqué le groupe d'intrus, trop plongées dans leur maudite besogne. Sur les murs de la pièce, enfin, des chandelles avaient été disposées afin d'éclairer suffisamment la pièce sans pour autant venir plonger cette dernière dans trop de lumière. S'avançant prudemment, armes au clair, Deydreus observait les créatures. S'il ne pensait pas qu'elles lui seraient amicales, le reikois voulait tout de même analyser ses ennemis avant de se jeter dans un combat inutile. Il remarqua alors la figure qui s'appuyait contre l'une des tables, et qui semblait quant à elle les avoir repéré. Un elfe à la peau grise, blafard et émacié, dont les yeux ressemblaient plus à deux orbites orangées qu'autre chose, fixait le groupe en silence. Sur ses lèvres asséchées, un sourire moqueur s'était installé tandis qu'il se relevait doucement, époussetant ses habits de diacre.
- Mon maître semble réellement apprécier le divertissement que vous lui offrez. Cela fait des lunes, peut être même des années, que je ne l'avais pas vu comme cela.
Il quitta l'autel sur lequel il se tenait, tournant la tête de manière nonchalante afin d'analyser les différentes tâches auxquelles ses sbires masqués s'adonnaient. Visiblement satisfait, le chauve aux oreilles pointues s'arrêta après quelques pas pour se cambrer dans une révérence volontairement exagérée.
- Je me nomme Albyryon Salnoris. Ancien érudit de Melorn, dévoué à X'O-rath et serviteur du maître de ces lieux, l'Apôtre Raguiel.
Se redressant finalement, l'elfe déposa de nouveau son regard sur les survivants qui, dans un réflexe instinctif, s'étaient déjà mis en position de combat. La situation sembla grandement amuser l'être corrompu qui gloussa quelques instants avant de claquer des doigts, forçant les silhouettes masquées derrière lui à s'arrêter et à venir se placer derrière lui. Ces dernières, bien plus grandes, donnaient l'impression de n'être que des golems de chairs stupides, bien que leurs mouvements étaient trop précis pour n'être que ça. Leurs maques, dorés et aux formes volontairement menaçantes, tranchaient avec le reste de leur tenue presque inexistante, et l'énorme coiffe rouge qui tombait le long de leurs corps secs, portant les armoiries de Shoumeï. Dans leurs mains griffues, enfin, se trouvaient divers outils chirurgicaux, tels des scies, seringues et autres couteaux trop grands.
- Je regrette sincèrement pour vous que les champions de mon seigneur n'aient pu vous abattre. A présent que vous êtes arrivés jusqu'à moi, je ne peux vous promettre qu'une longue agonie. Mais, voyez le bon côté des choses. Par mon biais, vous pourrez servir un destin plus grand, nourrir le savoir divin! Même vous, ange, pourrez ainsi retrouver la servitude qui sied à votre peuple à l'égard de vos pères et nos maîtres! Une soumission extatique, salvatrice, qui nous permettra à tous d'atteindre l'immortalité psychique. Une âme éternelle, demeurant à jamais aux côtés des serviteurs du bien! Quelle joie! Quelle allégresse!
Il se figea alors, quittant son monologue pour reporter son attention sur les intrus. Autour de lui, une violente aura ténébreuse se mit à vibrer dans l'air et à sortir par les ports de sa peau. Bientôt, des formes ombreuses venaient danser contre le sol autour de lui, tandis qu'une lueur verdâtre s'installait aux creux de ses mains décharnées.
- Mais pour cela, j'en suis navré... Vous allez devoir mourir.
- Laissez-nous poser cela sur votre plaie. C'est un cicatrisant. Appliqué et maintenu grâce à un tissu, cela vous soulagera. Ce n'est pas aussi efficace que votre magie mais, au moins, la douleur ne vous gênera plus. Un nouveau rire résonna, comme la promesse de nouveaux tours perfides. Venez, ne restons pas là.
Ils se remirent donc en route, une fois les soins appliqués aux nécessiteux. Avant de quitter le hall, Deydreus sentit derrière lui de nouveau l'appel des lames noires, ignorant leur sombre attraction tandis que ses propres lames cliquetaient dans son dos. Derrière la pièce qu'ils venaient de quitter, un nouveau dédale de couloirs semblait s'étirer jusque dans les entrailles obscures de la terre. Jusqu'où cette crypte s'étendait-elle? La mention de la magie circulant dans toute la crypte par Luvïel n'étonnait pas le reikois. Via les murs organiques, et pour s'assurer une vision presque omnisciente, le nécromancien se devait de maintenir sa magie dans tous les étages. Seulement, là, il s'agissait d'autre chose. La ville n'était peut-être au final pas qu'une simple richesse de faïence, mais probablement l'un des sombres laboratoires des adorateurs de X'O-rath. Ou pire, la demeure d'un demi-titan. Cette dernière pensée fut néanmoins rapidement balayée par le vétéran. La Baronne avait fait mention d'un être aimé, ainsi que de l'Apôtre. Un être divin aurait, sans aucun doute, été désigné autrement par l'ancienne ange nécrotique.
Passant le coude d'un énième tournant, le groupe tomba finalement sur une nouvelle pièce. Bien que plus petite que le hall traversé plus tôt, cette dernière demeurait tout de même impressionnante. A vrai dire, le petit groupe se sentait aussi imposant que ne l'était une fourmi naviguant dans un grenier. La hauteur de plafond, bien plus haute que les couloirs précédents, s'étendaient dans une obscurité vive, ne permettant pas de réellement déterminer la distance réelle entre le sol et le plafond. Sur les murs, plus aucune masse organique n'était identifiable. A la place, de nombreuses runes et autres symboles impies avaient été inscrits dans une langue étrange. Ce n'était ni de l'elfique, ni du commun. Aucun patois régional que le reikois aurait également put comprendre. Pour peu, il s'agissait peut-être même d'un langage oublié. Le soldat n'en savait rien. Un peu plus loin dans la pièce, on pouvait observer une multitude de tables d'opérations et autres incubateurs, reliés entre eux par de grandes gouttières qui permettait l'écoulement d'un liquide nauséabond. Dans les tubes de verres, des corps décharnés, semblables à des humanoïdes dont la peau avait été arrachée, baignaient silencieusement dans un liquide verdâtre. De là où ils étaient, les survivants pouvaient voir la difformité de ces carcasses tout comme sentir le parfum abjecte des corps déchirées qui siégeaient sur les tables d'opérations. Des expériences interdites avaient lieu en cet endroit. Des sacrifices pratiqués au nom du savoir divin, qui hantait à présent les lieux. Autour des tables, plusieurs figures élancées et masquées œuvraient à couper, arracher, replacer différentes parties de corps réanimés. Assemblant les horreurs pour de sombres desseins, elles ne semblaient pas avoir remarqué le groupe d'intrus, trop plongées dans leur maudite besogne. Sur les murs de la pièce, enfin, des chandelles avaient été disposées afin d'éclairer suffisamment la pièce sans pour autant venir plonger cette dernière dans trop de lumière. S'avançant prudemment, armes au clair, Deydreus observait les créatures. S'il ne pensait pas qu'elles lui seraient amicales, le reikois voulait tout de même analyser ses ennemis avant de se jeter dans un combat inutile. Il remarqua alors la figure qui s'appuyait contre l'une des tables, et qui semblait quant à elle les avoir repéré. Un elfe à la peau grise, blafard et émacié, dont les yeux ressemblaient plus à deux orbites orangées qu'autre chose, fixait le groupe en silence. Sur ses lèvres asséchées, un sourire moqueur s'était installé tandis qu'il se relevait doucement, époussetant ses habits de diacre.
- Mon maître semble réellement apprécier le divertissement que vous lui offrez. Cela fait des lunes, peut être même des années, que je ne l'avais pas vu comme cela.
Il quitta l'autel sur lequel il se tenait, tournant la tête de manière nonchalante afin d'analyser les différentes tâches auxquelles ses sbires masqués s'adonnaient. Visiblement satisfait, le chauve aux oreilles pointues s'arrêta après quelques pas pour se cambrer dans une révérence volontairement exagérée.
- Je me nomme Albyryon Salnoris. Ancien érudit de Melorn, dévoué à X'O-rath et serviteur du maître de ces lieux, l'Apôtre Raguiel.
Se redressant finalement, l'elfe déposa de nouveau son regard sur les survivants qui, dans un réflexe instinctif, s'étaient déjà mis en position de combat. La situation sembla grandement amuser l'être corrompu qui gloussa quelques instants avant de claquer des doigts, forçant les silhouettes masquées derrière lui à s'arrêter et à venir se placer derrière lui. Ces dernières, bien plus grandes, donnaient l'impression de n'être que des golems de chairs stupides, bien que leurs mouvements étaient trop précis pour n'être que ça. Leurs maques, dorés et aux formes volontairement menaçantes, tranchaient avec le reste de leur tenue presque inexistante, et l'énorme coiffe rouge qui tombait le long de leurs corps secs, portant les armoiries de Shoumeï. Dans leurs mains griffues, enfin, se trouvaient divers outils chirurgicaux, tels des scies, seringues et autres couteaux trop grands.
- Je regrette sincèrement pour vous que les champions de mon seigneur n'aient pu vous abattre. A présent que vous êtes arrivés jusqu'à moi, je ne peux vous promettre qu'une longue agonie. Mais, voyez le bon côté des choses. Par mon biais, vous pourrez servir un destin plus grand, nourrir le savoir divin! Même vous, ange, pourrez ainsi retrouver la servitude qui sied à votre peuple à l'égard de vos pères et nos maîtres! Une soumission extatique, salvatrice, qui nous permettra à tous d'atteindre l'immortalité psychique. Une âme éternelle, demeurant à jamais aux côtés des serviteurs du bien! Quelle joie! Quelle allégresse!
Il se figea alors, quittant son monologue pour reporter son attention sur les intrus. Autour de lui, une violente aura ténébreuse se mit à vibrer dans l'air et à sortir par les ports de sa peau. Bientôt, des formes ombreuses venaient danser contre le sol autour de lui, tandis qu'une lueur verdâtre s'installait aux creux de ses mains décharnées.
- Mais pour cela, j'en suis navré... Vous allez devoir mourir.
- Apparence des épées de Deydreus:
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Ils se mettent en position d'attaque, les créatures infâmes nous barrent la route. L'elfe au teint blafard nous inspecte et décrit avec passion son dévouement envers son maître. Nous expliquant que nous ne sommes que de vulgaires pantins pour un Apôtre. Le nom Raguiel ne m'évoque rien, de même pour l'elfe, qui quant à lui, est un fanatique dévoué au titan X'O-rath. Par Aurya, personne ne considère les autres divins ? À croire que X'O n'en a que pour lui, cela en est navrant. Les formes masquées attendent un signal de la part de leur chef, cet ancien érudit de Melorn n'en a ni le nom, ni l'apparence. Pour moi, ce n'est qu'une autre entité de plus à abattre parmi ce dédale de chair et de pierre. Je reste estomaquée suite à toute cette violence, prise au piège sous terre et sans l'espoir de revoir mon ciel adoré. Je ne peux même plus voler, quelle ironie pour une créature ailée. Une aura sombre tournoie autour de notre potentiel ennemi, souhaitant en découdre avec nous. Je bouscule quelques Serres et me positionne en avant, je pointe du doigt l'elfe et clame haut et fort :
— Si votre maître tient tant à s'amuser, qu'il vienne de lui-même. S'il souhaite réellement une distraction, pourquoi ne pas lui proposer un jeu ? Ou bien ce n'est qu'un couard qui préfère seulement observer, tapis dans l'ombre. Il nous fait affronter ses sbires à sa place, quel maître des lieux pathétiques ! Notre hôte ne sait pas recevoir, quand bien même il se délecte.
Albyryon s'arrête dans son élan, l'étrange lueur dans ses mains s'évaporent et il se mure dans le silence. Un rictus orne ses fines lèvres et il s'incline légèrement, une volupté verdâtre apparait devant nous et voilà que l'hôte des lieux sort enfin de sa cachette. Son regard noir et mauvais ne laisse plus aucun doute quant à sa colère, sourcils arqués et lèvres recourbées, son corps longiligne se dresse de tout son long, dans une posture droite et intimidante. Les Serres tentent de se positionner pour me défendre avant de s'interrompre. L'apôtre s'arrête, ne dit aucun mot et fait apparaître un parchemin dans une volute de fumée. Il déclare dans un dialecte elfique ancien :
— Insolente.
— Je ne fais qu'émettre des faits, Apôtre Raguiel, lui répondis-je par cette même langue.
— Quel est votre nom, créature ?
— Luvïel.
— Vous me rappelez la Baronne, une femme tout à fait charmante.
— Nous avons eu le loisir de la rencontrer.
Un silence.
— Que voulez-vous ? Tonne l'hôte.
— En terminer avec tout ceci. J'en ai assez de devoir décimer et détruire, nous ne sommes pas de vulgaires marionnettes. Alors, je vous demande en combat singulier et en finir une bonne fois pour toutes.
— Oh, relève-t-il en haussant un sourcil. Son ton est grave et il se saisit d'un outil contondant. Voici mon offre. Je vous tue et vous serez ressuscité d'entre les morts, vos amis connaîtrons une agonie éternelle et vous serez vouée à devenir notre esclave.
— Qu'en est-il pour notre réussite ?
— Vous serez sauvé, libéré, retrouvant l'extérieur.
— La liberté en échange d'un combat ? Je peste. Vous êtes un scélérat.
— J'accepte votre offre en combat singulier, créature ailée. À prendre. Où à laisser. Je reste le maître du jeu.
Il tapote le parchemin du bout de son index, me tend le couteau et attend. Je regarde les Serres, puis Deydreus avec une pointe de culpabilité. Je souhaitais m'entraîner, je voulais offrir au Nouvel Ordre une Luvïel plus performante, plus sûre d'elle et capable de tenir tête aux impies de ce monde. L'heure est venue. J'observe Raguiel, je tiens fermement le pommeau de la petite arme contondante et laisse une entaille dans le creux de ma main gauche. Raguiel fait de même et nous plaçons nos mains au-dessus du parchemin. Notre sang se mélange et un sceau apparaît sur le parchemin, gardé précieusement par l'elfe de Melorn. L'hôte, avec son air malveillant, ne me rassure guère et j'ai l'intime conviction qu'il ne m'a pas tout dit. Le faciès de mon ennemi change radicalement d'expression et un large sourire montrant des crocs aiguisés me laisse perplexe.
— Sachez que vous serez une créature parfaite pour notre bon Seigneur. Que le combat, commence ! Et que vos "amis", n'entachent pas notre duel.
Mon sang se glace et il balaie d'un revers de main les tables et les ustensiles qui se brisent contre la pierre sombre et froide. Une bourrasque verdâtre inonde la salle, hormis le centre de la pièce. Voici l'arène. Soudain, j'aperçois Raguiel tenant une grande épée d'un noir de jais, sublimée de runes, tandis qu'il porte une armure spectrale complète. Je ne me laisserai pas faire, ni intimidée. Créant une épée de lumière, je me recouvre d'une protection afin d'assurer mes arrières. L'elfe et les bêtes masquées sont prostrées dos au mur et suivent du regard le combat qui va être mené. J'avance vers le centre de la pièce, nous nous tournons autour comme deux félins prêts à bondir sur sa proie. Seagan me l'a fait comprendre, on ne peut raisonner tout le monde et certainement pas des abominations vouant un fanatisme religieux aussi extrême. Bien que j'aime mes parents, je ne me vois plus leur donner toutes les raisons du monde à continuer de martyriser tout Sekaï. Je prends les devants et m'élance vers le scélérat, celui-ci contre mon coup d'épée sans sourciller. Il avance sa tête vers moi tandis que nos lames se croisent, puis d'un doux presque doux me dit :
— Pathétique.
Je me laisse submergée par mes émotions. Je sens la fureur me gagner et m'acharne avec véhémence contre l'hôte de ces lieux infâmes. Mes yeux sont tournés uniquement dans ce combat, je suis seule face à l'engeance qui détient ma vie et celle de mes amis entre mes mains. J'ai voulu jouer. Peut-être que les Serres ne comprennent pas mon geste, peut-être même que Deydreus trouverait cela complètement stupide, mais je veux prouver qu'ils peuvent me faire confiance. Je ne suis pas une simple femme, je ne suis pas un ange fragile. Trop longtemps, j'ai cru être une bonne à rien, ne sachant pas se battre ou rallier des gens, trop longtemps, j'ai cru n'être qu'un pauvre oisillon n'étant jamais sorti de son cocon. Dorénavant, je suis une colombe prête à affronter les sombres présages, une guerrière capable de surmonter les pires épreuves et surtout, permettre aux mortels d'avoir confiance en quelqu'un capable de les sauver. Prise de rage, je décuple mon mana et crée un sceau de lumière géant sous mes pieds, une lueur qui baigne la salle toute entière d'une lueur bienfaitrice, faisant disparaître toute forme d'obscurité. Elle aveugle et quant à moi, je me ressource dans cet espace qui me rappelle le royaume des Divins.
— Je suis bien plus forte que vous l'imaginez, hôte.
Le maître est aveugle, la lumière est bien trop forte pour lui qui est toujours tapi dans les ombres de son lieu de répit. Je n'ai qu'une seule envie, le vaincre.
— Détruire. Impie. Vaincre. Ennemi.
Je sombre dans une frénésie meurtrière, répétant plusieurs fois ses quatre mots pour me les imprégner et en faire une force. Le sceau de lumière se brise en plusieurs petits éclats et je plonge vers mon ennemi qui sent que j'arrive. Bien qu'il soit aveugle pendant quelques instants, il n'en perd pas moins ses réflexes. Il s'enveloppe d'une volute de fumée verdâtre et s'évapore. Où se cache-t-il ? Il est derrière moi, comme s'il s'était téléporté et m'assène un coup de pommeau entre les ailes avec une telle violence, que mon corps est projeté à quelques mètres. Ma lame divine est éjectée un peu plus loin, je me relève avec difficulté, mais le bougre a déjà remarqué où était dirigé mon regard. Il s'élance et plante sa lame impie dans ma main droite, malheureusement pour lui, ma protection l'empêche de percer mon membre. Roulant sur le côté, je me relève aussi vite et produits dans mes mains des boules de lumières. Il ricane.
— Un peu plus et je me délecterai de votre chair, Luvïel.
Je ne relève pas et balance les projections des boules d'énergie. Elles explosent derrière lui dans une déflagration lumineuse, il est légèrement touché, mais sa vitesse et son agilité sont fulgurantes. Ce maître est habile. Il s'élance dans les airs, je me protège avec mon épée et tente d'esquiver sur le côté, il est trop rapide. Nos lames émettent des éclats, le bruit du fer divin et l'impie résonne avec vacarme. Il revient à terre et me fait un croche-patte, me mettant à terre. Sa lame s'apprête à me planter droit dans la tête quand je me protège de mes bras, voyant la fin arrivée. Il attaque et sa lame est bloquée dans les airs, à quelques centimètres de mes bras recouvrant ma tête. Plein de petits outils chirurgicaux s'étaient tassés devant moi, comme si mon esprit avait créé un bouclier à l'aide de tous ces petits objets. Je ne prends pas le temps de comprendre ni d'observer la scène, je roule sur le côté et libère ma magie. Les objets se dispersent sur le sol, comme si une emprise immatérielle les avait regroupés. Était-ce ... Moi ? L'hôte me toise, plus aucun sourire sur son visage.
Je suis prête.
— Si votre maître tient tant à s'amuser, qu'il vienne de lui-même. S'il souhaite réellement une distraction, pourquoi ne pas lui proposer un jeu ? Ou bien ce n'est qu'un couard qui préfère seulement observer, tapis dans l'ombre. Il nous fait affronter ses sbires à sa place, quel maître des lieux pathétiques ! Notre hôte ne sait pas recevoir, quand bien même il se délecte.
Albyryon s'arrête dans son élan, l'étrange lueur dans ses mains s'évaporent et il se mure dans le silence. Un rictus orne ses fines lèvres et il s'incline légèrement, une volupté verdâtre apparait devant nous et voilà que l'hôte des lieux sort enfin de sa cachette. Son regard noir et mauvais ne laisse plus aucun doute quant à sa colère, sourcils arqués et lèvres recourbées, son corps longiligne se dresse de tout son long, dans une posture droite et intimidante. Les Serres tentent de se positionner pour me défendre avant de s'interrompre. L'apôtre s'arrête, ne dit aucun mot et fait apparaître un parchemin dans une volute de fumée. Il déclare dans un dialecte elfique ancien :
— Insolente.
— Je ne fais qu'émettre des faits, Apôtre Raguiel, lui répondis-je par cette même langue.
— Quel est votre nom, créature ?
— Luvïel.
— Vous me rappelez la Baronne, une femme tout à fait charmante.
— Nous avons eu le loisir de la rencontrer.
Un silence.
— Que voulez-vous ? Tonne l'hôte.
— En terminer avec tout ceci. J'en ai assez de devoir décimer et détruire, nous ne sommes pas de vulgaires marionnettes. Alors, je vous demande en combat singulier et en finir une bonne fois pour toutes.
— Oh, relève-t-il en haussant un sourcil. Son ton est grave et il se saisit d'un outil contondant. Voici mon offre. Je vous tue et vous serez ressuscité d'entre les morts, vos amis connaîtrons une agonie éternelle et vous serez vouée à devenir notre esclave.
— Qu'en est-il pour notre réussite ?
— Vous serez sauvé, libéré, retrouvant l'extérieur.
— La liberté en échange d'un combat ? Je peste. Vous êtes un scélérat.
— J'accepte votre offre en combat singulier, créature ailée. À prendre. Où à laisser. Je reste le maître du jeu.
Il tapote le parchemin du bout de son index, me tend le couteau et attend. Je regarde les Serres, puis Deydreus avec une pointe de culpabilité. Je souhaitais m'entraîner, je voulais offrir au Nouvel Ordre une Luvïel plus performante, plus sûre d'elle et capable de tenir tête aux impies de ce monde. L'heure est venue. J'observe Raguiel, je tiens fermement le pommeau de la petite arme contondante et laisse une entaille dans le creux de ma main gauche. Raguiel fait de même et nous plaçons nos mains au-dessus du parchemin. Notre sang se mélange et un sceau apparaît sur le parchemin, gardé précieusement par l'elfe de Melorn. L'hôte, avec son air malveillant, ne me rassure guère et j'ai l'intime conviction qu'il ne m'a pas tout dit. Le faciès de mon ennemi change radicalement d'expression et un large sourire montrant des crocs aiguisés me laisse perplexe.
— Sachez que vous serez une créature parfaite pour notre bon Seigneur. Que le combat, commence ! Et que vos "amis", n'entachent pas notre duel.
Mon sang se glace et il balaie d'un revers de main les tables et les ustensiles qui se brisent contre la pierre sombre et froide. Une bourrasque verdâtre inonde la salle, hormis le centre de la pièce. Voici l'arène. Soudain, j'aperçois Raguiel tenant une grande épée d'un noir de jais, sublimée de runes, tandis qu'il porte une armure spectrale complète. Je ne me laisserai pas faire, ni intimidée. Créant une épée de lumière, je me recouvre d'une protection afin d'assurer mes arrières. L'elfe et les bêtes masquées sont prostrées dos au mur et suivent du regard le combat qui va être mené. J'avance vers le centre de la pièce, nous nous tournons autour comme deux félins prêts à bondir sur sa proie. Seagan me l'a fait comprendre, on ne peut raisonner tout le monde et certainement pas des abominations vouant un fanatisme religieux aussi extrême. Bien que j'aime mes parents, je ne me vois plus leur donner toutes les raisons du monde à continuer de martyriser tout Sekaï. Je prends les devants et m'élance vers le scélérat, celui-ci contre mon coup d'épée sans sourciller. Il avance sa tête vers moi tandis que nos lames se croisent, puis d'un doux presque doux me dit :
— Pathétique.
Je me laisse submergée par mes émotions. Je sens la fureur me gagner et m'acharne avec véhémence contre l'hôte de ces lieux infâmes. Mes yeux sont tournés uniquement dans ce combat, je suis seule face à l'engeance qui détient ma vie et celle de mes amis entre mes mains. J'ai voulu jouer. Peut-être que les Serres ne comprennent pas mon geste, peut-être même que Deydreus trouverait cela complètement stupide, mais je veux prouver qu'ils peuvent me faire confiance. Je ne suis pas une simple femme, je ne suis pas un ange fragile. Trop longtemps, j'ai cru être une bonne à rien, ne sachant pas se battre ou rallier des gens, trop longtemps, j'ai cru n'être qu'un pauvre oisillon n'étant jamais sorti de son cocon. Dorénavant, je suis une colombe prête à affronter les sombres présages, une guerrière capable de surmonter les pires épreuves et surtout, permettre aux mortels d'avoir confiance en quelqu'un capable de les sauver. Prise de rage, je décuple mon mana et crée un sceau de lumière géant sous mes pieds, une lueur qui baigne la salle toute entière d'une lueur bienfaitrice, faisant disparaître toute forme d'obscurité. Elle aveugle et quant à moi, je me ressource dans cet espace qui me rappelle le royaume des Divins.
— Je suis bien plus forte que vous l'imaginez, hôte.
Le maître est aveugle, la lumière est bien trop forte pour lui qui est toujours tapi dans les ombres de son lieu de répit. Je n'ai qu'une seule envie, le vaincre.
— Détruire. Impie. Vaincre. Ennemi.
Je sombre dans une frénésie meurtrière, répétant plusieurs fois ses quatre mots pour me les imprégner et en faire une force. Le sceau de lumière se brise en plusieurs petits éclats et je plonge vers mon ennemi qui sent que j'arrive. Bien qu'il soit aveugle pendant quelques instants, il n'en perd pas moins ses réflexes. Il s'enveloppe d'une volute de fumée verdâtre et s'évapore. Où se cache-t-il ? Il est derrière moi, comme s'il s'était téléporté et m'assène un coup de pommeau entre les ailes avec une telle violence, que mon corps est projeté à quelques mètres. Ma lame divine est éjectée un peu plus loin, je me relève avec difficulté, mais le bougre a déjà remarqué où était dirigé mon regard. Il s'élance et plante sa lame impie dans ma main droite, malheureusement pour lui, ma protection l'empêche de percer mon membre. Roulant sur le côté, je me relève aussi vite et produits dans mes mains des boules de lumières. Il ricane.
— Un peu plus et je me délecterai de votre chair, Luvïel.
Je ne relève pas et balance les projections des boules d'énergie. Elles explosent derrière lui dans une déflagration lumineuse, il est légèrement touché, mais sa vitesse et son agilité sont fulgurantes. Ce maître est habile. Il s'élance dans les airs, je me protège avec mon épée et tente d'esquiver sur le côté, il est trop rapide. Nos lames émettent des éclats, le bruit du fer divin et l'impie résonne avec vacarme. Il revient à terre et me fait un croche-patte, me mettant à terre. Sa lame s'apprête à me planter droit dans la tête quand je me protège de mes bras, voyant la fin arrivée. Il attaque et sa lame est bloquée dans les airs, à quelques centimètres de mes bras recouvrant ma tête. Plein de petits outils chirurgicaux s'étaient tassés devant moi, comme si mon esprit avait créé un bouclier à l'aide de tous ces petits objets. Je ne prends pas le temps de comprendre ni d'observer la scène, je roule sur le côté et libère ma magie. Les objets se dispersent sur le sol, comme si une emprise immatérielle les avait regroupés. Était-ce ... Moi ? L'hôte me toise, plus aucun sourire sur son visage.
Je suis prête.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Il devait bien l'avouer, Deydreus avait été surpris de voir Luvïel s'avancer pour s'adresser à l'elfe. Observant la scène, le chevalier sombre n'avait pas levé le petit doigt tout le long de l'échange des différents intervenants, encore plus quand le maître des lieux était venu directement s'adresser à l'être ailé. Il était resté là, silencieux, à analyser les comportements des différents individus. Quelques Serres voulurent s'avancer, assister l'ange, mais furent arrêtés d'un simple mouvement de leur chef. L'échange entre les deux était difficile à suivre, le vieil elfique ne faisait pas parti du vocabulaire que le chevalier maitrisait le plus alors, il ne capta que quelques mots ici et là. "Duel". Voila qui était intéressant. Cependant, le reikois devait reconnaître qu'il n'approuvait pas vraiment la décision de l'ange. S'il y avait de l'honneur et de la force de charactère dans le fait de maître sa vie en jeu et de limiter les risques pour ses alliés, cette décision était inconsidérée et présomptueuse. Si l'ange perdait, elle condamnerait tous les mortels l'accompagnant, sans même que ceux-ci n'aient, s'ils s'en tenaient à ce qui était dit, leur mot à dire. De plus, le guerrier détestait rester sur le côté à attendre tandis que d'autres mettaient leur vie en jeu pour lui. Cela allait à l'encontre de sa psyché et de ses propres valeurs. Malgré toutes ses réticences cela dit, l'homme aux yeux vairons se contenta de serrer les poings et de laisser l'être ailé à sa tâche.
L'Apôtre balaya alors tous les obstacles de la pièce d'un revers de la main, créant une parodie d'arène pour lui et la sotte qui avait osé le défier. Dans le geste, les nombreux tubes verdâtre se brisèrent, déformant un peu plus les créatures qui baignaient à l'intérieur. Amusé, Deydreus observa sur les traits de l'elfe un agacement à moitié dissimulé. S'il ne disait rien à son maître, le mage noir ne semblait pas avoir apprécier qu'on dédaigne ainsi l'objet de ses sombres travaux. Plaqué contre le mur avec ses sbires masqués et avec son air déçu, il ressemblait étrangement à un enfant puni. Quelle douce ironie étant donné sa nature impie. Lui qui était si prétentieux, était relégué au simple rang de spectateurs comme les mortels qu'il haissait. De leurs côtés, les Serres s'étaient mises un peu en retrait, toujours leurs armes au clair et leurs boucliers dressés. Deydreus quant à lui avait rangé ses armes et croisé les bras. Il ne pouvait, de toutes façons, pas agir pour le moment.
Le combat se lança alors, Raguiel dominant aisément Luvïel dans ses différentes passes d'armes. Cela s'annonçait compliqué. Pourtant, l'ange sembla se ressaisir et laissa un puissant sceau de lumière se dresser depuis le sol, illuminant la pièce d'une chaleur dorée tandis que l'hôte maudit se retrouvait ébloui. Qu'il était amusant de constater qu'une technique aussi simpliste qu'un jet de sable dans les yeux fonctionnait toujours aussi bien. Luvïel tenta alors de saisir sa chance et s'élança de nouveau. Malheureusement, l'ennemi n'est pas un amateur et disparait subitement, avant de venir asséner un coup de pommeau violent à sa cible, la projetant en avant. De nouveau, la balance se mettait à pencher du côté des impies. Mais l'être ailé ne se laissa pas faire. Prise d'une frénésie nouvelle, la femme aux cheveux immaculés se jette en avant, des orbes lumineuses dans les mains. Le combat reprenait de plus bel. Approché par Ikaryon, Deydreus laissa le fantassin arrivé jusqu'à lui, ne détournant cependant pas les yeux du combat en cours.
- Elle semble... Différente. Ses gestes sont plus vifs, plus... Violents.
- C'est dans les ténèbres les plus sombres que la lumière brille du plus bel éclat. Il pointa du doigt l'ange qui venait de se retrouver au sol et d'utiliser une forme de magie qu'elle n'avait jamais utilisé jusqu'à présent. Vois comme elle se débat, comme la rage qui l'anime ne la concerne pas. Son altruisme est sa force, plus que son fanatisme ou ses croyances. Elle ne le voit juste pas. Cet être possède une âme vertueuse et un potentiel incroyable. Malheureusement, ce dernier n'est pas encore pleinement exploité, et notre ennemi, lui, connait déjà toutes ses forces.
Agacé, Raguiel menait à présent des assauts répétés sur l'ange. Frappe en quinte, frappe d'estoc, feintes. Toutes les techniques étaient utilisées pour tenter d'abattre la créature divine. Même la magie impure qui l'animait. Sortant ses lames sous les yeux de ses hommes intrigués, le reikois quitta alors son observation silencieuse pour se diriger vers le mage noir. Ce dernier, obnubilé par le combat ne vit l'arrivée du mortelle que tardivement. D'un geste violent, Deydreus enfonça ses deux lames dans son corps mou. Un gargouillis sanglant et confus quitta ses lèvres tandis qu'il portait son regard sur le chevalier sombre.
- Qu... Faites... Vous...???
- Je reprends l'initiative.
Silence quitta alors le corps de l'elfe pour venir trancher sobrement sa tête en diagonale. Les silhouettes masquées hurlèrent, mécontentes mais impuissantes tandis que leurs corps se désagrégeaient peu à peu. Ne portant plus son attention sur le combat en cours, Deydreus planta la lame sortie dans le sol avant de venir arracher le parchemin maudit qui siégeait dans les mains de sa victime. Dépliant ce dernier, le reikois observa de longues secondes le sceau qui s'y trouvait et les différents thermes de ce "contrat". Comme il s'en doutait, les dés étaient pipés. "Regagner la surface". Voila sur quoi l'être impie jouait. Il promettait effectivement de les libérer de la crypte, de les faire remonter.. Mais pas vivants. Ni morts, d'ailleurs. Libérés de leur mortalité... Qu'elle ironie. Se tournant vers l'arène, le guerrier posa sa main sur l'espèce de mur de fumée verdâtre qui délimitait l'arène. Son gantelet se mit instantanément à bruler au contact de cette dernière. Le parchemin empêchait donc toute intervention?
Crachant sur le sol, Deydreus jeta un rapide coup d'oeil à l'être ailé qui combattait de toutes ses forces avant de jeter sur les dalles le bout de papier ensorcelé. D'un geste rapide alors que les Serres venaient le retrouver, il planta l'une de ses épées en plein sur le sceau. Un tourbillon noir se déchaina soudainement tout autour de lui. Une myriade de voix envahirent son esprit, lacérant ce dernier tandis qu'il sentait aussi sa chair se faire arracher ici et là. "Traitre!" "Briseur de promesses!" "Lâche!" "Stupide créature!" Les voix étaient nombreuses, vindicatives. Deydreus y reconnut le timbre de la Baronne, d'Albyrion. Grognant alors qu'il maintenait sa prise sur son arme, le reikois fit pivoter cette dernière, comme pour aggraver la "blessure" qu'il infligeait au parchemin. D'ailleurs, ce dernier semblait... Saigner? N'y prêtant pas attention, le guerrier continua son oeuvre, du sang coulant depuis son nez, sa bouche, ses yeux. Ses mains se retrouvaient à présent écorchées et il sentait les nombreuses griffes spectrales lacérant ses joues. Dans sa tête, le vétéran avait l'impression que son cerveau était en train de bouillir. Il s'opposait à une magie d'un autre âge, à une force incroyable. Mais il refusait que son destin ne soit ainsi scellé. Que les efforts de Luvïel soient vains. Dans un long hurlement, il retira finalement sa lame, déchirant complètement le sceau et le parchemin. Tombant à genoux, la fumée tourbillonnant autour de lui s'estompa tandis que de son corps, de grandes volutes de fumée noire s'échappaient de chacune de ses plaies. La chaire se reformait peu à peu sur ses mains tandis que les "griffures" sur son visage disparaissaient peu à peu, sa régénération passive faisant son œuvre. Se redressant en grognant alors que ses hommes s'avançaient, l'officier porta sa vision trouble vers Raguiel et l'être ailé. Ce dernier ne semblait vraiment pas heureux du geste qu'il venait d'avoir et se tournait dans sa direction, préparant visiblement un sort mortel. Dans un hurlement adressé à l'ange, l'humain empoigna ses deux armes dans un ultime défi.
- Maintenant Luvïel!
L'Apôtre balaya alors tous les obstacles de la pièce d'un revers de la main, créant une parodie d'arène pour lui et la sotte qui avait osé le défier. Dans le geste, les nombreux tubes verdâtre se brisèrent, déformant un peu plus les créatures qui baignaient à l'intérieur. Amusé, Deydreus observa sur les traits de l'elfe un agacement à moitié dissimulé. S'il ne disait rien à son maître, le mage noir ne semblait pas avoir apprécier qu'on dédaigne ainsi l'objet de ses sombres travaux. Plaqué contre le mur avec ses sbires masqués et avec son air déçu, il ressemblait étrangement à un enfant puni. Quelle douce ironie étant donné sa nature impie. Lui qui était si prétentieux, était relégué au simple rang de spectateurs comme les mortels qu'il haissait. De leurs côtés, les Serres s'étaient mises un peu en retrait, toujours leurs armes au clair et leurs boucliers dressés. Deydreus quant à lui avait rangé ses armes et croisé les bras. Il ne pouvait, de toutes façons, pas agir pour le moment.
Le combat se lança alors, Raguiel dominant aisément Luvïel dans ses différentes passes d'armes. Cela s'annonçait compliqué. Pourtant, l'ange sembla se ressaisir et laissa un puissant sceau de lumière se dresser depuis le sol, illuminant la pièce d'une chaleur dorée tandis que l'hôte maudit se retrouvait ébloui. Qu'il était amusant de constater qu'une technique aussi simpliste qu'un jet de sable dans les yeux fonctionnait toujours aussi bien. Luvïel tenta alors de saisir sa chance et s'élança de nouveau. Malheureusement, l'ennemi n'est pas un amateur et disparait subitement, avant de venir asséner un coup de pommeau violent à sa cible, la projetant en avant. De nouveau, la balance se mettait à pencher du côté des impies. Mais l'être ailé ne se laissa pas faire. Prise d'une frénésie nouvelle, la femme aux cheveux immaculés se jette en avant, des orbes lumineuses dans les mains. Le combat reprenait de plus bel. Approché par Ikaryon, Deydreus laissa le fantassin arrivé jusqu'à lui, ne détournant cependant pas les yeux du combat en cours.
- Elle semble... Différente. Ses gestes sont plus vifs, plus... Violents.
- C'est dans les ténèbres les plus sombres que la lumière brille du plus bel éclat. Il pointa du doigt l'ange qui venait de se retrouver au sol et d'utiliser une forme de magie qu'elle n'avait jamais utilisé jusqu'à présent. Vois comme elle se débat, comme la rage qui l'anime ne la concerne pas. Son altruisme est sa force, plus que son fanatisme ou ses croyances. Elle ne le voit juste pas. Cet être possède une âme vertueuse et un potentiel incroyable. Malheureusement, ce dernier n'est pas encore pleinement exploité, et notre ennemi, lui, connait déjà toutes ses forces.
Agacé, Raguiel menait à présent des assauts répétés sur l'ange. Frappe en quinte, frappe d'estoc, feintes. Toutes les techniques étaient utilisées pour tenter d'abattre la créature divine. Même la magie impure qui l'animait. Sortant ses lames sous les yeux de ses hommes intrigués, le reikois quitta alors son observation silencieuse pour se diriger vers le mage noir. Ce dernier, obnubilé par le combat ne vit l'arrivée du mortelle que tardivement. D'un geste violent, Deydreus enfonça ses deux lames dans son corps mou. Un gargouillis sanglant et confus quitta ses lèvres tandis qu'il portait son regard sur le chevalier sombre.
- Qu... Faites... Vous...???
- Je reprends l'initiative.
Silence quitta alors le corps de l'elfe pour venir trancher sobrement sa tête en diagonale. Les silhouettes masquées hurlèrent, mécontentes mais impuissantes tandis que leurs corps se désagrégeaient peu à peu. Ne portant plus son attention sur le combat en cours, Deydreus planta la lame sortie dans le sol avant de venir arracher le parchemin maudit qui siégeait dans les mains de sa victime. Dépliant ce dernier, le reikois observa de longues secondes le sceau qui s'y trouvait et les différents thermes de ce "contrat". Comme il s'en doutait, les dés étaient pipés. "Regagner la surface". Voila sur quoi l'être impie jouait. Il promettait effectivement de les libérer de la crypte, de les faire remonter.. Mais pas vivants. Ni morts, d'ailleurs. Libérés de leur mortalité... Qu'elle ironie. Se tournant vers l'arène, le guerrier posa sa main sur l'espèce de mur de fumée verdâtre qui délimitait l'arène. Son gantelet se mit instantanément à bruler au contact de cette dernière. Le parchemin empêchait donc toute intervention?
Crachant sur le sol, Deydreus jeta un rapide coup d'oeil à l'être ailé qui combattait de toutes ses forces avant de jeter sur les dalles le bout de papier ensorcelé. D'un geste rapide alors que les Serres venaient le retrouver, il planta l'une de ses épées en plein sur le sceau. Un tourbillon noir se déchaina soudainement tout autour de lui. Une myriade de voix envahirent son esprit, lacérant ce dernier tandis qu'il sentait aussi sa chair se faire arracher ici et là. "Traitre!" "Briseur de promesses!" "Lâche!" "Stupide créature!" Les voix étaient nombreuses, vindicatives. Deydreus y reconnut le timbre de la Baronne, d'Albyrion. Grognant alors qu'il maintenait sa prise sur son arme, le reikois fit pivoter cette dernière, comme pour aggraver la "blessure" qu'il infligeait au parchemin. D'ailleurs, ce dernier semblait... Saigner? N'y prêtant pas attention, le guerrier continua son oeuvre, du sang coulant depuis son nez, sa bouche, ses yeux. Ses mains se retrouvaient à présent écorchées et il sentait les nombreuses griffes spectrales lacérant ses joues. Dans sa tête, le vétéran avait l'impression que son cerveau était en train de bouillir. Il s'opposait à une magie d'un autre âge, à une force incroyable. Mais il refusait que son destin ne soit ainsi scellé. Que les efforts de Luvïel soient vains. Dans un long hurlement, il retira finalement sa lame, déchirant complètement le sceau et le parchemin. Tombant à genoux, la fumée tourbillonnant autour de lui s'estompa tandis que de son corps, de grandes volutes de fumée noire s'échappaient de chacune de ses plaies. La chaire se reformait peu à peu sur ses mains tandis que les "griffures" sur son visage disparaissaient peu à peu, sa régénération passive faisant son œuvre. Se redressant en grognant alors que ses hommes s'avançaient, l'officier porta sa vision trouble vers Raguiel et l'être ailé. Ce dernier ne semblait vraiment pas heureux du geste qu'il venait d'avoir et se tournait dans sa direction, préparant visiblement un sort mortel. Dans un hurlement adressé à l'ange, l'humain empoigna ses deux armes dans un ultime défi.
- Maintenant Luvïel!
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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L'apôtre Raguiel et moi-même sommes totalement absorbés dans notre combat, usant de différentes techniques habiles ou encore de sournoiseries. Soudain, l'apôtre tourne le regard et aperçoit l'action entreprise par le preux reikois, il s'emporte dans une colère noire et commence à utiliser sa magie impie. Le hurlement de Deydreus parvient à mes oreilles, me sommant de saisir cette opportunité. Je n'ai pas le temps de lui jeter un regard et me précipite vers ma proie. D'un mouvement rapide, empoignant fermement mon épée divine, je l'encastre dans le dos de mon adversaire qui est prit de cours, n'a pas eu le temps de me voir venir. Cependant, il empoigne la lame qui sort de son buste d'une main, et de l'autre jaillit une fumée verdâtre bien plus sombre. Des runes sur son bras apparaissent et je comprends qu'il vise le guerrier aux sombres armoiries. Les mains de Raguiel brûlent fortement ; riant une dernière fois, lâchant un dernier râle d'agonie, avant de jeter sa dernière attaque. Un faisceau de lumière impie traversa la pièce pour heurter le mortel. Je lâche ma lame qui disparaît, accourt vers celui qui nous a menées à toutes ces batailles en laissant derrière moi le corps inerte de l'apôtre. Mon cœur bat à la chamade, mon souffle est coupé, les Serres se rapprochent et encerclent leur meneur pour constater les dégâts. Le corps de Deydreus est imprégné de cette sombre magie, alors même que j'allais toucher son visage, je sentis un feu invisible à l'œil nu. Je me fiche de la douleur et pose mes mains sur le devant de la cuirasse qui s'illumine, entamant un processus de guérison magique. Du plus profond de mon être, je souhaite le libérer de cette entrave magique qui le ronge à petit feu de l'intérieur. Les Serres attendent, inquiets, espérant que leur chef revienne sur pied. Je sens ma magie absorbée par cette étrange source qui le consume, comme si elle aspirait mon être, ma lumière. Ce feu invisible dévore la chair de la peau de mes mains, j'espère réussir à retirer par ma foi, par mon âme cette magie impie. La lumière triomphera du mal. Des gouttes de sueur perlent sur mon front, je grince des dents et continue mon travail de guérison, jusqu'à ce que j'entende une grande inspiration provenant du guerrier. Mes doigts ne me brûlent plus et je doute que la magie impie soit encore en lui. J'essuie mon front d'un revers de main et le regarde avec un grand sourire :
— Chacun son tour, j'imagine.
Les Serres relèvent leur chef, Vivien et Aki frappent l'épaule de leur ami et me remercie. Nous voilà encore dans cette sombre salle, nous sommes entourés de cadavres encore une fois. Puis, le parchemin est disposé en multiples petits morceaux, un étrange sentiment me submerge. Je pose un regard triste sur le chevalier et lui demande :
— Deydreus, vous ne me faisiez pas confiance lors de mon combat contre l'apôtre ? Pourquoi avoir détruit le parchemin ? Je ... Est-ce que j'aurai perdu ? Nous aurions pu sortir de cet endroit maudit, en détruisant ce scélérat.
Mon regard lumineux se pose dans celui de l'homme aux yeux vairons, cherchant à comprendre ce geste. De multiples questions me traversent l'esprit toutefois, je doute réellement que le chevalier l'ai fait de manière mal intentionné. Après qu'il m'ait expliqué, je me sens plus rassurée et souffle un soupir de soulagement. Un homme intègre et franc, peut-être un peu sec et avec un faciès sévère, il me rappelle un homme de grande envergure. Cependant, je ne sais pas encore sur quel pied danser avec ces hommes du Reike. Après tout, nous sommes un groupe ayant vaincu de multiples immondices et autres vices au sein de ce village. Puis-je réellement leur faire confiance ? Et comment puis-je sonder le cœur des hommes. Si cela se trouve, ces hommes ont déjà commis d'innombrables perversités, et je leur viens en aide. Pour quelqu'un qui prône l'amour et la paix, mon monde s'est effondré à partir du moment où j'ai quitté les murs de Célestia. Mon sourire disparaît, je détourne mon visage et me mue dans le silence, inspectant la salle dans la pénombre.
— Où allons-nous, Serres ? Avançons-nous dans la pénombre mortifère ? Il nous faut trouver un moyen de partir d'ici. Il y avait des grands escaliers dans la pièce d'avant, nous pourrions... Essayer ?
Je prends les devants et illumine avec des petites boules de lumière l'endroit de notre première rencontre avec l'apôtre. Je ne souhaite nullement rencontrer l'esprit immense de ces lieux maudits et souhaite simplement partir de cet endroit. Mon but était simple, devenir une valeureuse guerrière. Malheureusement, je n'ai pas pu montrer toute l'étendue de mon pouvoir. Tout autour de moi, des monticules de pierres sont éparpillés et je m'amuse à concentrer ma magie pour les faire léviter. Je les ramène vers moi, les jette, teste la capacité de mouvement et la distance. Je ne peux pas exercer plus de dix mètres, à partir de là, mon pouvoir ne fonctionne pas. Je reste surprise de cette capacité, suite à une véritable peur : celle de mourir. J'aimerais tellement connaître les histoires de chacun des Serres, savoir comment leur est venu cette idée de rejoindre Deydreus et quelles sont leurs motivations. Je réfléchis à la proposition de l'homme reikois, mais je suis bien trop attachée au Nouvel Ordre. Sauf si le fanatisme y est trop présent, plus que la raison, l'amour et le pardon. Une fois arrivée, nous montons les escaliers qui sont dans un état lamentable, nous sommes sur nos gardes si quoi que ce soit survient d'entre les murs comme les rats de la dernière fois. N'utilisant pas ma senseur magique, de peur d'être étourdie par tant de flux, d'autant que la fatigue me submerge après avoir utilisé tant de mana, mon corps réclame un peu de répit. Néanmoins, je ne le montre pas et serai prête à me battre jusqu'au bout. Je ne suis pas très à l'aise, me sentant cloîtrée, enfermée dans ce dédale.
— Pourvu que nous revoyons la lumière du jour...
— Chacun son tour, j'imagine.
Les Serres relèvent leur chef, Vivien et Aki frappent l'épaule de leur ami et me remercie. Nous voilà encore dans cette sombre salle, nous sommes entourés de cadavres encore une fois. Puis, le parchemin est disposé en multiples petits morceaux, un étrange sentiment me submerge. Je pose un regard triste sur le chevalier et lui demande :
— Deydreus, vous ne me faisiez pas confiance lors de mon combat contre l'apôtre ? Pourquoi avoir détruit le parchemin ? Je ... Est-ce que j'aurai perdu ? Nous aurions pu sortir de cet endroit maudit, en détruisant ce scélérat.
Mon regard lumineux se pose dans celui de l'homme aux yeux vairons, cherchant à comprendre ce geste. De multiples questions me traversent l'esprit toutefois, je doute réellement que le chevalier l'ai fait de manière mal intentionné. Après qu'il m'ait expliqué, je me sens plus rassurée et souffle un soupir de soulagement. Un homme intègre et franc, peut-être un peu sec et avec un faciès sévère, il me rappelle un homme de grande envergure. Cependant, je ne sais pas encore sur quel pied danser avec ces hommes du Reike. Après tout, nous sommes un groupe ayant vaincu de multiples immondices et autres vices au sein de ce village. Puis-je réellement leur faire confiance ? Et comment puis-je sonder le cœur des hommes. Si cela se trouve, ces hommes ont déjà commis d'innombrables perversités, et je leur viens en aide. Pour quelqu'un qui prône l'amour et la paix, mon monde s'est effondré à partir du moment où j'ai quitté les murs de Célestia. Mon sourire disparaît, je détourne mon visage et me mue dans le silence, inspectant la salle dans la pénombre.
— Où allons-nous, Serres ? Avançons-nous dans la pénombre mortifère ? Il nous faut trouver un moyen de partir d'ici. Il y avait des grands escaliers dans la pièce d'avant, nous pourrions... Essayer ?
Je prends les devants et illumine avec des petites boules de lumière l'endroit de notre première rencontre avec l'apôtre. Je ne souhaite nullement rencontrer l'esprit immense de ces lieux maudits et souhaite simplement partir de cet endroit. Mon but était simple, devenir une valeureuse guerrière. Malheureusement, je n'ai pas pu montrer toute l'étendue de mon pouvoir. Tout autour de moi, des monticules de pierres sont éparpillés et je m'amuse à concentrer ma magie pour les faire léviter. Je les ramène vers moi, les jette, teste la capacité de mouvement et la distance. Je ne peux pas exercer plus de dix mètres, à partir de là, mon pouvoir ne fonctionne pas. Je reste surprise de cette capacité, suite à une véritable peur : celle de mourir. J'aimerais tellement connaître les histoires de chacun des Serres, savoir comment leur est venu cette idée de rejoindre Deydreus et quelles sont leurs motivations. Je réfléchis à la proposition de l'homme reikois, mais je suis bien trop attachée au Nouvel Ordre. Sauf si le fanatisme y est trop présent, plus que la raison, l'amour et le pardon. Une fois arrivée, nous montons les escaliers qui sont dans un état lamentable, nous sommes sur nos gardes si quoi que ce soit survient d'entre les murs comme les rats de la dernière fois. N'utilisant pas ma senseur magique, de peur d'être étourdie par tant de flux, d'autant que la fatigue me submerge après avoir utilisé tant de mana, mon corps réclame un peu de répit. Néanmoins, je ne le montre pas et serai prête à me battre jusqu'au bout. Je ne suis pas très à l'aise, me sentant cloîtrée, enfermée dans ce dédale.
— Pourvu que nous revoyons la lumière du jour...
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1549
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Lorsque la lumière de Raguiel vint frapper le corps endolori de Deydreus, ce dernier ne lâcha aucun cri. Il n'y eu aucun soupir, aucun tremblement. Le reikois tomba simplement à genoux, appuyé sur le pommeau de l'une de ses armes. Cependant, cette symbolique ne priva pas le guerrier sombre de subir de plein fouet l'attaque de son adversaire, et la douleur qui l'accompagnait. Il y eut tout d'abord la souffrance physique. Chaque cellule de son être venait envoyer un signal de douleur que même son réseau neural peinait à gérer. L'intérieur de son corps le brûlait, tandis que sa peau frissonnait comme s'il était nu dans les plus grands froids. Ses tissus se déchiraient, peu à peu, et sa simple respiration lui faisait cracher un peu plus de sang dans des toussotements ferreux. Puis, il y eut la douleur mentale.
Les voix ne faisaient plus que lacérer son esprit. Elles l'avaient violé. Brisé. Reconstruit, et brisé de nouveau. Il avait l'impression de s'observer de l'exterieur, de voir son corps mourir sans pouvoir faire quoique ce soit. Face à cette impuissance, le chevalier ressentit une rage profonde, contre lui même, contre le monde, contre sa faiblesse face à cet état. Autour de lui, des spectres noires tournaient en riant, lacérant sa chair et tirant de grands fils rouges de son crâne, lui provoquant de nouvelles douleurs psychiques. Prisonnier de cet enfer de douleurs, le soldat sombre se sentait partir peu à peu. Allait-il périr ici? Au fond d'une crypte maudite, sans gloire autre qu'avoir tenté de sauver ses hommes et une créature angélique? Quelle ironie... Au fond, n'était-ce pas une bonne mort? Une mort de chevalier. De héros... Non, il refusait de périr ainsi. Il refusait de laisser cette pitoyable victoire à Raguiel et son titan stupide. Alors, Deydreus s'accrocha. Difficilement, douloureusement. Il tentait de garder conscience, alors que ses hommes venaient l'entourer. Sa vision se troubla de nouveau, le noir commençait à poindre aux coins de son regard... Puis la lumière baigna son corps. Les voix hurlèrent, dissipées par une magie qui s'opposait à la nature même de leur existence. La chair déchirée se rattachait. Les tissus décimées se reformaient. L'acier dans sa bouche disparut, tandis que la réalité reprenait forme. Dans un grognement sourd, Deydreus se redressa finalement, tandis que deux de ses compagnons venaient l'accompagner dans son effort. La douleur n'était plus, mais il fallut tout de même quelques petites secondes pour que l'officier ne reprenne pleinement ses esprits et que sa vision trouble redevienne normale. Clignant des yeux, le reikois ancra ses yeux vairons sur le visage aux traits fins de l'ange qui venait de le soigner. Sa phrase étira sur ses traits un sourire fatigué mais amusé.
- Je ne savais pas que nous comptions les points.
Reprenant alors de la contenance, l'officier entendit la question de l'être ailé et sentit en elle toute la tristesse de son propos. Elle faisait fausse route, mais il ne pouvait lui en vouloir de douter. Même lui se serait posé les mêmes questions dans sa situation.
- Justement. C'est parce que je vous faisais confiance et que je croyais en vous que j'ai agit. Il inspira profondément, reprenant. Le pacte était truqué. Votre adversaire avait joué sur les mots. Nous ne serions "libérés" que de notre statut de mortels. Nous n'aurions "rejoint la surface" qu'en tant que mort-vivant. Et nous aurions été "sauvés" de notre stupidité. Notre ennemi est retord, vicieux. Ne l'oubliez jamais. Un affrontement direct nous aurait cependant un peu plus affaibli, et face à un ennemi infatiguable, nous aurions fini par perdre. Votre duel nous a fait gagner du temps, de l'énergie. Et nous avons put tromper notre adversaire, altérer les règles inégales qu'il avait lui même mis en place. Vous avez bien agit, Luvïel. Et votre pouvoir n'a fait qu'en grandir un peu plus.
Il lui tendit un nouveau sourire fatigué, avant de finalement reprendre son expression neutre tandis qu'il reprenait la direction des opérations, ordonnant à ses hommes de se disperser, de chercher le moindre moyen de quitter cet endroit maudit. C'est cependant Luvïel qui vient apporter une solution, rappelant au groupe la présence d'un escalier qu'elle avait aperçu dans la pièce précédente. De toutes façons, Deydreus ne voyait rien de plus pour le moment. Et s'aventurer un peu plus dans ces ténèbres absolues ne feraient que les attirer potentiellement vers des efforts inutiles. S'ils avaient bel et bien détruit le maître des lieux, alors ils n'étaient plus sensés rencontrer la moindre résistance de toutes façons. Une fois de retour dans le grand hall où ils avaient affronté les champions, plusieurs Serres s'amusèrent à observer l'ange qui s'entrainait et soulevait divers petits objets, divers gravas. S'il y jeta également un regard curieux, Deydreus s'en détourna cependant assez vite pour retourner à l'endroit où il avait abattu le boucher. De son corps impie, il ne restait à présent qu'une flaque de sang noir et la marque des impacts de leur combat. Marchant sur le côté, le reikois chercha des yeux les deux haches maudites que son adversaire avait utilisé. Il sentait encore dans sa tête l'étrange "appel" des lames et revoyait la fumée étrange qui semblait avoir dansé et s'être faite absorber par ses propres lames. Comme les runes avaient brillés, et comme il avait eu la sensation qu'une faim insatiable avait enfin été comblée. Mais des lames, il ne restait plus rien. Aucune trace. Quelque chose les avait enlevé. Ou bien elles avaient simplement disparu lorsque le mage noir et son maître étaient morts. Ne perdant pas plus de temps à se poser des questions qui n'auraient, de toute manière, pas de réponses, le sombre chevalier retourna auprès de son groupe et ensemble ils commencèrent à gravir l'escalier écroulé qu'avait désigné Luvïel.
Une fois en haut, ils empruntèrent de nouveau un couloir étroit, forcé de progresser presque en double colonne. Observant les murs, le chevalier considérait chaque pierre qu'ils effleuraient comme un piège potentiel. Cela faisait combien de temps qu'ils parcouraient la crypte? Au final, Deydreus semblait lui même ne plus vraiment savoir. Pourtant, ça ne devait pas être si long... Peut être quelques heures, au plus. Dans ce dédale, en vérité, l'officier commençait aussi à en avoir assez. Il n'était pas angoissé, ni anxieux. Seulement... Il détestait ne pas pouvoir être certain de ce qu'il allait affronter potentiellement. Et si de nouveaux rats faisaient leur apparition, leurs options de fuite devenaient limitées. Après un énième tournant, le groupe tomba enfin sur un nouvel escalier. Ce dernier, en meilleur état que le précédent, menait à une antichambre abandonnée. Comme dans le reste de la crypte, les murs étaient tapissés de nombreux visages qui, cette fois, ne gémissaient plus. Au final, ce spectacle était probablement encore plus horrible que lorsque le tout s'animait. Car à présent, il n'y avait que le silence et la mort. Et les restes déformées d'être torturées. Un témoignage morbide de la folie des titans et de leurs serviteurs extrémistes. Silencieux, le groupe continua d'avancer. Il était inutile de plus s'attarder là et surtout, il valait mieux éviter de demeurer dans un lieu aussi impie. Ce fut après l'antichambre qu'enfin, ils aperçurent une potentielle voie de sortie. Portés par l'espoir, les survivants saisirent cette chance et quittèrent les sous-sols maudits.
Ce fut une pluie toujours battante qui vint les accueillir. Nul bravo, nul hourra d'une populace heureuse. Seulement l'écho lointain du vent soufflant et les gouttes d'eau s'effondrant dans la boue. La brume était toujours là, mais se dispersait peu à peu. Laissant l'eau nettoyer son armure, Deydreus ferma quelques instants les yeux, savourant silencieusement cette délicate libération. Il restait probablement des ennemis, quelque part. Mais pour l'heure, ils n'étaient plus piégés dans des entrailles de pierre et de chair. Se retournant vers Luvïel, le chevalier à l'armure sombre fixa l'ange de ses yeux vairons.
- Je vous l'avais bien dit, ce n'était pas la fin.
Et, comme par ironie, le sol trembla dans une terrible réponse.
Les voix ne faisaient plus que lacérer son esprit. Elles l'avaient violé. Brisé. Reconstruit, et brisé de nouveau. Il avait l'impression de s'observer de l'exterieur, de voir son corps mourir sans pouvoir faire quoique ce soit. Face à cette impuissance, le chevalier ressentit une rage profonde, contre lui même, contre le monde, contre sa faiblesse face à cet état. Autour de lui, des spectres noires tournaient en riant, lacérant sa chair et tirant de grands fils rouges de son crâne, lui provoquant de nouvelles douleurs psychiques. Prisonnier de cet enfer de douleurs, le soldat sombre se sentait partir peu à peu. Allait-il périr ici? Au fond d'une crypte maudite, sans gloire autre qu'avoir tenté de sauver ses hommes et une créature angélique? Quelle ironie... Au fond, n'était-ce pas une bonne mort? Une mort de chevalier. De héros... Non, il refusait de périr ainsi. Il refusait de laisser cette pitoyable victoire à Raguiel et son titan stupide. Alors, Deydreus s'accrocha. Difficilement, douloureusement. Il tentait de garder conscience, alors que ses hommes venaient l'entourer. Sa vision se troubla de nouveau, le noir commençait à poindre aux coins de son regard... Puis la lumière baigna son corps. Les voix hurlèrent, dissipées par une magie qui s'opposait à la nature même de leur existence. La chair déchirée se rattachait. Les tissus décimées se reformaient. L'acier dans sa bouche disparut, tandis que la réalité reprenait forme. Dans un grognement sourd, Deydreus se redressa finalement, tandis que deux de ses compagnons venaient l'accompagner dans son effort. La douleur n'était plus, mais il fallut tout de même quelques petites secondes pour que l'officier ne reprenne pleinement ses esprits et que sa vision trouble redevienne normale. Clignant des yeux, le reikois ancra ses yeux vairons sur le visage aux traits fins de l'ange qui venait de le soigner. Sa phrase étira sur ses traits un sourire fatigué mais amusé.
- Je ne savais pas que nous comptions les points.
Reprenant alors de la contenance, l'officier entendit la question de l'être ailé et sentit en elle toute la tristesse de son propos. Elle faisait fausse route, mais il ne pouvait lui en vouloir de douter. Même lui se serait posé les mêmes questions dans sa situation.
- Justement. C'est parce que je vous faisais confiance et que je croyais en vous que j'ai agit. Il inspira profondément, reprenant. Le pacte était truqué. Votre adversaire avait joué sur les mots. Nous ne serions "libérés" que de notre statut de mortels. Nous n'aurions "rejoint la surface" qu'en tant que mort-vivant. Et nous aurions été "sauvés" de notre stupidité. Notre ennemi est retord, vicieux. Ne l'oubliez jamais. Un affrontement direct nous aurait cependant un peu plus affaibli, et face à un ennemi infatiguable, nous aurions fini par perdre. Votre duel nous a fait gagner du temps, de l'énergie. Et nous avons put tromper notre adversaire, altérer les règles inégales qu'il avait lui même mis en place. Vous avez bien agit, Luvïel. Et votre pouvoir n'a fait qu'en grandir un peu plus.
Il lui tendit un nouveau sourire fatigué, avant de finalement reprendre son expression neutre tandis qu'il reprenait la direction des opérations, ordonnant à ses hommes de se disperser, de chercher le moindre moyen de quitter cet endroit maudit. C'est cependant Luvïel qui vient apporter une solution, rappelant au groupe la présence d'un escalier qu'elle avait aperçu dans la pièce précédente. De toutes façons, Deydreus ne voyait rien de plus pour le moment. Et s'aventurer un peu plus dans ces ténèbres absolues ne feraient que les attirer potentiellement vers des efforts inutiles. S'ils avaient bel et bien détruit le maître des lieux, alors ils n'étaient plus sensés rencontrer la moindre résistance de toutes façons. Une fois de retour dans le grand hall où ils avaient affronté les champions, plusieurs Serres s'amusèrent à observer l'ange qui s'entrainait et soulevait divers petits objets, divers gravas. S'il y jeta également un regard curieux, Deydreus s'en détourna cependant assez vite pour retourner à l'endroit où il avait abattu le boucher. De son corps impie, il ne restait à présent qu'une flaque de sang noir et la marque des impacts de leur combat. Marchant sur le côté, le reikois chercha des yeux les deux haches maudites que son adversaire avait utilisé. Il sentait encore dans sa tête l'étrange "appel" des lames et revoyait la fumée étrange qui semblait avoir dansé et s'être faite absorber par ses propres lames. Comme les runes avaient brillés, et comme il avait eu la sensation qu'une faim insatiable avait enfin été comblée. Mais des lames, il ne restait plus rien. Aucune trace. Quelque chose les avait enlevé. Ou bien elles avaient simplement disparu lorsque le mage noir et son maître étaient morts. Ne perdant pas plus de temps à se poser des questions qui n'auraient, de toute manière, pas de réponses, le sombre chevalier retourna auprès de son groupe et ensemble ils commencèrent à gravir l'escalier écroulé qu'avait désigné Luvïel.
Une fois en haut, ils empruntèrent de nouveau un couloir étroit, forcé de progresser presque en double colonne. Observant les murs, le chevalier considérait chaque pierre qu'ils effleuraient comme un piège potentiel. Cela faisait combien de temps qu'ils parcouraient la crypte? Au final, Deydreus semblait lui même ne plus vraiment savoir. Pourtant, ça ne devait pas être si long... Peut être quelques heures, au plus. Dans ce dédale, en vérité, l'officier commençait aussi à en avoir assez. Il n'était pas angoissé, ni anxieux. Seulement... Il détestait ne pas pouvoir être certain de ce qu'il allait affronter potentiellement. Et si de nouveaux rats faisaient leur apparition, leurs options de fuite devenaient limitées. Après un énième tournant, le groupe tomba enfin sur un nouvel escalier. Ce dernier, en meilleur état que le précédent, menait à une antichambre abandonnée. Comme dans le reste de la crypte, les murs étaient tapissés de nombreux visages qui, cette fois, ne gémissaient plus. Au final, ce spectacle était probablement encore plus horrible que lorsque le tout s'animait. Car à présent, il n'y avait que le silence et la mort. Et les restes déformées d'être torturées. Un témoignage morbide de la folie des titans et de leurs serviteurs extrémistes. Silencieux, le groupe continua d'avancer. Il était inutile de plus s'attarder là et surtout, il valait mieux éviter de demeurer dans un lieu aussi impie. Ce fut après l'antichambre qu'enfin, ils aperçurent une potentielle voie de sortie. Portés par l'espoir, les survivants saisirent cette chance et quittèrent les sous-sols maudits.
Ce fut une pluie toujours battante qui vint les accueillir. Nul bravo, nul hourra d'une populace heureuse. Seulement l'écho lointain du vent soufflant et les gouttes d'eau s'effondrant dans la boue. La brume était toujours là, mais se dispersait peu à peu. Laissant l'eau nettoyer son armure, Deydreus ferma quelques instants les yeux, savourant silencieusement cette délicate libération. Il restait probablement des ennemis, quelque part. Mais pour l'heure, ils n'étaient plus piégés dans des entrailles de pierre et de chair. Se retournant vers Luvïel, le chevalier à l'armure sombre fixa l'ange de ses yeux vairons.
- Je vous l'avais bien dit, ce n'était pas la fin.
Et, comme par ironie, le sol trembla dans une terrible réponse.
- Apparence des épées de Deydreus:
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La pluie. Après avoir déambulé dans ce labyrinthe sans pouvoir compter les minutes ou les heures, nous avons enfin réussi à sortir de ce guet-apens. Dévalant des chemins parsemés d'embûches, des salles recouvertes de cette chair aux visages déchiquetés, nous voici enfin à l'air libre. Le souffle du vent caresse ma peau, je respire un grand coup et me sens revigorée. L'épaisse brume qui nous entoure se dissipe toutefois, nous ressentons encore l'angoisse des lieux maudits. Le village dans lequel nous nous trouvons sera ancré dans ma mémoire, je pense même écrire tout ce que l'on a vécu suite à ces multiples péripéties. Je ne supporte plus les endroits clos, préférant les bâtiments lumineux, teintés d'or et de marbre blanc, où l'on s'y sent en sécurité. Je préfère avoir les grandes hauteurs sous plafond avec des peintures murales colorées, des chandeliers par dizaine et le feu nous apportant une douce chaleur rassurante. Je pense d'ailleurs bientôt y retourner, est-ce là mes adieux aux Serres Pourpres ? Mes aiguillettes et mes épaules s'affaissent, ressentant comme une lourde charge émotionnelle suite à toutes ces aventures. De toute manière, je ne peux pas voler et vais devoir patienter le temps que la blessure au niveau de mon aile se résorbe. Admirer ce ciel gris, sentir les larmes d'eau sur mon corps couvert de sang rouge et noir, chacun des serres a un ton grave, le visage marqué par la fatigue et les combats menés. Je me demande quelle sera leur prochaine destination. Puis, Deydreus se tourne vers moi, son regard illuminé dans cette armure taciturne, clamant que ce n'était pas la fin. Mes jambes se flagellent, je perds l'équilibre et me rattrape sur Ikaryon qui, lui-même, résiste au sol tremblant. Que se passe-t-il ? Nous jetons un œil en arrière, des volutes de fumée verdâtre s'échappent des portes de l'antichambre, nous nous dégageons du mieux que nous le pouvons. Des rats s'enfuient par centaines hors des murs, couinant comme si la fin du monde approchait. La pluie tambourine plus ardemment, brisant notre vision. Sans crier gare, le spectre que nous ne désirions pas croiser, s'est faufilé jusqu'à l'extérieur du dédale. Détruisant les derniers vestiges de la crypte, il s'échappe avec un grand fracas, des rochers aussi gros qu'une maison explose dans les airs pour s'abattre un peu plus loin, avec un bruit assourdissant. Le sol se craquèle, se fissure, laissant la fumée s'en dégager. Une tête de monstre surgit et le corps du spectre enseveli se libère. On peut lire dans son regard une haine incommensurable, une envie de tuer tout être venu perturber son sommeil. Nous venions d'entrer dans sa maison, le rat nous avait averti quant au danger présent. Il ne reste plus que lui, seul rescapé de ce massacre au sein des sous-terrains. Alors que nous pensions nous sortir d'un mauvais pas, voilà qu'une entité spectrale surgit pour nous assaillir, une dernière fois. La crypte n'est plus qu'un monticule de roches et de terre, surplombé par ce spectre excessivement grand et certainement puissant. Je serre les dents et me tiens prête, bien que je sois essoufflée, épuisée, trempée. Tel un échiquier, nous affrontons la tour du roi, acculé par l'évêque, les soldats et le cavalier. Même si le roi est en échec, la tour est toujours en vie, imprévisible et s'apprête à nous anéantir. Dans une voix éthérée, le spectre de la crypte communique, nous dominant de tout son long :
— Vous, mortels comme immortelle, qui êtes entrés sur mes terres, venu assiégés mon domaine, détruit mon profond sommeil, je vais vous emmener tout droit à votre trépas.
Nous n'avons pas le temps de fuir, la brume a laissé place à une odeur rance, un mélange de décomposition et de pourriture, la forme de l'être spectrale est une abomination au teint pâle et verdâtre. Son corps entier change de forme, laissant les volutes de fumée lui donner l'apparence de deux grands sabots sur le devant et ceux de reptile derrière, une longue queue épineuse et décharnée. Quant à sa gueule, plusieurs trous émettent une petite lueur blanche qui nous observe, sa langue pendante bave intensément, comme un liquide nauséabond verdâtre et toxique qui, lorsqu'il touche quelque chose de vivant, est littéralement annihilé de toute vie. Il ne nous laissera pas nous échapper. Dans tous les cas, nous ne pouvons laisser vivre une telle abomination sur les terres de Shoumeï. Bien que les titans soient déjà passés par là, il reste encore des lieux de vie plus ou moins habités. Concentrant une partie de mon mana restant, je prépare un sortilège capable de ramener le soleil sur une vingtaine de mètres autour de nous, permettant ainsi de ne pas être confronté à la complexité du terrain et à l'étrange bête spectrale. Je demande à Ikaryon de me laisser en arrière et me protéger, le temps que je concentre ma magie divine vers le lieu exact et faire appel aux lueurs du soleil. Je commence à prier et un éclat doré émane de tout mon être, comme lorsque j'étais auprès d'Aryan et Sans-Nom. Je commence à lever les bras lentement vers le ciel et un voile de lumière nous plonge dans son aura bienfaitrice. La pluie a laissé place à un bain de soleil qui nous illumine de tous ses rayons, tandis que vingt mètres plus loin, la pluie tombe drue sur l'étrange créature. Ses volutes de fumée ne franchissent pas la barrière de lumière, comme si elles craignaient le soleil. Après tout, spectres, fantômes et autres entités éthérés sont plus virulentes dans la nuit. Esquissant un sourire, bien que je me sente fatiguée, je pense pertinemment que le spectre ne pourra pas franchir cette protection magique. L'entité rôde autour de nous, nous observe et lâche un hurlement de frustration. Toutefois il attend, car il sait que cette magie ne durera pas toute la journée.
— Il ne pourra pas s'approcher. Jusqu'à ce que la pénombre nous engloutisse.
Nous avons un peu de temps avant que l'étrange bête nous assaille. Il tente de franchir la barrière maintes fois mais la lumière le brûle, il tourne autour de la délimitation, s'enveloppant d'une matière intangible.
— Il va nous falloir un plan.
— Vous, mortels comme immortelle, qui êtes entrés sur mes terres, venu assiégés mon domaine, détruit mon profond sommeil, je vais vous emmener tout droit à votre trépas.
Nous n'avons pas le temps de fuir, la brume a laissé place à une odeur rance, un mélange de décomposition et de pourriture, la forme de l'être spectrale est une abomination au teint pâle et verdâtre. Son corps entier change de forme, laissant les volutes de fumée lui donner l'apparence de deux grands sabots sur le devant et ceux de reptile derrière, une longue queue épineuse et décharnée. Quant à sa gueule, plusieurs trous émettent une petite lueur blanche qui nous observe, sa langue pendante bave intensément, comme un liquide nauséabond verdâtre et toxique qui, lorsqu'il touche quelque chose de vivant, est littéralement annihilé de toute vie. Il ne nous laissera pas nous échapper. Dans tous les cas, nous ne pouvons laisser vivre une telle abomination sur les terres de Shoumeï. Bien que les titans soient déjà passés par là, il reste encore des lieux de vie plus ou moins habités. Concentrant une partie de mon mana restant, je prépare un sortilège capable de ramener le soleil sur une vingtaine de mètres autour de nous, permettant ainsi de ne pas être confronté à la complexité du terrain et à l'étrange bête spectrale. Je demande à Ikaryon de me laisser en arrière et me protéger, le temps que je concentre ma magie divine vers le lieu exact et faire appel aux lueurs du soleil. Je commence à prier et un éclat doré émane de tout mon être, comme lorsque j'étais auprès d'Aryan et Sans-Nom. Je commence à lever les bras lentement vers le ciel et un voile de lumière nous plonge dans son aura bienfaitrice. La pluie a laissé place à un bain de soleil qui nous illumine de tous ses rayons, tandis que vingt mètres plus loin, la pluie tombe drue sur l'étrange créature. Ses volutes de fumée ne franchissent pas la barrière de lumière, comme si elles craignaient le soleil. Après tout, spectres, fantômes et autres entités éthérés sont plus virulentes dans la nuit. Esquissant un sourire, bien que je me sente fatiguée, je pense pertinemment que le spectre ne pourra pas franchir cette protection magique. L'entité rôde autour de nous, nous observe et lâche un hurlement de frustration. Toutefois il attend, car il sait que cette magie ne durera pas toute la journée.
— Il ne pourra pas s'approcher. Jusqu'à ce que la pénombre nous engloutisse.
Nous avons un peu de temps avant que l'étrange bête nous assaille. Il tente de franchir la barrière maintes fois mais la lumière le brûle, il tourne autour de la délimitation, s'enveloppant d'une matière intangible.
— Il va nous falloir un plan.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Lorsque le sol s'effondra, et que la forme spectrale fit son apparition, Deydreus laissa un long soupir quitter sa gorge. Face à un tel acharnement du sort, le reikois se demandait si tout cela n'était pas qu'une gigantesque farce. Le monstre avait, spécifiquement, attendu qu'il prononce ses mots avant de se manifester. Et juste pour cela, le guerrier éprouvait envers lui une haine profonde. Regroupant ses hommes autour de lui et de Luvïel, il observa les gigantesques formes de la créature s'élever devant eux. Agacé, il fit tourner ses deux épées machinalement, comme pour se préparer au futur combat. La voix éthérée de l'aberration résonna dans l'air, vibrante et menaçante. Fronçant les sourcils, le guerrier aux sombres armoiries s'apprêtait à s'élancer lorsque l'ange à ses côtés baigna, littéralement, le groupe dans une zone lumineuse. Non, plus que cela, elle venait de balayer les nuages et les plongeaient tous dans une aura divine. Face à ce changement de luminosité, Deydreus fut forcé de cligner des yeux plusieurs fois, sa nyctalopie lui jouant un mauvais tour le temps de se réadapter. Une fois sa vision réhabituée à la lumière du jour, il s'approcha de l'être ailé tandis que le géant spectral tentait de briser la barrière luminescente.
- Nous le détruirons Luvïel. Puis nous rentrerons chez nous. Vivants.
Faisant craquer ses articulations tandis qu'il posait son regard sur le monstre, Deydreus se repassait en tête toutes les options qui pouvaient se présenter à lui. S'ils se lançaient dans un assaut direct, ils risquaient de s'exposer à sa "bave" nauséabonde. Ils ignoraient également si les attaques physiques seraient efficaces contre sa forme éthérée. En vérité, ils ignoraient beaucoup de choses sur la créature. Possédait-elle une force surhumaine? Ses blessures étaient-elles physiques ou mentales? Ses yeux glissèrent alors sur les restes éclatés de la crypte, ainsi que les arbres environnant. Si les frappes martiales pouvaient atteindre la créature alors, peut-être, pouvaient-ils tenter quelque chose. Se retournant vers ses hommes et l'enfant des titans, le reikois s'expliqua.
- Ikaryon, Léonard. Vous et les autres, courrez vers l'est quand la barrière faiblira. Essayez de contourner notre ennemi, de l'harceler et d'attirer sur vous son regard. Luvïel, pendant ce temps, canalisez votre force et préparez vous à baigner mes armes de votre lumière purificatrice. Je vais tenter de grimper le plus haut possible et de frapper cette bête en plein cœur. Lorsque la créature sera de nouveau sur moi, soutenez-moi autant que possible. Par votre lumière, votre feu ou bien votre potentiel télékinésique.
Il n'avait aucune garanti que tout cela fonctionnerait. Potentiellement, le spectre pouvait écraser ses hommes au moment même où ils se mettraient à courir. Il pouvait également se faire attraper en l'air, ou bien perdre pied et tomber lamentablement. Luvïel et les quelques Serres chargées de la protéger pouvaient également se faire submerger... Il y avait un nombre de variables beaucoup trop élevé mais... Dans l'état, c'était tout ce qu'ils avaient. Alors, il fallait s'y accrocher. Se mettant en position, les soldats noir et sang se regardèrent une dernière fois avant de s'échanger quelques blagues. Cela faisait combien de fois qu'ils avaient tous frôlés la mort depuis le début de cette mission? Finalement, la barrière céda et les ténèbres refirent leur apparition en même temps que la pluie battante. La pause était finie.
Courant le plus rapidement possible, le reikois hurlait à ses hommes de s'élancer en même temps que lui. Face à cette attaque, la créature mis quelques secondes à réagir avant de tenter, comme le chevalier sombre l'avait espéré, une attaque contre les Serres. Sa forme s'altéra légèrement, prenant des airs plus humanoïdes tandis qu'elle tentait de les déchirer de ses griffes sombres. Continuant sa course, Deydreus se servit de plusieurs pierres et gravas pour prendre de la hauteur, se jetant finalement sur un arbre qu'il commença à escalader. Une fois en haut, le guerrier marcha en équilibriste tandis que, plus bas, la terre tremblait face aux coups de l'aberration. A deux reprises, il manqua de trébucher sur les branches trempées mais parvint à se stabiliser au dernier moment. Une fois bien positionné, le soldat se jeta sur la toiture d'une bâtisse abandonnée, grognant lorsque son corps endolori frappa le marbre. Observant ses hommes quelques instants, le vétéran s'assura qu'aucun d'eux n'avait été abattu. Ils tenaient bon, pour le moment, se servant de différents couverts naturels pour bloquer et gêner les mouvements de la bête. Se redressant, le chevalier sombre leva ses deux armes et les croisa, silencieux. A vrai dire, et alors qu'il attendait que l'ange ne fasse son œuvre, il espéra secrètement que d'autres monstres n'étaient pas venus gêner Luvïel. Quand, enfin, ses deux lames s'imbibèrent de lumière, il eut la confirmation que tout se passait pour le moment sans accroc. Enfin, mis à part le fait qu'une créature géante et mort-vivant tentait de les annihiler.
- MAINTENANT!
Il se jeta alors en avant, lames au dessus de sa tête. Dans un réflexe, la créature nauséabonde se retourna et leva un bras pour se protéger. De multiples traits lumineux semblèrent venir frapper le membre maudit, comme une multitude d'épées venant frapper. Dans un cri agacé, le monstre ne put qu'observer la suite tandis que son bras endolori devenait ballant. Continuant sa chute, Deydreus abattit finalement ses deux lames, déchirant le haut de la poitrine du spectre tout en glissant contre la chair éthérée de ce dernier. Le hurlement redoubla d'intensité, la plaie s'agrandissait. Bientôt, ce fut tout le torse de la bête qui fut lacéré par les lames dentées et leur nouvelle lumière brûlante. Etrangement, le monstre avait opposé une résistance physique lorsque le reikois avait frappé. La blessure avait non seulement été profonde, mais elle avait également ralentit la chute du chevalier en retenant ses deux armes. Arrivé au niveau du "bassin" du spectre, Deydreus retira ses lames pour se jeter en arrière. Le choc contre la terre boueuse lui fit lâcher un grognement de douleur tandis qu'il se redressait après une roulade rapide. Face à lui, l'abjecte réanimation hurlait et criait, une de ses mains griffues venant se placer sur les deux énormes plaies que la lumière lui avait infligé. Elle souffrait, cela se voyait. Et ce qui souffre, peut mourir.
Galvanisé par cette première réussite, les Serres reprirent leur assaut. Frappant de leurs lames, piques, et autres moyens d'offense, les guerriers s'acharnaient sur la bête qui continuait de gesticuler maladroitement, encore tiraillée par la puissante douleur qui la traversait. Ecarquillant soudain les yeux, Deydreus hurla à ses hommes de se retirer. Le coup fut rapide, et violent. Envoyant voler quelques hommes en arrière, le revers de la main du spectre venait de briser la formation des reikois. Etalés dans la boue, plusieurs d'entre eux étaient sonnés, et certains avaient probablement quelques os cassés. Leurs protections les avaient sauvés, mais n'avaient pas empêcher de les mettre hors combat. Dans une rage folle, le chevalier s'élança de nouveau vers la créature. Une main tenta de venir s'abattre contre lui, bloqué de justesse par un mur invisible. Luvïel. Décidemment, cette femme aux cheveux immaculés possédait bien plus de force qu'elle n'osait l'avouer. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du guerrier qui continua donc sa course, esquivant cette fois la deuxième frappe qui le visait. Prenant de plus en plus de vitesse, son mana se dispersait dans tout son corps, éveillant peu à peu sa vitesse hors du commun. Dans un claquement sourd, son pouvoir s'éveilla enfin, le propulsant encore plus en avant. Ses lames commencèrent alors leur balai mortel. Tranchant et déchirant tout ce qu'elles rencontraient, ces dernières glissaient sur la forme éthérée, provoquant chez elle de nouveaux grincements sonores agacés. D'un bon, le reikois commença alors à courir presque littéralement sur le corps de la bête, se servant de ses lames pour grimper peu à peu le long d'un de ses bras. Dans ses yeux, on ne lisait plus que rage et détermination. Il en avait assez de tout ce cauchemar. Assez des monstres revenant sans cesse à l'assaut. Assez que des créatures titanesques ne tentent de s'en prendre à eux.
Un nouveau hurlement rauque s'échappa de sa gorge. Le cœur de la créature n'était plus très loin.
- Nous le détruirons Luvïel. Puis nous rentrerons chez nous. Vivants.
Faisant craquer ses articulations tandis qu'il posait son regard sur le monstre, Deydreus se repassait en tête toutes les options qui pouvaient se présenter à lui. S'ils se lançaient dans un assaut direct, ils risquaient de s'exposer à sa "bave" nauséabonde. Ils ignoraient également si les attaques physiques seraient efficaces contre sa forme éthérée. En vérité, ils ignoraient beaucoup de choses sur la créature. Possédait-elle une force surhumaine? Ses blessures étaient-elles physiques ou mentales? Ses yeux glissèrent alors sur les restes éclatés de la crypte, ainsi que les arbres environnant. Si les frappes martiales pouvaient atteindre la créature alors, peut-être, pouvaient-ils tenter quelque chose. Se retournant vers ses hommes et l'enfant des titans, le reikois s'expliqua.
- Ikaryon, Léonard. Vous et les autres, courrez vers l'est quand la barrière faiblira. Essayez de contourner notre ennemi, de l'harceler et d'attirer sur vous son regard. Luvïel, pendant ce temps, canalisez votre force et préparez vous à baigner mes armes de votre lumière purificatrice. Je vais tenter de grimper le plus haut possible et de frapper cette bête en plein cœur. Lorsque la créature sera de nouveau sur moi, soutenez-moi autant que possible. Par votre lumière, votre feu ou bien votre potentiel télékinésique.
Il n'avait aucune garanti que tout cela fonctionnerait. Potentiellement, le spectre pouvait écraser ses hommes au moment même où ils se mettraient à courir. Il pouvait également se faire attraper en l'air, ou bien perdre pied et tomber lamentablement. Luvïel et les quelques Serres chargées de la protéger pouvaient également se faire submerger... Il y avait un nombre de variables beaucoup trop élevé mais... Dans l'état, c'était tout ce qu'ils avaient. Alors, il fallait s'y accrocher. Se mettant en position, les soldats noir et sang se regardèrent une dernière fois avant de s'échanger quelques blagues. Cela faisait combien de fois qu'ils avaient tous frôlés la mort depuis le début de cette mission? Finalement, la barrière céda et les ténèbres refirent leur apparition en même temps que la pluie battante. La pause était finie.
Courant le plus rapidement possible, le reikois hurlait à ses hommes de s'élancer en même temps que lui. Face à cette attaque, la créature mis quelques secondes à réagir avant de tenter, comme le chevalier sombre l'avait espéré, une attaque contre les Serres. Sa forme s'altéra légèrement, prenant des airs plus humanoïdes tandis qu'elle tentait de les déchirer de ses griffes sombres. Continuant sa course, Deydreus se servit de plusieurs pierres et gravas pour prendre de la hauteur, se jetant finalement sur un arbre qu'il commença à escalader. Une fois en haut, le guerrier marcha en équilibriste tandis que, plus bas, la terre tremblait face aux coups de l'aberration. A deux reprises, il manqua de trébucher sur les branches trempées mais parvint à se stabiliser au dernier moment. Une fois bien positionné, le soldat se jeta sur la toiture d'une bâtisse abandonnée, grognant lorsque son corps endolori frappa le marbre. Observant ses hommes quelques instants, le vétéran s'assura qu'aucun d'eux n'avait été abattu. Ils tenaient bon, pour le moment, se servant de différents couverts naturels pour bloquer et gêner les mouvements de la bête. Se redressant, le chevalier sombre leva ses deux armes et les croisa, silencieux. A vrai dire, et alors qu'il attendait que l'ange ne fasse son œuvre, il espéra secrètement que d'autres monstres n'étaient pas venus gêner Luvïel. Quand, enfin, ses deux lames s'imbibèrent de lumière, il eut la confirmation que tout se passait pour le moment sans accroc. Enfin, mis à part le fait qu'une créature géante et mort-vivant tentait de les annihiler.
- MAINTENANT!
Il se jeta alors en avant, lames au dessus de sa tête. Dans un réflexe, la créature nauséabonde se retourna et leva un bras pour se protéger. De multiples traits lumineux semblèrent venir frapper le membre maudit, comme une multitude d'épées venant frapper. Dans un cri agacé, le monstre ne put qu'observer la suite tandis que son bras endolori devenait ballant. Continuant sa chute, Deydreus abattit finalement ses deux lames, déchirant le haut de la poitrine du spectre tout en glissant contre la chair éthérée de ce dernier. Le hurlement redoubla d'intensité, la plaie s'agrandissait. Bientôt, ce fut tout le torse de la bête qui fut lacéré par les lames dentées et leur nouvelle lumière brûlante. Etrangement, le monstre avait opposé une résistance physique lorsque le reikois avait frappé. La blessure avait non seulement été profonde, mais elle avait également ralentit la chute du chevalier en retenant ses deux armes. Arrivé au niveau du "bassin" du spectre, Deydreus retira ses lames pour se jeter en arrière. Le choc contre la terre boueuse lui fit lâcher un grognement de douleur tandis qu'il se redressait après une roulade rapide. Face à lui, l'abjecte réanimation hurlait et criait, une de ses mains griffues venant se placer sur les deux énormes plaies que la lumière lui avait infligé. Elle souffrait, cela se voyait. Et ce qui souffre, peut mourir.
Galvanisé par cette première réussite, les Serres reprirent leur assaut. Frappant de leurs lames, piques, et autres moyens d'offense, les guerriers s'acharnaient sur la bête qui continuait de gesticuler maladroitement, encore tiraillée par la puissante douleur qui la traversait. Ecarquillant soudain les yeux, Deydreus hurla à ses hommes de se retirer. Le coup fut rapide, et violent. Envoyant voler quelques hommes en arrière, le revers de la main du spectre venait de briser la formation des reikois. Etalés dans la boue, plusieurs d'entre eux étaient sonnés, et certains avaient probablement quelques os cassés. Leurs protections les avaient sauvés, mais n'avaient pas empêcher de les mettre hors combat. Dans une rage folle, le chevalier s'élança de nouveau vers la créature. Une main tenta de venir s'abattre contre lui, bloqué de justesse par un mur invisible. Luvïel. Décidemment, cette femme aux cheveux immaculés possédait bien plus de force qu'elle n'osait l'avouer. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du guerrier qui continua donc sa course, esquivant cette fois la deuxième frappe qui le visait. Prenant de plus en plus de vitesse, son mana se dispersait dans tout son corps, éveillant peu à peu sa vitesse hors du commun. Dans un claquement sourd, son pouvoir s'éveilla enfin, le propulsant encore plus en avant. Ses lames commencèrent alors leur balai mortel. Tranchant et déchirant tout ce qu'elles rencontraient, ces dernières glissaient sur la forme éthérée, provoquant chez elle de nouveaux grincements sonores agacés. D'un bon, le reikois commença alors à courir presque littéralement sur le corps de la bête, se servant de ses lames pour grimper peu à peu le long d'un de ses bras. Dans ses yeux, on ne lisait plus que rage et détermination. Il en avait assez de tout ce cauchemar. Assez des monstres revenant sans cesse à l'assaut. Assez que des créatures titanesques ne tentent de s'en prendre à eux.
Un nouveau hurlement rauque s'échappa de sa gorge. Le cœur de la créature n'était plus très loin.
- Apparence des épées de Deydreus:
Invité
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Il anticipe le danger, cet homme est un leader né et je vois dans son regard une détermination sans faille. Il sait diriger, tout le monde écoute attentivement et bien que Léonard et Ikaryon feront les appâts, ils ont une totale confiance dans ce plan. Quant à moi, je m'occuperai d'inonder les épées d'une lumière salvatrice. Deydreus est calme, attendant le moment propice pour mettre le plan à exécution. Quand la lumière du soleil laisse place à la pluie, nous sommes prêts à l'action. Un combat s'annonce, périlleux voire suicidaire. Toutefois, personne ne renonce, tout le monde agit. Le spectre des lieux rugit, tente de découper le corps de mes précieux alliés. Le spectre change de forme au fur et à mesure, prenant des postures différentes, chargeant avec fureur les Serres Pourpres. Je surveille à la fois les hommes sur le terrain et celui qui grimpe à un arbre, utilisant des murs de protection tangible pour éviter à Vivien de se prendre un coup porté par l'abomination déchue. Je me mets en position et commence à exécuter le plan de l'homme au sombre destin. Pointant mes mains dans sa direction, un cercle de lumière ressemblant à une rune grandit à mes pieds, je lâche le sortilège qui baigne ses épées de ma magie. La suite des événements est un véritable enchaînement. Souhaitant venir en aide au guerrier impitoyable qui s'élance, j'agresse le monstre spectral en lui envoyant des faisceaux de lumière qui brûle cet être infâme. L'abomination se débat, cherchant à retirer l'insecte qui se rue sur son corps éthéré, tout en essayant de se protéger des rayons dorés. Enfin, l'homme aux épées divines descend de la bête, nous l'assommons de coups, utilisant notre magie ou encore nos armes mortelles. Cependant, elle ne lâcha point prise et la voilà qui, d'un mouvement de queue, fait voltiger une partie des Serres. Surprise et choquée, je vois le chevalier filer droit vers le spectre. Il semble tellement obnubiler par le spectre qu'il en oublie de regarder sur les côtés. Le cœur palpitant, avec précipitation, je crée encore ce mur invisible et résistant, évitant à l'être mortel de se faire assommer dans sa ruée. Un concert de violence, s'adonnant à une totale frénésie, s'acharnant à monter jusqu'à la tête de l'esprit éthéré. Je ne peux le laisser y aller seul. Je souhaite également contribuer à la fin de cette entité spectrale qui nous a pourchassée, malmenée, terrorisée. Je déploie mes ailes en grinçant des dents, je ne serai peut-être pas si habile qu'hier, mais je serai plus forte aujourd'hui. Je m'élance d'un pas, puis deux jusqu'à courir vers eux, un battement d'aile, puis un autre, avant de m'envoler dans les cieux. Les cris de la bête sont glaçants, retentissant dans cet espace où la boue et la pluie nous tendent les bras, accueillant notre dernier combat. J'évite un des membres de l'entité qui tente de m'attraper, déviant de justesse un coup mortel et m'approche davantage vers la position de Deydreus. Les serres continuent à attaquer, certains se sont relevés tandis que d'autres sont étendus dans la boue et dans la terre. Je ne tolérerai pas que cela soit notre dernier combat. Mon aile faiblit, la douleur est encore trop récente, je me pose avec difficulté sur le dos du monstre qui est acculé par les soldats et le cavalier. C'était sans compter sur l'évêque qui vient aider à détruire la tour.
Un sentiment me gagne, je ressens l'espoir et l'envie de me battre. Vouloir défendre des mortels, apprendre à affronter ses craintes, dévoiler son potentiel et continuer à croire. Ma foi est grande, mon amour pour ce monde est sans égal. J'ai envie de contribuer à sa renaissance, apporter la lumière et la douceur, tout en connaissant la souffrance et les pleurs. Les sentiments sont humains. En tant que créature angélique, abandonnée dans un monde sans pitié, sans foi ni loi, me voilà galvanisée par des sensations que je découvre jour après jour. Les mortels et immortels de ce monde m'apprennent bien plus que les Divins : ils me tendent la main comme Seagan, me font rire comme Anna et Elsa, me frustrent comme Aryan, me sensibilisent comme Sans-Nom, me terrorisent comme Le Baron, m'apprennent comme Morndrizel ou encore me grandissent comme Deydreus. Je me sens vibrer un peu plus à chaque seconde que je grimpe sur l'encolure du monstre spectral, trempée par la pluie, les membres endoloris, mais l'esprit, ô combien déterminé. L'homme, dans cette armure en noir et rouge, est un exemple à suivre. Il prend la tête du groupe et ose se mettre en danger pour les autres. Ils protègent les Serres comme eux le font en retour pour lui. Les mortels sont à la fois si différents et entreprenants, ils ont une aura si vive, si particulière. Je me demande si je pourrai un jour devenir comme eux, aussi puissante par le cœur que par l'âme, affronter maints dangers en les guidant toujours dans la bonne voie. À hauteur de Deydreus, je crée deux lames de lumière dans chaque main et me mets à taillader l'entité. Il ne me reste plus beaucoup de mana, mon corps est faible, mais je souhaite continuer jusqu'au bout. Convaincue de bien faire, je prends exemple sur le bretteur hors pair, fendant chaque partie du crâne de la bête. Soudain, mon corps commence à lâcher et ma lumière disparaît, je me sens faillir et soudain une main me rattrape alors que j'allais dévaler l'encolure de la bête. Ressaisis-toi, Luvïel. Montre-lui que tu en as encore là-dedans. Montre-lui que tu es une créature capable de grandes choses. L'entité secoue violemment son crâne cependant, le cavalier plante ses deux lames et s'accroche à l'une d'une main, me maintenant avec l'autre. Balancés dans tous les sens, j'essaie de reprendre le contrôle de mon corps et me fous une grande gifle. Je déploie de nouveau mes ailes et me détache afin de m'envoler jusque devant l'un des yeux vides de la bête. La petite dague ornée d'un tissu rouge est toujours à mon ceinturon, je la récupère et la plante dans la cavité obscure de l'étrange être. L'entité réagit mal, elle hurle à l'agonie et j'aperçois sa main qui se projette sur son visage défiguré par la haine, la colère et la douleur. Je plonge dans le vide et me replace en haut de son crâne. Ayant repris son équilibre, je demande à Deydreus de me venir en aide, en plantant sa lame au-dessus du crâne de la bête et dans un dernier effort, me prêter main-forte. Nous entendons les Serres qui ne s'arrêtent pas de combattre, prêt à rendre leur dernier soupir. Pour le bien de l'Humanité, pour la survie des Serres, il nous faut détruire cette engeance. Ses mains gantées tiennent fermement les lames et je commence à m'illuminer. Une lueur jaillit de mes yeux et de mes mains, entourant le pommeau de l'épée et dans un cri :
— Post tenebras lux !
Usant toute les dernières réserves d'énergie, un filet de lumière divine jaillit de la lame qui vint s'enfoncer dans l'être éthéré, jaillissant de toute part. Puisant dans l'énergie de Deydreus, la lumière perce davantage à l'intérieur du spectre qui commence à vomir sa bave empoisonnée. On pouvait apercevoir la lumière remplir l'intérieur de la bête qui convulse avec rage. Nous tenons fermement le pommeau, tentant de garder notre équilibre sur le sommet du monstre morbide jusqu'à ce qu'elle rende son dernier souffle et explose dans une volute de fumée noirâtre. Repoussés, nous sommes balayés et je nous entoure de mes ailes, en maintenant une petite barrière. Elle est si fine malheureusement, celle-ci ne parvient pas à protéger suffisamment mes ailes qui heurtent le sol avec fracas. Je suis vidée. Mon corps épuisée. J'ai mal. Si mal. Je ne peux plus bouger. Au moins, nous avons réussit. Je ferme les yeux.
___________
"C'est dans la plus noire des obscurités, que naît la lumière"
Un sentiment me gagne, je ressens l'espoir et l'envie de me battre. Vouloir défendre des mortels, apprendre à affronter ses craintes, dévoiler son potentiel et continuer à croire. Ma foi est grande, mon amour pour ce monde est sans égal. J'ai envie de contribuer à sa renaissance, apporter la lumière et la douceur, tout en connaissant la souffrance et les pleurs. Les sentiments sont humains. En tant que créature angélique, abandonnée dans un monde sans pitié, sans foi ni loi, me voilà galvanisée par des sensations que je découvre jour après jour. Les mortels et immortels de ce monde m'apprennent bien plus que les Divins : ils me tendent la main comme Seagan, me font rire comme Anna et Elsa, me frustrent comme Aryan, me sensibilisent comme Sans-Nom, me terrorisent comme Le Baron, m'apprennent comme Morndrizel ou encore me grandissent comme Deydreus. Je me sens vibrer un peu plus à chaque seconde que je grimpe sur l'encolure du monstre spectral, trempée par la pluie, les membres endoloris, mais l'esprit, ô combien déterminé. L'homme, dans cette armure en noir et rouge, est un exemple à suivre. Il prend la tête du groupe et ose se mettre en danger pour les autres. Ils protègent les Serres comme eux le font en retour pour lui. Les mortels sont à la fois si différents et entreprenants, ils ont une aura si vive, si particulière. Je me demande si je pourrai un jour devenir comme eux, aussi puissante par le cœur que par l'âme, affronter maints dangers en les guidant toujours dans la bonne voie. À hauteur de Deydreus, je crée deux lames de lumière dans chaque main et me mets à taillader l'entité. Il ne me reste plus beaucoup de mana, mon corps est faible, mais je souhaite continuer jusqu'au bout. Convaincue de bien faire, je prends exemple sur le bretteur hors pair, fendant chaque partie du crâne de la bête. Soudain, mon corps commence à lâcher et ma lumière disparaît, je me sens faillir et soudain une main me rattrape alors que j'allais dévaler l'encolure de la bête. Ressaisis-toi, Luvïel. Montre-lui que tu en as encore là-dedans. Montre-lui que tu es une créature capable de grandes choses. L'entité secoue violemment son crâne cependant, le cavalier plante ses deux lames et s'accroche à l'une d'une main, me maintenant avec l'autre. Balancés dans tous les sens, j'essaie de reprendre le contrôle de mon corps et me fous une grande gifle. Je déploie de nouveau mes ailes et me détache afin de m'envoler jusque devant l'un des yeux vides de la bête. La petite dague ornée d'un tissu rouge est toujours à mon ceinturon, je la récupère et la plante dans la cavité obscure de l'étrange être. L'entité réagit mal, elle hurle à l'agonie et j'aperçois sa main qui se projette sur son visage défiguré par la haine, la colère et la douleur. Je plonge dans le vide et me replace en haut de son crâne. Ayant repris son équilibre, je demande à Deydreus de me venir en aide, en plantant sa lame au-dessus du crâne de la bête et dans un dernier effort, me prêter main-forte. Nous entendons les Serres qui ne s'arrêtent pas de combattre, prêt à rendre leur dernier soupir. Pour le bien de l'Humanité, pour la survie des Serres, il nous faut détruire cette engeance. Ses mains gantées tiennent fermement les lames et je commence à m'illuminer. Une lueur jaillit de mes yeux et de mes mains, entourant le pommeau de l'épée et dans un cri :
— Post tenebras lux !
Usant toute les dernières réserves d'énergie, un filet de lumière divine jaillit de la lame qui vint s'enfoncer dans l'être éthéré, jaillissant de toute part. Puisant dans l'énergie de Deydreus, la lumière perce davantage à l'intérieur du spectre qui commence à vomir sa bave empoisonnée. On pouvait apercevoir la lumière remplir l'intérieur de la bête qui convulse avec rage. Nous tenons fermement le pommeau, tentant de garder notre équilibre sur le sommet du monstre morbide jusqu'à ce qu'elle rende son dernier souffle et explose dans une volute de fumée noirâtre. Repoussés, nous sommes balayés et je nous entoure de mes ailes, en maintenant une petite barrière. Elle est si fine malheureusement, celle-ci ne parvient pas à protéger suffisamment mes ailes qui heurtent le sol avec fracas. Je suis vidée. Mon corps épuisée. J'ai mal. Si mal. Je ne peux plus bouger. Au moins, nous avons réussit. Je ferme les yeux.
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"C'est dans la plus noire des obscurités, que naît la lumière"
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1549
crédits : 1549
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Un dernier effort. Une dernière poussée afin de préserver son existence. Accroché autant qu'il le pouvait, Deydreus faisait son maximum pour ne rien lâcher. Puis, une nouvelle lumière salvatrice. Une lueur dans l'obscurité qui vient baigner de l'intérieur l'immonde créature. Son hurlement est rauque, déformé, éthéré. On sent chez elle une souffrance sans pareille. Un dernier cri, témoin de la fin d'une existence déformée et maudite. D'une erreur de la nature. D'un mal être infini. Explosant dans un nuage de fumée, elle envoi voler l'ange et l'humain dans les airs tandis que, plus bas, les hommes d'armes sont balayés. Certains perdent conscience sous la violence de l'assaut, d'autres se recroquevillent. Même dans la mort, le monstre tente d'arracher d'autres vies. Entourés d'ailes plumeuses et d'une fine barrière, le duo improbable finit par s'écraser contre le sol, malgré la protection luminescente. Le choc est dur, violent. Deydreus roule sur le sol dans un grognement sourd, tandis que l'être ailé se retrouve immobile puis finit par fermer les yeux. Le reikois sent une terrible vague de douleur en lui, un terrible rappel à sa propre mortalité. Sa vision se trouble tandis qu'une gerbe de sang est projeté d'entre ses lèvres. Est-ce enfin terminé? Ont-ils enfin terrassé le mal qui régnait sur ces terres? Rampant contre la boue, le guerrier sombre cligne des yeux. Le peu de force qui lui reste se canalise dans sa régénération, réparant une peau tuméfiée et des os fragilisés. Il grogne, toussote encore un peu de sang puis finit par se relever. La pluie tombe toujours. La brume se dissipe enfin. Tout autour d'eux, un sol effondré, des arbres morts. Plus loin, plus aucun grognement, plus aucune anomalie. Les morts le sont de nouveau. Et seule la pluie tambourine dans la fange. Laissant son regard glisser sur ses compagnons, le chevalier remarque les différents blessés et au loin ceux qui étaient restés en retrait qui arrivent. Ils vont probablement être jaloux de n'avoir pu participer. Même s'ils n'en seraient pas revenus. Un sourire vient alors se poser sur les lèvres de l'armure noire. Malgré le fer qui habite son palais, il ne ressent que le gout de la victoire. Puis, ses yeux vairons viennent s'ancrer sur le corps de l'ange, un peu plus loin. Rangeant ses armes, le reikois s'avance silencieusement, parvenant jusqu'à son niveau. Elle demeure là, étendue dans la boue. Son regard est beau, serein. Les aiguillettes dans ses cheveux lui donnent un air innocent, amusant, tandis que sa tenue et ses ailes viennent renforcer la pureté de ses traits. Se penchant légèrement, Deydreus vient placer les bras de l'être ailé contre son corps puis, glissant les siens sous le dos et les genoux de Luvïel il se relève dans un nouveau soupir. Autour de lui, ses hommes se rapprochent. Certains boitent, d'autres tiennent leur bras, ignorant leur épaule désaxée. Tout le monde a souffert dans cette épreuve. En particulier l'ange qu'il portait à présent. Relevant la tête pour quitter l'étrange fascination qu'il avait pour l'engeance des titans, le guerrier fixa l'horizon du village, commençant à marcher. Un humain, brisé mais toujours debout, portant dans ses bras une ange évanouie. Une dualité étrange et insoupçonnée qui avait en ce jour détruit un mal enraciné jusque dans les entrailles des terres désolées. Sur le visage du sombre chevalier, les plaies se referment peu à peu mais ses cheveux demeurent en bataille, lui donnant un air hirsute. Ses yeux portent toujours une grande fatigue et pourtant, il sourit doucement, s'adressant à ceux qui l'entourent.
- Quittons cette ville.
- Quittons cette ville.
*
* *
* *
Cela faisait bien quelques heures que la pluie avait cessé de tomber. Ayant installé le campement un peu plus loin, près du village, les Serres Pourpres n'avaient eu qu'une priorité. Se regrouper et enfin se reposer. La célébration de la victoire allait devoir attendre encore un peu car pour l'heure, chacun portait le poids des combats sur ses épaules et la fatigue venait peu à peu réclamer son dut. Dressant de multiples tentes, les blessés les plus touchés s'étaient rapidement fait coucher sur différents brancards de fortune, leurs frères d'armes appliquant sur eux différentes pommades cicatrisantes et autres onguent guérisseur. Ils seraient soigner plus tard, rien ne s'avèrera persistant, Deydreus y veillerait.
Luvïel, quant à elle, avait été installé directement dans le lit de l'officier qui s'était refusé au repos véritable. S'était, selon lui, de sa responsabilité de veiller sur elle et ses hommes. Il n'avait d'ailleurs accepter de dormir qu'une fois que Léonard était revenu à lui et avait pris un tour de garde d'à peine deux heures. Le reikois avait néanmoins repris du poil de la bête, ses plaies se soignaient grâce à sa magie et les plaies potentiellement plus graves avaient déjà été traitées. Alors, il restait là, silencieux, à veiller sur l'être ailé qui n'avait toujours pas repris conscience. Le chevalier sombre avait vérifié son aile, plusieurs fois, pour s'assurer qu'aucune infection n'était venue empêcher sa guérison. Après tout, les lames maudites qui étaient venues l'entailler possédaient des propriétés bien étranges. Soupirant doucement, le bretteur repensa à tout ce qu'il s'était passé. A l'adversité qu'ils avaient connu. A l'horreur qu'il avait vécu. Peu de guerriers auraient tenus sans flancher. Peu de personnes auraient garder toute leur santé mentale. L'abomination de l'église. L'horreur de la scierie. Le manoir. La Baronne. Raguiel. Le spectre. Tant de spectacles immondes et contre-nature. Tant d'atrocités commises au nom des divins. Comment pouvait-on sombrer dans de tels degrés de fanatisme? Comment s'imaginer être le messager de titans omnipotents quand on finit sa misérable non-vie au fond d'une crypte maudite, oublié de tous? Deydreus était quelqu'un de cruel, violent. Il n'hésitait pas à tuer pour ses objectifs, tout comme il n'éprouvait aucune pitié pour les faibles. Pourtant, il ne s'imaginait pas sacrifier de cette façon des vies innocentes. Cela n'apportait rien. Ce n'était même pas une purge. C'était... Inutile. Cela ne servait aucun but. Mis à part l'égo démesuré de créatures stupides servant d'autres êtres l'étant plus encore. La religion... Cette plaie.
Quittant ses pensées alors qu'il relevait la tête, le regard de Deydreus fut attiré par un mouvement anormal. Ou plutôt, par un mouvement tout court. Quelque chose qui se différenciait des soubresauts habituels d'une personne inconsciente. Luvïel reprenait conscience. Assis sur son tabouret, le chevalier sombre ne quittait pas le visage de l'être ailé des yeux. Quand elle rouvrit les siens, l'homme aux yeux vairons lui adressa un sourire d'une douceur étonnante, tranchant avec son air inexpressif habituel.
- Bien dormi? Je croyais que les êtres de votre race n'avaient pas besoin de sommeil. Ou bien les lits de camp du Reike sont vraiment trop confortables.
Il laissa un léger rire s'échapper de sa gorge, s'étirant pour attraper une gourde d'hydromel et un plateau de fruit qu'il tendit à l'ange.
- Je sais que vous n'avez pas besoin de manger pour survivre mais. Cela vous fera du bien. C'est sucré, alcoolisé. Je ne sais même pas si vous connaissez ces gouts mais... Au moins, vous pourrez les associer au doux parfum de notre victoire. Il marqua une légère pause. C'est fini Luvïel. Les morts ont enfin trouvé le repos. Leur âme est enfin libre. Et avant que vous ne me posiez la question, aucun des nôtres n'est mort.
Il se redressa ensuite dans un mouvement souple. Après avoir fait craquer sa nuque et s'être étiré, témoignant ainsi de la longue durée de sa veillée, le reikois se détourna de l'ange pour commencer à quitter la tente. S'arrêtant sur l'ouverture de cette dernière, il tourna la tête, jetant un coup d'oeil à la fille des titans.
- Restez alitée et reposez-vous si vous en avez encore besoin. Sinon, les gars seront sûrement ravis de voir que vous êtes enfin debout. A tout à l'heure.
Et puis, redevenant silencieux, il quitta la tente.
- Apparence des épées de Deydreus:
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Si obscur. Si noir. Si vide. Je reviens petit à petit vers la douce lumière, celle qui m'appelle et me sort de la torpeur. Je sens de nouveau mon mana qui grandit, circulant dans chaque partie de mon être, baignée de nouveau par la magie qui régit dans cet univers. Je tente de bouger, mon aile est encore endolorie et la chute a probablement dû me mettre inconsciente. Ouvrant petit à petit les yeux, j'aperçois un regard que je reconnaîtrais entre mille, celui du reikois aux sombres armoiries. Il se met à sourire, lui qui, quelques jours plus tôt, montrait un visage dur, fatigué, en proie à la violence et à cette envie irrépressible d'extermination. Ce simple sourire finit par me rassurer, il n'est pas décédé. Moi non plus. Tandis que je me redresse doucement, ses premiers mots me surprennent et son rire me laisse perplexe. Est-ce là le même homme que j'ai accompagné durant ces quelques jours ? Ce même mortel trempé de sang, faisant virevolter dans une danse macabre, ses lames funestes contre des ennemis hors du commun ? Les mortels sont si imprévisibles et quelque part, je découvre une autre facette d'un homme dont je ne connais rien, à part sa vaillance au combat et son tempérament de leadership. Un véritable boute-en-train capable de prendre les plus grands risques pour sauver ses alliés. Tandis qu'il me sert un plateau de fruits et une gourde dont l'odeur qui s'en dégage m'est inconnue, il m'éclaire sur plusieurs points. J'acquiesce de la tête, le remerciant au passage. Se relevant de son tabouret, je remarque ses traits tirés par la fatigue et souhaite l'accompagner seulement, je n'arrive pas à retrouver encore toute mon énergie pour me lever tout de suite. À l'entrée de la tente, le mortel aux yeux vairons se retourne, chaque Serres seront réjouis de me savoir en vie. Retrouvant le silence, j'inspecte alors du regard la tente dans laquelle je fus placée. Je n'arrive pas à me souvenir des derniers instants après avoir utilisé la puissance divine, puisant la magie du mortel pour pouvoir vaincre l'être spectral. Je m'empare d'un fruit et chaque bouchée est un vrai régal, j'aime ces mets sucrés que la terre nous offre. Je suis là, vivante.
IIl y a quelques jours, j'ai désiré quitter les terres de Célestia, bien loin des Rocheuses pour pouvoir m'améliorer au combat, devenir une femme capable d'utiliser une magie offensive et d'arriver à trouver une plus grande assurance. L'entraînement auprès de Seagan m'avait montré à quel point je manquais cruellement de confiance en moi et que je devais sonder mon âme pour accomplir de grandes choses. Ce Lumina qui m'a tant donné, qui m'a relevé et effrayé, une entité de lumière qui m'a montré la voie des armes et un apprentissage douloureux. Toutefois, je l'en remercie, car sans lui, sans ses entraînements, je n'en serai probablement pas là où j'en suis. Mes mains tremblent, mon cœur est lourd, je retrace tout ce que j'ai accompli, accompagné de ces mortels. Je n'en reviens toujours pas. Nous aurions pu mourir des dizaines de fois toutefois, notre cohésion et les tactiques engagées, nous permirent de rester en vie. Je termine mon fruit et m'empare de la gourde, je goûte du bout des lèvres et trouve que ce liquide est étonnant. Un poil amer avant de laisser une note de miel, j'en prends quelques gorgées et sens le liquide couler dans mon œsophage. Perturbant. L'alcool me fait tousser. Décidément, cette mixture est différente de la neige fondue bue par les citoyens de Célestia pour s'hydrater. Je pose mes deux pieds sur le sol et me lève lentement, m'appuyant sur le tabouret pour garder mon équilibre. Je sors de la tente et aperçois quelques serres pourpres en train de préparer un feu. La pluie a d'ors et déjà cessé, le calme est revenu. J'inspire un grand coup et fait quelques tours autour du campement. Diverses tentes sont montées et je comprends que certains hommes ont subi des séquelles des combats précédents. Je vois Ikaryon qui s'occupe de créer des bandages pour Léonard qui ronchonne. Tout d'eux me saluent avec un sourire tandis que je m'approche pour comprendre ce qui ne va pas.
— Ce n'est rien, une côte fêlée, quelques ecchymoses ... Il va s'en remettre, s'exclame Ikaryon en plaçant le bandage sur la cuisse du guerrier qui est teinté d'une couleur mauve.
— Ouais, le spectre ne m'a pas loupé. J'ai cru savoir voler. Sauf que je n'ai pas d'ailes, dit Léonard en grimaçant.
— En-tout-cas, nous sommes contents de voir que vous allez bien. Vous nous avez fait une belle frayeur.
— Je suis heureuse de savoir que tout le monde est sauf, dis-je en souriant.
— Quand le chef vous a porté, alors qu'il a pourtant chuté, on a cru que vous étiez morte.
— D'autant que la chute a été terrible pour vous deux, vous vous êtes écrasés, Leonard mime des gestes. Lorsque le spectre s'est volatilisé, une espèce d'onde de choc nous a tous mis à terre.
Ikaryon et Leonard continuèrent à raconter leur ressenti sur ce que nous venions de vivre. Je me sens redevable de savoir que le mortel en armure d'ébène s'est occupé de moi. Il va falloir que je le retrouve et le remercie. Je promets à Leonard que lorsque je retrouverais mes forces, j'utiliserai mon don de soin sur chacun d'eux, afin qu'ils reprennent du poil de la bête pour leur prochaine destination. Ikaryon s'occupe des blessés et compte bien revenir me voir lorsqu'il aura fini. Je les quitte avec un sentiment de tristesse, tous ces mortels seront marqués par ces événements, c'est indéniable. Le calme est revenu à Alfregium, l'épais brouillard a disparu et nous pouvons admirer les terres désolées de Shoumeï, les ruines des bâtiments et ce véritable silence. M'extirpant un peu plus loin, je regarde l'horizon, en direction des grandes Rocheuses. Ma rencontre avec Aryan et Cornue, puis celle de Deydreus m'ont permis d'ouvrir les yeux sur mes propres envies, sans être dictée par la Voix des titans. Ces deux derniers jours, j'ai suivi mes instincts et ai compris que je suis seule juge de ma propre destinée. Je songe aux Divins, m'ont-ils protégé alors qu'ils me voient en compagnie de ces athées ? Je commence à comprendre que les mortels ne sont pas tous impies, même si la foi ne guide pas leur pas. La seule chose dans laquelle ils peuvent croire, c'est eux-mêmes. Je détourne mon visage et croise celui du précieux mortel, sans qui je ne serai pas en vie. Cet être à la vie si courte qui finira un jour par connaître le royaume des Gardiens, tôt ou tard. Seulement, c'est un être qui m'a permis de croire en quelque chose de bien meilleur que les titans, bien meilleurs que les Ordres et les lois que l'on m'a apprise. Il m'a permis de croire en moi.
— Vous m'avez l'air si fatigué. Votre corps finira par vous abandonner, tôt ou tard. Tout le monde est sauf, qu'en est-il du mental de vos hommes ? De vous-même ? Ces affrontements m'auront marqués. Je ne sais pas si vous affrontez ce type de défis régulièrement tous les jours, dis-je avec un petit rictus. Vous autres, mortels, êtes si... forts et votre vie ... Si courte. Mon rictus laisse place à une moue de tristesse. Vous ne serez pas qu'une ligne dans le chapitre de ma vie, Serres Pourpres, Deydreus. Vous m'avez ouvert les yeux sur ce que les mortels sont capables d'accomplir. Les titans ont bien fait des choses horribles. Tout comme il y a du bon, regardez, nous sommes là, face à l'autre. Des étrangers qui collaborent dans une parfaite harmonie bien que nous avons dû braver le fer et fait couler le sang.
Je laisse quelques instants mon regard de nouveau vers l'horizon.
— Pourquoi les Hommes ne peuvent-ils coexister ? Pourquoi faut-il toujours détruire ? J'ai toujours voulu aider par les mots et le pardon. Pourquoi je me sens coupable ? J'ai anéanti une consœur, ressuscité par le pouvoir de X'O-rath. Je crois que c'est ce qui m'a le plus ... tourmentée. Un soupir. Je m'approche de Deydreus qui me dépasse facilement de deux têtes de plus. Les mains sur les hanches, un large sourire sur les lèvres, je continue avec douceur. Vous êtes mon sauveur, mortel. Vous m'avez sorti des griffes de cette ville maudite. Vous êtes si...
Je me perds un instant dans mes réflexions, comme si tout se mélangeait dans mon esprit. Les mots ne veulent pas sortir.
— Je vais prendre exemple sur vous. Je saurai à l'avenir que me balader seule au sein des terres est une mauvaise idée. Je vais me créer une petite équipe. Ce ne sont pas des guerriers aussi aguerris, mais certains savent se battre. Je ... Vous remercie. Pour m'avoir aidé. La bravoure dont a fait preuve chacun de vous. Je pousse un petit rire nerveux. D'habitude, c'est mon rôle de venir en aide à mon prochain. Vous lèverez le camp bientôt ? J'aimerais pouvoir rester avec vous jusqu'à ce que vous repreniez la route. Votre mission s'est achevée, c'est bien cela ? Quant à moi ... J'ai encore bien des choses à faire, à découvrir. Un monde à explorer. Je souhaite en apprendre plus sur les mortels, devenir une femme forte qui saura un jour se faire entendre.
Je me glisse sur la pointe des pieds et passe mes bras autour de son cou.
— Merci, protecteur. Votre nom sera inscrit dans ma mémoire. Chacun.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1549
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Aux abords du camp, Deydreus attendait. Il était là, debout, silencieux, à observer l'horizon comme si l'abîme lui même pouvait venir le chercher. La fatigue tiraillait son corps et les blessures les plus profondes, bien qu'en voie de guérison, demeuraient pénibles. Mais c'était plus mentalement, que le chevalier sombre ressentait de la douleur. Les voix qui avaient failli le mettre au sol s'étaient enfuies, mais elles avaient laissé leurs terribles marques de lacération dans son esprit. Tirant une de ses armes pour l'observer au clair de lune, le reikois laissa ses yeux vairons glisser doucement sur la lame. Chaque rune était analysée avec une fascination certaine. Silence et Hurlement étaient des armes sublimes. Violentes, cruelles, solides. Des armes de guerre impitoyables, pour un guerrier qui l'était tout autant. De leur gueule squelettique, on devinait un appétit. Une faim insatiable de sang et de violence, qui n'étaient que l'écho des propres pensées du bretteur. Mais cette fumée... Ces formes ténébreuses qui étaient venues danser dans les lames et semblaient avoir été absorbées... Etait-ce simplement son imagination? Ou bien s'agissait-il là d'une propriété du phantacier qu'il ignorait? Soupirant longuement, Deydreus rengaina finalement sa lame, replongeant son regard sur les restes lointains de la ville en ruines. Le cauchemar était terminé. La paix retrouvée. A présent, les plaies devaient être pansées, et ils devaient aller de l'avant. Au coin de son regard, le reikois fut attiré par une forme féminine qui s'approchait. Tournant la tête, il observa l'ange qui s'approchait de lui, finalement debout. Ecoutant cette dernière, le guerrier fixa son regard dans ses yeux de biche avant de répondre.
- Je vais bien, rassurez-vous. Je sais que mon corps finira par lâcher un jour mais... Il m'est inutile de trop me préserver. Je vis une vie difficile, construite autour de l'excellence, l'entrainement, et la guerre. Je ne peux me permettre de me soustraire à mon devoir pour économiser quelques années de vie. Il soupira doucement, enchainant. Nous menons souvent des combats très rudes, c'est là la tâche des Serres Pourpres. C'est pourquoi je suis aussi "haut" dans ma hiérarchie. Beaucoup d'espoirs sont placés sur nous lors de nos missions. Mais... Ces horreurs... Non, ce n'est pas commun. Même pour nous. Peut-être est-ce justement car l'existence des mortels est si "courte" qu'ils développent une telle force? L'ambition. L'ambition de laisser dans l'histoire sa propre trace. De poser sa marque dans un monde où des êtres sont capables de traverser les âges sans sourciller. S'imprégner dans leur esprit, leur laisser un souvenir, non pas de sa réussite ou de son échec. Mais de sa simple existence.
Il s'arrêta quelques instants, repensant à ce qu'ils venaient de traverser. Du bon? Un léger sourire vint s'installer sur les lèvres serrées du chevalier sombre. Oui, ils s'étaient rencontrés. Mais en aucun cas cette positivité ne venait éclipser l'horreur de ce qu'avaient fait les titans.
- Vous marquerez également nos souvenirs Luvïel. C'était la première fois pour certains de mes hommes qu'ils rencontraient une ange. Je suis heureux qu'ils aient pu connaitre une personne mesurée, et pas assoiffée de sang mortel. Cela leur évitera des erreurs de jugement, si d'avenir ils tombaient de nouveau sur quelqu'un de votre espèce. Je pense que les hommes ne peuvent coexister entre eux pour une raison simple. Ils sont mortels. La mort est une angoisse qui existe en chacun de nous. Une ombre féroce et vorace qui vient s'insinuer dans l'esprit et le cœur de nombreux êtres. Certains la chassent par la croyance, d'autres par l'alcool. Certains par une discipline acharnée. Au final, tout le monde trouve sa propre voie, ou bien rejoint un groupe qui partage les mêmes idéaux. Ces derniers sont souvent issus de l'esprit de ces races et ne s'alignent pas sur ceux des autres. Ces différences créent des incompréhensions, qui amènent ensuite à des rancœurs Puis à des conflits. Cependant, ces derniers ne sont pas nécessairement mauvais, aussi paradoxales que cela puisse être. Prenez le Reike. Une guerre civile frappait l'empire, puis, vos parents sont venus nous attaquer. Par cet acte, les différences ont été mises de côté. Les rancœurs, oubliées. La survie passait avant le reste, car la mort venait nous prendre. La mort... Peut-être est-ce là aussi une forme de divinité, non pas dominée par un titan quelconque mais en tant que réalité elle même? Je comprends également que le combat contre la Baronne vous ait marqué. Votre race est plus rare que la mienne, aussi je ne peux réellement commenter sur cet acte car pour moi, abattre mon prochain est devenu quelque chose qui ne me marque plus, même si je garde dans l'esprit toute la gravité de l'acte. Vous ne devez pas trop y penser. C'était elle, ou nous. C'est aussi là la cruauté de notre réalité. Tuer ou être tué.
Lorsqu'elle s'approcha de lui, Deydreus resta silencieux. Il écouta de nouveau l'ange et ne la quitta pas des yeux. Quand elle vint finalement passer ses mains autour de son cou, il ne sut d'abord comment réagir. Lui qui était si taciturne. Il plaça finalement à son tour ses propres bras autour de la stature de la petite être ailée. Un peu plus loin, quelques Serres amusés observèrent la scène avant de reprendre leurs diverses tâches.
- Je pense effectivement qu'il serait plus sage de vous déplacer en groupe. Ces terres sont dangereuses, même accompagné. Nous n'avons pas encore prévu de lever le camp. Les blessés doivent d'abord reprendre des forces. Il nous faut être opérationnels lorsque nous reprendrons la route alors, nous ne sommes pas encore partis... Ne vous inquiétez pas. Il marqua une courte pause, son regard toujours posé sur l'engeance des titans. Restez aussi longtemps que vous le voudrez. Les gars vous apprécient et vous êtes ici une sœur d'armes. Pas une inconnue. Notre mission est effectivement achevée. Nous devions observer ce qu'il se passait, agir au besoin... Je pense que nous pouvons dire que nous avons effectivement agit. Il resta alors quelques instants contre elle, ses bras l'entourant. Je me souviendrais également de vous jusqu'à mon dernier souffle. Je vous en fais la promesse. Et je réitère mes propos de la nuit passée. Si un jour, vous ne savez où aller. Si votre exploration n'apporte rien de bon ou si vous cherchez un foyer... Venez me trouver. Les Serres vous accueilleront, et peut-être qu'alors vous trouverez un nouveau but à votre existence.
Il baissa doucement la tête, observant plus attentivement le détail de l'ange de ses yeux vairons. Un léger sourire s'installa sur ses lèvres avant de disparaitre quelques instants plus tard.
- N'oubliez jamais Luvïel. Votre vie vous appartient. Vous êtes la seule maîtresse de votre existence. Personne ne tire les ficelles dans l'ombre, personne ne vous dirige. Peu importe qui vous a conçu. Vous êtes un être vivant, aimant, détestant. Votre personnalité vous est propre et vos choix sont vôtres. Ne laissez jamais vos croyances dépasser la raison de votre esprit ou bien la flamme dans votre cœur. Voila peut-être aussi une leçon d'un mortel à une immortelle. Face à la mort, on n'observe que sa propre personne. Et dans cette adversité, il faut être serein, sûr d'apprécier l'image qui nous est renvoyé. Ne pas avoir l'impression d'observer une simple coquille. Un simple outil dirigé par une personne, un dieu. Car si l'on emmène peu de choses avec nous dans la tombe, une chose est sûre, il faut s'assurer de ne pas y emmener trop de regrets.
Il enserra un peu son étreinte, sentant contre lui le corps frêle de l'ange. Il se dégagea finalement, reportant son attention sur le camp et l'activité naissante qui y demeurait. Il y avait encore fort à faire avant de ne serait-ce que penser au départ. L'espace d'un instant, l'esprit de l'humain vacilla et il réalisa également qu'il aurait aimé traverser tout cela aussi avec Alasker. Le lycanthrope aurait sans aucun doute eu aussi son petit mot à dire sur pas mal d'atrocités qu'ils avaient observé et, la simple pensée de voir l'armure d'airain se plaindre tout en tranchant les macchabés l'amusa. Lorsqu'il serait enfin rentré, l'armure noire se presserait à tout raconter à son vieil ami. De l'horreur observée, à la rencontre avec l'ange aux cheveux immaculés. Quittant son introspection pour reporter son attention sur cette dernière, le reikois l'invita à le suivre tandis qu'il commençait à marcher doucement.
- Je vous remercie également Luvïel. Vous nous avez été d'une aide précieuse. Vous êtes forte, même si vous souhaitez l'être plus encore. J'espère pouvoir recroiser votre route. Il laissa le silence flotter quelques secondes dans l'air, puis il reprit. Venez, allons aider Ikaryon et les autres. Discutons et reposons nous également. Nous avons tous mérités un peu de calme.
- Je vais bien, rassurez-vous. Je sais que mon corps finira par lâcher un jour mais... Il m'est inutile de trop me préserver. Je vis une vie difficile, construite autour de l'excellence, l'entrainement, et la guerre. Je ne peux me permettre de me soustraire à mon devoir pour économiser quelques années de vie. Il soupira doucement, enchainant. Nous menons souvent des combats très rudes, c'est là la tâche des Serres Pourpres. C'est pourquoi je suis aussi "haut" dans ma hiérarchie. Beaucoup d'espoirs sont placés sur nous lors de nos missions. Mais... Ces horreurs... Non, ce n'est pas commun. Même pour nous. Peut-être est-ce justement car l'existence des mortels est si "courte" qu'ils développent une telle force? L'ambition. L'ambition de laisser dans l'histoire sa propre trace. De poser sa marque dans un monde où des êtres sont capables de traverser les âges sans sourciller. S'imprégner dans leur esprit, leur laisser un souvenir, non pas de sa réussite ou de son échec. Mais de sa simple existence.
Il s'arrêta quelques instants, repensant à ce qu'ils venaient de traverser. Du bon? Un léger sourire vint s'installer sur les lèvres serrées du chevalier sombre. Oui, ils s'étaient rencontrés. Mais en aucun cas cette positivité ne venait éclipser l'horreur de ce qu'avaient fait les titans.
- Vous marquerez également nos souvenirs Luvïel. C'était la première fois pour certains de mes hommes qu'ils rencontraient une ange. Je suis heureux qu'ils aient pu connaitre une personne mesurée, et pas assoiffée de sang mortel. Cela leur évitera des erreurs de jugement, si d'avenir ils tombaient de nouveau sur quelqu'un de votre espèce. Je pense que les hommes ne peuvent coexister entre eux pour une raison simple. Ils sont mortels. La mort est une angoisse qui existe en chacun de nous. Une ombre féroce et vorace qui vient s'insinuer dans l'esprit et le cœur de nombreux êtres. Certains la chassent par la croyance, d'autres par l'alcool. Certains par une discipline acharnée. Au final, tout le monde trouve sa propre voie, ou bien rejoint un groupe qui partage les mêmes idéaux. Ces derniers sont souvent issus de l'esprit de ces races et ne s'alignent pas sur ceux des autres. Ces différences créent des incompréhensions, qui amènent ensuite à des rancœurs Puis à des conflits. Cependant, ces derniers ne sont pas nécessairement mauvais, aussi paradoxales que cela puisse être. Prenez le Reike. Une guerre civile frappait l'empire, puis, vos parents sont venus nous attaquer. Par cet acte, les différences ont été mises de côté. Les rancœurs, oubliées. La survie passait avant le reste, car la mort venait nous prendre. La mort... Peut-être est-ce là aussi une forme de divinité, non pas dominée par un titan quelconque mais en tant que réalité elle même? Je comprends également que le combat contre la Baronne vous ait marqué. Votre race est plus rare que la mienne, aussi je ne peux réellement commenter sur cet acte car pour moi, abattre mon prochain est devenu quelque chose qui ne me marque plus, même si je garde dans l'esprit toute la gravité de l'acte. Vous ne devez pas trop y penser. C'était elle, ou nous. C'est aussi là la cruauté de notre réalité. Tuer ou être tué.
Lorsqu'elle s'approcha de lui, Deydreus resta silencieux. Il écouta de nouveau l'ange et ne la quitta pas des yeux. Quand elle vint finalement passer ses mains autour de son cou, il ne sut d'abord comment réagir. Lui qui était si taciturne. Il plaça finalement à son tour ses propres bras autour de la stature de la petite être ailée. Un peu plus loin, quelques Serres amusés observèrent la scène avant de reprendre leurs diverses tâches.
- Je pense effectivement qu'il serait plus sage de vous déplacer en groupe. Ces terres sont dangereuses, même accompagné. Nous n'avons pas encore prévu de lever le camp. Les blessés doivent d'abord reprendre des forces. Il nous faut être opérationnels lorsque nous reprendrons la route alors, nous ne sommes pas encore partis... Ne vous inquiétez pas. Il marqua une courte pause, son regard toujours posé sur l'engeance des titans. Restez aussi longtemps que vous le voudrez. Les gars vous apprécient et vous êtes ici une sœur d'armes. Pas une inconnue. Notre mission est effectivement achevée. Nous devions observer ce qu'il se passait, agir au besoin... Je pense que nous pouvons dire que nous avons effectivement agit. Il resta alors quelques instants contre elle, ses bras l'entourant. Je me souviendrais également de vous jusqu'à mon dernier souffle. Je vous en fais la promesse. Et je réitère mes propos de la nuit passée. Si un jour, vous ne savez où aller. Si votre exploration n'apporte rien de bon ou si vous cherchez un foyer... Venez me trouver. Les Serres vous accueilleront, et peut-être qu'alors vous trouverez un nouveau but à votre existence.
Il baissa doucement la tête, observant plus attentivement le détail de l'ange de ses yeux vairons. Un léger sourire s'installa sur ses lèvres avant de disparaitre quelques instants plus tard.
- N'oubliez jamais Luvïel. Votre vie vous appartient. Vous êtes la seule maîtresse de votre existence. Personne ne tire les ficelles dans l'ombre, personne ne vous dirige. Peu importe qui vous a conçu. Vous êtes un être vivant, aimant, détestant. Votre personnalité vous est propre et vos choix sont vôtres. Ne laissez jamais vos croyances dépasser la raison de votre esprit ou bien la flamme dans votre cœur. Voila peut-être aussi une leçon d'un mortel à une immortelle. Face à la mort, on n'observe que sa propre personne. Et dans cette adversité, il faut être serein, sûr d'apprécier l'image qui nous est renvoyé. Ne pas avoir l'impression d'observer une simple coquille. Un simple outil dirigé par une personne, un dieu. Car si l'on emmène peu de choses avec nous dans la tombe, une chose est sûre, il faut s'assurer de ne pas y emmener trop de regrets.
Il enserra un peu son étreinte, sentant contre lui le corps frêle de l'ange. Il se dégagea finalement, reportant son attention sur le camp et l'activité naissante qui y demeurait. Il y avait encore fort à faire avant de ne serait-ce que penser au départ. L'espace d'un instant, l'esprit de l'humain vacilla et il réalisa également qu'il aurait aimé traverser tout cela aussi avec Alasker. Le lycanthrope aurait sans aucun doute eu aussi son petit mot à dire sur pas mal d'atrocités qu'ils avaient observé et, la simple pensée de voir l'armure d'airain se plaindre tout en tranchant les macchabés l'amusa. Lorsqu'il serait enfin rentré, l'armure noire se presserait à tout raconter à son vieil ami. De l'horreur observée, à la rencontre avec l'ange aux cheveux immaculés. Quittant son introspection pour reporter son attention sur cette dernière, le reikois l'invita à le suivre tandis qu'il commençait à marcher doucement.
- Je vous remercie également Luvïel. Vous nous avez été d'une aide précieuse. Vous êtes forte, même si vous souhaitez l'être plus encore. J'espère pouvoir recroiser votre route. Il laissa le silence flotter quelques secondes dans l'air, puis il reprit. Venez, allons aider Ikaryon et les autres. Discutons et reposons nous également. Nous avons tous mérités un peu de calme.
- Apparence des épées de Deydreus:
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Je bois ses paroles, écoute son souffle, découvre un homme plus tempéré. Il sait des choses que je ne comprendrai certainement jamais, la mortalité étant un concept que je ne peux concevoir. Ces êtres capables de prendre la tête d'un pays, tuer pour des lopins de terre, vivant dans la terreur qu'un jour tout s'éteigne. Ce sont des mortels, des âmes qui cherchent leur place dans un monde imparfait. Des âmes qui agissent comme on leur dicte de faire ou qui choisissent de vivre leur propre route, rencontrant moult choix qui se solderont par un résultat : bon ou mauvais. Certains sont capables de comprendre et de ressentir, là où d'autres ne laissent aucunement la place aux sentiments et à l'empathie. Peut-être que je n'ai tout simplement pas compris la quête des mortels depuis le commencement. Voilà pourquoi nous, engeances des titans, sommes peut-être rejetées et tuées car nous possédons quelque chose que les mortels envies. Les mortels sont aussi impitoyables, terrassés par un mal qui les ronge depuis la nuit des temps, une peur qui domine leur pensée jusqu'à leur dernier souffle : la fin. Deydreus a certainement trouvé sa voie ou d'autres se cherchent encore. Il voue son existence aux danses de lames et de giclée de sang, un être capable des pires sacrifices et des massacres sanguinolents. Les Serres sont un regroupement de mortels forts et intrépides, sachant qu'aujourd'hui peut être leur dernier jour et ils sont là, se soutenant, se relevant, comme des amis, comme des frères. Une famille. L'ambition est un mot qui a beaucoup de valeur à mes yeux, car elle représente tout ce que nous sommes prêts à sacrifier pour elle. L'ambition nous guide et nous porte, elle nous maintient dans l'espoir de la réussite, du désir ardent. Cette ambition qui peut également mener à notre perte. J'ai choisi de suivre les Serres plutôt que la Baronne, cette entité qui était autrefois là-haut dans le royaume des cieux et que j'ai détruit, sous le regard de mes pères. Je ne dois pas me sentir honteuse. Le regard de l'homme est exceptionnel, si intense et si étrange que je m'y perds dedans. J'aimerais tant découvrir l'histoire de chacun des Serres, découvrir qui ils sont et leur accorder une bénédiction, bien qu'ils ne soient pas croyants. Je n'aurai jamais pensé que le reikois soit si sage dans ses paroles. On me disait que ces hommes des terres éloignées ne sont que des sauvages sanguinolents, vivant dans les entrailles de leurs ennemis, vivant dans le vice et les multiples plaisirs sadiques auxquels ils s'adonnent. Pourtant aujourd'hui, je balais d'une main tous ces mensonges. Et si Seagan m'avait menti ? Le reikois me sert un peu plus contre lui. Je m'y sens bien, comme si ma place est également ici. Il me lâche et se redresse, m'invitant à le suivre jusqu'au camp. Aucun titan ne me guide dans mes choix ou dans mes rencontres, je suis seule maître de ma destinée, de mes envies, de mes combats. Tandis que nous avançons vers Ikaryon, discute avec Aki et Vivien à l'extérieur d'une tente voisine, l'un croisant les bras, l'autre déposant un petit paquetage dans un sac en toile. Une fois à leur niveau, nous les saluons et rejoignons leur discussion.
— Bon alors, il va arrêter de pioncer, Léonard ? Demande Aki avec un sourire moqueur.
— Je t'entends Aki, s'exprime une voix dans la tente juste à côté.
— Vous entendez quelque chose ? J'ai la sensation d'avoir une voix désagréable dans les oreilles.
— Je ne suis pas sourd ! S'exclame Léonard.
Vivien me fait un clin d'œil et regarde Aki et Ikaryon en plaçant sa main sur le pommeau de son épée.
— On nous attaque ! Aux armes !
Vivien et Ikaryon font semblant d'extraire leurs épées, Léonard sort de la tente avec précipitation, épée levée et des morceaux de protection partiellement portée. Lorsqu'ils nous voient, les gars explosent d'un rire si franc que je ne peux m'empêcher de rire aussi. Léonard vocifère, range son arme et s'approche vers nous avec une moue déconfite. Toutefois, il se met à rire aussi et tape l'épaule de ce sacripant de Vivien.
— Mais dis donc Vivien, c'est que t'es un p'tit malin ! Tu as raté la vocation d'aller dans un cirque !
Vivien a la larme à l'œil tellement il a ri, cela leur fait du bien aux braves gaillards de se laisser aller après tant d'émotions. Je ne peux que compatir à leur envie de passer à autre chose après tout ces émois. Je jette un œil sur les côtés et remarque quelques serres en train de disposer de la viande de lapin sur une broche en bois au-dessus du feu. Je leur demande si nous pouvons nous installer près de cette douce chaleur, ils acquiescent et je tapote l'épaule de Léonard.
— Tu ne leur en veux pas pour cette boutade ?
— Pas du tout ! Dit-il surpris. Nous sommes des frères d'armes, on aime bien se charrier entre nous.
— Oh. Je devrai essayer avec Anna et Elsa.
— Ah, des amies ?
— Des jeunes filles qui se sont proposées à mon service. Deux sœurs. Elles sont jeunes et ont tout perdu dans les terres de Shoumeï. Nous les avons recueillies.
— Nous ?
— Ma famille. Loin dans les montagnes de Célestia.
Soudain, il y eut un silence. Je ne saurai pas dire si c'était mal ou non. Proche du feu, une fois installé, je commence à raconter mon histoire.
— J'ai vécu plusieurs millénaires dans la forêt des pins argentés, connue pour sa faune et sa flore dangereuse. Depuis l'apparition de Puantrus et de Zeï, la forêt est devenue incontrôlable. J'ai bien failli y passer si je n'avais pas su résister à ce flux de magie violent. J'inspecte les hommes un à un, ils s'approchent doucement et me regardent en silence, tandis que je continue mon récit. En fait, j'ai cru que je pourrais revenir au royaume des cieux si je revenais vers eux. Puis, je me suis rendue à l'évidence qu'il n'en avait que faire. Je suis une fille oubliée. Je hausse les épaules. Enfin, après ça, j'ai erré et j'ai fait la rencontre d'un groupe d'hommes. Je pensais qu'ils allaient me faire du mal, car on a bien souvent voulu me tuer et m'arracher les ailes lors de la première guerre des titans. Ce pour quoi, la forêt m'a accueilli des milliers d'années durant ... Dans ce groupe d'hommes, il y avait un prêtre. Baigné d'une lumière si pure, dans une toge noire. Il m'a tendu la main et m'a montré un nouveau foyer, m'expliquant que tous les Hommes ne sont pas violents ni impies. Seulement ... Et si. Et si je me trompais ? Est-ce normal de désirer vouloir débarrasser le monde du vice en demandant l'Ordalie ? Est-ce normal de vouloir oblitérer les sens des mortels ayant fauté ? Pourquoi ne peut-il pardonner ? J'essaie de lui faire entendre raison. J'essaie que ma voix porte un message de paix. Que même si le mal a agi, qu'il est possible de pardonner et de pouvoir laisser une seconde chance, car là, il ne s'agit pas de tuer ou d'être tué. Il s'agit d'une "Justice" au nom des titans. Je vous avoue que je ne connais rien au monde dans lequel je me trouve. J'ai trop longtemps délaissé le commun des mortels, préférant une vie d'ermite loin des querelles et des guerres.
Un silence.
— Je suis en proie au doute. Et si on m'avait menti depuis le début ? On m'a tant dit des choses mauvaises sur les reikois. Et pourtant, en vous voyant à l'œuvre, en combattant à vos côtés et en respirant le même air, je vois bien que nous pouvons nous unir contre le mal qui ronge le pays. Ils sont devenus comme une famille mais, j'ai peur qu'on ne m'ai pas tout dit.
— Bon alors, il va arrêter de pioncer, Léonard ? Demande Aki avec un sourire moqueur.
— Je t'entends Aki, s'exprime une voix dans la tente juste à côté.
— Vous entendez quelque chose ? J'ai la sensation d'avoir une voix désagréable dans les oreilles.
— Je ne suis pas sourd ! S'exclame Léonard.
Vivien me fait un clin d'œil et regarde Aki et Ikaryon en plaçant sa main sur le pommeau de son épée.
— On nous attaque ! Aux armes !
Vivien et Ikaryon font semblant d'extraire leurs épées, Léonard sort de la tente avec précipitation, épée levée et des morceaux de protection partiellement portée. Lorsqu'ils nous voient, les gars explosent d'un rire si franc que je ne peux m'empêcher de rire aussi. Léonard vocifère, range son arme et s'approche vers nous avec une moue déconfite. Toutefois, il se met à rire aussi et tape l'épaule de ce sacripant de Vivien.
— Mais dis donc Vivien, c'est que t'es un p'tit malin ! Tu as raté la vocation d'aller dans un cirque !
Vivien a la larme à l'œil tellement il a ri, cela leur fait du bien aux braves gaillards de se laisser aller après tant d'émotions. Je ne peux que compatir à leur envie de passer à autre chose après tout ces émois. Je jette un œil sur les côtés et remarque quelques serres en train de disposer de la viande de lapin sur une broche en bois au-dessus du feu. Je leur demande si nous pouvons nous installer près de cette douce chaleur, ils acquiescent et je tapote l'épaule de Léonard.
— Tu ne leur en veux pas pour cette boutade ?
— Pas du tout ! Dit-il surpris. Nous sommes des frères d'armes, on aime bien se charrier entre nous.
— Oh. Je devrai essayer avec Anna et Elsa.
— Ah, des amies ?
— Des jeunes filles qui se sont proposées à mon service. Deux sœurs. Elles sont jeunes et ont tout perdu dans les terres de Shoumeï. Nous les avons recueillies.
— Nous ?
— Ma famille. Loin dans les montagnes de Célestia.
Soudain, il y eut un silence. Je ne saurai pas dire si c'était mal ou non. Proche du feu, une fois installé, je commence à raconter mon histoire.
— J'ai vécu plusieurs millénaires dans la forêt des pins argentés, connue pour sa faune et sa flore dangereuse. Depuis l'apparition de Puantrus et de Zeï, la forêt est devenue incontrôlable. J'ai bien failli y passer si je n'avais pas su résister à ce flux de magie violent. J'inspecte les hommes un à un, ils s'approchent doucement et me regardent en silence, tandis que je continue mon récit. En fait, j'ai cru que je pourrais revenir au royaume des cieux si je revenais vers eux. Puis, je me suis rendue à l'évidence qu'il n'en avait que faire. Je suis une fille oubliée. Je hausse les épaules. Enfin, après ça, j'ai erré et j'ai fait la rencontre d'un groupe d'hommes. Je pensais qu'ils allaient me faire du mal, car on a bien souvent voulu me tuer et m'arracher les ailes lors de la première guerre des titans. Ce pour quoi, la forêt m'a accueilli des milliers d'années durant ... Dans ce groupe d'hommes, il y avait un prêtre. Baigné d'une lumière si pure, dans une toge noire. Il m'a tendu la main et m'a montré un nouveau foyer, m'expliquant que tous les Hommes ne sont pas violents ni impies. Seulement ... Et si. Et si je me trompais ? Est-ce normal de désirer vouloir débarrasser le monde du vice en demandant l'Ordalie ? Est-ce normal de vouloir oblitérer les sens des mortels ayant fauté ? Pourquoi ne peut-il pardonner ? J'essaie de lui faire entendre raison. J'essaie que ma voix porte un message de paix. Que même si le mal a agi, qu'il est possible de pardonner et de pouvoir laisser une seconde chance, car là, il ne s'agit pas de tuer ou d'être tué. Il s'agit d'une "Justice" au nom des titans. Je vous avoue que je ne connais rien au monde dans lequel je me trouve. J'ai trop longtemps délaissé le commun des mortels, préférant une vie d'ermite loin des querelles et des guerres.
Un silence.
— Je suis en proie au doute. Et si on m'avait menti depuis le début ? On m'a tant dit des choses mauvaises sur les reikois. Et pourtant, en vous voyant à l'œuvre, en combattant à vos côtés et en respirant le même air, je vois bien que nous pouvons nous unir contre le mal qui ronge le pays. Ils sont devenus comme une famille mais, j'ai peur qu'on ne m'ai pas tout dit.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1549
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Quittant leur position pour rejoindre les autres Serres, le duo improbable assista à l'une des nombreuses scènes de vie qui s'imposait au sein d'un groupe de guerriers et à la vie militaire. C'était souvent comme ça lorsque la mort se trouvait tapis dans l'ombre, prête à frapper au moindre faux pas. Les liens se renforçaient alors entre les hommes, ils évoluaient et combattaient ensemble. Ils comptaient les uns sur les autres et développaient une relation unique. Ce n'était pas juste de l'amitié ou de l'amour. C'était quelque chose d'autre, plus fort que les liens du sang. Pourtant, Deydreus n'étira aucun sourire sur ses lèvres, tout simplement car ses pensées étaient ailleurs. En revanche, il appréciait tout de même de voir sa troupe évoluer ainsi. Malgré tout leur professionnalisme, ils savaient évacuer la pression et profiter des moments de calme. Passant les guerriers, Luvïel et Deydreus allèrent s'installer près du feu, où Gordrek, Esyleij et Hendrick commençaient à cuisiner quelques lapins capturés. L'elfe invita les nouveaux arrivants à se poser, étirant sur ses lèvres fines un sourire charmeur à l'attention de l'ange qui ne fut même pas remarqué, ce qui attira les rires moqueurs de ses deux camarades. Silencieux, Deydreus écouta ensuite Luvïel, haussant un sourcil à la mention de Celestia. Un léger silence flotta dans l'air, tandis que l'être ailé enchainait. Certains regards s'assombrirent légèrement, comprenant le lien entre la belle aux cheveux immaculés et le Nouvel ordre.
Attendant qu'elle eut terminé, le chevalier sombre se redressa légèrement en croisant les bras tandis que ses yeux vairons venaient se perdre dans les flammes. Il s'était douté du lien entre l'ange et les fanatiques qui sévissaient dans la région, sans pour autant réellement la considérer comme une ennemi. Sa curiosité l'avait poussé à agir initialement, cherchant à la fois des informations et de la compréhension. Shoumeï était une terre ancienne, beignée d'histoire et de religion alors, il ne fallait pas ranger les gens dans des cases trop rapidement. D'autant qu'elle n'avait jamais fait montre de la moindre hostilité à l'égard du groupe reikois. En revanche, les gens qui l'avaient recueillie étaient mauvais. Leur fanatisme rongeait leur cœur et leur esprit, les forçant à massacrer et tuer des patrouilles lambda, ou des citoyens innocents qui refusaient de se soumettre à leur hégémonie. Il était assez ironique que, du coup, ils usent de propagande à l'encontre du Reike et les désignent comme des monstres assoiffés de sang. Quittant les flammes des yeux pour venir poser son regard sur Luvïel, il passa sa main sur sa barbe doucement.
- Je ne pense pas que placer le sort du monde dans les mains d'êtres Divins soit une bonne chose. Cela revient à renier la propre responsabilité des mortels, leur propre force. Leur existence. Priver les sens d'une personne ayant fauté? Cela revient à faire pire que réduire quelqu'un en esclavage. Cela s'avère... Non pas cruel, mais sadique. Punir les fautifs est une chose, surtout si l'on se croit légitime dans son jugement mais... Laisser une personne dans l'agonie, l'angoisse, la peur. Cela n'est pas une méthode honorable. Ce n'est pas juste. Il marqua une légère pause. De plus, en quel droit un prêtre, aussi érudit et saint se prétend-il, peut soumettre son propre jugement à son prochain? Comment peut-il se placer juge et bourreau à la place des dieux qu'il prétend servir? En quel sens ses pensées sont supérieures aux autres? Plus pures? N'est-il pas lui aussi mortel? N'est-il pas lui aussi soumis aux règles qui régissent ce monde, à sa cruauté? N'est-il pas lui même habitué par la rancœur, et la haine? Ce n'est que mon jugement, mais si une personne veut se prétendre juste et sainte, alors, elle se doit d'être loyale envers elle même, et ne pas se prétendre faussement vertueuse.
Il décroisa les bras, montrant ses hommes de la main avant de focaliser sa démonstration sur Esyleij.
- Tous les hommes que vous voyez ici ont combattu à mes côtés lors de la guerre contre les titans. Nous avons affronté créatures, fanatiques et monstres abominables. Il n'y avait pas de gloire pour nous, aucun salut religieux nous attendant ou de cloches sonnant à notre arrivée. Il n'y avait que la boue, le sang, la violence. Certains d'entre nous étaient eux mêmes croyants. Cela n'a pas arrêté le massacre. Léonard a été recruté après avoir abattu deux serviteurs des titans qui tentaient de violer une reikoise. Esyleij, ici présent, a vu toute sa famille se faire massacrer par un ange. Cette dernière n'était qu'une simple association de fermiers cultivant la pomme de terre. Ils n'offensaient personne, ne reniaient rien. Ils sont tous morts quand même. Si notre ami ici s'en est sorti, c'est car les Serres passaient par là. Pourtant, Esyleij n'a jamais jugé les croyants comme les responsables de cet acte. Seulement les titans, et ceux qui les suivaient aveuglément. Frederik, Ismael et Isaac quant à eux étaient avec moi depuis le début. Ils ont assisté à mes côtés à la chute de Shoumeï. Ils ont vu comme moi des villes tomber dans l'intolérance totale de ceux sensés les protéger. Le haut clergé... Porteur de la bonne parole et du message divin... Acceptant sans broncher la mort de son troupeau, abattu froidement et sans distinction. Nous ne détestons pas les Titans pour leur nature, pour leur force. Nous les détestons pour ce qu'ils ont fait, pour ce qu'ils sont. Il observa Luvïel quelques instants. Nous pourrions les pardonner, voir les choses autrement. Mais pour cela, il faudrait qu'eux mêmes nous acceptent tels que nous sommes, sans nous condamner car nous refusons de marcher dans leur sillage, de nous soumettre. D'accepter notre infériorité et d'attendre comme des moutons, prêts à se faire massacrer à la moindre mauvaise humeur du loup qui se prétend berger. Donc, non, Luvïel, il n'est pas normal de vouloir soumettre un monde à une prétendue Ordalie. De condamner un peuple pour des actions qui ne regardent que sa personne. Il existe des personnes abjectes au sein du Reike, comme partout. J'ai moi même déjà fait des choses terribles. Mais au moins, je n'ai pas la prétention de posséder une vertu quelconque et de considérer bêtement que ce qui ne pense pas comme moi est à abattre. J'aime l'Empire, pour la chance qu'il offre à tout un chacun. Pour sa répartition des richesses et car il tente de faire manger chacun à sa faim. Mais je ne suis pas aveugle à ses faiblesses, à son impureté.
Il attrapa ensuite une gourde d'eau qui trainait à côté de lui, soupesant cette dernière avant de déverser le contenu liquide dans sa gorge. Soupirant de plaisir une fois sa dégustation terminée, il enchaina doucement, sous les yeux de ses quelques hommes et de l'être ailé.
- Il est normal de douter. Vous avez donné votre confiance aux premiers mortels vous ayant acceptée. Vous ignoriez les multiples facettes de ce monde et toute sa complexité, malgré votre immortalité. La question, au final, n'est pas réellement de savoir si on vous a trompé ou non, mais si vous acceptez cette fausse vérité ou non. Ils vous ont très certainement caché des choses. Tout simplement car leur situation est compliquée malgré toute la prétention qu'ils ont sur le bienfondé de leur croisade. Nos armées parcourent ces terres désolées, et vous représentez à vous seule un symbole bien plus grand que ce que vous ne pensez. Vous êtes un symbole de vertu et, à vos actes, je vois également la force qui vous habite ainsi que votre raison. Il tendit alors la gourde à Godrek qui venait la récupérer pour boire un coup. "Nous unir contre le mal de ce pays"? Effectivement, cela serait possible, mais seulement si les plus fanatiques seraient capables de ne pas laisser leurs croyances dominer leur esprit. Vous souhaitez faire entendre raison, être le calme tempérant les pulsions violentes de celui qui mène votre ordre. Mais... S'il refuse encore et encore de vous entendre, pourquoi s'acharner à emprunter un chemin qui ne vous convient pas? Vous n'êtes liée qu'à votre propre personne, profitez en. Peut-être est-ce également ce que souhaitent vos parents, si tant est qu'ils souhaitent autre chose que la soumission de ceux sous leur coupe.
Il souffla longuement, la fatigue venant légèrement embrumer son esprit. Frottant ses tempes, le reikois fixa son regard vairon dans les yeux ambrés de l'être ailé.
- Veuillez excuser mon amertume à l'égard de vos parents. Je n'ai jamais été pieux, peu importe la religion. Et depuis la guerre, j'avoue me moquer de leurs potentielles ambitions. Seul m'importe le sort des mortels, et l'assurance qu'ils portent eux-mêmes le manteau de leur propre responsabilité.
Attendant qu'elle eut terminé, le chevalier sombre se redressa légèrement en croisant les bras tandis que ses yeux vairons venaient se perdre dans les flammes. Il s'était douté du lien entre l'ange et les fanatiques qui sévissaient dans la région, sans pour autant réellement la considérer comme une ennemi. Sa curiosité l'avait poussé à agir initialement, cherchant à la fois des informations et de la compréhension. Shoumeï était une terre ancienne, beignée d'histoire et de religion alors, il ne fallait pas ranger les gens dans des cases trop rapidement. D'autant qu'elle n'avait jamais fait montre de la moindre hostilité à l'égard du groupe reikois. En revanche, les gens qui l'avaient recueillie étaient mauvais. Leur fanatisme rongeait leur cœur et leur esprit, les forçant à massacrer et tuer des patrouilles lambda, ou des citoyens innocents qui refusaient de se soumettre à leur hégémonie. Il était assez ironique que, du coup, ils usent de propagande à l'encontre du Reike et les désignent comme des monstres assoiffés de sang. Quittant les flammes des yeux pour venir poser son regard sur Luvïel, il passa sa main sur sa barbe doucement.
- Je ne pense pas que placer le sort du monde dans les mains d'êtres Divins soit une bonne chose. Cela revient à renier la propre responsabilité des mortels, leur propre force. Leur existence. Priver les sens d'une personne ayant fauté? Cela revient à faire pire que réduire quelqu'un en esclavage. Cela s'avère... Non pas cruel, mais sadique. Punir les fautifs est une chose, surtout si l'on se croit légitime dans son jugement mais... Laisser une personne dans l'agonie, l'angoisse, la peur. Cela n'est pas une méthode honorable. Ce n'est pas juste. Il marqua une légère pause. De plus, en quel droit un prêtre, aussi érudit et saint se prétend-il, peut soumettre son propre jugement à son prochain? Comment peut-il se placer juge et bourreau à la place des dieux qu'il prétend servir? En quel sens ses pensées sont supérieures aux autres? Plus pures? N'est-il pas lui aussi mortel? N'est-il pas lui aussi soumis aux règles qui régissent ce monde, à sa cruauté? N'est-il pas lui même habitué par la rancœur, et la haine? Ce n'est que mon jugement, mais si une personne veut se prétendre juste et sainte, alors, elle se doit d'être loyale envers elle même, et ne pas se prétendre faussement vertueuse.
Il décroisa les bras, montrant ses hommes de la main avant de focaliser sa démonstration sur Esyleij.
- Tous les hommes que vous voyez ici ont combattu à mes côtés lors de la guerre contre les titans. Nous avons affronté créatures, fanatiques et monstres abominables. Il n'y avait pas de gloire pour nous, aucun salut religieux nous attendant ou de cloches sonnant à notre arrivée. Il n'y avait que la boue, le sang, la violence. Certains d'entre nous étaient eux mêmes croyants. Cela n'a pas arrêté le massacre. Léonard a été recruté après avoir abattu deux serviteurs des titans qui tentaient de violer une reikoise. Esyleij, ici présent, a vu toute sa famille se faire massacrer par un ange. Cette dernière n'était qu'une simple association de fermiers cultivant la pomme de terre. Ils n'offensaient personne, ne reniaient rien. Ils sont tous morts quand même. Si notre ami ici s'en est sorti, c'est car les Serres passaient par là. Pourtant, Esyleij n'a jamais jugé les croyants comme les responsables de cet acte. Seulement les titans, et ceux qui les suivaient aveuglément. Frederik, Ismael et Isaac quant à eux étaient avec moi depuis le début. Ils ont assisté à mes côtés à la chute de Shoumeï. Ils ont vu comme moi des villes tomber dans l'intolérance totale de ceux sensés les protéger. Le haut clergé... Porteur de la bonne parole et du message divin... Acceptant sans broncher la mort de son troupeau, abattu froidement et sans distinction. Nous ne détestons pas les Titans pour leur nature, pour leur force. Nous les détestons pour ce qu'ils ont fait, pour ce qu'ils sont. Il observa Luvïel quelques instants. Nous pourrions les pardonner, voir les choses autrement. Mais pour cela, il faudrait qu'eux mêmes nous acceptent tels que nous sommes, sans nous condamner car nous refusons de marcher dans leur sillage, de nous soumettre. D'accepter notre infériorité et d'attendre comme des moutons, prêts à se faire massacrer à la moindre mauvaise humeur du loup qui se prétend berger. Donc, non, Luvïel, il n'est pas normal de vouloir soumettre un monde à une prétendue Ordalie. De condamner un peuple pour des actions qui ne regardent que sa personne. Il existe des personnes abjectes au sein du Reike, comme partout. J'ai moi même déjà fait des choses terribles. Mais au moins, je n'ai pas la prétention de posséder une vertu quelconque et de considérer bêtement que ce qui ne pense pas comme moi est à abattre. J'aime l'Empire, pour la chance qu'il offre à tout un chacun. Pour sa répartition des richesses et car il tente de faire manger chacun à sa faim. Mais je ne suis pas aveugle à ses faiblesses, à son impureté.
Il attrapa ensuite une gourde d'eau qui trainait à côté de lui, soupesant cette dernière avant de déverser le contenu liquide dans sa gorge. Soupirant de plaisir une fois sa dégustation terminée, il enchaina doucement, sous les yeux de ses quelques hommes et de l'être ailé.
- Il est normal de douter. Vous avez donné votre confiance aux premiers mortels vous ayant acceptée. Vous ignoriez les multiples facettes de ce monde et toute sa complexité, malgré votre immortalité. La question, au final, n'est pas réellement de savoir si on vous a trompé ou non, mais si vous acceptez cette fausse vérité ou non. Ils vous ont très certainement caché des choses. Tout simplement car leur situation est compliquée malgré toute la prétention qu'ils ont sur le bienfondé de leur croisade. Nos armées parcourent ces terres désolées, et vous représentez à vous seule un symbole bien plus grand que ce que vous ne pensez. Vous êtes un symbole de vertu et, à vos actes, je vois également la force qui vous habite ainsi que votre raison. Il tendit alors la gourde à Godrek qui venait la récupérer pour boire un coup. "Nous unir contre le mal de ce pays"? Effectivement, cela serait possible, mais seulement si les plus fanatiques seraient capables de ne pas laisser leurs croyances dominer leur esprit. Vous souhaitez faire entendre raison, être le calme tempérant les pulsions violentes de celui qui mène votre ordre. Mais... S'il refuse encore et encore de vous entendre, pourquoi s'acharner à emprunter un chemin qui ne vous convient pas? Vous n'êtes liée qu'à votre propre personne, profitez en. Peut-être est-ce également ce que souhaitent vos parents, si tant est qu'ils souhaitent autre chose que la soumission de ceux sous leur coupe.
Il souffla longuement, la fatigue venant légèrement embrumer son esprit. Frottant ses tempes, le reikois fixa son regard vairon dans les yeux ambrés de l'être ailé.
- Veuillez excuser mon amertume à l'égard de vos parents. Je n'ai jamais été pieux, peu importe la religion. Et depuis la guerre, j'avoue me moquer de leurs potentielles ambitions. Seul m'importe le sort des mortels, et l'assurance qu'ils portent eux-mêmes le manteau de leur propre responsabilité.
- Apparence des épées de Deydreus:
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Les Divins sont des êtres qui ont asservit les mortels, ils les ont souillés, massacrés et torturés. Pourtant, ce sont les parents de toutes les créations, ils sont la puissance incommensurable de Sekaï et au-delà. En tant que propre engeance des créateurs, je ne peux pas lui donner entièrement tort, comme je ne peux pas lui donner entièrement raison. Depuis des millénaires, les titans ont utilisé leur pouvoir pour façonner le monde dans lequel nous vivons. J'écoute le point de vue du reikois, d'autant qu'il me donne des arguments qui me paraissent concrets. Seagan est un mortel, tôt ou tard, sa vie de Lumina s'éteindra. Il a choisi de prendre la tête du Nouvel Ordre car il était tout simplement l'ancien haut-prêtre de Shoumeï, celui qui fut détrôné pensait bien faire en sauvant l'Impératrice Ayshara et son enfant, puis fut emprisonné par l'empereur Tensai. Il fut rejeté par ses pairs suite à son bras-droit qui l'a déclaré comme ennemi public, tout en prenant la tête du pays. Enfin, le sang des nobles coula dans les ruelles des grandes cités de Shoumeï sur ordre de l'ex-bras droit Shoumeïen. Du moins, c'est que ce Seagan m'a confirmé. Peut-être qu'un jour, aurai-je une toute autre version. Pourtant, pourquoi douterai-je de mon maître ? Celui qui m'a tendu la main et a cru en moi ? Celui qui a fermé son cœur, choisissant le sacrifice et prônant une foi véritable envers les grands titans. Est-ce que les Divins l'auraient choisi ou bien, s'est-il simplement auto-proclamé grand mécène de l'Ordalie ? Les paroles de Deydreus me font réfléchir et mon rythme cardiaque s'accélère. Je sens une colère et une grande peur s'insinuer dans mon être. Comme si je vivais entourée de mensonges, de duperies. Je suis l'écho des histoires passées de chaque reikois, ici présent. Mon regard s'assombrit lorsqu'il évoque la destruction de la famille de ce cher Esyleij par une de mes propres consœurs, aveuglée par les ordres qui lui ont été donnés. Tout comme je l'étais. Il m'explique que les hommes de foi sont censés transmettre la paix et l'amour de son prochain, accusant les autres d'impies, là ou eux-mêmes massacrent ceux qui n'ont pas la même vision sur leur religion. Je ne sais pas pourquoi, plus Deydreus parle et plus je me sens accablée, n'ayant pas daigné soulever les méfaits de ceux qui, aujourd'hui, sont à la tête du Nouvel Ordre. Le reikois aux sombres armoiries confesse qu'il n'est pas tout blanc, je n'en aurai nullement douté.
Aveuglée. Un terme qui désigne cruellement mon manque de connaissances du monde et du commun des mortels. Je suis une brebis égarée entourée de loups, plus féroces les uns que les autres. Une brebis qui pourtant a du mordant. Ce reikois a su comment me mettre mal à l'aise et m'a totalement déboussolée. Les mortels sont doués dans leur parole, ils savent utiliser les bons mots et peuvent vous emmener là où ils veulent. Je sais pertinemment que je fais face à des reikois ne portant pas les Divins dans leur cœur. Toutefois, avec leur point de vue, cela m'a permis de prendre grandement en considération ce qu'ils ont vécu. Je suis à la fois triste et heureuse de comprendre un peu plus ces hommes qui ont leur propre jugement, sans être sous le dictat d'entités qui les dépasse. Après tout, il faut de tout pour créer un monde. Le mal ne peut exister sans le bien, les ténèbres ne peuvent exister sans la lumière, l'équilibre de toute chose est régi dans chaque monceau de terre. Il est vrai que l'union des peuples est une idylle. Il suffirait que les peuples sachent communiquer sans lever les armes, qu'ils trouvent des compromis sans se quereller, qu'ils s'associent contre un mal commun ! Seulement, tout cela sonne creux, ce monde ne peut exister. Mes épaules s'affaissent et je sens un grand désarroi dans mon âme. Combien même avec tous les efforts du monde, j'aurais voulu rallier les mortels, ils sont trop différents pour être chacun comblé. Alors, à quoi bon ? Sur ses dernières paroles, je rebondis :
— Seul m'importe le sort des mortels également, Deydreus. J'ai été conçu dans un but, rallier les mortels sous la bannière des titans. Aujourd'hui, mon but est caduc et on m'a assigné la protectrice du peuple, par-delà les montagnes. Je désire ardemment le bien de chacun, souhaitant remédier aux peines et aux douleurs par ma lumière. Je ne pourrais pas aider le monde entier, cela est impossible. A contrario, je peux venir en aide à ceux qui m'épaulent et me guident. Croyez-moi, avec tout ce que vous venez de me dire, beaucoup de questions déferlent dans ma tête et je me sens... Perdue.
Mes aiguillettes partent en arrière, les mains jointes, je prends une grande inspiration et replie davantage les ailes comme pour me protéger.
— Je suis sortie de cette forêt maudite en pensant que plus jamais je n'aurai besoin de faire de mal à personne. Et enfin, mon maître m'a bercé dans une illusion où il me tuait. Puis, il a créé des lames de lumière qui me déchiraient la peau et les ailes. Lorsque je commençais à être mal en point, il me guérissait et nous recommencions avant que je puisse développer toute ma puissance. Il est entré dans ma tête et m'a fait faire des choix. Il voulait me rendre plus forte. Est-ce réellement comme cela que l'on devient plus fort ? Doit-on réellement penser à tuer son prochain si l'on veut progresser ?
Je regarde mes mains et pense de nouveau à la lame pénétrant ma chair, à toutes les entailles et mon propre sang qui dégoulinait. Je revois sa magie bienfaitrice me remettre d'aplomb, me faisant parvenir à de nouvelles compétences dont je ne pensais pas être dotée. Je regarde chaque homme se trouvant devant moi avec une pointe de tristesse puis, avec un sourire, je déclare :
— Tout cela m'a donné soif. Un peu d'hydromel mes chères serres ?
Aveuglée. Un terme qui désigne cruellement mon manque de connaissances du monde et du commun des mortels. Je suis une brebis égarée entourée de loups, plus féroces les uns que les autres. Une brebis qui pourtant a du mordant. Ce reikois a su comment me mettre mal à l'aise et m'a totalement déboussolée. Les mortels sont doués dans leur parole, ils savent utiliser les bons mots et peuvent vous emmener là où ils veulent. Je sais pertinemment que je fais face à des reikois ne portant pas les Divins dans leur cœur. Toutefois, avec leur point de vue, cela m'a permis de prendre grandement en considération ce qu'ils ont vécu. Je suis à la fois triste et heureuse de comprendre un peu plus ces hommes qui ont leur propre jugement, sans être sous le dictat d'entités qui les dépasse. Après tout, il faut de tout pour créer un monde. Le mal ne peut exister sans le bien, les ténèbres ne peuvent exister sans la lumière, l'équilibre de toute chose est régi dans chaque monceau de terre. Il est vrai que l'union des peuples est une idylle. Il suffirait que les peuples sachent communiquer sans lever les armes, qu'ils trouvent des compromis sans se quereller, qu'ils s'associent contre un mal commun ! Seulement, tout cela sonne creux, ce monde ne peut exister. Mes épaules s'affaissent et je sens un grand désarroi dans mon âme. Combien même avec tous les efforts du monde, j'aurais voulu rallier les mortels, ils sont trop différents pour être chacun comblé. Alors, à quoi bon ? Sur ses dernières paroles, je rebondis :
— Seul m'importe le sort des mortels également, Deydreus. J'ai été conçu dans un but, rallier les mortels sous la bannière des titans. Aujourd'hui, mon but est caduc et on m'a assigné la protectrice du peuple, par-delà les montagnes. Je désire ardemment le bien de chacun, souhaitant remédier aux peines et aux douleurs par ma lumière. Je ne pourrais pas aider le monde entier, cela est impossible. A contrario, je peux venir en aide à ceux qui m'épaulent et me guident. Croyez-moi, avec tout ce que vous venez de me dire, beaucoup de questions déferlent dans ma tête et je me sens... Perdue.
Mes aiguillettes partent en arrière, les mains jointes, je prends une grande inspiration et replie davantage les ailes comme pour me protéger.
— Je suis sortie de cette forêt maudite en pensant que plus jamais je n'aurai besoin de faire de mal à personne. Et enfin, mon maître m'a bercé dans une illusion où il me tuait. Puis, il a créé des lames de lumière qui me déchiraient la peau et les ailes. Lorsque je commençais à être mal en point, il me guérissait et nous recommencions avant que je puisse développer toute ma puissance. Il est entré dans ma tête et m'a fait faire des choix. Il voulait me rendre plus forte. Est-ce réellement comme cela que l'on devient plus fort ? Doit-on réellement penser à tuer son prochain si l'on veut progresser ?
Je regarde mes mains et pense de nouveau à la lame pénétrant ma chair, à toutes les entailles et mon propre sang qui dégoulinait. Je revois sa magie bienfaitrice me remettre d'aplomb, me faisant parvenir à de nouvelles compétences dont je ne pensais pas être dotée. Je regarde chaque homme se trouvant devant moi avec une pointe de tristesse puis, avec un sourire, je déclare :
— Tout cela m'a donné soif. Un peu d'hydromel mes chères serres ?
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