Cela ne se passa que comme ca ne peut se passer que dans la plus pure fiction. Bien campée sur ses pieds nus, Lorindol accroché à un de ses bras, Halewyn incante dans une langue de gorge inconnue des mortels. De toutes ses magies, la téléportation est la seule qui requiert une incantation à haute voix. Iel ne sait pas d'où lui viens ce savoir. iel l'avait à la naissance, les lettres et les gestes inscrites déjà dans ses gènes. Il y en a d'autres aussi, iel le sait. Mais il lui faut de la puissance pour les apprendre

Par chance, peu de mortels savent reconnaitre la langue des démons, focussant sur ses paroles, la tension de la situation l'aiguillonne. Halewyn est ravi, l'adrénaline coule à flot dans ses veines. Les ténèbres commencent à les entourer au moment même ou le capitaine qui avait reluqué allègrement la putain un peu plus ot défonce la porte pour la deucxième fois de la soirée, l'envoyant définitivement défoncer le mur.

Il y a un moment au ralentit ou Halewyn et lui croisent le regard, et où les prunelles noires de Iel démon brillent d'une insolence crasse, juste avant qu'iel ne lui fasse un clin d,oeil. Le milicien bondit pour essayer de l'attrapper, mais ses grandes mains ne se referment que dans du vide quand, dans une exoplosion d,étincelles ténébreuses, le duo ne disparaisse complètement.,

Pour réapparaitre au bord de la falaise sur laquelle Halewyn aime bien s'arrêter parfois pour simplement contempler le vide du bout du monde. Laissant l'elfe dans sa position toute sauf gracieuse, iel succube s'avance tout au bord de la falaise, la main retenant son chapeau et la tresse au vent, avancant avec une grâce et une élégance innée. Laissant à l'assassin le temps de se remettre, iel lui tourne le dos sans crainte, avec l'intention apparente de lui laisser sa fierté et son amour propre.

En fait, Halewyn s,en bat les couilles que Lorindol soit à plat ventre comme une larve. Il a survécu, fallait pas s'attendre à une téléportation de première classe non plus, iel ne soigne pâs assez son incantation pour cela. Ca aurait été marrant d'ailleurs qu'ils soient arrivés dans le vide au bout de la falaise.

- On avais le choix, de la marche ou le cachot. Malheureusement je ne connais pas ton navire, du coup je ne pouvais t'y emmener directement. Je me suis dit que de la marche à pied était préférable.

Iel tend le bras et pointe l'est ou quelques lumières se perdent au loin.

-La ville est là. à 3 kilomètres. Il vaudrait mieux que tu te mette en route, au cas ou ils auraient dans l'idée de te poursuivre. La falaise descend dans un kilomètre vers l'ouest. Peut-être peux tu appeler ton navire pour qu'il vienne te chercher?

Au moins, l’exilé pouvait ressentir l’air marin sur son visage, c’était toujours plus agréable que les odeurs de sueurs qu’il avait eu l’honneur d’apprécier précédemment. L’elfe ignorait tout concernant la téléportation, il se doutait bien entendu de certaines choses, car il avait quelques connaissances en matière de magie, mais pour le reste… d’un point de vue purement pratique, ils n’avaient peut-être pas eu d’autre choix que de finir ici en bordure de falaise. Au moins il était arrivé jusqu’ici en un seul morceau, et la terre ferme se trouvait bien sous ses bottes. Durant son apprentissage l’exilé avait entendu parler plusieurs fois de tentative ratée concernant la téléportation, essai se concluant bien souvent par une mort peu enviable. L’elfe se souvenait précisément d’une fois où on lui avait raconté qu’à la suite d’une erreur d’incantation, seule la partie du corps avait été téléportée. À son arrivée, le malheureux s’était tout bonnement vidé sur le sol comme l’aurait fait une bouteille que l’on aurait tenue à l’envers.

Et maintenant qu’il avait eu l’honneur de participer à une téléportation en personne, qu’il avait ressenti cette sensation étrange de tomber sans pour autant être en mesure de se rattraper… l’elfe se disait que bien des choses pouvaient être possibles, en particulier lorsqu’il s’agissait de magie. Pensif concernant toute cette situation, il lui a fallu plusieurs secondes avant de répondre à son interlocuteur.

- Merci.

L’exilé préférait marcher que de croupir dans un cachot, bien qu’au vu de sa situation, l’elfe s’imaginait sans peine outrepasser la case enfermement pour finir directement à sécher au bout d’une corde. Il regarda dans la direction que pointait son interlocuteur, trois kilomètres, ce n’était pas grand-chose. L’elfe avait l’habitude de marcher, il ne lui faudrait pas plus de trente minutes pour atteindre la ville, bien qu’il ne fût pas certain qu’y retourner soit une bonne idée.

- J’ai un autre plan.

Cela ne servait à rien de rêver, si le navire était encore à quai il y avait de forte chance qu’il soit immobilisé pour être fouillé et sans avoir besoin de reparler de la contrebande, autant dire qu’il ne risquait pas de lever l’ancre. Leur destin n’avait aucune importance, mieux valait simplement ne pas trop traîner dans les parages, même s’il ne pensait pas croiser des gardes ici. Le Nord semblait une bien meilleure alternative, Benedictus devait se trouver à deux ou trois jours de marche tout au plus, personne n’irait le chercher là-bas, c’était l’occasion de se faire oublier. L’exilé ne comptait pas en dire plus, d’une certaine manière chacun avait rendu service à l’autre, bien qu’il aurait facile de dire que la téléportation était un supplément. Silencieux, il hocha une dernière fois en guise de salut à son interlocuteur puis tourna les talons, une longue route l’attendait.

Un autre plan?

Demande Halewyn au dos qui s'éloigne déjà avant de s'affaler dans l'herbe haute pour enfiler ses bottes à la va vite. Les bourses changent de place, se dissimulant dans les vêtements grossiers, avant qu'iel ne se relève, chapeau en main, pour regarder dans les ténèbres à la recherche de l'elfe. Parce qu'il ne l'a pas abandonné ici comme une vieille chaussette non? Ah! bien il semblerait que si.

Mais il a parlé d'un autre plan et si Halewyn est quand même un être qui peut sembler fort innofesif au premier abord, iel n'est pas à sous estimer non plus. Les prunelles noires luisent légèrement dans la noirceur de la nuit, cherchant les traces du passage de Lorindol. Iel succube n'est pas un assassin, loin s'en faut, cependant iel sait très bien observer. Ah!!!!! Il est là!!!!

C'est un gamin cabriolant comme un jeune chevreau de l'année qui apparait soudainement a côté de l'elfe. M'enfin, apparaitre est un grand mot,probablement qu'il l'a entendu venir de loin, iel démon n'ayant pas vraiment pris la peine de se cacher. La lourde tresse se mouvait en l'air comme mue d'une vie propre tandis qu'iel gambadait avec une grâce et une élégance innée ce qui dans la nuit, finissait de lui donner l'apparence de ce qu'iel est réellement. Un démon. Le sourire semblait distordu et malfaisant, affamé même, lesprunelles noires semblaient trop noires et trop grandes,la taille trop fine. Et pourtant Halewyn ne laissait passer que la camaraderie et la curiosité juvénile la plus pure.

-Alors? Quel plan? On va ou? Dis moi... Tu ne comptais sérieusement pas sur le fait que je resterais derrière, non? Attention, il y a un trou devant toi.  

Eh oui, le démon est décidément un être rempli de surprises! Et le fait qu'il n'y ait pas de pactes formulé entre eux facilite grandement les choses pour iel. Iel peut interpréter comme iel veut!

L’exilé avait l’habitude de prévoir toujours un plan B, celui qui devait permettre de contourner les problèmes épineux. Cependant, il ne prenait pas toujours le temps de les peaufiner, légère erreur sans doute due à l’excès de confiance qu’il avait en ses capacités. A Benedictus il aurait sans doute le temps de se poser plus sereinement, attendre que l’eau coule sous les ponts avant de reprendre la route.

Même s’il ne l’avait pas exprimé, il considérait le début de son voyage comme un adieu à l’égard de son étrange interlocuteur, personnage dont il ne savait que peu de choses d’ailleurs. D’où pouvait bien sortir ce type étrange capable d’utiliser la téléportation et la magie d’illusion ? Pourquoi « travailler » dans un bordel lorsque l’on maîtrise ce genre de compétence qui pourrait se révéler utile dans bien des situations ? Malgré l’étrangeté de la situation, l’exilé préférait honnêtement ne pas en apprendre plus, il considérait que le savoir n’était pas toujours une bonne chose et que parfois il valait mieux laisser au passé sa part de mystère. Au moins il avait pu sortir de la ville en vie, il ne devait rien à personne et il pouvait continuer librement sa vie.

Du moins, c’est ce qu’il pensait, jusqu’à entendre cavaler derrière lui. Il ne fallut pas longtemps à son ancien camarade d’infortune pour le rejoindre sur la route, l’elfe y voyait comme en plein jour et fut surpris que ce soit aussi visiblement le cas de son « compagnon ». Une chose de plus à rajouter aux étrangetés. Lórindol se retourna et une chose le frappa, le regard de son interlocuteur, aussi noir que les ténèbres. Bien que cela ne sembla durer qu’un instant, il était sûr de ne pas avoir rêvé, durant ces quelques secondes il eu l’impression de marcher dans l’ombre de quelque chose de bien plus dangereux que ce que laissait paraître la réalité. La sensation fut si frappante qu’il en fit un pas en arrière.

- Donc, tu vois dans le noir et je te manquais déjà ?

L’exilé s’arrêta net, conservant une certaine distance avec son interlocuteur, principalement par méfiance à son égard.

- On ? Je n’avais pas connaissance que nous formions à présent un duo.

L’elfe était un solitaire, très peu habitué à vivre en société et bien qu’il était parfaitement capable d’imiter les habitudes et les comportements des gens du monde, cela le répugnait au plus haut point. Il fallait rajouter à cela que son « compagnon » était peut-être bien plus complexe que ce que pouvait laisser croire ce voile de camaraderie et de curiosité.

-Roh, Si je vois dans le noir! S'exclame Halewyn dune facon particulièrment dramatique en levant les yeux vers la boûte étoilée. Tiens, c'est vrai que la lune est bien présente cette nuit. Beau globe a moitié mangépar les ténèbres. -Quelqu'un m'a dit, un jour que plus la lune était grosse, plus hautes étaient les marées. Je me demande si, un jour, elle ne nous tombera pas dessus. Mais je m'égare. C'est une nuit magnifique et nous voilà à nous balader sous le ciel étoilé. Les gens normaux trouvent cela magnifique...

Et pendant un moment, ils marchent, Halewyn s'égaillant èa gauche et à droite, s'amusant à faire une couronne de fleurs sauvages tout en marchant.

-Je ne te demande rien. Tu es un chasseur, un artiste dans ton domaine. La flatte t'il sans vergogne ni pudeur. -Ceci dit, deux personnes qui marchent dans la même direction forment nécessairement un duo non? Et n'est t'il pas mieux, en ces temps troublé, de voyager en bonne compagnie? Comme cela, si il t'arrive un pépin, comme une cheville foulée ou un tomber dans un trou, je pourrai t'être d'une très bonne assistance.

Termine t'iel en posant la couronne terminée sur la tête de L'assassin rébarbatif. Halewyn sait qu'il l'agace et iel adore ca.

Son interlocuteur avait raison sur un point, c’était une belle nuit. Le ciel était clair, si bien qu’il aurait été possible d’en dénombrer les étoiles, une nuit comme cela, les gens « normaux » prenaient le temps de l’apprécier. Lorsqu’il était encore un jeune elfe, son père lui avait un jour expliqué sa propre théorie concernant les étoiles, bien sûr cela n’était sûrement qu’une simple histoire pour occuper son fils, car l’explication n’avait aucun élément sur lequel se fonder. Il lui avait dit que chaque étoile représentait les êtres disparus, et qu’ainsi ceux-ci pouvaient à jamais veiller sur les vivants. L’espace d’un instant, son esprit imagina que parmi tous ces points lumineux dans le ciel, trois d’entre eux étaient peut-être sa famille, gardant éternellement un œil sur lui. Rapidement l’exilé balaya cette idée de son esprit, croire à ces histoires stupides n’allait pas changer la réalité et il aurait été idiot de s’accrocher à un espoir aussi ridicule.

- Et tu te considères comme « normal » ?

La question était légitime, tout compte fait son interlocuteur cachait bien son jeu depuis le début de leur rencontre, l’elfe se demandait à quel moment il aurait droit au fin mot de l’histoire. Si une certaine partie de lui était curieuse, l’autre préférait ne pas en savoir trop.

L’elfe s’arrêta brusquement lorsque la couronne de fleurs fut déposée sur sa tête. La dernière personne qui lui avait fait porter un tel ouvrage était sa jeune sœur, les souvenirs semblaient être alors si lointains. Si d’ordinaire il avait pu s’énerver et réduire en morceaux la couronne en la retirant à la hâte, il n’en fait. Au contraire, l’elfe attrapa soigneusement les fleurs puis il fit quelques pas avant de déposer soigneusement la couronne dans l’herbe. Détruire celle-ci aurait été synonyme de cracher sur les souvenirs d’une personne chère, et ça il ne pouvait pas s’y résoudre. Silencieux durant plusieurs secondes, il finit par se reprendre.

- Je sais que les représentants de mon peuple sont souvent imaginés comme des adorateurs de la nature, en train de marcher pieds nus tout en jouant de la flûte dans les bois. Je n’ai pas malheureusement pas cette passion.

D’ailleurs, il n’avait jamais vu un seul représentant de son espèce se comporter ainsi, encore moins quelqu’un ayant eu le même rang sociétal que lui par le passé. Tout ceci n’était que des rumeurs de colporteur se vantant de connaître le monde et ses secrets, et sans doute une façon de tourner les elfes au ridicule.

- C’est une bien étrange sensation d’avoir de la compagnie, d’habitude les gens normaux sont plutôt du genre à m’éviter, mais rien n’est normal te concernant non ?

Ce qui est normal pour l'araignée est chaos pour la mouche.

Répond Halewyn en bondissant sur un rocher en peu en hauteur, enlevant son large couvre chef miteux pour mettre une main en visière pour examiner devant et derrière. Ainsi, iel a tout d'un grand adolescent déguingandé, et si iel avait l'air de surveiller les environs, son empathie était toute tournée sur l'adoucissement manifeste de l'assassin qui dépose la couronne fraichement faite dans les herbes hautes... Tiens? Il ne la jette pas? Avec la douceur de son geste, Halewyn déduit que quelqu'un de cher avait cette habitude. Information intéressante quoique inutile pour le moment par contre.

- Je sais que les représentants de mon peuple sont souvent imaginés comme des adorateurs de la nature, en train de marcher pieds nus tout en jouant de la flûte dans les bois. Je n’ai pas malheureusement pas cette passion.

-Contrairement à 99% de la population de mon beau pays, je n'ai aucun à priori racial tu sais! Parfois je me demande si je suis bien issue de ces terres. Ils sont tous tellement emplis de préjugés. C'est est lassant et ennuyeux. Ce bigotisme est tellement étouffant!!!... Par chance, quand on veut, on trouve toujours ou s'amuser.


- C’est une bien étrange sensation d’avoir de la compagnie, d’habitude les gens normaux sont plutôt du genre à m’éviter, mais rien n’est normal te concernant non ?

Halewyn s'arrête, les mains dans le dos et penchant la tête de côté, interrogativement.

Ca fait deux fois que tu me pose la question, donc je crois que tu t'es répondu. Ceci dit, pour moi, je suis parfaitement normal. C'est peut-être toi qui ne l'est pas. Après tout, des assassins si professionnels, ca ne coure pas les rues. Les assassins prennent plus ne nom d'inquisiteurs par ici, et ca ne hurle qu'au bucher pour un grain de beauté de travers.

L’exilé comprenait parfaitement la métaphore de son interlocuteur, il espérait simplement ne pas être l’égal de la mouche dans cette histoire. Cela faisait maintenant plusieurs minutes que le « duo » formé par un coup du destin progressait sur la grande route, jusqu’à présent ils avaient eu la chance de ne croiser aucune patrouille. Il était toujours possible d’apercevoir le Dorei au loin, la cité de Benedictus semblait quant à elle être un havre de paix lointain. Lórindol se demandait ce que ferait son compagnon d’infortune une fois là-bas, l’elfe suivait un plan, plus ou moins bien conçu certes, mais il avait au moins la chance de ne pas progresser vers l’inconnu. Il était difficile de déterminer si Halewyn suivait son propre plan ou non, et le voir guetter l’horizon lointain de manière si caricaturale n’aidait pas vraiment l’exilé à se faire une idée de la situation.

- Tant que tu y trouves ton compte.

S’amuser était une drôle de notion, parfois l’elfe avait l’impression d’entendre un simple adolescent s'exprimer, l’amusement avait peut-être un sens différent pour son compagnon. L’exilé ne trouvait pas le monde spécialement amusant, du moins pas suffisamment, ne serait-ce que pour esquissait l’ombre d’un sourire. Le monde était… ennuyant, son évolution, laborieuse le plus souvent inégale. L’elfe avait fait le choix de vivre loin de la civilisation, reniant tout ce qu’il avait pu apprendre durant sa jeunesse, car la société était en vérité bien différente de l’image idéaliste qu’on lui avait inculquée. Les gens n’étaient pas particulièrement bons ni mauvais, simplement égoïstes, fourbes et hypocrites. L’elfe se considérait depuis longtemps comme une personne malhonnête, et tout le monde savait qu’une personne malhonnête le resterait quoi qu’il arrive. C’était plutôt des personnes honnêtes qu’il fallait se méfier, car impossible de savoir à quel moment ceux-ci allaient retourner leur veste pour venir vous enfoncer un couteau dans le dos. Sa famille n’avait jamais pris la peine de se méfier des gens aimable et souriant, et maintenant il en était le dernier représentant vivant.

- L’avantage c’est que les assassins agissent sous contrat, les inquisiteurs, eux, par dévotion.

Alors qu’ils continuaient de déambuler dans le noir complet, l’elfe a eu l’impression de percevoir un mouvement sur sa droite, il scruta la lisère du bois sans pour autant parvenir à distinguer une forme précise au milieu de la végétation.

- Sur la droite.

Comme pour illustrer ses propos, trois hommes sortirent de la végétation. À première vue il ne s’agissait pas de garde, leur tenue semblait plutôt être le résultat d’un mélange d’accessoire récupéré çà et là au fil des maraudes. Une fois au milieu de la route, l’un des membres de trio alluma une torche et scruta le duo. Ils étaient vêtus de tunique de cuir et armés de matraque, seul celui qui tenait la torche semblait porter une épée à la ceinture, difficile de dire si elle lui appartenait vraiment ou s'il l'avait volé.

- V’là ce que la nuit nous amènent les gars, un foutu elfe et une pet.. eh… un ? T’es quoi toi bouille d’ange ? M'dit pas que tu fricotes avec l'oreilles pointues ?!

- Comme quoi j’suis pas le seul à me poser la question.

Souffla l’elfe suffisamment fort pour que son partenaire l’entende, la pique était lancée.

hrp:

Par dévotion... Dit Halewyn en posant un doigt sur son menton tout en se déhanchant.Mais les assassins ne tuent t'ils pas par dévotion idéologique ou par dévotion du dieu argent?

Philosophe t'iel avant de reprendre son chemin., Parce que  c'est une vraie bonne questrion en fait. Ah ces fanatiques!!!

Mais qui a  t'il?

Demanda ingénument le jeune démon en regardant Lorindol qui fixait les arbres avec l'intensité d'un chien d'arrêt.  Décidément, les balafres sur sa gueule de glacon étaient magnifiques au clair de lune. Pendant un moment, Halewyn se perdit à fantasmer  sur cet elfe ô combien séduisant. Il a la peau si douce!!!!

- Sur la droite.

Dit-il, tirant votre succube favori de ses pensées. Et le fin visage de votre démon favori se plissa, son menton se levant de pur dédain. Juste à leur accoutrement dépenaillé, iel devinait l'odeur. Des bandits, de vulgaires bandits de chemins... Sales et vulgaires.

Tranquillement, les deux nyctalopes les regardèrent sortir des fourrés et se camper au milieu de la route. Il y eu quelques secondes ou l,un sembla batailler avec son silex, allumant le grossier instrument. Halewyn tassa la tête. Bon, des matraques. Au moins rien qui ne coupe ou poinçonne ou taillade. Mentalement, iel démon passa en revue ses moyens forts limité, iel en avait atrocement conscience. Iel avait déjà possédé quelqu'un, fait de la magie d'illusion et téléporté. Il lui fallait un minimum de repos sinon à la prochaine magie un peu plus gourmande, iel tomberait dans les pommes.

Par chance, iel avait son feu. C'est toujours bien pour faire de l'esbroufe, cette peur viscérale. Et en désespoir de cause, iel pourrait se métamorphoser pour aller comater sa fatigue plus loin, en sûreté.


- V’là ce que la nuit nous amènent les gars, un foutu elfe et une pet.. eh… un ? T’es quoi toi bouille d’ange ? M'dit pas que tu fricotes avec l'oreilles pointues ?!

- Comme quoi j’suis pas le seul à me poser la question.

Souffla l’elfe suffisamment fort pour que son partenaire l’entende, la pique était lancée.

Le regard noir que le démon lança a Lorindol sembla soudainement bien vieux et féroce, suivi d'un léger clin d'oeil.

Il fallait poser la question haut et clair quand c'était le temps. Tu as une de ces propensions à grogner comme un ours mal léché que je ne comprend pas le quart de tes borborygme. Répliqua t'iel haut et clair de sa voix de soupir.  

Plait -il? Nous n'avons pas été élevés chez les cochons, ce qui n'est manifestement pas ton cas. Tu es certain que tu n'es pas un fils de putain vérolée avec le cerveau de taré que tu te trimballe?

Provoque t'iel en levant une main dramatique. D'un mouvement souple du poignet, Halewyn éteint la torche, créant une diversion parfaite

L’exilé ne tuait pas par amour de l’argent ni pour assouvir un quelconque besoin d’affirmer sa domination sur autrui. En vérité, l’elfe se cachait bien souvent derrière son travail, prétextant qu’on lui avait demandé de s’occuper de telle ou telle personne pour une raison plus ou moins vague. Il ne se présentait pas comme un juge, mais plutôt comme le bourreau appliquant la sentence. Que la victime soit coupable ou innocente n’avait aucune importance, le bourreau n’avait aucune raison de s’inquiéter de cela, la responsabilité de tout acte revenu à celui assumant le rôle de juge. L’elfe se cachait derrière une vision biaisée du monde, mais parfois… Mais parfois il n’avait pas l’occasion de se cacher derrière un bout de papier, parfois l’on pouvait clairement comprendre qu’il éliminait tout ceux qu’il pouvait considérer comme des obstacles.

L’elfe n’était animé que par une seule et unique chose : la vengeance.
Dans ce genre de vendetta, une personne trop curieuse ou trop bavarde se révélait parfois être un obstacle tout aussi gênant que trois butors se dressant au milieu d’une route en pleine nuit. L’exilé considéra alors le porteur de torche comme étant la menace la plus importante, il était la source de lumière, mais aussi le porteur de la seule arme que l’on pouvait considérer comme mortelle. Bien sûr un coup de matraque en travers du visage pouvait occasionner de sérieux dégâts, mais moins qu’une lame en acier potentiellement aiguisé.
La flamme de la torche s’étouffa subitement.

- Rah ! C’te merde de torche !

Cela provoqua une certaine surprise plutôt désagréable pour le trio. Leurs yeux tout juste habitués à la lueur orangée de la torche étaient à présent aveugles, de plus, c’était une nuit couverte, la Lune n’aidait aucunement à améliorer la visibilité. Cependant, les yeux de l’elfe ne souffraient d’aucun problème, et il pouvait discerner les trois silhouettes comme en plein jour. Deux petites formes sombres se matérialisèrent dans les airs avant de plonger sur le chef du groupe. Celui-ci, incapable de rallumer son flambeau suffisamment vite, l’avait jeté au sol pour dégainer son épée afin de combattre. La lame enfin au clair, sa tête fut percutée par les deux petites formes obscures qui disparurent aussitôt dans les ténèbres de la nuit. Le coup n’avait pas été suffisamment fort pour le tuer, mais il avait au moins le mérite de l’avoir envoyé au sol dans un fracas d’acier et de juron digne d’un paysan en colère. Il lui faudrait plusieurs secondes pour se redresser, temps amplement suffisamment pour se charger de ses compères.

L’un des deux hommes restants saisit son grondin et s’élança en avant. Lorindol détourna son attention du butor au sol et fixa celui qui s’avançait vers eux. Le bougre eut juste le temps de faire deux pas avant de se prendre les têtes entre les mains en grognant. Sous le poids d’un assaut mental prolongé, les grognements devinrent des gémissements, l’homme tomba finalement à genoux puis dégueula tout ce qu’il put sur ces chausses.

- C’est quand tu veux.

Finit-il par dire à son partenaire, il ne pourrait pas maintenir son attaque mentale indéfiniment, et l’autre finirait bien par reprendre ses esprits et se remettre sur pied. Il fallait s’occuper du troisième reître.

C'est magnifique, pense Halewyn en regardant le ballet meurtrier de l'assassin qui n'a pas loupé l'occasion évidemment. Il faut lui donner ça,il connait son métier le beau gosse et ca ne prend qu'une poignée de secondes pour que les deux premiers ne tombent.

Le démon est touché en un sens, l'assassin aurait trèes bien plus régler le cas du troisième loubard mais il ne s'en occupe même pas. Test pour votre succube favorite ou bien arque de confiance? Mmmm... un peu des deux.  

Et comme dans un synchronisme parfait qu'on ne trouve presque que dans la fiction, lesdeux compère terrassèrent les pauvres mortels sous une double attaque mentale, suivi d'une arabesque dans les valseuses du troisième qui ne sut plus si il devait vomir ou respirer. Il eut la décence de tomber évanouit dans son propre voi au moment ou l'elfe parla.

C'est déjà en cours. Dit Halewyn en prenant une matrque au sol pour aller assommer proprement le second qui vomissait encore tripes et boyaux sous la douleur de l'attaque mentale de ŀorindol. Iel tenta bien son coup en essayant de savoir ce qu'il faisait, mais iel frappa trop fort et brisa la nuque de l'humain. Halewyn grimaca.

Merde... Tuer de mes propres mains... Halewyn allait dire que c'était vulgaire, mais se retint juste è temps. -Je crains de n'avoir ton ni talent ni ton sang froid pour la chose.

Dit iel en haussant les épaules, enjambant le cadavre pour continuer leur route comme si ils n'avaient croisé qu'un groupe de hérissons.

Tu viens?

Une attaque mentale n’était pas forcément faite pour tuer, généralement elle permettait de neutraliser efficacement une personne, tout en occasionnant des effets secondaires plus ou moins désagréables. Il était possible d’occasionner plus ou moins de dommage en fonction de la durée et de l’intensité de l’attaque, allant du simple vomissement aux lourdes séquelles cérébrales. Dans les cas les plus violents, la victime pouvait perdre ses facultés motrices, la parole et toutes capacités de réflexion, n’étant alors plus qu’une sorte de marionnette à moitié consciente tout juste capable de se baver dessus. L’exilé n’avait jamais poussé la chose au-delà de ce genre d’effet, il imaginait que plus d’acharnement aurait simplement conduit la victime à une mort aussi douloureuse qu’instantanée.

Le choix de l’elfe n’était pas un hasard, laisser son partenaire finir le travail lui permettait dans un premier temps de ne pas trop puiser dans ses ressources, mais aussi de voir de quoi son camarade d’infortune était capable. C’est ainsi qu’il constata que celui-ci, en plus de la téléportation, maîtrisait les attaques mentales. L’elfe pouvait aussi noter une certaine agilité lorsqu’il s’agissait de brandir une matraque, même si au vu de la grimace de son interlocuteur il en déduit que donner la mort n’avait pas été dans ses plans ou qu’il n’avait tout simplement pas l’habitude de cela.

- Il te faudra donc trouver des personnes pour accomplir le sale boulot.

Des personnes comme lui, capables de tuer sans s’émouvoir de la chose. Bien sûr cela n’était pas une capacité innée, peut-être pour quelques rares individus, mais pour une grande majorité l’acte n’avait rien de facile. L’elfe se souvenait encore du visage de la première personne qu’il avait occis, le sentiment de peur incontrôlable qui s’empara de lui une fois que la colère et l’adrénaline ne l’animaient plus. Tout comme les soldats il avait appris à tuer et à ne pas avoir peur des affrontements, d’une certaine manière lui aussi était un soldat, bien qu’il ne se battait pour aucune bannière autre que la sienne.

Avant de partir, l’elfe s'accroupit près du chef des pillards en évitant soigneusement les flaques de vomis et il lui subtilisa la bourse suspendue à sa ceinture. Il soupesa l’objet en se redressant.

- Tribut de l'État, pour service rendu à la nation.

L’exilé trouva cela étrange de faire une si mauvaise rencontre sur la route en étant si proche de la ville, en temps normal c’était aux patrouilles de garde de régler ce genre de problème. L’elfe ne s’en formalisa pas, d’une certaine manière l’on pouvait dire qu’il avait fait une bonne action.  Un pas après l’autre, le duo continua sa lente progression en silence, jusqu’à ce que l’elfe ne se décide à poser une question.

- Tu comptes faire quoi après ? Tu me suis et j’en serais presque flatté, mais tu ne comptes pas me suivre jusqu’au bout du monde, j’espère ?

Halewyn l'envisage avec amusement. Trouver quelqu'un pour faire le sale boulot? Et puis quoi encore? L'elfe semble penser que c'est par délicatesse ou émotivité mais soit. Halewyn ne le détrompera aucunement. D'ailleurs, la matraque trouve son chemin au sol et le démon s'essuie consciencieusement les mains. Non. Tuer de ses mains est atrocement vulgaire et linéaire. Il est plus satisfaisant pousser les autres a le faire. Et la cerise c'est quand ils pensent que ca vient d'eux.

J'y penserai. Merci

Répond t'iel alors énigmatiquement, laissant le silence s'installer. C'était une belle nuit en fait. Il y a eu un peu de tout. Du sang, du drame, des larmes... Encore du sang. Ca a le don de le mettre extrêmement de bonne humeur. Oui, les sacrifices de cette nuit lui conviennent parfaitement. Du moins jusqu'à ce que l'assassin ne gâche un tantinet l'ambiance. Tiens? Iel l'avait oublié celui là. Ouioui, carrément.

- Tu comptes faire quoi après ? Tu me suis et j’en serais presque flatté, mais tu ne comptes pas me suivre jusqu’au bout du monde, j’espère ?

Un sourcil de feu se haussa, goguenard.

Techniquement, nous allons tout simplement dans la  même direction, au même pas et l'un à côté de l'autre. Donc, je ne pense pas te suivre.Et encore moins jusqu'au bout du monde.  

Puis iel se tourna vers Lorindol avec un grand sourire lumineux.  Il est drôle, avec sa figure atrocement sérieuse. Et ses balafres, pour Hale, ne l'enlaidissent pas du totu. Iel succube est pour l'inclusion

Sur les routes c'est mieux à deux... On ne sait jamais sur quoi on peut tomber tu sais.  Note bien ce que je dis mon ami. Un jour tu seras dans la merde avec un incapable atrocement ennuyeux comme acolyte.. Alors tu penseras à cette nuit, à notre belle balade  et je te manquerai atrocement,

Lui dit t'iel, inconscient du gros affaissement de terrain plus loin devant eux qui a affaissé une portion de la route.

Vivre en marge de la société n’avait pas eu que des effets positifs sur l’elfe, en effet, celui n’était pas vraiment sociable. S’exprimer plus que nécessaire n’était pas dans ses habitudes, pas plus que de faire la conversation d’ailleurs. Dans cette situation, l’exilé n’était pas dans son environnement naturel, bien sûr il pouvait jouer le jeu des questions-réponses… mais malheureusement pour lui il était loin d’être le plus doué à ce petit jeu, son interlocuteur semblait bien plus à l’aise. L’exilé se serait bien fendu d’un sarcastique “dommage” à l’encontre de son camarade de vadrouille nocturne, mais il se disait que cela n’aurait fait qu’encourager son partenaire à se montrer aussi jovial. L’elfe rangea naturellement l’argent qu’il avait honnêtement récupéré sans en proposer une partie à son interlocuteur, de toute manière il n’y avait certainement pas assez pour partager convenablement les gains.

- La même direction… très bien, faisons comme ça.

L’exilé n’était pas vraiment fan du sourire auquel il avait droit, un bien beau et grand sourire. Il fallait ajouter à cela que malgré son comportement pour le moins étonnant et une apparence peu menaçante, eh bien il arrivait que l’elfe soit tout de même sujet à des sueurs froides. Il avait bien saisi que son partenaire d’infortune n’était peut-être pas aussi inoffensif qu’il le laissait paraître avec ses grands sourires et son air parfois enfantin.

- Sans nul doute, je ne sais pas comment me passer de toi.

Finit-il par dire en haussant les épaules. C’est vrai que voyager à deux était certainement plus sûr que de parcourir les routes en solitaire, mais l’elfe avait suffisamment confiance en ses compétences pour ne pas s’inquiéter outre mesure d’une mauvaise rencontre. Bien sûr, un jour il risquait bien de tomber sur plus fort que lui, mais pour le moment il était plutôt chanceux. Il fallut plusieurs secondes à l’elfe pour remarquer l’état lamentable de la route plus en amont, il jura à voix basse dans sa langue natale.

- Vu l’état de la route, vaudrait mieux faire attention. À moins qu’on puisse encore user de tes talents ?

Une petite téléportation aurait sans aucun doute fait gagner du temps au duo, cependant… L’exilé se rappelait encore assez bien sa première fois et la sensation lui nouait encore l’estomac, un mal pour un bien peut-être ? Au moins il avait l'estomac vide, donc tant qu'il arrivait en un seul morceau, le reste n'avait pas beaucoup d'importance.

- Sans nul doute, je ne sais pas comment me passer de toi.
-Oh crois moi, tu y viendra...


Rétorque Halewyn succinctement en haussant les épaules. Iel déteste les mensonges, c'est ennuyeux et ennuyant. Il s'en va pour le lui dire quand l'elfe lui fait part d'une réflexion des plus intéressantes qui fait instantanément s'évanouir ce léger irritant de son esprit.

- Vu l’état de la route, vaudrait mieux faire attention. À moins qu’on puisse encore user de tes talents ?

Un rire cristallin résonne dans L'air nocturne, comme de légères bulles de bonne humeur.

Et ou serait le plaisir si nous nous laissions toujours aller à la facilité?

Avec une grace et élégance innées, aussi vif qu'un feu follet, Halewyn se met à danser entre les trous

Allez, viens! Ou est ton âme d'enfant?! La nuit est jeune, amusons nous!!!