An 1, Février.

Shan était parti de Taisen deux jours avant, en direction du territoire inexploré. La guerre etait en pleine explosion et il avait passé tellement de temps à aider bénévolement les villages, et les blessés, qu'il n'avait plus vraiment d'argents. La guerre était terminé, et sa vie allait reprendre son train train habituel. Mais c’était le cas pour tout un tas de mercenaires, et les requêtes étaient prisés, tout particulièrement a Taisen.

Il en avait trouvé une que personne n'avait l'air de vouloir honorer, et ce n’était pas par hasard. Qui aurait l'idée d'aller explorer les ruines maudites juste pour ramener un quelconque trésor même pas déterminer. Car il n'y avait pas de cible précise. Non. Le commanditaire voulait simplement quelque chose venant de la bas pour sa collection. Le fou. Mais Shan n'avait pas fait le difficile.

Il avait bien précisé qu'il n'y allait qu'en reconnaissance. Il ferait le tour, de loin, des ruines, sans s'en approcher. Même les alentours étaient puant de magie noire. Il était rapide, mais même comme ça, l'intérieur des bâtiments délabrés était bien trop dangereux, sans magie de protection, ce qu'il ne savait pas faire. Il allait donc juste jeter un coup d’œil au sud, et si jamais il avait trouvé quelque chose, il le ramènerait a l'homme ayant offert le contrat.

C’était donc pour cette raison qu'il s’était mit en route, sans Zim et sa jument, qu'il ne voulait pas laisser dans cet endroit sordide, et les avait confiés a des spécialistes à Taisen. Il avait était rapide, pour ne pas être absent trop longtemps, et c'est ainsi qu'il se retrouva au sud des ruines, à proximité du grand lac qui bordait le bas du territoire. Il etait perché en haut d'un arbre, son arc en bandoulière, son sabre a la ceinture, ses dagues de chaque coté des cuisses. Il porté un petit sac à dos contenant assez peu d'affaire. Il ne pouvait même pas chasser ici, les créatures gorgés de magie du chaos n'offrant pas une pitance extrêmement sur.

Il avait passé la journée à observer, sans rien de trouver de probant. Il s’était même assez approché pour observer de ses yeux les ruines. Il n’était quasiment jamais venu par ici, et visiblement, il n’était pas le seul. Il s’était attendu à être totalement esseulé dans cette partie du territoire. Et pourtant, il entendit un cri. Comme souvent, il faisait vieux, alors qu'il etait jeune. Son visage froncé provoquait quelque rides qui pourraient disparaître si il était plus serein. Ses traits doux de jeunes elfes etaient obstrués par une barbe de trois jours déjà hirsute. Il n'avait pas prononcé un mot depuis trois jours et sa voix etait enroué, plus grave qu'a la normale.

Un cri assez aigu, provenant très sûrement d'une femme ou d'un enfant. Il avait tourné ses yeux d'émeraudes dans la direction en question, et avait très rapidement sentit une traque non loin de sa position. Une meute de loups, visiblement, de ce qu'il pouvait voir dans un premier temps. Rien de trop problématique, même si ceux la semblaient véritablement acharnés. Si c’était bien une humaine, ils n'avaient pas du avoir une telle chaire fraîche depuis...jamais en fait.

Mais très rapidement, Shan eu un mauvais pressentiment. Ce n’était pas que des loups. Ou, plutôt, les créatures suivaient un meneur, plus puissant, et sans doute bien plus imposant, qui les laissait faire le sale travail en premier. Il ne pouvait pas laisser un carnage se passait. Peu importe que quelqu'un d'idiot se soit perdu dans cette région du monde, il n'allait pas rester la sans rien faire. Au moins, il irait pour évaluer la situation. Si il ne pouvait pas intervenir sans se mettre en danger, alors il s'en irait, tant pis pour la personne. Il n’était pas suicidaire.

Il était extrêmement rapide, c’était sa capacité principale, et il sprinta au milieu des arbres, dont la plupart était mort, pour atteindre la zone de conflit. Un nouveau cri l'accueillit et il tomba nez à nez avec un loup d'une bonne taille. Plus gros que la moyenne, c’était une bête un peu maigre, mais musclée et vive, clairement en chasse. Il sembla surpris de voir l'elfe, qu'il n'avait sans doute pas vraiment sentit jusque la, trop concentré. Mais le temps qu'il s'échappe de sa stupeur, Shan n’était déjà plus la. D'un bond souple, il dépassa plusieurs racines obstruant le chemin, et s'élança vers le bout de la colonne de chasse de la meute.

Il l'entendait maintenant, un peu plus loin, en train de courir. Un loup quasiment sur elle. Une jeune fille. Femme. Peut importait. Elle était a bout physiquement, c’était évident. Courir a coté d'elle serait totalement contre productif. Et elle n'avait pas l'air d’être lourde du tout. Mais le temps de l'attraper et le loup serait sur eux.

Il surgit depuis le coté, non pas vers la fille, mais vers la créature proche de l'attraper. Il avait largement la fluidité de mouvement d'un félin et était même plus rapide. Il décontenança les mouvements du coup avec un coup de genou assez puissant pour couper la course de la bête. Il enchaîna aussitôt et passant le bras autour du cou puissant du canidé qui poussa un couinement de surprise.

Shan monta carrément sur son dos, tout dans un seul et même mouvement calculé à l'avance, et avant même que le loup commence à s e débattre, la lame de la dague de l'elfe, dégainait tout en bougeant, s'enfonça dans sa gorge. Il eu un tremblement, mais l'elfe n'attendit même pas d’être certain qu'il était mort qu'il sauta pour s'éloigner du cadavre. Il couru jusqu'à la fille, sans vérifier si elle s’était arrêtée ou non, et la ramassa au passage, passant un bras autour de sa taille, l'autre sous ses fesses pour la tenir fermement contre lui, reprenant sa course rapide.

- Attention aux branches, fit il d'une voix un peu rauque.

Il ne vérifia pas l’état de la fille, son attention portée vers l’arrière. Le reste de la meute avait commencé a les rattraper durant le petit laps de temps qu'il avait utilisé pour tuer leur congénère.

- Accrochez vous bien. Si vous tombez à cette vitesse, vous allez vous faire très très mal.

Car il courrait vraiment vite, bien plus vite qu'un humanoïde ordinaire. Assez vite pour avoir du mal a distinguer les alentours, un peu flouté, de la foret. Une vague de chaleur les frappa soudainement dans le dos, comme une vague les suivant, et une perle de sueur roula aussitôt sur le front de l'elfe. Bien sur. Les loups n’étaient pas la par hasard. Ils avaient un chef.

Un Cerberus.

Ce n’était pas si étonnant du point de vu de l'elfe que de tomber sur un cerberus dans ce coin du monde. Celui la n’était même pas un énorme parmi son espèce. Il faisait quand même la taille d'une petite cabane, était large comme quatre loups, et avait l'air de ne pas avoir bien mangé pendant un moment, au vu de son agressivité.

Il n'y a pas beaucoup de solution. Il doit encore accélérer. Le monstre fait bien en sorte de rester un tout petit en retrait du reste de la meute, les laissant ouvrir le chemin et affronter les dangers pour lui. Il n'est pas idiot. Il pense. C'est un chasseur d'humain, sans doute. Dans cette région, ceux qui s'opposent a lui et bravent son territoire sont toujours des guerriers ou des mages. Alors il a sans doute apprit a être prudent pour les attaquer. Les affaiblir avec sa meute, puis s'occuper lui même de la mise à mort.

Shan sursaute presque quand la fille lui parle. Il baisse les yeux vers elle un bref instant, mais les retourne sur le chemin. Si il se déconcentre, il y a un risque qu'il finisse droit dans un arbre. Elle ne pèse pas grand chose pour lui, mais ses poids, en revanche, sont une gêne. Si la situation devient plus critique, il devra sans doute s'en débarrasser. La première partie de sa phrase n'est pas vraiment utile. Il ne comptait pas aller faire la causette avec l'un des canidés. Elle évoque de la magie, cependant. Lui n'en utilise absolument pas. Songeant que ça peut être pratique, il ne dit rien, mais change légèrement sa foulée pour permettre a la jeune femme d'incanter et de voir derrière lui si elle en a besoin.

Impossible de voir exactement ce qu'il se passe derrière eux, pour Shan, mais a l’ouïe, il comprend que ça a marché. Un premier loup s'écrase sur l'une des barrières magiques, et un deuxième. La totalité de la troupe ralentit, et le cerberus s’arrêta.

- C'est notre chance.

Il donna un petit coup de boost supplémentaire, pour s'éloigner le plus possible. Combattre serait littéralement stupide. Ils pourraient peut être vaincre, mais les risques étaient trop grand pour que ca en vaille la peine. Sans compter qu'il devait y avoir tout un paquet de monstres en attente de tomber sur un éventuel humain aux portes de la mort, à dévorer.

- Vous n'avez pas de magie d'eau, par hasard ?

C’était un des points faibles des Cerberus. Ça aurait pu être bien pratique, mais vu le type de magie qu'elle venait d'utiliser, il ne se faisait pas trop d'espoir. Il s’arrêta soudainement, et la posa au sol avant de dégainer son arc.

- Une seconde.

Il attrapa deux flèches, reliés par une corde, et les décocha l'une après l'autre dans deux arbres proches juste a la hauteur des créatures. C’était plus artisanale, mais ça avait le même effet que les barrières précédentes. Tout dans l'optique de gagner du temps.

- Si vous avez d'autres pièges comme les barrières précédentes, c'est le moment. A force de se faire stopper, ils vont peut être abandonner la traque.

Il la laissa faire si elle le voulait ou pouvait. Elle n'avait pas l'air extrêmement fraîche. Difficile de savoir depuis combien de temps elle était ainsi en fuite. Il lui tendit sa gourde, pour qu'elle puisse se rafraîchir.

- Faisons vite, buvez puis nous repartons.

Il avait faillit s'agacer en lui demandant ce qu'elle pouvait bien faire la. Au milieu de cette foret maudite. De cette foret morte. Mais cela n'allait absolument pas arranger leurs affaires. Ils auraient le temps de parler plus tard. Quand elle eu fini, il rangea sa gourde et la souleva dans ses bras a nouveau. Elle était trop lente pour courir avec lui, c’était plus simple comme ça. Il reprit sa course.

Il avait simplement levé un sourcil quand elle lui avait dit qu'elle ne se souvenait plus, à propos de sa magie. Il songea que c’était un peu étrange de répondre ça. Peut être qu'elle ne voulait tout simplement pas lui avouer ses capacités ? Il avait peut être fait une erreur en pensant qu'il devait l'aider et était tombé dans un piège ? Il n'y croyait pas vraiment. Mais le physique ne faisait pas tout et il n'avait pas spécialement envie de se faire avoir. Aussi, il décida de rester sur ses gardes.

En revanche, elle agita à nouveau son bateau et met en place des sortes de miroir flottant, causant une réverbération des alentours afin d'achever de distraire les créatures. Le semi elfe hocha simplement la tête sans rien dire, puis la laissa boire. Une minute plus tard, ils étaient de nouveau en mouvement, la tenant cette fois un peu plus confortablement et courant un peu moins vite. Ils n'entendaient plus les créatures derrière lui.

Shan fait un petit détour histoire de ne pas aller en direction de Melorn et revient vers le carrefour ou justement, on peut décider d'aller vers le territoire des elfes, ou plutot celui des hommes plus au sud. Comme la jeune fille le dit à voix haute, il songe qu'ils sont définitivement trop éloignés pour être en danger immédiat. Il ne baisse cependant pas sa garde et continu d'avancer une bonne quinzaine de minutes.

Finalement, le soleil de fin de journée commence à caresser ses épaules. Ils débouchent dans une clairière, avec un sentier mal entretenu indiquant la liaison vers le nord. Il était déjà un peu trop prêt des forets du nord à son goût, et ne comptait pas avancer encore plus. Il grimaça quand un flash de sa figure maternelle sembla se superposer au chemin, plus loin. C’était par la qu'elle avait du descendre vers le Reike, à l'époque. Un autre temps.

- Vous ne me devez rien. Mais ne retournez pas dans la foret maudite. Je vous le dis en guise de conseil.

Il se pencha vers elle, lui prit le menton et lui redressa le visage pour pouvoir bien observer ses yeux. Ou plutôt, ses pupilles, et le blanc derrière. Il l'inspecta un bref instant, son regard vert la sondant intensément, cherchant la moindre trace d'infection ou de magie du chaos. Mais bon, il y avait sans doute des effets qu'un non utilisateur de magie comme lui ne pourrait pas vraiment détecter. Il la renifla finalement, et n'eut pas l'impression qu'elle avait attrapée une quelconque maladie :

- Je pense que vous n'avez rien. Mais faite vous examiner en ville par un spécialiste.

Après tout, elle pouvait très bien être contagieuse pour ce qu'il en savait. Si elle arrivait quelque part et qu'elle était le point de départ d'une maladie contagieuse décimant la population, il allait s'en vouloir un peu. Enfin, si il était au courant. Actuellement, il n'avait qu'une chose en tête : Il n'avait rien trouvé de probant a ramener et allait devoir chercher un autre contrat. Il ne comptait pas y retourner, de toute façon.

- Je peux vous escorter jusqu'à Taisen. C'est par la bas que je vais. Au nord, vous avez Melorn. Enfin, ce qu'il en reste, de ce que j'en sais. Vous aurez des points de pause sur le chemin, pour vous reposer.

Il n'avait pas grand chose de plus a lui dire et se retourna, pour s'éloigner au maximum. Il s’était rendu compte de la proximité que la course avait crée avec elle et il avait été un peu gêné. Il espérait ne pas avoir donné l'impression de profiter de la situation. Il se passa la main dans sa légère barbe, et ajusta son sac, prêt à partir.

La fille ne semblait pas vraiment être totalement revenue a son calme. Elle avait un peu distraite. Ou alors elle ne comprenait pas tout a fait bien la langue qu'il parlait ? Pourtant elle n'avait pas d'accent. Et avant même que Shan se soit totalement éloigné, il entendit des petits pas le poursuivre. Rien d'étonnant, elle n'avait pas vraiment le look à voyager seule.

Elle lui annonça qu'elle allait aussi dans la même direction, avec une prononciation assez hasardeuse de la ville en question, comme si elle n'en avait jamais entendue parler. Même au fin fond des campagnes, la plupart des gens connaissaient Taisen. C’était un peu étrange, mais pas vraiment ses affaires, non ?

Il hocha simplement la tête et reprit son chemin, ralentissant légèrement l'allure pour elle. Cette fois, il ne comptait pas la porter, mais il n'allait pas non plus durcir le pas pour l’empêcher d’être suivi. En plus, il lui avait proposé de l'accompagner, si elle allait par la, il n'allait pas la semer, maintenant. Elle se présenta même, et il pencha la tête vers elle, son visage vieillit par la tension qui l'habitait, et la barbe traversant ses joues. Il ne semblait pas du tout être le jeune elfe qu'il était vraiment, actuellement.

- Shan'ael. Shan ira très bien.

Pas un mot de plus ne sortit de sa bouche durant l'heure suivante. Il avait totalement adapté son pas a la fatigue de la jeune femme, mais semblait vraiment peu bavard et ouvert, humainement. Rien de ce qu'elle pu dire ne parvint à tirer quoi que ce soit de son interlocuteur. Il était juste comme ça, il ne parlait que rarement, c’était sans doute pour ça que sa voix, pas habituée, a vibrer, était si grave.

Au bout de ce laps de temps, un petit village apparut, au loin, et petit à petit, de plus en plus proche. A quelque centaines de mètres, il poussa un sifflement avec ses doigts, clairs et chantant. Deux minutes après, un petit point noir sortit de l'une des fermes bordant la route, et s'approcha en courant, de plus en plus vite.

Quand il fut assez proche pour être distingué, le gros chien noir fut parfaitement visible. Un instant encore plus tard, il sauta sur son maître, lui arrivant quasiment aux épaules sur ses pattes arrière. C’était un bel animal. Il lui fit fête longuement, en jappant de joie. Ca faisait quatre jours qu'ils ne s’étaient pas vu, mais pour un chien, la notion du temps était quelque chose de très abstrait.

- Voici Zim. Mon chien. N'ayez pas peur, il est gentil.

Bien qu'impressionnant, il avait une bonne tête. Il s'approcha de la jeune femme et vint lui renifler la main avant de lui faire une léchouille dessus. Puis il fit deux tours d'eux, la queue s'emballant dans un concours de vitesse, avant de repartir au devant, gambadant en faisant des allers-retour.

- Je vais m’arrêter la un moment, vous pouvez attendre si vous voulez.

Il disparut à l’arrière de la ferme, pendant une bonne vingtaine de minutes, la laissant seule avec Zim juste à coté. Il ressortit avec un humain qui tenait une bourse dans la main, que venait visiblement de lui donner l'elfe. Ce dernier tirait une belle jument par la bribe, pas toute jeune, et assez large, mais sacrément costaude.

Il fit un bref mouvement de tête a l'humain qui repartit vers sa femme, et revint vers Gweynir, son visage toujours froid et neutre. Il s’arrêta a coté d'elle.

- Si vous êtes fatiguée, vous pouvez monter sur elle. Elle est simple a monter, pas fougueuse pour un sou, et avec un peu d'eau, elle peut marcher trois jours sans soucis. Enfin, nous ferons des pauses, si ca peut vous rassurer.

Il désigna le village.

- Si vous avez faim, nous pouvons prendre quelque chose ici. Autrement, je chasserais sur la route. Nous devrions rejoindre Taisen d'ici quatre ou cinq jours.

Seul, il en aurait mit un ou deux de moins, mais il voyagerait un peu moins vite avec elle.

Et ils se mirent en route. Le premier jour il ne se passa rien d'extraordinaire. Uniquement la route, a perte de vu, sur un rythme moyen. La jument n’était clairement pas battit pour la vitesse, mais elle était agréable a monter. Sa compagnon de voyage n’était pas bien compliqué non plus. Elle avait visiblement remarquée que Shan n’était clairement pas quelqu'un parlant beaucoup et ne posait que peu de questions. Elle avait dormit une bonne partie de la première journée. Puis le soir elle était restée avec Zim et la jument. Shan avait chassé pendant une petite heure et était revenu.

Le deuxième jour se passa plus ou moins de la même sorte, sauf que l'homme n'alla pas chasser le soir. Il fut vite visible qu'il ne mangeait et dormait pas beaucoup non plus. Il avait constamment l'air concerné par ses pensées, tout en restant à l’affût des alentours. Ce soir la, autour du feu qu'il avait fait, il leva la tete à la question de la jeune femme.

- Taisen. C'est une grande ville. La deuxième plus grande de cette partie du continent. Ou la troisième, je ne sais pas. La ville est un véritable camp militaire à ciel ouvert. Encore plus aujourd'hui, depuis la grande guerre d'il y a peu. Nous allons bientôt atteindre le nord du désert. Ce n'est pas la que c'est le plus difficile de voyager, mais ca donne un avant-goût de ce que sera la suite du trajet si vous partez vers le sud.

Il lui avait un peu expliqué deux ou trois petites informations, sur la guerre, sur la ville, sur le Reike, sur le desert. Et de la, ils avaient dormit.

Au matin du quatrième jour, la ville fut visible, au loin. Il fit accélérer sa monture, sachant qu'elle devait en avoir assez de voyager. La nourriture en revanche n'avait pas été un problème. Shan était un bon cuisinier, même avec des moyens aussi rudimentaire, à première vu. Il avait toujours dans ses affaires des ustensiles, et des épices pour agrémenter les plats.

- Nous allons nous arrêter avant d'entrer dans la ville. Il y a de nombreux services que vous ne pouvez pas utiliser, mais vous pourrez toujours trouver une auberge et de quoi manger, je vais vous laisser un peu d'argent, vu que vous ne semblez rien avoir.

Il l’entraîna à sa suite, vers les grandes portes de la ville et s’arrêta avant. Il l'aida à descendre de la monture, ayant compris les petits soucis qu'elle avait pour ça, a cause de sa taille et de la nature solide de l'équidé. Puis enfin, il lui déposa dans la main un petit sac, identique a celui qu'elle avait Shan donner a l'homme ayant garder ses affaires et ses animaux.

- Avec ça, vous pourrez manger pendant une bonne semaine. Je vais rester un peu aux alentours. La bâtisse la bas, juste après l'entrée, j'y entrepose des affaires. Si jamais vous voulez me voir, attendez moi la, j'y passe tout les jours.

Il la regarda un petit moment. Sa compagnie ne lui avait pas été désagréable, mais il devait bien avouer qu'il etait un peu mal a l’aise, comme avec tout le monde. Il n'etait pas mécontent de retrouver sa solitude.

- ...Prenez soin de vous alors. Et ne retournez pas dans ce genre d'ennuie. Zim.

Le chien poussa un petit aboiement et passa un coup de langue sur la main de la jeune femme. Une minute plus tard, ils avaient disparut dans la ville. La laissant seule.

Shan marcha cinq minutes, et se retourna, comme s'attendant à la retrouver sur ses talons. Mais non, cette fois, il était seul. La vie allait pouvoir continuer.