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  • Mer 16 Oct - 13:54
    La clé pour qu'un secret le reste, était de limiter le nombre de personnes impliquées. Moins il y avait de personnes au courant, moins il y avait de risque pour que ledit secret soit éventé. La solution la plus simple pour résoudre leur problème était d’éliminer les témoins gênants. Didier serait un simple dommage collatéral. Son cadavre à l’intérieur de la Banque pouvait le faire passer pour un complice des cambrioleurs. Et Cécilia Genova… était déjà morte officiellement. Il suffisait de la tuer et de rendre le corps non reconnaissable. Ce serait tellement plus facile.

    La force avant la faiblesse.

    C’était ce que préconisait la voie. Toujours choisir la vie avant la mort. Et il salirait le nom de sa famille en tuant les deux civils.

    Devant le deuil de la Gamine, il secoua la tête, le cœur empli de regret. Tant de vies qu’il aurait pu sauver s’il était venu plus tôt. Mais le mal était déjà fait, il ne restait plus qu’à avancer. Malgré toute la compassion qu’il avait pour la noble déchue, Verndrick ne pouvait pas laisser ses sentiments décider de la marche à suivre. La situation restait délicate et c’était la réputation de tout le SCAR qui était en jeu si la situation à l’intérieur de la Banque devenait publique.

    Les yeux vides des orphelins tués lui lancèrent des regards accusateurs, mais il serra les dents et poussa légèrement Cécilia dans la salle des coffres. Deux ombres tenaient compagnie à Didier pour qu’il n’avance pas davantage. Il jeta un dernier regard vers les cadavres. Ils n’auraient jamais une sépulture décente. Tout signe d’amour ou de respect à leur égard contredirait l’histoire à laquelle il pensait pour couvrir le carnage. Dans cette dernière, les orphelins étaient de dangereux criminels qui avaient profité de la manifestation pour s’en prendre à la Banque des chaînes.

    Il indiqua à Orifa et une ombre de se charger du coffre de Koraki pendant qu’il discutait avec Cécilia.

    Je suis désolé pour ce qui va suivre. Après tout ce que vous avez vécu, je regrette de vous imposer cela.

    Et il se baissa pour la fouiller en commençant par les pieds. Quand il arriva au niveau de son torse, il s’excusa à nouveau.

    J’aurais bien laissé une femme se charger de cela. Mais la seule que nous avons sous la main… eh bien

    Il finit par ses cheveux avant de reculer pour l’observer.

    Votre haine vise la mauvaise personne. Elle n’était qu’une arme. Elle l’est toujours aujourd’hui, mais elle ne sert plus l’ancienne présidente. Votre ennemie est morte.

    Il savait qu’elle ne verrait pas la chose de cette façon. Il ne s’attarda pas sur le sujet, il y avait plus pressant.

    Combien de personnes avez-vous perdues, combien de morts et de sacrifices pour venir jusqu’ici ? Je ne peux qu’admirer votre résilience et votre intelligence.

    Il fallait bien les deux pour survivre à tout ce qu’elle avait traversé.

    Je vous demande de faire appel à ces deux qualités pour ce qui va suivre. Nous savons tous ce qui arriverait si la situation ici venait à se savoir.

    Il fit une courte pause pour la laisser prendre la mesure de ses paroles.

    Voici l’histoire officielle. La dernière Genova en vie a recouru à la pègre pour survivre au massacre de sa famille. Malheureusement pour elle, elle croise la route d’une dangereuse criminelle connue sous le nom de la Gamine. Cette dernière n’apprend la véritable identité de la noble que plusieurs mois après l’élection du nouveau président. Elle décide alors de la prendre en otage et demande une rançon.

    Il aurait aimé avoir plus de temps pour réfléchir à cette version de l’histoire.

    Malheureusement, elle n’a jamais eu le retour du Président pour confirmer que lui ou des hommes travaillant à son compte aient reçu le message. Nous n’aurons pas besoin de preuve pour ce détail, ce genre de choses peut être intercepté ou se perdre en chemin si on ne sait pas s’y prendre. Fatiguée d’attendre une réponse qui ne venait pas, elle décide de profiter de la manifestation des Bougeoirs pour mener une grosse opération sur la Banque des chaînes. Elle amène sur place son otage pour servir de moyen de pression et de négociation si son plan échouait. Des soldats et des mercenaires embauchés pour couvrir la marche tombent sur le braquage et décident de l’arrêter.

    Il indiqua le couloir.

    Il y a des soldats un peu plus loin qui couvrent notre position.

    Il se tourna à nouveau vers elle.

    Ils réussissent à rentrer dans la Banque quand ils apprennent d’un des complices vaincus à l’extérieur que la nièce du président est en danger. Les hommes de la Gamine menacent et blessent leur otage avant d’être vaincus à l’entrée de la salle des coffres. Quand le reste des cambrioleurs comprennent qu’ils ont perdu leur seul moyen de pression, ils prennent la fuite. J’aurai besoin de vous pour ce dernier point. Quand on aura fini ici, il faudra dire à vos hommes de se disperser. Je ne suis qu’un mercenaire alors, je ne cherche pas forcément à prendre des prisonniers.

    Il se doutait bien qu’elle ne croyait plus en cette façade. C’était néanmoins sa couverture et il refusait de l’abandonner.

    Mais ils ont attaqué et tué des citoyens républicains. Si nous rencontrons de la résistance…

    Il haussa les épaules, indiquant qu’il n’aurait pas d’autre choix que de les tuer. Certains s’en sortiraient avec des blessures, mais ils finiraient en prison.

    Ils ont une chance de s’échapper. J’espère qu’ils en profiteront et se cacheront. Vous vous en êtes pris à la Banque des chaînes. Ils chercheront à faire punir les coupables et à décourager ce genre d’attaque. Alors je conseille qu’ils se planquent bien. Ce sera à vous de décider si la Gamine était ici et donc est morte avec ses hommes ou si elle a survécu en évitant de trop s’impliquer directement.

    Il ne connaissait pas les détails du plan de la Genova.

    Peltier m’a dit que vous vouliez vous refaire un nom dans la noblesse. Avec l’aide de votre oncle, vous serez plus utile à vos amis encore en vie sous le nom Genova que sous la Gamine.

    Il remarqua Orifa s’approcher avant de s’arrêter à quelques pas de lui. Elle signa et il comprit. Elle avait trouvé dans le coffre d’Exousia, bien plus que les documents incriminants la Gamine et elle voulait sécuriser les documents. Il hocha la tête et se tourna vers Cécilia.

    Je vous demanderai bien si vous êtes d’accord avec cette version. Mais je n’aime pas le faux semblant.

    L’ironie de la remarque n’échappa pas à l’espion qui continua.

    Vous n’avez pas vraiment le choix. Le carnet est maintenant entre nos mains. Malheureusement, nous ne pouvons pas le brûler. C’est le seul moyen de s’assurer que votre témoignage concorde avec l’histoire. Je vous donne ma parole qu’il ne sera jamais utilisé contre vous dans d’autres circonstances. Vous êtes libre de retourner à votre ancienne vie sans crainte.

    Elle n’avait aucune raison de le croire et il regretta de ne pouvoir rien y faire.

    J’étais sincère en vous proposant ma protection. C’est ça mon métier, protéger. Si nous survivons à ceci et qu’un jour, vous avez besoin de mes services, n’hésitez pas. Je doute que vous le fassiez, mais croyez-moi quand je dis que j’aurais préféré vous rencontrer dans d’autres circonstances.

    Il la laissa réfléchir à ses paroles et alla briefer sa directrice sur l’histoire qu’il venait de raconter. Elle devrait les abandonner bientôt pour sécuriser leur trouvaille, mais elle devait convaincre Didier avant de partir.

    Caul, une ombre sous les ordres de la valkyrie, fit son apparition dans la salle et les rejoignit. Il était censé défendre leur position avec les Brisemurailles plus loin. Verndrick fronça les sourcils.

    “Les soldats ont été contactés par télépathie par la générale de Noirvitrail. Des renforts sont demandés pour canaliser les manifestants optimates et éviter qu’ils ne croisent ceux des Bougeoirs.”

    Je vois. Avertis-les de la présence de la nièce du président,” dit-il en indiquant Cécilia. “Elle aura besoin d’escorte jusqu’à la Mairie. Après ça, nous irons ensemble aider le reste de l’armée.

    “La quoi ? J’ai vu…. ” Il regarda sa directrice. “C’est vous qui avez… ? Désolé ! Merde !”

    Je sais, allez, vas-y.

    “Merde !” répéta-t-il. “Ah, j’ai aussi trouvé ça en fouillant le gus au béret dans le couloir avant de venir ici.”

    Il lui présenta un document, une guillotine pour cigare, un briquet et deux cigares. Verndrick parcourut rapidement le papier avant de remettre le tout dans les mains de sa supérieure.

    Il est venu avec toi, c’est ton problème.

    Il les abandonna pour se rapprocher de Cécilia.

    Vous êtes prête ? Comment comptez-vous avertir vos hommes que le casse est fini ?

    Il espérait qu’elle allait passer outre sa colère et son deuil et les aider à trouver une issue « pacifique ». Il y avait toujours la manifestation et les responsables derrière les bombes humaines à gérer. Il décrocha son gantelet de sa poignée gauche pour l’accrocher à la droite. Son épaule était toujours blessée et il préférait confier la charge de son bouclier à un membre qui ne le faisait pas souffrir.

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  • Mer 16 Oct - 19:35
    L’agent mystique restait en position stable et elle était satisfaite du comportement des manifestants optimates. Elle voulait attendre jusqu’au dernier, mais un soldat marin l’interpellait, car son supérieur semblait la demander. Elle commençait par lui demander de patienter, mais celui-ci la suppliait de partir avec lui et la commandante des troupes d’assaut du Parangon de Justice regardait de l’autre de sa faille. Elle constatait un début de mouvement de retrait des manifestants, même si certaines restaient en regardant le trou béant devant eux.

    La femme rousse encapuchonnée décidait de se déplacer dans les airs pour rejoindre rapidement son supérieur et elle remarquait du changement quand elle arrivait vers l’Obseedra III. L’espionne particulière de la République observait la présence physique de Mirage  avec un cigare qui arrivait à bloquer les fuyards avec une magie élémentaire du sable. Elle voyait aussi plusieurs personnes couchées qui ne bougeaient pas sur le pont et elle voyait un homme qui était collé par la potentielle dulcinée de son supérieure avec la drakyn. Elle sentait que sa magie utilitaire de déplacement dans les airs commençait à fléchir et elle écoutait les ordres de son supérieur dans les airs. Elle ne parlait pas, mais elle acquiesçait avec un mouvement de tête. Sa tenue présentait toujours une couleur rouge sanguine et elle descendait sur le pont du bateau endommagé. Cependant, elle se rendait compte de la difficulté de la mission aux premiers abords, car il avait beaucoup des tas de personnes ne bougeant pas. L’agent mystique avait un petit avantage, car elle avait vu le visage de ce faux père révérend. Elle pouvait commencer en premier lieu par les personnes qui étaient sol et elle les regardait assez rapidement. Elle savait que la recherche allait prendre du temps, mais elle devait faire vite, car elle avait entendu la présence de l’ambassadeur et son personnel qui s’occupaient des fuyards. Elle se méfiait du  jeune homme aux cheveux marrons et la Draky car ils semblaient suspects pour l’agent mystique. Son activité allait être sûrement empiétée ou alors elle allait devoir se battre. Cependant, elle commençait à visualiser la position de l’entrepôt dans son esprit et elle avait fini d’inspecter scrupuleusement  les corps éparpillés.

    La commandante des troupes d’assaut du Parangon de Justice, continuait sa recherche et cette fois elle examiner les différents tas de corps groupés. La femme rousse devait maintenant à penser apprendre une magie arcanique, car il était difficile de trouver une personne vivantes dans un tas de corps inertes. Néanmoins, elle se rappelait de quelques paroles du couple de tuteurs qui lui apprenaient  les quelques notions pour savoir si une personne est encore vivante. Il y avait le battement du coeur et aussi le souffle pour respirer. La femme rousse  encapuchonnée tendait son oreille sur le premier tas de corps inertes et en fonction d’un souffle,  elle dégageait les corps pour visualiser la personne qui respirait. Elle se doutait que le chef allait en très mauvais état et elle pensait qu’il pouvait avoir une blessure importante. Elle opérait de cette manière sur chaque groupe de tas de corps immobiles. Toutefois, en premier lieu elle faisait un tour visuel pour remarquer si le chef se trouvait parmi les premiers corps qui étaient à la surface de monticule de cadavres.


    Si l’agent mystique arrivait à retrouver le faux père révérend, alors elle le téléportait  dans la foulée, car elle avait déjà visualiser le lieu de sa destination. Une fois arrivée dans l’entrepôt, elle allongeait sur le sol le faux père. Elle attendra les renforts du Parangon de Justice et elle se préparait à défendre cette personne en mettant tous ses sens en alerte. Toutefois, se préparant à une confrontation de la part d’une personne représentant l’empire n’allait pas la laisser emporter  le faux père sous leurs yeux. Elle laissait une petite surprise, si cet ennemi essayait de l’attaquer de manière sournoise. Son ouïe se concentrait sur les alentours au moment elle touchait le faux père avec sa main. Elle s’apprêtait à exécuter d’une manière différente l’attaque exécutée par la cavalière lors du conflit avec l’assemblée dans les remparts. Elle allait produire un son d’impact, mais le procédé était plus original et elle créait l’onde de choc autour d’elle avec un claquement de doigt de son autre main. Elle enchaînait avec une téléportation, toutefois, la destination allait être sur le premier lieu qui lui venait dans l’esprit qui pensait à se cacher dans les ombres comme ceux des égouts. Toutefois, le stress pouvait les faire atterrir ailleurs. Malgré le bruit de l'attaque de boulets lancés depuis le vaisseau volant, elle ne semblait pas perturbé, mais plutôt en alerte.
     »RESUME »:
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  • Mer 16 Oct - 20:55

    Partie 9


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 19 29a6e410

    Le sifflement aigu qui habitait les oreilles du commissaire depuis son combat contre le shaman refusait de partir, et il avait l'impression de n'entendre que d'une oreille, de surcroit. Il croisa alors les bras sur sa poitrine pour mieux se concentrer sur les échanges autour de lui, restant silencieux depuis qu'il avait envoyé quelques renforts au port. Konrad était droit comme un i aux côtés du commissaire Patoche et un peu en retrait du Préfet Pétanque. Deux hommes de paille qui avaient tendance à s'effacer en présence du maire ou, pire, à se plier aux planifications de leurs subordonnés. Pétanque était  plutôt le premier, Patoche, le second, sans conteste.

    Il plissa le regard en constatant que la général de Noirvitrail préféra envoyer des renforts au port plutôt qu'à la Place des Tilleuls. Peut-être avait-elle confiance en ses forces déjà en présence, ou bien estimait-elle que l'Obseedra était plus urgent que la Banque des Chaines. Mais peut-être aussi que Konrad manquait de renseignements, le directeur du SCAR était absent, ayant surement un opération en cours en ville, et probablement à la Place des Tilleuls. L'esprit pourtant acéré du commissaire aurait en temps normal démêlé cette situation et se serait douté de ce qui se tramait là-bas, mais à l'heure actuelle, son esprit était un brin embrouillé.

    Son attention se porta finalement sur le nouveau venu qu'il reconnu comme étant Vorès de Cypres, le meneur de la foule présente sur le parvis de la mairie. Il annonça une nouvelle particulièrement réjouissante, à savoir la dispersion imminente de la dite foule. Et si la pluie continuait de tomber dru à l'extérieur et que des clameurs toujours plus fortes provenaient du centre-ville et du port en même temps, les officiers en présence purent entrevoir le bout du tunnel. Et ce, jusqu'à ce que le shoumeïen demande - respectueusement - à descendre à l'Obseedra. Konrad s'ébranla alors que Pétanque tressailli.

    Ce dernier fit de nouveau mine de prendre la parole, ouvrant la bouche, mais Lightborn fit un pas en avant et le devança encore une fois.

    - Monsieur de Cypres, nous vous remercions encore pour votre collaboration et nous réjouissons de cette fin qui sied à tout le monde. Mais pour l'heure, la situation au port n'est toujours pas démêlée, nous n'avons pour l'instant aucune nouvelle. Il vaut mieux donc, pour votre sécurité que vous attendiez avec nous le feu vert des autorités sur place...

    Et comme pour ponctuer sa réponse, les déflagrations des canons de Littorina firent vibrer les vitres du hall de la mairie. Vraisemblablement il valait mieux que personne ne se rende pour l'instant au port. Il allait d'ailleurs falloir expliquer la situation à Vorès pour éviter qu'il n'harrangue de nouveau la foule. Konrad pivota subrepticement vers Athénaïs pour l'inciter à développer un peu mieux ce qu'il se passait au port, il était moins loquace dû au mal de crâne.

    Résumé :
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  • Mer 16 Oct - 23:36
    Cécilia Génova… Orifa ne la voyait que comme une personne qui avait réussi à se faire passer pour morte avant de revenir à la vie l’air de rien pour la mettre dans une position compliquée. La solution la plus simple et celle qu’utilisait la valkyrie dans ce genre de cas, c’était le meurtre : pas de témoin, pas de problème. Jusqu’à aujourd’hui, c’était ce qui l’avait toujours maintenue en vie. Pourtant, depuis la mort de Mirelda, les choses avaient changé ; elle avait changé, du moins c’est ce qu’elle espérait. Il n’avait fallu que l’intervention d’une ancienne ennemie, quelques insultes et quelques mots sur Mirelda pour que la bête au fond d’elle ne s'engage à nouveau. Le seul point positif qui en était ressorti, c’était que sa rage s’était arrêtée à Cécilia… Mais sans l’aide de son second, sa tête roulerait déjà sur le sol.

    Si Orifa n’avait rien à pardonner à Cécilia, car cette dernière ne lui avait rien fait, l’inverse était différent, et seul son loyal second était capable d’imaginer que le pardon n’était pas une chimère. En entendant sa voix tremblante tout en désignant les corps sans vie, tout cela l’avait touchée plus que de raison. Peut-être qu’elle aurait été capable de se mettre à sa place si elle avait eu un compagnon de route qui avait connu la galère, la crasse et les bassesses de la ville ? Serait-elle dans cet état si Verndrick passait l’arme à gauche ? Pourtant, il n’était pas l’heure de s’étendre en conjectures. Une partie d’elle voulait connaître les noms de ses victimes ; peut-être qu’avec tout ça, elle pourrait tirer un nouveau trait sur la liste des cibles désignées par Mirelda. Mais une autre partie d’elle voulait se concentrer sur la situation actuelle ; il fallait s’occuper de la ville avant tout. Après Liberty, si la république se retrouvait à voir également Courage dans un état similaire… Ça allait devenir difficile pour la suite.

    Suivant l’indication de son chef du moment, elle se dirigea vers le coffre en suivant les indications de la captive. Avec l’aide d’un agent, l’objectif était déjà de pouvoir localiser précisément le coffre. Au centre, il y avait un registre avec le nombre des détenteurs de chaque coffre. Regarder un à un les tiroirs pourrait lui prendre des heures, et malheureusement, le temps était ce qui leur manquait le plus ; au moins, ils étaient deux, c’était déjà ça de pris. Le deuxième problème maintenant était de pouvoir ouvrir le coffre pour récupérer son contenu ; cette fois, ils ne pouvaient pas travailler à plusieurs. L’ouverture des serrures était l’une des qualités de la valkyrie ; c’était bien pour ça qu’elle était régulièrement équipée de son attirail de crochetage. Elle n’aurait certainement jamais imaginé qu’un jour son talent pourrait servir pour s’occuper d’un coffre de la BdC, le SCAR non plus…

    Après plusieurs essais, la serrure finit par déclarer forfait pour dévoiler son contenu. Comme indiqué, il y avait bien le carnet que cherchait la Gamine. À côté, par contre, il y avait quelque chose de bien plus intéressant. Fouillant et lisant en diagonale une partie des documents, c’était finalement une véritable mine d’or. Il semblerait qu’une bonne partie des informations sur la pègre de Courage semblaient être retranscrites. À ce niveau-là, c’était presque un cadeau du ciel ; leur plan, qui se retrouvait momentanément temporisé, allait exploser d’efficacité une fois qu’elle pourrait prendre le temps de tout assimiler. Récupérant un sac vide sans marque, elle enfouit les documents ainsi que le carnet. Il lui était impossible de pouvoir continuer à se battre avec un tel fardeau à transporter ; il fallait le mettre en lieu sûr dans une planque du SCAR pour le récupérer une fois que l’ambiance se serait calmée.

    Par signe, elle avait expliqué rapidement ce qui en était à Verndrick, indiquant qu’il fallait sécuriser le contenu. Mais était-ce judicieux de s’éclipser maintenant ? Alors que l’elfe allait devoir garder à l'œil deux prisonniers ? Au moins, aucun d’eux n’allait pouvoir s’enfuir, c’était déjà ça de gagné. Par la suite, elle comprit qu’il fallait absolument se diriger vers la mairie. Était-ce judicieux de laisser Cécilia dans cet état ? Mais il fallait bien avouer qu’il allait être très compliqué de pouvoir trouver un médecin pour remettre sur pied ces bras dans les plus brefs délais. Pourtant, étaient-ils en train de prendre la bonne décision ? Si la captive se retrouvait à être un oiseau chanteur à l’oreille du président… Il ne semblait pas être du genre à ne pas se venger du bourreau de sa famille… Alors s’il apprenait le passif entre Cécilia et elle, en plus de parler de tout ce qu’elle savait.

    Se murmurant à elle-même

    “Fait chier.”

    Verndrick avait pris les choses en mains actuellement, alors elle lui faisait confiance. S’il sentait qu’elle pourrait le trahir, alors il n’y avait aucun doute qu’il allait tout à fait être capable de prendre les bonnes décisions.

    Se tournant vers Didier, elle se rapprocha de lui pour s’occuper du bien malchanceux Marchand. Si l’elfe n’avait rien dit en lui redonnant les affaires, c’était qu’il n’y avait rien d’important. Mais par acquis de conscience, il était peut-être préférable de poser quelques questions. C’était tout de même un homme sans capacité martiale qui avait accepté de suivre un groupe de soldats jusque dans une foule enragée avant de rentrer de son propre chef dans une banque pour finalement se retrouver ici. Pauvre bougre.

    - Donc, tu es un simple marchand, capable de repérer de la poudre explosive, qui décide de sortir en ville pendant une manifestation pour finalement suivre un groupe de militaires jusque dans une banque où tu prends part au combat. Est-ce que mon résumé est correct ?


    «O... Oui, c'est correct.»

    Il semblait assez nerveux. Sous l’effet du charme, il aurait dû être plus calme, c’était intéressant. Elle enchaîna.

    - Qu’est-ce que tu as fait entre le début de la manifestation et notre première rencontre ? Et pourquoi tu as décidé de me suivre dans cette banque alors que tu savais qu’elle était en proie au danger ?


    Didier devenait de plus en plus nerveux et avait le regard fuyant, mais il ressentait l'effet du pouvoir de séduction d’Orifa sur lui et avait le sentiment qu’il pouvait lui parler.

    «O... Orifa, je... J'étais avec un concurrent malheureux... Suite à l'appel d'offres pour des livraisons de chaux à la ville. Philippe Peutiez. Il m'avait donné rendez-vous à l'auberge du Drapeau Blanc...»

    Il hésita un moment, puis continua.

    «A... Après notre réunion, je... J'ai quitté le Drapeau Blanc et j'ai croisé un groupe d'optimates qui m'ont malmené... Ma fuite m'a mené à l'église où nous nous sommes rencontrés...»

    Regardant autour de lui, complètement perdu.

    «Concernant la banque... Je... Je ne sais pas, je... Je pensais pouvoir aider...»

    Mais son discours restait vague, de sorte qu’il était difficile de simplement croire cette version. En regardant les papiers qu’il avait sur lui, il y avait quelque chose d’étrange. Sans connaître l’aveu du malheureux, elle n'aurait jamais pu imaginer que ça pouvait être une preuve pouvant le faire chanter. Ce document était une cession d'un entrepôt en périphérie de la ville de la part d’un certain Philippe Peutiez à Didier Van Strijdonck. Le plus improbable, c’était de voir qu’il n’y avait en bas qu’une seule signature et pas de date. La griffe présente appartenait au fameux Peutiez. Sous son masque, Orifa faisait apparaître un grand sourire carnassier.

    Se murmurant à elle-même.

    “Comme c’est intéressant.”


    - Et pourquoi as-tu le document alors qu'il n’est signé que de la main de votre partenaire ? Et en plus sans qu’il n’y ait de date qui soit apposée dessus ?

    Continuant d’user de son charme avec une voix suave, elle lui murmura à lui seul.

    - J’aimerais beaucoup que tu m'expliques en détail comment s'est déroulée cette réunion, tu veux bien faire ça pour moi ?

    Si au début elle avait pensé que cet échange avec Didier allait se faire rapidement et sans accrocs, voilà qu’elle tombait sur une mine d’or. Pour Cécilia, ils avaient le carnet, et pour Didier, elle ne savait pas encore ce qu’elle venait de trouver, mais il n’y avait aucun doute que c’était croustillant. Une fois qu’elle aurait fini de lui tirer les vers du nez, il allait falloir tout partager avec Verndrick au plus vite.

    Résumé:


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
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    Citoyen de La République
    Didier Van Strijdonck
    Didier Van Strijdonck
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  • Jeu 17 Oct - 10:28
    Le marchand avait remarqué le geste de Cécilia et, suivant son conseil muet, n’avait pas creusé davantage la question. La tension, bien que retombée, restait palpable, et il décida de ne plus se risquer à aggraver son cas avec des questions hasardeuses ou mal placée.

    « On ne se connaît pas, mais si je puis me permettre, je ne serais pas en vie sans votre aide. » Lui avait-il dit, reconnaissant, percevant la colère triste chez la jeune femme.

    On consolait comme on pouvait et Didier avait bredouillé cette phrase sans trop y réfléchir. Avant que la jeune femme ne s’enfonce dans le coffre avec Verndrik et Orifa. Lui, il était resté à l’extérieur, encadré par deux de leurs hommes. Mais alors qu’il demeurait là, sous bonne garde, une pensée lui transperça l’esprit, un éclair de lucidité dans ce chaos mental :

    * Bon sang ! Si madame Ironsoul savait que j’étais impliqué dans ce merdier, je pourrais dire adieu à mes futurs prêts… *

    Didier se perdit un instant dans ses pensées, cherchant une solution à la situation, une explication possible « au cas où » la banquière, avec qui il avait l’habitude de négocier ses financements, devait apprendre la chose et lui demander des comptes. Mais soudain, son esprit s’embruma à la pensée d’Orifa. Alors qu’il essayait de renouer les fils de la journée, elle était revenue vers lui et avait commencé à le questionner.

    Pendant la première partie de l’interrogatoire, bien qu'il tentât d’éluder les points sensibles le concernant, il fut déstabilisé par un sentiment étrange. en effet, il avait ressentit une fascination profonde et inexplicable pour la jeune femme qui se tenait devant lui. Ses paroles coulaient comme du miel à ses oreilles, et il se mit à la trouver belle, incroyablement belle en dépit de son masque et de sa tenue tachée de sang. Cela le fit balbutier, son trouble devenant de plus en plus évident, se sentant même ‘à l’étroit’. Mais en parlant d’étroitesse, alors que la valkyrie l’interrogeait en abusant HONTEUSEMENT de son avantage, Didier sentait l’étau se resserrer autour de lui. En effet, le document qu’elle tenait en main était des plus incriminants, et même si Orifa n’était pas au courant des événements du Drapeau Blanc, il ne s’agissait que d’une question de temps avant que la vérité n’éclate.

    – J’aimerais beaucoup que tu m'expliques en détail comment s'est déroulée cette réunion, tu veux bien faire ça pour moi ?

    Cette voix, douce comme du velour, ce ton, exquisement suave le tout dans un murmure des plus envoutant, et cette posture incroyablement sensuelle… Didier était complètement sous le charme, bien qu’une petite voix en lui criait le contraire. Fatigué par son périple, épuisé par le combat et la mort qui l’avait frôlé, il n’avait plus vraiment la force de lutter contre ça. Didier s’éloigna pour s’asseoir sur une chaise non loin, la tête entre les mains, un gamin gisait dans son sang juste à côté. Cacher la vérité ne servait plus à rien, il était coincé et devait désormais jouer cartes sur table car résister ne ferait qu’empirer les choses pour lui. Après un léger hochement de tête, Didier commença :

    « Je… Je ne voulais pas que ça arrive. On m’a tendu un piège, Orifa. » Sortant la tête de ses mains, Didier leva un regard désabusé vers celle qui l’interrogeait.

    « Peutiez m’avait donné rendez-vous au Drapeau Blanc malgré la manifestation… Il voulait me faire renoncer à ce marché de livraison de chaux. » Poursuivit-il sur un ton anxieux, renforcé par le fait qu’il se tordait nerveusement les mains.

    « Il voulait échanger ce marché extrêmement lucratif contre ce machin que vous avez dans les mains… » Fit Didier en pointant le document. Il pouffa ensuite de rire. « Cet imbécile a même signé devant moi pour m’amadouer. Puis il a tenté de négocier, mais je n’ai pas cédé à son cirque. »

    Didier plongea de nouveau son regard dans celui d’Orifa, ou plutôt sur son masque, avec une colère sourde avant de poursuivre, presque en serrant les dents :

    « Vous savez, cela fait des années que j’essaie d’avoir une ligne régulière entre Liberty et Courage, des années ! Et quand j’arrive enfin, ENFIN à obtenir ce que je veux, un paltoquet vaniteux et suffisant tente de m’amadouer avec un entrepôt de merde en périphérie de la ville ! Je ne pouvais, et ne voulais, pas céder… »

    Une certaine détermination perçait dans la tirade du malheureux. Il marqua une pause, réfléchissant à ses prochains mots. Passant une main dans sa barbe naissante, il laissa son regard errer vers un tableau représentant une scène paisible et bucolique accroché en face d’eux, comme pour s’évader un instant par la pensée. Puis il reprit :

    « Comme il voyait que je ne cédais pas, le ton est monté et l’ambiance est devenue franchement hostile. J’étais sur le point de partir quand il… il s’est jeté sur moi avec son foutu couteau ! Ce fils de chien a essayé de me planter, Orifa ! »

    Une rage sourde se dégagea de cette dernière tirade. Didier ferma les yeux, revivant intérieurement la scène. Il n’en dit pas plus, le résultat de cet échange étant évident. Il cacha ensuite ses yeux sous ses doigts pour dissimuler les larmes qui commençaient à perler.

    « Je ne voulais tuer personne, vous comprenez ? Je ne voulais tuer personne ! » Dit-il vivement en jetant un regard à Orifa avant de continuer. « Je me suis emparé du document que vous avez là parce qu’il était bien en évidence sur le bureau de ce connard. Je ne voulais pas qu’on le trouve et qu’on remonte jusqu’à moi… Qu’on m’accuse d’avoir ‘assassiné’ ce type pour un entrepôt de merde. »

    « Et puis… et puis son assistant est arrivé… Je, j’étais en panique, vous comprenez ? Ce type était bien plus balèze que moi, alors… je l’ai pris par surprise et… il est passé à travers la vitre et… et il est tombé sur la chaussée… en pleine manifestation. » Didier émit un rire jaune avant de poursuivre. « ‘Tu lui as réglé son compte ?’ avait dit ce connard en entrant dans le bureau de Peutiez. Jamais je n’oublierai ces mots, Orifa. Jamais. À cet instant précis, il est devenu évident que cette réunion n’était qu’un piège. »

    Didier reprit ensuite la tête entre les mains. Cet aveu, bien que grave, l’avait néanmoins soulagé d’un poids, mais à quel prix ? Allait-il être jeté en prison comme un vulgaire criminel ? Sa carrière de marchand allait-elle s’arrêter ici, dans cette banque des Chaînes ? Tout devenait incertain pour lui, et cela lui était insupportable. Il ne put s’empêcher de l'exprimer :

    « Par tous les Titans, Orifa, je… je vous jure que c’est la pure vérité. Je vous le jure sur ma vie, et je suis prêt à vivre ce qu’ont enduré chacun de ces gosses s’il le faut. Je suis tellement dans la merde, je suis foutu… Je ne suis pas un assassin, je voulais juste faire des affaires… »

    Didier, toujours sous le charme de la valkyrie, s’était alors relevé et voulu la rejoindre mais cette dernière avait déjà tourné les talons pour pénétrer dans le coffre, là où se trouvait Verndrik, laissant Didier planté là, penaud et désabusé comme jamais.
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  • Jeu 17 Oct - 14:34




    La colère des Bougeoirs



    A quel moment les choses étaient devenues aussi désastreuses ? La ville semblait être à feu et à sang, et  ce qui s’annonçait être une journée ensoleillée et douce avait tourné en un orage qui semblait presque surnaturel. La présence des pirates semblait n’avoir rien arrangé à la situation, bien au contraire. Je les soupçonnais d’être au moins en partie responsable de tout ce désastre. Et c’est avec la rage au ventre que je me dirigeai vers le port dans l’espoir d’intercepter ces ordures et les empêcher de nuire davantage à quiconque. La décision la plus logique dans mon état était de s’envoler, ce que je fis bien évidemment. Mais j’avais visiblement sous-estimer l’orage qui était en train d’éclater. Si en général j’appréciais grandement ce type de météo, m’y sentant parfois davantage chez moi que n’importe quel intérieur de maison, ce nétait pas le cas aujourd’hui. La puissance du vent me ballottaient, tentant de drainer le peu d’énergie qu’il me restait. La pluie quant à elle m’empêchait de voir à plus de quelques dizaines de mètres devant moi, et si je ne connassias pas le chemin, je me serais déjà perdu depuis bien longtemps. Jetant un coup d’œil au ciel, le sentiment que cette tempête n’était pas naturelle se renforçait, même si je n’avais pas de preuves de ce que j’avançais.

    Si marcher était difficile, lutter contre les vents impétueux n’était pas une mince tâche pour autant. Regardant derrière moi de temps en temps pour m’assurer qu’aucune âme malveillante ne me suivait, j’avisai une grande paire d’aile appartenant au colosse d’azur qui tentait de bien que mal de me suivre, accompagné d’une demoiselle rousse que je connaissais absolument pas. Mais si elle voulait aux côtés de Kieran, elle devait probablement être une alliée. Me focalisant à nouveau sur mon objectif de me rendre au port malgré les difficultés, je poursuivis pendant quelques secondes en puisant dans la magie pour avancer. C’est à ce moment là que je perçus un vacarme suffisamment bruyant pour attirer mon attention malgré la crise ambiante. Je m’arrêtai brusquement pour me retourner, sur le qui-vive, et je mis une seconde à me rendre compte en décrivant la zone que c’était le dragon qui s’était effondré au sol. Et il ne se relevait pas.

    -Kieran !!

    Oubliant momentanément ma colère et la rage qui me poussait à avancer, l’inquiétude vint remplacer mon moteur et je fonçai vers le drakyn. La rousse avait fait de même, et plus proche que moi, elle arriva à son chevet -si on pouvait appeler ainsi le parvis- bien plus rapidement. Il tenta de se relever, mais sans réussir et il finit par s’écrouler sur le sol, le soulèvement régulier de son corps trahissant une respiration certes présente mais bien trop rapide pour être normale. Les mains expertes de la rouquine commencèrent à examiner notre ami avec une dextérité prouvant son expérience. Mais alors qu’elle l’examinait, des bruits retentirent au bout de la rue. Des bruits que je pensais avoir mis derrière moi en quittant le chemin de la manifestation un peu plus tôt, mais qui nous avaient mystérieusement rattrapés. En tournant la tête vers les nouveaux arrivants, je remarquai d’un coup d’œil que ces derniers n’étaient pas les Manifestants des Bougeoirs. Eux semblaient ne pas vouloir se calmer, et protester en tout paix n’était pas au programme non plus au vu des armes qu’ils avaient à disposition. Comment avaient-ils mis la main sur ce matériel ? C’était une bonne question, mais certainement pas la plus essentielle, là tout de suite.

    -Putain, on n’a pas le temps pour ça, grommelai-je.

    J’avais l’impression que j’avais répétais cette phrase dans ma tête bien trop de fois au cours des dernières heures. Mais d’un coup, la terre s’ouvrit sous les pieds d’un premier groupe de pro-optimates qui chutèrent dans les égouts. Leurs cris s’estompèrent aussitôt lorsque le sol se referma par la suite, levant tout doute sur la nature magique de cette intervention. Et la seule autre personne capable de cela était la demi-fae encore au chevet de l’enfant de dragon. Cette chute n’était pas une mince affaire, ils allaient sûrement se blesser en tombant. Ce qui n’était pas une bonne nouvelle, surtout dans l’état actuel des choses. Je ne savais pas si la demoiselle faisait parti des forces de l’ordre, mais je pouvais comprendre que sa priorité n’était pas au confort des déchaînés, surtout dans cette situation avec Kieran en mauvaise posture et des manifestants belliqueux. Mais il fallait éviter au mieux de les tuer ou de les blesser trop gravement.

    -Je vous laisse vous occuper de Kieran, demi-fae, dis-je avec une respiration lourde et un peu saccadée trahissant mes blessures passées. Laissez-moi m’occuper des civils.

    Un deuxième groupe était déjà en train de poindre le bout de son nez, tout aussi belliqueux et optimates que les précédents, tandis que les rugissements des rues voisines indiquaient que certains étaient déjà rentrés en contact avec les forces de l’armée. Je soufflai un instant. Le maintien de l’ordre faisait certes parti des prérogatives de toute unité des forces de l’ordre, mais je devais avouer que ma magie était bien plus taillée pour des missions Offensives que de maintien pur de l’ordre. Il allait falloir que je me débrouille avec ce que j’avais.

    M’élevant à quelques centimètres du sol pour ne pas causer de dommages collatéral, je vins me placer face au second groupe de raci-…d’optimales, et je laissai ma magie s’exprimer. Mes yeux s’illuminèrent brusquement, des éclairs s’échappant de mes pupilles tandis que tout mon corps se couvrait de cet élément qui faisait parti de moi. Mes bras se transformèrent en foudre eux aussi et mes cheveux se muèrent en petits éclairs soulevés par la puissance de ma magie. Et petit à petit, alors que j’étendais les bras, je fus recouvert par ma magie qui prit la forme d’une chouette pour représenter le symbole de la République.

    -Arrêtez-vous ici. Si je pose les pieds au sol, vous finirez tous électrisés. Vous mourrez tous. Est ce que cela vaut vraiment le coup de quitter vos familles et de les mettre en deuil ? Qu’ils perdent leurs pères, leurs mères, leurs frères et sœurs ? Il y a déjà eu trop de victimes aujourd’hui. Trop de familles brisées. Rentrez chez vous au chaud, auprès des vôtres. Plus de sang n’a pas besoin d’être versé. S’il vous plaît. Il y aura d’autres occasions de faire entendre votre mécontentement.

    Spoiler:

    Ma voix s’était mué dans un roulement qui pouvait rappeler le grondement du tonnerre, dûe à mon identité élémentaire et amplifiée par l’orage au-dessus de nos têtes. J’espérais que cette tentative d’intimidation mêlée à des phrases pleines de bons sens en faisant appel à leurs émotions allait fonctionner. Sinon il allait falloir trouver une autre alternative. Je mobilisais ce qui me restais de concentration pour rester en l’air, quelques centimètres au-dessus du sol, pour ne pas risquer d’électriser par inadvertance. Je restais prêt à tout moment à désactiver la foudre sur la partie qui risquait d’être en contact avec le sol mouillé.

    Résumé des actions:

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  • Jeu 17 Oct - 21:26
    J’ai l’impression d’avoir des ailes, non pas parce que je file comme le vent (c’est plutôt dangereux je pense de voler par le temps qu’il fait mais cela n’engage que moi) mais parce que je me bats pour quelque chose d’autre que ma ma propre existence ou croyance. Je me bats pour une Nation qui m’a accueillie, certains diront mal mais moi je ne le vois pas ainsi au final, des gens toxiques et nauséabonds on en croise bien entendu mais c’est comme partout.


    Et pour le coup, ces maudits pirates déjà ils n’ont rien à foutre ici à terre à Courage, qu’ils remontent dans leurs rafiots à la cons et qu’ils aillent aborder les navires marchands mais fichez la paix aux gens d’ici ! J’ai fait vraiment fait attention au chemin emprunté, trop occupé à courser cet Amiral parce que je voulais l’arrêter. C’est là qu’il s’arrête parce que finalement certains de mes traits de glace ont touché leur but mais aussi parce que nous sommes dans un nouveau lieu, près de la place du Musée.


    Bien sûr je me rends compte que j’ai touché quelques civils, ça va ronfler à la fin de tout ça, je vais prendre cher enfin mon matricule va prendre cher même si je comprends pas comment un nombre pour m’identifier peut subir quoi que ce soit, c’est con comme principe !


    Il s’arrête, il peine, il est donc à ma merci. Et là pour le coup j’ai pas trop trop prévu ce qu’il se passe. Dans cette foule se tournent vers moi trop de monde, vraiment trop. Être le centre de toutes les attentions, ça ne me perturbe pas d’ordinaire mais là quand même, y a plein d’autres paires de crocs qui se montrent sans parler des dagues, épées… Faut être sacrément con pour ne pas prendre la poudre d’escampette. Juré ça me traverse le ciboulot l’espace d’un instant mais guère plus.


    Je n’ai pas besoin de compter, ils sont trop nombreux mais cela n’empêche rien… Je me mets à hurler et haranguer la foule autour de moi et des pirates.


    - Habitants de Courage, enfants de shoumei, voyez ceux qui vous manipulent! C’est pas le gouvernement, ce sont ces maudits pirates. Ils sont la cause de trop nombreux problèmes depuis toujours dans notre belle nation. Je dis notre car même venant de Célestia je suis Républicain. Ce pays m’a ouvert les bras et m’a donné un foyer, un travail et un idéal ! Et vous êtes cet idéal. Mis à mal par des putains de sorcières et des cons de pirates… Kaizoku c’étaient eux déjà, Liberty c’était eux aussi… Levez vous contre les vrais oppresseurs de la nation Bleue.


    Je me mets à hurler à la… face au ciel, un hurlement bestial et profond, empli de ma colère et de toute ma volonté. Je dois me battre pour ces gens et on verra ce qu’ils font eux.


    Je lève mon poing et désigner les pirates armés qui font front pour protéger leur Amiral.


    - Regardez les, prêts à détruire ce que VOUS avez construits, et leur chef, l’Amiral qui se cache derrière eux. Soulevez vous contre ces forbans qui sèment chaos et destruction même sur terre maintenant !


    En gros c’est le tout pour le tout… Le suivez moi, on leur botte l’arrière train !


    - Qu’ils quittent Courage !!! Sus aux pirates !


    Et joignant le geste à la parole, je concentre mon énergie et je fonds sur les lignes de pirates, pour la République, pour cette Nation que je ne me rendais pas compter aimer… Finalement je suis un bon soldat, prêt à mourir pour mon pays d’adoption ! Je fonce dans le tas, j’ai bandé (laissez moi finir) tous mes muscles pour mieux encaisser les coups qui ne manqueraient pas de pleuvoir (P1 renforcement) et je sors mes griffes pour déblayer autour de moi tout en faisant voler des copeaux de glace devant moi comme un bouclier protecteur mais tranchant pour ceux qui s’approchent (P2 Glace)

    Lyconnerie du soir:
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  • Ven 18 Oct - 0:28
    Il pleut, oui. Je sens ces abondantes gouttes de pluie couler sur ma peau. A des endroits dont j’avais peut-être oublié l’existence, ou du moins, la sensation était différente. Lentement, je passe ma main sur ma mâchoire juvénile. C’est quand la dernière fois que je n’ai pas senti la douce caresse de ma pilosité sous mes doigts ? Avant même l’âge adulte, la nature m’avait dotée d’une belle moustache. Je l’ai gardé pendant tant d’années au point de faire partie de moi et de mon identité auprès des autres, comme l’en atteste la réaction de Pancrace.

    A mes côtés, il s’agite. J’ai encore les mains tremblantes. Je me sens même si faible comme si une part immense de mon énergie vitale s’était envolée. J’ai peur. Peur du regard des autres. Je m’échappe à son regard, à sa présence. Je me tourne vers le vide, là où personne ne me regardera. Où personne ne se rendra compte qu’il manque quelque chose sur le visage qui est le mien. S’occuper de l’incendie ? Gérer les urgences ? Comment peut-on gérer les choses quand on ne sait même pas se protéger soi-même ? Quand le destin s’abat sur vous et vous privent de votre identité ? Personne ne peut me comprendre.

    Pancrace ne peut pas comprendre ce que c’est de perdre son visage.

    Tout ça, c’est la faute de ce misérable nain. Il s’est joué de moi. Il m’a privé de mon humanité. Il doit payer.

    -Pancrace. Il y a un nain qui a été emporté par la foule. Tu le reconnaitras. Il est hideux. C’est lui le responsable. Tue le.

    On ne déconne pas avec les moustaches.

    Masquant mon infirmité faciale de la main, je m’éloigne, mes ordres donnés. C’est bien le rôle du Capitaine que de mettre ces meilleurs éléments sur les missions de premier plan. Je passe à l’étage inférieur d’un bond, entrant dans une pièce vide dans le but de m’isoler. Dehors, la météo hurle sa rage, les cris de peur résonnent et bien que le chaos se résolve dans ce coin de la ville, les rumeurs de la manifestation sont toujours présentes. Je n’en ai cure. Je m’assois lentement sur lit laissé vide, contemplant mon reflet dans un miroir en face.

    Qui est cette personne ?
    Est-ce qu’il se définit uniquement par sa moustache ?

    Tout me paraît si vide de sens. L’envie de m’allonger et d’oublier me saisit l’espace d’une seconde avant que je me relève aussitôt. Est-ce que mon paternel aurait abandonné ainsi ? Je ne crois pas. Tout de même, je me sens nu comme un ver sans elle. Je dois faire quelque chose. Et j’ai quelques artifices dans ma besace. Comme la métamorphose. Le souvenir de moi-même, il n'y a même pas une heure, quand je n’étais pas défiguré. Lentement, mon visage se modifie alors que le reste ne change pas. Rares sont ceux à s’être métamorphoser en soi-même, mais cela change tout.

    Elle est revenue.
    Ma moustache est à nouveau là.

    Je me sens immédiatement gagnée par une énergie nouvelle. Les cris à l’extérieur se font soudainement plus forts. Plus proche. Plus dramatique. Le devoir m’appelle. Oubliant le fait que la métamorphose est temporaire, je bondis à l’extérieur, volant dans les cieux comme un phénix ressuscité avant de descendre en piqué, fonçant vers l’immeuble en flamme. Là, une femme saute d’un étage en proie aux flammes dans l’espoir d’en réchapper vivant malgré la chute. Je fonce, la cueillant dans les airs avant de la déposer au sol en douceur. Malgré la destruction de sa maison, il y a le soulagement d’avoir la vie sauve. Mais il y’a encore d’autres vie à sauver dans l’immédiat, alors je repars aussitôt. Il y a des urgences à gérer oui. Accomplir mon devoir est redevenu la première d’entre eux.

    Spoiler:
    HO HO HO !
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    Capitaine Saumâtre
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  • Ven 18 Oct - 10:53

    Le chaos régnait toujours dans la ville républicaine. Avançant parmi les badauds et les émeutiers, Saumâtre ne pouvait retenir le sourire vicieux qui barrait son visage. Pourtant, le triton sentait bien la longue plaie qui était venue déchirer son cuir et ses écailles. Dans la panique, l'un des manifestants armés avait asséné un vilain coup au pirate qui avait préféré l'ignorer pour continuer sa route. Et quelle route ! A présent, l'orphelin du Récif Noir se retrouvait devant la place du musée où, visiblement, les forces de l'ordre ne s'étaient pas attendues à les voir débarquer ici. C'était le souci quand une manifestation dégénérait autant. Elle devenait imprévisible. Assez vite, l'esclavagiste remarqua certains de ses hommes, tout comme certains appartenant à la Ginette. Seulement... Le grand chef manquait à l'appel. Quand il remarqua Eustache et Doudou, le capitaine de la Renégate s'approcha d'eux pour leur faire signe avant de prendre la parole.

    - Okay les gars, tout va bien de votre côté ? Il regarda Eustache un instant. Pas trop mal en point toi ? Quelqu'un a vu l'Amiral ?

    Cherchant encore des yeux, le pirate devait se faire à l'évidence. Quelque chose, ou quelqu'un, avait sans aucun doute retardé leur supérieur hiérarchique. Et cela ne plaisait pas du tout au capitaine.

    - Bon. On reste sur le plan initial. On fout le boxon mais on continue de se replier. Les culs bleus commencent à se réveiller et s'énerver donc autant pas trop continuer de faire les cons à grande échelle et puis...

    Il s'arrêta, la sensation de la Voilée appuyant sur sa poitrine alors qu'il observait le corps ramené par les silhouettes encapuchonnées. La présence était plus forte. Plus intense. Plus désagréable. Et le triton souhaitait absolument s'éloigner de ça. Peu importe ce que ça pouvait être. Il n'avait vraiment pas envie de se retrouver de nouveau face à des hordes de profonds. Ou pire.

    - Je vais chercher Bigorneau pour voir s'il est pas trop loin en faisant le tour de la place. Suivez-moi si vous voulez. Sinon, on cours direction la flotte, de là on pourra passer à la suite. Arpenteurs ! Avec moi !

    Sans attendre de réponse, le naga replaça sur sa tête son tricorne ainsi que son foulard. Pressant le pas, il commença à tourner autour de la place en observant chaque ruelles. Le temps était une ressource qui leur était défavorable et il ne souhaitait pas particulièrement la gâcher. Mais la sécurité de son père adoptif était tout de même importante et le fait qu'il n'ait pas vu de grandes démonstrations de force indiquait soit qu'il avait été forcé de se cacher... Sois qu'on l'avait attaqué en traitre. Une ironie, pour un pirate.

    Déboulant finalement dans une énième rue adjacente au quartier du musée, le triton s'arrêta subitement. Et sur ses traits, une expression de rage intense s'installa. Devant lui, Bigorneau semblait avoir reçu des coups particulièrement couards. Inspirant longuement, l'orphelin du Récif Noir vint ancrer ses prunelles dorées sur la forme lupine qui se tenait face à l'armada pirate. Et cette saloperie osait entamer un discours accusateur envers les pirates. Comme s'ils étaient la raison de tous les malheurs de la République. Expirant longuement, le pirate commença à s'avancer, prenant à son tour la parole tandis que dans son dos son mana bouillonnait. La plaie se refermait en même temps que les différentes petites blessures qu'il avait pu recevoir depuis le début des émeutes. Une nouvelle cicatrice à ajouter aux autres. Une nouvelle balafre tatouant ses écailles d'azur.

    - C'est donc ça, la paix républicaine ? Une soumission pour quiconque désire s'installer dans le pays de la chouette ? Il ricana doucement, tandis qu'autour de lui les voltigeurs et artilleurs commençaient à insulter ou déformer les propos du lycan. Regardez ce qu'il vous offre, ce gouvernement. Des coups dans le dos. C'est le cas pour ce pirate, c'est le cas pour moi. Des coups portés en lâche. Tu parles de Celestia, chien mouillé, mais où étais-tu lorsque ta ville est tombée ? Quand le reike l'a massacré sans la moindre pitié ? Etais-tu préoccupé à ce point par ton désir de mater des défenseurs de la liberté, plutôt que de sauver les tiens ? Tu parles d'idéal, que les pirates sont la cause des maux, mais est-ce les arpenteurs des mers qui ont décidé subitement d'annexer Kaizoku ? Est-ce eux qui ont purgé Shoumei et empêché aussi longtemps les shoumeiens d'obtenir leurs droits ? Est-ce la piraterie qui a parqué comme du bétail les bougeoirs ? Est-ce la piraterie qui a, en premier lieu, tiré sur les personnes haussant le ton ici ? EST-CE LA REPUBLIQUE QUI EST ACTUELLEMENT DU COTE DE LA FOULE ET CHERCHE A SE FAIRE ENTENDRE ???
    - A BAS LES SBIRES DU GOUVERNEMENT !
    - JE PREFERE MOURIR LIBRE ET FIER QUE COURBER A NOUVEAU L'ECHINE !

    Parfait, ses gars faisaient bien leur travail. Cependant, et même s'il aurait souhaité sourire sous son foulard, le triton haussa un sourcil quand le lycan hurla au ciel avant de se jeter vers la ligne de pirates, et Bigorneau.

    - VOYEZ COMME ILS SE JETTENT SUR NOUS, ASSOIFFES DE SANG TOUT EN SE MASQUANT DERRIERE UN ORDE QU'ILS ONT EUX MEME DECIDE ! QUI LES ARRANGE EUX ! Il baissa d'un ton, murmurant presque pour lui même. Et je te laisserai pas toucher à mon père, chien galeux.

    Concentrant subitement son mana, le triton leva le bras en direction de Leif. Dans un mouvement vif du poignet, sa paume se leva subitement vers le ciel avant qu'il ne referme subitement son poing. Et tout autour du lycanthrope en pleine course, la pression de l'air changea subitement. Comprimant subitement l'air, la pression devint soudainement similaire à celle ressentie dans les profondeurs marines. Un changement drastique, violent, qui avait pour but de comprimer violemment l'oxygène contenue dans les voies respiratoires du loup. Puis, une fois assuré que la pression avait atteint le seuil qu'il désirait, Saumâtre l'inversa tout aussi brutalement. Visuellement, l'effet n'était pas extraordinaire. Pas de particules lumineuses, pas de tentacules d'eau. Seulement une variation violente de la pression. Comprimé puis dilaté subitement, la densité de l'air avait changé de la même manière que si on avait subitement pompé l'intérieur des poumons du loup. Ainsi dilaté, l'oxygène prendrait drastiquement plus de place, cherchant par tous les moyens une façon de quitter les poches organiques dans lequel l'air était prisonnier. Saumâtre se moquait bien des effets désastreux que cela pouvait avoir sur le loup, au contraire même il s'en réjouissait et l'espérait. Et sans même se préoccuper du sort du lupin, ou sans lui adresser le moindre mot, l'esclavagiste se mit à courir à son tour. Cette fois vers Bigorneau et, surtout, pour continuer à partir vers leur destination. Cette foutue flotte.

    Et il espérait sincèrement qu'ils n'auraient plus d'obstacles pour s'y rendre.

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  • Ven 18 Oct - 10:56
    La nonchalance de la nouvelle mairesse crispa les traits de la Pléiade, qui ne s’attendait pas réellement à cette attitude de la part d’une représentante politique. Un sentiment désagréable s’insinua en elle tandis qu’elle écoutait la femme plantureuse s’excuser mielleusement auprès de la délégation. Elle eut d’abord du mal à identifier cette étrange sensation ; sa mémoire lui jouait des tours, pour une raison difficile à cerner ; puis la sentence tomba : ses dernières idées furent réfutées avec… justesse. Cela ne lui était pas arrivé depuis bien trop longtemps. Elle serra les dents sur un sourire plus irrité, soutenant le regard vicieux de celle qui avait pris la place qui lui revenait de droit en haut de la pyramide couragéenne, n’appréciant pas du tout d’être reléguée au second plan. D’abord les pirates, ensuite les insultes, et enfin le manque d’imagination. La Perfectionniste était aveuglée par son propre déni : elle préférait voir une conservatrice réactionnaire, incapable de percevoir ne serait-ce qu’une once de la vision grandiose qu’elle réservait à sa nation d’adoption, que d’accepter d’être dépassée par des connaissances juridiques et une attitude politique qu’elle ne maîtrisait pas.

    Sa dénégation et sa mauvaise foi sur les véritables enjeux d’un tel rejet ne l’empêchèrent pas de se comporter selon les convenances les plus respectables. Comme à son habitude, elle se contenta de hocher la tête avec déférence, son cœur blessé fugacement rassénéré par les propositions intelligentes de la Sénatrice, qu’elle commençait sérieusement à admirer. Celle-ci ne se laissait pas faire par Lucia – avec une élégance rare qui lui plut d’autant plus – et Inâna y puisa de la force, de la détermination, et surtout de nouvelles idées. Si sa tentative pour s’immiscer dans les codes de la politique était vouée à l’échec, autant qu’elle retourne à ce qu’elle savait faire de mieux : enseigner.

    – Je pense que ma position de Pléiade pourrait finalement vous être utile afin de constituer ce fameux Conseil. Dans l’intention d’assurer une transparence optimale, en plus de choisir des membres élus par les communautés, pourquoi ne pas proposer un autre critère de sélection ? Celui… par exemple… de l’érudition ? Choisissez des spécialistes dans les domaines qui seront abordés. Besoin d’école ? Des professeurs. De bâtiments ? Des maçons. L’option du mandat tournant serait excellente avec ce principe. Les spécialistes changeraient en fonction des sujets abordés. Par ailleurs, pour continuer sur cette lancée plus… éducative, je vous suggère également de mettre en place des formations sur l’éthique, la gestion des conflits et l’impartialité après les élections, avec des évaluations en cours de mandat afin de vérifier que les élus attestent bien de leur intégrité. S’ils n’ont pas assez de bonnes réponses, ils doivent être remplacés. Choisissez ensemble les critères de ces évaluations et nous auront très rapidement un Conseil aussi efficace qu’incorruptible !

    La Pléiade replaça ses boucles un peu emmêlées par les bousculades de la manifestation dans un geste appliqué qui révélait son plaisir de palabrer.

    – Plutôt que de faire des audits avec des associations qui ne connaissent pas du tout votre ville, et j’admets que je voyais effectivement le problème à l’envers…

    Sur cette phrase qui lui pèse, elle lève les yeux au ciel dans un effet dramatique exagéré.

    – Pourquoi ne pas proposer des vérifications sur l’avancement des projets dans les Bougeoirs ? Il serait plus intéressant de faire des consultations publiques, où l’on viendrait questionner directement les habitants sur ce qu’ils veulent, ce que les élus porteraient ensuite au Conseil, avant d’établir des visites des chantiers ou des diverses opérations une fois lancés. Tout ceci serait ultérieurement consigné sous la forme de comptes-rendus, puis révisés au prochain Conseil, dans l’intention d’ajuster les propositions s’il y a des difficultés rencontrées en cours de route. Et si vous voulez pousser la responsabilité civile jusqu’au bout…

    La Perfectionniste haussa les épaules en montrant ses mains, les paumes innocemment tournées vers le plafond.

    – Rien ne vous empêche de proposer que les réunions soient faites en public. Elles aussi assurées d’être retranscrites et consignées pour rester disponibles à toute réévaluation. Le journal local deviendrait alors un parfait médium pour ceux qui ne peuvent pas être présents aux assemblées mais qui veulent se tenir au courant des dernières nouveautés sur l’avenir de leur foyer. Une communication pertinente est fondamentale dans ce genre de problématiques.

    La Perfectionniste s’arrêta de parler, un peu essoufflée par ses propres paroles, et se rendit compte que la tempête faisait rage au dehors. Elle jeta un coup d’œil derrière Aldobrandini où elle ne vit qu’un flou gris piqueté de gouttes translucides s’écraser contre le carreau tremblant de la fenêtre. Le temps était finalement à l’image des négociations : un espoir lucide brimé par des ambitions égoïstes.

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    Message n°10
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  • Ven 18 Oct - 12:51
    La Drakyn à côté de lui est dans un sale état. Il suffit de jeter un coup d’œil à sa chevelure trempée, à son aile déchirée, à ses vêtements sales, et à sa mine fatiguée pour s’en rendre compte. Assurant la protection des deux femmes (sans trop s’éloigner d’elles pour autant), Zéphyr n’a pas le temps de lui donner les premiers soins pour sa jambe, mais il a confiance que Perrine saura s’en occuper en bonne et due forme. En tout cas, il espère. De son côté, il neutralise tous les brigands qui veulent s’approcher du duo, et c’est d’une voix distraite qu’il répond à une parole de Vanay.

    - Si vous avez essayé de faire ce qui vous paraissait juste, c’est tout ce qui compte.

    Il n’a pas le temps de la « consoler » plus que le bateau est déplacé sur les Docks grâce aux bons soins de Takhys. Et pour le coup, quand la jolie rousse reprend la parole, il ne peut qu’être d’accord avec elle. Lui aussi en a marre de sa journée. Vraiment. A tel point qu’il ne prend pas du tout ombrage des propos francs de Vanay, c’est tout juste si une part de lui entend ses remerciements.

    Maintenant que le navire est à terre, au sens propre comme au sens figuré, le conseiller royal est aussi plus proche des différents protagonistes qui sont restés sur les quais, et il peut donc entendre distinctement les paroles de Mirage. Donc l’ambassadeur du Reike est présent. Une bonne chose car il en aura besoin rapidement pour réclamer leurs « droits » vis-à-vis des rebelles. Rien ne dit, en effet, que la République va être conciliante d’un point de vue diplomatique, quand bien même l’origine de ce chaos vient essentiellement de la manifestation qu’ils ont quittée auparavant, ainsi que de la mauvaise gestion d’un Maire qui est trop égocentrique pour s’occuper d’une partie de ses habitants. Mais bref.

    - Tu as fini tes soins ? demande-t-il à Perrine. Plus tôt vous repartirez, mieux ce sera pour vous.

    Et lui, de son côté, pourrait peut-être se synchroniser avec son clone, qui est très efficace autour d’eux. Un instant, néanmoins, lui comme son jumeau sont distraits par l’apparition du bateau volant dans les cieux de Courage. C’est… une technologie sacrément audacieuse, il doit le reconnaître. Qui ne l’intéresse absolument pas, car il n’a pas le pied marin. Mais qui est d’autre part très précieux pour une nation comme celle de la République. L’Oreille n’est pas méprisante comme Tensai : s’il n’a aucun affect particulier pour le pays de la Chouette, il sait néanmoins reconnaître les prouesses de leurs voisins quand c’est nécessaire. L’Empereur aussi, mais seulement parce que cela constitue un défi intéressant pour les combats à venir et que ce sera intéressant de les détruire. Il y a parfois deux poids deux mesures.

    Un éclat de rire un peu nerveux ramène le guerrier à la réalité. Apparemment, la binoclarde a retiré la flèche de la jambe de son amie, et celle-ci a été capable de lui glisser quelque chose qui l’a fait rire. Une bonne chose. Ca démontre une force de caractère certaine de la femme-dragon et si Perrine sait encore réagir de cette façon à certaines de ses paroles, c’est qu’elle n’est pas totalement brisée par les événements.

    Zéphyr ouvre la bouche pour intervenir, mais une main vient le toucher, et plus mû par l’habitude plus que par une véritable réflexion de sa part, l’original absorbe son clone sans crier gare. Les souvenirs affluent aussitôt, et le conseiller royal comprend dès lors qu’il a assumé le plus de personnes possibles, mais sans trouver le Révérend.

    Fait chier.

    Au moins, son jumeau a apporté une nouvelle intéressante : en courant tout le long du pont, et particulièrement près du bastingage, il a aperçu un trou dans la coque, par lequel les divinistes ont pu s’enfuir. Ses deux protégées sauront bien plus facilement s’enfuir par là que de sauter depuis le pont, en ne sachant pas amortir leur chute.

    A tous les coups, c’est la raison pour laquelle son double a voulu se synchroniser avec lui et Zéphyr se penche donc vers les Républicaines.

    - Ecoutez-moi. Sa voix est pressante, mais qui peut le lui reprocher dans tout ce chaos ? Si vous descendez dans les cales, par là, vous finirez par trouver une sortie dans la coque de l’Obseedra. Ca vous permettra de revenir à terre facilement.

    La fine lame prévoit naturellement une contestation de la jeune médecin et il anticipe.

    - Je vous rejoindra de mon côté. Ou pas. J’ai encore quelque chose à faire sur le bateau.

    Elles comprendraient aisément quoi puisque Zéphyr avait déjà demandé à Vanay si elle avait repéré où était le révérend.

    Toujours est-il que le Reikois donnera son aide pour que les deux femmes se redressent et il les accompagnera même jusqu’au début des escaliers, qui leur permettront de descendre sur le pont inférieur. Une forme de galanterie, une forme de sournoiserie aussi puisque de la sorte, on croira qu’il a quitté les lieux avec elles, en laissant le pont supérieur derrière lui. La vérité, c’est qu’il regardera les deux femmes descendre (juste pour être sûr que le chemin est praticable quand même). Ensuite, il mettra à nouveau sa capuche pour recouvrir son visage, puis il s’enveloppera de son invisibilité pour revenir sur le pont du navire.

    Il n’arrive pas à trouver Aginta, faute de l’avoir jamais vu, et d’avoir trop de monde sur le pont.

    Dans ce cas, il suffit juste d’attendre qu’un autre le trouve pour lui.

    Et justement, une demoiselle à la chevelure rousse – comme Vanay – semble inspecter les hommes sur le navire. Il ne la connaît pas, il ne sait même pas son nom, mais l’assassin suppose qu’elle n’est pas là pour faire du tourisme, et en réalité, il ne l’empêche pas de faire son travail. Que du contraire. Profitant de son invisibilité pour l’observer tranquillement, Zéphyr constate qu’elle passe de naufragés en naufragés, signe que la subordonnée de Vandaos recherche quelqu’un. Rien ne lui assure qu’elle cherche le Révérend : c’est donc quitte ou double. Mais au moins, la dame semble avoir un objectif en tête. Il ne perd donc rien à suivre cette piste.

    Quand enfin, elle se penche sur un individu en particulier, l’homme ne tarde pas à comprendre qu’elle a un autre atout dans sa manche.

    La téléportation.

    Et merde.

    Le seul avantage, avec ce genre de magie, c’est qu’une incantation est toujours nécessaire : jamais elle n’est instantanée, encore plus quand le mage est accompagné de quelqu’un.

    En l’état, Zéphyr a deux options. La première est laisser faire et la traquer ensuite via ses sens augmentés, en ramenant Mirage en passant. Mais il est alors plus qu’incertain qu’il saura remettre la main sur le rebelle. Non seulement l’air salé, mais aussi la présence des corrompus, des tirs de Littorina, de la foule au loin seront des informations inutiles qui viendront corrompre son odorat, son ouïe ou sa vue.

    La seconde alternative est que l’Oreille intervienne maintenant, en profitant de son camouflage pour prendre l’avantage et rejoindre Mirage.

    A dire vrai, l’homme a peu le temps de réfléchir. Le fait est qu’il constate et qu’il n’a que quelques secondes, à tout casser, pour prendre une décision. Laisser faire ou agir sont les seuls options qui lui viennent momentanément à l’esprit, et le délai est trop court pour qu’il pense réellement aux conséquences de ses actes, avec tous les tenants et les aboutissants que cela impose.

    Alors en bon Reikois qu’il est, Zéphyr active sa supervitesse tout en maintenant son invisibilité. Il franchit la distance qui le sépare de Ruby, et il lui fait un balayage en bonne et due forme, avant lui donner un coup dans la tempe du pommeau de sa dague. Ce n’est pas une blessure qui l’handicapera réellement : le but est surtout de rompre son incantation et de la sonner un instant.

    En temps normal, il s’excuserait, lancerait une pique avec un sourire en coin, et repartirait aussitôt. Ici, au contraire, il se tait, qu’elle ait le temps de réagir et de le contrer, ou non. Si son coup réussit, Zéphyr se penchera vers Aginta, considérera quand même sa blessure à l’abdomen d’un regard critique, puis le prendra dans ses bras, avant de s’approcher rapidement du bastingage et de profiter de son agilité pour sauter par-dessus bord et se réceptionner au mieux. Du regard, il cherchera Bélial et Mirage, puis se dirigera vers eux.

    - Ce type est blessé.

    Mais au moins, ils avaient peut-être le rebelle, il fallait juste le vérifier.
    Quant à Ruby, il pouvait toujours prétendre qu’il ne savait pas qui elle était, ce qui était, malheureusement, diablement vrai.


    Spoiler:
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  • Ven 18 Oct - 16:05

    C’est fascinant… Elle l’avait soufflé, dans un murmure absorbé, en réponse à la scène que lui décrivait Vanay.

    Sans ses lunettes, le Monde lui semblait bien fade. D’autant plus lorsque se trouvait sous ses yeux, à quelques mètres de là, des spécimens de Corruption jamais vu, ni étudié à ce jour. C’était pour ça, qu’elle était là. Pas pour la manifestation, pas pour le sort des Shoumeiens, ni celui de la République : mais pour la Science. Elle s’était retournée en direction de la Drakyn, une étincelle dans ses yeux qui ne parvenaient jamais vraiment à savoir où se poser.

    Il faut que j’aille voir ça de plus près, Vanay. Mais tu ne peux pas m’accompagner. Tu es blessée, et nous ne savons rien de la Corruption, ni de comment elle se propage et de ses capacités de transmission...

    Mais moi, je devais y aller. À ce moment-là, j’ai accepté tout ce que cela signifiait : tous les dangers, et tous les risques. Avide de savoir, et au nom de la science, j’étais prête à accepter bien des menaces, quitte à les éprouver dans ma propre chair. On m’aurait collé une gifle pour me remettre les idées en place que je n’aurais pas changé d’avis. Je suis devenu aveugle, vraiment. Comme une amoureuse devant l’homme de sa vie. J’étais prête à tout et je me réjouissais ingénument à la perspective d’être l’une des premières à étudier la Corruption. Je crois que Vanay l’a compris aussi, parce qu’elle n’a pas cherché à me retenir. Je l’ai remercié intérieurement, en serrant sa main un peu plus fort dans la mienne. J’ai aussi perdu de vue le garçon qui nous avait aidées… Je l’ai cherché du regard, quelques secondes, un peu pour la forme, car je ne voyais de toute manière que des silhouettes floues autour de nous. C’est à ce moment qu’il revient vers nous, comme une apparition. J’aimerais le mépriser un peu pour le regard de troufion qu’il m’a adressé tout à l’heure, mais je dois l’admettre, sans lui, je pense que je serais actuellement en train de me vider de mon sang sur le pont de ce foutu navire. J’ai hoché la tête à ses indications.

    C’est compris… J’aurais voulu le remercier, lui demander son nom, ou je ne sais pas, mais sa voix se fait de plus en plus pressante, et j’ai à peine le temps d’ouvrir les lèvres qu’il s’est évaporé. Je dois l’admettre : il est mystérieux – avec ses airs graves, on dirait qu’il a le poids du monde sur les épaules – et ça me rend curieuse. Je ne veux pas non plus abuser, alors je le laisse partir : après tout, il a dit qu’il nous retrouverait.

    Fortes de ses considérations, nous sommes descendues par les cales, j’ai adressé un dernier regard à Vanay avant que nous nous séparions, et je ne me suis plus arrêtée. Je me suis faite aussi petite qu’une souris et j’ai foncé. Le chaos ambiant était étouffant, mais je refuse de m’arrêter simplement parce que j’ai les genoux qui claquent. Il me suffit de décider que je n’ai pas peur. J’ai esquivé les réfugiés, les soldats, incapable de faire la distinction entre les deux. Je n’ai pas lâché mon objectif des yeux. Les cinq réfugiés touchés par la Corruption ne se trouvaient plus qu’à quelques mètres, et très franchement ? Plus j’avançais et plus je découvrais ce que j’avais sous les yeux, plus je jubilais. Et sous mon regard incrédule, un homme s’est jeté sur l’un d’eux pour le plaquer à terre.

    Ne le tuez pas !

    Après ? Après, j’ai arrêté de réfléchir. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, je me suis jetée sur lui à mon tour et je lui collais mon poing dans la gueule. Le type l’a pris en plein dans le nez, et je l’ai senti craquer. Je pense que je lui ai pété le nez (elle ne lui avait pas pété le nez). Je ne pensais pas posséder autant de force (elle ne possédait définitivement pas autant de force), et j’ai cligné des yeux, confusément, partagée entre le désir de lui en foutre un autre et celui de m’excuser. Dans un coin de ma tête, j’entends la voix de Pierrick me dire : “Jeux de mains, jeux de vilains, mon petit caillou”. Mais je crois que la chose m’a offert un élan de bravoure que je ne me connaissais pas : puisque je l’ai frappé une fois de plus. Dans les gencives cette fois. Pourquoi personne ne m’a dit que ça faisait autant de bien, de se défouler de la sorte ?

    J’ai dit “ne le tuez pas”, espèce d’abruti ! Il nous le faut en vie !

    C’est à ce moment que je me suis rendu compte que le type était hideux. Le genre complètement décrépi. Ceux-là, je les connaissais bien. Je comprends pourquoi j’ai entendu son nez craquer, et pourquoi il n’a pas réagi le moins du monde. Le type est déjà crevé. Il y a un autre nécromancien dans le coin… Et j’entends alors la voix de Vandaos. Je me suis redressée, et j’ai levé la tête dans la direction de l’Amiral. Une vague de soulagement s’est emparée de moi. J’avais passé suffisamment de temps à ses côtés pour savoir que – malgré sa propension à l’arrogance et sa tendance à la pédanterie, il n’en restait pas moins digne de confiance. Je le préférais seul, sans son gang de connards imbus de leur petite personne autour de nous. Rien d’autre que le travail, sans autre forme de complication : nous partagions une passion similaire pour le progrès et sur ce point précis, je savais pouvoir lui faire confiance. Je me suis excusée auprès de son soldat revenant (pour la forme, là aussi), et je me suis redressée. Mes mains – toujours gantées – se sont posées sur le bras spongieux du Touché, que j’ai aidé à relever à son tour.

    Je vais vous aider. Je lui ai offert ma voix la plus douce, celle que je prenais auprès des patients. Nous avons des médecins qui vont s’occuper de vous. Comment-vous appelez-vous ? La meilleure chose à faire avec les malades, c’était de leur poser des questions faciles, sur eux-mêmes, pour éviter qu’ils ne pensent qu’à la douleur.

    Mon regard a coulé sur la Corruption qui lapait son bras comme un matou affamé. J’étais assez proche pour la voir, désormais. Son corps meurtri se releva difficilement. Dans l’horreur de sa chair noircie, je trouvais une forme de beauté inattendue… J’ai chassé la satisfaction morbide dans le fond de mon regard pour le contempler avec une forme de pitié socialement attendue. Mes années d’isolement, perdue entre les pages de mes bouquins, avaient rendu la plupart de mes relations complexes, mais je faisais toujours de mon mieux pour m’adapter à mon entourage pour ne pas paraître inconvenante.  

    Suivez-moi, je vous en prie.

    Je l’ai mené jusqu’à la zone de quarantaine, tandis que les soldats de Vandaos faisaient de même avec le reste des Touchés.


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  • Ven 18 Oct - 16:28
    Depuis le toit et avec une certaine satisfaction, La lieutenante observait la scène. Les manifestants, autrefois regroupés en une masse dense et bruyante et surtout affolée, s’éparpillaient peu à peu dans les rues adjacentes du boulevard et commençaient à faiblir mais pas aussi rapidement qu’elle l’aurait souhaité, laissant place à un calme relatif. De là où elle se trouvait, la situation semblait maîtrisée. Pourtant, cette accalmie n’était qu’illusion.

    Les mouvements de foule ne disparaissaient jamais vraiment, ils se contentaient de se déplacer. Et cette fois-ci, le quartier du Musée risquait d’être la prochaine cible. Ils n’avaient pas vraiment anticipé cette manœuvre,  comment contenir ce nouveau foyer de tensions, ils allaient être débordées par l’afflux soudain.
    Le Musée lui-même, ses façades, ses trésors culturels, représentait une cible symbolique. Ce bâtiment incarnait tout ce que les manifestants remettaient en question et Léonora se gardait bien de donner son avis sur la question. En bref, toutes les manœuvres tentées jusqu’ici ne faisaient que déplacer le problème, pensa-t-elle en soupirant, consciente que ce n’était pas tout à fait une bataille gagnée dans une guerre qui continuait de gronder dans les entrailles de la ville.

    Alors qu'elle s'apprêtait à avancer, un mouvement attira son attention. Un coup d’œil pour les deux OR postés plus loin, encore visibles malgré le temps mauvais. Elle reconnaissait Pancrace, accompagné d’un jeune officier qu’elle ne connaissait pas et à bout de motivation. Ce premier, désigna du doigt un bâtiment en flammes, sans doute donnait-il des instructions précises. Le lieutenant en déduisit qu'ils allaient s’occuper du problème. Avec cette certitude, si Pancrace s'en chargeait, la situation était entre de bonnes mains. Elle pouvait maintenant avancer sans crainte, sachant que ce front était couvert (pas comme les rochers). Elle se prépara à descendre du toit. La prochaine étape n’attendait pas. Elle se redressa, ajusta son uniforme détrempé.

    Descendue du toit avec une agilité maîtrisée, elle se fondit rapidement dans l'action. Elle rejoignit la ligne d'agents de la paix, des hommes et des femmes formant une barrière disciplinée et vigilante qui fermaient la marche des manifestants qui quittaient progressivement le boulevard des Mages Rondelets. Le flot de protestataires s'éloignait, mais l'ambiance restait tendue, un fil prêt à se rompre.
    Sans perdre une seconde, la lieutenante donna ses ordres d'une voix claire et ferme.

    Sécurisez la zone une fois la foule totalement évacuée, lança-t-elle. Tant que les manifestants restaient en mouvement, il fallait garder le contrôle.
    Que certains d'entre vous gardent l'entrée principale, ajouta-t-elle, désignant une partie des forces de l’ordre ainsi que les points d'accès stratégiques du boulevard.
    Et les autres, continuez à presser la foule plus loin.

    Les agents acquiescèrent . Chacun connaissait son rôle et ses priorités. Ceux à l’avant resserrèrent les rangs, veillant à ce que personne ne fasse demi-tour ou ne tente de raviver les tensions. Le reste du groupe, en formation plus flexible, commença à se déployer autour des accès, prêt à maintenir une sécurité accrue autour du quartier. Léonora observait chaque mouvement, l'œil attentif au moindre signe de perturbation.
    Une fois ses ordres donnés, Léonora jeta un dernier regard à ses hommes, s’assurant que tout était sous contrôle. Le boulevard des Mages Rondelets était presque dégagé, les manifestants s’éloignaient sous la surveillance rigoureuse des forces. La situation semblait se stabiliser, du moins en surface.

    Sans perdre de temps, elle grimpa de nouveau sir le toit d’un bâtiment, montant avec une habileté qui trahissait l'expérience. Elle préférait avancer là où la vue d’ensemble et la discrétion lui donnaient un net avantage pour évaluer la situation en temps réel. Une fois sur les hauteurs, elle s’élança à travers les toits adjacents, ses pas calculés, silencieux, progressant rapidement en direction du quartier du Musée. Au fur et à mesure qu’elle avançait, elle remarquait une agitation croissante dans les rues en contrebas. Des groupes se formaient, et certains se dirigeaient même vers le Musée, tandis que d’autres hésitaient, comme incertains de la marche à suivre, voire si cela en valait vraiment la peine. Le ciel, lui, restait sombre, comme s’il pesait sur la ville avec une menace. En atteignant finalement les toits qui surplombaient la place du Musée, Léonora s'arrêta, s'accroupit pour observer la situation de plus près. Le grand bâtiment, imposant, se dressait fièrement, mais quelque chose n’allait pas. Une tension étrange flottait dans l'air, presque palpable. Elle scruta les environs, à la recherche du moindre signe. Et puis… Où était encore passé Leif ?


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  • Ven 18 Oct - 18:21
    "Comme je l'avais prévu, tout s'passe comme sur des... AH MAIS AÏE !

    L'Amiral persuadé de l'avoir échappé bel se retrouva fort démuni, pattes en l'air et pieux de glace dans le fion. Contraint à une roulade aussi disgracieuse que douloureuse, il s'écroula alors qu'il était lancé à pleine vitesse grâce à sa magie et ce fut donc en une succession de cabrioles ridicules qu'il acheva sa course avec la gueule en biais, la cape de son habit enroulée dans tous les sens autour de sa sale trogne. La douleur était d'un genre neuf, vive de prime abord et lancinante ensuite. Le givre pénétrant son cuir lui fit souffrir le martyr et ce fut au tour de la rage née de sa démence de prendre le pas sur sa gestion stratégique de la situation. Pivotant pour se retrouver sur le dos, il retint un grognement de souffrance pour ensuite découvrir un loup rugissant l'instant suivant.

    "Salopard de corniaud... Va t-il me lâcher les bourses ?"

    Avec une fougue trouvant ses origines dans la folie, Bigorneau s'agrippa aussi fort que possible à un tonnelet adjacent puis se redressa en chassant le voile de tissu emmêlé qui lui recouvrait partiellement le museau. Autour de lui, d'autres victimes de l'attaque gisaient dans leurs propres sang tandis que des pirates alertés par le cri de douleur de leur Amiral se regroupaient, privilégiant bien sûr la sécurité de leur supérieur plutôt que l'actuelle étape du plan.

    Bigorneau s'apprêtait bien sûr à donner l'ordre d'attaque mais fut coupé net dans son élan par un discours à la cohérence toute relative. L'Amiral n'avait jamais froid aux yeux en matière d'audace, y compris dans le mensonge; mais même lui n'aurait sûrement pas songé à se lancer dans une diatribe telle que celle-ci juste après avoir blessé des innocents. Ca ne manquait pas de panache, mais c'était tout de même plus qu'improbable et ce fut donc en dépit de la torture dont il était victime que Bigorneau sourit bêtement avant de voir apparaître son second.

    "Fiston..."

    Ecoutant attentivement les mots de Saumâtre, l'Amiral fut enfin assisté par une paire de Méduses qui venaient tout juste de le rattraper. Bien incapables de lui venir convenablement en aide, elles se contentèrent de passer leurs nuques sous les bras de l'Elémentaire afin de l'aider à se tenir droit.

    "Amiral !"
    "Amiral, vous allez bien ?"


    "Comment voulez-vous que j'aille bien, les filles ?! Je pisse le sang et j'ai le cul en charpie ! Sortez moi d'là bon sang !"

    Quelques bandages de fortune feraient sans doute l'affaire pour lui permettre de limiter l'hémorragie mais puisque le lycanthrope furieux venait de décider de charger en plein dans les lignes des pirates, les soins seraient remis à plus tard. Saumâtre eut fort heureusement la présence d'esprit de défendre les siens face à l'assaut du représentant velu de l'ordre et Bigorneau non plus ne souhaita pas être mis en reste. Les Méduses commencèrent à s'activer pour traîner l'Amiral mais celui-ci, toujours consacré à la castagne, décréta qu'il balancerait une dernière saloperie avant de se laisser escorter hors de la zone.

    "Attend voir, toi... Je m'en vais te retaper le bout d'la truffe."

    Le truc que Bigorneau trouvait particulièrement agréable dans les combats citadins provenait d'une part des multiples armes de fortune dont recelaient les rues mais également, d'une façon bien plus pernicieuse, des quantités déraisonnables de flotte qui stagnait juste en dessous des sabots de tout le monde. Entre la pluie et les égouts, l'Amiral avait de quoi faire mais puisque le lycanthrope adepte de la magie de glace avait décidé de former un égide protecteur pour progresser, mieux valait frapper par en dessous que par au dessus. Un grondement humide se fit entendre en dessous d'eux et Bigorneau concentra toute son attention sur une plaque d'égout située sur la trajectoire du loup.

    De par la saturation en eau de son environnement, Bigorneau sentait les flux de mana ambiants devenir pour lui des vents favorables. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de se focaliser au mieux sur l'eau contenue sous terre pour faire jaillir la plaque depuis son socle, la changeant ainsi en un projectile ayant pour vocation de déglinguer la mâchoire de sa cible. Attendant patiemment le moment où celle-ci allait se trouver juste au dessus du point d'impact potentiel, le pirate orienta sa paume ouverte en direction du bloc circulaire de métal et quand il estima que l'alignement était bon, il claqua des doigts.

    "Et hop ! Tu mangeras à la paille, p'tit con. Allez bande de forbands, on continue ! Vous laissez pas distraire !"

    Résumé:
    Citoyen du monde
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    Doudou Marimba
    Doudou Marimba
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    Info personnage
    Race: Hybride
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3218-doudou-marimba-termine
  • Ven 18 Oct - 18:52
    Il fallait qu’on remette les poings sur les I. La relation qui unissait le capitaine de la Renégate avec le navigateur de la Ginette était…Diable, il y avait beaucoup d’adjectifs pour la décrire. Tumultueuse, complice, puérile, conflictuelle, fraternelle ?  Les deux comparses pouvaient passer de la franche camaraderie au duel de sabres en un claquement d’écailles. Même le grand et infaillible amiral Bigorneau avait abandonné toute responsabilité quant au sort de ces deux zigotos. Leur dernière aventure avec un fétichiste des hybrides pouvait témoigner du chaos que pouvait provoquer leurs actions combinées. Et quand ils ne conspiraient pas ensemble pour dépouiller le premier venu, c’était entre eux qu’ils s’épuisaient entre mauvaises blagues et coups fourrés. Comme la fois où Saumâtre avait fait boire à un Doudou endormi,  une potion “balcon généreux”. Ce élixir faisait partie de la prise de la veille, et entre jupons de soie, coffres ornés et pierres précieuses il y avait entre autres, des potions “cosmétiques”. Cosmétique mon cul. Le lendemain, Doudou s’était retrouvé avec une paire de roploplos à faire jalouser toutes les cocottes de Brumerive. Ca aurait pu faire rire le navigateur si ils n'avaient pas eut  un rassemblement super important avec toute la Flotte sans Nom au QG et qu’il devait y faire un topo sur des nouvelles cartes qu’il avait tracé des Iles Paradisiaques. Résultat : personne n’avait ne serait-ce qu’écouté ce que le pauvre axolotl avait pu dire mais en plus, il avait reçu des propositions dégueulasses de certains collègues. Collègues qu’on a jamais revu, étrangement.

    La colère de Marimba fut terrible. Il avait d’abord boudé, longtemps. Car en plus les pastèques qui trônaient sur son torse avaient mis UNE SEMAINE ENTIÈRE à se résorber. Pour se venger, il avait entrepris de niquer avec toutes les gueuses de son équipage. Même sa sœur, Syrte, qui avait trouvé ça plutôt hilarant de conclure avec un hybride axolotl avec un bonnet D. Saumâtre, avait rit, mais avait rit jaune quand même car dès qu’il passait devant une de ses subalternes, elle soupirait “Aaah Doudou, cet étalon !”

    Cette histoire aurait put s’arrêter là, mais c’était mal connaître le triton du récif noir. Un soir où Doudou était de sortie bordel, le capitaine avait réservé tous les établissements vendeurs de plaisir et l’hybride ne pouvait y entrer que si il prononçait à genou ces paroles :

    Saumâtre est un capitaine au charisme incandescent, émergeant des vagues avec la majesté d’un roi des profondeurs. Sa peau d’un bleu éclatant, semblable à la mer la plus profonde, attire tous les regards, tandis que ses yeux jaunes brillent d’une malice captivante, faisant frémir d’excitation les âmes les plus intrépides et les femmes les plus chaudes. Avec son sourire charmeur et son regard captivant, il conquiert les cœurs autant que les ports. Les sirènes, fascinées par son allure, chantent son nom à travers les flots, tandis que les belles demoiselles des côtes, séduites par ses récits d’aventure, se pressent à son bord, rêvant de vivre aux côtés de cet anti héros des mers, vive Saumâtre

    Oui, c’était là le discours que Doudou devait déclamer s'il voulait rentrer. Aussi long que la bite des Titans, ventrebleu ! C'était ça OU servir de laquais pour toute la nuit. Autant dire que le navigateur avait passé sa soirée à servir du porto vingt ans d’âge à son collègue qui lui, passait une délicieuse soirée, culbutant donzelle après donzelle. On ne savait toujours pas si ce fut la honte ou la colère qui avait coloré de rouge le faciès entier du navigateur ce soir-là.

    Au cas où si quelqu’un n’avait pas compris, ces deux-là étaient insupportables et amusaient fortement tout Brumerive avec leurs inepties. Ils avaient failli se tuer mutuellement de nombreuses fois, tout comme ils s’étaient sauvé mutuellement un nombre incalculables de fois.
    Tout ça pour expliquer qu’au moment où Saumâtre apparut avec sa gueule de bellâtre des mers non loin de l’axolotl aux écailles irisées, Doudou fut plus que content. Il poussa un autre sifflement joyeux, afin de se faire remarquer par le capitaine et le rejoint presque aussitôt. Le cartographe n’hésita pas un seul instant et mit à suivre de près son comparse, tout en prenant soin d’éviter de se faire piétiner par la plèbe. Il décida d'ignorer les silhouettes encapuchées qui transportaient un corps qui puait les problèmes pour se concentrer à trouver une issue vers le port.
    Alors que le petit pirate croyait si fort qu’ils pourraient enfin se casser de là, une voix désagréablement familière retentit. “Mais bordel à cul de Kaiyô de tes morts enculés par le fossoyeur qui se fait enculer par ton père, c'est le chien nudiste ! Mais il veut pas nous lâcher la jambe, l’exhibo ! Qu'il aille jouer à la baballe ailleurs, pute borgne !” Persifla Doudou, excédé par l’insistance du soldat.

    Quand le clébard se mit à déclamer un énième discours condescendant et mielleux à vomir pour que Saumâtre enchaîne avec un autre discours, Doudou songea sérieusement à finir le travail qu’avait commencé Carlito le merco dans son dos. Un petit coup de dague bien placé, et il serait tranquille éternellement et n’aurait plus à subir cet endroit de fou dingos du ciboulot.  Cependant, il se reprit bien vite quand il vit l’attaque pernicieuse et cruelle de son collègue sur le clebs en kilt. La détresse manifeste qui venait doucement gagner les traits du soldat réjouissait férocement l'hydrographe

    Apercevant son amiral, qui malgré son piteux état, exsudait toujours un charisme inébranlable, Doudou sentit son petit cœur se gonfler de fierté. Il se tourna alors vers leur ennemi un rien collant et prit un air faussement désolé. Le pirate leva deux pattes en l’air, mimant le geste d’un fouet que l’on fait tournoyer dans les airs. Des gerbes d’eau apparurent, dans une kyrielle de claquements menaçants, pour se jeter sur les jambes du pauvre lycanthrope, lacérant et déchirant dans un vacarme organique. Un petit rire grinçant s'échappait des lèvres de l’hybride, souhaitant incapaciter le garde le plus douloureusement et efficacement possible. En bon criminel, le pirate connaissait un peu l’anatomie et s’acharnait sur les tendons du malheureux. Au rythme de la déferlante qui s’abattait inlassablement sur la chair du loup-garou, Doudou répétait d’une voix sadique, révélant sa véritable nature :

    Crève.Crève.Crève.
    Spoiler:


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 19 Doudou10
    Bouge toi de là, poiscaillon !
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