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    qui suis-je ?:
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  • Dim 13 Oct - 16:34
    Les parents de sa femme considéraient Lars comme un nationaliste. Ce n'était pas vraiment le cas. Il conchiait la république et sa politique aléatoire, tantôt trop sévère tantôt pas assez, qui était infoutue de comprendre que faire entrer chez soi toute une ribambelle de crève-la-faim vénérant les dieux à l'origine de leur propre destruction, c'était mauvais pour tout le monde. Bien sûr, Lars aimait l'idée de la République, son passé aussi -le bougre avait la réputation d'être incollable en histoire- mais l'état actuel de son pays le rendait impossible à aimer ou à défendre.
    Alors non, Lars n'était pas vraiment nationaliste. Juste isolationniste. Aussi territorial qu'un vieux loup, l'ouvrier quarantenaire -qui avait perdu jusqu'à ses sourcils à l'usine- voyait en sa ville, Courage, le dernier bastion censé de ce bas-monde dévoré par cette gangrène que les naïfs nommaient immigration.
    Aux rassemblements, les gars le considéraient comme un bon orateur. Fallait bien, puisque c'était lui qui les avait tous ramenés chez les optimates, à force de discuter après le boulot, au bar. Globalement, on le considérait comme un mec avec des idées un peu dures mais qui avait le mérite de dire les choses. Quelles choses? Ca, y'avait bien que lui pour s'en rappeler, puisque son auditoire habituel hochait surtout la tête d'un air concerné en levant le coude plus souvent qu'à son tour, inspiré par sa gestuelle et son ton assuré plutôt que par le contenu de ses discours.
    Et puis, personne n'avait envie de dire au grand chauve, avec son menton saillant et ses yeux de fous, que c'était peut-être pas forcément de la faute des Shoumeiens et de la politique du pays si sa dame s'était barrée avec les gosses.
    C'est qu'il s'énervait vite, le bonhomme.

    Aujourd'hui, c'était un gros jour. Encadré par ses vrais copains : Dom et Marco -ils se connaissaient depuis l'enfance- Lars ouvrait la marche de la franche-milice Couragéenne. Les braies noires et blanches en guise d'uniforme comme tous les miliciens, il allait tête nue, gourdin en main, l'air plus que patibulaire. Une quinzaine de gars derrière-eux se bousculaient pour avoir le droit d'aller à la castagne en premier. Aucun d'eux n'étaient des poids plumes. Pas de maigrichons dans la franche-milice, fallait savoir cogner dur et fort mais aussi encaisser. Le premier rang était quasi-entièrement constitué de cous de bœuf. Les plus “normaux” se tenaient à l'arrière, pour laisser les costauds faire marcher le facteur intimidation. Ou parce que, même maintenant, ils préféraient éviter d'être associés à ces gros abrutis de francs-miliciens.

    “-R’gardez ça.” Avait-il craché en pointant un doigt crasseux vers le nuage de fumée s'extirpant de la demeure de la vieille Dov. “C'est ce qui arrive quand ils sortent de leurs trous à merde.
    Les gars avaient gueulé un “ouai !”, mais il n'avait pas trop écouté. Lars était sûr de lui et n'avait jamais eu besoin de la confirmation des autres.
    Ils s’étaient bien marrés lorsque le mage de l’office, après s’être planqué derrière un filet magique, avait gueulé un “Rentrez chez vous”, puisque c’était précisément ce qu’ils prévoyaient de balancer au Shoumeïens sitôt arrivés dans leurs manif’ de minables. Et puis après la rigolade était venu le temps de se poser les vraies questions :
    Est-ce que c’était possible de couper les mailles d’un filet fait d’ombre?

    ***

    “-Tu m’en veux si je t’emprunte ta matraque?
    Depuis leur premier échange, Carl n’avait jamais eu le déplaisir de voir les yeux jaunes de l’officier Dosian afficher un mécontentement réel. C’était désormais chose faite. Pancrace avait dévisagé le porteur de chapeau comme si ce dernier venait de percer le cœur de sa génitrice devant lui. Ça n’avait pas duré longtemps. A peine un clignement d’oeil plus tard, le sarcastique représentant de la justice républicaine avait repris contenance en lâchant au passage un dicton manifestement sacré :
    "-Tu prêtes pas ta brosse à dent, tu prêtes pas ton rasoir, tu prêtes pas ta matraque. Sagesse d'Officier Républicain."
    Une réaction que d’aucuns auraient pu considérer excessive. Mais pas Carl.
    Il détestait que quelqu’un touche au Juge. Et l’actuelle absence de son arbalète à ses côtés, en cette heure critique, le rendait lui-même quelque peu nerveux.
    Chacun ses faiblesses.
    D’un haussement d’épaules, le mercenaire accepta le refus sans discuter davantage avant d’attraper une planche en bois à peine plus longue que son avant-bras mais d’où saillaient vicieusement plusieurs pointes tordues de clous rouillés. Encore un projectile jeté par les manifestants par-dessus le mur d’ombre précédemment érigé. Pour des crève-la-faim, ils aimaient foutrement gâcher le matériel en leur possession. Ceci fait, après avoir effectué quelques moulinets dans le vide avec sa matraque improvisée, le Serpent pencha la tête sur le côté pour détailler la foule s’approchant du filet tendu par l’Officier.
    Et ses yeux verts se plissèrent d’amusement à la découverte de quelques visages étrangement familiers.

    ***

    Tout le sang de Lars semblait avoir quitté son visage pour se précipiter dans ses chaussettes. Les mires écarquillées, la brute lâcha les mailles qu’il tentait jusqu’alors de tordre pour reculer d’un pas en retenant avec difficulté un hoquet de surprise que seul Dom et Marco parvinrent à notifier à travers les beuglements de leurs congénaires et le clapotement incessant de cette putain de pluie.
    “-Hé ben, ça va pas?” S’inquiéta Marco en dardant vers l’obstacle évanescent, comme si ses cordes ombrales se voyaient soudainement couvertes de barbelés…Avant de découvrir à son tour l’origine du malaise de son chef…Et lâcher tout un chapelet de jurons assez offensants pour faire sursauter un docker.
    “-Salut les gars.” Se présenta un visage trop pâle au sourire trop aiguisé, de l’autre côté du filet. “Le monde est petit, pas vrai?
    Les francs-miliciens ne tuaient pas, ça faisait partie des lois fondamentales de l’orga’. Le but, après tout, restait d’inspirer les honnêtes citoyens à repousser les étrangers et toute la saloperie qu’ils apportaient avec eux : c’est à dire des chiards sans père, des maladies et beaucoup de crimes.
    Mais une fois, ils avaient eu besoin de faire disparaître un opposant. Et pour ne pas briser les règles, hé bien…
    Ils avaient fait appel à une aide extérieure.
    Y’avait certaines choses qu’un homme, malgré tous ses efforts, toute sa volonté, ne pouvait pas oublier. Pour les têtes pensantes de la franche-milice, le soir où les mercenaires leur avaient rapporté la “preuve” de la complétion du contrat faisait partie de ces choses inoubliables. Marco le savait, jusqu’à la fin, l’image des orbites vides de cette pauvre carcasse gémissante viendrait hanter ses nuits. C’était le prix à payer pour avoir une orga’ qui marche.
    “-Trop petit.” Lâcha Lars en se reprenant difficilement. “Qu’est-ce que tu fais ici?
    Le croissant de dents acérées s'élargit.
    “-Hé bien, je suis Shoumeïen.
    Plus le temps passait, plus les gars autour remarquaient l’aura de calme qui entourait le trio de tête… Et plus le malaise se répandait dans les premiers rangs et emmerdait l’arrière, qui poussait sans comprendre ce qui se passait.
    “-Je pense que si vous forcez un peu, vous pouvez passer les gars. La force brute gagne contre la magie, proverbe reikois.” Continua l’autre d’un ton encourageant, sa main libre -celle qui ne tenait pas la planche à clou- brandissant un poing solidaire. “Du nerf, on se retrouvera de l’autre côté avec un peu de chance !
    Et il recula pour leur tourner le dos et rejoindre le mage. Entre ses doigts gantés tournait sa matraque improvisée qu’il maniait avec l’aisance d’un jongleur.
    L’air inquiet, Lars balaya les hauteurs des bâtiments alentours du regard, à la recherche du spectre qui ne quittait jamais vraiment le souriant.
    Sans succès.
    Dom’ le ramena à la réalité en lui posant la question que tout le monde se posait, à l’avant :
    “-Du coup, on fait quoi?

    Résumé:
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    Xera
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  • Dim 13 Oct - 17:41
    On aurait pu croire qu’ici sur un toit, d’un des nombreux bâtiments de la cité portuaire de Courage, hors d’atteinte des émeutiers, qui s’activaient en bas sur les pavés malgré la pluie et le vent, on aurait pu croire donc être hors d’atteinte de tout danger. Et pourtant alors qu’elle s’occupait de soigner l’épaule de la lieutenante Leonora De Hengebach, toutes deux faillirent bien être percutées par un nain bedonnant volant, poursuivie par un Officier Républicain tout aussi volant. Le duo se posa un peu plus loin pour continuer le duel dans lequel ils étaient engagés tous deux. À partir de là, la réalité du chaos généré par l’action des pirates se rappela aux deux jeunes femmes. Xera vu le corps d’un homme faire un vol plané et venir percuter le sol devant les forces de l’ordre qui faisaient front à des pirates, dont une espèce de homard géant. C’est là que Xera reconnut la silhouette de Kieran, qui se dressait de toute sa stature face aux séides du chaos qu’étaient les pirates.

    La lieutenante la remercia rapidement, mais sincèrement pour ses soins, l'avertit qu’elle devait repartir et lui rappela de se soigner elle aussi. Xera observa ses bras couverts de contusions, tout comme ses jambes. Dans le feu de l'action, elle avait ignoré la douleur lancinante qui émanait de ses quatre membres. Profitant de la pluie qui tombait sans discontinuer qui avait fini par s’infiltrer dans toutes ses couches de vêtements, la demi-fae fit appel à sa magie de soins élémentaire et à son lien avec l’eau pour se soigner. La déflagration de l'impact du coup de claymore contre la carapace de l’hybride fit vibrer le toit du bâtiment sous les pieds de l’herboriste. La rousse se rapprocha du bord et observa la fin du combat entre les deux forces hors du commun quand le pirate homard prit la fuite, Xera quitta le toit en volant pour venir se poser à côté du limer. Alors qu’elle se rapproche du prévôt de Courage, elle remarque les blessures de celui-ci, et elle se demande sérieusement si ce dernier n’aurait pas des tendances masochistes.
    .
    - Kieran ! Je t’interdis de courir après cet hybride dans ton état actuel, par l’Esprit Sylvestre, ça tient du miracle si tu bouges encore, prend une bonne goulée d’air et retiens ta respiration !

    Sans plus d’explication, la soigneuse tend les mains vers son nouveau patient et ferme les yeux pour mieux se concentrer devant le spectacle de l’eau de pluie qui ruisselle sur le corps musclé et écailleux de son ancien compagnon d’armes et amant d’une nuit. Pour user de sa magie de soin élémentaire sur lui, elle emprisonne Kieran dans un bloc d’ambre, ce dernier sent alors la magie curative de Xera le pénétrer pour réparer son corps meurtri et endolori en profondeur. Le limier sent la douleur refluer lentement, régulièrement pour finir par s’estomper complètement.

    Quand l’herboriste de Nareim ouvre à nouveau les yeux, l’ambre devient de plus en plus translucide pour complètement disparaître sans laisser de traces. Xera facile sous l’effort magique conséquent qu’elle vient d'effectuer, et vient s’appuyer d’une main sur le torse puissant du Prévôt.

    - tu as oublié, ne jamais descendre dans des égouts sans un soigneur en soutien ! Je devrais peut-être te suivre maintenant, tu auras sans aucun doute besoin de moi de nouveau avant la fin de tout ce merdier.

    La fidèle de l’Esprit Sylvestre comptait bien rester utile aux forces républicaines, et pour le coup rester dans le sillage de l'imposant gaillard qu'était Kieran avait quelque chose de rassurant pour le moment. Xera avait les moyens de se défendre avec sa magie, mais elle n’était pas une combattante pour autant.

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    Leif Brynjolf
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  • Dim 13 Oct - 18:22
    Boulevard des Mages Rondelets ou ailleurs

    Je pensais nos murs solidement ancrés et la magie utilisée par Leo et moi assez intense pour limiter les avancées de la foule mais c’était encore une fois sans compter sur les deux trouble-fête. La bisque de homard moisie qui est encore plus con que moi et se jette dans le mur de foudre, ça lui a pas suffit de prendre la foudre quelques minutes avant qu’il en redemande. Ou alors ça lui a grillé le reste de son cerveau, même moi… Oui enfin, passer au travers d’un mur de foudre, on ressentirait quoi? Ca passe partout? Ca pique, bonne question mais j’ai pas le temps de tester maintenant même si c’est super tentant.

    J’en étais où? Ah oui après le homard y a l’autre poulpe au grand chapeau qui me les brise depuis le début avec ses grands discours, j’ai qu’une envie lui enfourner ses tentacules dans la bouche pour qu’il s’étouffe avec… Garder l’idée en tête si jamais… J'ai repéré Leo, elle est sur un toit, elle domine la situation, observe et elle va surement me donner des nouveaux ordres non? Bon revenons quand même au moment présent, les deux cons ils ont explosé nos murs et v'la que la foule peut avancer, on pisse dans un violon enfin dans la rue mais ça se sent vu la flotte qui nous tombe sur la gueule. Trop d'infos déjà pour moi...

    Y a un avantage aussi à être passé du côté de la Bête, je suis plus grand et donc même si de base je suis pas petit bah franchement j'y vois encore moi au loin, je me retrouve au dessus de la masse populaire et ça permet de rien perdre de vue, rien ni personne. Y a un mur d'ombre qu'est apparu au loin et plein d'autres gens qui sortent de je sais pas où, amis ennemis, c'est chaud de savoir dans un premier temps. Par contre hors de question que je perde de vue les deux zigotos, ils sont ma priorité et quand j'ai une proie, une cible, je lâche rien (sale clébard penseront certaines mauvaises langues). Je me dresse donc face à eux qui pensent pouvoir s'en sortir ainsi, semer le chaos et aller boire un verre tranquillement en rigolant.

    Les militaires et les ORs à côté de moi se relèvent aussi, les murs sont détruits, la foule se déplace mais on a un truc à régler. Par contre mes bras tailladés ont repris leur taille normale, c'était drôle mais ça dure pas super longtemps. Et c'est là que deux silhouettes sorties ... du trou du cul de  mon grand père vu l'odeur s'approchent de moi. Un élémentaire visiblement vu sa forme actuelle et un putain de colosse Drakyn que j'aimerais pas qu'il m'en colle une en fait.

    - Tant que c'est de mon côté pas d'prob.

    Par contre il dit ensuite des trucs intéressants, il connait le fauteur de troubles, un Amiral, j'en déduis un pirate du coup, Bigorneau... je l'aurais appelé poulpy à la place de sa mère mais bon. Et la mon voisin il sort une Claymore aussi massive que lui, l'engin de malade (la claymore :p ).
    Et alors qu'il se jette sur mon adversaire, oui il est à moi bordel, v'la que le crustacé s'interpose, sacrée carapace pour résister à un tel coup d'épée en tout cas, je suis admiratif. Et l'autre qui fait encore un beau discours avant une nouvelle fois de décider de se barrer, mais quel putain de lâche !

    Le camarade du Drakyn me cause aussi, je réponds d'un sourire plein de dents aiguisés. Et c'est la qu'on se prend un gros abat d'eau sur la tronche ce qui nous secoue (j'avais activé le renforcement P1 pour atténuer les dégâts au tour précédent)

    - Un vrai bordel organisé par ces putains de suivants de votre Amiral.

    Par contre quand il annonce qu'il part poursuivre les pirates je suis pas en reste, j'en ai oublié la manif pour tout avouer, j'veux gnaquer des fesses de crustacés , histoire de sentir si leur sang a goût de flotte ou d'iode!

    - J'y vais aussi.

    Et pour le coup alors que des corps volent un peu dans tous les sens je lâche pas du regard ma cible, ma stature le permet c'est cool d'être grand!

    Et si je suis pas aussi rapide que ce lâche je donne tout ce que j'ai pour le poursuivre (SV1), ma technique est parfaitement contrôlée et maitrisée depuis de longues années. Je suis sous ma forme lycane, alors je grogne et hurle en avançant et ça fait reculer les indécis et ceux qui voulaient juste venir manifester et qui se retrouvent comme des cons pris entre plein de feux et des combats qui ne les regardent pas. Car soyons honnêtes, là on se met sur la gueule mais ça n'a plus rien d'un souci d'intégration des shoumeiens et des hybrides et autres... Non encore une fois la République est prise d'assaut par une déferlante venue des mers et menées par les pirates. Enfin c'est ce que je penserai quand on me l'aura expliqué, je vois juste des cons à courser pour l'heure.

    Et parce que je suis hyper têtu, je lance plein de pics de glace pour frapper l'Amiral, autant que je peux, j'y épuiserai ma mana au besoin (mais là c'est plein de pics pour un P3 glace).


    Lycon à vot service:


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    Vanay Vyldrithe
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  • Dim 13 Oct - 19:45
    Le ciel n’est pas avec nous, et il nous le fait bien savoir en nous crachant des litres et des litres de flotte sur la gueule, le tout accompagné d’un vent tout aussi en colère. C’est dans ce genre de moment que je regrette d’avoir une conscience et de ne pas être juste née sans scrupule... Sinon, il y a longtemps que je serais rentrée sur Liberty, en laissant la merde qui se passe à Courage à ceux qui y vivent... Surtout que je n’ai jamais signé quoi que ce soit comme papier qui m’obligerait à rester dans ce foutu merdier pour essayer de l’arranger... Comme on dit : Bon et bête, ça commence par la même lettre... Et je dois être sacrément bête pour m’être mise à ce point dans les emmerdes.

    La tête levée en direction du ciel nuageux qui crache son eau, je finis par observer un peu plus autour de moi. Les flèches pleuvent toujours autant, les gens s’entretuent, et les quelques clampins que j’ai mis au sol ou à l’abri n’ont pas calmé ce capharnaüm de masse humaine.

    Je lâche un long soupir, fatiguée par tout ce qui se passe, et surtout parce que l’effet de ma non-nuit de sommeil commence à venir me titiller le moral.

    La flèche toujours fichée dans ma jambe... Je suis définitivement pas faite pour le corps à corps. De toute façon, j’ai toujours préféré arriver dans le dos des gens pour les surprendre et les achever... Et puis, dix ans à m’encroûter dans l’auberge, ça n’aide pas. En bref, je suis définitivement rouillée, et bien jusqu’à la moelle.

    Puis, dans tout ce raffut ambiant, une petite voix va me sortir de ma contemplation de ce grand bordel. Ma tête va doucement se tourner dans la direction d’une Perrine, chaton tout affolé de mon cœur, de me voir avec « juste » une flèche dans la jambe et ma pauvre aile déchirée comme une voile de bateau.

    Je force un sourire histoire d’essayer de la rassurer, même si je me doute que ça ne servira à rien.

    - Pardon ma petite Perrine… J’ai voulu bien faire… Mais ces derniers temps, je ne fais que bêtise sur bêtise. C’est épuisant à la longue.

    Je ris doucement avant de remarquer l’homme qui l’accompagnait reprendre son chemin, et qu’il ne soit rattrapé par mon petit Hanneton. Je n’ai pas trop le temps de m’attarder devant cette scène presque touchante, quand je remarque des espèces de tentacules d’eau agripper le navire et le soulever dans les airs comme s’il ne pesait qu’un sac de plumes d’oie avant d’atterrir sur le quai... Et j’ai bien dit SUR le quai.

    J’essaie de renforcer mes appuis pour ne pas glisser, ce qui viendra m’arracher une grimace de douleur à cause de ma blessure à la jambe. Mais peine perdue, la gravité fait ce qu’elle sait faire de mieux : nous faire tomber. Et, comme tous les autres, je glisse tout en lâchant un juron de ras-le-bol avant d’atterrir sur le tas de personnes plus bas et d’esquiver l’espèce d’humain ventripotent qui me tombait dessus.

    - Perrine… Sache que j’en ai marre de ma journée…

    Que je lance dans un soupir, tirant une moue fatiguée pendant que j’essaie de me rapprocher d’elle et du jeune homme à la mine bien sévère pour finir par poser mes fesses sur la première caisse à ma disposition ou même sur le sol pour rester près de mon chaton tout paniqué.

    - Bien reçu chef, on garde un œil sur tes arrières et sur ce qui passe autour.

    Quoi ? La politesse ? Le savoir-vivre ? Non, c’est bon, j’ai assez donné de ma personne pour la journée, voire même pour la semaine... Si ce n’est pas pour les mois à venir. Et puis, au vu de la situation, j’ai clairement autre chose à faire que de m’amuser à sortir tout un vocabulaire de protocole juste pour flatter l’égo d’une personne dont je ne connais rien.

    - Et merci pour le coup de main, chef.

    Gardant quand même au moins les bases… Et pourtant, je l’ai vu se dédoubler, et même si l’un des deux est resté, l’autre a disparu et, aussitôt, de nombreuses personnes tombent comme des mouches autour de nous.

    Je finis par pencher doucement ma tête vers Perrine, qui me soigne, lui chuchotant à l’oreille :

    - On va rester sages, d’accord ? Plus de bêtises pour le reste de la journée !

    Je finis par serrer les dents quand Perrine m’enlève la flèche, ce qui achève de foutre ma bonne humeur à zéro.

    Je crois que je suis fatiguée…

    Résumé:


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  • Dim 13 Oct - 19:51
    <
    La Colére des Bougeoirs
    Dans le centre ville…



    Le chaos, c’était le chaos. “Nanani, les reikois sont des sauvages.” par ci, “Nanana, la République est plus civilisée.” ce genre de paroles abrutissantes qu’il avait entendu maintes et maintes fois ne pouvait que revenir à la surface de son esprit dans une situation aussi pittoresque, le regard mi-choqué, mi-épuisé de l’ambassadeur se déposait sur les corps mutilés et affamés des réfugiés, fuyant d’un navire éventré qui venait tout juste de rendre son dernier souffle. Les républicains étaient des incapables. Prônant leur bonté, prônant leurs valeurs comme un étendard, mais à la moindre difficulté tout s’écroulait dans le feu de l’action. Cette vision ne faisait que renforcer son opinion. Ce n’était pas si souvent qu’il le ressentait, mais face à la pathétique performance républicaine…

    …Il était fier d’être reikois.

    Sa courte interaction avec Bélial dans l'œil de la tempête n’aura eu comme effet que de l’agacer davantage. Comment ça il venait juste de reconnaître Zéphyr ? Le pire dans cette histoire c’est qu’il savait qu’il ne mentait pas, il était parfaitement capable de lire celà. Il savait qu’il avait engagé une brute mais pas un imbécile ! “Tu te fous de ma gueule Bé-” Pas le temps de répondre, le démon sanguinaire était déjà parti à la chasse suite aux suites des demandes vomies à haut volume par le Sergent-Major

    “PAS D’INCIDENTS DIPLOMATIQUES !" Sentit-t-il le besoin de rappeler à Bélial avant qu’il ne se lance dans un carnage par instinct. Le sifflement du vent, le fracas de la pluie, le beuglement des militaires, les sanglots des miséreux, et même le battement de son propre cœur sous le coup de l’adrénaline, tout, tout l’agaçait. Ah, il devrait juste rentrer à l’Ambassade et faire comme si cette journée n’était jamais arrivée.

    Son œil ira à Zéphyr en pleine action, méfiant, inquiet. Il savait que cette fois-ci il ne pourrait pas se défiler rapidement. Finalement, le Zoldyck n’était pas qu’un gratte papier comme les autres. Que foutait-il à Courage ? Aujourd’hui ? Avec son garde du corps ? Etait-il affilié à la pègre où juste un espion ? Merde. Il n’avait pas le temps pour ce genre de questions insipides. Une chevelure de feu au loin propageait la violence et semblait l’avoir remarqué, peu importait.

    “JE SUIS MIRAGE, AMBASSADEUR DU REIKE. JE RAPPORTE DES NOUVELLES DE LA TABLE DES NÉGOCIATIONS.” clama-t’il de vive voix, faisant de son mieux pour percer les vagues et la pluie battante. “COURAGE A ACCEPTÉ DE LAISSER L’OBSEEDRA DÉBARQUER, DE FOURNIR DES RESSOURCES AUX PASSAGERS ET LES TRAITER.”

    De la vapeur glissant entre ses lèvres, allumant, puis consumant entièrement son cigare en quelques instants. “VOTRE PÉRIPLE A PRIS FIN, COURAGE VA VOUS OFFRIR L’AIDE DONT VOUS AVEZ BESOIN, ALORS NE G CHEZ PAS VOTRE CHANCE DE VIVRE UNE NOUVELLE VIE EN VOUS METTANT BÊTEMENT LA RÉPUBLIQUE À DOS.”

    Après une grande inspiration, et un souffle d’autant plus grand, il conjure une barrière de vapeur derrière lui, bloquant certains des accès hors des docks aux récalcitrants qui n’écouteraient pas ses paroles.”REIKOIS, JE N’AI PAS OBTENU JURISDICTION SUR VOUS. VOUS N'ÊTES PAS ARRIVES EN TANT QUE CRIMINELS A LA RÉPUBLIQUE, SI VOUS COOPÉREZ VOUS SEREZ MIS FACE AU SYSTÈME JUDICIAIRE REPUBLICAIN. TANT QUE VOUS NE CAUSEZ PAS PLUS PROBLÈMES, ILS DEVRAIENT ÊTRE CLEMENTS.”  Un mensonge, il s’assurerait de les déporter au Reike pour les faire interroger, torturer et emprisonner. Mais ils n’avaient pas besoin de savoir ça. Les traites à l’Empire ne méritaient pas de clémence.

    “A TOUS, LEVEZ VOS MAINS EN L’AIR ET RETOURNEZ VERS LA CARCASSE DU NAVIRE.”

    Une ombre géante s’approchait. Le regard de Mirage ira au ciel à la fin de son discours, dans sa barbe, il marmonna.

    “Journée de merde.”

    En effet, belle journée de merde.

    Résumé:

    CENDRES


    "La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort."
    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 18 QZRStAd
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    Perrine Trouillard
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  • Dim 13 Oct - 19:58
    Trempée.
    Je suis trempée des pieds à la tête et gelée jusqu’aux os. Vanay aussi, ma pauvre Drakyn… J’aurai jamais dû la laisser partir, je m’en veux. Et le garçon qui m’a fort aimablement accompagné sur le pont aussi. En plus, il est grognon. Un peu plus que cela. Il me regarde de travers comme s’il allait me bouffer et je me dis qu’il vaut mieux les flammes terribles de colère qu’il m’envoie avec ses yeux plutôt que la mort pure et simple, juste parce que j’avais eu le malheur de me trouver sur le passage de plus gros que moi.
    J’ai fini par le lâcher. Il a raison, si je continue de m’accrocher à lui comme une sangsue, ça n’aidera personne… Mes doigts relâchent sa cape, résignés. Je me dis que ce type doit être un mutant. Un mutant privé de cœur, qui me dévisage avec mépris et… “Lâche-moi, si tu veux que je te protège”. Mes yeux se sont écarquillés de stupeur : je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Je ravale la gratitude larmoyante que je sens me monter dans la gorge.


    J’ai hoché la tête vivement à ses indications – ce n’était pas le moment de le contrarier davantage, j’ai beaucoup trop peur qu’il décide de changer d’avis. Au fond de moi, je lui suis infiniment reconnaissante. Pour tout. Il a raison ; il m’avait prévenu, mais je n’ai pas réfléchi. Que voulez-vous, je ne suis pas faite pour l’action. J’ai besoin d’être dans un environnement familier, autrement, je suis perturbée. Les seuls sentiments que je connaissais jusqu’à présent étaient : 1) la panique (“au secours, je suis en retard pour mon cours !”) ; 2) la peur (“ai-je oublié de fermer mon appartement ?”) et 3) l’ennui (“encore toute une journée sans le moindre visiteur et j’ai déjà trié trois fois le même rayon de bibliothèque.”). Cette manifestation : c’est une tout autre histoire sur l’échelle du stress. Le gars, il me fascine un peu. Il est d’un calme inhumain. Je me demande d’où il vient…

    C’est compris… Merci. Je ne sais même pas s’il l’a entendu, mais ça n’a pas d’importance. Pensons d’abord à survivre. Je me retourne vers Vanay, et tente de faire un état de ses blessures. Il faut que je parvienne à garder mon calme, malgré la cohue fourmillante qui nous entoure.

    Des corps tombent tout autour de nous, comme des mouches, et j’arrive à peine à réaliser ce qui est en train de se passer. Pendant l’espace d’une seconde, je crois que je suis en train d’halluciner. Je ne vois pas d’autre raison : j’ai dû prendre un sale coup dans la tronche, plus tôt, dans la foule, et ce sont là les premiers symptômes d’un traumatisme crânien. Tout s’explique. Parce qu’il me faut rationaliser ce qu’il se passe, d’une manière ou d’une autre, d’autant plus lorsque je vois l’Exo VII défier toutes les lois de la gravité et voler au-dessus de nous, comme s’il n’avait pas été plus lourd qu’un nuage. Mais les nuages n’avancent pas aussi vite. Et si les nuages peuvent ressembler à des bateaux, les bateaux ne ressemblent pas à des nuages.

    Je chasse le navire et les corps qui s’amassent autour de nous de mon esprit pour me reconcentrer sur Vanay. Elle m’agenouille tout près d’elle, au sol, et je note : son aile n’est plus qu’une blessure ouverte, son corps exposent une collection de bleus et surtout, surtout, une flèche lui transperce la cuisse. Faudrait pas qu’on ait à lui amputer la jambe, si ça venait à s’infecter. L’opération serait intéressante, mais je suppose qu’elle tient à sa jambe…

    Tout va bien se passer, je vais m’occuper de toi… Les mots me reviennent, comme par vague de souvenirs. J'avais dit la même chose à Pierrick... Je me concentre, et mes mains arrêtent de trembler lorsque je les pose sur la cuisse de Vanay. J’ai déchiré un pan de ma tunique pour en faire un garrot et le nouer juste au-dessus de la plaie et ralentir de flux du sang. J’en ai déjà partout sur les doigts... Ça devrait suffire, que je songe à haute voix, en le serrant autant que mes bras me le permettent.

    Tu as quelqu’un qui t’attend à la maison, Vanay ? Ma voix s’est adoucie : j’essaie de lui faire penser à autre chose.

    J’ai enduit la peau écailleuse de la drakyn d’onguent avant d’en appliquer sur la tige de la flèche pour limiter les dégâts en la retirant. J’ai pris une profonde inspiration et j’ai saisi fermement la hampe. Je suis désolée, ça va faire mal… Et j’ai tiré d’un coup sec, d’un geste précis. Le sang s’est mis à pisser de plus belle ; ça gicle dans tous les sens. J’ai appliqué une généreuse couche d’onguent aux propriétés antiseptiques et j’ai pressé – de toutes mes forces – plusieurs couches de bandages contre la blessure pour stopper l’hémorragie. Je crois que je me sens mieux maintenant que j’ai le sentiment de servir à quelque chose. J’ai eu un fin sourire aux remarques de Vanay, tandis qu’elle me chuchote dans l’oreille. Ca chatouille… Dans n’importe quelle autre situation j’aurai rougi jusqu’aux oreilles, mais je crois que je suis à bout de nerf, parce que je me mets à rire un peu bêtement. J’ai opiné du menton quand elle nous a invitées à rester sages.

    Si cette journée se termine un jour… J’ai continué à masser pour faire pénétrer les onguents, et je sens Vanay serrer les dents.

    Mais elle est brave ; elle ne fait pas la moindre remarque. Je relève la tête pour observer autour de nous, tout en fixant le pansement avec le reste des bandages. Tu penses que tu vas pouvoir marcher ? Je lui proposerais bien de poser son poids sur moi, mais je ne suis pas certaine que nous irions bien loin. J’entends le Sergent Major se mettre à beugler – encore – et tout à coup, six mutants (des vrais cette fois, pas comme le garçon qui nous a aidé et qu’il faudra absolument que je retrouve pour le remercier correctement, une fois que nous serons en sécurité).

    Vanay ? Tu vois ce que je vois ? Je suis partagée entre l’horreur et la fascination devant les corps déformés qui sortent de la cale.

    C’est donc ça les effets de la Corruption ? C’est encore mieux que ce que j’imaginais. Je suis subjuguée et mes prunelles s’illuminent d’une étincelle bibliothécairesque (puisque le mot n’existe pas, je décide de l’inventer). Cette journée vient de prendre un détour tout à fait merveilleux. Franchement ? Ça me coupe le sifflet.

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  • Lun 14 Oct - 21:12
    La Colère des Bougeoirs
    TOUR 10

    Front Ouest

    Boulevard des Mages Rondelets

    Léonora - Carl - Pancrace - Gunnar - Jamby


    La pluie bat son plein en se déversant sur une multitude de citoyens à l’image de la République, de tout les horizons, de tout les milieux sociaux, concernés par tout les intérêts différents. Les bourgeois et les plus aisés se cachent derrière les vitres encore intactes de leurs fenêtre aux étages supérieurs, regardant avec effroi la foule en contrebas en se demandant bien à quel moment l’émeute de pouilleux enragés va décider de déferler à l’intérieur de leur immeuble pour venir dans leur appartement les égorger, comme s’ils étaient le centre du monde et la préoccupation majeure des shoumeïens dans les rues. Les citoyens prolétaires qui ont décidé de blâmer le système pour leur misère sont présents en force dans le Boulevard, mêlés à la manifestation par la simple volonté d’avoir de quoi joindre les deux bouts à la fin de ce mois, qu’importe s’ils ont tout perdu à la Bourse des Chaînes ou s’ils n’ont jamais gagné à force de trimer dans l’ombre des gros poissons, ils veulent juste survivre, et leur colère quand ils se retrouvent malmenés par les forces de l’ordre ou discrédités par les fauteurs de trouble est légitime. Les citoyens de la basse classe qui ont décidé d’accuser les boucs émissaires désignés par l’État marchent sur les quais, leur rage de tantôt soudainement calmée par les efforts conjoints de Léonora, de Pancrace et de Carl qui leur font faire demi-tour, les soldats d’Athénaïs de Noirvitrail et l’intervention de Littorina ont permi de ramener un peu d’ordre dans leurs tête et de suffisamment intimider les pro-Optimates pour qu’ils n’osent pas se frotter contre les gardiens de la paix. Les shoumeïens réfugiés, dont les années de calvaire suite à la perte de leur patrie, puis de leur liberté et de leur dignité, continuent de paniquer en courant pour se chevaucher les uns les autres, cherchant à tout prix à évacuer le Boulevard en s’engouffrant un peu plus dans les seules directions laissées disponibles par les rangs d’Officiers et de soldats et les murs arcaniques qui bloquent les débouchés.

    Au milieu de tout ce chaos, les visages se lèvent un instant en entendant le claquement tonitruant dans les cieux, et la foule cesse progressivement d’avancer alors que les bras se lèvent pour pointer quelque chose du doigt, que les mains couvrent les bouches pour masquer les gémissement de terreur, que les voisins font des coudées pour saisir ceux qui ne l’ont pas encore remarqué et les forcer à regarder en l’air. Une énorme tête de Kraken aqueuse trône au dessus du Boulevard, comme suspendue dans les cieux, et très vite les gens portant leurs mains en visière sur le front pour voir l’apparition malgré la pluie battante se mettent à pointer autre chose du bout du doigt, la forme d’un nain dans le ciel, suspendu au dessus de la foule par pure magie, beuglant quelque chose d’incompréhensible à cause de la distance, de la tempête et du brouhaha de la cohue. Les gens le voient les bras écartés, hurlant ce qui semble être des provocations à l’encontre des forces de l’ordre, et la figure mystique de ce nain étrange au ventre nu recouverts de tatouages se découpe soudain parfaitement lorsqu’un éclair ponctue son discours. Dans cet instant bizarre où le temps paraît suspendu alors que l’émeute marque une brève halte, tous voient également les tentacules indistinctes qui fourmillent dans les airs pour aller chercher ce grotesque personnage. Jamby est imparfait, répugnant même, grossier. Pourtant son apparence appelle quelque chose chez les gens des Bougeoirs, tout le monde provenant de ces bas-quartiers, tous sans exception connaissent une personne lui ressemblant de près ou de loin, un miséreux rebus de la société qui préfère se pisser dessus plutôt que faire dix mètres pour se cacher, un tatoué jusqu’aux paupières qui vendrait sa femme et ses enfants pour une énième dose de la drogue qui le tient en laisse, un vieux rabougri abandonné par sa famille qu’on ne vient plus voir parce qu’on préfère laisser ses voisins s’en charger, un homme à tout faire bien serviable mais trop laid pour qu’on le considère réellement comme une personne. Chacun connaît un Jamby. Ils sont la honte de leur société, ils sont ceux que la République refuse de regarder en face parce qu’ils sont la preuve vivante de l’échec de son système.

    Alors quand les tentacules moustachues du Capitaine Bremer s’enroulent autour des chevilles de ce ventripotent symbole du peuple, les cris de la masse résonnent comme un seul homme mais sont coupés court une seconde plus tard par un craquement déchirant et un flash qui en aveugle plus d’un. Le moment où les poils de l’Officier font contact avec la jambe du rebel ultime, reliant Jamby à Gunnar qui lui même se tient debout sur un toit aux tuiles déchaussées, un chemin vers la terre a été crée, s’étendant aussi haut dans le ciel que ne l’était la ventripotente allégorie de la pauvreté. Ce paratonnerre involontaire attire la foudre sur le nain, passant à travers les poils de moustache de Gunnar avant de redescendre dans le bâtiment à gauche du Boulevard et en un instant, la fierté de l’Officier Bremer se désintègre en une poussière incandescente, laissant son menton complètement glabre reluire de pluie et de sang là où une tuile l’avait attrapé précédemment. Jamby quant à lui, paralysé en T par la soudaine surcharge qui l’a traversé, tombe vers le sol à toute vitesse alors que la foule en contrebas tend bras et bannières pour le réceptionner. Les shoumeïens escortent le corps momentanément inerte de ce vaillant opposant à l’ordre établi en continuant, comme on le ferait avec un martyr, un martyr malgré lui.

    De l’autre côté du Boulevard, là où des murs d’ombre occultent une partie de ce spectacle pourtant si grandiose, Pancrace Dosian et ‘Juste’ regardent le groupe d’Optimates hésitants qui se sont amassés devant le filet d’ombre de l’Officier. Lars hausse comiquement ses arcades sourcilières à nu en regardant le sourire toujours aussi chargé de bienveillance du mercenaire qui, à la surprise générale des francs-miliciens -enfin Lars lui-même se dit que quelqu’un d’aussi terrorisant et violent ne pouvait finalement qu’être shoumeïen- se révèle être originaire de la théocratie occidentale. Déjà que la démonstration arcanique a suffit à en faire réfléchir plus d’un devant les câbles ombraux qui tissent une toile inextricable sur leur passage, mais alors maintenant qu’ils savent que le Carl est là, ils ne sont d’un seul coup plus aussi sûrs d’eux-mêmes.

    ”Bon Lars, qu’est-ce qu’on fait du coup?”

    Le dénommé Lars tourne la tête vers Dom’ et réfléchit un instant, la dernière fois que ça lui était arrivé c’était au comptoir du Marsouin Blanc avec quatre choppes dans le nez mais là la douche de l’intempérie garantie qu’il garde les idées bien claires:

    ”Euhm… et ben… de toute façon ma grand-mère elle est shoumeïenne aussi donc en fait je suis un peu un quart shoumeïen.”

    Les visages sont d’abord surpris par la tournure des choses mais quand Lars range son arme improvisée à sa ceinture et se redresse en affichant une moue raisonnée, les autres regardent de nouveau le filet d’ombres et le sourire -bienveillant- du mercenaire, avant de comprendre.

    ”Moi j’ai un pote qui a sa soeur qui est mariée à un shoumeïen donc je suis un peu shoumeïen aussi non?”
    ”Hein on est Shoumeï les gars, non?”
    ”Ouais si si on est Shoumeï.”
    ”Venez on va être Shoumeï mais par là les gars.” en fait un dernier en pointant du doigt la direction par laquelle ils sont venus.

    Lars échange un regard méfiant envers Juste et Pancrace avant de finalement accepter de faire machine arrière, et alors qu’ils commencent à reculer pour repartir d’où ils viennent, un des gars du nom de Marco tire justement la manche à Lars pour lui pointer du doigt une des ruelles adjacentes dont le prochain coude permet de rejoindre la manifestation sur les Boulevards. C’est sans compter sur Dom’ qui fracasse une bouteille en verre sur le crâne du mal avisé avant qu’ils ne continuent de courir en direction du Quai des Pleureuses.

    Alors que les ombres de Pancrace se dissipent lentement et que la situation avance sur le Boulevard, les forces de l’ordre se permettent de reprendre un petit peu de terrain sur les émeutiers de fin de file et de presser le pas. Le Boulevard est peut-être bientôt évacué mais comme le rappel très bien la colonne de flamme qui s’élève le long d’un des bâtiments de la rue, il reste encore du travail à accomplir, si l’averse fait encore son travail pour empêcher la propagation des flammes aux immeubles voisins, l’intérieur de la construction est toujours autant en proie au brasier qui force les habitants à se jeter par les fenêtres ou à braver les amas de fumées toxiques pour perdre connaissance sur le chemin de la sortie.

    Place des Tilleuls & Banque des Chaînes

    Verndrick - Orifa - Didier


    Dans la petite boutique où Verndrick avait installé Peltier en le laissant sous la surveillance de deux agents du SCAR, le mercenaire respire difficilement sous les rideaux qui lui servent de couverture improvisée. Ce ne sont pas les carreaux d’arbalète qui lui font le plus mal à Calvin, mais la honte qui lui broie la poitrine, la honte de voir qu’il ne parvient pas à protéger ses putains d’employeurs, d’abord Hana… maintenant la Gamine. Il avait eu du mal à accepter le fait que la première soit morte à Kaizoku, d’autant plus quand il avait appris comment, que les pirates l’aient attaché à la proue d’un navire pour ensuite la faire voguer en direction de la rive et la faire exploser avant qu’elle ne touche la berge… le renégat de la GAR grogne en y repensant, attisant l’arbalète de l’agent du SCAR qui le braque avec son arme.

    ”Bouge pas trop.”

    Le lycanthrope relève les yeux pour regarder l’espion avec un air las.

    ”Tu parles, j’ai pas grand chose à perdre de toute façon.”

    ”Ta vie?” fait l’agent avec un ton morne, comme s’il ne posait pas vraiment la question mais statuait plus une évidence.

    ”Nah. Elle vaut pas quelques pièces.”

    Un silence d’introspection prend place dans la petite boutique alors que l’autre agent remet en place le scellé magique sur la vitrine explosée de l’établissement. Dehors la place des tilleuls est tellement calme qu’on entend à peine la clameur de la foule au loin ébranler Courage, y’a toujours les cris à droite à gauche qui viennent de la Banque des Chaînes, mais le reste est couvert par les clapotis de la pluie torrentielle qui martèle le pavé de la place. Peltier se recroqueville un peu sous les rideaux et laisse aller ses pensées, à Hana, une piotte gamine qui avait déjà bien plus de rêve que ce que lui il avait jamais pu se permettre. Avec son père mort assassiné par des Officiers véreux et sa mère qui a toujours eu un amour plus tendre envers l’alambique du coin qu’envers son propre fils, Calvin s’était débrouillé seul pendant sa plus tendre enfance, il avait appris très tôt qu’on obtient plus en demandant poliment avec une arme qu’en demandant juste poliment, et ses brefs passages à la GAR l’avaient un peu plus forgé que la rue. Il avait toujours la même aversion pour l’autorité, le même dégoût pour les cols blancs et les trop propres sur eux, mais chez Hana il n’avait pas vu que ça. Ses sourcils se froncent et il regarde l’agent du SCAR, le type regarde à travers la vitrine… Peltier réfléchit une demi-seconde et finit par ne plus hésiter.

    Le rideau vole subitement en direction de l’espion qui se met à hurler de surprise pour alerter son collègue. L’autre rentre en trombe dans la pièce pour apercevoir le loup-garou se jeter sur lui, les carreaux qui le criblaient y’a une dizaine de minutes déposés par terre, leurs pointes tachées de sang sont déjà sèches alors que Peltier se régénérait tranquillement sous couvert des rideaux, et Calvin s’empare immédiatement des manches et du torse de l’espion pendant que le premier se débarasse du rideaux. Arbalète en main il hésite à tirer de peur de toucher son collègue, et Peltier en profite pour asséner un violent coup de jambe dans la cuisse de son adversaire, le propulsant par dessus sa hanche en direction du tireur. Sans leur laisser de répit, le mercenaire se précipite vers eux et assomme l’un avec un coup de pieds à la tête tandis qu’il attrape l’autre par le cou. L’agent du SCAR cherche frénétiquement la dague à sa ceinture avant que Peltier ne coupe court à sa tentative en lui attribuant un violent coup de boule sur le front pour simplement le désorienter.

    ”Tu diras à ton employeur que je le remercie pour m’avoir laissé la vie sauve.”

    Et doucement, Calvin repose l’espion avec une délicatesse déplacée, époussetant un peu ses épaules avant de prendre son arbalète et de faire régresser sa forme lycan. Il sort de la boutique en laissant les deux agents du SCAR s’occuper d’eux même et s’arrête devant la Banque des Chaînes, adressant un dernier regard au bâtiment avant de faire demi-tour et de regarder vers l’ouest. Il ne devrait sans doute pas trop traîner ici, ni essayer de partir par les grandes rues, ça ne va sans doute pas tarder à grouiller de bleus dans le coin. Il range l’arbalète dans son dos et se met à trotter vers une petite allée, pour disparaître dans la nature.

    Ce ne sont pas les blessures à ses bras qui lui font le plus mal à Cécilia, mais le dégoût et la rage qui lui broie la poitrine, une des dernières représentantes de son illustre nom de Famille encore en vie serre les dents en sentant les mains meurtrières d’Orifa s’attarder sur ses plaies après les lui avoir infligé, et elle essaie tant bien que mal de passer outre la colère incandescente qui attise son coeur. Elle perçoit dans un coin de sa vision les subalternes de Verndrick qui viennent remplacer les Orphelins des Bougeoirs sur les serrures des portes du coffre, et une petite sensation à l’arrière de ses pensées essaie de la prévenir que quelque chose ne tourne pas rond, mais Cécilia est trop obnubilée par la douleur tant physique qu’émotionnelle pour y accorder une deuxième réflexion, et ce n’est que quand le civil à leur droite balbutie nerveusement qu’elle comprend. Ils sont du SCAR n’est-ce pas? La chienne des Goldheart… à n’en pas douter que la vieille sorcière de Mirelda a dû l’intégrer à son service de renseignement, ça doit sans doute expliquer pourquoi une militaire se serait permise de les massacrer plutôt que de les interpeller, et ça explique aussi pourquoi ils forcent le coffre à leur tour au lieu de simplement continuer à pacifier l’endroit. Cécilia tourne la tête vers Didier et le regard avec des yeux perçant tout en lui adressant un subreptice non du bout des lèvres, comme pour le dissuader de prononcer à haute voix la conclusion qu’elle vient de tirer. Peut-être qu’Orifa et Verndrick pensent qu’ils savent, mais tant qu’ils ne formulent pas l’évidence même il n’y a aucune raison de faire couler du sang supplémentaire.

    Ils n’ont toutefois pas le temps de répondre à la question fatale que pose le marchand qu’un gros son métallique lourd retentit dans le couloir, et toutes les têtes se tournent ensembles vers la porte imposante qui vient tout juste de bouger. Les loquets suivant sur les pourtours de la porte pivotent un par un et les Ombres d’Orifa se mettent à tirer sur la porte pour enfin l’ouvrir, dévoilant ainsi l’intérieur de la salle des coffres. Une grand pièce aux dimensions énormes, de la taille d’un entrepôt, étale probablement des miliers de casiers individuels dans des rangs d’armoires hors normes. Des échelles sur rails permettent l’accès aux rayons les plus élevés et chaque tiroir est sécurisé par une serrure à lumithrite, permettant ainsi uniquement aux propriétaires des coffres de les ouvrir à moins d’être doté de talents douteux qui ne s’apprennent que dans des cercles qui le sont tout autant. Orifa, Verndrick et Cécilia commencent à se diriger vers l’entrée tandis que Didier et les autres Ombres restent dans le couloir, mais au moment de passer la porte, la Genova s’arrête au pieds des cadavres des Orphelins des Bougeoirs. La tête baissée, le regard embué par des larmes qui depuis tout à l’heure ne veulent pas s’arrêter de lui monter aux yeux, la première perle dévale enfin le visage de la jeune femme alors qu’elle murmure:

    ”Albrecht Haydenauer.” elle regarde le visage mortifié du cadavre d’un des homme à terre, son expression figé dans une grimace de surprise et de souffrance. Elle ne peut même pas se baisser pour lui fermer les yeux à cause de ses bras invalides, et son impuissance lui arrache un gémissement de peine déchirant. ”Il s’appelait Albrecht Haydenauer.” C’était un type formidable, mais qui avait parié sur le mauvais cheval. Les Orphelins des Bougeoirs étaient constitués de gens qui avaient dû fuire la haute société pour échapper à long bras de Mirelda, ils s’étaient tous cachés pendant des années, à survivre dans la misère pour finir comme ça. Albrecht c’était le fils d’un des plus gros soutiens financiers de Wendell Fraternitas Junior, son père avait calomnié Mirelda de tout les noms pendant la campagne qui avait opposé férocement les deux candidats y’a huit ans, et quand son père avait fait l’objet d’une enquête viciée qui l’incriminait lui aussi, le fils avait pas tardé à prendre la fuite pour échapper à la prison à vie à son tour. La Gamine regarde la main couverte de sang d’un autre cadavre à côté. ”Carl Willodir.” Le cousin d’un gros syndicaliste de Justice, un mec qui avait dû se planquer parce qu’il connaissait l’implication de Mirelda dans une salle histoire de meurtre survenue y’a plus de trente ans. Les larmes roulent sur les joues de Cécilia et tombent sur son menton, avant de chuter au sol, se perdant dans les flaques de sang. ”Ils… ils avaient des noms.”

    Elle avait toujours su qu’ils ne s’en tireraient pas tous, c’était la loi de la rue. Mais elle ne s’était pas préparé à ça. Personne n’aurait pu.

    ”Ils avaient… des noms…” ravalant sa salive dans sa bouche qui se tord de tristesse, Cécilia serre les dents. ”Au… au fond. Au fond il y a le coffre d’Exousia. C’est ce que j’étais venue chercher. Brûlez ce carnet.” C’était la dernière chose qui incriminait les Orphelins dans la pègre, mais il n’y a qu’elle qui aurait droit de goûter à cette liberté un jour si les agents du SCAR le décidaient, Cécilia ne préfère pas penser au goût amer que ça lui laisserait une fois de plus d’être la seule à rester en vie, la perte de sa Famille il y a huit ans lui a déjà bien montré à quel point la solitude et le deuil sont deux bons amis. ”Je vous en supplie. Qu’on en finisse.”

    Au fond de la salle des coffres, une petite pièce annexe attend avec les coffres des clients privilégiés de la BdC, et celui de l’ancienne Vice-Présidente renferme non seulement les secrets de la pègre de Courage, mais aussi ses anciens contrats, ses pactes manuscrits, tout ce qui a un jour participé à son ascension de la Reine des Catins à la Présidente qui ne fut jamais.



    OBJECTIFS & PRÉCISIONS FRONT OUEST CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS FRONT OUEST GP:



    Le Musée


    Place du Musée

    Doudou - Eustache - Saumâtre


    Les différents groupes des Bougeoirs qui réussissent à se détacher de la masse paniquée des Bougeoirs en s’engouffrant par toutes les ruelles que l’Office ou la GAR n’avaient pas fermé grouillent dans les rues du Centre-Ville dans la direction générale de l’est. Seul problème, c’est qu’entre le chemin de la manifestation gardé par l’armée et la place du Parvis de la Mairie lourdement surveillée, les groupuscules d’émeutiers n’ont d’autre choix que de s’échapper en remontant vers le nord-est de la ville, en direction d’un bâtiment presque aussi haït des manifestants que la Tour-Wessex: le Musée de Courage. Symbole de l’hypocrisie du Maire actuel, le Musée a vu sa construction se faire accorder un montant phénoménal de ressource pour partir d’un ancien grenier public à l’imposant bâtiment qui domine de sa coupole or et jade le paysage couragéen, ce en l’espace de moins d’un an, et le tout devant le nez de la population défavorisée des Bougeoirs qui attend toujours qu’on ne leur donne la moindre once d’attention pour rendre plus salubre leur quartier ou pour qu’on leur attribue un vivoir plus digne qu’une ancienne zone industrielle en plein déclin. Le Musée est donc pour les manifestant plus qu’un symbole de l’inaction républicaine, c’est une insulte à leurs yeux, une forme de mépris intentionnel comme un glaviot dans leur bouche ouverte de crève-la-faim.

    Saumâtre, Doudou et Eustache se retrouvent tous sur la grande place du Musée alors que les groupuscules de manifestants évacués convergent de nouveau, l’assemblée n’est pas aussi dense qu’elle ne l’était au Boulevard, beaucoup des manifestants ont non seulement perdu leur hargne pendant le moment de calme du trajet jusqu’ici mais en plus certains en ont profité pour s’éclipser dans les diverses ruelles qui bifurquaient pour quitter en douce cette marche qui dégénère. En tout c’est peut-être un peu plus d’un millier de manifestants qui s’amassent progressivement sur la place, sous l’oeil mal à l’aise des soldats de la GAR affectés à la surveillance du Musée. Les soldats tiennent l’entrée barricadée avec un nombre bien inférieur à celui déployé ailleurs, et s’ils se doutent que les renforts devraient sans doute arriver si la situation ici dégénère, tout les casques bleus ne sont pas exactement sûrs de s’ils tiendraient en cas de soulèvement.

    Alors que la GAR se replie lentement à l’intérieur du Musée pour éviter des pertes inutiles et sécuriser leur principal objectif, les pirates brumeriverains et non brumerivois se rassemblent et comptent à la fois les blessures et les effectifs. Le second de la Flotte Sans Nom remarque alors un premier point singulier et relativement inquiétant -appui sur le relativement- en l’absence de son Amiral, et un deuxième en regardant le nombre réduit de pirates qui se rassemblent ici. Sur la centaine de pirates qui accompagnaient Bigorneau pendant sa petite opération, seul une bonne trentaine sont parvenus sur la place du Musée et quelques voltigeurs manquent même à l’appel, tandis que Saumâtre lui même a essuyé une estafilade dans le dos pendant la cohue. Alors que le Capitaine Saumâtre rassemble le navigateur et le boscambusier avec lui, ils profitent de la faible présence militaire pour s’écarter un peu de la maigre foule et reconstituer leurs rangs, avant qu’un mouvement n’attire l’attention d’un axolotl attentif: une bouche d’égoût non loin se met à bouger, raclant le sol pour permettre à la pluie battante de tomber directement à l’intérieur des souterrains, tandis qu’une poignée d’hommes en capes au marron foncé par la flotte ne s’extirpe du réseau d’assainissement. Les agents du SCAR qui refont surface d’en dessous du Musée transportent le corps d’un vieil homme nu aux tatouages ésotériques, la poitrine habitée par une lueur continuelle. Sur le torse de la bombe humaine, un cadran arrêté par le Sceau Arcanique apposé sur lui est visible en encre de sang, tandis que les espions du DSI Ivanov prennent conscience avec anxiété du rassemblement qui s’attroupe un peu plus à deux centaines de mètres de leur position. Les pirates intrigués d’abord par le spectacle singulier de ces hommes sortis du sol sentent soudainement que quelque chose cloche lorsque leur sensation de lourdeur qui pèse sur eux depuis plus d’une heure s’intensifie drastiquement à la vue du corps du vieillard inconscient, ressentant la même sensation que devant la Voilée des Noyés.

    Quartier du Musée

    Bigorneau - Leif


    Non loin de la place du Musée, à une rue de distance de là, un petit groupe de manifestants de plus est entrain de remonter vers la place du grand lieu culturel en abritant à son insu l’Amiral de Brumerive et le gros de ses troupes, et tandis que Bigorneau s’enfuit à toutes jambes pour mettre le plus de distance possible entre lui et les gros bras qu’il a rencontré au Boulevard, le roi des pirates fait rapidement le décompte de ses troupes pour se rendre compte qu’ils ont perdu quelques effectifs dans l’émeute aux Mages Rondelets à moins qu’ils ne se soient enfuis ailleurs, et plongé dans ses pensées il sent soudainement une sensation d’abord brûlante le prendre à l’arrière des cuisses, avant qu’elle ne s’ajoute à une deuxième salve presque immédiatement dans le bas du dos et qu’il ne tombe tête la première sur le sol pour rouler dans son élan. La brûlure se transforme en morsure givrante puis en engourdissement, plusieurs cris retentissent et des gens se mettent à paniquer, les quelques centaines de civils qui trottaient sous la pluie intense se remettent à courir pour s’enfuir alors que certains citoyens lambda gisent aux côtés de l’Amiral avec des pics de glace en travers du dos. Les méduses de la Flotte Sans Nom se dressent alors autour de leur chef pour faire rempart, tandis que les quelques soixante-dix pirates qui accompagnent Bigorneau s’arrêtent progressivement en remarquant ce qui s’est passé. Le lycan de glace qui s’en était déjà pris à la barbe de leur patron vient tout juste de tourner à un coin de rue pour déboucher sur leur rue et les avoir dans sa ligne de vue, et il vient de tirer une rafale de pics de glaces en direction de l’attroupement, faisant visiblement fi de la présence de civils autour des brumeriverains. Alors que le loup-garou s’approche pour rattraper les troupes, les sabres se tirent et les couteaux se dégainent des ceintures, seul contre plus d’une cinquantaine, le combat semble déséquilibré.

    Les Rues

    Kieran - Xera - Fulgurys


    Alors qu’ils prennent leur envol en direction du port, Kieran, Fulgurys et Xera se rendent rapidement compte que la voie des airs n’est pas une aussi bonne idée qu’il n’y paraît. L’intempérie colérique de l’orage qui s’abat sur Courage rend l’altitude pernicieuse et les vents violents déportent constamment leur trajectoire vers les immeubles du Centre-Ville de Courage. Le Coordinateur des Effraies d’Acier et la fae de Nareim parviennent à garder leur profil droit pendant le trajet, mais le Dragon du Razkaal a un peu plus de mal. Au milieu des trombes d’eau qui se déversent sur la cité, de la clameur lointaine de la foule en pleine allégresse sur le parvis de la Mairie, et du chaos qui se profile un peu plus loin devant eux en direction du port, Kieran ressent soudainement une intense chaleur s’emparer de son corps. Étrangement il ne comprend pas immédiatement ce qui lui arrive, comme si son cerveau confus se mettait à tourner au ralenti alors qu’il prend du temps à remarquer d’abord la fièvre qui monte, et c’est seulement une fois que les douleurs généralisées commencent à le prendre au corps que le Prévôt de Courage voit son vol devenir fortement instable. Le Limier essaie de se poser sur un toit mais un très soudain pincement suraigu au coeur lui fait perdre tout simplement sa portance et il vient s’écraser lourdement contre le pavé en contrebas. Le choc septique qui l’assaille est trop rapide, même pour un Drakyn dont le système immunitaire est plus faible que la normale. Même avec la nuée de saloperies qui trainait dans le réseau d’égoûts, même avec l’exposition trop généreuse de sa peau brûlée aux immondices des souterrains, même avec son système lymphatique naturellement fragile, il y a quelque chose de surnaturel dans la vitesse à laquelle l’infection s’est développée et généralisée. Comme si les bactéries s’étaient démultipliées à toute vitesse dans le corps de Kieran, de la même façon que les cellules du corps d’Hestian pouvaient se régénérer soudainement…

    Alors que la fae et l’élémentaire de foudre font demi-tour pour lui porter secours, ils voient de leur position surélevée dans les airs, un groupe de manifestants étrangement armés d’équipement d’Officiers républicains qui navigue dans les rues en direction du port et de Kieran, leur attitude vindicative et agressive ne laisse que peu de doute sur leurs intentions. Certains portent encore des brassards du Parti Blaiddyd, trahissant leur appartenance Optimates. Des derniers renseignements que le duo de soldats d’élite connaissent, le cortège Optimates était sensé prendre place dans la moitié sud de la ville, sous la juridiction du Commissaire Adamsberg, mais la présence des fascistes dans les rues couplée aux morceaux d’uniformes, aux boucliers et aux matraques avec lesquels ils remontent les rues ne laissent rien présager de bon. Bientôt, un deuxième groupe d’extrêmistes militants devient visible du trio alors qu’ils posent tous pieds à terre, tandis qu’ailleurs dans une rue voisine, des éclats de voix attirent également l’attention de Fulgurys. Les pro-Optimates ont croisé une des escouades de soldats dépêchés par la Général Noirvitrail et les forces de l’ordre et les manifestants ont commencé à se battre. Si la situation est stable sur la parvis de la Mairie là où réside le gros du cortège et qu’elle s’améliore grandement au Boulevard des Mages et sur la place des Tilleuls, c’est dans les petites rues que le chaos règne désormais, se propageant plus vite encore que l’empoisonnement infectieux dans les veines de Kieran.



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  • Lun 14 Oct - 21:13
    La Colère des Bougeoirs
    TOUR 10
    La Mairie

    Mairie et le Parvis

    Athénaïs - Konrad


    La foule rassemblée sur le parvis de la Mairie s’impatiente grandement, d’autant plus agacée par la pluie battante qui a déjà convaincu certains des manifestants à se séparer du cortège principal pour rebrousser chemin, les shoumeïens restent malgré tout présents en grande force sur la place avec un but clair, obtenir gain de cause. Le haut-paladin au sommet des marches qui dévisage depuis quelques minutes le sous-officier de la Général Noirvitrail tourne cependant son casque inexpressif en direction de la silhouette qui sort de la Mairie en passant par une des entrées de service sous la surveillance des gardes. En voyant le Doyen Hensworth sortir seul du coeur de la cité, la clameur de la foule s’appaise subitement dans un silence relatif qui sonne terriblement trop calme, personne sur la place ne sait comment interpréter la présence esseulée du Doyen et certains commencent déjà à l’acclamer avec des sifflements aigus tandis que les autres trépignent d’anticipation de savoir de quoi il en ressort. La foule est espérante en sachant que les négociations ont déjà permis d’accepter le débarquement de l’Obseedra, et alors que Vorès de Cypres s’approche d’Hensworth, les deux entamment une conversation à voix basse:

    ”Alors? Quelles sont les nouvelles?”

    ”Seigneur de Cypres, excellentes. La nouvelle Maire est une certaine Aldobrandini, elle a accepté nos demandes d’aménagement des Bougeoirs, elles a également accordé la création d’un conseil officiel pour servir d’intermédiaire entre le quartier et la ville, en bref les choses s’annoncent bonnes.”

    Le casque du chevalier s’incline légèrement alors que son porteur décrit un petit mouvement de tête approbateur.

    ”Vous m’en voyez soulagé.”

    ”Il faudrait également…” Hensworth désigne d’un geste abstrait de la main la foule amassée sur le parvis. ”... mettre fin à la marche. Nous savons que nous allons maintenant être écoutés, et nous avons atteint notre objectif, troubler plus loin l’ordre publique ne peut plus que desservir la cause désormais.”

    Un instant de silence entre les deux hommes s’impose tandis que la pluie tombe musicalement sur les épaulières du paladin, et que la foule retient son souffle dans l’attente des nouvelles.

    ”Mmh. Sommes-nous sûrs de tout ceci?”

    ”Seigneur de Cypres, je comprend votre méfiance mais il faut également se montrer fins de notre côté, à partir de ce jour la municipalité saura que nous ne nous laisserons pas faire, nous leur avons montré aujourd’hui que nous sommes capable de protester, ils nous ont donné parole il y a quelques minutes, si nous dispersons la manifestation maintenant et qu’ils se ravisent, rien n’empêchera à nouveau notre peuple de se soulever de nouveau.”

    ”Et cette fois ce ne sera pas pour une marche pacifique.” complète l’homme de foi.”Alors ils n’ont plus le choix?”

    ”Non. Je vous en prie.” Fait le Doyen en désignant les premières marches du perron.

    L’ex-paladin fait quelques pas en direction de la foule, descendant les marches jusqu’à parvenir à mi-hauteur des escaliers, avant de déclamer d’une voix aussi forte que possible malgré la pluie et la rumeur ambiante:

    ”PEUPLE DE SHOUMEÏ, SOYEZ-FIER DE VOUS! NOUS AVONS GAGNÉ!”

    Et la foule, sans savoir réellement ce qu’ils avaient ainsi remporté ni connaître les termes exactes discutés à l’intérieur du bureau, se laisse naïvement emporter par une vague de liesse aux mots de Vorès. Les objets en tout genre fusent dans les airs, lancés par des manifestants en pleine euphorie, sous le regard insatisfait du paladin. Est-ce là réellement la victoire? Auraient-ils en fait même une victoire possible? N’ont-ils pas simplement allégé leur défaite cuisante d’il y a quatre ans aux mains du divin? Ce n’est pas une question de fierté pour le coeur du paladin qui a de toute façon fait voeux il y a plus d’un demi-siècle de dévouer sa vie pour autrui, c’est une inquiétude pour les siens qui le taraude, jadis ils menaient des combats contre le vice, contre la corruption, contre l’adversité constante du reike et des tribus barbares, contre le déséquilibre entre le Culte des Ombres et celui du Divin, aujourd’hui ils se réjouissent d’avoir le droit de vivre en paix. Vorès remonte les marches pour rejoindre de nouveau le Doyen:

    ”Doyen je vous confie notre peuple, je dois m’entretenir avec la Général.”

    À l’intérieur du quartier général, les ordres fusent et les agents de liaison s’évertuent tant bien que mal à coordonner les différents théâtres d’opération sous les ordres de Noirvitrail et du petit comité composé du Préfet et de ses Commissaires:

    ”Les renforts sont en route en direction du port, nous n’avons pas de nouvelles concernant la situation sur le Boulevard et…” l’agent s’interrompt alors que le son des cliquetis d’une armure lourde approche de la table.

    ”Messieurs dame.” Un bref salut militaire du poing sur le coeur accompagne les salutations de Vorès tandis qu’il se décasque. ”Le Doyen m’a informé que nous avions obtenu gain de cause, je souhaite donc vous informer que nous comptons donc mettre un terme à la marche. Cependant je tiens à demander votre autorisation...” Vorès regarde les différents représentants des forces de l’ordre rassemblés à la table. ”.... pour rejoindre le port. Je veux témoigner par moi-même du débarquement de l’Obseedra.”

    Bureau d’Arès

    Hélénaïs - La Perfectionniste


    Lucia observe en silence les visages préoccupés qui la dévisagent dans son nouveau bureau. Après les explications de la Perfectionniste sur non seulement les raisons de sa présence mais aussi de son implication dans les négociations, et celles d’Hélénaïs sur les solutions envisagées jusqu’à présent pour obtenir un retour à l’ordre et une amélioration des conditions de vie dans les Bougeoirs, Lucia plisse finement les yeux en réfléchissant. Elle n’est pas une grande calculatrice, ça elle le laisse volontier aux autres personnalités politique de ce pays qui préfèrent avant tout tirer des ficelles d’entreprises qui les dépassent plutôt que songer à leur environnement un peu plus… immédiat, mais elle se défend bien quand il s’agit de mordre. Ses yeux bleu-verts alternent entre le faciès crispé de sa consoeur de Casteille et celui plus tendu encore si c’est possible de la délégation shoumeïenne. Madame de Bourgtanneuse semble un instant vouloir profiter de ce moment de blanc pour prendre la parole mais décide de se raviser, et sa bouche ne finit par faire qu’un petit mouvement d’ouverture comique.

    ”Mmh huh.”

    La Maire hoche la tête, acquiesçant les dires précédents sans que cela ne signifie quoi que ce soit, et que cela serve à gagner du temps pour sa réflexion ou à jouer avec les nerfs de ses interlocuteur elle laisse planer un doute pendant quelques secondes de plus en glissant ses mains sur le bois vernis du bureau qui avait bien failli fracasser le menton d’Arès tantôt. C’est pendant ce cours instant de silence que la voix de Lucia retentit… dans la tête d’Hélénaïs:

    Rien ne sert de presser le pas si c’est pour tomber un peu plus loin Mademoiselle, prenons notre temps, mais je pense que grâce à vos efforts précédents nous pouvons déjà faire un geste.

    Et lorsqu’elle décide enfin de rompre le silence, sa véritable voix est claire et confiante:

    ”Accepté.”



    ”Un réel accompagnement de l’inclusion des Shoumeïens, ce n’est pas d’effacer leurs valeurs en les étouffant. Nous et par nous j’entends la République, avons toujours eu à coeur une richesse culturelle qui passe autant par nos philosophies que par la complexité de nos oeuvres et par notre développement social et politique. Je tiens… à vous présenter mes plus sincères excuses si mon précédent mandataire n’avait pas l’air de le comprendre. L’argent fait beaucoup de choses en République, mais pas tout, preuve en est que les Optimates se payent le luxe d’être ignares et ça ne leur a rien coûté.” fait-elle avec une nonchalance choquante. Elle n’est pas une grande calculatrice, mais elle est vicieuse, Lucia Aldobrandini est de réputation pernicieuse, imprévisible pour ceux qui l’affrontent mais bien moins pour ceux qui la connaissent. C’est une femme qui ne recule pas devant les moyens pour obtenir ce qu’elle veut, quitte à choquer. Elle continue avec un doigt levé joyeusement vers le plafond. ”Donc permettez-moi messieurs dames, de vous introduire à un véritable goût des valeurs républicaines, une élection démocratique de ce conseil à trois partis me semble être une entrée en matière convenable, et les propositions d’aménagement pour la salubrité et le respect de la simple décence humaine me paraît également être… une nécessité.”

    Sur les trois visages de la délégation Shoumeïenne, aucun ne se détend malgré l’annonce de ce qui devrait pourtant ravir l’une comme les autres. La directrice du syndicat des travailleurs expatriés reste toujours aussi dubitative sur le bien fondé d’un tel conseil et ses yeux bien que légèrement plus alertes par les propos de la Maire conservent leur même morosité, tandis que le sourire de l’Évêque Carolin attend toujours la délibération de la nouvelle “élue” concernant son église et son culte. Le Doyen Hensworth quant à lui reste de marbre pour une raison bien différente, il sauterait volontier sur ses pieds pour embrasser chaque personne présente dans la pièce s’il le pouvait, puisque les échanges tenus ici lui semblent être d’un bon sens inespéré après les propos ineffables d’Arès, mais s’il a appris une chose à force d’échanger avec les responsables de la République, c’est que rien ne semble jamais être simple, le Doyen attend le “mais”.

    ”Nous aurons l’occasion de discuter plus en profondeur de la mise en place de ce conseil, de tout les menus détails comme la surveillance, les mesures contre la coercition et de tout ce genre de caractères de bas de page à une date ultérieure. Ce que je vous propose déjà, c’est de s’occuper de sujets plus pressants, comme le peuple par exemple, le mien comme le vôtre, le nôtre en somme -habituez vous-y, nous sommes la République. Il me sera bien plus facile de naviguer l’enclave sociale qu’est Courage si nous limitons les dégâts causés par cette manifestation, je pense qu’avec la destitution de Monsieur Wessex, qu’il me sied d’appeler comme tel parce qu’il n’est plus Maire…” fait elle avec un léger sourire moqueur sur les lèvres, Lucia se met à fouiller dans les tiroirs du Maire tout en continuant de parler, semblant activement chercher quelque chose de précis tandis qu’elle remue les dossiers et les chemises. ”... votre principal objectif est déjà accompli Doyen Hensworth.”

    Le Doyen profite que la Maire soit occupée pour regarder la Perfectionniste et la Sénatrice de Casteille avec un regard interloqué, il ne semble pas vraiment y croire mais pourtant ils en sont là, à une entente qui paraissait si impossible sous le règne d’Exousia puis de Wessex, mais qui vient si facilement désormais. Hensworth bafouille un instant dans ses joues bouffies avant de répondre:

    ”Madame la Maire, je… je tiens à vous remercier pour votre coopération et votre consilience, je vais descendre et voir ce que je peux faire.” Le Doyen se lève alors et vient chaleureusement saluer la Sénatrice de Casteille avec un merci ému puis viens également serrer avec insistance la main de la Perfectionniste, avant de quitter la pièce pour laisser Elyoré et Carolin en compagnie des républicains.

    ”Pour ce qui est de l’église, du culte, la République n’a jamais interdit à son peuple de penser, nous n’avons jamais interdit à qui que ce soit quoi que ce soit. Je ne suis pas d’accord avec les idéologies Optimates, mais elles sont par exemple un mal nécessaire pour rappeler aux autres que les extrêmes et leurs dangers sont bien réels et à portée de main, je n’interdirais donc jamais à quiconque d’y croire. Tout comme… voyons voir…” Lucia sort une pile de feuillets du tiroir avant de parcourir de ses doigts quelques chemises soigneusement rangées, elle regarde un instant l’intitulé d’une des reliures avant de le prendre à deux mains sur la largeur et de faire un grand effort pour déchirer la liasse en question. ”Tout comme je déteste ceux qui se croient plus malins que la présidence, ce n’est pas parce qu’un Maire a le droit de supplanter la loi étatique qu’il doit le faire!” Jetant la paperasse en lambeaux sur le bureau, Lucia tourne la tête vers l’Évêque. ”J’espère que vous n’aviez rien prévu ce dimanche midi mon père.”

    Lucia râcle sa gorge avant de faire revenir son regard sur la Perfectionniste dans une oeillade plus froide:

    ”Hors de question cependant de laisser des acteurs d’autres cité mettre leur ingérence à Courage. Liberty et Justice n’ont rien à faire du bien-être des citoyens de cette ville, et donner une voix au chapitre à des entités qui ne sont pas présentes ici c’est le meilleur moyen de créer l’opacité que nous redoutons justement concernant le parti neutre.” Lucia toise la Pléiade avec dédain en lui adressant un sourire trop faux pour laisser le doute sur sa sincérité. ”Des gens qui n’auraient en fait aucune idée de ce qui se passe dans cette ville, mmh? Je doute également qu’une coopération quelconque entre nos services de renseignement ou nos forces de l’ordre et le culte diviniste puisse déboucher sur quoi que ce soit, puisque la détention de ces fameuses informations tactiques sans pour autant les communiquer immédiatement aux autorités constitue un délit grave de recel. C’est un simple devoir de citoyen, il n’y a pas besoin de faire un pacte quelconque pour se décider à aider sa nation n’est-ce pas?”

    Alors que c’est au tour de l’Évêque de sourire en demi-teinte, quelques peu alarmé par la fin du discours de la Maire, Elyoré de Bourgtanneuse départage cette fois ses lèvres sans les refermer derrière:

    ”Qui aura le droit de voter?” Sa voix est légèrement plus sèche qu’auparavant, ses yeux légèrement plus incisifs. ”Que nous décidions des détails plus tard ne me dérange pas, mais ça, ça ce n’est pas un détail. Vous vous en rendez bien compte n’est-ce pas? Comment se ferait le suffrage? Qui y participerait? Une fois constitué, les diverses entité à l’intérieur du parti neutre auront-elles toutes le même poids qu’importe leur taille? Comment s’articuleraient les décisions? Présence obligatoires? Et en cas d’absentéisme ou de volonté d'imbroglio administratif, qu’est-ce qu’il se passerait?” La veuve respire fortement, soulevant le tissu noir de son haut en ramassant son courage. ”Ce n’est pas que moi qui doute de la République et de ses intentions, sinon je ne serai pas ici mais toute seule chez moi à garder mon amertume pour ma personne. Mon syndicat, les autres syndicats présents dans les Bougeoirs ou les quartiers populaires et les centaines et centaines de voix que j’entend des mois et des années ne m’ont exprimé qu’une chose, c’est un profond sentiment de méfiance. Même depuis le gouvernement Goldheart nous avons été rangés sous le tapis avec des mesures factices, le programme d’intégration militaire de Mirelda est une insulte, de demander à un peuple pacifiste de faire un service militaire pour le compte de sa nation d’accueil en échange de lui apprendre à lire et à écrire, comme si les shoumeïens ne savaient pas déjà le faire grâce à leur éducation religieuse, la bourse des Chaînes, l’absence d’accès aux soins, l’absence de prise en charge malgré les promesses de l’État… Les Bougeoirs étaient sensés être une solution temporaire, un quartier industriel dans le déclin que nous ne devions occuper que temporairement, et on a attendu en regardant la cité construire un Musée, des cales sèches, rénover la Mairie. C’est pour ça qu’aujourd’hui…” Elyoré avale sa salive, regardant nerveusement les trois républicaines dans la salle. ”... je ne quitterai pas ce bureau avant d’avoir des certitudes, en particulier celle de ne pas me faire avoir une fois de plus avec de la poudre aux yeux.” Sa voix devient tremblotante vers la fin, peinant à sortir les mots alors que le poids des émotions a lentement raison de sa poussée d’audace.



    OBJECTIFS & PRÉCISIONS MAIRIE GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS NGR:



    Le Port

    Les docks

    Bétadine Mouchard - Bélial - Zéphyr - Mirage - Takhys - Vandaos - Ruby - Vanay


    La débandade, le chaos, l’anarchie, le zbeul, le désordre, la pagaille, la confusion de la plus haute magnitude, bref c’est la merde. Le Sergent-Major Vadlinbas tente désespérément de maintenir un semblant d’organisation sur les quais du port de Courage alors que tout semble aller à vau-l’eau, la poignée de rescapés de Port-Aurya touchés par la corruption commencent à se braquer en voyant les troupes mort-vivantes du Contre-Amiral les approcher, ces squelettes inexpressifs et menaçant font rapidement gagner la panique chez les Touchés qui, sous la précipitation des évènements récents, le chaos ambiant qui règne sur le port et la vue d’Aranthor qui court après des réfugiés mutins pour enfin faire ses premières victimes depuis le début des hostilités, croient à juste titre qu’ils vont eux aussi se faire passer par la lame. Un des Touchés réagit instinctivement en mettant ses bras devant lui pour se protéger des coups de sabre des zombies qui ne viendront jamais, et alors qu’il brandit ainsi son membre corrompu, les trous qui parsèment la peau de son bras gauche s’ouvrent soudainement dans un bruit humide répugnant pour laisser sortir une dizaine de langues filandreuses qui viennent se river sur le soldat relevé des morts. Presque immédiatement, la magie qui anime le tas d’os est sucée par les appendices corrompus et le soldat tombe à terre dans un fracas presque comique si le spectacle n’était pas aussi terrifiant, et le Touché concerné pousse un cri de douleur alors que la corruption abreuvée gagne quelques centimètres de terrain sur son coude pour remonter sur son bras.

    Les autres corrompus se mettent à fuir sans attendre de savoir ce qui va leur arriver, laissant derrière leur camarade d’infortune qui se plie de douleur par terre pour essayer d’échapper au théâtre de chaos autour d’eux et au sort que leur réserve les morts-vivants inquiétants. Le reste des occupants de l’Obseedra dispersés sur le port sont quant à eux en prise avec une panique majeure qui trouve parfois quelques guides pour pouvoir se raccrocher à la rationalité, certains des fuyards se mettent à hésiter en entendant les paroles du Contre-Amiral Vandaos, marquant des pauses pour reprendre une course moins soutenue avant de finalement se retourner pour lâcher leurs armes et s’en remettre aux autorités. D’autres reikois bien conscient du combat perdu qu’ils mènent décident eux aussi de cesser toute résistance en écoutant la voix puissante de Mirage qui leur assure qu’ils ne sont pas encore totalement sans espoir, et certains des rescapés se heurtent finalement aux maigres barrages des forces de l’ordre qui tentent tant bien que mal de consigner le périmètre de la quarantaine, aidés par les sorts de l’Ambassadeur et par le gros des troupes nécromantes de Fallensword.

    Ceux qui décident néanmoins de continuer à se battre au milieu du chaos se voient d’abord blessés par une ombre agile, dansant poétiquement de ténèbres en nappes d’encre à la faveur de la tempête, filant au travers du rideau de pluie pour s’attaquer aux chevilles des plus récalcitrants et sectionner tendons et articulations dans des frappes vicieuses. Le garde du corps de l’Ambassadeur arrête ainsi une dizaine de résistants tandis que sur le pont de l’Obseedra échoué, un semblant de calme recommence à venir alors que la quasi-totalité des belligérants sont assommés sur le ponton incliné grâce à l’intervention de l’Oreille. Le Révérend-Père Aginta, couché par une blessure à l’abdomen, essaie tant bien que mal de ne pas se faire remarquer en restant à terre sur le ponton et tente de se faire oublier au milieu des corps inanimés, à l’affut de la première occasion de prendre la fuite. Juchées sur leur perchoir, Perrine et Vanay peuvent facilement voir la scène qui se déroule en contrebas sur les docks, observant à la fois le bazar qui se résorbe petit à petit grâce aux efforts conjoints des forces de l’ordre mais aussi la déroute des Touchés qui filent en direction d’un des barrages de zombie. Le regard fantasmatique de l'entomologiste parcours avec une fascination complètement professionnelle les membres déformés par la corruption des cinq fugitifs, les apparence aberrantes de leurs bras, torse et jambes dévoilent des excroissances probablement dangereuses, des appendices sans doute symbiotiques qu’ils ne doivent peut-être pas contrôler pleinement, obéissant à des lois qu’ils ne comprennent nullement. Sa bouche s’entrouvre légèrement d’admiration quand la main insistante de Vanay lui secoue l’épaule en attirant son attention ailleurs: un grand groupe de manifestants ayant fuit le Boulevard des Mages Rondelets et la Place des Tilleuls il y a plus d’une demie-heure arrivent au niveau d’un débouché d’une des avenues marchandes qui quitte le port. La population des Bougeoirs en voyant le chaos sur les quais, commence à être parcouru par un sentiment d’alerte tandis que les premiers rangs de cette petite procession se met à courir en direction du maigre barrage de morts-vivants et de soldats de Vadlinbas. Heureusement pour le Sergent-Major, il y a au moins une bonne nouvelle qui se dégage de tout ce bourbier, c’est que l’intervention frappante de la Soeur Hématite a eu le mérite d’intimider suffisamment les pro-Optimates pour les faire hésiter, et devant l’ultimatum menaçant de Ruby et la vue du pavé éventré à leurs pieds, les fascistes décident sagement de ne pas se risquer à braver l’interdiction de l’Agent Mystique. Tous peuvent clairement voir le chaos qui règne sur les quais plus loin et même les plus téméraires ne tentent pas de savoir si l’avertissement de la soeur en lévitation est une menace en l’air ou non. Les pro-Optimates s’amassent sur la bordure de la faille creusée par l’attaque élémentaire de Ruby sans pour autant aller plus loin, certains essayant de faire machine arrière tandis que beaucoup se barrent dans diverses petites rues pour évacuer.

    Au dessus de leurs têtes survolant l’Obseedra immobilisé, l’Exo VII continue sa route, protégé des intempéries par la magie combinée de son Amiral et de la Rose des Vents infusée dans ses voiles. L’Amiral Littorina se tient au niveau de la proue de son navire, penchée au dessus du vide pour regarder avec un oeil écarquillé les remous d’eau sous les chaloupes du Parangon qui s’approchent de la marina. Le Commandant Danglard regarde la même chose qu’elle quelques mètres derrière, accroché plus raisonnablement au bastingage du navire volant:

    ”Ce n’est peut-être pas lui, ils sont entrain d’accélérer les chalo-”

    ”C’est totalement lui Danglard, ce ne sont pas les chaloupes qu’il accélère mais le désordre, plus il y aura de forces sur les quais mieux ce sera, IL VA SANS DOUTE S’EN PRENDRE AU PARANGON CE PETIT FILS DE PUTE!”

    Si le Commandant sait que le raisonnement de son Amiral peut rapidement être biaisé dès lors que Bigorneau entre dans la balance, il ne peut pas nier que sa crainte ne soit fondée, le chaos généré sur le port avec l’atterrissage de l’Obseedra a pour sûr créé une brèche dans le dispositif de la Marine qu’il serait possible d’exploiter, la meilleure chose à faire serait donc sans doute de rester en hauteur en surveillance et de-

    ”DÉPLOYEZ LES GUEULARDES!”

    L’ordre survient soudainement et Danglard lève les yeux sur son Amiral, espérant de tout coeur qu’elle se ravise au dernier moment. Après la seconde d’hésitation de son second, Littorina tourne subitement la tête vers lui pour le fusiller du regard et lui faire comprendre qu’elle n’a pas bégayé, et l’officier s'exécute immédiatement. Un par un, chaque sabord de l’Exo VII se met à coulisser pour gagner une hauteur supplémentaire, et les bouches des canons du vaisseau amiral sortent un peu plus de la coque pour révéler un pivot monté sur le corps des artilleries.

    ”EN POSITION!”

    Ensemble, les vingt canons s’inclinent brusquement pour se positionner à la verticale, braquant l’océan avec leur bouche.

    ”FEU À VOLONTÉ!”

    Dans un silence perturbant, une vingtaine de projectiles magiques fusent à toute vitesse des Gueulardes pour percer la surface de l’eau trente mètres plus bas, s’enfonçant dans l’océan petit à petit comme des rochers jetés à la mer, bien éloignés des chaloupes du Parangon soutenues par les Squalelets et la sirène joueuse. Lorsque les projectiles atteignent leur portée maximale, leur mana s’effrite et finit par se dissiper, disparaissant sans faire de dégâts…

    … et libérant ainsi leurs charges explosives. Les canons de Littorina utilisent la maîtrise élémentaire de leur Amiral et l’ingéniosité des Façonneurs de Noirvitrail pour catalyser de puissants projectiles magiques qui portent un condensé de magie d’air et de feu, et grâce à ce mélange puissant qu’elle peut doser à volonté, les tirs des Gueulardes de l’Amiral peuvent ainsi détonner une fois la coque des navirs adverses percée… ou sous l’eau maintenant que Littorina s’est payé les aménagements de l’Exo VII pour contrer Ginette l’Impitoyable. Les charges coulantes explosent dans les profondeurs côtières du port, envoyant des blasts ondulatoires qui rebondissent contre le fond marin et reviennent en écho vers le reste des eaux. Les détonations subaquatiques n’ébrèchent même pas la coque du Parangon, tout comme elles ne provoquent que de simples remous à la surface de l’océan et n’infligent que des dégâts mineurs aux chaloupes du Parangon. En revanche, pour ce qui se trouve sous la surface, le déplacement mécanique couplé à la densité de l’eau transporte l’onde de choc des déflagrations avec une efficacité redoutable, et une létalité accrue pour tout ce qui est rempli d’air et immergé. Certains des Squalelets périssent sur le champ alors que leurs organes internes se rompent et que leurs poumons s’effondrent dans leurs poitrines, les plus chanceux d’entre eux, c’est à dire les plus éloignés, lâchent des cris de douleur sous les dégâts massifs à peine épongés par les frêles armures de glace, et Takhys ne fait pas exception. La sirène facétieuse confondue par l’Amiral Littorina avec Bigorneau sent une souffrance déchirante exploser dans son corps et la déchirer de part en part, au bord de l’inconscience elle tient pourtant bon, sombrant lentement vers les tréfonds où le courant du lit marin l’éloigne de la berge.



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  • Lun 14 Oct - 23:41

    Le loup s'en va.

    L'Élémentaire, s'en va.

    Une demi-fae, Xera, soigneuse et ange-gardienne dans les égouts de Liberty à qui j'ai passé des moments aussi difficiles que délicieux, m'offre la salvation dans un soin qu'elle a toujours su faire. Une révérence, pour la remercier, un sourire derrière mon masque et un certain éclat dans les yeux lorsque j'avise sa peau de porcelaine refléter la lumière du ciel, encadrée par une chevelure flamboyante lui collant contre elle, ses vêtements buvant la pluie pour mettre en exergue des courbes déjà explorées. Puis une paire de cornes familière vient frapper mon esprit à cette information ; la chevelure d'une dragonne. Et une pensée sinistre pour les Pirates. Le corps jeté au nom de Séraphin, ce homard qui mérite d'être cuit jusqu'à la liquéfaction de sa chair, et l'Amiral Bigorneau, qui fuit. Un grognement caverneux bourdonnant dans mon torse me trahit.

    Un seul objectif : les traquer, les retrouver, les détruire. D'une puissante impulsion, je retrouve les airs.

    La pluie s’abat sur moi, glaciale, martelant mon visage comme pour me réveiller d’un cauchemar dont je ne peux pas m’échapper. Chaque battement d’aile devient plus lourd, plus pénible. L’air est épais, les vents furieux me font tournoyer comme un fétu de paille, et la ville, en bas, se déforme, se tord sous la colère de l'orage.

    Puis, ça arrive. Une chaleur soudaine, malsaine, qui me traverse de part en part. D’abord, je ne comprends pas. Mon corps entier brûle, comme si chaque fibre, chaque nerf se liguait contre moi. La fièvre monte, rapide, violente. Mes muscles se contractent, un nœud de douleur se forme dans ma poitrine. J’essaie de maintenir le cap, de garder mes ailes ouvertes, mais mon vol devient instable, irrégulier. Mon cœur s’emballe, et dans une fraction de seconde, c'est comme si tout lâchait d’un coup. Un coup de poignard, aigu et dévastateur. J’essaie de me stabiliser, mais c’est comme si le vent lui-même me repoussait, m’empêchant de garder un cap droit. Les trombes d’eau se mêlent à ma sueur, brouillent ma vue, mais c’est cette foutue douleur qui me paralyse. Mes ailes se dérobent, et d’un coup... le vide. Je dévale à toute vitesse, incapable de reprendre le contrôle. L’air fouette mon visage, le sol se rapproche à une vitesse folle.

    J’essaie de tendre les bras, de ralentir, cherchant les toits, mais tout est déjà hors de ma portée. Et puis, c’est l’impact. Violent, brutal, destructeur. Le bruit est sourd, comme un tonnerre qui éclate directement sous mes pieds. Une onde de choc traverse la rue, résonne dans les murs des bâtiments alentour et les fait vibrer, comme s'ils allaient s’effondrer. L’air autour de moi se comprime, puis explose dans un souffle violent qui balaie tout sur son passage. Mon corps s’écrase contre le pavé comme une masse lancée à pleine vitesse.

    Le sol se fissure instantanément, des craquelures se répandent en toile d'araignée sur plusieurs mètres, faisant éclater des fragments de pierre qui volent dans toutes les directions. La rue entière tremble, comme si elle voulait s’effondrer sous le poids de l’impact. Un nuage de poussière s’élève, recouvrant tout de débris pulvérisés et d'une brume terreuse. Je sens la terre céder sous mes côtes, mon corps s'enfonce légèrement dans le sol, et le décor autour de moi semble se disloquer sous la pression. Un lampadaire à proximité ploie sous le choc, s’écrase dans un crissement métallique avant de s’éteindre dans la boue.

    La douleur de l'impact, c'était comme de mourir un peu.

    Le choc me traverse, un craquement retentit dans mes os, une douleur fulgurante explose dans mon bras gauche. Il est brisé, sans aucun doute. Ma fidèle claymore, gît à côté de moi, fendue. Comme un reflet de moi-même. Je tente de bouger, mais chaque mouvement me renvoie une vague de souffrance.

    Je suis étendu là, la pluie continue de me marteler comme si elle voulait me noyer, effacer ma carcasse avant que je ne puisse me relever. La douleur pulse dans chaque partie de mon corps, chaque respiration me coûte. Un goût de fer dans la bouche mêlé à un surplus de salive qui m'arrache une quinte de toux.

    Est-ce que c'est là que ça s'arrête ?

    Les battements lourds de mon cœur me rappellent que la vie ne m’a pas quitté, pas encore. Mais pour combien de temps ? L’infection s’étend déjà, je le sens. Comme une vague noire, elle se répand, m’emporte petit à petit. Les forces me quittent, l’esprit s’assombrit. Et comme si ce n’était pas assez, voilà qu’ils arrivent. Les Optimates, qui avancent, implacables, leurs yeux brillants de haine. Ils viennent pour moi, comme des chacals sur une proie blessée.

    Je serre les dents, repoussant la douleur. Pas ici, pas comme ça. Je ne peux pas crever sous la pluie, sous le regard de ces enfoirés.

    Fulgurys, Xera... je les entends. Ils approchent. Peut-être qu’ils me sortiront de là. Ou peut-être que cette ville, cette foutue ville, sera ma tombe.

    Des visages commencent à orbiter dans mon esprit. Père, mère, Ineg, Shael, Roman, Ayna, Rim, mon fils, et enfin... Vany. L'idée que ça se termine comme ça me fouette le sang, son visage, ses yeux, me scrute comme s'il fallait encore se battre. Comme s'il fallait encore la voir, parce que je n'ai pas envie que ça soit la dernière. Je ne veux pas partir sans te voir, Vany.

    Bouge ta grosse carcasse, le Togake bleu, ce n'est pas fini.

    « Allez... Allez... »

    Mon poing droit s'enfonce dans le sol, puis un genou, et là, c'était comme si je devais soulever le monde entier. Mes appuis ripent, puis je m'effondre, la joue masquée, écrasée au sol. Ma queue dorsale, immobile comme une anguille exécutée, maculée de boue collant des gravats le long de mes écailles. Mes ailes encore déployées, sans vie et étalées comme un voile de bateau couché sur le pont.  

    Maintenant, je ne peux plus me défendre.

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  • Mar 15 Oct - 11:56

    Faut bien avouer que j’suis surpris quand j’vois les pro-optimates faire demi-tour après avoir quelques mots avec Juste. J’me demande bien ce qu’il a pu leur raconter pour être aussi convaincant, mais d’un autre côté, vaut mieux que l’officier républicain en moi soit pas au courant, vu qu’ils ont pâli tout d’un coup, et que ceux qui voulaient tenter leur chance contre ma magie se sont vite fait calmer par les autres. Et, une fois que les meneurs ont décidé qu’ils avaient mieux à faire ailleurs, à savoir chez eux, il en faut pas beaucoup pour que la foule suive, comme elle fait tout le temps.

    J’laisse échapper un sifflement admirateur.

    « Hé bah, sacré bon boulot. J’penserai à te recontacter prochaine fois qu’il faudra persuader des connards. »

    J’laisse le filet se dissiper, en regardant les manifestants en faire de même en jetant des regards soucieux derrière eux. S’ils repiquent dans notre direction par un autre chemin, il sera toujours temps de leur expliquer poliment que la chance qu’ils ont eu la première fois va pas se représenter systématiquement, et qu’il faudrait voir à pas pousser Mémé dans les orties non plus. Voilà une bonne chose de faite, néanmoins, donc j’reporte mon attention sur la manifestation des Bougeoirs, qui évacue posément et est beaucoup plus calme. Résultat, on finit par voir le sol du Boulevard, et on y verrait sûrement plus loin s’il faisait pas un temps de cochon pareil.

    J’me demande si j’dois quand même m’en plaindre, vu que ça masque un peu l’odeur des égouts qui s’obstine à coller à mon uniforme et mes bottes neuves. Enfin, neuves... c’était avant mon séjour souterrain, maintenant, elles sont tellement crades qu’on me prendrait pour un habitant des Bougeoirs si on regardait que ça. C’est dire à quel point ça dégoûte. J’me gratte la joue. J’ai bien bossé, y’a pas de doute, mais du coup, j’me retrouve un peu sans urgence à gérer, donc j’me demande bien quoi faire.

    Puis j’me frappe le front de la main.

    « Bordel, les égouts, les bombes et le titan ! »

    C’est qu’avant de me trouver coincé entre deux groupes de manifestants plutôt plus agressifs que moins, je devais retrouver mon escouade, mettre la main sur un capitaine ou un commissaire, lui balancer ce que je sais et me redéployer. D’un autre côté, y’a pas de doute que Lightborn est en train de dire tout ce qu’on a découvert aux hautes instances, quelque part à la mairie ou quoi. J’veux dire, ça serait totalement débile de pas le faire, et même s’il a pas fait sept ans d’études, il ferait pas ça. Pas vrai ?

    Bref.

    Le meilleur moyen, pour ça, c’est d’utiliser les outils que j’ai à disposition. Le senseur magique me donne un aperçu des signatures magiques qui m’entourent. Les deux magiciens de la manifestation sont partis dans des directions différentes, l’un vers le port avec son eau, et l’autre vers le musée avec sa force surhumaine. J’note distraitement leurs positions, j’me rends compte que Kieran, Rys et Leonora travaillent dur dans le coin aussi, mais c’est pas ce que je cherche. J’repère finalement Gunnar, et, ironie du sort, il est pas bien loin de moi.

    « Bon, écoute, Juste, j’vais retrouver mon capitaine, donc, ben... merci pour l’aide. Je sais pas ce que tu veux faire, mais voilà. »

    J’vais pas non plus le forcer à me suivre partout, surtout qu’il doit avoir des choses à faire.

    « Sois juste sage, hé, ça serait emmerdant, sinon, tu vois ? »

    J’pense qu’il voit, mais j’lui adresse un clin d’oeil plein d’humour pour appuyer mon propos. Puis j’me mets en route pour retrouver mon capitaine, histoire qu’il puisse décider de ce que je dois faire. Hé, on m’a mis une rétrogradation pour pas que je prenne trop d’initiatives, donc j’vais pas faire de zèle. Trop peur qu’on me le reproche par la suite, surtout qu’un des immeubles a une sale gueule, à voir la fumée qui s’en échappe et les gens qui se massent aux fenêtre. Sauf que j’ai pas vraiment de quoi les aider, quoi.

    Nanar, d’abord.

    J’m’avance sur le Boulevard des Mages Rondelets, et j’dois bien admettre qu’on y voit queutchi avec la pluie battante qui nous tombe dessus. A ce rythme, j’vais être encore plus trempé qu’à Liberty, c’est dire, avec de l’eau jusqu’au calbut’. Quand j’arrive à la position où j’ai détecté la présence de Gunnar, j’le cherche du regard. Est-ce qu’il aurait déjà bougé ? Mais y’a quand même quelques personnes aux alentours. J’arrive juste pas à lui mettre la main dessus. J’avise un grand échalas qui plisse les yeux, et j’me rapproche de lui pour lui taper sur l’épaule.

    « Bonjour, excusez-moi, monsieur ? »

    Il se tourne vers moi, me jauge.

    « Oui ?
    - Je cherche un capitaine de l’office républicain, grand, avec une magnifique moustache. Gunnar Bremer, qu’il s’appelle. Vous l’auriez pas vu, récemment ? »

    Une larme virile apparaît dans l’oeil droit de l’inconnu, coule sur sa joue avant de se perdre sur la pointe de son menton et de se mêler à la pluie.Mes yeux s’écarquillent brusquement et ma bouche s’ouvre pour faire un « O » colossal.

    « Bordel, Nanar, c’est toi ? Il s’est passé quoi ? Tu as utilisé métamorphose d’un palier qui n’existe pas ?
    - Je... Mon visage... Ca va ?
    - Euh... Comment dire... »

    Il commence à lever les mains vers ses joues glabres.

    « Euh, attends, on a plus important que ça. Y’a des dingueries dans les égouts. Un genre de suppôt de Kaiyo qui a failli me fumer et qui essaie de faire exploser des bombes humaines. On l’a eu, mais c’était une putain de purge. Le Commissaire Lightborn est remonté pour communiquer les infos, mais j’ai pas la moindre idée de ce qui s’est passé ici, à part que des manifestants optimates ont voulu se faire les Bougeoirs. »

    Ses yeux ont du mal à faire le focus.

    « Hé, regarde-moi, écoute ce que je te dis, pense à rien d’autre. Faut faire quoi, du coup, Capitaine ? Y’a des gus partis vers le port, d’autres vers le musée. Il se passe un truc avec l’Obseedra ? Et pourquoi y’a un bateau qui vole, d’ailleurs ? C’est quoi ce bordel, encore ? »

    Il avance ses doigts en direction sa lèvre supérieure, alors j’lui attrape la main et j’la redescends de force avant de la lâcher.

    « Faut s’occuper de l’incendie, non ? Hein ? Y’a des urgences à gérer. Regarde, les gens ont besoin d’aide, là-bas, que j’pointe du doigt. »

    J’tisse à nouveau les ombres pour faire des rampes qui vont jusqu’aux deuxième et troisième étages, afin d’aider les gens à descendre. Rien que de voir Gunnar au bord des larmes comme ça, c’est d’un triste, putain.

    « T’inquiète, Gunnar. Il pleut, c’est tout. »

    Spoiler:
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  • Mar 15 Oct - 18:48

    Elle avait mal… terriblement mal.

    La souffrance avait déchiré son corps. L'onde de choc qui avait suivi les explosions sous-marines avait été implacable. Tout s’était passé si vite. D'abord, elle avait entendu les tirs venant du ciel, résonnant comme un malveillant écho sous les flots. Puis, il y avait eu les implosions puissantes à la surface de la mer, causées par la percussion des projectiles tirés depuis l'Exo VII. Ensuite, ce fut l'enfer sous l’eau.

    En l’espace de quelques battements de cœur, le silence mortel qui suivit les tirs laissa place à la dévastation. Le choc frappa, broyant tout sur son passage. Takhys, la sirène, n’avait jamais vécu une telle expérience de douleur. Elle avait entendu des histoires semblables, celles où des volcans sous-marins déchaînaient leur puissance destructrice, effaçant toute vie sur leur passage. Certains des siens avaient raconté avoir vu les restes déchiquetés de leur propre peuple après le passage du Titan. Elle n’avait jamais vraiment cru ces récits… jusqu’à ce que les effets des explosions la frappent de plein fouet.

    L'eau, qu’elle avait toujours considérée comme son refuge, était devenue son bourreau. Les détonations résonnèrent dans ses os, déchirant certaines parties internes de son corps. La mer la comprima et l’étira à la fois, la projetant dans le courant qui se formait depuis l’épicentre des déflagrations.

    Autour d’elle, les Squalelets périrent un à un, subissant eux aussi la colère implacable de l’Amirale Littorina. Brisés, écrasés, ils n’étaient plus que des silhouettes inertes, flottant entre deux eaux ou sombrant lentement vers les fonds vaseux du port. L’onde de choc avait réduit leurs organes internes à un état pire encore que celui de leur cheftaine aquarienne.

    Quand tout cessa, il ne restait que la douleur, cette douleur sans nom. Elle avait mal… jamais encore elle n’avait souffert à ce point. Même sa transformation en humaine, aussi douloureuse qu’elle pouvait être, n’avait rien de comparable.

    Le monde autour d’elle devint flou. Ses sens s’engourdissaient, ses pensées se dispersaient. Le voile noir de l’inconscience s’insinuait en elle, doucement, irrésistiblement. Tout devenait plus sombre, plus lointain. Elle sentait son corps sombrer lentement, attiré par les profondeurs… ou peut-être par des abysses sans fond. La mort semblait la bercer, prête à l’attirer dans son étreinte.

    Elle se sentit flotter dans une brume oppressante. Céder mettrait fin à cette souffrance. Était-elle prête à mourir ainsi, sans un dernier combat ? Sa volonté, aussi affaiblie soit-elle, s’accrochait. Par instinct ou par choix, elle puisa dans la trame de la magie pour repousser l’inéluctable. Il était hors de question de ne rien tenter.

    Le courant marin l’entraînait doucement, la portant loin des berges. Peut-être devait-elle se laisser emporter… ou continuer à lutter. Non ! Elle ne se laisserait pas emporter si facilement !

    Luttant pour ne pas sombrer dans l’inconscience, elle appela l’eau, priant qu’elle la pousse à contre-courant, vers la berge. Elle espérait ainsi limiter l’aggravation de ses blessures… ou peut-être prolonger l’agonie ? Dans ce brouillard de souffrance, les fonds boueux semblaient se rapprocher. Était-elle en train de couler ? Non… elle se rapprochait de la berge.

    Ses doigts tremblants cherchaient désespérément quelque chose à quoi s’accrocher. Une prise, une ancre. Peu importait la douleur, peu importaient les ténèbres. Elle n’était pas prête à se rendre à la mort sans combattre jusqu’au bout, avec ce qu’il lui restait de force.

    Ah… Elle sentait quelque chose…

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  • Mar 15 Oct - 21:40
    Hélénaïs n’était plus certaine de savoir comment respirer. Les propositions de la Perfectionniste étaient tout aussi audacieuses que celles d’Elyoré un peu plus tôt et la mine entièrement neutre de Lucia n’était d’aucune aide. Si cette femme n’était pas maitresse dans l’art des jeux de dupes, elle était loin d’être une novice. Face à elle, la jeune De Casteille avait l’impression d’être au mieux une débutante, au pire un nouveau né. Dans un cas comme dans l’autre, ça n’avait absolument rien de confortable. Le pire fut néanmoins l’attente dans le silence. Emérée avait machinalement agrippée son avant bras comme pour s’empêcher de tomber sous le refus à venir. Il n’y avait que l’orage au dehors pour venir troubler la tension aussi lourde que du plomb qui était en train de se former dans la pièce. Lucia devait le savoir. Oh oui, elle le savait, songea Hélénaïs en regardant la femme par les yeux de sa suivante. Son visage était peut-être un masque impénétrable mais ses yeux brillaient de la lueur de ceux qui savent qu’ils détiennent les meilleures cartes. Et elle ne pouvait lui en vouloir, c’était la vérité. Tout ce qu’elle espérait désormais, c’était que tout cela n’avait pas servi à rien. Que sa trahison envers Arès n’avait pas servi à rien. Un mot de la part de la mairesse suffirait à répandre le chaos ici, dans les rues et jusqu’à la moindre parcelle de pavé à Courage.

    Hélénaïs cilla lorsque la voix de Lucia s’infiltra dans son esprit, son regard aveugle se porta dans sa direction. Ses mots voulaient tout dire et rien dire. Alors lorsqu’elle parla, de sa vraie voix cette fois, la sénatrice crut qu’elle allait défaillir. Elle avait accepté, les négociations étaient une réussite, son labeur n’avait pas servit à rien, la manifestation ne dégénèrerait pas et aucune guerre civile ne débuterait aujourd’hui ! Elle aurait pu pleurer de soulagement et n’était sans doute pas la seule. En témoignait, le Doyen et ses remerciements auxquels elle répondit par un sourire chaleureux. Sourire qui ne tarda pas à vaciller lorsque les dossiers d’Arès, qu’elle supposait être les arrêtés municipaux, se retrouvèrent en lambeaux sur le bureau de ce dernier. Cette femme avait une force colossale !

    Après avoir lancé un regard désolé à La Perfectionniste, un soutien muet aux mots froids mais pas départie de logique du Maire, Hélénaïs se leva de son siège. Elle avait les jambes engourdies et le soulagement qu’elle ressentait la faisait trépigner sur son siège. Elle préférait encore être debout que de ressembler à une petite fille. Hélas, sa joie fut de courte durée lorsqu’Elyoré prit la parole. Elle ne pouvait véritablement la détester pour sa méfiance légitime et ses inquiétudes vivaces. Comment aurait-elle pu le lui reprocher ? Alors, une fois de plus, elle écouta religieusement, Emérée n’ayant pas tardé à la rejoindre pour l’arracher à son néant visuel.

    — Comme je vous l'ai dit, nous comprenons et entendons vos inquiétudes. Nous admettons bien volontiers les erreurs du précédent Maire ainsi que ses ingérences et tout ce qui en découle. Néanmoins, il va vous falloir apprendre à nous faire confiance. Ce sera un travail fastidieux, j’en conviens

    La sénatrice lui offrit un sourire à moitié chaleureux, à moitié incertain, ne sachant trop sur quel pied danser avec la syndicaliste.

    — Concernant le partie neutre du conseil, je serais d’avis de fixer des critères d’éligibilités afin d’éliminer les personnalités dont le poids serait trop pesant dans la balance pour l’une ou l’autre des communautés. Il faudrait des personnes de tout bords et de tout horizons, sans liens économiques, familiaux ou politiques par exemple. Et pour l’élection, nous pourrions envisager  de proposer un vote à double approbation. Les électeurs seraient les membres des deux autres partis du conseil et les candidats devraient récolter un pourcentage minimum de voix des deux partis afin de pouvoir être élus. Hélénaïs sembla réfléchir un instant puis ajouta : — Afin d’éviter toute corruption des membres du parti neutre  il faudrait mettre en place un mandat tournant. Un renouvellement du parti qui prendrait effet tous les un an ou tous les deux ans par exemple. Peut-être même l’imposer aux deux autres partis d’ailleurs.

    Parler avec De Bourgtanneuse donnait l’impression à Hélénaïs de reprendre sa progression d’équilibriste.

    — Ce sont les premiers pas, des balbutiements, ma dame. Dit-elle en se tournant dans sa direction. — Mais croyez-moi, nous avons à cœur de bien faire. Nous sommes, à mon sens, dans le même bateau tous autant que nous sommes. La République, le Shoumei. Et même le Reike, quoi qu’ils en pensent. Face à un ennemi colossal. Nous avons besoin les uns des autres, plus que jamais auparavant. Je sais qu’après tout ce temps, rabaissés, ignorés  et mal traités, ce vous nous offrons vous semble dérisoire. Probablement autant que nos mots. Mais je vous demande de nous laisser faire nos preuves.

    Emérée lança un regard vers Lucia pour qu’Hélénaïs puisse en apprécier les humeurs, pour autant, elle ne se tut pas.

    — La République que vous avez connu jusqu’ici est révolue, l'ère de Mirelda est terminée. Le pouvoir a changé de main et avec lui c’est le vent du renouveau qui s’est levé sur notre pays. Je ne sais pas de quoi est fait demain, ma dame. En revanche, je sais que désormais  nos peuples peuvent avancer ensemble.

    Quand elle eut terminé, Hélénaïs eut l’impression que sa salive s’était changée en sable. Elle déglutit péniblement avant de se tourner aussi bien vers Carolin que De Bourgtanneuse et la Mairesse.

    — Est-ce que ma proposition vous conviendrait ?

    Puis elle glissa à l’attention de Lucia :

    “Elyoré a raison, les propositions de Mirelda étaient humiliantes pour leur peuple… Après un léger silence, elle demanda d’une voix hésitante. Ne serait-il pas possible de proposer une aide d'état au plus démunis d’entre eux ? Je sais que nous essuyons une crise sans précédent, notamment avec l’attaque à Liberty mais ces gens souffrent. Ils ont tout perdu, famille, biens. Certains n’ont même pas de quoi s’offrir les soins médicaux les plus basiques. Je suis la mécène de certains dispensaires, ils sont débordés et ne désemplissent pas. Leur déchéance est aussi la nôtre, ils font désormais partie de la République. Nous ne pouvons pas nous contenter de les laisser vivoter en marge de notre société. Si vous tenez tant à ce que leur peuple devienne notre peuple, alors il est du devoir de la République, de notre devoir à nous autres politiciens, de les aider.”

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  • Mar 15 Oct - 21:58
    Passer par la voie des airs est certes plus rapide, mais avec la tempête qui sévit étrangement sur Courage, ce n’est pas de tout repos. Entre la pluie qui leur cingle le visage et les vents violents qui n’ont de cesse de vouloir les projeter contre les bâtiments de la ville, c’était comme si une force mystérieuse ne voulait pas que le trio rejoigne le quartier du port. Mais malgré tout, ils bravaient l’orage et avançaient tant bien que mal vers leur objectif. Si Xera et le dénommé Fulgurys qui accompagnait Kieran, s’en sortaient assez bien, le Dragon du Razkaal lui avait plus de mal et se retrouva légèrement en arrière de leur formation de vol. Alors que le vol du limier commence à se montrer quelque peu erratique, ce dernier tente visiblement de rejoindre un toît pour se poser. La demi-fae et l’élémentaire, sentant que quelque chose ne va pas, tournent leurs regards vers leur camarade, pour le voir tomber dans le vide pour une rencontre imprévue avec le sol sans rendez-vous. L’impact est si violent que malgré la météo Xera perçoit l’onde sonore alors qu’elle se trouve toujours dans les airs, luttant pour rester plus ou moins en vol stationnaire.

    Une, deux, trois secondes, qui lui paraissent durer une éternité, s’écoulent avant que l’herboriste arrive à réaliser ce qu'il vient de se passer. Alors qu’elle entame sa descente, elle remarque du mouvement dans les rues de la zone, des groupes d’individus armés sont attirés par la chute du Drakyn. Mais Xera ignore cette information, trop inquiète pour Kieran, comment, pourquoi, qu’est ce qui a pu terrasser ce colosse ?! Elle est sur d’avoir soigné complètement tous les traumas de son ami avant de quitter le boulevard des Mages Rondelets.

    Dans les derniers mètres qui la séparent de Kieran, elle le voit bouger et tenter de se relever, il réussit même à poser un genou au sol avant de s'effondrer sur le sol, inerte. La rousse courre vers lui alors qu'à moins de 5 mètres elle aperçoit les visage haineux des optimates, qui les désignent du bout de leurs matraques, elle les entend même.

    -allez les gars, l’engeance dégénérer de dragon est ko, a nous la pute Fae, l’autre surement un Shouméen avec son chapeau ridicule !!!

    La fidèle de l’esprit Sylvestre, sans même un regard pour le groupe de xénophobes, se précipite au chevet de Kieran se posant à genoux contre lui. Dans un geste impérieux de sa main gauche, elle pointe du doigt le groupe d’hommes se réjouissant déjà de pouvoir lui faire goûter leur gourdins de chair pour lui montrer ce que c’était un homme, un vrai. Avant de faire s'ouvrir le sol sous leur pied pour les faire chuter directement dans les égouts, insensible à leur cris elle referme le sol de la rue au-dessus d’eux. De sa main droite, elle avait déjà commencé à prendre le pouls de son frère d’armes des Hiboux souterrains de Liberty. Les pulsations de sa carotide, bien que dans un rythme anormal, la rassurent quelque peu, il est encore en vie. Elle continue de l’examiner et constate la fièvre élevée mais aussi tous les ganglions lymphatiques sont enflés signe d’un infection violente et fulgurante. Sans plus attendre Xera se concentre et libère sa mana dans le corps de son ami pour soutenir le système immunitaire de son ami qui lutte contre une attaque généralisée de tous ses organes.

    La guérisseuse qu’elle est ne sait pas exactement contre quoi elle se bat, et perçoit qu’elle ne pourra sans dout pas complètement  éradiquer le mal insidieux qui attaque l’organisme du Drakyn, mais elle est sur d’une chose, sans son intervention Kieran n’avait aucune chance. Elle maintient son effort imperturbable face à la pluie qui ne cesse de tomber , ni au flash lumineux des éclairs qui déchire le ciel par intervalle. Elle attend qu’il reprenne conscience avant de soigner ses blessures…à nouveau.

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  • Mer 16 Oct - 11:40
    Aux côtés du Sergent-Major de la GAR, l’Officier Général jetait des coups d’œil de tous les côtés afin d’orienter ses troupes sans vie et de mettre fin à tout ce chaos. Ses paroles avaient eu un peu d’effet sur une partie des civils et les paroles de l’ambassadeur reikois avaient réussi à calmer quelques mutins.  

    *Mais qu’est ce qu’il est venu foutre ici le pécore des sables ?*

    Voilà qui faisait écho au message télépathique d’Athénaïs concernant le chef rebelle, le faux Révérend Père Aginta : Melkor. Les reikois étaient venus pour le cueillir et avec tout ce merdier autour d’eux, ils pouvaient réussir leur coup.

    Agent Mystique, cherchez-moi le faux-révérend père à bord de l’Obseedra et coffrez-le moi dans l'entrepôt !

    Si ce dernier se trouvait sur les quais ou déjà dans le bâtiment, il serait certainement passé devant lui et il aurait été cuit, le dispositif qui se mettait en place le coincerait forcément. Et s’il se planquait sur l’Obseedra, la Sœur hématite lui tomberait dessus avant les gardes de l’ambassadeur. Enfin il l’espérait.

    Peu à peu, ils arrivaient à bout des anciens sujets de l’Empire un peu trop revêches pour baisser leurs armes grâce à ses morts-vivants impitoyables. Par contre les “pestiférés” ne comptaient se laisser faire et quel ne fût pas la surprise quand il observa son zombie revenir à l’état d’osselets lorsque la corruption présente sur le pestiféré absorba son énergie vitale. L’expert en nécromancie n’avait jamais vu ça... La corruption semblait se comporter comme une entité propre au service du corps qu’elle défendait et après avoir “aspiré” l’énergie magique, elle semblait se développer d’un coup, gangrenant un peu plus son porteur. Provoquant accessoirement une atroce douleur qui immobilisa son hôte,  

    *Intéressant... Vraiment très intéressant. *

    Il envoya alors plus de zombies aux trousses des “corrompus” poussant ses morts-vivants à “plaquer” leur cible sans leur faire de mal tout en prenant soin de ne pas envoyer Aranthor, trop précieux pour être sacrifié pour l’étude d’un mal “inconnu”. Bien sûr, si les "pestiférés" venaient à se rendre d'eux-mêmes, les zombies les raccompagneraient bien gentiment à l'entrepôt de quarantaine.

    C’est à ce moment-là que son Phénix se posa à ses côtés, revenant de son rôle de messager auprès du Parangon de Justice. Le noble républicain eut droit à un bref rapport tout en jetant un œil médusé aux chaloupes qui arrivaient à grande vitesse vers les quais.

    L’équipage a l’air bien motivé pour rejoindre les quais...

    Puis le Contre-Amiral aperçu les projectiles magiques qui semblaient provenir du Vaisseau Volant de l'Amiral. Pas de bruits spectaculaires pour la batterie de canons magiques de sa Supérieure. Puis il vit les chaloupes osciller plus que de raison sur les eaux du port pour enfin arriver à quai.

    Mais elle a tiré sur mes chaloupes la folle dingue !!! Heureusement elle s’est loupée, mais qu’est ce qui lui prend ???

    Amiral, l’Amiral Littorina a certainement dû “s’occuper” de la menace sous-marine qui a fait sortir de l’eau l’Obseedra et qui vraisemblablement s’était planquée sous nos chaloupes.

    Hummm... Quelle vieille chouette complètement siphonnée du bocal ! Elle a juste failli flinguer mon équipage et rayer la coque du Parangon. Lieutenant Tinder, retournez en vol stationnaire au-dessus de nous et informez-moi de toute menace concernant ce lieu de quarantaine. Exécution.

    Puis il s’adressa à nouveau aux rescapés de l’Obseedra et plus particulièrement aux “pestiférés” pour les encourager à se rendre.

    Veuillez-vous rendre dans l’entrepôt de quarantaine, des médecins et des vivres vous attendent pour vous soigner. La République dispose des plus grands experts pour étu... Soigner le “mal” qui vous afflige ! Faîtes-nous confiance, vous aurez bien plus de chance de vous en sortir en étant raisonnable et en coopérant.

    Puis l’Officier Général eût des mots plus durs à l’attention des gens sur le quai alors que l’équipage du Parangon de Justice arrivait sur les lieux.

    NOUS SOMMES EN RISQUE SANITAIRE MAXIMAL, LAISSEZ VOS ARMES AU SOL CAR NOUS UTILISERONS TOUS LES MOYENS A NOTRE DISPOSITION POUR RETABLIR L'ORDRE ET POUR EMPÊCHER QUICONQUE DE QUITTER LA ZONE DE QUARANTAINE.

    Un de ses Lieutenants se présenta à lui et Vandaos distilla ses ordres :

    Répartissez 200 hommes pour renforcer le périmètre de quarantaine : personne ne doit entrer ou sortir de cette zone. Et prenez le commandement des 100 autres pour rétablir l’ordre. Désarmez-moi tous les civils et expédiez-les à l’entrepôt. Exécution !

    La masse souillée par les chairs d’un reikois un peu trop emporté par l’engouement pour s’arrêter de pourchasser l’équipage de l’Obseedra, le Champion déchu de Xo-Rath continua sa traque des “fauteurs de trouble”. Même s’il devait éviter les coups létaux, chaque genoux explosés lui faisaient l’effet d’un “curly” qui craquait en bouche : un bien bel apéritif !
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  • Mer 16 Oct - 11:50
     
    La colère des Bougeoirs
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    Hein ? Qu’est-ce qu’il venait de se passer ?

    La tête de Jamby cognait aussi fort qu’un ivrogne dans une bagarre de rue. Chaque muscle de son corps était comme tétanisé, son cerveau incapable de la moindre pensée cohérente. Devant ses yeux, des visages défilaient, par dizaines, chacun le regardant avec une révérence étrange. Des visages disgracieux, vérolés, au sourire édenté, des visages … comme le sien ! Ces gens, qui soutenaient le corps immobile du Nain, étaient la lie de la société, les opprimés du système, les oubliés de l’histoire ! C’était comme contempler le visage du Sekai, piétiné par des nations voraces ne se souciant que de leur suprématie sur les autres, et au diable les conséquences pour la terre qui les nourrissait !

    Les visages continuaient de défiler, leurs lèvres articulant des mots que le petit être n’entendait pas, la faute au sifflement strident de ses tympans. Les sensations commençaient à revenir, et avec elles la douleur. Vive, lancinante, à la limite du supportable, comme si un feu intérieur se déchainait à l’intérieur du corps de l’ermite ventripotent. Des tourments qui ramenèrent des parcelles de mémoire à court terme : La fuite vers le Boulevard noir de monde, le duel avec l’officier moustachu, la provocation lancée aux forces de l’ordre, un flash blanc accompagné d’une douleur vive, puis un trou noir …

    Jamby savais qu’il n’était pas mort, car les Gardiens n’avaient aucune chance de ressembler à des réfugiés shoumeïens crasseux, dont les voix commençaient à devenir de plus en plus audibles :

    « Est-ce …. …. .. Vivant ? »

    « Vous ….. bien ? »


    Les sons de la manifestation commençaient à revenir : la clameur de la foule, les claquements des bottes sur le sol mouillé, le craquement des habitations en proie aux incendies … Pas de doute, la République se souviendrait de ce jour, de la colère venue du quartier des Bougeoirs, et dont Jamby avait été l’un des catalyseurs de part ses agissements. Cependant, les gens qui le soutenaient et ceux qui lui adressaient un regard avant de disparaitre dans la manifestation ne semblaient pas le voir comme un fauteur de trouble. Dans leur regard transparaissait … De l’admiration ? De l’admiration pour un Nain ventripotent crasseux, malpoli, obscène, sans compter tous les autres adjectifs péjoratifs qui s’appliquaient le cas échéant ?

    Les doigts du petit-être commençaient à picoter, signe que l’engourdissement du corps commençaient à refluer. Il fallut un effort de volonté colossal de l’ermite ventripotent pour les remuer légèrement, un mouvement remarqué par le cortège de shoumeïens en train de l’escorter au travers de la foule:

    « Il … bougé ! »

    « Loué … … …. ! »

    « Est-ce … … …. entendez ? »

    « C’est … …. nom ? »


    L’excitation des porteurs était palpable, une ferveur que Jamby ne comprenait pas, en partie parce que le brouillard qui régnait dans son cerveau ne s’était pas encore levé, mais aussi parce qu’il n’avait rien fait de spécial pour eux. Le Nain s’était opposé aux forces de l’ordre républicaines pour faire valoir ses convictions de Rebelle Ultime, pas pour défendre la veuve et l’orphelin ! Un combat pour une cause suprême, face à des nations puissantes, effectué en solitaire ! Mais alors pourquoi les gens lui souriaient, le portaient, lui parlaient comme s’il était une sorte de seigneur ? Le petit être nageait dans l’incompréhension la plus totale, ayant a peine la présence d’esprit de répondre à l’un des questions les plus posées, se faisant violence pour faire bouger ses lèvres :

    « Jamby … M’appelle … Jamby »
    Résumé:

    CENDRES
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