3 participants
Page 1 sur 2 • 1, 2
Affilié au Reike
Alaric Nordan
Messages : 384
crédits : 871
crédits : 871
Il dormait encore quand le soleil s'élançait presque dans les cieux encore brumeux. Encore un instant et le roi solaire aura totalement quitté la ligne d'horizon. Ses rayons, suivant sa course, finirent par franchir le bas d'une petite fenêtre, pour éclairer d'abord le bas de quelques lits qu'on trouvait dans cet établissement situé en périphérie d'Ikusa, réputé pour son calme idéal pour des patients qui appelaient à une longue convalescence ; et qui nécessitaient une certaine surveillance, surtout...
Un des lits avait encore son occupant, qui dormait profondément. Les rayons remontèrent jusqu'à lui, inondant son visage d'une forte et chaleureuse luminosité. Les paupières closes se froncèrent, réagissant, avant que l'homme ne se retourne pour les fuir. Le temps d'un bref instant, avant de comprendre qu'il était l'heure de s'éveiller. Il se redressa sur son matelas et s'assit, avant de légèrement se voûter, mû par une absence de volonté à se lever.
Il demeurait là, assis dans un silence qui ne le quittait plus depuis qu'il avait été amené ici. Son regard vide fixait le sol, tantôt le mur, tantôt les côtés, réagissant simplement aux stimuli des activités qui prenaient de l'ampleur à l'extérieur. Physiquement, il était là. Il respirait, mangeait, et buvait quand cela était nécessaire. C'était tout ce qu'il faisait. Sa conscience était comme absente. Il était ainsi depuis qu'il avait été ramené de Mael, à bord d'un navire reikois, après s'être rendu dans un avant-poste militaire. Ensuite, il y avait eu comme une extinction mentale. Plus aucun mot n'avait franchi ses lèvres depuis. Ce qui lui était arrivé paraissait si rocambolesque. Mais ce matin, ce n'était pas sa préoccupation... Il n'avait rien à se préoccuper, hormis de rester là. S'il n'était pas en vie, on aurait pu le croire zombifié.
La conscience d'Alaric n'avait pas disparu. Elle était bien là. Elle s'était juste recluse dans un recoin sombre de son esprit. C’était une sensation étrange, presque irréelle. Il percevait les choses autour de lui, mais dans une forme de distance, comme s'il était plongé dans un très épais brouillard, une frontière infranchissable entre lui, son propre corps et le reste du monde.
Il avait mis un moment à comprendre ce qu'il était. Au début, il n'était qu'une simple veilleuse vacillante dans le cœur d'une fragile lanterne, se protégeant avec peine de la présence lourde des ténèbres. Puis, petit à petit, elle était devenue flammèche, avant de devenir flamme et qu'il se réveille quelque peu. Pour l'instant, il avait l'impression d'être enfermé dans une pièce sans porte, ses pensées se réactivant, rebondissant contre des murs invisibles. Des échos de ce qui se passait autour de lui lui parvenaient étouffés, comme à travers de l'eau. Quand il retrouva la sensation des mouvements de son corps, tout lui semblait mécanique, déconnecté. Les sensations physiques revinrent à sa perception, mais elles étaient ternes, dénuées de sens encore. La faculté de saisir ce qui donnait autrefois du sens n'était pas encore éveillée.
Réfléchir, il essayait, jour après jour. Il essayait de comprendre ce qui lui arrivait. Ses songes étaient lents, embourbés dans cette torpeur profonde et morose dans laquelle il s'était plongé volontairement. Il avait fui la douleur, une douleur incompréhensible au début, résultant d'épreuves passées, qu'il avait affrontées, qu'il avait cru fuir, avant de les affronter et de se retrouver d'une certaine façon. Une notion de victoire était là, pourtant... mais était-elle associée ? Ou était-ce autre chose ? Tout était si lointain et si proche à la fois. Quand il cherchait à s'en saisir, cela s'échappait. Une partie de lui était encore à attraper, pour se recomposer, pour ne faire plus qu'un. Il découvrait qu'il était morcelé. Les autres parties de lui-même sont là, qui le guettent. Mais était-il prêt à se confronter à elles ?
Pour l'instant, il était dans sa forteresse mentale, se laissant un peu errer lui-même, tout comme ses autres "soi", de l'autre côté de ses propres murs. Retrouvera-t-il la clarté de sa conscience complète ? Un jour, peut-être, quand la volonté de réagir lui viendra. Quand la force de ses propres décisions sera suffisante pour sortir hors de ses défenses. Comme cela, là, maintenant, il ne risquait rien. Il ne souffrait pas, enfin pas vraiment, pas comme il s'en rappelait vaguement... Un bref éclat de souvenir avait étincelé le temps d'une fraction d'une courte pensée.
En cette matinée qui s'échauffait maintenant que le soleil était en pleine montée céleste, il restait là, perdu dans cette étrange torpeur, tel un spectateur impuissant de sa propre existence.
Un des lits avait encore son occupant, qui dormait profondément. Les rayons remontèrent jusqu'à lui, inondant son visage d'une forte et chaleureuse luminosité. Les paupières closes se froncèrent, réagissant, avant que l'homme ne se retourne pour les fuir. Le temps d'un bref instant, avant de comprendre qu'il était l'heure de s'éveiller. Il se redressa sur son matelas et s'assit, avant de légèrement se voûter, mû par une absence de volonté à se lever.
Il demeurait là, assis dans un silence qui ne le quittait plus depuis qu'il avait été amené ici. Son regard vide fixait le sol, tantôt le mur, tantôt les côtés, réagissant simplement aux stimuli des activités qui prenaient de l'ampleur à l'extérieur. Physiquement, il était là. Il respirait, mangeait, et buvait quand cela était nécessaire. C'était tout ce qu'il faisait. Sa conscience était comme absente. Il était ainsi depuis qu'il avait été ramené de Mael, à bord d'un navire reikois, après s'être rendu dans un avant-poste militaire. Ensuite, il y avait eu comme une extinction mentale. Plus aucun mot n'avait franchi ses lèvres depuis. Ce qui lui était arrivé paraissait si rocambolesque. Mais ce matin, ce n'était pas sa préoccupation... Il n'avait rien à se préoccuper, hormis de rester là. S'il n'était pas en vie, on aurait pu le croire zombifié.
La conscience d'Alaric n'avait pas disparu. Elle était bien là. Elle s'était juste recluse dans un recoin sombre de son esprit. C’était une sensation étrange, presque irréelle. Il percevait les choses autour de lui, mais dans une forme de distance, comme s'il était plongé dans un très épais brouillard, une frontière infranchissable entre lui, son propre corps et le reste du monde.
Il avait mis un moment à comprendre ce qu'il était. Au début, il n'était qu'une simple veilleuse vacillante dans le cœur d'une fragile lanterne, se protégeant avec peine de la présence lourde des ténèbres. Puis, petit à petit, elle était devenue flammèche, avant de devenir flamme et qu'il se réveille quelque peu. Pour l'instant, il avait l'impression d'être enfermé dans une pièce sans porte, ses pensées se réactivant, rebondissant contre des murs invisibles. Des échos de ce qui se passait autour de lui lui parvenaient étouffés, comme à travers de l'eau. Quand il retrouva la sensation des mouvements de son corps, tout lui semblait mécanique, déconnecté. Les sensations physiques revinrent à sa perception, mais elles étaient ternes, dénuées de sens encore. La faculté de saisir ce qui donnait autrefois du sens n'était pas encore éveillée.
Réfléchir, il essayait, jour après jour. Il essayait de comprendre ce qui lui arrivait. Ses songes étaient lents, embourbés dans cette torpeur profonde et morose dans laquelle il s'était plongé volontairement. Il avait fui la douleur, une douleur incompréhensible au début, résultant d'épreuves passées, qu'il avait affrontées, qu'il avait cru fuir, avant de les affronter et de se retrouver d'une certaine façon. Une notion de victoire était là, pourtant... mais était-elle associée ? Ou était-ce autre chose ? Tout était si lointain et si proche à la fois. Quand il cherchait à s'en saisir, cela s'échappait. Une partie de lui était encore à attraper, pour se recomposer, pour ne faire plus qu'un. Il découvrait qu'il était morcelé. Les autres parties de lui-même sont là, qui le guettent. Mais était-il prêt à se confronter à elles ?
Pour l'instant, il était dans sa forteresse mentale, se laissant un peu errer lui-même, tout comme ses autres "soi", de l'autre côté de ses propres murs. Retrouvera-t-il la clarté de sa conscience complète ? Un jour, peut-être, quand la volonté de réagir lui viendra. Quand la force de ses propres décisions sera suffisante pour sortir hors de ses défenses. Comme cela, là, maintenant, il ne risquait rien. Il ne souffrait pas, enfin pas vraiment, pas comme il s'en rappelait vaguement... Un bref éclat de souvenir avait étincelé le temps d'une fraction d'une courte pensée.
En cette matinée qui s'échauffait maintenant que le soleil était en pleine montée céleste, il restait là, perdu dans cette étrange torpeur, tel un spectateur impuissant de sa propre existence.
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
Messages : 343
crédits : 117
crédits : 117
-Pourquoi tu ne me réponds plus Alaric...
Assise derrière mon bureau,je regardais cette lettre que je venais de lui écrire et qui me paraissait inutile d'envoyer, n'ayant pas eu le moindre retour de l'humain depuis de nombreuses lunes. Trop pour que cela soit normal,pas assez non plus pour que forcément,je me sois alarmée tout de suite. Je savais pertinemment qu'être FMR,nous conduisait parfois voyager durant de longues périodes. La preuve encore, avec ce séjour prolongé que j'avais fait avec Cyradil,afin de lutter contre une épidémie dans un territoire reculé.
Mais mes dioptases qui contemplèrent les derniers rayons du soleil traverser le ciel qui perdait peu à peu de sa couleur,redoutaient que quelque chose ne soit arrivés à celui qui m'avait permis d'être là où je suis en ce moment même.Cela me chiffonnait plus que je ne voulais l'admettre,alors que nous nous sommes jamais revus depuis que j'avais volé de mes propres ailes. Était ce normal de ressentir cette inquiétude,alors que nous n'avions fait qu'échanger des missives?
Depuis que je m'étais à nouveau ouverte aux autres, sans chercher à les éviter,ni à taire cet attachement que j'avais pour certains, tout me paraissait plus complexe, plus difficile à définir.Un peu comme si on libéré un oiseau retenu en cage en plein milieu d'une fête.C'était à la fois un peu effrayant et merveilleux à la fois,si tenté que le ciel ne soit pas voilé. D'un doute,celui qui lui soit arrivé malheur à l'humain à qui je devais énormément et pas uniquement.
Mes pieds nus glissèrent sur le carrelage frais,traversant une porte vitrée pour rejoindre l'extérieur. Ils se stoppèrent en rencontrant l'herbe, qui ondulait avec cette légère brise de fin de journée,au rythme de cette peur qui depuis un moment déjà, s'emparer de mes pensées. Je n'en avais pas parlé à ma bien-aimée,ne désirant pas l'ennuyer avec mes petits tracas déjà que nous ne nous voyons pas si souvent que ça. Puis,j'avais toujours eu tendance à vouloir me débrouiller seule, surtout quand ça me tenait à coeur.
Je ne pouvais désormais plus attendre,rester dans cette incertitude qui me causé du mouron,c'était évident. Cependant,je savais qu'en voulant chercher ces réponses sur sa disparition de la liste FMR, j'allais certainement en trouver une qui me peinerait. Car même s'il était encore en vie, il pourrait très bien avoir décidé de ne plus garder contact avec moi. Rien que de penser à cela me fit mal, m'étant attaché à lui,peu importe si cela pouvait paraitre ridicule d'un point de vue extérieur.
Je devais pourtant prendre ce risque, celui d'être rejetée,qui ne serait rien comparé à ce que je redoutais le plus. C'est donc dès le lendemain, que je décidais de mener mon enquête,qui fut bien plus complexe que je ne l'aurais cru au départ.
***
Il s'était écoulé peu de temps avant que je me rende compte qu'il n'avait pas seulement perdu son affiliation aux FMR,sans que l'on veuille me donner plus de détails. Bien décidée à le retrouver pour qu'il me raconte ce qui s'était passé réellement, je le recherchais activement. Mais il semblait s'être littéralement volatilisé,ne parvenant pas à retrouver la moindre trace de lui. Ne perdant pas espoir, j'interrogeais bon nombre de personnes, sans obtenir la moindre indication sur cet humain qui avait vraisemblablement disparu.
N'ayant aucune piste, aucun moyen de le retrouver, je me mis à visiter chaque centre où l'on pouvait prodiguer des soins pendant mes heures de travail, afin d'évaluer les besoins de chaque structure,de voir si parmi les patients, il n'y avait pas Alaric. À chaque fois que je traversais un nouveau couloir, que j'entrais dans une chambre,je craignais autant que je souhaitais, voir la silhouette de mon sauveur.
***
-Bonjour, je suis Qwellaana Airdeoza. je fais partie des FMR et je souhaiterais avoir la liste des patients que votre établissement détient actuellement.
-Bonjour. Je crains que vous ne deviez attendre un peu, car un médecin est en train de faire un recensement en ce moment même. Nous avons eu de nouveau patient et de nombreux départs...si vous voyez ce que je veux dire. Je vous invite à patienter ici ou à revenir plus tard.
-Je vais essayer de retrouver le médecin si vous ne voyez pas d'inconvénient.
-Faites donc.
Sans attendre, j'arpentais ce centre qui traitait les individus en longue convalescence. Il était rare que je mette les pieds ici,n'étant pas mon domaine. Mais il était hors de question dans mon esprit que j'omette le moindre endroit ou pourrait se trouver l'humain et j'avais bien fait. Car en m'arrêtant à chaque porte pour vérifier qui était à l'intérieur, je finis par tomber sur un homme assis sur son lit, immobile. Mes battements le furent un bref instant aussi, en reconnaissant qui se trouvait là.
Murmurais-je d'une voix étranglée, si soulagée de le voir en vie. Sentant des larmes remonter à mes yeux, je les fermais, en prenant une longue inspiration pour empêcher leur ascension tout en me disant: Ressaisis toi Qwell ! Il est vivant mais s'il est ici,ce n'est pas pour rien! Une réalité qui avait tari cette manifestation de joie,dépassant l'embrassure de la porte que je fermais derrière moi. De nouveau face à lui,je ne réalisais pas encore le mal invisible qui s'était emparé de lui.
Plusieurs détails allaient me mettre sur la voie. L'un d'entre eux fut sa barbe,moins soignée qu'a l'accoutumé. Cela pouvait paraitre anodin pour ceux qui ne le connaissaient pas. Cela ne l'était pas du tout pour moi qui voyais cela comme un signe de déclin. Ce qui n'avait rien de rassurant,ce silence pesant ne faisant qu'amplifier mon inquiétude à son égard, le bruit de mes pas ne le faisant pas réagir. Je m'approchais de celui qui autrefois était à ma place,m'arrêtant une fois au bout de son lit.
Je m'asseyais dessus, l'observant sans perturber ce calme qui régnait dans cette pièce vide, ses reflets de l'âme me renvoyant cette même impression,celle qu'il était ailleurs sauf ici. Cela était si douloureux de le voir ainsi, telle une coquille vide. Il avait l'air absent,contrairement cet espace je lui avais attribué sous ma poitrine et que j'avais ignoré jusque-là. Cela n'avait rien à voir avec les sentiments que j'éprouvais pour Cyradil, je n'avais aucun doute là-dessus. Non,c'était similaire à ce que j'avais ressenti autrefois, sans pouvoir déterminer ou bien avouer à quoi ils me faisaient penser.
Je me raccrochais au fait qu'il soit un patient, pour endosser mon rôle de Shekhikh qui fut si difficile de porter en cet instant,de séparer de ce lien qui me nouait la gorge. En voyant certaines rides parcourir son visage livide,je me rendis compte que beaucoup d'années s'étaient écoulées depuis la dernière fois que l'on s'était dit aurevoir. Beaucoup trop,en y repensant. Je pris une autre inspiration profonde,ne sachant par quel mot débuter ces retrouvailles. Seuls quelques-uns s'échappèrent de mes lèvres qui esquissèrent un faible sourire :
-Bonjour Alaric,c'est Qwell...
Il n'eut aucune réaction,renforçant ce que je craignais. Il n'était pas dans cette structure par pur hasard,loin de là. Par précaution,je vérifiais qu'il n'avait pas de blessure sans le toucher. Cela m'aurait permis d'avoir un indice sur ce qui s'était passé,en partit au moins. Je ne vis rien,rien qui puisse me révéler ce qui était à l'origine de son état. J'approchais ma main de lui,immobilisant mon geste avant de finalement la poser sur la sienne en lui disant:
-Tu sais,la valkyrie que tu as sortie de l'eau et qui a failli se sauver avec ton cheval....celle qui t'a arrosée à la rivière et qui...Je serrais les dents,sous le coup de l'émotion, de repenser à ce que j'avais refusé jusqu'à peu de me rappeler pour ne pas ressentir ce pincement, reprenant:-Qui a menacé Rattac avec un balai et qui..qui a pu débuter une nouvelle vie grâce à toi.
Codage par Libella sur Graphiorum
Qwellaana discute en 009966
Affilié au Reike
Alaric Nordan
Messages : 384
crédits : 871
crédits : 871
Alaric était resté immobile, sans réagir. Il était là, assis dans un recoin sombre de son propre esprit, comme son corps était assis sur le bord du lit, à observer le monde sans réellement le voir. Une nouvelle journée s'était amorcée, le soleil grimpait toujours dans les cieux.
Une voix résonnait dans son esprit, essayant de réveiller un souvenir qu'il contenait dans un coin. Les quelques mots prononcés semblaient l'effleurer sans réellement l'atteindre, comme des vagues venant s’écraser contre une barrière invisible qui ne pouvait pas être franchie. Il était donc là, enfermé dans cette bulle impénétrable qui le coupait du monde, et pourtant, il percevait quelque chose. Il sentait une présence, une voix familière qui résonnait à travers le brouillard de ses pensées. Les mots étaient lointains, comme des échos diffus. Il savait qui s'était assis à ses côtés. Il le savait sans le savoir...
La voix étrangement familière retentit à nouveau, apportant des mots qu'il entendait, qui donnaient un certain sens à sa mémoire fragmentée. Les images d'une rivière, d'un cheval, et d'autres moments qu'il n'arrivait pas à identifier... Elles étaient là, mais en même temps, elles étaient floues et insaisissables. Il voulait se raccrocher à chacune d'elles, mais chaque tentative le replongeait dans la brume. À croire qu'il redoutait d'émerger.
Un nom revint, le tirant encore de son environnement brouillardeux. La jeune femme l'avait prononcé, il l'avait entendu. Sa sonorité ne lui était pas inconnue.
*Qwell...*
Non pas Qwell... C'était Qwellaana. Il se souvenait de ce nom... Ou croyait-il s'en rappeler ? Il eut comme un léger doute. La sensation de se faire fourvoyer, encore une fois, par quelque chose qu'il n'arrivait pas à se rappeler, qui était dangereux, qui cherchait à le piéger. Il crut frissonner. Une sensation physique venait de le secouer. C'était une main chaude contre la sienne. Était-ce vrai ?
Réalité ou cauchemar ? Ces pensées, il les avait déjà eues, il le sentait. Avait-il quitté l'horreur d'un rêve à moitié éveillé ? Le contact était chaleureux et réel. Si réel. Et lointain à la fois. L'ennemi était-il encore là ? Ou avait-il réussi à lui échapper ? C'est pour cela qu'il se cachait, derrière un mur invisible... oui, quoi d'autre ?
Il crut entendre la jeune femme s'exprimer. Il crut sentir une émotion le saisir, le faire frémir même. Une émotion qu'il ne pensait pas ressentir là, maintenant. C'était plus qu’un simple souvenir. C'était la chaleur d’une amitié. D’une confiance. Mais était-ce un nouveau piège de ce qui lui étreignait le cœur soudainement ? Plusieurs fois, il avait eu la sensation d'un calme, avant qu'une rude tempête ne le frappe. Oui, il n'avait pas été seul... Ou était-ce une impression artificielle ?
*Qu'est-ce qui me prouve que je suis bien moi, bien dans cette réalité ?*
À nouveau, il frémit, et cela provoqua un très léger mouvement à sa main.
Une voix résonnait dans son esprit, essayant de réveiller un souvenir qu'il contenait dans un coin. Les quelques mots prononcés semblaient l'effleurer sans réellement l'atteindre, comme des vagues venant s’écraser contre une barrière invisible qui ne pouvait pas être franchie. Il était donc là, enfermé dans cette bulle impénétrable qui le coupait du monde, et pourtant, il percevait quelque chose. Il sentait une présence, une voix familière qui résonnait à travers le brouillard de ses pensées. Les mots étaient lointains, comme des échos diffus. Il savait qui s'était assis à ses côtés. Il le savait sans le savoir...
La voix étrangement familière retentit à nouveau, apportant des mots qu'il entendait, qui donnaient un certain sens à sa mémoire fragmentée. Les images d'une rivière, d'un cheval, et d'autres moments qu'il n'arrivait pas à identifier... Elles étaient là, mais en même temps, elles étaient floues et insaisissables. Il voulait se raccrocher à chacune d'elles, mais chaque tentative le replongeait dans la brume. À croire qu'il redoutait d'émerger.
Un nom revint, le tirant encore de son environnement brouillardeux. La jeune femme l'avait prononcé, il l'avait entendu. Sa sonorité ne lui était pas inconnue.
*Qwell...*
Non pas Qwell... C'était Qwellaana. Il se souvenait de ce nom... Ou croyait-il s'en rappeler ? Il eut comme un léger doute. La sensation de se faire fourvoyer, encore une fois, par quelque chose qu'il n'arrivait pas à se rappeler, qui était dangereux, qui cherchait à le piéger. Il crut frissonner. Une sensation physique venait de le secouer. C'était une main chaude contre la sienne. Était-ce vrai ?
Réalité ou cauchemar ? Ces pensées, il les avait déjà eues, il le sentait. Avait-il quitté l'horreur d'un rêve à moitié éveillé ? Le contact était chaleureux et réel. Si réel. Et lointain à la fois. L'ennemi était-il encore là ? Ou avait-il réussi à lui échapper ? C'est pour cela qu'il se cachait, derrière un mur invisible... oui, quoi d'autre ?
Il crut entendre la jeune femme s'exprimer. Il crut sentir une émotion le saisir, le faire frémir même. Une émotion qu'il ne pensait pas ressentir là, maintenant. C'était plus qu’un simple souvenir. C'était la chaleur d’une amitié. D’une confiance. Mais était-ce un nouveau piège de ce qui lui étreignait le cœur soudainement ? Plusieurs fois, il avait eu la sensation d'un calme, avant qu'une rude tempête ne le frappe. Oui, il n'avait pas été seul... Ou était-ce une impression artificielle ?
*Qu'est-ce qui me prouve que je suis bien moi, bien dans cette réalité ?*
À nouveau, il frémit, et cela provoqua un très léger mouvement à sa main.
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
Messages : 343
crédits : 117
crédits : 117
Alaric resta silencieux à mes mots, presque insensible à ce geste que je n'offrais pas à n'importe qui,croyant sentir un bref mouvement. Si discret que je n'étais pas certaine que ce n'était pas moi qui l'avait fait, en contenant cette peine de le voir si détaché. Lui qui m'avait adressé un sourire avant de me laisser faire mes preuves, il y a des années, le voilà inexpressif. Toutes les émotions avaient pris le large, le laissant aussi vide que cette pièce ou seuls nos respiration accompagné ce silence douloureux,tels des vagues.
Il était si difficile d'aider une personne sans savoir ce qui s'était passé, sans parvenir à communiquer avec elle. Ma main toujours posée sur la sienne, je le regardais, essayant de capter son regard, son âme qui me paraissait inatteignable comme l'étaient ces nuages si l'on tentait de les saisir. Il était là,effacé,se fondant parmi les meubles tel un objet. Je balayais cette comparaison, ne supportant pas cette idée. Celle de l'avoir perdu ,sans n'avoir rien pu faire.
La porte s'ouvrit, me faisant sursauter, tandis qu'une soignante vint à moi pour me dire que le médecin avait fini par lister tous les occupants du centre. Je tournais ma tête vers elle,lui adressant un sourire:
-Je vous remercie de m'avoir prévenue. Je viendrais consulter la liste des patients plus tard,j'aimerais m'occuper de Monsieur Nordan d'abord.
-Vous n'avez pas besoin de faire cela, des assistantes vont se charger de lui dans une heure au plus tard.
-J'insiste. J'aimerais m'entretenir avec ce patient.
-Il n'a pas dit un mot depuis qu'il est arrivé et ce n'est pas près d'arriver si vous voulez mon avis.
-J'aimerais essayer quand même.
La femme d'un certain âge,en voyant ma détermination dans mes dioptases, comprit que c'était perdu d'avance. Elle soupira en agitant sa main pour me dire qu'elle laissait tomber. Avant qu'elle ne parte,je lui demandais:
-Pourriez vous me procurer tout le nécessaire pour que je puisse m'occuper de sa barbe s'il vous plait ?
-C'est plutôt déconseillé,vous savez,avec le..
-Je suis tout à fait au courant.Si vous ne voulez pas, j'irai le chercher moi même.
La coupais-je, ne désirant pas perdre de temps à l'écouter énumérer tous les risques que cela pourrait représenter avec des patients instables.Elle accepta finalement d'un signe de tête, fermant la porte derrière elle après avoir marmonné ce que je ne préférais pas comprendre. Contrairement à ce qui avait mis dans cet état cet humain que je ne définissais seulement ainsi sans que je sache comment exactement. Reportant toute mon attention sur celui que je n'étais pas prête de laisser tomber,je caressais le dos de sa main avec mon pouce, sans rompre ce contact:
-Que t'est il arrivé Alaric? Tu as l'air si loin d'ici...
Une jeune femme arriva avec un plateau, qu'elle déposa sur un petit chariot à côté de nous avant de s'éclipser rapidement en me jetant un coup d'oeil inquiet. Parceque j'étais une valkyrie ou parce que je m'apprêtais à raser un homme mentalement instable ? Une réponse dont j'en avais cure en réalité,car tout ce qui m'importait, c'était celui qui m'en avait apporté aucune. Lui qui avait besoin de mon aide cette fois-ci, le voyant couler telle une pierre,dans une étendue sans fond. Je comptais bien le rattraper, pour l'empêcher de sombrer définitivement,les souvenirs dans la mer des Anciens refaisant surface :
*Alaric...m'entends tu ?*
Tentais-je par télépathie, attendant le moindre signe puis je détachais ma main de la sienne doucement.Je me levais, redressant avec douceur l'humain,installant un tissu autour de son cou. Je me rassis puis je rapprochais le chariot,attrapant le bol contenant la crème à raser déjà préparée. Je trempais le blaireau à l'intérieur de la mixture, en gardant le rasoir bien à plat avec ma télékinésie,au cas où Alaric tenterait de s'en emparer pour je ne sais quelle raison. Je devais prendre des précautions,qu'importe mon attachement car il n'était pas dans son état normal. C'était autant pour lui que pour moi que je faisais ça,ayant déjà été blessée avec moins que ça:
*Et si l'on s'occupait de ta barbe? Qu'en dis tu? Je vais d'abord appliquer de la mousse pour commencer*
Voir comment il allait réagir dans un premier temps. Une approche un peu plus familière,plus intime,qui lui donnerait peut-être envie de se confier, de laisser un sentiment de confiance s'installer entre nous. Délicatement,je rapprochais le blaireau,commençant à savonner soigneusement la barbe d'Alaric,n'étant pas à mon premier coup d'essai. Oui,ça pouvait paraitre étrange pour une valkyrie de savoir faire ça mais, c'était plus utile que l'on pouvait penser.
*Une barbe bien savonnée, c'est une barbe à moitié rasée il parait...*
Soudain, je me tournais et j'éternuais,relevant mes dioptases en remarquant que par inadvertance,le bout de son nez était devenu blanc. Je posais la petite brosse dans le bol, prenant un linge propre pour essuyer le savon en me mordant la lèvre, tiraillée par la culpabilité de l'avoir sali et l'envie de garder le sourire. J'essayais de ne pas montrer, à lui et à moi, à quel point cela m'affectait de le voir aussi atteint ou plutôt, éteint.D'une mine joyeuse, je lui dis, sans remuer les lèvres,pour garder cette conversation muette aux oreilles indiscrétes:
*Pardonne moi...voilà,il y a plus rien *
Codage par Libella sur Graphiorum
Qwellaana discute en 009966
Affilié au Reike
Alaric Nordan
Messages : 384
crédits : 871
crédits : 871
À quel moment s'était-il rétracté dans les profonds méandres de son esprit ? Il tenta de s'en souvenir... Oui, il se rappelait être arrivé dans cet avant-poste reikois, puis de s'être effondré, avant de simplement être. Être quoi ? Qu'était-il maintenant ? La question devenait difficile à appréhender, surtout avec cet extérieur qui, jusque-là, suivait un rythme journalier assez basique, plutôt paisible. Mais pourquoi tout ce vacarme soudain ? Pourquoi tant de mouvements ? Il y avait toujours la voix de cet être nommé Qwell, puis une autre... et encore une autre. Que se passait-il ?
Le calme, redouté après la tempête précédente, se brisait. Une autre arrivait-elle déjà ?
La vision d'une des monstrueuses formes de Lamentation envahit l'entièreté de son environnement mental. Elle n'avait pas été vaincue ? Elle n'était pas morte ? Il crut s'enfoncer davantage dans les ténèbres. Mais si ! Ils l'avaient vaincue... Qui ça "ils" ? Il se morcelait à nouveau... ou bien était-ce parce que les morceaux ne parvenaient pas à trouver leur place ? Il n'était qu'un puzzle... Voilà ce qu'il était en ce moment. Un ensemble de fragments éparpillés. Il devait recoller les morceaux pour sortir de ce qui lui servait de cachette.
Au plus profond de lui-même, il n'y avait aucune lâcheté... pourtant, c'était rassurant de rester ainsi. De ne plus penser à rien, de se laisser aller... Mais ce n'était pas lui. Non, ce n'était pas lui.
Les voix s'étaient faites plus fortes, jusqu'à ce qu'il ne reste que celle qu'il connaissait. Ou croyait connaître ? Il crut percevoir un faible contact à l'une des extrémités de ce qu'il se souvenait être son corps. Son corps. Mais était-ce la réalité ? Il en doutait tellement.
L'agitation à l'extérieur continuait, mais d'une toute autre manière. La voix de Qwell résonna cette fois différemment, plus présente dans son monde d'incertitude. Elle avait franchi ce mur qu'il croyait impénétrable. Pourtant, il n'avait pas senti ce mur se briser ! Il crut paniquer. Dans cette forteresse où il pensait être à l'abri de tout, même de sa propre démence, voilà que cette... Qwell, oui c'était bien son nom... avait franchi sa sécurité intérieure, et ce, sans le moindre effort. Il n'y avait pas eu de lutte. Il ne l'avait pas repoussée. Il n'y avait pas eu d'offensive, ni de résistance... Mais comment ?
Un autre jeu pervers de Lamentation ? Non, cette immondicité avide d'éternité était morte... Il frémit lorsque quelques souvenirs émergèrent. C'était trop... Trop quoi ? Ce n'était pas à cause de cette chose, il en était certain. Ce n'était pas son genre de jeu malsain. Pour les pousser à... Il ne savait quoi.
La voix de Qwell résonnait maintenant non loin de lui, sans faiblir. S'il avait pu écarquiller les yeux à ce qu'il "entendait", il l'aurait fait. Il choisit la prudence, autant pour se rassurer que pour observer sa propre réaction. Il ressentit une sensation étrange, tandis qu'elle agissait sur... quoi, déjà ? Une barbe ? Oui, il avait toujours eu une barbe... Il vacilla un instant avant de sentir quelque chose sur son nez. Instinctivement, il eut envie de reculer à ce geste, si simple et innocent.
La voix de Qwell reprit, toujours avec cette vibration familière. Il s'en rappelait. Elle avait déjà parlé ainsi, dans son univers intérieur. Voilà pourquoi elle avait pu franchir ses remparts protecteurs.
Ce n'était pas un coup de Lamentation, cette pourriture... Trop subtil, trop...
Est-ce la réalité ? Il devait s'en assurer. Sinon, il ne sortirait jamais de sa propre réclusion. Mais l'entendra-t-elle seulement ?
Son enceinte mentale, c'était la sienne. Donc normalement...
*Qwell ?*
Il hésita. Recommença.
*Je t'ai entendue...*
Le calme, redouté après la tempête précédente, se brisait. Une autre arrivait-elle déjà ?
La vision d'une des monstrueuses formes de Lamentation envahit l'entièreté de son environnement mental. Elle n'avait pas été vaincue ? Elle n'était pas morte ? Il crut s'enfoncer davantage dans les ténèbres. Mais si ! Ils l'avaient vaincue... Qui ça "ils" ? Il se morcelait à nouveau... ou bien était-ce parce que les morceaux ne parvenaient pas à trouver leur place ? Il n'était qu'un puzzle... Voilà ce qu'il était en ce moment. Un ensemble de fragments éparpillés. Il devait recoller les morceaux pour sortir de ce qui lui servait de cachette.
Au plus profond de lui-même, il n'y avait aucune lâcheté... pourtant, c'était rassurant de rester ainsi. De ne plus penser à rien, de se laisser aller... Mais ce n'était pas lui. Non, ce n'était pas lui.
Les voix s'étaient faites plus fortes, jusqu'à ce qu'il ne reste que celle qu'il connaissait. Ou croyait connaître ? Il crut percevoir un faible contact à l'une des extrémités de ce qu'il se souvenait être son corps. Son corps. Mais était-ce la réalité ? Il en doutait tellement.
L'agitation à l'extérieur continuait, mais d'une toute autre manière. La voix de Qwell résonna cette fois différemment, plus présente dans son monde d'incertitude. Elle avait franchi ce mur qu'il croyait impénétrable. Pourtant, il n'avait pas senti ce mur se briser ! Il crut paniquer. Dans cette forteresse où il pensait être à l'abri de tout, même de sa propre démence, voilà que cette... Qwell, oui c'était bien son nom... avait franchi sa sécurité intérieure, et ce, sans le moindre effort. Il n'y avait pas eu de lutte. Il ne l'avait pas repoussée. Il n'y avait pas eu d'offensive, ni de résistance... Mais comment ?
Un autre jeu pervers de Lamentation ? Non, cette immondicité avide d'éternité était morte... Il frémit lorsque quelques souvenirs émergèrent. C'était trop... Trop quoi ? Ce n'était pas à cause de cette chose, il en était certain. Ce n'était pas son genre de jeu malsain. Pour les pousser à... Il ne savait quoi.
La voix de Qwell résonnait maintenant non loin de lui, sans faiblir. S'il avait pu écarquiller les yeux à ce qu'il "entendait", il l'aurait fait. Il choisit la prudence, autant pour se rassurer que pour observer sa propre réaction. Il ressentit une sensation étrange, tandis qu'elle agissait sur... quoi, déjà ? Une barbe ? Oui, il avait toujours eu une barbe... Il vacilla un instant avant de sentir quelque chose sur son nez. Instinctivement, il eut envie de reculer à ce geste, si simple et innocent.
La voix de Qwell reprit, toujours avec cette vibration familière. Il s'en rappelait. Elle avait déjà parlé ainsi, dans son univers intérieur. Voilà pourquoi elle avait pu franchir ses remparts protecteurs.
Ce n'était pas un coup de Lamentation, cette pourriture... Trop subtil, trop...
Est-ce la réalité ? Il devait s'en assurer. Sinon, il ne sortirait jamais de sa propre réclusion. Mais l'entendra-t-elle seulement ?
Son enceinte mentale, c'était la sienne. Donc normalement...
*Qwell ?*
Il hésita. Recommença.
*Je t'ai entendue...*
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
Messages : 343
crédits : 117
crédits : 117
J'avais observé son visage en parti recouvert de savon,sans percevoir le moindre changement, réaction,qui me permettait de savoir s'il m'entendait. Non, rien,seul mon espoir persistant à croire que c'était encore possible, le détaillant une poignée de minutes de plus, sans résultat.Son regard voilé par je ne sais quel mystère,me semblait hors d'atteinte, ne brillant plus de cet éclat que j'avais connu autrefois. Il était comme ces tableaux sans couleur, ou seule la noirceur prenait place dans cette toile vierge, vide de vie et privés d'émotion.
Je pris une longue inspiration,baissant mon regard vers le bol et le blaireau que j'avais fini par poser sur le chariot,contrairement à ma résolution de prendre soin de lui. Alors que je pensais obtenir des réponses en le trouvant, elles s'étaient accumulées, multipliées, ma culpabilité avec. Si seulement j'avais gardé contact avec lui....j'aurais pu empêché que cela se produise ou le protéger. Me dis-je en repensant à toute cette fois où j'aurais pu tenter de le voir ou l'inviter.
Ma main se dirigea vers le rasoir lentement, arrêtant mon geste en écarquillant les yeux de surprise en croyant sentir, entendre une voix lointaine dans ma tête que je décidais de ne pas repousser. Je relevais mon visage vers l'humain,levant un sourcil, incertaine que ce ne soit pas le fruit de mon imagination qui me jouait des tours, à force de vouloir avoir un signe de sa part. Mais quand sa voix investie à nouveau mon esprit,bouche bée,je restais silencieuse, convaincu qu'avant, il ne savait pas employé cette magie:
*Alaric? Tu m'as entendue ? Moi aussi....je t'entends*
Je parvins à contenir tout le flot d'émotion qui s'était emparé de moi pour le moment, si heureuse que mes ailes s'étaient légèrement agitées dans mon dos avant de se replier complétement. Sous l'effet de la surprise, j'eus du mal à reprendre mes esprits, mes dioptases brillant car des diamants voulaient s'en échapper. Ce que je ne laissais pas faire, car il fallait que je garde le contrôle pour lui qui avait besoin de mon soutien. Je fis le tri dans ma tête puis je lui demandais, la seule chose qui était la plus importante :
*Est-ce que tu vas bien? Je ne savais pas tu pouvais communiquer par télépathie*
Toutes ces autres interrogations allaient devoir attendre un peu, préférant d'abord m'assurer qu'il ne souffrait pas ou qu'il n'avait pas besoin d'aide. Je ne savais l'origine de ce mal qui l'avait accablé alors autant être à l'écoute. C'était bien souvent la clé pour de multiples guérisons tout en recueillant des informations. Cependant,plus les secondes défilaient, plus tout ce que j'avais contenu durant ces années, cet attachement que j'avais pour ce barbu, refaisait surface. Ma voix s'étranglant,m'empêchant de lui dire à haute voix:
* J'avais si peur de ne plus te retrouver ....c'est..c'est merveilleux !*
Pris d'un élan de joie que mon sauveur ne soit pas complètement perdu, au lieu d'attraper le rasoir, j'entourais de mes bras l'humain,émue. Je ne sentis pas une larme couler le long de ma joue,contrairement à la mousse qui s'était répandus sur une partie de mon visage, mon cou et mon épaule. Ce n'était qu'un détail à cet instant précis, ne me rendant même pas compte que c'était la première fois que je prenais un homme dans mes bras. Ce qui n'était pas rien. Pour une valkyrie qui avait reçu une éducation qui n'aurait jamais permis cela du moins:
*Tu arrives à parler à haute voix ou non? *
C'était à la fois anodin et essentielle, à mes dioptases en tout cas. Ayant déjà posé pas mal de question je me contentais de me taire,car parfois,il n'y avait que ça à faire.
Codage par Libella sur Graphiorum
Qwellaana discute en 009966
Affilié au Reike
Alaric Nordan
Messages : 384
crédits : 871
crédits : 871
Dans sa forteresse intérieure, c'était comme s'il s'était remis debout, quittant son recoin d'ombre où il était assis. Il crut se sentir réinvesti de quelque chose qu'il avait oublié depuis qu'il s'était calfeutré mentalement, loin et profondément en lui-même. Une notion qu'il connaissait, qu'il avait crue perdue, effacée après s'être retrouvé en prise avec Lamentation ; ce nom... il crut reculer. La voix de Qwell était devenue plus forte, maintenant qu'elle l'avait entendu. Sa voix mentale explosait même, avec ce qu'il n'arrivait pas à se remémorer. Il essaya de retrouver le nom de cette émotion qu'il partageait sur l'instant, avant que le doute ne vienne tout assombrir. Oui, c'était vrai, cela ? Depuis quand était-il capable de télépathie ? Depuis combien de temps était-il capable de maîtriser cet art-là de la magie ? Il eut comme un blanc... Encore un jeu de cette saloperie ?
Non... Non ! NON ! Il était dans la réalité ! Lamentation, elle était crevée ! Ils avaient réussi à la vaincre ! Elle s'était amusée à les fourvoyer une fois pourtant, pour leur donner un faux-semblant de victoire, pour qu'ils abaissent leur vigilance, qu'ils soient plus faciles à dévorer, prisonniers de leurs rêves, de leurs cauchemars... Même Nimureh n'avait été que... Non, Nimureh, elle était morte dans ses bras. On ne pouvait créer cette perte qui l'avait déchiré et... il se sentit vaciller, écrasé par le poids de toutes ces émotions qui tourbillonnaient. Par réflexe, il voulut retourner se cacher dans les replis ténébreux et silencieux de son esprit. Non, il ne devait pas ! La joie de Qwell n'était pas une duperie. C'était trop intense pour que l'autre enfoirée d'entité malveillante puisse y donner du sens... La joie ! Voilà ce qu'il avait ressenti, ce qu'exprimait la jeune femme.
Mais cela ne répondait pas à la question de comment il avait pu acquérir la capacité à communiquer télépathiquement... Il se concentra, ce qui lui demanda un sacré effort. Le maelström de ressentis et de souvenirs se calma. Qwell, elle avait su l'atteindre, quand il s'était jeté à l'eau pour la secourir. Elle avait appelé à l'aide de manière si intense. IL avait été... mince, cela lui échappait ! Il avait appris la magie, ça, il en était certain. Il y avait une voie qui n'avait attendu que le bon moment pour apprendre, analyser... Il se perdit. Chose certaine, c'était vrai. Il était bien et définitivement dans le monde réel. Il se sentit secoué d'un coup. Que se passait-il ? Des sensations physiques... Qwell l'entourait de ses bras, avec une telle chaleur. Il crut rire, ou pleurer de joie. Bordel, il se sentait si soulagé !
*Qwell... je ne savais pas non plus et je ne sais pas comment... Au moins, tu m'entends...*
Et c'était là le plus important pour l'instant.
Il dut se concentrer plus fortement pour continuer de répondre. Il avait l'impression de se vider à chaque syllabe qu'il arrivait à transmettre.
*Non... je suis comme prisonnier... de moi-même... c'était pour me protéger.*
Était-ce réellement pour se protéger ou pour fuir ? Il crut déglutir.
*Je n'arriverai pas à revenir seul... ou il faudra du temps... beaucoup trop de temps...*
Demandait-il de l'aide là ? Il crut rire jaune, il ne sut pourquoi. Seul, il savait qu'il n'y arriverait pas. Il minimisait sa situation.
*Je vais avoir besoin de ton aide...*
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
Messages : 343
crédits : 117
crédits : 117
Alaric reprit la parole dans mon esprit, sans que je ne puisse m'empêcher de lâcher un soupir de soulagement. Il n'avait pas l'air d'être plus au courant que moi concernant sa télépathie, m'indiquant indirectement que cela était récent. Son mutisme étant lié vraisemblablement à cette nouvelle capacité, je l'écoutais, attentive, finissant par me reculer légèrement de lui pour lui faire face. Je ne pouvais que comprendre ce qui lui arrivé, ayant déjà eu ce genre de blocage petite, quand la pression avec mes congénères avait été trop forte.
Sauf que dans mon cas, cela n'avait duré qu'un jour ou deux avant que je puisse reprendre la parole, aidé par ma soeur, la seule qui me soutenait. je n'avais aucune idée de quoi Alaric avait dû se protéger mais, j'avais le pressentiment que cela avait dû être quelque chose de bien plus éprouvant,terrifiant même pour qu'un adulte comme lui se replie sans parvenir à prononcer la moindre syllabe. Je ne doutais pas qu'Alaric soit doté de courage, la preuve, m'ayant sorti de l'eau alors qu'il ne savait pas nager.
Contre quoi au juste avait il eut besoin de se défendre pour qu'il ne parvienne plus à se libérer de cet état? Me questionnais-je, le consultant de mes dioptases en fronçant légèrement les sourcils inquiète et étonnée. Il avait conscience qu'il s'était lui même enfermé, c'était déjà un bon point, continuant à le laisser parler sans remuer les lèvres, voyant de la lucidité dans ses propos. Il était loin d'être perdu et à la fois captif de son propre chef sans qu'il ne parvienne trouver la clé de la serrure de son esprit.
*Je vais t'aider à te sortir de cet état. Raccroche toi au son de ma voix, elle te guidera.*
Affirmais-je sans lui laisser le doute que cela ne fonctionne pas. Plus j'allais lui montrer que j'étais sure de moi, plus nous aurions des chances d'y parvenir. Il fallait d'abord qu'il se sente protéger avant de tenter quoi que ce soit. J'installais des coussins contre la tête de lit, l'incitant à se s'installer et avoir une posture confortable tout en restant assis. Une fois fait, je m'assis près de lui, sans enlever la crème de rasage sur nous,ne voulant perdre de temps pour ce détail insignifiant.
*D'abord, ferme les yeux et respire doucement.*
Pousser quelqu'un par le dos à tendance à le faire tomber, tandis que l'accompagner en lui tenant la main,par exemple, pouvait le rassurer pour avancer. Je posais ma dextre sur la sienne,voulant qu'il garde un contact avec moi pendant que je lui parlerais par télépathie. Une fois fait,je débutais d'une voix calme et posée, pour qu'il comprenne ou il était et qu'il n'avait rien à craindre :
*Nous sommes dans un chambre,rien que toi et moi. Il n'y a personne d'autre.*Je laissais un silence:*Il fait jour et l'on peut entendre au loin des oiseaux gazouiller*
Je faisais exprès d'éviter la cause de son tourment pour qu'il ne replonge pas dans cette prison mentale qu'il avait érigée pour se protéger. Il fallait installer un climat de confiance, pour qu'il veuille se tourner vers l'extérieur, vers le monde réel. Les réponses viendraient après, le principal étant qu'il puisse de nouveau s'exprimer normalement. Je ne savais depuis combien de temps il était dans cette bulle mais plus il y restait,plus le chemin lui serait difficile à apercevoir et à emprunter pour revenir complétement à lui.
*Essaye de ressentir ton corps maintenant.D'abord par ta respiration, le mouvement de l'air dans tes poumons. *Je marquais une pause, le laissant prendre le temps d'essayer:*Sent ton torse se soulever à chaque inspiration et expiration puis, redescends doucement, au niveau de ton ventre.*J'attendis, continuant:*Un peu plus bas, ressens tes jambes qui sont l'une contre l'autre*
Je lui laissais du temps d'appréhender ces sensations si toutefois il y parvenait, sachant que c'était un processus long qui demandait beaucoup de patience. J'essayais par la prise de conscience de son corps en douceur, de le ramener, l'extirper de cette cloison mentale qui tentait de faire tout le contraire. Je persévérais,caressant le dos de sa main avec mon pouce:
-Ressens-tu ma main contre la tienne ? Les rayons du soleil contre ton bras? Ma voix resonna doucement dans cette pièce qui redevint silencieuse, laissant s'écouler une poignée de secondes :-Je vais te raser la barbe à présent Alaric. Tout en gardant ma main sur la sienne, je le savonnais, attrapant ensuite le rasoir avec ma télékinésie:-Accroche toi au son,à cette sensation et si tu te sens près, ouvre doucement les yeux.
Je commençais à le raser à l'aide ma télékinésie, manipulant avec des gestes précis et lents la lame contre son visage, prête à l'écarter s'il venait à bouger. J'avais l'habitude d'utiliser cette magie de différentes façons dans mon métier, l'employant pour recoudre,extraire des corps étrangers dans une plaie ou encore pour incisé quand j'étais seule à pouvoir opérer un patient. Ce qui me permit de sauver beaucoup de monde et d'avoir acquis une certaine indépendance.
Je continuais de procéder ainsi, le rasant en restant concentrée, lui disant pour qu'il reste bien avec moi :-Nous avons tout le temps, il ne faut pas te presser d'accord ? Je suis contente de t'avoir retrouvé en tout cas....J'aurais dû m'inquiéter bien avant que tu ne réponde plus à mes lettres.Je suis désolée...
Codage par Libella sur Graphiorum
Qwellaana discute en 009966
Affilié au Reike
Alaric Nordan
Messages : 384
crédits : 871
crédits : 871
Il entendait la jeune femme remuer à ses côtés. Un instant, il crut qu'elle se levait, pour ne plus être à ses côtés et le laisser à son sort. Cette crainte n'avait duré qu'une seconde, comprenant qu'il se fourvoyait. Ce n'était pas Qwell qui l'abandonnerait juste après lui avoir demandé son aide. Cette certitude ? Elle venait de lui revenir. Il réentendait ses mots : "J'espère qu'un jour, tu me laisseras t'aider à mon tour." Oui, il se rappelait lui avoir dit qu'elle ne lui devait rien, malgré son sauvetage hasardeux, de l'avoir aidée à trouver sa voie et de l'avoir menée à une cité reikoise pour débuter sa nouvelle existence.
Et finalement, les étoiles en avaient décidé autrement.
Comme espéré, elle ne s'était pas sauvée. Elle était restée. Elle farfouillait des trous mous. Des coussins ? Elle lui parlait toujours, il l'écoutait en même temps. Il voulait parler à nouveau, mais la force lui manquait. La télépathie était quelque chose de nouveau et il avait dispersé sa magie en l'employant. L'épuisement que cela générait n'était pas agréable du tout. Cela l'empêchait de se concentrer. Qu'est-ce qu'elle venait de dire là ? Fermer les yeux... n'était-il pas déjà dans l'obscurité ? Non. Il était dans les méandres ténébreux de son esprit. Fermer les paupières, plus facile à faire...
Avant même qu'il ait pu tenter quoique ce soit, il se sentit basculer. Il crut tomber. Tomber, quelle ironie, vraiment ! Ce n'était pas lui qui tombait... enfin si... non... Si ! Son corps était allongé sur le dos par Qwell. Allongé, fatigué... s'abandonner aux brumes du sommeil... La voix de Qwell s'éloignait pendant qu'il... qu'il quoi déjà ? S'endormait ? Il s'y refusa ! Même si les sons extérieurs prenaient un tout nouveau sens, un sens qu'il lui revenait. Des sons familiers, des sensations... une douce chaleur irradiait sur son bras ? La chaleur d'une main ? Non, celle de Qwell était différente et elle lui tenait la main. Et qu'est-ce qu'elle lui disait aussi ? Ah oui... sentir son souffle. Clair qu'il le sentait... Son propre corps était en train de s'endormir tout seul là ! En même temps, on l'allongeait le soir venu, quand il n'avait fait qu'attendre, la journée durant... il s'endormait par automatisme. Mais là, aujourd'hui, c'était hors de question.
La voix mentale de Qwell devint audible cette fois. Il s'y accrocha avec plus d'intensité, bien déterminé à ne pas sombrer dans le brouillard du sommeil. Il redoutait que tout s'éteigne, que tous ces premiers efforts disparaissent. Qu'il n'ait fait que rêver ! Non, ce n'était pas un rêve. C'était vrai ! Il était dans la réalité ! Bordel, comment il sortait de sa propre forteresse déjà ? Il n'avait jamais été réellement dans l'idée d'en sortir un jour...
Des odeurs se firent présentes, piquantes... d'autres plus physiques. Elle venait de dire quoi là ? Le raser ? Qwell, la jeune Valkyrie qui avait cherché à se barrer quand il l'avait soignée de la noyade, qui... qui quoi ? Bref ! Elle voulait le raser ? Il hallucinait d'une pareille. Non, impossible, ce n'était pas elle, cela. Il voulut rire, pour la peine. Et ouvrir les yeux... il ne les avait pas fermés. Enfin, il croyait ne pas les avoir fermés. Et... et elle était désolée de quoi ? Il se rembrunit quand l'histoire des lettres se hissa au-dessus de tous les souvenirs. Oui, ils s'étaient écrits, pour avoir de ses nouvelles, apprendre ses progrès, ses réussites, ses frustrations face aux échecs... Si elle était là, c'était qu'elle avait réussi... Et elle n'avait jamais eu de réponse depuis qu'il avait croisé la route du Baron.
Ce n'était pas à elle d'être désolée... Par ses conneries, il provoquait toujours des conséquences attristantes. Il aurait tellement voulu le lui dire. Mais il était épuisé. Épuisé de se démener, de ressentir, de se rappeler. Le gros bordel morcelé n'était plus là. Étrange effet que voilà. Mais la culpabilité était là. Face à ce poids, il sombra. Tout fut noir. Ténèbres, mais les sensations étaient toujours là. Bon sang, il crut couler un bon coup. Là, où il chutait, et trop dangereusement à son goût. Où était sa forteresse ? Et ce n'était pas de la culpabilité qu'il percevait. C'était le poids de la réalité, de la vie même, qui avait ses douleurs, ses souffrances... mais aussi ses contraires. Ce n'était pas de la culpabilité qui l'enfonçait, c'était le désir de rasséréner Qwell qui l'avait libéré de sa forteresse. Un dernier effort...
La main que tenait doucement Qwell se resserra doucement, avec un léger tremblement dans le mouvement. Ses paupières clignèrent plus rapidement, après s'être fermées quelques secondes, agressées par la lumière. Sa respiration se fit plus profonde, plus rapide. Qwell était là, assise non loin de lui.
"Ne sois pas désolée..."
Il grimaça en entendant sa propre voix, plus qu'enrouée. Il ferma de nouveau les yeux quelques secondes, avant de les rouvrir et de fixer un peu les environs. Bon sang... depuis combien de temps avait-il comaté... il avait l'impression de ressortir d'un trou mental profond. Ah oui, sa propre geôle mentale. Une chose était certaine, il était bien dans la réalité, et la vraie, l'authentique. Pas la fausse de Lamentation. Il crut sentir les larmes lui monter aux yeux. Il n'avait plus à se cacher, redoutant encore un jeu malsain de cette saloperie de Lamentation. IL n'avait plus besoin de fuir, maintenant qu'il savait...
"Ne le sois pas... tellement de choses se sont passées..."
Ses yeux papillonnèrent.
"La télépathie... ca en bouffe de l'énergie... "
Et il sombra totalement dans les bras du sommeil. Qwell pourra même l'entendre légèrement ronfler.
Et finalement, les étoiles en avaient décidé autrement.
Comme espéré, elle ne s'était pas sauvée. Elle était restée. Elle farfouillait des trous mous. Des coussins ? Elle lui parlait toujours, il l'écoutait en même temps. Il voulait parler à nouveau, mais la force lui manquait. La télépathie était quelque chose de nouveau et il avait dispersé sa magie en l'employant. L'épuisement que cela générait n'était pas agréable du tout. Cela l'empêchait de se concentrer. Qu'est-ce qu'elle venait de dire là ? Fermer les yeux... n'était-il pas déjà dans l'obscurité ? Non. Il était dans les méandres ténébreux de son esprit. Fermer les paupières, plus facile à faire...
Avant même qu'il ait pu tenter quoique ce soit, il se sentit basculer. Il crut tomber. Tomber, quelle ironie, vraiment ! Ce n'était pas lui qui tombait... enfin si... non... Si ! Son corps était allongé sur le dos par Qwell. Allongé, fatigué... s'abandonner aux brumes du sommeil... La voix de Qwell s'éloignait pendant qu'il... qu'il quoi déjà ? S'endormait ? Il s'y refusa ! Même si les sons extérieurs prenaient un tout nouveau sens, un sens qu'il lui revenait. Des sons familiers, des sensations... une douce chaleur irradiait sur son bras ? La chaleur d'une main ? Non, celle de Qwell était différente et elle lui tenait la main. Et qu'est-ce qu'elle lui disait aussi ? Ah oui... sentir son souffle. Clair qu'il le sentait... Son propre corps était en train de s'endormir tout seul là ! En même temps, on l'allongeait le soir venu, quand il n'avait fait qu'attendre, la journée durant... il s'endormait par automatisme. Mais là, aujourd'hui, c'était hors de question.
La voix mentale de Qwell devint audible cette fois. Il s'y accrocha avec plus d'intensité, bien déterminé à ne pas sombrer dans le brouillard du sommeil. Il redoutait que tout s'éteigne, que tous ces premiers efforts disparaissent. Qu'il n'ait fait que rêver ! Non, ce n'était pas un rêve. C'était vrai ! Il était dans la réalité ! Bordel, comment il sortait de sa propre forteresse déjà ? Il n'avait jamais été réellement dans l'idée d'en sortir un jour...
Des odeurs se firent présentes, piquantes... d'autres plus physiques. Elle venait de dire quoi là ? Le raser ? Qwell, la jeune Valkyrie qui avait cherché à se barrer quand il l'avait soignée de la noyade, qui... qui quoi ? Bref ! Elle voulait le raser ? Il hallucinait d'une pareille. Non, impossible, ce n'était pas elle, cela. Il voulut rire, pour la peine. Et ouvrir les yeux... il ne les avait pas fermés. Enfin, il croyait ne pas les avoir fermés. Et... et elle était désolée de quoi ? Il se rembrunit quand l'histoire des lettres se hissa au-dessus de tous les souvenirs. Oui, ils s'étaient écrits, pour avoir de ses nouvelles, apprendre ses progrès, ses réussites, ses frustrations face aux échecs... Si elle était là, c'était qu'elle avait réussi... Et elle n'avait jamais eu de réponse depuis qu'il avait croisé la route du Baron.
Ce n'était pas à elle d'être désolée... Par ses conneries, il provoquait toujours des conséquences attristantes. Il aurait tellement voulu le lui dire. Mais il était épuisé. Épuisé de se démener, de ressentir, de se rappeler. Le gros bordel morcelé n'était plus là. Étrange effet que voilà. Mais la culpabilité était là. Face à ce poids, il sombra. Tout fut noir. Ténèbres, mais les sensations étaient toujours là. Bon sang, il crut couler un bon coup. Là, où il chutait, et trop dangereusement à son goût. Où était sa forteresse ? Et ce n'était pas de la culpabilité qu'il percevait. C'était le poids de la réalité, de la vie même, qui avait ses douleurs, ses souffrances... mais aussi ses contraires. Ce n'était pas de la culpabilité qui l'enfonçait, c'était le désir de rasséréner Qwell qui l'avait libéré de sa forteresse. Un dernier effort...
La main que tenait doucement Qwell se resserra doucement, avec un léger tremblement dans le mouvement. Ses paupières clignèrent plus rapidement, après s'être fermées quelques secondes, agressées par la lumière. Sa respiration se fit plus profonde, plus rapide. Qwell était là, assise non loin de lui.
"Ne sois pas désolée..."
Il grimaça en entendant sa propre voix, plus qu'enrouée. Il ferma de nouveau les yeux quelques secondes, avant de les rouvrir et de fixer un peu les environs. Bon sang... depuis combien de temps avait-il comaté... il avait l'impression de ressortir d'un trou mental profond. Ah oui, sa propre geôle mentale. Une chose était certaine, il était bien dans la réalité, et la vraie, l'authentique. Pas la fausse de Lamentation. Il crut sentir les larmes lui monter aux yeux. Il n'avait plus à se cacher, redoutant encore un jeu malsain de cette saloperie de Lamentation. IL n'avait plus besoin de fuir, maintenant qu'il savait...
"Ne le sois pas... tellement de choses se sont passées..."
Ses yeux papillonnèrent.
"La télépathie... ca en bouffe de l'énergie... "
Et il sombra totalement dans les bras du sommeil. Qwell pourra même l'entendre légèrement ronfler.
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
Messages : 343
crédits : 117
crédits : 117
Avec délicatesse, la lame longea les traits de l'humain, jusqu'à ce que sa barbe soit complétement taillée, que sa main remue de façon à peine perceptible sous la mienne. Ce ne fut pas le seul signe qui montra qu'il émergeait,ses paupières tremblèrent,montrant une volonté de se relever. Sans que je ne parvienne toutefois à amarrer mes dioptases dans les reflets de son âme qui peinaient à s'adapter à cet environnement trop lumineux. Au point qu'il les referma,m'adressant de sa propre voix, des mots qui visaient à me délester de toute culpabilité.
Je souris faiblement, car il était resté lui-même malgré son tourment, voulant avant tout me rassurer alors que c'était à moi de le faire. Oui,on avait beau lui avoir infligé un trouble si profond qu'il s'était refermé tel un coquillage, Alaric n'avait pas complétement changé. Il pensait aux autres avant lui-même, n'osant l'interrompre pendant qu'il peinait à revenir dans la réalité, ses yeux s'humidifiant. Les miens l'imitèrent, me contenant,car je voyais bien qu'il était faible et que cela ne durerait pas longtemps.
-Oui,trop même.Lui répondis-je en le voyant partir,me dire qu'il était épuisé à cause de cette magie qu'il ne maitrisait pas. -S'il te plait, reste éveillé Alaric...
Je n'insistais pas quand son corps s'affaissa complétement sur le matelas,poussant un soupir en inclinant ma tête vers le bas. J'étais si heureuse d'être parvenue à communiquer avec lui et triste que cela fut bref. C'est en entendant son ronflement, celui qui m'avait permis de m'endormir les premières nuits où j'avais été libérée il y a douze ans de cela, que mon visage s'éclaira d'une bienveillance, me sentant si redevable:
-Je prendrais soin de toi Alaric. J'essuyais la mousse encore présente dans certains recoins de ses traits,ajoutant:-Même si cela dure des années, j'essaierais de te sortir de là. Je ne t'abandonnerais pas.
Je rangeais le matériel, puis j'approchais un fauteuil vers son lit, m'y installant en reprenant sa main dans la mienne,le regardant. Je réfléchissais à comment l'aider,l'extirper de cette forteresse mentale qu'il avait dû fortifier contre quelque chose ou quelqu'un, en ne laissant qu'une mince ouverture. Si je tentais d'y pénétrer par la force, j'étais persuadée qu'il voudrait l'ensevelir à jamais alors qu'en douceur, je pourrais l'atteindre de l'intérieur. Car après tout,personne ne pouvait franchir une meurtrière. Sauf une voix et les rayons du soleil.
Bercée par le son qu'il faisait en dormant, ma tête bascula sur le côté,m'endormant un peu plus tard sans me sentir partir. Sans lâcher sa main,l'espoir que l'on pourrait de nouveau ne serait-ce,discuter ensemble,sans trouver le moindre prétexte si ce n'est, l'attachement.
***
Je me réveillais presque en sursautant,me rendant compte que je m'étais assoupis quelques heure si j'en croyais l'avancée du soleil dans le ciel.l'emplacement des ombres avait un peu changé de position. Je compris pourquoi je m'étais réveillée, remarquant qu'a la place de la crème et le nécessaire à raser, se trouvait un plateau avec des mets encore fumants. Je me redressais,me penchant vers Alaric légèrement,posant le dos de ma dextre sur son front et son cou pour vérifier qu'il n'avait pas de température.
Il en avait un peu, préférant remédier à cela en posant mes paumes de chaque côté de ses tempes,utilisant ma magie pour la faire disparaitre complétement, en plus de le réveiller en douceur, lui disant en reprenant une phrase que je lui avais déjà dite dans une auberge:
-Réveil toi petite marmotte. Quequ'un a apporté des bonnes choses à manger. Me rappelant que cela ne serait pas chose aisée, sans perdre mon enthousiasme, je repris:-Je vais t'y aider.
Sans chercher à le brusquer évidemment. Je fis voler dans ma main une poire, des souvenirs refaisant surface. Je la coupais en quatre, enlevant la partie avec les pépins puis je tendis un morceau vers Alaric. Vers son nez précisément, pour qu'il sente l'odeur de ce fruit. L'odorat étant connu pour être le second sens qu'on développé à la naissance,j'essayais de le stimuler, ainsi que le touché en caressant sa main avec la mienne:
-Tu sens ? Tu saurais dire ce que c'est ?Essaye de me parler sans user de la télépathie si tu peux. Cela pourrait encore t'affaiblir davantage.
On pourrait croire en nous voyant ainsi, sans savoir ce qui se passait, qu'une petite soeur aidait son grand frère à se remettre sur pied en le nourrissant. L'idée me plut, me demandant si c'était foncièrement différent d'avoir un frère ou une soeur. J'avais toujours voulu pouvoir avoir une famille aimante ,étant d'une nature affectueuse. Je n'avais pas vraiment pu donner tout cet amour que j'avais en moi quand j'étais avec mes congénères, m'interdisant ensuite de le faire en rejoignant l'Empire pour éviter de me lier aux autres.
Je le regrettais si fort maintenant, de ne pas avoir pris ce risque,celui d'ouvrir mon coeur aux autres avant d'avoir chuté chez Cyradil. Je nous avais par ma faute, privé de bons moments, de cette possibilité,celle de l'empêcher de sombrer dans cet abime. Je balayais ces remords en secouant lentement ma tête de gauche à droite,car ils n'allaient pas m'aider à guérir Alaric.
Je posais le fruit sur ses lèvres,pour que ce soit le gout sucré du fruit qui lui permette de se réveiller, se saisir de la réalité qu'il avait dû mal discerner si j'en croyais ses réactions.Je n'étais sûre de rien, ma priorité n'étant pas de démêler ce mystère que seul lui en connaissait le secret. Je lui intimais gentiment, sans le forcer non plus:
-Croque. Je fis voler un autre morceau à ma propre bouche,savourant la chair en affirmant:-C'est délicieux tu ne trouves pas? Je te préviens, si tu ne le fais pas, je te chatouille les pieds. Ajoutais-je en plaisantant, bien que c'était tentant de le faire ,maintenant que j'y réfléchissais.
Codage par Libella sur Graphiorum
Qwellaana discute en 009966
Affilié au Reike
Alaric Nordan
Messages : 384
crédits : 871
crédits : 871
Alaric ne sentit pas immédiatement qu'on tentait de l'éveiller. Pour la première fois depuis... une éternité ? Non, pas une éternité, mais cela faisait longtemps qu'il n'avait pas dormi d'un repos profond, agréable. Cette sensation qui invite à rester endormi, tant on se sent bien, au chaud, en sécurité. Un reliquat d'une mémoire des premiers instants de la vie sans doute, qui faisait qu'on savourait toujours ce plaisir simple, comme le plus grand des trésors peut-être ? En tout cas, l'endormi ne voulait pas sortir de ces ténèbres-ci, qui étaient le contraire total de ce qu'il avait subi la veille. De sa forteresse où il s'était réfugié, il se retrouvait maintenant dans un espace plus grand, plus confortable. Pourquoi le quitter ? Pourquoi se démener ?
Une voix brisa la nappe épaisse de sa quiétude, en plus d'un étrange étau qui s'était posé de part et d'autre de sa tête... Sa tête ? Ah oui, il avait un corps, avec des bras, des jambes. La voix se fit un peu plus intense, un peu plus précise. On voulait qu'il se réveille. Une odeur étrange, et pas désagréable, sucrée même, vint envahir son nez. Il sentait toujours une poigne plumeuse à sa main.
Et s'il se réveillait ? Non... pourquoi le ferait-il ? Après tous ces efforts, maintenant qu'il n'était plus confronté au danger manipulateur de cette créature immonde, pourquoi reviendrait-il à la conscience ? En comprenant qu'il était bien dans la réalité, il se rappelait que le monde n'était que lutte permanente, que déchirement pour toute l'existence quand on perdait un être cher à son cœur... L'image d'une jeune et belle femme lui apparut alors. Celle qui portait le nom de Nimureh. Si joviale, avec son sourire qu'il avait toujours apprécié... même jusqu'à son dernier souffle. Et qui lui avait murmuré de continuer à vivre. Il avait été lâche de l'oublier... il serait alors lâche de ne pas se réveiller.
Il finit par émerger, d'abord difficilement, à cause du sommeil lourd et réparateur qui embrumait son esprit. L'odeur d'un fruit sucré était toujours présente, sous son nez, quand il ouvrit les paupières. Il lui fallut quelques secondes pour distinguer ce qui se passait autour de lui. Qwellaana lui parlait de nouveau. Tous les mots, comme tantôt, avaient un sens.
Dans un premier temps, son esprit réagissait de manière assez primaire, trouvant cela infantilisant. Mais sa raison et son expérience prirent le dessus. L'approche se voulait simple, pour ne pas brusquer sa perception du monde réel. Qwell voulait s'assurer qu'il s'était bien ancré pour de bon, qu'il ne s'effondrait pas à nouveau.
"Une menace de maman poule..." dit-il d'une voix encore rauque à ses oreilles.
Il tourna les yeux vers la fenêtre. Il faisait jour, un peu moins intensément que tout à l'heure. Depuis combien de temps avait-il dormi ? Il se concentra sur le morceau de fruit. Il le croqua, comme attendu par Qwellaana. Le jus était agréable, sucré. De la poire... Un vrai délice ! Il ne se fit pas prier pour terminer.
"Si tu veux que je mange un second morceau... faudra que je m'asseye."
Il déglutit, avant de faire une demande un peu insensée, se doutant très bien qu'avec son état actuel, ce ne serait pas des plus évident.
"Après, j'aurai besoin que tu m'aides à me mettre debout..."
Il voulait prendre l'air, le respirer pleinement. Avait-il encore une crainte d'un autre piège de Lamentation ? Instinctivement peut-être, mais pas à la surface de ses songes.
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
Messages : 343
crédits : 117
crédits : 117
J'avais esquissé un sourire quand enfin, l'humain finit par s'éveiller. Il fut cependant bien vite remplacé par une petite moue à cause de son commentaire. En plus de me comparer une gallinacée-les autres hommes qui avaient osé cette comparaison de manière peu courtoise avaient eu un retour vif de ma part-,le fait qu'il sous entende que ma menace n'était pas crédible, me vexa un peu. Pas méchamment bien entendu, me rappelant que ma soeur avait toujours aimé taquiner sur ma façon d'aborder toute situation de manière diamétralement opposée à mes congénères:
-Si tu veux la prochaine fois,si tu préfères, je te donnerais des coups de coussins pour te réveiller.
Dis-je en croisant mes bras sous ma poitrine quand il eut fini de manger le morceau que je lui avais tendu, ne pouvant m'empêcher de sourire,de rire en me rendant compte que dire cela n'allait pas m'aider à ne pas paraitre trop protectrice. Je n'étais pas douée pour intimider avec des paroles, mes dioptases pouvaient par contre eux, à de rares occasions, faire vite comprendre le fonds de ma pensée. Là,ils brillaient de voir qu'Alaric voulait continuer à manger, l'aidant à mieux s'installer à sa demande.
-Voilà,tiens. Ne mange pas trop vite.
Une phrase qu'il m'avait dite quand j'avais dix-huit ans. Quand je n'avais pas encore toutes mes formes de jeune femme et que j'avais vu pour la première fois à quoi ressemblait l'appareil reproducteur d'un homme. Je lui avais surtout dit ça par automatisme plus que pour l'avertir,à force de tenir ce discours aux patients. Il n'avait pas besoin que je lui fasse certaines recommandations,surtout à un comparse qui avait été shekhikh avant moi.Je fis voler le plateau sur ses jambes, lui laissant prendre le temps de manger.
Je crus percevoir un léger trouble,ne le dérangeant pas afin de ne pas trop l'étouffer. Il ne me fallut pas attendre très longtemps avant qu'il ne se décide à me solliciter. J'étais restée silencieuse, pensive, pensant le pour et le contre et les risques que cela impliqué de vouloir franchir cette étape alors qu'il venait tout juste de retrouver la parole. Ce qui n'avait rien à voir avec ses capacités motrices qui pourraient lâcher en touchant le sol de la réalité. Les profonds troubles psychologiques qu'il avait dû subir pourraient refaire surface si l'on ne prenait pas de précaution:
-Je ne sais pas si cela est vraiment raisonnable Alaric. Je veux dire,tu viens juste de te sortir de cette...torpeur?Il faudrait normalement attendre plusieurs jours afin de voir si tu es capable de te déplacer et...
Je regardais l'endroit qu'il avait fixé plus tôt, repensant à la fois ou j'avais failli tomber par la fenêtre en voulant juste sentir l'air et les rayons du soleil sur ma peau qui m'avaient tant manqué. Comment je pouvais l'empêcher de marcher, de sortir alors qu'il avait été capable de prendre d'énormes risques avec moi ? Sans me connaitre qui plus est. Je débarrassais le plateau, me trouvant ridicule d'hésiter, alors qu'il avait sauté à l'eau pour l'inconnue ailée que j'étais:
-On va essayer quand même. Il y a un jardin intérieur un peu plus loin. Commençons par le rejoindre.
Si cela sonnait comme une décision inconsciente, je pourrais le comprendre,prête à me recevoir des réflexions ou des regards désapprobateurs des autres médecins. Plutot que me soucier des futures remontrances, je me levais,bien décidé à accéder à son envie de poser les pieds à terre,son besoin sortir surement. Puis sans doute, je pourrais déceler d'éventuel problème en l'observant se dégourdir les jambes et trouver d'autres excuses à cette prise de décision.
-Je vais t'aider à te relever et tu t'appuieras sur moi pour commencer à marcher si tu veux bien.
Je me penchais vers lui,attrapant ses mains pour les poser sur mes épaules,afin qu'il puisse prendre appui dessus. Je lui adressais un sourire confiant tout en repliant bien mes ailes derrière mon dos pour éviter qu'il ne les touches par inadvertance. Je l'aidais ensuite à se relever en le soutenant de chaque côté de son corps avec douceur, comme je faisais avec des personnes âgées. Une fois debout,je ne bougeais plus, afin d'être sure qu'il soit stabilisé et qu'il n'allait pas vaciller.
- Dès que tu seras prêt, on se dirige vers le jardin. Ça va jusque-là ?Je mis à côté de lui maintenant,encerclant son dos de mon bras:-Allons y progressivement.
6
Codage par Libella sur Graphiorum
Qwellaana discute en 009966
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
Messages : 315
crédits : 1215
crédits : 1215
Quand son espion était venu lui affirmer qu’Alaric avait disparu des radars, et donc de la surveillance de ses hommes, il fallait être honnête : Zéphyr ne l’avait pas cru. Cet homme résidait à Ikusa, et s’il n’était pas exclu qu’il soit envoyé en mission quelque part (encore plus depuis sa rétrogradation), ses subordonnés auraient tout le temps d’être mis au courant et de ne pas s’inquiéter de son absence. Alors quand l’un des siens lui avait voué, la tête basse, que le mage d’état s’était volatilisé, il fallait avouer que l’Oreille avait un instant arrêté ce qu’il faisait, comme si les propos de son interlocuteur n’avaient aucun sens. Puis, il avait lentement intégré ce que cela sous-entendait et c’était avec un sourire faussement calme qu’il avait lancé :
- Comment un géomancien de sa trempe peut disparaître, dans la capitale, sous nos yeux, et sans qu’on ne comprenne rien à ce qu’il se passe ?
Son sbire aurait voulu disparaître sur place, il le savait bien. D’autant que le problème était triple. D’abord, Alaric avait vraiment donné du sien et depuis l’affaire du Sémaphore, le fils du désert avait vraiment essayé de faire patte blanche. Ce n’était donc pas lui qui essaierait de défier les services du maître-espion, sans compter qu’il savait lui-même que le conseiller royal gardait un œil lointain sur lui.
Ensuite, Alaric était lui-même puissant. Celui qui essaierait de le prendre en traître comprendrait que ce ne serait pas si facile, notamment grâce à sa magie élémentaire bien développée.
Enfin, et c’était là ce qui dérangeait le plus le guerrier, Ikusa était la ville sur laquelle il exerçait le plus d’influence. Puisque Zéphyr y résidait une grande part de l’année, le cœur de son réseau s’y trouvait également, et il était donc difficile que des phénomènes particuliers échappent à ces hommes. Si on avait véritablement enlevé le mage d’état – ou s’il avait pris la poudre d’escampette, pour n’importe quelle raison – il devrait au moins y avoir des témoins quelque part. Qu’ils se taisent ou qu’ils veulent témoigner auprès de la garde, il y aurait dû au moins y avoir des hommes, des femmes ou des enfants qui aient vus quelque chose – voire même des animaux puisque certains espions avaient les capacités de dialoguer avec eux.
Mais non. Il n’y avait rien, et c’était sans doute ce qui avait le plus frustré la fine lame de l’Empire. Car cela révélait soit une faille dans son réseau, soit on avait eu affaire à un phénomène qui dépassait les capacités des mortelles, et ça… ce n’était pas bon signe non plus.
Sans mettre le royaume en état d’alerte maximum pour un seul individu, Zéphyr avait néanmoins ordonné en interne qu’on cherchât toute trace d’Alaric Nordan. Avec un peu de chances, ils ressortiraient tous gagnants de cette aventure, et il y avait peut-être des choses que le bretteur ne pouvait imaginer. Cependant, l’éphèbe en gardait pour l’heure un goût amer et il s’était demandé s’il n’avait pas fait une erreur en accordant progressivement du crédit à l’élémentaliste. Avait-il été trop rapide dans son jugement ? Cela l’agaçait, il ne pouvait le nier, même s’il y avait encore une chance qu’en retrouvant le Reikois, des choses pourraient s’éclaircir.
Etonnamment, sa disparition fut encore assez courte. Un peu plus d’une semaine s’était passée quand ses hommes entendirent parler d’Alaric. L’homme s’était rendu à une caserne militaire pour se rendre, en compagnie d’une membre du RSAF, qui avait elle-même rendu un rapport sur ce qu’il s’était passé avec son compagnon. Enfin, un rapport… On avait plutôt l’impression qu’ils avaient connu l’enfer. Comme si cela ne suffisait pas, le mage s’était enfermé dans un mutisme complet. Il avait subi un traumatisme, lui avait-on dit. Puisque la garde ne pouvait rien en tirer, on l’avait même confié à un hôpital dirigé par des FMR, et bien que les Shekhikh lui avaient déclaré que ça ne servait à rien d’aller le voir, Zéphyr s’était quand même présenté dans sa chambre. Il lui avait parlé, avait même tenté de ne pas y aller trop fort, dans ses propos. Le maître-espion lui avait déclaré qu’il avait bien agité ses hommes, qu’ils l’avaient recherché partout, sans guère de résultats ; que néanmoins, son interlocuteur était en vie, et que c’était le principal. Pas de reproches, donc, et c’était un bel effort de la part de l’Oreille, mais… autant parler à un mur. Il lui avait signalé, au cas où, qu’il était prêt à entendre ses explications, qu’il ne s’énerverait pas (peut-être), qu’il préférait ne pas le juger hâtivement, mais là encore, c’était comme s’il avait parlé à un légume.
Zéphyr avait un naturel patient, mais il savait rendre les armes quand certains domaines lui échappaient. Dans ce cas précis, il était incapable de soigner les dommages causés à l’esprit, alors il avait demandé au service médical qu’on lui fasse part de la moindre avancée concernant ce patient quelque peu particulier. A défaut et puisque l’établissement était sur son chemin quand il quittait le palais, il passait de temps en temps le voir, sans nécessairement beaucoup lui parler. Une fois n’étant pas coutume, l’éphèbe se permit un petit détour et… tiens ? Pour sa plus grande surprise, il n’y avait personne dans la chambre d’Alaric.
Il ne fallut pas longtemps pour interroger une aide-soignante. Un instant embêtée, car la bonne femme ne pouvait pas tout savoir, elle se renseigna à son tour auprès de ses collègues et on les informa que l'arcaniste avait reçu de la visite. Une dame aux cheveux argentés, aux yeux émeraudes, une dame avec des ailes aussi. Zéphyr ne sut mettre un nom sur son visage que quand il fut conduit vers l’endroit où était la FMR.
Qwellaana Airdeoza. C’était une femme aux multiples talents, dont il avait déjà entendu parler, grâce à l’interrogatoire de Mégère. Le guerrier avait été surpris d’apprendre qu’elle avait tenu tête au Boucher, un homme qui n’obéissait qu’à Alasker et qui était connu pour sa violence et son caractère instable. Il connaissait également la manière dont elle avait traité la vieille diviniste et, en définitive, le conseiller royal savait qu’elle avait réalisé son devoir du mieux qu’elle avait pu. Pour le reste, cependant, il ne la connaissait pas tant que ça. Peut-être que c’était là l’occasion de rencontrer une nouvelle compatriote, qui était proche de Cyradil, qui plus est. Mais c’était avant tout une autre personne qui intéressait Zéphyr, ce fut donc à lui qu’il s’adressa en premier, après avoir pris congé de l’aide soignante qui l’avait accompagné.
- Je vois que vous allez mieux, sire Alaric.
Impossible pour lui de prédire si l’homme se refermerait aussitôt comme une huître en voyant l’Oreille sur les lieux.
- Je ne viens pas en ennemi, signala-t-il d’emblée d’une voix paisible, pour prévenir tout signe de stress ou d’angoisse. Rassurez-vous donc sur ce point. Bien sûr, évidemment, il avait des questions. Mais il n’était pas un rustre et chaque chose arrivait à point à celui qui savait attendre. J’ignore si vous l’avez remarqué, à cause de votre état, mais ce n’est pas la première visite que je vous rends. Je dirais même que vous m’avez un peu inquiété. Un peu, c’était un euphémisme. Mais bon, il y avait une amélioration quand même. Je suis agréablement surpris de vous voir dehors. Très ironiquement, c’était la pure vérité. Mais il était peut-être temps aussi de se présenter à sa compagne, et le bras droit d’Ayshara lui accorda un bref salut de la tête. Je m’appelle Zéphyr. Zéphyr Zoldyck. Enchanté. J'enquête sur la disparition de messire Nordan. Il observa la jeune femme une seconde, puis s’accorda un sourire. Je ne sais pas si c’est vous que nous devons remercier pour l’amélioration de notre ami, mais si vous êtes bien une de ses camarades, il doit avoir de la chance de vous avoir, ma dame.
Autant commencer en douceur, le temps de jauger les réactions de l’un et de l’autre. Même si Alaric se douterait bien qu’ils ne parleraient pas de la pluie et du beau temps éternellement.
- Comment un géomancien de sa trempe peut disparaître, dans la capitale, sous nos yeux, et sans qu’on ne comprenne rien à ce qu’il se passe ?
Son sbire aurait voulu disparaître sur place, il le savait bien. D’autant que le problème était triple. D’abord, Alaric avait vraiment donné du sien et depuis l’affaire du Sémaphore, le fils du désert avait vraiment essayé de faire patte blanche. Ce n’était donc pas lui qui essaierait de défier les services du maître-espion, sans compter qu’il savait lui-même que le conseiller royal gardait un œil lointain sur lui.
Ensuite, Alaric était lui-même puissant. Celui qui essaierait de le prendre en traître comprendrait que ce ne serait pas si facile, notamment grâce à sa magie élémentaire bien développée.
Enfin, et c’était là ce qui dérangeait le plus le guerrier, Ikusa était la ville sur laquelle il exerçait le plus d’influence. Puisque Zéphyr y résidait une grande part de l’année, le cœur de son réseau s’y trouvait également, et il était donc difficile que des phénomènes particuliers échappent à ces hommes. Si on avait véritablement enlevé le mage d’état – ou s’il avait pris la poudre d’escampette, pour n’importe quelle raison – il devrait au moins y avoir des témoins quelque part. Qu’ils se taisent ou qu’ils veulent témoigner auprès de la garde, il y aurait dû au moins y avoir des hommes, des femmes ou des enfants qui aient vus quelque chose – voire même des animaux puisque certains espions avaient les capacités de dialoguer avec eux.
Mais non. Il n’y avait rien, et c’était sans doute ce qui avait le plus frustré la fine lame de l’Empire. Car cela révélait soit une faille dans son réseau, soit on avait eu affaire à un phénomène qui dépassait les capacités des mortelles, et ça… ce n’était pas bon signe non plus.
Sans mettre le royaume en état d’alerte maximum pour un seul individu, Zéphyr avait néanmoins ordonné en interne qu’on cherchât toute trace d’Alaric Nordan. Avec un peu de chances, ils ressortiraient tous gagnants de cette aventure, et il y avait peut-être des choses que le bretteur ne pouvait imaginer. Cependant, l’éphèbe en gardait pour l’heure un goût amer et il s’était demandé s’il n’avait pas fait une erreur en accordant progressivement du crédit à l’élémentaliste. Avait-il été trop rapide dans son jugement ? Cela l’agaçait, il ne pouvait le nier, même s’il y avait encore une chance qu’en retrouvant le Reikois, des choses pourraient s’éclaircir.
Etonnamment, sa disparition fut encore assez courte. Un peu plus d’une semaine s’était passée quand ses hommes entendirent parler d’Alaric. L’homme s’était rendu à une caserne militaire pour se rendre, en compagnie d’une membre du RSAF, qui avait elle-même rendu un rapport sur ce qu’il s’était passé avec son compagnon. Enfin, un rapport… On avait plutôt l’impression qu’ils avaient connu l’enfer. Comme si cela ne suffisait pas, le mage s’était enfermé dans un mutisme complet. Il avait subi un traumatisme, lui avait-on dit. Puisque la garde ne pouvait rien en tirer, on l’avait même confié à un hôpital dirigé par des FMR, et bien que les Shekhikh lui avaient déclaré que ça ne servait à rien d’aller le voir, Zéphyr s’était quand même présenté dans sa chambre. Il lui avait parlé, avait même tenté de ne pas y aller trop fort, dans ses propos. Le maître-espion lui avait déclaré qu’il avait bien agité ses hommes, qu’ils l’avaient recherché partout, sans guère de résultats ; que néanmoins, son interlocuteur était en vie, et que c’était le principal. Pas de reproches, donc, et c’était un bel effort de la part de l’Oreille, mais… autant parler à un mur. Il lui avait signalé, au cas où, qu’il était prêt à entendre ses explications, qu’il ne s’énerverait pas (peut-être), qu’il préférait ne pas le juger hâtivement, mais là encore, c’était comme s’il avait parlé à un légume.
Zéphyr avait un naturel patient, mais il savait rendre les armes quand certains domaines lui échappaient. Dans ce cas précis, il était incapable de soigner les dommages causés à l’esprit, alors il avait demandé au service médical qu’on lui fasse part de la moindre avancée concernant ce patient quelque peu particulier. A défaut et puisque l’établissement était sur son chemin quand il quittait le palais, il passait de temps en temps le voir, sans nécessairement beaucoup lui parler. Une fois n’étant pas coutume, l’éphèbe se permit un petit détour et… tiens ? Pour sa plus grande surprise, il n’y avait personne dans la chambre d’Alaric.
Il ne fallut pas longtemps pour interroger une aide-soignante. Un instant embêtée, car la bonne femme ne pouvait pas tout savoir, elle se renseigna à son tour auprès de ses collègues et on les informa que l'arcaniste avait reçu de la visite. Une dame aux cheveux argentés, aux yeux émeraudes, une dame avec des ailes aussi. Zéphyr ne sut mettre un nom sur son visage que quand il fut conduit vers l’endroit où était la FMR.
Qwellaana Airdeoza. C’était une femme aux multiples talents, dont il avait déjà entendu parler, grâce à l’interrogatoire de Mégère. Le guerrier avait été surpris d’apprendre qu’elle avait tenu tête au Boucher, un homme qui n’obéissait qu’à Alasker et qui était connu pour sa violence et son caractère instable. Il connaissait également la manière dont elle avait traité la vieille diviniste et, en définitive, le conseiller royal savait qu’elle avait réalisé son devoir du mieux qu’elle avait pu. Pour le reste, cependant, il ne la connaissait pas tant que ça. Peut-être que c’était là l’occasion de rencontrer une nouvelle compatriote, qui était proche de Cyradil, qui plus est. Mais c’était avant tout une autre personne qui intéressait Zéphyr, ce fut donc à lui qu’il s’adressa en premier, après avoir pris congé de l’aide soignante qui l’avait accompagné.
- Je vois que vous allez mieux, sire Alaric.
Impossible pour lui de prédire si l’homme se refermerait aussitôt comme une huître en voyant l’Oreille sur les lieux.
- Je ne viens pas en ennemi, signala-t-il d’emblée d’une voix paisible, pour prévenir tout signe de stress ou d’angoisse. Rassurez-vous donc sur ce point. Bien sûr, évidemment, il avait des questions. Mais il n’était pas un rustre et chaque chose arrivait à point à celui qui savait attendre. J’ignore si vous l’avez remarqué, à cause de votre état, mais ce n’est pas la première visite que je vous rends. Je dirais même que vous m’avez un peu inquiété. Un peu, c’était un euphémisme. Mais bon, il y avait une amélioration quand même. Je suis agréablement surpris de vous voir dehors. Très ironiquement, c’était la pure vérité. Mais il était peut-être temps aussi de se présenter à sa compagne, et le bras droit d’Ayshara lui accorda un bref salut de la tête. Je m’appelle Zéphyr. Zéphyr Zoldyck. Enchanté. J'enquête sur la disparition de messire Nordan. Il observa la jeune femme une seconde, puis s’accorda un sourire. Je ne sais pas si c’est vous que nous devons remercier pour l’amélioration de notre ami, mais si vous êtes bien une de ses camarades, il doit avoir de la chance de vous avoir, ma dame.
Autant commencer en douceur, le temps de jauger les réactions de l’un et de l’autre. Même si Alaric se douterait bien qu’ils ne parleraient pas de la pluie et du beau temps éternellement.
Affilié au Reike
Alaric Nordan
Messages : 384
crédits : 871
crédits : 871
Elle hésitait à lui accorder sa demande, estimant que c'était encore bien trop tôt pour lui. Si elle prenait la décision de lui refuser ce souhait, il ne la contredirait pas. Sur un plan médical, il aurait conclu à la même voie qu'elle. Il venait à peine de reprendre contact avec la réalité qu'il voulait déjà s'activer comme si rien ne s'était passé. Et il lui faudrait bien plus que quelques jours pour assurer un ancrage solide. Il était éveillé, il avait quitté sa forteresse protectrice qu'il s'était créé pour s'épargner toute l'horreur vécue et… il frémit. Non, il ne devait pas y songer pour l'instant ! En un rien, il pourrait réduire à néant tous ses efforts et replonger définitivement. Oui, la prudence lui soufflait de prendre du temps, de se reposer, de laisser son amie estimer à sa place ce qui serait le mieux pour lui. Mais il avait besoin de sortir, il avait besoin de sentir l'air frais, de voir le ciel… Il était sorti de ses propres méandres intérieurs ; il devait accomplir la même étape en quittant cette chambre.
Silencieusement, il regardait la jeune femme, guettant sa décision. Elle aussi avait regardé la fenêtre, baignée dans la lumière du jour. Se rappelait-elle de ce jour où elle avait quitté le lit alors qu'il lui avait demandé de se reposer ? Qu'elle s'était approchée de l'ouverture sur un monde étendu qui lui avait été interdit pendant des mois entiers, emprisonnée et ligotée dans les cales sombres d'un navire ? Il aurait pu esquisser un rictus amusé. Le plateau retiré à l'instant le coupa dans cette pensée. Qwell avait pris sa décision. Savoir qu'il devrait s'appuyer sur elle pour s'assurer de la force de ses jambes le gênait quelque peu. Oh bordel, il espérait ne pas en rougir… non pas parce que c'était une femme qui le soutiendrait, ça, il n'avait aucun problème avec cela. C'était… la proximité. Alors, certes, il avait eu à la porter et à la tenir dans ses bras lorsqu'elle avait perdu conscience, quand il l'avait tirée hors de l'eau. Mais là, ce n'était pas pareil. Ses muscles maxillaires se crispèrent quand elle lui saisit les mains en douceur pour les poser sur ses épaules.
Bon sang, pourquoi était-il si embarrassé ?
Lentement, et avec un sourire rassérénant, l'ailée l'aida à se mettre debout. Alaric crut d'abord s'effondrer, faute de sentir ses jambes soutenir le reste de son corps, mais instantanément, son esprit sut commander aux muscles. Bien qu'il fût tremblant sur ses appuis, avec cette impression de membres en coton, ses mains s'étaient serrées d'un coup sur les épaules de la Valkyrie. Il baissa un peu la tête pour fixer ses pieds, ses genoux. Il avait la désagréable impression de se redécouvrir. Il ferma un instant les yeux et inspira longuement.
"Ça devrait aller. Plus qu'à faire le premier pas."
L'appréhension de faire ce premier pas, maintenant qu'il était debout, lui tordait un peu les tripes. Qwell passa son bras derrière son dos, toujours pour le soutenir. Cette fois, il devint rougeaud. Il sut pourquoi cela le mettait presque dans tous ses états. Maintenant qu'il se rappelait de Nimureh, qu'il avait enfin accepté son dernier voyage vers les étoiles, qu'il ne pourrait que chérir ses plus beaux souvenirs, il ressentait comme une libération intérieure. Il n'y avait plus cette culpabilité pesante. Quand Nora avait cherché à aller plus loin qu'un simple baiser… Qwell était différente. Elle n'était pas Nora, elle n'était pas Nimureh. Parce qu'elle était Valkyrie ? L'amitié qui avait pris forme entre eux deux pourrait paraître très étrange, vu que sa race ne poussait pas à des contacts durables avec des hommes. Il passait un peu pour le grand frère en somme…
*La petite sœur espiègle, chipie à ses heures et qui veut aider son imbécile de grand frère…*
Il tenta un premier pas. Le mouvement de sa jambe était hésitant et tremblant. Il grimaça à la sensation de lourdeur qui s'insinua. Il tenta le second et se serait affaissé si le bras de son amie ne l’avait soutenu. Il attendit quelques secondes avant d'en faire un nouveau.
Lentement, mais sûrement, ils rejoignirent le petit jardin, qui avait tout d'une petite oasis miniature. L'ombre des larges feuilles vertes des quelques palmiers présents les préservait de la chaleur mordante. Une petite fontaine chantait agréablement tout en alimentant un petit étang à l'eau limpide. Quelques bancs de pierre étaient là pour que les visiteurs puissent profiter de la sérénité de l'endroit. Alaric les vit, tenté de s'y asseoir. Il tenait à demeurer debout, observant autour de lui la verdoyance des lieux. Il inspira lentement, ne songeant pas à la protestation de ses jambes, déjà crampées malgré le peu d'effort qu'il avait fait. Réussir à tenir debout était déjà une prouesse. Les FMR de l'hôpital avaient dû veiller à lui préserver un certain tonus musculaire.
L'endroit aurait pu être bien plus paisible si une nouvelle visite ne s'était pas adjointe à la leur. Alaric blêmit en apercevant la présence de l'Oreille en personne. Qwellaana le sentirait se tendre. Contrairement à ce qu'aurait pu redouter le Maître-espion, le convalescent ne s'enfonça pas dans un profond mutisme.
"Sire Zoldyck..."
Il tressaillit en entendant qu'il était venu plusieurs fois le visiter. Le mage déchu s'était enfoncé dans ses propres ténèbres pour se protéger de ce qu'il avait cru être de simples illusions et non le véritable monde extérieur. D'ailleurs, cette prévenance de la part du membre de la Main qui avait précipité sa chute était surprenante... Un nouveau frisson le parcourut. Avant la tempête d'effrois et d'horreurs, il y avait toujours eu ce moment de calme, cette pause toute relative... Avant que ne frappe Lamentation pour tenter de briser ses proies et se repaître de leur propre essence. Mais ce n'était pas une création sordide de cette créature désormais inexistante. Elle aurait été incapable de pousser un Zephyr à se montrer aussi... inquiet de son état. L'entité l'aurait rendu plus déterminé à obtenir des réponses à ses interrogations. L'emploi de la force ne lui était pas inconnu non plus. Quand il voulait quelque chose, il l'obtenait. L'ancien FMR savait d'emblée la raison de sa venue.
Il chassa la crainte du Chant des Ronces. C'était bel et bien la réalité. Se détendre un peu restait difficile.
"Je n'ai aucun souvenir de vos passages. J'étais... comme ailleurs."
Bon sang, il devait donner l'impression d'être un homme brisé. Il l'était... non, il ne l'était pas ! Il n'aurait pas accepté de quitter ses propres limbes.
Zephyr se présenta modestement auprès de la Valkyrie.
"Elle m'a grandement aidé à..."
Comment pouvait-il dire cela ?
"...à retrouver le chemin... en quelque sorte."
Il ne devrait plus y retomber. L'épreuve qui se présenterait avec les nombreuses questions de Zephyr serait rude, d'autant plus pour ne pas s'effondrer à nouveau sur lui-même.
*Hors de question que cela se produise*
"Qwell, s'il te plaît, rejoignons le banc tout proche. J'ai besoin de m'asseoir..."
Silencieusement, il regardait la jeune femme, guettant sa décision. Elle aussi avait regardé la fenêtre, baignée dans la lumière du jour. Se rappelait-elle de ce jour où elle avait quitté le lit alors qu'il lui avait demandé de se reposer ? Qu'elle s'était approchée de l'ouverture sur un monde étendu qui lui avait été interdit pendant des mois entiers, emprisonnée et ligotée dans les cales sombres d'un navire ? Il aurait pu esquisser un rictus amusé. Le plateau retiré à l'instant le coupa dans cette pensée. Qwell avait pris sa décision. Savoir qu'il devrait s'appuyer sur elle pour s'assurer de la force de ses jambes le gênait quelque peu. Oh bordel, il espérait ne pas en rougir… non pas parce que c'était une femme qui le soutiendrait, ça, il n'avait aucun problème avec cela. C'était… la proximité. Alors, certes, il avait eu à la porter et à la tenir dans ses bras lorsqu'elle avait perdu conscience, quand il l'avait tirée hors de l'eau. Mais là, ce n'était pas pareil. Ses muscles maxillaires se crispèrent quand elle lui saisit les mains en douceur pour les poser sur ses épaules.
Bon sang, pourquoi était-il si embarrassé ?
Lentement, et avec un sourire rassérénant, l'ailée l'aida à se mettre debout. Alaric crut d'abord s'effondrer, faute de sentir ses jambes soutenir le reste de son corps, mais instantanément, son esprit sut commander aux muscles. Bien qu'il fût tremblant sur ses appuis, avec cette impression de membres en coton, ses mains s'étaient serrées d'un coup sur les épaules de la Valkyrie. Il baissa un peu la tête pour fixer ses pieds, ses genoux. Il avait la désagréable impression de se redécouvrir. Il ferma un instant les yeux et inspira longuement.
"Ça devrait aller. Plus qu'à faire le premier pas."
L'appréhension de faire ce premier pas, maintenant qu'il était debout, lui tordait un peu les tripes. Qwell passa son bras derrière son dos, toujours pour le soutenir. Cette fois, il devint rougeaud. Il sut pourquoi cela le mettait presque dans tous ses états. Maintenant qu'il se rappelait de Nimureh, qu'il avait enfin accepté son dernier voyage vers les étoiles, qu'il ne pourrait que chérir ses plus beaux souvenirs, il ressentait comme une libération intérieure. Il n'y avait plus cette culpabilité pesante. Quand Nora avait cherché à aller plus loin qu'un simple baiser… Qwell était différente. Elle n'était pas Nora, elle n'était pas Nimureh. Parce qu'elle était Valkyrie ? L'amitié qui avait pris forme entre eux deux pourrait paraître très étrange, vu que sa race ne poussait pas à des contacts durables avec des hommes. Il passait un peu pour le grand frère en somme…
*La petite sœur espiègle, chipie à ses heures et qui veut aider son imbécile de grand frère…*
Il tenta un premier pas. Le mouvement de sa jambe était hésitant et tremblant. Il grimaça à la sensation de lourdeur qui s'insinua. Il tenta le second et se serait affaissé si le bras de son amie ne l’avait soutenu. Il attendit quelques secondes avant d'en faire un nouveau.
Lentement, mais sûrement, ils rejoignirent le petit jardin, qui avait tout d'une petite oasis miniature. L'ombre des larges feuilles vertes des quelques palmiers présents les préservait de la chaleur mordante. Une petite fontaine chantait agréablement tout en alimentant un petit étang à l'eau limpide. Quelques bancs de pierre étaient là pour que les visiteurs puissent profiter de la sérénité de l'endroit. Alaric les vit, tenté de s'y asseoir. Il tenait à demeurer debout, observant autour de lui la verdoyance des lieux. Il inspira lentement, ne songeant pas à la protestation de ses jambes, déjà crampées malgré le peu d'effort qu'il avait fait. Réussir à tenir debout était déjà une prouesse. Les FMR de l'hôpital avaient dû veiller à lui préserver un certain tonus musculaire.
L'endroit aurait pu être bien plus paisible si une nouvelle visite ne s'était pas adjointe à la leur. Alaric blêmit en apercevant la présence de l'Oreille en personne. Qwellaana le sentirait se tendre. Contrairement à ce qu'aurait pu redouter le Maître-espion, le convalescent ne s'enfonça pas dans un profond mutisme.
"Sire Zoldyck..."
Il tressaillit en entendant qu'il était venu plusieurs fois le visiter. Le mage déchu s'était enfoncé dans ses propres ténèbres pour se protéger de ce qu'il avait cru être de simples illusions et non le véritable monde extérieur. D'ailleurs, cette prévenance de la part du membre de la Main qui avait précipité sa chute était surprenante... Un nouveau frisson le parcourut. Avant la tempête d'effrois et d'horreurs, il y avait toujours eu ce moment de calme, cette pause toute relative... Avant que ne frappe Lamentation pour tenter de briser ses proies et se repaître de leur propre essence. Mais ce n'était pas une création sordide de cette créature désormais inexistante. Elle aurait été incapable de pousser un Zephyr à se montrer aussi... inquiet de son état. L'entité l'aurait rendu plus déterminé à obtenir des réponses à ses interrogations. L'emploi de la force ne lui était pas inconnu non plus. Quand il voulait quelque chose, il l'obtenait. L'ancien FMR savait d'emblée la raison de sa venue.
Il chassa la crainte du Chant des Ronces. C'était bel et bien la réalité. Se détendre un peu restait difficile.
"Je n'ai aucun souvenir de vos passages. J'étais... comme ailleurs."
Bon sang, il devait donner l'impression d'être un homme brisé. Il l'était... non, il ne l'était pas ! Il n'aurait pas accepté de quitter ses propres limbes.
Zephyr se présenta modestement auprès de la Valkyrie.
"Elle m'a grandement aidé à..."
Comment pouvait-il dire cela ?
"...à retrouver le chemin... en quelque sorte."
Il ne devrait plus y retomber. L'épreuve qui se présenterait avec les nombreuses questions de Zephyr serait rude, d'autant plus pour ne pas s'effondrer à nouveau sur lui-même.
*Hors de question que cela se produise*
"Qwell, s'il te plaît, rejoignons le banc tout proche. J'ai besoin de m'asseoir..."
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
Messages : 343
crédits : 117
crédits : 117
En voyant le visage d'Alaric se colorer,je me demandais s'il ne faisait pas un peu de fièvre. Ne désirant pas l'interrompre dans ses efforts, je me contentais d'observer ses appuis, tout en le tenant fermement. Heureusement,car dès son second pas, je dus soutenir une bonne partie de son poids, comprenant avec tous ces signaux visibles,comme ses tremblements,qu'il devait s'approprier de nouveau ses jambes. Dans cet élan de bonheur de l'avoir retrouvé,je n'avais pas pris connaissance du nombre de jours ou il était resté ici, devinant qu'au vu de sa mobilité réduite,que de nombreux se sont écoulés.
-Prends ton temps.
J'ai tout le mien pour toi. Avais-je envie de lui dire, taisant cette évidence,bien trop réservée pour lui avouer. Ce n'est qu'un peu plus tard que nous étions parvenus à regagner l'extérieur. Petit à petit, ses mouvements paraissaient moins fébriles qu'au départ. À la manière de nos retrouvailles, me sentant plus à l'aise chaque minute passée à l'aider,espérant en silence que dorénavant,nous avancerons ensemble dans le futur, sans se perdre de vue.Je ne voulais pas faire la même erreur une deuxième fois, souriant en voyant qu'il progressait, le faisant tout autant inconsciemment,par ce simple souhait.
L'air chaud souleva des mèches rebelles dès que nous avions franchi le seuil de la porte menant au petit jardin,apportant avec lui l'odeur du jasmin à fleurs étoilées sur notre chemin. J'avais voulu le féliciter d'être parvenu à avancer jusqu'ici. Sauf qu'il pourrait croire que je disais cela en tant que Shekhikh alors qu'il n'en était rien. Je voyais qu'il faisait de son mieux,ne comprenant pas pourquoi soudain, tous ses muscles s'étaient crispés, nous contraignants à nous immobiliser.
En relevant mon regard,j'aperçus la silhouette d'un homme qui se présenta avec un nom qui m'était inconnu. Je ne pus complétement éteindre cette lueur de méfiance qui brillait dans mes dioptases,propre à ma race face à un mâle, surtout en voyant qu'Alaric n'avait pas l'air ravis par la présence de cet individu. Je préférais me murer dans le silence, un peu inquiète que son corps ait réagi ainsi à la simple vu de ce brun,me montrant un peu protectrice en tenant un peu plus fermement l'ancien FMR sans cesser de fixer le nouveau venu,le questionnant du regard.
Ce qui m'étonna,c'était que ce Zoldyck avait affirmé qu'il avait à maintes reprises, rendu visite à celui que j'entourais toujours de mon bras. Qu'il avait précisé,qu'il n'était pas une nuisance. Cela sous entendait qu'il pouvait le devenir? Cet humain,si je ne me trompais pas,ne devait pas être n'importe qui, écoutant l'échange des deux hommes,pas étonnée qu'Alaric n'ait aucun souvenir vu dans quel état psychologique il venait de sortir.Les risques que le stress le fasse replonger étaient bien là,ne pouvant affirmer qu'il soit complétement sorti d'affaire car il était vulnérable.Ce qui ,ne manqua pas de m'inquiéter,vu son attitude beaucoup moins détendue.
J'avais ancré mes dioptases dans les orbes ambrés de celui qui portait le même nom qu'un vent doux lorsqu'il s'était présenté et pas seulement. J'appris en même temps qu'Alaric avait vraisemblablement disparu,pour plusieurs d'entre nous. Que je n'étais pas la seule à l'avoir remarqué,recherché même. De plus en plus, je me demandais qui était ce Zéphyr qui dégageait une certaine assurance et plus que tout,ce qui s'était passé réellement avec Alaric.Un mystère qu'eux seuls étaient capables d'apporter des réponses,me devant d'en donner une auprès de ce visiteur qui avait perturbé celui qui m'avait sauvé la vie.
Qu'importe ce que l'on pouvait penser des valkyries,je n'allais pas me comporter comme une sauvage, inclinant à mon tour légèrement ma tête,
la relevant en disant:-Enchantée. Je suis Qwellaana Airdeoza.Un peu surprise par ce qu'avait conclu ce nouvel arrivant,je ne pus m'empêcher de rajouter,un peu gênée:-Merci surtout à vous de lui avoir rendu visite.
Car je ne pouvais prétendre être la seule qui avait conduit à ce qu'Alaric remonte à la surface. Pas en simplement en quelques heures.Je pensais que Zéphyr avait contribué en quelque sorte, à garder une issue,une porte vers la réalité,que l'ancien FMR s'en souvienne ou non. Plusieurs facteurs avaient dû entrer en compte pour que je parvienne à l'atteindre dans sa forteresse mentale. C'était l'ensemble de ces petits détails plus ou moins important, qui avaient été nécessaires pour qu'il émerge. Rien que pour cela,je le remerciais intérieurement.
Je pivotais mon visage vers celui que je ne considérais pas comme un patient,quand il affirma que je n'étais pas pour rien s'il était parvenu à sortir de sa prison intérieure.J'avais détourné mes yeux,touchée, ne sachant quoi dire en retour,avec cet inconnu non loin de nous.Je saisis l'occasion,celle d'accéder à sa requête, pour tenter de cacher mes rougeurs :
-Bien sûr.
Je nous dirigeais vers le banc le plus proche,l'aidant à s'installer en douceur tout en restant debout,voulant vérifier qu'il ne faisait pas de température. J'utilisais ma magie de guérison préventivement en posant ma dextre sur son front,diffusant une légère lumière dorée,le consultant du regard pour m'assurer qu'il allait bien :
*J'ai remarqué que tu t'es un peu tendu à la venue de Zéphyr. Je ne me permettrais pas de te demander la nature de votre relation, mais sache que je resterais à tes côtés tout le temps qu'il faudra d'accord?*
Lui dis-je par télépathie.Je ne pouvais déterminer si cela allait le rassurer,prête à m'adapter selon comment se déroule la suite de la conversation. Je m'asseyais à es côtés une fois sûre qu'il n'avait aucun autre symptôme,préférant rester proche de lui au cas où il se sentirait mal ou qu'il fasse une rechute. Ce qu'il venait d'accomplir n'était pas rien. Mais tout le monde savait qu'il était plus rapide de tomber que de se lever. Je tentais d'écarter un peu ma crainte,restant par contre,relativement intriguée par ce que cachaient ces deux hommes.
7
Codage par Libella sur Graphiorum
Qwellaana discute en 009966
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum