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    Gunnar Bremer
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  • Ven 9 Aoû - 23:54
    La brise est légère et en d’autres circonstances, elle suffirait à nous mener à bon port à une vitesse raisonnable. Sauf que la voile est baissée. Je jette un nouveau regard à l’homme derrière moi, la peau bronzée par le soleil et fripée par les âges, dardant une grimace vers l’horizon. D’un coup de main, j’agite la canne à pêche dans mes mains.

    -On pourrait vraiment pas prendre un peu de vitesse ?
    -Si yo po de poisson, j’o pordu ma journée. Moyen jouyasse.

    D’un signe de tête, il m’intime de me concentrer sur ma ligne et je m’exécute en grognant une insulte dans ma moustache. La trente-cinquième depuis qu’on est parti en mer.

    La journée avait pourtant bien commencé. Gégé m’avait annoncé qu’il avait réussi un nouveau mélange dans la distillerie clandestine non loin de la caserne, fer de lance de notre politique de reconquête républicaine à travers notre culture des boissons alcoolisées et aussi parce que sans alcool, les officiers républicains grognent. Gégé, expert en distillation en tous genre, avait réussi à ajouté d’autres fruits bizarre de l'île pour faire un cocktail bien plus sucré et tout autant fort en alcool, de quoi corrompre d'avantages les jeunes de l'île à embrasser pleinement les valeurs modernes de la République en torpillant tout ce qui n’est pas républicain. Sans qu’on fasse d'efforts, c’est dire comment c’est important. Le mélange était pas trop mal et ça changeait, même pour une consommation d’Officier Républicain. Jusqu’au moment où Lou, notre chef, m'a appelé.

    Et généralement, c’est à ce moment-là que les emmerdes commencent.

    -Rompez.

    Le salut n’est pas des plus parfait, mais il suffit à contempler Lou dont le visage est aussi impassible que d’habitude, se permettant une tasse d’eau sur son bureau parfaitement rangé, preuve qu’il fait particulièrement chaud ces derniers jours. La perspective d’un faux-mouvement ; ce qui n’arrive jamais chez Lou mais il se méfie davantage de ces subordonnées pour ce genre d’imprévu ; pouvant imbibé ces précieux rapports lui est horrible. Généralement, on guette ce genre de menu détails avec les collègues, car ils sont des preuves infimes d’une faille dans l’attitude irréprochable de Lou. C’est généralement le moment pour essayer d’obtenir ce que l’on veut. Ça marche quasiment jamais, mais il est généralement moins insupportable à ces moments là. On y gagne.

    -Vous vouliez me voir, Chef.
    -Pas spécialement vous, Bremer. J’ai besoin d’un capitaine.

    Merde. Pancrace est reparti pour le continent il y a quelques jours. Pour le boulot. J’étais bien content que ça tombe sur lui. Il faut évidemment que le destin vienne me renvoyer dans la gueule des emmerdes. Je tique, mais je reste sérieux. Lou ne fait pas de commentaires.

    -Connaissez vous l'île à l’est ?
    -Euh… je ne sais pas… on y est allé ?
    -Non.
    -Alors je ne connais pas.
    -D’après le cadastre de la République, cette île est appelée “Les dents de requins”. Savez-vous pourquoi ?
    -Pas du tout.
    -Votre ignorance ne m’étonne guère Bremer. L'île est tout en longueur, formant un arc de cercle, composé d’une chaîne de collines de roche. Ce n’est pas très haut, mais le paysage est extrêmement accidenté et difficilement fréquentable.
    -Et en quoi ça nous intéresse ?
    -Le SCAR a toutes les raisons de croire que l'île sert de repaire à un  groupe autochtone hostile et anti-républicain, profitant de criques secrètes pour assaillir les navires de commerce à destination de Jardin. Vous comprendrez que la République ne saurait tolérer une telle insolence, Bremer ?
    -Tout à fait. Je souhaite bien du courage à ceux qui vont s’en occuper.
    -Un détachement de la GAR vient justement d’arriver.
    -Parfait. On peut compter sur eux.

    Pas du tout. Tous les Officiers Républicains savent que les soldats de la GAR sont des tocards, moins que les effraies, mais pas les couteaux les plus aiguisés du tiroir. En même temps, les officiers républicains ont cinq années d’études en plus que les gars de la GAR. Ces gens-là n'aiment pas les études, ça veut bien dire ce que ça veut dire. Lou me regarde fixement sans dégager la moindre émotion. Je commence à me mordiller la lèvre inférieure.

    -Ils auront besoin d’un guide.
    -Ils pourront demander aux locaux.
    -Quelqu’un de confiance qui connaît les us et coutumes des locaux.
    -Un local de confiance quoi.
    -Et qui saura traiter avec les représentants républicains en bonne intelligence.
    -Un local de confiance fan de la république. Un jeu d’enfant.
    -Ils auront besoin de vous, Bremer.
    -De moi ?

    J’ai un sourire crispé. Généralement, je préfère éviter qu’on ait besoin de moi. Souvent, je déçois. Au mieux je réussis et ça m’attire des ennuis. Regardez, je suis bien devenu Capitaine. Au-delà des avantages du poste, on me désigne davantage pour me filer des boulots à la con et celui-ci est bien parti pour rejoindre le top trois de l’année, notamment parce que ça implique la GAR et rien de bien ne sort de ces rangs.

    A part des Officiers Républicains en devenir, évidemment.

    -Je ne connais pas particulièrement les locaux.
    -Vous les côtoyez depuis un moment, Bremer. Et puis, c’est surtout pour votre capacité à faire la jonction avec les soldats républicains que vous avez été choisi. Trouvez un partisan de la République en ces territoires n’est pas aisé.

    Je dirais pas le contraire.

    -Je dois m’y mettre quand ?

    Puisque ce de doute façon, c’est probablement acté dans les papiers de Lou. Je ne peux rien contre l’encre implacablement appliquée sur l’impitoyable rapport administratif.

    -Tout de suite.
    -Tout de suite ?
    -Faites votre paquetage. Je vous ai trouvé un transport au village de pêcheur. La République compte sur vous.

    J’ai une furieuse envie de me casser la jambe en sortant, mais ça fait un mal de chien et le médecin de l’escouade n’est pas le meilleur sur les fractures. Puis, je vais bientôt pouvoir générer ce genre de blessure, ça ferait mauvais genre d’avoir de la mauvaise volonté là-dessus. Le temps de faire un paquetage léger avec l’essentiel : un rechange, une bouteille à Gégé, ma matraque, un manteau de pluie et un nécessaire de toilette, je suis fin prêt. ça ne devrait pas durer longtemps non plus. On peut dire ce qu’on veut sur la GAR, elle ne fait pas trop dans la dentelle. Je ne donne pas deux jours aux maquisards. Je devrais pas avoir besoin de plus. Je finis par me pointer sur le dock du village local à proximité de la caserne pour tomber nez à nez avec une barque de pêcheur moisi, avec un vieux édenté à la barre, me regardant comme si j’étais un poisson particulièrement gros.

    -Des problèmes.
    -Monto là vote fait. Ya pas tout’le journée.

    Et c’est ainsi qu’une heure plus tard, j’ai fini par me retrouver à devoir pêcher du poisson. Pourquoi ? Parce que si Lou a réquisitionné le navire, il n’a pas daigné compenser la perte journalière du vieux type. Du coup, il veut que je pêche pour pas foirer sa journée. Rendez-vous compte ? Je ne sais pas pêcher. et au fil du temps, je n’ai plus qu’une seule envie : envoyer le gars par-dessus bord et faire comme je l’entends.

    Mais ça risque de causer des problèmes. Faire disparaître les locaux, c’est un coup à en énerver d’autres et la paix est fragile.

    Les dents de Requin ne sont pas très loin et je serais arrivé en début d’après midi dans d’autres circonstances, mais à cause de l’autre glandu, il finit par me faire débarquer dans la soirée. Et ce n’est certainement pas le pire, puisque j’ai récupéré une sale odeur de poisson qui imprègne mon uniforme, une vraie infection. Comment avoir l’air sérieux avec tout ça ? Surtout face aux soldats et quand j’arrive justement devant eux, ils ne peuvent s'empêcher de froncer les sourcils.

    -C’est quoi cette odeur ?
    -De l’huile de poisson.
    -C’est pour vous lustrer la moustache.

    Rire gras.

    -Non, j’utilise de l’huile de Jojoba, mais ça ne vous concerne pas trop, je suppose.

    Mon avis a aussi une moustache, particulièrement mal entretenue. Il fronce les sourcils.

    -Qu’est ce qu’il nous veut le glandu ?
    -Le glandu, il est Officier Républicain et je dois votre chef.
    -Elle est bien bonne celle là.

    Je lui montre mon insigne. Ils doutent. Je leur montre ma matraque, vieille d’une bonne dizaine d’années, ils font preuve davantage de respect.

    -Je vais voir ce que je peux faire.
    -Vous auriez une salle d’eau ?
    -Pas de bol, elle marche pas. Faudra faire avec l’odeur.

    J’hausse les yeux au ciel. Comment ce boulot pourrait-il empirer ?
    La Veuve Noire
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    Leonora de Hengebach
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  • Sam 10 Aoû - 18:01
    Léonora se tenait droite assise devant son bureau, son uniforme impeccable reflétant le rang qu'elle venait de conquérir. Lieutenant. Ce mot résonnait en elle avec une fierté contenue, mais brûlante. Elle savait que ce titre, ce grade, représentait bien plus qu'une simple promotion ; c'était la preuve de son succès dans un monde où, il n'y a pas si longtemps, on aurait douté de sa capacité à s'élever. Elle était devenue le visage de la réussite et d'intégration Républicaine, une figure qui incarnait à la fois la diversité et l'excellence au sein de la GAR.

    Cependant, Léonora comprenait parfaitement que les éloges qui l'accompagnaient aujourd'hui pouvaient facilement se transformer en murmures sceptiques demain. Dans cette République où chaque mouvement était scruté, chaque décision analysée, il ne suffisait pas d'être nommée. Il fallait prouver, encore et encore, qu'elle méritait sa place. Alors, il n’était pas question de prendre du bon temps sur la plage, comme certains politiciens. Et pour cela, une mission réussie ne serait pas suffisante. Non, il fallait qu'elle revienne avec plus que des résultats. Elle devait marquer les esprits, forcer les sceptiques à reconnaître son mérite, celui d’un peuple, faire couler l'encre, l'encre de l’Hebdo-Républicain. Elle ne se contenterait pas d'un simple entrefilet relatant une mission banale. Non, Léonora visait plus haut. Elle ne voulait que son nom soit gravé dans les mémoires, synonyme de succès et de bravoure. Elle souhaitait rentrer dans les esprits avec des résultats sur le long terme.

    Le poids de cette responsabilité, loin de l'intimider, la galvanisait. Elle savait que chaque étape, chaque confrontation, chaque ordre donné devait être exécuté avec une précision exemplaire. Les hommes et les femmes sous son commandement devaient voir en elle un lieutenant compétent, les autres là-haut diront « une source d’inspiration ». Il n'était pas question de laisser transparaître la moindre faiblesse.
    Alors que Léonora se préparait à rejoindre ses troupes, ses pensées furent interrompues par la chute sur le tapis de la missive urgente qu’elle avait reçu plus tôt. Elle la ramassa pour la poser sur son bureau. Le moment de l'action approchait, et avec elle, la première véritable épreuve de son nouveau grade. Une opération, située dans une zone stratégique, une île au doux nom de « Les Dents de requins ». C'était l'occasion parfaite de faire ses premières preuves. Une réunion cruciale était programmée en début d'après-midi avec les soldats sous son commandement. Pourtant, les minutes se sont transformées en heures, et toujours aucune trace de leur guide. Un capitaine de l’OR. Donc son impatience grandissait, tout comme le murmure des soldats qui commençaient à douter l'efficacité de la personne qui devait les rejoindre.

    Elle était partie avec ses nouvelles recrues, un groupe disparate mais plein de potentiel. Leur enthousiasme et leur volonté de bien faire ne faisaient aucun doute, mais elle savait qu'ils étaient encore loin d'être les soldats aguerris de la GAR qu'elle espérait forger. Ils manquaient de discipline, de cohésion, et surtout, d’expérience sur le terrain. Chaque jour passé avec eux lui rappelait que la route serait longue. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe de regret. Elle aurait peut-être dû emmener avec elle l'une de ses recrues les plus inattendues. Son ami, un peu sauvage, mais débordant de promesses, qui aurait pu apporter une énergie brute qui manquait à cette équipe. Pourtant, elle avait pris la décision de le laisser sur le continent. Il n’était pas encore prêt pour ce genre de mission, pour l’autorité surtout mais elle savait que l’avoir mis de côté lui ferait les crocs et son orgueil. Ce lycan avait été une surprise au moment du recrutement, un défi inattendu, mais aussi une source d’espoir. Et lorsqu’il serait prêt, il pourrait être l’arme secrète de son escouade, un atout qui ferait la différence dans les missions les plus périlleuses. Pour l'heure, elle devait se concentrer sur les hommes qu'elle avait sous la main et de leur guide qui n’était toujours pas là.

    Lorsque Gunnar fit enfin son apparition au campement, le soleil avait déjà entamé sa descente. L’on venait de la prévenir de son arrivée.

    - Cheffe, y a vot’ gars qui vient d’arriver.
    - Son nom ?
    - J’en sais rien, j’ai pas demandé. Dit-il en haussant les épaules.
    Léonora fronça les sourcils alors qu’il ajoutait, amusé.
    - Préparez vous, il pue la poiscaille à plein nez ! et se mit à ricaner comme un sot qu’il était.
    - Sortez Grivotte, je vous ai assez entendu.

    La petite femme sortit ensuite de sa tente, s'avançait vers le nouveau venu, mais pas trop près, en effet....

    - Je suis le Lieutenant De Hengebach de la troisième légion, j'espérais votre présence bien plus tôt.
    - Capitaine Bremer, j’ai été… retardé. dit-il sur un ton las.

    Mais ce qui frappa le plus n'était pas son retard, mais l'odeur nauséabonde de poisson qui émanait de lui qui ferait fuir un banc de requins et imprégnait chaque fibre de sa tenue. Les soldats échangèrent des regards amusés, certains étouffant des rires. Léonora leur lança un regard noir qui en disait long. Le silence s'installa, les soldats observaient maintenant la scène avec attention.

    - Vous êtes arrivé et c’est bien ce qui compte finalement.

    Son regard descendit lentement de son visage jusqu’à ses pieds. Contrairement à elle et aux autres soldats, Bremer ne portait pas l’uniforme. Ce qui frappait immédiatement, c’était son physique. Le Capitaine Bremer était massif, bien au-delà de la moyenne. Ses épaules larges et son torse puissant semblaient taillés pour le combat, chaque muscle témoignant d’années de service intensif. Il avait l’air d’un homme que rien ne pouvait ébranler, une véritable forteresse humaine. Mais ce qui captiva le plus Léonora, c’était sa moustache. Elle était aussi impressionnante que le reste de sa carrure, épaisse et soigneusement taillée, couvrant une bonne partie de son visage. C’était une moustache qui commandait l’attention, un symbole de virilité et d’autorité, comme une marque de fabrique qu’il portait avec fierté.

    -  Grivotte va vous conduire à votre tente. Et rejoignez-moi ensuite, je vous y attendrais. En pointant sa propre tente du menton.
    Elle fit demi tour. Gunnar lui, ramassa son paquetage avec une certaine lourdeur, prêt à suivre Grivotte, un des jeunes soldats assignés pour l’escorter jusqu’à « ses quartiers ».
    Les autres hommes, qui avaient observé la scène en retenant leurs sourires, se dispersèrent. Le soleil déclinait lentement, projetant de longues ombres sur le terrain rocailleux. Le camp était simple, fonctionnel, avec des tentes bien alignées et quelques installations de base. Arrivés devant une tente légèrement en retrait, Grivotte s’arrêta et se tourna vers le Capitaine, un léger sourire se dessinait sur ses lèvres.

    - Voici vot’ tente, Capitaine, dit-il en désignant l’entrée d’un mouvement de tête. Vous devriez y’être tranquille.
    Le Capitaine déposa ses affaires et sans attendre, se dirigea là où l’attendait le Lieutenant.

    Il ouvrit la tente et pénétra dans l'espace soigneusement ordonné. Elle était aménagée avec une simplicité fonctionnelle, mais chaque objet semblait avoir été placé avec soin. Léonora, debout derrière un bureau sur lequel étaient éparpillés divers documents et cartes, leva les yeux vers lui.

    Capitaine… Elle l'invita d'un geste de la main à s’asseoir en face d’elle.  Prenez place, nous avons beaucoup à discuter. Les prochaines étapes, et les objectifs que nous devons atteindre ensemble… Elle prit place à son tour.
    Désirez-vous vous restaurer ? Quelque chose à boire après ce voyage ?

    Evidemment tout était à disposition, un peu de viande, quelques légumes. Rien d’exceptionnel mais pas mauvais. Léonora s’était servie et entama son repas et la conversation.

    Que pouvez-vous me dire sur les locaux ? Sommes nous bien tolérés ?
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  • Ven 16 Aoû - 22:12
    -Une biè…

    Le réflexe est contenu dans un souffle. La sueur perle aussitôt sur le front et je lorgne la Lieutenante en faisant une grimace vite fait. Je tousse dans mon poing et je secoue la main.

    -Juste de l’eau.

    Si les collègues m’avaient entendus, ça se serait bien payé ma tronche, évidemment, et j’en aurais entendu parlé pendant des lustres. Si la lieutenante tique à mon comportement, elle n’en laisse rien paraître, allant servir un grand verre d’eau tandis que je déplace ma carcasse vers les cartes. J’identifie rapidement l'île de Dimalv où l’Office Républicain s’est installé. je capte assez rapidement Les Dents de Requins à l’Est ainsi que plusieurs îles de moindres importances dans les alentours formant à côté des Dents une myriade de tâches comme son avait positionnée sur une vitre. La lieutenante me tend mon verre et je m’en saisis avec l’assurance presque conditionnée d’y trouver une boisson alcoolisée pour me souvenir bien rapidement que j’ai dû faire un choix avant tout politique il y a trente secondes et que je ne peux pas me permettre de la vider d’un trait malgré ma soif.

    J’en bois une petite gorgée. La lieutenante vient se placer en face, passant des cartes à ma personne d’un regard sévère.

    -Il y a une chose qui est acquise, c’est que les locaux ne peuvent pas encadrer la République. Si sur les îles où l’influence du continent est importante comme sur Jardin, on est plutôt bien considéré, ce n’est clairement pas le cas ici. Au mieux, les autochtones vous exprimeront du dédain et feront tout pour vous emmerder. Au pire, bah, c’est toutes les possibilités hostiles.

    Sabotages, meurtres, refus de payer les amendes. Rien de surprenant. Autre gorgée. Si la première était surprenante, la deuxième me rappelle ma passion pour les boissons houblonnées. L’eau, décidément, c’est fait pour se laver.

    -Heureusement, les locaux sont rarement organisés pour représenter une menace et faire partie de la deuxième catégorie. Face à l’organisation militaire de la République, ce n’est pas quelques culs-terreux qui vont faire la loi rapidement.

    Je coule un regard vers la Lieutenante doublée d’une moue moqueuse pour appuyer mes propos. Jusqu’à maintenant, la matraque a été plus forte que la canne à pêche. La seule raison expliquant qu’on a eu des difficultés par le passé, c’est qu’il fallait faire les choses dans les règles parce que, après tout, les locaux sont des citoyens de la République dorénavant même si ça leur fait mal plus qu’autre chose de se l’entendre dire. Mais peut-être que le trait d’humour n’est pas au goût de la Lieutenante.

    Pour qui j’ai déjà une tonne d'a priori. De Hengebach. Je ne sais pas de quel patelin ça vient comme nom, mais ceux à particule pue généralement la noblesse et j’encadre rarement la noblesse, toujours là à se sentir supérieur à nous autres qui n’ont pas eu la chance de naître avec une cuillère dans la bouche. Le deuxième truc qui m’emmerde, c’est qu’elle est jeune. Ou du moins, elle paraît jeune. Si le statut de nobliote est confirmé ; et ça me ferait mal de me planter sur ce point ; on voit mal ce que foutrait dans l’armée une jeune noble qui a plus sa place à faire des tours de piste dans les fêtes des bourges de tous bords à la recherche d’alliance de tous bords. Encore quelqu’un qui a besoin de prouver quelque chose, bombarder à ce poste pour son ascendance et ses soutiens et surement pas pour ses capacités et ses faits d’armes. Si les gars de la Grande Armée Républicaine ne sont pas autant des gens d’élites que l’Office Républicain, ça me fait mal de voir ces types subir l’incompétence théorique d’une donzelle qui n’a pas grand chose à faire ici.

    Le troisième point qui m’emmerde, c’est qu’elle est Lieutenante. Il suffit d’un mauvais mot dans mon carnet de notes pour que je me retrouve dégradé et quand on sait combien de temps je n’ai pas cherché de promotions, c’est dire mon attachement frénétique aux petits avantages indues à ma nouvelle fonction. Pas envie de retourner à un niveau en dessous pour me prendre la tête avec un Capitaine goguenard. Imaginé si c’est un collègue ? Il serait impitoyable…

    Non. Ne pas y penser. Je dois donc être irréprochable et ça, clairement, c’est pas dans mes cordes.

    -Dans notre situation, les autochtones sont plutôt revanchards, Capitaine.
    -Ouai, là, c’est un peu moins jouasse, faut se l’avouer.

    Je me concentre sur les cartes avant de marquer du doigt l’ensemble du massif principal.

    -L’Office Républicain n’a pas exploré le Dents de Requins, mais on est aux faits de la topographie endémique de ce genre d'île. Je ne sais pas depuis combien de temps vous êtes ici, mais vous vous êtes peut-être rendu compte qu’il fait chaud, humide et que les insectes seront votre pire cauchemar. Les jungles sont denses, traîtresses et propices à une infinité d’embuscades pour ceux qui connaîtraient un minimum le terrain. Dès les premiers affleurements rocheux, vous pourrez potentiellement trouver d’anciens sites de civilisations anciennes avec potentiellement des tas d’objets archéologiques de valeurs, mais autant de galeries et de passages qui font de ses sous-sols un vrai labyrinthe. Pas garantie, mais ça serait étonnant qu’il y’en ait pas ici. Cette île est aussi beaucoup plus sauvage que ce qu’on a déjà pu rencontrer sur d’autres îles. La faune y est probablement bien plus agressive et ça peut aller dans tous les sens, surtout dans le sournois. Quant à la flore, je vous déconseille de tomber en rade d’eau et de vivre, la moitié des trucs ici peuvent vous tuer, l’autre se contentant de tester les limites de votre transit.

    En d’autres termes, les lieux sont un enfer à prendre et ce n’est pas pour rien que les rebelles locaux en ont fait leur place forte. Il faudrait des moyens colossaux pour nettoyer cette île sans subir de pertes effroyables, sauf que le commandement veut faire tout aussi bien avec des moyens plus faibles, se basant sur les renseignements du SCAR qui a su briller par le passé comme chacun sait.

    Je m’accoude à la table comme je l’aurais fait à un comptoir de bar, jaugeant du regard la Lieutenante. J’essaie d’avoir l’air cool, mais l’odeur ne doit pas aider. Petite comme elle est, elle paraît bien fragile pour la tâche immense qui lui fait face. Mon petit doigt me dit que son orgueil va tous nous envoyer à l’abattoir, mais je tente quand même de lui faire entendre raison, pour le salut des dégénérés de la GAR.

    -Il y a peut-être encore moyen de demander du renfort pour mettre toutes nos chances de notre côté ? On sera pas de trop pour qu’on rentre tous au pays sur nos deux pieds.

    C’est une lieutenante. Ils sont où les milliers de soldats quand on a besoin d’eux ?
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    Leonora de Hengebach
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  • Dim 18 Aoû - 15:09
    Le capitaine lui expliqua que les natifs ne sont pas ravis de se retrouver sous l'autorité de la République, une réaction prévisible. Comme souvent, ils réagiront par des insultes, des gestes de mépris, voire de la désobéissance, mais rien que la lieutenante jugea insurmontable ou grave.

    Rien de surprenant.

    Elle nota cependant le peu de considération du capitaine envers les autochtones, notamment à travers ses moqueries à peine voilées. Bien qu'elle ne réagisse pas extérieurement, elle jugea cette attitude comme de l'humour grossier, espérant que ce n'était rien de plus qu’une tentative d’humour. Son comportement général lui déplaisait également. Après tout, que pouvait-elle vraiment attendre d'un OR, surtout s'il était basé dans cette région depuis trop longtemps, peut-être au point d'être imprégné des pires aspects du lieu.

    Le soleil écrasant, la mer scintillante, et la chaleur accablante semblaient dicter le rythme de vie dans cette région. Elle n'avait aucun doute que l'oisiveté était probablement l'activité principale de l'Office. Peut-être un soupçon de corruption ou plutôt, pour rester positive et ne pas porter pas un jugement trop sévère sur l'homme qui se tenait devant elle, des petits arrangements sous la table pour compléter le tableau. Il suffisait de voir dans quel état lamentable et à quelle heure il s'était présenté devant elle. S’il voulait se donner l’allure du parfait local, il méritait le label. Ces hommes pouvaient bien se vanter d'avoir fait de longues études, comme lui rapportaient souvent ses collègues de la GAR lorsqu’ils étaient remontés contre eux en les imitants, si c’était pour finir dans cet état, quel intérêt ? Attention, Léonora ne doutait absolument pas de leur intelligence, car il faut en effet être astucieux, très malin pour réussir à donner l'impression de travailler tout en menant une vie de badauds.

    Elle se leva lentement et posa fermement ses deux mains sur la table devant elle. Ses yeux suivaient attentivement les mouvements de doigts du capitaine qui traçait des lignes irrégulières sur la carte étalée entre eux. Chaque mot qu'il prononçait, chaque détail qu'il mentionnait, elle les absorbait avec intérêt. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer une certaine insistance dans son ton, une façon de souligner les dangers, les embûches, les défis à en croire insurmontables. À mesure qu'il parlait, elle se demandait si cette description d'un lieu chaotique et imprévisible ne cachait pas autre chose. Essayait-il de la décourager, de la dissuader de mener cette mission à terme, voire même de la commencer ? Le moustachu continuait de parler, mais Léonora, tout en hochant la tête, réfléchissait à ses propres observations qui se rejoignaient finalement. Une fois qu'il eut terminé, elle s'empara de la carte avec assurance, prenant à son tour la parole. Ses doigts se posèrent précisément sur une zone isolée.

    Il m'a été rapporté que dans cette zone, il y a des mouvements réguliers,dit-elle d'une voix calme mais déterminée en pointant l’endroit. Vous avez mentionné un trafic de reliques et c'est probable. Pour l'instant, rien ne confirme qu'il s'agisse d'autre chose, mais je préfère rester prudente.
    Elle fit une pause, puis désigna un autre point sur la carte, légèrement plus éloigné.
    À quelques kilomètres d'ici, aucun village, aucune présence humaine n'est recensée. Les récifs sont réputés pour être dangereux, pourtant, on observe des départs nocturnes de bateaux de pêche, parfois même de simples embarcations. Ce qui est étrange, car les zones de pêche les plus fructueuses sont bien plus au nord, ici, ajouta-t-elle, traçant une ligne imaginaire vers une autre partie de la carte.

    Elle releva les yeux vers le capitaine, cherchant une réaction, ils devaient analyser chaque détail de cette situation complexe. Ces anomalies étaient trop importantes pour être ignorées et malgré ce qu’elle pensait être des tentatives du capitaine de la détourner de son objectif, elle était bien décidée à creuser davantage.
    Face à l'attitude nonchalante du capitaine, Léonora sentit une vague d'irritation monter en elle, mais elle la maîtrisa rapidement. L'homme, accoudé à la table comme s'il discutait avec un de ces collègues à l’heure de la pause, la jaugeait du regard avec une condescendance à peine voilée. Ses manières désinvoltes, combinées à ses mots empreints de scepticisme, trahissaient un manque de respect qu'elle avait déjà rencontré auparavant, surtout venant d'hommes qui ne voyaient en elle qu'une pauvre petite Shouméienne qu'un soldat compétent.
    Elle inspira mentalement pour maintenir une apparence calme et impassible. Un problème d'orgueil ? Peut-être, mais elle savait qu'il ne s'agissait pas simplement de cela. La réussite de cette mission était d'une importance capitale pour elle et chaque décision devait être prise avec discernement. Ses yeux vert et froids se posèrent sur lui, le dévisageant avec une intensité qui contrastait avec son ton mesuré.

    Capitaine, d'une voix ferme, sans la moindre trace d'hésitation, si je pensais que demander du renfort était la meilleure option, je l'aurais déjà fait. Mais nous savons tous les deux que ce ne serait qu'un leurre de sécurité. Plus de soldats ne garantiraient pas plus de chances de succès. Ce que nous avons ici, c'est une situation qui demande de la finesse, pas simplement du nombre. Nous devront évoluer discrètement, vite et cela ne se fait pas avec cinq mille hommes..

    Elle marqua une pause, le regard toujours rivé sur lui, cherchant à percer à travers cette façade "cool" qu'il affichait. Je comprends vos inquiétudes, et elles sont légitimes. Mais cette mission ne se gagnera pas en ajoutant des effectifs. Elle se gagnera en comprenant parfaitement le terrain, les forces en présence et en anticipant les mouvements de l'ennemi.
    Elle se redressa, faisant face à lui avec une détermination claire. Si vous doutez de notre capacité à accomplir cela, je vous invite à partager toute suggestion plus pertinente. Mais, capitaine, sachez que le doute n’a jamais sauvé personne, il ne fait que les paralyser. J’ai l’intention de rentrer avec mes hommes. Mais cela nécessitera plus que de simples renforts. Cela nécessitera que chacun de nous soit à la hauteur de la tâche.
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  • Lun 19 Aoû - 23:45
    C’est bien connu que les types de la GAR sont pas des flèches. La preuve, ils ne deviennent pas Officier Républicain. Après, on peut s’attendre à ce que les Officiers s’élèvent au-dessus de la piétaille pour de bonnes raisons. Fieracier par exemple, il dirigeait la GAR. Bah, c’était un brave type. Un héros de guerre. Un mec qui mérite tout notre respect et jamais il ne serait jamais venu à l’idée de lui manquer de respect. Des types compétents, on en trouve partout. C’est la grande roulette de la vie et les tocards, on en a aussi du côté de l’Office Républicain. Si la lieutenante ne paie pas de mine, on peut pas lui retirer qu’elle a deux sous de jugeote. La perspective de charger à la baïonnette contre les positions retranchées des insurgés s’éloignent, remplacée par quelque chose qui colle davantage à mes compétences qu'à mon appétence pour la survie. Renseignements. Opération spéciale. Être une ombre et frapper au bon endroit et se retirer quand les ennuis arrivent. Peut-être qu’elle me bave ça parce que je suis Officier Républicain et qu’elle se met à mon niveau. Si c’est le cas, c’est un troisième sou de jugeote, autant le dire.

    Je lève les mains en signe de paix, inclinant la tête en marque de respect.

    -Je ne voulais pas vous offenser, Lieutenante. On sait jamais à quoi s’attendre avec des officiers supérieurs et l’histoire est bourrée d’histoire d’Officier peu compétent qui ont utilisé leurs hommes comme des éléments à sacrifier, des marchepieds pour obtenir les lauriers du succès.

    Je la détaille dans un sourire en coin, elle qui parait si impassible, droite au piquet alors que je la dépasse de beaucoup. Elle aurait bien besoin d’un marchepied en passant, mais la blague ne serait peut-être pas bienvenue dans les circonstances, même si elle doit avoir le cuir suffisamment épais pour qu’elle ne ressente rien, depuis le temps.

    -On en a des gens dans ce genre dans l’Office et on leur fait pas confiance. Si ce que vous me sortez là n’est pas du pipeau, je le saurais de toute façon via vos hommes. Les troupes, ça cause quand ça peut pas piffrer son chef.

    Pause.

    -Et quand ça respecte son chef, aussi.

    Je la sens se redresser imperceptiblement, même si elle était déjà bien droite, comme si la perspective d’avoir ou d’obtenir le respect de ces troupes serait une plus grande fierté. Je me dis que je suis plutôt bien tombé. Je repose les mains sur la carte pour mettre un terme à cette aparté qui a le mérite de mettre les choses au point pour l’instant. C’est que les informations de la Lieutenante sont plutôt intéressantes. Évidemment que moi, j’en sais rien de tous les repérages qui sont faits. Je suis juste un capitaine sur une île voisine.

    -Que les insurgés disposent d’accès discrets à l’océan ne me surprend pas. Ces iles sont des vrais gruyères et la jungle cache à la vue de tous le moindre accès. Ces gens connaissent ces îles depuis des générations, il doit y avoir des chemins connus de quelques-uns à travers les récifs pour permettre le passage de navire. Ca me paraitrait bizarre qu’ils viennent pêcher eux-mêmes leur approvisionnement. Mon avis est qu’ils sont principalement ravitaillés par l’extérieur.
    -Si on les prive de ces voies de ravitaillement, leur position sera affaiblie.
    -Ouai, après, ça m’a l’air compliqué d’aller les titiller de ce côté.

    Je replace mon doigt sur les récifs, puis sur les bords rocheux de l'île.

    -Autant sur la mer que sur terre, on ne connaît pas les accès. C’est un coup à tomber sur un os. Ou alors, il faudra pas mal de repérage.
    -Ce sera fait.

    Je ne doute pas. Ces éclaireurs ne doivent pas être des branquignoles. Je serais curieux de voir comment ils bossent.

    -Quant aux activités dans cette zone, ça pourrait être des pirates. Depuis la chute de Kaizoku, les îles paradisiaques sont devenues une option de choix pour le refuge des forbans de tous bords. Même si les locaux et les pirates ne partagent pas une amitié débordante, ils ont leur hostilité envers la République en commun. Ils peuvent faire front commun avec des équipages des environs pour mener à bien leur raid. Ils ont peut-être même un pied dans la logistique d’approvisionnement. Enfin, il y a des tas de choses à s’imaginer.

    J’aimerais bien aussi jeter un coup d'œil sur les défenses des insurgés. Il est probable qu’il n’ait pas pensé à bloquer tous les accès tellement il peut en avoir. Il suffit d’un trou à peine surveillé pour infiltrer quelques gens compétents et désorganiser tout l’intérieur. Ca réglerait pas mal de problème.

    -Enfin, après, c’est à vous de décider. Même si j’appartiens à l’Office, j’imagine que je suis sous vos ordres.

    Ca me déplait, parce que d’habitude, mon chef me fait confiance et je fais ce que je veux, mais si la Lieutenante a de la considération pour ces hommes, je l’imagine mal m’employer à une tâche qui ne convient pas à mes divers talents. Et encore moins m’envoyer me faire tuer ce qui est, de toute façon, un peu dur, puisque mon compte CPF a surtout servi à me doter de moyen d’éviter une fin prématurée de mon existence.

    -Je vais prendre congé. Vous devez avoir matière à réfléchir.

    Je m’en vais pour sortir et je me ravisse sur le pas de la tente, levant le poing de celui qui vient de se souvenir d’un truc important.

    -Excusez moi, mais… vous auriez de quoi prendre un bain ?

    C’est que l’odeur risque de s’incruster si on n’y fait pas gaffe.
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  • Mer 21 Aoû - 16:44
    Léonora fixa le capitaine en entendant ses mots. Pour qui se prenait-il pour oser la juger ainsi, avec une arrogance à peine voilée ? Ses paroles lui parurent condescendantes, comme s'il se croyait en droit de remettre en question son autorité et son intégrité. Elle garda son visage impassible, refusant de lui donner la satisfaction de voir à quel point ses mots l'avaient piquée. Pourtant, intérieurement, elle bouillonnait. Qui était-il pour la comparer à ces officiers incompétents, ceux qui sacrifiaient leurs hommes sans vergogne ? Elle avait travaillé dur pour recruter et gagner le respect de ses troupes, et l'idée qu'il puisse douter de leur loyauté et de leur dévouement la révoltait. Elle serra légèrement les mâchoires, se forçant à garder son calme. Il avait peut-être l'habitude de jouer les provocateurs, mais elle ne tomberait pas dans son piège. Elle se contenta de le fixer droit dans les yeux, sans un mot, laissant le silence peser entre eux. Si ses actions parlaient pour elle, elle n'avait pas besoin de se justifier.

    De plus, qu’il ose lui dire en face, qu’il ferait son avis en interrogeant ses hommes, lui, simple capitaine ! Pensait-il réellement que ses mots, sa taille imposante de… deux mètres peut être, suffiraient à l’impressionner ? Ce n’était certainement pas son allure, avec son teint hâlé de ceux qui passent plus de temps à se prélasser qu’à travailler, qui allait la convaincre de sa compétence et cette odeur... Il devait probablement passer ses journées à flâner, à se donner l’air occupé, mais sans jamais vraiment s’investir dans ce qui comptait vraiment. Peut-être passait-il plus de temps à boire qu’à réfléchir, se laissant aller à l’insouciance d’un officier quelconque, sans jamais prendre véritablement conscience de la responsabilité. Elle se refusait de céder à la tentation de lui dire ce qu’elle pensait réellement, elle prit donc sur elle. Peut être était-ce de la maladresse de la part de cet homme. Mais le doute était mince.

    La lieutenante reprit contenance et décida de recentrer la conversation sur l’essentiel. Ils retournèrent à l’étude des cartes et aux interrogations stratégiques qui les préoccupaient. Consciente que son orgueil ne devait pas interférer avec la mission, elle choisit de mettre ses ressentiments de côté. Gunnar finirait bien par se rendre compte de ses propres erreurs sans qu'elle ait besoin de le lui rappeler. Malgré son attitude de je-m’en-foutiste, elle devait admettre qu'il montrait une certaine compétence pour la tâche qui leur incombait. Léonora se concentra alors, déterminée à faire ce qu'il fallait pour mener à bien leur objectif. Elle prit une profonde inspiration, puis, avec un ton mesuré, elle admit :

    Je n'avais pas pensé aux pirates. Les informations que j'ai reçues n'allaient pas du tout dans cette direction. Mais ce que vous dites se tient et je dois en tenir compte, nous devons ajuster notre stratégie en fonction de ces nouvelles perspectives…

    … Même si elles venaient de lui. L'essentiel, après tout, était de rester ouverte aux idées qui pourraient garantir son succès. Et lorsque le capitaine chercha à savoir s’il devait se plier à ses ordre, elle garda les yeux sur les cartes le ton ferme mais dépourvu d’animosité.

    En effet, vous devriez être sous mes ordres, dit-elle calmement avant de marquer une pause. Mais j’avais plutôt imaginé travailler en étroite collaboration. Oeuvrer ensemble, plutôt que l'un sous la direction de l'autre me semble être la meilleure approche pour mener à bien la mission. Y voyez-vous des objections, Capitaine ?

    Elle leva doucement son regard vert sur lui. Elle tenait à clarifier qu’elle ne recherchait pas une relation hiérarchique stricte, mais plutôt un partenariat où leurs compétences respectives pourraient se compléter. Cela allait-il calmer ses ardeurs au grand dadais ? Lui, leva une main en secouant la tête et semblait se satisfaire de la proposition. Tu m’étonnes…

    Gunnar prit congé, et Léonora ne fit rien pour le retenir. Alors qu'elle se penchait sur les cartes, elle l'entendit revenir sur ses pas. Il lui demanda où il pouvait prendre un bain, ce qui n'était pas surprenant vu l'odeur désagréable qui émanait de lui, une véritable infection. Mais cela la rassura sur son hygiène et s’en trouvait soulagée.

    Les bains communs se trouvent trois tentes plus loin, vous y trouverez tout le nécessaire, en principe. Et faites vite, Brumer, ajouta-t-elle, parce que j'ai bien l'intention de m'y rendre à mon tour. Alors qu'il s'apprêtait à sortir, c'est elle qui l'interpella cette fois.  

    Une dernière chose Capitaine, avec une pointe d'ironie. Il revint une seconde fois sur ses pas.
    - Oui, Lieutenant ?
    - Par pitié, brûlez-moi ces vêtements. C’est une infection.

    Il lui fit un signe vif entendu, comme s’il était prêt à répondre à ses ordres puis sortit de la tente pour de bon. Léonora, quant à elle, s’est assise en secouant la tête et on pouvait presque deviner un sourire en coin.
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  • Jeu 22 Aoû - 19:48
    Ahah, oui, bien sûr. Ça se voit que la lieutenante ne connaît pas les difficultés d’approvisionnements de l'office dans à peu près tous les secteurs. On vous parle souvent des matraques, mais les uniformes ne sont pas en reste. Difficile d’en chopper un nouveau rapidement et l’officier républicain moyen tourne sur deux uniformes jusqu’au fil la plupart du temps. Les uniformes de capitaine, c’est un peu plus facile, mais on partage ça avec la piétaille d’être pas mieux considéré. Pour les grandes pontes de la logistique, on vaut pas mieux, alors pourquoi s’emmerder à mieux nous équiper. Je suis sûr que les commissaires et les préfets, ils ont cinq rechanges dont ils ne savent pas quoi faire puisque la seule tâche qui peut salir leur fringue, c’est sans doute celle du café le matin.

    Non, je vais pas le cramer. Surtout que c’est le seul que j’ai là, présentement. Quand je vous dis que j’ai pris un rechange, c’est pour les sous-vêtements. C’est là que je vois que j’ai peut-être sous-estimé mon temps de mission ici, j’aurais dû en prendre un deuxième. Dans tous les cas, après avoir repéré les bains, je passe par ma tente pour récupérer mon nécessaire de toilette et mon rechange. Arrivant avec mes affaires, on me repère de loin et les soldats présents froncent le nez et se jettent des regards moqueurs entre eux.

    -Alors, l’Officier Républicain, on vient prendre son bain annuel ?
    -Ouai, exactement. L’odeur est insupportable, mais vous devez avoir l’habitude à la porter toute l’année.
    -C’est que c’est un comique.

    -C’est de bonne guerre. Après quelques échanges de politesse du même genre, on en convient que j’ai besoin d’un bain. Je refile mes frusques à une ménagère civil en espérant ne pas attendre longtemps pour les faire sécher, ça m'emmerderait de traîner en slip dans le camp. Ça entacherait sûrement ma côte de popularité pas très respectable de ce côté. Aux bains, je fais mon affaire et je vous passe les détails. Je me permets de rester un peu plus longtemps dans l’eau autant pour profiter du calme que pour laisser au personnel du camp de s’occuper de mes affaires. Dans l'entrebâillement de la tente, je vois des soldats que j’ai croisé pointer du doigt ma tente tout en rigolant. J’aime pas trop ça. Ca m’incite à sortir plus vite que prévu, de quoi me rendre un peu bougon. Je passe dans la tente d’à côté où l’on nettoie les frusques et je pose mon regard sur celle qui a récupéré mon uniforme.

    -Excusez moi, mais vous avez fini ?
    -Ah oui, c’est fait.
    -Parfait. Je peux les récupérer ?
    -Les récupérer ?
    -Oui. Récupérer mon uniforme.
    -Mais il n’y a plus d’uniforme, il brûle là derrière.

    Je m’élance en craquant ma super vitesse et mon agilité, sautant au-dessus des tables et découvrant avec stupeur les restes calcinés de mon uniforme dans le feu de camp à côté.

    Comment je vais expliquer ça à Lou ? Je me tourne vers la civile qui vient d’arriver, la bouche béante d'incompréhension et les yeux écarquillés de rage.

    -Mais pourquoi ?
    -C’est les soldats qui m’ont dit de le faire. Parait que c’est un ordre de la Lieutenante.
    -C’était une blague !

    Je crois ?
    Parlant de soldats, v’là qu’ils déboulent, les mines réjouis de ceux qui ont fait une bonne farce à quelqu’un, en l'occurrence moi. Je reste décontenancé, hésitant à leur foutre des gnons dans la gueule là tout de suite, ou d’attendre la nuit pour leur trancher la gorge.

    -Ah, Capitaine. On vous cherchait. On a quelque chose pour vous.
    -Quoi ?
    -Comme vous n’avez plus d’uniforme et qu’il serait indécent de vous promener en petite tenue dans le camp, nous vous avons dégoté un autre uniforme, temporairement.

    Finalement, ce sont des salauds à moitié. Ils rattrapent un peu leur connerie.

    -J’espère qu’il vous plaira.

    L’un des soldats révèle l’uniforme et j’ai un temps d’arrêt. Ça ne ressemble pas à l'uniforme de la Grande Armée Républicaine. Je suis encore plus estomaqué qu’avant.

    -Mais… Je ne peux pas porter ça.
    -C’est le seul uniforme en trop que l’on a à disposition. Le précédent porteur faisait votre corpulence. Il vous ira parfaitement.

    Un soldat pouffe. J’ai un sourire haineux. Je m’approche lentement des soldats, m'arrêtant un instant devant eux, les fixant du regard, allant à me baisser pour leur chuchoter à eux seules.

    -Surveillez vos arrières. Il peut se passer des choses mortelles dans la jungle.

    Les sourires disparaissent lentement de leurs trombines, puis ils reviennent à moitié quand je me saisis de l’uniforme des marins que l’on me tend et les ricanements fusent dans mon dos alors que je m’éloigne.

    Nan mais franchement, cette jupette, c’est pas possible.

    ***

    S’il n’y a pas de relation hiérarchique entre la lieutenante et moi, je compte bien lui faire part de mes mouvements régulièrement, qu’on ne me taxe pas d’en faire à ma tête pour rien glander ou de saboter la mission. Cette nuit-là, j’ai tué personne, mais l’envie est revenue un peu quand je me suis pointé en jupette face à la Lieutenante. Heureusement, elle a eu la présence d’esprit de ne faire aucun commentaire, ou peut-être qu’elle avait eu des échos concernant la facétie de ces troupes. Quoiqu'il en soit, on s’est mis d’accord sur le besoin de chopper davantage d’informations. L’avantage que j’ai par rapport à ces éclaireurs, c’est que j’ai bien rentabiliser mon CPF. Avec l'invisibilité, mon agilité et ma vitesse, je peux me faufiler partout sans trop de difficulté.

    Ma journée, je l’ai passé à ça. J’ai fait du repérage au plus proche de la place forte des insurgés, en solo. Ils ne sortent pas souvent mais il y a tout de même des patrouilles pour faire du repérage. C’est au milieu de l'après-midi que j’ai pu approcher de l’une de ces patrouilles, usant de l’invisibilité avec parcimonie pour ne pas la gâcher, m’évitant de me faire repérer. De là, j’ai pu glaner quelques informations que je comptais rapporter à la lieutenante. J’ai été tenté d’en chopper un pour le ramener au camp, mais pour une patrouille, ils étaient nombreux. ça aurait pu tourner au drame en ma défaveur. En plus de ces informations, j’ai pris des notes sur des postes d’observations, des zones renforcées et même un passage à moitié éboulé qui pourrait mener à l’intérieur pour les plus agiles.

    De cette journée, je rentre assez tard. J’ai pas mal crapahuté et j’ai assez usé de magie pour me sentir vidé. On pourra pas me taxer de rien foutre. Déclinant l'envie pressante de me taper un gueuleton dans la cantine du camp, je viens faire mon rapport à la Lieutenante, attendant mon tour alors qu’elle cause avec l’un de ces gars. Une fois rentrée, je fais état des renseignements tactiques que j’ai récupéré avant de conclure avec l’information importante que j’ai glané auprès de ma patrouille.

    -Il semblerait que les rebelles se fassent approvisionner tous les mois. J’ai cru comprendre que le prochain arrivage serait dans la nuit, dans deux jours. Ils passeront probablement par les routes secrètes dans les récifs. Je pense qu’il serait primordial d’intercepter ce navire de ravitaillement pour affaiblir les résistants. Par contre, il pourrait y avoir de la résistance.

    Ils causaient des pirates qui peuvent avoir un lien dans leur chaîne de ravitaillement, mais il y a un monde entre aborder un navire de commerce et un navire pirate. L’un se défend mieux que l’autre et sans pitié.
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  • Ven 23 Aoû - 14:21
    Heureusement, le capitaine Bremer faisait preuve d'une efficacité redoutable. Après leur discussion, il n'était pas resté à se contenter de commentaires désabusés. Il avait immédiatement pris l'initiative de faire ses propres observations sur le terrain. Ce qui devait être vérifié l'était rapidement, ce qui nécessitait une action recevait une réponse rapide. Léonora, qui avait entendu dire que les OR avaient tendance à se dérober aux tâches les plus exigeantes, se surprit à constater qu'elle avait peut être affaire à une exception. Bremer n'était pas du genre à se reposer sur ses lauriers ou à laisser les autres faire le travail à sa place. Au contraire, sa capacité à réagir vite et bien témoignaient d'une solide expérience et d'un sens aigu des responsabilités. La lieutenante, malgré sa méfiance initiale, commençait à reconnaître en lui un allié bien qu’elle ne s’emballait pas trop, cela ne faisait qu’une journée de présence.

    Elle leva les yeux lorsqu'elle vit le capitaine, visiblement fatigué par le terrain. Elle avait été en pleine discussion avec un autre de ses hommes, mais elle écourta rapidement leur échange en le voyant attendre patiemment. Elle appréciait qu’il ait pris l’initiative de sortir. Lorsque vint le moment pour Bremer de faire son rapport, elle l'écouta attentivement. Lorsqu'il mentionna l'approvisionnement des rebelles, son attention se fit plus aiguë. La nouvelle d'une livraison imminente était cruciale, et l'idée d'intercepter ce ravitaillement avait un potentiel stratégique immense.

    Capitaine, nous devons saisir cette opportunité, son ton sérieux soulignait l'importance de l'information. Intercepter ce navire de ravitaillement pourrait effectivement changer la donne. Si nous pouvons les affaiblir… Elle marqua une pause, réfléchissant rapidement aux implications. Mais comme vous l'avez mentionné, il est probable qu'ils soient bien protégés. Nous devons élaborer un plan qui tienne compte de toutes les éventualités. Il nous faudra mobiliser une équipe capable de discrétion.
    Elle croisa les bras, son regard se faisant plus perçant. Il faut que nous soyons prêts à agir. Quant à la résistance… Nous ne pouvons pas toujours éviter les confrontations. Nous nous assurerons d'être plus rusés qu'eux.

    Elle fit une pause pour se diriger vers les cartes étalées, puis reprit avec une voix mesurée. Pour rester discrets, il nous faut une équipe réduite. Une douzaine d’hommes, répartis en deux ou trois groupes peut être, qu’en pensez-vous ? Ils doivent être capables de se déplacer sans être repérés, d'agir rapidement et de frapper précisément. Tout excès de force risquerait de compromettre la mission. Elle leva les yeux sur lui, en attente de son avis. Cela nous donnera suffisamment de marge pour intercepter le navire sans attirer l'attention dans toute cette région. Mais il faudra que chacun sache exactement ce qu'il doit faire. Pas de place pour l'improvisation.
    - Absolument.

    Une mission de ce type, bien préparée et exécutée avec précision, pourrait infliger un coup sévère aux rebelles, tout en minimisant les risques pour ses propres hommes. Bien qu'elle respectât l'efficacité du capitaine et qu'elle ne remît pas en cause ses compétences, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine frustration. Elle avait toujours préféré être sur le terrain, là où l'action se déroulait, plutôt que de dépendre des rapports d'autres pour prendre des décisions cruciales. Elle lui adressa un regard direct, cherchant à exprimer son point de vue sans remettre en cause son travail.

    J'aurai aimé voir de mes propres yeux la situation. Rien ne remplace le ressenti du terrain. Les rapports sont indispensables, mais les décisions prises sur le vif, sur place, ont souvent une dimension différente. Elle laissa un instant de silence. Toutefois, je vous fais confiance. Votre expérience de la région est précieuse pour cette mission.  

    Cela dit, elle observait une nouvelle fois le capitaine Bremer avec une lueur d'amusement soigneusement dissimulée derrière son regard impassible. Il portait l'uniforme de la marine, une tenue qui, contre toute attente, lui allait plutôt bien, même avec cette jupette qui tranchait avec l'image habituelle d'un officier de sa stature. Elle n'avait pas interrompu cette petite farce de ses hommes, consciente que le moral des troupes passait aussi par des moments de légèreté, par ces anecdotes qui soudent les équipes. Mais la plaisanterie avait assez duré. Il était temps de remettre les choses en ordre. Elle le regarda calmement, ne laissant rien transparaître de ses pensées, bien qu'elle ne puisse s'empêcher d'apprécier discrètement la scène devant elle. Mais, elle retint son geste pour désigner une petite pile de vêtements posée non loin. Un uniforme réglementaire qui aurait mieux convenu ainsi qu'une tenue de civil.

    L'uniforme appartenait à son meilleur éclaireur tout comme la tenue plus décontractée. Leif, un homme habile mais difficile, qui avait du mal avec l'autorité. Il l’avait refusée et elle ne pouvait le tolérer dans un contexte aussi tendu. Malgré tout, ses effets étaient arrivés, sans lui.
    Elle observa le capitaine Bremer... Elle aurait pu mettre fin à cette petite distraction. Il était pourtant important que chacun reprenne sa place avec sérieux. Elle respectait son efficacité et il était essentiel que l'ordre et la discipline soient maintenus, mais la tentation était trop grande, comme la vision actuelle était plaisante pour la lieutenante. Finalement...

    Souhaitez-vous ajouter quelque chose, Capitaine ?

    Les vêtements resteraient là où ils étaient.
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  • Mer 28 Aoû - 15:05
    Vous pourriez pas réquisitionner une tenue pour que je me sente plus à mon aise ?

    -Je crois que c’est bon.

    Evidemment que non, je vais fermer ma gueule. Qu’est ce qu’elle en a à foutre que je sois en jupe ou non ? Tant que le boulot est fait et apparemment, on se satisfait de mon efficacité en jupette, pourquoi changer ? Puis, j’imagine bien que c’est un moyen très efficace d’unir les troupes autour d’intérêts communs comme celui de se foutre de ma gueule. Je les vois, les soldats qui me lancent des coups d'œil avant de sourire sous cape, voire de s’esclaffer entre collègues. Ce n’est pas parce que j’aurais fait la même chose que ce n’est pas désagréable. Non, elle s’en moque. Puis c’est un coup à se prendre des remarques qui vont provoquer l’hilarité à toute la troupe pour les deux prochains jours.

    Je me concentre sur la mission. Si la volonté de passer par une approche discrète est tout à fait louable, elle complexifie grandement l’obtention d’un bon résultat. Intercepter un navire qui arrivera dont on ne sait où et qui passera par un chemin secret au milieu d’un labyrinthe de récif dont on ne connaît pas les secrets, le tout en restant discret et avec un petit groupe, ça parait compliqué. Après, est-ce qu’on a vraiment le choix ? Intervenir avec des navires, c’est pas très discret, ça risque de tourner à la bataille navale et ils leur suffiront de se planquer dans le labyrinthe de récif pour être hors de danger. Et on risque de finir sur les récifs à notre tour. La Lieutenante avait l’air clair là-dessus : Pas de mise en danger excessive. C’est bien sympa, mais à un moment donné, faut se jeter à l’eau et ça comprend toujours un certain risque.

    Si les grands principes sont décidés, c’est la manière qui interroge encore. La discussion autour de la table n’a mené à rien et on s’est accordé un temps de réflexion, temps que j’utilise à la sortie de la tente de commandement à faire le tour du camp, oubliant les commentaires moqueurs pour me focaliser sur mes pensées. En fait, j’ai la solution. Je l’avais déjà autour de la table, mais ça m’oblige à me mettre en danger. Pas dans le sens que je risque de crever, plutôt que ça enfreint une de mes principales règles de vie, hérité de mon paternel.

    Ne pas se faire remarquer.

    Un capitaine, ça va. On dirige une dizaine de troufions, il y’en a des tas dans le pays. C’est pas notifiable. Par contre, un capitaine avec pas mal de talents magiques allant du vol, à l’invisibilité et même la téléportation, c’est plutôt rare. Autant d’outils qui permettent d’aborder le navire de ravitaillement avec une certaine facilité, mais qui ne sont pas les outils habituels d’un capitaine. Le problème, c’est que je vois pas beaucoup de solution, à part de pouvoir infiltrer le navire quand il sera presque à quai. On ne connait pas le passage qui mène à leur base, sans doute un trou bien dissimulé à flanc de falaises, donc difficile d’accès par définition. Transporter des alliés par la voix des airs, ou les téléporter petit à petit à bord, c’est dans mes cordes, mais ça ressortira dans des rapports, dans les racontars de soldats. Et souvent, quand quelqu’un a des talents, on veut l’employer à des missions à la hauteur de ces talents. C’est à dire plus dangereux. Avec des gens aussi influents que puissants.

    Emmerdant.

    Une heure plus tard, je reviens à la tente de la lieutenante qui planche aussi sur les modalités. Fermant derrière moi, je prends la parole.

    -J’aimerais que ça reste entre nous. Ou de quelques uns. J’ai quelques… pouvoirs qui dénotent pour mon rang. Je peux transporter quelques individus en volant.

    Moment de silence. Elle paraît dubitative.

    -J’aurais besoin d’une démonstration pour vous croire, capitaine.
    -Une démonstration de vol ici, c’est pas très discret, ce que je souhaite conserver.
    -J’aurais tout de même besoin d’une démonstration.
    -Je peux faire ça.

    Et je deviens invisible avant de répparaitre quelques secondes plus tard, puis je soulève les verres sur la table par télékinésie. La lieutenante semble impassible, mais je sens qu’elle cogite l’information.

    -Qu’est ce que vous proposez ?

    J’expose alors mon idée. On part au plus tot pour prendre position autour de la zone cotière où arrivera le navire de réapprovisionnement. Au plus tôt pour agir discrètement, en petit comité et rester invisible, sans magie. Une fois sur place et à l’arrivée du navire, outre un groupe d’arbalétriers d’élite pour nous couvrir à distance, j’amène des types triés sur le volet pour embarquer à bord et prendre le contrôle du navire. Opération chirurgicale, précise et efficace. Peu de risques. Tout ce qui doit lui plaire.

    -J’aurais besoin d’une démonstration sur la route.

    Histoire d’être convaincu avant d’arriver au moment fatidique et s’apercevoir que c’est des conneries. J’acquiesce. C’est honnête.

    -Puisque nous avons besoin de temps, nous partirons demain à l’aube.
    -D’accord.

    Puis après un temps de silence.

    -Nous ?
    -Je veux voir les choses de mes propres yeux, je vous l’ai dit.

    On pourrait presque deviner l'espièglerie de son regard, mais elle reste toujours impassible en apparence. J’acquiesce donc. J’ai pas voix d’autorité ici. Je décide de prendre congé histoire de dormir. La lieutenante choisira ces hommes pour cette mission, elle les connaît. Ca promet d’être une belle promenade champêtre pleines de dangers, je me demande si elle arrivera à tenir le rythme, mais c’est une autre histoire qui trouvera sa réponse le lendemain.

    Pour l’immédiat, je n’ai qu’une seule envie. Aller à ma tente et enlever cette jupe.
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    Leonora de Hengebach
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  • Sam 31 Aoû - 17:10
    Le capitaine avait d'abord hésité, comme s'il pesait chaque mot. Dans l’intimité de la tente, à l'abri des regards curieux, il avait simplement disparu devant ses yeux. Léonora n’avait pas besoin de plus pour comprendre que cet homme était bien plus que ce qu'il laissait paraître. Elle l’observait le capitaine avec un mélange de curiosité et de scepticisme. Il se tenait là, calme et assuré, après avoir dévoilé une facette de lui-même qu'elle n'aurait jamais soupçonnée.
    L'invisibilité, la télékinésie, et maintenant, il affirmait pouvoir voler. Les pouvoirs qu'il avait déjà montrés étaient impressionnants pour un homme de son « rang », mais elle n'était pas du genre à se laisser convaincre facilement. Elle voulait voir plus, comprendre jusqu'où s'étendaient ses capacités. Il pourrait être décisif dans leur mission, mais elle devait s'assurer de sa maîtrise. Le défi était lancé. Le capitaine, lui, semblait prêt à se révéler. Il quitta à nouveau la tente et la jeune femme prit place derrière son bureau.

    Les doigts entrelacés sous son menton, plongée dans ses pensées. Le départ du capitaine laissait un vide, mais aussi une multitude de questions. Elle pesait le pour et le contre de sa décision, consciente qu'elle n'avait plus beaucoup d'options. Une flotte aurait été une solution évidente, mais elle savait que les circonstances actuelles rendaient cette idée irréalisable. L'île où les rebelles se retranchaient, avec ses falaises escarpées et ses côtes imprévisibles, rendait toute approche navale suicidaire. Et la réponse était vite répondue, on ne lui avait pas donné ces moyens. Après mûre réflexion, elle décida de lui faire confiance sur ses capacités magiques. L'opération qu’ils avaient préférée, pouvait offrir une solution plus subtile, adaptée aux contraintes du terrain et aux moyens mis à disposition de la troisième. Mais elle n'était pas inconsciente, elle devait aussi anticiper les imprévus.

    Elle opta donc pour un plan en trois volets. Deux groupes d'arbalétriers seraient déployés pour couvrir l'opération. Le premier se positionnerait à proximité du débarquement pour assurer sa protection immédiate, surtout si le fameux moustachu tentait de surpasser ses capacités. Le second groupe, quant à lui, serait placé à un autre endroit stratégique, prêt à intervenir en cas de besoin ou à prendre l'ennemi par surprise si les choses tournaient mal. Le plan était clair : ils se sépareraient en trois groupes, chacun jouant un rôle crucial pour garantir la réussite de l'opération. Léonora savait qu'elle devait compter sur le capitaine, mais elle n'oubliait pas que la prudence était aussi importante que la confiance.

    Le temps pressait et que chaque détail devait être méticuleusement planifié. Elle fit appeler les capitaines Tonnelier et Boulet, deux officiers en qui elle avait une confiance absolue. Leur expérience sur le terrain et leur sens tactique les rendaient parfaits pour diriger les deux groupes d’arbalétriers qui serviraient de soutien à l'opération. Les deux capitaines arrivèrent rapidement, le sérieux retrouvé une fois à l’intérieur. Léonora se leva pour les accueillir, pour leur expliquer la mission et qu’ils se tiennent prêt, le départ se ferait à l’aube.
    D'un ton ferme elle leur donna en charge leur escouade respective. Pour Tonnelier, son groupe se positionnera à proximité immédiate de l’intervention, prêt à intervenir à la moindre menace. Boulet, prendra position sur un point stratégique éloigné, mais avec une vue dégagée sur l'ensemble de l'opération. Ils devront couvrir leur retraite si nécessaire ou prendre l'ennemi par surprise. Aucun détail ne devait leur échapper. Sans mentionner Bremer ni les spécificités de l'OR, elle les laissa comprendre qu'il s'agissait d'une mission à haut risque, où leur expertise serait cruciale. Ensuite, elle fit venir trois autres officiers, des hommes de confiance, sans leur donner plus d'explications. Ils feraient parti du groupe d’intervention sur le navire. Léonora s'assura que tout le monde était prêt et qu'ils comprenaient l'importance de l'opération.

    La nuit était tombée, enveloppant le camp d'une obscurité apaisante, seulement troublée par la lueur des feux de camp ci et là. L'agitation de la journée laissait place à une atmosphère plus détendue. Les soldats, après une journée d’entrainement cherchaient à se détendre en partageant des rires, des histoires, et quelques chopes de bière qu'ils avaient réussi à conserver fraîche.
    Autour de l'un de ces feux de camp, l'ambiance était particulièrement chaleureuse. Grivotte s'y trouvait, entouré de quelques camarades. Leurs rires résonnaient dans la nuit et une odeur de tabac se mêlait à celle du bois brûlé. Grivotte, se mit à penser à l'invité qu'il avait accueilli. Le capitaine en jupe. Il pourrait peut-être apprécier un moment de détente. Après tout, la camaraderie était l'une des rares consolations qu'ils pouvaient se permettre. Il attrapa une chope, la fit tourner dans sa main en réfléchissant, puis se leva.

    - Je vais voir si notre invité veut se joindre à nous, annonça-t-il aux autres en souriant. Quelques rires et commentaires bon enfant l'accompagnèrent alors qu'il s'éloignait du feu, chope à la main. Grivotte savait où le trouver. Il marchait d'un pas tranquille, saluant quelques collègues qu’il croisa. Lorsqu'il arriva à la tente où Bumer se trouvait, il se racla la gorge doucement avant de s'annoncer.
    - Capitaine ? dit-il d'une voix chaleureuse.
    - Quoi ? Entendit-il derrière la toile.
    - Je sais que c'est pas grand-chose, mais on a un feu de camp qui réchauffe bien, et un peu de bière à partager. Ça vous dirait de venir ? Grivotte se tenait là, un sourire amical aux lèvres et dans la voix, espérant qu'il accepterait cette petite invitation, un geste simple mais sincère. Gunnar sortit à moitié de son abri un peu méfiant.
    - Je dois m’attendre à quoi ?
    - Rien, vraiment rien… On pourra enterrer la hache de guerre.
    - Mouais…
    - En plus le Lieutenant est encore occupée.
    - Hum, je vous suis.

    Lorsqu'ils arrivèrent tous les deux autour du feu, Gunnar fut accueilli par un concert d'applaudissements et quelques sifflets taquins. Les soldats, prompts à faire bon accueil, lui tendirent une bière sans qu'il ait besoin de la demander et un des hommes se leva pour lui faire de la place sur un tronc d'arbre. La chaleur du feu contrastait agréablement avec la fraîcheur de la nuit et l'atmosphère était détendue, presque joviale.
    Les hommes autour de lui regardaient avec une curiosité non dissimulée. Les premières questions fusèrent presque aussitôt, brisant la glace.

    - Alors, Capitaine, comment un homme comme vous se retrouve-t-il chez nous ? demanda l'un des soldats, un sourire au coin des lèvres, sa question trahissant autant d'intérêt que d'amusement.Un deuxième, plus audacieux, ajouta.
    - Et puis, vous devez en avoir vu des vertes et des pas mûres pour être ici. C'est quoi la pire situation dans laquelle vous vous êtes retrouvée? Un troisième enchaina avec une boutade d’un rire gras.
    - Quelle question ! Devant Léo voyons !

    Et tous éclatèrent de rire, certain tapant de la main sur leur cuisse.
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  • Mar 3 Sep - 16:58
    Des situations horribles, j’en ai croisé quelques-unes, mais je privilégie l’humour à la réalité.

    -Clairement votre Lieutenante, oui. Je dois tellement baisser les yeux pour la voir que je suis obligé de me pencher. Bientôt le lumbago !
    -Ouuuuuuuuh !

    La plainte se finit dans les rires. Tailler la hiérarchie, c’est la soupe quotidienne des hommes de rang, qu’importe s’ils sont des officiers compétents ou non. J’ai un sourire en coin, prouvant que je ne pense pas un mot et on me met une chope de bière dans les mains que j’élève au-dessus de moi à la santé de la troupe. D’autres trinquent dans l’air, puis on boit. Je vide mon verre d’une traite d’un alcool doux et agréable sans être exceptionnel. Je jette un regard avide autour de moi.

    -Il y’en a encore ?
    -Je crains que vous ayez consommé votre part.
    -Ah ? Dommage. Je vais devoir laisser de côté ce jus de fruit pour une boisson d’hommes alors.

    Nouvelle plainte faussement outré alors que je sors ma flasque de la poche intérieur de ma veste, l’ouvrant sous les regards des hommes et l’agitant de gauche à droite pour en faire glouglouter le nectar à l’intérieur. L’alcool maison de l’Office Républicain de Dimalv. je leur avouerais pas, naturellement, mais on peut être fier de sa propre production. Je m’en sers une gorgée avant de passer à mon voisin. Celui-ci sent avant de faire passer.

    -Trop fort pour moi.

    Le suivant ne s’embarasse pas de scrupules et prend une gorgée qui lui donne l’impression de brûler sa gorge. Il tousse.

    -Ah oui.
    -Faut s’y habituer.
    -Je pensais qu’on avait un Officier Républicain avec nous, pas un négociant en alcool.
    -Il faut savoir être multi-tâches. Je sais que ce n'est pas facile pour vous, mais vous apprendrez ça quand vous deviendrez des Officiers Républicains.

    Nouveaux rires saupoudrés de quolibets bien sentis. Faire la paix, ce n’est pas se séparer des piques bien senties. On se ferait formidablement chier si c’était le cas.

    -C’est que c’est une grande gueule. Pour quelle raison alors t’es avec nous ?
    -Parce qu’on me l’a ordonné. Pensez pas que je suis venu par plaisir.

    On rigole. Puis je leur explique rapidement que je me suis fait avoir et qu’à y réfléchir, j’aurais préféré prendre la mission de l’ami Pancrace plutôt que de me retrouver ici.

    -J’espère que t’as les épaules pour tenir cette mission.
    -Ca va, j’ai connu pire…

    Alors que je passe mon regard de l’un à l’autre, je me perds dans le vague. Le pire, hein ? J’ai connu des belles saloperies, oui. Et ces dernières années tendent à être les pires de mon existence. Je pourrais y voir un mauvais signe, mais je préfère pas. Les mauvaises séries ont toujours une fin horrible. On s’aperçoit de mon trouble et on repose la question, sur un ton plus sérieux.

    -C’est quoi ton pire ?
    -Kaizoku.
    -T’y étais ?
    -Dès le début.

    Le début a pas été le plus horrible, c’est lors du deuxième assaut que ça a été le chaos. La trahison du guet. L’apparition des sorcières qui ont attaqué les troupes du port. Le ras-de-marée. Les gaz empoisonnés. L’éruption. Un cauchemar suivit d’autres cauchemars. La perte de Fieracier. La perte de nombreux frères d’armes. Une ile ravagée par les éléments. Un souvenir d’enfance défigurée à jamais. Le silence s’est fait. Un petit gars prend la parole.

    -Un gars de la troisième légion m’a raconté. Il est arrivé en renfort avec De Noirvitrail. Ça n'a pas été… de tout repos.
    -Clairement pas.

    Un soldat plus ancien prend la parole, le regard dans le vague lui aussi.

    -Moi… et d’autres… c’est Liberty.
    -Ah ouai ? Vous en étiez ? J’étais dans la sécurisation des rues. Et vous ?
    -Les remparts.
    -Ah.

    J’ai eu la chance de ne pas faire partie de ce champ de bataille là. Avec tout ce qu’on m’a raconté sur les remparts, j’en ai conclu que j’avais échappé au pire, d’où le fait que Kaizoku est toujours ma pire mission, même si Liberty a eu son quota d’horreur. On peut juste se contenter de l’apparition tentaculaire à la fin ? L’armée a bien pris dans la gueule sur les remparts. En même temps, c’est un rôle pour eux, pas pour l’Office, hein.

    -Comme quoi, on peut être des gens comme les autres et avoir participer à des batailles qui marqueront l’histoire.
    -Ouai.
    -Votre lieutenante… Elle était déjà là à Liberty ?
    -Elle a défendu les remparts. On lui doit beaucoup.

    Okay. Je saurais m’en souvenir. La reconnaissance des soldats est palpable. C’est le signe de la compétence d’un Officier, qui plus est lors d’une journée sombre de la République. C’est décidément pas n’importe qui. Les chances de la mission du moment s’en trouvent grandies. Je glisse solennellement.

    -Vous lui faites confiance ?
    -Totalement.
    -D’accord. Au début, je pensais que c’était juste une jeune républicaine bombardée à ce rôle pour la noblesse de sa famille et pas pour ses capacités. Je me suis trompé.
    -Oh, c’est une noble.
    -Mais pas de chez nous.
    -Comment ça ?
    -Elle est de Shoumeï.

    J’écarquille les yeux. Une étrangère ? Lieutenante de la GAR ? Et bien noble qui plus est ? Faut sacrément faire ses preuves. Je sais pas non plus comment ça se passe, les promotions aux mérites des étrangers dans les hautes sphères, mais à notre niveau, on n'en voit pas beaucoup. Le travail d’assimilation est admirable. Elle n’est décidément pas comme les autres.

    -Bon, on va arrêter de s’apitoyer sur le passé. Et même si demain, il y a une mission risquée, ce soir, on rit.
    -Parfaitement !

    Vrai que c’est plus sympa de passer des moments agréables avec une compagnie de qualité. On m'a fait partager une dose de bière et on me réclame des histoires drôles.

    -Quelque chose d’amusant ?

    J’adopte alors un rictus polisson.

    -Une fois, avec un collègue, on faisait une tournée d’inspections des tavernes…
    -Comme par hasard !
    -... et on est tombé sur une tavernière qui n'avait pas froid aux yeux. Je peux vous le garantir !

    Mais cette histoire n'intéresse que les soldats présents.
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  • Mer 4 Sep - 23:07
    Après avoir donné les instructions, comme à son habitude, elle entreprit son tour du campement. Ce n'était pas tant pour surveiller ce qui s'y passait, mais plutôt pour le simple plaisir de marcher et de respirer l'air frais. Léonora portait seulement une partie de son uniforme, ce qui lui donnait une allure plus détendue, comme pour indiquer qu'elle souhaitait momentanément mettre de côté son rôle de lieutenant, sans l'oublier complètement. Elle avait gardé son pantalon, ses bottes et sa chemise, mais avait laissé de côté sa veste d'officier, symbole de son autorité. Ses cheveux, habituellement tirés en un chignon plus strict, étaient tressés simplement, tombant sur son épaule. Cette apparence plus décontractée, presque informelle, montrait qu'elle était là non pas en tant que supérieure hiérarchique, mais comme un membre à part entière du groupe. Pourtant, malgré cette apparence relâchée, l'intensité de son regard et la fermeté de sa posture rappelaient subtilement qu'elle n'était jamais loin de son rôle.

    Les bruits du camp, les murmures des conversations et le crépitement des feux se mêlaient à la douceur de la nuit. Chaque pas était une occasion de se détendre, de laisser les pensées vagabonder, loin des responsabilités qui pesaient sur ses épaules. C'était son moment de tranquillité, une pause bien méritée. Tandis qu’elle passait près des différents groupes de soldats rassemblés autour des feux de camp, chacun d’eux l’arrêtait pour l’inviter à partager une chope de bière. Refusant de décevoir ses hommes, elle acceptait chaque invitation. Cependant, plutôt que de boire, elle prenait soin de transvaser la bière pour la partager avec deux autres soldats. Ainsi, elle maintenait une relation de proximité avec ses troupes tout en gérant prudemment sa consommation.

    Un peu plus loin, elle entendit des rires résonner autour de l'un des feux de camp. Attirée par l'atmosphère joyeuse, elle aperçut un groupe d'hommes assis sur des troncs. Poussée par la curiosité, elle s'approcha discrètement, tendant une oreille indiscrète pour saisir quelques bribes de conversation. C'est alors qu'elle remarqua la présence du capitaine Bremer, au centre de l'attention. Les hommes, une bière à la main, semblaient captivés par ce qu'il avait à dire. Le silence s'installa peu à peu, et tous se tournèrent vers lui, prêts à écouter son récit avec une attention curieuse.
    Lorsqu'il entama son récit, le capitaine Bremer prit une voix plus basse et complice, racontant une anecdote croustillante impliquant un de ses collègues et lui-même lors d'un contrôle de routine dans une taverne. L'histoire prit rapidement une tournure grivoise dans la bouche des soldats, surtout lorsqu'il évoqua la réaction de la tavernière face à leur visite inattendue.

    - Ne me dis pas que vous avez tous les deux…
    - Je ne le dis pas alors.

    Les éclats de rire se calmèrent à peine après de longues secondes que des questions curieuses fusèrent de nouveau et de toutes parts. Les hommes, piqués, voulaient en savoir plus. Certains demandèrent des détails sur la tavernière, d'autres sur la réaction du collègue.

    - Et comment elle était, cette tavernière ?
    - Ah, elle était belle.
    - Quels veinards !
    - Et elle avait de beaux arguments ?
    - Enormes.
    - Et vot’ coll’…
    - … Mais laissez-le finir bordel !

    Le capitaine, ravi de l'attention qu'il suscitait, répondait avec malice, savourant chaque question avant d'enchaîner.

    - Puis on a visité son « arrière boutique »
    - En même temps ?
    - les interventions ne peuvent jamais se faire en solo.

    Les hommes, déjà amusés, éclatèrent de rire, se penchant un peu plus en avant pour ne rien manquer de ce récit piquant. L'atmosphère devint plus légère, chacun savourant ce moment où les contraintes du campement semblaient, l'espace d'un instant, s'effacer.

    - Puis il y a eu fouille au corps, si vous voyez ce que je veux dire.
    - Je veux devenir Officier Républicain…
    - Tu sais à peine compter sur tes doigts abruti !
    - Ferme la !

    C'est à ce moment-là que Léonora, rejoignit discrètement le groupe. Sa présence ne sembla pas surprendre ceux qui la virent en premier, les autres, comme Gunnar, était encore dans leur histoire. Les soldats, qui s'écartèrent naturellement pour lui faire de la place. Sans un mot, l'un d'eux lui tendit une chope, qu'elle accepta avec un léger sourire. Gunnar, leva les yeux et croisa son regard. Surpris par son arrivée inattendue, il resta un instant muet. Le silence qui suivit était presque palpable alors que tous attendaient de voir comment la situation allait évoluer. Léonora, sans se départir de son calme, laissait comprendre qu'elle était là pour écouter et leva sa chope. Gunnar restait silencieux, hésitait entre poursuivre son récit ou changer de sujet.

    Elle prit une gorgée de bière, sans le quitter des yeux, et lui dit d'un ton sérieux.

    - Je ne voulais pas vous interrompre. Je vous en prie, poursuivez.  

    Sa voix calme et assurée résonna dans le silence soudain du groupe. Tous les regards se tournèrent vers l’OR, tandis que des sourires en coin se dessinaient sur les visages des soldats. L'atmosphère n’avait pas changé. Il sentit les attentes de ses camarades du soir.

    - J’avais fini.

    Léonora, resentit la légère déception des soldats qui planait. Un soldat plus jeune, assis non loin, lança avec un sourire espiègle.

    - Ou peut-être que notre lieutenante a une histoire à nous raconter ?

    Cela provoqua quelques rires légers, mais Léonora ne se laissa pas démonter.

    - Une histoire ? Eh bien, je pourrais si j’en avais d’aussi surprenante que celle que nous venons d’entendre.

    Les regards se tournèrent de nouveau vers Gunnar, qui, malgré la nouvelle présence, se sentait plus à l'aise avec cette petite joute verbale. Il hésita encore un instant. L'attention du groupe se fit plus intense, prêt à écouter.

    - J'ai peut-être une autre à raconter. J’en garde pour demain.

    Il jeta un coup d'œil à ses camarades qui ne cachaient pas leur déception, puis à Léonora, qui baissa les yeux sur ses chaussures. Le feu de camp crépitait doucement, et l’atmosphère, bien que légère, restait chargée de ce lien qui unissait ces hommes et cette femme en uniforme. Sentant qu'elle avait involontairement gâché le moment, la lieutenante se redressa lentement et s'adressa au groupe.

    - Je vais vous laisser continuer sans moi. Bonne nuit à vous, soyez prêts pour demain.

    Elle fit un geste pour poser la chope, puis se leva complètement. Le groupe se rapprocha à nouveau, aussitôt l'ambiance retrouvait son esprit convivial alors qu’elle commençait à s’éloigner.
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    Gunnar Bremer
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  • Dim 8 Sep - 14:48
    Réveil difficile.

    Le soleil n’est pas encore levé et je me traîne à l’extérieur de ma tente en me battant avec un épi récalcitrant. Au centre du campement, les troupes se préparent. Je ne suis pas le dernier. On va dire que je suis dans le peloton. La lieutenante est déjà là, raide comme un piquet, avisant ces subalternes triées sur le volet. A mon arrivée, elle me jette un regard avant d’hocher la tête sans rien dire ; je lui réponds de la même façon ; et de retourner à ces troupes. La cantine nous attribue des paquetages de provisions pour la durée de la mission, comprenant même un surplus en cas de pépins. On espère qu’on arrivera pas à ce genre de désagrément. Puis, on finit par partir alors que l’astre soleil commence à minauder au niveau d’horizon.

    D’un commun accord, je prends la tête sous prétexte que je connais mieux la situation. Si j’ai encore de bons souvenirs de ma première escapade, je n’ai pas non plus cartographié les environs. Certes, j’ai un peu l’habitude du terrain des iles paradisiaques depuis que je suis en poste à Dimalv, mais ce n’est pas non plus une raison pour me faire absolument confiance sur une ile non loin certes, mais qui peut avoir bien d’autres pièges dont j’ignore même l’existence. Un premier groupe, dirigé par Tonnelier, me suit puis la lieutenante avec le reste de notre groupe. Puis vient l’escouade de Boulet, fermant la marche. A la faveur de la matinée croissante, d’une relative fraîcheur et d’une jungle à moitié endormie, on progresse rapidement. Ma récente connaissance des environs couplés aux rapports des éclaireurs nous permettent d’emprunter un chemin relativement fiable malgré quelques passages en pente glissante qui ne sont pas des difficultés à ce moment de l’expédition. Les esprits sont alertes et les corps sont réactifs.

    Evidemment, on reste discret, ne parlant que très peu. Les éventuels dangers du chemin sont désignés par des gestes précis. S’il faut rester alerte, l’esprit vagabonde au milieu de la végétation toujours plus dense, au son du frémissement des feuilles, du grattement des insectes sur le sol et de quelques ruissellements d’eau çà et là de quelques filets d’eau dissimulées sous la verdure. On gamberge et on finit par penser à hier soir.

    Raconter des trucs grivois entre soldats, c’est un peu la base, surtout le soir. Autant la Grande Armée Républicaine que l’Office Républicain, on est tout de même un milieu de bonhommes. Il y a des femmes, évidemment, j’en ai même eu sous mes ordres, mais elles sont plutôt habituées à cette ambiance très masculine et sans se séparer de leur propre personnalité, elles se moulent tout de même à l’ambiance sans trop de difficulté. Plus tu t’éloignes de la base, plus tu t’éloignes de cette ambiance populaire, volontairement grivoise et indisciplinée en apparence. Une ambiance dans laquelle on voit de moins en moins les chefs. Faut dire qu’à leur niveau, c’est plus de la politique. Il faut montrer une certaine image et la compromission avec la base, c’est aussi un danger. A être sympathique avec quelques-uns, ça donne l’impression d’avoir des préférés. Que tout le monde n’est pas au même niveau. Et ce n'est pas le truc que l’on veut quand on commande des centaines ou des milliers de personnes. On ne peut pas donner l’attention à tout le monde de la même façon à ces échelles. C’est trop dur. Alors autant ne rien faire et émerger de la masse comme un phare inflexible.

    D’où le fait que de voir la lieutenante avec nous, c’était intriguant. Elle doit avoir obtenu son rang récemment pour ne pas appliquer cette règle essentielle de la chaîne de commandement. Elle veut rester à proximité de ces troupes. C’est tout à son honneur, mais ça créera des problèmes, un jour. Après, faut dire que ça a été un peu bizarre. Toujours étrange de se faire dévisager par quelqu’un de gradé, une femme en plus, quand tu racontes des bétises lubriques. Je suis pourtant assez grande gueule, faut le dire et je ne me démonte pas si facilement. Mais quand on arrive à me bousculer, je fais pas trop le malin. Hier, j’ai pas trop fait le malin. J’avais même pas trop à cœur de poursuivre quand elle est partie. Et ça tombait bien, parce que j’avais besoin de repos.

    On gamberge, mais ça crapahute. La matinée est avalée sans grande difficulté. On a privilégié un chemin large, plus long, mais aussi plus sûr. Peu de chance d’être repéré par les maquisards. Puis aussi plus sûr sur la difficulté de la piste puisque plus bas sur l'île, le chemin est davantage plat qu’en son centre. Après une pause du midi en mangeant un repas froid, on reprend la marche dont la difficulté augmente drastiquement. La chaîne rocheuse d de l'île va jusqu’à la mer ici et on doit alors traverser un paysage déchiqueté par les éboulis, les dents de rochers acérés tendus vers le ciel et une végétation autant fournie que traîtresse, dissimulant des trous dans la route et des pentes qui ont bien vite de vous tordre le pied. Par prudence, le rythme est ralenti, mais aussi par sécurité. Les éclaireurs n’ont pas passé beaucoup de temps ici. Nous sommes peu avisé des éventuels mouvements ennemis dans les parages et se faire repérer est le premier de nos soucis.

    Après deux heures de progression harassante, pas beaucoup aidé par le soleil qui tape et une absence de couverture au-dessus de nos têtes, on parvient à atteindre une zone un peu moins rocailleuse et plus dense. Après une courte pause, on progresse avant de bifurquer à l’est, remontant un peu plus sur l'île à la recherche d’un point d’eau. La progression précédente a bien tapé dans nos réserves et il serait malavisé de sous-estimer le problème de l’eau. En tendant l’oreille, j’arrive à percevoir le bruit d’une cascade et je mène la troupe fourbue jusqu’à un plan d’eau alimentée par une cascade de deux mètres. L’eau s’échappe du bassin en s’écoulant visiblement dans un réseau souterrain. Après un temps de surveillance démontrant l’absence de maquisards dans les parages ; ceux-ci doivent probablement avoir des sources d’approvisionnement souterraines pour ne pas avoir besoin de sortir ; on se rapproche pour se désaltérer. L’eau est fraîche et revigorante. Je ne suis pas le dernier pour m’arroser copieusement le visage, l’eau dégoulinant dans l’uniforme, faisant un bien fou.

    C’est en regardant autour de moi que je finis par identifié des traces aux abords du plan d’eau. Pas de nous. Une longue trace menant à des broussailles. Je m’approche, des gars sur mes talons et l’on découvre les restes d’un animal, assez frais et probablement herbivore, partiellement détruit par ce qui semble être de l’acide. La créature qui s’est éloignée avait l’air de ramper au sol comme l’atteste l’absence d'empreintes distinctes.

    Je me retourne vers Boulet et la lieutenante arrivant dans mon dos.

    -Je ne suis pas expert, mais il y a un lanconda dans les parages. Pas énorme, mais assez pour nous bouffer.

    Une nouvelle qui n’a pas l’air de réjouir la lieutenante.
    La Veuve Noire
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    Leonora de Hengebach
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  • Dim 8 Sep - 22:56
    Encore dégoulinante de l'eau qu'elle s'était passée sur la tête pour se rafraîchir après cette longue marche sous un soleil de plomb, Léonora s'approcha du capitaine en se faufilant entre les quelques hommes curieux. Leurs visages fermés reflétaient l'angoisse qu'ils partageaient en silence. L'annonce n'était pas réjouissante. Devant eux, à peine visible parmi les hautes herbes, gisaient les restes déformés d'un animal. La chair et les os à moitié dissous témoignaient de la violence probable d'un Laconda, une créature redoutée pour son souffle acide. Une tension sourde monta dans l'air, palpable. La lieutenante fronça les sourcils, le visage fermé, ses yeux plissés scrutant les environs.

    Un Laconda, dites-vous ? demanda-t-elle d’un ton grave sans vraiment attendre de réponse qui ne faisait aucun doute.
    - On ne devrait pas être ici… murmura un soldat derrière elle.
    Léonora acquiesça, En effet.

    Son regard glissait une dernière fois sur la carcasse. Ils ne pouvaient rester ici plus longtemps. Elle annonça fermement que la pause était terminée, qu'il leur fallait se préparer à reprendre la route.
    Calmes, mais sur vos gardes, ajouta-t-elle en scrutant les alentours. Chaque son devenait suspect, chaque mouvement une possible menace. La lieutenante était désormais aux aguets, ses sens en alerte, la main posée sur sa dague, prête à dégainer à la moindre alerte.

    Elle se souvenait encore de la première fois qu'elle avait vu un Laconda en action, lors d'un voyage au Reike. Cette créature monstrueuse avait réduit des femmes et des hommes à un tas de chair fondue s’ils ne finissaient pas en amuse gueule en quelques secondes. Bien que la bête qui rôdait autour d'eux semblait plus petite, elle n’en restait pas moins dangereuse. Ces sales bestioles avaient une vitesse et une agressivité que peu savaient contrer et il n’était pas question de perdre un seul homme, bien décidée à ne pas se laisser surprendre. Le groupe, silencieux et tendu, se mit à rassembler leurs effets ou rapidement finir de remplir leurs gourdes. La de Hengenbach fit un pas en arrière pour se tenir aux côtés de Bremer.

    - Espérons qu’il soit rassasié et loin d’ici.
    - Ouais, j’ai pas vraiment envie de servir de dessert.
    - Personne, Capitaine.

    Alors que le groupe se remet en marche, un silence pesant s’installe. Les pas sont légers, mais l’appréhension grandit à mesure qu’ils avancent dans les herbes hautes, aucun autre chemin plus dégagé n’était praticable sur plusieurs mètres. Soudain, un craquement résonne à leur droite. Tonnelier leva immédiatement la main pour stopper le groupe. Tous retiennent leur souffle, les yeux rivés sur les ombres qui ondulent dans la végétation.
    Un mouvement brusque surgit à travers les herbes, un éclat argenté. Léonora dégaina sa dague dans un éclair. Ce n’est pas un Laconda, mais une petite créature bipède à la peau écailleuse, rapide et agile. Elle semblait seule, mais il ne fallait jamais sous-estimer ces éclaireurs. Là où il y en a un qui se sauve, d’autres suivent généralement et le prédateur jamais très loin. Le capitaine Bremer chuchota un ordre à l’un des hommes pour qu’il balaie les environs avec son arc. Le danger semble venir de toutes parts. Mais alors qu’ils s’attendaient à une attaque du Laconda, un rugissement lointain résonne. Ce n’est pas ce qui était attendu. Léonora serra sa dague, ses yeux scrutant chaque recoin. Ils n’étaient pas seuls ici. Le groupe devait choisir : continuer dans cette direction en risquant de croiser la route d’une créature pas moins dangereuse, ou tenter de contourner la zone, sachant que cela les exposerait à d’autres menaces inconnues et un terrain moins praticable. Une décision devaitt être prise rapidement.

    Soudain, dans un bruissement fulgurant, un lynx surgit des herbes hautes et, dans un bond puissant, atterrit sur l’un des soldats. La violence de l’impact le fit rouler au sol, surpris, ses collègues réagissaient aussitôt, prêts à dégainer pour le secourir, une flèche qui loupait sa cible vint se planter au sol. Léonora, la main déjà sur sa dague, était à deux doigts de frapper, mais quelque chose dans le comportement du félin la retint. Le lynx n’était pas en chasse. Son regard terrifié et ses mouvements précipités révélaient autre chose : il fuyait. Mais fuir quoi ? Ils n’eurent pas le temps de se poser la question. Un sifflement sinistre fendit l’air. Un jet d’acide passa à quelques centimètres de l’homme encore au sol, éclaboussant la terre d’un liquide corrosif qui fumait déjà. Le lynx, par miracle, avait esquivé d’un bond et disparaissait derrière eux, se fondant dans les hautes herbes comme une ombre effrayée.

    Les soldats stupéfaits, se redressèrent tandis qu’un silence lourd tombait sur la scène. Soudain, devant eux, une créature émergea rapidement des herbes. Un Laconda, d’au moins cinq mètres de long se dressait. Sa peau luisante et écailleuse semblait vibrer sous l’effet de la chaleur ambiante. Ses yeux jaunes, cruels, perçants et affamés, fixaient le groupe. Une bête dont les glandes d’acide palpitaient, prêtes à relâcher une nouvelle salve mortelle.

    Formation !  hurla-t-elle, sa voix perçant la torpeur de ses hommes. Tous s’armèrent, formant un demi-cercle défensif autour du soldat encore au sol.
    Le Laconda, s’approcha, avec une menace tangible dans chacun de ses mouvements. Ses muscles se contractèrent, prêt à frapper. Mais Léonora le savait, leur seule chance de survie était de frapper vite et ensemble, avant que la créature ne crache à nouveau son acide dévastateur.  Le lieutenant, malgré les avertissements répétés contre l'usage de la magie durant leur expédition, sentit qu'ils n'avaient plus le luxe de respecter cette consigne. Le danger était trop grand. Avec détermination, elle canalisa son mana. Ses doigts se raidirent et une énergie s'amassa dans sa paume. Des crépitements électriques commencèrent à jaillir, illuminant sa main dans un scintillement bleuté. Le son des étincelles trahissait la puissance contenue. Le monstre, comme s'il avait perçu cette nouvelle menace, ralentit son approche, ses yeux reptiliens se plissant.

    Tenez-vous prêts !

    L’électricité dans sa main était prête à être libérée. L'atmosphère devint pesante, le temps sembla ralentir et la créature fit un mouvement brusque vers eux, prête à attaquer. Il n’y avait plus de retour en arrière. Le lieutenant jeta sa foudre avec toute la force qu'elle pouvait rassembler. Son attaque touchait juste, elle paralysa la créature le temps nécessaire pour que les hommes attaquent. Des flèches fusèrent, touchant la bête sans vraiment lui porter atteinte.
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  • Hier à 19:02
    Aussi étonnant que ça puisse paraître, l’Office Républicain ne nous entraîne pas à faire face à toutes les situations. C’est triste à dire quand on doit faire sept années d’études, mais si les formateurs dispensent des grands principes théoriques sur les menaces qui peuplent ce monde, notamment pendant les deux années à la GAR, l’Offfice Républicain privilégie les études de cas sur des sujets humanoïdes dans des situations urbaines pour la majorité des cas. Si je sais des choses sur les Lanconda, c’est qu’on me les a enseigné. Par la suite, on nous a surtout appris les moyens de fuir la menace afin de prévenir les forces compétentes pour gérer ce type de menace, surtout quand la créature nous dépasse largement en taille. Ce n’est pas de la lâcheté, c’est de l’utilisation pragmatique des bons éléments. L’autre sujet, c’est que le matraque est très efficace pour le maintien de l'ordre des humanoïdes comme les insurgés des îles paradisiaques, par exemple. Beaucoup moins pour des Lancondas, mais les chances d’en croiser en ville sont assez minces ce qui explique l’absence d’équipements valables à ma disposition. On doit bien avoir des gros trucs pointus à disposition au commissariat si vraiment il y a une menace du type dans nos quartiers, mais le commissariat le plus proche est hélas un peu loin.

    Faut dire ce qui est, je vais pas être très utile pour le mettre à terre. A la rigueur, peut-être que ma magie du vent pourrait faire quelque chose si je me creuse suffisamment les méninges, mais j’ai encore l’espoir qu’on passe relativement inaperçu pour cette mission. relativement, hein, les maquisards doivent savoir qu’il y a des gens par chez nous tout comme ils doivent savoir qu’il y a une bestiole dans les parages et que c’est la raison du boucan soudain. Mais si la décharge électrique de la Lieutenante passe inaperçu du loin avec la canopée au-dessus de nos têtes, je doute qu’une soudaine tornade soit tout autant discrète. Si on règle ce problème sans trop d’effusion de magie dans tous les sens, on peut parier sur le fait que les maquisards vont imaginer qu’un groupe d’éclaireurs à croiser la route du Lanconda et qu’ils ont trouvé un fin tragique en l’absence d’équipements adaptés.

    Bref, faut que j’attire l’attention. Pour quelqu’un qui aime rester discret, c’est un sacré comble.

    La décharge électrique a le don de surprendre le Lanconda autant que moi. Enfin, à moitié. Évidemment qu’elle en a le coude, mais c’est toujours étonnant de voir ce que les gens ont choisi d’améliorer. Les flèches fusent, mais les pointes ont bien du mal à traverser sa peau d’écailles. Il faudra le tranchant des lames ou une magie plus offensive pour en venir à bout. Sauf que déjà, la créature semble reprendre le contrôle de son corps. D’une projection, j’élimine la distance qui me sépare de la créature arrivant juste sous sa tête et je bondis, armant une frappe du point la plus puissante que j’ai à disposition, même si c’est quedal par rapport aux bourrins combattants. La frappe le cueille au réveil, mais me donne l’effet de frapper un mur ; que je peux détruire avec ce genre de magie déployé ; mais ça me fait un mal de chien. La créature accuse le coup et darde alors un regard que j’imagine facilement haineux dans ma direction.

    j’ai son attention. Sa bouche s’élance pour me croquer. Je bondis déjà, usant autant de ma vitesse que de mon agilité pour rester hors de portée, bondissant autour de la créature sans trop économiser mes ressources. La créature est aussi précise que rapide et plusieurs traits d’acides manquent de peu de me toucher. Puis une nouvelle décharge électrique préparée par la lieutenante vient foudroyer le Lanconda sur place, prise de spasmes sur place. Sauf que cette fois, les hommes sont en place et ils viennent au contact, armés de leurs lames pour assaillir la créature, tailladant à tout va, essayant de creuser la peau d’écailles. Moi-même, je m'y mets, bondissant dans les airs et lançant des lames d’air dans des grands mouvements de jambes qui viennent s’abattre sur la créature, participant comme je peux à l’opération.

    A nouveau, la créature finit par reprendre le plein contrôle de son corps. Amoché, mais pas vaincu, elle se met à mitrailler les soldats qui ont pris le temps de battre en retraite dès les premiers signes de reprise de contrôle de la bête. L’acide vient s’arrêter sur les arbres aux alentours. Un homme crie, touché à la cuisse. Un autre lâche son arme à temps pour ne pas perdre sa main, l’acide venant ronger la poignée de l’épée. Une autre lame de vent vient toucher la créature et j’attire ainsi à nouveau son attention et elle projette un jet d’acide à mon attention. Je ne suis pas en mouvement. D’une frappe aérienne, je bondis dans une autre direction, évitant le tir. Chassant au-dessus de sa tête sans dépasser la canopée, je bondis de manière erratique, évitant les tirs qui signeraient ma fin tandis que la lieutenante prépare une troisième frappe électrique qui pourrait en finir à bout. D’un coin de l'œil, je capte les signes avant-coureurs de la décharge. Un coup d'œil qui me fait rater une esquive, me forçant à baisser plus bas que prévu. La réaction du Lanconda est immédiate, cessant ces tirs d’acide pour tourner sur elle-même et propulser sa queue dans ma direction dans un mouvement horizontal qui vient me cueillir en vol. L’impact me coupe le souffle et me projette au sol, rebondissant plusieurs fois avant que je m’immobilise.

    J’ai mal. Et je peux dire que j’ai de la chance, parce que le Lanconda ne m’a pas encore inondé d’acide après ce que je lui ai fait subir.
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