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    Vanay Vyldrithe
    Vanay Vyldrithe
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  • Mar 25 Juin - 2:50
    Les rumeurs allaient bon train dans ce milieu. Il se disait que les maisons n’étaient plus vraiment sûres, pour peu qu’on puisse dire qu’elles l’aient été un jour. Un nouveau gérant avait pris place et n’y connaissait visiblement rien, ou bien n’en avait strictement rien à faire tant que l’argent rentrait. Les deux possibilités étaient tout aussi plausibles.

    Ce milieu est si particulier, une sensualité et une luxure si sales et ternies par la perversité d’hommes aux fantasmes loufoques et souvent dérangeants, quand ils ne viennent pas uniquement vider leur bourse trop pleine dans un coït simplement brutal et sans la moindre délicatesse d’une caresse.

    Si j’ai du respect pour les femmes qui s’y retrouvent, les hommes qui y entrent pour faire leurs affaires sont ,pour moi, d’avantage ressemblant à des chiens qui se frottent à tout ce qui bouge.

    De vrais pourceaux incapables de penser autrement qu’avec leur service trois pièces.

    Et pourtant, il arrive parfois que dans ce tas de porcs certains fassent exception et soient des espèces de prince charmant tombés éperdument amoureux d’une de ces filles de la nuit, prêts à tout pour l’en sortir, souvent en se ruinant.

    Qu’ils sont naïfs… Ils me font de la peine.

    - S’il te plaît, Vanay ! Aide-moi à la sortir de là !

    Un jeune éphèbe tout juste adulte qui a découvert l’amour, voilà ce que j’avais devant moi. D’après ce que j’en avais compris, il avait croisé sa dulcinée par hasard et en était amoureux fou. Malgré le travail qu’elle effectuait et les nombreux avertissements que je lui avais donnés, il n’en démordait pas.

    Je roule des yeux, fatiguée de l’entendre me supplier d’agir alors que je n’ai clairement pas envie de me retrouver au milieu d’un bordel.

    - Tu me fatigues… Pour l’amour des astres, qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Sérieusement ? Pour qui tu me prends au juste ? Je ne vais rien pouvoir faire, je n’ai ni le pouvoir ni la classe sociale nécessaire pour « la sortir de là ».

    Avant même qu’il puisse me répondre, je l’arrête en levant une main en signe de stop. Mon regard sévère se pose dans le sien avant que je ne reprenne.

    - Non ! Je t’avais prévenu, je t’ai dit et répété que cette amourette que tu vis ne durera pas et n’est bonne qu’à te tirer tout ce que tu gagnes. Tu es le « gendre » que les bordels adorent. Tu dépenses sans compter pour une fille qui, à tous les coups, en profite.

    Je finis par poser mon index sur sa bouche, lui intimant de garder le silence alors qu’il essaie désespérément d’en placer une.

    - Tu ne veux pas l’accepter, tant pis pour toi. Tu feras comme tous les autres en venant noyer ton chagrin à l’auberge et cracher ton fiel en la traitant de tous les noms. Maintenant, lâche-moi la grappe !

    Sur ces mots, je me détourne et me mets en route pour retourner à l’auberge, le saluant d’un geste de la main.

    - S’il te plaît, Vanay ! Écoute-moi ! Elle avait des bleus sur tout le corps !

    - Un jeu qui a mal tourné, les aléas d'une vie de putains, mon garçon... Maintenant, lâche-moi !

    Il me rattrape et se positionne devant moi, ses mains posées sur mes épaules. Je fronce les sourcils, il commence sérieusement à m’agacer et je pense que ça s'est suffisamment vu pour qu'il retire aussitôt ses mains de mes épaules.

    - Ce n’est pas seulement ça ! Elle m’a dit que si personne n’était intervenu, elle aurait probablement laissé sa peau !

    Je penche la tête en arrière, lâchant un râle d’agacement avant de revenir poser mon regard sur l’amoureux. Au final, il a su toucher une partie de moi qui sait ce que c’est de subir les coups et d’avoir l’impression qu’on n’en reviendra pas.

    - D’accord… D’accord, je vais voir ce que je peux faire… Maintenant, dégage ! Dégage ou je te transforme en torche !

    Une simple menace, avec une flamme dans la main, et il avait déjà pris ses jambes à son cou. Me voilà, quelques jours plus tard, devant l'une de ces maisons dans la ville de Courage.

    La nuit commence tout juste à tomber quand je pousse les portes de la bâtisse pour y pénétrer et interpeller l'une des filles afin de lui demander à voir le gérant.

    Je ne sais toujours pas comment je vais m’y prendre, mais il est trop tard pour faire marche arrière.


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    Maire de Courage
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    Arès Wessex
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  • Sam 6 Juil - 19:57
    Les portes de la maison close grincèrent un court instant, tandis qu’une silhouette cornue passa le seuil de celle-ci. Une Drakyn… oui oui, une ! C’était assez inhabituel de voir une femme pénétrer dans ce genre d’endroit, mais bon, après tout, il en fallait pour tous les goûts. Directement, l’une des filles attendant un client se rua en direction de celle-ci et, bien entendu, elle était très peu vêtue. Une magnifique humaine avec une longue chevelure de jais et des yeux reflétant une pierre de jade. Le sourire niait aux lèvres, elle s’approcha de cette nouvelle cliente, puis posa directement sa main gantée de cuir sur l’épaule de la Drakyn.
    « Ishtara, pour te servir ma jolie. C’est pas tous les jours qu’on peut se taper des femmes dans ce genre d’endroit et, des Drakyns en plus. » Cracha-t-elle directement, sans se poser de question et laissant sa main glisser un peu plus bas.

    Mais, elle fut vite stoppée par la voix de son interlocutrice, qui disait ne pas être là pour pratiquer ce genre d’activité, mais bien pour rencontrer le gérant des maisons closes. Seulement, Ishtara ne connaissait, comme toutes les femmes présentes ici, pas l’identité du nouveau gérant. Elle savait simplement que Koraki n’était plus là et avait fait une « passation de pouvoir ». Elle fit alors un rapide signe de la tête à la rouquine avant d’aller directement déranger sa supérieure, qui était en train de s’occuper d’un client. Généralement, personne ne connaissait l’identité du proxénète, tout simplement parce que ce serait certainement mal vu pour un Wessex de gérer une cabane à pute. Après un long cri d’agacement, la supérieure stoppa son activité pour envoyer un message télépathique à Arès, dont elle ne connaissait toujours pas l’identité, la vraie. Seulement, elle pouvait bien entendu communiquer avec lui, c’était la base du métier.
    « Monsieur, il semblerait qu’une femme veuille vous rencontrer. Elle n’en a pas dit plus mais, je dois bien vous avouer qu’il est rare qu’une femme vienne directement dans ce genre d’endroits en étant… pleinement habillée. » Intima-t-elle au Maire, qui était tranquillement posé chez lui. Elle fit ensuite un signe de la main à Ishtara pour que celle-ci place la nouvelle venue dans une nouvelle pièce.

    La belle brune aux prunelles de jade alla donc directement rejoindre la Drakyn, quelques minutes seulement après l’avoir quittée, puis lui accorda un grand sourire, laissant ses lèvres s’étirer jusqu’à ses oreilles. Elle empoigna directement la grande paluche de son interlocutrice, puis tira dessus pour lui intimer de la suivre.
    « Venez avec moi, le gérant ne devrait plus tarder. » Déclara la belle à la chevelure de jais. Mais avant de trop avancer, elle palpa tout de même son interlocutrice, pour vérifier qu’elle n’avait rien qui pouvait attenter à la vie du proxénète en herbe. Après avoir passé quelques couloirs faiblement éclairés et, dont les cris des filles de joie donnaient un peu de vie dans cette ambiance très… rose… Les protagonistes arrivèrent dans l’une des arrière-salles de la maison. Une grande table en son centre, entourée de canapés luxueux dont l’assise était bien confortable. Elle laissa donc la rousse s’asseoir, puis disparue derrière la porte, signalant une nouvelle fois la venue prochaine du propriétaire des Maisons.

    Dans sa demeure et, légèrement saoulé d’avoir été dérangé à une heure aussi tardive, Arès se rua en direction de sa chambre pour s’équiper pour l’occasion, tout en marmonnant des insultes à l’encontre de Koraki et de ce stupide choix d’avoir accepté de prendre ce réseau qui, pour le moment, n’avait pas encore montré sa véritable utilité. Pour l’occasion, il enfila un costume fait d’une matière noble et entièrement noire, avec une chemise blanche à peine visible, lui permettant de couvrir l’entièreté de son corps et, bien entendu, il veilla à porter un masque blanc et sans motifs, ne laissant qu’une seule de ses prunelles visibles, pour cacher un maximum son identité. Il laissa la mi-longue chevelure habituellement coiffée retomber sur les côtés de sa tête, puis il prévint Hélios de son absence.

    Après un bref instant à canaliser son sort de téléportation à l’aide de sa puissante magie, le Maire se retrouva de sa majestueuse chambre à la pièce dans laquelle se trouvait la Drakyn, à l’intérieur de la Maison Close. Sans même la regarder et, discrètement, tandis qu’elle ne l’avait pas encore vu, Arès se dirigea vers le bar, puis sortit une bouteille de liqueur de pins, venant des forêts montagneuses non loin de Courage. Le son des verres de cristal résonnant sur le bois noble du bar pouvait surprendre son invité, tandis qu’Arès commença à remplir le premier verre, le sourire aux lèvres. Un sourire qui, bien évidemment, était dissimulé par son masque immaculé.
    « Je vous sers un verre, Madame ? » Demanda Arès, en posant une double question. Il attendit alors que son interlocutrice répondit, puis quitta le bar pour se diriger vers le petit salon dans lequel était assise la Drakyn. Elle pouvait, ou non, lui dire son nom. À vrai dire, il s’en fichait pour l’instant.

    Arrivé, il posa délicatement les deux verres sur la table basse qui séparait les protagonistes, laissant le cristal se faire entendre, puis se vautra dans son assise comme pas deux. Son regard, réduit à une unique prunelle océanique, se posa directement dans les yeux écarlates de la belle, tandis qu’il se raclât légèrement la gorge, intimant à cette dernière qu’il allait prendre la parole. Il la jaugea, haussant un sourcil en voyant, face à lui, une Drakyn.
    « C’est assez inhabituel de voir des Drakyns à Courage, je dois bien l’admettre. Même si, ces derniers temps, ils sont de plus en plus nombreux. » Annonça Arès, glissant une légère référence à son ami Kieran.
    « C’est aussi inhabituel qu’une femme demande à me voir. Alors, que puis-je faire pour vous ? » Demanda-t-il, d’une voix légère. Avant même qu’elle n’eût le temps de répondre, il reprit la parole. « Tant que ce n’est pas sexuel, bien entendu. Je ne vends pas mon corps, quand bien même il est délicieux à regarder. » Conclut le Maire, accompagné d’un léger rictus.
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    Vanay Vyldrithe
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  • Jeu 25 Juil - 21:32
    Il y avait longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans ce genre d’endroit. L’odeur, les sons et l’ambiance, toujours présents pour donner une fausse impression de romantisme et diluer le fond lubrique qui est la base même de ce genre de lieu.

    C’est donc à ça que ressemble l’accueil des clients demandeurs de ces prestations.

    Je ne peux m’empêcher de rouler des yeux face au comportement de l’humaine qui m’accueille, même si je sais parfaitement pourquoi elle le fait. Je me félicite de ne pas avoir mis de vêtements trop révélateurs. Hormis un décolleté bien ouvert, ma robe me couvre suffisamment pour ne pas donner trop d’idées et rester présentable.

    - Se faire palper pour rencontrer un macro… Qui l’eût cru… Ma fille, je pense que ce n’était franchement pas utile.

    Le ton de ma voix est agacé et mes pupilles dorées vont se plonger dans les jades de la brunette qui me sert de guide, tandis qu’un sourire se forme au coin de mes lèvres.

    - Nous savons toutes les deux qu’avec une tenue comme celle que je porte, le seul endroit où je peux véritablement cacher quelque chose…

    Je pouffe légèrement du nez.

    - Tu serais obligée d’y plonger les doigts, ma mignonne.

    Je ricane un peu plus et m’étonne de mon comportement, probablement des réflexes qui refont surface dans un milieu où je préfère rester en alerte. Elle finit par m’amener dans une arrière-salle richement décorée où je prends place sur un des sofas que je trouve particulièrement confortables. À dire vrai, je m’y installe comme si j’étais chez moi, les jambes croisées, à moitié allongée, les pans de ma robe tombant et dévoilant mes gambettes écailleuses.

    Le silence s’installe, du moins un silence entrecoupé de soupirs et de sons gutturaux caractéristiques de ce genre de maison, ramenant à ma mémoire quelques souvenirs de mon départ précipité de Taisen. Le bruit typique de verres en cristal finit par me ramener au moment présent, suivi de la voix masculine de celui que j’attendais.

    - Avec plaisir, très cher. Appelez-moi… Hazel.

    Je ne sais d’où je sors ce prénom, mais il suffira amplement pour cette nuit. Je n’ai pas besoin qu’il connaisse le véritable, et puis mon physique est suffisamment reconnaissable, pas besoin d’en rajouter. Je suis surtout surprise par l’accoutrement de mon interlocuteur ; soit il est particulièrement laid, soit il a tout intérêt à ce que personne ne connaisse le petit manège qu’il tient dans ce milieu.

    Je me redresse doucement en position assise, gardant les jambes croisées. Ma main prend délicatement le verre si gentiment offert, tandis que mes oreilles sont attentives aux paroles et questions de mon interlocuteur.

    - S’il n’y a que mon apparence qui vous gêne, ça peut très bien s’arranger.

    Un large sourire prend place sur mon visage et mon apparence se métamorphose : les cornes, les écailles, la queue… tout ce qui avait lien avec le reptile disparaît, jusqu’à ma taille que je rétrécis d’une trentaine de centimètres. Me voilà plus humaine qu’une humaine, avec des cheveux toujours écarlates et des pupilles toujours aussi dorées.

    Apparence humaine:

    - La République a des choses à offrir et Courage de quoi faire rêver. Je ne suis donc pas étonnée que les gens viennent de loin. Et je vous rassure, je ne suis pas là pour écarter les cuisses. Il y a bien assez de filles dans ce bâtiment pour que vous puissiez vous soulager à l’envie… et sans même avoir à débourser la moindre piécette.

    Mes lèvres viennent une première fois à la rencontre de la liqueur que je prends le temps d’apprécier avant de reprendre la discussion, plongeant mes pupilles d’or directement dans la seule orbe bleu océan que j’aperçois.

    - En revanche, ce qui m’étonne le plus, c’est de voir à quel point ces maisons partent en friche. Soit vous êtes un incapable… soit vous n’en avez strictement rien à foutre.

    Les mots sont tombés. Je ne sais d’où sort cette assurance que j’affiche, mais elle arrive clairement au bon moment.

    - Dans les deux cas, ce sont les filles qui en pâtissent… Elles finiront par partir et vous finirez avec des maisons vides qui vous feront perdre de l’argent.

    Je reprends une nouvelle gorgée de la boisson avant de me tasser dans mon sofa, affichant davantage d’assurance et un sourire presque amical.

    - Qu’on soit bien d’accord, les maisons, si elles tombent, je m’en contre-fiche. Après tout, ce n’est pas mon argent qui est mis dedans. Ce qui m’intéresse, en revanche, c’est l’état des filles qui y déposent leur corps volontairement ou non.

    Je marque une pause, jouant un peu avec la liqueur dans mon verre en cristal, le remuant et créant de petites vagues.

    - Je viens donc, d’une certaine manière, vous proposer mon aide pour gérer ce milieu.

    Je ne sais pas à quoi m’attendre… Au pire sûrement.


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