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  • Jeu 9 Mai - 1:17
    Un courant d’air propulsa l’opportuniste au-dessus des branches argentées. Le bec garni de viande faisandée, il termina son repas dans les cieux, son regard acéré déjà à la recherche d’une autre carcasse. Son long cou à la peau fripée et dépourvue de plumes ne laissait aucun doute quant à son espèce : Un vautour. Un charognard.
    Il n’y avait plus que ça ici. Leur sifflement strident avaient remplacé les pépiements joyeux des autres volatiles, lorsque les dieux s’étaient éveillés pour maudire à jamais la terre de leurs fidèles. Prince des opportunistes, ils avaient nettoyé les os de tous ceux qui ne pouvaient survivre dans ce domaine de la mort et appris à se fier à leurs yeux plus qu’à leur flair, puisque certains cadavres s’avéraient -contre toute attente- animé du même dévorant appétit qu’eux.
    Celui-ci était un solitaire. Un ancien, au plumage dégarni et grisonnant. Une balafre voilait son œil gauche, souvenir d’un rival vaincu, à l’époque où la saison des amours animait encore son instinct. Plus faible mais aussi plus grand que ses congénères, il devait se contenter des quelques lambeaux oubliés par les autres charognards du secteur. Trop souvent, il s’acharnait sur les os, sans parvenir à les briser, et devait donc redécoller le ventre vide et le cou douloureux. Sa vie s’achevait. Lentement. Bientôt, il n’aurait plus la force de voler.
    Ou la force d’esquiver.

    La flèche traversa les feuillages et transperça le volatile. Mort à l’impact, il alla s’écraser sur le dos aux abords du camp, à une trentaine de pieds du tireur. Son comparse le félicita avant de lui tendre la pièce d’argent qu’ils avaient parié, puis la voix courroucé de leur sous-officier vint les rappeler à l’ordre. Le sourire carnassier déformant leurs lèvres disparut aussitôt, et ils coururent jusqu’au gueulard, pour une fois encore obéir à ses ordres, dans l’ombre de l’étendard rouge et noir.
    Là, aux abords d’une clairière cernée par les ténèbres des pins d’argents, quatre cents hommes de la horde du Courroux se préparaient à la guerre dans un champ de tentes militaires. Déjà, ici et là, on recouvrait les feux de camp de terre et de sable. Ceux qui se savaient condamnés à la première ligne scellaient leur lettre ou embrassaient le médaillon familial avant de confier aux messagers quelques morceaux de papiers maladroitement griffonnés destinés à leurs chers et tendres. Archers et arbalétriers enfouissaient vicieusement la pointe de leurs traits au fond des latrines, un pince-nez posé sur le tarin. Les stellaires priaient les astres. Les brutes échangeaient des blagues en aiguisant leurs lames.
    Et, au milieu de tout ce remue-ménage, douze Dévoreurs se tenaient aussi immobiles que possible devant une tente de commandement, dont l’entrée semblait assez large pour qu’un grizzly puisse y pénétrer sans soucis.
    Ce qui tombait bien, puisque le monstre qui s’en extirpa portait la peau de l’un d’eux sur ses épaules caparaçonnées.

    Alasker salua ses guerriers d’un grognement que les plus sociaux lui renvoyèrent aussitôt. La Salvatrice tourna entre ses doigts comme l’aurait fait une plume dans la main d’un aristocrate, cisaillant l’air d’impatience, aussi affamée que son porteur. Derrière-lui, deux Khashis aux casques ailés coincés sous le bras vinrent l’encadrer, la main droite posée nonchalamment sur le pommeau des lames battant leur ceinture. Leurs yeux rouges, la pâleur de leur peau et leurs cheveux blancs, coupés courts, donnaient au duo des airs de créatures d'outre tombe. Une singularité causée par un simple désordre génétique, puisque malgré les apparences, nulle malédiction ne pesait sur leur silhouette longiligne. Ils n’étaient que des jumeaux albinos, partageant la même fonction. Une improbabilité statistique, chargée de superviser les troupes d’une autre, plus improbable encore : Iratus.

    A la vue du trio, un attroupement silencieux se fit, progressivement, sans que personne n’ait besoin de l’ordonner. Les Dévoreurs ne formèrent pas une allée ordonnée autour de leur chef. Attroupés comme une meute de prédateurs enragés, agités de soubresauts et de tics nerveux, ils observèrent simplement la scène sans se mélanger aux troupes régulières ou aux gradés près de leur chef. Légèrement en retrait, le dos posé contre l’un des pieux de bois soutenant la toile de la tente de commandement un être trop propre et aux traits trop fins pour faire partie des troupes du courroux ou des Dévoreurs, braquait ses yeux ambrés sur le roi des brutes s’efforçant d’attendre les retardataires avant de prendre la parole. Comme souvent en de telles circonstances, Alasker avait préféré enfermer son visage aux traits déformés par la soif de guerre sous l’airain de son heaume cornu. L’encre de ses mires parcourait frénétiquement ces dizaines, non, ces centaines d’hommes attendant ses ordres, à la recherche de lâcheté, de faiblesse, sans en trouver le moindre indice.
    “-Vu le bordel, certains d’entre-vous doivent déjà être informés.” Entama-t-il, une fois qu’assez d’âmes furent rassemblées devant lui. Ils n’avaient pas jugé bon d’installer le moindre semblant d’estrade ici. Alasker n’ayant jamais été un fervent partisan des discours passionnés et aucune plateforme ne semblait nécessaire pour qu’il domine de sa hauteur ses guerriers, tant qu’on excluait Kahl ou Le Boucher de l’équation.”L’ordre est confirmé. Aujourd’hui, nous marchons sur le Nouvel Ordre.
    Court silence. Les réguliers du premier rang échangèrent des regards mi-enjoués et mi-inquiets. Ils étaient jeunes, guère plus que des gamins trop contents de porter leur coiffe de sous-officiers et les couleurs de la Horde du Courroux. Sa horde. Lui-même et ses Dévoreurs avaient-ils un jour semblé aussi normaux? Il peinait à se souvenir d’une période où la perspective de fendre des crânes toute une nuit n’avait pas simplement déclenché en lui une impatience décomplexée.
    “-Célestia n’est ni une forteresse, ni un temple. C’est un tas de merde consacré, dressé à la gloire de nos ennemis, qui défie le Reike en continuant d’exister depuis trop longtemps.
    L’information avait été confirmée par l’Oreille et ses espions : Seagan n’était plus. Mort ou disparu, le dernier protecteur des salopards fanatiques de Célestia manquait à l’appel. Croisés, paladins et clercs obéissaient désormais à sa seconde en chef : Vaera, une cardinale n’ayant ni ses capacités martiales, ni son savoir ancestral. Leur structure toute entière en restait durement ébranlée. Les adversaires autoproclamés du Reike, qui n’avaient cessé d’harceler les patrouilles de l’empire depuis leur formation, étaient vulnérables. Il fallait en profiter. Frapper fort. Exterminer l’adversaire, en faire un exemple pour tous.
    Alasker s’était tout naturellement proposé pour mener à bien cette tâche.
    Alors, le lendemain de la nouvelle, Iratus avait pris avec lui quatre centaines des hommes basés dans la forteresse du Courroux pour les emmener en Shoumeï, et les installer dans les pins argentés, aux pieds du domaine montagneux des fanatiques.
    “-Leurs soldats ne sont ni aussi bien entraînés, ni aussi nombreux que l’élite du Reike. Ce que vous êtes.” Quelques hurlements de confirmations et autant de poings frappés sur des plastrons plus tard, le géant d’airain continuait en souriant. “Mais ils se savent acculés. Ils savent que nous sommes en colère et qu’aucun d’entre-eux n’en réchappera. L’armure de leurs chevaliers est lourde et épais sont leurs boucliers. Ils se battront jusqu’au bout, n’en doutez pas.
    Les murmures vinrent, aussi prévisibles que le givre d’hiver et le soleil assommant de l’été. Un rire dément s’empara de Sanguin, repris par quelques autres Dévoreurs.
    “-Mais moins bien que nous.” Précisa le loup en posant la hampe de sa hache sur son épaule. Un soupçon de son appétit pour la guerre vint se manifester dans sa voix lorsqu’il reprit, les yeux exorbités. “Une demi-journée de marche nous sépare des premières marches menant aux portes d'argent. Je veux que, d’ici ce soir, une pile de crânes soit posée aux pieds de chaque statue de faux dieux ! Pas de prisonniers ! N’acceptez nulle reddition ! Ils paieront au centuple le sang que nos patrouilles n’ont que trop souvent versé face à leur folie ! A mort, au nom du Reike !
    Ils hurlèrent, tous. Evidemment. Les armes et les boucliers furent levés au-dessus de têtes aux traits déformés par la rage de vaincre. Yeux exorbités, gueule grande ouverte, soldats et guerriers déclarèrent aux cieux indifférents leur désir de destruction. Cela n’avait rien à voir avec une ovation en l’honneur d’un chef charismatique. Ils hurlaient pour eux. Poussaient des rugissements de prédateurs. Fiers. Cruels. Stupidement honnêtes à l’égard de leur plus bas instincts.
    Et puis il les congédia d’un geste. La dispersion se fit lentement, dans l’indifférence du chef des Dévoreurs qui s’efforça de recentrer son attention sur son cercle proche. Sans avoir besoin d’y être invitée, la bande de guerriers écarlates se resserra autour du premier d’entre-eux.

    “-Eisyleij va être fou de rage quand il va apprendre qu’il a raté ça.” Commença aussitôt Gatlig en souriant de toutes ses dents.
    Alasker l’ignora en braquant son gantelet griffu vers le maigrichon aux yeux ambrés, qui les rejoignit à son tour. Zephyr s’était déplacé personnellement pour l’occasion, sous un faux nom, comme d’habitude. Une nouvelle occasion de se battre aux côtés de l’oreille du Reike, qu’Iratus avait fini par considérer comme l’un de ses rares amis.  
    “-Je ne vous présente plus le conseiller royal Rhis.” Tous hochèrent la tête. “Il est ici pour témoigner à la place du couple impérial de la fin du Nouvel Ordre. Sa voix porte autant que la mienne, alors tenez vous bien.” Autant pisser dans un violon. Sanguin bavait déjà et Crapaud se léchait l’oeil. Mais peu importait, après tout. Son regard cerné d’encre rencontra celui du colosse à l’enveloppe dénaturée ayant un jour été Kahl, et sa voix se fit dure. “On fera de cette victoire un exemple, alors pas de perte de temps. On ne prélève les trophées qu’après la fin. Et on obéit aux ordres.” Les yeux noirs quittèrent un géant à la peau rougeâtre pour se porter vers un autre, protégé par une armure écarlate. A travers les fentes du heaume du Boucher, Iratus crut discerner la même lueur folle qu’à leur première rencontre.”On ne s’arrête que pour achever les blessés. Et rien de plus.” L’ordre implicite sembla suffisamment évident pour déclencher quelques rires mauvais.
    Les jumeaux témoins de la scène toussèrent de concert et Alasker se rappela de leur présence.
    “-Les Khashis Sarven s’occuperont de la transmission et de l’arrière-garde. Ils sont télépathes, donc on se souvient de Sable d’Or et on ne vire pas cinglé si on entend des voix dans sa tête.
    Les concernés saluèrent respectueusement, un poing sur le torse et un bras dans le dos, à la manière des elfes de Melorn. Quelques Dévoreurs grimacèrent. Kirk pouffa ouvertement. Puis la troupe se mit en branle alors que les aide de camp commençaient déjà à démonter la tente de commandement. Alasker les accompagna jusqu’aux limites de la clairière. Là où ils s’étaient installés. Il ne restait rien, à part les restes noircis d’un feu piétiné et recouvert de terre. Comme à chaque fois en période de conflit, ils étaient les premiers préparés. Leurs différents paquetages avaient été jeté à l’arrière d’une charrette - tirée par une paire de chevaux rendus nerveux par l’activité régnant tout autour d’eux - au milieu de laquelle trônait un sarcophage d’acier noir, aux coins calcinés. Le conducteur du véhicule, déjà assis à l’avant, les salua d’un grognement censé évoquer un “bonjour” qui parvint à percer le brouhaha du lever de camp et fit rouler ses larges épaules dans un concert de craquement de mauvais augure.
    Alasker n’avait pas la moindre idée de son nom mais sa gueule excessivement prognathe et sa musculature plus que notable trahissait la présence d’un orc dans son arbre généalogique. Son office -comme tous les membres de l’arrière-garde- était de suivre l’armée en marche pour le réapprovisionnement et l’évacuation des blessés, mais aussi de libérer le contenu du sarcophage dès le début des hostilités. D’autres avant lui y avaient laissé la vie, mais celui-ci n’en semblait pas particulièrement inquiet.
    Tant mieux.
    “-Elle est calme pour l’instant.” Souffla l’orc lorsqu’il comprit le but de leur visite. “Rien à signaler.”
    Kirk retint par le col Sanguin avant que celui ne tente de bondir à l’intérieur de la carriole. D’autres en profitèrent pour attraper quelques morceaux de viande séchée dans leur paquetage. D’un regard, le géant d’airain confirma à Zephyr que l’occupante du sarcophage était ce qu’il soupçonnait. Et puis leur attention se porta sur le chemin traversant les bois, qui menait au pied du mont abritant Célestia la damnée.
    “-Une demi-journée, mesdames.” Répéta le Seigneur du Courroux. “C’est tout ce qui se tient entre nous et les portes d’argent.


    La fin de l'ordalie (R18, violence) [Dévoreurs/Zéphyr] V2j7YdS
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  • Jeu 9 Mai - 5:30
    Kahl, usuellement si prompt aux rassemblements guerriers précédant les grandes batailles, répondait aujourd'hui au discours de son sauvage supérieur avec une élégance qui ne lui ressemblait guère. Faisant preuve d'une discrétion toute relative en vue de sa taille démentielle, le colosse à crinière blanche ricana sournoisement lorsque les directives trouvèrent leur conclusion et vint offrir en guise de validation un applaudissement dont la lenteur conférait au geste un soupçon d'ironie tout à fait déplacée. Ses confrères, qui le jugeaient et le jaugeaient avec cette même méfiance qu'ils avaient éprouvé depuis la "renaissance" de leur camarade; n'accordaient en retour à sa marque de joie bizarrement mesurée que des regards interloqués. Les troupes se dispersèrent après le cri de guerre ensauvagé mais Kahl, lui, resta non loin de son chef.

    "Vive l'Empire et vive la baston." aurait sans doute crié l'Ogre par le passé. Il aurait été plus judicieux d'ailleurs de conserver un tel enthousiasme afin de se laver de tout soupçon. L'Oni au sang teinté par la marque divine avait malheureusement développé, en même temps que ses facultés héritées du Royaume Divin, une arrogance qui le poussait malgré les risques encourus à révéler sa façon de penser sans craindre de voir s'abattre contre sa nuque le fil de la Salvatrice. Faux Dieux, disait le lycanthrope aux yeux noircis par la haine. Serait-il témoin un jour de ces visions cosmiques qui occupaient depuis bien des lunes les pensées du colosse cornu ? Entretiendrait il alors un discours aussi rageur ? C'était une interrogation, un fantasme que Kahl désirait ardemment voir se réaliser de ses propres yeux, un jour ou l'autre.

    Lors des explications, la présentation de leur invité de marque ne manqua pas d'attirer l'attention du Demi-Archonte. Conseiller royal, rien que ça ? L'Empire avait donc mis les moyens pour s'assurer de l'entier anéantissement des résidus du Nouvel Ordre. Ne pouvant retenir à cette pensée un nouvel éclat de rire, Kahl fut surpris de se voir interrompu lorsqu'il s'esclaffa par son ancien compère de pitrerie, à savoir l'infame Kirk lui-même. Le Drakyn jeta à l'être mystérieux un bien vilain regard et lui lança :

    "Pourquoi tu t'marres ?"

    Il n'y avait pas de réelle curiosité dans le ton employé par le Dévoreur aux cornes fendues. Plus déboussolé que quiconque par la transformation de son ami, Kirk éprouvait vis-à-vis de Kahl des sentiments partagés et nul doute que l'idée de venir mettre fin aux tourments de l'Ogre par lui-même avait effleuré son esprit malade. Le concerné soutint longuement le regard embrasé de son frère d'arme puis, après avoir poussé un soupir tranquille, il reporta ses iris glacés sur Alasker tout en rétorquant :

    "Je trouve amusant de constater qu'on déploie de tels moyens pour venir à bout d'une poignée de fourreurs d'ânes. Ca fait bien longtemps que le Nouvel Ordre n'est plus qu'un ramassis de mange-merdes qui se prélassent dans une boue prétendument sacrée."

    Etrangement, la fournaise contenue dans les yeux de Kirk parut s'apaiser. S'il n'était pas du tout rassuré par l'état de son compagnon, il trouvait au moins un certain réconfort à retrouver un peu de son allié dans ces grossières paroles. Il révéla ses crocs par un rictus carnassier et rétorqua sommairement :

    "Pas faux. Ils pourraient cependant remonter la pente."

    Passant un index griffu sous son nez pour le frotter un bon coup, Kahl renifla avant d'ajouter :

    "C'est bien ça qui me chagrine. Si on leur laisse pas l'occasion de se relever de la perte de leur illuminé de chef, la bataille n'en est que moins glorieuse. Tu penses pas ?"

    Kahl restait Kahl, à sa façon.

    Il tapota prestement l'épaule de son acolyte et quitta le poteau de bois contre lequel il avait pris appui jusqu'à présent. Se sachant contrôlé par Iratus, il comptait à défaut de faire bonne figure montrer qu'il était encore pourvu d'une exemplaire volonté et qu'il continuait à "sociabiliser", même si une telle manœuvre n'avait sans doute pour Alasker qu'un bien maigre intérêt . Evoluant dans le camp le plus posément du monde, il fendit l'agglutinement des aides de camp qui freinaient son avancée vers sa prochaine destination, les yeux fixés sur un costaud qui rivalisait avec lui en matière de tour d'épaules. Sans avoir la bêtise de poser ses paluches sur l'armure écarlate du cinglé qui devait sans doute retenir du mieux qu'il pouvait ses instincts bestiaux. Affichant une mine étrangement affable, l'Ogre métamorphosé salua le Boucher avec bonhommie :

    "Tiens donc, le grand gaillard est de la partie. Nous n'avons pas réellement eu l'occasion de bosser ensemble, n'est-ce pas ?"

    Leur échange fut légèrement coupé par la maladroite tentative de bond de Gatlig qui, visiblement, avait jeté son dévolu sur la cargaison embarquée dans l'un des chariots de l'expédition. Kirk avait fort heureusement empêché l'imprudent de se jeter sur la marchandise et la façon qu'il eut de lutter contre la force du Drakyn collectionneur d'organes ne manqua pas de faire pouffer l'Oni transformé. L'oreille fine de Kahl capta toutefois le simulacre de raclement de porte qu'était la voix d'Alasker et les mots de ce dernier ne manquèrent pas de susciter sa curiosité. S'adressant au Boucher, il pointa la charrette du menton et lança :

    "On a quoi, là-dedans ?"

    Il l'aurait su, autrefois; lorsqu'on avait pour lui assez d'estime pour le tenir au courant. Le départ fut rappelé aux traîne-savates et Kahl ne manqua pas le signal qui, avec une malsaine gourmandise, fit craquer les jointures de ses poings monstrueux. Ca s'annonçait bien, cette affaire.
    Le Colosse Écarlate
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  • Jeu 9 Mai - 12:05
    Vint enfin le jour du premier déploiement du Boucher depuis sa sortie de prison. Il pouvait enfin porter fièrement les couleurs des Dévoreurs, aux côtés de ses comparses, mais aussi, du grand Alasker, pour qui il vouait un véritable culte et une dévotion sans pareil. Le Drakyn, comme à son habitude, ne perdit pas de temps à saluer la troupe du loup, préférant bien souvent, rester à l’écart. Il préférait même ne pas retirer son casque, pensant que son visage porterait atteinte à la pudeur.
    Il fallait pourtant faire bonne figure, il se tenait donc présent avec eux, à toute heure de la journée et, surtout lorsque vînt le moment pour le Tovyr Crudelis de parler à ses hommes, les Dévoreurs, mais aussi le régiment du Courroux. Quatre-cents hommes étaient déployés pour cette bataille, si on pouvait appeler cela comme ça. Un massacre de masse ou génocide collerait bien mieux à la situation. Qu’importe le nom que l’on donnait à la disparition du Nouvel Ordre, tant que le Colosse Écarlate, comme il aimait se faire appeler, pouvait enfin être lâché.

    Alasker n’était pas friand des discours, pourtant, il était un excellent orateur, sachant motiver ses troupes sans le moindre effort. Rapidement, il congédia les hommes qui l’écoutaient. Les prunelles écarlates du Boucher, qui, de par sa taille, surplombait l’entièreté des troupes du loup. Enfin, presque, Kahl étant devenu bien plus grand que lui.
    Sa métamorphose suite à la marche du Vent d’Acier semblait l’avoir nettement améliorée, aussi bien physiquement que mentalement. Enfin, c’était ce qu’osait penser le Drakyn, qui en réalité, n’avait pas pris le temps de discuter avec son acolyte pour en savoir davantage sur sa psyché.

    Tous les guerriers composant le régiment des Dévoreurs se resserrèrent, Alasker s’étant tourné vers eux, probablement pour faire une annonce importante. La grande bête cornue, comme à son habitude, était prête à écouter la moindre parole sortant d’entre les lèvres de son chef. Ses prunelles écarlates étaient rivées sur ce dernier, ne le lâchant pas une seule seconde du regard.
    Puis, un petit bonhomme haut comme trois pommes fit son entrée. Les prunelles ambrées et, une allure de noble. Il ne l’avait jamais vu chez les Dévoreurs. Après, il le savait mieux que quiconque, l’apparence peut être trompeuse. Ce n’est pas parce que le nouveau Dévoreur était un gringalet qu’il n’allait pas être aussi féroce que le reste de la troupe.
    Rhis, tel était son nom. Donc, en plus d’être un sauvage membre des Dévoreurs, il était aussi un conseiller royal. Pourquoi pas. Cette annonce fit tout de même sourire le Boucher qui, sous son casque fendu, étirait bien largement ses lèvres, elles-mêmes fendues de nombreuses blessures, marquant les épreuves qu’eût à affronter le Boucher durant sa longue vie.
    En plus de cela, le petit bonhomme était aussi important que maître Alasker. Décidément, que de surprise dans cette grande aventure qui s’annonçait déjà sanguinaire.

    À la remarque que lui fit Alasker, Le Boucher voulut grogner. Mais, son respect envers son maître se témoignant par ses gestes et son silence, le colosse écarlate se contenta de hocher la tête, déçu de ne pouvoir s’arrêter durant son long périple.
    Déçu, il l’était plus encore, repensant à la remarque faite au grand Oni. Par de prélèvement non plus, du moins, pas avant la fin. Ces deux annonces restaient tout de même embêtantes pour Le Boucher qui… bref.

    En plus de toutes ces règles, des voix résonnantes dans la tête allaient s’ajouter. Génial, il ne manquait plus que ça. Fort heureusement, le Drakyn savait se maîtriser un minimum -si on pouvait appeler cela de la maîtrise- lorsque l’on usait de télépathie sur lui, étant donné que des voix résonnassent perpétuellement dans son esprit malade. Pas de démon, non. Simplement la folie causée par ses ignobles actes passés.
    Et non, ses ignobles actes passés ne concernaient en rien la guerre, malheureusement.
    Le Boucher en profita pour lancer un regard haineux envers les deux télépathes. Pas pour leur faire peur, non. En fait, lui-même ne savait point pourquoi il faisait ça. Lancer des regards menaçants, sans grandes raisons. Un tic, certainement.

    Une fois les présentations faites, le Boucher retourna à ses occupations, déambulant dans le camp, faisant trembler le moindre petit bonhomme posant ses yeux dans les siens. Pourtant, il n’avait pas de mauvaises intentions. Enfin, si, il en avait des milliers. Mais, en présence du loup, il les gardait bien sagement pour lui et, évitait de menacer qui que ce soit, ou même de lever la main sur qui que ce soit.
    Il alla simplement se poster proche du sarcophage, pour se tenir droit comme un I, les prunelles rivées sur celui-ci, prêt à intervenir si un fou osait l’approcher de trop près. Au fond de lui, il espérait que quelqu’un le touchât, juste pour enfin pouvoir laisser son instinct se déchaîner, sans risquer de se faire couper la tête derrière.

    Son attention fut détournée lorsque l’Ogre, bien plus grand que lui, s’approcha, tout en arborant une mine affable. Sous son casque, le Boucher arqua un sourcil en voyant le colosse s’approcher de lui, non pas qu’il ne voulût pas le voir, loin de là. Car, même si le Drakyn n’aimait pas spécialement faire ami avec d’autres êtres vivants, cela ne l’empêchait pas de converser un minimum.
    Surtout que, Kahl étant bien plus grand que lui, le Colosse Écarlate lui devait le respect, c’était la moindre des choses. Rares étaient ceux capables de le surplomber et, encore plus de temps le surplomber.

    Il ne prit pas la peine de répondre à sa question, ne sachant plus à quand remontât leur dernière rencontre, tant les années passées à l’isolement avaient atrophié sa mémoire. Néanmoins, il avait eu vent de ses exploits au Vent d’Acier et, de cette métamorphose. Le Boucher, certainement pour la première fois de sa vie, dut lever la tête.
    « Tu es devenu bien grand, l’Ogre. » Fit-il, avant d’être coupé par Gatlig.

    Le Colosse Écarlate tourna légèrement la tête et vit l’action de son comparse du coin de l’œil. Un énorme sourire carnassier vint décorer son visage, sous son casque fendu. Malheureusement, il n’eut pas besoin d’intervenir. Même si se foutre sur la gueule avec l’un de ses comparses Dévoreurs était une idée semblant lui plaire, l’un d’eux se chargea du fou tentant de dérober le sarcophage.
    En réalité, Le Boucher, tout comme Kahl, ne connaissait pas le contenu du sarcophage. Même s’il était en mesure de se douter de l’importance de celui-ci. Il reporta ses prunelles écarlates sur l’Ogre, maintenant ce large sourire dessiné sous son casque.

    « Un Monstre. »
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  • Jeu 9 Mai - 17:06
    - J’ai toléré leur existence trop longtemps.

    La voix froide, quasiment glaciale de Tensai, résonne dans la salle du trône et ne fait pas broncher Zéphyr qui, quelques mètres en contrebas, vient de relater les derniers faits issus du Nouvel Ordre. Si le maître-espion en croit les derniers rapports de ses hommes, les dirigeants du groupuscule semblent avoir fait de l’excès de zèle, récemment, non seulement en n’aidant pas à la recherche des Archontes, mais aussi, et surtout, en gênant les troupes reikoises depuis presque deux années déjà. Il est connu que la patience du Conquérant n’est pas très grande, et à présent, celle-ci s’est totalement atténuée dans leur traque des monstres titanides. Ne pas savoir où sont les abominations de X’O-Rath, c’est une chose, harceler de manière régulière ses soldats en est une autre.

    Et le roi n’a pas la volonté d’être miséricordieux, aujourd’hui.
    Ce soir, on est avec lui ou contre lui.

    - Tu me dis que Seagan n’est plus réapparu depuis des mois. L’homme-dragon renifle. Cela veut dire qu’aucune menace majeure ne se cache en ces murs. Nous pouvons les annihiler tant qu’ils son affaiblis. Que penses-tu de leur cardinal ?
    - Difficile de dire s’il se joindra aux combats ou non. Il peut très bien fuir avant que la situation ne dégénère ou mourir par l’épée. Cependant, il n’a pas le pouvoir de détruire nos bataillons, même s’il était présent à Célestia.
    - Et leur dirigeante, Vaera ?
    - C’est une élémentaliste, elle pourra être plus gênante. Mais si nous arrivons à mettre la main sur elle, ajoute l’Oreille, cela serait un exemple pour tous ceux qui tentent de se redresser sur le Reike. Surtout si elle a osé faire disparaître une patrouille reikoise qui devait simplement rentrer à Maël.

    Un silence succède les propos de l’assassin, pendant que Tensai réfléchit à la marche à suivre.

    - Je laisserai l’ordre de marche à Alasker. Deydreus et moi n’aurions pas été contre à participer, mais, si tes informations sont justes, nous devons aller le plus vite possible à la Mausolée. Nous ne pourrons donc pas nous en charger. Mais les Dévoreurs et la quelques centaines d'hommes de la horde du Courroux suffiront à cet effet. D’ailleurs, tu les accompagneras. Lyra prendra le commandement des troupes du pays en notre absence, et Genryusai gèrera les affaires royales.

    Zéphyr opine succinctement de la tête puis ose sans vergogne poser une question pointue.

    - Et les civils ?

    Le regard perçant du barbare se pose sur son ministre, alors qu’il répond sans guère d’hésitation.

    - Tu sais ce que j’en pense.
    - Et vous savez tout aussi bien, réplique l’Oreille avec un sourire en coin, que votre épouse n’appréciera pas votre décision.
    - Ils ont choisi le mauvais camp, répond Tensai du tac au tac. Rester à Célestia, c’était approuver les bêtises de leurs dirigeants. Qu’ils assument d’être restés aux côtés des moutons, au lieu d’être devenus des lions.
    - Cependant, tempère le bellâtre, un massacre unilatéral risque de causer un vif émois du côté de Maël, et même de la République. Si nous nous moquons de l’avis de la Nation Bleue, avoir des soulèvements dans la Cité Blanche à cause d’une erreur de stratégie et de jugement nous ferait perdre du temps et de l’énergie dans le cadre de notre lutte contre les Titans.
    - Abrège, Zéphyr. Tensai esquisse un geste mi-agacé, mi-amusé, et il ajoute : Quand tu as ces yeux-là, c’est que tu as une idée derrière la tête.
    - Effectivement, admet le maître-espion avec un sourire contrit. J’ai bien deux choses à vous proposer.

    Et après encore quelques minutes de discussion, tout fut décidé. Zéphyr se retira, et bientôt, Alasker fut prévenu de la décision impériale. Ne restait plus « qu’à » se déplacer sur place. Accompagnant comme promis la troupe, le sabreur prit le nom de Rhis, un Reikois qui avait « l’honneur » d’assister à la dévastation de Célestia, pour en rendre compte à ses souverains plus tard. Quatre-cent hommes de la horde du Courroux auraient pour charge de raser le Nouvel Ordre de la carte. Quatre-cent hommes qui étaient des novices ou des vétérans, des jeunes ou des vieux ; quatre-cent hommes qui avaient voué leur vie au Reike, et qui s’apprêtait soit à la perdre, soit à la préserver par le fil de l’épée.

    Le chef des forces spéciales n’était pas accompagné de ses propres hommes. Ils avaient d’autres chose à faire, à l’intérieur de la ville elle-même. Partis bien avant le départ des soldats reikois, les Sentinelles des Ombres devaient le retrouver peu avant l’attaque, et l’Oreille ne semblait pas alarmée de ne pas encore les avoir rencontrées. Tranquillement adossé à un piquet en bois, il semblait un intrus par rapport aux Dévoreurs – les plus impressionnants étant sans conteste Kahl et le Boucher. Autant le premier était un cas spécial, depuis son expédition à Vent d’Acier, autant le second n’était pas en reste, puisqu’il avait failli réduire Qwellaana et Stadzank en bouillie à l’interrogatoire de Mégère. Heureusement pour la brute, le maître-espion n’était pas du genre à avoir de la rancune. Disons que le gobelin royal connaissait les risques…

    Ne restait plus qu’à recevoir les ordres d’Alasker. Oh, bien sûr, le loup lui donnait une autorité équivalente à la sienne, quelque chose qui pouvait toujours être utile dans le chaos de la bataille. Néanmoins, le beau brun ne comptait pas spécialement s’immiscer dans les ordres du tovyr si ce n’était pas nécessaire. Chacun avait sa méthode pour tuer. Celles des Dévoreurs étaient d’utiliser la force brute et de révérer en quelque sorte le géant d’airain ; celle de l’Oreille était d’agir avec une précision quasi chirurgicale, qui ne laisserait qu’une ombre dans son sillage.

    Silencieux tout le long des propos de son frère d’arme, l’attitude de Zéphyr peut paraître nonchalante, mais un observateur avisé se rendrait compte qu’il est très attentif aux propos du tovyr. Quand enfin, le bras-droit de Deydreus congédie les Dévoreurs, il ne faut guète de temps pour que le campement soit défait et que tous se mettent en marche. Il n’y a plus qu’une demi-journée avant d’arriver aux portes d’argent. Celles-ci sont peut-être le dernier espoir des divinistes, quand on y pense, car Célestia est redoutée pour sa terrible ascension, rendant moins facile l’accès à la ville.

    Mais ce n’est pas ça qui arrêtera les membres de la horde.

    D’ailleurs, quand la marche est lancée, l’attention de quelques Dévoreurs est attirée par un sarcophage – une œillade de Zéphyr au propriétaire de la Salvatrice suffit pour confirmer ses soupçons. Ainsi elle est là aussi ? L’Oreille n’attend pas particulièrement à obtenir des informations du Conpendium pendant cet affrontement chez les divinistes, mais, plus elle combattra, plus elle sera susceptible de retrouver des éléments qui pourraient les intéresser. Et de toute façon, sa hargne correspondra parfaitement à ces dingos que sont les combattants d’Alasker.

    Le Boucher présume en tout du moins qu’un monstre s’y terre et il n’a pas tout à fait tort. Passant à côté de l’Oni et du Drakyn, Zéphyr jette simplement un œil au chariot et il dit d’un ton tranquille :

    - Vous le saurez quand on y sera.

    Le bellâtre ne fait pas d’autres commentaires, pas plus qu’il ne cherche spécialement à faire la conversation avec ses camarades. Ils sont en route pour faire un siège expéditif, pas pour discuter de tout et de rien autour d’un bon verre d’alcool. Pour autant, l’homme se tient à la disposition du géant d’airain, et il ralentit juste la cadence quand il aperçoit une de ses Sentinelles avec l’uniforme des troupes régulières. C’est Sayena qui revient avec des nouvelles, et le bretteur marche un moment avec quelques soldats excités de participer à leur première bataille. Ce sont ceux qui risquent de mourir en premier, et tout affairés à discuter le plus discrètement possible, les jeunots ne font pas fort attention au maître-espion, pas plus qu’ils ne font attention quand ils se laisse dépasser pour rejoindre enfin sa subordonnée.

    - Alors ? lui demande-t-il en préambule.
    - Nous avons fait sortir tous ceux qui voulaient l’être.
    - Combien ?
    - Nous n’avons pas fait un recensement exact, mais il s’agit d’une bonne partie des civils qui composaient la ville. Des paysans qui ne savent pas se battre, qui se savent condamner s’ils restent. Des femmes et des enfants qui ne veulent pas voir mourir leurs progénitures et leurs familles. Certains chevaliers, soldats, et paladins ont décidé de les escorter plutôt que de défendre la ville. Une hésitation. Les vieillards ont été les plus entêtés. Et certains d’entre eux n’ont pas voulu partir. Soit qu’ils ne s’en sentaient pas la force. Soit parce qu’ils avaient l’impression que Célestia était devenu leurs maisons.
    - Alors ils mourront, dit sentencieusement Zéphyr.
    - Ils mourront, mais nous insisterons une dernière fois avant le début des combats, déclare la belle rousse. Cependant, j’ai dit aux autres de de renoncer dès que vous apparaîtrez en contrebas. Il ne sera plus temps de convaincre qui ce soit à ce moment-là. De "sauveurs", ils se transformeraient en tueurs. Ils le savent tous les deux. Devinant une autre question de son chef, Sayena ajoute : Certains n’ont pas voulu suivre nos conseils et sont partis tantôt vers Bénédictus, tantôt vers le Doreï. Nous leur avons alors conseillé d’aller voir le faux-dragon. Un rayon de soleil perce les nuages, donnant une touche de chaleur au paysage shoumeïen. Les autres nous ont accompagné vers Maël. L’intendant s’occupera du reste.
    - L’intendant… Et d’autres. Nul doute que des divinistes présents dans la Cité Blanche ne resteraient pas inactifs face à ces malheureux. Nul doute aussi que certaines âmes se mettront aussitôt en branle-bas de combat pour les soigner, les nourrir, les loger. A cet effet, il n’était pas un mal d’avoir changé les chapelles divinistes inutilisées en lieux de bienfaisance – où on distribuait des rations de nourriture pour les pauvres. Un silence flotte en tous cas entre les deux protagonistes. Puis Zéphyr reprend : Quand le soleil sera à son zénith, les combats commenceront sûrement. Au-dessus d’eux, un oiseau passe, indifférent aux troupes militaires. Dis à nos hommes de se préparer. Quand nous serons devant les portes d’argent, tu sais ce que tu dois faire.  
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  • Ven 10 Mai - 2:40
    La sueur au front, la peur au ventre mais les mains toujours traditionnellement jointes l’une à l’autre dans la posture coutumière des hommes de foi, l’évèque Tsarmath traversa l’allée cérémonielle sous le regard divinement indifférent des statues qui l’encadraient. Les portes d'argent franchies, il manqua de trébucher sur la dernière marche menant au tréfond du temple sanctifié. Un duo de gardes en armures darda son manège empressé, tandis que ses pas le menaient jusqu’au sanctuaire personnel de la régente de Célestia.
    Tsarmath y pénétra sans s’annoncer, puisque le moindre éclat de voix en ces lieux resterait toujours synonyme de blasphème.
    Ca n’avait rien d’une chambre de méditation et tout d’un bureau. L’endroit était sombre, seulement éclairé par une bougie posée sur une large table de bois massif au-dessus de laquelle se tenait le visage sévère, plissé par la concentration, d’une femme qu’un millier de devoirs n’avaient pas réussi à briser. Autour d’elle, les ombres d’armoires et d’étagères pliant sous le poids de grimoires, d’artéfacts divins et de textes sacrés aux valeurs spirituelles inimaginables, semblaient danser sous l’influence de la discrète flammèche.
    “-Dame Vaer…”
    Elle l’interrompit d’un doigt soudainement dressé, l’intimant au silence, alors qu’elle finissait de lire le rapport accaparant toute son attention. Comme un gosse, Tsarmath se tut, piétina le sol carrelé et froid, l’air soucieux, sans parvenir à trouver en lui assez de courage pour insister.
    La délivrance vint, quelques battements de cœur plus tard.
    “-Parle. Et vite.” Ordonna-t-elle, sèchement en se redressant pour immédiatement joindre ses mains à son tour. Son pouce droit, à l’ongle long et ébréché, alla s’enfoncer dans la chair de sa main gauche. Un tic nerveux, qui avait fini par transformer la peau malmenée en un cuir garni de cornes à cet endroit précis. Tsarmath s’efforçait de regarder ailleurs, à chaque fois qu’elle le faisait.
    Mais il n’y parvenait jamais.
    “-Le Haut Cardinal.” Commença-t-il dans un souffle, libéré du poids du silence que les sempiternels gardes des lieux observaient depuis des temps immémoriaux. “Il a disparu !”
    Un nouveau coup de pouce-poignard dans la pulpe d’une main suppliciée plus tard, Vaera laissait un sourire crispé s’afficher sur ses traits grâcieux.
    “-Evidemment.” Lâcha-t-elle avec fatalisme. “Au vu des circonstances, je n’en suis guère étonnée.”
    Si une logique, un raisonnement d’une évidence crasse pouvait expliquer cette brusque disparition, Tsarmath ne l’avait pas. Il demeura donc parfaitement coit lorsque sa supérieure se leva de son siège et contourna son bureau, pour se saisir de l’arme accrochée au-dessus de l’entrée : Un sabre courbé, à la lame noire lui ayant fidèlement servie…
    Pendant un millénaire et demi.
    “-Le Reike a finalement appris pour Seagan.” L’arme s’extirpa de son fourreau dans un chuintement qui hérissa les quelques rares cheveux encore sur la tête du prêtre.”Et leurs chiens de chasse viennent à nous.”
    Toute chaleur quitta le corps de Tsarmath. Les tremblements vinrent, progressivement. D’abord discrets, ils en devinrent incontrôlables et évidents. Comment pouvait-elle rester aussi calme?
    “-Et seuls les vrais croyants restent pour défendre le dernier temple des dieux...” Siffla Vaera, la lèvre supérieure voutée dans une expression trahissant à la fois dégoût et jugement. Son regard, sévère, froid, se porta sur sa pauvre silhouette pour la foudroyer. “Ressaisissez-vous, prêtre. Il n’est plus temps de croire ou d’espérer. Munissez-vous d’une arme. Faites passer le message. La guerre se présente à nos portes et nous l’accueillerons comme il se doit. La foi nous protégera.”

    ✞✞✞

    Les sbires du Nouvel Ordre gardaient jalousement l’accès à Célestia la damnée. Lorsqu’ils croisaient voyageurs ou marchands sur la route pentue menant à leur fief, paladins et croisés les arrêtaient pour leur faire subir un interrogatoire théologique, car nul autre que les plus purs croyants pouvaient s’octroyer le droit de pénétrer dans l’ultime fief des titans. Ceux qui faisaient une erreur en récitant les innombrables préceptes de leur église étaient sommairement renvoyés dans les mornes plaines ou pire, confrontés au jugement par ordalie, cette immondice d’origine soi-disant divine, instaurée par le plus cinglé de tous les fanatiques, à l’époque où ses pas salissaient encore le Sekaï.

    Mais il n’était plus là désormais.

    La poigne du géant se resserra, brisant sommairement le heaume et le crâne qu’il contenait. Sa victime fut agitée d’un ultime soubresaut juste avant que les griffes des gantelets ne pénètrent dans sa chair broyée.
    Sur le qui-vive, Iratus jeta la dépouille derrière-lui, au milieu de ses Dévoreurs hilares, et balaya du regard les environs à la recherche d’une nouvelle proie.
    La neige venait à peine de remplacer la terre gelée lorsque cet imbécile s’était jeté sur eux. Un chevalier, seul, armé d’une claymore bon marché et d’une armure l’étant tout autant. Un paumé, défenseur de la veuve et de l’orphelin, qui avait osé interrompre le groupe dans son avancée pour le défier en duel, invoquant la loi reikoise ancestrale du Holmgang, qui n’avait aucune forme de légitimité dans la bouche d’un Shoumeïen.
    Avec humour, Alasker avait accepté. Pour encourager ses troupes - qui s’efforçaient de suivre la cadence des brutes écarlates ouvrant la marche - une démonstration de force restait toujours de bon aloi.
    Maintenant, le justicier défait et ses observateurs ravis, le géant d’airain craignait une première embuscade, quelque chose pouvant légitimer un sacrifice aussi stupide qu’évident.
    Mais rien ne vint. Ses yeux d’encres scrutèrent la pente enneigée devant eux, les rochers et les buissons qui la bordaient, même les nuages noirs qui assombrissaient le ciel en promettant aux mortels une tempête d’exception pour accompagner leur carnage.
    Rien. Il n’y avait rien.
    Ce type s’était mis en travers du chemin d’une armée forte de quatre cents têtes.
    Pour rien.
    A quoi bon chercher à comprendre le raisonnement siégeant dans le crâne de ceux qui priaient des dieux génocidaires, sacrifiaient des hommes et des femmes en leur nom, chaque jour, en continuant de croire qu’ils avaient le bon rôle ? Comprendre la motivation du Nouvel Ordre et de ses sympathisants n’était pas nécessaire, surtout maintenant.
    “-Bon.” Grogna-t-il dans un haussement d’épaules. “Continuons. Ca nous en fait déjà un de moins.
    Les brutes écarlates et les réguliers qui les avaient rejoints acquiescèrent, leurs mains froides, crispées sur leurs armes, se détendirent légèrement une fois certains qu’aucune autre surprise ne se dissimulait dans les environs. Certains dardèrent la pente devant eux, qui ne semblait pas en finir, d’autres préférèrent sa jumelle, derrière-eux, qui avait déjà mis au défi leur capacité pulmonaire. Cela ne faisait qu’une demi-heure que l’ascension s’était engagée, le territoire du Nouvel Ordre n’était même pas encore franchi et, déjà, certains sentaient leurs articulations protester alors que le froid s'immisçait brutalement dans leurs carcasses, au mépris de l’armure, du cuir souple et du tissu revêtu.
    Lentement, la marche repris son cours.
    Et bientôt, les Dévoreurs, que seule la guerre pouvait rassasier, laissèrent les troupes régulières derrière-eux pour trottiner à l'avant, comme des chiens fous.
    Ce qu'ils étaient.

    Gatlig planta le goulot de sa gourde vide dans la neige tout en s’emparant d’une poignée de poudreuse de sa main libre pour la précipiter au fond de sa gueule trop souriante. Constatant que le groupe s’accordait le droit de ralentir, Nahr se détacha également des autres, non pas dans le but de boire mais pour évacuer ses besoins naturels de la manière la plus directe. Dans un rire gras, il s’adressa à son camarade demi-gobelin et lui confier une sagesse ancestrale :
    “-Quand vient le temps de l’hiver blanc, ne mange pas la neige jaune.”
    Gatlig termina de mâcher sa neige en pouffant, alors qu’Alasker s’appuyait sur sa hache et retirait son casque, le temps d’essuyer son front couvert de sueur malgré le froid.
    Midi approchait…Et toujours aucun signe du Nouvel Ordre. Rien d’étonnant évidemment, le Mont qui cachait au monde la folie d’un demi-millier de fanatique était connu pour être le plus haut de tout le continent. Mais les tueurs écarlates -tout comme les soldats de l’armée qui les suivait- s’étaient attendus à des barrages, des pièges épars, posés tout le long du chemin pour ralentir et entraver leur progression. Éventuellement des éboulements, lorsque la route s’en venait effleurer le flanc de montagne pour offrir à ses usagers une vaste vue sur une mort certaine, prenant la forme de pics rocheux, brillant de gel, en contrebas. Mais rien. Rien n’était arrivé. Rien ne venait à eux. Si ce n’était la première surface plane depuis le début de leur ascension, prenant la forme d’un étroit couloir perdus entre deux parois rocheuses plus qu’abruptes, s’étendant sur une centaine de pieds et à peine assez large pour que les carrioles à l’arrière de la cohorte puissent se permettre de passer sans frotter.
    L’endroit rêvé pour une embuscade.
    Son flair, pas le moins du monde entravé par le froid mordant faisant grelotter les plus faibles membres de l’expédition punitive, s’évertuait à ne lui renvoyer que l’odeur de sueur et d’acier des quatre centaines de tueurs sur leurs talons. Tout semblait indiquer que la voie était libre…Et pourtant…
    Son expérience lui hurlait de ne pas jeter ses hommes dans un tel évident mouroir.

    Soulagé, Nahr revint en essuyant ses gantelets dans le tabard déchiré de son armure. Comme toujours, il alla rejoindre Gorog, qui passa sa verte main au travers des poils grisâtres d’une barbe mal entretenue à quelques pas derrière leur chef immobile.
    “-Ça sent le roussi, hein?”
    Le géant d'airain gronda en laissant monter son regard jusqu'aux hauteurs. Il y avait suffisamment de place, aux bords du pseudo-canyon qu'ils allaient devoir traverser, pour que des archers puissent s'y poster et s'y dissimuler.
    “-Personne n’avance.” Ordonna-t-il finalement. Son attention se porta sur la silhouette voûtée d’un monstre qui n’aurait jamais dû appeler ses mortels “frère”. L’horrible enveloppe dénaturée de Kahl s’orienta dans sa direction, sitôt que son possesseur eu compris qu’un ordre allait lui être donné. “Kahl, prends Le Boucher avec toi et escaladez-moi ça.” D’un doigt, il pointa les hauteurs du canyon.”Si vous trouvez quelque chose de vivant en haut, faites-la hurler suffisamment fort pour qu’on puisse vous entendre.
    Ses instructions bien reçues, le géant d’airain se détourna de l’avant du groupe et s’en alla rejoindre Zephyr, au milieu des premières lignes de l’armée, à quelques pas en contrebas.
    Le maître espion avait ses propres hommes, disséminés au sein des siens. Des agents de terrain, qui devaient continuer à faire leur office de tireurs de ficelles tout en s’usant les pieds comme des fantassins classiques. Iratus était loin d’en prendre ombrage, au contraire. Tant que Zephyr ne lui masquait pas, à lui, ses activités.
    “-Tovyr?” Demanda un sous-officier, parmi les rangs.
    “-On attend, bordel.” Souffla le géant avant de tourner la tête vers le maître-espion. “Rhis, un mot.
    L’Oreille et le Tovyr se décrochèrent de la masse pour échanger à voix basse, quelques pas plus loin, alors que les griffes et les gantelets des deux “éclaireurs” s’enfonçaient dans la paroi visée pour mieux faciliter leur escalade.
    “-J’ai une question, et tu vas me répondre.” Sa brutalité coutumière peinait à être contrôlée avant une bataille, si bien que ses mots lui semblaient plus durs qu’ils ne l’étaient réellement. Il inspira un grand coup, repoussa ce qui, déjà, grattait les remparts de sa lucidité pour sortir au grand jour, s’excusa en ignorant les soubresauts de ses paupières puis repris.”J’ai promis à mes guerriers une guerre, et c’est ce qu’ils auront. Mais plus j’avance, et plus une question me taraude : Si nous arrivons jusqu’à leur ville et qu’ils se rendent, bêtement, sans combattre, qu’adviendra-t-il de cette promesse?” Ce n’était pas exactement la question. Puisqu’il avait déjà la réponse de celle-ci. “Je n’ai qu’une parole, et je leur offrirai cette guerre, même si je dois tuer une demi-douzaine de fanatiques avant qu’ils ne se rendent compte qu’aucune reddition ne sera acceptée et qu'ils ne leur restent plus qu'à s'offrir une mort de guerrier. Mais c’est une chose de vaincre un adversaire, et c’en est une autre de massacrer une ville entière en phase de reddition, tu comprends? Est-ce que tes hommes sont parés à cette éventualité?


    La fin de l'ordalie (R18, violence) [Dévoreurs/Zéphyr] V2j7YdS
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  • Ven 10 Mai - 5:14
    Lorsque le jeune impudent fut sommairement abattu par Iratus puis jeté à la meute de babouins qui le suivaient dans ses déboires, tous se mirent à rire et Kahl, quant à lui, mira avec une morbide fascination la dépouille de cet enfant que personne ne pleurerait jamais. Le géant d'airain se remit en marche, suivi de près par la meute de dégénérés qui prenaient pour certains un malin plaisir à piétiner le cadavre encore chaud du garçonnet trop valeureux pour son propre bien. L'Ogre, lorsque vint son tour d'user de ce guerrier comme d'un misérable paillasson, lui fit l'ultime injure de violemment cogner son énorme talon contre son faciès, broyant d'un coup sec son heaume ainsi que le crâne qui se trouvait en dessous. Une épaisse pate rougeâtre vint s'échapper en gerbes des interstices tracés lors de l'impact puis, au delà de quelques ricanements de dernière minute, on accorda guère plus d'attention au premier vaincu de la campagne.

    L'amusement, de trop courte durée, ne put bien longtemps adoucir les mœurs de la horde enragée qui ne vivait que pour la destruction. Les tensions coutumières se réinstallèrent et les blagues occasionnelles se muèrent en provocations vicieuses, en promesses de duels ainsi qu'en remarques cinglantes. La discipline n'avait jamais été le fort des Dévoreurs et si la présence d'autres guerriers impériaux donnaient à la compagnie un semblant de cohérence militaire, les empourprés du Reike peinaient tout de même à conserver leur sang-froid face à l'absence tout à fait déplaisante de chair fraîche à se fourrer entre les crocs.

    Le paysage se fit plus hivernal et la neige gagna progressivement du terrain sur les rares plantations encore assez valeureuses pour tenter de se frayer un chemin par delà la roche desséchée des terres sacrées. Kahl, comme lorsque l'expédition du Vent d'Acier s'était menée jusqu'aux confins glacés du Monde; faisait preuve désormais d'un mutisme que certains auraient pu qualifier de respectueux. Observant les cimes des arbres recouverts de poudreuse immaculée, le colosse paraissait renouer d'une manière curieusement religieuse avec cette nature dans laquelle il se reconnaissait plus encore aujourd'hui qu'auparavant. Posant un genou à terre pour en prélever une portion, il vint sculpter par magie une silhouette de givre qui se forma au creux de sa paume.

    Le Grand Faucheur, illustré avec un soin artistique que peu lui connaissaient.

    La statue miniature fut brisée d'un coup sec lorsqu'Iratus attira son attention par une œillade noire et Kahl se redressa pour acquiescer lorsqu'il lui fut ordonné d'escalader une paroi en compagnie du solide mastodonte qu'il avait trop peu eu l'occasion de côtoyer par le passé et dont il n'avait entendu que du "bien". Faisant au Boucher la grâce d'un sourire se voulant sympathique, l'Ogre rouge s'avança lentement vers le mur glacé vers lequel on l'avait orienté et analysa les aspérités de la roche avec une certaine minutie tout en se grattant le menton. Après s'être mentalement établi une vague forme de parcours, il amena ses paumes proches l'une de l'autre et ouvrit sa gueule d'alligator pour en expulser un épais nuage de brume qui se cristallisa dans l'air pour former dans chacune des mains de l'Oni des piolets à la solidité extraordinaire en vue du matériau dans lequel ils avaient été taillés.

    La maîtrise des arcanes de Kahl s'était diablement renforcée depuis son inopinée fusion avec le mal incarné et si la performance était relativement impressionnante, elle ne participait pas à limiter la portée des soupçons le concernant. Il fit d'abord tournoyer la paire d'outils entre ses doigts habiles puis vint planter l'un d'entre eux dans le mur dont s'écroula une fine couche de neige. La perspective surréaliste d'un géant rouge dépassant les trois mètres de haut et escaladant avec agilité une paroi verticale devint réalité et Kahl, à une allure étonnante en vue de la masse qu'il représentait, s'éloigna du sol pour entreprendre son ascension tout en fredonnant pour lui même un air ancien.

    Au rythme des crocs de givre s'enfonçant dans le roc, les deux monstres reikois parvinrent au prix d'un notable effort à se hisser jusqu'au sommet. En tête, Kahl accrocha ses ustensiles au rebord du canyon et prit appui contre la pierre grâce aux semelles de ses bottes avant de se propulser en hauteur, atterrissant lourdement sur ses deux pattes arrière.

    Et il ne vit rien; rien de plus que l'immensité blanche à perte de vue.

    "Tiens donc, j'me serais attendu à autre chose."

    Passant d'abord un trio de griffes dans sa crinière agitée par les vents tempétueux, il porta ses poings à ses hanches tout en jetant un second coup d'œil à l'horizon et n'aperçut une fois encore pas la moindre trace d'un quelconque adversaire. Les sons vibrants accompagnant l'approche du Boucher l'incitèrent à accorder un regard au heaume cornu qui venait d'apparaître au coin du précipice et la première chose que vit le Drakyn en armure fut l'Ogre qui, avec nonchalance, haussa les épaules d'un air confus tout en entamant par des mots pleins de dépit :

    "Pas âme qui vive. Dommage, une embuscade aurait été particulièrement indiquée."

    Changeant d'appui par réflexe, il reposa son pied dans la neige et ses yeux s'écarquillèrent de surprise tandis que se haussaient ses sourcils velus. Son sourire dément redoubla de longueur et il leva un index en l'air tout en le secouant pour signifier à son compagnon que, finalement, il y avait peut être bien quelque chose à se coller sous la dent ici. Scrutant de ses iris givrés les trous qui dissimulaient les pupilles folles du Boucher, Kahl laissa son rictus parler à sa place. Il connaissait les multiples textures que prenait la neige et celle-ci ne figurait pas dans la liste. L'instinct d'Iratus ne l'avait donc pas trompé.

    D'un seul coup, l'un des pieds de Kahl se leva terriblement haut et il hurla sauvagement :

    "Très bien essayé, mes agneaux !"






    Sa semelle vint s'abattre par terre avec une force impossible et lorsqu'une colossale vague de neige surgit du point d'impact, le Boucher comme Kahl purent discerner dans l'expulsion de poudreuse des giclures sanguinolentes.

    S'extirpant de la surface contre laquelle ils s'étaient aplatis avec soin pour ensuite se couvrir par magie d'un voile de neige, une cinquantaine d'hommes armés se dressèrent d'un bond, prêts à frapper malgré la mort ignoble que venait de connaître l'un d'entre eux. L'Ogre, infiniment heureux de pouvoir enfin laisser libre court à ses aptitudes martiales fraîchement acquises, commença aussitôt à s'en donner à cœur joie. Ses gantelets renforcés parèrent les estocs d'une poignée d'épées vengeresses puis administrèrent un revers d'une brutalité sans nom. Désireux d'obéir aux doléances de son chef malgré le plaisir de pouvoir affronter une telle armée en duo, Kahl opta pour un signal des plus marquants et vint saisir à la gorge l'un de ses assaillants, qu'il propulsa par dessus le ravin.

    En poussant un hurlement affolé, l'homme changé contre son gré en volatile disgracieux s'effondra à une vitesse extraordinaire pour tomber comme une pierre. A l'issue d'une chute terriblement longue, le croisé explosa littéralement en rencontrant le sol, s'écrasant sur lui-même dans un tintement de métal froissé qu'accompagnait le délice d'un bruissement de chair écrasée. Certains des soldats levèrent les yeux et aperçurent aussitôt une foule d'autres silhouettes vêtues de la même manière que le diviniste volant.

    De toute évidence, ils avaient bien fait de vérifier ce qui se tramait là-haut.
    Le Colosse Écarlate
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  • Ven 10 Mai - 11:20
    Lorsque l’on montait la plus haute montagne de tout le continent du Sekai, il fallait être prêt et surtout, capable de résister aux froids les plus extrêmes. Une température qui était capable d’égaler celle du Grand-Nord, qui ferait, une fois au sommet, geler ceux qui, pendant trop longtemps, restaient inactifs.
    Malheureusement pour lui, Le Boucher n’eut pas eu la chance d’accompagner ses comparses Dévoreurs durant la marche du Vent d’Acier, étant derrière les barreaux d’une prison de Taisen. Et, vivre en plein désert pendant dix ans, sous le soleil meurtrier le jour, ça n’aidait pas à se créer une bonne résistance au froid. Même si, la nuit, le désert était plutôt froid, cela n’égalait pas les températures de haute montagne, mais permettait au colosse écarlate de relativement bien s’adapter. De toute façon, il n’avait guère le choix et n’était pas là pour se plaindre, mais pour combler sa soif de sang.

    Le premier à avoir eu la chance de se mêler au combat, si on pouvait appeler cela comme ça, était le meneur de cette expédition punitive, Iratus. Quelques secondes tout au plus, c’était le temps qu’il lui fallût pour briser la tête du jeune homme ayant osé se dresser sur sa route. Ce dernier avait d’ailleurs fini au milieu des Dévoreurs, jeter en pâture par Alasker, comme on jetait un morceau de viande à une meute de chiens sauvages affamés.
    Le Boucher, comme ses camarades, pouffa de rires, se moquant ouvertement de la folie, ou de la stupidité, dont avait fait preuve le jeune homme. Il avait envie de s’arrêter quelques instants pour prélever son trophée, tout comme certains des Dévoreurs, mais, les ordres étaient clairs. Tant que le loup marchait, alors les pourprés marchaient eux-aussi. Passant le premier devant le cadavre, comme un bon élève, le colosse écarlate se contenta d’y mettre un bref coup de pied, sans pour autant marcher dessus. Il laissa ce plaisir à l’ogre rouge, à qui il jeta un bref regard.
    Comme pour s’amuser à compter le nombre de fous qu’ils croiseraient, le Drakyn s’empara, de sa main gauche, d’un couteau taillé dans un ossement quelconque, certainement d’un républicain. Il prit soin d’ouvrir une petite trappe située sur le gantelet protégeant son bras droit, dévoilant une peau écailleuse couverte de cicatrices. D’un mouvement précis, il planta la pointe de son arme, puis la tourna quelques fois sur elle-même, laissant un point écarlate profond naître sur sa peau.
    Un premier fou.

    La neige s’étendait à perte de vue dans cette montagne, recouvrant cette dernière d’une vaste nappe blanche, qui bientôt, serait maculée d’un rouge carmin magnifique, reflet des prunelles du Drakyn, mais aussi de sa soif de sang. L’altitude commençant à s’élever, le Drakyn jeta un bref regard en direction de la cime de la montagne, mais les quelques nuages gravitant autour de celle-ci bloquaient sa vision déjà bien endommagée.
    Un long grognement. Le monstre commençait à s’ennuyer. Il commençait même à repenser à ce fameux sarcophage, que contenait-il ? Pourquoi il ne le savait pas, d’ailleurs ? Ça ne lui donnait que plus envie de l’ouvrir. Mais, peut-être était-ce pour une bonne raison qu’on ne lui avait pas fait part de son contenu. Ou, il n’avait simplement pas écouté la personne lui ayant appris cela.
    Pour se changer les idées, Le Boucher se contenta simplement d’observer ce paysage, semblant être bien loin du désert dans lequel il avait vécu durant une grande partie de sa vie. C’était aussi bien éloigné du climat tropical de sa ville natale. Qu’est qu’il ne donnerait pas pour se mettre un p’tit républicain sous la dent.

    Ses songes furent soudainement interrompus par le maître de l’expédition, qui ordonna à ses quatre centaines d’hommes de ne plus avancer. Enfin un peu d’action ? Certainement. Le long chemin s’étendant à perte de vue devant la troupe semblait être propice pour une embuscade et, c’était certainement pour cela qu’Iratus stoppa la marche. Fou, mais pas suicidaire.
    Un large sourire carnassier naquit sous le casque du Boucher, lorsque maître Alasker porta ses perles noires sur Kahl, et que son nom fut prononcé. Il allait enfin passer à l’action. S’il ne portait pas son casque écarlate, le grand cornu aurait volontiers nargué ses coéquipiers n’étant pas choisi pour cette tâche.

    Le regard du Boucher se porta enfin sur Kahl, dont le visage était décoré d’un grand sourire. Le colosse lui aurait bien rendu, mais, à quoi cela servait, puisqu’il ne pouvait pas le voir ? Il se contenta d’un simple hochement de tête qui, déjà, signifiait beaucoup pour un être de sa nature. Après s’être gratté quelques secondes le casque, le grand cornu se mit en marche derrière Kahl, se dirigeant jusqu’à la falaise.
    Si l’ascension s’avérait plus simple pour l’Ogre, ce dernier étant capable d’utiliser une magie de glace pour former des pics l’aidant à grimper, Le Boucher lui, n’avait pas ce privilège. Fort heureusement et, surtout parce que c’était nécessaire, il avait sur lui des crochets en os. Tout comme son comparse, il vérifia que ceux-ci pouvaient, sans le moindre mal, pénétrer la falaise. Ce fut une réussite, presque, mais au pire, il allait faire avec.
    Ils auraient pu tenter de monter à la main mais, avec la neige recouvrant la paroi, cette dernière était trop glissante. C’était déjà suffisamment limite pour prendre appui sur ses pieds.

    Lorsque enfin le Drakyn arriva au sommet, il vit Kahl qui lui, était arrivé quelques instants plus tôt. Un haussement d’épaule, signifiant que selon lui, il n’y avait rien, pas la présence d’un seul individu, d’une seule vie. Effectivement, en balayant la plaine immaculée de ses prunelles écarlates, le colosse écarlate ne vit rien, pas même une trace de pas sur la neige. Un long grognement s’échappa alors d’entre les failles du casque du cornu, dégoûté de ne rien avoir à tuer. Sa soif de sang n’allait peut-être pas être étanchée tout de suite.
    Seulement, en voyant le rictus de l’Ogre, Le Boucher dessina un large sourire sous son casque écarlate, comprenant que son vis-à-vis avait certainement repéré une vie. Ainsi, tandis que l’Oni leva le pied, le Drakyn se leva de toute sa hauteur, montant enfin sur le haut de la falaise.

    Une giclée de sang, puis une cinquantaine d’hommes, de quoi rassasier les deux monstres pour les quelques prochaines heures certainement. Le Boucher laissa sa main glisser jusqu’au manche de sa hache spéciale, attachée dans son dos, puis il se ravisa en voyant son comparse rouge balancer un premier Diviniste par-dessus la falaise. Les prunelles écarlates du Drakyn suivait le mouvement du voltigeur, qui ne tarda pas à s’abattre plus bas, proche de l’armée du Tovyr Crudelis.
    Le Boucher se pouffa de rire, avant de retirer enfin son casque, posant son heaume écarlate délicatement à terre. Ainsi, ses adversaires, si l’on pouvait appeler de la viande ainsi, verrait le visage de celui qui les avait massacrés.

    Vingt-huit mètres, c’était la distance qu’était capable de parcourir Le Boucher en une seule pauvre seconde. Prenant appui sur ses deux jambes, il se propulsa en avant, dans la mêlée, tel un monstre inarrêtable. Et c’était le cas, sur son chemin, il balaya bon nombre de fous s’étant dressés sur son chemin. Saisissant chacun d’eux pour ensuite, les balancer par-dessus la falaise. Chacun aujourd’hui, trouverait un sort tragique et, malgré le nombre d’hommes, il ne fallut que quelques minutes à Kahl et au Boucher pour débarrasser le haut de la falaise des fous voulant tendre une embuscade aux Dévoreurs. Et aux autres aussi.
    Une fois les lieux « sécurisés », le Drakyn laissa ses prunelles écarlates venir à la rencontre du regard de Kahl, puis enfin, il lui fit un grand sourire carnassier, visible cette fois-ci. Avant de redescendre, le colosse écarlate prit soin de repositionner son casque sur son visage, toujours en voulant éviter atteinte à la pudeur.

    Une fois en bas, les deux Dévoreurs se replacèrent dans les rangs, aux côtés de leurs comparses, talonnant maître Crudelis, prêts à reprendre leur route. Le Boucher était satisfait de ce petit contretemps, qui lui avait permis de calmer sa soif de sang pour au moins les prochaines heures.
    De nouveau, il sortit son couteau, prêt à reproduire son geste précédent sur son bras droit, cinquante fois.
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  • Ven 10 Mai - 12:50
    Le paladin qui avait défié Alasker avait peut-être été brave, mais il avait été stupide. Homme solitaire, loin d’égaler les prouesses martiales du tovyr, il était tout juste un apéritif acceptable pour la bande des Dévoreurs. Davantage en retrait, Zéphyr avait regarder cette « intermède » d’un air détaché et peu concerné, sachant davantage qu’il ne faudrait qu’une poignée de secondes au lycan pour en finir. Le bellâtre était davantage intéressé par leurs environs proches, mais à part la sueur, le rire des soldats, et le bruit des armures, il n’entendait rien, ne sentait rien, ne voyait rien qui dût retenir son attention.

    Un croyant isolé alors ?
    Ce n’était pas impossible. Mais jusqu’ici, la troupe n’avait pas eu d’obstacles majeurs. Or le Nouvel Ordre était au courant de leur venue. La fuite des civils était terminée dans la ville, impossible pour Vaera de ne pas sentir le danger. Elle connaissait également la discipline du Reike : elle savait donc que l’ascension de la montagne ne démoraliserait pas les hommes de l’Empire.

    Alors ils avaient décidé d’attendre ?
    Non, Zéphyr n’y croyait pas.
    Il devait y avoir autre chose et Iratus avait raison de se méfier. D’ailleurs, lorsque celui-ci ordonna à Kahl et au Boucher de s’élancer, le maître-espion approuva silencieusement l’initiative du bras-droit de Deydreus.
    Mais quelque chose continuait de le déranger.
    Quand bien même une escouade se cachait là-haut, ça restait trop facile.

    Le regard de l’Oreille se posa sur les guerriers qui grimpaient avec une aisance déconcertante la paroi rocheuse, mais bientôt, il le détacha quand le loup vint à sa rencontre. Le sous-officier ne s’offusqua pas quand le duo s’écarta légèrement de la troupe régulière, et c’est avec son calme habituel, presqu’incisif, qu’il répondit au commandant de la horde.

    - C’est impossible qu’ils se rendent. Bien sûr, son ton catégorique aurait pu suffire à rassurer son frère d’arme, mais puisqu’ils devaient attendre que Kahl et le Boucher aient fini leur ascension, Zéphyr se permit de s’expliquer. L’exil et la protection des civils avaient certes pour but de ne pas soulever des émeutes à Maël. Mais cela avait aussi pour but d’éviter ce cas de figure. Les hommes, les femmes, les enfants, qui auraient pu vouloir une reddition, en espérant une miséricorde vaine de notre part ne sont plus là. En haut restent les plus convaincus, les plus fervents, les plus extrêmes.  Ce n’est plus le temps du pardon, c’est le temps de la justice. Mais il est vrai, concède le bretteur, que l’approche d’une bataille, et la menace de la mort, peut rendre lâches ceux qui hier juraient être toujours fidèles à leurs dieux. A leurs principes. C’est là que mes hommes entrent en compte.

    Détachant son regard de son homologue, Zéphyr vient fixer à nouveau la pente, entourée des deux falaises, qui se présentent devant eux, qu’il leur faut gravir pour atteindre Célestia.

    - La force de mes subordonnés réside d’une part dans leurs capacités à tuer, mais aussi à prendre de multiples visages. Ils se fondent dans la masse, et comme tu le sais, ils influent sur les mœurs de notre peuple. Zéphyr renifle. Les fanatiques ne font pas exception. Nous savons comment ils fonctionnent. Nous savons ce en quoi ils croient. Nous savons quels sont les arguments qui renforcent leur foi. Et tu sais ce qu’il se passe en ce moment ? Nous leur disons ce qu’ils veulent entendre pour qu’ils prennent les armes au nom des Divins. Nous reprenons cette magnifique chose qu’est l’ordalie – le visage du conseiller royal est un poème d’ironie – pour leur dire de ne pas craindre la mort et qu’en prenant les armes, ils servent leurs divinités pourries. Il y a de magnifiques orateurs parmi ceux que j’ai envoyés sur place. Doublé à un peu de séduction un jour ou l’autre, ainsi qu’à leurs longs mois d’infiltration, ils ont dû obtenir la confiance des fidèles restants. Alors ne crains pas que la ville lève le drapeau blanc. Leurs prières s’élèvent sûrement vers les Huit, spécialement à X’Orath, Exia et Lothab, pour nous écraser dès que nous arriverons à proximité de leur lame. Un cri ne vient l’interrompre et le malheureux soulevé par Kahl vient s’écrasr à quelques pas de Zéphyr et d’Alasker. Une expression sardonique apparaît sur le visage du maître-espion en voyant cette chair sanguinolente, qui n’a même plus de visage à cause de la chute qu’elle a reçue. Même si apparemment c’est nous qui les écrasons en ce instant. Mais dis-moi, cela ne te semble pas trop facile ? D’un geste, le maître-espion désigne le chemin qu’ils vont devoir gravir. Nous viser depuis les hauteurs était une bonne stratégie. Mais cela ne nous aurait pas empêché de continuer notre marche. Il aurait été plus facile de nous coincer entre le marteau et l’enclumee pour créer du désordre parmi nos troupes…

    Déjà, Kahl et le Boucher redescendent pour prendre leur place.

    - Si j’étais Vaera, je tenterais de nous prendre dans un étau. En nous fatiguant, en mettant nos nerfs à rude épreuve. Elle joue là-dessus en nous ayant fait attendre jusqu’à maintenant. Mais ce n’est pas assez. Et si les gars que tes hommes ont massacré n’étaient qu’une part d’un plan plus large ?

    Cette fois, Zéphyr se retourne pour avoir le point de vue d’Alasker, mais ni l’un ni l’autre n’ont pas le temps d’embrayer plus.

    En effet, le sol gelé tremble, les pierres frémissent sous leur pas, comme si elles annonçaient une épreuve funeste pour les guerriers reikois. Un grondement sourd semble résonner dans les hauteurs, et ce  bruit de roulement continue, jusqu’à devenir de plus en plus plus en plus rapide et inarrêtable. Un choc semble indiquer que quelque chose heurte violemment les parois rocheuses, alors que le bruit devient de plus en plus manifeste. Quelques chutes de neige, doublés de morceaux de roches pour le moment inoffensifs tombent sur les combattants, mais ce n’est manifestement pas ces éléments naturels qui seront les ennemis de la horde.

    Chacun comprennent rapidement ce qu’ils en est quand ils aperçoivent une boule de métal hors norme, doublé de pointes tout le long de la structure. On dirait un fléau d’arme ou une étoile du matin, sauf que celle-ci n’est attachée à aucun manche particulier : faite de métal noir profond, elle a juste pour vocation à  se précipiter vers les combattants, et de les écraser par son poids et sa vitesse effroyable.

    Un rictus déforme aussitôt le visage de Zéphyr alors qu’il reprend d’un ton sarcastique :

    - Tu vois ? Ils nous offrent déjà une première passe d’arme.

    La dirigeante du groupuscule voulait sans doute les écraser dans le couloir rocheux, espérant peut-être les désorganiser par le fait qu’ils ne sauraient pas esquiver ce piège de métal.
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  • Sam 11 Mai - 0:29
    Les restes fendus en deux d’une création impossible se dissolvaient lentement sous les yeux des brutes Reikoises. Le destructeur de l’engin né de la fourberie Shoumeïenne se tenait debout, face à elle, ses yeux sombres rivés sur les particules métalliques s’évaporant de la carcasse fumante. La Salvatrice, plantée dans la neige face à lui, le bronze céleste de sa lame encore vierge de la moindre éclaboussure, paraissait toute aussi déçue que son propriétaire par la nature de leur dernière victime.
    Une machination magique. Un mauvais tour, jeté par une sorcière qui se savait condamnée à mort et n’espérant rien de plus qu’emporter un maximum de ses bourreaux avec elle. Un vœu respectable, mais à la mise en pratique détestable.
    La magie restait l’outil des lâches aux yeux du Seigneur du Courroux. Tous les sorts du monde s’étaient toujours brisés face à sa rage. Et celui-ci n’avait pas manqué de le prouver.
    Un seul coup transversal, en plein centre de la masse de métal. C’était tout ce qu’il avait fallu pour contrecarrer une des dernières pitoyables machinations du Nouvel Ordre ayant coûté une cinquantaine de fidèles réduits à l’état de bouillie rougeâtre et l’énergie de leur froide leader.
    D’un revers de Gantelet, Alasker retira l’écume de ses lèvres avant de coiffer une fois de plus le heaume cornu témoignant à la fois de son rang et de sa nature belliqueuse. Derrière, un ramassis de Dévoreurs et de soldats réguliers s’étaient massés pour observer la scène. Les plus jeunes n’en croyaient pas leurs yeux, eux qui n’avaient, jusqu’alors, jamais suivi leur seigneur à la guerre, peinaient à comprendre comment deux des guerriers d’élites du Tovyr avaient pu briser autant d’ennemi de l’empire sans subir la moindre blessure, alors même que ledit Tovyr découpait une boule d’épine d’acier, large comme deux carrioles, d’un unique coup de hache.
    “-Kirk.” Le rappel à l’ordre évident parvint jusqu’aux oreilles du berserker agenouillé près d’un cadavre, son couteau dangereusement proche du visage partiellement broyé. Il se redressa d’un bond et épousseta son armure, comme un gosse.
    “-J’croyais l’avoir entendu respirer.”
    Nahr se jeta sur l’occasion pour enfoncer son rival en désignant de la pointe de son menton la partie inférieure du corps, située à trois bons mètres de là.
    “-Lequel des deux?”
    La mire braquée vers les hauteurs, Alasker demeura interdit durant quelques instants, craignant l’irruption d’un nouveau piège alambiquée.
    Mais rien ne s’extirpa de la brume masquant les sommets du mont. Son attention se reporta sur le plancher des vaches, et ses yeux allèrent se poser tour à tour sur Kahl et le Boucher. Un hochement de tête timide plus tard, ses lèvres, au coin gauche paralysé par un début de migraine, articulèrent difficilement un :
    “-Prenez la tête, je vous rejoins plus tard.
    Un leader véritable aurait félicité ses hommes pour leur macabre office. Mais plus l’heure de la confrontation approchait, moins ce qui restait de son humanité ne trouvait de raison à souffrir pour retenir l’animal dévorant l’esprit qu’ils partageaient. Ces mots, si anodins pouvaient-ils paraître, les berserkers avaient appris à les prendre pour ce qu’ils étaient réellement : De furtives preuves d’estime, que le géant d’airain parvenait à extraire de l’océan de brutalité dans lequel baignait son existence depuis le premier jour. Alasker se détacha des Dévoreurs une nouvelle fois, rejoignant les réguliers pour darder en contrebas, à la recherche de la carriole tirant le dernier ajout à sa meute. Un mouvement, un clignotement à l’extrémité de son champ de vision, dans l'œil droit, manqua de le faire sursauter. Mais l’anomalie se transforma vite en une tâche luminescente et douloureuse, qui s’empressa d’accentuer la pression ressentie dans sa boîte crânienne.
    Comme toujours, le loup usait de la douleur pour le convaincre de sortir.
    “Dors, sale cabot” se moqua l’homme, “ton heure viendra bien assez tôt”.
    Finalement, malgré sa cécité partielle et les centaines de têtes continuant de grimper à leur suite, le géant d’Airain parvint à isoler le véhicule qu’il recherchait et son vert conducteur.
    “-Parfois, je me demande lequel d’entre-nous deux est le plus impitoyable.” Confia-t-il, une fois sûr que Zephyr fut assez proche pour l’entendre. “Tes hommes ont encouragé des paumés sans pays ni espoir à se précipiter dans un abattoir, en leur répétant les mêmes conneries que leur défunt protecteur récitait, avant.” Un filet de sang s’écoula de son nez, qu’il lappa sitôt que ce dernier eut atteint la commissure de ses lèvres. “Tu as transformé des réfugiés en porcs volontaires pour l’abattoir.” Il n’y avait aucun reproche dans sa voix. Peut-être même une teinte de respect pour cette persistante froideur dont faisait toujours preuve son frère d’arme. Un horrible sourire, déformé par la douleur et les tics nerveux dévorant le visage du lycanthrope, se matérialisa sur ses traits ravagés.”L’ordre vient du roi. Et ce sont les crocs des Dévoreurs qui mettront fin au Nouvel Ordre. Mais, quand on y réfléchit… c’est toi, l’origine de leur destruction.

    Les cieux étaient sombres lorsque les apôtres de la destruction se présentèrent devant leur barricade. Aux abords du plateau huit fois bénis abritant - depuis cinq millénaires - l’éternelle grâce de Célestia, ils étaient rassemblés là, en rangs serrés, une bande disparate composée de monstres et de fous à leur tête. A travers les fentes des barricades de bois installées à l’occasion tout le long de l’allée que les justes protégeraient au péril de leurs vies, le Paladin Solomon Mayer avait pu observer la masse de têtes casquées s’agrandir au fur et à mesure du temps. Des centaines de blasphémateurs avides de sang aux esprits trop limités pour ne serait-ce qu’imaginer la portée du sacrilège qu’ils ne cessaient de commettre en foulant les neiges éternelles, la guerre et la mort dans les yeux.
    Tous ses hommes se tenaient à ses côtés et aucun d’eux n’avaient peur. Soixante quatorze chevaliers phoenixiens en armures lourdes pour autant d’écuyers enrôlés d’urgence, dès lors que la nouvelle leur était parvenue. De l’acier brillant de leur équipement, du tissu immaculé de leur surcot émanait une glorieuse radiance entrant en total opposition avec les ternes apparences des oiseaux de malheurs qui étaient venus les défier. Honoré, il l’était, quasiment aux larmes. L’honneur de se tenir auprès de ses braves, tous ces courageux martyrs ayant juré de tenir l’allée cérémonielle autant que possible pour donner à la Haute Prêtresse le temps de finir l’incantation qui maintiendrait closes les portes d’argent et forcerait les envahisseurs à passer par le flanc de la montagne, au mépris des flèches et des carreaux, pour pénétrer dans le saint des saints.
    Solomon était un demi-ange d’une longue vie. Durant sept sièces, il avait servi les divins. Lorsque leur colère s’était abattue sur l’indolente Shoumeï et sur ses habitants baignant dans le stupre, sa foi n’en avait été que renforcée, puisqu’il en avait été épargné, comme tous ceux qui partageaient avec lui les us et coutumes de l’ancien temps. A genoux dans la boue gorgée de sang des infidèles, il avait juré une nouvelle fois son éternelle dévotion aux cieux avant d’embrasser sans regret les croyances du Nouvel Ordre. Blasphémateurs et monstres étaient tombés sous sa juste colère. Nul fourreau ne pendait à sa ceinture, puisque le Paladin se battait à l’aide d’une lame faite de flammes sacrées. Il avait connu chacun de ses chevaliers lorsqu’ils n’étaient encore que de simples écuyers, à une époque où Shoumeï toute entière pouvait se targuer d’être bénie.
    Et maintenant, il le savait, sa vie s’arrêterait là. Au milieu de cette allée qu’il avait tant de fois emprunté en tant qu’humble pélerin, sous le regard des statues aux pieds desquelles le demi-ange avait si souvent prié. Il n’existait pas de meilleure fin pour un paladin. La gloire éternelle l’attendait dans le domaine des gardiens. Alors, comme tous ses frères d’armes, Solomon ne craignait rien.
    Dans un tel goulot d’étranglement, ils pouvaient tenir des heures contre une armée dix fois supérieure en nombre. Les bras tendues des gigantesques effigies divines les protègeraient des salves de flèches. Les allées de barricades encaisseraient les sorts de leurs magiciens. Il ne leur restait plus qu’à tenir face à la force brute des chiens de l’Enragé qui, selon la rumeur, restait considérable.
    Un coup d’oeil en direction du groupe à la tête de l’armée suffisait à confirmer les on-dits à son sujet. Ciel, jamais il n’avait vu d’hommes aussi grands. Des parodies de chevaliers en armure écarlate, dont le plus grand dépassait même en taille et poids leur chef. Et que dire de ce géant à la peau rouge ? Même à cent pieds de là, on pouvait voir la longueur de ses crocs. Était-ce un sarcophage qu’il croyait discerner au milieu des brutes? La vue cauchemardesque de ces démons aurait pu atteindre le moral d’hommes moins valeureux que Solomon, mais la simple idée qu’un seul d’entre-eux puisse passer les portes d’argent pour saccager le temple et laisser libre cours à leur sauvagerie dans les rues de Célestia lui donnait la nausée. Jamais sa divine mission ne lui avait paru plus juste qu’à cet instant. Et nul sursaut de peur ne s’empara du demi-ange lorsqu’enfin, le chef de l’armée ennemie marcha dans leur direction.

    “-Messire.” Lâcha posément Creighton, le chevalier vétéran à la barbe grisonnante ayant un jour été son propre écuyer. Comme à l’époque, il tendit à Solomon sa barbute, dont la fente droite avait été taillée pour représenter la forme du phoenix. Le demi-ange l’accepta en posant la main sur l’épaule de son vieil ami puis, sans ajouter un mot, coiffa son heaume pour aller à la rencontre du géant cornu.
    La neige crissait sous ses solerets. Comme lui, la brute ne semblait pas gênée outre-mesure par le climat montagneux, chose rare pour un barbare du désert. Sa démarche n’avait rien de noble. Ses pas étaient trop empressés, son dos légèrement voûté et la vapeur qui s’échappait de son heaume trahissait une respiration trop rapide pour être calme. Il lui donnait l’effet d’un sanglier sur le point de charger. Rien à voir avec un général.
    Comme le voulait la tradition, Solomon s’arrêta à neuf pas de son vis-à-vis. Un pas pour les mortels, huit pour les dieux. L’enragé en fit deux de plus avant de prendre conscience que son adversaire s’était arrêté et se stoppa à son tour. Le spectacle sembla tellement risible au demi-ange qu’il manqua d’en sourire. Barbare sans éducation.
    “-Et à qui ai-je l’honneur?” Gronda la brute, sans même se nommer.
    Solomon accepta l’invitation, matérialisa entre ses mains sa lame de feu sacrée pour la planter dans le sol devant lui, imitant ainsi le comportement du géant venant de souiller le bronze céleste de sa hache en l’enfonçant dans un sol trop souvent foulé par des mortels.
    “-Je suis Solomon Mayer, Vétéran de l’ordre de la Rose croix, Paladin du Nouvel Ordre et représentant de la main du Phénix. Je parle au nom de la révérée haute prêtresse Vaera, qui sert comme je le fais la volonté des dieux.
    Court silence. Quelques clignement d’yeux plus tard, prenant sans doute conscience qu’il ne s’était -lui-même- pas présenté, la brute, un sourire mauvais dans la voix, cracha :
    “-Tu sais qui je suis. C’est pas pour ça que tu es là. Alors crache ce que tu souhaites cracher, qu’on en finisse. J’ai une guerre à gagner.
    Le Tovyr parlait comme un malfrat. Mangeait ses mots, ne soignait pas sa diction. Chaque mots étaient feulés plus qu’articulés. Un animal, trop fier et aux paroles venimeuses. Le paladin ne s’offusqua pas. L’orgueil était un défaut Reikois et il avait appris à jouer avec des éons auparavant. A la place, il prit une profonde inspiration et déclara :
    “-Au nom de tout ce qui est juste et beau, je me dois de vous avertir une dernière fois : Derrière-moi se trouve la mémoire d’un peuple entier. Cinq mille ans de cultures sont entreposées ici.” Bien sûr, la brute n’était pas concernée. Mais la voix de Solomon portait suffisamment loin pour que chacun de ses hommes entendent ce qu’il avait à dire, et c’était bien là la seule chose qui comptait. “Pour cela, il n’est pas acceptable qu’un seul d’entre-vous pénètre en ces lieux avec des intentions belliqueuses. Mes hommes et moi-même défendront les portes d’argents au péril de leur vie, sans regrets ni craintes.
    Des paroles, baragouinées à voix basses, filtrèrent du heaume cornu sans que le demi-ange ne parvienne à les comprendre. Dans le doute, il continua. “Partez sans vous retourner et nous ne vous poursuivrons pas. Continuez et nous partageront tous le même sort.
    Encore ces baragouinements, ponctués de ronronnement gutturaux s’apparentant probablement à un rire chez la brute. Cette fois, Solomon fronça les sourcils.
    “-Pardon?
    La brute secoua la tête, comme pour chasser un flot de moucherons invisibles. Ses gigantesques gantelets se resserrèrent autour de la hampe de sa hache plantée dans le sol, et il éleva la voix :
    “-Je disais : Pas étonnant que vos dieux aient jugé bon d’exterminer votre chienne de race si vous parlez tous comme ça.
    Solomon compris trop tard que le géant cornu qui se trouvait face à lui ne partageait rien de la noblesse ou des manières des émissaires Reikois. Les codes d’honneur les plus élémentaires, que partageaient pourtant les deux nations dans le temps, ne semblaient pas non plus exercer la moindre influence sur lui, puisqu’il traversa d’un bond les quelques mètres qui les séparait pour frapper, avant même que le paladin ne puisse engager le moindre coup.

    En un sens, le demi-ange avait raison. Le comportement d'Iratus était proche du sanglier.
    Puisque l’Enragé l’empala sur les défenses de son casque pour le soulever au-dessus de lui et boire le sang qui s'écoulait à gros bouillon de son torse ouvert.

    Ironiquement, ce furent ses propres hommes qui mirent fin à l’agonie du paladin Solomon, en tirant un flot de flèches et de carreaux dans leur direction, dès lors qu’une boucle d’intestin s’extirpa de son armure éventrée. Deux traits se plantèrent dans son dos. Le deuxième perça le plastron et la cotte de maille pour sectionner la colonne vertébrale et mettre immédiatement fin à ses hurlements déchirants. Alasker usa de sa carcasse comme d’un bouclier, jusqu’à ce que le flot se tarisse et qu’il puisse se tourner vers ses hommes en jetant le cadavre hérissé de flèches sur le côté.
    “-EMPILEZ LEURS CRANES AUX PIEDS DES FAUX DIEUX ! DU SANG POUR L’EMPIRE ! DU SANG POUR LES SERRES POURPRES ! ET POUR LA RUINE !
    La clameur d’un demi-millier de bouches déformées par la maladie de la guerre lui répondirent en reprenant ses mots et ceux de ses Dévoreurs :
    “-SANG ET RUINE !” S’exclama Gatlig en sprintant pour tenter de rattraper son chef.
    “-SANG ET RUINE !” Hurla Kirk, les yeux fous, sa lourde Zweilhander braquée au-dessus de la tête alors qu’il s’approchait des premières barricades.
    “-SANG ET RUINE !” Beugla Sanguin en arrachant la flèche qui venait de se planter dans son bras pour la ficher dans la fente du casque d’un écuyer trop optimiste ne s’étant pas attendu à ce qu’un guerrier en armure lourde saute par-dessus la barricade et la lance qu’il tenait trop fébrilement.
    “-SANG ET RUINE !” Scanda Nahr en sciant le cou d’un porte-bannière à l’aide de sa propre flamberge alors que Gorog, à ses côtés, brisait en deux le bouclier d’acier d’un croisé à coup de marteau de guerre.
    L’armée s’engouffra à leur suite dans l’allée sacrée.
    Et ainsi, la bataille pour les portes d’argent débuta.


    La fin de l'ordalie (R18, violence) [Dévoreurs/Zéphyr] V2j7YdS
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  • Sam 11 Mai - 1:43


    Sang et ruine, scandèrent les fauves enragés auxquels avait été jetée la plus belle et noble pile de viande rouge. La ruade des déments s'apparenta davantage à un éboulement massif qu'à une charge ordonnée mais Kahl, bras croisés contre son immense torse, laissait la meute se fendre sur ses flancs et se contentait de mirer l'angélique Paladin dont se déversait un sang supposément sain, ce droit sur les cornes écarlates du lycanthrope ensauvagé. Surplombé par un flot ininterrompu de projectiles qui perforaient difficilement les cuirasses à pointe des barbares impériaux, Alasker apparaissait aux yeux de l'Ogre comme une figure légendaire. Par tous les Titans, ce spectacle le faisait frissonner de plaisir.

    Faisant entièrement fi des flèches et carreaux qui s'abattaient sur sa peau renforcée par magie comme de misérables grêlons, le monstre implacable ajusta posément ses gantelets taillés dans un bronze offert par ses lointains cousins puis s'avança avec une nonchalance totale en direction de la mêlée infernale. Hallebardes, bardiches et claymores se rencontraient dans de violents claquements métalliques tandis que se traçaient ça et là, contre la ligne de front, des creux déjà discernable parmi les adversaires. Kahl choisit l'une des failles exploitables dans le mur d'égide puis s'y dirigea sans se presser.

    Il apposa sa dextre monstrueuse sur l'épaule d'un soldat reikois qui lui bloquait le passage et le repoussa gentiment sur le côté en lui adressant une macabre risette, ce afin de se faire une place optimale pour se retrouver aux premières loges de l'affrontement. Les armes des divinistes tentèrent aussitôt de se glisser sous son cuir métamorphe mais elles se heurtèrent toutes à la résistance hors-norme de l'enveloppe du titanesque Oni. Démontrant toute son indifférence en encaissant de trop nombreux assauts sans sourciller le moins du monde, Kahl laissa un rire hautain lui échapper puis amena son poing droit vers l'arrière tout en se gaussant avec appétit :

    "J'ai tant à vous apprendre et si peu de temps pour le faire."

    L'arme qu'était devenue sa pogne gigantesque fila en avant, ce avec une puissance arcanique absolument effarante. Il y eut dans l'air un sifflement strident suivi lors de l'impact par une tonitruante onde de choc qui se réverbéra en une profonde secousse. Ceux qui furent assez sots pour conserver leur position malgré la menace s'évaporèrent littéralement, changés sans un cri en de volatiles nuages de gouttelettes propres tandis que les suivants étaient projetés en l'air par une force semblable en tous points à celle d'une véritable tornade.

    Un couloir mesurant bien dix hommes de large se dessina dans les rangs adverses, déployant pour Kahl un tapis rouge fait de tripailles éparpillées et de membres abandonnés par leurs porteurs d'origine. Ouvrant ses bras avec une audace déplacée, le géant pourpre bomba le torse et s'offrit le privilège d'une théâtrale révérence pour ensuite s'enliser avec goguenardise dans la masse grouillante de paladins qui tentaient par tous les moyens de blesser le léviathan aux cornes tordues.

    Les représentants du Nouvel Ordre tâchèrent au mieux de colmater la faille, enfermant le géant rouge dans leur propre formation sans pouvoir le contenir avec une quelconque efficacité. Encerclé par une myriade de guerriers parés de dorures ridicules, il fit l'exact inverse de ce que l'on attendait de lui et se changea en orateur du dimanche plutôt qu'en bête enragée. Un audacieux eut la bêtise de quitter la maigre couverture que lui conférait la présence de ses pairs pour se jeter sur l'Oni et fut cueilli comme une framboise par ce dernier. Agrippant le malheureux comme un pauvre sac de victuaille, il le projeta en l'air pour ensuite le rattraper au vol en l'empoignant par le casque, ce qui eut pour effet immédiat de lui briser quelques vertèbres. Changé en cloche de fortune, le casque du pauvret fut cogné par trois fois et Kahl, enfin, fit entendre les dissonances abjectes de sa voix bestiale :

    "Mes enfants, sachez que vos prières n'ont pas toutes été formulées en vain ! Je porte en moi l'essence du Forgeur d'Âme, un champion de ces Dieux que vous adulez avec tant de ferveur."

    Décontenancés tant par la violence des combats qui se jouaient autour d'eux que par les mots invraisemblables de ce simulacre de minotaure qui leur faisait face, les combattants luttant pour le salut des Titanides se jetaient de brefs regards anxieux sans tout à fait comprendre ce qu'impliquait le discours de cette bête folle à lier. Sans se priver le moins du monde de son instant de gloire, Kahl reprit en portant à son torse une main griffue tout en secouant allègrement le blessé qu'il trimballait dans l'autre.

    "Je suis Absolution, façonneur de chair décrépie et Grand Élu de X'O-Rath. En tant que tel, je vous fais l'illustre honneur de vous faire parvenir un message issu du Royaume Divin..."

    Il maintint un silence avec une inlassable gourmandise pour l'art du spectacle et lorsque toutes les paires d'yeux environnantes furent pendues à ses lèvres, l'Ogre laissa son sourire arrogant se muer en un rictus tout bonnement diabolique avant de conclure d'un ton particulièrement sardonique :

    "Les Titans accordent à vos pitoyables souhaits une oreille sourde. Vous n'êtes aux yeux du Grand Faucheur ainsi que de ses confrères qu'un ramassis de veaux tout juste bons à être abattus. S'ils ne vous ont pas déjà donné la fin que vous méritez, c'est parce que votre sang de veule salirait leurs armes et les ferait empester pour les siècles à venir. Vos Dieux vous haïssent, plus profondément encore que vous ne pouvez l'entrevoir. Aucun havre éternel ne vous attend dans l'au-delà, aucun droit ne vous sera accordé lorsque votre enveloppe charnelle vous sera retirée. Vous ne connaîtrez, dans ce monde comme dans le suivant, que la cruelle froideur de la mort, du silence... et de l'oubli."

    Secoué par les dires de la créature vicieuse, les paladins échangèrent au devant de ces sordides révélations des regards confus mais l'un d'entre eux, plus fervent que tous les autres, pointa du doigt le colosse avant de projeter en sa direction une lance cataphractaire tout en mugissant :

    "MENSONGE ! TUEZ CE MONSTRE PAÏEN POUR LAVER L'HONNEUR DE NOS PERES !"

    L'arme balancée avec force se ficha droit dans le ventre du géant pourpre, le forçant ainsi à relâcher sa proie malmenée. Les vaillants hurlèrent tous ensemble et vinrent fondre sur lui comme une nuée de frelons mais Kahl, dont le sourire ne s'était pas un brin affaissé, se contenta de rétorquer :

    "Quel adorable déni. Votre déchéance n'en sera que plus savoureuse."

    Ses poings se resserrèrent et vinrent frapper la terre dans un mortel impact, engendrant alors une délirante explosion durant laquelle neige, boue, sang et acier furent propulsés en l'air dans une effusion multicolore. Au beau milieu de cette brume rougie qu'il avait soulevé par sa force impensable, Kahl riait aux éclats.
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  • Sam 11 Mai - 10:38
    C’est sans broncher que Zéphyr regarde Alasker détruire la boule de métal envoyée par Vaera. La force, voilà un don qu’il n’a pas développé, et sur lequel il ne compte pas s’entrainer. Il a d’autres compétences à acquérir avant cela, principalement parce que les espions et les assassins ont davantage besoin de finesse et de rapidité que de force brute. Mais la démonstration du géant d’airain n’en reste pas moins impressionnante, il doit bien l’admettre. Cela réduit aussi un peu plus les espoirs de la dirigeante du Nouvel Ordre, qui sait désormais que les combats auront bien lieu à la Porte d’Argent.

    Indifférent aux yeux écarquillés des plus jeunes, Zéphyr va rejoindre les rangs de l’armée régulière, là où est sa place tant que durera cette mission. Il se positionne près du chariot où se trouve Praelia et continue leur progression. Que Kahl et le Boucher soient davantage devant n’est pas un problème : au contraire, ils pourront davantage faire un carnage quand les hostilités commenceront. Quant à la fille dans son sarcophage... Vu sa hargne dans le Berceau, elle ne sera pas en reste non plus. Encore un peu de temps, gamine, et tu pourras devenir une machine à tuer, une louve sans aucun instinct maternel, une lionne dont le seul but sera de chasser ses proies, pour le plaisir de tuer. Il y a, au sein du Reike, des fripouilles qui ne vivent que pour le combat, l’Empereur étant en tête de liste de ces « dégénérés », puisqu’il a mis lui-même à feu et à sang son pays. Mais d’autre part, ce sont ces combattants féroces qui, doublés à la disciplines militaire de l’armée et des Serres, font de la nation du désert une faction redoutable. Les Titans comme la République ne peuvent pas les sous-estimer. Et si, par malheur, certains groupes moins puissants viennent provoquer ardemment le pays du feu, alors ils goûteront à son brasier, qui réduit ses ennemis en cendres et fumée.

    Lorsque le chef de la horde vient le rejoindre, Zéphyr se tait suite à ses commentaires. Alasker a raison, l’Oreille est impitoyable, et surtout, il peut sembler qu’elle n’ait aucun état d’âme. Manipuler des pauvres gens, fusse-t-ils chevaliers, paladins, et des croyants convaincus, n’avait rien de noble. Les encourager à la bataille plutôt qu’à la reddition, là où il y aurait pu y avoir des survivants non plus. Mais les ordres étaient les ordres, et, par ailleurs, Zéphyr connaissait les Dévoreurs. Ces derniers n’allaient pas faire preuve de pitié parce que de pauvres hères leur imploraient miséricorde, au point même d’être prêts à devenir janissaires. Non. Ils allaient détruire, piller, répandre désespoir et chaos sur la belle cité montagnarde. Rester des agneaux attendant la lame du boucher ne pourrait que prolonger leur agonie, car les guerriers seraient alors pris d’une déception pleine de rage, pouvant encore plus exacerber leur cruauté. Il valait donc mieux se battre, pour ses convictions et pour leurs dieux, plutôt que d’attendre une fin longue, douloureuse, infâme : au moins, les Dévoreurs ne se retiendraient si leurs adversaires avaient le courage de pointer leurs lames dans leurs directions.

    Mais oui. Plus que quiconque, l’Oreille est impitoyable. Car l’armée, centrée sur l’ordre, l’honneur, la discipline, n’est pas toujours capable de faire un boulot sale et dégradant. L’humanité des soldats est trop prégnante et ils se dégoûteraient de devoir éliminer des femmes, des vieillards, des enfants. Des croyants qui n’ont plus beaucoup de ressources, des croyants qui font fausses routes et qui pourtant portent leurs valeurs avec joie. Alors ses propres hommes se plongent dans la fange pour prendre de multiples visages et éviter aux âmes trop faibles d’avoir des remords de conscience. Ils changent ce qui paraît inéluctable et terrible, en une occasion de briller pour leurs divinités silencieuses. Ils manipulent l’échiquier politique, pour protéger, tuer, cacher et dévoiler si cela est bon pour l’Empire. L’armée est lumière, là où les espions appartiennent au monde des ombres. Et la Lune seule sait à quel point celles-ci peuvent être profondes.

    Quand, enfin, la troupe arrive devant les barricades, un paladin se présente. Solomon Mayer. Un guerrier au cœur noble, qui a malheureusement choisit le mauvais adversaires, se dit Zéphyr. « Il aurait été plus heureux de mourir sous ma lame. » Attendre de la dignité et de la considération de la part d’Alasker, c’est comme demander à un chien d’apprendre à miauler. Impossible que le géant d’airain accepte de se dresser au même niveau de « délicatesse » que son vis-à-vis. La suite le leur montre bien : l’ange parle beaucoup trop, agit de manière bien trop chevalresque. Ses titres ? Les Dévoreurs sen moquent. Le respect de la tradition ? A quoi bon, puisque dans quelques secondes il va mourir ? Quant à sa proposition de faire demi-tour… Le bellâtre secoue légèrement la tête, alors qu’il cesse son d’utiliser son ouïe surdéveloppée. Le Reike ne sait pas faire marche arrière.

    Et ainsi vient les premiers sangs.
    Ainsi la bataille commence.

    ***

    - Eh, Lam.
    - Ouais.

    Tiens, leurs deux voix tremblent. Mine de rien, ça les rassure tous les deux, alors que les guerriers regardent en contrebas le massacre qui a lieu près des portes d’argent.

    - Qu’est-ce que tu leur diras, aux Gardiens, quand tu les verras ?

    Le dénommé Salim avale sa salive avec grand-peine alors qu’il voit les dignes martyrs mourir en contrebas.

    - J’sais pas. J’leur dirais peut-être qu’on a bien tenu. Tu regrettes de pas être parti ?
    - Même pas en rêve. Qu’est-ce qui tiendrait les portes sinon ?
    - Ouais, c’est sûr. On a des rôles import… L’homme recule précipitamment en voyant des flèches qui tentent de voler dans leurs directions. On peut pas se tailler, dit-il, comme se convaincre lui-même de ne pas prendre les jambes à son cou.
    - La prêtresse, confirme son partenaire avec un filet de trouille dans la voix. On doit veiller à ce qu’elle termine son incantation, et pour ça, faut pas que les portes s’ouvrent.
    - Evidemment, claironne une voix aux timbre bien plus tranquille que les deux guerriers d’une vingtaine d’années. Si tout le monde pouvait avoir votre dévouement, au Reike, ce serait merveilleux, ma foi.

    Le ton est devenu un peu sarcastique alors que les pauvres hères se retournent en catastrophe, ouvrant grands les yeux alors qu’ils ne voient rien. L’un des deux combattants voudra ouvrir la bouche pour crier quand il verra son comparse brutalement assassiné en ayant sa carotide sectionnée. La lame plantée dans le cou, l’assassin ne cherche même pas à récupérer sa lame : au contraire, puisqu’il est proche du rempart, un coup de pied bien senti enverra valser le cadavre, qui par un concours de circonstances, se verra empaler sur la lame du Boucher. Le second diviniste, la lame dégainée et les genoux bien flageollants, cherchera, à défaut de voir sa cible, à trancher l’air dans le vide.

    - ARRIERE ! ARRIERE ! ARRIEEEE…
    - J’ai besoin que tu meures en silence.

    Et c’est sans plus de cérémonie que l’assassin encapuchonné dans une vaste houppelande apparaître devant lui, récupérant par une simple invocation élémentaire sa lame dégoulinant de sang. Evitant avec la souplesse d’un chat ses attaques grossières, l’homme agit cette fois avec moins de grâce, et plonge simplement sa dangue dans son visage. Désormais mort, mais aussi bien défiguré, l’espion le fait aussi valser au-delà de la balustrade, et la Sentinelle se retourne vers l’autre tour de garde, censée contrôlée la seconde porte d’argent. Là-bas aussi, le ménage est fait. Il faut dire qu’ils attendent patiemment ce moment depuis quelques heure, déjà, car leurs actions doit être synchronisée pour favoriser la marche de l’armée.

    Un signe au loin leur permettent de se synchroniser et de se mettre à ouvrir les portes.

    Pour ne pas se condamner bêtement, d’autres espions gardent les accès aux tours, afin d’éviter toute réaction hostile de la part des divinistes.

    Mais plus vite l’armée s’engouffrera dans la brèche désormais entamée des portes d’argent, plus  ils vite ils pourront quitter leurs postes et faire un carnage à leur façon.
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  • Sam 11 Mai - 10:57
    Même le moins lucide des hommes n’oserait se présenter face à Alasker, ne connaissant que trop bien le sort qui lui était réservé si, par son plus grand malheur, il n’était pas dans le bon camp. Seulement, les anges n’étaient pas des hommes, même les bâtards. Ils se prenaient pour des dieux, des créatures célestes immortelles et inarrêtables, dont leur simple volonté pouvait s’abattre à tout moment sur les mortels.
    Ce fut le cas pour Salomon, qui certainement, pensait être capable de rivaliser avec la toute-puissance du Tovyr Reikois. Seulement, il se retrouva bien vite fendu en deux, pas même une demi-seconde après que l’idée traversa l’esprit du Loup.
    Le Boucher, de ses prunelles écarlates et scintillantes, mirait son maître, qui buvait le sang de ce fou, de celui se croyant immortel, adulant de faux dieux. Il se retint de pouffer de rire face à l’absurdité dont faisait preuve le représentant de celle qui se disait être la Grande Prêtresse. Il n’était même pas mort au combat, puisqu’il n’eût point le temps de combattre. Quelle ironie, pour le plus puissant de leur guerrier sans doute.

    La bataille pour les portes d’argent venait donc de débuter et, en plus, par la mort du chef des armées. C’était plutôt cocasse, quand on y pense. Tous criaient pour la gloire du Reike, des Serres Pourpres, pour la ruine du Nouvel Ordre. Le Boucher lui, ne hurlait pas, il prit un temps avant de passer à l’action.
    « Sang et Ruine. » Déclara-t-il, laissant quand-même cette voix que peu avait eu la chance d’entendre, résonner sur le champ-de-bataille.
    « Ainsi commence la chute du Nouvel Ordre et, avec lui, la fin de l’ancienne Shoumeï. Le dernier Bastion des Divinistes s’apprête à tomber aux mains des impitoyables reikois, sans même qu’une quelconque chance ne leur soit accordée. Le sang de ces infirmes maculera bientôt le sol de la terre sainte, du saint des saints. Et, à quel prix ? Pourquoi ? Pensent-ils réellement que leur sacrifice est nécessaire, si derrière, il n’y a plus rien ? La fuite où la réédition auraient été plus glorieuse, il n’y a pas le moindre doute. » Continua-t-il, tandis que ses frères d’armes étaient plongés dans la bataille. Le colosse écarlate lui, restait immobile, les regards de certains ennemis rivés sur lui, ces derniers se demandant quand est-ce que le géant comptait intervenir.
    « Où sont vos dieux, maintenant ? Pourquoi ne viennent-ils pas vous aider ? Pourquoi aucun ne fait acte de présence pour au moins, empêcher ce qu’il reste de leurs serviteurs, se faire annihiler par plus puissants qu’eux ? Serait-ce un aveu de faiblesse ? Une manière d’admettre que le grand Tensai les surpasse ? Ou alors, peut-être vous trouvent-ils trop misérables pour vous accorder une quelconque importance ? » Termina le Drakyn, dans sa longue tirade. Ceux ne pensant pas que ce monstre était doué de paroles, pouvait s’exclamer, bien qu’ils fussent tous plongés dans la guerre.

    Dans les rangs plus reculés, les archers tiraient en direction du colosse écarlate, qui restait planté là, immobile. Les flèches fusèrent en sa direction et lui, ne fit qu’un simple mouvement de bras pour protéger son visage, puis reçut gracieusement ses quelques flèches, qui parvinrent à perforer son armure écarlate pour certaines et, à brièvement caresser sa peau, sans pour autant lui infliger de grandes blessures.
    Pas un cri ne s’échappa d’entre les fentes de son casque. Ceux se trouvant derrière lui se demandaient même à quoi il était en train de jouer.

    Ses prunelles écarlates, scintillantes sous l’astre, glissèrent jusqu’au regard d’un paladin, posté à l’arrière, semblant trembler de peur, ne sachant pas quelles étaient les réelles intentions de celui se tenant droit comme un I. Sous le casque du grand cornu se dessina un large sourire carnassier. La cible était verrouillée.
    L’acier de son armure crissait sous le mouvement de son gigantesque bras, qui vint s’emparer de sa grande hache, accrochée sur son dos. Il la bascula en épée, à l’aide d’un mécanisme complexe et magique, lui faisant adopter une longueur certes, plus courte, mais une bien plus grande largeur. Il la plaça devant lui, puis se pencha légèrement vers l’avant, afin de protéger du mieux qu’il le pouvait, son énorme carcasse de Drakyn.
    Un long grognement s’échappa d’entre ses lèvres, tandis qu’il visualisât la cible, se trouvant à quelques centaines de mètres de lui. Si tout allait bien, il ne lui fallait qu’une trentaine de seconde pour l’atteindre.

    D’un seul coup, le Drakyn décolla, lancé à presque cent kilomètres par heure sur un pauvre paladin, semblant jeune et, certainement combattant pour la première fois. Il n’avait aucune pitié pour ce genre de personne. Tout ce qu’il voulait, c’était du sang et rien de plus.
    Autour de la cible se mobilisèrent une dizaine de soldats, tous armés d’épées et de boucliers, prêts à abattre le monstre qui fonçait à grande vitesse sur eux. Et, en un éclair, Le Boucher était déjà là, traversant le premier paladin ayant osé se mettre sur son chemin. Il disparut, vaporisé en une brume écarlate, venant décorer davantage la magnifique armure du monstre cornu.
    Aucune des flèches tirées n’étaient parvenues à transpercer sa protection, son épée bien trop résistante pour de simples projectiles.

    Un grand sourire se dessina sous le casque du Boucher, tandis que son épée redevint une hache imposante. Habituellement, il viserait les jambes de ses adversaires. Mais aujourd’hui, Alasker avait demandé une extermination. De ce fait, le Drakyn n’eut point le temps de s’amuser avec la carcasse des futurs défunts.
    Il ne lui restait plus qu’une dizaine d’adversaires, dont le paladin ciblé plus tôt. Ils furent facilement balayés par l’imposante arme du Boucher, couplée à sa vitesse de frappe fulgurante. Mais, il n’était pas invincible, certaines frappes parvenaient à traverser les failles de son armure, endommagées par la récente salve de flèche qu’il encaissât sans broncher.
    Mais, tous trouvèrent la mort sous ses coups, la tête tranchée pour les plus chanceux d’entre eux. Pour les moins chanceux, leurs troncs gisaient sur le sol, tandis qu’ils étaient encore conscients, se vidant peu à peu de leur sang.

    Enfin, le jeune paladin ciblé plus tôt par Le Boucher était seul, bouclier dressé vers l’avant, épée prête à frapper. Le colosse écarlate, dans un grand sourire, planta sa hache dans le sol maculé de sang, puis retira son casque, tout en posant ce dernier sur le manche de son arme. Un grand sourire malsain se dessina sur son visage, tandis qu’il s’avançât, d’un pas menaçant, vers le paladin qui lui, reculait.
    Les tremblements causés par le Drakyn s’emparèrent du paladin, qui, dans un élan de courage, bondit sur le Dévoreur, transperçant son armure, puis son épaule. Empalé, laissant son propre sang couler sur son armure.
    Le paladin, un regard provocateur, ne détacha pas son regard de son adversaire, suspendu à son immense carcasse. Mais son visage fut comme paralysé, lorsqu’il vît le nouveau sourire que lui accordait le monstre face à lui.
    La main gauche de ce dernier vint s’emparer du crâne du petit bonhomme, le souleva de toute sa hauteur, puis le fracassa à toute vitesse sur le sol, répandant les morceaux de son corps tout autour de lui.

    Le Boucher, satisfait, repositionna son heaume, puis s’empara de son arme, pour retourner dans la bataille, le bras droit engourdi et une épée plantée dans son épaule droite. Mais, quelle importance, tant qu’il lui restât encore un bras d’opérationnel.
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  • Sam 11 Mai - 21:21
    Le sang coulait d’une demi-douzaine de plaies réparties sur son corps trop large. Sa vision n’était plus qu’un couloir écarlate aux bords dévorés par des couleurs impossibles n’existant simplement pas dans la réalité. Ce qui lui servait de gueule mâchonnait les restes d’un coeur qu’il ne se souvenait pas avoir retiré d’un poitrail, quelques minutes auparavant. Son heaume avait disparu. Peut-être que le coup chanceux d’une proie était parvenu à le lui retirer avant qu’une rage inhumaine ne s’abatte sur sa pauvre petite enveloppe. Peut-être qu’il l’avait jeté, lui-même, pour fracasser le crâne d’un abruti de trop. Les deux cas de figure s’étaient présentés un certain nombre de fois auparavant et, dans ce genre de moment, le passé lointain et le récent se mélangeaient dans son crâne supplicié.
    “-Sang.” Gronda-t-il en engloutissant la chair que ses mâchoires extirpèrent de la gorge ouverte d’un croisé à la lance brisée.
    “-Ruine.” Articula le géant d’airain, son crâne nu s’écrasant, encore et encore, contre le casque d’un écuyer s’évertuant à tourner la lame qu’il était parvenu à lui planter dans l’aine, sans que cela ne fasse le moindre effet. Le visage du jeune héros se métamorphosa en un alliage d’acier et de chair bouillie, lorsque ce heaume qui était censé le protéger se brisa et s’enfonça dans le cervelet sous la force des coups de tête du Tovyr.
    Abasourdi par la violence de la mort de son frère d’arme, un chevalier aux yeux embués de larmes projeta sa Morgenstern vers le torse du monstre, qui l’esquiva avec aisance avant de lui trancher le bras et le bas-ventre d’un coup de Salvatrice. Les tripes consacrées du guerrier saint vinrent souiller le sol aux pieds des statues de ses soi-disant dieux, et, alors qu’il tombait à genoux, fasciné et paralysé par sa propre douleur, Iratus le contourna pour continuer à assassiner ses frères, beuglant comme un animal au travers d’une gorge écorchées par ses hurlements répétés, se rapprochant toujours plus des portes d’argent.
    Qui s’ouvraient, lentement mais sûrement, pour offrir aux monstres du Courroux la victoire totale.

    “-Dame Vaera, les portes s’ouvrent !” Bredouilla Tsarmath, à ses côtés. Pour l’occasion, l’évèque n’avait pas jugé bon de prendre une armure comme n’importe quelle personne censée. Emmitouflé dans ses robes sacrées, le visage protégé des courants d’airs froids par une épaisse capuche immaculée, l’homme de foi tremblait ostensiblement, à tel point que la haute prêtresse était surprise que ce lâche ne se soit pas déjà enfui. Peut-être espérait-il voir de sa part un miracle, un sort suffisamment puissant pour tous les sauver et légitimer le sacrifice de Solomon et de ses hommes.
    Mais c’était peine perdue. Elle n’était pas Seagan. Par les dieux, même lui aurait peiné à contrer une telle concentration de haine ! Les hurlements que portaient le vent n’avaient rien d’humain. Ces rugissements étouffés, que même l’épaisseur des Portes d’Argent ne parvenaient à contenir totalement, ne pouvaient qu’appartenir à des monstres ou des démons. Hélas, ils n’étaient ni assez nombreux ni assez réguliers pour couvrir l’agonie des troupes du révéré paladin. Jusqu’au bout, Solomon était demeuré le même. Fidèle à ses inaliénables principes, son sacrifice désintéressé aurait dû signifier plus que le simple retardement d’un massacre désormais inévitable. Mais les cieux étaient cruels. Elle le savait mieux que quiconque, puisque pendant un temps, du moins, Vaera les avait servi.
    Un garde armé de planches et de clous s’inclina à ses côtés. D’un hochement de tête, la haute prêtresse lui donna l’autorisation de faire son office en reculant de deux pas. La fenêtre par laquelle elle lorgnait jusqu’alors fut sommairement condamnée, la vision qu’offrait ses carreaux n’ayant de toutes façons plus rien d’intéressant à offrir.
    A l’intérieur du temple, une barricade haute comme six hommes avait été dressée. Faite d’un assortiment de tonneaux, de meubles et de bancs de prières, celle-ci n’avait pas pour vocation de tenir éternellement face à l’envahisseur mais permettrait au moins de le fatiguer un peu plus tout en offrant aux tireurs postés à son sommet l’occasion de supprimer quelques têtes.
    Vaera se tourna vers l’intérieur du temple où trois centaines d’hommes et de femmes, de combattants et de vieillards, de veuves éplorées et de jeunes mariées -dont certaines avaient vu leur moitié partir avec Solomon pour les portes d’argent- attendaient d’elle la même chose que ce pleurnichard de Tsarmath : L’espoir.
    Mais comment leur donner quelque chose qu’elle-même ne possédait pas? La seule chose que la haute prêtresse pouvait encore offrir à ses ouailles, c’était le cadeau discutable de mourir avec eux. Une droiture que ce bâtard de Haut Cardinal n’avait pas même daigné considérer, en s’éclipsant avec les autres lâches dès lors que l’occasion s’était présentée.
    Pourtant, comme Solomon, malgré l’imminence de sa propre destruction, Vaera ne craignait rien. La tête haute, elle était fière de mourir comme elle avait vécu. Droite. Sans faire preuve de concessions face à l’hérétique et aux barbares.
    Face à cette tribus glorifiée que serait toujours le Reike.
    La perte des portes d’argent et l’interruption de son incantation avaient qui plus est un effet positif : Sa mana en demeurait épargnée. L’énergie magique parcourant ses veines n’avait pas été tarie par un effort surhumain. Elle allait pouvoir se battre et faire payer aux blasphémateurs chaque centimètre de leur avancée. Et tuer l’Enragé.
    Dire que Vaera détestait le héraut de sa destruction aurait été mentir. On ne pouvait reprocher à un chien de guerre d'agir selon les ordres de son maître. Mais si les rapports étaient exacts, il faisait partie de ces généraux menant leurs troupes en allant au devant du danger, s’exposant aux armes et stratagèmes ennemis sans le moindre respect pour les protocoles de guerre les plus élémentaires. Tensaï lui-même avait un jour eu le même comportement pour conquérir son pays d’aliéné, jadis.
    Vaera était plus froide dans ses réflexions et savait qu’un général mort frappait plus le moral des troupes que la disparition de la moitié de leurs effectifs. Alors, Iratus devait mourir. Et toute l’énergie que la perte des portes d’argent lui avait épargné, elle allait la déployer dans ce but. Pour que la mort du Nouvel Ordre marque les consciences.
    Et inspire les autres enfants des titans à poursuivre le combat.

    D’un souffle, la meneuse chassa la mèche de cheveux rebelle qui dansait dans son champ de vision et darda chaque hommes et femmes du premier rang. Si peu étaient encore des guerriers professionnels ou formés. Pour faire taire les soupçons concernant sa potentielle désertion, le cardinal s’en était allé en laissant sa silencieuse garde noire sur place. Son abandon ne semblait pas entacher le moral de ces pâles copies des croisés de l'ancien temps. Leurs yeux mornes, dépourvus du moindre éclat, témoins de trop de machinations, demeuraient aussi inanimés que possible à travers les fentes de leurs heaumes, à l’inverse de tous les autres êtres vivants occupant le hall d’entrée du temple. Seuls les premiers et seconds rangs de combattants portaient de véritables armes et armures. Les autres, des civils ou des soldats encore en formation, s’étaient équipés avec ce qu’ils avaient pu trouver : haches, pelles, couteaux, lance taillées maladroitement dans du bois vert… Un gamin d’une quinzaine d’année ne cessait de sautiller, au quatrième rang, pour tenter de voir quelque chose par-dessus l’épaule des croisés. Un vrai fidèle. Son père était mort aux mains des Reikois, une décennie auparavant, et il avait grandi dans la haine des blasphémateurs et l’amour des dieux. Par son sacrifice aujourd’hui et celui de ses voisins, des centaines d’histoires semblables naîtraient aux quatre coins du monde. Lui non plus, n’avait pas peur. Elle pouvait le voir. C’en était inspirant. Au-dessus de la masse, montée sur des plateformes de fortunes, à droite et à gauche de l’entrée, six de leurs dernières balistes étaient braquées sur le mur de la barricade. Leurs servants attendaient les premiers tirs pour les réapprovisionner. Quatre-vingt-dix sept carreaux surdimensionnés en stock, pouvant chacun faucher trois à quatre hommes à chaque tirs. Les Reikois allaient regretter d’avoir poussé l’injure jusqu’à pénétrer en ces lieux consacrés.
    “-Vous ne devriez pas rester là ma dame.” Suggéra posément le révéré Tyraël, en déposant une main gantée sur son épaule. Le paladin désigna de la pointe du doigt l’emplacement des balistes et enchaina : “Vous êtes une mage. Laissez-nous tenir la ligne de front et infligez-leur le châtiment qu’ils méritent depuis l'arrière.”
    Elle allait protester, mais le raisonnement se tenait. De là-bas, elle pourrait rediriger le fer de chacun des tirs de balistes de sorte à infliger le maximum de dégâts.
    “-Tuez et mourez bien, Sire Tyraël.” Murmura-t-elle en le contournant pour traverser la foule, qui s’ouvrit docilement dans son sillage.
    “-J’y compte bien.” Acquiesça le croisé en coiffant son heaume avant de tirer sa lame de son fourreau.
    Trop lentement à son goût, Vaera traversa la mer de visages, l'évêque sur ses talons. Certains faciès semblaient déjà habités par la sérénité de la mort. D’autres, refusant de se faire à l’idée, préfèraient faire preuve de colère ou de tristesse. Mais personne ne semblait douter. Personne ne pensait même à la fuite. Pas même Tsarmath.
    “-Il n’est plus temps de reculer.” Fit-elle, une fois hissée sur la plateforme de tir. “Car la haine des hommes n’est rien face à la colère des dieux.”Ces paroles, tirées des récits huit fois sacrés, déclenchèrent quelques discrets sourires. “L’empire des incroyants vient frapper à nos portes, s’attendant à découvrir des agneaux rendus dociles par la terreur. Mais je lis dans vos regards que nulle peur ne réside en vous, tout comme en moi !” Malgré tous ses efforts, ses yeux isolèrent une fois de plus Tristan, le gosse du quatrième rang, et les étoiles d’admiration semblant luire au sein de ses mires emplies de larmes. Pendant un court instant, il lui semblât qu’elle tirait sa force de la détermination revancharde contenue dans la frêle silhouette du gamin, et non l’inverse. “Je ne vais pas vous mentir. Aujourd’hui, le nouvel ordre tombe. Vous le savez tout comme moi, la mort se trouve derrière cette barricade. Elle viendra cueillir chacun de nous, n’en doutez pas, puisque le Reike craint plus que tout la parole et la détermination siégeant dans le cœur des vrais fidèles !” Des murmures d’assentiments. Quelques poings levés. De timides exclamations vindicatives. Ce n’était pas assez. Vaera tira sa lame de son fourreau et la brandit au-dessus d’elle : “Le Nouvel Ordre meurt aujourd’hui, mais pas en vain. Après avoir été les servants des titans, nous serons leurs martyrs ! L’injustice de ce jour restera gravée dans les mémoires, résonnera à travers le monde entier et garnira le rangs des fidèles de nouveaux croisés ! Nous mourrons pour révéler leur péché, à l’image du Forgeron ! Alors mourrez bien, martyrs du Phénix ! De nos cendres renaîtra la divine croyance !
    Cette fois, la foule implosa. Ils scandèrent son nom, celui de Seagan, de Kazgoth et des autres dieux. Sans grande surprise, le souvenir de la trahison du haut cardinal éclipsa quelque peu le nom de X’or-ath, ce qui la fit sourire. Une dernière petite victoire, face à ce salopard trop mielleux.
    Ils s’époumonèrent durant de longues minutes, leur clameur parvenant à éclipser les échos sinistres de la fin du combat des portes d’argent et la mort des hommes de Solomon. Et puis les tireurs postés sur les barricades épaulèrent leurs arbalètes pour décocher leurs premiers traits. Et le silence revint.

    Les lances, lames, masses, haches et pelles dansèrent dans des mains rendues moites par la chaleur de trois cents âmes prêtes à mourir. Un premier arbalétrier mourut sur le coup lorsqu’un tir de riposte chanceux se planta dans son cœur. Les autres se baissèrent pour éviter une salve qui alla se planter dans le plafond du temple sans parvenir à entamer le dessin stylisé représentant Aurya ornant sa surface depuis des éons. Quelques battements de cœur plus tard, les défenseurs frappèrent de nouveau. De nouveaux malchanceux tombèrent. L’un d’eux, perforé par un projectile à la puissance de frappe colossale, fut projeté en arrière, rebondissant sur les parois comme une poupée de chiffon désarticulée. La scène se répéta jusqu’à ce que les arbalétriers abandonnent leurs perchoirs pour rejoindre l’emplacement des balistes.
    Et jusqu’à ce qu’une abomination de plus se produise.
    Ils les jetèrent en cloche, depuis l’autre côté de la barricade. Des projectiles lourds aux couleurs criardes. Craignant des explosifs, les premiers rangs s’en protégèrent en levant leurs boucliers.
    Pour découvrir que ce qui roulait à leurs pieds et s’écrasait contre leurs écus s’avéraient être les crânes décapités des hommes de Solomon.
    Une dizaine, puis une autre, qui déclencha quelques sanglots de rages pour autant de hoquêtements terrifiés. Face à cette atrocité, Vaera brisa son vœu d’économie pour invoquer des vents magiques qui renvoyèrent les nouveaux projectiles vers leurs envoyeurs, sans que cela ne les empêche de persister durant une trentaine de battements de cœurs.
    Et puis la barricade explosa, tout simplement. Pour que des monstres s’en extirpent aussitôt.

    Concentrée sur son sort, la haute-prêtresse ne pu réagir immédiatement et rediriger la première salve de tirs lorsque celle-ci fusa en direction de la meute de soldats et de Dévoreurs venant de faire irruption dans le sacro-saint temple. Deux des six carreaux géants visèrent directement la brute tête nue et défigurée au centre de la masse. Le premier fut proprement tranché en deux d’un revers de hache, le second, attrapé au vol de sa main libre, puis renvoyé avec une égale puissance. Le trait traversa la baliste, qui explosa tout bonnement à la force de l’impact. Son servant fut sommairement emporté puis empalé contre la paroi au fond du temple. Éclats de bois, clous, vis et esquilles d’os voletèrent dans toutes les directions. L’un des fragments, pas plus large que le poing d’un enfant, alla se ficher dans la gorge d’un second servant. Le malchanceux abandonna son poste pour stupidement retirer l’intrus lacérant ses chairs pour aussitôt se vider de son sang dans un concert de borborygmes répugnants.
    Profitant de l’échec évident de la première salve, les guerriers en armure écarlates se jetèrent sur le mur de bouclier telles des bêtes fauves, se mettant ainsi hors de portées des balistes.
    “-TUEZ-LES TOUS !” Beugla le géant d’Airain en passant sa main au travers des défenseurs pour saisir l’un d’eux par l’épaule, le soulever de terre comme un enfant et le fendre en deux d’un revers de Salvatrice.
    Vaera pesta en comprenant que cette chose couverte de sang ne pouvait être que l’enragé.
    Puis sourit en remarquant un détail, sur sa silhouette, ne pouvant que lui faciliter le travail.

    Au début du combat, un écuyer chanceux avait réussi à lui planter dans le dos une lance. Sa pointe, plus que ralentie par le plastron d’airain et la cotte de maille en-dessous d’elle, avait pénétré la pulpe sans toucher un organe. Un saignement de plus, ne pouvant égaler la douleur crânienne dévorant son esprit depuis l’aurore. Dans le feu de l’action, le géant s’était contenté de briser la hampe de l’arme et de continuer le combat, confiant dans le fait que son don de régénération ferait le reste.
    Mais, la pointe de la lance était faite d’acier consacré.
    Et Vaera était une mage de métal.
    Le loup ne sentit pas de suite le mouvement de l’arme lorsque cette dernière se mit à se mouvoir. Mais quand elle s’enfonça de plusieurs dizaines de pouces pour lui pulvériser deux côtes, Iratus hurla.
    Non pas de douleur, mais de rage.
    Car ce brusque sursaut de souffrance venait de briser sa concentration. La cage s’était ouverte. Et son occupant rampait désormais à l’extérieur, les babines retroussées, prêt à tenter d’assouvir, une fois de plus, son éternelle faim.
    Alors, comme de coutumes en de pareilles circonstances, l’armure d’airain explosa, de même que son enveloppe d’humain. Des lambeaux de chairs pâles glissèrent le long d’une fourrure sombre et d’un cuir épais. Repoussée par la transformation, flèches et lances furent projetées au sol. Les rangs des guerriers du Courroux s’écartèrent pour laisser au loup la place qui lui était dûe.
    L’esprit d’Alasker s’inclina face à la bête exclusivement faite de haine et de souffrance.
    Et Iratus, en faisant tourner sa lourde hache à double tranchant entre ses griffes comme si il s’était agit d’un jouet, pointa un doigt tordu en direction de la mage qui le fixait avec dégoût, cachée derrière huit rangs de dévots :
    “-LAISSEZ-LA MOI !


    La fin de l'ordalie (R18, violence) [Dévoreurs/Zéphyr] V2j7YdS
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  • Dim 12 Mai - 2:51
    Accélérant son pas tranquille afin de prendre la tête de la horde lorsqu'une chaotique barricade de la dernière chance se dressa devant les impériaux et que les têtes des défunts furent projetés par dessus, Kahl contourna Nahr et se faufila entre les silhouettes de Kirk et de Gatlig qui lui jetaient des regards emplis de curiosité. Joignant ses paumes, l'Ogre possédé prit une très longue inspiration ventrale, adopta une posture combattive en ramenant son coude contre son flanc puis serra le poing pour y concentrer avec générosité une grande part de l'énergie magique que contenait son corps meurtri.

    Sans même pousser le moindre rugissement, il alterna brusquement ses appuis et envoya l'instrument démolisseur qu'était son gantelet droit dans le centre de la barrière trop fragile pour freiner l'avancée des monstres. Du point d'impact, des fissures parfaites se dessinèrent pour former des striures semblables aux branchages d'un arbre mort puis, un quart de seconde plus tard, l'obstacle tout entier fut littéralement pulvérisé et les morceaux de meuble qui le composaient fusèrent dans toutes les directions, se changeant en projectiles meurtriers précédant l'arrivée des fauves.

    Bousculé par les siens, Kahl laissa les plus sauvages d'entre eux prendre les devants pour former une fois encore les premiers simulacres de lignes de front. La voix grotesque d'un Alasker qui tenait plus de la Bête que du Tovyr lui parvint et il tendit une oreille vaguement inattentive lorsque l'ordre de tuer fut donné une énième fois. Cherchant des yeux les cibles les plus alléchantes, le demi-Archonte laissa ses iris glacés voguer d'un adversaire potentiel à l'autre, s'attardant d'abord sur les soldats aux parures mortuaires, il aperçut au cœur de la bataille un nouveau paladin angélique; une proie valant la peine d'être désacralisée aux yeux de ses suivants par une mort humiliante.

    Alors que Kahl s'apprêtait à jeter son dévolu sur ce dernier, le son caractéristique d'une abrupte torsion métallique se fit entendre sur son flanc et il y accorda un coup d'œil, seulement pour apercevoir non sans une certaine stupéfaction la silhouette d'Alasker qui se cambrait de rage. Il était particulièrement rare de voir une quelconque arme transpercer la cuirasse blindée renfermant le monstre aux crocs sauvages et les transformations qui s'ensuivaient constituaient toujours un saisissant spectacle. L'armure d'Iratus explosa littéralement lorsque le fauve fut libéré de ses liens spirituels et que les poils drus remplacèrent la peau grisâtre du général. Kahl réceptionna sans mal une épaulière couverte d'épine qui filait droit vers son disgracieux faciès et la jeta à terre pour ensuite suivre du regard ce que pointait du doigt le loup-garou. Souriant de plus belle, Kahl ricana brièvement et grogna :

    "Tâche de faire preuve de galanterie."

    Sans doute trop aliéné par sa propre folie meurtrière pour se soucier des mots du possédé, Iratus le loup fondit en avant, perçant les rangs ennemis avec une telle férocité que les corps des opposants furent projetés verticalement dans les airs. Se glissant entre les hallebardes de fortune et les lances de jeune bois avec aisance et agilité, le colosse velu rappela à Kahl l'image d'un lion traversant les hautes herbes pour écourter la distance le séparant d'un repas frais. Un nouvel éclat de rire secoua son énorme carcasse puis, avec une vitesse tout bonnement extraordinaire, il verrouilla entre son majeur et son index gantés de bronze céleste une épée somptueusement ornée qui avait tenté de le décapiter en traître.

    "Tiens donc. Tu tombes bien, toi."

    Le fameux Tyraël, qui ne partageait visiblement pas le sens de la chevalerie du précédent chef de troupes, avait tenté de l'assaillir furtivement en profitant de son inattention momentanée mais c'était sans compter sur les aptitudes inhumaines dont était pourvu le monstre pourpre. S'amusant de voir son nouvel ennemi s'évertuer tant bien que mal à forcer sur la jointure de ses doigts protégés à la perfection par des armes divines, Kahl décida de faire preuve d'une courtoisie moqueuse et abaissa violemment l'arme du noble combattant avant d'offrir une agréable introduction à leur imminent combat :

    "Enchanté, messire. J'ai l'impression que nous arrivons un peu à l'improviste ? Les lieux semblent passablement désordonnés et vos compagnons me paraissent bien peu préparés. J'espère que nous ne vous tirons pas du lit ?"

    Ses grasses provocations ne parurent pas au goût du concerné qui, loin d'être joueur, usa de sa main libre pour former en l'air une succession de symboliques runiques avant de propulser en un geyser explosif une salve lumineuse censée chasser le mal. L'attaque eut l'effet escompté car Kahl, entièrement aveuglé par la projection magique, fut contraint de reculer de deux pas pour ensuite sentir l'une de ses trop nombreuses cornes se désolidariser de son crâne. Recouvrant partiellement la vue tout en constatant qu'une part de son champ de vision lui avait été ôtée par une brûlure rétinienne, le Dévoreur secoua vivement la tête avant de bloquer grâce à son bras droit un coup descendant. L'acier consacré s'enfonça partiellement dans sa peau nue, seulement pour être bloqué dans sa course à l'amputation par un renforcement soudain de l'enveloppe de l'Ogre.

    "Je pourrais occire une bête comme toi au réveil, en ne portant pour seul vêtement qu'une paire de sabots et en usant d'un manche à balai en guise d'arme !"

    Kahl repoussa avec vivacité l'épée plantée dans son cuir et administra en riposte un coup de poing si cinglant qu'il décrocha le casque du paladin de ses sangles. Prenant tout juste conscience de la démentielle puissance de l'Ogre, Tyraël n'eut pas le temps d'ajuster son heaume qu'il était déjà cueilli par un coup de genou au bas-ventre suivi par la tranche d'une main logée en plein sur sa nuque. Joueur, Kahl l'empoigna à la gorge et le souleva de terre pour le remettre sur ses pieds avant d'ajouter :

    "Quelle audace ! Les pleutres de l'autre troupeau avaient bien moins de verve."

    Tyraël coupa court à cette sournoise allusion à la mort de ses plus proches amis en expulsant d'une paume un nouveau rayon lumineux que Kahl esquiva mais qui perfora les corps de trois hommes situés derrière lui, ce pour ensuite embaumer son épée d'une aura flamboyante. L'Oni vit son épaule être littéralement creusée au passage de la lame brûlante et lorsqu'un autre revers s'apprêta à lui trancher la gorge, il abusa de l'effet de surprise pour violemment expulser par sa gueule un souffle givrant, repoussant le guerrier sain en le forçant à détourner le regard tout en traçant dans son dos une piste de glace qui s'étira sur une poignée de mètres.

    Lorsque le paladin put suffisamment forcer sur ses paupières gelées pour apercevoir le colosse, il était déjà trop tard. Une tape violente sur le front l'envoya au tapis et il n'eut l'occasion que d'abaisser la tête pour entrevoir l'énorme combattant pourpre qui avait bondi pour atterrir droit sur son torse, lui broyant plusieurs côtes à l'impact tout en le contraignant à glisser sur le tapis immaculé qu'avait tracé dans la roche le géant trop habile. Debout sur le corps mortellement blessé du paladin, Kahl se laissa porter tout en observant avec appétit les regards effarés des divinistes qui voyaient l'un de leurs plus grands guerriers être réduit à l'état de sujet de morbide plaisanterie.

    L'injuste conclusion de ce duel dénué de toute valeur fut trouvée lorsque l'Ogre se pencha en avant pour agripper sans ménagement la tête du malheureux, tirant sur la jointure du crâne avec une force telle que le cri de souffrance du héraut fut sèchement coupé lors de la brisure nette de sa nuque. Kahl leva son trophée sous les yeux des dévots abasourdis puis, après l'avoir exposé à la foule durant quelques secondes, il embrocha sauvagement la tête du défunt sur l'une de ses cornes pour enfin pointer du doigt un pauvre gosse qui venait tout juste de souiller ses bas.

    "Au suivant. Toi. Faites de la place, j'engloutis ceux qui se mettent sur ma route."

    Un carreau de baliste fila au dessus de lui et il ne cilla même pas.
    Le Colosse Écarlate
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    Race: Drakyn
    Vocation: Guerrier combattant
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  • Dim 12 Mai - 11:57
    Une épée perforant son épaule, ce n’était jamais agréable, n’est-ce pas ? Sauf pour le Boucher qui, en plus d’avoir de gros penchant sadique, avait un certain attrait pour la douleur, qui lui était propre. Cette lame le faisait tout simplement jubiler, tant la souffrance s’empara de plus en plus de son être, à chaque mouvement qu’il tentât de son bras droit. De simples mouvements défensifs, rien de plus, le bras étant trop engourdi pour porter une frappe mortelle à qui que ce soit, même au plus petit des gringalets se faisant appeler Paladin.
    Même si la bataille était devenue nettement plus compliquée pour lui, il ne flancha pas, prenant le temps de broyer le moindre malheureux osant se présenter à lui, pensant une seule seconde avoir la chance d’abattre le Dévoreur. Faire croire que, un jeu que le colosse écarlate aimât particulier y jouer.

    Pendant quelques secondes, alors que les Dévoreurs étaient, avec le reste des troupes, derrière les portes d’argent, Le Boucher prit le temps de libérer son bras droit, ouvrant cette fameuse trappe dans son armure, toujours avec cette lame plantée dans son corps. Était-ce une bonne idée de la garder par la suite ? Certainement pas. Il s’empara de nouveau d’une de ses nombreuses lames, puis planta la pointe de celle-ci dans son bras, ajoutant encore une fois, le nombre de ses victimes sur sa peau, durant cette bataille.
    Il profita d’avoir une lame en main, pour s’emparer d’un morceau de tissu taché de sang, qui pendait le long de son coude. D’un geste vif, il retira la lame lui perforant l’épaule, puis couvrit la plaie à l’aide de ce pansement. Il avait beau être une brute de deux mètres cinquante de haut, il n’était pas non plus stupide. Se vider de son sang dans une telle bataille, c’était littéralement signer son arrêt de mort. Souhaitait-il mourir ? Peut-être. Mais pas contre des Divinistes, il voyait les choses en grand.

    Quand enfin les portes s’ouvrirent, le colosse écarlate alla rejoindre le chef de la troupe du Courroux et des Dévoreurs, se postant avec les autres membres à l’armure écarlate. De nouveau, l’ordre de tuer tous les habitants et les défenseurs de cette forteresse était donné, par une voix semblant être celle d’un véritable monstre assoiffé de sang et de chair. Le Boucher entendant les paroles de celui qu’il considérait comme un dieu, ne pouvait qu’être satisfait, laissant un large sourire s’emparer de son visage, défiguré par la guerre et fort heureusement, caché par un casque.

    Le Drakyn, enragé, fonça littéralement tête baissée dans la bataille, embrochant sur son passage, un Paladin qui trouvait cela intelligent de ne pas esquiver et, de dresser son bouclier face à lui, pensant avoir une chance de stopper le grand cornu. Un coup de tête, puis il l’envoya balader chez ses amis, arrachant quelques cris d’horreur au passage. Les sanglots de ceux qui avaient perdu un être cher résonnaient dans la tête du Boucher, venant se mélanger aux multiples voix qu’il entendît en permanence. Une nouvelle victime, mais pas la dernière.
    Les pas de l’impressionnant colosse firent trembler les novices, qui eux, étaient protégés par des Paladins semblant avoir un peu plus d’expérience. Un nouveau sourire carnassier, quand soudain, le casque du Boucher fut frappé de haut en bas, par un fléau d’arme. Si le boulet ne perça pas l’épaisse couche d’acier protégeant le visage du Boucher, elle suffit à le déformer, bien assez pour obstruer une partie de sa vision. Fou de rage, le colosse laissa un long cri s’échapper d’entre les fentes de son casque, tandis que, d’un coup sec, il arracha ce dernier, découvrant de nouveau son visage et, pour de bon cette fois-ci.
    Il ne fit de nouveau pas, tandis qu’un débile tentait encore de lui mettre un coup de boulet à pic. Seulement, cette fois-ci, il le stoppa sans grande difficulté, d’un coup plus rapide que l’éclair.

    Mais soudain, tous les regards furent captés par les grognements du Tovyr reikois qui, semblait-il, était mis à mal par Vaera. Les prunelles écarlates du Boucher, qui vint de faire quelques pas en arrière, ne le lâchait pas. L’armure du géant explosait, pour laisser place à un véritable monstre, un Loup, assoiffé de sang et de chair. Une voix terrifiante s’échappa de la gueule de la créature, qui mirait de son regard, la Grande Prêtresse. Un sourire tout aussi terrifiant décorait le visage du Boucher, qui reporta son attention sur les quelques hommes qui lui faisaient face.

    Le Chaos reprit et, sans grande surprise, cela amusait le Boucher. Même si, amuser n’était certainement pas le bon mot, certes. Hache en main, il fit quelques pas en avant, une démarche décousue, suffisante pour faire trembler et reculer les Paladins, novices comme experts. Aucun n’osait réellement le confronter, si bien que l’un des novices appelait à l’aide. Mais personne ne vint à leur secours, tant la bataille semblait être intense de chaque côté de cette forteresse.
    Au centre, il y avait le Loup enragé qui fendait les troupes ennemies, se dirigeant droit sur sa proie. Du côté opposé au Boucher, il y avait Kahl, qui semblait avoir une petite discussion avec ce qui ressemblait à un chef de leur troupe. Les autres Dévoreurs eux, étaient en train de faire une véritable marre de sang. Finalement, chacun y trouvait son compte.

    Les pas du Boucher, toujours décousus, continuaient leur avancée, jusqu’à ce que le premier paladin soit à portée de l’arme du Boucher, qui elle, ne portait toujours pas de nom. Soudain, un mouvement vif s’échappa du Drakyn. Une demi-seconde, c’était le temps qu’il lui fallût pour balayer sa hache devant lui, l’acier de celle-ci crissant contre le sol, nouvellement maculé de sang. L’ennemi en première ligne, défendant ses pairs, se vit trancher les jambes sans même qu’il n’eût le temps de le voir venir.
    Des hurlements de douleur s’échappèrent de l’homme sans jambes, qui tentait de ramper en appelant au secours ses camarades, qui reculaient tous face à l’horreur dont avait été victime le plus preux d’entre eux.

    Un long rictus s’échappa d’entre les lèvres fendues du Boucher, qui fit quelques rapides pas en avant pour rattraper le rampant. Il s’empara de lui, saisissant la tête de la vermine. Il ne serra pas, non, il le prit juste en main, tournant son visage vers le sien. Le pauvre homme était en pleurs, il souffrait, n’avait même pas la force de se débattre avec ses mains. Il faisait rire le colosse écarlate, qui le mirait de ses prunelles écarlates quelques instants. Puis, il jongla entre le regard du pauvre homme et ceux des paladins apeurés.
    Quand soudain, il fracassa la carcasse du Paladin contre la paroi de la forteresse, faisant voler ses morceaux de chair de toute part. Sur lui, sur ses comparses, sur les camarades de l’homme qu’il vînt de tuer.

    Un nouveau sourire, puis le Drakyn chargea à toute vitesse sur les Paladins tremblants. Cette fois-ci, il ne s’arrêterait pas, pas tant que tous ses adversaires trouvassent la mort.
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