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    Citoyen du monde
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    Phèdre
    Phèdre
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 14 Avr - 22:01
    “J’ai mal.” Pensa Phèdre dont les yeux ne savaient voir au-delà du néant duquel elle était prisonnière. Sa respiration était pénible et douloureuse, l’air lourd brûlait ses poumons. Elle aurait voulu bouger mais elle en était incapable. Ses ailes, ses bras et ses jambes étaient endormis comme si quelqu’un les avait détachés de son corps. “C’est peut-être le cas.” Songea-t-elle avant de perdre à nouveau connaissance, enfouie dans un cercueil de gravats et de poussière.

    Quand elle ouvrit à nouveau les yeux, elle ne savait pas combien de temps s’était écoulé. Tout ce dont elle eut conscience fut la douleur lancinante qui émanait de sa jambe droite. Dans un gémissement, elle releva sa tête qui vint frapper les décombres juste au-dessus d’elle. Ses yeux bleus papillonèrent, étourdis et elle tendit les mains devant elle. Ses doigts rencontrèrent de la pierre friable, elle les déplaça sur la droite légèrement au-dessus d’elle sans jamais perdre le contact. De la poussière lui tomba dans les yeux, provoquant une quinte de toux sèche qui lui irrita la gorge. D’un geste lent, elle s’essuya le visage et tenta de déplacer sa main vers la gauche cette fois mais ses phalanges heurtèrent une paroie glaciale et dure.

    - Non… Non, non, non,non ! Souffla-t-elle en sentant l’étau dans sa poitrine se resserrer. - Non, pitié. Ses yeux s’ourlèrent de larmes quand elle se mit à tâtonner, aveugle, pour chercher une issue. La peur était si assourdissante qu’elle en avait presque oublié toutes les douleurs qui martelaient son pauvre corps. Elles n’étaient rien à côté de la peur de ce qui était : enterrée vivante. Telle était sa sentence. Mais celle de qui ? Elle avait humblement servi sa maîtresse, sa sœur, elle n’avait failli qu’une seule fois mais elle était rentrée dans le droit chemin. Elle s’était battue pour les siens aux côtés de Siame, avait mit au monde autant d’enfants qu’on le lui avait réclamé, elle avait accepté de se faire déchirer les entrailles plus souvent qu’aucune autre femme du Sekaï et pourtant… Pourtant, elle était enterrée ici. Là où personne ne pouvait l’entendre, là où personne ne la trouverait. Rendu au néant d’où elle était née. Mais Phèdre s’y refusait, elle voulait vivre. Elle voulait retrouver sa sœur, elle voulait continuer de servir parce que c’était la seule existence qu’elle avait jamais connu. Mais elle était effrayé.

    Phèdre, jusqu’à aujourd’hui, n’avait jamais été confrontée à une pareille épreuve. Siame avait toujours pris soin d’elle et si la douleur était devenue une amie, la peur était une chose nouvelle dont la méconnaissance la terrifia. Son corps répondit à cette émotion, échappant à son contrôle. D’abord sa respiration sembla se raccourcit, comme si ses poumons n’étaient plus en capacité de se gonfler pleinement, en quelques secondes elle se mit à haleter, à suffoquer. Ce fut à ce moment-là qu'un sentiment d’urgence impérieuse lui tordit l’estomac : elle devait sortir. C’était un besoin primaire, viscéral et parfaitement irrationnel.

    “Je vais mourir ici”. Pensa-t-elle alors qu’un sanglot mourrait dans sa gorge. Elle tenta d’abord de se débattre et de frapper la pierre mais elle ne récolta que plus de poussière et une quinte de toux plus agressive. Rien, rien ne la ferait jamais sortir d’ici. Une nouvelle vague de panique la submergea à cette idée et la força à redoubler d’effort. Dans un hurlement guttural elle se mit à gratter la pierre comme un animal jusqu’à s’en écorcher les doigts. Mais l’air vint vite à lui manquer et elle sombra une fois de plus dans l’inconscience.

    Lorsqu’elle revint à elle, Phèdre n’avait guère oublié l’endroit où elle se trouvait  mais ce dont elle avait la certitude, c’était qu’elle refusait obstinément de mourir ici. La terre sur son visage avait, à cause des larmes, créé une croûte épaisse sur ses yeux et ses joues dont elle se débarrassa en grimaçant. Toutefois, elle avait recouvré son calme. Une fois de plus, ses mains se levèrent dans la noirceur de son tombeau et elle tâtonna. A droite et à gauche, elle ne rencontra que des gravats. A ses pieds, il n'y avait pas non plus d’issus ; sa chaussure touchait ce qui semblait être une planche de bois. Puis elle tenta, dans un ultime espoir, de toucher ce qui se trouvait au-dessus de sa tête. Ses doigts ne rencontrèrent aucun obstacle, seulement le vide. Phèdre sentit son cœur avoir un raté et elle l’obligea à ralentir. Du bout de son pied intact, elle se repoussa légèrement mais ne rencontra toujours aucune résistance.

    - Il y a un passage… Ses lèvres craquelées s’étirèrent légèrement, tout n’était peut-être pas perdu finalement.

    L’ange tenta péniblement de pivoter sur le côté et dut abandonner quelques plumes coincées sous les débris. Elle ne se plaignit pas, c’aurait pu être une aile qui se serait bloquée et dans ce cas elle n’y aurait pas laissé que quelques rémiges. A vrai dire, il était presque miraculeux qu'aucune d’elles n’aient été brisées. Ce qui n’était, hélas, pas le cas de son pied droit. Phèdre était à moitié sur le ventre quand elle sentit une résistance s'opposer à son mouvement, c’était un élancement violent qui lui arracha un hoquet de douleur. Bien qu’elle ne le vit pas, elle devina sans peine que quelque chose avait transpercé sa cheville de part en part, comme si quelqu’un avait voulu s’assurer qu’elle ne s’échapperait pas de son sarcophage de fortune.

    “Respire Phèdre, la douleur n’est pas que ton ennemie.” C’était ce que Siame lui répétait autrefois, lors de certains accouchements particulièrement douloureux. Elle inspira plusieurs fois puis, d’un mouvement sec, leva sa cheville aussi haut qu’elle le put. Un nouveau hurlement manqua de lui déchirer les cordes vocales mais lorsque son pied retomba, il était libre de ses chaînes.

    Les minutes s’égrainèrent jusqu’à devenir des heures et les heures semblèrent devenir des jours. Phèdre rampait sans jamais s’arrêter. Ses coudes avaient finit par devenir de la chair à vif et la majorité de ses ongles s’étaient retournés mais elle continuait, mue par l’espoir de revoir la lumière du jour. Elle traversa des tunnels si étroits que la pierre lui lima la peau des ailes, au niveau des humérus. Ensuite, elle dû louvoyer dans la vase dont il émanait une odeur de sang, de merde et de décomposition. “Sans doute ceux qui ont péri à la surface”, songea-t-elle avec dégoût mais cela voulait également dire qu’elle approchait de la surface. “J’y suis presque” s’encouragea-t-elle mais à nouveau les heures s’écoulèrent sans qu’aucune lueur ne lui parvienne. A mesure que le temps passait, l'humidité traversait ses vêtements, l’infection rongeait ses plaies et le froid rendait ses mouvements plus gourd. La fatigue, également, était en train de l’assaillir et il lui fallait lutter avec ardeur pour ne pas se recroqueviller dans un coin en attendant que le sommeil vienne. Phèdre savait que ce n’était pas lui qui viendrait mais une créature bien plus insidieuse qui ne la laisserait jamais se réveiller. Alors elle continua, planta ses coudes dans la fange, tira sur ses bras, traîna son corps dans l’humidité putride et avança. Un mètre après l’autre. En cet instant, elle n’avait plus rien d’angélique. Ses longs cheveux blancs était recouvert d’une épaisse couche de crasse noirâtre qui donnaient à ses traits sales un air austère. Ses lèvres étaient craquelées, laissant par moment échapper une fine goutte de sang qu’elle venait attraper sur bout de la langue. Et puis il y avait ses ailes, tachées de sang et de boue, piquées comme celles d’un oiseau malade.

    Elle était sur le point de céder à Morphée lorsqu’enfin, elle la vit. Une lueur pas plus large qu’une tête d’épingle mais qui semblait aussi lumineuse que le soleil lui-même. Un rire fou lui emplit la poitrine et elle le laissa échapper bruyamment dans le semblant de pièce où elle se trouvait. C’était une alcôve qui ne devait son salut qu’à un mur porteur qui ne s’était effondré que de moitié et avait ainsi retenue la poutre qui aurait dû tout démolir. D’autres éboulis étaient venus recouvrir la charpente mais le madrier tenait bon, ce qui permettait de préserver cet endroit -peut-être pas pour longtemps.

    Phèdre rampa jusqu’au mur auquel elle s’appuya pour s’aider à se relever. Ce qui tenait lieu de plafond était trop bas pour qu’elle ne puisse se tenir complètement debout mais c’était largement suffisant pour qu’elle puisse atteindre l’ouverture. Elle l’effleura du bout du doigt et cela suffit à l’agrandir. Un rayon de soleil vint l’éblouir, elle s’en cacha du plat de la main.

    Quand ses yeux se furent enfin acclimatés, elle entreprit d’agrandir le trou jusqu’à ce qu’il soit assez large pour qu’elle puisse s’y glisser et quand se fut fait, elle prit appuie avec son pied valide sur une pierre qui dépassait du mur et se hissa jusqu’à la brèche. Sa tête passa la première, puis ses épaules et sa poitrine mais ses ailes bloquèrent. Alors elle fit machine arrière, força ses ailes endoloris à s’enrouler au plus près de son corps et tenta à nouveau de s’échapper. Malheureusement, le résultat fut le même. Elle était bloquée.  Phèdre s’agita, força son empennage à remuer dans l’espoir de se frayer un passage jusqu’à la sortie. Peu à peu le même sentiment qui l’avait accablé lorsqu’elle était encore prisonnière des décombres revint en force ;  à nouveau elle eut l’impression de suffoquer, d’étouffer alors même que sa tête était à l’air libre. Des larmes brûlantes se frayaient un chemin le long de ses épais cils noirs puis tracèrent des zébrures humide sur la croûte encrassée. Phèdre libéra un premier bras, puis un second et tira, tira tira. "Laissez moi sortir, pitié, pitié, pitié" supplia-t-elle jusqu’à ce que le radius de son aile de se brise dans un craquement écœurant et qu’enfin, elle parvienne à s’évader.

    En chien de fusil sur le sol, la respiration laborieuse, l’aile pendante et le regard vide, Phèdre n’émit aucun son. Elle était libre.
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