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  • Mer 13 Mar - 3:57

    Terres de Boktor, début Décembre.


    L’hiver naissant est rude sur les terres du Shoumeï, les vents de l’ouest portent avec eux l’air froid et mordant des montagnes de Célestia et déferlent sur les grandes plaines avec véhémence, les sols désolés deviennent invisibles sous les premières couches de mince poudreuse volatile, et nul perce-neige ne vient déranger l’impeccable drap blanc qui recouvre l’ancienne théocratie. Seuls de rares empreintes troublent la parfaite nappe de neige, parfois des traces de petits gibiers suffisamment rusés pour échapper aux engeances qui parcourent la dévastation, parfois des marques plus grosses, difformes et inquiétantes qui témoignent du passage d’un reliquat errant de la guerre. Au milieu de cette désertique étendue glaciale, la cité de Mael fait office de bastion de vie, un établissement de la volonté des mortels à résister face à l’adversité titanide et à perdurer envers et contre tout les obstacles qui s’y attaqueront. En périphérie de cette cité résistante, éloignée du coeur vivant de la ville et de sa population de survivalistes, les terres de Boktor s’étalent autour du joyau du domaine: son Manoir.

    Malgré le froid qui a déjà établit sa venue pour cette fin d’An 4 depuis plus d’un mois, le jardin à l’arrière de la propriété qui sépare la bâtisse principale de la rivière qui traverse son domaine est tout de même animé. À cause ou grace à la tombée des premières neiges, quelques enfants de domestiques s’échangent de maigres batailles de boules de neige en jouant, tandis que leurs parents s’affairent à rentrer du bois pour finaliser les derniers préparatifs face à la saison qui arrive. Une jeune fille aux cheveux châtains âgée seulement de quelques hivers est emmitouflée dans de lourds vêtements, elle est agenouillée devant un petit tas de neige qu’elle façonne avec ses doigts rougis par le froid, émerveillée par son imaginaire juvénile qu’elle projette sur sa construction abstraite de flocons et de givre. Ses grandes yeux et son sourire sont trop jeunes pour avoir connu la guerre ou du moins pour s’en souvenir, mais il se lit dans le regard de l’homme d’arme qui la surveille une certaine dureté derrière des yeux pleins d’amour paternel pour la jeune fille. Des cheveux à la couleur légèrement plus sombre que ceux de sa gamine en raison de l’âge, des airs chevaleresque qui se trahissent pas sa posture et ses traits, Ruyven Mistborne contemple sa progéniture avec sérénité. Un rictus de béatitude décore ses propres lèvres alors qu’il reprend les bûches qu’il avait déposé contre sa jambe, et il retourne à l’intérieur du Manoir pour aller les déposer dans l’écurie. Cet instant de paix, de tranquillité, de bonheur, c’est la raison pour laquelle tout les moments de difficulté valent la peine d’être bravés, pour vivre ces petits instants aussi fugaces soient-ils, pour pouvoir être gracié par le sourire à l’innocence et à la pureté inestimable d’un enfant heureux. Malheureusement pour le Chevalier Mistborne, Sekaï ne va pas tarder à lui rappeler que ces moments d’insouciance sont éphémères.

    Il abat lourdement les bûches sur la pile de bois sec quand il entend les premiers hurlements de terreur. Lorsqu’il surgit à l’extérieur de l’écurie, son arme est déjà dégainée, dans sa main, prête à honorer ses serments envers la Maison de Boktor et à défendre ce qui lui est cher, prêt à servir une fois de plus contre les abominations qui parcourent le Shoumeï, prêt à protéger contre l’harceleur reikois. Mais la menace qui rôde n’est rien de tout cela. Il cherche immédiatement la source de la panique ainsi que l’origine précise des cris, mais Ruyven se rend rapidement compte que ce sont les autres domestiques qui manifestent ainsi leur anxiété, il les voit se précipiter vers l’intérieur, pointer le ciel du doigt, suivant le regard il lève la tête, et il le voit.

    Et lui aussi le voit.

    Un oeil massif, perché dans le ciel à une hauteur vertigineuse, regarde en contrebas s’agiter les humains qui se ruent à l’abri, son apparence est humaine en tout point si ce n’est sa taille incommensurable, et le chevalier est interloqué, ne sachant exactement ce qu’il contemple actuellement. Qu’il pense que ce soit l’oeuvre des archontes, d’un puissant mage ou d’une force sombre, a-t’il seulement ce qu’il faut pour faire la différence contre ce pouvoir? Sa mâchoire se serre mais pas autant que son coeur quand l’oeil disparaît aussi abruptement du ciel qu’il n’est apparu. Les quelques personnels les plus téméraires qui ont osé rester à l’extérieur regardent autour d’eux d’un air méfiant, se questionnant sur la signification de cette vision si soudaine et ésotérique. Ruyven lui-même marque un instant d’indécision, ce laps de temps mort ne lui dit rien qui vaille, et son instinct de combattant lui donne raison lorsqu’une entité se manifeste dans le jardin de la propriété.

    Il n’y a eu ni flash de lumière, ni son assourdissant, ni volutes de fumées, l’instant d’avant il n’y avait rien, et la seconde d’après elle était là. Une créature démoniaque mesurant facilement plus de deux mètres et demis, sa silhouette présente des ressemblances avec un corps humain, notamment dans la distribution des membres sur un tronc anthropomorphe, mais les similitudes s’arrêtent ici. Hormis un bras gauche humanoïde, le reste de son corps atrophié est immonde, le ventre du Démon est à ciel ouvert, offrant la vision dégoûtante de tripes violacées et noires aux témoins de sa macabre présence. Son poitrail est encore plus éclaté, les deux rangées de côtes s’écartant pour offrir une parodie de poumons et d’un coeur immobile, le tout est surmonté par une sorte de protubérance de chair prolifique sans ordonnance distincte, comme si la matière organique n’avait aucun but fonctionnel pur si ce n’était d’occuper de l’espace en vrac, et de cette masse infâme s’élèvent plusieurs filaments en apparence aussi légers que l’air puisqu’ils volent au vent comme des fils de nuages. Ces sortes de cordes portent d’énormes globes violacés dont une fente circulaire laisse présager d’une éventuelle ouverture, et l’un d’entre eux, celui au plus gros diamètre, est justement dénué de son semblant de paupière. L’oeil à l’iris brune qui y est grotesquement perché regarde attentivement la scène, les alentours, et quand il se pose sur la personne la plus proche, le sang de Ruyven ne fait qu’un tour. Sa fille est juste devant l’engeance démoniaque. Assise, entrain de hurler de terreur.

    Le chevalier n’a pas besoin de son entraînement, ni de ses armes, ni même de son courage pour faire ce qu’il fait ensuite, ce n’est ni plus ni moins que l’instinct d’un père qui le pousse à se projeter vers l’avant, à se ruer vers cette immonde créature épée à la main pour se jeter le plus vite possible vers sa fille. Arrivée derrière la bambine en pleurs, il l’enlace dans ses bras avec empressement et la fait passer de l’autre côté pour s’interposer avec une détermination tiraillée par la peur, mais pas moins solide que le plus zélote des guerriers. La pointe de son arme est tendue en direction du monstre, il profère une menace à son encontre, mais maintenant qu’il se tient plus prêt de lui, il remarque quelque chose de singulier. Si son bras droit osseux est difforme et présente une silhouette anormale similaire aux ramifications racinaires d’un arbre, ses jambes possèdent une caractéristique ressemblante, à l’exception que l’une d’entre elle paraît blessée. Le Démon tombe effectivement à terre quelques secondes après sa manifestation et Ruyven sent sa peur s’atténuer légèrement au profit d’un espoir renforcé, si la créature est blessée elle n’en sera que moins dangereuse. À plusieurs endroits dans son tronc étripé, d’énormes trous béants de la taille d’un poing se laissent apercevoir et traversent son corps de part en part. Un des yeux clos de la créature est également transpercé et un fin filet continu de sang s’écoule le long de son globe blessé, gouttant à moitié sur le filament qui le porte, et tombant par terre ou sur son corps. Alors que d’autres domestiques inspirés par le courage du maître d’arme le rejoignent enfin avec des outils en guise d’armes improvisées et que la tension monte d’un cran, l’entité démoniaque rapporte son oeil sur Ruyven et émet enfin un son, il n’y a nul bouche pour articuler quoi que ce soit, mais une voix forte et masculine semble émaner directement de son corps, d’un ton étrangement calme malgré la véhémence dont il est le sujet:

    ”Nous sommes venus parler avec celle qui n’a qu’un oeil.”
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  • Lun 18 Mar - 22:36
    Benedictus avait été un vrai traumatisme à mon premier passage et ce n'est que par la grâce des divins qui m'avaient placés sur la route de Cyradil que j'étais revenu un peu moins brisée de tout cela. L'esprit en lambeaux, corrompu par l'essence de l'Arbre Monde malade et par mes propres actes. J'avais trouvé le courage ou j'avais été assez folle au choix pour retourner là-bas car je savais que cela n'était pas fini. Mais le temps de mon trajet j'avais réfléchi et décidé que je ne pouvais pas servir l'entité que j'avais aidé à créer, à faire naître sur le Sekaï. Alors j'avais rejoint les Veilleurs, en prenant le risque d'être tuée à vue une fois que je leur aurais dit ce que j'avais fait et pourquoi je l'avais fait.

    J'avais craint pour ma vie assurément mais j'avais espéré trouver la paix et l'apaisement, obtenir une sorte de pardon aussi. Et à ma grande surprise j'avais croisé des gens d'horizons divers et variées, d'origines aussi aussi différentes que le jour et la nuit et dans tout cela j'avais vu dans le regard de certains l'acceptation de mon erreur, je n'étais qu'une humaine faillible, j'avais causé un grand malheur mais j'allais tout faire pour réparer mes erreurs. La meneuse des Veilleurs, Louise était un personnage emblématique et énigmatique et au vu de ce qu'il s'était passé près des racines de l'Arbre Monde, elle ignorait bien des choses à propos d'elle-même. J'avais été un peu choquée de croiser autant d'engeances démoniaques enfin de démons, pardonnez mes réflexes divinistes... une vie, une éducation, une croyance, tout était compliqué pour moi dorénavant, ma quête, ma voie, ma foi, je ne savais plus vraiment comment aborder l'avenir.

    La perte de Dante, sa disparation m'avait profondément ébranlée, j'avais cru et voulu lire dans ses yeux l'acceptation, le partage, l'envie de rester à mes côtés et encore une fois je m'étais fourvoyée et je me retrouvais donc seule avec mes propres... démons? Dans mon esprit malade des voix ne me quittaient plus depuis des semaines et j'envisageais d'aller de nouveau demander l'aide de Cyradil mais je pressentais que ce n'était pas la solution, son don, sa douceur, son apaisement sonnaient comme une douce drogue qui me faisait oublier la réalité mais ne me soignait pas. La solitude emplissait mon quotidien alors que j'étais entourée de gens que j'aimais, qui comptaient pour moi et qui m'aimaient aussi mais mon lien avec cette réalité s'étiolait et parfois j'entendais un chant, un drôle de chant qui montait en moi, il venait des tréfonds de mon âme et si pour l'heure je parvenais à l'ignorer je sentais qu'il prenait de plus en plus de place au fur et à mesure.

    Ce jour d'hiver à peine quelques nuits depuis mon retour, j'étais allée au village pour aider une jeune femme à accoucher, c'était son troisième enfant, elle était en bonne santé et cela s'était déroulé sans le moindre souci. J'étais en train de bouchonner mon jument dans les écuries quand je sentis une manifestation magique d'une grande puissance. Mes tripes se serrèrent dans mon ventre, la peur m'étreignit.

    J'ai ensuite entendu des hurlements de terreur venants de l'autre côté du Manoir, ils étaient tellement puissants, primaires, intenses, que je restais tétanisée dans un premier temps. Combien de temps cela dura? Une éternité à mes yeux et j'ai cru que mon coeur s'était arrêté de battre durant cette durée... De l'autre côté dans la cour principale Ruyven avait rejoint la source des hurlements et se retrouvait face à l'innomable, une chose qui n'aurait pas du être, une horreur des récits passés. L'oeil immense a disparu aussi vite qu'il était apparu, laissant planer un silence de mort sur le Manoir, c'est ce silence qui m'a donné un coup de fouet... J'ai eu peur que tous soient morts ! Je devais aller voir, les aider, agir !!!

    De son côté Ruyven était sous le choc, il se retrouvait face à une créature immense, démoniaque, son apparence le criait, avec des protubérances immondes, trop grande pour être quoi que ce soit qu'il puisse catégoriser. Mais surtout, devant la chose, sa fille est tremblante, tétanisée et se met à hurler de peur. Son instinct paternel est le moteur qui le pousse à réagir pour sortir Vin de la portée du monstre. Une fois cela fait il observe et réalise que la chose est blessée en de nombreux endroits. Il envoie son enfant plus loin, elle rejoint les bras de sa mère qui a accouru, Mélyssa tremble aussi de peur devant ce spectacle comme tous en réalité et pourtant... Ruyven a saisi son épée et s'avance menaçant, les blessures, le sang, les sécrétions, cette chose est mortelle, elle saigne et vit... D'autres le rejoignent et s'avancent, entourant l'être démoniaque qui finit par prononcer une phrase qui reste en suspens dans l'air, dans la cour du château...

    Le silence accueille ces propos et c'est ce brave Ruyven qui répond, semblant comprend de qui il s'agit.

    - Que veux -tu à ma Dame engeance démoniaque !

    La Fenêtre de l'Âme OIG1
    C'est à ce moment là que je suis arrivée, après avoir couru pour traverser le manoir pour gagner du temps, ouvrant les grandes portes en un grand claquement sonore qui en fait sursauter plus d'un. Mes gens se tournent vers moi et pour ma part je reste là sur le perron interdite, surprise. Ma vue me joue-t-elle des tours? Non sans la moindre hésitation il n'en est rien, j'ai déjà vu cet être... La première fois en vision puis j'étais auprès de l'Arbre Monde à ses côtés, il est un des veilleurs, un être ancien, étrange mais porteur d'un nom prometteur "Savoir".

    - Je suis ici !

    Tous se tournent vers moi et Ruyven fronce les sourcils, dans son regard je vois sa colère, pourquoi je me jette dans la gueule de l'ennemi ainsi? J'aurais du rester cachée vu qu'il me cherche ! J'avance sans hésiter, je laisse mes dons scruter la créature pour m'assurer qu'il s'agit bien de Savoir, mes senseurs sont formels c'est bien celui que j'ai croisé quelques jours avant quand l'Arbre nous a livré de sa sapience séculaire.

    - N'ayez crainte mes amis, baissez vos armes, je vous en conjure.

    Je sens leurs regards indécis, ils me prennent pour une folle, ils le pensent depuis mon retour mais là c'est la preuve finale non?

    - Je le connais. Notre... invité se nomme Savoir. Il est l'un des Veilleurs dont je vous ai parlé, un de ceux qui nous aiderons à guérir l'Arbre Monde, à faire de lui le protecteur de notre pays endeuillé. Rangez vos armes je vous en conjure, faites moi confiance.

    Je suis sereine, j'avance pour rejoindre le démon dans la cour, Ruyven ne semble pas convaincu du tout.

    - C'est un démon Myriem !
    - Je le sais Ruyven, mais le monde change et nos terres ne pourront être guéries et purifiées que si l'Arbre Monde retrouve sa splendeur d'antan et il était présent, il a un rôle à jouer. Fais moi confiance mon ami.

    Il peste mais accepte malgré tout, son épée regagne son fourreau et il observe l'être et tourne les talons en maugréant que je ne peux lui demander de rester et de supporter la vue de cette immondice, je ne vais pas insister cependant. Je pose mon regard sur Savoir et vois ses nombreuses blessures, il semble bien mal en point.

    - Savoir, vous êtes mon invité sur mes terres, vous sentez vous assez en... forme pour me suivre? Je vais mon montrer un endroit ou vous reposer et... vous soigner si vous me l'autoriser, je ne sais ce qu'il vous est arrivé mais je peux vous aider.


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  • Mar 19 Mar - 11:26


    Le filament organique de chair souple qui porte l'œil gigantesque de Comp se déploie en entendant la voix féminine de son hôte. C'est elle, la mage qui avait assisté les Veilleurs à l’Arbre-Monde, celle dont le regard unique possède un éclat violet au fond duquel se lit la force donnée par l’adversité mais aussi le doute d’une âme égarée. Lorsqu’elle arrive au milieu des autres humains, le Démon la regarde faire voix de raison et les autres, s'ils semblent réticents à l'écouter, finissent par céder. Alors que le soldat range son arme et signifie son désaccord pendant qu'il s'en va, le Démon prend le temps d'observer attentivement les faciès autour d’eux, quelque chose dont il est normalement inapte mais qu'avec la compréhension surnaturelle de l’œil empathique déployé, il est capable d’interpréter.

    Intéressant.

    Il y a comme une forme de peur palpable sur tout les visages, mais elle comporte une nuance à l'horreur habituellement lisible chez ceux qui témoignent d'une apparition de Savoir. Lorsque les regards alternent entre le Démon et la Dame, la méfiance ne paraît pas quitter leurs yeux en se fixant sur cette dernière.

    Ont-ils peur d'elle aussi?

    C'est ce qui ressortait en tout cas des expressions consternées tandis que le soldat disparaît dans le Manoir, et c’est là que Savoir se rend compte de son erreur, les domestiques ont plus confiance dans l’homme d’arme et c’est parce que celui-ci respecte son serment envers sa Dame que les autres suivent encore docilement. Les gens commencent déjà à se disperser dès que le chevalier s’est absenté, et rapidement ils se trouvent en comité réduit. La maîtresse de maison lui déclare ensuite un semblant de bienvenue et l’invite à la suivre à l'intérieur de sa propriété, s’enquérant de son état de ‘santé’.

    ”Je vous remercie, il me semble que c'est la première fois que nous nous rencontrions, mais nous nous sommes déjà vu.” Le Démon s’appuie sur sa jambe valide et en posant son bras difforme au sol, soulève sa carcasse endommagée, il tend son bras gauche humanoïde vers elle et lui présente une poignée de main. ”Je m’appelle Comp, nous sommes Savoir, je vous en prie nous désirons simplement vous parler, nous ne souhaitons pas abuser de votre hospitalité.”

    Après quoi l’Azsharien manifeste dans ses griffes une faible lumière à l’éclat doré quelque peu terni, lui donnant une forme tangible de béquille, il agrippe le manche de l’objet magique avec ses multiples serres et s’appuie dessus pour se tenir droit. En suivant son hôte, l’œil de Comp rétracte sa pupille et la dilate pour ajuster sa mise au point tandis qu’il élève son regard vers les cieux hivernaux et les toits du Manoir de Boktor. Une bâtisse impressionnante qu’il n’a eu que rarement l’occasion de voir depuis son arrivée à Shoumeï, ce contraste cinglant entre le domaine de Boktor et le reste du continent dévasté lui rappelle le gouffre qui sépare les constructions monumentales d’Azshary d’antan et les ruines qu’elles sont aujourd'hui devenues. La parole de la borgne est juste. Le monde change. Ils pénètrent dans le Manoir et la femme le guide à travers les couloirs, provoquant l’effroi des quelques membres du personnel qui les croisent par inadvertance et s’eclipsent tout aussi vite. Marchant silencieusement, le bruit des doux pas de la femme devant lui est étouffé par celui plus strident des raclements des appendices acérés de Savoir sur le sol. Occasionnellement, le plicotis des gouttes de sang qui coulent de son globe oculaire fermé rythme leur avancée et marque leur passage en laissant derrière eux une traînée lugubre. L’œil empathique brise le silence pour demander:

    ”La première fois que nous nous sommes vus, vous étiez à la recherche d’une rédemption, si nous sommes venus c'est avant tout pour nous enquérir sur l’avancée de votre réflexion. Où en est votre quête aujourd'hui?”

    Avant qu’il n’ait le temps d’obtenir une réponse, ils parviennent à une grande salle visiblement destinée à la convalescence de blessés, le Démon se permet d’ajouter:

    ”Oh. Ne vous en faites pas pour nous. Il est inutile de gaspiller vos ressources. Cette enveloppe charnelle est animée par ma propre essence et n’est pas soignable par des moyens traditionnels mais seulement par magie.” Comme pour illustrer, il soulève du bout d'une serre une des sections d’intestin qui pend de son ventre découvert et la laisse retomber mollement. ”La plupart des tissus sont morts et ne remplissent pas de fonction physiologique. Il n'y a que l'oeil qui soit réellement à risque, nous trouverons quelqu’un… à moins que… votre maîtrise ne s'étende pas qu’aux arcanes élémentaires?” ajoute-t-il en voyant l’expression sur le visage de la femme.
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  • Mer 27 Mar - 19:08
    Etonnant et perturbant, ce démon informe qui vient chez moi et semble perplexe. Il parait tellement détaché de tout ce qui se passe, comme si il analysait tout mais pas comme je peux le faire, pas de manière instinctive ou émotive, non il parle de manière factuelle, quelque chose m'a dérangé à Benedictus et je ne sais pas ce que c'était. Mais j'en viens à m'interroger, n'est-ce pas l'absence d'émotion qui me perturbe? Si je tente de lire en lui ce qu'il ressent je ne perçois rien, il est comme une coquille vide, comme s'il n'était pas capable de ressentir.

    Et n'est-il pas en train de soliloquer ?

    Autour de nous je perçois par contre la méfiance à mon encontre et la peur envers cet être immense et tellement peu dans les standards des communautés humaines de Shoumei. Mais personne n'ose rien dire grâce à l'intervention de Ruyven, je sais la chance que j'ai de pouvoir encore et toujours compter sur mon plus vieil ami, celui qui a grandi au manoir à mes côtés comme un frère.

    Durant notre déplacement je ne peux que voir ses blessures, c'est étrange, il se régénère pas, allez savoir pourquoi j'aurais imaginé qu'un tel être en serait capable. Je me saisis de sa main tendue et la serre pour le saluer.

    - Ravie de faire réellement connaissance avec vous Comp.

    Il se prénomme Comp mais parle de lui comme Savoir? Il se pense plusieurs? Je ne comprends pas bien en réalité.

    - Allons parler en ce cas, mais n'ayez crainte, vous n'abusez pas de mon hospitalité.

    Par contre j'ai bien vu qu'il saignait, j'entends déjà les soupirs d'agacement de Leanna quand elle va le voir et qu'elle va le nettoyer, je vais en entendre parler pendant des semaines. Arrivés dans mon bureau au rez de chaussée je referme la porte derrière nous. La pièce est vaste, bien éclairée et un feu brûle dans l'âtre de la pièce. L'ameublement bien que cossu et de qualité est ancien, plutôt rustique et fonctionnel. Un grand bureau jonché de feuillets bien rangés, plumes, encres derrière lequel se trouve un fauteuil massif mais ancien, il a du passer plusieurs décennies. Un canapé et deux fauteuils se trouvent près de l'âtre ainsi qu'une table basse. Sous les grandes fenêtres un établi qui lui est recouvert de plantes séchées, de pots, d'outils. Des étagère de bois sont installées sous l'établis et des caisses de bois semblent remplies de bien des fioles, tissus, et autres matériaux. Une vrai petite herboristerie curative. L'oeil savant pourra voir aussi du matériel de chirurgien. Deux livres sont sur l'établis, des herbiers et un feuillet de notes manuscrites contient des dosages écrit de ma main.

    - Installez vous, je parlerai en regardant vos plaies si cela vous convient. Il n'est pas dit que je ne tenterai rien pour soigner quelqu'un dans le besoin et je possède des compétences aussi diverses que variées. La médecine et les soins traditionnels comme la chirurgien me sont connues mais je sais soigner différemment en puisant dans les énergies de ce monde aussi.

    Je m'installe à ses côtés pour observer son ventre aux intestins qui ressortent et pendouillent lamentablement.

    - Comment tenez vous alors que vous devriez souffrir le martyr et ne pas pouvoir bouger au vu de ces plaies béantes? Certains tissus sont au stade de nécrose. J'entends bien que vous dites que ce n'est qu'une enveloppe pour vous mais... comment vivre sans vaisseau? Quand à ma rédemption... Le chemin sera long croyez le, aujourd'hui je suis au stade de l'acceptation de mes erreurs mais je suis encore incapable de me projeter dans l'avenir pour être honnête.

    "Ca c'est sûr que tu peux pas faire mieux"... Je grimaçais après avoir parlé, maudites voix qui emplissaient mon esprit depuis Benedictus, depuis l'éveil de cette entité, elles ne me quittaient pas et alors qu'elles s'installaient, elles m'isolaient du reste du monde et la solitude se faisait plus grande.

    - Pour être franche avec vous, je vous ai vu à mon premier passage à Benedictus quand quand... nous avons... activé les autels... J'ai eu une vision de vous et de vos compagnons, j'ai compris alors que nous n'étions pas seuls....

    "Ca t'a pas empêché de faire des horreurs et d'apprécier certaines d'entre elles... tu mérites pas d'être là"... Encore une fois je me suis arrêtée en plein milieu de ma phrase submergée par les pensées parasites et indésirables qui emplissaient mon esprit. Je me concentrais et demandais finalement.

    - Dites moi comment cela vous est arrivé? Comprendre les circonstances des blessures permet de chercher le moyen de les guérir plus aisément.


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  • Jeu 28 Mar - 1:40


    Savoir s’échoue dans le canapé en face de l’âtre de cheminée, le seul endroit de la pièce suffisamment large pour pouvoir accueillir son corps certes décharné mais imposant. La béquille de lumière avec laquelle il s’était trainé jusqu’ici disparaît en se désagrégeant en fines particules de poussière dorées, qui meurent en virevoltant dans les airs à la manière de lucioles au levé du jour. La grande iris brunâtre de Comp ausculte attentivement la pièce dans laquelle ils se retrouvent, un bureau dont l’usure des meubles, le matériel éparpillé à travers la salle et les différents outils transpirent le vécu et véhicule l’histoire de celle qui habite les lieux. Tant de détails qui racontent tellement de facettes différentes à propos de la jeune femme, tant de subtils nuances sur son passé sont contées dans l’étalage d’outils et de produits curatifs. Pendant que son hôte rassemble le nécessaire à son examination et à ses soins, Savoir observe le moindre de ses gestes avec une insistance gênante afin d’assouvir sa curiosité passagère sur les méthodes médicales des shoumeïens. S’il se retient de faire virevolter divers outils via sa télékinésie pour les approcher de lui et les inspecter de plus près, et s’il se retient de se ruer sur les ouvrages rédigés par la mage et contenant sûrement des informations inédites au vu de son aptitude aux arcanes, ce n’est pas par respect, par politesse ou par retenue, c’est par un mimétisme calculé. Comp a beau être l’oeil empathique et peut parfois donner l’impression de ressentir et d’émuler des émotions, comme Myriem a justement si bien pu le ressentir, la réalité est toute autre, de tout les yeux de Savoir il est celui qui amasse les données concernant la biologie comportementale, la psychologie et la sociologie chez les diverses espèces mortelles, et il use de ses connaissances pour s’approcher au mieux d’une relation ‘normale’ avec ses interlocuteurs. C’est grâce à ses capacités conversationnelles dues au talent d’imitateur que Comp est justement réveillé pour venir voir la Baronne, puisque l’information qu’il cherche à extirper d’elle aujourd’hui ne peut être obtenue par un autre biais.

    La jeune humaine s’assied aux côtés de Savoir pendant que Comp la dévisage toujours au dessus d’elle, et tandis qu’elle soulève un pan d’organe digestif d’un bout de forceps en soulevant ses interrogations, le Démon demeure morbidement silencieux. La Dame de Boktor continue d’ausculter le corps dénaturé de son invité, constatant le paradoxe entre l’état de santé de son enveloppe et le calme olympien avec lequel l’azsharien se comporte, et elle finit par s’ouvrir à lui. Il écoute, placide, pendant que les mâchoires métalliques des forceps inspectent les trous béants dans sa poitrine et que l’oeil unique de Myriem relève détails après détails, sa compétence et son savoir-faire sont si raffinés qu’elle ne donne pas l’impression d’avoir besoin de se concentrer, preuve en est qu’elle lui parle de ses propres vicissitudes pendant l’inspection.

    ”De nous?”

    L’information est importante, les visions qu’avaient reçu les Veilleurs concernaient bel et bien des évènements qui avaient pu se produire par le passé, mais il n’y avait eu que très peu de certitude concernant non seulement leur véracité mais aussi leur degré d’exactitude. Le fait que Myriem ait donc reçu une vision qui s’avère réelle et confirmable apporte donc une nouvelle lumière sur les différents ‘dons’ que l’Arbre-Monde leur a laissé dans leur lutte contre le Culte. Il intervient un peu plus lorsque la soigneuse change brusquement de sujet pour revenir à la question de ses blessures, et Comp répond sommairement pour recentrer la conversation:

    ”Différentes magies élémentaires.” Il pointe de sa main humanoïde le globe oculaire exsangue. ”Et celui-ci ce fut un éclat d’ombregivre. La salvation demande du temps… Boktor. Ce qui ronge l’âme n’est pas que le remord de l’erreur commise, c’est également la crainte de recommencer, de continuer de se perdre plus profondément dans le brouillard qui occulte la voie. L’incertitude, le doute, ils sont d’autant d’obstacles qui se dressent devant vous pour vous dissuader d’avancer, certains croient pouvoir les surmonter et les abandonner sur le bas-côté du chemin, alors qu’ils sont en réalité des compagnons de route. Jamais la culpabilité ne s’effacera totalement, elle se transformera simplement en remord, puis en regret, et c’est dans l’oubli de la douleur que le souvenir devient alors une force.” Comme pour illustrer son propos, le Démon fait apparaître un petit arbre dessiné en fibres lumineuses entortillées au creux de sa main, l’arbre se consume et il n’en reste rien, avant qu’une des cendres dorées ne commence à grandir en une tige, puis une plante, à fleurir un bourgeon et à donner un lys radieux. La lumière meurt aussi vite qu’elle n’était apparue. ”Votre venue à Bénédictus l’autre jour pour nous rejoindre, témoigne déjà de votre volonté de bien faire. Qu’importe ce que nous sommes Boktor, qu’importe comment nous naissons, l’impact que nous laissons sur le monde n’est pas dicté par notre essence mais par celle de nos actes. Tu peux avoir honte de ce que tu es et des erreurs que tu as commises, de la mort et de la désolation qui se sont répercutés de tes actes…”

    La pupille de Comp se dilate singulièrement, absorbant chaque détail des contractions sur le visage de la jeune femme.

    ”... mais ce qui marquera ceux autour de toi, ce dont le monde se souviendra ce sera de l’histoire que tu auras tissé à travers tes gestes.” Il marque une pause pour abaisser l’oeil empathique à hauteur du visage de Myriem. ”Sur ce chemin brumeux, tu n’es ni la première, ni la dernière, tu n’es pas seule, mais tu n’auras d’autre aide que la tienne.”

    Ce qui est pratique dans le fait que Myriem soit borgne, c’est que le Démon poly-oculaire n’a aucun mal à déterminer où placer son regard. D’ordinaire sa pupille est tellement imposante que les gens ne remarquent pas le fait qu’il alterne de focalisation entre les deux yeux de ses interlocuteurs, mais le problème ne se pose pas ici, le cache-oeil ne présente naturellement que peu d’intérêt pour l’azsharien. Savoir dévie enfin son regard de la violette de Myriem et abaisse son optique vers son propre corps en disant d’un ton beaucoup plus léger.

    ”Nous ne sommes pas vivant au sens où vous l’entendez, de la même manière que les Démons ne sont pas des âmes à part entière mais des amalgames des éclats laissés derrière eux par les mortels dans leurs émotions les plus puissantes. Notre corps n’obéit pas aux lois usuelles du vivant, nos tissus bougent alimentés par notre essence, par notre magie, et non pas par du sang, de l’air ni même par l’action mécanique de tendons ou de muscles. Les dégâts corporels ne sont donc pas si graves que ça, ils ne nous handicapent que très peu, nous ne ressentons pas non plus de douleur au sens où vous la comprenez. C’est aussi pour ça que la magie est nécessaire pour régénérer cette enveloppe, les tissus morts ne se réparent pas tout seuls et notre essence ne peut être réalimentée que par de la mana pure.”
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  • Dim 31 Mar - 23:31
    J'étais perturbée par cet être, l'absence d'émotion me donnait l'impression d'être face à un gouffre insondable et je ne trouvais pas vraiment ma place, mon rôle, c'était selon mes critères contre nature. Il n'était pas selon mon mode de pensée un être qui avait sa place dans le cycle naturel, car tous éprouvaient des émotions, humanoïdes comme animaux, sans la moindre exception.

    Mon auscultation se fait donc sans qu'il ne semble ressentir la moindre douleur, il n'esquisse pas le moindre geste ou mouvement alors que je soulève les chairs atrophiées, putréfiées, gangrénées par endroit... C'est fascinant en réalité, nouveau et donc intéressant d'un point de vue médical mais malgré moi je m'inquiète pour lui tout en faisant un tour exhaustif pour ne rien laisser au hasard ensuite.

    Durant ce laps de temps nous voilà partis à parler et échanger sur l'Arbre Monde.

    - De l'ombre givre, soit...

    L'information est importante et mon analyse sensorielle confirme une trace de magie de cette nature dans ces plaies mais ce qui me surprend le plus c'est que je vois la signature de cette attaque, je la reconnais, elle n'est pas inconnue, je l'ai croisée là-bas aussi. Reposant les tripailles je me nettoie une nouvelle fois les mains dans une eau claire et propre que je viens d'invoquer dans un broc d'eau.

    - C'est Louise qui vous a fait ça, c'est surprenant de mon point de vue non?

    Elle est le meneur des Veilleurs dont il fait partie, pourquoi se sont-ils battus et pourquoi est-il ici, serein.
    Reprenant malgré tout la suite de nos échanges je l'écoute et soupire, il a raison, dans le fond je n'ai pas confiance en moi le moins du monde, j'ai fauté et je peux recommencer, même avec les meilleures des intentions on peut commettre les pires des erreurs, j'en sais quelque chose.

    - Vous savez que vos mots n'ont pas la moindre trace de compassion ou de soutien. Vos propos bien que réalistes sont vides de toute émotion, tout comme vous. Vous me semblez être un mystère à part entière, moi qui vit en écoutant les émotions des gens, en y réagissant, m'y confortant, les confrontant, vous êtes une coquille vide pour moi. Je n'avais jamais rencontré quiconque vous ressemblant.

    J'observe l'arbre qu'il vient de créer pour illustrer , le cycle de la vie mais aussi de l'âme finalement.

    - J'ai toujours cru faire ce qui était bon. Ce que je pensais être le mieux, j'agis toujours ainsi. J'ai des défauts mais ... je suis à l'écoute d'autrui et je tente de faire en sorte d'aider les gens et que demain soit meilleur pour le plus grand nombre mais je suis faillible et mon jugement n'est pas toujours bon visiblement. Mais j'accepte les conséquences de mes actes sans honte. Je... je ne suis pas encore capable de contrôler la corruption de l'Arbre Monde, elle s'est immiscée au tréfonds de mon âme et j'entends depuis mon premier séjour des voix en mon esprit. L'on m'a dit que je n'étais point maudite en réalité, corrompue certes mais pour le reste ces voix seraient la manifestation de ma culpabilité dont vous me parlez avec justesse.


    J'écoute ensuite son explication sur son corps et si cela me surprend je suis à son écoute parce que j'ai besoin de comprendre comment il fonctionne pour réussir à le soigner efficacement.

    - Comment pouvez vous ne pas ressentir ou comprendre les émotions si vous êtes nés de celles-ci. Savoir... C'est notre besoin de comprendre, notre soif de connaissance que vous représentez? J'entends ce que vous dites mais si votre enveloppe se retrouve détruite, comment faites vous, vous changez de corps ou d'hôte, je ne sais pas comment dire...

    Tout cela étant dit je lui indiquais de ne pas bouger et précisais que j'allais œuvrer pour le soigner maintenant. Canalisant ma mana, Savoir put sentir s'élever une odeur marine dans la pièce alors que j'allais me mettre au travail. Le long de mes avant-bras glissaient des gouttes d'eau. J'ai posé mes mains sur les tripes de Savoir et j'ai laissé ma mana glisser dans ses entrailles. Il fallait absolument commencer par l'intérieur pour ensuite remonter vers les couches extérieures.

    J'ai d'abord utilisé la magie de soin des maladies pour nettoyer le sang qui couler dans ce corps étrange, enlever le pus qui suintait de partout, détruire les tissus gangrénés qui étaient très nombreux. A mesure que je purifiais tout son intérieur, les tissus morts qui n'avaient plus de raisons de rester accrochés à son être, ils tombaient en lambeaux sur ses jambes. C'était une bonne chose cela signifiait que son corps aussi différent fut-il réagissait aux soins.

    Une fois assurée que tout était parti j'ai pu m'attaquer aux tripes qui ressortaient de son ventre. Prenant dans mes mains les intestins déplacés et pendouillant de manière tout à fait anormale. Avec soin et application, j'observais le tissage des intestins pour savoir comment les replier de manière correcte. Remettant le tout dans son ventre, à la bonne place, je m'assurais que tout était correctement mis sans le moindre pincement. Remis en place j'ai laissé de nouveau ma magie circuler mais cette fois ci c'est ma magie d'eau qui a pris le relais. Activant les productions de cellules pour refaire les tissus des tripailles et les consolider. Cela dura une éternité pour tout avouer avant que je ne sois satisfaite de mon travail. Cependant il restait encore beaucoup à faire. Je me suis levée sans mot dire, trop concentrée, pour aller vers mon établi pour prendre des bandages en énorme quantité car sa morphologie n'était pas celle des humains.

    Je me concentrais de nouveau pour forcer la production de tissus cellulaires liés aux différentes couches de la peau, fabricant d'abord les couches internes pour arriver vers celles externes. Bien sûr le travail ne faisait que débuter le temps finirait mon œuvre. Les tissus étaient fins mais présents et les processus enclenchés, cela m'avait demandé une grande quantité de mana, les plaies étaient conséquentes, un humain serait mort, même un Drakyn avec de telles blessures, mais pas cet étrange démon.

    Une fois cela terminé j'ai pris mes bandages et j'ai entrepris de faire le tour de son abdomen pour contenir le tout, éviter tout mouvement et m'assurer que rien n'était laissé au hasard. Une fois les bandages bien accrochés, mon front était empli de la sueur d'un effort prononcé et intense. Je me rassieds aux côtés de Savoir.

    - Vos blessures sont soignées, les plaies sont purifiées, saines. Les productions de tissus lancées, le processus suivra son oeuvre, aussi différent soyez vous que les humains ou autres humanoïdes mortels, j'ai pu voir qu'une fois la production activée votre corps réagit de manière normale et prend le relais en terme de production de cellules. Vous n'avez aucune capacité de régénération rapide mais vous guérirez... Enfin si vous restez calmes plusieurs jours.

    Message 3

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  • Dim 7 Avr - 0:30


    Les interrogations de l’humaine sont justes, Savoir reconnaît les contradictions apparentes de son espèce et se rend progressivement compte que Myriem est en bien des aspects, différente de bon nombre d’autres mortels. Tout comme il n’a pas pu lui cacher l’origine de ses blessures, il ne peut rester vague sur la véritable nature de leur race et de leur but sur Sekaï, peut-être sont-ce les lectures divinistes qui lui ont enseigné la réflexion critique, ou peut-être est-ce cette pulsion viscérale qu’elle possède de tout vouloir comprendre. C’est là sans doute la cause de son affinité émotionnelle hors du commun, si son empathie est aussi développée c’est grâce à son intérêt sincère pour tout ce qui lui échappe, en témoignent ses travaux de recherches disséminés sur ses plans de travail et son bureau qui, depuis tout à l’heure, attisent fortement la curiosité insatiable de Ra. Savoir réfléchit donc précautionneusement à ce qu’il compte dévoiler à la mortelle, il la sait puissante de par son déploiement de force magique à l’Arbre-Monde et les rumeurs qu’il a pu accumuler à son sujet en cherchant à la retrouver, il ne doit donc pas l’antagoniser, elle est tout de même une ancienne pro-Titans et son épiphanie est encore trop récente pour être entièrement digne de confiance.

    Pendant qu’il trie sur le volet les informations qu’il va lui délivrer, il observe silencieusement la femme à l’oeuvre, prenant un plaisir à sa façon de voir tout ce savoir-faire être appliqué rigoureusement, et ces arcanes être employées avec une telle dextérité et maîtrise. Le filament de chair porteur de Comp s’abaisse, passant même sous le niveau de son torse pour amener l’oeil imposant au niveau de ses propres tripes, et l’iris brune inspecte méticuleusement le processus de guérison qui lui est appliqué. Les chairs se purifient ostensiblement, provoquant une sensation singulière que Savoir peut ressentir non pas par impulsion bio-électrique, mais directement dans son âme démoniaque. La pupille du Démon frétille et tremble ostensiblement dans l'épithélium marron alors que la mana dévale dans son corps, ses viscères portant ordinairement des colorations foncées et parsemées de veinules noirâtres, ravivent désormais de belles teintes rougeoyantes et rosées, donnant presque l’impression à l’oeil nu qu’elles sont en réalité fonctionnelles et bien portantes. Ra saurait peut-être indiquer au Démon si ses organes avaient un jour eu une telle couleur, c’est un détail auquel il croit bien n’avoir jamais fait attention bien que le concernant directement. Quelques morceaux de tissus nécrosés irrécupérables tombaient en lambeaux sur le canapé et les genoux de Savoir, asséchés depuis fort longtemps et dénués de toute muqueuse, ils ne laissent même pas de tache sur le tissus du meuble ou le bois du parquet.

    Alors que Myriem commença à s’attarder en profondeur sur le ventre béant de l’azsharien, le Démon se demande s’il doit l’interrompre, il doute même de si cette condition peut être soignée chez lui, ce n’est pas la première fois qu’il reçoit des soins magiques ou non et malgré tout, il n’a jamais été possible de résorber les intestins et de régénérer les tissus abdominaux éventrés. Le Démon avait récupéré le corps de son hôte dans cet état après l’avoir tué, et visiblement sa nature l’avait figé dans cet état, ou il était peut-être question de mémoire matérielle ou d’un autre phénomène, quelque chose qu’il ignore à propos de son propre fonctionnement mais qu’il est sûr, intéressera beaucoup l’oeil hypermnésique. Quel ne fut pas l’étonnement de Comp en se rendant compte qu’en dépit des moultes tentatives précédentes de ses soigneurs à rétablir un semblant de santé à son apparence décharnée, Myriem parvenait peu à peu à forcer les cellules physiques de son corps à retravailler. Elle avait littéralement ressuscité des cellules mortes, une prouesse que le Démon dénote et thésaurise précieusement. Il s’interroge maintenant sur la longévité de cette réparation, s’il se blesse et qu’un nouveau soin vient s’appliquer par la suite, la magie permettra-t’elle de reconstruire les efforts de Myriem ou s’arrêtera-t’elle à ce qui est considéré comme l’état initial de l’entité néfaste? Nul besoin d’expérimenter immédiatement, Savoir est sûr que la réponse ne tardera pas à se faire connaître, ces derniers mois n’ont pas manqué de prétexte pour encaisser des dégâts de tout genre et son altercation avec Louise en a été le point culminant, mais pas la fin. Un tournant. Le début d’une nouvelle ère. L’attention de Comp revient subitement à la magicienne lorsqu’elle prend la parole et déclare ses travaux achevés, comme s’il avait été surpris par sa voix il redresse d’un coup l’oeil bien au dessus de son torse pour le reposter à sa place habituelle, perché dans les airs comme en apesanteur:

    ”Nous vous remercions de vos efforts Boktor.”

    Il la regarde, elle est visiblement physiquement épuisée par les soins qu’elle vient d’opérer alors qu’elle se laisse aller dans le canapé à ses côtés, l’azsharien se pousse pour lui laisser un peu plus de place et marque une brève pause avant de continuer:

    ”Avant de vous parler de Louise, de la raison de notre venue ou d’aller plus loin vous concernant, sachez ceci: les Démons sont bons.” De la part d’un des concernés, sa parole n’a sans doute qu’une valeur toute relative. ”Nous ne sommes pas un parasite, généré à partir de reliquats de l’espèce humaine, nous sommes au contraire la manifestation de leur volonté de vivre. Nous sommes leur appel à l’aide. Nous sommes ce qu’ils ont de plus précieux, incarné sous la forme la plus brute. Tout ce que vous chérissez, vous le pouvez parce que vous possédez le spectre entier des émotions mortelles.” Il tend sa main humanoïde devant Myriem, la paume ouverte et les doigts légèrement recourbés comme s’il tenait quelque chose dans sa main. ”De la même façon que la lumière est invisible lorsqu’elle est omniprésente…” La lumière de la pièce se concentre soudainement dans le creux de sa paume, tout les rayons réfléchis par occlusion ambiante, l’éclairage naturel du soleil blafard, les lueurs des bougies, toutes les émissions lumineuses se concentrent dans sa main, happées par son injonction magique et plongeant la pièce dans une pénombre progressive. ”... et mise en valeur lorsqu’elle est entourée des ténèbres, nous vous sommes essentiels.” La pièce reprend une luminosité normale alors que son sort se dissipe dans le vent. ”Nous existons pour que vous puissiez nous abattre, nous existons pour vous guider lorsque vous êtes perdus, pour vous donner une direction lorsque vous ne savez plus où regarder, pour vous permettre de vous dépasser lorsque vous stagnez, mais aussi pour vous arrêter lorsque vous vous éloignez du chemin.” Il observe le visage de la borgne avec attention, suivant sa réaction. ”Certains d’entre nous seront plus agréables que d’autres, certains seront accueillis, certains seront chassés, certains restent cachés et d’autres viennent à vous. Moi, je cherche les Champions des Mortels, les paladins de l’humanité, ceux qui défendront la réalité quoi qu’il n’en coûte, qui sont prêt non pas à donner leur vie pour la cause mais plutôt à la dévouer à la préparation du combat, ainsi qu’à la bataille elle-même.”

    Il ne se relève pas, n’ayant ni besoin de manger ni de boire, ne souffrant d’aucun impératif physiologique, Savoir peut littéralement rester immobile pendant trois jours sans mettre en danger la motricité de ses muscles factices ou de son corps fantoche. Il continue donc:

    ”Nous éveillons les âmes et cherchons à révéler les potentiels, l’autre jour à l’Arbre-Monde, il s’est passé un phénomène étrange. Les incarnations du couple impérial reikois étaient construites à partir de la même magie que l’Entité Sombre qui a vu le jour il y a près de deux mois, hors cette création s’est générée à partir de l’amalgame de la magie dégagée par les Veilleurs pendant leur combat, de la magie libérée par le Culte pendant leur rituel, et de celle résiduelle de l’Arbre-Monde. Logiquement, il ne devait pas rester de mana en suspension dans les environs, et pourtant nous sommes immédiatement tombés sur les incarnations des Ryssens en rentrant dans la grotte racinaire, leur puissance était bien trop élevée pour qu’il puisse s’agir de la mana rémanente de notre entrée parmi les gravats, nous supposons donc qu’elle venait d’ailleurs.” Son oeil vogue à travers le bureau, donnant à son discours un semblant de légèreté qui n’existe pourtant pas. ”Lors de notre première excursion dans les racines de l’Arbre-Monde, lorsque les Veilleurs avaient tenté de sectionner les connections entre l’Arbre et le Royaume Divin, Louise a sacrifié sa magie sur l’une des racines pour la détruire. Elle ne l’avait pas récupérée depuis même lorsque vous l’aviez rencontré il y a plusieurs semaines. Nous avions donc supposé qu’elle était la responsable des incarnations. La magie de Louise avait dû être la seule source disponible à la génération de ces créations, après avoir quitté l’Arbre-Monde nous avons donc… discuté avec elle. Nous savions qu’elle était indéniablement puissante, mais il y avait autre chose d’étrange, Louise est une soeur, un Démon, mais vous l’avez vu vous-même, et surtout nous savons que vous l’avez ressenti. Nous sommes vide. Comme toutes nos soeurs, mais pas Louise. Sa psychologie est beaucoup trop proche de celle d’une mortelle.”

    L’oeil brun pivote tout seul sans le moindre mouvement du reste du corps pour revenir se plonger dans l’améthyste de son interlocutrice.

    ”Si Louise est un Démon, de quelle émotion tire-t’elle sa naissance? Nous l’avons côtoyé à deux reprises seulement, mais il est apparent qu’elle est factuellement plus optimiste et espérante que le mortel lambda. Espoir était la Première Soeur.” Depuis qu’il a commencé à faire son petit exposé, il était difficile d’établir le lien entre tout ceci et les questionnements de Myriem tantôt, mais désormais ce qu’il s’apprêtait à dire devenait évident. ”Nous avons éveillé Louise, et nous avons dû nous battre contre elle, Boktor, elle est puissante. Très puissante, mais elle est seule. Louise a besoin des autres autant que nous avons besoin d’elle face aux Titans. La raison qui nous a amené ici aujourd’hui, c’est que nous voulions non seulement nous enquérir de l’avancée de vos réflexions, mais aussi savoir si vous considériez rejoindre les Veilleurs de l’Aurore, tout ce que nous avons trouvé en échange, c’est une puissante alliée potentielle dont le talent est verrouillé derrière des carcans de doute et de remords.”

    Savoir tend lentement sa main décharnée vers l’humaine et ses serres effilées s’écartent pour inviter la femme.

    ”Cette corruption qui vous assaille, ouvrez votre esprit, montrez la nous. Vous qui partagez les émotions, partagez alors aussi votre fardeau.”
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  • Jeu 2 Mai - 16:36
    J'avoue rester sur la défensive durant nos échanges, je n'ai rien fait contre Savoir assurément mais j'ai été opposée à lui sans le vouloir par le passé, dans un moment où je pensais faire quelque chose de bien. J'avais eu tord, mais l'erreur est humaine c'est ce qu'on nous enseigne depuis toujours et nos vies courtes et intenses sont parsemées de nos erreurs, égarements, et ils sont nombreux car nous sommes entiers pour la plupart de mes congénères humains. Notre mortalité et notre vie éphémère nous pousse à vivre pleinement, moins réfléchir aussi peut-être ou accepter de faire des erreurs et ne pas rester dans une vie contemplative toute... elfique ou pire d'une race immortelle.

    Le soin que je porte aux blessures de Savoir est complexe et s'il avait été mortel il en serait mort depuis longtemps mais c'est là une chance offerte par sa nature différente. Nature qui m'effraie tout autant qu'elle m'interpelle pour tout avouer. Je perçois tout du long son scepticisme mâtiné d'une curiosité certaine à mon égard, je me sens... étudiée? Oui c'est ainsi que je le perçois pour le coup.

    - C'est normal, j'estime qu'il est de mon devoir de soigner mon prochain au vu des dons que... la nature m'a accordée.

    J'avais failli dire les titans ou les divins mais j'apprenais à parler différemment petit à petit mais cela concernait toute mon éducation, tout mon mode de vie et depuis Benedictus j'étais plutôt perturbée et en recherche de moi-même pour tout avouer et les voix qui emplissaient mon esprits ne m'aidaient pas vraiment.

    Je m'installe dans le canapé, soufflant et continuant d'observer comment réagissent ses chairs face aux soins car si je suis sûre de mon fait et de ma technique, j'ai sous les yeux un patient des plus atypiques pour tout avouer et je crois comprendre ce qui me perturbe.

    - Je me permets de nuancer vos propos, les démons pas plus que les gens de quelque race qu'ils soient ne sont bons à mon sens, ce sont nos actes qui nous définissent et peuvent nous permettre d'être jugés, c'est mon point du vue du moins.

    Je me tais un instant et revient sur le mot parasite qu'il vient d'employer.

    - Vous prenez un hôte humain enfin humanoide? Vous n'avez pas d'enveloppe corporelle propre de fait c'est ce que vous me dites?

    Pour le coup c'était une chose que je ne connaissais pas encore et qui était des plus intéressants, cela expliquait aussi le fait que certains soient facilement enfermables dans des objets, leur essence n'étant pas liée à un ensemble de chair cela différait.

    - Vos chairs sont donc non liées à votre ... nature et votre essence magique et c'est pour cela que vous ne pouvez guérir cette... enveloppe naturellement je pense. Les soins magiques fonctionneront de fait car j'ai activé les productions de cellules, j'ai forcé le mécanisme de soins en un sens en l'alimentant par ma propre magie curative. Mais si vous vous retrouvez blessé à nouveau je crains que vous ne subissiez le même écueil, un pourrissement des chairs, entrailles. Vous êtes lié à ce corps sans pour autant l'être totalement, comme si il avait une pseudo vie qui lui appartient mais qui ne suit pas le cours normal.

    Je parlais à voix haute car j'avais compris que "Savoir" pouvait peut-être m'éclairer ou me guider voire me détromper car il était forcément plus au fait de sa propre condition de démon que je ne pouvais l'être.

    -- Mais pourquoi cherchez vous des champions? Quelle est la finalité? Les ériger en héros de ce monde? Etes vous allé voir le couple impérial au Reike? A priori ils doivent être de ces champions non?

    Pour le coup j'étais de parfaite et entière mauvaise foi, je ne pouvais même pas imaginer qu'ils fussent des champions de quoi que ce soit, un empereur barbare surpuissant et une vosdraak au sang unique qui lui octroyait aussi des pouvoirs hors du commun, leur nature leur avait donné des avantages non? Mais je secouais la tête, pourquoi encore songer à eux, leur en voulais je? Probablement oui ils étaient présents pour leur peuple là ou Seagan et Gunnhildr avaient disparu et fait désertion nous laissant... seuls !

    Il parla ensuite de l'Arbre Monde et j'étais tout à son écoute, buvant ses paroles avec un vif intérêt. Je ne comprenais pas tout ce qu'il disait sur la magie rémanente, sur les énergies résiduelles ou autres.

    - Vous omettez un point essentiel Savoir. Vous ne voyez qu'un pan de l'histoire il me semble. Quand vous étiez avec les Veilleurs sous terre à tenter des détruire les racines... J'étais à la surface avec... d'autres personnes, il y avait des cultistes qui servaient Kazgoth et des autels liés à l'Arbre Monde. Nous avons... nourri chacun des autels de ce qu'il souhaitait, parmi nous une personne a donné sa mana à l'Autel, se retrouvant vidée de toute sa magie, c'est... c'est sur un autel que j'ai sacrifié mon...

    Pour le coup j'ai failli dire et prononcer le mot "âme" mais la réalité était autre.

    - J'ai donné ma raison en sacrifiant mon oeil sur cet autel et...

    Ma main sans que je ne le réfléchisse était venue se poser sur le cache oeil, j'avais l'impression que mes chairs tiraient alors qu'il n'en était rien, j'avais cicatrisé à la perfection grâce aux bons soins de Cyradil.

    - Les échanges étaient dans les deux sens, et l'Arbre s'est nourri de tous nos actes en réalité, les vôtres, les nôtres et nous avons réussi en parti ce jour là... Une entité s'est éveillée, pas totalement emplie de l'énergie du titan créateur ni entièrement corrompue mais elle portait en elle la magie ancienne que l'Arbre nous a partagé par le biais de ses racines, une magie originelle, celle du Sekaï. Quand à Louise, je ne comprends pas ce que vous dites, elle est un démon comme vous mais différente c'est cela?

    Moi je n'y connaissais rien en démon pour tout avouer et ma culture les avait...diaboliser depuis toujours car ennemis des titans forcément.

    - Si Louise représente l'Espoir comme vous le dites alors il nous faut la suivre, elle est celle qui nous montrera le chemin pour que demain vaille la peine d'être vécu ! Et si je doute ce n'est pas du fait qu'il faut avancer, c'est de ma propre humanité des erreurs que je commets en pensant bien faire et... Je ne suis pas encore guérie de la corruption que j'ai cotoyé lors des rituels, je suis fragile actuellement. Ma magie n'a pas la moindre défaillance entendons nous bien ce n'est pas cela mais mon esprit est affaibli et il me faut du temps pour panser ces blessures et je n'ai pas encore trouvé comment le faire pour me montrer honnête. Mais j'ai espoir...

    Je souris en disant cela.

    - Oui j'ai en moi la graine de l'espoir, l'Arbre Monde m'a montré qu'il pouvait être soigné, que nous pouvions l'aider à retrouver sa grandeur, le faire resplendir à nouveau et cela sous l'égide d'une personne... je n'avais pas vu la personne mais je pense aujourd'hui que c'est Louise. A ses côtés, nous pouvons purifier l'Arbre et ainsi nettoyer Benedictus puis tout l'ancien Shoumei de la corruption qui ronge nos sols.

    Je me méfie des démons, c'est ancré en moi et pourtant je tends la main et me saisis de la sienne griffue, immense. J'ouvre mon esprit, il pourra y voir tout, je n'ai rien à cacher, je ne sais pas cacher, je peux lui livrer mes émotions aussi mais pour l'heure je ne le fais pas, il lira, verra les morceaux brisés que je n'ai pas encore réussi à recoller, mes failles, mes blessures, les voix du remord et de la corruption et celles de l'espoir, celles de ma croyance dans l'avenir en dépit de tout cela.

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  • Lun 6 Mai - 23:27


    Comp descend son unique oeil vers son propre corps en écoutant les questionnements de Myriem sur sa constitution, il observe un léger silence le temps de formuler correctement sa réponse. S’il ne saisit pas les raisons rationnels qu’auraient les mortels de s’énerver quant à la nature de son corps et sa provenance, il est cependant tout à fait conscient de l’aspect tendancieux de l’information. Il n’y a malgré tout que très peu de façons de tourner positivement la chose pour la présenter sous un jour meilleur et l’oeil empathique décide de rester évasif en sous-entendant une vérité plus agréable:

    ”Le cadavre que nous occupons n’a pas été généré par nos soins, mais nous nous sommes accaparés sa matière organique dès lors notre apparition sur Sekaï… Il y a trois cent mille ans.”

    S’il laisse croire à la Baronne qu’il s’est simplement contenté de s’emparer d’un corps déjà mort, ce qui est partiellement vrai étant donné qu’il en a indirectement tué le propriétaire en fusionnant avec lui, ou plutôt que celui-ci n’a pas survécu à l’influx d’essence démoniaque, l’ajout subreptice de son âge dans l’équation essaie discrètement d’attirer la femme à dévier du sujet, mais lorsque celle-ci continue d’élaborer sur les mécanismes de ses soins concernant Savoir, le Démon comprend que les préoccupations de la maelienne sont d’un ordre plus médical qu’éthique.

    ”Exact.”

    Il laisse ensuite la jeune femme embrayer sur d’autres questions, concernant cette fois le couple impérial du Reike.

    ”Les Champions…” Comp dévie son regard de l’oeil unique de la borgne pour le perdre dans les murs et les plafonds, un réflexe de mimétisme simulant une réflexion qu’il fait tout aussi bien en dévisageant la maîtresse des lieux qu’en auscultant les motifs des plinthes du bureau. ”... Ils ne sont pas uniquement des combattants. Les Champions des Mortels ne servent pas seulement à abattre les Titans et à libérer la Mortalité de leur joug, mais ils sont aussi les piliers bâtisseurs de la civilisation. Ceux qui excellent et repoussent les limites de leurs domaines respectifs conduisent leur société vers un progrès qui, par écoulement, se répercute inévitablement sur la puissance et la maîtrise de leurs guerriers. Une civilisation éduquée, savante, philosophe, experte et avancée est une civilisation possédant les moyens de se défendre contre n’importe quelle adversité.”

    Savoir se tait ensuite, attendant déjà de voir comment son hôte va accueillir ce discours. Il a volontairement menti sur quelques aspects en plus d’occulter une autre moitié de la réalité, la finalité des Champions n’est pas dans le combat contre les Titans, mais dans le cycle inévitable de l’Équilibre, un concept bien plus macabre pour la plupart des Mortels et pourtant vital pour la préservation de Sekaï. Savoir écoute ensuite Myriem exposer ses doutes et sa culpabilité, d’après ses propos elle semble aux primes abords fragilisée, mais Comp ne se contente pas que d’écouter, sa pupille intrusive observe sans gêne le langage corporel de la Baronne, auscultant à la fois le battement de ses veines sur ses poignets, la coloration de ses joues, les frétillements de son iris améthyste et les mouvements fébriles de ses muscles faciaux. Elle n’est visiblement pas tout à fait à l’aise en face du Démon et pourtant elle se fait violence, ses efforts pour converser en face à ‘face’ avec Savoir sont palpables et l’azsharien accueille ce fait avec le plus grand intérêt. Il n’est pas tout à fait question de destinée, mais plutôt de construction de l’individu antérieur à un traumatisme, d’après le philosophe Isil’tar Vi d-Aën dans son Recueil d’Absences publié en l’An -301 722, le résultat d’une personne soumise à un défi est très largement déterminé par l’accumulation d’expérience dudit individu au moment où il affronte l’épreuve, et si et seulement si l’obstacle est d’une difficulté sensiblement comparable à son niveau de compétence, alors l’environnement immédiat de l’individu peut influencer sur le résultat. Pour la froide réflexion de Savoir, Myriem est donc déjà condamnée à céder à la corruption parce qu’elle n’aurait pas les outils cognitifs et émotionnels pour y faire face, ou elle a déjà gagné parce que sa vie l’aura préalablement forgé à y résister.

    L’espoir qu’il lit sur son triste sourire fait pencher la balance vers une des deux options, il s’agit ensuite de laisser Myriem trouver une forme de cette conviction qui fasse sens à ses yeux pour qu’elle puisse l’internaliser, une tache que Savoir n’est absolument pas capable d’entreprendre et il en a conscience. C’est justement à cela que servent les émotions qui lui échappent.

    ”Louise aura besoin de vous Boktor. Donnez lui un peu de temps d’abord, qu’elle puisse appréhender ses nouvelles capacités éveillées, mais l’heure viendra où la Terre affrontera les Cieux, et nous nous tiendrons à ses côtés, et nous avons l’Espoir que vous en ferez de même.”

    Savoir abaisse ensuite ses serres tendues vers le bras que la soigneuse accepte de lui donner, insidieusement, la mana du Démon de la Connaissance se transforme et s’insuffle dans le corps de la Baronne puis dans son âme, y puisant sans retenue des souvenirs, d’abord récent. Il y revoit les évènements de l’Arbre-Monde depuis sa perception, il constate les émotions rattachées pêle-mêles aux différents rebondissements de cette journée, il voit la vie au Manoir, ostracisée par les siens, obnubilée par des voix subliminales qui la rabaissent, qui lui ressassent ses erreurs. Suivant ainsi le fil des connections de son âme, Savoir en vient à la source de ces accusations auto-flagellatrices: Bénédictus.

    Intéressant.

    Sa proie résiste, les souvenirs se font moins nets, les remémorations des évènements précédant la naissance de l’Entité Sombre semblent venir à Savoir pour lui échapper juste au moment où il s’apprête à les concevoir à son tour, mais ce n’est pas ce qui attise le plus sa curiosité dans l’instant présent. Obnubilé qu’il est par la perspective de pouvoir élir un Champion de plus en la personne de Myriem, l’entité pluri-oculaire se concentre pleinement sur la personne qu’il sonde et focalise sa puissance de lecture sur les émotions et les ressentiments de sa cible.

    ”Vos peurs et vos remords sont puissamment ancrés dans les méandres de votre esprit, mais la clé tout comme la salvation existe.” Défiant soudainement les lois mécaniques de son corps endommagé qui ne devrait pas le lui permettre, Savoir se redresse sur ses deux jambes et quelques uns de ses filaments organiques viennent lécher les planches du plafond. ”Vous avez une force survivaliste en vous, une force qui vous guide, vous avez… de l’Espoir. Il y a une partie de Louise en vous, tout comme il y a une partie de vous en Louise.”

    Le Démon d’Azshary tendit alors sa main humanoïde vers Myriem et la posa délicatement sur son épaule dans un acte d’une étrange tentative d’empathie feinte. Les minuscules détails sur lesquels on ne saurait poser de mots mais qui distinguent le geste en lui-même d’un témoignage de soutien trahissent la fausseté du mouvement, dans la poigne mal équilibrée de Savoir sur l’épaule de la jeune femme à la distance maintenant un peu trop courte qui les sépare. Bien évidemment inconscient du malaise qu’il pourrait provoquer, le Démon énonce de sa voix posée et réfléchie:

    ”Il existe une voie pour les Champions Boktor, le Jugement. Vous n’y avez pas été soumise parce que votre aide à l’expédition à l’Arbre-Monde fait acte de preuve de votre force, mais le Jugement est une soupesée de votre spiritualité contre la destinée. Nous vous laissons le choix de le passer ou non, mais il vous apportera une certitude. Vous n’avancerez plus à l’aveugle… vous Saurez. La Connaissance sera une chose, la compréhension en sera une toute autre, ce ne sera que le début d’un chemin, mais ça pourrait vous aider.” Il replace sa main entre elle et Myriem avec un index tendu. ”Nous serons là. À vous attendre au bout de la rédemption Boktor, que ce soit aux côtés d’Espoir, ou à la Chute des Cloches dans trois jours si vous choisissez le Jugement.”
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  • Mer 29 Mai - 21:01
    J'écoute avec soin les paroles de Savoir, il est parfaitement stupéfiant à bien des égards pour moi et je peine à comprendre comment cela se fait. J'avoue le seul démon que j'avais côtoyé c'était Halewyn et s'il était métamorphe j'avais toujours pensé qu'il n'avait qu'un seul et unique corps en réalité. Par contre je suis restée muette à l'annonce de son âge, mon oeil valide le regardant pour mesurer la véracité de ses dires. J'avais l'impression qu'il était sincère mais cela me paraissait impensable.

    Je réussis néanmoins à parler.

    - Trois cent mille ans?

    Je ne pouvais même pas commenter plus avant cette information qui dépassait l'entendement et mes croyances, enfin le fruit de mon éducation diviniste.

    - Comment le corps... c'est impossible, vous ne l'alimentez même pas, comment peut-il se conserver malgré tout ? Rhaaa vous êtes un mystère trop complexe pour moi je le crains.

    Je ponctuais ma phrase d'un franc sourire, amusée en réalité par la situation. J'étais presque persuadée que dans le couloir passaient des serviteurs en toute discrétion pour tenter d'en savoir plus sur la teneur de nos échanges et sans réel succès probablement.
    J'écoute ensuite le reste de ses dires, cet être... éternel presque à mon sens me donne sa version des champions de ce monde.

    - Je comprends mieux le sens que vous donnez au terme Champion. Vous cherchez des gens qui ont le pouvoir de changer les choses, ou qui l'espèrent et essayent en un sens. Une civilisation éduquée, savante, philosophe, experte et avancée est une civilisation possédant les moyens de se défendre contre n’importe quelle adversité. Ce qui m'attriste en un sens dans vos propos c'est que j'ai l'impression que vous décrivez ma nation autrefois, avant la dernière guerre des titans, une nation cultivée, portée vers l'Art, et vous avez raison, nous n'avons pas su...

    Savoir s'est tu, me laissant méditer ses paroles, en un temps aussi bref il m'a fait réfléchir plus que je ne l'ai pu dernièrement. Mes pensées obscurcies par la corruption de l'Arbre Monde me semblent pour une fois un peu plus claire même si cela reste ténu et léger. Mes pensées divaguent et mes actes passés me reviennent en tête, tant ceux que je regrette que ceux dont je crois pouvoir être fière. Et finalement ma rencontre avec cet être étrange, dérangeant mais oh combien intéressant va peut-être changer le cour de ma vie même si pour l'heure je n'en vois pas le chemin.

    C'est ensuite mon tour de rester silencieuse, je repense à Louise, cette femme, ce... démon elle aussi... Elle m'a semblé si forte, si pleine d'empathie et d'humanité aussi, comment peut-être n'être pas humaine?

    - J'espère aussi pouvoir me tenir à vos côtés sincèrement Savoir.

    Oui nul mensonge dans mes propos, mais pour l'heure je me sens embourbée, prisonnière de mes propres peurs, craintes et démons.
    J'ai tendu ma main sans peur en réalité, je suis pleine d'appréhension, de culpabilité mais je n'ai rien à cacher, je suis le fruit de mes erreurs mais je ne suis pas encore capable de toutes les accepter, du moins leurs conséquences. Ma main glissée dans sa griffe, la seconde par réflexe se porte à mon visage et glisse sur ma joue pour atteindre le cache oeil qui protège le monde la vue de cette orbite vide que j'ai moi-même créée... Ma honte, ca culpabilité, c'est un vide matériel en moi mais aussi immense en mon sein, en mon âme qui ne demande probablement qu'à être comblé par un nouvel idéal, un nouvel élan, un nouvel... Espoir !

    Je sens que cela tiraille, cela n'est pas agréable d'être sondée, analysée, nulle douleur n'en résulte réellement mais je sens malgré tout ce qu'il se passe, résultante de la corruption qui a offert à mon esprit malade une sorte de résistance quand bien même je ne souhaite pas me dérober, je ne maîtrise tout simplement rien du tout. Finalement le démon analytique livre son verdict et en un sens ces mots me rassurent car ils sont plein d'espoir et ne sont pas des rejets, je peux aller de l'avant, mais le chemin sera long.

    Je vois bien les gestes feints, et je l'en remercie car il singe les comportements humains à la perfection sans pour autant ressentir la moindre des émotions qui leurs sont associés, il est... vide pour moi... une coquille de connaissance mais à qui il manque l'étincelle de vie, l'émotion qui nous fait vivre et battre nos coeurs, celle qui nous fait nous lever contre un ennemi.

    - Le Jugement...

    Ce mot est fort et si nous l'utilisons souvent il me semble tellement puissant ainsi prononcé. Suis je digne d'être jugée déjà? Puis il m'annonce une date butoir, une sorte de rendez vous dans trois jours. J'en ai fini de ses soins et il semble déjà vouloir prendre congé, il ne peut pas être du genre à rester faire la conversation cela semble totalement illogique pour un tel être. Mais j'ai donc trois jours pour accepter ou pas de subir son Jugement.

    Je le remercie, lui proposant de rester s'il le souhaite en attendant mais il préfère me laisser seule à réfléchir, à me concentrer sur moi-même, sur ce que je veux, ce que je suis et ce que je souhaite devenir. Tellement de questionnements complexes pour un esprit fatigué comme le mien. J'ai passé les trois journées les pires de mon existence, mutique, silencieuse, m'isolant des miens alors que je viens juste de rentrer. Je passe mes journées près de la rivière, assise sur une vieille souche à observer l'eau qui tente de s'écouler sous la couche fine de glace. Il neige toujours, l'hiver est bien installé et le froid qu'il irradie me permet de rester l'esprit vif. Mais dans ces tentatives de méditations, j'entends les voix, elle se raillent, se gaussent, me rabaissent et me renvoient à mes échecs.

    Je tente en vain de me souvenir des mots de Cyradil, de sa présence réconfortante, de ses soins, de l'apaisement que j'ai connu à ses côtés. Je songe aux visions livrées par la racine de l'Arbre Monde, la révélation d'un avenir de renaissance pour les terres de Shoumeï avec le soin de l'Arbre Monde et Louise, héroïne qui guidera le peuple vers un renouveau, maitresse d'un avenir radieux pour pour nous... pour mon fils.

    Le temps s'est écoulé plus vite que je ne l'aurais imaginé et j'aurais pu, j'aurais voulu me dérober mais je ne suis pas ainsi, ce n'est pas ... poli et je suis quelqu'un de parfaitement bien éduquée. Alors à l'heure du rendez vous je me suis téléportée aux chutes d'eau pour y trouver le démon d'Aschary qui attend, immobile, dort-il? Médite-t-il? Je ne sais pas dire mais alors que j'avance un de ses yeux s'ouvre pour m'accueillir.

    - Bonjour Savoir. Je suis venue comme vous me l'avez demandé pour le Jugement.

    Est-ce que j'en suis capable? Non pas maintenant, c'est impossible.

    - Je veux le tenter croyez le mais pas maintenant, je n'en suis pas capable ni digne, j'ai trop à faire à lutter contre mes propres peurs, appréhensions, elles m'emplissent, me noient, elles m'empêchent parfois de respirer et j'ai peur d'abandonner la vie sur une pensée néfaste, je n'ai pas encore appris, accepté. Mais... lorsque je le serai, je vous retrouverai je le sais, vous puis Louise et nous répandrons l'Espoir à ce moment là, je serai à vos côtés mais je ne serai pas un poids ce jour-là.

    Dur d'accepter de se regarder en face parfois mais j'étais au fond du gouffre et je devais trouver le moyen d'en sortir, d'une façon ou d'une autre, seule.

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  • Mer 10 Juil - 17:39


    Les Chutes des Cloches. Tout comme les restes de la région de Jiroquai avec son temple, sa grande place et ses jardins ne sont plus qu’un ramassis de ruines désolées, les Chutes des Cloches n’ont plus rien de ce qui faisait leur renommée à l’époque du Shoumeï rayonnant d’une riche culture. Savoir n’a pas connu cet endroit pendant son apogée, bâti bien après son invocation en Sekaï il y a si longtemps, et détruit bien avant sa libération du Compendium Daemonum. Autrefois, les Chutes des Cloches étaient un gouffre qui trouait abruptement les grandes plaines verdoyantes du Shoumeï, descendant soudainement dans les profondeurs de la terre tandis qu’un cours d’eau en surface venait se précipiter dedans. Une multitude de galleries et de méandres caverneuses parsèment les paroies précipitées de l’abîme, jadis tapissées de massifs grimpants qui venaient dissimuler les entrées des grottes avec des couvertures de jasmins, clématites, kiwi et vignes, tombant poétiquement sur les corniches qui bordent les gouffres. Les chutes en elles-mêmes rafraîchissent énormément l’atmosphère et les températures modérées grâces aux voiles de fleurs rendaient la promenade le long des escaliers de pierre agréable. Le soleil s’engouffrait dans les premières dizaines de mètres à l’intérieur du puit naturel, se diffractant dans les volutes d’eaux courantes qui se déversaient à l’intérieur pour projeter un éclat prismatique aux milles couleurs vers quiconque levait à l’époque les yeux pour l’apprécier. Le fond de l’abîme, plus sombre, avait été agrémenté d’un florilège de bougies par les croyants.

    Les divinistes de l’ancienne théocratie racontaient que les Chutes des Cloches étaient habitées par la Chuchoteuse Zeï, en raison des murmures parfois audibles quand la brise faisait siffler les massifs des fleurs grimpantes et que leurs susurrements inaudibles se réverbéraient contre les paroies rocheuses. Autrefois, les pèlerins descendaient traditionnellement les paroies escarpées de l’aven à la main pour prouver la résolution de leur foi, et ils étaient récompensés lorsqu’ils trouvaient enfin un plateau et une entrée de gallerie sur le chemin de leur descente. Au fond de chaque couloir rocailleux se dressaient de petits autels décorés des multitudes d’offrandes laissés par les fervents, devant lesquels une unique dalle de pierre permettait de prier avant de repartir à l’attaque de la descente. Ce circuit de pèlerinage relativement dangereux n’était pratiqué que par les prêtres les plus chevronnés et les croyants les plus déterminés et les mieux préparés, nombreux étaient les autres divinistes qui venaient simplement descendre les escaliers en colimaçon pour venir profiter du micro-climat rafraîchissant ainsi que du spectacle principal des Chutes des Cloches: les cloches.

    Jadis suspendue au centre du gouffre, à un mètre du passage de l’eau qui se jettait dans le précipice pour s’écraser en bas, une tête massive de plusieurs mètres forgée en électrum trônait impérieuse dans les airs, la cloche géante ne bougeait normalement pas et était dépourvue de mouton ou de pédalier pour pouvoir être actionnée. Autour d’elle, un peu espacée de l’anneau de frappe en bas de sa panse, un cercle de plus petites cloches en bronze dépourvues de battants était également suspendu dans un savant entrecroisement de fils qui dessinait des motifs de mandala vu d’en bas. Il n’y avait qu’une seule chose qui pouvait faire tinter les cloches de ces Chutes, c’était l’approche de l’orage qui attirait l’électrum, la tête principale se penchait alors singulièrement pour frapper son battant contre sa jupe et également faire carillonner ses petites soeurs en leur rentrant dedans, et en retentissant ainsi par résonance dans tout l’aven, elle alertait les pèlerins et les grimpeurs de la tempête imminente.

    Savoir est debout sur une des pointes rocheuses qui saille de la paroie irrégulière à mi-hauteur des Chutes des Cloches, sans se douter qu’autrefois, les différents pythons d’attache protubérants à ses pieds servaient à accrocher les câbles qui soutenaient la cloche d’électrum. Aujourd’hui il ne reste plus rien de cet endroit si magnifique si ce n’est la parodie de fleuve au courant faiblard qui fait tomber un filet d’eau timide du haut du précipice. Les massifs de fleurs ont disparu en ne laissant de traces que quelques racines pourries coincées dans les roches, les escaliers en piteux états sont pour certaines marches encore tachées par les giclées de sang brunes, violacées et noirâtres des pèlerins massacrés sur place par les suppôts des Titans, l’air aride témoigne enfin de la désolation présente de la scène. La cloche qui faisait la fierté de ce lieu de culte, d’une façon mélancoliquement métaphorique, avait chuté de son perchoir pour s’écraser en contrebas, fêlée et brisée par endroits tandis que le haut de ses liserés gravés est encore distinguable au dessus de la marre d’eau vaseuse qui inonde maintenant le fond.

    Le Démon d’Azshary est immobile, impassible. Ses yeux sont tous clôts en attendant la perception d’un stimulis extérieur qui vienne réveiller une des consciences de l’abomination ou jusqu’à ce que le temps qu’il avait imparti tantôt à Myriem de Boktor ne s’écoule. Les bandages que la soigneuse avait précautionneusement placé autour de sa taille sont déjà tombés tout seuls pendant les derniers jours passés à reprendre la traque des fanatiques qui gangrènent le Sekaï, et la chair que la magicienne avait stimulé il y a quelques jours pour relancer sa fabrication cellulaire avait pourri, provoquant une odeur extrêmement nauséabonde qui émanait de l’entité macabre alors que le concerné ne semblait pas s’en gêner. Il n’y a que les tissus réparés par la Baronne et qui étaient déjà là dans sa forme originelle qui ont tenu, le reste tombe en lambeaux de ses entrailles au gré du vent, tandis que les viscères de son buste ont repris leur position initiale à moitié exposée.

    C’est un bruit de pas qui vient extirper l’incarnation de la Connaissance de son coma artificiel, et un crépitement électrique commence à résonner dans la corniche sur laquelle Savoir est perché alors qu’une des membranes protectrices bleutées du Démon se désintègre peu à peu pour révéler un des globes. L’iris à l’épithélium postérieur complètement noir possède cependant des motifs singuliers, une myriade de particules aux couleurs harmonieuses d’or, d’azur et de bleu raient l’encre absolue pour dessiner un ersatz de voûte nocturne, encerclant une pupille tout aussi noire aux délimitations abstraites. L’oeil en question pivote sur son filament de chair pour se retourner sans que le corps de Savoir n’esquisse le moindre mouvement, et il écoute la doléance de Myriem avec une patience ironiquement religieuse. Lorsqu’elle expose sa vulnérabilité ainsi et finit par se taire dans le regret de ne pas se sentir prête au Jugement mais avec la promesse de revenir, l’entité poly-oculaire réfléchit un instant. Il avait secoué Louise pour la faire accepter sa propre force quand elle doutait d’être à la hauteur, mais le cas de Boktor est bien différent de celui de la Première Soeur… quand Savoir brise enfin son silence pour prendre la parole, c’est une voix féminine qui s’élève, une voix douce, maternelle, aimante, une voix qui contraste fortement avec toutes celles que le Démon possède habituellement:

    ”Ainsi soit-il. Que ton chemin évite celui des Gardiens, car ton âme est radieuse et elle n’a pas achevé sa mission. Nous nous reverrons Myriem.”

    Éva plonge son regard intense dans l’oeil unique de Myriem, avant que les particules dorées qui habitent son iris ne commencent à bouger au sein de son optique, elles s’allongent vers les bords extérieurs de l’organe, comme délavées par une force mystérieuse de sa pupille avant de déborder à l’extérieur de son cristallin et de prendre une forme physique dans les airs. Les rayons de lumière ondulants s’étendent d’une dizaine de centimètres en imitant une corolle solaire alors que la Juge reprend:

    ”Votre destin vous poussera à avancer, ou c’est le Sekaï qui viendra vous chercher. Dans les deux cas, nous nous reverrons.”

    L'instant d'après, sans un flash de lumière, sans un son ni une particule de magie ostensible, Myriem est seule avec les échos fantômatiques du vent soufflant dans les galleries, qui rappelle les souvenirs de la grandeur déchue d'une nation qui n'est plus.
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