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  • Sam 2 Mar - 22:58

    Casus Belli P0h0Dy2


    Reverentia. Ancienne ville portuaire de Shoumei située dans les rocheuses. Avant la chute, la ville regorgeait d'activités et offrait aux nombreux croyants y vivant une source de revenus stable. Au coeur de la ville, un temple majestueux dominait les rues et les habitants tandis que la pointe des différents bâtiments donnaient à la cité une aura presque majestueuse malgré sa richesse en vérité très modeste. Aujourd'hui, il ne restait plus que des statues angéliques dont le bronze s'était oxydé et des bâtisses effondrées sur lesquelles le sang séché de ses modestes propriétaires était encore visible malgré le temps écoulé. Et pourtant. Pourtant de nouveau les bruits d'activités mortelles se faisaient entendre dans la cité tombée.

    Se servant des murs de pierres encore debout, un contingent de militaires drapés de noir et rouge s'affairaient à former un camp avancé. Parmi eux, Deydreus analysait les alentours en compagnie de certains de ses hommes. Une mission d'importance débutait. Une campagne dont l'issue ne pouvait entraîner que la victoire de l'Empire ou bien sa chute absolue.

    - Où en sommes-nous sur l'installation?
    - Tout sera bon pour la nuit. Ikaryon dit qu'il a vu quelques formes s'enfuir dans l'obscurité quand les gars ont installé les pieux à l'extérieur.
    - Probablement quelques créatures sauvages ou bien des morts-vivants attirés par le bruit. Que les patrouilles soient régulières, je refuse que quoique ce soit ne se glisse dans le camp lorsqu'ils seront là.
    - Entendu.

    De nouveau seul, la Griffe quitta son observation silencieuse pour regagner sa tente et se pencher sur la carte de Shoumei que Zéphyr lui avait fourni avant son départ. Dessus, le maître espion avait indiqué les différents points d'intérêts qu'on lui avait remonté. Et tout, normalement, devait mener le vampire et ses futurs accompagnateurs dans le lieu de repos de leur ennemi. Le Mausolée. Un lieu interdit et maudit qui s'insérait dans l'une des nombreuses montagnes de la chaine rocailleuse de ces terres ravagées. Malgré toute la force du réseau de l'Oreille, ils n'avaient pourtant aucune idée de comment les forces ennemies réagiraient à leur avancée. Ni comment l'intérieur de ce dit Mausolée se composait. Plusieurs options avaient alors été étudiées. Combien d'hommes devaient-ils prendre? Le Reike venait à peine d'achever la marche du Vent-d'Acier. Bon nombre de reikois rêvaient de partir en campagne et de faire tomber à leur tour les enfants de X'O-rath. Ainsi, une longue discussion se fit en huit clos. Une entrevue réalisée entre le couple impériale, l'Oreille et la Griffe. Un conseil de guerre particulièrement restreint, qui avait décidé de qui participerait à cette nouvelle expédition. Sortant de ses pensées alors qu'Esyleij franchissait les bords de son abri, le vampire dévisagea le nouvel arrivant tandis qu'il l'approchait.

    - Les bateaux son en train d'accoster. Ils sont là.
    - Très bien. Allons-y.

    Sortant ainsi avec l'elfe des Serres Pourpres, le duo fut rapidement rejoint par les soldats d'élite qui ne participaient pas à la sécurisation du camp afin de former une haie d'honneur. Droit dans son armure, le bretteur aux lames jumelles observa silencieusement les planches de bois qui se déposaient doucement des navires pour rejoindre la terre boueuse des ruines de Reverentia. Puis, se dessinant dans l'astre couchant, les deux plus grandes figures de l'Empire firent leur apparition. Pour cette campagne particulière, il avait été décidé de partir sur un nombre d'homme restreint. Même les Serres n'étaient pas au complet. Trente soldats noir et sang, rejoints à présent par cinquante soldats de l'armée régulière. Des barbares ayant autrefois accompagnés Tensai dans ses grandes conquêtes et qui avaient été triés sur le volet. S'il aurait voulu avoir Alasker à ses côtés, Deydreus comprenait que si leur mission échouait, il faudrait à l'avenir des hommes et des femmes suffisamment efficaces pour contrer leurs corps réanimés et contrôlés par les forces impies du Faucheur. Chaque détail avait été pris en compte. Chaque issue, aussi morbide pouvait elle être, avait été planifiée.

    Quand le couple impérial quitta enfin le navire qui leur avait permis de traverser les flots depuis la capitale, le vampire s'approcha doucement d'eux pour les saluer respectueusement. Puis, d'un geste rapide, il les invita à le suivre afin de les mener jusqu'à la tente de commandement. Naturellement, l'aventure ne débuterait qu'aux premières lueurs de l'aube afin de ne pas offrir d'avantages à des ennemis potentiels. Car sur ces terres, ils n'étaient en vérité en sécurité nulle part.

    - Veuillez pardonner la décoration, j'avoue ne pas avoir eu le temps de déposer quelques belle du jour ici et là. Un sourire glissa sur les traits de l'être aux yeux vairons, alors qu'il laissait ses yeux glisser sur les deux dirigeants de l'Empire. J'espère que le voyage n'a pas été trop long. Profitez bien de cette nuit pour vous reposer, la route risque d'être particulièrement longue jusqu'au Mausolée.    

    Dépliant la carte et attrapant plusieurs figurines de bois, le vampire les déposa sur cette dernière afin de mettre en évidence chaque "obstacles" potentiels ou points d'intérêts. Ils avaient déjà eu ces informations, mais il valait mieux les rappeler et, surtout, les informer des derniers changements.

    - Nous avons déjà remarqué grâce à nos reconnaissances quelques divergences par rapport à ce que nous savions. Visiblement, il y a encore plus de forces rôdant dans cette partie des rocheuses. J'ignore si notre ennemi a eu vent de nos plans et a ainsi préparé ses défenses en conséquence ou si nous manquons simplement de chance. Quoiqu'il en soit, il va falloir compter sur des assauts potentiels de la part des armées nécromants évoluant un peu plus au sud. Les éclaireurs rapportent également des présences s'approchant pour nous observer avant de repartir une fois repérés. Idéalement, il vaudrait mieux masquer votre présence autant que possible afin de ne pas avertir les défenses adverses de votre arrivée. Il releva finalement la tête, analysant le couple impérial. Le voyage jusqu'au Mausolée devrait prendre un peu moins d'une semaine. Mais compte tenu de la difficulté du terrain et nos combats éventuels, nous avons pris environ quinze jours de rations et de matériel logistique. Heureusement, les ingénieurs et le Coeur ont fait un travail remarquable malgré le manque d'information qu'ils ont eu.

    Il marqua une courte pause, se redressant doucement. Naturellement, les provisions ne le concernaient pas lui spécifiquement mais plus qu'autre chose, le stratège militaire était parfaitement au fait de la difficulté d'évoluer dans des territoires montagneux et l'impact négatif que le manque de provisions apportait à une armée en marche. Ils étaient certes un petit bataillon, mais il valait mieux être prévoyant.

    - Bien. Avez-vous des questions?

    S'ils en avaient, la Griffe se ferait un plaisir de leur répondre. Sinon, il les inviterait à aller se reposer sur le navire qui les avait porté jusque là. Une nouvelle aventure débutait pour eux et bien qu'ils étaient familiers des expéditions en Shoumei. Celle-ci ne serait pas aussi évidente que l'on aurait pu le penser.    


    Casus Belli 7bdNafm

    Apparence des épées de Deydreus:


    Impératrice-dragon du Reike
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    Ayshara Ryssen
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  • Mer 6 Mar - 9:15

    À peine la Marche du Vent d'Acier s'achevait-elle qu'une nouvelle traque s'annonçait. Décidément, les Archontes ne leur accordaient aucun répit, ces ombres funestes. Et pendant que les loyaux sujets du Reike se livraient à une lutte dantesque, l'esprit de l'impératrice, lui, était assailli par le doute. Une question lancinante se posait : quel était le véritable sens de cette chasse ? Les titans possédaient sûrement la capacité d'engendrer une multitude quasi infinie de serviteurs. Combattre ces créatures semblait être un effort futile, une guerre éternelle contre une marée incessante d'adversaires renouvelés. Bientôt, les cerveaux de l'Empire devraient concentrer tous leurs moyens sur une stratégie plus décisive. Avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'ils ne s'épuisent totalement. Selon Ayshara, la clé de la victoire ultime résidait au sein de la recherche d'une solution visant à atteindre et à anéantir les pseudos déités directement dans leur domaine, le Royaume Divin. Elle croyait que ces entités célestes ne rencontraient pas la mort définitive lorsqu'ils étaient tués sur le Sekai, se réincarnant sans cesse, nourrissant ainsi un cycle éternel de destruction et de renaissance au fil des millénaires.

    En mer, le couple impérial accompagné d'une troupe de Ryssen voguait sur des eaux étrangement tranquilles, en route vers Reverendia. Grâce à l'espionnage prodigieux de Zéphyr, ils eurent connaissance qu'un enfant de X'o-Rath se terrait quelque part en ces lieux. Menant rapidement les opérations nécessaires, le chef des armées et des Serres Pourpres les attendait déjà à cette ville jadis florissante, aujourd'hui nimbée de désolation. Ils essayeraient une nouvelle façon de faire qui n’occasionnerait pas le sacrifice d'innombrables âmes.

    La belle caressa doucement son ventre qui commençait à s'arrondir discrètement. Cachée sous les plis de ses vêtements, une petite vie grandissait en elle, fruit de son amour avec Tensai. Elle était enceinte de quelques semaines seulement, et il s'agissait d'un secret partagé exclusivement avec son mari, Afosios et Zéphyr. La dragonne désirait garder tout ceci sous silence, du moins jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus taire l'évidence de la chose. Ce début de grossesse avait embelli Ayshara d'une façon presque surnaturelle; sa peau irradiait d'un halo délicat, lui conférant une aura de grâce et de majesté encore plus frappante qu'à l'accoutumée. La lumière jouait sur ses traits, soulignant la douceur de son visage ainsi que la profondeur de ses améthystes dans lesquelles on pouvait y lire la force et la détermination d'une souveraine, mais aussi l'amour et la tendresse d'une mère.

    Considérant sa condition, cette satané chasse à l'Archonte serait sans doute longue et périlleuse, pourtant elle insista pour accompagner son homme, l'envie de le soutenir et de le protéger dominant toute forme de peur éventuelle.

    Debout sur la proue du navire, la maîtresse du feu divin ferma les paupières. Les brises marines soufflaient, tandis que ses cheveux immaculés dansaient au gré du vent. En ce moment solennel, la reikoise puisait dans ses dons de perception extrasensorielle, ressentant les racines de l'Arbre-Monde dont l'essence était intimement liée au territoire de Shoumei. Elle repensa aux enseignements du précédent Haut Prêtre, Seagan, qui lui avait jadis dévoilé les secrets pour comprendre l'énergie transcendante de l'immense végétal. Enfant, elle s'était initiée à l'écoute du murmure de ses feuilles, à l'interprétation du langage silencieux de ses racines. Mais lorsque sa concentration s'intensifia, la belle sentit son cœur s'alourdir sous le poids de l'affliction qui hantait l'arbre. Incapable de contrôler cette sensation de tristesse infinie qui la gagnait, elle laissa quelques larmes perler le long de ses joues, consciente de la misère qui habitait ces terres désormais maudites. L'épouse du conquérant savait que tant que l'Arbre-Monde souffrirait, la nation de Satochi demeurerait un endroit désolé, inapte à renaître de ses cendres. Néanmoins, elle espérait, avec une ferveur pratiquement enfantine, que malgré sa corruption, l'Arbre conservait une part de bonté qui pourrait les guider et les protéger durant leur traque de l'Archonte.

    - En ton cœur réside la mémoire du Sekai. Que ma voix t'atteigne et qu'elle apporte un peu de réconfort à ton âme épuisée. Puisses-tu retrouver ta lumière, et avec elle, la paix que tu as si longtemps propagée.

    Elle rouvrit les yeux, fixant l'horizon lointain où se dessinait la silhouette de Reverentia. Puis, d'un pas léger, elle marcha vers le pont du bateau impérial, histoire de rejoindre son âme sœur. Sa présence lui ferait du bien et l'aiderait à chasser ce chagrin précédemment expérimenté. En s'approchant, Ayshara posa sa main délicatement sur le bras du roi. Le contraste entre eux était frappant, mais harmonieux; la délicatesse féline de l'impératrice se mêlait si bien à la stature imposante de l'empereur. Elle leva ses prunelles vers lui, et d'un murmure empli d'une affection singulière, elle lui porta ces quelques mots :

    - Je dois vous avouer, mon amour, que notre petit Draknys me manque déjà. Est-ce également le cas pour vous ? Il me tarde d’imaginer qu'il ne cause pas trop de tourments à Genryusai et à nos domestiques.  Son regard plongé dans celui du drakyn, elle continua, sa voix chargée de cette douceur enveloppante. Tout à l'heure, j'ai pensé à l'Arbre-Monde. Je me sens si petite face à sa grandeur, et pourtant, mon cœur se serre à l'idée de sa douleur. J'espère de tout mon être que nous décèlerons un moyen de le guérir de ses maux.

    Pendant un court laps de temps, les réflexions de la jeune femme s’écartèrent momentanément des préoccupations immédiates, glissant vers une méditation plus intime : son immortalité. Cette révélation, un secret tenu loin des yeux du monde, avait éclos en elle depuis leur aventure en compagnie de son ancêtre, Luna. La notion d'éternité pesait comme une écharpe de brume, à la fois bienvenue et dérangeante. Consciente de l'impact que cela aurait sur son existence et celle de ses proches, une idée germait cependant au creux de son esprit imaginatif; celle de trouver un moyen de partager son don avec Tensai afin que les affres du temps ne les séparent pas. Elle rêvait d'un avenir où leur petite famille ne serait pas frappée par les vicissitudes de la mortalité. Certes, il existait toujours la solution de facilité, celle de le transformer en abomination non morte, mais Ayshara aimait beaucoup trop son roi pour le laisser devenir une aberration froide sans cœur battant.

    Finalement, le navire atteignit enfin le port de Reverentia. Le couple impérial fut accueilli par une sorte de haie d'honneur composée des Serres Pourpres. La belle salua sobrement les guerriers d'élite et leur chef. Elle ne chercha pas à attirer l'attention, se contentant de rester aux côtés du Conquérant. Dans les rues dévastées de l'ancienne ville shoumeienne, les traces des conflits passés étaient omniprésentes, témoins muets des ravages causés par les titans ainsi que la résistance s'étant formée.

    Elle ajusta discrètement ses vêtements autour de son ventre et s'efforça de dissimuler les transformations de son corps, souhaitant garder ce secret précieux pour eux encore un peu de temps. Alors que la Griffe présentait un rapport détaillé de la situation, la mère-dragon écoutait attentivement, absorbant chaque information. Pour l'heure, elle n'avait pas de questions spécifiques et préférait analyser calmement les enjeux ainsi que les stratégies évoqués. Puis, ses améthystes se levèrent vers Tensai, observant son expression, tentant d'y déceler ses pensées et ses sentiments. Aurait-il quelque chose à rajouter ?

    Sinon...

    Bon sang qu'elle avait envie de pisser.

    Empereur-dragon du Reike
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    Tensai Ryssen
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  • Sam 6 Avr - 21:17
    Il est temps.
    Temps d’aller vers l’inconnu, d’abord. Sur des terres hostiles, désolées, abandonnées à cause de la folie des Titans.
    Il est temps de combattre, ensuite. Pour mettre fin à la prétention quasi divine de ces abominations que sont les Archontes.
    Et enfin, il est temps de ramener une victoire complète, victoire qui a commencé à Sable d’Or, qui s’est poursuivie avec l’expédition de Vent d’Acier, et qui va continuer ici, à Reverentia, dans la Mausolée où réside l’enfant de X’O-Rath.

    Tensai ne peut pas dire qu’il est marqué par l’appréhension. Ce serait mentir. Il est un homme qui aime le combat, qui a à une époque vécu uniquement pour se trouver des rivaux dignes de ce nom. Il n’est pas marqué par la peur, non, plutôt par l’excitation d’enfin réduire en purée ces macaques, qui se croient suffisamment puissants pour mettre à terre leurs pays. Par deux fois, l’Empire a prouvé qu’il était suffisamment fort pour détruire ces entités, cela sans même l’aide de leurs dirigeants, qui restent des phénomènes de la nature. Par deux fois, le barbare a ressenti de la fierté envers son peuple, bien que l’envie d’en découdre l’a toujours démangé âprement. Et lorsque l’Oreille est enfin revenue avec des pistes solides concernant un de leurs ennemis, l’Empereur avait déjà communiqué sa décision à Ayshara.

    Celui-là, il le vaincraient par eux-mêmes, avec des soldats choisis avec soin, comme lors de la bataille contre le Forgeron lui-même.

    Il est des décisions que même l’Impératrice ne sait pas changer, tant son époux est parfois opiniâtre et décidé. Mais a-t-elle seulement cherché à lui faire entendre raison ? Elle aussi a eu la volonté de participer aux combats, et elle aussi à chaque fois été frustrée de ne pas se trouver parmi les guerriers de la nation de sable, lorsqu’ils combattaient les hordes de X’O-Rath. Alors ce n’est pas vraiment son âme-sœur qui a cherché à le dissuader d’une telle entreprise, ni même Zéphyr ou Deydreus. En cela, les différents protagonistes ont toujours été bien alignés, et quoique les Serres ainsi que leur chef aient pris de l’avance, en installant déjà un camp à Reverentia, le couple lui-même s’est rapidement mis en route vers la zone de la Mausolée.

    Il y avait bien sûr la nouvelle grossesse d’Ayshara à prendre en compte. Un point qui avait sérieusement fait hésiter Tensai – son cœur lui disant de les mettre loin hors du danger, et sa raison lui soufflant que la belle serait son plus grand soutien lors de ce voyage. Aurait-elle été à un stade avancé de sa grossesse que le Drakyn aurait certainement imposé qu’elle reste à la capitale, par sécurité pour l’enfant en formation dans son ventre, mais aussi pour son propre confort, car il aurait été très compliqué pour elle de suivre avec aisance leur régiment si elle approchait de la date d’enfantement. Mais là, non. Son ventre commençait seulement à prendre des formes, et la Vosdraak était encore en pleine possession de ses moyens. Le Conquérant n’avait dès lors pas refusé qu’elle les accompagnât jusque-là, d’autant qu’elle était une magicienne redoutable, et une souveraine qui avait appris également les subtilités de la guerre.

    Ayshara ferait donc route avec eux, avec lui. Et la belle ne semblait point craindre ce qui les attendait. Sa nouvelle maternité semblait au contraire lui donner des ailes, la rendant encore plus déterminée face à ce qui les attendait. Ses traits semblaient s’être affinés, sa démarche aérienne  semblait insensibles aux roulis du bateau, ses prunelles améthystes reflétaient force, vigilance et attention. Rien qu’à la regarder, seule à la proue du bateau, Tensai pouvait deviner qu’elle ne serait en aucun cas un poids pour leurs troupes. Au contraire, elle serait peut-être cet élan de sagesse qui éviterait que le guerrier ne cherche à détruire tout ce qui bouge au moindre signe suspect. Ce combat qui allait commencer, elle le menait pour le Reike, certes, pour ses citoyens, et pour la défense des mortels eux-mêmes. Mais elle le menait aussi pour sa famille qui allait bientôt s’agrandir avec le bébé qui se fortifiait chaque jour dans son ventre.

    Tensai, lui, était plus pragmatique. Il était évident qu’il agissait pour son épouse, pour son fils, pour sa seconde progéniture qui allait bientôt voir le jour. C’était une évidence-même, et d’ailleurs, si l’Archonte visait la sœur de Vaenys, il n’y aurait rien de mieux pour attirer la fureur du colosse. Mais il avait aussi deux autres raisons qui le poussaient à agir de la sorte. La première était celle de ne pas être des dirigeants laxistes, qui se reposaient sur le peuple : tout comme ce dernier s’était levé, leurs dirigeants et leurs ministres combattraient ces entités. La seconde raison était, sinon minoritaire, au moins en accord avec le personnage : le Drakyn voulait combattre cette abomination, et il se doutait déjà que l’affrontement serait aussi violent que redoutable.  A cause de cela, il avait pris ces hommes les plus fidèles – essentiellement des Ryssen qui l’avaient suivi depuis qu’il en avait pris la tête. Ils seraient des combattants aussi vivaces que féroces. Unis à la troupe de Deydreus, leur régiment n’en serait que plus meurtrier, et d’ailleurs, le chef d’Etat n’écartait pas l’hypothèse que le vampire et lui-même fassent des attaques combinées pour mieux lutter contre l’Archonte.

    Ils n’étaient cependant pas encore là. Pour l’heure, ils s’apprêtaient à s’amarrer, et son regard chercha instinctivement son âme-sœur, qui avait quitté sa méditation pour le rejoindre. Un sourire effleure son regard quand sa moitié évoqua Draknys :

    - Je lui ai dit d’écouter son futur précepteur et les gardes royaux, qu’il avait pour rôle de nous représenter et de montrer à tous qu’il était le plus grand des dragons. Le sourire du Drakyn s’accentua. Il n’a que quatre ans, aussi, je ne m’attends pas à des… miracles mais le fait de jouer le grand semblait lui plaire. Je ne sais juste pas si ça va durer quelques heures ou quelques jours, ricana-t-il. En tous les cas, nous nous absentons aussi pour lui, pour qu’il n’ait pas à affronter ces créatures, que nous allons écraser de nos mains, déclara-t-il pour la consoler. L’homme-dragon ménaga une pause pour écouter son interlocutrice parler de l’arbre-monde, et dans un geste de tendresse, le guerrier vint caresser la joue d’Ayshara. Il n’y a rien que tu ne puisses faire. Si tu le juges utile, tu pourrais présenter ce projet de soigner l’Arbre-Monde au gouvernement et voir avec l’Esprit ou toute autre personne comment faire pour lui apporter un remède. Je n’y suis pas opposé… Même si te savoir loin m’inquiéterait considérablement. Un silence. Pour autant, ce n’est pas là que nous allons aujourd’hui. Mais garde cela en tête et reparlons-en quand nous en aurons terminé et que nous serons revenu à Ikusa. C’est – peut-être – quelque chose qui serait utile dans la lutte contre les Titans.

    Et atteindre Bénédictus pourrait aussi être un symbole fort, si le Reike pouvait contribuer à sa renaissance, à la manière reikoise, bien entendu (il ne faut pas trop en demander à Tensai).

    Toujours est-il qu’ils peuvent désormais descendre du navire, et c’est naturellement le souverain qui en impose. Ayshara marche à ses côtés et les dirigeants reikois franchissent la haie d’honneur des serres, jusqu’à arriver à Deydreus. Le général, toujours accompagné de ses lames jumelles, reçoit en réponse les salutations de l’Empereur et la Griffe ne tarde pas à les mener à part, pour leur présenter les différents détails de l’opération.

    Tensai le sait, le chef des armées est un homme – pardon, un vampire – qui veut mener le Reike vers un futur composé de victoires, un futur qui présente un Etat fort et uni. Il sait aussi qu’il a protégé l’Impératrice lors d’un voyage jusqu’à Taisen, qu’il y a eu morsure, réaction immédiate d’Ayshara, que la découverte de Draknys a encore eu lieu, que le seigneur local leur a présenté un une scène de bien mauvais goût. Tout cela, sa reine lui en a certes parlé, mais Deydreus aussi, dans un entretien séparé avec l’Empereur. Il a naturellement été heureux que ce dernier n’ait pas été sur place sur le moment-même, que ce soit lors de la représentation théâtrale ou lors de l’instant de faiblesse de Deydreus, car le Drakyn l’aurait infiniment mal pris et du sang aurait pu couler. Tensai, après tout, n’est pas aussi calme et réfléchi que Zéphyr, et reste quelqu’un de sanguin, surtout lorsqu’on s’en prend, même moralement, à sa moitié. Mais si l’affront est difficilement pardonnable pour cet idiot de seigneur, dont la loyauté et le dévouement peuvent sincèrement être remis en cause, le chef des armées a pour sa part fait un long rapport au Conquérant. Difficile pour le dirigeant d’approuver la morsure, difficile également de rester de marbre face à tout ce qu’il s’est passé durant le voyage. Pour autant, la Griffe a aussi véritablement voulu protéger l’Impératrice et le prince-héritier, et Tensai serait un imbécile à  remettre en cause son poste pour cette seule histoire. Cependant, les choses ont été dites : il n’est plus question, plus jamais, de mordre l’Impératrice, à moins que ce ne soit elle qui propose de son plein gré le nectar de son sang, comme elle l’a fait durant un soir de leur périple. Deydreus n’a, semble-t-il, pas mal pris sa remarque, et les semaines et les mois qui suivirent n’ont pas remis  en question la collaboration entre le chef d’Etat et son bras droit. Il aurait été d’ailleurs mal venu de laisser des tensions entre eux deux, alors qu’ils sont sur le point de s’engager dans une lutte potentiellement mortelle.

    Point cachotier envers sa chère et tendre, Tensai avait parlé de Deydreus à Ayshara, et de ce qu’il s’était passé durant leur périple à Taisen. Sa colère envers les gardes royaux, son inquiétude légitime pour leur enfant, mais aussi sa fureur maîtrisée contre le seigneur local ainsi qu’à la nouvelle qu’elle avait été mordue. Puisqu’il n’était pas de bon aloi de détruire le palais, le guerrier avait ordonné une chasse avec ses gardes royaux le jour même, contre une meute de cerbère qui avait le malheur de pulluler un peu trop près de la capitale. Il n’était rien resté des créatures à son retour, pour le plus grand dam du RSAF.

    Mais les choses avaient été clarifiées d’un côté comme de l’autre. C’était connu que Tensai était jaloux et possessif, qu’il ne tolérait pas qu’on s’en prît à son épouse. C’était connu aussi qu’il avait un penchant destructeur, et qu’il avait besoin de ces évasions pour se calmer parfois les nerfs, quand il ne pouvait pas s’en prendre aux responsables directement. D’autre part, le colosse était suffisamment lucide pour savoir que tout s’était fait en un éclair, et que s’attarder sur cela n’apporterait rien de bon à l’Empire, ni à l’amitié qu’entretenait les trois protagonistes. Du reste, les entretiens qui avaient suivis avec Deydreus avait bien montré que les deux guerriers étaient sur la même longueur d’ondes concernant l’armée, l’évolution du Reike, et les objectifs que tout deux cherchaient à atteindre pour leur nation. Cela leur avait permis, en définitive, de tourner la page sur cet événement, et ce fut d’un regard attentif que Tensai écouta le rapport de Deydreus. Les Ryssen, de leur côté, s’étaient naturellement déployés pour assurer une protection supplémentaire aux côtés des Serres, et attendaient n’importe quel ordre de leur chef.

    - Je préfère partir du principe que nous avons été repérés et que l’ennemi sait que nous approchons. Peut-être est-ce qu’ils veulent. La Main et le couple impérial reste la cible idéale à abattre pour faire basculer l’Empire dans le désordre et le chaos. Un  silence. Comme tu l’as dit, il nous faut nous reposer tant que nous le pouvons. Mais nous partirons dès les premières lueurs de l’aube. Il faut aussi être prêt à réagir à n’importe quelle menace dès maintenant. En fonction du trajet, il va falloir également élaborer différentes formations. Tensai pointe un doigt sur la carte et ajoute : Nos troupes peuvent se partager l’avant et l’arrière du régiment. Ayshara peut être placée au milieu, afin d’être la plus protégée possible. Inutile qu’elle soit à l’avant et donc trop exposée sur le front ; inutile pour elle d’être trop à l’arrière également. Puisque nous devrons communiquer, je propose que toi et moi ne soyons pas loin d’elle, mais que nous restions côte à côte afin que nous donnions les ordres de commandement. Un léger silence, alors que le Drakyn examine le trajet qu’ils auront à parcourir. Puis, il déclare : Organisons des rondes, puis allons nous reposer le plus tôt possible. Demain viendra bien assez tôt, et nous aurons beaucoup de chemin à parcourir.
    Le Chevalier Noir
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    Deydreus Fictilem
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  • Lun 8 Avr - 19:54



    Ecoutant l'Empereur, Deydreus réfléchissait longuement aux mots de Tensai. Entièrement d'accord avec lui sur le principe de la formation, le bretteur déposa à la suite du propos de son supérieur hiérarchique un parchemin avant de s'emparer d'un morceau de charbon. Rapidement, le vampire commença à dessiner différentes figures géométriques.

    - Pour renforcer la formation que vous désirez, je pense que nous pouvons disposer les hommes comme cela. Il continua de griffonner, montrant une sorte de diamant. Nous serons le cœur de la formation, entourés par nos archers ainsi que quelques hommes d'armes. Pour le reste, nos troupes alignés dans ce sens permettront de couvrir une plus grande surface d'observation. Et, en cas d'assaut, de redéployer la diamant comme cela. Il dessina quelques flèches, remontant sur les flancs "hauts" du dit diamant. Ainsi nous aurons notre tenaille. Si j'en crois Sable d'Or et l'Expédition, notre ennemi sera à la fois nombreux, infatigable et déterminé. Nous devons donc pouvoir le contenir le temps que nos prouesses martiales, ou magiques, ne viennent abattre le gros de leur troupe jusqu'à frapper le Mausolée directement.

    Le rappel de la tactique était à la fois pour Tensai, Ayshara mais aussi Deydreus. En se mettant tous les trois d'accord sur l'évolution de leurs déplacements, ils limiteraient ainsi grandement les erreurs en cas de difficulté. Se redressant ensuite lentement, le vampire fit rouler ses épaules pour y éliminer les quelques tensions accumulées par la journée de préparation. Passant ses prunelles bicolores sur le couple impérial, le bretteur étira un léger sourire.

    - Reposez-vous bien. Je vais veiller encore un peu comme je n'ai pas besoin de dormir. S'il se passe quoique ce soit, je vous préviendrai.

    Laissant ensuite les dirigeants de l'Empire quitter la tente pour regagner leur couche, Deydreus laissa un long soupir glisser entre ses lèvres tandis qu'il se projetait déjà sur la suite des opérations. Ils s'aventuraient dans un territoire inconnu et largement dominé par les forces ennemies. S'il n'avait que peu de doutes sur le risque d'y laisser la vie, le chevalier noir émettait plus de réserve sur le fait de pouvoir parvenir à localiser directement l'orbe de l'Archonte. Les informations de Zéphyr étaient rarement erronées. Il ne doutait pas de la véracité de ses mots, mais plutôt du fait que l'Archonte resterait sagement dans son antre à attendre le contingent impérial. C'était bien sûr toujours possible, l'égo de ces créatures les forçant trop souvent à sombrer sous le poids de ce dernier. Seulement, il existait toujours la possibilité que le Mausolée ne soit qu'un piège. La gueule du loup dans laquelle ils comptaient se jeter avec férocité. Marchant par la suite dans la ville en ruines, le guerrier aux yeux vairons repassa une nouvelle fois leur trajet dans son esprit.

    *
    *  *


    Le lendemain matin, le convoi put enfin se mettre en branle. Assemblé de la manière qu'avait ordonné Tensai et Deydreus, le contingent quitta rapidement Reverentia et arriva en fin de matinée au sommet de divers rocheuses. Si la route et la pente rendaient le trajet désagréable, elle offrait pour l'heure un certain sentiment de tranquillité. Enfin. Si on omettait le danger presque permanent du pays dévasté ainsi que leur approche du repère de l'Archonte. Tournant doucement la tête vers le couple impérial, le vampire brisa le silence inhérent aux marches cadencées.

    - Si les informations de l'Oreille sont justes, il faut nous attendre à plusieurs vagues successives d'ennemis à l'extérieur du Mausolée. Ces dernières seront nombreuses mais ne devraient pas représenter un danger "immédiat" si nous restons concentrés et économes en ressources. Pour le reste, si je suis la logique de nos derniers affrontements avec les Archontes, une forge des âmes similaire à celle présente dans le Grand Nord pourrait être sur place. Mais il ne s'agit pas ici d'un "nouveau né". Nous allons affronter l'un des "Trois". Aussi il vaut mieux rester prudent une fois l'entrée du Mausolée franchie. Notre ennemi peut nous envoyer tout, et n'importe quoi. Tout ce qui n'est pas reikois est à traiter comme la plus grande menace.

    Tensai et Ayshara n'en étaient pas à leur première chevauchée. Ils connaissaient bien les forces des titans et en avaient même abattu un par le passé. Mais... A l'instar des Archontes sombrant à cause de leur orgueil, Deydreus préférait tout de même ne pas faire l'erreur de sous-estimer leur ennemi. Reportant son attention sur la route, le vampire laissa quelques instants ses pensées glisser vers l'horizon, appréciant la vue dégagée sur le lointain et les terres ravagées de ce qui était autrefois une nation glorieuse.

    - Au fait, qu'elles sont les nouvelles au Palais? Avec l'expédition du Vent d'Acier, j'avoue que j'ai manqué de temps pour m'informer des récents événements vous concernant ou concernant le prince héritier. Les gardes attachés à la sécurité du prince sont-ils toujours aussi.... Victimes. De ses fugues à répétition? Ou bien commence-t-il à s'imprégner doucement de sa position?

    La question pouvait paraitre simple mais, en vérité, le vampire s'inquiétait véritablement de l'héritier reikois. Aujourd'hui plus que jamais, un poids énorme venait se placer sur les épaules du petit dragon et de son avenir. Les menaces extérieures. Les Titans. Les rebelles. Les complots des nobles. La république. Il existait en ce monde de nombreuses personnes qui prendraient un plaisir particulier à déstabiliser l'Empire en orientant les pensées du petit ou en l'éliminant. Et cela, Deydreus ne souhaitait pas le voir. Le Reike était actuellement la plus grande force martiale de Sekai. Et la seule véritable égide permettant de bloquer et arrêter les menaces titanesques. Ecoutant donc les réponses éventuelles du couple, le vampire continua ainsi le fil de la discussion en échangeant avec ces derniers sur des sujets relativement triviaux. Le chevalier noir s'arrêta alors soudainement dans ses paroles, haussant un sourcil et une main pour intimer l'arrêt entier de la marche. Humant l'air, le vampire écarta doucement ses prunelles hétérochromes alors qu'une odeur caractéristique de sang vicié parvenait jusqu'à ses narines.

    - Ils arrivent. A TOUS PREPAREZ-VOUS.

    Ils étaient loin. Beaucoup trop loin pour rencontrer déjà les plus grosses menaces que l'Archonte pouvait leur envoyer. Mais... Visiblement, les hostilités commençaient. Encore quelques jours de marches. Et pourtant les morts commençaient déjà à vouloir les arrêter. Au final, c'était plutôt bon signe. Si leur ennemi réagissait aussi vite, alors cela voulait dire qu'il se sentait menacé. Même si, visiblement, il ne faisait pas la même erreur que le proto Archonte rencontré dans le Grand Nord. Au bout de quelques longues minutes, un son caractéristique résonna dans l'air. Un "bong", profond et vibrant qui parvint sans mal jusqu'aux oreilles des reikois. *Bong*. *Bong*. *Bong*. Puis un long hurlement. Relevant la tête, Deydreus pesta tandis qu'il prenait en main instinctivement Silence et Hurlement.

    Casus Belli CsfIY0E


    Nichés sur le haut des rocheuses, trois ogres aux corps parsemés de cicatrices et autres marques ne laissant aucun doute sur leur nature morte-vivante avançaient péniblement. Sur leur dos, de nombreuses cloches aux teintes vieillies bougeaient lentement et annonçaient leur venue dans un vacarme assourdissant. Autour de leur tête, une sorte d'auréole dorée avait été greffée à leur chair pourrie pour leur donner un semblant de sainteté tandis qu'ils s'appuyaient sur une sorte de grande masse aux pointes beaucoup trop acérées.

    - Je vois que la discrétion n'est effectivement pas au gout du jour. Le vampire adressa un sourire à Tensai. Ils ne sont pas seuls. Regardez.

    Autour des ogres, presque dissimulés à cause de la taille des mastodontes, une masse étrange commença à glisser sur les roches. Des zombies, nombreux, déambulaient et grognaient alors qu'ils avançaient en direction du groupe armé. Puis, les ogres hurlèrent de nouveau, faisant tressaillir la multitude de cloches sur leur dos. Et dans ce brouhaha mortifère, la horde entama une course vers les reikois. L'Archonte plaçait ses premiers pions. Et il était temps à la force d'élite reikoise de montrer qu'elle n'était pas là pour simplement faire du tourisme.

    - Derrière cette première pointe se trouve le refuge où nous devions passer la prochaine nuit. J'espère sincèrement que ces macchabés n'ont pas saccagé l'endroit. Le manque de sommeil ne vous va pas trop au teint, vos majestés.

    Un sourire amusé du vampire qui sentait son coeur accélérer. La furie du combat et, bientôt, les premiers écoulements de sang.



    Casus Belli 7bdNafm

    Apparence des épées de Deydreus:


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    Ayshara Ryssen
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  • Dim 14 Avr - 2:03

    Après cette discussion stratégique nécessaire avec le chef des armées, les parents de Draknys décidèrent qu'il était désormais temps de se retirer pour la nuit à venir, abandonnant derrière eux l'agitation du campement militaire afin de rejoindre la quiétude de leurs quartiers temporaires. Sommairement aménagés, cela suffirait toutefois au couple qui avait bien besoin d'un peu de repos. La douceur du soir commençait à imprégner le paysage morne de Reverantia, fusionnant le parfum salé de la mer à celui de la terre humide. Tandis que l'astre solaire se couchait, Ayshara sentait la fatigue de la journée et du voyage en bateau peser sur ses frêles épaules, une lassitude accentuée par les premières semaines de sa grossesse. Pendant que son époux peaufinait quelques derniers détails en vue du lendemain, elle se dirigea vers un lieu plus intime pour un moment de répit plutôt urgent. Le petit être vivant qui se formait en elle, tout en étant une véritable bénédiction, exigeait beaucoup à son corps, et des besoins aussi basiques que celui de se vider la vessie devenaient des impératifs plus fréquents et pressants. Et lorsqu'elle fut enfin apaisée, la jeune femme retrouva volontiers son homme dans leur couche. La sécurité que Tensai lui apportait la rassurait grandement. En s'allongeant à ses côtés, elle se laissa aller contre lui, trouvant refuge dans ses bras chauds et puissants. Lentement, ses pensées se turent. La belle dragonne s'endormit paisiblement, profondément. Positionnée ainsi, elle n'eut aucune difficulté à sommeiller, bercée par la présence de son roi et l'épuisement accumulé. Un répit fort mérité qui l'aiderait à soutenir le groupe lors de leur aventure en ces terres hostiles.

    Durant la nuit, elle rêva.
    L'esprit de l'impératrice s'aventura au cœur d'un royaume onirique où une ombre menaçante ne tarda pas à le prendre en chasse, prête à l'engloutir. La silhouette était indistincte, mais sa simple aura insufflait une peur indescriptible. Se croyant en danger face à cette entité sombre, la cadette de Vaenys se souvint de ce que Tensai lui avait dit de faire dans une situation pareille. Et alors qu'elle se préparait à appeler son mari, le ciel noir du cauchemar se fractura soudain. De nombreux yeux apparurent, surgissant de l'obscurité comme des étoiles naissantes. Chacun de ces orbes étranges brillait intensément, projetant des rayons lumineux qui tranchaient la menace, la disséquant sous des faisceaux éblouissants. Au centre de ce conflit entre l'ombre et la lumière, la vosdraak ressentait une sorte de dualité germer en son for intérieur. La peur initiale laissait place à un Savoir émergeant.


    [...]


    Le soleil levant baignait la chambre improvisée de discrètes teintes dorées lorsque l'épouse du Conquérant ouvrit les paupières. Ressourcée, elle était (presque) prête à affronter les défis qui l'attendaient. Cependant, en observant davantage son environnement, elle remarqua que l'Empereur avait disparu de la pièce. C'était probable qu'il se soit réveillé plus tôt, peut-être pour réfléchir seul ou aider à surveiller le campement. Maintenant qu'elle le connaissait plus intimement, Ayshara savait que le drakyn, malgré son apparence stoïque, portait le poids de leurs responsabilités impériales avec une ardeur qui - très souvent - le privait d'un repos total. Soupirant suite à cette pensée, elle caressa doucement son ventre, encore à peine arrondi. Alors qu'elle réalisait ce geste d'amour, une faim féroce s'empara d'elle, tel un coup de poignard. La grossesse possédait cet effet curieux d'intensifier ses besoins et ses sensations, et il semblait que son corps réclamait immédiatement un apport nourrissant. Sans tarder, la mère-dragon bougea du pieu et effectua une toilette rapide. Elle choisit de s'habiller de manière pratique mais soignée : des vêtements en cuir sombre qui offraient à la fois protection, discrétion et confort. Ensuite, elle attacha ses longs cheveux immaculés en une queue de cheval haute, s'assurant qu'ils ne gêneraient pas ses mouvements ou sa vision pendant la route.

    Considérant le rôle vital qu'elle jouait au sein de leur groupe en tant que médecin et mage de soutien, la maîtresse du feu divin prit un instant afin de préparer minutieusement son équipement médical. Méthodiquement, elle disposa bandages, onguents et divers instruments chirurgicaux susceptibles de s'avérer nécessaires si sa magie curative venait à faillir ou à être limitée. Dans les contrées sauvages et imprévisibles de Shoumei, tout pouvait arriver, et elle devait être prête à répondre à chaque éventualité.
    La belle inspira longuement en sortant deux mini fioles stérilisées ainsi qu'un scalpel finement aiguisé, pour ensuite presser ce dernier délicatement contre sa peau. Malgré sa sensibilité physique accrue, caractéristique de sa race, elle maintint sa main ferme. Le Sang de Lune se mit à perler, brillant d'un éclat surnaturel sous la lumière matinale. Ayshara recueillit avec précaution ces quelques gouttes, ses dents vigoureusement serrées sous l'effort pour ne pas céder à la douleur. Une fois la quantité nécessaire obtenue, elle posa immédiatement l'outil coupant et regénéra vite l'incision à l'aide de sa magie, tentant d'oublier cette expérience désagréable. Elle demeura un moment silencieuse, avant de rejoindre le campement qui s'agitait déjà.

    En marchant, l'impératrice passa proche d'une rangée de chevaux attachés. Sans s'en rendre compte, elle s'arrêta devant et les fixa dangereusement, ses améthystes perçantes de dragonne dégageant une avidité inhabituelle. Ses prunelles impénétrables semblèrent perturber les montures équines, qui commencèrent à se stresser, renâclant et tirant sur leurs rênes. Puis, la reine secoua la tête et chassa les pensées intrusives qui la distrayaient. Elle continua son chemin, allant là où la nourriture était entreposée. En entrant dans la réserve, les soldats présents levèrent les yeux, surpris. Ignorant leur étonnement, Ayshara s'approcha des provisions de viande. Ses mains, guidées par une faim primitive, saisirent un morceau de steak cru qu'elles portèrent à ses lèvres. Sans une once d'hésitation, elle le dévora. Normalement, la souveraine du Reike était connue pour son amour des mets raffinés, sa table toujours garnie des meilleures créations culinaires du Sekai. En revanche, depuis le début de sa grossesse, ses préférences alimentaires avaient subi des changements drastiques et parfois effrayants. Ces désirs soudains de nourritures crues et peu conventionnelles la surprenaient autant qu'elles perturbaient son entourage. Les hommes autour d'elle échangèrent des regards, partagés entre l'inquiétude et la curiosité, mais aucun n'osa commenter. Et heureusement.

    Lorsque sa "petite envie" fut contenue, ses pas la menèrent naturellement vers Tensai, qui supervisait les derniers arrangements avant leur départ prochain. Souriante, elle s'approcha de lui. Se hissant sur la pointe des pieds, elle l'embrassa.

    - Alors, avez-vous bien dormi ? Comment se passent les préparatifs ? Demanda-t-elle, soucieuse de la réussite de leur mission et de la santé de son bien-aimé.

    Le convoi s'ébranla au petit matin. Conformément aux conseils de Tensai, Ayshara avait pris position au centre de la formation. Cette place stratégique n’était pas seulement une mesure de protection; elle facilitait également son rôle de communicatrice. En tant que télépathe, elle pouvait ainsi maintenir une vue d'ensemble sur la situation, ce qui lui permettait de mieux relayer les informations entre la Griffe et l'Empereur.

    La première partie du trajet se déroula en toute quiétude. Le calme avant la tempête, disait-on. Si calme que la vessie de la vosdraak s'invita encore à la fête. Pestant intérieurement, elle essaya tant bien que mal de gérer cet inconfort physique pendant que le chef des armées leur communiqua une mise à jour de la progression. La belle l'écouta attentivement, son expression neutre masquant son envie de pisser. Elle se contenta d'approuver d'un hochement de la tête.
    Quand le dirigeant des Serres Pourpres s'informa de la famille impériale, le visage de la demoiselle se crispa silencieusement. Sa curiosité pour les affaires du palais semblait tardive et superficielle, compte tenu de l'environnement dans lequel ils étaient actuellement. Irritée par ce foutu besoin d'aller uriner, elle lança un regard au Conquérant, l'invitant à répondre ce qu’il lui plaisait de dire. Elle ne put s'empêcher de penser que si le vampire se souciait réellement de leur bien-être ou de celui du prince héritier, il aurait trouvé le temps de s'enquérir de ces nouvelles bien avant leur entrée en territoire hostile.

    Songeant à demander une pause afin qu'elle puisse se soulager, la voix forte de Deydreus lui parvint jusqu'aux oreilles. Nombreux, leurs ennemis arrivaient. Instantanément, ses priorités basculèrent, sentant l'adrénaline monter. L'impératrice activa son pouvoir de senseur magique, puis concentra son attention, élargissant son champ de perception pour capter autant d'informations que possible sur la pseudo menace. Évidemment, la nature morte-vivante de leurs adversaires jouait en sa faveur, puisque ces créatures étaient animées par la magie noire de leur nécromant, une énergie qui était nettement détectable par un puissant senseur comme la mère-dragon. Plus important encore, la signature magique recueillie suggérait que le nécromancien qui les commandait pourrait être l'enfant de X'o-Rath lui-même. Avec cette connaissance, Ayshara pouvait non seulement localiser l'Archonte et son orbe, mais aussi suivre ses mouvements à longue distance... Si c'était bien cela.

    - Il y a quelque chose de suspect dans la manière dont ces troupes sont déployées. Soit l'Archonte est inconscient d'envoyer sa bande de gros moches de cette façon - ce qui m'étonnerait - soit il cherche délibérément à nous attirer vers un piège. Cela pourrait très bien être une diversion, conçue pour nous éloigner d'un point important ou pour nous faire tomber dans une embuscade où il aurait l'avantage. Réfléchit-elle à haute voix.

    Bien que sa force de feu s'avère exceptionnelle, la dragonne n'envisageait pas de participer directement au combat. Tensai et les autres membres du groupe seraient largement suffisants pour gérer cette première menace. En restant en retrait, la jeune monarque se concentrait sur son rôle de soutien, utilisant sa magie afin de renforcer, soigner et protéger les troupes.

    C'est alors qu'une odeur dégueulasse lui titilla les narines. L'impératrice grimaça de dégoût. Au grand dam de son nez sensible de femme enceinte, l'air se chargea d'un fumet putride émanant de ces abominations non-mortes.

    Cadeau de son meilleur ami, Afosios, elle sortit de sa poche un mouchoir imbibé d'huile d'eucalyptus qu'elle agita doucement devant son visage. Elle lança d’un ton pince-sans-rire :

    - Mortelle comme première impression, en tout cas.

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  • Ven 3 Mai - 22:13
    Le convoi s’était mis en route, en suivant la formation militaire ordonnée par Deydreus et Tensai. Les Rocheuses offraient un climat légèrement plus clément qu’en plein désert, mais il n’en restait pas moins que le voyage n’était pas une promenade de santé. Loin d’effrayer les Serres comme les Ryssen, les soldats progressaient sans broncher en direction de la Mausolée. Cela si Zéphyr avait vu juste sur la localisation approximative de l'Archonte. Mais l’Oreille ne les aurait pas envoyé sur place s’il n’avait pas été certain que le couple et le Griffe trouvassent quelque chose. Sur ce point, donc, Tensai était relativement tranquille. La menace du danger ne le dérangeait pas non plus mais, sur ce point, il aurait été incongru que le colosse redoutât les combats à venir. Ses inquiétudes, si elles existaient, concernaient davantage sa femme et son enfant, mais à l’avant de la troupe, le Drakyn ne montrait rien de ses sentiments. Tout avait été dit sur le bateau et plus encore hier soir dans leur tente. Ayshara n’avait pas tardé à s’endormir dans les bras protecteurs de Tensai, qui l’avait regardée dormir un moment, l’esprit concentré sur la Mausolée, mais aussi sur les différents obstacles qu’ils pourraient rencontrer. Conscient néanmoins qu’il pouvait confier la garde de leur campement à Deydreus, et que le vampire comme sa bien-aimée seraient là pour affronter ce périple avec lui, il avait fini par s’abandonner au sommeil. Un repos bien court puisque le combattant s’était levé un peu avant l’aube, pour refaire le tour du camp, sonder l’humeur de leurs troupes, et revoir les différentes étapes de leur progression. Mais c’était un repos quand même. Avec adresse, il était sorti de leur lit d’infortune en prenant soin à ne pas réveiller la belle aux cheveux d’argent. Il l’avait contemplée une dernière fois avec tendresse, puis, son tempérament naturel avait repris le dessus. Son regard était redevenu impénétrable et il avait participé aux différentes tâches du camp. Imperturbable, et en même temps sûr de soi. Attentif à tout et en même temps avare en paroles, comme s’il ne fallait pas se disperser en ordres inutiles. Bien sûr, quand l’Impératrice l’avait rejoint, il avait accueilli son baiser matinal. Elle comme les autres faisaient partie de l’expédition, et il n’était pas question de la négliger. D’ailleurs, l’homme-dragon lui avait répondu sans détour. Comment il avait dormi ? « Comme un guerrier à la veille d’une grande bataille. » avait-il répondu. Et le sourire réjoui, presqu’épanoui du combattant, avait de quoi être cocasse en pareilles circonstances. Naturellement, le chef d’état ne comptait pas jouer avec le feu, ne comptait pas éterniser les combats pour leurs hommes et les fidèles guerriers qui les accompagnaient. Mais oui, il se réjouissait de détruire cette abomination. Oui, il se réjouissait de faire couler le sang. Parce qu’il était né dans cette atmosphère sanglante et parce que cette victoire serait un pas de plus vers la puissance et la stabilité de son pays.

    Tensai avait ensuite présenté dans les grandes lignes les préparations qui avaient était faites, puis, toute la troupe s’était mise en route. Désormais insondable, ce n’était ni un époux, ni à un roi à qui ils avaient à faire, mais à véritablement un chef de guerre. Silencieux la plupart du temps, il s’accordait avec Deydreus pour donner des ordres à leurs hommes quand c’était nécessaire. C’est d’ailleurs d’un air attentif qu’il écouta les propos de la Griffe, avant de réagir à son intervention.

    - Il est bon que ce soit l’un des trois. Je veux même que ce soit l’un des trois. Pour instiller la peur dans ceux qui restent, pour leur faire comprendre que, bien qu’ils soient des enfants du dieu la Mort en personne, eux aussi sont des créatures périssables. Si cela était possible, je préférerais même que ce soit l’Archonte qui s’est moqué de notre peuple à la fin de l’affrontement de Sable d’Or. Mais cet élément ne dépend pas de nous.

    Un silence.

    - Le combat risque d’être ardu dans tous les cas.

    Tensai aimait les affrontements, certes, cela ne le rendait pas totalement fou pour autant. Au contraire, derrière son masque impassible, c’était aussi un stratège, quelqu’un qui comprenait les forces en présence et qui savaient rapidement rebondir aux aléas qui se présentaient durant leurs combats.

    S’arrêtant sur un léger plus agréable avec le prince-héritier, l’Empereur échange un regard avec son âme-sœur, mais le regard de cette dernière est éloquent : elle lui laisse la main. Alors le guerrier tourne son regard vers son général, et il lui répond.

    - De mon côté, j’ai hâte qu’il commence son apprentissage avec Genryusai. Plus vite il apprendra à user au mieux ses facultés – aussi bien celles de l’esprit que ses compétences physiques – plus tôt je pense qu’il pourra devenir un prince le plus capable possible. Mais nous avons convenu avec Ayshara qu’il fallait, tant que faire se peut, de le laisser profiter de son enfance. Pour l’heure, notre enfant se rétablit suite à une maladie qui l’a beaucoup affaibli. Il n’était pas temps d’entrer dans les détails, et Deydreus le comprendrait aisément. Mais chaque épreuve qu’il surmontera le rendra plus fort. Je compte aussi éveiller son intérêt pour certaines activités en le faisant m’accompagner dans Ikusa. Si lui le prend comme une opportunité d’accompagner son père – plutôt que comme un devoir qu’il pourrait vouloir fuir, au demeurant – il apprendra vite et bien.

    Ecoutant alors la réponse de Deydreus, et enchainant ponctuellement sur d’autres sujets de moindre importance, leur discussion cesse tout à fait quand le vampire hume l’air et intime l’arrêt de la marche. Disciplinés, tous s’exécutent et les prévisions de la Griffe sont sans appel. Ils arrivent.

    Enfin.

    C’est tôt, naturellement, ils ont encore plusieurs jours de marche avant d’arriver à la Mausolée. Mais et alors ? Cela reste quand même une occasion de leur faire regretter de se lever contre eux. Quand bien même ce sont des morts-vivants qui n’ont plus aucune cervelle…

    Cela étant dit, la remarque d’Ayshara vient à point nommé. Il est vrai que cela peut être une diversion, et l’homme-dragon prend rapidement cette hypothèse en compte.

    - En ce cas, nous n’allons pas utiliser nos yeux. Ou plutôt, nous n’allons pas suivre la marée d’ennemis qui se présentera à nous dans les prochains jours, en remontant le courant et en espérant ainsi arrivée à l’antre de l’ennemi. Ayshara, c’est toi qui seras notre guide par tes capacités de senseur magique. Prends le temps de localiser l’Archonte le plus précisément possible au fur et à mesure de notre progression et à rectifier notre avancement en fonction des fluctuation de magie et de l’aura de cette abomination. Deydreus et moi, avec les Serres et mes frères, nous allons repousser les créatures qui se présenteront à nous.

    D’ailleurs, Tensai a déjà dégainé sa longue claymore, visiblement pas effrayé pour un sou par les morts-vivants qui se dressent devant lui. Au contraire, il aboie des ordres pour que leurs troupes ne soient pas submergés par leurs nombres, mais celles-ci, bien au fait de ce qu’ils vont affronter depuis le départ, ne sont pas prises de court par la horde qui vient vers eux. Le Drakyn, pour sa part, fait naître deux ailes écailleuses dans son dos, ressemblant à celles des chauves-souris ou même, à celles de Draknys, bien qu’elles soient plus volumineuses et robustes. Un ricanement s’échappe ensuite de ses lèvres quand son acolyte mentionne le refuge dans lequel ils doivent s’abriter.

    - Nous verrons pour l’abri plus tard. D’ailleurs, ton teint n’est pas mieux que le nôtre, Deydreus.

    Un sourire narquois sur les lèvres, Tensai désigne ensuite les mastodontes qui se trouvent sur le haut des rocheuses.

    - Occupons-nous des ogres et profitons-en pour mettre à mal leur horde.

    C’est plus une suggestion qu’un ordre à la Griffe. Si, à certains égards, il existe une hiérarchie entre lui et le général des armées, sur le champ de bataille, le Conquérant considère que ni l’un ni l’autre n’ont l’ascendant sur l’autre, car tous deux ont leur propre expérience des combats. Ils peuvent donc aussi bien combiner leur attaques qu’être complémentaires dans leurs stratégies respectives.

    Ce qui est sûr, c’est que Tensai ne reste pas longtemps les bras ballants. Tout au plus accueille-t-il une autre proposition de Deydreus avant de s’élancer, afin qu’au moins, les deux combattants agissent de concert, sans se gêner l’un l’autre. Rapidement, ses pieds décollent de terre, et le Drakyn avancent avec une vitesse surnaturelle vers les géants. Bien sûr, son arme rencontre aussi les autres morts-vivants, bien plus petits en comparaisons des monstres hors-normes devant eux. Mais la vitesse associée à sa force et à leur chair en décomposition font qu’ils s’agissent de brindilles, qui ne valent même pas réellement l’attention de Tensai. Il serait toutefois dangereux que leur nombre encercle leurs troupes laissées derrière, et c’est bien pour cela que le Drakyn veut utiliser les géants à leur avantage. Les utiliser comme des barrages qui piègent la horde et qui permettent une éradication facile des abominations leur feront économiser beaucoup d’énergie.

    C’est avec cette idée en tête que le Conquérant s’élance vers le premier ogre à l’auréole affreuse, parodie de leur prétendue sainteté. Naturellement, son ennemi le voit, lève la main pour frapper l’impudent qui l’approche. Tensai lève son arme au moment même où la paume de son adversaire est censé frapper le guerrier.

    La chair qui se déchire résonne dans les airs au moment même où le revenant constate qu’il a une énorme stigmate dans le creux de sa main. Mais le barbare, lui, ne stoppe pas sa course. Au contraire, il se dirige vers la trachée de son ennemi et d’un coup, la lui tranche avec facilité. Le corps semble se figer, un instant, la tête semble même vouloir rester coller à son corps par un dernier mouvement de volonté, sauf que Tensai ne lui laisse pas l’occasion de faire un deuxième mouvement. Un dernier coup lui permet de le décapiter, et c’est avec un léger rictus qu’il voit le corps commencer à s’affaisser, puis à rouler par lui-même, devenant par là un étau mortel pour les autres zombies qui l’ont précédé.

    Piégé par ce corps immonde, le reste des zombies vivants seraient des cibles faciles pour les archers.

    Il restait donc deux ogres vivants, dont l’un serait certainement pris en charge par Deydreus.

    Restait le dernier qu’ils pouvaient bien se faire à deux, pendant qu’Ayshara leur donnait des indications sur le mouvement des troupes ennemies, palliant ainsi à n’importe quelle attaque surprise.
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    Deydreus Fictilem
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  • Dim 5 Mai - 15:20

    Les premiers mouvements ennemis furent aussi erratiques que pitoyables. Grognant et bougeant les énormes cloches qu'ils portaient, les ogres annonçaient à l'assemblée vivante un futur bien sombre. Animant les morts qui naviguaient au niveau de leurs membres, les géants dégageaient la même aura nauséabonde que les Archontes eux même. Toujours nimbés de leur aura de fausse sainteté et cette image "divine et céleste", les servants de X'o-rath se vautrèrent dans leur propre fange avant de commencer à avancer vers le groupe reikois. Rapidement, les défenses de la nation du Reike se mis en place et quelques échanges rapides eurent lieu entre le seigneur dragon et le vampire l'assistant.

    - Il faut croire que je manque un peu de soleil, n'est-ce pas?

    Un rire, alors que le regard vairon du prédateur nocturne se dirigea vers les mastodontes que lui désignait Tensai.

    - Je suis bien d'accord, éliminer les plus gros permettra de mieux gérer les vagues de morts qui les accompagnent, nous pourrons alors gérer le flux du combat et agir en conséquences. Ces morts sont nombreux, mais ils sont faibles. Il est temps de leur rappeler contre qui ils se battent. Je suis avec vous Tensai!

    Les choses se déclenchaient rapidement. Les ogres beuglaient déjà tandis qu'ils continuaient à avancer, précédés par la masse grouillante et décharnée qui s'élançait vers la position des reikois. Ordonnant à ses troupes de s'aligner et se placer pour mieux protéger l'impératrice et former un premier cordon de défense pour arrêter les morts-vivants, Deydreus s'élança par la suite sur la gauche, tandis qu'il observait Tensai s'envoler. Depuis sa nomination, le vampire avait passé beaucoup de temps à s'entrainer avec l'empereur afin de parfaire leur collaboration sur le terrain et, surtout, pour permettre de renforcer les faiblesses de tout un chacun.

    Faisant danser Silence et Hurlement, le chevalier noir taillait sa route dans la horde nécromante tandis que des Serres Pourpres empêchaient cette dernière de se refermer autour de leur supérieur. Autour d'eux, des pluies de flèches filaient dans les cieux pour venir se planter dans les boites crâniennes des réanimés pour les renvoyer dans l'autre monde. Au bout de quelques secondes, la Griffe parvint finalement au niveau de son adversaire. Suivant le plan de Tensai, le but était simple: abattre les trois figures majeures pour perturber la progression des morts, tandis que l'impératrice utiliserait son senseur en arrière et permettrait de les prévenir de toute surprise éventuelle. Et surtout, de les guider dans leur progression par la suite. Revenant au combat, le bretteur fit un pas de côté rapide, esquivant de justesse la lourde masse de l'ogre réanimé qui venait de s'écraser contre le sol rocailleux, projetant au passage un grand nuage de poussière et de gravas. Hurlant de plus belle, la créature au service de X'O-rath effectua un balayage horizontal, projetant son arme de manière hasardeuse, loupant le général pour venir faire voltiger plusieurs restes de zombies écrasés.

    - Tu deviens agaçant.

    Canalisant sa magie élémentaire, le vampire déchaina soudainement cette dernière pour venir empaler les coudes et genoux de la créature gargantuesque. Ne lui laissant par la suite pas le temps de réagir, l'être aux yeux vairons se propulsa soudainement pour "sauter" sur les différents pieux sanguins qu'il venait d'incruster dans le derme pourrissant de la monstruosité. Puis, se jetant d'un coup dans les airs, Deydreus fit tournoyer ses lames avant de venir trancher avec force la base de la nuque du géant. Dans un fracas terrible, sa lourde tête s'écrasa par la suite par terre tandis que le vétéran retombait doucement dans la masse morte-vivante. Sans cesser ses assauts, ce dernier se replia néanmoins vers ses hommes alors que le corps démembré de l'ogre venait s'écrouler mollement sur une masse inconsciente de la fin approchante. Deux sur trois. Tournant rapidement la tête vers Tensai, Deydreus étira un large sourire avant de commencer à s'engager dans un grand ballet sanglant en direction du dernier géant qui, déjà, hurlait en direction des deux chefs de l'armée reikoise. Le combat était loin d'être achevé et si l'issue serait certainement à l'avantage de la nation du dragon, le fait était que leur ennemi avait déjà commencé à lancer ses pions contre eux. Ne laissant ni le temps au vampire de revenir sur le sujet du prince ou des questions plus "posées" qu'il aurait préféré développer. Cela devait attendre, car l'ennemi ne leur laisserait pour le moment aucun repos.

    - Tensai! Achevons rapidement cette monstruosité puis revenons à la position arrière pour concentrer l'ennemi dans un étau! Je vous laisse gérer les replis éventuels comme vous êtes en l'air, mais vous pouvez compter sur moi pour l'assaut sur ce porteur de cloches!

    *
    *  *


    Un peu plus en arrière, les lignes formées par l'association des Serres Pourpres et des Ryssen repoussait avec efficacité la nuée de morts qui commençait à venir gratter les boucliers et saigner sur les lances. Formant un diamant protecteur autour de l'impératrice, chaque soldat veillait personnellement à ce qu'aucune griffe ou dent ne puisse venir écailler la peau de la mère dragon. D'ailleurs, cette dernière put aisément sentir à l'aide de son senseur les nouvelles formes qui approchaient, un peu plus en contrebas de leur position. Un raclement terrible, formé par des pattes passant rapidement sur la rocaille et les restes sanguinolents des morts abattus.  

    Casus Belli OR7g453


    Hauts de deux bons mètres, les abominations muridés émirent un long couinement assourdissant. Bientôt, le flanc de colline commença à se teinter partiellement de noir, tandis que sur leur dos les plus petits rats réanimés commencèrent à se détacher de leurs "parents" pour charger les forces reikoises. Une attaque de flanc, vicieuse, animée par des créatures hybrides abjectes qui cherchaient ainsi à semer le chaos dans la formation défensive. Les boucliers se réalignèrent cependant rapidement, ajustant au passage lances et épées afin d'accueillir ces nouveaux adversaires. Des flèches et des carreaux fusèrent de nouveau, réduisant en charpie les abominations les plus en avant. Sans la moindre considération pour leurs camarades abattus, le reste des rongeurs continua sa course en direction de l'impératrice et des Ryssens la défendant avec les Serres. La horde plus en avant se faisait contenir, à présent, il allait falloir sécuriser également ce nouveau front.

    Il était impossible de savoir combien ces créatures s'avèreraient dangereuses et retords, aussi il était au choix de l'impératrice d'agir ou non, ou bien d'appeler à l'aide. Ils disposaient encore de temps, grâce à la détection de cette dernière. Ils pouvaient réarranger leur défense et choisir de rediriger les morts vers les rats et vice versa. Tout dépendait de ce qu'ils décideraient. Et de comment ils orienteraient la défense de cette première bataille. Devaient-ils tenir la position, ou bien commencer à avancer pour forcer l'ennemi à bouger?

    Dans tous les cas, le reike l'emporterait. Cela ne faisait aucun doute.  

    Résumé:



    Casus Belli 7bdNafm

    Apparence des épées de Deydreus:


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    Ayshara Ryssen
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  • Dim 12 Mai - 1:13

    Tangible comme le froid des terres désolées shoumeiennes, la tension de la bataille à venir contre cette horde de morts palpitait dans l'atmosphère.

    De sa détermination qui le caractérisait si bien, l'Empereur répondit aux préoccupations stratégiques de sa dulcinée concernant l'approche ennemie. Ainsi donc, la tâche de guider convenablement leur groupe reposerait sur ses épaules, à elle. Une noble responsabilité pouvant paraitre simple en théorie, mais qui cachait son lot de difficultés en pratique. Premièrement, la détection précise et continue de la signature magique de l'infâme nécromant demandait une capacité à interpréter subtilement les fluctuations parmi les différentes auras qui imprégnaient la mêlée. Discerner l'un de l'autre exigeait une analyse minutieuse et rapide. De surcroit, les réanimés de ce type étaient régulièrement invoqués en masse, créant un certain brouillard. Distinguer les mouvements tactiques de l'Archonte au sein de ce chaos requérait clairvoyance, celle de rester mentalement un pas en avant sur un adversaire rusé et impitoyable. Puis, l'autre principal défi résidait dans la gestion des ressources de la dragonne. L'utilisation prolongée de ce genre de pouvoir se voulait épuisante, surtout en étant enceinte. La fatigue, tant physique que psychique, pouvait devenir un obstacle encore plus redoutable que les armées de X'o-Rath. Ayshara se devait d'équilibrer l'urgence de leur mission avec le besoin de préserver sa santé et celle du petit être qui grandissait en elle... En fin de compte, cette chasse au méchant lui ferait un bon exercice !

    Lorsque Tensai eut fini, la senseur hocha sobrement la tête, ses prunelles indigos reflétant la lueur de l'aurore.

    - Bien entendu, mon Roi. Pas de "mon amour" ou d'excès de miel ici. En situation de guerre et de combat, le drakyn demeurait leur dirigeant à tous et la belle vosdraak avait effectivement l'intention d'honorer cette hiérarchie définie durant la bataille. Comme promis, elle respecterait ses ordres sans broncher. Même si elle n'était pas toujours d'accord avec tout. Même si celui qui les donnait est le père de ses enfants. Si l'Archonte utilise ses troupes en guise de diversion, c'est qu'il cherche possiblement à masquer un mouvement ailleurs. Je vais tenter d’employer mes capacités sensorielles non seulement pour suivre sa trace, mais aussi afin de déceler des anomalies dans le flux magique qui pourraient nous indiquer des pièges ou des manœuvres cachées. Elle sourit doucement à son âme sœur. Il ne me sera pas aisé d'essayer de penser comme ces erreurs de la nature et d'anticiper leurs actions les plus sournoises... Mais j'crois pouvoir me débrouiller. Enfin, elle l'espérait.

    Tensai et Deydreus s'élancèrent vers ces gros machins puants qui semblaient bien se badiner de leur fausse auréole divine. L'épouse du Conquérant, quant à elle, restait en arrière, accompagnée d'une partie des Serres Pourpres et des Ryssen. Les pieds fermement ancrés sur le sol dur, elle observait ses compagnons s'élever, leur silhouette se découpant contre le ciel obscurcit par toute cette magie morbide, tandis que son cœur se serrait sous l’effet de l'inquiétude. Voir son conjoint partir au combat était une épreuve qu'elle avait maintes fois endurée, certes. Toutefois, chaque éloignement réveillait un murmure de peur pour la sécurité de son homme qu’elle s'efforçait à dissimuler. Ne pas paraitre faible ou émotive devant ses soldats, il fallait.
    La jeune femme ne se laissa pas distraire davantage. Sa mission de soutien des troupes s'avérait d'une grande importance. Une tâche qui réclamait toute sa concentration et son expertise des arcanes. La réussite des objectifs dépendait partiellement de sa contribution. Pendant que les cris des combattants résonnaient et que les premiers affrontements éclataient brutalement, elle ferma les paupières, un court instant, respirant profondément pour se recentrer. Ses sens magiques s’étendirent par-dessus les bruits ambiants, sondant les courants invisibles de mana. Quelque part, terré, l’Archonte tirait les ficelles. La soeur de Vaenys scrutait les flux à la recherche de toute anomalie, de tout signe révélateur. Sérénité au milieu du chaos.

    Aiguë et insistante, une pulsation de magie noire frappa l'esprit de la reine avec la subtilité d'un coup de matraque républicaine. Non loin de leur position, des créatures véloces se ruaient à toute vitesse jusqu'à eux. Ces dernières ressemblaient à des chiens des ténèbres, des bêtes massives aux muscles saillants et aux crocs luisants de liquide non identifié. Et sur leur dos, il y avait ces mini aberrations de carcasse pourrissante qui paraissaient tout autant malveillantes. À mesure qu’ils s'approchaient, le fracas des armes se mêlait aux grognements rocailleux des monstruosités. Les soldats formaient un diamant protecteur autour de l'impératrice. Le métal des épées s'abattait sur le pelage sombre, tranchait la chair avec des éclaboussures de sang foncé qui tachaient rochers et cuirasses. Shlack ! Chaque coup porté par les défenseurs était répondu par des giclées de résiné et des morceaux d'organes arrachés. Grâce à leur agilité, plusieurs rats zombis réussirent à esquiver les attaques et à se glisser en dessous des boucliers pour mieux mordre et griffer. Rapidement, la zone proche d'Ayshara et de ses hommes se saturait de viscères sanguinolents, tandis que les dépouilles de ces sales cabots jonchaient le sol, entrailles éparpillées entre les cailloux. Plus difficiles à atteindre, les bébés continuaient d'harceler; parfois, leurs petits corps se faisant écraser sous les bottes métalliques des guerriers quand ils ne parvenaient pas à éviter un coup mortel. L'éclatement de ces choses fut telle une pulpe infecte jaillissant sur une terre déjà souillée.

    Tout en maintenant sa concentration sur les lignes ennemies, la belle percevait la menace croissante que ces créatures représentaient pour ses hommes. Agacé, son visage se durcit. Demeurant immobile, elle matérialisa des illusions. Il ne s'agissait pas d'une offensive directe, mais bel et bien d'un piège sensoriel destiné à tromper les esprits simples des adversaires. Soudain, à côté des rats, émergèrent des fantassins chimériques qui se mirent à les attaquer, dotés d'une apparence s'apparentant drôlement à celle des Ryssen. Pour les petits monstres, la réalité se fragmenta, leurs perceptions altérées en montrant des ennemis là où il n'y avait que vent et poussière. Confus, les non-morts se retournèrent et malmenèrent le vide avec hargne. Et durant ce temps-là, les vrais guerriers, eux, profitaient de la situation : leurs larmes s'abattirent sur les créatures distraites, les corps se faisant trancher, écraser et démembrer. Le son des os se brisant sous l'impact était presque totalement noyé par les cris des bestioles. Le sang, nauséabond et sirupeux, garnissait des enveloppes désormais vides de toute animation, réduites à des tas informes de viande et de peau.

    Mais la violence ne s'arrêta pas là...

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  • Lun 20 Mai - 16:41
    Une chose est certaine : Tensai et Deydreus sont sur la même longueur d’ondes. Rien de surprenant puisque, loin d’agir séparément, ces deux-là se sont déjà entrainés ensemble. Ils ont même eu l’occasion d’élaborer des stratégies lorsque quelques cas épineux se sont présentés sur le territoire de l’Empire. Des échanges qui ont eu aussi pour but de voir comment l’un et l’autre fonctionnent, en prévision de combats qu’ils devraient mener dans le futur. Il n’y a donc pas vraiment de surprise à ce qu’ils s’affûtent rapidement sur un plan d’action, et qu’ils décident donc de se concentrer sur les ogres. Exterminer le leur individuellement n’est d’ailleurs pas bien compliqué, l’un ayant une force démentielle, l’autre ayant une maîtrise martiale et élémentaire suffisamment développées pour mettre à mal leurs ennemis.

    Les deux abominations s’écroulent bientôt au sol, et c’est sans attendre que les deux guerriers se précipitent vers leur dernier adversaire. Esquivant un coup de massue par l’être hors norme, Tensai continue sa course vers la tête hideuse de la bête, alors que Deydreus s’occupe de « divertir » la monstruosité, sans doute en l’empêchant d’attaquer le Drakyn à revers. Cette fois, Tensai attaque avec son arme, non pas dans les yeux putréfiés du monstre, mais au milieu de sa tête, et avec sa force surhumaine, son visage vient à être sauvagement coupé en deux. La chair, déjà corrompue, ne résiste guère à la violence du coup, et bientôt, tel un fruit trop mûr qui vient à s’ouvrir dans un liquide visqueux, sang, cervelle et muscles viennent à se répandre sur le corps de la créature. Mais déjà, Tensai s’en détourne. Il garde en mémoire ce que lui a dit son général, à savoir prendre en étau la horde, près des troupes arrières. Du reste, voir où en sont Ayshara, les Ryssen et les Serres reste primordial à ses yeux, car s’il est bien d’être en ligne de front, il ne faut pas oublier pour autant le reste de leur troupes. Dans les airs, les rejoindre ne lui présente guère de difficultés. A voir si l’Archonte, en découvrant les capacités des deux chefs de guerre, ne leur réservera pas plus tard un comité d’accueil aérien.

    Les flammes ravagent brusquement les revenants dans leur dos, donnant aux guerriers sur place une opportunité pour les finir plus rapidement, grâce à leur épées longues. Deydreus, de son côté, en fait de même à l’opposé, et le Conquérant s’assure bel et bien que personne ne cherche à les prendre à revers grâce à sa position de vol. Enfin, il vient enfin se poser auprès de sa bien-aimée, et la suite de leur plan est déjà clair dans son esprit.

    Il faut bouger, et ce le plus rapidement possible.

    Heureusement, malgré la perfidie de leurs ennemis, Ayshara et leurs hommes ont tenu bon, de sorte que la belle n’est pas blessée. Même chez les guerriers, il n’y aucun infirme qui l’empêche de continuer la route, mais, plus le flot de la bataille perdurera, plus leur fer de lance risquera de perdre de sa force.

    - Que tout le monde s’apprête à faire une percée.

    La voix de Tensai est suffisamment forte pour être entendue par tout le monde. D’un geste de la main, il désigne le pic qu’ils doivent traverser avant d’atteindre le premier refuge, quelques kilomètres plus loin.

    - Nous devons ne pas nous tromper d’ennemis et affaiblir nos forces. Rester immobiles reviendrait à nous dépenser inutilement.  Il faut que nous traversions cette pointe dans la prochaine heure, pour ne pas que nous soyons ensevelis sous le nombre.

    Et c’est sans attendre que Tensai distribue ses ordres. D’une voix de fer, il commande à cinq Ryssen de se mettre à l’avant, sous une formation en flèche ; cinq autres guerriers de son village d’origine referme la marche. Il compte sur les Serres pour protéger leurs flancs, pendant que, de son côté, le Conquérant s’intéresse aux deux rats géants. Ces derniers s’avancent de plus en plus, tels des prédateurs affamés, vers les troupes reikoises. Leurs hommes ont déjà fait un travail efficace en supprimant les petits rongeurs, aussi sournois que détestables, il est maintenant temps de supprimer toute formes de résistance, pour enfin passer le premier cap de leurs périple.

    - Maintiens encore ta concentration. Cette fois, le Drakyn parle à son épouse, et s’il aimerait être plus doux, la nécessité du combat l’empêche d’avoir un tel luxe. Rassemble ton aura au-delà du pic que nous allons rejoindre. Vérifie qu’un piège ne nous y attend pas, puisque nous n’avons aucune vue sur ce que nous allons découvrir. Puis, arrête d’utiliser ton mana. Tu es forte, mais il n’est pas question d’épuiser trop vite ton énergie dès la première bataille. Il faut savoir utiliser nos capacités avec parcimonie.

    Ce conseil, il va lui-même l’appliquer sur le champ, puisque la menace des deux rats géants est à prendre en compte. D’un geste qui peut paraître inconsidéré, l’homme rengaine sa claymore, se tourne vers leurs adversaires principaux. Mais avant de se jeter vers eux, il a un dernier ordre à transmettre, cette fois dirigé vers son bras droit.

    - Deydreus, prends le commandement et avancez !

    Si Tensai restera derrière, ce ne sera que pour un court laps de temps. Il est clair qu’il se prend en solo les deux énormes bêtes, mais cela ne semble pas l’effrayer le moins du monde. Les pieds à terre, il ne se précipite pas vers les revenants : ceux-ci s’occupent de venir à lui, puisqu’ils voient dans l’homme-dragon une proie solitaire et facile à abattre. L’une des créatures a même quelques mètres d’avance sur son homologue et se jette, toute gueule dehors sur le dirigeant. Bien décidée à lui arracher l’avant-bras, la bestiole ne comprend certainement pas ce qui lui arrive lorsque sa bouche se referme sur un membre aussi dur que l’acier. Elle ne comprends pas non plus quand une autre main saisit ses deux pattes avant, alors que celles-ci cherchent manifestement à griffer sa victime. D’un coup sec, le rongeur est arraché à sa proie pour voltiger comme une moulinette dans les airs, et c’est sans ménagement qu’elle est ensuite envoyée sur l’autre mort-vivant. Celui-ci est trop pris dans son élan pour penser à esquiver, et c’est dans un méli-mélo indescriptible qu’ils viennent à rouler ensemble sur le sol du Shoumeï.

    Mais est-ce suffisant pour détruire des zombies qui ne ressentent ni peur, ni douleur ? Bien sûr que non. C’est pour cela que, cette fois, Tensai dégaine son arme, et envoie d’un geste précis sa claymore les clouer au sol. Celle-ci détruit leurs chairs, leurs os et leurs muscles déjà en mauvais état et transperce leurs deux corps dans une position qui serait normalement atroce. Ils sont néanmoins toujours en vie. Les morts-vivants sont hélas bien coriaces. Ce qui n’empêche pas Tensai de s’avance alors qu’une boule de flammes, de plus en plus grande, ne laisse entrevoir leur destinées.

    - Retournez à la poussière et au néant.

    Le feu qui les balaie a tôt fait de supprimer leurs cris de rages, et quand leur corps difformes s’affaissent définitivement, le chef barbare récupère son arme principale.

    Il est temps de rejoindre Deydreus et Ayshara.

    Résumé:
    Le Chevalier Noir
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    Deydreus Fictilem
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  • Ven 24 Mai - 13:07

    Agissant rapidement, Deydreus s’était élancé contre le dernier des ogres accompagné par l’Empereur. Ensemble, il ne faisait aucun doute que la monstruosité finirait par tomber, permettant ainsi aux troupes reikoises d’avancer et de prendre définitivement l’ascendant dans cette première bataille. Augmentant rapidement sa vitesse, le bretteur aux lames jumelles commença à trancher les jambes et les doigts de l’horrible bête qui tentait déjà de venir écraser Tensai de sa lourde masse tout en cherchant à attraper le vampire. Fort heureusement, la créature morte-vivante était aussi laide que bête et bientôt, son attention entière se projeta sur l’être aux yeux vairons qui offrit ainsi une distraction bienvenue au Drakyn. Esquivant les tentatives de frappe, les raclement des doigts abimés contre le sol rocailleux et découpant soigneusement à l’aide de ses lames vicieuses la peau putréfiée de la créature, Deydreus laissa un grand sourire parcourir ses lèvres lorsque Tensai trancha littéralement la tête du monstre en deux. Dans un bruit grotesque, l’ogre finit sa non vie contre le sol tâché de sang, écrasant au passage une dizaine de zombies trop décérébrés pour se rendre compte de ce qui leur arrive.

    La suite du combat tourna naturellement en faveur des guerriers de la nation du dragon. S’employant à user d’un étau contre la marée de morts, les troupes disciplinées et la force magique de l’Empereur vinrent broyer les forces de l’Archonte avec une violence et une efficacité inouïe. Il n’y eut aucune porte de sortie pour ces dernières. Ainsi, les Serres et les Ryssen purent se réunir de nouveau dans un cordon uni tandis que des rats putréfiés tentaient de prendre à revers l’impératrice et le reste des hommes. D’un regard, le vampire s’accorda avec son supérieur et lorsque celui-ci lui laissa le commandement pour le reste de leur avancée, le bretteur ne se fit pas prier et réorganisa rapidement les troupes.

    - En avant ! Nous allons rejoindre la crête. Resserrez les rangs et que chacun veille sur son compagnon d’armes !

    Ainsi, la cohorte se remit en marche. Dans un tourbillon de violence, de viscères et de sang noirci par la mort, les reikois continuèrent de progresser. Derrière eux, Tensai assurait l’arrière garde et se chargeait d’éliminer les monstruosités qui couinaient déjà face à lui. Si Deydreus aurait pu être inquiété de laisser son supérieur derrière, il n’avait aucun doute sur la réussite du Drakyn et sur sa sécurité. Focalisant donc son attention sur leur avancée, la Griffe continuait de se battre aux côtés de ses hommes. Pour assurer la protection de l’impératrice qui les guidait dans la marée de morts et évitait ainsi qu’ils ne tombent dans le moindre piège, le vampire usa à plusieurs reprises de ses incantations pour créer de grands sillons sanguins venant démembrer les morts vivants avant que les Serres et les Ryssen ne viennent finir les macchabés. Puis, lorsqu’ils furent rejoint par Tensai qui en avait fini avec les abominations à l’arrière, la troupe accéléra le pas. Il était temps de rejoindre les hauteurs.

    Environ quarante cinq minutes plus tard, les reikois avaient enfin atteint la crête. De là, ils purent voir les nombreux massifs rocheux qui se trouvaient autour d’eux, ainsi que le reste de la marée de morts qui peinaient à les rejoindre, encombrée par les nombreux cadavres jonchant déjà le sol. Dans cette nouvelle position, les forces du Dragon purent sans mal stopper l’avancée des cadavres ambulants et mieux gérer leur annihilation. Essuyant ses lames sur le tissu sale des restes d’un ancien shoumeien réanimé, le bretteur fixa de son regard la vallée en contrebas, où devait se trouver leur prochaine destination.

    - Si nous gardons un rythme convenable, nous devrions atteindre Sylveterre dans la fin d’après midi. En espérant que l’Archonte ne nous lance pas de nouveau ses troupes au visage. Il marqua une pause, avant de reprendre. Ces forces n’étaient que des éclaireurs destinés à jauger notre force et notre cohésion. Des espions sacrifiables pour le bénéfice du renseignement. Je ne serais pas surpris d’apprendre que d’autres surprises nous attendent sur la route. D’après les informations de Zephyr, le Mausolée se trouve à une demi-journée du refuge. Economisons nos force autant que possible, personne ne sait ce que l’enfant de X’O-Rath prépare.

    Conscients que leurs troupes avaient besoin de repos, l’empereur et son second ordonnèrent quelques minutes de repos. Ainsi, les soldats blessés purent panser leurs blessures et réajuster leurs harnois. Ici et là, les lames les plus abimées furent réarrangées ou remplacées afin de permettre une meilleure efficacité. Et si quelques blagues fusèrent ici et là entre les soldats, l’ambiance demeura tout de même bien sérieuse. Une fois reposés, les hommes se remirent en route. Dévalant l’autre flanc du pic rocheux, les reikois ne rencontrèrent étonnement aucune résistance particulière. Comme l’avait suggéré Tensai, aucun sort particulier ne fut déployé afin de couvrir leur avancé pour qu’ils ne s’épuisent pas inutilement. A plusieurs moments, le vampire se demanda si l’Archonte n’en profiterait pas pour les observer de loin, via une arche ou un système similaire à ce qu’ils avaient déjà fait à Sable d’Or. Mais… En vérité, peu importait. L’être impie avait visiblement déjà des informations les concernant puisqu’il avait lancé sur eux ses premiers soldats réanimés dès qu’ils avaient emprunté le chemin menant à son Antre. Continuant donc de marcher alors qu’une certaine tension était présente dans l’air, le groupe parvint finalement jusqu’à la destination escompté, tandis que les rayons du soleil commençait à faiblir légèrement.

    Sylveterre était un refuge assez particulier. Si ses habitants, en majorité des orcs, étaient hostiles à bien des peuples, ces derniers avaient depuis quelques mois décidé de s’ouvrir aux autres. Comprenant que leur survie dépendrait des autres populations alors que la mort les entourait, les peaux-vertes avaient décidé d’accepter en leur sein voyageurs, aventuriers et, dans de rares cas, des délégations républicaines ou reikoises. Si l’arrivée de cette dernière avait été déclaré au chef du refuge, le nom des personnes présentes avait naturellement été passé sous silence pour éviter toute embuscade ou tentative déplacer de chantage. Après tout, les forces reikoises ne devaient rester qu’une nuit avant de repartir au lendemain. La diplomatie avait donc été utilisée pour que la tribu retranchée accepte d’accueillir les étrangers venus des terres désertiques. Une promesse d’échanges de bons procédés et de commerce entre les peuples. Pour le reste, le refuge ressemblait à ce qu’on pouvait imaginer pour un lieu de repos et de protection dans des terres aussi désolées. Hérissées de piques et de pierres, les remparts formant l’enceinte du village permettaient de stopper les intrus sauvages et réanimés qui pouvaient errer et tenter de s’en prendre à la population. Déployées de manières circulaires autour d’une grande hutte servant de « mairie », les maisons étaient aussi nombreuses que variées en tailles. Faites de chaux, de peau et de bois, elles n’étaient ni luxueuses ni rassurante. Pourtant, elles offraient l’abri nécessaire à un sommeil réparateur et protégeaient des intempéries locales. De plus, elles n’étaient pas sans rappeler les installations barbares que l’on pouvait trouver dans les terres du nord. Intérieurement, Deydreus s’amusa à penser au fait qu’éventuellement cela pourrait rappeler de vieux souvenirs à Tensai. Arrivant finalement près des portes du refuge, les reikois furent accueillir par trois orcs en armure lourde. Le plus grand, un peau verte au visage marqué et aux longues tresses noires, frappa son torse de son poing avant d’effectuer une courte révérence au couple impérial et à la Griffe.

    - C’est un véritable honneur que de recevoir des personnes aussi importantes que vous dans notre refuge. Le Doyen nous a informé de votre venue et a fait préparer différents logements pour cette nuit. Je me présente, Virna, ainé du clan Gorash, je serais votre hôte et votre guide durant votre séjour à Sylveterre. Suivez-moi, je vais vous guider jusqu’à votre lieu de repos.

    Invitant donc le contingent à le suivre, l’orc mena ce dernier avec brio dans le village. Observant les reikois, les nombreux peaux vertes affichèrent des mines aussi curieuses qu’étonnées. Ici et là, quelques aventuriers errants semblaient eux aussi surpris de voir autant d’hommes d’armes au même endroit. Quelques fois, des acclamations admiratrices s’élevèrent en remarquant le couple impérial.

    - Sylveterre est plus habituée à accueillir les voyageurs que des personnes comme vous. Veuillez pardonner la curiosité de mon clan et leurs réactions. Ils ne cherchent pas à vous offenser. Ils sont simplement… Curieux.
    - Je ne doute pas de leur bonne intention Virna, ne vous en faites pas. Le Doyen sera-t-il parmi nous ce soir ?
    - Malheureusement non, ce dernier est parti chasser dans les collines au nord. Il ne doit pas rentrer avant au moins quelques jours. C’est pour cela que je suis venu vous accueillir à sa place. Mais j’ai réglé toutes les affaires demandées et je me suis assuré personnellement que tout soit prêt pour vous.
    - Et je vous en remercie. Le vampire se tourna vers l’impératrice et son époux. Le clan Gorash souhaite vous offrir le repas ce soir. Vous êtes naturellement libre de refuser et de vous reposer directement, la journée a été assez longue. Vous aurez également un logement pour vous uniquement, afin de profiter d’un peu de quiétude. Nos hommes assureront la protection du bâtiment durant la nuit.

    Il écouta la réponse des intéressés, tout comme les éventuelles discussions qu’ils eurent avec l’ainé du clan. Malgré la mission périlleuse dans laquelle ils étaient, la diplomatie ne dormait jamais véritablement et s’assurer la présence de nouveaux alliés en terres hostiles était toujours un plus. Ils arrivèrent alors finalement au niveau de la place centrale, où les soldats purent commencer à déposer leur matériel et se reposer. Le ciel, rougeoyant des derniers rayons solaires, indiquait clairement la fin de journée tandis que VIrna continuait de décrire la vie de son clan. Chasse, récolte, combats.. Le peau verte semblait se plaire à narrer les récits de sa tribu comme un marchand d’Ikusa tentant de vendre ses produits à de nobles passants. La scène amusa assez Deydreus qui écouta la discussion avec un certain intérêt.

    Ils profitaient d’un peu de répit donc il était agréable de se permettre quelques légèretés. Demain, la route serait plus dure, plus dangereuse encore. Et leur ennemi plus vicieux encore qu’il ne l’avait été pour le moment.


    Casus Belli 7bdNafm

    Apparence des épées de Deydreus:


    Impératrice-dragon du Reike
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    Ayshara Ryssen
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    Info personnage
    Race: Vosdraak
    Vocation: Mage - Soutien
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: S - Impératrice
    qui suis-je ?:
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  • Ven 30 Aoû - 9:10

    Pourquoi fallait-il que ces créatures insignifiantes soient capables de causer tant de maux de tête ? Elles n'étaient rien comparées aux ennemis que le Reike avait affrontés par le passé. Pourtant, ici et maintenant, elles représentaient un danger réel. La magie perfide de l'enfant de X’o-Rath les animait, en faisant des instruments à ne pas sous-estimer, même si aucun guerrier parmi ses troupes ne trouvait véritable honneur à succomber face à de telles pourritures non mortes. Pour tout combattant digne de ce nom, il n’existait rien de plus humiliant que de perdre contre une entité contrôlée par autrui, dénuée d’intelligence propre et de volonté.

    Graduellement, le sol se gorgeait de sang noir et d’entrailles, le genre de vision qui n’enchantait guère l’impératrice qui préférait largement la propreté ainsi que le parfum délicat des fleurs matinales. Elle n’était pas faite pour les batailles – se demandant comment son âme sœur avait pu guerroyer durant de si longues années. La guerre exigeait des sacrifices, certes, mais le coût total lui paraissait toujours plus élevé qu'elle ne le désirait. Voir ses soldats lutter, tomber, se relever, et quelquefois périr, lui remémorait douloureusement la fragilité de ce qu'elle s'efforçait de préserver. D'autre part, sa présence en ces lieux maudits permettait justement de veiller sur son peuple, en les protégeant et en empêchant le plus de pertes humaines possible. Cette mission, elle la tenait à cœur et tenterait de l’accomplir jusqu’au bout.

    Dès que l’Empereur et son second achevèrent de terrasser les gros ogres, ils rejoignirent le groupe, victorieux de cette première « petite » confrontation. Les colosses putrides gisaient désormais par terre, leurs corps bien dégueulasses étalés comme une montagne échouée, puant quasiment autant qu’un géant vert après une intense session de musculation. Maintenant (malgré tout) sa concentration, Ayshara ressentit un soulagement en apercevant son mari revenir parfaitement indemne. Un sourire discret aux lèvres, son regard s’adoucit en croisant celui de Tensai. Docilement, elle l’écouta lorsqu’il donna ses ordres, n’ayant nullement l’intention de rouspéter. Un mouvement affirmatif du chef. Le père de ses enfants avait raison : chaque goutte de son mana s’avérait une ressource précieuse à exploiter de façon calculée.

    - Bien, mon roi. Je vais concentrer mes sens où vous dites, m'assurer que nous ne marchons pas à l'aveuglette. Des bestioles de faible niveau garnissent la voie pour l'instant. Rien de catastrophique. Je demeurerai vigilante le temps que nous ayons les certitudes nécessaires à une avancée sans encombre.

    Ce qui lui fit manquer un battement, cependant, c’était que son homme décide soudainement de se la jouer solo en allant combattre les deux énormes rats restants, seul, isolé de la troupe qui se mettait d'ores et déjà en mouvement. Rah ! La mâchoire de la belle vosdraak se pressa fermement. Très clairement, elle n’approuvait pas cette idée qu’elle trouvait plutôt stupide. Pas qu’elle doutait de la puissance prodigieuse de son époux ou de sa capacité à écraser ces abominations sous son pied. Oh, loin de là. Il s’agissait surtout d’une question de stratégie. Car en terrain inconnu, l’imprévisible pouvait subvenir beaucoup plus rapidement qu’on ne le pense. Une part d’elle brûlait d’envie de le rejoindre afin de le soutenir, maiiiiiiiis…

    Il fallait qu'elle suive les ordres, ce qui la contraignait à ronger son frein en attendant le retour de l'être aimé.

    - Par tous les Astres, soyez prudent, Tensai…

    Tandis qu’ils progressaient sous la direction de la Griffe, la mère-dragon pestait intérieurement, guettant avec impatience le retour du drakyn. C’était compliqué de garder le focus sur leur marche et les combats qui se déroulaient. Ce fut d’ailleurs lorsqu’un bout de tripe fraichement découpé atterrit sur son front que la jeune femme à la chevelure d’argent se mit à grogner, écartant vivement l’hideuse chose de son visage agacé. ASSEZ ! La patience d’Ayshara atteignait ses limites. La rage alimentée par l’absence du Conquérant et le chaos environnant se cristallisa en une décision tranchante. Sans perdre une seconde de plus, elle invoqua un petit torrent de feu divin qui frappa les rangs ennemis d’une force écrasante, dévorant la chair et les os au sein d’un maelström incandescent. Les cris des créatures mourantes furent étouffés par le rugissement des flammes, puis les restes carbonisés de ce qui avait été un mur vivant de viande s'effondrèrent, ouvrant un passage dégagé pour les vaillants reikois. La magicienne serra les poings, ses améthystes se durcissant pendant qu'elle repassait les ordres de son époux dans sa boîte crânienne. Oui, il lui avait spécifiquement demandé de se ménager, mais il ne devait pas non plus exagérer ! Y’avait quand même une demoiselle enceinte ici qui recevait des trucs louches au visage !

    Et curieusement, le chef des Ryssen récupéra sa place parmi eux peu de temps après. L’impératrice espérait qu’il ait vu sa gentille petite démonstration de magie offensive.

    -  Ah, vous voilà enfin ! Avez-vous apprécié votre moment derrière ? Demanda-t-elle en soutenant son regard d’une manière qui oscillait entre reproche et ironie. Moi je me suis contentée d'économiser juste ce qu'il faut de mon énergie.

    Évidemment, cela n’avait été que du feu de palier moyen; la vosdraak se trouvait encore presque qu’à pleine capacité. En fait, elle cherchait principalement à faire comprendre qu’elle n’aimait pas être séparée de lui et que ça pouvait vite provoquer son ire, surtout quand ses hormones en pleines ébullitions dictaient leur loi.
    Écoutant les consignes du vampire, la cohorte se reposa quelques minutes durant, avant de regagner la route vers Sylveterre. Il s’agissait d’une pause bien méritée où la sœur de Vaenys en profita pour grignoter et soulager sa pauvre vessie. Elle eut même le temps de vérifier l’état de santé de plusieurs blessés, s’assurant qu’aucun mal grave ne les affecte, comme un empoisonnement ou une malédiction quelconque. Le terroir de Shoumei portait la corruption; on était donc jamais trop prudent.

    En fin de journée, ils pénétrèrent finalement le fameux village des montagnes. Fidèle à ses habitudes de préparation minutieuse, la dragonne s’était renseignée concernant cette communauté en amont de leur départ du palais d’Ikusa. Elle avait aussi contribué, de manière subtile et indirecte, aux efforts diplomatiques qui avaient permis aux forces reikoises d'être accueillies sans hostilité par ce tribu d'orcs. Tout au long du processus, on dissimula soigneusement leur identité exacte, par mesure de sécurité. Et à vrai dire, cette microsociété attisait pas mal la curiosité de la belle. Ces colosses verdâtres vivaient ici, au milieu de monts stériles et sous l'influence capricieuse de l'Arbre-Monde. Elle s’interrogeait sur leur capacité à prospérer dans un tel cadre, éloigné des autres nations, en adaptant leur mode de vie à des conditions extrêmes. Un environnement encore plus hostile que les déserts suffocants de l’Empire. Pour l'impératrice, l'occasion d'observer et d'étudier cette communauté de près se voulait une précieuse opportunité.

    Silencieuse, Ayshara détailla les résidences construites à l’aide de matériaux locaux, pierres et bois grossièrement taillés, modestes mais résolument fonctionnels. Cela suffirait pour passer la nuit, sans être constamment stressé par les aléas de Mère Nature. L’accueil des habitants du hameau la surprit agréablement, ne s’attendant pas à recevoir autant de respect. Plutôt discrète, elle demeura tout près de Tensai, ne souhait pas trop trop être le centre de l’attention, manœuvre qui échoua dès qu'une poignée d'admirateurs constatèrent leur noble présence.

    C’était dommage que le Doyen ne puisse pas les accompagner en cette soirée; la vosdraak aurait bien voulu apprendre à le connaître et peut-être éventuellement forger une alliance plus que temporaire. Elle remercia néanmoins l’ainé du clan pour sa visite des lieux et accepta volontiers son invitation à souper, voyant là une opportunité d’en savoir davantage sur les traditions et les coutumes de ce peuple. Une chance de montrer le respect et l’intérêt de l’Empire pour leur culture; un pas supplémentaire vers une possible entente plus solide.

    Plus tard, on leur servit le repas. Assis parmi les imminents du village, le couple impérial partageait ce moment dans une atmosphère chaleureuse, détonant grandement avec le reste de cette aventure. Les mets rustiques étaient présentés avec un soin qui témoignait de la bienveillance des hôtes pour leurs invités. Alors qu’ils assistaient à différentes conversations, une femme orque osa s’approcher timidement d’Ayshara qui vit un bébé blotti dans ses bras. La dame parut embarrassée, hésitant à lui adresser la parole directement.

    - Excusez-moi, majesté... Je sais que ce n’est pas l’endroit pour ça, mais j’ai entendu parler de vous. On raconte que vous êtes la médecin la plus puissante du Sekai... Je n’ai nulle part où aller, et j’implore votre aide.
    La reine posa délicatement sa coupe, tous ses sens désormais concentrés sur sa nouvelle interlocutrice. Elle hocha la tête, l’encourageant à continuer.
    - Montrez-moi l’enfant. Dit-elle doucement.
    Un poupon d’à peine trois mois, estima-t-elle, possédant malheureusement une malformation flagrante : un troisième bras, disgracieux et fragile, qui pendait du côté droit.
    - Il est né comme ça.
    - Hum… Allons dans un endroit plus tranquille afin que je puisse examiner votre bébé.
    Signifiant son intention à Tensai d’un simple échange de regard, la souveraine se retira de la table suivie par l’inconnue. Dès qu’elles furent au calme, la jeune femme prit doucement le nourrisson dans ses bras et observa le membre superflu, puis ferma les paupières, laissant ses sens magiques sonder l’essence même du mini être. La réponse fut aussi claire que douloureuse.
    - Il a subi une mutation génétique. Cela est dû à une exposition prolongée à l'influence nocive de l'Arbre-Monde. À long terme, ses effets peuvent être dévastateurs sur le développement des jeunes vies.
    - Est-ce qu’il existe un traitement ?
    - Hélas, ce mal est ancré profondément en lui. Toutefois, je peux apaiser ses souffrances et stabiliser son état, mais il sera nécessaire de surveiller sa croissance. Venez au Reike, vous et votre famille. Je vous y offre ma protection et les services de mon corps médical. L'enfant en aura grand besoin.


    […]


    Une fois la noirceur tombée, la jeune femme se rendit dans leur chambre dédiée. Son époux l’attendait pour passer la nuit. En entrant, elle le fixa, souriant affectueusement à la vue de cet homme qui représentait tant à ses yeux. Elle s’approcha de lui, ses pas silencieux frôlant le sol de pierre. Lorsqu'il se tourna pour l'accueillir, la belle se glissa entre ses bras, puis se blottit dans cette étreinte où la chaleur et la sécurité apaisaient son esprit. Malgré ce réconfort, une tension persistait en son for intérieur. Il fallait qu’elle lui parle de cette orque et de son bébé, de sa récente découverte, mais elle redoutait vachement sa réaction. Avec son tempérament protecteur, le drakyn pourrait voir cela comme un signe que la mission devenait dangereuse pour elle et leur futur enfant. Il pourrait vouloir la renvoyer chez eux. Et cela, Ayshara ne l’accepterait jamais.

    L’impératrice se mordilla la lèvre inférieure, consciente que ce serait difficile de garder longtemps l’information secrète. Dans une vaine tentative d’esquiver le sujet fatidique, elle orienta la conversation vers quelque chose d’agréable.

    - Dites-moi, mon cœur, avez-vous réfléchi à qui pourrait être le parrain de notre futur enfant ? Personnellement, je songeais à Zéphyr. Il a toujours été un proche ami, un confident loyal... Il détient une sagesse que j’admire grandement. Qu’en pensez-vous ?


    Empereur-dragon du Reike
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    Tensai Ryssen
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  • Jeu 5 Sep - 12:32
    Tensai est loin d’imaginer que sa décision de rester en arrière – pour abattre les dernières abominations restantes – va faire bougonner sa belle épouse. Peut-être ne l’imagine-t-il pas réagir ainsi car la défaite n’est même pas envisageable pour le monarque  : il sait qu’il reviendra vainqueur, et il sait qu’il peut confier la suite du commandement à son second, Deydreus. Du reste, l’inversion des rôles aurait eu le même résultat : la Griffe aussi aurait réussi à tuer les bêtes sans encombre et leur percée à l’avant n’aurait guère été difficile avec la présence du Conquérant et de la mère de Draknys. Mais, ce petit détail mis à part, il faut se rappeler que le barbare aime le combat, qu’à Ikusa, il fait bien trop calme, et que même lors du massacre de Célestia, il a été contraint de rester au palais. Alors s’il a l’occasion de croiser le fer, et naturellement, s’il sait protéger le petit bataillon qui l’accompagne, le Drakyn ne va pas faire prier.

    Si le propre d’un guerrier est d’abattre ses cibles, un chef de bataille se doit toujours d’avoir une vue d’ensemble de ses ennemis, mais aussi de ses alliés. La manifestation de feu divin n’échappe donc pas à l’homme-dragon, et s’il arque bien un sourcil, cela le décide également à en finir plus rapidement avec ses adversaires. Il a dit à son âme-sœur de se ménager, mais quoiqu’on en dise, celle-ci a du caractère, alors elle ne va pas se laisser marcher sur les pieds par des sous-fifres de l’Archonte. Cela étant dit, quand Tensai rejoint les rangs, il se rend naturellement compte de l’humeur d’Ayshara, et son ton lui indique bien que non, elle n’a pas apprécié qu’il s’éloigne, que oui, elle est légèrement énervée, et que effectivement, elle a bien obéi aux ordres. Sagement, Tensai se garde bien d’échanger un regard avec Deydreus (la solidarité masculine, ça pourrait empirer les choses), et il répond à son épouse, tout en venant se mettre à ses côtés.

    -  Tu as été parfaite. En déployant ton énergie juste comme il faut, ricane-t-il légèrement. Une taquinerie, qui montre que le barbare est plutôt de bonne humeur, en vérité. Mais bientôt, le colosse ajoute : Cela dit, si cela peut te faire plaisir, et surtout si le combat le permet, la prochaine fois, nous échangerons les rôles, Deydreus et moi. Ainsi je pourrai te regarder faire de tout près.

    Le trio sait surtout que Tensai cherchera à annihiler leurs ennemis avant même que la Vosdraak n’invoque sa magie, mais il faut bien un peu de répartie. Bientôt de toute façon, la conversation s’amenuisera et ils augmenteront la cadence de leur marche. Un peu plus tard, les voilà ainsi sur une crète qui domine les environs alentours ; pour autant, impossible de déceler le fils de X’Orath d’un simple coup d’œil, évidemment. Ce que tous voyaient, en revanche, c’était l’armée des morts qui peinait à les atteindre, mais leur groupe put ainsi élaborer une stratégie pour détruire les morts-vivants alentours.  

    -  Rejoignons Sylveterre au plus vite. Nous aurons besoin de nous reposer avant d’entrer dans la Mausolée. Ses propos s’adressent bien sûr à Deydreus, bien que Tensai parle assez fort pour qu’Ayshara l’entende. Il est possible que l’Archonte veuille nous piéger dans ce village. C’est pourquoi nous ne devrons pas nous attarder longtemps. Dès l’aube, nous repartirons pour terminer notre voyage, et abattre cette abomination.

    C’est avec un air appréciateur que Tensai voit la sœur de Vaenys s’activer près de leurs soldats pendant la pause qu’ils octroient à leur bataillon. Si l’Impératrice est naturellement respectée par les Serres Pourpres, il n’en a pas toujours été ainsi par son propre clan ; or la voir à l’œuvre lutter avec eux pourra peut-être changer quelque peu la mentalité de sa famille d’origine. Pour l’heure, cependant, Tensai ne prend pas le temps de les sonder. Ils sont en guerre, et si la belle s’occupe des blessés et se méfie des malédictions, lui donne l’ordre de renouveler l’équipement de chacun si c’est nécessaire, après quoi il s’intéresse au reste du chemin à prendre avec son général. Il n’y a que très peu de résistance, ce qui fait que leur progression est assez rapide. L’Archonte doit le savoir, se dit Tensai, mais ce n’est pas parce qu’il n’y a plus ses sbires que leurs guerriers doivent se relâcher. Naturellement, Deydreus et l’Empereur permettent quelques échanges entre les frères d’arme : il y a donc quelques blagues qui se perdent, mais personne n’ose néanmoins relâcher sa vigilance.

    L’arrivée au refuge se fait calmement, du moins, aussi calmement qu’une troupe disciplinée en est capable. C’est avec un regard attentif que Tensai regarde les huttes, les rempart en pierre, les piques qui servent à défendre ce village. Tout, dans cet endroit, montre une vie austère et rustique. Il n’y a pas de confort, juste de quoi vivre, et le Conquérant en vient à penser qu’il se serait sans doute accommodé facilement au rythme de ce clan. A l’époque, quand il visitait en long et large le Reike, l’homme-dragon avait vécu dans des conditions difficiles, ce qui lui avait permis de s’endurcir ; il retrouvait donc une touche de familiarité avec Sylveterre, bien qu’il n’y ait jamais mis les pieds par le passé.

    Naturellement, leurs identités ont soigneusement été dissimulées à leurs hôtes. Le roi ne peut toutefois s’empêcher de regarder son épouse. Sa silhouette svelte, ses cheveux argentés, son regard améthystes : tout crie qu’elle est une Vosdraak. Est-ce que les orcs seront assez cultivés pour se rendre compte de sa race ? Combiné à la présence d’un Drakyn et d’un vampire, le trio peut sembler incongru, et si les peaux vertes sont un peu ouvertes au monde extérieur, ils auront peut-être parler de la Griffe et de sa transformation en vampire. Impossible que ça ait échappé à l’armée pendant des mois, et donc impossible que ça ne soit pas arrivé aux oreilles de la populace également. Quant à Tensai, il est connu que le souverain est un descendant des créatures draconiques. Les services diplomatiques ont fait leur œuvre, mais est-ce que leur anonymat sera totalement préservé, rien ne le garantit. Enfin, c’est là le caractère pratique et méfiant de l’Empereur : il s’abstient néanmoins de se demander comment ils ont pu résister autant à la corruption ambiante. Eut-il continuer sur cette lancée qu’il aurait pu se lancer dans des soupçons pas vraiment légitimes, et ces habitants ne le méritaient peut-être pas.

    C’est donc avec son regard habituellement scrutateur et impassible qu’il voit s’approcher Virna, l’ainée du clan Gorash. Peu désireux de s’illustrer ou de se mettre en avant, Tensai laisse la main à Deydreus , qui est plus aimable et sociable que lui : il salue cependant la femme orc d’un geste de la tête accompagné de quelques mots de politesse. Naturellement, le fait que le Doyen est parti chasser dans le Nord l’intéresse et il demande :

    - Le Doyen ne s’inquiète pas de la corruption ou de la présence de d’agents des Titans ? Pour ne pas dire de l’Archonte en personne. Comment vous organisez-vous dans vos chasses et vos récoltes ? Dans la lutte contre les morts-vivants ?

    Ce serait naturellement tous des thèmes qu’ils pourraient approfondir au soir, lors du repas offert par le clan aux voyageurs. Si cela donne naturellement l’opportunité à leurs soldats de se détendre avant une grande bataille, cela est aussi une opportunité diplomatique afin de mieux connaître cette peuplade loin de la société reikoise. Le couple accepte donc l’offre qui leur est faite, et le soir venu, le guerrier mange avec parcimonie les mets qui sont déposés à table. En son for intérieur, le Drakyn a déjà hâte d’être le lendemain pour partir au combat, mais le barbare reste “discipliné”, c’est-à-dire attentif aux histoires qu’on lui raconte. Le roi parle peu, mais par contre, il n’hésite pas à quelques questions précises, sur l’évolution de leur clan, sur leur mode de vie, sur leurs chasses, sur leurs ennemis ; à un certain moment du repas, il se renseignera particulièrement sur la typographie des alentours, en demandant à leurs hôtes quels lieux marquants ils rencontreront sur leur route. Jamais l’Empereur ne mentionne ouvertement l’Archonte, il est assez malin pour tourner ses interrogations comme s’ils étaient des voyageurs qui se renseignaient sur leur prochain itinéraire, afin d’être mieux prêt. Eventuellement, le monarque laissera l’occasion à Deydreus de poser aussi ses questions afin d’affiner les siennes, ou bien d’explorer des pistes auxquelles il n’aurait lui-même pas pensé.

    Mais toute bonne chose à une fin, et voilà que chacun se retire pour avoir un repos bien mérité. Peu friand des banquets comme ceux-ci, le Drakyn se retire en premier, et quand Ayshara entre à son tour, elle peut remarquer qu’il a déjà retiré son armure. Le colosse l’entend bien sûr arriver, et il se retourne alors à moitié pour l’accueillir dans ses bras et partager sa chaleur. L’un comme l’autre ne sont pas totalement détendus - il faut dire que leur mission est périlleuse et qu’ils sont quasiment en territoire ennemi – mais il n’empêche que la présence de l’un et de l’autre est réconfortante. Un bref regard au niveau de son âme-soeur lui permet de voir qu’elle est préoccupée, mais la belle part sur un autre sujet qui le surprend quelque peu. Le parrain de leur enfant... ? C’est ça qui la tracasse ? Non, il en doute. Il doit y avoir autre chose... Mais peut-être aborde-t-elle ce sujet pour lancer la conversation sur un thème quelque peu léger, et c’est de bonne grâce qu’il y répond, non sans un sourire taquin sur les lèvres.

    - J’aurais pensé à Alasker. L’expression qui passe sur le visage de son épouse l’amuse plus qu’il ne veut bien se l’avouer et, étonnamment, il a même un petit rire. Je plaisante, bien sûr. Respire. Ce serait le pire cadeau qu’on pourrait faire au frère d’arme de Deydreus. Par les Astres, le lycan ne permettrait certes pas qu’on touche à un membre de la famille royale, mais lui laisser un nourrisson dans les bras... Non. Il ne valait mieux ne pas essayer. Zéphyr peut être un bon choix, c’est quelqu’un en qui nous aurons confiance, et il a une certaine présence au palais royal. Il pourra l’aider au mieux dans sa croissance. Tu as pensé à la marraine ? J’aurais pensé que Vildengr, de qui tu es proche, pourrait être un bon choix. Eventuellement... Lyra ou Nagisa pourraient être des personnes de confiance également. La tovyr aussi bien que notre garde royale verront cela comme un honneur et elles sont pleinement dévouées à l’égard de notre nation. Ce sont aussi des femmes fortes... Qui montreront de belles valeurs à notre enfant. Si tu me proposes Luna, par contre... Tensai plisse des yeux. Je serais plus dubitatif.

    Il laisse bien sûr planer un silence pour qu’Ayshara réponde, la conversation continue même encore un peu. Mais voilà qu’au bout d’un moment, Tensai reprend.

    - Ca mis à part, qu’est-ce qui te tracasse ? Il la connait bien, comme elle connaît ce qui lui traverse l’esprit généralement. Et si Ayshara lui confie l’anecdote de l’enfant, à laquelle il n’a pas assisté parce qu’il avait déjà pris congé, il restera un instant songeur avant de répondre. Cela l’ennuie pour leur seconde progéniture, évidemment, et il est bien connu que le Drakyn est protecteur. Si ça ne tenait qu’à lui, il la renverrait à Ikusa. Mais... leur bataillon était quelque peu restreint. Diviser leurs forces, ça mettait leur mission en péril. De plus, l’enfant avait été exposé longtemps à la corruption. Je ne dis pas que cette nouvelle me réjouit. Mais nous venons de pénétrer à peine depuis quelques jours sur ce territoire. Le bambin que tu as eu dans tes bras y est depuis bien plus longtemps. On peut donc espérer que la corruption ne t’atteigne pas, mais cela veut dire aussi que nous ne pourrons nous attarder si tôt notre ennemi abattu. Un silence. On peut aussi partir du principe que, comme tu as déjà été “possédée” par une créature via l’anneau de l’Archonte, si notre enfant avait été contaminé, tu en aurais eu déjà des signes. Or ça ne semble pas avoir affecté ta grossesse. Je me trompe ? Il valait mieux que non, car si le Conquérant apprenait une telle chose, il se mettrait sans doute dans une colère noire. Si c’est le cas, t’exposer à la Mausolée ne devrait pas non plus te rendre vulnérable. En tout cas, ça ne devrait pas affecter ton bébé. Toi, rien n’est moins sûr. Et cela le renfrogne. Si tu ressens le moindre changement, le moindre détail qui sorte de l’ordinaire, je veux que tu m’en fasses part, à moi, ou à Deydreus. Ses paroles ne souffrent d’aucune contestation, bien qu’il se radoucisse l’instant suivant et qu’il lui offre une caresse ainsi qu’un baiser. Maintenant, allons dormir. Nous aurons besoin de force pour demain.

    Et de fait, la nuit passe vite. Tensai, naturellement, se réveille tôt, plus vite que son épouse, et c’est avec des gestes emplis d’habitude qu’il enfile déjà son armure – avec discrétion cela dit – pour ensuite s’aventurer dehors, non sans avoir remis les couvertures sur les épaules de sa dulcinée. Bien sûr, elle devra se lever bientôt elle aussi, mais le temps que Tensai et Deydreus fassent le tour de leurs troupes, aillent retrouver les représentants de Sylveterre et préparent le reste de leur départ, elle peut encore grapiller quelques minutes.

    Une fois dehors, sa première préoccupation est de rejoindre la Griffe, qu’il retrouve déjà près des remparts du refuge. Un sourire effleure ses lèvres, alors qu’il ne peut s’empêcher de trouver son immunité au sommeil bien pratique. D’autre part, c’est un fardeau parfois lourd, et l’Empereur a assez de lucidité pour en avoir conscience.

    Toujours est-il qu’il le salue, et leur mission faisant loi, le roi va directement à l’essentiel :

    - Les gardes de Sylveterre ont-ils remarqué toute activité inhabituelle dans les environs ? Il n’y a eu aucune attaque ou déplacement suspect ?

    Rassuré (ou non) par la réponse, Tensai se permet ensuite une familiarité avec son général, si du moins, sa réponse le lui permet.

    - Allons faire le tour de nos troupes ensemble et profitons-en pour parler un peu. Une fois en dehors de Sylveterre, la marche et leur vigilance constante réduirait sans doute leurs échanges. Or, si cela est compréhensible, le monarque ne veut pas non plus dédaigner son général, qui est une aide précieuse aussi bien pour lui que pour l’Empire. Tu as pu chasser comme tu le souhaitais ? Une manière de lui demander comment s’est passé sa nuit, durant le sommeil du couple royal. Son regard se pose sur les habitations du village. Que penses-tu de Sylveterre ? Ils n’ont aucune information sur la Mausolée ? Une pause pour lui laisser répondre. Leur aide a été la bienvenue, mais il est étonnant qu’ils aient su autant résister aux troupes des morts-vivants. Enfin, mon clan comme le tien auraient pu faire la même chose, je présume, si nous avions été à leur place. Ce village m’a fait repenser au temps où nous n’avions pas grande chose... Un ricanement. ... Et certainement pas un royaume à gérer. Que penses-tu du moral de nos hommes ? Pour bien faire, il faudrait qu’ils progressent efficacement aujourd’hui. En tout cas, il laisse répondre son vis-à-vis, et puis, les prochaines minutes permettent une revue de leurs troupes et de leur bataillon. Stimulés par la perspective du grand combat qui s’annonce, et rôdés par leur entrainement féroce, les Serres comme les Ryssen sont prêts, et les deux chefs n’ont guère de choses à redire. Mais tout le monde est prêt et Ayshara vient même les rejoindre. D’un sourire plus tendre, le colosse l’invite à progresser à leurs côté, et c’est ensuite avec une mine plus songeuse qu’il s’adresse ensuite à Deydreus. Nous ne pouvons rien faire de plus en termes de préparatif, à part aller voir l’aînée des Gorash. Une fois à la Mausolée, nous devrons certainement beaucoup improviser, mais nous nous sommes aussi beaucoup entrainés ensemble. Il est temps que cela paie, et que nous fassions goûter le goût de nos lames à cette engeance. Quant à Ayshara, inutile de dire que le couple était un binôme habitué à travailler ensemble et cette fois, il s’adresse à elle comme à la Griffe.. Ce soir, nous repartirons avec une victoire pour l’Empire.

    Mais les batailles, c’est bien connu, sont ponctués d’imprévus. Et quand l’air semble se distordre, il est impossible aux trio de ne pas s’en rendre compte. D’un geste, le roi dégaine sa claymore, et quand une silhouette finit par apparaître - un être qui est une monstruosité avec beaucoup, beaucoup de yeux -, son regard dur et sévère se pose sur le Démon.

    Un instant, il y a un silence, le temps que les forces en présence se mesurent et se jaugent.

    Puis, la question tonne.

    - Que viens-tu faire ici, créature ?

    Il n’y a pas l’ombre d’un doute, dans la voix de Tensai. Si l'entité se lève contre eux, elle ne fera tout simplement pas long feu.[/b]
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  • Lun 23 Sep - 7:27


    La nature est morte, c’est une quiétude absolue qui serait pour beaucoup surnaturelle tant nul son ne trouble l’environnement, le chant des oiseaux est insonore parce qu’il n’y en a plus, d’oiseaux, la douce mélopée du vent est silencieuse parce qu’il n’y en a pas, de vent, et les clapotis de la rivière sont muets parce qu’il n’y en a plus, de rivière. Les terres de l’ancienne contrée sainte sont ravagées par une corruption omni-présente depuis que le touché des Titans l’a rendue stérile et lourde d’un héritage d’âmes défuntes, d’affrontements dantesques quand ils n’étaient pas déloyaux et d’une altération du tissus même de la réalité, une insidieuse trace magique qui s’immisçait peu à peu dans tout ce qui a la malchance d’exister en ces lieux condamnés. Huldan Gorash n’en comprend pas toutes les subtilités mais il en connait l’existence, il connait très bien la corruption divine pour en faire les frais chaque jour que Lothab a fait depuis la fin des affrontements célestes en Shoumeï, avant la fin de Shoumeï même. Lui et son clan se battent perpétuellement pour gagner le droit à un sursis parfois incertain, à survivre quelques jours de plus dans cette existence qui n’a fait que se mêler de façon indistincte avec l’adversité depuis que le simple fait de manger et boire à sa faim étaient devenus des luxes. Afin de nourrir son clan et de subvenir aux besoin de Sylveterre, leurs chasseurs s’étaient habitués à partir plus loin, plus longtemps, pour revenir avec des butins néanmoins plus maigres qu’avant s’ils avaient même le bon goût d’être comestibles. En qualité de Doyen du petit village il était le plus expérimenté de son clan, mais qu’importe son âge rien ne peut préparer à l’horreur quotidienne qui s’abat sur eux depuis trois ans, le vieil orc le sait ça aussi. Il sait également que ses vieilles habitudes peuvent jouer contre lui maintenant que les cartes de mère nature ont été redistribuées, et cette nuit ça n’a pas manqué, en l’absence de forêt où se dissimuler dans ces terres désormais stériles, il avait jeté son dévolu sur une faille un peu plus large que les autres d’une paroie rocheuse contre le flanc d’une montagne pour y passer la nuit, il croyait que le renfoncement dans le relief le protègerait efficacement de la vue des abominations qui parcourent le continent.

    Il s’était trompé. Et ce serait peut-être sa dernière erreur.

    La nature est morte et peut-être que bientôt il ne tarderait pas à l’être, Huldan a sa main gauche plaquée contre sa bouche pour masquer le son subtile de sa respiration, il halète sans faire de bruit pour retrouver un souffle qui lui fait défaut. Le Doyen profite de l’accalmie pour inspecter l’état désastreux de son bras droit ballant, son coude est fichu et l’articulation broyée ne s’actionne plus très bien, mais ça n’est aucunement douloureux pour le vieil orc, il est résistant à la douleur mais dans ce cas de figure la raison de cette absence de sensation est toute autre, et elle se situe quelques centimètres plus haut. Au dessus de sa jointure, l’humérus est apparent sur une dizaine de centimètres, nettoyé de tout muscle, il n’y a plus ni tendon, ni chaire, ni nerfs ni rien du tout, comme s’il était une sorte de mort-vivant avant l’heure. Huldan retire sa main de son visage en coupant sa respiration et tout doucement, avec autant de précaution qu’il est capable d’en prendre, il attrape son avant-bras inerte et tire dessus, un suintement visqueux accompagne l’extirpation de l’os de son bras qui glisse en dehors de la chaire du coude, et il dépose le reste à terre. Il ferme les yeux pour reprendre son souffle. Il ne va pas s’en tirer, pas cette fois… Ils sont trop nombreux, trop rapides et trop dangereux. Huldan revient cacher sa bouche pour éviter que sa respiration ne produise de vapeur et pivote sur le côté pour regarder avec inquiétude le haut de son bras, la chair encore présente vers son épaule continue de se désagréger, comme du sucre dans l’eau. C’est lent, mais perceptible. Si ce ne sont pas les créatures qui rodent non loin de lui qui l’achèvent ce sera leur morsure. Il risque un coup d’oeil par dessus la pierre derrière laquelle il avait réussi à momentanément se cacher pour vérifier que les monstres sont encore là, et ça ne rate pas:



    Ils sont là, ils marchent sans but dans les environs comme des pantins décérébrés dont le marionnettiste ne sait pas ce qu’il fait. Leurs longues jambes supportent leurs hanches décharnées et leurs taille de guêpe, s’élargissant en un torse difforme desquels surgissent deux paires de bras tout aussi dystrophiés les uns que les autres. Ceux du dessus possèdent des coudes saillants pour pouvoir articuler les lourdes mains aux appendices majeurs affreusement longs, dont Huldan avait souffert la piqûre au bras droit il y a une dizaine de minutes. Leur tête indistincte est plus une sorte d’extrusion de masse qu’autre chose puisque l’orc ne peut pas distinguer de traits apparents ou d’organes quelconques, il n’y place ni yeux, ni oreilles, ni même de bouche, à vrai dire il ne sait même pas si ces choses peuvent être considérées comme vivantes, ni même ce qu’elles sont réellement si ce n’est un produit de la perversion titanide. Ils se sont extirpés de la roche et ont surpris le Doyen pendant son sommeil, et après une course poursuite qu’il a bien failli perdre où il a finalement réussi à se planquer derrière un petit bout de roche, le chasseur en déroute mais hors d’haleine n’a rien pu faire d’autre que regarder les tissus de son bras se désagréger progressivement jusqu’à ce que son membre n’en tombe, et ce qui l’inquiète encore plus c’est que ça n’a pas l’air de s’arrêter tandis que l’infection ou le venin grignotera bientôt son épaule. Ces saloperies ne vont pas le laisser s’enfuir d’ici vivant, et le temps qu’il rejoigne Sylveterre… et… et si ce qui lui bouffe le bras ne s’arrête pas? Il ne restera que son squelette et ses affaires pour prouver qu’il a succombé, Huldan se rapproche du bord de la pierre et risque de nouveau un regard pour observer le comportement des saloperies qui le traquent, elles se déplacent de façon archaïque, sans réelle direction apparente, leur appendice facial semble gesticuler dans les airs devant eux en se tordant et se repliant sur lui-même comme un ver parasitique, est-ce que ça leur sert de guide? Est-ce qu’ils goûtent l’air d’une certaine manière, à la recherche d’odeur ou de mouvement du vent? Le chasseur maugrée intérieurement devant la nature ésotérique de ces choses, ce n’est pas la première fois qu’il voit des abominations parcourir sa terre natale mais ce sera sûrement la dernière s-

    Un intense éclat lumineux rougeoyant aveugle le Doyen qui laisse s’échapper un cri de surprise, dans un atroce grésillement sulfureux, une des créatures paraît se faire désintégrer par les cieux alors qu’un rayon de lumière coloré s’abat sur elle, pulvérisant sa peau rocheuse qui se liquéfie sous l’intense énergie qui l’assaille, Huldan se relève d’un seul coup, il ne sait pas ce qui se passe, mais ça joue certainement en sa faveur alors il ne va pas laisser passer l’occasion, il s’apprête à s’enfuire lorsqu’il voit enfin la source de cette déflagration arcanique se manifester. Un autre monstre dévale la paroi rocheuse de la falaise à toutes enjamb… enfin, ce qui s’apparente à des enjambées. Le chasseur hésite à estimer ce qu’il y a de plus terrifiant entre la présence lugubre des monstres de roche qui l’ont attaqué tantôt et celle sordide du nouveau venu. Une créature abominable sans doute issue elle aussi de la corruption divine descend à portée d’une nouvelle attaque tandis qu’un de ses trop nombreux yeux pour être bon signe ne commence à se charger d’un nouvel éclat. Le vieux Gorash ne perd pas plus de temps et s’enfuit, courant aussi vite que lui permet son corps éreinté et son bras déséquilibré, il court jusqu’à en perdre haleine, il court jusqu’à ce que ses jambes ne cèdent et qu’il ne s’affale par terre, avant de se relever, faire quelques pas de plus, tituber, tomber, sa gorge lui fait mal, ses membres implorent la pitié mais Huldan sait que sa vie se joue sur sa capacité à mettre le plus de distance possible entre lui et… le truc qui est maintenant devant lui. Comment?

    Le Doyen regarde l’atrocité de plus près, il doit s’agir du corps d’un soldat tombé pendant la guerre sainte et relevé par la magie noire des Titans ou par la corruption ambiante, il peut distinguer des pièces d’armure qu’il ne reconnait pas, des formes plus ou moins humanoïdes, il voit bien des cuisses, un bras entier, un torse, il y a même des côtes et des viscères -un peu trop visibles à son goût- mais ça s’arrête là. Le reste n’est qu’une parodie chimérique de corps, le bras droit de la chose est une répétition d’ossature déformée et de chitine protubérante qui dessine des copies de serres préhensiles, comme si le créateur de cette chose aberrante avait bégayé en la créant. Ses jambes rappellent la formes de racines d’arbres au chasseur, et il n’ose pas imaginer la douleur que ça va être dans cinq secondes lorsque les griffes qui terminent chaque ramification vont s’enfoncer en lui pour le déchiqueter. Le regard de l’orc revient trouver celui de la créature un peu plus haut, là où au dessus de son abdomen éventré aux organes bleuis quand ils ne sont pas carrément noirs, une cage thoracique écartée à ciel ouvert supporte une prolifération confuse de chairs et d’organes sans queue ni tête où se mélangent pêle mêle des orbes violacées, des tentacules flottant dans les airs au gré d’une brise qui n’existe pourtant pas et des morceaux de chair abyssaux qui devraient sans doute pulser ou se mouvoir de façon plus… vivante? Mais ne le font pas. De ce fouilli infâme s’extirpe une flopée de cordes de chair portant ce qui s’apparente à des globes oculaires, chacun semble recouvert d’une sorte d’enveloppe parme mais un des yeux est ouvert, son iris est d’un rouge profond similaire à celui qui devrait normalement couler de la plaie d’Huldan, et la pupille noire dévisage l’orc à terre intensément.

    Persuadé qu’il s’apprête là à vivre ses derniers instants, Huldan accorde une pensée à sa défunte femme et à ses fils, s’il doit mourir ici il veut que ce soit la dernière chose qu’il aura en tête, afin de garder éternellement leur souvenir dans le Monde d’Après. Il ferme les yeux, une grimace sur son visage alors qu’il se prépare à un trépas qu’il espère rapide mais qu’il sait ne le sera pas. Il entend néanmoins la créature bouger quelques peu sans pour autant que la douleur ne vienne, et lorsque le Doyen Gorash rouvre ses yeux pour regarder ce que le monstre en face de lui fabrique, il s’aperçoit qu’il s’est accroupi devant lui à sa hauteur. La main humanoïde de l’abomination avance et se saisit de son moignon indolore sous le regard incompréhensif du chef de Sylveterre, et l’iris carmine de l’entité corrompue s’anime soudainement. Huldan n’ose pas bouger alors qu’une myriade de questions se bousculent dans sa tête, qu’est-ce que ce truc est réellement? Si c’est un monstre corrompu pourquoi s’en est-il pris aux autres monstres tout à l’heure? La corruption ne s’est jamais entre-déchirée, du moins il ne l’avait jamais vu le faire, alors pourquoi? Si ce truc n’est pas corrompu alors qu’est-ce que c’est?

    L’oeil de l’engeance se décompose et Huldan voit des sortes de lentilles flotter devant l’orifice pupillaire tandis que le monstre semble prendre un intérêt tout particulier pour son bras. Son épaule verrouillée dans la poigne de l’abomination, il sursaute lorsqu’il entend une voix monotone, si neutre qu’elle en devient menaçante et dotée d’une pointe de timbre féminin remplir l’air:

    ”Analyse conclusive: infection parasitique de l’individu, variante de nécrophore sous influence titanide. Action recommandée: annihilation.”

    Et devant cette parole de mauvais augure, l’orc tente de libérer son bras pour essayer d’échapper au monstre, mais alors qu’il essaie de se dégager de l’emprise de l’aberration, il sent la créature s’introduire dans son esprit et fouiller méticuleusement ses pensées, Huldan revoit ses souvenirs passer devant ses yeux comme on épluche sa mémoire, progressivement, méthodiquement, comme s’il est un livre qu’on lit, la sensation lui est insupportable, bien plus pénible encore que les blessures qu’il subit habituellement. Lorsqu’enfin le supplice cesse et qu’il braque son regard avec défiance dans l’oeil unique du monstre, il tente de lui parler avant que sa voix éraillée par sa course tantôt ne s’étrangle dans sa gorge, l’absurdité sans nom reste quant à elle silencieuse et sans relâcher son bras, une lueur se met à se concentrer dans l’épaule de l’orc tandis qu’il sent sa chair se mettre à brûler. Le Doyen comprend après une frayeur initiale que le monstre essaie plutôt de cautériser la plaie que de le tuer, ce qui ne fait qu’augmenter sa confusion. Il avale sa salive, déglutissant péniblement avec sa gorge trop sèche, et se risque à la parole:

    ”Qu-... qu’est-ce que tu… es… au juste?”




    Le son des épées tirées au clair accompagne l’apparition de Savoir et d’Huldan Gorash au milieu de Sylveterre. Savoir relâche la main gauche valide du Doyen en la libérant de ses serres chitineuses tandis que son unique oeil rougeoyant pivote sur son filament de chair organique, seul mouvement perceptible effectué par le Démon. La voix qui lui parvient lui assène une question avec autorité, attirant une oeillade concentrée d’Alys sur le Drakyn imposant qui se tient à quelques mètres de là. La pupille analytique se dilate soudainement en reconnaissant deux des trois silhouettes autour desquelles semblent graviter l’assistance:

    ”Comparaison appuyée avec les illusions de l’Arbre-Monde: estimation concluante. Tensaï Ryssen et Ayshara Ryssen, couple impérial du Reike. Vous avez tué le Forgeron Kazgoth que nous avons empêché de ressusciter, vous avez vaincu la Chuchoteuse Zeï et…”

    L’oeil d’Alys s’interroge soudainement, elle s’apprêtait à ajouter que leur fils Draknys est mort assassiné, mais le Démon poly-oculaire n’est pas sûr de la véracité de cette information. Cela fait maintenant presque cinq mois que Savoir parcourt les terres shoumeïennes en exterminant les cellules de cultistes et de fanatiques divinistes, purgeant goutte par goutte l’océan de corruption qui imprègne le continent, il n’a pas eu l’occasion de confirmer ou d’infirmer ce qui lui avait été raconté par les illusions du couple du Dragon qui lui étaient apparues lors de leur escapade dans les sous-sols de Bénédictus avec Naa et les Veilleurs de l’Aurore, et si la source est plus que douteuse alors l’information n’en est qu’encore moins sure. L’entité pluri-millénaire sait qu’il serait imprudent de créer un conflit avec les deux personnes les plus aptes à terrasser un Titan sur Sekaï et Alys préfère donc s’en tenir aux sources plus sures de la bibliothèque melornoise.

    ”...et nous devions vous rencontrer, au nom des Veilleurs.”

    Un instant de silence semble planner alors que les trois reikois jaugent le niveau de la potentielle menace qui leur fait face, mais après un instant d’hésitation, c’est finalement le Doyen Gorash resté jusque là silencieux de stupéfaction qui prend la parole et brise le silence de glace:

    ”C’est… c’est un honneur innommable que de recevoir le couple impérial eux-mêmes au sein de notre trop humble village pour vos personnes, je m’appelle Huldan Gorash, Doyen du clan Gorash, ce Démon n’est pas une menace bien au contraire, il m’a même sauvé d’un trépas certain et m’a raccompagné jusqu’ici avec la vie sauve.” L’orc à la peau olive tapote son moignon désensibilisé à l’os apparent comme pour appuyer ses dires. ”Vous… vous me voyez terriblement confus de ne pas avoir été là pour vous accueillir messi- votre Excellence -Majesté?- mais on m’avait dit qu’une simple délégation reikoise ferait escale parmi nous, je n’avais pas été informé de votre venue sinon je vous implore de me croire quand je dis que j’aurai rendu justice à votre arrivée à Sylveterre.”

    La tension semble se désamorcer d’un tout petit cran aux explications pourtant peu rassurantes du Doyen. Les soldats reikois dans le village ne baissent pas leur garde d’un pouce et seule la tête de l’empereur s’incline légèrement comme pour accueillir les propos qui ne confirment rien. La claymore du régent du Reike s’abaisse doucement avant de remonter aussi sec lorsqu’un crépitement électrique se fait entendre et qu’une paupière violette embrasse le globe oculaire d’Alys en se matérialisant progressivement autour, jusqu’à se refermer complètement. Un deuxième grésillement accompagne la désintégration d’une membrane protectrice tandis qu’un autre oeil s’ouvre à partir du plus gros globe oculaire du Démon, le tentacule de chair normalement trop maigre pour pouvoir physiquement supporter un quelconque poids se déroule comme une ficelle alors que l’oeil semble flotter doucement, et une iris brune à la texture presque humaine fait son apparition, sa taille gargantuesque rappellant bien que rien de normal ne se cache derrière ce regard malgré la nouvelle voix bien plus plausible qui prend la parole:

    ”Couple Impérial du Reike, honorés de faire votre connaissance, nous sommes Savoir, Démon de la Connaissance. Nous sommes le Premier des Sept, Gardien d’Azshary, et Arme des Veilleurs de l’Aurore.” Lentement, le bras décharné du Démon se soulève à hauteur de torse jusqu’à déployer ses multiples pattes griffues vers le ciel, et une maquette lumineuse des montagnes se dessine en filaments dorés entre le réseau de serres chitineuses et d’os dystrophiques, représentant progressivement les massifs, puis un seul mont, avant d’ajouter une silhouette singulière en son centre, reconnue par le vétéran de Sable-d’Or. ”Nous supposons que votre venue coïncide avec nos informations concernant l’Archonte qui se terre ici.” La pupille de Comp se rétracte en dévisageant tour à tour Tensaï, Ayshara et le gradé reikois à leurs côtés. ”Nous…” Comp regarde ensuite Huldan et profite du caractère omni-directionnel de sa voix pour continuer à parler tout en faisant un tour sur lui-même pour inspecter Sylveterre. ”Nous sommes venus dans ces terres traquer la créature titanide dans le but de l’éliminer, le hasard fait que nous avons rencontré Gorash et nous avons appris qu’une communauté vit ici, alors nous l’avons accompagné pour les inciter à rejoindre les Veilleurs de l’Aurore dans le combat contre les Titans.” L’oeil se refocalise sur les deux Champions des Mortels et reprend d’une voix insistante, ”Notre meneuse est Espoir. La Première Soeur est de retour sur Sekaï et elle nous a chargé de vous rencontrer pour vous demander votre aide.”

    Savoir observe la réaction du couple impérial à ses paroles, il sait que son apparence suscite des réactions nerveuses et impulsives chez la plupart des mortels, mais il sait également que le couple impérial sont des pourfendeurs du divins et que les Démons sont les ennemis naturels des Titans, ils ont une cible en commun, à défaut de diplomaties ils peuvent peut-être être des alliés de circonstances. Dans le cas contraire, Savoir n’a pas besoin de calculer une estimation de ses chances de survie, il sait qu’après un certain montant de zéros derrière une virgule, les résultats deviennent négligeables.
    Le Chevalier Noir
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    Deydreus Fictilem
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  • Sam 28 Sep - 12:43



    Le cortège reikois avait été bien accueilli. Debout, le regard fier, Virna porta son attention sur Tensai. L'empereur dragon venait de s'adresser à lui et, quelque part, l'orc ne put s'empêcher de ressentir une grande fierté face aux paroles et aux questions du Drakyn. Souriant, le peau-verte invita l'assemblée à le suivre, tandis qu'il prenait la parole pour répondre au dirigeant du Reike.

    - La corruption et les créatures rôdant aux alentours de notre village sont naturellement une préoccupation majeure pour le doyen. Seulement, nous ne pouvons malheureusement pas à notre échelle lutter contre cette dernière. Seule l'extermination de la vermine grouillant par delà les murs nous est possible. Vous savez, Sylveterre est en vérité le dernier bastion de plusieurs refuges que possédait autrefois notre clan. Nous n'avons plus rien, si ce n'est l'assurance qu'au moins ici, nous possédons une sécurité relative. Il soupira, tandis que des enfants passaient sur le côté, les bras en l'air impressionnés par ces soldats en armure. C'est aussi pour cela que nous avons enchainé les discussions diplomatiques avec l'Empire. Au besoin, il nous faudra un endroit où partir. Et sinon... De quoi lutter. Pour ce qui est de la chasse, le Doyen part habituellement avec quelques cueilleurs et guerriers afin de récolter les plantes comestibles et chasser le petit gibier. Nous devons nous assurer que la nourriture est saine avant de la consommer. Même si les morts rôdent, il ne faut pas renoncer à la vie. Pas vrai ? Je pense que vous devez probablement comprendre cela. Enfin, nous pourrons en parler davantage si le cœur vous en dit au diner. Venez.

    Arrivés finalement à la tente principale, les dignitaires reikois, composés du couple impérial et de Deydreus furent invités à participer au repas qui leur serait proposé un peu plus tard. Les Serres et les Ryssen, quant à eux, se déployèrent naturellement au niveau des remparts ou dans des quartiers de fortune pour assurer la sécurité de Sylveterre tout en se reposant autant que possible. Le soir venu, les différents échanges commencèrent entre les orcs et leurs invités. Ne pouvant manger, la Griffe se contenta d'accepter les différents liquides qu'on lui proposa, s'assurant néanmoins de ne pas se laisser saouler. Si la plupart des boissons le laissèrent perplexe, une sorte de jus de fruits écrasés eut au moins le mérite de lui rappeler vaguement les vins des terres du nord. L'oreille attentive, le chevalier noir écouta cependant les mots prononcés par Tensai et Ayshara au cours de la soirée et lorsque l'empereur demanda des informations sur la typologie du terrain, le vampire redoubla d'attention.

    - Sylveterre est entourée de montagnes et de quelques plaines relativement désolées. Comme vous l'avez sans doute vu en arrivant. Un peu plus au Nord, se trouve de vieilles villes shoumeiennes en ruines depuis lesquelles un flot de vermines se répandent sur la région. Il y a également le Sud-Est où nous avons récemment dû restreindre nos zones de chasse.
    - A cause du terrain ? Ou bien d'autres choses ?
    - Les morts. S'ils étaient jusqu'à présent nombreux mais désorganisés, ils semblent à présent former de petits groupes d'assaut pour harceler nos chasseurs et surtout, des créatures abjectes les accompagnent parfois. On dit leurs morsures fatales car elles injectent en vous un poison dévorant la chair. La mort vous gagne lentement, et vous ne pouvez que la voir conquérir votre corps. Enfin. Mis à part cela, il n'y a rien d'autres de très marquant. Les montagnes du Sud sont les zones les plus dangereuses avec le Nord. L'Ouest en revanche reste la zone la plus sûre. C'est là bas que nous allons pour récupérer notre matériel ou le bois nécessaire à nos demeures. Il y a aussi du gibier encore saint. Certains des miens commencent d'ailleurs à y établir quelques petits campements. Au cas où.

    Les questions continuèrent ensuite doucement. S'ils tentaient d'éviter de parler de l'Archonte, il était évident que Tensai et Deydreus tentaient de récolter toutes les informations possibles. Les rapports préliminaires avaient été utiles, pour sûr, mais ils ne constituaient cependant pas un moyen certain de savoir ce qui les attendrait une fois au Mausolée. En fait, aucune info ne semblait transparaître quant à cet endroit. Mis à part sa localisation éventuelle. Pile là où les Gorrash disaient que les terres étaient les plus hostiles. Peu à peu, les différents invités se retirèrent pour aller se reposer. Sans repos, la griffe s'éloigna pour sa part des tentes pour laisser son esprit voguer vers l'horizon. Fermant les yeux, le vampire tenta de laisser ses sens le guider. Comme à la recherche d'un parfum particulier. D'une odeur qui lui serait familière, pleine de vie. Des reflets émeraudes venant habiller une crinière obscure... Mais ne laissant place qu'au vide. Qu'à la solitude. Et si ses sens aiguisés captèrent quelque chose, ce fut bien cet air glacial qui parcourait les steppes enneigées de la région. Et, à peine perceptible, cette odeur de putréfaction au loin. La mort était près d'eux.
    Au petit matin, Deydreus était posté au niveau des remparts lorsque Tensai vint finalement à sa rencontre. S'il jalousait légèrement l'empereur pour sa capacité à pouvoir dormir, le bretteur étira un léger sourire tandis qu'il fixait l'horizon.

    - Aucune activité suspecte. Même moi je n'ai rien remarqué de spécial. Il y a une sorte de quiétude sur Sylveterre que je trouve étonnante. Surtout vu tout ce qui entoure ce refuge. Il acquiesça ensuite, lorsque le Drakyn lui proposa de marcher un peu. Fixant son heaume sur sa tête, le vampire reprit la parole après les mots de l'empereur. Non, il n'y avait rien à proximité et je me voyais mal aller demander à nos hôtes de me nourrir sur eux. Il ricana. Je suis allé voir leur boucher, par chance il avait du sang des animaux tués pour le banquet. J'ai pu en boire un peu et je t'avoue, c'est infect. Un sourire. Je trouve ce refuge fascinant. Ils ne se laissent pas abattre par l'adversité et ils sont parvenus à survivre dans ce contexte difficile. Ils ont de la ressource et semblent déterminés. Leurs défenses sont solides même si rudimentaires. Je ne pense pas qu'elles tiendraient face à un Archonte ou même l'un des ogres que nous avons combattu hier. Ils ont besoin de nous, c'est certain. Que ce soit pour vaincre le mal rongeant la région ou pour leur offrir refuge. Notre armée aurait bien besoin d'esprits aussi forts. je ne sous estime pas la rage habitant le cœur de nos troupes, seulement, il est difficile pour un jeune impérial né à Kyouji toute l'horreur de la guerre. Et ce même après les événements du Voile rouge. Quelques vétérans de ces terres feraient du bien à l'ensemble de notre armée. Sans parler de l'aspect diplomatique. En revanche, pour les âmes nous accompagnant dans cette campagne, je dois dire que le moral est bon. La fatigue de la veille s'est dissipé avec la viande et les boissons. Et tous sentent que le véritable combat débutera bientôt.

    La revue des troupes s'enchaina ensuite dans le calmes, avant que l'impératrice ne les rejoigne. Les corps endurcis et l'esprit éveillé, les troupes se tenaient prêtes. Et un vent nouveau sembla souffler sur Sylveterre. Bientôt, une juste vengeance allait s'abattre sur Miséricorde. Un prix à payer pour les âmes tombées à Sable d'Or. Mais alors, dans un fracas étrange, une abomination fit son apparition devant le trio de reikois et leurs hommes. Dans un mouvement rapide, les soldats sortirent leurs armes tandis que les civils de Sylveterre se mirent à courir pour se cacher. Deydreus, aux côtés de Tensai et d'Ayshara, dégaina ses deux lames et attendit. Il attendit le moindre geste hostile. Le moindre mot néfaste. Pourtant, peu après les mots de l'empereur, la créature se mit à parler. Un son étrange, inhabituel, qui laissa pourtant de marbre le vampire qui jaugeait toujours le démon. Fort heureusement, l'apparition du Doyen sembla désamorcer la situation. Expliquant ses péripéties et son sauvetage in extremis, l'orc tenta de rassurer l'assemblée sur la créature, se portant garant pour elle. Pour autant, et malgré la confusion apparente sur le visage du peau verte, il était évident que la menace que représentait Savoir n'était pas encore totalement écartée. Surtout quand un autre œil s'ouvrit subitement, et qu'une autre fois s'échappa de la créature. Ecoutant le discours, Deydreus finit alors par s'avancer. Les lames toujours au clair, le vampire laissa son regard hétérochrome glisser sur le démon.

    - Ton odeur est similaire à celle d'autres démons que j'ai rencontré par le passé. Tu fais partie de cette famille, n'est-ce pas ? Il s'arrêta, repensant aux mots "premières sœurs". J'ai déjà rencontré certains de tes semblables. L'un se déclarant comme le Rêve incarné. L'autre comme l'Ordre établi. Je connais votre opposition aux Titans. Mais je sais vos ambitions plus grandes que la simple survie. Il rengaina alors ses lames, toujours aux aguets. Si tu as la moindre information concernant l'Archonte, parle. L'Empereur décidera ensuite de ton sort.

    Le chevalier noir écouta ensuite la réponse du démon, puis les échanges éventuelles avec Tensai et Ayshara. S'il demeurait méfiant, le bretteur savait que les démons pouvaient être de grands alliés. Après tout, sa propre survie était issue des conseils de l'Ombre. Cependant, il n'y avait pas de bien et de mal pour ces entités. Elles se déplaçaient selon leurs propres idéaux, et il faudrait rester méfiant jusqu'au bout. Pour l'heure cependant, un allié de plus n'était pas de refus. Surtout face à ce qui les attendait.

    *
    *  *


    La marche fut relativement longue, depuis Sylveterre. Prenant quelques vivres et rations pour la route, les troupes reikoises s'étaient rapidement mis en branle afin de parcourir les terres des rocheuses pour se diriger vers la position du Mausolée. A présent accompagnés d'un nouvel allié, les impériaux étaient également en compagnie de quelques guerriers du clan Gorrash, désireux d'aider à repousser le mal qui menaçait leur foyer. A la tête du convoi, Deydreus marchait les sens en alerte. Il devait s'assurer, avec le reste des meneurs, qu'aucun piège ne se dresserait sur leur route. A plusieurs reprises d'ailleurs, les militaires durent affronter quelques troupes de morts vivants qui vinrent à leur rencontre. Si les assauts furent facilement maitrisés, il était évident qu'il ne s'agissait que d'un moyen pour l'Archonte de gagner du temps. De jauger la menace approchante. De l'Aurore, ils passèrent ainsi rapidement au crépuscule. Et alors que le groupe s'arrêta sur le flanc d'une montagne, tous les regards se posèrent sur ce qui leur faisait à présent face.


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    Là, en contrebas, se dressait le Mausolée qu'ils recherchaient. Une forteresse dont les murs d'obsidienne avalaient toute lueur. Des braseros aux flammes bleutées et surtout des flèches gothiques s'élevant presque jusqu'aux montagnes qui entouraient la bâtisse. L'air semblait également infesté par une odeur pestilentielle rappelant rapidement la présence des nombreux morts qui parcouraient ces terres. Et pour cause... Aux pieds de la forteresse, arpentant les neiges visiblement éternelles, une armée de mort faisait cliqueter les armures rouillées qui habillaient chacun des macchabés. Un flot de morts-vivants qui dégueulait de l'entrée principale. Il était évident qu'ils allaient devoir se frayer un chemin jusqu'à cette dernière pour pouvoir ensuite espérer progresser davantage. Car le Mausolée semblait ne posséder aucune autre entrée. Aucun moyen de s'infiltrer à l'intérieur sans passer par ce flot de vermines.

    Jaugeant l'armée de morts depuis leur position, Deydreus pesta intérieurement. Même s'ils étaient forts, même s'ils possédaient une résolution sans faille, il leur faudrait du temps pour parvenir jusqu'à l'entrée et s'y faufiler. Et c'était probablement ce qu'espérait en vérité Miséricorde. Qu'ils se jettent volontairement dans la gueule du loup. Ils allaient devoir passer par ce goulot d'étranglement, au risque de se faire ensuite contourner et surtout de ne plus pouvoir ressortir. Mais le devoir appelait. Ils n'avaient pas vraiment le choix. Tourner les talons à présent reviendrait à laisser les Titans faire ce que bon leur semblerait. Cependant, tous n'étaient pas obligés de se jeter dans la mêlée.

    Les choses sérieuses commençaient à présent. Et la menace qui se dresserait bientôt face à eux n'avait rien d'une simple escarmouche avec quelques décédés. Car déjà, depuis la porte, la Mort semblait les attendre de pied ferme.

    HRP:


    Casus Belli 7bdNafm

    Apparence des épées de Deydreus:


    Impératrice-dragon du Reike
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    Ayshara Ryssen
    Ayshara Ryssen
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    Info personnage
    Race: Vosdraak
    Vocation: Mage - Soutien
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: S - Impératrice
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t202-l-imperatrice-dragon#612
  • Lun 28 Oct - 21:29

    Les mains posées sur son ventre à peine perceptible, la souveraine du Reike repensait constamment à cet orc nouveau-né et à ce satané troisième bras, grotesque manifestation de la corruption qui gangrénait l'Arbre-Monde, sinistre cadeau d’une force qui empoisonnait lentement tout ce qu’elle touchait. En analysant la triste condition de ce nourrisson, Ayshara n’avait pu s’empêcher de songer au sien, à se mettre à la place de cette pauvre mère confrontée à ce genre d'épreuve. Était-elle, également, vulnérable face à ce fléau, nonobstant ses origines vosdraak ? Dans quelle mesure ce mal risquait-il de l'affecter ? Elle s'imaginait déjà les inquiétudes de Tensai s’il venait à apprendre ces "joyeuses" découvertes. Protecteur, il lui suffirait de quelques mots pour le pousser à prendre une décision catégorique : la renvoyer à Ikusa, là où il serait convaincu que ni sa dulcinée ni leur enfant à naître ne seraient exposés à cette magie nocive. L'impératrice entendait presque sa voix gutturale, lui disant qu’il serait inconcevable de prendre un tel risque. Et elle n’aurait pas vraiment matière à le contredire. Certes, la jeune femme comprenait mieux que quiconque les potentielles raisons de son époux, puisque cet instinct de préservation habitait aussi ses propres veines. Mais le simple fait de quitter le Shoumei, de se soustraire à cette mission si longuement préparée... Ça sonnait comme un cuisant échec. Une impression de n'être qu'une chose fragile, un boulet à laisser à la maison.

    Vis-à-vis de son homme, la dragonne ne savait guère comment mentir correctement, hélas. À l'instant où elle termina sa phrase, une gouttelette de sueur coula le long de sa nuque alors que les battements de son cœur s'emballèrent. Même avec toute la volonté des titans Astres, elle ne pouvait décemment pas cacher quoi que ce soit d'important au regard insistant de l'être aimé. Il la connaissait trop bien. Ses prunelles demeurèrent ancrées dans les siennes, espérant que sa façade de maîtrise suffirait encore trois-quatre minutes avant qu’il ne remarque la lueur d’incertitude qui la trahissait. La question concernant le parrainage du bébé lui permettrait de réfléchir en amont à ses futurs arguments, à la façon dont elle formulerait tout ça. C'était une partie de son rôle d'épouse et de reine de partager ces fardeaux. De ne pas le laisser dans l'ignorance de ce qui pourrait les affecter tous les deux.

    Blottie contre le drakyn, la jeune femme profita de la chaleur réconfortante qui émanait de son corps tandis qu'un rire cristallin s'échappait de ses lèvres quand il mentionna le tovyr Alasker, une brute sanguinaire réputée pour sa rudesse au combat et son peu de finesse en société, en guise d'éventuel parrain du dauphin à venir – l'image de ce géant au franc-parler légendaire tentant d'inculquer les bonnes manières à leur progéniture créait un tableau si délicieusement absurde qu'elle ne put retenir un sourire attendri.

    - Crudelis est certes perçu comme un Vrai Homme du Reike par beaucoup, mais je ne suis pas certaine qu’un gars qui résout tous les conflits à coups de hache et en buvant comme un tonneau soit exactement… exemplaire. Le seul bain qu'il connait semble être celui du sang. Quoique, il y a un avantage : si notre enfant maîtrise le maniement d'une arme à trois ans, au moins on saura de qui il tient ! Ricana-t-elle, oubliant pratiquement le dilemme interne qui l'inquiétait jusqu'à maintenant. Elle se sentait confortable en compagnie de son roi, à discuter de trucs absolument ordinaires. Et bien sûr, il paraissait évident que le chef des Ryssen la taquinait en suggérant ce grand bourru ! Un air espiègle au visage, elle écouta la suite des mots du Conquérant, savourant l’attention avec laquelle il envisageait leur avenir familial. Zéphyr pour le rôle de parrain lui plaisait énormément. Cependant, ses propositions de marraine éveillaient un nouvel intérêt. Vildengr, Lyra, Nagisa… Chacune représentait un choix intéressant. Des femmes vigoureuses possédant une vision unique de la force et de la loyauté. Vildengr m’a toujours inspirée. Quant à Lyra et Nagisa, j’aime l’idée. Elles pourraient montrer ce que signifie le dévouement envers la nation, l'honneur ainsi que la bravoure. Cela dit, je suis presque tentée de vous proposer cette chère Luna, juste pour voir votre tête. Vous savez, elle nous a beaucoup aidés à soigner Draknys... Et si on faisait d’Alasker et Luna les parrains ensemble ? Ils lui enseigneraient l’art de fracasser des impertinents tout en récitant des prophéties lunaires inquiétantes. Un prodige, assurément. Dans un élan de joie contagieuse, Ayshara échappa un rire, puis son crâne bascula en arrière avant que ses améthystes ne retrouvent l'empereur. Naturellement, ils se rapprochèrent l'un de l'autre, complices, et leurs lèvres se rencontrèrent en un baiser aussi doux que sincère.

    Lorsqu'ils rompirent l'étreinte, le Conquérant la questionna aussitôt sur ce qui la dérangeait. Elle ravala sa salive. Une boule d'appréhension se forma dans sa gorge.

    - Lors du banquet, une habitante de ce village est venue me voir avec son bébé. Le petit souffrait... D'une malformation congénitale, d'un troisième bras plus précisément. En l'examinant, j'ai compris qu'il s'agissait d'un symptôme résultant d'une exposition prolongée à l'influence de l'Arbre-Monde et de sa corruption ambiante.  Elle se mordilla la lèvre inférieure. J'avoue que ça m'inquiète quelque peu pour le nôtre. Étonnamment, la réponse du grand drakyn fut plutôt modérée, pragmatique, moins guidé par cet instinct sourd de protection. Elle qui pensait qu'il la renverrait directement à la capitale... Eh bah non, il l'avait surpris sur ce coup ! Votre logique me rassure, alors. Je vais donc suivre votre raisonnement, mais je n’ignorerai aucun signe, aucun détail, que ce soit en moi ou autour de nous. Notre priorité reste de vaincre ce foutu Archonte , mais notre enfant… Notre enfant - nous en avons tous les deux fait la promesse - doit demeurer hors d’atteinte de cette corruption. Elle laissa ses doigts effleurer le dos de sa main. Je vous tiendrai informé du moindre changement, vous avez ma parole. Et je ferai en sorte d'être aussi forte que nécessaire. Un léger soupir de soulagement. Allons nous reposer, Tensai. Demain, nous serons prêts.


    [...]


    Pour la première fois depuis des jours, son esprit se tranquillisa. La fatigue emmagasinée, les inquiétudes enfin partagées, la belle s’assoupit rapidement d’un sommeil lourd et sans rêves. Elle somnola comme une grosse patate. Ce n’est que le matin venu qu’elle émergea doucement de ce repos bienvenu. À peine les paupières ouvertes, la vosdraak constata que son mari ne se trouvait plus à ses côtés, probablement parce qu'il était déjà parti assister Deydreus, soucieux d’anticiper les besoins des troupes. Aucunement surprise, Ayshara se redressa paresseusement, étouffant un grognement en sentant ses muscles endoloris par la dureté du voyage et ses épaules raides d’avoir dormi dans la même position des heures durant. Elle s’extirpa des draps, essayant d'ignorer ces nausées matinales qui lui retournaient l’estomac, puis entreprit tant bien que mal de se préparer, passant de l’eau fraîche sur son visage. Les gestes un peu lents, la mère pas-si-dragon-que-ça-à-son-réveil s’habilla, ajusta son accoutrement et sortit de la tente pour rejoindre l’empereur et le chef des armées. À l’extérieur, Sylveterre grouillait d’activité. En arrivant, elle salua respectueusement le roi et son bras droit, et se tint ensuite près d'eux, dédiant 'une oreille attentive la discussion des deux hommes.

    Le plan se mettait en branle. Bientôt, ils partiraient vers la Mausolée et terrasseraient cette saloperie d'enfant de X'o-rath, sauf que...

    Ouais, sauf qu'ils n'avaient pas anticipé l'apparition d'un espèce de machin bizarre doté de plein d'yeux au beau milieu du village. Avec cet étranger, il y avait cet orc bien connu parmi les villageois : le fameux Doyen. Méfiante, l'impératrice recula d'un pas et se plaça derrière Tensai, son pouvoir de senseur activé, décidée à réagir à la moindre hostilité. Savoir, se présenta-t-il, un démon de la connaissance et gardien de l'ancien royaume azsharien, arme des Veilleurs de l’Aurore, un groupuscule encore inconnu des mœurs collectives. La Chose énumérait leurs victoires passées contre les titans Kazgoth et Zeï, évoquant leurs propres batailles comme si elles étaient aussi limpides pour lui que le jour. Un tressaillement parcourut la sœur de Vaenys tandis qu’elle écoutait, une part d’elle intriguée par cette perspective d’alliance contre un ennemi commun; une autre conservant un soupçon de retenue. Elle fixait les multiples orbes de Savoir, puis scruta le Doyen Huldan, qui, en dépit de sa nervosité, confirmait que le démon l’avait sauvé d’une mort certaine. Mais un coup d'œil à son moignon à peine cicatrisé et en proie à des lésions visibles lui fit froncer les sourcils. Elle se retint de grimacer, touchée malgré elle par le mal-être de la peau verte ainsi que sa maladresse sincère. Elle décida d’envoyer un message télépathique au drakyn : * Dois-je soigner Huldan ? Il semble avoir beaucoup souffert... * Respectant sa promesse de suivre les ordres de son époux, elle se fierait à son jugement, si oui ou non il lui autorisait à soulager les maux de l'orc.

    - Doyen Huldan, c’est un honneur de constater votre résilience et de voir que vous avez un peuple plein de courage ici. Je comprends que cette situation soit inhabituelle pour vous, tout comme elle l’est pour nous. Sachez que notre présence vise à débarrasser ces terres d’une influence néfaste, celle d'un serviteur de X'o-rath. Si votre communauté se sent disposée à soutenir cette lutte, soyez assuré que notre gratitude vous sera acquise. Dit-elle de son timbre doux. Son attention se dirigea ensuite vers l'étrange entité. Vous semblez bien nous connaître, Savoir, ainsi que notre cause. Peut-être en savez-vous même davantage sur l’ennemi que nous nous apprêtons à affronter.

    Après les réponses de Tensai, les troupes se mirent finalement en marche. Montée sur une pouliche brune, l'impératrice se laissait porter par la cadence régulière des sabots martelant le sol rocailleux. Elle avançait en silence, observant le démon bizarroïde qui se déplaçait non loin, son regard évasif mais scrutateur tentant de saisir chaque détail de sa forme singulière.
    À mesure que le paysage défilait, Ayshara se décida enfin, faisant trottiner sa monture pour se rapprocher de Savoir puis, d’une voix posée, sans détour, engagea la conversation :

    - Dites-moi, Savoir. Quelles sont vos connaissances à propos de l’Arbre-Monde et de cette corruption qui dévore peu à peu le Sekai ? J'imagine que vous ne portez pas votre nom sans raison. Ses améthystes commencèrent à apercevoir la silhouette de la Mausolée qui se dessinait progressivement à l'horizon. Ce mal qui s’enracine aussi profondément, serait-il le fruit des Titans ? Ou d’une force plus obscure encore ? J’ai le sentiment que ce n’est pas juste une manœuvre de guerre, mais plutôt un moyen de nous affaiblir à long terme en altérant les sources magiques que nous utilisons jusqu’à ce que le phénomène devienne irréversible.

    D'ailleurs, plus elle le regardait, plus elle se demandait si lui aussi n'était pas un genre de sous-produit de cette corruption. Parce que franchement, il fallait bien admettre que son apparence n'avait rien d'ordinaire. Et ce même en considérant les critères reikois qui s'avéraient pourtant assez larges. Voilà une réflexion qui n'indifférait pas la jeune femme. Car, après tout, le fléau de Shoumei pouvait manifester des symptômes et des conséquences variées, souvent inattendues.

    Les reikois et l'azsharien atteignirent leur destination : le repaire de l'Archonte. Imposant et menaçant - moins une tombe qu'une forteresse maudite. Une marée de corps décharnés déferlait de l'entrée, des morts-vivants aux membres désarticulés et aux orbites vides, propageant avec eux cette odeur écœurante de viande putréfiée et d'humus moisi qui rendait chaque respiration douloureuse. Les sens en alerte, la reine demeura immobile, en position, déjà prête à analyser le moindre détail, pendant qu’elle attendait que Tensai et Deydreus, les stratèges de guerre, examinent la situation et ordonnent leur approche.

    - Messieurs, quel est le plan ? Cette Mausolée n’a rien d’accueillant, et je doute fort que notre adversaire ait seulement voulu nous impressionner en nous montrant ce "somptueux" rassemblement.

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