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Citoyen du Reike
Tulkas
Messages : 159
crédits : -259
crédits : -259
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
- Tulkas, les hommes meurent de soif.
Le Luteni grinça des dents, une expression de colère cachée sous son chèche. L’homme à l’armure noire, tenant la bannière des Serres en cape, tira sur les brides de son cheval pour marquer l’arrêt et poser pieds à terre. Enfin, pieds à sable, qui s’enfouissaient lentement.
Il inspira longuement l’air à travers son chèche. Chaud et sec. Portant cette odeur inimitable de la silice réduite en grains. Un courant d’air chaud remonta le flanc de la dune, fouettant le Luteni qui se couvrit les yeux de son avant-bras. Un léger rire échappa à l’homme du désert, c’était cet air qui lui manquait, là-bas, au cœur de l’éternelle Coeurébène. Puis, il s’assit sur ses mollets, pressant sa paume contre le sable pour l’y enfouir un peu. Là, à une cinquantaine de centimètres sous la couche de sable se trouvait du dur. Se redressant avec un air satisfait et se frottant les mains l’une à l’autre avant d’abaisser son chèche pour se poncer un peu la peau du visage avec du sable, il se tourna enfin vers son second.
- Nous pouvons faire halte ici pour la journée, dit aux hommes que nous reprendrons la marche une fois la nuit tombée. Il va de toute façon bientôt faire trop chaud pour continuer d’avancer.
Le soldat d’élite inclina le chef, avant de se tourner vers le reste de la caravane. Une cinquantaine d’hommes et de femmes qui menaient des chariots tirés par des Aazhos, tandis que sur leurs flancs, des Vezkang chevauchés par des cavaliers impériaux servaient d’escorte.
Ils transportaient du matériel qui allait s’avérer indispensable pour la future marche du Vent d’Acier, des stères de bois par dizaine et des tonneaux chargés de vivre secs pour la longue marche qui les attendait. Du ravitaillement tout droit tiré des greniers impériaux, destiné à rejoindre Coeurébène. Une tâche importante, qui d’ordinaire aurait été confiée à Usha, mais peut-être en constatant le mal du pays du Luteni ou simplement parce-que l’administratrice des Serres Pourpres avait d’autres obligations plus importantes, c’était à Tulkas qu’incombait cette responsabilité, qu’il avait bien entendu accepté avec joie.
Le camp pris rapidement forme, les chariots se positionnant en cercle pour construire une véritable muraille sur roues, derrière laquelle étaient montées quelques tentes et autres auges pour que les bêtes de trait puissent elles aussi profiter d’un peu de repos. Puis, par tradition plus qu’autre chose, la bannière de Coeurébène était haussée sur la tente de commandement, pour que personne n’ignore que les lames de la Griffe étaient là en personne.
La nuit était encore lointaine, s’il fallait profiter de quelques heures de repos, c’était l’instant pour. Abandonnant son plastron, ses spallières et ses canons d’avant-bras, c’est dans un long râle que le Luteni se laissa choir dans un amas de coussins étalés sur une couverture. Les yeux d’abord clos en cherchant à trouver un peu de sommeil pour, finalement, les rouvrir et s’asseoir en tailleur. Un homme entra alors dans sa tente, portant avec lui cette odeur délicieuse de sable brûlant.
- Les éclaireurs ont repéré une énorme carcasse dans le désert. Commença-il en allant s’asseoir en face du Luteni, jambes aussi croisées. Un Terrarus. Un adulte, colossal, probablement un fossile vivant vu sa taille.
Soupirant, Tulkas tourna la tête vers la théière en métal qui reposait dans le sable encore brûlant, la récupérant d’une main pour servir deux timbales de terre cuite, qu’il présenta à son homologue avant de se servir lui-même. Un simple thé, à la maggi et à la menthe. Un délicieux mélange s’il en était.
- Et quel est le problème, Weserian ? Demanda-il finalement.
- Ils ont repéré une meute de cerbères, des traces de présence de gnolls et pour ne pas arranger les choses, les dunes bougent. D’autres shai-hulud qui approchent pour venir dévorer l’ancêtre.
- Combien de temps allons nous perdre ?
- Difficile à dire, une semaine au mieux.
Soufflant, le Luteni trempa ses lèvres dans l’eau infusée. Un incident rare, la mort d’un vieux Terrarus était un véritable festin dans le désert. La chair, pourtant rance et toxique, de ces créatures s’adoucissaient avec l’âge, quand la taille de ces créatures suffisait pour leurs propres protections, la toxine perdait en puissance, la rendant comestible, à défaut d’agréable en bouche.
- Soit, nous allons rester ici un jour. Nous aviserons à l’aube de la marche à suivre.
- Ceci dit, ça sera bénéfique pour le m-
Tulkas n’entendit pas la suite, le sable se mit à vrombir sous son tapis, le thé dans sa timbale se mit à frémir et jusqu’à ses propres os se mirent à trembler. Un sifflement dans ses oreilles, comme si quelque chose venait d’exploser à côté de lui et avait percé ses tympans. Les paumes se posèrent contre les oreilles alors que le Luteni se redressa. Sorti de sa tente pour essayer d’identifier la source du bruit, le sabre tiré au clair.
Les militaires en faction se tenaient la tête, titubaient, d’autres, plus solides étaient appuyés sur leurs lances, le corps penché en avant, une paume plaquée sur l’oreille. Il faisait jour, mais aucune attaque, aucune tornade de sable, rien de plus.
Soudainement, c’était comme s’il faisait nuit, l’espace d’une seconde ou deux avant que la lumière ne revienne. Tulkas leva alors les yeux vers le firmament et senti son sang se geler dans ses veines.
Le Luteni grinça des dents, une expression de colère cachée sous son chèche. L’homme à l’armure noire, tenant la bannière des Serres en cape, tira sur les brides de son cheval pour marquer l’arrêt et poser pieds à terre. Enfin, pieds à sable, qui s’enfouissaient lentement.
Il inspira longuement l’air à travers son chèche. Chaud et sec. Portant cette odeur inimitable de la silice réduite en grains. Un courant d’air chaud remonta le flanc de la dune, fouettant le Luteni qui se couvrit les yeux de son avant-bras. Un léger rire échappa à l’homme du désert, c’était cet air qui lui manquait, là-bas, au cœur de l’éternelle Coeurébène. Puis, il s’assit sur ses mollets, pressant sa paume contre le sable pour l’y enfouir un peu. Là, à une cinquantaine de centimètres sous la couche de sable se trouvait du dur. Se redressant avec un air satisfait et se frottant les mains l’une à l’autre avant d’abaisser son chèche pour se poncer un peu la peau du visage avec du sable, il se tourna enfin vers son second.
- Nous pouvons faire halte ici pour la journée, dit aux hommes que nous reprendrons la marche une fois la nuit tombée. Il va de toute façon bientôt faire trop chaud pour continuer d’avancer.
Le soldat d’élite inclina le chef, avant de se tourner vers le reste de la caravane. Une cinquantaine d’hommes et de femmes qui menaient des chariots tirés par des Aazhos, tandis que sur leurs flancs, des Vezkang chevauchés par des cavaliers impériaux servaient d’escorte.
Ils transportaient du matériel qui allait s’avérer indispensable pour la future marche du Vent d’Acier, des stères de bois par dizaine et des tonneaux chargés de vivre secs pour la longue marche qui les attendait. Du ravitaillement tout droit tiré des greniers impériaux, destiné à rejoindre Coeurébène. Une tâche importante, qui d’ordinaire aurait été confiée à Usha, mais peut-être en constatant le mal du pays du Luteni ou simplement parce-que l’administratrice des Serres Pourpres avait d’autres obligations plus importantes, c’était à Tulkas qu’incombait cette responsabilité, qu’il avait bien entendu accepté avec joie.
Le camp pris rapidement forme, les chariots se positionnant en cercle pour construire une véritable muraille sur roues, derrière laquelle étaient montées quelques tentes et autres auges pour que les bêtes de trait puissent elles aussi profiter d’un peu de repos. Puis, par tradition plus qu’autre chose, la bannière de Coeurébène était haussée sur la tente de commandement, pour que personne n’ignore que les lames de la Griffe étaient là en personne.
La nuit était encore lointaine, s’il fallait profiter de quelques heures de repos, c’était l’instant pour. Abandonnant son plastron, ses spallières et ses canons d’avant-bras, c’est dans un long râle que le Luteni se laissa choir dans un amas de coussins étalés sur une couverture. Les yeux d’abord clos en cherchant à trouver un peu de sommeil pour, finalement, les rouvrir et s’asseoir en tailleur. Un homme entra alors dans sa tente, portant avec lui cette odeur délicieuse de sable brûlant.
- Les éclaireurs ont repéré une énorme carcasse dans le désert. Commença-il en allant s’asseoir en face du Luteni, jambes aussi croisées. Un Terrarus. Un adulte, colossal, probablement un fossile vivant vu sa taille.
Soupirant, Tulkas tourna la tête vers la théière en métal qui reposait dans le sable encore brûlant, la récupérant d’une main pour servir deux timbales de terre cuite, qu’il présenta à son homologue avant de se servir lui-même. Un simple thé, à la maggi et à la menthe. Un délicieux mélange s’il en était.
- Et quel est le problème, Weserian ? Demanda-il finalement.
- Ils ont repéré une meute de cerbères, des traces de présence de gnolls et pour ne pas arranger les choses, les dunes bougent. D’autres shai-hulud qui approchent pour venir dévorer l’ancêtre.
- Combien de temps allons nous perdre ?
- Difficile à dire, une semaine au mieux.
Soufflant, le Luteni trempa ses lèvres dans l’eau infusée. Un incident rare, la mort d’un vieux Terrarus était un véritable festin dans le désert. La chair, pourtant rance et toxique, de ces créatures s’adoucissaient avec l’âge, quand la taille de ces créatures suffisait pour leurs propres protections, la toxine perdait en puissance, la rendant comestible, à défaut d’agréable en bouche.
- Soit, nous allons rester ici un jour. Nous aviserons à l’aube de la marche à suivre.
- Ceci dit, ça sera bénéfique pour le m-
Tulkas n’entendit pas la suite, le sable se mit à vrombir sous son tapis, le thé dans sa timbale se mit à frémir et jusqu’à ses propres os se mirent à trembler. Un sifflement dans ses oreilles, comme si quelque chose venait d’exploser à côté de lui et avait percé ses tympans. Les paumes se posèrent contre les oreilles alors que le Luteni se redressa. Sorti de sa tente pour essayer d’identifier la source du bruit, le sabre tiré au clair.
Les militaires en faction se tenaient la tête, titubaient, d’autres, plus solides étaient appuyés sur leurs lances, le corps penché en avant, une paume plaquée sur l’oreille. Il faisait jour, mais aucune attaque, aucune tornade de sable, rien de plus.
Soudainement, c’était comme s’il faisait nuit, l’espace d’une seconde ou deux avant que la lumière ne revienne. Tulkas leva alors les yeux vers le firmament et senti son sang se geler dans ses veines.
Un dragon.
- Ud rea, ud sura rea -
Impératrice-dragon du Reike
Ayshara Ryssen
Messages : 639
crédits : 7054
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Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Foulant les ruelles pavées du village de Rizah sous un ciel azuré, Ayshara s'adonnait aujourd'hui à une petite sortie inhabituelle. Accompagnée par le Seigneur de l'endroit ainsi que d'une suite de gardes, elle ressemblait à un éclat de lune déambulant en plein jour. La rumeur de ses pas se mariait harmonieusement aux chuchotements du vent, tandis que Valeryon veillait silencieusement en bordure du hameau. D'ordinaire éloignée de ces tâches fastidieuses d'inspection, l'impératrice avait choisi de s'impliquer personnellement cette fois-ci. Les récents rapports d'espionnage et de contrôles royaux évoquant des pratiques illicites d'esclavage suscitaient bien évidemment sa curiosité. Et aussi - il fallait l'avouer - il s'agissait d'une occasion en or pour échapper à la lourdeur quotidienne du palais, en plus d'être une opportunité rêvée de constater de ses propres yeux la vérité de ces allégations. Son intuition lui soufflait que les risques étaient minimes, et le haut responsable du lieu n'était clairement pas un inconnu, leurs chemins s'étant maintes fois croisés lors de banquets à Ikusa. Rien ne présageait l'émergence d'un danger majeur.
- Dites-moi, Seigneur Torunn, parmi ma Cour, de sombres rumeurs à propos de votre village circulent... Il paraitrait que vous exercez une forme d'esclavage illégal. Rassurez-moi, ces allégations, sont-elles infondées ?
- Votre Majesté, je vous certifie que ces accusations sont grandement exagérées. Rizah est une paroisse paisible, et nous respectons les lois du Reike.
- Hum... Je souhaite voir tout cela par moi-même. Vous comprendrez que je ne peux me fier uniquement à des paroles.
Sachant qu'il serait incapable de détourner la jeune femme à la chevelure d'argent de son dessein immédiat, le noble hocha docilement la tête. Ils poursuivirent leur chemin, traversant le cœur du village où les maisons se dressaient humblement sous les regards curieux, mais timides de leurs modestes occupants. Puis, au détour d'une ruelle, une scène attira l'attention de la monarque. Un groupe d'individus possédant des traits marqués par l'épuisement s'affairaient à la réalisation d'une tâche visiblement ardue, supervisé par un contremaître aux allures austères. Fronçant les sourcils, elle adressa un œil courroucé à son interlocuteur.
- Pouvez-vous m'expliquer ceci, Seigneur ?!
- Oh, ça ? Ce n'est rien, Majesté ! Il ne s'agit que de travailleurs en provenance de Shoumei engagés temporairement histoire de...
- Des travailleurs, certes. Cependant, leurs situations me semblent assez proches de celle des esclaves. Cela ne ressemble guère à un emploi librement consenti. Elle soupira doucement. Je vous demanderai de me fournir un rapport détaillé concernant les conditions et les contrats de travail dans votre village.
- Oui, bien sûr, Impératrice. Tous ces documents se trouvent à mon bureau. Suivez-moi !
Une fois rendue au sein de la demeure de Torunn, la vosdraak commença à scruter une pile de dossiers, prétendument justificatifs de la conformité du hameau aux édits impériaux sur l'esclavage. Pendant ce temps, une servante offrit respectueusement une tasse de thé à la reine, chose qu'elle accepta avec grand plaisir. Franchement, elle suffoquait, les murs de la résidence seigneuriale n'étant pas aussi bien isolés que ceux de son château, pour sûr. Elle porta le liquide à ses lèvres. Le breuvage au parfum envoûtant d'herbes de montagne traversa lentement sa gorge. Délicieux.
Quelques minutes s'écoulèrent durant lesquelles l'épouse du Conquérant parcourut différents parchemins, son esprit analytique détectant des incohérences subtiles. Quand soudain, un malaise la poignarda de plein fouet. Une lourdeur s'abattit sur ses épaules et sa tête se mit à tourner. Ses améthystes se voilèrent d'une brume inquiétante. La tasse de thé, traîtreusement douce, se fracassa par terre. Rapidement, elle comprit qu'on essayait de l’intoxiquer. Elle rassembla ses forces afin d'activer son pouvoir de guérison. Ses doigts tremblèrent légèrement alors qu'elle invoquait sa magie curative. Mais malheureusement, l'effet de ce satané poison était d'une virulence inouïe, ce dernier s'attaquant brutalement à son système nerveux. Par chance, elle parvint à peine à en canaliser les conséquences les plus critiques avant que les ténèbres ne s'emparent de sa frêle enveloppe corporelle.
La porte du bureau s'ouvrit brusquement. Alertés, les gardes d'Ayshara firent irruption, mais ils furent en quelque sorte neutralisés par un groupe particulièrement nombreux de mercenaires armés, visiblement loyaux à Torunn. Ils tombèrent un à un, incapables de résister à cette embuscade soigneusement orchestrée.
Révélant enfin son vrai visage, il contempla Ayshara en souriant de manière cruelle et satisfaite. Cela faisait maintenant plusieurs années qu'il attendait ce moment précis. Sa patience ainsi que ses tentatives de rapprochement amical avec la mère-dragon avaient finalement payé.
- Votre campagne contre l'esclavage m'a coûté cher. Il est temps de vous faire payer. Il se pencha vers la belle, à moitié consciente, écroulée au sol. Je vais vous défigurer, vous priver de votre magie, ô noble impératrice, et vous vendre sur le marché noir. Ce sublime visage autrefois symbole de beauté et de puissance ne sera plus qu'une relique de votre passé glorieux.
Haletant et l'air horrifié, un homme du Seigneur fit irruption à l'intérieur de la pièce. Suant à grosses goûtes, il annonça une terrible nouvelle à son patron :
- Messire ! Le dragon... Valeryon... Il détruit tout ! Il dévore nos troupes ! Nous devons fuir sans plus tarder !
- Saisissez-la, vite ! Avant que ce putain de dragon nous bouffe tous !
Il hurla des ordres, commandant à ses suivants de prendre la vosdraak et de quitter les lieux immédiatement. L'urgence de la situation imposait une retraite hâtive. Les hommes du Seigneur empoignèrent le corps inerte d'Ayshara, se précipitant vers la sortie dans un chaos indescriptible. Mais à peine eurent-ils franchi le seuil du manoir que la catastrophe les frappa violemment. Le fléau des titans les attendait, ses yeux vermillon flamboyant de rage. Sa gueule s'ouvrit, révélant des rangées de dents acérées, et il s'abattit sur eux. Un rugissement assourdissant inonda l'air, un cri primal qui fit trembler la terre. Ses pauvres victimes furent prises de panique et tentèrent vainement de fuir ou de se défendre. Hélas, ils n'étaient que trop rien face à la fureur déchaînée du géant. Dans un ballet mortel de griffes et de crocs, la bête dévora les impudents un par un, les arrachant du sol comme de vulgaires poupées de chiffon. Le sang giclait, teintant le sable d'un rouge sombre, alors que les cris de terreur et de douleur s'élevaient. La créature des cieux s'animait d'une fureur implacable. Aucune chance ne serait accordée à ses adversaires. Tous, ils finiraient broyés sous sa puissance meurtrière. Et lorsque Valeryon repéra ce foutu seigneur, il lui asséna un coup de patte dévastateur. Cet être médiocre ne put qu'assister impuissant à sa fin imminente. La Terreur noire le saisit entre ses crocs monstrueux et l'engloutit, mettant un terme définitif à ses petits plans malveillants...
La destruction qui s'ensuivit s'avéra totale. Emporté par sa colère, le dragon réduisit le village de Rizah en cendres, ses flammes incandescentes dévorèrent maisons et rues, ne laissant derrière lui qu'un paysage désolé et meurtri. Plus tard, quand sa furie s'apaisa enfin, il reprit ses esprits et alla récupérer l'impératrice, toujours inconsciente. D'une délicatesse surprenant pour une entité de sa taille, il la saisit doucement dans sa patte. Puis, déployant ses ailes gigantesques, il s'envola.
Parcourant le ciel du désert reikois, un détail intéressant capta l'attention du reptile colossal : une troupe de soldats se déplaçait en dessous. Leur bannière, flottant au vent, arborait les couleurs du Reike. Des Serres Pourpres, plus particulièrement. Animé d'une pensée qui semblait presque humaine, il décida de s'approcher. Peut-être que ces personnes pourraient-elles aider à réveiller sa protégée. Ainsi donc, le fléau des titans atterrit lourdement sur le sable chaud, soulevant des nuages de poussière. Délicatement, il déposa une Ayshara inconsciente et se redressa ensuite, dominant la troupe de sa stature pharaonique. Ses deux foyers ardents scrutaient ces guerriers d'une intensité palpable. Il émit un grondement profond.
Citoyen du Reike
Tulkas
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Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
Une montagne noire venait de s’ériger au centre du campement, si grande que même la tempête de sable soulevée par ses ailes n’enlevait rien à sa sombre prestance. De son pic, le dieu vivant observait les insectes qui s’affolaient dans le campement, certains tombaient à genoux en reconnaissant le dieu-dragon, joignant leurs mains au-dessus de leurs têtes, animés d’une soudaine ferveur religieuse qu’ils s’ignoraient quelques instants auparavant, récitant psaumes après psaumes.
D’autres, hagards, se contentaient d’observer avec incrédulité la bête qui venait de se poser face à eux. Comme si leurs esprits ne parvenaient pas à comprendre ce qu’ils observaient. Cette créature trop grande, trop puissante et trop ancienne pour être réelle venait de se manifester face à eux, et comme un miroir reflé-tant la véritable nature des choses, soulignait cruellement l’insignifiance de leurs vies de mortels face à cet être plus ancien que certaines montagnes du Sekaï.
Les moins chanceux, eux, eurent l’esprit brisés à la simple vue de ce dévoreur de mondes fait de chair et d’écailles. Ils étaient là, à rire en pleurant, ou à se griffer le visage comme pour s’arracher les yeux. Il y avait de ces choses, sur le Sekaï, qui ne devaient pas être vues de tous. Le Dragon-Dieu en faisait partie. Seuls les Serres et quelques irréductibles Reikois tenaient debout sans céder à la folie de la religion, ne se brisaient pas devant le poids des âges et soutenaient la vue de ce qui ne pouvait être vu. Tulkas lui, les jambes tremblantes, se tenait droit face au dragon, maintenant que son audition avait récupérée du choc terrible du rugissement du Fléau des Titans. Il chercha à parler, mais sa mâchoire refusait de lui obéir, tout comme ses lèvres, sa langue et son souffle.
Pourtant, le Luteni en avait vu des créatures uniques, des monstruosités nées de la bouche de Puantrus et d’autres bêtes exotiques au cours de sa vie. Toutes, sans exception, lui paraissaient bien fades en comparaison avec ce qu’il voyait.
Seigneur, le simple fait de regarder le Fléau lui demandait un effort incroyable, soutenir le regard d’un dra-gon, de CE dragon, relevait réellement d’une prouesse sans nom.
Puis, la bête se mit à gronder, une fréquence si basse que l’oreille humaine du gladiateur peinait à entendre. Mais que son corps ressentait, une vibration qui venait à nouveau faire frémir ses os et tendre ses muscles. Une injonction, un rappel à l’ordre et au devoir ? Une telle créature était certainement intelligente. Aussi, baissa-il enfin le regard sur la raison de sa présence.
- Je...
Pourtant simple de nature, prononcer ce simple mot l’essouffla. Il inspira, comme s’il allait parler avant qu’il ne sente une terrible pression s’abattre sur lui, sur son esprit, sur son ego. Une volonté incompréhensible, an-cienne et puissante s’imposait dans son esprit en un rugissement d’une violence sans pareille. Aucuns mots, aucune injonction, aucun ordre. Rien de plus qu’une volonté d’agir, qui n’était pas sienne. Tulkas trouva la force de lever la jambe, pour reposer le pieds un peu plus loin dans le sable. Puis un autre. Et encore un autre.
Poupée animée par quelque chose qui le dépassait en tout points, le Luteni tentait néanmoins de lutter contre cette pression qui l’écrasait comme un caillou sous une montagne. Et pourtant, il résistait. Véritable supplice de Tantale, il poussait toujours, jusqu’à ce que finalement, il aperçoive une lumière.
Son bras soutenait les épaules de l’impératrice, tandis que la main libre lui tenait la tête droite. Elle respirait, mais à peine. Même dans cet état alarmant, il s’étonna de la douceur de sa chevelure et de la beauté de ses traits. Comme quoi, les légendes sur le couple impérial étaient peut-être vraies ? Pourtant, il ne s’en émouvait guère plus, bien trop préoccupé par l’injonction écrasante de la volonté du Dragon-Dieu. Rassemblant ce qu’il lui restait de fortitude, Tulkas regarda les Serres, et pris la parole, Valeryon observant la scène dans sa terri-fiante splendeur.
- Rassemblez les fanatiques, secouez les égarés et enchaînez les fous.
Il baissa ensuite les yeux sur l’impératrice, observant son visage, puis ses lèvres qui avaient une petite couleur étrange. S’agenouillant pour qu’une de ses cuisses serve de dossier à l’impératrice, soutenant toujours sa tête, il libéra une main pour venir toucher l’ourlet des lippes impériales, pour ensuite porter son doigt à ses lèvres et le goûter.
Un goût amer, bien connu. Tournant le visage pour cracher dans le sable. Il jura et maugréa dans sa barbe.
- Du curare.
Quelqu’un avait tenté d’empoisonner l’impératrice. Tulkas leva les yeux vers le dragon éternel et tenta d’ouvrir les lèvres, sans parvenir à émettre le moindre son. Baissant les yeux, le Luteni regarda au loin, vers la direction d’où venait le dragon. Une seule colonne de fumée noire qui remontait dans le ciel. Quiconque ait été responsable de cette trahison avait déjà payé le prix. Son seul devoir était envers Elle, l’impératrice, et son rétablissement le plus prompt. Se penchant pour glisser un bras sous les genoux de l’impératrice, l’autre autour de ses épaules. Il se redressa pour la soulever.
- Du curare. Elle a besoin de repos et d’eau. Le poison va être éliminé naturellement avec… Un peu de temps. Je veillerais personnellement sur elle.
Disait-il presque à voix basse, se sentant comme obligé de justifier son geste au dragon. Il n’osait même pas lever les yeux, comme un serf face à son seigneur. Il s’inclina et recula, lentement, avant de finalement tourner le dos au dragon pour aller jusqu’à sa tente. Allongeant l’impératrice avec une délicatesse née de la crainte et glissa un coussin sous sa tête.
Il s’installa ensuite, en tailleur, les bras reposés sur ses genoux en observant le fragment de lune que lui avait apporté la montagne-qui-volait. Inspirant lentement, avant que Weserian ne le rejoigne.
- Nous avons eu un mort, Tulkas.
Le Luteni ne parvenait pas à retirer ses yeux du corps de l’impératrice, le cœur ceint d’une gangue de terreur. Pas d’avoir perdu un homme, non, mais d’être celui à qui le Dragon-Dieu avait confié la charge de sa protégée, de son élue. Pourquoi lui ?
- Explique-toi.
Avait-il répondu d’une voix rendue douce par l’épuisement.
- Un des hommes d’armes s’est arraché les yeux après avoir croisé le regard du Fléau. Il est mort peu de temps après.
Tournant à peine le menton vers Weserian sans quitter sa charge du regard, il lui signala son attention.
- Les autres… Les autres Serres tiennent le coup, mais certains se sentent mal. Certains des plus atteints prétendent qu’ils sont des dragons, certains parlent même de s’immoler pour… Renaître ?
Weserian se pressa la paume contre la tempe. Grondant un peu.
- Il reste… Là, pardonne moi Tulkas. Souffla-il. Le Fléau des Titans semble attendre. Comme une statue, il ne quitte pas ta tente du regard.
Tulkas hocha la tête.
- Veille sur les autres. Apporte-moi de l’eau et des feuilles de maggi, je vais faire du thé pour l’impératrice en attendant que le poison ne se dissipe dans son sang.
- Poison ?
- Je t’expliquerais.
D’autres, hagards, se contentaient d’observer avec incrédulité la bête qui venait de se poser face à eux. Comme si leurs esprits ne parvenaient pas à comprendre ce qu’ils observaient. Cette créature trop grande, trop puissante et trop ancienne pour être réelle venait de se manifester face à eux, et comme un miroir reflé-tant la véritable nature des choses, soulignait cruellement l’insignifiance de leurs vies de mortels face à cet être plus ancien que certaines montagnes du Sekaï.
Les moins chanceux, eux, eurent l’esprit brisés à la simple vue de ce dévoreur de mondes fait de chair et d’écailles. Ils étaient là, à rire en pleurant, ou à se griffer le visage comme pour s’arracher les yeux. Il y avait de ces choses, sur le Sekaï, qui ne devaient pas être vues de tous. Le Dragon-Dieu en faisait partie. Seuls les Serres et quelques irréductibles Reikois tenaient debout sans céder à la folie de la religion, ne se brisaient pas devant le poids des âges et soutenaient la vue de ce qui ne pouvait être vu. Tulkas lui, les jambes tremblantes, se tenait droit face au dragon, maintenant que son audition avait récupérée du choc terrible du rugissement du Fléau des Titans. Il chercha à parler, mais sa mâchoire refusait de lui obéir, tout comme ses lèvres, sa langue et son souffle.
Pourtant, le Luteni en avait vu des créatures uniques, des monstruosités nées de la bouche de Puantrus et d’autres bêtes exotiques au cours de sa vie. Toutes, sans exception, lui paraissaient bien fades en comparaison avec ce qu’il voyait.
Seigneur, le simple fait de regarder le Fléau lui demandait un effort incroyable, soutenir le regard d’un dra-gon, de CE dragon, relevait réellement d’une prouesse sans nom.
Puis, la bête se mit à gronder, une fréquence si basse que l’oreille humaine du gladiateur peinait à entendre. Mais que son corps ressentait, une vibration qui venait à nouveau faire frémir ses os et tendre ses muscles. Une injonction, un rappel à l’ordre et au devoir ? Une telle créature était certainement intelligente. Aussi, baissa-il enfin le regard sur la raison de sa présence.
L’impératrice.
- Je...
Pourtant simple de nature, prononcer ce simple mot l’essouffla. Il inspira, comme s’il allait parler avant qu’il ne sente une terrible pression s’abattre sur lui, sur son esprit, sur son ego. Une volonté incompréhensible, an-cienne et puissante s’imposait dans son esprit en un rugissement d’une violence sans pareille. Aucuns mots, aucune injonction, aucun ordre. Rien de plus qu’une volonté d’agir, qui n’était pas sienne. Tulkas trouva la force de lever la jambe, pour reposer le pieds un peu plus loin dans le sable. Puis un autre. Et encore un autre.
Poupée animée par quelque chose qui le dépassait en tout points, le Luteni tentait néanmoins de lutter contre cette pression qui l’écrasait comme un caillou sous une montagne. Et pourtant, il résistait. Véritable supplice de Tantale, il poussait toujours, jusqu’à ce que finalement, il aperçoive une lumière.
Son bras soutenait les épaules de l’impératrice, tandis que la main libre lui tenait la tête droite. Elle respirait, mais à peine. Même dans cet état alarmant, il s’étonna de la douceur de sa chevelure et de la beauté de ses traits. Comme quoi, les légendes sur le couple impérial étaient peut-être vraies ? Pourtant, il ne s’en émouvait guère plus, bien trop préoccupé par l’injonction écrasante de la volonté du Dragon-Dieu. Rassemblant ce qu’il lui restait de fortitude, Tulkas regarda les Serres, et pris la parole, Valeryon observant la scène dans sa terri-fiante splendeur.
- Rassemblez les fanatiques, secouez les égarés et enchaînez les fous.
Il baissa ensuite les yeux sur l’impératrice, observant son visage, puis ses lèvres qui avaient une petite couleur étrange. S’agenouillant pour qu’une de ses cuisses serve de dossier à l’impératrice, soutenant toujours sa tête, il libéra une main pour venir toucher l’ourlet des lippes impériales, pour ensuite porter son doigt à ses lèvres et le goûter.
Un goût amer, bien connu. Tournant le visage pour cracher dans le sable. Il jura et maugréa dans sa barbe.
- Du curare.
Quelqu’un avait tenté d’empoisonner l’impératrice. Tulkas leva les yeux vers le dragon éternel et tenta d’ouvrir les lèvres, sans parvenir à émettre le moindre son. Baissant les yeux, le Luteni regarda au loin, vers la direction d’où venait le dragon. Une seule colonne de fumée noire qui remontait dans le ciel. Quiconque ait été responsable de cette trahison avait déjà payé le prix. Son seul devoir était envers Elle, l’impératrice, et son rétablissement le plus prompt. Se penchant pour glisser un bras sous les genoux de l’impératrice, l’autre autour de ses épaules. Il se redressa pour la soulever.
- Du curare. Elle a besoin de repos et d’eau. Le poison va être éliminé naturellement avec… Un peu de temps. Je veillerais personnellement sur elle.
Disait-il presque à voix basse, se sentant comme obligé de justifier son geste au dragon. Il n’osait même pas lever les yeux, comme un serf face à son seigneur. Il s’inclina et recula, lentement, avant de finalement tourner le dos au dragon pour aller jusqu’à sa tente. Allongeant l’impératrice avec une délicatesse née de la crainte et glissa un coussin sous sa tête.
Il s’installa ensuite, en tailleur, les bras reposés sur ses genoux en observant le fragment de lune que lui avait apporté la montagne-qui-volait. Inspirant lentement, avant que Weserian ne le rejoigne.
- Nous avons eu un mort, Tulkas.
Le Luteni ne parvenait pas à retirer ses yeux du corps de l’impératrice, le cœur ceint d’une gangue de terreur. Pas d’avoir perdu un homme, non, mais d’être celui à qui le Dragon-Dieu avait confié la charge de sa protégée, de son élue. Pourquoi lui ?
- Explique-toi.
Avait-il répondu d’une voix rendue douce par l’épuisement.
- Un des hommes d’armes s’est arraché les yeux après avoir croisé le regard du Fléau. Il est mort peu de temps après.
Tournant à peine le menton vers Weserian sans quitter sa charge du regard, il lui signala son attention.
- Les autres… Les autres Serres tiennent le coup, mais certains se sentent mal. Certains des plus atteints prétendent qu’ils sont des dragons, certains parlent même de s’immoler pour… Renaître ?
Weserian se pressa la paume contre la tempe. Grondant un peu.
- Il reste… Là, pardonne moi Tulkas. Souffla-il. Le Fléau des Titans semble attendre. Comme une statue, il ne quitte pas ta tente du regard.
Tulkas hocha la tête.
- Veille sur les autres. Apporte-moi de l’eau et des feuilles de maggi, je vais faire du thé pour l’impératrice en attendant que le poison ne se dissipe dans son sang.
- Poison ?
- Je t’expliquerais.
- Ud rea, ud sura rea -
Impératrice-dragon du Reike
Ayshara Ryssen
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Créatures légendaires dont l'intelligence surpassait même celle des mortels, les dragons, contrairement à la croyance populaire, n'étaient pas de belliqueux reptiles guidés par l'instinct de destruction. Ils forgeaient des liens uniques avec des individus spécifiques, des âmes qu'ils percevaient dignes de leur confiance et de leur affection. Durant son existence millénaire, Valeryon tissa très peu de ces liens, à un tel point qu'il disparut du Reike à la mort de ses précédents maîtres. Sa psychologie possédait une complexité difficile à comprendre pour quiconque en ce Sekai. Et nul ne pouvait réellement prédire ses actions, ni son niveau d'obéissance envers les souverains impériaux. Certes, le Fléau détenait une relation affective puissante avec ces derniers, mais il n'en demeurait pas moins une entité entièrement autonome qui pouvait tout simplement décider de s'éclipser du jour au lendemain.
D'une méfiance protectrice, le géant écailleux restait attentif à la scène qui se déroulait sous ses yeux charbonneux. Après avoir déposé le petit corps de sa protégée, inerte et vulnérable, devant cette troupe de soldats aux couleurs reikoises, il se tint immobile, une statue vivante qui émanait d'une force brute et d'une préoccupation pratiquement paternelle. Son attention se dirigea presque exclusivement sur l'impératrice, totalement indifférent aux délires religieux et autres signes de détresse que manifestaient les hommes aux alentours. Tout ce qui comptait pour lui, c'était l'état de santé de la mère-dragon.
Toutefois, parmi tous ces personnages quelque peu troublés, se distinguait un brun au teint mulâtre. Le seul qui osa s'avancer, en fait. Perçant l'intention de celui-ci, le dragon laissa échapper un grondement sourd, plutôt un avertissement qu'une menace. Mais malgré tout, la créature sembla accorder une sorte de confiance au luteni et ne broncha pas lorsqu'il toucha la belle endormie. Il comprenait la gravité de la situation et savait que chaque seconde comptait. Ses prunelles flamboyantes comme les braises d'un volcan le dévisagèrent, essayant sans doute de lire en lui, de décrypter le moindre de ses desseins. Un seul faux geste. Un seul, et il n'était pas mieux que mort. Après la mésaventure qui venait d'arriver à Ayshara dans ce maudit village de Rizah, le fléau des titans était toujours sur le qui-vive, anxieux que toute cette supercherie se poursuivre, qu'on tente encore de s'en prendre à sa douce maîtresse. Une inquiétude palpable pesait sur son gros cœur d'immortel. L'attaque visant la vosdraak ne constituait pas uniquement une agression envers elle, mais également une offensive contre ce qu'elle symbolisait et défendait. Peut-être... Peut-être se sentait-il coupable de ne pas avoir prévenu le danger, d'être intervenu trop tard ?
Cette vue éveilla en lui un chagrin qu'il refoulait depuis des millénaires. Une douleur qui lui remémora la perte de ceux qu'il avait aimés et protégés jadis. Ceux qu'il considérait comme son Père et sa Mère.
En écoutant le Petit Être parler, Valeryon comprit que sa dragonnière avait été victime d'une sorte de poison spécifique, du curare. Heureusement, le problème se résorberait de lui-même et bientôt ils pourraient s'envoler vers Ikusa, là où ils seraient enfin en sécurité. Alors que Tulkas transportait délicatement l'enveloppe corporelle de la demoiselle à la chevelure d'argent, le titan des cieux scrutait chaque mouvement avec une attention soutenue. Au fur et à mesure qu'il le voyait aller, une assurance prudente s'installa à l'intérieur de l'esprit du dragon. Les rouages d'un plan se mettaient en place; dès que l'épouse du Conquérant irait mieux, il guetterait le trajet jusqu'à la capitale, protégeant ainsi Ayshara et ses sauveurs contre toute menace potentielle. Il était prêt à déchaîner sa fureur sur quiconque oserait s'approcher d'eux avec de mauvaises idées.
Tandis que le terrifiant gardien veillait à l'extérieur, le Serre Pourpre surveilla la reine dans sa tente. Allongée sur un lit de fortune - un assemblage modeste mais suffisamment confortable -, elle respirait de manière lente et mesurée. Une trentaine de minutes s'écoula avant que la belle ne daigne à ouvrir les yeux. Semblant émerger d'un sommeil très viscéral, elle commença à se réveiller en gémissant doucement. Lorsque ses paupières se soulevèrent péniblement, révélant ses iris d'un violet profond, il y avait dans son regard une clarté presque surnaturelle, un mélange de force et de vulnérabilité.
- T...
Hélas, la confusion était belle et bien présente. Sa tête tournait, ses membres refusaient de lui obéir correctement. Sa perception de son environnement était visiblement brouillée. La mère de Draknys paraissait perdue, désorientée, cherchant à comprendre où elle se trouvait en ce moment même. Ses prunelles parcouraient rapidement la tente, en quête d'un indice, d'un repère susceptible de lui apporter une réponse. Les sons et les formes se mélangeant dans un tourbillon flou et indistinct. C'en était trop. Un vertige oppressant l'envahissait, l'obligeant à refermer ses mirettes. Que se passait-il, au juste ?
- T... Tensai. Où est-il... Je dois voir mon mari... Murmura-t-elle faiblement, probablement à la recherche de réconfort, de son roc.
L'impératrice tourna lentement la tête sur le côté. Elle entrouvrit un œil dont l'attention se figea sur la présence de ce soldat à la chevelure brune qui patientait près de sa personne.
- Qui... Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle d'une voix fragile et hésitante.
Citoyen du Reike
Tulkas
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- Tulkas. Répondit-il sobrement en versant de l’eau chaude dans une tasse de terre cuite. Mon nom est Tulkas, votre majesté impériale.
Prenant un mortier et un pilon en pierre poreuse, il récupéra calmement de sa main libre une poignée de feuilles de maggi séchée, qui conservaient malgré tout cette teinte violette. Broyant d’abord les feuilles dans son poing, il laissa tomber les fragments dans le cratère de pierre qu’il saisissait de sa paume, l’autre fermée autour du pilon, il s’attela lentement à réduire les feuilles en poudre.
- Je suis un officier de votre armée, votre majesté. Disait-il, les yeux clos tandis qu’il répétait ce geste circulaire qui réduisait la maggi en poudre toujours plus fine. Je suis Luteni, du régiment des Serres Pourpres. J’ai l’honneur d’être le banneret de votre Griffe, Deydreus Fictilem, sur le champ de bataille. Vous êtes en sécurité.
Et il n’était plus que ça, un officier parmi tant d’autres, qui se distinguait plus par son régiment et ses fonctions que par sa grandeur intrinsèque. Que restait-il de ce gladiateur qu’elle aurait pu voir un jour, les allées et venues du couple impérial dans la grande arène de Taïsen étaient nombreux et ses champions étaient légions. Un de plus dans la foule de ces esclaves qui saignaient pour le plus grand plaisir de la tradition martiale Reikoise, ou simplement, comme il avait appris à le haïr, pour satisfaire le désir de combats des plus faibles de cette grande nation.
Non, il ne restait que son nom, de cette époque gladiatoriale. Son nom, et cette bête enchaînée qui bavait d’excitation à la vision d’un dragon. Voyant en ces créatures presque divines le plus beau des trophées, qu’il soit monté à un mur, ou chevauché à travers les cieux. Bête enchaînée, qui de prime abord immobile, tentait de se déloger de plus en plus de sa prison, enfouie profondément dans sa poitrine, par-delà les muscles, par-delà les os, par-delà le cœur. L’air mélancolique de l’ancien gladiateur ne dura qu’un battement de cœur, ne marqua qu’un arrêt temporaire au mouvement circulaire de la maggi qu’il broyait. Inspirant lentement, il reprit parole.
- Nous étions en route pour rejoindre la Griffe à Cœur-ébène avec du matériel pour ravitailler la forteresse et préparer l’expédition dans le Grand Nord, votre majesté impériale. Expliqua-il, la voix douce et grave, à l’accent chantant de la ville de Taïsen, au timbre déférant, au vu de l’auguste personnage dont le Dragon-Dieu lui avait donné la charge. Nous avons dû faire halte à cause d’un charnier sur notre itinéraire, un vezhven gezri, vénérable, mort. Tout le désert s’est réuni là-bas pour festoyer et dévorer la chair du faiseur de dunes.
Les Terrarus avaient bien des noms dans le désert. Qui variaient d’une tribu à l’autre, les bonnes gens de Taïsen qui avaient pu se payer une éducation appelaient ces créatures par leurs nom commun, le Terrarus, alors que les gens du peuple, qui s’exclamaient en Shierak parlaient de « vezhven gezri », les grands serpents, d’autres tribus de nomades eux, les appelaient tout simplement « Shai-Hulud », bien des noms pour les vénérables maîtres du désert.
- Puis la nuit est tombée sur le camp, le soleil obscurci par l’ombre du Dragon-Dieu et il vous a confié à ma charge. Dit-il en posant le pilon sur une planche en bois sec pour ensuite venir verser la maggi dans la tasse de terre cuite, laissant la poussière se dissoudre dans l’eau et infuser lentement. Vous avez été empoisonnée, par du curare à en juger les effets et le goût du poison, votre majesté. Les responsables doivent être déjà morts, leurs os noircis par Son souffle vengeur.
L’espace d’un instant, il se sentait transporté, ailleurs. Il s’imaginait courant, fuyant à travers les ruelles d’une ville condamnée par la fureur d’un dieu vengeur. A chercher à se protéger des murs qui s’écroulent et des braisent soulevées par un mouvement d’aile colossal. Pour ensuite sentir une vague de chaleur, la peau qui dore, se craquèle, puis se noircit et s’évapore pour ne laisser que des os blanchis calciné tandis que des flammes rongent ses chairs. Tulkas baissa les yeux vers sa paume, celle qu’il avait brûlé pour se rattacher à la réalité après l’affrontement contre l’apôtre de la pestilence. La vague de terreur qui manque de le submerger et de l’emporter se meurs contre les murs de sa forteresse mentale. Il ferme les yeux, inspire, souffle et les rouvre sur la figure de l’impératrice, allongée devant lui, à peine capable de parler, de le regarder et de bouger.
Même ainsi démunie, la femme était belle. C’était d’ailleurs un cruel euphémisme, qui ne rendait pas ses lettres de marques à la réalité. La fille de la Lune, l’Impératrice, la mère des dragons. Si belle qu’elle semblât plus tenir du fantasme que de la réalité. Inspirant, il se pencha vers elle pour apporter la tasse à ses lèvres.
- Buvez. Dit-il, la voix douce. C’est du thé de maggi, vous avez besoin de boire. Votre corps éliminera le curare, en attendant il vous faut du repos, vous hydrater et manger. Le Dragon-Dieu veille au sein du campement.
Prenant un mortier et un pilon en pierre poreuse, il récupéra calmement de sa main libre une poignée de feuilles de maggi séchée, qui conservaient malgré tout cette teinte violette. Broyant d’abord les feuilles dans son poing, il laissa tomber les fragments dans le cratère de pierre qu’il saisissait de sa paume, l’autre fermée autour du pilon, il s’attela lentement à réduire les feuilles en poudre.
- Je suis un officier de votre armée, votre majesté. Disait-il, les yeux clos tandis qu’il répétait ce geste circulaire qui réduisait la maggi en poudre toujours plus fine. Je suis Luteni, du régiment des Serres Pourpres. J’ai l’honneur d’être le banneret de votre Griffe, Deydreus Fictilem, sur le champ de bataille. Vous êtes en sécurité.
Et il n’était plus que ça, un officier parmi tant d’autres, qui se distinguait plus par son régiment et ses fonctions que par sa grandeur intrinsèque. Que restait-il de ce gladiateur qu’elle aurait pu voir un jour, les allées et venues du couple impérial dans la grande arène de Taïsen étaient nombreux et ses champions étaient légions. Un de plus dans la foule de ces esclaves qui saignaient pour le plus grand plaisir de la tradition martiale Reikoise, ou simplement, comme il avait appris à le haïr, pour satisfaire le désir de combats des plus faibles de cette grande nation.
Non, il ne restait que son nom, de cette époque gladiatoriale. Son nom, et cette bête enchaînée qui bavait d’excitation à la vision d’un dragon. Voyant en ces créatures presque divines le plus beau des trophées, qu’il soit monté à un mur, ou chevauché à travers les cieux. Bête enchaînée, qui de prime abord immobile, tentait de se déloger de plus en plus de sa prison, enfouie profondément dans sa poitrine, par-delà les muscles, par-delà les os, par-delà le cœur. L’air mélancolique de l’ancien gladiateur ne dura qu’un battement de cœur, ne marqua qu’un arrêt temporaire au mouvement circulaire de la maggi qu’il broyait. Inspirant lentement, il reprit parole.
- Nous étions en route pour rejoindre la Griffe à Cœur-ébène avec du matériel pour ravitailler la forteresse et préparer l’expédition dans le Grand Nord, votre majesté impériale. Expliqua-il, la voix douce et grave, à l’accent chantant de la ville de Taïsen, au timbre déférant, au vu de l’auguste personnage dont le Dragon-Dieu lui avait donné la charge. Nous avons dû faire halte à cause d’un charnier sur notre itinéraire, un vezhven gezri, vénérable, mort. Tout le désert s’est réuni là-bas pour festoyer et dévorer la chair du faiseur de dunes.
Les Terrarus avaient bien des noms dans le désert. Qui variaient d’une tribu à l’autre, les bonnes gens de Taïsen qui avaient pu se payer une éducation appelaient ces créatures par leurs nom commun, le Terrarus, alors que les gens du peuple, qui s’exclamaient en Shierak parlaient de « vezhven gezri », les grands serpents, d’autres tribus de nomades eux, les appelaient tout simplement « Shai-Hulud », bien des noms pour les vénérables maîtres du désert.
- Puis la nuit est tombée sur le camp, le soleil obscurci par l’ombre du Dragon-Dieu et il vous a confié à ma charge. Dit-il en posant le pilon sur une planche en bois sec pour ensuite venir verser la maggi dans la tasse de terre cuite, laissant la poussière se dissoudre dans l’eau et infuser lentement. Vous avez été empoisonnée, par du curare à en juger les effets et le goût du poison, votre majesté. Les responsables doivent être déjà morts, leurs os noircis par Son souffle vengeur.
L’espace d’un instant, il se sentait transporté, ailleurs. Il s’imaginait courant, fuyant à travers les ruelles d’une ville condamnée par la fureur d’un dieu vengeur. A chercher à se protéger des murs qui s’écroulent et des braisent soulevées par un mouvement d’aile colossal. Pour ensuite sentir une vague de chaleur, la peau qui dore, se craquèle, puis se noircit et s’évapore pour ne laisser que des os blanchis calciné tandis que des flammes rongent ses chairs. Tulkas baissa les yeux vers sa paume, celle qu’il avait brûlé pour se rattacher à la réalité après l’affrontement contre l’apôtre de la pestilence. La vague de terreur qui manque de le submerger et de l’emporter se meurs contre les murs de sa forteresse mentale. Il ferme les yeux, inspire, souffle et les rouvre sur la figure de l’impératrice, allongée devant lui, à peine capable de parler, de le regarder et de bouger.
Même ainsi démunie, la femme était belle. C’était d’ailleurs un cruel euphémisme, qui ne rendait pas ses lettres de marques à la réalité. La fille de la Lune, l’Impératrice, la mère des dragons. Si belle qu’elle semblât plus tenir du fantasme que de la réalité. Inspirant, il se pencha vers elle pour apporter la tasse à ses lèvres.
- Buvez. Dit-il, la voix douce. C’est du thé de maggi, vous avez besoin de boire. Votre corps éliminera le curare, en attendant il vous faut du repos, vous hydrater et manger. Le Dragon-Dieu veille au sein du campement.
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Impératrice-dragon du Reike
Ayshara Ryssen
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À son réveil, Ayshara se sentait comme si elle émergeait d'un long sommeil. Il y avait cette maudite lourdeur inhabituelle qui écrasait ses fines paupières. Ce poison, il tapait fort sur le système. Une lumière tamisée filtrait à travers la tente, et bien que cette dernière soit naturellement douce, elle lui agressait les mirettes, donnant encore plus envie à la vosdraak d'enfoncer profondément son visage dans ce matelas de fortune. Le corps engourdi, la moindre tentative de mouvement provoquait des douleurs sourdes qui couraient le long de ses muscles. Bon sang qu'elle détestait ce genre de sensation ! Elle qui commandait, qui dirigeait un vaste royaume, se retrouvait maintenant à dépendre de la bonne volonté des autres. C'était frustrant.
Une pensée unique prenait de l'ampleur, obsédante et persistante : le besoin de voir l'Empereur. Ce désir d'être proche de l'être aimé. La sécurité. La paix d'esprit. Cet homme l'ayant si souvent protégée contre le mal. Chaque fois que la menace avait frôlé leur famille, c'était à ses côtés qu'elle avait été le plus à l'abri. Son regard ferme, sa présence rassurante, son toucher qui détenait le pouvoir de dissiper ses craintes en un clin d'œil... Aujourd'hui, il faudrait se débrouiller sans.
- Tu... Tulkas.
Tulkas. Ne disant rien de plus, elle écouta - du mieux possible - les explications offertes. Ses pupilles suivirent machinalement le luteni en train de manier un pilon de pierre. Ses mouvements étaient minutieux et réfléchis alors qu'il saisit une poignée de feuilles de maggi séchées afin de les broyer. Les arômes terrestres libérés titillèrent ses narines. Une petite infusion médicale l'aiderait sans doute à reprendre quelques forces, oui. Puis, un soupir de soulagement se glissa des lèvres de la jeune femme; il s'agissait d'un membre de l'armée impériale, le banneret des Serres Pourpres, plus précisément. Elle se trouvait donc en sécurité, et non pas prisonnière des griffes d'un groupe de fanatiques bizarres ou d'esclavagistes renégats. Ouf !
Écarquillant lentement les yeux, l'impératrice contempla davantage les caractéristiques physiques de son veilleur. Aussitôt, elle remarqua ses traits étrangement familiers. Constat amusant, ceux-ci portaient une ressemblance étonnante avec ceux de Deydreus, bien que Tulkas semblât moins... Moins pâle. Plus vivant. Malgré son état de vulnérabilité, un sourire espiègle enjoliva le visage de la reine.
- J'ignorais que Deydreus avait un jeune frère. Lança-t-elle avec une légèreté teintée de taquinerie. Faible, sa voix vibrait toutefois de cette douceur retrouvée, brisant un instant la gravité de son malaise.
La mère de Draknys ricana paisiblement, la première manifestation qu'elle sortait la tête de l'eau. Lentement mais sûrement; la chaleur de l'humour adoucissait les contours de sa récente épreuve.
- Enchantée de vous rencontrer, Tulkas. Même dans ces circonstances quelque peu inhabituelles. Elle changea de posture afin d'être couchée en position latérale, s'appuyant sur un coude. Je suppose que vous savez déjà qui je suis, mais permettez-moi de me présenter formellement. Je suis Ayshara Ryssen, Impératrice du Reike. Ouais, c'était peut-être assez étrange, voire absurde, de faire une présentation comme ça. Cependant, la souveraine pensait cela important de s'annoncer clairement à son interlocuteur, quitte à passer pour une pure brindezingue.
Ses sourcils se froncèrent discrètement en continuant d'observer le beau brun. Avait-elle déjà vu cet homme quelque part, au-delà de ces curieuses similitudes avec le chef des armées ? Il ne s'agissait pas seulement de son apparence, il y avait un truc plus profond, un souvenir flou qui refusait de se matérialiser pleinement. Quoi donc ? L'épouse du Conquérant envisagea d'ailleurs de demander directement au guerrier de l'aider à rafraîchir sa mémoire, mais sa fierté de dragonne la retenait. Elle ne voulait pas paraitre encore plus vulnérable qu'actuellement, ni dépendante de quelqu'un pour comprendre ses propres souvenances.
Pendant que le Serre Pourpre racontait son histoire, Ayshara se laissait bercer par son charmant accent caractéristique de la Ville du Lion, tout en essayant de demeurer attentive aux moindres détails du récit, ce qui n'était franchement pas aisé. Et au final, ce fut la mention de Valeryon qui la mit sur le qui-vive. Entendre parler d'un soi-disant "souffle vengeur" la troublait. Mieux que quiconque en ce Sekai, elle connaissait la puissance dévastatrice du dragon. De surcroit, elle n'avait pas été consciente pour témoigner de sa fureur à Rizah... À quel degré de destruction devait-elle s'attendre ? Est-ce que ça la foutrait dans l'embarras ? La tiendrait-on responsable de l'excès de colère du Fléau ?
Son cœur manqua un battement. Une gouttelette de sueur perla sur le front de la vosdraak. L'assurance de Tulkas que les auteurs de l'attentat étaient probablement déjà morts, consumés par le courroux du géant écailleux, était censée être sécurisante. Pourtant, la jeune femme ne ressentait que de l'angoisse. Ses pensées se bousculaient. Elle se demandait comment elle pourrait réconcilier la nécessité de telles violences avec sa vision d'un règne juste. Y'avait-il eu des victimes innocentes ?
Ses lèvres touchèrent le bord de la tasse, acceptant le remède. Elle commençait à récupérer. Et bientôt, sa magie curative effectuerait le reste. Ses mains tremblotaient légèrement, tandis que ses doigts fins entourèrent le récipient chaud. En buvant, elle sentit la chaleur du liquide se frayer un chemin à travers sa gorge, apportant un apaisement bienvenu. Malheureusement, cette amélioration physique ne tut pas ses tourments intérieurs.
Elle regarda le brun avec une certaine hésitation. Ce n'était pas commun qu'une personnalité de sa stature demande assistance pour une action aussi simple. Ayshara rassembla donc son courage et, d'un ton presque timide, brisant la façade de l'autorité impériale pour un moment de vulnérabilité humaine, elle lui dit :
- Tulkas, pourriez-vous m'aider à m'asseoir, s'il vous plaît ? Je me sentirais mieux si je pouvais parler avec vous face à face. Ses joues s'empourprèrent doucement. Ses améthystes se détournèrent. Décidemment, elle n'aimait vraiment pas se trouver en position de faiblesse. Les événements récents m’ont chambardé. L’attaque que j’ai subie, la réponse destructrice de Valeryon... Cela soulève des questions délicates. Je crains que dans notre désir de protéger, nous ne finissions par causer des ravages inattendus. Elle soupira. J'ignore totalement l'ampleur des dégâts occasionnés. Et j'avoue que ça me rend nerveuse.
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Tulkas
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- Frère ? S’exclama-il en l’entendant avant de lui répondre de ce rire chaud qui avais la douceur du désert. Certainement pas, votre majesté. Je suis bien plus beau que lui, me nem mesa.
Le trait d’humour de l’homme pouvait être un peu surprenant. Mais c’était une façon douce et respectueuse de lui signaler son erreur, non, lui et Deydreus ne se ressemblaient guère. Le fils du nord et le fils du sable partageaient la couleur de leurs cheveux et rien d’autre. Plus grand, plus musclé et surtout plus âgé, Tulkas avait aussi un nez aquilin, là où Deydreus avait le nez droit. La mâchoire était large chez l’un comme chez l’autre, mais le menton de l’un se terminait en une pointe et l’autre était plus saillant. Et est-il nécessaire de parler de la couleur de peau ? Probablement pas, pourtant elle, elle n’avait pas eu besoin de se présenter.
Si le dragon-dieu lui-même n’avais pas été un héraut à la hauteur de l’impératrice, alors qui pouvait vraiment l’annoncer autre qu’elle ? Enfin, c’était probablement une façon de regagner la mainmise sur l’échange. Il est vrai que si l’on ignorait la présence du fléau des titans dans le camp, forçant les plus faibles d’esprits à se prosterner, elle n’aurait pu être qu’un fragment de lune tombé du firmament.
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres et posant la paume à son cœur, le luteni inclina doucement la tête.
- Votre présence m’honore, votre majesté impériale. Répondait-il. Moi et mes hommes sont à vos ordres.
Elle avait l’air… Vulnérable, cette impératrice qui d’un simple geste de ses mains graciles pouvait le condamner à mourir par les flammes. Celles du dragon, ou si les mythes disaient vrais, celles qu’elle pouvait invoquer de ses paumes. Enfin, l’instant n’était pas à la peine capitale et en toute vraisemblance, quelque chose la travaillait. Quoi donc ? Se demandait-il. Pourquoi cette peur quand il avait parlé de la colère du dragon-dieu et des nuages noirs qui naissaient par-delà l’horizon comme les panaches d’un Mont Kazan qui s’ébrouait dans son sommeil.
Puis, elle lui demanda de l’aide pour se lever. Il se redressa à peine, pressa un genou dans le sable qui se déformais sous le poids de son armure pour venir saisir doucement son poignet et glisser une main derrière ses épaules pour l’aider à se redresser. Combien d’hommes auraient tué pour être à sa place, là ? Et pourtant, ce n’était rien de plus que le devoir d’un serviteur, d’un esclave dans l’âme qui obéissait comme un automate. Elle avait beau avoir été la libératrice, la mère des esclaves, mais il ne suffisait pas d’un décret pour réparer des décennies d’habitudes imposées par la trique et le fouet.
- Des questions délicates, vous dites. Répétait-il lentement en s’asseyant en tailleur face à elle, détournant le regard pour éviter de poser ses yeux sur sa peau. Ceux qui vous ont attaqués sont au mieux des traitres aux yeux des plus modérés de vos citoyens, votre majesté. Des iconoclastes ayant commis le pire des sacrilèges qui soient pour les plus fervents enfants de votre culte.
Il avait l’air confus, réellement. Pourquoi se targuer et se parer de bonté même face à ceux qui avaient tenté de prendre votre vie ? La vie, la culture, l’essence même du Reike était martiale, une culture basée sur l’honneur et la violence. A croire qu’elle était trop douce pour être une vraie femme Reikoise. Elle avait quelque chose de maternel, et ça allait au-delà des courbes de son corps qu’il chassait de son regard. C’était donc vrais ce qu’on racontait par-ci et là dans les contrées du Reike. Elle était vraiment aussi belle que les mythes le disaient.
- Je reviens.
Dit-il en se redressant pour s’excuser et sortir, il héla l’un des gardes au tabard sable et gueule pour qu’il lui apporte une carte de la région, un coup de vent vint secouer la tente dans laquelle elle se trouvait, le tissu fouetté par une armée de grains de sable imitant un instant le bruit caractéristique d’une grêle intense. La nuit se leva puis le jour retrouva sa place, retournant à l’intérieur de la tente. Le Luteni aux airs abasourdis se contenta de s’éclaircir la voix après avoir toussé dans son poing fermé.
- Pardonnez-nous, le Dragon-Dieu a repris son envol il… Semble patrouiller les airs ? Je n'oserais pas essayer de comprendre les intentions de l’ancêtre sacré, votre majesté. Vu ce que sa seule présence peut faire a l'esprit des hommes.
Avouait-il en reprenant place face à elle, dépliant avec soin la carte qu’il étala sous leurs regarde. S’armant d’un compas, il triangula rapidement leurs positions pour pointer du doigt où ils se trouvaient. Quelque part entre Ikusa et Taïsen, juste avant le chemin désertique qui les ramèneraient à la forteresse noire de la Griffe du Reike.
- Nous sommes à une cinquantaine de lieues de Rizah, votre Majesté. C’est de là-bas que viennent les flammes… Si je ne m’abuse… Il tapota de son index l’armoirie qui flottait au-dessus du nom du village sur la carte. Ce sont les armes du Seigneur Torunn, souhaitez-vous que j’envoie l’un de mes chevaucheurs en éclaireur pour qu’il nous rapporte l’étendue de la dévastation ? Quoi qu’il en soit, personne ne vous reprochera la colère de votre dragon, peut-être sa Seigneurie Torunn demandera réparation ou l’assistance du trésor impérial pour rebâtir ce qui a été détruit mais… Le dragon-dieu est vu comme l’ancêtre de votre Empire, vous le savez bien mieux que moi votre majesté. C’est plutôt l’honneur du Seigneur Torunn qui est en danger, d’avoir provoqué l’ire du Fléau.
S’appuyant les coudes contre ses genoux, il l’observait encore sous toutes ses coutures avant de lui offrir un sourire.
- Pardonnez-moi cet avis non sollicité, mais le curare est un poison des jungles et des forêts lointaines. Commença-il. Difficile à importer dans le désert. Seuls les riches peuvent réellement se le permettre, les petits assassins et quelques fanatiques du Panthéon Déchu qui parviennent jusqu’à nous préfèrent le venin du gezri ou du shiro. A mon avis, il s’agit d’un de ces maudits traîtres, un vulgaire chafak, nostalgique de l’ancien temps.
L’homme marqua un temps d’arrêt pour inspirer et souffler. Pour ensuite à nouveau, la regarder.
- Les raisons pour lesquelles on souhaiterait vous tuer sont légions, votre majesté. Mais peut-être avez vous des soupçons ? Qu'est-ce qui vous amenait à Rezhi ?
Le trait d’humour de l’homme pouvait être un peu surprenant. Mais c’était une façon douce et respectueuse de lui signaler son erreur, non, lui et Deydreus ne se ressemblaient guère. Le fils du nord et le fils du sable partageaient la couleur de leurs cheveux et rien d’autre. Plus grand, plus musclé et surtout plus âgé, Tulkas avait aussi un nez aquilin, là où Deydreus avait le nez droit. La mâchoire était large chez l’un comme chez l’autre, mais le menton de l’un se terminait en une pointe et l’autre était plus saillant. Et est-il nécessaire de parler de la couleur de peau ? Probablement pas, pourtant elle, elle n’avait pas eu besoin de se présenter.
Si le dragon-dieu lui-même n’avais pas été un héraut à la hauteur de l’impératrice, alors qui pouvait vraiment l’annoncer autre qu’elle ? Enfin, c’était probablement une façon de regagner la mainmise sur l’échange. Il est vrai que si l’on ignorait la présence du fléau des titans dans le camp, forçant les plus faibles d’esprits à se prosterner, elle n’aurait pu être qu’un fragment de lune tombé du firmament.
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres et posant la paume à son cœur, le luteni inclina doucement la tête.
- Votre présence m’honore, votre majesté impériale. Répondait-il. Moi et mes hommes sont à vos ordres.
Elle avait l’air… Vulnérable, cette impératrice qui d’un simple geste de ses mains graciles pouvait le condamner à mourir par les flammes. Celles du dragon, ou si les mythes disaient vrais, celles qu’elle pouvait invoquer de ses paumes. Enfin, l’instant n’était pas à la peine capitale et en toute vraisemblance, quelque chose la travaillait. Quoi donc ? Se demandait-il. Pourquoi cette peur quand il avait parlé de la colère du dragon-dieu et des nuages noirs qui naissaient par-delà l’horizon comme les panaches d’un Mont Kazan qui s’ébrouait dans son sommeil.
Puis, elle lui demanda de l’aide pour se lever. Il se redressa à peine, pressa un genou dans le sable qui se déformais sous le poids de son armure pour venir saisir doucement son poignet et glisser une main derrière ses épaules pour l’aider à se redresser. Combien d’hommes auraient tué pour être à sa place, là ? Et pourtant, ce n’était rien de plus que le devoir d’un serviteur, d’un esclave dans l’âme qui obéissait comme un automate. Elle avait beau avoir été la libératrice, la mère des esclaves, mais il ne suffisait pas d’un décret pour réparer des décennies d’habitudes imposées par la trique et le fouet.
- Des questions délicates, vous dites. Répétait-il lentement en s’asseyant en tailleur face à elle, détournant le regard pour éviter de poser ses yeux sur sa peau. Ceux qui vous ont attaqués sont au mieux des traitres aux yeux des plus modérés de vos citoyens, votre majesté. Des iconoclastes ayant commis le pire des sacrilèges qui soient pour les plus fervents enfants de votre culte.
Il avait l’air confus, réellement. Pourquoi se targuer et se parer de bonté même face à ceux qui avaient tenté de prendre votre vie ? La vie, la culture, l’essence même du Reike était martiale, une culture basée sur l’honneur et la violence. A croire qu’elle était trop douce pour être une vraie femme Reikoise. Elle avait quelque chose de maternel, et ça allait au-delà des courbes de son corps qu’il chassait de son regard. C’était donc vrais ce qu’on racontait par-ci et là dans les contrées du Reike. Elle était vraiment aussi belle que les mythes le disaient.
- Je reviens.
Dit-il en se redressant pour s’excuser et sortir, il héla l’un des gardes au tabard sable et gueule pour qu’il lui apporte une carte de la région, un coup de vent vint secouer la tente dans laquelle elle se trouvait, le tissu fouetté par une armée de grains de sable imitant un instant le bruit caractéristique d’une grêle intense. La nuit se leva puis le jour retrouva sa place, retournant à l’intérieur de la tente. Le Luteni aux airs abasourdis se contenta de s’éclaircir la voix après avoir toussé dans son poing fermé.
- Pardonnez-nous, le Dragon-Dieu a repris son envol il… Semble patrouiller les airs ? Je n'oserais pas essayer de comprendre les intentions de l’ancêtre sacré, votre majesté. Vu ce que sa seule présence peut faire a l'esprit des hommes.
Avouait-il en reprenant place face à elle, dépliant avec soin la carte qu’il étala sous leurs regarde. S’armant d’un compas, il triangula rapidement leurs positions pour pointer du doigt où ils se trouvaient. Quelque part entre Ikusa et Taïsen, juste avant le chemin désertique qui les ramèneraient à la forteresse noire de la Griffe du Reike.
- Nous sommes à une cinquantaine de lieues de Rizah, votre Majesté. C’est de là-bas que viennent les flammes… Si je ne m’abuse… Il tapota de son index l’armoirie qui flottait au-dessus du nom du village sur la carte. Ce sont les armes du Seigneur Torunn, souhaitez-vous que j’envoie l’un de mes chevaucheurs en éclaireur pour qu’il nous rapporte l’étendue de la dévastation ? Quoi qu’il en soit, personne ne vous reprochera la colère de votre dragon, peut-être sa Seigneurie Torunn demandera réparation ou l’assistance du trésor impérial pour rebâtir ce qui a été détruit mais… Le dragon-dieu est vu comme l’ancêtre de votre Empire, vous le savez bien mieux que moi votre majesté. C’est plutôt l’honneur du Seigneur Torunn qui est en danger, d’avoir provoqué l’ire du Fléau.
S’appuyant les coudes contre ses genoux, il l’observait encore sous toutes ses coutures avant de lui offrir un sourire.
- Pardonnez-moi cet avis non sollicité, mais le curare est un poison des jungles et des forêts lointaines. Commença-il. Difficile à importer dans le désert. Seuls les riches peuvent réellement se le permettre, les petits assassins et quelques fanatiques du Panthéon Déchu qui parviennent jusqu’à nous préfèrent le venin du gezri ou du shiro. A mon avis, il s’agit d’un de ces maudits traîtres, un vulgaire chafak, nostalgique de l’ancien temps.
L’homme marqua un temps d’arrêt pour inspirer et souffler. Pour ensuite à nouveau, la regarder.
- Les raisons pour lesquelles on souhaiterait vous tuer sont légions, votre majesté. Mais peut-être avez vous des soupçons ? Qu'est-ce qui vous amenait à Rezhi ?
- Ud rea, ud sura rea -
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