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Le voilà le pilier sur lequel je vais pouvoir m'appuyer, l'allié indéfectible sur qui compter, mon bras armé. Songea la Majra en dévisageant la nouvelle arme qu'elle avait face à elle, ce jeune homme autrefois bien faiblard et qui maintenant avait eu assez de force pour mettre à terre un officier supérieur, à le désarmer et à lui faire mouiller ses chausses. Dirnann est un fin bretteur et un guerrier, mais si suffisant et sûr de lui qu'il se laisse surprendre comme un béjaune. Pathétique. La toute nouvelle puissance octroyée par Carnage à Erwin allait être un outil des plus utiles à Lyra dans les années à venir. En s'affichant comme l'unique personne pour qui il comptait, elle gagnait à sa cause sa fidélité immuable. Bien. Et Dirnann en a eu pour son grade, ce misérable ver de terre.

La grenouille s'était finalement extrait de la marre, s'en retournant sur le rivage pour mieux profiter du soleil. Le chien aboya de nouveau au loin alors que les geais étaient de retour dans le nid du dernier arbre du jardinet. Si Hegrar Vazonn voulait l'abattre pour y ériger un mur, il pourrait le faire tout son soul, Lyra n'ayant que faire de ce qu'il restait du palais familial. Après avoir vécu des semaines entières à l'ombre d'un exigu cachot, une simple chambre des plus martiales suffisait amplement. Dans le futur elle sera bien heureuse de constater que le palais des Leezen aura retrouvé de sa splendeur au travers d'un imposant fort aux épais murs et aux hautes colonnades pour adopter un style infiniment plus martial que le palais actuel qui, finalement, aurait mieux fait de brûler en totalité. Je n'ai que faire de l'héritage. Le passé ne m'apportera plus rien, le futur en revanche s'annonce bien plu riche. Songea-t-elle alors.

- Tu connais DIrnann, une grande gueule, des paroles fielleuses, mais rien dans le ventre. Un véritable républicain dans l'âme. Il ne tentera rien à ton encontre, il sait très bien ce qu'il encourre sinon. Après ce qu'il a dit, il ne fait plus le poids face à moi. Crut-elle bon de le rassurer sur ce point.

Elle serra dans son autre main la mèche de cheveux appartenant à Erwin, un rappel constant qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre.

- Pour ce qui est de ton entrainement, je te dispenserai ce que je sais du combat au sabre. Pour le reste, je te réfèrerait à un grand maitre d'arme de Taisen, installé depuis peu à Kyouji. Ce don que tu as, il faut l'alimenter, le cultiver. Et alors, tu seras non pas à même de participer à une guerre, mais tu seras capable d'en déclencher à volonté. Ce Carnage... Utilise-le à ton avantage, sers toi de tes pouvoirs, mais ne les laisse pas te contrôler. Finit-elle par conseiller.

Elle se rapprocha de lui, très près, pour lui souffler à l'oreille :

- Un monstre sommeille en chacun de nous, après tout.

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