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REIKE - 3100 ans avant notre ère
La machette de l'elfe allait et venait, sa lame émoussée peinant à creuser un trou dans le mur végétale qui se dressait sur son chemin. Et pour chaque branche qu'il réussissait à pourfendre après moult efforts, une autre encore plus épaisse se dressait sur son chemin, prête à encaisser plus de coups que sa soeur tombée sur le champ d'honneur. Crédit accordé à Arkos, il avait persisté plus longtemps qu'un humain ou nain ne le ferait : si jamais il avait besoin de vingt coups pour faire une petite coupure dans la défense d'une plante, alors il en ferait au moins cent-vingt de plus sans se plaindre. Quoi qu'elle soupçonnait qu'il était aussi incapable d'admettre sa défaite face à un ennemi immobile, autant incapable de l'attaquer que de se défendre de ses coups.
Avec un cri de guerre, placé dans un contexte qui le rendait très peu impressionnant, l'elfe leva son arme endommagée au-dessus de sa tête, agrippant le manche tremblotant des deux mains, et l'abattit avec force sur la bête plante devenue cible de son ire. S'il avait un peu écoutée Larzellle, il aurait tranché son auguste adversaire en deux. Et sans doute toute la rangée de plante derrière elle avec un coup pareil. Mais à la place, la lame rebondit presque sur l'écorce, glissant des mains de son propriétaire pour se faire une petite aventure aérienne au-dessus de leurs têtes, à lui et Larzelle. Cette dernière regarda la lame filler dans les airs sans sourciller, observant son déplacement.
Atterrirait t-elle sur le bout de sa lame, comme toutes les épées ont tendance à faire quand elles sont lancées suffisamment fortes dans les airs ?
Larzellle ! Fais attention ! L'elfe fit un bond sur le côté, fléchissant bien des genoux et balançant toute sa masse corporelle sur la droite, comme s'il bondissait hors du chemin d'une énorme boule de feu. Larzellle ne répliqua pas sa panique, amusante qu'elle était. L'Ange pourrait le faire mais elle avait déjà un choix à faire : attraper la lame ou la laisser se planter au sol ? Ses yeux bleus, creusés dans son visage pâle à contraster sévèrement avec la chaleur tropicale autour d'elle, se portèrent sur la petite pièce de monnaie qui trônait sur le dos de sa main droite, dégainée sans qu'elle ait besoin de penser à le faire.
Se débarrasser de ce réflexe allait lui prendre plusieurs vies humaines, au moins. Ou alors une vie elfique. Mais elle était quand même vraiment fière d'avoir maîtrisée ce dégainage au cours d'un seul siècle. Et elle était encore plus fière d'avoir trouvée cette petite pièce, forgée dans un métal invulnérable. La conception et l'alliage de la pièce ne l'intéressait pas. Et quoi qu'elle savait qu'elle possédait quelques autres pouvoirs magiques utiles, il lui importait seulement qu'elle ne risquait pas de se casser au cours du voyage. Comme tant d'autres pièces, de par ses tentatives passées.
Face, j'interviens. Pile, je laisse tomber.
LARZELLE NON! Arkos se figea dans les airs, à quelques centimètres de la boue et de l'herbe. Sa machette abandonnée se figea aussi, mais conserva un peu de momentum alors qu'elle continuait son combat perdu d'avance contre la gravité du Sekai. De la chronokinésie ? Détrompez-vous ! Simplement un petit excès de vitesse, le produit de toute une petite époque d'apprentissage intensif; Développé quand elle s'était aperçue que sa "gimmick" actuelle serait compliquée à assumer dans le feu de l'action. D'un mouvement du pouce nonchalant, l'Ange catapulta sa petite pièce de monnaie dans les airs, la laissant effectuer un voyage un peu plus sobre que celui de la machette, mais tout aussi important.
Malheureusement pour elle, sa vitesse corporelle ne s'appliquait pas entièrement à celle de la pièce : propulsée dans les airs -et même avec peu de force déployé pour se faire- il y avait des chances non négligeables pour que la machette arrive avant la pièce. Et où était l'intérêt du choix, alors ? Larzellle attendit cinq secondes que la pièce continue son petit bout de train et puis, d'un seul coup sec de la main, elle empoigna le petit cercle d'or et le laissa reposer dans la paume de sa main, portant rapidement son regard sur la partie que le destin lui avait désignée : Face. Arkos était encore une fois un elfe chanceux.
Toujours propulsée par la même vitesse qui lui permettait de prendre son temps en n'importe quelle occasion, Larzellle rangea sa petite pièce et fit une trotte vers la machette, l'agrippant de par le manche avant qu'elle ne touche le sol. Elle avait de toute façon eue tort de s'exciter sur le chemin probable du sabre : il était bien parti pour tomber sur le manche. Dommage.
Tu es un homme chanceux, Arkos. Cela t'aide bien, toi qui ne veut pas dédicacer une petite décennie à améliorer ta force physique. Larzellle se retourna, jaugeant l'elfe de toute sa hauteur. Il était de gabarit inattendu, encore que l'on stéréotype l'elfe moyen comme un surhomme à la crinière d'argent et au visage taillé dans la roche : le scientifique avait la figure rondelette, avec une barbe mal rasée et des grandes lunettes carrées aux verres foncées. Il portait la même tunique que sa partenaire d'exploration, quoi que lui avait quelques bandages sur le visage ou le bras : le résultat de rencontres encore plus féroces avec des plantes de par le frais passé.
Si je t'ai recrutée, c'est justement parce que tu as toute la force dont nous avons besoin pour progresser, il répondit, se hissant debout, et se tapotant l'arrière-train pour essayer de chasser toute la boue. Avoir passé des décennies à me cultiver la tête plus que les muscles nous sera utile quand on aura trouvé ce qui se terre au centre de la forêt ?
Ah oui. Et c'est quoi qui s'y cache, justement ?
Hé bien, nous serons les premiers à en informer le monde ! Allez, il n'y a que de bêtes plantes entre nous et la gloire !
Larzellle fit la moue, regardant une énième fois sa petite pièce. La gloire ? Elle lui importait peu, à elle l'ancienne ennemie de l'Humanité. Et vu qu'elle était très proche de la fin de cette vie, l'Ange n'était pas sûre qu'elle puisse même profiter de sa gloire encore qu'elle dissimule sa nature. Une humaine de son "âge", à 97 ans, serait incapable de s'extraire de cette forêt sans subir un sombre destin après tout.
Mais le jeu devait continuer au moins jusqu'à ce qu'elle s'en lasse. Qui sait, peut-être que faire une découverte majeure avant de disparaître serait suffisamment tragique pour la satisfaire pour un petit siècle de repos ou deux, hein ?
Face, je démolis les plantes. Pile, nous trouvons un autre chemin.
Milles malédictions divines, tu dois faire ça à chaque fois ?!
vi La pièce fit sa petite envolée et Larzellle la laissa tomber à sa guide, chutant dans la paume de sa main.
Face.
Tu es un homme chanceux, Arkos.
...
Sabre avait été là, autrefois, dans une autre vie. Elle avait une excellente mémoire de ses vies passées par souci de survie, et aussi pour ne pas passer les mêmes siècles à répéter les mêmes vies en boucle, mais il lui fallait quand même toujours un peu de temps pour précisément situer une époque définie. Parce que, quand même, dix milles ans ! Même avec la moitié passée à faire la même chose en boucle, ça faisait un sacré quart de chemin.
Et quoi qu'elle avait fait à la forêt il y a quelques milles années, elle s'en était remise aujourd'hui : en fait, elle ne savait même pas quel trait distinctif de ce petit coin vert était si différent des autres petits coins verts pour qu'elle sente cette connexion.
Ahhhh, me voila changée du désert, en tout cas !
Son chemin avait été choisi au hasard -aller de par le Nord jusqu'à ce qu'elle trouve les rives du lac- mais elle avait été très malchanceuse ou simplement peu douée avec ses déplacements, parce qu'elle avait réussi à trouver une jungle au Reike avant de trouver le lac. Passer un siècle dans une cave lui saperait un peu de ses sens des directions, elle l'avait prévue, mais Sabre se sentait un peu embarrassée, plutôt qu'émerveillée, de voir toute cette végétation devant elle.
Surtout qu'elle l'avait déjà vue. Ergo, elle y était passée. Et elle n'aimait pas retracer ses pas. C'était inévitable pour elle de finir par faire ça, surtout quand sa zone de jeu n'était que le continent, mais... bah, ça la dérangeait un tout petit peu d'avoir cette familiarité après autant de temps..
Dans une autre vie, elle en penserait que c'était le destin qui voulait la guider vers ses anciennes aventures pour qu'elle reparte de la jungle avec quelque chose qui lui serait utile dans sa prochaine vie. Il faudrait qu'elle se trouve une arme à manier, d'ailleurs. Ce ruban qu'elle avait eu du père Sekai devait bien aller sur quelque chose ! Peut-être qu'elle pourrait trouver une vieille relique létale et voir si elle pouvait encore servir ? En trois mille années, il n'y a que les immortels ou le ciel qui ne changent pas. Mais elle devrait pouvoir faire quelque chose même avec un bout de métal rouillé.
Sabre s'enfonça dans la forêt, dans une direction au hasard, un peu curieuse de voir où elle allait finir.
La machette de l'elfe allait et venait, sa lame émoussée peinant à creuser un trou dans le mur végétale qui se dressait sur son chemin. Et pour chaque branche qu'il réussissait à pourfendre après moult efforts, une autre encore plus épaisse se dressait sur son chemin, prête à encaisser plus de coups que sa soeur tombée sur le champ d'honneur. Crédit accordé à Arkos, il avait persisté plus longtemps qu'un humain ou nain ne le ferait : si jamais il avait besoin de vingt coups pour faire une petite coupure dans la défense d'une plante, alors il en ferait au moins cent-vingt de plus sans se plaindre. Quoi qu'elle soupçonnait qu'il était aussi incapable d'admettre sa défaite face à un ennemi immobile, autant incapable de l'attaquer que de se défendre de ses coups.
Avec un cri de guerre, placé dans un contexte qui le rendait très peu impressionnant, l'elfe leva son arme endommagée au-dessus de sa tête, agrippant le manche tremblotant des deux mains, et l'abattit avec force sur la bête plante devenue cible de son ire. S'il avait un peu écoutée Larzellle, il aurait tranché son auguste adversaire en deux. Et sans doute toute la rangée de plante derrière elle avec un coup pareil. Mais à la place, la lame rebondit presque sur l'écorce, glissant des mains de son propriétaire pour se faire une petite aventure aérienne au-dessus de leurs têtes, à lui et Larzelle. Cette dernière regarda la lame filler dans les airs sans sourciller, observant son déplacement.
Atterrirait t-elle sur le bout de sa lame, comme toutes les épées ont tendance à faire quand elles sont lancées suffisamment fortes dans les airs ?
Larzellle ! Fais attention ! L'elfe fit un bond sur le côté, fléchissant bien des genoux et balançant toute sa masse corporelle sur la droite, comme s'il bondissait hors du chemin d'une énorme boule de feu. Larzellle ne répliqua pas sa panique, amusante qu'elle était. L'Ange pourrait le faire mais elle avait déjà un choix à faire : attraper la lame ou la laisser se planter au sol ? Ses yeux bleus, creusés dans son visage pâle à contraster sévèrement avec la chaleur tropicale autour d'elle, se portèrent sur la petite pièce de monnaie qui trônait sur le dos de sa main droite, dégainée sans qu'elle ait besoin de penser à le faire.
Se débarrasser de ce réflexe allait lui prendre plusieurs vies humaines, au moins. Ou alors une vie elfique. Mais elle était quand même vraiment fière d'avoir maîtrisée ce dégainage au cours d'un seul siècle. Et elle était encore plus fière d'avoir trouvée cette petite pièce, forgée dans un métal invulnérable. La conception et l'alliage de la pièce ne l'intéressait pas. Et quoi qu'elle savait qu'elle possédait quelques autres pouvoirs magiques utiles, il lui importait seulement qu'elle ne risquait pas de se casser au cours du voyage. Comme tant d'autres pièces, de par ses tentatives passées.
Face, j'interviens. Pile, je laisse tomber.
LARZELLE NON! Arkos se figea dans les airs, à quelques centimètres de la boue et de l'herbe. Sa machette abandonnée se figea aussi, mais conserva un peu de momentum alors qu'elle continuait son combat perdu d'avance contre la gravité du Sekai. De la chronokinésie ? Détrompez-vous ! Simplement un petit excès de vitesse, le produit de toute une petite époque d'apprentissage intensif; Développé quand elle s'était aperçue que sa "gimmick" actuelle serait compliquée à assumer dans le feu de l'action. D'un mouvement du pouce nonchalant, l'Ange catapulta sa petite pièce de monnaie dans les airs, la laissant effectuer un voyage un peu plus sobre que celui de la machette, mais tout aussi important.
Malheureusement pour elle, sa vitesse corporelle ne s'appliquait pas entièrement à celle de la pièce : propulsée dans les airs -et même avec peu de force déployé pour se faire- il y avait des chances non négligeables pour que la machette arrive avant la pièce. Et où était l'intérêt du choix, alors ? Larzellle attendit cinq secondes que la pièce continue son petit bout de train et puis, d'un seul coup sec de la main, elle empoigna le petit cercle d'or et le laissa reposer dans la paume de sa main, portant rapidement son regard sur la partie que le destin lui avait désignée : Face. Arkos était encore une fois un elfe chanceux.
Toujours propulsée par la même vitesse qui lui permettait de prendre son temps en n'importe quelle occasion, Larzellle rangea sa petite pièce et fit une trotte vers la machette, l'agrippant de par le manche avant qu'elle ne touche le sol. Elle avait de toute façon eue tort de s'exciter sur le chemin probable du sabre : il était bien parti pour tomber sur le manche. Dommage.
Tu es un homme chanceux, Arkos. Cela t'aide bien, toi qui ne veut pas dédicacer une petite décennie à améliorer ta force physique. Larzellle se retourna, jaugeant l'elfe de toute sa hauteur. Il était de gabarit inattendu, encore que l'on stéréotype l'elfe moyen comme un surhomme à la crinière d'argent et au visage taillé dans la roche : le scientifique avait la figure rondelette, avec une barbe mal rasée et des grandes lunettes carrées aux verres foncées. Il portait la même tunique que sa partenaire d'exploration, quoi que lui avait quelques bandages sur le visage ou le bras : le résultat de rencontres encore plus féroces avec des plantes de par le frais passé.
Si je t'ai recrutée, c'est justement parce que tu as toute la force dont nous avons besoin pour progresser, il répondit, se hissant debout, et se tapotant l'arrière-train pour essayer de chasser toute la boue. Avoir passé des décennies à me cultiver la tête plus que les muscles nous sera utile quand on aura trouvé ce qui se terre au centre de la forêt ?
Ah oui. Et c'est quoi qui s'y cache, justement ?
Hé bien, nous serons les premiers à en informer le monde ! Allez, il n'y a que de bêtes plantes entre nous et la gloire !
Larzellle fit la moue, regardant une énième fois sa petite pièce. La gloire ? Elle lui importait peu, à elle l'ancienne ennemie de l'Humanité. Et vu qu'elle était très proche de la fin de cette vie, l'Ange n'était pas sûre qu'elle puisse même profiter de sa gloire encore qu'elle dissimule sa nature. Une humaine de son "âge", à 97 ans, serait incapable de s'extraire de cette forêt sans subir un sombre destin après tout.
Mais le jeu devait continuer au moins jusqu'à ce qu'elle s'en lasse. Qui sait, peut-être que faire une découverte majeure avant de disparaître serait suffisamment tragique pour la satisfaire pour un petit siècle de repos ou deux, hein ?
Face, je démolis les plantes. Pile, nous trouvons un autre chemin.
Milles malédictions divines, tu dois faire ça à chaque fois ?!
vi La pièce fit sa petite envolée et Larzellle la laissa tomber à sa guide, chutant dans la paume de sa main.
Face.
Tu es un homme chanceux, Arkos.
...
Sabre avait été là, autrefois, dans une autre vie. Elle avait une excellente mémoire de ses vies passées par souci de survie, et aussi pour ne pas passer les mêmes siècles à répéter les mêmes vies en boucle, mais il lui fallait quand même toujours un peu de temps pour précisément situer une époque définie. Parce que, quand même, dix milles ans ! Même avec la moitié passée à faire la même chose en boucle, ça faisait un sacré quart de chemin.
Et quoi qu'elle avait fait à la forêt il y a quelques milles années, elle s'en était remise aujourd'hui : en fait, elle ne savait même pas quel trait distinctif de ce petit coin vert était si différent des autres petits coins verts pour qu'elle sente cette connexion.
Ahhhh, me voila changée du désert, en tout cas !
Son chemin avait été choisi au hasard -aller de par le Nord jusqu'à ce qu'elle trouve les rives du lac- mais elle avait été très malchanceuse ou simplement peu douée avec ses déplacements, parce qu'elle avait réussi à trouver une jungle au Reike avant de trouver le lac. Passer un siècle dans une cave lui saperait un peu de ses sens des directions, elle l'avait prévue, mais Sabre se sentait un peu embarrassée, plutôt qu'émerveillée, de voir toute cette végétation devant elle.
Surtout qu'elle l'avait déjà vue. Ergo, elle y était passée. Et elle n'aimait pas retracer ses pas. C'était inévitable pour elle de finir par faire ça, surtout quand sa zone de jeu n'était que le continent, mais... bah, ça la dérangeait un tout petit peu d'avoir cette familiarité après autant de temps..
Dans une autre vie, elle en penserait que c'était le destin qui voulait la guider vers ses anciennes aventures pour qu'elle reparte de la jungle avec quelque chose qui lui serait utile dans sa prochaine vie. Il faudrait qu'elle se trouve une arme à manier, d'ailleurs. Ce ruban qu'elle avait eu du père Sekai devait bien aller sur quelque chose ! Peut-être qu'elle pourrait trouver une vieille relique létale et voir si elle pouvait encore servir ? En trois mille années, il n'y a que les immortels ou le ciel qui ne changent pas. Mais elle devrait pouvoir faire quelque chose même avec un bout de métal rouillé.
Sabre s'enfonça dans la forêt, dans une direction au hasard, un peu curieuse de voir où elle allait finir.
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