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Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Si elle pouvait l’éviter, Cyradil aimerait bien éviter cette solution. En effet, elle n’aimait pas imposer de tels dilemmes à ses patients même si elle était consciente que cela était parfois nécessaire. Au moins, Myriem était compréhensive et la jeune blonde avait de bonnes chances que la shoumeienne arriverait à s’en sortir en remettant de l’ordre dans son esprit. Les solutions douces, même si elles prenaient du temps, étaient moins invasives et la liche savait proposer des alternatives non-magiques comme elle le faisait en ce moment. Parfois, de simples échanges comme ceux-ci pouvaient apaiser bien des maux. L’humaine fit alors son choix, décidant de reporter leur expédition à l’aube, préconisant encore du repos pour lui permettre de récupérer davantage. La rhikos n’y vit aucun inconvénient tandis qu’elles profitèrent alors de la soirée pour échanger davantage. Cette dernière se finit alors sur une question qui tenait du privé de la jeune blonde mais à laquelle elle ne rechigna pas à répondre.
« Malheureusement, non. Mes parents sont décédés il y a quelques années. De mort tout à fait naturelle, ne vous en faites pas, ces derniers avaient bien vécu. Ils m’ont octroyé tout l’amour qu’ils possédaient et m’ont élevé avec beaucoup de compassion. A vrai dire, je ne serais pas ce que je suis devenue aujourd’hui sans eux. Je tiens mes dons magiques de ma mère tandis que les arts de la forge m’ont été transmis par mon père. Deux héritages que je chérie beaucoup et que je m’efforce à faire perdurer au sein du patrimoine qu’ils m’ont laissé. A vrai dire, je n’ai pas grand-chose dont je dois me plaindre actuellement et je suis très épanouie dans ma vie. Alors, je m’efforce d’apporter un peu de ce bonheur au monde qui m’entoure. » Philosopha-t-elle en souriant.
Bien sûr, Cyradil n’avait nullement besoin de dormir alors elle se retira simplement pour laisser Myriem se reposer. Parfois, durant la nuit, la liche repassait, surveillait que la shoumeienne dormait bien, replaçait la couverture au besoin avant de sortir et de contempler le désert environnant. Elle profitait de ces moments calmes pour parfaire ses pouvoirs bien qu’elle ne puisse pas trop en faire au risque de réveiller sa patiente. Alors, elle travailla la précision ou la justesse de ses sortilèges. Elle resta alors ainsi jusqu’à une petite heure avant que l’aube se pointe, rentrant dans l’hôpital pour « se reposer ». A vrai dire, si le besoin de sommeil était inexistant, la jeune blonde savait encore ressentir le besoin de ces moments de quiétude. De plus, sa mana avait besoin de temps pour se régénérer également et donc même pour une morte-vivante, Cyradil avait tout de même besoin de calme pour refaire tranquillement ses réserves.
Dès que sa patiente s’émergea de son profond sommeil et qu’elle se mit sur le départ, la jeune blonde la conduisit alors jusqu’à l’oasis, la laissant comme promis, toute l’intimité dont elle désirait. Cyradil rigola à son affirmation, acceptant alors volontiers à son invitation. Contrairement à Myriem, la jeune liche n’était pas spécialement pudique (bien qu’elle ne se dénudait bien sûr pas à la moindre occasion et encore moins devant n’importe qui) alors c’est d’un naturel tout à fait innocent qu’elle commença à se déshabiller sans chercher à se cacher. La magicienne avait un style vestimentaire assez atypique pour un pays où les températures avaient tendance à culminer très haut mais c’était déjà quelque chose qu’elle arborait alors qu’elle n’était qu’une humaine. Couche après couche, la jeune blonde finit dans son plus simple appareil, se permettant même d’aller les pendre sur une branche d’un palmier afin que ceux-ci ne prennent pas le sable.
Entre temps, Myriem avait eu le loisir d’observer ses tatouages qui s’étendaient sur toute la partie supérieure de son corps jusqu’à hauteur des hanches au point où il était difficile d’imaginer pouvoir en ajouter davantage. Son corps avait toujours éveiller nombre de curiosités pour ceux qui avaient eu l’opportunité de le voir et la liche n’avait jamais vraiment eu de problème à s’expliquer. Chose encore plus étonnante était sans doute ces deux anneaux dorés qui entouraient la chair la plus tendre de ses avant-cœurs et qui rajoutaient encore une part d’énigme à la fresque que représentait son anatomie. Pour autant, Cyradil ne semblait même pas s’en soucier et plongea simplement dans l’eau pour aller rejoindre la jeune humaine qui semblait avoir repris quelques couleurs. La forgeronne ne gardait comme pièce de vêtement que le voile qui recouvrait ses yeux pour des raisons qui lui étaient évidemment propres.
« Vous savez Myriem, je sais très bien prendre du temps pour moi également. Ces moments de tranquillité ne me sont pas étrangers et à vrai dire, cela m’est arrivé assez fréquemment ces temps-ci. Je suis contente que vous ayez repris quelques couleurs. Je pense que cela aide à ce que les gens se sentent mieux car j’imagine que partager un léger moment d’intimité comme celui-ci permet de tisser des liens. »
Enfin, c’était surtout cela qui lui avait manqué dans sa vie précédente alors Cyradil essayait de se rattraper. La jeune femme n’était pas tout à fait adroite sur ce sujet mais elle faisait de son mieux et sa bonté naturelle aidait beaucoup à ce que les gens l’apprécient et s’y attachent. La liche leur offrait toujours le confort et le loisir de pouvoir s’exprimer, ce qui aidait à briser la glace et à détendre l’atmosphère. Dans un mouvement très habile, la jeune blonde généra un appendice d’ombre et étendit celui-ci jusqu’à un arbre proche et en saisit un fruit. Dans de tels climats, il y avait tout une diversité florale comme des dattiers, des grenadiers, orangers et autres agrumes. Cyradil saisit alors une orange qu’elle commença doucement à éplucher avant d’en tendre une moitié à sa compagne de fortune.
« Goûtez. Après avoir rafraichi votre corps, faites en de même avec l’intérieur de celui-ci. » Lança-t-elle en plaisantant.
« Malheureusement, non. Mes parents sont décédés il y a quelques années. De mort tout à fait naturelle, ne vous en faites pas, ces derniers avaient bien vécu. Ils m’ont octroyé tout l’amour qu’ils possédaient et m’ont élevé avec beaucoup de compassion. A vrai dire, je ne serais pas ce que je suis devenue aujourd’hui sans eux. Je tiens mes dons magiques de ma mère tandis que les arts de la forge m’ont été transmis par mon père. Deux héritages que je chérie beaucoup et que je m’efforce à faire perdurer au sein du patrimoine qu’ils m’ont laissé. A vrai dire, je n’ai pas grand-chose dont je dois me plaindre actuellement et je suis très épanouie dans ma vie. Alors, je m’efforce d’apporter un peu de ce bonheur au monde qui m’entoure. » Philosopha-t-elle en souriant.
Bien sûr, Cyradil n’avait nullement besoin de dormir alors elle se retira simplement pour laisser Myriem se reposer. Parfois, durant la nuit, la liche repassait, surveillait que la shoumeienne dormait bien, replaçait la couverture au besoin avant de sortir et de contempler le désert environnant. Elle profitait de ces moments calmes pour parfaire ses pouvoirs bien qu’elle ne puisse pas trop en faire au risque de réveiller sa patiente. Alors, elle travailla la précision ou la justesse de ses sortilèges. Elle resta alors ainsi jusqu’à une petite heure avant que l’aube se pointe, rentrant dans l’hôpital pour « se reposer ». A vrai dire, si le besoin de sommeil était inexistant, la jeune blonde savait encore ressentir le besoin de ces moments de quiétude. De plus, sa mana avait besoin de temps pour se régénérer également et donc même pour une morte-vivante, Cyradil avait tout de même besoin de calme pour refaire tranquillement ses réserves.
Dès que sa patiente s’émergea de son profond sommeil et qu’elle se mit sur le départ, la jeune blonde la conduisit alors jusqu’à l’oasis, la laissant comme promis, toute l’intimité dont elle désirait. Cyradil rigola à son affirmation, acceptant alors volontiers à son invitation. Contrairement à Myriem, la jeune liche n’était pas spécialement pudique (bien qu’elle ne se dénudait bien sûr pas à la moindre occasion et encore moins devant n’importe qui) alors c’est d’un naturel tout à fait innocent qu’elle commença à se déshabiller sans chercher à se cacher. La magicienne avait un style vestimentaire assez atypique pour un pays où les températures avaient tendance à culminer très haut mais c’était déjà quelque chose qu’elle arborait alors qu’elle n’était qu’une humaine. Couche après couche, la jeune blonde finit dans son plus simple appareil, se permettant même d’aller les pendre sur une branche d’un palmier afin que ceux-ci ne prennent pas le sable.
Entre temps, Myriem avait eu le loisir d’observer ses tatouages qui s’étendaient sur toute la partie supérieure de son corps jusqu’à hauteur des hanches au point où il était difficile d’imaginer pouvoir en ajouter davantage. Son corps avait toujours éveiller nombre de curiosités pour ceux qui avaient eu l’opportunité de le voir et la liche n’avait jamais vraiment eu de problème à s’expliquer. Chose encore plus étonnante était sans doute ces deux anneaux dorés qui entouraient la chair la plus tendre de ses avant-cœurs et qui rajoutaient encore une part d’énigme à la fresque que représentait son anatomie. Pour autant, Cyradil ne semblait même pas s’en soucier et plongea simplement dans l’eau pour aller rejoindre la jeune humaine qui semblait avoir repris quelques couleurs. La forgeronne ne gardait comme pièce de vêtement que le voile qui recouvrait ses yeux pour des raisons qui lui étaient évidemment propres.
« Vous savez Myriem, je sais très bien prendre du temps pour moi également. Ces moments de tranquillité ne me sont pas étrangers et à vrai dire, cela m’est arrivé assez fréquemment ces temps-ci. Je suis contente que vous ayez repris quelques couleurs. Je pense que cela aide à ce que les gens se sentent mieux car j’imagine que partager un léger moment d’intimité comme celui-ci permet de tisser des liens. »
Enfin, c’était surtout cela qui lui avait manqué dans sa vie précédente alors Cyradil essayait de se rattraper. La jeune femme n’était pas tout à fait adroite sur ce sujet mais elle faisait de son mieux et sa bonté naturelle aidait beaucoup à ce que les gens l’apprécient et s’y attachent. La liche leur offrait toujours le confort et le loisir de pouvoir s’exprimer, ce qui aidait à briser la glace et à détendre l’atmosphère. Dans un mouvement très habile, la jeune blonde généra un appendice d’ombre et étendit celui-ci jusqu’à un arbre proche et en saisit un fruit. Dans de tels climats, il y avait tout une diversité florale comme des dattiers, des grenadiers, orangers et autres agrumes. Cyradil saisit alors une orange qu’elle commença doucement à éplucher avant d’en tendre une moitié à sa compagne de fortune.
« Goûtez. Après avoir rafraichi votre corps, faites en de même avec l’intérieur de celui-ci. » Lança-t-elle en plaisantant.
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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Mad World
La veille je n'avais pas insisté plus avant concernant la famille, je n'avais nulle raison de plonger dans le passé de ma guérisseuse et déjà je me sentais plutôt honorée par ce qu'elle m'avait livré comme informations. Je comprenais la dualité de ses choix et compétences, en un sens j'avais fait la même chose qu'elle, j'avais appris les soins pour faire comme le faisait parfois ma mère il y a longtemps avant qu'elle ne se complaise dans son statut de noble oisive et mon père qui avait sa compagnie maritime m'avait montré le sens du travail. Leur éducation m'avait forgée tout simplement et c'est ainsi que j'avais choisi de devenir médecin chirurgien mais aussi compétente en soins apotropaïques aux côtés de mon mentor Nineveth.
Mais j'avais trouvé un echo dans le mode de pensée de Cyradil et le mien, à mes voix exceptées nous nous ressemblions en bien des points même dans notre vie passée. Si j'étais timide et pudique même avec des femmes, j'avais pu découvrir qu'il n'en était rien pour Cyradil. Se dévêtir devant moi ne lui posa pas le moindre souci de pudeur, elle prit même le temps d'accrocher ses affaires en hauteur pour ne pas les trouver avec du sable par la suite, c'était avisé mais je n'avais même pas pu l'envisager de mon côté.
J'avais pu voir son corps recouvert de tatouages et pour tout avouer, je n'avais pu en détacher mon regard. Elle était littéralement une oeuvre d'art à mes yeux, que cela passe par la douceur de ses courbes féminines ou les arabesques savantes et complexes gravées dans sa chair, tout était réalisé à la perfection. Bien sûr je m'interrogeais sur le sens de cette oeuvre? On ne devenait pas ainsi juste pour faire joli non? Cela devait dénoter un cheminement intellectuel, une recherche personnelle même artistique, cela semblait être une oeuvre cohérente.
Mon oeil valide ne pouvait suivre les tracés sans finir par se perdre, y avait-il de la magie la dessous? J'avais envie de savoir, de laisser ma mana glisser vers les dessins pour en saisir le sens, déchiffrer ce mystère mais la décence et le savoir être m'empêcha de le faire. Quand elle me rejoint dans l'eau j'étais toujours en train de la fixer avec attention et mes joues virèrent au rose en réalisant qu'elle était maintenant juste à côté de moi.
- Je suis navrée pour... pour vous avoir dévisagé cela ne se fait pas Cyradil mais vous êtes fascinante.
Dans mon oeil valide brillait le respect pour cette oeuvre qu'elle incarnait, il n'y avait rien de plus de mon côté, j'étais admirative totalement et curieuse.
- Vous avez raison, quand on s'occupe des autres on s'oublie parfois... trop souvent hélas.
C'était mon cas du moins, j'avais tendance à toujours faire passer les autres avant moi et quand je tentais... j'échouais lamentablement, trop maladroite, mal câblée ou inapte à réellement me battre pour ce que je voulais pour moi, un altruisme poussé au comble de la bêtise dirait mon ami de toujours Ruyven.
Elle utilisa sa magie aller saisir un fruit qu'elle me tendit, je connaissais ce fruit pour avoir vécu dans un Oasis sensiblement identique à celui-ci par le passé durant quelques mois, j'avais appris à connaître la faune mais aussi la flore de ces endroits. Avec plaisir j'ouvris le fruit en deux et je lui en tendis une moitié.
- Allez y vous avez aussi mérité de vous rafraichir.
Je mangeais avec plaisir la moitié du fruit avant de lancer la peau de se dernier dans un buisson. Puis observant la végétation alentour je vis ce que je cherchais, la nature était bien faite et il y avait deux petits arbustes de Sapindus, pas encore totalement matures mais ils avaient quelques noix à leurs branches. Je me relevais à moitié et me laissais retomber dans l'eau, bloquée, et secouant la tête je me dis que c'était stupide que j'étais capable de sortir non? Je n'avais de mon côté presque aucune cicatrice sur le corps, je les avais toujours faites disparaitre en forçant les chairs à se réparer sans laisser de marque, coquetterie mal avisée peut-être? Néanmoins les seules marques visibles de blessures sur mon corps hormis mon oeil perdu se trouvaient au dessus de mes deux poignets, j'avais laissés les marques de mon échec à perdre la vie face à Kirig, pour ne pas oublier. Sortie de l'eau je me dirigeais vers les arbustes et j'attrapais des noix, des noix de lavages, toxiques si l'on en mangeait trop mais sans aucun risque pour la peau ou les cheveux.
Je revins dans l'eau et en tendis deux à Cyradil.
- Si vous en voulez, cela n'a pas d'odeur mais quand on les écrase et qu'on les mets au contact de l'eau cela mousse, c'est un savon naturel efficace mais vous connaissez probablement déjà.
Cela étant dit, j'en écrasais une sur mon cuir chevelu et j'entamais de le masser et de faire mousser tout cela pour enlever les vestiges de crasse, de sang aussi et me nettoyer de ce que j'avais ramené de benedictus et des autels au pied de l'Arbre Monde. Se laver, faire partir la crasse, enlever cette couche, cela avait un côté libérateur.
- Je crois que l'eau est le meilleur des remèdes à bien des maux. Et se laver permet de se libérer de bien des choses qu'on pense accrochées à nous.
Mon regard se posa de nouveau sur les tatouages des épaules de la jeune femme et j'osais demander.
- Vos tatouages ont-ils un sens pour vous? Où.. sont-ils juste beaux ? enfin juste n'est pas un mot qui leur rend honneur. Ils sont splendides et j'avoue j'associais le mot de tatouage à celui de l'appartance au Reike, celui qui imposait magiquement un statut dans votre nation, je n'avais pas envisagé que cela puisse être une oeuvre d'art à part entière.
Et si moi aussi je laissais une marque de ce genre dans ma chair, pas celle de mon asservissement à une nation en laquelle je ne parvenais pas à m'identifier mais pour graver en moi quelque chose?
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CENDRES
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Cyradil ne semblait pas intimidée par le regard curieux de la shoumeienne. C’était une réaction tout à fait naturelle et la jeune blonde était habituée à générer à ces regards plein d’interrogations. Elle n’avait jamais privé les gens d’en savoir davantage et avait toujours bien voulu répondre à leurs questions concernant ses tatouages. De la même manière que Cyradil lui tendit le fruit, Myriem se dirigea vers un arbuste contenant des noix dont les propriétés permettaient de les utiliser en tant que savon. La forgeronne sourit en la voyant hésiter mais la jeune humain eut finalement le courage de se dévoiler pour aller chercher les fruits, ce qui donna l’occasion à la liche de l’étudier plus en détail (même si elle avait eu tout le loisir de le faire pendant qu’elle la soignait). En sa qualité de médecin, Cyradil connaissait évidemment ce végétal mais elle accepta ce présent. Finalement, la liche était bien contente de l’avoir rejoint dans ce bain. Elle en avait sans doute autant besoin que sa patiente.
« Oh ne vous inquiétez pas, cela ne me dérange aucunement. Au contraire, cela me flatte que l’on s’y intéresse. Disons qu’ils sont le résultat sur des recherches approfondies que je faisais sur la nature même de la mana. Vous savez sûrement qu’elle est tellement malléable que ses méthodes d’utilisations sont aussi variées que le nombre de ses utilisateurs. Quand j’ai commencé à l’appréhender, je cherchais des méthodes d’incantations qui m’aideraient à me familiariser avec les nombreux sortilèges que j’apprenais. »
Elle se rappelait avoir commencé doucement. A vrai dire, la liche n’avait eu qu’à encrer quelques fresques avant que celles-ci ne commencent à s’auto-alimenter de sa mana. Celles-ci s’enrichirent alors d’elles-mêmes au fur et à mesure que la jeune blonde gagnait en pouvoirs. D’autres utilités leurs étaient incombées mais avec la perte de ses pouvoirs, les motifs avaient perdu une grande partie de leurs fonctions initiales, ne gardant que quelques capacités très mineures. Néanmoins, de par leur histoire, le temps que la liche avait mis pour les tracer ou les confectionner, elle les chérissait et n’avait pu se résoudre à s’en défaire après sa réincarnation malgré leur caractère très voyant. Cela dit, la tendance de la forgeronne à posséder des habitudes vestimentaires comprenant une tenue très fournie, ils étaient, la plupart du temps, bien dissimulés.
« Ils me servent principalement de catalyseur et se meuvent au gré de ma signature magique. Au début, je n’en possédais que quelques-uns mais, à la manière d’une plante qui croît, ceux-ci se sont développés d’eux-mêmes au fur et à mesure que je gagnais en puissance. Leur nombre est intimement intriqué à la puissance ou à la complexité des magies que je maitrise. En plus, je ressens une certaine harmonie à canaliser ma mana à travers ces derniers. »
Pour la puissance, ce n’était sans doute pas encore cela puisqu’elle ne maitrisait que des magies intermédiaires au mieux mais ses recherches lui avaient fait comprendre que la récupération de l’Ombregivre (une magie complexe) avait drastiquement fait augmenter leur nombre. De bonne foi, Cyradil généra un orbe glacé dans sa main et ses tatouages se mirent à s’illuminer tandis qu’ils commencèrent à bouger sur son corps. Leur nombre demeurait inchangé mais ces derniers commencèrent à dessiner de nouvelles formes, composant ainsi une nouvelle fresque.
« Parfois, lorsque j’ai recours à ma magie, ces derniers se réagencent. A la manière d’un labyrinthe qui changerait de configurations. Pour le coup, il s’agit simplement d’une résonance liée à ma propre mana. Cela n’a pas de vocation autre que d’être impressionnant. Un simple effet esthétique donc mais que j’apprécie beaucoup ! » Dit-elle avec un brin d’enthousiasme.
Il est vrai que le Reike imposait le tatouage de nationalité et l’avis de la liche sur la question était très mitigée. Celui-ci se trouvait sur son avant-bras gauche, d’une taille tout à fait modeste mais qui était bien insignifiant devant le reste de la fresque. De toute manière, celui-ci était surtout détecté par magie alors sa taille ou son emplacement importait en général que peu, du moment que l’on abusait pas des proportions en imposant une taille infime.
« Oui vous voulez sans doute parler des tatoueurs officiels royaux. Mais je vous assure que cet art n’est pas limité à eux. Je dirais même qu’avec une surface réfléchissante, un peu d’entrainement et un peu de magie d’ombre, on peut très bien se débrouiller pour faire quelque chose de joli. »
Était-ce compliqué d’utiliser la magie de cette manière pour peindre une telle fresque ? Oui. Mais à l’époque, pour une magicienne aussi puissance que Cyradil, il s’agissait sans doute d’une simple formalité.
« Mais bon, je n’ai rien contre une peau de porcelaine comme la vôtre. Vous êtes tout à fait ravissante à votre manière, Myriem. » Dit-elle en souriant, renvoyant le compliment.
« Oh ne vous inquiétez pas, cela ne me dérange aucunement. Au contraire, cela me flatte que l’on s’y intéresse. Disons qu’ils sont le résultat sur des recherches approfondies que je faisais sur la nature même de la mana. Vous savez sûrement qu’elle est tellement malléable que ses méthodes d’utilisations sont aussi variées que le nombre de ses utilisateurs. Quand j’ai commencé à l’appréhender, je cherchais des méthodes d’incantations qui m’aideraient à me familiariser avec les nombreux sortilèges que j’apprenais. »
Elle se rappelait avoir commencé doucement. A vrai dire, la liche n’avait eu qu’à encrer quelques fresques avant que celles-ci ne commencent à s’auto-alimenter de sa mana. Celles-ci s’enrichirent alors d’elles-mêmes au fur et à mesure que la jeune blonde gagnait en pouvoirs. D’autres utilités leurs étaient incombées mais avec la perte de ses pouvoirs, les motifs avaient perdu une grande partie de leurs fonctions initiales, ne gardant que quelques capacités très mineures. Néanmoins, de par leur histoire, le temps que la liche avait mis pour les tracer ou les confectionner, elle les chérissait et n’avait pu se résoudre à s’en défaire après sa réincarnation malgré leur caractère très voyant. Cela dit, la tendance de la forgeronne à posséder des habitudes vestimentaires comprenant une tenue très fournie, ils étaient, la plupart du temps, bien dissimulés.
« Ils me servent principalement de catalyseur et se meuvent au gré de ma signature magique. Au début, je n’en possédais que quelques-uns mais, à la manière d’une plante qui croît, ceux-ci se sont développés d’eux-mêmes au fur et à mesure que je gagnais en puissance. Leur nombre est intimement intriqué à la puissance ou à la complexité des magies que je maitrise. En plus, je ressens une certaine harmonie à canaliser ma mana à travers ces derniers. »
Pour la puissance, ce n’était sans doute pas encore cela puisqu’elle ne maitrisait que des magies intermédiaires au mieux mais ses recherches lui avaient fait comprendre que la récupération de l’Ombregivre (une magie complexe) avait drastiquement fait augmenter leur nombre. De bonne foi, Cyradil généra un orbe glacé dans sa main et ses tatouages se mirent à s’illuminer tandis qu’ils commencèrent à bouger sur son corps. Leur nombre demeurait inchangé mais ces derniers commencèrent à dessiner de nouvelles formes, composant ainsi une nouvelle fresque.
« Parfois, lorsque j’ai recours à ma magie, ces derniers se réagencent. A la manière d’un labyrinthe qui changerait de configurations. Pour le coup, il s’agit simplement d’une résonance liée à ma propre mana. Cela n’a pas de vocation autre que d’être impressionnant. Un simple effet esthétique donc mais que j’apprécie beaucoup ! » Dit-elle avec un brin d’enthousiasme.
Il est vrai que le Reike imposait le tatouage de nationalité et l’avis de la liche sur la question était très mitigée. Celui-ci se trouvait sur son avant-bras gauche, d’une taille tout à fait modeste mais qui était bien insignifiant devant le reste de la fresque. De toute manière, celui-ci était surtout détecté par magie alors sa taille ou son emplacement importait en général que peu, du moment que l’on abusait pas des proportions en imposant une taille infime.
« Oui vous voulez sans doute parler des tatoueurs officiels royaux. Mais je vous assure que cet art n’est pas limité à eux. Je dirais même qu’avec une surface réfléchissante, un peu d’entrainement et un peu de magie d’ombre, on peut très bien se débrouiller pour faire quelque chose de joli. »
Était-ce compliqué d’utiliser la magie de cette manière pour peindre une telle fresque ? Oui. Mais à l’époque, pour une magicienne aussi puissance que Cyradil, il s’agissait sans doute d’une simple formalité.
« Mais bon, je n’ai rien contre une peau de porcelaine comme la vôtre. Vous êtes tout à fait ravissante à votre manière, Myriem. » Dit-elle en souriant, renvoyant le compliment.
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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Cela me paraissait plutôt étrange de mon côté d'être aussi libre et sereine avec son corps, pas tant une question d'acceptation de soi mais plutôt de confiance finalement. La pudeur avait cela de terrible qu'on ressentait une sorte de sentiment de honte dans le fond et on ne se connaissait pas bien, l'image que nous avions de nous même pouvait s'avérer erronée au final. Cela me rassura cependant de ne pas avoir vexé ou blessé Cyradil.
- Vos tatouages sont liés à la mana?
Pour le coup les symboles et entrelacs prenaient un tout autre sens même pour moi qui était bien la pire des théoricienne de magie, a cent mille lieux de pouvoir réaliser des tissage complexes et répétés, ma magie était instinctive, émotive, chaotique peut-être même et surtout catastrophique aux yeux de certains de mes formateurs à l'Académie de Mael. Ils aimaient l'ordre, le tissage précis, les tramages, les symboliques, là ou je ne voyais que de l'énergie pure que je pliais à ma seule volonté.
- Je vous rejoins sur le fait qu'à chaque mage correspond une approche différente de la magie, si seulement mes professeurs à l'Académie avaient pu vous entendre. Sous prétexte que nous suivions une formation formelle il fallait absolument selon eux se plier aux même règles. Ils ritualisaient la magie à tous les points de vue. J'entends bien que lorsqu'on commence cela peut aider, de suivre une ligne directrice, un trame commune à tous mais chacun réagit à la mana de manière différente, nous ne pensons pas pareil, nous ne voyons pas le monde ni la magie de la même façon.
Je disais cela tout en frottant avec force mon cuir chevelu pour en faire partir jusqu'au souvenir de mon séjour à Benedictus dernièrement. Ce geste mécanique était apaisant en un sens et me permettait de me concentrer sur la conversation qui venait de dériver sur la magie.
- Tout comme certains ont besoin de mots, de symboles, de gestes, je crois que nous finissons tous pas choisir ce qui nous plait ou nous correspond le mieux. Je n'ai jamais su de mon côté répéter les rituels ou tisser des enchantements durables, cela demande trop de... comment dire... de cadre ? de symbolique en un sens. Je perçois la mana comme la force vive de notre monde. Elle est en nous tous, chacun la possède et elle s'éteind lorsqu'on meurt mais tous nous ne sommes pas capable de la manipuler ou même la sentir, ressentir, et encore moins la voir... Et autour de nous c'est pareil, le Sekaï est empli de mana qui ne demande qu'à être saisie..
Je laisse mes doigts quitter mon opulente chevelure un instant pour aller les faire glisser sur l'eau. Je perçois le flux de la vie, la mana qui tournoie autour de nous, dans l'air aussi, dans chaque plante et en nous. Ce n'est qu'à ce moment, celui ou je regarde le monde pour l'étudier magiquement que je réalise que Cyradil n'est pas une humaine comme moi, elle est autre chose, sa non vie m'est perceptible et me surprend, je ne m'y attendais pas le moins du monde mais cela ne me formalise pas, cela ne change rien en réalité.
J'attrape un fil de mana d'eau et je le soulève, tissant naturellement ce dernier et une langue d'eau suit mon geste et les mouvements de ma main, comme on manipule une marionnette. Etrangement dans cet oasis empli d'odeurs de fruits exotiques s'élève une nouvelle senteur, celle de l'air marin, frais, léger, le signe que j'utilise ma magie en cet instant. Mes doigts s'ouvrent en éventail et le faisceau d'eau se sépare en cinq, mes doigts maitrisant chacun l'un d'eux. L'eau est une énergie vive, intense, et salvatrice pour moi. Je la fais danser avant de la laisser retomber, reprendre le cours de sa vie car au final je n'ai rien changé à son état, l'eau, la mana, tout est encore présent, la seule différence c'est que j'ai transféré pour moi, un peu de ma propre mana dans l'eau pour la contrôler, la plier à ma volonté.
Reposant mon regard de nouveau sur les symboles recouvrant le corps de Cyradil je suis particulièrement intéressée par ses propos, ils servent de catalyseur?
- Vous voulez dire qu'ils amplifient vos capacités et qu'ils ...bougent sur votre peau? Ils ne sont pas figés mais l'expression de votre volonté du moment d'agir sur la mana elle même?
Par contre que les marques de son corps deviennent plus nombreuses à mesure que son talent et sa maitrise augmentent m'interpelait énormément pour le coup.
- Je comprends l'aspect...esthétique mais il est donc volontaire de votre part et choisi? Pour impressionner les gens? Vous pensez que ces manifestations ne sont pas forfuites de fait? Que.... lorsque je fais de la magie de mon côté si une odeur marine s'élève c'est parce que inconsciemment peut-être je veux montrer au monde combien j'aime la mer et comme je me sens proche d'elle?
Cela avait du sens mais je n'y avais jamais songé auparavant. Cela étant dit, mes cheveux devaient maintenant être bien propres et je plongeais la tête en arrière pour les rincer abondamment. Viendrait maintenant le reste de mon être, tout mon corps réclamait d'oublier la crasse lui aussi et je pris la seconde noix pour frotter d'abord mes bras et épaules.
- Vous avez donc ... encré vos tatouages avec votre magie? C'est de l'énergie de l'ombre qui coule sous votre derme?
Sa dernière réplique me fit rougir encore une fois, comme une jeune pucelle en quête de compliments surement. Néanmoins je regardais mes bras que je frottais avec force et les siens et je souris.
- Je crains que vous n'ayez tord. Je n'avais jusqu'à présent rien trouvé à redire au grain de ma peau réellement, ni à sa couleur mais c'est d'une telle banalité au regard de votre exception Cyradil. Vous êtes unique et magnifique.
J'étais sincère en disant cela.
Message 10
CENDRES
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Cyradil consentait à ce que disait la magicienne sur les enseignements. Pour avoir côtoyé l’université de Drakstrang pendant des années, elle avait constaté que certaines pensées étaient parfois vénérées comme des dogmes. Elle savait depuis longtemps que le Reike ne brillait pas tellement par son enseignement magique, raison pour laquelle la jeune blonde espérait pouvoir un jour se hisser au sommet pour pouvoir y apporter quelques réformes intelligentes.
« Oui. Ou plus exactement à la mienne. En fait, et comme vous l’avez si bien dit, il serait assez difficile de reproduire cela sur autrui. Déjà parce que cela m’a pris des années pour parfaire cette idée et trouver mon harmonie magique mais aussi parce que tout le monde appréhende la mana différemment. Au Reike, j’essaie de détecter les jeunes talents et de leur permettre de suivre une voie dans la magie plutôt que de la gâcher dans le service militaire. Les véritables magiciens sont très peu nombreux dans notre empire, surtout ceux qui aspirent à rejoindre une vocation médicale. Compte tenu de la taille de l’Empire, le nombre d’effectifs des FMR est très insuffisant. Alors, j’essaie tant bien que mal d’inverser cette tendance. »
C’était très drôle d’aborder des sujets sérieux en observant l’humaine se décarcasser de la sorte. Cela contrastait beaucoup avec la situation mais cela apportait également un côté plus authentique et chaleureux à la conversation. D’ailleurs, Cyradil ne se fit pas prier pour faire de même, se sentant plutôt à l’aise en compagnie de la shoumeienne.
« Votre façon d’aborder la magie n’est pas erronée, je vous assure. Pour ma part, la magie est un domaine d’études auquel je consacre énormément de temps mais vous êtes un être qui a littéralement été touchée par la magie. Vous êtes capables de réveiller des ressources en vous que vous ne soupçonniez même pas et malgré votre jeune âge, vous semblez maitriser des sortilèges tout à fait remarquable. »
En fait, Myriem maitriser des magies que la liche avait mis des années à parfaire. Ce que Cyradil avait acquis par apprentissage, l’humaine l’avait acquis par sa seule volonté comme en témoignait la démonstration dont elle fut spectatrice. Une affinité à l’eau donc. Une élémentaliste ? La forgeronne ne saurait dire mais elle sentait bien l’air marin qui émanait de l’humaine. Sans doute sa façon de manifester sa mana comme elle en avait vu bien d’autres le faire.
« Oh je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils amplifient mes pouvoirs. Simplement que je sens qu’ils m’aident à ordonner mon esprit lorsque je lance un sort. Contrairement à vous, je n’ai pas la même spontanéité magique et j’ai du travailler dur pour acquérir les pouvoirs que je maitrise aujourd’hui. Devant la pléthore de sortilèges que j’ai en mémoire, ses marques aident à les retrouver plus facilement et me permettent de ne pas me perdre dans les incantations, vous comprenez ? »
A vrai dire, avec son verrou magique du à sa transformation, il lui était difficile d’apporter des explications plus complètes. Ses tatouages lui apportaient simplement de l’harmonie dans sa façon de lancer ses sortilèges et Cyradil avait décidé de les garder afin de les étudier davantage et de voir si ces derniers ne contenaient pas davantage de fragments de sa mémoire perdue.
« Pour l’aspect esthétique, c’est quelque chose que j’ai choisi à la base. Mais j’avoue que je m’étais pas attendu à ce phénomène changeant. C’est comme si je leur avais donné vie en y insufflant de la mana et ensuite ces derniers se sont familiarisés peu à peu avec les sorts que j’engrangeais au point de s’étendre sur toute la surface que vous voyez actuellement. Bon, j’ai réussi à faire en sorte à ce que ces derniers ne s’étendent pas sur mon visage, ne voulant pas effrayer chaque personne que je rencontrais ! » Finit-elle en plaisantant.
Concernant la façon d’aborder les choses de Myriem, Cyradil se disait qu’il s’agissait simplement de magie innée. Les hypothèses concernant la manipulation de mana étaient tels qu’il était difficile d’établir une théorie universelle. L’on arrivait encore classer les mages en fonction de leurs utilisations sur le champ de bataille ou diverses missions au sein du peuple mais il était assez compliqué de faire davantage tant il existait de disparités entre les personnes ayant reçu ce don hors du commun.
« C’est possible, Myriem. Ceux nés avec le don de manipulation magique choisissent très tôt ce qu’ils veulent en faire. Est-ce un choix conscient ou non ? Je l’ignore mais il existe tant de façons d’aborder la question que la résolution de cette dernière pourrait ne jamais voir le jour. Pourquoi existe-t-il des gens capables de renforcer leurs corps avec cette magie tandis que d’autres en font des démonstrations tout à fait spectaculaires ? Peut-être est-ce votre amour pour la mer qui a façonné votre mana de façon à faire de l’eau votre élément primaire ? D’ailleurs, pourquoi certains sont condamnés à ne maitriser qu’un seul élément tandis que d’autres en maitrisent plusieurs ? Vous voyez Myriem, c’est ce genre de questions auxquelles je tente d’apporter des réponses. » Dit-elle en souriant.
Elle s’approcha de la shoumeienne, riant à sa dernière phrase tout en lui tendant son bras tatoué.
« C’est très gentil de votre part mais ne vous minimisez pas de la sorte, vous êtes parfaitement adorable si vous voulez mon avis. D’ailleurs, je vous invite à émettre votre propre opinion sur mes fresques si vous le souhaitez. En tant qu’empathe, peut-être y décélériez vous quelque chose que je ne peux voir ? »
Aussi, peut-être que Myriem pourrait lui apporter quelques réponses. Toute hypothèse était bonne à prendre et cela faisait bien longtemps que Cyradil acceptait l’aide des autres. Après tout, la magicienne avait consacrée sa vie à venir en aide à autrui alors il était tout à fait naturel qu’elle l’accepta de ces derniers lorsqu’elle se présentait.
« Oui. Ou plus exactement à la mienne. En fait, et comme vous l’avez si bien dit, il serait assez difficile de reproduire cela sur autrui. Déjà parce que cela m’a pris des années pour parfaire cette idée et trouver mon harmonie magique mais aussi parce que tout le monde appréhende la mana différemment. Au Reike, j’essaie de détecter les jeunes talents et de leur permettre de suivre une voie dans la magie plutôt que de la gâcher dans le service militaire. Les véritables magiciens sont très peu nombreux dans notre empire, surtout ceux qui aspirent à rejoindre une vocation médicale. Compte tenu de la taille de l’Empire, le nombre d’effectifs des FMR est très insuffisant. Alors, j’essaie tant bien que mal d’inverser cette tendance. »
C’était très drôle d’aborder des sujets sérieux en observant l’humaine se décarcasser de la sorte. Cela contrastait beaucoup avec la situation mais cela apportait également un côté plus authentique et chaleureux à la conversation. D’ailleurs, Cyradil ne se fit pas prier pour faire de même, se sentant plutôt à l’aise en compagnie de la shoumeienne.
« Votre façon d’aborder la magie n’est pas erronée, je vous assure. Pour ma part, la magie est un domaine d’études auquel je consacre énormément de temps mais vous êtes un être qui a littéralement été touchée par la magie. Vous êtes capables de réveiller des ressources en vous que vous ne soupçonniez même pas et malgré votre jeune âge, vous semblez maitriser des sortilèges tout à fait remarquable. »
En fait, Myriem maitriser des magies que la liche avait mis des années à parfaire. Ce que Cyradil avait acquis par apprentissage, l’humaine l’avait acquis par sa seule volonté comme en témoignait la démonstration dont elle fut spectatrice. Une affinité à l’eau donc. Une élémentaliste ? La forgeronne ne saurait dire mais elle sentait bien l’air marin qui émanait de l’humaine. Sans doute sa façon de manifester sa mana comme elle en avait vu bien d’autres le faire.
« Oh je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils amplifient mes pouvoirs. Simplement que je sens qu’ils m’aident à ordonner mon esprit lorsque je lance un sort. Contrairement à vous, je n’ai pas la même spontanéité magique et j’ai du travailler dur pour acquérir les pouvoirs que je maitrise aujourd’hui. Devant la pléthore de sortilèges que j’ai en mémoire, ses marques aident à les retrouver plus facilement et me permettent de ne pas me perdre dans les incantations, vous comprenez ? »
A vrai dire, avec son verrou magique du à sa transformation, il lui était difficile d’apporter des explications plus complètes. Ses tatouages lui apportaient simplement de l’harmonie dans sa façon de lancer ses sortilèges et Cyradil avait décidé de les garder afin de les étudier davantage et de voir si ces derniers ne contenaient pas davantage de fragments de sa mémoire perdue.
« Pour l’aspect esthétique, c’est quelque chose que j’ai choisi à la base. Mais j’avoue que je m’étais pas attendu à ce phénomène changeant. C’est comme si je leur avais donné vie en y insufflant de la mana et ensuite ces derniers se sont familiarisés peu à peu avec les sorts que j’engrangeais au point de s’étendre sur toute la surface que vous voyez actuellement. Bon, j’ai réussi à faire en sorte à ce que ces derniers ne s’étendent pas sur mon visage, ne voulant pas effrayer chaque personne que je rencontrais ! » Finit-elle en plaisantant.
Concernant la façon d’aborder les choses de Myriem, Cyradil se disait qu’il s’agissait simplement de magie innée. Les hypothèses concernant la manipulation de mana étaient tels qu’il était difficile d’établir une théorie universelle. L’on arrivait encore classer les mages en fonction de leurs utilisations sur le champ de bataille ou diverses missions au sein du peuple mais il était assez compliqué de faire davantage tant il existait de disparités entre les personnes ayant reçu ce don hors du commun.
« C’est possible, Myriem. Ceux nés avec le don de manipulation magique choisissent très tôt ce qu’ils veulent en faire. Est-ce un choix conscient ou non ? Je l’ignore mais il existe tant de façons d’aborder la question que la résolution de cette dernière pourrait ne jamais voir le jour. Pourquoi existe-t-il des gens capables de renforcer leurs corps avec cette magie tandis que d’autres en font des démonstrations tout à fait spectaculaires ? Peut-être est-ce votre amour pour la mer qui a façonné votre mana de façon à faire de l’eau votre élément primaire ? D’ailleurs, pourquoi certains sont condamnés à ne maitriser qu’un seul élément tandis que d’autres en maitrisent plusieurs ? Vous voyez Myriem, c’est ce genre de questions auxquelles je tente d’apporter des réponses. » Dit-elle en souriant.
Elle s’approcha de la shoumeienne, riant à sa dernière phrase tout en lui tendant son bras tatoué.
« C’est très gentil de votre part mais ne vous minimisez pas de la sorte, vous êtes parfaitement adorable si vous voulez mon avis. D’ailleurs, je vous invite à émettre votre propre opinion sur mes fresques si vous le souhaitez. En tant qu’empathe, peut-être y décélériez vous quelque chose que je ne peux voir ? »
Aussi, peut-être que Myriem pourrait lui apporter quelques réponses. Toute hypothèse était bonne à prendre et cela faisait bien longtemps que Cyradil acceptait l’aide des autres. Après tout, la magicienne avait consacrée sa vie à venir en aide à autrui alors il était tout à fait naturel qu’elle l’accepta de ces derniers lorsqu’elle se présentait.
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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Mad World
Je comprenais ce dont elle parlait et je fus surprise par contre par la fin de ses propos. Elle cherchait des gens talentueux en magie? En plus d'être guérisseuse et forgeron? Elle ne devait pas dormir pour réussir à tout concilier non? Ah... elle ne dormait pas au vu de sa nature... son coeur ne battait pas je l'avais remarqué et pourtant elle en avait plus que lagrande majorité des habitants de ce monde que j'avais pu cotoyer jusqu'à présent.
- Nous partageons une vision similaire liée au fait que la mana, son utilisation et sa compréhension diffère selon les personnes. Mais pour le coup l'Académie de Mael en voulant faire des cursus dédiés, enseignait les arts telluriques en se basant sur le postulat que nous pouvions tous manipuler nos pouvoirs de manière similaire et c'était une horreur. Comment trouvez vous le temps de chercher des jeunes gens talentueux et de les guider dans leurs apprentissages magiques? En tout cas c'est louable de votre part et intelligent que de faire en sorte que chacun utilise ses dons à bon escient.
Je crois que j'avais frotté à peu près chaque parcelle de ma peau avec force et vigueur. Elle était rouge écarlate pour le coup et si ce n'était pas des plus seyant cela avait le mérite de me prouver que j'étais propre et que les vestiges des effluves de Benedictus n'étaient plus sur mon corps, même si dans mon esprit il en serait autrement pour un temps certain.
- Je pense... bien sûr vous pouvez corriger ce que je dis ce sont des hypothèses que j'ai toujours émis. Que dans le fond nous avons tous la capacité de manipuler la mana mais que c'est notre vécu et surtout nos besoins qui éveillent certaines capacités. Je n'avais nul besoin d'être une combattante, tout me prédestinait en somme à devenir une mage tout simplement et c'est pourquoi mon amour de l'eau a poussé mon esprit à se servir de cette énergie et pas de celle du feu par exemple. Tout comme j'aimais aider notre prêtre à soigner les indigents, les nourrir et si j'ai appris l'herboriste et les pansements et soins basiques à ses côtés mon esprit est allé chercher plus loin le moyen de soigner les gens. C'est ainsi que finalement à l'écoute des gens j'ai appris à percevoir et ... utiliser leurs émotions tout comme je crois être dans un besoin un peu... maladif d'être appréciée ou reconnue je ne sais pas mais en soit c'est qui a fait que j'ai appris à transmettre aux autres mes propres émotions, pour partager avec eux cela.
Cela pouvait être stupide mais c'était ainsi que je voyais les développements des dons magiques chez les gens. Je plongeais de nouveau dans l'eau finir de me rincer avant de poursuivre.
- Après... enfin Benedictus, mon esprit bien qu'affaibli à perçu mon besoin de fuir et... je me suis téléportée sans même savoir comment faire... Après cela n'explique pas me direz vous les différences de puissance entre les personnes mais pour moi c'est tout aussi logique. Notre puissance pourrait être équivalente, je pense qu'un corps contient une énergie magique définie et que chaque corps peut emmagasiner à peu de choses près la même mana mais ensuite c'est la volonté et l'esprit, le désir de se servir de la magie qui change d'un individu à l'autre.
C'était amusant en un sens de donner ma vision des choses à une étrangère parce que même si je disais une absurdité, j'avais la conviction qu'elle ne se moquerait pas mais me donnerait sa vision pour montrer en quoi mon raisonnement ou ma théorie pouvait être fausse.
- Et si certains ne développent pas de capacité ce qui est le cas de la majorité des gens c'est que c'est une somme de facteur qui provoque cet état. Certains pensent ne pas en être digne et verrouillent leur esprit, d'autres se savent destinés à un rôle et donc n'ont pas de besoin... Mais je reste persuadée que comme nous sommes des habitants du Sekaï nous lui sommes tous liés par la mana, cette source de vie.
Je me tus alors en esquissant un sourire un peu timide.
- Je sais que mon raisonnement est naif et peut-être immature en un sens mais c'est la conviction. Preuve en est... Je ne m'en suis pas aperçue de suite mais il y a quelques mois j'ai du... me battre, affronter des créatures diverses et... mon corps a répondu à mes besoins et je sais que lorsque c'est nécessaire je peux être un peu plus rapide ou résistante. Mais dans tous les cas vous avez raison, ma nature fait que j'utilise la magie spontanément, je ne sais pas suivre un schéma et tisser un rituel précis comme le prouvent vos tatouages. J'y décèle la magie, je la vois courir le long de votre corps, des traits des dessins mais cela me semble être illisible et tellement... compliqué.
La dernière remarque de Cyradil la fit sourire.
- Vous seriez encore plus fascinante avec des tatouages sur le visage je pense. Mais déjà votre bandeau attire le regard et les interrogations, vos gestes, vos pas ne sont pas ceux d'une aveugle. Voyez vous par le biais de la magie? Enfin si ce n'est pas trop indiscret comme question.
Elle s'approcha alors en tendant son bras, elle me complimenta de nouveau et me fit rougir. Néanmoins je restais concentrée sur ses paroles et je me mis à observer ses bras, les lignes magiques qui dessinaient des arabesques complexes et magnifiques, changeantes aussi. Je laissais mes doigts effleurer sa peau alors que j'utilisais tant mon empathie que mes dons de senseur. Le spectacle d'un point de vue de l'analyse était époustouflant, je percevais la circulation de mana au travers des symboles, une circulation fluide.
Je restais silencieuse de longues minutes alors que ma magie courait sur la peau de la liche pour l'étudier, plus j'observais les lignes, plus ma vision de la réalité disparaissait, je ne voyais plus que les sillons de pouvoir, une arborescence d'énergie savamment tissée et organisée. Mais ce qui me surprit en observant tout cela c'est de sentir des sortes de verrous, comme si les entrelacs étaient limités, j'examinais plus précisément et cela se confirma, la magie de la liche était bridée ? Je finis par revenir à moi, mon oeil valide interrogateur en un sens et perplexe.
- Vos schémas sont équilibrés, la circulation de votre magie parfaitement fluide, on voit et on sent une maitrise et un contrôle immense mais ce qui est bizarre c'est que votre... potentiel me semble bridé, comme verrouillé par des noeuds placés profondément en vous, limitant vos dons et pouvoirs, je... je me trompe?
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CENDRES
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Alors que la liche laissa tranquillement la magicienne se livrer à ses analyses sur ses tatouages, Cyradil écouta attentivement ses différentes opinions. Des deux femmes, la liche se demandait bien qui était la plus altruiste. Leur bonté était tout à fait comparable mais là où Myriem semblait nourrir un profond espoir envers son prochain, la forgeronne était plus réservée. Plus…sage. Jadis, la blonde avait eu la même « naïveté » sur ce monde mais avec l’expérience, elle avait appris à se modérer. Bien sûr, la magicienne faisait tout ce qui était en son pouvoir pour venir en aide aux autres mais elle savait également qu’il existait des causes perdues, des individus dont il fallait se débarrasser pour le bien commun. Ce n’était pas les tâches que Cyradil aimait faire mais elle avait appris qu’il fallait parfois faire du mal pour préserver le bien. Cela dit, elle nourrissait le même espoir que l’humaine et s’efforçait toujours de mettre son optimisme au premier plan avant d’envisager des possibilités moins joyeuses. Si elle comprenait tout à fait les hypothèses de la femme aux cheveux de jais, la reikoise avait consacrée une vie entière, des décennies à l’étude des arcanes et savait que, malheureusement, il y avait des théories qui étaient bien ancrées.
« Je comprends tout à fait votre raisonnement mais malheureusement, il y a certaines choses que l’on doit accepter. Nous n’avons peut-être pas la même vision d’appréhender la mana mais s’il y a une chose dont je suis à peu près sûre est que…c’est un don très rare. Vraiment, s’il y avait autant de gens qui avaient ne serait-ce qu’un minuscule potentiel magique, je me serais déjà affairée à pouvoir trouver une solution pour essayer de guider ces derniers vers nos institutions de santé. Les FMR manquent cruellement de membres et j’aurais bien aimé pouvoir en augmenter le nombre mais…hélas, ce n’est pas possible. Cela dit, il y a quand même du bon dans vos hypothèses. »
La liche ôta l’excédent de ce savon naturel si généreusement offert en plongeant dans l’eau. L’on pouvait remarquer que, contrairement à la magicienne et peu importe à quel point elle frottait sa peau ou restait dans l’eau, celle-ci restait parfaitement intacte. Il était difficile de déceler ceci sur son corps tant il était marqué mais son visage, ses cuisses, ses jambes ainsi que tous les endroits non-tatoués étaient exempts de toute rougeur. Seules subsistaient celles créées par les émotions. Car oui, Cyradil s’était mis un point d’honneur à la garder en se transformant, ne voulant pas oublier ce qui avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Comme Myriem avait pu le constater depuis le début, la blonde était capable de rire, rougir d’embarras, exprimer de l’agacement ainsi que toute une palette de sentiments aussi bien que le ferait n’importe quel humain. En somme, la forgeronne avait tout simplement garder l’exacte personnalité qu’elle avait dans son ancienne incarnation.
« Ce que je vais dire ne doit pas être considéré comme un dogme mais j’ai de bonnes raisons que cela puisse se passer ainsi. Pour ceux ayant reçu ce don incroyable, je pense qu’à notre naissance, la mana est parfaitement totipotente. Puis, compte tenu de certains facteurs, celle-ci devient différenciable et l’on finit par s’orienter. Plus l’on se spécialise et plus les autres portes se ferment ou deviennent plus difficiles à ouvrir. Puis, en fonction de la personne, certains auront plus de facilités à contrôler les éléments tandis que d’autres seront plus à l’aise dans les magies utilitaires. C’est en cela que je veux guider les gens. Les accompagner dans leur vocation sans jamais les forcer de quoi que ce soit. En ce qui concerne leur détection, j’ai espoir de pouvoir utiliser les ressources impériales pour y arriver. D’un côté, je n’aime pas la propagande dans le sens où cette dernière peut -être bourrée de mensonges pour embobiner le peuple mais d’un autre, elle est tout à fait utile pour trouver ces fameux talents. Mais bon, pour cela, il faut que je me hisse à une place suffisamment importante pour que tout ce que je vous raconte ait non seulement une chance d’être entendu mais aussi que cela ait du poids. »
Cyradil parlait avec une étonnante sagesse malgré la légèreté du moment. Parler de théorie magique alors qu’elle se baignait dans son plus simple appareil accompagnée d’une ravissante femme était une première mais l’ambiance lui plaisait. C’était toujours agréable d’échanger avec un esprit cultivé. Son analyse terminée, Cyradil écouta le rapport de sa compagne. Elle était extrêmement douée en ce sens que Myriem avait directement déceler les points importants qui la liait à ses tatouages. Une magie qui lui aurait bien servie si cette dernière avait décidé de lui revenir mais ce n’était toujours pas le cas alors Cyradil avait du composer sans, ce qui, naturellement lui avait pris plus de temps qu’une analyse magique. Bien sûr, la liche aurait pu se faire analyser par des mages d’état mais elle était très peu encline à ce que l’on ait découvert son secret alors qu’elle était si vulnérable dans les mois, voire années qui avaient suivi sa transformation. Elle avait bien plus confiance en Myriem qui semblait en somme et pour toute parfaitement transparente avec elle. Et puis, il y avait moins de chance qu’elle finisse dans un labo comme curiosité à disséquer.
« Mon voile est constitué d’une magie d’ombre qui filtre les rayons lumineux. Mes yeux sont photosensibles alors je les couvre afin de ne pas me retrouver aveuglée. Je vous vois donc parfaitement si ce n’est que ma vision est légèrement tamisée. Rien d’encombrant, je vous assure, il s’agit simplement d’une mesure de confort. »
Cyradil était parfaitement honnête pour le coup, il s’agissait vraiment d’une mesure pour éviter de se retrouver incommodée. En ce qui concernait sa magie, Myriem était totalement dans le juste aussi, confirmant ainsi le lien qui existait entre la récupération de sa magie et l’extension de ses tatouages. Ces derniers semblaient livrer leurs informations lentement, au fil des années, selon certaines conditions, au fur et à mesure que son âme traumatisée se reconstituait.
« Vous êtes parfaitement dans le juste, chère Myriem. A vrai dire, j’ignore moi-même comment les déverrouiller. »
Encore une fois, il s’agissait de la stricte vérité.
« Mais je ne perds pas espoir. Je sens que certains liens s’étiolent et bientôt je briserais le plafond des magies intermédiaires. » Dit-elle avec conviction.
Et pas n’importe laquelle. De bonne foi, la jeune blonde manifesta un appendice d’ombre mais celui-ci semblait se teint d’une couleur bleuâtre tirant sur le noir. L’aura qui en émanait était glacée et Myriem put avoir la confirmation de la parfaite maitrise de cette magie de la part de la liche. Ayant passé des décennies à étudier la magie, la forgeronne cumulait expérience et sagesse. L’Ombregivre était une magie incroyablement complexe et pourtant la blonde semblait avoir aucune difficulté à la manipuler. La shoumeienne, si elle avait compris la véritable nature de sa femme et le fait que cette dernière était sévèrement bridée alors elle ne pouvait que s’imaginer l’étendue de sa puissance lorsque la magicienne était à son apogée.
« Je comprends tout à fait votre raisonnement mais malheureusement, il y a certaines choses que l’on doit accepter. Nous n’avons peut-être pas la même vision d’appréhender la mana mais s’il y a une chose dont je suis à peu près sûre est que…c’est un don très rare. Vraiment, s’il y avait autant de gens qui avaient ne serait-ce qu’un minuscule potentiel magique, je me serais déjà affairée à pouvoir trouver une solution pour essayer de guider ces derniers vers nos institutions de santé. Les FMR manquent cruellement de membres et j’aurais bien aimé pouvoir en augmenter le nombre mais…hélas, ce n’est pas possible. Cela dit, il y a quand même du bon dans vos hypothèses. »
La liche ôta l’excédent de ce savon naturel si généreusement offert en plongeant dans l’eau. L’on pouvait remarquer que, contrairement à la magicienne et peu importe à quel point elle frottait sa peau ou restait dans l’eau, celle-ci restait parfaitement intacte. Il était difficile de déceler ceci sur son corps tant il était marqué mais son visage, ses cuisses, ses jambes ainsi que tous les endroits non-tatoués étaient exempts de toute rougeur. Seules subsistaient celles créées par les émotions. Car oui, Cyradil s’était mis un point d’honneur à la garder en se transformant, ne voulant pas oublier ce qui avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Comme Myriem avait pu le constater depuis le début, la blonde était capable de rire, rougir d’embarras, exprimer de l’agacement ainsi que toute une palette de sentiments aussi bien que le ferait n’importe quel humain. En somme, la forgeronne avait tout simplement garder l’exacte personnalité qu’elle avait dans son ancienne incarnation.
« Ce que je vais dire ne doit pas être considéré comme un dogme mais j’ai de bonnes raisons que cela puisse se passer ainsi. Pour ceux ayant reçu ce don incroyable, je pense qu’à notre naissance, la mana est parfaitement totipotente. Puis, compte tenu de certains facteurs, celle-ci devient différenciable et l’on finit par s’orienter. Plus l’on se spécialise et plus les autres portes se ferment ou deviennent plus difficiles à ouvrir. Puis, en fonction de la personne, certains auront plus de facilités à contrôler les éléments tandis que d’autres seront plus à l’aise dans les magies utilitaires. C’est en cela que je veux guider les gens. Les accompagner dans leur vocation sans jamais les forcer de quoi que ce soit. En ce qui concerne leur détection, j’ai espoir de pouvoir utiliser les ressources impériales pour y arriver. D’un côté, je n’aime pas la propagande dans le sens où cette dernière peut -être bourrée de mensonges pour embobiner le peuple mais d’un autre, elle est tout à fait utile pour trouver ces fameux talents. Mais bon, pour cela, il faut que je me hisse à une place suffisamment importante pour que tout ce que je vous raconte ait non seulement une chance d’être entendu mais aussi que cela ait du poids. »
Cyradil parlait avec une étonnante sagesse malgré la légèreté du moment. Parler de théorie magique alors qu’elle se baignait dans son plus simple appareil accompagnée d’une ravissante femme était une première mais l’ambiance lui plaisait. C’était toujours agréable d’échanger avec un esprit cultivé. Son analyse terminée, Cyradil écouta le rapport de sa compagne. Elle était extrêmement douée en ce sens que Myriem avait directement déceler les points importants qui la liait à ses tatouages. Une magie qui lui aurait bien servie si cette dernière avait décidé de lui revenir mais ce n’était toujours pas le cas alors Cyradil avait du composer sans, ce qui, naturellement lui avait pris plus de temps qu’une analyse magique. Bien sûr, la liche aurait pu se faire analyser par des mages d’état mais elle était très peu encline à ce que l’on ait découvert son secret alors qu’elle était si vulnérable dans les mois, voire années qui avaient suivi sa transformation. Elle avait bien plus confiance en Myriem qui semblait en somme et pour toute parfaitement transparente avec elle. Et puis, il y avait moins de chance qu’elle finisse dans un labo comme curiosité à disséquer.
« Mon voile est constitué d’une magie d’ombre qui filtre les rayons lumineux. Mes yeux sont photosensibles alors je les couvre afin de ne pas me retrouver aveuglée. Je vous vois donc parfaitement si ce n’est que ma vision est légèrement tamisée. Rien d’encombrant, je vous assure, il s’agit simplement d’une mesure de confort. »
Cyradil était parfaitement honnête pour le coup, il s’agissait vraiment d’une mesure pour éviter de se retrouver incommodée. En ce qui concernait sa magie, Myriem était totalement dans le juste aussi, confirmant ainsi le lien qui existait entre la récupération de sa magie et l’extension de ses tatouages. Ces derniers semblaient livrer leurs informations lentement, au fil des années, selon certaines conditions, au fur et à mesure que son âme traumatisée se reconstituait.
« Vous êtes parfaitement dans le juste, chère Myriem. A vrai dire, j’ignore moi-même comment les déverrouiller. »
Encore une fois, il s’agissait de la stricte vérité.
« Mais je ne perds pas espoir. Je sens que certains liens s’étiolent et bientôt je briserais le plafond des magies intermédiaires. » Dit-elle avec conviction.
Et pas n’importe laquelle. De bonne foi, la jeune blonde manifesta un appendice d’ombre mais celui-ci semblait se teint d’une couleur bleuâtre tirant sur le noir. L’aura qui en émanait était glacée et Myriem put avoir la confirmation de la parfaite maitrise de cette magie de la part de la liche. Ayant passé des décennies à étudier la magie, la forgeronne cumulait expérience et sagesse. L’Ombregivre était une magie incroyablement complexe et pourtant la blonde semblait avoir aucune difficulté à la manipuler. La shoumeienne, si elle avait compris la véritable nature de sa femme et le fait que cette dernière était sévèrement bridée alors elle ne pouvait que s’imaginer l’étendue de sa puissance lorsque la magicienne était à son apogée.
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Myriem de Boktor
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Il était bien entendu difficile pour moi d'avoir une vision similaire en tout point à celle de la liche qui me faisait face dans cette eau d'un oasis, mes vingt cinq ans étaient un désavantage en soit mais d'un autre côté je voyais le monde de manière plus intense, du moins je me plaisais à le croire. L'immortalité me paraissait en tous points effrayantes de mon côté. Sa bonté était perceptible mais elle était bien plus sage et détachée que je ne pourrais jamais l'être c'était l'évidence et c'était ce qui rendait ces échanges d'autant plus intéressants à mes yeux, confronter deux modes de pensées similaires mais avec une multitude de différences fondamentales.
Par contre j'étais quelqu'un d'assez têtu quand j'avais la conviction de ne pas me tromper. Peut être qu'il me manquait des éléments mais jusqu'à présent, rien ne me prouvait que j'avais tord donc dans l'attente de cette irréfutable preuve je pense que je resterai convaincue d'être dans le vrai même si je pouvais faire comme si j'acquiesçais... Enfin non, j'avais envie d'expliquer pourquoi je pensais cela.
- Je reste persuadée que ce don nous l'avons tous en nous mais que nous n'avons pas tous la clé à portée de main pour l'activer tout simplement ce qui fait que oui nos visions sont proches mais pourtant différentes d'un point de vue fondamental. Je ne pense pas que je sois une personne qui a quelque chose de rare en moi mais plutôt que pour des raisons que je n'explique pas j'ai compris de manière innée comment utiliser la mana qui est moi. Car nous sommes d'accord que la mana est source de vie, elle est partout dans le Sekaï, ancienne, puissante, coule dans nos veines comme notre sang. Alors ce sont des facteurs qui m'échappent qui font que nous pouvons les activer. Regardez... Je suis ce que nos théoriciens catégorisent comme une mage de soutien au vu de mes capacités. Mais malgré cela quand j'ai eu besoin, j'ai réussi à pousser mon corps à être... meilleur? Plus performant alors que jusqu'alors ma vie de nantie ne nécessitait rien de ce côté là. Mais je ne cherche pas à vous convaincre car vous avez raison dans les faits rares sont ceux qui sont capables de manière innée d'user de dons magiques ou physiques et même si j'avais raison cela ne résoudrait pas le souci de permettre à un plus grand nombre de se servir de la mana et de vous soutenir dans votre tâche d'enrôler plus de soigneurs pour les FMR.
Cela je pouvais en convenir, mon hypothèse, bonne ou pas, je ne pouvais pas plus la prouver que la réfuter au final, et puis je n'étais pas destinée à théoriser la magie ni à mener des recherches à ce sujet, j'avais d'autres chats à fouetter en ce monde torturé.
J'étais maintenant propre comme un sou neuf, mes cheveux avaient retrouvés une seconde vie, ma peau encore rougie par le mauvais traitement que je venais de lui infliger était nette même si je pouvais voir des marques que je n'avais pas encore remarqué, des éraflures, égratignures, de nombreux bleues avec une multitude de teintes, une magnifique palette de couleurs sur mon corps en somme mais je me sentais mieux et la présence de Cyradil me rassurait, comme si le fait de la savoir à côté empêchait mon esprit de divaguer. Hélas je savais aussi que cela ne durerait pas éternellement, je ne pouvais rester à ses côtés, je devais retourner à Mael et ensuite à Benedictus, je n'en avais pas fini avec l'Arbre Monde loin s'en fallait et je devais en apprendre plus sur l'entité que j'avais aidé à naître. Je refusais de trop y songer sur l'instant, être rongée de remords alors que j'avais l'occasion de savourer un moment de répit était stupide.
Je plongeais sous l'eau de longues secondes avant de ressortir. J'écoutais la suite des paroles de Cyradil avec grand intérêt.
L'aspect purement médical de son raisonnement avait forcément un écho favorable en moi mais je n'aimais pas vraiment avoir tord dans le fond. Mais dans le fond je rejoignais son raisonnement, les choix, les facteurs, orientaient nos usages et activations de dons.
- Nul doute que sous votre égide Cyradil le corps des FMR saura trouver un bel essor. J'aurais croisé quelqu'un comme vous au début de la guerre, peut-être serai je restée et aurais je fini par rejoindre les FMR en demandant à devenir Reikoise. Je crois que vous auriez pu me montrer alors que le Reike venait nous aider et pas.... juste s'installer.
J'énonçais une vérité, celle que j'avais vécue et ressenti, une femme comme elle pouvait changer les choses j'en avais la certitude et je lui souhaitais sincèrement de réussir dans son œuvre. Je posais mon regard sur la liche interrogative.
- Est-ce indiscret de vous demander quel genre de poste pourrait vous aider à accomplir ce genre de choses? Je reste tellement inculte des postes et institutions reikoises finalement...
La conversation revint alors sur ses étranges et magnifiquement hypnotiques tatouages et son bandage sur les yeux. J'avais laissé échapper un petit "oh" de surprise à l'explication, elle n'était donc pas aveugle ce qui expliquait sa dextérité accrue finalement.
- Je comprends en effet, vos yeux doivent être très clairs et cela vous dérange, j'ai vu cela en quelques occasions de personnes très sensibles à cause de la couleur de leur iris.
Puis pour ses tatouages, je ne pouvais hélas pas l'aider, les noeuds, les sceaux, les rituels complexes n'étaient pas mon fort, ma magie spontanée et instinctive ne répondait pas à ce genre de choses hélas.
- Je suis persuadée que vous parviendrez à transcender votre magie et passer outre ces blocages pour pouvoir utiliser pleinement vos dons à nouveau. Certains en effet semblent sur le point d'être détissés, le fil a perdu de sa consistance mais ce qui est magistral dans votre... oeuvre c'est que même sans ses noeuds la structure est équilibrée et j'ai la conviction que leur dé-tissage ne fera que tout consolider, cela ne partira pas dans tous les sens, votre construction mouvante s'adaptera, cela se voit, des fils sont... libres d'attaches mais prêts à réagir, sensibles à la magie.
Je n'étais point sotte j'avais saisi la nature de Cyradil mais je me demandais pourquoi elle avait posé ces verrous en elle. Apaisée, sereine et sans inquiétude je me laissais un instant à flotter sur le dos, fermant les yeux pour laisser le soleil baigner ma peau émergée alors que le reste de mon corps profitait de la fraicheur de l'eau.
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CENDRES
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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C’était vraiment adorable de voir à quel point Myriem essayait de soutenir sa théorie. Cyradil se croyait presque revenue en arrière, lorsqu’elle-même confrontait ses propres professeurs devant leurs dires. Elle respectait profondément l’opinion de la shoumeienne et elle comprenait en partie ses explications, en ce sens qu’il était important de reconnaitre qu’il y avait effectivement des zones d’ombres en ce qui concernait la nature profonde de la mana. Néanmoins, il y avait bien plus de septante années d’écart entre elles. Néanmoins, la liche n’aimait pas tellement user de l’argument d’autorité et se contenta simplement d’acquiescer sur la dernière partie de sa réplique. En même temps qu’elle l’écoutait, la magicienne posa ses yeux sur ce qu’elle avait pu voir du corps de son interlocutrice. Il y avait là plusieurs traces de fastidieuses péripéties. Heureusement qu’elle portait son bandeau. Celui-ci lui permettait au moins de faire en sorte que son regard ne soit pas trop pesant sur sa patiente ou donne l’impression qu’elle la reluquait.
« S’il y a une chose que je peux dire avec certitude ma chère Myriem, c’est que vous ne manquez pas d’idées. Je pense que vous auriez été une bonne contribution au sein de nos équipes de recherches car vous avez la faculté de réfléchir en dehors des sentiers battus et j’apprécie beaucoup ce trait. Dans tout les cas, je respecte votre opinion sur le sujet et je serais ravie de vous faire part de l’état d’avancement sur la compréhension de la mana dans le futur. »
La jeune blonde s’approcha alors ensuite de l’humaine, creusant la distance entre elle, jusqu’à arriver à une distance où Cyradil pouvait l’atteindre aisément.
« Vous permettez ? »
D’un geste délicat, ses mains s’entourèrent d’un voile de givre qu’elle manipula de façon à ce que celui-ci atteigne la shoumeienne. A travers ce dernier, la liche manifesta sa magie curative. La forgeronne possédait un parfait contrôle de sa magie et il lui était très facile de faire en sorte que malgré la froideur de l’élément, celle-ci ne passe que pour une douce brise de fraicheur aux saveurs de printemps. C’était moins efficace qu’un contact direct sur les plaies mais c’était une idée pratique pour les patients qui ne souhaitaient pas vraiment se faire toucher d’une quelconque manière et au vu de la réaction précédente de l’humaine, Cyradil opta pour cette méthode. Les égratignures étaient très superficielles et finiraient par se refermer au fur et à mesure que la liche continuait de diffuser sa magie.
« Je pense que c’est un choix que vous devez mûrement réfléchir. Vous trouverez cela bizarre venant d’une reikoise mais je pense que vous devez plutôt chérir votre appartenance passée. Même si Shoumeï n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était avant, je ne pense pas que vous gagnerez quoi que ce soit à rejoindre l’Empire dans l’état actuel des choses. D’autant plus que je n’aime pas vraiment ce tatouage de citoyenneté. » Dit-elle en plaisantant. « Pour ce qui est de votre question, je vous rassure, il n’y a absolument rien d’indiscret. »
Cyradil acheva alors les soins qui avaient d’ailleurs fait en sorte d’effacer cet aspect irrité d’une peau que l’on avait un peu trop frotté. De manière assez naturelle, Cyradil se positionna de la même manière que son interlocutrice, flottant ainsi elle aussi sur le dos avant de continuer.
« Mmh…j’imagine que cela briserait ce moment de convivialité si je me lançais dans une leçon de politique Reikoise ? » Dit-elle en rigolant. « Non plus sérieusement, pour faire simple. Il y a l’empereur et l’impératrice que vous connaissez sans doute, ne serait-ce que de vue. Ces derniers possèdent un conseil constitué de membres aux différentes fonctions et qui s’occupent de tâches liées à ces fonctions. Les finances, l’espionnage, la diplomatie…bref, plein de domaines. Je souhaite occuper le poste qui s’intéresse aux problèmes magiques de l’Empire. Mais surtout, cela me donnerait plus de poids pour faire valoir mes idées et de venir en aide aux gens. Je projette, entre autres d’utiliser ces fonctions pour tenter d’accroitre les effectifs des FMR et qu’ils soient équitablement répartis au sein de l’Empire. J’ai à cœur de croire que l’on ne doit pas les réserver que pour les armées ou les expéditions mais qu’il est aussi possible de pouvoir les déployer pour que le peuple puisse en profiter. Au fil des expansions, le Reike est devenu tellement étendu que des endroits sont simplement devenus des déserts médicaux. Je souhaite qu’on se souvienne que ces gens existent et qu’ils ont tout autant droit aux soins que ceux qui vivent dans l’opulence des grandes villes. C’est…aussi simple que cela. » Ponctua-t-elle avec un sourire sincère.
Cyradil sortit alors un bras de l’eau, observant les motifs qui le couvrait. Myriem lui avait redonné un peu d’espoir concernant ses pouvoirs. Même si ce qu’elle lui racontait était une chose que la liche connaissait déjà, l’entendre dire de la part de quelqu’un d’autre avait quelque chose de réconfortant. Une confirmation que la forgeronne était sur la bonne voie.
« Je vous remercie. Cela ne vous semble pas grand-chose mais cela m’aide beaucoup. C’est important pour moi de savoir que j’avance. Pas seulement pour moi. Mais j’ai besoin de me consolider davantage si je veux être un pilier sur lequel les gens puissent se reposer. Nous nous quitterons sans doute bien tôt Myriem mais n’oubliez pas que si vous vous sentez en proie au doute ou que votre esprit n’en peut plus, n’hésitez pas à venir me voir. Je serais ravie de vous prêter une oreille attentive. » Dit-elle sincèrement. « Et de vous prendre dans mes bras. » Ajouta-t-elle avec un pointe d’humour.
« S’il y a une chose que je peux dire avec certitude ma chère Myriem, c’est que vous ne manquez pas d’idées. Je pense que vous auriez été une bonne contribution au sein de nos équipes de recherches car vous avez la faculté de réfléchir en dehors des sentiers battus et j’apprécie beaucoup ce trait. Dans tout les cas, je respecte votre opinion sur le sujet et je serais ravie de vous faire part de l’état d’avancement sur la compréhension de la mana dans le futur. »
La jeune blonde s’approcha alors ensuite de l’humaine, creusant la distance entre elle, jusqu’à arriver à une distance où Cyradil pouvait l’atteindre aisément.
« Vous permettez ? »
D’un geste délicat, ses mains s’entourèrent d’un voile de givre qu’elle manipula de façon à ce que celui-ci atteigne la shoumeienne. A travers ce dernier, la liche manifesta sa magie curative. La forgeronne possédait un parfait contrôle de sa magie et il lui était très facile de faire en sorte que malgré la froideur de l’élément, celle-ci ne passe que pour une douce brise de fraicheur aux saveurs de printemps. C’était moins efficace qu’un contact direct sur les plaies mais c’était une idée pratique pour les patients qui ne souhaitaient pas vraiment se faire toucher d’une quelconque manière et au vu de la réaction précédente de l’humaine, Cyradil opta pour cette méthode. Les égratignures étaient très superficielles et finiraient par se refermer au fur et à mesure que la liche continuait de diffuser sa magie.
« Je pense que c’est un choix que vous devez mûrement réfléchir. Vous trouverez cela bizarre venant d’une reikoise mais je pense que vous devez plutôt chérir votre appartenance passée. Même si Shoumeï n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était avant, je ne pense pas que vous gagnerez quoi que ce soit à rejoindre l’Empire dans l’état actuel des choses. D’autant plus que je n’aime pas vraiment ce tatouage de citoyenneté. » Dit-elle en plaisantant. « Pour ce qui est de votre question, je vous rassure, il n’y a absolument rien d’indiscret. »
Cyradil acheva alors les soins qui avaient d’ailleurs fait en sorte d’effacer cet aspect irrité d’une peau que l’on avait un peu trop frotté. De manière assez naturelle, Cyradil se positionna de la même manière que son interlocutrice, flottant ainsi elle aussi sur le dos avant de continuer.
« Mmh…j’imagine que cela briserait ce moment de convivialité si je me lançais dans une leçon de politique Reikoise ? » Dit-elle en rigolant. « Non plus sérieusement, pour faire simple. Il y a l’empereur et l’impératrice que vous connaissez sans doute, ne serait-ce que de vue. Ces derniers possèdent un conseil constitué de membres aux différentes fonctions et qui s’occupent de tâches liées à ces fonctions. Les finances, l’espionnage, la diplomatie…bref, plein de domaines. Je souhaite occuper le poste qui s’intéresse aux problèmes magiques de l’Empire. Mais surtout, cela me donnerait plus de poids pour faire valoir mes idées et de venir en aide aux gens. Je projette, entre autres d’utiliser ces fonctions pour tenter d’accroitre les effectifs des FMR et qu’ils soient équitablement répartis au sein de l’Empire. J’ai à cœur de croire que l’on ne doit pas les réserver que pour les armées ou les expéditions mais qu’il est aussi possible de pouvoir les déployer pour que le peuple puisse en profiter. Au fil des expansions, le Reike est devenu tellement étendu que des endroits sont simplement devenus des déserts médicaux. Je souhaite qu’on se souvienne que ces gens existent et qu’ils ont tout autant droit aux soins que ceux qui vivent dans l’opulence des grandes villes. C’est…aussi simple que cela. » Ponctua-t-elle avec un sourire sincère.
Cyradil sortit alors un bras de l’eau, observant les motifs qui le couvrait. Myriem lui avait redonné un peu d’espoir concernant ses pouvoirs. Même si ce qu’elle lui racontait était une chose que la liche connaissait déjà, l’entendre dire de la part de quelqu’un d’autre avait quelque chose de réconfortant. Une confirmation que la forgeronne était sur la bonne voie.
« Je vous remercie. Cela ne vous semble pas grand-chose mais cela m’aide beaucoup. C’est important pour moi de savoir que j’avance. Pas seulement pour moi. Mais j’ai besoin de me consolider davantage si je veux être un pilier sur lequel les gens puissent se reposer. Nous nous quitterons sans doute bien tôt Myriem mais n’oubliez pas que si vous vous sentez en proie au doute ou que votre esprit n’en peut plus, n’hésitez pas à venir me voir. Je serais ravie de vous prêter une oreille attentive. » Dit-elle sincèrement. « Et de vous prendre dans mes bras. » Ajouta-t-elle avec un pointe d’humour.
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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Mad World
J'étais tellement concentrée par la conversation et détendue que je ne percevais pas le regard de Cyradil qui analysait les blessures que je portais encore sur moi. Je n'avais même pas songé ou pris le temps de les soigner moi-même pour dire dans quel état d'esprit j'étais : perturbée. Sinon j'aurais pris le temps de le faire, de nettoyer les plaies et forcer la multiplication des cellules pour que les plaies se referment plus vite et que les hématome se résorbent plus rapidement eux aussi.
J'ai souri malgré moi en l'entendant me répondre.
- Eh bien je vous remercie pour le compliment. On m'a enseigné qu'il fallait toujours respecter les visions des autres mais d'un autre côté les divinistes de Mael étaient réputés pour être totalement obtus et réfractaires même aux cultistes... La société dans laquelle j'ai grandi se targuait de voir s'élever des artistes, des penseurs, des philosophes, érudits et en même temps tout reposait sur des préceptes ancrés dans le passé et sans réelle ouverture autre que cela vient des titans. J'ai toujours trouvé cela dommage tout en respectant mon mode de vie et en croyant en nos créateurs mais... J'aime bien m'interroger aussi sur le monde qui m'entoure et qui sait de quoi l'avenir sera fait.... Si mes chantiers navals ne fonctionnent pas et que je dois chercher une activité autre peut-être serai-je ravie de pouvoir venir postuler aux FMR en ayant le soutien d'une de ses éminences.
En réalité même si l'idée pourrait être alléchante, je savais au fond de moi que cela n'arriverait jamais, car ils me prendraient jamais quelqu'un qui n'était pas reikois dans leurs rangs et je ne comptais pas changer d'allégeance de sitôt même après ce que je venais de faire à Benedictus, ma rédemption ne pourrait pas passer par un changement de nationalité et un genou ployé devant le couple impérial, je n'étais pas prête pour ça.
Cyradil me demanda alors mon accord, de prime abord je me demandais de quoi elle parlait et j'ai compris, avisant les blessures ancrées sur ma peau j'ai esquissé un sourire et hoché la tête pour lui confirmer que oui elle pouvait... J'observais sa magie se concentrer et ensuite agir, dans le fond, je regardais sa mana et sa façon de glisser sur ma peau et entrer en moi. C'était amusant de sentir une odeur qui emplissait mes narines, là où ma propre magie sentait l'air marin je percevais ici le printemps qui nous entourait, manifestation de sa propre magie de fait. C'était parfaitement apaisant et je sentais les bienfaits de son action.
J'étais profondément émue par les propos que la liche tenait, jamais je n'aurais pu envisager qu'une reikoise puisse être aussi ouverte, empathe et de bon conseil. Elle remettait en doute bien des certitudes que j'avais et que je pensais irréfutables.
- Vos tatouages sont bien plus beaux que celui qui vous a été imposé en effet. Merci de vos mots, vous avez un don réel pour panser les plaies de l'âme en parlant même sans avoir à user de votre magie Cyradil. Vous êtes le signe que je peux prendre le temps de réfléchir à l'avenir, de me poser, de mesurer les enjeux et de ne pas foncer tête baissée dans une entreprise qui ne me correspondrait pas.
Je me sentais réellement bien en ces instants et sa fraiche magie avait fini de soigner les blessures qui parsemaient mon corps, l'hydre et le reste n'avaient pas été de tout repos à Benedictus même si c'était mon âme qui sortait le plus abîmée de tout cela. Mais j'avais l'impression que j'arrivais à mieux réfléchir en ces instants, que les voix s'étaient enfin tues, même si c'était momentané c'était appréciable.
Les soins finis avant de m'allonger pleinement et sereinement dans l'eau jamais remarqué en souriant que j'avais retrouvé une peau de bébé grâce à ses bons soins. J'avais même souri pour la leçon de politique, en effet je n'aurais pas forcément apprécié l'écouter en ces moments de calme. Je connaissais cependant la composition du moins les titres des différents membres du Conseil de la Main du Reike même si certains restaient des titres car les personnes étaient tenues secrètes, toute la partie dédiée aux espions et à l'Oreille de fait.
- Eh bien j'espère que vous parviendrez à vous hisser à ce poste de prestige afin de pouvoir offrir au plus grand nombre un avenir différent et permettre à de nombreux mages de trouver une vraie voie dans votre nation. Mais vous avez un avantage indéniable, le temps est votre allié en cette tâche.
Après je n'avais guère fait plus que lui livrer ma propre vision de ses tatouages ainsi que des noeuds qui bloquaient ses pouvoirs. Je me demandais s'il était possible à quelqu'un d'autre qu'elle de faire sauter ces sceaux mais quel impact cela pourrait avoir? Un afflux massif de mana, de pouvoirs incontrôlés? Mauvaise idée s'il en est.
Je savais que ce moment ne durerait pas éternellement, ni le bain, ni mon séjour à ses côtés, je me sentais mieux mais je ne pourrai guérir qu'avec le temps et... je devais absolument rentrer à Mael. Je pourrais me complaire dans la simplicité et rester dans le giron de la liche, j'y serai bien à n'en pas douter, beaucoup apprécieraient y demeurer d'ailleurs mais la vie m'attendait ailleurs. Toujours flottant dans l'eau, profitant du soleil qui montait à son zénith et nous irradiait de sa chaleur je répondis.
- Vous vous doutez que mon esprit meurtri apprécierait de rester à vos côtés mais le devoir et l'amour de mon enfant m'appellent, vous avez pansé mes plaies, soigné ma... perte... c'est à moi de faire le reste mais je n'oublierai pas de venir vous voir, qui sait un jour prochain quand vous brillerez au firmament des élites Reikoises.
Le temps des aurevoirs était proche je le savais et j'allais partir à regret.
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CENDRES
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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C’était dommage que cette rencontre touchait à sa fin. Dans un dernier élan de bonté, Cyradil avait soigné la magicienne tout en écoutant ses compliments à son égard. C’était une scène vraiment touchante et c’était surtout cela qui était important. La reconnaissance que les gens avaient à son égard et le sentiment de s’être fait aider. Si la blonde avait réussi à écarter une partie des problèmes de l’humaine, elle savait que le chemin vers la guérison était encore long mais elle osait espérer que cette conversation avait semé les graines du courage que la shoumeïenne aurait besoin pour faire taire les tourments qui avaient marqué son esprit. Regagnant la berge, la blonde s’extirpa de l’eau avec la même absence de pudeur que lorsqu’elle s’y était immergée. Elle se laissa un instant séchée au soleil avant de se rhabiller. Elle attendit que Myriem fasse de même et que cette dernière la rejoigne.
« Je suis sûre que vous avez l’intelligence nécessaire pour mener vos projets à bien, ne désespérez pas. Je sais que les gens sont tentés de suivre des dogmes bien ancrés par facilité mais ce n’est jamais vraiment la bonne chose à faire. Vous avez au moins la présence d’esprit de vous interroger sur ce qui vous entoure. Vous avez raison, le temps est mon allié. Mais il y a déjà tant à faire dans une vie humaine, croyez-moi. »
Cyradil avait bien compris que Myriem avait compris sa vraie nature et honnêtement, cela ne la dérangeait pas. La magicienne était bien placée pour savoir puisqu’elle avait toute une vie derrière elle. Une vie qu’elle n’avait jamais vraiment regrettée hormis le fait de ne pas avoir pu vivre pour elle-même un peu plus. Tout comme la shoumeïenne, la forgeronne aurait bien voulu prolonger ce moment avec son interlocutrice mais elle ne se voyait pas la retenir davantage alors qu’elle était inquiète pour son fils. Physiquement, l’humaine ne devrait pas avoir de mal à rentrer à Maël. Cyradil avait fait tout son possible pour la restaurer au meilleur de ses capacités et il y avait peu de chances qu’elle rencontre des incidents sur le chemin du retour.
« J’espère aussi pouvoir mener mes projets à bien. Sachez simplement que même si j’accède au poste que je convoite tant, vous me trouverez inchangée. Le pouvoir ne m’est aucunement enivrant et je pense que vous vous êtes rendue compte qu’avec un tel potentiel magique, si j’avais eu des intentions malsaines, il y a bien longtemps que j’aurais déferlé cette puissance pour arriver à mes desseins. Lorsque j’étais à mon apogée. »
Tandis qu’elles sortirent de l’Oasis et regagnèrent le petit abri de fortune dans lequel Cyradil l’avait soignée, elle laissa tout le temps à Myriem de rassembler quelques affaires pour son voyage. Puis, vint le temps des adieux. Dans un dernier geste de compassion, la rhikos s’approcha de la shoumeïenne, lui adressant une tendre accolade, faisant attention de ne pas trop exagérer dans le geste. Elle déposa alors un léger baiser sur le front de l’humaine comme pour lui donner une sorte de bénédiction. Cyradil pensait que, en tant que croyante, cela signifierait peut-être quelque chose de fort pour Myriem.
« Même si notre rencontre s’est fait de manière totalement fortuite, je suis contente de vous avoir trouvée dans ce désert. Prenez soin de vous et au plaisir de vous revoir dans de meilleures circonstances. » Adressa-t-elle en souriant.
Cyradil tourna ensuite les talons et se sépara de la shoumeïenne tandis qu’elle regagnait l’Oasis dont elle était venue.
« Je suis sûre que vous avez l’intelligence nécessaire pour mener vos projets à bien, ne désespérez pas. Je sais que les gens sont tentés de suivre des dogmes bien ancrés par facilité mais ce n’est jamais vraiment la bonne chose à faire. Vous avez au moins la présence d’esprit de vous interroger sur ce qui vous entoure. Vous avez raison, le temps est mon allié. Mais il y a déjà tant à faire dans une vie humaine, croyez-moi. »
Cyradil avait bien compris que Myriem avait compris sa vraie nature et honnêtement, cela ne la dérangeait pas. La magicienne était bien placée pour savoir puisqu’elle avait toute une vie derrière elle. Une vie qu’elle n’avait jamais vraiment regrettée hormis le fait de ne pas avoir pu vivre pour elle-même un peu plus. Tout comme la shoumeïenne, la forgeronne aurait bien voulu prolonger ce moment avec son interlocutrice mais elle ne se voyait pas la retenir davantage alors qu’elle était inquiète pour son fils. Physiquement, l’humaine ne devrait pas avoir de mal à rentrer à Maël. Cyradil avait fait tout son possible pour la restaurer au meilleur de ses capacités et il y avait peu de chances qu’elle rencontre des incidents sur le chemin du retour.
« J’espère aussi pouvoir mener mes projets à bien. Sachez simplement que même si j’accède au poste que je convoite tant, vous me trouverez inchangée. Le pouvoir ne m’est aucunement enivrant et je pense que vous vous êtes rendue compte qu’avec un tel potentiel magique, si j’avais eu des intentions malsaines, il y a bien longtemps que j’aurais déferlé cette puissance pour arriver à mes desseins. Lorsque j’étais à mon apogée. »
Tandis qu’elles sortirent de l’Oasis et regagnèrent le petit abri de fortune dans lequel Cyradil l’avait soignée, elle laissa tout le temps à Myriem de rassembler quelques affaires pour son voyage. Puis, vint le temps des adieux. Dans un dernier geste de compassion, la rhikos s’approcha de la shoumeïenne, lui adressant une tendre accolade, faisant attention de ne pas trop exagérer dans le geste. Elle déposa alors un léger baiser sur le front de l’humaine comme pour lui donner une sorte de bénédiction. Cyradil pensait que, en tant que croyante, cela signifierait peut-être quelque chose de fort pour Myriem.
« Même si notre rencontre s’est fait de manière totalement fortuite, je suis contente de vous avoir trouvée dans ce désert. Prenez soin de vous et au plaisir de vous revoir dans de meilleures circonstances. » Adressa-t-elle en souriant.
Cyradil tourna ensuite les talons et se sépara de la shoumeïenne tandis qu’elle regagnait l’Oasis dont elle était venue.
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