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  • Sam 3 Fév - 15:54
    Enfin, nous apercevions la lumière au bout du tunnel. Littéralement. Une lumière vacillante, malfaisante et malade, comme tout le reste de cet endroit mais une lumière quand-même. Le point déterminant de notre quête se présentait enfin à nous.

    Jusqu’à présent, la progression du convoi s’était révélée longue et difficile et tout le monde avait dû jouer de la pelle et de la pioche pour nous permettre d’évoluer au travers des boyaux étriqués de cette terre maudite, sous la protection de l’élite du Reike. Lorsque les premiers d’entre-nous posèrent le pied sur la plateforme surplombant la cachette de notre ennemi, les autres s’empressèrent de les suivre afin de constater de leurs propres yeux ce qui nous attendait, s'agglutinant comme des moutons. En face de nous, la fameuse forge des âmes, source de tous nos ennuis, irradiant d’une magie maléfique qui affectait dores et déjà chacun de nous. Non loin de là, s’agitant au près de sa précieuse forge, l’Archonte en personne, dans toute sa splendeur décharnée. Un frisson me parcourut l’échine lorsque mes pupilles incandescentes se posèrent sur la silhouette atrocement inhumaine.

    Un échange de mots s’engagea, rapidement interrompu par un vol plané magistral dont la chute attira l’attention sur les hordes de morts se rassemblant aux pieds des deux escaliers menant jusqu’à nous. Si nous n'agissions pas rapidement, nous courrions le risque de nous faire prendre en tenaille, nous forçant à combattre sur deux fronts dans une zone relativement limitée, sans oublier que la créature géante que nous étions parvenus à distancer risquait de nous rattraper inexorablement, à présent que nous n’étions plus en mouvement. Toutefois, Deydreus, en combattant aguerri ne semblait pas en être à sa première situation désespérée et parvenait à garder la tête froide malgré le poids pesant sur ses épaules. Comme à son habitude depuis le début de cette aventure, il aboya ses ordres avec une rigueur absolue avant de se jeter dans la mêlée, précédé par les dévoreurs et suivi de tous les combattants dont les âmes hurlaient au carnage.

    La position du convoi fut “sécurisée” lorsqu’un des escaliers fut effondré grâce aux efforts colossaux du géant vert nous accompagnant. Cela limiterait le groupe à un seul front, déjà bien occupé par tous les combattants qui moulinaient de bon train dans les nuées inépuisables de cadavres. Je décidais pour ma part de rester à l’arrière, suivant les ordres qui nous avaient été donnés plus tôt, à savoir protéger les chariots, les civils et les archers et janissaires dirigés par Vaesidia qui harcelaient les flancs de l’armée ennemie de leurs traits mortels. Non loin de moi, le vieux contrôleur royal semblait préparer quelque chose, agitant ses bras et ses doigts. La concentration se lisait sur son visage et à la sueur perlant sur son front du fait de l’effort. Tout occupé qu’il était à ce qu’il faisait, il ne remarqua même pas la moitié avant d’un squelette rampant jusqu’à lui, dague à la main. Je m’interposais et broyais sous ma semelle le crâne de l'impudent.

    “ Fais attention où tu mets les pieds, papi, il semblerait que toi et ta magie ne passiez pas inaperçus. ”

    Je me retournais vers le vieillard, lui adressant un sourire volontairement provocateur en pointant du doigt d’autres “morceaux” encore animés d’une lueur de vie qui profitaient de leur état pour se frayer un chemin entre les combattants et grimper les marches jusqu’à nous. Dans leur état, ils n’étaient évidemment guère plus dangereux que des bambins armés de sucettes, mais il suffirait sans doute d’un rien pour que le mage de vent ne soit tiré de sa transe et que sa concentration soit brisée. Je me positionnais alors en haut du seul escalier restant, repoussant du bout de la lance les quelques imprudents qui parvenaient à se faufiler jusqu’à nous. Si une bestiole désirait atteindre le reste du convoi et ses gens, il devrait d’abord avoir affaire à moi. Pour le moment, ma seule présence suffisait à retenir les quelques opportuns mais j’attirais tout de même l’attention de l’elfe janissaire d’un sifflement dans sa direction.

    Quelques longues minutes plus tard, les préparations semblaient être terminées et, après avoir aboyé quelques derniers ordres, l’elfe embrasa l’énorme bulle formée par le vieux mage, provoquant une combustion à l’échelle phénoménale qui fit partir en fumée un pan entier de l’armée de morts. La déflagration fut si intense que nous fûmes contraints de plisser ou fermer les yeux pour ne pas être éblouis, avant qu'une vague de chaleur ne parvienne jusqu’à nous, nous laissant un petit avant-goût du sort de ceux qui s’étaient trouvés juste en dessous.

    “ Eh beh, vaut mieux pas les enquiquiner ces deux-là ! ”

    Toutefois, si l’attaque avait été particulièrement efficace, nous étions également certains que cette fois-ci, l’attention de l’Archonte se porterait une fois de plus pour nous et je craignais une riposte appropriée à la puissance de cette attaque.
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  • Dim 4 Fév - 21:55
     
    La marche du Vent d'Acier
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    Le rideau s’était levé sur le dernier acte de cette pièce. Serait-elle une fable tragique ou bien un conte héroïque ? A ce moment, seuls les astres le savaient. Néanmoins, la détermination de la marche à repousser un peu plus à chaque instant, les chaînes de l'inéluctable, était à saluer. Bien que l’archonte, en possession d’un artéfact dépassant de loin ce dont pouvaient rêver le commun des mortels, leur avait promis une mort certaine, la marche s’était décidée à lui faire face. Et la réaction ne se fît pas attendre bien longtemps. Les dévoreurs entamèrent une percée sanglante, faisant voler viscères et crânes tandis que Tulkas et ses hommes empêchaient ses abominations de venir les prendre à revers. Ne laissant que l’exaltation de la chasse occuper leurs pensées alors qu’ils se rapprochaient pas après pas, meurtre après meurtre, de leur proie.

    Evidemment, la marée ne comptait pas se laisser faire. Pour chaque tête écrasée, deux autres semblaient sortir de la masse informe et grouillante, trop nombreuse pour la salle. Certaines de ses infamies commencèrent à s’accrocher à Alasker. Tentant de le ralentir comme elles le pouvaient. Un peu plus loin, Kahl en proie à sa colère sourde ne semblait guère mieux loti. La marée tentait de l’emporter à renfort de griffes et de crocs. (Pour ceux qui possédaient encore leur mâchoire une fois l’oni approché.)
    Rapidement, les dévoreurs, bien engagés dans le carnage infini, comprirent qu’ils ne se déplaçaient non pas sur de la glace, mais bien des corps tentant de les happer tandis que leurs os se brisaient sous le poids de ces guerriers brutaux.
    Les déplacements se faisaient de plus en plus épuisants alors qu’ils avançaient dans ce bourbier putréfié. Pourtant, et à la surprise de l’archonte, ces chiens fous continuaient leur avancée.

    Aux côtés de l’archonte, la figure fit tournoyer sa faux, tranchant les attaques sanguines de la Griffe tandis que la dernière le toucha au visage. Laissant une traînée sanglante sous son œil droit.

    —Apporte-moi la tête de la Griffe, lui ordonna l’enfant divin dont le ton évoquait une certaine frustration tandis qu’il pointa Deydreus de son long doigt difforme. C’est un présent de notre seigneur à tous. Preuve qu’il est parmi nous, même depuis son monde. Il veille et agit. J’ai hâte de voir le nourrisson que tu es, succomber sous les coups de mon champion : La troisième Griffe de ta précieuse nation impie ! Toi aussi, tu finiras par nous rejoindre.

    L’ancienne griffe leva une main alors que des ailes squelettiques se formèrent peu à peu sur son dos. S’embrasant finalement d’une légère couche de flamme. Il s’envola en direction de Deydreus et d’un revers de la main, forma une colossale cage de flammes ardentes, prenant au piège les deux combattants. La fuite n’était plus permise, une griffe tomberait. Une autre s’élèverait.

    —Je mentirai si je te disais que je ne ressens là aucune excitation, Deydreus Fictilem, lui déclara son opposant. Une part de moi prie pour votre réussite, afin de me libérer des chaînes qui me retiennent, c’est aux astres que mon âme appartient. Pas à cette fausse divinité qui pense pouvoir écraser la contrée qui jadis, était sous ma protection. Et pourtant… mon sang Reikois brûle d’envie de croiser le fer avec toi depuis le jour où j'ai entendu tes exploits de Sable d’Or, puis lorsque tu as posé le pied sur cette terre maudite dans l’espoir d’arracher la vie à un nouvel archonte. Les hommes et femmes qui t’accompagnent sont bien singuliers, et pourtant, vous avez su déjouer les dangers et obstacles se dressant sur votre route. Beaucoup ne sont que des brebis égarés et pourtant, tu as su les guider vers la gloire et l’honneur. Alors à présent, Fictilem. Montre moi. Prouve moi que le Reike est entre de bonnes mains ! Que les astres nous observent ! Pour ce qui sera, je l’espère, mon tout dernier combat ! En garde !

    Dans un cri, l’homme se jeta vers le vampire, laissant leurs armes s’entrechoquer au milieu des braises, produisant une gerbe d’étincelles au contact de l’acier. Le duel des griffes venait de débuter.

    Plus bas, le sol tremblait. Le colosse vert du Reike venait de briser l’un des escaliers en usant de sa prodigieuse force. Puis, jetant son épée vers l’une des colonnes, il put voir cette dernière ralentir peu à peu sa course, se plantant sur la colonne sans la trancher. L’archonte, une main tendue vers l’arme, le bras tremblant, venait de la récupérer avec sa maîtrise télékinétique. Il la retira de la roche pour la soulever dans les airs. Après tout, il ne comptait pas rester les bras croisés alors que les dévoreurs approchaient à chaque instant. Faisant planer l’immense épée de Brak’trag dans les airs, il commença à la faire tourner sur elle-même de plus en plus rapidement, gardant sa pointe en direction du dévoreur le plus proche. Puis, déposant une main sur la forge pour y infuser sa magie, il créa une douzaine de copies spectrales de la fameuse épée qui s’envolèrent rejoindre leur sœur pour finalement entourer le groupe de dévoreurs par les airs. Et lorsqu’elles tournèrent suffisamment rapidement de sorte à forer plus efficacement le métal, l’enfant divin abattit sa main, propulsant d’un coup une pluie d’épées Drakny sur les dévoreurs, Dimitri ainsi que le gobelin métamorphosé.

    Sur un autre pilier, Isolde tentait d’utiliser sa magie sur ce dernier. Concevant peu à peu un lien. Ayant connaissance des arcanes de la non-vie, elle put percevoir les liens intangibles qui filaient de la forge à l’archonte, puis jusqu’aux piliers afin de terminer leurs courses vers l’armée des morts.
    Via le lien qui se forgea entre elle et la forge, l’archonte en profita pour remonter le fil magique afin de lui lancer une puissante attaque mentale, brouillant sa vision et lui faisant apparaître des images de leurs défaites imminentes. La maîtresse des morts manqua de tomber de la plateforme mais fut rattrapée in-extremis par le soldat de confiance placé par Deydreus. D’un hochement de la tête, ce dernier lui fit comprendre qu’elle pouvait continuer son emprise magique avant de se retourner pour scruter en contrebas, à l'affût du moindre archer ou de n’importe quelle menace qui pourraient s’en prendre à la protégée de son commandant.

    Reprenant sa tâche et infusant sa magie, malgré la douleur mentale, Isolde parvint à instiller de sa magie dans cette étrange toile d’âmes. Redirigeant une partie des morts contre les troupes de l’archonte. Ralentissant de nouveau la propagation de la marée. Et après quelques secondes supplémentaires, le pilier lui était complètement lié. Déstabilisant les troupes de l’archonte qui se firent l’espace de quelques précieux instants, plus lents.

    Bien sûr, l’archonte avait encore la maîtrise totale sur trois autres artefacts de contrôle, mais Isolde venait de le priver d’une partie certaine de ses forces.
    Le bruit du métal clinquant la sortit de ses songes. Le soldat avec elle venait de faire ricocher un tir de harpon avec son arme et la chaîne s’était plantée au plafond quelques mètres plus haut. A l’entrée principale, de nouvelles troupes venaient de faire leur apparition, poussant de larges harpons sur des charrettes pour commencer à tirer sur la marche.

    Un tir traversa le mur de flammes de Vaesidia et embrocha deux civils qui se trouvaient malheureusement au mauvais endroit. Le cliquetis métallique les ramena alors, traversant de nouveau les flammes et carbonisant les deux civils sans qu’ils n’aient le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer.

    En contrebas, un tir frôla la cuisse d’Arkanon alors en plein milieu de sa mission de sauvetage.

    —Trop aimable mon chevalier cornu, souffla le nain en réprimant un gémissement de douleur alors qu’il tentait de sourire au trait d’humour du guerrier. Oh bordel, qu’est-ce que ça fait mal !

    Une fois récupéré sur le plateau, il fût tiré en arrière afin que les médecins lui prodiguent les premiers soins. A ses côtés, le regard dur, Eliri aidait à lui appliquer les bandages de premier secours.
    Un soldat vint attraper Arkanon par le bras pour l’aider à grimper et se remettre sur pied. Lui affectionnant d’une tape sur l’épaule pour le féliciter de son acte héroïque avant de reprendre position pour endiguer l’avancée de la marée.

    Les flèches fusaient, les coups de lances et d’épées continuaient de repousser les morts. Parfois, un soldat était happé dans la marée, disparaissant sous la montagne de cadavres vers un destin plus funeste.

    Les flèches commençaient à manquer et la fatigue se faisait sentir chez les hommes d’armes du front. Les civils, se battant comme ils le pouvaient pour leur survie, en vinrent à jeter des pierres et autres instruments telle des marmites, laissant le peu de flèches restantes à Vaesidia et ses troupes qui en feraient un bien meilleur usage.

    C’est alors que le plan de la janissaire et du contrôleur se mit en œuvre. Une large sphère d’air comprimé se créa sous les ordres de Ben, englobant une bonne partie de la marée qui leur faisait face. Créant ainsi une prison, déchiquetant la chair des malheureux qui tentaient de s’y soustraire. Puis une fois à la merci de la janissaire, cette dernière tira sa flèche enflammée de sa magie ardente. Dès lors que la flèche, telle une étoile filante dans l’obscurité, entra en contact avec le dôme, un puissant souffle explosif envahit la pièce. Créant une immense sphère de flammes, faisant fondre la glace des alentours ainsi que la chair des damnées. Ne laissant qu’un grand espace de cendres et de quelques résidus d’os. Offrant aux défenseurs un moment de répit pour reprendre leur souffle tandis que le reste de la marée commençait à se reformer, toujours ralentie par les troupes récupérées d’Isolde.

    Voyant les exploits combinés de l’elfe et de l’homme, les soldats retrouvèrent un sursaut d’adrénaline, s’enhardissant, prêts à repousser ces vils engeances jusqu’à la mort ou la victoire.

    —Pour le Reike ! hurlèrent-ils en chœur à s'en déchirer les poumons.

    A l’arrière du convoi, Kassandra sentait que quelque chose n’allait pas. Un frisson d’horreur lui parcourut l’échine tandis qu’un violent cri sauvage de douleur résonna dans l’immense couloir auquel elle tournait le dos. Le sol commença à trembler sous ses pieds de façon graduelle. Quelque chose se rapprochait. La bête serait là d’un moment à l’autre. Certainement ralentie par les pièges de Ben et les consolidations de l’éboulement, elle avait encore le temps de prévenir le reste de la marche et de mettre en action un plan de défense visant à se protéger de ce formidable adversaire.

    La partie était encore loin d’être gagnée et sous une pluie de harpons, la marche devait continuer le combat pour leur survie.

    Notes et précisions:

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    Deydreus Fictilem
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  • Lun 5 Fév - 0:54


    Il serait mentir de dire que Deydreus ne ressentait pas le frisson du combat. L'excitation d'un duel qu'il avait l'impression d'avoir attendu toute sa vie. Et pourtant, le vampire avait affronté de nombreux guerriers. De nombreux héros. Des monstres que la plupart des mortels n'avaient pu imaginer. Mais la personne qui se dressait devant lui. Et qui s'apprêtait à se jeter de nouveau contre lui... C'était un champion. La troisième griffe du Reike. Le troisième bras droit impérial. Un héros parmi les héros. Une lame aussi douée que destructrice, et dont la pointe était aujourd'hui dirigée vers celui qui défendait à son tour toutes la résilience de la nation du dragon.

    Dans un fracas assourdissant, la faux du champion maudit vint frapper Silence et Hurlement. Une frappe longue, s'élançant de bas en haut dans le but de venir sectionner à partir de la hanche le vampire qui fut forcé de parer les lames en croisant ces dernières. L'ancienne avait un désavantage particulier en comparaison du bretteur aux lames jumelles. Il ne possédait qu'une lame et avait donc des options de frappes plus limitées. Mais il utilisait ses deux bras pour la manier, comblant ce désavantage par une force accrue. Deydreus le voyait bien dans cette première attaque. S'il avait tenté de bloquer purement le coup à une lame, cette dernière aurait sûrement fini par s'ancrer dans sa propre armure. Souriant à pleine dents, l'être aux yeux vairons était aussi excité qu'honoré par le duel qu'il allait à présent devoir mener à bien. Autour d'eux, il n'y avait que flammes et mort. Mais au delà de ce brasier infernal, le vampire savait que tous ses hommes se battaient comme le cauchemar des dieux qu'ils incarnaient. Il savait que les civils feraient cet ultime effort. Que les champions feraient leur devoir. Et qu'elle mènerait à bien la manipulation de ses arcanes, prouvant à tous l'utilité de son savoir. Qu'Alasker arracherait son trophée et montrerait une nouvelle fois que rien n'arrête la chasse de la livrée rouge.

    - Je te libèrerai du joug de cette infamie, mon frère. Le sort qui te touche actuellement est ce que j'ai souhaité éviter à chacun de mes hommes. Je te battrai, ancien champion du Reike, et je permettrai à ton âme d'enfin trouver le repos qu'elle mérite.

    S'élançant à son tour vers son adversaire, Deydreus adopta une posture en tierce et seconde, une lame pointant vers le haut tandis que l'autre pointait vers le bas. C'était un duel bien particulier qui débutait entre les deux griffes. Ici, le jeu de jambes n'avait plus la même importance car ils n'évoluaient plus sur le même type de terrain. L'entièreté de l'espace qui les entourait pouvait être pratiqué et utilisé à l'avantage de l'autre. Ainsi, les postures se devaient de se varier plus régulièrement, tout comme les nombreuses frappes. Arrivant au niveau de la faux de son ennemi, Deydreus pivota soudainement ses hanches tout en repliant soudainement ses ailes, lui faisant ainsi perdre subitement de l'altitude. Esquivant ainsi une tentative de frappe horizontale, le bretteur déplia ensuite ses ailes pour reprendre son altitude, accompagnant son geste d'un coup d'estoc et d'une frappe de taille. La pointe de Silence ripa malheureusement contre la spallières du faucheur alors que la taillade venait se bloquer contre le manche de l'arme courbée. Une parade magnifique, que Deydreus aurait regretté ne pas voir. Basculant ensuite vivement en arrière, le vampire fut forcé de dévier in extremis la contre attaque de l'autre griffe qui vont tenter de l'empaler. Là aussi, la pointe ripa contre l'armure de l'autre, retirant quelques ornements dorés de l'armure noire.

    Enchainant ensuite par un nouvel assaut, Deydreus lança la même feinte qu'il avait jadis utilisé contre Tensai. Une frappe étendue, où la première zone visée se focalisait volontairement sur le genoux droit de l'adversaire avant de pivoter le poignet au dernier moment pour forcer le blocage sur une partie précise, profitant de cette occupation pour frapper la cuisse opposée. Si le faucheur parvint à anticiper la feinte, il sentit tout de même Hurlement qui venait gratter sa chair. Grognant, la champion squelettique aux ailes ardentes se propulsa en arrière, tandis que de nouvelles gouttes impies venaient s'évaporer dans l'ardente bulle de feu.

    - Si j'étais parvenu à mon coup, tu aurais perdu cette jambe. Tu es un adversaire redoutable. Je n'en attendais pas moins. Mais tu vas perdre, mon frère. Car je porte aujourd'hui sur mes épaules les espoirs de nos armées. La clémence et confiance de l'impératrice, la rage de l'empereur... Et la résilience de tout un peuple.

    Pourtant, malgré ses mots, ce fut son adversaire qui se jeta sur lui. Dans une succession de frappes aussi techniques que puissantes, la griffe ressuscitée démontrait une hargne impressionnante. A plusieurs reprises, les coups s'enchainèrent entre les deux protagonistes et, bientôt, les gouttes sanguines qui furent projetées dans l'air étaient aussi impies qu'emplies du Sang Béni. A plusieurs endroits de l'armure de la Griffe, on pouvait à présent voir des entailles plus ou moins régulières, menant jusqu'à la peau pale du vampire qui s'était à présent tachetée d'un peu de sang. Des blessures globalement superficielles, mais qui témoignaient de la férocité du combat.  

    Reprenant son souffle après une nouvelle série de frappes, le bretteur aux yeux hétérochromes canalisa sa mana afin de préparer un prochain assaut aussi féroce que techniques. A vrai dire, le guerrier n'avait pu réaliser cette frappe qu'il y a quelques lunes, alors qu'il s'entrainait avec l'Empereur lui même. Le seul capable de suivre sa vitesse dans les airs. Le seul partageant sa technique. Plissant les yeux, le vampire ouvrit doucement la bouche pour laisser un long nuage de vapeur sortir de sa gorge. Ses crocs, acérées et pointues, semblaient avoir pris en taille alors que le sang de son adversaire venait éveiller un peu plus la Soif qui grattait à présent si frénétiquement aux frontières de son esprit qu'il avait l'impression qu'un milliers de tambours et vielles à roues jouaient dans ses pensées. Son corps tressailla alors subitement, quittant sa position pour ne laisser qu'une image rémanente de lui.

    Glissant dans les airs alors que le sang perlant sur leur peau semblait s'éparpiller doucement dans les airs, comme ralenti, le vampire se focalisait entièrement sur sa cible, ignorant même les flammes qui semblaient se figer dans les airs. Le temps se dilatait, à mesure que la vitesse de Deydreus s'intensifiait. Le faucheur sembla comprendre ce qui se préparait, pivotant sur lui même et commençant à balayer sa faux dans un tourniquet mortifère. Pourtant, cette dernière semblait ralentir aussi, comme le reste. Le monde semblait retenir son souffle alors que le vampire approchait. Silence, pointe vers l'arrière du chef des armées reikoises, commençait à laisser dans son sillon une longue trainée sanguine. Comme un long voile qui s'étendait méthodiquement et tissait une toile vermillon. Hurlement quant à elle, se dressait droit vers l'adversaire de son maître et semblait rougir à son tour, s'enveloppant de barbelés sanglant. Puis, enfin, le premier impact eu lieu.

    Déviant dans un mouvement de poignet Hurlement afin qu'elle rentre en contact avec la faux de l'ancienne griffe, cette dernière s'accrocha à la lame impie pour râcler contre cette dernière. Dans un bruit terrible, les barbelés sanglant "s'étendirent" pour venir complètement mordre la faux du champion de X'O-rath. S'étendant doucement vers le manche pour forcer son manieur à lâcher l'arme, ou subir la morsure écarlate. Puis, sans laisser le temps à son ennemi de riposter plus que cela, Deydreus ramena subitement Silence de l'arrière vers le haut, dans une détente en diagonale qui vint balayer l'espace qui le séparait du faucheur. Et c'est là que le voile sanglant s'abattit sur son adversaire comme une vague d'énergie sanguine. Cette frappe en deux temps, très manavore, avait un avantage considérable. Soit les barbelés, couplés à la super vitesse, permettait de bloquer les mouvements de l'adversaire ou de lui faire lâcher l'arme, soit la vague touchait. Et dans ce cas, c'était l'équivalent d'une centaine de lames affûtés qui venaient dévorer l'armure et la chair de la cible.

    Sans prendre le temps de voir si son attaque avait fait totalement mouche ou non, Deydreus profita du momentum de son attaque pour se repositionner à bonne distance. A présent, cette attaque marquait un nouveau tournant dans leur duel. Si chacun depuis le début cherchait à abattre l'autre, les deux adversaires s'étaient jaugés et avaient lancé des techniques certes ingénieuses et uniques, mais manquant de ce petit quelque chose. Deydreus venait de déclencher le plus gros du combat. Et soit il venait de marquer un premier coup grandiose et lui permettrait de prendre l'avantage dans un combat qui était encore loin d'être gagné. Soit il allait devoir se préparer à se défendre contre les prochains assauts. Le flot du combat, cette fois, n'était pas à sens unique.

    C'était un ballet macabre qui s'entamait par un duo mais qui, à la fin, s'achèverait sur un solo aussi sanglant qu'héroique. Outre le destin du bretteur, c'était le destin de la marche qui se jouait là.

    Et jamais celle-ci ne s'achèverait sur la défaite des mortels.

    Résumé (Tour 8 ):


    [Event] La marche du Vent d'Acier - Page 7 7bdNafm

    Apparence des épées de Deydreus:


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  • Lun 5 Fév - 11:04
     
    La marche du Vent d'Acier
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    L’explosion avait fait trembler la caverne, son souffle infernal ayant réduit les rangs ennemis piégés dans la bulle en tas de cendres fumants. Un spectacle de dévastation magique, capable de semer la terreur dans le cœur du plus vaillants des soldats. Malheureusement, les ennemis qui leur faisaient face n’avait même pas de cœur, une horde de macchabées décérébrés, insensibles à la peur face à une telle puissance. Au moins, les forces alliées qui défendaient la plateforme semblaient avoir retrouvés du poil de la bête, à en juger leur regain de vigueur et la force de leurs coups.

    Après avoir enchainé quelques longues inspirations et expirations, Ben le Bouc scruta le champ de bataille. La Griffe était engagée dans un duel pour le moins sanglant, la force d’assaut se préparait à monter au contact avec le commandant ennemi, des épées lourdes … virevoltaient au dessus d’eux ? Ben le Bouc poussa un sifflement rageur, car il avait reconnu le modèle d’origine appartenant au garde royal vert. Cet empoté avait permis à l’archonte de multiplier et retourner son outil de mort contre la force d’assaut reikoise !

    Pas le temps de former une image mentale, cette fois ! A la place, le contrôleur envoya son mana telle une vague furieuse vers les courants d’air qui entouraient les Dévoreurs, une utilisation brutale de pouvoir, sans aucune finesse. Le vent hurla au-dessus des attaquants, se déployant telle une couche protectrice, alors que les épées mortelles filaient droit sur eux. L’officier impérial grogna lorsqu’il ressentit l’impact des épées sur la couche protectrice, les armes tentant de forer un chemin au travers du vent hurlant. Malheureusement, certaines parvinrent à traverser la barrière, mais au prix de leur vitesse. Les autres furent arrêtées dans leurs courses, retombant mollement à terre une fois le mana dissout.

    Ben le Bouc ne prit pas le temps de vérifier si les Dévoreurs avaient esquivé les quelques épées ayant réussi à passer outre la barrière, car une nouvelle menace se rapprochait dangereusement de leur position, si l’on se fiait à l’alerte donnée par la guerrière nommée Kassandra : La bête serait sur eux d’une minute à l’autre !  La carte maitresse adverse, sans aucun doute capable de renverser la situation en faveur de l’ennemi.

    L’heure n’était plus à la retenue, et malgré le contrecoup des utilisations puissantes de mana, le logothète au bouc grisonnant allait devoir passer à la vitesse supérieure. Se retournant vers l’entrée de la grotte, de manière à avoir une vue dégagée sur l’endroit d’où arriverait l’abomination, Ben le Bouc lança un avertissement à ceux qui participeraient au combat à venir :

    « COUVREZ-MOI, SOLDATS ! QUAND L’ABOMINATION ARRIVERA, FAITES VOTRE POSSIBLE POUR LA MAINTENIR EN PLACE, PUIS METTEZ-VOUS A COUVERT SI VOUS NE VOULEZ PAS MOURIR ! »

    Sans plus se préoccuper d’autre chose que de ses préparatifs, l’officier impérial prit une pose lui permettant de canaliser son mana : Genoux fléchis, dos voûté, bras droit replié en équerre contre son torse, main droite en griffe, paume vers le haut. Son bras gauche était plié devant lui, main gauche également en griffe, paume vers le bas, placé au-dessus de la main droite de manière à créer un espace entre les deux. Un espace où le mana se concentrait de plus en plus, faisant siffler le vent de manière alarmante, fouettant le sol et lacérant la glace autour du contrôleur. La pression de l’air était telle que la silhouette du logothète commençait à devenir quelque peu floue. Impossible pour l’officier impérial de bouger, car il devait rassembler une quantité phénoménale de mana, et garder le contrôle jusqu’au bon moment.

    Une carte maitresse. Un véritable osselet pipé.

    Un Déploiement.


    Que la fureur du Reike soit déployée ! Car ils étaient la Compagnie du Vent d’Acier

    Et la Marche n’était pas encore terminée


    Spoiler:

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  • Lun 5 Fév - 11:22
    La marche du Vent d'Acier
    Event Reike/Melorn

    Dans le vacarme et la cohue, les paroles de l’archonte parvinrent tout de même aux oreilles de la nécromancienne. Celle-ci comprenait que le champion de la mort n’était autre que la troisième griffe du Reike. Deydreus allait devoir affronter en duel un de ses prédécesseurs. Le combat s’annonçait épique et Isolde aurait voulu ne pas en perdre une miette. L’ancienne griffe, après la mort, restait fidèle au Reike et n’attendait manifestement de ce combat que le repos éternel qu’il avait mérité. Toutefois, il gardait son âme guerrière et il n’avait pas l’air décidé à faciliter la tache du vampire aux yeux vairons.

    La mage quant à elle ne disposait que peu de temps pour mener à bien sa mission. Elle restait concentrée sur le pilier et le flux de magie qui le liait à la forge et à l’archonte. Elle sentit le pilier trembler, dû à l’écroulement de l’escalier non loin d’elle. La brune ne se laissa pas décontenancer et gardait son mana diffus en se focalisant sur le flot magique. Toutefois, elle n’avait pas pu anticiper la puissante attaque mentale menée par l’archonte. Ce dernier l’avait visée directement, comprenant les intentions de la reikoise. Il ne comptait pas se laisser faire, mais pas de chance pour lui, Isolde ne manquait pas de ténacité. Aussi, son attrait pour les situations dangereuses et les actes suicidaires jouait en sa faveur, cela pesait de son côté de la balance. Elle défiait l’enfant de X’o-rath et celui-ci lui faisait payer cet affront, en instillant sa sombre magie dans l’esprit de la jeune femme.
    Ses pensées se brouillèrent alors et devinrent confuses et nébuleuses. Elle semblait avoir du mal à garder sa raison et son discernement, alors que des images de leur défaite imminente s’insinuaient dans sa tête. Elle voyait la Griffe tomber, les morts prendre le dessus sur les vivants. Elle se voyait perdre le contrôler et chuter… Tomber dans le vide. Mais cela était-il réel ou était-ce le fruit de son imagination, altérée par la magie sournoise de l’archonte… Des bras la rattrapèrent, l’entourèrent et elle se sentit de nouveau fixée sur ce pilier. Le soldat d’élite se tenait à ses côtés, l’ayant empêchée de basculer. Vêtu de son armure lourde des pieds à la tête, Isolde ne distinguait pas les traits de son visage, tandis que ceux de la brune paraissaient reconnaissants. Le Serre Pourpre hocha la tête, signe qu’elle pouvait reprendre sa mission.

    La mage noire ne perdit pas plus de temps et canalisa avec force sa magie. La douleur restait éphémère, elle n’était pas si sensible à la souffrance physique. Elle en avait déjà encaissé beaucoup. Son corps allait tenir, tant que son esprit restait solidement ancré vers la réussite.
    Et cela commençait à fonctionner, elle sentait qu’elle contrôlait une partie des morts-vivants de l’archonte. La source de ce pouvoir grandissait en elle et agissait comme un puissant élixir enivrant. Elle avait accompli son objectif et prouvé l’efficacité de son pouvoir et la maîtrise de son art obscur. Seulement, la partie restait loin d’être jouée et ce n’était pas le moment de flancher. La nécromancienne articulait ses nouveaux pantins putrides, les laissant arracher les chairs et broyer les os de leurs congénères. Une partie des forces de l’archonte redirigée vers une autre, voilà qui contribuait à mettre à mal son armée de morts. Aussi, le pilier ancien et magique se trouvait totalement en possession de la brune. Les ressuscités de la figure de chair se faisaient ainsi beaucoup plus lents, facilitant le travail de ses alliés au sol.  

    Un tir de harpon fut dévié par le soldat d’élite avant de venir se loger dans le plafond de la salle obscure. Il l’avait sauvée à deux reprises. En son absence, Isolde aurait eu beaucoup plus de mal à diriger son pouvoir depuis le pilier. Elle le remercia, avant de poursuivre son action. Ces nouveaux ennemis aux harpons, positionnés sur des charrettes allaient être la prochaine cible de la mage noire. Elle envoya ses zombies afin de s’occuper d’eux avec acharnement. Il ne fallait pas leur laisser le temps de viser les membres de l’expédition, leurs armes sinistres pouvaient causer bien trop de dégâts. L’occultiste guida alors sa horde nouvellement acquise contre eux, afin de les rendre hors d’état de nuire. Les réanimés les harcelaient, forçant sur les charrettes pour bloquer leur avancée ou grimpant sur celles-ci. Puis ils tiraient sur leurs membres, pour les faire chuter. Des bras ou des jambes s’arrachèrent, les tissus et les chairs ne résistaient pas à la violence de leurs coups et leur rage impétueuse instillée par leur maîtresse.

    Plus loin, les épées dirigées sur eux encaissées ou déviées, la mage put apercevoir les Dévoreurs arriver sur la plateforme où se tenait l’archonte. Ce dernier, très certainement préoccupé par la percée de ces êtres férocement acharnés, restait également une cible de choix pour la mage. Elle avait dans l’idée de retourner sa précédente attaque psychique contre lui. Il disposait de pouvoirs assez similaires, et cela lui plaisait de jouer sur son terrain. Profitant de l’attaque et souhaitant rendre la pareille suite à ses troubles précédents, Isolde lança une attaque mentale en destination de l’archonte. Il fallait que l’offensive fût suffisamment puissante pour pénétrer ses éventuelles barrières psychiques. Elle n’allait pas lésiner sur les moyens et lui envoyait une attaque de haute intensité. Cela pouvait aider le groupe, déstabiliser une nouvelle fois l’ennemi et provoquer celui qui se pensait maître des morts.



    Résumé des actions:

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  • Lun 5 Fév - 22:09
    Toujours derrière les dévoreurs qui n’eurent pas vraiment le temps de faire les comptes, le “faux Gatlig” avançait comme il le pouvait sur ce dallage composé de chair putréfié et d’armures rouillées. De temps à autres une main décharnée sortait du sol pour retenir les membres de l’avant-garde mais le désormais demi-gobelin aux célèbres dreadlocks veillait au grain et avec de petits coups de dague bien placés, il libérait ses comparses d’infortune du joug de résidu de cadavre encore en activité.

    Lorsque l’Archonte commença à faire joujou avec l’épée gigantesque du Garde Royal, le “douzième monstre” du Tovyr s’arrêta net pour observer l’énorme piège qui se formait au-dessus de leur tête. En temps normal il aurait simplement regardé la pluie d’épées fondre sur lui et tenté une belle pirouette au cas où une lame se rapprocherait de lui. Mais il était un “Dévoreur”, un fier membre de l’Avant-Garde du Reike et il ne pouvait pas laisser ses “frères d’arme” finir empaler sur un pic à brochette géant ! Enfin bref il fallait faire quelque chose pour sauver les miches de tout ce petit monde...

    Alors il réunit ses deux mains et se concentra pour déverser sa mana de l’ombre dans ses deux petits gardes du corps qui l’accompagnaient depuis quelques temps maintenant. Les deux gardiens s’envolèrent au-dessus du petit groupe des Dévoreurs, se dilatèrent et une fois que les deux côtés furent réunis, le tout formait un dôme sombre au-dessus de leur tête. Combiné à un puissant courant d’air arrivé d’on ne sait où -l’assassin apprendrait peut-être plus tard que c’était l’œuvre du plus terrifiant des contrôleurs royaux-, le bouclier protecteur permit de protéger les hommes de l’Avant-Garde des dernières épées qui n’avaient pas été stoppé.

    Chaque mètre était une épreuve et pourtant, les armes lourdes du petit contingent de fous furieux broyaient les os de la vermine qui grouillait partout devant eux et se rapprochaient inexorablement de l’escalier qui menait à la plateforme où se trouvait l’Archonte. La fatigue ne se faisait pas vraiment sentir, à croire que c’était des machines : l’adrénaline provoqué par le dépeçage de tant d’ennemis semblait leur fournir un pouvoir de destruction sans limite. Bien sûr que dans l’esprit morcelé de l’assassin, le barde se fit un plaisir de partager les fruits de son inspiration :

    Air de la chanson:

    Ooh, stop

    Quand on nous envoie dans le merdier et qu’il n’y a plus d’espoir
    On casse des bouches et on pète des tibias, yeah (yeah)
    Après ils pissent dans leur froc, ils détalent comme des lapins...
    Et ensuite tu te demandes

    Est-ce que je suis un monstre ?
    Est-ce que je suis un monstre ?
    Est-ce que je suis un monstre ?
    Paraît qu’c’est pour le bien, alors encore...

    J’fracasse des crânes dans le Grand Nord
    La viande avariée s’met à vouloir nous faire chier
    Mais à part les ordres du Tovyr
    J’vois pas vraiment c’qui peut nous arrêter, hein les gars

    Est-ce que je suis un monstre ?
    Est-ce que je suis un monstre ?
    Est-ce que je suis un monstre ?
    Paraît qu’c’est pour le bien, alors encore..

    Quand on nous envoie dans le merdier et qu’il n’y a plus d’espoir
    On casse des bouches et on pète des tibias, yeah


    Mais l’heure n’était malheureusement pas aux divagations mais encore et toujours à l’action. La petite troupe finit par enfin accéder à la plateforme de l’Archonte laissant derrière elle un tas de membres en décomposition mêlé à de vieilles armes rouillées. Déjà le Luteni Tulkas et les Serres Pourpres arrivaient pour bloquer l’accès aux autres morts-vivants qui arrivaient sans cesse et laisser la troupe du Tovyr Alasker s’occuper du sbire en chef de X'o-Rath. La bataille finale allait s’engager et le “faux Gatlig” ne voyait que l’objet de toutes ses convoitises : le seul et unique artefact qu’il pourrait ramener à ses maîtres. Toujours derrière l’officier impérial, le demi-gobelin attendit que les “Dévoreurs” entament leur première charge pour mettre en branle son plan pour subtiliser l’anneau des mains de l’Archonte. Se mêlant à l’assaut, le “faux Gatlig” se jeta dès qu’il en a l’occasion sur la main détentrice de l’artefact et tenta de l’arracher subtilement à son propriétaire, une action qu’il avait réalisée à des centaines de reprise sur des petites bourgeoises de la Capitale pendant son adolescence. Comme quoi, pickpocket un jour, pickpocket toujours !
    Résumé ::
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  • Lun 5 Fév - 23:26
    Dans le feu de l'action, Brak avait vraiment cru avoir réussi sa mission et c'était même reposé sur la plateforme et commençait a déjà retracté ses grandes ailes de Dragon près a continuer la lute au sol. Quand ses neuneuils et doigt tout en même temps virent la colonne cible encore debout et ne rencontrait que le vide là ou aurait du se trouver la poignée de sa grande népée Drakny. Drakny continuait de manière très ralentie sa course dans la colonne jusque a s'arrêter au milieu de cette dernière l'ayant a demi sciée. Juste devant Brak sur le bord de la plateforme concentré a repoussé les mort et après avoir secouru le nain précedement empalé sur une stalacmite se tenait son ami Arkanon.

    "merci mon ami "

    Mumura Brak en réponse à son ami rapidement, Brak restant concentré sur les évènements et les ennemis et son épée. Tout alla vite le super vilain Archonte parlait encore il fit un geste qui faillit faire tomber la necromancienen sur les hauteur et son compagnon squelette affrontait en duel aérien Deydreus enfermé dans une cage magique. les dévoreur et serres pourpres progressait toujours (dificilement) vers le super villain.

    Mais c'est ce qui se passa ensuite qui retint toute l'intention de Brak, comencan son premier batement d'aille pour aller chercher Drakny, Brak vit avec frayeur sa fidèle népée sortir de la colonne mais PAS pour retourner dans sa paluche mais aller se positionner en l'air au dessus des dévoreur et et rejointe par des copies faite par le vilain archonte après avoir touché sa forge. Brak compris en un éclair que le super vilain ne voulait pas qu'on s'en prenne au piliers. de même que Brak pour avoir affronté la vielle folle adoratrice des titans et ayant recours aux ilusions soupçonnait très fortement que les autres "Drakny" n'était que des illusions. Mais illusion ou pas Brak ne pouvait en AUCUN CAS laissé un super vilain touché a son népée Drakny même a distance, et encore MOINS laissé ses camarades se faire blesser par son arme.

    Ni une ni deux son coeur de gentil monmonstre ne faisant qu'un tour et se gonflant de colère sa frimousse devenant très mauvaise à l'encontre du supervilain, Brak eut de telle mauvaise pensées qu'il sentit son armure en justice solide commencer a échauffer son corps pour le bruler. ce qui ramena d'un coup Brak à de meilleures pensées et sa gentillesse habituelle. Aussi au lieu de se jeter sur le super villain de rage, Brak se concentra et fit réaparaitre Drakny dans sa paluche. de l'autre coté de la salle l'épée du milieu du nuage d'épées disparu tout simplement en un claquement de doigt comme si elle n'avait jamais été là. Drakny étant de retour bien sage et toute gentille dans la paluche de Brak.

    une fois Drakny en paluche Brak la rangea sur son dos, rapidement tout ne murmurant a porté d'oreille de Arkanon.

    "Faut absolument que je détruise cette colonne elle sont la source de son pouvoir pour la forge."

    en réponse Arkanon lui dit

    "- Brak ! Pourrais tu m'amener la haut ? Je vais essayer de ralentir la chose en lui tombant dessus quand elle arrivera.

    - Pas de soucis mon ami Arkanon, on va l'avoir cette saleté d'abomination mais dabord la colonne "
    lui répondit Brak avec un sourire amical sur sa frimousse derrière son heaume tout en l'ayant prit son son bras gauche le plus fermement et délicatement possible pour ne pas lui faire du mal (la paluche droite tenant Crakpum). Arkanon déposé sur un genre de corniche fissure au dessu de l'entrée en parfaite position d'embuscade contre les Villaine abominations Brak reprit son vol vers la colonne qu'il devait abattre et qui était a demi Sciée.

    En vol stationnaire coté plateforme près de la colonne Brak sans crier garde ni de WARGH, frappa un grand coup de son marteau Crackpum sur la colonne tout en la poussant avec son épaule de sa grande force de Dragon dan sune position légèrement plus élevé que la demi sciure affin que la colonne se brise en suivant cette dernière et tombe comme initialement prévu sur la fosse a mort vivant.


    résumé :

    _ Brak refusant que son épée blesse des camarades reikois la rapelle a sa plauche la faisant diparaitre du nuage d'épée fonçant sur les dévoreurs.
    _ Brak une fois son épée retrouvé et bien sage sur son dos, il s'envole vers la colonne qu'il doit détruire depuis la plateforme pour la frapper e tla pousser pour qu'elle s'efondre. en chemin il dépose son ami Arkanon sur une corniche fissure au dessu de l'entré affin qu'il soit en position parfaite d'embuscade quand l'abomination viendra.
    _ Brak frappe et pousse de toutes sa super force la colonne pour qu'elle s'efondre.

    utilisation de pouvoirs se tour :

    - retour à la paluche d'épée rendue fougeurse par super vilain archonte interposé ^^ (invocation d'objets) palier 1
    - Vol du dragon (vol ) palier 1
    - super force de Dragon pour frapper et pousser la colonne pour qu'elle s'efondre (enfin) sur la fosse a zombie (force surhumaine) palier 4

    utilisation pouvoirs :
    palier 1 : 6 / infini (dans un tour ou Brak utilise plusieurs pouvoir palier 1 je compte comme une seule utilisation )
    palier 2 : 1/16
    palier 3 : 2 /10
    palier 4: 1/2

    précision suplémentaire : pour le dialogue et le vol avec Arkanon j'avait vu cela avec lui par mp sur Discord Smile





    voix et thème de Brak'Trarg:


    Bric à Brak (inventaire de Brak'Trarg:


    [Event] La marche du Vent d'Acier - Page 7 W84111
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  • Mar 6 Fév - 16:23
    Le souffle brulant qui fut le résultat d'une attaque combiné emplit l'air d'une odeur de putréfaction carbonisée, tandis qu'une fumée brouilla quelques instants l'endroit même de l'impacte. Je rattrapais mon espadon dans ma main en tirant d'un coup sec sur la chaine, comprenant qu'avec une telle attaque, nous aurions un moment de répit. Exactement ce qu'il me fallait pour mes prochaines actions, visant un tout autre ennemi. Un qu'on n'avait pas encore rencontré sauf ses bruits féroces, faisant trembler maintenant le sol. Il était urgent de l'interrompre dans son avancé, avant qu'elle n'atteigne ceux qui se trouvaient sur la plateforme.

    Je fis volte face, me dirigeant vers l'entrée que nous avions empruntée plus tôt, cherchant un moyen de prendre par surprise l'abomination qui se dévoilerait d'une minute à l'autre. Alors, en constatant que la colonne que Brak avait attaqué n'avait pas encore été détruite, j'en déduisais qu'il allait retourner achever sa mission d'un moment à l'autre, en s'envolant à nouveau. C'est alors que mes yeux se posèrent sur le haut de l'ouverture , plus précisement vers une fissure.

    Je fus interrompus dans mes pensées par la voix de celui qui contrôlait l'air, qui ordonna que des soldats le couvrent pendant qu'il préparait visiblement une attaque dévastatrice contre celui qui tentait de nous rejoindre. C'est alors qu'une idée dangereuse me vint, imaginant les risques que j'encourais puis en comprenant qu'ils seraient innombrables, je préférais les balayer de mon esprit, me dirigeant vers le guerrier de jade. Sans plus attendre, je demandais à Brak avant qu'il ne s'en aille:

    -Brak ! Pourrais-tu m'amener là-haut ? Je vais essayer de ralentir la chose en lui tombant dessus quand elle arrivera.

    Sans plus attendre, Brak m'attrapa et m'emmena à l'endroit que je lui avais indiqué, prenant de la hauteur à mesure des secondes en me demandant si c'était vraiment une bonne idée de me poster aussi loin du sol. Une fois devant le renfoncement, je m'engouffrais du moins , que la moitié de mon corps car elle était plus petite que je ne l'aurai pensé. Mais ce n'était rien, ayant largement de quoi pour m'agripper,faisant signe à Brak en levant un pouce en l'air tout en lui disant avant qu'il ne s'éloigne:

    -Merci Brak !

    De nouveau seul, je sentis les vibrations secouer mon corps doucement à travers les parois de glaces, profitant quelques instants de ce point de vue. Il offrait à mes yeux toutes les perspectives de la bataille qui se déroulait, voyant que certaines troupes allaient d'une minute à l'autre à atteindre l'Archonde tandis que d'autres tentaient de bloquer la marée de cadavres qui ne semblait jamais diminuer en nombre . Sans oublier le duel de la Griffe qui j'esperais , allait être en sa faveur,malgré mon ressenti envers lui. Plantant mon couteau dans la glace pour éviter de tomber, je commençais à créer des entailles sur certaines stalactites à portée de Serrcoeur, afin que je puisse facilement les faire tomber le moment opportun.

    En effet, il se pourrait que la chose possède des yeux sur le dessus de son corps si l'on pouvait dire cela comme ça. Avec un peu de chance, les pics l'aveugleraient partiellement ou du moins, attireraient son attention. Assez espérais-je , pour que je puisse plonger sans craindre que l'on ne me fauche en plein saut, ce qui me couterait certainement la vie. Si jamais je parvenais à l'atteindre, j'osais penser que le choc l'immobiliserait assez pour qu'elle subisse ce que les autres lui réservaient plus bas. J'avais confiance en nos forces, qui n'avaient pas volé leur réputation de grand combattant, loin de là.

    Maintenant, tout semblait trembler autour de moi, tandis qu'un doute s'insinua en moi. L'abomination était elle plus haute que la galerie ? Si c'était le cas, j'allais d'une minute à l'autre faire sa rencontre, de très près en l'occurrence. Je ne perdis pas mon sang froids, bien décidé à tenter le tout pour le tout, afin de gagner du temps face à cette immondice qui ne pourrait peut être arrêtée qu'en tuant celui qui l'a créé. J'adressais une prière aux étoiles, leur demandant qu'elles nous accordent la force nécessaire pour venir à bout de nos ennemis et qu'elles me permettent de retrouver une personne qui était apparu plusieurs fois dans mes pensées, malgré le danger.

    -Guidez nous vers la victoire et a ....

    Je fus interrompus par une violente secousse qui manqua de me faire tomber, me rattrapant in extremis,comprenant qu'il n'était plus permis de prolonger ces prières, sentant quelques morceaux de glace de petite taille tomber sur ma tête, l'un se plantant sur l'une de mes cornes sans que je ne m'en aperçoive, les yeux rivés vers le bas, là ou tout aller se jouer dorénavant, que je finisse vivant ou mort. J'osais espérais que Kharik ,qui avait apprécié la petite plaisanterie lors de sa remontée, tenait aussi le coup, ne le trouvant pas, surement à cause de sa petite taille.

    Tour 8:


    Arkalys discute en 666699
    [Event] La marche du Vent d'Acier - Page 7 1731064493-arkasygnaa
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  • Mer 7 Fév - 11:21
    Depuis la plateforme, je pouvais assister de façon idéale à l’explosion cataclysmique provoquée par les efforts conjugués du vieillard et de l’elfe Janissaire. Son souffle avait ébranlé jusqu’aux fondations même de la caverne, faisant tomber sur le groupe resté en arrière une plus de gravillons et de poussières décrochés de la voûte par la secousse. La puissance de la déflagration avait été à la hauteur des efforts nécessaires et ce sont sans doute des centaines, voire des milliers, de cadavres animés qui partirent en fumée. De quoi remonter efficacement le moral des troupes qui semblèrent bénis d’un second souffle à la vue des prouesses magiques du vieux Ben.

    Cette diversion rocambolesque offrit aux membres du convois restés en hauteur un moment de répit fort bien apprécié. Je m’essuyais le front d’un revers de la main car, la vague de chaleur nous ayant atteint, je transpirais désormais à grandes gouttes et la sueur se mélangeait dores et déjà avec la crasse et la terre accumulées sur mon visage. Je m’avançais un peu sur le piédestal afin de mieux constater de l’avancée des combats après cette intervention. Toutefois, encore éblouie, je ne pus percevoir que des bribes de ce qui se tramait en dessous de nous.

    Le chef de l’expédition semblait s’être embourbé dans un tête à tête mortel avec un autre combattant ennemi tandis que le reste de la troupe, toujours en mêlée avec les hordes de morts-vivants voyaient peser au-dessus de leurs tête de véritables épées de damoclès tournoyantes qui n’attendaient qu’une chose : abattre leur courroux sur les infortunés soldats immobilisés par leurs innombrables adversaires.

    Après quelques minutes de contemplation, estimant que je ne pourrais de toute façon rien faire depuis ma position, j’allais me remettre en position à l’entrée des marches, constatant que le flot de morts n’avait finalement pas tant faibli. En effet, quelques minutes seulement avaient été nécessaires pour que la salle devant l’estrade de l’archonte ne soit de nouveau grouillante d’ennemis sans compter que, malgré les efforts de plusieurs héros pour ralentir ou arrêter les lames éthérées, la magie de ce dernier entrainait inexorablement des pertes certaines parmis les assaillants reikois. (quelle idée aussi de laisser trainer une si grosse épée)

    Cependant, alors que j’allais me retourner, un frisson glacial me parcourut l’échine de part en part lorsque les vibrations rauques et gutturales d’un hurlement d’une intensité que je n’avais jamais entendu parvinrent jusqu’à mes oreilles. Au même moment, le sol sous mes pieds se mit à trembler, de plus en plus fort à mesure que les grognements se rapprochaient, confirmant mes craintes. Je déglutissais douloureusement la boule qui me nouait la gorge. Il fallait agir vite si nous voulions avoir une chance de repousser ce nouvel assaut. D’abord, donner l’alarme. Pour le reste, je trouverais un moyen d’improviser quelque chose. Emplissant mes poumons d’un air chaud et chargé de sang, je me retournais vers le reste du groupe, hurlant à m’en arracher les cordes vocales.

    “ LA BESTIOLE ARRIVE, PRÉPAREZ VOUS !! ”

    Heureusement, la réponse du convoi fut presque immédiate. Le vieillard qui tentait encore de se remettre de ses efforts précédents reprit immédiatement du poil de la bête, aboyant à son tour quelques directives avant de se plonger une fois de plus dans une intense concentration. Il lui faudrait du temps ? J’allais lui en donner.

    Je me ruais vers les chariots acheminés jusque là, me mettant en quête de tout objet métallique qui serait resté en arrière. Ustensiles, couverts, morceaux d’armes et d’armures cassés, un sac de pièces trouvé dans la charrette du contrôleur… Bref. Tout ce qui contenait un tant soit peu de métal avec lequel mes pouvoirs me permettaient d'interagir. Une fois satisfaite de mon butin, je le déplaçais jusqu’à devant l’entrée encore comblée de la caverne, d’où devrait normalement sortir l’abomination à nos trousses. Je plongeais alors mes deux mains dans le tas de ferraille qui se mit alors à bouger, fondre et se reconfigurer. La masse informe se mit alors en branle, suivant une image mentale dans mon esprit et recouvrant peu à peu mon corps, mes membres et ma lance d’une nouvelle couche épaisse de métal qui acheva de se solidifier en hérissant sa surface d’une multitude de pointes et de lames. De loin, on aurait pu croire à une grosse châtaigne en fer.

    Evidemment, ma mobilité s’en retrouva fortement réduite, malgré les jointures laissées libres afin que je puisse tout de même me déplacer. Mes jambes flanchaient sous le poids de ma carapace de fortune et je fus contrainte de puiser encore plus dans mes réserves pour maintenir une force suffisante pour rester debout. De toute façon, je ne comptais pas aller bien loin. À mon tour, je prenais de grandes inspirations et je préparais mon mana à la gymnastique à venir, nécessaire à la seconde partie de ma “ligne de défense”.

    M’accroupissant avec peine, je posais les deux paumes de mes mains contre le sol. Après quelques minutes de préparation, j’insufflais ma magie dans la roche et la terre qui se mit également à se mouvoir lentement. C’était un pouvoir que j’utilisais peu car il ravivait en moi de douloureux souvenirs. Pour tout dire, utiliser cette magie élémentaire me dégoûtait. Toutefois, à situation désespérée, mesures désespérées. Je mettais de côté mes états d’âme et me concentrais sur ce que je faisais. Puisque j’utilisais peu cette magie, j'éprouvais également un peu de mal à la garder sous contrôle.

    Bientôt, le terrain au pied du mur nous séparant de la monstruosité devint aussi friable et fragile que de la craie, sur deux ou trois mètres de profondeur. J’avais évidemment fait attention à ne pas trop fragiliser la plateforme sur laquelle nous nous trouvions. Si une créature un tant soit peu massive posait sa sale patte sur le fragile support, tout le reste s’effondrerait, entravant son avancée pour un temps. Du moins je l’espérais. Si cela ne suffisait pas, je serais là en première ligne. Mes mouvements étaient trop restreints pour que je puisse me battre convenablement, mais je serais au moins capable d’encaisser une attaque ou deux, voir même attraper et immobiliser un membre au passage. Et, si les dieux étaient avec moi, je pourrais peut-être survivre au choc et à l’attaque du vieux croûton que je me dévouais à couvrir.

    “ ALLEZ SOLDATS, NOUS FERONS FACE, QUOI QU’IL ARRIVE, OU NOUS MOURRONS ICI !! ”

    Je hurlais par-dessus mon épaule, tant pour couvrir les hurlements bestiaux de la créature que pour me donner du courage. Je ferais face seule. Nul ne prendrait le risque de s’interposer entre la créature et le mage de vent, du moins je l’espérais.
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  • Jeu 8 Fév - 21:02
    Contemplant le champ de bataille du haut de la plateforme, je notais, non sans froncer des sourcils, qu’en dépit des efforts du contrôleur et des miens, une part non négligeable de non-morts subsistait ce qui demeurait un problème. En effet, au regard des difficultés éprouvées par les mercenaires et les civils face à ces créatures, j’allais devoir continuer d’harceler l’ennemi avec mes troupes ce qui ne me convenait guère. Si j’exceptais le fait que les flèches venaient à manquer, il n’en demeurait pas moins qu’une monstruosité risquait à tout moment de nous prendre à revers. Or, si je ne parvenais pas à annihiler la menace incarnée par ces morts vivants, notre expédition allait devoir combattre sur deux fronts à la fois ce qui n’était guère souhaitable. J’avais bien une solution au cas où nous en viendrions à être acculer mais elle risquait de condamner au trépas certains membres des Serres et des Dévoreurs. Étant donné qu’un seul escalier menait désormais à la plateforme, je pouvais toujours ordonner aux civils et aux mercenaires de se replier et de verser de l’alcool sur les marches. Dès lors, ils se serviraient de leurs chariots comme remparts et je n’aurais qu’à décocher une flèche enflammée pour anéantir définitivement ces damnés. Cependant, il y avait un risque pour que les troupes ennemies ne cherchent à déborder Tulkas et ses hommes. Pire encore, ces derniers pourraient être amenés à combattre de véritables torches « humaines ». Aussi étais-je dans l’impossibilité d’avoir recours à ce stratagème…du moins pour le moment.

    Perdue dans ma réflexion, je sursautais alors qu’un harpon emportait, non loin de moi, un civil. Réprimant un juron, je tâchais de repérer la provenance du projectile et remarquais que des renforts étaient venus soutenir l’ennemi. Ce soudain renforcement d’effectif poussa à m’interroger durant quelques secondes. D’où venaient ces hommes ? Avaient-ils été gardés en réserve par l’archonte jusqu’à présent ? Ou bien provenaient-ils de l’armée que nous avions réussi à éviter pour le moment ? Si tel était le cas, cela risquait de s’avérer des plus problématiques. Aussi, il était impératif que les Dévoreurs puissent affronter le commandant adverse, et ce, dans les plus brefs délais. Si le reste de l’armada ennemie finissait par nous rejoindre, nous n’aurions aucune chance ! Cela ne faisait aucun doute. Et encore, nous partions tous du principe qu’anéantir cette monstruosité permettrait de triompher de ses légions. Mais que se passerait-il si tel n’était pas le cas ? Comment allions-nous procéder ? Je l’ignorais et préférais me poser davantage la question pour le moment même si cela me préoccupait quelque peu. Après tout, sans commandant, cette marée de non-mort risquait, potentiellement, de sombrer dans l’anarchie ce qui occasionnerait, dès lors, de nombreuses pertes dans les rangs de notre expédition. Peut-être que cette forge était la clé de leur anéantissement ? S’ils avaient été ramenés à la vie par sa magie, la détruire permettrait de mettre un terme au flux de mana qui animait ces créatures. C’était une possibilité à ne pas négliger même si la nécromancie n’était guère un domaine dans lequel je m’y connaissais. C’était même plutôt l’inverse pour être tout à fait honnête.

    Remisant cette donnée dans un coin de mon cerveau, je contemplais la nature des renforts ennemis et ne manquais pas de pester à leur sujet bien que j’estimais que nous étions assez chanceux. En effet, pour l’heure, seuls des soldats poussant de larges harpons sur des charrettes avaient rejoint le combat. En soi, même si leurs armes s’avéraient être dangereuses, cela demeurait préférable à l’arrivée d’abominations, d’ombragons ou, pire encore, d’un bataillon d’infanterie disciplinée et bien équipée. Pour autant, il n’en demeurait pas moins qu’il fallait les anéantir avant qu’ils ne causent trop de pertes parmi les membres de l’expédition. Effectivement, ces harpons, de par leurs caractéristiques, n’auraient aucun mal à percer les armures de certains soldats. Qui plus est, si les soldats les manœuvrant s’en servaient pour ramener nos corps dans les rangs ennemis, l’adversaire bénéficierait d’une source de ravitaillement pour ses troupes. Après tout, il n’aurait aucun mal à renforcer ses propres lignes et ce, en se servant de nos propres cadavres ranimés à la vie. Aussi, fallait-il se débarrasser de ces armes avant qu’il ne soit trop tard. Je donnais, par conséquent, des ordres allant en ce sens.


    « Archers, réorientez TOUS vos tirs sur l’entrée de la salle ! Il est impératif que l’on anéantisse ces renforts ! Cramez-moi leurs foutues charrettes ! »

    Encochant une flèche dans mon yumi, j’embrasais la pointe à l’aide de la ligne de feu située devant moi, ajustais ma position, tendis le bras, visualisais ma cible et décochais mon trait qui alla se figer dans la tête de l’un des ennemis. M’apprêtant à renouveler ce geste, je notais du coin de l’œil du mouvement au sein de la formation ennemie. Que se passait-il encore ? Quel autre malheur allait frapper notre expédition ? Qu’avait encore prévu notre adversaire ? Notre ligne de défense avait déjà suffisamment de mal à tenir face aux troupes ennemies. Allais-je devoir mettre mon plan à exécution ? Peut-être était-ce le plus raisonnable même si cela isolait les Serres et les Dévoreurs. Toutefois si la ligne cédait, les répercussions seraient pires encore ! M’apprêtant à donner ledit ordre, je m’arrêtais en notant que les changements dans les formations ennemies ne revêtaient pour ainsi dire aucune logique à moins que….

    …à moins que quelqu’un n’ait réussi à interférer avec le contrôle exercé par l’archonte sur ses troupes auquel cas cela expliquait pourquoi, sous mes yeux, une seconde formation de non-mort s’organisait et attaquait la première ! Ce soudain retournement de situation arrangeait grandement mes affaires. Avec de tels renforts, nous pouvions espérer triompher définitivement de l’infanterie ennemie ainsi que des charrettes à harpons ! Mais qui les dirigeait ? Pour mettre à profit cette stratégie, il fallait que je m’assure que cette personne, qui m’avait ôté un gros harpon du pied pour ainsi dire, ne rencontre pas un terrain favorable à un décès prématuré. Visualisant rapidement les alentours, je notais qu’aucune personne située à mes côtés ne disposait des connaissances magiques pour le faire. Tulkas et le Tovyr faisaient face aux troupes de l’archonte et tentaient de mener une percée. Fictilem, quant à lui, avait son propre combat à mener et je soupçonnais, au regard de la situation et des quelques bruits que je percevais, qu’il ne pourrait interagir avec nous avant un long moment. Nous allions devoir nous débrouiller par nous-mêmes.

    C’est alors que je notais sur l’un des piliers la présence de l’une des Serres ainsi que d’une jeune femme qui, d’après ce que j’avais cru comprendre, grâce aux divers commentaires des civils lors de notre traversée des galeries, était une nécromancienne…particulièrement talentueuse visiblement, si elle parvenait ainsi à parasiter le contrôle de l’archonte sur ses propres troupes. Cette soudaine ironie m’arracha un léger rire. Ce dernier ne devait guère apprécier ce léger détail, vu à quel point il n’avait pas hésité à faire preuve d’hybris ! Voilà qu’il se retrouvait à goûter à son propre remède. En un sens, il y avait une justice même si celle-ci prenait une forme des plus particulières. Je ne connaissais par cette jeune humaine, mais au moins avait-elle le mérite de se montrer imaginative et d’appliquer l’une des tactiques les plus anciennes et les plus efficaces qui pouvait être résumé à l’aide de cette simple question rhétorique: quelle meilleure arme y avait-il que de convertir un ennemi à sa propre cause, d’utiliser ses propres connaissances contre lui ?

    Néanmoins, il ne fallait pas nous reposer sur nos lauriers. Il fallait la protéger. Sa survie était vitale et était, fort probablement, l’un des éléments qui contribueraient de manière significative à notre victoire. Aussi, préférant ne pas perdre de temps, je me reconcentrais sur la bataille qui faisait rage sous mes yeux et notais que les forces de la nécromancienne tentaient, à leur tour, de mener une percée pour faire face aux charrettes que nous cherchions nous-mêmes à anéantir. Étant donné que nos flèches commençaient à se raréfier et au regard de la nature des dispositifs ennemis, je savais, par essence, qu’à moins d’utiliser ma magie, nous autres archers ne pourrions détruire efficacement ces harpons. Par contre, un bataillon d’infanterie avait ses chances… mais encore fallait-il qu’il puisse arriver à porter ! Aussi, j’entrepris de donner un nouvel ordre sur un ton des plus péremptoires tant je savais que ce que j’allais dire, risquait de troubler la sensibilité, pour le moins placée, de plus d’une personne. Après tout, la guerre n’était pas une affaire de bien ou de mal contrairement à ce que la moitié de ces crétins croyaient. Seule la victoire importait ! Tous les artifices étaient bons pour l’obtenir, surtout les plus ingénieux !


    « J’en ai rien à carrer, mais vous me couvrez la percée effectuée par ce bataillon de chair putréfiée ! Ils sont avec NOUS ! PAS UN SEUL HARPON NE DOIT ÊTRE TIRÉ ! Redéployez-vous en conséquence sur la plateforme, répartissez-vous les cibles et visez pour tuer ! Il en va de notre survie à TOUS ! Le premier qui proteste ou qui ouvre sa gueule, j’empale son corps en contrebas dans la seconde ! »

    Sans prononcer d’autres paroles et veillant à ce que mes ordres soient respectés, j’entrepris de choisir aux mieux mes cibles. En effet, étant donné que notre réserve de flèches commençait sérieusement à s’amoindrir, il me fallait faire en sorte que chaque trait décoché ait une utilité. Aussi, je regardais successivement les différentes charrettes afin de déterminer laquelle s’apprêtait à tirer sur nos alliés, puis j’encochais une flèche, que j’enflammais auparavant, que j’envoyais aussitôt sur le damné qui était chargé d’actionner la commande de tir. Cette tactique, cependant, s’avérait des plus limitées. En effet, bien que mes tirs fassent mouche, il n’en demeurait pas moins que chaque mort-vivant tué, était automatiquement remplacé par un autre qui, telle une marionnette, cherchait à reproduire la manœuvre de son prédécesseur. De ce fait, j’étais certaine que sur le long terme, mes troupes et moi-même, nous ne pourrions éternellement empêcher les renforts ennemis de faire usage de leurs armes. Certes, le bataillon de notre nécromancienne se rapprochait de plus en plus de la formation adverse, mais le temps nous était compté. Préférant jouer la sécurité, je concentrais une nouvelle fois mon mana pour faire apparaitre 3 lances enflammées que j’envoyais aussitôt se ficher dans le corps de trois non mort qui, à mes yeux, incarnait une menace immédiate.

    Cet acte ainsi que les actions de mes archers offrirent suffisamment de temps aux troupes d’Isolde qui, une fois arrivées à destination, commencèrent à submerger les rangs ennemis. Soupirant d’aise et vérifiant qu’aucun autre adversaire ne menaçât les membres de l’expédition, je formulais un nouvel ordre qui, cette fois-ci, était bien plus consensuel.


    « Cessez le feu et positionnez-vous, tous, sur le côté droit de la plateforme ! Nos troupes ont encore besoin de notre aide visiblement ! Débarrassons-les rapidement des derniers indésirables avant qu’il ne soit trop tard. »

    À peine cet ordre fut-il formulé que mes hommes adoptèrent leur nouvelle position, sans broncher, et usèrent de la ligne de feu pour harceler les positions ennemies, qui en dépit de l’explosion précédente et de la percée effectuée par notre nécromancienne, se reconstituaient afin d’attaquer, à nouveau, les membres de l’expédition. Ne désirant guère perdre davantage de temps étant donné que je savais que tôt ou tard l’abomination qui hantait les galeries finirait par surgir derrière nous, j’en vins, à user, une nouvelle fois, de mes prédispositions magiques. Sans l’aide du contrôleur, je savais que je n’étais pas en mesure de reproduire une déflagration de cette envergure. Cependant, ma position sur la plateforme me permettait de contempler le champ de bataille dans ses moindres détails. Aussi pouvais-je plus facilement anticiper les mouvements de l’ennemi et surtout distinguer nos formations et celles de l’adversaire.

    En soi, une telle donnée n’était guère révolutionnaire. Pourtant, ironiquement, d’un point de vue purement tactique, j’étais celle qui bénéficiait de toutes les informations nécessaires pour orchestrer certains déploiements. Certes, je n’étais plus capitaine de l’armée rekoise et n’avais à ma disposition que des archers mais il n’en demeurait pas moins que j’étais en mesure d’anéantir, dans une certaine mesure, la formation ennemie. Pour cela, il n’y avait rien de plus simple. Les Serres dirigées par Tulkas et les mercenaires incarnaient deux lignes de fronts soit deux murs situées du même côté de la salle. Les morts-vivants de notre nécromancienne incarnaient également une autre ligne de front, située, pour sa part, de l’autre côté. Entre ces deux formations, subsistaient les vestiges de cette marée de non morts. Par conséquent, il paraissait logique d’estimer que cette dernière continuerait d’attaquer nos forces et que les pions d’Isolde chercheraient, une fois les lance-harpons anéantis, à prendre à revers l’adversaire. Celui-ci, malgré la situation défavorable dans laquelle il se retrouverait, continuerait à mener le combat ce qui nous ferait perdre inutilement du temps. C’était l’évidence même. Mais que se passerait-il, en revanche, si celui voyait soudainement sa formation être coupée en deux et s’il se retrouvait soudainement acculer contre un obstacle pour le moins infranchissable ? Sur des morts, cette tactique ne parviendrait pas à plonger notre némésis dans l’anarchie la plus totale. En revanche, elle permettrait d’en réduire efficacement le nombre et surtout elle offrirait la possibilité à nos bataillons d’éradiquer avec bien plus de facilité les forces ennemies.

    Ne perdant pas de temps, je passais mon yumi autour de mon épaule et convoquais dans mes mains un maximum de mana, et ce, alors que les morts-vivants continuaient d’avancer implacablement. Ignorant leurs gémissements lugubres ainsi que les plaintes de douleur de certains de mes alliés, je concentrais mon attention sur le milieu de la formation ennemie et entreprenais de tisser une toile enflammée. Au fil des secondes, les flammes que j’invoquais et qui virevoltaient s’élevèrent pour constituer un barrage de flamme qui divisa en deux les forces de l’archonte. Ce mur, qui avait jailli du sol, forma une barrière ardente dont le seul but était, non pas de protéger, mais d’incinérer celles et ceux qui chercheraient à le traverser. Afin d’être sûre que cette muraille de flammes soit complète et séparât efficacement la marée de non-morts, je n’hésitais à user de ma magie pour invoquer un autre barrage du même acabit. À défaut de pouvoir utiliser un bouclier de flammes pour protéger mes alliés, je pouvais en dénaturer la fonction pour réduire en cendres les pions de l’archonte.

    Demeurant focalisée sur ma prouesse arcanique, je n’hésitais pas à déclamer ces quelques morts, non sans être quelque peu essoufflée


    « Magnez-vous pour me tuer ces saloperies, je ne pourrais pas tenir très longtemps ! »

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  • Jeu 8 Fév - 22:36
    Tucharan se souvenait bien de ce jour. Celui où on lui avait enseigné la seule leçon qu’un Dévoreur se devait de réellement retenir. Ca avait eu lieu un jour de printemps, dans une de ces clairières trop sèches, pas très loin des remparts de Kyouji. Le ciel était bleu. Il faisait bon. L’air marin parvenait presqu’à masquer l’odeur de sueur rance et de sang séché qui accompagnait leur bande. A l’époque, un clan de barbares particulièrement vindicatif s’était mis en tête de s’allier à des foutus pirates républicains pour piller les villages côtiers. Le sang avait coulé une nuit entière lorsque les Serres les avaient trouvé et, au petit matin, trois berserkers carmins avaient manqué à l’appel. Leurs corps, jetés -sans cérémonie- au sein du même bûcher funéraire que leurs ennemis, s’étaient dispersés au gré du vent, sous la forme de cendres à l’odeur de viande. Personne n’avait rien dit. Les guerriers mouraient comme des guerriers. Fièrement. Couverts de sang et de tripes. Telle était leur voie.

    Mais au retour, sur le chemin de la plus décadente des villes Reikoises, les porteurs de la livrée rouge  -comme toujours à l’avant des troupes régulières- avaient croisé une petite caravane de marchands. Ce qu’ils vendaient, Tucharan ne parvenait pas à s’en rappeler mais, il se souvenait parfaitement de la petite paire de fesse de la femme du marchand.
    Principalement parce que Burzum, un Drakyn à la peau pâle comme la mort, un colosse qui maintenait en respect Gorrog et même ce cinglé de Kirk dans les cercles de duels, lui avait arraché sa robe à l’instant où ses yeux de gros salopard s’étaient posés sur sa jolie couenne.
    C’était souvent comme ça, après une grosse bataille. La proximité de la mort enflammait les sangs. Redescendre s’avérait parfois…Compliqué. Et Burzum avait beaucoup de succès auprès des catins des quais ou des roturières aussi rustaudes que lui. Mais cette femme-là, c’était une dame, une vraie, une éduquée. Son gars l’avait probablement conquise à coup de poèmes, de chansons et de toutes ces choses incompréhensibles par le commun des tueurs. Les cinglés qui puaient la mort et la sueur, très peu pour elle.
    D’autant que le marchand avait sorti sa rapière dans le but de défendre son honneur et -surtout- celui de sa dame au cul blanc.
    Un vendeur en chemise de soie, en face d’un Dévoreur, ça ne dure pas longtemps. Burzum lui avait brisé le poignet et quelques dents pour le laisser au sol et tenter de continuer son affaire avec la futurement-veuve.

    La suite s’était passée très vite.

    Tucharan -à l’époque- faisait partie de ceux qui observaient la scène avec un mélange de dégoût et d’amusement, son absence de valeur morale et la haine qu’il ressentait envers tous les “aisés” l’empêchant de ne serait-ce que songer à stopper son frère de bataille. Il était donc aux premières loges lorsqu’une ombre de rage froide et d’Airain cabossé s’était matérialisée dans le dos de Burzum, alors à genoux dans la boue, le froc à moitié baissé, une dame passablement agacée lui tambourinant le torse de ses petits poings.
    Alasker avait dit : “Non.” Et la seconde d’après, il lui avait cassé la nuque.
    Tucharan s’en souvenait bien, parce que tous les Dévoreurs de l’époque avaient sursauté à cet instant. Tous ces gars, qui, la nuit d’avant, avaient ri face à la mort et défié les plus cinglés des barbares du sud, avaient sursauté comme des pucelles face à leur première queue à l’entente de ce “clac” retentissant. Même le corps de Burzum, mort sans le savoir, était resté raide pendant un instant. Tout droit. Outré par sa propre fin, le bougre s’était presque redressé…Avant de s’effondrer lamentablement, le cul à l’air, face à ses frères d’armes.
    Deydreus et quelques Serres, alertés par les hurlements, s’étaient pointés quelques instants plus tard. Le chevalier noir, juché sur son destrier, avait avisé la scène sans rien dire, parfaitement de marbre, parfaitement habitué, avant de reprendre sa route en jetant quelques pièces d’or au marchand. Un dédommagement, pour la robe ou pour le poignet brisé, on ne l'avait jamais su. Les autres Dévoreurs l’avaient suivi en silence, sitôt la dame relevée, après qu’Alasker se soit détourné en abandonnant là le corps, non sans avoir craché un massif glaviot dessus.
    Mais Tucharan, lui, était resté planté dans le sol. Enraciné. Un foutu arbre. Ses jambes refusant de lui répondre, le futur vétéran avait cligné des yeux en tentant de chasser les souvenirs de leur dernière bataille, où Burzum s’était emparé de la tête du champion ennemi pour la brandir -encore saignante- au-dessus de lui. Leur moral anéanti, les barbares s’étaient dispersés comme des lâches. Une résolution héroïque, ou cauchemardesque, mais marquante. Une pure démonstration de talent dans l’art du meurtre et de l’intimidation ne pouvait décemment pas se solder par une exécution aussi dépourvue de…Tout? Et par la main même de leur propre champion?
    “-A quoi tu t’attendais?” Lui avait glissé Eisyleij, en passant. “La mort d’un Dévoreur, c’est toujours moche.
    Alors, à cet instant, Tucharan, aussi con pouvait-il être, avait compris -enfin- pourquoi lui et les siens se marraient autant, à chaque fois qu’une escarmouche se lançait et que la faucheuse s’en venait tambouriner à leur porte. Bien sûr, parce qu’ils pouvaient faire ce qu’ils aimaient…Mais aussi parce qu’au plus fort des combats, le destin leur donnait l’occasion de disparaître comme des hommes, et pas comme des porcs privés d'honneur par leur propre esprit fracturés, exécutés sans regret par un frère et abandonnés là, au bord de la route, un glaviot en guise d'unique linceul.

    Ainsi, pendant que les morts qui composaient le sol enfouissaient leurs ongles crasseux dans sa cage-thoracique privée depuis peu de la protection de son plastron, Tucharan souriait. Son bras droit se terminait au coude à cause du moulinet d'une lame chanceuse, mais il s'en foutait, parce qu'il mourait en Dévoreur, pas en porc. Les morts le bouffaient, littéralement, chaque coups de crocs pourris raccourcissaient ses jambes. Pour la forme, il rassembla ces dernières forces pour attraper de sa main valide le fils de pute qui lui pinçait les intestins avec sa gueule pleine de dents, et lui ouvrir le lobe frontal contre les bords brisés de son plastron. Le cerveau pourri coula jusqu'à ce que le mort cesse enfin de bouger. Tucharan, qui ne s'était jamais senti autant en paix depuis le début de sa vie sous la livrée rouge, profita de ses derniers instants pour observer l'avancée de ses frères.
    Alasker, à la tête du groupe, accompagné par un Kahl plus simiesque que jamais, tuait les déjà-morts par paquet de dix, le même air colérique ancré sur la gueule qu'au jour où il avait tué cet imbécile de Burzum. Kirk se marrait aux larmes, pas loin derrière, sa lame passant au travers de tout ce qui ne portait pas une armure rouge. Gatlig s'épuisait à imiter le tortionnaire en frappant rageusement avec ses petites hachettes sur les têtes caquetantes. Gorrog et Nahr se battaient quasiment dos à dos, comme toujours. Sanguin mordait un mort-vivant. Sarevas, tout en sciant méticuleusement une abomination, agitait sa grosse tête de droite à gauche dans le but de se débarrasser d'un long filet de morve s'échappant de son nez. Un rhume, en pleine bagarre…pas de bol. Et Gatlig…
    Encore Gatlig ? Les yeux du muet se plissèrent. Il pouffa, un torrent de sang accompagna son rire silencieux…Et puis une lame traversa la gorge de l'homme tronc que le Dévoreur-dévoré était devenu.
    Alors, enfin, la voie Sanglante laissa en paix Tucharan.

    ***

    Il fallait bien plus qu'un mur de cadavres et quelques épées volantes pour stopper la rage incarnée.
    La Salvatrice s'extirpa d'un torse fendu et alla se jeter, pic en avant, dans le visage d'un noyé bedonnant. Le corps potelé fut agité de quelques soubresauts puis s'effondra et le porteur de la hache usa de son imposant abdomen comme d'un tremplin pour sauter par-dessus les morts. Son atterrissage se fit sur le bord de la plateforme abritant l'archonte trop confiant. La brute se réceptionna dans un roulé-boulé qui broya sous son poids les carcasses squelettiques l'enserrant jusqu'alors. Il cracha des bris d'os et de sang pourri, refusant d'en avaler la moindre miette, tandis que ses hommes se hissaient à leurs tours en faisant preuve de la même absence de subtilité qu'à l'accoutumée.
    Le maître des morts sous la montagne posa son regard torve sur le chef des Dévoreurs…Qui ne lui rendit pas.
    Tout concentré qu’il était à fixer l’orbe.
    Quel genre de maléfice se cachait cette fois-ci derrière cette tumeur défiant la réalité? Quelle…proie farfelue était-ce donc en train d’incuber, en ce jour? Une part de lui-même souhaitait le savoir, espérait pouvoir attendre, jusqu’à ce que l’œuf maudit n’éclose, libérant ainsi sa prochaine caquetante victime.
    Mais cette part-ci n’avait jamais été la plus stratégique. Cette part-ci recouvrait sa vision de sang. Lacérait son cerveau. Lapait ses fluides vitaux, affaiblissait son jugement. Il n’en avait pas besoin. Pas cette fois. Ce trophée n’appartenait qu’à lui. Et un seul suffirait bien.
    Finalement, l’attention du géant d’airain se recentra sur la bête immonde se tenant entre lui et l'œuf sombre cerclé de flammes. Ses hommes se groupèrent autour de lui, toujours aussi incapables d’adopter la moindre formation. Certains, depuis le haut des marches, préférèrent continuer à trancher la masse dans l’espoir de la ralentir, de l’empêcher de venir gêner la fin du combat. Qu’importe. Le maître de la forge était là. Trop sûr de sa puissance. A les regarder comme des insectes.
    Un bon leader aurait pris le temps de lâcher un dernier trait d’esprit au visage squelettique de son ennemi. Un quolibet aiguisé et grinçant, servant autant à agacer l’adversaire qu’à égayer l’humeur des siens. Mais Alasker Crudelis, chef des Dévoreurs, Tovyr de l’armée impériale, était avant tout un tueur. Un tueur efficace.
    Et de peu de mots.
    Alors, très exactement six battements de cœur après son atterrissage sur la plateforme du dernier-né de Xo’rath, le géant d’Airain, le corps saturé de mana, fondit sur sa proie. A sa suite, une meute de dégénérés, de fous et de héros de la dernière chance s’élança, avide de gloire elle aussi, ou simplement d’espoir.
    Ils n'attaquèrent pas simultanément. Ils étaient trop désorganisés, épuisés ou enragés. Chacun vint frapper à son rythme. Mais aucun ne dépassa le champion et le loup se nourrissant de ses rêves. Le hurlement bestial qui rampa hors de sa gorge fit vriller ses tympans, puis tout son corps, jusqu'à ses dents, qui s'allongèrent dans sa gueule grande ouverte...Et prirent -pour certaines- la forme de crocs.
    Propulsé à une vitesse inhumaine vers le fruit de sa haine, il bondit, à deux pas de la gigantesque liche pour arriver à hauteur de sa face décharnée, sur son flanc gauche, et ainsi laisser la Salvatrice venger sa dernière incarnation, brisée et éparpillée parmi les sables d’or. La lame, précédée par l'onde de choc que son frottement impossible dans l'air provoquait, s'abattit sur sa proie en causant un boucan telle qu'elle sembla hurler, elle aussi. Au visage d'un héraut de la fin du monde.

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    Grisaille
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  • Sam 10 Fév - 0:29
    Malgré une victoire s'annonçant supposément écrasante, la lutte effrénée que menait l'Oni et les siens semblait devenir plus difficile et usante à chaque coup porté. Les armures broyées et les os démolis volaient sous les assauts implacables de l'Ogre qui trouvait de plus en plus désagréable de combattre au beau milieu d'une foule aussi massive. Ses alliés, aussi féroces que profondément stupides, l'empêchaient de progresser convenablement et le contraignait à jouer des coudes pour prendre les devants. Les découvrant plus patauds et incapables qu'à l'accoutumée, il commençait à ressentir une croissante frustration, au point d'ailleurs de développer une furieuse envie de cogner sur ses propres compagnons. Il se savait entouré de sauvageons mais tout de même, étaient ils vraiment sanguinaires au point de ne pas pouvoir simplement le contourner plutôt que de lui grimper dessus pour partir au front ? L'un de ses camarades escalada le dos de sa carapace pourpre et lorsque des crocs pourris se plantèrent dans sa nuque cuirassée, il sut que quelque chose n'allait pas tout à fait bien.

    C'était curieux, tiens...
    Qui étaient ces connards aux gueules cassées qui l'entouraient ?
    Et qui était il, puisqu'on y était ?

    Littéralement submergé par le flot de morts réanimés, Kahl eut une subite illumination et se remémora la réalité de sa sinistre condition. Désormais plus mauve qu'azuré, le géant des glaces rendu méconnaissable par la prolifération de cette fichue infection titanesque se sentait partir à chaque instant et en l'absence de la grosse voix d'Alasker qui le resituait un peu dans l'instant présent, il avait visiblement divagué au point d'en oublier temporairement sa propre identité. Ses frappes machinales s'étaient faites moins hargneuses et moins régulières, ses coups avaient manqué de précision et au fil d'une poignée de secondes d'égarement, les zombies étaient parvenus à prendre sur lui un ascendant certain. Un tel écart n'était pas permissible et tant par honte que par colère, il décida qu'il allait régler cette affaire avant que quiconque ne puisse le remarquer.

    Une série de beuglements bestiaux lui fit tourner la tête et il aperçut à travers le rideau violacé qui lui teintait la vue les silhouettes aisément reconnaissables de ses véritables alliés qui se jetaient sur les traces d'Alasker pour bouffer ce qui restait de distance entre l'Archonte et eux. N'ayant pas dans l'idée de manquer une telle fête en se heurtant à la piétaille, Kahl fit fuser dans son corps meurtri une forte concentration de magie sauvage et, après avoir agrippé le crâne ramolli de celui qui avait eu la bêtise de le choper au cou, il se servit une énième fois d'un corps comme d'une arme et fit tournoyer le cadavre ambulant à une telle allure qu'il fut délesté du gros de la viande qui ornait encore sa carcasse, ce tout en déblayant la zone en fracassant sur son passage une dizaine d'assaillants supplémentaires.

    "Tuer pour... Tuer... pour... Empire."

    Incapable désormais de former une phrase complète et pourvue d'un quelconque sens, Kahl marmonnait dans sa barbe des mots dont il peinait à donner la signification. Plutôt que de se perdre en monologues qui tombaient de toute manière dans des oreilles bien peu attentives -car absentes, chez la plupart des morts-vivants-  Kahl décida de rester productif malgré son état désastreux et profita d'avoir fait le vide autour de lui pour abandonner le résidu d'adversaire qu'il tenait encore par le crâne. Pour ne pas rester les mains vides, il empoigna un second adversaire dont le corps détenait une intégrité vaguement acceptable et s'en servit comme d'un égide. Jeté vers l'estrade du Forgeron qu'il tenait tant à décapiter, il s'arma une seconde fois de magie et usa de sa force démentielle pour charger à travers une autre vague d'ennemis, les anéantissant sur sa route en tenant le zombie captif bien droit devant lui.

    Sa course effrénée l'amena inévitablement au mur qu'il cherchait à atteindre. Le zombie qu'il tenait fermement en place s'explosa littéralement contre la paroi de roche sculptée et Kahl s'en débarassa en la projetant en arrière, avant de lever un bras qu'il vint étendre par magie afin d'accrocher ses griffes sur la plateforme où l'affrontement entre les Dévoreurs et l'engeance titanesque avait lieu. Se hissant grâce à cet allongement surnaturel, le géant rendu fou par sa volonté de destruction s'accrocha au rebord en y passant le coude mais une fois encore, il eut face au spectacle du combat un moment d'absence qui le poussa à s'immobiliser.

    "Kahl... Ogre... Dévoreurs..."

    Murmurer son nom à haute voix fut assez pour le ramener vaguement à son actuelle mission. A mi-chemin entre rêve fiévreux et réalité apocalyptique, l'Oni commença à se ruer vers l'Archonte, ce avec un air profondément ahuri qui donnait bien l'impression qu'il n'avait pas une idée tout à fait précise de ce qu'il fichait là. Son corps, heureusement, allait parler pour lui.

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  • Sam 10 Fév - 11:09



    ☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ⭑ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

    Les corps des morts s’accumulaient et formaient un tapis macabre de chair putréfié. Chaque coup était précis et dépossédait les ennemis de leurs membres et de leurs têtes. Ces morceaux sur lesquels ils marchaient transformaient cette marée grouillante informe en masse indistincte.

    Dimitri veillait à regarder où ses pieds se posaient. Il arrivait que des mains s’échappent et viennent saisir chevilles ou tissus. Il ne voulait pas être déséquilibré et se laisser engloutir par ce flux interminable de corps à la mâchoire claquante. Le brun se ruait sur chaque corps à abattre, disparaissaint aussitôt pour s’occuper d’un autre. Ses muscles tendus à l’extrême souffraient de cette forte sollicitation. Ils devaient en finir vite car l’épuisement pourrait avoir raison de leur troupe. Les dévoreurs et les serres pourpres tailladaient dans la masse. Dimitri suivait chacun de leurs mouvements, devenant leur ombre. Il surveillait chaque zone avec précision pour ne laisser aucune place à la surprise. Sa discrète intervention permettait d’éviter des pertes de leur côté. Lorsqu’ils étaient à proximité et qu’une main ou des dents attaquaient l’un des leurs, ses lames incurvées venaient découper la chair ou ouvrir la mâchoire de chaque côté pour la laisser pendante. Dans le feu de l’action, il ne parvenait pas toujours à récupérer toutes ses lames. Par moment, ses couteaux de lancés se retrouvaient engloutis par d’autres corps venus les submerger. Il frappait, heurtait de l’épaule chaque corps qui s’approchait de trop. Il tentait de rester vigilant pour garder un contrôle et une maîtrise de son espace pour ne pas se faire avaler par la déferlante.

    De quelques secondes, il échappait à l’emprise de certains trépassés. Des dents pourries allaient pour se refermer sur son bras tendu, mais une épée chargée de corrosion était venue couper cette tête. Le regard de Dimitri remonta le long de ce bras décomposé. L’être se battait à leurs côtés, comme s’ils avaient changé de propriétaire. Isolde était parvenue à déjouer l’archonte lui-même en prenant possession d’un des piliers magiques ce qu’il trouva remarquable. La magie noire pouvait définitivement être utilisée pour faire autre chose que détruire. Ce retour de force allait permettre de changer la donne et de renforcer leur nombre. Concentré à nouveau sur sa mission d’avancer dans la masse, il reprit ses attaques en veillant à ne pas cibler ceux qui semblaient s’être retournés contre leurs collègues décharnés. Fondre dans la chair pour atteindre l’estrade où l’être immonde les regardait comme des larves était sa priorité. L’esprit de Dimitri était fermé à la douleur et au supplice et il s’efforçait, tout comme les dévoreurs et les serres pourpres, à atteindre la tête pensante. Un dévoreur sombra plus loin, le sourire aux lèvres. Dimitri le vit distinctement en se projetant dans les airs pour retomber sur deux morts. Leurs os craquèrent.

    Un bruit sourd après une explosion lui fit comprendre que tout allait se compliquer. Une épée céleste vola jusqu’à l’enfant divin et se démultiplia. Les lames tournoyèrent à une vitesse folle et fondirent sur eux. Le premier réflexe du chasseur fut de foncer jusqu’à des corps décharnés massifs pour planquer son corps derrière l’un d'eux. Avec un peu de chance, malgré la taille de cette épée colossale, la masse grouillante arrêterait net la vitesse. Dans l’urgence, son esprit paniqué tournait à pleins régimes. Le temps de réaction était limité mais un souffle d’air violent repoussa certaines fausses épées. Ensuite, un voile d’ombre forma un bouclier au-dessus d’eux, limitant l’attaque et la descente des épées sur leur trogne. Une hésitation brève saisit le chasseur qui relâcha le corps sous lequel il avait eu l’intention de se cacher. Ses deux interventions simultanées l’avaient décidé sur la marche à suivre. Il quitta son emplacement pour poursuivre sa course dans la marée de chair. Alasker s’était déjà rué sur l’estrade, son regard retomba sur Kahl en proie à des démons du genre violacés. Sa peau avait d’ailleurs changé de couleur. Mais le plus inquiétant restait son état. Il semblait osciller entre la lacération des ennemis et l’absence. Sa force mentale l’avait déjà mené jusqu’ici, il était sans doute capable de tenir. Dimitri projeta un mélange de couteaux de jet et et des incurvés sur des cibles qu’il jugea dangereuses autour de l'honni. Il découpa la chair autour d’un Kahl perturbé.
    Dimitri détruisit une dentition en donnant un coup de pommeau dans des dents trop proches. Du coin de l’œil, il vit l’ogre bouger et se frayer un chemin accompagné de sa force de frappe démesurée. Rassuré partiellement, le brun se remit en mouvement.

    Dimitri fila derrière les dévoreurs, veillant à n’en gêner aucun dans leurs manœuvres. L’archonte avait usé de télékinésie pour retourner l’arme de Braktrarg contre eux. Il serait capable de détourner les armes de Dimitri contre les dévoreurs. Le brun voulut éviter un tel drame. Il resta sur les traces des dévoreurs, avant de se rendre compte qu’il avait cru voir double. Deux dévoreurs avaient la même allure et attitude. Il ne connaissait pas le nom de tous les dévoreurs, mais la mêlée était moins importante sur l’estrade. Curieux, surpris, il ne se laissa pas enivré car il y avait plus urgent à faire. Éliminer la menace pour ne pas mourir.

    Le tremblement du sol, sans doute dû à l’arrivée de l’abomination n’était qu’un microbe dans l’équation. L’archonte était son problème. Dimitri resta concentré sur cette mission, quitte à dépecer le monstre qu’ils avaient pour cible. Pour autant, Deydreus avait parlé de l’orbe de la forge, qu’il faudrait séparer de son possesseur ou détruire, Dimitri la chercha donc des yeux. La puissance qu’Alasker était en train de déployer fit courir un frisson indescriptible dans sa colonne vertébrale. Habitué à la peur, il ne fut paralysé qu’une seconde, l’ombra se secoua avant de décider de foncer jusqu’à l’orbe, s’éloignant du coup des dévoreurs pour leur laisser une marge de manœuvre. Il voulait éviter de donner des cartouches supplémentaires à l’enfant de la mort en lançant ses couteaux. Il grimperait donc jusqu’à cet orbe, libérant un maximum de force et de vitesse pour atteindre cet objectif. Dimitri filait comme une ombre. Peu importe que la mort l’attente au bout du chemin.

    Spoiler:



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  • Sam 10 Fév - 12:37
    - Hors de question !

    La poigne d’acier de Tulkas s’était refermée autour du canon d’avant-bras de l’un de ses hommes qui venait de se faire happer par une infinité de mains putréfiées. D’autres n’auraient pas eu ses réflexes, d’autres auraient laissé un frère payer l’ultime tribu à la guerre. Mais non, Tulkas se refusait à perdre un homme sous son commandement sans rien faire.

    Il plia le coude en tirant, avec force, pour ramener la Serre dans la formation. Un simplement moment d’écart, un simple moment d’abandon.

    - Nous ne mourrons que quand la Griffe nous l’ordonne ! Resserrez les rangs et avancez !

    Les cadavres s’amoncelaient sous leurs pieds, et pourtant, les soldats d’élite du Reike continuaient d’avancer. Descendant parfois dans une vallée rocheuse pour remonter sur le flanc d’une falaise d’os et de chair noircie par la brûlure du froid. Les coups ne cessaient de pleuvoir contre les boucliers des Serres et sur l’armure du banneret qui exhortait, encore et encore, ses frères à se battre, à se battre avec plus de vigueur, avec plus de courage.

    Ils ne passeraient pas. Tant qu’il restait au moins une Serre Pourpre vivante entre la horde et les zélotes de la voie sanglante, ils ne passeraient pas.

    - Les titans sont le chancre de la création ! Nous allons brûler cette corruption dans les flammes du Dragon-Dieu ! L’exciser avec leurs propres bronzes célestes ! Tenez bon soldats !

    La surface à couvrir était importante, et les renforts n’étaient toujours pas arrivés à portée. Il fallait gagner du temps, permettre aux hommes de prendre une formation leurs permettant de récupérer un peu. Bien qu’ils tenaient, la fatigue s’accumulait et avec elle, le risque de commettre une erreur. Un homme prenant un peu trop de temps à revenir en garde derrière son bouclier, un pied qui perds ses assises sur l’amoncellement de cadavres, un coup chanceux et il fallait resserrer les rangs.

    L’ennemi lui, ne s’importunait guère de ce genre de considérations. Les morts ne connaissent pas la fatigue, la faim ou la peur. Ils avancent sans s’arrêter, comme une marée prête à engloutir le monde et face à cette horde. Alors, comme des brise-lames face à une tempête. Les Serres campent sur leurs positions, repoussant vague après vague de cette horde.

    Et au centre de cette formation se tiens Tulkas, tenant d’une main sa bannière et de l’autre, un fléau d’armes qui frappe, encore et encore. Ecrasant, brisant, broyant. Sans cesse, ces ennemis sont mous ou cassants, quand le fléau distendu trace un sentier de destruction en détruisant les morts par poignées, c’est comme s’il ne rencontrait aucune résistance. Comme s’il frappait l’eau, qui se retire sous l’impact pour revenir tout naturellement. Rien ne change, ils avancent.

    - Qu’est-ce que… ?

    Le Luteni relève les yeux vers une étrange boule argentée qui semble se focaliser là, plus loin, dans la masse infinie de ces morts vivants. D’abord, c’est un léger luisement de l’air, comme celui d’une tornade qui est entrain de naître. L’air tourne, monte et trace de ses filins argentés une sphère, qui grandis, grandis et grandis.

    Tulkas n’a même pas besoin de regarder vers la plateforme pour comprendre ce qu’il se passe. Le contrôleur est à l’œuvre, les renforts arrivent.

    - Levez vos boucliers !

    Lança-il avec assez de puissance dans la voix pour couvrir, l’espace d’un instant, le fracas incessant de la bataille qui se déroule au pieds de la plateforme.

    Ensuite, c’est un trait incandescent qui fends l’air, qu’il suit du regard, rouge comme une étoile mourante qui fends l’air en s’écrasant sur Terre. La pointe de flèche, rougie par le feu, perce le voile argenté de cette sphère d’air. Et l’instant d’après, il fait jour sous terre.

    Le souffle de l’explosion manque de lui faire perdre pieds, la chaleur dégagée est telle que toute la neige qui reposait contre son armure, jusqu’à sa sueur dans son gambison s’évapore instantanément et le laisse là, un instant, nimbé de fumée. Il souffle, douloureusement, l’air brûlant gonflant ses poumons, lui insufflant un second souffle et dans ses tripes, le brasier de sa haine ne fait que grandir. Alors, il plante sa bannière dans un crâne, pour qu’elle tienne droit et se libère les deux mains. S’avançant un peu, brandissant son fléau d’armes. Il décide de gagner un peu de temps de répit à ses hommes.

    La terre tremble soudainement, manquant de le faire tomber. Le cri de guerre qui le suit semble un instant rassurer les crainte de l’officier. Puis, il inspire et décide de se lâcher un peu. Dans un rugissement, il s’abandonne un instant à une transe guerrière. Frappant d’abord avec son fléau avec assez de force pour moissonner les morts-vivants comme on le ferait avec le blé, jusqu’à ce que la chaîne d’acier de ce dernier ne cède et se perde, à jamais, dans la masse des cadavres. Quand le manche renforcé de fer se brise en pliant l’armure d’un cadavre réanimé, il chasse les autres à coups de revers de son gantelet. Et dans ce déchainement de violence, si puissant que l'air se comprime sous ses mouvements, Tulkas se sent bien. Sans pour autant s’abandonner à la livrée rouge. Non, il y’a de la logique à son déchainement, gagner du temps. Pour ses hommes, pour Iratus, pour la griffe, pour la marche du vent d’acier.



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  • Mar 13 Fév - 2:24
     
    La marche du Vent d'Acier
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    Fixant sa blessure à la jambe, le soldat réanimé éclata d’un rire franc.

    —Je n'aurais pu rêver mieux. Grâce à toi, je me sens de nouveau en vie. Ce frisson de la bataille, voir sa vie défiler devant ses yeux à chaque coups portés, vivre par l’épée et mourir par l’épée. Voilà des sentiments que seuls ceux forgés dans le sang et les armes peuvent connaître. Mais ce n’est pas la seule chose qui nous pousse à combattre Fictilem, tu l’as dit toi-même et tes mots sont teintés d’une vérité que les titans ne comprendront jamais. Un général n’est rien sans ses hommes. N’oublie jamais ce fardeau qui est le tien, car c’est ainsi que tu tireras notre nation vers la gloire. Les titans ne comprendront jamais la force qui émane d’un millier de cœurs, battant à l’unisson sous une même bannière. (Il pointa de nouveau son opposant de sa faux.) Montre moi, Fictilem ! Montre moi ta résolution ! Montre moi toute la rage du Reike !

    Le fracas des lames chanta de nouveau, composant une véritable symphonie de sang et d’acier. Aucun des deux combattants ne semblait prendre l’avantage immédiat et tous deux commencèrent à maquiller leurs armures respectives de leurs sang distincts. La troisième griffe avait certes plus d’expérience mais Deydreus était poussé par les convictions de toute une nation. Comme il l’avait dit, il n’avait pas le droit de perdre. Beaucoup trop reposait sur ses épaules. Chaque coup qu’il recevait semblait renouveler ses forces dans une rage guerrière qu’il démontra en laissant la soif prendre le dessus.

    Dans une vitesse dépassant l’entendement, le bretteur aux yeux vairons parvint à toucher la troisième griffe d’une attaque certaine, lui donnant l’occasion de laisser échapper un grognement de douleur.
    Une main sur sa nouvelle blessure, alors que Deydreus venait de reprendre la distance, la troisième griffe appliqua le métal de sa faux avant de le chauffer à blanc de sa magie pour cicatriser plus rapidement afin de ne pas perdre trop de sang. Il resta silencieux, mais le général actuel pouvait sentir un sourire de fierté se dessiner derrière le masque de l’ennemi.

    Néanmoins, le chant des lames n’était pas encore arrivé à son terme. Faisant tourner sa faux entre ses mains et redoublant d’exaltation combative, la troisième griffe coupa la distance, profitant de son allonge pour mettre Deydreus en difficulté bien que ce dernier, de ses deux lames, parvenait à repousser les assauts et à protéger ses organes vitaux. Rapidement, le réanimé accelera, ajoutant de la force dans ses frappes. L’écho de du métal s’entrechoquant faisait vibrer l’atmosphère et les murs de la caverne.

    Suites à de nouveaux coups et nouvelles blessures des deux parties, Deydreus parvint à porter un attaque en désarmant son opposant. Laissant sa faux tomber en contrebas. Ce dernier attrapa la main du bretteur avant de lui asséner un coup de tête pour le repousser, récupérant ainsi l’épée gauche du héros reikois entre ses mains. Sous l’effet du coup, son masque se brisa, dévoilant un homme au regard dur dont les affres de la non-vie avaient creusé les joues.

    Reprenant peu à peu leurs dernières forces, les combattants se fixèrent un instant. Tous deux comprenaient que la fin de leur duel arrivait à grand pas. L’assaut qui en suivrait serait le dernier.

    —Fictilem, commença l’ancienne griffe avant de se reprendre. Non, Griffe du Reike. Je suis heureux de constater que tu es un homme de parole. J’aurai tant aimé que notre passe d’arme dure plus longtemps, mais il faut croire que la jeunesse a dépassé l’ancienne génération. Fais ce que tu as à faire, et guide les vers la victoire. Les étoiles m’en soient témoins, je n’ai que très rarement croisé un guerrier de ton ampleur, poussé par une telle force. Je te reconnais comme un digne successeur, tu as ma bénédiction.

    Un sourire se dessina sur son visage épuisé. Puis, animé de ses dernières forces, et brandissant l’épée de Deydreus, après un dernier regard à ce dernier, se propulsa dans cet ultime assaut.

    Les lames chanteraient une dernière fois avant que l’une des griffes ne rejoigne les astres. Et visiblement, ce ne serait pas celle qui avait sur les épaules, les espoirs de sa nation et de la Marche du Vent d’Acier.


    En contrebas, le carnage continuait.
    Les dévoreurs et ceux qui les accompagnaient, protégés par le vent de Ben et les ombres du gobelin, parvinrent sans grande difficulté à éviter ou repousser les lames éthérées qui passèrent les murs magiques tandis que plusieurs d’entre elles s’écrasaient dessus avant de se dissoudre.
    Cependant, Kahl, qui semblait absent, la corruption continuant de gagner du terrain sur la psyché du combattant bleu, ne réalisa même pas qu’une lame lui avait laissé une profonde entaille au niveau de l’épaule droite. Perdu dans la seule pensée de meurtre qu’il semblait capable de produire, il ne sentit non plus pas la douleur alors que rejoignant Alasker, les deux s’en prirent à l’archonte.
    Ce dernier eut tout juste le temps de lever les mains, créant entre eux une barrière invisible. Mais c’était mal connaître la force de frappe des deux dévoreurs qui pouvaient frapper colossalement fort tout en gardant une vitesse démentielle.

    Sous l’impact des multiples coups, la barrière commença à faillir tandis que l’enfant divin commença à reculer sous la force des frappes. Ses bras tremblants alors qu’il concentrait ses forces pour repousser les deux assoiffés de sang. Et alors qu’il se préparait à contre-attaquer, il reçut l’attaque mentale d’Isolde, ne s’attendant pas à cette dernière. Bien sûr, une créature de sa trempe, versé dans les arts de la psyché savait se protéger de telles magies. Toutefois, ce fût suffisant pour briser sa concentration, déjà acculé par les frappes des dévoreurs. Et d’une tranche bien placée, Alasker lui trancha le bras qui vola en contrebas alors que l’archonte produisit un cri strident, remarquant que les coups de Kahl lui avaient brisé quelques côtes.

    —Assez ! hurla-t-il. Vermines, rampants… Retournez donc dans la fange qui vous a vu naître ! Vous n’êtes rien ! Des cloportes à l’insolence sans fin, pensant pouvoir vous dresser face à vos véritables maîtres. Je vous punirai !

    Le ménestrel arriva à ce moment-là, tentant de lui subtiliser l’anneau et l’archonte l’attrapa par la gorge pour le soulever au-dessus du sol, refermant progressivement sa prise coupant le souffle à la créature verte. Il ne comptait pas se laisser faire de la sorte.
    Le propulsant avec violence sur un Kahl encore perdu, l’archonte frappa du pied de hargne. L’instant d’après, Alasker se sentit nettement plus lourd, pliant le genou tandis que l’archonte matérialisait de nouveau une lame éthérée au-dessus du lupin.
    Le géant d’airain se sentait encore capable de se mouvoir, mais la pression exercée par l’archonte ne lui rendrait pas la tâche facile. Il devrait appeler toutes ses forces afin de se relever avant que le l’épée ne le fauche.

    Et, trop occupé par la menace imminente des dévoreurs, l’archonte n’avait pas remarqué Dimitri qui s’était faufilé jusqu’à l’orbe. Une orbe si parfaite, exempte de tout défaut. L’espace de quelques instants, l’homme en vint à se demander si une telle création méritait réellement la destruction. Bien sûr, il pouvait se rendre compte que ces pensées n’étaient pas les siennes. L’orbe tentait de le dissuader de passer à l’action. S’infiltrant dans ses pensées progressivement, elle commença à lui insuffler d’étranges réflexions sur la beauté des “véritables” dieux.

    Dans la mêlée infernale, sous la bannière du Reike, plantée par Tulkas, les serres continuaient leur extermination de nuisibles. Pour chaque tête tranchée, deux autres semblaient sortir de la marée informe. Pourtant, l’élite des soldats reikois ne recula pas. Tel un mur infranchissable, ils tenaient bon. Repoussant la moindre menace. Tulkas fit voler de nombreuses têtes à la seule force de ses poings. Créant suffisamment d’espace pour que ses hommes les plus acculés se remettent sur pieds. Chacun veillant sur l’autre, ils tiendraient le temps nécessaire.
    Les flammes se reflétant sur leurs armures et leurs ombres grandissant dans leurs dos, sans doute auraient ils inspiré une peur maladive à leur ennemis si ces derniers étaient capables de ressentir quoi que ce soit.
    Une fois de plus, les serres brillaient de leurs prouesses martiales.

    Au niveau des civils, la réception de la bête s’organisait. Kassandra au front, dans son armure métallique, prête à recevoir la charge de ce funeste adversaire.
    Brak’trag, après avoir déposé Arkanon sur une corniche avantageuse et avoir récupéré sa fidèle Draknys, usa de sa force monstrueuse pour briser le pilier qu’il avait entamé. Ce dernier s’écroula sur la masse informe de réanimés. Bloquant au passage une grande partie de leur chemin. Couplé aux nouvelles lignes de feu ardentes de la janissaires, les zombies n’avaient plus d’autre choix que de traverser le feu purificateur ou de se retourner vers les serres de Tulkas.
    Immédiatement, des centaines de têtes se tournèrent en direction de la bannière et dans un cri animal, commencèrent à se ruer vers les serres. Certains commençant à se déplacer à sur leurs quatre membres. Il n’y avait plus rien d’humain dans ces créatures, seul le feu et l’acier pouvait leur apporter la paix.

    Devant cet assaut implacable, les serres redoublèrent de ténacité. Peu importe le danger, peu importe le nombre, ils tiendraient.

    Sur la plateforme, le sol tremblait de plus en plus. Et d’un seul coup, sortant de l’obscurité, un trait de glace se découvrit, faisant voler plusieurs caravanes et chevaux qui s’éclatèrent en contrebas. Un long rugissement… et enfin, dans une charge perçant les ombres, un ours blanc, muté aux veines mauves, dont la taille avoisinait un petit mont, se dévoila et planta ses crocs dans la reikoise en armure.
    Ces derniers se heurtèrent au métal renforcé de la métallomancienne. Puis, resserrant sa mâchoire, ils arrivèrent jusqu’à la chair de la femme. Heureusement, les couches de métal empêchèrent l’ours de la broyer totalement. Mais pour combien de temps encore ?
    Les pattes prises dans le piège de terre, et les crocs bloqués sur sa proie, il se retrouvait totalement à découvert. Kassandra venait de récupérer sur elle toute la fureur de la bête, laissant le champ libre à ses compagnons pour porter une attaque parfaite à l’animal de compagnie de l’archonte.

    Les civils commencèrent à taillader les pattes de la bête. Terrifiés certes, ils ne laisseraient pas cette femme perdre la vie ainsi après l’opportunité qu’elle offrait à la marche.

    Arkanon se trouvait juste au-dessus de la bête, sur sa corniche, tandis que Ben venait de terminer la canalisation de son sort. S’ils voulaient agir, c’était maintenant ou jamais.

    Puisse-t-elle tenir encore un peu.

    Plus loin, les harponneurs commençaient à se retrouver aux prises des morts de la forge, les empêchant de viser correctement. Un harpon tiré aléatoirement vint se planter non loin d’Isolde et plusieurs morts commencèrent à grimper le long de la chaîne pour tenter de l’atteindre.

    C’était ici que tout se jouait. Ces ultimes secondes seraient celles qui mettraient en lumière la réussite ou l’échec de cette Marche.

    Tout se jouait maintenant.

    Image de l'ours:
    Notes et précisions:

    CENDRES
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