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17 Juillet de l'An 4 au soir...
Les ombres dansent en harmonie avec les flammes du feu à l’âtre, propulsées par la lueur émanant de la cheminée, elles lèchent les quelques planches de plafond un peu moins moisies que les autres au dessus de la table basse. Il faut dire qu’avec la chaleur du feu la pourriture a tendance à prendre plus difficilement dans le salon, mais le reste du manoir en revanche…
Zelevas d’Élusie Fraternitas est avachi dans le fauteuil en noyer à côté de la petite table, ses yeux se baladant sur les motifs du plafond dessinés par l’humidité et la poussière, profitant du calme un peu rare dans sa vie surchargée. Enfin, il n’est pas vraiment oisif, mais ce léger moment d’attente d’un invité bien particulier lui permet de se poser quelques temps. Les motifs muraux décrépits se décollent ça et là, fatigués par les hivers successifs sans entretien à souffrir alternativement le froid et le chaud, les bois des meubles, des plinthes et du plancher ont perdu leur éclat et arborent un aspect un peu grisonnant, usé par les années sans vernissage, par les pas des quelques occupants du manoir ou par les griffes des rongeurs bien plus présents. La tête de Zelevas se penche vers l’avant en dodelinant, il soupire en plongeant son regard dans l’ambre lumineux du bourbon dans son verre de cristal, posé sur l’accoudoir. Là il regarde avec mélancolie le velour délavé du fauteuil, déchiré à quelques endroits et ressortant même de quelques points d’attache des boiseries ajourées du meuble. Le vieux Sénateur soulève le spiritueux pour le porter à ses lèvres et en boire une gorgée, il savoure lentement le goût en bouche du whiskey, un peu moins fumé que les scotchs de Courage et l’arrière-goût sucré en laissant le liquide descendre le long de sa gorge en répandant le feu dans ses entrailles.
Après avoir reposé le verre sur la table basse, le fondateur du FRN se raddosse dans son siège. L’état désastreux du salon est pourtant bien meilleur que le reste du manoir, la façade fait de la peine à voir tant les pierres et les gravures du fronton sont effacées et croulante, la nature prend lentement ses droits alors que le jardin est passé de taillé à sauvage et si les quelques fenêtres qui ne sont pas condamnées possèdent encore leurs carreaux, ils sont pour la grande majorité si troubles qu’il devient impossible de distinguer quoi que ce soit au travers. Ce point là a su au fil des dernières années se révéler autant comme un avantage que comme une marque du laisser-aller dont fait preuve le vieillard à l’égard de son héritage, et aujourd’hui à très juste titre, le cocon du manoir d’Élusie allait encore une fois être utile au Sénateur éponyme.
”J’espère tout de même que tout se passera bien.”
Alors qu’il prononce ces mots qui se perdent en écho dans la pièce, il lève les yeux d’un air anxieux. Himir son secrétaire et bras droit qui avait organisé la première rencontre entre l’invité spécial de Zelevas et Mortifère n’est pas au manoir aujourd’hui, le vieux l’a envoyé au comptoir de la SSG de Justice pour réceptionner la livraison des cahiers de compte trimestriels qui arrive en ville et préparer les tâches du Directeur de la Comptabilité afin de rattraper le temps qu’il ne passe pas à travailler. Il est donc seul dans le salon à attendre l’arrivée du Baron. Vaenys Draknys. Un rictus se fraye un chemin sur le visage du Sénateur, faisant retrousser ses pattes d’oies aux coins des yeux en accentuant ses rides, il laisse aussi un petit rire sarcastique s’échapper de sa barbe. Vaenys, il a toujours du mal à y croire, mais paradoxalement il ne pouvait presque en être autrement. Pendant ses années de Garde des Sceaux il avait combattu avec acharnement l’influence insidieuse et tentaculaire du Baron en République, il avait même parfois dû avoir recours à des moyens douteux pour combattre l’infiltration de ce mal reikois dans les terres et la culture républicaine. À certaines périodes il se rappelle en avoir fait des cauchemars, se représentant dans ses nuits tumultueuses une silhouette noire lui riant au nez devant ses efforts vains de préserver son pays des mains avides d’un personnage étrangement trop puissant. Lorsqu’il avait enfin su que la tête pensante de la pègre reikoise était l’héritier prodige de la dynastie Draknys, l’information était trop grosse, trop hors-norme, trop fantaisiste pour qu’il puisse l’avaler de suite, mais il avait dû se rendre à l’évidence, c’était la seule option qui faisait totalement sens. L’héritier déchu était tout aussi doué à la magie que sa soeur et ses accès au palais royal pouvaient expliquer beaucoup sur la liberté d’action dont le Baron semblait disposer, pas étonnant qu’il ait été la némésis de la Justice républicaine fut un temps.
D’un seul geste il récupère son verre, le finit d’une traite et se relève pour se resservir. Droit dans ses chaussures et d’un pas lent presque trainant, il rejoint l’argentier sculpté adossé contre le mur intérieur. Le vieillard ne porte pas son lourd manteau qui le caractérise pourtant immanquablement en publique, il a fait tomber sa veste rouge pour ne conserver que la simple chemise blanche qu’il porte habituellement en dessous et son pantalon en tissu vermeil a également rejoint le placard au profit d’un pantalon plus sobre en toile noire, à l’inverse de son manoir, le Sénateur fait attention à son apparence. Ses cheveux sont bien entretenus malgré sa coiffure défaite en cette fin de journée, sa barbe presque aussi iconique que son manteau est rasée de près et ses vêtements sont trompeusement simples mais proviennent de haut-couturiers de Liberty. En arrivant devant, il ouvre enfin le meuble. Les portes grincent fatalement sur les gonds qui mériteraient un peu de graisse et dévoilent quelques rangées de verres et de bouteilles labellisées, la plupart ont pris la poussière à force de rester là et pour dire vrai le Sénateur n’a même pas idée de l’état des liqueurs à l’intérieur, certaines ne doivent plus contenir une once d’éthanol depuis bien longtemps. Il se verse un verre de son bourbon habituel, laissant le cru -97 de son père bien à sa place dans le coin du meuble, et se retourne pour contempler le salon dans son ensemble. C’est la seule pièce qu’il occupe réellement avec sa chambre à l’étage et son bureau au fond du couloir en face de l’entrée, les deux fauteuils, le canapé, la table basse et la grande table auraient bien usé d’un coup de restauration pour réceptionner quelqu’un d’aussi prestigieux que Draknys, mais il en va de même pour le reste de la propriété, et Zelevas se doute que le Baron doit avoir l’habitude de la vile crasse et la bourbe.
Le Sénateur se retourne s’asseoir et attends l’avancée de la nuit pour que l’heure de son rendez-vous avec Vaenys n’advienne, plus que quelques minutes, il écoute en patientant les bruits vivants de la bâtisse. Les grincements du bois qui travaille. Les courants d’air qui s’engouffrent dans la cheminée. Les pattes des rats et des loirs dans les combles des murs, les petits bruits semblables qui émanent occasionnellement du plafond. Zelevas soupir une fois de plus, il est anxieux, c’est une rencontre importante et dangereuse qui se profile en cette soirée, mais il a comme à chaque instant de sa vie, sa détermination et son espoir auquel se raccrocher pour écarter ses doutes.
Baron du Crime
Vaenys Draknys
Messages : 281
crédits : 290
crédits : 290
Assemblée la clé de voûte
Feat. Zelevas E. Fraternitas
- Apparence de Vaenys:
Justice, République
Juillet de l’an 4
Juillet de l’an 4
Le Baron n’avait pas quitté République depuis sa rencontre avec le militaire républicain, Mortifère, quelques semaines plus tôt. Il avait renvoyé ses gardes à Kyouji, leur demandant de faire parvenir une missive à Wulfric, afin de lui faire parvenir une lettre lui indiquant les informations qu’il avait pu tirer de cet échange avec l’être aux excroissances mécaniques. La créature à la chevelure argentée prévoyait déjà de rentrer en relation avec certaine personne inscrite dans le carnet de Zelevas. Il déambulait dans les rues de Liberty, puis ensuite de Justice, la nuit, afin de prendre connaissance des principales informations sur ses cibles. Il usa bien évidemment de son pouvoir de métamorphose, afin que les autorités républicaines ne le repérassent point.
Il se devait de rester en République, il avait trouvé une lettre dissimulée dans le carnet d’adresses que le Sénateur E.Fraternitas lui avait fait parvenir. Ce dernier avait donné rendez-vous au Baron dans son manoir, sur le domaine d’Élusie, le dix-sept Juillet au soir. Le domaine en question se situait non loin de la ville de Justice. Une ville dans laquelle il passa deux journées, avant de devoir rencontrer le son bienfaiteur républicain. Il ignorait encore les objectifs de Zelevas quant à cette rencontre, mais au vu des informations fournies par ce dernier, il ne pouvait qu’être de son côté. Ce qui pouvait paraître très étrange, connaissant le passé commun des deux hommes. Le vieillard aillant bloqués tous les agissements du Vosdraak en République, lorsqu’il était encore prince héritier du Reike. Pourquoi un tel changement ? C’était là la question principale dont le Baron devait y trouver la réponse ce soir.
Le soleil montrait ses derniers rayons de soleil tandis que le Lac Rebirth reflétait cette douce lumière orangée, pour l’instant. Des nuages menaçants provenant de la ville de Courage se rapprochaient dangereusement, couvrant peu à peu ce magnifique ciel doré. Le Baron saisit une monture, un magnifique cheval brun, fourni par la petite auberge dans laquelle il logeait depuis ces deux derniers jours. Le cavalier à la chevelure argentée était équipé une magnifique armure noire, arborant quelques traits argentés bien placés. Sa magnifique épée épousait parfaitement sa ceinture, donnant une image d’un preux chevalier des ténèbres. Amusant lorsque l’on connaît la véritable nature de la créature portant cet équipement. Toujours vêtu de sa cape, il cacha son visage à l’aide d’une capuche et prit la route en direction du domaine d’Élusie.
Au fur et à mesure que le Vosdraak avançait dans la nuit naissante, les nuages noirs menaçaient de faire s’abattre une pluie torrentielle sur la créature arborant une armure aussi sombre que son âme. La nuit tombée, les nuages laissaient passer quelques faibles lueurs argentées provenant de l’astre lunaire, posant leur délicate luminosité sur le domaine d’Élusie. Le Baron arriva devant l’imposant manoir de Zelevas, un manoir lugubre, délabré et dégageant une aura sinistre. La créature au regard intense se questionna, une personnalité de son rang pouvait-elle vraiment vivre dans un tel endroit ? Pourquoi le vieil homme n’entretenait pas cet endroit ? Il avait bien du mal à comprendre, lui qui, en tant que prince, vivait dans un magnifique palais. Peu importe, il savait cet endroit habité lorsqu’il vit une petite lueur, provenant certainement de bougies, émanée du petit pavillon de garde situé à l’entrée du domaine. Il laissa sa monture à l’entrée du domaine et continua le reste du chemin seul.
Il marcha, marquant chacun de ses déplacements d’un pas aussi lourd qu’une plume, aussi bruyant que le vide. Il avança, se montrant prudent quant aux ténèbres qui l’entouraient. Comme à son habitude, faisant preuve d’une grande prudence, il invoqua des ombres, créant des formes noires, rampant sur le sol granuleux du terrain. Son action avait pour but de localiser le Sénateur, tout en vérifiant qu’aucun autre obstacle ne pouvait se mettre en travers de sa route. Les ombres furtives pénétraient à l’intérieur du manoir lugubre, voyant dans un premier temps, le bureau du sénateur, face à l’entrée. Curieusement, Zelevas ne s’y trouvait pas, ce que le Baron pouvait trouver curieux au premier abord.
Les ombres continuèrent leur chemin, déambulant dans les couloirs du manoir à l’air délabré, s’aventurant non loin, tombant assez rapidement sur le salon. Zelevas était assis, sur un de ces magnifiques fauteuils faits de noyer. Les ombres invoquées par le Vosdraak revinrent vers lui, dans les ténèbres qui régnaient sur le domaine d’Élusie. Le Baron savait désormais que le Sénateur était seul dans sa demeure, sans un seul garde, rien que lui, pas même un serviteur. Cela pouvait paraître étrange, était-ce un piège ? Certainement pas, les ombres l’auraient détecté sans le moindre problème.
Le Vosdraak, d’un pas toujours aussi furtif, se rendit invisible puis avança en direction de l’entrée du manoir. Dans un premier temps, il monta l’escalier extérieur situé devant l’aile gauche, gravissant les marches recouvertes de mousse et de verdure. La nature semblait reprendre ses droits sur cet endroit, les fenêtres étaient pleines de crasse, lorsqu’elles n’étaient pas brisées ou condamnées. Était-ce volontaire de la part du Sénateur d’Élusie ? Peu importe à vrai dire, là n’était pas la question. Il continua son chemin, arrivant devant une imposante porte de bois, elle aussi en piteux état. Il ouvrit la porte lentement, ne pouvant s’empêcher de la faire bruyamment grincer, sous les coups de l’âge. Au moins, si le vieillard avait l’ouïe fine, il était au courant de la présence de son visiteur à la chevelure argentée.
Le Vosdraak avança, sans émettre plus de sons, dans l’étrange demeure du Sénateur, toujours invisible, se montrant prudent et observant les différents artefacts présents dans l’enceinte de ce manoir. Si le Baron avait pu, par le passé, vivre dans un immense palais, il était loin d’imaginer que les principaux dirigeants de République pouvaient vivre dans de tels endroits. Il arriva assez rapidement dans le salon, où il vit son bienfaiteur assis sur son fauteuil. Il s’avança discrètement, puis se plaça devant la fenêtre par laquelle quelques rayons argentés parvenaient à se faufiler. Il dissolut son sortilège d’invisibilité, se révélant pour la première fois devant un haut placé républicain.
Il porta son regard d’un violet intense sur le sénateur, esquissant un léger sourire. « Messire Zelevas, c’est un honneur pour moi d’enfin vous rencontrer, après avoir tant entendu parler de vous. » annonça-t-il, tirant une légère révérence devant une personne de cette stature.
CENDRES
L’horloge du couloir sonne la demie pendant que l’aiguille des trotteuses suit le rythme nerveux du genou de Zelevas qui sautille impatiemment, il n’a même pas touché à son deuxième verre sagement posé sur la table en attendant l’arrivée fatidique du Baron, et sa préoccupation montante ne s’arrange pas. Il connaît cette sensation, il ne l’a pas eu depuis cependant fort longtemps et l’avait agréablement oubliée, mais il la reconnaît, comme une vieille amie qu’on recroise par hasard au détour d’une rue sans s’y attendre. Le trac. L’estomac noué par le doute de ce qu’il s’apprête à faire, par l’incertitude d’être correctement préparé à cette entrevue, pliant une fois de plus sa nuque vers le plafond, il tousse un peu pour dégager sa gorge serrée. Qu’importe l’ardeur des assemblées sénatoriales, la difficulté des négociations qu’il avait à faire, il était très souvent placide dans ses démarche, laissant parler son expérience dans l’automatisme de ses réactions rapides et justes. Ce soir, c’est pourtant différent, et il peine à se l’expliquer. Est-ce le statut de son invité qui l’effraie? Nullement, il n’avait pas eu autant de mal à passer les audiences du couple impérial Draknys à l’époque. Est-ce la différence de pouvoir entre lui et son interlocuteur? Peut-être, tout comme le Courtier aurait pu lui faire la peau grâce à ses compétences psychiques, Vaenys est un mage des plus talentueux, et le vieillard ne doute pas une seconde que le Baron sait faire bon usage de ses dons à des fins plus noires. Tout dépendait de ce qui anime la tête pensante du Reike clandestin, et d’après le rapport que Mortifère avait fait à Zelevas de sa rencontre, il semblait déjà avoir piqué sa curiosité, ce qui était principalement ce qu’il avait cherché à faire à travers cette transaction.
Un bruit familier extirpe Zelevas de ses pensées, le râle strident des gonds de la grande porte d’entrée qui protestent à l’action dès que le climat se montre un peu rustre, et ce soir, mêlant une humidité lourde précurseure d’orage à la moite chaleur de l’été continental, ne fait pas exception. Le genou du Sénateur s’arrête net, il ne peut plus se permettre de montrer un quelconque signe de faiblesse, sa tête se tourne en direction du couloir qui lie le vestibule jusqu’à son bureau, desservant au passage la cage d’escalier et le salon dans lequel il se trouve, et il hausse un sourcil en constatant que son invité se laisse un peu plus désirer. Prudent. pense-t’il, le Baron doit avancer avec précaution dans ce terrain inconnu, aussi d’Élusie ne prend-t’il pas la peine d’appeler le Vosdraak pour lui signaler sa présence, il est sûr que la lueur du feu à l’âtre, unique source de lumière de toute la bâtisse, fera déjà bien l’affaire. Il se contente donc de simplement fixer le vide du cadre de porte, attendant que le Baron fasse son entrée sans se douter que…
Il sursaute légèrement en entendant la voix de l’héritier venir du mur extérieur du salon, le mouvement soudain qu’il exécute en se retournant subitement fait intérieurement grincer ses vertèbres rouillées au même titre que les gonds de la porte tantôt, arrachant une brève grimace au Sénateur qu’il espère camouflée par sa barbe. S’il a initialement commencé par se tourner dans son siège, Zelevas se rattrape bien vite en se levant pour faire honneur à son invité. Il imite Vaenys en lui adressant une légère révérence, c’est à dire autant que ce que ses lombaires lui permettent, et se retient d’avancer vers lui pour lui serrer la main comme il est de coutume en République, il n’a pas affaire à un simple opposant, collègue ou partenaire, mais à un représentant de la haute noblesse du Reike, il se doit donc de faire attention à ses formalités. Alors qu’il ouvre la bouche pour répondre, le Sénateur se rend compte qu’il n’est pas tout à fait sûr de comment nommer son interlocuteur, un simple Vaenys Draknys serait bien trop familier, Monsieur Draknys tout à fait inadapté à son lègue et pourtant tout titre honorifique serait déplacé… tous sauf un qui lui revient naturellement de droit.
”Baron Draknys.” Tandis que les premiers mots quittent sa bouche, il sent la sensation de trac s’envoler, ça aussi il l’avait oublié depuis longtemps, l’adrénaline d’être enfin plongé dans le moment, il se rappelle cependant qu’avec ça vient également le potentiel de rapidement s’emballer, il va devoir faire preuve de retenue, de sang-froid et de prudence. ”L’honneur de cette rencontre est tout à fait partagé, vous me voyez rasséréné de votre présence. Prenez place je vous en prie.” D’un geste de la main il lui désigne vaguement le canapé ou le fauteuil un peu plus éloigné, à sa préférence, pendant que le vieux se rapproche de l’argentier. ”Un rafraîchissement?” Pendant qu’il débouchonne une nouvelle bouteille de whiskey de Liberty, il lance à l’adresse du prince déchu sur un ton moqueur de cette situation absurde: ”Vous êtes un homme difficile à trouver, croyez-moi, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Dans les circonstances passées j’ai souvent espéré pouvoir mettre la main sur le Baron, mais jamais je n’aurai cru que ce serait entre mes propres murs et sous mon propre toit… ni pour simplement discuter.” Réalisant le sens ambigu de sa phrase, il enchaîne immédiatement. ”Je sais votre temps précieux, et à dire vrai le mien l’est également, donc je vous demande de souffrir ma trêve de formalité pour l’instant et de sauter aux sujets, au pluriel.”
Zelevas retourne s’asseoir dans son fauteuil dépose son verre sur l’accoudoir en boudant celui déjà servi sur la table qui s’est réchauffé. Si Vaenys s’est donné le mal de venir jusqu’ici en se pliant aux conditions du Sénateur sur la date et le lieu, c’est qu’il avait apprécié leur précédent échange de procédés, donc il commence d’emblée à exposer au Vosdraak ses pensées:
”Il est déjà nécessaire d’éclaircir peut-être, la première interrogation que vous auriez à l’esprit, mais je crois que le rasoir d’Occam ne préval ici. Je vous ai tout simplement contacté parce que j’aimerai faire affaire avec vous, quant au pourquoi, ça c’est toute l’histoire. J’espère que vous êtes intéressé par un partenariat, une collaboration si vous le voulez. J’ai un besoin, vous pourriez y répondre, et vous, vous avez probablement un besoin et je pourrai peut-être bien répondre.” En restant vague, Zelevas ne s’avance pas à afficher une carotte sous le nez du Baron, il se contente juste de faire miroiter ce qu’il a lui-même à offrir. Il ne connaît que très mal Vaenys Draknys, par contre il connait un petit peu mieux le Baron, les dossiers et les tableaux remplis de théories, de rapports, de papiers d’enquêtes et d’hypothèses sur ses potentielles motivations l’ont, du moins il l’espérait, amené à fantasmer sur ce qui pouvait intéresser un tel personnage. ”Je souhaite, dans les grandes lignes, vous offrir le trône de la Pègre en République.” Il tend symboliquement au Baron son verre qu’il avait jusqu’alors gardé en main. ”Autrefois c’était le Syndicat qui dominait drastiquement les activités clandestines dans les bas-quartiers de la Nation, le problème, c’est que la population criminelle a été percutée de force par l’ouragan de réfugiés Shoumeïens il y a quelques années qui ont amené avec eux un influx de nouveaux acteurs sur la scène. Le Syndicat en a pris un sale coup, et maintenant nous avons une nouvelle organisation qui vient jouer ses cartes. L’Assemblée est une menace directe pour la pérennité de la République, et sa puissance a été à maintes reprises démontrée apte à corrompre les échelons les plus élevés de nos institutions comme ceux les plus invisibles et insaisissables. L’Assemblée domine ce pays, mais leur organisation est opaque tant dans son fonctionnement que dans leur but nébuleux. Ce sont eux les responsables de l’attaque d’il y a deux jours sur Kaizoku, nos rapports convergent vers ce fait. Quoi qu’ils tentent de faire, ils doivent être arrêtés. Je pense qu’une grande partie de leur puissance, est due à l’impunité totale avec laquelle leurs agents et leurs indics peuvent évoluer dans les bas-fonds.” Le vieillard marque une pause, laissant son interlocuteur voir où il veut en venir. ”Que les choses soient claires, toute ma vie j’ai oeuvré dans le bien de ce pays. Je ne rechignerai devant rien pour protéger et faire perdurer la République et sa culture, son identité et surtout son peuple, seulement il y a des décisions que ses dirigeants sont incapables de prendre. Que ce soit par incompétence nette ou bien par fierté, ou encore parce que leurs yeux sont rivés ailleurs sur l’appât du gain m’importe peu, je prendrai ces décisions à leur place. Je crois qu’il est nécessaire d’affaiblir l’Assemblée en minant leur monopole sur leur propre terrain, mais je ne peux m’en occuper, mes mains sont liées par les responsabilités de mes postes, la rareté de mon temps et enfin par la Loi. C’est là que je souhaiterai vous voir intervenir.” Il sourit en concluant: ”J’ai ce besoin, et j’espère que vous pourriez y répondre.”
Prenant une longue gorgée de la liqueur maltée, il affiche ensuite un sourire invitant à l’encontre du pâle Vosdraak, tendant un doigt de sa main qui tient le verre pour appuyer sa question:
”Est-ce que j’ai, Baron Draknys, remplacé votre curiosité par votre attention?”
Un bruit familier extirpe Zelevas de ses pensées, le râle strident des gonds de la grande porte d’entrée qui protestent à l’action dès que le climat se montre un peu rustre, et ce soir, mêlant une humidité lourde précurseure d’orage à la moite chaleur de l’été continental, ne fait pas exception. Le genou du Sénateur s’arrête net, il ne peut plus se permettre de montrer un quelconque signe de faiblesse, sa tête se tourne en direction du couloir qui lie le vestibule jusqu’à son bureau, desservant au passage la cage d’escalier et le salon dans lequel il se trouve, et il hausse un sourcil en constatant que son invité se laisse un peu plus désirer. Prudent. pense-t’il, le Baron doit avancer avec précaution dans ce terrain inconnu, aussi d’Élusie ne prend-t’il pas la peine d’appeler le Vosdraak pour lui signaler sa présence, il est sûr que la lueur du feu à l’âtre, unique source de lumière de toute la bâtisse, fera déjà bien l’affaire. Il se contente donc de simplement fixer le vide du cadre de porte, attendant que le Baron fasse son entrée sans se douter que…
Il sursaute légèrement en entendant la voix de l’héritier venir du mur extérieur du salon, le mouvement soudain qu’il exécute en se retournant subitement fait intérieurement grincer ses vertèbres rouillées au même titre que les gonds de la porte tantôt, arrachant une brève grimace au Sénateur qu’il espère camouflée par sa barbe. S’il a initialement commencé par se tourner dans son siège, Zelevas se rattrape bien vite en se levant pour faire honneur à son invité. Il imite Vaenys en lui adressant une légère révérence, c’est à dire autant que ce que ses lombaires lui permettent, et se retient d’avancer vers lui pour lui serrer la main comme il est de coutume en République, il n’a pas affaire à un simple opposant, collègue ou partenaire, mais à un représentant de la haute noblesse du Reike, il se doit donc de faire attention à ses formalités. Alors qu’il ouvre la bouche pour répondre, le Sénateur se rend compte qu’il n’est pas tout à fait sûr de comment nommer son interlocuteur, un simple Vaenys Draknys serait bien trop familier, Monsieur Draknys tout à fait inadapté à son lègue et pourtant tout titre honorifique serait déplacé… tous sauf un qui lui revient naturellement de droit.
”Baron Draknys.” Tandis que les premiers mots quittent sa bouche, il sent la sensation de trac s’envoler, ça aussi il l’avait oublié depuis longtemps, l’adrénaline d’être enfin plongé dans le moment, il se rappelle cependant qu’avec ça vient également le potentiel de rapidement s’emballer, il va devoir faire preuve de retenue, de sang-froid et de prudence. ”L’honneur de cette rencontre est tout à fait partagé, vous me voyez rasséréné de votre présence. Prenez place je vous en prie.” D’un geste de la main il lui désigne vaguement le canapé ou le fauteuil un peu plus éloigné, à sa préférence, pendant que le vieux se rapproche de l’argentier. ”Un rafraîchissement?” Pendant qu’il débouchonne une nouvelle bouteille de whiskey de Liberty, il lance à l’adresse du prince déchu sur un ton moqueur de cette situation absurde: ”Vous êtes un homme difficile à trouver, croyez-moi, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Dans les circonstances passées j’ai souvent espéré pouvoir mettre la main sur le Baron, mais jamais je n’aurai cru que ce serait entre mes propres murs et sous mon propre toit… ni pour simplement discuter.” Réalisant le sens ambigu de sa phrase, il enchaîne immédiatement. ”Je sais votre temps précieux, et à dire vrai le mien l’est également, donc je vous demande de souffrir ma trêve de formalité pour l’instant et de sauter aux sujets, au pluriel.”
Zelevas retourne s’asseoir dans son fauteuil dépose son verre sur l’accoudoir en boudant celui déjà servi sur la table qui s’est réchauffé. Si Vaenys s’est donné le mal de venir jusqu’ici en se pliant aux conditions du Sénateur sur la date et le lieu, c’est qu’il avait apprécié leur précédent échange de procédés, donc il commence d’emblée à exposer au Vosdraak ses pensées:
”Il est déjà nécessaire d’éclaircir peut-être, la première interrogation que vous auriez à l’esprit, mais je crois que le rasoir d’Occam ne préval ici. Je vous ai tout simplement contacté parce que j’aimerai faire affaire avec vous, quant au pourquoi, ça c’est toute l’histoire. J’espère que vous êtes intéressé par un partenariat, une collaboration si vous le voulez. J’ai un besoin, vous pourriez y répondre, et vous, vous avez probablement un besoin et je pourrai peut-être bien répondre.” En restant vague, Zelevas ne s’avance pas à afficher une carotte sous le nez du Baron, il se contente juste de faire miroiter ce qu’il a lui-même à offrir. Il ne connaît que très mal Vaenys Draknys, par contre il connait un petit peu mieux le Baron, les dossiers et les tableaux remplis de théories, de rapports, de papiers d’enquêtes et d’hypothèses sur ses potentielles motivations l’ont, du moins il l’espérait, amené à fantasmer sur ce qui pouvait intéresser un tel personnage. ”Je souhaite, dans les grandes lignes, vous offrir le trône de la Pègre en République.” Il tend symboliquement au Baron son verre qu’il avait jusqu’alors gardé en main. ”Autrefois c’était le Syndicat qui dominait drastiquement les activités clandestines dans les bas-quartiers de la Nation, le problème, c’est que la population criminelle a été percutée de force par l’ouragan de réfugiés Shoumeïens il y a quelques années qui ont amené avec eux un influx de nouveaux acteurs sur la scène. Le Syndicat en a pris un sale coup, et maintenant nous avons une nouvelle organisation qui vient jouer ses cartes. L’Assemblée est une menace directe pour la pérennité de la République, et sa puissance a été à maintes reprises démontrée apte à corrompre les échelons les plus élevés de nos institutions comme ceux les plus invisibles et insaisissables. L’Assemblée domine ce pays, mais leur organisation est opaque tant dans son fonctionnement que dans leur but nébuleux. Ce sont eux les responsables de l’attaque d’il y a deux jours sur Kaizoku, nos rapports convergent vers ce fait. Quoi qu’ils tentent de faire, ils doivent être arrêtés. Je pense qu’une grande partie de leur puissance, est due à l’impunité totale avec laquelle leurs agents et leurs indics peuvent évoluer dans les bas-fonds.” Le vieillard marque une pause, laissant son interlocuteur voir où il veut en venir. ”Que les choses soient claires, toute ma vie j’ai oeuvré dans le bien de ce pays. Je ne rechignerai devant rien pour protéger et faire perdurer la République et sa culture, son identité et surtout son peuple, seulement il y a des décisions que ses dirigeants sont incapables de prendre. Que ce soit par incompétence nette ou bien par fierté, ou encore parce que leurs yeux sont rivés ailleurs sur l’appât du gain m’importe peu, je prendrai ces décisions à leur place. Je crois qu’il est nécessaire d’affaiblir l’Assemblée en minant leur monopole sur leur propre terrain, mais je ne peux m’en occuper, mes mains sont liées par les responsabilités de mes postes, la rareté de mon temps et enfin par la Loi. C’est là que je souhaiterai vous voir intervenir.” Il sourit en concluant: ”J’ai ce besoin, et j’espère que vous pourriez y répondre.”
Prenant une longue gorgée de la liqueur maltée, il affiche ensuite un sourire invitant à l’encontre du pâle Vosdraak, tendant un doigt de sa main qui tient le verre pour appuyer sa question:
”Est-ce que j’ai, Baron Draknys, remplacé votre curiosité par votre attention?”
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Assemblée la clé de voûte
Feat. Zelevas E. Fraternitas
Baron Draknys, c’était bien la première fois qu’il fut nommé comme cela. Peu de personnes désiraient mélanger ces deux identités, et encore plus, maintenant que son nom avait été sali par le roi barbare. A cette appellation, le Vosdraak laissa un léger sourire se dessiner sur son visage, satisfait que son interlocuteur le nomme ainsi. Le prince déchu, suite à l’invitation de Zelevas à prendre place, se mit en chemin en direction du fauteuil, positionné non loin du Sénateur. Il avançait, d’un pas léger, dissipant son aura ténébreuse, prenant la posture noble du prince Reikois qu’il avait été autrefois. Sa vie d’antan ne lui manquait absolument pas, mais il était vrai qu’en République, il se voyait traiter bien différemment que sur le territoire du Reike. Peut-être était-ce parce que les républicains ne le haïssaient pas autant que la grande majorité des citoyens de l’empire du désert. Le Sénateur se montrait tout aussi courtois que son homme de main, Mortifère, qui faisait déjà preuve d’une politesse extrême, bien que les conditions de leur rencontre étaient pour le moins, extrêmes.
Le Baron prit place sur un magnifique fauteuil, fabriqué en bois noble, à l’instar de celui sur lequel le maître des lieux était assis à son arrivée. « S’il vous plaît. » rétorqua-t-il à la demande de Zelevas, qui venait de gentiment lui proposer un rafraîchissement. Il faisait preuve d’une rare forme de politesse venant de sa part, comme s’il était à l’un de ces dîners mondains que ses parents, les anciens monarques du Reike, donnaient que bien trop souvent. Il observa d’un œil attentif la bouteille que débouchait le vieillard. Elle semblait contenir du Whiskey venant de Liberty, la capitale Républicaine. C’était une première pour le prince déchu, qui n’avait que rarement eu l’occasion de se sustenter de l’alcool républicain. Pour dire vrai, il n’était pas spécialement adepte de l’alcool, bien qu’il aimât cela, il en goûta à de rares occasions par le passé. Il espérait cependant que le verre que s’apprêtait à lui offrir Zelevas n’était pas trop fort, il n’appréciait guère les alcools trop agresseurs pour commencer une entrevue aussi importante que celle d’aujourd’hui.
Le Vosdraak posa son coude sur l’accoudoir du magnifique fauteuil dans lequel il était assis, soutenant son délicat menton à l’aide de sa main. Il buvait les paroles du Sénateur, décortiquant chacune de ses phrases. Bien qu’il eût su le mettre à l’aise, l’être à la chevelure argentée n’en restait pas moins prudent, ne voulant pas dire de chose qui pourrait fâcher son interlocuteur et, cela ne restait que très rare. Il n’avait pas pour habitude de prendre des pincettes avec les autres, mais c’était un jour spécial, une personne de haute estime républicaine, qui avait l’air de vouloir faire affaire avec le roi de la pègre Reikoise. Il devait se montrer courtois et polis, comme le Sénateur qu’il avait face à lui et, comme il l’avait appris durant sa longue vie dans les murs d’ivoire du Palais des Draknys, aujourd’hui parasité par les Ryssen.
Il était vrai que le Baron pouvait être un homme extrêmement difficile à rencontrer, pour les personnes qui ne trempaient pas dans les mêmes affaires que lui. Zelevas su cependant s’y prendre, faisant preuve d’une grande intelligence pour réussir à mener le Baron jusqu’à sa demeure. Le prince déchu ne put s’empêcher là encore, de laisser s’échapper un léger sourire. Il était vrai que la situation pouvait paraître absurde lorsque l’on connut le passé commun des deux protagonistes. L’un tentant d’immiscer ses activités douteuses et malsaines au sein de la République, l’autre tentant de stopper l’avancement de ces dites activités.
Le Baron était venu avec beaucoup d’interrogations, interrogations auxquelles le vieillard s’empressa de répondre d’entrée de jeu. Effectivement, il souhaitait faire affaire avec le prince déchu, c’était là tout à son honneur. Il ne pouvait le refuser, sachant pertinemment que le Sénateur pouvait lui être d’une aide précieuse dans ses projets républicains. Et cela ne manqua pas, Zelevas voulait offrir le trône de la pègre Républicaine au Vosdraak, mais pourquoi ? Le prince déchut accepta le verre sans rechigner, esquissant de nouveau un léger sourire, un sourire de satisfaction quant aux dires de son interlocuteur. La créature aux regards d’un violet intense prit une gorgée du verre que le vieillard lui avait servi. La boisson avait un goût exquis, le palais du Vosdraak se réveillait au passage de l’alcool. Tout son être fut pris de léger frisson, le passage de la boisson provoquait une sensation de chaleur que très peu désagréable, de sa bouche à son estomac, en passant par son œsophage. Le Vosdraak posa le verre sur l’accoudoir, puis porta sa main devant sa bouche, écoutant les nouvelles paroles du Sénateur E. Fraternitas.
Zelevas expliquait avec brio les soucis que la nation républicaine rencontrait. Une organisation portant le nom de l’Assemblée semblait avoir le contrôle sur la totalité de la nation, ayant corrompu les plus hautes instances du pays. C’était regrettable en effet, bien que Vaenys n’en eût pas grand-chose à faire de la politique Républicaine, ni de l’état actuel du pays, il se devait d’écouter attentivement son interlocuteur, le jaugeant alors de son regard d’améthyste. Le message de Zelevas semblait alors clair pour le prince déchu, il fallait résoudre le problème en le prenant par la racine, c'est-à-dire, les bas-fonds. C’était donc là l’objectif de l’entrevue, s’attaquer à l’organisation la plus puissante de République, afin de mettre en déroute leurs œuvres sinistres. Ainsi, en réduisant leurs influences, la créature aux cheveux argentés pouvait étendre la sienne. Le Baron, posté dans le fauteuil, prit une posture bien plus noble, se redressant totalement, écoutant les annonces du Sénateur. Ce dernier avait su susciter toute l’attention du Baron, qui ne voyait qu’un moyen pour lui de devenir de plus en plus influent, tout en évinçant la concurrence. Le Baron ne pouvait que comprendre les nobles intentions du Sénateur quant à sa demande.
« Eh bien, messire Zelevas, je ne m’attendais pas à cela. Si l’on m’avait dit qu’un jour, celui qui m’a par le passé empêché d’étendre mon pouvoir en république, venait me demander de l’aide, et en plus me proposer le trône de la pègre Républicaine, je ne l’aurais certainement jamais cru. » annonça-t-il, portant son regard d’améthyste dans celui du vieillard. « Au vu de la dangerosité de ce groupe que vous nommez « l’Assemblée » et des projets futurs que je réserve à mes activités, j’accepte bien évidemment de vous apporter mon aide Messire. Je ne peux décemment pas laisser ces individus accroître leur influence, qui risquerait tôt ou tard par atteindre ma nation, et de ce fait, par atteindre ma chère petite sœur. » ajouta-t-il, scrutant le regard de son interlocuteur. « Pouvez-vous m’apporter plus de précisions sur ce groupe terroriste ? J’imagine que vous détenez bien des informations à leur encontre. Savez-vous qui est à la tête de ce groupe ? » questionna-t-il, s’interrogeant grandement sur la situation républicaine. Il espérait que Zelevas avait un plan clair, et surtout, qu’il lui laissât une liberté de mouvement totale. De toute façon, il ne comptait pas réellement se mettre à la botte du Sénateur, simplement lui apporter son aide pour servir ses propres intérêts. Et puis, avoir un allié aussi puissant que ce vieillard ne pouvait être qu’une bonne chose pour le prince déchu du Reike.
CENDRES
Le Baron prit place sur un magnifique fauteuil, fabriqué en bois noble, à l’instar de celui sur lequel le maître des lieux était assis à son arrivée. « S’il vous plaît. » rétorqua-t-il à la demande de Zelevas, qui venait de gentiment lui proposer un rafraîchissement. Il faisait preuve d’une rare forme de politesse venant de sa part, comme s’il était à l’un de ces dîners mondains que ses parents, les anciens monarques du Reike, donnaient que bien trop souvent. Il observa d’un œil attentif la bouteille que débouchait le vieillard. Elle semblait contenir du Whiskey venant de Liberty, la capitale Républicaine. C’était une première pour le prince déchu, qui n’avait que rarement eu l’occasion de se sustenter de l’alcool républicain. Pour dire vrai, il n’était pas spécialement adepte de l’alcool, bien qu’il aimât cela, il en goûta à de rares occasions par le passé. Il espérait cependant que le verre que s’apprêtait à lui offrir Zelevas n’était pas trop fort, il n’appréciait guère les alcools trop agresseurs pour commencer une entrevue aussi importante que celle d’aujourd’hui.
Le Vosdraak posa son coude sur l’accoudoir du magnifique fauteuil dans lequel il était assis, soutenant son délicat menton à l’aide de sa main. Il buvait les paroles du Sénateur, décortiquant chacune de ses phrases. Bien qu’il eût su le mettre à l’aise, l’être à la chevelure argentée n’en restait pas moins prudent, ne voulant pas dire de chose qui pourrait fâcher son interlocuteur et, cela ne restait que très rare. Il n’avait pas pour habitude de prendre des pincettes avec les autres, mais c’était un jour spécial, une personne de haute estime républicaine, qui avait l’air de vouloir faire affaire avec le roi de la pègre Reikoise. Il devait se montrer courtois et polis, comme le Sénateur qu’il avait face à lui et, comme il l’avait appris durant sa longue vie dans les murs d’ivoire du Palais des Draknys, aujourd’hui parasité par les Ryssen.
Il était vrai que le Baron pouvait être un homme extrêmement difficile à rencontrer, pour les personnes qui ne trempaient pas dans les mêmes affaires que lui. Zelevas su cependant s’y prendre, faisant preuve d’une grande intelligence pour réussir à mener le Baron jusqu’à sa demeure. Le prince déchu ne put s’empêcher là encore, de laisser s’échapper un léger sourire. Il était vrai que la situation pouvait paraître absurde lorsque l’on connut le passé commun des deux protagonistes. L’un tentant d’immiscer ses activités douteuses et malsaines au sein de la République, l’autre tentant de stopper l’avancement de ces dites activités.
Le Baron était venu avec beaucoup d’interrogations, interrogations auxquelles le vieillard s’empressa de répondre d’entrée de jeu. Effectivement, il souhaitait faire affaire avec le prince déchu, c’était là tout à son honneur. Il ne pouvait le refuser, sachant pertinemment que le Sénateur pouvait lui être d’une aide précieuse dans ses projets républicains. Et cela ne manqua pas, Zelevas voulait offrir le trône de la pègre Républicaine au Vosdraak, mais pourquoi ? Le prince déchut accepta le verre sans rechigner, esquissant de nouveau un léger sourire, un sourire de satisfaction quant aux dires de son interlocuteur. La créature aux regards d’un violet intense prit une gorgée du verre que le vieillard lui avait servi. La boisson avait un goût exquis, le palais du Vosdraak se réveillait au passage de l’alcool. Tout son être fut pris de léger frisson, le passage de la boisson provoquait une sensation de chaleur que très peu désagréable, de sa bouche à son estomac, en passant par son œsophage. Le Vosdraak posa le verre sur l’accoudoir, puis porta sa main devant sa bouche, écoutant les nouvelles paroles du Sénateur E. Fraternitas.
Zelevas expliquait avec brio les soucis que la nation républicaine rencontrait. Une organisation portant le nom de l’Assemblée semblait avoir le contrôle sur la totalité de la nation, ayant corrompu les plus hautes instances du pays. C’était regrettable en effet, bien que Vaenys n’en eût pas grand-chose à faire de la politique Républicaine, ni de l’état actuel du pays, il se devait d’écouter attentivement son interlocuteur, le jaugeant alors de son regard d’améthyste. Le message de Zelevas semblait alors clair pour le prince déchu, il fallait résoudre le problème en le prenant par la racine, c'est-à-dire, les bas-fonds. C’était donc là l’objectif de l’entrevue, s’attaquer à l’organisation la plus puissante de République, afin de mettre en déroute leurs œuvres sinistres. Ainsi, en réduisant leurs influences, la créature aux cheveux argentés pouvait étendre la sienne. Le Baron, posté dans le fauteuil, prit une posture bien plus noble, se redressant totalement, écoutant les annonces du Sénateur. Ce dernier avait su susciter toute l’attention du Baron, qui ne voyait qu’un moyen pour lui de devenir de plus en plus influent, tout en évinçant la concurrence. Le Baron ne pouvait que comprendre les nobles intentions du Sénateur quant à sa demande.
« Eh bien, messire Zelevas, je ne m’attendais pas à cela. Si l’on m’avait dit qu’un jour, celui qui m’a par le passé empêché d’étendre mon pouvoir en république, venait me demander de l’aide, et en plus me proposer le trône de la pègre Républicaine, je ne l’aurais certainement jamais cru. » annonça-t-il, portant son regard d’améthyste dans celui du vieillard. « Au vu de la dangerosité de ce groupe que vous nommez « l’Assemblée » et des projets futurs que je réserve à mes activités, j’accepte bien évidemment de vous apporter mon aide Messire. Je ne peux décemment pas laisser ces individus accroître leur influence, qui risquerait tôt ou tard par atteindre ma nation, et de ce fait, par atteindre ma chère petite sœur. » ajouta-t-il, scrutant le regard de son interlocuteur. « Pouvez-vous m’apporter plus de précisions sur ce groupe terroriste ? J’imagine que vous détenez bien des informations à leur encontre. Savez-vous qui est à la tête de ce groupe ? » questionna-t-il, s’interrogeant grandement sur la situation républicaine. Il espérait que Zelevas avait un plan clair, et surtout, qu’il lui laissât une liberté de mouvement totale. De toute façon, il ne comptait pas réellement se mettre à la botte du Sénateur, simplement lui apporter son aide pour servir ses propres intérêts. Et puis, avoir un allié aussi puissant que ce vieillard ne pouvait être qu’une bonne chose pour le prince déchu du Reike.
CENDRES
Messire.
Zelevas aurait presque pu sourire en entendant le mot s’il n’était pas confronté à quelqu’un d’aussi dangereux que Vaenys, c’était bien une habitude de Reikois qui dénotait énormément des usages républicains. La simple utilisation de ce mot lui suggère également une possibilité qui le réconforte un peu: il se peut que le Baron soit complètement étrangé à la culture de la Nation Bleue et si c’est le cas, ça signifie que l’ancien Garde des Sceaux a donc bien fait son travail. À cette pensée il se permet cette fois d’esquisser un sourire de satisfaction qui passe pour une réaction amusée au trait que lui fait le prince déchu, oui l’ironie du sort est bien cruelle avec eux, mais Zelevas a vu suffisamment de magouilles politiques virer au drame pour savoir que le destin était ainsi fait, lui même avait finit fut un temps par se détourner de Falconi Génova lorsqu’il avait pris le poste au Directorat de la SSG, pour au final revenir vers lui quand sa Famille millénaire a sombré dans la déchéance suite aux émeutes. Alors que l’héritier légitime du Reike reprend la parole, il délivre cette fois quelques informations au Sénateur de façon bien plus tangible, notamment l’importance qu’il semble accorder à sa soeur, ce qui ne manque pas de provoquer un haussement de sourcil du vieillard. Les méninges du vieillard se mettent à cogiter tant de par la façon dont la phrase a été formulée que par le fond en lui-même, ainsi l’Impératrice est au centre des préoccupations du Baron? Il a dit vouloir stopper l’Assemblée pour en préserver le Reike, et de ce fait protéger sa soeur, est-ce que ça sous-entend qu’il place le bien être de l’Impératrice Ryssen au dessus de tout? Ça semble difficile à croire pour Zelevas, que quelqu’un ayant non seulement le caractère aussi orgueilleux du prince mais aussi le profil sans pitié du Baron puisse être aussi attentionné pour qui que ce soit… Le Sénateur n’est pas sûr de ce qu’il doit croire, il est également bien conscient que cette mention peut être une diversion, une bouteille jetée à la mer pour détourner son attention de l’iceberg, ne pas se jeter sur les conclusions trop hâtivement, et continuer à faire preuve de prudence.
Quand le Baron demande ensuite des précisions sur les fonctionnements de l’Assemblée à son hôte, celui ci tend un doigt en opposition pour répondre négativement:
”Malheureusement non, du moins pas autant que je ne l’aimerai. Nous savons que ces sorcières sont puissantes, qu’elles ont été présentes à Kaizoku et qu’elles ont également commis plusieurs méfaits de haut-vol sur les deux dernières années.” Zelevas se penche vers l’avant pour récupérer une bûche de plus du panier à bois et alimenter le feu. Il casse un peu les braises pour permettre à l’air de circuler et utilise la bûche pour pousser les cendres sur les côtés avant de lancer son bout de bois dedans. ”Si nous avions eu cette entrevue il y a quelques années encore j’aurai sans doute pu vous en dire plus, mais aujourd’hui les choses sont bien différentes. Auparavant, chaque Grande Famille possédait un réseau d’espionnage bien implanté, les informations circulaient de façon non-officielle pour préserver le pouvoir en place et les oligarchies républicaines…” il se surprend à formuler ceci à voix haute, en raison de la classe de son invité il se doit de maintenir un degré d’étiquette et il avait l’impression familière d’être face à un homme politique ou à une personne de la haute, mais il est vrai qu’à la fin du compte il est entrain de discuter avec un ponte de la Pègre. Ce genre de propos, il ne les prononcerait jamais de façon aussi directe à un républicain de sa propre caste. ”... Sauf qu’avec la création du SCAR, les Goldhearts ont transformé des professions mercenaires officieuses en status officiels d’importance étatique, ils ont provoqué une énorme redistribution du marché de l’information. Les Familles qui possédaient leur ancre dans l’espionnage comme les Génova, les Fallensword ou les Ironsouls ont soudainement vu une bonne partie de leur capacité de renseignement se faire amputer, ça a bien changé la donne, et comme la mère et le fils ne peuvent s’empêcher de pourrir tout ce qu’ils touchent, ils ont laissé leur institution de renseignement se faire corrompre et tomber aux mains de l’Assemblée. Soit ça soit ils en savent en réalité suffisamment mais décident de laisser cette organisation agir à leur guise, je penche plus vers une de ces opinions que l’autre. ” Il se repenche dans le fauteuil pour profiter de la chaleur du feu qui repart. ”Je ne sais pas vraiment comment fonctionnent les choses au Reike, mais notre culture est si différente de la vôtre qu’il ne m’étonnerait guère que les mondes d’en bas soient également très différents. Je suppose qu’au Reike la force brute et la réputation sont des leviers courants, que la loi du plus fort l’emporte généralement, mais en République, malgré les apparences, ce n’est pas l’argent qui prime et qui fait plier vos adversaires.” Comme pour allier le geste à la parole, Zelevas se penche à droite de son fauteuil pour tirer d’en dessous du meuble une des cassettes de pièces d’or reikoises ramenées par Mortifère pour la pousser du pieds entre lui et le Baron. ”En République, le pouvoir est l’Information. Qui sait domine. Tout le monde d’un tant soit peu impliqué dans les affaires de ce pays possède quelque chose à cacher, et si vous fouillez suffisamment vous trouverez toujours de quoi faire changer d’avis les plus téméraires. Transitivement, la transparence est donc le gage de confiance le plus précieux que vous puissiez faire à quelqu’un, car c’est également le plus pernicieux à octroyer.”
Il se tait un instant, le Baron continue de le dévisager attentivement, Zelevas le devine patiemment curieux de voir où il veut en venir, il sait maintenant pourquoi il est là, mais ils n’ont pas encore discuté des points potentiellement clivants du comment ils allaient s’y prendre. Le vieux Sénateur reprend une gorgée de bourbon, sentant l’alcool imprégner sa bouche avec toute la vivacité dont peut faire preuve la liqueur en début d’attaque pour laisser ensuite une sourde sensation maltée en fin.
”Échange de bons procédés Baron. Je vous informe sur la République, vous m’informez sur l’état de sa Pègre et ce que vous glanez sur l’Assemblée. Je vous facilite l’accès à la tête du monde d’en bas, vous me facilitez celui au monde d’en haut. Vous m’aidez à vaincre les Familles de la République, je vous aide à retrouver la vôtre. Les relations au sein de cette nation sont codifiées dès lors qu’elles relèvent du partenariat, personne n’y échappe que ce soit le malandrin lambda ou la Présidente.” Ses yeux bleus aciers se plantent fermement dans ceux d’améthystes en face de lui, légèrement violacés par la rougeur des flammes qui reluisent dedans. ”J’espère donc que vous ferez preuve d’autant de transparence avec moi que je n’en ferai envers vous, je vous ai déjà délivré beaucoup d’informations, j’en attends donc de même de votre part. Quel est votre objectif Baron? De quelles forces disposez-vous encore? Lesquelles sont prêtes à intervenir en République? De quels fonds disposez vous?” Le vieillard se penche vers le Vosdraak, les doigts enchevêtrés, les coudes sur les genoux et le dos plié. ”Une question chacun. Une réponse chacun.”
Zelevas aurait presque pu sourire en entendant le mot s’il n’était pas confronté à quelqu’un d’aussi dangereux que Vaenys, c’était bien une habitude de Reikois qui dénotait énormément des usages républicains. La simple utilisation de ce mot lui suggère également une possibilité qui le réconforte un peu: il se peut que le Baron soit complètement étrangé à la culture de la Nation Bleue et si c’est le cas, ça signifie que l’ancien Garde des Sceaux a donc bien fait son travail. À cette pensée il se permet cette fois d’esquisser un sourire de satisfaction qui passe pour une réaction amusée au trait que lui fait le prince déchu, oui l’ironie du sort est bien cruelle avec eux, mais Zelevas a vu suffisamment de magouilles politiques virer au drame pour savoir que le destin était ainsi fait, lui même avait finit fut un temps par se détourner de Falconi Génova lorsqu’il avait pris le poste au Directorat de la SSG, pour au final revenir vers lui quand sa Famille millénaire a sombré dans la déchéance suite aux émeutes. Alors que l’héritier légitime du Reike reprend la parole, il délivre cette fois quelques informations au Sénateur de façon bien plus tangible, notamment l’importance qu’il semble accorder à sa soeur, ce qui ne manque pas de provoquer un haussement de sourcil du vieillard. Les méninges du vieillard se mettent à cogiter tant de par la façon dont la phrase a été formulée que par le fond en lui-même, ainsi l’Impératrice est au centre des préoccupations du Baron? Il a dit vouloir stopper l’Assemblée pour en préserver le Reike, et de ce fait protéger sa soeur, est-ce que ça sous-entend qu’il place le bien être de l’Impératrice Ryssen au dessus de tout? Ça semble difficile à croire pour Zelevas, que quelqu’un ayant non seulement le caractère aussi orgueilleux du prince mais aussi le profil sans pitié du Baron puisse être aussi attentionné pour qui que ce soit… Le Sénateur n’est pas sûr de ce qu’il doit croire, il est également bien conscient que cette mention peut être une diversion, une bouteille jetée à la mer pour détourner son attention de l’iceberg, ne pas se jeter sur les conclusions trop hâtivement, et continuer à faire preuve de prudence.
Quand le Baron demande ensuite des précisions sur les fonctionnements de l’Assemblée à son hôte, celui ci tend un doigt en opposition pour répondre négativement:
”Malheureusement non, du moins pas autant que je ne l’aimerai. Nous savons que ces sorcières sont puissantes, qu’elles ont été présentes à Kaizoku et qu’elles ont également commis plusieurs méfaits de haut-vol sur les deux dernières années.” Zelevas se penche vers l’avant pour récupérer une bûche de plus du panier à bois et alimenter le feu. Il casse un peu les braises pour permettre à l’air de circuler et utilise la bûche pour pousser les cendres sur les côtés avant de lancer son bout de bois dedans. ”Si nous avions eu cette entrevue il y a quelques années encore j’aurai sans doute pu vous en dire plus, mais aujourd’hui les choses sont bien différentes. Auparavant, chaque Grande Famille possédait un réseau d’espionnage bien implanté, les informations circulaient de façon non-officielle pour préserver le pouvoir en place et les oligarchies républicaines…” il se surprend à formuler ceci à voix haute, en raison de la classe de son invité il se doit de maintenir un degré d’étiquette et il avait l’impression familière d’être face à un homme politique ou à une personne de la haute, mais il est vrai qu’à la fin du compte il est entrain de discuter avec un ponte de la Pègre. Ce genre de propos, il ne les prononcerait jamais de façon aussi directe à un républicain de sa propre caste. ”... Sauf qu’avec la création du SCAR, les Goldhearts ont transformé des professions mercenaires officieuses en status officiels d’importance étatique, ils ont provoqué une énorme redistribution du marché de l’information. Les Familles qui possédaient leur ancre dans l’espionnage comme les Génova, les Fallensword ou les Ironsouls ont soudainement vu une bonne partie de leur capacité de renseignement se faire amputer, ça a bien changé la donne, et comme la mère et le fils ne peuvent s’empêcher de pourrir tout ce qu’ils touchent, ils ont laissé leur institution de renseignement se faire corrompre et tomber aux mains de l’Assemblée. Soit ça soit ils en savent en réalité suffisamment mais décident de laisser cette organisation agir à leur guise, je penche plus vers une de ces opinions que l’autre. ” Il se repenche dans le fauteuil pour profiter de la chaleur du feu qui repart. ”Je ne sais pas vraiment comment fonctionnent les choses au Reike, mais notre culture est si différente de la vôtre qu’il ne m’étonnerait guère que les mondes d’en bas soient également très différents. Je suppose qu’au Reike la force brute et la réputation sont des leviers courants, que la loi du plus fort l’emporte généralement, mais en République, malgré les apparences, ce n’est pas l’argent qui prime et qui fait plier vos adversaires.” Comme pour allier le geste à la parole, Zelevas se penche à droite de son fauteuil pour tirer d’en dessous du meuble une des cassettes de pièces d’or reikoises ramenées par Mortifère pour la pousser du pieds entre lui et le Baron. ”En République, le pouvoir est l’Information. Qui sait domine. Tout le monde d’un tant soit peu impliqué dans les affaires de ce pays possède quelque chose à cacher, et si vous fouillez suffisamment vous trouverez toujours de quoi faire changer d’avis les plus téméraires. Transitivement, la transparence est donc le gage de confiance le plus précieux que vous puissiez faire à quelqu’un, car c’est également le plus pernicieux à octroyer.”
Il se tait un instant, le Baron continue de le dévisager attentivement, Zelevas le devine patiemment curieux de voir où il veut en venir, il sait maintenant pourquoi il est là, mais ils n’ont pas encore discuté des points potentiellement clivants du comment ils allaient s’y prendre. Le vieux Sénateur reprend une gorgée de bourbon, sentant l’alcool imprégner sa bouche avec toute la vivacité dont peut faire preuve la liqueur en début d’attaque pour laisser ensuite une sourde sensation maltée en fin.
”Échange de bons procédés Baron. Je vous informe sur la République, vous m’informez sur l’état de sa Pègre et ce que vous glanez sur l’Assemblée. Je vous facilite l’accès à la tête du monde d’en bas, vous me facilitez celui au monde d’en haut. Vous m’aidez à vaincre les Familles de la République, je vous aide à retrouver la vôtre. Les relations au sein de cette nation sont codifiées dès lors qu’elles relèvent du partenariat, personne n’y échappe que ce soit le malandrin lambda ou la Présidente.” Ses yeux bleus aciers se plantent fermement dans ceux d’améthystes en face de lui, légèrement violacés par la rougeur des flammes qui reluisent dedans. ”J’espère donc que vous ferez preuve d’autant de transparence avec moi que je n’en ferai envers vous, je vous ai déjà délivré beaucoup d’informations, j’en attends donc de même de votre part. Quel est votre objectif Baron? De quelles forces disposez-vous encore? Lesquelles sont prêtes à intervenir en République? De quels fonds disposez vous?” Le vieillard se penche vers le Vosdraak, les doigts enchevêtrés, les coudes sur les genoux et le dos plié. ”Une question chacun. Une réponse chacun.”
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Assemblée la clé de voûte
Feat. Zelevas E. Fraternitas
L’assemblée était donc dirigée par des sorcières, cette information était pour le moins très intéressante pour le prince déchu, qui se considérait comme l’un des mages les plus puissants du Sekai. De vulgaires sorcières ne lui faisait nullement peur, il avait hâte de pouvoir se jouer d’elles. Un léger sourire s’esquissa alors sur le doux visage du Baron, qui en profita alors pour reprendre une gorgée du Bourbon que venait de lui servir Zelevas. La chaleur de l’alcool voyageant en son être, de légers frissons surgirent sur la belle peau du Baron, qui ne pouvait qu’apprécier le délicieux goût de l’alcool du Sénateur. Le regard du Vosdraak fut alors dirigé sur les flammes provenant de la cheminée. Le feu, une chose qui impressionnait grandement le prince déchu, qui descendait lui-même d’une lignée de dragon au sang pur, contrairement au Drakyn qui eux, ne sont qu’une progéniture bâtarde des mythiques Dragon.
Zelevas aborda ensuite un sujet totalement étranger pour le Baron, les Grandes Familles de la République. Bien que le Vosdraak fût, durant la majeure partie de sa vie, le fils du couple royal du Reike, il n’en avait que faire des affaires politiques de ses parents, surtout celles de République. Il avait vaguement eu vent de la signification des Sept et de leur position au sein du pays à la bannière bleue, mais sans plus. Et honnêtement, aujourd’hui encore il s’en fichait royalement, ce qui possédait de l’intérêt à ses yeux en ce moment même, était le trône de la pègre républicaine et non les histoires ennuyantes de la politique du pays démocratique. Tout ce qu’il retint des paroles du vieillard, c’était le fait que les Grandes Familles n’avaient plus leur réseau personnel d’espionnage, et que le pouvoir en place avait transformé les professions mercenaires officieuses en statuts officiels d’importance étatique. Les Goldhearts étaient vraisemblablement dépourvus d’une quelconque forme d’intelligence pour réussir l’exploit de saboter les autres Familles tout en se sabotant eux-mêmes. Ou alors, comme le dit si bien Zelevas, ils en savent en réalité bien plus qu’il ne le montrât, laissant agir l’Assemblée à sa guise. Cette information pouvait intéresser de près de Vosdraak, s’il pouvait diminuer le pouvoir de la famille la plus puissante de République et ainsi, asseoir sa supériorité sur les autres organisations criminelles du pays.
D’après les dires de Zelevas, les fonctionnements de la pègre pouvaient être relativement différents d’une nation à l’autre. Si au Reike, le Baron avait réussi à s’imposer grâce à son argent et à sa toute-puissance, son influence agissant en grande partie pour étendre son pouvoir, en République, les choses semblaient bien différentes. Tout en poussant du pied la caissette que le prince déchu avait remis à Mortifère quelques semaines plus tôt -ce qui ne manqua pas de grandement étonner Vaenys-, Zelevas lui expliquait que le réel pouvoir était en réalité l’information. Fort heureusement, en tant qu’ancien prince, le Vosdraak savait gérer une équipe d’espionnage, il en avait même dans toutes les villes du Reike, qui lui donnaient de superbes résultats. À ces explications, le Baron ne put que dévisager Zelevas, il ne comprenait pas trop où il voulait en venir. Pourquoi le vieillard aurait besoin que Vaenys joue aux espions ? À moins que ce ne soit pour tout autre chose.
Et cela ne manqua pas, Zelevas souhaitait faire un « échange de bons procédés », le vieillard lui donnait des informations sur la République et, en échange, le prince déchu lui, l’informait sur l’état de la pègre républicaine ainsi que sur toutes les informations qu’il parviendrait à récolter sur l’Assemblée. Il ajouta vouloir aider le Vosdraak à retrouver sa « famille », il parlait certainement d’Ayshara. Cela était le plus grand souhait du Baron, mais pouvait-il réellement faire confiance à un homme politique ? Qu’est-ce qui pouvait garantir qu’une fois les souhaits de Zelevas réalisés, il n’allait pas trahir le Baron. Car après tout, comme il l’avait dit, « il ne rechignerait devant rien pour protéger et faire perdurer la République et sa culture, son identité et surtout son peuple. ». Ces simples mots ne pouvaient garantir une pleine confiance pour le prince déchu, mais après tout, lui aussi pouvait se montrer malin et asseoir son autorité, que ce soit par les mots, ou par la force en cas de besoin. Enfin pour l’instant, autant en apprendre plus sur son interlocuteur et ses intentions plutôt que de tout de suite se montrer méfiant.
Évidemment, le Vosdraak ne pouvait faire preuve d’une totale transparence, surtout que ce n’était pas son style. Il préférait garder ses petites affaires pour lui, mais rien ne l’empêchait de pleinement mentir, surtout pour servir son propre intérêt. « Si tel est votre souhait, monsieur le Sénateur, qu’il en soit ainsi. Après tout, nous serons amenés à travailler ensemble. Il serait fâcheux que l’on se cache des choses trop importantes. » annonça-t-il, ses améthystes regardant le verre bien entamé de son interlocuteur.
Il porta ensuite son regard dans les yeux bleus acier du Sénateur, prenant une nouvelle gorgée du Bourbon, qu’il trouvait toujours aussi délicieux. « Mon objectif ? Il est très simple, je veux étendre mon influence en dehors des frontières du Reike. C’est ce pour quoi je suis ici ce soir, monsieur d’Élusie. Pour ce qui est des forces que je dispose actuellement, ne vous en faites pas, elles sont largement suffisantes, j’ai des espions et des mercenaires prêts à venir dans votre pays. Ils peuvent être dirigé par l’un de vos soldats si vous le souhaitez. » rétorqua-t-il, esquissant un léger sourire sur son doux visage, évidemment, le soldat en question était Mortifère en personne. « Et, les fonds dont je dispose, ils devraient être eux-aussi suffisants pour me permettre de payer tout ce qu’il faut, et, dans le pire des cas, je pourrai procéder à de la vente de produits venus du Reike au sein même de la République, si vous me le permettez. » ajouta-t-il, sachant pertinemment que les déploiements de ces mercenaires en République seraient auto-financés par leur simple présence dans les bas-fonds républicains, grâce à leur statut de Reikois.
Ensuite il se leva, sa longue chevelure argentée descendait en cascade le long de ses épaules. Il marcha en direction de la fenêtre, devant laquelle il se posta, ses améthystes observant avec attention le domaine d’Élusie. « Une question me brûle les lèvres depuis maintenant plusieurs jours, monsieur le Sénateur. Mortifère, qu’est-il exactement ? Aussi bien pour vous que pour son être, sa personne. Je n’avais jamais vu de telles excroissances d’acier auparavant. » demanda-t-il, tout en tournant légèrement la tête sur le vieillard, le regard du coin de l’œil, une faible partie de son visage était éclairé par les faibles rayons de lune qui parvenaient à passer en travers du voile de nuage.
CENDRES
Zelevas aborda ensuite un sujet totalement étranger pour le Baron, les Grandes Familles de la République. Bien que le Vosdraak fût, durant la majeure partie de sa vie, le fils du couple royal du Reike, il n’en avait que faire des affaires politiques de ses parents, surtout celles de République. Il avait vaguement eu vent de la signification des Sept et de leur position au sein du pays à la bannière bleue, mais sans plus. Et honnêtement, aujourd’hui encore il s’en fichait royalement, ce qui possédait de l’intérêt à ses yeux en ce moment même, était le trône de la pègre républicaine et non les histoires ennuyantes de la politique du pays démocratique. Tout ce qu’il retint des paroles du vieillard, c’était le fait que les Grandes Familles n’avaient plus leur réseau personnel d’espionnage, et que le pouvoir en place avait transformé les professions mercenaires officieuses en statuts officiels d’importance étatique. Les Goldhearts étaient vraisemblablement dépourvus d’une quelconque forme d’intelligence pour réussir l’exploit de saboter les autres Familles tout en se sabotant eux-mêmes. Ou alors, comme le dit si bien Zelevas, ils en savent en réalité bien plus qu’il ne le montrât, laissant agir l’Assemblée à sa guise. Cette information pouvait intéresser de près de Vosdraak, s’il pouvait diminuer le pouvoir de la famille la plus puissante de République et ainsi, asseoir sa supériorité sur les autres organisations criminelles du pays.
D’après les dires de Zelevas, les fonctionnements de la pègre pouvaient être relativement différents d’une nation à l’autre. Si au Reike, le Baron avait réussi à s’imposer grâce à son argent et à sa toute-puissance, son influence agissant en grande partie pour étendre son pouvoir, en République, les choses semblaient bien différentes. Tout en poussant du pied la caissette que le prince déchu avait remis à Mortifère quelques semaines plus tôt -ce qui ne manqua pas de grandement étonner Vaenys-, Zelevas lui expliquait que le réel pouvoir était en réalité l’information. Fort heureusement, en tant qu’ancien prince, le Vosdraak savait gérer une équipe d’espionnage, il en avait même dans toutes les villes du Reike, qui lui donnaient de superbes résultats. À ces explications, le Baron ne put que dévisager Zelevas, il ne comprenait pas trop où il voulait en venir. Pourquoi le vieillard aurait besoin que Vaenys joue aux espions ? À moins que ce ne soit pour tout autre chose.
Et cela ne manqua pas, Zelevas souhaitait faire un « échange de bons procédés », le vieillard lui donnait des informations sur la République et, en échange, le prince déchu lui, l’informait sur l’état de la pègre républicaine ainsi que sur toutes les informations qu’il parviendrait à récolter sur l’Assemblée. Il ajouta vouloir aider le Vosdraak à retrouver sa « famille », il parlait certainement d’Ayshara. Cela était le plus grand souhait du Baron, mais pouvait-il réellement faire confiance à un homme politique ? Qu’est-ce qui pouvait garantir qu’une fois les souhaits de Zelevas réalisés, il n’allait pas trahir le Baron. Car après tout, comme il l’avait dit, « il ne rechignerait devant rien pour protéger et faire perdurer la République et sa culture, son identité et surtout son peuple. ». Ces simples mots ne pouvaient garantir une pleine confiance pour le prince déchu, mais après tout, lui aussi pouvait se montrer malin et asseoir son autorité, que ce soit par les mots, ou par la force en cas de besoin. Enfin pour l’instant, autant en apprendre plus sur son interlocuteur et ses intentions plutôt que de tout de suite se montrer méfiant.
Évidemment, le Vosdraak ne pouvait faire preuve d’une totale transparence, surtout que ce n’était pas son style. Il préférait garder ses petites affaires pour lui, mais rien ne l’empêchait de pleinement mentir, surtout pour servir son propre intérêt. « Si tel est votre souhait, monsieur le Sénateur, qu’il en soit ainsi. Après tout, nous serons amenés à travailler ensemble. Il serait fâcheux que l’on se cache des choses trop importantes. » annonça-t-il, ses améthystes regardant le verre bien entamé de son interlocuteur.
Il porta ensuite son regard dans les yeux bleus acier du Sénateur, prenant une nouvelle gorgée du Bourbon, qu’il trouvait toujours aussi délicieux. « Mon objectif ? Il est très simple, je veux étendre mon influence en dehors des frontières du Reike. C’est ce pour quoi je suis ici ce soir, monsieur d’Élusie. Pour ce qui est des forces que je dispose actuellement, ne vous en faites pas, elles sont largement suffisantes, j’ai des espions et des mercenaires prêts à venir dans votre pays. Ils peuvent être dirigé par l’un de vos soldats si vous le souhaitez. » rétorqua-t-il, esquissant un léger sourire sur son doux visage, évidemment, le soldat en question était Mortifère en personne. « Et, les fonds dont je dispose, ils devraient être eux-aussi suffisants pour me permettre de payer tout ce qu’il faut, et, dans le pire des cas, je pourrai procéder à de la vente de produits venus du Reike au sein même de la République, si vous me le permettez. » ajouta-t-il, sachant pertinemment que les déploiements de ces mercenaires en République seraient auto-financés par leur simple présence dans les bas-fonds républicains, grâce à leur statut de Reikois.
Ensuite il se leva, sa longue chevelure argentée descendait en cascade le long de ses épaules. Il marcha en direction de la fenêtre, devant laquelle il se posta, ses améthystes observant avec attention le domaine d’Élusie. « Une question me brûle les lèvres depuis maintenant plusieurs jours, monsieur le Sénateur. Mortifère, qu’est-il exactement ? Aussi bien pour vous que pour son être, sa personne. Je n’avais jamais vu de telles excroissances d’acier auparavant. » demanda-t-il, tout en tournant légèrement la tête sur le vieillard, le regard du coin de l’œil, une faible partie de son visage était éclairé par les faibles rayons de lune qui parvenaient à passer en travers du voile de nuage.
CENDRES
Au plafond, les ombres dansent en virevoltant au gré des flammes de la cheminée, au sol, c’est un autre ballet qui s’engage entre les deux hommes qui discutent, un bras de fer intangible aux enjeux essentiels. Le résultat idéal est un match nul, car celui qui ploie, celui qui montre sa faiblesse en premier à l’autre pendant ces négociations d’informations se révèle dominable et perturbe l’équilibre délicat que Zelevas s’évertue à mettre en place. S’il fait un faux pas, il risque de se faire avoir par le Baron et de livrer la République à un mal bien plus grand encore que l’Assemblée. Si le Baron commet un travers, la Pègre ne trouvera jamais d’équilibre en République si sa tête pensante se retrouve soumise au Sénat. Les traits fatigués par les années du vieux d’Élusie sont figés dans une stoïcité d’acier, ses yeux ne quittent pas un seul instant le visage de Draknys, la main posée contre sa bouche, les doigts enfouis dans sa barbe blanche en soutenant sa tête, il écoute impassiblement la réponse peu satisfaisante du Baron. Est-ce qu’il se fiche de lui? Est-ce qu’il a échoué à avoir sa considération? Peut-être. Peut-être aussi ne comprend-t’il pas à quel point il a changé de cour, la culture reikoise a cette tendance péniblement arrogante de se croire supérieure à tous alors que leur peuple n’est qu’une bande de guignols en pagne perdus dans le désert à manger du sable, et le prince héritier n’a jamais eu la réputation d’être excessivement humble non plus. Tandis que le Vosdraak s’éloigne du fauteuil pour aller se poster devant la fenêtre, le vieillard demeure songeur sur son propre séant, puis en entendant la question du Baron, il sourit intérieurement, amusé. Il est vrai que rencontrer Mortifère ne laisse pas indifférent, comment peut-il blâmer Vaenys que cela constitue la première question qu’il lui adresse? Cependant avant d’apporter une réponse à cette interrogation, Zelevas met les choses au clair:
”Il va falloir faire mieux que cela.” La chambre de sa pipe rencontre le bois de l’accoudoir pour déverser le trop plein de braises sur le sol. ”Je vous ai adressé plusieurs questions pour vous laisser l’embarras du choix, mais on va reprendre un à un tranquillement, en commençant par votre hommes. Je vous l’ai déjà dit, les coutumes et la culture républicaine sont drastiquement différentes de la politique reikoise, je ne peux qu’imaginer qu’il en soit de même pour la pègre parce que je ne connais pas assez celle du Reike pour réellement m’exprimer sur la question. Je vais cependant vous apporter un peu de contexte pour vous aider à mettre du relief à vos plans.” Zelevas continue sur un ton réprobateur, comme s’il sermonnait son interlocuteur. ”Contrairement au Reike et à Shoumeï, la République est bâtie sur la paix, elle n’a connue que ça sur ces quatre milles dernières années, vous ne trouverez donc pas étonnant que contrairement au Reike, notre armée régulière soit moins bien qualifiée que notre organisme de milice. Service militaire obligatoire, concours d’entrée à l’école des officiers, sept ans d’étude au total pour exercer. Les Officiers Républicains ne sont pas de simples réservistes avec des hallebardes, ce sont des gardiens de la paix et de l’ordre dans les grandes villes de la République… ce qui signifie qu’ils sont excessivement compétents, mais pas qu’ils soient incorruptibles. Je reformule donc ma question Baron, de quelles forces disposez vous réellement? Parce qu’amenez donc vos hommes ici, et regardez les se faire capturer dans les premiers pièges tendus par les OR, commettre les faux pas les uns après les autres parce qu’ils ignorent les traditions de nos bas-fonds, se faire dénoncer par les autres groupuscules criminels locaux parce qu’ils sont trop bruyants. tomber comme des mouches parce qu’ils sous-estiment les forces de l’ordre. Amenez vos espions, Baron, et regardez les subir le même sort. Vous allez avoir besoin d’hommes républicains Draknys, vous allez avoir besoin de votre propre réseau ré-pu-bli-cain.” chaque syllabe est discrètement martelée par l’index du sénateur sur son accoudoir. ”Trois mille cinq cents Officiers Républicains sont en faction dans les grandes villes, à raison d’environ un million d’habitant par cité, en prenant en compte les populations des circonscriptions, les ruraux et la distribution inégale entre centre-ville et banlieues, nous tombons environ à un Officier pour chaque deux cents habitants. C’est un regard très assidu qu’ils peuvent se permettre de porter sur les quelques individus qu’ils trouvent louche dans leur tranche de surveillance. Comment comptez-vous procéder? Hmm? Ce n’est pas ma question Baron, je persiste à vous demander les moyens dont vous disposez, mais ce n’est qu’une invitation à la réflexion… et à plus de considération de votre part.”
Zelevas se lève de son fauteuil en grimaçant, il n’aime pas rester trop longtemps assis dans cette maison mal isolée. Il se poste directement devant le feu de la cheminée, à l’opposé de Vaenys par rapport à la table basse. D’un côté le Sénateur près de la lumière chaude dont les flammes reflètent la passion brûlante qui l’anime envers sa nation, de l’autre le Baron baigné dans la lumière argentée presque métallique de la lune, une lueur aussi glaciale que l’affection que celui-ci semble porter à son pays.
”La République est peut-être une nation de paix, mais elle n’est pas facile à prendre.”
À ces mots, le verre de bourbon revient aux lèvres du Sénateur pour être vidé, et il le pose nonchalamment sur la table basse en le laissant à moitié tomber sur le meuble. Les yeux de givre du Sénateur tranchent avec l’aura chaleureuse de la cheminée tandis qu’ils se plantent dans les améthystes du Vosdraak.
”Transparence. Échange de bons procédés Baron. Quelles sont les forces à votre disposition prêtes à intervenir en République?”
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Assemblée la clé de voûte
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Vaenys buvait les paroles de Zelevas avec une intention toute particulière. Il avait la forte impression que son interlocuteur lui faisait la morale, ce qui en réalité, était très certainement le cas. Peut-être sous-estimait-il le vieillard, ce dernier semblait bien moins stupide que la plupart des autres politiciens que le Baron ait pu rencontrer durant sa longue existence en tant que prince du Reike. Enfin peu importe, il suffisait d’écouter calmement le Sénateur, puis d’agir intelligemment dans le but d’obtenir ce qu’il était venu chercher dans ce manoir délabré. Cependant, son interlocuteur n’avait pas totalement tort. Faire venir des mercenaires et espions du Reike, comme Wulfric par exemple, n’était pas spécialement une bonne idée, même s’il pensait le contraire avant les explications du vieillard. Bien que le lycanthrope excellât dans son travail au sein de la pègre Reikoise, il n’était en rien certain qu’il fût capable de pareilles prouesses en République. Ce qu’il fallait à Vaenys, c’était un homme d’origine républicaine capable de l’aider, ou alors, de tout faire tout seul, comme il put le faire un siècle plus tôt, pour prendre le pouvoir de l’organisation criminelle Reikoise.
Il était vrai que les autorités républicaines pouvaient être bien différentes de celles du Reike. Là où en République, les officiers étaient formés pendant sept longues années, dans la nation du désert, on préférait les réservistes. Réservistes qui eux étaient supervisés par des officiers ou des sous-officiers sortis tout droit d’un cursus de cinq ans à Drakstrang. Le mode de fonctionnement des deux factions était bien différent, mais y en avait-il un plus efficace que l’autre ? Certainement, et cela, le prince déchu n’allait pas tarder à le découvrir de lui-même. Les paroles de Zelevas étaient très claires pour le Baron, il fallait repartir de zéro, oublier qu’il n’était pas au Reike. En République, le Baron n’était rien, peut-être une simple légende, peut-être même rien du tout. Vaenys dirigea de nouveau son regard par la fenêtre, observant le reflet des flammes qui dansaient aux côtés du Sénateur.
Vaenys ne pouvait qu’être surpris des explications de Zelevas concernant les effectifs des forces de l’ordre républicaines. Pourquoi était-il autant ? Et surtout, pourquoi sept ans de formation pour juste veiller sur une ville ? C’est absurde. Tout ceci menait le prince déchu à une grande réflexion, sans pour autant l’apeurer ou l’inquiéter. Finalement, comment allait-il réellement procéder pour asseoir son autorité sur les petits groupes de criminels républicains ? Employer la même stratégie qu’au Reike était effectivement une solution, mais était-ce la bonne ? Zelevas attendait de Vaenys de la transparence et, à l’heure actuelle, le Baron n’avait pas réellement le choix. Il devait dire la vérité, tout en se montrant persuasif sur ses propres moyens de procéder.
Il se retourna à présent vers le Sénateur, plongeant ses améthystes dans les yeux de givre de Zelevas, qui semblait déjà le dévisager, attendant les agissements de Vaenys. Le violet des yeux de Vaenys devenait de plus en plus intense, des ombres semblaient doucement se former tout autour de lui, des ombres fines qui paraissaient tranchantes. « Je n’apprécie guère que l’on me fasse la leçon monsieur le Sénateur. » annonça-t-il, projetant l’une des fines lames d’ombre en direction du vieillard, qui frôlait son visage de très près. « Ceci dit, vous avez raison. Je n’ai aucune connaissance du fonctionnement de la République et de ses forces de l’ordre. » ajouta-t-il, tout en dissipant les ombres, qui laissèrent une légère brume noire entourer le Baron. Ce dernier, perçant les ténèbres de ses yeux mauves, sortit de ce voile sombre, tout en commençant à provoquer de légers picotements dans le crâne de Zelevas. Une attaque mentale qu’il ne poussait pas plus loin, inutile de blesser son futur collaborateur. D’autant plus que cette entente ne lui serait que bénéfique.
« Effectivement, si je dois être totalement transparent avec vous, monsieur le sénateur, je ne dispose d’aucune force au sein de votre nation, si ce n’est un mercenaire républicain qui a travaillé pour moi par le passé, mais un seul homme ne me serait point suffisant, n’est-ce pas ? » continua-t-il, toujours en regardant le Sénateur. « Cependant, il y a un siècle, alors que votre existence n’avait pas encore débuté, j’ai su prendre le contrôle de la pègre Reikoise et ainsi, asseoir mon autorité sur les pathétiques criminels Reikois. Pour ce faire, j’ai simplement pris le contrôle d’un groupe de criminels et, avec ce groupe, j’ai mené des guerres de gangs, afin de prendre la tête de nombreux de ces dit gangs, en assassinant leur chef. Et ce, jusqu’à prendre le contrôle total de la pègre Reikoise et ainsi, étendre mon influence pour la modeler à ma guise. En manipulant tous les pions à ma disposition, j’ai pu devenir bien plus puissant que ces pathétiques imposteurs de monarques ne l’ont jamais été. Et aujourd’hui, je suis celui qui règne sur la pègre au sein du Reike depuis plus d’une centaine d’années. Alors croyez-moi, monsieur d’Élusie, je n’aurai aucun mal à faire de même dans votre pays, à condition que vous me fournissiez les informations nécessaires au préalable. Ainsi, je commencerai par bâtir mon propre réseau au sein de République. Une fois cela fait, je m’assurerai du bon déroulement de notre projet, tout en étendant mon pouvoir et mon influence. Il faut aussi que je sois prudent concernant les milices, si j’ai bien compris. J’imagine que comme vous m’avez laissé le comprendre, d’onéreux pots-de-vin suffiront. Ma manipulation de la magie des ténèbres et des arcanes me facilitera la tâche, croyez-moi. Je suis capable de persuader bons nombres de pathétiques âmes errantes sous nos pieds. » conclut-il, un léger sourire se dessinant sur son visage alors qu’il détourna le regard de son interlocuteur. Il retourna prendre place sur son siège, puis finit le verre de Bourbon que Zelevas lui avait servi plus tôt. Il plongea de nouveau son regard dans celui du Sénateur, le dévisageant.
CENDRES
Il était vrai que les autorités républicaines pouvaient être bien différentes de celles du Reike. Là où en République, les officiers étaient formés pendant sept longues années, dans la nation du désert, on préférait les réservistes. Réservistes qui eux étaient supervisés par des officiers ou des sous-officiers sortis tout droit d’un cursus de cinq ans à Drakstrang. Le mode de fonctionnement des deux factions était bien différent, mais y en avait-il un plus efficace que l’autre ? Certainement, et cela, le prince déchu n’allait pas tarder à le découvrir de lui-même. Les paroles de Zelevas étaient très claires pour le Baron, il fallait repartir de zéro, oublier qu’il n’était pas au Reike. En République, le Baron n’était rien, peut-être une simple légende, peut-être même rien du tout. Vaenys dirigea de nouveau son regard par la fenêtre, observant le reflet des flammes qui dansaient aux côtés du Sénateur.
Vaenys ne pouvait qu’être surpris des explications de Zelevas concernant les effectifs des forces de l’ordre républicaines. Pourquoi était-il autant ? Et surtout, pourquoi sept ans de formation pour juste veiller sur une ville ? C’est absurde. Tout ceci menait le prince déchu à une grande réflexion, sans pour autant l’apeurer ou l’inquiéter. Finalement, comment allait-il réellement procéder pour asseoir son autorité sur les petits groupes de criminels républicains ? Employer la même stratégie qu’au Reike était effectivement une solution, mais était-ce la bonne ? Zelevas attendait de Vaenys de la transparence et, à l’heure actuelle, le Baron n’avait pas réellement le choix. Il devait dire la vérité, tout en se montrant persuasif sur ses propres moyens de procéder.
Il se retourna à présent vers le Sénateur, plongeant ses améthystes dans les yeux de givre de Zelevas, qui semblait déjà le dévisager, attendant les agissements de Vaenys. Le violet des yeux de Vaenys devenait de plus en plus intense, des ombres semblaient doucement se former tout autour de lui, des ombres fines qui paraissaient tranchantes. « Je n’apprécie guère que l’on me fasse la leçon monsieur le Sénateur. » annonça-t-il, projetant l’une des fines lames d’ombre en direction du vieillard, qui frôlait son visage de très près. « Ceci dit, vous avez raison. Je n’ai aucune connaissance du fonctionnement de la République et de ses forces de l’ordre. » ajouta-t-il, tout en dissipant les ombres, qui laissèrent une légère brume noire entourer le Baron. Ce dernier, perçant les ténèbres de ses yeux mauves, sortit de ce voile sombre, tout en commençant à provoquer de légers picotements dans le crâne de Zelevas. Une attaque mentale qu’il ne poussait pas plus loin, inutile de blesser son futur collaborateur. D’autant plus que cette entente ne lui serait que bénéfique.
« Effectivement, si je dois être totalement transparent avec vous, monsieur le sénateur, je ne dispose d’aucune force au sein de votre nation, si ce n’est un mercenaire républicain qui a travaillé pour moi par le passé, mais un seul homme ne me serait point suffisant, n’est-ce pas ? » continua-t-il, toujours en regardant le Sénateur. « Cependant, il y a un siècle, alors que votre existence n’avait pas encore débuté, j’ai su prendre le contrôle de la pègre Reikoise et ainsi, asseoir mon autorité sur les pathétiques criminels Reikois. Pour ce faire, j’ai simplement pris le contrôle d’un groupe de criminels et, avec ce groupe, j’ai mené des guerres de gangs, afin de prendre la tête de nombreux de ces dit gangs, en assassinant leur chef. Et ce, jusqu’à prendre le contrôle total de la pègre Reikoise et ainsi, étendre mon influence pour la modeler à ma guise. En manipulant tous les pions à ma disposition, j’ai pu devenir bien plus puissant que ces pathétiques imposteurs de monarques ne l’ont jamais été. Et aujourd’hui, je suis celui qui règne sur la pègre au sein du Reike depuis plus d’une centaine d’années. Alors croyez-moi, monsieur d’Élusie, je n’aurai aucun mal à faire de même dans votre pays, à condition que vous me fournissiez les informations nécessaires au préalable. Ainsi, je commencerai par bâtir mon propre réseau au sein de République. Une fois cela fait, je m’assurerai du bon déroulement de notre projet, tout en étendant mon pouvoir et mon influence. Il faut aussi que je sois prudent concernant les milices, si j’ai bien compris. J’imagine que comme vous m’avez laissé le comprendre, d’onéreux pots-de-vin suffiront. Ma manipulation de la magie des ténèbres et des arcanes me facilitera la tâche, croyez-moi. Je suis capable de persuader bons nombres de pathétiques âmes errantes sous nos pieds. » conclut-il, un léger sourire se dessinant sur son visage alors qu’il détourna le regard de son interlocuteur. Il retourna prendre place sur son siège, puis finit le verre de Bourbon que Zelevas lui avait servi plus tôt. Il plongea de nouveau son regard dans celui du Sénateur, le dévisageant.
CENDRES
Suite au recadrage un peu musclé que Zelevas vient d’effectuer, le vieillard est on ne peut plus curieux, il se demande si le Vosdraak va s’écraser ce qui serait surprenamment décevant, ou s’il va avoir un aperçu de ce qu’est réellement le Baron. Il veut savoir. Il a besoin de le savoir. Aussi étrange que cela pourrait paraître le Sénateur se fiche éperdument de Vaenys Draknys, le frère de l’impératrice du Reike ne lui est nullement utile, c’est du Baron dont il a besoin. Et lorsque son interlocuteur se retourne vers lui, c’est le Baron qui lui répond. d’Élusie Hausse un sourcil quand le regard du Vosdraak s’ancre dans le sien, il y a quelque chose de très étrange avec les yeux… non, les iris, ce sont les iris qui sont bien plus écarlates! Soudainement alerte, Zelevas ouvre grand propres yeux bleus gris pour observer attentivement son adversaire, il regarde les ombres se former autour du Baron avec une certaine anxiété. Alors que la magie du puissant sorcelier devient de plus en plus ostensible, d’Élusie lève un bras pour se gratter la barbe, pour le moment circonspect, et quand une des billes obscures fuse à sa droite pour s’écraser derrière lui dans la poutre de soutènement de la cheminée, ses doigts tressaille, et il montre la paume de sa main comme pour signifier au Baron quelque chose de vague, ne pas aller plus loin ou s’arrêter là, mais Zelevas sent sa vue se troubler. Le haut de son champs de vision commence à scintiller comme s’il s’enfonçait les doigts dans les yeux et un léger mal de crâne le frappe à l’arcade sourcilière. Une attaque psychique de faible intensité, rien que l’ancien Limier n’ai jamais surmonté mais il doit avouer que ça fait peut-être une ou deux décennies depuis qu’il a encaissé la dernière, ça devait être un convict qui l’avait agressé au tribunal lorsqu’il l’avait prononcé coupable ou quelque chose comme ça. Cependant là maintenant, il n’avait pas la même forme qu’à l’époque, et même cette petite céphalée nécessite qu’il se concentre un peu pour conserver toute sa prestance. La main toujours dressée à l’encontre du Baron comme pour canaliser une quelconque magie qu’il n’a de toute façon pas, Zelevas ferme ses yeux et rassemble ses pensées autour de ses perceptions physiques, ses vêtements contre sa peau, l’équilibre de son oreille interne, la salive affluente dans sa bouche… Une fois que le Vosdraak continue et que le mal de crâne se dissipe, le Sénateur rouvre les yeux et observe avec défiance le prince déchu. Intérieurement il se révèle un peu plus satisfait de voir le Baron faire preuve de fermeté, une des grosses interrogations qu’il cherche à lever avec cette entrevue actuelle est la persuasion que peut déployer le potentiel roi de la pègre en République. Le rapport que Mortifère lui avait dressé de sa rencontre avec le Baron l’avait laissé relativement froid, aucune tentative de négociation, aucune question avant de savoir s’il allait rencontrer Zelevas, rien. Le Sénateur avait donc préparé cette soirée avec plus d’attention et il choisissait ses mots avec beaucoup de précaution, la provocation faite à l’encontre de Vaenys était prévue, mais la réaction du mage restait une inconnue, le vieux était donc légèrement soulagé de constater que ça s’arrêtait là, et satisfait que la réponse soit adapté à la hauteur du manque de respect et de sa propre classe sociale.
Maintenant qu’il se concentre sur le discours même de Vaenys, il reprend une expression complètement neutre et écoute patiemment la réponse maintenant verbale du Vosdraak, et il doit s’admettre un peu déçu de ce qu’il entend. C’est tout? C’est ça la Pègre du Reike? Il a l’impression d’avoir sous les yeux une parodie sordidement similaire de l’ascension de Mirelda à la tête de l’économie républicaine, une garce qui s’est hissée en haut de l’échelle capitaliste grâce à une série d’opportunités fortuites dévastante de simplicité. Il ne sait pas quoi dire, les mots lui manquent. Est-ce que c’est la pègre reikoise qu’il avait très vastement surestimée à cause de l’écran que les autorité du pays voisin dressaient devant ses yeux de Garde des Sceaux? Est-ce que c’est l’influence du Baron qui avaient grossit sa légende? Probable. Mais tout de même, il s’agit de Vaenys, l’héritier du Reike et de la dynastie la plus vieille et la plus stable que l’empire avait connu… Soucieux, Zelevas continue à parcourir son menton de ses doigts en réfléchissant, la tournure de l’entrevue ne lui plaisait guère, au delà du simple fait d’avoir le contrôle sur le Baron, le Sénateur se demandait si celui ci aurait les épaules pour commander les bas-fonds républicains. L’investissement mais surtout le risque qu’il prend en contactant le Baron et en le rencontrant personnellement est déjà grand, décuplé à partir du moment où une liaison continue doit perdurer entre eux pour se coordonner et que les rencontres se multiplient. Si Vaenys n’est que le nobliau hautain pour lequel il peut passer, il n’est alors pas la personne qu’il cherche à introniser, l’empire du crime fondé au Reike est peut-être vastement encensé dans l’esprit du Z par la distance qui l’en sépare. Lorsque Vaenys embraye sur ses plans pour la République, c’est la goutte de trop. Le petit insolent retourne à quelques mètres du Sénateur s’asseoir dans le fauteuil avec un air satisfait, tandis que le vieillard reste planté là, bouche-bée et interloqué.
”Est-ce que…?!? Huh” Ses épaules se soulèvent d’un unique hoquet de ricanement. ”Est-ce que vous avez écouté une seule chose de ce que je viens de vous dire? Abattez une porte, nettoyez un quartier et vous allez vous faire plus d’ennemis en dix minutes que dans vos cents ans de domination au Reike Vaenys.” Le ton monte un peu alors que Zelevas allie maintenant les gestes de sa main en conjonction à ses propos. ”Les gangs républicains existent dans un microcosme où chaque chose est à sa place, les Sept Grandes Familles tolèrent la présence de ces groupuscules pour leur propre intérêt, ces groupes régulent les nouveaux arrivants dans les bas-fonds et monopolisent les différents trafics à travers le pays. Alors oui bien sûr allez détruire l’un d’entre eux, je vous souhaite un bon courage pour supporter l’effort de guerre contre la Grande Famille dont vous aurez impacté le business, contre les Officiers Républicains qui vont être fort peu content de gérer la banlieue perturbée par l’effondrement de pouvoir que vous avez provoqué, contre les groupes criminels adverses qui vous en voudront d’avoir supprimé un de leur acteurs et d’être devenu une menace imminente.” Zelevas se recule de quelques pas en direction de son propre fauteuil, faisant mine de ne même pas se préoccuper de son interlocuteur. ”Et je ne parle même pas des clients du groupe que vous aurez attaqué. L’information est le pouvoir Baron, envoyer les gens six-pieds sous terre n’est que très rarement la bonne solution pour débloquer les affaires en République.” Il se met à maugréer dans sa barbe désormais, la moitié des mots sont mâchés. ”Il va falloir que vous fassiez vos preuves, parce que vous faisiez peut-être la loi au Reike mais ici je ne vous donne pas deux semaines en l’état avant qu’on vous ramasse au fond du canal.”
Maintenant qu’il se concentre sur le discours même de Vaenys, il reprend une expression complètement neutre et écoute patiemment la réponse maintenant verbale du Vosdraak, et il doit s’admettre un peu déçu de ce qu’il entend. C’est tout? C’est ça la Pègre du Reike? Il a l’impression d’avoir sous les yeux une parodie sordidement similaire de l’ascension de Mirelda à la tête de l’économie républicaine, une garce qui s’est hissée en haut de l’échelle capitaliste grâce à une série d’opportunités fortuites dévastante de simplicité. Il ne sait pas quoi dire, les mots lui manquent. Est-ce que c’est la pègre reikoise qu’il avait très vastement surestimée à cause de l’écran que les autorité du pays voisin dressaient devant ses yeux de Garde des Sceaux? Est-ce que c’est l’influence du Baron qui avaient grossit sa légende? Probable. Mais tout de même, il s’agit de Vaenys, l’héritier du Reike et de la dynastie la plus vieille et la plus stable que l’empire avait connu… Soucieux, Zelevas continue à parcourir son menton de ses doigts en réfléchissant, la tournure de l’entrevue ne lui plaisait guère, au delà du simple fait d’avoir le contrôle sur le Baron, le Sénateur se demandait si celui ci aurait les épaules pour commander les bas-fonds républicains. L’investissement mais surtout le risque qu’il prend en contactant le Baron et en le rencontrant personnellement est déjà grand, décuplé à partir du moment où une liaison continue doit perdurer entre eux pour se coordonner et que les rencontres se multiplient. Si Vaenys n’est que le nobliau hautain pour lequel il peut passer, il n’est alors pas la personne qu’il cherche à introniser, l’empire du crime fondé au Reike est peut-être vastement encensé dans l’esprit du Z par la distance qui l’en sépare. Lorsque Vaenys embraye sur ses plans pour la République, c’est la goutte de trop. Le petit insolent retourne à quelques mètres du Sénateur s’asseoir dans le fauteuil avec un air satisfait, tandis que le vieillard reste planté là, bouche-bée et interloqué.
”Est-ce que…?!? Huh” Ses épaules se soulèvent d’un unique hoquet de ricanement. ”Est-ce que vous avez écouté une seule chose de ce que je viens de vous dire? Abattez une porte, nettoyez un quartier et vous allez vous faire plus d’ennemis en dix minutes que dans vos cents ans de domination au Reike Vaenys.” Le ton monte un peu alors que Zelevas allie maintenant les gestes de sa main en conjonction à ses propos. ”Les gangs républicains existent dans un microcosme où chaque chose est à sa place, les Sept Grandes Familles tolèrent la présence de ces groupuscules pour leur propre intérêt, ces groupes régulent les nouveaux arrivants dans les bas-fonds et monopolisent les différents trafics à travers le pays. Alors oui bien sûr allez détruire l’un d’entre eux, je vous souhaite un bon courage pour supporter l’effort de guerre contre la Grande Famille dont vous aurez impacté le business, contre les Officiers Républicains qui vont être fort peu content de gérer la banlieue perturbée par l’effondrement de pouvoir que vous avez provoqué, contre les groupes criminels adverses qui vous en voudront d’avoir supprimé un de leur acteurs et d’être devenu une menace imminente.” Zelevas se recule de quelques pas en direction de son propre fauteuil, faisant mine de ne même pas se préoccuper de son interlocuteur. ”Et je ne parle même pas des clients du groupe que vous aurez attaqué. L’information est le pouvoir Baron, envoyer les gens six-pieds sous terre n’est que très rarement la bonne solution pour débloquer les affaires en République.” Il se met à maugréer dans sa barbe désormais, la moitié des mots sont mâchés. ”Il va falloir que vous fassiez vos preuves, parce que vous faisiez peut-être la loi au Reike mais ici je ne vous donne pas deux semaines en l’état avant qu’on vous ramasse au fond du canal.”
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Assemblée la clé de voûte
Feat. Zelevas E. Fraternitas
Vaenys avait bien du mal à comprendre les paroles de Zelevas, non pas qu’il les ignorait, mais le fonctionnement de la pègre républicaine était bien différent de celle du Reike, et cela, la créature à la chevelure argentée se devait de le comprendre. Peut-être que pour une fois dans sa vie, le Baron devait prendre en compte les conseils et explications d’autrui, surtout lorsque ces-derniers savent de quoi ils parlent. La main droite du prince déchu vint se poser sous le menton de ce dernier, qui observait son interlocuteur avec ses améthystes. Le Sénateur insistait sur le fait que la force brute n’était clairement pas la meilleure des idées pour prendre le contrôle de la pègre républicaine. Peut-être que Vaenys devait, pour une fois, user de ses talents de négociateur. Après tout, étant destiné par le passé à devenir le Roi du Reike, il avait reçu toute l’éducation nécessaire devenir un fin négociateur.
Cependant, l’affront dont faisait preuve le vieillard ne plaisait guère au Vosdraak, lui qui n’avait pas l’habitude d’être traité de la sorte. Il plongea une nouvelle fois son regard d’améthyste dans les yeux glacials du Sénateur d’Élusie, souhaitant plus que tout le réduire en miettes. Vaenys devait faire ses preuves ? Voilà bien la première fois qu’il entendit cela de toute sa vie. Non, il ne pensait pas avoir à faire ses preuves, bien au contraire. Il se leva, tout en fixant le vieillard de ses améthystes, commençant une nouvelle fois à lancer une attaque mentale, mais cette fois-ci, l’intensité était légèrement plus élevée. Il se rapprocha lentement du Sénateur, se penchant doucement près de lui. « Sachez, cher Zelevas, que si je le souhaitais, je détruirais totalement l’équilibre instable de votre pathétique Nation. Certes, je peux paraître brutal dans ma manière de faire, mais je sais aussi faire preuve d’une grande ingéniosité. Voyez-vous, durant ma vie passée, j’étais destiné à devenir le roi du pays le plus puissant de ce monde. J’ai évidemment connaissance des différentes stratégies de négociation possibles, les ayant appris à mes dépens. Je ne suis pas seulement arrivé à la tête de la pègre Reikoise par la force, comme j’ai voulu le faire comprendre, j’ai également passé de nombreuses années à organiser mon commerce. J’ai fait du chantage aux pires êtres, ceux qui n’étaient pas prêts à se soumettre, même pas pour un tonneau rempli de pièces d’or. Et tout cela parce que j’avais à ma disposition mes espions personnels au palais, des espions qui me faisaient des rapports sur les pires raclures de ce monde, que j’ai pu contrôler à ma guise, comme de pathétiques marionnettes. Des petits paysans aux grands seigneurs en passant par les nobles, tous m’étaient loyales et dévoués, jusqu’à l’arrivée de ce chien de Tensai. Beaucoup m’ont tourné le dos, mais la pègre n’est pas facilement destructible. J’ai vite réussi à reconstruire mon petit empire souterrain au Reike, bien que Tensai ai plus de jugeote que les rats qui me servaient de géniteur. Et après tout, la force brute n’est que rarement dominante, et vous, vous avez su me le montrer par le passé, lorsque vous étiez Garde des Sceaux. » murmura-t-il, stoppant petit à petit son attaque mentale. Il souhaitait tout de même que le vieillard reste conscient pour la suite de cette petite entrevue.
Il se retourna, puis retourna s’asseoir, comme si de rien n’était. Il attendait que Zelevas reprenne doucement ses esprits, lui qui devait certainement être légèrement secoué par un mal de tête atroce qui ne dura que quelques secondes. Le Baron se posta une nouvelle fois sur ce fauteuil fait de matière noble, puis, il porta ses mains jusqu’à devant sa bouche, les croisant au passage. Il ferma les yeux, puis baissa la tête, prenant un air réfléchi, en attendant que le vieillard soit en mesure d'écouter la suite. « Permettez-moi de vous proposer une alternative à la force, puisque cette dernière vous semble trop stupide, ou sauvage, peu importe, je m’en fiche pour dire vrai. Vous persistez à me faire comprendre que l’information est le pouvoir, j’imagine donc que, soit vous m’aiderez à obtenir les informations nécessaires au bon déroulement de la prise de pouvoir, soit je vais devoir me débrouiller. » soupira-t-il légèrement, continuant de réfléchir.
« Dans les deux cas, je serai capable de prendre le contrôle petit à petit de manière « pacifique ». Grâce au carnet d’adresses que vous m’aviez fait parvenir via votre chien de garde, j’ai pu repérer quelques-uns des mercenaires et voleurs qui y figurait. Étant capable de me camoufler, comme vous avez pu le voir, j’ai pris soin d’en suivre un en particulier, afin de prendre connaissance d’informations compromettantes à son sujet. » annonça-t-il, redressant la tête, puis ouvrant les yeux, regardant Zelevas, sans pour autant plonger son regard dans celui du Sénateur. « En étant persuasif, je pourrais déjà, rien qu’avec ce pathétique être, immiscer mon influence dans le groupe dont il est le chef afin de m’imposer petit à petit. Éventuellement faire un commerce avec celui-ci, entre le Reike et la République, afin de vendre certain « produit » provenant de l’empire. Ainsi, je pourrai étendre ce commerce sur d’autres groupes, et étendre mon influence par la même occasion, sans pour autant alarmer les autorités et les Grandes Familles. » continua-t-il, portant désormais son regard dans les yeux glacials du vieillard. Un léger sourire se dessina sur son visage. « Puisque j’imagine que la vente de pauvres petites drogues ne dérange pas plus que cela les autorités, après tout, le vice est présent partout, même dans les sociétés les plus pures, n’est-ce pas ? Plus je parviendrai à me faire des alliés dans les bas-fonds, plus je récolterai des informations. Ceci couplé aux archives de procès et aux irrégularités financières des grandes entreprises républicaines. Ainsi, je serai en mesure de faire du chantage et autres aux grandes instances républicaines. » une légère pause, un nouveau soupir.
« C’est ce que vous souhaitez, non ? Que j’use des informations que je possède et posséderai pour soumettre toutes ces petites merdes qui vous servent d’ennemis, que je me montre plus malin que nos adversaires. Ainsi, plus mon influence sera grande, plus je serai en mesure de m’en prendre à l’Assemblée, de l’infiltrer, et de faire tomber ces pathétiques sorcières qui vous gênent tant. » ajouta-t-il, détournant désormais son regard sur les flammes dansantes aux côtés de son interlocuteur. « Mon plan a certes, des failles et peut être long à mettre en place, mais si vous m’aidez, il est tout à fait possible d’arriver à nos fins sans le moindre problème, croyez-moi. » conclut-il.
CENDRES
Cependant, l’affront dont faisait preuve le vieillard ne plaisait guère au Vosdraak, lui qui n’avait pas l’habitude d’être traité de la sorte. Il plongea une nouvelle fois son regard d’améthyste dans les yeux glacials du Sénateur d’Élusie, souhaitant plus que tout le réduire en miettes. Vaenys devait faire ses preuves ? Voilà bien la première fois qu’il entendit cela de toute sa vie. Non, il ne pensait pas avoir à faire ses preuves, bien au contraire. Il se leva, tout en fixant le vieillard de ses améthystes, commençant une nouvelle fois à lancer une attaque mentale, mais cette fois-ci, l’intensité était légèrement plus élevée. Il se rapprocha lentement du Sénateur, se penchant doucement près de lui. « Sachez, cher Zelevas, que si je le souhaitais, je détruirais totalement l’équilibre instable de votre pathétique Nation. Certes, je peux paraître brutal dans ma manière de faire, mais je sais aussi faire preuve d’une grande ingéniosité. Voyez-vous, durant ma vie passée, j’étais destiné à devenir le roi du pays le plus puissant de ce monde. J’ai évidemment connaissance des différentes stratégies de négociation possibles, les ayant appris à mes dépens. Je ne suis pas seulement arrivé à la tête de la pègre Reikoise par la force, comme j’ai voulu le faire comprendre, j’ai également passé de nombreuses années à organiser mon commerce. J’ai fait du chantage aux pires êtres, ceux qui n’étaient pas prêts à se soumettre, même pas pour un tonneau rempli de pièces d’or. Et tout cela parce que j’avais à ma disposition mes espions personnels au palais, des espions qui me faisaient des rapports sur les pires raclures de ce monde, que j’ai pu contrôler à ma guise, comme de pathétiques marionnettes. Des petits paysans aux grands seigneurs en passant par les nobles, tous m’étaient loyales et dévoués, jusqu’à l’arrivée de ce chien de Tensai. Beaucoup m’ont tourné le dos, mais la pègre n’est pas facilement destructible. J’ai vite réussi à reconstruire mon petit empire souterrain au Reike, bien que Tensai ai plus de jugeote que les rats qui me servaient de géniteur. Et après tout, la force brute n’est que rarement dominante, et vous, vous avez su me le montrer par le passé, lorsque vous étiez Garde des Sceaux. » murmura-t-il, stoppant petit à petit son attaque mentale. Il souhaitait tout de même que le vieillard reste conscient pour la suite de cette petite entrevue.
Il se retourna, puis retourna s’asseoir, comme si de rien n’était. Il attendait que Zelevas reprenne doucement ses esprits, lui qui devait certainement être légèrement secoué par un mal de tête atroce qui ne dura que quelques secondes. Le Baron se posta une nouvelle fois sur ce fauteuil fait de matière noble, puis, il porta ses mains jusqu’à devant sa bouche, les croisant au passage. Il ferma les yeux, puis baissa la tête, prenant un air réfléchi, en attendant que le vieillard soit en mesure d'écouter la suite. « Permettez-moi de vous proposer une alternative à la force, puisque cette dernière vous semble trop stupide, ou sauvage, peu importe, je m’en fiche pour dire vrai. Vous persistez à me faire comprendre que l’information est le pouvoir, j’imagine donc que, soit vous m’aiderez à obtenir les informations nécessaires au bon déroulement de la prise de pouvoir, soit je vais devoir me débrouiller. » soupira-t-il légèrement, continuant de réfléchir.
« Dans les deux cas, je serai capable de prendre le contrôle petit à petit de manière « pacifique ». Grâce au carnet d’adresses que vous m’aviez fait parvenir via votre chien de garde, j’ai pu repérer quelques-uns des mercenaires et voleurs qui y figurait. Étant capable de me camoufler, comme vous avez pu le voir, j’ai pris soin d’en suivre un en particulier, afin de prendre connaissance d’informations compromettantes à son sujet. » annonça-t-il, redressant la tête, puis ouvrant les yeux, regardant Zelevas, sans pour autant plonger son regard dans celui du Sénateur. « En étant persuasif, je pourrais déjà, rien qu’avec ce pathétique être, immiscer mon influence dans le groupe dont il est le chef afin de m’imposer petit à petit. Éventuellement faire un commerce avec celui-ci, entre le Reike et la République, afin de vendre certain « produit » provenant de l’empire. Ainsi, je pourrai étendre ce commerce sur d’autres groupes, et étendre mon influence par la même occasion, sans pour autant alarmer les autorités et les Grandes Familles. » continua-t-il, portant désormais son regard dans les yeux glacials du vieillard. Un léger sourire se dessina sur son visage. « Puisque j’imagine que la vente de pauvres petites drogues ne dérange pas plus que cela les autorités, après tout, le vice est présent partout, même dans les sociétés les plus pures, n’est-ce pas ? Plus je parviendrai à me faire des alliés dans les bas-fonds, plus je récolterai des informations. Ceci couplé aux archives de procès et aux irrégularités financières des grandes entreprises républicaines. Ainsi, je serai en mesure de faire du chantage et autres aux grandes instances républicaines. » une légère pause, un nouveau soupir.
« C’est ce que vous souhaitez, non ? Que j’use des informations que je possède et posséderai pour soumettre toutes ces petites merdes qui vous servent d’ennemis, que je me montre plus malin que nos adversaires. Ainsi, plus mon influence sera grande, plus je serai en mesure de m’en prendre à l’Assemblée, de l’infiltrer, et de faire tomber ces pathétiques sorcières qui vous gênent tant. » ajouta-t-il, détournant désormais son regard sur les flammes dansantes aux côtés de son interlocuteur. « Mon plan a certes, des failles et peut être long à mettre en place, mais si vous m’aidez, il est tout à fait possible d’arriver à nos fins sans le moindre problème, croyez-moi. » conclut-il.
CENDRES
Affecté par la nouvelle attaque mentale lancée à son encontre, Zelevas fronce cette fois ostensiblement les sourcils, visiblement gêné. Ce qui commence comme une faible céphalée fructifie à l’intérieur de son crâne de vieillard pour fleurir en une véritable migraine insupportable. Il titube vers l’arrière, se rattrapant tout juste à la poutre de la cheminée pour ne pas lui-même tomber dans le feu à l’âtre, le Sénateur respire péniblement, par à coups, sous la puissance un peu trop forte pour son vieil âge de l’attaque. Instinctivement il lève une fois de plus une main en opposition entre lui et Vaenys, paume tendue en signe pacifique, mais la pression de la magie sur son esprit ne s’arrête pas pour autant. Zelevas a du mal à se concentrer pleinement sur tout ce que le Vosdraak lui dit en s’approchant lentement de lui, il perçoit des bribes de mots quand son cerveau parvient à refaire le point l’espace de quelques secondes, mais il a de petits instants d’absence dû au mal de tête trop intense. Si le fond du discours ne lui parvient qu’en partie, ce qu’il en comprend est suffisant, et c’est surtout le ton sur lequel il est déclamé qui intéresse le Sénateur, il a enfin réussi à faire réagir le Baron avec plus de verve que l’arrogant mais complaisant alter-ego du prince déchu. Alors que la voix de Draknys n’est plus qu’à quelques dizaines de centimètres de son oreille, la chappe de poix qui pesait sur sa conscience s’envole aussi vite qu’elle ne lui est tombée dessus et Zelevas se redresse en respirant un peu plus bruyamment, profitant du geste pour glisser deux doigts dans son col et le desserrer d’un cran.
Saloperie… mais c’est pourtant exactement de cette saloperie dont Zelevas a besoin, un homme qui puisse se montrer à la fois subtil, persuasif, puissant et être suffisamment doué et fort pour ne pas ployer au moindre obstacle rencontré. Il esquisse un petit sourire quand l’héritier sans royaume lui tourne le dos pour s’asseoir, le voilà enfin, celui qui a fait tremblé le monde des bas-fonds reikois, celui qui a assis sa domination sur la Pègre d’un pays tout entier, celui qui allait peut-être pouvoir abattre l’Assemblée. Le Baron Vaenys Draknys.
Restant donc debout pour éviter de se traîner pathétiquement jusqu’à sa chaise en présence de son invité, Zelevas demeure posté devant le feu de cheminée, une main toujours sur la poutre, et de l’autre il rapporte sa pipe à ses lèvres, toussant un peu en reprenant son rythme de respiration normal.
Le plan proposé par le Baron lui semblait déjà bien plus réaliste et surtout plus discret, un paramètre crucial pour leur collaboration. Le monde ne devait pas savoir que le Baron émergeait en République, sinon les tensions entre le Reike et la nation bleue n’allaient pas s’améliorer, le pire serait que l’Empire les accuse de protéger leur ennemi publique numéro un. De l’autre côté les raisons pour lesquelles Zelevas ne pouvait se permettre aucune association publique entre son nom et celui de la lignée déchue étaient aussi triviales que celles pour lesquelles le Projet Palladium devait rester un secret, il ne pouvait se permettre un scandal de grande envergure à quelques mois seulement des élections présidentielles. Quand le Vosdraak eut enfin finit, Zelevas avait presque repris ses couleurs, la pâleur restante était masquée par la lueur de l’âtre. Il dit:
”Ce plan semble somme toute prometteur, et pour ce qui est des failles qu’il comporte, faites-vous à cette habitude. Trop de facteurs seront occultés pour que vous puissiez prédire de A à Z ce qu’il se passera.” Zelevas lui-même est terriblement bien placé pour le savoir. ”Pour ma part je vais comme vous l’avez pré-supposé me contenter de regarder les choses de loin, c’est aussi parce que je n’en ai ni le temps ni la marge de manoeuvre que je ne tente moi-même pas d’asseoir un quelconque pouvoir sur les ruelles de Justice.” Il retourne s’asseoir en face du Baron. ”Considérez cette entrevue et notre précédente transaction comme des exceptions, nous ne pourrons pas nous revoir, quant à nos échanges…” Le vieillard se soulève de son fauteuil pour fouiller dans la poche arrière de son pantalon. Il en ressort une sorte d’outil cylindrique qu’il jette en direction de Vaenys. ”Ceci est mon cryptex, magique, sûr. Il n’en existe que quatre exemplaires donc soyez sans crainte, une fois encryptés via l’appareil nos messages ne seront lisibles que par nous. Les deux autres personnes à le posséder sont Falconi Génova et l’inventrice qui l’a fabriqué, c’est aussi elle qui a mise au point les prothèses de Mortifère entre autre.” Il laisse le Vosdraak se familiariser avec la sécurité puis avec le système de disques, avant de continuer. ”Pour revenir à ce qui vous concerne, votre cible principale est celle qui dort en dessous de la surface, l’Assemblée. Je me charge de celui qui sommeille dans nos institutions; mais n’oubliez jamais une chose Baron Draknys…” Le mépris est une chose, mais l’absence de considération en est une autre. ”... Je sers la République. Je sers son peuple. Je sers ses valeurs. Tout ce que je fais, toutes les actions que j’ai entrepris tout au long de ma vie, je l’ai toujours fait dans l’intérêt de mon pays. Le peuple républicain n’est ni mon jouet, ni le vôtre, et je ne laisserai personne l’asservir ni lui manquer du respect qui lui est dû. Notre accord fonctionne tant que vous organisez la Pègre et maintenez sa muselière cruciale à sa pérennité, mais ne pensez pas que je tolèrerai que vous ne vous mêliez au futur du pays. Je m’engage à rester à ma place, à condition que vous ne débordiez pas de la vôtre.”
Zelevas, sans décoller son poignet de l’accoudoir du fauteuil, pointe un doigt avertissant vers le ciel.
”Les grands hommes, façonnent les Nations, mais à grande échelle, personne n’est essentiel Baron.” La bouche du Sénateur hache les mots distinctement. ”Sur un échiquier, toutes les pièces sont sacrifiables, pour protéger le Roi. Avons-nous un accord?”
Saloperie… mais c’est pourtant exactement de cette saloperie dont Zelevas a besoin, un homme qui puisse se montrer à la fois subtil, persuasif, puissant et être suffisamment doué et fort pour ne pas ployer au moindre obstacle rencontré. Il esquisse un petit sourire quand l’héritier sans royaume lui tourne le dos pour s’asseoir, le voilà enfin, celui qui a fait tremblé le monde des bas-fonds reikois, celui qui a assis sa domination sur la Pègre d’un pays tout entier, celui qui allait peut-être pouvoir abattre l’Assemblée. Le Baron Vaenys Draknys.
Restant donc debout pour éviter de se traîner pathétiquement jusqu’à sa chaise en présence de son invité, Zelevas demeure posté devant le feu de cheminée, une main toujours sur la poutre, et de l’autre il rapporte sa pipe à ses lèvres, toussant un peu en reprenant son rythme de respiration normal.
Le plan proposé par le Baron lui semblait déjà bien plus réaliste et surtout plus discret, un paramètre crucial pour leur collaboration. Le monde ne devait pas savoir que le Baron émergeait en République, sinon les tensions entre le Reike et la nation bleue n’allaient pas s’améliorer, le pire serait que l’Empire les accuse de protéger leur ennemi publique numéro un. De l’autre côté les raisons pour lesquelles Zelevas ne pouvait se permettre aucune association publique entre son nom et celui de la lignée déchue étaient aussi triviales que celles pour lesquelles le Projet Palladium devait rester un secret, il ne pouvait se permettre un scandal de grande envergure à quelques mois seulement des élections présidentielles. Quand le Vosdraak eut enfin finit, Zelevas avait presque repris ses couleurs, la pâleur restante était masquée par la lueur de l’âtre. Il dit:
”Ce plan semble somme toute prometteur, et pour ce qui est des failles qu’il comporte, faites-vous à cette habitude. Trop de facteurs seront occultés pour que vous puissiez prédire de A à Z ce qu’il se passera.” Zelevas lui-même est terriblement bien placé pour le savoir. ”Pour ma part je vais comme vous l’avez pré-supposé me contenter de regarder les choses de loin, c’est aussi parce que je n’en ai ni le temps ni la marge de manoeuvre que je ne tente moi-même pas d’asseoir un quelconque pouvoir sur les ruelles de Justice.” Il retourne s’asseoir en face du Baron. ”Considérez cette entrevue et notre précédente transaction comme des exceptions, nous ne pourrons pas nous revoir, quant à nos échanges…” Le vieillard se soulève de son fauteuil pour fouiller dans la poche arrière de son pantalon. Il en ressort une sorte d’outil cylindrique qu’il jette en direction de Vaenys. ”Ceci est mon cryptex, magique, sûr. Il n’en existe que quatre exemplaires donc soyez sans crainte, une fois encryptés via l’appareil nos messages ne seront lisibles que par nous. Les deux autres personnes à le posséder sont Falconi Génova et l’inventrice qui l’a fabriqué, c’est aussi elle qui a mise au point les prothèses de Mortifère entre autre.” Il laisse le Vosdraak se familiariser avec la sécurité puis avec le système de disques, avant de continuer. ”Pour revenir à ce qui vous concerne, votre cible principale est celle qui dort en dessous de la surface, l’Assemblée. Je me charge de celui qui sommeille dans nos institutions; mais n’oubliez jamais une chose Baron Draknys…” Le mépris est une chose, mais l’absence de considération en est une autre. ”... Je sers la République. Je sers son peuple. Je sers ses valeurs. Tout ce que je fais, toutes les actions que j’ai entrepris tout au long de ma vie, je l’ai toujours fait dans l’intérêt de mon pays. Le peuple républicain n’est ni mon jouet, ni le vôtre, et je ne laisserai personne l’asservir ni lui manquer du respect qui lui est dû. Notre accord fonctionne tant que vous organisez la Pègre et maintenez sa muselière cruciale à sa pérennité, mais ne pensez pas que je tolèrerai que vous ne vous mêliez au futur du pays. Je m’engage à rester à ma place, à condition que vous ne débordiez pas de la vôtre.”
Zelevas, sans décoller son poignet de l’accoudoir du fauteuil, pointe un doigt avertissant vers le ciel.
”Les grands hommes, façonnent les Nations, mais à grande échelle, personne n’est essentiel Baron.” La bouche du Sénateur hache les mots distinctement. ”Sur un échiquier, toutes les pièces sont sacrifiables, pour protéger le Roi. Avons-nous un accord?”
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Assemblée la clé de voûte
Feat. Feat. Zelevas E. Fraternitas
Vaenys Draknys, le prince déchu, comprenait tout à fait la position du Sénateur d’Élusie concernant les futurs agissements du Baron en République. Il ne pouvait interagir directement, non seulement car sa position pouvait être délicate, mais aussi car le temps lui manquait. Et cela, du temps, il en avait suffisamment le Baron, surtout lorsque ce fût pour prendre le pouvoir sur un royaume souterrain. Les bas-fonds républicains s’offraient à lui, il n’allait pas détourner les talons, même si pour parvenir à ses fins, il devait faire de nombreux efforts. Le Baron regarda son bienfaiteur républicain s’asseoir non loin de lui, posant son regard mauve, le sourire au coin de la lèvre. Il avait visiblement su faire ses preuves, et cela, il en était grandement satisfait.
Hélas pour le Vosdraak, suite aux paroles de son interlocuteur, il comprit que cette entrevue allait rester unique et qu’il n’aurait probablement plus de contact avec le Sénateur. Ce qui pouvait légèrement le décevoir, lui qui avait tant envie de côtoyer la haute sphère républicaine. Enfin, il trouverait certainement d’autres personnes de pouvoir avec qui échanger, d’après ce qu’il pût comprendre, la nation bleue ne manquait pas de malfrat en tout genre. Vaenys observait l’outil cylindrique que venait de lui lancer le vieillard, écoutant en même temps les explications de ce dernier au sujet de son artéfact. Ceci était donc un cryptex magique, un moyen d’échanger en toute sécurité avec son bienfaiteur. Vaenys saisit l’outil cylindrique, l’observa un temps avant de le ranger dans l’une de ses poches. « Intéressant, je vois que vous prenez toutes les mesures nécessaires pour ne pas vous faire repérer, c’est rassurant. » annonça-t-il, reportant son regard d’améthyste dans les yeux d’acier de son interlocuteur.
Suite à cela, le vieillard semblait donner plus de détails sur ses objectifs, et sur ce qu’il attend précisément et uniquement du Baron. Il était intéressant pour le Vosdraak de voir une personne aussi attachée à son pays, prête à tout pour maintenir l’ordre et qui, en plus, se souciait des citoyens le peuplant. Évidemment, le Baron était ici pour organiser la pègre et rien d’autre. Cependant, il ne comptait pas porter le moindre respect aux citoyens républicains, tout comme il n’en portait aucun pour les citoyens reikois, ni même pour les citoyens de l’ex-Shoumeï. Mais, si le souhait de Zelevas était de garder la muselière autour de la pègre républicaine, alors ainsi soit-il. Tant que le Vosdraak pouvait régner sur le royaume souterrain sans être emmerdé par les autorités et les haut-placés, il s’en fichait pas mal.
Le Baron, voyant que Zelevas avait terminé son long, mais pas moins intéressant discours, porta son regard sur les flammes présentes dans la cheminée. « C’est bien la première fois en presque deux-cent ans que je vois un homme politique aussi fidèle à son pays et à son peuple. Croyez-moi que j’en suis même grandement surpris. Au Reike, tous ne sont à leur place que pour l’argent et l’honneur, ou même pour faire de la lèche à la sale race qui sert d’empereur au Reike. Mais vous, vous êtes différent. » annonça-t-il, le sourire aux lèvres, comme satisfait de rencontrer un homme politique différents des autres. Cela était plus dû à l’étonnement qu’autre chose, mais tout de même.
« Soyez sans crainte, je laisse le futur de votre pays entre les mains de votre stupide présidente Mirelda. La nation bleue peut devenir une véritable zone de guerre, je m’en moque pas mal. Tant que je peux mener mon commerce tranquille, cela me convient. Vos problèmes de politique ne m’intéressent pas soyez en certain. Et puis, si je ne m’investissais que très peu lorsque j’étais prince du Reike, ce n’est pas pour essayer de devenir un homme politique républicain, voire même asservir le pays à mes pieds. En plus, votre manière de faire est plus qu’ennuyante. Vous pouvez être bien surprenant parfois, vous les républicains. » ajouta-t-il, toujours en observant les flammes danser devant lui.
« Nous avons un accord, Sénateur. Je ferai tomber l’Assemblée et vous aiderai à parvenir à vos fins. En échange, j’obtiens le trône de la Pègre républicaine. Cela me semble correct. Cependant, si ma vie venait à être véritablement mise en danger, je fuirai, cela va de soi. » ajouta-t-il, reportant son regard sur le Sénateur. Ensuite, la créature à la chevelure argentée se leva, puis, d’un pas noble, s’avança vers la sortie du salon. « Je vous remercie pour cette entrevue, Zelevas, elle était très constructive. J’attendrai de vos nouvelles, pour le commencement des véritables opérations. » une pause, puis son regard vint se poser sur le plafond. Un léger sourire, puis il reporta son regard sur son interlocuteur. « Portez-vous bien, Sénateur d’Élusie, je suis certain que nous nous reverrons à l’avenir. » conclut-il, partant de la vue du Sénateur.
Cette entrevue fut plus qu’enrichissante pour le Vosdraak, qui ne s’attendait point à une telle proposition, surtout venant du Sénateur d’Élusie, celui-là même qui lui avait mis des bâtons dans les roues quelques années plus tôt, lors de la première tentative du Baron pour corrompre la Pègre républicaine. C’était ainsi que le Baron reprit la route en direction de Justice, disparaissant dans les ténèbres de la nuit, afin de passer une nuit dans une auberge, puis de repartir pour Kyouji le lendemain-même.
CENDRESHélas pour le Vosdraak, suite aux paroles de son interlocuteur, il comprit que cette entrevue allait rester unique et qu’il n’aurait probablement plus de contact avec le Sénateur. Ce qui pouvait légèrement le décevoir, lui qui avait tant envie de côtoyer la haute sphère républicaine. Enfin, il trouverait certainement d’autres personnes de pouvoir avec qui échanger, d’après ce qu’il pût comprendre, la nation bleue ne manquait pas de malfrat en tout genre. Vaenys observait l’outil cylindrique que venait de lui lancer le vieillard, écoutant en même temps les explications de ce dernier au sujet de son artéfact. Ceci était donc un cryptex magique, un moyen d’échanger en toute sécurité avec son bienfaiteur. Vaenys saisit l’outil cylindrique, l’observa un temps avant de le ranger dans l’une de ses poches. « Intéressant, je vois que vous prenez toutes les mesures nécessaires pour ne pas vous faire repérer, c’est rassurant. » annonça-t-il, reportant son regard d’améthyste dans les yeux d’acier de son interlocuteur.
Suite à cela, le vieillard semblait donner plus de détails sur ses objectifs, et sur ce qu’il attend précisément et uniquement du Baron. Il était intéressant pour le Vosdraak de voir une personne aussi attachée à son pays, prête à tout pour maintenir l’ordre et qui, en plus, se souciait des citoyens le peuplant. Évidemment, le Baron était ici pour organiser la pègre et rien d’autre. Cependant, il ne comptait pas porter le moindre respect aux citoyens républicains, tout comme il n’en portait aucun pour les citoyens reikois, ni même pour les citoyens de l’ex-Shoumeï. Mais, si le souhait de Zelevas était de garder la muselière autour de la pègre républicaine, alors ainsi soit-il. Tant que le Vosdraak pouvait régner sur le royaume souterrain sans être emmerdé par les autorités et les haut-placés, il s’en fichait pas mal.
Le Baron, voyant que Zelevas avait terminé son long, mais pas moins intéressant discours, porta son regard sur les flammes présentes dans la cheminée. « C’est bien la première fois en presque deux-cent ans que je vois un homme politique aussi fidèle à son pays et à son peuple. Croyez-moi que j’en suis même grandement surpris. Au Reike, tous ne sont à leur place que pour l’argent et l’honneur, ou même pour faire de la lèche à la sale race qui sert d’empereur au Reike. Mais vous, vous êtes différent. » annonça-t-il, le sourire aux lèvres, comme satisfait de rencontrer un homme politique différents des autres. Cela était plus dû à l’étonnement qu’autre chose, mais tout de même.
« Soyez sans crainte, je laisse le futur de votre pays entre les mains de votre stupide présidente Mirelda. La nation bleue peut devenir une véritable zone de guerre, je m’en moque pas mal. Tant que je peux mener mon commerce tranquille, cela me convient. Vos problèmes de politique ne m’intéressent pas soyez en certain. Et puis, si je ne m’investissais que très peu lorsque j’étais prince du Reike, ce n’est pas pour essayer de devenir un homme politique républicain, voire même asservir le pays à mes pieds. En plus, votre manière de faire est plus qu’ennuyante. Vous pouvez être bien surprenant parfois, vous les républicains. » ajouta-t-il, toujours en observant les flammes danser devant lui.
« Nous avons un accord, Sénateur. Je ferai tomber l’Assemblée et vous aiderai à parvenir à vos fins. En échange, j’obtiens le trône de la Pègre républicaine. Cela me semble correct. Cependant, si ma vie venait à être véritablement mise en danger, je fuirai, cela va de soi. » ajouta-t-il, reportant son regard sur le Sénateur. Ensuite, la créature à la chevelure argentée se leva, puis, d’un pas noble, s’avança vers la sortie du salon. « Je vous remercie pour cette entrevue, Zelevas, elle était très constructive. J’attendrai de vos nouvelles, pour le commencement des véritables opérations. » une pause, puis son regard vint se poser sur le plafond. Un léger sourire, puis il reporta son regard sur son interlocuteur. « Portez-vous bien, Sénateur d’Élusie, je suis certain que nous nous reverrons à l’avenir. » conclut-il, partant de la vue du Sénateur.
Cette entrevue fut plus qu’enrichissante pour le Vosdraak, qui ne s’attendait point à une telle proposition, surtout venant du Sénateur d’Élusie, celui-là même qui lui avait mis des bâtons dans les roues quelques années plus tôt, lors de la première tentative du Baron pour corrompre la Pègre républicaine. C’était ainsi que le Baron reprit la route en direction de Justice, disparaissant dans les ténèbres de la nuit, afin de passer une nuit dans une auberge, puis de repartir pour Kyouji le lendemain-même.
Le vieillard referme la porte derrière le Baron, et en revenant dans le salon il se poste devant le seul carreau clair de la pièce pour observer la lueur de la lanterne remonter le sentier dans la nuit et disparaître dans les nimbes. Une fois qu’il ne l’a plus en vue, Zelevas se retourne, dos à la fenêtre, et observe son salon de façon circonspecte, chaque ombre semble suspecte, est-ce que le fauteuil a toujours projeté une pénombre pareille? Est-ce que la grande tache noire sous le guéridon est normale? Est-ce que c’est juste lui qui est un peu plus paranoïaque que d’habitude à cause des deux attaques psychiques qu’il a encaissé? Le vieillard souffle en fermant les yeux, se permettant de décompresser un moment tout en venant se rasseoir dans le fauteuil. La chaleur du feu de cheminée commence à mourir un peu alors que les bûches calcinées se désagrèges en cubes de braises dans l’âtre, le Sénateur porte son verre à ses lèvres, faisant miroiter la danse des flammes à travers l’ambre du liquide.
”Ça s’est surprenamment bien passé au final.” il marmonne les mots doucement, comme pour se convaincre. ”Je m’attendais à quelqu’un de plus… rustre. Lui qui dit se ficher de la noblesse il est cocasse de constater que la baronnie de son pseudonyme possède en fin de compte un réel fondement.”
Zelevas s’adosse dans le fauteuil et sirote sa boisson tranquillement, riant à lui-même de la constatation. La journée est presque terminée et il commence à se faire tard, la fatigue s’empare de lui et arrache de sa bouche un grand bâillement, à ce stade il n’aurait qu’une envie c’est celle d’aller se coucher, mais il lui reste encore une chose à faire.
”Bon. Je pense qu’il est parti, je vais aller chercher le pied de biche ne bouge pas.”
Le vieil homme se relève péniblement de son siège et se dirige vers une des deux portes du fond du salon, pour opter sur celle qui rejoint l’escalier ouest du manoir. Il récupère dans une armoire l’outil en fer lourd et le porte sur son épaule en revenant jusqu’à la petite table basse du salon, celle là même où quelques dizaines de minutes auparavant le Baron et lui étaient nez-à-nez pendant leur discussion houleuse. Il avait à ce moment là vraiment hésité à donner le signal, mais il avait décidé d’écouter son instinct plutôt que sa raison et de voir jusqu’où Draknys était prêt à aller. Maintenant qu’il avait eu satisfaction, il pouvait se débarrasser des précautions levées pour cet entretien, les dents du pied de biche viennent attrapper une des fentes dans le bois du plafond et un grognement du Sénateur fait sauter les pointes qui maintiennent la frisette en place. Dans l’obscurité soudainement révélée du faux-plafond, une lumière bleue prend vie et des cliquetis mécaniques de rouage commencent à se faire entendre.
”Donne moi un coup de main, Mortifère.”
Aidé par le chien mécanique de Palladium, Zelevas retire quelques planches de plus et parvient à faire la place pour qu’Abraham s’extraie sans fracas de sa cachette. Ils avaient passé pas mal de temps avant la rencontre avec Vaenys pour camoufler le soldat dans le plafond au cas où l’entrevue avec le Baron tournerait au vinaigre, L’espace d’un instant le vieillard avait cru que le Vosdraak avait décelé la présence de son garde du corps quand il avait sourit avec son regard porté sur l’endroit en question, mais quand bien même il l’avait remarqué, il n’en avait rien laissé paraître après coup.
Le Sénateur donne quelques coups du plat de la main sur les prothèses massives du colosse républicain pour le débarrasser de la poussière:
”Navré, l’entretien du manoir laisses à désirer. Assied toi Mortifère, j’aimerai que l’on discute un petit peu.” Le Sénateur retourne près de son argentier pour y récupérer une bouteille d’un liquide noirâtre, bien qu’il n’ait aucune idée des possibles interférences entre l’alcool et le cocktail psychoactif qui coule dans les veines de son petit prodige, il a tout de même quelque chose à lui servir. Une boisson fermentée mais non-alcoolisée à la feuille de coca, production cent pour cent républicaine, la molasse et le sucre fermenté octroyant un peu de pétillant au tout. ”Il va falloir que nous surveillons attentivement l’évolution de la pègre républicaine à partir de maintenant, et plus particulièrement les agissements du seigneur Draknys.” Le Sénateur place la bouteille en face de Mortifère puis lève son propre verre. ”Tient. À la tienne.” Il se masse les yeux en se laissant tomber dans le canapé, une gorgée plus tard il continue. ”Dans quelques jours, la chambre sénatoriale va se réunir pour discuter de ma Loi Égide, selon son déroulement, il est plus que probable que je te présente au public. Tout n’est pas encore exactement prêt ni présentable, il faut encore nettoyer le laboratoire du Doc’ au cas où, recalibrer et tester tes nouveaux inhibiteurs, il y a encore du travail à faire en terme de formation à l’intervention aussi. Mais tout ça n’est qu’une question de semaines…”
Zelevas observe les traits anormaux de son brave de Sforza. Sa peau pâle, son oeil encore humain qui ne semble plus avoir d’âme -ce qui est sans doute plus dû aux multiples heures d’attente sans rien faire en étant bourré de substances psychotropes qu’aux horreurs du Projet Palladium- et les tubes qui entrent et sortent de son masque, rien ne paraît naturel. C’est justement parce que le prototype a été crée de toutes pièces que la discussion qu’ils s’apprêtent à avoir est incontournable, le vieillard penche sa tête vers l’avant et demande à son chien de garde:
”En attendant j’aimerai aborder avec toi une dimension plus… psychologique de ton fonctionnement. Tu es une innovation de tout les niveaux Mortifère, mais que crois-tu être exactement? Une arme, Mortifère, est un outil, un outil sans réflexion propre qui ne fait qu’exécuter ce que la main qui le brandi désire en faire, elle ne possède ni volonté, ni responsabilité, elle n’agit pas, elle est simplement mise en mouvement. Un soldat à l’inverse est doué d’une conscience, on veut qu’il sache identifier les menaces, qu’il soit capable de discerner l’allié de l’ennemi et le bon du mauvais. On veut qu’il soit capable tantôt de suivre des ordres tantôt de pouvoir les moduler aux mieux, il n’est pas qu’un simple pion, il est un acteur à part entière de la bataille. Alors je te demande, Mortifère, es-tu une arme, ou un soldat?”
”Ça s’est surprenamment bien passé au final.” il marmonne les mots doucement, comme pour se convaincre. ”Je m’attendais à quelqu’un de plus… rustre. Lui qui dit se ficher de la noblesse il est cocasse de constater que la baronnie de son pseudonyme possède en fin de compte un réel fondement.”
Zelevas s’adosse dans le fauteuil et sirote sa boisson tranquillement, riant à lui-même de la constatation. La journée est presque terminée et il commence à se faire tard, la fatigue s’empare de lui et arrache de sa bouche un grand bâillement, à ce stade il n’aurait qu’une envie c’est celle d’aller se coucher, mais il lui reste encore une chose à faire.
”Bon. Je pense qu’il est parti, je vais aller chercher le pied de biche ne bouge pas.”
Le vieil homme se relève péniblement de son siège et se dirige vers une des deux portes du fond du salon, pour opter sur celle qui rejoint l’escalier ouest du manoir. Il récupère dans une armoire l’outil en fer lourd et le porte sur son épaule en revenant jusqu’à la petite table basse du salon, celle là même où quelques dizaines de minutes auparavant le Baron et lui étaient nez-à-nez pendant leur discussion houleuse. Il avait à ce moment là vraiment hésité à donner le signal, mais il avait décidé d’écouter son instinct plutôt que sa raison et de voir jusqu’où Draknys était prêt à aller. Maintenant qu’il avait eu satisfaction, il pouvait se débarrasser des précautions levées pour cet entretien, les dents du pied de biche viennent attrapper une des fentes dans le bois du plafond et un grognement du Sénateur fait sauter les pointes qui maintiennent la frisette en place. Dans l’obscurité soudainement révélée du faux-plafond, une lumière bleue prend vie et des cliquetis mécaniques de rouage commencent à se faire entendre.
”Donne moi un coup de main, Mortifère.”
Aidé par le chien mécanique de Palladium, Zelevas retire quelques planches de plus et parvient à faire la place pour qu’Abraham s’extraie sans fracas de sa cachette. Ils avaient passé pas mal de temps avant la rencontre avec Vaenys pour camoufler le soldat dans le plafond au cas où l’entrevue avec le Baron tournerait au vinaigre, L’espace d’un instant le vieillard avait cru que le Vosdraak avait décelé la présence de son garde du corps quand il avait sourit avec son regard porté sur l’endroit en question, mais quand bien même il l’avait remarqué, il n’en avait rien laissé paraître après coup.
Le Sénateur donne quelques coups du plat de la main sur les prothèses massives du colosse républicain pour le débarrasser de la poussière:
”Navré, l’entretien du manoir laisses à désirer. Assied toi Mortifère, j’aimerai que l’on discute un petit peu.” Le Sénateur retourne près de son argentier pour y récupérer une bouteille d’un liquide noirâtre, bien qu’il n’ait aucune idée des possibles interférences entre l’alcool et le cocktail psychoactif qui coule dans les veines de son petit prodige, il a tout de même quelque chose à lui servir. Une boisson fermentée mais non-alcoolisée à la feuille de coca, production cent pour cent républicaine, la molasse et le sucre fermenté octroyant un peu de pétillant au tout. ”Il va falloir que nous surveillons attentivement l’évolution de la pègre républicaine à partir de maintenant, et plus particulièrement les agissements du seigneur Draknys.” Le Sénateur place la bouteille en face de Mortifère puis lève son propre verre. ”Tient. À la tienne.” Il se masse les yeux en se laissant tomber dans le canapé, une gorgée plus tard il continue. ”Dans quelques jours, la chambre sénatoriale va se réunir pour discuter de ma Loi Égide, selon son déroulement, il est plus que probable que je te présente au public. Tout n’est pas encore exactement prêt ni présentable, il faut encore nettoyer le laboratoire du Doc’ au cas où, recalibrer et tester tes nouveaux inhibiteurs, il y a encore du travail à faire en terme de formation à l’intervention aussi. Mais tout ça n’est qu’une question de semaines…”
Zelevas observe les traits anormaux de son brave de Sforza. Sa peau pâle, son oeil encore humain qui ne semble plus avoir d’âme -ce qui est sans doute plus dû aux multiples heures d’attente sans rien faire en étant bourré de substances psychotropes qu’aux horreurs du Projet Palladium- et les tubes qui entrent et sortent de son masque, rien ne paraît naturel. C’est justement parce que le prototype a été crée de toutes pièces que la discussion qu’ils s’apprêtent à avoir est incontournable, le vieillard penche sa tête vers l’avant et demande à son chien de garde:
”En attendant j’aimerai aborder avec toi une dimension plus… psychologique de ton fonctionnement. Tu es une innovation de tout les niveaux Mortifère, mais que crois-tu être exactement? Une arme, Mortifère, est un outil, un outil sans réflexion propre qui ne fait qu’exécuter ce que la main qui le brandi désire en faire, elle ne possède ni volonté, ni responsabilité, elle n’agit pas, elle est simplement mise en mouvement. Un soldat à l’inverse est doué d’une conscience, on veut qu’il sache identifier les menaces, qu’il soit capable de discerner l’allié de l’ennemi et le bon du mauvais. On veut qu’il soit capable tantôt de suivre des ordres tantôt de pouvoir les moduler aux mieux, il n’est pas qu’un simple pion, il est un acteur à part entière de la bataille. Alors je te demande, Mortifère, es-tu une arme, ou un soldat?”
Citoyen de La République
Abraham de Sforza
Messages : 208
crédits : 591
crédits : 591
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: C
A la remarque de Zelevas quant à la qualité de l'entretien du manoir, le soldat mécanisé tout juste sorti d'un simulacre de grenier ajouta :
"Il aurait donc été regrettable d'en ajouter une couche en détruisant votre plafond pour vous porter secours, Sénateur."
Cela allait sans dire, mais quelques planchettes pouvaient bien être sacrifiées sur le chemin de la gloire. On ne faisait pas d'omelette sans casser des œufs et on orchestrait pas d'embuscade aussi habile sans avoir à planquer un militaire coûtant la fesse d'un prince entre les poutres et les toiles d'araignée. Le Sénateur Fraternitas s'était excusé pour l'inconvenant traitement qu'avait reçu son chien de garde mais ce dernier, fier d'une capacité surhumaine à se dissocier de ses propres expériences, n'avait ressenti lors de cette opération certes un peu humiliante qu'un ardent désir de servir la cause défendue par son mentor.
"Merci."
On lui avait ordonné de s'assoir et il s'était exécuté comme à son habitude malgré une envie pressante de se dégourdir les jambes après tant d'immobilisme forcé. Servi richement en boisson après son vain effort, il avait au moins le plaisir de pouvoir s'accorder du réconfort après cette mission dénuée de toute once d'adrénaline. Draknys avait visiblement fait forte impression sur le Sénateur. Mortifère lui-même avait été tout aussi surpris lorsqu'il l'avait constaté que l'étrange personnage du Baron était à la hauteur de sa réputation. D'une impulsion télékinétique, le géant d'acier confortablement installé fit s'animer bouteille et verre afin de se servir puis il laissa voleter sa boisson jusqu'à ses griffes pour enfin s'en saisir sans quitter des yeux son vis-à-vis. il valida les propos du vieux politicien par quelques hochements de tête, avant d'ajouter :
"Les Ecuyers Noirs seront bientôt prêts également. Ils ont été formés à nos protocoles."
Ces hommes triés sur le volet n'étaient pour l'heure pas dotés des améliorations techno-magiques dont avait été pourvu le Premier-Né du projet Palladium, mais ils étaient tous de fervents défenseurs des valeurs républicaines et savaient tenir leur langue. S'il préférait usuellement agir seul, Mortifère ne voyait pas d'objection à se laisser accompagner par des hommes aussi bien dressés que lui. L'appellation "d'écuyer" était pourtant trompeuse à bien des égards car les soldats mystérieux avaient également pour mission de surveiller et de rendre compte des faits et gestes de Mortifère. Faisant tournoyer le liquide dans son verre un court moment, il s'en accorda finalement une gorgée après avoir pris soin de ramener son masque de cuir jusqu'à son col.
Non sans une certaine stupeur, il réalisa qu'il avait été privé d'alcool à son grand regret. Ses innombrables responsabilités s'accompagnaient usuellement de friandises à la hauteur des risques encourues. Ce que lui avait offert le Sénateur n'était aucunement immonde mais une moue de déception passagère se serait sans doute profilée si Mortifère n'avait pas été éduqué à ne dévoiler de ses émotions que le strict nécessaire. Il offrit donc à son interlocuteur un sourire affable, qu'il ponctua bien sûr d'un commentaire semblant tout à fait honnête :
"Exquis."
Plutôt que de s'attarder sur ce motif de légère frustration, le soldat décida plutôt de se recentrer sur le vif du sujet et retourna donc aux affaires plus pressantes de l'homme auquel il faisait face. Le point concernant les inhibiteurs n'avait pas manqué d'attirer son attention et lui tenait particulièrement à cœur. Suite à une douloureuse et incompréhensible expérience vécue en compagnie d'un joli brin de femme, Abraham avait longuement médité sur les quelques faiblesses de sa carapace et avait pris la décision de sombrer plus profondément dans l'inhumanité. Une lueur nouvelle dans le regard, il compléta donc le discours de Zelevas par une petite note personnelle :
"J'ai adressé au Docteur un rapport concernant les inhibiteurs. La formule sera modifiée selon vos exigences et acheminée jusqu'à nos relais dans les plus brefs délais."
C'était une façon terriblement sobre d'expliquer qu'il consentait à livrer une nouvelle part de son âme pour préserver le bien-être d'un projet pour lequel tous les mystérieux acteurs de l'avènement technologique entretenaient de grands espoirs. Le Sénateur parut pourtant aborder un autre sujet, bien différent des précédents et ce fut sur un tout autre ton qu'il attaqua le point le plus croustillant de la conversation. Quelque peu surpris, mais pas décontenancé pour autant, Mortifère ne haussa même pas un sourcil et se contenta de peser longuement ses prochains mots, avant de rétorquer d'un air assuré :
"J'étais il y a peu une arme, et je crois pouvoir désormais me prétendre soldat. Grâce aux quelques expériences en situation réelle que vous avez eu la bonté de m'accorder, j'ai appris certaines choses que l'instruction seule n'a pas suffi à m'offrir. Ces opérations recelaient toutes de choix difficiles nécessitant des prises de décision rapides et parfois... difficilement acceptables. Je demeure toutefois l'instrument de la volonté républicaine et je dois vous en avouer qu'en ces temps troublés faits de dissensions et de multiples querelles, il n'est pas chose aisée que de savoir reconnaître l'indéniable allié du filou qui s'ignore."
Une nouvelle gorgée de désappointant breuvage, puis il conclut :
"Je me pose sans cesse cette question Sénateur, d'où ma réponse quelque peu alambiquée. Je m'en remets à votre légendaire sagesse pour occulter les doutes qui obscurcissent mon jugement."
"Il aurait donc été regrettable d'en ajouter une couche en détruisant votre plafond pour vous porter secours, Sénateur."
Cela allait sans dire, mais quelques planchettes pouvaient bien être sacrifiées sur le chemin de la gloire. On ne faisait pas d'omelette sans casser des œufs et on orchestrait pas d'embuscade aussi habile sans avoir à planquer un militaire coûtant la fesse d'un prince entre les poutres et les toiles d'araignée. Le Sénateur Fraternitas s'était excusé pour l'inconvenant traitement qu'avait reçu son chien de garde mais ce dernier, fier d'une capacité surhumaine à se dissocier de ses propres expériences, n'avait ressenti lors de cette opération certes un peu humiliante qu'un ardent désir de servir la cause défendue par son mentor.
"Merci."
On lui avait ordonné de s'assoir et il s'était exécuté comme à son habitude malgré une envie pressante de se dégourdir les jambes après tant d'immobilisme forcé. Servi richement en boisson après son vain effort, il avait au moins le plaisir de pouvoir s'accorder du réconfort après cette mission dénuée de toute once d'adrénaline. Draknys avait visiblement fait forte impression sur le Sénateur. Mortifère lui-même avait été tout aussi surpris lorsqu'il l'avait constaté que l'étrange personnage du Baron était à la hauteur de sa réputation. D'une impulsion télékinétique, le géant d'acier confortablement installé fit s'animer bouteille et verre afin de se servir puis il laissa voleter sa boisson jusqu'à ses griffes pour enfin s'en saisir sans quitter des yeux son vis-à-vis. il valida les propos du vieux politicien par quelques hochements de tête, avant d'ajouter :
"Les Ecuyers Noirs seront bientôt prêts également. Ils ont été formés à nos protocoles."
Ces hommes triés sur le volet n'étaient pour l'heure pas dotés des améliorations techno-magiques dont avait été pourvu le Premier-Né du projet Palladium, mais ils étaient tous de fervents défenseurs des valeurs républicaines et savaient tenir leur langue. S'il préférait usuellement agir seul, Mortifère ne voyait pas d'objection à se laisser accompagner par des hommes aussi bien dressés que lui. L'appellation "d'écuyer" était pourtant trompeuse à bien des égards car les soldats mystérieux avaient également pour mission de surveiller et de rendre compte des faits et gestes de Mortifère. Faisant tournoyer le liquide dans son verre un court moment, il s'en accorda finalement une gorgée après avoir pris soin de ramener son masque de cuir jusqu'à son col.
Non sans une certaine stupeur, il réalisa qu'il avait été privé d'alcool à son grand regret. Ses innombrables responsabilités s'accompagnaient usuellement de friandises à la hauteur des risques encourues. Ce que lui avait offert le Sénateur n'était aucunement immonde mais une moue de déception passagère se serait sans doute profilée si Mortifère n'avait pas été éduqué à ne dévoiler de ses émotions que le strict nécessaire. Il offrit donc à son interlocuteur un sourire affable, qu'il ponctua bien sûr d'un commentaire semblant tout à fait honnête :
"Exquis."
Plutôt que de s'attarder sur ce motif de légère frustration, le soldat décida plutôt de se recentrer sur le vif du sujet et retourna donc aux affaires plus pressantes de l'homme auquel il faisait face. Le point concernant les inhibiteurs n'avait pas manqué d'attirer son attention et lui tenait particulièrement à cœur. Suite à une douloureuse et incompréhensible expérience vécue en compagnie d'un joli brin de femme, Abraham avait longuement médité sur les quelques faiblesses de sa carapace et avait pris la décision de sombrer plus profondément dans l'inhumanité. Une lueur nouvelle dans le regard, il compléta donc le discours de Zelevas par une petite note personnelle :
"J'ai adressé au Docteur un rapport concernant les inhibiteurs. La formule sera modifiée selon vos exigences et acheminée jusqu'à nos relais dans les plus brefs délais."
C'était une façon terriblement sobre d'expliquer qu'il consentait à livrer une nouvelle part de son âme pour préserver le bien-être d'un projet pour lequel tous les mystérieux acteurs de l'avènement technologique entretenaient de grands espoirs. Le Sénateur parut pourtant aborder un autre sujet, bien différent des précédents et ce fut sur un tout autre ton qu'il attaqua le point le plus croustillant de la conversation. Quelque peu surpris, mais pas décontenancé pour autant, Mortifère ne haussa même pas un sourcil et se contenta de peser longuement ses prochains mots, avant de rétorquer d'un air assuré :
"J'étais il y a peu une arme, et je crois pouvoir désormais me prétendre soldat. Grâce aux quelques expériences en situation réelle que vous avez eu la bonté de m'accorder, j'ai appris certaines choses que l'instruction seule n'a pas suffi à m'offrir. Ces opérations recelaient toutes de choix difficiles nécessitant des prises de décision rapides et parfois... difficilement acceptables. Je demeure toutefois l'instrument de la volonté républicaine et je dois vous en avouer qu'en ces temps troublés faits de dissensions et de multiples querelles, il n'est pas chose aisée que de savoir reconnaître l'indéniable allié du filou qui s'ignore."
Une nouvelle gorgée de désappointant breuvage, puis il conclut :
"Je me pose sans cesse cette question Sénateur, d'où ma réponse quelque peu alambiquée. Je m'en remets à votre légendaire sagesse pour occulter les doutes qui obscurcissent mon jugement."
La réponse de Mortifère ravive un peu l’attention chancelante du Sénateur en cette fin de soirée, il est intéressant de constater que le Premier-Né se considère de nature fluctuante, c’est d’autant plus curieux qu’il dit lui-même avoir ressenti l’évolution de sa psychée entre sa sortie du laboratoire et les diverses expériences qui l’ont formé à la réalité du terrain. L’instigateur du Projet Palladium s’en fait une note mentale pour plus tard, il est important de surveiller l’évolution de son petit bijou et de s’assurer que l’investissement massif qu’il y a placé est utilisé à bon escient, et par investissement, il ne s’agit pas que d’une injection monétaire. Mortifère représente à lui seul non seulement la victoire techno-magique républicaine, mais aussi l’avenir et la volonté de la Nation Bleue à se défendre et à assurer la protection de son peuple, il porte en lui l’héritage d’Élusie bien plus que ne l’aurai possiblement fait un éventuel enfant de Zelevas. Beaucoup d’espoir, pour un projet encore balbutiant. Quand son fidèle soldat lui demande son avis sur la question, le Z y voit doublement l’obéissance du Premier-Né à s’en remettre à lui, mais aussi l’attente d’une confirmation espérée que son avis était bon. Difficile de répondre à cette question pour l’instant, même Zelevas pourtant à l’origine de ce monstre ne saurait débattre avec certitude de la morale dont doit faire preuve Mortifère tant qu’aucune réelle crise ne vient préciser les lacunes invisibles de Palladium. Cela ne l’empêche pourtant pas d’avoir son propre avis sur la question:
”Les militaires de la GAR sont des soldats, mais pas que par définition, c’est l’institution même de la République qui les utilise comme tels et c’est une nécessité de par la taille de l’armée et la portée de sa mission. Les Limiers du Razkaal sont des armes, ils sont forgés pour agir et non pour penser, ils sont conditionnés en petit nombre et taillés pour remplir des objectifs niches et précis, c’est grâce à cela qu’ils sont aussi fiables et imperméable à la corruption.” Le sénateur marque une pause pour bien laisser le Premier-Né encaisser ses propos avec tout le pragmatisme qu’est le sien. ”Toi Mortifère, tu es une innovation sur tout les points de vue. Ton existence a repoussé de nombreuses limites dans les domaines scientifiques, magiques, martiaux et d’ingénierie. Il est naturel qu’elle secoue également les notions de morales et d’éthique, ainsi que la philosophie y compris celle de la guerre. Je pense, Mortifère, que tu es d’un genre nouveau, tu n’es ni une arme, ni un soldat, mais tu présentes des caractéristiques communes aux deux. Il est de ton devoir également tout au long de ton apprentissage de parfaire cette philosophie. Je vais développer un peu plus, mais d’abord j’ai une autre question à te poser.”
Une question cruciale. Une question dont Zelevas n’a honnêtement aucune idée de la réponse, et sincèrement il n’y accorde pas tant d’importance que cela, mais c’est surtout l’existence de la question dans l’esprit de Mortifère qui est le plus important.
”Je souhaite que tu imagines une éventualité Mortifère, imagines, sans avoir aucune autre information ni contexte, que je te demande moi de tuer le Docteur, et qu’en même temps, le Docteur te demande de me tuer. Je souhaiterai savoir en toute franchise, il ne s’agit pas d’une question piège et seule la véritable réponse ne saurait me satisfaire, quel ordre exécuterais-tu? Et pourquoi?”
”Les militaires de la GAR sont des soldats, mais pas que par définition, c’est l’institution même de la République qui les utilise comme tels et c’est une nécessité de par la taille de l’armée et la portée de sa mission. Les Limiers du Razkaal sont des armes, ils sont forgés pour agir et non pour penser, ils sont conditionnés en petit nombre et taillés pour remplir des objectifs niches et précis, c’est grâce à cela qu’ils sont aussi fiables et imperméable à la corruption.” Le sénateur marque une pause pour bien laisser le Premier-Né encaisser ses propos avec tout le pragmatisme qu’est le sien. ”Toi Mortifère, tu es une innovation sur tout les points de vue. Ton existence a repoussé de nombreuses limites dans les domaines scientifiques, magiques, martiaux et d’ingénierie. Il est naturel qu’elle secoue également les notions de morales et d’éthique, ainsi que la philosophie y compris celle de la guerre. Je pense, Mortifère, que tu es d’un genre nouveau, tu n’es ni une arme, ni un soldat, mais tu présentes des caractéristiques communes aux deux. Il est de ton devoir également tout au long de ton apprentissage de parfaire cette philosophie. Je vais développer un peu plus, mais d’abord j’ai une autre question à te poser.”
Une question cruciale. Une question dont Zelevas n’a honnêtement aucune idée de la réponse, et sincèrement il n’y accorde pas tant d’importance que cela, mais c’est surtout l’existence de la question dans l’esprit de Mortifère qui est le plus important.
”Je souhaite que tu imagines une éventualité Mortifère, imagines, sans avoir aucune autre information ni contexte, que je te demande moi de tuer le Docteur, et qu’en même temps, le Docteur te demande de me tuer. Je souhaiterai savoir en toute franchise, il ne s’agit pas d’une question piège et seule la véritable réponse ne saurait me satisfaire, quel ordre exécuterais-tu? Et pourquoi?”
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