Quelle ironie fascinante que voilà ! Dans une fuite élégante et si peu désespérée, je m'élance vers une cabane rustique, promesse de quelques instants de répit. Quelle ne fut pas ma surprise – moi, Lucifer, prince de malice et de subterfuge – d'y trouver un spectacle des plus incongrus : un assemblée de zombies, dont la seule chair qu'ils semblent vouloir pétrir est celle de leur propre corps flétris en posture de lotus. Ah ! Du yoga, n'est-ce pas exquis ? Un rire moqueur.
"La zombification n'ôte pas le besoin de flexibilité, qui l'eût cru ?" Mon amusement se ternit bien vite lorsque ces créatures putrides m'aperçoivent. Ces adeptes de l'au-delà se révèlent être de véritables afficionados de la chair fraîche et ô destin cruel, c'est la mienne qu'ils convoitent !
Ils s'approchent, et moi, je recule. Mais quelle gaffe ! Me laisser prendre au piège par ces amateurs de spiritisme ?
Et je meurs.
Ou plutôt, je simule l'acte de mourir, parce que voyons, on ne tue pas le sympathique Lucifer si aisément. Ils déchiquettent et mordent en pensant savourer un grandiose festin. Quelle déception les attend, car même dans la mort, je garde une longueur d'avance.
Des minutes s'écoulent. Une éternité pour certains, un clin d'œil pour moi. Je réapparais, plus loin dans la forêt. Je ris. Un rire sonore et profond. Un rire qui se moque de la mort. Et pendant que ma joie retentit entre les arbres, voilà que les cieux m'offrent des cadavres qui tombent avec absurdité.
"C'est cela, le prochain spectacle ? Une pluie de corps sans vie ? Il va vraiment falloir que je parle à quelqu'un au sujet de ces averses. On pourrait se faire mal !" Je raille, la situation étant tellement grotesque que même le sérieux le plus solennel ne saurait y résister.

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'Forêt 4' :

Comment était-ce possible ? Grâce à de la chance, sans doute. Grâce à une plume de phénix miraculeusement récupérée, qui lui avait permis de revenir dans le monde des vivants. Mais finalement, peu importe la raison qui l'a relevé, le plus important, c'est que Tensai pourra toujours être aux côtés de sa bien-aimée. Même si ce monde est rustre. Même si ce monde est en train de mourir. Il ne la laisse pas, l'abandonne pas, et un sourire compréhensif vient pour une fois orner ses lèvres lorsqu'Ayshara laisse couler ses larmes. Son épouse a tellement été secouée qu'il ne peut lui faire de reproches, et il se rapproche d'elle avec un seul objectif : l'enlacer tendrement et la rassurer. Juste la rassurer sera un bon début.

Mais voilà qu'un tremblement de terre a lieu et que, pendant un fol instant, Ayshara semble perdre son équilibre. Ce sera sacrément terrible que l'un ressuscite pour voir mourir l'autre aussitôt après. Et si Ayshara a été dévastée, la colère de Tensai serait encore plus effroyable que celle de la Vosdraak. Sans doute se laisserait-il aller à un massacre jusqu'à ce qu'on parvienne à le tuer. Mais, heureusement, la belle réussit à s'arracher à l'attraction du vide. Ses yeux améthystes ancrés dans le visage du Conquérant, elle se reprend et arrive à faire quelques pas dans sa direction. Il n'en faut naturellement pas plus pour que Tensai continue à réduire la distance entre eux. Et finalement, ils y arrivent. Ils sont réunis. Le ciel autour d'eux pleut des cadavres zombifiés mais ils ne sont plus séparés. Ils devraient s'inquiéter, mais pourtant, la seule chose qui importe en ce moment précis, c'est de se tenir l'un  contre l'autre. Leur regard vaut plus que mille mots, et l'amour dans leur yeux vaut plus que mille promesses.

Ils continueront ensemble, peu importe ce que leur enverront ces maudits Titans.

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'Forêt 4' :