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    Citoyen de La République
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    Nahash
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  • Mer 20 Sep - 20:00



    Des fleurs rouges sur un tapis blanc. [Mélantha] DNX3Qgl


    Fermant doucement les yeux, je savourai silencieusement l'air frais qui venait s'échouer sur le cuir de ma tenue. Devant moi, un vaste manteau blanc venait recouvrir les arbres et le petit chemin de terre qui filait au travers des arbres. Au loin, léchant l'horizon, une multitudes de dents déchirant l'azur du ciel rappelaient la présences des chaines de montagnes du grand nord. Souriant légèrement face à ces étendues sauvages, je me rappelai la raison de ma présence ici. A mes côtés, se tenait Mélantha. Celle que j'avais choisi d'accompagner dans une quête vengeresse et qui allait nous mener jusque Melorn. Enfin, il s'agissait là de notre destination probable. Il nous restait encore à faire le trajet. Et celui-ci venait d'achever sa partie "facile". Depuis les rives du lac Rebirth, nous avions pris place dans un navire de contrebande qui traversa toute l'étendue aqueuse qui séparait les territoires centraux des berges républicaines. Puis, fort de notre avancée, nous avions décidé de commencer notre voyage, longeant les pieds de petites montagnes ainsi que les bord d'un autre lac dont j'ignorai complètement le nom.

    Ainsi, nous êtions là, à l'aube d'un nouveau jour. Prêts à nous élancer dans le froid et le givre afin d'évoluer vers notre destination. Et d'éviter au passage les routes les plus visitées. Non pas pour fuir quoique ce soit. Plutôt pour éviter d'être dérangés et ralentis par des questions inutiles. Pour le Reike, je n'étais rien. Je n'avais pas la même... Protection, qu'en République. Ni même la même notoriété. Mes seuls contacts de la pègre étaient disséminés un peu partout donc il valait mieux éviter de reproduire les mêmes agissements qu'auparavant. Enfin. Si nous souhaitions demeurer discrets. Car pour ma part, je me moquai bien de qui pouvait chercher à nous nuire. Avec la liche qui m'accompagnait et nos pouvoirs combinés, je ne doutai pas de notre capacité à nous en sortir.

    Faisant donc craquer la neige sous nos pieds, notre marche fit défiler les heures à grande vitesse. Comme tout voyage, ce dernier était relativement ennuyeux et pénible et malgré la potentielle admiration que l'on pouvait avoir pour des paysages aussi sauvages, il fallait avouer que l'absence de variations entrainait elle aussi un profond sentiment d'ennui. Alors, afin d'occuper aussi bien mon esprit que celui de ma partenaire, je pris la parole à plusieurs reprises afin d'énoncer la suite de notre parcours et discuter de diverses possibilités de rencontres. Après tout, ces terres demeuraient sans contrôle véritable et nous pouvions rencontrer différentes sortes de créatures à tout moment. Le pire étant, naturellement, les bêtes rôdant aux alentours des ruines maudites, un peu plus au Nord. En temps normal, j'aurai fait le choix de nous faire passer ailleurs. Nous aurions pu, par exemple, passer par le plein ouest puis remonter jusqu'aux rocheuses bordant la région de Melorn. Mais cela nous aurait trop enfoncé sur le territoire reikois et outre ceci, nous aurions aussi dut nous adapter à des variations de climats drastiques. Et si ma tenue me protégeait naturellement de la plupart des effets météorologiques, elle ne me rendait pas complètement imperméable non plus aux températures trop extrêmes. Spécifiquement la chaleur. Quand la nuit tomba enfin, l'environnement autrefois "sublime" se changea en un tableau un peu plus lugubre. Et pour cause, nous approchions des ruines. D'ailleurs, je m'étonnais d'à quel point le paysage avait put varier, quand bien même nous n'étions même pas  dans les ruines à proprement parler.

    Des fleurs rouges sur un tapis blanc. [Mélantha] W0bmmDS


    Ainsi, le paysage se découpait à présent en de grands chemins dont la neige était à moitié fondue. Des routes boueuses et gelées, aussi accueillantes qu'un préparateur mortuaire. Les arbres, autrefois regroupés dans un mélange de feuillus survivant au froid ou de conifères, étaient à présent un agglomérat de chênes et autres ensembles forestiers au bois mort et gelé. Puis, ici et là, quelques restes de maisons et de traces de vie lointaines pouvaient être aperçus. Tout était devenu plus sombre. Même la lune, haute dans le ciel, semblait briller d'un éclat moins pur qu'en République. Donc, tout naturellement, il s'agissait là d'un environnement dans lequel je me complaisais tout particulièrement. Et je n'en doutais pas, cela devait être la même chose pour mon amante. Avançant doucement dans l'obscurité naissante, j'allumai une lanterne que je venais accrocher à ma ceinture afin de projeter une lumière suffisamment faible pour ne pas attirer inutilement des prédateurs tout en permettant à mes yeux d'analyser mon environnement. Remarquant alors une vieille bâtisse dont la structure semblait encore "intact", je pointai du doigt cette dernière pour attirer l'attention de ma partenaire.

    * Allons dresser le camp là bas. Nous ne trouverons pas meilleur abri pour la nuit. *

    M'approchant donc de la zone cible, j'y installai ensuite les différents éléments nécessaires à un bon repos. Paillasse, bois pour le feu, etc... Je ne comptai pas beaucoup dormir, comme à chaque fois, mais j'étais malheureusement toujours victime des limitations de mon propre corps. Ainsi, c'est rapidement que je vins terminer notre installation, avant de m'asseoir sur la paillasse déposée plus tôt. Puis, laissant mon esprit glisser jusqu'à celui de Mélantha, je pris la parole.

    * Comme tu le vois autour de nous, nous approchons des ruines. Si les explorer serait inutilement dangereux et surtout nous ralentirait, nous pourrons les longer afin de gagner du temps pour rejoindre le reste des terres du Nord. De plus, il doit sûrement y avoir un ou deux camps d'aventuriers s'apprêtant à partir en expédition. Et ça... Un léger sourire glissa sur mes lèvres. Ca nous fera des distractions amusantes. En plus, nous n'aurons pas à être discrets. Personne ne se soucie de la mort d'explorateurs stupides. *

    Je retirai alors la lanterne qui pendait toujours à ma ceinture, l'éteignant au passage comme le feu devant moi permettait de maintenir une lueur satisfaisante. Puis, m'étirant doucement, je me relevai ensuite pour m'approcher d'un ancien pan de mur effondré tout en laissant glisser mon regard sur l'horizon enténébré.

    * Quand je pense que se tenait autrefois dans cette région un empire glorieux. Que la vie y était présente... Je ne peux m'empêcher de réfléchir à ce qui a pu déclencher tout cela. Transformer ces terres en un lieu maudit effrayant les plus petits et provoquant une soif d'aventure morbide chez les plus grands... C'est... Différent, de Shoumeï. Là bas, les choses semblaient moins... Absolues. Tu vois ce que je veux dire? Ici, la mort semble régner en maître. Et cela s'avère particulièrement grisant. *  

    Un nouveau sourire, tandis que je me retourne vers la morte vivante qui voyage avec moi.

    * J'ai hâte de voir ce que ces ténèbres nous réservent. *
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    Anonymous
  • Sam 23 Sep - 0:02
    La traversée du lac avait complètement modifié le paysage, comme s'ils avaient changé de monde. La belle république ensoleillée, animée par la vie des différents peuples l'habitant, était maintenant remplacée par l'horizon solitaire, au paysage hivernal du Reike. Une météo que seules quelques terres de cette région arboraient éternellement, et pour les grands amateurs de calme, elles étaient des plus appréciées.

    Malgré l'ennui du périple, le froid mordant amenait de premiers points positifs à celui-ci. Il était accueillit à bras ouverts par l'elfe cadavérique qui jouissait de l'air glacial atteignant la température adéquate pour sa peau si fraîche. À peine avaient-ils posé les pieds dans la neige craquante, les bras écartés, Mélantha profita un instant du vent qui les accueillait. Soufflant une brise annonciatrice d'une nouvelle ère, marquant la fin de ceux qui croiseraient son chemin, l'ère de la mort. Elle commença avec l'horizon à son image, froid, solitaire, paisible aux aspects inquiétants pour beaucoup, bien qu'elle soit majestueuse.

    Voyageant toute la journée dans ce même tableau qui se faisait répétitif dans son étendue enneigée, aucun voyageurs n'avaient animés leur périple, ni même des bêtes sauvages. Décidément, les âmes étaient comme des fruits et ce n'était apparemment pas la saison ! Ainsi, seul le décor naturel avait croisé leur route, pour le plus grand ennui de la liche qui continua de se plaindre comme à son habitude. Mais au moins ils ne se détruisaient pas le dos sur une monture, profitant pleinement de l'épaisseur de la neige qui ralentissait leur pas, quelle joie. Et pourtant ils avançaient rapidement. A la tombée de la nuit, ils étaient déjà près des ruines, le Docteur indiquant leur position, observant leur progression et ainsi déterminer quand arriveraient-ils à destination de Melorn.

    Le ciel obscurci, le paysage avait varié, n'étant plus tout à fait le même. Toujours aussi esseulé, la neige avant fondue, les arbres se faisaient plus nombreux mais tout aussi mort que l'environnement bien qu'à quelques kilomètres l'ont apercevaient des pins au feuillage un peu plus denses. La mort-vivante leva les yeux vers l'astre nocturne alors qu'on entendait au loin le hurlement d'un loup ou de quelque chose de similaire. Tout à fait inquiétant. Mélantha esquissa un sourire. L'ambiance était si romantique ! Et pourtant, par nécessité pour avancer, on sabota ce tableau en allumant une lanterne, une lueur orangée, chaleureuse, contrastant avec les nuances sombres de leur environnement. Une lumière éphémère qui éclaira leur chemin seulement le temps de se rendre vers leur zone de campement.

    Indiqué par le Docteur, le cadavre d'un bâtiment dormait là, abandonné par toutes âmes qui vivent il y a, déjà, depuis des lustres. Ainsi, cet abri de fortune leur serviraient pour la nuit. Si pour beaucoup, la structure était inquiétante, donnant aux voyageurs une impression de ne pas être les bienvenus, de par l'histoire d'un passé tragique, le duo des cauchemars, eux, s'y installaient confortablement. Montant leur camp avec soin pour profiter d'une nuit à la belle étoile, comme dans n'importe quel abri quelconque.

    Une fois les finalités du campement installées, assis tout deux sur une paillasse, l'un en face de l'autre. Pendant que le Docteur évoquait des possibilités d'itinéraires et de rencontres, la sorcière triait son paquet de cartes, hochant doucement la tête en acquiesçant ses dires, sans le regarder, esquissant un sourire en imaginant de futurs carnages. Pendant ce temps, elle divisa son paquet en deux parties, presque égales, l'une était un petit tas des cartes qu'elle avait déjà utilisé, et l'autre était le reste des cartes, celles où les invocations n'avaient jamais vu le jour.

    Alors que son partenaire se relevait, s'éloignant vers un mur à moitié détruit, la liche resta assise un moment sur la paillasse, tirant une carte bien précise dans l'un des paquets, le Chariot. Faisant parti des cartes n'ayant jamais été utilisés, elle posa sa main sur la face puis, comme concentrant son énergie magique, un pouvoir ténébreux s’insuffla en celle-ci, émanant une aura ombreuse. Cependant, ce qu'elle tenta de faire ne fonctionna pas, la mine déçue et le manque de réaction suite à sa magie prouvèrent son échec.

    Bien que son jeu de tarot était un objet aussi unique que maudit, sa puissance dépassait parfois son détenteur, ainsi, lorsque celui-ci se faisait trop faible ou ne répondant pas aux exigences des cartes, il s'avérait inefficace. Si la liche maîtrisait la plupart de celles-ci, certaines ne fonctionnaient que selon leur bon vouloir, tout comme la Force, ou tout simplement nécessitait d'autres pouvoirs encore inexploités. Ce qui était le cas du Chariot. Face à cet échec, la liche soupira et abandonna ses cartes pour rejoindre le Docteur.

    S'accoudant au pan de mur effondré, regardant dans la même direction que son partenaire qui dévoilait le fil de ses pensées, charmant sa liche malgré lui, Mélantha soutint son discours.

    "C'est ce qu'il y a de bien au Reike. Et parmi les faibles et les plus grands, il y a nous. Ce mal similaire, silencieux et se répandant comme la pire des maladies mortelles. Je rêve d'être celle qui provoque l'extinction des âmes, et ensemble, d'être le cauchemar inarrêtable qui emporte les vies et ce qu'ils appellent bonheur. Ne laissant que le notre prôner sur ce monde minable."

    Puis elle se redressa, se tournant vers son amant. Se rapprochant de lui, le frôlant de peu, jouant avec le col de son manteau, comme à son habitude, charmeuse.

    "Nous sommes les ténèbres."

    La sorcière invoqua timidement ses ombres alors qu'elle lui retirait son masque doucement, souriante. S'il voulait voir ce que les ténèbres lui réservaient, alors ils les invoqueraient... Elle sauta sur le pan de mur, s'asseyant dessus tout en embrassant son compagnon, s'apprêtant à le lacérer des multiples tentacules ombreuses. Cependant.

    Si le hurlement lupin qui s'était fait entendre plus tôt aurait pu servir d'indice concernant les bêtes qui rôdaient dans les parages, la mort-vivante ne s'était pas attendue à se faire assaillir par l'une d'elle. En effet, alors qu'elle avait pris place sur le muret, elle n'avait pas fait attention ni à la silhouette canine aux trois têtes, ni au grognement ronronnant derrière elle qui s'approchait discrètement.
    Citoyen de La République
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    Nahash
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  • Sam 23 Sep - 15:25

    Lorsque mon amante me retira mon masque, c'est un sourire sadique qui commença par l'accueillir. Quand elle sauta ensuite sur le mur pour venir m'embrasser, mes mains vinrent se poser sur ses hanches doucement, m'apprêtant à la tirer un pu vers moi et à sentir ses ombres glisser contre ma peau. Seulement... Malgré notre volonté de nous mêler l'un à l'autre, un grognement déchira la nuit et notre tranquillité. D'une certaine manière, c'est le fait que Mélantha s'était elle même posée contre le muret qui me permit de réagir. Captivé par son regard noir, j'avais commencé à me perdre dans ce dernier lorsque je remarquai subitement cette silhouette dans ma vision périphérique. Puis, dans un mouvement vif, je fis basculer la liche sur le côté pour la plonger avec moi contre le sol enneigé. Prenant soin d'atterrir le premier, je grognai tandis qu'au dessus de nous bondissait un canidé aux têtes multiples. Maudits cerbères! En temps normal, les bêtes ne m'auraient pas posé grand souci, j'aurais même été enclin à les laisser en vie, me contentant de les effrayer. Mais... Dans ce contexte. Après ce qu'ils avaient fait et ce dont ils venaient de me priver, j'étais d'une humeur un peu moins... Sympathique.

    Me redressant subitement pour suivre des yeux la bête qui déjà se préparait à un nouvel assaut, je sortis ma dague tandis que derrière nous arrivaient deux autres bêtes. Forcément. Les cerberus chassaient rarement en solitaire lorsqu'ils se trouvaient à l'état sauvage. Et compte tenu de notre éloignement de la civilisation, ces canidés devaient sans doute nous prendre pour des proies faciles. Une erreur. Qui allait bientôt leur en couter. Canalisant ma magie télékinétique, je fis virevolter plusieurs morceaux de muret pour les projeter violemment contre le chien le plus proche. Laissant les deux autres à ma partenaire pour le moment, je laissai un nouveau sourire glisser sur mes lèvres. Surprise par les nombreux projectiles filant vers elle, la bête grogna et esquiva ce qu'elle put avant de cracher quelques flammes sur les morceaux les plus résistants. Puis, furieuse, elle s'élança de nouveau vers moi. Lançant en réponse mon stiletto, j'usai de ma magie pour faire vriller ce dernier de manière erratique, poignardant subitement le chien à trois têtes en de divers endroits. Chaque fois, des zones altérant sa mobilité. Jamais, des zones vitales. Ainsi, la glorieuse charge de la créature se mua en un grotesque effondrement sur le sol boueux. Gémissant, l'animal chercha à projeter quelques boules de feu dans ma direction. Mais, face à un bouclier de roches dressées devant moi, les projectiles ardents ne firent que s'écraser sur la pierre. Le cerberus gémissait. Couinait. Se tordait pitoyablement dans le vain espoir de pouvoir échapper à mon juste courroux. Me penchant doucement vers l'animal, c'est dans un grand sourire sadique que je vins enfoncer lentement ma lame dans son ventre, observant par la même le sang qui se mit à couler sur son flanc. Puis, d'un mouvement affreusement lent, je remontai ensuite ma dague vers le haut de son corps, l'ouvrant peu à peu. Les têtes ne gémissaient plus, elle hurlaient dans une symphonie mélodieuse de douleurs et de peur. Une douce balade auditive pour des êtes aussi sadiques que nous. Quand la dague acheva finalement sa course, la bête ne bougeait plus. Allongée sur le sol, la pauvre créature n'était à présent qu'un triste trophée.

    Reportant ensuite mon attention vers la liche, j'observai son propre combat dans un sourire tout aussi sadique. S'il le fallait, je venais l'assister ici et là avec mes sorts mais, globalement, c'était elle la principale représentante de ce spectacle merveilleux. Un jeu de massacre, certes contre des animaux, mais qui révélait à l'obscurité toute la cruauté dont nous pouvions faire preuve. Car la mort n'avait pas été obligatoire. Elle s'était présentée à nous comme une invitée, que nous avions nourri et renforcé dans nos gestes et notre façon de faire. Ainsi, les corps jonchant à présent le sol sonnaient pleinement notre arrivée dans ces terres sauvages. Le début de nos meurtres répétés et de tout ce que les ombres pouvaient nous apporter. M'avançant alors doucement, silencieux comme à mon habitude, je vins saisir doucement la morte vivante alors que je me plaçai dans son dos. Embrassant son cou recouvert de sang, c'est de ma langue que je vins permettre à sa peau de retrouver sa couleur albâtre. Puis, amusé, ma dextre passa sous sa robe de manière malicieuse.

    * Nous sommes les ténèbres, disais-tu? *

    L'allongeant alors sur l'une des paillasses, je laissais un nouveau sourire glisser sur mes lèvres tandis que mes illusions venaient nous entourer d'une brume enténébrée. Nous avions des choses à rattraper.

    *
    *  *



    Le lendemain matin, la route reprit dans une humeur assez enjouée. Si la nuit avait été passionnelle et sanglante, c'est avec plaisir que nous avancions à présent dans un décor toujours aussi lugubre, nos corps marqués de griffures et autres plaies révélatrices de nos jeux sadiques et masochistes. Laissant mon regard glisser sur les arbres morts, je pointai du doigt de temps en temps certaines marques plus profondes que d'autres, attirant l'attention de ma partenaire sur ces dernières.

    * Ces traces là n'ont pas été laissées par des cerberus. Mais par quelque chose de plus gros. Plus vicieux. Outre le fait qu'elles sont fraiches, ces marques indiquent la présence d'une bête féroce dans les environs et, potentiellement, de chasseurs et aventuriers venus pour l'abattre. *

    Cela allait sans aucun doute marquer notre expédition. Car a mesure que nous progressions dans les abords des ruines, nous sentions en notre fort intérieur ce mal qui régnait. Comme un écho étrange, enchanteur. Et, dans mon esprit, des flots d'images se mirent à défiler brusquement. Les bâtiments n'étaient plus des ruines, mais de grandes demeures impressionnantes. Des bâtisses majestueuses, qui venaient vomir leurs ombres sur une population en fuite. Des elfes et quelques rares autres créatures qui s'élançaient maladroitement vers une destination inconnue. Et au milieu de la foule, ma propre personne. Ou plutôt, de nouveau cette forme qui me semblait à la fois familière et étrangère. Mon apparence métamorphosée, dansante dans des ténèbres enfumées. Je ne savais pas ce que je faisais là. Mais je savais que la population était terrifiée. Mes yeux glissèrent alors jusqu'au ciel, admirant silencieusement les nuages pourpres qui le parsemaient tandis qu'au loin, les hurlements d'un peuple massacré me parvenaient. Puis, mon bec s'ouvrit peu à peu, révélant des dents acérées et une langue humide glissant dessus. Le carnage était là, et je me délectai de ce dernier.

    Revenant alors subitement à moi, je sentis dans ma nuque les gouttes caractéristiques d'une sueur froide. Dans mes tempes, un coeur anormalement rapide venait battre sans accepter de ralentir. Ma vision, troublée, glissa du chemin boueux devant moi à mon amante. Que m'arrivait-il? Pourquoi ces souvenirs qui semblaient s'imprimer dans ma mémoire tels des pages arrachées qu'on venait recoudre à un grimoire ancestral? Hâletant, je ne pus même pas réagir lorsqu'une étrange créature vint se poser devant nous.

    Des fleurs rouges sur un tapis blanc. [Mélantha] Edj04iD


    Majestueux malgré son état cadavérique, un griffon venait de déployer ses grandes ailes plumeuses tandis que son bec ensanglanté s'ouvrait pour nous présenter une langue partiellement atrophiée. Dans ses yeux vitreux, on ne pouvait lire que la mort et la souffrance. Peinant à me remettre de ce qui venait de m'arriver, je vins attraper maladroitement ma dague alors que ma raison revenait peu à peu. Face à ce geste, la créature lâcha un long hurlement strident. Terrible et désagréable. Avant de finalement se retourner pour prendre son envol. Toujours l'esprit un peu brumeux, je ne pus même pas voir attentivement si les liens ombreux de Mélantha s'était ou non élancés contre la bête. Cependant, j'avais encore assez de clairvoyance pour remarquer les quatre figures encapuchonnées qui couraient dans notre direction. Des aventuriers.

    Paradoxalement, la présence de ces nouveaux arrivants étira un sourire sadique sur mes lèvres alors que le monde cessait enfin de tourner tout autour de *nous* moi. Comme si mes pensées parvenaient à saisir toute la violence qui se poserait plus tard sur ces malheureux. Une violence qui, j'en étais certain, allait provenir de Mélantha et de moi même. La bête, elle, serait une chose à régler plus tard. Parvenant enfin jusqu'à nous, l'un des quatre individus, un humain aux cheveux long et bruns, enleva le foulard qui recouvrait son visage pour nous interpeller.

    - Hey vous! On a vu le griffon repartir et entendu le cri. Vous allez bien? Il marqua une courte pause, observant ma partenaire puis mon propre masque. Si jamais vous en avez besoin, on a un camp pas très loin. Vous êtes libre de venir vous y reposer si vous le désirez. Les ruines sont violentes et insidieuses, aussi nous serons ravis de partager notre pain avec d'autres personnes s'aventurant ici bas.

    Levant doucement la main pour les saluer, un sourire vicieux s'étira sur mon visage. Oh, oui, que les ruines étaient insidieuses. Mais nous? Nous l'étions bien plus encore.  
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  • Sam 23 Sep - 18:19
    Plaquée contre le sol, Mélantha crut à l'initiative d'un nouveau jeu dans leur passion, cependant, c'est en apercevant la silhouette canine sauter au dessus d'eux qu'elle comprit la véritable situation. Elle extirpa un rire dans sa bêtise. Dommage, autrement cela aurait été intéressant. Ayant atterri sur le Docteur, elle se redressa assez rapidement en l'aidant à se relever. Faisant face au Cerberus qui s'apprêtait de nouveau à s'élancer sur ses cibles. Le Docteur prit l'initiative de s'attaquer à leur premier assaillant tandis que Mélantha observa des deux côtés les deux autres bêtes qui s'avançaient, tels les prédateurs qu'ils étaient, entourant leur proies, cependant ce qu'ils ne repéraient pas dans leur instinct animal, c'est que le réel danger était les deux humanoïdes.

    La liche zieuta son paquet de tarot qui attendait au coin du feu, impossible à atteindre sans se faire déchiqueter par les chiens enragés. Bon, elle opterait pour une méthode plus sauvage. Alors qu'elle invoqua de nouveau ses ombres, les entités canines furent plus vives que ce à quoi elle ne s'attendait. Les tentacules ombreuses attrapèrent les pattes mais sans jamais pouvoir les immobiliser. Incapable de les arrêter, la sorcière laissa les cerbères se jeter sur elle, si cela était une idée risquée, elle n'en fut pas moins efficace. Puisque lorsque les bêtes atteignirent la silhouette de la mort vivante, ils tombèrent, non pas sur leur cible, mais sur une sphère parsemés d'aiguilles, ainsi, le premier à avoir sauté sur elle, fut perforé de toutes parts. Le bouclier fonctionnant tel la défensive d'un hérisson, les piques se raidirent, gagnant en épaisseur et ainsi, faisant gémir de plus bel l'animal qui s'était empalé de lui-même. Le second cerbère avait manqué de finir comme son frère, s'arrêtant à la dernière seconde, témoin de la souffrance de son compère.

    Dans un gloussement sadique, l'ombre s'estompa, laissant le corps du loup tomber lourdement, les têtes se mouvants encore un peu dans une rage inachevée. La liche, gardant un œil sur celui qui était encore debout, les oreilles abattues, elle s'avança vers celui à terre, regardant le témoin avec malice. A genoux vers le corps meurtris de la bête, elle ouvrit la bouche, approchant ses lèvres de la nuque du canidé, elle fit apparaître un museau ombreux, remplaçant son visage par une tête de loup sombre, changeant sa petite bouche par une grande gueule mordant en plein dans la gorge de l'être agonisant, l'achevant et provoquant la rage de celui qui avait perdu son courage. Le sang gicla de toutes parts, souillant, ou plutôt, embellissant le visage de la belle mort-vivante qui souriait machiavéliquement.

    La queue entre les jambes, esseulé de ses grands frères, la pauvre bête commença à reculer. Mais la liche discerna ce début de fuite et, se redressant furtivement, se faisant droite, elle l'interpella.

    "Aller, au pied !"

    Tel un élément déclencheur, son ordre fut l'effet inverse, faisant fuir sa cible. L'intervention du Docteur fut ainsi la bienvenue, comme à son habitude, pour assister Mélantha, il enferma le chien dans une illusion. Peut-être courrait-il dans le vide, mais dans la réalité, il ne faisait que ralentir et chanceler faiblement. La tortionnaire en profita pour le ramener à elle, invoquant un lasso de jais, attrapant le malotru par la gorge, tel un chien que l'on punirait pour courir plus loin que sa laisse ne le permettait. Elle tira d'un seul coup en un rire machiavélique, certaine de sa réussite. Puis elle l'immobilisa entièrement pour le poignarder de sa dague à plusieurs reprises, jusqu'à ce que les têtes ne bougent plus, jusqu'à ce que le moindre spasme cesse.

    Une fois que la bête enragée ne fut qu'un cadavre, hilare, Mélantha se releva enfin, se léchant les doigts. Elle sentit sa silhouette favorite se rapprocher d'elle, se coller à elle, la récompensant de douces caresses. Dans un soupir suivi d'un gloussement, la liche fit face à son amant, profitant de ce qu'on lui offrait, tout en répondant d'une étreinte plus passionnelle.

    En guise de réponse, elle ne fit que continuer ce qu'ils avaient commencé.

    *

    Lorsqu'ils reprirent la route au lendemain, l'ennui l'avait quitté, ne faisant que profiter de la souffrance qu'ils ressentaient de leur plaies respectives. C'est en chantonnant et en écoutant son partenaire qu'ils avançaient à travers la brume, rendant un aspect plus lugubre au paysage de la veille.

    "S'il y en a, dommage pour eux, ils seront abattus avant la bête."

    Elle esquissa un sourire. S'ils devaient réellement se débarrasser des entités environnantes, en effet, elle préférerait exterminer les hommes avant les bêtes. Ayant une préférence pour commencer par le meilleur, éteignant la vie des inconscients avant qu'ils n'atteignent leurs buts. Quel rêve. En revanche, sa rêverie s'estompa au pressentiment qui s’immisçait en elle, comme un bruit strident imperceptible, déchirant le ciel, un bruit sourd mais aiguë, à la fois absent mais menaçant. Mélantha zieuta le Docteur pour s'enquérir si lui aussi avait cette mauvaise impression, mais il semblait ailleurs, ayant arrêté la marche, il se retrouvait un peu derrière elle.

    "Qu'est-ce qu'il y a ?"

    Curieuse et démontrant une inquiétude sincère, elle ressentait l'angoisse de son partenaire à travers sa malédiction. C'était anormal, il n'était jamais comme ça et cela faisait plusieurs fois qu'il commençait à avoir des épisodes d'absences. Mettant trop de temps à revenir à lui, la liche n'eut même pas le temps d'avoir une réponse qu'un nouvel élément fit son apparition, arrivant en toute hâte devant elle, un silhouette imposante atterrit à quelques pas de la sorcière.

    Un griffon aux aspects cadavériques, hurlant ce cri strident et effroyable, celui qui perçait le ciel de sa mauvaise augure. Mélantha, bien que surprise, se mit à sourire. Le griffon semblait plus effrayé et en fuite qu'en quête de proies. Les bras croisés, la malicieuse attendait une première attaque offensive avant de répliquer. Mais elle ne parvint jamais, après avoir lâché son hurlement, la bête reprit son envol de façon approximative, abîmée.

    Son départ fut rapidement accompagnée de l'arrivée de quatre glandus. Les bras toujours croisés, Mélantha observa les aventuriers qui accouraient vers eux, le Docteur, revenu à lui, s'était rapproché d'elle également. Ainsi, c'était des chasseurs sanguinaires mais qui possédaient une bonne âme, offrant à de parfaits inconnus, le confort d'un campement occupés par une multitude de futures victimes. Formidable. A peine avait-il invité le duo, la liche, amenant sa main à son front, s'approcha de l'interlocuteur, chancelante.

    "Oh... Héros... Non ça ne va pas du tout, je... j'ai été blessée."

    Elle fit mine de sombrer dans une chute lente, permettant au bon samaritain de la rattraper. Elle mit en évidence les plaies et le sang qui la recouvrait. Non pas causées par la bête mais bien par ses ébats de la veille.

    "Comme je suis pâle. Je me sens mourir. Oh, les ruines sont violentes et insidieuses merci de nous offrir votre hospitalité."

    Alors que le Docteur ne fit que saluer d'un signe de main, ne démontrant aucune inquiétude vis à vis de sa partenaire, les quatre aventuriers, eux, étaient habités par l'inquiétude, voyant cette femme si pâle, quémandant leur aide. Trop préoccupés par son état, ils ne levèrent pas les yeux vers le masque de peste, se précipitant d'aider celle dans le besoin, pourtant, si l'un avait eut l'intelligence d'observer, il aurait tout de suite remarqué la supercherie.

    "Ne vous inquiétez pas ! Nous avons tout ce qu'il faut au campement, je... Je vais vous y conduire."

    Il voulut porter la demoiselle en détresse, mais d'un seul coup, elle se redressa avec énergie pour se laisser de nouveau tomber, mais cette fois-ci dans les bras du masque corbin.

    "Oui, merci. Mais je préfère me faire soule... porter par quelqu'un qui m'est familier."

    Puis une fois dans les bras du Docteur, elle recommença son cinéma.

    "Oh... Je me meurs tellement."

    L'aventurier n'était pas dupe, cette exagération n'était qu'une comédie. Mais son état physique, ses plaies, sa pâleur et tout ce sang ne pouvait qu'être vrai. Ainsi, peu importe le comportement de princesse pour lequel elle optait, elle avait tout de même besoin d'être soignée ! C'est donc à quelques dizaine de mètres plus loin, qu'il amena le duo au camp. Le présentant vaguement et dirigeant jusqu'à la tente des soins.

    "Voilà, ici vous avez tout ce dont vous aurez besoin. Héltia ne devrait pas tarder à arriver, elle s'occupera de vous."

    Puis il s'excusa de son empressement avant de vite repartir à la chasse au griffon-zombie. Une quête qui ne pouvait apparemment pas attendre. Cependant, la sorcière le regardant de travers pendant qu'il s'éloignait, il était signé qu'il se ferait abattre avant même d'avoir atteint son objectif. Le duo le retrouverait forcément plus tard, après avoir exterminé tout le campement.

    Ainsi, la liche avait profité de se faire transporter de façon royal, dans les bras de son partenaire retenant sûrement tout deux un fou rire. Lorsqu'on la laissa descendre, ils ne tardèrent à quitter la tente, croisant l'infirmière en justifiant qu'il y avait une erreur. Puis, se postant dans un endroit plus tranquille, esseulé du monde environnant. Cachés derrières deux tentes, Mélantha se précipita de s'enquérir de l'état du Docteur, n'étant pas du genre à demander si tout allait bien, elle formula son inquiétude sincère en une réflexion irritée.

    "Qu'est-ce que tu as ?"

    Les mains sur les hanches, et guettant les verres du masque. Elle ne prit pas la peine de souligner ce dont elle parlait, sachant très bien qu'au vu de la répétition et de la nouveauté de ces évènements, il saurait de quoi elle faisait allusion.
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  • Dim 24 Sep - 18:43

    Le spectacle de Mélantha avait été particulièrement amusant à observer. Lorsqu'elle commença à feindre blessures et malheurs, un large sourire s'étira sur mes lèvres fines. Sourire qui, à sa remarque faite à l'aventurier, ne fit que s'agrandir d'avantage. Portant donc mon amante dans mes bras, je nous amenai vers le fameux camp d'aventuriers. S'ils avaient eu le moindre doute à notre égard, les pauvres imbéciles estimaient que des êtres conscients étaient plus amicaux que le reste de la faune et la flore locale. Dans un sens, le raisonnement n'était pas si idiot que ça, à condition qu'on garde tout de même à l'esprit certains éléments. Et certains signes. Pourtant, dans notre cas bien précis, ils semblaient volontairement mettre de côté nos apparences menaçantes et le jeu d'actrice de la liche.

    Une fois à l'intérieur de la tente médicale, je vins redéposer doucement la morte vivante avant de commencer à quitter cette dernière avec ma partenaire. Croisant notre route "l'infirmière" sembla étonnée de nous voir ainsi partir mais après un rapide échange et un faux prétexte, elle n'insista pas plus que cela. Tant mieux, la curiosité lui aurait été particulièrement fatale. Même si, il fallait se l'avouer, ce n'était que retarder l'inévitable. Continuant de marcher un peu, c'est entre deux tentes un peu à l'écart que Mélantha s'approcha de moi pour me confronter sur mon comportement de tout à l'heure. En vérité, je ne pouvais que la comprendre. Le lien qui nous reliait avait sans aucun doute transmis toute mon incompréhension. Toute mon... Angoisse? Face à ce qu'il se produisait. Dans un soupir certain, je vins ancrer mes yeux serpentins dans ceux de mon amante, prenant la parole.

    * Je ne suis pas certain. J'ai parfois des... Souvenirs, qui me reviennent. Comme tu le sais, j'ai l'impression d'avoir eu une vie morcelée. Mon passé est fragmenté, distordu. J'ai l'impression d'obtenir des images qui ne m'appartiennent pas. De me voir au travers d'un miroir déformé. Dans ces souvenirs, il existe une latence étrange entre ma vue et mon ressenti. Tout me semble soit trop grand, soit trop petit. Et je ne parle même pas de mes ressentis. J'ai la sensation de vivre ces souvenirs de manière directe, tout comme je ressens nos moments actuels. Comme si j'étais à deux endroits en même temps. *

    Je quittai ses yeux quelques instants, observant le campement dans lequel nous étions. Si tout cela m'intriguait, je n'en avais cependant pas réellement peur.

    * Le plus étrange, en vérité, c'est cette impression de compléter un puzzle dont je n'avais jusqu'à présent pas toutes les pièces. Chaque souvenir qui me revient me laisse dans un paradoxe étrange avant de finalement me replacer dans notre réalité. Je ne sais pas ce qui déclenche ces souvenirs. Je ne sais pas s'il s'agit de ce que j'ai vécu. Ou bien... De ce que je vais vivre. Mais dans tous les cas, ce n'est pas un danger. C'était la première fois que l'absence était aussi marquée. Peut-être que la proximité des Ruines y est pour quelque chose. Je pris l'une de ses mains, la plaçant sur mon torse, ses griffes contre le cuir de mon manteau. Et si jamais tu me revois rester figé. N'hésite pas à ma chahuter un peu. Je ne t'en voudrai pas. *

    Un léger sourire glissa sur mes lèvres. Malgré le côté "amusé" de ma dernière phrase, je comptai véritablement sur la liche pour m'assister si la chose se reproduisait. Ces sensations étaient certes curieuses mais je refusai qu'elles ne nous mettent en danger. Je refusai que de potentiels souvenirs deviennent un obstacle à notre progression. Nous n'étions pas venus dans les terres sauvages par pur désir de voir du pays. Nous avions un but. Et ce but, je comptai l'atteindre aux côtés de mon amante.

    * Pour le reste, je n'ai pas grand chose à dire, je te raconterai plus tard les images précises que j'ai vu si tu le désires, ces dernières étant visiblement toutes liées à mon apparence corbine. Mais pour l'heure... Occupons nous de ta vengeance. Et de ce camp miteux. *

    Relâchant sa main, je me tournai alors vers les autres tentes. Les "chasseurs" étant repartis pour poursuivre le griffon nécrotique, il y avait assez peu de monde et d'activité dans la campement. Ici et là, quelques aventuriers déambulaient pour se resservir du ragout ou bien affûter leurs armes. De ce que je pouvais observer, ils étaient six. Chacun occupé à quelque chose. La plus proche, naturellement, était l'infirmière qui était venue s'enquérir de notre état. Elle serait la première à tomber. Glissant de nouveau entre les tentes, je vins me placer de telle sorte à pouvoir observer la silhouette féminine qui semblait changer divers bandages. J'aurais pu avoir un peu de pitié pour elle. La considérer comme une consoeur du corps médical. Seulement... Nous n'étions ni dans une convention médicale. Ni dans un monde gentillet. Alors, tandis que je sortais ma dague, je m'approchai d'elle dans un silence mortifère.

    Sifflant, le stiletto vint rapidement s'enfoncer sous la nuque de la pauvre femme. Projetant une gerbe de sang écarlate sur la toile immaculée de la tente quand je retirai ma lame, j'observai ensuite le corps inerte s'effondrer sur le sol. Finalement, la pitié s'était présentée à elle sous la forme d'une mort rapide et presque sans douleur. Pour cause, son corps tremblotant dans son propre sang avait cessé de bouger au bout de seulement dix secondes. Une agonie rapide, presque tendre. Relevant le bec sur le reste du campement, c'est en poussant doucement le corps de l'infirmière que je me demandai comment nous allions nous y prendre. Cinq individus. Trop occupés pour avoir remarqué la mort de leur amie. Nous pouvions les éliminer un par un, et ainsi nous assurer le moins de risques possibles. Nous pouvions également tout faire dans les cris et la violence, et faire revenir au campement les aventuriers de tantôt. Puis, alors qu'une idée germait dans mon esprit, un large sourire glissa sur mes traits.

    * Je te laisse les trois là bas ma chère. Je m'occupe des deux imbéciles qui semblent vouloir s'isoler des autres. Et, si tu entends un griffon hurler, ne soit pas surprise. Ce ne sera que l'appât pour les imbéciles qui nous invité ici. *

    Le plan était simple. Tuer les personnes présentes. Puis, se faire passer pour le griffon. Ainsi motivés et persuadés que le volatile cadavérique venait de tuer leurs amis, les imbéciles se précipiteraient vers le camp. Tout ca pour tomber dans un piège mortel. Il existait naturellement plein d'autres moyens de les faire venir. Ou de les abattre. Mais... Je trouvai dans ce plan une image amusante. Celle de prétendus chasseurs et héros, devenant les proies et les victimes.

    Une fois l'accord de ma partenaire obtenu, je glissai donc en direction du duo désigné plus tôt. Dans ma main droite, ma dague. Dans l'autre, une fiole emplie d'acide. L'un reçut la fiole en pleine face, l'autre la dague dans son flanc. Laissant un cri strident quitter sa gorge, l'homme au visage fondant commença à s'écrouler tandis que ses mains tentaient maladroitement de stopper la chute de son derme brûlé. L'autre aventurier, quant à lui, ne put pas réellement laisser échapper le moindre cri, sa gorge venant rapidement se faire trancher par ma lame après avoir reçut une multitude de coup ascendant. Ses viscères, gluants, s'effondrèrent sur le sol avant d'être rejoint par le corps sans vie de leur propriétaire. Debout face à ce spectacle pitoyable, mon regard glissa du corps éventré pour s'ancrer sur l'aventurier au visage fondu. Me penchant vers lui tel un vautour, je me mis à poignarder ses jambes à divers endroits, avant de sectionner minutieusement les artères de ses cuisses. Puis, par charité ou par ennui, j'enfonçai finalement ma lame dans sa poitrine. Prenant soin d'assurer une mort "rapide" mais particulièrement douloureuse.

    Mon œuvre achevée, je laissai mes yeux passer sur le reste du campement et sur la mort que répandait sûrement Mélantha. Amusé, je fis craquer ma nuque tandis que le mana influait dans mon corps pour projeter un gigantesque hurlement télépathique, similaire au cri du griffon nécrotique. Tout était fait pour donner l'impression que la bête avait hurlé depuis le campement. Une fois la chose faite, je laissai une zone d'illusion se répandre autour de moi, qui donnerait aux personnes présentes dans la zone d'influence que le griffon se trouve là, blessé, dans le camp. La première partie du piège était mise en place.

    * J'espère que cela suffira à les attirer. Sinon, cela veut dire que nous aurions tué tous ces malheureux pour rien. Un sourire, tandis que je poussai du pied l'un des corps. Je te laisse préparer l'embuscade comme bon te semble, j'ai hâte de voir ce que tu leur réserves. *  
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  • Lun 25 Sep - 1:32
    Le regardant de ses yeux de liche-biche, Mélantha l'écoutait avec attention, ne comprenant pas tout à fait ce phénomène, aussi sceptique que le Docteur vis à vis de ces images. Un passé ? Un futur ? Des souvenirs ou des prédictions ? Si la mort-vivante se basait sur son expérience concernant les images revenantes du passé, elle ne pouvait que craindre une potentielle folie incontrôlable de la part de son amant, même si cela pouvait s'avérer très excitant, elle n'aimerais pas se faire poignarder en retour. Bien qu'il lui assurait que c'était sans danger, elle ne put s'empêcher de douter, d'autant plus que les apparitions se faisaient de plus en plus fréquentes et intenses. Son regard quittait celui du Docteur pour plonger dans une réflexion, mais lorsqu'il attrapa ses mains pour les apposer contre lui, elle revint dans l'instant présent.

    Elle esquissa un sourire à l'idée de l'extirper de ses visions de façons différentes et plus ou moins violentes. Elle lui répondit cependant de façon plus concernée, la folie n'avivant aucunement son regard.

    "Je ne sais pas de ce qu'il en est mais peut-être qu'une fois qu'on aura accomplit ce qu'on a à faire, on pourra se pencher sur ton cas. Allant dans les ruines s'il le faut ou faisant des expériences, qu'importe, ce qui pourra t'éclaircir sur le sujet. Je serais à tes côtés."

    Elle marqua une pause, quelque peu gênée par cette dernière phrase qui pouvait paraître pleine d'émotions. La lueur de folie regagna ses pupilles de jais, elle esquissa un sourire vicieux.

    "Sache que la prochaine fois que je te vois absent, je n'irais pas par quatre chemins."

    Ils laissèrent enfin ce sujet de côté pour s'occuper de leurs jouets. Vaquant entre les tentes, Mélantha suivit le Docteur, se dissimulant derrière les toiles, elle laissa la première victime aux mains de son partenaire, observant celui-ci se glisser derrière la jeune crédule afin de l'assassiner avec violence ! Non. Il n'en était rien. Un simple coup de lame dans la nuque et elle tomba, rien de bien passionnant, c'était si direct, elle n'avait pas souffert ! Alors qu'elle se mouvait encore agonisant lentement, la mort-vivante se jeta sur le corps convulsant en plantant sa dague à maintes reprises, avant de se relever tout aussi rapidement et donnant des coups de pieds dans celle-ci comme pour se venger. Puis elle regarda son amant d'un regard noir. Elle ne dit rien, mais la jalousie était palpable. Pourquoi devait-il épargner une victime de la souffrance hein ? Pourquoi cette pitié tomba comme par hasard sur une femme ?

    Il n'y avait strictement rien de concret, mais la liche s'inventa une paranoïa aussi intense que brève. Elle en oublia déjà son animosité lorsque le cadavre n'était plus dans son champ de vision. Ainsi, elle se dirigea vers ses victimes pendant que le Docteur lui immisçait son plan par l'esprit. Un sourire sur les lèvres, Mélantha sortit son paquet de tarot, le triant et faisant jouer le sort de ses victimes par le hasard, le destin, inévitable.

    *

    Alors que Merlin donnait une frappe amical dans le dos de son frère, se moquant Rord, leur cousin, ressassant une anecdote ridicule concernant une chasse récente qui s'était vouée en un échec cuisant, le duo hilare ne remarqua guère le petit bout de carte qui avaient volé entre eux pour griffer la joue du troisième. En face d'eux, Rord manqua de perdre son œil à cause d'un bout de papier tranchant qui avait fait saigner le dessous de celui-ci. Il ramassa la carte.

    Des fleurs rouges sur un tapis blanc. [Mélantha] S9tn1k10

    Bien curieux il se demanda d'où venait cette curiosité. Une goutte de sang glissa de sa joue pour tomber sur le dessin squelettique. Au même instant que l'impact, il sentit en lui un vrombissement, un tremblement interne et incontrôlable bien qu'imperceptible. Il regarda ses compères d'un air effrayé, comme s'il craignait ce qu'il se passait en lui sans pour autant pouvoir crier. Puis il implosa, une main ténébreuse déchirant son ventre de l'intérieur, puis une seconde et une troisième. Ainsi, il en vint de même pour son œil, sa bouche, ses trapèzes, sa cuisse. Une multitude de mains ombreuses le déchiraient pour sortir de lui, sous les yeux de ses compères, hurlant de terreur qui, armés, ils tentaient de couper les monstruosités qui sortaient rapidement et en masse, comme si le moindre contact les multipliaient. Ils ne purent que reculer, témoin malgré eux de la transformation de leur défunt cousin.

    Des fleurs rouges sur un tapis blanc. [Mélantha] 17ef6f5a16c242e47249b9e8af945895

    Il ne restait plus rien du jeune brun. Seule une sorte de tour créées à base de mains géantes. Certains doigts se mouvaient pour attraper en vain les deux aventuriers qui, continuant de reculer, observaient avec terreur la monstruosité qui se dressait devant eux. Cependant, ils s'arrêtèrent lorsqu'ils sentirent tout deux une mains se poser dans leur dos. Se tournant doucement pour regarder en arrière d'eux, ils tombèrent sur le visage cadavérique d'une elfe bien effrayante, arborant un sourire tout à fait inhumain. Ils n'eurent aucunement le temps de réagir qu'ils furent poussés en avant avec violence. Forcés de se faire engloutir par les mains qui essayaient de les happer.

    C'est en entrant dans la tour des tortures qu'une symphonie de hurlements se fit entendre, la liche tournant et dansant autour de la structure jusqu'à ce que les cris ne s'éteignent. Hilare. Une fois le carnage terminé, les mains se rétractèrent dans un tremblement et un bruit sourd, se faisant résorber par la carte. Ne laissant derrière que les cadavres complètement écrabouillés, dégoulinant de partout et totalement déshumanisés. Puis le cri du Docteur imitant la bête de façon télépathique se fit entendre. Parfait. Il était temps de préparer la scène. Elle disposa les cadavres en fonction de l'illusion que préparait le Docteur, puis elle attendit un moment, laissant le temps aux chasseurs de se rapprocher, assez proche pour l'entendre. Puis, faisant confiance à son instinct, elle se mit à hurler de toute ses forces, imitant le fameux chants des femmes agonisantes bien que le sien semblait n'être que de la rage comparé aux cris des pucelles. Par la suite, elle ramassa l'un des cadavres pour mordre dedans et absorber une grande quantité de sang qu'elle garda dans sa bouche. Les joues remplies, ne pouvant parler, elle fit signe de ses mains à son compagnon de déguerpir du décor.

    En entendant les hommes se rapprocher, Mélantha se laissa tomber au sol, imitant au mieux une chute incontrôlée. Elle convulsa légèrement pour qu'on la remarque, encore vivante. Le groupe s'agita, emplit de colère et d'inquiétude, les hommes s'éparpillèrent pour retrouver les personnes, tous étant des cadavres. Le fameux aventurier de tout à l'heure remarqua la liche, se précipitant vers elle, soulevant sa nuque. La mort-vivante reprit un jeu d'acteur imperceptible à démasquer. Elle échappa du sang de sa bouche, avant de balbutier tout en en échappant.

    "A l'aide... C'est... C'est de votre faute... Vous êtes... Vous êtes vraiment trop cons. Pourquoi êtes-vous... partis..."

    Elle fit mine de s'étouffer en toussant du sang, crachant tout ce qu'il lui restait, faisant exprès d'en postillonner sur le visage de l'abruti avec ses yeux d'ahuris qui se remplissaient le larmes. Il était ridicule. Puis la liche murmura, tout en pivotant la tête comme mourante.

    "Je me meurs... pour de vrai... cette fois..."

    Puis l'âme quitta ce pauvre corps... Inerte. Emplit de colère, contre la bête, contre lui, les larmes de rage et la respiration de la peine. Il leva les yeux vers le responsable de tout ses soucis. Il déposa doucement la pauvre femme qu'il aurait aimé connaître, peut être avait-elle des rêves... Il se jurait de venger cette pauvre âme, une fois qu'il en aurait terminé avec ce monstre ! Dans un hurlement de rage il s'élança vers... L'illusion !

    Des fleurs rouges sur un tapis blanc. [Mélantha] 0bdf9ba0c2b41307aca010d1a7f46d18

    Lorsque ses frères d'armes et lui-même attaquèrent en même temps le griffon cadavérique, l'image de la bête s'estompa pour les laisser face à une autre. Alors qu'ils croyaient tomber sur le proie bien connue, affaiblie, voilà que c'était un tout autre monstre, vif et emplit de rage qui les accueillaient à grands coups de gueules. Décapitant d'un seul coup de dents, le valeureux guerrier.

    Mélantha se redressa, s'asseyant, essuyant le coin de ses lèvres alors que le Docteur la rejoignait pour observer le spectacle.
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  • Mer 27 Sep - 2:19


    Marchant doucement dans les ténèbres illusoires, je laissai mes yeux glisser doucement sur la scène qui se déroulait devant moi. Un massacre à venir, orchestré d'une main de maître par mon amante. Un jeu sordide. Une pièce où chaque aventuriers devenaient des marionnettes dont les fils se retrouvaient tendus et rattachés aux doigts de la liche. Qui, elle même, jouait un rôle majeur à son propre spectacle. Et pour seul auditoire, la mort, le chaos et ma propre personne. Quand elle acheva ses pitreries pour venir ensuite se rapprocher de moi, je ne pus retenir un sourire sadique . Le piège s'était refermé sur ces imbéciles et tandis qu'ils se pensaient vertueux. Grands combattants venant à bout d'une créature plumeuses réanimées... Ils découvrirent la sombre vérité.

    Passant doucement ma main sur l'épaule de la morte vivante, je vins la plaquer doucement contre moi comme deux amants observant le coucher du soleil. Seulement, en face de nous, il n'y avait que la mort et l'agonie. Du sang giclant de toutes parts, alors que les aventuriers se faisaient massacrer. La bête ombreuses invoquée par Mélantha était féroce. Brutale. Elle n'hésitait pas à plonger ses crocs acérées dans la chair de ses victimes pour venir déchirer leur peau puis leur membres, projetant ces derniers en l'air comme de futurs amuse bouche que la créature se réservait. Le raisiné recouvrait la neige, et dans une boue rougeâtre les quelques corps en corps en vie commencèrent à ramper maladroitement. La fuite. Le seul espoir de leur survie, n'était pourtant qu'une illusion de plus. Même si, pour le coup, aucune magie n'était à l'œuvre. Enfin. Mis à part la forme ombreuse qui était en train de les mutiler. Des fontaines de sang, venant abreuver un sol assoiffé par un givre éternel.  

    * Quel merveilleuse vision, ne trouves tu pas? *

    De souvenirs, la bête s'affairant au massacre pouvait s'avérer violente, même à l'égard de Mélantha. Même contre sa créatrice. Alors, par pure sécurité, je venais dresser autour de nous un mur télékinétique. Une barrière, dont le but était de nous protéger d'une éventuelle crise de la part de l'animal enténébré. Puis, allongeant la liche contre le sol enneigé, je vins retirer mon masque pour lécher le sang parcourant la commissure de ses lèvres. Un sourire sadique plus tard, je plongeai mon regard serpentin dans l'encre noir de ses pupilles, avant de venir passer mes lèvres sur son corps. Derrière nous, une nouvelle giclée sanguine venait s'écraser contre la barrière magique.

    *
    *  *


    Il ne restait plus rien du camp. A part des tentes éventrées et des corps déchiquetés, seule une odeur acre et désagréable flottait dans l'air. L'odeur de la mort. Des corps se relâchant et des gaz s'échappant de viscères exposés à l'air libre. Observant une dernière fois ce chaos, j'étirai un large sourire alors que le feu à mes côtés commençait à faiblir. Un feu mourant, dernier témoin de ce qui était autrefois un refuge pour quelques imbéciles s'étant lancé dans une quête de gloire. Combien de jeunes aventuriers venaient ainsi trouver la mort dans ces ruines? Ou bien, dans le monde en général? Des enfants de basse extraction qui cherchait à atteindre les étoiles dans leur vie d'adulte, mais qui finissait la plupart du temps par rencontrer un monstre trop puissant, ou des pairs trop vicieux. Et pourtant, la terre en vomissait des nouveaux. Chaque jour. Comme une scierie travaillant à plein régime et dont le bois était approvisionné constamment. Je n'étais pas triste à propos de ces destins brisés. Bien au contraire. Ils représentaient pour moi une source d'expérimentations particulièrement intéressante et.. Contrairement à certains individus, ils importaient peu. On ne se souciait pas du sort d'un vagabond. Je ne le savais que trop bien.  

    Récupérant alors diverses provisions tandis que je me redressai peu à peu, je vins ensuite m'étirer dans un geste lent et volontairement théâtral alors que je remarquai mon amante qui approchait. Après notre merveilleuse représentation et sa célébration, nous avions décidé de nous reposer un peu. Quelques heures. Rien de plus. Afin de pouvoir profiter de l'obscurité pour continuer notre chemin et éviter de nouveaux arrivants dans le campement. Je ne souhaitai pas avoir de nouveaux imbéciles qui viendraient assurément nous retarder. Après tout, les ruine s'avéraient déjà assez dangereuses comme ça. Et, contrairement à tous ces paquets d'aventuriers, je ne souhaitai pas attendre de découvrir ce qui me ferait rejoindre l'au-delà. Saluant donc Mélantha d'un geste volontairement exagéré, je repris ensuite ma posture droite habituelle tandis que je l'invitai à me suivre. Si nous avions pu profiter d'un peu de distraction et de repos, il nous fallait cependant reprendre la route. Qui sait ce que les ruines nous réservaient encore?

    Et bien... pendant la première heure de marche, pas grand chose. Seule le vent nocturne et le sifflement de ce dernier avait osé brisé le bruit régulier de nos pas s'écrasant dans le sol gelé. Pour peu, je commençai à regretter de ne pas être resté plus longtemps au campement. Fort heureusement, c'est un cri strident qui me sortit de la torpeur de notre voyage. Un cri qui, plus tôt dans la soirée, avait déjà résonné. Bougeant mon bec pour chercher l'origine du son, c'est dans un grand sourire amusé que je vis la créature passant au dessus de nous. Le griffon. Toujours aussi majestueux dans son aspect cadavérique. Contrairement à plus tôt, la bête ne semblait plus aussi "apeurée". Aussi craintive. Lâchant un nouveau hurlement, la bête vint alors se poser devant nous, dépliant ses deux grandes ailes comme un défi dressé à notre progression. Son corps, déjà en mauvais état en raison de la putréfaction, semblait s'être déchiré un peu plus en quelques endroits précis. Des coups d'épées. Des carreaux plantés dans une chair morte.

    * A ton avis, ma chère, comment devons nous passer cette créature? Si je connais plus ou moins le comportement des griffons dans leur état naturel, je ne suis même pas certain que les réanimés agissent de la même faç... *

    Coupant ma phrase d'un nouveau son strident, l'entité réanimée s'avança doucement vers nous. Son bec, légèrement brisé, s'ouvrit pour dévoiler une langue noire et en pleine putréfaction. Les intentions de la bête semblaient hostiles. Mais était-ce par méconnaissance de notre situation vis à vis des aventurier, ou bien par instinct primaire, exacerbé par la magie nécrotique qui la maintenait en vie? Il fallait encore le découvrir. Et, malheureusement, de nouveaux joueurs vinrent s'ajouter à la partie. Tout autour de nous, des corps humanoïdes. Réanimés eux aussi, venaient s'agglutiner pour approcher de notre position. Nous étions encerclés. Seuls dans la nuit et au milieu de nul part. Oui, nous aurions pu finir comme les nombreux aventuriers trépassés de la région, dont certains venaient d'ailleurs se présenter à nous. Mais... Il n'en était rien. Nous n'étions ni stupides, ni naïfs. Et s'il fallait s'organiser pour tuer la bête, alors nous le ferions sans hésiter. Fouillant donc dans ma sacoche, j'en sorti deux fioles aux liquides suspects. Sur mes lèvres, un sourire sadique venait glisser doucement pour déformer mes traits.  

    * Je te laisse te charger du griffon. Je pense que sa présence est ce qui fait converger autant de morts. Pour ces derniers, je vais m'en occuper. Tout du moins, jusqu'à ce que le problème du volatile ne soit réglé. *

    Puis, comme pour appuyé mes mots, l'une des fioles s'envola pour se briser violemment contre l'un des corps avançant. Dans un léger craquement, le mélange rencontra l'air et la chair meurtrie.

    Puis dans l'obscurité nocturne, une nouvelle étoile fit son apparition.
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  • Ven 29 Sep - 0:47
    La liche ne détourna aucunement son regard du Docteur, pas même lorsque les chants perçaient leur silence langoureux, ni même lorsque le sang gicla de toute part, ou alors lorsque la bête tentait de s'attaquer au duo malgré le bouclier imperceptible du scientifique. Ils profitèrent de leur passion dans cette bulle isolée de ce monde de fous. Laissant leurs pulsions s'assouvirent une énième fois dans la neige pourpre. Alors qu'elle s'acharnait sur le bouclier magique, l'invocation féroce se dissipa soudainement dans un nuage de poussière sombre au premier soupir de la liche.

    Ainsi, de nouveaux ébats sadiques s'adonnèrent dans un brouillard ténébreux, protégeant une intimité des plus sinistres.

    *

    Vaquant autour des restes, si pour Mélantha se reposer consistait à régénérer sa magie et à se divertir, elle profita des cadavres restants pour grignoter les organes des plus savoureux. Le Docteur avait invité à s'accaparer le reste du campement, prenant le temps de se rétablir et emmenant avec eux des provisions et autres utilités pour leur voyage. La mort vivante n'en vit aucun intérêt et s'était donc simplement amusé à faire des statues avec les corps, gagnant en créativité comparé aux premières fois où elle s'était exercé avec son partenaire, elle souhaitait laisser derrière eux un épouvantail ignoble faisant fuir les aventuriers tels des corbeaux voulant pénétrer dans un champ.

    La plupart des macchabées étaient déchiquetés, décomposés et méconnaissables. Il fut difficile d'en assembler les morceaux, visqueux et dégoulinants, ils s'affaissaient sur eux-mêmes moindrement que la créatrice trouvait un moyen de les faire tenir. Et pourtant, malgré l'instabilité de la structure, elle réussit à les faire maintenir d'une manière ou d'une autre. S'aidant de morceaux de bois, la mort-vivante releva la statue et l'installa. Elle prit du recul et se mit à rire en voyant les globes oculaires d'un bleu glacial glisser de leurs orbites.

    Son œuvre sanglante achevée, elle ne tarda pas à rejoindre le Docteur qui terminait d'emporter quelques provisions. Mélantha se mit à rire lorsqu'il se fit théâtral, avant de le suivre pour reprendre la route. Regardant une dernière fois sa création qui perdit un morceau lorsqu'elle s'en détourna à jamais.

    Alors que l'ennui prenait le dessus sur leur périple nocturne, la liche s'occupa autrement, maintenant ses comptes sur son carnet et gribouillant tout en marchant.

    "Hmm... Il n'y en a pas un dont j'ai faillit arraché la jugulaire ? Pourquoi je l'ai pas fait déjà... ? Ah, mais parce que c'était toi !"

    Elle regarda le Docteur, le désignant tout en se mettant à rire. Puis elle griffonna sur le trait qu'elle avait fait, ce qui expliquait pourquoi ses notes étaient toujours aussi illisibles, hachurées d'une multitudes de rayures. Enfin, elle ne put terminer ce qu'elle faisait qu'un cri strident et lointain déchirait le ciel et perturbait sa tranquillité. Le duo toujours aussi calme malgré les circonstances, observèrent l'arrivée de la bête en furie. Plus agressive qu'auparavant, elle s'en prenait à ce qui semblait être des proies faciles. Bien que la mort-vivante respectait ses semblables, trouvant en la résurrection une métaphore d'un certain mérite, Mélantha n'apprécia guère qu'on ne la respecte pas tout autant. Elle engueula la créature lorsqu'elle eut terminé son cri.

    "Tu vas la fermer, oui ?" Puis elle s'adressa au Docteur. " Tu veux vraiment que je te répondes ou bien je te montre ?"

    Mélantha sourit sans même le regarder, posant la question rhétorique sous forme de sarcasme. En temps général elle aurait épargné le griffon putréfié, mais s'approchant dangereusement et accompagné, il avait commencé les hostilités alors... autant les terminer !

    Alors que le masque de peste prit l'initiative sur les morts-vivants, les aspergeant d'une quelconque concoction mortelle, Mélantha resta face au griffon, invoquant un long fouet ténébreux, le faisant lentement tourner dans sa main, le faisant claquer le sol à chaque tour.

    "T'es pas sensé être le meilleur ami de l'homme toi ? Même que, dans ton état, tu devrais être mon ami, hm."

    Comme comprenant ses intentions, le griffon se mit à lui tourner autour, comme cherchant une faille pour lui sauter dessus, commençant une dualité silencieuse. Alors qu'il fit un mouvement brusque comme s'apprêtant à se lancer, la liche n'hésita pas une seconde à élancer son fouet jusqu'à bec, l'empêchant en même temps de lâcher un nouveau cri, elle l'attira à elle bien qu'avec difficulté puisqu'il se débattait tout en s'aidant de ses serres avants. Elle maintenu sa prise assez longtemps pour rapprocher son visage de celui de la bête, le menaçant.

    "Je te l'avais dit de la fermer. Va falloir te dresser apparemment."

    En réponse elle se prit un coup de griffe sur l'avant bras, ce qui la fit rire, elle n'avait même pas essayé de l'esquiver. Puis le griffon s'extirpa de la prise avant d'essayer de la pincer à grands coups de becs qu'elle évita en reculant et sautillant, le repoussant par la suite par une vague de piques ombreuses. Elle était si douce avec lui, son jeu n'était apparemment pas de le faire souffrir cette fois-ci mais de seulement se jouer de sa frustration.

    Perdant patience, alors qu'il commença à donner un premier coup d'aile pour prendre son envol, la liche ne lui laissa pas la chance de s'éloigner d'elle qu'elle attrapa ses ailes avec des tentacules ténébreuses provenant du sol. Élançant de nouveau son fouet, cette fois-ci visant son cou, le forçant à rester au sol, elle l'abattit violemment contre la neige, lui extirpant un cri étouffé. Puis la silhouette  bestiale se fit recouvrir par un voile d'ombre, incapable de bouger, le griffon se fit rapidement humilié par l'aisance avec laquelle la liche avait su le maîtriser. Sa tête dépassait, hurlant un énième cri strident alors que Mélantha s'approchait, jouant avec sa tête du bout du pied.

    Alors qu'elle examinait sa prise, la mort-vivante se rendit vite compte qu'à chaque hurlement de la bête, de nouvelles entités faisaient leur apparition. Ainsi, elle devait rapidement se débarrasser de lui sous peine que le duo ne soit dépassé par le nombre d'assaillants. Presque déçue, la liche admira une dernière fois ses traits uniques à moitié décomposés, le plumage sanglant, les globes révulsés, le squelette partiellement découvert. Puis elle se décida à l'achever, demandant une fiole quelconque au Docteur, elle voulait le terminer d'elle-même. La concoction en main, elle se recula avant de lui jeter l'acide qui, au contact de sa tête, se mit à la ronger presque instantanément, comme si son état cadavérique permettait d'accélérer le processus. Immobile, parfois spasmodique, le bec entrouvert, son crâne fumait alors qu'il se faisait ronger, émanant une odeur nauséabonde et chimique suivant sa décomposition. Mélantha esquissa un sourire.

    Elle dût se détourner bien vite du cadavre une fois exterminé, pour assister son partenaire concernant les entités restantes. Dépourvus de consciences, ceci n'étaient que des créations éphémères, moindrement que le griffon fut abattu, les cadavres ambulants redevinrent ce qu'ils étaient réellement : De simples macchabées oubliés du Sekai. La véritable mort-vivante regarda son amant, ennuyée de cet obstacle qui fut des plus courts. Elle vérifia tout de même son état puis, une fois rassurée elle soupira d'ennui.

    "Bon. Il avait beau être spécial, il en menait pas large."

    Avant de repartir, elle fouilla la carcasse du volatile, fouillant dans son poitrail pour y chercher un os bien précis. Sous les yeux de son amant, les mains pleines de sang et de liquide noirâtre, elle ressortit ses mains du cadavre avec entre ses doigts, un os en forme de V, le furcula. Le tendant au Docteur, souriante, elle s'expliqua.

    "Tire sur l'une des branches, celui qui a le plus long morceau fait un vœu !"

    Elle se mit à rire avant même que son compère ne réagisse, étant bien consciente que cela ne relevait que de la superstition, elle ne faisait que s'amuser de la situation de cette proposition. Ce n'était pas autour d'un repas stupidement mondain, seulement tard dans l'obscurité, autour de cadavres. C'était encore plus amusant ainsi ! Se prenant au jeu ou non, la liche finirait par jouer quoiqu'il arrive. Si elle devait en finir gagnante, elle souhaiterait très sûrement répandre la mort aux côtés de son amant. Enfin. C'est l'avenir en déciderait.
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  • Lun 2 Oct - 19:19
    Les morts-vivants qui me faisaient face étaient... Peu divertissant. Ce n'était dans le fond pas quelque chose de spécifiquement anormal, étant donné leur nature et le lien magique qui les retenait en ce monde. Ce n'était pas comme Mélantha, où la magie avait permis à cette dernière de garder conscience et motricité. Ici, ce n'était que des enveloppes vides, semblables à des marionnettes désarticulées qu'une volonté primale venait manipuler dans le but d'attenter à ma vie. Aussi, les morts n'avaient aucune réaction particulière lorsque je venais sectionner leur gorge. Aucune sensibilité quand l'un des leurs se retrouvait consumer par l'une de mes fioles. Ils se contentaient juste d'avancer, bêtement, dans le but de me submerger et m'atteindre. De son côté, ma partenaire semblait se jouer aisément de la créature ailée qu'elle affrontait. Si je sentis une blessure sur son bras, je ne m'y attardai pas plus que cela étant donné ma confiance à son égard.

    Pour en revenir aux zombies donc, ces derniers avançaient en grognant. L'un d'eux, plus audacieux que les autres sans doute, tenta de venir me mordre au niveau du bras, raclant lamentablement ses dents sur le cuir de mon manteau. Afin de lui témoigner toute ma gratitude face à ce geste plein d'amour, je lui enfonçai ma dague dans les tempes afin de l'envoyer rejoindre définitivement l'au-delà. Quand son corps mou s'écroula sur le sol gelé, ce fut un autre de ses compères qui vint tenter sa chance. Cette fois, c'est en sectionnant les liaisons des jambes que je forçai l'assaillant à tomber par terre. Réanimé ou pas. Insensible à la douleur ou non. Les lois de l'anatomie fonctionnait toujours sur certains points. Et si rien ne permettait de soutenir la carcasse de chaire putride, alors celle ci finissait sa course dans la boue gelée. Juste avant de voir son éternité de damnation se faire raccourcir par une dague bien placée. Seulement, il fallait avouer une vérité agaçante. La force de ces vagues incessantes se trouvait naturellement dans leur nombre écrasant, plutôt que dans leur force individuelle. Aussi, plus le combat passait, plus les chances que l'une de ces créatures ne parvienne à me submerger augmentaient. Fort heureusement, mon amante sembla briser cette réalité en neutralisant finalement le griffon nécrotique ce qui provoqua la chute des autres mannequins de chair. Dans un sourire sadique, je vins essuyer ma dague sur les vêtements d'un des morts écroulés avant de me diriger vers la liche, qui semblait avoir arraché l'un des os de la bête qu'elle venait d'abattre. Amusé, je l'écoutai ensuite avec attention avant de venir placer ma main sur l'autre partie de l'os.

    * Très bien, jouons un peu. Voyons si ce sera ton souhait qui se réalisera. *

    Puis, dans un mouvement sec, je tirai sur ma partie jusqu'à entendre un long craquement. Faisant un pas en arrière, je regardai ensuite si j'avais obtenu le "gros bout" ou bien simplement le reste brisé. Dans un sourire amusé, je constatai avoir perdu ce petit jeu, au grand plaisir de ma compagne.

    * Toutes mes félicitations, tu peux faire ton vœux tranquillement, j'espère qu'il se réalisera. *

    Reportant ensuite mon attention sur notre position, et observant les nombreuses étoiles siégeant dans le ciel, mon sourire précédent disparu doucement tandis que j'établissais mentalement le chemin qu'il nous restait à parcourir jusqu'à la cité de Melorn. Il ne s'agissait naturellement que d'une estimation, les astres n'étant pas toujours une science exacte pour permettre de se localiser. Seules quelques rares étoiles restaient constamment à la même place et s'il était possible d'établir quelques lignes de constellations, ces dernières n'étaient pas suffisantes pour naviguer correctement sur les différents territoires. Enfin. Pour le coup, je faisais principalement jouer ma mémoire et l'image céleste que j'avais imprimé dans mon esprit lorsque j'avais enfin quitté la cité elfique. Car, on ne s'en rend pas forcément compte mais dans une ville où tout est perpétuellement figé dans un printemps infini aux lueurs violacées, le ciel lui même en vient à perdre son obscure beauté. Rebaissant la tête pour observer mon amante, je me rapprochai d'elle pour l'informer de notre prochaine destination.

    * Nous devrions arriver dans la région de Melorn d'ici quelques jours. Deux ou trois, probablement. Selon notre itinéraire, nous devrions probablement passer près du "Trépas de Vor". Il s'agit d'un petit hameau, où se regroupent différents aventuriers qui espèrent s'aventurer plus tard dans les ruines ou dans le grand nord. C'est à la fois la dernière "civilisation" avant ces endroits maudits. Et en même temps la porte d'entrée vers la région de la cité elfique. Nous pourrons peut-être même commencer à récupérer des informations concernant celle que tu recherches. *

    Et quelque part, je l'espérai. Le plus tôt nous pouvions commencer à établir plus ou moins la position de notre cible, le mieux nous pouvions nous y préparer. Sans aucun renseignement, nous serions alors forcés de nous rendre directement dans Melorn afin d'enquêter et de poser nos questions aux oreilles pointues. Et ô combien ces derniers pouvaient être agaçants avec les étrangers. Même si, entre l'origine de Mélantha et mes vêtements, il était possible que ces xénophobes nous accueillent un peu mieux. Surtout en comptant les services que j'avais pu rendre à cette ville par le passé. Eux qui narraient souvent l'histoire de leur ancien empire et qui vantaient leur mémoire incroyable. Peut-être allait-il falloir leur rappeler que celle-ci n'est pas sensée garder que le positif. Enfin... Rien était fait pour le moment et dans tous les cas, il nous fallait nous rendre vers le Trépas de Vor.

    Ainsi, le reste de la nuit passa tranquillement. A notre grand désarroi. Quand les premières lueurs de l'aube commencèrent à poindre, nous étions devenus résigné à l'idée qu'aucun autre obstacle nous arriverait dessus. Tout du moins, pas avant de progresser jusqu'à notre lieu d'escale. Ainsi, c'est vers la mi-journée que nos deux carcasses désabusées tombèrent sur une petite diligence qui croisait notre route. Partant du Trépas, cette dernière était constituée d'une jeune femme à la chevelure blonde et aux yeux clairs, ainsi que d'un grand orc à la peau aussi verte que ses crocs étaient proéminentes. En temps normal, nous aurions pu laisser passer la chose mais... Entre l'approche prochaine d'un lieu inconnu et la déception qu'avait représenté le combat contre le griffon squelettique... Nos esprits semblaient s'être accordés sur le fait qu'un massacre de plus nous ferais le plus grand bien.

    C'est donc pour cette raison que je vins me planter devant les chevaux de traits de la dite diligence, forçant une révérence exagérée tandis que ma magie venait doucement soulever derrière ce convoi solitaire divers silex et autres branches tordues. Si le ciel s'était éclairci avec notre progression et la levée du jour, l'ambiance globale de notre environnement était toujours particulièrement lugubre. Aussi, ma diversion, bien que prétendument non hostile sembla éveiller chez nos deux nous arrivants une profonde inquiétude. Suffisante, d'ailleurs, pour que l'orc ne sorte sa lame et vienne se placer devant sa bien aimée. O, une merveilleuse histoire classique d'une jeune humain s'étant entichée d'un grand orc au passé trouble et souhaitant voyager sur les routes avec lui afin d'échapper à la monotonie de sa vie de paysanne. Quel dommage, vraiment... D'être tombés sur les oiseaux de malheurs que nous étions.
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  • Jeu 5 Oct - 23:53
    Il avait insisté pour continuer la route malgré les plaintes de sa partenaire. Le résultat de ce désaccord avait certes poussé le duo à avancer plus rapidement mais notamment avait amené l'entêtée à bouder. La journée les avaient accueillis avec une brume lugubre mais tranquille, le vent guidant leur trajet, soufflant dans leur dos, les portant vers de nouveaux horizons, les rapprochant de leur but. Étrangement, plus ils avançaient, plus la peur s'imprégnait en elle. Malgré son courage sans failles bien connu, souligné par son caractère bien trempé, une mauvaise impression, l'ombre d'une frayeur entachaient déjà leur périple à peine commencé.

    Son amant la rassura comme il savait le faire, de son sourire unique si rarement visible. Bien que son entêtement ne la quittait pas, toujours boudeuse, son esprit s'apaisa et elle oublia bien vite la terreur qui dormait en elle. Et pourtant, si elle tenait autant à ses projets niaiseux, elle aurait dû écouté son intuition. Mais bon, ce que les mortels peuvent être cons.

    La diligence traversa à peine le début des routes hostiles que le brouillard s'était dissipé pour laisser place à une étrange silhouette. Les bras droits et écartés, une tête corbine, immobile. Un épouvantail avait été laissé là, une mauvaise blague ou... Non, à la réaction agressive de son mari, ce n'était clairement pas un objet inanimé mais bien un être humain... Ou... Une entité ? Un monstre ? Que savait-il de ce qui leur faisait face ? Curieuse, elle s'empressa de s'enquérir de la situation en murmurant à son orc.

    "Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que c'est ?"

    Sans même regarder sa femme, après un instant d'observation silencieuse, l'orc interpella le masque corbin. Restant dans la voiture et l'épée en main, il resta à l'affût de tout mouvement.

    "Qu'est-ce que tu veux étranger ?"

    En une question rhétorique, le colosse ne tarderait à intimer à l'être lugubre de dégager de sa route. Cependant, aucune réponse n'eut le temps de se faire entendre, une lourde secousse prenant le dessus sur le silence. Levant la tête vers le bruit, la blondinette ne put apercevoir qu'une forme à contre-jour que celle-ci se jeta sur l'orc, tel un chat enragé mais à la place de miaulements, l'on entendait un rire horrible. Ce rire qui transpirait la terreur que l'humaine redoutait tant, dans l'ombre de ses intuitions. Sa réaction fut de quitter rapidement la diligence, ne prenant aucunement en considération ce qui pouvait se passer en s'éloignant de son seul protecteur qui d'ailleurs, se débattait contre l'enragée qui le traversait d'une multitude d'aiguilles ombreuses.

    Qu'est-ce qu'un orc était robuste ! Mélantha avait beau le mordre, le planter de sa dague et de ses aiguilles, mais l'imbécile tenait debout, regardant sa femme comme si s'en inquiéter lui donnait la force de résister. Attrapant la lame qui allait la transpercer, entre ses mains et ses ombres, confisquant son adversaire de se mouvoir, la liche lui attrapa un croc, le forçant à abaisser son visage à elle.

    "Tu veux pas en démordre hein ? Très bien. Fonce."

    Un sourire vicieux en coin, elle zieuta le sang qui s'écoulait de son corps depuis les diverses plaies qu'elle avait provoqué. Le colosse se débattait encore pour extirper son épée de l'emprise ténébreuse.

    "Na toir do shùilean dheth"

    Il ne comprit pas ce qu'elle venait de dire, mais qu'importe ! Il jeta un autre coup d’œil à sa femme dont la silhouette corbine se rapprochait dangereusement d'elle... Ce simple regard le figea. Cessant de se débattre, le peau-verte se redressa, droit, et fixa sa femme. La liche n'existait plus à ses yeux, l'épouvantail corbin n'existait plus. Il marchait calmement vers la blonde, hypnotisé, manipulé, maudit. Il voulait... Ce qu'il voulait n'était pas clair. Il voulait se l'accaparer, l'ouvrir, la pénétrer, non pas sexuellement comme tant d'autres fois où il avait pu se le permettre, mais d'une autre manière, plus sauvage, sanglante. Il voulait la perforer, la faire saigner, l'étrangler, l'entendre chanter. Se l'accaparer d'une façon tellement intense qu'il en viendrait à lui retirer son âme, la déchirer, la... Il fallait qu'il l'extermine oui. C'était insoutenable qu'elle respire encore. Pas de haine non, c'était une passion folle, inarrêtable, insatiable, bestiale. Oh oui qu'il voulait attraper son petit crâne de moineau et le séparer en deux à la force de ses poignes. Pourquoi ne l'avait-il jamais autant envié de cette façon là ? Si belle, si inexploitée, si nouvelle.

    La sorcière dégagea du passage du géant, sachant très bien ce dont il pouvait être capable s'il ne pouvait satisfaire sa malédiction. Montant sur les sièges conducteurs, elle observa le peau-verte descendre de la voiture pour rejoindre sa femme. Elle se mit à glousser de plus en plus machiavéliquement au fur et à mesure qu'il se rapprochait. Cependant, le Docteur s'était rapproché de l'humaine, s'étant sûrement préparé à l'achever, hors l'improvisation de la liche manqua de mettre en danger son compagnon.

    Elle descendit subitement du carrosse, contournant le colosse pour tirer son amant en dehors de la trajectoire de l'hypnotisé. Ne se justifiant qu'en lui serrant le bras et observant activement la scène.

    Pour on ne sait quelle raison, ou sûrement à cause d'illusions du Docteur, la blondinette s'était faite parfaitement immobile, et ne se rendit compte que trop tard de l'approche singulière de son homme.

    "Tibold ?"

    Ses yeux en larmes de par les hallucinations qu'elle venait se subir, le visage de son amoureux aurait pu être réconfortante si son regard vitreux ne trahissait pas l'absence de conscience. Son gémissement niaiseux s'étouffa dans un couinement. "L'homme de sa vie" venait de lui attraper la gorge, et la serrait d'une seule main, la soulevant hors du sol comme pour démontrer une force incommensurable. Il semblait si vide, si apathique, et pourtant, plus il la faisait souffrir, plus il réalisait sa malédiction, plus il jouissait d'un bonheur inouï, qu'il n'avait jamais connu auparavant.

    Comme si l'étrangler à mort n'était pas assez, il reprit sa prise différemment. La maintenant comme un bûcheron tiendrait sa bûche pour la casser à la verticale, en deux. Sauf que le tronc était sa femme. Quel spectacle impressionnant. Même Mélantha ne se serait jamais vu capable de faire une chose pareille. Séparer un pauvre corps en deux à l'aide ses mains uniquement et depuis la tête. Un véritable exploit. Le sang gicla de part en part, n'épargnant personne de se voir recevoir ce liquide divin. Le corps déchirant dans une multitude de craquements lugubres, les os se brisant, s'écartelant, la chair se perçant. Une véritable chanson. Unique. Et malgré tout, le colosse n'arrivait pas à se faire aussi fluide qu'il le voulait, mais qui pouvait lui en vouloir ? Ce n'était pas si simple de couper un corps en deux, même avec des outils.

    Lorsque les parties du corps de la blonde tombèrent au sol, la liche se mit à applaudir en éclatant de rire. Et en même temps, l'orc revint à lui. Le corps endoloris, une migraine battante dans son crâne et l'indéniable impression d'être le plus malheureux du monde. Il n'avait pas encore conscience de ce qu'il venait de faire, mais le bonheur absolu qu'il avait connu n'était déjà plus qu'un vague songe, le laissant à une réalité si fade.

    Clignant des yeux plusieurs fois, il reprit conscience de son environnement. Son regard se remplit d'effroi à la vue d'un corps meurtris qu'il ne connaissait que trop bien. Que s'était-il passé ? Qu'est-ce que... Il regarda ses mains, pleines de sang et de morceaux de chairs. Impossible... C'était un cauchemar, ça ne pouvait pas être vrai. Mais pourquoi ? Était-ce lui ? QU'EST-CE QU'IL S’ÉTAIT PASSÉ ?!

    "C'est ce qu'il se passe quand on peut pas détourner ses yeux de sa putain. T'aurait mieux fait de me regarder dans les yeux, mon chou."

    Une voix moqueuse, vilaine, qui lui rappela ce qu'il avait récemment affronté, se retournant lentement avec une rage inhumaine, respirant tel un buffle, possédé par la haine elle-même. Il posa son regard noir sur la sorcière dont il savait qu'elle était à l'origine de ce désastre. Il allait la tuer. Il... Il supprimerait tout ceux qui sont à l'origine de sa mort. Ces étrangers ainsi que son impuissance.

    Mélantha quant à elle, un coude appuyé sur le bras du Docteur, agitait les doigts de sa main d'un petit "coucou" détaché de la réalité du veuf, dénotant avec le désarroi de ce pauvre homme.
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  • Ven 6 Oct - 14:03

    Observant l'orc et sa compagne, j'étirai subitement un large sourire quand Mélantha passa finalement à l'action. Au final, nul besoin d'user de télékinésie quand on évoluait en compagnie de pareille créature. Dans un roulé-boulé magistral, le peau verte et la liche entamèrent un duel mortel, me laissant pleinement le soin d'aller m'occuper de la pauvre blonde. Hurlant à s'époumoner, cette dernière roula maladroitement du chariot dans lequel elle était pour tenter de fuir, se retrouvant pourtant rapidement bloquée par le barrage de pierres et de branches que j'avais fait voleter plus tôt. Gémissante, la pauvre femme se retourna vers moi, tandis que j'approchai d'un pas lent, sadique. Ne prêtant pas attention au combat de mon amante, je me contentai de fixer ma nouvelle cible, laissant ma magie illusoire s'introduire dans son esprit paniqué, manipulant sa réalité pour la déformer dans un spectacle sordide.

    Bientôt, l'entièreté de ce qui l'entourait s'était recouvert d'un manteau enténébré dans lequel elle ne pouvait hurler. Ses mots, quittant sa gorge dans des sifflements douloureux, venaient s'éteindre dans l'abysse noirâtre qui semblait tourner autour d'elle. Nul orc amoureux. Nulle liche étrange ou figure corbine. Seulement le néant. Aussi obscur que la mort elle même. Cherchant des yeux un chemin, une direction à emprunter, la jeune blonde sanglotait pitoyablement tandis qu'elle s'élançait au hasard dans ce dédale sombre. En réalité, elle restait sur place, figée, inconsciente de la magie qui était venue enserrer son esprit fragile et apeuré. Continuant d'avancer doucement vers elle, j'en profitai pour intensifier un peu plus mon sort, renforçant l'illusion tout en créant la suite de cette ténébreuse représentation.

    Continuant de courir, l'humaine cherchait une issue. Un moyen de quitter cette enveloppe noire dans laquelle elle demeurait prisonnière. Les larmes qui coulaient sur ses joues commençaient à sécher, et le charbon placé sur ses paupières avait à présent déteint sur le reste de son visage à cause de ses pleurs et lui donnait un air de panda malade. Combien de temps était passé depuis qu'elle les avait vus? Depuis que Tibold avait... Non, elle préférait ne pas y penser. Il lui fallait sortir. Trouver un moyen de s'enfuir de cet enfer. Peut-être qu'à ce moment là, elle pourrait faire quelque chose? N'importe quoi... Ses pas s'arrêtèrent alors subitement, tandis que les surfaces enténébrées autour d'elle semblaient gagner en intensité. En densité. Plongeant ses yeux clairs dans le voile obscur, la jeune humaine osa timidement lever sa main. Comme si toucher cette surface étrange allait changer quelque chose. Quand sa dextre se posa enfin sur le voile, ce dernier sembla vibrer, se déformant en une succession de vaguelettes. A l'image d'un galet projeté sur une surface aqueuse. Puis, du silence naquit un étrange bourdonnement. Un bruit sourd, régulier et surtout, approchant. Reculant vivement, l'humaine ravala sa salive en observant l'étrange forme qui commençait à apparaître derrière le mur de ténèbres.

    Des fleurs rouges sur un tapis blanc. [Mélantha] Over-the-garden-wall-the-beast


    C'était lui. L'homme au masque corbin. Elle en était sûre. Il venait pour elle. Pour la tourmenter un peu plus. La plonger probablement dans une souffrance encore plus terrible que le néant dans lequel elle baignait depuis... Depuis combien de temps déjà? Angoissée par cette question et la silhouette qui se dessinait peu à peu, la blonde commença à prendre ses jambes à son cou. Il lui fallait fuir. Courir. Encore et encore. Dans le vain espoir d'enfin semer cette forme affreuse et l'horreur qui l'accompagnait. Ainsi, ses pas tapèrent sur le sol enténébré. Faisant résonner dans l'air un écho maladroit de souliers de pauvre facture qui martelaient inlassablement la terre dans l'espoir fou de permettre à leur propriétaire de fuir ce qu'elle redoutait. Pourtant, la distance ne semblait pas s'accentuer entre elle et la créature qui la suivait. Pire encore, cette dernière semblait s'approcher d'avantage. Gémissante, sanglotant, l'humaine tentait de continuer sa course folle. Jusqu'à ce que son pied ne rencontre une branche, la faisant trébucher et rouler sur le sol gelé. Sa peau la brûla quelques instants tout comme ses muscles endoloris lui rappelèrent ce qu'elle venait de s'infliger. Elle pleurait de nouveau, se relevant maladroitement tandis que la forme n'était plus qu'à un mètre de distance. Et c'est là qu'elle le remarqua. Son homme. Ou plutôt, son orc, qui se dessinait aux travers de la forme éthérée. Tibold était là pour la sauver. Pas vrai?

    *
    *  *


    Tiré par Mélantha sur le côté, je me contentai de tourner le bec vivement dans sa direction dans un geste interrogateur jusqu'à ce qu'elle n'enserre mon bras. Une invitation silencieuse à la confiance et, surtout, au spectacle qu'elle m'offrait. Dans un rictus sadique, je vins donc porter mon attention à la pauvre femme encore victime de mon illusion précédente. Naturellement, celle-ci se brisa bien vite face aux agissements de l'orc maudit. Quel terrible enfer que de voir sa vie se faire détruire par la personne que l'on aime le plus. Surtout dans une forme aussi... Brutale, que celle qui se présentait à nous. Des gerbes de sang absolument folles, des viscères se répandant sur le sol comme ceux d'un poisson que l'on vidait. Puis, enfin, la réalisation du meurtrier. Sa prise de conscience et l'horreur qui venait enserrer son cœur et son esprit. Puis les mots de mon amante. Provocateurs, moqueurs. Si amusants. Bientôt, la terreur laissa place à une rage profonde. Animale presque. L'orc banda ses muscles et se mit à grogner, son visage se déformant dans une expression étrange. Il voulait nous tuer. Nous massacrer et permettre ainsi de "laver" le massacre qu'il venait de commettre. A mes côtés, appuyée sur mon bras, ma compagne continuait de se moquer, parfaitement consciente de ce qui allait se dérouler. Tibold l'ignora cependant, préférant se jeter sur nous dans un élan rapide. Il n'y avait que quelques mètres qui le séparait de nous. Il n'avait qu'à faire quelques enjambées. C'était facile. Evident. Mais, pourtant, l'orc n'arriva jamais jusqu'à nous. Stoppé dans son élan vengeur par un esprit brisé et manipulé par de sombres illusions.

    Tibold grognait, haletant. Les deux figures démoniaques s'étaient évanouies subitement dans une aura noirâtre, provoquée par la femme aux cheveux poivre et sel. Elle jouait avec lui, encore! Quelle garce. Quelle salope. Il la tuerait en premier, puis son compagnon au masque ridicule. Puis, il irait s'occuper de Sylviane. Ô, pauvre Sylviane! Elle était si belle, son corps si parfait. Sa personnalité si douce... Si aimante... Son cœur sembla lui brûler l'intérieur de la poitrine. Une douleur vive, continue, qu'il tenta de refreiner en laissant la rage l'envahir de nouveau. Autour de lui, l'environnement avait changé. Plus aucun flocon de neige sur le sol. Seulement des nuées d'arbres sombres qui venaient s'étendre dans un ciel aussi noir que la plus obscure des nuits. La liche l'avait téléporté là, c'était sûr. Ou bien c'était autre chose; Peu importait, il fallait la retrouver. Lui arracher le crâne. La déchirer en deux comme... comme...

    - Pourquoi Tibold?

    La voix résonna dans l'air comme un terrible coup de poignard. Toute la rage. Toute la colère de l'orc s'envola comme un millier de pétales représentant ses regrets. Tombant à genoux, le peau verte retint des larmes qui voulaient s'étendre sur ses joues tuméfiées. Pourquoi, effectivement. Pourquoi avait-il fait ça? Tournant doucement la tête, l'être aux crocs proéminentes remarqua alors l'intensité ténébreuse qui l'entourait. Un voile aussi sombre que la nuit qui semblait vaciller doucement. Puis, soudainement, des formes commencèrent à apparaître dans ces vagues incessantes.

    Des fleurs rouges sur un tapis blanc. [Mélantha] 82tE5Ej  


    S'ouvrant peu à peu, la myriade d'yeux qui venaient fixer l'orc semblait le juger. S'il eut envie de crever chacun d'entre eux, un profond sentiment d'effroi glissa dans le corps du peau verte, faisant remonter le long de son échine un terrible frisson. Il fallait fuir. Quelle idée avait-il eut de chercher le combat? Pourquoi avait-il pensé à cela? Il ne pouvait venger Sylviane s'il mourrait ici. Oui. Fuir. Voila ce qu'il fallait faire. Prenant ses jambes à son cou, l'orc commença donc à son tour une fuite maladroite. Derrière lui, de nombreuses bouches commencèrent à apparaître sous les yeux écarlates, s'ouvrant par la suite en de grands sourires sadiques.

    - Hahahahahhaha

    Des rires de voix entremêlées. Difformes. Terrifiant. Tibold n'osait même plus se retourner, tant son esprit redoutait ce qu'il pouvait y voir. Puis, soudainement, une vive douleur entailla ses jambes. Puis ses bras. Chassant l'enfer dans lequel il était pour le remplacer par un autre. Rouvrant subitement les yeux, l'orc se retrouvait attaché à la diligence. Si la douleur qui le lançait était pour le moment supportable, le peau verte comprit bien vite ce qu'il en était. Ses jambes avaient été sectionnées partiellement. Tout du moins, l'arrière de ses chevilles et de ses genoux. Elles semblaient lourdes, molles, comme si elles ne répondaient plus vraiment. Ses bras, eux, se retrouvaient attachés et empalés contre le bois du moyen de transport. Et, lorsqu'il vit avec quoi ses membres avaient été empalés, l'orc retint un nouveau hurlement de terreur. En effet, les bras de Sylviane avaient été soigneusement découpés et taillés pour que le radius et le cubitus deviennent des pieux organiques qui avaient ensuite été enfoncés avec forces dans les bras du peau verte. Gesticulant pitoyablement, mêlant rage retrouvée et tristesse absolue, Tibold déblatérait un flot d'insultes infini.

    Amusé, je vins glisser dans le dos de ma partenaire qui fixait cette scène pitoyable. Mes mains, passant doucement sur ses épaules puis ses bras, la caressèrent dans une tendresse sadique, alimentée par ce spectacle morbide et ô combien satisfaisant. La suite allait être encore plus délicieuse, je n'en doutais pas, principalement car la liche pourrait alors laisser ses plaisirs les plus sadiques exploser contre notre jouet. Un pauvre malheureux, n'ayant rien demandé à personne et dont la femme avait été massacré injustement par ses propres soins. Une véritable expérience psychologique et morale qu'il m'était agréable de suivre. Laissant ensuite mon esprit atteindre celui de mon amante, je fis résonner ma voix dans son crâne, l'invitant doucement à un jeu des plus sordides.

    * Fais le souffrir ma chère. Rendons ses derniers instants en ce monde aussi pitoyables et douloureux que possible. *

    Comme pour marquer mes mots, je vins laisser mes mains descendrent un peu plus, laissant par la même comprendre à la liche comment nous profiterions de ce lugubre spectacle par la suite si elle le désirait. Quand, enfin, nous en aurions fini ici, nous pourrions alors reprendre la route vers le Trépas de Vor. La journée allait sans doute filer à grande vitesse après tout ce divertissement mais... Selon la météo, nous pouvions soit arriver à la tombée de la nuit, soit devoir nous reposer avant de reprendre la route. Quitte à tomber sur de nouvelles surprises sauvages.

    Dans tous les cas, je comptai bien profiter tout d'abord de la scène que ma compagne allait nous offrir.
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  • Lun 9 Oct - 18:53
    Certes l'idée de le faire agoniser et le faire hurler davantage était très excitante. Mais n'était-ce pas plus distrayant de le voir souffrir d'une douleur plus pénible et imperceptible ? Celle interne, celle du cœur, celle qui rend fou et pourtant qui laisse en vie. Celle à s'en arracher la chair et à laquelle on se laisserait mourir à petit feu. La liche ferma un instant ses yeux, se délectant de cette agonie, profitant des caresses qu'on lui offrait alors qu'ils étaient en face d'un témoin enragé, en pleine détresse. Alors qu'il hurlait sa rage, la mort vivante se tourna directement vers son amant, ignorant le flot d'insultes derrière elle, tout en se jetant sur le Docteur, sensuelle, embrassant sa nuque... Mais la passion n'était pas son but principal, non.

    Dos à sa victime, elle changea petit à petit d'apparence, optant pour une chevelure blonde, des oreilles pointues, des yeux clairs... La copie conforme de la défunte putain de ce pauvre orc. En plus d'avoir subit de multiples visions horrifiques sur sa femme et le meurtre qu'il venait de commettre, il était maintenant témoin d'un acte passionnel entre sa bien aimée et un terrible personnage sordide. Il avait cessé de l'ouvrir, la bouche bée à la vue de ce cauchemar. Ses yeux suivirent les mains gantés qui se glissaient dans les cheveux d'or, observateur malgré lui de sa belle blonde qui prenait du plaisir avec un autre. Pestant en maudissant le masque de peste.

    En sanglot et oubliant presque que la réelle Sylviane était morte, il murmura son nom avant de le hurler petit à petit en voyant que le duo de tortionnaire ne réagissait pas à ses appels, ne faisant qu'intensifier la cadence. Lorsque son cri déchira sa gorge, la blonde qui lui faisait toujours dos se mit à se tourner vers lui. Comme se brisant le dos, elle se tordit en arrière, maintenu par la main de la silhouette corbine, tel un mouvement de valse. Ainsi, le visage de Sylviane lui fit face, mais la tête à l'envers, les cheveux pendant dans le vide et un grand sourire machiavélique.

    "Qu'est-ce qu'il y a Tibold ? Tu ne voulais pas uniquement mon bonheur ? Regarde comme j'aurais pu être heureuse si je ne t'avais jamais rencontré."

    Ses paroles furent la dernière action qui relevait de la réalité. Mélantha sentie en elle la capacité nouvelle d'allier ses propos à sa magie. Peut-être était-ce la fréquentation du Docteur ou bien l'évocation d'un traumatisme chez sa victime mais qu'importe. Ses mots s'accompagnèrent instinctivement d'une illusion terrible, en plus d'avoir l'air d'une poupée désarticulée, sa gorge céda dans un claquement glauque, avant qu'elle ne s'ouvre petit à petit dans une giclée sanglante. Alors que la liche se redressai sous sa forme originelle, dévorant des yeux son amant, l'orc continuait de voir le corps de sa femme se déchirer de part en part comme par magie, la tête finissant par tomber à ses pieds. Il continuait de brailler et ne demandait qu'à mourir. Quémandant la pitié, mais ses tortionnaires n'en avait pas.

    Toujours dans l'illusion, partagé de tous les témoins, la tête fixait le peau-verte de ses yeux exorbités, un rire glaçant, l'hypnotisant, dont il n'arrivait à en fuir la vision. Lorsqu'il fit l'erreur d'en détourner son regard, la tête se mit à bouger, secouer, sautiller, presque possédé. Des ombres commencèrent à s'agglutiner à la base de celle-ci, lui donnant un nouveau corps, déformé, monstrueux. Le rire continua de résonner jusqu'à ce que la mâchoire, tordue dans un rictus immonde, se jeta à la gorge du pauvre Tibold, lui arrachant celle-ci.

    La vision se brisa dans la douleur et la mort imminente. Ce n'était pas un monstre sorti de l'enfer qui venait de lui arracher la jugulaire mais bien la sorcière qui n'avait pas manqué de l'achever sur une terrible note. Ainsi, sa vue se brouilla sur les ébats sanglant du duo cauchemardesque jamais rencontré dans le Sekai. Sa vie prit fin dans un rire machiavélique et des soupirs.

    *

    En plus de s'être diverti d'un ennui qui n'avait que trop duré, et d'avoir assouvi de nouvelles pulsions sordides, le duo s'était accaparé les montures de la diligence, leur permettant de gagner du temps sur leur voyage, arrivant au Trépas de Vor un peu avant la tombée de la nuit.

    Petit hameau pitoyable, si l'on pouvait le nommer comme tel. Ce n'était qu'un amas de quelques bâtiments misérables avec parmi eux une auberge, le reste du refuge était rempli de tentes d'aventuriers qui apparemment n'arrivait pas à quitter le bourg direction les ruines. Les intempéries ou les dangers, trop nombreux pour s'y risquer, ou qu'importe leur raison, le Trépas de Vor était la croisée des chemins, la dernière halte rassurante avant de se jeter à l'aventure mortelle. L'ambiance y était aussi froide que la météo, tous des inconnus ne se fréquentant pas vraiment, comme si l'environnement les menaçant, les forçaient à se méfier d'autrui. Et tant mieux ! Pour le plus grand bonheur du duo, aucune soi-disant bonne âme ne viendrait les déranger par une pseudo bonne conscience au service d'étrangers.

    Non, tout le monde était un étranger, un potentiel danger, du moins, pour ceux qui dormaient dans des tentes en extérieur. Car, une fois dans l'auberge, bien que relativement silencieuse, les propriétaires étaient un peu plus "aimable", ayant l'habitude de tenir les lieux et sûrement bien armés, ils savaient à quoi s'en tenir face aux différents clients qui s'arrêtaient ici. Les discussions dans la salle se faisaient plus facilement, même si l'on n'entendait pas des éclats de rires, seulement des échanges discrets, l'obtention d'informations se ferait aisément.

    Mélantha ne s'attarda pas sur les différentes personnalités qu'il pouvait y avoir et s'installa directement au comptoir, suivi du Docteur, quémandant directement des informations à l'aubergiste. Une femme forte au regard naturellement froncé et à la bouille désagréable, celle-ci répondit sans même regarder la liche, ne faisant qu'essuyer une pinte.

    "J'répond de rien si y'a pas d'consommation."

    La sorcière tiqua de l’œil ne supportant aucunement de s'adresser à un mortel mais d'autant plus de se faire parler ainsi. Elle força un sourire, sarcastique, en commandant en serrant les dents.

    "Ce que t'as de plus fort. Vieille truie."

    La tenancière regarda de travers la mort-vivante, n'ayant pas bien compris ses derniers mots. C'était signé que ces deux femmes là ne pouvaient pas se blairer. Puis tout en zieutant l'elfe cadavérique, elle remplit deux petits verres d'une liqueur verte où sur le récipient était écrit "La fée verdoyante" avant de faire glisser les verres au duo sans prendre la peine d'éviter qu'ils ne débordent. Fronçant les sourcils, elle regarda enfin le masque de peste avant de reposer ses yeux sur l'elfe pâle.

    "Qu'est-ce-tu veux ?"

    Sous cette intonation, la liche n'était clairement pas d'humeur à jouer la comédie, jouer la grande malade à la recherche de sa guérisseuse bienfaitrice. Tout en confrontant la grosse vache d'un regard noir, elle lui parla du même air désagréable et fermé.

    "On doit rencontrer une herboriste guérisseuse. Une elfe blonde, yeux clairs. Alya Yefield. Elle ne doit pas se trouver si loin d'ici."

    La mâchoire carré de l'aubergiste se tordit dans une moue de réflexion. Non pas qu'elle songeait à la demande de sa cliente, mais plutôt à sa perplexité, laissant son regard suspendre au verre qui n'avait pas été touché.

    "Si vous devez la rencontrer pourquoi vous savez pas où elle est ?"

    Aucune curiosité, une question rhétorique qui ne provoquait seulement de la confrontation, ne craignant rien ni personne, pas même le regard haineux de la maigrichonne qui se posait sur elle. Mélantha se releva soudainement, perdant déjà patience face à l'entêtement de la peau de vache. Ses griffes s'ancrèrent dans le bois du comptoir, devenant de plus en plus sombre, prêtes à invoquer de ses ombres. Le tempérament bipolaire de la liche allait des éclats à une haine incontrôlable, et la tenancière, en plus d'être une femme, venait de titiller la mort vivante au point où elle était capable d'exterminer tout ce petit monde, abandonnant même ses recherches d'informations.
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  • Ven 13 Oct - 12:06
    Le trépas de Vor était... Ce que je m'étais attendu à trouver. Un ramassis pitoyable de tentes mal installées autour de quelques bâtisses tenant à peine debout et dont l'entièreté de l'entretien ne tenait qu'au bon vouloir des multiples aventuriers venus s'agglutiner dans ce "lieu de repos" avant de prendre le départ vers les ruines. Seulement, et c'était là toute la subtilité, bon nombre de ces prétendus aventuriers finissaient par simplement croupir dans ce lieu étrange sans jamais oser s'élancer dans les zones sauvages et les dangers qu'elles contenaient. Fort heureusement, c'est ce même amoncellement d'esprits ramollis qui nous laissa entrer sans être particulièrement remarqués. Il fallait bien reconnaître que dans tout ce tas d'aventuriers, il y avait au moins tout aussi fantasque qu'une liche évoluant aux côtés d'un docteur au masque corbin. De plus, nous étions dans une zone suffisamment reculée du Sekai pour que ma potentielle notoriété ne soit pas présente alors, autant en profiter.

    Nous dirigeant naturellement vers le bâtiment principal, une auberge plus entretenue que le reste des autres bâtiments en dur, nous fumes accueillis par une ambiance ma foi bien particulière. Un calme relatif, malgré la présence de bon nombre d'aventuriers. On ne riait pas, dans ce lieu. On y était pour se renseigner, rencontrer un client, un allié... Une ambiance suffisamment lourde pour rappeler à tout un chacun qu'il se trouvait au bord d'une zone de non droit absolue et que le moindre faux pas, la moindre garde baissée pouvait se traduire par une mort imminente. Naturellement, on pouvait voir ici et là des groupes suffisamment conscients pour se laisser aller à la beuverie ou aux blagues grivoises mais, dans l'ensemble, les gens préféraient se faire discrets. Et pour cause, il y avait sans aucun doute dans tout ce tas d'aventuriers des criminels ou autres esprits malsains. J'étais bien placé pour le savoir. Suivant donc Mélantha jusqu'au comptoir, je restai tout d'abord silencieux lorsqu'elle commença à parler avec la tenancière. Cette dernière, bien moins polie que ce à quoi je m'étais attendu, ordonna presque que l'on commande quelque chose pour commencer enfin à ouvrir le claque-merde qui lui servait de bouche. Je n'étais pas du genre à détester quelqu'un, les personnes m'entourant n'éveillaient généralement qu'un léger mépris de ma part ou bien une indifférence totale. Seulement, cette femme faisait mine de détenir la savoir le plus absolu et nous prenait de haut comme si nous étions des moins que rien. Alors, je n'en étais pas non plus à une haine viscérale mais disons que nous étions sur une base plutôt mauvaise. Sentiment qui se renforça d'avantage lorsqu'elle commença à prendre pour une bourrique mon amante. Observant cette dernière, je remarquai alors les petits détails subtils qui m'indiquaient que, si je n'intervenais pas rapidement, elle allait transformer la tenancière en petits ronds de viandes découpés. L'idée ne me déplaisait guère mais nous étions venus ici pour obtenir des renseignements et il aurait été bête de ne pas en obtenir. Levant donc la main, attirant l'attention de la grosse dame, je fis glisser mon esprit jusqu'au sien, prenant soin d'étendre mes pensées également à la liche qui m'accompagnait.

    * Il existe de multiples raisons pour lesquelles des individus recherchent quelqu'un sans savoir où ce quelqu'un se trouve. Une perte de vue. Une ancienne dispute qui souhaite être résolue. Un meurtre.... Tant de possibilités. Pourtant, aucune vous importe, n'est-ce pas? *
    - Vous pouvez pas parler normalement vous?
    * Non. J'en suis navré mais la parole ne fait pas partie des choses que je possède. Néanmoins mon propos reste le même. Pourquoi chercher à connaître la raison pour laquelle nous ignorons le lieu de notre personne recherchée? Si nous étions au fait de sa position, nous ne serions pas venus ici et, actuellement, nous ne vous offririons pas d'argent pour ces informations. *

    Je fis glisser doucement une pièce d'or, attirant directement les yeux globuleux de la tenancière qui arqua un sourcil en posant son énorme paluche sur le cercle doré.

    - J'ai pas envie que ça me retombe dessus, c'est tout. Et vous m'avez pas l'air d'être des enfants de cœur.
    * Une guérisseuse peut être cherchée pour de multiples raisons. Admettons que nous vous disions la raison de notre venue. Que nous sommes des limiers du razkaal venus de la république pour trouver cette femme. Que ses talents nous sont indispensables pour un cas précis. Et que chaque jour passant entraine la mort de nouveaux individus. Que le don de puantrus fait des ravages dans nos camps de réfugiés et qu'elle seule pourrait nous être utile. Cela comblerait votre soif de connaissance, et vous offrirait une couverture suffisante si tout ceci n'est qu'un mensonge et que des autorités seraient par la suite trop curieuses. N'est-ce pas? *
    - Hum. Elle gratta frénétiquement la pièce d'or, comme s'il s'agissait d'un objet des plus précieux. Fort bien. J'vais au moins vous dire ce que je sais. Après par contre je dis plus rien et vous vous débrouillez.
    * Bien sûr, mais nous prendrons tout de même une chambre. *

    Son visage se déforma alors en des traits particulièrement laids. Dans un sourire mesquin, elle commença à nous expliquer diverses choses. Un flot d'informations, parfois utiles, parfois complètement ennuyeuses. Mais, au moins, elle nous offrit quelques pistes. Des lieux dits. Des mentions de cette elfe rapportées par divers aventuriers en provenance de la région de Melorn. Notre cible n'était pas très loin, et au moins Mélantha obtenait ainsi les renseignements que nous étions venus chercher. Une fois ces dites informations obtenues, je remerciai avec flegme la tenancière avant de me saisir de la clé presque rouillée qui nous permettrait de rentrer dans notre chambre du jour. Comme je m'y attendais, cette dernière n'était pas d'un luxe notable, principalement composée d'un lit de paille double et d'un drap encore tâché d'un sang mystérieux. Une petite table, ainsi qu'un pot de chambre. Le strict minimum. Refermant la porte une fois la liche entrée, je vins ensuite installer un mécanisme afin de prévenir toute intrusion nocturne. Comme autrefois à Saltshire, je me doutai que de potentielles visites nocturnes pourraient se faire et j'aimais autant nous préparer à de telles éventualités. Puis, une fois cette installation réalisée, je m'approchai doucement de la liche, passant mes mains dans sa chevelure d'ébène tandis que je me trouvai dans son dos.

    * Nous approchons du but, ma chère. Demain, nous pourrons nous diriger plus précisément vers le lieu où elle a été vue. Demain, nous entamerons cette vengeance que tu tiens à réaliser. Je serai là, à tes côtés, prêt à brûler ce monde s'il le faut pour l'assouvir. Un léger sourire sadique glissant sur mes lèvres. Et je suis sûr, en prime, que cette nuit nous accordera de multiples surprises... Et animation. *

    Le ton était joueur, ambiguë, car il impliquait de nombreuses choses. Mais, enfin, nous allions bientôt pouvoir réaliser ce pourquoi nous avions quitté la République. Tuer Alya Yefield.
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  • Dim 15 Oct - 19:25
    Alors que la haine sifflait comme un son aiguë dans ses oreilles, comme présage d'une explosion de rage incontrôlable et imminente, le bruit imperceptible du frottement d'un tissu, une main se levant sur sa droite, l'interpella et calma directement ses ardeurs. Comme à son habitude, imposant le silence en un mouvement de main, le Docteur prenait la relève sur la discussion. Mélantha se rassit en ne lâchant pas la peau de vache des yeux et, faisant confiance à l'entreprise de son partenaire, elle prit la liberté de saisir le petit verre pour l'amener à ses lèvres.

    Hors, à l'entente de la réponse de cette vieille peau, le gobelet n'atteint jamais sa destination initiale et se fit briser dans la poigne qui le maintenait. La frustration trop forte, à défaut de sauter à la gorge de sa cible, la liche avait explosé le contenant. Ce fut discret, n'interrompant aucunement la conversation même si la tenancière ne manqua pas de jeter un regard mauvais sur la mort vivante, avant d'être distraite par la pièce d'or qui lui avait été lancé.

    Tout en écoutant l'interaction, Mélantha faisait jouer les morceaux de verres dans sa main, s'entaillant avec plaisir, se calmant à la sensation des fines coupures. Avant de plaquer cette même dextre sur le comptoir lorsque ce fut enfin à son tour de reprendre la parole.

    "Je ne me répéterais pas, les informations restent les mêmes."

    Puis elle frotta sa paume pour en retirer les morceaux coincés avant de s'accouder et d'y poser son menton, esquissant un rictus moqueur, démontrant un manque de respect et son indifférence, en l'attente d'une réponse que son interlocutrice ne pouvait esquiver. La grosse vache avait du mal à ravaler son aigreur, mais la pièce qu'elle frottait était si précieuse... Et, même si elle avait l'habitude de confronter des bandits et autres êtres dangereux, le duo qui lui faisait face était assez unique.

    "... Yefield ça m'dit rien. En revanche une elfe guérisseuse, y'en a une qu'est réputée un peu avant Melorn, à Ombrevoise. J'sais pas si elle est herboriste mais, 'fin, tout ceux qui allaient là bas, allaient principalement à sa rencontre. Elle doit encore y être parce que, pas plus tard qu'aujourd'hui, un couple d'un orc et d'une elfe se sont arrêtés au Trépas après l'avoir rencontré, parce que mademoiselle venait d'apprendre qu'elle était en cloque."

    La tenancière lâcha un rire gras à l'image qu'elle se faisait d'un gros orc se tapant une petite elfette. Puis elle reprit son air condescendant en arquant un sourcil vers l'elfe cadavérique.

    "Quel dommage pour vous, à quelques heures près vous auriez pu les croiser et obtenir vos chères informations."

    C'était au tour de la liche de s'esclaffer, une lueur malicieuse dans le regard et elle se fit tout aussi méprisante que son interlocutrice, un sourire malsain sur les lèvres.

    "Quel dommage, en effet."

    La brune haussa ses épaules carrés en lâchant un regard noir à l'effrontée avant de l'ignorer en reprenant.

    "Des guérisseurs à Melorn même y'en a des tonnes, des Lia, Lise, qu'importe, vous en aurez. Même si, Dame Blackwood reste une source sûre."

    "Blackwood ?"

    "Oui, celle d'Ombrevoise quoi ! Faut suivre un peu."

    Mélantha appuya son index sur un morceau aiguisé qui restait sur le comptoir, jouant sa frustration dessus pour se retenir d'égorger la truie alors qu'elle continuait de déblatérer des informations de moins en moins pertinente. Perdant patience et ses interrogations satisfaites, elle se leva sans prévenir, interrompant le monologue sans fin, tapotant le comptoir d'un geste machinal pour annoncer son départ à son compère, laissant la marque de sa main, noircit par son sang visqueux. Elle n'avait rien d'autre à ajouter et elle ne voulait pas perdre plus de temps avec cette connasse aigris. Elle laisserait le soin au Docteur la gestion de la chambre et tout le patatras dont elle se foutait avant de l'attendre aux étages.

    Arrivés dans la chambre, alors que le masque de peste mettait un piège en place, la sorcière retirait les débris qui lui restaient dans la paume, pestant contre la tenancière qu'elle avait toujours de travers. Éternellement frustrée qu'elle soit encore en vie. La haine s'apaisa quelques peu à la sensation de mains gantés frôlant sa nuque, soulevant sa chevelure de jais. Elle ne fit que lever la tête, appuyant celle-ci contre le torse de son amant, se faisant presque bercer par ses promesses. Son fantasme était si proche de la réalité.



    *

    Quelques heures plus tard, l'auberge s'était tût, les derniers aventuriers à partir en expédition avaient déguerpis il y a un bon moment déjà et les chambres se faisaient calme. Ou à peu près. L'on entendait parfois des meubles tomber ou des rires d'une certaine chambre mais sans jamais pouvoir en déterminer la source exacte. Ainsi, guettant la chambre soixante-six, quelques visiteurs nocturnes attendaient discrètement le bon moment pour pénétrer afin d'assassiner les locataires de celle-ci. Ils pensaient sûrement à tord que leurs victimes dormaient à point fermés, ne se doutant aucunement d'interrompre des ébats... particuliers d'un scientifique fou et d'une sorcière assoiffée de sang.
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  • Jeu 9 Nov - 10:04



    Quelle idée de venir nous déranger en cette délicieuse soirée. Quelle idée de tenter ce que je craignais. De chercher à vouloir abattre les derniers venus. De leur subtiliser leurs biens potentiels afin de mieux se préparer à la future expédition. Sans doute avaient-ils vu la pièce d'or qui avait roulé jusqu'à la tenancière mais plutôt que de se prendre à elle, et mettre en péril leur position dans le refuge, ils préféraient s'en prendre à ceux s'étant délestés d'un tel bien? Car il fallait être riche pour dispenser autant d'argent pour si peu d'informations. Riche ou désespéré. Dans les deux cas, les économies suivaient. Seulement... Et malheureusement pour nos visiteurs nocturnes, j'étais aussi riche qu'imaginatif.

    Quand la première personne ouvrit la porte en crochetant la serrure, ils s'étaient sans aucun doute attendu à pouvoir pénétrer silencieusement dans la pièce où les gémissements de Mélantha laissaient imaginer la scène des plus salaces. En vérité, cette dernière simulait ses propres cris dans un large sourire tandis que nous attendions à ce moment précis leur intrusion. Ainsi, la serrure se plia à la volonté de son forceur puis, dans un cliquetis léger, laissa la porte s'ouvrir. Brisant ainsi le fil que j'avais tendu et qui actionnait le mécanisme chargé d'accueillir nos nouveaux intervenants. Le fil brisé, une longue série de petits engrenages se dégoupillèrent pour provoquer la réaction chimique de différents produits installés. Du sulfate et autres acides qui, une fois assemblés ensemble, détonèrent dans une petite déflagration verdâtre. Les deux premiers envahisseurs virent ainsi leur visage, bras, torse et jambes fondre dans une violente propagation de l'acide qui les laissa au sol. Des gémissements plaintifs, qui accentuèrent notre soif de sang. Laissant le soin à Mélantha de se déchainer sur les quatre imbéciles se trouvant derrière mes trois premières victimes, j'usai de ma télékinésie pour projeter en avant diverses planches et autres petits clous sur les imbéciles se tortillant au sol. Pour le premier, la mort fut ainsi relativement clémente. Les objets métalliques se plantèrent dans sa gorge et tempe, mettant fin à des souffrances inimaginables.

    Le second quant à lui eu moins de chance. Seuls quelques objets de bois vinrent le frapper, prolongeant un peu son agonie tandis que sa gorge commençait à s'effondrer sur elle même, mélangeant bile et sang et commençant à l'étouffer doucement. A son regard, je pouvais voir toute la terreur qui le saisissait. Délicieux. Je vins donc me placer au dessus de lui, observant d'un oeil critique le résultat de mon expérience. Autour de moi, des ombres meurtrières se déchainaient sur les autres assaillants. Parfaitement confiant dans les capacités de mon accompagnatrice, je ne me focalisai absolument pas sur ce combat perdu d'avance pour les assassins. Au lieu de cela, je me retrouvais à sortir mon carnet et à dessiner un croquis rapide de l'être agonisant au sol, dessinant au passage les différentes étapes de la dissolution de sa chair et de ses tissus. Puis, lorsqu'il rendit enfin l'âme, son corps vouté dans une étrange posture, je me détournai de lui sans réel mesure. Où se trouvait le troisième être aspergé? Ah! Le voila. Ce dernier, moins atteint que ses camarades, avait rampé jusque l'intérieur de la pièce, se blottissant sous le lit tel un enfant apeuré. Amusé, j'usai de nouveau de ma magie pour soulever le meuble et ainsi révélé le blessé qui couina comme un animal meurtri en levant ses deux mains vers moi. Il implorait ma pitié. Ma clémence. La raison. Tant de mots qui sonnaient creux dans la bouche d'un être dont le but avait été de dépouiller et tuer de parfaits inconnus. Oh. J'allais être raisonnable. J'allais débarrasser le monde d'un être aussi pitoyable.

    Plongeant l'imbécile dans une illusion particulièrement atroce. Ce dernier voyait différentes façons de mourir, son esprit bouclant sans cesse au moment où la vie le quittait hypothétiquement. Il me vit l'ouvrir en deux de l'abdomen au ventre et fouillant dans ses entrailles. Il me vit l'écarteler doucement jusqu'à ce que ses articulations ne se brisent et que ses membres se répandent aux quatre coins de la pièce et il me vit enfin lui asséner les pires poisons jusqu'à ce que son propre corps finissent par se dévorer lui même. Au final, cette dernière vision n'était pas si éloignée de la vérité. Me penchant sur le corps tremblant de l'assaillant, je soulevai sa tête en attrapant sa nuque, le baladant comme une poupée de chiffon dans la chambre. Puis, lorsque je fus au centre de la pièce, je vins attacher ses poignets pour les suspendre doucement à des crochets de fortune installés plus tôt. A la base, ces derniers étaient pour la liche et non pour lui mais... Aux grands maux les grands remèdes, n'est-ce pas? Ouvrant ensuite sa bouche à l'aide de ma main gauche, je laissai ma main droite glisser doucement jusqu'à attraper une fiole emplie de produits hydrophiles. Seuls, ces derniers n'étaient pas très dangereux. Tout au plus, ils provoquaient un inconfort et de petites brulures sur la peau. Mais... Une fois avalés, ils devenaient aussi nocifs que destructeurs. La gorge humaine était, naturellement, humidifiée afin de permettre le trajet des aliments sans risquer diverses déchirures et la déglutition assurait une humidité permanente. Ainsi, lorsque la fiole vida son contenu, les produits commencèrent à s'amalgamer à la salive et autres liquides qui tapissaient la gorge, les asséchant à grande vitesse. Et que se passait-il lorsqu'un organe se retrouvait soudainement asséché? Il se nécrosait. Rapidement. Violemment. De fait, de multiples trous commencèrent à apparaitre dans l'œsophage de mon cobaye du moment qui sortit de ses terribles illusions dans un cri étouffé par un sang vicié qui, lui même, commençait à se mélanger aux produits présents dans sa gorge. L'agonie fut lente. Terrible. A l'instar de ma première victime, ce patient allait finir par s'étouffer, mais pas à cause de son sang. Uniquement car plus aucun "tuyau" ne joignait ses poumons à ses conduits respiratoires. Il était condamné à se tortiller comme un animal sur les crochets qui le suspendaient au dessus du sol alors que je prenais des notes dans un silence mortifère. Dans ses yeux, de grandes larmes sanguines commencèrent à apparaitre tandis que ses poignets rougissaient d'une peau déchirée par les tentatives de libération. Ses lèvres se teintèrent peu à peu d'un bleu caractéristique puis, lorsque les veinules de son visage éclatèrent, le pauvre homme laissa enfin échapper son dernier soupir. Enfin. Sifflement, pour le cou. Sa gorge s'était déjà trouée tel un fromage, répandant sur le sol un sang violacé.

    Quittant donc la pièce d'un pas lent, je laissai mon regard glisser sur les différentes victimes de Mélantha tandis qu'un sourire s'étirait sous mon masque. Tant de sang. Tant de violence. Un peu plus loin, je remarquai la forme rondouillarde de la tenancière. Tiens. Ainsi, ils n'avaient pas profité d'elle. Elle était complice. Par omission ou par souhait, peu importait. La pointant du doigt, j'attirai ainsi l'attention de la liche.

    * Ma chère, je crois que votre dessert se trouve là bas. *
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