[Challenge] La fleur du nord

Message 8-4

La valkyrie avait donné un conseil qui semblait presque pour elle que pour la naine à vrai dire. La coïncidence était assez drôle à vrai dire, que les deux femmes aient eu besoin des services d'Alaric pour continuer leurs vies.

Ersa avait cru noté l'amusement sur le visage de la valkyrie et le garda dans un coin pour plus tard, savoir si c'était pour ce geste qu'elle avait fait ou pour autre chose. Qwellaana le compara à un chevalier servant et c'est vrai que cela lui allait bien. 0 - Peut être bien, ou alors il s'arroge pour ne sauver que des femmes. Par contre, quand il a une idée en tête, il peut être assez têtu quand même. 0 Durant leur chasse à la clone, elle avait essayé de l'éloigner à plusieurs reprises, sans succès.

Ersa s'était enfermé dans son silence pensant qu'elle partait à la chasse à ce qui ne serait qu'une chouette.

La FMR s'était inquiété d'une blessure, en même temps la naine n'avait pas était très clair dans son retour. Elle s'était rapprochée et s'était détendue à la vision du petit animal. La naine se mit à sourire au commentaire.

- Au cas où il y a besoin d'une transplantation de plumes, j'imagine.

Et puis la voix de la valkyrie change un peu, devenant plus sérieuse quand le sujet passa sur la santé de la petite emplumée. Ersa se mit à réfléchir à ce qu'elle faisait sur la charpente quand elle avait grimpé... Le verre d'Ersa sans demander. Une pointe de colère se manifesta sur ses traits.

- Hé ! Bon vous avez de la chance qu'elle ait besoin de nous. Mais ne refaites plus jamais ça.

Elle tenait juste une de ses ailes dans une posture étrange. La naine s'était tenu au rôle d'assistante vétérinaire le temps que la soigneuse fit son examen, se laissant faire jusqu'à identifier le problème.

- C'est sûrement pour ça qu'elle n'est pas en train de chasser.

Rapidement, la plaie fut soignée, dans une magie qui ne plaisait pas vraiment à la naine. La médecin se leva pour farfouiller dans la pièce et ramena de quoi faire un nid pour l'inviter surprise de cet étrange duo. La caisse se retrouva sur la table pour qu'il puisse accueillir la chouette. La naine lui gratta légèrement la tête avant de la déposer dedans.

- Et voilà petite, tu seras mieux là. Si vius voulez, elles aimes souvent être caliné a condition de ne pas trop bougeait

La naine poussa le nid improvisé pour le rapprocher de la valkyrie après avoir déposé un peu de viande séchée pour la nourri. La naine sourit à la question sur le nom de sa jument.

- Oui, je trouve que cela lui va mieux que tête de mule.

La naine sourit en attrapant de nouveau son verre pour en boire une gorgée.

- Cela veut dire confiance, comme un nom pour imager la relation que nous partageons. Je lui confierais presque ma vie, à condition qu'il n'y a pas une étale de carotte trop près.

La rouquine tira un étui à cigare en fer-blanc pour commencer à jouer avec. Puis elle en tira un pour le poser entre ses lèvres.

- Cela doit faire, ..., trop longtemps en fait, peut être dix ans, voir un peu plus. Il faudra peut-être que je pense à sa retraite.

Finalement, elle se leva, étira son petit corps dans son armure, pour s'approcher du feu de cheminée, elle jeta deux morceaux de bois dans le feu. Elle attrapa un petit bout qu'elle embrasa pour allumer son cigare, avant de le laisser tomber dans le feu. Ersa se dirigea vers ses affaires pour prendre une petite sacoche. D'un pas lent, la naine retourna près de la table pour le déposer.

- Si vous voulez, il reste de la viande séchée dedans. J'imagine que vous montez rarement sur une monture ? Cela doit être grisant de voler, pour voyager, chasser.

Pour finir, elle signa pour faire disparaître son armure, laissant apparaître sa tunique bleue au col lacé. Son regard se perdait dans les flammes pendant qu'elle tirait sur son cigare. La berceuse l'avait laissé tranquille, remplacé par une autre sensation, celle d'être incomplète. Elle soupira en tirant sur la chaîne d'argent qui barrait son cou. Un pendentif d'argent et de verre, un petit triangle contenant une goutte d'eau qui calmait son esprit à chaque fois qu'elle avait l'impression d'être incomplète.

- Vous êtes déjà venu aussi loin ?

Elle regarda la fumée de son cigare s'élevait lentement, pour souffler lentement pour la déformer.

- Vous savez ce que ça fait de se sentir toujours seule et en même temps ne jamais l'être ?

C'était une question bizarre, surtout sans connaître la particularité de la chasseuse. Elle porta son pendentif jusqu'à son œil et regarder les flammes à travers... La lueur rougeâtre s'intensifiait comme si la larme d'oiseau élémentaire pouvait créer ses propres flammes.

Ersa ne manquait pas d'humour et avait un certain caractére.Son expression changea aussitôt que j'avais séparé sa main de sa boisson, m'avertissant ne de plus recommencer. Sa réaction me laissa de marbre, tant j'étais concentrée sur la bête à plumes. Je n'étais pas du genre à accueillir les réflexions des autres,qu'elles soient désagréables ou non en m'emportant à mon tour, restant calme en règle général.Du moment que l'on ne me perçoit pas comme cette chouette, vulnérable et sans défense, je ne faisais pas de vague.

J'avais noté un léger changement d'intonation de la part de celle qui ne s'opposa pas à son nouveau rôle, ayant pu jouer le mien avec le rapace qui fut une fois soignée,déposée dans la boîte. L'affamé continua de manger ce que la petite humaine lui donna, n'osant sur le coup même après qu'elle m'ait rapproché le nouveau nid de la chouette,lui prodiguer des caresses alors qu'elle semblait les apprécier d'après les dires de celle qui m'accompagnait.

Je n'en doutais pas mais je préférai laisser le volatile manger tranquillement et s'adapter à son nouvel environnement qui lui permettrait de reprendre des forces. Je l'observais cependant, mes dioptases trahissants à quel point je la trouvais mignonne. Je les relevais quand Ersa me parla de sa jument, souriant face à sa boutade. Je me demandais s'il elle aurait été capable de l'appelé ainsi si son caractère avait été compliqué.

-Il ne risque pas d'y en avoir dans le coin, heureusement. Dis-je en posant mes doigts sur mes lèvres pour rire doucement. Les siennes entourèrent bientôt un cigare,reprenant la discussion :-Elle a l'air encore plutôt en forme. En tout cas, c'est un très joli nom que vous lui avez donné là.Pour tout vous dire,je ne me suis jamais attachée à un animal à cause de leur espérance de vie et du temps que cela implique.

Profitant qu'elle s'était levée pour s'étirer et alimenter le feu, je gratouillais la chouette qui avait fini d'être repue. Elle se laissa faire, s'affaissant à mesure que je lui massais le dos délicatement. Si elle n'avait pas été sauvage, j'aurais certainement frotté son ventre contre ma joue,sure que son plumage devait être très doux dans cette zone. Je sentis la fumée se répandre dans la pièce quand la rouquine la traversa afin de ramener de quoi manger.

-Merci.

Je n'avais pas vraiment faim, la fatigue diminuant mon appétit et que ce ne soit pas sucré aussi. Puis pendant mon vol, j'avais profité pour me remplir l'estomac. Les protections restantes qui recouvraient ma partenaire de cueillette s'étaient volatilisés par magie, avec un simple geste. Je repris la parole, concentrant les papouilles au niveau du sujet que la membre du RSAF entama, souriant légèrement par les réactions de la petite créature qui fermait presque les yeux:

-Il est vrai que j'utilise rarement des montures pour mes déplacements car ils sont pour la plupart moins rapide que moi. Je ne peux me permettre de perdre de précieuses minutes alors que des vies sont en jeu. J'apprécie quand l'occasion se présente de faire un tour sur leur dos mais, je préfère garder mon indépendance totale. Puis la sensation qu'offre le vol est incomparable tant il donne un sentiment de liberté sans qu'aucun obstacle ne me ralentisse hormis le climat. J'imagine que pour la chasse, la hauteur doit être un véritable atout.

C'est alors qu'elle dévoila un pendentif particulier, n'en apercevant qu'une partie de là où je me tenais. Je m'apprêtais à lui poser plusieurs questions le concernant mais elle me devança, m'en posant une qui suivait de façon plus ou moins logique la conversation que nous tenions tout en restant vague. Assez pour que je me perde dans une réflexion, passant une main dans mes cheveux pour les tirer un peu en arrière,retombant en reprenant leur position d'origine quand je répondais:

-Il m'est arrivé de sillonner le sekai , il y a bien longtemps de ça. Je n'ai par contre aucun souvenir d'avoir survolé ce secteur. Car avec mes semblables, nous allions plutôt vers le sud, du côté de Benectitus puisque nous étions déjà proches d'Ikusa:-C'est la première fois depuis que j'ai rejoint les FMR que l'on m'envoi aussi loin maintenant que j'y réfléchis. Et vous ?

Je fixais maintenant Ersa,cherchant à comprendre d'où lui était venu sa seconde question, sans parvenir à faire le moindre lien si ce n'est que nous étions toutes les deux seules, face à un feu qui parvenait à nous réchauffer au lieu de profiter de la chaleur d'une âme qui nous était chère. Au vu de l'endroit où nous avions été expédié, loin de tout, ne pouvait signifier qu'une chose. Nous étions de celles qui ne manquaient à personne, que des levers de soleil se succèdent voir des lunes entières.Après tout,il était logique d'envoyer ceux sans réel point d'attache plutôt que des individus ayant une famille.Je me trompais peut être mais j'étais bien dans ce cas.

-Oui...Je m'étais interrompu quand des volutes de fumée s'échappèrent dans ma direction, toussant en ayant l'impression que je manquais d'air. Mes yeux me piquèrent et par réflexe, je pris la boîte et me levais, m'asseyant au sol contre un mur non loin de la cheminée.Je la déposais sur mes jambes, afin d'éviter que le cigare n'indispose la chouette aussi, entourant son nid provisoire de mes ailes. -Tout le temps même.

Mes dioptases se perdirent dans les flammes,voyant à travers elles des images de mon passé avec celle qui ne quittait jamais me pensée.J'avais beau avoir perdu ma soeur, j'avais toujours l'impression de ressentir sa présence rassurante, mon coeur refusant cette vérité qui blessait. Ce lien était si fort avec ma jumelle que je n'étais pas encore prête à le couper, la sentant toujours vivre à l'intérieur de moi sans que je ne puisse savoir pourquoi. Le fait d'avoir choisi ce nom de famille n'y était pas pour rien non plus, reprenant en ressentant une pointe de tristesse:

-Peut-être parce que nous ne le sommes pas vraiment. À partir du moment où l'on s'est lié à une personne, nous gardons en quelque sorte un fragment d'elle,qu'elle soit à nos côtés ou non.Nul besoin que cela soit tangible ou visible, une partie d'eux vie en nous et restera à jamais à nos côtés.Un peu comme les souvenirs. Si l'on a tendance à oublier certains,ils ne sont pas tous perdus pour autant.Ils subsistent,que l'on veuille ou non et attendent. Soit pour disparaitre à jamais ou pour être une seconde fois,révélés ... Il suffisait d'une odeur parfois, d'un objet ou d'une musique. Me surprenant à tarder, je dis, sans savoir réellement si j'avais répondu à sa question :-Excusez moi, je me suis un peu égarée...

L'alcool avait tendance à délier les langues, certaines souffrances aussi. Nous nous connaissions pas et voilà que nous parlions déjà de ce qui nous avait en partie menée ici en plus de nos rôles enfin, pour mon cas à moi du moins je le pensais. Elle avait de nouveau contemplé le bijou qui entourait son cou, ne sachant si j'allais en voulant satisfaire ma curiosité, me diriger droit vers un terrain glissant qui n'allait pas lui plaire. Après une brève hésitation, je tentais, sentant mon corps s'engourdir et le reste tout autant:

-C'est la valkyrie qui vous l'a offert ?

J'avais basculé doucement ma tête en arrière pour qu'elle rencontre le mur, fatiguée, repliant presque totalement mes ailes derrière mon dos. Je fermais les yeux, ne me sentant pas partir,alors que je souhaitais juste enlever les picotements qu'avait occasionné la fumée. Gardant toujours la boite avec la chouette dedans entre mes mains, je m'endormais.Mon visage se pencha légèrement du côté d'une épaule, s'enfouissant en partie dans mon plumage.

Message 9-5

Qwellaana avait réagi au trait d'humour sur le nom de la jument. Elle préféra s'occuper de la petite chouette que de manger. En même temps, la petite boule de plume était adorable. Elle confirma le fait qu'elle n'utilisait pas de monture, et même qu'elle n'avait pas créer de lien avec une créature.

- C'est un peu dommage, certaines personnes prennent des animaux pouvant les suivre en mission. Dans le style de cette chouette, elle pourrait vous suivre en mission et ne demande pas beaucoup d'entretien. Pour la chasse, il faudrait savoir voler silencieusement. Et nous n'avons pas forcément évolué pour ce type de chasse. Et puis je suis habitué à voir le monde d'en bas.

La naine se mit à rire légèrement devant ce commentaire sur sa taille. Avant de se rembrunis et de partir à l'inverse de ce moment s'enfonçant dans ses pensées plus sombres. La valkyrie confia n'être jamais venu aussi loin dans ce paysage, en même, il n'y avait rien à trouver à part des minéraux et la mort évidemment.

- Ce n'est pas la première fois, j'ai mené ses chasses à travers tout le Sekai, les parties froides ne sont pas les plus accueillantes. Mais au moins, il n'y a pas de parasites. Seulement nous, la proie et la mort en cas d'échec, la notre ou celle de la cible.

Cette réflexion emmena la naine encore un peu plus dans la partie sombre de son esprit, à la recherche de ce qui lui manquait, sans jamais mettre le doigt sur ce qui lui manquait. La question sur la solitude traversa ses lèvres. Elle n'avait pas tourné la tête vers sa nouvelle partenaire de chasse, voulant éviter les réflexions. Mais au lieu d'avoir le droit à une moral de médecin, Qwellaana lui offrit un début de réponse dans la même teinte. Interrompue par la fumée qui la dérangeait. Elle s'était en fuie contre le mur alors que la naine s'affaler un peu plus dans la chaise, jouant avec la fumée de son cigare et attrapant de nouveau son verre.

La valkyrie se perdit dans les flammes alors que la naine se perdait dans leur contemplation à travers son collier. Elle but une gorgée lentement avant de tirer sur le tabac en écoutant les paroles de la FMR. Sur une solitude familière de quelqu'un qui n'avait rien à perdre, ou plus rien. La naine faisait partie de la deuxième, depuis un long moment, la perte de cet elfe, et en même temps avait l'impression de se tromper.

- Ce n'est rien. Au moins, vous n'avez pas essayé d'entrer dans ma tête pour m'analyser. Je suis d'accord sur le fond de vos paroles, même si j'ai l'impression d'être incomplète, que l'on m'a retiré quelque chose.

(- Ton sens de l'amusement.)

La naine soupira.

- enfin, c'est compliqué.

La naine n'allait pas dévoiler qu'elle avait fait partie des gardiens du berceau, qu'on l'avait laissé partir, et que même cette décision lui paraissait étrange, maintenant. Mais peut-être que cela avait un lien avec les rêves étranges qu'elle faisait. Ce chevalier noir qui la poursuivait, cette hydre à trois têtes qui la hantait. Pourquoi elle avait presque envie de se confier à cette inconnue.

- J'espère juste ne pas me tromper et me souvenir.

Ersa continuait à jouer avec le pendentif d'argent et de verre. Se perdant dans le reflet de la larme, sortit de sa contemplation par la question de la FMR. Elle y répondit sans le quitter des yeux.

- Non, j'aurais peut-être préféré. C'est un collier familial, mais je ne me rappelle pas de son histoire, ni de la personne qui as l'autre partie.

A chaque fois que la naine essayée de s'en rappeler, elle était prise de maux de tête. Quand Ersa tourna la tête, elle découvrit la valkyrie endormie contre le mur. Un sourire tordit ses lèvres.

(- Tu pense qu'Usha aussi dort comme une Poule ?

- Ça casserait ta vision de la guerrière.

- Surement, tant qu'elle ne pond pas d'œufs. D'ailleurs, va dormir, je prends le premier tour.)

Ersa ferma les yeux avant de sentir la main de Nora sur son épaule. La chasseuse aux cheveux courts se leva avant de s'étirer. L'autre avait immédiatement pris sa place, vidant ce qui restait du verre avant de tirer sur le cigare en plongeant son regard d'or sur les flammes.

Ersa se leva, alla retirer les couvertures épaisses qui recouvraient les lits pour les protéger de la poussière. Elle alla chercher les bassinoires pour les mettre près de la cheminée, les remplissant de quelques braises chacun. Enfin, elle plaça les ustensiles de cuivre sous les couvertures pour avoir le droit à un lit chaud. Nora restait concentra sur le feu pendant ce temps, la lance à portée de main.

Ersa se rapprocha de la valkyrie, retirant doucement la caisse contenant la chouette en dormit. Elle réveilla doucement la FMR.

- Vous serez mieux dans un lit.

- Un perchoir peut-être.

- Ne faites pas attention. Je m'occupe du tour de garde, et ne vous jetez pas dans le lit. Le chauffe-lit, vous brûlerez.

Ersa rejoignit le sien posant la chouette près de Qwell elle savait que Nora ne pourrait pas former, la lune l'en empêcherait, de ne pas être avec la serre aussi peut-être. Les chauffe-lit furent reposés près de la cheminée et elle espérait dormir sans le chevalier noir qui suivait sa conscience.

J'avais toujours eu une certaine réticence à me lier à un animal. Pas parce que je ne les aimais pas contrairement à ce que l'on pouvait croire, car c'était tout le contraire. Étant d'une nature affectueuse, je risquais de trop m'y attaché et je ne voulais pas ressentir cette peine de les perdre. Ersa avait sans nul doute raison en disant que je pourrais en choisir un qui pourrait me suivre pendant mes périples en plus de m'être utile mais je n'étais jamais parvenu à me décider, gardant mes distances comme je le faisais avec tout le monde en réalité.

Pourtant, j'avais eu ce don de les attirer, de les calmer quand je leur parler, sans prendre conscience que cela faisait un moment que j'avais appris à communiquer avec eux, via la magie. Pas assez bien pour que j'ai une réponse de leur part mais les choses allaient peut-être changer cette nuit qui m'apprit bien d'autres choses concernant Ersa. Sa vision pouvait paraitre un peu froide comme cet endroit mais elle n'avait pas tort. Dans des terres inhospitalières, il y avait moins d'être vivant,le climat rude faisant office de barrière.

Elle avait au moins apprécié que je n'essaye pas de découvrir ce qui se cachait derrière sa question assez mystérieuse il fallait l'avouer,m'affirmant qu'elle se sentait incomplète. Elle coupa court,respectant qu'elle veuille mettre fin à ces théories pour ne pas l'importuner. Je gardais le silence, souhaitant pour la petite humaine qu'ils ne disparaissent pas car cela reviendrait à effacer une partie d'elle. Quant à sa réponse du collier, seule la chouette l'avait entendue,n'ayant pu tenir face à l'effet soporifique de mon plumage.

C'est en enlevant ce qui contenait l'autre créature pourvut d'ailes que je me réveillais tout juste, la voix du membre des RSAF me sortant de ce sommeil qui n'avait pas eu le temps d'être profond.Je relevais mon visage vers elle,fronçant les sourcils en voyant la même silhouette plus loin. Persuadée que j'avais la vue brouillée, je me frottais les yeux en serrant mes mains,clignant plusieurs fois des paupières pour me rendre à l'évidence que je voyais bien deux Ersa pas totalement les mêmes si l'on observait bien.

-Oh du clonage !...un perchoir ? Avec une charrette de retard par la fatigue, je compris pourquoi son deuxième elle avait dit ça,me levant en posant ma main sur ma nuque:-C'est plutôt vous qui en aviez besoin d'un si je peux me permettre.

Dis-je de façon neutre,en faisant référence à sa taille. J'avais l'habitude que l'on me charrie en me comparant à d'autres volatiles,assez pour que cela ne m'atteigne pas. Je me rapprochais de la fumeuse en faisant attention d'être hors de portée de sa fumée, scrutant un instant son corps très ressemblant à l'original si ce n'est à quelques détails près, faisant un ''Humm'' de satisfaction.Je trouvais cela impressionnant de voir un tel résultat sous mes dioptases qui n'avait vu que rarement des personnes possédées une telle compétence qui comportait de nombreux risques. D'où l'interdiction de cette pratique dans certaines écoles.

J'étais cependant trop épuisée pour tenir une conversation, pivotant pour rejoindre la Ersa originel qui semblait plus douce que sa jumelle. Je me souvins de sa mise en garde tout juste à temps, m'étant presque installée après avoir soulevé la couverture. Je déplaçais le récipient brulant sur le côté, souriant quand celle qui allait dormir elle aussi déposa le nid improvisé à mes côtés, me penchant pour regarder la chouette qui s'y trouvait à l'intérieur en lui disant :

-Bonne nuit petite boule de plumes,tu ne t'éloignes pas trop d'accord ? Étrangement, je crus entendre une réponse positive de sa part,mettant cela sur le coup de la fatigue puis je reportais mon attention vers la rouquine:- Merci Ersa pour cette attention et....Je jetais un regard vers son clone:-De veiller sur nous. Bonne nuit à vous aussi.

Je m'allongeais à plat ventre,lançant négligement la couverture sur moi, tandis que mes ailes se positionnèrent pour me couvrir un maximum,croisant mes bras sous mon menton avant de m'endormir, notant de poser toutes mes questions sur le clonage après une bonne nuit de sommeil. Ayant dû écourter beaucoup d'entre elles lorsque j'avais dû m'occuper du convoi par la masse de travail sans assistance, je me disais que j'allais pouvoir enfin bénéficier d'un bien réparateur cette fois-ci.Sauf que, quelques temps plus tard, je sortis de ma couche.

Je me dirigeais vers la cheminée et m'arrêtais devant,sans prononcer le moindre mot. Je restais là puis me tournais pour rejoindre la chaise libre,les yeux perdus dans le vide. Je gardais les flammes en silence, inconsciente de ce que je faisais en réalité,de cette raison qui pouvait expliquer toutes les fois ou je m'endormais ailleurs que dans mon lit. J'avais juste remarqué que je finissais souvent par me réveiller à mon bureau ou sur mon sofa, quand j'accumulais beaucoup de fatigue,pensant que le sommeil m'emportait avant d'avoir eu le temps de rejoindre ma chambre.

C'est donc sans savoir ce que je faisais que je tendis mon poing vers le clone, l'agitant de haut en bas pour l'intimer à faire un pierre feuille ciseaux avec moi. Je fis abattre la pierre, la feuille et de nouveau la pierre à tour de rôle, que celle qui veillait sur nous prenne part au jeu ou non. Je me levais ensuite, posais ma main sur son épaule avant d'entamer un dialogue en Divina avec cet accent que j'avais eu du mal à atténuer pour ne pas attirer l'attention:

-Tu ne devrais pas te coucher trop tard grand soeur. Je sais que tu te fais beaucoup de souci ces derniers temps à cause de moi mais ne t'en fais pas, je peux me défendre toute seule tu sais ?

Puis je penchais ma tête pour lui faire un bisou sur la tête et m'en allais rejoindre mon lit m'accroupissant vers ce dernier en regardant la Ersa aux cheveux courts. Je passais ma main sur son dos après avoir réajusté la couverture, lui disant toujours en Divina:

-Un jour c'est moi qui veillerais sur toi.

Mais pas de la façon que j'aurais pensé,étant maintenant seule gardienne de ces souvenirs que je chérissais précieusement. En remarquant la chouette je tendis mes mains vers elle puis je m'allongeais sur le côté, la déposant sur mon aile,l'enveloppant de l'autre, pensant qu'il s'agissait du doudou de mon enfance, celui qu'une valkyrie avait confectionnée pour moi pour le jour de ma naissance. Sans plus bouger hormis mes lèvres,je lui dis en reprenant la langue commune, restant calme pour le reste de la nuit:

-Reste au chaud avec moi Picotin.

Message 6

Message 10-6

La valkyrie, c'était accroché à la caisse où se trouvait la chouette. Elle sembla perplexe quand son regard passa sur Nora, avant de se concentrer sur Ersa. Elle ne mit pas de temps à comprendre ce qu'elles avaient fait et réagit à ce qu'avait lancé la louve.

Elle se redressa, répondant au commentaire, Ersa sourit discrètement. Nora se mit à rire. Expulsant la fumée de son cigare

- C'est... Petit.

Elle attrapa le verre d'alcool pour finir ce qui se trouvait à l'intérieur. Ses yeux d'or ne quittait pas les flammes pendant que la valkyrie passa à ses côtés. Cela lui importait peu.

Ersa avait rangé les chauffe-lit après avoir déposé la chouette près du lit. La naine avait fait sauter les couvercles sur la pierre près de la cheminée. Remettant les braises dans le feu, avant de faire apparaître de la glace pour refroidir le cuivre. L'ailée la remercia pour la chouette et de monter la garde.

Nora leva son verre en guise de réponse. La naine posa une main sur l'épaule de son double et lâcha d'une petite voix.

- Sois sympa. Elles y peuvent rien, tu sais.

- Hmmm.

Elle savait que ce remplacement de partenaire, cette valkyrie contre une valkyrie rendait triste la louve, mais ce n'était pas de chance si Usha avait du pantin. Ersa se rapprocha du lit, étirant son petit corps.

- De rien, je préfère les poilus que les emplumés. Enfin, sans vouloir vous vexer.

Le ricanement de Nora se fit entendre, mais elle ne rajouta rien.

- On ne risque rien comme ça. C'est plus prudent.

La valkyrie ne mit pas longtemps à s'endormir, Ersa mis un peu plus de temps à cause de la pression qu'exerçait la lune sur son esprit elle n'osait pas imaginer ce que devait ressentir Nora. Et au final, elle aussi quitta le monde des éveillé pour rejoindre celui des rêves.

Nora pensait à tout, à rien. Surtout à la chasse. Aujourd'hui, c'était de la cueillette, mais dans un des milieux les plus hostiles. Profitons du moment de répits, elle avait retiré la corde de son arc pour les laisser poser sur la table. Elle jouait avec son verre vide, hésitant à le remplir à nouveau.

La valkyrie se releva de son lit, se posa devant la cheminée, avant de revenir s'asseoir en face de la louve. Ses gestes étaient automatiques, comme si elle n'était pas réveillée. Quand enfin leur regard se croisèrent, cela confirma qu'elle dormait. Elle invita la louve à jouer à un de ses jeux d'enfants. Nora soupira n'y pris pas parti. Le jeu dura trois manches avant qu'elle ne se relève et place près de la louve qui n'avait pas bougé.

- Quoi !?

La valkyrie s'adressa à la louve dans une langue que la naine ne comprit pas, cela ressemblait à certains dialecte utilisé certain pensionnaire du berceau. Quand elle se pencha pour l'embrasser, Nona se recula, fit basculer sa chaise légèrement. Enfin, c'est ce qui était prévu car elle faillit tomber.

- C'est quoi le problème ?

Évidemment, l'endormie ne répondit pas et s'éloigna. Se redirigeant vers Ersa. La main de Nora posa instinctivement le verre sur la table, le repoussant près de l'arc. Elle retourna s'allonger, attrapant la chouette pour en faire un doudou. Nora se reconcentre sur la table. Peut-être pouvait-elle avancer ce projet un peu particulier.

Ses doigts s'agitèrent et le matériel de dessin de sa sœur apparut. Elle ouvrit la doublure de la pochette pour sentir une feuille où était dessinée une esquisse d'une lune, d'un soleil et d'une patte de loup. Fait et refaite pour s'approcher de la patte artistique de sa sœur. Elle y passerait la nuit pour éloigner la nuit de ses pensées, pour surveiller les endormies.

Cette nuit fut moins agitée que mes précédentes, du moins, je le pensais. Assez pour que la chouette veuille rester contre mes ailes jusqu'au petit matin. Elle me réveilla d'ailleurs en attrapant l'une de mes plumes avec son bec, tirant dessus plusieurs fois d'affilée ce qui m'avait sorti du sommeil. Je levais un sourcil en la voyant faire,souriant en l'observant insister tout en me demandant bien pourquoi elle s'en prenait à mon plumage alors qu'elle avait le sien. Je me redressais légèrement en m'appuyant sur mon coude, posant mon visage au creux de ma main:

-Hey ! Tu vas finir par l'abimer si tu continues.

Dis-je en murmurant, ne sachant si Ersa dormait encore. La chouette tourna sa tête vers moi et me fixa étrangement. Étonnement, je sentais le mana s'agiter en moi, comme lorsque je l'employais à d'autres occasions. Je me laissais envahir par ce flux, qui semblait se concentrer au début au niveau de mes cordes vocales,remontant jusqu'à ma bouche. Je palpais ces zones, fronçant des sourcils, car à présent, cela se diffusait sur tout mon visage. Je posais mes doigts sur mes lèvres qui me picotaient,croyant entendre une petite voix dire ''manger''. Puis tout se dissipa soudainement.

-Hum?.... Je dois être mal réveillée...

Dis-je à moi-même, posant ma main devant ma bouche pour bailler,le volatile faisant quelques bonds vers moi. Il s'attaqua à ma tunique FMR que j'avais gardé pour dormir, le laissant faire pendant que je regardais la pièce cette fois-ci,illuminée par le soleil. Elle paraissait plus grande, pas comme l clone d'Ersa qui semblait être penchée sur la table,pour écrire peut-être ?Non,elle dessinait vu le bruit du crayon. Curieuse, je restais là immobile à la regarder, me mettant à rire doucement car la chouette avait tenté d'entrer par mon col la tête la première, se coinçant le haut du corps, ses pattes s'agitant,marquant une certaine détresse. Je la décoinçais en m'asseyant, la posant dans la boîte:

-Je peux t'assurer qu'il n'y a pas de quoi manger là-dessous. Puis...il n'y aurait pas la place de mettre quoi que ce soit de toute façon comme tu as pu le constater.

Affirmais-je en pouffant de rire, reboutonnant ma tenue pour qu'elle recouvre complétement mes formes en me trouvant ridicule de parler à la chouette de ces choses-là. Je m'accroupis pour ranger ma couche, le volatile, profitant que je sois proche du sol pour grimper sur mon épaule tandis que je pliais le drap soigneusement. Je le laissais faire, me levant après avoir enfilé mes bottes et accroché ma ceinture autour de ma taille, sortant de l'une des sacoches une brosse.

Je m'avançais vers le clone qui sembla à mon approche, ranger ce qu'elle était en train de faire. Ne souhaitant pas l'importuner, je me dirigeais vers une fenêtre, tout en me coiffant, n'aimant pas paraitre négligée même au milieu de nulle part. Que je sois seule ou non, il était important pour moi d'être présentable en toutes circonstances.Je rangeais ma brosse en jetant un oeil sur la table ,m'en rapprochant en pensant qu'elle aurait fini de débarrasser ce qu'elle ne souhaitait pas que je voie.

-Bonjour. La nuit n'a pas été trop longue toute seule ? Je tentais ensuite de lui demander indirectement ce qu'elle avait fait, m'attachant pendant ce temps mes cheveux d'un ruban bleu:-Vous n'étiez pas en train de nous dessiner j'espère?

Dis-je sur le ton de la plaisanterie,m'asseyant sur une chaise en étirant mes bras au-dessus de ma tête, la chouette se posant sur la table. Elle passa directement sa tête dans le verre qui trônait au centre. Je l'empêchais d'atteindre le fond en la soulevant à temps,me disant qu'il était grand temps qu'elle retourne à la vie sauvage.Mais il valait mieux la nourrir une dernière fois avant qu'elle prenne son envol.

Codage par Libella sur Graphiorum

11-7 (photo non contractuelle)

Durant la nuit, Ersa avait dormi presque paisiblement. À quelques reprises, le cauchemar du chasseur était venu la hanter. Mais moins intense que d'habitude. Un rêve d'une autre vie s'invitait aussi dans ses songes. Des moments loin de la chasse, loin de l'ombre de la guerre. Juste un petit chalet bordé de fleur violette. Une forêt derrière qui dissimulait le pied des montagnes. Ce bois qui avait rythmé son enfance et hanterait son futur. Elle, entourait de deux enfants. Un rêve qui s'achevait sur l'arrivé d'un chevalier noir, une silhouette de géant sombre, un casque ornait de corne.

De son côté, Nora continuait de dessiner, les yeux légèrement creusés par la fatigue. L'influence de la lune avait tenu son esprit en ébullition, qu'elle avait tenu muselé par son dessin. La louve leva la tête au son de la voix de la valkyrie. Du coin de son champ de vision, elle surveilla le manège des deux êtres ailés, un léger sourire sur les lèvres. C'est en voyant la médecin se coiffer que machinalement, Nora passa sa main libre dans ses tresses. Cela faisait un moment que les naines n'avaient pas pris un vrai temps pour prendre soin d'elles. Nora n'en voyait pas réellement d'intérêt dans leur quête de chasse. Ersa en avait perdu le gout depuis que sa relation avec l'elfe s'était dégradée. La louve rangea le croquis dans la doublure de la pochette à dessin, dissimulant l'ouverture pour ne pas qu'Ersa tombe dessus. La feuille qui restait visible était une silhouette en armure. Juste un dessin sombre non terminé, l'armure n'avait pas encore de tête. Quelques essais d'hydres étaient visibles en bas de page, deux représentations de leurs fantômes qui hantaient le duo étrange.

- Bonjour, la nuit est souvent de bon conseil. J'aime ce calme, et il faut bien vous laisser dormir toutes les trois.

La louve ricana à la question.

- Je ne suis pas vraiment une bonne dessinatrice, entre juste la tête qui sont de ce lit et le nombre de plume dans le vôtre. Il m'aurait fallu des jours pour m'en sortir. Si vous en voulez un. Il ne faudra juste pas être pressé.

Elle avait refermé la pochette quand son autre moitié s'agit a dans son lit, signant pour la faire disparaître. Le rapace qui ne devait pas avoir l'habitude de côtoyer des humains, se pencha pour essayer de boire les quelques gouttes que la louve avait laissées dans son verre. La rouquine souriait tandis qu'Ersa se levait du lit en s'étirant. La louve se leva en baillant, sortie un peu de viande séché du sac qu'elle avait gardé non loin et en déposa plusieurs petits morceaux sur la table.

- La nuit pour moi.

- Le jour pour moi.

Les deux naines se rapprochèrent l'une de l'autre et tendirent leur poing. Et quand les deux se touchèrent, le corps d'Ersa disparut. La naine se retourna pour faire face à la Valkyrie. Son regard à nouveau bicolore, son sourire un peu moins sauvage qu'un instant auparavant. Elle vint s'installer sur la table pour prendre un morceau de viande. La fatigue n'avait pas complètement disparu de son visage.

- Bien dormis, malgré l'inconfort la petite aventurière ?

La naine mâchait lentement, essayant d'imaginer ce qui les attendait dehors. Il faudrait remettre les objets à leur place.

- Il ne nous reste qu'à repartir. Après avoir préparé ce lieu pour sa prochaine visite. Si vous voulez, certains chasseurs ont dû laisser de quoi faire des infusions. Si vous avez des questions, il faut profiter des dernières flammes. Après, il n'y aura que le froid.

Je hochais ma tête, comprenant qu'elle puisse apprécier la nuit. À mes dioptases, elle avait souvent été synonyme d'angoisse pendant mes premières années dans l'Empire. Heureusement que la magie avec laquelle j'avais une affinité particulière m'avait permis d'affronter ces ténèbres de sa lueur rassurante. C'est d'ailleurs à ce moment-là,quand j'avais débuté ma vie au Reike, que j'avais développé plus rapidement cet élément. J'étais convaincue dans mon cas à moi du moins, que mes pouvoirs étaient intimement lié à ma psyché.

Une résonance qui répondait à mes besoins, s'adaptant selon ce que mon être réclamait sans que j'en ai conscience. Un trait qui était le même que mon caractère, me demandant s'il n'existait pas une corrélation entre certains pouvoirs et l'individu qui pouvait le manipuler. Une théorie qui fonctionnait parfaitement bien dans mon cas, presque certaine de savoir pourquoi je ne parvenais pas à améliorer cette lumière que j'étais pourtant sure d'être à deux doigts d'atteindre son plein potentiel.

Seul l'avenir me dira si j'allais parvenir de me détacher de ces chaines invisibles,qui n'allaient pas m'empêcher de sourire,n'étant d'une nature à me morfondre,bien au contraire. Celle aux yeux dorés m'affirma qu'elle n'avait pas tenté de nous dessiner, m'expliquant la difficulté et le temps que cela lui aurait demandé. J'esquissais un sourire, rassurée que ma silhouette n'apparaisse pas sur un dessin, ne préférant pas imaginer quelle tête je faisais pendant que je dormais. J'avais bien une petite idée, ayant souvent eu l'occasion de regarder ma jumelle s'endormir contre mes plumes.

-Je n'y tiens pas plus que ça merci.

J'agitais doucement mes mains de gauche à droite en signe de négation,détournant mes dioptases vers la chouette qui mangeait. Je n'étais pas vraiment attirée par l'idée que quelqu'un me représente car cela me rappelait que ce reflet que je voyais dans certains miroirs,n'appartenait qu'à moi désormais. C'était drôle comme voir ce double me rappelait ma soeur, ressentant l'envie de n'être plus seule.

Oui, le clonage m'intéressait énormément, surtout en voyant celui d'Ersa à l'oeuvre. J'y voyais un moyen de pouvoir étendre mes connaissances de manière fulgurante si mon clone pouvait se focaliser sur tous ce que je n'avais pas pu avoir le temps d'étudier, pendant que je ferais de même de mon côté en continuant à faire mes recherches au sein des FMR. Mais quelles étaient les limites ? Je fus coupé dans mes réflexions quand je vis sans faire attention cet étrange croquis représentant un personnage en armure lourde et puis avant que je puisse regarder le reste, elle fit disparaitre la pochette par magie.

J'avais l'intime conviction qu'elle ne voulait pas montrer à la Ersa originel ce qu'elle avait dessiné durant la nuit. Je levais un sourcil, trouvant ça fascinant cette indépendance qu'elle avait, pouvant facilement imaginer que cela ne devait pas s'arrêter là. Puis avec des mots qui avaient l'air sortis d'un rituel, elles se rapprochèrent, leur bras aussi puis soudain, elles ne formèrent qu'une seule personne. La bouche à demi ouverte, j'avais assisté à toute la scène, impressionnée par cette compétence qui pouvait déployer un éventail de possibilités. J''avais du mal à contenir mon intérêt pendant qu'elle s'installait,lui disant:

-C'est vraiment un pouvoir incroyable que vous avez là. Avais-je dit à la suite de son commentaire qui visait le petit rapace:-J'ai d'innombrables questions en tête à vrai dire. Qu'elle m'ait proposé de les poser ou non, je l'aurais fait, car il y avait tellement de choses que je voulais savoir à présent:-Il vaudrait mieux que je vous interroge quand nous partirons à la recherche des fleurs car sinon, je crains que cela ne nous oblige à rester ici toute la journée tant ce sujet est passionnant.

Je me mis à rire doucement, pensant vraiment qu'un coucher de soleil serait nécessaire pour répondre à toutes mes interrogations mais puisque nous avions une mission, nous devions nous focaliser dessus. J'allais profiter pendant que nous rangions pour faire un tri dans mes pensées afin de déterminer par quoi commencer.Je me levais et rassemblais mes affaires à l'entrée puis, je rangeais et nettoyais tout ce qui avait besoin de l'être, oubliant totalement l'idée d'une infusion,pressée de rejoindre l'extérieur pour laisser la chouette retrouver son habitat naturel.

-Allez, viens avec moi, je t'amène dehors.

J'enfilais mon long manteau bleu nuit après avoir attaché ma ceinture médicale à ma taille puis je me dirigeais vers celle qui resta sagement sur la table. Je joignais mes mains pour former une coupe, les avançant vers le volatile qui n'eut aucune hésitation à les rejoindre étrangement. Je haussais les épaules sans m'attarder sur ce détail, avançant vers la porte. Quand je l'ouvrais par télékinésie,l'air froid glissa sur mon visage et pénétra dans la cabane qui deviendra moins chaleureuse quand nous la quitterons,comme au début que nous avions mis les pieds dedans.

-Voilà, tu devrais être prête à t'....La chouette s'envola sans me laisser terminer ma phrase puis disparut au loin.Je souris,restant là un instant avant de me tourner vers l'entrée en attrapant mon sac,regardant la jument:-J'espère que tu as passé une bonne nuit Muinin. Je cherchais dans une pochette quelque chose que j'avais toujours sur moi et le tendis à la monture:-Tiens, régale-toi.

Je lui donnais une pomme et commençais à en manger une, le croquant du fruit resonnant entre mes dents et celles de Muinin à l'unisson. Je communiquais avec Ersa par télépathie puisque j'étais dans l'incapacité de parler,tout en refermant un peu plus mon manteau à cause de la température basse qui s'engouffrait entre mes vêtements en me faisant frissonner :

*Depuis combien de temps maitrisez vous le clonage ? Je dois vous avouer que cela m'intéresse énormément.*

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12-8

Nora avait juste souri à la réponse de la valkyrie, la réponse était si naturelle que la louve avait eu l'envie de la taquiner. Mais rapidement, Ersa s'était réveillé, bridant cette envie de blaguer. Leur relation allée bien, pas en parfait accord, mais cela s'améliorait au jour le jour.

La louve s'effaça, laissant du repos à son esprit, alors que sa sœur avait fait celui du corps. Ersa avait remarqué l'interet de la FMR sur ce qui se passait et elle se doutait que c'était plus pour le clone que pour elle. Et le commentaire qui arriva le confirma.

- C'est assez pratique, que ce soit pour la chasse, pour la garde de nuit. Pour quelqu'un qui voudrait approfondir certains sujets de recherche, ce doit être intéressant.

La chasseuse garde pour elle, cette double personnalité, comme sa véritable race. Tout cela n'avait pas besoin de toujours l'annoncé. La naine acquiesça sur l'idée de discuter en route. Elle qui n'avait jamais été une grande bavarde. Elle allait être assaillie de question, elle le sentait. La Fmr se mit à rire sans que la naine ne la rejoigne, pas encore totalement réveillée. Les deux femmes n'avaient pas perdu de temps. Rangeant la pièce pour la laisser en état pour la prochaine visite. La chasseuse enfila de nouveau ses protections, avant de bander son arc. Dernières vérifications de son armure, de la doublure de fourrure, de son arme. Quelque chose lui disait que la mission ne serait pas aussi tranquille que jusqu'à maintenant.

Une fois tout remis en place, Qwellaana emmena la chouette dehors. Et sans un au revoir, le petit volatile s'envola. Ersa était resté sur le pas de la porte, observant la scène qui se déroulait. La jument accepta le cadeau de la valkyrie, l'air presque heureuse. La chasseuse sursauta presque à la voix dans son esprit. C'était presque dérangeant. Un petit sourire naquit sur la question. Elle s'avança jusqu'à la jument, posant sa main sur sa cuisse pour le prévenir qu'elle était là.

- Tout dépend ce qu'on appelle maîtriser. Je me suis clonée la première fois en début d'année, mais je ne sais le faire sur commande que depuis le début de l'été. Je n'ai pas encore exploré toutes les possibilités que m'offrait cette magie.

(* peut-être qu'il faudrait te décoincer pour tout découvrir. *)

La voix de la louve résonna aussi dans l'esprit de la chasseuse. Ses mains s'immobilisèrent un instant pendant qu'elle passait les sacoches sur Muinin. Par habitude, la naine avait jeté les sacoches et sa selle sur la jument, attrapant les sangles et les bouclant avec des gestes qui trahissait une habitude. La différence de taille faisait souvent rire à Luxuriance. La jument qui faisait environ un mètre soixante-dix au garrot pour une cavalière d'un mètre quarante-cinq.

Une fois, l'équipement mis en place la chasseuse replaça sa lance dans le fourreau de selle, son arc sur le pommeau. Avant de prendre les rênes et de tirer la jument à l'extérieur.

- On peut continuer en route, mais je ne sais pas utiliser la télépathie, je vous préviens.

La naine grimpa d'un bond sur la selle. Tendant la main à la valkyrie pour l'aider à grimper.

- Ce qu'il faut se méfier, c'est que cela divise votre puissance par le nombre de clones que vous faites.

Une fois montées, les deux femmes pourraient reprendre la route vers le nord.

Ersa avait fini par nous rejoindre dehors, pendant que nous mangions notre pomme avec Muinin. Elle caressa l'animal pendant qu'elle m'indiqua depuis combien de temps elle maitrisait le clonage. C'était beaucoup plus récent que je ne l'aurais imaginé, surtout pour parvenir à le faire volontairement. Je n'aurais pas pensé que cela paraisse si compliqué. Elle pouvait être peu expérimentée sur cette compétence qu'elle avait développé, c'était déjà beaucoup plus que moi qui n'avais jamais ne serais-ce envisager de me cloner.

-Oh d'accord. Je ne l'aurais jamais deviné .

En la voyant vouloir installer la selle, j'avais calé le fruit entre mes dents, prête à l'aider mais visiblement, l'habitude, celle de la solitude qu'elle m'avait fait part pendant la soirée précédente,m'empêcha de faire quoi que ce soit avant qu'elle n'ait fini. Je ne le pris pas mal, comprenant que machinalement, elle n'avait pas compté sur moi pour préparer la jument. Je portais ma main à ma pomme,suivant la rouquine qui amena Muinin en dehors du box, annonçant un départ imminent :

*Ça ne sera pas un souci.*

Je préférais lui parler dans son esprit le temps que je finisse de manger, ne souhaitant pas paraitre grossière. Ersa n'avait pas l'air d'être amatrice de politesse mais avec l'éducation que j'avais reçue, la bienséance n'avait jamais mise de côté, loin de là,comme la discipline. Je la regardais s'installer sur la jument tout en me rappelant les paroles de ma mère qui me disait que nous n'étions pas des sauvages comme certains pourraient penser, revenant dans le présent quand celle aux yeux bicolores me donna un renseignement supplémentaire sur le clonage qui n'était pas des moindres.

-Humm ?...Je clignais des yeux, ne comprenant pas sur le coup pourquoi elle avait tendu son bras,ne me faisant jamais aidé pour grimper sur une monture :-Oh ! Désolée j'avais la tête ailleurs, merci.

J'avais lancé le trognon plus loin avec ma magie,attrapant fermement la main de la petite humaine que j'avais fait poireauté un peu, me hissant aisément sans vraiment la sollicité. Cela me faisait encore étrange de me retrouver derrière elle,accrochant mon sac avant d'étirer mes ailes doucement, les repliant ensuite. Je repensais à ce qu'elle m'avait dit, me perdant en réflexion pendant que la jument se mit en marche,faisant craquer la neige sous ses fers:

-Je vois, il faut donc faire attention au nombre car cela se répercute directement sur nos capacités. J'en déduis que si par exemple, en admettant que je parvienne à maitriser cette magie, invoquer un clone réduira environ de moitié la portée de ma télépathie et ainsi de suite si je ne me trompe pas ?C'est très intéressant ! Vous pouvez rester séparer combien de temps au juste ? Indéfiniment ? Comment vous assimilez l'information de votre clone? En même temps qu'il fusionne avec vous si j'en crois certains livres traitant cette magie ?....Oh pardonnez-moi,je me suis un peu emballée ...

Dis-je vraiment désolée de ne pas avoir su contenir mon enthousiasme sur le sujet,ayant tendance à poser nombre de question sur la même lancée, comme si le temps était compté alors que dans le contexte actuel,c'était tout le contraire. Rien ni personne n'avait l'air de vouloir nous interrompre, le vent glacial de cette matinée me paraissant insignifiant tant ma passion pour ce genre de conversation prenait le dessus. Pendant que nous nous dirigions en conversant vers la zone susceptible de contenir l'essence végétale que nous cherchons, mes dioptases s'arrêtèrent vers la jolie chevelure d'Ersa.

-Ça vous dit que je vous fasse une tresse ? Vous serez moins gé....

Mon regard fut attiré par quelque chose qui bougea au loin vers ma droite sans que je ne sache ce que cela pouvait être. Je fronçais les sourcils, me demandant si je n'avais pas rêvé, n'ayant pas la capacité de voir à de grandes distances comme certains pouvaient le faire. Avec ma vue actuelle, impossible de savoir alors, je demandais à Ersa:

-Vous avez aperçu vous aussi quelque chose dans cette direction ? Je pointais de mon index vers l'endroit en question,reprenant-Ce n'est peut-être qu'un animal après tout...

Message 13-9

Ersa remercia intérieurement la valkyrie, elle n'avait pas essayé d'aider, pas en pitié de cette naine et de son équipement. Au final, la naine avait peut-être un peu trop écouté les rumeurs. Qwellaana était la deuxième valkyrie qu'elle croisait en peu de temps, et la deuxième à ne pas la rabaisser plus qu'elle ne l'était déjà.

Il fallut un instant à Ersa pour faire le lien entre cette pomme et le fait qu'elle utilise sa télépathie. La naine n'était mise à sourire face à cette politesse qu'elle ne connaissait pas. Elle ne s'était pas attachée à ce détail. Et avait continué à lui parler du clonage.

L'instant de flottement où Ersa voulut aider la valkyrie a monté, lui parut long, se demandant si cela ne serrait pas pris comme une insulte par la femme ailée. Puis elle sortie de ses pensées, la FMR s'était excusée avant de finalement accepter l'aide pour grimper. Le voyage pouvait reprendre sur une mise en garde sur les clones, qui était relevé par d'autres questions. Ersa souriait, elle ne l'avouerait pas, mais le côté enthousiasme de la valkyrie aider à lui changer les idées.

- Ce n'est rien. Mais oui, vous avez compris le principe. Plus vous aurez de clone, moins vous aurez de portée. Après, avec de l'entrainement, vous pouvez insuffler seulement une partie de votre magie. En exemple, mon clone n'a pas ma force et à plus de puissance dans le maniement de la glace.

Ersa ne savait pas si elle devait lui parlait que sa magie était un peu particulière. Pas pour le moment.

- Pour ce qui est de la durée. Je ne sais pas s'il y a vraiment une limite. J'ai quasiment passé les six premiers mois séparée. Pour les informations, c'est assez étrange. Je subis ça un peu comme un réveil. Quand tout est encore flou et que tout nous reviens. Comme si vous redécouvriez vos souvenirs. C'est étrange à subir les premières fois.

Depuis qu'Alaric les avait aidés à se réunir, elles avaient assez peu parler de ce nouveau pouvoir qui impliquait beaucoup de chose pour la naine. Il y eut un moment de calme avant que la valkyrie ne le brise à nouveau. La chasseuse se crispa presque à la question. Se faire coiffer en ce moment ? Elle qui tentait de rester loin de tout. Qwellaana n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un mouvement attira leur attention. La main de la chasseuse se plaça sur son arc. Elle crut discerner une silhouette, trop rapide pour vraiment la détailler.

Ersa tira sur les rênes de sa jument pour lui intimer d'avancer dans une autre direction. Se lancer à sa poursuite n'emmènerait sûrement rien de bon.

- Hmm, malheureusement, il y avait bien quelqu'un. Je pense qu'il surveille les refuges de chasseur. Ne traînons pas. Mettez ça éviter a à vous bruler la vue.

La naine avait sorti de sa poche deux paires d'espèces de lunettes. Des cercles de bois percé d'une fente horizontale, la partie en contact avec la peau était doublé de cuir pour le confort. En les plaçant, elle éviterait une grande partie du reflet de la lumière sur la neige qui les éblouirait. La monture accélérée le pas sous la demande sa cavalière. Des tribus vivaient dans cette région, loin du regard et de la loi impériale. Évidemment, le fait de voir deux chasseuses parcourir la région, n'allait peut-être pas leur plaire. Heureusement, la chasseuse avait déjà parcouru la région et s'était renseignée auprès de ses collègues.

- Il y 'a un village abandonné plus au nord. À une époque, on pouvait atteindre une grotte ou il y avait de la Nordique , il fallait grimper un peu. J'espère que personne ne l'a dépouillé. Nous y serons dans moins d'une heure si tous se passent bien.

Et le voyage se passa calmement sans autres traces de vie. Le petit village se dressa face à eux, à flanc de montagne et fermant l'accès a une petite clairière. Village qui aux dernières nouvelles était abandonné. Les ressources étant trop rares pour un mode de vie sédentaire.

Mais contre toute attente, de la fumée s'élevait de la bâtisse centrale. Celle qui devait servir de salle commune. Ersa stoppa Muinin. Elle descendit de la jument en attrapant son arc. Elle laissa la place à Nora qui s'éveillait face à la chasse qui s'annonçait.

La neige craquait à chacun des pas de la louve. La vision modifiée par le port des lunettes. Elle comptait sur ses autres sens. L'odorat qui captait une odeur de feu, de plante, de sang. L'ouie qui arrivait à situer des éclats de voix, de métaux qu'on déplaçait.

Des bruits de pas dans la neige.

D'une corde que l'on tend

- Muinin ! Bouge !

La jument qui se déplace précipitamment.

Une corde qui claque.

Le bruit de la flèche qui se plante dans la chair.

Un corps qui tombe dans la neige.

Tout cela, c'était passé si vite. Sans qu'elle ne sente rien.

Nora chercha Qwellaana du regard pour voir qu'elle n'avait rien. Le cri de victoire d'un homme lui fit tourner la tête. Suffisamment pour voir la silhouette au sol. Le temps s'arrêta.

La silhouette d'Ersa était étendue dans la neige, une flèche fichée dans la poitrine. La louve se jeta à ses côtés. Appercevant le sang qui avait giclé sur le visage de sa soeur, ses yeux qui avait déjà perdu en éclat.

Spoiler:

- Pourquoi ?

- Je t'ai... Sa voix était faible. Elle toussa. Promis. De te ... Laisser vivre.

Les mains de Nora se posèrent sur le corps de sa sœur. Dans un souffle de douleurs, Ersa disparut. Le corps de Nora se tordit, la douleur explosa dans sa tête, lui vrillant le crâne. Elle posa ses mains sur ses tempes. Elle n'entendait plus le monde autour d'elle.

La louve se tourna vers la fmr, son regard doré injecté de sang, sa voix déforme par la douleur et la rage.

- Ne m'approchez... surtout... pas.

Dans un hurlement horrible, elle frappa le sol et une barrière de glace l'isola du monde. On pouvait la voir se débattre, arraché son armure et surtout se transformer. Doublé de carrure dans des bruits horribles et grognements d'animaux. Scène surréaliste déformée par la glace.

Nora se transformant en louve, sans filtre, portée dans la pure folie de sa race.

Par la perte de sa sœur.

La petite humaine me confirma mes théories tout en se montrant compréhensive face aux vagues de questions que j'avais du mal à contenir, m'apportant de nombreuses réponses tout en faisant naitre d'autres zones d'ombre. Je gardais en tête que cela ne faisait pas si longtemps qu'elle maitrisait le clonage et qu'elle ne pourrait étancher complétement ma soif de connaissances sur ce sujet. Savoir aussi que l'on pouvait moduler,adapter certaines capacités à son clone pourrait s'avérer très utile dans certains cas.

Quant à la durée qui semblait illimitée, j'eus un moment d'absence, cogitant intensément sur cette information qui était juste incroyable à mes yeux. Je fus par contre un peu perturbée qu'Ersa et son clone se soient séparé autant de temps, me demandant quelles en avaient été les raisons. Ne la connaissant pas, pour le peu que j'avais vu agir sa copie, je pourrais presque croire qu'il y a avait eu conflit entre elles. Je secouais ma tête de gauche à droite, me disant que j'étais ridicule de penser que l'on pouvait se disputer avec son double au point qu'il y est séparation aussi longue.

Je n'écartais pas définitivement cette hypothèse,comme je le faisais dans mon métier en général, la mettant juste de côté pour en chercher d'autres plus plausibles. J'emmagasinais toutes les informations qu'elle me donnait, ne pouvant qu'imaginer la sensation qu'elle me décrivait, perturbée par ce qui avait attiré mon attention, loin de notre position. Elle avait directement dévié notre trajectoire, demandant à sa jument de bifurqué. Ersa m'affirma qu'elle avait vu quelqu'un, sans qu'il n'y ai a s'inquiéter forcément.

-Hum?...merci. Je n'avais jamais vu un objet pareil auparavant .

J'attrapais l'objet en question qui servait à protéger la vue, le regardant avec attention avant de le porter à mes yeux. J'avais toujours eu tendance,face à des objets insolites où que je n'avais jamais pris en main, de les essayer. Une curiosité qui allait même me pousser à chiper le bandeau d'une liche dans un contexte que je n'aurais jamais cru possible un jour mais ça, c'était une autre histoire. Comme une enfant, je regardais partout sauf la neige, trouvant ce petit dispositif peu confortable. J'étais habituée avec ma magie, d'être exposée à une forte luminosité,contrairement à la rouquine qui devait y être sensible, rangeant discrètement cet objet dans une sacoche pour ne pas l'offusquer:

-Avec un peu de chance, ces terres inhospitalières auront découragé ceux qui comptaient en cueillir. Des aventuriers non préparés auraient eu tôt fait de faire demi-tour en manquant de provision sans savoir par où chercher exactement. -Je n'aurais pas pensé que la Nordique pousse dans une grotte. Au moins, nous serons à l'abri à l'intérieur.

Le froid engourdissait mon esprit, ne pensant qu'à resserrer mon manteau pendant que nous nous rapprochions de notre destination, sans que la température soit plus clémente alors que les rayons du soleil caressaient chaque relief recouvert d'un manteau neigeux. Je vis le fameux village qu'elel m'avait annoncé, se découpant si discrètement dans ce paysage qui n'était composé que de nuances fades. Un panorama à la fois vide et immense, n'ayant comme poésie que le vent qui sifflait sur la poudreuse des airs cristallins aux échos lointains.

Sans détenir une vue perçante de l'aigle, je pus apercevoir des volutes de fumée s'échapper de là où il n'était censé ne plus avoir d'âmes qui vivent. Je levais un sourcil, perplexe, gardant le silence,même quand Ersa descendit de la monture sans un mot. Je l'imitais, sentant une certaine tension dans l'air quand elle attrapa la poignée de son arc, usant de sa magie pour que sa jumelle se joigne à nous. Tout en les suivant, je restais sur mes gardes, pas rassurée face à leur vigilance soudaine,comme si elles présentaient un danger.

Son interaction avec l'animal me fit comprendre que quelque chose se passer, sans que je ne sache quoi exactement. N'arrivant à apercevoir quoi que ce soit,j'enlevais ma capuche pour mieux entendre. Ce fut le bruit de quelque chose qui fendit l'air puis celui d'une silhouette qui s'écroulait dans la neige qui me parvint en premier, découvrant avec effroi de qui il s'agissait. Je gardais mon sang-froid face à ce qu'il venait de se produire, car je me devais de protéger celle qui était maintenant aux côtés de son double, totalement vulnérable.

-Ersa !

En quelques battements d'ailes, je les rejoignis et en m'accroupissant auprès d'elles,érigeant une barrière pour nous protéger d'autres projectiles meurtriers qui ne tardèrent pas à ricocher contre elle. Je diagnostiquais l'état d'Ersa mais il était déjà trop tard, ayant eu seulement le temps d'écouter ses derniers mots qui ne ressemblaient pas à ceux que l'on adressé à un clone ordinaire mais plutôt, comme ceux que l'on avait entre soeur. Je n'avais pas eu le temps de poser ma main vers elle pour tenter de la soigner qu'elle disparut en laissant des trainées de sang sur cette neige qui n'était désormais plus innocente.

-Je suis désolée....Je ne savais pas si ça avait vraiment du sens de dire cela puisqu'elle était encore vivante mais, j'avais ressenti,une certaine détresse entre elles,ajoutant en me remémorant malgré moi ce que j'avais enseveli sous une charge de travail pour ne pas y penser:-Nous devons nous mettre à l'abri.

Une scène qui ne m'avait pas laissé de marbre, me sentant impuissante comme lorsque j'avais vu le corps inerte de ma jumelle dans les bras de ma mère.Mon coeur se serra alors que la clone se tordait de douleur, me relevant en gardant notre protection en place,rivant mes dioptases dans les orbes dorés qui laissaient comprendre la fureur qui s'était emparé d'elle. Elle me somma sans détour,son visage se déformant par la peine, la douleur, de garder mes distances avec elle.

-Pour vous protéger je dois...

Son cri,suivit du sarcophage de glace qu'elle créa, coupa court à ma tentative de la convaincre, commençant à entrevoir la vraie nature de celle aux cheveux flamboyants. Quelque peu surprise,je m'envolais dans les airs, ayant déjà assisté à ce genre de transformation,à quelques détails près. Dans tous les cas, il était plus que préférable que je reste en hauteur, profitant qu'elle revêt sa nouvelle forme sous son cocon de glace pour envoyer des lances de lumières non létales vers ceux qui nous harcelaient de flèches.

Je profitais de ce court laps de temps ou ils étaient désorientés pour leur dire en leur envoyant par télépathie:* Cessez de nous attaquer, nous ne sommes pas là pour vous causer des ennuis* Enfin pas à la base, car en voyant la fourrure tachetée se refléter sur les miroirs glacés,je n'étais pas certain que la membre du RSAF veuille tenir la moindre conversation,sa particularité devenant plus évidente à mes dioptases qui préféraient surveiller ceux qui n'avaient eu aucun scrupule à nous attaquer.

Mais l'un d'eux se mit à rire, disant haut et fort,qu'il revendrait bien mes ailes à prix d'or et la peau surement de celle qui allait agir sous l'effet d'émotion trop forte et violente. Cela fut assez pour que je cesse de les raisonner, m'adressant à celle qui n'allait pas tarder à se laisser guider par une rage aveugle au point que sa véritable nature s'était révélée :

*Nous ne savons pas s'il y a de simples civils ou des enfants.Je vous en prie, essayez de vous contrôler*

Je n'étais pas convaincu qu'elle allait tenir compte de mes propos dans son esprit, car parmi les lycans, seuls quelques-uns parvenaient à rester maitre de leur corps et de leur conscience. Une race maudite que certains craignaient justement à cause de cette instabilité. Prenant les devants avant que la chasseuse ne brise la glace, je fonçais vers nos assaillants, qui étaient sur le point de faire claquer les cordes,effectuant une série d'acrobaties aériennes pour qu'ils ne parviennent pas à me viser, analysant rapidement la situation qui pourrait vite dégénérer à cause d'un facteur que je redoutais :l'imprévisibilité.

Je me stabilisais, brandissant un petit bouclier lumineux pour empêcher des pointes de me transpercer puis je canalisais ma magie pour créer une racine de lumière sortant de la poudreuse,balayant violemment ces soldats contre la bâtisse derrière eux. Je jetais un regard vers Ersa pour m'assurer qu'elle allait bien et dans quelle direction elle comptait aller, prête s'il le fallait, à l'emprisonner dans une cage de lumière pour l'empêcher d'attaquer des innocents.

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message 14 -10

La naine laissa un peu de temps à la valkyrie pour étudier les lunettes. Puis elle sourit à sa remarque :

- En fait, l'entrée est une grotte, on s'enfonce dedans pour tomber sur une espèce de salle ou le plafond est ouvert, protégeant les fleurs du vent, mais leur offrant ce qu'elles ont besoin.

C'était le dernier moment calme avant une tempête des plus sanglante. Sous l'ordre, la jument avait commencé à s'éloigner. Mais Nora n'avait pas pu empêcher le pire, même si c'est Ersa qui s'était sacrifié. La louve ne fit pas attention à la FMR, qu'elle s'était rapprochée avant d'entendre ses mots. Et elle fut trop têtue pour s'éloigner, la louve perdit le contrôle de ses pouvoirs, d'elle.

Son poing frappa le sol, une explosion de glace protégea le processus lugubre qui s'annonçait. Ses mains tremblantes essayées de défaire son armure, réussissant à défaire une grande partie des attaches avant de faire exploser les autres. Sa carrure que se tordait de douleur. Cette fois, elle ne sera pas les dents face à la douleurs. Elle hurlait, grognait, frappait à chaque os qui se brisait pour prendre sa nouvelle apparence. Douleur et rage rebondissaient contre la glace. Se propageant dans la plaine. Puis le calme. Le corps de hyène s'effondra dans son cercueil de glace dans un silence lourd.

À travers cette glace, on pouvait la voir se relever, poser sa patte sur la surface givrée, la griffée. Nora avait entendu le commentaire de la FMR, mais l'avait elle compris ? En avait-elle encore les capacités où était elle redevenu l'animal qu'elle était ?

La glace se brisa, libérant une hyène pleine de rage. Puis, elle disparut. Seules les traces de ses pattes dans la neige indiquaient sa position. La neige volait sous ses pas, projeter par la vitesse de la louve se dirigeant vers l'auteur du premier tir. La plupart des archers s'étaient concentrés sur la Valkyrie, ne prêtant pas attention à la bête qui se jetait sur eux. Et ce fut l'auteur du premier tir qui subit la colère de la louve.

Les pieds de l'homme décollèrent du sol. Un rire proche de l'hystérie, glauque s'éleva en même temps que l'homme battait ses pieds, tenté de hurler. La hyène serra les griffes et de sa deuxième patte éventra l'homme. Elle le jeta contre le mur. Il le percuta dans un bruit sourd avant de chuter dans la neige se vidant de ses entrailles et de son sang. Sans attendre et sans arrêter de rire, elle se jeta sur le deuxième homme lui arrachant une partie du visage. Il s'effondra en hurlant, maculant la neige de son sang. Le troisième connu un sort moins long, mais non moins brutal. Ses griffes se plantèrent dans son ventre pour qu'elle l'attire à lui, il essaya de lever son épée. La louve saisit son bras de sa deuxième patte, plantant ses griffes dans les muscles jusqu'à l'os. Le hurlement de l'homme ne s'interrompit que lorsque la mâchoire de la hyène lui broya le crâne.

Le corps tomba sans vie pendant que le sang, les os et matières cérébrales tombèrent de sa gueule, maculant son pelage et le manteau neigeux. Le pelage brun couvert de rouge accompagné à nouveau ce rire caractéristique. Donnait une autre teinte au paysage neigeux. Passant de la pureté à la mort en un instant.

D'autres hommes arrivèrent, mais cette fois en armure. La bête se lançant, enjambant les mourants qu'elle avait provoqués, ceux que Qwellaana avait fait. Pour se concentrer sur la nouvelle menace. Elle se jeta sur le premier venu, sauta pour le faire basculer. Il tomba, son armure se déforma sous l'impact et le poids de la lycan. Elle put entendre les os de la cage thoracique se briser. Les autres approchés pour aider leur compagnon qui poussait des cris déformés par la douleur. Elle planta ses griffes dans le défaut d'armure du bras et tira de toutes ses forces.

Le bras céda, restant dans les pattes de la créature. Elle accueillit le deuxième en frappant de ce bras. Projetant du sang partout et que le son sourd et glauque résonnait dans le casque du guerrier. Ce rire, qui continuait de raisonner, les rendait fous. Le premier tomba sous le coup, un deuxième frappa et elle se recula en frappant un nouvel arc de cercle avec cette arme morbide. Le deuxième se recula, trébucha et se rétama lourdement au sol.

- Daniel ! Fortes...

Le hurlement de la hyène couvrit la fin, empêchant de savoir s'il y avait une fin à ce nom. Nona, où ce qu'il en restait, Sacha cet amas de viande qui n'avait rien d'efficace pour récupérer une épée au reflet cuivré. Sa patte griffue se referma sur le manche. Sans réellement se mettre dans une position de garde, elle s'avança et le guerrier s'avança frappant de taille. Dans un geste fluide, elle repoussa la lame. Et son rire repris. Pendant qu'elle ne faisait que repousser la lame de son adversaire. Puis, quand elle en eu marre de ce jeu, l'arme accédera.

La passe d'armes fut assez courte, elle écarta l'épée d'un coup de taille, et frappa du haut en bas, broyant autant qu'elle coupait. Il s'effondra dans une nouvelle mare de sang et d'organes. Et la cacophonie repris, la louve se lança. Frappant le premier qui se présentait faisant voler son bras dans une giclée de sang, puis sa tête. Le deuxième prit un coup d'épée plein plastron, entaillant l'acier avant que l'épée ne cède. La pointe resta ficher dans la poitrine de l'homme. Nora se retourna pour lancer le reste sur un des hommes qui avait commencer à fuir. L'arme siffla avant de se planter dans le dos de l'homme qui s'effondra sans cérémonie. Le rire s'arrête, le calme se pose un instant.

La hyène reste immobile, les yeux clos, reniflant l'air pour trouver les fuyards. L'odeur du groupe ayant préféré s'enfuir lui vint aux narines, et une autre plus concentré au niveau de la salle principale. Celle la sentait en care l'acier , le sang.

La louve tourna la tête vers les civils qui fuyaient et émit juste un rire, avant de se diriger vers celle qui enfermait les hommes en armes. Ceux qui avaient commençaient le combat. Et puis chassé des cibles qui ne se défendait pas, cela n'avait aucune valeur.

Bientôt, la hyène ensanglantée reprendrait la violence se jetant contre la porte pour l'ouvrir de force, l'enfoncer avant de semer à nouveau la mort.

Le crissement des griffes contre la glace me fit tourner la tête, sachant que d'une minute à l'autre, la lycan allait s'échapper de sa propre prison de glace, de ces notions humaines qui deviendraient plus animales. Les fissures puis les craquements, plus bref que sa transformation précédente, cessèrent pour laisser place à cette forme que je n'avais jamais vu auparavant. Avait-elle les mêmes capacités que ses semblables ou seule sa forme différée ?

Je m'étais perdue une poignée de secondes,par habitudes, dans des théories qui pourraient expliquer son apparence particulière. Je me repris, quand elle disparut,écarquillant légèrement les yeux de surprise. Voilà la pire chose qui pouvait arriver en ce moment même. Que je ne puisse pas suivre son trajet ou presque. Je n'avais pas besoin d'une vue performante pour voir à mon grand soulagement,ces énormes traces dans la neige,qui ne laissa aucun doute sur la direction qu'elle prenait. Je faillis oublier ceux qui parvinrent à se relever,repoussant leurs flèches en brandissant mon petit bouclier de lumière juste à temps avant leur dernière tentative de m'abattre.

En effet, la course d'Ersa s'arrêta sur eux qui avaient maculé la plaine blanche du rouge de leurs entrailles. Une scène qui n'était pas plaisante à voir sans que cela ne me choque, ayant depuis toute jeune était témoin de la manière dont était composé le corps des humanoïdes par la prédisposition de mes semblables à tuer ceux ne pouvant porter d'enfant. Pendant que les valkyries tentaient de m'enseigner les points faibles à partir de corps inertes, de mon côté,j'avais cherché à comprendre comment il fonctionnait pour apprendre à guérir ceux pouvant l'être.

Alors voir cette scène me rappelait des souvenirs, dont ceux des victimes que j'avais dû soigner ,qui avaient subi une attaque provenant d'un lycan qui était pour la plupart, irréversible. Les craquements, la violence des coups que la tachetée infligea ne dérogea pas à ce fait, ne laissant aucune chance à ces soldats qui nous avaient attaqués et touchés Ersa.Je me demandais d'ailleurs comment se passer le clonage à ce niveau, si elles ne s'étaient fusionné à temps pour que la Ersa originelle ne meurt définitivement. Ce n'était pas comme j'avais le luxe de penser à ça, faisant de mon mieux pour la protéger des autres archers qui s'étaient déployés dans différentes directions, leur privant de leurs flèches grâce à ma télékinésie.

Je les renvoyais sur eux en visant leurs points vitaux ou aux endroits que leur armure ne couvrait pas leur peau, me cachant derrière certaines structures en restant toujours en vol pour éviter que l'on ne me cible,bien que la lycan ait fini par être leur priorité tant elle était effrayante par l'écho de son rire sardonique qui se répercutait sur tous les murs, en ultime avertissement pour ceux qui hésitaient à prendre la fuite. Ceux la même avait été pris en chasse par Ersa qui s'était ensuite immobilisée pour en repérer d'autres, prête à répandre la terreur et de la couleur.

Je profitais de cette courte accalmie pour situer ceux qui ne prenaient pas part au combat, me posant sur le toit de l'habitation d'où ils sortaient en me penchant légèrement. En me voyant, certains emportèrent leurs enfants en récitant des prières,pensant que j'allais répandre la mort,que je sois une ange ou une valkyrie. J'envoyais un message par télépathie en leur assurant qu'aucun mal leur serait fait s'ils restaient enfermés dans un bâtiment plus éloigné puis j'allais vers celui qui contenait certainement d'autres combattants au vu de la réaction de la lycan.

Au moins, je n'avais pas eu recours à la force avec Ersa pour protéger ceux qui n'avaient rien demandé, se détournant complétement des civils pour se concentrer sur ceux pouvant nous causer des soucis. Je n'étais pas certaine par contre que cela valait la peine de tous les tuer cependant. Je me questionnais sur les choix qui me restaient, alors que la pourvut de griffe s'apprêtait à atteindre la structure. Rapidement, j'adressais un message à Ersa,sans savoir si elle m'entendrait:

*Beaucoup sont morts déjà,certains voudront certainement abandonner maintenant. Je ne souhaite pas qu'ils payent pour les quelques-uns qui nous ont attaqués. J'aimerais autant qu'ils puissent revoir leurs enfants s'ils en ont.Je vais tenter de leur demander de lâcher les armes *

Puis je descendis pour me coller à un mur près d'une fenêtre, pour me permettre de trouver discrètement avec mes dioptases celui qui semblait avoir pris la tête du groupe. Il était composé d'une dizaine d'individus armés,communiquant avec celui que j'avais choisi sans remuer les lèvres:

*Si vous vous rendez maintenant, je retiendrais la lycan de vous faire du mal*

L'individu en question se tourna,chercha d'où pouvait provenir cette voix dans sa tête jusqu'à voir une partie de mon visage dépasser de la vitre puis ferma le poing en laissant juste dépasser son majeur, histoire que je comprenne bien le message. Il galvanisa par la suite les autres en criant qu'ils allaient s'enrichir avec leur futur trophée,m'arrachant un soupir désespoir. Je ruminais intérieurement,non pas pour ce geste grossier mais parce qu'ils couraient droit à leur perte.

*Ils refusent*

Au moins,nous leur avions laissé une chance, même s'ils ne le méritaient pas vraiment compte tenu de leur raison de nous attaquer.Heureusement,Ersa et moi étions des créatures complétement différentes et à la fois, très complémentaires.Nous étions capables de faire face à cette menace,elle en s'occupant offensivement de nos ennemis en engageant le combat au corps à corps tandis que moi je restais en retrait pour la protéger et temporiser le combat qui allait se dérouler dans un environnement clos. Ce qui allait être moins évident à gérer.

Toujours postée de l'autre côté du bâtiment près de la fenêtre pour être à une distance raisonnable d'Ersa qui aurait tôt fait de me confondre avec un soldat, je lançais une pierre qui brisa le verre, surprenant les individus à l'intérieur. Sans tarder, je braquais un faisceau lumineux sur eux,augmentant l'intensité pour les aveugler, tandis que des cris de douleur retentir à l'intérieur. Par la douleur que j'infligeais à leurs yeux qu'ils parvinrent en vain à protéger. Je m'arrêtais de peur que si je tardais trop, la lycan fasse partie du lot. J'écoutais attentivement ce qui se dérouler, scrutant la pièce prête à intervenir.

Codage par Libella sur Graphiorum

Message 15-11

La hyène s'était lancée dans sa vengeance. L'expression pure de ce qu'était sa véritable race. Nora ne parlait pas, n'exprimait rien d'autre que ce qu'elle était il y a un an. Une bête sauvage qui ne pensait qu'à verser du sang.

Les hommes avaient commencé à verser le sang. D'une flèche. Il avait ouvert les hostilités, elle y avait fait honneur en versant celui de toutes les personnes debout. Elle ne s'en rendrait pas compte toute de suite, mais elle n'avait pas été seule lors de ce combat.

La louve enragé se trouvait devant la porte, à se jeter dessus de manière plus sauvage qu'efficace. Elle avait vu la valkyrie qui ne s'envolait jamais loin. Puis sa voix résonna dans la tête de la lycan. Enfin quelque, la colère de la louve la rendait sourde à la demande de la valkyrie. Elle entendait les mots, mais n'y prêtait aucune importance. Mais c'est comme si cela avait créé un déclic dans son esprit.

La lycan s'était figée, le rythme de son rire avait ralenti. C'était comme si son esprit avait quitté son corps, comme si au final, elle avait suivi l'ordre de la valkyrie. Ce qu'il restait de Nora ferma les yeux. Se concentrant sur les odeurs et les sons. Elle capta quelque chose qui aurait été insignifiant pour beaucoup, mais pas pour elle. Des craquements funèbres.

La hyène trépigna, se balançant de droite à gauche lentement, tel un pendule. Elle était le prédateur, celui qui n'avait pas besoin de prendre des gants. Puis le retour de la Valkyrie. Même elle avait accepter leur condamnation. Le rire de la hyène s'arrêta, comme avant une attaque. Mais elle ne bougea pas. Laissant le silence s'installer sur l'endroit devenue cimetière.

Puis sans prévenir, comme le claquement de la corde d'un arc, la louve s'élança, prenant toute sa vitesse, toute sa force pour percuter la porte. Le bois craqua, céda. Le battant s'ouvrit dans un fracas tonitruant. Nora n'eut pas le temps d'analyser son environnement que deux pattes la saisir et l'envoyèrent voler à travers la pièce. Elle percuta le mur du fond dans un bruit sourd, accompagnait d'un piaillement aigue.

D'un bond, la louve se remit sur ses pieds. Détaillant les hommes restants, presqu'une dizaine d'hommes et surtout l'origine de son vol plané, un lycan plus impressionnant que la hyène, ce qui n'était pas très difficile. Chaque homme se cachait derrière un bouclier et derrière le lycan qui approchait, équipé d'une armure déformée par la transformation. Le rire de la hyène s'éleva à nouveau pendant qu'elle penchait la tête sur le côté. Ses pattes s'activèrent lentement, comme si elle redécouvrait leur utilité.

Sa mâchoire claqua, ses doigts se plièrent dans une série de mouvements. Son pelage disparut sous une armure de cuir renforcé d'acier. Son épée longue apparut dans sa patte. Une magie si simple que même la sauvagerie savait l'utiliser.

La tension se sentait dans l'air, puis les deux lycans se lancèrent l'un contre l'autre. La hache de l'adversaire siffla et fut accueillit par une parade de la lame de la louve. La violence repris de plus belle, augmentant à chaque nouveau coup qu'échanger les deux guerres bêtes. Les autres soldats n'osaient pas s'avancer. De peur de se retrouver au milieu de cette tempête d'acier.

L'épée frappait, reculé, pivotée, frapper sous un nouvel angle. La bestialité qui profitait d'un entraînement militaire. Le manche de la hache accueillait le coup presque à chaque fois, où le déviait suffisamment pour qu'il s'échoue sur l'acier de la protection du lycan. Puis un son brisa cette bulle, celui d'une lame se brisant. Le regard de la hyène se posa dans celui du lycan. Elle y vit sa victoire. Pendant que son bout de lame volait et retomber, le reste de la lame posé contre l'acier de la cuirasse. Le sourire de la hyène déforma de nouveau son visage et la lame racla l'acier pour remonter. Se fichant dans la mâchoire du lycan, figeant son corps de géant.

Il s'effondra sans vie, la tête transpercée par ce bout d'épée. Le rire de la hyène repris pendant qu'elle récupéra la hache du mort pour la dresser entre elle et les survivants. Toujours derrière leur protection d'acier et de bois. L'arme tourna au-dessus de sa tête, menacent les autres de ce fil d'acier. D'un bond, elle rejoignit la porte pour les empêcher de fuir. D'un pas, elle désigna sa première cible, la hache décrivit un geste vertical, de bas en haut, arrachant le bouclier du bras dans un craquement horrible. L'homme hurla de douleur, un instant, l'instant où la hache revint pour se ficher dans sa nuque. Nora retira l'arme du corps pour se lancer sur le deuxième. L'arme siffla, brisa la frêle protection qu'il érigeait. Le bouclier se brisa et l'acier attaqua le bras du défenseur. Elle l'attira à lui pour le frapper d'un coup de patte dans la nuque pour le laisser s'effondrer.

Rapidement, chaque coup ouvrait les défenses les corps de ses hommes. Répandant sang et entrailles sur le plancher de ce hall. Un nouveau déchaînement de violence. Sous les hurlements de douleur, de peur. Le sang maculait désormais la hyène, sol et mur pour te peindre une scène d'horreur. Chaque coup de pinceau rem placée par un coup de hache, la peinture par le sang. Bientôt, la dizaine de soldats s'était transformé en tas de cadavres démembrés, seuls deux hommes tremblants qui regrettaient leur choix. Chacun prit une direction pour essayer de se sauver de l'emprise de la louve. Elle attrapa le bouclier du premier, faisant glisser le manche de la hache.

Elle arma son bras, la hache s'envola, traversa la distance pour se planter dans le dos du fuyard dans un bruit glauque. Sans cérémonie, il s'effondra dans la neige passant la porte par l'élan offert par l'arme volante. La concentration resta sur celui qui était entre ses pattes. D'un coup, elle l'avait plaquée contre le mur, son bras avait pris un angle le non-naturel dans un bruit sec. L'homme hurla de douleur, qui fut étouffée par la patte de la lycan qui écrasa son torse. Les griffes se plantèrent dans les protections et la peau. Le hurlement devint gémissement, la patte arracha les Os, pénétra encore un peu plus dans le corps. Le sang qui s'écoulait le long du pelage tacheté.

Et ce fut la fin de la violence par un claquement de dents. Elle broya le visage de l'homme entre ses mâchoires. Avant d'abandonner le corps. Sans plus attendre la hyène se dirigea vers la cheminée, son regard se posa sur le feu. Elle resta immobile, les flammes dansaient sur l'or de ses pupilles.

Un bruit résonna. La fuite des civils, l'arrivée des renforts Est ce que cela avait une importance ?

Nora emmargeait peu à peu de sa crise, de la perte de son clone, de sa sœur. Elle avait commencé à s'habituer à ne plus être seule.

- Une vie... Seule. Une pièce aux deux mêmes côtés. Incomplète, inutile.

Un bruit la tira de ses pensées. Elle signa à nouveau pour faire apparaître sa lame brisée, le sang du lycan s'écoulait le long de l'acier, tombant en goutte-à-goutte sur le sol. La voix gutturale de la hyène résonna à nouveau dans cette salle horrible.

- Il n'y a plus rien. Si c'est une vengeance, rejoignez-les. Sinon partez, refaites votre vie. Si c'est vous Qwell, passer leur le message. Les porteurs d'armes sont morts, qu'ils portent l'espoir ailleurs.

Parfois, certains optimistes disaient : Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, à ça la louve ne pouvait que répondre.

- Putain d'optimiste.