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    Jean Bressac
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    qui suis-je ?:
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  • Mer 22 Nov - 19:00
    Leonora avait gracieusement accepté la bougie que lui offrit Bressac, mais elle ne semblait pas avoir été particulièrement réceptive à son tour de magie. L’instant qu’ils avaient partagé plus tôt, en revanche, avait été lourd de promesses et de sous-entendus. Incapable de discerner le visage de la jeune femme, Jean avait deviné son trouble par l’émotion qu’il avait perçue dans son souffle et le silence qui s’en était suivi. Immobile, elle avait tressailli sous sa caresse, ce qui ne fût pas sans confondre Bressac, qui avait craint que son geste ne fût déplacé au vu des circonstances et du mouvement de recul qu’avait eu la jeune aristocrate plus tôt près du lac. Se pouvait-il que la langueur qu’il éprouvait fût partagée ?

    Leonora, de son côté, ne s’était pas départie de son humour, et avait adroitement filé sa métaphore non sans l’achever par une espiègle insolence. Aurait-il le courage de mener le larcin à son terme ? Ah ! mais quelle impudence.

    - Sachez, Madame, que je n’abandonne jamais ce que j’entreprends, répondit théâtralement Bressac. Excepté lorsque je renonce à mes intentions.

    Mimant une profonde détermination, il se dirigea vers le fond de l’allée centrale, où il avait repéré plus tôt les râteliers à trous obliques qu’on avait probablement disposés là pour conserver des bouteilles de champagne. Il les trouva conformément à son souvenir, soigneusement alignées et penchées, le goulot vers le bas, afin de faciliter la tâche du sommelier qui devait les remuer chaque jour pour éviter que les lies ne s’accrochent aux parois de la bouteille. Bressac en saisit une au hasard qu’il examina à la lumière de la bougie que tenait Leonora. Le verre, plus épais que celui d’une bouteille ordinaire, ainsi que le sceau qui arborait l’emblème d’un célèbre vignoble de la région, étaient autant d’indices qui confirmaient qu’ils avaient trouvé le précieux breuvage. Après avoir déchiffré la date de mise en bouteille qui figurait sur la cire, il la présenta à sa complice, un sourire victorieux sur les lèvres.

    - Je crois que ce champagne saura ravir votre palais, Madame, bien que je n’en boive moi-même que rarement – c’est-à-dire, jamais. Mais où serait le plaisir, si l’on ne découvrait pas des territoires inconnus de la vie ?

    Il réalisait qu’ils ne trouveraient probablement pas de verres ici. Il leur était certes possible d’en obtenir, mais il leur faudrait se faufiler dans la cuisine, et la tâche était loin d’être aisée. Le soupirail par lequel ils étaient entrés était bien trop haut pour s’y hisser, et le seul meuble dont ils pouvaient se servir comme appui avait été fracturé lors de leur descente. Leur seule issue était donc la porte qui avait été verrouillée plus tôt par le majordome, et parvenir à la franchir ne serait pas trivial. Jean parviendrait peut-être à crocheter la serrure s’il y consacrait suffisamment de temps et qu’il ne se faisait pas surprendre en pleine tentative d’effraction, mais il ne voulait pas se montrer trop adroit à cet art devant sa noble compagne. Il pouvait en effet expliquer qu’il avait ouvert le meuble du sommelier en tirant un peu fort sur la serrure branlante et rouillée, mais il lui serait difficile de justifier sa capacité à crocheter toutes les serrures de l’établissement.

    Tranchant pour lui la question, des pas se firent soudain entendre dans l’escalier qui menait à la cave. Le majordome était-il de retour sitôt après avoir fini sa première ronde ? Dans un élan instinctif, Bressac se rua vers la sortie, déposa la bouteille dérobée sur le sol, soigneusement calée à côté de la porte pour qu’elle ne fût pas offerte aux regards, et revint promptement vers sa complice. Leur faudrait-il à nouveau éteindre leur bougie pour se cacher et répéter la douloureuse pérégrination qu’il avait dû faire plus tôt en manœuvrant maladroitement dans le noir ? Jean avait une idée plus osée, délicieusement périlleuse, et parfaitement absurde. Si la jeune aristocrate était en quête de frisson, comme le suggéraient ses provocations, il serait bien dommage qu’elle ne fût pas servie.

    - Vous me faites confiance ? demanda-t-il en lui prenant les mains et la regardant d’un air de défi.

    Ils n’avaient guère le temps de préparer l’espace comme il l’aurait souhaité, mais quelques instructions simples et beaucoup de malhonnêteté suffirait sans doute à produire l’effet escompté. Du moins, il l’espérait.

    - Baissez la tête, gardez les yeux clos, et tenez la bougie comme ceci, intima-t-il en la lui faisant tenir à deux mains, devant elle, d’une façon presque religieuse. Et surtout, ne dites mot.

    La discrétion avait ses vertus, mais la témérité était parfois l’approche la plus efficace. Et s’il menait généralement ses affaires dans le calme et la subtilité, rien n’enchantait tant Bressac que d’impromptus coups de théâtre. Sa complice partagerait-elle son goût douteux pour l’excentricité ? Il allait bientôt le découvrir, car les bruits de pas s’étaient rapprochés au point qu’il s’attendait à voir la porte s’ouvrir d’un instant à l’autre.

    - Il y a quelqu’un ? hurla soudain Bressac comme s’il avait le diable aux trousses. Je suis enfermé dans la cave ! Est-ce qu’on m’entend ?

    Après quelques instants, la porte s’ouvrit et le vieil homme parut de nouveau dans la cave. Il leva sa lanterne pour révéler la personne qui l’avait interpellé et ne cacha pas sa surprise lorsqu’il le reconnut.

    - Monsieur Bressac ? observa le vieil homme, perplexe.

    Il avait pensé surprendre de jeunes canailles ou un alcoolique quelconque de la région, mais il ne s’était pas attendu à ce que son voleur fût un hôte de cette auberge. Bressac était un ornithologue respecté, qui honorait les paiements de sa chambre en temps et en heure, et qui séjournait ici depuis le début de la semaine. C’était un hôte paisible, croyait-il savoir, qui ne rentrait généralement qu’après une longue journée passée en ville à négocier les droits de publication de son encyclopédie, et leurs échanges avaient été plutôt cordiaux jusqu’ici. Que faisait-il donc seul à cette heure et dans un tel endroit ?

    - Edouard ! s’exclama Jean, visiblement soulagé. Votre secours est inespéré, car je serais mort de froid si vous aviez attendu plus longtemps pour me libérer de cette cave lugubre. Ne m’entendiez-vous pas vous appeler ? Encore un peu et je vous jure que je me serais changé en statue de glace.

    Face à l’incongruité de la situation, le majordome eut un instant d’hésitation.

    - je suis navré, je ne m’attendais pas à vous trouver ici… j’ai effectué ma ronde tout à l’heure, et la porte était verrouillée…

    Ne masquant plus sa surprise, le vieil homme le dévisagea curieusement derrière ses sourcils broussailleux.

    - Puis-je demander des explications à Monsieur ?

    Bressac se fendit d’un sourire gêné, visiblement honteux.

    - Pour tout vous dire, Edouard, les raisons qui m’ont mené ici sont si risibles que je craindrais de les confesser si je ne vous savais pas si bon caractère. Me promettez-vous la discrétion la plus absolue sur ce sujet ? Si cette aventure venait aux oreilles de mes collègues, vous pouvez être certain que j’en entendrai parler sur mon lit de mort.

    - Si vous le souhaitez… vous avez toute mon attention.

    « Voici donc la soirée que je viens de passer. Je rentrais de ma promenade habituelle autour du lac, lorsque j’entendis un chant étouffé que je pris d’abord pour celui d’un oiseau. Cette mélodie était fort singulière car je n’en connaissais ni les accents ni la tonalité, ce qui est dans cette région suffisamment inhabituel pour piquer la curiosité d’un ornithologue. Désireux de découvrir l’espèce qui produisait de tels sons, je me mis en quête d’en trouver la source, car ils semblaient à la fois très proches et pourtant étouffés, comme s’ils me parvenaient à travers une épaisse muraille. Tendant l’oreille, je fis le tour de l’auberge, et remarquai que les sons semblaient provenir de sous mes pieds, dans la cave. Je m’apprêtais donc à rebrousser chemin, pensant avoir élucidé la source de ces bruits et convaincu d’avoir affaire à des pigeons, lorsque j’entendis cette fois non pas un chant, mais une plainte. En m’approchant du soupirail, je discernai bientôt une voix de femme ; ce que j’avais pris pour un chant au premier abord, ressemblait désormais à des sanglots étouffés et désordonnés. La pauvresse semblait fort accablée, car elle ne réagissait pas à mes appels et je n’obtins aucune réponse d’elle malgré mes efforts pour me faire entendre. Songeant qu’elle était sans doute blessée et dans l’incapacité de me répondre, je me faufilai précipitamment par l’ouverture pour lui venir en aide. C’était là une bien mauvaise idée, je le réalise, car n’ayant pu emporter avec moi ma lanterne, je me retrouvai seul et aveugle dans l’obscurité. Tout en me guidant maladroitement dans les ténèbres, j’appelai à nouveau la malheureuse, mais je n’obtins pour toute réponse que le silence. Après avoir passé plus de temps que je ne voudrais l’admettre à la chercher, je réalisai que j’étais seul dans cette cave. Les gémissements que j’avais cru entendre s’étaient tus, et je n’entendais désormais que le bruit de mes propres pas résonner sous la voûte. Tout ceci n’avait-il été que le fruit de mon imagination ? Je perçus finalement un rire étouffé qui s’évanouit dans l’obscurité, et je réalisai alors que ce que j’avais légitimement pris pour des appels à l’aide n’étaient en réalité que les facéties d’un marmot qui venait de me jouer une farce bien cruelle. C’est du moins ce que je crois, car je ne vois pas d’autre explication à cette étrange mésaventure. Mais permettez-moi de m’expliquer.

    Vous connaissez sans doute cette absurde rumeur, selon laquelle on aperçoit parfois une jeune femme, aveugle et toute de bleu vêtue, errer silencieusement de nuit dans les vieilles caves et les maisons abandonnées. Tenant un cierge à la main, celui-là même qu’on aurait déposé sur sa sépulture le jour de ses funérailles, elle attire les badauds et les curieux par des chants et des plaintes semblables à celles que je crus entendre tout à l’heure. Qui est cette dame et d’où vient exactement cette croyance, je n’en sais rien, si ce n’est que des villageois impressionnables ont probablement attribué le chant de certains oiseaux, connus pour établir leur nid dans les caves, aux gémissements d’un spectre. C’est là un phénomène bien connu, si vous me demandez mon avis, que l’imagination maladive de notre espèce nous fait attribuer des explications fabuleuses à des phénomènes au demeurant parfaitement naturels, et que nous expliquons d’ailleurs aisément une fois exposés à la lumière de la science. J’ignore la suite de cette légende, mais l’on prétend dans les villages qu’aucun de ceux qui ont croisé le regard de cette dame ne sont revenus pour en témoigner. Voilà bien une histoire à dormir debout, si vous me permettez l’expression, et je ne sais qui s’amuserait à ce genre de plaisanterie, sinon un garnement du coin qui ne sait occuper son temps autrement.

    Je vous laisse donc juger du ridicule que m’inspire ma crédulité, car je suis descendu ici en croyant venir en aide à une dame en détresse, et me voilà sottement enfermé dans l’obscurité et le froid. C’est tout de même une façon fort singulière d’achever une soirée qui avait été jusqu’ici parfaitement agréable. Oserais-je vous confier que je crus apercevoir, à ma grande honte, une silhouette disparaître plus tôt au coin de cette allée ? Jugez donc du pouvoir de suggestion qu’ont ces fariboles sur l’esprit d’un homme fatigué et privé du sens de la vue. J’ai bien tenté de remonter par le soupirail en m’appuyant sur la vieille table que vous voyez là-bas, mais vous savez comme sont ces vieilles maisons… pleines de souvenirs centenaires et de meubles qui ne tiennent pas. »

    Le majordome, bien que coutumier des farces que jouaient parfois les chenapans de la région aux touristes fortunés et souvent trop crédules, n’avait jamais entendu parler de cette légende que Bressac venait d’ailleurs d’inventer de toute pièce. Distinguant soudain la faible lueur qui brillait derrière l’ornithologue, il fit quelques pas de côté et brandit sa torche pour découvrir une jeune femme brune, silencieuse, qui était restée coite et immobile derrière lui. La lumière de la bougie, qu’elle tenait à hauteur de poitrine, projetait de drôles d’ombres sur son visage baissé, dont on devinait à peine les yeux qui se perdaient dans la pénombre.

    - C’est en effet fort curieux. Et… madame vous accompagne dans cette expédition ? demanda-t-il en réprimant un frisson.

    Jean regarda autour de lui, surpris, et après avoir attentivement scruté l’obscurité comme s’il regardait directement à travers Leonora qui se trouvait pourtant juste sous ses yeux, se tourna de nouveau vers le majordome en poussant un soupir de soulagement.

    - Voilà que vous vous y mettez vous aussi ! S’exclama Bressac dans un rire nerveux. Vous voyez, vous me faites marcher et moi, je vous crois sans réfléchir.

    Mais le vieillard ne le regardait plus, ostensiblement préoccupé par la longue robe bleue de la dame brune et la bougie qu’elle tenait entre ses mains.

    - Vous… n’êtes pas avec Madame ? insista-t-il, de plus en plus pâle.

    Jean affecta un air ennuyé et inquiet.

    - De grâce, Edouard, épargnez-moi ces plaisanteries car je vous assure que je les trouve de mauvais goût. De qui me parlez-vous ?

    [hrp]
    Etant donné l’énormité du mensonge et le score limite obtenu au dé, je te laisse décider si tu veux aider Jean à convaincre le majordome de ses inepties ou si tu veux procéder autrement :p
    On peut poursuivre en laissant la suite au hasard ou via le RP, selon ce que tu préfères. Bref, tu es libre Wink
    [/hrp]

    Le majordome:
    La Veuve Noire
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    Leonora de Hengebach
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 31 Déc - 3:16
    Les moments partagés qu'elle avait interprétés comme des signes d'un intérêt romantique se révélèrent, selon elle, être simplement des démonstrations d'affection quasi fraternelle. Un sentiment de malaise s'installa alors qu'elle prenait conscience de la disparité entre ses attentes et la réalité des agissements de Jean. Celui-ci faisait même semblant de ne pas comprendre ses allusions pourtant sans équivoque. Elle s’était donc fourvoyée.
    Mais elle se torturait l’esprit inutilement. Comment pouvait-elle s’égarer ainsi dans de telles pensées alors qu’ils ne se reverraient sans doute jamais ? La faute à la solitude qu’elle entretenait depuis deux années pour laquelle elle avait une parfaite satisfaction ou celles des émotions qu’elle n’avait plus ressentis depuis ses seize ans face à un Ethan tout à fait irrésistible ou alors le reste des effluves du vin qu’elle avait bu bien plus tôt. Le tout devait la rendre plus sentimentale. Oui, ce ne pouvait être que cela. Son manque d’expérience sur le sujet lui jouait des tours, comme ce soir.

    Le voilà donc parti à la recherche d’un breuvage d’excellence. Léonora observa Jean avec attention alors qu'il se trouvait face à une sélection de bouteilles de champagne. Elle remarqua la manière dont il scrutait les étiquettes, prenait chaque bouteille avec précaution, peut-être en évaluant leur qualité ou en se remémorant des souvenirs associés à chacune. Dans ce moment d'observation, Léonora ressentit une nouvelle facette de cet homme. Les gestes de Jean étaient délicats, précis, prenaient maintenant une dimension plus tangible et réelle alors qu'il se concentrait sur le choix du champagne. Il revint vers elle avec une bouteille. Elle remarqua la lueur dans ses yeux à la lumière de la chandelle qu'elle tenait, cette lueur dansante de la flamme accentuait les détails de la bouteille, du visage de l’homme, tout en créant une atmosphère chaleureuse dans la cave.
    Lui, concentré sur ce qu’il tenait entre les mains, semblait apprécier le moment. Peut-être partagerait-il quelques anecdotes sur cette cuvée spécifique ? Cependant, Léonora ne pourrait percevoir aucune passion pour le champagne dans les paroles de Jean, puisqu’il avoua ne jamais en consommer. Elle sourit légèrement en réponse à ces paroles  et dit avec un brin d'amusement dans la voix :

    Vous avez un talent indéniable pour choisir le champagne, Monsieur. J'apprécie votre dévouement à l'art de la découverte. C'est vrai, où serait le plaisir dans la vie sans ces petites explorations ?

    Elle accrocha son regard à celui de Jean.

    Je suis impatiente de découvrir ce que cette bouteille à offrir à nos palais, même si cela signifie explorer ensemble un territoire que vous visitez rarement, voire jamais… Alors nous devrons trinquer à la découverte de nouveaux horizons !

    Pour la seconde fois, les voilà interrompus. Cela devait être un signe du destin qui les rappelait à la raison. Etait-il temps pour eux de se séparer ? Une nouvelle fois, Jean se montra fort déroutant dans son excentricité, son plaisir du jeu sans limite, à la frontière de l’inacceptable. Mais il y avait quelque chose desimple et de rafraîchissant dans tout cela.
    Il lui prit les mains et dans une demande soudaine de lui faire confiance et de se tenir là telle une statue Reikoise en attendant que cela se passe, la jeune femme lui chuchota.  

    Etes-vous sérieux ?

    Léonora releva un sourcil avant de lever les yeux au plafond en secouant la tête amusée, puis se tenait comme il le souhaitait. Silencieuse, aveugle à prier elle ne savait qui. Cela dit, son exécution était parfaite, les divinistes seraient fiers d’elle en la voyant…
    Puis il se mit à crier pour se faire entendre du majordome qui ne tarda pas à le rejoindre. Puis ce qui se passa ensuite était tout à fait surréaliste. Le laïus de Jean était si énorme que cela ne pouvait être cru par une personne saine d’esprit. Mais la crédulité du vieil homme était telle que plus c’était gros, plus cela passait. Il remarqua enfin sa présence, la pensant être une espèce de spectre de mauvais augure. La seule crainte de Léonora était qu’elle soit reconnue. Mais si la vue du vieux n’était pas si bonne, cela passerait, comme tout le reste.

    Puisqu’il voulait jouer, il allait être servi. Jean, dos à elle ne vit rien à ce qui allait se passer. La  brune sous ses airs de fantôme, leva lentement les yeux sur ce pauvre homme tout en restant immobile. Un frisson de terreur le traversa et pouvait se lire dans son regard alors qu’elle lui souriait de manière inquiétante. Soudain, quelques éclairs tombèrent autour l’auberge et illuminèrent un instant la cave avant que Léonora ne disparaisse pour de bon, laissant la chandelle tomber au sol et de fuir à toute vitesse et de ne laisser derrière elle, qu’un léger courant d’air et  la place du vide, avant de claquer la porte, histoire de rendre le moment plus horrifique.

    La noble Républicaine abandonna ainsi Jean et le Majordome, profitant que la porte de la cave soit ouverte pour regagner sa chambre aux regards discrets des autres clients qu’elle aurait pu croiser. Jean pourrait ainsi se dépêtrer seul. Elle, entra en trombe dans sa chambre pour réapparaitre aux yeux d’un Ronan surpris, l’épée pointée sur elle avant de la ranger en pestant.

    J’aurai pu vous transpercer… Vous a-t-il importuné ?

    Non, tout va bien Ronan, je suis rentrée maintenant, tu peux regagner ta chambre.

    Il s’exécuta en grommelant sans en demander d’avantage, habitué aux disparitions nocturnes de la Baronne. Elle, resta de longues minutes contre la porte, encore perturbée par cette soirée qu’elle se repassait dans la tête. Qu’elle fut sotte de s’imaginer qu’elle pouvait l’intéresser, il voulait simplement s’amuser, c’était maintenant une évidence. Mais ces sensations furent très agréables en un sens et rien que pour ça, elles valaient la peine d’être vécues.
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  • Lun 20 Mai - 11:01
    Lorsqu’il s’était retourné pour comprendre à qui le vieil homme faisait référence, et tout en feignant de ne pas voir sa complice qui se tenait pourtant juste derrière lui, Jean avait été enchanté de découvrir que Leonora se prêtait au jeu et qu’elle jouait son rôle à la perfection. Oh ! comme elle était parfaite. Pâle et délicate Vénus immobile dans l’obscurité, qu’il eût été difficile de ne pas admirer l’élégance de son maintien et l’austère immobilité avec laquelle elle tenait la chandelle supposément funeste devant elle. Son visage, que l’on distinguait à peine dans l’obscurité, se dessinait devant la flamme comme celui d’un spectre, et ce clair-obscur la rendait aussi belle que terrifiante. Bressac était fasciné ; la beauté de la jeune femme n’était certes pas sans exercer sur lui un singulier pouvoir d’attraction, mais c’était l’audace dont elle faisait preuve, son humour et la candeur pleine de défi avec laquelle elle se prêtait à ses jeux qui le désarmaient.

    Le visage du majordome était livide lui aussi, au point qu’il semblait en proie à la terreur la plus mortelle. Le stratagème de Bressac pour intimider le vieil homme n’était au fond qu’une farce grossière, et il réalisait qu’elle n’aurait jamais fonctionnée sans le concours de sa complice et de ses surprenantes qualités d’actrice.

    Tout se déroulait donc comme il l’espérait, et Bressac jubilait intérieurement. Mais au moment où il s’apprêtait à prendre la parole pour asséner le coup final, la situation lui échappa de la façon la plus grotesque et la plus fabuleuse que l’on pût concevoir.

    Dans le silence qui régnait, le tonnerre retentit brusquement au-dessus de l’auberge. Une lumière aveuglante envahit la cave, révélant fugacement l’expression de terreur des deux hommes avant de les engloutir dans une profonde cécité. Dans leur sursaut, Bressac n’aurait su dire qui des deux avait laissé échapper le juron qui venait de résonner sous la voûte. Lui ou le majordome d’ordinaire si policé ? Manquant de trébucher, Jean sentit un courant d’air le frôler, secouant sa chemise comme sous l’effet d’une bourrasque.

    De l’orage ? songea-t-il en se frottant les yeux entre le pouce et l’index. Par un temps si doux et parfaitement dégagé ? Voilà qui enfreignait les règles les plus élémentaires du bon sens et de la normalité. Et pourtant, le prétendu ornithologue n’était pas au bout de ses peines. En se retournant pour s’assurer que sa complice n’avait pas été blessée, il réalisa qu’elle avait disparu.  Ses yeux peinaient à s’habituer à l’obscurité presque aussitôt retrouvée, et il eût été utopique de retrouver la jeune femme qui s’était volatilisée dans la pénombre. Une odeur de brûlé s’insinuait par le soupirail dont la vitre avait vraisemblablement été soufflée, indiquant que la foudre était tombée à moins de quelques mètres de la bâtisse. En butant contre un objet cylindrique, Bressac découvrit la chandelle que Leonora tenait précédemment dans ses mains, et qui s’échappait maintenant en roulant sur la pierre froide, dans un ronronnement métallique.

    Reprenant ses esprits, Bressac se retourna pour vérifier que le vieil homme allait bien, mais ce dernier avait également disparu. Perplexe, le trentenaire se frotta de nouveau les yeux pour tenter de dissiper le halo qui persistait devant ses yeux. Il lui fallait trouver Leonora. Où avait-elle pu se cacher ? Était-elle tombée quelque part et avait-elle perdu connaissance ? Ou bien essayait-elle de lui jouer quelque farce savamment orchestrée ?

    Dire que la situation fût grotesque eût été un euphémisme. Bressac ramassa le chandelier et fit quelques pas devant lui, de plus en plus inquiet. « Madame ? » appela-t-il à plusieurs reprises, mais sa propre voix lui revenait chaque fois dans un écho inquiétant. Au terme d’une fouille approfondie, et s’aidant de la flamme vacillante de la chandelle, Bressac dut admettre qu’il était désormais seul en ces lieux. Sa complice s’était bien volatilisée, mais par quel prodige ? Il se rappela la manière dont Leonora était brusquement apparue derrière lui lorsqu’il marchait plus tôt vers le lac. A cet instant, il avait également sursauté sans comprendre comment la jeune femme s’y était pris pour le suivre de si près sans qu’il ne la remarque. Il n’avait eu d’ailleurs pour toute réponse qu’un sourire énigmatique et un air parfaitement innocent. Tout cela n’aurait-il été que le fruit de son imagination ? Avait-il bu plus que de raison ? Bressac ne se souvenait pourtant pas avoir été servi plus d’une ou deux fois dans la soirée. Et aussi loin qu’il s’en souvienne, l’alcool n’avait jamais eu sur lui un tel effet, même lors de soirées excessivement arrosées. Il éclata finalement de rire, réalisant à quel point il avait été joué. Lui qui pensait duper ce pauvre majordome pour se sortir d’une situation délicate, force lui était de reconnaître qu’il avait été le véritable dindon de cette farce. Il ne savait pas encore pourquoi ni comment elle avait accompli cet exploit, mais il était désormais tout à fait sûr : il lui fallait découvrir qui était cette mystérieuse inconnue dont il ne connaissait d’ailleurs que le prénom.

    Remontant les marches de la cave dont la porte était restée grande ouverte, Jean découvrit finalement le majordome qui l’attendait dans la cuisine, juste à l’entrée de la cave. Le vieil homme était assis sur une chaise, brandissant un gourdin qu’il tenait encore en tremblant sur ses genoux.

    - Edouard, s’étonna Bressac en remarquant l’arme à laquelle son interlocuteur se cramponnait, qu’espérez-vous faire de ce bâton ? Etourdir un spectre ?

    Loin d’apaiser le vieil homme, cette plaisanterie ne réussit qu’à accentuer le froncement de ses sourcils broussailleux.

    - Monsieur aurait-il la bonté de fermer cette porte ? bégaya-t-il finalement, blafard. La clef… est dans la serrure…

    - Allons ! mon ami, ironisa Bressac, qui était pourtant lui-même encore abasourdi par les évènements qui venaient de se dérouler sous leurs yeux, croyez-vous réellement qu’une défunte hante votre cave la nuit ? Et que fait-elle le jour ? Le ménage ?

    - Monsieur, répondit sèchement le majordome, je n’en sais rien et je ne veux pas le savoir. Je n’ai pas atteint l’âge que j’ai en posant des questions. Je m’assure que nos hôtes aient du vin, et je mets un point d’honneur à ignorer le reste. Auriez-vous maintenant l’amabilité de fermer cette porte ?

    Face à la détermination du vieil homme, Bressac s’exécuta sans discuter. Il referma la porte à double-tour, de toute façon certain que sa complice s’était déjà échappée, aussi improbable que cela puisse paraître.

    - Vous voyez, observa Bressac en cognant du poing sur la vieille porte en bois massif. Quoi qu’il y ait en bas, votre spectre ne passera pas par là.

    Le majordome reprenait maintenant son souffle et déposa enfin le gourdin qu’il serrait dans ses mains.

    - Trente ans, Monsieur, que j’assure l’intendance de cette maison… et je vous assure que je n’ai jamais rien vu de tel.

    Jean remarqua la carafe qu’on avait posée sur le plan de travail sur leur gauche, et s’en saisit pour servir un verre d’eau au vieillard. Ce dernier le contempla un instant, puis l’engloutit d’une traite.

    - Quoi que nous ayons vu en bas cette nuit, poursuivit-il enfin, je compte sur votre discrétion. Il serait parfaitement inutile… d’inquiéter les autres convives… je pense que vous me comprenez.

    - Vous avez ma parole, répondit l’ornithologue en posant une main sur le cœur, faussement solennel.

    C’était une promesse qu’il lui était de toute façon impossible de trahir, dans la mesure où il ignorait lui-même ce qu’il s’était passé dans cette cave.
    Le majordome se redressa finalement pour quitter la pièce et se tourna d’un air sévère vers son hôte.

    - Monsieur déjeunera-t-il ici avant de nous quitter demain ?

    Cela n’était bien sûr pas une question, mais après les évènements de cette nuit, Bressac ne s’étonnât guère de ne plus être le bienvenu dans ces lieux. Il hocha simplement la tête et emboîta le pas de son interlocuteur pour rejoindre sa propre chambre.

    Allongé sur son lit, Jean contemplait le plafond, les mains croisées sous nuque. Leonora… mais qui était donc réellement cette femme ? De quelle diablerie avait-il été témoin dans cette cave ? Il ne s’expliquait pas ce mystère, mais sa curiosité était piquée au vif. Il était fermement décidé à en savoir plus ; qu’il le veuille ou non, cette femme occupait ses pensées.

    Et tandis que le sommeil le gagnait et que ses paupières se fermaient, leur soirée se rejouait dans son esprit. L’entrée de Leonora dans le petit salon et ses yeux d’émeraude qui brillaient à la lumière des bougies, son rire sur le banc et le baiser manqué près du lac, le contact de son corps contre le sien lorsqu’il l’avait aidée à descendre dans la cave, et la caresse de son souffle dans son cou…

    Bressac se réveilla subitement, aveuglé par le soleil qui s’invitait dans la chambre par les rideaux restés grand ouverts. Encore alangui par le sommeil et les rêves qui avaient peuplé sa nuit, Jean grommela en tâtonnant sa table de chevet pour trouver sa montre à gousset.
    La Veuve Noire
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    Leonora de Hengebach
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  • Ven 5 Juil - 22:29
    Après une soirée et une partie de la nuit passées en compagnie de Jean Bressac, la rencontre inattendue d’un homme captivant, elle avait décidé enfin d'aller se coucher. Pas que les conversations aient été profondes et enrichissantes, mais l’avaient amené à oublier le passage du temps. Cependant, au fond de son esprit, une petite voix lui murmurait qu'il valait mieux partir discrètement.

    À l'aube, avant même que les premiers rayons du soleil ne caressent les fenêtres de l'auberge, elle se réveilla résolue. Elle se glissa hors du lit et commença à rassembler ses affaires. Ronan lui, était déjà prêt à quitter les lieux. Dans le silence de l'auberge endormie, elle traversa le couloir, ses pas résonnaient faiblement sur le parquet. En descendant les escaliers, elle jeta un dernier regard en arrière, se demandant si elle le reverrait un jour. Mais la nécessité de partir avant que l'agitation du matin ne s'empare des lieux était plus forte et il ne lui était pas question de le recroiser.

    Elle avait hésité à laisser un message à cet homme qui lui avait fait tourner la tête, avec ce regard d'un bleu profond. Ses yeux étaient à la fois tendres et désarmants, capables de percer les défenses les plus solides. Quand il la regardait, c'était comme si le monde autour disparaissait, laissant place à une connexion pure et sincère. Ils avaient cette lueur douce, presque enfantine, qui invitait à la confiance et à l'ouverture. Cependant, derrière cette douceur, il y avait une intensité qui ne la laissait indifférente. Son regard pouvait sembler pénétrer jusqu'à l'âme, révélant des vérités cachées et des émotions enfouies. Cette dualité entre la tendresse et la force était ce qui le rendait si fascinant et troublant à la fois. Quand il la fixait, il lui était impossible de détourner les yeux, comme s'il avait le pouvoir de captiver et d'envoûter. C'était ce mélange enivrant de vulnérabilité et de puissance qui le rendait si dangereux pour elle qui tenait à garder le contrôle de ses émotions.

    Sa voix envoûtante, avait réussi à briser ses défenses en une seule soirée. Chaque sourire, chaque mot échangé avait réveillé en elle des sentiments qu'elle croyait impossibles depuis longtemps. Pourtant, c'était précisément cette intensité qui la rendait méfiante. Elle savait que s'attacher à lui pourrait la rendre vulnérable, une perspective qu'elle ne pouvait se permettre. Garder le contrôle d'elle-même avait toujours été sa priorité, un bouclier contre les incertitudes et les déceptions. Alors, en se préparant à partir, elle lutta contre le désir de griffonner quelques mots sur un morceau de papier, de laisser un signe de son passage et de l'effet qu'il avait eu sur elle. Mais à chaque fois que sa main s'approchait de la plume demandée à une servante qui s’afférait déjà, la raison reprenait le dessus. En fin de compte, elle laissa le papier le l’encre tels qu'ils étaient, sans aucun mot, sans aucun indice de son passage furtif. Léonora quitta l'auberge, le cœur étrangement lourd mais la tête haute, elle se promit de ne plus jamais se laisser emporter par de telles émotions. Elle monta dans la voiture déterminé, sachant qu'elle avait fait le bon choix.
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