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    Leonora de Hengebach
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  • Sam 23 Sep - 16:25
    La jeune femme observait attentivement l'homme assis en face d'elle, son regard fixé sur lui alors qu'il semblait plongé dans une profonde réflexion. Le visage de la brune affichait un mélange d'anticipation et d'intrigue, se demandant avec curiosité quel choix il allait faire. L'homme, quant à lui, était perdu dans ses pensées. Son front était légèrement ridé par la concentration, et ses yeux erraient dans les siens puis dans le vide alors qu'il pesait les options qui s'offraient à lui. Il semblait absorbé par la décision à prendre, conscient que son choix aurait sans aucun doute des conséquences, rien de bien grave en soi.

    Les secondes s'écoulaient lentement tandis que le silence régnait, seulement interrompu par le doux bruit des pensées en train de se former. La jeune femme pouvait presque sentir l'intensité de sa réflexion, se demandant si elle allait obtenir la bonne réponse alors qu'elle espérait qu’il se trompe. Choisir la mauvaise voie serait un délice pour elle qui n’avait pas été encline à lui faire de fleur, elle aimait trop jouer et gagner.
    Finalement, l'homme releva les yeux, croisa de nouveau son regard. Après un jeu de mains, un roulement de tambour improvisé sur le bois du banc, il fit son choix. La tension qui avait pesé dans l'air s'estompait alors que la décision était prise. La jeune femme retenait faussement son souffle, puis souffla doucement en glissant son regard sur les mains de son voisin, comme s’il avait réussi.

    Quant à elle, Léonora essayait de percer le mystère, en étudiant attentivement ses mains. Elle croyait fermement que les mains d'une personne pouvaient révéler beaucoup de choses sur sa vie et ses activités. Les mains de l'homme pouvaient être un livre ouvert, lorsque chaque détail était minutieusement examiné. Tout d'abord, elle remarqua que ses ongles étaient courts et bien entretenus, sans traces de saleté. Cela suggérait qu'il attachait de l'importance à la propreté, peut-être même un certain niveau de professionnalisme. Aucune trace d’encre ancienne ou récente, elle écarta encore une autre possibilité non sans une légère déception, il n’était peut être pas écrivain, ni poète finalement. Les jointures de ses doigts semblaient légèrement enflées, ce qui laissa supposer qu'il pouvait avoir un travail manuel ou physique. Cependant, ses mains ne montraient pas de cicatrices ou de marques évidentes, indiquant peut-être qu'il n'exerçait pas un métier particulièrement dangereux.
    Ses doigts semblaient agiles, comme s'il était habitué à manipuler des objets de petite taille. Peut-être était-il impliqué dans un métier nécessitant une certaine dextérité, comme la réparation de montres, la création de bijoux, ou même des tours de passe-passe. Son absence de bagues ou de bijoux ostentatoires suggérait qu'il préférait un style de vie discret. Difficile à dire finalement. En fin de compte, Léonora ne pouvait faire des suppositions basées sur ces indices, mais elle était curieuse de savoir si elle pouvait deviner correctement la profession ou les passions de cet homme à partir de ses mains. Elle attendrait avec impatience de connaître la réponse, s’il voulait bien se livrer à elle.

    Elle se redressa, relevant ses yeux verts sur lui.

    Dorian est très protecteur. Et il est vrai que, si il découvre mon absence, je ne peux que l’imaginer retourner toute l’auberge ou courir à l’extérieur prêt à en découdre. J’espère que vous courez vite, Monsieur Bressac. Cependant, aucun lien du sang ne nous lie.

    Finit-elle par lâcher dans un nouveau sourire, savourant son triomphe.

    Dois-je vous révéler la bonne réponse ou voulez-vous échouer une seconde fois ?

    Ce n’était là qu’une gentille provocation.
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    Jean Bressac
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  • Dim 24 Sep - 13:39
    Tandis qu’il réfléchissait, Bressac avait surpris le regard de son interlocutrice qui s’était, peut-être fort innocemment d’ailleurs, fixé sur ses mains. Comme tous les hommes de sa famille, Jean avait toujours eu des mains larges, plus adaptées au travail des champs qu’au maniement de la plume. De là où il venait, les mains des hommes et des femmes étaient calleuses, rugueuses, décrépies par l’effort et la rudesse du labeur physique. Les siennes au contraire avaient été épargnées par la nature de son activité qui mettait plutôt à l’honneur la discrétion et la dextérité. En les voyant, on supposait aisément que ce n’étaient pas des mains qui s’exerçaient à un travail honnête. Par chance, de nombreuses autres professions partageaient les mêmes caractéristiques et le stéréotype des mains de voleur était loin de constituer une science exacte. Mais quoi de plus humain que d’établir des généralités sur la base de quelques occurrences et de traiter les idées reçues comme des faits établis ? Bressac en était conscient et construisait toujours ses personnages de manière à se préserver de cet écueil pour garantir leur cohérence. Toutefois aucun subterfuge n’était infaillible et l’on pouvait donc légitimement se poser des questions sur la nature des pensées qui occupaient l’esprit de la jeune femme en les regardant.

    Une fois la réponse annoncée, son interlocutrice eut un soupir de déception. Avait-il vu juste ? Avait-il gagné le pari ? D’un air parfaitement sérieux, la jeune femme lui expliqua qu’effectivement, quelqu’un la supposait être dans le salon et nourrissait envers elle des sentiments protecteurs, mais qu’il n’était pas son frère. Ajoutant l’insulte à l’injure, elle suggéra même avec une innocente espièglerie qu’il devrait s’enfuir si cet homme le surprenait en sa présence hors de sa surveillance. Mais qui était donc ce Dorian ? Un amant ? C’était une possibilité, mais était-ce probable ? En réalité, songea-t-il, la façon dont elle l’appelait par son prénom en son absence indiquait plutôt une relation de subordination. C’était ainsi qu’on faisait communément référence à un domestique ou un garde du corps, par exemple.

    Elle venait donc de lui annoncer son erreur de la façon la plus désarmante et, avec un sourire triomphant, l’acheva par une provocation parfaitement inattendue et gratuite. Sans masquer sa surprise, Bressac éclata de rire, outré par l’audace de l’aristocrate. S’il voulait échouer une seconde fois ! Mais quel toupet ! Jean avait toujours eu un faible pour les femmes qui étaient capables de le faire rire, mais ce n’était pas tous les jours qu’il rencontrait un si voluptueux mélange de toupet, de provocation et de grâce. Bien sûr, le parieur en lui aurait voulu s’écrier « quitte ou double ! », mais il n’était pas dans une taverne. La courtoisie voulait qu’on accepte la défaite face à une dame, surtout lorsque sa victoire était à ce point méritée. Malgré sa fièvre du jeu, Jean n’était donc pas réellement fâché d’avoir perdu. Le sourire d’une belle femme avait le pouvoir de rendre un homme niais, et celui de son interlocutrice valait bien tous les paris gagnés du monde.

    - Vous êtes surprenante, convint-il de bon gré. J’admets que vous m’obligeriez en révélant la véritable réponse, car ce serait mentir que prétendre que je ne brûle pas de la connaître. Quant à moi, je répondrai comme promis à votre question. Je recueille les aventures de spécimens qui m’intéressent pour les mettre en vers ou en prose, et j’en invente parfois lorsque j’ai quelque inspiration. Je suis conteur, et je parcours le pays pour déclamer ce que j’écris. Je jouais autrefois mes récits, lorsque la mise en scène nécessitait quelques artifices et acrobaties, mais il y a bien longtemps que je ne joue plus dans une troupe. Voilà, Madame, le quotidien du véritable Jean Bressac. Quant à l’histoire que je vous ai contée, j’ai pris la liberté de l’improviser en votre honneur, dans l’espoir qu’elle vous plaise.

    La messe était dite. Pas toute la messe, évidemment, mais suffisamment pour que Jean estime avoir offert la communion et même l’eucharistie. S’exposer assez pour obéir aux lois du pari sans pour autant compromettre les aspects plus hasardeux de ses activités relevait d’un exercice d’équilibriste qu’il fallait mener prudemment s’il ne voulait pas se voir raccourci d’une tête. Car quitte à la perdre, il préférait que ce fût pour une femme plutôt que pour un bourreau qui s’en irait la parader dans les foires au bout d’une pique.
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    Leonora de Hengebach
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  • Lun 25 Sep - 17:33
    Léonora observa Jean rire de bon cœur. Cet homme dans la fleur de l'âge, dégageait une énergie positive. Son visage était si expressif, avec ses sourcils qui se levaient, ses yeux qui pétillaient de joie, un large sourire qui s'étendait jusqu'aux coins de ses lèvres. Ses épaules se relâchaient, il éclata de rire, un rire sincère, joyeux et authentique. Sa voix résonna avec une tonalité chaleureuse et enjouée. De son rire, il créa une ambiance positive et agréable autour de lui, contagieuse, qui incita Léonora à rire avec lui. Jean donnait à cet instant l'impression d’être vrai et transparent dans ses émotions, ce qui le rendait séduisant aux yeux de Léonora en quête de joie et de positivité dans cette nouvelle vie. Mais elle se reprit. Elle incarnait un équilibre délicat entre sa nature qui pouvait être enjouée et sa sensibilité encrée aux normes sociales. Elle savait quand il était approprié de laisser libre cours à son rire et quand il valait mieux se reprendre par convenance. Elle qui voulait se débarrasser de son passé, celui-ci la rattrapait à chaque fois qu’elle sortait du rang, comme une crainte du retour de ses démons lorsqu’elle s’autorisait un écart de conduite.

    Son « sérieux » repris face à Jean, celui-ci accepta volontiers sa défaite et se prêta au jeu de gage. Un conteur. Cela se tenait et expliquait peut être l’absence d’encre sur les mains si l’improvisation était sa principale oeuvre. Il lui avait raconté son histoire dans un récit captivant. Son expression faciale, ses gestes avaient donné vie à l'histoire. Il savait comment construire une histoire de manière logique, en introduisant des personnages, des lieux, des conflits et des résolutions de manière cohérente. Sa voix, Sa voix… Un outil puissant pour créer l'atmosphère et donner vie aux personnages. Il pouvait varier le ton, le rythme et l'intonation pour susciter différentes émotions, établir une connexion émotionnelle. Il avait su lire ses réactions pour ajuster sa narration en conséquence. Elle se sentit aussi envieuse de ses voyages à travers le continent, peut être. Et sa voix… qui lui soufflait que cette histoire avait été inventée à cet instant pour elle. Etait-ce vrai ? L’attitude de Léonora ne laissait place à aucun doute quant à l’appréciation de ce conte et son regard coula sur lui. Elle resta de longues secondes sans lui répondre, le détaillant encore un instant avant d’entrouvrir la bouche et laisser y échapper quelques mots dans un filet de voix.

    Léonora. C’est ainsi que je me nomme.

    Il n’y avait rien à dire de plus. Elle venait de lui donner la dernière réponse qu’il attendait. Dorian n’était pas son frère et elle ne vivait pas à Courage. Cela faisait beaucoup d’informations livrées pour un simple inconnu. Elle baissa les yeux et se replaça pour lui faire face, l’air sérieux et décidée à ne rien lâcher concernant ce sujet.

    Maintenant que vous avez mon nom, comme convenu plus tôt, puis-je lire ces vers qui dorment dans votre poche ?

    N’était-ce pas si intelligemment mené ? Léonora était une fois encore fière d’elle. Elle avait eu la profession de cet inconnu qui le devenait un peu moins, et par un petit tour, elle aurait également ces vers secrètement gardés en échange de son prénom.

    C’est bien cela ? En échange de mon prénom, je pouvais les lire.

    Elle retint un rire en se mordant la lèvre inférieure. Il allait finir par l’envoyer voir ailleurs si elle continuait à le taquiner de la sorte.
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    Jean Bressac
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  • Mer 27 Sep - 19:07
    Jean avait été troublé par le silence qui s’était installé. Son interlocutrice et lui-même venaient de partager des rires parfaitement impromptus et, l’hilarité cessant, ils s’étaient dévisagés brièvement dans une tension palpable. Pour lui, en tout cas, ce silence était plus évocateur qu’un long discours car il réalisait qu’il s’était complètement oublié en sa compagnie. Au cours de la soirée, sa compagne de promenade avait révélé différents aspects de sa personnalité : d’abord sa noblesse, bien plus d’esprit que de naissance, puis son espièglerie, son humour, et enfin une vivacité d’esprit à toute épreuve. Et maintenant… et maintenant quoi ? Ce n’était pas le silence qui le déboussolait, bien sûr, mais l’émoi qu’il rendait visible. Le sien, sans doute, mais peut-être aussi celui de son interlocutrice. Et maintenant qu’il en prenait conscience, il en perdait ses mots. Jean regarda la bougie de sa lanterne qui brillait plus fort de s’être tant consumée et réalisait qu’il ne voulait pas être celui qui romprait cet instant de contemplation. Mais lorsqu’il fut rompu, le charme était resté intact.

    Leonora, se répéta-t-il pour lui-même, caressant mentalement ce nom comme un cadeau qu’elle lui avait fait. Elle venait de briser le silence, d’une petite voix, pour lui offrir ce gage de confiance dont il devinait le prix.

    Puis le silence revint, presque aussitôt rompu par une question d’un grand sérieux : elle voulait les vers. Ceux qu’elle pouvait lire en échange de son nom. Et le regard qu’elle lui avait lancé en disant cela avait si fortement désarçonné Jean qu’il en perdit les mots qu’il lui restait. Le regard d’une femme était une belle chose, assurément, mais celui qu’elle venait de lui lancer avait quelque chose de désarmant. Son cerveau avait d’ailleurs dû se figer tout à fait car il ne comprit ses mots que subitement et à rebours, comme s’il les avait entendus jusque-là sans les comprendre. Les vers ? Quels vers ?

    Jean fouilla le regard de son interlocutrice, hébété, la jaugea, et lorsqu’il comprit ce qu’elle voulait et qu’elle ne plaisantait pas, éclata de rire. Il avait complètement oublié cette histoire de nom et de vers. Il était cuit. En acceptant d’apprendre son nom, Bressac acceptait implicitement de lui remettre les vers en question, conformément à l’offre qu’il avait lui-même formulée. Comment avait-il pu oublier cela ? Il blâmait pour cela les yeux d’émeraude et les sourires ensorcelants de Leonora. Depuis qu’ils échangeaient des plaisanteries sur ce banc, il avait perdu toute notion du temps et ne saurait dire depuis combien de temps ils avaient quitté l’auberge. Une heure ? Plus ? A son grand dam, Jean devait admettre qu’il n’avait plus d’échappatoires. Il était échec, peut-être mat. Cette femme avait de la suite dans les idées, il fallait le reconnaître. Combien de coups avait-elle donc préparés à l’avance ?

    Tandis qu’il allait s’exécuter et remettre le billet qui dormait encore dans sa poche, une pensée jaillit subitement du néant. Il lui restait une échappatoire. Mince, fragile, et de peu de panache, mais une échappatoire tout de même. Maintenant que les termes de leur promesse lui revenaient à l’esprit, il réalisait que son interlocutrice avait commis une erreur. Une insignifiante, innocente et glorieuse erreur. Reprenant ses esprits pour entrer à son tour dans la taquinerie, Bressac ne put dissimuler un sourire non moins triomphant :

    - Vous dites vrai, Madame, je devais vous remettre ces vers en échange de votre nom. J’ai passé un si charmant moment en votre compagnie que j’avais oublié notre arrangement. Mais je dois vous faire observer que je l’ignore toujours, bien que j’eus le privilège d’apprendre votre prénom.

    Laissant sa provocation mariner quelques instants il reprit, plus sérieux.

    - Je serais en outre fort gêné de vous imposer ces vers qui ne sauraient convenir à une dame de votre éducation et de votre prestige. Promettons-nous une chose, Madame, et vous ferez de moi votre obligé : oublions ces vers à tout jamais, et je fais vœu de vous apprendre l’histoire de cette auberge dans laquelle nous séjournons. Il s’agit d’un lieu très ancien et son passé pour le moins troublant saura, je crois, sinon vous inspirer quelque émoi, du moins piquer votre curiosité. J’ai conscience de l’originalité de ma demande mais je vous assure que vous gagnez au change en acceptant ces termes. Je n’ai jamais mentionné ce déboire de jeunesse à quiconque et les seuls qui en ont été témoins ne sont aujourd’hui plus de ce monde. Ce n’est donc pas une offre que je fais à la légère.

    Joignant le geste à la parole, Jean ouvrit la porte de verre de sa lanterne et approcha la feuille qu’il avait sortie de sa poche de la flamme qui vacillait.

    - Quelle sera donc votre décision, Madame ? Des vers fades et mal écrits, ou l’occasion unique de rire ensemble de l’une de mes infortunes les plus inavouables ?

    Jean regardait son interlocutrice avec attention. Il était à ce point suspendu à ses lèvres qu’il n’entendit pas les bruissements dans les feuillages qui se trouvaient derrière eux.
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  • Sam 30 Sep - 2:03
    Faire fi des sentiments naissants pour un homme peut être une tâche plus difficile qu’elle n’aurait pu imaginer, mais cela peut être nécessaire dans certaines situations. Léonora était forte et voulait plus que tout son indépendance, voulait suivre son propre chemin et rien ne pouvait l’en détourner. Elle était déterminée à ne pas laisser ces sentiments la distraire de ses objectifs et se disait à elle-même, que cette inclinaison pourrait être temporaire, un écart dans sa vie qui pourrait être légitime, après des années coincée avec un époux subi par l’illusoire précarité de leur amour destitué…

    Puis vint le moment où Jean semblait ne pas comprendre ce dont elle parlait. Il était même comme désarçonné au point d’en oublier ses propres engagements ou n’était-ce que des paroles en l’air ? Elle avait été séduite par la personnalité chaleureuse de Jean, mais s’il devait se révéler aussi décevant qu’à cet instant en ne lui offrant en réponse qu’un éclat de rire et la menace de brûler ce morceau de papier, elle déchanterait aussi rapidement qu’elle s’était emballée. Et en échange de quoi ? Une autre histoire. Histoire qu’elle aurait eu plaisir à écouter en d’autres circonstances. Leurs échanges étaient stimulants et plaisant jusqu’à lors.

    Il disait ces vers fades et mal écris. Ou bien, avait-il écrit un poème très personnel, une expression de ses sentiments les plus intimes et de son amour pour une femme, voire un homme. Elle était presque convaincue que Jean ressentait la même chose pour elle quelques secondes avant, et elle avait l'espoir que ces vers partagés, quel qu’ils soient, pourraient sceller leur émoi naissant. Ce serait-elle trompée à ce point sur lui ? Il semblerait bien. La brune prit une profonde inspiration.

    Vos histoires sont certes stimulantes, je suis flattée que vous souhaitiez les partager avec moi.  Mais, êtes-vous un homme sans parole en promettant une chose pour ensuite me la refuser en jouant sur les mots ? Et vous ne savez absolument rien de moi, vous vous appuyez sur des stéréotypes désuets me concernant.

    Léonora, qui était jusqu'à présent amicale, sembla soudainement troublée. Elle avait envie d’arracher le poème des mains de Jean, le regarda brièvement, puis releva les yeux vers lui, quand le papier était sur le point de partir en fumée. Cette expérience lui  apprendrait peut être que parfois, les personnes que l'on croyait proches pouvaient se montrer telle une déception en se laissant trop envahir et aveuglée par ses émotions.

    Je ne marchanderais pas avec vous, Monsieur. Et je v...

    Quelque chose venait de faire bouger un buisson, elle se pencha doucement pour oberver...
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  • Sam 30 Sep - 15:43
    … mais ce n’était qu’un écureuil qui passait par là.

    Leonora n’aimait pas qu’on lui dise non. Cela Jean croyait l’avoir compris car il avait déjà observé par deux fois le visage de la jeune femme s’assombrir subitement lorsqu’il n’avait pas aussitôt apporté de réponse à ses questions. Cette dernière venait d’ailleurs d’employer des mots durs qui ne l’avaient pas laissé insensible. Sous le masque d’un personnage, Bressac se sentait rarement impliqué personnellement et ne prenait pas ombrage d’une offense puisqu’il ne s’agissait pour lui que de travail et de théâtre. Mais il se présentait ici dans son propre rôle et force lui était de reconnaître qu’il se sentait plus exposé qu’il ne l’avait anticipé.

    L'avait-il donc réellement vexée ? Jean n’avait pas pensé un instant que leur échange, qui avait jusqu’ici mis la plaisanterie et les gentilles provocations à l’honneur, puisse être reçu au premier degré. Il avait en outre peine à croire que son interlocutrice exige le gain du jeu sans l’avoir entièrement mérité, particulièrement si elle souhaitait y mettre fin. Quelque chose clochait donc, et il ne voyait ici que deux possibilités : ou bien cette femme était réellement la princesse déraisonnable qu’elle semblait être à cet instant, ou bien elle cherchait à ruser.

    Ne parvenant pas à sonder clairement ses intentions, Bressac décida donc de clarifier le malentendu avant que la situation ne s’envenime.

    - Vous me surprenez, Madame, car nous passions un si charmant moment sur le ton de la badinerie qu’il me semblait que nous étions engagés dans un jeu fort innocent. Etais-je dans l’erreur ? Pour ma part je ne crois pas avoir manqué à ma parole car vous conviendrez que je ne fais là que respecter les règles que nous nous étions fixées : votre nom pour les vers, et vice versa. Il me semble que jouer sur les mots est précisément l’un des attraits de ce jeu et que vous y participiez de bon gré, puisque vous l’avez vous-même brillamment fait jusqu’ici. Je crois donc que vous voulez plaisanter ou m’éprouver pour l’intérêt du jeu, car je ne vois pas d’autre logique à ce brusque changement d’humeur. Je suis certain que vous pardonnerez ma méfiance, car elle est parfaitement justifiée par le fait que vous m’avez déjà battu par deux fois à mon propre jeu en tirant parti des équivoques.

    Bressac referma la lanterne dont la flamme menaçait de s’éteindre sous la légère brise qui s’était levée, et restitua le papier à la quiétude de sa poche.

    - Toutefois, reprit-il sans la quitter des yeux, si je vous ai offensée par une remarque maladroite, je vous présente mes excuses car ce n’était pas mon intention. J’ignore en effet tout de vous et mon dessein n’était pas d’affirmer le contraire. Si vous souhaitez mettre un terme à notre badinage pour reprendre une discussion moins frivole, vous n’avez qu’un mot à dire et je m'exécuterai.

    Si Jean avait été surpris de la réaction de la jeune femme, il avait toutefois suffisamment d’expérience pour savoir qu’il ne fallait pas cautionner l’irréalité sous les aspérités absentes et désenchantées de leurs pensées iconoclastes (et vice versa, car l’inverse n’en n’était pas moins vrai, particulièrement dans leur situation).
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  • Dim 1 Oct - 16:18
    Le silence nocturne enveloppe le lac plus sombre, tandis que la lueur argentée de la lune perçait à peine les épais feuillages. Tout semblait paisible jusqu’à ce que ce léger bruissement brise cette tranquillité, venant du buisson touffu qui se dressait derrière Jean. Un petit être agile et furtif émergea de l'obscurité du buisson, avec une grâce presque irréelle. Ses yeux pétillaient d'une lueur curieuse et vive alors qu'il explorait le monde mystérieux de la nuit. Ce petit être vêtu d'une fourrure soyeuse d'un mélange de teintes grises et rousses, brillait doucement sous le faible éclairage de la lune. Sa queue touffue se déployait derrière lui comme un éventail, lui servant d'équilibre et de gouvernail dans la pénombre. L’écureuil avança silencieusement, ses petites pattes griffues touchaient à peine le sol, comme s'il était en communion avec la nuit. Ses oreilles pointues, pivotaient à la recherche du moindre son ou mouvement. Les vibrisses sur son visage captaient chaque sensation dans l'air, l'aidant à naviguer dans ce monde nocturne. Mais la voix de jean vint l’effrayer et le petit animal courut jusqu’à l’arbre le plus proche, grimpa le long de son tronc puis sauta de branche en branche, se frayant un chemin à travers les feuilles pour définitivement disparaître. Et cela, l’homme l’avait manqué, mais pas Léonora qui l’avait suivi du regard avant d’accrocher une nouvelle fois celui de Jean qui lui faisait, ce qui s’apparentait à un sermon.

    Un retour sur les règles du jeu, du moment plaisant pour eux deux, tout était passé au crible. La jeune femme se tenait là, ses pensées tourbillonnantes, alors que l'homme un peu plus âgé qu'elle continuait de lui faire des remarques sur ses réactions, cela lui rappelait presque son père. Elle avait espéré que cette conversation se déroulerait différemment, mais les mots, même justement choisis, lui étaient tranchants et la piquaient comme des aiguilles. Elle inspira profondément, cherchant à se rappeler que les réactions de cet homme étaient peut être légitimes. Mais elle avait le droit d'être elle-même, même si cela signifiait qu'elle ne répondait pas toujours conformément aux attentes des autres. Mais soit. Peut être avait elle si mal réagi qu’il le prétendait, elle lui laissa le bénéfice du doute. Mais il ne pourrait pas l’empêcher de penser que c’est lui qui n’acceptait pas d’être battu par deux fois à son propre jeu… Mauvais perdant Jean ?

    Elle l’observa refermer la lanterne et ranger le précieux bout de papier dans sa poche. Retour à la case départ, ne touchez pas les vers. C’était rageant pour être honnête, mais par fierté, elle ne le montrerait pas, enfin, elle essaierait.

    Très bien, j’ai peut être mal réagi, j’en conviens et il n’y a eu aucune offense, Monsieur. Je vous laisse cette victoire, sachez la savourer car je vous promets qu’elles vous seront rares.

    Ajouta-t-elle d’un air faussement condescendant et un haussement d’épaules et de sourcils. Une petite touche d’humour pour suggérer que le ton de la soirée ne devait pas changer entre eux. Cela serait fort dommage de ne pas en profiter. Elle se pencha légèrement sur lui pour lui glisser quelques mots, sur le ton de la confidence.

    Il est fort dommage que nous n’ayons pas de bouteille avec nous.
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  • Sam 7 Oct - 23:51
    Tandis qu’il parlait, Jean n’avait prêté aucune attention à l’écureuil qui s’était faufilé derrière eux le long d’un arbre dont les feuilles se perdaient plus haut dans l’obscurité. Son attention était toute entière captée par la jeune aristocrate qui l’avait écouté patiemment, sans mot dire. Un instant, au lieu de calmer le jeu, Bressac crut même avoir obtenu l’effet inverse, et avoir irrité un peu plus sa compagne de promenade.

    Il devait convenir que l’élégance avec laquelle Leonora l’avait convaincu d’apprendre son prénom aurait mérité une plus grande galanterie de sa part. Mais il s’était pris au jeu, avait déjoué son stratagème, et elle aurait pu s’en tenir là. Au lieu de cela, elle lui avait montré qu’elle n’appréciait pas qu’une contrariété vienne entraver ses désirs. Orgueilleuse, Leonora ? Derrière sa retenue faite de dignité et de grâce, Bressac avait très tôt deviné un tempérament vif ; il en découvrait maintenant l’intransigeance. Et cela ne l’étonnait qu’à moitié, car il imaginait aisément avec quel empressement un homme pouvait vouloir se damner pour une telle femme et se plier en quatre pour exaucer ses désirs les plus déraisonnables. Pourtant, il devait bien admettre que rien ne garantissait que ses suppositions correspondent à la réalité de son expérience de vie.

    Une autre possibilité commençait plutôt à poindre dans son esprit, et dont il ne parvenait plus à se défaire en dépit de ses préjugés et en contradiction avec sa première intuition. Il savait que les filles de la noblesse recevaient une éducation très rude, dont la sévérité ne leur laissait souvent que peu de place pour exister et désirer. Si cela avait été le cas de son interlocutrice, il ne pouvait imaginer à quel point son passé avait été fait de sacrifice et d’abnégation. Et quelles traces pouvaient laisser une telle éducation, plus tard, dans la vie d’une femme ? Dans cette hypothèse, pouvait-il donc réellement lui en vouloir d’accorder tant de prix à l’exécution d’une obligation et au respect d’une parole donnée ?

    Jean s’était pris au jeu et avait pris un malin plaisir à contrarier sa compagne de jeu dans son triomphe, par une malice dénuée de méchanceté, mais il réalisait désormais qu’il avait été maladroit. Lui-même n’était pas homme à accepter aisément la frustration de ses désirs, si bien qu’il se trouvait régulièrement dans des situations délicates pour avoir suivi trop vivement ce que son cœur lui dictait. Dans le cas présent, il avait craint de provoquer la fin prématurée de cette soirée en laissant sa noble compagne de promenade entrevoir le genre d’homme il était. Il avait craint de la laisser lires les vers qui dormaient dans sa poche car il les savait particulièrement inconvenants, tout particulièrement dans leur situation, puisqu’il ne s’était toujours pas départi de son ambition de lui faire la cour. Bien au contraire, le temps passé en sa compagnie n’avait fait qu’exciter ce désir, si bien qu’il était désormais déchiré entre son désir d’honnêteté et de transparence et la crainte de tout gâcher en la laissant voir un aspect moins reluisant de sa personnalité.

    Après une longue inspiration, qui trahit peut-être malgré elle l’irritation qu’il lui avait causée, son interlocutrice lui répondit sur un ton plus calme et infiniment plus fier. Sans discussion, elle lui donna raison sur tous les points qu’il avait soulevés et révéla par là une hauteur d’âme qui ne pouvait que lui faire honneur. Car il fallait de la grandeur pour reconnaître les excès de son caractère, ce dont Jean lui-même n’était pas souvent capable. A cet instant Leonora lui semblait aussi grande qu’il l’avait imaginée au premier regard. Et sans prévenir, la dignité de la jeune femme vira à l’espiègle condescendance : elle lui annonça qu’elle lui accordait gracieusement cette victoire et, d’un ton de défi, lui fit la promesse qu’elles lui seraient rares ! Désarçonné, Bressac la regarda d’un air aussi amusé que stupéfait.

    - Vous me faites trop d’honneur, princesse, convint-il en s’inclinant respectueusement.

    Etait-il allé trop loin ? Que ce fut fortuit ou délibéré, les provocations de la jeune femme avaient le don d’exacerber son goût du sarcasme et il avait encore répondu avant de réfléchir. En réalité, il devait bien admettre que cette femme arrivait presque toujours à le surprendre, jusqu’à lui faire perdre la tête. Sans se départir de son esprit, elle lui avait répondu avec l’humour et la ténacité qu’il admirait tant, tout en lui laissant entendre qu’il y aurait d’autres défis, d’autres jeux… qu’il y aurait une suite.

    Leonora se pencha toutefois légèrement pour lui confier quelques mots d’une voix douce et féminine, qui coulèrent au creux de son oreille non sans lui causer quelque frisson. Leurs visages avaient été si proches qu’il lui avait semblé sentir son souffle sa peau. Troublé, Jean se tourna vers elle, plongé dans ses yeux d’émeraude qui brillaient dans la nuit.

    - Je crains bien qu’il n’y ait plus une âme éveillée dans l’auberge à cette heure… murmura-t-il, prisonnier qu’il était de ses yeux et de la tentation de ses lèvres. J’ai remarqué plus tôt que le personnel oublie de fermer le soupirail de la cave à la nuit tombée. Nous saurions probablement y trouver une bouteille qui soit à votre goût et nous éclipser discrètement où votre cœur désire…

    Ce n’était pas là de l’humour, mais Jean avait l’avantage d’être pince-sans-rire ; si sa noble compagne de jeu était outrée par l’idée du larcin qu’il suggérait, il pourrait toujours prétendre qu’il n’avait jamais fait cela et qu’il ne s’agissait que d’une innocente plaisanterie.

    - J’aurai d’ailleurs sans doute plus de chance d’y parvenir avec votre aide, poursuivit-il sans la quitter des yeux, car la cave est grande et le majordome y effectue quelques rondes la nuit…
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  • Dim 8 Oct - 23:30
    Ne venait-il pas de l’appeler princesse ?
    Voilà un surnom qu'elle n'appréciait pas. Elle venait à peine de désamorcer une situation de crise, elle ne devait réagir une nouvelle fois à la boutade de Jean. Car c’était bien cela, une boutade. Il était important de trouver une manière de réagir qui lui convenait. Elle pourrait envisager d’ignorer le commentaire en choisissant de ne pas répondre au surnom et continuer la conversation comme si de rien n'était. Cette approche peut être efficace car elle souhaitait éviter tout conflit. Léonora aurait tout aussi bien pu exprimer son désaccord de manière calme en expliquant pourquoi elle n'aime pas être appelée "princesse", qu’être appelée par son prénom lui convenait mieux. Sauf que, la condition de Bressac lui était inférieure et lui autoriser de la nommer ainsi, lui laisserait croire qu’il pourrait à l’avenir, finir par la tutoyer. Elle ne pouvait pas, tout homme charmant qu’il lui paraissait être. Léonora souhaitait  contrôler la situation, chacune de ses réponses devait être adaptée en fonction de la place que chacun occupait. En réalité, elle n’en pensait pas un mot… Et finalement ne dit rien.

    La suite fut encore moins aisée pour la jeune femme. Après les rires partagés, moyen puissant de créer un lien, un sens de l'humour commun en se sentant à l'aise l'un avec l'autre, alors qu’elle venait de lui glisser quelques mots, Jean l’attrapa du regard et dans ses mots, sa voix, il laissa une tension d'attirance entre eux que Léonora ressentit en résonnance bien malgré elle.
    Proches l'un de l'autre, elle vivait une expérience intense et électrique. Cette tension se manifestait notamment par des signes subtils de désir émotionnel. Leur regard se croisa, plus longtemps que d'habitude, l’échange intense ne pouvait être ignoré par les deux parties, ni même ce qu’il signifiait. Cette tension d'attirance était passionnante, mais elle était complexe à gérer pour la jeune femme, en particulier à cause des circonstances extérieures. Un premier émoi, rien n’était plus compliqué, surtout lorsque l’on a le souffle qui devient plus court. Son manque d’expérience la rendait bien plus vulnérable qu’elle ne l’était en réalité. Elle se détestait tellement à cet instant, que ce sentiment l’aida à reprendre la situation en main, ou presque. Il était important qu'elle agisse de manière à se sentir bien dans sa décision, qu'elle choisisse de donner une chance à un émoi naissant ou de laisser cette opportunité de côté en fonction de ce qui était le mieux pour elle. Or cela, elle l’ignorait.

    Elle se redressa presque à contre cœur et tenta de reprendre la conversation, sans être certaine d’avoir réellement compris ce qu’il venait de lui proposer.

    Vous venez réellement de me demander de vous aider à voler du vin ? Ajouta-t-elle faussement outrée par la proposition, la main sur la poitrine. Cela l’aidait à reprendre le cours de la conversation. Et je vous soupçonne de ne pas être à votre coup d’essai, Monsieur Bressac, vous qui savez que le soupirail reste ouvert la nuit…

    Léonora se leva d’un seul bond.

    Allons-y ! Allons nous servir dans la cave.

    Oui, elle était très sérieuse, et elle attendait que Jean se lève à son tour, brisant ainsi cette tension vivace entre eux.
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    Jean Bressac
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  • Mar 10 Oct - 19:21
    Le charme fut soudain rompu lorsque la jeune femme se redressa sur le banc, ne laissant à Bressac que quelques instants pour reprendre ses esprits. Les premiers émois d’un homme pour une femme avaient toujours ceci de troublant qu’ils le ramenaient à cette charmante timidité des premières fois, fût-il aujourd’hui dans la force de l’âge. Leonora, qui était bien plus jeune, semblait avoir été troublée plus vivement encore s’il en jugeait par sa réaction, ce qui n’était pas peu dire considérant la langueur dans laquelle il se trouvait. Etait-elle donc si timide, ou éprouvait-elle la nécessité de combattre par fierté une attraction naissance ? Jean était en tout cas persuadé qu’il n’avait pas imaginé cet instant fugace, et que son trouble avait été partagé.

    De son côté, la somptueuse aristocrate avait repris sa contenance habituelle, feignant de s’offusquer par jeu de sa proposition. Elle le soupçonna d’ailleurs ouvertement d’avoir déjà visité cette cave, puisqu’il savait l’étourderie dont faisait preuve le personnel de maison s’agissant du soupirail. Se levant à son tour, Jean posa le plat de la main sur son cœur et la regarda solennellement.

    - Je vous promets, Madame, que je n’ai jamais rien fait de tel auparavant, annonça-t-il d’un air qui était l’innocence même.

    Tout en lui emboîtant le pas, il ramassa sa lanterne et ajouta non sans malice :

    - ... pendant les heures de travail du personnel.

    Tandis qu’ils rebroussaient chemin, les deux promeneurs laissèrent derrière eux le lac et l’écureuil, seuls témoins du moment de trouble qu’ils avaient partagé. En longeant le sentier que baignait faiblement la lueur de la lune, Jean ne pouvait s’empêcher de songer à la proximité de leurs yeux, de leurs lèvres, et le silence qui avait baigné cet instant. Oh ! indéfinissable frustration, et pourtant déjà souvenir obnubilant.

    Parvenus près dans la cour de l’auberge, ils trouvèrent le soupirail qui les attendait à l’angle de la bâtisse et qui était resté, comme espéré, entrouvert. Silencieusement, Bressac promena sa lanterne le long du vieux mur de pierre où prospéraient d’épaisses feuilles de lierre, cherchant quelque chose dans l’obscurité. Une fois son cœur satisfait, il reparut bientôt près de sa compagne de promenade, un sourire aux lèvres et une solide branche à la main.

    - Auriez-vous l’amabilité de m’éclairer pendant que je prépare votre inavouable forfait, Madame ? demanda-t-il en lui tendant la lanterne, dont la bougie avait brûlé si longtemps qu’elle menaçait désormais de s’éteindre à tout moment.

    Accroupi devant leur entrée de fortune, Bressac souleva la grille du soupirail qui grinça doucement sur ses charnières et la bloqua horizontalement à l’aide du bâton qu’il cala sur le sol. Cette ouverture stabilisée, il en éprouva la résistance afin de s’assurer que le bois ne cède pas sous le poids du métal rouillé et qu’ils ne se trouvent pas enfermés dans la cave pour le reste de la nuit. Si cela se produisait, il leur serait bien difficile d’expliquer la raison de leur présence en ces lieux lorsqu’on y descendrait au petit matin pour préparer le déjeuner des convives.

    - Dernière chance pour vous défiler, annonça-t-il en lui lançant un coup d’œil malicieux. S’il reste toutefois quelque témérité dans votre cœur, j’aurais besoin que vous me tendiez la lanterne à travers l’ouverture pour que je puisse la récupérer une fois en bas.

    Joignant le geste à la parole, Bressac s’accroupit, passa ses jambes par l’ouverture, et se laissa glisser dans la cave. Une fois en bas, il sentit immédiatement la différence de température à travers sa chemise. L’air y était bien plus frais qu’à l’extérieur, mais également très humide. Ici, le chant des grillons avait laissé place au silence, trahi seulement par l’écho de ses semelles qui avaient heurté la pierre. Autour de lui, les lieux exhalaient une forte odeur de fruit séché, de soufre, et de champignon ou de truffe. Au milieu de ces fragrances on comprenait aisément la nécessité des soupiraux, tels que celui qu’il venait d’emprunter, pour assurer l’aération des lieux et fournir de jour une source d’éclairage naturel.

    Des voûtes d’ogive soutenaient la vieille maçonnerie qui abritait les précieux breuvages et se perdaient plus haut dans la pénombre. La cave elle-même s’enfonçait profondément sous les soubassements de l’édifice au point qu’il ne leur était plus possible, une fois descendus, d’y remonter sans prendre appui sur une table ou du moins un tabouret suffisamment haut.

    Bressac récupéra à bout de bras la lanterne que sa noble acolyte lui brandit à travers le soupirail, et découvrit à la lumière de sa flamme une araignée qui disparut aussitôt derrière des tonneaux de bois qu’on avait laissé à vieillir dans les coins. Face à lui se révélaient de vastes murs de briques dont les alvéoles recélaient les bouteilles tant convoitées, soigneusement couchées et triées par cépage. A quelques pas, sur une vieille table de bois, se trouvaient des ustensiles qu’on avait oublié de nettoyer, notamment un petit couteau à fromage dont on s’était sans doute servi pour préparer un assortiment en vue d’une précédente dégustation.

    Près de l’escalier de pierre, seule sortie qui reliait la cave et les cuisines de l’auberge, se trouvait un grand placard verrouillé qui devait servir de rangement au sommelier. C’était probablement ici, imaginait Bressac, que le vieil homme gardait ses outils et de quoi s’éclairer lorsqu’il parcourait les sombres rangées de bouteilles qui l’attendaient dans les profondeurs. Peut-être y trouveraient-ils par chance des chandelles de suif, s’ils parvenaient à crocheter la serrure. Il leur fallait en effet prestement remplacer la bougie mourante de leur lanterne s’ils ne voulaient pas devoir chercher leur sortie à tâtons dans l’obscurité. Bressac espérait absolument éviter cela, car il ignorait la fréquence à laquelle le majordome y faisait ses rondes. Ce dernier ne se rendait habituellement qu’une fois dans la cave la nuit, mais il faisait désormais de curieux excès de zèle depuis qu’il avait manqué de l’y surprendre quelques jours auparavant.

    Discrètement, Bressac poussa donc la grande table contre le mur afin d’y prendre appui et tendit les bras à sa complice qu’il devinait plus haut à travers l’obscurité du soupirail.

    - Attention à vos pieds, Madame, car l’ouverture est bien plus haute qu’on ne l’imagine.
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  • Mer 11 Oct - 0:19
    La brise légère caressait doucement son visage et l’aidait à ne pas finir rouge de honte jusqu’à la racine des cheveux. Au bord du lac, elle se tenait silencieusement, observant cette scène paisible une dernière fois avant de quitter cet endroit devenu spécial. L'eau semblait sombre, les reflets des étoiles luisaient à peine sur la surface du lac. Le silence était presque palpable si leurs voix ne venaient perturber cette quiétude, à peine perturbée par le hululement distant d'une chouette.  Maintenant les lumières des cabanes de pêcheurs sur l'autre rive ne scintillaient plus dans la nuit avancée.

    Le conteur entra de nouveau en scène, jurant de façon théâtrale que jamais il ne pourrait un tel larcin. Et la suite la fit sourire, alors qu’ils avançaient vers l’auberge. Elle savait que ce serait la dernière fois qu’elle contemplait ce lac, qu’elle laissait derrière elle ces paysages enchanteurs et de souvenirs précieux. Elle s'efforçait de graver cette image dans sa mémoire, de capturer l'essence de cet instant. Avait-elle interprété de manière erronée les signaux qu’elle semblait encore percevoir quand elle le laissa seul sur le banc ? Qu'il n'avait pas de sentiments romantiques pour elle ? Elle s’était donc fourvoyée… Alors elle tourna lentement le dos à ce magnifique endroit, et cette inclinaison dans son cœur, emportant avec elle le souvenir d’un moment des plus romantique et manqué de sa vie.

    Elle observa Jean s’afférer une fois qu’ils furent arrivés devant ce fameux soupirail et exécuta sans discuter les moindres demandes de son compagnon. L’éclairer, lui tendre la lanterne une fois glissé dans la cave. Une parfaite assistante. Puis un bruit de meuble précautionneusement trainé attira son regard plus bas. Jean plaçait une table pour elle sous cette ouverture. Ce qui amusa Leonora, quand on savait qu’elle était tout à fait capable dans cet exercice, de le rejoindre seule même si elle était plus habituée par les toits que les caves. Il prit appui et lui tendit les bras.

    Je vous suis.

    Tenant ses jupes, elle s’était accroupie pour ensuite passer ses jambes et se laisser glisser et porter délicatement dans les bras de Jean. L'homme et la femme se retrouvèrent face à face, dans une nouvelle proximité troublante. La tension entre eux créa un sentiment de fébrilité et d'attente. Leurs yeux se fixaient une nouvelle fois, capturant chaque détail du regard de l'autre dans la pénombre et pouvaient sentir la chaleur de la présence de l'autre malgré le froid des lieux. Les mains de Léonora s’étaient posées sur les épaules de Jean, maintenant frôlaient à peine le haut de son torse lorsque ses pieds avaient touché la table. Chaque contact provoquait une vague de frissons le long de sa peau. Ils étaient conscients de chaque geste, chaque mouvement  les rapprochait inexorablement l'un de l'autre, l'indécision entre l'envie et la pondération. Ils étaient à la fois attirés et effrayés par la force de ce qu’ils ressentaient, se demandant s'ils devaient franchir cette frontière incertaine vers l'intimité ou laisser les choses en l'état, explorer ce qui semblait inévitable, ou resteraient-ils pris dans cet équilibre précaire de désir inexprimé ?

    C’est la table, sur laquelle ils étaient, qui prit la décision en les déséquilibrant, manquant de les faire tomber et rompit le charme entre ces deux incertains. Ils quittèrent alors celle-ci pour retrouver le pavé de la cave. La flamme vacillait de plus en plus et menaçait plus que jamais de s’éteindre alors que Léonora embrassa du regard les lieux en évitant maintenant de croiser celui de Jean.

    Je ne l’imaginais pas si grande… Nous allons pouvoir faire nos difficiles.

    Il devait regorger de tas de grands crus ici, elle songea que le choix allait être cornélien.

    Mais des bruits de pas venant des escaliers, derrière la porte plus exactement, attirèrent l’ouïe très fine de la petite brune. Elle échangea un regard inquiet, ils devaient se cacher. Très rapidement dans des gestes précis, elle éteignit la lanterne qui se mourait et dans le noir, elle attrapa la main de Jean en cherchant un endroit pour se cacher. Cela n’était pas un problème pour elle que de se mouvoir dans le noir. La cave était encombrée de tonneaux, de caisses et d'autres objets, offrant quelques endroits pour se dissimuler. Tous les deux, Jean n’y voyait rien, trainé par Léonora, se glissèrent derrière une pile de caisses remplies de bouteilles de vin, espérant que ce serait suffisant pour rester hors de vue.
    Les pas du nouvel arrivant résonnaient, et devenaient de plus en plus distincts. Le majordome tournait dans la cave, il grommela  lorsqu’il vit le soupirail ouvert qu’il referma sans ménagement et le temps semblait s'étirer alors qu'ils attendaient en silence. Il fit son tour avant de s’arrêter non loin d’eux, éclairant les caisses derrière lesquelles ils s’étaient dissimulés. La jeune femme se baissa un peu plus vers Jean qui l’imita pour se faire plus petit.
    Enfin, après quelques minutes interminables, il finit par repartir, remonta les escaliers pour refermer la porte de la cave à clef derrière lui.

    Je crois qu’il ne reviendra plus… finit-elle par souffler.

    Les voilà maintenant dans le noir, tous les deux, sans lumière…
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    Jean Bressac
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  • Mar 17 Oct - 1:22
    Debout sur la vieille table qui grinçait sous son poids, Bressac tendait les bras à sa complice pour l’aider à s’introduire dans la cave par le soupirail. La hauteur de l’ouverture par rapport au sol rendait l’exercice périlleux et imposait à la jeune femme de prendre appui sur lui si elle ne voulait pas se rompre une cheville en sautant. Evidemment, Jean ignorait tout de ses capacités physiques et n’imaginait pas un instant qu’elle fût capable d’une telle prouesse car rien, ni dans son attitude, ni dans ses manières parfaitement gracieuses et élégantes ne trahissait l’agilité de la farouche guerrière qu’elle était.
    Formé comme acrobate depuis sa tendre enfance, Bressac était rompu à ce genre d’exercices d’équilibre, bien qu’il fût lui-même plutôt voltigeur que porteur. La jeune femme était au demeurant si petite et mince en comparaison qu’il croyait pouvoir la porter à bout de bras tant elle lui semblait légère comme une plume. L’exercice lui eût d’ailleurs semblé bien trivial si l’ouverture n’avait pas été si haute qu’il lui fallait se tenir exagérément droit, sur la pointe des pieds, pour l’atteindre.

    S’aidant d’abord de ses mains, puis la laissant prendre appui sur ses épaules, Bressac sentit le corps de la jeune femme glisser doucement contre le sien, dans un contact énivrant, jusqu’à ce que ses bottines touchent enfin le plateau de la table. Par désir, les mains de Jean avaient inconsciemment glissé de sa taille à ses hanches, et tandis qu’ils se regardaient sans mot dire, il la pressa doucement contre lui, perdu dans ses yeux dont l’éclat se tamisait dans l’obscurité. Le silence ne dura qu’un instant, et pourtant Jean pouvait sentir en lui renaître l’émoi qui s’était emparé de lui plus tôt sur le banc, d’une façon plus vive encore puisqu’il tenait pour ainsi dire l’objet de ses désirs dans ses bras. Et comme cette proximité était exquise et obnubilante… Rompant cet instant de contemplation, un pied craqua sous leur poids, déstabilisant la table et contraignant les deux protagonistes à sauter prestement du meuble afin d’éviter qu’il ne cède brusquement sous leurs pieds. Inspectant à la flamme de sa bougie la large fissure qui fendait le bois en partant de la base du pied vers le plateau de la table, Bressac réalisa qu’ils ne pourraient pas remonter par le soupirail sans trouver d’abord un nouvel appui plus robuste et d’une hauteur à peu près équivalente. L’autre option restait bien entendu la porte de la cave, alternative plus risquée, puisqu’elle impliquait une potentielle rencontre avec le majordome qui effectuait peut-être déjà sa ronde.

    - Je crois que vous apprécierez la troisième allée, Madame, car c’est ici que se trouvent les variétés aux arômes les plus délicats, murmura-t-il en marchant à pas feutrés.

    Promenant sa lanterne autour d’eux, Bressac les guida vers une allée de briques où se trouvaient les rangées de bouteilles qu’il imaginait susceptibles de plaire à sa somptueuse partenaire de crime. Tandis qu’il examinait des vins blancs secs, l’attention de l’aristocrate s’était inéluctablement portée sur les champagnes qui se trouvaient un peu plus loin dans l’allée.

    Des bruits de pas résonnèrent dans l’escalier qui se trouvait derrière la porte close de la cave. Dans un élan qui témoignait d’une remarquable présence d’esprit, Leonora éteignit la bougie de leur lanterne, les plongeant aussitôt dans les ténèbres. Avec l’aisance d’une chouette, elle les guida lestement à travers l’obscurité, évitant les caisses et les tonneaux qui jonchaient le sol, et avec quelle rapidité ! Bressac, lui, n’y voyait goutte, si bien qu’il craignait à chaque enjambée de trébucher ou de heurter un obstacle. Mais sa complice, guère gênée par la cécité imposée par l’absence de lumière, les guidait dans leur course effrénée en courant, au lieu d’avancer en tâtonnant pour trouver son chemin.
    Entraîné dans leur élan, les deux acolytes s’accroupirent promptement derrière une surface dure qui ressemblait au toucher à du bois.

    La porte de la cave s’ouvrit finalement en grinçant sur ses gonds et la lumière d’une lanterne déchira les ténèbres en projetant sur le sol un rectangle de lumière éclatante. Le majordome, qui venait de pénétrer dans la cave, se promena lentement le long de l’allée centrale, hésita un instant, puis disparut à l’extrémité. Après quelques instants, la lumière reparut sur leur gauche, près du soupirail par lequel ils étaient entrés. Un couinement de métal rouillé et un lourd claquement leur apprirent que le soupirail venait d’être refermé.

    Bressac sentit son rythme cardiaque s’accélérer lorsque le halo de la lanterne baigna de leur lumière les caisses derrière lesquelles ils s’étaient prostrés. Au terme d’une minute qui lui sembla une éternité et quelques grommèlements, le majordome rsortit par la porte qu’il referma derrière lui, les plongeant de nouveau dans l’épaisseur de l’obscurité. Jean serra les dents en entendant le cliquetis de des clefs dans la serrure. Ils étaient enfermés dans les ténèbres.

    Aveugle et conscient que les deux seules issues leur étaient désormais inaccessibles, Jean réalisa subitement qu’il tenait la main de Leonora dans la sienne. Il éclata d’un rire nerveux, tant par soulagement que de dépit face à l’absurdité de leur situation. Bressac avait beaucoup volé dans sa vie. Par nécessité, par convoitise, ou par goût du risque. Mais il devait bien admettre qu’il s’agissait de la première fois qu’il commettait un larcin aussi innocent, par jeu, en compagnie d’une dame aussi prestigieuse qui se prêtait de bonne grâce à ce moment de complicité. Au lieu de lui rendre l’usage de sa main et de s’excuser de son geste, Jean la pressa un peu plus dans la chaleur de sa paume. A travers l’obscurité, il devinait à peine la silhouette de Leonora, mais il sentait son souffle dans le noir, tout proche de son visage.

    - Je dois vous confier, Madame, que je ne sais pas comment nous pourrions quitter cet endroit à l’aveugle, murmura-t-il dans un mélange d’inquiétude, d’amusement, et d’excitation. Nous pourrions crocheter la serrure si vous aviez une épingle ou si nous trouvions un outil suffisamment effilé…
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    Leonora de Hengebach
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  • Dim 22 Oct - 3:12
    Dans l'obscurité quasi totale de la cave, l'homme et la femme se trouvaient dans une posture plutôt inconfortable. Maintenant seuls, enfermés, Jean se mit à rire de la situation. Elle avait spontanément attrapé la main forte de cet homme pour l’attirer plus loin et le fait qu’il resserre ses doigts sur les siens comme s’il cherchait du réconfort dans le contact physique alors qu'ils étaient plongés dans l'incertitude sans qu’elle ne cherche à s’en défaire, le lui rappela. L'atmosphère était lourde d'émotion, le silence rompu seulement par le rire puis les mots susurrés par la voix chaude de Jean. Léonora était agenouillée, plus proche de lui qu’elle n’avait jamais été aussi bien par les sentiments que physiquement avec un autre homme. Elle baissa légèrement la tête et répondit dans un murmure, alors que sa joue frôlait presque celle de Bressac, sans jamais se toucher, mais elle pouvait sentir la chaleur que dégageait sa peau.

    Souhaitez-vous déjà abandonner, Monsieur, alors que nous avons fait le plus difficile ?

    Ils avaient échappé de justesse au Majordome. Désormais son tour de garde fait, ils avaient tout le reste de la nuit pour eux. Ils auraient tout le loisir de discuter tout en savourant quelques verres et décider conjointement lequel de ces cépages serait le meilleur.
    Il fallait maintenant trouver le moyen de rendre la vue à cet homme bien qu’elle se serait contentée de rester dans le noir comme pour contempler sa réaction sans qu’il puisse voir son trouble lorsqu’elle lui pressa légèrement la main en retour et posa la seconde par dessus.

    Et si vous concédez à rendre ma main, je pourrais peut être retrouver cette niche dans le mur où étaient rangées quelques chandelles.

    Elle ferma les yeux un instant, son visage fit face à celui de Jean. Elle se trouva dans une situation délicate, ses émotions et ses désirs se mêlèrent en un tourbillon tumultueux. L'homme qui était si près d'elle avait capturé son attention de manière irrésistible et sentit une attirance profonde envers lui. Ce qui était perturbant alors qu’ils ne se connaissaient guère et depuis à peine quelques heures. Mais ce moment passé en sa compagnie lui donna envie de franchir cette frontière, de laisser libre cours à ses émotions. Elle avait déjà été mariée, n’était plus une enfant, libre de ses actes et de ses choix sans jamais avoir de compte à rendre. Pourtant, elle se retint. Les raisons pour lesquelles elle se l'interdisait étaient multiples.
    Elle était préoccupée par la possibilité que cela pourrait compliquer sa vie, puis elle était incertaine des sentiments réels de l'homme à son égard, elle ne pouvait être qu’une aventure pour lui. Peut-être était-ce simplement la peur du rejet ou des conséquences imprévues. Maintenant, grandissait en elle le désir de l'embrasser, de sentir ses lèvres contre les siennes, mais une force intérieure qu’elle s’ignorait dans ce genre de situation, la retenait.

    Finalement, elle décida de prendre le temps de réfléchir, de peser les avantages et les inconvénients, et de décider si elle était prête à prendre le risque. Elle savait que, quel que soit son choix, il serait important de le faire en toute sincérité et de respecter ses propres limites et celles de l'homme en question.


    Où vous pouvez choisir de me laisser vous guider, une fois encore…
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  • Mar 24 Oct - 16:47
    Ses yeux fouillaient la pénombre à la recherche de ceux de Leonora, incapables de discerner quoi que ce soit. Le regardait-elle ? Il n’en avait aucune idée. Tout ce qu’il sentit fut le souffle chaud de la jeune femme qui caressa sa peau dans une provocation susurrée, troublant ses sens et sa rationalité. Jouant avec sa patience, elle pressa sa main dans la sienne et posa en retour la seconde par-dessus, tout en lui soufflant une nouvelle demande espiègle et contradictoire. A cet instant, Jean savait qu’il était perdu. La promiscuité de ses murmures et de leurs lèvres était obsédante, elles étaient si proches de se frôler qu’il pouvait sentir son souffle sur les siennes. Sa cécité ne faisait qu’ajouter à son trouble, par la sensuelle imprévisibilité de la situation qui électrisait ses sens. Il se reprit in extremis en réalisant qu’il était sur le point de rejoindre les lèvres de la jeune femme, car il ignorait si ce geste serait reçu comme il l’espérait, à cause du brusque mouvement de recul qu’elle avait eu plus tôt sur le banc près du lac. Refusant de brusquer l’attraction qui commençait à s’épanouir entre eux, Jean préféra avorter ce geste qui pouvait être intrusif s’il venait trop tôt pour elle. Ne pouvant toutefois totalement réprimer ce qui avait été esquissé, Jean laissa sa main effleurer la joue de Leonora et glisser dans l’une de ses mèches de cheveux. Contemplatif, il resta un instant silencieux. Comme l’enfer et le paradis pouvaient être pour un homme une seule et même chose ! La retenue était une vertu qui venait avec l’expérience et avec l’âge, et Bressac, qui n’était pas homme à briller par sa patience, se maudissait de la maîtrise de soi dont il venait de faire preuve. Dans le même temps, par sa jeunesse et sa timidité, Leonora le ramenait à l’innocence simple et aux charmantes hésitations des premières fois. Il retrouvait en elle une partie de sa jeunesse et la douceur de ses premiers émois de jeune homme. Où en étaient-ils… ?

    Les pâles rayons de la lune étaient bien trop faibles pour pénétrer dans la cave, mais ses yeux s’étaient habitués à la pénombre, si bien qu’il ne voyait désormais pas plus clair que tout à l‘heure. Sa complice l’avait entraîné si brusquement dans le noir qu’il était pour ainsi dire désorienté. Lorsqu’ils étaient entrés dans la cave, ils faisaient face au meuble du sommelier qui se trouvait à côté de l’escalier de pierre. Partant du soupirail, il lui suffisait alors de marcher en ligne droite pour le rejoindre. Mais où se trouvaient-ils maintenant ? Bressac chercha des yeux la lueur spectrale qui filtrait par l’ouverture condamnée par le majordome. Après avoir éteint précipitamment la bougie de leur lanterne, ils avaient tourné une fois à droite, puis contourné les tonneaux qui leur coupait la route près de la seconde allée. Or, il voyait la clarté lunaire filtrer de sa gauche… il lui faudrait donc, logiquement, faire un quart de tour et avancer tout droit.

    Jean se releva et chercha à tâtons son chemin dans l’obscurité. Il buta contre une caisse et s’exclama en sentant le rebord anguleux s’enfoncer dans son genou. Grommelant de frustration, il parvint en boîtant à contourner l’obstacle, non sans heurter de l’épaule une ou deux piles de tonneaux qui se trouvaient sur son passage. Ne pouvait-on pas ranger cette cave ? Au terme d’une errance lentement négociée dans les obscurs méandres du cellier, il trouva finalement la large armoire dont les panneaux de bois se dessinaient sous ses doigts. Il chercha la serrure du plat de la main, et lorsqu’il en sentit le relief sous sa paume, il fouilla sa poche à la recherche du petit crochet qu’il avait ramassé sur la table. Collant son oreille contre la paroi de chêne, Jean introduit à l’aveugle la petite tige de métal dans la serrure qu’il crocheta en écoutant les protestations du mécanisme qui se trouvait à l’intérieur. Après quelques tentatives infructueuses, un cliquetis résonna doucement dans le silence, et les portes de la commode s’entrouvrirent.
    Palpant à l’aveugle, Jean fouilla les étagères à la recherche des chandelles de suif et du briquet à silex qui devaient raisonnablement se trouver à l’intérieur. Rapidement, il sentit les objets allongés et cylindriques qu’il espérait trouver. Leur rigidité et leur texture lisse et grasse lui confirmèrent qu’il s’agissait bien des chandelles qu’il cherchait. Poursuivant son exploration, sa main découvrit un petit coffret de bois qu’il ouvrit silencieusement. Glissant ses doigts à l’intérieur, il sentit la surface familière et lisse d’un silex, le contact froid de la pierre à feu, et la texture douce et spongieuse de l’amadou.

    Lorsqu’il jouait encore dans une troupe itinérante, Bressac utilisait quotidiennement ces ustensiles dans ses numéros de cracheur de feu. L’esthétique de ses spectacles reposait sur une idée simple : ne jamais dévoiler ni les combustibles ni la manière dont il les allumait pour donner l’illusion de manier les flammes par magie. Sur scène, il lui fallait donc constamment détourner l’attention du public par divers subterfuges et exécuter les gestes rapidement, sans regarder ses mains ni les objets utilisés. Depuis, il avait peu à peu abandonné cette pratique professionnelle, mais il lui arrivait encore parfois d’employer son savoir-faire dans un cadre privé, pour amuser ou émerveiller. Reproduire l’exercice dans le noir, à l’aveugle, et sans avoir à réaliser d’acrobaties ou à danser, ne serait donc pas un problème.

    Revenu vers sa complice, en évitant cette fois soigneusement les obstacles qui l’attendaient dans la pénombre, Jean prépara les accessoires dont il avait besoin et se concentra. Le côté tranchant du silex heurta la pierre à feu, projetant des étincelles habilement masquées aux yeux de la jeune femme par l’amadou.

    - Et la lumière fut ! annonça-t-il dramatiquement pour couvrir le bruit que produisent le métal et le silex en s’entrechoquant.

    Une flamme jaillit aussitôt de sa paume, comme s’il avait eu depuis tout ce temps le pouvoir de l’invoquer par les pores de sa peau. Il déplia ses doigts un par un, nourrissant progressivement par oxygénation la boule de feu qui brillait dans les ténèbres. Avant que la flamme ne se dissipe, il en effleura la mèche de la bougie, et referma son poing. L’obscurité retomba aussitôt comme un rideau venant saluer la poésie du geste. En son sein naquit bientôt une lueur, d’abord timide et tremblotante, qui s’étira lentement pour former une langue dorée et vacillante. Bressac s’approcha de la jeune aristocrate pour lui offrir théâtralement le petit flambeau, exactement comme s’il se fût agi d’une rose, excepté qu’il lui donnait là la lumière.

    - Je choisis de vous laisser me guider, Madame, puisque vous avez prouvé la supériorité de vos yeux sur ceux des chouettes, et que je n’ai pu en faire autant sur ceux des taupes, conclut-il en honorant son espiègle provocation de tout à l’heure.
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  • Mer 1 Nov - 17:44
    La volonté de Léonora ne tenait à rien. La jeune femme fixait intensément l'homme qui se trouvait à quelques centimètres d'elle. Son cœur qui battait la chamade et l'attente se mêlaient dans une mélodie presque insupportable. Elle avait l'impression que le monde entier les avait abandonnés, ne laissant qu'eux deux dans cette bulle.
    Leurs regards se croisèrent mais elle seule pouvait le voir, un sourire se dessina sur ses lèvres, signe d’une espèce d’impatience et de désir. Les secondes ont semblé interminables, le souffle coupé par l'anticipation du moment magique qui allait venir. L'homme, semblant plongé dans les mêmes émotions, tend lentement vers le visage de la jeune femme. Les doigts effleurèrent doucement sa joue, la caressant avec une tendresse infinie. La brunette qui venait de décider qu’elle ne devait succomber, frissonna et ne put que fermer les yeux une nouvelle fois, prête finalement à accueillir ce baiser, qu’il allait lui déposer sur les lèvres, dans un moment de faiblesse… Parce qu’il allait l’embrasser, c’était certain… Si, il va le faire, n’est-ce-pas ?

    Pourtant, malgré ce geste délicat, il n'avança pas pour lui donner le baiser passionné qu'elle attendait. La déception envahit la jeune femme qui avait espéré un échange de passion qui aurait consommé le désir qui les habitait. Au lieu de cela, il ne lui avait offert qu'une caresse sur la joue, un geste tendre mais loin de satisfaire son besoin brûlant sur l’instant.
    L'homme, cependant, semblait perdu dans ses propres pensées, peut-être hésitant ou incertain quant à la suite des événements. La jeune brune restait immobile, cherchant à comprendre ce qui retenait Jean qui lui avait fait tant de promesses dans son attitude. Elle réalisa que parfois, les gestes et le désir ne sont pas en harmonie. Même présents, peuvent être complexes et parfois décevants. A quoi jouait-il ? Où allaient-ils ?

    Il se releva et Léonora le laisse s’échapper, déçue par le destin qui ne voulait pas satisfaire la jeune noble Républicaine. Elle abandonna sa moue pour un sourire moqueur lorsque Jean buta une première fois contre une caisse. Elle le laissa se débrouiller dans la mesure où il avait totalement ignoré sa question, et elle toute entière. Cela allait prendre un temps monstre avant qu’il ne trouve puis ne la retrouve. Elle grimaçait à chaque fois qu’il butait dans quelque chose. Elle aurait pu l’aider ou le guider, oui, elle aurait pu…
    Il avait disparu de son champ de vision, elle l’entendit farfouiller, tenter de crocheter un meuble et finit par y parvenir. Elle pouvait entendre le meuble s’ouvrir, entendre les mains de Jean chercher et trouver les chandelles dans un cliquetis spécifique de la cire   dont l’odeur venait maintenant chatouiller ses narines.
    Léonora attendait patiemment que Jean lui revienne, ce qu’il fit et sans se prendre quoi que se soit dans les jambes, ce qui impressionnait la brune, vraiment.

    Il lui montra son côté théâtrale et fit naître dans sa main par une astucieuse et invisible manipulation, une flamme qui éclaira leur deux visages l’espace d’un instant avant de faire naître une seconde flamme, celle de la bougie qu’il lui tendit telle une fleur qu’elle accepta délicatement du bout des doigts.


    Je suis honorée que vous ayez confiance en ma capacité de guider, mais ne sous-estimez pas les talents des taupes. Nous sommes tous uniques à notre manière, et ensemble, nous pourrions explorer des territoires inconnus de la vie. Prêts pour cette aventure, Monsieur ?

    Sur ce sous entendu, elle se releva en tenant sa robe pour ne pas marcher dessus pour maintenant se diriger vers les bouteilles les plus intéressantes avant de s’arrêter et se retourner une dernière fois vers Jean.

    Sauf si vous souhaitez sortir d’ici.
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