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  • Lun 16 Sep - 15:03
    Perrine s’était recroquevillée sur elle-même, le front contre ses genoux, la tête enfouie entre ses bras. Elle avait tenté de se relever, hésitante, quand elle avait entendu les premiers fracas des manifestants contre la barrière érigée par les forces de l’ordre. Ses guêpes avaient fini par s'éparpiller comme un collier de perles brisé devant le bouclier de lumière et Pierrick avait fini – lui aussi – par se faire emporter par le mouvement. Il n’y a désormais plus qu’un enchevêtrement de corps, là où son frère se trouvait auparavant—et je ne vois plus que des bottes sales, et je ne perçois plus que l’hostilité patente obérant toute bonne intention. Tout ce que je peux faire à cet instant, c’est me préparer au prochain coup de genoux que je vais me manger. C’est bien connu : les médiocres sont bien heureux de piétiner le génie quand il trébuche. Mais la délicatesse de la main qui se pose sur mon épaule me fait l’effet d’une décharge électrique. J’ai redressé la tête aussitôt, pour tomber nez à nez avec… avec quoi au juste ? Je ne vois qu’une forme floue, une tâche coquelicot et… Ce sont des cornes ? Il ne me faut alors qu’une seconde pour déduire que le spécimen qui se trouve devant moi est certainement un drakyn adulte. De petite taille, bien que, lorsque je me retrouve soulevée à 6 pieds du sol (au moins), cette histoire de taille me paraît très relative. J’ai voulu dire quelque chose d’intelligent, mais…

    Un son étrange s’échappe de la gorge de Perrine, entre le sanglot, le rire, et la surprise. Un son faible et embarrassant qui aurait certainement voulu être un remerciement.

    Et j’ai arrêté d’essayer de réfléchir. Pierrick le disait tout le temps, avant : “tu devrais arrêter de penser mon p’tit caillou, ça t’empêche d’agir”. Peut-être qu’il avait raison, au fond, mais j’ai toujours refusé que lui puisse avoir raison et moi tort. Mes mains se sont enroulées autour du cou écailleux de la créature qui venait de me sauver la vie et je me suis laissé faire. C’est agréable, de se laisser porter. Surtout lorsque c’est loin du danger. Les manifestants ne sont désormais qu’une masse informe et confuse, depuis que j’ai perdu mes lunettes ; et j’ai l’impression d’avoir perdu la capacité de me mouvoir par la même occasion. Peut-être même que j’ai oublié mon prénom. J’ai soudain la pensée idiote que mes lunettes sont peut-être reliées d’une manière ou d’une autre à mon joli cerveau, comme par un système communicant. Comme si mon esprit pouvait recalibrer la réalité en fonction de la perpe… Oui, pardon, j’ai dit que j’arrêtais d’essayer de réfléchir. On vient de s’arrêter – dans une petite ruelle où tout paraît plus calme, pour le moment – et je sens les bras m’enlaçant se détendre pour me reposer à terre. Je me suis laissé glisser, et mes doigts ont coulé innocemment sur les pecs… Oh non, c’est plus mou… et plus soyeux…

    Oh ! Toutes mes excuses, je suis infiniment désolée ! J’ai perdu mes lunettes dans la mêlée et je vous ai pris pour… Mon sauveur était en fait une sauveuse… J’ai titubé en touchant le sol. Je crois que j’étais en train de rougir car mes joues me brûlaient. À moins que ça ne soit le coup de genoux que j’avais encaissé plus tôt. Enfin, peu importe.

    J’ai voulu repousser mes lunettes sur mon nez, comme à mon habitude, mais je n’ai fait que me griffer le front. Je me tiens là, encore pantelante, et je l’avoue, j’ai bien aimé l’expérience. Ce n'est pas tous les jours qu’on a la chance de se faire porter comme une princesse. Je me sentais un peu à l’étroit entre le mur et les deux mètres de muscles et d’écailles qui se trouvaient devant moi, mais je n’ai pas eu l’idée de m’en plaindre. J’avais enfin l’impression de pouvoir respirer à nouveau. Du revers de la main, j’ai essuyé le sang qui coulait de ma lèvre fendue – je venais seulement de m’en rendre compte, au goût du fer sur ma langue. Je me suis prise à rire, un peu bêtement.

    Je n’aurais jamais dû venir ici, ce n’est vraiment pas pour moi, ce genre d’événement.

    Qu’est-ce qui me prenait à parler comme ça, à une parfaite inconnue ? Ce n’est vraiment pas le moment de faire la discussion. J’ai une pensée pour Pierrick, perdu dans la foule, avant de l’envoyer se faire foutre intérieurement. Ce n’est pas comme s’il pouvait crever une seconde fois. Il finira bien par me retrouver. Paulo quant à lui… Il devrait s’en sortir. J’imagine. Pour le moment, je suis trop préoccupée par la drakyn qui se trouve devant moi. Je crois qu’elle me sourit – elle, confortable dans la foule, alors que moi, j’ai encore le cœur qui tambourine comme un vieux compresseur prêt à lâcher, en train de surchauffer à force de pomper des litres d’adrénaline inutile – et je ne sais pas trop quoi faire. Je crois que c’est le moment où je dois dire “merci” ?

    Je vous remercie… Je vous dois une fière chandelle. Sans vous, j'aurai probablement fini en paillasson. Je lui tends la main. Ce n’est pas parce que j’ai déjà tâté ses remarquables protubérances que je dois me montrer impolie. Perrine Trouillardfinalement, je n’ai pas oublié comment je m’appelaisravie de faire votre rencontre.

    Je lui serre brièvement la main (ou disons plutôt que la mienne disparaît dans la sienne) sans me presser, ni m’offusquer que nous nous trouvions au beau milieu d’une manifestation, maintenant que j'étais en sécurité. Je ne remarque pas non plus son odeur quand elle se penche davantage pour m’isoler d'un petit groupe d’émeutiers indignés qui cherchent à contourner le barrage à la volonté inébranlable des forces républicaines. Heureusement qu’elle ne sait pas que je suis responsable de la nuée de guêpes. J’arrondis une bouille innocente et relève le minois vers elle.

    J'essayais de me rendre vers la mairie. Je suis médecin (à quelques détails près) et j’aimerais pouvoir aider, si l’Obseedra finit par accoster (à quelques détails près). D’après l’Hebdo Républicain, il est possible que certains passagers soient malades et après avoir passé autant de jours en mer, dans de telles conditions, ils auront certainement besoin d’assistance. Je m’auréolais alors d’une volonté sincère de servir au bien commun. Et vous ? Où vous rendiez-vous ? Êtes-vous avec les manifestants shoumeiens ? (allons Perrine, on dirait que tu es en train de lui faire passer un interrogatoire…) Euh… Vous sentez bon la pêche (je n’ai rien trouvé de mieux).

    Un caillou venait de rebondir contre les écailles de ma sauveuse, et si le tir ne nous avait pas été réellement destiné, rester ici était certainement une très mauvaise idée.

    C’est une vraie fosse aux lions. J’ai jeté un coup d'œil par-dessus l’épaule de la drakyn. La foule s’agitait de plus en plus. Je les comprends, d’une manière, vous savez ? Les terres républicaines sont leur dernière option s’ils espèrent pouvoir se reconstruire après ce qui est arrivé à leur pays. Ils sont en colère : mais cette colère s’impose comme une condition nécessaire à leur survie. Mes paroles se sont accompagnées d’un silence grave. Si j’étais dans leur cas, je serais probablement en colère aussi (on l’imaginait mal en colère).

    En vérité, je ne voyais dans leur comportement qu’un schéma instinctif, comme pour les insectes. La solidarité était bien moins un acte de bienveillance que ce que l’on voulait penser (l’Homme aimait se croire plus évolué que les autres espèces vivantes) – c’était une programmation biologique pour la survie du groupe. Un instinct collectif où chaque individu, sans le savoir, se sacrifiait joyeusement pour les autres. Sans ça, la colonie s’effondrerait et chaque shoumeien se retrouverait être aussi utile qu’un neurone isolé pour son peuple : parfaitement capable, mais totalement inutile sans le reste du réseau. C’était vrai pour leur nation (ou ce qu’il en restait), mais encore plus pour leur religion. Comme on le disait : un croyant seul est un croyant mort.

    Bien que de toute évidence, à l’heure de cette manifestation, les bonnes relations shoumei-républicaines, si elles devaient être dans la nature des choses ; n’étaient pas dans l’esprit ni des uns, ni des autres. J’ai à nouveau croisé le regard de ma sauveuse (que je voyais toujours flou).


    Enfin, je ne suis qu’une scientifique, je ne devrais pas avoir d’avis sur la question. Je m’entêtais tout de même à avoir toutes sortes d’avis et d’observations. Nous ne devrions pas rester ici. Les choses ne vont pas tarder à dégénérer…


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  • Lun 16 Sep - 15:25
    La réaction du Révérend Père fit plaisir à voir. Celui-ci semblait un peu perdu, effrayé car il venait de se confronter aux conséquences de ses actes. Et encore le Contre-Amiral avait joué de diplomatie et alors que son interlocuteur se confondait en excuse et justifiait “l’Injustifiable” selon l’Officier Général, le noble républicain écouta néanmoins l'argumentaire redondant avec un visage impassible. Certes ils n’étaient pas des militaires, néanmoins ils venaient de prendre de force un Navire Républicain et devraient en répondre devant un tribunal républicain dans le meilleur des cas. Mais pour l'instant, le mieux était de les maintenir dans l'ignorance.

    Pendant le petit conciliabule qui commença lorsqu’Aranthor partit chercher l’eau et le médecin, Vandaos écouta les conseils de l’Agent Mystique, récupéra le magnifique katana et lui répondit à voix basse.

    Vous êtes la personne la plus qualifiée pour mener à bien cette mission. Surtout soyez vigilante et gardez la tête sur les épaules pour prendre les bonnes décisions une fois là-haut.  

    Puis il jeta un regard en direction de la ville d’où une clameur nouvelle semblait provenir. Ce n’était qu’une question de minutes avant que le sujet de l’Obseedra III ne soit releguée au second voir troisième plan pour les manifestants.

    Ne vous inquiétez pas pour ma sécurité, Aranthor saura faire le nécessaire en cas de besoin.  

    Enfin les échanges reprirent une fois que le Révérend Père Aginta eût finit de discuter avec les vauriens qui lui servaient de rameurs. D’ailleurs, peut-être que s’ils prenaient part à la discussion, ils n’étaient pas ceux qu’ils prétendaient être et que le véritable cerveau se cachait parmi eux ? Interrompant ses pensées, l’ecclésiastique fit une proposition : la moitié de l’équipage contre un “geste” et le reste suivrait. Bon, après tout fallait faire monter Ruby sur le pont de l’Obseedra III. Sans trop perdre de temps, il indiqua à la Sœur hématite de se préparer à monter à bord mais Aginta en rajouta une couche sur ses demandes. Il était temps de calmer ses ardeurs.

    Déjà, dès maintenant, nous vous fournissons de l’eau et un médecin. Ensuite j'attendrais de voir l’ensemble des membres d’équipage avant de poursuivre les négociations. Car si vous voulez participer aux discussions pour débarquer en ville, encore faut-il que la Marine vous y autorise. Alors je vous conseille vivement de continuer à montrer votre bonne foi.  

    Oui parce qu’on parlait beaucoup du refus de la Mairie de Courage mais pour la Marine non plus, un débarquement n’allait pas de soi tant que les citoyens républicains ne seraient pas relâchés et que le bateau ne serait pas rendu en parfait état à la SSG. Bienvenue dans les méandres administratifs de la République cher Révérend Père Aginta.  

    Au-dessus de l’Obseedra III, Tinder Firebirds continuait sa ronde. Les ordres de l’Amiral étaient clairs, il fallait recueillir le plus d’informations sur la situation à bord du vaisseau de la SSG et savoir où pouvait bien être retenu l’équipage initiale du Navire.

    Derrière Vandaos Fallenswords, Aranthor, revenu de ses petites emplettes sur le Parangon de Justice se tenait bras croisé, son regard bleu glacial plongé dans celui du serviteur des divins. Comme tous les protagonistes, il sentait la tension monter et la perspective que son nouveau maître l’envoie massacrer tous les shoumeïens présents sur ce bateau lui arracha un petit sourire malfaisant. Bientôt, il fournirait de la chair fraîche pour Xo-rath...
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  • Lun 16 Sep - 18:11
    La Pléiade sentit son corps se détendre légèrement lorsque Vorès de Cyprès appuya ses paroles trop vite interrompues par l’attaque de l’essaim. Alors qu’elle tentait de protéger les manifestants avec son bouclier de lumière, celui-ci calma la foule, laquelle ne sembla pas remarquer le corps sans vie pourtant visible et vite dégagé par les soldats. Elle se bénit intérieurement d’avoir réagi en activant une magie défensive puisqu’elle entendit un « POC ! » sur sa barrière dorée : un caillou lancé à pleine vitesse venait de percuter le rempart. Elle chercha quelques instants l’auteur de ce méfait, surprise, accompagnée de la foule autour d’elle, qui n’apprécia pas du tout ce comportement. Elle fut même ébahie de voir que les insultes s’orientèrent brusquement vers les malfrats qui tentaient de les agresser. L’ange put donc rapidement identifier la source du problème : le milieu du cortège s’agitait considérablement et les visages se braquaient sur certaines personnalités qui en venaient aux mains. Elle était néanmoins trop éloignée pour distinguer quoique ce soit.

    Heureusement pour elle, l’armée républicaine fut réactive : elle vit la Lieutenante apostrophée par le paladin donner quelques ordres tandis qu’un de ses officiers proches lançait un sort de givre sur les insectes qui s’approchaient d’un peu trop près du cortège. Elle put ainsi relâcher sa concentration sur le bouclier ; dans le doute, elle le laissait encore actif, mais ce répit lui permit d’approcher Vorès au moment où elle recevait le message télépathique d’Athénaïs. Son expression, charmeuse et enjouée comme à son habitude lorsqu’elle s’apprêtait à discuter avec quelqu’un d’important, vira soudainement, affichant l’inquiétude et l’incompréhension : son ancienne élève la prévenait qu’elle allait être escortée jusqu’à la mairie pour la protéger des émeutes. Des émeutes ? La foule n’était pourtant qu’agitée, que savait-elle de plus pour qu’elle décide de la sortir de là ? Et puis, la Générale ne devait-elle pas assurer la protection de la mairie ? Que se passait-il à la table des négociations ? Certainement rien de bon pour les shoumeïens, si sa jeune amie avait décidé de l’exfiltrer… La magicienne reprit à la hâte son sourire avenant, l’air rassurée, comme si elle venait de résoudre mentalement un problème fort complexe, et elle interpella l’officière en chef qui se situait un peu sur sa gauche :

    – Lieutenante, merci pour votre aide qui est plus que bienvenue. Je suis la Perfectionniste, Pléiade de Magic ; la Générale de Noirvitrail vient de m’informer qu’ils avaient besoin de moi à la mairie… Son regard glissa vers le vieux militaire. Puis-je attendre l’escouade venue me chercher auprès de Monseigneur de Cyprès ?

    Elle tendit ensuite la main au shoumeïen qui venait de la complimenter d’une manière à la fois inattendue et provocatrice. En son for intérieur, elle apprécia particulièrement cette attention, puisqu’elle lui rappelait l’ère bienheureuse où elle vivait avec les divinistes modérés qui l’avaient sauvée d’une fossilisation certaine. Il lui était donc difficile de penser à cette époque sans ressentir la conviction que le Destin gouvernait bel et bien sa vie – et leur rencontre inespérée l’orientait vers cette conception providentielle de l’existence. L’ange craignait cependant que la remarque ne soit mal interprétée de la part des Officiers Républicains qui, vu leurs mimiques hargneuses, contenaient de plus en plus laborieusement leur mépris et leur envie d’en découdre.

    – Nos chemins étaient peut-être destinés à se croiser… ? Je vous avoue être très surprise du nombre de manifestants présents aujourd’hui. C’est grandiose !

    La Lieutenante ordonna finalement la reprise de la marche après s’être assurée d’avoir sécurisé la zone. La Perfectionniste, toujours en partie concentrée sur son sort, se plaça sur la droite de Vorès et continua de discuter avec lui en jetant de temps en temps des coups d’œil en arrière :

    – Je suis ravie de faire votre connaissance, Commandant. Cela fait plusieurs années que j’œuvre au sein de Liberty pour l’insertion des réfugiés dans notre nation. Cela fonctionne plutôt bien, dans la capitale, grâce aux différentes infrastructures que nous avons fait construire ; ici… Elle soupira. C’est plus compliqué. Je suis néanmoins heureuse qu’on m’ait appelée ; peut-être pourrais-je faire entendre nos voix ? Et pourquoi ne m’accompagnerez-vous pas ? Nous pourrions certainement trouver des compromis très avantageux pour les deux partis grâce à nos influences respectives…

    Son regard se perdit dans le vide. La Pléiade ne voulait pas trop se dévoiler. Elle avait une idée plutôt alléchante en tête : elle pouvait très bien envisager d’allouer ses terres du sud à une partie des réfugiés le temps de leur construire des logements… Elle pourrait alors les embaucher sur ses différents chantiers ou dans sa gestion administrative ; ceux-ci pourraient ensuite plus facilement s’insérer dans la société républicaine. Elle qui voulait étendre son influence dans les îles paradisiaques, voilà peut-être l’opportunité toute trouvée pour qu’elle puisse ouvrir la filiale tant rêvée de son entreprise d’architecture. Elle réfléchissait à la logistique d’un tel projet ; le dessein lui était venu le matin même, sous forme d’un germe indistinct et à demi-formé, encore à la lisière de sa conscience ; la pensée prenait néanmoins la consistance d’un projet déterminé à mesure qu’elle étudiait la question.

    Ce rêve audacieux ne serait toutefois possible que si Vorès se prenait au jeu et se révélait réellement sincère. Vu son parcours grandiose et sa chute après la guerre, l’ancien guerrier pouvait très bien fomenter quelque plan vindicatif qui mettrait à l’eau tous ses efforts de conciliation ; elle jouait ici un jeu dangereux dont la finalité était plus qu’incertaine ; au moins cela lui permettait-il d’entrevoir une échappatoire à son conflit moral.

    Le sourire de l’ange continuait d’afficher toute la bonne volonté du monde.

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    Message n°3
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  • Lun 16 Sep - 18:43
     
    La colère des Bougeoirs
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    Les petites bouteilles de feu grégeois, fraichement découvertes suite à l’accident de l’uns des chariots, fusaient dans tous les sens, lancées sans vergogne par des sirènes déchainées, qui haranguaient la foule, l’exhortant à la violence. L’une des fioles décrivit une belle trajectoire cloche au-dessous des badauds entassés devant l’un des chariots, retombant vers une forêt de mains tendues. Hélas, la réception fut ratée par l’un des manifestants, et la bouteille de feu grégeois glissa, puis fut projetée plus loin à cause d’un mouvement réflexe. Le liquide inflammable projetait des lueurs orangées au fur et à mesure que la fiole se voyait projetée de part en part par des passants maladroits. Une course folle soudainement interrompue par une grosse paluche sale, à hauteur de ventre : Jamby, qui venait d’attraper le réceptacle presque par un coup de sort !

    Quelques sifflements admiratifs de badauds, qui avaient suivi la trajectoire de la fiole, se firent à peine entendre, couverts par le brouhaha de la foule et les cris de protestations, car les manifestants prenaient littéralement l’eau !  Croupie, malodorante au possible, remplie d’immondice, la mélasse s’infiltrait partout ! L’ermite ventripotent, de part sa petite taille, la voyait de beaucoup plus près que tous ces passants et leurs jambes immenses ! Une bousculade, et le Nain finirait le nez dans cette eau immonde ! Sans parler de son jambon !

    « Et ron, et ron, petit patapon ! »

    Le mana se manifesta de manière abrupte, propulsant le petit être au-dessus de la foule et répandant des gouttelettes d’eau viciée sur les badauds se trouvant à proximité. Jamby flottait maintenant à quelques mètres du sol, à l’abri de l’ignoble flotte, et en profita pour croquer dans son jambon ! C’est qu’il était plutôt satisfaisant de se trouver au-dessus de ces petites gens, un sentiment qu’éprouvait sûrement chaque passant qui le regardait de haut. Le Nain pouvait enfin voir l’action sans se contorsionner entre des paires de jambes ! Il voyait comment des sirènes balançaient des fioles de feu grégeois à tout va, comment les vagues de flotte ignoble sentait provenir du type tout bleu, ainsi … que le homard rouge, dans le coin là-bas ?

    Le plaisir du petit être fut de courte durée, cependant, car son envol avait capté l’attention de plaisantins, qui s’amusaient à lui lancer des projectiles de tous genres. Bouses séchées, bout de verre, fruits pourris, rien n’était laissé de côté pour atteindre la cible volante. La majorité des manifestants artilleurs rataient, mais l’un des projectiles, un caillou moyennement gros, fit mouche, percutant Jamby en pleine poire, et le déconcentrant pendant quelques secondes. Un laps de temps très court, mais suffisant pour que le Nain perde sa concentration, et le contrôle de son mana ! Après une embardée spectaculaire, le petit être tourbillonna sur lui-même, plongeant droit sur la foule, et laissant s’envoler la fiole de feu grégeois qui fut propulsée vers l’un des bâtiments encadrant la manifestation.

    Un bruit sourd se fit entendre, alors que l’ermite ventripotent s’écrasait dans la masse de personnes, tel un vieux sac de patates tombé du ciel, arrachant des protestations à tout va alors que les gens tombaient les uns sur les autres, formant une petite masse informe de manifestants se débattant au sol. Les gens hurlaient, vociféraient, se débattaient pour se relever, et parmi eux Jamby, qui manifestait son mécontentement en braillant comme un décérébré :

    « Bande de connards ! Ça va pas de m’balancer des trucs à la figure ? Z’êtes complètement con, ici, ma parole ! Allez tous vous faire enc[…] »


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  • Lun 16 Sep - 22:50

    Partie 3


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 6 Size-110

    Il perçut alors le chant populaire animant la manifestation en amont de l'avenue qui sonna comme une alarme aux oreille du commissaire Lightborn. Heureusement que la GAR avait établit un cordon freinant l'avancée du cortège, sans quoi les agents de l'Ordre n'auraient pas eut le temps de déminer le parcours. Mais maintenant que la procession allait reprendre son cours, Konrad devait se caleter hors de son passage, bien qu'il avait encore un peu de temps devant lui, il voulait regagner l'arrière au plus vite. Il commença donc à descendre à pleine vitesse l'avenue, manquant de trébucher sur un pavé avant de se stabiliser pour aboutir sur la Parvis, hors d'alêne.

    C'est à ce moment précis que la voix caractéristique d'Arès Wessex raisonna dans son crâne, lui sommant de tout faire partir à vau-l'eau. Rah ! SI seulement ce bipolaire latent avait changé d'avis plus tôt, Konrad aurait sciemment laissé des pièges arcaniques sur la voie de la manifestation, ça l'aurait grandement aidé. Au lieu de quoi, son maitre décidait de déclencher l'Armageddon populaire une fois les mines hors d'état de nuire. Dommage. Mais la vie n'était qu'une succession d'opportunités ratées après tout, il suffisait d'en saisir une autre à la volée.

    Quant à l'assassinat du Préfet, Konrad était suffisamment fin pour savoir que c'était là la récompense que le Maire lui faisait miroiter. Le premier ordre étant la directive principale, et le second étant la directive annexe pour l'avancée personnelle du commissaire. En outre, Konrad savait décrypter les ordres de Wessex, il savait donc ce qu'il fallait faire au plus vite : déclencher les émeutes au plus vite, comme convenu. Il héla alors les Protecteurs d'Ebènes en civil qui accoururent. À cet instant, un enfant en souquenilles, pas plus haut qu'un guéridon, lui tira la manche. Le commissaire se pencha pour l'écouter.

    Il se redressa alors, une lueur mauvaise dans les yeux. Le gamin déguerpi, une piécette de bronze entre les mains. Le commissaire mira les cinq Protecteurs d'Ebènes, agents spéciaux au service de Wessex et de leur chef, Konrad Lightborn.

    - Messieurs, En dessous de nos pieds se trouvent ceux ayant placés les pièges arcaniques que je viens de désamorcer. Or, deux gusses sont allés les cueillir dans les égouts. Vous quatre, accompagnez-moi, on va les devancer, retrouver ces trouble-fêtes et... les aider.

    Sur ces mots, les Protecteurs fusèrent vers le premier accès souterrains du parvis. Konrad leur emboita le pas. Une chance qu'en qualité de commissaire mais surtout de chef de gang, il connaissait plutôt bien ces coursives nauséabondes. Ceci-dit, juste avant de descendre il retint son beau-frère, Helios Blazewhirl, Protecteur d'Ebène de son état et lui susurra à l'oreille :

    - Toi, tu restes là. Retourne à la Mairie, auprès du Maire... et du Préfet. Ah ! Et garde un œil sur cette général de malheur. Elle est trop droite pour être intelligente. Elle pourrait faire des erreurs regrettables. Si elle en commet, tu sais quoi faire.

    Et sur ces mots, il sauta dans les égouts. Ses quatre protecteurs, tous vêtus de pourpoints marrons, se fondaient à merveille dans la fange des égouts tandis que l'uniforme du commissaire dénotait sur le fond charbonneux des allées souterraines. Mais il pris les devants, voyant parfaitement dans le noir. Ces égouts n'avaient rien à voir avec ceux des autres villes, le chef de gang qu'il était avait bien eut du mal à les explorer, mais ceux longeant l'avenue étaient bien pratiques pour traverser la ville rapidement. Il avançait donc en cherchant à remonter vers la zone que l'enfant lui avait désigné, le point où le Prévot de Courage avait été vu pour la dernière fois.

    Ce réseau d'oisillons disséminé dans la ville était bien pratique pour le chef des renseignement d'Arès, lui rapportant, contre un rond de bronze, tout ce qui pouvait intéresser Konrad Lightborn. La pestilence était telle qu'il avait intérêt à aboutir à quelque chose. Une chance qu'il entendit des voix raisonner un peu plus loin. Il tourna alors à une encablure, lui s'accroupis pour passer sous une grille avant de traverser une alcôve. Il vit alors des lueurs un peu plus loin et s'approcha, suivit discrètement par ses sbires. Afin de ne pas faire paniquer le géant et l'élémentaire, il s'annonça de sa voix métallique.

    - Hola Prévot ! Ici le commissaire Lightborn, venu en renfort. Je vous suis.


    Résumé :

    CENDRES





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  • Mar 17 Sep - 0:46
    Je reste un temps dans l’expectative face à la situation.

    C’est qu’on est rarement préparé à voir des centaines d’esprits chauffés blancs s’emparer d’un stock non négligeable de fiole de feu grégeois dans la perspective assumée de s’en servir, à priori contre d’honnêtes citoyens de la république. Encore une fois, les hommes et les femmes de l’Office Républicain et de la Grande Armée Républicaine font tout pour que cette manifestation se déroule sans problème, permettant au peuple d’exprimer ses revendications, mais il faut que des esprits mauvais viennent souiller la juste expression du peuple par la violence qui ne fait que déliter le message premier de ces gens. C’est vraiment répugnant. Avec ça entre les mains de centaines d’anonymes, ça va partir en vrille. C’est certain. Et l’histoire se souviendra des dangereux anarchistes et certainement pas des idéaux exprimés derrière les chants, les cris et la colère des manifestants. Ces gens me dégoûtent. Ils pervertissent la parole populaire. Et il n’y a que la violence pour contrer cette violence.

    La Juste Violence.

    L’oreille plus vif que la moyenne, je l’ai avec ce qui me reste encore de mon ouïe augmentée et mon regard vient traverser les rangs des manifestants pour dévisager l’espace d’un instant un individu qui semble être la personnification même de l’océan ayant pris chair dans notre ville de Courage, dont l’expression de joie au milieu de ce chaos laisse peu de doute quand à ces réels motivations, alors que des engeances à son image viennent prendre le contrôle des chariots. Les plus humains ont les gueules des pires truands de Kaizoku et je suis bien placé pour les connaître. Ceux-ci semblent graviter autour des spécimens les moins sympathiques du lot. Tritons, sirènes et têtes de cadavres ; ils semblent à leur aise sur la terre ferme quand leur domaine semble être celui des eaux. Si cette palanquée de flibustiers me dit quelque chose, j’ai oublié leur nom dans les draps de mon lit. Il n’en faut pas plus pour prendre l’initiative d’alerter la hiérarchie. J’outrepasse Patoche, il faut taper au plus haut vue la dangerosité de la situation.

    J’ai un souvenir net du Préfet Pétanque que j’ai croisé pour la première fois lorsque je suis devenu Officier Républicain. Il ne me connait surement pas, mais il est de bon ton de connaître le visage du grand chef de l’Office Républicain de Courage quand on fait ce boulot, notamment pour éviter de faire une connerie en sa présence. Psychiquement, je sonde la ville à la recherche de sa signature, finissant par le trouver. Je sens son esprit se fermer à mon approche.

    -Préfet. Je suis le Capitaine Bremer, sous les ordres du Commissaire Patoche. Au rapport.

    Son esprit se relâche un tantinet. Il ne peut pas me répondre, mais j’ai l’impression qu’il attend mon rapport.

    -Je suis infiltré au milieu de la manifestation. Un groupe de pirates majoritairement composé de tritons et de sirènes distribuent des fioles de feu grégeois à la population. La situation est extrêmement critique.

    J’essaie tant bien que mal de m’approcher des chariots, luttant contre ceux qui s’en éloignent tout autant que de l’odeur des égouts qui remontent dans nos chausses. Les fioles passent de main en main, ça se bouscule. J’arrive enfin à proximité pour en récupérer une sans trop savoir ce que je vais en faire sur le moment. Je me dis que ça en fera une de moins qui ne finira pas sur mes collègues. J’en subtilise une autre à un gars tout fragile sous prétexte qu’il va nous cramer s’il la conserve, mais que faire d’autres ? Le chaos va gagner les rangs républicains. Ils vont s’en prendre plein la figure, puis ils vont contre-attaquer et ça va virer au bain de sang. Et les anarchistes s’en tireront, évidemment.

    Il faut saboter la manifestation. Il n’y a pas d’autres solutions. Instaurer le danger directement dans les rangs des manifestants. Distiller l’idée qu’il y a des fous dans leur rang et que leur vie est en danger. Profitant d’un mouvement de foule, j’active mon invisibilité et je me faufile dans la cohue avec mon agilité. De là, j’avise des cibles pour mes fioles de feu gregeois et je finis par les balancer. L’une sur une charrette le long d’un mur sur la route de la manifestation, l’autre sur un mur d’une bâtisse qui semble déserte.

    Ça surprend les gens et j’enlève mon invisibilité avant de me précipiter vers la maison pour en sortir les éventuels personnes avant qu’ils leur arrivent des problèmes. Il faut parfois faire des sacrifices pour en sauver un plus grand nombre, mais autant réduire le nombre de ces sacrifiés.

    Spoiler:
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  • Mar 17 Sep - 15:59
    Autour de l’église, il n’y avait rien. Soit des professionnels avaient fait en sorte que rien ne soit visible de l’extérieur pour éviter d’attirer l’attention, soit il n’y avait réellement rien à signaler. Si c’était le cas, comment l’information aurait-elle pu arriver aux oreilles de la République ? Pourtant, une fois à l’intérieur, l’église semblait visiblement profanée, avec des coffres remplis de poudre, d'épices et d’herbes… De la contrebande ? Impossible que cela ait été fait en si peu de temps, et pourquoi aujourd’hui ?

    Soudain, un souvenir lui revint en tête, datant de quelques années. Lors d’un débat républicain, elle avait été intégrée à une équipe de recherche pour vérifier que rien ne viendrait perturber cet événement crucial. Plusieurs lieux avaient été identifiés comme cibles potentielles, et durant l’analyse, une jeune demoiselle avait fourni des informations importantes. Le Premier Président était mort dans un attentat, il y a des millénaires, dans une explosion. Peut-être que quelqu’un cherchait à reproduire cet acte ? Ah oui, cette jeune demoiselle, tout à fait charmante, s’appelait Havoise. Finalement, il n’y avait pas eu d’explosion ce jour-là, mais plutôt un combat acharné dans les rues de la ville, qui s'était soldé par la victoire des forces républicaines.

    Son senseur ne lui avait rien détecté, et son odorat non plus. Le problème, c’était qu’elle n’avait même pas de feu avec elle pour tester la poudre. Et même si elle en avait eu, l’explosion pourrait soit attirer l’attention sur l’église, soit être plus importante que prévu, risquant ainsi d’allumer le reste de la réserve et d’alerter les ennemis. Le second problème était de déterminer si les coffres sortaient du sol ou s’ils y étaient enfouis. Logiquement, la première option semblait la plus probable.

    L’arrivée d’un membre du SCAR interrompit ses réflexions.

    - Directrice, il semblerait que la foule soit en train de virer à l’émeute.

    Cela aurait été bien plus simple si Orifa n’avait pas vu ce qu’elle avait maintenant sous les yeux… Elle restait un membre du SCAR, spécialisée dans l’espionnage, et jouer les gros bras pour calmer une foule n’était pas dans ses prérogatives. Si le reste de sa troupe ne trouvait rien à la deuxième église, ils viendraient certainement ici.

    - D’accord, va prévenir les troupes en place dans la ville. Informe la troisième légion de la situation, ils sauront comment réagir. Une fois que tu auras terminé, reviens ici et fais en sorte de mouiller toute cette poudre. Si elle est faite pour exploser, l’eau devrait atténuer son effet dévastateur. Au pire, cela compliquera son transport. Si c’est de la contrebande, elle sera simplement détruite, ce qui ne serait pas une grande perte.

    L’agent partit en mission, tandis qu'Orifa utilisait son invisibilité et son senseur pour commencer à descendre dans le tunnel, cherchant à éviter les pièges. Une fois qu’elle ne pouvait plus rien voir, elle utilisa sa nyctalopie, veillant à ne faire aucun bruit. Elle ne rencontra personne sur sa route, ce qui était étrange, surtout compte tenu de la longueur du tunnel. Au fond, elle se retrouva dans les catacombes de Courage, cherchant autour d’elle des coffres ou des indices susceptibles de la conduire aux perturbateurs de l’ordre républicain.

    Résumé:


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
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  • Mar 17 Sep - 17:38
    Ce petit colis, si facile à porter et si fragile, une petite blonde aux cheveux courts, avec une tête de petite fille qui aurait perdu sa mère au milieu de la foule. L'avoir portée comme une princesse, et mademoiselle oublie les bonnes manières en prenant ma poitrine pour des PECS, mais visiblement (ahah), d'après ce qu'elle me dit, elle serait aussi myope que peu l’être un hanneton. Et Avec cette information, je comprends que je vais devoir jouer le rôle de chien guide pour ce petit bout de femme, qui me fait me demander ce qui a bien pu lui traverser l'esprit pour se dire qu'elle pourrait survivre au milieu de cette foule en délire.

    - Ce n’est rien… Je me demande juste ce qui a bien pu te traverser l’esprit pour avoir eu envie de venir ici. Parce qu’effectivement, tu n’as pas le gabarit pour ce genre de… "festivité"…

    Avec un peu moins de chance, elle aurait pris tout mon poids sur le bout du nez si j’avais trébuché. À cette pensée, je me revois sous les plus de deux cents kilos de barbaque bleue d’un Tokage contre qui je me suis battue il y a quelque temps. Je pouffe discrètement et viens lui serrer sa petite main chétive qu’elle me tend avant de me remercier.

    - Enchanté Perrine, appelle moi Vanay.

    Bousculé ici et là par la foule qui, même si un peu moins nombreuse là où nous sommes, n’en est pas moins brutale dans sa façon de se mouvoir. Un vrai raz-de-marée d'individus en tout genre, où tomber signifie souvent se faire piétiner, comme l’a subi la petite blonde que j’ai en face de moi. Alors que je l’écoute déverser son récit, un caillou lancé par la foule me touche, mettant déjà à rude épreuve ma capacité à rester calme, tandis qu’un autre parvient, je ne sais comment, à écraser ma queue, m'arrachant un grognement.

    Joignant les mains devant moi, inspirant profondément puis expirant lentement, je ne donne pas cher du prochain qui me cherchera des noises.

    - Pas le choix, il va falloir monter.

    Courage vue du Ciel… Ou presque.

    - J’espère que tu n’as pas le vertige, Perrine !

    Et de toute façon, je ne lui laisse pas vraiment le choix. La soulevant une seconde fois comme une princesse, je déploie mes ailes, bousculant quelques manifestants au passage, avec un petit sourire de satisfaction, avant de prendre mon envol avec ce petit hanneton que je tiens fermement dans mes bras.

    Quelques battements d’ailes plus tard, nous voilà au niveau des toits où je m’empresse d’atterrir pour éviter d’attirer plus d’attention que ce que cet envol n’a déjà fait.

    - Bon, récapitulant, tu veux voir l’Obseedra mais tu veux d’abord te rendre à la mairie…

    J’observe tout autour de moi pour vérifier si les toits ne sont pas occupés par d’autres personnes que nous et, à mon grand regret, nous ne sommes effectivement pas les premiers à y avoir posé les pieds.

    - Eh bien, ça risque d’être plus compliqué que prévu…

    Je murmure plus pour moi-même que pour lui faire part de mon inquiétude. Au sol, nous ne pourrons pas avancer ; en sous-sol, je doute qu’elle ait très envie d’y faire un tour et, clairement, moi non plus. Dans les airs, je n’ai pas très envie de finir en cible mouvante. Le rouge est visible, et même très visible.

    - Mais avec un peu de chance ils sont sûrement plus occupé avec ce qu’il se passe en bas qu’à leur niveau…

    Je me remets à avancer, passant de toit en toit et me servant de mes ailes pour atteindre les sommets un peu trop éloignés, tout en évitant, du mieux que je le peux, d’attirer l’attention.

    J’essaie de maintenir au mieux mon petit colis de livre, Perrine, pour qu’elle ne me glisse pas des bras.
    Me voilà devenu chien guide d’aveugle pour le restant de la journée, sautant de toit en toit direction la mairie.

    Résumé:


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    Talk so pretty, but your heart got teeth
    Late night devil, put your hands on me
    And never, never, never ever let go
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  • Mar 17 Sep - 18:35
    Le caillasseur caillassé, ça c’est une première. Il faut dire qu’Eustache était beaucoup de choses, mais discret ? Oh que non, s’étant appuyé sur sa pince pour prendre un peu de hauteur. Lançant un parpaing qui siffla en fendant l’air, passant au-dessus de la foule comme un missile survolant une population médusée et qu’enfin, ce dernier ne percute le bouclier qui s’illumina sous l’impact.

    Il avait même frémi des pédipalpes face à ce superbe lancer, lui qui était bien plus habitué et efficace sur de courtes distances s’était essuyé la paume contre sa carapace ventrale, écaillant un peu la peinture bleue qui le recouvrait pour dévoiler le rouge ébouillanté de qui il était vraiment. Cependant, aucune autre pierre ne suivit l’envolée, non, personne ne l’avait suivi dans son élan destructeur et le crustacé colossal était incapable de comprendre pourquoi la foule ne partageait pas son amour de la destruction. Non, bien au contraire, désormais c’était lui qui se retrouvait isolé dans une foule innombrable, à être bousculé par ces petits êtres à chair rose, gorgée d’eau, de sang et de nutriments. Il ne comprend pas pourquoi ils chantent, ils chantent des choses et l’accusent, à raison cela dit, de ne pas faire la différence entre les martyrs du Shoumeï et les oppresseurs républicains.

    Quand ils l’accusent, le homard penche la tête sur le côté, son turban exagérant le mouvement, puis de l’autre, comme un chiot qui mets ses cervicales à l’épreuve en tentant de comprendre quelque chose. La différence principale réside, cependant, dans le différentiel de « mignonitude » qui sépare le chien du homard. Ses gros yeux vitreux et globuleux observent sans comprendre, et en soi, quand ils chantent et scandent leurs slogans à son encontre, Eustache ne peut s’empêcher de souligner le côté « mélodieux » de cette remontrance. Il serait presque entrain de les accompagner en frappant sa pince du plat de ses griffes. Mais non, voilà qu’on le bouscule, qu’on le traite de monstre – s’ils savaient – qu’on le traite de traître – pauvres petits – et qu’on lui dit qu’il ne sait pas faire la différence entre ses frères et ses ennemis – il a faim – et quelque chose gronde en lui. La fatigue, il se rends compte qu’il est entrain de perdre et d’échouer aux objectifs qui lui ont été fixés par le Capiral bien-aimé, et il n’a plus envie de jouer. Un coup résonne contre sa carapace, quelqu’un vient de la frapper avec quelque chose. La figure massive du homard se tourne lentement pour se retrouver rostre-à-nez avec un homme au corps puissant, des bras larges comme des troncs, un air furieux au visage. Il tient dans ses mains ce qui ressemble à une barre d’acier à peine forgé, un barreau de prison peut-être ?

    - Traître !

    Qu’il hurle, levant la barre pour venir le frapper au visage avec alors que la foule se recule en se rendant compte de l’escalade de violence qui se prépare. Cependant, au lieu d’un impact au visage, la barre est attrapée par une main griffue, bleue et rouge. Et avec une facilité terrifiante, il ne la broie et lui arrache des mains pour la jeter au sol. Sous le regard médusé de la foule.

    Eustache l’observe de ses deux billes noires d’une malveillance aussi profonde qu’elles ne sont sombres. Son poing se ferme, il a faim et il connait les hommes comme lui. La viande filandreuse tant les muscles étaient denses. Il fallait battre la viande, l’attendrir, le mettre en saumure et à feu doux pour qu’elle s’effiloche au simple passage de ses crocs. Une écume, bien connue de son capitaine, commença à couler de son atroce gueule jusqu’à ce qu’un jet de flamme n’attire son attention, se rendant alors à peine compte qu’il avait déjà posé la patte griffue sur l’épaule de l’homme. Comme s’il allait lui arracher le bras comme on tordait et cassait la pince d’un de ses congénères moins « conscients » que lui, et encore, de peu.

    Il tourne la tête vers les flammes, médusé par ces dernières tandis que l’homme qu’il tiens dans ses pinces observe la fournaise avec un air horrifié. Des gens couverts de flammes qui collent à la peau et aux vêtements, qui hurlent et souffrent, arrachant les vêtements de leurs chairs fondantes, même les plus courageux de la foule, qui s’arment d’eau pour tenter d’endiguer le ravage des flammes ne peuvent rien pour eux, un feu qui brûle même au contact de l’eau. Dans un trille similaire à celle d’un chat, aigüe et guillerette, Eustache se tourne alors vers celui qui avait eu la mauvaise idée de tenter de le tuer. Puis lève les yeux vers les toits d’où il voit des figures étranges qui semblent se mouvoir, comme des ombres. Aussi, il hisse son assaillant sur son épaule et montre de sa pince les toits. Puis un drapeau républicain.

    - C’est les républicains ! Regardez sur les toits ! Qu’hurle alors l’homme qui viens d’échapper de peu à la mort. Ils laissent les nôtre crever dans les quais et nous confinent aux bougeoirs ! Ils ont placé des bombes dans la foule ! A bas la république !

    Que scande l’homme depuis son nouveau podium, en écho à l’ancien paladin qui harangue la foule. Un autre brasier qui s’allume, quoi qu’il en soit, Eustache est bien content de ne plus être au centre de l’attention, ça attise l’appétit.


    Résumé tour 3:
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  • Mar 17 Sep - 19:39
    Le calme avant la tempête. Le centre-ville semblait retenir son souffle en attendant l’arrivée de la manifestation. À en croire les rapports, il y avait de l’animation partout sauf ici. Un renfort de soldats avait rejoint la Mairie, ce qui n’annonçait rien de bon. Soit une menace avait été identifiée et elle nécessitait plus d’hommes pour la gérer, soit Courage était sur le point de tomber sous loi martiale. Aucune de ces options ne lui faisait plaisir.

    Une ombre avait aussi aperçu le géant limier qui les avait salués avant de rejoindre les égouts, suivi plus tard par un mage de foudre et le commissaire Konrad. Quel que soit ce qui se passait dans les souterrains de la ville, il jugea qu’il serait de trop. Alors, il continua sa mission de couverture des toits, prêt à intervenir quand la situation tournerait au vinaigre. C’était le problème de ce genre de calme : une tempête suivait toujours derrière. Il attendait juste de voir quand, et surtout où cela s’aggraverait en premier.

    Avec sa vision toujours améliorée à l’aide de magie, il se déplaça pour mieux voir l’avant du cortège. Des Brisemurailles avaient aussi été déployés pour renforcer la zone. En concentrant sa vue, il identifia un périmètre de sécurité et un cadavre. La manifestation venait à peine de commencer et on comptait déjà un mort. Non, le mort n’était pas dû à la foule ou à des bousculades. Le cadavre était là bien avant que la manifestation ne rejoigne cette position.

    Un assassin qui aimerait profiter du chaos pour régler des comptes ? Peut-être éliminer la concurrence ?

    Mais il ne poussa pas cette ligne de pensée, ce n’était pas le genre d’enquête qu’il lui revenait de mener. C’était le boulot de l’Office à moins que ce meurtre ne débouche sur une situation menaçant l’intégrité nationale. Il se déplaça un peu plus à l’Ouest pour essayer d'apercevoir ce qui se passait au niveau du reste de la nuée. Certains manifestants semblaient tout à coup intéressés par ce qui se passait sur les toits. Ils devaient se montrer plus discrets. Son attention fut rapidement détournée par la fumée qu’il remarqua enfin.

    Pourquoi faut-il toujours que quelqu’un trouve une façon de déclencher des incendies quand il y a révolte.

    Il se sermonna en se rappelant que ce n’était pas une révolte, mais une manifestation qui se voulait pacifique. Ils étaient en train de rater ce dernier aspect. La GAR, que les manifestants ne pouvaient pas blairer, servait plus leurs intérêts qu’eux-mêmes. Pendant que la légion s’évertuait à protéger celui qui semblait être le leader du mouvement, les immigrés, eux, brûlaient leur propre quartier.

    Quitte à foutre le bordel, autant attendre de venir dans les quartiers riches, d’être proche du siège politique de la ville.

    Aussitôt que l’idée lui traversa l’esprit, Verndrick se retourna pour rejoindre une ombre.

    J’ai vu de la fumée et tu connais l’adage. Avertis nos copains les limiers avec qui nous partageons les hauteurs afin qu’ils transmettent l’information aux soldats et aux officiers. Les manifestants ont trouvé un moyen de foutre le feu. J’ignore la nature de ce qu'ils utilisent, mais tout le monde doit se tenir prêt. Dis-leur aussi que les toits sont compromis et qu’ils doivent opérer avec vigilance.

    Avec leurs masques officiels, les agents du Razkaal pouvaient être facilement identifiés s’ils ne faisaient pas attention. Ils étaient aussi plus légitimes pour relayer les informations, alors il leur laissa cette charge.

    Il s’apprêtait à retourner à son observation quand il remarqua une autre ombre qui signait dans sa direction. Deux civiles suspectes avaient rejoint les toits et prenaient la direction de la Mairie. Après une courte réflexion, il donna l'ordre à l’ombre de les suivre discrètement. Il pouvait engager et demander du renfort si elles se montraient dangereuses, sinon il se contenterait de les escorter à bonne distance. L’armée et les officiers de la Mairie prendraient le relais une fois qu’elles auraient atteint leurs positions.

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  • Mar 17 Sep - 20:17
    La Colére des Bougeoirs
    Le Démon chez les Bougeoirs


    La foule s’était arrêtée, suspendue dans un chaos étouffant, entre colère et effervescence. Le chariot effondré au milieu du cortège déversait son contenu de fioles de feu grégeois, et déjà, des dames à l'apparence aquatique, à l’étonnement de Bélial, s’affairaient à en distribuer aux manifestants enragés, comme si elles offraient des cadeaux de fête. Cette vue improbable le fit sourire, un rictus sardonique étirant ses lèvres fines.

    Le chant des Bougeoirs résonnait encore, mais la foule était déjà bien loin de cette ferveur unitaire. La tension était palpable, et le démon pouvait presque sentir la chaleur de la violence prête à éclater comme une bulle sous la pression d’une foule frustrée. À travers le voile de son indifférence apparente, il discernait avec une clarté perçante les petites étincelles d’opportunisme, de haine, et d’excitation qui parcouraient la masse. Des bagarres éclataient sporadiquement, des cris de colère s’élevaient ça et là. Mais ce qui attirait surtout son attention, c’était cet homme, cet inconnu qui s'est déplacé jusqu'à lui, tandis que le sol à ses pieds commençait à être inondé d'une eau sale et nauséabonde se mélangeant déjà à celle du quartier.

    Il arriva à sa hauteur, son visage dissimulé sous une capuche et un foulard, il lui tendit la fiole d’un geste nonchalant, presque amical. Son ton, toutefois, suintait l’ironie.

    - Vous en voulez ? Il paraît que c’est une distribution gratuite, alors il faut en profiter…

    Baalthazar accepta la fiole sans broncher, une lueur amusée brillant dans ses yeux d’un bleu glacé. Il la fit tournoyer légèrement entre ses doigts, observant le liquide visqueux se mouvoir à l’intérieur du verre. Il n’avait jamais été particulièrement attiré par la pyromanie, préférant de loin l’élégance de l’ombre, mais il devait admettre que la possibilité d’un incendie généralisé dans cette situation chaotique avait un certain charme.

    - Une offre difficile à refuser, répondit Bélial, sa voix douce contrastant avec le grondement de la foule environnante. Mais je dois admettre que je suis plus spectateur qu’acteur dans ce genre de... distractions.

    Il glissa la fiole dans une des poches de son long manteau noir avant de reporter son attention sur l’inconnu. Celui-ci, en revanche, semblait déjà passer à autre chose. Ses yeux scrutaient maintenant le chariot renversé, où les truands du quartier des Bougeoirs commençaient à s’agiter, lorgnant les fioles avec une avidité palpable.

    Le garde remarqua le regard de ces derniers s’échanger suite aux paroles de l'inconnu. Et une étincelle malsaine s’alluma dans leurs yeux à la mention de la mairie et du feu de joie qui pourrait bien la réduire en cendres. L’un des plus grands, probablement un oni au vu de sa taille et de sa musculature imposante, se pencha vers ses camarades, la voix rauque et enfiévrée par l’idée naissante

    Le géant aux cheveux écarlate regarda la scène avec détachement, un fin sourire étirant à nouveau ses lèvres. Ces pauvres diables ne savaient même pas à quel point ils se faisaient manipuler, embrassant des idées qu’ils ne comprenaient pas pleinement. Il savait pertinemment que cet incendie potentiel, s’il devait se produire, ne ferait qu’ajouter une couche supplémentaire à l’anarchie ambiante. Mais pour quelqu’un comme lui, qui se plaisait à tirer les ficelles de l’ombre, c’était un spectacle divertissant.

    Le visage caché, quant à lui, attendait toujours une réponse de la part du démon. Ce dernier se sentant intrigué par ce personnage énigmatique, décida de jouer le jeu. Il inclina légèrement la tête, un sourire indéchiffrable sur les lèvres.

    - Vous avez un esprit affûté, dit-il, ses mots choisis avec soin. Trop affûté pour quelqu’un qui se contente d’observer. Je me demande ce que vous cherchez réellement dans tout ce chaos…

    Intrigué, il hésita un instant au moment où l'encapuchonné s'est enfoncé dans la masse de foule après sa réponse, jetant un dernier regard vers le chariot effondré et la foule en ébullition. Il observa les truands s’approcher des chariots avec une avidité évidente, lorgnant sur les fioles de feu grégeois comme des vautours sur une carcasse. Leur convoitise risquait de faire déraper la situation bien plus rapidement que prévu. Alors que l’ombre masquée s’éloignait, Bélial prit une décision. Il n’avait pas besoin de faire grand-chose pour allumer la mèche de la discorde.

    Avec un sourire discret, il étendit sa magie des ombres, modelant l’obscurité autour de lui comme un artisan sculpte l’argile. Dans le tumulte ambiant, son geste passa inaperçu. Un coup de poing invisible, rapide et silencieux, se matérialisa et frappa l’un des deux truands en plein visage. L’homme, désorienté, se retourna immédiatement vers son camarade, persuadé que celui-ci venait de l’attaquer.

    - Tu m’prends pour qui, enfoiré ?! hurla-t-il, le visage rougi par la colère et la douleur.

    Sans attendre de réponse, il répliqua par un coup tout aussi brutal, et bientôt, les deux compères en vinrent aux mains. Autour d’eux, les manifestants commençaient à remarquer la bagarre, et certains prenaient parti, incités par l’ambiance électrique. Ce chaos naissant pourrait bien dégénérer en une véritable émeute.

    Satisfait de son petit coup d’éclat, Bélial jeta un dernier regard vers la mêlée en formation. Le désordre qu’il venait de semer s'amplifiait à chaque instant. Il se détourna ensuite, suivant la silhouette de l'inconnu, prêt à explorer les motivations de ce mystérieux individu qui l’avait interpellé.

    Résumé:

    CENDRES


     

    Bélial

    Là où je passe, je laisse naître le chaos sur mon sillage.

    Citoyen de La République
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    Carl Sorince
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  • Mar 17 Sep - 20:51
    Quelque chose n’allait pas.
    Ca n’avait jamais été aussi visible qu’à l’instant où la masse de manifestants s’était écartée dans le but d’esquiver la chute d’un corps humain hurlant accompagné de bris de verre. Lorsqu’os et chairs s’étaient mélangés sur le pavé pour s’écouler de trop nombreuses plaies ouvertes dans une bouillie rougeâtre à l’odeur nauséabonde sans déclencher de fuite ou d’indignation particulière, sans entraver la grogne populaire, Carl avait saisi que ce que la masse couvait n’avait rien de bénin. C’était un cancer, alimenté par des mois, des années de privations et d’humiliations infligées par une république n’ayant jamais vraiment pris les restes de Shoumeï au sérieux. Une maladie rendant ses hôtes agités et prompts à la révolte.
    Et l’exérèse risquait bien d’être douloureuse. Surtout si le scalpel était tenu par les forces de l’ordre.

    Pourtant, l’espoir demeurait. A la tête du cortège, il prenait la forme de figures représentant à merveille le passé de la nation moribonde : Un paladin, ancien héros national, respécialisé dans la défaite et la honte grâce aux facéties du haut-prêtre du Nouvel Ordre ; Et une Ange, possédant six ailes de plus que la dernière croisée par Carl, dernier spécimen d’une race morte au nom des mêmes dieux ayant trahi la populace de Bénédictus.
    A eux deux, ils incarnaient la défaite, pas seulement Shoumeïenne mais Diviniste. Une sorte d’autel navrant de chair et de sang, dressé en l’honneur des erreurs passées, cachant sous une gloire factice une liste longue comme le bras de torts que seule la mort pouvait espérer pardonner. Qu’était-ce donc qu’un héros de guerre, une fois la guerre perdue? Qu’était-ce donc qu’un ange, une fois ses dieux morts?
    La honte ne semblait pourtant pas les accabler. Pire, ils s’improvisaient une fois encore leader des mêmes masses s’étant un jour condamnée en leurs noms.
    C’était bien pour ça que Carl -si il avait toujours éprouvé de la nostalgie envers les beaux jours de son pays- n’avait jamais su se résoudre à ressentir le moindre élan de nationalisme à l’égard de Shoumeï. Les dieux, qui se plaisaient trop souvent à être mesquins, semblaient avoir modifié la psyché de sa race pour qu’elle demeure, qu’importe le temps, qu’importe l’enjeu, encline à la vénération. La mémoire de chacun s’altérait dès lors qu’on mentionnait des mots clés tels que “paladin”, “divin”, “ange” ou “prêtre”.
    Alors, évidemment, le paladin, aussi fier et opiniâtre avait-il pu se montrer dans son discours initial, s’était inévitablement humilié en courbant l’échine et en adoucissant son cœur à l'instant où sa conseillère immortelle s’était manifestée pour appeler au calme.
    Et bien entendu, le troupeau autour d’eux s’était aussitôt mis à bêler de concert, une fois encore.

    “-Arrête tes conneries.” Gronda un ouvrier, un calot vissé sur le crâne, alors que son voisin de gauche, maigrichon et édenté, s’échinait à planter son piolet dans le sol pour déloger les pavés un-à-un. Quelques petits malins s’étaient approchés, parés à ramasser les munitions avant qu’elles ne disparaissent dans une fenêtre malchanceuse ou -idéalement- dans la mâchoire d’un officier. “T’as pas entendu c’que l’ange a dit?
    Le vandale et ses comparses s’interrompirent, principalement parce que l’ouvrier pesait facilement deux fois leurs poids.
    Carl, à sa droite, laissa un ricanement accompagner son sourire moqueur. Désagréable à l’écoute, le toussotement n’échappa ni au costaud calme ni aux maigrichons agitateurs.
    “-Vas-y, crache.” Bougonna le premier après l’avoir dardé en grimaçant. “J’sens que t’as un truc à dire. J'parierai même que tu le penses intelligent.
    Carl hocha poliment la tête avant de s’exécuter.
    “-Tu l’as vue, l’angelote ?
    L’un des maigrichons laissa un sourire édenté accompagner sa réponse :
    “-C’est difficile de pas la voir.
    Carl s’efforça de maintenir un air détaché malgré la soudaine tentation d’enfoncer la trachée du petit con qui venait de répondre à sa question rhétorique aussi stupidement et continua en le remerciant du regard.
    “-T’as pas remarqué que sur ses ailes, y’a assez de putains de bijoux pour acheter trois rues des Bougeoirs?
    Un silence rendu parfaitement relatif par la clameur des chants alentour s’installa. Quelque chose de dangereusement proche de la convoitise se manifesta dans les regards stupides des maigrichons. De la convoitise et…
    De la jalousie.
    “-Ton plan, ça s’rait de foutre aux ordures tous ceux qui ont les moyens de nous aider, juste parce qu’ils ont du fric ?” Riposta l’ouvrier.
    La discussion attira l’attention d’une nouvelle paire de badauds et Carl haussa les épaules.
    “-J’ai pas de plan coco, j’suis juste là parce que je suis pas content, comme toi. Et parce que j’en ai plein le dos que les bourgeois se croient dans le droit de me dire ce que je dois faire.
    La grande gueule du porteur de calot allait s’ouvrir, mais son vis-à-vis poursuivit :
    “-Elle était où, celle-là, avant qu’on se rassemble pour gueuler? Tu l’as déjà croisée dans nos rues? Tu crois qu’elle en a quelque chose à foutre du sort des Bougeoirs, tant qu’on reste dans les Bougeoirs?
    -Va t’faire foutre, j’discute pas avec toi…
    L’un des maigrichons se baissa pour ramasser un pavé. Un autre éleva la voix dans l’espoir d’aiguillonner une dernière fois l’ouvrier sur le départ :
    “-Il n'a pas tort tu sais ! C’est pas avec des couilles molles comme toi qu’on va changer les choses !
    Fier de sa saillie, l’édenté jeta un coup d'œil en direction du souriant salopard dont il venait de défendre l’opinion. Mais il avait déjà disparu.

    La forêt humaine ne bougeait plus. Immobilisée avant même d’être sortie des Bougeoirs, elle s’efforçait de faire contre mauvaise fortune bon cœur en gueulant à tue-tête une chanson passée de mode. Carl n’était pas un imbécile. Il savait bien que chercher à créer trop d’agitations dans ce genre de situation restait la meilleure manière de se faire prendre à part par la foule. Les forces de l'ordre n'étaient pas encore fatiguées. Ils n'étaient même pas encore dispersés. Alors, en attendant que la ferveur se calme et que le défilé continue, le mercenaire se contentait de rester en mouvement. Comme des dizaines d’autres, il se faufilait entre les corps immobiles dans l’attente, longeant le flanc Est de la tête du cortège, sifflant parfois quelques paroles agitatrices trop communes pour paraître suspectes. Tantôt une saillie sur les reikois qu’abritaient l’Obseedra, tantôt une anecdote sinistre sur le traitement des quartiers Shoumeïens à la capitale…
    Et toujours, un rictus à mi-chemin entre le sinistre et l’avenant ancré sur les lèvres.
    Du bout des doigts, il réajusta son couvre-chef et bailla tandis qu’un duo de brute s’égosillait à chanter à ses côtés. L'un d'eux lui attribua une bourrade amicale, comme si sa simple présence suffisait à faire de lui un ami, voir un membre de la famille.
    En faisant preuve d'une volonté douloureuse, le mercenaire relâcha la poignée de la lame dissimulée dans son manteau et laissa un hochement de tête entendu faire croire aux deux brutes qu'il était bien content d'être parmi ses frères Shoumeïen.
    Rien ne pressait, après tout.
    La patience restait, hélas, une vertu trop souvent négligée.

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  • Mar 17 Sep - 21:54
    L’ambiance avait changé. Une binarité entre les êtres commençaient à se faire plus mordante, plus furieuse. Il y avait ceux qui voulaient prôner la paix, montrer que les Bougeoirs pouvaient manifester main dans la main, en suivant le proseur du dimanche à sa tête. Puis, il y avait ceux qui voulaient en découdre, parce qu'ils attendaient depuis trop longtemps que Courage réagisse, parce qu’ils étaient en colère contre le monde entier, y compris contre leur propre communauté.

    Aussi, alors que le chant des Bougeoirs s’étiolait en une discordance de notes et de voix ébranlées, beaucoup le vécurent comme un signal pour se rebeller contre son voisin, contre la p’tite mère qui avançait mal, contre les marchands opportunistes venus jouer les faux dévots et d’autres malandrins à la pelle.

    L’hybride, encore en train de chanter, sentit quelque chose rebondir contre ses bottines usées. Il baissa les yeux, et sans attendre s’empara de la bouteille de feu grégeois qui venait miraculeusement lui atterrir entre les pattes. Il ne lui fallut pas longtemps pour faire le lien direct avec le mystérieux chariot infirmier qu’il avait fait suivre. D’ailleurs, il aperçut son collègue chargé de pister le chariot revenir dans sa zone d’action, ce qui arracha un petit rictus au navigateur. D’un signe de tête, l’hybride poisson lui confirma qu’il avait lui aussi en sa possession une ou deux bouteilles. Les rumeurs et les cancaneries de la plèbe parvinrent expliquèrent vite la raison de ce petit cadeau du ciel. Marimba remercia intérieurement l’imbécile qui avait eu cette idée de génie.

    Il devait y avoir aussi boucan sur le devant du cortège car la foule s’était agglutinée autour des chariots, dont la cargaison était assaillie par les mauvaises âmes voulant se faire justice elles-mêmes. Des péquenauds appelaient au calme et à l’entente mutuelle, des mal-peignés leur répondaient d’aller se faire cuire le cul. La faune républicaine et son terroir quoi.

    Doudou alors, profitant d’une bousculade, empoigna Bouille à Baise par le col de sa chemise. Le jeune pirate écarquilla les yeux, mais fit mine de s’excuser et tendit l’oreille avec un air très sérieux sur le visage.

    - Avec ta tête de héros populaire, tu vas gentiment haranguer la foule. dès que tu me vois plus tu commences à beugler à qui veut l’entendre que la république veut la mort des petites gens. Tu me fais ça aux fraises. Si tu te fais choper, tu te coupes la langue et tu l’avales, avec tes dents ça devrait être facile-odile.

    - Je ne vous décevrais pas, je le jure sur ma v-

    - Adieu p’tite tête, l’Océan te protège ou une connerie du genre.

    Le petit être se mit alors à quatre pattes et sans plus cérémonie, disparu totalement. Bouille-à-Baise trouve alors un endroit surélevé afin d’y grimper et se mit à hurler de ses poumons de jeune triton :

    - ILS BLOQUENT LES BOUGEOIRS ! LA RÉPUBLIQUE REFUSE D'ENTENDRE SON PEUPLE !  

    Plusieurs têtes se tournèrent vers lui. Avec avidité, ils contemplaient le jeune homme habillé très simplement. Avec verve, le pirate se mit à faire de grands gestes, encourageant le pathos de la situation. Doudou, louvoyant entre les manifestants, se mit à renchérir d’une voix tonitruante :

    - ILS VEULENT NOUS RÉDUIRE AU SILENCE, OU SONT CEUX CENSÉS DEVOIR NOUS PROTÉGER ?

    - ENFANTS DES BOUGEOIRS, QUAND ALLONS NOUS OUVRIR LES YEUX ?

    - L’OFFICE TUE NOS ENFANTS !

    - LA RÉPUBLIQUE NOUS CRACHE AU VISAGE ET QUE FAISONS NOUS ? NOUS LA LAISSONS FAIRE !

    - PARADIS POUR UN, PAS UN RADIS POUR LES AUTRES !

    - PARFAITEMENT ! Ce n’était pas le jeune triton qui répondit, mais le travailleur manchot qui avait entamé le chant avec Doudou. Une veine pulsant sur son front basané, l’homme hurla à son tour. D’abord étonné, le jeune bandit se mit à applaudir l’ancien ouvrier.

    - MON BRAVE QUE T’EST-IL ARRIVÉ ?

    - J’AI PERDU MON BRAS POUR SERVIR LA RÉPUBLIQUE ! ET QU’EST CE QUE LA RÉPUBLIQUE A FAIT POUR MOI ?

    Certains groupes commencèrent à huer, la foule se mit à grogner. Devant un des leurs, marqué par le labeur, il était difficile d’appeler à la sérénité. Pourtant, certaines personnes essayèrent de soulever l’importance de la cohésion.

    - MAIS REGARDEZ AUTOUR DE VOUS ! PARQUÉS COMME UN BÉTAIL MENÉ À L'ABATTOIR ! EST CE DONC ÇA NOTRE FUTUR ?

    - FAITES RAQUER LES BANQUIERS, PAS LES OUVRIERS !

    - CAMARADES ! ON VOUS EXPLOITE, ON VOUS CREVE A LA TACHE !

    - WESSEX, EXPLOSION !

    - ET FRANCHEMENT... VOILA !

    - VIVE LES BOUGEOIRS !

    Narquois, Doudou pouvait entendre la petite bouteille de feu grégeois tinter joyeusement contre sa ceinture. Le son du chaos !
    Spoiler:


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 6 Doudou10
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    TOUR 4

    Les Bougeoirs

    Coeur du cortège

    Bigorneau - Doudou - Eustache - Jamby - Bélial - ??????


    Pendant que l’avant du cortège recommence à s’engager dans le Centre-Ville, le désordre gagne un peu plus de terrain à la limite des Bougeoirs là où demeure coincée le gros des manifestants. Si la soudaine distribution de fioles de feux grégeois aidées par les médusantes troupes de l’Amiral Bigorneau a jeté la foule dans une frénésie de grapillements, semblables aux mendiants habituels du quartier qui se jetteraient sur des vivres renversés à terre un jour de marché, l’ambiance de solidarité et de ferveur patriotique prend un bien soudain revirement de situation lorsque les premières échauffourées commencent à dégénérer en faisant éclater les premières fioles au sein même des Bougeoirs. Les grenades de feu liquide ainsi propulsées par Jamby, les troupes de Bigorneau et les quelques vauriens suffisamment malintentionnés pour déjà en faire usage ou suffisamment stupides et maladroits pour les faire éclater sur eux-même commencent à répandre les premières flammes. La foule commence alors à prendre peur en voyant les débuts d’incendie commencer à prendre contre une poignée de bâtiments, déjà parce qu’il s’agit là de leurs propre maisons, de leur propre quartier, leur colère dirigée à l’encontre des républicains et des optimates n’a rien à voir avec la violence qui se met à embraser sans raisons leurs propres rues, et ensuite parce que dans le Quartier des Bougeoirs les incendies sont des ennemis plus redoutables encore que les rares descentes de l’Office quand ils déboulent à trente ou quarante pour des opérations coup de poing: les nombreuses habitations en bois ne brûlent que trop bien, et du fait de leur hauteur démesurée pour la robustesse de leur architecture qui empêche souvent le soleil de poindre dans les rues, il règne somme toute une humidité relative qui limite un peu la casse lors des incendies mais il y siège également une obscurité générale qui force les habitants à parsemer les ruelles de bougies de suif de boeuf ou de mouton, des bougies qui ne sont que trop bien inflammables et graissent les murs et les sols à force d’être dissoutes par les pluies et la chaleur.

    La foule se met alors à chercher les propriétaires de feux grégeois, les vandales qui ont fait mains basses sur des fioles commencent à cacher leur butin à double tranchant sous leurs vestes, les plus sensés des habitants confisquent les grenades incendiaires des mains des malandrins plus maigrelets qu’eux ou se mettent à plusieurs contre les plus costauds. Des fioles éclatent parfois alors qu’on se bat pour les détruire, couvrant les échaudeurs de feu liquide inextinguible. Des cris, des hurlements de peur et de panique se mettent à retentir, l’eau n’a pas d’effet pour arrêter les foyers naissants et des clameurs à travers la foule ordonnent de couvrir les zones touchées pour les étouffer, mais la masse grouillante manque de coordination, ils ne sont pas des militaires ni même des miliciens ils ne sont que des gens sans histoire, des pauvres roturiers, des ouvriers de bas-étage, des prolétaires sans le sou et des exilés précaires trop occupés à survivre un jour de plus pour avoir songé à la perspective d’un avenir. Aujourd’hui leur existence misérable leur promettait en se levant d’entrevoir un rayon de lumière avec cette marche, et le cauchemar de leur routine semble rattraper une fois de plus ce maigre espoir avec la cruauté banalisée et l’adversité étouffante qui s’incarne dans les flammes léchant allègrement les quelques maisons comme les quelques malheureux brûlés vifs.

    La foule se fait plus mouvementée pour échapper aux flammes, on se rue vers l’avant, on pousse, on joue des coudes, certains se piétinent et se bousculent, des groupes de manifestants se détachent pour éteindre les incendies tandis que le gros de la marche continue d’avancer pour enfin pénétrer dans le Centre-Ville. Le chant des Bougeoirs est intarissable, il se propage comme une maladie, comme un virus, quelques peu abattu par la panique qui avait saisi la foule dans le Quartier éponyme, le chant reprend ses droits dès que les manifestants s’avancent dans les rues de plus en plus aisées des beaux quartiers, comme si le changement de cadre faisait oublier le désordre qui avait pris dans les taudis alors qu’en réalité, les manifestants mus par l’esprit de groupe laissaient simplement les responsabilités à leurs successeurs de l’arrière pour rediriger leur énergie de masse à l’encontre de cibles bien plus méritantes.

    Et c’est ainsi que la lutte des classes commença réellement.

    Les Officiers retranchés derrière les barricades de mantelets et de chevaux de frise avaient plus ou moins reçu l’information de l’agent de liaison du centre d’opération de la Mairie: les manifestants étaient armés d’une bien dangereuse substance, et grâce aux incitations haineuses provoquées par le homard barbu aussi shoumeïen que le Président et à son collègue axolotl, celle ci s’éclate justement contre les mantelets et macule le bois des barricades, se mettant à consumer lentement les protections que les Officiers se retrouvent forcés d’abandonner à l’unité, créant des brèches dans les lignes de défense. Sous la violence de la pluie de feu les Officiers tiennent bon pour le moment grâce aux agissement de leur capitaine infiltré, un bon nombre de fioles ont été détruites par la foule même sous l’indignement de voir cette arme être utilisée contre leur propre quartier, mais maintenant que les manifestants se retrouvent enfin face à leurs véritables bourreaux tout de bleu vêtus, leur colère trouve une nouvelle victime.

    Arrière du cortège

    Orifa - Xera - Takhys - Gunnar


    La vindicte populaire qui dégénère à l’arrière de la marche se retrouve soudainement interrompue par le soulèvement non pas cette fois du peuple mais bien des pavés qui s’éventrent pour faire place à un arbre bien particulier du Sekaï: l’arbre des bienheureux et son envoûtante aura pousse non seulement son tronc massif hors du sol pour dominer à une dizaine de mètres au dessus du sol les manifestants échaudés, sa cime fricotant avec les toitures des maisons, mais pousse également les émeutiers en devenir à couper cours à leur début d’escarmouche pour se mettre à danser au rythme du chant des Bougeoirs qui se propage maintenant aussi à l’arrière de la foule. La demi-fae herboriste sent la corruption dans son âme se résorber tandis que les effets de son propre arbre estompent peu à peu la noirceur qui la gagnait, et elle voit plus vers l’avant que là où la foule se remet en marche, il y a moultes débuts d’incendies qui commencent à projeter leurs fumées inquiétantes en colonnes noirâtres de mauvais augure. Le feu grégeois contre lequel l’eau n’a aucun effet peut cependant être éteint par étouffement, et si les éléments de la fae ne sont pas tous pertinent pour lutter contre, la terre au moins peut assister à la situation mais qui dit flammes dévorantes implique également des brûlés à soigner, l’herboriste sait qu’on a besoin d’elle, ce qu’elle ne sait pas en revanche, c’est que la sirène du Marsouin Blanc en contrebas se retrouve fortement contrariée par les racines ramifiées qui ont soudainement éboulé le conduit d’évacuation qu’elle comptait pourtant bien emprunter pour se tirer d’ici, si la demi-fae tenait tant à la garder pour elle elle n’avait qu’à venir avec l’aubergiste au lieu de la saboter, n’est-ce pas?

    De l’autre côté du Quartier des Bougeoirs, une silhouette évolue seule dans le tunnel obscure découvert à l’intérieur de l’église diviniste. Orifa Sigrior la Directrice des Opérations Spéciales du SCAR, avance à tâtons avec une prudence qui trahit son expérience et les années passées à évoluer dans le monde des ombres, débouchant dans les vieilles catacombes condamnées de la ville elle poursuit sa progression, et à force de scruter la pénombre à la fois avec ses yeux perçants le noir et son senseur, elle repère facilement le piège magique élémentaire dissimulé dans le coin d’un tournant. Un désamorçage facile lui permet de continuer sa progression et lui offre un indice supplémentaire sur la nature des intentions des gens qui ont investis cet endroit: malveillante. Orifa a tout juste le temps de déboucher sur une petite salle des catacombes renfermant un vieux caveau qu’elle perçoit à la fois des gémissements en provenir mais aussi le bruit des bottes de ses troupes qui la rattrapent enfin à l’intérieur pour lui informer que leur fouille de l’autre église n’a rien donné. La DOS balaye une fois de plus le caveau et détecte une puissante énergie magique à l’intérieur, mais un rapide coup d’oeil à travers la porte entrouverte du caveau lui révèle la présence d’une unique personne: un homme, nu, allongé sur une stèle avec des tatouages couvrant une grande partie de son corps, se tortille fiévreusement sur l’autel tandis qu’un mal inconnu semble le ronger. Alors que la Directrice s’approche prudemment de l’individu qui semble être dans un état second, elle remarque alors la lueur rougeoyante qui transparaît à travers sa peau, comme si un objet puissamment lumineux brillait à l’intérieur de lui. Un objet… ou une puissance, battant comme un coeur translucide, émanant une teinte rougeâtre qui ne peut être qu’un mauvais signe. Les tatouages brillent légèrement au même rythme que l’énergie qui habite l’homme fiévreux transpirant de douleur et révèlent également le cercle d’inscription jaunes qui macule la pierre sur laquelle il est allongé. Sur sa poitrine: un cadran inquiétant tatoué sur corps avec une peinture ocre, dont une portion déjà remplie semble s’étendre continuellement… comme une montre qui égraine des minutes.

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS PBT:



    Le Centre-Ville

    Quelque part


    Seul le plic irrégulier des gouttes d’eau qui tombent sur les pierres froides et humides dérange la concentration des occupants de la pièce, un homme et une femme, tout deux vêtus sommairement, leurs torses découverts, s’affairent silencieusement autour d’un autre corps allongé à même le sol visqueux. Cette troisième jeune femme possède un regard résolu rivé sur le plafond éclairé par des lampes tempêtes, elle laisse les deux premiers individus se pencher sur elle pour dessiner des symboles alchimiques sur son corps, leurs doigts traçant sur son corps nu pour laisser dans leurs sillons des marquages de divers colorants aux propriétés spirituelles fabulées. Elle respire aussi paisiblement que possible malgré la nervosité qui la gagne, l’anticipation la tue de l’intérieur, elle a hâte et peur à la fois, pourtant elle ne devrait pas. Elle s’apprête à accomplir sa destinée, à s’inscrire dans quelque chose qui a du sens, à donner une raison, une signification qui transcendera les âges à sa vie éphémère et inutile. Le sol est froid contre son dos, mais elle s’en fiche, elle laisse le mordant glacé la pénétrer jusqu’à en brûler ses omoplates et ses fesses, seul importe sa mission. Elle regarde l’homme aux yeux gris et à la mine dure, il est concentré, lui aussi porte quelques symboles sur son front, son ventre et sa poitrine, mais pas autant que ce qu’ils sont entrain d’apposer sur son propre corps, elle ose briser le silence en lui demandant:

    ”Mo-Mon Père, est-ce que… est-ce que ça fera mal?”

    L’homme continue son processus méticuleusement et sans s’arrêter, il ne la regarde même pas dans les yeux quand il lui répond mais elle n’a pas besoin de trouver son regard, seule sa présence lui suffit.

    ”La douleur est un don de l’Apôtre, accueille la avec gratitude car elle est sa bénédiction et sa première épreuve.”

    La jeune femme sourit pendant que l’autre femme dessine des plus petites runes sur son front à l’aide de l’ongle de son pouce, l’odeur du souffre lui emplit les narines. Soudainement, un son distant de déflagration débouche et brise la quiétude de leur rituel, elle résiste de son possible à l’envie de se relever, sachant très bien à quel point ses mouvements pourraient effacer les dessins et gâcher le travail de ses mentors. L’homme aux yeux gris s’arrête cependant dans sa tâche et braque avec méfiance le tunnel duquel sont venus les échos de l’explosion. Il commence à se relever et dit à une ombre restée silencieusement assise dans le coin de la pièce:

    ”Installe quelques pièges derrière moi gamin.” Il se tourne ensuite vers sa partenaire torse nue et lui dit, ”Soeur Friede?”

    ”Oui mon Père?”

    ”Nous avons de la compagnie. Je vais m’en occuper, finissez-en avec elle et continuez sans m’attendre avec le gosse.”

    La Soeur Friede s’interrompt d’abord pour regarder l’étudiant de MAGIC dans le coin de la pièce qui observe silencieusement la conversation depuis tout à l’heure, l’apprenti saboteur est doué dans son art mais il n’est pas très débrouillard, elle n’a pas hâte de se retrouver seule avec lui. Elle adresse cependant un hochement de tête docile à l’homme qui se tient debout devant elle et qui s’engage dans le tunnel en craquant ses phalanges, avant qu’il ne la quitte, elle le gratifie d’un sincère:

    ”Bonne chance, Père Monsoul.”

    Égouts

    Kieran - Fulgurys - Konrad - Pancrace


    Les égouts de Courage sont nauséabonds pour ne pas dire pestilentiels, austères ou infects. Construits d’un seul tenant sous le triple mandat d’un ancien Maire il y a plusieurs siècles, le réseau dédalique de longs conduits parcours toute la ville et s’articule autour de longs axes de plusieurs kilomètres dans lesquels se jettent les affluents des évacuations des plus petites rues ou maisons individuelles. Les grands conduits principaux possèdent ainsi des margelles surélevée pour pouvoir évoluer au sec, alors que se déversent au centre un bon mètre d’immondices coulantes, l’odeur de pourriture et de merde est omniprésente, assaillant les narines avec une violence inouïe, piquant les yeux à en faire pleurer et brûlant la gorge de par l’acidité de la putréfaction qui domine l’atmosphère close des assainissements. C’est au milieu de ce labyrinthe qu’évoluent ensemble Kieran Ryven et Fulgurys, rapidement rejoints par Konrad Lightborn et les Protecteurs d’Ébènes qui reconnaissent le Prévôt, guidés dans leur traque par le senseur de l’Effraie d’Acier qui remonte la trace de mana du poseur de bombe, le Limier se rend très vite compte qu’au milieu de cet infâme nuage parfumé son odorat fin ne lui sera d’aucune utilité. Les lumières bleu et rouges des éléments des forces spéciales illuminent le passage et leur permet de ne pas trébucher sur les dalles usées des margelles, de déraper sur la vase grasse qui macule la pierre ou sur les occasionnels déchets qui jonchent le passage. L’humidité et le constant écoulement des ordures refroidit sauvagement l’air et bientôt les flammes du Prévôt se révèlent être une source de chaleur bienvenue. Lorsque leur traque arcanique les mène alors jusqu’à une salle circulaire à la croisée de deux axes principaux, le Dragon du Razkaal, l’Effraie fulgurante et le Commissaire du Val d’Ebbing observent l’échelle brisée qui descend dans le niveau inférieur.

    Il n’y a pas le choix, il faut bien descendre puisque visiblement leur cible s’est enfoncée plus profondément dans les sous-sols. Un nouveau coup de senseur de la part du Coordinateur Magique permet de garantir l’absence de piège en contrebas, et le Drakyn ouvre la marche en sautant en bas.

    Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça.

    La concentration en méthane n’est généralement pas un problème dans les réseaux d’assainissement pour une raison très simple: ce gaz produit par la décomposition organique est certes hautement inflammable mais est par contre plus léger que l’air et s’échappe donc tout naturellement des systèmes d’évacuations plus vite qu’il n’est relâché par les déchets mêmes ceux des grandes cités. Il n’y a donc que très rarement des risques encourus à allumer du feu dans des canalisations d’égouts sauf dans des cas spécifiques où le gaz est amené à stagner, mais l’architecture des conduits d’assainissements est généralement pensée avec cette variable en tête. Parfois des poches peuvent s’enflammer au passage des égoutiers ce qui provoque occasionnellement des feux follets, mais ceux ci sont plus inoffensifs qu’ils ne sont spectaculaires. Voilà, il n’y a donc pas de problème, le méthane est plus léger que l’air…

    … à température ambiante.

    Lorsque Kieran saute dans le niveau inférieur bien plus froid, le gaz alcane devenu plus dense que l’air et qui s’est accumulé dans la pièce s’embrase subitement au contact avec les cornes incandescentes du Limier, Fulgurys et Konrad regardent avec horreur la colonne de flamme fuser depuis l’ouverture qu’il s’apprêtaient à prendre à leur tour, et le Dragon du Razkaal rugit à la fois de douleur et de surprise, plus habitué à distribuer les brûlures qu’à les recevoir. La déflagration est soudaine et brève, la peau du Prévôt n’a pas le temps de prendre réellement feu que les ténèbres reprennent leurs droits et le plongent dans le noir. Seul le Commissaire peut le voir tomber à genoux, les mains dans la flotte immonde. Bientôt rejoint par le reste du groupe, la procession s’occupe du Limier touché et continue leur avancée en s’engageant dans un long conduit en ligne droite, obligés de continuer dans le noir, ils progressent à tâtons. Seuls quelques embranchements viennent se déverser dans le tunnel qu’ils empruntent et au fur et à mesure de leur avancée il apparaît de plus en plus évident qu’un combat ici même serait très risqué, nul part pour fuire ou se mettre à couvert si ce n’est les occasionnels bifurcations, le tunnel est trop étroit pour se battre correctement et ils se marcheraient dessus, le tout sans parler du noir total que seul un d’entre eux peut percer.

    Cette dernière réflexion s’avère être terriblement pertinente lorsqu’un son déformé par la réverbération leur parvient subitement, celui d’un craquement soudain, comme…

    L’onde de choc canalisée à pleine puissance se répercute contre les murs du tunnel, amplifiée par la propagation dans ce milieu clôt et longiligne elle frappe de plein fouets l’escouade des forces de l’ordre qui avançait, rompant les tympans du Commissaire qui avait l’infortune d’ouvrir la marche avec sa nyctalopie. Balayés et désorientés par le blast qu’il viennent de prendre, les force spéciales n’ont que tout juste le temps de se remettre qu’un capharnaum d'aboiements sordides leur parvient en se réverbérant en écho contre les parois du tunnel, impossible d’en déterminer leur nombre, et le seul capable de voir la menace venir ne peut même plus l’entendre. Enfin, jusqu’à ce qu’une lumière bleuté ne commence à poindre depuis les ombres qui les précèdent, et qu’une meute de chiens à l’aura foudroyante ne finisse par se révéler à eux, ces bêtes dévoilent en se rapprochant un aspect macabre, leurs crânes apparents se montrent à travers leur peau déchirée, des crocs à vif dépourvus de gencives claquent sauvagement, avides de nourrir des estomacs qui pendent à travers des cages thoraciques éventrées, tandis que des arcs électriques parcourent leur pelages troués. Les bêtes d’un autre monde fondent vers eux avec une rapidité menaçante.

    À une centaine de mètres derrière l’escarmouche mortelle qui vient de s’engager, l’Officier Dosian a le coeur battant, plaqué contre le mur de la salle où le Drakyn avait explosé tantôt, Pancrace dont le Senseur Magique l’avait mené à la même destination que ses supérieurs s’était tout juste écarté sur le côté pour éviter le blast qui avait déferlé dans le reste de la pièce. Il peut entendre les cris amplifiés par les échos des combats en amont et sait qu’il a un choix à faire. Un choix qui pourrait se révéler très rapide selon son humeur du moment.

    Les Rues & l’avant du cortège

    Verndrick - Léonora - Leif - La Perfectionniste - Carl - Didier


    Ça y est.

    Les Officiers républicains et les soldats de la 3ème Légion bordent les rues annexes sécurisées du quartier du centre-ville, la plupart d’entre eux se tiennent en rangs serrés, formant des murs artificiels pour éviter les dispersions de la manifestation et surveiller de près les protestataires afin d’éviter les débordements. Sous les yeux des forces de l’ordre, le mélange culturel de shoumeïens, reikois, républicains, ostracisés, bourgeois, oppressés, bref tout ceux ayant une dent d’une façon ou d’une autre contre le régime actuel du Maire de la ville et du courant politique qui le soutient, défilent ensemble, les poings serrés en continuant de scander vaillamment le chant des Bougeoirs de plus en plus fort comme s’il constituait un affront ou une insulte aux gardiens de la paix, symboles d’un système qui les broie sous une application aveugle de lois qui le sont toutes autant.

    Grâce aux ordres de la Lieutenant de Hengebach et la coordination dont font preuves les forces sous sa direction, la manifestation reprend sa marche sans perdre plus de temps, les soldats sont rassurés par la présence d’esprit et la réactivité de leur supérieure et inspirent à leur tour les Officiers barricadés dont le moral tient bon pour le moment. Grâce aux actions combinées de la Perfectionniste et du bras droit lycan de la Lieutenant, l’essaim d’insecte est tant et si bien neutralisé que le bourdonnement qui le caractérise se meurt sous la clameur de la foule chantante, réduisant inconsciemment l’esprit de ruche de Paulo Trouillard à l’état d’esprit de mouche. Tout semble bien se passer pour le moment. Un peu trop bien même.

    Cette journée de crise sociale ne tarde pas à rappeler son caractère incessant tout comme la colère des acteurs qui l’anime, et la Lieutenant reçoit télépathiquement une multitude d’informations alarmantes d’un coup: la Général de Noirvitrail lui apprend qu’un détachement de Brisemuraille arrive pour lui prêter renfort et lui indique que des escouades viennent extraire la Perfectionniste de l’avant du cortège afin de la mettre en sécurité, tandis que l’agent de liaison du Préfet Pétanque distribue une annonce globale pour prévenir les forces de l’ordre, les manifestants au sein du cortège ont apparemment mis la main sur du feu grégeois, une substance ravageuse et difficile à maîtriser qui ne peut être éteinte que par la privation d’air, de carburant, par l’étouffement au sable ou par le refroidissement brutal de température. Les choses se gâtent, et si pour l’instant l’avant du cortège se stabilise, le coeur semble s’agiter fortement un peu plus loin. Alors qu’elle doit réfléchir à la démarche à suivre et prendre des décisions face à ces nouvelles informations, les mauvaises nouvelles qui comme les dinosaures se déplacent en troupeaux continuent de s’accumuler: la chaîne de commandement remonte jusqu’à ses oreilles pour lui dire que ces fameux feux grégeois commencent déjà à être mis à profits contre les barricades d’OR dès lors que le coeur de la marche a lui aussi atteint les premières rues du Centre-Ville. En sous-nombre pour gérer tout ce chaos, la Lieutenant considère ses options: continuer à surveiller l’avancée de la marche et veiller sur Vorès, extraire d’elle-même la Perfectionniste, ou remonter le cortège pour calmer le jeu au niveau du coeur de la foule mais laisser l’avant vulnérable? Y a-t’il seulement une bonne réponse?

    Vorès de Cypres ne le sait pas, il ne se pose d’ailleurs pas cette question alors que le maintien de la sécurité ne fait pas partie de ses préoccupations, seul lui importe le gain de cause de ses frères et soeurs shoumeïens et l’espoir d’un avenir meilleur à travers le combat plus figuratif qu’il mène aujourd’hui. C’est donc sous bonne garde que le paladin, lui qui avait jadis pourfendu nombre d’anges pendant la guerre sainte, se retrouve à marcher côte à côte avec une de leur représentantes et pas des plus discrètes, ses multiples paires d’ailes aux parures ostentatoires étincellent tout autant que la présence de Vorès aux yeux des manifestants, et si les actions de la Pléïade avaient jusque là charmé une partie des protestataires, des bruits se mettent à courir qui jettent une ombre à ce tableau, lancées par un malicieux détracteurs, les jalousies sont présentes, mais muettes tant que le soleil brille. La vision côte à côte des deux entités que l’histoire récente opposerait normalement est un symbole fort, mais clivant.

    ”PEUPLE DE SHOUMEÏ! PORTEZ VOTRE VOIX, QUE CHAQUE COURAGÉEN ÉCOUTE LA MÉLODIE DES OPPRIMÉS, QUE CHAQUE BÉRET BLEU SACHE QU’ILS SONT LES BRAS ARMÉS DE CETTE VINDICTE!” Le paladin déchu se tourne vers les barricades devant lesquelles ils passent, et d’un doigt accusateur il les pointe du doigt. ”VOTRE LOI PERD SON SENS LORSQU’ELLE PORTE ATTEINTE AU PEUPLE QU’ELLE EST SENSÉE DÉFENDRE! OÙ RÉSIDE VOTRE COEUR S’IL N’EST PAS AVEUGLÉ PAR L’ILLUSION D’UN DEVOIR?” La foule se met à huer les forces de l’ordre déjà sous pression, et Vorès ajoute, ”J’AI RENIÉ MA FOI ET MA PATRIE PARCE QU’ELLE SE RETOURNAIT CONTRE SON PEUPLE, AUJOURD’HUI VOUS AUSSI OUVREZ VOS YEUX!”

    Bureau d’Arès

    Arès - Hélénaïs - Athénaïs - Mirage


    Alors que la délégation shoumeïenne indignée par le comportement absolument indécent du Maire s’apprêtait à partir, le Doyen déjà debout accompagné de ses deux alliés sont interrompus par l’arrivée soudaine de deux invités imprévus dans le bureau de l’élu de Courage: la Général de Noirvitrail et l’ambassadeur reikois Mirage. Escortés par une dizaine de Brisemuraille, le Maire de la ville n’a qu’un coup d’oeil à accorder à l’assistante de la Sénatrice de Casteille pour comprendre l’origine de cette irruption impromptue et ses célèbres prunelles océaniques s'aggravent sombrement en comprenant le sens dans lequel la balance des pouvoirs vient de pencher.

    Le Doyen Hensworth tout aussi surpris que le Maire tourne la tête vers les nouveaux arrivants, et si la tension palpable qui est soudainement tombée dans la pièce avec l’arrivée de la chef des armées est assez explicite, le représentant de la communauté shoumeïenne se permet tout de même de préciser l’évidence:

    ”Avec tout le respect que je vous dois Mada- Général, dialoguer avec un mur n’a jamais été très constructif je le crains, nous nous apprêtions à partir étant donné que Monsieur le Maire ici présent nous a fait comprendre que nous serions plus à son goût dans des fosses mortuaires que sur les terres républicaines.” Le Doyen adresse ensuite un regard méfiant à l’encontre du représentant de l’empire aux côtés de la Noirvitrail, s’il ignore l’ascendance reikoise de la gradée de la GAR il connaît cela dit la disposition de l’empire à l’encontre des ressortissants shoumeïens et ne fait nullement confiance à ces serpents belliqueux. ”Nous n’avons pas pu ne serait-ce que commencer à discuter de la situation de l’Obseedra, et je commence à désespérer qu’une solution soit impossible à un problème pourtant vital. Des gens meurent de faim, de fatigue, probablement même de maladie à vos portes, et il est plus question de les renvoyer à une mort certaine que d’être tout simplement humain. Alors quant à la question du respect de notre liberté de culte, de l’équité de notre traitement par les forces de l’ordre et des inégalités économiques auxquelles nous faisons face, j’ai bien l’impression que ce n’est pas la peine d’en parler non plus. Je devrai plutôt me battre pour demander le droit de respirer!”

    Hensworth est d’un naturel bouffi et ses joues ballantes restent pourtant calmes, son visage est certes froncé mais pas déformé pour autant par une colère à laquelle il pourrait pourtant justement prétendre après avoir entendu les propos génocidaires d’Arès, mais le teint de sa peau qui vire progressivement au rouge au fur et à mesure qu’il parle démontre bien les efforts colossaux qu’il déploit pour garder son calme. L’air navré et remplit de honte de l’Évêque Carolin debout à côté de lui, toujours aussi silencieux depuis qu’il est rentré dans la pièce, se fait l’avocat non seulement de la confiance qu’il porte en le Doyen pour les représenter mais aussi de l’interdiction qui l’a pris depuis les paroles injurieuses du Maire. Elyoré quant à elle se retourne en écoutant son confrère continuer des négociations stériles pour cacher à l’assemblée la première larme qui vient faire couler le noir du maquillage de ses yeux récemment endeuillés, étouffant à peine sa respiration haletante de désespoir.

    La délégation shoumeïenne ne semble pas comprendre à quel point le rapport de force a changé, mais les républicains et l’ambassadeur de quarante ans de carrière sont eux bien habitués aux engrenages de la politique de la Nation Bleue, et les regards soutenus s’échangent -pour ceux qui le peuvent- alors que les négociations prennent un nouveau tournant.



    Mairie

    Vanay - Tapine Trottoir


    Le parvis de la Mairie, au coeur du dispositif de sécurité de Courage en ce jour de manifestation, est solidement gardé. Seul les personnes dotées de passe-droits appropriés et d’accréditations en règles peuvent se déplacer sur le parvis maintenant que le périmètre de la Mairie a été sécurisé par les forces de l’ordre et la circulation y est restreinte au public en attendant que la marche ‘pacifique’ n’atteigne l’immense parvis du plus important bâtiment de la cité portuaire, le passage d’un enfant en haillon à travers cette mise en place des troupes d’Officier a donc de quoi interpeller l’oeil avisé qui s’y attarderait, mais la plupart des hommes sur places ne questionnent pas les pratiques de leur Commissaire dont le réseau d’informateur officieux n’est pas plus éloigné de la légalité que les indics traditionnels des autres circonscriptions. Alors que le porteur de nouvelles bien renseigné repars à toutes petites jambes faire son office de guetteur pour quelques piécettes de bronze, une main sort des ombres des ruelles adjacentes à la Mairie pour attraper par le col le garnement suspect et l’attire subitement dans un détour. Le gosse terrorisé mais habitué aux aléas de la rue a suffisamment de jugeote pour ne pas crier tant qu’il ne reconnait pas celui qui l’a interpellé, et un homme vêtu d’une capuche et d’une cape le plaque contre le mur de l’allée pour l’immobiliser:

    ”Viens par là petit, je me pose quelques questions et si tu te tiens tranquille je vais avoir des réponses sans te faire de mal.”

    La main du clone du Directeur de la Sécurité Intérieure du SCAR serre alors les joues du gosse tandis que sous l’ombre de la capuche, deux iris se mettent à briller d’une lueur dorée et que leur éclat se reflètent dans celles du gamin sondé.

    À l’intérieur de la Mairie, encore au rez-de-chaussée où le quartier général a été déserté par sa Général, le Commandant des Effraies, le DSI du SCAR et le Préfet Pétanque soutenu par le Commissaire Patoche ont pris le relais de la coordination des troupes déployées, les agents de liaison transmettent les informations aux différents détachements de la GAR et de l’Office… et un d’entre eux se retourne justement vers le Commandant:

    ”Mon Commandant, les cartographes de Noirvitrail m’informent qu’ils ont aperçu deux civils passer par les toits en direction de la Mairie, des Limiers du Razkaal les ont intercepté.”

    ”Coffrez les et amenez moi ça ici.” répond fermement le dirigeant des Effraies.


    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS CENTRE VILLE GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS NGR:



    L'Obseedra III

    Devant l’Obseedra III

    Vandaos - Ruby


    L’équipage du Parangon regarde avec une nervosité palpable l’échange se faire entre l’Obseedra III et le plus gros vaisseau de la marine républicaine, l’eau transite d’un navire à l’autre, accompagné par un duo de médecin sous la surveillance étroite du Contre-Amiral et de son garde du corps personnel. Le Révérend Père Aginta paraît encore plus nerveux qu’à l’accoutumée en récupérant les vivres et Ruby sous couverture, et alors que la chaloupe de sauvetage du navire détourné de la SSG remonte à bord et que le Lieutenant Firebirds observe tout un peloton d’hommes et femmes monter sur le pont principal du bateau maudit, et quand il est confirmé que les employés de la Societas sont tous présents et dénombrés, le premier contact avec l’Obseedra III se solde positivement grâce aux talents diplomates du duo de l’Amiral Nécromant et de l’Agent Mystique.

    Une fois à bord, la Soeur Hématite joue son rôle d’assistante pour le véritable médecin qui vient de mettre le pieds sur le bois du vaisseau stationnaire. Des hommes viennent leur faire une fouille au corps et inspecter leur matériel médical pour vérifier qu’ils ne possèdent aucune arme dissimulée et on accepte enfin de les faire entrer dans les niveaux inférieurs du galion pour aller inspecter les malades. La marche est ouverte par le Révérend Père Aginta qui les guide au pont intermédiaire, où s’entassent caisses vides grandes ouvertes, sacs délestés de leurs chargements et une odeur nauséabonde de transpiration et de crasse. Draglame ouvre grand ses yeux et furète aussi discrètement que possible à la recherche de la présence de Kornstadt, sans succès. Plus d’une demi-heure s’écoule pendant qu’elle et le médecin jouent leurs rôles et s’affairent à prodiguer des premiers soins, le docteur prononce ses diagnostiques à voix hautes et décrit l’état déplorable de certains des passagers victimes de scorbut, de gangrène, de dysenterie et pour certains… des débuts de peste. Pas obscure, mais la peste reste un problème sérieux néanmoins. Ce n’est qu’après avoir fait son possible avec les moyens du bord et avoir évalué l’état de santé des patients qu’on avait bien voulu lui montrer que le médecin s’enquiert de savoir si d’autres ont besoin de soins dans le pont inférieur, ce à quoi on lui répond très sèchement que non. Trop sèchement. La Soeur Hématite sent bien qu’on leur cache quelque chose, on les force à remonter sur le pont supérieur, et c’est là que Ruby le croise enfin, dans les escaliers intermédiaires, Solomon Kornstadt montant les marches devant elle comme si de rien n’était, n’échangeant qu’un simple regard avec elle et le médecin en poursuivant sa route pour remonter à l’air libre devant les autres membres d’équipage de l’Obseedra. Alors qu’ils attendent le retour de la chaloupe, une ambiance étrange se met en place tandis que le Contre-Amiral Fallensword et Aranthor approchent de nouveau à bord de leur petite embarcation: une partie de l’équipage mutin de l’Obseedra semble se rapprocher de la rambarde à tribord du navire, comme pour surveiller de près Ruby et le médecin, mais certains d’entre eux encadrent Solomon de part et d’autre et lui demandent:

    ”Tout va bien mon Père? Vous devriez redescendre vous reposer, vous transpirez vous avez l’air tout pâle.”

    Solomon regarde alors par dessus bord, en direction de la chaloupe du Contre-Amiral avant de déglutir avec peine.

    ”Mmh… Non, je vais très bien.”

    Le visage des shoumeïens s’obscurcit bizarrement sous les yeux attentifs de Ruby, et l’inconfort progressif devient apparent une fois que Vandaos arrive en bas de la coque de l’Obseedra, prêt à récupérer Ruby et son médecin… mais alors que la Soeur Hématite descend les bastingages pour revenir dans la chaloupe du Parangon, l’Officier de l’État-Major qui la regarde faire écarquille les yeux lorsqu’il entend en provenance du pont de l’Obseedra:

    ”EH! ARRÊTE QU’EST-CE QUE TU FAIS?”

    Avant de voir un corps se jeter par dessus bord, pour s’écraser plusieurs mètres plus bas dans les vagues, non loin de la barque du Contre-Amiral. La confusion est totale, d’un seul coup une dizaine de réfugiés de l’Obseedra bordent la rambarde, arbalète en main, visant dans la direction générale du Fallensword alors que derrière lui et Ruby, la tête de Solomon Kornstadt remonte à la surface et commence à s’approcher d’eux en regardant avec une certaine inquiétude les armes de tir braquées au dessus d’eux. Le visage mortifié du Révérend Père Aginta apparaît lorsqu’il se penche lui aussi par dessus bord en disant:

    ”Je… Oui, ouais. Ça ne devait pas vraiment se passer comme ça. Je crois que je vais vous demander de monter à bord Contre-Amiral. Seul.”



    OBJECTIFS & PRÉCISIONS OBSEEDRA GP:



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    Maire de Courage
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    Arès Wessex
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  • Hier à 8:56
    « Je ne savais pas que l’on engageait n’importe quel clown à la tête de notre armée, surtout une peau sale. Elle devrait retourner bouffer du sable et des cailloux avec ses acolytes plutôt que de venir me faire chier ici. Putain, on en a pas déjà assez avec ce Gouvernement Folklorique, entre l’aveugle en tant qu’ambassadrice, la rastaquouère qui nous sert de porte-parole et le bâtard angelo pour Vice-Président. Je ne suis qu’à moitié étonné qu’on passe pour des cons auprès du Reike et que ces abrutis de Bougeoirs pensent pouvoir s’installer dans ma ville. En parlant de Reikois, il semble vachement clair pour un Reikois et… chic. Je m’attendais plus à voir un suceur de cailloux avec de la peinture noire sur le visage. » Pensa le Maire de Courage, malgré les liens qu’il s’était créés avec ces derniers. Disons que la situation le laissait grandement sur ses nerfs et, heureusement, il avait au moins réussi à garder ses pensées désobligeantes pour lui.

    Malgré tout et, malgré l’arrivée de la Générale, Arès ne comptait pas spécialement changer son discours, presque. Il attendait simplement que le shoumeïen arrête de se plaindre pour enfin pouvoir parler à son tour. Son regard se posa en premier sur Athénaïs.
    « Il semblerait que tout soit dit. Je suis pourtant clair, il est hors de question que le navire accoste alors qu’il y a probablement des malades. J’ai pourtant bien proposé de leur donner tout ce qu’il fallait en termes de ressources pour qu’ils puissent faire demi-tour et trouver une nouvelle terre d’accueil, le Doyen Hensworth ne retient que le négatif de mes paroles. » Expliqua le Maire, tout en se retournant et en se rapprochant de la grande baie-vitrée. Son regard se portait sur le navire au loin, il n’avait qu’une pensée, le détruire pour régler ce problème.

    Seulement, il ne s’était pas rapproché de la fenêtre pour rien, en réalité, il s’était plutôt éloigné de la chef des armées qui, il l’avait bien compris, n’était pas là simplement pour le saluer. Il ne se cacherait pas de le faire remarquer d’ailleurs. Mais avant, il commença à canaliser un sort de téléportation, au cas où il devait se replier.
    « J’imagine que vous n’êtes pas venue seulement pour constater de l’avancement de ces « négociations », n’est-ce pas ? » Fit-il, puis il tourna légèrement la tête et, laissa ses yeux glisser en direction de la Sénatrice.
    « Hélénaïs, je ne pensais pas que vous seriez assez lâche pour faire venir cette femme jusqu’à nous. Quel est l’objectif derrière cela ? Me faire peur ? Me forcer à reprendre des négociations calmes ? Me destituer de ma position ou… me tuer ? Parce que comprenez bien une chose, jamais je n’abandonnerai cette ville, jamais vous ne me forcerez à accepter les termes des négociations avec ces étrangers et surtout, jamais je ne démissionnerai. Si je ne peux pas avoir Courage, personne ne l’aura, alors dans ces cas-là, je vous conseille vivement de me tuer. » Argumenta-t-il, avant de finalement pleinement se retourner. Un bref sourire fut accordé à l’ambassadeur.

    « Eh oui, nous avons quelques animations à Courage, j’espère que vous n’êtes pas déçu du voyage. Voyez devant vous la preuve de la folie républicaine. Dès qu’un individu gêne de trop, on le menace et, dans le pire des cas, on l’exécute. Mirelda… » Commença-t-il, tout en faisant quelques pas vers l’avant. « Exécutée par un Sénateur, Zelevas, qui lui-même, a connu un triste sort. Pourquoi ? Parce qu’il a eu l’audace de faire le bien pour son peuple. Il a tué cette salope pour que la République puisse avancer sur une bonne voie. » Ajouta-t-il, toujours en avançant, vers son bureau.
    « Et maintenant, vous voilà aux premières loges pour voir la Générale des armées abattre le Maire de Courage, sous les ordres d’une autre Sénatrice, parce qu’il refuse de faire ce pour quoi son peuple l’a élu, plutôt comique non ? Comme quoi, il n’y a pas qu’au Reike qu’ils sont sauvages. Mais, quelque chose me dit que Noirvitrail n’est pas à 100% républicaine, si vous voyez ce que je veux dire. En tout cas, on me menace alors que je ne fais que ce que le peuple désire en grande majorité, c’est bien triste. » Fit-il, tout en s’asseyant à son bureau. Il cherchait simplement à atténuer sa situation en mettant en avant certains problèmes devant un Reikois.
    « Cela dit, je suis persuadé que le Reike ferait une très bonne terre d’accueil pour les Bougeoirs. Peut-être pourriez-vous en prendre quelques uns avec vous, lorsque vous rentrerez dans votre pays ? Et bientôt, je l'espère. » Proposa-t-il, en vain, puisqu’il doutait que cette proposition soit acceptée par qui que ce soit ici. Il voulait simplement relancer la balle dans le nouveau camp.
    « Qu’en pensez-vous, Hélénaïs ? Si vous dites à votre animal de ne pas me trucider, nous pourrions peut-être repartir sur de nouvelles bases ? Et surtout, sans que ces cons d’étrangers ne posent un seul pied à Courage. » Demanda-t-il.

    Quoi qu’il en soit, il était prêt. Prêt à se téléporter et à faire le nécessaire pour que Courage devienne plus forte que jamais. Malheureusement, dans toute quête de force, il y a des sacrifices.

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