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  • Sam 14 Sep - 9:49


    D'une certaine manière, Bigorneau trouvait l'engouement des marcheurs révoltés plutôt admirable. De l'autre, la discipline avec laquelle ils luttaient contre toute tentative d'instaurer le désordre n'était point à son goût. Grommelant dans sa barbe dont les multiples tentacules s'agitaient au gré de ses bougonnements furtifs, l'Amiral dont l'agacement se faisait plus grand à chaque fois qu'il était bousculé par un voisin peu attentif n'eut pas la bêtise de prélever une nouvelle portion de verte et ce fut au prix d'un certain effort qu'il évacua sobrement sa frustration en se pinçant l'arête nasale tout en soufflant bruyamment.

    "Aaaah, folle jeunesse hein ?"

    N'accordant qu'une brève attention au croulant édenté qui avait visiblement cru bon d'élire le Fléau des Océans comme interlocuteur privilégié, Bigorneau renifla et ajusta son tricorne usé pour ensuite rétorquer d'un ton aussi maussade qu'absent :

    "Pas assez folle à mon goût, justement."

    Sa réponse fut saluée par un éclat de rire sifflant de la part de l'ancêtre bienveillant mais leur conversation toute jeune fut coupée net lorsque l'une des Méduses posa sa main délicate sur l'épaule de l'Amiral pour attirer son attention vers le débâcle qui s'annonçait non loin d'eux. Dans un fracas retentissant, l'un des chariots constituant le convoi médical venait de se faire délester de l'une de ses roues et s'écroulait désormais en diagonale tout en révélant son mystérieux contenu par la même occasion. Vaguement intrigué par ce curieux accident, Bigorneau écarquilla les yeux et son sourire carnassier vint s'agrandir en même tant que celui de sa somptueuse gardienne lorsqu'ils furent mis au parfum comme le reste de la foule.

    "Feu grégeois, qu'il a dit ?"

    "Feu grégeois, mon Amiral."


    "On en prend le contrôle. Amusez vous un peu, les filles; mais soyez partageuses avec vos p'tits camarades."

    "Aye Aye, Amiral."


    Gloussant comme de bien vilaines dindes, les diaboliques sirènes fendirent la foule avec élégance et adresse pour se rapprocher du convoi interrompu dans sa progression puis elles entreprirent de glisser leurs dagues acérées sous les accroches de cordage et tissu afin d'en détacher les bâches. Alors que quatre d'entre elles s'amusaient à escalader les chariots tout en révélant le trésor incendiaire qui y était contenu, quelques maudits peigne-culs trop adeptes de la bienséance firent mine de vouloir les en empêcher mais ce fut bien sûr sans compter sur le vil papa bleu qui veillait toujours au grain.

    Bigorneau tapa du pied, claquant le talon de l'une de ses bottes pourries contre les pavés naturellement humides. La manifestation était sans doute bien trop bruyante pour que le son des eaux ne vienne attirer l'attention des badauds mais ceux dont l'oreille était plus fine que la moyenne purent entendre distinctement l'étrange bruissement d'une ébullition provenant des souterrains. Des bouches d'égout et des caniveaux, de l'eau croupie rendue mousseuse par la crasse commença à s'extraire, embaumant la rue d'un délicat parfum d'ordure et de saleté. Se répandant d'une façon étrange au point d'en paraître surnaturelle, l'eau merdeuse s'immisça entre les fissures du sol, aspergeant les pieds des passants et faisant surtout glisser une bonne partie de ces enflures de chevaliers blancs qui tentaient vainement d'empêcher les suivants de l'Amiral de chaparder les fioles explosives.

    L'une des Méduses, fièrement dressée au sommet du chariot dont le conducteur protestait seulement pour être superbement ignoré, se mit à ricaner tout en s'emparant d'une partie de la cargaison subtilisée et avec un enthousiasme sans pareil, elle commença à balancer les bouteilles dans toutes les directions en scandant :

    "Allez mes p'tites moules, on prend sa bouteille et on s'venge de cette Nation de faux-culs ! Bousculez vous, y'en aura pas pour tout le monde !"

    Elle fut aussitôt imitée par ses consœurs qui se trouvaient sur l'autre charrette et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, la populace comme les pirates les plus alertes furent équipés comme il se devait. Les yeux vicelards de Bigorneau se perdirent dans la foule où se mêlaient désormais jurons, chansons et appels au calme; ce pour être enfin ravi par une vue des plus formidables. En marge du peloton, l'un des forbans assez habiles pour récupérer l'une des fioles venait de jongler avec sa trouvaille pour ensuite projeter cette dernière en direction d'un rassemblement d'opposants aux idéaux des plus belliqueux. Suivant l'objet incandescent des yeux lors de son ascension, Bigorneau se frotta les mains en marmonnant :

    "Brave garçon, va. Si tu survis, t'auras une prime."

    Le carnage en devenir serait peut être assez marquant pour permettre à Eustache d'échapper à la vindicte populaire. Cela aurait ainsi le mérite d'éviter qu'il se transforme en tornade rouge et décrète qu'il valait mieux bouffer les manifestants plutôt que de les encourager.

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  • Sam 14 Sep - 14:33
    « Oh ! Il y a énormément de manifestants dans les rues, vous dites ? Mais alors… ça change absolument tout ! » Répondit le Maire de Courage, de manière tout à fait ironique. Oui, malgré tout, il continuait de n’éprouver que du mépris pour ceux qui étaient venus à sa rencontre aujourd’hui et, il n’avait pas la moindre intention d’accéder à leur demande, que les rues de Courages soient envahies de manifestants ou non.
    Le Maire fit un demi-tour une fois la prise de parole du Doyen terminée, puis il alla directement se poster devant la grande baie vitrée en verre trempé qu’il ne comptait pas tester aujourd’hui. Son regard océanique se perdit quelques instants sur la foule bel et bien présente dans les rues, puis il se mit à réfléchir, durant un court instant. En réalité, il était en train de parler au Préfet de Courage, afin qu’il donne de lui-même les prochaines directives aux Officiers Républicains.

    « Pétanque ! Transmettez le message à vos hommes. À la moindre étincelle, les Officiers ont l’autorisation de se mêler à la foule pour faire régner l’Ordre. Faites arrêter tous ces idiots de nobles qui se pavanent dans les rues, peu importe qu’ils soient républicains ou non. » Intima-t-il au Préfet de la ville, par voix télépathique. Ses ordres étaient clairs, concis, il n’avait pas la moindre intention de se laisser faire, que ce soit face à des étrangers ou à des citoyens de son propre pays.
    « J’ajouterais aussi que même si la GAR s’interpose, les Officiers doivent continuer à exécuter les ordres. » Ajouta-t-il, avant de finalement se retourner, pour plonger son regard dans celui du Doyen.

    « Mmmh… L’exemple que je veux montrer à mon peuple ? Je ne sais pas comment fonctionnaient les chefs de ville dans votre nation déchue, mais ici, nous sommes élus par le peuple. Ainsi, si je suis ici aujourd’hui, c’est bien parce que la majorité de la Circonscription Couragéenne était pour avoir un Maire Optimate. C’est bien pour cette simple raison que l’Obseedra III n’accostera pas à Courage, quel qu’en soit le prix. » Déclara Arès, le regard empli d’une détermination et d’une rage presque palpable.
    « Ce que vous voyez dans les rues, ce sont les républicains défaitistes et les shoumeïens qui n’ont pas le droit de vote. Autrement dit, ils ne représentent en aucun cas une majorité à mes yeux et donc, leur manifestation n’a aucun sens. Je me moque bien du nombre de personnes qui foulent les rues. Ceci dit, si votre peuple veut s’attaquer au mien, les représailles seront belles et bien existantes, soyez-en certain. La République ne se laissera en aucun cas marcher dessus par de stupides Divinistes et des cons de gaucho. » Ajouta le Maire, un léger sourire sur le coin des lèvres.

    « En d’autres termes, vous pouvez aller vous faire mettre. La Mairie de Courage n’a pas la moindre intention de laisser l’Obseedra accoster ces terres. Cependant, je suis certain que la Sénatrice ou… Ambassadrice, je ne sais plus, peut trouver une bonne place pour les Bougeoirs. » Continua Arès, marquant une légère pause avant de reprendre. « Par ailleurs, il va sans dire que les Bougeoirs devront quitter la ville dès demain, si les manifestations se transforment en émeute. Sinon, ils seront exécutés, droit de l’homme ou non, ça m’est égal. » Termina le bâtard elfique. Enfin, il termina son échange avec le Doyen, mais il avait encore besoin de parler avec Konrad et Hélénaïs.

    « Konrad. Déploie les Forces Spéciales dans les rues du Centre-ville, qu’ils fassent en sorte que des émeutes éclatent. Oh, et fais en sorte que notre cher Préfet perde la vie une fois ses directives données. » Ordonna-t-il sèchement, toujours par voix télépathique.

    Son regard se tourna cette fois-ci sur Hélénaïs, qu’il regarda brièvement, avant d’enfin pénétrer son esprit pour lui parler.
    « Hélénaïs, je doute que nous puissions éviter les émeutes. Si d’aventure elles venaient à atteindre la Mairie, je serai en mesure de nous sortir de là, mais il faudra abandonner Émérée à son triste sort. » Intima-t-il, avant de lui laisser la parole.

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  • Sam 14 Sep - 18:57
    Ce qui avait été chouette à Liberty, quand la menace de l'Assemblée s'était faite sentir, c'est qu'elle s'y était rendue autant pour s'y "amuser" que pour voir comment apporter quelque chose d'utile par sa présence. Elle avait pensé offrir simplement son concours pour l'usage de sa magie de soins, et peut-être se régaler de quelques membres arrachés... Et puis, elle avait été en compagnie de deux glorieux officiers de la République, ce qui avait largement contribué à sa motivation. Rien n'était fixé dans ses objectifs, hormis celui de rester en vie tout en en profitant à sa manière.

    Ici à Courage, cela s'était présenté différemment. Elle avait cru bon de jouer davantage sur l'aspect commercial, en proposant une approche alimentaire contre menue monnaie, au sein de la manifestation, histoire de se faire un peu de bénéfices, malgré les risques possibles. Des risques qui lui étaient tombés dessus plus rapidement qu'elle ne l'avait estimé. Bon ! Son idée s'était révélée être un véritable fiasco, elle ne pouvait pas le nier. Mais ce n'était pas cela qui l'empêcherait de trouver de quoi faire, même si pour l'instant, la situation était un peu tendue. L'air était électrique, comme si une tempête appelait la mer à s'éveiller en furie, prête à tout engloutir sur son passage. La mer, ici, n'avait rien de liquide. Elle était humaine, avec des visages serrés par une colère désespérée, certains avides de se nourrir de ce qui restait de ses chariots totalement mis à sac.

    Bon ! Puisque son affaire était un désastre total, elle s'était vite concentrée sur l'environnement qui devenait menaçant. Ce qui avait commencé comme un simple murmure de colère était devenu un début de marée de violence, et elle se retrouva rapidement entourée d'émeutiers aux poings serrés. Son regard glissa vers Xera, qui se retrouvait à demi noyée dans le flot d'humains de plus en plus excités. Devait-elle tenter de la rejoindre ? Ce serait un peu trop dangereux... La rouquine allait devoir se débrouiller avec ses deux squalelets.

    « Xera... faut se bouger de là. »

    Elle n'était pas certaine que la rouquine l'ait entendue. Au moins, elle était avec deux de ses Aquariens.

    Ses squalelets, d'ailleurs, n'étaient pas restés passifs. Ils se dressaient contre ceux qui tentaient de s’approcher trop près. Puis, violemment, une escarmouche éclata à quelques pas d’elle. Un début d'émeute était en train de poindre. Le cœur de l'Aquarienne s'accéléra, un rythme qu'elle détestait. La pression montait. Elle eut l'impression de revivre certaines épreuves difficiles, des situations tendues en mer qui avaient menacé sa vie. Affronter des tempêtes marines était une chose ; affronter ce chaos humain en était une autre, bien trop imprévisible.

    Elle inspira profondément, tâchant de garder son calme malgré le chaos autour d’elle. Ses instincts, forgés par des années à naviguer sur des eaux souvent hostiles, la guidaient. Pourtant, même si ses mouvements étaient calculés, son esprit bouillonnait d’idées contradictoires. Elle devait intervenir, mais comment ? La violence était un terrain glissant, et elle ne voulait pas s'y plonger, surtout pas ici, dans cette foule en colère. C'était trop imprévisible.

    Le regard de Takhys balaya la rue, cherchant une issue. Elle n’était pas du genre lâche, mais la violence qui grondait autour d’elle ne lui laissait pas d’autre choix. Se battre ici était inutile ; c’était un combat qu’elle ne gagnerait pas. La rue était un piège, et elle devait en sortir avant que la marée humaine ne l'engloutisse.

    Son regard tomba sur une plaque d’égout non loin, légèrement dissimulée sous un chariot renversé. Une idée lui traversa l’esprit : la fuite. C’était un pari risqué, mais c’était probablement sa seule chance de s’en sortir vivante. Elle prévint télépathiquement la guérisseuse pour lui laisser une chance de la rejoindre.

    *Mon amie, nous nous dirigeons vers une entrée dans les égouts. Si tu veux nous rejoindre, c'est maintenant.*

    Sans perdre une seconde, elle se fraya un chemin à travers la foule, jouant des coudes et de sa souplesse pour éviter les coups. Elle trébucha sous les vagues humaines qui essayaient elles aussi d'avancer, de se déplacer. Elle en profita pour appeler la magie à elle, lentement changeant son visage pour prendre les traits d'une de ses Sirènes. Quitte à fuir, autant changer un peu de visage en même temps, non ?

    Une fois devant la plaque, elle fit signe à ses squalelets de l’aider à la soulever. Ensemble, ils parvinrent à l’ouvrir, révélant un passage sombre et étroit. L’odeur âcre qui en émanait était presque suffocante, mais Takhys n’avait pas le luxe de se montrer délicate.

    Elle fit signe à deux de ses Tritons de descendre en premier pour sécuriser la voie. L’un d’entre eux s’engouffra dans l’ouverture, suivi de près par les autres. Quand elle fut certaine que le passage était dégagé, elle descendit à son tour, jetant un dernier regard vers la surface. La foule continuait de rugir, et elle savait qu’il ne lui restait que quelques secondes avant que tout ne bascule.

    Le silence moite des égouts contrastait violemment avec le vacarme assourdissant de la rue. Une fois tous réunis dans le tunnel, un des sbires de l'Aquarienne referma la plaque au-dessus de leurs têtes, les plongeant dans une pénombre quasi totale. Elle prit une profonde inspiration, tentant d’ignorer l’odeur infecte qui l’entourait.
    Elle savait que ce n’était pas fini. Mais pour l’instant, elles avaient échappé au pire. Et maintenant ? Suivre l'écoulement des eaux, pour trouver un autre orifice vers un autre lieu de la surface.

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    Hélénaïs de Casteille
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  • Sam 14 Sep - 22:44
    Hélénaïs avait toujours su qu’elle et Arès étaient différents de bien des façons. Néanmoins, elle prenait à peine conscience de toute l’étendue de ce qu’il était : mauvais. Il n’y avait pas d’autres manières de définir un homme portant en lui des idées aussi atroces, des accusations aussi fallacieuses. Lors de leur première rencontre, c’était cette facette de lui qu’elle s’était attendue à rencontrer. Pourtant c’était un homme jovial et profondément sympathique qui l’avait accueilli, qui lui avait laissé le loisir de plonger dans son esprit pour y voir à travers ses yeux. Le souvenir du vol sur son griffon, de la vue en haut de la tour et de l’accord qu’ils avaient passé. Toutes ces choses qui ne semblaient jamais être arrivées. Le Arès qu’elle avait côtoyé était une chimère. Comme elle, le reste de la délégation resta silencieuse.

    — Elle n’est pas qu’une… Commença Emérée, prête à défendre l’honneur d’Hélénaïs puisque cette dernière gardait irrémédiablement les lèvres closes. Mais les doigts de cette dernière se serrèrent autour des siens, lui intimant de se taire et bien qu’on pût l’entendre grincer des dents, elle obtempéra.

    Le silence reprit sa juste place, assourdissant et porteur de bien plus de tensions que tous les mots du monde ne seraient capable de décrire. Le regard d’Emérée passa sur la délégation et il ne fut pas difficile à la sénatrice de noter les expressions qui traversaient leurs visages. La stupeur et la colère, l’indignation et l’incompréhension, la rage pure et la tristesse. Mais lorsque le regard de la jeune femme à ses côtés se posa sur Arès, elle n’y vit pas ce sourire chaleureux. Seulement le dégoût et la haine profonde qu’il vouait à ces gens ; pas seulement aux passagers de l’Obseedra mais également à la délégation et à toutes ces âmes qui n’étaient pas, dans sa définition, Républicaine. Un éclair de peur lui vrilla l’estomac.

    “Un homme sensé et patient” Songea-t-elle alors que le doyen reprenait la parole avec un calme parfaitement admirable après les insultes acides que son peuple venait d’essuyer. L’homme et la femme à ses côtés gardaient le silence, mais semblaient être des soutiens de poids à ses yeux. Sur le point de se lever du canapé où elle s’était installée un peu plus tôt, afin d’apporter son propre poids dans la balance des Shoumeïens, elle se laissa retomber de soulagement. Enfin, Arès entendait raison. C’est du moins ce qu’elle crut, comme le reste de la délégation pendant les trente premières secondes. Avant de s’apercevoir qu’il ne s’agissait ni plus, ni moins que d’un sarcasme ô combien malvenu.

    Bouche bée, elle écouta la diatribe du Maire de Courage alors qu’un étrange maelstrom de fureur et de répulsion était en train de se former au creux de sa poitrine. Des émotions qui lui étaient pour le moins étrangères. Puis sa voix s’infiltra dans son esprit, manquant de la faire sursauter et elle tourna machinalement la tête dans sa direction.

    “Je n’abandonnerai pas Emérée. Ni ici, ni nulle part et si vous vous avisez de toucher le moindre de ses cheveux, je vous jure…” Lui répondit-elle par télépathie. Que jurait-elle au juste ? De faire de sa vie un enfer ? De le calomnier ? De le… Tuer ? Un nerf pulsa dans sa mâchoire alors qu’elle se redressait enfin, suivie de près par Emérée. “J’ai besoin que tu te mettes en colère maintenant.” Souffla-t-elle à l’esprit de la jeune femme qui fronça les sourcils sous l’injonction qu’elle ne comprenait pas. Mais la seconde suivante elle dit :

    — Vous êtes un fieffé connard !

    Hélénaïs feignit la surprise du mieux qu’elle le put, lâchant la main de la brune comme si elle était subitement brûlante, coupant ainsi leur lien et retombant dans le néant qui était le sien.

    — Ces gens sont comme vous et moi ! Cracha Emérée avec une véhémence qu’elle n’avait pas besoin de surjouer. — Vous vous vantez d’être Républicain, mais vous n’êtes même pas humain. Lui lança-t-elle, les lèvres retroussées.

    — Emérée ! Tempêta la jeune De Casteille. — Sort d’ici. Maintenant. Il y eut un silence puis elle tourna les talons et sortit de la pièce, non sans lancer un regard intrigué dans sa direction. Lorsque la porte claqua, signe qu’elle s’en était allée, l’on entendit distinctement le bruit de chaises que l’on tire ; la délégation était sur le point de s’en aller. Hélénaïs se raidit, si elle n’agissait pas tout de suite, les émeutes ne feraient qu’empirer, Courage ainsi que ses habitants seraient malmenés, les Bougeoirs n’obtiendraient jamais gain de cause et les passagers de l’Obseedra mouraient sans doute de la peste noire avant d’avoir eut l’espoir de d’entrevoir une once de sable républicain.

    — Ne partez pas, s’il vous plaît. Demanda-t-elle aux Shoumeïens avant de se tourner vers le maire et de faire un pas dans sa direction. — Je vous en prie,  Arès, prenez le temps de réfléchir. Il y a d'autres solutions que l'ignorance et la violence.  

    Elle fit un nouveau pas vers lui.

    — Vous ne pouvez pas décider sur un coup de tête d’assassiner tout le quartier des Bougeoirs, ce sont des familles entières qui y résident. Des hommes, des femmes, des enfants. Sa voix était légèrement tremblante d’une colère tout juste contenue. — Ces gens n’ont rien, c’est pour cela qu’ils sont autant en colère. Ils ont été chassés de chez eux, privés de leurs maisons, de leurs terres et de leurs richesses. Certains avaient un nom avant d’être réduit à mendier dans la rue. Ils ont peur aussi. De ne pas être considérés comme des êtres humains, d’être rejetés et marginalisés pour leurs croyances. Même si désormais ce geste la rebutait profondément, elle posa sa main sur le bras de l’homme. — Vous pouvez changer ça. Décrétez une quarantaine pour l’Obseedra, faites leur parvenir des vivres, dépêchez quelques médecins et écoutez les doléances de la délégation. Vous ne leur avez même pas laissé une chance de vous convaincre ! S’exclama-t-elle.

    Et au même moment, non sans une brève hésitation, elle lança à Emérée : “Va quérir Noirvitrail, dis lui… Dis lui de se tenir prête et que nous risquons d’avoir besoin de ses hommes.”


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  • Dim 15 Sep - 10:18
    « Merde… » grogna Didier en entendant l’interpellation derrière lui. Son cœur manqua un battement. Il savait que la fuite ne serait pas simple. Autour de lui, les cris de panique et de révolte s’élevaient, Didier luttant pour contenir son propre tourment. L'image du corps de Peutiez, gisant dans des postures grotesques, revenait sans cesse dans son esprit. « Calme-toi, Didier… » se murmura-t-il, serrant les dents pour réprimer la montée d’adrénaline. Ce n’était pas le moment de flancher. Il devait s’éloigner du lieu du crime, et vite.

    Il progressa parmi les manifestants, passant inaperçu au milieu des cris d’« Oppresseurs ! » et de « Tyrans ! ». La foule, en proie à une agitation croissante, créait la couverture parfaite pour sa fuite. Le marchand en profita pour ‘perdre’ son béret et se faire plus discret : il se baissa légèrement, jeta son tam o'shanter à contrecœur et se redressa quelques pas plus loin.

    « Putain ! Pourquoi quand les choses s’arrangent pour moi ici, il faut que je tombe sur des putains de casse-couilles ! » maugréa Didier alors qu’il se faufilait entre les protestataires, évitant les groupes trop denses et, surtout, les forces de l’ordre. Il savait que rester parmi la foule n’était qu’une solution temporaire. Chaque seconde le rapprochait de la patrouille républicaine qui fouillait déjà la zone. Les matraques claquaient, les soldats de Léonora s’interposaient, et bientôt, ce chaos se transformerait en une vaste nasse.

    Profitant de la confusion provoquée par un essaim d’insectes, Didier s’éloigna des zones les plus tendues. Son regard balaya les environs, cherchant une échappatoire, tandis qu'une gueuze hurlait « STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP ! », cette fois-ci plus à l’attention de la foule. Néanmoins, cette injonction fit frissonner le fugitif. « Il me faut de la distance, vite. » dit-il pour lui-même en longeant les maisons bordant la rue, cherchant désespérément une sortie avant de se faire happer par l'essaim.

    Didier soupira de soulagement lorsqu'il aperçut ce qu’il cherchait : une ruelle étroite, à moitié dissimulée derrière un stand renversé de fruits pourris et de débris en tout genre. Sans réfléchir, il s’y glissa, le cœur battant. L’air y était lourd, presque suffocant, et l’odeur des ordures entassées lui piqua les narines. Mais c’était là sa chance de s’éloigner du chaos et des soldats.

    « Parfait… » souffla-t-il, soulagé d’avoir enfin trouvé un peu de répit. La ruelle, bien que sale et malodorante, était assez déserte pour lui offrir une pause. Il se permit quelques secondes pour reprendre son souffle, mais son esprit restait en alerte constante. Il ne pouvait pas rester là éternellement. Les officiers allaient ratisser les alentours, et s'ils le trouvaient ici, tout serait terminé.

    Didier observa les murs de la ruelle, cherchant un chemin de sortie plus discret. Un vieil escalier en fer forgé menait à une porte, sans doute celle d’un entrepôt ou d’une arrière-boutique. Il s’approcha et tenta de tourner la poignée, mais celle-ci était verrouillée. Pas de chance. Serrant les dents, il continua d’avancer dans la ruelle, ses pas étouffés par les ordures sous ses pieds.

    En avançant, il pouvait déjà entendre les bruits de la foule s’atténuer. Mais il ne doutait pas que les patrouilles républicaines étaient toujours à sa recherche. Ses muscles tendus lui rappelaient que chaque minute passée ici augmentait le risque de capture. Il devait agir vite, mais sans se précipiter, au risque d’attirer l’attention sur lui. Mais avant de poursuivre, le stress couplé aux odeurs nauséabondes de la ruelle le firent vomir.

    Reprenant ensuite sa route vers le bout de la ruelle, il émergea finalement dans une rue parallèle à celle de la manifestation. Il y avait du monde, mais bien moins que dans le cortège principal. Didier repéra quelques officiers républicains un peu plus loin, mais heureusement, ils ne l’avaient pas vu. Il continua d’avancer, s’éloignant le plus possible, puis rejoignit un petit groupe de marcheurs.
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  • Dim 15 Sep - 11:55

    Les insultes glissent sur moi comme l’eau sur les plumes des connards, pasqu’on en a vu d’autres, et même Surin, qu’a pourtant pas un surnom qui vient de nulle part, laisse pisser en jetant des regards inquiets en direction de la manifestation. De là où on est, à une rue à peine, on entend davantage un mélange de brouhaha percé de sons suraigus et un grondement menaçant, à deux doigts de résonner dans nos poitrines. Y’a vraiment beaucoup de monde, et si ça décide de tout casser, j’espère que la GAR a bien couvert les rochers.

    J’en viens à me dire que ça serait pas plus mal qu’ils traversent le centre-ville sans trop de grabuge pour aller glander sur le port, avec leur bateau de merde et ses occupants qui puent. Au moins, ils seront ton sur ton avec la population des Bougeoirs. Mais c’est quand même de sacrés ingrats. Ils se font casser les dents par leurs propres déités et fuient en pagaille leur terre natale, on les laisse s’établir ici, histoire qu’ils crèvent pas tous aux frontières, et après, ça vient nous chier dans les bottes.

    « ‘Pètent les couilles, tous ces réfugiés de merde, commente Tarot.
    - Ils peuvent pas rester tranquilles, hein. Faut qu’ils nous fassent chier. Je devais emmener bobonne pour une balade en forêt et... »

    On sait tous que les promenages champêtres de Surin, c’est le moment où elle passe à la casserole, sa bourgeoise. Autant dire qu’il doit être salement à cran, et que le premier manifestant qui le regarde de travers sera pas déçu du voyage.

    « Puis leurs églises moches et miteuses, là, que j’ajoute.
    - Ouais. Non seulement ils sont cons et ils puent, mais en plus ils gâchent le paysage.
    - Et le bruit, aussi. Quand ils se réunissent pour prier et chanter, c’est d’un grotesque.
    - Paraît que le prix de l’immobilier baisse en flèche dès que y’a un lieu de culte diviniste qui apparaît.
    - Tu m’étonnes, après ils se massent tous dans le coin, et c’est le début des emmerdes.
    - Quand y’en a un ou deux, ça va encore. Mais ils se multiplient à chaque fois. Quelle angoisse. »

    On hoche la tête, et Surin crache un gros glaviot par terre.

    Mais j’suis distrait de ccette conversation primordiale par le retour de mon écholocalisation. Si y’a bien le tavernier dans sa salle commune et ses clients à l’étage, planqués sûrement en attendant la fin de la manifestation, j’suis davantage préoccupé par des mouvements dans les souterrains, genre très bas. Genre clairement pas le commis qui fait l’inventaire dans la cave en attendant de rouvrir demain. On est plutôt ambiance très profondément sous terre, et à ce niveau, à part les égoûts, je vois pas bien ce que ça pourrait être.

    « Dis, Tarot, que j’demande. Tu sais si y’a des trucs prévus dans les égoûts aujourd’hui ou en ce moment ?
    - Pas à ma connaissance, personne a trop de raison d’y aller de manière générale à part pour s’assurer que ça fait pas de bouchon, qu’il répond.
    - Et tu penses que c’est le bon moment, là, pour y aller ?
    - Vraiment pas. La mairie a probablement suspendu toutes les opérations de travaux en prévision de la manifestation, vu qu’on était prévenu.
    - Alors pourquoi y’a des types qui s’y baladent ?
    - Pour profiter du paysage ?
    - Au moins y’a pas d’église diviniste là-dessous, commente Surin. »

    Il a pas tort, mais j’vois pas trop de raison pour que des gens s’y déplacent, surtout aussi proche des manifestants en colère. Ça me dit rien qui vaille, même. J’me gratte la joue en regardant en direction de l’avenue, masquée par les bâtiments. Ça fait chier, mais faut aller jeter un oeil, j’suppose. Mais on est déjà en sous-nombre à la surface, alors...

    « Bon, voilà ce qu’on va faire. Surin et Tarot, vous retournez voir les autres. Fifi garde le commandement provisoire, on continue d’essayer de maintenir l’ordre paisiblement en espérant que ça passe. Puis vous prévenez un chef, quelque part, qu’on a détecté la présence d’inconnus dans les égouts.
    - Ouais ?
    - Ouais. Moi, je descends voir. Si c’est juste des clodos qui se planquent ou des égoutiers qui triment, j’remonte fissa et je vous rejoins. Sinon... J’essaie de régler le problème.
    - Hm, d’accord. Pas dit que c’était ce que le capitaine Bremer avait en tête, par contre.
    - Ouais ben Nanar, il est pas là, alors on fera sans son avis.
    - On lui dira.
    - On fait ça, bonne idée. Dites que de toute façon c’était mes ordres et voilà. On pourra pas me rétrograder davantage qu’officier républicain.
    - Il reste la GAR. »

    J’me fige quelques instants avant de me reprendre.

    « Y’a des limites à l’indignité quand même. Allez, on s’bouge. »

    On trouve d’abord une plaque d’égout, quand même, et ils me filent un coup de main pour l’écarter et me permettre de prendre l’échelle qui descend dans les profondeurs. Déjà, l’odeur me dégoûte, et rien que de penser à l’état de mon uniforme quand je vais remonter me déprime. J’vais demander à en changer et qu’on m’en file un autre, j’pense. Enfin bref. J’active la nyctalopie, et je commence à descendre, avec le senseur magique pour jauger ce qui se passe autour de moi. C’est que c’est un vrai labyrinthe, ces conneries.

    Ça tombe, c’est juste des Limiers et des Effraies qui font des trucs mystérieux dans le noir, avec des plumes et des laisses. Et ça, ça serait une vraie vision d’horreur.

    En tout cas, ça risque pas d’être le SCAR : j’me demande toujours si c’est pas une division fictive qui sert à déverser des bakchichs dans les poches des grands chefs.

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  • Dim 15 Sep - 13:27
    Dans une manifestation, l'imprévu était toujours de mise, mais aujourd'hui, ils ne pouvaient tout contrôler, anticiper. À peine avaient-ils parcouru plusieurs mètres que la situation dégénérait déjà. Entre les pièges magiques, les provocations constantes contre les OR qui, malgré leur discipline, rongeaient leur frein. Un essaim qui sortait de nulle part sombre et menaçant, qui se formait à l’horizon. Les créatures s'étaient rassemblées en une masse grouillante, leurs ailes frémissant dans l’air lourd. La première tentative pour les maîtriser avait échoué C’est alors qu’elle vit Leif. Toujours à l’affût qui s'était déjà placé son visage durci par la concentration, il prenait les choses en main. Ajoutez à cela des jets de pierre et maintenant ce corps qui s’était écrasé en plein milieu de la foule, le chaos menaçait à chaque instant.

    Heureusement, les soldats de Léonora réagirent avec rapidité et efficacité, formant un barrage pour empêcher la foule d’accéder à la scène macabre. Pourtant, malgré la tension palpable, les manifestants continuaient à scander leurs slogans, leurs voix ne faiblissant pas face aux événements qui se multipliaient. La colère et la frustration semblaient encore alimenter leur détermination, comme si chaque incident ne faisait que renforcer leur volonté de se faire entendre. Le lieutenant sentait que la situation pourrait lui échapper peu à peu, malgré tous les efforts de ses troupes pour maintenir l'ordre. La foule, s’était arrêtée et l'équilibre fragile entre protestation pacifique et explosion de violence pourrait être sur le point de céder.

    La jeune femme soutenait le regard du vieux Vorès, ses yeux fixés sur elle avec une intensité qu'elle ne pouvait ignorer. Il la scrutait d'une manière qui la mettait presque mal à l'aise, mais elle ne baissa pas les yeux, jamais. Il savait qui elle était, il en était certain. Ce qui la troubla davantage, c'était la manière dont il l'avait appelée. Pas par son nom, mais par son grade, par une appellation qui trahissait une connaissance plus intime. Il devait connaître son père. Comment aurait-il pu en être autrement pour qu'il utilise ce ton, cette nuance infime ? Et surtout, qu'attendait-il d'elle ? Qu’elles étaient les chances pour qu’ils tombent face à face ?

    Les questions se bousculaient dans son esprit. Chaque hypothèse ouvrait de nouveaux abîmes de doutes. Vorès cherchait-il à la manipuler, à la tester ? Était-ce une menace voilée ? Ou bien cherchait-il à obtenir le soutien d’une Shouméïenne, à utiliser le pouvoir de sa naturalisation pour obtenir des accès, une aide qu'il n'aurait pu obtenir ? Ou simplement lui reprochait-il ce qu’elle était devenue ? Les pensées de Léonora tournaient à toute allure. Il y avait tellement de possibilités que le doute aurait pu s'insinuer en elle, la paralyser même. Pourtant, elle se tenait droite, impassible. Elle ne devait rien laisser paraître, surtout pas face à un homme comme Vorès. Le moindre signe de faiblesse pourrait lui être fatal.
    Avant cela, Vorès avait levé la main dans un geste large, cherchant à calmer la foule qui s'était amassée autour du corps sans vie, entre autre. L'agitation grandissait à chaque seconde, les murmures se transformaient en un grondement sourd. Il ne pourrait retenir la tension longtemps, comme une corde tendue prête à lâcher. Le corps au sol attirait toutes les attentions, son inertie glaçant les esprits, mais exacerbant en même temps les passions. Vorès, sentait le danger s'approcher. Le cortège devait reprendre sa route, et vite.
    Léonora réagit immédiatement. D’un geste précis, elle ordonna à ses soldats de débarrasser le corps.

    Déplacez le par ici ! En désignant le barrage des OR le plus proche. Eloignez le maximum de débris !

    C’était leur travail après tout. Si il y avait quelqu’un à pourchasser ou ensuite une enquête à mener, cela n’était plus de son ressort.
    Une fois le corps déplacé, Léonora reprit immédiatement le contrôle de la situation. Son regard balayait la scène avec une froide détermination. Elle ne pouvait pas laisser la panique s’installer, mais la tension restait palpable dans l’air, comme une menace latente prête à ressurgir à tout moment. D'une voix ferme, sans appel, elle s'adressa à ses hommes.

    Reprenez vos positions !

    Les soldats, encore sous l'effet de l'agitation, obéirent sans hésitation, se redressant et reformant leurs rangs. La moindre erreur maintenant pouvait entraîner un chaos incontrôlable. Léonora leur avait déjà prouvé qu’elle ne tolérerait aucun relâchement.

    Gardez votre ligne de conduite ! Leur mission était claire : maintenir l'ordre.

    Ses paroles étaient simples. Chacun d'eux comprenait ce que cela impliquait. Guider la foule, protéger Vorès, assurer que le cortège se poursuive sans nouvelle interruption, et surtout, éviter tout débordement. Ils avaient vu l’impact qu'un moment de confusion pouvait causer, et ils ne pouvaient se permettre une nouvelle dérive. Le tout avec sang-froid. Les hommes se remirent en marche, disciplinés, formant un rempart solide autour de Vores. La foule, malgré la confusion initiale, sentait la tentative de retour d’une certaine stabilité. Léonora savait qu’elle n’avait que quelques instants pour restaurer l’ordre, et ses hommes étaient essentiels pour y parvenir.
    La marche allait enfin pouvoir reprendre. D’un geste précis et d’une voix ferme, Léonora donna l’ordre attendu.

    Avancez !

    À quelques pas d’elle, Vores qu’elle le surveillait de près, avec la vigilance d’un prédateur. Elle savait que cet homme, aussi vieux soit-il, pouvait être un élément instable, un foyer potentiel de discorde ou une cible de choix. Elle le surveillait comme on surveille l’huile sur le feu, prête à intervenir à la moindre étincelle. Chaque geste, chaque regard de Vorès était minutieusement observé. Jouait-il un jeu plus dangereux ?
    Léonora ne le quitterait pas des yeux. Dans cette situation tendue, elle ne pouvait se permettre de relâcher sa garde, pas tant qu’il serait là, à proximité, avec ses intentions troubles et ses silences lourds de sens.

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  • Dim 15 Sep - 15:00




    La colère des Bougeoirs



    J’étais parti sans même attendre la réponse du grand guerrier bleu. Il devait d’ailleurs s’agir soit d’un drakyn, soit d’un démon. Peu d’autres races possédaient de si majestueuses cornes et une peau avec une telle teinte. J’avais filé vers la mairie de peur d’avoir manqué de vigilance et d’avoir laissé passer une bombe qui se serait trouvée là-bas. Mais en laissant mes sens magiques s’éveiller alors que je revenais sur le parvis de la mairie. Je savais mes collègues à l’intérieur du bâtiment, et quand je finis par y pénétrer je reconnus sans peine ceux qui avaient revêtu l’uniforme de notre groupe. J’aurais pu leur en laisser la tâche, toutefois je désirais vérifier par moi-même s’il y avait un poseur de bombe à la mairie, et si c’était la même signature de mana que j’avais ressenti en parcourant les rues de Courage. Mais une fois à l’intérieur, mes sens m’informèrent qu’il n’y avait aucun piège qui se cachait à l’intérieur du bâtiment. Le bâtiment était sécurisé. Du moins, sécurisé contre une menace magique extérieure. L’agitation qui commençait à se faire sentir dehors et à l’intérieur du bâtiment m’informait que la journée était bien loin d’être finie, et ce pour tout le monde. Je poussai un soupir et fis discrètement signe aux Effraies présents pour leur signifier que je retournais dans le centre-ville, en m’assurant que seuls eux ne voient mes directives, puis je partis.

    S’il n’était pas dans la mairie et que les pièges qu’il avait posé se trouvaient juste sur le chemin de la manifestation, il devait probablement se trouver aux abords de la manifestation. Mes connaissances en armement magique m’insufflaient qu’ils devaient rester relativement proche de leur piège. Suffisamment pour pouvoir les déclencher, mais suffisamment à l’abri pour ne pas se faire toucher. Il fallait que je retourne dans le centre ville au plus vite. J’espérais qu'entre-temps mon message était passé et que les bombes avaient été désamorcées. En retournant sur mes pas et en m’approchant d’un des pièges qui se trouvait près du géant bleu que j’avais laissé plus tôt, j’avisai les restes d’une bombe avec des traces de calcination autour de lui. Mais aucune trace du géant en question. Toutefois, je notai la présence de quelques soldats qui étaient avec lui un peu plus tôt et je m’approchai d’eux.

    -Bonjour messieurs, vous savez où est passé le grand monsieur bleu ? Vous avez réussi à faire passer le message ?

    -Oui ! Le message est bien passé. Notre chef est allé dans les égouts ! Il semblait avoir une piste…

    Les égouts ? Bien sûr ! Un endroit parfait pour être à la fois en proximité mais suffisamment en sécurité pour ne pas souffrir de l’explosion. J’aurais dû y penser. Je hochai la tête face aux soldats avant de leur demander en m’approchant des égouts.

    -Pourriez-vous m’indiquer la direction qu’il a prise s’il-vous-plaît ?

    Le poseur de bombe s’y connaissait suffisamment pour avoir recours à des pièges dissimulés. Il était peut-être seul, mais on ne pouvait pas exclure qu’il y avait des chances qu’il avait des complices. Laisser un seul soldat y aller tout seul n’était pas prudent, aussi robuste fut ce dernier. Une fois qu’ils m’indiquèrent la direction prise, je me laissai tomber dans la bouche d’égouts. L’odeur me monta aux narines et la force nauséabonde eut raison momentanément de ma volonté à poursuivre le soldat aux cornes. Quelle immondice ! L’odeur en était presque acide, piquant mon nez faisant couler une larme au coin de l’oeil. En tournant la tête du côté des murs, comme si cela allait me permettre d’échapper à la puanteur, je mis un bras devant mon nez pour tenter d’atténuer la pestilence en présence.

    -J’espère que je n’aurai plus jamais à passer par là, au nom de Mère Nature ! pestai-je pour moi-même.

    Les eaux poisseuses des égouts ne donnaient pas envie d’y tremper les pieds non plus à vrai dire. Mais j’essuyai la larme qui perlait au coin de mon oeil et avançai dans la direction que l’on mavait indiqué tout en déployant une nouvelle fois mes sens pour détecter les présences à l’intérieur du tunnel. Ca m’étonnait que d’autres pièges soient posés ici, mais j’allais peut-être détecter le mana de celui qui avait posé les pièges ? Il fallait déjà que je retrouve le géant bleu rapidement pour nous fier autant à mes sens qu’aux siens. Générant une petite sphère d’électricité dans ma main pour éclairer un peu mon chemin, je me mis en marche. Ce n’était pas aussi pratique que du feu ou de la lumière, mais suffisant pour apporter un peu de clarté à chacun de mes pas.

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  • Dim 15 Sep - 16:42
    Il y a quelque chose.

    C'est là, tout près.

    Je commençais à réfléchir au sens de la présence du Razkaal ici. Du prévôt, même s'il est affecté à Courage. Maintenant, je commence à comprendre. Les Bougeoirs est une immense scène, avec des milliers de figurants sur l'estrade, et dans ce gros tas, il y a des ficelles tirées dans les coulisses, et il faut croire que ça mène dans un endroit que j'ai déjà visité à Liberty. Comme une mauvaise vanne qu'on veut encore me raconter, des fois que cette fois-ci ça me fasse rire. Mes épaules s'affaissent, mes yeux se plissent, mes mâchoires se serrent.  

    On plonge encore dans le bourbier nauséabond du dédale.

    La situation est tendue, les forces de l’ordre s’agitent pour éviter qu’un autre imprévu vienne faire exploser cette poudrière. Le désamorçage des mines magiques n’a fait qu’épaissir le mystère. En savoir plus, c'est nager à contre-courant dans la marée de monde qui fourmille partout. Une noyade d'odeurs, allant dans tous les sens, il fallait les ignorer, toutes, et garder, ce qui me gratte les narines, suivant les pièges désamorcés, les uns après les autres. La signature de ce je-ne-sais-quoi, me reste gravé en moi, comme une référence inébranlable, et qui me permet de traverser cet océan de personnes, parées à s'envoyer dans le museau. Courant, de toit en toit, je descends dans un piquet dangereux dans une petite rue. J'atterris lourdement au sol dans une secousse qui fait tomber les poubelles, puis redresse le visage pour y tendre le nez à travers le masque.

    Elle s’est volatilisée, comme ça, d’un coup. Pas besoin d’être un génie pour comprendre ce que ça veut dire. Je me tiens là, les yeux rivés sur une vieille grille en fer rouillée qui donne sur les égouts. Parfait, c’est bien ma veine. Je me souviens encore de la dernière fois que j’ai dû foutre les pieds dans un endroit pareil, à Liberty. Ça avait mal tourné, très mal. Une descente dans ces couloirs puants, à la merci de centaines de Géomis, d'une sorcière sur un Lanconda, et une araignée géante qui est finalement un toutou des Titans.

    Au moins, je me dis que mon nez a l'habitude de la Forteresse. Et que ce nez, va faire la part des choses entre ce que je cherche, et ce qui pourris ici depuis toujours.

    Un Limier qui me rejoint, puis un autre, et enfin un troisième, je l'envoie dans les toits, en disant à nos camarades que je pars pour les égouts, en ayant une pensée pour l'homme électrique. Les deux derniers repartent sur les toits de la mairie pour sécuriser l'endroit. D'une main, je soulève la grille, et me laisse glisser, difficilement dans la bouche, non sans rentrer le ventre et en rétractant un maximum les épaules. Je tombe dans le sol mouillé. On y voit aussi bien que dans le postérieur d'un cheval. Un dédale d’égouts, parfait pour foutre le bordel sans se faire attraper. Qui que ce soit là-dessous, il sait ce qu’il fait. Fabriquer des engins arcaniques, ça demande du talent, et se planquer ici, pourrait être une bonne idée.

    Mes cornes s'embrasent et je peux enfin voir devant moi.

    Mes bottes s’enfoncent dans la boue dégueulasse des égouts à chaque pas, et le bruit sourd de mes semelles qui frappent le sol résonne dans ces tunnels comme un mauvais présage. L’air ici est lourd, suffocant, saturé de l’odeur de l’eau croupie et de la pourriture. Mais je continue d’avancer, pas après pas, comme un automate bien huilé. J’ai vu pire.

    Le sol glisse sous mes pieds, mais je tiens bon. Chaque pas est franc, déterminé. Mon armure, déjà trempée de cette saleté, claque faiblement dans mon dos. L’eau crasseuse éclabousse à chaque mouvement, comme si même le tunnel lui-même cherchait à m’avaler. L’instinct me dit que quelque chose rôde ici, planqué dans les ombres, et je ne compte pas repartir avant de l’avoir trouvé.

    Rien dans ce trou à rats ne va me ralentir. Pas aujourd’hui.

    M'arrêtant à un tournant, j'entends un bruit derrière moi. Je dégaine ma claymore avec l'idée de décapsuler une première tête dans ces boyaux dégoûtants. Heureusement, l'apparition électrique d'une silhouette familière me soulage dans la manœuvre. Pas de sang qui coule, pour le moment. Je rengaine mon épée, et attends d'être à sa vision pour me manifester. Le surplombant de toute ma masse, je n'étais qu'une grande ombre où deux yeux bleus traversent les ténèbres, coiffée d'une couronne cornue, et enflammée.

    « Ça a l'air dangereux. Nos terroristes sont potentiellement ici. »

    Je m'avance d'un pas.

    « Allons-y, Élémentaire. »

    Mon nez se retrousse, une expiration résonne dans mon masque. Elle prévient le début de la chasse.

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  • Dim 15 Sep - 19:17
    Les Bougeoirs
    Avec plein de monde

    La Générale de Noirvitrail tiqua devant les propos peu protocolaires de l’ambassadeur reikois.

    ”Votre Excellence, le protocole requiert que je m’adresse à vous ainsi, eu égard à votre statut et aux fonctions que vous occupez. Ceci étant dit, cela ne m’oblige en rien à accéder à vos demandes.”

    Elle battit lentement des cils, prête à renvoyer l’impudent dans ses appartements.

    ”De plus, si des réfugiés reikois se présentent à nos portes, cela ne fait que renforcer les raisons qui me poussent à vous interdire l’accès au bureau du maire. Après tout … s’ils sont bien Reikois et réfugiés, c’est qu’ils ont tout à craindre de vous et « l’empire » que vous servez. Dans le cas contraire, ils ne seraient pas ici, mais à Taisen ou à Ikuza, votre Excellence.”

    Toujours en posture d’attente et flanquée de ses gardes, la dame de Noirvitrail s’apprêta à donner l’ordre de jeter l’ambassadeur à la porte, mais son geste fut retenu par l’arrivée impromptue d’une des aides de camp de la Sénatrice de Casteille. Celle-ci, qui répondait au nom d’Emérée, se porta à sa rencontre et lui murmura quelques mots à l’oreille. Immédiatement, la Générale envoya un message télépathique à une de ses escouades, qui déboula comme un seul homme dans le hall de la mairie. Elle prit un air grave et s’adressa à l’ambassadeur reikois.

    ”Votre Excellence, il s’agit de votre jour de chance. Suivez-moi et par tous les astres, restez discret. Escouade Cuivre, dans la salle du conseil, au pas de course. Capitaine Tranche, priorité à la protection des émissaires et de la Sénatrice.”

    Athénaïs se précipita dans la salle du conseil, non sans avertir par télépathie les escouades désœuvrées, qui devaient désormais aller épauler les troupes de Léonora. Quant aux Brisemurailles, ils reçurent un nouvel ordre. Priorité numéro 1 : extraire La Perfectionniste de ce merdier avant qu’elle ne soit blessée. La Pléïade était coriace, mais seule face à une foule énervée, elle ne ferait pas long feu. Il fallait absolument lui ouvrir un passage pour qu’elle puisse regagner la mairie saine et sauve. Une escouade serait chargée de lui ouvrir un passage … Les trois autres viendraient en aide aux membres de la Troisième Légion pour permettre de guider la foule vers le centre-ville. La dernière escouade, quant à elle, serait à ses côtés pour gérer le petit souci des négociations … Athénaïs profita de l’occasion pour prévenir télépathiquement son ancien professeur.

    Les portes s’ouvrirent avec fracas dans la salle du conseil. Athénaïs pénétra en premier, flanquée de l’ambassadeur reikois, d’Emérée et de ses gardes. Les émissaires civils semblaient aux prises avec le Maire et la Sénatrice. La tension était palpable … aussi joua-t-elle de manière candide.

    ”Monsieur le maire ... J’espère que les négociations se passent bien. J’imagine que vous oeuvrez tous dans la perspective d’un dialogue constructif et d’une résolution par le haut à cette crise qui se profile. Ai-je tort ? Ah, j’oubliais … voici son Excellence l’ambassadeur du Reike. Son Excellence s’est visiblement perdue, mais je n’ai pas eu le cœur à le laisser à la porte de la mairie. »

    Le regard d’Athénaïs croisa celui de la Sénatrice. Elle n’avait qu’un mot à dire …

    Spoiler:
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    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 5 Signat12

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  • Dim 15 Sep - 19:50

    POST 3

    L’espionne particulière de la République écoutait d’une oreille la discussion entre le contre-amiral du Parangon de Justice et le Père Aginta. Elle avait laissé sa veste verte sur la chaloupe et sa tenue mithril brillait un peu. Elle mettait un foulard blanc sur la tête et le médecin lui passait une croix bleu en bois. Elle mettait l’objet autour du cou et elle ne se rendait pas contre, il y avait aussi une croix dessinée par le médecin sur le foulard. Il lui demandait de se retourner et il mettait un coup de peinture bleue sur la tenue mithril qui avait changé, car elle se présentait sous la forme d’un long kimono à capuche. Elle mettait aussi des gants métalliques plus fin que les siens et ils avaient aussi une croix bleu qui était marquée sur le dos de ses deux mains.

    La commandante des troupes d’assaut du Parangon, était prête pour accompagner et elle avait bien retenu l’organisation de la valise du médecin. Il donnait quelques mots particuliers qui désignaient certains fioles et les termes médicaux. Elle avait droit à une leçon très synthétisée de médecine dans les moments d’urgence. Toutefois, les propos entre Vandaos et le Révérand lui donnaient un autre sourire quand le père invitait à faire un échange avec la moitié du personnel SSG contre un tonneau d’eau. Néanmoins, un autre détail l’interpellait et il s’agissait d’un mage de soutien. Sur le moment, elle comprenait pas, mais elle se rendait compte qu’elle pouvait être ce mage qu’il parlait. Toutefois, il y avait avoir un petit souci, car  cela supposait qu’au niveau de la mairie, il devait aussi avoir un autre mage de soutien ou ayant un niveau amateur pour la distance à communiquer un message. Elle ne voyait pas Vandaos accepter cette partie, car cela pouvait faire croire aux membres de l’autre chaloupe que Ruby était une personne d’importance pour eux.

    La sœur Ruby et Vandaos n’avaient pas connaissance du refus catégorique de Arrès, mais la commandante civile du Parangon de Justice avait déjà à faire au caractère sulfureux du maire de Courage. Elle ne savait qui était le ou la représentant du gouvernement, mais elle savait que la discussion allait être houleuse et elle espérait que l’émissaire arrivait peut-être à bien appréhender ce demi-elfe. Elle allait de nouveau conseiller Vandaos, toutefois, elle espérait avoir des nouvelles sur le pont via l’oiseau envoyé par le contre-amiral. Cela lui permettait de bien préparer sa recherche de l’agent SCAR et elle pensait qu’il devait déguisé en réfugié shoumien. Elle essayait de se mettre à sa place et elle optait  pour diviniste. Néanmoins, elle ne savait pas qu’il y avait la présence de séparatistes reikois sur le pont. Toutefois, elle se doutait que le pont allait devenir une sorte de carnaval  avec beaucoup de mutins déguisés en divinistes ou alors personnel du SSG. Toutefois, elle avait avoir le listing et cela pouvait demander dévoiler un imposteur. Toutefois, elle penchait sur le première option et elle commençait les conseils au contre-amiral blond :

    «  Une fois de plus nous avons prévu cette négociation la moitié de l’équipage contre de l’eau. Toutefois, il faudra se méfier, car je soupçonne  certains mutins se déguisés comme moi pour se fondre avec les réfugiés shoumiens sur le pont. Il faudra être vigilant, la bonne nouvelle c’est que j’ai des informations pour reconnaître notre agent. Toutefois, il me faut la configuration des personnes sur le pont afin que j’organise mon tour en fonction de la position de chacun. Je pourrai mieux repérer notre agent et lui parler à ma façon comme je fais en ce moment avec vous. En parlant sur ma manière de communiquer, vous devriez refuser le mage de soutien et ce n’est pas moi qui prendra ce rôle sinon cela peut griller ma couverture de simple assistante. De plus, je pense que nous sommes assez nombreux à quatre. Votre mort-vivant est bien impressionnant, je vais suivre votre conseil et je vais veiller sur le médecin. Pour l’agent espérons, qu’il saura sortir rapidement si cela dégénère. Une fois de plus, n’oubliez pas vous représentez une monnaie d’échange aussi importante, j’espère que votre mort-vivant saura réagir rapidement. J’espère celui-ci saura mettre hors de portée en utilisant la combinaison la magie avec la force physique. Il faudra former deux groupes, moi avec le médecin et vous avec mort-vivant, vous devrez vous placer pour avoir une vue générale. Votre familier va bien nous aider. Je vous passe mon arme, votre mort-vivant ne peut pas la prendre, sinon sa main va brûler. »

    la sœur Ruby arrêta son conseil dans l’esprit de contre-amiral de Parangon de Justice. Elle donnait son arme avec une certaine finesse à Vandaos. Elle décidait de prendre sa veste, pour la donner  à un réfugié shoumien afin de lui donner un peu chaleur. Toutefois, elle se rendait compte qu’elle venait de créer une opportunité pour s’approcher de l’espion en lui donnant une veste. Elle utilisera la télépathie, une fois la veste et elle lui transmettra le code à ce moment-là. Toutefois, elle devait être toujours à proximité du médecin et celui-ci l’aiderait dans sa  démarche. Elle lui avait parlé brièvement d’une personne qu’elle devait trouver et il aidera. Cependant, elle changeait son plan légèrement, elle allait donner la veste à un réfugié shoumien et elle en profitera pour lancer son message dans l’esprit de l’espion en indiquant le vêtement vert comme indice de reconnaissance. Elle mettait sa veste verte en bandoulière et elle se prenait prête.


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  • Dim 15 Sep - 21:54
    Dans des moments comme celui que nous sommes en train il y a des gens qui se posent des questions et ceux qui y répondent, bah moi j’ai simplifié l’équation je ne me pose pas de question.

    Par contre, j'ouvre mes esgourdes pour bien entendre les ordres qu’on me donne et surtout je veux pas perdre de vue Leo. Que le vioc de Shoumeï y passe je m’en remettrai mais elle, j’ai des doutes, je me suis attachée voyez vous.

    C’est elle qui me fait remarquer au demeurant qu’il y a un truc qui vole au dessus de la foule et se répand. Comme mes yeux sont grands ouverts je réaliser rapidement qu’il s’agit d’une sorte d’essaim, mais qu’est-ce que ces insectes fabriquent ici en ville et maintenant? J’suis con mais je comprends quand même que c’est pas super naturel cette histoire. Je tente de me concentrer mais c’est que la foule nous insulte copieusement, j’admire leur langage fleuri et leur imagination pour tout dire mais faisant montre d’une rigueur exemplaire je ferme ma grande gueule sans jamais répondre aux provocations. Dans le fond c’est facile je ne me sens pas du tout concerné par les insultes destinées aux républicains.

    Mais suffit de parler avec moi même, je perds du temps et je dois agir, on m’a donné une instruction.

    J’ai entendu le bruit sourd du cadavre qui s'écrasait sur le sol mais j’avais à faire. Je répondis à Léo d’un hochement de tête, fini les conneries, je me concentrai et j’appelais ma mana. Bien sûr que j’étais un bon combattant mais j’étais naturellement né avec des dons pour manipuler la glace alors autant m’en servir!

    Je laissai donc la protection du vieux paladin aux bons soins de Leo et de ses troupes pour bien localiser l’essaim et tenter de ne lui laisser aucune chance. L’air autour de moi baissa de température alors que je m’apprêtais à utiliser ma magie. Après le bouclier de lumière de la belle ange venue de je ne savais trop où je laissais la glace envahir l'atmosphère. L'essaim volait autour de la foule amassée et commençait à en agacer  plus d'eux. Les manifestants s'agitaient, balayaient l'air de leurs bras et la tension montait, je ne pouvais plus attendre alors j'ai libéré ma magie.

    La glace en une myriade de flocons envahit l'espace au dessus des manifestants dans la zone de l'essaim, ils s'agitèrent de nouveau dans les airs mais les insectes furent pour un bon nombre gelé sur place et leurs ailes glacées les empêchant de voler ils s'écrasèrent au sol parmi la foule, mort... Avais-je réussi à détruire une grande partie de l'essaim ou pas? Je ne le savais pas encore mais j'avais tout donné en cet instant pour tuer ces bestioles à la con.

    Je restais concentré prêt à réagir si d'aventure il se passait quoi que ce soit et j'invectivais les manifestants pour qu'ils avancent et reprennent leur marche tout comme les autres soldats aux ordres de la Lieutenant Hengebach enfin... Alessandro ? C'est ce bordel elle a changé de nom ma Leo ? Et elle m'a rien dit?

    ”Résumé des actions du Lycon”:
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  • Dim 15 Sep - 22:17
    - Peut-être qu’on d’vrait encore avancer à l’avant, lâche un de ses compagnons alors qu’il contemple d’un air méfiant le chariot devant lui.
    - Enfin, tu ne vois pas comme on s’amuse par ici ?

    Le ton de la silhouette encapuchonnée est mordant, mélange d’ironie et de sarcasme, alors que le quatuor observe la foule autour de la charrette censée apportée des « soins médicaux ». Effectivement, tout le monde savait à quel point le feu grégeois apportait des remèdes miracles, c’était véritablement connu dans tout le Sekai. Pourtant, ce n’était pas ça qui avait stoppé le groupe, au tout début : comme tous les autres, ils avaient été forcé de s’arrêter pour une raison inconnue, certainement un problème en haut du cortège, ce qui avait eu pour conséquence d’entraîner un mécontentement général particulièrement anxiogène. Heureusement, ses comparses étaient encore calmes, car habitués à prendre de la distance avec les situations difficiles. Mais cela ne voulait pas dire non plus qu’ils étaient à l’aise, surtout dans une foule où tout pouvait dégénérer très vite. D’ailleurs, cela commençait déjà : l’individu repéra à gauche des débuts de rixes, à droite, on criait au voleur, derrière, on s’énervait parce qu’on n’avançait plus… Oui, le chaos prenait place. Mais si le chaos stagnait et restait immobile, cela ne ferait pas son affaire non plus. Rester bloqué dans cette partie de la ville, ce n’était pas ce que l’anonyme désirait particulièrement. Est-ce qu’il fallait motiver les troupes ? Faire « confiance » aux têtes du cortège ? La question sembla se résoudre d’elle-même quand un chant s’éleva dans les rues. Grondante, remplie de promesses, d’expectations, de désirs, de révolte. Le chant des bougeoirs. L’ombre n’y prit pas part, tout comme ses comparses : ils se turent tous, regardant davantage l’ensemble de la rue que la ferveur des patriotes. Au moins, l’agitation sembla retomber un peu. Si la marche pouvait redémarrer maintenant, ç’aurait été l’idéal, mais non, non, rien n’était jamais simple, au contraire. Pour une raison inconnue, l’une des charrettes au milieu du convoi s’écroula, sous les cris épouvantés de quelques manifestants, et la supercherie fut aussitôt révélée.

    Du feu grégeois.

    Vraiment, on ne perdait pas une occasion pour s’amuser ici. Mais c’était sans compter la réaction du responsable qui, pour filer, hurla que son matériel était disponible pour tout le monde avant de s’esquiver dans la foule.

    - Il est trop loin pour qu’on le suive, fit l'inconnu en retenant du bras un de ses compatriotes, prêt à le filer. Le temps qu’on arrive, il aura disparu, et si ça tombe, d’autres gars vont le poursuivre. Surveille plutôt le dernier conducteur du convoi, pour voir s’il flippe, et sois prêt à lui faire un croc-en-jambe.

    Le plus innocemment du monde, évidemment.

    Toujours était-il qu’il y avait des opportunistes, dans ce rassemblement. Déjà des femmes montaient sur le convoi et lançaient des bouteilles à la foule. A des inconnus… Ou à d’autres camarades ? Le spectre plissa des yeux, il savait reconnaître les entourloupes là où il y en avait. Mais l’individu fut temporairement distrait par du mouvement au sol. D’un air un peu incrédule, il vit de l’eau marécageuse et sale envahir la rue, et il plissa les lèvres dans un geste de dégoût. Ca, on aurait pu s’en passer, messieurs dames. Car impossible de ne pas voir dans cette manifestation aqueuse une intervention d’un tiers, mais la silhouette n’allait pas perdre son temps à retrouver le responsable. Non. Il avait mieux à faire.

    A commencer par récupérer une bouteille de feu grégeois.

    Rien de plus facile que de se mettre dans la ligne de mire d’une des lanceuses. D’un geste, l’inconnu ramena la fiole à sa hauteur et contempla le liquide hautement inflammable.

    C’était dangereux. C’était instable. Et c’était la poudre qui pouvait servir à lancer un brasier ardent.

    Du coin de l’œil, la silhouette aperçoit un colosse qui dépasse clairement les deux mètres, et qui a une chevelure pourpre qui attire inexorablement les regards. Il est calme, très calme, mais quelque chose lui souffle qu’il est un spectateur très attentif, vu l’acuité de son regard. Malheureusement, il semble désormais proches de grosses brutes qui veulent obtenir leur part de butin et qui jouent des coudes pour s’approcher des chariots. C’est des brigands du quartier des bougeoirs, sans aucun doute. Rien qu’à les voir, c’est des grandes gueules qui ont un petit pois en guise de cerveau. Un instant, l’ombre détourne son attention de ce petit groupe pour la porter encore sur le chariot. Donnant sa première fiole à l’un de ses compagnons, il en attrape une deuxième, qu’il tient en main, jusqu’à ce qu’il se rapproche de l’inconnu aux cheveux vermillons et la lui tende dans un geste « amical ». La silhouette, plus petite que son vis-à-vis, dissimule naturellement toujours son visage, mais le garde du corps de Mirage pourra percevoir un sourire mi figue mi-raisin.

    - Vous en voulez ? Il paraît que c’est une distribution gratuite, alors il faut en profiter…

    L'individu s’est mis à côté des truands qui lorgnent sur la fiole de Bélial et de l’inconnu. Ce dernier, d’ailleurs, daigne leur offrir quelques mots, afin que les brutes les laissent tranquilles.

    - N’hésitez pas à vous rapprocher, je suis sûr que ces gentes dames vous en donneront volontiers. Mais réfrénez vos ardeurs quand même, ricane la silhouette masquée, je doute que ces bouteilles puissent faire beaucoup de dommages individuellement. Heureusement, d’ailleurs, cela aidera les forces de l’ordre. Et les pauvres en avaient bien besoin, d’un coup de main. Un dernier regard lancé à la foule, puis, dit sur un ton négligent : Si cela avait flambé près de la Mairie en un coup, je n’ose imaginer le feu de joie. C’est peut-être une bonne chose que les chariots aient été arrêtés à cette étape du cortège, vous ne pensez pas ?

    Une étincelle malsaine semble s’allumer dans le regard de ses vis-à-vis.
    Feu, mairie, cela semble une proposition bien tentante. Surtout avec le feu grégeois.

    - Eh, c’est pas bête ça ! lance l’un des manifestants qui doit être un oni, vu sa musculature et sa taille. On peut toujours se faire entendre ! Si le Maire nous écoute pas, la Mairie brûlera !

    Qu’est-ce qu’il est con franchement.
    Mais cela peut autant être une utopie rapidement noyée sous la masse qu’un feu de poudre qui se propage.
    L’ombre, elle, semble attendre une réponse de Bélial, puis elle s’esquisse pour disparaître dans la masse.
    Si le brasier prend, qu’est-ce qu’ils chercheront à protéger, entre la Mairie et l’Obseedra ?

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  • Dim 15 Sep - 22:21
    L'Accalmie de courte durée permet à Xera de se défaire de son panier d’ouvreuse, qu’elle laisse choir à même le sol sans aucun regret. La présence des deux squalelets lui assura durant le court laps de temps de calme relatif, un espace relatif dégagé, comprenez qu’elle n’était plus serrée comme une sardine dans une conserve. Elle mit à profit ce créneau pour infuser de la mana dans ses ailes, ce qui eut pour effet de les révéler aux yeux de tous, hélas les invectives entre les manifestants qui les soutiennent et ceux qui les conspuent rendent inaudibles les paroles de son amie aquarienne. La fidèle de l’Esprit Sylvestre constate amèrement que son action, bien qu’efficace dans les faits, ne sera d’aucune utilité pour calmer la discorde qui en découle, pour cela, il lui faudrait être capable de contrôler les émotions d’une foule entière. La demi-fae sent que la pression émotionnelle ne fait qu’augmenter autour d’elle, mais elle tient bon et résiste toujours à l’appel de la corruption.

    Quand le premier coup est porté, c’est une véritable lame déferlante de haine et de colère mélangée qui vient la frapper, lui coupant littéralement le souffle. Les deux tritons s’échangent un regard interloqué, ne comprenant pas ce qui arrive à cette jeune femme qu’ils avaient pris pour un simple humain. Il est sûr qu’elle n'a pas reçu de coup physique et pourtant, ils venaient de la voir se plier en deux comme si elle avait reçu un coup au ventre. C’est à ce moment qu’elle entend les paroles mentales de Takhys alors qu’elle lutte pour ne pas sombrer à l’appel de la graine de colère et de haine de Sublime planté dans le terreau de son âme. Alors qu’elle se redresse enfin, elle ordonne aux deux jeunes aquariens de rejoindre Takhys, qui n’hésitent pas une seconde à rejoindre les leur en apercevant les veinules ténébreuses qui strient désormais les ailes diaphanes de la Fae et les bords de ses yeux. Xera tente de résister le plus longtemps possible à cette colère qui n’est pas la sienne afin de laisser le temps à son amie et son équipe de rejoindre les égouts.

    Mais, oui, il y a souvent un, mais, quand un coup-de-poing qui ne lui était pas destiné rate sa cible et vient s’écraser sur son nez, ses barrières mentales et émotionnelles cèdent sous la pression. Les veinules noires sur les ailes s’étendent formant désormais des arabesques ténébreuses, inquiétantes, et envahissent désormais tout son corps. Comme pour annoncer la chute de la fae dans la corruption qui gangrène désormais l’arbre monde, un anneau d’eau apparaît autour d’elle et explose violemment pour repousser tout ce qui se trouve sur son passage. La fidèle de l’esprit Sylvestre déploie ensuite ses ailes, mais ne les fait pas vibrer pour s’envoler dans les airs. Les fae ont beau avoir des ailes et avoir la capacité de voler, ce sont avant tout des créatures liées à la terre, mais surtout aux forêts. Le sol sous les pieds de Xera commence à vibrer, avant d’être percé par la force d’un arbre qui se met à pousser et à grandir sous les yeux ébahis ou non des manifestants. Là où il aurait fallu plusieurs années à cet Arbre des bienheureux pour atteindre sa taille adulte, il ne lui faut qu’une poignée de minutes pour le faire sous l’action de la magie de la nature. La fae corrompue trône désormais assise sur une haute branche de l'arbre. Et c’est encore une fois avec sa télépathie qu’elle s’adresse à la foule.

    - dansez, dansez, dansez, ou la terre sous vos pieds dansera pour vous !

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  • Lun 16 Sep - 13:47
    La Colére des Bougeoirs
    Dans le centre ville…



    L’ambassadeur n’était pas à son premier jour dans ce rôle. Évidemment qu’il connaissait les protocoles, ils demandaient le respect, les titres. Mais le titre d’Excellence était tant exagéré que c’était à peine s’il ne lui donnait pas la nausée. Silencieux, un léger soupir quitta les lèvres de l’élémentaire dont parts du visage s'évaporaient et se reformaient en l’espace d’un instant. La fatigue dans les yeux du reikois semblait lentement mais sûrement se remplacer par de l’agacement face aux propos d’Athénaïs. Cependant, il ne pouvait pas laisser son propre agacement parler.

    Ah, il avait tant à dire pourtant. Comme le simple fait que dans le cas où les réfugiés présent sur le vaisseaux avaient à craindre de l’Empire Reikois, alors ils étaient probablement criminels et fugitifs, et dans ce cas là, à remettre aux autorités reikoise. Le pire dans cette histoire, c’est que Mirage, savait quel genre d’individus étaient présents dans ce vaisseau. Des suprémacistes pro-Draknys. Des ennemis du régime actuel de l’Empire. La République, en refusant l’intervention reikoise se rendait coupable d’un crime bien plus grave que celui d’un refus de collaboration. Si ces réfugiés posaient pieds sur le port de Courage, et étaient laissé vaquer à leurs occupations, alors, la République acceptait explicitement d'accueillir les ennemis de l’Empire. Si les assassins de la précédente présidente Mirelda était localisée en terre reikoise, ne seraient-ils pas dans une situation plus pressante que la sienne à demander leur extradition ? Quelle absurdité.

    La République manquait-elle tant de bon sens ?

    “ Vous…”

    Alors que la Générale s’apprêtait à le faire évacuer , alors qu’il s’apprêtait à contester et plaider sa cause, l’ambassadeur remarquera la venue d’une aide relativement … Pressée ? Arquant un sourcil, l’ambassadeur ne pût qu’observer le murmure se faisant passer sans pour autant pouvoir l’entendre. Une escouade rejoint le hall. La main venait d’être redistribuée. Quelque chose venait de changer et il apprendrait bientôt quoi. Presque pas automatisme, sa main viendra épousseter l’une de ses épaules tandis qu’il écoutait les dires de la Générale, un œil méfiant posé sur les soldats venant de les rejoindre.

    “Mon jour de chance, en effet.”

    Répondit-il , d’un ton prudent. Qu’avait-il bien pu se passer dans la salle des négociations pour nécessiter la présence d’une escouade et pour qu’une Générale, visiblement si hostile à l’idée de sa simple présence, ne décide de le laisser circuler ? Rien de bon, c’était la seule chose dont il pouvait être certain. Désintéressé par la décoration de la mairie, l’ambassadeur ne semblera pas avoir de difficulté à suivre le pas de la générale. Contrairement à elle, lui ne possédait ni compétence de télékinésie où autre, ses seules pensées iront à l’inquiétude concernant les actions de son subordonné. Espérer qu’il n’en fasse pas trop. Autrement…
    Enfin, il sera informé des conséquences de ses actions tôt ou tard. Il aurait de quoi occuper son esprit d’ici là.

    Bien assez tôt, ce fût les portes du conseil qu’il passera. Comme une aiguille perçant une bulle, l’arrivée du groupuscule venait de perturber la pression palpable dans cette entrevue. La main de l’ambassadeur reikois venait passer sur sa propre mâchoire tandis qu’Athénaïs prenait parole et que les yeux dorés de l’élémentaire observaient les alentours.

    La colère régnait en maître entre ces murs.

    Qu’elle soit explicite, comme chez le maire qui refusait le moindre compromis, maîtrisée comme chez Hélénaïs qui tentait malgré tout de permettre à cette situation désespérée de connaître une résolution positive. Dans le cas de la délégation shouméïenne, on dirait que laisser leur colére parler ne leur avait pas apporté grand succès . Le contexte manquait, mais les regards et les moues étaient suffisamment bavards pour qu’il se fasse une idée de l’état des négociations, enfin, la simple intervention d’Athénaïs suffisait dans tous les cas.

    “Perdu ne serait pas le terme exact..” Commença l’ambassadeur en un ricanement performatif, rebondissant sur les propos narquois de la générale “Enchanté monsieur le maire, cher sénatrice et chers membres de la délégation shoumeïenne. Pardonnez mon intrusion, cependant, l’information selon laquelle des réfugiés reikois se trouvaient sur l’Obseedra est parvenue jusqu’à mes oreilles.”

    Son regard ira à la délégation shoumeïnne durant quelques instants. “Aucun représentant impérial n’ayant été invité à cette table, j’ai pris l’initiative de vous rejoindre. Pour garantir le retour de mes concitoyens, ainsi que de proposer le soutien reikois dans cette situation de crise.”


    Finalement, son attention se dirige vers le maire. ”A moins que cette situation ne soit déjà parfaitement sous contrôle bien sûr.”

    Résumé:
    CENDRES


    "La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort."
    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 5 QZRStAd
    Aphorismes du temps présent - Gustave Le Bon
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