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"Sonder les profondeurs du ciel est l'apanage des mortels, les asservir, notre devoir." Ainsi sentencia Yactethrh'vhesz, Patriarche méconnu du Noir Domaine.
Sancta, très estimable citadelle du culte des ombres, chantre d'équilibre harmonieux dans l'ordonnance des puissances cosmiques n'agissant qu'en grands ajustoirs, au prix de plusieurs millions d'âmes, certes. Sancta, haut lieu de forgeage tant réputé pour ses artisans émérites, ses forges crépitantes sursoyaient, en ce temps-là, à l'étreinte strangulatoire du cycle nivéal, tant la capitale d'adorateurs des Gardiens ne sustentait différemment à l'impérieux besoin de chaleur, quand il y avait encore une large populace à abriter, en ce temps-là oui. Puis, descendit du Haut domaine Céleste, le Faucheur et Seigneur de la Mort, noble Père de la déliquescence, X'O-Rath. Le divin thaumaturge nécromant châtia les mortels, parce qu'il le pouvait, parce qu'ils le méritaient, certainement. Incontestablement, le faiseur d'hécatombe auquel échut le macabre ouvrage se délecta d'une informulable joie, de celle n'échappant à aucun des Huit Tout-Puissant, absolus oppresseurs et dignes de la race des plus grands qu'eux, héritiers parfaits des puissances du Cosmos. Divins, Gardiens, purent-ils œuvrer éternellement, car voici Nargulg marchant sur les traces des rédempteurs de l'Univers, âpres condamnateurs du Sekai. Le verdâtre mutilé aimait à contempler la dévastation, laquelle d'être la progéniture inévitable de ses divins Chefs, qu'à y regarder de plus près, une question revenait continûment : comment était-ce, à leur apogée ? Au-devant sa bille ophtalmique, l'occulte calamité sanctionnait aujourd'hui encore Sancta d'un océan faussement paisible de gravats, toutefois, l'âme et l'esprit du tueur désignaient l'immémoriale ère. Dix mille ans ce n'était pas assez. Trente mille ans ce n'était pas assez. Au cœur pourrit de l'orc, n'importait plus, entre autres choses, de revenir si loin en arrière, lorsque seule la tyrannie des Huit despotes subsistait comme seul horizon possible des mortels. Cependant, d'actuelles perspectives, n'en fut pas celles d'un Nouvel Ordre restaurant fébrilement la parcelle arrachée à une Sancta putréfiée. Qui savait les tenants et aboutissants de cette maigrelette reconquête ? Quoique réduite, la fine extension des frontières de l'organisation nouvellement ancrée en terre dépiautée, fut le revers d'une baffe tant attendue faites aux funestes tanches de l'Est. À l'Est de Shoumeï, le Reike, patrie d'enfileurs de terrarus, disait Urzupha. À l'Est du Reike, la République, patrie de gros pédérastes usuriers, estimait Nargulg. Tout à fait, le miracle annihilateur de la Providence fut le premier mouvement de la baffe, le second, en revers, s'inscrivit dans l'entretien de l'étincelle diviniste par les croyants, qu'un rien soufflerait si telle volonté s'engageait plus avant, en feu Shoumeï . Cela, et bien entendu, la cinquième colonne infiltrant diverses strates de ces prétentieuses, pitoyables, mais par-dessus tout abjects nations. Une tactique redoutable, affirmerait Nargulg, lui-même irait volontiers supporter les efforts des discrètes chapelles disséminées ça et là, s'il n'eut connaissance de leurs existences. Cependant, le monsieur dorénavant constitué d'absolu dogmatisme meurtrier, ne saurait réfréner son intolérance au contact des hordes impies, c'était au-dessus de ses forces, le pauvre, mettez-vous à sa place. Alors, plutôt que d'employer la ruse et la discrétion, il abattrait sa hache sur... À peu près tout le monde, disons-le clairement.
Effectivement, Nargulg n'existait que pour l'affrontement, car le monde se divisait en deux camps irréconciliables, les divins Maîtres et leurs serviteurs d'un côté, les enfants de gourgandines de l'autre. En dépit de l'insatiable envie d'en découdre, affichant un extrémisme dépassant le Nouvel Ordre, il vivotait en un sombre repli de sa caboche accordant force dithyrambique à l'empressement exterminateur, une sinistre obligation. L'incroyante, Urzupha l'enchaînée à cette cause salvatrice par nul autre que son éborgné de bonhomme, réitérait deux à trois fois par semaine l'urgence de traiter le cas d'un orbe vert languissant, scintillant de pâleur, mystérieusement nommé Liriha Dalorrane. Faire attendre la sorcière, prisonnière ensommeillée de la sphère de verre, comportait un risque de la voir disparaître à jamais, c'était à l'ombre de ce risque qu'émergeait l'énième flambée antinomique du croyant erratique. Ô Liriha, nous te reverrons paraître un beau jour, la vaste restauration écroulera ta geôle vicieuse, et s'il dut déroger à ce que j'écrivais plus tôt, alors, soit, la pègre fut un vivier de savants corrupteurs d'âmes, flétrisseurs de vies, car dans ce nid de sac à merde et souilleurs de nations, l'orc dénicherait quelqu'un à même d'accomplir la tâche libératrice. À moins d'embrasser le trépas avant. Franchir tant de périls, verser l'incarnat hérésiarque durant pléthore de carnages, en voyant l'action purificatrice de leur simple serviteur, les Huit sauraient lui pardonner quelques écarts, car d'égarements, nul n'en réchappait vraiment. Nargulg n'était qu'un banal pécheur, un banal guerrier, banal parmi les vagabonds criminels ; appliquant la banale action mortifère au service des divins, en quête de la plus belle mort.
Le Soleil rayonnant, astre perforateur de l'infinie coupole cérulescente, proscrivait toute incursion nuageuse, aujourd'hui, ni cirrus inopportun, ni cumulus amorphes bouffis d'épaisseurs grisaillant, n'alourdiraient le firmament immaculé du déplaisant demi-jour. Ici-bas, la calamiteuse Sancta s'enceignait de denses sylves argentées, fredonnant l'hymne doucereux du péril aventureux depuis des frémissements branchus incantés par l'aquilon hivernal. Au grand jour, le grand froid ; au grand froid décorateur des monts neigeusement repeint, d'isoler la communauté religieuse nouvellement implantée en l'actuelle portion de Sancta. Le revif conventuel des pontes ascétiques, octroyait aux rescapés la pulsion de confectionner l'outillage nécessaire aux artisans de demain. La terre gelée, dès lors la paysannerie s'accoutumait de cet état de fait stérile, faisant feu de tout bois pour survivre à l'Hiver jalonné de messes. Les masures des pécores, grossièrement brossées de chaume, tenaient en respect les formations nivéennes, tandis que la verve liturgique accordée par les bouches pures d'atticisme monastique, berça les centaines d'âmes saturées de peines. Ah, qu'elle fut douloureuse, la vie à l'orée des ruines, qu'incombait à tout un chacun de surmonter le passage brumal, le spectre de la faim aux aguets, lui, s'impatientait. C'est cela, le Sekai, et pas autre chose. Quiconque ayant l'outrecuidance d'affirmer une distincte véridicité, fut un menteur. Tout Sancta ruisselait d'aussi effroyables que méphistophéliques pourritures cadavériques, ces dernières, contaminèrent les bises glacées de fétidité, car céans les murs protecteurs de l'Ordre, échapper aux gueules affamées des immortels décharnés coûtait l'inconfort criminel fait aux naseaux. Là encore, le Sekai dans toute sa "splendeur". Ainsi le Nouvel Ordre relogea tout ou partie de ses brebis au Sud-Ouest de Sancta, la bénédiction du Haut Prêtre disparu, Seagan, fit barrière aux maints dangers de la ville condamnée, fabuleux n'est-ce pas ? La puissance du saint homme fut telle, qu'en son absence il continua de défendre ses ouailles. Difficile de dire si mon Nargulg fut des leurs, car qu'était-il, si ce n'est une saloperie d'orc ? Un indésirable, au mieux. Un géant menaçant, emportant dans son sillage la haïssable hérétique, Urzupha. Duo de sale race, quintessence turpide racialo-généalogique, en tout point irrécupérables, ceux-là. Toutefois, malgré leur propension à user de brutalité, nullement ne levèrent-ils la main sur quelques croyants que ce soit. Aussi cocasse cela parut de la part de mon vagabond sanguinaire, sa parole était chose sacrée, s'y agglutinait en sus une forme d'honnêteté, celle d'assumer totalement l'objectif éradicateur des races et peuples gênants ses Maîtres. C'est un quotidien hautement risqué que je présentais à mes personnages, mais, comme dirait Urzupha : "la vie ça tient à peu de chose, ce n'est pas sérieux".
Moi, modeste conteur, j'aime les voir jouer leurs peaux, potentiellement crever, aussi, quitte à briser leurs projections farfelues. C'est distrayant, par conséquent je le fais. Pour toutes ces raisons, la funeste Sancta fait une excellente destination, j'ai pas raison ? Reprenons, l'histoire n'a toujours pas débuté en dépit des pavés dégueulés.
- Quelque chose gronde, sous les décombres de la Grande rue des Forges. Prévint le chevalier Renier.
Ce préambule sortait de la bouche du brave homme dans la force de l'âge, au caractère affermi par la foi et l'épreuve apocalyptique, ensuite, relevant la visière de son heaume d'acier, le féal du Nouvel Ordre posté en marge de la placette d'un prieuré en construction, ne s'adressait qu'à Dante. Les deux autres, en retrait, l'on préféra éviter leur désagréable compagnie, la race des orcs se traînait une sacrée réputation de brute épaisse, diablement méritée pour rappel. Alors on les tint à l'écart, ma paire de tueurs d'attendre sagement le retour d'un cornu retenu par le respectable Renier. L'homme d'armes, perçant de ses pupilles les ténébreuses prunelles de l'oni, développa son propos.
- Nous n'avons rien à craindre, par l'action bienfaitrice du Haut Prêtre - Que les dieux veillent sur lui - nous sommes en capacité d'agir en faveur du peuple, et sa sécurité est un impératif dont on ne saurait nous soustraire. Chaque semaine apporte son lot de nouveaux arrivants, nos efforts et notre devoir obligent à tenir les dangers loin des routes entre Sancta et Célestia. Finalement, le chevalier Renier en vint à glisser sa requête auprès du démon des rocheuses. Depuis peu, bien des zombies paradent de l'ancienne allée fleurie à l'artère commerçante d'où on peut apercevoir le beffroi. Ou ce qu'il en reste. C'est anormal, d'ordinaire ces créatures décérébrées sont incapables de coordination. Les patrouilles étant une spécificité militaires... Quelqu'un, ou quelque chose, exerce un contrôle sur ces monstres et cette emprise maléfique se remarqua en premier lieu, au sein de la Grande rue des Forges.
Beaucoup de parlottes pour dire "c'est la merde là-bas, allez-y purger les lieux à notre place s'il vous plaît, merci." Mais bon, fallait mettre y mettre les formes vous comprenez. D'ailleurs, est-ce que Dante comprit quelque chose aux indications géographiques ? Parce que lui, comme les deux ahuris d'orcs distancés de vingt-cinq mètres, n'y connaissaient rien, à Sancta, pas plus que le pégu moyen pour parler vrai. Par ailleurs, la cité croulait sous le poids de ses vestiges morcelés, qu'on se demandait s'il faisait sens de pointer du doigt la bonne vieille forge de Gégé l'empaleur. Ainsi, soucieux du bon accomplissement de cette quête, mais surtout dérangé par l'incompréhension perlant la figure de Dante, le preux protecteur, Jean Renier de son nom complet, embarqua le trio d'ignares, favorisant le cornu en tête de gondole, pendant qu'une multiplicité de vantaux claquaient en harmonie aux passages des géants, le hasard du cliché hein, comme quoi on plombait l'ambiance d'un simple déplacement d'ici au segment frontalier accolé aux ténèbres dévorantes, pourtant impuissantes, grouillant en des pans incontrôlés de la cité maléficière. Ci-présent, la bouche barricadée au Nord-Est de la religieuse terre pieusement gouvernée par l'Ordre, barrant de ses murs branlants la civilisation, contre l'innommable. Derrière la trinité guerrière, les prémices d'un quartier-dortoir floconneux relevant de l'organisation militaro-religieuse, devant eux, l'infatigable Sancta dévastée, menaçant d'ores et déjà les triples massacreurs. Un pas, un seul, les séparait de l'actuelle protection du Haut Prêtre - que les dieux le gardent, où qu'il soit - aux vagues d'aberrations piégeuses, octroyant tous les dangers, mais mangeuses de chairs avant tout. La qualité d'un guerrier se mesurait à la folie suicidaire, les sains d'esprit, sculptés de bon sens, ceux-là fuyaient le danger. Sancta n'avait que malheur et supplice à prodiguer aux combattants, quant à la meilleure des récompenses qu'on put leur faire, elle tint en un mot : survivre.
Les dernières indications du bon Renier tombaient dans l'oreille de Dante, celles-ci furent plus simples qu'auparavant. "Marchez tout droit, tournez à la troisième à gauche" Fallait déjà y arriver, à la troisième à gauche... "Là vous pourrez approcher l'artère commerçante dont je vous parlais" Une description sommaire, ayant le mérite d'aller droit au but. "Le beffroi, fiez-vous au beffroi pour vous repérer, la Grande rue des Forges l'avoisine." Bien, c'est très bien tout ça, un détail chagrinant cependant, la néfaste influence pointée par le chevalier, en était une parmi d'autres, car extirpé de la pressante demande de nettoyage, durent-ils prévoir de s'accommoder des marées putrescentes seulement soumises au bon vouloir de l'inextinguible faim. Tout Sancta était envahi, pas seulement deux ou trois rues anecdotiques autant submergées que les autres. Cela, nos colossaux béotiens en avaient parfaitement conscience. Aujourd'hui, mon Nargulg décasqué, fut moyennement armuré d'acier, dessous un épais manteau ravaudé à l'usure, le glaive sur la ceinture, l'énormissime hache d'armes quant à elle, grippait l'épaulière grinçant, que ça faisait du bien d'être équipé. Quand bien même le reître relativisait l'utilité de l'attirail, tant sa force physique l'atomisait. À Urzupha drapée de bien deux étoffes superposées par-dessus un habillement plus complet qu'à l'accoutumé, le verdâtre zélateur lança.
- Toujours pas d'armure ? Toi qui vantes notre race, commences par en porter une.
- Y a que les pédés et les reikois pour exhiber ces saletés rutilantes. Cracha-t-elle à qui voulait l'entendre, satisfaite.
Par-ci par-là, un vague sentiment de gêne pesait en réaction, si bien que le sieur Renier maugréa quelque chose contre les peaux vertes, coupant aussitôt l'échange avec l'oni. Plus personne pour retenir nos cogneurs ? Non ? Bien.
D'un pas décidé, le groupe meurtrier franchit la lisière sécuritaire du refuge religieux, qu'aussitôt leurs sens olfactifs pâtirent sous le poids d'émanations aux relents rances, déraisonnablement infects, l'empuantissement pestilentiel d'avilir jusqu'à l'absurde inutilité, toutes formes d'odorat augmenté. Cadeau de la maison, bouffe ça Nargulg.
- Problème. Annonça le croyant. Mon flair est inefficace.
- Ça pue la mort, t'imaginais autre chose ?
- Les mauvaises senteurs n'ont jamais affectées mon odorat, jusqu'à présent. Avertit le mâle.
En primeur tension précurseur de traverses, ça se posait là, cependant, point de velléité fuyarde, d'autre part, le trio sanguinaire arpenta prudemment l'espace dévasté, foutrement badigeonné de sang séché, macabrement amoché par les tripes d'inertes dépouilles suspendues en d'insondables façades mordue par le chaos, lesquelles allourdissaient les prémices d'une progression dorénavant lente. L'écho inquiétant des talons métalliques de nos champions foulant l'étroit passage urbain saccagé de veinures empoussiérées, semblait être un fardeau de plus. Cerclés d'envahissants logis conglutinés, les mastodontes aperçurent certains édifices tenir en place, quand d'autres furent purement et simplement écroulés, emportant avec eux d'indénombrables vies. Combien de temps la vitalité supporterait les âmes de nos protagonistes ? Car il va sans dire, que Sancta fut l'antithèse de la vitalité, en ce temps-là.
Quel chemin emprunteront-ils ? Suivront-ils les indications du chevalier Renier ? La suite, au prochain épisode !
...
Ho et puis merde, j'en rajoute une couche.
Tandis que le jour bénéficiait d'aucune prise éclaircissante au-dedans ces intérieurs noués d'assombrissement, les membres souillés de décompositions actionnèrent la non-vie limitrophe. Discrètement, une main atrophique planta sa prise écœurante à l'embrasure défigurée d'une porte renversée, tandis qu'à leurs arrières, la surface monticuleuse se boursouflait de pavés en granit mouvant en réaction à l'impulsion des forces cadavéreuses. Ils se déterrèrent, une dizaine de ventres creux criant famine pointèrent leurs orbites noyautées d'asticots.
Bienvenue à Sancta.
Sancta, très estimable citadelle du culte des ombres, chantre d'équilibre harmonieux dans l'ordonnance des puissances cosmiques n'agissant qu'en grands ajustoirs, au prix de plusieurs millions d'âmes, certes. Sancta, haut lieu de forgeage tant réputé pour ses artisans émérites, ses forges crépitantes sursoyaient, en ce temps-là, à l'étreinte strangulatoire du cycle nivéal, tant la capitale d'adorateurs des Gardiens ne sustentait différemment à l'impérieux besoin de chaleur, quand il y avait encore une large populace à abriter, en ce temps-là oui. Puis, descendit du Haut domaine Céleste, le Faucheur et Seigneur de la Mort, noble Père de la déliquescence, X'O-Rath. Le divin thaumaturge nécromant châtia les mortels, parce qu'il le pouvait, parce qu'ils le méritaient, certainement. Incontestablement, le faiseur d'hécatombe auquel échut le macabre ouvrage se délecta d'une informulable joie, de celle n'échappant à aucun des Huit Tout-Puissant, absolus oppresseurs et dignes de la race des plus grands qu'eux, héritiers parfaits des puissances du Cosmos. Divins, Gardiens, purent-ils œuvrer éternellement, car voici Nargulg marchant sur les traces des rédempteurs de l'Univers, âpres condamnateurs du Sekai. Le verdâtre mutilé aimait à contempler la dévastation, laquelle d'être la progéniture inévitable de ses divins Chefs, qu'à y regarder de plus près, une question revenait continûment : comment était-ce, à leur apogée ? Au-devant sa bille ophtalmique, l'occulte calamité sanctionnait aujourd'hui encore Sancta d'un océan faussement paisible de gravats, toutefois, l'âme et l'esprit du tueur désignaient l'immémoriale ère. Dix mille ans ce n'était pas assez. Trente mille ans ce n'était pas assez. Au cœur pourrit de l'orc, n'importait plus, entre autres choses, de revenir si loin en arrière, lorsque seule la tyrannie des Huit despotes subsistait comme seul horizon possible des mortels. Cependant, d'actuelles perspectives, n'en fut pas celles d'un Nouvel Ordre restaurant fébrilement la parcelle arrachée à une Sancta putréfiée. Qui savait les tenants et aboutissants de cette maigrelette reconquête ? Quoique réduite, la fine extension des frontières de l'organisation nouvellement ancrée en terre dépiautée, fut le revers d'une baffe tant attendue faites aux funestes tanches de l'Est. À l'Est de Shoumeï, le Reike, patrie d'enfileurs de terrarus, disait Urzupha. À l'Est du Reike, la République, patrie de gros pédérastes usuriers, estimait Nargulg. Tout à fait, le miracle annihilateur de la Providence fut le premier mouvement de la baffe, le second, en revers, s'inscrivit dans l'entretien de l'étincelle diviniste par les croyants, qu'un rien soufflerait si telle volonté s'engageait plus avant, en feu Shoumeï . Cela, et bien entendu, la cinquième colonne infiltrant diverses strates de ces prétentieuses, pitoyables, mais par-dessus tout abjects nations. Une tactique redoutable, affirmerait Nargulg, lui-même irait volontiers supporter les efforts des discrètes chapelles disséminées ça et là, s'il n'eut connaissance de leurs existences. Cependant, le monsieur dorénavant constitué d'absolu dogmatisme meurtrier, ne saurait réfréner son intolérance au contact des hordes impies, c'était au-dessus de ses forces, le pauvre, mettez-vous à sa place. Alors, plutôt que d'employer la ruse et la discrétion, il abattrait sa hache sur... À peu près tout le monde, disons-le clairement.
Effectivement, Nargulg n'existait que pour l'affrontement, car le monde se divisait en deux camps irréconciliables, les divins Maîtres et leurs serviteurs d'un côté, les enfants de gourgandines de l'autre. En dépit de l'insatiable envie d'en découdre, affichant un extrémisme dépassant le Nouvel Ordre, il vivotait en un sombre repli de sa caboche accordant force dithyrambique à l'empressement exterminateur, une sinistre obligation. L'incroyante, Urzupha l'enchaînée à cette cause salvatrice par nul autre que son éborgné de bonhomme, réitérait deux à trois fois par semaine l'urgence de traiter le cas d'un orbe vert languissant, scintillant de pâleur, mystérieusement nommé Liriha Dalorrane. Faire attendre la sorcière, prisonnière ensommeillée de la sphère de verre, comportait un risque de la voir disparaître à jamais, c'était à l'ombre de ce risque qu'émergeait l'énième flambée antinomique du croyant erratique. Ô Liriha, nous te reverrons paraître un beau jour, la vaste restauration écroulera ta geôle vicieuse, et s'il dut déroger à ce que j'écrivais plus tôt, alors, soit, la pègre fut un vivier de savants corrupteurs d'âmes, flétrisseurs de vies, car dans ce nid de sac à merde et souilleurs de nations, l'orc dénicherait quelqu'un à même d'accomplir la tâche libératrice. À moins d'embrasser le trépas avant. Franchir tant de périls, verser l'incarnat hérésiarque durant pléthore de carnages, en voyant l'action purificatrice de leur simple serviteur, les Huit sauraient lui pardonner quelques écarts, car d'égarements, nul n'en réchappait vraiment. Nargulg n'était qu'un banal pécheur, un banal guerrier, banal parmi les vagabonds criminels ; appliquant la banale action mortifère au service des divins, en quête de la plus belle mort.
Le Soleil rayonnant, astre perforateur de l'infinie coupole cérulescente, proscrivait toute incursion nuageuse, aujourd'hui, ni cirrus inopportun, ni cumulus amorphes bouffis d'épaisseurs grisaillant, n'alourdiraient le firmament immaculé du déplaisant demi-jour. Ici-bas, la calamiteuse Sancta s'enceignait de denses sylves argentées, fredonnant l'hymne doucereux du péril aventureux depuis des frémissements branchus incantés par l'aquilon hivernal. Au grand jour, le grand froid ; au grand froid décorateur des monts neigeusement repeint, d'isoler la communauté religieuse nouvellement implantée en l'actuelle portion de Sancta. Le revif conventuel des pontes ascétiques, octroyait aux rescapés la pulsion de confectionner l'outillage nécessaire aux artisans de demain. La terre gelée, dès lors la paysannerie s'accoutumait de cet état de fait stérile, faisant feu de tout bois pour survivre à l'Hiver jalonné de messes. Les masures des pécores, grossièrement brossées de chaume, tenaient en respect les formations nivéennes, tandis que la verve liturgique accordée par les bouches pures d'atticisme monastique, berça les centaines d'âmes saturées de peines. Ah, qu'elle fut douloureuse, la vie à l'orée des ruines, qu'incombait à tout un chacun de surmonter le passage brumal, le spectre de la faim aux aguets, lui, s'impatientait. C'est cela, le Sekai, et pas autre chose. Quiconque ayant l'outrecuidance d'affirmer une distincte véridicité, fut un menteur. Tout Sancta ruisselait d'aussi effroyables que méphistophéliques pourritures cadavériques, ces dernières, contaminèrent les bises glacées de fétidité, car céans les murs protecteurs de l'Ordre, échapper aux gueules affamées des immortels décharnés coûtait l'inconfort criminel fait aux naseaux. Là encore, le Sekai dans toute sa "splendeur". Ainsi le Nouvel Ordre relogea tout ou partie de ses brebis au Sud-Ouest de Sancta, la bénédiction du Haut Prêtre disparu, Seagan, fit barrière aux maints dangers de la ville condamnée, fabuleux n'est-ce pas ? La puissance du saint homme fut telle, qu'en son absence il continua de défendre ses ouailles. Difficile de dire si mon Nargulg fut des leurs, car qu'était-il, si ce n'est une saloperie d'orc ? Un indésirable, au mieux. Un géant menaçant, emportant dans son sillage la haïssable hérétique, Urzupha. Duo de sale race, quintessence turpide racialo-généalogique, en tout point irrécupérables, ceux-là. Toutefois, malgré leur propension à user de brutalité, nullement ne levèrent-ils la main sur quelques croyants que ce soit. Aussi cocasse cela parut de la part de mon vagabond sanguinaire, sa parole était chose sacrée, s'y agglutinait en sus une forme d'honnêteté, celle d'assumer totalement l'objectif éradicateur des races et peuples gênants ses Maîtres. C'est un quotidien hautement risqué que je présentais à mes personnages, mais, comme dirait Urzupha : "la vie ça tient à peu de chose, ce n'est pas sérieux".
Moi, modeste conteur, j'aime les voir jouer leurs peaux, potentiellement crever, aussi, quitte à briser leurs projections farfelues. C'est distrayant, par conséquent je le fais. Pour toutes ces raisons, la funeste Sancta fait une excellente destination, j'ai pas raison ? Reprenons, l'histoire n'a toujours pas débuté en dépit des pavés dégueulés.
- Quelque chose gronde, sous les décombres de la Grande rue des Forges. Prévint le chevalier Renier.
Ce préambule sortait de la bouche du brave homme dans la force de l'âge, au caractère affermi par la foi et l'épreuve apocalyptique, ensuite, relevant la visière de son heaume d'acier, le féal du Nouvel Ordre posté en marge de la placette d'un prieuré en construction, ne s'adressait qu'à Dante. Les deux autres, en retrait, l'on préféra éviter leur désagréable compagnie, la race des orcs se traînait une sacrée réputation de brute épaisse, diablement méritée pour rappel. Alors on les tint à l'écart, ma paire de tueurs d'attendre sagement le retour d'un cornu retenu par le respectable Renier. L'homme d'armes, perçant de ses pupilles les ténébreuses prunelles de l'oni, développa son propos.
- Nous n'avons rien à craindre, par l'action bienfaitrice du Haut Prêtre - Que les dieux veillent sur lui - nous sommes en capacité d'agir en faveur du peuple, et sa sécurité est un impératif dont on ne saurait nous soustraire. Chaque semaine apporte son lot de nouveaux arrivants, nos efforts et notre devoir obligent à tenir les dangers loin des routes entre Sancta et Célestia. Finalement, le chevalier Renier en vint à glisser sa requête auprès du démon des rocheuses. Depuis peu, bien des zombies paradent de l'ancienne allée fleurie à l'artère commerçante d'où on peut apercevoir le beffroi. Ou ce qu'il en reste. C'est anormal, d'ordinaire ces créatures décérébrées sont incapables de coordination. Les patrouilles étant une spécificité militaires... Quelqu'un, ou quelque chose, exerce un contrôle sur ces monstres et cette emprise maléfique se remarqua en premier lieu, au sein de la Grande rue des Forges.
Beaucoup de parlottes pour dire "c'est la merde là-bas, allez-y purger les lieux à notre place s'il vous plaît, merci." Mais bon, fallait mettre y mettre les formes vous comprenez. D'ailleurs, est-ce que Dante comprit quelque chose aux indications géographiques ? Parce que lui, comme les deux ahuris d'orcs distancés de vingt-cinq mètres, n'y connaissaient rien, à Sancta, pas plus que le pégu moyen pour parler vrai. Par ailleurs, la cité croulait sous le poids de ses vestiges morcelés, qu'on se demandait s'il faisait sens de pointer du doigt la bonne vieille forge de Gégé l'empaleur. Ainsi, soucieux du bon accomplissement de cette quête, mais surtout dérangé par l'incompréhension perlant la figure de Dante, le preux protecteur, Jean Renier de son nom complet, embarqua le trio d'ignares, favorisant le cornu en tête de gondole, pendant qu'une multiplicité de vantaux claquaient en harmonie aux passages des géants, le hasard du cliché hein, comme quoi on plombait l'ambiance d'un simple déplacement d'ici au segment frontalier accolé aux ténèbres dévorantes, pourtant impuissantes, grouillant en des pans incontrôlés de la cité maléficière. Ci-présent, la bouche barricadée au Nord-Est de la religieuse terre pieusement gouvernée par l'Ordre, barrant de ses murs branlants la civilisation, contre l'innommable. Derrière la trinité guerrière, les prémices d'un quartier-dortoir floconneux relevant de l'organisation militaro-religieuse, devant eux, l'infatigable Sancta dévastée, menaçant d'ores et déjà les triples massacreurs. Un pas, un seul, les séparait de l'actuelle protection du Haut Prêtre - que les dieux le gardent, où qu'il soit - aux vagues d'aberrations piégeuses, octroyant tous les dangers, mais mangeuses de chairs avant tout. La qualité d'un guerrier se mesurait à la folie suicidaire, les sains d'esprit, sculptés de bon sens, ceux-là fuyaient le danger. Sancta n'avait que malheur et supplice à prodiguer aux combattants, quant à la meilleure des récompenses qu'on put leur faire, elle tint en un mot : survivre.
Les dernières indications du bon Renier tombaient dans l'oreille de Dante, celles-ci furent plus simples qu'auparavant. "Marchez tout droit, tournez à la troisième à gauche" Fallait déjà y arriver, à la troisième à gauche... "Là vous pourrez approcher l'artère commerçante dont je vous parlais" Une description sommaire, ayant le mérite d'aller droit au but. "Le beffroi, fiez-vous au beffroi pour vous repérer, la Grande rue des Forges l'avoisine." Bien, c'est très bien tout ça, un détail chagrinant cependant, la néfaste influence pointée par le chevalier, en était une parmi d'autres, car extirpé de la pressante demande de nettoyage, durent-ils prévoir de s'accommoder des marées putrescentes seulement soumises au bon vouloir de l'inextinguible faim. Tout Sancta était envahi, pas seulement deux ou trois rues anecdotiques autant submergées que les autres. Cela, nos colossaux béotiens en avaient parfaitement conscience. Aujourd'hui, mon Nargulg décasqué, fut moyennement armuré d'acier, dessous un épais manteau ravaudé à l'usure, le glaive sur la ceinture, l'énormissime hache d'armes quant à elle, grippait l'épaulière grinçant, que ça faisait du bien d'être équipé. Quand bien même le reître relativisait l'utilité de l'attirail, tant sa force physique l'atomisait. À Urzupha drapée de bien deux étoffes superposées par-dessus un habillement plus complet qu'à l'accoutumé, le verdâtre zélateur lança.
- Toujours pas d'armure ? Toi qui vantes notre race, commences par en porter une.
- Y a que les pédés et les reikois pour exhiber ces saletés rutilantes. Cracha-t-elle à qui voulait l'entendre, satisfaite.
Par-ci par-là, un vague sentiment de gêne pesait en réaction, si bien que le sieur Renier maugréa quelque chose contre les peaux vertes, coupant aussitôt l'échange avec l'oni. Plus personne pour retenir nos cogneurs ? Non ? Bien.
D'un pas décidé, le groupe meurtrier franchit la lisière sécuritaire du refuge religieux, qu'aussitôt leurs sens olfactifs pâtirent sous le poids d'émanations aux relents rances, déraisonnablement infects, l'empuantissement pestilentiel d'avilir jusqu'à l'absurde inutilité, toutes formes d'odorat augmenté. Cadeau de la maison, bouffe ça Nargulg.
- Problème. Annonça le croyant. Mon flair est inefficace.
- Ça pue la mort, t'imaginais autre chose ?
- Les mauvaises senteurs n'ont jamais affectées mon odorat, jusqu'à présent. Avertit le mâle.
En primeur tension précurseur de traverses, ça se posait là, cependant, point de velléité fuyarde, d'autre part, le trio sanguinaire arpenta prudemment l'espace dévasté, foutrement badigeonné de sang séché, macabrement amoché par les tripes d'inertes dépouilles suspendues en d'insondables façades mordue par le chaos, lesquelles allourdissaient les prémices d'une progression dorénavant lente. L'écho inquiétant des talons métalliques de nos champions foulant l'étroit passage urbain saccagé de veinures empoussiérées, semblait être un fardeau de plus. Cerclés d'envahissants logis conglutinés, les mastodontes aperçurent certains édifices tenir en place, quand d'autres furent purement et simplement écroulés, emportant avec eux d'indénombrables vies. Combien de temps la vitalité supporterait les âmes de nos protagonistes ? Car il va sans dire, que Sancta fut l'antithèse de la vitalité, en ce temps-là.
Quel chemin emprunteront-ils ? Suivront-ils les indications du chevalier Renier ? La suite, au prochain épisode !
...
Ho et puis merde, j'en rajoute une couche.
Tandis que le jour bénéficiait d'aucune prise éclaircissante au-dedans ces intérieurs noués d'assombrissement, les membres souillés de décompositions actionnèrent la non-vie limitrophe. Discrètement, une main atrophique planta sa prise écœurante à l'embrasure défigurée d'une porte renversée, tandis qu'à leurs arrières, la surface monticuleuse se boursouflait de pavés en granit mouvant en réaction à l'impulsion des forces cadavéreuses. Ils se déterrèrent, une dizaine de ventres creux criant famine pointèrent leurs orbites noyautées d'asticots.
Bienvenue à Sancta.
Invité
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D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
Ils y sont, comme ils l'avaient décidé quelques jours plus tôt au sommet de la plus haute montagne du continent. Déterminé à rejoindre le nouveau fief du Nouvel Ordre, cette étincelle d'espoir que le Haut-Prêtre à fait naître dans le coeur des derniers fidèles qui en avait plus que besoin en ces temps troublés. La reconquête de Sancta, plutôt d'une partie de la ville, est une promesse d'avenir pour tous les Divinistes et Shoumeiens ayant fui la guerre. Une terre d'avenir pour quiconque voudrait en saisir l'opportunité et tant que les serviteurs décérébrés de X'o-rath seront tenus à l'écart. Pour le moment, c'est le cas grâce à un puissant enchantement qui assure un périmètre sécurisé en repoussant les non-morts et pour que les vivants puissent s'établir convenablement car il est de la mission du Nouvel Ordre, d'assurer la pérennité d'une nouvelle nation à son image. Passons sur la description de la ville en elle-même, le post juste au-dessus en plus d'être très qualitatif, le fait déjà bien mieux que je ne pourrais le faire. La ville est en ruine, c'est le bordel et clairement pas la destination de vacances rêvée mais ce n'est de toute façon pas pour ça que le trio exterminateur se rend sur place. Ils ont besoin d'en découdre un bon coup, l'un des colosses usant le prétexte d'une sainte mission car marchant sur les pas du Seigneur de la Mort lui-même, le second s'élevant presque en parangon de vertu venu prêter main forte dans la reconstruction de la ville.
Bien sûr, Dante ne manque jamais à l'appel lorsqu'il est question d'aider les plus nécessiteux qui composent la majorité de la population de Sancta et Célestia. Il y a des ruines à reconstruire, des habitations à rebâtir et des familles entières à guider et installer. Après avoir survécu jusqu'ici, après tous ces efforts, il ne reste plus que de la lassitude et de l'amertume dans le regard de ces pauvres gens qui n'aspirent plus qu'à une vie de paix et de tranquillité, loin des affres de la guerre. Autant dire que mon Oni a de quoi faire à Sancta, il ne risque pas de s'ennuyer mais pour le moment, il est chargé d'une tout autre mission par l'un de ses homologues chargé des opérations. Chevalier est son titre, Renier son nom. Dante sous une épaisse couche d'acier de la tête aux pieds pour l'occasion, écoute le speech de base avec beaucoup d'attention mais honnêtement, il a surtout l'impression d'être envoyé au casse-pipe en dehors de la barrière protectrice. «Tiens Dante, va donc t'occuper de la mission suicide dont personne ne veut s'occuper car ils chient tous dans leurs frocs.». Ouais, tout son discours manquait cruellement d'honnêteté mais qu'importe. C'est là le prétexte parfait pour justifier leur petite sortie sur les terres dévastées de Sancta, une autorisation contre une mission à accomplir qui d'ailleurs, leur servira de fil rouge lors de cette aventure.
Alors voilà. Il y a une activité anormale de la part des non-morts de Sancta, se regroupant et usant d'une certaine coordination qui ne devrait pas avoir lieu en l'absence du Dieu nécromant. Quelqu'un doit mener l'enquête et s'assurer que rien ne vienne troubler l'ordre, profitant de l'occasion pour faire le ménage si nécessaire afin que le petit peuple puisse dormir sur ses deux oreilles. Il en faut peu pour convaincre Dante d'aller se jeter la tête la première dans les emmerdes. Et comme si l'officier Renier souhaitait s'assurer que Dante ne puisse accomplir sa mission sous le prétexte qu'il ne connaît pas grand-chose à Sancta, le chevalier décida d'accompagner les trois tueurs jusqu'à la sainte barrière pulsant d'une magie radiante, véritable cryptonite pour les armées du mal qui n'osent même pas s'approcher. À nouveau, Dante ouvre grand ses deux oreilles pour suivre les indications du chevalier. C'est relativement simple en réalité, du moins ça le serait en omettant la présence des zombies dans la zone. Le beffroi, qu'il dit. Oui, fiez-vous au beffroi. La grande rue des forges est juste à côté ! Voyez, c'est simple comme bonjour. Comme si naviguer au sein des ruines était leur seule putain de préoccupation.
Enfin, ils sont interrompus par le duo d'orc qui trépigne déjà d'impatience d'aller cogner du mort-vivant. Alors Dante hoche simplement la tête pour le Chevalier Renier, de façon à le remercier de lui refiler le sale boulot mais aussi pour ses précieuses indications sur la topographie des lieux. Le Démon des Rôcheuses emboîte le pas derrière les deux peaux-vertes, traversant à son tour la frontière entre le royaume des hommes et celui des enfers. Pas dans le bon sens, malheureusement. En parlant de Démon, c'est aussi le retour de la mascotte du groupe et de ses commentaires insupportables car la lame noire attend sagement son heure, dans le dos du colosse grisâtre.
« C'est sympas dans le coin et j'adore le voisinage. C'est le moment d'investir dans la pierre, le prix de l'immobilier n'a jamais été aussi bas ! » Dit Kar'ath, en constatant la mort et la destruction omniprésente en ce lieu maudit.
Une nouvelle intervention très utile à n'en point douter. Pas sûr qu'il y ait un investisseur en herbe au sein de cette équipe mais qui sait, peut-être que ça intéressera les deux orcs. Dante lui, se fait très silencieux pour le moment. D'abord, très attentif à son environnement car il a bien conscience du danger que représente cette mission. Ensuite, il est concentré sur son objectif. Il n'a pas l'air particulièrement perturbé par les émanations putrides qui flottent un peu partout. Il l'est bien sûr mais s'en accommode sans se plaindre, n'ayant pas un odorat aussi développé que son frère d'armes ici présent. C'est là le premier avertissement qu'ils rencontrent car obligés de redoubler de vigilance puisque Nargulg n'est pas capable de "sentir" les problèmes avant qu'ils ne leur tombent dessus. Le trio et en particulier les deux mâles font résonner chacun de leur pas à travers les rues vides de Sancta. Ce n'est qu'une question de temps avant que les échos métalliques de leurs armures n'attirent les monstres qui rôdent dans les ombres.
« Restez sur vos gardes. » Ajoute-t-il pour garder les sens des deux orcs en éveil.
Comme indiqué par Renier, le trio avait marché tout droit jusqu'à la troisième intersection et ce, sans trop de problèmes mais c'est maintenant que les choses se compliquent. Suffisamment loin de la barrière protectrice, trop pour faire simplement demi-tour, c'est avec un timing étrangement bien planifié que les habitants des lieux décident de venir s'annoncer à eux. Le cornu ralentit progressivement la marche, constatant qu'il y avait du mouvement sur sa droite, juste avant de constater qu'il y en avait aussi sur sa gauche. Fermant la marche, l'Oni pivote sur ses talons pour se mettre dos à ses camarades afin d'assurer les arrières du duo verdâtre, constatant que des zombies émergent du sol dans leur sillage. Créatures décérébrées, lentes mais fortes de leur nombre car à peine avaient-ils cligné des yeux qu'ils sont maintenant encerclés par une dizaine de cadavres décharnés soumis à une faim vorace impossible à satisfaire. Il ne manque plus qu'une petite pancarte "Bienvenue à Sancta" et c'est les vacances de rêve. Cela devrait être un bon échauffement, de quoi se mettre dans le bain de la meilleure des manières.
Dante se saisit immédiatement de la poignée de sa lame qu'il dégaine tranquillement et dans le calme. Rien ne sert de paniquer, j'ai vu toutes les saisons de The Walking Dead, je connais mon sujet. Suffit de s'y prendre correctement, un zombie à la fois qu'on abat d'un bon coup sec sur le crâne. On recule et on répète. Tout l'intérêt de la manœuvre, c'est de ne surtout pas se laisser encercler ! Voyons comment Dante s'en so...- D'un seul coup d'épée, trois têtes s'envolent simultanément pour aller s'écraser sur un tas de débris, plus loin. Ah. Bon, ça fonctionne aussi j'imagine. J'oubliais presque que ce sont des surhommes, inutile de leur demander de prendre des précautions. C'est même d'une facilité déconcertante pour eux. Ces trois-là se mettent à taillader dans le tas en massacrant tout ce qui passe un peu trop près d'eux, s'assurant que les morts-vivants ne puissent plus jamais revenir à la vie. Les tueurs dans leurs oeuvres macabres, un nettoyage des lieux s'opère mais celui-ci est ironiquement salissant car si la chair commence à manquer sur les carcasses mouvantes, les morts-vivants sont toujours capable de saigner et bientôt c'est une mare de sang qui vient recouvrir le sol, des effluves nauséabondes tâchant leurs vêtements.
Dante finit d'écraser le crâne d'une créature putride contre la roche, d'un bon coup du talon, entachant la pierre de ce liquide sanguinolent à l'aspect douteux. Levant les yeux pour observer tout autour de lui, à la recherche d'un rescapé. Il n'en trouve aucun, car le duo d'orc s'est montré au moins aussi efficace que lui dans cette première escarmouche.
« C'était une embuscade. Ce n'est pas normal de la part de quelques zombies. »
Les sourcils froncés, c'est un simple constat de sa part lui permettant de souligner l'absurdité de cette scène. Si les trois tueurs s'en sont sortis sans plus d'efforts, des civils ou une patrouille un peu moins qualifiée n'auraient certainement pas eu la même chance qu'eux. Définitivement, il y a quelque chose de bizarre à Sancta. Des morts-vivants ? Oui, c'est vrai. Je veux dire, encore autre chose. Là-dessus, Dante reprend la tête du groupe en ouvrant la marche cette fois-ci. Rien ne sert de rester là alors autant continuer d'avancer car ils atteignent déjà la rue commerçante, adjacente à la grande rue des forges où ils doivent se rendre pour enquêter. Il est où ce putain de beffroi ?
CENDRES
Bien sûr, Dante ne manque jamais à l'appel lorsqu'il est question d'aider les plus nécessiteux qui composent la majorité de la population de Sancta et Célestia. Il y a des ruines à reconstruire, des habitations à rebâtir et des familles entières à guider et installer. Après avoir survécu jusqu'ici, après tous ces efforts, il ne reste plus que de la lassitude et de l'amertume dans le regard de ces pauvres gens qui n'aspirent plus qu'à une vie de paix et de tranquillité, loin des affres de la guerre. Autant dire que mon Oni a de quoi faire à Sancta, il ne risque pas de s'ennuyer mais pour le moment, il est chargé d'une tout autre mission par l'un de ses homologues chargé des opérations. Chevalier est son titre, Renier son nom. Dante sous une épaisse couche d'acier de la tête aux pieds pour l'occasion, écoute le speech de base avec beaucoup d'attention mais honnêtement, il a surtout l'impression d'être envoyé au casse-pipe en dehors de la barrière protectrice. «Tiens Dante, va donc t'occuper de la mission suicide dont personne ne veut s'occuper car ils chient tous dans leurs frocs.». Ouais, tout son discours manquait cruellement d'honnêteté mais qu'importe. C'est là le prétexte parfait pour justifier leur petite sortie sur les terres dévastées de Sancta, une autorisation contre une mission à accomplir qui d'ailleurs, leur servira de fil rouge lors de cette aventure.
Alors voilà. Il y a une activité anormale de la part des non-morts de Sancta, se regroupant et usant d'une certaine coordination qui ne devrait pas avoir lieu en l'absence du Dieu nécromant. Quelqu'un doit mener l'enquête et s'assurer que rien ne vienne troubler l'ordre, profitant de l'occasion pour faire le ménage si nécessaire afin que le petit peuple puisse dormir sur ses deux oreilles. Il en faut peu pour convaincre Dante d'aller se jeter la tête la première dans les emmerdes. Et comme si l'officier Renier souhaitait s'assurer que Dante ne puisse accomplir sa mission sous le prétexte qu'il ne connaît pas grand-chose à Sancta, le chevalier décida d'accompagner les trois tueurs jusqu'à la sainte barrière pulsant d'une magie radiante, véritable cryptonite pour les armées du mal qui n'osent même pas s'approcher. À nouveau, Dante ouvre grand ses deux oreilles pour suivre les indications du chevalier. C'est relativement simple en réalité, du moins ça le serait en omettant la présence des zombies dans la zone. Le beffroi, qu'il dit. Oui, fiez-vous au beffroi. La grande rue des forges est juste à côté ! Voyez, c'est simple comme bonjour. Comme si naviguer au sein des ruines était leur seule putain de préoccupation.
Enfin, ils sont interrompus par le duo d'orc qui trépigne déjà d'impatience d'aller cogner du mort-vivant. Alors Dante hoche simplement la tête pour le Chevalier Renier, de façon à le remercier de lui refiler le sale boulot mais aussi pour ses précieuses indications sur la topographie des lieux. Le Démon des Rôcheuses emboîte le pas derrière les deux peaux-vertes, traversant à son tour la frontière entre le royaume des hommes et celui des enfers. Pas dans le bon sens, malheureusement. En parlant de Démon, c'est aussi le retour de la mascotte du groupe et de ses commentaires insupportables car la lame noire attend sagement son heure, dans le dos du colosse grisâtre.
« C'est sympas dans le coin et j'adore le voisinage. C'est le moment d'investir dans la pierre, le prix de l'immobilier n'a jamais été aussi bas ! » Dit Kar'ath, en constatant la mort et la destruction omniprésente en ce lieu maudit.
Une nouvelle intervention très utile à n'en point douter. Pas sûr qu'il y ait un investisseur en herbe au sein de cette équipe mais qui sait, peut-être que ça intéressera les deux orcs. Dante lui, se fait très silencieux pour le moment. D'abord, très attentif à son environnement car il a bien conscience du danger que représente cette mission. Ensuite, il est concentré sur son objectif. Il n'a pas l'air particulièrement perturbé par les émanations putrides qui flottent un peu partout. Il l'est bien sûr mais s'en accommode sans se plaindre, n'ayant pas un odorat aussi développé que son frère d'armes ici présent. C'est là le premier avertissement qu'ils rencontrent car obligés de redoubler de vigilance puisque Nargulg n'est pas capable de "sentir" les problèmes avant qu'ils ne leur tombent dessus. Le trio et en particulier les deux mâles font résonner chacun de leur pas à travers les rues vides de Sancta. Ce n'est qu'une question de temps avant que les échos métalliques de leurs armures n'attirent les monstres qui rôdent dans les ombres.
« Restez sur vos gardes. » Ajoute-t-il pour garder les sens des deux orcs en éveil.
Comme indiqué par Renier, le trio avait marché tout droit jusqu'à la troisième intersection et ce, sans trop de problèmes mais c'est maintenant que les choses se compliquent. Suffisamment loin de la barrière protectrice, trop pour faire simplement demi-tour, c'est avec un timing étrangement bien planifié que les habitants des lieux décident de venir s'annoncer à eux. Le cornu ralentit progressivement la marche, constatant qu'il y avait du mouvement sur sa droite, juste avant de constater qu'il y en avait aussi sur sa gauche. Fermant la marche, l'Oni pivote sur ses talons pour se mettre dos à ses camarades afin d'assurer les arrières du duo verdâtre, constatant que des zombies émergent du sol dans leur sillage. Créatures décérébrées, lentes mais fortes de leur nombre car à peine avaient-ils cligné des yeux qu'ils sont maintenant encerclés par une dizaine de cadavres décharnés soumis à une faim vorace impossible à satisfaire. Il ne manque plus qu'une petite pancarte "Bienvenue à Sancta" et c'est les vacances de rêve. Cela devrait être un bon échauffement, de quoi se mettre dans le bain de la meilleure des manières.
Dante se saisit immédiatement de la poignée de sa lame qu'il dégaine tranquillement et dans le calme. Rien ne sert de paniquer, j'ai vu toutes les saisons de The Walking Dead, je connais mon sujet. Suffit de s'y prendre correctement, un zombie à la fois qu'on abat d'un bon coup sec sur le crâne. On recule et on répète. Tout l'intérêt de la manœuvre, c'est de ne surtout pas se laisser encercler ! Voyons comment Dante s'en so...- D'un seul coup d'épée, trois têtes s'envolent simultanément pour aller s'écraser sur un tas de débris, plus loin. Ah. Bon, ça fonctionne aussi j'imagine. J'oubliais presque que ce sont des surhommes, inutile de leur demander de prendre des précautions. C'est même d'une facilité déconcertante pour eux. Ces trois-là se mettent à taillader dans le tas en massacrant tout ce qui passe un peu trop près d'eux, s'assurant que les morts-vivants ne puissent plus jamais revenir à la vie. Les tueurs dans leurs oeuvres macabres, un nettoyage des lieux s'opère mais celui-ci est ironiquement salissant car si la chair commence à manquer sur les carcasses mouvantes, les morts-vivants sont toujours capable de saigner et bientôt c'est une mare de sang qui vient recouvrir le sol, des effluves nauséabondes tâchant leurs vêtements.
Dante finit d'écraser le crâne d'une créature putride contre la roche, d'un bon coup du talon, entachant la pierre de ce liquide sanguinolent à l'aspect douteux. Levant les yeux pour observer tout autour de lui, à la recherche d'un rescapé. Il n'en trouve aucun, car le duo d'orc s'est montré au moins aussi efficace que lui dans cette première escarmouche.
« C'était une embuscade. Ce n'est pas normal de la part de quelques zombies. »
Les sourcils froncés, c'est un simple constat de sa part lui permettant de souligner l'absurdité de cette scène. Si les trois tueurs s'en sont sortis sans plus d'efforts, des civils ou une patrouille un peu moins qualifiée n'auraient certainement pas eu la même chance qu'eux. Définitivement, il y a quelque chose de bizarre à Sancta. Des morts-vivants ? Oui, c'est vrai. Je veux dire, encore autre chose. Là-dessus, Dante reprend la tête du groupe en ouvrant la marche cette fois-ci. Rien ne sert de rester là alors autant continuer d'avancer car ils atteignent déjà la rue commerçante, adjacente à la grande rue des forges où ils doivent se rendre pour enquêter. Il est où ce putain de beffroi ?
CENDRES
Invité
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"Ô Yactethrh'vhesz ! Toi le dévoré ! En ton nom, nous poursuivrons l'aspiration déprédatrice. L'aube les engloutira, l'aurore emportera leurs génitures, pour que place soit faite à notre zénith." Prédit la prépotente Séléné, sémaphore de l'abîme, et Matriarche du Sombre Domaine.
Glisser ses empreintes en Sancta, relevait du chemin de croix, quand terrasser sans efforts la vaguelette de macchabées, était une mise en bouche à l'arrière-goût fétide. Pourquoi s'attarderait-on à décrire les décapitations et broyages de crânes foudroyant la damnée mouvance déterrée ? Trop vulnérables, trop engourdis, trop peu nombreux, aux tas d'os sénescents de se faire une abondance de carpettes jonchant le carrelage retourné, saupoudré d'une nuée de particules crayeuses, fatalement ensuifées bien entendu, car les fluides poisseux des dépouilles à l'arrêt trempaient les gélatineuses cervelles, actuellement coulis méconnaissables et abject goudron d'un corridor urbain chaotique.
- C'est pour ça qu'on en fait tout un foin de Sancta ? Des petits pères maladroits, incapables de lever les pattes pour me griffer ? Je sens que ce sera vite réglé c'histoire, d'ailleurs ça ressemble à quoi un beffroi ? Questionna Urzupha, aussi insistante que sûre du bon déroulement de l'opération.
Se redressant tout juste de l'inspection des inertes créatures démembrées, Nargulg pencha l'iris en direction de madame, comme s'il était de son devoir d'ajouter une précision.
- Un beffroi ravagé qui plus est. L'autre doit s'attendre à ce qu'on le remarque du premier coup d'œil.
Qui sait ? Le chevalier Renier ayant insisté lourdement sur ce putain de beffroi, Nargulg ne s'attendait pas à autre chose qu'un bâtiment atypique, dévasté d'accord, mais reconnaissable malgré tout. Toutefois, nos barbares n'y étaient pas encore, que Dante le diligent notifia le comportement suspect des morts-vivants, une embuscade confirmait-il, mais oui c'est clair ! Même si... Ce fut vachement médiocre pour une embuscade. Qu'importe, Sancta regorgeait de ces corps pourrissants aux vésicules suppurants. Dégueulasse, un être normalement constitué subirait d'intempestifs reflux gastro-œsophagien, puisque à trop humer les miasmes on prenait le pari de repeindre les murs d'infect mixtures. Fort heureusement, nos cogneurs étaient des habitués en matière de mauvaises odeurs, puis, avouons-le, ces géants-là, pourtant bien vivant eux, portèrent le suaire morbide depuis toujours, qu'ils ne réagirent pas outre mesure aux écœurantes senteurs d'excréments séchés, libérés depuis des lustres via les carcasses putrescentes, et autres exhalaisons plus rances tel le frometon périmé ignoré par mégarde. Même les plus épiques des batailles contées dans les mythes et légendes, qu'elles furent historiques ou le fruit d'esprits riches d'imaginations, ne dérogeaient à la règle nidoreuse. Fallait faire avec, point, sinon changer de voie et vivre loin de tout tumulte exaltant combat et péril.
Le péril infiltrait la cité maudite sous toutes les coutures, tout murets craquelés, dépossédés de volets, furent autant d'ouvertures à une possible agression de la maigre procession guerrière gouvernée par la prudence. Vivre, respirer, arpenter les ruelles obstruées sur ordre du Superbe Faucheur, était autant une provocation qu'une invitation à en découdre ; parfaitement, dans le lointain du bastion du culte des ombres, à bien des pâtés de maisons d'ici, hors de portée de l'acuité des sens propres aux goliaths en promenade, les agglomérats de chairs scalpées de dépérissement, formellement encadrés de regards vitreux, cheminèrent en leur direction. La ténébreuse légion gloutonne ne semblait nullement insensible aux charmes des trois intrus, attirée par la chair à l'instar de moustiques.
Laissons cela à plus tard, l'avenir n'étant certainement pas très engageant, le présent des colosses subit soudainement un aléa pour le moins, suspect. En effet, pendant qu'ils progressèrent à pas comptés sous de fâcheux auspices, - avec Dante à l'avant d'abord, les vilains sur ses talons ensuite - survinrent des sanglots circonvoisins à leur position. L'ancien boulevard marchand et ses terrasses passablement reconnaissables, quoique timidement pénétré par le trio, sifflait de son néant à leurs ouïes d'étranges lamentations aux larmoiements faiblement perceptible. Là, sur la droite, tout trois portèrent leurs mirettes sur la veine d'une boutique barricadée. Curieux, peut-être trop, forcément intrigués et peu désireux d'abandonner à leurs arrières une potentielle - voire évidente - menace en capacité de les pourrir à tout moment, ils s'y dirigèrent sans rechigner. Les embûches de rouilles ou de bois pourri valdinguaient à leurs passages, dès lors, ce qui n'était autre qu'un espace restreint fit place à l'ouverture, tandis qu'entre temps des pétillements souterrains tramaient le voile indistinct du danger, rampant insidieusement comme une foule d'aberration agitée totalement enterrée, dont la course gratteuse plus préoccupante que réellement perceptible à l'oreille, suivit à la trace les combattants de la surface.
- Ça sent le cul cette affaire. Présagea Urzupha la grande balafrée, impatiente de laisser libre cours à sa frénésie destructrice.
Le plancher frémissait sous le poids des mastodontes découvrant tout un mobilier renversé, par endroit enlacé d'immobiles charognes décatis. N'observant pas plus de réactions des morts, les triples massacreurs s'en détournèrent de l'ennuyeuse inertie, en quête de ces pleurs en arrière-boutique qu'aucune poignée de porte à la con ne retiendraient. Sur place, les murs couvaient des rayonnages truffées de bocaux surannés, la charpente les surplombant d'écouler çà et là quelques linons de sciures diaphanes, tout juste percés de filiformes rayons de soleil s'étant frayés un chemin au travers des brèches d'un faîtage endoloris. Depuis leur introduction dans la sinistre bâtisse, Nargulg l'éborgné troqua sa hache d'armes ensanglantée pour le glaive encore impeccable, certes davantage approprié à l'affrontement en intérieur, seulement, l'outil donneur de mort ne resterait pas niquel très longtemps. Assurément, je te le dis lecteur, ça va saigner, ce calme n'était que faux-semblant, tu t'en doutes, parce que nous autres conteurs sommes les pires ennemis de nos personnages.
La chose gémissante, frêle inconnue drôlement recroquevillée, terrée d'entre les légers décombres vétustes, jamais n'adressa-t-elle de regards à ses sauveurs malheureusement à l'étroit en ces lieux, en outre, une pièce de tissu malpropre d'un jaune tirant sur le brun, dissimulait intégralement son être, à la complétude curiosité immiscée en les poitrines des barbares obnubilés - ronchons également - à cause du petit bout chouineur. Sans conteste, les deux orcs n'aimaient pas les jérémiades, dérangement malvenu, car voici les mystérieux grattements d'en dessous le plancher, dessous la pierraille carrément, ceux-ci cessèrent toute activité, un silence puissamment étouffé par les pleurs de... Était-ce humain ? Ils ne tarderaient pas à le découvrir, maintenant.
Alors qu'ils questionnèrent du regard la pleureuse camouflée, l'instabilité étrangla la terre, ce support traître finalement propagateur de désordre sous le toit. Tout autour d'eux, germèrent des dizaines de pointes blanchâtres comme tant de poutres acérées, lesquelles de rompre le sol à leur apparition. Désormais, d'innombrables lézardes accablaient la portion terrestre, bâfrée sous peu dans cette épouvantable gueule circulaire aux crocs gigantesques qui fonçait croquer nos champions, considérant les gravats de la baraque comme des condiments. Au chambardement généralisé d'abattre les étagères pareilles à un circuit de dominos, en plus de devoir repousser cette mâchoire gargantuesque, le tintamarre violentait les tympans de tout un chacun, néanmoins, de confusion, aucune ne s'en irait troubler nos braves plus qu'il n'en faut. Certainement pas ! Ils l'attendaient de pieds fermes cette menace sourde, faisant désormais corps avec l'affreuse réalité. D'autre part, cette réalité-ci, aussi bien emmerdante qu'excitante pour des types de cet acabit, ne se vautrait pas en de plates présentations. L'ennemi était balèze, pas besoin d'en demander plus, qu'à présent le couple d'orcs meurtrier usa d'une vitesse hors du commun pour s'arracher du clapet baveux de la monstruosité souterraine. Une hyène est capable de broyer l'ossature d'éléphants, je peux vous certifier que la grosse mâchoire ne pardonnerait pas le plus petit égarement en son sein, y entrer, c'était dire au revoir au monde des vivants.
Une nécessité pressante, celle du juste devoir d'échapper au ciel leur tombant sur la tête, puisque l'édifice nauséabond victime de lui-même, territoire du vice, se débarrassait d'impures présences, celles de nos sauvages bien sûr, inévitablement expulsés des lieux. La hâte, non, le danger en vérité, tout cela fit obstacle à la volonté d'un Nargulg tracé dans l'amertume, lui qui croyait combattre entre quatre murs, le voici au-dehors, la hache d'armes hors d'atteinte. La dextre du type, gantée d'acier crissant suite à l'action d'étouffement de la fusée d'un glaive qu'il escomptait plonger dans les tissus et organes de l'aberration naissante du chaos.
Source de malheur effroyable, l'allée commerçante chassait l'ombre de la dévastation confinée de ces murs à la vilénie manifeste, ensuite, l'affaissement fut un terreau malchanceux que les particules du marasme éjectaient des noirceurs, une fidèle d'enténébrement apparut soudain, une bouche sans lèvres, une bouche interdite à la langue, une bouche engloutisseuse d'innocence comme de chairs, buveuse de sang ou poudreuse d'os, de bois et de pierre, une bouche en possession d'innombrables spirales hypnotisantes de crocs aussi bien pointus que démesurés, enchevêtrés en rangées tout aussi nombreuses, tout aussi... Insensées. Perlait de l'horreur innomable aux cinquante-neuf pattes velues d'échardes cloutant le granit, d'outrageuse pyorrhée sanguine, hors des captifs apathiques remuant sous la peau fripée d'une teinte blafarde, la bouche béante était un curieux animal, un ouvrage morbide, l'assemblage imparfait, répugnant incontestablement, celui d'un amalgame de chairs poreuses, auparavant zombies affamés réunies en hideur poursuivant sans cesse l'impossible satiété. Ses proies, la chose esseulée aimait à les piéger plus qu'à courir après elles, d'où les pleurnicheries, car la tromperie était une force elle aussi. Enfin, la geignarde prenait place au bout d'une longue queue à forme humaine décharnée, pâle, néanmoins bruyante, au grand dam de nos bagarreurs. L'étrangeté privée de faciès détaillé, au physique allongé sur des mètres et des mètres, rampait vivement, son agressivité n'avait d'égal sa polyphagie aussi approcha-t-elle des exterminateurs, tenaces contre la menace, eux aussi, surent être vivaces.
- Hé Kar'ath ! Elle est à ton goût ou pas ? Fit mine d'interroger la femelle, enjouée.
- Butons-la et tirons-nous en vitesse, on n'a toujours pas croisé de beffroi. Souligna le mâle, renfrogné.
- Ho ho ! Tu as peur d'y passer ?! Tonna-t-elle.
Ce serait naturel de flipper en de telles circonstances, mais bon, connaissant ces trois-là hein... Bref, nous avions le cornu au centre, le verdâtre à sa gauche, l'incroyante à sa droite. Les orcs se ruèrent sur les flancs de la bestiole indéchiffrable dans son croisement ubuesque, unit par l'élan pervers, factuellement propulsés grâce à l'inextinguible passion de la brutalité. Au mâle de courser le machin dégueulasse, étonnamment distrait face à la manœuvre d'Urzupha, dont le squelette distordu en ampleur aujourd'hui plus grandiose qu'hier, n'avait rien à envier à l'immondice leur barrant la route. Effectivement, la sauvagesse jouissait maintenant d'une parfaite maîtrise de l'allongement des membres, déjà que c'était son dada d'altérer son corps à loisir, elle se ferait une joie de nous (re)partager son goût pour les difformités, les siennes surtout.
La meurtrière ravagea selon son bon vouloir le tronc puis bras manieur de bipenne, gagnant en hauteur, tournoyant sur elle-même au prix de toute cohérence osseuse ou organique. L'entrecroisement crépitant nourrit les disproportions du nombril aux épaules, l'ensemble insolite apparut alors pour ce qu'il était : une pile de cordage serré à l'extrême, d'où jaillissait sa trogne embarquant joie comme haine. Pour le cornu, un sourire, au démon taulard, un clin d'œil, à la saleté, l'animosité, quant à ce "bon" Nargulg, ben, que dalle puisqu'elle ne l'avait pas dans le viseur ce con.
- Une chipo zombie, c'est un fétiche de X'o-rath que j'dis ! Haussant subitement le ton, la mauvaise s'époumona. VA BAVER AILLEURS LA PUANTE !
Et le bras malmené d'Urzupha craqua bruyamment, l'extension informe d'un membre devenu fouet tourbillonnant violenta aléatoirement les environs, brutalement sectionnés grâce à sa hache prisonnière de ses doigts. L'énergie élastique du thorax caoutchouteux enroulé y participait grandement, car virevolter de la sorte, fut la jouissive impulsion désordonnée de l'orc désaxée, sa labrys fracassait les étals et tonnelets - qui n'avaient rien demandés - sans jamais exempter l'exsangue masse filiforme. Le tranchant incisait la carapace purulente faiseuse d'un maillage abscons d'écoulement tantôt jaunâtre, tantôt vermeil. Pendant ce temps, pendant que l'indélicate attirait l'attention du bestiau malodorant à coup de tronçonnage hasardeux, Nargulg avait le rôle plus ou moins paisible de se positionner dans l'angle mort du truc, pour cogner fort bien sûr ! Toujours cogner fort, il FALLAIT cogner fort ! Sauf que ça attendrait le bon moment, puisqu'il n'y était pas encore au contact. Donc, avant de cogner fort, comme je disais, il fallait se rapprocher.
Dante dans tout ça ? Je pense qu'il a de quoi faire, c'est de la vilaine bête qu'on balance dans ce récit, pas le temps de roupiller. Et sinon, le beffroi dans tout ça, qui a dit qu'ils l'atteindraient aisément ? Personne.
Glisser ses empreintes en Sancta, relevait du chemin de croix, quand terrasser sans efforts la vaguelette de macchabées, était une mise en bouche à l'arrière-goût fétide. Pourquoi s'attarderait-on à décrire les décapitations et broyages de crânes foudroyant la damnée mouvance déterrée ? Trop vulnérables, trop engourdis, trop peu nombreux, aux tas d'os sénescents de se faire une abondance de carpettes jonchant le carrelage retourné, saupoudré d'une nuée de particules crayeuses, fatalement ensuifées bien entendu, car les fluides poisseux des dépouilles à l'arrêt trempaient les gélatineuses cervelles, actuellement coulis méconnaissables et abject goudron d'un corridor urbain chaotique.
- C'est pour ça qu'on en fait tout un foin de Sancta ? Des petits pères maladroits, incapables de lever les pattes pour me griffer ? Je sens que ce sera vite réglé c'histoire, d'ailleurs ça ressemble à quoi un beffroi ? Questionna Urzupha, aussi insistante que sûre du bon déroulement de l'opération.
Se redressant tout juste de l'inspection des inertes créatures démembrées, Nargulg pencha l'iris en direction de madame, comme s'il était de son devoir d'ajouter une précision.
- Un beffroi ravagé qui plus est. L'autre doit s'attendre à ce qu'on le remarque du premier coup d'œil.
Qui sait ? Le chevalier Renier ayant insisté lourdement sur ce putain de beffroi, Nargulg ne s'attendait pas à autre chose qu'un bâtiment atypique, dévasté d'accord, mais reconnaissable malgré tout. Toutefois, nos barbares n'y étaient pas encore, que Dante le diligent notifia le comportement suspect des morts-vivants, une embuscade confirmait-il, mais oui c'est clair ! Même si... Ce fut vachement médiocre pour une embuscade. Qu'importe, Sancta regorgeait de ces corps pourrissants aux vésicules suppurants. Dégueulasse, un être normalement constitué subirait d'intempestifs reflux gastro-œsophagien, puisque à trop humer les miasmes on prenait le pari de repeindre les murs d'infect mixtures. Fort heureusement, nos cogneurs étaient des habitués en matière de mauvaises odeurs, puis, avouons-le, ces géants-là, pourtant bien vivant eux, portèrent le suaire morbide depuis toujours, qu'ils ne réagirent pas outre mesure aux écœurantes senteurs d'excréments séchés, libérés depuis des lustres via les carcasses putrescentes, et autres exhalaisons plus rances tel le frometon périmé ignoré par mégarde. Même les plus épiques des batailles contées dans les mythes et légendes, qu'elles furent historiques ou le fruit d'esprits riches d'imaginations, ne dérogeaient à la règle nidoreuse. Fallait faire avec, point, sinon changer de voie et vivre loin de tout tumulte exaltant combat et péril.
Le péril infiltrait la cité maudite sous toutes les coutures, tout murets craquelés, dépossédés de volets, furent autant d'ouvertures à une possible agression de la maigre procession guerrière gouvernée par la prudence. Vivre, respirer, arpenter les ruelles obstruées sur ordre du Superbe Faucheur, était autant une provocation qu'une invitation à en découdre ; parfaitement, dans le lointain du bastion du culte des ombres, à bien des pâtés de maisons d'ici, hors de portée de l'acuité des sens propres aux goliaths en promenade, les agglomérats de chairs scalpées de dépérissement, formellement encadrés de regards vitreux, cheminèrent en leur direction. La ténébreuse légion gloutonne ne semblait nullement insensible aux charmes des trois intrus, attirée par la chair à l'instar de moustiques.
Laissons cela à plus tard, l'avenir n'étant certainement pas très engageant, le présent des colosses subit soudainement un aléa pour le moins, suspect. En effet, pendant qu'ils progressèrent à pas comptés sous de fâcheux auspices, - avec Dante à l'avant d'abord, les vilains sur ses talons ensuite - survinrent des sanglots circonvoisins à leur position. L'ancien boulevard marchand et ses terrasses passablement reconnaissables, quoique timidement pénétré par le trio, sifflait de son néant à leurs ouïes d'étranges lamentations aux larmoiements faiblement perceptible. Là, sur la droite, tout trois portèrent leurs mirettes sur la veine d'une boutique barricadée. Curieux, peut-être trop, forcément intrigués et peu désireux d'abandonner à leurs arrières une potentielle - voire évidente - menace en capacité de les pourrir à tout moment, ils s'y dirigèrent sans rechigner. Les embûches de rouilles ou de bois pourri valdinguaient à leurs passages, dès lors, ce qui n'était autre qu'un espace restreint fit place à l'ouverture, tandis qu'entre temps des pétillements souterrains tramaient le voile indistinct du danger, rampant insidieusement comme une foule d'aberration agitée totalement enterrée, dont la course gratteuse plus préoccupante que réellement perceptible à l'oreille, suivit à la trace les combattants de la surface.
- Ça sent le cul cette affaire. Présagea Urzupha la grande balafrée, impatiente de laisser libre cours à sa frénésie destructrice.
Le plancher frémissait sous le poids des mastodontes découvrant tout un mobilier renversé, par endroit enlacé d'immobiles charognes décatis. N'observant pas plus de réactions des morts, les triples massacreurs s'en détournèrent de l'ennuyeuse inertie, en quête de ces pleurs en arrière-boutique qu'aucune poignée de porte à la con ne retiendraient. Sur place, les murs couvaient des rayonnages truffées de bocaux surannés, la charpente les surplombant d'écouler çà et là quelques linons de sciures diaphanes, tout juste percés de filiformes rayons de soleil s'étant frayés un chemin au travers des brèches d'un faîtage endoloris. Depuis leur introduction dans la sinistre bâtisse, Nargulg l'éborgné troqua sa hache d'armes ensanglantée pour le glaive encore impeccable, certes davantage approprié à l'affrontement en intérieur, seulement, l'outil donneur de mort ne resterait pas niquel très longtemps. Assurément, je te le dis lecteur, ça va saigner, ce calme n'était que faux-semblant, tu t'en doutes, parce que nous autres conteurs sommes les pires ennemis de nos personnages.
La chose gémissante, frêle inconnue drôlement recroquevillée, terrée d'entre les légers décombres vétustes, jamais n'adressa-t-elle de regards à ses sauveurs malheureusement à l'étroit en ces lieux, en outre, une pièce de tissu malpropre d'un jaune tirant sur le brun, dissimulait intégralement son être, à la complétude curiosité immiscée en les poitrines des barbares obnubilés - ronchons également - à cause du petit bout chouineur. Sans conteste, les deux orcs n'aimaient pas les jérémiades, dérangement malvenu, car voici les mystérieux grattements d'en dessous le plancher, dessous la pierraille carrément, ceux-ci cessèrent toute activité, un silence puissamment étouffé par les pleurs de... Était-ce humain ? Ils ne tarderaient pas à le découvrir, maintenant.
Alors qu'ils questionnèrent du regard la pleureuse camouflée, l'instabilité étrangla la terre, ce support traître finalement propagateur de désordre sous le toit. Tout autour d'eux, germèrent des dizaines de pointes blanchâtres comme tant de poutres acérées, lesquelles de rompre le sol à leur apparition. Désormais, d'innombrables lézardes accablaient la portion terrestre, bâfrée sous peu dans cette épouvantable gueule circulaire aux crocs gigantesques qui fonçait croquer nos champions, considérant les gravats de la baraque comme des condiments. Au chambardement généralisé d'abattre les étagères pareilles à un circuit de dominos, en plus de devoir repousser cette mâchoire gargantuesque, le tintamarre violentait les tympans de tout un chacun, néanmoins, de confusion, aucune ne s'en irait troubler nos braves plus qu'il n'en faut. Certainement pas ! Ils l'attendaient de pieds fermes cette menace sourde, faisant désormais corps avec l'affreuse réalité. D'autre part, cette réalité-ci, aussi bien emmerdante qu'excitante pour des types de cet acabit, ne se vautrait pas en de plates présentations. L'ennemi était balèze, pas besoin d'en demander plus, qu'à présent le couple d'orcs meurtrier usa d'une vitesse hors du commun pour s'arracher du clapet baveux de la monstruosité souterraine. Une hyène est capable de broyer l'ossature d'éléphants, je peux vous certifier que la grosse mâchoire ne pardonnerait pas le plus petit égarement en son sein, y entrer, c'était dire au revoir au monde des vivants.
Une nécessité pressante, celle du juste devoir d'échapper au ciel leur tombant sur la tête, puisque l'édifice nauséabond victime de lui-même, territoire du vice, se débarrassait d'impures présences, celles de nos sauvages bien sûr, inévitablement expulsés des lieux. La hâte, non, le danger en vérité, tout cela fit obstacle à la volonté d'un Nargulg tracé dans l'amertume, lui qui croyait combattre entre quatre murs, le voici au-dehors, la hache d'armes hors d'atteinte. La dextre du type, gantée d'acier crissant suite à l'action d'étouffement de la fusée d'un glaive qu'il escomptait plonger dans les tissus et organes de l'aberration naissante du chaos.
Source de malheur effroyable, l'allée commerçante chassait l'ombre de la dévastation confinée de ces murs à la vilénie manifeste, ensuite, l'affaissement fut un terreau malchanceux que les particules du marasme éjectaient des noirceurs, une fidèle d'enténébrement apparut soudain, une bouche sans lèvres, une bouche interdite à la langue, une bouche engloutisseuse d'innocence comme de chairs, buveuse de sang ou poudreuse d'os, de bois et de pierre, une bouche en possession d'innombrables spirales hypnotisantes de crocs aussi bien pointus que démesurés, enchevêtrés en rangées tout aussi nombreuses, tout aussi... Insensées. Perlait de l'horreur innomable aux cinquante-neuf pattes velues d'échardes cloutant le granit, d'outrageuse pyorrhée sanguine, hors des captifs apathiques remuant sous la peau fripée d'une teinte blafarde, la bouche béante était un curieux animal, un ouvrage morbide, l'assemblage imparfait, répugnant incontestablement, celui d'un amalgame de chairs poreuses, auparavant zombies affamés réunies en hideur poursuivant sans cesse l'impossible satiété. Ses proies, la chose esseulée aimait à les piéger plus qu'à courir après elles, d'où les pleurnicheries, car la tromperie était une force elle aussi. Enfin, la geignarde prenait place au bout d'une longue queue à forme humaine décharnée, pâle, néanmoins bruyante, au grand dam de nos bagarreurs. L'étrangeté privée de faciès détaillé, au physique allongé sur des mètres et des mètres, rampait vivement, son agressivité n'avait d'égal sa polyphagie aussi approcha-t-elle des exterminateurs, tenaces contre la menace, eux aussi, surent être vivaces.
- Hé Kar'ath ! Elle est à ton goût ou pas ? Fit mine d'interroger la femelle, enjouée.
- Butons-la et tirons-nous en vitesse, on n'a toujours pas croisé de beffroi. Souligna le mâle, renfrogné.
- Ho ho ! Tu as peur d'y passer ?! Tonna-t-elle.
Ce serait naturel de flipper en de telles circonstances, mais bon, connaissant ces trois-là hein... Bref, nous avions le cornu au centre, le verdâtre à sa gauche, l'incroyante à sa droite. Les orcs se ruèrent sur les flancs de la bestiole indéchiffrable dans son croisement ubuesque, unit par l'élan pervers, factuellement propulsés grâce à l'inextinguible passion de la brutalité. Au mâle de courser le machin dégueulasse, étonnamment distrait face à la manœuvre d'Urzupha, dont le squelette distordu en ampleur aujourd'hui plus grandiose qu'hier, n'avait rien à envier à l'immondice leur barrant la route. Effectivement, la sauvagesse jouissait maintenant d'une parfaite maîtrise de l'allongement des membres, déjà que c'était son dada d'altérer son corps à loisir, elle se ferait une joie de nous (re)partager son goût pour les difformités, les siennes surtout.
La meurtrière ravagea selon son bon vouloir le tronc puis bras manieur de bipenne, gagnant en hauteur, tournoyant sur elle-même au prix de toute cohérence osseuse ou organique. L'entrecroisement crépitant nourrit les disproportions du nombril aux épaules, l'ensemble insolite apparut alors pour ce qu'il était : une pile de cordage serré à l'extrême, d'où jaillissait sa trogne embarquant joie comme haine. Pour le cornu, un sourire, au démon taulard, un clin d'œil, à la saleté, l'animosité, quant à ce "bon" Nargulg, ben, que dalle puisqu'elle ne l'avait pas dans le viseur ce con.
- Une chipo zombie, c'est un fétiche de X'o-rath que j'dis ! Haussant subitement le ton, la mauvaise s'époumona. VA BAVER AILLEURS LA PUANTE !
Et le bras malmené d'Urzupha craqua bruyamment, l'extension informe d'un membre devenu fouet tourbillonnant violenta aléatoirement les environs, brutalement sectionnés grâce à sa hache prisonnière de ses doigts. L'énergie élastique du thorax caoutchouteux enroulé y participait grandement, car virevolter de la sorte, fut la jouissive impulsion désordonnée de l'orc désaxée, sa labrys fracassait les étals et tonnelets - qui n'avaient rien demandés - sans jamais exempter l'exsangue masse filiforme. Le tranchant incisait la carapace purulente faiseuse d'un maillage abscons d'écoulement tantôt jaunâtre, tantôt vermeil. Pendant ce temps, pendant que l'indélicate attirait l'attention du bestiau malodorant à coup de tronçonnage hasardeux, Nargulg avait le rôle plus ou moins paisible de se positionner dans l'angle mort du truc, pour cogner fort bien sûr ! Toujours cogner fort, il FALLAIT cogner fort ! Sauf que ça attendrait le bon moment, puisqu'il n'y était pas encore au contact. Donc, avant de cogner fort, comme je disais, il fallait se rapprocher.
Dante dans tout ça ? Je pense qu'il a de quoi faire, c'est de la vilaine bête qu'on balance dans ce récit, pas le temps de roupiller. Et sinon, le beffroi dans tout ça, qui a dit qu'ils l'atteindraient aisément ? Personne.
Invité
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D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
Clairement, on a vu plus impressionnant comme embuscade. C'était lent et cela manquait cruellement de panache, d'ardeur et de conviction mais l'intention était là. Fallait pas s'attendre à grand-chose de la part de quelques zombies à la con. Ceci dit, le semblant d'organisation dont ils ont fait preuve pour "piéger" les trois aventuriers reste encore un mystère à élucider. L'armée des morts ne devrait plus être capable de réfléxion et de coordination en l'absence du titanesque X'o-rath. Et pourtant, malgré la faible opposition dont ils ont fait preuve, le constat est sans appel. Serait-ce des échos du pouvoir incommensurable du Seigneur de la Mort qui, contre toute attente, exercerait toujours un certain contrôle sur les non-morts de Sancta ? Est-ce un signe annonciateur d'un retour imminent ? N'allons pas trop vite en besogne et en théories hasardeuses. Certainement qu'il doit y avoir une explication un peu moins foireuse à toute cette histoire. Qu'importe pour le moment, ils ont une mission et avoir écraser une poignée de zombies n'a en rien entamé les effectifs putrides des légions du suprême nécromancien. Pas de temps à perdre car ce satané beffroi ne va pas se trouver tout seul.
Les rues de la cité maudite sont étonnamment vides en dehors de quelques rôdeurs solitaires courant vers la mort en s'empalant littéralement sur le groupe des trois tueurs. Honnêtement, Dante s'attendait à beaucoup plus d'hostilité de l'autre côté de la barrière protectrice. Du genre, des vagues entières de morts-vivants déferlant sur la gueule des trois tueurs téméraires. Voilà qui aurait été bien plus palpitant pour un Dante qui s'attendait à ce que Sancta soit un véritable enfer sur terre d'après les récits de ses homologues du Nouvel Ordre. Il a un peu de mal à cacher sa déception mais cette expédition ne fait que commencer et le cornu n'est pas au bout de ses surprises. Les trois tueurs poursuivent donc leur chemin presque sans aucun problème, si ce n'est peut-être qu'ils n'ont pas encore trouvé ce fameux beffroi. Interrompus dans leurs recherches par un événement tout à fait inattendu, ce sont des sanglots lointains qui parviennent aux tympans des trois guerriers. Soyons honnête, il est très peu probable que quelqu'un se soit perdu aussi loin de la barrière protectrice sans s'être fait déchiqueter au préalable par quelques monstres à l'appétit vorace. D'ailleurs, s'il y avait vraiment des cas de disparition à déplorer au sein du nouveau bastion du Nouvel Ordre, nul doute que le Chevalier Renier en aurait fait mention avant leur départ. Serait-ce une illusion ? Une hallucination auditive ? L'Oni à la peau grisâtre s'arrête un moment et se retourne en direction des deux Orcs qui le suivent de très près. Les visages de ses deux compagnons ne laissent que très peu de place au doute. C'est une certitude même, ils entendent bien la même chose que lui.
Tous finissent par reporter leurs regards sur le bâtiment d'où semble émaner le bruit. Une boutique ou plutôt ce qu'il en reste depuis la guerre, barricadées à la va-vite comme si quelques planches cloutées allaient pouvoir protéger le modeste commerce de la divine apocalypse qui s'est abattu sur la ville. Bah, la boutique tient toujours debout c'est déjà un miracle en soit. Pas besoin de se concerter sur la démarche à suivre, les protagonistes savent déjà ce qu'ils ont à faire. Par acquis de conscience, autant aller vérifier au cas où, il s'agit peut-être vraiment d'une âme vivante et égarée mais la véritable raison étant que, peu importe ce qu'ils trouveront à l'intérieur de cette boutique, ils n'ont aucune envie de laisser une potentielle menace les prendre à revers. Alors voilà le plan. On entre, on élimine et on ressort. Simple, rapide et efficace. Mission accomplie, on rentre à la base. Ouais, Urzupha exprime à haute voix ce que les deux mâles pensent tout bas. Enfin donc, après avoir fracassé l'entrée sans trop de subtilité, les aventuriers se dirigent vers l'arrière-boutique sans faire de détour tout simplement parce qu'il n'y a rien à voir sur le chemin. Vieille bâtisse décrépie, quelques nuages de particules de bois et une odeur tout à fait immonde dans l'air. Quoi que pour l'odeur, c'était déjà le cas à l'extérieur. À l'instar de Nargulg qui troque sa hache pour son glaive plus adapté aux fins couloirs de la boutique, Dante range sagement la lame noire dans son fourreau car l'arme à l'allure d'un espadon ne lui sera pas d'une grande utilité non plus. Ses poings feront largement l'affaire et si ce n'est pas le cas, il garde précieusement deux poignards accrochés à sa ceinture et à portée de main, juste au cas où.
Un étrange sentiment lui parvient, comme une mauvaise impression, alors face à la chose gémissante d'une tristesse trop surjouée pour être vraie. Plus préoccupant encore, les faibles bruits qui émanaient de sous leurs pieds depuis leur entrée dans la boutique avaient complètement cessé depuis quelques longues secondes déjà. Toujours doté de sa grande perspicacité légendaire, Dante compris dès lors que quelque chose n'allait pas. Un piège ? Bah tiens. Comme si on ne l'avait pas vu venir. Soudain, le sol se met à trembler puis à s'effondrer sous le poids des trois colosses. Des dents longues et pointues comme des lances tentent de se refermer sur le trio qui, dans la confusion, s'extirpent de justesse d'une mort assurée. D'un bond en arrière, le cornu traverse la pièce et fracasse au passage une étagère qui fondait droit sur lui, conséquence du sol qui s'est affaissé juste avant l'impact. Réaction en chaîne, puisque c'est maintenant le toit qui tente de s'effondrer sur la gueule des massacreurs qui n'ont pas d'autres choix que de quitter le bâtiment le plus rapidement possible. C'est pas passé loin.
Ses iris sombres comme la nuit, déposés sur la silhouette disgracieuse de la monstruosité qui s'échappe tout juste des gravats car c'est tout ce qu'il reste de la boutique abandonnée. Une grimace de dégoût sur le visage car Dante lui-même serait bien incapable d'expliquer en détail ce qu'il a devant les yeux. Qu'est-ce que c'est cette merde ? Une aberration de la nature ou peut-être la création d'un esprit dérangé, quoi qu'il en soit c'est quelque chose qui n'aurait jamais dû voir le jour. Voilà qui change de quelques zombies décharnés et sans intérêt, un échauffement adapté pour les préparer à ce qui va suivre. Dante pose à nouveau sa main sur le manche de son épée, qu'il dégaine d'un geste lent pendant que ses yeux parcourent les courbes déformées de la créature, à la recherche d'un éventuel point faible ou d'une ouverture. Le quatrième membre de cette équipe, le plus insaisissable de tous, vient répondre à l'incroyante après un frisson de dégoût. Oui, même Kar'ath, c'est pour dire.
« Après des milliers d'années d'enfermement, crois-moi je suis pas difficile mais là... Je passe mon tour. Faut pas déconner. »
Bonne idée Nargulg. Finalement, inutile de trop tergiverser sur les nombreuses horreurs qui peuplent les ruines de Sancta. Elles sont bien trop nombreuses de toute façon alors autant se concentrer sur l'instant présent. Dante est le dernier à réagir alors que ses deux compagnons prennent l'initiative en partant à l'assaut du monstre et autant dire que le spectacle que propose Urzupha est au moins aussi hideux que la créature de chair qu'ils affrontent. L'orc blasphématrice ne fait pas dans l'esthétisme mais ça a au moins le mérite d'être terriblement efficace tant sa technique est imprévisible. Pour s'y être essayé par le passé et son estomac s'en souvient encore très bien, se battre contre Urzupha est un calvaire car à titre de comparaison, cela reviendrait à brandir fièrement une épée en courant droit vers une tornade. Ouais, pas la meilleure idée en gros. Urzupha est une tempête meurtrière qui ravage tout sur son passage sans faire dans la finesse, tant que dans sa manœuvre, elle en oublie ses alliés. Tailladant à tout va sans laisser de répit à la monstruosité dont Urzupha venait de s'accaparer toute l'attention.
Urzupha bien malgré elle, servait aussi de diversion pour les deux colosses qui guettaient la moindre occasion de se jeter sur la créature tout en restant à bonne distance de la labrys virevoltante et c'est plus difficile que ça en a l'air puisque l'orc au féminin ne leur rend pas la tâche aisée. Le problème, c'est que l'autre machin n'arrête pas de gueuler. Pas Urzupha hein, ils ont déjà l'habitude. Je parle du monstre, celui avec les grandes dents. La problématique étant, qu'elle fait un sacré bruit à couiner constamment et si ça continue, elle pourrait bien réveiller les morts. Ça tombe mal, on est à Sancta. Il n'y a que ça à des kilomètres à la ronde. Tout ça pour dire qu'il faut s'en occuper maintenant avant de rameuter les enfers sur eux. Dante ne cogite pas plus longtemps et enfin, se décide à se mettre à l'action. Profitant de la diversion d'Urzupha pour se faufiler sur le flanc de la monstruosité, tranchant dans le vif d'un coup d'épée cinglant pour faucher ses pattes velues dont expulsent un liquide nauséabond semblable à du sang mais à la particularité corrosive. Une belle journée en perspective.
Un cri de douleur prononcé surgit de la gueule béante de l'amas de chair qui, malgré les assauts d'Urzupha, se retourne complètement vers Dante pour lui faire payer son affront. Dans sa démarche, le monstre balance sa queue d'un coup sec en direction de la folle dingue élastique pour l'envoyer valser et s'offrir un moment de répit car dans l'immédiat, c'est bien Dante qui a été désigné pour servir de repas. Contractant ses articulations et bondissant sur le cornu, les crocs sortis et prêts à déchiqueter tout ce qui passera dans sa gueule, Dante n'a pas d'autre choix que de courir pour esquiver. La chose s'écrase sur sa position précédente, arrachant un bout de roche au passage et se remettant très rapidement sur ses multiples pattes pour poursuivre le cornu. La monstruosité n'a pas l'air de savoir que la peau de Dante est gangrénée de l'intérieur et s'en servir comme repas, ne lui apportera rien d'autre qu'une vilaine intoxication alimentaire. Clairement, cet Oni-là n'est pas comestible mais ça n'a pas l'air d'être un frein pour la chose à ses trousses.
« Tu commences à me taper sur les nerfs. »
En temps normal, il aurait été assez rapide pour mettre de la distance mais avec son armure sur le dos, ce n'est pas exactement la même histoire. Il doit se résigner à trouver un autre moyen pour se défaire du monstre. Il s'arrête donc près d'un rocher assez volumineux, plantant sa lame dans le sol pour pouvoir se saisir de la grosse pierre avec ses deux mains qu'il envoie valdinguer de toutes ses forces dans la gueule du monstre. Ce n'est pas du niveau d'Ivasaar mais un rocher de cette taille devrait au moins sonner la créature. Dante enchaîne et récupère sa lame avant de reprendre une foulée à grandes enjambées mais dans la direction du monstre cette fois-ci. D'une charge meurtrière, Dante vient planter sa lame dans l'abdomen du monstre ou n'importe quoi dans son anatomie qui s'en rapprocherait. Il n'arrête pas son geste en si bon chemin puisqu'il entreprend maintenant de lui entailler la chair et de lui ouvrir le ventre, avec toute la violence dont il est capable.
Du sang, encore du sang qui s'écoule abondamment des différentes plaies du monstre. Un cri strident de douleur qui laisse sous-entendre que la créature n'est pas encore morte malgré les efforts de Dante et Urzupha. Un spectacle morbide et écoeurant mais pas le temps de flancher à cause de quelques odeurs fétides car là tout de suite, il est surtout question de survie.
CENDRES
Les rues de la cité maudite sont étonnamment vides en dehors de quelques rôdeurs solitaires courant vers la mort en s'empalant littéralement sur le groupe des trois tueurs. Honnêtement, Dante s'attendait à beaucoup plus d'hostilité de l'autre côté de la barrière protectrice. Du genre, des vagues entières de morts-vivants déferlant sur la gueule des trois tueurs téméraires. Voilà qui aurait été bien plus palpitant pour un Dante qui s'attendait à ce que Sancta soit un véritable enfer sur terre d'après les récits de ses homologues du Nouvel Ordre. Il a un peu de mal à cacher sa déception mais cette expédition ne fait que commencer et le cornu n'est pas au bout de ses surprises. Les trois tueurs poursuivent donc leur chemin presque sans aucun problème, si ce n'est peut-être qu'ils n'ont pas encore trouvé ce fameux beffroi. Interrompus dans leurs recherches par un événement tout à fait inattendu, ce sont des sanglots lointains qui parviennent aux tympans des trois guerriers. Soyons honnête, il est très peu probable que quelqu'un se soit perdu aussi loin de la barrière protectrice sans s'être fait déchiqueter au préalable par quelques monstres à l'appétit vorace. D'ailleurs, s'il y avait vraiment des cas de disparition à déplorer au sein du nouveau bastion du Nouvel Ordre, nul doute que le Chevalier Renier en aurait fait mention avant leur départ. Serait-ce une illusion ? Une hallucination auditive ? L'Oni à la peau grisâtre s'arrête un moment et se retourne en direction des deux Orcs qui le suivent de très près. Les visages de ses deux compagnons ne laissent que très peu de place au doute. C'est une certitude même, ils entendent bien la même chose que lui.
Tous finissent par reporter leurs regards sur le bâtiment d'où semble émaner le bruit. Une boutique ou plutôt ce qu'il en reste depuis la guerre, barricadées à la va-vite comme si quelques planches cloutées allaient pouvoir protéger le modeste commerce de la divine apocalypse qui s'est abattu sur la ville. Bah, la boutique tient toujours debout c'est déjà un miracle en soit. Pas besoin de se concerter sur la démarche à suivre, les protagonistes savent déjà ce qu'ils ont à faire. Par acquis de conscience, autant aller vérifier au cas où, il s'agit peut-être vraiment d'une âme vivante et égarée mais la véritable raison étant que, peu importe ce qu'ils trouveront à l'intérieur de cette boutique, ils n'ont aucune envie de laisser une potentielle menace les prendre à revers. Alors voilà le plan. On entre, on élimine et on ressort. Simple, rapide et efficace. Mission accomplie, on rentre à la base. Ouais, Urzupha exprime à haute voix ce que les deux mâles pensent tout bas. Enfin donc, après avoir fracassé l'entrée sans trop de subtilité, les aventuriers se dirigent vers l'arrière-boutique sans faire de détour tout simplement parce qu'il n'y a rien à voir sur le chemin. Vieille bâtisse décrépie, quelques nuages de particules de bois et une odeur tout à fait immonde dans l'air. Quoi que pour l'odeur, c'était déjà le cas à l'extérieur. À l'instar de Nargulg qui troque sa hache pour son glaive plus adapté aux fins couloirs de la boutique, Dante range sagement la lame noire dans son fourreau car l'arme à l'allure d'un espadon ne lui sera pas d'une grande utilité non plus. Ses poings feront largement l'affaire et si ce n'est pas le cas, il garde précieusement deux poignards accrochés à sa ceinture et à portée de main, juste au cas où.
Un étrange sentiment lui parvient, comme une mauvaise impression, alors face à la chose gémissante d'une tristesse trop surjouée pour être vraie. Plus préoccupant encore, les faibles bruits qui émanaient de sous leurs pieds depuis leur entrée dans la boutique avaient complètement cessé depuis quelques longues secondes déjà. Toujours doté de sa grande perspicacité légendaire, Dante compris dès lors que quelque chose n'allait pas. Un piège ? Bah tiens. Comme si on ne l'avait pas vu venir. Soudain, le sol se met à trembler puis à s'effondrer sous le poids des trois colosses. Des dents longues et pointues comme des lances tentent de se refermer sur le trio qui, dans la confusion, s'extirpent de justesse d'une mort assurée. D'un bond en arrière, le cornu traverse la pièce et fracasse au passage une étagère qui fondait droit sur lui, conséquence du sol qui s'est affaissé juste avant l'impact. Réaction en chaîne, puisque c'est maintenant le toit qui tente de s'effondrer sur la gueule des massacreurs qui n'ont pas d'autres choix que de quitter le bâtiment le plus rapidement possible. C'est pas passé loin.
Ses iris sombres comme la nuit, déposés sur la silhouette disgracieuse de la monstruosité qui s'échappe tout juste des gravats car c'est tout ce qu'il reste de la boutique abandonnée. Une grimace de dégoût sur le visage car Dante lui-même serait bien incapable d'expliquer en détail ce qu'il a devant les yeux. Qu'est-ce que c'est cette merde ? Une aberration de la nature ou peut-être la création d'un esprit dérangé, quoi qu'il en soit c'est quelque chose qui n'aurait jamais dû voir le jour. Voilà qui change de quelques zombies décharnés et sans intérêt, un échauffement adapté pour les préparer à ce qui va suivre. Dante pose à nouveau sa main sur le manche de son épée, qu'il dégaine d'un geste lent pendant que ses yeux parcourent les courbes déformées de la créature, à la recherche d'un éventuel point faible ou d'une ouverture. Le quatrième membre de cette équipe, le plus insaisissable de tous, vient répondre à l'incroyante après un frisson de dégoût. Oui, même Kar'ath, c'est pour dire.
« Après des milliers d'années d'enfermement, crois-moi je suis pas difficile mais là... Je passe mon tour. Faut pas déconner. »
Bonne idée Nargulg. Finalement, inutile de trop tergiverser sur les nombreuses horreurs qui peuplent les ruines de Sancta. Elles sont bien trop nombreuses de toute façon alors autant se concentrer sur l'instant présent. Dante est le dernier à réagir alors que ses deux compagnons prennent l'initiative en partant à l'assaut du monstre et autant dire que le spectacle que propose Urzupha est au moins aussi hideux que la créature de chair qu'ils affrontent. L'orc blasphématrice ne fait pas dans l'esthétisme mais ça a au moins le mérite d'être terriblement efficace tant sa technique est imprévisible. Pour s'y être essayé par le passé et son estomac s'en souvient encore très bien, se battre contre Urzupha est un calvaire car à titre de comparaison, cela reviendrait à brandir fièrement une épée en courant droit vers une tornade. Ouais, pas la meilleure idée en gros. Urzupha est une tempête meurtrière qui ravage tout sur son passage sans faire dans la finesse, tant que dans sa manœuvre, elle en oublie ses alliés. Tailladant à tout va sans laisser de répit à la monstruosité dont Urzupha venait de s'accaparer toute l'attention.
Urzupha bien malgré elle, servait aussi de diversion pour les deux colosses qui guettaient la moindre occasion de se jeter sur la créature tout en restant à bonne distance de la labrys virevoltante et c'est plus difficile que ça en a l'air puisque l'orc au féminin ne leur rend pas la tâche aisée. Le problème, c'est que l'autre machin n'arrête pas de gueuler. Pas Urzupha hein, ils ont déjà l'habitude. Je parle du monstre, celui avec les grandes dents. La problématique étant, qu'elle fait un sacré bruit à couiner constamment et si ça continue, elle pourrait bien réveiller les morts. Ça tombe mal, on est à Sancta. Il n'y a que ça à des kilomètres à la ronde. Tout ça pour dire qu'il faut s'en occuper maintenant avant de rameuter les enfers sur eux. Dante ne cogite pas plus longtemps et enfin, se décide à se mettre à l'action. Profitant de la diversion d'Urzupha pour se faufiler sur le flanc de la monstruosité, tranchant dans le vif d'un coup d'épée cinglant pour faucher ses pattes velues dont expulsent un liquide nauséabond semblable à du sang mais à la particularité corrosive. Une belle journée en perspective.
Un cri de douleur prononcé surgit de la gueule béante de l'amas de chair qui, malgré les assauts d'Urzupha, se retourne complètement vers Dante pour lui faire payer son affront. Dans sa démarche, le monstre balance sa queue d'un coup sec en direction de la folle dingue élastique pour l'envoyer valser et s'offrir un moment de répit car dans l'immédiat, c'est bien Dante qui a été désigné pour servir de repas. Contractant ses articulations et bondissant sur le cornu, les crocs sortis et prêts à déchiqueter tout ce qui passera dans sa gueule, Dante n'a pas d'autre choix que de courir pour esquiver. La chose s'écrase sur sa position précédente, arrachant un bout de roche au passage et se remettant très rapidement sur ses multiples pattes pour poursuivre le cornu. La monstruosité n'a pas l'air de savoir que la peau de Dante est gangrénée de l'intérieur et s'en servir comme repas, ne lui apportera rien d'autre qu'une vilaine intoxication alimentaire. Clairement, cet Oni-là n'est pas comestible mais ça n'a pas l'air d'être un frein pour la chose à ses trousses.
« Tu commences à me taper sur les nerfs. »
En temps normal, il aurait été assez rapide pour mettre de la distance mais avec son armure sur le dos, ce n'est pas exactement la même histoire. Il doit se résigner à trouver un autre moyen pour se défaire du monstre. Il s'arrête donc près d'un rocher assez volumineux, plantant sa lame dans le sol pour pouvoir se saisir de la grosse pierre avec ses deux mains qu'il envoie valdinguer de toutes ses forces dans la gueule du monstre. Ce n'est pas du niveau d'Ivasaar mais un rocher de cette taille devrait au moins sonner la créature. Dante enchaîne et récupère sa lame avant de reprendre une foulée à grandes enjambées mais dans la direction du monstre cette fois-ci. D'une charge meurtrière, Dante vient planter sa lame dans l'abdomen du monstre ou n'importe quoi dans son anatomie qui s'en rapprocherait. Il n'arrête pas son geste en si bon chemin puisqu'il entreprend maintenant de lui entailler la chair et de lui ouvrir le ventre, avec toute la violence dont il est capable.
Du sang, encore du sang qui s'écoule abondamment des différentes plaies du monstre. Un cri strident de douleur qui laisse sous-entendre que la créature n'est pas encore morte malgré les efforts de Dante et Urzupha. Un spectacle morbide et écoeurant mais pas le temps de flancher à cause de quelques odeurs fétides car là tout de suite, il est surtout question de survie.
CENDRES
Invité
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Inversons la roue du temps, penchons-nous courtement sur l'antique trame, que défile pour nous des bribes d'événements vieux de pas moins vingt-sept millénaires.
Jadis, Yactethrh'vhesz l'Ancien, indéracinable pilier instaurateur du Royaume Malévolent, fut secondé par Séléné l'Ancienne, et Matriarche dudit pays factice. Paradoxalement, la contrée interdite, authentique chef d'œuvre du Patriarche méconnu, n'abritait pas de peuple, "qu'à cela ne tienne..." Disait-il, "ce domaine est ma création, il ne tolère que nous onze." Se devait-il de rappeler.
Lui qui fut le premier des onze, érigea sa conscience propre comme égide inviolable du Plan Trouble dont il était l'architecte, de telle sorte que, quand surgirent ses dix affidés pour se repaître goulûment de sa chair et de ses boyaux, l'immortel Maître du Noir Domaine embrassa le trépas, ceignit des bras de dame sérénité, puisque ne faisant qu'un avec l'ouvrage antédiluvien la mort ne l'effrayait plus. D'onzaine d'engeances ancestrales, l'innommable cercle hermétique tant aux mortels qu'à leurs congénères pareillement dédaignés, se cimenta en une dizaine, avec Séléné au gouvernail. Dix figures de calamités irremplaçables, pas une de plus, pas une de moins.
Et si on revenait à nos moutons ? Vous savez... Sancta... Le bestion bizarroïde pourrissant qui gigotait dans tous les sens pour gober nos héros. Ouais ! Exactement, c'est de ça dont je dois parler, mais par le prisme de quel personnage, Urzupha, ou Nargulg ? Honneur aux dames, commençons par la balafrée.
Urzupha s'envola vers d'autres cieux, ou plutôt, vers d'autres gravats. Après qu'elle eût achevé de tournoyer sa hache de façon plus ou moins hasardeuse, la bruyante psychopathe passée maître dans l'art de l'élasticité dégusta une frappe redoutable. La grande gueule affamée, cette espèce d'asticot vorace et produit d'une combinaison inconcevable de corps tant sanieux que décomposés, percuta la vilaine aux pupilles d'ivoire de toute sa morphologie d'immondices, aussi laide que pharamineuse la sale bête. Un geste violentissime quoi, naturellement, quand on dit "qu'Urzupha s'envola vers d'autres cieux..." Imaginez le décollage foireux d'une fusée qui se planterait avec fracas dans le lointain théâtre maussade de la calamiteuse Sancta. Le fruit pourrit de la très appréciable descente du divin Faucheur, lequel ne faisait pas dans la dentelle, venait d'expédier la timbrée dedans et dessous les vestiges d'un foyer commerçant à l'autre bout du quartier. Accordons à ma Urzupha l'usage de la régénération pendant l'indolore volée chaotique, cependant, sa prochaine intervention se ferait attendre, puisque lui était impératif de repousser les débris dorénavant couverture écrasante, étouffante assurément.
Le cornu fit savoir son mécontentement au monstre cultivateur de sonorités abusivement criardes, à coup d'épée d'abord, pile dans les pattes tient, une bien belle façon d'exploiter la diversion fulminatoire d'Urzupha. Seulement, l'entité moribonde gesticulait plus agressivement, certes enragée par la douleur de voir ses proies lui tenir tête. Au summum fut son courroux, dégoulinant de fiel, pénétrée par la faim, l'auteur informe de la tétrachiée de tunnels dessous la désolation, chargea le démon des rocheuses de tout son vice, et de son poids aussi. Bravoure et désir d'en découdre chargeaient les sens du cornu, un brave gars pétri de hargne, le genre à ramasser un rocher énorme et jouer du tir au panier avec. Attendez, sérieusement ?! Ha ouais, ça je respecte ! Pourquoi se casser la tête à étudier la magie pendant des années pour balancer de la caillasse dans une gueule béante ? Faire de la gonflette, la solution à tous les problèmes, simple et efficace en plus de ça. Pourrir de l'intérieur n'interdisait pas à Dante de faire dans le spectaculaire, ici-bas, dans les ténèbres tourmentées de la cité désintégrée, brutalement gondolée de défunts calfeutrés, que de satanées merveilles délaissées battirent continuellement le pavé délétère, même si l'absence du divin Seigneur de la mort était évidente, fallait reconnaître le caractère miraculeux de l'expérience sépulcral. Des morts en agitation sans nécromancien dans les parages, si ça n'avait rien d'un miracle, Nargulg ne s'y connaissait pas... Justement, ses connaissances en la matière ne valaient pas un clou. Cela dit, l'enflure d'Ivasaar, coupable de beaucoup de maux en son vivant ne soutint nullement la comparaison, quel tocard.
Entre-temps, l'orc que j'ai volontairement ignoré jusqu'ici, Nargulg bien sûr, joua de roulades reproduites autant fois que nécessaire, ça marchait plutôt bien dans Dark Souls, pourquoi pas ici ? En tout cas, l'aberration gigantesque graissée de son rouge tournant au jaunâtre, ondoya brusquement dès lors que le sieur Dante farfouilla sa panse du tranchant au sommet de l'épée maudite. La peau pourrie de l'être abscons céda, la plaie s'ensuivant broda rivière de sang sur rivière de sang, desquelles émergèrent une jonchée de larves gisant aux pieds des géants. Malgré la perte, le monstre dos au mur, face à l'extinction, redoubla d'agressivité dans un ultime chant du cygne aux relents gravéolents, la bouche endentée d'horreur fusa en trombe sur le duo, jusqu'à ce que mon Nargulg opposa, enfin, l'estoc surpuissant de son glaive tout à fait banal. Le bras surchargé d'une force surhumaine perfora l'animal flasque de part en part, un geste exalté bien entendu, père d'une déflagration aux sonorités dynamiteuse. Plus qu'une ultime tirade constituée de borborygmes abjects, la chose, cet énormissime tube de chair sur pattes tailladés de toutes parts vint crouter les décombres avoisinants, leurs tuiles en terre cuite morcelées tombaient telle l'averse des jours gris, mais ce jour-ci s'épurait-il d'impuretés météorologique, qu'une salve de faisceaux solaire berçaient Dante et Nargulg du trop invisible, pourtant bel et bien intangible, salut victorieux. Au perdant les ombres comme cercueil, aux gagnants bardés de la bourbeuse et sanguinolente nappe caustique, le bénéfice du cœur battant. Les guerriers panégyristes des divins Monarques, ne reçurent d'acclamations et se contentèrent du triomphe aphone. Telle est la voie des Très-Haut saccageurs du méprisable Sekai, pareil sentier crucifiant biberonnait les âmes des croyants sanguinaires lorsque planait l'épée de Damoclès. L'ineffable enthousiasme submergeant l'adorateur verdâtre ne s'achetait pas avec de l'or républicain, ni ne s'obtenait en baisant les pieds du déicide régurgité par le désert reikois, car se couvrir dans l'ombre de plus grand que soit revenait à supporter le manteau de la veulerie. Le divinisme, c'était s'aligner sur la position des déités indifférentes au sort de leurs serviteurs, contre le Sekai. Je dois dire que je suis particulièrement satisfait de l'orientation prise par mon orc, ça promet de la bonne baston à l'avenir.
L'énième salissure sanguine parfaisait les physionomies des mâles passablement badigeonnés. Temporairement, la priorité du borgne était d'éponger sa gueule, une joue d'être grignotée par l'acide en provenance de l'inerte mâchoire. De la carcasse éléphantesque, dont les dégueulis sanglants enveloppaient de leurs torrentueux aspects les débris d'une bâtisse noyée au cœur des retombées poussiéreuses, émergèrent soudainement d'autres revenants. Tout droit des viscères de l'organisme incohérent, l'abyssale claque merde vaincu regorgeait de mauvaises surprises. Sacrebleu ! Mon Nargulg pensait souffler quinze secondes, le temps d'activer la régénération... C'est pas vrai, ça ne s'arrêterait donc jamais ? C'est bon du calme, le réel danger ayant été écarté, l'intervention d'une poignée de zombies ne les briserait pas plus longtemps aux deux cogneurs. C'était allé très vite, dès qu'une tête décomposée fit son apparition hors des gravats, boum ! Ces messieurs l'atomisèrent sans problème, comme quoi, j'ai beau en faire des caisses, reste qu'il n'y avait pas de lézard ici. Pour le moment.
Récupérant sa hache d'armes, précisément à cet instant ouais, l'ouïe de l'orc mutilé réceptionna une note trouble portée par la brise, à peine perceptible depuis les décombres, son attention ornementée du dernier orbite fonctionnel se porta en direction de la source confuse, perdue à l'autre extrémité du boulevard ensanglanté. Faisant signe à Dante qu'une nouvelle embrouille s'en venait les tracasser, Nargulg restait coi, patient, quoique diablement intrigué honnêtement.
Là-haut, l'incandescence naturelle du bel astre du jour dardait de vigueur la cité damnée, prisonnière des barreaux de langueur intrinsèque à la non-vie. Incrusté à son zénith depuis l'ascenseur bleuâtre, un tel firmament repeignait le bref parcours des mastodontes dans la clarté d'empourprement qu'ils dispensèrent depuis peu. De leur position d'où s'enlierraient maintes carcasses somnolentes, Dante et Nargulg mirèrent dans un silence lourd de sens le déluge cataclysmique à la mouvance effrénée talonnant une Urzupha en fuite, fonçant droit sur eux pour le coup. Rapidement, la dévastation du quartier se toiturait d'indénombrables créatures atrophique, bientôt la masse de méphitisme grimpa les murs croulants sous son poids, les brusques vociférations d'agonies démultipliaient l'echo des ténèbres, les pantins du noble X'o-rath d'ensevelir toutes parcelles crayonnées de leurs visqueuses présences. La psychopathe bouscula les colosses envoûtés par la nuée mortelle empressée d'engloutir leurs cervelles creuses, en effet, cette nouvelle menace n'était pas lente et en proie à la mollesse, loin s'en faut ! Braillant à n'en plus finir, la barbare au manteau moucheté d'incarnat cerise beugla à leur attention.
- Bougez de là les enculés !! C'est pas le moment d'faire le poireau !
Des insultes, toujours, au moins cela tirait Nargulg de l'inaction contemplative, qu'à présent, ils pressèrent le pas dans la seule direction possible, celle qui n'était pas victime de l'océan cadavéreux. Cette fois-ci, c'est une faim à l'infinité de visages cireux déblayant tout sur leur passage qui les armaient d'une énergie inédite, le trio n'avait que course folle et brutalité à opposer. S'arrêter, signifiait mourir, plus grave encore, vitesse et agilité forçaient l'affrontement au pas de course, puisque tombant des faîtes qui ourlaient l'itinéraire vicié, pléthore de macchabées s'employèrent à sustenter leurs pulsions. Alors ils chutèrent par dizaine sur les flancs de nos tueurs à la dérive, tant et si bien qu'un d'eux fit montre d'une précision remarquable en plongeant sur le cornu, Nargulg d'user sèchement de sa hache d'armes pour l'encastrer dans un mur d'un seul mouvement. Tant par l'éructation sordide de leurs gémissements, que défigurer à cause de l'instinct forcené, l'infatigable vague impitoyable facilitait sans le vouloir, la tant attendue rencontre entre nos bouchers et le fameux beffroi.
Le chevalier Renier disait vrai, décapitée au deux-tiers, la splendide tour gothique pulvérisait une partie non-négligeable de l'habitat urbain bordant toute la place craquelée. Travaillant leurs cardio respectif, ils ne prêtèrent point d'attention à l'horloge tout juste piétinée, une pièce à jamais séparée de l'édifice seul au milieu des ruines pour sûr. Sancta champ de ruines, indubitablement, néanmoins, ce foutu beffroi présentait encore trop bien, à comparer au décor ambiant ouais.
Désordre et ramdam, que d'embûches à la bonne communication entre les coureurs, pas pour rien que Nargulg demeurait mutique, pourquoi l'ouvrir dans ces circonstances ? Urzupha ne se posait pas la question, l'enragée plantait son regard haineux, ainsi que sa hache, sur les cadavres se risquant à l'approcher d'un peu trop près. Elle ne les aimait pas, les morts-vivants, c'était vrai contre Ivasaar, ça l'était d'autant plus aujourd'hui. À votre avis, lecteur, devaient-ils faire un détour par l'entrée du beffroi, ou bien se précipiter dans la Grande rue des Forges, l'objectif initial désormais tout proche ? Certes, dans l'immédiat la mort talonnait les géants, seulement, ce problème ne nous concerne pas, aussi, on peut se permettre quelques interrogations anecdotiques. De toute façon, ce n'est plus de mon ressort, je laisse l'avenir entre les mains d'un narrateur très compétent.
Jadis, Yactethrh'vhesz l'Ancien, indéracinable pilier instaurateur du Royaume Malévolent, fut secondé par Séléné l'Ancienne, et Matriarche dudit pays factice. Paradoxalement, la contrée interdite, authentique chef d'œuvre du Patriarche méconnu, n'abritait pas de peuple, "qu'à cela ne tienne..." Disait-il, "ce domaine est ma création, il ne tolère que nous onze." Se devait-il de rappeler.
Lui qui fut le premier des onze, érigea sa conscience propre comme égide inviolable du Plan Trouble dont il était l'architecte, de telle sorte que, quand surgirent ses dix affidés pour se repaître goulûment de sa chair et de ses boyaux, l'immortel Maître du Noir Domaine embrassa le trépas, ceignit des bras de dame sérénité, puisque ne faisant qu'un avec l'ouvrage antédiluvien la mort ne l'effrayait plus. D'onzaine d'engeances ancestrales, l'innommable cercle hermétique tant aux mortels qu'à leurs congénères pareillement dédaignés, se cimenta en une dizaine, avec Séléné au gouvernail. Dix figures de calamités irremplaçables, pas une de plus, pas une de moins.
Et si on revenait à nos moutons ? Vous savez... Sancta... Le bestion bizarroïde pourrissant qui gigotait dans tous les sens pour gober nos héros. Ouais ! Exactement, c'est de ça dont je dois parler, mais par le prisme de quel personnage, Urzupha, ou Nargulg ? Honneur aux dames, commençons par la balafrée.
Urzupha s'envola vers d'autres cieux, ou plutôt, vers d'autres gravats. Après qu'elle eût achevé de tournoyer sa hache de façon plus ou moins hasardeuse, la bruyante psychopathe passée maître dans l'art de l'élasticité dégusta une frappe redoutable. La grande gueule affamée, cette espèce d'asticot vorace et produit d'une combinaison inconcevable de corps tant sanieux que décomposés, percuta la vilaine aux pupilles d'ivoire de toute sa morphologie d'immondices, aussi laide que pharamineuse la sale bête. Un geste violentissime quoi, naturellement, quand on dit "qu'Urzupha s'envola vers d'autres cieux..." Imaginez le décollage foireux d'une fusée qui se planterait avec fracas dans le lointain théâtre maussade de la calamiteuse Sancta. Le fruit pourrit de la très appréciable descente du divin Faucheur, lequel ne faisait pas dans la dentelle, venait d'expédier la timbrée dedans et dessous les vestiges d'un foyer commerçant à l'autre bout du quartier. Accordons à ma Urzupha l'usage de la régénération pendant l'indolore volée chaotique, cependant, sa prochaine intervention se ferait attendre, puisque lui était impératif de repousser les débris dorénavant couverture écrasante, étouffante assurément.
Le cornu fit savoir son mécontentement au monstre cultivateur de sonorités abusivement criardes, à coup d'épée d'abord, pile dans les pattes tient, une bien belle façon d'exploiter la diversion fulminatoire d'Urzupha. Seulement, l'entité moribonde gesticulait plus agressivement, certes enragée par la douleur de voir ses proies lui tenir tête. Au summum fut son courroux, dégoulinant de fiel, pénétrée par la faim, l'auteur informe de la tétrachiée de tunnels dessous la désolation, chargea le démon des rocheuses de tout son vice, et de son poids aussi. Bravoure et désir d'en découdre chargeaient les sens du cornu, un brave gars pétri de hargne, le genre à ramasser un rocher énorme et jouer du tir au panier avec. Attendez, sérieusement ?! Ha ouais, ça je respecte ! Pourquoi se casser la tête à étudier la magie pendant des années pour balancer de la caillasse dans une gueule béante ? Faire de la gonflette, la solution à tous les problèmes, simple et efficace en plus de ça. Pourrir de l'intérieur n'interdisait pas à Dante de faire dans le spectaculaire, ici-bas, dans les ténèbres tourmentées de la cité désintégrée, brutalement gondolée de défunts calfeutrés, que de satanées merveilles délaissées battirent continuellement le pavé délétère, même si l'absence du divin Seigneur de la mort était évidente, fallait reconnaître le caractère miraculeux de l'expérience sépulcral. Des morts en agitation sans nécromancien dans les parages, si ça n'avait rien d'un miracle, Nargulg ne s'y connaissait pas... Justement, ses connaissances en la matière ne valaient pas un clou. Cela dit, l'enflure d'Ivasaar, coupable de beaucoup de maux en son vivant ne soutint nullement la comparaison, quel tocard.
Entre-temps, l'orc que j'ai volontairement ignoré jusqu'ici, Nargulg bien sûr, joua de roulades reproduites autant fois que nécessaire, ça marchait plutôt bien dans Dark Souls, pourquoi pas ici ? En tout cas, l'aberration gigantesque graissée de son rouge tournant au jaunâtre, ondoya brusquement dès lors que le sieur Dante farfouilla sa panse du tranchant au sommet de l'épée maudite. La peau pourrie de l'être abscons céda, la plaie s'ensuivant broda rivière de sang sur rivière de sang, desquelles émergèrent une jonchée de larves gisant aux pieds des géants. Malgré la perte, le monstre dos au mur, face à l'extinction, redoubla d'agressivité dans un ultime chant du cygne aux relents gravéolents, la bouche endentée d'horreur fusa en trombe sur le duo, jusqu'à ce que mon Nargulg opposa, enfin, l'estoc surpuissant de son glaive tout à fait banal. Le bras surchargé d'une force surhumaine perfora l'animal flasque de part en part, un geste exalté bien entendu, père d'une déflagration aux sonorités dynamiteuse. Plus qu'une ultime tirade constituée de borborygmes abjects, la chose, cet énormissime tube de chair sur pattes tailladés de toutes parts vint crouter les décombres avoisinants, leurs tuiles en terre cuite morcelées tombaient telle l'averse des jours gris, mais ce jour-ci s'épurait-il d'impuretés météorologique, qu'une salve de faisceaux solaire berçaient Dante et Nargulg du trop invisible, pourtant bel et bien intangible, salut victorieux. Au perdant les ombres comme cercueil, aux gagnants bardés de la bourbeuse et sanguinolente nappe caustique, le bénéfice du cœur battant. Les guerriers panégyristes des divins Monarques, ne reçurent d'acclamations et se contentèrent du triomphe aphone. Telle est la voie des Très-Haut saccageurs du méprisable Sekai, pareil sentier crucifiant biberonnait les âmes des croyants sanguinaires lorsque planait l'épée de Damoclès. L'ineffable enthousiasme submergeant l'adorateur verdâtre ne s'achetait pas avec de l'or républicain, ni ne s'obtenait en baisant les pieds du déicide régurgité par le désert reikois, car se couvrir dans l'ombre de plus grand que soit revenait à supporter le manteau de la veulerie. Le divinisme, c'était s'aligner sur la position des déités indifférentes au sort de leurs serviteurs, contre le Sekai. Je dois dire que je suis particulièrement satisfait de l'orientation prise par mon orc, ça promet de la bonne baston à l'avenir.
L'énième salissure sanguine parfaisait les physionomies des mâles passablement badigeonnés. Temporairement, la priorité du borgne était d'éponger sa gueule, une joue d'être grignotée par l'acide en provenance de l'inerte mâchoire. De la carcasse éléphantesque, dont les dégueulis sanglants enveloppaient de leurs torrentueux aspects les débris d'une bâtisse noyée au cœur des retombées poussiéreuses, émergèrent soudainement d'autres revenants. Tout droit des viscères de l'organisme incohérent, l'abyssale claque merde vaincu regorgeait de mauvaises surprises. Sacrebleu ! Mon Nargulg pensait souffler quinze secondes, le temps d'activer la régénération... C'est pas vrai, ça ne s'arrêterait donc jamais ? C'est bon du calme, le réel danger ayant été écarté, l'intervention d'une poignée de zombies ne les briserait pas plus longtemps aux deux cogneurs. C'était allé très vite, dès qu'une tête décomposée fit son apparition hors des gravats, boum ! Ces messieurs l'atomisèrent sans problème, comme quoi, j'ai beau en faire des caisses, reste qu'il n'y avait pas de lézard ici. Pour le moment.
Récupérant sa hache d'armes, précisément à cet instant ouais, l'ouïe de l'orc mutilé réceptionna une note trouble portée par la brise, à peine perceptible depuis les décombres, son attention ornementée du dernier orbite fonctionnel se porta en direction de la source confuse, perdue à l'autre extrémité du boulevard ensanglanté. Faisant signe à Dante qu'une nouvelle embrouille s'en venait les tracasser, Nargulg restait coi, patient, quoique diablement intrigué honnêtement.
Là-haut, l'incandescence naturelle du bel astre du jour dardait de vigueur la cité damnée, prisonnière des barreaux de langueur intrinsèque à la non-vie. Incrusté à son zénith depuis l'ascenseur bleuâtre, un tel firmament repeignait le bref parcours des mastodontes dans la clarté d'empourprement qu'ils dispensèrent depuis peu. De leur position d'où s'enlierraient maintes carcasses somnolentes, Dante et Nargulg mirèrent dans un silence lourd de sens le déluge cataclysmique à la mouvance effrénée talonnant une Urzupha en fuite, fonçant droit sur eux pour le coup. Rapidement, la dévastation du quartier se toiturait d'indénombrables créatures atrophique, bientôt la masse de méphitisme grimpa les murs croulants sous son poids, les brusques vociférations d'agonies démultipliaient l'echo des ténèbres, les pantins du noble X'o-rath d'ensevelir toutes parcelles crayonnées de leurs visqueuses présences. La psychopathe bouscula les colosses envoûtés par la nuée mortelle empressée d'engloutir leurs cervelles creuses, en effet, cette nouvelle menace n'était pas lente et en proie à la mollesse, loin s'en faut ! Braillant à n'en plus finir, la barbare au manteau moucheté d'incarnat cerise beugla à leur attention.
- Bougez de là les enculés !! C'est pas le moment d'faire le poireau !
Des insultes, toujours, au moins cela tirait Nargulg de l'inaction contemplative, qu'à présent, ils pressèrent le pas dans la seule direction possible, celle qui n'était pas victime de l'océan cadavéreux. Cette fois-ci, c'est une faim à l'infinité de visages cireux déblayant tout sur leur passage qui les armaient d'une énergie inédite, le trio n'avait que course folle et brutalité à opposer. S'arrêter, signifiait mourir, plus grave encore, vitesse et agilité forçaient l'affrontement au pas de course, puisque tombant des faîtes qui ourlaient l'itinéraire vicié, pléthore de macchabées s'employèrent à sustenter leurs pulsions. Alors ils chutèrent par dizaine sur les flancs de nos tueurs à la dérive, tant et si bien qu'un d'eux fit montre d'une précision remarquable en plongeant sur le cornu, Nargulg d'user sèchement de sa hache d'armes pour l'encastrer dans un mur d'un seul mouvement. Tant par l'éructation sordide de leurs gémissements, que défigurer à cause de l'instinct forcené, l'infatigable vague impitoyable facilitait sans le vouloir, la tant attendue rencontre entre nos bouchers et le fameux beffroi.
Le chevalier Renier disait vrai, décapitée au deux-tiers, la splendide tour gothique pulvérisait une partie non-négligeable de l'habitat urbain bordant toute la place craquelée. Travaillant leurs cardio respectif, ils ne prêtèrent point d'attention à l'horloge tout juste piétinée, une pièce à jamais séparée de l'édifice seul au milieu des ruines pour sûr. Sancta champ de ruines, indubitablement, néanmoins, ce foutu beffroi présentait encore trop bien, à comparer au décor ambiant ouais.
Désordre et ramdam, que d'embûches à la bonne communication entre les coureurs, pas pour rien que Nargulg demeurait mutique, pourquoi l'ouvrir dans ces circonstances ? Urzupha ne se posait pas la question, l'enragée plantait son regard haineux, ainsi que sa hache, sur les cadavres se risquant à l'approcher d'un peu trop près. Elle ne les aimait pas, les morts-vivants, c'était vrai contre Ivasaar, ça l'était d'autant plus aujourd'hui. À votre avis, lecteur, devaient-ils faire un détour par l'entrée du beffroi, ou bien se précipiter dans la Grande rue des Forges, l'objectif initial désormais tout proche ? Certes, dans l'immédiat la mort talonnait les géants, seulement, ce problème ne nous concerne pas, aussi, on peut se permettre quelques interrogations anecdotiques. De toute façon, ce n'est plus de mon ressort, je laisse l'avenir entre les mains d'un narrateur très compétent.
- Le saviez - vous ?:
- Il fut un temps, je pensais jouer un gobelin kebabier. Oui, j'aime bien les gobelins, contrairement à Nargulg et Urzupha.
Invité
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D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
Les gémissements de l'épouvantable création de chair, conséquences directes d'une frappe meurtrière portée avec hargne, directement au corps de cet amas visqueux d'insanité. La monstruosité encore sonné par la projection de l'énorme rocher dans sa gueule béante, faisait savoir tout son mécontentement en gigotant dans tous les sens car la douleur ne faisait que s'accentuer au fur et à mesure que la lame noire tranchait dans le vif. Maculé par les projections nauséabondes et nocives qui s'échappent de l'immense blessure ouverte par Dante mais aussi par les nombreuses plaies causées un peu plus tôt par la hache virevoltante d'Urzupha la blasphématrice. Un spectacle macabre dont les effluves et odeurs feraient perdre la tête à n'importe qui de normalement constitué tant c'est insoutenable. Le sang et la crasse, une seconde nature pour ces tueurs-là qui en ont pris l'habitude depuis le temps qu'ils parcourent le Sekai alors rien qui puisse vraiment les rebuter outre mesure. Urzupha éjecté dans les débris et Dante toujours aux prises avec la créature, c'est Nargulg et sa fidèle glaive qui viennent sceller une bonne fois pour toute le destin de l'abomination pestilentielle. Là où l'Oni déchire la chair, l'Orc l'a perfore à plusieurs reprises avec au moins autant de brutalité car voilà bien un caractère qui sied à merveille aux deux frères d'armes pourtant opposés en tout point. Leurs différences significatives n'est en rien un frein à l'ivresse d'un combat à mort et à l'extase d'une victoire écrasante. Ainsi, les bourreaux des Dieux venaient de faire une nouvelle victime et pas des moindres. Le monstre gisant sur le sol, complètement inerte après s'être écrasé sur un tas de débris en provoquant au passage une cacophonie assourdissante. Finalement, ce n'est qu'un énième cadavre dans une ville délabrée qui en est déjà remplie à ras bord.
Qu'en pense les divins créateurs, des actes purificateurs de leurs exécuteurs personnels ? Sont-ils satisfaits ou ennuyés d'assister à pareille scène morbide ? Il n'y eut personne pour acclamer les tueurs, rien si ce n'est le silence absolu et le mutisme caractéristique des Huits glorieux. Peut-être que cette petite prouesse n'était pas suffisamment convaincante mais nul doute qu'ici à Sancta, ce n'est pas les occasions de montrer leur valeur qui manqueront. Dante contemple son œuvre mortifère, sa cage thoracique se soulevant au rythme de sa lourde respiration, conséquence d'un effort surhumain mais nécessaire. Il ne tient qu'à lui d'extraire sa lame noire du corps putride de la créature alors qu'autour d'eux, la poussière retombe lentement sur le théâtre de guerre. Néanmoins, point de repos pour les braves car Sancta ne leur fera aucun cadeau. La cité maudite s'acharne à leur rappeler qu'ils ne sont pas en vacances et que leur petit séjour en enfer risque à tout instant de tourner au cauchemar. Tiens, c'est original ça. Un cadavre qui expulsent d'autres cadavres à la différence que ces derniers, semblent toujours être animés par une faim dévorante pleinement tournée vers les deux êtres vivants les plus proches. Du menu fretin assurément, rien d'aussi dangereux que l'abomination qu'ils viennent d'abattre et pour cause, c'est une partie de chasse taupes qui débute. Le but du jeu ? Écraser le crâne des zombies sous leurs semelles avant même qu'ils n'aient l'occasion de se relever. Il n'y a pas à dire, on sait s'amuser à Sancta.
Alors que Dante s'embête à retirer un morceau de cervelle accroché à sa botte, Nargulg attire son attention sur l'agitation qui régnait au bout de la rue. L'Oni se met à plisser les yeux pour se concentrer sur la véritable nature de tout ce vacarme car les rayons de l'astre incandescent ne lui rendent pas la tâche aisée. Et merde. Quelle vision affligeante que celle d'une marée de non-morts qui s'élancent à toutes vitesses sur la position des trois tueurs. Honnêtement, ils auraient dû le voir venir. Le monstre aux milles pattes passait tout son temps à geindre et à gueuler en plein milieu du vaste boulevard. Putain, qu'il était bruyant cet enfoiré. Cela a évidemment eu pour effet d'attirer les habitants cadavériques de la solitaire Sancta et à présent, la moitié de la ville est à leur trousse comme si leur simple présence en ces lieux était un sacrilège. C'est peut-être le cas. Pendant que les deux colosses ne trouvent rien de mieux à faire que de rester figés comme des idiots, c'est le retour de la dégénérée qui vient leur remettre les idées en place en les bousculant sur son passage. Urzupha a raison, ce n'est pas le moment de poireauter car en cet instant précis, les protagonistes ont parfaitement conscience de leurs limites. Ils se feraient complètement submerger par la horde méphitique qui s'approche dangereusement d'eux. Ils ont tout intérêt à suivre ses conseilles et plus vite que ça.
Pivotant rapidement sur leurs talons pour se mettre à courir derrière la guerrière désarticulée et le moins qu'on puisse dire, c'est que la situation semble s'envenimer un peu plus à chaque seconde. Ils ont une horde dans leur dos et comme si ce n'était pas déjà assez dificile de mettre de la distance avec leurs poursuivants nécrotiques, d'autres apparaissent sur leurs flancs pour tenter de les arrêter dans leur course effrénée à travers les ruines abandonnées de Sancta. L'un d'eux avait presque réussi à prendre Dante par surprise mais c'était sans compter sur l'intervention salvatrice de Nargulg qui expédia un zombie d'un bon coup de hache dans la caboche. Ça, c'est bien joué. Être borgne ne l'empêche pas d'être plus attentif qu'un Dante en pleine possession de ses moyens. Un peu plus loin sur la route et précisément là où le Chevalier Renier l'avait indiqué, le beffroi était là. Des ruines, toujours plus de ruines mais la tour de l'horloge est parfaitement reconnaissable au milieu de ce paysage dévasté. La Grande Rue des Forges avoisine cette tour à la con, que disait le bon Renier. C'est effectivement leur objectif et ils ne sont plus très loin de l'atteindre. Bonne nouvelle ! Enfin, ça aurait dû l'être s'ils n'avaient pas une armée de macchabées sur les talons. Avant toute chose, il faut s'en débarrasser pour pouvoir continuer à avancer l'esprit tranquille. Cela implique de faire face à la menace ou de la semer dans les bâtiments alentour. D'une manière ou d'une autre, il faut faire un choix et cette responsabilité lui incombe.
« Le beffroi ! À l'intérieur, vite ! »
Est-ce vraiment une bonne idée ? Bah. Dans la panique et au vu du contexte, il n'y avait sûrement pas de meilleure option. Grimper la tour leur permettra de prendre de la hauteur et possiblement de s'enfuir par les toits environnants. De plus, l'espace étant limité à l'intérieur du bâtiment, cela devrait considérablement ralentir l'amas de morts-vivants affamés qui devront bientôt se serrer et se marcher dessus pour continuer d'avancer. Pas mal hein ? Ça c'est du plan ! Et évidemment, Dante avait tout prévu depuis le début ! Comment ça personne n'y croit ? Bon, peut-être pas depuis le début mais ce n'est pas très important de toute façon. Les trois tueurs se précipitent dans les escaliers qui fort heureusement, sont encore relativement en bon état contrairement au reste de la ville. Plus qu'à espérer qu'ils ne fassent pas de mauvaises rencontres sur le chemin, tomber sur une nouvelle abomination mutante serait franchement pas de chance. Alors qu'ils grimpent plusieurs étages, les protagonistes entendent la porte principale de la tour, s'écrouler sous l'impulsion de la horde qui arrive à toute vitesse. En gros, c'est carrément la merde. Pas moyen de rebrousser chemin, sauf que la tour a été décapité en son centre et à partir de là, il n'y a plus moyen de prendre plus d'altitude. Livrés à eux-mêmes avec une vue imprenable sur la cité maudite, les options sont peu nombreuses. Rester là pour réceptionner leurs assaillants et autant dire que c'est une idée complètement merdique ou sauter dans le vide pour atteindre la toiture d'une habitation adjacente sauf qu'à vue de nez, il y a au moins deux ou trois étages de distances. La chute s'annonce terrible mais ils n'ont plus vraiment le choix.
Sans réfléchir ni même prévenir ses compagnons, Dante s'élance dans le vide pour servir lui-même de cobaye à sa propre expérience. Le vide plutôt que de finir dévoré ? C'est un choix lucide et on aurait sûrement tous fait la même chose à la différence que Dante lui, porte une armure lourde moyenâgeuse et une épée de la taille d'un homme. Vous voyez où je veux en venir ? Cet imbécile arrive comme un boulet de canon et traverse la toiture qui était censée le réceptionner dans sa chute. À l'intérieur de la petite maison, Dante traverse aussi le plancher du premier étage et se fracasse logiquement au rez-de-chaussée en s'encastrant violemment dans le sol. S'il s'arrête, c'est surtout parce que c'est difficile d'aller plus bas. Ouais, Dante vient de s'éclater la gueule et en beauté. Une chute mémorable qu'il n'est pas prêt d'oublier ! Et moi non plus d'ailleurs.
Et maintenant ? Aucune idée. L'Oni s'en retrouve sonné pendant au moins une bonne minute et il va mettre autant de temps à se relever sur ses deux jambes. Heureusement, le bonhomme est solide et surtout un grand adepte de la régénération alors il devrait s'en sortir sans grosses séquelles là où un type lambda serait mort sur le coup, disons le clairement. En ce qui concerne le duo d'Orc, il ne tient qu'à eux de décider s'ils préfèrent rejoindre le pauvre Dante maintenant qu'ils savent que la toiture n'est pas prête à supporter leur poids ou alors ils peuvent rester là et tenter de repousser la horde mais l'issue semble déjà écrite d'avance. Que voulez-vous, je n'ai jamais dit qu'il y avait un bon choix. Peut-être qu'ils trouveront une troisième option un peu plus attrayante, qui sait.
Ah et j'oubliais de mentionner Kar'ath. Le Démon de son côté ? Si vous entendez quelqu'un s'esclaffer à gorge déployée au point d'en réveiller toute la ville, alors c'est sûrement Kar'ath qui est en train de se foutre de la gueule de Dante un peu plus bas. Sacré duo hein ? Je les adore.
CENDRES
Qu'en pense les divins créateurs, des actes purificateurs de leurs exécuteurs personnels ? Sont-ils satisfaits ou ennuyés d'assister à pareille scène morbide ? Il n'y eut personne pour acclamer les tueurs, rien si ce n'est le silence absolu et le mutisme caractéristique des Huits glorieux. Peut-être que cette petite prouesse n'était pas suffisamment convaincante mais nul doute qu'ici à Sancta, ce n'est pas les occasions de montrer leur valeur qui manqueront. Dante contemple son œuvre mortifère, sa cage thoracique se soulevant au rythme de sa lourde respiration, conséquence d'un effort surhumain mais nécessaire. Il ne tient qu'à lui d'extraire sa lame noire du corps putride de la créature alors qu'autour d'eux, la poussière retombe lentement sur le théâtre de guerre. Néanmoins, point de repos pour les braves car Sancta ne leur fera aucun cadeau. La cité maudite s'acharne à leur rappeler qu'ils ne sont pas en vacances et que leur petit séjour en enfer risque à tout instant de tourner au cauchemar. Tiens, c'est original ça. Un cadavre qui expulsent d'autres cadavres à la différence que ces derniers, semblent toujours être animés par une faim dévorante pleinement tournée vers les deux êtres vivants les plus proches. Du menu fretin assurément, rien d'aussi dangereux que l'abomination qu'ils viennent d'abattre et pour cause, c'est une partie de chasse taupes qui débute. Le but du jeu ? Écraser le crâne des zombies sous leurs semelles avant même qu'ils n'aient l'occasion de se relever. Il n'y a pas à dire, on sait s'amuser à Sancta.
Alors que Dante s'embête à retirer un morceau de cervelle accroché à sa botte, Nargulg attire son attention sur l'agitation qui régnait au bout de la rue. L'Oni se met à plisser les yeux pour se concentrer sur la véritable nature de tout ce vacarme car les rayons de l'astre incandescent ne lui rendent pas la tâche aisée. Et merde. Quelle vision affligeante que celle d'une marée de non-morts qui s'élancent à toutes vitesses sur la position des trois tueurs. Honnêtement, ils auraient dû le voir venir. Le monstre aux milles pattes passait tout son temps à geindre et à gueuler en plein milieu du vaste boulevard. Putain, qu'il était bruyant cet enfoiré. Cela a évidemment eu pour effet d'attirer les habitants cadavériques de la solitaire Sancta et à présent, la moitié de la ville est à leur trousse comme si leur simple présence en ces lieux était un sacrilège. C'est peut-être le cas. Pendant que les deux colosses ne trouvent rien de mieux à faire que de rester figés comme des idiots, c'est le retour de la dégénérée qui vient leur remettre les idées en place en les bousculant sur son passage. Urzupha a raison, ce n'est pas le moment de poireauter car en cet instant précis, les protagonistes ont parfaitement conscience de leurs limites. Ils se feraient complètement submerger par la horde méphitique qui s'approche dangereusement d'eux. Ils ont tout intérêt à suivre ses conseilles et plus vite que ça.
Pivotant rapidement sur leurs talons pour se mettre à courir derrière la guerrière désarticulée et le moins qu'on puisse dire, c'est que la situation semble s'envenimer un peu plus à chaque seconde. Ils ont une horde dans leur dos et comme si ce n'était pas déjà assez dificile de mettre de la distance avec leurs poursuivants nécrotiques, d'autres apparaissent sur leurs flancs pour tenter de les arrêter dans leur course effrénée à travers les ruines abandonnées de Sancta. L'un d'eux avait presque réussi à prendre Dante par surprise mais c'était sans compter sur l'intervention salvatrice de Nargulg qui expédia un zombie d'un bon coup de hache dans la caboche. Ça, c'est bien joué. Être borgne ne l'empêche pas d'être plus attentif qu'un Dante en pleine possession de ses moyens. Un peu plus loin sur la route et précisément là où le Chevalier Renier l'avait indiqué, le beffroi était là. Des ruines, toujours plus de ruines mais la tour de l'horloge est parfaitement reconnaissable au milieu de ce paysage dévasté. La Grande Rue des Forges avoisine cette tour à la con, que disait le bon Renier. C'est effectivement leur objectif et ils ne sont plus très loin de l'atteindre. Bonne nouvelle ! Enfin, ça aurait dû l'être s'ils n'avaient pas une armée de macchabées sur les talons. Avant toute chose, il faut s'en débarrasser pour pouvoir continuer à avancer l'esprit tranquille. Cela implique de faire face à la menace ou de la semer dans les bâtiments alentour. D'une manière ou d'une autre, il faut faire un choix et cette responsabilité lui incombe.
« Le beffroi ! À l'intérieur, vite ! »
Est-ce vraiment une bonne idée ? Bah. Dans la panique et au vu du contexte, il n'y avait sûrement pas de meilleure option. Grimper la tour leur permettra de prendre de la hauteur et possiblement de s'enfuir par les toits environnants. De plus, l'espace étant limité à l'intérieur du bâtiment, cela devrait considérablement ralentir l'amas de morts-vivants affamés qui devront bientôt se serrer et se marcher dessus pour continuer d'avancer. Pas mal hein ? Ça c'est du plan ! Et évidemment, Dante avait tout prévu depuis le début ! Comment ça personne n'y croit ? Bon, peut-être pas depuis le début mais ce n'est pas très important de toute façon. Les trois tueurs se précipitent dans les escaliers qui fort heureusement, sont encore relativement en bon état contrairement au reste de la ville. Plus qu'à espérer qu'ils ne fassent pas de mauvaises rencontres sur le chemin, tomber sur une nouvelle abomination mutante serait franchement pas de chance. Alors qu'ils grimpent plusieurs étages, les protagonistes entendent la porte principale de la tour, s'écrouler sous l'impulsion de la horde qui arrive à toute vitesse. En gros, c'est carrément la merde. Pas moyen de rebrousser chemin, sauf que la tour a été décapité en son centre et à partir de là, il n'y a plus moyen de prendre plus d'altitude. Livrés à eux-mêmes avec une vue imprenable sur la cité maudite, les options sont peu nombreuses. Rester là pour réceptionner leurs assaillants et autant dire que c'est une idée complètement merdique ou sauter dans le vide pour atteindre la toiture d'une habitation adjacente sauf qu'à vue de nez, il y a au moins deux ou trois étages de distances. La chute s'annonce terrible mais ils n'ont plus vraiment le choix.
Sans réfléchir ni même prévenir ses compagnons, Dante s'élance dans le vide pour servir lui-même de cobaye à sa propre expérience. Le vide plutôt que de finir dévoré ? C'est un choix lucide et on aurait sûrement tous fait la même chose à la différence que Dante lui, porte une armure lourde moyenâgeuse et une épée de la taille d'un homme. Vous voyez où je veux en venir ? Cet imbécile arrive comme un boulet de canon et traverse la toiture qui était censée le réceptionner dans sa chute. À l'intérieur de la petite maison, Dante traverse aussi le plancher du premier étage et se fracasse logiquement au rez-de-chaussée en s'encastrant violemment dans le sol. S'il s'arrête, c'est surtout parce que c'est difficile d'aller plus bas. Ouais, Dante vient de s'éclater la gueule et en beauté. Une chute mémorable qu'il n'est pas prêt d'oublier ! Et moi non plus d'ailleurs.
Et maintenant ? Aucune idée. L'Oni s'en retrouve sonné pendant au moins une bonne minute et il va mettre autant de temps à se relever sur ses deux jambes. Heureusement, le bonhomme est solide et surtout un grand adepte de la régénération alors il devrait s'en sortir sans grosses séquelles là où un type lambda serait mort sur le coup, disons le clairement. En ce qui concerne le duo d'Orc, il ne tient qu'à eux de décider s'ils préfèrent rejoindre le pauvre Dante maintenant qu'ils savent que la toiture n'est pas prête à supporter leur poids ou alors ils peuvent rester là et tenter de repousser la horde mais l'issue semble déjà écrite d'avance. Que voulez-vous, je n'ai jamais dit qu'il y avait un bon choix. Peut-être qu'ils trouveront une troisième option un peu plus attrayante, qui sait.
Ah et j'oubliais de mentionner Kar'ath. Le Démon de son côté ? Si vous entendez quelqu'un s'esclaffer à gorge déployée au point d'en réveiller toute la ville, alors c'est sûrement Kar'ath qui est en train de se foutre de la gueule de Dante un peu plus bas. Sacré duo hein ? Je les adore.
CENDRES
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S'engouffrant dans le beffroi de malheur, courant comme des gazelles, notre trio tourmenté par le maelström de malemort jugulait conséquemment le hourvari de la nuée survoltée. Quoique alenties dans leur chute au déversoir de non-vie, les innombrables figures énuclées se grimpèrent les unes sur les autres en des remous effroyables. D'antan fier beffroi ou gratte-ciel, aujourd'hui rémanence de la divine sanction, la bâtisse bruyamment éraflée par la masse de phalanges poisseuses, était ce récipient peu à peu saturé d'un fétide trop - plein fangeux. L'évulsion cérébrale en ligne de mire, le flot cyclonique des oubliés du Virtuose nécromant fut de ces glauques tapisseries ensorcelées en putrescence. Contre l'échappée périlleuse de nos clampins, il y avait quelque chose de fabuleux dans cette nébuleuse à l'implacable avancée, car qu'était - elle, si ce n'est l'ouvrage parfaitement irréprochable de plus parfaites entités cosmiques ? "Comme le Sekai est minable, à n'opposer que les gémissements de sa populace en alternative aux prouesses des Arbitres d'Empyrée." Songea inexplicablement l'estropié laudateur du désastre hurleur, lequel d'enjamber les marches félonnes quatre à quatre dans une sarabande voilée de cliquetis métallique. Au terme de la grimpade et hâtive fuite tant parsemée d'arcades ébranlées, que d'arcs - boutants méconnaissables destinés aux vestiges somnolents, les voici en définitive au point culminant du clocher sévèrement ébréché. Un panorama déserté par la vie s'emparait d'une batiste blanchâtre, la neige des jours passés, véritable muse de l'arc céleste purificatoire, pourtant pincée d'impuissance, puisqu'incapable de dissimuler l'indissimulable peine d'inertie claquant de son néant désolateur l'inextricable nid du culte des ombres. C'est un délire assommant de ses cendres, que Nargulg et son culte antique vibrerait à contempler les traits moroses plus longuement, hélas, l'urgence du sort et ses irruptions furieuse d'êtres rampants de la race éteinte barrait de telles velléités ; des centaines de paumes toutes laides talonnèrent nos mortels aux cœurs battants, en cette terre de sueur et de peur. Point d'étonnement à ce que le preux démon des rocheuses fusa s'écraser dans les pénates couchées sur l'abîme, est-ce un drame de mimer la pulsion suicidaire, dans un vain espoir sublimé sur l'envol à la dégringolade dolente ? Est-ce un drame empoignant de presser la rencontre avec les houris du Monde Meilleur ? Enfin, Dante fut seul avec sa plainte fascinatrice entonnée les lèvres closes, alors son démoniaque partenaire s'ébaudit d'allégresse, à son nouveau foyer tout de débris constitué d'être la source de rires gras, inaudibles de là - haut.
Brusques et irrégulières, les respirations opprimées par l'effort intimaient aux orcs de passer à l'arrêt, quand d'autre part, le promontoire engendré par le fléau coiffant la tour des mal loti, s'avérait être davantage le seuil d'une frontière au cruel dilemme nûment tranché par la fougue de l'oni valétudinaire, ce grand disparu de l'horizon. Et l'horizon vertigineux soupirait également de son vent glacial la babel, ainsi que les fronts moites de mes apatrides, soudain, germait au-dedans le ventre de l'adorateur une quiétude à nulle autre pareille. Chérir les Huit, souhaiter faciliter les promenades de la Providence, c'était aussi savoir dire "non" à l'instinct de survie lorsque la substance de l'épreuve mortelle s'impatientait. Lutter contre tout bon sens, n'est - ce pas le nectar de l'existence d'un combattant ? Sur ces entrefaites, l'homme destiné à l'errance braqua son visage grossier souillé de sang contre l'amas avide, flétrit à la faveur des talents du Très-Haut. L'essaim débile de prédateurs vomisseurs de bacchanal, souffrait des limitations d'un escalier aux balustrades délitées, par endroit ouvert sur le barathrum, certainement, Nargulg l'insensé bénéficiait d'un terrain à sa botte, alors, haussant la hache d'armes sans cérémonie, c'est une frappe horizontale qu'il arma de toute sa vigueur. La rage prenant le pas sur sa façade, l'impassibilité depuis longtemps éclipsée le fardait, finalement, de l'attendu défigurement générateur de chaos cacophonique. Le broyeur du mâle tâchait d'épandre les fluides et ossements de la nuée d'immortels ravagés, évidemment, tendre l'hostilité face à l'adversité d'une mouvance sans bout, accordait certes quelque gracieux répit sur l'injuste ensevelissement de l'ossature d'un beffroi en bonne voie pour choir, totalement. Le dôme d'azur solitaire épuré des nues obstruantes, laissait le Créateur surpasseur de sa voûte être l'observateur infatigable des millions de vies indignes, profitant sans effort de l'érection du sépulcre que Nargulg épousait de son âme durcie. La turbulence du mauvais sieur, en retour, réitéra, et contre l'épouvantement anthropophagique, c'est le marteau démesuré de sa hache d'armes qui s'en venait emboutir les carcasses enchâssées en ces murs spastiques, que saisissait la toile grandissante de tant et tant de veines muettes, quel éclatant prodrome inique du proche effondrement dessécheur d'existence, à l'orée du laraire insoupçonné. À l'interdit de reculer, lui le bourreau, à rien de croiser la glaise nécessaire à la migration d'un plan à l'autre avec fracas, lui l'inhumain au destin entre les paumes de déliquescence voulant échapper aux avachis sanguinolents, oublia la présence de sa favorite... Ou ancienne favorite... Urzupha la déglinguée du ciboulot, par suite, ils faisaient la paire permettez-moi de vous le dire.
Pendant que le vil bonhomme fauchait à tire-larigo comme pour repousser, du haut de son perchoir perfide, le fatidique repos éternel, la sauvagesse usa sans ménagement de son élasticité surréelle. Tant la pugnacité mortifère d'un Nargulg enfiévré jusqu'aux ongles, que l'appétence d'Urzupha à fuir prestement les caprices du cataclysme les prenant à la gorge, dressaient le mirage des âmes complémentaires. Pourries certes, mais étant donné le pétrin, c'était un bon début pour goûter le miel de la survie. Éprit de liberté, la femelle toute de haine rubiconde altéra son bras d'ancre jeté dans la vastitude du grand vide, l'omoplate insensible abreuvant l'entreprise disgracieuse, puis, lorsque le grappin de chair ensanglantée s'enracina à même une cheminée juchée par-delà les tuiles pentues, Urzupha ceintura l'infâme compagnon pour l'entraîner, avec elle, dans la chute sensationnelle ; ce départ inespéré précipita l'effondrement de l'édifice, emportant l'insupportable clique de revenants. Cependant, un malheur ne vient jamais seul, ainsi, l'approche douloureusement inévitable de l'atterrissage chambardait les poitrines de l'un comme de l'autre. Malgré les éclats de voix tantôt paniqués, tantôt hilares des bouchers aux tympans submergés d'interminables sibilances ; malgré l'hymne agonisant des myriades cadavéreuses sifflé par la cavalcade des borées, la furie jongla entre rétrécissement et prolongement de ses bras meurtris, singeant peu ou prou des montagnes russes selon sa folle volonté. Urzupha aux commandes, le pauvre Nargulg dut subir l'agitation mère du tournis, en bon gaillard captif de ses cuisses lézardées de toutes parts. Quoique réduit par l'habile usage de sa force, le choc entre eux et la chaussée fut pour le moins pénible. Pour le moins, en effet, toutefois qu'en est-il réellement ? La barbare abîmée, fièrement suspendue depuis sa cordée déformatrice des tissures corporelles aux craquètements inécoutables, toisait le verdâtre renversé à même le carrelage de la voie. Alors qu'il se redressa malaisément sur ses chevilles esquintées, l'on était en mesure de constater l'amorce d'un émiettement au sommet de son plastron, le premier d'une lente désagrégation. En revanche, il tint le coup, bancal cela va de soi, et tout autant boiteux, rien que la régénération ne saurait corriger dans ce retour à la vie au pays de non-vie. L'anéantissement du beffroi, bel artiste anonyme, encore un de ces ennemis du Bien qui exhalait dans son trépas tonitruant un immense nuage de poussière. Quand les vapeurs empoisonnées possédaient alors les rues, les venelles, c'est tout un quartier réduit au sursaut qui étraignait l'opacité jusque dans les moindres recoins. Ne percevant plus leurs ombres, le couple d'orcs gagnait à se retrouver, ensuite, l'ouïe aux aguets, ils s'orientèrent dans cette atmosphère démesurément grise, grâce aux bruyantes moqueries de Kar'ath. Qu'adviendrait-il de ce récit, sans démon pour s'en gausser ? Un rythme malheureux tonnait la déambulation des orcs en perditions, le sol butait les semelles crasses jusqu'à ce que, enfin, ils présentèrent sans mot dire leur laideur tramée de plaies à l'oni bel et bien retrouvé, entier de surcroît, bravo mec. Ici une joue percée d'une plaie à vif, là un fragment d'épaule épluchée, rougie, puis tout ailleurs, il y avait surabondance de meurtrissures diffuseuses de sèves infectes, quel spectacle lamentable mes dégénérés offrirent aux mirettes d'ébènes de leur camarade.
Le triste obstacle du cumulus terrestre repoussait le velours de l'azur source de lumière, l'ordre sourd d'immobilisme coinçait donc nos triples planqués dans l'ombre d'une bicoque termitière, bienheureuse d'abriter nos pas si joyeux lurons. L'on ne s'étonnerait nullement de les observer profiter d'une maigre pause, l'outre au bec, la gorge arrosée, et puis, la tiédeur passagère fut, quoiqu'en pensait Urzupha, une hôtesse réconfortante céans la cité pénible. Faut bien souffler à un moment hein, surtout après avoir surexploité les fréquences cardiaques comme jamais.
Lorsque le temps eut raison des grains cafardeux, des chagrins du beffroi aux larmes poudreuses couvrant la reptation subclaquante, ceux-là de la race des massacreurs renoncèrent à la pisée, s'abandonnant ainsi aux lueurs du firmament tracé d'espoir, à plus forte raison maintenant que la Grande rue des Forges leur ouvrait les bras. Les monuments livides des macchabées gonflaient les glas de ses gorges maladives de toute à l'heure, seulement, l'objet de leur destination paraissait plus calme, diantrement moins menaçant parce que déchargé des dépouilles cauchemardesques. Comme c'est étrange, on en faisait tout un foin de cette satanée rue à la con, alors pourquoi ? Pourquoi l'absence d'un comité d'accueil ? L'unique et très notable détail fut que la rue portait bien son nom, en dépit de la dévastation généralisée, l'on savait reconnaître les rangées de forges aux prises avec Morphée.
Subitement, une note stridente sifflait la halte au trio planté en lisière de la venelle détruite, dès lors fit son apparition une silhouette sise en hauteur victime de nictations décalées, aux billes oculaires toutes bonnement nimbées du pâle aurore pétrit de trépassement, après la stupeur, la petite créature bondit de son siège toituré d'arrogance dans une cabriole grotesque. À la saison hiémale génitrice de l'atone dureté, le gobelin au menton glabre montrait son torse-nu tatoué à tous les étages des allégories du divinisme, de telle marnière qu'à la base de son cou poignait une croix latine d'encre indélébile éployée du thorax à l'abdomen. La vaste ampleur des contradictions gribouillait le curieux sybarite des marquage pléthoriques d'ordinaire non-admis chez les ascètes, et il avança paisiblement en direction des géants foutrement méfiants, d'ailleurs, je me permets une précision. Le gobelin zombi, bavard en outre, fut étrangement propre, contrairement à certains... Et regardez cette banane ! Entretenir une telle coiffure châtaine dans ces conditions, on était en droit de questionner un probable miracle à l'œuvre.
Les souliers enchantés du petit bonhomme aux oreilles d'elfes orangées, imposaient le silence à chacun de ses déplacements, ou alors fut-il trop léger pour que n'émanait de monsieur quelques discrets bruits de pas. À creuser, ou pas. Enfin, bon droitier, le bras porteur d'une sublime vierge en marquage, héraut de sa superbe, la Sainte Dame pointait le ciel de ses pupilles d'innocence ; ledit membre du court sur pattes apposait à son épaule une barre à mine de givre hyaline.
- Yooo ! Blaadnuix Ertel ici, ça branle quoi dans le coin ? Je vous ai bien vu rosser le méga asticot taleur ! Putain, l'enflure graillait nos gars, on n'savait plus circuler, eh ! Dit la voix énergique au timbre jeunot.
Urzupha doubla l'annonce de Dante, furieuse aux avants des colosses, elle vociféra, mûre afin d'en faire de la chaire à pâté, au mieux, ou un docile serviteur pour le pire.
- C'est MWA qui les pose les questions t'entends sale fils de PUTE ?!
Rapide comme l'éclair, le nabot excité par les tétines de la colère ointe d'adrénaline fleurant le vice, se rua à une vitesse incomparablement supérieure à celle de nos champions. Ainsi le tatoué percuta violemment du plat de sa tige rectangulaire la ceinture abdominale de l'affreuse psychopathe, cette dernière de valdinguer jusqu'à l'artère principale d'où ils vinrent, franchement assommée.
- Toi tu fermes ta gueule pétasse ! En taule c'est dans le cul que j'leur mettais aux salopes comme toi ! Dans le fion et bien profond ouais, tous les matins ! Avec du gravier !! Asséna-t-il, un glaviot à ses pieds d'achever le phrasé.
De retour au point de départ, le coléreux pianota du pouce son front ridé d'animosité, ce curieux sigle, "OCB" se révélait dans une police originale, un modeste tatouage en comparaison des multiples fresques religieuses du phénomène. Nargulg n'avait strictement rien comprit à la scène, tout allait trop vite pour suivre quoi que ce soit du regard, la sidération clouait le croyant dans l'apathie.
Alors Dante ? Tu y biglais quelque chose à ce bazar rocambolesque ? Un gobelin mort-vivant plus rapide que son ombre, renouant à l'instant avec le calme, te dardait de ses yeux globuleux, jaugeant ta réaction autant que celle de ton mauvais comparse.
- C'est quoi ça ?! On ne sait plus tenir ses femmes depuis la descente des divins ? Hmm ?
Mi-sérieux, mi-distrait par l'entrée des mortels sur le territoire de son gang de revenants, ce fichu gobelinard réveilla trois dizaines de zombies à la germination souterraine, très ordinaires à côté de lui certes, toutefois obéissants car emmaillotés du statisme. Fut-ce bien cela "l'emprise maléfique" dénoncée par le chevalier Renier ? J'espère bien. J'adorerai, mais ça reste à découvrir.
Brusques et irrégulières, les respirations opprimées par l'effort intimaient aux orcs de passer à l'arrêt, quand d'autre part, le promontoire engendré par le fléau coiffant la tour des mal loti, s'avérait être davantage le seuil d'une frontière au cruel dilemme nûment tranché par la fougue de l'oni valétudinaire, ce grand disparu de l'horizon. Et l'horizon vertigineux soupirait également de son vent glacial la babel, ainsi que les fronts moites de mes apatrides, soudain, germait au-dedans le ventre de l'adorateur une quiétude à nulle autre pareille. Chérir les Huit, souhaiter faciliter les promenades de la Providence, c'était aussi savoir dire "non" à l'instinct de survie lorsque la substance de l'épreuve mortelle s'impatientait. Lutter contre tout bon sens, n'est - ce pas le nectar de l'existence d'un combattant ? Sur ces entrefaites, l'homme destiné à l'errance braqua son visage grossier souillé de sang contre l'amas avide, flétrit à la faveur des talents du Très-Haut. L'essaim débile de prédateurs vomisseurs de bacchanal, souffrait des limitations d'un escalier aux balustrades délitées, par endroit ouvert sur le barathrum, certainement, Nargulg l'insensé bénéficiait d'un terrain à sa botte, alors, haussant la hache d'armes sans cérémonie, c'est une frappe horizontale qu'il arma de toute sa vigueur. La rage prenant le pas sur sa façade, l'impassibilité depuis longtemps éclipsée le fardait, finalement, de l'attendu défigurement générateur de chaos cacophonique. Le broyeur du mâle tâchait d'épandre les fluides et ossements de la nuée d'immortels ravagés, évidemment, tendre l'hostilité face à l'adversité d'une mouvance sans bout, accordait certes quelque gracieux répit sur l'injuste ensevelissement de l'ossature d'un beffroi en bonne voie pour choir, totalement. Le dôme d'azur solitaire épuré des nues obstruantes, laissait le Créateur surpasseur de sa voûte être l'observateur infatigable des millions de vies indignes, profitant sans effort de l'érection du sépulcre que Nargulg épousait de son âme durcie. La turbulence du mauvais sieur, en retour, réitéra, et contre l'épouvantement anthropophagique, c'est le marteau démesuré de sa hache d'armes qui s'en venait emboutir les carcasses enchâssées en ces murs spastiques, que saisissait la toile grandissante de tant et tant de veines muettes, quel éclatant prodrome inique du proche effondrement dessécheur d'existence, à l'orée du laraire insoupçonné. À l'interdit de reculer, lui le bourreau, à rien de croiser la glaise nécessaire à la migration d'un plan à l'autre avec fracas, lui l'inhumain au destin entre les paumes de déliquescence voulant échapper aux avachis sanguinolents, oublia la présence de sa favorite... Ou ancienne favorite... Urzupha la déglinguée du ciboulot, par suite, ils faisaient la paire permettez-moi de vous le dire.
Pendant que le vil bonhomme fauchait à tire-larigo comme pour repousser, du haut de son perchoir perfide, le fatidique repos éternel, la sauvagesse usa sans ménagement de son élasticité surréelle. Tant la pugnacité mortifère d'un Nargulg enfiévré jusqu'aux ongles, que l'appétence d'Urzupha à fuir prestement les caprices du cataclysme les prenant à la gorge, dressaient le mirage des âmes complémentaires. Pourries certes, mais étant donné le pétrin, c'était un bon début pour goûter le miel de la survie. Éprit de liberté, la femelle toute de haine rubiconde altéra son bras d'ancre jeté dans la vastitude du grand vide, l'omoplate insensible abreuvant l'entreprise disgracieuse, puis, lorsque le grappin de chair ensanglantée s'enracina à même une cheminée juchée par-delà les tuiles pentues, Urzupha ceintura l'infâme compagnon pour l'entraîner, avec elle, dans la chute sensationnelle ; ce départ inespéré précipita l'effondrement de l'édifice, emportant l'insupportable clique de revenants. Cependant, un malheur ne vient jamais seul, ainsi, l'approche douloureusement inévitable de l'atterrissage chambardait les poitrines de l'un comme de l'autre. Malgré les éclats de voix tantôt paniqués, tantôt hilares des bouchers aux tympans submergés d'interminables sibilances ; malgré l'hymne agonisant des myriades cadavéreuses sifflé par la cavalcade des borées, la furie jongla entre rétrécissement et prolongement de ses bras meurtris, singeant peu ou prou des montagnes russes selon sa folle volonté. Urzupha aux commandes, le pauvre Nargulg dut subir l'agitation mère du tournis, en bon gaillard captif de ses cuisses lézardées de toutes parts. Quoique réduit par l'habile usage de sa force, le choc entre eux et la chaussée fut pour le moins pénible. Pour le moins, en effet, toutefois qu'en est-il réellement ? La barbare abîmée, fièrement suspendue depuis sa cordée déformatrice des tissures corporelles aux craquètements inécoutables, toisait le verdâtre renversé à même le carrelage de la voie. Alors qu'il se redressa malaisément sur ses chevilles esquintées, l'on était en mesure de constater l'amorce d'un émiettement au sommet de son plastron, le premier d'une lente désagrégation. En revanche, il tint le coup, bancal cela va de soi, et tout autant boiteux, rien que la régénération ne saurait corriger dans ce retour à la vie au pays de non-vie. L'anéantissement du beffroi, bel artiste anonyme, encore un de ces ennemis du Bien qui exhalait dans son trépas tonitruant un immense nuage de poussière. Quand les vapeurs empoisonnées possédaient alors les rues, les venelles, c'est tout un quartier réduit au sursaut qui étraignait l'opacité jusque dans les moindres recoins. Ne percevant plus leurs ombres, le couple d'orcs gagnait à se retrouver, ensuite, l'ouïe aux aguets, ils s'orientèrent dans cette atmosphère démesurément grise, grâce aux bruyantes moqueries de Kar'ath. Qu'adviendrait-il de ce récit, sans démon pour s'en gausser ? Un rythme malheureux tonnait la déambulation des orcs en perditions, le sol butait les semelles crasses jusqu'à ce que, enfin, ils présentèrent sans mot dire leur laideur tramée de plaies à l'oni bel et bien retrouvé, entier de surcroît, bravo mec. Ici une joue percée d'une plaie à vif, là un fragment d'épaule épluchée, rougie, puis tout ailleurs, il y avait surabondance de meurtrissures diffuseuses de sèves infectes, quel spectacle lamentable mes dégénérés offrirent aux mirettes d'ébènes de leur camarade.
Le triste obstacle du cumulus terrestre repoussait le velours de l'azur source de lumière, l'ordre sourd d'immobilisme coinçait donc nos triples planqués dans l'ombre d'une bicoque termitière, bienheureuse d'abriter nos pas si joyeux lurons. L'on ne s'étonnerait nullement de les observer profiter d'une maigre pause, l'outre au bec, la gorge arrosée, et puis, la tiédeur passagère fut, quoiqu'en pensait Urzupha, une hôtesse réconfortante céans la cité pénible. Faut bien souffler à un moment hein, surtout après avoir surexploité les fréquences cardiaques comme jamais.
Lorsque le temps eut raison des grains cafardeux, des chagrins du beffroi aux larmes poudreuses couvrant la reptation subclaquante, ceux-là de la race des massacreurs renoncèrent à la pisée, s'abandonnant ainsi aux lueurs du firmament tracé d'espoir, à plus forte raison maintenant que la Grande rue des Forges leur ouvrait les bras. Les monuments livides des macchabées gonflaient les glas de ses gorges maladives de toute à l'heure, seulement, l'objet de leur destination paraissait plus calme, diantrement moins menaçant parce que déchargé des dépouilles cauchemardesques. Comme c'est étrange, on en faisait tout un foin de cette satanée rue à la con, alors pourquoi ? Pourquoi l'absence d'un comité d'accueil ? L'unique et très notable détail fut que la rue portait bien son nom, en dépit de la dévastation généralisée, l'on savait reconnaître les rangées de forges aux prises avec Morphée.
Subitement, une note stridente sifflait la halte au trio planté en lisière de la venelle détruite, dès lors fit son apparition une silhouette sise en hauteur victime de nictations décalées, aux billes oculaires toutes bonnement nimbées du pâle aurore pétrit de trépassement, après la stupeur, la petite créature bondit de son siège toituré d'arrogance dans une cabriole grotesque. À la saison hiémale génitrice de l'atone dureté, le gobelin au menton glabre montrait son torse-nu tatoué à tous les étages des allégories du divinisme, de telle marnière qu'à la base de son cou poignait une croix latine d'encre indélébile éployée du thorax à l'abdomen. La vaste ampleur des contradictions gribouillait le curieux sybarite des marquage pléthoriques d'ordinaire non-admis chez les ascètes, et il avança paisiblement en direction des géants foutrement méfiants, d'ailleurs, je me permets une précision. Le gobelin zombi, bavard en outre, fut étrangement propre, contrairement à certains... Et regardez cette banane ! Entretenir une telle coiffure châtaine dans ces conditions, on était en droit de questionner un probable miracle à l'œuvre.
Les souliers enchantés du petit bonhomme aux oreilles d'elfes orangées, imposaient le silence à chacun de ses déplacements, ou alors fut-il trop léger pour que n'émanait de monsieur quelques discrets bruits de pas. À creuser, ou pas. Enfin, bon droitier, le bras porteur d'une sublime vierge en marquage, héraut de sa superbe, la Sainte Dame pointait le ciel de ses pupilles d'innocence ; ledit membre du court sur pattes apposait à son épaule une barre à mine de givre hyaline.
- Yooo ! Blaadnuix Ertel ici, ça branle quoi dans le coin ? Je vous ai bien vu rosser le méga asticot taleur ! Putain, l'enflure graillait nos gars, on n'savait plus circuler, eh ! Dit la voix énergique au timbre jeunot.
Urzupha doubla l'annonce de Dante, furieuse aux avants des colosses, elle vociféra, mûre afin d'en faire de la chaire à pâté, au mieux, ou un docile serviteur pour le pire.
- C'est MWA qui les pose les questions t'entends sale fils de PUTE ?!
Rapide comme l'éclair, le nabot excité par les tétines de la colère ointe d'adrénaline fleurant le vice, se rua à une vitesse incomparablement supérieure à celle de nos champions. Ainsi le tatoué percuta violemment du plat de sa tige rectangulaire la ceinture abdominale de l'affreuse psychopathe, cette dernière de valdinguer jusqu'à l'artère principale d'où ils vinrent, franchement assommée.
- Toi tu fermes ta gueule pétasse ! En taule c'est dans le cul que j'leur mettais aux salopes comme toi ! Dans le fion et bien profond ouais, tous les matins ! Avec du gravier !! Asséna-t-il, un glaviot à ses pieds d'achever le phrasé.
De retour au point de départ, le coléreux pianota du pouce son front ridé d'animosité, ce curieux sigle, "OCB" se révélait dans une police originale, un modeste tatouage en comparaison des multiples fresques religieuses du phénomène. Nargulg n'avait strictement rien comprit à la scène, tout allait trop vite pour suivre quoi que ce soit du regard, la sidération clouait le croyant dans l'apathie.
Alors Dante ? Tu y biglais quelque chose à ce bazar rocambolesque ? Un gobelin mort-vivant plus rapide que son ombre, renouant à l'instant avec le calme, te dardait de ses yeux globuleux, jaugeant ta réaction autant que celle de ton mauvais comparse.
- C'est quoi ça ?! On ne sait plus tenir ses femmes depuis la descente des divins ? Hmm ?
Mi-sérieux, mi-distrait par l'entrée des mortels sur le territoire de son gang de revenants, ce fichu gobelinard réveilla trois dizaines de zombies à la germination souterraine, très ordinaires à côté de lui certes, toutefois obéissants car emmaillotés du statisme. Fut-ce bien cela "l'emprise maléfique" dénoncée par le chevalier Renier ? J'espère bien. J'adorerai, mais ça reste à découvrir.
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D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
Qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête avant de faire ce satané saut de l'ange ? Pas grand-chose de toute évidence, c'est souvent le cas lorsque l'instinct de survie prend le dessus sur l'esprit rationnel. Pensait-il sincèrement que cette toiture délabrée allait pouvoir soutenir son poids ? Quelle idée à la con, vraiment. Kar'ath a bien raison de se foutre de la gueule de l'Oni suicidaire, son corps massif encastré dans le plancher. Dante vient de faire une sacrée chute particulièrement risible si on veut être honnête et l'épée maudite a virevolté un moment dans les airs, la poigne du guerrier relâchant la pression autour du manche de son arme au moment où son casque en acier a tapé un peu trop fort sur la pierre. La lame noire s'est plantée d'elle-même dans du vieux mobilier en bois, à la manière d'Excalibur coincée dans la roche. Une épaule partiellement disloquée entre quelques autres contusions plus ou moins violentes, des os fragilisés et des muscles qui ne répondent plus. Douce régénération en ébullition et ô combien vitale lors des aventures de cet Oni qui a le don pour se mettre dans les emmerdes jusqu'au cou.
Le regard sombre levé vers le ciel dont il aperçoit vaguement la couleur bleutée à travers le gigantesque trou qu'il a creusé dans sa chute par son énorme derrière. Quelle ne fut pas sa surprise de voir le beffroi éventré, se décaler lentement mais sûrement de son emplacement d'origine en penchant dangereusement vers le sol. Sans pour autant comprendre comment cela a pu se produire, la tour s'effondre tout près de l'habitation dans laquelle Dante se repose actuellement. Profitant d'un spectacle son et lumière ou plutôt fracas et poussière en l'occurrence, se prendre l'énorme bâtiment dans la gueule pendant un instant de faiblesse aurait pour sûr, sceller son destin sur le Sekai. Fort heureusement, le beffroi a eu la prévenance de s'écraser sur d'autres habitations en emportant au passage la marée de morts-vivants qui poursuivait les trois tueurs. Un courant d'air et un nuage de fumée balayèrent le visage du chevalier errant amorphe. Quid des deux Orcs ? Il ne tarde pas à avoir sa réponse car entre ses toussotements incessants et les rires gras du maléfique Kar'ath qui décidément, s'est vu emporté dans un fou rire inarrêtable, Nargulg et Urzupha n'ont aucun mal à retrouver mon duo très peu complémentaire contrairement aux deux amants verdâtres. C'est avec brio qu'ils se sont échappés d'une situation désespérée et rien que pour ça, chapeau. Dante n'a malheureusement pas pu assister à la performance de ses compagnons mais il s'en remettra.
« On s'emmerde jamais avec vous, merci pour la barre de rire ! »
En parlant de s'en remettre, la pause s'impose. D'abord, parce qu'ils ne sont plus poursuivis par la horde mortifère et incontrôlable de ce bon X'o-Rath. Ensuite, les trois guerriers et Dante en tête de liste ont besoin de quelques minutes pour souffler et se remettre d'aplomb au moins pour pouvoir repartir à l'aventure dans de bonnes conditions. Un repos bien mérité qui en outre, permit à Dante de se hisser à nouveau sur ses deux jambes engourdies. Le temps de se désaltérer convenablement et de se remettre à marcher, extirpant sur le passage son épée d'un geste sec de son piètre piédestal. Maintenant qu'ils sont fins prêts à repartir, la Grande rue des Forges est toute proche et donc par extension, leur objectif de mission. Alors pas le temps de tergiverser, les trois tueurs se remettent en route sans trop traîner. Dans l'allée bien nommée, des dizaines de forges éteintes qui fut un temps, faisaient la fierté de toute une ville mais aussi de toute une nation. Les forges de Sancta sont réputées à travers le monde et ce n'est pas pour rien qu'elles ont été des cibles de choix lors du retour des Titans. Priver Shoumei et ses mortels de leur approvisionnement en armes de guerre, c'était plutôt malin. Mais l'histoire du Sekai n'est pas vraiment le centre d'intérêt de prédilection de ces guerriers. Ils n'ont eu que très peu de temps à consacrer à la contemplation de l'architecture car très vite interrompus par une nouvelle silhouette faisant son apparition.
Dante s'arrête un instant pour observer le gobelin à la peau pâle comme un cadavre, les yeux livides et la peau recouverte presque entièrement d'encre, quelques symboles religieux reconnaissables dans le tas. Putain mais c'est qui encore ce phénomène de foire ? En dehors de son apparence atypique et un torse nu trahissant un certain goût pour l'exhibitionnisme, quelque chose d'anormal se dégage de ce drôle de personnage. Une certaine prestance rare parmi ses congénères, il faut bien le reconnaître. Personnellement, je le trouve assez sympathique ce gaillard court sur pattes mais Dante reste malgré tout sur ses gardes car même dénué de tous préjugés, il est assez étonnant de voir un visage amical dans cette maudite Sancta. Prudence est mère de sûreté mais Urzupha n'est pas de cet avis et décide de prendre les devants en devançant mon Oni. Tiens, elle commençait à me manquer la déglingué du cerveau et une autre réaction m'aurait bien étonné de sa part.
Blaadnuix ne semble pas être aussi patient que Nargulg et Dante en ce qui concerne l'insupportable Urzupha, maîtresse des menaces et des insultes. Une seule, pas deux. D'une vitesse ahurissante et agissant avant même que Dante puisse réagir, la folle dingue se fait projeter sur plusieurs mètres en arrière jusqu'à rencontrer un élément du décor assez solide pour l'arrêter dans sa course effrénée. Bon, qu'on se le dise, elle l'a bien mérité. Ça lui apprendra à gueuler sur toutes les personnes qu'elle croise. Médusé par ce qu'il vient de se passer, Dante alterne entre Blaadnuix et Nargulg en interrogeant ce dernier du regard. L'incompréhension règne et finalement, le gobelin semble s'adresser à Dante. D'abord mutique, l'Oni daigne enfin prendre la parole en venant pointer Nargulg de son index pour appuyer ses paroles.
« C'est la sienne, de femme. »
Comme si ce n'était pas déjà évident et juste histoire de se désolidariser du comportement d'Urzupha la dégénérée. Ensuite, le gobelin colérique prouve l'existence de son gang malfaiteur en invoquant une tripotée de morts-vivants comme on en voit des milliers dans cette ville à la con. Encore un nécromancien, pour ne pas changer. Cela propulse instantanément ce satané gobelin dans la catégorie des "emmerdeurs de première". Entre lui et Ivasaar, qu'est-ce qu'ils ont tous à réveiller les morts d'un claquement de doigts ? Laissez-les donc dormir, bordel. Bref. La situation est bien mal embarquée comme bien souvent dans leurs aventures. Rien de nouveau sous le ciel bleu de Sancta.
« On nous a prévenu que les morts ont un comportement inhabituel dans le secteur et on nous a envoyé pour enquêter. »
« Ah ouais ? Putain ça me fait une belle jambe. Et donc ? »
Dante cligne des yeux avant de reporter son attention sur Nargulg. C'est vrai ça. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Mon Oni ne s'attendait pas vraiment à croiser un cadavre ambulant toujours doté d'une certaine forme d'intelligence, pas que ça change vraiment quelque chose en fait. Le Chevalier Renier a été très pointilleux sur le chemin à prendre pour rejoindre la Grande rue des Forges mais n'a pas été précis sur ce que les tueurs doivent faire sur place. En l'absence de Seagan, ce serait très étonnant que le Nouvel Ordre puisse agrandir son sanctuaire sacré jusqu'ici. En y repensant, il a aussi mentionné une histoire de convoi.
« Le Nouvel Ordre cherche à sécuriser cette route. »
Le gobelin semble réfléchir un moment, tapant frénétiquement du pied sur le sol. Il finit par se pencher pour attraper un petit caillou sur le sol qu'il frotte sur le sol pour faire une ligne à peu près droite comme pour délimiter une frontière.
« Ici, c'est mon quartier. C'est le boss qui fait sa loi et le patron, c'est moi. Vous êtes pas au courant ? Il y a un péage juste là. Si tu veux passer, il faut payer. Les affaires sont les affaires, m'voyez ? Mais je vous aime bien vous deux, vous m'avez débarrassé de l'asticot dégueulasse tout à l'heure. Alors j'veux bien vous faire une petite réduction. J'suis sympas hein ? Par contre, l'autre connasse si je la revois, je lui arrache la tête avec les dents ! »
Ça a le mérite d'être clair. Dante semble songeur face à cette surprenante proposition mais c'est peu probable que le Nouvel Ordre daigne négocier avec un criminel. Renier ne sera pas très content si les tueurs reviennent les mains vides, n'est-ce pas ? Puis, il en va de la sécurité des réfugiés qui cherchent à rejoindre Sancta mais aussi des convois d'armes et de nourritures absolument vitales pour la pérennité de cet endroit. Prenant une grande inspiration, Dante réajuste la force de ses doigts autour du manche de son épée. Il n'a jamais été très bon pour négocier, de toute façon. Il est bien plus efficace lorsqu'il faut cogner. L'Oni observe les morts-vivants sous le contrôle de la Liche-Gobelin. Il y a pas mal de monde mais honnêtement, ils ont vu pire dans les Rôcheuses. En comparaison, la milice privée d'Ivasaar était une menace bien plus importante par contre, ce serait une grave erreur que de sous-estimer Blaadnuix. Ils savent déjà qu'il est capable de réveiller les morts et de se déplacer bien plus rapidement que nos protagonistes.
« J'ai une autre proposition. »
Instantanément, deux morts-vivants s'effondrent sur le sol alors que leurs têtes sont fauchés d'un coup sec par la lame noire de Dante.
« Va jouer ailleurs et peut-être que je te laisserai la vie sauve. »
CENDRES
Le regard sombre levé vers le ciel dont il aperçoit vaguement la couleur bleutée à travers le gigantesque trou qu'il a creusé dans sa chute par son énorme derrière. Quelle ne fut pas sa surprise de voir le beffroi éventré, se décaler lentement mais sûrement de son emplacement d'origine en penchant dangereusement vers le sol. Sans pour autant comprendre comment cela a pu se produire, la tour s'effondre tout près de l'habitation dans laquelle Dante se repose actuellement. Profitant d'un spectacle son et lumière ou plutôt fracas et poussière en l'occurrence, se prendre l'énorme bâtiment dans la gueule pendant un instant de faiblesse aurait pour sûr, sceller son destin sur le Sekai. Fort heureusement, le beffroi a eu la prévenance de s'écraser sur d'autres habitations en emportant au passage la marée de morts-vivants qui poursuivait les trois tueurs. Un courant d'air et un nuage de fumée balayèrent le visage du chevalier errant amorphe. Quid des deux Orcs ? Il ne tarde pas à avoir sa réponse car entre ses toussotements incessants et les rires gras du maléfique Kar'ath qui décidément, s'est vu emporté dans un fou rire inarrêtable, Nargulg et Urzupha n'ont aucun mal à retrouver mon duo très peu complémentaire contrairement aux deux amants verdâtres. C'est avec brio qu'ils se sont échappés d'une situation désespérée et rien que pour ça, chapeau. Dante n'a malheureusement pas pu assister à la performance de ses compagnons mais il s'en remettra.
« On s'emmerde jamais avec vous, merci pour la barre de rire ! »
En parlant de s'en remettre, la pause s'impose. D'abord, parce qu'ils ne sont plus poursuivis par la horde mortifère et incontrôlable de ce bon X'o-Rath. Ensuite, les trois guerriers et Dante en tête de liste ont besoin de quelques minutes pour souffler et se remettre d'aplomb au moins pour pouvoir repartir à l'aventure dans de bonnes conditions. Un repos bien mérité qui en outre, permit à Dante de se hisser à nouveau sur ses deux jambes engourdies. Le temps de se désaltérer convenablement et de se remettre à marcher, extirpant sur le passage son épée d'un geste sec de son piètre piédestal. Maintenant qu'ils sont fins prêts à repartir, la Grande rue des Forges est toute proche et donc par extension, leur objectif de mission. Alors pas le temps de tergiverser, les trois tueurs se remettent en route sans trop traîner. Dans l'allée bien nommée, des dizaines de forges éteintes qui fut un temps, faisaient la fierté de toute une ville mais aussi de toute une nation. Les forges de Sancta sont réputées à travers le monde et ce n'est pas pour rien qu'elles ont été des cibles de choix lors du retour des Titans. Priver Shoumei et ses mortels de leur approvisionnement en armes de guerre, c'était plutôt malin. Mais l'histoire du Sekai n'est pas vraiment le centre d'intérêt de prédilection de ces guerriers. Ils n'ont eu que très peu de temps à consacrer à la contemplation de l'architecture car très vite interrompus par une nouvelle silhouette faisant son apparition.
Dante s'arrête un instant pour observer le gobelin à la peau pâle comme un cadavre, les yeux livides et la peau recouverte presque entièrement d'encre, quelques symboles religieux reconnaissables dans le tas. Putain mais c'est qui encore ce phénomène de foire ? En dehors de son apparence atypique et un torse nu trahissant un certain goût pour l'exhibitionnisme, quelque chose d'anormal se dégage de ce drôle de personnage. Une certaine prestance rare parmi ses congénères, il faut bien le reconnaître. Personnellement, je le trouve assez sympathique ce gaillard court sur pattes mais Dante reste malgré tout sur ses gardes car même dénué de tous préjugés, il est assez étonnant de voir un visage amical dans cette maudite Sancta. Prudence est mère de sûreté mais Urzupha n'est pas de cet avis et décide de prendre les devants en devançant mon Oni. Tiens, elle commençait à me manquer la déglingué du cerveau et une autre réaction m'aurait bien étonné de sa part.
Blaadnuix ne semble pas être aussi patient que Nargulg et Dante en ce qui concerne l'insupportable Urzupha, maîtresse des menaces et des insultes. Une seule, pas deux. D'une vitesse ahurissante et agissant avant même que Dante puisse réagir, la folle dingue se fait projeter sur plusieurs mètres en arrière jusqu'à rencontrer un élément du décor assez solide pour l'arrêter dans sa course effrénée. Bon, qu'on se le dise, elle l'a bien mérité. Ça lui apprendra à gueuler sur toutes les personnes qu'elle croise. Médusé par ce qu'il vient de se passer, Dante alterne entre Blaadnuix et Nargulg en interrogeant ce dernier du regard. L'incompréhension règne et finalement, le gobelin semble s'adresser à Dante. D'abord mutique, l'Oni daigne enfin prendre la parole en venant pointer Nargulg de son index pour appuyer ses paroles.
« C'est la sienne, de femme. »
Comme si ce n'était pas déjà évident et juste histoire de se désolidariser du comportement d'Urzupha la dégénérée. Ensuite, le gobelin colérique prouve l'existence de son gang malfaiteur en invoquant une tripotée de morts-vivants comme on en voit des milliers dans cette ville à la con. Encore un nécromancien, pour ne pas changer. Cela propulse instantanément ce satané gobelin dans la catégorie des "emmerdeurs de première". Entre lui et Ivasaar, qu'est-ce qu'ils ont tous à réveiller les morts d'un claquement de doigts ? Laissez-les donc dormir, bordel. Bref. La situation est bien mal embarquée comme bien souvent dans leurs aventures. Rien de nouveau sous le ciel bleu de Sancta.
« On nous a prévenu que les morts ont un comportement inhabituel dans le secteur et on nous a envoyé pour enquêter. »
« Ah ouais ? Putain ça me fait une belle jambe. Et donc ? »
Dante cligne des yeux avant de reporter son attention sur Nargulg. C'est vrai ça. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Mon Oni ne s'attendait pas vraiment à croiser un cadavre ambulant toujours doté d'une certaine forme d'intelligence, pas que ça change vraiment quelque chose en fait. Le Chevalier Renier a été très pointilleux sur le chemin à prendre pour rejoindre la Grande rue des Forges mais n'a pas été précis sur ce que les tueurs doivent faire sur place. En l'absence de Seagan, ce serait très étonnant que le Nouvel Ordre puisse agrandir son sanctuaire sacré jusqu'ici. En y repensant, il a aussi mentionné une histoire de convoi.
« Le Nouvel Ordre cherche à sécuriser cette route. »
Le gobelin semble réfléchir un moment, tapant frénétiquement du pied sur le sol. Il finit par se pencher pour attraper un petit caillou sur le sol qu'il frotte sur le sol pour faire une ligne à peu près droite comme pour délimiter une frontière.
« Ici, c'est mon quartier. C'est le boss qui fait sa loi et le patron, c'est moi. Vous êtes pas au courant ? Il y a un péage juste là. Si tu veux passer, il faut payer. Les affaires sont les affaires, m'voyez ? Mais je vous aime bien vous deux, vous m'avez débarrassé de l'asticot dégueulasse tout à l'heure. Alors j'veux bien vous faire une petite réduction. J'suis sympas hein ? Par contre, l'autre connasse si je la revois, je lui arrache la tête avec les dents ! »
Ça a le mérite d'être clair. Dante semble songeur face à cette surprenante proposition mais c'est peu probable que le Nouvel Ordre daigne négocier avec un criminel. Renier ne sera pas très content si les tueurs reviennent les mains vides, n'est-ce pas ? Puis, il en va de la sécurité des réfugiés qui cherchent à rejoindre Sancta mais aussi des convois d'armes et de nourritures absolument vitales pour la pérennité de cet endroit. Prenant une grande inspiration, Dante réajuste la force de ses doigts autour du manche de son épée. Il n'a jamais été très bon pour négocier, de toute façon. Il est bien plus efficace lorsqu'il faut cogner. L'Oni observe les morts-vivants sous le contrôle de la Liche-Gobelin. Il y a pas mal de monde mais honnêtement, ils ont vu pire dans les Rôcheuses. En comparaison, la milice privée d'Ivasaar était une menace bien plus importante par contre, ce serait une grave erreur que de sous-estimer Blaadnuix. Ils savent déjà qu'il est capable de réveiller les morts et de se déplacer bien plus rapidement que nos protagonistes.
« J'ai une autre proposition. »
Instantanément, deux morts-vivants s'effondrent sur le sol alors que leurs têtes sont fauchés d'un coup sec par la lame noire de Dante.
« Va jouer ailleurs et peut-être que je te laisserai la vie sauve. »
CENDRES
Invité
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Les pousses de scélératesses germèrent comme des coquelicots faisant l'annonce de la belle saison, pourtant, point de berceau chaleureux par temps de froidure, qu'ici ou là naquit des traîtres fondements de terres et de pierres un convoi d'inanimés. La belle Sancta ouvrait ses bras de ravage au tout-venant, qu'incombait alors aux divinistes d'en pourfendre les armées squelettiques déchargeant leur bile intarissable en d'intempestifs roulements de facondes inintelligibles ; la mort aux maints visages secs ne recelait de rien, sa funeste quête dirigeant tour à tour son attente sur le démon des rocheuses, et sur l'autre. Le premier, volubile, s'élançait sur la scène des jaseries avec un gobelin immortel pour compagnie, pendant que l'autre, orc de sang noircit du mauvais rouge, soulevait une pointe de sagacité à l'aune d'une grappe de questionnements phagocytée dans le suc du mutacisme. "Et s'il y en avait d'autres doués de parole, comme Blaadnuix ?" Se demanda le borgne. "Pourquoi cette sale race motivée par l'appât du gain, s'applique à maintenir une activité dans cette ville ?" Encore une interrogation florissante sous le cortex cérébral ; qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? Las, mener l'enquête à même le terreau mortel de la sauvagerie gloutonne n'était pas une mince affaire, pour celui qui n'avait rien d'un détective, loin s'en faut, car le temps jouait contre eux, quelle folie de s'attarder en territoire extrêmement hostile. Dès lors, plutôt que de feindre un rôle de flic improbable, le barbare roula de l'orbe ophtalmique par-delà le ferment infect et nidoreux en quête de la mauvaise. L'épais rideau méphitique séparait celle dont la gueule graissée de souillures, accouchait d'une vomissure à l'instar d'une flache sirupeuse constellée de grumeaux, un signe avant-coureur d'un corps dysfonctionnel en proie à la cascatelle de tremblements charnels s'opposant au redressement de l'infâme femelle. Consciente, quoique sonnée, le vilain inactif voyait dans la plus estourbie des vilaines isolée, l'aurore d'un affrontement pénible ; l'inénarrable Blaadnuix Ertel, gobelin de merde indubitablement, néanmoins terriblement vif, nerveux et à la dextérité évidente - surprenant de la part d'un déjà mort - incarnait une ixième épreuve au survol d'une accalmie précédent l'inévitable ouragan frénétique de la géhenne. Car la voix ouvragée du plus fin des verbes, ne saurait réfréner dans sa camisole de force, tressée d'élocution, tant l'appel que le devoir des guerriers. L'appel, celui du combat qu'on ne refusait jamais ; le devoir, celui de liquider ce que le sieur Renier avait si doctement désigné comme un mal grondant sous les vestiges de la Grande rue des Forges. Nullement leur intimait-on l'ordre de fricoter avec une ancienne figure de la pègre locale, aux antipodes de cette saugrenuité perdurait tout bonnement un but aussi clair que le jour, macabre à l'instar de la ville sombre ayant troquée ses richesses, ses gerbes d'escarbilles emballées d'incandescence par-dessus les foyers du forgeage, pour des monticules de charognes ici ou là pareilles à des tertres funéraires ne pouvant contenir l'errance de leurs mouvances putrides.
Ici, ou là, çà et là dans ce nulle part somnolent aux prises avec la lumière du haut, les ténèbres du bas, le seul gus à cornes observable à des lieues à la ronde rompit la matière torpide, laquelle étant passée au fil de l'épée au terme d'une répartie belliqueuse. La virette aux deux faces, bordées de bicoques amers contemplants la mer d'âmes damnées, s'envasait en réaction à l'amorce de l'action hostile. Les morts dressés les bras au-devant, chargèrent la fatalité naturellement, comme si leur maître lâchait la bride à sa horde gémissante de bouches impatientes.
Blaadnuix, fier petit père d'une entreprise criminelle touche-à-tout, véritablement bénit par le Meilleur Faucheur. Blaadnuix, banal immortel similaire à tant d'autres largement décrit au fil de nos scribouillages, quand bien même le dotait-on du don de parole. Me contredisant d'une ligne à l'autre, j'affirme vertement qu'il n'était pas de ces gobelins ordinaires, en vérité mon pote, je peine à l'estimer inférieur à la wyverne abattue auparavant.
Aussi étonnant que cela paraisse, il y avait plusieurs fins possibles à cette fâcheuse affaire, pourtant, connaissant les penchants de nos types pour tout résoudre par la force, celle-ci était probablement la plus prévisible, soit.
Pendant que la rue s'unit au raffut propre à l'exercice de la violence, tandis que nos combattants, encore trop vivants pour l'insipide contrée, allèrent de taillades en taillades pour se frayer un chemin dans la masse émaciée froissant les pans pierreux adjacents ; l'indécelable silhouette de Blaadnuix jouait de discrétion à l'écart du tumulte, car un gobelin, aussi excentrique fut-il, passait dès lors totalement inaperçu, n'y voyez rien d'anormal puisque la situation forçait cet état de fait que cela lui plut ou non. Plutôt que d'en profiter pour se carapater ou jongler entre vice puis fourberie, le pâlot gobelinaud toujours torse nu - décidément - plia à sa volonté l'arcane invocatrice, tout à coup un brûle-gueule dès à présent allumé se juchait sur le bec du tout tatoué. Gonflant ses joues d'encres dans un premier temps, l'essor fumeux faisait son nid entre la langue et le palais de la courte créature verte, cette dernière de chasser les capiteux aromates d'épices de la bouche, un don bienvenu en l'immonde Sancta à n'en point douter.
- Frérot... Soudain, l'ombre cramponnée aux arrières du criminel articulait une forme suspecte, une masse humanoïde teinte d'onyx d'éclore subrepticement, elle surpassait maintenant l'envergure de l'invocateur.
- Je sais ce que tu vas demander. Une contorsion de badigoinces plus loin, la voix masculine survivait aux échos de la lutte dévastant leurs dizaines de soldats zombis.
- Haden. Qu'il lâche ses petites chattes reikoises et s'ramène fissa...
- Je parie qu'il campe sur ses combats de lycanthropes. Interrompit l'obscure entité.
- On a d'autres genres de clébards à dresser, là maintenant. Ajouta Blaadnuix, incommodé.
- J'y vais, j'y vais. Et l'ombre mystérieuse s'évapora en une myriade de granules, soufflée par le zéphyr.
Blaadnuix Ertel, fut cet homme parfaitement confiant en ses compétences, malheureusement pour ses adversaires, il avait la fâcheuse tendance à toujours envisager le pire scénario possible. Présentement, le spectre de l'improbable défaite écorchait la psyché du manieur de barre à mine, duquel on n'apercevait plus la bouffarde, éclipsée elle aussi.
N'ayant plus de temps à perdre, toisant l'essaim cireux flanchant sous les assauts des mastodontes, sa capacité d'invocation l'emmitonna d'un pourpoint marron plâtré en sus d'une cuirasse de cuir, ocellée de rouge comme de gris. Terminé le partage des figurations religieuses colorant la façade supérieure du malfaiteur, d'autre part, la tyrannie du chaos ainsi que le fétichisme du conflit celaient l'indécouvrable panorama dorsal mettant à l'honneur les Gardiens inimaginables, ornementés tant de spectres informes que de quantités sibyllines d'entités fuligineuses. Assurément, aucun des trois zigotos, aussi pugnaces furent-ils, ne méritaient d'en voir davantage, pauvres cons... Blaadnuix vous offrait une porte de sortie - si ce n'est plus - et en retour vous osâtes le menacer ? Après leur piètre prestation dans les rocheuses, nous étions en droit d'espérer plus de leur part, foutaises, c'est croire qu'ils avaient mieux à proposer. Résultat, Urzupha en bavait des ronds de chapeau loin du duo, ah qu'il avait bonne mine le suprémacisme orc ! Grosse dinde.
L'instinctive impulsion du nabot maléfique consolida sa barre à mine, un surplus glacé enveloppé d'un frimas inédit étoilait les contours de l'arme renforcée d'un afflux occulte. Un regard embrasé de haine écoulait hors de ses paupières une animosité intégrale, plus grande que l'inimitié du peuple pour Gunnhildr, vieille pute et régente de feu Shoumeï. Sérieusement, quelle idée à la con de placer à la tête du pays une conne d'athée, et oui le gobelin avait la dent dure contre elle, comme beaucoup d'autres, il ne faisait pas exception et il avait bien raison.
En tout cas, les géants adverses n'ayant que trop broyés de crânes à coup de boutoir furieux, l'amas de morts agglutinés devint un maillage éparpillé qu'ils piétinèrent sans ménagement. Des mottes d'inertes choses livides pour terrain trompeur, Blaadnuix refusait de leur allouer l'opportunité d'une observation poussée, en dépit de la persistance de ses zombis perdus dans leurs tentatives d'encombrer de morsures les deux tas de muscles. Soudain, la formation de sa pelisse fuligineuse terminée, le gobelin s'épargna d'imiter Ivasaar qui, contrairement à ce dernier, se savait homme d'action plus que de contemplation vite lassante. Et puis, le nabot était fin prêt pour en découdre.
- Ce sera autre chose que l'asticot, tas de burnes. Marmonna-t-il pour lui-même, conscient qu'avec tout ce boucan apothéotique, hausser la voix serait futile.
Au commencement, l'esquisse d'un rictus griffona sa trogne, ensuite la course folle effaçait le gus riquiqui de l'horizon, purement et simplement emporté par une vitesse supraluminique, le gobelin pénétra un univers fait d'invisible, puisque insurpassable en matière de supervitesse, lui le minus et frêle menace lointaine d'avant, afficha sa splendide mèche taillée en banane au-devant d'un Nargulg prit au dépourvu, aveugle à cette réalité cherchant à le faucher, parce que l'exécrable colosse s'efforça de meurtrir les faiblards agonisants, défonçant une bâtisse en passant, mais dépassé par la célérité du bandit blafard, sa guibolle céda instantanément. Que pouvait bien stopper une jambière d'acier ? Que dalle. Face à l'élan surpuissant conjugué à la tige givrée, la protection passa de métal à confettis générés à la suite d'un choc assourdissant.
Si Blaadnuix demeurait en retrait jusqu'alors, ce n'était pas pour se donner un genre, ou étaler une quelconque aura d'assurance comme le ferait tout débile sûr de lui. En dépit de ses airs d'histrion hurluberlu, dessous cette couche ostentatoire de tatouages, aucunement ne cessa-t-il de jauger l'ennemi. L'on voyait précédemment un petit gars se la raconter avec sa pipe et son tabac, en vérité monsieur repérait déjà le fardeau d'une boiterie encombrant mon Nargulg depuis l'escapade du beffroi. Appuyer là où ça fait mal, l'offensive du gobelin ne saurait être mieux résumée.
Rotule et cheville sévèrement endommagées, l'orc tomba à la renverse sans crier gare, embrassant la bourbe frigorifique à l'instar de ces rampants en quête de sa cervelle, pendant que Nargulg n'eut plus que sa grogne et la force de ses bras pour s'en prémunir, c'était déjà pas mal.
Quant à Urzupha... Et bien nous nous pencherons sur son cas au prochain épisode. Je n'allais pas étaler son incapacité à se relever, sa haine, ses bobos et tout le toutim sur quarante lignes. Par contre, je me mets totalement à la place de Kar'ath, quel énorme kiff.
Ici, ou là, çà et là dans ce nulle part somnolent aux prises avec la lumière du haut, les ténèbres du bas, le seul gus à cornes observable à des lieues à la ronde rompit la matière torpide, laquelle étant passée au fil de l'épée au terme d'une répartie belliqueuse. La virette aux deux faces, bordées de bicoques amers contemplants la mer d'âmes damnées, s'envasait en réaction à l'amorce de l'action hostile. Les morts dressés les bras au-devant, chargèrent la fatalité naturellement, comme si leur maître lâchait la bride à sa horde gémissante de bouches impatientes.
Blaadnuix, fier petit père d'une entreprise criminelle touche-à-tout, véritablement bénit par le Meilleur Faucheur. Blaadnuix, banal immortel similaire à tant d'autres largement décrit au fil de nos scribouillages, quand bien même le dotait-on du don de parole. Me contredisant d'une ligne à l'autre, j'affirme vertement qu'il n'était pas de ces gobelins ordinaires, en vérité mon pote, je peine à l'estimer inférieur à la wyverne abattue auparavant.
Aussi étonnant que cela paraisse, il y avait plusieurs fins possibles à cette fâcheuse affaire, pourtant, connaissant les penchants de nos types pour tout résoudre par la force, celle-ci était probablement la plus prévisible, soit.
Pendant que la rue s'unit au raffut propre à l'exercice de la violence, tandis que nos combattants, encore trop vivants pour l'insipide contrée, allèrent de taillades en taillades pour se frayer un chemin dans la masse émaciée froissant les pans pierreux adjacents ; l'indécelable silhouette de Blaadnuix jouait de discrétion à l'écart du tumulte, car un gobelin, aussi excentrique fut-il, passait dès lors totalement inaperçu, n'y voyez rien d'anormal puisque la situation forçait cet état de fait que cela lui plut ou non. Plutôt que d'en profiter pour se carapater ou jongler entre vice puis fourberie, le pâlot gobelinaud toujours torse nu - décidément - plia à sa volonté l'arcane invocatrice, tout à coup un brûle-gueule dès à présent allumé se juchait sur le bec du tout tatoué. Gonflant ses joues d'encres dans un premier temps, l'essor fumeux faisait son nid entre la langue et le palais de la courte créature verte, cette dernière de chasser les capiteux aromates d'épices de la bouche, un don bienvenu en l'immonde Sancta à n'en point douter.
- Frérot... Soudain, l'ombre cramponnée aux arrières du criminel articulait une forme suspecte, une masse humanoïde teinte d'onyx d'éclore subrepticement, elle surpassait maintenant l'envergure de l'invocateur.
- Je sais ce que tu vas demander. Une contorsion de badigoinces plus loin, la voix masculine survivait aux échos de la lutte dévastant leurs dizaines de soldats zombis.
- Haden. Qu'il lâche ses petites chattes reikoises et s'ramène fissa...
- Je parie qu'il campe sur ses combats de lycanthropes. Interrompit l'obscure entité.
- On a d'autres genres de clébards à dresser, là maintenant. Ajouta Blaadnuix, incommodé.
- J'y vais, j'y vais. Et l'ombre mystérieuse s'évapora en une myriade de granules, soufflée par le zéphyr.
Blaadnuix Ertel, fut cet homme parfaitement confiant en ses compétences, malheureusement pour ses adversaires, il avait la fâcheuse tendance à toujours envisager le pire scénario possible. Présentement, le spectre de l'improbable défaite écorchait la psyché du manieur de barre à mine, duquel on n'apercevait plus la bouffarde, éclipsée elle aussi.
N'ayant plus de temps à perdre, toisant l'essaim cireux flanchant sous les assauts des mastodontes, sa capacité d'invocation l'emmitonna d'un pourpoint marron plâtré en sus d'une cuirasse de cuir, ocellée de rouge comme de gris. Terminé le partage des figurations religieuses colorant la façade supérieure du malfaiteur, d'autre part, la tyrannie du chaos ainsi que le fétichisme du conflit celaient l'indécouvrable panorama dorsal mettant à l'honneur les Gardiens inimaginables, ornementés tant de spectres informes que de quantités sibyllines d'entités fuligineuses. Assurément, aucun des trois zigotos, aussi pugnaces furent-ils, ne méritaient d'en voir davantage, pauvres cons... Blaadnuix vous offrait une porte de sortie - si ce n'est plus - et en retour vous osâtes le menacer ? Après leur piètre prestation dans les rocheuses, nous étions en droit d'espérer plus de leur part, foutaises, c'est croire qu'ils avaient mieux à proposer. Résultat, Urzupha en bavait des ronds de chapeau loin du duo, ah qu'il avait bonne mine le suprémacisme orc ! Grosse dinde.
L'instinctive impulsion du nabot maléfique consolida sa barre à mine, un surplus glacé enveloppé d'un frimas inédit étoilait les contours de l'arme renforcée d'un afflux occulte. Un regard embrasé de haine écoulait hors de ses paupières une animosité intégrale, plus grande que l'inimitié du peuple pour Gunnhildr, vieille pute et régente de feu Shoumeï. Sérieusement, quelle idée à la con de placer à la tête du pays une conne d'athée, et oui le gobelin avait la dent dure contre elle, comme beaucoup d'autres, il ne faisait pas exception et il avait bien raison.
En tout cas, les géants adverses n'ayant que trop broyés de crânes à coup de boutoir furieux, l'amas de morts agglutinés devint un maillage éparpillé qu'ils piétinèrent sans ménagement. Des mottes d'inertes choses livides pour terrain trompeur, Blaadnuix refusait de leur allouer l'opportunité d'une observation poussée, en dépit de la persistance de ses zombis perdus dans leurs tentatives d'encombrer de morsures les deux tas de muscles. Soudain, la formation de sa pelisse fuligineuse terminée, le gobelin s'épargna d'imiter Ivasaar qui, contrairement à ce dernier, se savait homme d'action plus que de contemplation vite lassante. Et puis, le nabot était fin prêt pour en découdre.
- Ce sera autre chose que l'asticot, tas de burnes. Marmonna-t-il pour lui-même, conscient qu'avec tout ce boucan apothéotique, hausser la voix serait futile.
Au commencement, l'esquisse d'un rictus griffona sa trogne, ensuite la course folle effaçait le gus riquiqui de l'horizon, purement et simplement emporté par une vitesse supraluminique, le gobelin pénétra un univers fait d'invisible, puisque insurpassable en matière de supervitesse, lui le minus et frêle menace lointaine d'avant, afficha sa splendide mèche taillée en banane au-devant d'un Nargulg prit au dépourvu, aveugle à cette réalité cherchant à le faucher, parce que l'exécrable colosse s'efforça de meurtrir les faiblards agonisants, défonçant une bâtisse en passant, mais dépassé par la célérité du bandit blafard, sa guibolle céda instantanément. Que pouvait bien stopper une jambière d'acier ? Que dalle. Face à l'élan surpuissant conjugué à la tige givrée, la protection passa de métal à confettis générés à la suite d'un choc assourdissant.
Si Blaadnuix demeurait en retrait jusqu'alors, ce n'était pas pour se donner un genre, ou étaler une quelconque aura d'assurance comme le ferait tout débile sûr de lui. En dépit de ses airs d'histrion hurluberlu, dessous cette couche ostentatoire de tatouages, aucunement ne cessa-t-il de jauger l'ennemi. L'on voyait précédemment un petit gars se la raconter avec sa pipe et son tabac, en vérité monsieur repérait déjà le fardeau d'une boiterie encombrant mon Nargulg depuis l'escapade du beffroi. Appuyer là où ça fait mal, l'offensive du gobelin ne saurait être mieux résumée.
Rotule et cheville sévèrement endommagées, l'orc tomba à la renverse sans crier gare, embrassant la bourbe frigorifique à l'instar de ces rampants en quête de sa cervelle, pendant que Nargulg n'eut plus que sa grogne et la force de ses bras pour s'en prémunir, c'était déjà pas mal.
Quant à Urzupha... Et bien nous nous pencherons sur son cas au prochain épisode. Je n'allais pas étaler son incapacité à se relever, sa haine, ses bobos et tout le toutim sur quarante lignes. Par contre, je me mets totalement à la place de Kar'ath, quel énorme kiff.
Invité
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D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
La diplomatie c'est pas son fort mais voyons le bon côté des choses, Dante est un homme simple qui ne s'emmerde pas avec les détails. Non, cet Oni n'est pas du genre à tourner très longtemps autour du pot, il est plutôt du genre à l'exploser le pot, voyez ? Il ne fait ni dans la finesse, ni dans la retenue et encore moins quand on le provoque. De toute évidence, il n'a pas beaucoup apprécié son échange avec Blaadnuix. Ce petit microbe de gobelin a la langue bien pendue et les quelques centimètres qui manquent à son corps chêtif sont largement compensés par son arrogance démesurée et une sauvagerie sans nom. Petit mais hargneux comme on dit, cela décrit à merveille cet énergumène à la peau blafarde. Enfin, on papote mais pendant ce temps, Dante a déjà lancé les hostilités en étant bien suivi par Nargulg dans son initiative. Lui non plus n'est pas très doué pour causer. Beaucoup plus pour cogner, ça oui. Pourtant fort de leur nombre, les zombies se firent taillader en pièce dans une scène d'une rare violence. À coup d'épée du côté du cornu, à grand coup de hache du côté de l'orc barbare. L'écart de puissance est bien trop important pour que les zombies aient la moindre chance d'inquiéter les deux colosses mais le fait est que la marée putride en pleine effervescence est certainement le cadet de leurs soucis. Pris dans une mêlée sanglante, Dante a perdu de vue le gobelin criard qui en a profité pour se réfugier sur son perchoir, certainement en attendant le moment opportun pour fondre sur les protagonistes. C'est ce que font les méchants dans les films, ils envoient leurs sous-fifres se faire tuer avant de prendre les héros par surprise. Quelle indignité.
Et comme tout antagoniste qui se respecte, c'est exactement ce que fit Blaadnuix. Se préparer à casser des gueules et ses prochaines cibles étaient toutes désignées. Un moment d'inattention de Dante permit à ce satané gobelin de se frayer aisément un chemin dans son dos pour porter un coup ravageur dans la jambe de Nargulg dont la jambière vola en éclat tant le choc était important. Un bruit assourdissant d'acier qui se brise brutalement car la barre à mine givrée du gobelin grincheux n'était clairement pas à prendre à la légère et il venait de le prouver. Dante se retourna tout juste assez vite pour voir Nargulg se faire violemment balayé et tomber à la renverse, le sol comme seul amortisseur à sa lourde chute. L'éclat de rire colporteur de la malveillance incarnée en la personne de Kar'ath venant supplanter les échos mortifères des quelques zombies encore debout. Levant le bras vers le magnifique ciel bleu de Sancta, Dante se met à armer une violente frappe en abattant le tranchant de sa lame sur le petit nerveux à la coupe de cheveux ridicule. Autant dire qu'à défaut d'avoir atteint sa cible initiale, Dante n'a eu aucun mal à faire un trou dans le sol et même à faucher un énième zombie qui passait trop près. Malheureusement, Blaadnuix était rapide et agile. Bien plus que les deux guerriers, assurément. Dans son cas, sa vitesse surhumaine est autant un outil offensif que défensif. Simple constat que venait de se faire Dante et réalisant à quel point ils étaient dans la merde face à un adversaire aussi insaisissable.
Balayant une nouvelle fois le tranchant de sa lame en arc de cercle face à lui, l'Oni vient désarticuler une tripoter de morts-vivants qui tentaient de se jeter sur ce pauvre Nargulg pendant que le guerrier était au sol. Une chance que les invocations du gobelin ne sont pas aussi difficiles à toucher que le nécromancien. Avec tout ça, la petite milice des damnés a sévèrement perdu en effectif opérationnel et ne semble plus être une menace dans l'immédiat, contrairement à Blaadnuix qui n'est toujours pas réapparu après avoir esquivé le coup de Dante. En parlant de lui, le chevalier errant à la courtoisie de tendre le bras vers Nargulg pour l'aider à se relever le plus rapidement possible. Un geste amical qui n'ira pas jusqu'au bout car voilà tout ce qu'attendait cet enfoiré de Blaadnuix, un nouveau moment d'égarement et une faille dans la défense de Dante cette fois. À peine s'était-il penché vers Nargulg qu'il encaisse un violent coup de barre en fer givrée fusant à pleine vitesse dans le casque en acier qui, de la même façon que la jambière de Nargulg un peu plus tôt, vole en éclat sous le choc.
« Bouffe moi le gland, du con ! » Gueule-t-il en frappant le grand cornu.
Un énorme trou creusé au niveau de la joue, le coup résonne encore à travers sa sale caboche. Dante titube un moment sur le côté en s'écroulant honteusement sur le sol, complètement sonné par la frappe magistrale du gobelin. Objectivement, c'était un sacré home run. Incapable de se remettre tout de suite sur ses deux jambes, les idées se mettent à se multiplier dans l'espoir d'en trouver une qui lui sera utile pour mettre la main sur Blaadnuix. Qu'on se le dise, il ne lui en faut pas plus d'une seule. Blaadnuix est plus rapide et plus agile, c'est un fait. Imprévisible, de surcroît. Pourtant, il suffirait d'une infime erreur pour perdre la vie face à des colosses comme eux. Peut-être que Blaadnuix a encore de la réserve mais soyons sérieux, c'est peu probable qu'il puisse encaisser un coup de hache assené de toutes ses forces par ce bon Nargulg. Même Dante n'en serait pas capable. Alors voilà le plan, ils ont besoin de pousser Blaadnuix à la faute. Ce gobelin imbu de sa personne semble très prompt à se laisser submerger par ses sentiments en dépit de sa réflexion. Très bien admettons, ils ont donc un coup à jouer. Comment on fait maintenant ? Bah absolument aucune putain d'idée.
« Bon alors, c'est tout ? Vous faîtes une sacrée équipe de branleurs, vous trois ! »
Agaçant petit vicelard de gobelin mais c'est la dure réalité de la chose. Ivasaar était un lâche aux pouvoirs hors du commun, également bien supérieur à nos protagonistes et pourtant, il a perdu la vie dans les Rôcheuses. Concours de circonstances ainsi qu'un peu de chance, c'est vrai. Mais tout de même, cela reste une sacrée prouesse à notifier dans le palmarès de mon Dante juste à côté de sa victoire contre la wyverne. De quoi remplir un CV si un jour il quitte le Nouvel Ordre et cherche du boulot ailleurs. C'est pas trop mal ? On a vu pire, franchement. De plus, il ne serait pas contre de rajouter ce satané gobelin à son tableau de chasse déjà assez impressionnant. Faut-il encore mettre la main sur cet enfoiré et ça, c'est une autre paire de manches. Finalement, Dante parvient à se redresser et faire un tour sur lui-même à la recherche du vilain peau-vert. Pas Nargulg hein, lui c'est difficile de le rater. Sans prévenir, un nouveau coup de barre à mine vient lui fracasser le genoux en le faisant tomber à nouveau en avant. Décidément, c'est pas sa journée. Il se rattrape de justesse en posant ses deux paumes de mains sur le sol, redressant la tête assez vite pour voir la sale trogne de Blaadnuix à quelques centimètres de son visage, lui infliger un violent coup de bâton dans le menton.
Cette histoire vire clairement à l'humiliation et ce pauvre Dante tombe à la renverse, le dos qui frappe lourdement sur le sol. L'Oni presque inconscient relâche son arme dans sa chute et ne semble plus faire le moindre mouvement. Le gobelin victorieux dans toute sa maléfique présence, jubile en grimpant sur le buste de l'Oni en s'armant de moqueries bien senties. Son talon noircie par la saleté et un manque d'hygiène évident, frappant en rythme sur le plastron en acier du chevalier vaincu. Plus par volonté d'humilier que de véritablement faire mal.
« Sale pisseuse ! Ça t'apprendra à tester le boss ! Ouais, ici on déconne pas avec Blaadnuix Ertel bande de petits merdeux ! J'espère que vous m'avez bien entendu les deux orcs parce que vous êtes les prochains ! »
Faut se rendre à l'évidence, Dante n'était pas de taille et il l'a compris à ses dépends. Qu'est-ce qu'il aurait pu faire face à l'autre flèche ? On le voit même pas arriver et il te colle une frappe à t'en déloger la mâchoire. Franchement, c'est clairement de la triche ! Tiens d'ailleurs, en parlant des deux orcs. Qu'est-ce qu'elle fout cette conne d'Urzupha ? Ce serait le bon moment pour arrêter de faire la sieste et venir aider les deux colosses parce qu'ils sont sacrément dans le pétrin. Enfin, Blaadnuix exulte une dernière fois en se détournant de l'Oni étalé sur le sol, un regard plein d'animosité tourné vers sa prochaine cible en la personne de Nargulg. Ouais, lui aussi va en prendre plein la gueule. En tout cas, c'est ce que pense le vil gobelin au moment où une poignée écrasante se saisit d'une de ses chevilles. Stupéfait, le gobelin tire sur sa jambe comme un forcené avant de se rendre compte que la main de Dante s'est solidement refermée par-dessus et croyez-moi, il n'a pas l'intention de le lâcher !
« Tu vas où ? On a pas fini, sale nabot. »
La voilà, l'erreur tant attendue. Voyez ? Suffisait de faire semblant de se faire latter la gueule et d'attendre le bon moment pour saisir une opportunité en or ! Tout était calculé depuis le début, Dante n'était pas vraiment en train de perdre... Je vous assure… Bref, peu importe ! Blaadnuix est incapable de se défaire de la prise de Dante et l'Oni vient de servir Blaadnuix à ses compagnons, sur un plateau d'argent. Il n'y a plus qu'à tendre la main pour se servir. Reste à savoir qui de Nargulg ou Urzupha viendra prendre son trophée ?
CENDRES
Et comme tout antagoniste qui se respecte, c'est exactement ce que fit Blaadnuix. Se préparer à casser des gueules et ses prochaines cibles étaient toutes désignées. Un moment d'inattention de Dante permit à ce satané gobelin de se frayer aisément un chemin dans son dos pour porter un coup ravageur dans la jambe de Nargulg dont la jambière vola en éclat tant le choc était important. Un bruit assourdissant d'acier qui se brise brutalement car la barre à mine givrée du gobelin grincheux n'était clairement pas à prendre à la légère et il venait de le prouver. Dante se retourna tout juste assez vite pour voir Nargulg se faire violemment balayé et tomber à la renverse, le sol comme seul amortisseur à sa lourde chute. L'éclat de rire colporteur de la malveillance incarnée en la personne de Kar'ath venant supplanter les échos mortifères des quelques zombies encore debout. Levant le bras vers le magnifique ciel bleu de Sancta, Dante se met à armer une violente frappe en abattant le tranchant de sa lame sur le petit nerveux à la coupe de cheveux ridicule. Autant dire qu'à défaut d'avoir atteint sa cible initiale, Dante n'a eu aucun mal à faire un trou dans le sol et même à faucher un énième zombie qui passait trop près. Malheureusement, Blaadnuix était rapide et agile. Bien plus que les deux guerriers, assurément. Dans son cas, sa vitesse surhumaine est autant un outil offensif que défensif. Simple constat que venait de se faire Dante et réalisant à quel point ils étaient dans la merde face à un adversaire aussi insaisissable.
Balayant une nouvelle fois le tranchant de sa lame en arc de cercle face à lui, l'Oni vient désarticuler une tripoter de morts-vivants qui tentaient de se jeter sur ce pauvre Nargulg pendant que le guerrier était au sol. Une chance que les invocations du gobelin ne sont pas aussi difficiles à toucher que le nécromancien. Avec tout ça, la petite milice des damnés a sévèrement perdu en effectif opérationnel et ne semble plus être une menace dans l'immédiat, contrairement à Blaadnuix qui n'est toujours pas réapparu après avoir esquivé le coup de Dante. En parlant de lui, le chevalier errant à la courtoisie de tendre le bras vers Nargulg pour l'aider à se relever le plus rapidement possible. Un geste amical qui n'ira pas jusqu'au bout car voilà tout ce qu'attendait cet enfoiré de Blaadnuix, un nouveau moment d'égarement et une faille dans la défense de Dante cette fois. À peine s'était-il penché vers Nargulg qu'il encaisse un violent coup de barre en fer givrée fusant à pleine vitesse dans le casque en acier qui, de la même façon que la jambière de Nargulg un peu plus tôt, vole en éclat sous le choc.
« Bouffe moi le gland, du con ! » Gueule-t-il en frappant le grand cornu.
Un énorme trou creusé au niveau de la joue, le coup résonne encore à travers sa sale caboche. Dante titube un moment sur le côté en s'écroulant honteusement sur le sol, complètement sonné par la frappe magistrale du gobelin. Objectivement, c'était un sacré home run. Incapable de se remettre tout de suite sur ses deux jambes, les idées se mettent à se multiplier dans l'espoir d'en trouver une qui lui sera utile pour mettre la main sur Blaadnuix. Qu'on se le dise, il ne lui en faut pas plus d'une seule. Blaadnuix est plus rapide et plus agile, c'est un fait. Imprévisible, de surcroît. Pourtant, il suffirait d'une infime erreur pour perdre la vie face à des colosses comme eux. Peut-être que Blaadnuix a encore de la réserve mais soyons sérieux, c'est peu probable qu'il puisse encaisser un coup de hache assené de toutes ses forces par ce bon Nargulg. Même Dante n'en serait pas capable. Alors voilà le plan, ils ont besoin de pousser Blaadnuix à la faute. Ce gobelin imbu de sa personne semble très prompt à se laisser submerger par ses sentiments en dépit de sa réflexion. Très bien admettons, ils ont donc un coup à jouer. Comment on fait maintenant ? Bah absolument aucune putain d'idée.
« Bon alors, c'est tout ? Vous faîtes une sacrée équipe de branleurs, vous trois ! »
Agaçant petit vicelard de gobelin mais c'est la dure réalité de la chose. Ivasaar était un lâche aux pouvoirs hors du commun, également bien supérieur à nos protagonistes et pourtant, il a perdu la vie dans les Rôcheuses. Concours de circonstances ainsi qu'un peu de chance, c'est vrai. Mais tout de même, cela reste une sacrée prouesse à notifier dans le palmarès de mon Dante juste à côté de sa victoire contre la wyverne. De quoi remplir un CV si un jour il quitte le Nouvel Ordre et cherche du boulot ailleurs. C'est pas trop mal ? On a vu pire, franchement. De plus, il ne serait pas contre de rajouter ce satané gobelin à son tableau de chasse déjà assez impressionnant. Faut-il encore mettre la main sur cet enfoiré et ça, c'est une autre paire de manches. Finalement, Dante parvient à se redresser et faire un tour sur lui-même à la recherche du vilain peau-vert. Pas Nargulg hein, lui c'est difficile de le rater. Sans prévenir, un nouveau coup de barre à mine vient lui fracasser le genoux en le faisant tomber à nouveau en avant. Décidément, c'est pas sa journée. Il se rattrape de justesse en posant ses deux paumes de mains sur le sol, redressant la tête assez vite pour voir la sale trogne de Blaadnuix à quelques centimètres de son visage, lui infliger un violent coup de bâton dans le menton.
Cette histoire vire clairement à l'humiliation et ce pauvre Dante tombe à la renverse, le dos qui frappe lourdement sur le sol. L'Oni presque inconscient relâche son arme dans sa chute et ne semble plus faire le moindre mouvement. Le gobelin victorieux dans toute sa maléfique présence, jubile en grimpant sur le buste de l'Oni en s'armant de moqueries bien senties. Son talon noircie par la saleté et un manque d'hygiène évident, frappant en rythme sur le plastron en acier du chevalier vaincu. Plus par volonté d'humilier que de véritablement faire mal.
« Sale pisseuse ! Ça t'apprendra à tester le boss ! Ouais, ici on déconne pas avec Blaadnuix Ertel bande de petits merdeux ! J'espère que vous m'avez bien entendu les deux orcs parce que vous êtes les prochains ! »
Faut se rendre à l'évidence, Dante n'était pas de taille et il l'a compris à ses dépends. Qu'est-ce qu'il aurait pu faire face à l'autre flèche ? On le voit même pas arriver et il te colle une frappe à t'en déloger la mâchoire. Franchement, c'est clairement de la triche ! Tiens d'ailleurs, en parlant des deux orcs. Qu'est-ce qu'elle fout cette conne d'Urzupha ? Ce serait le bon moment pour arrêter de faire la sieste et venir aider les deux colosses parce qu'ils sont sacrément dans le pétrin. Enfin, Blaadnuix exulte une dernière fois en se détournant de l'Oni étalé sur le sol, un regard plein d'animosité tourné vers sa prochaine cible en la personne de Nargulg. Ouais, lui aussi va en prendre plein la gueule. En tout cas, c'est ce que pense le vil gobelin au moment où une poignée écrasante se saisit d'une de ses chevilles. Stupéfait, le gobelin tire sur sa jambe comme un forcené avant de se rendre compte que la main de Dante s'est solidement refermée par-dessus et croyez-moi, il n'a pas l'intention de le lâcher !
« Tu vas où ? On a pas fini, sale nabot. »
La voilà, l'erreur tant attendue. Voyez ? Suffisait de faire semblant de se faire latter la gueule et d'attendre le bon moment pour saisir une opportunité en or ! Tout était calculé depuis le début, Dante n'était pas vraiment en train de perdre... Je vous assure… Bref, peu importe ! Blaadnuix est incapable de se défaire de la prise de Dante et l'Oni vient de servir Blaadnuix à ses compagnons, sur un plateau d'argent. Il n'y a plus qu'à tendre la main pour se servir. Reste à savoir qui de Nargulg ou Urzupha viendra prendre son trophée ?
CENDRES
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OCB. Otaehryn-Canaan-Blaadnuix. Un sigle pour trois prénoms, trois malfaiteurs à la tête d'un gang originairement enraciné en Sancta Ouest, là où l'étendue punaise de taudis et de bouges élaborait l'entrelac confus d'un macrocosme moulé par le feu des forges, l'onde de la pouillerie, l'estimable pentélique des temples scrutateurs des nombreux artisans miséreux. Actifs, mais pauvres, cette perspective d'un train-train quotidien misérable horrifiait Blaadnuix. Comment ?! Lui de la race des friqués, dernier du clan Ertel intégralement fauché par la dysenterie, dut accepter ce non-destin ?! "Je refuse ! Ma race tient le monde par les couilles, je n'ai qu'à me servir." Crut-il bon de penser. Le réseau familial s'étant effondré avant son huitième printemps, c'est entre les murs d'un quelconque orphelinat de la cité qu'ils tissèrent l'infrangible fraternité.
Au volant de l'adolescence, les trois voyous s'imposèrent à Sancta Ouest tels les envoyés de la canaillerie, leurs oriflammes hissaient l'extorsion comme première source de revenu, l'assassinat et la force d'assurer la pérennité des opérations crapuleuses, dessous la coruscation de la belle étoile du vice ; tout un panel de déliquescence morale en avant-goût douteux d'un portefeuille sale à l'inévitable diversification.
Les primes lueurs de l'âge adulte éclipsant l'ère volatil typique de la jeunesse, l'entreprise criminelle prospérait sur le dos de la société. Le boulanger du coin ? Par soucis de tranquillité, il s'acquitta d'une taxe, sans cela bye-bye la protection et bonjour les incendies, les cambriolages, les maltraitances de toute sorte. Des artisans aux commerçants, le vaste ensemble économique n'échappait pas à la vigilance de ce vivier criminel, sachant se substituer habilement aux forces de l'ordre en place. Parce que oui, vous aurez beau indiquer à la flicaille de faire les planctons sur toutes les rues de votre cité, le crime organisé s'adaptera.
Corruption, escroquerie, blanchiment d'argent, narcotrafic, trafic d'armes et d'êtres humains, jeux d'argent, tout y passait ! Sans oublier le développement d'un service d'assassinat sur commande, à la hauteur du talent de Blaadnuix... Ce méchant gobelin avait un don inné pour le meurtre et le faux-monnayage, l'obsession du chiffre frisait la folie d'une âme appelant les sommes mirobolantes à elle. Et puis, le court monsieur aimait à rappeler qu'il vivait la malédiction de sa race, comme une gracieuse bénédiction. "Je roule sur l'or sans bouger, et toi ?" Jacta-t-il d'abord en retour aux moqueries, avant de cogner. Un dernier mot pour la route ? "La shoumeïenne..." Dit-il "... Bon sang, ça me fend le cœur de la voir battre son quart, c'est un boulot pour les étrangères ! Mais bon, faut bien récupérer les thunes, héhé."
Canaan, de la race humaine à l'écorce d'ébène, un guerrier à dire vrai, toutefois, vous n'êtes pas sans savoir qu'une vie faite de violence réduit fortement la durée de vie, au moins mourut-il comme il vécut, en brute ultraviolente fauchée avant la guerre, absolument absent de notre chapitre, tant pis pour lui. "La reikoise..." Dit-il "... Est une pute que l'ennui accable, lorsque monsieur se la touche en caserne. Moi, je ne fais que passer."
Otaehryn, ombre elfique aux saillances oculaires pourprées, rivalisant de joliesse tant en comparaison d'étals couverts de roses, que de parures d'amarantes convoitées des nobles dames ; quand il échappait à l'embrassade noirâtre, l'élémentaliste à la peau de sélénite occupait l'espace de sa haute stature charbonnée des kyrielles de motifs religieux. "La fin justifie les moyens." Estima le prodige, d'autre part, il était monnaie courante d'entendre l'elfe au dégradé mi-long -de surcroît multicolore- rouspéter à l'encontre des différentes écoles de magie. "Nique Magic. Nique Mael. Nique Melorn." Vitupéra le sorcier, pour qui l'inaccessibilité des vénérables antres thaumaturgique tint du vibrant défi d'autodidaxie, remporté avec brio soulignons-le. D'une part, étant donné que la race fait tout, le svelte personnage n'eut point de difficulté à maîtriser les huit forces élémentaires ; d'autre part, la qualité de ses méninges propre aux savants aidant, le fils du mal mit à profit son réseau criminel, cultivant le dessein d'une curiosité sans borne pour ce qui avait trait aux arts ésotériques en coin de caboche, en plus de croquer le stupre à pleines dents. De la drogue, de la gnôle, des salopes -républicaines de préférence- de la sorcellerie et des bouquins, avec ça vous avez fait le tour du bambocheur. "La républicaine..." Dit-il "... J'estime sa valeur au nombre de passes qu'elle encaisse en une demi-journée."
Hep ! Ce ne fut qu'un bout de la Sancta d'avant la tombée du Ciel, dans l'immédiat l'embrouille était tout autre, puisque les goliaths firent moins les fiers depuis qu'un gobelin nerveux leur pétait la gueule. L'atmosphère pleine de son poids d'enclume ridait la terre, lorsque s'atterrèrent les désincarnés embrumés des volutes nécrotiques, alors leurs silhouettes réticulaires de l'orgueilleux gangster dérangé s'enivrèrent du foyer putride, délivrés des vagabondages forcés. Les chaînes du mauvais sort résurrecteur s'oxydaient quand tombait l'ire des géants, finalement sujette à l'obscuration d'une tempête vengeresse déballée sur la traînée de pas du vil gobelin. Le méprisable, shoumeïen de sa race à la langue acerbe, n'avait cure des armoires à glace du Nouvel Ordre, un sociopathe aux idées claires ce gobelin, cloîtré dans ses limbes. La supervitesse soufflait Blaadnuix, favori des bourrasques gonflant la sphère d'agressivité, et solitaire dans sa bulle grasse d'agilité fabuleuse, il marqua son territoire à coups de barre à mine englacée. L'insaisissable percuta la trogne de Dante de plein fouet, tant et si bien que son casque se désagrégea, au métal de se travestir en myriade de pellicules pulvérulentes, frissonnantes faces au néant. L'agonie de l'acier désamouré de son devoir protecteur, l'infirme d'orc ne put qu'assister, impuissant, à la symphonie d'une débâcle prenant l'oni à la gorge. Sublime. Quoique esquissée par une saloperie de gobelin, la toile de l'écrasement impitoyable irradiait du caniveau de la lutte, cette dernière détériorant genoux et menton du démon des rocheuses. Le faite du bandit se couvrait d'ostentation éructée à grands coups d'invectives faisant le lit d'une jubilation immensurable, à présent, le triomphateur piétina l'oni succombant au grotesque charivari. Serait-ce la fin ? Après tant de macchabées passés à la moulinette, nos croulants batailleurs oseraient plier l'échine ? Pourfendre les champs de crânes chancelants par dizaine, que dis-je ?! Par centaine tant qu'on y est ! Tout ça pour admirer, finalement, l'échec dans le reflet de la médiocrité, moralité les enfants, n'importunez pas le peuple de Sancta.
Tout à coup, Blaadnuix fit du surplace, son horreur était la paralysie, la satisfaction déroulait le tapis rouge à l'anxiété, qu'instantanément les petites mains du malfrat pivotèrent exagérément sa tête en arrière, bonne à bruire sur le dos des cervicales moribondes par défaut. Ces notes sinistres, descendances d'absurdes pétillements d'osséine défiant toute logique, et superlativement prodromique d'un bas-parlé lancé à la figure de Dante l'astucieux.
- Lâche-moi couille molle ! Quand j't'aurais fourré ta pogne dans le cul tu reprendras vite ton air de tafiole ténébreuse !
- Et MWA j'pense à me faire un collier avec tes oreilles, chiennasse ! Dégobilla Urzupha, en commun pour changer.
Enfin de retour ma pillarde ! On ne l'attendait plus, tout comme on ne comptait plus ses blessures. La routine. Blaadnuix précipita le pensum de recalibrer sa tête dans un axe clairement plus naturel, avant de dresser ses iris incolores calqués par-delà les traits acrimonieux l'amochant des lamelles crantées d'atrabile. Pressant le pas de foulées froissant les glauques pétales du jardin cadavérique, Urzupha harmonisa la hideuse rétractation du bras élastique au don de supervitesse, toutefois sans jamais égaler la performance du funeste gobelin, incapable de retenir l'odieuse envolée de sa bravade.
- Ramène-toi ! Viens me chercher !! Montre ce que t'as dans le ventre sale truie ! Tue-moi ! TUUUEEE-MOII !! S'époumona-t-il, emmuré dans la haine. Pourtant cloué sur place, sa grogne enfanta pléthore de corpuscules glacés flottant autour de lui et Dante. Me faites pas attendre gros sacs ! Un contre trois et je vous baise ! JE VOUS BAAAIIISEUUUH !
Accompagnée de sa monstrueuse labrys tant graissée d'immondices grenat que peinturluré de crasse d'alabandine, Urzupha et son timbre papelard de joie retentit de forts éclats de rires plus dissonants les uns que les autres, foutrement dépassés par les spasmes de sa crue tempétueuse à deux pas de faucher Blaadnuix. Et merde... Mon sombre gobelin n'avait rien d'un minable personnage qu'on jetterait aux oubliettes d'un claquement de texte, nom d'un chien ! Immassacrable créature, l'ignoble rémanence d'outre-tombe surprenamment goguenarde, troqua les accents d'ire pour les bienfaits de l'hardiesse humectée du miel de l'arrogance, le tatoué d'exposer un sourire carnassier à destination de la femelle au sadisme intrinsèque.
La main, celle de l'oni, céda depuis peu à l'emprise du givre émoussant sa prise, compliquant sa circulation sanguine, et puisque cet artifice magique délivra Blaadnuix de cet inconfort, la tentative de décapitation menée par la terrible Urzupha échoua. En revanche, cette issue du gobelin envolé entrouvrit une plaie à la gorge de celui-ci, car c'est avec le concours du cornu que l'égorgeuse parvint à toucher, au moins partiellement, la minuscule terreur du quartier. De là, tout allait à vau-l'eau, qu'au loisir du gobelin évanescent l'on retrouva l'orc mâle doublement mutilé d'aplomb, bien décidé à embrocher l'autre cafard diablement galvanisé. Ainsi, Blaadnuix fut momentanément suspendu en apesanteur grâce au miracle de la supervitesse, survolant les victimes en nabot insupportable, paradoxalement plus grand que les trois géants abasourdit. En dépit de l'immortalité, le tom-pouce considérait son temps comme une chose précieuse, en fait, la boussole des priorités indiquait d'en finir séance tenante, preuve qu'il restait de sa puissance à revendre. Encore heureux, quand c'est trop facile, on s'emmerde.
L'avorton à la gorge écorchée, présent maître des cieux inabordables, interpréta l'inopinée bousculade d'une bourrasque de vent tel l'ordre du Créateur. "Et quand le Créateur parle, on écoute." Une pensée à la dérive, avant que le super tatoué ne précipita sa chute comparable à l'éclair cosmique de Lothab, s'ensuivit le tonnerre de l'affrontement conduisant le cortège trémulant les froids édifices d'un quartier perdu. Lorsque Nargulg s'essaya à l'interception du malandrin, toute force déployée en son bras armé, celui-ci ne rencontra que la chaux d'une baraque explosée dans un fracas épouvantable, une énième brèche s'improvisa ruelle à la place des ruelles, génial. Après quoi, Blaadnuix cogna vite et fort, livrant au verdâtre un coup du lapin dévastateur, putain de barre à mine de MERDE ! Naturellement, mon borgne de sauvage tourna de l'œil peu à peu sans que cela n'émut grand monde, désormais l'enflure de zombi imprévisible sauta d'un bout à l'autre de l'allée ravagée, les bords cloisonnés d'indescriptible chaos servant d'accotoir à notre race des fortunés. Le salopard me donne envie de jouer un très méchant gobelin, c'est peut-être pour ça qu'existe Blaadnuix Ertel, à défaut d'en faire un personnage à part entière faisant la nique au Sekai, il devient un adversaire redoutable. Et comme moi, vous savez qu'il y en a d'autres en réserves, pas pour rien que j'ai présenté le gang OCB haha.
- Que branle un estropié à Sancta ?! Une moquerie crachouillée dans l'élan inarrêtable. Y a pas d'hospice ici, grand con, tu te crois chez ta mère ?!
Naïvement, Urzupha reporta son attention sur Nargulg, tombant aussitôt dans le leurre de l'assassin survolté, dont la barre frigorifique se télescopa brutalement contre le galbe frontal du crâne de la mauvaise. Un rideau flou étiola le champ de vision de notre balafré prise de court, véritablement assommée, n'ayant que sa face révulsée à renvoyer lors de ce triste numéro d'impuissance.
- On m'touche pas impunément salope ! Prends ça ! BOUFFE ! SALE CHIENNE !!
Au beau milieu de l'escalade insultante, Blaadnuix se cramponna aux oreilles d'Urzupha, ses semelles de tenir aux épaules de l'orc dérangée. L'ultime crépitement de voûte crânienne ne sustentait point l'appétit mortel du brutal immortel, perché à même la cime d'une malveillance dérangeante, alimentatrice des dégelées frénétiques de coups de boules défigurant l'infâme faciès en proie aux tuméfactions. Quand bien même s'éteigna-t-elle, malgré l'inévitable effondrement, Blaadnuix s'acharna à exploser la gueule d'Urzupha, mais maculé d'hémoglobine en travers la totalité de sa bobine infectée, l'obsession embuait le siège d'un esprit malade, inquiet aux portes de la victoire. "Otaehryn, Haden, ramenez-vous putain..." À nouveau, Dante avait une carte à jouer là où Nargulg se donnait bien du mal pour ne serait-ce que retrouver tous ses esprits. Ça lui passera. Je crois.
Hors d'atteinte des épouvantables hourvari de cette satanée rue des Forges, l'hôtel particulier d'une antique famille d'aristocrates s'obombrait des pullulations gangstériennes. S'il demeurait de prime abord peu épargné par l'apocalyptique rouleau compresseur, la cour intérieure faisait place nette d'embûches pour Otaehryn, aussi mort-vivant que l'assemblée suspecte. "Haden. Qu'il lâche ses petites chattes reikoises et s'ramène fissa..." Qu'avait prononcé Blaadnuix à son ombre, ce ne sera pas une surprise pour vous d'apprendre que l'étrangeté en question c'était cet elfe extravagant, lequel, en bon mage se respectant un peu, évitait soigneusement les confrontations directes, en adepte du "savatage" à distance. Normal, à sa place je ferai pareil. L'élémentaliste à la tunique disputant pourpre et noirceur autour d'élégants motifs dorés pénétra les luxueux sous-sols de la résidence, foyer splendide des crapules. L'incroyable dévastation du dessus s'interdit la moindre prise sur le palace d'en-dessous, le morne enfer de la surface, gigantesque cloaque putrescent, florissant perpétuellement des écervelés atrophiques. "Peuh ! Ça occupe les touristes, il y a peu de chances qu'on nous emmerde ici." Aimait affirmer Otaehryn à ses comparses. L'intervention enchanteresse du sorcier permit de soutenir l'éclairage des différents candélabres aux bougies chassant toutes traces de ténèbres, de telle sorte qu'aucunement l'on savait fuir les luminescences. Là, en ce vaste complexe des prodigalités d'autrefois, de fait somptueuse barrière à la nuit, d'éternelles festivités conjuguées à la lubricité disaient aux boulards féminin de se secouer sur des rythmiques de percussions, altérés à l'extrême par l'ensorcellement époustouflant de sonorités exotiques ; d'innombrables modulations musicales savaient se rendre irrésistibles, accentuant alors l'armée de déhanchés. Oui, l'elfe zombi sut trafiquer la musique, et tout un tas d'autres trucs. C'est quand même mieux que de faire le bossu flanqué sur le pupitre cradingue d'une académie de mages pétomanes. Comme disait le shoumeïen aux oreilles pointues : "La magie existe pour qu'on apporte un peu de folie à ce monde..." Puis il ajoutait, tout sourire : "Et niquer des daronnes !"
Pendant ce temps Haden le nain, ancien second de Canaan, bouscula son crâne chauve fleurant bon le spiritueux au rythme des fessiers bombés superbement marqués du tatouage reikois. Chacun son kiff, et dans ce temple de la débauche arborant de belles tapisseries nouées de soies aux fils d'argent, les morts-vivants ne se faisaient pas prier pour jouir du temps présent, ils n'eurent que cela à tuer de toute façon. Cependant, cette fois Otaehryn sollicita le courtaud désinhibé, parce qu'ils avaient un gobelin à épauler, quand bien même furent-ils persuadés de sa victoire. Aussitôt arrivé, aussitôt reparti, l'élémentaliste aurait bien aimé s'affaler un temps sur un long coffre-canapé, manque de pot, trois rigolos cherchèrent querelle aux mauvais gars.
Au volant de l'adolescence, les trois voyous s'imposèrent à Sancta Ouest tels les envoyés de la canaillerie, leurs oriflammes hissaient l'extorsion comme première source de revenu, l'assassinat et la force d'assurer la pérennité des opérations crapuleuses, dessous la coruscation de la belle étoile du vice ; tout un panel de déliquescence morale en avant-goût douteux d'un portefeuille sale à l'inévitable diversification.
Les primes lueurs de l'âge adulte éclipsant l'ère volatil typique de la jeunesse, l'entreprise criminelle prospérait sur le dos de la société. Le boulanger du coin ? Par soucis de tranquillité, il s'acquitta d'une taxe, sans cela bye-bye la protection et bonjour les incendies, les cambriolages, les maltraitances de toute sorte. Des artisans aux commerçants, le vaste ensemble économique n'échappait pas à la vigilance de ce vivier criminel, sachant se substituer habilement aux forces de l'ordre en place. Parce que oui, vous aurez beau indiquer à la flicaille de faire les planctons sur toutes les rues de votre cité, le crime organisé s'adaptera.
Corruption, escroquerie, blanchiment d'argent, narcotrafic, trafic d'armes et d'êtres humains, jeux d'argent, tout y passait ! Sans oublier le développement d'un service d'assassinat sur commande, à la hauteur du talent de Blaadnuix... Ce méchant gobelin avait un don inné pour le meurtre et le faux-monnayage, l'obsession du chiffre frisait la folie d'une âme appelant les sommes mirobolantes à elle. Et puis, le court monsieur aimait à rappeler qu'il vivait la malédiction de sa race, comme une gracieuse bénédiction. "Je roule sur l'or sans bouger, et toi ?" Jacta-t-il d'abord en retour aux moqueries, avant de cogner. Un dernier mot pour la route ? "La shoumeïenne..." Dit-il "... Bon sang, ça me fend le cœur de la voir battre son quart, c'est un boulot pour les étrangères ! Mais bon, faut bien récupérer les thunes, héhé."
Canaan, de la race humaine à l'écorce d'ébène, un guerrier à dire vrai, toutefois, vous n'êtes pas sans savoir qu'une vie faite de violence réduit fortement la durée de vie, au moins mourut-il comme il vécut, en brute ultraviolente fauchée avant la guerre, absolument absent de notre chapitre, tant pis pour lui. "La reikoise..." Dit-il "... Est une pute que l'ennui accable, lorsque monsieur se la touche en caserne. Moi, je ne fais que passer."
Otaehryn, ombre elfique aux saillances oculaires pourprées, rivalisant de joliesse tant en comparaison d'étals couverts de roses, que de parures d'amarantes convoitées des nobles dames ; quand il échappait à l'embrassade noirâtre, l'élémentaliste à la peau de sélénite occupait l'espace de sa haute stature charbonnée des kyrielles de motifs religieux. "La fin justifie les moyens." Estima le prodige, d'autre part, il était monnaie courante d'entendre l'elfe au dégradé mi-long -de surcroît multicolore- rouspéter à l'encontre des différentes écoles de magie. "Nique Magic. Nique Mael. Nique Melorn." Vitupéra le sorcier, pour qui l'inaccessibilité des vénérables antres thaumaturgique tint du vibrant défi d'autodidaxie, remporté avec brio soulignons-le. D'une part, étant donné que la race fait tout, le svelte personnage n'eut point de difficulté à maîtriser les huit forces élémentaires ; d'autre part, la qualité de ses méninges propre aux savants aidant, le fils du mal mit à profit son réseau criminel, cultivant le dessein d'une curiosité sans borne pour ce qui avait trait aux arts ésotériques en coin de caboche, en plus de croquer le stupre à pleines dents. De la drogue, de la gnôle, des salopes -républicaines de préférence- de la sorcellerie et des bouquins, avec ça vous avez fait le tour du bambocheur. "La républicaine..." Dit-il "... J'estime sa valeur au nombre de passes qu'elle encaisse en une demi-journée."
Hep ! Ce ne fut qu'un bout de la Sancta d'avant la tombée du Ciel, dans l'immédiat l'embrouille était tout autre, puisque les goliaths firent moins les fiers depuis qu'un gobelin nerveux leur pétait la gueule. L'atmosphère pleine de son poids d'enclume ridait la terre, lorsque s'atterrèrent les désincarnés embrumés des volutes nécrotiques, alors leurs silhouettes réticulaires de l'orgueilleux gangster dérangé s'enivrèrent du foyer putride, délivrés des vagabondages forcés. Les chaînes du mauvais sort résurrecteur s'oxydaient quand tombait l'ire des géants, finalement sujette à l'obscuration d'une tempête vengeresse déballée sur la traînée de pas du vil gobelin. Le méprisable, shoumeïen de sa race à la langue acerbe, n'avait cure des armoires à glace du Nouvel Ordre, un sociopathe aux idées claires ce gobelin, cloîtré dans ses limbes. La supervitesse soufflait Blaadnuix, favori des bourrasques gonflant la sphère d'agressivité, et solitaire dans sa bulle grasse d'agilité fabuleuse, il marqua son territoire à coups de barre à mine englacée. L'insaisissable percuta la trogne de Dante de plein fouet, tant et si bien que son casque se désagrégea, au métal de se travestir en myriade de pellicules pulvérulentes, frissonnantes faces au néant. L'agonie de l'acier désamouré de son devoir protecteur, l'infirme d'orc ne put qu'assister, impuissant, à la symphonie d'une débâcle prenant l'oni à la gorge. Sublime. Quoique esquissée par une saloperie de gobelin, la toile de l'écrasement impitoyable irradiait du caniveau de la lutte, cette dernière détériorant genoux et menton du démon des rocheuses. Le faite du bandit se couvrait d'ostentation éructée à grands coups d'invectives faisant le lit d'une jubilation immensurable, à présent, le triomphateur piétina l'oni succombant au grotesque charivari. Serait-ce la fin ? Après tant de macchabées passés à la moulinette, nos croulants batailleurs oseraient plier l'échine ? Pourfendre les champs de crânes chancelants par dizaine, que dis-je ?! Par centaine tant qu'on y est ! Tout ça pour admirer, finalement, l'échec dans le reflet de la médiocrité, moralité les enfants, n'importunez pas le peuple de Sancta.
Tout à coup, Blaadnuix fit du surplace, son horreur était la paralysie, la satisfaction déroulait le tapis rouge à l'anxiété, qu'instantanément les petites mains du malfrat pivotèrent exagérément sa tête en arrière, bonne à bruire sur le dos des cervicales moribondes par défaut. Ces notes sinistres, descendances d'absurdes pétillements d'osséine défiant toute logique, et superlativement prodromique d'un bas-parlé lancé à la figure de Dante l'astucieux.
- Lâche-moi couille molle ! Quand j't'aurais fourré ta pogne dans le cul tu reprendras vite ton air de tafiole ténébreuse !
- Et MWA j'pense à me faire un collier avec tes oreilles, chiennasse ! Dégobilla Urzupha, en commun pour changer.
Enfin de retour ma pillarde ! On ne l'attendait plus, tout comme on ne comptait plus ses blessures. La routine. Blaadnuix précipita le pensum de recalibrer sa tête dans un axe clairement plus naturel, avant de dresser ses iris incolores calqués par-delà les traits acrimonieux l'amochant des lamelles crantées d'atrabile. Pressant le pas de foulées froissant les glauques pétales du jardin cadavérique, Urzupha harmonisa la hideuse rétractation du bras élastique au don de supervitesse, toutefois sans jamais égaler la performance du funeste gobelin, incapable de retenir l'odieuse envolée de sa bravade.
- Ramène-toi ! Viens me chercher !! Montre ce que t'as dans le ventre sale truie ! Tue-moi ! TUUUEEE-MOII !! S'époumona-t-il, emmuré dans la haine. Pourtant cloué sur place, sa grogne enfanta pléthore de corpuscules glacés flottant autour de lui et Dante. Me faites pas attendre gros sacs ! Un contre trois et je vous baise ! JE VOUS BAAAIIISEUUUH !
Accompagnée de sa monstrueuse labrys tant graissée d'immondices grenat que peinturluré de crasse d'alabandine, Urzupha et son timbre papelard de joie retentit de forts éclats de rires plus dissonants les uns que les autres, foutrement dépassés par les spasmes de sa crue tempétueuse à deux pas de faucher Blaadnuix. Et merde... Mon sombre gobelin n'avait rien d'un minable personnage qu'on jetterait aux oubliettes d'un claquement de texte, nom d'un chien ! Immassacrable créature, l'ignoble rémanence d'outre-tombe surprenamment goguenarde, troqua les accents d'ire pour les bienfaits de l'hardiesse humectée du miel de l'arrogance, le tatoué d'exposer un sourire carnassier à destination de la femelle au sadisme intrinsèque.
La main, celle de l'oni, céda depuis peu à l'emprise du givre émoussant sa prise, compliquant sa circulation sanguine, et puisque cet artifice magique délivra Blaadnuix de cet inconfort, la tentative de décapitation menée par la terrible Urzupha échoua. En revanche, cette issue du gobelin envolé entrouvrit une plaie à la gorge de celui-ci, car c'est avec le concours du cornu que l'égorgeuse parvint à toucher, au moins partiellement, la minuscule terreur du quartier. De là, tout allait à vau-l'eau, qu'au loisir du gobelin évanescent l'on retrouva l'orc mâle doublement mutilé d'aplomb, bien décidé à embrocher l'autre cafard diablement galvanisé. Ainsi, Blaadnuix fut momentanément suspendu en apesanteur grâce au miracle de la supervitesse, survolant les victimes en nabot insupportable, paradoxalement plus grand que les trois géants abasourdit. En dépit de l'immortalité, le tom-pouce considérait son temps comme une chose précieuse, en fait, la boussole des priorités indiquait d'en finir séance tenante, preuve qu'il restait de sa puissance à revendre. Encore heureux, quand c'est trop facile, on s'emmerde.
L'avorton à la gorge écorchée, présent maître des cieux inabordables, interpréta l'inopinée bousculade d'une bourrasque de vent tel l'ordre du Créateur. "Et quand le Créateur parle, on écoute." Une pensée à la dérive, avant que le super tatoué ne précipita sa chute comparable à l'éclair cosmique de Lothab, s'ensuivit le tonnerre de l'affrontement conduisant le cortège trémulant les froids édifices d'un quartier perdu. Lorsque Nargulg s'essaya à l'interception du malandrin, toute force déployée en son bras armé, celui-ci ne rencontra que la chaux d'une baraque explosée dans un fracas épouvantable, une énième brèche s'improvisa ruelle à la place des ruelles, génial. Après quoi, Blaadnuix cogna vite et fort, livrant au verdâtre un coup du lapin dévastateur, putain de barre à mine de MERDE ! Naturellement, mon borgne de sauvage tourna de l'œil peu à peu sans que cela n'émut grand monde, désormais l'enflure de zombi imprévisible sauta d'un bout à l'autre de l'allée ravagée, les bords cloisonnés d'indescriptible chaos servant d'accotoir à notre race des fortunés. Le salopard me donne envie de jouer un très méchant gobelin, c'est peut-être pour ça qu'existe Blaadnuix Ertel, à défaut d'en faire un personnage à part entière faisant la nique au Sekai, il devient un adversaire redoutable. Et comme moi, vous savez qu'il y en a d'autres en réserves, pas pour rien que j'ai présenté le gang OCB haha.
- Que branle un estropié à Sancta ?! Une moquerie crachouillée dans l'élan inarrêtable. Y a pas d'hospice ici, grand con, tu te crois chez ta mère ?!
Naïvement, Urzupha reporta son attention sur Nargulg, tombant aussitôt dans le leurre de l'assassin survolté, dont la barre frigorifique se télescopa brutalement contre le galbe frontal du crâne de la mauvaise. Un rideau flou étiola le champ de vision de notre balafré prise de court, véritablement assommée, n'ayant que sa face révulsée à renvoyer lors de ce triste numéro d'impuissance.
- On m'touche pas impunément salope ! Prends ça ! BOUFFE ! SALE CHIENNE !!
Au beau milieu de l'escalade insultante, Blaadnuix se cramponna aux oreilles d'Urzupha, ses semelles de tenir aux épaules de l'orc dérangée. L'ultime crépitement de voûte crânienne ne sustentait point l'appétit mortel du brutal immortel, perché à même la cime d'une malveillance dérangeante, alimentatrice des dégelées frénétiques de coups de boules défigurant l'infâme faciès en proie aux tuméfactions. Quand bien même s'éteigna-t-elle, malgré l'inévitable effondrement, Blaadnuix s'acharna à exploser la gueule d'Urzupha, mais maculé d'hémoglobine en travers la totalité de sa bobine infectée, l'obsession embuait le siège d'un esprit malade, inquiet aux portes de la victoire. "Otaehryn, Haden, ramenez-vous putain..." À nouveau, Dante avait une carte à jouer là où Nargulg se donnait bien du mal pour ne serait-ce que retrouver tous ses esprits. Ça lui passera. Je crois.
Hors d'atteinte des épouvantables hourvari de cette satanée rue des Forges, l'hôtel particulier d'une antique famille d'aristocrates s'obombrait des pullulations gangstériennes. S'il demeurait de prime abord peu épargné par l'apocalyptique rouleau compresseur, la cour intérieure faisait place nette d'embûches pour Otaehryn, aussi mort-vivant que l'assemblée suspecte. "Haden. Qu'il lâche ses petites chattes reikoises et s'ramène fissa..." Qu'avait prononcé Blaadnuix à son ombre, ce ne sera pas une surprise pour vous d'apprendre que l'étrangeté en question c'était cet elfe extravagant, lequel, en bon mage se respectant un peu, évitait soigneusement les confrontations directes, en adepte du "savatage" à distance. Normal, à sa place je ferai pareil. L'élémentaliste à la tunique disputant pourpre et noirceur autour d'élégants motifs dorés pénétra les luxueux sous-sols de la résidence, foyer splendide des crapules. L'incroyable dévastation du dessus s'interdit la moindre prise sur le palace d'en-dessous, le morne enfer de la surface, gigantesque cloaque putrescent, florissant perpétuellement des écervelés atrophiques. "Peuh ! Ça occupe les touristes, il y a peu de chances qu'on nous emmerde ici." Aimait affirmer Otaehryn à ses comparses. L'intervention enchanteresse du sorcier permit de soutenir l'éclairage des différents candélabres aux bougies chassant toutes traces de ténèbres, de telle sorte qu'aucunement l'on savait fuir les luminescences. Là, en ce vaste complexe des prodigalités d'autrefois, de fait somptueuse barrière à la nuit, d'éternelles festivités conjuguées à la lubricité disaient aux boulards féminin de se secouer sur des rythmiques de percussions, altérés à l'extrême par l'ensorcellement époustouflant de sonorités exotiques ; d'innombrables modulations musicales savaient se rendre irrésistibles, accentuant alors l'armée de déhanchés. Oui, l'elfe zombi sut trafiquer la musique, et tout un tas d'autres trucs. C'est quand même mieux que de faire le bossu flanqué sur le pupitre cradingue d'une académie de mages pétomanes. Comme disait le shoumeïen aux oreilles pointues : "La magie existe pour qu'on apporte un peu de folie à ce monde..." Puis il ajoutait, tout sourire : "Et niquer des daronnes !"
Pendant ce temps Haden le nain, ancien second de Canaan, bouscula son crâne chauve fleurant bon le spiritueux au rythme des fessiers bombés superbement marqués du tatouage reikois. Chacun son kiff, et dans ce temple de la débauche arborant de belles tapisseries nouées de soies aux fils d'argent, les morts-vivants ne se faisaient pas prier pour jouir du temps présent, ils n'eurent que cela à tuer de toute façon. Cependant, cette fois Otaehryn sollicita le courtaud désinhibé, parce qu'ils avaient un gobelin à épauler, quand bien même furent-ils persuadés de sa victoire. Aussitôt arrivé, aussitôt reparti, l'élémentaliste aurait bien aimé s'affaler un temps sur un long coffre-canapé, manque de pot, trois rigolos cherchèrent querelle aux mauvais gars.
Invité
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D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
C'est fou de se dire que ce petit gobelin insignifiant et bien inférieur en taille en comparaison des trois colosses, est de très loin celui qui se démarque le plus dans le paysage saccagé d'une Sancta abandonnée par les Dieux. Regardez-le gesticuler dans tous les sens en essayant de se libérer de la poigne de Dante, s'exprimant à coup de vociférations incessantes à l'allure d'agressions auditives et de menaces intempestives. Blaadnuix est peut-être mort une fois, mais ses poumons fonctionnent toujours aussi bien au vu de la quantité d'air que son petit corps arrive à aspirer et à recracher sous formes d'injures toutes plus vulgaires les unes que les autres. Très loin de se dégonfler face à la mort personnifié par le retour cinglant d'Urzupha la dégénérée et pourtant en cet instant, son sort semblait scellé. Sans même s'en rendre compte sur le moment, la main de Dante avait céder sous le froid mordant invoqué par Blaadnuix, putain de créature increvable. La Labrys de l'orc frappe mais n'atteint pas sa cible comme escompté. Elle lui laisse une belle entaille à la gorge mais ne parvient pas à lui arracher la tête d'un coup sec. Ensuite, tout s'enchaîne à une vitesse phénoménale, celle de Blaadnuix notamment qui disparaît miraculeusement de leur champ de vision pour faire parler ses pouvoirs hors normes. Un éclair frappe avec violence, une lumière éblouissante traverse simplement leurs rétines et quand l'information atteint enfin les cellules grises de mon Oni, il est déjà trop tard. Dante se démerde pour trouver la force de se remettre sur ses deux jambes alors que Nargulg entame le chemin inverse en s'effondrant sur le sol de toute son imposante masse. Et oui, en voilà une bonne leçon à apprendre pour cet orc qui a opté pour une excursion en enfer à tête découverte. Une belle armure ne sert pas à grand-chose si elle n'est pas complète. Dante n'a pas oublié le sien et bien qu'il soit en morceau, il lui a permis d'encaisser un violent coup de barre à mine qui aurait pu lui être fatal un peu plus tôt. C'est peut-être ça la morale de l'histoire : sortez couvert et ce, dans toutes les situations.
Cette histoire est une galère sans nom. On aurait été en droit de se dire que le plus difficile avait été fait après avoir enterré tout une horde de zombies sous les décombres d'un gigantesque beffroi. Blaadnuix est là pour remettre les pendules à l'heure, taguant OCB sur les murs de la ville et gravant le sigle au fer rouge dans les mémoires des incrédules. La pointe de sa lame se plante dans la roche polie de ce qui fut jadis une grande avenue en plein centre de Sancta, Dante s'appuyant dessus de tout son poids pour se remettre debout. Cette fois, il n'a pas vraiment le luxe de s'offrir un répit et la régénération devra attendre de s'être débarrassée du trouble-fête. À peine est-il de retour sur ses talons qu'Urzupha tombe à son tour. Décidément, c'est l'hécatombe dans les rangs des autoproclamés plus grands tueurs de Shoumei. Se faire casser la gueule par un connard de gobelin avec une coupe au gel, putain mais vous le croyez ça ? C'est un peu mesquin de notre part d'humilier autant nos personnages mais on est un peu comme Kar'ath devant leur débâcle, on s'amuse vraiment beaucoup ! Il serait peut-être temps de faire revenir les héros sur le devant de la scène ? En général, ils font ça dans les films.
En attendant, c'est cette pauvre Urzupha qui se retrouve victime de la folie meurtrière de Blaadnuix le colérique, passablement énervé par la vilaine marque qu'à laissé la hache de la guerrière sur la peau du gobelin-liche. Celui-ci s'évertuant à défigurer l'ancienne favorite de Nargulg qui, étant inconsciente, ne doit même plus ressentir la moindre douleur. Un passage à tabac dans les règles comme on en voit régulièrement dans les bas-fonds de Liberty entre deux camés un peu trop éméchés qui se battent pour un peu de poudre à se foutre dans le nez. La décadence. Ce monde est condamné depuis longtemps et le retour des Titans ne fait qu'accélérer le processus. Peut-être est-ce un mal pour un bien ? Mais là n'est pas le sujet, gardons les échanges philosophiques pour une autre occasion car ici, on est plutôt là pour cogner sévère. De la bagarre et de la violence sous couvert d'idéaux idéologiques et religieux simplement pour justifier leurs actes ignobles et répréhensibles. Ils sont beaux les porteurs d'espoirs. Revenons-en à Blaadnuix au front rougissant d'un sang qui ne lui appartient pas, lequel trop occupé à rajouter quelques hématomes sur le visage de l'orc au féminin pendant que son satané bonhomme roupille à quelques mètres, se retrouve violemment percuté par un morceau de parpaing que Dante avait récupéré à proximité. Blaadnuix sonné et le crâne ensanglanté, se mit à tituber légèrement sur le côté avant de pouvoir en finir avec la seule représente féminine du groupe des colosses malfaiteurs.
« FILS DE CHIENNE ! Je vais t'arracher les cornes et te les foutre bien profondément dans le cul ça va te faire tout drôle ! »
Toujours aussi charmant. Blaadnuix s'entendrait à merveille avec Kar'ath, surtout lorsqu'il s'agit d'en faire voir de toutes les couleurs à ce bon vieux Dante. N'en rajoutons pas plus à son calvaire, le pauvre doit déjà endurer au quotidien la présence d'Urzupha et les commentaires de Kar'ath. Croyez-moi, il y a de quoi devenir fou. Et d'ailleurs, pris d'un excès de rage, c'est Dante qui avait avalé la distance qui le séparait de Blaadnuix d'un bon vers l'avant, brandissant sa lame bien en évidence au-dessus de sa tête avant de l'abattre de toutes ses forces sur l'odieux gobelin. Le sol s'ouvre sous l'impact assourdissant de sa frappe et projette un nuage de fumée tout autour du guerrier Oni. Pour la deuxième fois, Blaadnuix a évité une attaque qui aurait été assurément mortelle s'il n'avait pas été capable de courir aussi vite. À la différence que cette fois, Dante n'a pas complètement raté sa cible. Un sourire carnassier étire les traits du visage du chevalier errant alors que l'écran de fumée retombe lentement sur le sol en dégageant le champ de vision des deux adversaires. Blaadnuix ayant soigneusement remis de la distance avec Dante car bien conscient que sur le plan de la force physique pure, il n'est pas de taille. Trônant au sommet d'un petit tas de décombres causé par l'effondrement d'un bâtiment quelconque, lui offrant la hauteur parfaite pour pouvoir défier Dante les yeux dans les yeux. Le lourd silence est brisé par la soudaine exclamation d'un rire, celui de Dante qui malgré ses blessures et un état déplorable, semble soudainement avoir repris du poil de la bête.
« Il te manque une case à toi ! Putain mais on peut savoir ce qui te fait rire ?! »
« T'as ralenti. »
Les sourcils froncés, Blaadnuix n'a pas compris tout de suite ce que voulait dire Dante. Pourtant, le constat de l'Oni est limpide et il n'y a rien de plus à expliquer. Blaadnuix n'est plus aussi rapide que précédemment, le gobelin ne s'est pas ménagé et a balancé tout ce qu'il avait dès le début du combat. De cette façon, il a réussi à se défaire des deux orcs et a bien failli mettre fin à la vie de Dante par la même occasion. La phrase du cornu se met à résonner en boucle dans l'esprit dérangé de Blaadnuix et il finit par comprendre en abaissant ses yeux sur sa barre à mine et constatant avec stupeur qu'elle s'est largement raccourcie comme sectionnée par le dernier coup d'épée du cornu. Dans la précipitation, Blaadnuix n'avait pas fait attention mais son premier réflexe a été de dévier légèrement la lame de Dante en utilisant justement sa barre à mine au dernier moment, avant l'impact. D'une certaine façon, Dante a donc bel et bien touché son adversaire. Il sait qu'il peut répéter l'exploit et cette perspective enrage énormément l'arrogant petit gobelin dont le visage se tord dans une multitude d'émotions proches de la colère. Il l'a mauvaise et c'est peu de le dire. Serrant anormalement fort ses doigts sur sa barre de givre, le regard condescendant et le sourire provocateur de Dante viennent sceller le destin de cet affrontement. Blaadnuix pousse un cri de rage en se jetant vers l'avant. Moins rapide qu'avant certes, mais toujours plus que Dante. Cependant, cette fois il n'utilise plus de stratagème ou de feinte, fonçant droit vers un Dante prêt à le recevoir et d'ailleurs, sa réaction ne se fait pas attendre.
À force de se faire savater la bouche en boucle, Dante a commencé à s'habituer à la vitesse surhumaine de Blaadnuix et même s'il est toujours incapable de rivaliser ou de reproduire la même prouesse, il peut réagir en conséquence. Il avait anticipé l'excès de colère de Blaadnuix et le fait qu'il se jetterait directement sur lui sans réfléchir à l'avance. Le gobelin est donc le premier surpris d'être accueilli par un violent coup d'épée qui le fauche horizontalement à la taille, trop précis pour être évité, ne lui laissant plus que l'option de placer sa barre à mine en opposition dans l'espoir de réduire le choc. À la manière d'un joueur professionnel de baseball, Dante exécute un home run extraordinaire et du premier coup. Dante étant le batteur, Blaadnuix joue le rôle de la balle. Sa barre à mine cède instantanément. Le gobelin s'envole sous le choc et est violemment projeté à travers les ruines d'une ancienne forge inactive comme il y en a des dizaines dans cette rue. Frappé de plein fouet, l'ancien baron du crime a traversé deux ou trois murs sur son passage dont l'un devait être porteur puisqu'une partie du bâtiment se met également à s'effondrer sur sa gueule dans un fracas assourdissant. Disons que pour Dante, c'est sa façon de participer à la désolation de la ville et les travaux de grandes ampleurs qu'avait entamé X'o-Rath avant lui, une dédicace aux Dieux eux-mêmes. Le sifflement de Kar'ath vient conclure la scène.
« Joli coup, mon pote ! Je te tire mon chapeau. T'aurais pu devenir un athlète renommé et te taper toutes les pucelles du continent mais t'as préféré devenir un fils de pute au service des Titans. Putain quel gâchis. »
« Je t'emmerde. Va chier. »
Toujours très profond les échanges de ces deux-là. Déposant sa lame noire comme la nuit contre son épaulière en s'approchant calmement du bâtiment en question, passant le pas de la porte de l'ancienne boutique en provoquant un petit cliquetis caractéristique pour annoncer sa présence comme s'il était un client venu chercher sa commande. Dante traverse la boutique en se frayant un passage à travers les décombres pour s'assurer qu'il en a bien terminé avec ce satané gobelin à la con. Il va bien finir par crever un jour, non ? Il ne le sait pas encore mais il n'est pas au bout de ses surprises car les potes de Blaadnuix vont bientôt débarquer. D'ailleurs, est-ce qu'ils peuvent vraiment se permettre d'enchaîner avec le reste de la bande au vu de l'état de Nargulg et Urzupha ? Meh. Ils auraient tout intérêt à dégager en vitesse mais je laisse cette lourde décision à un autre. Dante est occupé à déblayer les gravats pour retrouver le cadavre de l'autre connard. Chacun ses problèmes, d'accord ? D'ailleurs, il faut un peu frais là non ?
CENDRES
Cette histoire est une galère sans nom. On aurait été en droit de se dire que le plus difficile avait été fait après avoir enterré tout une horde de zombies sous les décombres d'un gigantesque beffroi. Blaadnuix est là pour remettre les pendules à l'heure, taguant OCB sur les murs de la ville et gravant le sigle au fer rouge dans les mémoires des incrédules. La pointe de sa lame se plante dans la roche polie de ce qui fut jadis une grande avenue en plein centre de Sancta, Dante s'appuyant dessus de tout son poids pour se remettre debout. Cette fois, il n'a pas vraiment le luxe de s'offrir un répit et la régénération devra attendre de s'être débarrassée du trouble-fête. À peine est-il de retour sur ses talons qu'Urzupha tombe à son tour. Décidément, c'est l'hécatombe dans les rangs des autoproclamés plus grands tueurs de Shoumei. Se faire casser la gueule par un connard de gobelin avec une coupe au gel, putain mais vous le croyez ça ? C'est un peu mesquin de notre part d'humilier autant nos personnages mais on est un peu comme Kar'ath devant leur débâcle, on s'amuse vraiment beaucoup ! Il serait peut-être temps de faire revenir les héros sur le devant de la scène ? En général, ils font ça dans les films.
En attendant, c'est cette pauvre Urzupha qui se retrouve victime de la folie meurtrière de Blaadnuix le colérique, passablement énervé par la vilaine marque qu'à laissé la hache de la guerrière sur la peau du gobelin-liche. Celui-ci s'évertuant à défigurer l'ancienne favorite de Nargulg qui, étant inconsciente, ne doit même plus ressentir la moindre douleur. Un passage à tabac dans les règles comme on en voit régulièrement dans les bas-fonds de Liberty entre deux camés un peu trop éméchés qui se battent pour un peu de poudre à se foutre dans le nez. La décadence. Ce monde est condamné depuis longtemps et le retour des Titans ne fait qu'accélérer le processus. Peut-être est-ce un mal pour un bien ? Mais là n'est pas le sujet, gardons les échanges philosophiques pour une autre occasion car ici, on est plutôt là pour cogner sévère. De la bagarre et de la violence sous couvert d'idéaux idéologiques et religieux simplement pour justifier leurs actes ignobles et répréhensibles. Ils sont beaux les porteurs d'espoirs. Revenons-en à Blaadnuix au front rougissant d'un sang qui ne lui appartient pas, lequel trop occupé à rajouter quelques hématomes sur le visage de l'orc au féminin pendant que son satané bonhomme roupille à quelques mètres, se retrouve violemment percuté par un morceau de parpaing que Dante avait récupéré à proximité. Blaadnuix sonné et le crâne ensanglanté, se mit à tituber légèrement sur le côté avant de pouvoir en finir avec la seule représente féminine du groupe des colosses malfaiteurs.
« FILS DE CHIENNE ! Je vais t'arracher les cornes et te les foutre bien profondément dans le cul ça va te faire tout drôle ! »
Toujours aussi charmant. Blaadnuix s'entendrait à merveille avec Kar'ath, surtout lorsqu'il s'agit d'en faire voir de toutes les couleurs à ce bon vieux Dante. N'en rajoutons pas plus à son calvaire, le pauvre doit déjà endurer au quotidien la présence d'Urzupha et les commentaires de Kar'ath. Croyez-moi, il y a de quoi devenir fou. Et d'ailleurs, pris d'un excès de rage, c'est Dante qui avait avalé la distance qui le séparait de Blaadnuix d'un bon vers l'avant, brandissant sa lame bien en évidence au-dessus de sa tête avant de l'abattre de toutes ses forces sur l'odieux gobelin. Le sol s'ouvre sous l'impact assourdissant de sa frappe et projette un nuage de fumée tout autour du guerrier Oni. Pour la deuxième fois, Blaadnuix a évité une attaque qui aurait été assurément mortelle s'il n'avait pas été capable de courir aussi vite. À la différence que cette fois, Dante n'a pas complètement raté sa cible. Un sourire carnassier étire les traits du visage du chevalier errant alors que l'écran de fumée retombe lentement sur le sol en dégageant le champ de vision des deux adversaires. Blaadnuix ayant soigneusement remis de la distance avec Dante car bien conscient que sur le plan de la force physique pure, il n'est pas de taille. Trônant au sommet d'un petit tas de décombres causé par l'effondrement d'un bâtiment quelconque, lui offrant la hauteur parfaite pour pouvoir défier Dante les yeux dans les yeux. Le lourd silence est brisé par la soudaine exclamation d'un rire, celui de Dante qui malgré ses blessures et un état déplorable, semble soudainement avoir repris du poil de la bête.
« Il te manque une case à toi ! Putain mais on peut savoir ce qui te fait rire ?! »
« T'as ralenti. »
Les sourcils froncés, Blaadnuix n'a pas compris tout de suite ce que voulait dire Dante. Pourtant, le constat de l'Oni est limpide et il n'y a rien de plus à expliquer. Blaadnuix n'est plus aussi rapide que précédemment, le gobelin ne s'est pas ménagé et a balancé tout ce qu'il avait dès le début du combat. De cette façon, il a réussi à se défaire des deux orcs et a bien failli mettre fin à la vie de Dante par la même occasion. La phrase du cornu se met à résonner en boucle dans l'esprit dérangé de Blaadnuix et il finit par comprendre en abaissant ses yeux sur sa barre à mine et constatant avec stupeur qu'elle s'est largement raccourcie comme sectionnée par le dernier coup d'épée du cornu. Dans la précipitation, Blaadnuix n'avait pas fait attention mais son premier réflexe a été de dévier légèrement la lame de Dante en utilisant justement sa barre à mine au dernier moment, avant l'impact. D'une certaine façon, Dante a donc bel et bien touché son adversaire. Il sait qu'il peut répéter l'exploit et cette perspective enrage énormément l'arrogant petit gobelin dont le visage se tord dans une multitude d'émotions proches de la colère. Il l'a mauvaise et c'est peu de le dire. Serrant anormalement fort ses doigts sur sa barre de givre, le regard condescendant et le sourire provocateur de Dante viennent sceller le destin de cet affrontement. Blaadnuix pousse un cri de rage en se jetant vers l'avant. Moins rapide qu'avant certes, mais toujours plus que Dante. Cependant, cette fois il n'utilise plus de stratagème ou de feinte, fonçant droit vers un Dante prêt à le recevoir et d'ailleurs, sa réaction ne se fait pas attendre.
À force de se faire savater la bouche en boucle, Dante a commencé à s'habituer à la vitesse surhumaine de Blaadnuix et même s'il est toujours incapable de rivaliser ou de reproduire la même prouesse, il peut réagir en conséquence. Il avait anticipé l'excès de colère de Blaadnuix et le fait qu'il se jetterait directement sur lui sans réfléchir à l'avance. Le gobelin est donc le premier surpris d'être accueilli par un violent coup d'épée qui le fauche horizontalement à la taille, trop précis pour être évité, ne lui laissant plus que l'option de placer sa barre à mine en opposition dans l'espoir de réduire le choc. À la manière d'un joueur professionnel de baseball, Dante exécute un home run extraordinaire et du premier coup. Dante étant le batteur, Blaadnuix joue le rôle de la balle. Sa barre à mine cède instantanément. Le gobelin s'envole sous le choc et est violemment projeté à travers les ruines d'une ancienne forge inactive comme il y en a des dizaines dans cette rue. Frappé de plein fouet, l'ancien baron du crime a traversé deux ou trois murs sur son passage dont l'un devait être porteur puisqu'une partie du bâtiment se met également à s'effondrer sur sa gueule dans un fracas assourdissant. Disons que pour Dante, c'est sa façon de participer à la désolation de la ville et les travaux de grandes ampleurs qu'avait entamé X'o-Rath avant lui, une dédicace aux Dieux eux-mêmes. Le sifflement de Kar'ath vient conclure la scène.
« Joli coup, mon pote ! Je te tire mon chapeau. T'aurais pu devenir un athlète renommé et te taper toutes les pucelles du continent mais t'as préféré devenir un fils de pute au service des Titans. Putain quel gâchis. »
« Je t'emmerde. Va chier. »
Toujours très profond les échanges de ces deux-là. Déposant sa lame noire comme la nuit contre son épaulière en s'approchant calmement du bâtiment en question, passant le pas de la porte de l'ancienne boutique en provoquant un petit cliquetis caractéristique pour annoncer sa présence comme s'il était un client venu chercher sa commande. Dante traverse la boutique en se frayant un passage à travers les décombres pour s'assurer qu'il en a bien terminé avec ce satané gobelin à la con. Il va bien finir par crever un jour, non ? Il ne le sait pas encore mais il n'est pas au bout de ses surprises car les potes de Blaadnuix vont bientôt débarquer. D'ailleurs, est-ce qu'ils peuvent vraiment se permettre d'enchaîner avec le reste de la bande au vu de l'état de Nargulg et Urzupha ? Meh. Ils auraient tout intérêt à dégager en vitesse mais je laisse cette lourde décision à un autre. Dante est occupé à déblayer les gravats pour retrouver le cadavre de l'autre connard. Chacun ses problèmes, d'accord ? D'ailleurs, il faut un peu frais là non ?
CENDRES
Invité
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La jarre nauséeuse écoulait le breuvage soporifique en l'organisme de Nargulg l'assoupit, quand l'inhospitalière Sancta présenta sa couchette désordonnée, complètement fracturée depuis l'avènement du vénérable Faucheur. Ce sont dessus les entassements de cadavres broyés, surpassés par les pilastres momifiés contigus d'architectoniques splendeurs annihilées, que les deux orcs piquèrent un somme, subit par surcroît puisque Blaadnuix passa par là. Ouais euh... Le gobelin zombie, ou zombie gobelin, peu importe, l'avorton avait aussi bien la dent dure que la main lourde, c'est pourquoi nous le retrouvâmes transportant Nargulg et Urzupha dans sa charrette des songes sans tons, qu'à présent les roues à rayons propulsaient leurs vaporeuses substances embaumantes les merveilleux jardins chimériques, aussi singuliers qu'incompréhensibles. Et vlan ! La réalité, revenante pimbêche s'il en est, pinça gauchement les paupières jaunies du verdâtre d'irrésistible réveil. Adieu doux paysage d'éther, rebonjour immondices de Sancta, tout à fait dortoir à ciel ouvert hanté des somnambules indélivrables. S'en relevant de l'inertie sur ordre du délectable vacarme, les jambes du colosse s'alourdirent aux touchers malvenus des tremblements voués à l'anéantir. En pleine possession de son esprit trouble, le cri du corps sourd à l'effort suppliait de ne pas pousser mémé dans les orties, alors, vacillant un pas après l'autre jusqu'à retrouver la barbare usée, gonflée d'ecchymoses, le tueur s'assura qu'elle respirait encore, après tout, il put s'y mettre sachant Dante en bonne voie d'abattre notre chiure d'énergumène. Putain de vie. Mais enfin, qu'advint-il de notre adorable Blaadnuix Ertel ? Terrasser mes orcs avec panache, quitte à saccager toujours plus un quartier aux substructions grelottantes, certainement le prix fut trop onéreux, car le criminel minuscule paya comptant lorsque le croyant à cornes rendit la monnaie de sa pièce. L'épée noire, émergence maudite de son gardien, totalement acquise à la surpuissance de son porteur agrippé aux pulpeuses lèvres de la victoire, percuta le mort-vivant de plein fouet ; de ce fait en partance pour l'autre monde, Blaadnuix suivit l'itinéraire annihilateur jusqu'au berceau mugissant d'une forge bonne pour la tombelle. Des ruines, vinrent le thrène cacophonique faisant bon départ au second trépas du petit souverain des taudis, et le grand Dante, héros du chapitre adoubé par les divins Seigneurs, assurément serviteur des plus Hauts Serviteurs du Créateur ; cette fois l'oni put déraidir son front embrassé de jubilation, avec les aperçus défaits d'un décharné, avec l'étouffement des borborygmes, avec la sanglante disparition des membres inférieurs, avec l'absence d'étincelle en l'oeil statufié, avec ce crâne et cette face à demi broyés expulsant l'épaisse mare glutineuse, alors la claire extinction du brigand d'illuminer d'allègement le visage de Dante. Blaadnuix n'était pas près de revenir.
Pendant ce temps à l'extérieur, sous le joug de la scrutation, Nargulg examina, à l'aune de ses piètres connaissances, l'état d'Urzupha. À cette dernière, les intempestives convulsions de sa carapace sublunaire, accompagnées des dégorgements buccaux livides infestant ses lèvres comme son lit tellurique, obligèrent le mâle à voir en la femelle un fardeau bon pour la fosse. En outre, c'est Urzupha qui choisit de se traîner par monts et par vaux jusqu'à le retrouver pour le descendre, c'est elle qui s'accordait à le suivre en dépit de son flagrant désintérêt pour le clan et la race, mais au-delà du borgne ou de quelques causes racistes, la barbare n'ignorait point les dangers inhérents à une vie suturée de périls aux couleurs de cruauté. Sur cette base saine du jugement impitoyable, l'orc au bras mutilé abandonna la mauvaise aux paumes du destin, puisque monsieur haïssait à l'extrême le faible comme l'inutile, dans leur totalité sourcilleusement rejetés au domaine des crevards ; auréolé d'irréfragables inhumanités qu'il était, l'orc anémié tourna les talons, décidé à rejoindre Dante en laissant Urzupha sur le carreau. Une terrible erreur que la guerrière ne tolérerait pas, pour la simple et bonne raison qu'elle était tout, sauf mourante. Se raclant la gorge à l'éclosion discrète de ses pupilles embuées de coquards, par ses protestations grasses de mollards évacués sur le côté, la sauvagesse fit s'immobiliser un Nargulg au pas horriblement lent, lequel reporta son attention sur la vicieuse peu à peu emportée par une régénération meilleure qu'auparavant. Tiens donc, comme par hasard ! Voilà de quoi commander au mâle de réviser son jugement hâtif, parce que mine de rien, il n'avait besoin que de ça pour bifurquer, autrement, il serait déjà aux côtés du furieux cornu probablement occupé à faire les poches de feu Blaadnuix, qu'est-ce que j'en sais au fond ?
La vache ! Trimballer Urzupha et ses cent quarante kilos sur l'épaule prenait les formes d'une foutu épreuve, eh, c'est pas en économisant sa salive qu'il ferait le plein de force en défaut, en plus de supporter la pluie d'étoiles en train de parasiter son champ de vision, au verdâtre rendu pâlot, comme si le rachis cervical implorait d'y aller mollo le temps d'une régénération. Totale fut la panade, emmerdantes que ces retrouvailles avec un Dante ayant plus ou moins la forme, bonne couille assurément, de toute façon, avoir les couilles c'est tout ce qui compte, à Sancta. Allez, pas de temps à perdre, tant pis si madame s'endormit du sommeil du juste, car l'urgence voulant chasser le trio de ces rues égrotantes promettait de débusquer une cachette indemne de ces noires affluences sépulcrales ; troquant une rue pour une autre au sein de la cité-nécropole. Et la vastitude de l'ossuaire urbain confondant l'impeccable sarrancolin au soutien des statues de bronze des Huit Autorités du firmament, apporta in fine un maigre réconfort : un panthéon vétuste.
Toutes portes franchies, le haillonneux Nargulg, trempé des rivières de sueurs, largua le cul d'Urzupha sur un banc d'église grinçant à son arrivée. Aussi dormailla-t-elle comme elle put, tandis que les hommes barricadèrent les accès de l'église poussiéreuse de bric et de broc, puisque deux orcs eurent pour grande nécessité de récupérer avant toute initiatives farfelues. Oh, je vous le dis, pour engager dans ces conditions l'affrontement contre Otaehryn et Haden, actuellement seul le bon Dante serait en mesure de leur opposer sanction et férocité. De plus, peut-être sa carcasse gangrénée gagnerait-elle à lever le pied.
Problème ! La tradition en Sancta zombifiée se résumait ainsi : d'abord on vous les casse, puis on vous graille. Bien entendu, les stupides unités cachectiques exécutèrent l'ordre de la traque puisée au bon vouloir d'Otaehryn, premièrement elfe puis mort-vivant, manieur des éléments, cruelle entité du banditisme, accessoirement nécromancien à partir de sa ressuscitation, certes. À ses côtés, l'on trouvait Haden dit "le muret", quelque peu grassouillet sur les bords le zombie nain, dont le cuir crânien labouré de cicatrices, foutrement tatoué à l'instar de Blaadnuix, laissait deviner un courtaud aussi fier de sa longue barbe brune, roussâtre par endroit, que de sa prédominance à encaisser les coups. Un bide à bière, oui ! Mais un bide en béton armé, toutefois, à la différence du compagnon magicien, le trapu gaillard, forgeron de son propre katana en phantacier, arborait l'os nasal décharné en pleine poire. Disons qu'il faisait davantage mort-vivant qu'Otaehryn la brindille curieusement préservée.
La bonne humeur, les chants graveleux saupoudrés de misogynie tabassés à grand renfort de sonorités agressives, de même que l'enivrante concupiscence, toutes ces délicates saveurs du grand cru de la vie s'évincèrent lorsque les deux malfrats parvinrent aux restes morcelés de Blaadnuix. Ensuite, par la magie de la terre, Otaehryn offrit au gobelinaud une digne sépulture conforme aux principes cultistes ; par le don de parole, Haden récita une prière facilitatrice dans le Grand Voyage conduit sur le vaisseau de la formidable crémation, aboutissement d'une volonté elfique, exactement. "Mon frère..." Songea le sorcier déjà mort. "... Puissent les Gardiens t'accorder le repos éternel. Ici, nous te vengerons." Et les flammes soumises triomphèrent de la Grande rue des Forges, majestueuses au commencement, les immensités embrasées ravirent l'âme du gobelin jusqu'au territoire éthéré, par-delà le voile céleste. Soudain, le deuil psalmodiait ses ordres aux échos de ressentiments, pour que perle des escarboucles oculaires de l'élémentaliste, une furie sanguinaire amplificatrice des montagnes de feu. La haine incendiaire propageait les effluences brûlées à toute la ville, de là naquirent hors de terre ces monstruosités squelettiques par dizaines, dont l'utilité se résumait à déferler comme à débusquer le trio peu commun. Un oni, deux orcs, pour sûr qu'on ne voyait pas ça tous les jours, encore moins maintenant qu'ils dissimulèrent leurs gros muscles sous l'asile religieux, obstrué par leur soin.
Nargulg, grand con taciturne, baladait l'orbite froncé, curieux de ces toiles de mystères colorées, peignant les murs du sanctuaire creusés d'idoles ivoirines. Car son corps, un autre sanctuaire, indubitablement, se devait de récupérer, donc autant se trouver une occupation d'appoint en simple contemplateur inutile. Insoutenable situation temporaire, mais de combien de temps disposaient-ils au juste ? En tout cas, depuis son passage à Célestia, l'adorateur paraissait peu impressionné par le présent lieu de culte d'acabit moindre.
Urzupha, grande conne endormie... Bah, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'elle ronfle et pète comme monsieur et madame tout le monde ? D'abord, ce n'est pas vrai, Urzupha ne ronflait pas, pour autant, le spectacle n'en demeurait pas moins consternant, néanmoins, elle n'emmerdait personne, sacré victoire.
Dante, grandcon cornu gentil, avait tout un tas d'options à sa disposition. Se servir des orcs comme diversion pour se tirer de ce trou à merde ingérable, par exemple. Déclencher le boxon, provoquer les morts-vivants alentours, attirer l'enfer sur sa gueule et prier le Faucheur que tout ceci ne fut qu'un mauvais rêve. Pourquoi pas ? Ou alors le colosse en armure lourde miserait sur la discrétion, en évitant soigneusement de glisser les mirettes au travers des interstices de leur retranchement, sachant, en outre, combien l'esplanade jonchée de fissurations - enjambées par les mouvances hâves - dirigeait secrètement l'intérêt malsain de la frêle troupe squelettique sur l'enceinte de la chapelle. Peut-être Dante avait-il mieux à proposer ? J'en sais rien, d'où ma question.
Pendant ce temps à l'extérieur, sous le joug de la scrutation, Nargulg examina, à l'aune de ses piètres connaissances, l'état d'Urzupha. À cette dernière, les intempestives convulsions de sa carapace sublunaire, accompagnées des dégorgements buccaux livides infestant ses lèvres comme son lit tellurique, obligèrent le mâle à voir en la femelle un fardeau bon pour la fosse. En outre, c'est Urzupha qui choisit de se traîner par monts et par vaux jusqu'à le retrouver pour le descendre, c'est elle qui s'accordait à le suivre en dépit de son flagrant désintérêt pour le clan et la race, mais au-delà du borgne ou de quelques causes racistes, la barbare n'ignorait point les dangers inhérents à une vie suturée de périls aux couleurs de cruauté. Sur cette base saine du jugement impitoyable, l'orc au bras mutilé abandonna la mauvaise aux paumes du destin, puisque monsieur haïssait à l'extrême le faible comme l'inutile, dans leur totalité sourcilleusement rejetés au domaine des crevards ; auréolé d'irréfragables inhumanités qu'il était, l'orc anémié tourna les talons, décidé à rejoindre Dante en laissant Urzupha sur le carreau. Une terrible erreur que la guerrière ne tolérerait pas, pour la simple et bonne raison qu'elle était tout, sauf mourante. Se raclant la gorge à l'éclosion discrète de ses pupilles embuées de coquards, par ses protestations grasses de mollards évacués sur le côté, la sauvagesse fit s'immobiliser un Nargulg au pas horriblement lent, lequel reporta son attention sur la vicieuse peu à peu emportée par une régénération meilleure qu'auparavant. Tiens donc, comme par hasard ! Voilà de quoi commander au mâle de réviser son jugement hâtif, parce que mine de rien, il n'avait besoin que de ça pour bifurquer, autrement, il serait déjà aux côtés du furieux cornu probablement occupé à faire les poches de feu Blaadnuix, qu'est-ce que j'en sais au fond ?
La vache ! Trimballer Urzupha et ses cent quarante kilos sur l'épaule prenait les formes d'une foutu épreuve, eh, c'est pas en économisant sa salive qu'il ferait le plein de force en défaut, en plus de supporter la pluie d'étoiles en train de parasiter son champ de vision, au verdâtre rendu pâlot, comme si le rachis cervical implorait d'y aller mollo le temps d'une régénération. Totale fut la panade, emmerdantes que ces retrouvailles avec un Dante ayant plus ou moins la forme, bonne couille assurément, de toute façon, avoir les couilles c'est tout ce qui compte, à Sancta. Allez, pas de temps à perdre, tant pis si madame s'endormit du sommeil du juste, car l'urgence voulant chasser le trio de ces rues égrotantes promettait de débusquer une cachette indemne de ces noires affluences sépulcrales ; troquant une rue pour une autre au sein de la cité-nécropole. Et la vastitude de l'ossuaire urbain confondant l'impeccable sarrancolin au soutien des statues de bronze des Huit Autorités du firmament, apporta in fine un maigre réconfort : un panthéon vétuste.
Toutes portes franchies, le haillonneux Nargulg, trempé des rivières de sueurs, largua le cul d'Urzupha sur un banc d'église grinçant à son arrivée. Aussi dormailla-t-elle comme elle put, tandis que les hommes barricadèrent les accès de l'église poussiéreuse de bric et de broc, puisque deux orcs eurent pour grande nécessité de récupérer avant toute initiatives farfelues. Oh, je vous le dis, pour engager dans ces conditions l'affrontement contre Otaehryn et Haden, actuellement seul le bon Dante serait en mesure de leur opposer sanction et férocité. De plus, peut-être sa carcasse gangrénée gagnerait-elle à lever le pied.
Problème ! La tradition en Sancta zombifiée se résumait ainsi : d'abord on vous les casse, puis on vous graille. Bien entendu, les stupides unités cachectiques exécutèrent l'ordre de la traque puisée au bon vouloir d'Otaehryn, premièrement elfe puis mort-vivant, manieur des éléments, cruelle entité du banditisme, accessoirement nécromancien à partir de sa ressuscitation, certes. À ses côtés, l'on trouvait Haden dit "le muret", quelque peu grassouillet sur les bords le zombie nain, dont le cuir crânien labouré de cicatrices, foutrement tatoué à l'instar de Blaadnuix, laissait deviner un courtaud aussi fier de sa longue barbe brune, roussâtre par endroit, que de sa prédominance à encaisser les coups. Un bide à bière, oui ! Mais un bide en béton armé, toutefois, à la différence du compagnon magicien, le trapu gaillard, forgeron de son propre katana en phantacier, arborait l'os nasal décharné en pleine poire. Disons qu'il faisait davantage mort-vivant qu'Otaehryn la brindille curieusement préservée.
La bonne humeur, les chants graveleux saupoudrés de misogynie tabassés à grand renfort de sonorités agressives, de même que l'enivrante concupiscence, toutes ces délicates saveurs du grand cru de la vie s'évincèrent lorsque les deux malfrats parvinrent aux restes morcelés de Blaadnuix. Ensuite, par la magie de la terre, Otaehryn offrit au gobelinaud une digne sépulture conforme aux principes cultistes ; par le don de parole, Haden récita une prière facilitatrice dans le Grand Voyage conduit sur le vaisseau de la formidable crémation, aboutissement d'une volonté elfique, exactement. "Mon frère..." Songea le sorcier déjà mort. "... Puissent les Gardiens t'accorder le repos éternel. Ici, nous te vengerons." Et les flammes soumises triomphèrent de la Grande rue des Forges, majestueuses au commencement, les immensités embrasées ravirent l'âme du gobelin jusqu'au territoire éthéré, par-delà le voile céleste. Soudain, le deuil psalmodiait ses ordres aux échos de ressentiments, pour que perle des escarboucles oculaires de l'élémentaliste, une furie sanguinaire amplificatrice des montagnes de feu. La haine incendiaire propageait les effluences brûlées à toute la ville, de là naquirent hors de terre ces monstruosités squelettiques par dizaines, dont l'utilité se résumait à déferler comme à débusquer le trio peu commun. Un oni, deux orcs, pour sûr qu'on ne voyait pas ça tous les jours, encore moins maintenant qu'ils dissimulèrent leurs gros muscles sous l'asile religieux, obstrué par leur soin.
Nargulg, grand con taciturne, baladait l'orbite froncé, curieux de ces toiles de mystères colorées, peignant les murs du sanctuaire creusés d'idoles ivoirines. Car son corps, un autre sanctuaire, indubitablement, se devait de récupérer, donc autant se trouver une occupation d'appoint en simple contemplateur inutile. Insoutenable situation temporaire, mais de combien de temps disposaient-ils au juste ? En tout cas, depuis son passage à Célestia, l'adorateur paraissait peu impressionné par le présent lieu de culte d'acabit moindre.
Urzupha, grande conne endormie... Bah, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'elle ronfle et pète comme monsieur et madame tout le monde ? D'abord, ce n'est pas vrai, Urzupha ne ronflait pas, pour autant, le spectacle n'en demeurait pas moins consternant, néanmoins, elle n'emmerdait personne, sacré victoire.
Dante, grand
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D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
Les poumons encrassés par les larges émanations poussiéreuses qui s'élèvent dans les airs à chaque fois que Dante soulève un tas de gravats. Faut dire qu'il n'y est pas allé de main morte avec ce bon vieux Blaadnuix, faut dire aussi que ce satané gobelin l'avait bien mérité. À mi-chemin entre l'exaltation d'avoir trouver un peu d'adversité au milieu des ruines de Sancta et l'agaçement que d'entendre l'autre demi-portion caquetter sans jamais s'arrêter. Blaadnuix et Kar'ath ont au moins ça en commun, cette capacité à casser les couilles à leur auditoire dès qu'ils ouvrent la bouche, c'est très fort il faut le reconnaître. Dans un premier temps, Dante ne pouvait que constater les dégâts conséquents provoquant même l'effondrement de ce qui fut jadis, une modeste forge avant le retour tonitruant des Titans. En fait, ce n'est pas si vieux que ça. Le gobelin colérique devenu projectile inarrêtable lorsque le tranchant de la lame noire a enfoncé toutes ses défenses, a traversé le hall d'entrée avant de s'écraser comme un boulet de canon dans l'arrière boutique. Pour sûr qu'il a du le sentir passer, tiens. Et c'est avec une plaie béante à l'arcade de laquelle le sang s'écoule abondamment, dernier souvenir de l'infâme Ertel et de son vilain coup de boutoir qui lui a brisé le casque, que l'Oni retrouve enfin la trace de l'ancien baron du crime ayant aujourd'hui perdu la vie pour la deuxième fois de toute sa piètre existence. Et vu son état déplorable, il ne risque pas de revenir à la vie une troisième fois.
Quelques morceaux s'étant éparpillés sous les décombres, Dante découvre le buste décharné de Blaadnuix gisant à ses pieds auquel il semble manquer la partie inférieure, conséquence directe du dernier coup d'épée chirurgicale du cornu taciturne. D'ailleurs et simplement par acquis de conscience vu qu'on est jamais trop prudent, Dante se saisit de sa lame pour venir pousser gentiment le cadavre de Blaadnuix de la pointe de l'espadon noir, comme un enfant qui aurait trouvé un bâton en se promenant dans les bois.
« Tu crois qu'il est mort ? » Demande bêtement le malfaisant Kar'ath depuis sa prison millénaire.
« Non, il dort là. Ça se voit pas ? » Répond Dante, à peine sarcastique.
« On sait jamais ! Apparemment, c'est à la mode de revenir à la vie en ce moment. »
Et ce bon vieux Kar'ath n'a pas totalement tort car Blaadnuix n'est que dans la lignée du malfaisant Ivasaar dans le groupe des élus capables de tromper la mort. Encore et toujours un commentaire très pertinent de la part du démon de poche. La disparition de toute étincelle de vie dans le regard du gobelin malfaiteur et l'absence de réaction lorsque Dante bouscule son cadavre sont d'autant de preuves probantes qui vont dans le sens d'une mort non simulée. Bon. En partant de ce constant, cela sonne donc comme une mission accomplie, n'est-ce pas ? Retour au bercail pour faire leur rapport au Chevalier Renier avant un repos bien mérité. Une affaire rondement menée, comme on dit. C'était pas si difficile que ça. Si ? Un peu quand même, c'est vrai. Certes, ils ont ravagé quelques habitations dans la Grande rue des Forges et accessoirement détruit le grand beffroi près du centre-ville. Dommages collatéraux, rien de plus. Et Renier n'a pas besoin d'être au courant non plus. En réalité, la mission n'est pas totalement terminée mais ça, Dante n'est pas encore au courant de l'existence du duo vengeur à savoir Otaerhyn et Haden qui sont actuellement sur les traces de nos trois protagonistes bien mal en point. Associés du défunt gobelin plus que mort à présent, en route pour finir le travail bien entamé par leur partenaire de petite taille et autant dire que vu l'état déplorable dans lequel il a laissé les deux orcs, un affrontement serait synonyme d'une mort tragique et prématurée pour les protagonistes de cette histoire.
En gros, c'est le moment de se tirer en vitesse. Dante n'ayant plus rien à faire au milieu des décombres, abandonne la carcasse de Blaadnuix et il se souviendra de lui comme d'un adversaire digne de son intérêt qui lui a opposé une résistance certaine avant de trépasser. Si Dante l'avait affronté seul, il est possible que le résultat ait été bien différent. La seule question encore en suspens : qu'est-ce que Blaadnuix mettait sur ses cheveux pour que ça tienne aussi bien même après ses sprints à hautes vitesses ? Peut-être ne vaut-il mieux pas savoir, c'est un secret qu'il emmène avec lui dans la tombe et ce n'est pas plus mal. Dante retrouve ses deux compagnons dans un sale état, surtout Urzupha, mais toujours en vie, il en faut un peu plus à ces deux brutes pour passer l'arme à gauche de toute façon. Pas besoin de s'éterniser en conversations inutiles car la suite du plan aussi claire qu'implicite leur intime vivement de se casser d'ici avant que l'armée des morts ou pire, les associés de Blaadnuix, viennent se repaître de leur chair dans un instant de faiblesse. C'est qu'ils ne sont pas très discrets non plus et ils ont fait un sacré tapage, de quoi rameuter facilement tout le quartier. Nargulg doit se traîner sa connasse de femme et le trio n'est pas aussi rapide pour partir que pour venir. La base d'opération du Nouvel Ordre étant bien trop loin pour l'atteindre sans se faire submerger par quelques hordes de zombies affamés, il va falloir trouver un refuge à mi-chemin pour passer le temps. Fort heureusement, ils ne resteront pas alités très longtemps, quelques heures tout au plus car tous sont adeptes de la prouesse régénératrice.
Ils finissent par trouver refuge dans un temple à l'architecture grandiloquente comme il y en a des dizaines dans cette ville et qui fut un glorieux monument en l'honneur des divins. Maintenant, ce n'est plus qu'un mausolée aux murs détériorés au milieu des terres abandonnées de Sancta. Disons que ça fera parfaitement l'affaire pour se reposer et panser leurs plaies. Au contraire de Nargulg, l'Oni ne s'attarde aucunement sur l'immensité et la beauté des lieux, bien trop occupé à barricader les portes et les fenêtres les plus évidentes pour se prémunir des patrouilles mortifères envoyées par nulle autre qu'Otaehryn lui-même. Il faut ensuite fouiller le gros du bâtiment pour s'assurer qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise à l'intérieur. Faire un feu n'est évidemment pas une option puisque la fumée attirerait immédiatement leurs poursuivants sur leur position alors Urzupha devra se démerder avec son manteau en guise de couverture et un banc au bois pourri en guise de sommier. Un répit temporaire mais bien mérité donc et une occasion de taper la causette pour faire passer le temps, à défaut d'avoir autre chose à foutre.
« Le gobelin. Il avait quelque chose de bizarre, t'as remarqué ? On aurait dit un cadavre ambulant mais toujours doté de raison, comme une Liche. »
Il en a connu une, par le passé. Morndrizel, l'Oratrice de la Mort. Particulièrement emmerdante la demoiselle d'ailleurs, comme quoi faire chier son entourage est peut-être un prérequis pour accéder à une seconde vie. Si c'est le cas, ça fait de Kar'ath un être absolument immortel. Évidemment, ce n'est pas Dante qui va s'expliquer un tel phénomène même s'il fait déjà le lien avec X'o-rath, principal instigateur dans la chute de cette ville. Ce n'est qu'une théorie et en réalité, connaître la véritable nature de Blaadnuix n'est même pas si important que ça dans l'immédiat.
« Il parlait d'une bande. Ou d'un gang, je sais plus. Il n'était peut-être pas tout seul et ses potes ne vont pas tarder à se mettre à notre recherche. On a intérêt à ne pas trop traîner dans le coin. »
En voilà une bonne idée, car aucun de ces joyeux lurons n'est véritablement en état de se relancer pour une deuxième escarmouche meurtrière. Pas même Dante qui s'évertue déjà à faire tourner la sainte régénération à plein régime, Blaadnuix a bien amoché mon cornu tout de même et Dante n'est pas contre un peu de calme pendant qu'il peut encore en profiter. Une occasion de pouvoir remettre de l'ordre dans ses pensées et ses idées.
« Il faut prévenir le chevalier Renier et s'assurer que le Nouvel Ordre puisse emprunter cette route sans encombre la prochaine fois. »
Ce qui implique concrètement de faire le ménage car "OCB" est un problème de taille dans le secteur. Ouais, encore du boulot pour les braves. De toute évidence, les pourparlers ne sont plus une option et il va falloir régler ça en utilisant la manière forte. Ça tombe bien, ils sont plus doués pour se battre que pour négocier. Dante vient calmement s'asseoir sur le sol froid du temple en déposant son dos contre le mur en gardant sa lame à portée de main, juste au cas où. Il ferme également ses paupières tachées de traces écarlates pour reprendre son souffle et se vider la tête, une technique particulièrement efficace pour se reposer sans tomber dans un profond sommeil et surtout en restant alerte.
« Tu devrais te reposer aussi. »
CENDRES
Quelques morceaux s'étant éparpillés sous les décombres, Dante découvre le buste décharné de Blaadnuix gisant à ses pieds auquel il semble manquer la partie inférieure, conséquence directe du dernier coup d'épée chirurgicale du cornu taciturne. D'ailleurs et simplement par acquis de conscience vu qu'on est jamais trop prudent, Dante se saisit de sa lame pour venir pousser gentiment le cadavre de Blaadnuix de la pointe de l'espadon noir, comme un enfant qui aurait trouvé un bâton en se promenant dans les bois.
« Tu crois qu'il est mort ? » Demande bêtement le malfaisant Kar'ath depuis sa prison millénaire.
« Non, il dort là. Ça se voit pas ? » Répond Dante, à peine sarcastique.
« On sait jamais ! Apparemment, c'est à la mode de revenir à la vie en ce moment. »
Et ce bon vieux Kar'ath n'a pas totalement tort car Blaadnuix n'est que dans la lignée du malfaisant Ivasaar dans le groupe des élus capables de tromper la mort. Encore et toujours un commentaire très pertinent de la part du démon de poche. La disparition de toute étincelle de vie dans le regard du gobelin malfaiteur et l'absence de réaction lorsque Dante bouscule son cadavre sont d'autant de preuves probantes qui vont dans le sens d'une mort non simulée. Bon. En partant de ce constant, cela sonne donc comme une mission accomplie, n'est-ce pas ? Retour au bercail pour faire leur rapport au Chevalier Renier avant un repos bien mérité. Une affaire rondement menée, comme on dit. C'était pas si difficile que ça. Si ? Un peu quand même, c'est vrai. Certes, ils ont ravagé quelques habitations dans la Grande rue des Forges et accessoirement détruit le grand beffroi près du centre-ville. Dommages collatéraux, rien de plus. Et Renier n'a pas besoin d'être au courant non plus. En réalité, la mission n'est pas totalement terminée mais ça, Dante n'est pas encore au courant de l'existence du duo vengeur à savoir Otaerhyn et Haden qui sont actuellement sur les traces de nos trois protagonistes bien mal en point. Associés du défunt gobelin plus que mort à présent, en route pour finir le travail bien entamé par leur partenaire de petite taille et autant dire que vu l'état déplorable dans lequel il a laissé les deux orcs, un affrontement serait synonyme d'une mort tragique et prématurée pour les protagonistes de cette histoire.
En gros, c'est le moment de se tirer en vitesse. Dante n'ayant plus rien à faire au milieu des décombres, abandonne la carcasse de Blaadnuix et il se souviendra de lui comme d'un adversaire digne de son intérêt qui lui a opposé une résistance certaine avant de trépasser. Si Dante l'avait affronté seul, il est possible que le résultat ait été bien différent. La seule question encore en suspens : qu'est-ce que Blaadnuix mettait sur ses cheveux pour que ça tienne aussi bien même après ses sprints à hautes vitesses ? Peut-être ne vaut-il mieux pas savoir, c'est un secret qu'il emmène avec lui dans la tombe et ce n'est pas plus mal. Dante retrouve ses deux compagnons dans un sale état, surtout Urzupha, mais toujours en vie, il en faut un peu plus à ces deux brutes pour passer l'arme à gauche de toute façon. Pas besoin de s'éterniser en conversations inutiles car la suite du plan aussi claire qu'implicite leur intime vivement de se casser d'ici avant que l'armée des morts ou pire, les associés de Blaadnuix, viennent se repaître de leur chair dans un instant de faiblesse. C'est qu'ils ne sont pas très discrets non plus et ils ont fait un sacré tapage, de quoi rameuter facilement tout le quartier. Nargulg doit se traîner sa connasse de femme et le trio n'est pas aussi rapide pour partir que pour venir. La base d'opération du Nouvel Ordre étant bien trop loin pour l'atteindre sans se faire submerger par quelques hordes de zombies affamés, il va falloir trouver un refuge à mi-chemin pour passer le temps. Fort heureusement, ils ne resteront pas alités très longtemps, quelques heures tout au plus car tous sont adeptes de la prouesse régénératrice.
Ils finissent par trouver refuge dans un temple à l'architecture grandiloquente comme il y en a des dizaines dans cette ville et qui fut un glorieux monument en l'honneur des divins. Maintenant, ce n'est plus qu'un mausolée aux murs détériorés au milieu des terres abandonnées de Sancta. Disons que ça fera parfaitement l'affaire pour se reposer et panser leurs plaies. Au contraire de Nargulg, l'Oni ne s'attarde aucunement sur l'immensité et la beauté des lieux, bien trop occupé à barricader les portes et les fenêtres les plus évidentes pour se prémunir des patrouilles mortifères envoyées par nulle autre qu'Otaehryn lui-même. Il faut ensuite fouiller le gros du bâtiment pour s'assurer qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise à l'intérieur. Faire un feu n'est évidemment pas une option puisque la fumée attirerait immédiatement leurs poursuivants sur leur position alors Urzupha devra se démerder avec son manteau en guise de couverture et un banc au bois pourri en guise de sommier. Un répit temporaire mais bien mérité donc et une occasion de taper la causette pour faire passer le temps, à défaut d'avoir autre chose à foutre.
« Le gobelin. Il avait quelque chose de bizarre, t'as remarqué ? On aurait dit un cadavre ambulant mais toujours doté de raison, comme une Liche. »
Il en a connu une, par le passé. Morndrizel, l'Oratrice de la Mort. Particulièrement emmerdante la demoiselle d'ailleurs, comme quoi faire chier son entourage est peut-être un prérequis pour accéder à une seconde vie. Si c'est le cas, ça fait de Kar'ath un être absolument immortel. Évidemment, ce n'est pas Dante qui va s'expliquer un tel phénomène même s'il fait déjà le lien avec X'o-rath, principal instigateur dans la chute de cette ville. Ce n'est qu'une théorie et en réalité, connaître la véritable nature de Blaadnuix n'est même pas si important que ça dans l'immédiat.
« Il parlait d'une bande. Ou d'un gang, je sais plus. Il n'était peut-être pas tout seul et ses potes ne vont pas tarder à se mettre à notre recherche. On a intérêt à ne pas trop traîner dans le coin. »
En voilà une bonne idée, car aucun de ces joyeux lurons n'est véritablement en état de se relancer pour une deuxième escarmouche meurtrière. Pas même Dante qui s'évertue déjà à faire tourner la sainte régénération à plein régime, Blaadnuix a bien amoché mon cornu tout de même et Dante n'est pas contre un peu de calme pendant qu'il peut encore en profiter. Une occasion de pouvoir remettre de l'ordre dans ses pensées et ses idées.
« Il faut prévenir le chevalier Renier et s'assurer que le Nouvel Ordre puisse emprunter cette route sans encombre la prochaine fois. »
Ce qui implique concrètement de faire le ménage car "OCB" est un problème de taille dans le secteur. Ouais, encore du boulot pour les braves. De toute évidence, les pourparlers ne sont plus une option et il va falloir régler ça en utilisant la manière forte. Ça tombe bien, ils sont plus doués pour se battre que pour négocier. Dante vient calmement s'asseoir sur le sol froid du temple en déposant son dos contre le mur en gardant sa lame à portée de main, juste au cas où. Il ferme également ses paupières tachées de traces écarlates pour reprendre son souffle et se vider la tête, une technique particulièrement efficace pour se reposer sans tomber dans un profond sommeil et surtout en restant alerte.
« Tu devrais te reposer aussi. »
CENDRES
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L'essor verbeux d'un cornu au bout de sa vie, heurtait l'imperturbable rempart du mutisme, tant nullement Nargulg ne fit faux bond à la loi du silence, tout au plus un miteux banc d'église couina faiblement au passage de son postérieur s'y échouant grossièrement. Présentement imperméable à toute forme d'échanges, il s'accordait le privilège des sourdes réflexions, l'œil dans le vide. Au-dehors de ces murs glacés, râles et friselis des forces creuses d'incompressible malemort, invitèrent la nébuleuse zombifiée à maltraiter ses phalanges contre les barrages disparates, lesquels d'obstruer toutes tentatives d'entrer ou sortir du lieu sacré, pour le moment. Ainsi les triturations d'os contre les amas de pierres usées, de bois malades, tout cela à la fois jalonnait le répit fait aux tribulations. Entre temps, Dante avança ses connaissances en matière de zombitude, du moins, il attira l'attention sur le sieur Blaadnuix Ertel, fruit pourri de l'inférieure race gobeline, allant jusqu'à l'estimer liche plus que mort-vivant. Quelle différence, au fond ? L'orc ne prêta point de qualité à l'ancien gobelinaud, ne reconnaissant jamais sa combativité, tant et si bien qu'au lieu de réfléchir aux dires de l'oni, le squelette doctrinaire d'un racisme établit depuis la naissance, promettait tant la servitude que l'épuisement le plus inhumain, à cette sous-race destinée à dépérir aux fonds des montagneuses mines toxiques. Tant mieux, la tolérance était une guignolade de surfaciens dégénérés, de la merde. Ensuite, d'un tout à la broutille, de l'ensemble d'us des mystagogues d'albâtre, au néant de ses tréfonds d'orc inabordable ; l'intraitable verdâtre irritable tira du feu de son entendement barbare, un faisceau de réponse à sa question, la question. Si ce n'est pour le Nouvel Ordre, l'errance brutale en Sancta luisait à l'origine d'une motivation fantasque : rencontrer le Faucheur. Mais cela étant l'apanage des favoris d'empyrée, n'était-il pas illusoire d'entreprendre pareille quête ? Là encore, menton rentré, esgourdes fermées, Nargulg et sa fermeture d'esprit balayèrent le sujet OCB sans parloter, comme s'il n'avait jamais douté de l'obligation d'écraser ces crapules surannées. Ravalant son mépris pour Renier, - l'homme qui fauta par manque d'informations délivrées au trio - le champ mordoré de l'orbite patibulaire rutila soudainement, planté sur Urzupha la dormeuse. Alors la révélation d'éclater telle une bulle de savon. Depuis Célestia, véritable avènement sublimatoire du grand retour des passions génocidaires, un fossé grandissant distinguait les orcs de l'oni, si bien qu'entre l'achèvement du pèlerinage et leurs fraîches mésaventures en Sancta, le fossé devint gouffre abyssal. Détachant sa prunelle survivante de la dernière de ses femmes, il poignarda Dante d'un regard prédateur sans équivoque. Malgré la désertion dont s'était rendu coupable le mutilé à l'égard de sa race d'incroyants, en dépit de l'indifférence pour ses peaux vertes de congénères, le jugement du tueur fut sans appel, dans l'immédiat, il se savait plus proche d'eux que de personne d'autre. C'était la première conséquence du retour d'Urzupha à ses côtés, quant à la seconde, elle concernait directement Dante. Là, maintenant, alors même que les masses amorphes s'entassèrent calmement aux portes du sanctuaire, l'âme trouble du vilain perçut le cornu comme un obstacle au furieux désir dévastateur. Car, appliquer l'éradication des millions d'indésirables, suivre assidûment l'irréel codex exterminateur condamnant hommes, femmes et enfants, certainement cela impliquait de tirer un trait sur toute forme d'humanité. Toutefois, le démon des rocheuses ayant bon cœur, le groupe n'avait plus lieu d'être, indubitablement, à l'instar de l'eau et de l'huile, le destin de ces trois-là vibrait de dissension. Séjournant sur les cruelles hauteurs de la haine raciale, la psyché du borgne déroulait hideusement le film de l'incompatibilité pressentit, depuis lors, l'olivâtre croyant taiseux amalgamait l'après Sancta - si "après" il y avait - au conflit permanent. Ceci mon ami, était la victoire d'Urzupha qui, pourtant ensommeillée, ne rêverait pas mieux qu'à voir son mâle entouré des siens, ceux de sa race, particulièrement de son clan ; force est de constater le pas de géant dans cette funeste direction. À la suite des tracas de Sancta, on ne les surprendrait plus à coopérer de sitôt, puisque par trop différents les orcs traîneraient l'aversion sanglante pour toute patries étrangère, tanières insoutenables des furoncles civilisationnels.
En ce sacral refuge, une telle introspection préfiguratrice des malheurs à venir donnait à rire, d'autre part, quelles que furent les sombres priorités de mon déphasé d'orc, l'étouffoir putride de la réalité le rappelait à l'urgence de l'heure : reprendre du poil de la bête. Tout de même, c'est vachement préférable d'y songer, plutôt que de se percher en élucubrations aux limites des circonvolutions. "Tu devrais te reposer aussi." Sur cette réplique de Dante, l'air ambiant se déchargea des tensions nourrit par mon orc au mutacisme pesant. Comme dirait Urzupha, Nargulg devrait apprendre à péter un coup, voyez vous-même, madame pionçait profondément à en chasser les plaies comme les contusions diverses, sans qu'aucunement les bruissements extérieurs n'en troublèrent la récupération. Pas même l'odeur de brûlé d'ailleurs, putain le salaud d'elfe pyromane, l'espace d'un instant le zélote estropié crut au retour tant attendu de son flair. Hmm... C'était peut-être la raison pour laquelle le borgne tirait autant la gueule. Pauvre chou.
Ainsi se reposèrent-ils à demi, les heurts des paumes fracturées enjoignant la vigilance aux yeux mi-clos de la bande à Dante. La bande à Dante ouais, non pas "de Dante" mais... Bref. Sur le qui-vive au-dedans l'habitat frigide duquel le moindre meuble grinçant, la plus insignifiante sifflante consubstantielle des régions venteuses, fouettaient des graves peines inquisitoriales nos champions rejetés sur le bas-côté du rétablissement incomplet. Pas là pour enfiler des perles les gars, c'est terminé, une petite heure s'écoulait à l'instant, lorsque, de but en blanc, les morts pénétrèrent avec fracas l'enceinte de l'église délabrée. Nulle stupéfaction n'envahit les trognes souillées de nos gaillards, quand déjà Nargulg empoigna sa hache-marteau sévèrement endommagée, aussi affichait-elle maintes nervures annonciatrices d'un proche effritement. Le mutilé n'étant plus handicapé d'autant de mollesse que de gestes incontrôlés, il fit rempart de son corps moitié moins armuré qu'auparavant, au plus proche de la brèche des affamés derechef excités à l'idée de siphonner les boîtes crâniennes de nos guerriers. Cependant, au rendez-vous avec la mort, seuls deux d'entre eux répondirent présent, parce que l'autre, Urzupha... Eh oui, la barbare roupillait sans discontinuer ! Sa caboche n'étant pas au beau fixe, ses blessures nécessitaient plus de temps, oh quel dommage, ils manquèrent cruellement de temps, et Nargulg avait beau ravager la première ligne squelettique, repeindre les murs de leurs glaires sanguines absolument ; malheureusement, sa puissance surhumaine fut frappée de l'attendue diminution. Et certainement, les murs tremblaient à son approche tonitruante, les dalles grisâtres de l'édifice s'affaissaient en réaction à l'entrain ravageur, hélas ce ne fut en rien comparable à l'étonnant anéantissement du beffroi, son ouvrage. En revanche, je tiens à souligner qu'au plus mon orc cognait, au mieux il rejetait l'embrassade des temps quasi-polaire, comme quoi même en situation de péril fatal, on savait positiver, et ça, je ne le répéterais jamais assez.
Là-haut. Dehors. Un instant seulement, le temps d'un coup d'œil fortuit s'égarant par-delà les trouées béantes de l'édifice, l'iris sablé du vilain vert agissait en miroir de ces colonnes de feu façonnières d'âcres éruptions fuligineuses ; la Grande rue des Forges agonisait d'impuissance, triste spectacle de la vastitude passée de l'excellence forgeronne réduite à l'état de brasier, par nul autre qu'un fils de la cité morte : Otaehryn. Inconsciemment, et grâce aux mots de Dante, Nargulg faisait le lien avec le gang de Blaadnuix, or, face aux marées croqueuses de sa chair striée, ointe des purées hématites guère contenues par le pouvoir régénérant, le devoir du guerrier fut de batailler, plus encore de travailler d'arrache-pied à l'extinction totale de cette horde aux ordres de l'adepte élémentaliste. Terriblement occupé à mouliner sur place d'un flanc à l'autre de sa taille, puissance et tonitruance donnèrent naissance aux confluences glutineuses d'entassements osseux autour de l'orc. Néanmoins, ne sachant pas contrôler les flux de la mort à lui seul, bien des sbires du méphistophélique Otaehryn contournèrent le rempart nommé Nargulg, allant chercher querelle au cornu, quand distincts zombies jouèrent de précipitation afin de dévorer Urzupha. Ce serait une belle fin pour mes orcs, de périr ici même. Laissons le démon des rocheuses choisir qui soutenir, madame frappée de léthargie ? Monsieur sur le fil du rasoir ? Ni l'un ni l'autre peut-être ? Que le ciel taché de noires fumées s'ébaudit du malheur, car l'erreur fut de se pavaner dans Sancta contre ses horreurs. Courage Dante, tu es le héros de cette histoire. En attendant, Haden, le zombie nain, suivait les indications de son supérieur, Otaehryn donc, que la fusion élémentaire dissimula dans l'ombre du courtaud bretteur, ce dernier bifurqua à toute berzingue à la faveur d'un chemin de traverse ; sans l'ombre d'un doute, ils surgiront très prochainement, puisque au fait de la position des géants, mais aussi... Parce qu'ils connaissaient la ville comme leurs poches, être un local, ça aidait pas mal héhé.
Tandis que la bataille fit rage dans le centre historique de l'écœurante ville dédaléenne, alors que l'écume d'infecte géhenne semblait dérober aux colosses leurs résidus d'espoir, une entité parasite, au sang de ténèbres, franchit les fabuleuses forêts enneigées toisant les murs Nord de Sancta. Sith'tothan, l'engeance de Yactethrh'vhesz, vieille souche de la démonie ancestrale, la voici en gyre dévorateur. Les affaires des mortels et leurs richesses, apprendre des nations et cultures dont elle ignorait tout, étudier ce monde et chercher à le comprendre, s'adapter à cette ère qu'elle dominait du haut de ses millénaires, en aucun cas tout cela ne l'intéressait. Sith'tothan n'était pas de ces démons de pacotilles pétris d'insurpassables besoins de fricoter avec les mortels, uniquement et totalement assimilés à de la boustifaille, qu'à l'instar de son orgueil inexistant, sa volonté ne dévoilait qu'abyssal néant enfanté par la faim. L'on savait cette race odieuse délivrée des problématiques alimentaires, or ce vortex prédateur ne saurait goûter l'idée de manger pour vivre, revendiquant plutôt la gloutonnerie pour la gloutonnerie. La voracité saluait l'aube comme le crépuscule de son éternité d'absence. Sa subjugation prospérait aux commandements de Séléné, première des dix, seconde des onze lorsque cette appellation trouvait sens, autrefois. De prime abord, Sith'tothan l'insatiable créature incurieuse, ne se démarquait point d'une humaine au teint hâlé, mais son manteau d'ébène dépourvu de motifs, ne dissimulait pas du tout les épais contours d'une carrure d'armoire à glace, embranchée à l'armure de cuir fidèle aux peintures de nuit. D'obsidienne, la crinière de la démone tombait jusqu'aux omoplates, quand sa face, criblée de cicatrices, confiait à ses yeux noisette le soin de transmettre l'hostilité aux malheureux croisant sa route. Ne vous fiez pas à ses traits de guerrière du désert bizarrement désarmée, tant la nature profonde de cette abomination engloutissait la vie autour d'elle de manière instinctive ; parce que l'aberration de Yactethrh'vhesz avait constamment la faim en panse, elle était tout à fait capable d'aspirer les essences vitales sans exercer sa mâchoire.
C'est ainsi, au grand jour le plus anodin qui soit, que les bottines de l'envoyée de Séléné claquèrent promptement les pavés urbains de la contrée cultiste, sur les traces de Kar'ath.
Au même moment, un malaise inexplicable s'empara de Dante, une gêne point du tout handicapante, néanmoins enracinée dans son bras gauche à la maladie ô combien négligée. Peut-être s'habituait-il au venin corrupteur ? Peut-être y verrait-il un mauvais présage ? Seul l'avenir nous le dira. Finalement, mes orcs s'en tiraient à bon compte... C'est faux, ne croyez pas tout ce que je raconte bon sang ! Par contre, Sith'tothan n'arriverait pas de sitôt, probablement parce que, au fond, c'était vachement grand Sancta.
En ce sacral refuge, une telle introspection préfiguratrice des malheurs à venir donnait à rire, d'autre part, quelles que furent les sombres priorités de mon déphasé d'orc, l'étouffoir putride de la réalité le rappelait à l'urgence de l'heure : reprendre du poil de la bête. Tout de même, c'est vachement préférable d'y songer, plutôt que de se percher en élucubrations aux limites des circonvolutions. "Tu devrais te reposer aussi." Sur cette réplique de Dante, l'air ambiant se déchargea des tensions nourrit par mon orc au mutacisme pesant. Comme dirait Urzupha, Nargulg devrait apprendre à péter un coup, voyez vous-même, madame pionçait profondément à en chasser les plaies comme les contusions diverses, sans qu'aucunement les bruissements extérieurs n'en troublèrent la récupération. Pas même l'odeur de brûlé d'ailleurs, putain le salaud d'elfe pyromane, l'espace d'un instant le zélote estropié crut au retour tant attendu de son flair. Hmm... C'était peut-être la raison pour laquelle le borgne tirait autant la gueule. Pauvre chou.
Ainsi se reposèrent-ils à demi, les heurts des paumes fracturées enjoignant la vigilance aux yeux mi-clos de la bande à Dante. La bande à Dante ouais, non pas "de Dante" mais... Bref. Sur le qui-vive au-dedans l'habitat frigide duquel le moindre meuble grinçant, la plus insignifiante sifflante consubstantielle des régions venteuses, fouettaient des graves peines inquisitoriales nos champions rejetés sur le bas-côté du rétablissement incomplet. Pas là pour enfiler des perles les gars, c'est terminé, une petite heure s'écoulait à l'instant, lorsque, de but en blanc, les morts pénétrèrent avec fracas l'enceinte de l'église délabrée. Nulle stupéfaction n'envahit les trognes souillées de nos gaillards, quand déjà Nargulg empoigna sa hache-marteau sévèrement endommagée, aussi affichait-elle maintes nervures annonciatrices d'un proche effritement. Le mutilé n'étant plus handicapé d'autant de mollesse que de gestes incontrôlés, il fit rempart de son corps moitié moins armuré qu'auparavant, au plus proche de la brèche des affamés derechef excités à l'idée de siphonner les boîtes crâniennes de nos guerriers. Cependant, au rendez-vous avec la mort, seuls deux d'entre eux répondirent présent, parce que l'autre, Urzupha... Eh oui, la barbare roupillait sans discontinuer ! Sa caboche n'étant pas au beau fixe, ses blessures nécessitaient plus de temps, oh quel dommage, ils manquèrent cruellement de temps, et Nargulg avait beau ravager la première ligne squelettique, repeindre les murs de leurs glaires sanguines absolument ; malheureusement, sa puissance surhumaine fut frappée de l'attendue diminution. Et certainement, les murs tremblaient à son approche tonitruante, les dalles grisâtres de l'édifice s'affaissaient en réaction à l'entrain ravageur, hélas ce ne fut en rien comparable à l'étonnant anéantissement du beffroi, son ouvrage. En revanche, je tiens à souligner qu'au plus mon orc cognait, au mieux il rejetait l'embrassade des temps quasi-polaire, comme quoi même en situation de péril fatal, on savait positiver, et ça, je ne le répéterais jamais assez.
Là-haut. Dehors. Un instant seulement, le temps d'un coup d'œil fortuit s'égarant par-delà les trouées béantes de l'édifice, l'iris sablé du vilain vert agissait en miroir de ces colonnes de feu façonnières d'âcres éruptions fuligineuses ; la Grande rue des Forges agonisait d'impuissance, triste spectacle de la vastitude passée de l'excellence forgeronne réduite à l'état de brasier, par nul autre qu'un fils de la cité morte : Otaehryn. Inconsciemment, et grâce aux mots de Dante, Nargulg faisait le lien avec le gang de Blaadnuix, or, face aux marées croqueuses de sa chair striée, ointe des purées hématites guère contenues par le pouvoir régénérant, le devoir du guerrier fut de batailler, plus encore de travailler d'arrache-pied à l'extinction totale de cette horde aux ordres de l'adepte élémentaliste. Terriblement occupé à mouliner sur place d'un flanc à l'autre de sa taille, puissance et tonitruance donnèrent naissance aux confluences glutineuses d'entassements osseux autour de l'orc. Néanmoins, ne sachant pas contrôler les flux de la mort à lui seul, bien des sbires du méphistophélique Otaehryn contournèrent le rempart nommé Nargulg, allant chercher querelle au cornu, quand distincts zombies jouèrent de précipitation afin de dévorer Urzupha. Ce serait une belle fin pour mes orcs, de périr ici même. Laissons le démon des rocheuses choisir qui soutenir, madame frappée de léthargie ? Monsieur sur le fil du rasoir ? Ni l'un ni l'autre peut-être ? Que le ciel taché de noires fumées s'ébaudit du malheur, car l'erreur fut de se pavaner dans Sancta contre ses horreurs. Courage Dante, tu es le héros de cette histoire. En attendant, Haden, le zombie nain, suivait les indications de son supérieur, Otaehryn donc, que la fusion élémentaire dissimula dans l'ombre du courtaud bretteur, ce dernier bifurqua à toute berzingue à la faveur d'un chemin de traverse ; sans l'ombre d'un doute, ils surgiront très prochainement, puisque au fait de la position des géants, mais aussi... Parce qu'ils connaissaient la ville comme leurs poches, être un local, ça aidait pas mal héhé.
Tandis que la bataille fit rage dans le centre historique de l'écœurante ville dédaléenne, alors que l'écume d'infecte géhenne semblait dérober aux colosses leurs résidus d'espoir, une entité parasite, au sang de ténèbres, franchit les fabuleuses forêts enneigées toisant les murs Nord de Sancta. Sith'tothan, l'engeance de Yactethrh'vhesz, vieille souche de la démonie ancestrale, la voici en gyre dévorateur. Les affaires des mortels et leurs richesses, apprendre des nations et cultures dont elle ignorait tout, étudier ce monde et chercher à le comprendre, s'adapter à cette ère qu'elle dominait du haut de ses millénaires, en aucun cas tout cela ne l'intéressait. Sith'tothan n'était pas de ces démons de pacotilles pétris d'insurpassables besoins de fricoter avec les mortels, uniquement et totalement assimilés à de la boustifaille, qu'à l'instar de son orgueil inexistant, sa volonté ne dévoilait qu'abyssal néant enfanté par la faim. L'on savait cette race odieuse délivrée des problématiques alimentaires, or ce vortex prédateur ne saurait goûter l'idée de manger pour vivre, revendiquant plutôt la gloutonnerie pour la gloutonnerie. La voracité saluait l'aube comme le crépuscule de son éternité d'absence. Sa subjugation prospérait aux commandements de Séléné, première des dix, seconde des onze lorsque cette appellation trouvait sens, autrefois. De prime abord, Sith'tothan l'insatiable créature incurieuse, ne se démarquait point d'une humaine au teint hâlé, mais son manteau d'ébène dépourvu de motifs, ne dissimulait pas du tout les épais contours d'une carrure d'armoire à glace, embranchée à l'armure de cuir fidèle aux peintures de nuit. D'obsidienne, la crinière de la démone tombait jusqu'aux omoplates, quand sa face, criblée de cicatrices, confiait à ses yeux noisette le soin de transmettre l'hostilité aux malheureux croisant sa route. Ne vous fiez pas à ses traits de guerrière du désert bizarrement désarmée, tant la nature profonde de cette abomination engloutissait la vie autour d'elle de manière instinctive ; parce que l'aberration de Yactethrh'vhesz avait constamment la faim en panse, elle était tout à fait capable d'aspirer les essences vitales sans exercer sa mâchoire.
C'est ainsi, au grand jour le plus anodin qui soit, que les bottines de l'envoyée de Séléné claquèrent promptement les pavés urbains de la contrée cultiste, sur les traces de Kar'ath.
Au même moment, un malaise inexplicable s'empara de Dante, une gêne point du tout handicapante, néanmoins enracinée dans son bras gauche à la maladie ô combien négligée. Peut-être s'habituait-il au venin corrupteur ? Peut-être y verrait-il un mauvais présage ? Seul l'avenir nous le dira. Finalement, mes orcs s'en tiraient à bon compte... C'est faux, ne croyez pas tout ce que je raconte bon sang ! Par contre, Sith'tothan n'arriverait pas de sitôt, probablement parce que, au fond, c'était vachement grand Sancta.
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