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    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 16 Juin - 12:41
    An 2 - Février

    Dans les profondeurs de la terre, il est aisé de perdre la notion du temps, à l'exception des niveaux supérieurs où des ouvertures donnent sur le monde extérieur, laissant pénétrer les rayons du soleil dans les grandes salles naines, il n'y a aucun moyen direct de consulter l'heure ici-bas. Non pas que ça gêne particulièrement ces fiers travailleurs, capables d'endurer bien plus de labeur qu'un être humain, ou pire, un elfe, sans se soucier de la position du soleil. Mais ça reste toutefois une information intéressante à posséder car elle permet de réguler les interactions avec le monde extérieur, en plus de conférer un minimum de structure au travail de ces artisans infatigables.
    C'est pourquoi on entend régulièrement ce son qui retentit jusque dans les plus profondes des cavernes. Nées de l'ingéniosité des nains, ces cloches semi-mécaniques situées aux entrées des étendues souterraines sont sonnées à intervalles réguliers avant d'être relayées dans les profondeurs, pourvoyant ainsi l'heure aux habitants de la terre selon la tonalité qui est transmise.

    C'est un tintement grave qui se réverbérait alors dans les rues, rebondissant de roche en roche, annonçant le soir aux diverses forges et habitations du second niveau de Tol-Varek. Suivant les stries du pavé en granite, il finit par arriver aux oreilles de Kérémir, pour qui l'heure fatidique se rapprochait. Assis devant l'âtre taillé à même la roche, il soupirait lentement, ajustant sa respiration au vacillement régulier des flammes dansant paresseusement dans leur prison de pierre, alors que son regard se perdait quelque part au loin, par delà les différentes couches composant ce versant de la chaine de montagnes où trônait le Mont Kazan, à la recherche peut-être des forêts qui l'avaient vu naitre.

    Chaque heure qui passait le rapprochait inéluctablement du début de sa quête, mais elle l'éloignait aussi de ses proches. Il n'était pas dupe, il était bien conscient de ce qu'il s'apprêtait à abandonner, il l'avait accepté depuis des semaines, mais ça ne rendait pas l'approche de la séparation moins douloureuse pour autant, surtout que la décision n'avait pas exactement été bien accueillie par l'entièreté de ses proches. Parmi ceux qui ne le suivraient pas, nombreux avaient été ceux qui avaient élevé la voix contre cette entreprise. Et sans grande surprise, Bérenda figurait parmi les gens indignés.

    Comme à l'accoutumée chez les nains, quand il y avait un conflit d'intérêt, il se résolvait à grands coups de railleries et de rugissements pour essayer de se faire entendre, et nombreuses avaient été les disputes entre les deux amants au cours de ces derniers mois. Mais cette fois-ci, aucun accord n'avait pu être trouvé, Kérémir était borné et c'était son mode de vie tout entier qui était remis en question, Bérenda quant à elle, prônait une approche beaucoup plus maternelle, argumentant que leur vie de famille importait plus que de retrouver leur foyer. Le conflit entre les deux avait même tellement escaladé que Bérenda avait fini par prendre les enfants avec elle avant de s'installer chez l'un de leurs amis, priant pour que son mari revienne à la raison.
    Dès qu'elle entendit les cloches annoncer le début de soirée, elle sortit dans les rues, confiant la garde de ses enfants à son hôte. C'était sa dernière chance de dissuader son mari, et c'était en courant qu'elle se ruait à présent vers la demeure familiale. Elle avait un double des clés, ce qui lui permit d'entrer sans se faire prier. Elle trouva Kérémir assis dans le salon, face à l'âtre, et elle prit la parole.

    Kérémir...
    ... Bébé.

    Les deux appels étaient lourds de mélancolie, et après un long moment de silence, Bérenda alla s'asseoir à côte de son mari. Là, ils contemplèrent ensemble le doux crépitement des flammes, aucun n'osant vraiment prendre la parole. Ils savaient tous les deux ce qu'ils voulaient se dire, et que c'était futile, mais au fond d'eux, ils s'aimaient profondément, et ils voulaient profiter une dernière fois d'un moment de sérénité avant d'ouvrir les hostilités. Ce fut finalement Kérémir qui rompit le silence.

    ... Bébé, je sais ce que tu vas dire, mais ça ne changera rien. Ce qu'il y a dehors, c'est ma vie, je peux pas juste l'abandonner. Je sais que c'est dur, et je peux pas vous impliquer, mais je dois au moins essayer.

    Il y eut de nouveau un moment de silence.

    J'ai toujours su que t'étais borné, et c'est ce que j'aime chez toi, c'est pas pour rien que je suis ta femme, mais je pensais pas qu'on en arriverait là. J'ai vu mon mari devenir le pire des ivrognes, mais j'ai laissé couler parce que je savais que c'était dur pour lui. Puis, quand t'as enfin dessoulé, c'était juste pour tout plaquer pour une idée stupide. J'aurais du savoir que t'avais du bois dans la tête, si même ta famille a moins de valeur que ces branches.
    Bébé, tu sais bien que je vous aime. Ca me fait mal de vous laisser toi et les petits, mais je supporte pas cette vie. Je suis né dans la nature, j'ai ptêt du bois dans la tête, mais nos frères ici c'est de la caillasse qu'ils ont dans la cervelle. Je suis pas fait pour ça, même si c'est avec vous. Je préfère encore me battre et mourir que de croupir ici.

    Bérenda aurait voulu rétorquer, mais elle voyait les yeux de son mari, elle voyait les larmes qui avaient commencé à couler le long de son visage renfrogné. Elle le savait qu'il les aimait, mais le voir aussi dévasté finit par la convaincre qu'il ne reculerait pas, malgré tout l'amour qu'il leur portait. Elle se mit également à sangloter alors qu'elle posait sa tête sur l'épaule de son mari.

    Pourquoi... Pourquoi est-ce qu'il faut que tu sois aussi têtu ?
    C'est comme ça Bébé... Je peux pas changer qui je suis.

    Ils restèrent comme ça, devant les flammes qui continuaient à s'agiter, dans ce dernier moment douloureux passé ensemble. Ils n'avaient plus la force de se chamailler, alors autant profiter autant qu'ils le pouvaient de leurs derniers instants. Ils finirent par s'endormir tous les deux devant l'âtre désormais éteint.
    Ce furent les premières cloches de l'aurore qui les réveillèrent, il était temps pour Kérémir de partir. Étreignant une ultime fois sa dulcinée, il lui dit :

    Occupe-toi bien des petits mon amour.
    T'as intérêt à nous revenir, Kérémir.
    Je le ferai, Bébé.

    Ce fut sur ces mots que Bérenda quitta la pièce, laissant Kérémir s'équiper. Jamais ce nouvel équipement n'avait semblé si pesant. Ses bottes au souliers de fer se trainaient par terre, son large pantalon le serrait, sa cotte de mailles refusait de coopérer, comme si les anneaux essayaient tous de se défiler pour l'empêcher de l'assujettir correctement. Son bouclier était pesant et ne voulait pas être soulevé, même sa hache, son compagnon de toujours, n'avait pas la même prise en main. C'était le cœur lourd qu'il arrima enfin son sac après ce qui avait semblé être une éternité à batailler contre lui-même.

    Maintenant qu'il partait, sa femme et ses enfants pourraient revenir habiter ici, et il jeta un dernier coup d’œil à la bâtisse qui s'enfonçait dans le mur de granit avant de se détourner et de se mettre en route vers le niveau supérieur. Sur le trajet il croisa d'autres compagnons qui comme lui, avaient fait leurs adieux et se préparaient à sortir.

    Ce ne fut pas un bataillon fringant qui atteignit la porte ouest de Tol-Varek, c'était une procession d'une trentaine de nains à la mine lugubre. Tout comme pour Kérémir, leur dernière nuit avait été agitée, et il n'y aurait aucune festivité pour marquer le début de leur quête, seulement le regret de devoir laisser derrière eux ceux qu'ils aimaient, parfois en mauvais termes, alors qu'ils savaient pertinemment qu'il y avait des chances qu'ils périssent avant de pouvoir les revoir.

    Les cœurs étaient lourds tandis qu'ils attendaient l'ouverture des portes, et pendant un moment, Kérémir se dit qu'il devrait peut-être se retourner, sa famille était derrière lui, n'était-ce pas là ce qui importait le plus au final ? Mais le vent se leva alors que les rayons du matin commençaient à percer l'ouverture nouvellement formée, et Kérémir tourna la tête, voyant devant lui l'étendue des paysages mornes de l'hiver. Sa destinée était devant lui, dans ces landes, il reconnaissait chaque espèce parsemant la route, chaque recoin de cette nature familière, l'appel était plus fort que lui, et c'est après avoir jeté un dernier regard en arrière qu'il s'engagea hors de la ville naine. Sa détermination s'était rallumée, et son voyage venait de commencer.
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