Invité
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Plus on s’éloigne de la civilisation et plus les règles s’assouplissent. Alors, dans la jungle, non loin du lac Rebirth, là où les chemins se transforment en sentier, puis en pistes, il n’y a aucun doute à se faire : les lois sont un vague texte, inscrit sur un papier tout aussi nébuleux, qui n’a plus grande force.
C’est ce que se dit Nineveh, alors qu’elle est dans les gradins d’une arène où se battent deux hommes dans le sable. Du pugilat comme il en existe un peu partout, dans le sang et la sueur, tous les coups sont permis sauf les doigts dans l’œil, pas de catégorie de poids, on cogne au sol si on veut. Pas de pause, même pas de manche, les deux adversaires se tapent dessus jusqu’à la reddition de l’un ou de l’autre. L’arbitre veille d’un œil nerveux, presque sauteur, à ce que les quelques règles soient judicieusement respectées et a un bâton pour punir les infractions aux règles.
Malgré ce que la médecin voudrait dire, elle est autant concentrée sur le combat que sur la cible que Capella et elle doivent interroger. Enfin, « cible », Nineveh a déjà eu vent de la personne qu’elle recherche, elle sait à quoi elle ressemble et de source sûre, elle connaît son oncle.
« Le foie ! Frappe au foie ! » Crie l’elfe en voyant l’un des deux boxeurs hésiter à frapper au torse, « les reins ! » Gueule-t-elle de nouv… « qu’il pisse rouge ce soir ! » Ses paroles se perdent dans les rugissements de la foule, chacun y va de ses acclamations et encouragement. Nineveh retrouve son calme après s’être emportée comme il faut, puis avoir poussé un « oh » de sensation en voyant un protège dent voler.
Bref interruption dans le sable pour que l’intéressé récupère son morceau de cuir, interruption qui profite à la médecin.
Après tout, Capella est à ses côtés. Coup de pot miraculeux ou heureuse coïncidence, Nineveh ne saurait dire. Mais elle a une certitude : la sirène lui sera d’un grand secours pour retrouver son oncle et s’octroyer les faveurs de leur cible, Huna Alkera.
Comment décrire Huna ? Il y a des hybrides qui sont gentiment hybride, avec quelques caractéristiques animales. Huna est tout le contraire, alligator-humain, il pousse des cris rageurs qui se transforment en des rugissements graves, qui résonnent dans la poitrine de ses voisins à chaque fois que les pugilistes s’esquintent la gueule. Mâchoire triangulaire de reptile, yeux en fentes qui se dilatent lorsqu’il y a une giclée de sang, tire la langue à intervalle régulier pour gouter l’air devant lui.
Certains hybrides se contentent d’une vie d’esclave, d’autres se tournent la pègre. Huna, lui, a cette gueule de serpent géant, de lanconda placide. Le genre à aller dans l’arène juste parce qu’il peut. Les trafics dans les sous-sols, le fouet d’un contremaître, très peu pour lui. Il suffit de voir l’estoc à sa ceinture pour comprendre qu’il ne prend d’ordre de personnes.
« Huna Alkera, je l’ai déjà vu il y a plusieurs décennies de cela. Il a dû prendre un élixir d’immortalité pour être encore de ce monde. Un assassin d’élite, il est ami avec mon oncle, ils entretiennent une correspondance régulière. Je crois qu’il a accueilli mon oncle quelques temps chez lui après son exil. Si quelqu’un sait où est mon tonton, c’est bien lui. »
Elle le désigne du menton, l’hybride est trop occupé à regarder le match pour se sentir observer, à moins qu’il ne donne le change ?
« On lui parle à la fin du match, à la sortie de l’arène. Ce sera le meilleur moment pour discuter avec lui sans attirer l’attention, ni être interrompu… » Le combat reprend.
« Les jambes ! Fauche les jambes ! » Au travers des cris de la foule, les paroles de l’hybride se fraient un chemin sans mal, grave, rocailleuse, chaude, comme si une forge parlait. « Cogne-le si fort que même sa mère le sentira ! »
Une minute plus tard, le pugilat s’achève sur un type qui a la gueule ensanglantée et la mâchoire de travers. L’autre est tout aussi amoché, avec un nez écrasé en prime, à peine conscient dans le sable.
C’est le moment pour intercepter l’hybride. La plupart des spectateurs s’en vont et les filles sont les premières à décoller pour se poster à l’entrée.
Avec l’humidité de la journée, la chaleur caniculaire de la jungle et les émotions du moment, personne ne leur prête attention alors qu’elles attendent l’alligator qui peine à se présenter.
Une minute passe, puis deux, la foule se tarit et alors qu’elles allaient se poser des questions…
« Heeeey les filles. » La voix reptilienne arrache un sursaut à la médecin qui est surprise par Huna, débarqué d’un angle improbable et surtout, d’un air étrangement amical. « Vous aussi vous avez été charcutées par l’autre ? Vous êtes mortes quand ?
-Mais… » Balbutie la médecin en peinant à retrouver ses moyens. « Nous ne sommes pas mortes.
-Ooooh, c’est bon. » Répond l’alligator d’un air un peu benêt. « T’as la moitié du visage carbonisé et mademoiselle à un bras plus fluorescent qu’un agent du Reike ou de la République. Vous pouvez le dire que c’est pas votre première fois avec des forces cosmiques. » Il se tourne vers Capella, « t’es sûre beauté fatale que t’es pas déjà passée sur le billard ou dans la tombe au moins une fois ? »
Nineveh a une toux polie.
« C’est à propos de Zayanderud, je suis sa nièce. »
Le sourire un peu bête de l’hybride se fane, il a un hochement de tête compréhensif.
« Alors, on devrait en discuter au bar, ça va être une longue discussion. Je peux vous aider, mais ça ne sera pas gratuit. »
Comme d’habitude.
***
Quelques instants plus tard, les trois sont en train de discuter dans une taverne, à une table un peu à l’écart. Loin de faire dans la dentelle, l’alligator va dans le vif du sujet sans attendre.
« Je sais où il est. Je pourrais même vous accompagner dans la jungle : après tout, si sa nièce préférée veut le voir, c’est compréhensible. Par contre, il va falloir m’aider si vous voulez que je vous guide dans cet enfer vert : j’ai quelques affaires en cours ici dans cette ville. Enfin, ville, le dernier arrêt avant les terres sauvages et les types qui se marient avec leurs cousines quoi. J’ai un pépin avec un preneur de paris et il y a une nana qui me pose problème. Autant le bookie, vous pouvez lui esquinter la gueule autant que vous voulez, autant la dame j’aimerais que ça se fasse sans violence. » Il a un regard autour de lui, puis se retourne vers les filles. « Nineveh, mon petit doigt me dit qu’elle est partante, mais toi, mystérieuse main de saphir, j’me pose encore la question. »
Une minute, le bras de Capella est vert. Est-ce qu’il vient de se tromper de couleur ? Est-ce que Nineveh vient de croiser son premier assassin daltonien ?
Reste que la sirène a toutes les cartes en main pour décider de l’approche.
C’est ce que se dit Nineveh, alors qu’elle est dans les gradins d’une arène où se battent deux hommes dans le sable. Du pugilat comme il en existe un peu partout, dans le sang et la sueur, tous les coups sont permis sauf les doigts dans l’œil, pas de catégorie de poids, on cogne au sol si on veut. Pas de pause, même pas de manche, les deux adversaires se tapent dessus jusqu’à la reddition de l’un ou de l’autre. L’arbitre veille d’un œil nerveux, presque sauteur, à ce que les quelques règles soient judicieusement respectées et a un bâton pour punir les infractions aux règles.
Malgré ce que la médecin voudrait dire, elle est autant concentrée sur le combat que sur la cible que Capella et elle doivent interroger. Enfin, « cible », Nineveh a déjà eu vent de la personne qu’elle recherche, elle sait à quoi elle ressemble et de source sûre, elle connaît son oncle.
« Le foie ! Frappe au foie ! » Crie l’elfe en voyant l’un des deux boxeurs hésiter à frapper au torse, « les reins ! » Gueule-t-elle de nouv… « qu’il pisse rouge ce soir ! » Ses paroles se perdent dans les rugissements de la foule, chacun y va de ses acclamations et encouragement. Nineveh retrouve son calme après s’être emportée comme il faut, puis avoir poussé un « oh » de sensation en voyant un protège dent voler.
Bref interruption dans le sable pour que l’intéressé récupère son morceau de cuir, interruption qui profite à la médecin.
Après tout, Capella est à ses côtés. Coup de pot miraculeux ou heureuse coïncidence, Nineveh ne saurait dire. Mais elle a une certitude : la sirène lui sera d’un grand secours pour retrouver son oncle et s’octroyer les faveurs de leur cible, Huna Alkera.
Comment décrire Huna ? Il y a des hybrides qui sont gentiment hybride, avec quelques caractéristiques animales. Huna est tout le contraire, alligator-humain, il pousse des cris rageurs qui se transforment en des rugissements graves, qui résonnent dans la poitrine de ses voisins à chaque fois que les pugilistes s’esquintent la gueule. Mâchoire triangulaire de reptile, yeux en fentes qui se dilatent lorsqu’il y a une giclée de sang, tire la langue à intervalle régulier pour gouter l’air devant lui.
Certains hybrides se contentent d’une vie d’esclave, d’autres se tournent la pègre. Huna, lui, a cette gueule de serpent géant, de lanconda placide. Le genre à aller dans l’arène juste parce qu’il peut. Les trafics dans les sous-sols, le fouet d’un contremaître, très peu pour lui. Il suffit de voir l’estoc à sa ceinture pour comprendre qu’il ne prend d’ordre de personnes.
« Huna Alkera, je l’ai déjà vu il y a plusieurs décennies de cela. Il a dû prendre un élixir d’immortalité pour être encore de ce monde. Un assassin d’élite, il est ami avec mon oncle, ils entretiennent une correspondance régulière. Je crois qu’il a accueilli mon oncle quelques temps chez lui après son exil. Si quelqu’un sait où est mon tonton, c’est bien lui. »
Elle le désigne du menton, l’hybride est trop occupé à regarder le match pour se sentir observer, à moins qu’il ne donne le change ?
« On lui parle à la fin du match, à la sortie de l’arène. Ce sera le meilleur moment pour discuter avec lui sans attirer l’attention, ni être interrompu… » Le combat reprend.
« Les jambes ! Fauche les jambes ! » Au travers des cris de la foule, les paroles de l’hybride se fraient un chemin sans mal, grave, rocailleuse, chaude, comme si une forge parlait. « Cogne-le si fort que même sa mère le sentira ! »
Une minute plus tard, le pugilat s’achève sur un type qui a la gueule ensanglantée et la mâchoire de travers. L’autre est tout aussi amoché, avec un nez écrasé en prime, à peine conscient dans le sable.
C’est le moment pour intercepter l’hybride. La plupart des spectateurs s’en vont et les filles sont les premières à décoller pour se poster à l’entrée.
Avec l’humidité de la journée, la chaleur caniculaire de la jungle et les émotions du moment, personne ne leur prête attention alors qu’elles attendent l’alligator qui peine à se présenter.
Une minute passe, puis deux, la foule se tarit et alors qu’elles allaient se poser des questions…
« Heeeey les filles. » La voix reptilienne arrache un sursaut à la médecin qui est surprise par Huna, débarqué d’un angle improbable et surtout, d’un air étrangement amical. « Vous aussi vous avez été charcutées par l’autre ? Vous êtes mortes quand ?
-Mais… » Balbutie la médecin en peinant à retrouver ses moyens. « Nous ne sommes pas mortes.
-Ooooh, c’est bon. » Répond l’alligator d’un air un peu benêt. « T’as la moitié du visage carbonisé et mademoiselle à un bras plus fluorescent qu’un agent du Reike ou de la République. Vous pouvez le dire que c’est pas votre première fois avec des forces cosmiques. » Il se tourne vers Capella, « t’es sûre beauté fatale que t’es pas déjà passée sur le billard ou dans la tombe au moins une fois ? »
Nineveh a une toux polie.
« C’est à propos de Zayanderud, je suis sa nièce. »
Le sourire un peu bête de l’hybride se fane, il a un hochement de tête compréhensif.
« Alors, on devrait en discuter au bar, ça va être une longue discussion. Je peux vous aider, mais ça ne sera pas gratuit. »
Comme d’habitude.
***
Quelques instants plus tard, les trois sont en train de discuter dans une taverne, à une table un peu à l’écart. Loin de faire dans la dentelle, l’alligator va dans le vif du sujet sans attendre.
« Je sais où il est. Je pourrais même vous accompagner dans la jungle : après tout, si sa nièce préférée veut le voir, c’est compréhensible. Par contre, il va falloir m’aider si vous voulez que je vous guide dans cet enfer vert : j’ai quelques affaires en cours ici dans cette ville. Enfin, ville, le dernier arrêt avant les terres sauvages et les types qui se marient avec leurs cousines quoi. J’ai un pépin avec un preneur de paris et il y a une nana qui me pose problème. Autant le bookie, vous pouvez lui esquinter la gueule autant que vous voulez, autant la dame j’aimerais que ça se fasse sans violence. » Il a un regard autour de lui, puis se retourne vers les filles. « Nineveh, mon petit doigt me dit qu’elle est partante, mais toi, mystérieuse main de saphir, j’me pose encore la question. »
Une minute, le bras de Capella est vert. Est-ce qu’il vient de se tromper de couleur ? Est-ce que Nineveh vient de croiser son premier assassin daltonien ?
Reste que la sirène a toutes les cartes en main pour décider de l’approche.
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Depuis qu'elle est de retour dans la jungle, une confiance inébranlable émane de Capella. Les souvenirs agréables de sa fusion avec le Gardien de la Mort, l'incarnation de la Violence, la conquête et le massacre, lui donnent le sentiment d'avancer en terrain conquis. Certes, ce n'est qu'un petit village qui aura subi leur alliance funeste - mais la réminiscence n'en est pas moins douce.
Il fait plus chaud, elle doit repriser les gants que le ministre reikois lui a offert, et en plus d'être de bonne humeur, elle est en bonne compagnie. Tous ces facteurs s'accumulent pour qu'elle laisse son bras marqué par la magie noire à l'air libre : et tant pis pour ceux que la vision dérange. Avant d'aller à l'arène, elle a récupéré un petit nécessaire de couture au marché, histoire d'être préparée. Au milieu du public en liesse, à côté de son amie médecin qui encourage les combattants, Capella observe calmement leur technique. Ils ne manquent pas de force brute ni d'inventivité, mais leur souplesse laisse à désirer. Classique. Le genre de types qui coule tout seul quand on les trempe dans l'eau.
L'hybride qu'elles sont venues chercher, en revanche, doit déjà être un peu plus intéressant sur ce point. Est-ce qu'il partage les capacités versatiles de sa moitié animale ? Ils ne sont pas loin du lac, peut-être qu'elle aura l'occasion d'avoir un aperçu. La sirène opine du chef en direction de Nineveh qui propose de l'aborder à la fin de l'affrontement. De toute façon, aucun parti n'arriverait à s'entendre ou se faire entendre, vu l'état des gradins.
Lorsque vient le moment de confronter Huna, il se fait étrangement discret. Capella surveille ses arrières - est-ce qu'il les a repérées, est-ce qu'il s'est barré ? Elle tourne rapidement la tête en entendant une voix grave et rauque les interpeller. D'où sort-il ? Vexée de ne pas l'avoir vu venir, elle le toise d'un air mauvais, qu'il ignore avec bonhomie. Visiblement, il les prend pour des mortes ? Ou des revenantes. Il insiste tout particulièrement à son égard, et elle lui répond sèchement.
- Oui, mais rien à voir avec mon bras.
Techniquement, c'est bien sa deuxième vie, même si ce n'est pas pertinent pour leur affaire du jour. Heureusement, l'elfe ramène la discussion à ce qu'elle devrait être, et ils conviennent de continuer celle-ci dans une taverne.
A peine arrivés, pas encore servis, Huna ne s'égare pas cette fois et aborde directement ce qui les intéresse. La mercenaire profite d'être assise au calme pour sortir une aiguille et du fil, et coudre tranquillement les quelques taillades dans ses gants. Il propose de les guider, en échange de leur aide sur deux de ses problèmes. Capella affiche toujours une expression neutre, mais intérieurement, elle sourit : elle aurait négocié de la même façon, dans sa position. Par contre, est-ce que sa langue de reptile a fourché, ou est-ce qu'il vient vraiment de sous-entendre que son bras est bleu ? Elle pose son ouvrage sur ses cuisses et hausse un sourcil. Même dans les abysses les plus profondes, la couleur de son bras est pourtant suffisamment marquée pour que personne ne s'y trompe, normalement.
- Main de jade, plutôt, si tu veux me comparer à un caillou. Sinon, ça se moyenne, pour tes "affaires". Juste, qu'on soit sur la même page, quand tu dis pas de violence pour la dame, c'est pas de violence physique ?
Le simple fait de poser la question est un signe de bonne volonté dans le métier - tous deux le savent, et ils échangent un bref sourire carnassier. La mercenaire reprend sa couture, et les pintes arrivent.
- J'vais pas faire semblant d'être ravie de m'occuper de tes affaires, mais si ça permet de t'avoir dans notre camp, autant qu'on fasse ça vite et bien. Et ça tombe bien, c'est mon métier. Te fais pas désirer, balance les infos et bois ta bière.
S'ils parlent vraiment le même langage - la langue de ceux qui privilégient la rentabilité - ça suffira à le convaincre. Et sinon ? Capella est à peu près sûre que Nineveh aussi s'amuserait bien, si elles en viennent à compter le temps que ça prend pour noyer un hybride alligator.
CENDRES
Il fait plus chaud, elle doit repriser les gants que le ministre reikois lui a offert, et en plus d'être de bonne humeur, elle est en bonne compagnie. Tous ces facteurs s'accumulent pour qu'elle laisse son bras marqué par la magie noire à l'air libre : et tant pis pour ceux que la vision dérange. Avant d'aller à l'arène, elle a récupéré un petit nécessaire de couture au marché, histoire d'être préparée. Au milieu du public en liesse, à côté de son amie médecin qui encourage les combattants, Capella observe calmement leur technique. Ils ne manquent pas de force brute ni d'inventivité, mais leur souplesse laisse à désirer. Classique. Le genre de types qui coule tout seul quand on les trempe dans l'eau.
L'hybride qu'elles sont venues chercher, en revanche, doit déjà être un peu plus intéressant sur ce point. Est-ce qu'il partage les capacités versatiles de sa moitié animale ? Ils ne sont pas loin du lac, peut-être qu'elle aura l'occasion d'avoir un aperçu. La sirène opine du chef en direction de Nineveh qui propose de l'aborder à la fin de l'affrontement. De toute façon, aucun parti n'arriverait à s'entendre ou se faire entendre, vu l'état des gradins.
Lorsque vient le moment de confronter Huna, il se fait étrangement discret. Capella surveille ses arrières - est-ce qu'il les a repérées, est-ce qu'il s'est barré ? Elle tourne rapidement la tête en entendant une voix grave et rauque les interpeller. D'où sort-il ? Vexée de ne pas l'avoir vu venir, elle le toise d'un air mauvais, qu'il ignore avec bonhomie. Visiblement, il les prend pour des mortes ? Ou des revenantes. Il insiste tout particulièrement à son égard, et elle lui répond sèchement.
- Oui, mais rien à voir avec mon bras.
Techniquement, c'est bien sa deuxième vie, même si ce n'est pas pertinent pour leur affaire du jour. Heureusement, l'elfe ramène la discussion à ce qu'elle devrait être, et ils conviennent de continuer celle-ci dans une taverne.
A peine arrivés, pas encore servis, Huna ne s'égare pas cette fois et aborde directement ce qui les intéresse. La mercenaire profite d'être assise au calme pour sortir une aiguille et du fil, et coudre tranquillement les quelques taillades dans ses gants. Il propose de les guider, en échange de leur aide sur deux de ses problèmes. Capella affiche toujours une expression neutre, mais intérieurement, elle sourit : elle aurait négocié de la même façon, dans sa position. Par contre, est-ce que sa langue de reptile a fourché, ou est-ce qu'il vient vraiment de sous-entendre que son bras est bleu ? Elle pose son ouvrage sur ses cuisses et hausse un sourcil. Même dans les abysses les plus profondes, la couleur de son bras est pourtant suffisamment marquée pour que personne ne s'y trompe, normalement.
- Main de jade, plutôt, si tu veux me comparer à un caillou. Sinon, ça se moyenne, pour tes "affaires". Juste, qu'on soit sur la même page, quand tu dis pas de violence pour la dame, c'est pas de violence physique ?
Le simple fait de poser la question est un signe de bonne volonté dans le métier - tous deux le savent, et ils échangent un bref sourire carnassier. La mercenaire reprend sa couture, et les pintes arrivent.
- J'vais pas faire semblant d'être ravie de m'occuper de tes affaires, mais si ça permet de t'avoir dans notre camp, autant qu'on fasse ça vite et bien. Et ça tombe bien, c'est mon métier. Te fais pas désirer, balance les infos et bois ta bière.
S'ils parlent vraiment le même langage - la langue de ceux qui privilégient la rentabilité - ça suffira à le convaincre. Et sinon ? Capella est à peu près sûre que Nineveh aussi s'amuserait bien, si elles en viennent à compter le temps que ça prend pour noyer un hybride alligator.
CENDRES
Invité
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« Main de jade, oui, c’est plus adapté. » Répond Huna en faisant craquer ses articulations. « Et oui, pour la dame, pas de violence physique ni psychologique. Je veux un travail d’orfèvre, vous pouvez discuter avec elle, vous faire voir, procéder de manière anonyme, tant que le job est fait ça me va. Le bookie, comme j’ai dit, vous pouvez en faire ce que vous voulez, tant que j’ai mon fric à la fin, si vous voulez garder son crâne comme plume, ça me va très bien. »
Il attaque sa bière de plusieurs grandes gorgées et d’une traite, démoli la moitié de sa pinte. Nineveh a un hochement de tête admiratif avant de consommer à son tour, sans utiliser ses pouvoirs cette fois.
« En fait, mystérieuse bonna… étrangère pardon. J’ai deux soucis. J’ai prêté de l’argent à un bookie pour qu’il puisse amortir une erreur dans les arènes. Normalement, le combat devait être truqué et il devait se coucher au bout de quatre minutes. Sauf que, le type était une brindille qui s’est effondré à la troisième minute. Donc il a perdu du fric et je l’ai tiré d’affaire. Maintenant, il me doit mon or, plus les intérêts parce que j’ai autre chose à foutre de ma vie qu’à courir après les mauvais payeurs. Tout ça c’était le mois dernier. J'en ai marre de ne rien palper. »
Le créancier le moins patient du monde termine sa pinte et en commande une autre. Nineveh se force à suivre le rythme.
« Du coup, demain il va y avoir un pugilat dans les arènes. JE vais participer à un pugilat pour être à tout à fait honnête. J’ai parié sur moi-même pour dépouiller l’autre con. Maintenant, reste à savoir s’il va accepter ce changement de dernière minute. J’aurais besoin de vous pour s’assurer que tout se passe bien.
-Tu penses que notre présence sera apaisante ? » Demande la médecin.
« Eh bien écoute, tu es médecin et si tu as le quart de ton oncle en toi, tu peux faire assez de sale pour intimider le quartier. Quant à main de rubis. » Roulement d’yeux de l’elfe, « quoi ? Ce n’est pas rubis la pierre précieuse qui est verte.
-Emeraude.
-Ah ! Main d’émeraude du coup, à l’air assez balaise pour ouvrir par le cul un mec comme on épluche une banane. Je m’appelle Huna au fait, Huna Alkera. Du village éponyme, quelque part au Sud de l’Empire. En tout cas, je veux mon argent et vite. » Compréhensible.
Maintenant, au tour du deuxième problème, peut-être le plus important : la fille avec qui il a une histoire commune. La serveuse rapporte des bières et Nineveh se met à consommer paisiblement.
« La fille c’est mon ex, et j’en suis encore amoureux. » Annonce cash Huna, ce qui fait recracher sa bière à l’elfe. « Quoi ? Je suis un hybride, j’ai le droit d’avoir une vie amoureuse quand même. Apparemment vous faites des orgies sado-toxicomanes en République, ce n’est pas un récit à l’eau de rose qui devrait vous choquer. Ou alors ça y est, deux personnes qui s’aiment sans avoir usage de fouets et de menottes, c’est pas assez décadent pour le républicain moyen ? Bref, c’est mon ex, elle s’appelle Theodora et elle est hémophile, donc pas de violence.
-Un hybride avec une hémophile, en plein milieu de la jungle ?
-Ouais. » Répond le lézard d’un air on ne peut plus sérieux. « C’est une humaine, une chercheuse d’or. C’est une fille extra… » bonne ?
Puis rien ne vient, Nineveh rougit intérieurement : elle aurait pensé qu’Huna aurait été aussi explicite que d’habitude. Il faut croire qu’il doit vraiment porter cette fille en estime pour parler d’elle avec respect.
« Pourquoi c’est devenu ton ex ? » Demande finalement la médecin.
« Eh bien parce que j’ai fracassé quatre mecs qui parlaient trop fort devant chez elle.
-La garde a été appelée et ça a fait un scandale. » Complète l’elfe.
« La garde ? La garde ? » Ricane l’hybride. « Le garde, oui. Regarde autour de toi, c’est un trou paumé avec des cabanes sur pilotis pour éviter la mousson. Y a un agent du fisc et son garde du corps, qui double en tant que policier municipal. Quand il a vu les quatre mecs à moitiés morts par terre, puis qu’il m’a vu moi, il a écrit dans son rapport d’enquête qu’en effet, les quatre lurons parlaient trop fort. »
C’est… C’est une bonne façon de voir les choses. Possiblement. Hypothétiquement.
« Bref, elle m’en veut pour ça.
-En même temps, difficile de lui en vouloir. Ce n’est pas rassurant d’être avec un homme violent. » Quoique, Nineveh se demande comment elle réagirait si son homme venait à fracasser quatre voyous en son nom.
« Ah non, elle m’en veut parce que je leur ai tapé dessus avec un fait-tout. Une de ces grosses casseroles en fonte de cinq litres. Du coup elle n’a plus de fait-tout et moi je dors chez moi. J’avoue que si je pouvais retourner chez elle ça m’irait bien, on mange bien chez elle.
-Frangin, t’es en train de nous expliquer que tu veux squatter chez ta bientôt-ancienne ex, parce que tu sais pas cuisiner et que t’en as marre de te pieuter tout seul ?
-Ouais frangine.
-Compréhensible, j’aime pas monter devoir monter moi-même ma tente, je préférais quand c’est mon homme qui le faisait.
-Voilà. Du coup, vous pourriez passer chez le fleuriste pour lui offrir des roses s’il vous plaît ? J’ai déjà la casserole, mais elle a refusé de m’ouvrir la dernière fois. Je paie pour les fleurs. » C’est… étrangement romantique venant d’un hybride.
Nineveh ne dit rien et attend la remarque machiste, mais rien ne vient. Elle réprime un soupir de soulagement.
« Pour le paiement ! » Annonce Huna. « Vous prenez ce que vous voulez chez le bookie, vous pouvez même l’embarquer pour le revendre à l’oncle de Nineveh si vous voulez, j’en ai rien à foutre, c’est pas mon problème. Limite si vous voulez reprendre son échoppe ça me va. Pour mademoiselle, vous aurez toute ma gratitude.
-Une minute. » S’exclame Nineveh en arrivant à la fin de sa deuxième pinte. « Tu nous fais du rentre dedans, pour nous annoncer cinq minutes plus tard que tu es encore amoureux de ton ex que tu veux reconquérir.
-Ouais. » Affirme l’hybride. « Je suis un hybride, je suis un dégénéré c’est dans mes veines, j’ai un passe-droit en terme de harem non ? »
Il attaque sa bière de plusieurs grandes gorgées et d’une traite, démoli la moitié de sa pinte. Nineveh a un hochement de tête admiratif avant de consommer à son tour, sans utiliser ses pouvoirs cette fois.
« En fait, mystérieuse bonna… étrangère pardon. J’ai deux soucis. J’ai prêté de l’argent à un bookie pour qu’il puisse amortir une erreur dans les arènes. Normalement, le combat devait être truqué et il devait se coucher au bout de quatre minutes. Sauf que, le type était une brindille qui s’est effondré à la troisième minute. Donc il a perdu du fric et je l’ai tiré d’affaire. Maintenant, il me doit mon or, plus les intérêts parce que j’ai autre chose à foutre de ma vie qu’à courir après les mauvais payeurs. Tout ça c’était le mois dernier. J'en ai marre de ne rien palper. »
Le créancier le moins patient du monde termine sa pinte et en commande une autre. Nineveh se force à suivre le rythme.
« Du coup, demain il va y avoir un pugilat dans les arènes. JE vais participer à un pugilat pour être à tout à fait honnête. J’ai parié sur moi-même pour dépouiller l’autre con. Maintenant, reste à savoir s’il va accepter ce changement de dernière minute. J’aurais besoin de vous pour s’assurer que tout se passe bien.
-Tu penses que notre présence sera apaisante ? » Demande la médecin.
« Eh bien écoute, tu es médecin et si tu as le quart de ton oncle en toi, tu peux faire assez de sale pour intimider le quartier. Quant à main de rubis. » Roulement d’yeux de l’elfe, « quoi ? Ce n’est pas rubis la pierre précieuse qui est verte.
-Emeraude.
-Ah ! Main d’émeraude du coup, à l’air assez balaise pour ouvrir par le cul un mec comme on épluche une banane. Je m’appelle Huna au fait, Huna Alkera. Du village éponyme, quelque part au Sud de l’Empire. En tout cas, je veux mon argent et vite. » Compréhensible.
Maintenant, au tour du deuxième problème, peut-être le plus important : la fille avec qui il a une histoire commune. La serveuse rapporte des bières et Nineveh se met à consommer paisiblement.
« La fille c’est mon ex, et j’en suis encore amoureux. » Annonce cash Huna, ce qui fait recracher sa bière à l’elfe. « Quoi ? Je suis un hybride, j’ai le droit d’avoir une vie amoureuse quand même. Apparemment vous faites des orgies sado-toxicomanes en République, ce n’est pas un récit à l’eau de rose qui devrait vous choquer. Ou alors ça y est, deux personnes qui s’aiment sans avoir usage de fouets et de menottes, c’est pas assez décadent pour le républicain moyen ? Bref, c’est mon ex, elle s’appelle Theodora et elle est hémophile, donc pas de violence.
-Un hybride avec une hémophile, en plein milieu de la jungle ?
-Ouais. » Répond le lézard d’un air on ne peut plus sérieux. « C’est une humaine, une chercheuse d’or. C’est une fille extra… » bonne ?
Puis rien ne vient, Nineveh rougit intérieurement : elle aurait pensé qu’Huna aurait été aussi explicite que d’habitude. Il faut croire qu’il doit vraiment porter cette fille en estime pour parler d’elle avec respect.
« Pourquoi c’est devenu ton ex ? » Demande finalement la médecin.
« Eh bien parce que j’ai fracassé quatre mecs qui parlaient trop fort devant chez elle.
-La garde a été appelée et ça a fait un scandale. » Complète l’elfe.
« La garde ? La garde ? » Ricane l’hybride. « Le garde, oui. Regarde autour de toi, c’est un trou paumé avec des cabanes sur pilotis pour éviter la mousson. Y a un agent du fisc et son garde du corps, qui double en tant que policier municipal. Quand il a vu les quatre mecs à moitiés morts par terre, puis qu’il m’a vu moi, il a écrit dans son rapport d’enquête qu’en effet, les quatre lurons parlaient trop fort. »
C’est… C’est une bonne façon de voir les choses. Possiblement. Hypothétiquement.
« Bref, elle m’en veut pour ça.
-En même temps, difficile de lui en vouloir. Ce n’est pas rassurant d’être avec un homme violent. » Quoique, Nineveh se demande comment elle réagirait si son homme venait à fracasser quatre voyous en son nom.
« Ah non, elle m’en veut parce que je leur ai tapé dessus avec un fait-tout. Une de ces grosses casseroles en fonte de cinq litres. Du coup elle n’a plus de fait-tout et moi je dors chez moi. J’avoue que si je pouvais retourner chez elle ça m’irait bien, on mange bien chez elle.
-Frangin, t’es en train de nous expliquer que tu veux squatter chez ta bientôt-ancienne ex, parce que tu sais pas cuisiner et que t’en as marre de te pieuter tout seul ?
-Ouais frangine.
-Compréhensible, j’aime pas monter devoir monter moi-même ma tente, je préférais quand c’est mon homme qui le faisait.
-Voilà. Du coup, vous pourriez passer chez le fleuriste pour lui offrir des roses s’il vous plaît ? J’ai déjà la casserole, mais elle a refusé de m’ouvrir la dernière fois. Je paie pour les fleurs. » C’est… étrangement romantique venant d’un hybride.
Nineveh ne dit rien et attend la remarque machiste, mais rien ne vient. Elle réprime un soupir de soulagement.
« Pour le paiement ! » Annonce Huna. « Vous prenez ce que vous voulez chez le bookie, vous pouvez même l’embarquer pour le revendre à l’oncle de Nineveh si vous voulez, j’en ai rien à foutre, c’est pas mon problème. Limite si vous voulez reprendre son échoppe ça me va. Pour mademoiselle, vous aurez toute ma gratitude.
-Une minute. » S’exclame Nineveh en arrivant à la fin de sa deuxième pinte. « Tu nous fais du rentre dedans, pour nous annoncer cinq minutes plus tard que tu es encore amoureux de ton ex que tu veux reconquérir.
-Ouais. » Affirme l’hybride. « Je suis un hybride, je suis un dégénéré c’est dans mes veines, j’ai un passe-droit en terme de harem non ? »
Invité
Invité
Capella fait de son mieux pour garder une expression neutre en écoutant l'hybride parler - mais plus d'une fois, elle trahit ses pensées avec un regard hautain ou un sourcil haussé par jugement. Plus il explique ses affaires, plus elle constate froidement le fait qu'ils n'ont pas les mêmes priorités, et qu'il a dû tomber plus d'une fois sur la tête. La sirène attrape sa pinte, et sirote bruyamment sa bière tout en suivant la conversation, que Nineveh dirige efficacement. Elle ne les interrompra qu'une seule fois, avec une moustache de mousse houblonneuse.
- Au fait, tu peux m'appeler Capella. Ce sera plus simple que de chercher des noms de cailloux.
Elle boit une gorgée de plus, puis s'essuie grossièrement le visage du revers de la main avant de reprendre ses gants pour les examiner. Même si elle n'avait pas la dextérité de son frère pour ce genre de tâches, elle savait au moins recoudre de manière solide de façon à éviter que la lumière émanant de son bras ne passe à travers le tissu. Mais bon, vu qu'il fait chaud et qu'elle est en bonne compagnie, elle va s'autoriser le luxe de ne pas les remettre immédiatement.
Alors qu'elle boit à nouveau sa pinte et la termine, elle avale de travers lorsqu'il conclut ses instructions pour s'occuper de "la dame" et leur demande d'aller chez le fleuriste. Après une quinte de toux agitée, elle s'éclaircit la gorge et essaie d'ignorer le fait qu'il mentionne presque immédiatement après des histoires de harem.
- T'es sérieux, des fleurs ?!
Avec une moue dépitée, elle constate que l'hybride est on ne peut plus sérieux. Elle tourne la tête vers Nineveh pour lui dire ce qu'elle en pense.
- Des fleurs… Hm. On va commencer par ça. Comme ça, le plus chiant sera fait, et on s'amusera bien demain avec l'autre gus.
En temps normal, elle aurait exigé d'être payée en pièces d'or pour s'acquitter d'une tâche aussi ennuyeuse, mais la situation ne s'y prêtait pas - Huna aurait pu se retourner contre elles, et refuser de les aider. Et tout le reste de l'aventure aurait été encore plus nul et surtout, bien moins rentable. Et puis, relativisons : il s'agit simplement d'acheter un bouquet et de jouer les livreuses. Ca n'a rien de glorieux, mais ça pourrait être pire. Capella engloutit ce qui reste dans sa pinte et décide de couper court à la conversation.
- Allez, on bouge. Va chercher ton fait-tout, on se retrouvera sur la place du marché pour que tu nous emmènes jusqu'à chez elle, et tu te cacheras dans un coin pour qu'elle nous claque pas la porte au nez.
Elle pose quelques pièces cuivrées sur la table pour sa bière, et se lève pour ajuster ses armes à sa ceinture avant d'enfiler ses gants. Au revoir, main de saphir, de jade, de rubis et d'émeraude. Elle adresse un hochement de tête à Huna pour le saluer, puis sort de la taverne, bientôt rejointe par son amie balafrée. Elle ne fait pas la conversation sur le trajet, trop absorbée par ses pensées. Un sentiment de familiarité perturbant la hante, comme si elle avait déjà vécu cette situation - hors, ce n'est pas le cas. Capella n'a jamais courtisé qui que ce soit, et encore moins offert de fleurs à une dulcinée pour se réconcilier avec. Peut-être était-ce le cas dans sa première vie, qui lui revient petit à petit ? Est-ce que ces personnes la reconnaîtraient, si elle venait à les recroiser dans ce corps ?
Elles arrivent devant l'échoppe d'un fleuriste, presque aussi garnie de plantes que la jungle à proximité. Le regard de Capella est immédiatement attiré par un petit buisson d'azalées en pot. Elle s'en approche, et fait signe à l'elfe de venir voir.
- Ca, c'est parfait, non ? Il a dit qu'il en voulait des roses.
Seul problème : comment Capella pourrait bien savoir ce qu'est une rose, si elle ne s'est jamais intéressée de près ou de loin à tout ce qui peut concerner cette fleur ? Elle pointe du doigt d'autres fleurs - des hibiscus.
- Ca aussi, ca devrait être pas mal.
Maintenant, il allait non seulement falloir la rediriger vers les bonnes fleurs, mais également réussir à la convaincre que la couleur n'était pas le plus important pour leur quête secondaire.
CENDRES
- Au fait, tu peux m'appeler Capella. Ce sera plus simple que de chercher des noms de cailloux.
Elle boit une gorgée de plus, puis s'essuie grossièrement le visage du revers de la main avant de reprendre ses gants pour les examiner. Même si elle n'avait pas la dextérité de son frère pour ce genre de tâches, elle savait au moins recoudre de manière solide de façon à éviter que la lumière émanant de son bras ne passe à travers le tissu. Mais bon, vu qu'il fait chaud et qu'elle est en bonne compagnie, elle va s'autoriser le luxe de ne pas les remettre immédiatement.
Alors qu'elle boit à nouveau sa pinte et la termine, elle avale de travers lorsqu'il conclut ses instructions pour s'occuper de "la dame" et leur demande d'aller chez le fleuriste. Après une quinte de toux agitée, elle s'éclaircit la gorge et essaie d'ignorer le fait qu'il mentionne presque immédiatement après des histoires de harem.
- T'es sérieux, des fleurs ?!
Avec une moue dépitée, elle constate que l'hybride est on ne peut plus sérieux. Elle tourne la tête vers Nineveh pour lui dire ce qu'elle en pense.
- Des fleurs… Hm. On va commencer par ça. Comme ça, le plus chiant sera fait, et on s'amusera bien demain avec l'autre gus.
En temps normal, elle aurait exigé d'être payée en pièces d'or pour s'acquitter d'une tâche aussi ennuyeuse, mais la situation ne s'y prêtait pas - Huna aurait pu se retourner contre elles, et refuser de les aider. Et tout le reste de l'aventure aurait été encore plus nul et surtout, bien moins rentable. Et puis, relativisons : il s'agit simplement d'acheter un bouquet et de jouer les livreuses. Ca n'a rien de glorieux, mais ça pourrait être pire. Capella engloutit ce qui reste dans sa pinte et décide de couper court à la conversation.
- Allez, on bouge. Va chercher ton fait-tout, on se retrouvera sur la place du marché pour que tu nous emmènes jusqu'à chez elle, et tu te cacheras dans un coin pour qu'elle nous claque pas la porte au nez.
Elle pose quelques pièces cuivrées sur la table pour sa bière, et se lève pour ajuster ses armes à sa ceinture avant d'enfiler ses gants. Au revoir, main de saphir, de jade, de rubis et d'émeraude. Elle adresse un hochement de tête à Huna pour le saluer, puis sort de la taverne, bientôt rejointe par son amie balafrée. Elle ne fait pas la conversation sur le trajet, trop absorbée par ses pensées. Un sentiment de familiarité perturbant la hante, comme si elle avait déjà vécu cette situation - hors, ce n'est pas le cas. Capella n'a jamais courtisé qui que ce soit, et encore moins offert de fleurs à une dulcinée pour se réconcilier avec. Peut-être était-ce le cas dans sa première vie, qui lui revient petit à petit ? Est-ce que ces personnes la reconnaîtraient, si elle venait à les recroiser dans ce corps ?
Elles arrivent devant l'échoppe d'un fleuriste, presque aussi garnie de plantes que la jungle à proximité. Le regard de Capella est immédiatement attiré par un petit buisson d'azalées en pot. Elle s'en approche, et fait signe à l'elfe de venir voir.
- Ca, c'est parfait, non ? Il a dit qu'il en voulait des roses.
Seul problème : comment Capella pourrait bien savoir ce qu'est une rose, si elle ne s'est jamais intéressée de près ou de loin à tout ce qui peut concerner cette fleur ? Elle pointe du doigt d'autres fleurs - des hibiscus.
- Ca aussi, ca devrait être pas mal.
Maintenant, il allait non seulement falloir la rediriger vers les bonnes fleurs, mais également réussir à la convaincre que la couleur n'était pas le plus important pour leur quête secondaire.
CENDRES
Invité
Invité
« Ouais, des fleurs. » Répond fièrement Huna, « je suis un gentilhomme qui doit se faire pardonner. »
Nineveh ne prend pas la peine de commenter la dernière remarque de l’hybride avant d’y aller. Trouver des fleurs devrait être relativement simple, mais il y a un problème : Capella n’y connait rien. Si la médecin connait les plantes, elle doit avouer que les roses ne sont pas sa spécialité. Alors bien sûr, elle sait à quoi cela ressemble, mais… Entre les blanches, les rouges et les noires, difficile de faire un choix. En particulier quand la sirène commence à pointer des hibiscus.
« Mais, les roses, c’est ça. Rose c’est une fleur, pas une couleur. » S’exclame l’elfe en pointant du doigt les dites fleurs. « Rouge, blanc et noir, ce sont les trois couleurs des roses dans le coin. » Elle se pique en essayant de récupérer l’une d’entre-elle, « tu vois, c’est romantique comme fleur. C’est pour les hommes qui veulent se faire caresser l’épine à leur tour. » Commente Nineveh en observant la goutte de sang perler au bout de son doigt.
Maintenant, reste à convaincre Capella de la bonne couleur, ce qui provoque un petit débat entre les deux filles : rouge c’est romantique, mais peut-être trop sanguinaire. Noir c’est sobre mais trop lugubre. Blanc ? Est-ce que Huna avait sérieusement une gueule à offrir des fleurs blanches ? Il évoque tout, sauf la pureté.
Finalement, pour résoudre ce débat, Nineveh décide de faire un test en condition réel.
« Très bien Capella, imaginons, je suis une humaine fragile car atteinte d’hémophilie. Quelle couleur de rose m’offrirais-tu ? En fait, est-ce vraiment une bonne idée d’offrir des fleurs avec des épines, à une fille qui saigne facilement ? »
Un long moment de débat plus tard, les filles retrouvent Huna sur la place du marché. Facile de le retrouver : hybride, mercenaire, avec une grosse casserole entre les mains. Difficile de faire plus ridicule comme tableau, en particulier quand il aperçoit le duo de choc avec les fleurs.
« Parfait. » Se réjouit le lézard. « Des fleurs pour ma chérie. Elle habite pas loin, j’irai me planquer dans un buisson où poussent quelques pavots, juste à côté. Ce sera le coin parfait pour voir sans être vu et entendre la conversation. »
La maison sur pilotis de Théodora se trouve sur le bord de la rivière, relativement grande, elle porte des traces d’aménagements récents. On retrouve quelques pots de peinture, des clous et un marteau sur le ponton qui enjambe une partie du cours d’eau, probablement le travail d’Huna. Selon les dires du lézard, elle voit mal Théodora bricoler. Enfin, l’endroit est bien tenu, le jardin riche en plantes médicinales et surtout, du fameux buisson à pavots dont parlait le mercenaire.
Il est probable que Théodora soit herboriste, cela expliquerait tous les accessoires de botaniques et les tuteurs pour maintenir toute cette jungle bienfaisante en vie.
Nineveh monte les escaliers et toque à la porte.
On lui ouvre et en effet, c’est une petite femme en pleine fleur de l’âge qui ouvre, l’air grognon.
« Excusez-moi, je pensais que c’était mon ex qui revenait à la charge. Je m’appelle Théodora, que puis-je faire pour vous ? » Elle voit les fleurs dans les mains de Capella, le fait-tout entre les bras de Nineveh et comprend.
Elle a un très long soupir. Même si elle semble émue par les roses. Elle papillonne des yeux quelques instants, rougit, puis se ressaisit bien vite.
« C’est vraiment un gros con d’offrir des roses à une hémophile. » Pourtant, il y a une certaine tendresse dans ses paroles, est-ce que tout n’est pas perdu ? « Merci pour les fleurs, j’espère qu’il vous paie grassement pour ce boulot. Et merci pour la casserole. Je suis heureuse de voir qu’il pense à moi, même si je l’ai jeté dehors.
-Il est… Particulier. Je le connais depuis longtemps, » débute Nineveh. « Il essaie de faire de son mieux.
-J’imagine, je regrette de l’avoir balancé dehors comme ça. J’étais en colère, il faudrait que je lui parle à l’occasion. Aussi, que je lui présente mes excuses pour avoir balancé sa collection de serpents dans le jardin. » HEIN ?
Les serpents, dans les pavots ?
Une seconde plus tard, le pire se produit, Huna sort de sa cachette en titubant, une vipère encore accrochée à sa gorge par les crocs. Yeux grands ouverts, stupéfié de surprise, il fait quelque pas maladroits.
« Je le découvre sur le tas, oui. » Balbutie le lézard avant de s’effondrer au sol en se cassant le nez, inconscient.
Nineveh ne s’avance pas trop en croyant entendre dans l’assemblée un collectif soupir de déception.
« Traînez-le à l’intérieur. Ce n’est pas la première fois qu’il a un accident comme ça. Quand je lui dis que la solidarité entre reptiles, ça existe pas. »
***
« Et donc, c’est ça toute l’histoire. » Constate Théodora dans un haussement de sourcil qui semble coutumier. Elle sert un nouveau café à ses invitées. « Tout ce méchoui d’embrouilles juste pour me rapporter des fleurs et retrouver son or. Je peux respecter ça. »
Huna, vaguement conscient sur le canapé à quelques mètres de la salle à manger où se sont réunies les filles, a un spasme d’approbation. Ou alors c’est la fièvre, le venin et les remèdes que lui a fait boire Théodora qui lui font avoir ce geste incontrôlé. En tout cas, il s’agite à intervalle régulier, de temps à autre il bave et grogne quelque chose d’incompréhensible. La faute au venin du serpent qui le fait délirer. Difficile d’obtenir quoi que ce soit de lui.
« Il sera en état pour demain. » Toussote Nineveh en jetant un œil à l’hybride. « Pour le combat.
-Tu es sûre ? » Demande Théodora. « Vous êtes certaines que mon homme va être en forme pour un pugilat demain ? Ne serait-ce pas plus simple de braquer le bookie ce soir et repartir avec l’or d’Huna ? Ou alors demain matin, en parallèle du combat. Une manière de tout remettre en ordre si monsieur continue d’enfler durant la nuit. » L’elfe secoue la tête.
« Je suis vivant. » Grince Huna sur le canapé, à moitié mort.
« Je sais mon amour. » S’amuse l’herboriste. « Mais en te voyant ainsi, on peut en douter. » Théodora consulte les filles d’un regard lourd. « Vous êtes vraiment sûres qu’il sera en état demain ? La sécurité est probablement au minimum ce soir. »
Les regards se tournent vers Capella.
Laisse faire Huna demain et surveiller en coulisse ?
Ou débarquer ce soir et voler l’or car elles sont impatientes ?
Nineveh ne prend pas la peine de commenter la dernière remarque de l’hybride avant d’y aller. Trouver des fleurs devrait être relativement simple, mais il y a un problème : Capella n’y connait rien. Si la médecin connait les plantes, elle doit avouer que les roses ne sont pas sa spécialité. Alors bien sûr, elle sait à quoi cela ressemble, mais… Entre les blanches, les rouges et les noires, difficile de faire un choix. En particulier quand la sirène commence à pointer des hibiscus.
« Mais, les roses, c’est ça. Rose c’est une fleur, pas une couleur. » S’exclame l’elfe en pointant du doigt les dites fleurs. « Rouge, blanc et noir, ce sont les trois couleurs des roses dans le coin. » Elle se pique en essayant de récupérer l’une d’entre-elle, « tu vois, c’est romantique comme fleur. C’est pour les hommes qui veulent se faire caresser l’épine à leur tour. » Commente Nineveh en observant la goutte de sang perler au bout de son doigt.
Maintenant, reste à convaincre Capella de la bonne couleur, ce qui provoque un petit débat entre les deux filles : rouge c’est romantique, mais peut-être trop sanguinaire. Noir c’est sobre mais trop lugubre. Blanc ? Est-ce que Huna avait sérieusement une gueule à offrir des fleurs blanches ? Il évoque tout, sauf la pureté.
Finalement, pour résoudre ce débat, Nineveh décide de faire un test en condition réel.
« Très bien Capella, imaginons, je suis une humaine fragile car atteinte d’hémophilie. Quelle couleur de rose m’offrirais-tu ? En fait, est-ce vraiment une bonne idée d’offrir des fleurs avec des épines, à une fille qui saigne facilement ? »
Un long moment de débat plus tard, les filles retrouvent Huna sur la place du marché. Facile de le retrouver : hybride, mercenaire, avec une grosse casserole entre les mains. Difficile de faire plus ridicule comme tableau, en particulier quand il aperçoit le duo de choc avec les fleurs.
« Parfait. » Se réjouit le lézard. « Des fleurs pour ma chérie. Elle habite pas loin, j’irai me planquer dans un buisson où poussent quelques pavots, juste à côté. Ce sera le coin parfait pour voir sans être vu et entendre la conversation. »
La maison sur pilotis de Théodora se trouve sur le bord de la rivière, relativement grande, elle porte des traces d’aménagements récents. On retrouve quelques pots de peinture, des clous et un marteau sur le ponton qui enjambe une partie du cours d’eau, probablement le travail d’Huna. Selon les dires du lézard, elle voit mal Théodora bricoler. Enfin, l’endroit est bien tenu, le jardin riche en plantes médicinales et surtout, du fameux buisson à pavots dont parlait le mercenaire.
Il est probable que Théodora soit herboriste, cela expliquerait tous les accessoires de botaniques et les tuteurs pour maintenir toute cette jungle bienfaisante en vie.
Nineveh monte les escaliers et toque à la porte.
On lui ouvre et en effet, c’est une petite femme en pleine fleur de l’âge qui ouvre, l’air grognon.
« Excusez-moi, je pensais que c’était mon ex qui revenait à la charge. Je m’appelle Théodora, que puis-je faire pour vous ? » Elle voit les fleurs dans les mains de Capella, le fait-tout entre les bras de Nineveh et comprend.
Elle a un très long soupir. Même si elle semble émue par les roses. Elle papillonne des yeux quelques instants, rougit, puis se ressaisit bien vite.
« C’est vraiment un gros con d’offrir des roses à une hémophile. » Pourtant, il y a une certaine tendresse dans ses paroles, est-ce que tout n’est pas perdu ? « Merci pour les fleurs, j’espère qu’il vous paie grassement pour ce boulot. Et merci pour la casserole. Je suis heureuse de voir qu’il pense à moi, même si je l’ai jeté dehors.
-Il est… Particulier. Je le connais depuis longtemps, » débute Nineveh. « Il essaie de faire de son mieux.
-J’imagine, je regrette de l’avoir balancé dehors comme ça. J’étais en colère, il faudrait que je lui parle à l’occasion. Aussi, que je lui présente mes excuses pour avoir balancé sa collection de serpents dans le jardin. » HEIN ?
Les serpents, dans les pavots ?
Une seconde plus tard, le pire se produit, Huna sort de sa cachette en titubant, une vipère encore accrochée à sa gorge par les crocs. Yeux grands ouverts, stupéfié de surprise, il fait quelque pas maladroits.
« Je le découvre sur le tas, oui. » Balbutie le lézard avant de s’effondrer au sol en se cassant le nez, inconscient.
Nineveh ne s’avance pas trop en croyant entendre dans l’assemblée un collectif soupir de déception.
« Traînez-le à l’intérieur. Ce n’est pas la première fois qu’il a un accident comme ça. Quand je lui dis que la solidarité entre reptiles, ça existe pas. »
***
« Et donc, c’est ça toute l’histoire. » Constate Théodora dans un haussement de sourcil qui semble coutumier. Elle sert un nouveau café à ses invitées. « Tout ce méchoui d’embrouilles juste pour me rapporter des fleurs et retrouver son or. Je peux respecter ça. »
Huna, vaguement conscient sur le canapé à quelques mètres de la salle à manger où se sont réunies les filles, a un spasme d’approbation. Ou alors c’est la fièvre, le venin et les remèdes que lui a fait boire Théodora qui lui font avoir ce geste incontrôlé. En tout cas, il s’agite à intervalle régulier, de temps à autre il bave et grogne quelque chose d’incompréhensible. La faute au venin du serpent qui le fait délirer. Difficile d’obtenir quoi que ce soit de lui.
« Il sera en état pour demain. » Toussote Nineveh en jetant un œil à l’hybride. « Pour le combat.
-Tu es sûre ? » Demande Théodora. « Vous êtes certaines que mon homme va être en forme pour un pugilat demain ? Ne serait-ce pas plus simple de braquer le bookie ce soir et repartir avec l’or d’Huna ? Ou alors demain matin, en parallèle du combat. Une manière de tout remettre en ordre si monsieur continue d’enfler durant la nuit. » L’elfe secoue la tête.
« Je suis vivant. » Grince Huna sur le canapé, à moitié mort.
« Je sais mon amour. » S’amuse l’herboriste. « Mais en te voyant ainsi, on peut en douter. » Théodora consulte les filles d’un regard lourd. « Vous êtes vraiment sûres qu’il sera en état demain ? La sécurité est probablement au minimum ce soir. »
Les regards se tournent vers Capella.
Laisse faire Huna demain et surveiller en coulisse ?
Ou débarquer ce soir et voler l’or car elles sont impatientes ?
Invité
Invité
Capella se gratte le menton en regardant les "roses", peu convaincue. Déjà, ces fleurs portent un nom mensonger. Ensuite, pourquoi celles-là plus que les autres aideraient les gens à gagner la moindre faveur ? Elle décide de partir du principe que tout ça lui est encore bien trop étranger pour qu'elle y comprenne quoique ce soit, et fait de son mieux pour se prêter au jeu de Nineveh, qui lui présente la situation aussi simplement que possible.
- C'est vrai que c'est con. On prend les rouges, comme ça on verra pas son sang dessus si elle se pique.
L'elfe lui rappelle que ce n'est de toute façon pas le but, Capella ajoute que les roses noires pourraient aussi être tout aussi pratiques à ce sens, s'ensuit un interlude sur le fait que si les blanches venaient à être tâchées, elles seraient techniquement rouges, une anecdote sur une noble reikoise qui faisait peindre les fleurs de son jardin, un aparté pour expliquer à Capella que non, les roses ne devraient pas être toutes peintes en rose pour garder leur appellation commune… Et c'est avec un bouquet écarlate qu'elles retrouvent Huna après un échange digne des plus grands philosophes.
Une fois arrivés devant la maison de sa compagne, l'hybride décide de se cacher dans un buisson pour ne pas être vu, et la mission commence. Aborder la cible, lui donner les fleurs et la casserole, laisser un bon mot en faveur du collègue, et voilà, ce sera plié. La conversation commence de façon correcte, et Théodora comprend directement le but de leur venue, ce qui simplifie les choses. La mercenaire commence à lui tendre le bouquet de roses alors qu'elle parle de serpents, en se faisant la remarque qu'elle est quand même plutôt bavarde - puis son regard est attiré par Huna qui sort de sa cachette, tout hébété. Ah. C'était les serpents.
Capella se pince l'arête du nez et marmonne quelques jurons à peine articulés. Bon. Ce ne sera pas aussi rapide que prévu, mais autant rester efficace. C'est peut-être un abruti fini, mais elles ont besoin de ce type, après tout. Elle dépose les fleurs dans les bras de Théodora avant de s'approcher du gaillard inconscient pour passer un de ses bras autour de ses épaules et le traîner péniblement jusqu'à l'entrée. Pourquoi c'est toujours les plus lourds qui s'évanouissent n'importe où ? Heureusement, elle avait un peu d'expérience avec les piliers de bar de Kaizoku, et même si ce ne fut pas facile, elle réussit à ramener l'hybride alligator à l'intérieur pour l'étaler sur un canapé.
Plus tard, dans la salle à manger, Capella ponctue la conversation d'interventions monosyllabiques, les coudes plantés sur la table et le visage enfoncé dans ses mains, jetant parfois un regard agacé dans la direction du collègue intoxiqué. Il a de la chance d'avoir deux guérisseuses sur place, et encore plus de chance d'être un facteur important dans la recherche de Nineveh, parce que sinon, elle l'aurait laissé crever dehors sans le moindre scrupule. Mais non, là il faut faire les choses bien, alors ça papote et ça sirote, et elle s'ennuie. Ce n'est que quand la conversation redevient intéressante à ses yeux qu'elle semble se réanimer : ça y est, on parle d'argent.
- Sécurité minimum, c'est pas mal, ça. Ca m'dit bien d'aller voir le bougre ce soir.
Sa main droite quitte sa joue et elle commence à tracer des formes sur la table en réfléchissant à voix haute, les yeux posés sur Nineveh.
- On débarque chez lui, on fait comme si on voulait parier. Une fois qu'on a repéré toutes les issues et les individus sur place, on passe à la deuxième phase. Soit on le prend en otage, soit tu fais diversion et j'assomme les…
- Et moi, je ferai diversion aussi ?
- Hein ? Non. Toi, tu restes ici, et tu surveilles l'état de l'autre andouille. Pas envie qu'il nous fasse un caprice parce qu'on t'a mis en danger.
- Je ne suis pas en sucre, jeune femme.
- M'en fiche. Faut que quelqu'un reste avec Huna, et si c'est toi, il restera tranquille.
Bien que Théodora n'apprécie pas le ton qu'emprunte la mercenaire, elle est obligée de reconnaître que sur le plan rationnel, elle a raison. Son alligator préféré serait bien capable de ramper en étant à demi-conscient jusqu'à la planque du bookie s'il apprenait qu'elle y était allée sans lui - à moitié pour elle, et à moitié pour pouvoir jouer aussi. Elle décide d'accepter le rôle de garde-fou, et invite Capella à continuer d'énoncer son plan. Mais au lieu de reprendre le fil de ce qu'elle disait, celle-ci la surprend avec une demande inattendue :
- T'as des trucs qui défoncent bien ?
La sirène ne comprend pas la réaction de l'herboriste, qui plisse les yeux et lui demande si c'est vraiment le moment pour ce genre de choses. Elle doit bien savoir de quoi elle parle, non ? Elle lui rend son regard perplexe et c'est quand Théodora lui suggère que ce serait plus raisonnable d'être lucide pour le braquage qu'elle comprend qu'il y a eu un malentendu.
- …Pas pour moi. Un somnifère, un peu d'opium sur un chiffon, quelque chose du genre, ça peut nous aider une fois sur place. Si t'en as en réserve.
L'atmosphère s'allège d'un coup, et la bonne dame acquiesce, puis se lève pour vérifier quelques flacons sur une étagère. Capella revient à ses moutons, et termine ses explications promptement : comme ce n'est pas la première fois qu'elle travaille avec Nineveh, elles n'ont pas de mal à se mettre d'accord sur la marche à suivre. La maîtresse de maison se joint à nouveau à la conversation pour expliquer ce qu'elle peut leur proposer, et c'est avec sa bénédiction que l'elfe et la sirène ressortent de sa maison sur pilotis pour se mettre en chemin vers leur prochain objectif.
Une fois arrivées devant ce que le fameux bookie a choisi comme quartier général - une cabane en rondins sommaire mais assez grande, aménagée confortablement d'après l'aperçu s'échappant des fenêtres à lamelles. Un humain en armure de cuir, la quarantaine, le teint hâlé, est assis sur un tabouret à côté de la porte de devant.
- C'est pour quoi, mes jolies ?
- On vient voir… euh…
Capella sèche. Forcément, comme elle n'a pas tout écouté, elle n'a pas retenu le nom de la cible. Elle se maudit intérieurement d'avoir commis une telle erreur de débutant, et donne un léger coup de coude à Nineveh pour qu'elle reprenne la conversation, accompagné d'une moue gênée.
CENDRES
- C'est vrai que c'est con. On prend les rouges, comme ça on verra pas son sang dessus si elle se pique.
L'elfe lui rappelle que ce n'est de toute façon pas le but, Capella ajoute que les roses noires pourraient aussi être tout aussi pratiques à ce sens, s'ensuit un interlude sur le fait que si les blanches venaient à être tâchées, elles seraient techniquement rouges, une anecdote sur une noble reikoise qui faisait peindre les fleurs de son jardin, un aparté pour expliquer à Capella que non, les roses ne devraient pas être toutes peintes en rose pour garder leur appellation commune… Et c'est avec un bouquet écarlate qu'elles retrouvent Huna après un échange digne des plus grands philosophes.
Une fois arrivés devant la maison de sa compagne, l'hybride décide de se cacher dans un buisson pour ne pas être vu, et la mission commence. Aborder la cible, lui donner les fleurs et la casserole, laisser un bon mot en faveur du collègue, et voilà, ce sera plié. La conversation commence de façon correcte, et Théodora comprend directement le but de leur venue, ce qui simplifie les choses. La mercenaire commence à lui tendre le bouquet de roses alors qu'elle parle de serpents, en se faisant la remarque qu'elle est quand même plutôt bavarde - puis son regard est attiré par Huna qui sort de sa cachette, tout hébété. Ah. C'était les serpents.
Capella se pince l'arête du nez et marmonne quelques jurons à peine articulés. Bon. Ce ne sera pas aussi rapide que prévu, mais autant rester efficace. C'est peut-être un abruti fini, mais elles ont besoin de ce type, après tout. Elle dépose les fleurs dans les bras de Théodora avant de s'approcher du gaillard inconscient pour passer un de ses bras autour de ses épaules et le traîner péniblement jusqu'à l'entrée. Pourquoi c'est toujours les plus lourds qui s'évanouissent n'importe où ? Heureusement, elle avait un peu d'expérience avec les piliers de bar de Kaizoku, et même si ce ne fut pas facile, elle réussit à ramener l'hybride alligator à l'intérieur pour l'étaler sur un canapé.
Plus tard, dans la salle à manger, Capella ponctue la conversation d'interventions monosyllabiques, les coudes plantés sur la table et le visage enfoncé dans ses mains, jetant parfois un regard agacé dans la direction du collègue intoxiqué. Il a de la chance d'avoir deux guérisseuses sur place, et encore plus de chance d'être un facteur important dans la recherche de Nineveh, parce que sinon, elle l'aurait laissé crever dehors sans le moindre scrupule. Mais non, là il faut faire les choses bien, alors ça papote et ça sirote, et elle s'ennuie. Ce n'est que quand la conversation redevient intéressante à ses yeux qu'elle semble se réanimer : ça y est, on parle d'argent.
- Sécurité minimum, c'est pas mal, ça. Ca m'dit bien d'aller voir le bougre ce soir.
Sa main droite quitte sa joue et elle commence à tracer des formes sur la table en réfléchissant à voix haute, les yeux posés sur Nineveh.
- On débarque chez lui, on fait comme si on voulait parier. Une fois qu'on a repéré toutes les issues et les individus sur place, on passe à la deuxième phase. Soit on le prend en otage, soit tu fais diversion et j'assomme les…
- Et moi, je ferai diversion aussi ?
- Hein ? Non. Toi, tu restes ici, et tu surveilles l'état de l'autre andouille. Pas envie qu'il nous fasse un caprice parce qu'on t'a mis en danger.
- Je ne suis pas en sucre, jeune femme.
- M'en fiche. Faut que quelqu'un reste avec Huna, et si c'est toi, il restera tranquille.
Bien que Théodora n'apprécie pas le ton qu'emprunte la mercenaire, elle est obligée de reconnaître que sur le plan rationnel, elle a raison. Son alligator préféré serait bien capable de ramper en étant à demi-conscient jusqu'à la planque du bookie s'il apprenait qu'elle y était allée sans lui - à moitié pour elle, et à moitié pour pouvoir jouer aussi. Elle décide d'accepter le rôle de garde-fou, et invite Capella à continuer d'énoncer son plan. Mais au lieu de reprendre le fil de ce qu'elle disait, celle-ci la surprend avec une demande inattendue :
- T'as des trucs qui défoncent bien ?
La sirène ne comprend pas la réaction de l'herboriste, qui plisse les yeux et lui demande si c'est vraiment le moment pour ce genre de choses. Elle doit bien savoir de quoi elle parle, non ? Elle lui rend son regard perplexe et c'est quand Théodora lui suggère que ce serait plus raisonnable d'être lucide pour le braquage qu'elle comprend qu'il y a eu un malentendu.
- …Pas pour moi. Un somnifère, un peu d'opium sur un chiffon, quelque chose du genre, ça peut nous aider une fois sur place. Si t'en as en réserve.
L'atmosphère s'allège d'un coup, et la bonne dame acquiesce, puis se lève pour vérifier quelques flacons sur une étagère. Capella revient à ses moutons, et termine ses explications promptement : comme ce n'est pas la première fois qu'elle travaille avec Nineveh, elles n'ont pas de mal à se mettre d'accord sur la marche à suivre. La maîtresse de maison se joint à nouveau à la conversation pour expliquer ce qu'elle peut leur proposer, et c'est avec sa bénédiction que l'elfe et la sirène ressortent de sa maison sur pilotis pour se mettre en chemin vers leur prochain objectif.
Une fois arrivées devant ce que le fameux bookie a choisi comme quartier général - une cabane en rondins sommaire mais assez grande, aménagée confortablement d'après l'aperçu s'échappant des fenêtres à lamelles. Un humain en armure de cuir, la quarantaine, le teint hâlé, est assis sur un tabouret à côté de la porte de devant.
- C'est pour quoi, mes jolies ?
- On vient voir… euh…
Capella sèche. Forcément, comme elle n'a pas tout écouté, elle n'a pas retenu le nom de la cible. Elle se maudit intérieurement d'avoir commis une telle erreur de débutant, et donne un léger coup de coude à Nineveh pour qu'elle reprenne la conversation, accompagné d'une moue gênée.
CENDRES
Invité
Invité
« C’est pour un retrait. » Déclare sommairement Nineveh avant de lui mettre un coup de pied entre les jambes, au point faible de tous les hommes.
Le type tombe à la renverse.
L’elfe récupère le tabouret et frappe de toutes ses forces sur le type désormais au sol. Il en prend une, puis deux, puis trois. Quand elle entend un craquement à hauteur de sa poitrine, la médecin a un soupir de soulagement : avec les côtes fêlées, il n’ira pas bien loin. Elle hésite une seconde, puis se souvient qu’elle a un chiffon imbibé de tranquillisant. Elle le plaque sur le visage du type pendant quelques instants, puis, jugeant le degré d’inconscience suffisant, le laisse en plan avant de rentrer à l’intérieur.
« Vous savez à qui appartient l’or de ce soir ? » Demande le tenancier, ancien ami d’Huna et victime du jour. Tête de mulet, les dents de devant proéminente, les yeux un peu globuleux, tout mince : il n’a pas le physique de l’emploi.
« Non, pas mon problème à vrai dire. » Déclare Nineveh en sortant une dague qu’elle fait léviter par la force de son esprit. « Tu bouges pas. »
Grande salle où plusieurs personnes peuvent attendre, cernée par des comptoirs en bois massif et un grand tableau noir où l’on peut inscrire des choses à la craie. L’elfe passe du côté preneur de paris et empoigne comme il faut le propriétaire de la baraque avant de lui envoyer un croche pied plus que douteux. Prise dans son élan, elle tombe avec le mulet, mais contrairement au maître des lieux, la médecin évite de se taper la tête contre un angle de table.
« Mulet ? » Demande la docteur en comprenant qu’elle vient peut-être d’assommer un type. « Mulet ? »
Elle se tourne vers Capella en haussant les épaules : c’est le genre d’imprévu qui arrive dans le métier non ? Bon, maintenant, reste à embarquer l’or qui trône fièrement dans un coffre en métal. La docteur hausse les épaules, bon bah, pas le choix : si elles n’ont pas la clef, il va falloir l’embarquer avec. En particulier si le propriétaire des lieux est inconscient à même le sol. Elle a un coup d’œil vers Mulet : ça devrait aller pour lui et le garde à l’entrée. Juste, pour éviter de trop attirer l’attention, elles devront peut-être sortir par derrière avec le coffre.
Loin d’être propre, cela reste un vol comme tant d’autres.
Heureusement qu’il y a des poignées sur le coffre.
« Tu viens ? On sort par derrière avant que quelqu’un ne débarque et ça devrait aller. »
Le type tombe à la renverse.
L’elfe récupère le tabouret et frappe de toutes ses forces sur le type désormais au sol. Il en prend une, puis deux, puis trois. Quand elle entend un craquement à hauteur de sa poitrine, la médecin a un soupir de soulagement : avec les côtes fêlées, il n’ira pas bien loin. Elle hésite une seconde, puis se souvient qu’elle a un chiffon imbibé de tranquillisant. Elle le plaque sur le visage du type pendant quelques instants, puis, jugeant le degré d’inconscience suffisant, le laisse en plan avant de rentrer à l’intérieur.
« Vous savez à qui appartient l’or de ce soir ? » Demande le tenancier, ancien ami d’Huna et victime du jour. Tête de mulet, les dents de devant proéminente, les yeux un peu globuleux, tout mince : il n’a pas le physique de l’emploi.
« Non, pas mon problème à vrai dire. » Déclare Nineveh en sortant une dague qu’elle fait léviter par la force de son esprit. « Tu bouges pas. »
Grande salle où plusieurs personnes peuvent attendre, cernée par des comptoirs en bois massif et un grand tableau noir où l’on peut inscrire des choses à la craie. L’elfe passe du côté preneur de paris et empoigne comme il faut le propriétaire de la baraque avant de lui envoyer un croche pied plus que douteux. Prise dans son élan, elle tombe avec le mulet, mais contrairement au maître des lieux, la médecin évite de se taper la tête contre un angle de table.
« Mulet ? » Demande la docteur en comprenant qu’elle vient peut-être d’assommer un type. « Mulet ? »
Elle se tourne vers Capella en haussant les épaules : c’est le genre d’imprévu qui arrive dans le métier non ? Bon, maintenant, reste à embarquer l’or qui trône fièrement dans un coffre en métal. La docteur hausse les épaules, bon bah, pas le choix : si elles n’ont pas la clef, il va falloir l’embarquer avec. En particulier si le propriétaire des lieux est inconscient à même le sol. Elle a un coup d’œil vers Mulet : ça devrait aller pour lui et le garde à l’entrée. Juste, pour éviter de trop attirer l’attention, elles devront peut-être sortir par derrière avec le coffre.
Loin d’être propre, cela reste un vol comme tant d’autres.
Heureusement qu’il y a des poignées sur le coffre.
« Tu viens ? On sort par derrière avant que quelqu’un ne débarque et ça devrait aller. »
Invité
Invité
Persuadée que Nineveh sera la voix de la sagesse dans ce mini-casse, la sirène ne peut retenir un éclat de rire enjoué en la voyant jouer avec le type à l'entrée, puis avec son "Mulet". Là, tout de suite, c'est beaucoup plus à son goût ! Et elle trouve ça sincèrement drôle, de voir l'elfe gérer une telle situation ainsi.
La mercenaire s'approche du coffre et passe le bout des doigts sur la serrure tout en l'examinant avec soin. Ni l'une ni l'autre ne sauront crocheter cette serrure… et la clé n'a pas l'air d'être facile à retrouver dans tout ce fatras. Après avoir vite fait vérifié les poches des assommés, Capella se résigne et accepte son sort : il va falloir porter le fichu coffre.
- Ouais, j'arrive. Pour prévenir : si on est attaquées sur le chemin, je vais lâcher mon côté. J'te conseille de lâcher en même temps pour pas te coincer l'dos.
Elle attrape les deux poignées sur la droite du coffre, et une fois que la médecin a fait de même de l'autre côté, elles se mettent en route. Elles n'ont pas l'air très fines, à porter à bout de bras un coffre visiblement bien rempli en traversant contre le sol mou et humide de la jungle, mais au moins, elles sont déterminées. Lourde de nature, Capella peste en remarquant qu'elle laisse des traces de pas plus que marquées derrière elle.
- Attends, on va poser le coffre dans les herbes là, faut que je fasse un truc.
A défaut d'avoir un atout magique à sortir de sa manche pour rendre à la boue son aspect d'origine, il lui reste sa ruse et sa longue expérience de chipie professionnelle. Capella commence donc à courir tout autour du trajet qu'elles viennent de faire, en serpentin, en cercle, en carré et en triangle, tout en prenant bien soin à mettre tout son poids dans ses appuis. Le résultat : un gros bazar, certes, mais au moins, on ne les suivra pas jusqu'à la maison de Théodora.
Elle revient en marchant en arrière, mettant les pieds dans ses premières traces de pas, jusqu'au coffre qu'elle attrape à nouveau.
- T'es sûre qu'il en vaut vraiment la peine, ce type ?
Autant profiter de n'être que deux pour aborder le sujet. Jusque là, Huna n'avait été qu'un amas d'inconvenances, et son côté pragmatique (celui qui calcule les pertes et les bénéfices) la poussait à se demander si Nineveh lui trouvait quelque chose de spécial, quelque chose de plus que les raisons initiales pour lesquelles elle avait voulu le recruter. Est-ce qu'il avait un atout particulier autre que le fait d'être une grosse nouille ? Et la furtivité, aussi. Capella jette un regard en coin à sa partenaire, avant de se concentrer à nouveau sur le poids à traîner pendant encore une bonne dizaine de minutes.
Un peu avant d'arriver, Capella refait une petite manœuvre de type "enfant qui a mangé trop de sucre et qui court partout" pour camoufler ses grosses traces de pas, puis elles finissent le trajet non sans peine jusqu'à la cabane sur pilotis. La sirène frappe à la porte péniblement, avant de s'appuyer contre un mur et de s'adresser à Nineveh en attendant qu'on leur ouvre.
- Ca m'a donné faim, c't'histoire. Tu crois qu'il y a des gros poissons dans les rivières, ici ?
C'était aussi ça, son côté "pragmatique".
CENDRES
La mercenaire s'approche du coffre et passe le bout des doigts sur la serrure tout en l'examinant avec soin. Ni l'une ni l'autre ne sauront crocheter cette serrure… et la clé n'a pas l'air d'être facile à retrouver dans tout ce fatras. Après avoir vite fait vérifié les poches des assommés, Capella se résigne et accepte son sort : il va falloir porter le fichu coffre.
- Ouais, j'arrive. Pour prévenir : si on est attaquées sur le chemin, je vais lâcher mon côté. J'te conseille de lâcher en même temps pour pas te coincer l'dos.
Elle attrape les deux poignées sur la droite du coffre, et une fois que la médecin a fait de même de l'autre côté, elles se mettent en route. Elles n'ont pas l'air très fines, à porter à bout de bras un coffre visiblement bien rempli en traversant contre le sol mou et humide de la jungle, mais au moins, elles sont déterminées. Lourde de nature, Capella peste en remarquant qu'elle laisse des traces de pas plus que marquées derrière elle.
- Attends, on va poser le coffre dans les herbes là, faut que je fasse un truc.
A défaut d'avoir un atout magique à sortir de sa manche pour rendre à la boue son aspect d'origine, il lui reste sa ruse et sa longue expérience de chipie professionnelle. Capella commence donc à courir tout autour du trajet qu'elles viennent de faire, en serpentin, en cercle, en carré et en triangle, tout en prenant bien soin à mettre tout son poids dans ses appuis. Le résultat : un gros bazar, certes, mais au moins, on ne les suivra pas jusqu'à la maison de Théodora.
Elle revient en marchant en arrière, mettant les pieds dans ses premières traces de pas, jusqu'au coffre qu'elle attrape à nouveau.
- T'es sûre qu'il en vaut vraiment la peine, ce type ?
Autant profiter de n'être que deux pour aborder le sujet. Jusque là, Huna n'avait été qu'un amas d'inconvenances, et son côté pragmatique (celui qui calcule les pertes et les bénéfices) la poussait à se demander si Nineveh lui trouvait quelque chose de spécial, quelque chose de plus que les raisons initiales pour lesquelles elle avait voulu le recruter. Est-ce qu'il avait un atout particulier autre que le fait d'être une grosse nouille ? Et la furtivité, aussi. Capella jette un regard en coin à sa partenaire, avant de se concentrer à nouveau sur le poids à traîner pendant encore une bonne dizaine de minutes.
Un peu avant d'arriver, Capella refait une petite manœuvre de type "enfant qui a mangé trop de sucre et qui court partout" pour camoufler ses grosses traces de pas, puis elles finissent le trajet non sans peine jusqu'à la cabane sur pilotis. La sirène frappe à la porte péniblement, avant de s'appuyer contre un mur et de s'adresser à Nineveh en attendant qu'on leur ouvre.
- Ca m'a donné faim, c't'histoire. Tu crois qu'il y a des gros poissons dans les rivières, ici ?
C'était aussi ça, son côté "pragmatique".
CENDRES
Invité
Invité
« S’il en vaut la peine ? Oui. » Annonce Nineveh en toquant à la porte de Theodora qui très vite, leur ouvre. « C’est un bon combattant et un bon pisteur, il sera utile dans la jungle si je veux retrouver mon oncle et surtout, il est plus intelligent qu’il laisse croire, enfin, je pense. Mon oncle n’est pas du genre à s’encombrer d’idiots dans son entourage, même pour les basses besognes. »
Mais cela sous-entend qu’Huna est à la hauteur de son oncle et s’ils ne se sont pas vus depuis un long moment, il y a peut-être une raison. Dans tous les cas, l’elfe attendra que l’hybride récupère de son empoisonnement avant d’en discuter plus ouvertement. Il serait inutile de le remettre en cause sans lui laisser une chance de s’expliquer.
Théodora leur ouvre.
« Oh, vous avez ramené le coffre en entier ? Posez-les au milieu du salon, je m’arrangerai pour crocheter la serrure. L’autre est en train de dormir. Si vous voulez discuter, nous devrions aller sur le balcon et le ponton, nous serons à l’ombre et nous aurons matière à papoter sans gêner le comateux de mes rêves.
-On parlait justement du dîner avec Capella. On se demandait s’il y a du gros poisson dans la rivière.
-Y a un énorme croco fan de muscu sur le canapé. » Répond Théodora d’un ton pince sans rire, « et une morue qui veille sur lui. » Elle se racle la gorge pour reprendre d’une voix sérieuse. « Si vous voulez du poisson, j’en ai de toutes les formes, il n’y a bien que ça comme viande ici dans ce trou paumé. Du poison séché, du poisson fumé, du poisson en saumure, du poisson cuit, cru, en soupe et j’en passe. » Elle fouille dans le garde-manger avant de tendre une salaison à Capella, « pour la faim, en attendant que je pêche un truc.
-Pêcher ? » Demande Nineveh.
« Flemme d’aller au marché quand je peux chopper moi-même ma bouffe. » Annonce l’hémophile en s’emparant d’une canne à pêche et de récupérer un appât. « Juste, il faut faire attention aux piranha, ils ont tendance à dévorer ce qu’on met sur le bout de l’hameçon. Sauf si on les nourrit avant.
-Et pourquoi les nourrir ?
-Pour ne pas avoir à justifier de ce que tu as fait auprès de qui que ce soit. Pas de preuve, pas d’histoire. » L’elfe hausse les épaules en entendant les paroles de l’herboriste qui semble tout sauf innocente.
Elle s’assoit sur le rebord du ponton et invite les filles à faire de même. En lançant son fil, elle reprend la conversation, cette fois à l’attention de la sirène.
« En fonction de l’or dans les caisses, tu pourras en prendre une partie. J’imagine aisément que si Nineveh a une dette envers mon homme, ou une histoire de ce type, pour solliciter ainsi sa présence, tu dois avoir des raisons plus pécuniaires de venir ici, non ? »
Ça mord à l’autre bout de la ligne, elle remonte un gros poisson, plus que trois autres et chacun aura son repas pour ce soir. Elle le fracasse contre le garde-fou du ponton, puis reprend tranquillement sa séance.
« Et au fait, ce n’est pas du cannibalisme ? Qu’une sirène mange du poisson. C’est quand même… Étrange non ? Ou alors est-ce moi qui en fait des caisses parce qu’Huna refuse catégoriquement de manger les varans et les dragons de komodo qui traînent dans la jungle ? Je vous jure, » se justifie Théodora, « en me voyant faire rôtir à la broche un dragon de komodo, il s’est mis à genou, la tête entre les mains, à s’excuser auprès de son frère de race. Imagine l’embarras de la scène. Heureusement qu’il n’y avait pas d’invité sinon je l’aurais foutu dehors.
-Il est stable mentalement ? » Demande Nineveh d’une voix éminemment médicale.
« Oui, et toujours aussi doué avec une épée. Si vous allez dans la jungle, ce sera un atout. Il aime juste faire du drame pour du drame. Faut pas faire attention à sa connerie. »
Mais cela sous-entend qu’Huna est à la hauteur de son oncle et s’ils ne se sont pas vus depuis un long moment, il y a peut-être une raison. Dans tous les cas, l’elfe attendra que l’hybride récupère de son empoisonnement avant d’en discuter plus ouvertement. Il serait inutile de le remettre en cause sans lui laisser une chance de s’expliquer.
Théodora leur ouvre.
« Oh, vous avez ramené le coffre en entier ? Posez-les au milieu du salon, je m’arrangerai pour crocheter la serrure. L’autre est en train de dormir. Si vous voulez discuter, nous devrions aller sur le balcon et le ponton, nous serons à l’ombre et nous aurons matière à papoter sans gêner le comateux de mes rêves.
-On parlait justement du dîner avec Capella. On se demandait s’il y a du gros poisson dans la rivière.
-Y a un énorme croco fan de muscu sur le canapé. » Répond Théodora d’un ton pince sans rire, « et une morue qui veille sur lui. » Elle se racle la gorge pour reprendre d’une voix sérieuse. « Si vous voulez du poisson, j’en ai de toutes les formes, il n’y a bien que ça comme viande ici dans ce trou paumé. Du poison séché, du poisson fumé, du poisson en saumure, du poisson cuit, cru, en soupe et j’en passe. » Elle fouille dans le garde-manger avant de tendre une salaison à Capella, « pour la faim, en attendant que je pêche un truc.
-Pêcher ? » Demande Nineveh.
« Flemme d’aller au marché quand je peux chopper moi-même ma bouffe. » Annonce l’hémophile en s’emparant d’une canne à pêche et de récupérer un appât. « Juste, il faut faire attention aux piranha, ils ont tendance à dévorer ce qu’on met sur le bout de l’hameçon. Sauf si on les nourrit avant.
-Et pourquoi les nourrir ?
-Pour ne pas avoir à justifier de ce que tu as fait auprès de qui que ce soit. Pas de preuve, pas d’histoire. » L’elfe hausse les épaules en entendant les paroles de l’herboriste qui semble tout sauf innocente.
Elle s’assoit sur le rebord du ponton et invite les filles à faire de même. En lançant son fil, elle reprend la conversation, cette fois à l’attention de la sirène.
« En fonction de l’or dans les caisses, tu pourras en prendre une partie. J’imagine aisément que si Nineveh a une dette envers mon homme, ou une histoire de ce type, pour solliciter ainsi sa présence, tu dois avoir des raisons plus pécuniaires de venir ici, non ? »
Ça mord à l’autre bout de la ligne, elle remonte un gros poisson, plus que trois autres et chacun aura son repas pour ce soir. Elle le fracasse contre le garde-fou du ponton, puis reprend tranquillement sa séance.
« Et au fait, ce n’est pas du cannibalisme ? Qu’une sirène mange du poisson. C’est quand même… Étrange non ? Ou alors est-ce moi qui en fait des caisses parce qu’Huna refuse catégoriquement de manger les varans et les dragons de komodo qui traînent dans la jungle ? Je vous jure, » se justifie Théodora, « en me voyant faire rôtir à la broche un dragon de komodo, il s’est mis à genou, la tête entre les mains, à s’excuser auprès de son frère de race. Imagine l’embarras de la scène. Heureusement qu’il n’y avait pas d’invité sinon je l’aurais foutu dehors.
-Il est stable mentalement ? » Demande Nineveh d’une voix éminemment médicale.
« Oui, et toujours aussi doué avec une épée. Si vous allez dans la jungle, ce sera un atout. Il aime juste faire du drame pour du drame. Faut pas faire attention à sa connerie. »
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