L'effet de L'artefact est différent sur Le Spectre Rouge. Deux âmes s'effleurent et se regardent par artefact interposé. Curieux, iel succube regrette de ne pas encore être sensible à la magie, mais les duels à distance, ca le connait. Surtout quand l'autre essaye de se frayer un chemin dans sa psychée... Une envie, un désir... Un emprisonnement... Un mortel ou un immortel? Songe ou réalité?  

C'est étrange...

C'est alors que survient l'attaque mentale... Une tentative de prendre possession de son corp. Souriant à l'artefact dans sa main, iel succube se retire, laissant toute la place à l'adversaire, faisant s'étirer  sa psychée sur les côtés, avant de refermer derrière cette dernière en un clac sonore tel un piège dont elle a usé sur son petit Marchand de Sable, iel ne lui fait pas mal, laissant sa nature faire le travail en lui coupant la sortie mais en esquivant ses coups, une multitude de miroirs mentaux entourant l'intrus, semblant lui demander qui il est et ce qu'il veut. Jusqu'à ce que l'entité se calme... Et finisse par lui répondre.  Etrangement, chaque miroir reflète une vision recue par violence, information engrangée par le  Spectre qui a un doute. Iel ne reconnait pas Melorn et à la mention d'une cité qui ne connait jamais la nuit, elle pense d'emblée à Lumina...

*Quoi qu'il en soit, nous continuerons plus tard... Pour le moment, tu as interrompu mon diner et j'ai un invité, c'est malpoli. *

Dit Le Spectre mentalement en recouvrant l'artefact de son mouchoir avant de le mettre dans sa poche.Reportant son attention sur Vıolence qui lui donne l'impression d'un gamin voulant aller au comptoir de confiserie.

Melorn? J'en viens... Mais pourquoi? Trucider un hameau c'est une chose, si tu t'attaque à Melorne, aussi forte sois-tu, tu va te casser proprement les dents. Ne sous estime pas les mortels Violence, ils sont très inventifs quand il est question de survie.

Praelia reste de marbre face à la mise en garde de sa consoeur. Elle sait qu’elle ne peut pas s’attaquer à une ville, elle sait même qu’elle ne peut s’attaquer à certains mortels. Ceux ci peuvent s’avérer extrêmement puissants par moment, ça en est remarquable.

”Inventifs ils le sont encore plus, quand il est question de s’entretuer.”

Elle n’a pas peur des mortels, pourquoi Violence le devrait? Elle fait partie d’eux, et eux d’elle, au fond de chaque coeur il y a quelque chose qui les fait bouger, quelque chose d’incontrôlable, quelque chose qui les dépasse, sur lequel ils n’arrivent pas à mettre de mots. Lorsque leur vies sont en danger et qu’au plus profond d’eux une pulsion vient les prendre à la gorge, obnubiler leur pensées avec une seule et unique injonction: survivre, dans ces situations là, c’est elle qui est dans le coeur des hommes. Elle n’a pas à avoir peur. Elle ne connaît pas la peur. Elle ne connait que la colère et la haine, rien de personnel, ce n’est que ce qu’elle est.

Halewyn décide de conserver l’artéfact sur elle, Praelia considère la lui reprendre mais elle n’en a pas finalement pas envie, déjà parce qu’elle pense que sa soeur est plus à même d’en faire quelque chose, ensuite parce qu’elle ne veut pas se la mettre à dos. Ce démon est cryptique, mais il a l’air de savoir ce qu’il veut, et ce qu’il fait. Violence le sent. Praelia fait disparaître la lame famélique qui s’éclipse dans un simple clignement de l’oeil, pas d’effet lumineux, pas de fumée ou d’envolée de poussière, rien, juste une disparition abrupte. Elle se demande également si Halewyn a vu ce qu’elle a vu, et rien que par curiosité, elle souhaite quelque part partager une expérience similaire que celle avec le Rêve avant de la quitter.

L’armure colossale se penche en avant, dominant sa consoeur de par sa taille imposante, la Sphère se tient juste au dessus de la tête à la tignasse sanglante, observant cette enveloppe charnelle si parfaitement humaine en comparaison de la grossière tentative que représente le corps de Praelia. Violence présente un des bras cuirassé vers l’avant, tendant un doigt vers la frêle figure qui lui fait face, elle veut l’espace d’un instant, ne faire qu’un avec cet autre Démon.

”Ma soeur, laisse moi te montrer le même songe que j’ai montré au Rêve.”

En regardant Halewyn et en attendant sa réponse, c’est une envie prédatrice irrépressible qui s’empare de l’incarnation de la guerre. Elle veut lui montrer le chaos, la destruction, la cruauté, la souffrance, la haine, la dévastation, la peur, la désolation. La Sphère trésaille en émettant un très léger grésillement énervant et à peine audible, comme un bruit de fond statique. Elle s’excite de plus en plus, l’impatience la gagnant petit à petit en pensant à l’étalage de brutalité qu’elle s’apprête à partager.

Note bien, ils s'entretuent pour trois raisons primaires. La survie, le pouvoir et ce qu'ils nomment amour. Et pas nécessairement dans cet ordre.

Avec un peu de finesse d'ailleurs, en manipulant ces trois perceptions, on arrive souvent à des résultats spectaculaires. Cependant l'entité devant iel ne semble pas avoir acquise cette notion élémentaire pour la survie sociétale. Comme la majorité des démons qu'iel a croisé jusqu'à maintenant. Par sa réflexion, Violence lui donne la conviction qu'il y a le potentiel d'apprendre. Iel ne l'a pas cernée encore totalement. Les pulsions qui l'animent semblent avoir été apaisées dans le sang précédemment versé. Et iel ressent une certaine incompréhension teintée de réflexion de la part de sa vis-à-vis.

-Je ne te demande pas de me comprendre immédiatement, mais de te souvenirs de mes paroles le moment venu.

Iel succube leva une main qui effleura un bras de la Multitude. Il y a réellement foule là dedans!

Il me déplairait que tu te mette en difficulté et que quelqu'un ne te brise pour cause d'impulsivité.


De l'extérieur, le Spectre Rouge fait face au colossal démon sans peur ni reproche malgré leur différence de taille. Peut-être y a t'il des témoins de la scène quelque part... Probablement de la maison debout.  Le démon aux innombrables bras se penche vers l'avant engloutissant le freluquet dans son ombre. Ils ne peuvent entendre ce qui se dit.

”Ma soeur, laisse moi te montrer le même songe que j’ai montré au Rêve.”

Un sourire magnifique et fier s'épanouit sous le masque, la chevelure noire brillant sous la lumière lunaire. Son petit marchand de sable l'a croisé!!!
Montant ses remparts mentaux pour protéger une part de son esprit, le démon lève une main élégante comme pour inviter Praelia à danser.

Présente-moi à ta Multitude et révèle-moi ton Songe mon cher... En échange, je te présenterai nos frères et soeurs que j'ai croisé jusqu'à présent et je te raconterai leur histoire.  

La survie. Cet instinct primaire qu’elle avait d’innombrable fois ressentie dans les champs de batailles pendant la guerre contre les Titans. C’était un esprit tétanisant qui prenait les meilleurs guerriers aux tripes dans les moments fatidiques, c’était également ce qui avait le moins bon goût pour Violence. Les animaux se battent pour leur survie, il n’y a aucune férocité ou cruauté à cela, ce n’est que l’ordre légitime des choses, de la chaîne alimentaire. Il n’y a pas de rancoeur, pas de volonté de nuire, pas d’intention de malévolence dans le fait de vouloir tuer son prochain pour garantir sa propre pérennité, de manger, ou de sauver sa peau. Tout cela sont des choses qui arrivent, des situations dans lesquelles les mortels sont forcés d’agir, parfois même -souvent- contre leur gré.

Le pouvoir. Là maintenant il y avait de quoi discuter, Violence jubile lorsque les pires raisons sont données pour justifier un acte de brutalité d’un être vivant envers un autre, et dans le cas d’une bataille de pouvoir, d’un affrontement de duel pour savoir qui l’emportera, d’une simple escarmouche ou d’une dispute véhémente qui dégénère c’est toujours pour des sujets futiles. C’est systématiquement dans le nom des concepts humains fantoches comme “l’honneur” ou “la gloire”... ou “le pouvoir” que les pires déferlements de haines sont commis puis justifiés. Oui, ce n’est pas un hasard si le mode de fonctionnement du Démon de la Guerre lui-même est conçu ainsi, il y a dans son modus operandi une satyre vilaine de l’avarice des mortels. Pourquoi qui que ce soit de sain d’esprit mettrait-il la main sur une lame famélique aussi vile que Violence? Pourquoi quiconque écouterait-il les suggestions alléchantes d’un Démon de son apparence? Pour la simple quête de pouvoir. Ce pouvoir même qui réside dans leur bras droit, corrompant le corps et l’esprit, faisant ressortir au fur et à mesure de son utilisation le monstre qui est à l’intérieur de chaque être vivant, à l’extérieur, de façon bien ostensible. La réalité est là. Si Violence existe, c’est parce que les mortels l’ont crée en agissant comme ils l’ont fait. Si elle déforme les corps ce n’est que pour rendre évident et apparent ce qu’ils tentent aussi désespérément de cacher. Le pouvoir corrompt. Violence aussi. Et plus l’hôte cède sa part d’humanité, plus il se détache de tout ce qui faisait de lui une personne à part entière, plus le Démon le dotera de son pouvoir. Bien souvent, celui-ci finit par être fatal non seulement à son porteur, mais à ceux qui entouraient celui-ci. Devant une telle absurdité, il apparaît comme pure folie que cet appât vieux comme le monde fonctionne encore, et pourtant il n’est pas plus grande tentation pour l’éphéméride que l’idée de sceller son existence dans l’éternité, d’éviter la mort, celle par l’oubli. Tout mortel se berce dans l’illusion qu’en marquant son monde, il pourra continuer de vivre, mais depuis aussi longtemps que le Démon de la Cruauté a commencé à amasser les souvenirs de Sekaï, il n’y a pas un seul mortel qui ne fut pas oublié de tous. Même ceux dont les noms persistent encore aujourd’hui dans les livres d’histoire, peut-on encore les considérés comme des gens dont on se souvient? On connaît leur nom, on connait leur hauts-faits. Mais tout ça ne représentent guère les personnes qu’ils étaient, avec leurs vices, leurs faiblesses, leurs atouts, leurs traits. Ils ne sont que des façades reconstruites selon un idéal historique qui n’a rien à voir avec leur véritable soi. Le pouvoir, est une illusion. Et les mortels s’entretuent pour s’y baigner un peu plus que leurs voisins.

L’amour. Elle ne comprends pas l’amour. Littéralement. Ça lui échappe.

Prenant la main qu’Halewyn lui présente en signe d’acceptation, Praelia éclipse la petite dextre dans son gant cuirassé de géant. Au moment même du contact, l’armure titanesque disparaît entièrement sans un flash, sans un effet de lumière, sans un son. Comme si l’engeance n’avait jamais existé, seul la marque des pas enfoncé dans le sol de la chaumière témoigne encore des trois cents kilos qui étaient là quelques secondes auparavant. Désormais, c’est un éventail qui reste dans la main du Spectre rouge, un objet d’apparat stylisé tant esthétiquement que martialement pour être parfaitement adapté à son propriétaire actuel, les détails de l’arme de rêve ayant été puisé dès le premier contact dans l’esprit du Démon Sampiero.

Immédiatement après, Violence envahit l’esprit de sa soeur, elle lui montre la même chose qu’elle avait dévoilé au Gardien des Songes à Shoumeï il y a quelques mois:

Les batailles incessantes à travers l’Histoire.
La terre gorgée de sang et de viscères, entachée par les exactions des mortels.
Les actes de brutalité gratuite, commises au nom de la simple haine, fruit de l’ignorance.
La guerre. Celle contre les titans, deux fois. Celle des elfes envers eux mêmes. Celles des tribus du nord.
Les vols, les meurtres, les génocides, les viols, les conflits, les famines, les fratricides, les massacres, les actes de pure déferlante sauvageonnes sans principe ni mobiles.

Trois cents milles ans de souffrance. La cruauté des mortels. Le Monde qui porte son côté absurde et irrationnel à son paroxysme en faisant s’annihiler ses propres créations du plan de l’existence, retournant le vivant à l’état de poussière dans un cycle infernal de douleur et de torture.

La Violence

Le Démon s’arrête là. Le Voyageur lui avait dit que la Violence et le Rêve devaient rester distincts, comme deux choses séparées, alors une fois son songe montré à sa consoeur carmine, elle prête son attention en retour, et regarde ce qu’elle a à lui montrer en échange.

Pendant un moment, le Spectre Rouge reste immobile, son teint de craie sous le masque luisant presque, les lèvres exangues épanouies en un bon sourire avant que, dans un bruissement doux, iel n'ouvre le magnifique éventail de métal ouvragé comme la plus pure dentelle. S'éventant doucement, iel fait quelques pas de danse, ravie, pendant qu'iel communie de facon on ne peut plus intime avec son alter ego.

D'emblée, iel succube trie ce qui lui est envoyé en vrac... Violence peut sentir une légère désapprobation teintée d'acceptation. Le viol ne fait pas parti de la Guerre... Il fait parti des hommes... Brutalité, cruauté domination et violence sur plus petit que soi. En sentant les émotions corrompues par l'amertume de cet acte qui est d'une ignominie sans nom, Halewyn dévie et évite habilement , renvoyant cette chose à l'envoyeur. Non... On n'a pas besoin de consentement pour bien des choses, mais cet acte particulier, pour ie succube, se doit de rester librement consenti. Cependant iel acceptait la vision et l'opinion de son interlocuteur sur le sujet.

Vıolence peut apprécier à sa juste valeur la Folie qui accompagne ses souvenirs. Les empalements ravissent , aux chant des batailles de l'épée famélique, iel lui offre la sienne. Un souvenir partiel de la bataille de Sancta, dans la vérité la plus crue. Les morts vivants qui affluent, les vivants qui se propulsent inconsidérément au devant de L'adversaire. Des griffes et des crocs à n'en plus finir... La certitude que malgré qu'iel soit éternel, iel allait mourir et se battait quand même. Violence pu sentir chaque coup de dent et de griffes pendant que Halewyn incantait sa téléportation... La résolution que même un immortel pouvait avoir, celui de ne pas mourir pour pouvoir vivre pleinement son éternité.

Halewyn lui offrit la danse qu'iel avait fait pus tard, sur les cadavres du champ de bataille, la sensation de paix et de plénitude au milieu des corps pourrissants pendant que les survivants pillaient les trépassés.

Iel lui offrit une partie de sa première rencontre avec le Voyageur comme il l'appelait. Comment iel s'était manifesté devant iel, magnifique... Porteur du chaos, du meilleur comme du pire. Peut-être que eur conversation aiderait l'arme Famélique à comprendre.

Iel lui offrit aussi l'intégralité de L'épisode de la reprise de Sancta, toutes les années qu'iel avait passées dans cet endroit ou la folie et la barbarie avaient conjointement souveraineté sur la ville, ainsi que l'Ange et la Nécromane. Le sacrifice de Lilith, la jalousie des humains envers les dieux. Elle lui servit l'intégralité soigneusement édulcoré de toutes ces journées ennuyeuses, lui gardant que les morceaux de choix. Iel succube y improma aussi rapidement le portrait de ses femmes et son adresse à Justice, pour s'y réfugier si un jour elle était blessée ou en danger. Iel lui donna aussi l'image de ruines en train d'être rebâties, un autre lieu de sanctuaire pour le démon qu,il était. Avec aussi, la demande expresse de lui ramener tout artefact ou livre si elle pensait qu'elle pouvait nuire à leur espèce. Les mortels ne devaient pas avoir ce savoir pour qu'ils puissent continuer à jouir du Sekai.

Les yeux fermés et dansant, Halewyn rit, enchanté de cet échange... Apprenant autant qu'iel enseignait.

Violence accueille avec un plaisir non dissimulé les souvenirs que Halewyn visualise, les images réapparaissent à la surface de la mémoire du Spectre Rouge, prenant d’assaut ses pensées et s’offrant à l’entité qui les épie. Ces bribes sont délicieuses, remplies d’instants macabres de brutalisation gratuite, de tuerie, de meurtre, et surtout surtout... Petit Ange? Ce qu’elle voit est délicieux, mais paradoxalement elle est également confuse, lors de son altercation avec Petit Ange elle avait proprement prit le temps de fouiller dans la mémoire de celle-ci et quand bien même elle y avait décelé tout les points forts de sa vie, cet épisode de Sancta qu’elle avait également retrouvé chez l’être ailé était une version légèrement différente des évènements.

Ce souvenir de Sancta, Petit Ange ne l’a pas, comment cela se fait-il? Explique moi.

Puis, lorsqu’Halewyn G Sampiero se mit à danser de joie avec l’éventail Famélique à la main, Violence se contente simplement d’apprécier l’arrière goût du festin qui lui a été offert, elle ne prends pas vraiment part aux célébrations de la même manière que les mortels et visiblement sa consoeur en est plus proche de par ses moeurs, elle se demande à quoi cela est dû, est-ce parce que sa nature même en temps que Démon est plus proche de celle des hommes? Elle a dit être un Démon Miroir après tout, donc elle pourrait bien avoir été façonnée à l’image des mortels, mais dans ce cas cela signifie-t’il que Violence pourrait devenir pareil, quelque chose de plus semblable à ses victimes à force de partager des émotions et des souvenirs avec? Ce n’est pas quelque chose qui lui fait peur, le changement est une partie intégrante de l’univers et il n’y a pas de raison de craindre ce qui est différent, de la même manière que Violence ne hait pas les mortels pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’elle est, c’est dans sa nature même de répandre les affres de la colère.

Le Démon Écarlate s’interrompt dans sa danse pour s’approcher d’un enfant semi-caché qui les espionnait depuis un recoin de muret, le gamin en question avait l’air délaissé et se recroquevillait du mieux qu’il le pouvait en évitant de bouger. Il savait que les adultes étaient partis et sa peur pouvait se sentir d’ici, alors, lorsqu’Hale tandis avec invitation l’éventail vers le gosse, Violence fut surprise. Cette cruelle intention qu’elle déployait était exactement ce que le Démon aurait souhaité, car à nouveau, ce qui la rassasiait le plus de manière générale étaient les souvenirs de fureur impétueuse crée par un esprit mortel envers un autre, dès lors qu’un des deux parties était un démon, cela limitait fortement la saveur qu’en avait l’Incarnation de la Guerre. Passant alors dans les mains du jeunot, la Lame Famélique ne prit même pas la peine de se reformer pour s’adapter, il n’y avait rien du tout dans l’esprit d’un homme aussi juvénil pour que l’éventail puisse se modifier. Alors, elle resta ainsi sous cette forme, et attendit patiemment que le gamin se rapproche de sa propre maison en courrant aussi vite qu’il le pouvait avec ses petites jambes. Puis, lorsqu’il arriva à portée de celle ci et que la porte s’ouvrit discrètement pour dévoiler son père accroupi, un type barbu qui lui faisait signe de rentrer pour venir se cacher à l’intérieur avec le reste de sa famille, Violence prit action. L’éventail tomba à terre lorsque le marmot réalisa avec horreur ce qui se passait, des bras se mettaient à pousser à même le tissus, des membres antérieurs, grouillants de doigts de manière anormale selon toute anatomie, les parodies de bras poussaient les uns sur les autres et attrapaient le gosse qui se mit à hurler de terreur de sa voix stridente, sous les yeux horrifiés de son paternel. Le désespoir de celui ci était d’autant plus grand que la chute de son soulagement était énorme, il avait su que son fils avait de faible chance de s’en tirer depuis qu’ils s’étaient tous barricadés dans leur maison et que le petit dernier manquait à l’appel. Ce regain d’espoir qu’il a eut en apercevant son fils, ce moment où il a cru qu’il pourrait le sauver, toutes cette joie momentanée est écrasée sur le coup en voyant impuissant son enfant se faire étriper. Les bras enchaînent le môme sur place, les mains l’agrippent et le griffent avec véhémence, les ongles arrachent la peau, la parsemant de stries rouges sang et déchirant le derme et les muscles avec sous des cris horrifiques. Les doigts attrapent les joues grandes ouvertes du marmot et tirent avec force, déchirant les pommettes du petit innocent, figeant son visage dans un sourire forcé et tristement sanguinolant. D’autres mains s’enfoncent morbidement dans les yeux de l’enfant, lui crevant les orbites avec forces et saccageant sans ménagement le reste déconfit de sa tête, arrachant les cheveux, défonçant le cartilage du nez. Les ongles qui écorchent la peau atteignent bientôt les muscles, fatiguant les ongles brisés autant que la peau même de leur victime mais les mains de la Multitude sont inlassables et ne connaissent pas la douleur, elles séparent la peau des muscles, puis les muscles des nerfs, et les nerfs des os. Dans cette messe carmine, le reste déconstruit du corps de l’enfant n’est plus, il est mort assez rapidement, mais ce qui demeure, c’est la douleur de parents inconsolables devant l’horreur sans nom qui arrive à leur progéniture et d’une mort si atroce que les mots n’auraient jamais su en décrire toute la sauvagerie.

Déjà, les hurlements de désespoirs se transforment en gueulantes de colère, et les parents s’équipent d’outils de travaux des champs pour tenter de venger leurs enfants.

Les Mortels ont cette fâcheuse tendance à dénaturer leur souvenirs à leur avantages. Moi, je n'ai strictement rien à y gagner. Un ange, fanatique et serviteur des titans qui a du subir l'ignominie d'être accompagnée par un démon? Imaginez l'horreur morale. Et abandonnée par son chef qui lui préfère le royaume des gardiens? Elle soit être en tourment et se sentir bien seule en ce moment et c'est dommage que nous ne soyions pas proche, parce que je me nourrirais de ces émotions. Elles doivent être délicieuses.

Souriant derrière le masque fissuré, Le Spectre Rouge continue son évaluation de la situation.

Il y a aussi que, dans ma grande mansuétude, mon cher, j'ai puisé dans des réserves que je n'avais même pas, l'énergie nécessaire pour lui éviter de voir son âme et ses émotions souillées de l'amertume empoisonnée du viol. Malgré son fanatisme, malgré sa trahison moins de 5 minutes après notre introduction. Les être souillés par cet acte non consenti en deviennent carrément indigeste et il est très rare que je réussisse à les faire dépasser cela. Majoritairement, ils et elles choisissent la Folie comme refufge. A Sancta, le temps nous pressaient et j'avais l'utilité de sa personne seulement si elle demeurait fonctionnelle pour le cycle suivant malgré sa tendance à la trahison. Elle n'en garde aucun souvenir conscient.  


Derrière son rempart mental, iel succube cache qu'il n'y a pas que cela en fait et que cet épisode l'avait proprement rendu malade quelques semaines. Et qu'iel n'avait jamais remaitrisé ce niveau d'illusion par la suite. Halewyn n'est pas inquiet cependant, cela se remanifestera en temps et en heure. Iel a la capacité et elle se  remanifestera le moment opportun. non, l'arme Famélique n'a pas à tout savoir non plus.

Au interrogations de Vıolence sur ses moeurs, le Spectre Rouge répond par leur lien... Cela est du par sa pérohgative. Pousser les Mortels, et Immortels, semblerait t'il  à l'excellence ou à la Folie. Derrière cette facade magnifique et chaleureuse, l'épée Famélique peut sentir un chaos froidement organisé. Un vécu riche teinté autant de sang que de draps de soie et dont l'accès lui est refusé poliement mais fermement. Une planification soigneuse pour qu'un équilibre subsiste, rien ne sert de génocider pour s'amuser. Il suffit de planter la graine de la Folie et de la regarder pousser. Peu importe si cela prend un jour, un mois, une année ou une génération.

*Nous sommes tous faconnés par les Mortels. Leur plus sombres désirs, leur rage de vivre, leur folie... leur pan d'inconscience les plus inavouables et inassumés. C'est nous. * lui confirme le danseur qui évolue au milieu du carnage avec une grâce infinie. *Si ils meurent, nous mourrons éventuellement. Il fut une époque de ma vie ou je croyais que les Gardiens étaient mes parents. L'expérience m'a apprise que c'était faux*

Baissant la tête, un léger mouvement attire l'attention de l'entité aux cheveux noirs. Un enfant qui fait briller les prunelles de rubis derrière le masque. Dans un claquement sec, iel ferma l'éventail et s'approcha du gamin, avant de se baisser sur un genou, sa longue chevelure de ténèbres dénouée pendant l'altercation s'épandant autour de iel en une marée de ténèbres soyeuses.

*Même si Violence et Folie se cotoyent souvent, je ne crois pas que nous ne soyions destinés à voyager de pair. Tes souvenirs perdraient saveur et Mes repas consistance. De plus, aussi agréable le chant de a µultitude soit-ele, j'aime mon individualité et tu mérite mieux que j'y induise une note discordante. N'oublie pas tes Sanctaires au besoin, mais n'y tue personne de non consentant. Laisse-moi te permettre de continuer ton voyage*


Le Spectre Rouge eut un sourire doux en tendant une main vers le gamin terrorisé

Chut... Il n'y a plus rien à craindre en cet instant. Tu vois, il est disparu... Allez mon mignon, arrête de pleurer...  Tiens, prend cette arme je te la donne, elle te rendra fort... Donne là au premier adulte de valeur que tu croisera okay? Allez, va maintenant retrouver ta famille, ils s'inquiètent pour toi, je le ressens d'ici.

Tremblant, le gamin s'adoucit un peu, pris l'éventail et détala à toute vitesse. Pendant un instant, le démon resta là, à attendre, jusqu,à ce que les premiers cris se fassent entendre. Alors pris t'iel son envol, dans un bruissement d'ailes noires. Les parents, occupés, ne prêtèrent pas attention au grand corbeau qui se posa sur le bord de la fenêtre et qui ne rata rien du spectacle. Voir Praelia s'amuser lui plaisait beaucoup... Cependant, Haewyn ne put rester jusqu'à a fin, le hennissement strident d'un Melkor en souffrance le rappelant à des considérations plus immédiates.

*Magnifique spectacle, mais je dois quitter. Au revoir, nous nous reverrons. Amuse toi bien!!!*

Résonna la voix d'Halewyn dans L'esprit de l'arme. Avant que le volatile ne s'envole à tire d'ailes. Vıolence n'avait plus besoin d'iel pour le moment de toute façon.

Déposé dans le sang, le gore et les restes morcelés de l’enfant, Violence savoure la frénétique folie avec laquelle le père de sa victime cherche vainement la source du mal qui a étripé son fils avec autant de véhémence. Un homme ravagé lui aussi par une douleur sans appel mais celle ci n’a rien de physique, elle obnubile quand même son esprit, son deuil n’a même pas commencé que sa logique s’émiette déjà et qu’il fouille partout du regard. Il hurle à une menace imaginaire, fait quelques pas dans une direction, puis une autre. Cette souffrance immatérielle, le Démon s’en délecte pourtant tout autant que ce qu’il a infligé au petit marmot et les bras de la Multitude sont retournés se cacher à l’intérieur de l’éventail déposé au sol, quelques doigts juvénils encore déposés contre le tissus et le manche en métal.

Violence ressent la présence d’Halewyn s’affaiblir, le signal déjà ténu de sa consoeur disparaît maintenant totalement avec la distance que celui ci vient de creuser. Elle lui a déjà fait ses adieux avant de la passer au gamin, et tout comme son altercation avec Rêve, elle lui a révélé qu’il était préférable qu’ils restent distincts même s’ils sont proches l’un de l’autre. C’est visiblement un thème récurrent pour les Démons de Sekaï, leurs domaines sont purs, et s’ils peuvent quand bien même accueillir des passagers éphémères il ne vaut mieux pas que ceux ci s’éternisent non plus.

Cette rencontre fut donc des plus fructueuses pour Violence, elle en tire de précieux souvenirs, des connaissances supplémentaires sur les mortels et leur fonctionnement, sur la façon dont ceux ci comprennent Sekaï. Mais surtout, surtout surtout, elle a désormais un but. Un objectif qui résonne encore en elle avec les échos des souvenirs piochés dans l’Attrape-Rêve, elle veut en apprendre plus sur le Compendium Daemonum, comprendre pourquoi elle y a aperçu sa soeur, comprendre ce que sont les Démons, peut-être trouvera-t’elle des réponses si elle parvient à mettre les pieds dans ce lieu, ou peut-être qu’elle ne se sera accueillie que par plus de questions, mais ces souvenirs l’appellent et elle ne peut pas les mettre simplement de côté.

Concentrant sa mana dans son corps d’arme, l’éventail se téléporte ailleurs au bout de quelques instants. Loin du village. Loin des habitants. Au milieu de la nature désertique et glacée de la toundra, l’éventail se rallonge et reprends sa forme d’Épée Famélique. Elle réoriente sa perception en direction de l’Est, vers Melorn, il est grand temps d’enfin se diriger vers cette fameuse Cité-État.